ANALYSE TECHNICO-ÉCONOMIQUE DES CHARGEURS ......lors de mes participations à la présentation de...
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PIERRE-OLIVIER ARVISAIS-MARTEL
ANALYSE TECHNICO-ÉCONOMIQUE DES CHARGEURS BIDIRECTIONNELS NIVEAUX 1 ET 2
POUR VÉHICULES ÉLECTRIQUES
Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures et postdoctorales de l’Université Laval
dans le cadre du programme de maîtrise en génie électrique pour l’obtention du grade de Maître ès Sciences (M. Sc.)
DÉPARTEMENT DE GÉNIE ÉLECTRIQUE ET DE GÉNIE INFORMATIQUE FACULTÉ DES SCIENCES ET DE GÉNIE
UNIVERSITÉ LAVAL QUÉBEC
2011
© Pierre-Olivier Arvisais-Martel, 2011
Résumé
Depuis déjà quelques années, la revente d’électricité à partir des accumulateurs de
véhicules à propulsion électrique (VPÉ) vers le réseau électrique, que l’on appelle communément
« Vehicle-to-Grid » (V2G), a fait l’objet de nombreuses études. Avec l’utilisation de plus en plus
répandue d’accumulateurs Li-ion dans les véhicules à propulsion électrique, la question du seuil de
rentabilité du prix de vente d’énergie en production V2G devient un facteur important. En effet, le
coût des accumulateurs Li-ion est très élevé alors que leurs vie utile est seulement de l’ordre de
1000 cycles de charge-décharge.
L’objectif de ce mémoire est d’élaborer les conditions permettant d’établir le seuil de
rentabilité technico-économique de la vente d’énergie électrique au réseau en production V2G
d’un véhicule à propulsion électrique alimenté par des accumulateurs Li-ion et équipé d’un
chargeur bidirectionnel niveau 1 et 2. Pour y arriver, plusieurs paramètres doivent être pris en
compte tels que le coût d’achat des accumulateurs, le nombre total de cycles de charge-décharge
pouvant être effectué avant que les accumulateurs ne doivent être remplacés, la caractéristique
coût-rendement du chargeur bidirectionnel, le coût d’achat d’électricité au réseau électrique et
finalement, la quantité d’énergie électrique pouvant être échangée avec le réseau électrique
durant une année.
Dans un premier temps, la topologie du chargeur bidirectionnel est choisie et une analyse
de sa caractéristique coût-rendement est calculée. Par la suite, des cycles de charge-décharge à
différentes profondeurs de décharge sont effectués sur des accumulateurs Li-ion afin de quantifier
leurs dégradations. L’élaboration d’une équation de seuil de rentabilité, combinée aux résultats de
l’analyse de la caractéristique coût-rendement et de la quantification de la dégradation des
accumulateurs Li-ion, permet de déterminer l’influence du coût et du rendement du chargeur
bidirectionnel et de la dégradation des accumulateurs Li-ion sur le prix de vente d’énergie
électrique en production V2G.
ii
Abstract
In recent years, the use of electricity routed from batteries of plug-in electric vehicles
(BEVs: battery electric vehicles and PHEVs: plug-in hybrid electric vehicles) to the power grid for
resale purposes, a concept commonly referred to as Vehicle-to-Grid (V2G), has been the subject of
numerous studies. With manufacturers opting more frequently for lithium-ion batteries in the
production of such plug-in electric vehicles, the profitability in terms of resale price of such V2G-
produced energy is put into question. Indeed, Li-ion batteries are rather expensive given their
lifespan of approximately 1000 charge-discharge cycles.
The ultimate purpose of this Master’s essay is to determine a set of principles to allow for
the establishment of an equally lucrative and technologically-economic plan regarding the resale
of V2G-produced electrical energy as the result of BEVs and PHEVs equipped with Li-ion batteries
supplied by grade 1 and 2 bidirectional chargers. In order to successfully accomplish this feat,
numerous factors must be taken into consideration: the cost of such batteries and their durability
relative to their maximum attainable number of charge-discharge cycles; the return value of
bidirectional chargers; the expenses incurred by the power network in purchasing such electricity;
the maximum permissible quantity of electric energy that can be exchanged with the electric grid
per year.
Initially, the topology of a chosen bidirectional charger undergoes a mathematical analysis
of its performance output with regard to its overall cost. Subsequently, multiple charge-discharge
cycles are conducted on the lithium-ion batteries at varying discharge intensities in order to
evaluate the cells’ deterioration. The former results, combined with the development of a formula
for the financial break-even point, demonstrates the effects of a bidirectional charger’s expense
and performance, along with the degeneration of Li-ion batteries, on the resale price of V2G-
produced electrical energy.
Avant-propos
Ce travail de mémoire a été accompli au Laboratoire d’Électrotechnique, Électronique de
Puissance et Commande Industrielle (LEEPCI) du département de Génie Électrique et Informatique
à l’Université Laval.
J’aimerais d’abord remercier M. Maxime Dubois pour avoir accepté la direction de ce
mémoire ainsi que pour son soutien financier, sa rigueur, ses conseils toujours avisés et pour sa
confiance à mon égard. Je tiens également à le remercier pour m’avoir encouragé et m’avoir aidé
lors de mes participations à la présentation de Poster lors de la conférence annuelle d’Auto21 à
Windsor (juin 2010), à la conférence EV 2010 VE à Vancouver (septembre 2010) et au Rallie des
Énergie Alternative (octobre 2010). Ces activités furent pour moi des opportunités extraordinaires
pour en apprendre davantage sur le milieu des véhicules électriques.
Je voudrais remercier Auto21 qui m’a fourni le financement lors de mes recherches tout
au long de ma maîtrise.
Merci à Mme. Christiane Duquet et Catherine Jauvin pour m’avoir consacré de leur temps
pour la correction de mon texte.
Merci à mes parents Manon et René pour m’avoir encouragé tout au long de mes études
universitaires, pour leur confiance en mes capacités et leur judicieux conseil lorsque le doute
m’envahissait.
Finalement, merci à ma fiancée Maryse Lemieux pour son support lors des moments
difficiles, ces moments où la solution ne semble pas encline à se montrer le bout du nez et où la
lumière au bout du tunnel n’est encore qu’un petit pixel.
Ce mémoire n’aurait pas vu le jour sans l’aide et le support de vous tous. Merci !
Table des matières Résumé ................................................................................................................................................. i
Abstract ................................................................................................................................................ ii
Avant-propos ....................................................................................................................................... iii
Table des matières .............................................................................................................................. iv
Liste des tableaux .............................................................................................................................. viii
Liste des figures ................................................................................................................................... ix
Liste de variables ................................................................................................................................ xii
Introduction ........................................................................................................................................ 1
Chapitre 1 : Revue de la littérature scientifique sur le concept V2G, les différents types de véhicule à propulsion électrique et sur les chargeurs bidirectionnels .............................................................. 4
1.1 Introduction .............................................................................................................................. 4
1.2 Véhicules à propulsion électrique ............................................................................................. 4
1.3 Concept V2G.............................................................................................................................. 5
1.3.1 Type de marché pour les transferts V2G ........................................................................... 6
1.3.2 Comparaison entre la puissance du réseau électrique et la puissance d’une flotte de véhicule ....................................................................................................................................... 7
1.3.3 Soutien et stockage ............................................................................................................ 9
1.3.4 Viabilité économique des transferts V2G ........................................................................ 10
1.3.5 Conclusion sur les transferts V2G .................................................................................... 11
1.4 Topologie de chargeurs bidirectionnels .................................................................................. 11
1.4.1 Compensation de puissance réactive .............................................................................. 12
1.4.2 Vehicle-to-home (V2H) .................................................................................................... 14
1.4.3 Chargeur bidirectionnel issue de l’électronique du véhicule........................................... 15
1.5 Conclusions sur la revue de littérature scientifique ............................................................... 17
Chapitre 2 : Topologie du chargeur bidirectionnel ........................................................................... 18
2.1 Introduction ............................................................................................................................ 18
2.2 Caractéristiques générales d’un chargeur bidirectionnel ....................................................... 18
2.3 Topologie proposée du chargeur bidirectionnel ..................................................................... 20
2.3.1 Fonctionnement en charge .............................................................................................. 20
2.3.2 Fonctionnement en décharge .......................................................................................... 22
2.3.3 Tension de blocage des transistors du chargeur bidirectionnel ...................................... 22
v
2.3.4 Commande du chargeur bidirectionnel ........................................................................... 24
2.4 Simulation du chargeur bidirectionnel ................................................................................... 26
2.4.1 Caractéristiques de simulation......................................................................................... 26
2.4.2 Simulation en charge........................................................................................................ 27
2.4.3 Simulation en décharge ................................................................................................... 28
2.5 Dimensionnement des composants ........................................................................................ 29
2.5.1 Dimensionnement de l’inductance d’entrée ................................................................... 29
2.5.2 Dimensionnement du condensateur 1 ............................................................................ 33
2.5.3 Dimensionnement des éléments du convertisseur DC/DC .............................................. 34
2.6 Conclusions sur le chargeur bidirectionnel choisi ................................................................... 37
Chapitre 3 : Analyse de la caractéristique coût-rendement d’un chargeur bidirectionnel .............. 39
3.1 Introduction ............................................................................................................................ 39
3.2 Coût et pertes des semi-conducteurs ..................................................................................... 40
3.2.1 Coût des transistors ......................................................................................................... 41
3.2.2 Pertes par conduction ...................................................................................................... 42
3.2.3 Pertes par commutation .................................................................................................. 52
3.2.4 Pertes totales et rendement des semi-conducteurs ........................................................ 65
3.3 Coût et pertes des condensateurs .......................................................................................... 66
3.3.1 Pertes des condensateurs ................................................................................................ 66
3.3.2 Coût du condensateur 2 ................................................................................................... 66
3.3.3 Coût du condensateur 1 ................................................................................................... 67
3.3.4 Coût total des condensateurs .......................................................................................... 68
3.4 Coût et pertes des inductances ............................................................................................... 68
3.4.1 Coût de l’inductance d’entré............................................................................................ 68
3.4.2 Coût de l’inductance 2 ..................................................................................................... 69
3.4.3 Coût totale des inductances ............................................................................................. 71
3.4.4 Puissance dissipée par des inductances ........................................................................... 71
3.5 Coût du circuit dissipateur de chaleur .................................................................................... 73
3.6 Autres coûts associés au chargeur bidirectionnel .................................................................. 74
3.7 Rendement des batteries ........................................................................................................ 76
3.8 Fonctionnement du programme et calcul de la caractéristique coût-rendement ................. 78
vi
3.8.1 Élaboration du programme de calcul ............................................................................... 79
3.8.2 Interprétation des résultats ............................................................................................. 81
3.8.3 Résultats ........................................................................................................................... 90
3.9 Analyse et discussion .............................................................................................................. 94
3.10 Conclusions sur la caractéristique coût-rendement du chargeur bidirectionnel ................. 95
Chapitre 4 : Étude de l’influence de la profondeur de décharge sur la durée de vie des accumulateurs Li-ion ......................................................................................................................... 96
4.1 Introduction ............................................................................................................................ 96
4.2 Accumulateur au lithium ......................................................................................................... 96
4.2.1 Pourquoi le Lithium? ........................................................................................................ 96
4.2.2 Accumulateur Li-ion ......................................................................................................... 97
4.2.3 Accumulateur phosphate de fer lithium ........................................................................ 102
4.3 Approche expérimentale ...................................................................................................... 103
4.3.1 Concept général ............................................................................................................. 103
4.3.2 Fonctionnement du circuit de test et du circuit de contrôle ......................................... 104
4.3.3 Protocole ........................................................................................................................ 106
4.3.4 Interface du programme d’analyse ................................................................................ 107
4.3.5 Fonctionnement du programme d’analyse .................................................................... 109
4.3.6 Montage expérimental................................................................................................... 110
4.4 Résultats et modélisation de la durée de vie des accumulateurs Li-ion ............................... 112
4.4.1 Effet de la profondeur de décharge sur la durée de vie des accumulateurs Li-ion ....... 112
4.4.2 Effet de l’intensité du courant sur la durée de vie des accumulateurs Li-ion................ 118
4.5 Analyse de la dégradation des accumulateurs Li-ion ............................................................ 120
4.6 Comparaison avec les résultats obtenue dans la littérature ................................................ 121
4.7 Conclusions sur les accumulateurs Li-ion ............................................................................. 123
Chapitre 5 : Étude de rentabilité du système ................................................................................. 124
5.1 Introduction .......................................................................................................................... 124
5.2 Identification et quantification des composants du coût de revente de l’énergie ............... 125
5.2.1 Amortissement du coût d’acquisition de la batterie par transfert V2G ........................ 126
5.2.2 Coût associé à la recharge de la batterie ....................................................................... 127
5.2.3 Amortissement du coût d’acquisition des équipements autres que les batteries ........ 128
vii
5.2.4 Coût total et revenue pour un transfert V2G ................................................................. 128
5.3 Équation du seuil de rentabilité ............................................................................................ 129
5.4 Rappel des résultats .............................................................................................................. 130
5.4.1 Type de marché V2G ...................................................................................................... 130
5.4.2 Caractéristique coût-rendement d’un chargeur bidirectionnel ..................................... 131
5.4.3 Accumulateur Li-ion ....................................................................................................... 131
5.5 Quantité d’énergie échangée annuellement avec le réseau ................................................ 132
5.6 Méthode décisionnel ............................................................................................................ 135
5.6.1 Hypothèses ..................................................................................................................... 136
5.6.2 Quantification des deuxième et troisième termes ........................................................ 137
5.6.3 Quantification du premier terme ................................................................................... 139
5.6.4 Seuil de rentabilité ......................................................................................................... 142
5.6.5 Profits réalisables en périodes de pointe ....................................................................... 143
5.7 Analyse et discussion ............................................................................................................ 147
5.8 Comparaisons ........................................................................................................................ 149
5.9 Conclusions sur le seuil de rentabilité................................................................................... 150
Chapitre 6 : Conclusions .................................................................................................................. 152
6.1 Conclusions générales ........................................................................................................... 152
6.2 Perspectives .......................................................................................................................... 154
Bibliographie ................................................................................................................................... 155
Annexe 1 : Consommation d’électricité .......................................................................................... 160
Annexe 2 : Méthodologie pour la caractérisation des transistors .................................................. 164
Liste des tableaux
Chapitre 1
Tableau 1. 1 : Caractéristiques de chaque type de véhicule à propulsion électrique .......................................... 5 Tableau 1. 2 : Puissance du réseau électrique comparé à la puissance d’une flotte hypothétique de VPÉ aux États-Unis ............................................................................................................................................................ 8 Tableau 1. 3: Puissance du réseau électrique comparé à la puissance d’une flotte hypothétique de VPÉ au Québec ................................................................................................................................................................ 8 Tableau 1. 4 : Pertinence de différents type de VPÉ vis-à-vis la régulation éolienne et les types de marché V2G ............................................................................................................................................................................ 9 Tableau 1. 5: Mode d’opération du chargeur bidirectionnel ............................................................................ 13
Chapitre 2
Tableau 2. 1 : Valeurs des composants capacitifs et inductifs utilisées lors des simulations ............................ 26 Tableau 2. 2 : Caractéristiques du réseau, des batteries et du chargeur lors des simulations ......................... 26
Chapitre 3
Tableau 3. 1 : Valeur numérique des paramètres pour le calcul du coût en fonction du rendement du chargeur bidirectionnel .................................................................................................................................................... 79 Tableau 3. 2 : Tableau de calcul du programme ............................................................................................... 80 Tableau 3. 3 : Comparaison des résultats entre les différentes situations ....................................................... 94
Chapitre 4
Tableau 4. 1 : Caractéristiques générales des accumulateurs Li-ion ................................................................ 98 Tableau 4. 2 : Caractéristiques de l’accumulateur Li-ion SAFT destiné au véhicule électrique ....................... 101 Tableau 4. 3 : Valeur des résistances du circuit de test .................................................................................. 107 Tableau 4. 4 : Nombre maximal de cycles normalisés pour chaque batterie .................................................. 114 Tableau 4. 5 : Nombre maximal corrigé de cycles normalisés pour chaque batterie ..................................... 116 Tableau 4. 6 : Nombre total de cycles normalisés et DOD .............................................................................. 117 Tableau 4. 7 : Effet de l’intensité du courant sur la dégradation d’accumulateur Li-ion pour des courants de 1C et C/3 ......................................................................................................................................................... 119 Tableau 4. 8 : Conditions expérimentales ....................................................................................................... 121
Chapitre 5
Tableau 5. 1 : Équations donnant la quantité d’énergie transférable au réseau annuellement .................... 135 Tableau 5. 2 : Quantification du premier terme de l’équation 5.12 en $/kWh ............................................... 141 Tableau 5. 3 : Seuil de rentabilité Tv0 en $/kWh ............................................................................................. 142 Tableau 5. 4 : Profits réalisable en $ lors d’un transfert V2G en période de pointe ........................................ 144 Tableau 5. 5 : Comportement des profits en fonction des variations de la puissance du chargeur, de l’énergie nominale de la batterie et de la profondeur de décharge .............................................................................. 148 Tableau 5. 6 : Rendement moyen d’une génératrice électrique ..................................................................... 149
Liste des figures
Chapitre 1
Figure 1. 1 : Concept du V2G illustré (Tiré de [4]) ............................................................................................... 6 Figure 1. 2: Relation entre les puissances active, réactive et apparente .......................................................... 12 Figure 1. 3 : Chargeur bidirectionnel utilisé pour la compensation de puissance réactive du réseau (tiré de [14]) .................................................................................................................................................................. 13 Figure 1. 4 : Demande de compensation de puissance réactive et réaction du chargeur pour différent mode d’opération (tiré de [13]) .................................................................................................................................. 14 Figure 1. 5 : Connexion résidentielle pour application du V2H (tiré de [15]) .................................................... 14 Figure 1. 6 : Schéma détaillé du chargeur pour le V2H (tiré de [16]) ................................................................ 15 Figure 1. 7 : Chargeur bidirectionnel utilisant l’électronique du véhicule à deux moteurs (tiré de [17]) .......... 16 Figure 1. 8 : Chargeur bidirectionnel utilisant l’électronique du véhicule à un moteur (tiré de [17]) ............... 16
Chapitre 2
Figure 2. 1 : Topologie proposée du chargeur bidirectionnel ............................................................................ 20 Figure 2. 2 : Commande du convertisseur AC/DC ............................................................................................. 24 Figure 2. 3 : Commande du convertisseur DC/DC ............................................................................................. 24 Figure 2. 4 : Commande de la consigne de courant du convertisseur DC/DC ................................................... 25 Figure 2. 5 : Tensions et courants du chargeur pour la simulation en charge .................................................. 27 Figure 2. 6 : Puissances actives pour la simulation en charge .......................................................................... 28 Figure 2. 7 : Tensions et courants du chargeur pour la simulation en décharge .............................................. 28 Figure 2. 8 : Puissances actives pour la simulation en décharge ...................................................................... 29 Figure 2. 9 : Évolution du courant d’entré autour de la consigne en fonction du temps .................................. 30 Figure 2. 10 : Évolution du courant d’entré et de la consigne en fonction de la position angulaire du courant .......................................................................................................................................................................... 31 Figure 2. 11 : Ondulation du courant d’entré maximal ..................................................................................... 31
Chapitre 3
Figure 3. 1 : Coût d’un transistor IGBT 1200V en fonction du courant nominal à 125 ⁰C ................................. 41 Figure 3. 2 : Conduction des interrupteurs électroniques 1 à 6 en mode charge et décharge .......................... 43 Figure 3. 3 : Courant en fonction de la position angulaire pour le redresseur .................................................. 45 Figure 3. 4 : Chute de tension d’un IGBT et sa diode en fonction du courant ................................................... 49 Figure 3. 5 : Résistance interne des IGBTs en fonction du courant nominal des IGBTs ..................................... 50 Figure 3. 6 : Résistance interne des diodes parallèles des IGBTs en fonction du courant nominal des IGBTs ... 51 Figure 3. 7 : Variations de tension et de courant lors des commutations ......................................................... 52 Figure 3. 8 : Temps de lever divisé par son courant nominal en fonction du courant nominal des IGBTs ........ 55 Figure 3. 9 : Temps de chute en fonction du courant nominal des IGBTs ......................................................... 58 Figure 3. 10 : Temps de chute divisé par son courant nominal en fonction du courant nominal des IGBTs ..... 58 Figure 3. 11 : Temps de recouvrement en fonction du courant nominal des IGBTs .......................................... 62 Figure 3. 12 : Charge de recouvrement en fonction du courant nominal des IGBTs ......................................... 63
x
Figure 3. 13 : Temps et charge de recouvrement divisés par leur courant nominal en fonction du courant nominal des IGBTs ............................................................................................................................................. 63 Figure 3. 14 : Coût des condensateurs 800V en fonction de leurs capacités en μF ........................................... 67 Figure 3. 15 : Coût d’une inductance en fonction du courant nominal AC de l’inductance 2 ILNac pour plusieurs valeurs d’inductance ......................................................................................................................................... 68 Figure 3. 16 : Coût d’une inductance en fonction du courant nominal DC de l’inductance 2 ILNdc pour plusieurs valeurs d’inductance ......................................................................................................................................... 70 Figure 3. 17 : Résistance interne d’une inductance en fonction de son coût pour plusieurs valeurs d’inductance ..................................................................................................................................................... 71 Figure 3. 18 : Coût du circuit dissipateur de chaleur en fonction de sa caractéristique de dissipation ............. 74 Figure 3. 19 : Évolution du rendement d’un accumulateur Li-ion en fonction du temps .................................. 77 Figure 3. 20 : Perte par conduction en fonction du courant nominal ICN .......................................................... 82 Figure 3. 21 : Perte par commutation en fonction du courant nominal ICN ...................................................... 83 Figure 3. 22 : Perte joule des inductances en fonction du courant nominal ICN ................................................ 83 Figure 3. 23 : Perte totale du circuit en fonction du courant nominal ICN ......................................................... 84 Figure 3. 24 : Coût des semi-conducteurs en fonction du rendement du chargeur .......................................... 85 Figure 3. 25 : Coût des semi-conducteurs en fonction du rendement des batteries ......................................... 86 Figure 3. 26 : Coût des semi-conducteurs en fonction du rendement globale .................................................. 86 Figure 3. 27 : Coûts des condensateurs, de l’inductance d’entré et les coûts fixes en fonction de la puissance du chargeur ....................................................................................................................................................... 87 Figure 3. 28 : Coût de l’inductance 2 en fonction du rendement global ........................................................... 88 Figure 3. 29 : Coût du circuit dissipateur de chaleur en fonction du rendement global .................................... 88 Figure 3. 30 : Coût total du chargeur en fonction du rendement global ........................................................... 89 Figure 3. 31 : Coût total, rendement et dimensionnement des semi-conducteurs en fonction de la puissance du chargeur pour la situation en charge sur 110V ............................................................................................ 90 Figure 3. 32 : Coût total, rendement et dimensionnement des semi-conducteurs en fonction de la puissance du chargeur pour la situation en décharge sur 110V ........................................................................................ 91 Figure 3. 33 : Coût total, rendement et dimensionnement des semi-conducteurs en fonction de la puissance du chargeur pour la situation en charge sur 220V ............................................................................................ 92 Figure 3. 34 : Coût total, rendement et dimensionnement des semi-conducteurs en fonction de la puissance du chargeur pour la situation en décharge sur 220V ........................................................................................ 93
Chapitre 4
Figure 4. 1 : Comparaison des énergies spécifiques et volumiques de différentes chimies d’accumulateurs (Tiré de [34]) ..................................................................................................................................................... 97 Figure 4. 2 : Schéma chimique de la charge et décharge (Tiré de [35]) ............................................................ 97 Figure 4. 3 : Caractéristique de charge d’un accumulateur Li-ion (tiré de [36])................................................ 99 Figure 4. 4 : Caractéristique de décharge (tiré de [36]) .................................................................................. 100 Figure 4. 5 : Schéma concept du montage ...................................................................................................... 103 Figure 4. 6 : Circuit de test et de contrôle schématisé .................................................................................... 104 Figure 4. 7 : Graphique montrant un aperçu des données obtenues avec le montage................................... 105 Figure 4. 8 : Interface du programme d’analyse MATLAB .............................................................................. 107 Figure 4. 9 : Montage expérimental................................................................................................................ 110 Figure 4. 10 : Circuit de test et de contrôle ..................................................................................................... 110
xi
Figure 4. 11 : Boîtier chargeurs et batteries .................................................................................................... 111 Figure 4. 12 : Alimentation.............................................................................................................................. 111 Figure 4. 13 : Convertisseur analogique/numérique ....................................................................................... 111 Figure 4. 14 : Alimentation sans interruption ................................................................................................. 111 Figure 4. 15 : Résultats des essais statiques faits sur les accumulateurs Li-ion .............................................. 112 Figure 4. 16 : Résultats des essais dynamiques faits sur les accumulateurs Li-ion ......................................... 115 Figure 4. 17 : Nombre total de cycles normalisés en fonction de la profondeur de décharge ........................ 117 Figure 4. 18 : Effet des courants de charge et décharge sur la durée de vie des accumulateurs Li-ion (Tiré de [24]) ................................................................................................................................................................ 118 Figure 4. 19 : Quantité d’énergie totale disponible en fonction de la profondeur de décharge et de l’intensité du courant de charge et décharge .................................................................................................................. 120 Figure 4. 20 : Énergie total pouvant être délivré par un accumulateur Li-ion en fonction de la profondeur de décharge ......................................................................................................................................................... 121
Chapitre 5
Figure 5. 1 : Schéma explicatif des grandeurs intervenant lors d’un échange V2G ........................................ 125 Figure 5. 2 : Évolution du coût lié au retour à l’état de charge initial en fonction de la puissance du chargeur ........................................................................................................................................................................ 137 Figure 5. 3 : Coût lié à l’amortissement du coût initial du chargeur en fonction de la puissance de celui-ci pour différentes quantités d’énergie contenues dans la batterie ........................................................................... 138 Figure 5. 4 : Profits réalisables lors d’un transfert V2G en période de pointe pour un chargeur 3000 W ....... 145 Figure 5. 5 : Profits réalisables lors d’un transfert V2G en période de pointe pour un chargeur 6000 W ....... 145 Figure 5. 6 : Profits réalisables lors d’un transfert V2G en période de pointe pour un chargeur 9000 W ....... 146 Figure 5. 7 : Profits réalisables lors d’un transfert V2G en période de pointe pour un chargeur 12000 W ..... 146 Figure 5. 8 : Profits réalisables lors d’un transfert V2G en période de pointe pour un chargeur 15000 W ..... 147
Annexe 1
Figure A1. 1 : Consommation d’électricité à l’UL pour le mois d’août 2009 ................................................... 160 Figure A1. 2 : Consommation d’électricité à l’UL pour le mois de décembre 2010 ......................................... 161 Figure A1. 3 : Consommation d’électricité à l’UL pour le mois de mai 2010 ................................................... 161 Figure A1. 4 : Consommation électrique moyenne pour une journée typique en France ............................... 162 Figure A1. 5 : Consommation électrique moyenne pour le mois d’octobre 2010 en France ........................... 163
Liste de variables
Étant donné le très grand nombre de variables utilisées dans ce mémoire, une liste
exhaustive de toutes les variables a été produite. Les variables sont classées en ordre
alphabétique. Les majuscules viennent avant les minuscules et les lettres latines viennent avant les
lettres grecques. Les symboles particuliers viennent à la fin.
