Analyse du potentiel écotouristique de la CaMaMF

19
1 Analyse du potentiel écotouristique de la Forêt Modèle de Campo Ma’an (CAMAMF) et le Parc National de Campo Ma’an (PNCM) L’écotourisme, ses limitations et ses bénéfices: une alternative fiable pour le développement durable de la CAMAMF ? Rapport de stage Par Michael Bradbury, Stagiaire de l’Université de Wisconsin -Madison Programme Professionnel de Maitrise en Français au Secrétariat du RAFM Sous la supervision de : Jean Claude Njomkap Julie Gagoé Dr Chimère Diaw Yaoundé, le 10 août 2012

description

Lors de son stage au RAFM, Michael Bradbury a effectué pendant environ 2 mois, une recherche dont l’objectif global était d’identifier les facteurs, les perceptions et connaissances locales qui permettraient de contribuer à la faisabilité d’un tourisme de vision au PNCM. Ceci inclut la possibilité d’augmenter les occasions éco-touristiques d’observer divers types et espèces de faune, de valoriser les sites à haute valeur éco-touristique et de faciliter la participation de la population locale dans les activités écotouristiques.

Transcript of Analyse du potentiel écotouristique de la CaMaMF

Page 1: Analyse du potentiel écotouristique de la CaMaMF

1

Analyse du potentiel écotouristique de la Forêt Modèle de Campo Ma’an (CAMAMF) et le Parc National de Campo Ma’an (PNCM)

L’écotourisme, ses limitations et ses bénéfices: une alternative fiable pour le développement durable de la CAMAMF ?

Rapport de stage

Par

Michael Bradbury,

Stagiaire de l’Université de Wisconsin -Madison Programme Professionnel de Maitrise en Français au Secrétariat du RAFM

Sous la supervision de :

Jean Claude Njomkap Julie Gagoé

Dr Chimère Diaw

Yaoundé, le 10 août 2012

Page 2: Analyse du potentiel écotouristique de la CaMaMF

2

Sommaire

Parmi les deux Forêts Modèles au Cameroun, la Forêt Modèle de Campo Ma’an (CAMAMF) a été identifiée comme la forêt qui a plus de potentiel écotouristique. Ce potentiel écotouristique est basé sur le Parc National de Campo Ma’an, l’attraction principale touristique. Le potentiel écotouristique du parc déjà établi, une analyse du potentiel touristique dans les villages entre Kribi et l’entrée du parc montre qu’il y a quelques infrastructures d’accueil touristique dans trois villages financé par les initiatives de développement international. Cependant, il n’existe pas des aménagements dans le parc ou autour des villages qui peuvent attirer les touristes. Le soutien des activités de l’écotourisme par le WWF a été suspendu à cause de l’enclavement de la région, avec l’exception du projet d’habituation de gorille. Le projet d’habituation des gorilles ne sera pas prêt à recevoir les touristes pour quelques années et il n’est pas évident que les villages près du parc vont profiter de ce tourisme quand il commence

Les villages sont affectés par les impacts négatifs du PNCM comme l’interdiction de chasse et le conflit homme-faune sur les activités économiques dans les villages sans recevoir les revenues significatives des activités touristiques à cause de faible quantité des visiteurs au parc et un manque d’infrastructure et d’aménagement. La seule initiative écotouristique qui marche bien est à Ébodjé qui bénéficient d’une proximité proche à Kribi et la présence saisonnier des tortues marines.

Pourtant les habitants de la CAMAMF veulent participer dans les activités touristiques et ils ont une connaissance des endroits du potentiel écotouristique autour du parc et des villages. La CAMAMF peut favoriser la participation de la population locale dans les activités écotouristiques. Mais, il faut qu’elle soutienne les efforts déjà commencé sur le terrain et qu’elle fournisse un appui de long-terme dans les autres secteurs comme l’agriculture, l’élevage, et les forêts communautaires parce que l’écotourisme ne constitue que des projets à petite échelle. Les projets concrets que la CAMAMF pourrait réaliser sont la construction d’un mirador au parc ou plutôt à coté d’une village dans un endroit fréquenté par la grande faune (éléphants, gorilles, chimpanzées) du parc; faciliter l’accès au parc pour les autochtones pour les activités touristiques, améliorer la promotion de l’écotourisme dans le parc à Kribi; et former les partenariats et des programmes éco-volontariats qui peuvent soutenir plus de recherche dans le parc et dans les villages.

.

Page 3: Analyse du potentiel écotouristique de la CaMaMF

3

Liste des abréviations CAMAMF- Campo Ma’an Model Forest FFEM- Fonds Français pour l’Environnement Mondial GEF- Global Environmental Fund GIC – Groupe d’Initiative Commun MINFOF- Ministère des Forêts et de la Faune PFMP- Professional French Masters Program PNCM- Parc National de Campo Ma’an PNDP- Programme National de Développement Participatif RAPAC- Réseau des Aires Protégées d’Afrique Centrale SGP- Small Grants Programme SRAFM- Secrétariat de Réseau Africain de Forêts Modèles TIES- Société Internationale d’Écotourisme UNDP- United Nations Developement Programme UTO- Unité Technique Opérationnelle WWF- World Wildlife Fund

