Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE...

219
Analyse contextuelle Document préliminaire à l’établissement du schéma de développement du territoire

Transcript of Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE...

Page 1: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

Analyse contextuelle

Document préliminaire à l’établissement du

schéma de développement du territoire

Page 2: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement
Page 3: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

3.

Table des matières

Contexte général................................................................................................................................... 5

Introduction ........................................................................................................................................ 5

Méthodologie générale .................................................................................................................... 5

1. Le positionnement de la Wallonie .............................................................................................. 7

L’insertion de la Wallonie à l’échelle suprarégionale .................................................................. 7

La Wallonie dans son contexte transfrontalier et transrégional............................................... 14

2. La dimension démographique et sociale ................................................................................ 28

Constats ........................................................................................................................................... 28

Enjeux territoriaux de la dimension démographique et sociale ............................................... 35

3. La dimension économique ........................................................................................................ 37

Constats ........................................................................................................................................... 37

Enjeux territoriaux de la dimension économique ....................................................................... 52

4. La dimension patrimoniale et environnementale ................................................................... 53

Constats ........................................................................................................................................... 53

Enjeux territoriaux de la dimension patrimoine et environnement .......................................... 60

5. La dimension mobilité et transport ........................................................................................... 61

Constats ........................................................................................................................................... 61

Enjeux territoriaux de la dimension mobilité ............................................................................... 68

6. La structuration interne du territoire wallon ............................................................................ 69

Aires .................................................................................................................................................. 69

Constats ........................................................................................................................................... 69

Armature urbaine ............................................................................................................................ 73

Constats ........................................................................................................................................... 73

Infrastructures de communication et de transport (axes) ......................................................... 75

Constats ........................................................................................................................................... 75

Enjeux territoriaux de la structuration interne du territoire wallon ........................................... 78

7. Atouts – Faiblesses - Opportunités - Menaces ...................................................................... 79

Page 4: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement
Page 5: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

5.

Contexte général

Introduction

La Wallonie se doit de construire et d’affirmer une vision stratégique de son territoire. C’est

dans ce but que la Déclaration de Politique régionale (DPR) 2014-2019 a inscrit à son

agenda la révision du SDER (Schéma de Développement de l’Espace Régional). Ce

nouveau document s’appellera le SDT : le Schéma de Développement du Territoire.

Son établissement nécessite d’abord une analyse contextuelle du territoire à l’échelle

régionale. Celle-ci est prévue par l’article D.II.2 §1 du CoDT : Le schéma de développement

du territoire définit la stratégie territoriale pour la Wallonie sur la base d’une analyse

contextuelle, à l’échelle régionale. L’analyse contextuelle comporte :

les principaux enjeux territoriaux,

les perspectives et les besoins en termes sociaux, économiques, démographiques,

énergétiques, patrimoniaux, environnementaux,

les potentialités et les contraintes du territoire.

Méthodologie générale

Expose la méthodologie générale et la structure de l’analyse contextuelle

L’analyse contextuelle se structure comme suit :

1. Le positionnement de la Wallonie dans son environnement suprarégional et

transfrontalier. Cette partie analyse l'inscription actuelle de la Wallonie dans un

contexte suprarégional et transfrontalier et les perspectives. Elle permet de

déterminer les opportunités et les menaces de ce positionnement.

2. La dimension démographique et sociale. Cette partie traite de la situation

existante et les perspectives concernant le logement, les services à la population, les

équipements collectifs, le commerce, le cadre de vie et la sécurité.

3. La dimension économique. Cette partie traite de la situation existante et des

perspectives de la Wallonie au regard de l’emploi, de la mondialisation, de l’économie

productive et résidentielle, du tourisme, des aspects productifs de l’agriculture, de la

sylviculture, de l’exploitation des ressources du sous-sol, de l’économie circulaire, de

la production de l’énergie, des TIC, du transport de fret et de la valorisation du

patrimoine bâti, naturel et paysager.

4. La dimension patrimoniale et environnementale. Cette partie examine la situation

existante et les perspectives de la Wallonie en ce qui concerne la protection du

patrimoine bâti, naturel et paysager, la problématique air-climat et la protection des

ressources du sous-sol.

Page 6: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

6.

5. La dimension mobilité et transport. Cette partie se penche sur la situation

existante et les perspectives de la région en matière de mobilité des personnes et de

transport des marchandises.

6. La structuration interne du territoire wallon. Enfin, cette partie traite de la

structuration interne du territoire wallon.

Sur base de la situation existante et des perspectives dégagées pour les 4 dimensions

(points 2 à 5 ci-dessus) et la structuration interne du territoire wallon (point 6), des

besoins territoriaux sont formulés au regard desquels les potentialités et les fragilités du

territoire sont examinées.