[ ]V2GC $ Coût total pour un transfert V2G
[ ]FC1 Capacité du condensateur 1
[ ]FC2 Capacité du condensateur 2
[ ]GVCb 2$ Amortissement du coût de la batterie pour un transfert V2G
[ ]$biC Coût d’acquisition de la batterie
[ ]$CC Coût des condensateurs
[ ]$1CC Coût du condensateur 1
[ ]$2CC Coût du condensateur 2
[ ]$DC Coût du dissipateur de chaleur
[ ]V2GCe $ Coût lié au retour à l’état de charge initiale d’une batterie suite à un transfert d’énergie vers le réseau (V2G)
[ ]kWhCessence $ Coût par unité d’énergie lié à l’utilisation de l’essence
[ ]$FC Coût fixe associé aux composants mécaniques et à la commande du chargeur
[ ]$LC Coût des inductances
( ) [ ]$2,1LC Coût de l’inductance 1 ou 2
[ ]$1LC Coût de l’inductance 1
[ ]$2LC Coût de l’inductance 2
[ ]V2GCm $ Amortissement du coût lié à l’utilisation du chargeur bidirectionnel en fonction de son coût d’acquisition et de son usure
[ ]$miC Coût d’acquisition d’équipement (chargeur bidirectionnel)
[ ]$TC Coût d’un IGBT 1200V
[ ]ansD Durée d’utilisation maximale de l’équipement en année
xiii
[ ]−DOD Profondeur de décharge de la batterie
[ ]V2GkWhEa Énergie transférée à l’utilisateur lors de la recharge d’un transfert V2G vue par le réseau
[ ]GVkWhEb 2 Quantité d’énergie de la batterie transférée lors d’un transfert V2G
[ ]kWhEbN Capacité de la batterie ou quantité d’énergie nominale que la batterie peut fournir en un cycle de décharge
[ ]kWhEbt Énergie maximale pouvant être délivrée par la batterie pour la totalité de sa durée de vie sur la somme des cycles charge/décharge
[ ]LkWhEessence Énergie par unité de volume contenue dans l’essence
[ ]JEoff Énergie dissipée lors du blocage des semi-conducteurs
[ ]JE XChoff __ Énergie dissipée lors du blocage en charge pour le composant x
[ ]JE XDhoff __ Énergie dissipée lors du blocage en décharge pour le composant x
[ ]JEon Énergie dissipée lors de l’activation des semi-conducteurs
[ ]JE XChon __ Énergie dissipée lors de l’activation en charge pour le composant x
[ ]JE XDhon __ Énergie dissipée lors de l’activation en décharge pour le composant x
[ ]JErr Énergie de recouvrement dissipée
[ ]JE XChrr __ Énergie dissipée lors du recouvrement en charge pour le composant x
[ ]JE XDhrr __ Énergie dissipée lors du recouvrement en décharge pour le composant x
[ ]JErra Énergie de recouvrement dissipée lors de la montée du courant de recouvrement
[ ]GVkWhEv 2 Énergie vendue par l’utilisateur lors d’un transfert V2G vue par le réseau
[ ]JEΩ Énergie dissipée en conduction
[ ]JE XCh __Ω Énergie dissipée en conduction lors de la charge par le composant x
[ ]JE XDh __Ω Énergie dissipée en conduction lors de la décharge par le composant x
[ ]Hzfs Fréquence de commutation
[ ]Hzfsac Fréquence de commutation du convertisseur AC/DC
[ ]Hzfsdc Fréquence de commutation du convertisseur DC/DC
( )θα +F Fonction de modulation
xiv
[ ]−+CF Facteur de correction lorsque le courant est supérieur à 1C
[ ]−−CF Facteur de correction lorsque le courant est inférieur à 1C
[ ]AiL1 Courant instantané de l’inductance d’entrée L1
[ ]AIB Courant moyen des batteries
[ ]AICh Courant de charge
[ ]AIChmax Courant de charge maximal
[ ]AIC Courant de conduction traversant le semi-conducteur
[ ]AICM Courant maximal de IR
[ ]AICN Courant nominal des IGBTs
[ ]AIDh Courant de décharge
[ ]AIL max1 Intensité maximal du courant d’entré
[ ]AIL2 Courant moyen de l’inductance 2
[ ]AILNac Courant AC maximal supporté par l’inductance 1
[ ]AILNdc Courant DC maximal supporté par l’inductance 2
[ ]AI fN Courant nominal pour la mesure du temps de chute
[ ]AI N Courant nominal avec lequel les caractéristiques dynamiques ont été mesurées
[ ]AIrN Courant nominal pour la mesure du temps de lever
[ ]AIrr Courant de recouvrement maximal
[ ]AIrrN Courant de recouvrement nominal
[ ]AIR Courant efficace du redresseur actif
[ ]−j Indice de la valeur discrète
[ ]HL1 Valeur de l’inductance d’entrée
[ ]HL2 Valeur de l’inductance 2
[ ]ankWhM Utilisation moyenne du chargeur exprimée en quantité d’énergie transférée en V2G par année
[ ]−iM Indice de modulation
xv
[ ]−CN1 Nombre maximal de cycles normalisés à une profondeur de décharge de 100% à 1C
[ ]cycleNd Nombre de cycles nécessaires avant que l’accumulateur ne subisse une perte de capacité de 20%
[ ]−PN Nombre de cellule d’accumulateur en parallèle
[ ]−SN Nombre de cellule d’accumulateur en série
[ ]−n Nombre total de valeur discrète
( ) [ ]−%ip État de charge initiale en pourcentage
( ) [ ]−%fp État de charge finale en pourcentage à la fin du transfert V2G
[ ]WP Puissance du chargeur
[ ]WPC Puissance dissipée par commutation des semi-conducteurs
[ ]WPL Puissance dissipée par les inductances
( ) [ ]cyclePN %% Perte de capacité en pourcentage de sa capacité initiale à une profondeur de décharge donnée subie par un accumulateur par cycle
[ ]WPoff Puissance dissipée lors du blocage des semi-conducteurs
[ ]WP XChoff __ Puissance dissipée lors du blocage en charge par le composant x
[ ]WP XChoff __ Puissance dissipée lors du blocage en décharge par le composant x
[ ]WPon Puissance dissipée lors de l’activation des semi-conducteurs
[ ]WP XChon __ Puissance dissipée lors de l’activation en charge par le composant x
[ ]WP XDhon __ Puissance dissipée lors de l’activation en décharge par le composant x
[ ]WPrr Puissance dissipée lors du recouvrement des semi-conducteurs
[ ]WP XChrr __ Puissance dissipée lors du recouvrement en charge par le composant x
[ ]WP XDhrr __ Puissance dissipée lors du recouvrement en décharge par le composant x
[ ]WPSC Puissance dissipée totale des semi-conducteurs
[ ]WPΩ Puissance dissipée en conduction
[ ]WP XCh __Ω Puissance dissipée en conduction lors de la charge par le composant x
[ ]WP XDh __Ω Puissance dissipée en conduction lors de la décharge par le composant x
[ ]$$P Profits de la vente d’énergie lors d’un transfert V2G
xvi
[ ]%Perte Perte de capacité en pourcentage de sa capacité initiale à une profondeur de décharge donnée subie par un accumulateur
[ ]AsQ Quantité de charge extraite de la batterie
[ ]CQB Capacité d’une batterie d’accumulateur
[ ]CQcell Capacité d’une cellule d’accumulateur
[ ]CQrrN Charge de recouvrement au courant et temps de recouvrement nominal
[ ]AhQt Quantité de charge totale pouvant être extraite de l’accumulateur sur toute sa vie
[ ]V2GR $ Revenus tirés à la vente d’énergie par l’utilisateur pour un transfert V2G
[ ]ΩBR Résistance interne des batteries
[ ]ΩcellR Résistance interne d’une cellule d’accumulateur
[ ]ΩctR Valeur de la résistance du circuit de test
[ ]ΩDR Résistance interne d’une diode
( ) [ ]Ω2,1LR Résistance interne de l’inductance 1 ou 2
[ ]Ω1LR Résistance interne de l’inductance 1
[ ]Ω2LR Résistance interne de l’inductance 2
[ ]ΩTR Résistance interne d’un transistor
[ ]st Temps
[ ]sta Temps correspondant à la montée du courant de recouvrement
[ ]st f Temps de chute (fall time)
[ ]st fN Temps de chute nominal au courant IfN
[ ]str Temps de lever (rise time)
[ ]strN Temps de lever nominal au courant IrN
[ ]strr Temps de recouvrement
[ ]kWhTa $ Tarif d’achat de l’énergie électrique par l’utilisateur
[ ]CTamb ° Température ambiante
[ ]kWhTbi $ Tarif d’achat des accumulateurs Li-ion
xvii
[ ]LTessence $ Tarif de l’essence
[ ]CTj ° Température de jonction (température maximale) des semi-conducteurs
[ ]sTsac Période de commutation du convertisseur AC/DC
[ ]kWhTv $ Tarif de vente de l’énergie électrique par l’utilisateur vers le réseau électrique
[ ]kWhTv $0 Seuil de rentabilité du tarif de vente de l’énergie électrique
[ ]Vvs Tension instantanée du réseau électrique
[ ]VV Tension aux bornes d’un semi-conducteur
[ ]VVB Tension aux bornes des batteries
[ ]VVc Tension de coupure
[ ]VVC1 Tension aux bornes du condensateur 1
[ ]VVCC Tension de blocage des transistors
[ ]VVCCX Tension de blocage du composant X
[ ]VVCE0 Tension minimale de conduction d’un transistor
[ ]VVCEN Chute de tension d’un IGBT au courant nominal
[ ]VVF Chute de tension d’une diode en conduction
[ ]VVF 0 Tension minimale de conduction d’une diode
[ ]VVFN Chute de tension d’une diode au courant nominal
[ ]VVIGBT Chute de tension d’un IGBT en conduction
[ ]VVs Valeur efficace de la tension du réseau électrique
[ ]Ω1LX
Réactance de l’inductance d’entrée
[ ]AIB∆ Ondulation de courant des batteries
[ ]−∆ BNI Ondulation de courant normalisé des batteries
[ ]AIL1∆ Ondulation maximal du courant d’entrée
[ ]−∆ NLI 1 Ondulation maximal normalisé du courant d’entré
[ ]AIL2∆ Ondulation de courant de l’inductance 2
[ ]−∆ NLI 2 Ondulation de courant normalisé de l’inductance 2
xviii
[ ]CT °∆ Élévation de température des semi-conducteurs
[ ]−∆ NCV 1 Ondulation de tension normalisée du condensateur 1
[ ]VVC 2∆ Ondulation de tension du condensateur 2
[ ]radα Position angulaire du courant
[ ]−δ Rapport cyclique
[ ]−XCh _δ Rapport cyclique en charge du composant X
[ ]−XDh _δ Rapport cyclique en décharge du composant X
[ ]−Bη Rendement des batteries
[ ]−Chη Rendement du système complet lors d’une recharge
[ ]−ChBη Rendement des batteries lors d’une recharge
[ ]−ChCη Rendement du chargeur en charge
[ ]−Dhη Rendement du système complet lors d’une décharge
[ ]−DhBη Rendement des batteries lors d’une décharge
[ ]−DhCη Rendement du chargeur en décharge
[ ]−gη Rendement d’une génératrice électrique
[ ]−mη Rendement d’un moteur à essence
[ ]−SCη Rendement des semi-conducteurs
[ ]radθ Déphasage entre la tension et le courant
[ ]sτ Temps correspondant à une période de la fréquence d’échantillonnage
[ ]radsω Fréquence angulaire du réseau
[ ]−ℜAC Rapport cyclique du convertisseur AC/DC
[ ]−ℜDC Rapport cyclique du convertisseur DC/DC
[ ]WCTh °ℜ Résistance thermique du dissipateur de chaleur
Introduction
Dans un monde où le pétrole se fait de plus en plus rare, coûte de plus en plus cher et est
une source importante de pollution, il devient important de diversifier les sources d’énergie afin
de continuer à satisfaire à la demande. Le secteur des transports, dont la source d’énergie est très
majoritairement dérivée des produits pétroliers, est l’un des plus importants au chapitre de la
consommation d’énergie et de la pollution. La rareté du pétrole, qui entraine l’augmentation de
son prix, combinée à l’augmentation de la pollution, avec toutes les conséquences en découlant,
ont contribué à développer chez les populations une grande sensibilité face à ces problématiques.
Les acteurs dans le milieu du transport, principalement les constructeurs automobiles et les
gouvernements, sont à la recherche de nouvelles avenues énergétiques à la fois rentables et
moins polluantes. L’une de ces avenues est le développement des véhicules à propulsion
électrique.
Le Québec est, par rapport au reste du monde, dans une situation assez particulière.
Environ 92% [1] de sa production électrique (44 035MW) était générée par des centrales
hydroélectriques et par des parcs éoliens en 2010. C’est donc 92% de la production électrique qui
est issue de ressources renouvelables et peu polluantes.
Cependant, l’ajout de quelques millions de véhicules hybrides et électriques obligerait le
Québec à développer davantage un réseau hydroélectrique dont les possibilités d’expansion
commencent à être limitées (60 centrales hydroélectriques existantes et 6 barrages en
construction ou en projet dont 4 sur la rivière Romaine). Bien que, dans un tel scénario, le
développement du réseau électrique via des sources d’énergies renouvelables soit inévitable, il
existe plusieurs pistes de solution afin d’optimiser l’utilisation du réseau électrique.
Le concept du « Vehicle-to-Grid » ou V2G est l’une de ces solutions. L’idée est d’utiliser les
batteries des véhicules hybrides et électriques comme des réserves d’énergie pouvant être
retournées au réseau électrique pour servir de sources d’appoint afin de régulariser ce réseau.
Cette régulation peut se faire soit par l’atténuation des périodes de pointe ou par la réduction de
l’écart entre la production et la consommation d’énergie (charger les batteries lors d’une
surproduction et décharger vers le réseau lors d’une surconsommation).
2
La puissance électrique disponible en production doit satisfaire les périodes de pointe. En
d’autres mots, cela oblige Hydro-Québec à avoir une puissance installée (puissance disponible)
supérieure à la puissance moyenne consommée. L’atténuation des périodes de pointe permettrait
de satisfaire à une augmentation de la demande sans pour autant construire de nouvelles
centrales. Aussi, Hydro-Québec Production investit beaucoup dans la construction d’ouvrage
régulateur (dispositif servant à la régulation du réseau électrique). En effet, cette division d’Hydro-
Québec possède 571 barrages et ouvrages régulateurs [2].
Il est possible de faire de la régulation sur le réseau électrique via des véhicules à
propulsion électrique en utilisant des chargeurs bidirectionnels. Ces derniers font actuellement
l’objet de recherches et la fonctionnalité technique d’échange d’énergie avec le réseau électrique
a déjà été démontrée de façon ponctuelle. Aussi, la viabilité économique de ce concept a été
mathématiquement prouvée à grande échelle pour certains types de marché comme nous le
verrons au chapitre 1. Par contre, le coût d’un échange d’énergie n’a jamais été calculé. Ainsi,
l’une des questions devant être résolue est le prix minimal de vente de l’énergie des batteries.
Ce prix dépend du coût d’achat des accumulateurs, du nombre total de cycle de charge-
décharge pouvant être effectué avant que les accumulateurs ne doivent être remplacés (durée de
vie des accumulateurs), de la caractéristique coût-rendement du chargeur bidirectionnel, du coût
d’achat d’électricité au réseau électrique et de la quantité d’énergie échangée avec le réseau
électrique sur une période de temps déterminé. Certaines hypothèses sont posées pour calculer le
prix de vente minimal d’énergie électrique :
Lors d’un échange, il faut prévoir le coût du retour à l’état de charge initial des batteries ; La quantité maximale d’énergie pouvant être fournie par les batteries n’est pas une
constante, mais dépend fortement de l’intensité de courant et de la profondeur de décharge lors des échanges d’énergie ;
Le tarif d’achat d’énergie du réseau électrique est une constante ; Le rendement du chargeur dépend du coût de celui-ci ; La quantité d’énergie pouvant être échangée avec le réseau électrique dépend de la
puissance du chargeur bidirectionnel et de la quantité d’énergie nominale des batteries ; Les accumulateurs utilisés pour la présente étude sont des accumulateurs Li-ion.
Ce mémoire tente d’apporter une réponse à cette question de rentabilité d’un échange
d’énergie V2G fourni par un accumulateur Li-ion pour un chargeur bidirectionnel donné. Il soumet
3
aussi une méthodologie pouvant s’appliquer aux nouvelles technologies de batteries qui
pourraient voir le jour dans les prochaines années ainsi qu’aux différents types de chargeurs.
Le mémoire est divisé en cinq parties. Le chapitre 1 est consacré d’abord aux différents
types de véhicules à propulsion électrique en exposant les avantages et inconvénients de chacun
d’entre eux. Ensuite le concept de transfert V2G sera introduit pour expliquer les motivations et
les avantages d’un tel échange d’énergie, autant pour un propriétaire d’un véhicule électrique que
pour une compagnie d’électricité. Finalement, une brève description des chargeurs bidirectionnels
sera présentée.
Le chapitre 2 dévoile les caractéristiques attendues d’un chargeur bidirectionnel et une
topologie adéquate pour une situation donnée. Le fonctionnement du chargeur et sa commande
sont expliqués. Par la suite, certaines simulations seront exécutées afin d’en valider le bon
fonctionnement. Finalement, les équations de dimensionnement des composants seront
exposées.
Le chapitre 3 se concentre sur l’analyse de la caractéristique coût-rendement du chargeur
bidirectionnel. De nombreux paramètres des semi-conducteurs, des condensateurs, des
inductances et des dissipateurs de chaleurs seront pris en compte afin d’élaborer des courbes
indiquant le coût en fonction du rendement des composants d’un chargeur bidirectionnel. De la
même façon, certaines hypothèses sur les coûts fixes liés à la commande et à la construction d’un
chargeur bidirectionnel seront posées permettant ainsi une approximation de la caractéristique
coût-rendement du chargeur.
Le chapitre 4 débute avec une brève description des principales chimies d’accumulateurs
au lithium actuellement utilisées sur le marché. Par la suite, un protocole d’expérimentation est
établi afin de déterminer le nombre total de cycle qu’un accumulateur Li-ion, soumis à différentes
profondeurs de décharge, peut réaliser avant de devoir être remplacé. Les résultats sont analysés
et la dégradation des accumulateurs Li-ion est quantifiée.
Finalement, le chapitre 5 traite du seuil de rentabilité d’un échange d’énergie en
production V2G. Tout d’abord, une équation du seuil de rentabilité est démontrée. Ensuite, les
résultats des chapitres 3 et 4 seront rapportés à cette équation pour une situation donnée afin de
déterminer le tarif de vente minimal d’énergie électrique lors d’un transfert V2G.
Chapitre 1 : Revue de la littérature scientifique sur le concept V2G, les différents types de véhicule à propulsion électrique et sur les chargeurs bidirectionnels
1.1 Introduction
Avant de débuter les étapes abordées dans les autres chapitres permettant de déterminer
le coût de vente de l’énergie électrique lors d’un transfert V2G, les avantages et inconvénients des
différents types de véhicules à propulsion électrique seront présentés. Le second sujet traitera du
concept V2G de manière plus approfondie. Finalement, différentes topologies de chargeur
bidirectionnel capable de réaliser de tels échanges seront recensées. Ce chapitre se veut donc une
revue de la littérature scientifique sur différents sujets d’intérêt pour ce mémoire.
1.2 Véhicules à propulsion électrique
On reconnait un véhicule à propulsion électrique par l’utilisation d’au moins un moteur
électrique servant à la propulsion partielle ou complète du véhicule. Il existe actuellement trois
types de véhicules à propulsion électrique [3] soit les véhicules électriques (EV : Electric Vehicle),
les véhicules hybrides électriques et leur version branchable (HEV : Hybrid Electric Vehicle et
PHEV : Plug-in hybride Electric Vehicle) ainsi que les véhicules à pile à combustible (FCV : Fuel Cell
Vehicle). Le tableau 1.1, illustre les caractéristiques de chaque type de véhicules à propulsion
électrique.
Les véhicules électriques sont des véhicules dont la propulsion se fait uniquement à l’aide
d’un moteur électrique alimenté par des batteries que l’on peut recharger en les connectant sur le
réseau électrique. La faiblesse majeure réside dans le peu d’autonomie de ces batteries en
comparaison avec celle des moteurs à combustion interne traditionnel.
Les véhicules hybrides, qu’ils soient branchables ou non, possèdent à la fois une
propulsion électrique alimentée par des batteries et un moteur à combustion interne. Plusieurs
configurations de ces deux modes de propulsion sont possibles et sont décrites dans [3]. La
version branchable permet de se déplacer en utilisant uniquement la propulsion électrique sur de
courtes distances. Ainsi, ce véhicule consomme peu de carburant sur les courtes distances tout en
possédant une autonomie nettement améliorée par rapport au véhicule électrique.
5
Les véhicules à pile à combustible utilisent l’énergie chimique contenue dans l’hydrogène
pour la convertir en énergie électrique. Celle-ci alimente un moteur électrique et redirige le
surplus d’énergie, lorsqu’il y en a, vers des batteries. Notez bien que ce type de véhicule est
encore en développement.
Tableau 1.1 : Caractéristiques de chaque type de véhicule à propulsion électrique1
Type de véhicule Véhicule électrique Véhicule hybride Véhicule à pile à combustion
Propulsion • Moteur électrique
• Moteur électrique • Moteur à combustion interne
• Moteur électrique
Système d’énergie • Batteries • Supercondensateurs
• Batteries • Supercondensateurs • Génératrice ICE
• Pile à combustible • Batteries • Supercondensateurs
Sources d’énergie et infrastructures
• Poste de recharge connecté au réseau électrique
• Station d’essence • Poste de recharge connecté au
réseau électrique
• Hydrogène • Infrastructure de production et
distribution d’hydrogène
Caractéristiques • Aucune émission • Haut rendement énergétique • Indépendant du pétrole • Courte autonomie • Coût initial élevé • Commercialisé
• Faible émission • Meilleur économie de
carburant qu’un ICE traditionnel
• Longue autonomie • Dépendant du pétrole • Coût plus élevé qu’un ICE
traditionnel • Commercialisé
• Aucune à très faible émission • Haut rendement énergétique • Indépendant du pétrole • Autonomie satisfaisante • Coût élevé • En développement
Développements majeurs
• Batteries et gestion des batteries
• Poste de recharge • Coût
• Contrôle, optimisation et gestion des multiples sources d’énergie
• Dimensionnement et gestion des batteries
• Coût, durée de vie et fiabilité des piles à combustible
• Infrastructure de production et distribution d’hydrogène
1.3 Concept V2G
Depuis quelques années, plusieurs constructeurs ont développé des véhicules à propulsion
électrique branchables, c’est-à-dire pouvant être connectés sur le réseau électrique. Avec l’arrivé
de ces véhicules branchables, un nouveau concept, impossible avec les véhicules fonctionnant
avec un moteur à combustion interne traditionnel, est devenu possible. Ce concept est appelé
« Vehicle-to-Grid » ou plus simplement V2G.
Comme le nom l’indique, le concept du « Vehicle-to-Grid » consiste en une connexion
entre le véhicule et le réseau électrique permettant l’échange d’énergie entre les batteries d’un
véhicule à propulsion électrique et le réseau électrique [4]. Ainsi, les batteries du véhicule peuvent
1 Traduction libre du tableau tiré de [3]
6
non seulement se charger via le réseau électrique, mais aussi retourner de l’énergie électrique
vers ce réseau en échange de ristournes.
La figure 1.1 montre schématiquement le concept V2G. Sur cette image, on y voit les
différents modes de production connectés au réseau de distribution électrique. Des véhicules
connectés au réseau électrique communiquent avec ISO afin de contrôler la régulation du réseau
électrique.
Figure 1.1 : Concept du V2G illustré (tiré de [4])
Il est connu que le coût de l’énergie produite par les générateurs des grandes centrales
électriques est nettement inférieur à celui de l’énergie produite et transitant par des technologies
de batterie. En d’autres mots, emmagasiner de l’énergie électrique dans des accumulateurs pour
ensuite la vendre coûte très cher. Pourquoi une compagnie d’électricité serait-elle prête à acheter
de l’énergie à un prix supérieur que ce qu’il lui en coûte pour produire la même quantité
d’énergie? Cette question semble, à première vue, discréditer le concept de V2G. Une
compréhension plus approfondie du fonctionnement d’un réseau électrique répond aisément à
cette question.
1.3.1 Type de marché pour les transferts V2G
Il existe quatre types de marché pour les transferts V2G [5] soit la production de base de
puissance, les périodes de pointe, le « spinning reserves » et la régulation de tension et de
fréquence. La production de base de puissance correspond à la puissance générée par les
générateurs des centrales électriques qui fonctionnent de façon continue. Les périodes de pointe
sont des périodes que l’on peut prédire où la demande en puissance est élevée. Le « spinning
reserves » consiste en des équipements capables de fournir de la puissance rapidement en cas de
7
panne partielle du réseau électrique. Ce dernier est utilisé une vingtaine de fois par année et dure
entre 10 minutes et 1 heure. Finalement, la régulation de tension et de fréquence, que l’on
nommera régulation de fréquence, sert à maintenir la tension et la fréquence stables en égalisant
la production et la consommation. Il existe deux types de régulation de fréquence, soit lorsque
l’on fournit de la puissance au réseau (« regulation-up ») et lorsque l’on absorbe un surplus de
puissance (« regulation-down »). La régulation est utilisée quelques centaines de fois par jour
(environ 400 selon [5]) et dure de quelques secondes à quelques minutes.
Toujours selon les auteurs de l’article cité précédemment, les transferts V2G ne sont pas
rentables pour le marché de production de base de puissance. Le coût de l’énergie produite par ce
type de transfert est nettement au-dessus du coût de l’énergie produite par les générateurs des
centrales électriques. Par contre, les transferts pour les périodes de pointes peuvent être
rentables et les transferts pour le « spinning reserves » et pour la régulation de fréquence sont,
quant à eux, très rentables.
Selon Kempton et al. [6], dans un réseau irrégulier, le marché pour la régulation de
fréquence est de l’ordre de 30$ à 45$ par MW produit par le réseau électrique par heure de
régulation. En d’autres mots, le producteur d’électricité peut payer jusqu’à 45$ par tranche d’un
MW à chaque heure afin d’assurer la régulation du réseau. Le marché pour le « spinning reserves »
est aussi très lucratif. Il est d’environ 10$ par MW par heure.
1.3.2 Comparaison entre la puissance du réseau électrique et la puissance d’une flotte de véhicule
N’en demeure pas moins qu’il reste une question fondamentale devant être résolue avant
de pouvoir affirmer la viabilité conceptuelle (non économique) du concept V2G. La puissance
pouvant être retournée au réseau électrique par une flotte de véhicule à propulsion électrique
est-elle comparable ou négligeable par rapport à celle générée par le réseau électrique? Kempton
et al. [7] fournissent un tableau comparant la puissance fournie par le réseau électrique américain
et la puissance pouvant être fournie par une flotte hypothétique de véhicules à propulsion
électrique dans le cas où cette flotte correspondrait à 25% de tous les véhicules en circulation aux
États-Unis.
8
Tableau 1.2 : Puissance du réseau électrique comparé à la puissance d’une flotte hypothétique de VPÉ aux États-Unis
Réseau électrique
Flotte de véhicule
Flotte hypothétique avec 25% VPÉ
Nombre d’unité 9351 176 000 000 44 000 000 Puissance moyenne par
unité (KW) 64 000 111 15
Puissance totale (GW) 602 19 500 660
On constate que la puissance disponible d’une flotte hypothétique de VPÉ surpasse celle
du réseau électrique. Il faut par contre apporter ici une nuance. La puissance disponible de la
flotte de véhicule ne peut être disponible en continu que sur une courte période. En effet, les
véhicules hybrides et électriques ont pour source d’énergie le réseau électrique. Ainsi, un transfert
V2G pour ce type de véhicule pourrait se résumer ainsi : le véhicule « emprunte » l’énergie au
réseau électrique à un certain moment pour le retourner à un autre moment.
Néanmoins, pour régulariser le réseau électrique et atténuer les périodes de pointe, le
tableau précédent montre que la puissance disponible d’une flotte de VPÉ hypothétique
correspondant à 25% de tous les véhicules est nettement suffisante. Il s’avère intéressant de faire
la même comparaison pour le Québec.
Tableau 1.3: Puissance du réseau électrique comparé à la puissance d’une flotte hypothétique de VPÉ au Québec
Réseau électrique
Flotte de véhicule
flotte hypothétique avec 25% VPÉ
Nombre d’unité 1001 5 913 9503 1 478 488 Puissance moyenne par
unité (KW) 440 3502 1114 155
Puissance totale (GW) 44 656 22 1 : Appartenant à Hydro-Québec : 60 barrages hydroélectriques, 1 centrale nucléaire et 28 centrales thermiques.
Appartenant à des producteurs privés : 1 centrale hydroélectrique, 9 parcs éoliens et autres producteurs indépendants (compte pour 1 dans le tableau 1.2).
2 : La puissance moyenne par unité multiplié par le nombre d’unité doit donner 44 035MW. 3 : Tirée de [8]. 4 : Tirée de [7]. 5 : Tirée de [7].
9
Le tableau 1.3 montre clairement qu’au Québec, si 25% de tous les véhicules étaient de
type VPÉ, la puissance disponible correspondrait à environ 50% de la puissance installée sur le
réseau électrique. Cette puissance est, comme aux États-Unis, nettement suffisante pour la
régulation du réseau électrique.
1.3.3 Soutien et stockage
Kempton et al. [9] introduisent deux autres types de régulations adaptées à la production
d’énergie électrique par des éoliennes. Ces régulations sont appelées soutien (back-up) et
stockage (storage) à la puissance éolienne. Elles sont définies comme suit : le soutien fournit de la
puissance lorsque le vent est insuffisant pour répondre à la demande. Le stockage fournit
également de la puissance lorsque le vent est insuffisant, mais de plus, emmagasine l’énergie
lorsque la production dépasse la consommation.
Tous les types de véhicules à propulsion électrique ne sont pas adéquats pour la régulation
de soutien et stockage en raison de leur particularité. Le tableau suivant, traduit de [9], montre la
pertinence de chaque type de VPÉ vis-à-vis chaque type de régulation du réseau.
Tableau 1.4 : Pertinence de différents type de VPÉ vis-à-vis la régulation éolienne et les types de marché V2G2
Type de VPÉ Régulation éolienne Type de marché V2G
Soutient Stockage Régulation de fréquence
Spinning reserves
Périodes de pointe
Électrique ++ ++ ++ PHEV ++ + + ++ ++ Pile à
combustible ++ ++
1 : ++ Très approprié, + approprié, (vide) non approprié
On constate que les véhicules électriques sont appropriés pour le stockage, la régulation
de fréquence et le « spinning reserves ». Puisque les véhicules électriques ne sont alimentés que
par des batteries, ils ne peuvent fournir d’énergie sans en recevoir à un autre moment (avant ou
après). C’est pourquoi ces véhicules ne conviennent pas pour le soutien et les périodes de pointe,
car leurs batteries se videraient. Le véhicule ne pourrait alors plus servir.
2 Traduction libre de [9]
10
Les PHEVs sont appropriés pour tous les types de régulation, particulièrement pour les
régulations impliquant un important transfert d’énergie vers le réseau électrique. En effet, même
si les batteries du PHEV sont pratiquement vides, le moteur à combustion interne pourra faire
fonctionner le véhicule. Les PHEVs sont légèrement moins appropriés que les véhicules électriques
pour le stockage et la régulation, car ces batteries ne peuvent contenir autant d’énergie.
Finalement, les piles à combustible sont très efficaces lorsqu’ils fournissent de l’énergie
vers le réseau électrique, mais sont inefficaces pour emmagasiner l’énergie électrique sous forme
d’hydrogène. C’est pourquoi ils sont appropriés pour le soutien et les périodes de pointe.
1.3.4 Viabilité économique des transferts V2G
À la suite d’une revue de littérature sur le V2G, Sovacol et al. [10] affirment que les
revenus annuels associés à la régulation du réseau sont de l’ordre de 3777$ à 4000$ par véhicule.
Les revenus associés à la vente d’énergie se répartissent en deux composants de coût [4],
soit le coût de disponibilité (« capacity price ») et le coût de l’énergie (« energy
price »). Lorsqu’une personne offre des services de régulation (dans notre cas via les batteries du
véhicule), elle reçoit non-seulement un revenu pour l’énergie transférée (coût de l’énergie), mais
aussi pour être disponible et répondre rapidement à la demande de régulation (coût de
disponibilité).
Comme cela a été expliqué à la section 1.3.1, le revenu associé à la vente d’énergie est
généralement faible et insuffisant pour couvrir les coûts encourus par le propriétaire du véhicule à
propulsion électrique. Un utilisateur pourra tirer un profit grâce au coût de disponibilité, qui lui est
déterminé par contrat et qui est exprimé en dollar par kilowatt par heure de disponibilité
($/kW•hdisp). Pour deux utilisateurs ayant le même contrat, les considérations de cette section
permettent d’affirmer que celui qui vendra la plus grande quantité d’énergie, sera celui qui aura le
plus faible profit. Afin de s’assurer de la rentabilité de ce système, il devient important de
connaître le seuil de rentabilité d’un transfert V2G.
11
1.3.5 Conclusion sur les transferts V2G
À la suite des considérations précédentes, on est en mesure d’affirmer que les transferts
V2G permettent une régulation efficace du réseau électrique. Cette régulation se fait en atténuant
les périodes de pointe ainsi qu’en égalisant la production et la consommation électrique.
Aussi, chaque type de véhicules à propulsion électrique possède ses forces et ses
faiblesses. Le tableau 1.4 les résume bien. Finalement, il importe de connaître le seuil de
rentabilité afin de s’assurer de la rentabilité des échanges d’énergie en V2G, problématique à
laquelle ce mémoire tente de répondre.
1.4 Topologie de chargeurs bidirectionnels
L’un des composants principal permettant les transferts d’énergie en V2G est le chargeur
bidirectionnel. Il existe plusieurs types de chargeur bidirectionnel et le choix de celui-ci doit donc
être fait en fonction des besoins de l’utilisateur.
Erb et al. [11] font une revue sur l’état de l’art des convertisseurs bidirectionnels AC/DC et
DC/DC. Trois topologies particulières seront analysées. Leurs particularités proviennent surtout de
leur application ou de leur implantation. La première topologie qui sera montrée permet de faire
de la compensation de puissance réactive avec le réseau en utilisant uniquement le bus de tension
DC et non la batterie. La seconde est adaptée à une connexion résidentielle et permet, en plus du
V2G, d’utiliser les batteries comme source d’énergie pour alimenter la résidence en cas de
défaillance du réseau. Finalement, la troisième topologie utilise l’électronique disponible dans le
véhicule afin de construire un chargeur bidirectionnel.
12
1.4.1 Compensation de puissance réactive
On sait que les charges industrielles sont généralement inductives en raison des moteurs
et des éclairages. La puissance due à la composante résistive des charges est appelée puissance
active (noté P) et son unité est le Watt (W). C’est la puissance active qui produit un réel travail. La
puissance due à la composante inductive des charges est appelée puissance réactive (noté Q) et
son unité est le Volt-Ampère Réactif (VAR). Cette puissance ne produit pas de réel travail et n’est
que la partie imaginaire de la puissance apparente (figure 1.2) dont l’unité est le Volt-Ampère (VA)
et est noté S. Cette dernière correspond en fait au vecteur résultant de la somme vectorielle de la
puissance active (réel) et de la puissance réactive (imaginaire). Le facteur de puissance correspond
au rapport entre la puissance active et apparente. Il varie entre 0 (puissance apparente purement
réactive) et 1 (puissance apparente purement active) [12]. Le dimensionnement des dispositifs
d’alimentation doit être fait en fonction de la puissance apparente. Puisque seule la puissance
active produit un réel travail, une puissance réactive élevée forcera à surdimensionner les
équipements d’alimentation et donc à augmenter les coûts d’installation et de consommation.
Figure 1.2: Relation entre les puissances active, réactive et apparente
L’une des solutions traditionnelles pour réduire la puissance réactive due aux charges
inductives est de connecter en parallèle un banc de condensateurs dont la valeur a été calculée en
fonction de l’utilisation normale des charges. Avec la venue des véhicules électriques branchables,
il devient possible de faire de la compensation de puissance réactive sur le réseau ou à l’interne
d’une entreprise. La topologie suivante (figure 1.3) est utilisée pour faire de la compensation de
puissance réactive [13-14] sur le réseau.
13
Figure 1.3 : Chargeur bidirectionnel utilisé pour la compensation de puissance réactive du réseau (tiré de [14])
On constate que ce chargeur est composé du convertisseur bidirectionnel AC/DC en pont
suivi d’un convertisseur bidirectionnel DC/DC Buck-Boost à deux cadrans.
La compensation de puissance réactive n’utilise que le convertisseur bidirectionnel AC/DC
en pont. C’est le condensateur Cdc qui sert de bus DC pour emmagasiner l’énergie temporairement
avant de la restituer au réseau. Selon les puissances actives (P) et réactives (Q) consommées par le
chargeur, on peut définir huit (8) modes d’opération de ce chargeur bidirectionnel [13].
Tableau 1.5: Mode d’opération du chargeur bidirectionnel3
# P Q Mode d’opération 1 Zéro Positif Inductif 2 Zéro Négatif Capacitif 3 Positif Zéro Charge 4 Négatif Zéro Décharge 5 Positif Positif Charge inductive 6 Positif Négatif Charge capacitive 7 Négatif Positif Décharge inductive 8 Négatif Négatif Décharge capacitive
La figure 1.3 montre les différentes puissances actives et réactives pour plusieurs modes
d’opération. La ligne pointillée noir (P) correspond à la puissance active fournit par le réseau pour
effectuer la charge des batteries. La ligne pointillée bleu (Q*) correspond à la demande du réseau
pour de la compensation de puissance réactive. Lorsqu’elle est positive, cela signifie une demande
de puissance réactive inductive et vice-versa.
3 Traduction libre de : [13]
14
Figure 1.4 : Demande de compensation de puissance réactive et réaction du chargeur pour différent mode d’opération (tiré de [13])
On peut voir que le chargeur répond rapidement à la demande en autant que celle-ci ne
dépasse pas les capacités de transfert de celui-ci. Notons que la compensation de puissance
réactive n’a aucun effet sur les batteries.
1.4.2 Vehicle-to-home (V2H)
Le concept du V2H est très similaire à celui du V2G. L’idée est d’utiliser les réserves
d’énergie des batteries afin d’alimenter les appareils critiques de la résidence en cas de défaut du
réseau [15-16]. La figure 1.5 montre le schéma des connexions.
Figure 1.5 : Connexion résidentielle pour application du V2H (tiré de [15])
15
On reconnait dans le chargeur le convertisseur bidirectionnel AC/DC en pont triphasé. La
principale différence est la façon de le connecter au réseau et de commander les interrupteurs
électroniques (Figure 1.6). La tension du réseau est ramenée, à l’aide d’un transformateur, à deux
phases de 120V qui, misent en série, donne une phase de 240V.