Page 4: Analyse du potentiel écotouristique de la CaMaMF

4

Remerciements Ce rapport est le résultat d’une collaboration entre le Professional French Masters Program et le Secrétariat du Réseau Africain de Forêts Modèles (RAFM). Donc, j’aimerais remercier le Directeur Général du RAFM, Dr. Chimère Diaw, pour son assistance et ses conseils. En plus, je voudrais remercier mon conseiller, Ritt Deitz, qui a facilité mes études avec le PFMP et mon stage avec le SRAFM. Également mes expériences et mes études à Yaoundé ont bénéficié de l’accueil et l’amitié de tout le personnel au bureau de Secrétariat du RAFM. Ma recherche sur le terrain n’aurait pas été accomplit sans l’assistance du Conservateur du Parc National du Campo Ma’an, Prospère Magloire Seme, et les personnels administratifs du PNCM, le MINFOF, et le WWF. Le Secrétaire Exécutif de la CAMAMF, Christine Nytam, le Point Focal de la CAMAMF, Jaques Ella Ella, les volontaires de Volunteer Services Overseas, Abwe Wa Masabo Munyonge et Miriam Stein, et de Corps de la Paix, Lauren Redmore ont fourni une assistance pratique et logistique sur le terrain inestimable. Aussi, il faut reconnaitre tout les chefs et les gens du Campo et des villages d’Akak, Nkoelon, et Ébodjé qui se sont portés volontairement leur temps et leur aide quand je suis arrivé chez eux. Également, je voudrais remercier mes responsables du Secrétariat du RAFM, Jean Claude Njomkap et Julie Gagoe, spécialement Julie qui a agit aussi comme mon rédacteur en chef et grand gardien de la langue Molière. Enfin, sans l’assistance du "professeur" Souleymanou Nghamfoute, ce rapport ne serait pas possible, merci Souley!

Page 5: Analyse du potentiel écotouristique de la CaMaMF

5

Introduction Ce rapport représente une analyse limitée sur la situation actuelle au niveau de l’écotourisme à CAMAMF, en particulier dans Campo et ses environs à proximité du Parc National de Campo Ma’an (PNCM). C’est une étude sur les facteurs, les perceptions et les connaissances locales qui peuvent contribuer à la faisabilité de l’écotourisme dans le PNCM et dans les communautés autour du parc. La recherche vise à contribuer au travail commencé par la mission des experts et étudiants de Cégep de St-Félicien et de l’Université de Québec à Chicoutimi sur le potentiel éco-touristique de la CAMAMF1. Après avoir fait trois semaines de recherche préliminaire au bureau de Secrétariat de Réseau Africain des Forêts Modèles et trois semaines de recherche sur le terrain, le travail a été réalisé à la CAMAMF avec l’assistance du conservateur de PNCM et le personnel du PNCM et du WWF, le Secrétaire Exécutive et plusieurs responsables de plateformes de la CAMAMF, le point focale de la CAMAMF, les volontaires de VSO et le Corps de la Paix, les représentants des Groupes d’Initiative Commun (GICs) écotouristiques à Ebodjé, à Campo Beach, à Nkoelon et les habitants du village d’Akak. Les objectifs de recherche : L’objectif global était d’identifier les facteurs, les perceptions et connaissances locales qui permettraient de contribuer à la faisabilité d’un tourisme de vision au PNCM. Ceci inclut la possibilité d’augmenter les occasions écotouristiques d’observer divers types et espèces de faune, de valoriser les sites à haute valeur éco-touristique et de faciliter la participation de la population locale dans les activités écotouristiques.

Les questions clés : Quelles activités et infrastructures touristiques existent-ils déjà dans le parc ? Quelles sont les perceptions et connaissances des différents acteurs qui font partie de la CAMAMF sur le sujet de l’écotourisme ? Quelles sont les connaissances locales qui peuvent contribuer à l’expérience écotouristiques ? Comment est-ce qu’on peut valoriser les connaissances des communautés locales en améliorant les expériences de tourisme dans le parc ? Quelles occasions existent-ils pour les écotouristes d’observer la faune dans le Parc National de Campo Ma’an ? Comment est-ce que les communautés locales peuvent-elles en profiter ? Les questions secondaires : Existent-ils les endroits d’observation de la faune au parc ? Où se trouvent ces endroits ? Est-ce qu’ils ont été mis en valeur ? Si non, comment est-ce qu’on peut mettre ces sites en valeur ? Est-ce que les occasions écotouristiques d’observation de la faune peuvent être rentables pour les communautés de CAMAMF ? 1 “Restitution de la mission des experts et étudiants sur le potentiel écotouristique de la CAMAMF.” Rapport du Réseau Africain de Forêts Modèles, le 22 mars 2012.

Page 6: Analyse du potentiel écotouristique de la CaMaMF

6

Comment est-ce qu’on peut faciliter la participation de la population locale dans cette activité économique ? Est-ce que les communautés locales veulent participer dans l’écotourisme comme une méthode de développement ? Les résultats attendus : Un rapport qui complète la recherche commencée sur l’écotourisme à CAMAMF et qui apporte une contribution à une meilleure compréhension des facteurs, des perceptions, et des connaissances des plusieurs acteurs de CAMAMF sur l’écotourisme Une contribution à une meilleure connaissance de facteurs qui empêchent et contribuent à la faisabilité d’un tourisme de vision au PNCM. Des recommandations pour les projets écotouristiques dans l’avenir La méthodologie : La recherche s’est basée sur plusieurs approches de collecte des informations : Une revue de littérature disponible aux bureaux du SRAFM et du PNCM, Des interviews sur le terrain Des récits de vie De l’observation directe Des visites dans le parc, dans les sites touristiques et dans les villages. Le but de l’étude Ce travail a été réalisé dans le cadre d’une étude sur les facteurs, les perceptions, et les connaissances locales qui peuvent contribuer à la faisabilité de l’écotourisme dans le Parc National de Campo Ma’an (PNCM) et dans les communautés autour du parc. Cette recherche vise à contribuer aux recherches commencées par la délégation d’étudiants et d’experts en écotourisme du Cégep de St.-Félicien et de l’Université du Québec à Chicoutimi. La définition de l’écotourisme, les opportunités et les limites Avant de commencer l’analyse de l’état actuelle du tourisme et l’écotourisme, il est nécessaire qu’on définisse l’écotourisme et ses opportunités et ses limites. L’écotourisme ne doit pas être seulement un tourisme basé sur la nature mais un tourisme durable et équitable. Le concept de l’écotourisme a évolué depuis son apparition dans les années quatre-vingts afin d’inclure les principes de durabilité et le respect des populations. La Société Internationale d’Écotourisme (TIES) donne la définition suivante qui est reconnue par la communauté écotouristique : << L’écotourisme est une forme de voyage responsable dans des espaces naturels, qui contribue à la préservation de l’environnement et le bien-être des populations locales2. >> Cette définition offre un pilier de base qu’on peut préciser en posant la question : en quoi peut-il contribuer à la préservation de l’environnement et le bien-être des