Page 7: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

7.

1. Le positionnement de la Wallonie

Cette partie traite des dynamiques et des projets aux échelles suprarégionale et transfrontalière. L’échelle suprarégionale est délimitée par

les grandes aires métropolitaines mondiales qui entourent la Wallonie et qui agissent dans l’économie globale (l’Île de France, le bassin

Londonien, la Randstad, la Ruhr, l’aire métropolitaine1 Rhin-Main). L’échelle transfrontalière correspond aux interdépendances de la

Wallonie avec ses territoires voisins dans un rapport de proximité. Elle s’écarte de la notion habituelle de la distance de 20 kilomètres de

part et d’autre de la frontière traditionnellement employée dans le cadre des conventions sur le travail transfrontalier pour s’élargir aux

influences régionales et aux aires métropolitaines et rurales en connexion avec la Wallonie (Bruxelles, Lille, Luxembourg, Maastricht –

Liège–Aix-la-Chapelle).

L’insertion de la Wallonie à l’échelle suprarégionale

La politique territoriale européenne se fonde sur le Schéma de Développement de l’Espace

Communautaire (SDEC) adopté en 1999 ainsi que sur la politique de cohésion sociale et

économique depuis la ratification de l’Acte Unique (1986). Le traité de Lisbonne (2008) a

rajouté une troisième dimension à la politique de cohésion : la cohésion territoriale. Divers

documents ont été également approuvés depuis le SDEC. Ces documents ont des

incidences plus ou moins importantes sur les politiques territoriales comme la Charte de

Leipzig (2007) et le Pacte d’Amsterdam (2016) qui défendent le modèle de la ville

européenne. L’Agenda Territorial (2011) définit des principes de développement territorial

pour la politique de cohésion en relation avec les objectifs de l’Agenda 2020 de l’Union

européenne.

L’Europe du Nord-Ouest concentre les principales portes d’entrées continentales de la

mondialisation que sont les ports, les aéroports, les centres de commandements des

entreprises, les centres administratifs et politiques. Elles sont les moyeux dans les échanges

financiers, de marchandises, de personnes qui rayonnent sur de larges territoires. Ces

portes d’entrées s’inscrivent dans la structure spatiale héritée de l’Europe du Nord-Ouest,

que ce soit les villes (Paris, Londres), les axes (le Rhin, l’Escaut et la Meuse) ou les aires (la

Randstad et la Ruhr). La Wallonie est au cœur de cette structure mais en étant sur une ligne

de fracture. Le Brabant wallon, au nord du territoire, se rattache à l’aire métropolitaine

bruxelloise et par-delà à la grande zone de développement reprenant le diamant flamand et

s’étendant à la Randstad. La fracture de cette large aire est matérialisée par l’axe sambro-

mosan et ses anciennes vallées industrielles qui sont toujours en reconversion. Au-delà de

ces vallées qui marquent le début du plateau fagnard, du Condroz, de la Famenne, du

plateau ardennais, se déploie une aire rurale de faible densité. Cette zone rurale s’insère

dans un large espace peu peuplé et largement ouvert qui débute à l’ouest avec la

Champagne-Ardenne et qui s’étire jusqu’à la vallée du Rhin en englobant le nord du Grand-

Duché de Luxembourg.

1 L’aire métropolitaine est un espace réticulaire polycentrique organisé autour d’un pôle métropolitain. Le pôle

métropolitain concentre les activités, la population et les équipements rayonnant sur l’ensemble de l’aire métropolitaine. La métropole comprend des lieux de commandement de vastes espaces. Elle est un système urbain dont la configuration rend possible l’accès à un niveau d’excellence à l’échelle mondiale (Levy J., 1996, Paris métropolitain. Réseaux et territoires dans l’espace parisien, dans Leresche J.-P. & al., Métropolisation. Interdépendances mondiales et implications lémaniques). La métropole est un espace urbain qui, tout en permettant la participation des acteurs aux processus d’échelle mondiale, reste une société locale (Ascher F., 2013 dans Lévy J. & Lussault M., ss. la dir., Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, Belin).

Page 8: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

8.

Constats

Dimension démographique et sociale

1. Dans l’Europe du Nord-Ouest, la croissance démographique est plus forte dans les

aires métropolitaines que dans les autres espaces.

2. La principale cause de croissance de la population est la migration internationale

constatée au sein des aires métropolitaines et des grandes villes.

Carte. Evolution de la population entre 2008 et 2015 par NUTS 3.