Figure 1.6 : Schéma détaillé du chargeur pour le V2H (tiré de [16])
Lors de la charge, les branches LA, LB et LN ne fonctionnent pas toutes. Si on utilise le
240V, ce seront les branches LA et LB qui fonctionneront. Si l’on utilise le 120V, ce sera LA et LN ou
LB et LN. En mode V2G, le convertisseur AC/DC est commandé en courant afin de fournir un
courant sinusoïdal au réseau. En mode V2H, le convertisseur est commandé en tension afin
d’obtenir une onde de tension sinusoïdale afin de convenir aux charges résidentielles.
Cette topologie ne possède aucun transformateur entre le réseau et le chargeur. Un court-
circuit entre les batteries et le neutre risque de poser des problèmes de sécurité. Pour y remédier,
on utilise un interrupteur détectant les défauts de court-circuit avec le neutre (GFI). En cas de
défaut, l’interrupteur isole les batteries du reste du circuit.
1.4.3 Chargeur bidirectionnel issue de l’électronique du véhicule
La dernière topologie présentée dans ce chapitre propose d’utiliser l’électronique de
l’alimentation du moteur électrique comme chargeur bidirectionnel [17-18]. Les attraits principaux
sont une diminution importante du coût du chargeur, une diminution de l’espace requis et une
diminution du poids.
Dans le cas d’un véhicule avec deux moteurs et deux onduleurs, la topologie utilisée est
celle présentée par la figure 1.7. L’inductance d’entrée est faite à partir des inductances des
16
moteurs. Ceux-ci doivent être connectés en étoile (connexion montrée par le cercle rouge). Lors
de la charge, la correction du facteur de puissance se fait avec un transistor inférieur pour chaque
onduleur. Ainsi, seulement deux transistors fonctionnent lors de la charge. Cependant, lors de la
décharge, tous les transistors doivent fonctionner.
Figure 1.7 : Chargeur bidirectionnel utilisant l’électronique du véhicule à deux moteurs (tiré de [17])
Dans le cas où le véhicule n’aurait qu’un seul onduleur et un moteur, la topologie alors
utilisée est présentée à la figure 1.8. Il suffit d’ajouter deux diodes externes (l’ajout de deux
transistors avec diode parallèle au lieu des deux diodes rendrait cette topologie bidirectionnelle).
Figure 1.8 : Chargeur bidirectionnel utilisant l’électronique du véhicule à un moteur (tiré de [17])
La faiblesse de ces topologies est le grand nombre de composants actifs lors des
opérations de charge/décharge. Ceci implique davantage de perte que les topologies précédentes,
donc un rendement plus faible.
17
1.5 Conclusions sur la revue de littérature scientifique
Le concept du « Vehicle-to-Grid » ou V2G consiste en la capacité d’échanger de l’énergie
électrique entre le réseau électrique et les accumulateurs d’un véhicule à propulsion électrique. Il
existe 4 types de marché pour le réseau électrique, soit la production de base de puissance, les
périodes de pointe, le « spinning reserves » et la régulation de fréquence. Seuls les échanges V2G
pour les marchés des périodes de pointe, le « spinning reserves » et la régulation de fréquence
sont rentable. Il existe deux types de marché spécifique à la production éolienne soit le stockage
et le soutien.
Il existe trois types du véhicule à propulsion électrique soit le véhicule électrique, le
véhicule hybride (branchable ou non) et le véhicule à pile à combustible. Le tableau 1.4 donne les
avantages de chaque type de véhicule à propulsion électrique pour les différents types de marché
V2G. Les principaux avantages sont les suivants :
Les véhicules électriques sont très appropriés pour le stockage, la régulation de fréquence et le « spinning reserves » ;
Les véhicules hybrides sont appropriés pour tous les types de marché, mais particulièrement pour le soutien, les périodes de pointe et le « spinning reserves » ;
Les véhicules à pile à combustible sont très appropriés pour le soutien et les périodes de pointes.
Trois topologies particulières ont été présentées :
Un chargeur standard ; Un chargeur conçus pour être compatible avec un réseau électrique résidentiel ; Un chargeur conçus avec l’électronique de puissance d’un véhicule à propulsion
électrique.
Chapitre 2 : Topologie du chargeur bidirectionnel
2.1 Introduction
Afin d’analyser convenablement le seuil de rentabilité d’un système V2G, il importe de
connaître le fonctionnement et la topologie du chargeur bidirectionnel utilisé. Comme il sera
démontré dans le chapitre 5, le rendement et le coût du chargeur ont une importance lors du
calcul du tarif de vente de l’énergie.
Ce chapitre est divisé en cinq parties. Tout d’abord, les caractéristiques attendues des
chargeurs bidirectionnels seront énoncées. Ensuite, un choix sera fait quant à la topologie du
chargeur bidirectionnel à étudier afin de déterminer sa caractéristique coût-rendement. Son
fonctionnement et sa commande seront décrit. La section 2.4 présente les résultats et l’analyse de
quelques simulations en charge et en décharge pour valider le fonctionnement du chargeur. Les
équations de dimensionnement sont développées dans la cinquième section. Ce chapitre se
conclut sur la validation du choix et du fonctionnement du chargeur bidirectionnel.
2.2 Caractéristiques générales d’un chargeur bidirectionnel
Comme le nom l’indique, le chargeur doit pouvoir soit charger les batteries, soit fournir le
réseau électrique en énergie. Cependant, il ne s’agit pas d’installer un chargeur et un onduleur
dans un même boitier, mais bien d’avoir un seul circuit de puissance prenant en charge les deux
fonctions. La seule différence devrait être le sens du courant.
Étant donné la grande quantité d’énergie mise en cause (plus d’un kilowatt), la topologie
et la gestion des commutateurs électroniques doivent être telles que les pertes et les
perturbations du réseau soient minimisées. Un facteur de puissance élevé et un taux de distorsion
harmonique faible permettent de réduire ces perturbations. Les pertes dues aux composants
électroniques seront étudiées au prochain chapitre.
Les caractéristiques du chargeur bidirectionnel idéal en mode charge sont les suivantes :
Le courant fournit par le réseau doit être sinusoïdal (taux de distorsion = 0%); Ce courant doit être en phase avec la tension du réseau (facteur de puissance unitaire); Ce courant ne doit pas excéder 15 ampères (courant domestique) pour un niveau 1 et 80
ampères pour un niveau 2 [19];
19
Le courant entrant dans les batteries doit être constant lors de la première phase de recharge et décroissant lors de la seconde phase;
La tension des batteries doit être croissante lors de la première phase de recharge et constante lors de la seconde phase.
Les caractéristiques du chargeur bidirectionnel idéal lors d’un transfert sont identiques aux
trois premières caractéristiques en mode charge. Cependant, il importe de mettre un limiteur de
courant afin d’empêcher qu’un trop grand stress soit appliqué sur les batteries.
L’utilisation d’un redresseur actif devient indispensable pour contrôler efficacement le
facteur de puissance et le taux de distorsion harmonique. Entre ce redresseur et les batteries, il
faut mettre en place un circuit intermédiaire capable de contrôler le courant tant en amont qu’en
aval. En effet, étant donné les différentes possibilités de tension du réseau et des batteries, il
importe de pouvoir augmenter ou diminuer la tension du réseau vers les batteries et vice versa. Ce
concept peut être illustré par ces exemples :
Soit une tension de réseau et des batteries respectivement de 110V c.a. et 250V. La
tension redressée du réseau sera donc de 170V. Comme il sera montré dans la prochaine section,
un redresseur actif permet d’augmenter la tension redressée au niveau voulu (supérieur à celle
des batteries), d’autant plus qu’une tension supérieure permet un meilleur contrôle du courant
d’entrée.
Cependant, dans le cas d’un réseau de 220V c.a., on obtient donc une tension redressée
d’environ 311V. Étant donné qu’il faut une tension supérieure afin de bien contrôler le courant
d’entrée, il en résulte que la tension de bus DC du convertisseur AC/DC sera supérieure à 311V.
Nous verrons plus tard qu’elle sera fixée à 500V. Puisque la tension des batteries des véhicules
électrique est généralement plus faible que celle du bus DC, il faut que le circuit intermédiaire
puisse abaisser cette tension au niveau des batteries.
Le même phénomène se produit lors d’un transfert V2G. Le circuit intermédiaire doit être
en mesure d’augmenter la tension des batteries afin que l’énergie puisse circuler des batteries
vers le réseau.
20
2.3 Topologie proposée du chargeur bidirectionnel
Le chapitre 1 présentait différentes topologies de chargeur bidirectionnel. Étant donné
que l’Université Laval possède déjà un véhicule hybride branchable, le chargeur le plus approprié
pour ce véhicule est celui proposé par Kisacikoglu et al. [13-14]
Figure 2.1 : Topologie proposée du chargeur bidirectionnel
Le réseau est connecté aux bornes AC1 et AC2 et les batteries aux bornes DC+ et DC-. Ce
chargeur est composé d’un filtre d’entré (inductance L1), d’un convertisseur bidirectionnel AC/DC
et d’un bus DC (transistor T1 à T4, diode D1 à D4 et condensateur C1) ainsi qu’un convertisseur
bidirectionnel à deux cadrans Buck-Boost (Transistor T5 et T6, diode D5 et D6, inductance L2 et
condensateur C2).
2.3.1 Fonctionnement en charge
Convertisseur bidirectionnel AC/DC
Le commutateur d’entrée sert à isoler complètement le circuit lorsqu’il n’est pas utilisé. En
mode charge, les transistors 1 et 2 ne sont pas utilisés. Leur présence est due à leur nécessité en
mode onduleur.
Afin de minimiser la pollution du réseau, il faut que le courant soit autant que possible
d’une forme sinusoïdale. Pour y arriver, il faut pouvoir en tout temps augmenter le courant
d’entrée ou le diminuer en commandant les transistors 3 et 4. Puisque les équations pour les deux
21
alternances sont similaires, seule l’alternance positive sera considérée. La variation de courant
lorsque le transistor 3 est en conduction est donnée par l’équation 2.1 et par 2.2 lorsqu’il est à
l’état bloqué (diode 1 et 4 en conduction).
1
1
Lv
dtdi sL = 2.1
1
11
LVv
dtdi CsL −
= 2.2
[ ]AiL1 : Courant instantané de l’inductance d’entrée L1 [ ]Vvs : Tension instantané du réseau électrique
[ ]VVC1 : Tension aux bornes du condensateur 1
[ ]HL1 : Valeur de l’inductance 1
La différence entre l’alternance positive et négative est le signe dans l’équation 2.2. Lors
de l’alternance positive, l’activation du transistor 3 augmentera le courant et lors du blocage, le
courant diminuera seulement si la tension aux bornes de VC1 est en tout temps supérieure à la
tension du réseau. Autrement dit :
12 Cs VV < 2.3
[ ]VVs : Valeur efficace de la tension du réseau électrique
Convertisseur bidirectionnel DC/DC
Étant donné l’utilisation d’un convertisseur Buck, il importe que la tension aux bornes du
condensateur 1 soit supérieure à celle des batteries. Cette condition est exprimée par l’inéquation
2.4.
1CB VV < 2.4
[ ]VVB : Tension aux bornes des batteries
Lors de la charge, le transistor 6 reste à l’état bloqué. L’activation de T5 augmente le
courant de charge et par le fait même la tension aux bornes des batteries et du condensateur 2.
22
Lors du blocage, la diode 6 entre en conduction jouant le rôle d’une diode de roue libre et le
courant de charge diminue.
2.3.2 Fonctionnement en décharge
Convertisseur bidirectionnel AC/DC
Lors d’une décharge, les quatre transistors sont utilisés. Les transistors 2 et 3 sont activés
lors de l’alternance positive et les transistors 1 et 4 sont utilisés lors de l’alternance négative.
Encore une fois, seule l’alternance positive sera prise en compte pour l’élaboration des équations
puisqu’elles sont rigoureusement identiques pour les 2 alternances. La variation de courant
lorsque les transistors 2 et 3 sont en conduction est donnée par l’équation 2.5 et par 2.6 lorsqu’ils
sont bloqués (diode 1 et 4 en conduction).
1
11
LVv
dtdi CsL +
= 2.5
1
11
LVv
dtdi CsL −
= 2.6
Encore une fois, la tension aux bornes du condensateur C1 doit être en tout temps
supérieure à la tension d’entrée, telle que stipulée à la condition 2.3, afin de bien contrôler le
courant d’entrée.
Convertisseur bidirectionnel DC/DC
En décharge, le transistor 5 reste à l’état bloqué. L’activation du transistor 6 augmente le
courant fourni par les batteries. Lors du blocage, la diode 5 s’active et le courant est dirigé vers le
condensateur 1.
2.3.3 Tension de blocage des transistors du chargeur bidirectionnel
L’un des paramètres lors de l’analyse des pertes par commutation des transistors est la
tension de blocage VCC des transistors. Cette section se consacre à l’analyse des tensions de
blocage du chargeur bidirectionnel. Commençons par les différentes possibilités lors de la charge.
Comme il a été mentionné précédemment, ce sont les transistors 3 et 4 qui commutent.
23
Alternance positive du courant – T3 bloqué – D1 et D4 conduisent – Tension de C1 se propage aux bornes de T2 et T3 ( 132 CCCTCCT VVV == )
Alternance positive du courant – T3 et D4 conduisent – D1 et D2 bloqué – Tension de C1 se propage aux bornes de T1 et T2 ( 121 CCCTCCT VVV == )
Alternance négative du courant – T4 bloqué – D2 et D3 conduisent – Tension de C1 se propage aux bornes de T1 et T4 ( 141 CCCTCCT VVV == )
Alternance négative du courant – T4 et D3 conduisent – D1 et D2 bloqué – Tension de C1 se propage aux bornes de T1 et T2 ( 121 CCCTCCT VVV == )
Continuons dans le cas général où les 4 transistors commutent. Les transistors 2 et 3
commutent lors de l’alternance positive et les transistors 1 et 4 commutent lors de l’alternance
négative.
Alternance positive du courant – T2 et T3 bloqué – D1 et D4 conduisent – Tension de C1 se propage aux bornes de T2 et T3 ( 132 CCCTCCT VVV == )
Alternance positive du courant – T2 et T3 conduisent – D1 et D4 bloqué – Tension de C1 se propage aux bornes de T1 et T4 ( 141 CCCTCCT VVV == )
Alternance négative du courant – T1 et T4 bloqué – D2 et D3 conduisent – Tension de C1 se propage aux bornes de T1 et T4 ( 141 CCCTCCT VVV == )
Alternance négative du courant – T1 et T4 conduisent – D2 et D3 bloqué – Tension de C1 se propage aux bornes de T2 et T3 ( 132 CCCTCCT VVV == )
Finalement, il faut déterminer les tensions de blocage pour les transistors 5 et 6 pour la
charge et la décharge.
En charge – T5 bloqué – D6 conduit – Tension de C1 aux bornes de T5 ( 15 CCCT VV = )
En charge – T5 conduit – D6 bloqué – Tension de C1 aux bornes de T6 ( 16 CCCT VV = )
En décharge – T6 bloqué – D5 conduit – Tension de C1 aux bornes de T6 ( 16 CCCT VV = )
En décharge – T6 conduit – D5 bloqué – Tension de C1 aux bornes de T5 ( 15 CCCT VV = )
On constate que les tensions de blocage sont les mêmes pour tous les transistors autant
en charge qu’en décharge. On peut donc écrire :
1CCC VV = 2.7
24
2.3.4 Commande du chargeur bidirectionnel
Commande du convertisseur AC/DC
La figure suivante montre le schéma de la commande du convertisseur AC/DC.
Figure 2.2 : Commande du convertisseur AC/DC
Pour cette commande, la variable fixée est la tension de bus du convertisseur AC/DC soit la
tension aux bornes du condensateur 1. Afin de respecter les conditions 2.3 et 2.4, la consigne de
tension du condensateur 1 est fixée à 500V. L’écart entre cette consigne et la valeur réelle de cette
tension entre dans un régulateur PI. Sa sortie correspond à la puissance nécessaire. Celle-ci entre
dans une fonction qui calcule l’intensité du courant d’entrée. L’écart entre cette consigne et le
courant réel entre dans une autre fonction déterminant l’activation des transistors 1 à 4.
Commande du convertisseur DC/DC
La figure suivante montre le schéma de la commande du convertisseur DC/DC.
Figure 2.3 : Commande du convertisseur DC/DC
La différence entre la consigne du courant des batteries et le courant réel des batteries est
dirigée vers un régulateur PI saturé entre -1 et 1. Sa sortie donne le rapport cyclique voulu. Un
25
rapport cyclique positif signifie une charge et un rapport cyclique négatif signifie une décharge. Ce
rapport cyclique entre dans une fonction déterminant l’activation des transistors 5 et 6. La figure
suivante montre comment la consigne de courant est générée.
Figure 2.4 : Commande de la consigne de courant du convertisseur DC/DC
Le signal d’entrée est un signal variant entre -1 et 1. Un signal d’entrée positif correspond
à une charge et un signal d’entrée négatif correspond à une décharge. La partie de la commande à
l’intérieur du rectangle bleu correspond à la sélection de la consigne de tension appropriée selon
le signal d’entrée. Pour un signal d’entrée positif, le sélecteur sélectionnera la tension de charge
maximale de la batterie préalablement fixée. Pour un signal d’entrée négatif, le sélecteur
sélectionnera la tension minimale de la batterie.
La partie de la commande à l’intérieur du rectangle rouge correspond à la limitation en
courant de la consigne de tension [20]. L’écart entre la tension voulue et la tension réelle est divisé
par la valeur de la résistance interne de la batterie afin de calculer le courant supplémentaire
requis pour obtenir la tension voulue. Cette valeur est additionnée par le courant actuel afin de
connaitre le courant total requis. Cette valeur est ensuite limitée par une saturation dont les
limites correspondent aux courants de charge et décharge maximales admissibles.
Finalement, cette consigne de courant saturée est multipliée par la valeur absolue du
signal d’entrée (rectangle vert). Cette dernière opération permet d’obtenir la consigne de courant
voulue. Notez que lors des simulations, même un écart trois fois supérieur entre la résistance
interne réelle de la batterie et la résistance interne utilisée dans la commande avait un impact
négligeable et difficilement observable sur le courant de charge.
26
2.4 Simulation du chargeur bidirectionnel
Afin de tester le fonctionnement de cette topologie, des simulations seront faites selon
plusieurs situations. Tout d’abord, les caractéristiques de simulation seront définies. Ensuite, les
courbes obtenues pour la tension du réseau, le courant d’entrée, la tension aux bornes du
condensateur 1 et le courant des batteries seront affichées.
2.4.1 Caractéristiques de simulation
Les valeurs des éléments capacitifs et inductifs sont données dans le tableau suivant.
Tableau 2.1 : Valeurs des composants capacitifs et inductifs utilisées lors des simulations
Composant Valeur Composant Valeur L1 5mH L2 5mH C1 6000µF C2 200µF
Deux simulations seront faites, soit l’une lors d’une recharge et l’autre lors d’une
décharge. Deux graphiques pour chaque simulation seront présentés. Le premier graphique
montrera la tension du réseau, le courant d’entrée du chargeur avec sa consigne, la tension aux
bornes du condensateur 1 et le courant des batteries avec sa consigne. Le second montrera les
puissances actives du réseau, d’une charge quelconque inductive en parallèle avec le réseau et du
chargeur. Finalement, une brève analyse pour chaque situation sera faite. Dans cette analyse, on
retrouve le taux de distorsion harmonique. Celui-ci est calculé par une fonction SimPowerSystem
de MATLAB.
Le tableau suivant indique les caractéristiques du réseau, des batteries et du chargeur
utilisées lors des simulations.
Tableau 2.2 : Caractéristiques du réseau, des batteries et du chargeur lors des simulations
Caractéristique Valeur Caractéristique Valeur Tension du réseau 220V c.a. Fréquence du réseau 60Hz
Tension nominale des batteries 252V Capacité nominale des batteries 20Ah Consigne de tension VC1 500V Fréquence de commutation 20kHz
27
2.4.2 Simulation en charge
La première simulation simule une charge de batterie. Afin de s’assurer d’une réponse
adéquate des convertisseurs AC/DC et DC/DC, cette charge s’effectuera sur deux niveaux de
courant. Les figures suivantes montrent les résultats de la simulation.
Figure 2.5 : Tensions et courants du chargeur pour la simulation en charge
Comme on peut le voir, le courant est en phase avec la tension et est sinusoïdale. Lorsque
le courant de charge augmente, la tension du condensateur 1 diminue. La réponse du
convertisseur AC/DC arrive à environ 0,1 seconde. Le courant d’entrée augmente jusqu’à ce que la
tension du condensateur 1 revienne à 500V. Lorsque le courant de charge diminue, la tension du
condensateur 1 augmente. Le convertisseur AC/DC répond en diminuant le courant d’entrée. Il est
à noter qu’étant donné la courte période de temps de la simulation, le régime permanent n’est
pas atteint. Le taux de distorsion harmonique varie entre 2,5% et 7%.
28
Figure 2.6 : Puissances actives pour la simulation en charge
2.4.3 Simulation en décharge
La puissance active de la charge est fixée à 10kW. On constate que lorsque la puissance du
chargeur augmente, celui du réseau augmente de la même puissance. La seconde simulation
simule une décharge de batterie. Comme précédemment, cette décharge s’effectuera sur deux
niveaux de courant.
Figure 2.7 : Tensions et courants du chargeur pour la simulation en décharge
29
Dans cette simulation, on observe le même phénomène que lors de la simulation
précédente. Lorsque le courant de décharge augmente (courant négatif), la tension du
condensateur 1 augmente et le convertisseur AC/DC répond en augmentant le courant d’entrée.
Notez que le courant d’entrée est déphasé de 180⁰ avec la tension du réseau et est sinusoïdale. Le
taux de distorsion varie encore une fois entre 2,5% et 7%.
Figure 2.8 : Puissances actives pour la simulation en décharge
Comme précédemment, la puissance de la charge est fixée à 10kW. On observe que
lorsque le chargeur bidirectionnel produit de la puissance, la puissance du réseau diminue de la
même quantité.
2.5 Dimensionnement des composants
Lors de l’analyse économique du chargeur bidirectionnel, le coût de chaque composant en
fonction de leurs dimensionnements devra être déterminé. Pour y arriver, il faut d’abord connaitre
les équations de dimensionnement pour chacun de ces composants en fonction des paramètres
du circuit.
2.5.1 Dimensionnement de l’inductance d’entrée
Le calcul de l’ondulation du courant d’entrée est nettement plus ardu que les calculs des
ondulations de tension et de courant des autres composants. De plus, celui-ci n’est pas constant
30
dans le temps. Afin de bien saisir cette dernière affirmation, il importe d’expliquer plus en détails
le fonctionnement du convertisseur. Soit une consigne sinusoïdale déterminée. Afin de la suivre, la
commande doit activer ou bloquer les transistors dépendamment qu’il faille augmenter ou
diminuer le courant. Supposons une fréquence de commutation telle qu’il soit possible de faire
une approximation linéaire de la consigne et du courant sur une période de cette fréquence de
commutation. La figure suivante montre comment le courant évolue autour de la consigne sur une
période de commutation.
Figure 2.9 : Évolution du courant d’entré autour de la consigne en fonction du temps
Lorsque les transistors sont activés, le courant augmente au-dessus de la consigne et
lorsqu’il se bloque, le courant redescend sous la consigne. Une bonne commande en est une qui
minimise les écarts entre la consigne et le courant par un choix judicieux du rapport cyclique. En
d’autres mots, l’écart ε1 doit être égal à l’écart ε2. Le rapport cyclique est d’ailleurs variable dans le
temps (modulation de largeur d’impulsion). Rappelons que la pente du courant est donnée par les
équations 2.5 et 2.6. Si l’on remplace vs par son expression complète, on obtient :
( )1
11 sin2L
VtVdt
di CsL ±=
ω 2.8
Le signe est positif lorsque les transistors sont activés et le signe est négatif lorsque les
transistors sont bloqués. La figure 2.10 montre l’évolution du courant autour de la consigne de
courant pour une période complète. La période, que l’on retrouve sur l’axe des ordonnées, n’est
pas selon le temps mais selon une période angulaire de 0 à 2π. On peut y observer que l’endroit
sur la période où l’ondulation de courant est maximal correspond à l’endroit où le courant est
31
maximal ou minimal. Bref, il correspond aux crêtes du courant. Cette ondulation peut être calculée
en utilisant, entre autres, l’équation précédente. La figure 2.11 montre l’ondulation de courant
maximal.
Figure 2.10 : Évolution du courant d’entré et de la consigne en fonction de la position angulaire du courant
Figure 2.11 : Ondulation du courant d’entré maximal
Les deux prochaines équations utilisent les pentes du courant (équation 2.8) pour donner
l’ondulation de tension pour la partie montante et descendante, en fonction du rapport cyclique
et de la période de commutation du convertisseur AC/DC.
32
sacACCs
L TL
VVI ℜ+
=∆1
11
22 2.9
( ) sacACCs
L TL
VVI ℜ−−
=∆ 1221
11 2.10
[ ]AIL1∆ : Ondulation maximal du courant d’entrée
[ ]−ℜAC : Rapport cyclique du convertisseur AC/DC
[ ]sTsac : Période de commutation du convertisseur AC/DC
La première étape consiste à poser égaux les équations 2.9 et 2.10 afin de calculer le
rapport cyclique en fonction des paramètres du circuit (équation 2.11). Le résultat ainsi obtenu
sera ensuite inséré dans l’équation 2.9 donnant l’ondulation maximale du courant d’entrée en
fonction des paramètres du circuit.
1
1
22
C
sCAC V
VV −=ℜ 2.11
sacC
sCL fVL
VVI⋅⋅
−=∆
11
21
1 42
2.12
[ ]sfsac : Fréquence de commutation du convertisseur AC/DC
Afin d’utiliser cette dernière équation de façon efficace, il faut la normaliser par rapport à
l’intensité maximale du courant d’entrée, qui elle doit être fonction de la puissance du chargeur et
de la tension du réseau.
max111 LNLL III ⋅∆=∆ 2.13
sL V
PI 2max1 = 2.14
[ ]−∆ NLI 1 : Ondulation maximal normalisé du courant d’entré
[ ]AIL max1 : Intensité maximal du courant d’entré
[ ]WP : Puissance du chargeur
33
En insérant les équations 2.13 et 2.14 dans 2.12 et en isolant L1, on obtient :
( )sacCNL
sCs
fVIPVVVL
⋅⋅∆⋅−
=11
21
1 242
2.15
2.5.2 Dimensionnement du condensateur 1
Dimensionnement en tension
Pour le dimensionnement en tension, il ne suffit pas de déterminer seulement la tension
de fonctionnement du condensateur. Il importe de tenir compte de l’ondulation de celui-ci ainsi
que des variations de tension dues à un changement d’état du chargeur.
Commençons par comprendre les causes des variations de tension dues à un changement
d’état du chargeur. Supposons par exemple le chargeur au repos et la tension du condensateur 1 à
500V. Lors d’un transfert V2G, la batterie se décharge d’abord dans le condensateur 1,
augmentant ainsi sa tension. Cette augmentation détectée, le convertisseur AC/DC s’active pour
délivrer l’énergie au réseau. L’augmentation de tension dépend de la valeur du condensateur 1, de
la rapidité et de l’intensité du changement d’état du chargeur et de la rapidité de réponse du
convertisseur AC/DC. Il est possible de concevoir une commande telle que les dépassements
supérieurs et inférieurs soient limités à 10%.
L’ondulation de tension, comme nous le verrons plus loin, dépend des caractéristiques du
réseau, de la tension moyenne du condensateur, des puissances actives et réactives en cours et de
la valeur du condensateur. Afin de conserver un bon fonctionnement du circuit, l’ondulation de
tension maximale devrait être limitée à environ 5%.
Ainsi, en tenant compte des variations de tension maximales de 10% et de l’ondulation de
tension maximale de 5%, la tension maximale du condensateur 1 serait de l’ordre de 650V. En
tenant compte d’un facteur de protection, il faut donc choisir un condensateur capable de
supporter au-delà de 800V.
Dimensionnement selon l’ondulation de tension
L’article de Kisokagoglu et al. [14] fournit une équation permettant le calcul de la valeur du
condensateur 1 en fonction des puissances actives et réactives ainsi que de l’ondulation de
34
tension. Dans l’étude présente, on suppose un chargeur ne faisant pas de compensation de
puissance réactive. Ainsi, en posant la puissance réactive à 0, cette équation devient :
[ ]211
2
421
2
1CNCss
sL
VVVVXPP
C⋅∆⋅⋅
+⋅=
ω 2.16
[ ]WP : Puissance du chargeur
[ ]radsω : Fréquence angulaire du réseau
[ ]Ω1LX : Réactance de l’inductance d’entrée [ ]−∆ NCV 1 : Ondulation de tension normalisée du condensateur 1
2.5.3 Dimensionnement des éléments du convertisseur DC/DC
Dimensionnement selon l’ondulation de tension et de courant
Le-Huy [21] donne les équations d’ondulation de tension et de courant pour un
convertisseur Buck.
( )22
122 8
1CL
Vf
V C
sdc
DCDCC
ℜℜ−=∆ 2.17
( )sdc
CDCDCL fL
VI2
12 1 ℜℜ−=∆ 2.18
[ ]VVC 2∆ : Ondulation de tension du condensateur 2
[ ]AIL2∆ : Ondulation de courant de l’inductance 2 [ ]−ℜDC : Rapport cyclique du convertisseur DC/DC
[ ]Hzfsdc : Fréquence de commutation du convertisseur DC/DC
[ ]FC2 : Valeur du condensateur 2 [ ]HL2 : Valeur de l’inductance 2
Il reste aussi une dernière équation à déterminer, soit celle qui lie l’ondulation de tension
et le courant des batteries.
BBC RIV ⋅∆=∆ 2 2.19
[ ]AIB∆ : Ondulation de courant des batteries [ ]ΩBR : Résistance interne des batteries
35
Sachant que le pire cas se présente lorsque le rapport cyclique est égal à 0,5 et en
manipulant les équations 2.17 et 2.18, on obtient :
sdcC
L
fVIC⋅∆⋅
∆=
2
22 8
2.20
sdcL
C
fIVL
⋅∆⋅=
2
12 4
2.21
Les deux grandeurs qui doivent être fixées sont les ondulations de courant des batteries
(ΔIB) et de l’inductance 2 (ΔIL2). Il est plus facile d’exprimer ces grandeurs en pourcentage, ainsi :
222 LNLL III ⋅∆=∆ 2.22
BBNB III ⋅∆=∆ 2.23
[ ]−∆ NLI 2 : Ondulation de courant normalisé de l’inductance 2
[ ]AIL2 : Courant moyen de l’inductance 2 [ ]−∆ BNI : Ondulation de courant normalisé des batteries
[ ]AIB : Courant moyen des batteries
Il est important de savoir que le courant moyen de l’inductance 2 est égal au courant
moyen des batteries. En insérant les équations 2.19, 2.22 et 2.23 dans les équations 2.20 et 2.21,
on obtient :
sdcBBN
NL
fRIIC
⋅⋅∆⋅∆
=8
22 2.24
sdcBNL
C
fIIVL
⋅⋅∆⋅=
2
12 4
2.25
Quelques précisions doivent ici être apportées. Le paramètre le plus important pour le
dimensionnement des valeurs du condensateur et de l’inductance est l’ondulation de courant
servant à la charge des batteries. En effet, le courant de charge doit être très précis afin d’éviter
que la tension en fin de charge ne dépasse la tension maximale de charge des batteries en raison
des ondulations de courant. Par exemple, supposons une cellule Li-ion ayant une tension de
charge maximale de 4,2V. Lorsque cette tension est atteinte, elle est maintenue et le courant de
36
charge diminue. Si ce courant a une grande ondulation, la tension aux bornes des batteries
oscillera autour de la valeur moyenne de 4,2V, créant des dépassements périodiques.
Ainsi, l’ondulation du courant de charge ΔIBN doit être relativement faible. Cette
ondulation détermine l’ondulation maximale de la tension du condensateur 2. La capacité de ce
condensateur dépend non seulement de son ondulation, mais aussi de l’ondulation de courant de
l’inductance 2. Une augmentation de l’ondulation du courant de l’inductance impliquerait une
augmentation de la capacité du condensateur, mais permettrait une diminution de la valeur de
l’inductance. Puisqu’une inductance est plus imposante et plus dispendieuse, il peut être
bénéfique d’augmenter la capacité du condensateur, permettant ainsi de diminuer la taille de
l’inductance. Cependant, il faut éviter que l’ondulation de courant traversant l’inductance soit telle
que ce courant risquerait d’être momentanément interrompu. Par exemple, si le courant est de
10A et l’ondulation de 12,5A, alors ce courant tombera à 0 un certain temps et ce, de façon
périodique. Il faut donc choisir une valeur d’inductance telle que le courant ne risque pas d’être
interrompu.