2 L’Écotourisme Magazine, http://www.ecotourisme-magazine.com/ecotourisme/, 30 juillet 2012.

Page 7: Analyse du potentiel écotouristique de la CaMaMF

7

populations ? Le site Web d’Écotourisme Magazine offre cette définition de l’écotourisme : << L’écotourisme est une forme de tourisme alternatif centré sur la découverte de la nature. Généralement pratiqué en petits groupes ou à l’échelle individuelle, il privilégie l’observation, l’interprétation, l’éducation et l’étude des milieux naturels. On part non seulement à la découverte des paysages, de la faune et de la flore d’une région, mais aussi à celle de ses habitants. L’écotourisme vise à sensibiliser aussi bien les voyageurs que les populations locales de la nécessité de préserver l’environnement. Les caractéristiques d’un voyage écotouristique sont la limitation de l’empreinte écologique, l’éducation environnementale, le bien-être des populations locales et le soutien aux programmes de conservation de la biodiversité3. >> Selon cette définition, on peut identifier plusieurs façons de contribuer au bien-être des populations et la préservation de l’environnement : l’éducation des habitants et aussi des voyageurs; l’étude et la recherche sur l’environnement et les ressources écologiques; et la promotion des programmes de conservation. Ces éléments sont certes importants, cependant l’explication de l’écotourisme n’est pas encore suffisante. L’écotourisme est aussi <<...un tourisme responsable qui prend en compte les principes du développement durable. Il est une source d’emplois et de revenus pour les communautés d’accueil4. >> Donc, l’écotourisme est une forme de tourisme centrée sur l’environnement mais aussi sur la communauté. À cause de cet aspect de promotion de la communauté locale, l’écotourisme reflète la mission des Forêts Modèles, à savoir << construire un espace de vie où la forêt et ses multiples ressources contribuent au développement économique, social et culturel de l’homme dans le respect des équilibres naturels5. >>. Ses priorités cadrent aussi avec celles des Forêts Modèles : gouvernance participative, éducation, développement économique durable, préservation des ressources et de la biodiversité biologique6. L’écotourisme est une alternative au tourisme de masse. Le tourisme de masse est souvent critiqué à cause de la consommation intensive des ressources naturelles, de pollution, d’un manque d’échange culturel et de pratiques néocoloniales vis-à-vis des populations locales. Toutefois, c’est le tourisme de masse qui peut apporter de grands investissements, de grands cadres hôteliers et des entreprises touristiques. C’est aussi cette forme de tourisme qui peut amener le plus grand nombre de touristes et créer plus de revenues, bien que l’accès des populations locales à ces bénéficies du tourisme de masse ne soit pas toujours évident.

3 L’Écotourisme Magazine, http://www.ecotourisme-magazine.com/ecotourisme/, 30 juillet 2012. 4 http://www.ecotourisme-magazine.com/ecotourisme/, 5 Dépliant de la Forêt Modèle de Campo-Ma’an, produit avec le soutien du Gouvernement du Canada. 6 Dépliant de Réseau Africain de Forêts Modèles, Produit avec le soutien du Programme IFMA.

Page 8: Analyse du potentiel écotouristique de la CaMaMF

8

D’autre part, il faut que les animateurs et les participants des projets d’écotourisme comprennent les contours de cette initiative. À cause de leur tendance à limiter le nombres de touristes (nationaux ou internationaux) et à travailler avec de petits groupes, les initiatives écotouristiques se font d’habitude à de petites échelles L’écotourisme ne peut pas remplacer les investissements de l’état ou de la communauté internationale en construisant les hôpitaux, les écoles, ou les routes goudronnées. Par contre, il peut aider les GICs et autres mode d’organisation villageoise à payer les taux de scolarité, acheter les médicaments, ou financier les petits projets d’entreprise locale. Enfin, il est nécessaire que la population locale et les acteurs de promotion du tourisme et d’écotourisme prennent conscience que le tourisme et même l’écotourisme, sont une industrie d’exploitation et de compétition. Même si les écotouristes font attention à leurs impacts sur la communauté et l’environnement, l’industrie internationale écotouristique fonctionne comme un marché libre ou les touristes cherchent la meilleure expérience pour un meilleur prix. Les acteurs qui promeuvent ou choisissent l’écotourisme comme une façon de développement dans la CAMAMF doivent comprendre qu’ils sont en compétition avec plusieurs autres pays et sites naturels. En sachant cette réalité, une réponse à ce souci par les acteurs de la CAMAMF peut être d’encourager l’écotourisme domestique. L’état de l’écotourisme dans la CAMAMF et le PNCM Afin de connaitre les potentialités écotouristiques de la CAMAMF, une mission préliminaire a été organisée en mars 2012. Cette mission des experts et étudiants du Cégep de St-Félicien et de l’Université de Québec à Chicoutimi sur le potentiel écotouristique de la CAMAMF a identifié le PNCM comme le premier <<....produit d’appel touristique international à la CAMAMF... >> à cause de la diversité de la faune et la flore présente et à cause de projet d’habituation du gorille au parc. De plus, ils ont recommandé une stratégie de publicité où <<...tous les sites d’intérêts touristiques de la CAMAMF se rangent derrière le produit d’appel international qu’est le Parc National de Campo Ma’an. >>. De plus, ils ont identifié Kribi comme <<...le pôle d’attraction des touristes...> à cause d’existence de structures d’hébergement et de restauration dans la ville. De leur point de vue, il faut <<...un second pôle au niveau de Campo et du PNCM7. >>. C’est alors en raison de cette constatation que cette recherche a été menée dans la zone du PNCM et la ville de Campo. Le PNCM : quelles activités et infrastructures existent-ils dans le parc ?