3. Les ségrégations socio-spatiales au sein du territoire européen se renforcent en

accentuant les inégalités entre les aires métropolitaines et les espaces qui leurs sont

extérieurs aux bénéfices des espaces métropolitains. Comme dans d’autres

territoires européens, des poches de pauvreté et de moindre développement tant

économique que démographique s’observent également dans les régions de tradition

industrielle telle que les grandes agglomérations du sillon Sambre et Meuse. Les

régions rurales éloignées des pôles métropolitains, à l’image en Wallonie de toute la

bordure frontalière avec la France entre les aires métropolitaines de Lille et de

Luxembourg, ne bénéficient pas ou peu des retombées métropolitaines.

Page 9: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

9.

Dimension économique

1. Les pôles métropolitains s’appuient sur les réseaux pour s’affirmer dans la hiérarchie

mondiale. Les réseaux contribuent à l’insertion de la (très) grande ville en tant que

nœud d’accessibilité internationale ; (la très grande ville) comme nœud dans les

réseaux internationaux et des services financiers, juridiques, de marketing,

techniques, de commandement de l’économie transnationale ; comme lieu de

production ou en tout cas de production technologique ; comme lieu culturel majeur2.

Carte. PIB par habitant et de son évolution entre 2008 et 2013 par NUTS 3.

2. Les aires métropolitaines structurées autour de Paris, Londres, la Randstad,

Bruxelles… sont les plus dynamiques du continent européen. La croissance du

produit intérieur brut (PIB) y est nettement plus forte que dans les autres espaces.

Cette concentration de richesse est à mettre en contraste avec le faible

développement voire la décroissance de certaines zones rurales et des anciennes

régions de tradition industrielle.

3. Les aires métropolitaines jouent un rôle majeur dans la structuration de l’Europe du

Nord-Ouest et ont des impacts directs sur le développement territorial de la Wallonie.

Elles entretiennent des relations privilégiées avec des parties du monde. Londres et

la Randstad sont tournées vers l’Amérique du Nord, le Luxembourg vers l’Asie, Paris

et Bruxelles vers l’Afrique et la Ruhr vers la Russie3. L’importance des connexions

2 Vandermotten C. (2014), Structures et armatures urbaines, EchoGéo [En ligne], 27 | 2014, mis en ligne le 20

mars 2014. URL : http://echogeo.revues.org/13793 ; DOI : 10.4000/echogeo.13793 3 Van Hamme G. & al. (2013), Territorial Impact of Globalization for Europe and its Region, Final Report, ESPON.

Page 10: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

10.

aériennes intercontinentales de ces pôles mondiaux avec ces différentes parties du

monde sont le reflet de l’intensité de ces échanges.

4. Tout comme aux autres échelles, les concurrences sont de plus en plus vives entre

les aires métropolitaines qui cherchent à valoriser et à renforcer leurs dotations

spatiales (universités, aménités, offres résidentielles,…)4. En outre, l’économie de la

connaissance (centres de recherche, universités, entreprises regroupés dans les

pôles de compétitivité wallons et soutenus par le plan Marshall) construit les nœuds

qui permettent à la Wallonie d’utiliser ses atouts pour mieux se situer dans l’économie

mondiale. Cependant la Wallonie a une densité d’activités métropolitaines faible à

l’exception du Brabant wallon qui est inclus dans l’aire métropolitaine bruxelloise5.

Dimension patrimoniale et environnementale

1. Les réseaux culturels avec les métropoles européennes (le partenariat entre le

musée de la Boverie à Liège et le musée du Louvre à Paris par exemple) et la

reconnaissance d’ensembles patrimoniaux par l’UNESCO (les beffrois, les sites

miniers) sont des manifestations des dynamiques en présence à l’échelle

suprarégionale.

2. Les grands territoires sont l’objet de projets à large échelle qui sont déjà effectifs (le

cœur de la Randstad, le Emscher Park, le parc régional Rhin-Main…) ou qui seront à

terme plus structurants comme la Marque Ardenne qui forme un croissant entre

Charleville-Mézières, l’axe sambro-mosan, le Luxembourg et les Hautes-Fagnes.

Dimension mobilité et transport

1. Les aéroports, au même titre que les ports majeurs (Anvers et Rotterdam) et les

gares TGV, sont par ailleurs des infrastructures stratégiques pour insérer les

territoires dans leurs échelles suprarégionales d’autant plus que l’on prévoit un

doublement des passagers aériens d’ici 2030. Les développements des aéroports

wallons de Liège (fret) et de Charleroi (passagers) les ont confortés comme points

d’ancrage très importants articulant la Wallonie avec le reste du continent.

2. Cependant la Wallonie n’ayant pas sur son territoire de hubs de transport

multimodaux majeurs, elle est fortement dépendante des portes qui lui sont

extérieures.

3. Les performances et les capacités des réseaux font partie des défis auxquels sont

confrontés les aires métropolitaines, aires qui subissent les externalités négatives de

leur attractivité avec une congestion automobile en augmentation et une forte

pollution atmosphérique.