Afin de conserver une ondulation adéquate, l’ondulation de courant d’inductance
maximale sera fixée à 5% et l’ondulation maximale du courant de charge ΔIBN sera fixée à 1%. On
sait aussi que, pour ce circuit, la tension moyenne du condensateur 1 est de 500V et la fréquence
de commutation est de 20kHz. Le seul paramètre manquant est la résistance interne des batteries.
On peut faire une approximation de cette résistance afin d’avoir un ordre de grandeur de la
capacité du condensateur 2. On sait que la résistance interne d’une cellule d’accumulateur Li-ion
varie approximativement entre 150mΩ et 250mΩ. On suppose une valeur moyenne de 200mΩ. La
résistance interne d’un accumulateur peut se calculer avec cette équation :
P
ScellB N
NRR = 2.26
[ ]ΩcellR : Résistance interne d’une cellule d’accumulateur
[ ]−SN : Nombre de cellule d’accumulateur en série
[ ]−PN : Nombre de cellule d’accumulateur en parallèle
Prenons par exemple le pack d’accumulateur utilisé dans la Prius modifiée de l’Université
Laval. Celle-ci avait 60 cellules en série et 64 cellules en parallèle. La résistance interne du pack
37
complet est donc approximativement de 187,5mΩ. Celle valeur est utilisée à titre d’approximation
pour le dimensionnement du condensateur 2.
En insérant les paramètres du système dans les équations 2.24 et 2.25, on obtient :
FC µ6,1662 = 2.27
BIL 125,0
2 = 2.28
On constate que la capacité du condensateur 2 correspond à une constante. La valeur de
l’inductance 2 est inversement proportionnelle au courant moyen des batteries. En effet, pour un
courant plus intense, on peut se permettre une plus grande ondulation de courant et donc de
réduire la valeur de l’inductance.
Le dimensionnement en tension du condensateur 2 dépend de la tension des batteries.
Pour les véhicules à propulsion électrique, cette tension est généralement de l’ordre de 200V à
300V. Un condensateur de 400V serait adéquat.
2.6 Conclusions sur le chargeur bidirectionnel choisi
Les caractéristiques attendues d’un chargeur bidirectionnel sont :
Le courant fournit par le réseau doit être sinusoïdal (taux de distorsion = 0%); Ce courant doit être en phase avec la tension du réseau (facteur de puissance unitaire); Ce courant ne doit pas excéder 15 ampères (courant domestique) pour un niveau 1 et 80
ampères pour un niveau 2 [19]; Le courant entrant dans les batteries doit être constant lors de la première phase de
recharge et décroissant lors de la seconde phase; La tension des batteries doit être croissante lors de la première phase de recharge et
constante lors de la seconde phase.
Le chargeur bidirectionnel retenu est celui de Kisacikoglu et al. [13-14] considérant que
l’Université Laval possède déjà son propre véhicule hybride branchable. Cette topologie a permis,
lors des simulations, d’avoir un facteur de puissance de 1 et un taux de distorsion harmonique
inférieur ou égal à 7% tout en ayant un contrôle efficace sur l’amplitude du courant de charge.
38
Finalement, les équations de dimensionnement des composants inductifs et capacitifs du
chargeur sont :
Inductance 1
( )sacCNL
sCs
fVIPVVVL
⋅⋅∆⋅−
=11
21
1 242
2.15
Inductance 2
BIL 125,0
2 = 2.28
Condensateur 1
[ ]211
2
421
2
1CNCss
sL
VVVVXPP
C⋅∆⋅⋅
+⋅=
ω 2.16
Condensateur 2
FC µ6,1662 = 2.27
Les tensions devant être supportées par les condensateurs 1 et 2 sont respectivement de
800V et de 400V.
Chapitre 3 : Analyse de la caractéristique coût-rendement d’un chargeur bidirectionnel
3.1 Introduction
L’équation du seuil de rentabilité (5.12) qui sera démontrée au chapitre 5 met en évidence
l’importance du coût du chargeur bidirectionnel ainsi que ses rendements en charge et en
décharge. Cependant, ces deux variables ne sont pas indépendantes. En effet, un chargeur ayant
un rendement élevé a de fortes chances d’être plus coûteux qu’un chargeur de moindre
rendement. Il importe aussi de considérer qu’un chargeur avec un rendement plus élevé pourra
maximiser le transfert d’énergie et ainsi minimiser l’usure des batteries.
Afin de bien comprendre le lien qui existe entre le coût du convertisseur et son
rendement, il importe d’étudier le coût et les pertes des transistors et de leurs diodes parallèles, le
coût et les pertes des composants capacitifs et inductifs, le coût du circuit de dissipation de
chaleur en fonction de la puissance à dissiper et finalement, les coûts associés à la commande du
chargeur ainsi qu’aux composants mécaniques (boitier, connecteur, etc.) du chargeur
bidirectionnel.
Les sections 3.2 à 3.7 serons consacrées à l’élaboration des équations permettant de
calculer le coût, les pertes et le rendement du chargeur bidirectionnel. Les paramètres pris en
compte seront le coût et les pertes associés respectivement aux semi-conducteurs (3.2), aux
condensateurs (3.3) et aux inductances (3.4). Ensuite, le coût du dissipateur de chaleur sera
déterminé selon les pertes des semi-conducteurs (3.5). Certaines hypothèses seront formulées sur
les coûts fixes et les coûts liés aux composants mécaniques du chargeur (3.6). Finalement, les
équations de rendement des batteries seront élaborées (3.7).
La section 3.8 sera consacrée à l’élaboration d’un programme permettant de combiner
toutes les équations précédentes afin de tracer graphiquement le comportement de la
caractéristique coût-rendement d’un chargeur bidirectionnel selon sa puissance et le
dimensionnement des semi-conducteurs. Par la suite, une analyse, discussion et conclusion seront
présentées.
40
3.2 Coût et pertes des semi-conducteurs
Cette section se consacre à l’étude des coûts et des pertes des composants semi-
conducteurs. En premier lieu, le coût en fonction du courant nominal (caractéristique principale du
dimensionnement des semi-conducteurs) sera déterminé. Ensuite, une étude détaillée des pertes
par conduction et par commutation en fonction du dimensionnement des semi-conducteurs sera
faite. La connaissance de ces pertes ajoutées à celles des composants capacitifs et inductifs
permettra de calculer le rendement en fonction du dimensionnement des composants et de la
puissance du chargeur.
Deux types de transistors sont généralement utilisés lors des applications de puissance. Il
s’agit des transistors à effet de champ de type MOSFET et des transistors hybrides IGBT. La
commande des deux types de transistors a un fonctionnement par effet de champ. Cela a
l’avantage de pouvoir être directement commandé par le circuit de contrôle sans passer par un
circuit d’amplification pouvant devenir rapidement complexe et coûteux. Cependant, une
première étude sur les transistors disponibles sur le marché montre que les MOSFET de 1000V
excèdent rarement 5 Ampères et le plus puissant (1 seul trouvé) supportait 15 Ampères. Pour
cette raison, seuls les IGBTs seront considérés. Trois caractéristiques doivent être prises en
compte afin de déterminer le coût en fonction du rendement, soit le coût d’achat, les pertes
(conduction et commutation) et le coût du circuit dissipateur.
La consigne de tension du condensateur 1 doit être, pour un chargeur niveau 2, supérieure
à 311V. Afin d’avoir une marge de manœuvre permettant une certaine ondulation, cette consigne
est fixée à 500V. Encore une fois, en raison de l’ondulation de tension, il faut que les transistors
puissent supporter au-delà de 650V. Pour cette raison, la tension nominale des transistors sera
fixée à 1200V. En effet, en observant les transistors disponibles sur le marché, on constate qu’il en
existe deux catégories, soit celles où les IGBTs ont des tensions nominales de 600V et 1200V, dans
lesquelles on les retrouve en grand nombre.
41
3.2.1 Coût des transistors
Les transistors étudiés sont des IGBTs de 1200V. Le coût d’un transistor en fonction du
courant nominal (pour une température supérieure à 100 ⁰C) a été déterminé en utilisant les
données fournies par trois entreprises [22], [23] et [24] vendant ce type de transistor. À partir des
informations obtenues, une courbe de tendance de type puissance a été déterminée.
Figure 3.1 : Coût d’un transistor IGBT 1200V en fonction du courant nominal à 125 ⁰C
Le logiciel Excel permet d’identifier la courbe de tendance d’un ensemble de points et d’en
préciser la formule analytique. L’équation suivante est obtenue :
27,115,0 CNT IC = 3.1
[ ]$TC : Coût d’un IGBT 1200V
[ ]AICN : Courant nominal des IGBTs
42
3.2.2 Pertes par conduction
Casanellas [25-26] donne les équations des pertes des IGBTs en fonction des propriétés
des IGBTs et du circuit. L’énergie perdue en conduction pour les transistors et diodes correspond à
la tension multipliée par le courant pendant une certaine période de temps.
δτCVIE =Ω 3.2
[ ]JEΩ : Énergie dissipée en conduction [ ]VV : Tension aux bornes d’un semi-conducteur
[ ]AIC : Courant de conduction traversant le semi-conducteur
[ ]−δ : Rapport cyclique [ ]sτ : Temps correspondant à une période de la fréquence d’échantillonnage
Le premier défi consiste à déterminer le rapport cyclique pour les transistors et diodes 1 à
6 en mode charge et décharge. Lors de la charge, les transistors 1,2 et 6 et la diode 5 sont inactifs.
En transfert V2G, seul le transistor 5 et la diode 6 sont inactifs. Les figures suivantes montrent les
moments de conductivité des interrupteurs électroniques. Un courant négatif indique la
conduction d’une diode alors qu’un courant positif indique la conduction d’un transistor.
43
Figure 3.2 : Conduction des interrupteurs électroniques 1 à 6 en mode charge et décharge
Afin d’établir les rapports cycliques en mode charge, on peut utiliser le moment où le
courant d’entrée est positif, impliquant une conduction de T3, D1 et D4. La puissance perdue
associée à cette section restera la même lorsque le courant d’entrée sera négatif; elle sera
simplement déplacée vers T4, D2 et D3. Par observation, il est aisé de déduire que le rapport
cyclique de la diode D4 est de 1. Donc :
14_ =DChδ 3.3
La modulation correspondante à S3 est :
( )( )θαδ +⋅+= FM iTCh 15,03_ 3.4
44
Étant donné que la diode D1 ne conduit que lorsque le transistor S1 est bloqué, le rapport
cyclique de D1 correspondra à :
3_1_ 1 TChDCh δδ −= 3.5
( )( )θαδ +⋅−= FM iDCh 15,01_ 3.6
[ ]−XCh _δ : Rapport cyclique en charge du composant X
[ ]−iM : Indice de modulation
( )θα +F : Fonction de modulation [ ]radα : Position angulaire du courant [ ]radθ : Déphasage entre la tension et le courant
Dans notre cas, l’indice de modulation est de 1, le déphasage entre la tension et le courant
est de 0 et la fonction de modulation est :
( ) ( )αθα sin=+F 3.7
Le rapport cyclique de T5 correspond à celui d’un convertisseur Buck. D6 est en
conduction lorsque T5 ne l’est pas.
15_ CBTCh VV=δ 3.8
16_ 1 CBDCh VV−=δ 3.9
[ ]VVC1 : Tension du condensateur 1
[ ]VVB : Tension des batteries
Le même principe est appliqué pour déterminer les rapports cycliques en mode décharge.
Pour les transistors et diodes du redresseur actif, l’article de Casanellas [25] fournit cette donnée.
Encore une fois, seul le moment où le courant d’entrée est positif sera pris en compte. Pour cette
séquence, T1, T4, D2 et D3 sont en conduction.
( )( )θαδ +⋅+= FM iTDh 15,01_ 3.10
( )( )θαδ +⋅−= FM iDDh 15,02_ 3.11
[ ]−XDh _δ : Rapport cyclique en décharge du composant X
45
Le rapport cyclique de S6 correspond à celui d’un convertisseur Boost et D5 sera en
conduction lorsque S6 sera bloqué.
16_ 1 CBTDh VV−=δ 3.12
15_ CBDDh VV=δ 3.13
La prochaine étape afin de connaître les pertes consiste à déterminer les courants
circulant dans chacune des parties du circuit. La prochaine figure montre le courant circulant dans
le redresseur en fonction de la position angulaire.
Figure 3.3 : Courant en fonction de la position angulaire pour le redresseur
On sait que le courant traversant le redresseur actif (ou onduleur) est sinusoïdal. On sait
aussi qu’il existe un lien entre le courant du redresseur et celui des batteries, qui est pratiquement
constant. En effet, en mode chargeur, la puissance entrant dans les batteries doit être égale à celle
fournie par le réseau, multipliée par le rendement du chargeur. Le même résonnement est valable
en mode V2G (décharge). Les équations des différents courants sont :
( )αsinCMR II = 3.14
( )θη cos2 B
CMsChCCh V
IVI⋅⋅
= 3.15
( )θη
cos2
1
B
CMs
DhCDh V
IVI⋅⋅
= 3.16
46
[ ]AIR : Courant efficace du redresseur actif [ ]AICM : Courant maximal de IR
[ ]AICh : Courant de charge [ ]AIDh : Courant de décharge
[ ]−ChCη : Rendement du chargeur en charge [ ]−DhCη : Rendement du chargeur en décharge
[ ]VVs : Tension efficace du réseau [ ]VVB : Tension aux bornes des batteries
Notez que les rendements utilisés dans les équations 3.15 et 3.16 correspondent aux
rendements du chargeur. Il y a une distinction importante entre le rendement du chargeur et celui
du système complet. En effet, il y a des pertes aux niveaux des accumulateurs. Le rendement du
système complet interviendra lors de l’élaboration de l’équation du seuil de rentabilité au chapitre
5.
Le calcul du rendement du chargeur fait intervenir les puissances d’entrée, de sortie ainsi
que les pertes du circuit. Or, les équations 3.15 et 3.16, qui font intervenir le rendement, servent
pour le calcul des pertes et ultimement, pour le calcul du rendement du chargeur bidirectionnel.
Trois méthodes peuvent être utilisées afin de calculer le rendement. Chacune de ces méthodes
seront décrites en détail à la section 3.8.
Maintenant, il faut déterminer la valeur de la tension aux bornes des transistors et diodes
au moment de la conduction. Cette valeur de tension dépend de l’intensité du courant. Comme il
sera démontré ultérieurement, on peut affirmer de façon générale que la tension correspond à
une certaine impédance interne multipliée par le courant auquel on ajoute une valeur de tension
minimale de conduction.
( ) ( )0,, FCDT VIRV +⋅= 3.17
( ) [ ]ΩDTR , : Résistance interne d’un transistor (T) ou d’une diode (D)
( ) [ ]VV FCE 0, : Tension minimale de conduction d’un transistor (C) ou d’une diode (F)
47
Connaissant les tensions (3.17), les courants (3.14 à 3.16) et les rapports cycliques (3.3 à
3.13), on peut écrire les équations des énergies dissipées.
( ) ( )( ) ( )( )τθααα +⋅++=Ω FMVIRIE iCECMTCMSCh 1sinsin21
02
3__ 3.18
( ) ( )( ) ( )( )τθααα +⋅−+=Ω FMVIRIE iFCMDCMDCh 1sinsin21
02
1__ 3.19
( ) ( )( )ταα sinsin 02
4__ FCMDCMDCh VIRIE +=Ω 3.20
( ) τ1
05__C
BCEChTChSCh V
VVIRIE +=Ω 3.21
( ) τ
−+=Ω
106__ 1
C
BFChDChDCh V
VVIRIE 3.22
( ) ( )( ) ( )( )τθααα +⋅++=Ω FMVIRIE iCECMTCMSCh 1sinsin21
02
1__ 3.23
( ) ( )( ) ( )( )τθααα +⋅−+=Ω FMVIRIE iFCMDCMDCh 1sinsin21
02
2__ 3.24
( ) τ
−+=Ω
106__ 1
C
BCEDhTDhSDh V
VVIRIE 3.25
( ) τ1
05__C
BFDhDDhDCh V
VVIRIE +=Ω 3.26
[ ]JE xCh __Ω : Énergie dissipée en conduction lors de la charge par le composant x
[ ]JE xDh __Ω : Énergie dissipée en conduction lors de la décharge par le composant x
L’énergie moyenne sur un cycle correspond à l’intégral de l’énergie différentielle. La
puissance dissipée en conduction PΩ sera l’énergie moyenne divisée par une période complète.
∫ ΩΩΩΩ === dET
PdETdEdTdt 122
απ
απ
3.27
Dans le cas d’une modulation sinusoïdale, on a
( ) ( )θαθα +=+ sinF 3.28
48
L’intégration des composants du redresseur actif se fera sur une demi-période puisqu’ils
sont en conduction seulement sur cette demi-période. Pour ce qui est des interrupteurs 5 et 6,
l’intégration doit se faire sur la période complète. Les puissances obtenues sont :
( ) ( ) CMCEi
CMTi
SCh IVMIRMP 02
3__ cos82
1cos38
1
++⋅
+=Ω θ
πθ
π 3.29
( ) ( ) CMFi
CMDi
DCh IVMIRMP 02
1__ cos82
1cos38
1
−+⋅
+=Ω θ
πθ
π 3.30
CMFCMDDCh IVIRP 02
4__1
41
π+=Ω 3.31
( )1
05__C
BCEChTChSCh V
VVIRIP +=Ω 3.32
( )
−+=Ω
106__ 1
C
BFChDChDCh V
VVIRIP 3.33
( ) ( ) CMCEi
CMTi
SDh IVMIRMP 02
1__ cos82
1cos38
1
++⋅
+=Ω θ
πθ
π 3.34
( ) ( ) CMFi
CMDi
DDh IVMIRMP 02
2__ cos82
1cos38
1
−+⋅
+=Ω θ
πθ
π 3.35
( )
−+=Ω
106__ 1
C
BCEDhTDhSDh V
VVIRIP 3.36
( )1
05__C
BFDhDDhDCh V
VVIRIP +=Ω 3.37
[ ]WP XCh __Ω : Puissance dissipée en conduction lors de la charge par le composant x
[ ]WP XDh __Ω : Puissance dissipée en conduction lors de la décharge par le composant x
La puissance totale dissipée correspond à la somme des pertes de chacun des composants
utilisés. En mode charge, il faut multiplier la puissance des composants S3, D1 et D4 par deux afin
de tenir compte des composants S4, D2 et D3. En décharge, la puissance des composants S1 et D2
doit être multipliée par 4 afin de tenir compte de tous les transistors et diodes du redresseur. Les
pertes par conduction sont données par les équations :
49
6__5__4__1__3___ 222 DChSChDChDChSChCh PPPPPP ΩΩΩΩΩΩ ++++= 3.38
6__5__2__1___ 44 SDhDDhDDhSDhDh PPPPP ΩΩΩΩΩ +++= 3.39
Les chutes de tension des IGBTs et de leurs diodes parallèles peuvent être déterminées par
les spécifications des composants. Les figures suivantes montrent des courbes typiques pour la
chute de tension respectivement d’un IGBT et de sa diode. L’IGBT utilisé est le HGTG12N60A4D.
Figure 3.4 : Chute de tension d’un IGBT et sa diode en fonction du courant
L’équation de la chute de tension de la diode est donnée par l’équation suivante :
00
FCCN
FFNF VI
IVVV +
−= 3.40
50
L’équation de la chute de tension d’un IGBT a la même forme et est :
00
CECCN
CECENIGBT VI
IVVV +
−= 3.41
[ ]VVF : Chute de tension d’une diode en conduction
[ ]VVIGBT : Chute de tension d’un IGBT en conduction
[ ]VVFN : Chute de tension d’une diode au courant nominal
[ ]VVCEN : Chute de tension d’un IGBT au courant nominal
Il est possible de caractériser ces chutes de tension pour les IGBTs et leurs diodes en
général en supposant une chute de tension initiale (VCE0 et VF0) combinée à une impédance
interne. Le paramètre CN
FFN
IVV 0−
sera nommé RD et le paramètre CN
CECEN
IVV 0−
sera nommé RT.
Ces deux précédents paramètres constituent l’impédance interne de la diode et de l’IGBT. Les
figures suivantes montrent les impédances obtenues en fonction du courant nominal des
transistors.
Figure 3.5 : Résistance interne des IGBTs en fonction du courant nominal des IGBTs
51
Figure 3.6 : Résistance interne des diodes parallèles des IGBTs en fonction du courant nominal des IGBTs
Comme pour le coût des transistors, on utilise une fonctionnalité d’Excel afin de
déterminer les courbes de tendance. Les équations décrivant les résistances internes des IGBTs et
des diodes sont :
07,119,2 −⋅= CNT IR 3.41
10,175,1 −⋅= CND IR 3.42
À partir des spécifications de chaque transistor étudié, on peut déterminer les valeurs de
VCE0 et VF0 pour chacun d’entre eux. Il n’existe pas de corrélation entre les valeurs de chute de
tension initiale et le courant pouvant être supporté. Pour les IGBTs, la valeur de VCE0 varie entre
0,6 et 1,5 pour une moyenne d’environ 1,25. Pour les diodes, la valeur de VF0 varie entre 0,6 et 1,5
pour une moyenne d’environ 1.
VVCE 25,10 = 3.43
VVF 10 = 3.44
52
3.2.3 Pertes par commutation
Tout d’abord, les pertes par commutation ne s’appliquent qu’aux transistors. En effet, les
spécifications des diodes ne font aucunement référence au temps de commutation, que ce soit
pour les diodes parallèles aux transistors ou pour les diodes seules. On peut donc considérer leurs
pertes par commutation nulles ou négligeables par rapport à celles des transistors.
Lors de la commutation à l’état de conduction, le courant commence à circuler avant que
la tension ne soit complètement redescendue. Le phénomène inverse se produit lors de la
commutation à l’état bloqué. Ces pertes sont appelées pertes par commutation.
La figure suivante montre les variations de tension et de courant typique lors d’une
commutation vers l’état de conduction puis vers l’état bloqué. Les variables montrées dans cette
figure seront définies ultérieurement.
Figure 3.7 : Variations de tension et de courant lors des commutations4
L’article de Casanellas [25], précédemment cité, fournit des équations permettant de
calculer les pertes par commutation, soit les pertes d’activation, de blocage et de recouvrement. 4 Figure tirée de [25]
53
Pertes d’activation
La figure précédente montre que la variation du courant par rapport au temps di/dt est
relativement constante. Cela signifie que le temps de lever (rise time) peut être considéré comme
étant proportionnel au courant de commutation.
rN
CrNr I
Itt = 3.45
[ ]str : Temps de lever (rise time) [ ]strN : Temps de lever nominal au courant IrN
[ ]AIrN : Courant nominal pour la mesure du temps de lever
[ ]AIC : Courant de conduction traversant le semi-conducteur au moment de la commutation
L’énergie dissipée lors de l’activation est :
rCCC
t
r
CCCon tIVtdt
tIVE
r
21
0
== ∫ 3.46
[ ]JEon : Énergie dissipée lors de l’activation des semi-conducteurs
[ ]VVCC : Tension de blocage des transistors
[ ]st : Temps
En insérant 3.14 à 3.16 et l’équation de temps de lever 3.45 dans 3.46, on obtient :
( )rN
CMrNCCSChon I
ItVE α22
3__sin
21
= 3.47
rN
ChrNCCSChon I
ItVE2
5__ 21
= 3.48
( )rN
CMrNCCSDhon I
ItVE α22
4,1__sin
21
= 3.49
rN
DhrNCCSDhon I
ItVE2
6__ 21
= 3.50
[ ]JE XChon __ : Énergie dissipée lors de l’activation en charge pour le composant x
[ ]JE XDhon __ : Énergie dissipée lors de l’activation en décharge pour le composant x
54
La puissance dissipée est obtenue en calculant l’énergie moyenne sur une période
complète puis en multipliant par la fréquence de commutation.
∫=ϑ
απ 02
dEfP ons
on 3.51
[ ]WPon : Puissance dissipée lors de l’activation des semi-conducteurs
[ ]Hzfs : Fréquence de commutation
Pour les transistors du convertisseur AC/DC, πϑ = et pour ceux du convertisseur DC/DC,
πϑ 2= .
sacrN
CMrNCCSChon f
IItVP
2
3__ 81
= 3.52
sdcrN
ChrNCCSChon f
IItVP
2
5__ 21
= 3.53
sacrN
CMrNCCSDhon f
IItVP
2
1__ 81
= 3.54
sdcrN
DhrNCCSDhon f
IItVP
2
6__ 21
= 3.55
[ ]WP XChon __ : Puissance dissipée lors de l’activation en charge par le composant x
[ ]WP XDhon __ : Puissance dissipée lors de l’activation en décharge par le composant x
[ ]Hzfsac : Fréquence de commutation du convertisseur AC/DC
[ ]Hzfsdc : Fréquence de commutation du convertisseur DC/DC
La puissance d’activation dissipée totale est donnée par les deux prochaines équations ;
encore une fois, la puissance en mode charge du composant S3 doit être multipliée par 2 et la
puissance en mode décharge du composant S1 doit être multipliée par 4.
5__3___ 2 SChonSChonChon PPP += 3.56
6__1___ 4 SDhonSDhonDhon PPP += 3.57
55
Pour les pertes d’activation, le paramètre à caractériser en fonction du courant supporté
par le transistor (ICN) est le temps de lever (trN) divisé par son courant nominal (IrN). La figure
suivante montre ce paramètre. Les temps sont exprimés en nanoseconde.
Figure 3.8 : Temps de lever divisé par son courant nominal en fonction du courant nominal des IGBTs
44,091017,4 −− ⋅⋅= CNrN
rN IIt
3.58
56
Pertes de blocage
Selon l’article de Casanellas [25], le temps de chute (fall time) ne change que très peu avec
le courant, mais augmente significativement avec la température. C’est pourquoi il importe
d’utiliser les données de temps de chute à une température supérieure ou égale à 100⁰C. Une
règle générale stipule que le temps de chute augmente d’environ 40% lorsque que le courant
passe de 20% à 100% du courant nominal. Cela peut s’écrire :
fNfN
Cf t
IIt
+=
31
32
3.59
[ ]st f : Temps de chute (fall time)
[ ]st fN : Temps de chute nominal au courant IfN
[ ]AI fN : Courant nominal pour la mesure du temps de chute
[ ]AIC : Courant de conduction traversant le semi-conducteur au moment de la commutation
L’équation de l’énergie perdue lors du blocage Eoff est :
fCCCoff tIVE21
= 3.60
En insérant 3.14 à 3.16 et l’équation du temps de chute 3.59 dans 3.60, on obtient :
( ) ( )
+=
fN
CMCMfNCCSChoff I
IItVE αα 23__ sin
61sin
31
3.61
+=
fN
ChChfNCCSChoff I
IItVE61
31
5__ 3.62
( ) ( )
+=
fN
CMCMfNCCSDhoff I
IItVE αα 21__ sin
61sin
31
3.63
+=
fN
DhDhfNCCSDhoff I
IItVE61
31
6__ 3.64
[ ]JE XChoff __ : Énergie dissipée lors du blocage en charge pour le composant x
[ ]JE XDhoff __ : Énergie dissipée lors du blocage en décharge pour le composant x
57
La puissance dissipée lors du blocage Poff se calcule de la même façon que lors de
l’activation.
sacfN
CMCMfNCCSChoff f
IIItVP
+=
241
31
3__ π 3.65
sdcfN
ChChfNCCSChoff f
IIItVP
+=
61
31
5__ 3.66
sacfN
CMCMfNCCSDhoff f
IIItVP
+=
241
31
1__ π 3.67
sdcfN
DhDhfNCCSDhoff f
IIItVP
+=
61
31
6__ 3.68
[ ]WP XChoff __ : Puissance dissipée lors du blocage en charge par le composant x
[ ]WP XDhoff __ : Puissance dissipée lors du blocage en décharge par le composant x
[ ]Hzfsac : Fréquence de commutation du convertisseur AC/DC
[ ]Hzfsdc : Fréquence de commutation du convertisseur DC/DC
La puissance de blocage dissipée totale est donnée par les deux prochaines équations :
5__3___ 2 SChoffSChoffChoff PPP += 3.69
6__1___ 4 SDhoffSDhoffDhoff PPP += 3.70
Pour les pertes de blocage, les paramètres à caractériser en fonction du courant supporté
par le transistor (ICN) sont le temps de chute (tfN) et le temps de chute divisé par son courant
nominal (IfN). Les figures suivantes montrent ces paramètres. Les temps sont exprimés en
nanoseconde.
58
Figure 3.9 : Temps de chute en fonction du courant nominal des IGBTs
Figure 3.10 : Temps de chute divisé par son courant nominal en fonction du courant nominal des IGBTs
59
On observe que les temps de chute semblent indépendants du courant nominal des
transistors. En effet, lorsqu’on observe la courbe de tendance, elle tend à augmenter, mais de
façon peu significative.
14,09107,58 CNfN It ⋅⋅= − 3.71
04,19107,117 −− ⋅⋅= CNfN
fN IIt
3.72
Pertes par recouvrement
Les pertes par recouvrement correspondent aux pertes entre les temps 2 et 4 sur la figure
3.7. Entre les temps 2 et 3 (ta), le courant I augmente de façon linéaire jusqu’à une valeur
maximale Irr et peut être décrit comme suit :
Ca
rr IttII += 3.73
[ ]AIrr : Courant de recouvrement maximal [ ]sta : Temps correspondant à la montée du courant de recouvrement
[ ]AIC : Courant de conduction traversant le semi-conducteur au moment de la commutation
Irr dépend fortement de la température et c’est pourquoi il est important d’utiliser les
spécifications à 100⁰C ou plus. Aussi, elle dépend également du courant IC et peut être évaluée
approximativement de la façon suivante :
rrNN
Crr I
III
+= 3,07,0 3.74
[ ]AIrrN : Courant de recouvrement nominal
[ ]AI N : Courant nominal avec lequel les caractéristiques dynamiques ont été mesurées
60
Connaissant la tension VCC, il est possible de déterminer l’énergie en intégrant le produit
de la tension et du courant sur ta.
++= CrrN
N
CrrNaCCrra II
IIItVE 15,035,0 3.75
[ ]JErra : Énergie de recouvrement dissipée lors de la montée du courant de recouvrement
[ ]VVCC : Tension de blocage des transistors
L’énergie dissipée entre les temps 3 et 4 (tb) se calcule de la même manière. Il suffit donc
de substituer tb à ta. Sachant que barr ttt += , les pertes par recouvrement sont donc :
++= CrrN
N
CrrNrrCCrr II
IIItVE 15,035,0 3.76
[ ]JErr : Énergie de recouvrement dissipée [ ]strr : Temps de recouvrement
Comme pour le courant Irr, trr dépend de la température et du courant IC. Il importe donc
d’utiliser les spécifications à 100⁰C ou plus. Aussi, Casanellas [25] donne une relation
approximative pour trr.
rrNN
Crr t
IIt
+= 2,08,0 3.77
Ainsi, l’équation 3.76 devient :
++
+= CrrN
N
CrrNrrN
N
CCCrr II
IIIt
IIVE 15,035,02,08,0 3.78
En considérant les précédentes équations de courant 3.14 à 3.16, on obtient :
( ) ( ) ( )
++
+= ααα sinsin15,035,0sin2,08,03__ CMrrN
N
CMrrNrrN
N
CMCCSChrr II
IIIt
IIVE 3.79
++
+= ChrrN
N
ChrrNrrN
N
ChCCSChrr II
IIIt
IIVE 15,035,02,08,05__ 3.80
61
( ) ( ) ( )
++
+= ααα sinsin15,035,0sin2,08,01__ CMrrN
N
CMrrNrrN
N
CMCCSDhrr II
IIIt
IIVE 3.81
++
+= DhrrN
N
DhrrNrrN
N
DhCCSDhrr II
IIIt
IIVE 15,035,02,08,06__ 3.82
[ ]JE XChrr __ : Énergie dissipée lors du recouvrement en charge pour le composant x
[ ]JE XDhrr __ : Énergie dissipée lors du recouvrement en décharge pour le composant x
La puissance dissipée lors du recouvrement Prr se calcule de la même façon que lors de
l’activation.
sacrrNCMN
CMrrN
N
CM
N
CMCCSChrr ftI
IIQ
II
IIVP
++
++= 05,08,0015,038,028,0
2
3__ ππ 3.83
sdcrrNChN
ChrrN
N
Ch
N
ChCCSChrr ftI
IIQ
II
IIVP
++
++= 2,08,006,038,056,0
2
5__ 3.84
sacrrNCMN
CMrrN
N
CM
N
CMCCSDhrr ftI
IIQ
II
IIVP
++
++= 05,08,0015,038,028,0
2
1__ ππ 3.85
sdcrrNDhN
DhrrN
N
Dh
N
DhCCSDhrr ftI
IIQ
II
IIVP
++
++= 2,08,006,038,056,0
2
6__ 3.86
Avec :
2rrNrrN
rrNtIQ = 3.87
[ ]WP XChrr __ : Puissance dissipée lors du recouvrement en charge par le composant x
[ ]WP XDhrr __ : Puissance dissipée lors du recouvrement en décharge par le composant x
[ ]Hzfsac : Fréquence de commutation du redresseur actif (ou onduleur)
[ ]Hzfsdc : Fréquence de commutation du convertisseur Buck-Boost
[ ]CQrrN : Charge de recouvrement au courant et temps de recouvrement nominal
62
La puissance de blocage dissipée totale est donnée par les deux prochaines équations :
5__3___ 2 SChrrSChrrChrr PPP += 3.88
6__1___ 4 SDhrrSDhrrDhrr PPP += 3.89
Afin de calculer les pertes par recouvrement, les paramètres à caractériser en fonction du
courant supporté par le transistor (ICN) sont le temps de recouvrement nominal (trrN), le temps de
recouvrement divisé par son courant nominal (IN), la charge de recouvrement (QrrN), la charge de
recouvrement divisée respectivement par son courant nominal et par le carré de son courant
nominal (IN, IN2). Les figures suivantes montrent ces paramètres. Les temps et les charges sont
exprimés en nanoseconde et en nanocoulomb.