7 “Restitution de la mission des experts et étudiants sur le potentiel écotouristique de la CAMAMF.” Rapport du Réseau Africain de Forêts Modèles, le 22 mars 2012.

Page 9: Analyse du potentiel écotouristique de la CaMaMF

9

La richesse de biodiversité du PNCM est déjà décrite dans plusieurs rapports8 et sites Web9. Toutefois, il faut comprendre comment les touristes peuvent accéder et interagir avec cette richesse. Pour le moment, le projet d’habituation des gorilles est encore dans une phase débutante, préliminaire et le WWF ne semble pas prêt à accueillir les touristes, du moins dans les prochaines années. Il est possible que les touristes visitent le parc, cependant le processus reste encore assez compliqué et rigide. Ils doivent arranger leur visite à l’administration du parc. S’ils veulent se promener dans le parc, il faut un guide et une éco-garde qui les accompagnent pendant leur visite. Il n’existe en outre aucun aménagement ou infrastructures (les voies d’accès ou des miradors) dans le parc en dehors de postes de contrôle et la piste qui arrive au “musée de l’arbre10”.

Photo 1: Le musée de l'arbre dans le PNCM, le roi de Dipikar Photos : Michael Bradbury et Julie Gagoé Bien que le plus fort appel international du parc dépende de la riche diversité de la faune qui existe dans le parc, pour le moment, il n’y a pas de moyens pour valoriser cette richesse par rapport aux touristes qui arrivent. M. Églantine Goux, une consultant écotouristique de WWF est arrivé à la même conclusion en disant que le potentiel écotouristique du parc <<...reste encore largement sous-exploité. >> et << il est encore difficile à l’heure actuelle d’assurer aux touristes la visibilité des espèces phares du parc...tels que les éléphants et les grands singes11 >> 8 Minegue Abanda Louis Bernard, “Étude de faisabilité des activités du secteur de gestion du patrimoine d’éco-tourisme et d’archéologie dans la forêt modèle de Campo Ma’an. (Juin-Août 2011), Rapport de recherches pour le secrétariat du Réseau Africain de Forêts Modèles.

9 Olivier Van Bogaert, << Campo Ma’an : paradis touristique en devenir >>, le 3 février 2005, http://wwf.panda.org/who_we_are/wwf_offices/cameroon/news/?uNewsID=18010&uLangID=3, le 1 août 2012. 10 Interview avec le Conservateur du Parc National de Campo Ma’an, Prosper Magloire Seme, le 12 juillet 2012. 11 “Identification des Potentialités Écotouristiques du Parc National de Campo Ma’an et de sa zone périphérique: Capitalisation des Données de Recherche Effectuées de 2000 à 2007”

Page 10: Analyse du potentiel écotouristique de la CaMaMF

10

L’absence d’infrastructures et d’aménagement n’est pas complètement du à un manque de connaissance des endroits identifiés pour leur potentiel écotouristique. M. Emmanuel Baté, Chef de l’Unité Administrative et Financière du PNCM, parlait d’une baie, << la baie de Baté >>, dans le parc où on peut souvent voir les éléphants12. Les endroits touristiques similaires sont connus par les employés du parc, mais ils sont souvent aussi fréquentés par les braconniers13. En fait, une étude réalisée par le WWF fait un recensement des sites touristiques dans le parc en résumant plusieurs rapports à propos des sites d’observation animale qui <<...restent dans l’oubli sans être exploités14. >> Ce rapport identifie, à partir des points GPS, de nombreux sites d’observation des oiseaux à proximité des villages de Mabiogo, d’Ebianmeyong et de Nkoelon. Il cite aussi les clairières et points d’eau pour l’observation de la grande faune dans le parc, sur la route qui traverse le parc et l’Ile de Dipikar15. Même si ces points d’observations sont bien précis, on a besoin d’un suivi de proximité de ces sites pour prioriser la construction des miradors par rapport à leur fréquentation par les animaux. Donc, l’existence de ces sites est déjà établie dans la recherche et les connaissances locales des employés du parc. Il est seulement nécessaire de faire la recherche sur la fréquentation des animaux et de prioriser la construction des deux ou trois miradors dans ces endroits et faciliter l’accès de touristes à ces points d’observation. Malheureusement, ni le parc ni le WWF n’ont assez de ressources financières pour faire des recherches et construire ces miradors16. Le Conservateur du Parc qui est motivé à faire les aménagements dans le parc, a admis que la première mission du parc est de protéger la biodiversité. Par conséquence, la mission prioritaire, pour le staff du parc, est la lutte anti-braconnage et cette priorité apparait être évidente dans le budget du parc. Bien que le Conservateur croit que la plus efficace façon de protéger la biodiversité du Parc est à travers la surveillance, il est ouvert à communiquer et

Églantine Goux, Consultante chargée du volet développement de l’écotourisme, WWF, Programme Kudu Zombo. 12 Entretien avec M. Emmanuel Baté, le chef de l’Unité d’Administration et Financier du Parc National de Campo Ma’an, l’ancien Chef Assistant de l’Unité d’Écotourisme en 2008-2009, le 9 juillet 2012. 13 Potentialités Écotouristiques: Destination Parc National de Campo Ma’an, DVD, PMS Production, juin 2012. 14 Églantine Goux 15 Églantine Goux 16 Entretien avec M. Emmanuel Baté, le chef de l’Unité Administrative et Financière du Parc National de Campo Ma’an. La construction des miradors a été contractée mais le financement était insuffisant.