4. Le projet de remettre en exploitation la ligne Thalys, entre Liège et Paris via Namur,

Charleroi et Mons sans toutefois être intégrée au réseau grande vitesse, a pour

objectif de contribuer au désenclavement de la Wallonie. Il est vrai que la Wallonie ne

compte en son sein qu’une gare TGV, à Liège-Guillemins, qui permet de connecter

4 La dotation spatiale est composée d’infrastructures, d’équipements, des caractéristiques environnementales… qui composent un territoire et qui constitue ses atouts.

5 Les activités suivantes constituent la nomenclature des fonctions métropolitaines : activités des sièges

sociaux ; conseil de gestion ; recherche-développement scientifique ; télécommunications ; programmation, conseil et autres activités informatiques ; services d’information ; activités des services financiers, hors assurance et caisses de retraite ; assurance, réassurance et caisses de retraite, à l’exclusion des assurances sociales obligatoires ; activités auxiliaires de services financiers et d’assurance ; activités des organisations et organismes extraterritoriaux.

Page 11: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

11.

l’agglomération liégeoise directement à de grandes métropoles européennes par le

rail.

5. Deux faisceaux du Réseau de Transeuropéen de Transport (RTE-T) majeurs

traversent la Wallonie (Mer du Nord – Méditerranée et Mer du Nord – Baltique). Par

contre, l’axe Atlantique contourne la Wallonie sur son flanc sud. Les RTE-T se

traduisent concrètement par les lignes à grande vitesse (LGV) Bruxelles-Cologne et

Bruxelles-Paris et par la réalisation du projet de Magistrale Eco-Fret entre

Dunkerque/Calais-Metz-Lyon ainsi que par la LGV Paris-Strasbourg.

6. En ce qui concerne le fret, la ligne Athus-Meuse se situe sur l’axe RTE-T Mer du

Nord – Méditerranée et la ligne Anvers-Montzen-Rhin est sur l’axe Mer du Nord –

Baltique.

7. Les projets de longue date comme EuroCapRail entre Bruxelles, Luxembourg et

Strasbourg ou la ligne de fret EURO CAREX qui relierait les plateformes logistiques

aériennes par les lignes à grandes vitesses restent des projets cruciaux pour le

développement de la Wallonie. Le futur canal Seine-Nord-Europe, outre son

prolongement via la Lys desservant les terrains portuaires wallons de Warneton,

insérera l’ensemble des voies navigables wallonnes dans le réseau Grand Gabarit

européen. Le canal Albert, avec le développement du Trilogiport à Liège, et le canal

Seine-Nord-Europe constituent des atouts pour capter les flux de la mondialisation.

Potentialités et contraintes du territoire

Le principal moteur de la croissance démographique wallonne est l’apport de

population extérieure à son territoire.

Depuis le SDER de 1999 les aires métropolitaines de Bruxelles, Luxembourg, Lille

ainsi que celles de l’Île de France, de Londres, de la Randstad, le bipôle Cologne-

Düsseldorf ou la métropole Rhin-Main… ont continué à monter en puissance au

détriment des aires rurales et des régions de tradition industrielle.

Les portes d’entrée de la mondialisation que sont les ports et les aéroports sont des

moteurs économiques qui irriguent de larges territoires. Chaque région se dote

d’infrastructures pour capter les flux en provenance de ces portes d’entrée (canal

Seine-Nord-Europe, aéroports régionaux, lignes ferroviaires à grande vitesse…). Les

grandes infrastructures de transport de personnes et de marchandises structurent les

liens entre les métropoles européennes. La Wallonie est dotée d’infrastructures de

transports longues distances performantes qui la relient à de nombreux pôles

européens tout en étant située au centre d’un système métropolitain d’échelle

mondiale, mais des projets d’infrastructures de transports contournent le territoire

wallon.

La société de la connaissance est bien ancrée dans le paysage économique et a

construit un écosystème à partir des universités et les parcs scientifiques sur lesquels

viennent se greffer les pôles de compétitivité (RWTH, TU Eindhoven, Belval ou de

l’UCL). Le versant wallon de l’aire métropolitaine bruxelloise est la partie du territoire

wallon qui bénéficie le plus des retombées suprarégionales alors que les autres

parties de la Wallonie sont globalement en déficit de compétitivité par rapport aux

régions voisines situées au nord ou à l’est.

Page 12: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

12.

La Wallonie a une densité d’activités économiques à vocation métropolitaine faible6.

Au sein du territoire wallon, cette densité est concentrée surtout en Brabant wallon,

aux portes de la capitale. Aux abords de la Wallonie, ce type d'activités est

particulièrement présent au niveau de Bruxelles et de Luxembourg-ville.

CaCarte. Densité d’activités économiques à vocation métropolitaine au km² en 2016.