Figure 3.11 : Temps de recouvrement en fonction du courant nominal des IGBTs
63
Figure 3.12 : Charge de recouvrement en fonction du courant nominal des IGBTs
Figure 3.13 : Temps et charge de recouvrement divisés par leur courant nominal en fonction du courant nominal des IGBTs
64
43,09100,68 CNrrN It ⋅⋅= − 3.90
59,09106,230 CNrrN IQ ⋅⋅= − 3.91
57,09105,77 −− ⋅⋅= CNN
rrN IIt
3.92
36,09106,215 −− ⋅⋅= CNN
rrN II
Q 3.93
30,192 105,201 −− ⋅⋅= CNN
rrN II
Q 3.94
65
Sommaire des pertes par commutation
Les pertes par commutation en charge et décharge correspondent à la somme des pertes
d’activation, de blocage et de recouvrement.
rroffonC PPPP ++= 3.95
[ ]WPC : Puissance dissipée par commutation des semi-conducteurs
Étant donné la grande quantité d’équations impliquée, développer l’équation du
rendement et l’insérer dans ce texte serait impensable. La meilleure méthode de résolution dans
ce cas est d’implanter chaque partie de l’équation dans un programme qui effectuera le calcul
complet en fonction des spécifications des pièces et des caractéristiques du circuit. Le
fonctionnement du programme sera décrit ultérieurement.
Malheureusement, comme pour les pertes en conduction, les pertes en commutation font
intervenir le rendement du circuit via ICh et IDh.
3.2.4 Pertes totales et rendement des semi-conducteurs
Les pertes totales correspondent à la somme des pertes par conduction et des pertes par
commutation.
CSC PPP += Ω 3.96
[ ]WPSC : Puissance dissipée totale des semi-conducteurs
Le rendement des semi-conducteurs se calcule comme suit :
PPSC
SC −=1η 3.97
[ ]−SCη : Rendement des semi-conducteurs
[ ]WP : Puissance du chargeur
66
3.3 Coût et pertes des condensateurs
Cette section est consacrée à l’étude du coût des condensateurs 1 et 2 en fonction de
leurs dimensionnements ainsi que des pertes associées à ces composants. Les pertes des
condensateurs seront étudiées en premier lieu. Ensuite, le coût en fonction du dimensionnement
sera déterminé. Rappelons que les condensateurs considérés seront ceux supportant une tension
de 800 V (condensateur 1) et de 400 V (condensateur2).
3.3.1 Pertes des condensateurs
La lecture de spécification des condensateurs appropriés [27] révèle que la résistance série
équivalente pour ces condensateurs est inférieure à 10 mΩ pour toutes capacités de
condensateurs avec une moyenne à environ 3 mΩ. Étant donné les courants circulant dans les
condensateurs (obtenus lors des simulations précédentes), et en supposant une résistance série
équivalente de 10 mΩ (le pire cas), la puissance dissipée dans ces condensateurs était de moins de
10 W sur une puissance de chargeur de 5000 W. Cela équivaut à un rendement supérieur à 99,8%.
Pour cette raison, les pertes dans les condensateurs ne seront pas prises en compte.
3.3.2 Coût du condensateur 2
Comme il a été vu à la section 2.4.3, la capacité du condensateur 2 ne dépend pas du
courant de charge. Autrement dit, elle ne dépend pas de la puissance du chargeur. Elle ne dépend
que des ondulations de courant de l’inductance 2 et des batteries qui elles, étaient fixées. Ainsi, la
capacité du condensateur 2 est une constante pour toutes valeurs de puissance. Cette capacité
résultait d’une approximation de la valeur de la résistance interne des batteries. La capacité ainsi
obtenue était de 166,6 μF. Par précaution, on choisit un condensateur ayant une capacité de
200μF. La compagnie CDE produit des condensateurs 400 V, 200 μF ayant un coût de 53,98 $.
Ainsi :
98,532 =CC 3.98
[ ]$2CC : Coût du condensateur 2
67
3.3.3 Coût du condensateur 1
Les données de quatre fournisseurs, soit CDE, AVX corporation, Kemet et EPCOS inc., ont
été analysées afin de déterminer le coût des condensateurs 800V en fonction de leurs capacités.
Les résultats sont présentés dans la figure suivante. Une courbe de tendance linéaire a pu être
tracée.
Figure 3.14 : Coût des condensateurs 800V en fonction de leurs capacités en μF
7,3310133,0 611 +⋅= CCC 3.99
[ ]$1CC : Coût du condensateur 1
[ ]FC1 : Capacité du condensateur 1
L’équation 3.99 diffère d’un facteur 106 de l’équation sur la figure 3.14. Cela s’explique par
la différence d’unité de la capacité. Sur le graphique, l’unité est le micro Farad et dans l’équation,
l’unité est le Farad. Le facteur 106 est donc nécessaire.
De tous les condensateurs étudiés, celui de 3000 μF avait la plus grande capacité. Les deux
derniers points ont été obtenus en plaçant 2 ou plusieurs condensateurs en parallèle et le coût fut
fixé en conséquence. Cet exercice était essentiel dû à la nécessité d’avoir des condensateurs ayant
une capacité supérieure à 3000 μF.
68
3.3.4 Coût total des condensateurs
En additionnant les coûts pour les deux condensateurs, on obtient :
68,8710133,0 61 +⋅= CCC 3.100
[ ]$CC : Coût des condensateurs
3.4 Coût et pertes des inductances
Cette section est consacrée à l’étude du coût des inductances 1 et 2 en fonction de leurs
dimensionnements ainsi que des pertes associées à ces composants [28]. Contrairement au
condensateur, les pertes des inductances ne seront pas négligées. Les coûts des inductances
seront étudiés en premier. Ensuite, le calcul des pertes subites sera fait.
3.4.1 Coût de l’inductance d’entré
La figure suivante montre le coût des inductances en fonction de leur dimensionnement
en courant alternatif pour plusieurs valeurs d’inductance.
Figure 3.15 : Coût d’une inductance en fonction du courant nominal AC de l’inductance 2 ILNac pour plusieurs valeurs d’inductance
69
On constate que les inductances de 1 mH et de 2,5 mH peuvent supporter des courants
allant jusqu’à environ 70 Arms. Les inductances de 5 mH et de 10 mH peuvent supporter
respectivement des courants allant jusqu’à environ 50 Arms et 35 Arms. Les équations pour chaque
inductance sont :
207,11_1 31,2 LNacmHL IC = 3.101
27,48643,20891,0 25,2_1 ++= LNacLNacmHL IIC 3.102
52,18513,6159,0 25_1 ++= LNacLNacmHL IIC 3.103
10,69332,3666,0 210_1 +−= LNacLNacmHL IIC 3.104
[ ]$1LC : Coût de l’inductance 1
[ ]AILNac : Courant AC maximal supporté par l’inductance 1
Le courant ILNac correspond au courant AC maximal pouvant être supporté par
l’inductance. Par mesure de précaution, on fixe ce courant comme étant de 15% supérieur au
courant de crête maximal délivré par le chargeur.
sLLNac VPII 215,115,1 max1 == 3.105
3.4.2 Coût de l’inductance 2
La figure suivante montre le coût des inductances en fonction de leur dimensionnement
en courant continu pour plusieurs valeurs d’inductance. Les inductances de 1 mH et de 2,5 mH
peuvent supporter un courant DC allant jusqu’à 100 A. Cependant, les inductances de 5 mH et de
10 mH peuvent supporter un courant DC allant respectivement jusqu’à 75 A et 50 A. Rappelons
que l’équation 2.18 indiquait que la valeur de l’inductance 2 était inversement proportionnel au
courant des batteries. Si l’on se fie à cette équation, une inductance de 10 mH serait nécessaire
seulement pour un courant égal ou inférieur à 12,5 A. De la même façon, on calcule qu’une
inductance de 5 mH serait nécessaire pour un courant variant entre 12.5 A et 25 A. Il n’est donc
pas nécessaire, pour le dimensionnement de l’inductance 2, de chercher une façon d’obtenir des
inductances de 5 mH et de 10 mH supportant des courants de plus de 75 A et 50 A.
70
Figure 3.16 : Coût d’une inductance en fonction du courant nominal DC de l’inductance 2 ILNdc pour plusieurs valeurs d’inductance
207,11_2 52,1 LNdcmHL IC = 3.106
27,48869,10446,0 25,2_2 ++= LNdcLNdcmHL IIC 3.107
51,18605,40795,0 25_2 ++= LNdcLNdcmHL IIC 3.108
10,69356,23328,0 210_2 +−= LNdcLNdcmHL IIC 3.109
[ ]$2LC : Coût de l’inductance 2
[ ]AILNdc : Courant DC maximal supporté par l’inductance 2
Lors du dimensionnement en fonction de la puissance du chargeur, il importe de choisir
préalablement la valeur de l’inductance en fonction du courant de charge afin d’utiliser la bonne
équation du coût.
Le courant ILNdc correspond au courant DC maximal pouvant être supporté par
l’inductance. Le courant moyen traversant l’inductance correspond au courant de charge ICh ou au
courant de décharge IDh. Selon le dimensionnement de l’inductance, ce courant possède une
ondulation d’environ 5%. Ainsi, par précaution, le dimensionnement en courant de l’inductance 2
71
correspondra à la valeur du courant de charge maximal auquel on ajoute un facteur de protection
de 15%. Ainsi :
SChCChLNdc NPII 2,415,115,1 max ⋅== η 3.110
3.4.3 Coût totale des inductances
Le coût total des inductances correspond à :
21 LLL CCC += 3.111
[ ]$LC : Coût des inductances
3.4.4 Puissance dissipée par des inductances
La figure suivante montre la résistance interne d’une inductance en fonction de son coût
pour plusieurs valeurs d’inductance. On constate que plus le coût est élevé (dimensionnement en
courant plus important), plus la résistance interne diminue.
Figure 3.17 : Résistance interne d’une inductance en fonction de son coût pour plusieurs valeurs d’inductance
72
( ) ( )681,0
2,11_2,1 192,0 −= LmHL CR 3.112
( ) ( )519,0
2,15,2_2,1 173,0 −= LmHL CR 3.113
( ) ( )440,0
2,15_2,1 240,0 −= LmHL CR 3.114
( ) ( )462,0
2,110_2,1 501,0 −= LmHL CR 3.115
( ) [ ]Ω2,1LR : Résistance interne de l’inductance 1 ou 2
( ) [ ]$2,1LC : Coût de l’inductance 1 ou 2
Une fois les valeurs de résistance interne pour les deux inductances déterminées, on peut
calculer les pertes joules dans les inductances en multipliant la résistance interne par le carré du
courant traversant l’inductance et ce, pour chaque inductance. En le supposant sinusoïdal, le
courant traversant l’inductance 1 correspond à la puissance du chargeur, divisée par la tension du
réseau. Ainsi :
22
2
1 BLs
LL IRVPRP ⋅+
⋅= 3.116
[ ]WPL : Puissance dissipée par les inductances [ ]Ω1LR : Résistance interne de l’inductance 1 [ ]Ω2LR : Résistance interne de l’inductance 2
73
3.5 Coût du circuit dissipateur de chaleur
Avant de déterminer le coût du circuit dissipateur de chaleur, il faut d’abord connaître les
besoins en dissipation, soit l’élévation de température par unité de puissance (⁰C/W). L’élévation
de température correspond à la différence entre la température des transistors et la température
ambiante.
aj TTT −=∆ 3.117
[ ]CT °∆ : Élévation de température des semi-conducteurs [ ]CTj ° : Température de jonction (température maximale) des semi-conducteurs
[ ]CTamb ° : Température ambiante
L’équation de l’élévation de température par unité de puissance s’écrit :
SCTh P
T∆=ℜ 3.118
[ ]WCTh °ℜ : Résistance thermique du dissipateur de chaleur
Une fois les besoins en dissipation connus, il est possible de déterminer le coût du circuit
dissipateur. Une méthode similaire à celle utilisée pour les transistors sera appliquée. Des
dissipateurs de trois entreprises [29-30-31] sont étudiés. On peut déterminer une courbe de
tendance entre le prix du dissipateur et la caractéristique de dissipation. La figure suivante montre
cette corrélation.
74
Figure 3.18 : Coût du circuit dissipateur de chaleur en fonction de sa caractéristique de dissipation
53,080,9 −ℜ⋅= ThDC 3.119
[ ]$DC : Coût du dissipateur de chaleur
3.6 Autres coûts associés au chargeur bidirectionnel
Les autres coûts associés au chargeur bidirectionnel sont le coût de la commande des
transistors et les coûts des diverses composants mécaniques du chargeur tel le boitier, les
connecteurs, etc.
Commençons avec le coût de la plaquette où les composants principaux (semi-
conducteurs condensateurs et dissipateur de chaleur) seront soudés. Sur le site de la compagnie
PCBExpress [32], on retrouve une charte des coûts pour des plaquettes en fonction de leurs tailles
et de la quantité à commander. Plus la commande est grande, plus le coût de chaque plaquette
diminue. Dans le cas d’une commercialisation, il faut prendre les coûts pour une commande de
100 plaquettes, ce qui correspond à la quantité maximale sur la charte. Dépendamment de la taille
75
de la plaquette, les coûts varient entre 9,84$ et 19,56$ par plaquette. On peut donc poser une
approximation à 15$ par plaquette.
Le boitier est un autre coût important. La compagnie Hammond [33] offre une multitude
de boitiers dédiés à toutes sortes d’applications. Puisque la taille du boitier dépend beaucoup de
la puissance du chargeur, deux boitiers ont été retenus. Le tableau suivant en donne les
spécifications.
Nom Dimension (mm) Commentaire Puissance (kW) Coût ($) Longueur Profondeur Hauteur
RMCS191015BK1 432 381 243 Ventilé, métallique 2 – 20 219,32
1402KV 254 244 99 Métallique < 2 80,90
Le plus petit boitier est dédié aux chargeurs dont la puissance est inférieure à 2 kW. Sinon,
il faut utiliser le plus grand boitier. Un autre coût important est le coût des connecteurs et du
câblage. Il peut être estimé à environ 50$ pour les faibles puissances (<2kW) et à 100$ pour les
puissances plus élevées. Le dernier coût fixe à considérer est le coût du circuit de commande.
Celui-ci a été évalué approximativement à 50$.
Ainsi, les coûts fixes sont approximativement :
≤≤<
=kWPkW
kWPCF 20232,384
290,195 3.120
[ ]$FC : Coût fixe associé aux composants mécaniques et à la commande du chargeur
76
3.7 Rendement des batteries
Lorsqu’un courant traverse les batteries, celles-ci génèrent des pertes par l’intermédiaire
de leur impédance interne. Dans le cas de notre application, ces pertes ne peuvent être négligées,
car pour optimiser le coût de vente, il faut maximiser le rendement. Supposons une cellule Li-ion
ayant une impédance Rcell et une capacité Qcell. La capacité totale QB d’un pack d’accumulateur
correspond à la capacité d’une cellule multipliée par le nombre de cellules NP mises en parallèle.
De la même manière, l’impédance totale RB correspond à l’impédance d’une cellule divisée par le
nombre de cellules en parallèle et multipliée par le nombre de cellules NS en série.
PcellB NQQ ⋅= 3.121
P
ScellB N
NRR = 3.122
Le rendement des batteries ηB se calcule de la même façon que pour le chargeur, sauf que
cette fois, les pertes correspondent à l’impédance interne multipliée par le carré du courant. La
puissance utilisée correspond à la puissance de la batterie qui est la tension des batteries
multipliée par le courant.
B
BBB V
IR ⋅−=1η 3.123
Le courant et la tension des batteries varient avec le temps. Le pire cas correspond au
début d’une recharge à partir de 0%. À ce point, le courant correspond au courant maximal (IChmax)
délivré par le chargeur et la tension est à son minimum (3NS). Dans le cas d’application au
véhicule, cette situation ne se produit pratiquement jamais. La figure suivante montre l’évolution
du rendement en fonction du temps de charge. Cette figure fut déterminée en considérant les
caractéristiques d’un accumulateur Li-ion tel que défini au chapitre 4.
77
Figure 3.19 : Évolution du rendement d’un accumulateur Li-ion en fonction du temps
Pour des fins d’approximation et de simplification, on peut considérer le rendement
moyen des batteries lors de la charge comme étant le rendement à la tension nominale et au
courant maximal IChmax du chargeur (tension nominale durant la phase de recharge) :
S
ChBChB N
IR6,3
1 max⋅−=η 3.124
D’une façon similaire, on peut déterminer un rendement moyen pour les batteries lors
d’une décharge. Cette fois, le courant ne peut être fixé et dépendra de la puissance de décharge.
Cependant, il est possible de simplifier le calcul du rendement en posant comme approximation la
tension nominale à l’équation 3.124. Ainsi :
S
DhBDhB N
IR6,3
1 ⋅−=η 3.125
78
3.8 Fonctionnement du programme et calcul de la caractéristique coût-rendement
Cette section consolide toutes les équations précédemment établies afin d’obtenir la
caractéristique coût-rendement du chargeur bidirectionnel proposé au chapitre 2. Une difficulté
majeure est apparue pour la première fois à la section 3.2.2, soit la présence du rendement dans
les équations du courant de charge et de décharge. Or, ces courants interviennent dans le calcul
des pertes dans les semi-conducteurs et dans l’inductance 2. Ainsi, le calcul des pertes et du
rendement du chargeur nécessite la connaissance de la valeur de ce rendement. On semble ici se
mouvoir dans un cercle vicieux. Cependant, trois méthodes peuvent être utilisées pour le calcul du
rendement :
1. Tenter algébriquement d’isoler la variable. Cette méthode est très précise mais, étant donné la grande quantité d’équations, elle risque d’être extrêmement laborieuse et longue, sans compter que la variable de rendement pourrait s’avérer impossible à isoler. Pour ces raisons, cette méthode ne sera pas utilisée.
2. Poser comme approximation une valeur typique pour le rendement (i.e. 90%). Bien qu’inexacte, cette méthode permet rapidement d’obtenir des résultats avec une certaine approximation. Étant imprécise, cette méthode ne sera pas utilisée.
3. La troisième méthode est un calcul par itération. Le point de départ est celui de la méthode 2. La méthode est la suivante : d’abord, il faut poser une valeur de rendement de départ (i.e. 90%) servant au calcul des pertes. Une fois les pertes connues, un nouveau rendement est calculé. Ensuite, il faut réinsérer cette nouvelle valeur de rendement dans les équations 3.15 et 3.16 (courant de charge et de décharge) puis recalculer de nouveau les pertes et le rendement. Répéter les étapes jusqu’à ce que l’erreur entre le rendement actuel et précédent soit minime. Cette méthode se veut un peu plus longue que la précédente, mais demeure très précise. Elle nécessite l’utilisation d’un programme. C’est cette méthode qui sera utilisée.
La première partie expliquera le fonctionnement de ce programme et la seconde partie
illustrera les résultats.
79
3.8.1 Élaboration du programme de calcul
Le tableau suivant montre les valeurs numériques des paramètres au début de cette
section pour la simulation du chargeur. Puisque l’on souhaite un chargeur capable de faire du
niveau 1 et 2, deux simulations seront faites, l’une sur une prise 110V et l’autre sur une prise
220V, chacune avec une plage de puissance différente.
Tableau 3.1 : Valeur numérique des paramètres pour le calcul du coût en fonction du rendement du chargeur bidirectionnel
Description Variable Valeur numérique Caractéristiques du circuit
Tension du réseau [V] sV 110 – 220
Tension du condensateur 1 [V] 1CV 500
Fréquence de commutation [Hz] sdcsac ff = 20 000
Indice de modulation [-] iM 1 Déphasage entre le courant et la tension [⁰] θ 0
Plage de puissance du chargeur [W] P [500-1500]
[500 - 17000] Caractéristiques des batteries
Impédance d’une cellule [Ω] cellR 0,01
Capacité d’une cellule [Ah] cellQ 2,3
Nombre de cellules en parallèles [-] PN 10
Nombre de cellules en série [-] SN 70 Caractéristiques de dissipation de chaleur
Température ambiante [⁰C] ambT 20
Température de jonction [⁰C] jT 125 Caractéristiques nominales des transistors
Plage de courant supportée par les transistors CNI [1 - 120] Ondulations de tension et de courant
Ondulation normalisé de la tension du condensateur 1 ΔVC1N 0,05 Ondulation normalisé maximal du courant d’entré ΔIL1N 0,1
Le programme fonctionne de la façon suivante : les caractéristiques du circuit, des
batteries et du dissipateur de chaleur sont fixées (voir tableau 3.1). Ensuite, un tableau de calcul
est créé afin d’effectuer divers calculs de rendement et de coût pour plusieurs puissance de
chargeur et plusieurs dimensionnements d’IGBTs. Le tableau suivant montre le fonctionnement du
80
programme pour les calculs seulement lors de la charge puisque les calculs en décharge procèdent
exactement de la même façon. La plage de puissance du chargeur est mise sur la première ligne du
tableau.
Tous les paramètres de coût et de rendement qui ne dépendent que de la puissance et des
caractéristiques du circuit sont placés sur les lignes directement en dessous de celle de la
puissance du chargeur. La plage de courant nominal des transistors est placée dans la première
colonne à gauche. Puisque le coût des transistors ne dépend que de leur dimensionnement, ces
coûts sont donc placés dans la colonne d’à côté. Finalement, les paramètres de coût et de
rendement qui dépendent de la puissance et du dimensionnement des transistors sont placés
dans les cellules à l’intérieur du tableau.
Tableau 3.2 : Tableau de calcul du programme
Plage de puissance du chargeur P [W]
Courant ICM [A] correspondant à la puissance du chargeur
Dimensionnement de l’inductance d’entrée (L1 [H], CL1 [$] et RL1 [Ω])
Dimensionnement et coût des condensateurs (C1 [F] et CC [$])
Coût fixe selon la puissance du chargeur (CF [$])
Plag
e de
cour
ant n
omin
al d
es tr
ansi
stor
s I c
n [A
]
Coût
des
6 tr
ansi
stor
s CT [
$] se
lon
leur
dim
ensio
nnem
ent
Pour chaque cellule : 1. Par itération, on calcule
• Courant de charge des batteries (ICh [A]) • Dimensionnement de L2 (L2 [H], CL2 [$] et RL2 [Ω]) • Pertes par conduction (PΩ [W]) • Pertes par commutation (PC [W]) • Pertes des semi-conducteurs (PSC [W]) • Pertes des inductances (PL [W]) • Rendement du chargeur en charge (ηChC [-])
2. Rendement des batteries en charge (ηChB [-]) 3. Rendement global en charge (ηCh [-]) 4. Résistance de dissipation thermique requise ( [ ]WCTh °ℜ ) 5. Coût du circuit de dissipation thermique (CD [$]) 6. Coût total (C [$/V2G])
81
Tous les résultats sont rapportés dans un tableur Excel afin d’avoir un accès facile aux
données.
3.8.2 Interprétation des résultats
Tel qu’indiqué à la section précédente, deux calculs ont été faits, l’un en considérant une
utilisation de niveau 1 et l’autre en considérant une utilisation de niveau 2. Chaque calcul a été fait
pour la charge et pour la décharge. On obtient donc 4 résultats.
Le programme rejette systématiquement tout dimensionnement inadéquat. Pour qu’un
dimensionnement soit retenu, il doit satisfaire les conditions 3.127 et 3.128. Le courant nominal
des semi-conducteurs doit être supérieur à la fois au courant de crête du courant d’entrée et au
courant de charge (ou décharge)
sCM V
PI 2= 3.126
CNCM II < 3.127
( ) CNDhCh II <, 3.128
L’objectif de l’interprétation est d’arriver à obtenir des équations permettant d’avoir une
bonne approximation du coût et du dimensionnement en fonction de la puissance du chargeur
pour le cas où le dimensionnement est effectué de façon optimale, c’est-à-dire dans le cas où le
rendement est le meilleur. La simulation en charge sur le réseau 110V sera interprétée en premier.
La première étape pour interpréter correctement les résultats est d’observer comment se
comporte les différentes pertes (conduction, commutation et perte joule) en fonction du
dimensionnement pour plusieurs puissance de chargeur. Les figures 3.20 à 3.22 montrent ces
pertes tandis que la figure 3.23 montre les pertes totales (somme des trois pertes précédentes).
On constate que les pertes par conduction diminuent avec un surdimensionnement
(augmentation du courant nominal des semi-conducteurs). Cette diminution est importante au
début, mais tend à se stabiliser à mesure que le courant nominal augmente. Par contre, les pertes
par commutation augmentent de façon importante avec un surdimensionnement et ce de façon
presque constante. Les pertes joules restent quant à elles relativement stables et presque
négligeables.
82
En conséquence, les pertes totales atteignent un minimum avec un léger
surdimensionnement pour ensuite augmenter de façon presque constante.
Figure 3.20 : Perte par conduction en fonction du courant nominal ICN
83
Figure 3.21 : Perte par commutation en fonction du courant nominal ICN
Figure 3.22 : Perte joule des inductances en fonction du courant nominal ICN
84
Figure 3.23 : Perte totale du circuit en fonction du courant nominal ICN
En connaissant l’équation du coût des transistors en fonction de leur dimensionnement
(3.1) ainsi que leurs pertes, il devient possible de tracer le graphique du coût des semi-
conducteurs en fonction du rendement du circuit.
85
Figure 3.24 : Coût des semi-conducteurs en fonction du rendement du chargeur
On constate qu’il existe un endroit où le rendement est maximal. Cela montre qu’un
surdimensionnement n’augmente pas forcément la performance du circuit. Ce point, présent pour
toutes les puissances sera appelé le coude.
Dans la figure 3.24, il est question du rendement du chargeur. Il existe une distinction
entre le rendement du chargeur et le rendement global ou rendement du système. Ce rendement
tient compte, en plus du rendement du chargeur, du rendement des batteries. La figure suivante
montre le coût des semi-conducteurs en fonction du rendement des batteries.
Plus la puissance est élevée, plus le courant de charge est important et plus le rendement
des batteries est faible. Ici, un surdimensionnement augmente légèrement le rendement des
batteries. En effet, un surdimensionnement, comme nous l’avons vu plus tôt, diminue le
rendement du circuit, diminuant ainsi le courant de charge. Un courant de charge plus faible
implique un rendement des batteries plus élevé (3.124).
La figure 3.26 montre le coût des semi-conducteurs en fonction du rendement global.
86
Figure 3.25 : Coût des semi-conducteurs en fonction du rendement des batteries
Figure 3.26 : Coût des semi-conducteurs en fonction du rendement globale
87
À la figure 3.26, il ne manque plus que les coûts des condensateurs, des inductances, du
circuit de dissipation de chargeur et les coûts fixes, afin d’obtenir la caractéristique coût-
rendement du chargeur bidirectionnel. Le coût des condensateurs, de l’inductance d’entrée et les
coûts fixes ne dépendent que de la puissance du chargeur. La figure suivante montre ces coûts en
fonction de la puissance du chargeur.
Figure 3.27 : Coûts des condensateurs, de l’inductance d’entré et les coûts fixes en fonction de la puissance du chargeur
La prochaine figure montre le coût de l’inductance 2 pour différentes puissances en
fonction du courant nominal des semi-conducteurs. On constate que ce coût évolue entre 64,8$ et
66,2$.
Finalement, la figure 3.29 montre le coût du dissipateur de chaleur en fonction du
rendement global. Plus le rendement augmente, plus le coût du circuit dissipateur de chaleur
diminue.
À partir de toutes ces données, il devient possible de déterminer la caractéristique coût-
rendement du chargeur bidirectionnel. Celle-ci est montrée à la figure 3.30.
88
Figure 3.28 : Coût de l’inductance 2 en fonction du rendement global
Figure 3.29 : Coût du circuit dissipateur de chaleur en fonction du rendement global
89
Figure 3.30 : Coût total du chargeur en fonction du rendement global
Comme pour les figures 3.24 et 3.26, la caractéristique coût-rendement du chargeur
possède un coude où le rendement est maximal. Une donnée intéressante serait le déplacement
de ce coude selon la puissance du chargeur. En effet, le meilleur dimensionnement du chargeur
correspond au dimensionnement des semi-conducteurs au niveau du coude.
De cette façon, il est possible d’estimer le rendement, le coût et le dimensionnement
approprié des semi-conducteurs en fonction de la puissance du chargeur. La section suivante
montre les résultats de l’évolution du coude selon la puissance du chargeur pour les quatre
situations considérées. Le point bleu correspond à la valeur de la quantité considérée au coude
pour chaque puissance. La ligne noire est une courbe de tendance obtenue avec le logiciel Excel.
90
3.8.3 Résultats
Résultats pour la simulation en charge sur 110V
Figure 3.31 : Coût total, rendement et dimensionnement des semi-conducteurs en fonction
de la puissance du chargeur pour la situation en charge sur 110V
Les équations caractéristiques de cette situation sont les suivantes :
38,378165,0104 25110 +⋅+⋅⋅= − PPCch 3.129
913,0103103 629110 +⋅⋅+⋅⋅−= −− PPchη 3.130
818,00222,0110_ +⋅= PI chcn 3.131
91
Résultats pour la simulation en décharge sur 110V
Figure 3.32 : Coût total, rendement et dimensionnement des semi-conducteurs en fonction
de la puissance du chargeur pour la situation en décharge sur 110V
Les équations caractéristiques de cette situation sont les suivantes :
73,379162,0104 25110 +⋅+⋅⋅= − PPCdh 3.132
871,0103104 629110 +⋅⋅−⋅⋅−= −− PPdhη 3.133
102,0110_ +⋅= PI dhcn 3.134
92
Résultats pour la simulation en charge sur 220V
Figure 3.33 : Coût total, rendement et dimensionnement des semi-conducteurs en fonction
de la puissance du chargeur pour la situation en charge sur 220V
Les équations caractéristiques de cette situation sont les suivantes :
82,3402,0105 26220 +⋅+⋅⋅−= − PPCch 3.135
95,0103105 6211220 +⋅⋅−⋅⋅= −− PPchη 3.136
78,2011,0102 27220_ +⋅+⋅⋅−= − PPI chcn 3.137
93
Résultats pour la simulation en décharge sur 220V
Figure 3.34 : Coût total, rendement et dimensionnement des semi-conducteurs en fonction
de la puissance du chargeur pour la situation en décharge sur 220V
Les équations caractéristiques de cette situation sont les suivantes :
36,385181,0104 26220 +⋅+⋅⋅−= − PPCdh 3.138
928,0107107 6211220 +⋅⋅−⋅⋅= −− PPdhη 3.139
72,201,0101 27220_ +⋅+⋅⋅−= − PPI dhcn 3.140
94
3.9 Analyse et discussion
Pour une même puissance, on observe un écart de rendement variant entre 3% et 4% en
charge et 5% et 6% en décharge entre un chargeur branché sur le 220 V et le 110 V à l’avantage du
220 V. Cela s’explique par le courant du redresseur ICM qui, pour une puissance donnée, sera deux
fois plus élevé à 110 V. Puisque les pertes par conduction, par commutation et les pertes joules de
l’inductance d’entrée font intervenir ce terme, elles sont plus élevées à 110 V.
Pour une puissance donnée, le rendement en charge est toujours supérieur au rendement
en décharge de l’ordre de 2 à 4% sur le 220 V et 4,5% sur le 110 V. Ceci est causé par l’utilisation
de deux transistors de plus lors de la décharge que durant la charge.
Lors de chacune des simulations, le rendement est toujours supérieur pour la plus faible
puissance simulée. La différence entre le rendement pour la plus forte puissance simulée et la plus
faible varie entre 0,4% et 9,3% selon la situation (110 V ou 220 V, charge ou décharge), pour une
variation du prix allant de 250 $ à 2000 $. Force est de constater qu’une augmentation de la
puissance du chargeur (et par le fait même, une augmentation du coût) n’engendre pas une
augmentation du rendement.
Le tableau suivant illustre les constatations des trois derniers paragraphes. On y présente
les variations de coût ainsi que les variations de rendement en allant de la plus faible puissance
considérée (500 W) jusqu’à la puissance maximale considérée (1500 W sur 110 V et 17000 W sur
220 V), le rendement pour la plus faible puissance considérée ainsi que le dimensionnement du
coude à 1000 W.