Page 11: Analyse du potentiel écotouristique de la CaMaMF

11

collaborer avec les autres acteurs de la CAMAMF et de promouvoir les modes d’exploitation qui sont durables tels que l’écotourisme17. En dépit de cette volonté de promouvoir l’écotourisme dans le parc, l’état du tourisme dans le parc est encore dans une phase primaire et semble d’ailleurs s’être dégradé ces dernières années. Pendant une période d’observation de 2004 à 2011, le parc a reçu un total de 932 visiteurs, la moyenne annuelle est de l’ordre de 123 visiteurs. Ce qui ne représente pas une source de revenue significative pour le parc. Les recettes touristiques de PNCM en 2011 étaient 381,000 CFA, environ 700 dollars. Par ailleurs, la fréquence annuelle de visiteurs a diminué depuis 2007 où il a atteint son maximum, soit 178 visiteurs. En 2010, le nombre annuel des visiteurs était de 90, le plus bas depuis 2004. Même si une étude approfondie ne s’est pas encore focalisée sur les raisons de cette diminution du nombre de visiteurs, on peut cependant en arriver à la conclusion que l’état de l’écotourisme dans le parc ne s’est pas amélioré malgré les efforts de derniers quelques années18 À cause de : de la crise économique mondiale, de l’absence de promotion, publicité et politique de markéting, de l’insuffisant d’infrastructures touristiques dans le parc, de l’incapacité de faire concurrence aux autres sites écotouristiques mieux connus. L’état de l’écotourisme et les perceptions des communautés autour du Parc et de Campo Ma’an C’est la population des villages de CAMAMF autour du parc qui sont les plus touchés par la création cette zone de protection. À cause de l’enclavement et le niveau de pauvreté des populations riveraines, la faune sauvage occupe une place importante dans l’économie locale; pour leur propre consommation ou pour l’exploitation commerciale19. Par conséquence, elles peuvent être en conflit avec le parc et les agences de conservation. Pourtant, le Conservateur, lui-même, affirme que la population locale actuelle ne constitue pas une grande menace à la Faune. Le véritable problème est à venir avec les grands travaux en cours dans la région de Campo Ma’an : la construction port en eau profonde, du barrage de Mvele; le chemin de fer de Mbalam, etc. Ces travaux vont drainer des foules et augmenter la pression sur le parc et sur la faune en particulier. Alors que les villageois ne posent pas une grande menace au parc, ils peuvent être en conflit avec le parc si elles essaient d’augmenter leurs revenus en vendant la viande des animaux protégés pris dans le territoire du parc. Toutefois, la possibilité reste assez limitée dans la mesure où << les populations locales

17 Entretien avec le Conservateur du PNCM, Prosper Magloire Seme. 18 Présentation PowerPoint “ Tendances des Statistiques Touristiques du Parc de Campo Ma’an” élaboré par le conservateur du Parc, Prosper Magloire Seme, Août, 2011. 19 “Cadre Fonctionnel de Gestion du Parc National De Campo-Ma’an”, Projet Compétitive des Filières de Croissance (PCFC), Ministère de l’Économie, de la Planification, et de l’Aménagement du Territoire, République du Cameroun, Avril 2010.

Page 12: Analyse du potentiel écotouristique de la CaMaMF

12

se considèrent comme des propriétaires et ayant droit de la forêt, dont dépend leur survie20. >> En outre, la population locale doit subir la destruction de leurs champs par la grande faune sauvage comme les éléphants et les grands singes. Quelques exemples de conflits Hommes-Faune En visitant le village d’Akak, environ 20 km de l’entrée du parc, le chef d’Akak Jeremy Mba et sa femme m’ont parlé de ce problème en disant que le village a porté plainte à l’administration du parc plusieurs fois. Une autre habitant du village, Alphonse Ango, m’a amené voir une maison d’une vielle femme qui a été obligée de quitter sa maison à cause des éléphants qui sont passés souvent dans le nuit.

Photo 2 : Des champs détruits par les éléphants21 À moins de cinq mètres de la maison, les crottes des éléphants restaient à côté des bananiers arrachés et déracinés. Quand je suis arrivé à Nkoelon, un autre village à quelques kilomètres de l’entrée du parc, une famille m’a parlé de ravage des éléphants dans leur champ de manioc l’année passée, et un guide m’a fait visiter le site. La dévastation n’était plus évidente mais les signes des éléphants existaient partout dans la forêt22. Pour l’instant, il n’y a aucune façon de compenser les habitants de cette perte. 20 Tournée de contact de Madame France Seymour : Directrice Générale du CIFOR dans le village Efoulan 2, par Akom 2, Forêt Modèle de Campo Ma’an, Rapport Technique, le 10 mars 2007. 21http://www.google.com/imgres?q=campo+ma%27an+national+park&hl=en&client=safari&sa=X&rls=en&biw=1024&bih=617&tbm=isch&prmd=imvns&tbnid=JiyaWTDvKZBIM:& imgrefurl=http://www.ruffordsmallgrants.org/rsg/projects/d%25C3%25A9sir%25C3%25A9_foguekem&docid=XdiYrSnAdH6ZyM&imgurl=http:// www.ruffordsmallgrants.org/files/Elephant%252520crop%252520raiding%252520around%252520Campo-Ma%2525E2%252580%252599an%252520National %252520Park.jpg&w=300&h=225&ei=EKIfUPnCAoLU0QWT2YGgCQ&zoom=1&iact=hc&vpx=745&vpy=299&dur=2067&hovh=180&hovw=240&tx=152&ty=95&sig=102083 112816110573409&page=2&tbnh=133&tbnw=173&start=15&ndsp=20&ved=1t:429,r:4,s:15,i:137 22 Visite qui a lieu à Nkoelon et Akak par l’auteur entre le 18 et le 20 juillet.