6 Les activités économiques à vocation métropolitaine qui ont été sélectionnées sont : activités des sièges sociaux ; conseil de gestion ; recherche-développement scientifique ; télécommunications ; programmation, conseil et autres activités informatiques ; services d’information ; activités des services financiers, hors assurance et caisses de retraite ; assurance, réassurance et caisses de retraite, à l’exclusion des assurances sociales obligatoires ; activités auxiliaires de services financiers et d’assurance ; activités des organisations et organismes extraterritoriaux.

Page 13: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

13.

Enjeux territoriaux à l’échelle suprarégionale

I. Mieux profiter de la position d'arrière port vis-à-vis des grands ports maritimes de la

mer du Nord et de la bonne connexion de la Wallonie à ceux-ci via les réseaux

fluvial et routier et via deux corridors fret ferroviaire dans un contexte de forte

concurrence avec les régions voisines sachant que les grandes surfaces

disponibles bénéficiant d'une desserte multimodale optimale sont des ressources

rares.

II. Une meilleure attractivité économique et résidentielle des grandes villes wallonnes

afin d’y favoriser l’installation des acteurs de la classe créative et de la société de la

connaissance, ce qui implique une amélioration de la mobilité dont le renouveau

des liaisons ferroviaires internationales (cf. Thalys wallon et projet EurocapRail).

III. Dans un contexte concurrentiel fort au sein de l'Europe du Nord-Ouest, une

maximalisation du rôle de portes d’entrée des deux aéroports wallons sur leur

hinterland par une sélection des activités en lien avec l’échelle de l’Europe du Nord-

Ouest, tant en captant les retombées directes dans un rayon proche des

infrastructures aéroportuaires que par l’irrigation de l’ensemble du territoire wallon

avec des effets sur le tourisme régional et sur l'attractivité des villes wallonnes dont

Charleroi et Liège.

IV. Une meilleure insertion de la Wallonie dans l'économie de la connaissance dans un

certain nombre de secteurs de pointe nécessitant une masse critique d'acteurs

concentrés sur des espaces limités regroupant parcs scientifiques, centres de

recherche et universités.

V. L’établissement de stratégies métropolitaines en s’appuyant sur les aires

métropolitaines voisines pour bénéficier des effets positifs et pallier l'absence de

réelle métropole au sein du territoire wallon.

VI. Le renforcement de l'attractivité des pôles économiques, culturels et touristiques

wallons tant urbains que ruraux afin de profiter de la position centrale de la Wallonie

au sein de la zone de chalandise de l’Europe du Nord-Ouest.

Page 14: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

14.

La Wallonie dans son contexte transfrontalier et transrégional

La Wallonie est entourée de sept régions (la Flandre et la Région Bruxelles-Capitale pour la

Belgique, le Limbourg pour les Pays-Bas, la Rhénanie du Nord Westphalie et la Rhénanie

Palatinat pour l’Allemagne, le Grand-Est et les Hauts-de-France pour la France) et du Grand-

Duché de Luxembourg. Chacun de ces territoires est caractérisé par des dynamiques qui lui

sont propres et qui sont décrites ci-dessous. Cette diversité se retrouve également dans les

projets qui y sont développés.

Depuis 1990, les politiques européennes soutiennent financièrement les projets

transfrontaliers via le FEDER avec notamment le programme INTERREG A. L’Union

européenne a instauré un cadre institutionnel permettant d’encadrer les coopérations

transfrontalières, suprarégionales et transnationales en adoptant en 2006 le règlement sur

les Groupements Européens de Coopérations Territoriales (GECT). Plusieurs territoires

wallons sont impliqués dans des structures de coopération transfrontalière fonctionnant en

GETC ou non (Eurégio Meuse-Rhin, Grande Région, Eurométropole Lille-Tournai-Courtrai).

La loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) promulguée le 7 août

2015 a modifié en profondeur le contour des régions françaises frontalières à la Wallonie. La

fusion des régions Nord-Pas de Calais et Picardie a donné naissance à la région Hauts-de-

France tandis que la région Grand Est est le résultat de la fusion des régions Champagne-

Ardenne, Lorraine et Alsace.

Constats

Dimension démographique et sociale

1. La Flandre bénéficie d’une croissance démographique dynamique (augmentation

prévue de 1 million d’habitants entre 2015 et 2040). Cette pression démographique

risque d'influencer à la hausse les mouvements de population au départ

principalement du Brabant flamand et à destination de la Wallonie. Actuellement cela

concerne environ 1.800 personnes par an. Le vieillissement de la population en

Wallonie est à la base d’un autre type de migration plus marginal puisque certains

ménages âgés wallons s’installent sur la côte belge.