Tableau 3.3 : Comparaison des résultats entre les différentes situations
Situation ΔC ($) Δη (%) η500W (%) Coude à 1000 W Charge 110 V ≈ 250 -0,4 91,4 ICN = 23 A Charge 220 V ≈ 2000 -3,6 94,8 ICN = 12 A
Décharge 110 V ≈ 250 -1,2 86,9 ICN = 21 A Décharge 220 V ≈ 2000 -9,3 92,4 ICN = 12 A
On observe que le dimensionnement optimal (coude) requis des semi-conducteurs à 1000
W est le même en charge et décharge sur le 220 V et est très près pour la charge et la décharge
sur le 110 V. L’observation des courbes de courant des figures 3.30 à 3.34 permet de constater que
les dimensionnements optimaux sont très près entre la charge et la décharge à 110 V et à 220 V.
95
3.10 Conclusions sur la caractéristique coût-rendement du chargeur bidirectionnel
En conclusion, on peut affirmer qu’utiliser un chargeur bidirectionnel avec le 220 V plutôt
qu’avec le 110 V permet d’augmenter le rendement de 3% à 6%, que ce rendement est supérieur
lors de la charge et qu’il est supérieur pour les faibles puissances en charge comme en décharge.
On peut affirmer que le chargeur passera davantage de temps en charge qu’en décharge.
En effet, en l’absence de V2G, le chargeur ne fonctionnerait qu’en charge afin de recharger les
batteries. En utilisation V2G, le chargeur peut effectuer des transferts d’énergie à partir des
batteries qui devront éventuellement être rechargés. Ainsi, le chargeur devra recharger les
batteries autant suite à l’utilisation du véhicule que lors d’un transfert V2G alors qu’il ne
déchargera que pour des transferts V2G. Puisque le dimensionnement optimal (coude) est très
similaire autant pour la charge que pour la décharge et que le rendement est meilleur sur le 220 V,
le dimensionnement doit donc être fait selon la situation en charge sur le 220 V.
Il semblerait à priori que la solution optimale soit d’utiliser un chargeur ayant la plus faible
puissance possible afin de minimiser le coût du chargeur tout en maximisant le rendement. Cette
solution ne tient pas compte du temps disponible pour faire des échanges d’énergie et du temps
requis pour recharger. Ces aspects seront approfondis lors de l’analyse du seuil de rentabilité au
chapitre 5.
Chapitre 4 : Étude de l’influence de la profondeur de décharge sur la durée de vie des accumulateurs Li-ion
4.1 Introduction
Ce chapitre porte sur la modélisation de la détérioration des accumulateurs Li-ion pour des
courants de charge et décharge constants avec une certaine profondeur de décharge. Les
conséquences de courant supérieur au courant nominal, bien que non quantifiées, sont déjà
connues et documentées pour les accumulateurs Li-ion. Bien que certaines études ont été
réalisées sur l’effet de la profondeur de décharge, aucune expérimentation n’a été faite sur une
large plage de profondeur de décharge.
La première partie de ce chapitre introduit brièvement la technologie des accumulateurs
au lithium et les différents accumulateurs au lithium actuellement sur le marché. La seconde
partie de ce chapitre se concentre sur l’élaboration d’un protocole ayant pour objectif d’évaluer la
dégradation des accumulateurs Li-ion en fonction de la profondeur de décharge au courant
nominal. La dernière partie évaluera l’effet des différents courants de charge et de décharge sur la
durée de vie de ces accumulateurs. La combinaison des deux phénomènes permettra d’obtenir un
modèle de dégradation à courant et profondeur de décharge constants.
4.2 Accumulateur au lithium
4.2.1 Pourquoi le Lithium?
Par rapport aux autres matériaux de base des accumulateurs, le lithium a l’avantage de
posséder une faible densité massique, une faible électronégativité et une très grande conductivité
[34]. La figure suivante (4.1) montre une comparaison entre différentes chimies d’accumulateurs
des énergies spécifiques et des énergies volumiques.
Cette dernière montre clairement la supériorité de la technologie au lithium en ce qui a
trait aux énergies spécifiques et volumiques. En effet, ces caractéristiques sont trois fois
supérieures pour les accumulateurs au lithium comparativement aux accumulateurs au plomb et
au nickel-cadmium.
97
Figure 4.1 : Comparaison des énergies spécifiques et volumiques de différentes chimies d’accumulateurs (Tiré de [34])
4.2.2 Accumulateur Li-ion
En 1991, la firme Sony a commercialisé un accumulateur Li-ion dont les composantes sont
les suivantes : coke comme composé d’insertion à la négative, oxyde de cobalt lithié LiCoO2 à la
positive et un électrolyte immobilisé dans un polymère poreux. À l’intérieur du boîtier, on
retrouve un système mécanique qui interrompt le courant lorsque la pression devient trop grande.
Il est conseillé d’ajouter un limiteur de courant agissant tant en charge qu’en décharge.
Figure 4.2 : Schéma chimique de la charge et décharge (Tiré de [35])
98
La figure 4.2 montre le principe de fonctionnement chimique de la charge et décharge
[35]. En charge, les ions de lithium vont s’insérer dans le graphite (coke). Lors de la décharge, ces
mêmes ions retournent vers l’oxyde de cobalt. Le tableau suivant indique les principales
caractéristiques des accumulateurs Li-ion.
Tableau 4.1 : Caractéristiques générales des accumulateurs Li-ion
Caractéristiques Définitions Valeurs
Énergie/poids Correspond à l’énergie en Watt heure par unité de poids en kg.
150 190Whkg
−
Énergie/volume Correspond à l’énergie en Watt heure par unité de volume en litre. 3220 330 Wh
dm−
Puissance en pointe massique
Puissance maximale que l’accumulateur peut fournir par unité de poids en kg.
1500 Wkg
Rendement charge/décharge
Rapport entre la quantité d’énergie que peut fournir l’accumulateur et la quantité d’énergie
requis pour la charge. 99,9%
Auto décharge Décharge de la batterie lorsqu’elle est inutilisée. 5% à 10% par mois
Durée de vie Durée durant laquelle la batterie devrait normalement bien fonctionner. 24 à 36 mois
Nombre de cycles de charge
Nombre de cycles complets que l’accumulateur peut normalement effectuer. 500-1000 cycles
Tension nominal par élément Tension de sortie de l’accumulateur. 3,6 V
Tension de charge Tension maximale à laquelle l’élément doit être
chargé sous peine de dommages causés à l’accumulateur.
4,1 à 4,2 V
Impédance interne Résistance à l’interne de l’accumulateur limitant le courant de sortie. 150 – 250 mΩ
Effet mémoire Phénomène physico-chimique entraînant une
diminution de la quantité d’énergie que l’accumulateur peut échanger avec l’extérieur.
Aucun
99
Caractéristique de charge et décharge
Pour un accumulateur Li-ion dont la tension nominale est de 3,6 V, la tension de charge
doit être de 4,1 V. Il est important de savoir que les éléments au lithium ne tolèrent aucunement
les surcharges sous peine de destruction des éléments. C’est pourquoi la tolérance actuellement
admise pour un élément est de ± 0,05 V. Le courant de charge doit se limiter entre C/2 et 1C.
Cependant, un courant de charge de C/2 est préférable si l’on souhaite augmenter la durée de vie
de l’accumulateur. La figure suivante illustre le courant de charge ainsi que la tension par élément.
Figure 4.3 : Caractéristique de charge d’un accumulateur Li-ion (tiré de [36])
En observant la figure, on constate que le courant est maximal tandis que la tension
augmente de façon constante jusqu’à ce qu’elle atteigne la tension de charge. Ce point correspond
à la fin de la première étape.
La deuxième étape est plus longue et correspond à l’étape de remplissage. Pendant cette
étape, la tension est fixe et le courant de charge décroît. Lorsque celui-ci passe sous la barre du
0,03C, il est important de couper la charge sinon on entre en surcharge.
Lorsque la batterie n’est pas ou peu utilisée, il faut effectuer une charge à faible courant
toutes les 500 heures ou lorsque la tension de la batterie passe à environ 4,05 V. Il ne faut surtout
100
pas laisser l’accumulateur en charge constamment car cela entraînerait un plaquage de lithium
métallique sur les électrodes, les rendant inutilisables.
L’augmentation du courant de charge permet d’atteindre la fin de la première étape plus
rapidement, mais la seconde étape sera plus lente. Ainsi, un courant de charge deux fois plus élevé
ne diminue pas le temps de charge de moitié. Aussi, un courant plus fort diminue la durée de vie
de l’élément. L’idéal restera toujours d’envoyer un courant de charge de C/2 afin de ne pas
affecter sa durée de vie.
Comme toutes les autres technologies, les accumulateurs Li-ion ont une tension minimale
de décharge en dessous de laquelle il ne faut pas descendre. Pour ceux-ci, la tension de décharge
minimale est de 2,5 V. Pour des questions de sécurité, il faut isoler la batterie lorsque la tension
passe sous les 3 V. La figure suivante représente la courbe de décharge des accumulateurs au
lithium.
Figure 4.4 : Caractéristique de décharge (tiré de [36])
La faible résistance interne de l’accumulateur Li-ion permet de débiter des courants de 1C
et pouvant aller jusqu’à 2C. La courbe de décharge est relativement plate jusqu’à environ 3,5 V,
101
après quoi, la décharge s’accentue rapidement. Sur la figure 4.4, le courant de 1 A correspond à 1C
puisque la cellule utilisé pour ce test était de 1 Ah (36)
Caractéristiques d’un Li-ion haute énergie
Il existe actuellement un module spécifique pour voiture électrique développé par SAFT en
France. Les caractéristiques sont données dans le tableau suivant [37] :
Tableau 4.2 : Caractéristiques de l’accumulateur Li-ion SAFT destiné au véhicule électrique
Caractéristiques électriques Tension nominale 3,55V
Capacité au régime C/3 à 4 V et 20 ⁰C 45Ah Énergie spécifique 150Wh kg
Énergie volumique 3310Wh dm
Puissance spécifique (80% DOD, 150 A 30 s) 420W kg
Puissance volumique 3850W dm Caractéristique mécanique
Diamètre 54mm Hauteur maximale 222mm
Masse 1,05kg
Volume 30,51dm Conditions opérationnelles
Fourchette de températures opérationnelles avec système de régulation 25 à 45C C− ° ° Fourchette de températures de transport ou de stockage 40 à 65C C− ° °
Tension limite En charge
En décharge
( )4,0 4,1 en pointeV
( )2,7 2.3 en pointeV
102
4.2.3 Accumulateur phosphate de fer lithium
Peu d’informations sont disponibles actuellement sur ce nouveau type d’accumulateur,
mais il semble être très prometteur pour le développement de la voiture électrique. En effet, le
Massachusetts Institute of Technology (MIT) ainsi que d’autres entreprises dont Hydro-Québec
travaillent actuellement sur ce type d’accumulateur. Récemment, le MIT affirmait à la chaîne BBC
qu’il avait mis au point un accumulateur au phosphate de fer lithium capable de se charger en
quelques secondes [38] [39].
On savait déjà que les ions de lithium se déplaçaient très rapidement de l’anode vers la
cathode, mais on ignorait jusqu’alors comment le processus fonctionnait. Des chercheurs du MIT
ont découvert que les ions de lithium se déplaçaient de l’anode vers la cathode en passant par des
micro-tunnels accessibles depuis l’anode. Cependant, pour passer par ce tunnel, il fallait que l’ion
soit parfaitement aligné avec l’entrée sans quoi il n’y entrait pas. Ils ont réussi à mettre au point
un matériau qui dirige les ions vers les entrées, facilitant ainsi davantage le transfert d’ions vers la
cathode.
Un prototype d’accumulateur a pu être chargé en un peu moins de 20 secondes plutôt
qu’en 6 minutes pour le même prototype non-traité pour guider les ions. De plus, il ne souffre pas
de surchauffe comme son confrère au lithium-cobalt. Un autre avantage est que le phosphate de
fer est beaucoup moins dispendieux que le cobalt et également moins toxique. La raison pour
laquelle il n’avait pas été retenu au début est qu’il a une plus faible énergie spécifique massique.
Un autre avantage est qu’il ne perd pas de capacité avec le temps, ce qui rend inutile l’ajout de
suppléments de matériaux de compensation. Cet accumulateur, en plus d’offrir une recharge plus
rapide, permet d’augmenter la durée de vie jusqu’à 10 fois.
103
4.3 Approche expérimentale
4.3.1 Concept général
Afin d’étudier les effets des différentes profondeurs de décharge sur la durée de vie des
accumulateurs Li-ion, quatre groupes d’accumulateurs seront continuellement chargés et
déchargés. Chacun des groupes aura les profondeurs de décharge suivante : 80%, 50% - 65%, 35%
et 10%. Les batteries se videront dans des résistances. Les tensions seront lues par un
convertisseur analogique numérique puis enregistrées dans un ordinateur. En connaissant la
valeur des résistances, il sera possible de déduire le courant sortant des accumulateurs et ainsi la
capacité fournie par ceux-ci. La figure suivante montre le schéma concept du montage.
Figure 4.5 : Schéma concept du montage
Reste encore un détail à étudier, soit les variables que le circuit de contrôle utilisera afin
de déterminer les moments où le relais devra changer de position. Pour passer du chargeur à la
batterie, le temps semble être la meilleure variable à utiliser. En effet, une fois le temps de charge
connu, il suffit d’utiliser un temps un peu supérieur afin de permettre à la température interne des
batteries de redescendre.
Pour passer de la batterie au chargeur, il est possible d’utiliser deux variables, soit la
charge quittant la batterie (intégrale du courant) ou une tension de coupure. À priori, le premier
choix semble être le meilleur afin de s’assurer d’une profondeur de décharge constante. Par
contre, puisque l’on prévoit que la capacité des batteries diminuera, maintenir la quantité de
charge quittant la batterie de façon constante risque, avec le temps, d’amener certaines batteries
(particulièrement celle à 80% de décharge) à des tensions trop faibles, provoquant la coupure de
la batterie et donc, sa mort prématurée. Pour cette raison, la tension de coupure sera la variable
retenue.
104
4.3.2 Fonctionnement du circuit de test et du circuit de contrôle
Figure 4.6 : Circuit de test et de contrôle schématisé
Temps t0 : Condition initiale
Posons les conditions initiales suivantes : la porte logique <<ou>> est activée et le relais
est en position pour charger la batterie.
Temps entre t0 et t1 : Charge
En raison de la rétroaction, la porte logique <<ou>> reste activée tant que le relais ne
change pas de position (un changement de position forcera la rétroaction à 0 via le <<ground>>
connecté au relais). L’intégrateur intègre la tension de sortie de la porte logique <<ou>> tout en
étant comparé à une certaine constante. Lorsque la sortie de l’intégrateur dépasse la tension de
comparaison, un signal amplifié d’un facteur k2 est envoyé au relais et celui-ci change de position.
Le temps d’intégration est fixé de sorte qu’il y ait un temps de repos après la charge.
105
Temps t1 : Commutation vers l’état de décharge
Au moment de la commutation du relais, la porte <<ou>> se ferme, ouvrant ainsi la porte
<<non>>. Celle-ci active l’une des entrées de la porte <<et>>. Cependant, l’autre entrée reste à 0
tant que la tension de la batterie reste supérieure à la tension de coupure Vc.
Temps entre t1 et t2 : Décharge
L’énergie de la batterie se vide dans la résistance. Sa tension diminue de façon continue
jusqu’à l’atteinte de la tension de coupure Vc. À ce moment, le comparateur envoie un signal à la
première entrée de sorte que la porte <<et>> est activée et un signal amplifié d’un facteur k1 est
envoyé afin de commuter le relais.
Temps t2 : Commutation vers l’état de charge
À ce moment, la porte <<ou>> est activée, désactivant ainsi la porte <<et>> via la porte
<<non>>. Le relais se place pour que la batterie soit connectée sur le chargeur et le cycle
recommence.
La figure suivante montre un aperçu des graphiques obtenus avec les différents moments
du cycle décrit plus haut.
Figure 4.7 : Graphique montrant un aperçu des données obtenues avec le montage
106
4.3.3 Protocole
L’expérience est menée comme suit : quatre groupes de deux batteries sont connectés
chacune à un circuit de test décrit ci-haut. Chaque groupe a une tension de coupure différente,
soit de 3 V (80%), 3,48 V (65%), 3,6 V (35%) et 3,78 V (10%).
Les batteries utilisées seront des cellules d’accumulateurs Li-ion (# de batterie : 18650)
ayant une capacité de 650 mAh chacune. La principale différence entre une cellule Li-ion et un
pack de batterie Li-ion utilisé dans les véhicules est qu’un pack de batterie possède plusieurs
cellules en série (augmentation de la tension) et plusieurs cellules en parallèles (augmentation de
la capacité). La caractéristique charge/décharge reste proportionnelle.
Les tensions sont enregistrées en temps réel sur un ordinateur. Ces données sont
prélevées régulièrement pour fin d’analyse. Elles sont écrites dans un fichier Excel propre à chaque
batterie et ce fichier titré selon la date du début d’acquisition de la séquence. Ces fichiers sont
ensuite analysés par un programme MATLAB dont le fonctionnement sera décrit plus loin.
Afin de comparer les données des différentes batteries, la quantité de charge extraite lors de
chacune de leurs décharges est entrée dans un fichier Excel. Le nombre de cycles est compilé ainsi
que la quantité totale de charge extraite. Plusieurs graphiques de la quantité de charge extraite en
fonction du nombre de cycles et de la quantité de charge totale extraite peuvent ainsi être créés.
Lorsque les batteries des groupes de 65%, 35% et 10% auront perdu une certaine quantité
de charge, l’une des deux batteries de chacun de ces groupes (3 batteries) continuera en décharge
profonde (tension de coupure de 3 V). Ainsi, une comparaison de leurs capacités perdues avec
celles qui sont en décharge profonde depuis le début pourra être faite.
Les valeurs des résistances ont été calculées expérimentalement de la façon suivante : on
impose à tour de rôle trois niveaux de tension aux bornes de chaque résistance. Le courant est
ensuite mesuré. La résistance moyenne pour les trois mesures est calculée. Le tableau 4.3 montre
les résultats obtenus. Les courants fournis par les batteries varieront entre 0,54 A et 0,71 A donc la
variation se fera de 0,84C à 1,1C approximativement. On peut donc établir une moyenne d’environ
1C de courant de décharge.
107
Tableau 4.3 : Valeur des résistances du circuit de test
Batterie V1 [V] A1 [A] V2 [V] A2 [A] V3 [V] A3 [A] Rmoy [Ω] A
2
0,36
4
0,73
6
1,10 5,50
B 0,35 0,72 1,08 5,61
C 0,36 0,72 1,10 5,52
D 0,36 0,73 1,10 5,50
E 0,35 0,71 1,07 5,65
F 0,34 0,67 1,02 5,91
G 0,34 0,67 1,03 5,89
H 0,36 0,72 1,08 5,56
4.3.4 Interface du programme d’analyse
Figure 4.8 : Interface du programme d’analyse MATLAB
108
L’interface est séparée en trois groupes principaux, soit les informations sur le fichier Excel
à analyser (gauche), le rapport d’analyse (centre) et les données du fichier analysées (droite). Dans
la partie information, on retrouve, dans l’ordre :
la fréquence d’échantillonnage (0,5); le nom du fichier à analyser (2010-10-11.xlsx); la valeur de la résistance (6); le nom de la batterie (D); la date d’acquisition (2010-10-11); le nom du rapport dans lequel le rapport total sera inscrit (Rapport D.xls).
Le rapport d’analyse contient dans l’ordre :
Le graphique de la tension en fonction du temps de la séquence analysée; Le rapport détaillé des phases de charge (durée et tension) et de décharge (durée, tension,
capacité et énergie fournie); Le rapport sommaire de la séquence (état initial et final, nombre de décharges complètes,
capacité totale et énergie totale fournie par la batterie durant la séquence); Le rapport total précédent et actuel (nombre de décharges complètes, capacité totale et
énergie totale fournie depuis le début de l’expérimentation).
La section des données contient le tableau des toutes les données du fichier Excel analysé
ainsi que les données de chaque phase de charge et décharge (sélectionnée à partir de la section
rapport détaillé).
109
4.3.5 Fonctionnement du programme d’analyse
Le programme d’analyse MATLAB fonctionne comme suit :
1. Une fois la fréquence d’échantillonnage et le nom du fichier entrés, le programme
détermine d’abord l’existence de ce fichier et, s’il existe, ouvre le fichier Excel et copie
les données dans un tableau.
2. Ensuite, le programme détermine les points d’inflexion (chute ou augmentation
rapide de tension) afin de séparer les phases de charge et de décharge.
3. Chaque phase est enregistrée dans une nouvelle feuille Excel du même fichier sous le
nom <<signal i>> où i correspond à l’indice de la phase.
4. À partir de la valeur de la résistance et de la fréquence d’échantillonnage fournies par
l’utilisateur, le programme calcule la quantité de charge fournie par la batterie durant
les phases de décharge selon l’équation d’ordre 1 :
( )( )∑−
=
++ +−=
1
1
_1_1
2
n
j
jBjBjj
RVVtt
Q 4.1
[ ]AsQ : Quantité de charge extraite de la batterie [ ]st : Temps [ ]VVB : Valeur de la tension aux bornes de l’accumulateur [ ]ΩctR : Valeur de la résistance du circuit de test
[ ]−j : Indice de la valeur discrète [ ]−n : Nombre total de valeur discrète
5. Les rapports sommaires et détaillés de la séquence sont générés et écrits dans deux
nouvelles feuilles Excel du même fichier ainsi qu’un rapport total tenant compte des
analyses précédentes également écrites dans une autre feuille du même fichier, mais
aussi sur un fichier Excel propre au rapport total.
110
4.3.6 Montage expérimental
Figure 4.9 : Montage expérimental
Les 5 composants du montage seront décrit un par un :
1. Circuit de test et de contrôle (x2) Chacune des deux plaquettes contiennent 4 circuits de test et de contrôle. On y retrouve : 1 connecteur quadruple
d’alimentation (+12 V, +5 V, 0 V, -12 V).
4 connecteurs triples (Chargeur, <<ground>> et batterie).
4 relais et résistances de décharge 8 DELs (rouge = décharge, vert =
charge) 4 circuits de contrôle
Les potentiomètres (en gris) servent à contrôler la tension de coupure.
Figure 4.10 : Circuit de test et de contrôle
2
1
3 4
5
111
2. Chargeurs et batteries (2x) Chacun des deux boîtiers contient : 2 chargeurs doubles pour Li-ion
(tension de charge de 4,2 V). 4 batteries Li-ion ayant une tension
nominale de 3,6 V et une capacité nominale de 650 mAh.
4 connecteurs triples bleus (Chargeur, <<ground>> et batterie).
2 commutateurs doubles rouges (un par groupe de deux batteries).
Figure 4.11 : Boîtier chargeurs et batteries
3. Alimentation
Correspond à une alimentation d’ordinateur. On y retrouve : Commutateur Câble d’alimentation modifié (coupé
afin d’y souder les fils d’alimentation des circuits de test et de contrôle).
Figure 4.12 : Alimentation
4. Convertisseur analogique/numérique
On y retrouve 8 fils allant se connecter aux batteries via les connecteurs triples des circuits de test et de contrôle ainsi qu’un fil commun.
Figure 4.13 : Convertisseur analogique/numérique
5. Alimentation sans interruption (ASI ou UPS en anglais) Permet de fournir une alimentation en cas de coupure du réseau électrique ainsi qu’une protection contre les surtensions. Sur les 12 prises disponibles, 6 sont en mode ASI. Sont connectés sur ASI : Alimentation (composant 3) Chargeurs (2 câbles blancs) Ordinateur
Le moniteur n’a pas été connecté en ASI afin de maximiser l’autonomie du montage en cas de coupure du réseau électrique.
Figure 4.14 : Alimentation sans interruption
112
4.4 Résultats et modélisation de la durée de vie des accumulateurs Li-ion
Il y a deux paramètres qui influencent particulièrement la durée de vie des accumulateurs
soit la profondeur de décharge, qui est l’objet de l’expérimentation sur les accumulateurs, et les
courants de charge et de décharge.
La prochaine section sera consacrée aux résultats et à l’analyse de ceux-ci et à l’effet de la
profondeur de décharge sur les accumulateurs Li-ion. L’objectif de cette section sera de
déterminer une équation permettant de caractériser l’usure de ces accumulateurs en fonction de
leur profondeur de décharge. La seconde section déterminera comment évolue l’usure avec des
courants de charge et de décharge importants.
4.4.1 Effet de la profondeur de décharge sur la durée de vie des accumulateurs Li-ion
Figure 4.15 : Résultats des essais statiques faits sur les accumulateurs Li-ion
L’idée pour calculer la durée de vie des accumulateurs consiste à observer la perte de
capacité subite par l’accumulateur au cours du cyclage. Pour les applications qui nous intéressent,
113
on considère que la batterie a atteint la fin de sa vie utile lorsqu’elle arrive à une perte de capacité
de 20%. Pour chacune des batteries, on relève la capacité initiale, ou maximale (Qmax [mAh]), et la
capacité finale (Qmin [mAh]) sur la partie linéaire. On relève aussi le nombre de cycles (NB) fait par
les accumulateurs. À partir de ces informations, on peut calculer la perte réelle des accumulateurs
ainsi que la perte de capacité PN (%) en pourcentage par cycle pour chaque accumulateur.
100max
minmax ⋅−
=Q
QQPerte 4.2
( )B
N NPerteP =% 4.3
[ ]%Perte : Perte de capacité en pourcentage de sa capacité initiale à une profondeur de décharge donnée subie par un accumulateur
( ) [ ]cyclePN %% : Perte de capacité en pourcentage de sa capacité initiale à une profondeur de
décharge donnée subie par un accumulateur par cycle
Ensuite, on calcule le nombre de cycle Nd que l’accumulateur doit faire pour atteindre 20%
de perte ainsi que la capacité totale disponible Qt de l’accumulateur pour chaque profondeur de
décharge.
( ) 100%2,0
⋅=N
d PN 4.4
10009,0 max d
tNQQ ⋅⋅
= 4.5
[ ]cycleNd : Nombre de cycles nécessaires avant que l’accumulateur ne subisse une perte de capacité de 20%
[ ]AhQt : Quantité de charge totale pouvant être extraite de l’accumulateur sur toute sa vie
L’équation 5.12 qui sera démontré au chapitre 5 montre que la durée de vie de
l’accumulateur doit s’exprimer en terme d’énergie et non en terme de capacité. Cependant, il est
possible de convertir la capacité totale Qt en nombre de cycle maximal normalisé N à une
profondeur de décharge de 100%. Ainsi, à partir de l’énergie nominale d’un accumulateur, il suffira
de le multiplier par le nombre maximal de cycles normalisés pour connaître l’énergie totale de
l’accumulateur.
114
B
tC Q
QN =1 4.6
[ ]−CN1 : Nombre maximal de cycles normalisés à une profondeur de décharge de 100% à 1C
Dans notre cas, mAhQB 650= .
Tableau 4.4 : Nombre maximal de cycles normalisés pour chaque batterie
Batterie DOD [ ]−
maxQ
[ ]mAh minQ
[ ]mAh [ ]−BN
Perte [ ]%
( )%NP
[ ]cycle% %20@dN tQ
[ ]Ah CN1
[ ]− A 80% 520 415 1779 20,2 0,0114 1762 825 1269 B 80% 520 490 410 5,8 0,0141 1421 665 1023 C 65% 450 330 1451 26,7 0,0184 1088 441 678 D 50% 350 220 2163 37,1 0,0172 1165 367 564 E 35% 230 170 1285 26,1 0,0203 985 204 314 F 35% 230 130 2037 43,5 0,0213 937 194 298 G 10% 60 45 2305 25,0 0,0108 1844 100 153 H 10% 70 50 3599 28,6 0,0079 2519 159 244
[ ]−DOD : Profondeur de décharge de la batterie
Afin de confirmer l’usure précédemment établie, un test supplémentaire est nécessaire.
Tel que décrit dans le protocole, les batteries C, E et G seront, à partir de leur nombre de cycles
actuels NB, déchargées à une profondeur de décharge de 80% alors que les batteries F et H auront
un petit épisode de décharge profonde afin d’observer où en est leur usure respectif. La figure
4.16 est semblable à 4.15, à la différence que l’on retrouve des épisodes de décharge profonde
pour d’autres batteries et qu’elle est fonction de l’énergie extraite totale.
115
Figure 4.16 : Résultats des essais dynamiques faits sur les accumulateurs Li-ion
Les deux petits cercles rouges indiquent les courts épisodes de décharge profonde des
batteries F et H. Si on prend les courbes de la batterie G (vert foncé), on se souvient qu’après 2305
cycles, elle avait perdu 25% de sa capacité (voir tableau 4.4). Sachant qu’à 80%, Qmax = 520 mAh,
on se serait attendu à obtenir, en utilisant l’équation 4.2, une quantité de charge électrique
extraite par cycle d’environ 390 mAh au début de son cycle en décharge profonde. Or, ce n’est pas
le cas comme le montre la figure 4.16. Cela signifie que la perte réelle de capacité normalisée à
80% est inférieure à celle obtenu à 10%. Néanmoins, on constate que la perte subie par la batterie
G est supérieure à la batterie A à ce point.
Afin de tenir compte de ce phénomène, un autre tableau est généré et normalisé à 80% de
profondeur de décharge. Bien que similaire au précédent, il contient quelques différences. La
quantité de charge extraite maximale pour chaque batterie est maintenant de 520 mAh (DOD de
80%). La quantité de charge extraite minimale équivaut à la charge extraite au début de la courbe
à 80% (cercle bleu pour la batterie G).
116
Il est maintenant impossible d’utiliser le nombre de cycles NB puisqu’ils ne sont plus tous à
la même profondeur de décharge pour une même batterie. La variable de quantité d’énergie
extraite au total lors du changement de profondeur de décharge Qac devient plus adéquate. Ainsi,
la variable des pertes de capacité en pourcentage par cycle PN (%) devient les pertes de capacité
en pourcentage par unité de charge extraite PQ (%)
( )ac
Q QPerteP =% 4.7
Finalement, Nd, le nombre de cycle requis pour avoir une perte de capacité de 20%,
devient Qd, la quantité de charge extraite requise pour avoir une perte de 20% normalisée à une
profondeur de décharge de 80%, ce qui équivaut à Qt du tableau 4.4.
( ) 100%2,0
⋅=Q
d PQ 4.8
Tableau 4.5 : Nombre maximal corrigé de cycles normalisés pour chaque batterie
Batterie DOD [ ]−
maxQ
[ ]mAh minQ
[ ]mAh [ ]AhQac
Perte [ ]%
( )%QP
[ ]Ah%
%20@dQ
[ ]Ah CN1
[ ]− A 80% 520 415 826,6 20,2 0,0244 819 1260 C 65% 520 455 547 12,5 0,0229 875 1346 E 35% 520 430 250,5 17,3 0,0691 289 445 F 35% 520 410 346 21,2 0,0611 327 503 G 10% 520 447 145 14,0 0,0968 207 318 H 10% 520 460 206 11,5 0,0560 357 549
Le prochain tableau et la prochaine figure montrent le nombre total de cycles normalisés
N avec la profondeur de décharge. Lorsque deux batteries ont la même DOD, la moyenne du
nombre de cycles est utilisée pour le calcul de la dégradation de l’accumulateur Li-ion. Avec une
fonction Excel, on détermine la courbe de tendance du nombre complet de cycles normalisés N en
fonction de la profondeur de décharge. La figure 4.17 montre une relation exponentielle entre les
deux variables.
117
Tableau 4.6 : Nombre total de cycles normalisés et DOD
DOD CN1
0,8 1260
0,65 1346
0,35 474
0,1 433
Figure 4.17 : Nombre total de cycles normalisés en fonction de la profondeur de décharge
DODC eN ⋅= 83,1
1 5,322 4.9
118
4.4.2 Effet de l’intensité du courant sur la durée de vie des accumulateurs Li-ion
Buchmann [40] donne des résultats d’essais sur des accumulateurs Li-ion avec des
courants de charge et décharge différents et importants. La figure suivante montre les résultats de
ces essais.
Figure 4.18 : Effet des courants de charge et décharge sur la durée de vie des accumulateurs Li-ion (Tiré de [24])
Ces essais mettent en évidence le fait que des charges et décharges avec des courants
supérieurs au courant nominal de l’accumulateur réduisent la durée de vie des accumulateurs Li-
ion. Malheureusement, il n’existe nulle part une équation permettant de quantifier la dégradation
des batteries en fonction des courants de charge et décharge. Cependant, pour la simulation
ultérieure visant à déterminer quelle puissance de chargeur, pour une situation donnée, maximise
les profits de transfert V2G en mode énergie, il importe de mesurer la dégradation des batteries
en fonction de ces courants. En l’absence de plus d’information, une approximation peut être faite
afin de tenir compte de ce phénomène. Cette approximation est la suivante : à partir du courant
nominal d’un accumulateur (1C), le nombre total de cycles diminue de moitié à chaque C
supplémentaire. C’est-à-dire qu’à 2C, le nombre de cycles est deux fois inférieur par rapport à 1C.
À 3C, le nombre total de cycles est quatre fois inférieur par rapport à 1C. Aussi, il est généralement
accepté qu’un courant de charge et décharge inférieur au courant nominal réduit quelque peu la
dégradation. Ning et al. [41] ont fait des essais sur des accumulateurs Li-ion pour des courants de
119
1C et de C/3. Le tableau suivant donne les résultats obtenus pour deux tests. Les deux premières
colonnes sont les résultats expérimentaux et la dernière colonne est la différence de dégradation
en pourcentage. Elle est calculée en faisant la différence entre la dégradation à 1C et à C/3 puis en
divisant par la dégradation à 1C.