Page 13: Analyse du potentiel écotouristique de la CaMaMF

13

Pendant ce temps on dit qu’il y a un <<...sentiment de rejet des activités de conservation...>> à cause de <<...la sensibilisation insuffisante à tous les niveaux...23>>. D’autre part, ce sentiment ne peut uniquement se justifié par le manque de sensibilisation, il reflète le fait que le PCNM <<...ne contribue que faiblement aux économies locales...24>>. En fait, ce n’est pas seulement que le moyen annuel des visiteurs est trop faible pour contribuer d’une façon significative aux revenues de la population locale, mais les touristes ne s’arrêtent pas dans les villages autour du parc et ne passent pas la nuit dans les villages. La durée moyenne de séjour des visiteurs est toujours de moins d’un jour.25 Alors, ils viennent, visitent le parc pour quelques heures et partent. Par conséquence, les villages autour du parc, en particulier les villages entre Campo et l’entrée du parc n’en profitent pas. L’une des raisons pour lesquelles que les touristes ne passent pas plus de temps aux alentours du parc est que <<...les infrastructures d’accueil sont inexistants...>> et <<...les sites intéressants sont mal connus...>> De plus, il n’y a pas un centre d’accueil et d’information des touristes ni un petit musée du parc ou un centre d’interprétation dans le paysage. Sans les aménagements dans le parc ou dans les villages autour du parc, les touristes n’ont pas une raison de passer plus de temps aux villages. Le seul bénéfice économique j’ai remarqué à Nkoelon est que le parc et le WWF a créé les emplois dans le village. A titre d’exemple, le père d’une famille se plaint de ravage des éléphants dans les champs, or son fils travail comme éco-garde pour le parc. Dans le même ordre d’idées, j’ai rencontré un autre voisin qui gagne son pain quotidien en travaillant dans le projet d’habituation du gorille.26 Alors, il faut admettre qu’en dépit des conflits Hommes-Faune la population locale reçoit quelques bénéfices de la gestion du parc. Toutefois, on doit se rendre compte que ce n’est pas toute la population locale qui peut subvenir à ses besoins en travaillant dans le parc ou le sanctuaire d’habituation des gorilles. En attendant que soit menée une étude approfondie sur les conséquences socioéconomiques du parc dans les villages, il est cependant facile à voir que les populations riveraines ont besoin de développer d’autres activités alternatives génératrices de revenus. Des initiatives écotouristiques locales 23 “Cadre Fonctionnel de Gestion du Parc National De Campo-Ma’an”, Projet Compétitive des Filières de Croissance (PCFC), Ministère de l’Économie, de la Planification, et de l’Aménagement du Territoire 24 “Cadre Fonctionnel de Gestion du Parc National De Campo-Ma’an”, Projet Compétitive des Filières de Croissance (PCFC), Ministère de l’Économie, de la Planification, et de l’Aménagement du Territoire 25 PowerPoint Présentation “ Tendances des Statistiques Touristiques Du Parc De Campo Ma’an” Conservateur, Prosper Magloire Seme, Août, 2011. 26 Visite qui a lieu à Nkoelon et Akak par l’auteur entre le 18 et le 20 juillet.

Page 14: Analyse du potentiel écotouristique de la CaMaMF

14

Quelques initiatives écotouristiques ont été déjà faites à Nkoelon, Campo Beach et Ébodjé. Les cases de passage de Nkoelon À Nkoelon, deux cases de passage était construites par la Commune de Campo en partenariat avec le Programme National de Développement Participatif (PNDP) en 2005 pour la communauté. Plus récemment, le parc et WWF ont donné un appui au GIC ECODEVI à Nkoelon pour la construction de cases de passages mais plusieurs équipements/aménagements comme le kit cuisine, les moustiquaires, les bouteilles à gaz, et le Groupe électrogène achetés par le parc ne sont plus au cas. Un nouveau gérant de la communauté est en train de s’occuper du cas, mais pour le moment le cas n’a pas assez d’aménités pour accueillir les touristes. Il faut au moins les moustiquaires.27

La case de passage de Campo Beach La case de Campo Beach est gérée par le GIC Mototours et elle fonctionne encore. Durant toute la durée de notre séjour à Campo, il y avait toujours les touristes. Les touristes de Campo Beach sont souvent les nationaux venus visiter la plage ou des personnes de passage à la frontière. Donc, la communauté a une case de passage pour accueillir les touristes, mais des randonnées dans le Parc ne sont pas organisées pour ces touristes. Même si on peut prendre une pirogue et visiter l’Ile de Dipikar dans le parc de Campo, les touristes ont besoin de qu’une gamme diversifiée d’options leur soit présentée afin d’organiser eux-mêmes leur séjour. La case de passage d’Ebodjé

27 PowerPoint Présentation “ Tendances des Statistiques Touristiques Du Parc De Campo Ma’an” Conservateur, Prosper Magloire Seme, Août, 2011.

Page 15: Analyse du potentiel écotouristique de la CaMaMF

15

Le seul village entre Kribi et l’entrée du parc qui semble être organisé dans la gestion des activités écotouristiques est Ébodjé. La GIC Ebotour y gère un musée de tortues marines (Kudu) et une case de passage. Quant on arrive, les habitants du village vous indiquent où se trouve le musée et le gérant ou un guide qui peut vous faire le tour du musée. Il y a plusieurs guides formés et la personne qui s’occupe du musée est souvent disponible et ils sont bien organisés. Ils ont un dépliant qui parle à la fois du tourisme responsable et l’impact social pour la nature et les activités touristiques offertes par la communauté avec des prix par rubriques. Cette organisation et les formations y référents sont le résultat d’un Projet Communautaire en collaboration avec le Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF). Elle a par ailleurs reçu le soutien financier de WWF KUDU ZOMBO en 2008, du Réseau des Aires Protégées d’Afrique Centrale (RAPAC) en 2009, et du Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM) et du programme GEF/SGP/UNDP 2010/201128. À cause de cette organisation d’écotourisme centrée sur la présence des tortues marines, Ebodjé reçoit plus de visiteurs que le PNCM. Le nombre de touristes reçus à Ebodjé est plus élevé pendant la saison de nidification. Les communautés locales ont reçu 25 touristes en décembre 2007, 43 en janvier 2008, 42 en février 2008 et 16 en novembre 2008. La fréquence des touristes diminue d’une façon significative pendant le reste de l’année mais ne descend jamais en deçà de 10. Les chiffres pour l’année 2011 et 2012 révèlent la même tendance saisonnière et une fréquence de visitation presque pareille. Bien que l’écotourisme ne soit pas un secteur économique majeur à Ébodjé, il apporte une contribution significative à la communauté. Entre décembre 2007 et janvier 2009, l’écotourisme a contribué 1,293,250 FCFA à la communauté d’Ébodjé soit environ 2,391 dollars. La plupart de ces revenues viennent de l’hébergement et la restauration.29

Bien que les autres villages ne soient pas organisés comme Ébodjé, dans chaque

28 Dépliant EBOTOUR

29 PowerPoint Présentation, “ Impact Des Initiatives D’Écotourisme Sur La Stratégie De Protection Du Parc et Le Développement Communautaire “, Prosper Magloire Seme, le 30 Août, 2010.