2. La croissance démographique, due à un solde migratoire international très positif, est

un enjeu important de la Région de Bruxelles-Capitale. On prévoit une augmentation

de plus de 89.000 ménages à l’horizon 2040. Il est constaté également la poursuite

de la migration résidentielle vers la Flandre et la Wallonie qui a pour conséquence

une pression foncière accrue sur le Brabant wallon et qui se répercute à présent sur

une aire de plus en plus large. En moyenne annuelle, le solde migratoire annuel aux

dépens de Bruxelles est d’environ 4.600 personnes, dont 2.500 migrent vers le

Brabant wallon.

3. Deux tendances sont perceptibles dans les transferts de population entre Bruxelles et

la Wallonie. La première tendance se manifeste par l’installation sur le versant wallon

de l’aire métropolitaine bruxelloise d’une population bruxelloise et d’origine

internationale ayant des revenus élevés. La deuxième tendance a des incidences sur

les anciennes villes industrielles wallonnes via la migration résidentielle de ménages

à faible revenu principalement issus de l’immigration internationale.

Page 15: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

15.

Carte. Influence probable des pôles extérieurs de la Wallonie et des migrations entre

arrondissements sur l’évolution du nombre de ménage à l’horizon 2030.

4. Le Plan Régional de Développement Durable de la Région de Bruxelles-Capitale

(PRDD) programme la construction de 90.000 logements à l’horizon 2040 en

développant de nouveaux quartiers et en densifiant de manière maîtrisée.

5. Aux Pays-Bas, la démographie du Sud-Limbourg est en déclin significatif depuis une

dizaine d'années suite principalement à la migration de jeunes ménages vers la

Randstad et les autres grandes villes néerlandaises. Seule la ville de Maastricht

maintient sa population à un niveau quasi constant. Le flux migratoire des ménages

néerlandais vers la Wallonie durant les années 1990 et 2000 s'est brutalement

interrompu au tournant de 2010 (restrictions en matière d’aides fiscales liées à

l’accès à la propriété et crise financière de 2008).

6. Jusqu'en 2012 et l'arrivée massive de migrants qui a culminé en 2015 lors de la crise

des réfugiés, la démographie des territoires frontaliers allemands a connu un déclin

significatif pendant une dizaine d'années et est caractérisée par un vieillissement

important de la population (grave déficit des naissances). La ville d'Aix-la-Chapelle se

distingue, à l’instar de beaucoup de grandes villes allemandes, en gardant une

population en légère croissance grâce, d’une part, aux migrations de jeunes adultes à

l'issue des études et, d’autre part, par l’arrivée d'une population d'origine étrangère.

Par contre les communes de la banlieue aixoise et les communes rurales de l'Eifel

étaient jusqu'il y a peu en net déclin démographique. Les migrations résidentielles en

Page 16: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

16.

provenance d'Allemagne vers le Nord-Est de la province de Liège ont donc diminué

ces dernières années.

7. Au sein de l'Union européenne, le Grand-Duché de Luxembourg est le territoire qui

connait la plus forte croissance relative tant au niveau démographique que de

l'emploi. Cette grande attractivité du Grand-Duché de Luxembourg a d'importantes

répercussions sur une vaste partie du territoire wallon.

8. La croissance démographique y est très soutenue avec un taux moyen annuel de

+2,5% (+12.657 habitants/an) de 2010 à 2017 et devrait atteindre 1.051.255

habitants en 2050 (590.667 habitants en 2017). Le moteur principal de cette

croissance est l’arrivée massive de populations étrangères provenant majoritairement

du sud de l'Europe et de la France. Pour faire face à cette croissance, le Grand-

Duché de Luxembourg dispose d'un solde de disponibilités foncières assez limité

(3.914 ha en 2013) mais affiche sa volonté d’assurer une production endogène de

logements suffisante pour rencontrer la demande (IVL, 2004, Pacte logement, 2008).

9. L’attractivité du pôle métropolitain luxembourgeois génère également côté wallon une

forte croissance démographique liée à des migrations résidentielles venant

principalement du reste du territoire belge et s’installant dans le sud de la province du

Luxembourg. Cette aire sous orbite grand-ducale en forte croissance démographique

s’étend sur un espace de plus en plus large (croissance particulièrement forte dans le

triangle Arlon-Libramont-Bastogne et de façon plus large le long des axes E411 et

E25). Par ailleurs, on constate au niveau de la bande frontalière s’étendant

d’Aubange à Bastogne l'arrivée depuis le Luxembourg et la France, d’une population

d'origine tant belge que française, luxembourgeoise ou portugaise.