Tableau 4.7 : Effet de l’intensité du courant sur la dégradation d’accumulateur Li-ion pour des courants de 1C et C/3
Condition Dégradation (%) Différence (%) 1C 3,98 16,33 C/3 3,33 1C 5,36 20,71 C/3 4,25
Moyenne 18,5
En l’absence de plus d’informations, on peut poser comme approximation une relation
linéaire entre la dégradation et le courant de décharge. Ainsi, une différence de dégradation
d’environ 18,5% à un courant de C/3 signifie que le nombre maximal de cycle normalisé à C/3
devrait correspondre à 1,185 fois le nombre maximal de cycle normalisé à 1C. Ce nombre de cycle
diminue avec une augmentation du courant. Le terme N1C doit donc être multiplié par un facteur
linéaire en fonction de k. En tenant compte des considérations pour les courants supérieurs à 1C
et pour les courants inférieurs à 1C, la relation entre le nombre de cycle normalisé et le nombre de
cycle normalisé à 1C s’écrit :
≤=≥=
−
+
11
1
1
kNFNkNFN
CC
CC 4.10
121−+ = kCF 4.11
kFC 2775,02775,1 −=− 4.12
[ ]−N : Nombre maximal de cycles normalisés à une profondeur de décharge de 100% [ ]−k : Valeur du courant normalisé par le courant nominal (kC) [ ]−+CF : Facteur de correction lorsque le courant est supérieur à 1C
[ ]−−CF : Facteur de correction lorsque le courant est inférieur à 1C
120
4.5 Analyse de la dégradation des accumulateurs Li-ion
Tel qu’expliqué en début de chapitre, l’objectif est de quantifier l’énergie totale disponible
durant toute la vie de l’accumulateur. Il est possible d’exprimer ce terme comme étant l’énergie
nominale de l’accumulateur multipliée par le nombre total de cycles disponibles. L’équation de
l’énergie totale s’écrit :
≤⋅=
≥⋅=
−⋅
+⋅
15,322
15,32283,1
83,1
kFeEEkFeEE
CDOD
bNbt
CDOD
bNbt 4.13
[ ]kWhEbt : Énergie maximale pouvant être délivrée par la batterie pour la totalité de sa durée de vie sur la somme des cycles charge/décharge
[ ]kWhEbN : Capacité nominale de la batterie ou quantité d’énergie nominale que la batterie peut
fournir en un cycle de décharge
La prochaine figure montre comment l’équation précédente évolue avec la profondeur de
décharge et les courants de charge et décharge. L’axe des ordonnées représente l’énergie totale
disponible normalisée par l’énergie nominale de l’accumulateur utilisé. En d’autres mots, la valeur
sur cet axe multipliée par l’énergie nominale de l’accumulateur donne l’énergie totale disponible
sur la vie utile de l’accumulateur.
Figure 4.19 : Quantité d’énergie totale disponible en fonction de la profondeur de décharge et de l’intensité du courant de charge et décharge
121
4.6 Comparaison avec les résultats obtenue dans la littérature
Cassani et al. [42] présentent des résultats très différents de ceux obtenus dans le présent
mémoire. La figure suivante montre les résultats de cet article.
Figure 4.20 : Énergie total pouvant être délivré par un accumulateur Li-ion en fonction de la profondeur de décharge
Tableau 4.8 : Conditions expérimentales
Référence Chimie1 DOD Température Courant de décharge Commentaire
8 18650 100% N/D 1C
11 18650 20% et 40% N/D C/2 EOCV4 4,05 V Condition LEO5
12 Li-ion 40% et 60% 5 ⁰C et 35 ⁰C 1C et C/3 13 Li-ion 60% et 80% 60 ⁰C C/2 et C/32 14 Li-ion2 70% et 100% 60 ⁰C C/2
15 Li-ion 30%, 60% et 100% 25 ⁰C varié3 Condition LEO
16 Li-ion 100% -20 ⁰C, 25 ⁰C et 40 ⁰C C/5
1 Noter Li-ion lorsque la chimie ou le numéro d’accumulateur n’est pas spécifié. 2 LiNi0,8Co0,15Al0,05O2. 3 Les courants ne sont pas les mêmes selon l’expérimentation effectuer dans cet article. 4 EOCV : « End Of Charging Voltage », traduction : Tension de charge. 5 LEO : « Low-Earth Orbit », Traduction : Orbite basse.
122
Bien qu’une grande plage de profondeurs de décharge soit présente, ces expérimentations
n’ont pas toutes été faites dans les mêmes conditions de température et de courant de décharge.
Aussi, la chimie des accumulateurs utilisés dans la référence 14 diffère quelque peu des autres. Les
différentes conditions dans lesquelles se sont déroulées les expérimentations peuvent expliquer
les différences de résultats pour les accumulateurs ayant subis une même profondeur de
décharge. Par exemple, à 40%, l’un des accumulateurs possède une énergie de 600C et l’autre
possède une énergie de 1600C. Néanmoins, les accumulateurs ayant une profondeur de décharge
faible avaient une durée de vie supérieure. Aussi, notons que les expérimentations faites pour la
plupart des profondeurs de décharge sont faites pour des courants inférieurs à 1C, ce qui
augmente la durée de vie des accumulateurs.
Une des principales différences entre les résultats de Cassani et ceux présentés dans ce
mémoire est la quantité d’énergie disponible pour une profondeur de décharge de 80%. Cassani
donne environ 450C (450 fois l’énergie nominale de l’accumulateur) alors que les
expérimentations faites dans cet ouvrage donnent 1260C (voir tableau 4.6). Autre point important,
si l’on utilise l’équation 4.9 et que l’on fixe une profondeur de décharge de 40%, on obtient une
énergie de 670C. Rappelons que dans les résultats de Cassani [41], l’un des accumulateurs ayant
subi une profondeur de décharge de 40% avait une énergie de 600C.
Lors de l’expérimentation faite dans ce mémoire, la quantité de charge extraite des
accumulateurs était calculée en utilisant la valeur d’une résistance plutôt qu’en mesurant et en
intégrant le courant sortant des accumulateurs. Ainsi, une erreur de précision est forcément
commise. Cependant, même une erreur de 10% ne changerait pas l’allure des courbes obtenues, à
savoir qu’une décharge profonde augmente la quantité totale d’énergie pouvant être délivrée par
les batteries.
123
4.7 Conclusions sur les accumulateurs Li-ion
Deux facteurs de dégradation des accumulateurs ont été étudiés. Il s’agit de la profondeur
de décharge des accumulateurs et de l’intensité du courant de charge et de décharge.
L’expérimentation sur l’effet de la profondeur de décharge a été menée sur 8
accumulateurs Li-ion qui ont subi plusieurs cycles de charge/décharge à différentes profondeurs
de décharge (DOD) :
2 à 80% DOD 1 à 65% DOD 1 à 50% DOD 2 à 35% DOD 2 à 10% DOD
Suite à cette expérimentation, on peut conclure qu’une diminution de la profondeur de
décharge, bien qu’elle augmente le nombre de cycle de charge/décharge, diminue la quantité
d’énergie que pourra fournir un accumulateur Li-ion durant sa vie utile.
Quant à l’intensité du courant de charge et de décharge, la littérature indique qu’un
courant supérieur à 1C diminue considérablement la durée de vie d’un accumulateur Li-ion, tandis
qu’un courant inférieur à 1C en augmente la durée de vie quelque peu.
La combinaison des deux phénomènes à permit d’établir une équation permettant de
quantifier la dégradation d’un accumulateur Li-ion à courant et profondeur de décharge constant :
≤⋅=
≥⋅=
−⋅
+⋅
15,322
15,32283,1
83,1
kFeEEkFeEE
CDOD
bNbt
CDOD
bNbt 4.13
Cette équation sera nécessaire lors du calcul du seuil de rentabilité au chapitre 5.
Chapitre 5 : Étude de rentabilité du système
5.1 Introduction
Ce chapitre est consacré à l’analyse détaillée d’un système V2G afin de déterminer le seuil
de rentabilité technico-économique de la vente d’électricité par un véhicule électrique en mode
V2G équipé d’un chargeur bidirectionnel niveau 1 ou 2 en tenant compte de l’usure de la batterie
Li-ion, de la caractéristique coût-rendement du chargeur et du coût d’achat d’électricité.
Une table de décision pour le choix de la puissance et du dimensionnement du chargeur
sera construite en tenant compte des profits réalisables. Une comparaison sera ensuite réalisée
entre l’amortissement du coût des accumulateurs Li-ion et son équivalent en utilisant un moteur à
essence.
Comme il a été mentionné dans l’introduction, tout utilisateur vendant de l’énergie doit
s’assurer de la rentabilité de cette vente. C’est pourquoi il est important de déterminer le seuil de
rentabilité du prix de vente d’énergie électrique au réseau électrique.
La situation suivante servira à illustrer la démarche visant à déterminer une telle équation.
Soit une batterie ayant une certaine charge initiale (pas forcément 100%) et connectée au réseau
via un chargeur bidirectionnel. Quel doit être le prix de vente d’énergie par l’utilisateur afin
d’obtenir le seuil de rentabilité? La figure suivante montre le schéma explicatif des grandeurs
intervenant lors d’un transfert V2G. Les différentes variables seront davantage détaillées à la
section suivante.
125
Figure 5.1 : Schéma explicatif des grandeurs intervenant lors d’un échange V2G
La première ligne illustre le passage de l’énergie via les batteries vers le réseau électrique.
La seconde ligne montre la recharge de ces même batteries afin de retourner à l’état de charge
d’avant le transfert V2G.
Une certaine quantité d’énergie Eb quitte les batteries, entre dans le chargeur
bidirectionnel qui la convertie en une énergie Ev pouvant être délivrée au réseau électrique. Cette
opération génère un certain revenu R qui dépend de l’énergie délivrée au réseau électrique et du
tarif de vente Tv de celle-ci.
Lors de la recharge, les batteries sont rechargées de la même quantité d’énergie Eb. Cette
quantité d’énergie est obtenue lors de la conversion d’une certaine quantité d’énergie Ea issue du
réseau électrique via le chargeur bidirectionnel. Cette opération possède un coût qui dépend de la
quantité d’énergie fournie par le réseau et du tarif d’achat d’énergie électrique Ta.
5.2 Identification et quantification des composants du coût de revente de l’énergie
Du schéma précédent, on peut tirer trois composants du coût de revente de l’énergie
électrique au réseau. Ces composantes sont l’amortissement du coût d’acquisition de la batterie
par transfert V2G, le coût associé à la recharge de la batterie et l’amortissement du coût
d’acquisition des équipements (dans notre cas, le chargeur bidirectionnel) autres que la batterie.
126
5.2.1 Amortissement du coût d’acquisition de la batterie par transfert V2G
L’amortissement du coût d’achat de la batterie est calculé selon l’équation suivante :
bt
bbib E
ECC = 5.1
[ ]GVCb 2$ : Amortissement du coût de la batterie par transfert V2G.
[ ]$biC : Coût d’acquisition de la batterie
[ ]GVkWhEb 2 : Quantité d’énergie de la batterie transférée lors d’une décharge vers le réseau (V2G)
[ ]kWhEbt : Énergie maximale pouvant être délivrée par la batterie pour la totalité de sa durée de vie sur la somme des cycles charge/décharge
L’amortissement du coût de la batterie par transfert V2G varie selon l’utilisation de la
batterie, de son coût d’acquisition et de son énergie maximale lors d’un transfert d’énergie vers le
réseau
L’équation 5.1 peut s’écrire en fonction des états de charge initiale et finale. Pour y
parvenir, il suffit de remplacer le terme Eb par un équivalent faisant intervenir la quantité
d’énergie disponible pour une décharge lorsque la batterie est totalement chargée multipliée par
la différence entre l’état de charge initiale et finale.
( ) ( )( )%% fibNb ppEE −= 5.2
[ ]kWhEbN : Capacité de la batterie ou quantité d’énergie nominale que la batterie peut fournir en un cycle de décharge
( ) [ ]−%ip : État de charge initiale en pourcentage
( ) [ ]−%fp : État de charge finale en pourcentage à la fin du transfert V2G
Un état de charge correspond à la quantité de charge encore disponible par rapport à la
capacité nominale de la batterie avant un transfert V2G.
127
5.2.2 Coût associé à la recharge de la batterie
Pour cette section, il est important de déterminer chaque étape entre le moment où le
transfert V2G débute, se termine et retourne à l’état initial, i.e. où la batterie est rechargée, via le
réseau, à la même capacité d’avant la décharge.
Étape 1 : Afin de vendre au réseau une quantité d’énergie Ev, la batterie devra fournir une quantité
supérieure Eb en raison du rendement inférieur à 100% du chargeur. On obtient donc :
dhbv EE η⋅= 5.3
[ ]vE kWh : Énergie vendue par l’utilisateur lors d’un transfert (V2G) vue par le réseau
[ ]dhη − : Rendement du système complet lors d’une décharge
Étape 2 : Afin de retourner à l’état initial, il faudra par la suite acheter du réseau une certaine
quantité d’énergie Ea supérieur à la quantité d’énergie Eb précédemment fourni par la batterie.
chba EE η= 5.4
[ ]V2GkWhEa : Énergie transférée à l’utilisateur lors de la recharge d’un transfert V2G vue par le réseau
[ ]chη − : Rendement du système complet lors d’une recharge
Étape 3 : Le coût lié à la recharge de la batterie correspond à la quantité d’énergie devant être
achetée par l’usager afin de retourner à l’état initial multiplié par le tarif de l’énergie électrique.
aae TEC ⋅= 5.5
[ ]V2GCe $ : Coût lié au retour à l’état de charge initiale d’une batterie suite à un transfert d’énergie vers le réseau (V2G)
[ ]$aT kWh : Tarif d’achat de l’énergie électrique par l’utilisateur
Afin d’éventuellement être en mesure de déterminer le tarif de vente selon le rendement
du chargeur, l’équation 5.5 doit être exprimée en terme de l’énergie délivrée au réseau électrique.
On insère donc les équations 5.4 et 5.3 dans 5.5 et on obtient :
adhch
ve TEC ⋅
⋅=
ηη 5.6
128
Notez que l’on ne parle pas du rendement du chargeur, mais bien du rendement du
système. En effet, il n’y a pas que des pertes dans le chargeur, il y en a aussi au niveau des
accumulateurs. Pour la suite de ce mémoire, une distinction sera faite entre le rendement du
chargeur et le rendement du système complet.
5.2.3 Amortissement du coût d’acquisition des équipements autres que les batteries
Normalement, le coût d’amortissement d’équipements tels qu’un chargeur se fait sur
plusieurs années. En déterminant une période d’utilisation en année et en déterminant une
certaine quantité moyenne d’énergie transférée approximative par année, il devient possible de
déterminer un amortissement pour les équipements.
∑= ⋅
=n
k kk
vmikm MD
ECC1
5.7
[ ]V2GCm $ : Amortissement du coût lié à l’utilisation des équipements en fonction de son coût d’acquisition et de son usure.
[ ]$miC : Coût d’acquisition d’équipement (chargeur bidirectionnel).
[ ]D ans : Durée d’utilisation maximale de l’équipement en année.
[ ]M kWh an : Utilisation moyenne du chargeur exprimée en quantité d’énergie transférée en
V2G par année.
La sommation permet d’adapter l’équation à diverses situations. Par exemple, un
utilisateur décide de charger des batteries à partir de panneau solaire plutôt qu’à partir du réseau.
L’influence des équipements supplémentaires peut être introduite dans l’équation 5.7 alors que
l’équation 5.6 deviendrait caduque. Ce mémoire ne considèrera que le chargeur bidirectionnel.
5.2.4 Coût total et revenue pour un transfert V2G
Le coût total pour un transfert V2G est la somme des trois composantes du coût de
revente de l’énergie précédemment déterminées.
meb CCCC ++= 5.8
[ ]V2GC $ : Coût total pour un transfert V2G.
129
Le revenu associé à la vente de l’électricité par transfert V2G correspond à la quantité
d’énergie délivrée au réseau multipliée par le tarif de vente de l’énergie électrique.
vv TER ⋅= 5.9
[ ]V2GR $ : Revenus tirés à la vente d’énergie par l’utilisateur pour un transfert V2G.
[ ]$vT kWh : Tarif de vente de l’énergie électrique par l’utilisateur vers le réseau électrique.
5.3 Équation du seuil de rentabilité
Le seuil de rentabilité est déterminé en supposant égaux le coût total et le revenu associé
à la vente d’électricité. À partir de cette équation, il suffit d’isoler la variable Tv , que l’on nommera
Tv0, afin de déterminer le prix de vente permettant d’atteindre le seuil de rentabilité.
v
mebv E
CCCT ++=0 5.10
[ ]kWhTv $0 : Seuil de rentabilité du tarif de vente de l’énergie électrique
En développant l’équation 5.10, on obtient :
∑= ⋅
+⋅
+⋅
=n
k kk
vmik
vdhch
a
btdh
biv MD
ECE
TE
CT1
01
ηηη 5.11
En simplifiant le terme Ev, on obtient :
∑= ⋅
+⋅
+⋅
=n
k kk
mik
dhch
a
btdh
biv MD
CTE
CT1
0 ηηη 5.12
L’avantage de cette équation est qu’elle ne dépend plus directement de la quantité
d’énergie vendue. L’équation dépend du rendement en puissance du système, de la longévité et
du coût d’achat de la batterie, du tarif d’achat d’électricité, du coût du chargeur bidirectionnel, de
sa durée de vie utile et de la quantité d’énergie échangée avec le réseau électrique durant une
année. L’usure de la batterie lors de l’utilisation de la voiture ne sera pas prise en compte. En
effet, la compagnie d’électricité doit payer uniquement pour l’utilisation qu’elle fait de la batterie,
mais n’a pas à payer pour ce que l’utilisateur en fait.
Il est intéressant de constater que deux facteurs de cette équation sont intimement liés, à
savoir le coût du convertisseur bidirectionnel et son efficacité. Il a été montré au chapitre 3 que
130
pour une puissance de chargeur donnée, il existe un coût où le rendement est maximal. À partir de
ce point, le rendement diminue peu importe que le coût du chargeur augmente
(surdimensionnement des semi-conducteurs) ou que le coût diminue. La caractéristique coût-
rendement d’un chargeur bidirectionnel ainsi que les courbes donnant le coût et rendement
optimal en fonction de la puissance ont été déterminés au chapitre 3.
Une attention particulière doit être portée sur un autre terme, soit celui de la quantité
d’énergie totale Ebt pouvant être extraite des batteries. Bien qu’en moyenne un accumulateur au
Li-ion puisse effectuer 1000 cycles de charge-décharge, ce nombre est fortement influencé par
l’utilisation qui en est faite. La profondeur de décharge, l’intensité du courant et les charges ou
décharge trop poussées affectent la durée de vie d’un accumulateur Li-ion. Ces effets ont été
étudiés en détails dans le chapitre 4.
5.4 Rappel des résultats
Cette section fait un résumé des résultats et des connaissances permettant l’élaboration
de la table de décision pour le transfert V2G avec des accumulateurs Li-ion.
5.4.1 Type de marché V2G
Il existe trois types d’échanges d’énergie avec le réseau soit les échanges en période de
pointe, le « spinning reserves » et la régulation de fréquence du réseau.
Le premier type de transfert sert à adoucir les périodes de pointe. Ceci permet d’utiliser
plus efficacement les installations du réseau électrique. En effet, les périodes de pointe forcent les
producteurs à construire des centrales qui ne fonctionneront que quelques heures par jour afin de
combler les demandes durant ces périodes. Un adoucissement de la puissance consommée lors de
ces périodes permettrait aux producteurs d’utiliser leurs installations en permanence sans avoir
besoin d’en construire uniquement pour ces périodes. L’échange d’énergie peut durer de plusieurs
minutes à quelques heures.
Le « spinning reserves » supporte le réseau lors de pannes partielles de celui-ci.
Fonctionnant une vingtaine de fois par année, l’échange d’énergie dure entre 10 minutes et 1
heure.
131
Le dernier type de transfert sert à stabiliser l’écart entre la production et la
consommation. Ainsi, la fréquence du réseau électrique devient plus stable, permettant des
économies de consommation et évitant les pertes liées à la surproduction. En effet, lors d’une
surproduction, l’énergie supplémentaire pourrait servir à recharger partiellement les
accumulateurs. Ce type de transfert est demandé environ 400 fois par jour. L’échange d’énergie
dure de quelques secondes à quelques minutes.
5.4.2 Caractéristique coût-rendement d’un chargeur bidirectionnel
Sans reproduire les courbes obtenues à la fin du chapitre 3, on rappellera que ces courbes
coût-rendement du chargeur analysé possèdent toutes un coude donnant le rendement optimal
de la courbe. Des simulations ont été faites selon les caractéristiques données dans le tableau 3.1.
Rappelons les conclusions suivantes :
Il y a un écart de rendement de l’ordre de 3% à 6% entre un branchement sur le 220V et le sur le 110V à l’avantage du 220V.
Il y a un écart de rendement de l’ordre de 4% entre la charge et la décharge à l’avantage de la charge.
Plus la puissance du chargeur est faible, plus le rendement au coude est élevé.
5.4.3 Accumulateur Li-ion
Coût des batteries Li-ion
Actuellement, le coût d’un accumulateur Li-ion se situe à environ 1000 $/kWh [43]. Selon
cette même source, le coût des accumulateurs Li-ion devrait diminuer de 60% à 65% d’ici 2020.
Durée de vie des batteries Li-ion
L’équation 4.10 donne la durée de vie d’un accumulateur Li-ion pour différentes
profondeurs de décharge et différents courants de charge et décharge. L’élaboration de cette
équation a nécessité plusieurs hypothèses :
Le nombre de cycles complets diminue de moitié à chaque fois que le courant de charge et décharge augmente de 1C et ce à partir d’un courant de 1C.
Les décharges sont faites à partir d’un accumulateur complètement chargé. La durée de vie obtenue représente ce que l’accumulateur peut délivrer pour une DOD
donnée et un courant de charge et décharge donné sans modification au cours du sa vie.
132
Les équations obtenues donnent le nombre de cycle complet N que l’accumulateur peut
faire. En voici un rappel :
≤=≥=
−
+
11
1
1
kNFNkNFN
CC
CC 4.10
121−+ = kCF 4.11
kFC 2775,02775,1 −=− 4.12
DODC eN ⋅= 83,1
1 5,322 4.9
L’équation résultante est donnée par :
≤⋅=
≥⋅=
−⋅
+⋅
15,322
15,32283,1
83,1
kFeEEkFeEE
CDOD
bNbt
CDOD
bNbt 4.13
Le premier terme concerne l’amortissement du coût des batteries. Le second terme
représente le coût de la recharge des batteries. Le dernier terme représente l’amortissement du
coût du chargeur bidirectionnel. Le profit sur la vente d’énergie P$ s’écrit ainsi :
( )0$ vvv TTEP −= 5.13
[ ]$$P : Profits de la vente d’énergie lors d’un transfert V2G
5.5 Quantité d’énergie échangée annuellement avec le réseau
Le troisième terme de l’équation 5.12 correspond à l’amortissement du coût des
équipements nécessaires pour l’échange d’énergie avec le réseau. Dans le cas particulier étudié
dans ce mémoire, ce terme correspond à l’amortissement du coût du chargeur bidirectionnel. On
retrouve le coût d’achat initial du chargeur Cmi divisé par la quantité d’énergie échangeable avec le
réseau annuellement M et par le nombre d’années de fonctionnement du chargeur D. Afin de
déterminer l’amortissement du coût du chargeur bidirectionnel, il importe d’abord de déterminer
la quantité d’énergie échangée annuellement avec le réseau.
133
Tel que rappelé à la section 5.4.1, il existe trois types de marché pour le V2G. Il suffit, à
partir de certaines hypothèses, d’estimer la quantité d’énergie pouvant être échangée pour
chaque marché V2G. On pose l’hypothèse que les transferts V2G peuvent être faits n’importe où.
Régulation de fréquence
D’un maximum de 400 transferts par jour, chaque transfert dure entre quelques secondes
à quelques minutes. Bien évidemment, étant donné l’utilisation du véhicule, il ne peut participer à
tous les appels de transfert.
Hypothèse : 300 transferts par jour d’une durée d’environ 30 secondes chacun.
La quantité d’énergie échangée annuellement correspond au nombre de transfert
journalier multiplié par le nombre de jours par année, par la durée en heure du transfert et par la
puissance du chargeur en kW. À noter que dans l’équation, comme ailleurs dans le mémoire, la
puissance du chargeur est notée en W. C’est ce qui explique la division par 1000.
( ) ( )1000
3653001WPhtM ⋅⋅⋅= 5.14
PM ⋅= 9125,01 5.15
« Spinning reserves »
Appelé une vingtaine de fois par année, ce type de transfert est d’une durée allant de
quelques minutes à quelques heures. Comme précédemment, un utilisateur ne participera pas à
tous les appels de transfert.
Hypothèse : 5 transferts annuellement d’une durée d’une heure jusqu’à concurrence de 50% de
l’énergie nominale des batteries transférée au réseau.
Cette fois, il y a une condition à respecter soit une certaine quantité d’énergie limite qu’il
ne faut pas dépasser. 50% de l’énergie nominale des batteries doit être supérieure à la puissance
du chargeur en kW multiplié par la durée du transfert (1 heure). Cette condition s’écrit comme
suit :
bNEP 5,0001,0 ≤ 5.16
134
Si la condition 5.16 est respectée, la quantité d’énergie transférée au réseau est :
tPM ⋅⋅=1000
52 5.17
PM 005,02 = 5.18
Si la condition 5.16 n’est pas respectée, alors :
bNEM 5,052 ⋅= 5.19
bNEM 5,22 = 5.20
Périodes de pointe
Il y a deux périodes de pointe par jour (voir annexe 2), une le matin et une le soir. Ces
périodes peuvent durer quelques heures. Encore une fois, un utilisateur ne participera pas aux
échanges lors de toutes les périodes de pointes.
Hypothèse : Participe à 25% de toutes les périodes de pointe pendant 2 heures jusqu’à
concurrence de 50% de l’énergie nominale des batteries transférées au réseau.
Cette fois, la condition s’écrit :
bNEP 5,0002,0 ≤ 5.21
Si la condition 5.21 est respectée, la quantité d’énergie transférée au réseau est :
tPM ⋅⋅⋅=1000
36525,03 5.22
PM 1825,03 = 5.23
Si la condition 5.21 n’est pas respectée, alors :
bNEM 3655,025,03 ⋅⋅= 5.24
bNEM 625,453 = 5.25
135
Énergie totale transférée
L’énergie totale transférée correspond à la somme des énergies transférée pour les trois
types de marchés V2G. Selon l’énergie nominale des batteries et la puissance du chargeur, on peut
définir trois cas possibles. Ainsi, pour une batterie donnée :
Tableau 5.1 : Équations donnant la quantité d’énergie transférable au réseau annuellement
Équation Condition
PM 1,1= bNEP 5,0002,0 ≤
5.26 bNEPM 625,459175,0 += PEP bN 002,05,0001,0 <≤
bNEPM 125,489125,0 += PEbN 001,05,0 <
On constate ainsi que la quantité d’énergie pouvant être échangée avec le réseau
annuellement dépend de la puissance du chargeur et de la quantité d’énergie nominale des
batteries.
5.6 Méthode décisionnel
Dans cette section, une table de décision sera construite afin de déterminer quelle
puissance de chargeur sera la plus appropriée en fonction de certains critères. Le critère principal
est la maximisation des profits liés à la vente d’énergie. Les critères secondaires sont le coût
d’achat du chargeur, son emplacement (embarqué ou extérieur du véhicule), et son temps de
recharge.
Tout d’abord, les coûts associés au deuxième et troisième terme de l’équation 5.12, soit le
coût lié au retour à l’état de charge initiale et l’amortissement du coût du chargeur, seront calculés
en fonction de la puissance du chargeur et de la quantité d’énergie de la batterie.
Par la suite, le coût lié à l’amortissement des batteries (premier terme de l’équation 5.12)
sera calculé en fonction de la puissance du chargeur, de la quantité d’énergie des batteries et de la
profondeur de décharge.
136
Plusieurs hypothèses sont nécessaires pour l’élaboration d’une telle table. La section
suivante donne une liste exhaustive des hypothèses utilisées.
5.6.1 Hypothèses
Afin de simplifier l’analyse, certaines hypothèses peuvent être posées. Commençons par
les hypothèses concernant le rendement du chargeur et sa durée de vie. Puisqu’il a été démontré
au chapitre 3 qu’un chargeur fonctionnant sur le 220V est plus efficace qu’un chargeur
fonctionnant sur le 110V, on supposera un fonctionnement sur le 220V. Le coût et le rendement
en fonction de la puissance du chargeur peuvent donc être calculés en utilisant les équations
3.135 et 3.136 lors de la charge et les équations 3.138 et 3.139 lors de la décharge. Puisque les
dimensionnements optimaux du chargeur en charge et en décharge sont très près l’un de l’autre,
on posera comme hypothèse que les équations 3.136 et 3.139 (rendement en charge et en
décharge) peuvent être utilisées simultanément. Pour le coût du chargeur, l’équation 3.138 sera
retenue, car légèrement plus dispendieuse que 3.135. On posera les rendements en charge et en
décharge comme constants. Finalement, étant donné que la durée de vie utile d’un véhicule est de
l’ordre d’une dizaine d’années, on fixera la durée de vie utile du chargeur à 10 ans.
Continuons avec les hypothèses sur les tarifs. On posera le tarif d’achat d’une batterie Li-
ion à 1000 $/kWh. Le tarif d’achat d’énergie provenant du réseau sera fixé à 0,075 $/kWh [44].
Finalement, le tarif de vente d’énergie lors des périodes de pointes sera posé à 3 $/kWh.
Les dernières hypothèses sont les suivantes : les décharges se font à courant constant et il
est possible de faire des transferts V2G n’importe où. Voici une liste récapitulative des hypothèses
formulées précédemment :
Les rendements en charge et en décharge restent constants ; Les équations du rendement 3.136 et 3.139 peuvent être utilisées simultanément ; L’équation 3.138 sera retenue pour le calcul du coût du chargeur ; La durée de vie du chargeur est évaluée à 10 ans ; Le tarif d’achat d’énergie lors des périodes de pointes est supposé à 3 $/kWh ; Le coût des accumulateurs Li-ion est fixé à 1000 $/kWh (Tbi) ; Tarif d’achat d’énergie électrique provenant du réseau électrique est de 0,075 $/kWh ; Les décharges sont faites à courant constant et ce à partir d’un état de charge de 100% ; Possibilité de faire du V2G n’importe où.
137
5.6.2 Quantification des deuxième et troisième termes
Le deuxième terme de l’équation 5.12 donne le coût associé au retour à l’état de charge
initial de la batterie. Ce coût est fonction du tarif d’achat d’électricité et des rendements en charge
et décharge du chargeur. Selon les hypothèses précédemment énoncées, il est possible de tracer
une courbe donnant l’évolution de ce coût en fonction de la puissance du chargeur. En effet, les
équations 3.136 et 3.139 donnent le rendement en charge et décharge en fonction de la puissance
du chargeur. Cette courbe est montrée à la figure 5.2.
On constate que ce coût augmente avec l’augmentation de la puissance du chargeur. En
effet, un chargeur plus puissant possède un rendement inférieur causant ainsi l’augmentation du
coût de recharge. Le coût de recharge varie d’environ 0,085 à 0,1 $/kWh.
Figure 5.2 : Évolution du coût lié au retour à l’état de charge initial en fonction de la puissance du chargeur
138
La prochaine figure montre le comportement du coût lié à l’amortissement du coût initial
du chargeur bidirectionnel. Ce coût dépend du coût initial du chargeur (équation 3.139), de la
durée de vie de ce chargeur (10 ans) et de la quantité d’énergie échangeable annuellement
(équation 5.26). Ce coût dépend donc non seulement de la puissance du chargeur, mais aussi de la
quantité d’énergie contenue dans la batterie.
On observe qu’à basse puissance, l’énergie contenue dans la batterie n’a aucune
importance. Les courbes se distancient pour des puissances moyennes (entre 2000 et 7000 W)
pour ensuite se rapprocher les unes aux autres pour les fortes puissances. La distance entre les
courbes étant faible, on peut affirmer que la différence d’énergie contenue dans les batteries n’est
pas un élément déterminant. Ce coût passe d’environ 0,09 $/kWh pour le une puissance de 500 W
à moins de 0,02 $/kWh pour les fortes puissances. Il passe sous la barre des 0,03 $/kWh dès que la
puissance du chargeur dépasse 3000 W. Ainsi, le coût lié à l’amortissement du coût du chargeur
est relativement faible.
Figure 5.3 : Coût lié à l’amortissement du coût initial du chargeur en fonction de la puissance de celui-ci pour différentes quantités d’énergie contenues dans la batterie
139
5.6.3 Quantification du premier terme
Le coût de l’amortissement des batteries est le plus dispendieux de l’équation 5.12.