Page 16: Analyse du potentiel écotouristique de la CaMaMF

16

village visité la population locale a démontré la volonté de s’impliquer dans un programme d’écotourisme. Ils voulaient m’amener en forêt pour que je puisse visiter les endroits écotouristiques qu’ils connaissaient. À Akak, ils m’ont invité à visiter un site écotouristique à côté d’une rivière où on peut voir les éléphants. À Nkoleon, il y a plusieurs habitants qui étaient formés comme éco-guides et ils avaient la volonté de m’amener en forêt pour voir les animaux. Si, j’avais plus de temps et plus de ressources, c’est sûr que je pouvais profiter de cette volonté et cette connaissance. L’écotourisme: les perspectives des touristes. Il est évident que la diversité biologique et culturelle du PNCM et de l’U.T.O. de la CAMAMF est une richesse qui peut attirer les écotouristes. Malgré cette richesse, M. David Villeneuve (2012), professeur en tourisme au Cégep de St. Félicien et à l’Université du Québec à Chicoutimi <<...s’est dit très soucieux de faire bénéficier l’ensemble de la CAMAMF de l’activité touristique. >> parce que les sites <<...ne sont pas simplement exploitables au stade actuel. >>. Dans son rapport, il a expliqué que la satisfaction du touriste doit être une priorité et << la compétitivité de la CAMAMF vis-à-vis des autres destinations au monde doit être assurée par les standards de qualité. >> et <<...requiert d’importants investissements. >>. Ces investissements doivent adresser les facteurs qui vont empêcher le développement de l’écotourisme tels que la difficulté de transport jusqu’aux communautés et au PNCM, le prix élevé par rapport à la qualité des services proposés, l’inaccessibilité des sites écotouristiques au PNCM, l’absence des structures d’accueil et l’hostilité de certaines militaires vis-à-vis des touristes30. Pendant que j’ai visité les sites écotouristiques et les villages autour du PNCM j’étais toujours bien reçu par les habitants des villages. En fait, le peuple Camerounais est vraiment accueillant aux étrangères et aux touristes. Toutefois, en visitant Campo Beach, j’ai traversé à la plage devant une base militaire en construction par accident et un gendarme avec une arme automatique m’a demandé de travailler avec la machette en accusant les Américains d’être les racistes et m’a menacé de passer la nuit en prison. Heureusement, l’officier supérieur m’a aidé à sortir de cette situation menaçante. Il y avait un autre gendarme à l’entrée de ville au Sud de Kribi qui a pris mille francs qui se trouvait dans mon passeport par hasard quand je l’ai retiré de ma poche. De plus un autre gendarme qui était basé à l’hôtel de Mt. Febe à Yaoundé a pris mon appareil-photo en m’accusant d’avoir pris les photos en vue clandestine dans un endroit qui est évidemment un lieu touristique. Cette corruption qui est plus ou moins acceptée parmi les Camerounais sert à empêcher le développement de l’écotourisme international. Ce comportement peuvent empêcher les touristes qui sont contre cet abus de pouvoir par principe, mais l’un des impacts majeurs c’est que les touristes ne sentent pas en sécurité parce qu’ils comprennent qu’il ne faut pas avoir confiance à ceux qui sont chargés de leur protection dans un cas d’urgence. Le Rôle de la CAMAMF 30 “Restitution de la mission des experts et étudiants sur le potentiel écotouristique de la CAMAMF.” Rapport du Reseau Africain de Forêts Modèles, le 22 mars 2012.

Page 17: Analyse du potentiel écotouristique de la CaMaMF

17

Pour le moment, il n’y a pas beaucoup d’organisation ou communication concernant l’écotourisme à la CAMAMF à cause de quelques difficultés au niveau de l’administration à Kribi. Le seul aménagement qui existe dans le parc est le résultat d’une initiative du Secrétariat du RAFM en collaboration avec la CAMAMF, le PNCM et le WWF : le musée de l’arbre. Le succès de cette initiative démontre que le processus Forêt Modèle peut mettre en relation plusieurs acteurs dans l’UTO de la CAMAMF et faciliter la création d’infrastructure dans et autour du parc. La CAMAMF peut aussi aider la population à exprimer leurs problèmes et encourager le PNCM et les autres grands acteurs à collaborer avec la population. La CAMAMF peut faciliter la participation de la population locale dans les activités écotouristiques dans le parc. Afin de réaliser tout ce travail, le Secrétariat du RAFM et la CAMAMF doivent concentrer leurs efforts plus sur le terrain et peut-être simplifier leurs efforts et obligations dans les autres pays et dans l’administration.