10. La métropole lilloise rayonne au-delà du territoire français et est une des métropoles

d’attraction pour la Wallonie. La population du Nord Pas-de-Calais devrait croître de

3,2% d'ici 2040 (+ 127.000 unités pour atteindre 4.149.00 habitants). Dans ce

contexte, l’aire métropolitaine lilloise connait une croissance démographique

significative qui déborde sur le versant wallon. Comines, Estaimpuis, Mouscron et

Tournai connaissent un solde migratoire international de l’ordre de 1.200 personnes

par an dont plus de 500 pour la seule commune de Mouscron. L’essentiel de ces flux

venant de France. Ces migrations s’opèrent dans un contexte de raréfaction rapide

du foncier disponible, surtout au niveau de Mouscron où les flux migratoires sont les

plus intenses.

11. Depuis les bords sud de l’aire métropolitaine lilloise jusqu’aux abords de l’aire

métropolitaine de Luxembourg, on observe côté français un déclin démographique

(diminution de la population en Champagne-Ardenne de 2% et augmentation en

Lorraine de 2%) et un vieillissement important.

12. Au total en 2014, 230.203 personnes habitant en Wallonie travaillent en dehors du

territoire wallon. Ils représentent 17,4% de l’ensemble de la population active

occupée résidant sur le territoire wallon. Ce volume augmente graduellement depuis

plusieurs décennies. Ainsi, entre 1999 et 2014, ce volume a augmenté de 45.663

unités, soit de 25%. Dans l’autre sens, un total de 76.718 travailleurs actifs en

Wallonie réside en dehors du territoire wallon, soit un volume 3 fois inférieur au

volume de la navette sortante. Rapporté au nombre total d’emplois présents en

Wallonie, cette navette frontalière entrante s’élevait à 6,6% en 2014. Ce flux entrant

provient essentiellement de 3 territoires : de la France (37,4%), de la Flandre (32,8%)

et de Bruxelles (28,3%). Les flux en provenance d’Allemagne et, plus encore, du

Grand-Duché de Luxembourg et des Pays-Bas restent quant à eux plutôt

anecdotiques.

Page 17: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

17.

Carte. Distribution spatiale des flux domicile-travail transrégionaux et transfrontaliers

entrants au lieu de travail en Wallonie

13. En 2014, 49.553 résidents en Wallonie vont travailler en Flandre. Dans le sens

inverse, on compte 25.170 emplois en Wallonie qui sont occupés par des travailleurs

domiciliés en Flandre (EFT-DG SIE).

14. La Région de Bruxelles-Capitale reste un bassin d’emploi important pour la Wallonie

(129.935 résidents wallons travaillent à Bruxelles en 2014) même si on constate une

récente diminution des postes de travail occupés par les Wallons. En sens inverse, et

la tendance est en croissance, 21.676 travailleurs Bruxellois sont occupés en

Wallonie, essentiellement dans le Brabant wallon (EFT-DGSIE).

15. Au sein des flux dirigés depuis la Wallonie vers Bruxelles, on observe depuis 2001

une nette réduction de la part que représentent dans cette navette les communes du

Brabant wallon (de 40,2% à 33,5% du total). Cette réduction est particulièrement

sensible au niveau des communes les plus proches de Bruxelles et plus largement

au niveau des communes desservies par le futur RER. Ceci résulte conjointement du

fort développement de l’emploi au centre et à l’ouest du Brabant wallon, de l’écart qui

s’accentue entre les prix de l’immobilier brabançons et le reste de la Wallonie ainsi

que de la raréfaction des disponibilités foncières qui y est observé au niveau des

zones d’habitat en comparaison du reste du territoire wallon. Il en résulte un fort

allongement de la navette vers Bruxelles.

16. Les mouvements de travailleurs transfrontaliers sont faibles entre la Wallonie et les

Pays-Bas et en diminution depuis 2010 (1.228 unités en 2015). Ils concernent

principalement des néerlandais résidant en Wallonie et travaillant aux Pays-Bas. Le

marché de l’emploi néerlandais pourtant proche du plein emploi (6,5% de chômage)

n’attire pas les travailleurs liégeois.

Page 18: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

18.

17. Le nombre de transfrontaliers Wallons travaillant en l’Allemagne est relativement

important (5.402 travailleurs en 2015 au total pour la Wallonie). Les emplois se

concentrent principalement dans cinq communes wallonnes (quatre communes du

nord de la Communauté germanophone et Plombières). Les mouvements vers

l’Allemagne ne concernent quasi que des personnes de nationalité allemande ou des

belges germanophones. Ces travailleurs rejoignent à près de 75% la région d'Aix-la-

Chapelle, le reste se dispersant jusqu’à la vallée du Rhin et la Ruhr. Dans l'autre

sens, le flux entrant est très faible (658 individus travaillant surtout à Eupen).