Malheureusement, c’est aussi, et de loin, le plus difficile à quantifier. Ce terme dépend du coût
d’achat initial de la batterie qui, lui, dépend du tarif d’achat par unité d’énergie (1000 $/kWh dans
notre cas) et de la quantité nominale d’énergie de la batterie. Il dépend également du rendement
en décharge du chargeur bidirectionnel (fonction de la puissance du chargeur) et de la quantité
d’énergie totale disponible de la batterie. Cette énergie totale dépend de la quantité d’énergie
nominale de la batterie, de l’intensité du courant électrique (en C) lors de la décharge et de la
profondeur de décharge. Il est possible de ramener l’intensité du courant en fonction de la
puissance du chargeur, de son rendement en décharge et de la quantité d’énergie nominale de la
batterie.
L’intensité du courant électrique en C correspond à l’intensité du courant électrique en A
divisé par la capacité nominale de la batterie en Ah.
BDh QIk = 5.27
L’équation 3.16 peut se réécrire en fonction de la puissance du chargeur avec un
déphasage nul entre la tension du réseau et le courant d’entrée comme suit :
BDhDh V
PIη
1= 5.28
IL est possible de convertir la capacité nominale de la batterie en sa quantité d’énergie
nominale en kWh en utilisant l’expression suivante :
B
bNB V
EQ 1000= 5.29
En insérant les équations 5.28 et 5.29 dans l’équation 5.27, on obtient :
DhbNEPk
η⋅=
1000 5.30
140
Le coût d’achat initial des batteries Li-ion correspond au tarif d’achat des accumulateurs Li-
ion multiplié par la quantité d’énergie nominal de la batterie.
bNbibi ETC ⋅= 5.31
[ ]kWhTbi $ : Tarif d’achat des accumulateurs Li-ion
En insérant les équations 4.13 et 5.31 dans le premier terme de l’équation 5.12, on
obtient :
( )( )kFTC
CDOD
Dh
bib
−+⋅ ⋅⋅
=,
83,15,322η 5.32
Sachant que Tbi est une constante, cette équation est donc en fonction de la puissance du
chargeur (par l’intermédiaire du rendement et du facteur de correction), de la profondeur de
décharge DOD et de la quantité d’énergie nominal de la batterie (par l’intermédiaire du facteur de
correction). Le tableau suivant montre la valeur du premier terme pour certaines valeurs de
puissance du chargeur, pour certaines valeurs de quantité d’énergie nominale de la batterie et
pour plusieurs profondeurs de décharge. L’unité des valeurs du tableau est le $/kWh.
141
Tableau 5.2 : Quantification du premier terme de l’équation 5.12 en $/kWh
P (W) 500 1500 3000 6000 9000 12000 15000 EbN
(kWh) DOD (-)
5
0,8 0,622 0,659 0,722 1,029 1,726 2,945 5,102 0,6 0,897 0,950 1,042 1,484 2,489 4,246 7,356 0,4 1,293 1,369 1,502 2,140 3,589 6,123 10,608 0,2 1,865 1,975 2,166 3,086 5,176 8,829 15,296
10
0,8 0,614 0,634 0,666 0,741 0,843 1,112 1,477 0,6 0,886 0,915 0,961 1,068 1,216 1,603 2,130 0,4 1,278 1,319 1,386 1,540 1,753 2,312 3,071 0,2 1,842 1,902 1,998 2,220 2,528 3,334 4,428
15
0,8 0,612 0,627 0,650 0,700 0,758 0,825 0,977 0,6 0,883 0,904 0,937 1,010 1,094 1,190 1,409 0,4 1,273 1,303 1,351 1,456 1,577 1,716 2,031 0,2 1,835 1,879 1,948 2,100 2,274 2,474 2,929
20
0,8 0,611 0,623 0,642 0,682 0,726 0,776 0,831 0,6 0,881 0,898 0,925 0,983 1,047 1,119 1,198 0,4 1,270 1,295 1,334 1,418 1,510 1,613 1,727 0,2 1,831 1,867 1,924 2,044 2,178 2,326 2,491
25
0,8 0,610 0,621 0,637 0,671 0,708 0,749 0,793 0,6 0,880 0,895 0,918 0,968 1,022 1,080 1,143 0,4 1,269 1,290 1,324 1,396 1,473 1,557 1,648 0,2 1,829 1,861 1,909 2,013 2,124 2,245 2,376
30
0,8 0,610 0,619 0,634 0,664 0,697 0,732 0,769 0,6 0,879 0,893 0,914 0,958 1,005 1,055 1,109 0,4 1,268 1,287 1,318 1,381 1,449 1,522 1,599 0,2 1,828 1,856 1,900 1,992 2,090 2,194 2,305
On voit immédiatement que ce terme est nettement supérieur aux autres termes.
L’augmentation de la puissance du chargeur augmente la valeur de ce terme de deux façons.
Premièrement, un chargeur plus puissant diminue le rendement donc augmente la valeur de
l’amortissement de la batterie. Deuxièmement, un chargeur plus puissant augmente la valeur du
courant, diminuant ainsi la durée de vie de la batterie, ce qui augmente la valeur de
l’amortissement de la batterie.
Finalement, tel qu’observé au chapitre 4, une profondeur de décharge profonde augmente
la quantité d’énergie totale pouvant être transférée par la batterie durant sa vie utile, diminuant
ainsi l’amortissement de la batterie.
142
5.6.4 Seuil de rentabilité
Le tableau suivant regroupe les valeurs des trois termes précédemment établies afin
d’obtenir la valeur du seuil de rentabilité pour différentes puissances de chargeur, différentes
quantités d’énergie nominale de la batterie et pour différentes profondeurs de décharge.
Remarquez que la forme du tableau est exactement la même que le tableau précédent.
Tableau 5.3 : Seuil de rentabilité Tv0 en $/kWh
P (W) 500 1500 3000 6000 9000 12000 15000 EbN
(kWh) DOD (-)
5
0,8 0,794 0,785 0,840 1,143 1,839 3,058 5,215 0,6 1,069 1,076 1,159 1,598 2,602 4,359 7,470 0,4 1,465 1,496 1,620 2,254 3,702 6,236 10,721 0,2 2,036 2,101 2,283 3,200 5,289 8,942 15,409
10
0,8 0,786 0,760 0,782 0,853 0,956 1,225 1,590 0,6 1,058 1,040 1,077 1,180 1,328 1,716 2,243 0,4 1,450 1,445 1,501 1,652 1,866 2,425 3,184 0,2 2,014 2,028 2,114 2,333 2,641 3,446 4,541
15
0,8 0,784 0,752 0,764 0,812 0,870 0,938 1,090 0,6 1,054 1,029 1,052 1,122 1,205 1,302 1,522 0,4 1,445 1,429 1,466 1,568 1,689 1,828 2,144 0,2 2,007 2,004 2,063 2,212 2,386 2,587 3,042
20
0,8 0,783 0,749 0,756 0,793 0,838 0,888 0,943 0,6 1,053 1,024 1,040 1,094 1,159 1,231 1,310 0,4 1,442 1,421 1,449 1,529 1,622 1,725 1,840 0,2 2,003 1,993 2,038 2,156 2,289 2,438 2,603
25
0,8 0,782 0,746 0,752 0,782 0,819 0,860 0,905 0,6 1,052 1,021 1,033 1,078 1,132 1,191 1,255 0,4 1,440 1,416 1,439 1,506 1,584 1,669 1,760 0,2 2,001 1,986 2,024 2,123 2,235 2,357 2,488
30
0,8 0,782 0,745 0,749 0,775 0,807 0,843 0,881 0,6 1,051 1,018 1,029 1,068 1,116 1,167 1,221 0,4 1,440 1,413 1,433 1,492 1,560 1,633 1,711 0,2 2,000 1,982 2,015 2,102 2,200 2,305 2,418
143
Puisque le terme prédominant de l’équation 5.12 est l’amortissement de la batterie, les
différentes valeurs du tableau 5.2 se comportent de façon similaire aux valeurs du tableau 5.1.
Dans le cas de la batterie de 5 kWh, une augmentation de la puissance augmente radicalement le
seuil de rentabilité, car le courant dépasse le courant nominal (1C), diminuant ainsi rapidement la
durée de vie de la batterie.
5.6.5 Profits réalisables en périodes de pointe
Pour réaliser la table des profits lors d’un transfert V2G en périodes de pointe, il importe
de tenir compte de la puissance du chargeur et de la quantité d’énergie que ce chargeur peut
transférer au réseau dans un laps de temps donné. Posons comme hypothèse que la durée de la
période de pointe n’excède pas 2h30. Il devient alors évident qu’un chargeur de 500 W ne pourra
effectuer une décharge de 80% d’une batterie de 30 kWh en seulement 2h30. La condition pour
déterminer si le transfert est réalisable ou non correspond au temps requis pour effectuer le
transfert. Ce temps doit être inférieur à 2h30 et est donné par la quantité d’énergie que doit
fournir la batterie divisée pas la puissance que doit fournir la batterie.
3021000 hP
DODE
Dh
bN ≤⋅
η 5.33
Si cette condition n’est pas respectée, cela signifie qu’un tel transfert est impossible. Il y
aura donc absence de profit. Cette situation sera reconnue par la présence d’un zéro dans la table.
Si elle est respectée, la quantité d’énergie transférée au réseau correspondra à la quantité
d’énergie fournie par la batterie multipliée par le rendement en décharge du chargeur. Le profit
sera cette quantité d’énergie transférée au réseau multipliée par la différence entre le tarif de
vente et le seuil de rentabilité. Ainsi, l’équation 5.13 devient :
( )0$ vvbNDh TTEDODP −⋅⋅=η 5.34
Le tableau 5.3 donne les profits réalisable lors d’un transfert en période de pointe pour
différentes valeurs de puissance du chargeur, de quantité d’énergie de la batterie et pour
différentes profondeurs de décharge.
144
À la lecture du tableau, on constate que pour un chargeur 500 W, seul un transfert de 20%
de DOD est possible avec une batterie de 5 kWh. Afin d’analyser convenablement les résultats,
ceux-ci seront rapportés sous forme d’histogramme pour les puissances de 3000 W, 6000 W, 9000
W, 12000 W et 15000 W. Les profits pour les puissances de 500 W et 1500 W ne sont pas
présentés, car il n’y a qu’un terme non-nul pour la puissance de 500 W et cinq termes non-nuls
pour la puissance de 1500 W.
Tableau 5.4 : Profits réalisable en $ lors d’un transfert V2G en période de pointe
P (W) 500 1500 3000 6000 9000 12000 15000 EbN
(kWh) DOD (-)
5
0,8 0,00 8,13 7,84 6,60 4,04 -0,20 -7,43 0,6 0,00 5,30 5,01 3,74 1,04 -3,48 -11,25 0,4 0,00 2,76 2,51 1,33 -1,22 -5,53 -12,95 0,2 0,89 0,82 0,65 -0,18 -1,99 -5,07 -10,41
10
0,8 0,00 0,00 16,10 15,26 14,24 12,13 9,46 0,6 0,00 0,00 10,47 9,70 8,73 6,58 3,81 0,4 0,00 5,71 5,44 4,79 3,95 1,97 -0,62 0,2 0,00 1,78 1,61 1,19 0,63 -0,76 -2,59
15
0,8 0,00 0,00 0,00 23,33 22,25 21,14 19,23 0,6 0,00 0,00 0,00 15,02 14,06 13,05 11,16 0,4 0,00 0,00 8,36 7,63 6,85 6,00 4,31 0,2 0,00 2,74 2,55 2,10 1,61 1,06 -0,11
20
0,8 0,00 0,00 0,00 31,38 30,12 28,87 27,60 0,6 0,00 0,00 0,00 20,32 19,24 18,14 17,00 0,4 0,00 0,00 11,26 10,46 9,60 8,71 7,78 0,2 0,00 3,70 3,49 3,00 2,48 1,92 1,33
25
0,8 0,00 0,00 0,00 0,00 37,97 36,55 35,15 0,6 0,00 0,00 0,00 25,61 24,39 23,17 21,95 0,4 0,00 0,00 0,00 13,27 12,33 11,37 10,40 0,2 0,00 0,00 4,43 3,90 3,33 2,75 2,15
30
0,8 0,00 0,00 0,00 0,00 45,82 44,21 42,65 0,6 0,00 0,00 0,00 0,00 29,53 28,19 26,86 0,4 0,00 0,00 0,00 16,08 15,05 14,01 12,97 0,2 0,00 0,00 5,36 4,79 4,18 3,56 2,93
145
Figure 5.4 : Profits réalisables lors d’un transfert V2G en période de pointe pour un chargeur 3000 W
Figure 5.5 : Profits réalisables lors d’un transfert V2G en période de pointe pour un chargeur 6000 W
146
Figure 5.6 : Profits réalisables lors d’un transfert V2G en période de pointe pour un chargeur 9000 W
Figure 5.7 : Profits réalisables lors d’un transfert V2G en période de pointe pour un chargeur 12000 W
147
Figure 5.8 : Profits réalisables lors d’un transfert V2G en période de pointe pour un chargeur 15000 W
5.7 Analyse et discussion
Plusieurs effets doivent être pris en compte afin de bien comprendre le comportement du
profit en fonction de la profondeur de décharge, de la puissance du chargeur et de la quantité
d’énergie nominale de la batterie.
Commençons par l’effet de la profondeur de décharge. Selon les résultats obtenus au
chapitre 4, une profondeur de décharge plus faible entraine une diminution de la quantité
d’énergie totale que la batterie pourra fournir durant sa vie utile. C’est ce qui explique pourquoi,
pour une puissance et une batterie donnée, les profits seront plus faibles si la profondeur de
décharge est plus faible.
Pour une batterie et une profondeur de décharge donnée, l’augmentation de la puissance
du chargeur aura pour effet une diminution du profit, pourvu que la condition 5.33 soit respectée.
L’augmentation de la puissance du chargeur augmente le courant de charge de deux manières.
Bien évidemment, le courant augmente de façon directe avec un chargeur plus puissant, mais
aussi en raison de la diminution du rendement lorsque la puissance du chargeur augmente. Cette
148
diminution du rendement force la batterie à fournir un courant plus intense afin de produire sur le
réseau la puissance voulue. Comme il a été démontré au chapitre 4, une augmentation du courant
diminue la durée de vie utile de la batterie.
Le troisième effet principal est celui de la quantité nominale de la batterie. Lorsque celle-ci
augmente, la quantité d’énergie transférée au réseau, pour une puissance de chargeur et une
profondeur de décharge donnée, augmente elle aussi. Combiné au fait qu’une augmentation de la
quantité d’énergie nominale de la batterie implique une diminution du seuil de rentabilité, on
obtient donc une augmentation appréciable du profit.
Le tableau suivant résume le comportement du profit selon une variation de la puissance
du chargeur, de la quantité nominale de la batterie et de la profondeur de décharge.
Tableau 5.5 : Comportement des profits en fonction des variations de la puissance du chargeur, de l’énergie nominale de la batterie et de la profondeur de décharge
Variables Variation des variables Effet sur les profits
Puissance du chargeur Augmentation Diminution Diminution Augmentation
Énergie nominal de la batterie Augmentation Augmentation Diminution Diminution
Profondeur de décharge Augmentation Augmentation Diminution Diminution
Il semblerait donc que le cas idéal soit celui où la batterie ait une grande énergie nominale,
avec un chargeur de faible puissance et une profondeur de décharge élevé. Cependant, comme
l’indique l’équation 5.33, il faut faire un compromis entre l’énergie nominale de la batterie et la
puissance du chargeur afin de s’assurer que le chargeur ait le temps de décharger la batterie à la
profondeur de décharge voulue avant la fin de la période de pointe. Selon la simulation faite dans
ce chapitre, le cas qui maximise les profits survient pour la batterie de 30 kWh, à une profondeur
de décharge de 80%, avec un chargeur de 9000 W.
149
5.8 Comparaisons
Dans cette section, une comparaison sera faite entre le coût de l’amortissement des
batteries et le coût lorsque l’on utilise un moteur à combustion pour produire l’énergie transférée.
Dans le cas d’un moteur à essence, l’idée est d’utiliser un moteur à essence couplé à une
génératrice électrique redressée afin d’envoyer l’énergie dans le chargeur bidirectionnel. Le
premier terme de l’équation 5.12 devient :
essencegm
essenceessence E
TC⋅⋅
=ηη
5.35
[ ]kWhCessence $ : Coût par unité d’énergie lié à l’utilisation de l’essence
[ ]LTessence $ : Tarif de l’essence
[ ]LkWhEessence : Énergie par unité de volume contenue dans l’essence
[ ]−mη : Rendement d’un moteur à essence
[ ]−gη : Rendement d’une génératrice électrique
Plusieurs sources informent sur la quantité d’énergie volumique que contient l’essence.
Toutes arrivent à des conclusions similaires. Ainsi, l’énergie volumique utilisée sera de
galkWh6,36 [45] qui après conversion donne environ LkWh67,9 . Le rendement d’un moteur
thermique est de l’ordre de 37,6% [46]. Finalement, le tableau suivant montre le rendement
moyen d’une génératrice électrique en fonction de sa puissance [47].
Tableau 5.6 : Rendement moyen d’une génératrice électrique
Puissance (hp) Rendement nominal minimal
1-4 78,8 5-9 84,0
10-19 85,5 20-49 88,5 50-99 90,2
100-124 91,7 >125 92,4
150
Une génératrice de 9000 W correspond à une puissance de 12,07 HP. Le rendement de la
génératrice à utiliser est donc de 85,5%. La seule donnée manquante est le coût de l’essence.
Actuellement, ce coût est d’environ L$40,1 . L’application de l’équation 5.35 donne un coût lié à
l’utilisation de l’essence de 0,45 $/kWh.
Bien que ce coût soit inférieur à celui d’un accumulateur (environ kWh$1 ), ce coût reste
néanmoins très élevé. Dans le cas où le coût des accumulateurs au Li-ion diminuerait de 65% avec
une durée de vie doublée par rapport à ce qu’elles possèdent actuellement, le seuil de rentabilité
pour une batterie de 30 kWh à une profondeur de décharge de 80% avec un chargeur 9000 W,
tomberait à 0,232 $/kWh. La moyenne du seuil de rentabilité pour toutes les situations
précédemment déterminées est de l’ordre de 0,45 $/kWh. Il faut mentionner que cette moyenne
contient les pires situations qu’il serait sage d’éviter. Ainsi, une utilisation intelligente permettrait
aisément de diminuer cette moyenne. Étant donné que le prix de l’essence ne risque pas de
diminuer, les transferts V2G avec batteries risquent fort de devenir une avenue intéressante.
5.9 Conclusions sur le seuil de rentabilité
Suite à une étude des différents coûts liés à un transfert d’énergie, l’équation du seuil de
rentabilité de la vente d’énergie au réseau électrique ainsi obtenue est :
∑= ⋅
+⋅
+⋅
=n
k kk
mik
dhch
a
btdh
biv MD
CTE
CT1
0 ηηη 5.12
Cette équation tient compte de certains paramètres :
L’amortissement du coût d’achat des batteries (1er terme) ; Le coût du retour à l’état de charge initial suite à un transfert V2G (2e terme) ; L’amortissement du coût d’achat du chargeur bidirectionnel (3e terme).
Afin de quantifier chacun des termes certaines hypothèses ont été posées :
Les rendements en charge et en décharge restent constants ; Les équations du rendement 3.136 et 3.139 peuvent être utilisées simultanément ; L’équation 3.138 sera retenue pour le calcul du coût du chargeur ; La durée de vie du chargeur est évaluée à 10 ans ; Le tarif d’achat d’énergie lors des périodes de pointes est supposé à 3 $/kWh ; Le coût des accumulateurs Li-ion est fixé à 1000 $/kWh (Tbi) ; Tarif d’achat d’énergie électrique provenant du réseau électrique est de 0,075 $/kWh ; Les décharges sont faites à courant constant et ce à partir d’un état de charge de 100% ;
151
Possibilité de faire du V2G n’importe où.
Suite aux calculs réalisés sur l’équation 5.12, on a obtenu, pour le deuxième terme, des
valeurs variant entre 0,085 $/kWh et 0,1 $/kWh selon la puissance du chargeur.
Pour le troisième terme, les valeurs obtenues sont :
0,09 $/kWh pour un chargeur de 500W ; 0,03 $/kWh pour un chargeur de 3000W ; 0,02 $/kWh pour un chargeur de 8000W.
Les valeurs du premier terme sont données dans le tableau 5.2 et varie entre 0,61 $/kWh
et 15,3 $/kWh avec une moyenne d’environ 2 $/kWh et dépend de la puissance du chargeur et de
la quantité d’énergie contenue dans les batteries. Ce terme est nettement supérieur au deux
autres termes. Les valeurs du seuil de rentabilité sont obtenues par la somme des trois termes.
Les profits réalisables issus de la vente d’énergie au réseau électrique par des batteries au
Li-ion varient entre -12,95$ et 45,82$. Ces valeurs dépendent de la puissance du chargeur, de la
quantité d’énergie nominale contenue dans les batteries et de la profondeur de décharge des
batteries. Ces valeurs influencent les profits réalisables de la façon suivante :
Une augmentation de la puissance du chargeur diminue les profits ; Une augmentation de la profondeur de décharge augmente les profits ; Une augmentation de la quantité d’énergie nominale des batteries augmente les profits.
Selon la simulation faite dans ce chapitre, le cas qui maximise les profits survient pour la
batterie de 30 kWh, à une profondeur de décharge de 80%, avec un chargeur de 9000 W.
À titre de comparaison, si l’énergie électrique échangée avec le réseau était produite par
une génératrice à essence, il en coûterait environ 0,45 $/kWh. Ce coût est actuellement inférieur à
ce qui en coûte pour faire un échange en utilisant des batteries. Par contre, si le coût des batteries
diminue de 65% et que la durée de vie augmente du double, il en coûterait alors entre 0,232
$/kWh, en situation idéale, et 4 $/kWh avec une moyenne d’environ 0,45 $/kWh.
Chapitre 6 : Conclusions
6.1 Conclusions générales
L’objectif de ce travail de maîtrise était dans un premier temps de déterminer le seuil de
rentabilité d’un transfert d’énergie en V2G avec un véhicule alimenté par des accumulateurs Li-ion
à partir des connaissances que nous avons de ces accumulateurs et du chargeur. Ensuite, il fallait
déterminer quelle puissance et dimensionnement de chargeur maximiserait les profits pour une
batterie donnée.
Afin de calculer le seuil de rentabilité, il a fallu caractériser la durée de vie des
accumulateurs Li-ion pour différentes profondeurs de décharge à un courant d’environ 1C. Cette
caractérisation a nécessité une expérimentation sur plusieurs accumulateurs Li-ion durant près de
6 mois. Les résultats obtenus indiquent qu’une décharge profonde permettrait d’extraire, sur la
durée de vie totale de l’accumulateur, davantage d’énergie qu’une décharge peu profonde, mais
diminuerait la quantité de cycles pouvant être faite. Il a aussi été démontré qu’un courant
supérieur à 1C diminue considérablement la durée de vie d’un accumulateur Li-ion tandis qu’un
courant inférieur à 1C augmente légèrement cette durée de vie. Les équations 4.10 à 4.13
caractérisent l’énergie totale que peut fournir un accumulateur Li-ion pour une profondeur de
décharge donnée avant que l’accumulateur ne perde 20% de sa capacité nominale.
L’autre défi qui devait être résolu était d’établir l’étroite relation entre le rendement du
chargeur bidirectionnel et son coût. Ce coût est constitué des éléments du chargeur, soit les
transistors IGBT, les inductances, les condensateurs, le circuit de dissipation de chaleur et les coûts
fixes associés à la construction et à la commande du chargeur. Une topologie capable de réaliser
du V2G a été retenue puis simulée avec succès. Les résultats des simulations permettent
d’affirmer que la topologie retenue répond à toutes les exigences attendues d’un chargeur
bidirectionnel. Pour toutes les simulations, le facteur de puissance fut toujours égal à 1 et le taux
de distorsion harmonique sur le courant inférieur à 7%. Élaborer
Pour tracer la caractéristique coût-rendement du chargeur bidirectionnel choisi, 25
équations ont été élaborées afin d’exprimer les pertes des IGBTs et des inductances en fonction de
leurs dimensionnements et paramètres (14 paramètres). Par la suite, douze autres équations ont
permis de déterminer les coûts des IGBTs, des inductances, des condensateurs en fonction de
153
leurs dimensionnements, le coût du circuit dissipateur en fonction des pertes ainsi que les coûts
fixes en fonction de la puissance du chargeur.
Ce calcul du coût en fonction du rendement a permis de générer des courbes de coût-
rendement pour différentes puissances de chargeur en charge et décharge sur 110V et 220V. Les
conclusions peuvent se résumer à ceci :
Il existe un point (coude) à partir duquel un dimensionnement plus faible ou plus élevé diminue le rendement global du circuit;
Il y a un écart de rendement variant de 3% à 6% entre un branchement sur le 220V et le 110V à l’avantage du 220V;
Il y a un écart de rendement variant de 2,5% à 5% entre la charge et la décharge à l’avantage de la charge;
Plus la puissance du chargeur est faible, plus le rendement au coude est élevé; L’effet d’un surdimensionnement n’affecte que légèrement le rendement.
À partir des courbes de coût-rendement et des équations de durée de vie des
accumulateurs Li-ion, il a été possible de calculer le seuil de rentabilité du tarif de vente d’énergie.
Pour les décharges profondes de 80% (ce qui augmente la quantité d’énergie pouvant être extraite
des accumulateurs donc qui réduit le seuil de rentabilité), ce seuil de rentabilité varie entre 0,8
$/kWh et 0,9 $/kWh lorsque le chargeur est choisi de façon à ce que le courant de la batterie
n’excède pas 1C. Ce tarif est actuellement trop élevé pour pouvoir faire du V2G de façon rentable
considérant le tarif d’achat de l’énergie électrique du réseau. Cependant, avec l’émergence des
véhicules hybrides et électriques sur le marché, on peut s’attendre à ce que les prix des
accumulateurs de forte puissance baissent de façon significative. Aussi, avec les nombreux projets
de recherche sur des nouveaux types d’accumulateur, on peut s’attendre également à la mise en
marché de batteries de véhicule avec des durées de vie nettement supérieures à ce qui a été
obtenu dans ce mémoire. Une réduction significative des prix combinée à une augmentation
majeure de la durée de vie des accumulateurs permettrait la rentabilité économique d’un tel
système.
Ceci étant dit, certaines règles doivent être observées afin d’optimiser les profits liés à la
vente d’énergie électrique lors des périodes de pointe. Pour une batterie donnée, il faut choisir un
chargeur ayant une puissance suffisamment faible pour avoir le meilleur rendement et une
154
puissance suffisamment forte pour pouvoir atteindre des profondeurs de décharge appréciables
(de l’ordre de 80%) en moins de 2h30 (durée approximative d’une période de pointe).
Ainsi, une méthodologie a été mise au point afin de calculer le seuil de rentabilité du prix
de vente de l’énergie (tableau 5.3). Ce seuil de rentabilité permet de calculer les profits réalisables
lors d’un transfert en période de pointe selon la quantité d’énergie nominal de la batterie, la
profondeur de décharge de cette batterie et la puissance du chargeur bidirectionnel (tableau 5.4).
Cette méthode peut s’appliquer à différentes chimies d’accumulateur, différentes quantités
d’énergie nominale des batteries et pour différents chargeurs ayant un coût et un rendement
donnés.
6.2 Perspectives
Beaucoup de recherches sont actuellement en cours afin d’améliorer la durée de vie, la
puissance et la capacité des accumulateurs. Actuellement, les accumulateurs au phosphate de fer
lithium représentent une avenue extrêmement intéressante pour les véhicules électriques. Bien
que plus dispendieux, ces accumulateurs ont une durée de vie d’environ 10 ans et possèdent la
capacité de fournir ou d’absorber des courants beaucoup plus élevés. Leurs inconvénients
techniques par rapport au Li-ion sont un poids légèrement supérieur et une capacité quelque peu
inférieure. Ces inconvénients sont malgré tout fortement compensés par les avantages
précédents.
L’installation prochaine à l’Université Laval d’un chargeur bidirectionnel dans une Prius
hybride modifiée, pouvant être connectée au réseau, permettra d’étudier davantage les
mécanismes de transfert V2G. Une meilleure compréhension de la quantité d’énergie transférable
en V2G améliorera la précision du calcul du seuil de rentabilité, ce qui offrira un choix plus éclairé.
Étant donné la force de l’hydroélectricité au Québec ainsi que la volonté du gouvernement
d’investir dans le déploiement et dans l’utilisation des véhicules électriques [48], on peut
s’attendre à ce que la quantité de véhicules hybrides et électriques augmente dans les années à
venir. C’est pourquoi il importe d’intensifier les recherches afin de développer les concepts et les
infrastructures requises pour cette nouvelle façon de se déplacer.
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Annexe 1 : Consommation d’électricité
Les trois premiers graphiques montrent les consommations d’électricité pour l’université
Laval [49]. Sur chacun des graphiques, on retrouve les consommations de 4 journées typiques du
mois en question. Le premier graphique représente le mois d’août 2009, le second, décembre
2010 et le troisième, mai 2010.
Figure A1.1 : Consommation d’électricité à l’UL pour le mois d’août 2009
161
Figure A1.2 : Consommation d’électricité à l’UL pour le mois de décembre 2010
Figure A1.3 : Consommation d’électricité à l’UL pour le mois de mai 2010
162
On constate qu’à l’exception du mois de décembre 2010, la consommation excède
souvent 15,75 MW. Or, la puissance souscrite (puissance maximale que l’université peut
consommer sans payer de pénalités) est justement de 15,75 MW. Sachant que la pénalité est de
7,11 $/kW par jour de dépassement avec un maximum mensuel de 21,33 $/kW [50], la situation
actuelle fait en sorte qu’il pourrait être très payant pour l’université d’avoir un système de
transfert V2G afin d’éviter les dépassements de consommation.
La prochaine figure montre la consommation électrique moyenne en France d’une journée typique [51].
Figure A1.4 : Consommation électrique moyenne pour une journée typique en France
On observe des périodes de pointe à 5h, 8h, 18h et 21h chacune d’environ 1h. Ceci signifie
qu’il pourrait y avoir possibilité de transfert V2G en période de pointe durant 4h par jour. La
dernière figure montre la consommation électrique moyenne en France pour le mois d’octobre
2010. Les données sont disponibles sur leur site internet [52].
163
Figure A1.5 : Consommation électrique moyenne pour le mois d’octobre 2010 en France
Dans ce cas-ci, on observe des périodes de pointe entre 9h et 12h et entre 19h et 20h. Ceci
laisse donc une plage d’environ 4h pour des transferts V2G. Cette courbe de consommation est
relativement caractéristique des consommations annuelles comme on peut l’observer dans un
rapport du RTE [53].
Annexe 2 : Méthodologie pour la caractérisation des transistors
En observant les équations des pertes par conduction (3.57 à 3.65) ainsi que les équations
des pertes par commutation (3.81 à 3.85, 3.94 à 3.97 et 3.112 à 3.115), on constate que certains
termes font directement référence aux caractéristiques des transistors.
Pour les pertes en conduction, on retrouve les impédances internes ( R ) et les tensions de
chute initiales ( 0V ). Pour les pertes d’activation, c’est le temps de lever divisé par son courant
nominal ( rNrN It ) qu’il faut caractériser. Lors du blocage, les termes à caractériser sont le temps
de chute ( fNt ) et le temps de chute divisé par son courant nominal ( fNfN It ). Finalement, pour
les pertes par recouvrement, on retrouve 5 termes à caractériser soit la charge de recouvrement
( rrNQ ), la charge de recouvrement divisé par son courant nominal et par le carré de son courant
nominal ( NrrN IQ , 2NrrN IQ ), le temps de recouvrement ( rrNt ) et le temps de recouvrement
divisé par son courant nominal ( NrrN It ).
Afin de caractériser tous ces paramètres, les spécifications de 27 transistors IGBTs de
1200V vendus par trois compagnies différentes, soit Fairchild Semiconductor, International
Rectifier et Microsemi Power Products Group, ont été analysées. Tous les paramètres nécessaires
ont été retranscrits dans un fichier Excel. Il est important de noter que les paramètres ont tous été
pris à des températures supérieures à 100⁰C. Les courbes de tendance ainsi que leurs équations de
type puissance ont pu être déterminées.
Le coût des transistors varie en fonction de la quantité achetée soit à l’unité, à la dizaine
ou à la centaine. C’est le coût à la centaine qui a été utilisée.
Voici la liste exhaustive des IGBTs utilisés. Ils sont tous disponibles sur digikey.ca.
FGA25N120ANTDTU APT13GP120BDQ1G APT35GP120B2DQ2G APT50GF120JRDQ3 FGA25N120FTD APT15GN120BDQ1G APT45GP120B2DQ2G APT100GT120JRDL
FGL40N120ANDTU APT25GT120BRDQ2G APT35GN120L2DQ2G APT100GT120JRDQ4 HGTG10N120BND APT25GP120BDQ1G APT50GT120LRDQ2G APT75GN120JDQ3 HGTG18N120BND APT33GF120B2RDQ2G APT50GN120L2DQ2G APT75GP120JDQ3 IRGB5B120KDPBF APT25GN120B2DQ2G APT35GP120JDQ2 APT60GF120JRDQ3
APT15GT120BRDQ1G APT50GT120B2RDQ2G APT45GP120JDQ2