Recommandations

Concentrer les efforts écotouristiques dans les petits villages entre Kribi et le Parc et dans les petits villages près de l’entrée du parc. À cause du petit nombre de visiteurs qui arrive au parc chaque année, on doit continuer à soutenir les efforts écotouristiques déjà commencé au lieu d’étendre les efforts dans les autres villages. En d’autres termes, soutenir les initiatives déjà commencées à Ébodjé, Campo Beach et Nkoelon. Soutenir les aménagements dans le parc comme la construction des miradors que les touristes peuvent visiter pendant leur séjour dans le parc et un centre d’accueil au niveau de l’administration du parc ou dans un village à l’entrée du parc. Identifier les endroits où on peut construire les miradors près des villages et où la population locale pourrait profiter en amenant les visiteurs dans le parc et en offrant les autres services aux visiteurs (l’hébergement, la restauration, les produits artisanaux, les soirée culturelle). Un mirador ou plusieurs miradors dans le parc ou proche du parc, près des villages d’Akak (vers la rivière des éléphants), Nkoelon (vers la grotte de Buffle ou les nids de Picathartes), ou à Mvini ou Mabiogo, peuvent attirer des touristes à s’arrêter dans les petits villages en route. Faciliter la collaboration avec le parc pour que la population locale ait accès au PNCM pour les activités écotouristiques à travers le processus Forets Modèles. C’est-à-dire que le villageois de Nkoelon, Mvini, ou Akak peuvent accueillir les touristes dans leurs villages et les amène directement aux sites touristiques dans le PNCM, mais aussi le PNCM pourrait faciliter la visitation du parc par la population locale et les étudiants des écoles alentours. Former un partenariat avec les Universités afin de conduire plus de recherche au parc sur la flore et la faune. Encourager les programmes d’écovolontariat en faisant la recherche et le travail, peut être avec les Universités, en offrant les crédits d’un cours Universitaire. Une autre option serait de créer un programme d’études centré sur les sujets comme la langue française ou anglaise, les langues locales, l’histoire coloniale

Page 18: Analyse du potentiel écotouristique de la CaMaMF

18

de l’Afrique, l’économie verte, l’agriculture rurale et durable, la conservation et la biodiversité. Ainsi les étudiants pourront participer dans la recherche au parc et suivre un cours de sensibilisation des problèmes socioéconomiques des populations locales. Rechercher les solutions au conflit entre la population locale et les animaux. La conservation ne va pas réussir dans la région si on ne résoudre pas ce conflit. Il faut les innovations uniques et un appui technique pour que la population locale puisse trouver un moyen de protéger leurs champs ou une alternative économique à l’agriculture qui va leur permettre de survivre dans leurs villages. Soutenir un changement de la mission de Parc National de Campo Ma’an vers la recherche, l’éducation, l’interprétation et le tourisme. L’ironie c’est qu’on ne peut pas accueillir les touristes, créer les miradors et mettre plus de ressources financières sur l’éducation et tourisme tant qu’il y a le braconnage. Toutefois, on ne peut pas encourager les villageois et les braconniers de soutenir la conservation sans créer les emplois et les autres sources de revenus. Utiliser la recherche pour promouvoir la bonne gestion du parc. Si on a plus de recherches sur la densité des animaux dans le PNCM, ce sera possible de proposer les périodes de chasse règlementée ou au moins présenter la preuve que le parc est un réservoir pour la faune et la flore qui peut contribuer à la bonne gestion de la chasse alentour. Améliorer la promotion des activités écotouristiques des villages autour du PNCM au niveau de Kribi. Créer les dépliants pour le parc et les villages écotouristiques et les distribuer à Kribi dans les hôtels et dans les agences. Les touristes ne peuvent pas arriver s’ils ne sont pas sensibilisés des attractions touristiques. Continuer à travailler dans les autres secteurs comme les forêts communautaires, l’élevage, et l’agriculture. Il faut admettre que ce n’est pas toute la population locale de l’UTO de la CAMAMF qui peut bénéficier de l’écotourisme. Alors, il faut promouvoir toutes les autres alternatives économiques qui sont disponibles dans les communautés. Sensibiliser les fonctionnaires et les militaires sur le traitement des touristes. Les touristes qui arrivent doivent sentir qu’ils sont en sécurité. Ils sont loin de leur famille et leur culture et s’ils ont choisi de visiter le Cameroun, c’est parce qu’ils croient qu’il y a une richesse biologique ou culturelle qu’il faut valoriser ici, alors, le moindre qu’on peut faire, c’est d’assurer leur sécurité. Conclusion L’écotourisme peut être une alternative fiable pour le développement durable dans la CAMAMF à condition qu’il y aie plus d’aménagements écotouristiques dans le PNCM et dans les villages autour du PNCM et plus d’organisation et promotions des sites de valeurs écotouristiques. Toutefois, l’écotourisme ne peut pas réussir dans la région sans le développement durable dans les autres secteurs économiques du PNCM et sans la collaboration des tous les acteurs de l’UTO de la CAMAMF. De plus,

Page 19: Analyse du potentiel écotouristique de la CaMaMF

19

l’écotourisme ne peut pas remplacer les grands investissements de l’état en termes d’infrastructures, d’éducation, et de services de santé qui peuvent contribuer à un développement significatif dans la région. Cependant, l’écotourisme, en emphase avec ces investissements, peut produire des projets à petit échelle qui encourage la participation locale, l’organisation, l’égalité, le développement durable, la valorisation de la nature et de la culture. Selon ma recherche sur le terrain, la population locale et les salariés au PNCM possèdent beaucoup de connaissances sur les sites touristiques au PNCM qui doivent être valorisées et ils ont une volonté à s’impliquer dans les projets d’écotourisme. Quelques petits aménagements comme les miradors et un centre d’accueil peuvent contribuer à la fiabilité de l’écotourisme dans la région. Les partenariats avec les Universités peuvent aussi contribuer à la recherche et l’échange de ressources afin de contribuer au développement de la CAMAMF. Les responsables de la CAMAMF peuvent fournir la structure pour réaliser ces aménagements à condition qu’ils résolvent les problèmes au niveau de l’administration à Kribi et qu’ils commencent leur travail sérieusement sur le terrain, qu’ils mettent la plupart des ressources à la disponibilité des communautés qui en ont besoin. Cependant, il faut qu’ils mettent l’accent sur l’appui aux projets déjà commencé et les projets de petite échelle pouvant bénéficier d’une assistance et d’un suivi sur le long terme. Privilégier aussi les projets d’initiatives privées en collaboration avec les populations locales.