Carte. Distribution spatiale au lieu de résidence des flux domicile-travail

transfrontaliers sortants par arrondissement

18. Le volume d’emploi total au Grand-Duché de Luxembourg augmente dans les

mêmes proportions que la population avec une croissance moyenne de postes de

travail de +2,89% depuis 2010 (+10.437 unités/an avec 430.862 unités en 2016). Les

emplois y sont occupés à 42,5% par les frontaliers (25% de belges, 25% d’allemands

et 50% de français). Avec une croissance moyenne annuelle de +2,44% entre 2010

et 2016, le volume de wallons travaillant au Luxembourg atteint 42.340 travailleurs en

2016 (76% issus de la province du Luxembourg et 19% de celle de Liège). La

proportion de travailleurs frontaliers dépasse les 20 % dans tout le sud-Luxembourg

belge et la région de Neufchâteau, Bastogne et Vielsalm. Ce taux voisine 50% dans

tout l'arrondissement d'Arlon. Le sud de la Communauté germanophone obtient

partout aussi un score supérieur à 20 %.

19. Au sein du Grand-Duché de Luxembourg, si une partie importante de l'emploi

transfrontalier se dirige vers la ville de Luxembourg (environ 36%), le reste se

disperse dans la proche périphérie de Luxembourg-Ville et, plus encore, dans un

Page 19: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

19.

grand nombre de communes qui bordent la frontière, particulièrement dans le nord du

Grand-Duché (Troisvierges, Weiswampach, Clervaux, Wiltz…) ou dans le sud

(Pétange, Differdange, Esch-sur-Alzette…). Dans le nord du Grand-Duché, cet

emploi est surtout le fait soit de développements commerciaux localisés de façon à

capter la clientèle wallonne, soit d'entreprises ayant effectué un transfert depuis la

Wallonie pour des raisons principalement fiscales.

20. Contrairement aux autres versants, vis-à-vis de la France, les flux dominants sont

ceux entrants en Wallonie et le nombre de travailleurs transfrontaliers sortants est

modéré. Ainsi 29.600 Français viennent travailler en Wallonie pour 6.000 travailleurs

habitant la Wallonie employés en France. L’essentiel de ces flux tant entrants que

sortants se concentrent entre la métropole lilloise et l’ouest de la Wallonie picarde

avec une forte proportion à Mouscron. Le sud de la province du Luxembourg est

aussi fort concerné par la navette entrante de travailleurs français.

21. Des interdépendances entre la Wallonie et la France sont particulièrement

perceptibles dans les domaines des soins de santé, des maisons de repos et des

structures d’accueil des personnes handicapées. Ainsi, 20.000 patients par an

provenant de France se font soigner dans les structures hospitalières wallonnes

(25% sont des usagers de l’hôpital de Mont-Godinne) avec une fréquentation en

croissance (+ 24% entre 2008 et 2012). Ces flux pourraient s’affaiblir à court termes

suite aux décisions françaises de limiter fortement le remboursement de soins

dispensés à l’extérieur du territoire si ceux-ci peuvent être rencontrés par l’offre

disponible en France.

22. La différence du nombre de lits par 1.000 habitants dans les structures d’accueil pour

personnes âgées entre les deux versants de la frontière franco-belge explique en

grande partie les flux transfrontaliers liés au vieillissement (39,5 lits pour 1.000

seniors du côté français et entre 73,4 et 92,5 lits pour 1.000 seniors du côté wallon).

Dimension économique

1. Les provinces flamandes ne présentent pas toutes le même profil économique. Le

Brabant flamand bénéficie, tout comme le Brabant wallon, de son intégration dans

l’aire métropolitaine bruxelloise et de la présence d’un important pôle universitaire et

de recherches auquel est joint un parc scientifique, ce qui génère un PIB/habitant

nettement supérieur à la moyenne belge. Par contre le Limbourg est toujours en

reconversion et doit absorber, entre autre, le contre coup de la fermeture de Ford

Genk. Le développement de la Flandre orientale s’organise autour de Gand (pôle

universitaire en croissance, renouvellement urbain, infrastructures logistiques…)

tandis que Courtrai et Roulers jouent un rôle moteur pour la Flandre occidentale.

L’influence de ces deux polarités se renforce sur la Wallonie et illustre la

concrétisation de la stratégie poursuivie en Flandre depuis le Ruimetlijk Structuurplan

Vlaanderen (RSV) structurant la Flandre par ses pôles métropolitains.

2. Le projet Strategisch Actieplan (SALK) et le Territorial Ontwikkelingprogramma

(T.OP) sont appliqués au Limbourg pour poursuivre la reconversion. L’agglomération

Hasselt-Genk est le cœur du T.OP Limburg tandis que le Gouvernement flamand

soutient avec le SALK des projets à court terme (p.e. : marché de l’emploi,

reconversion des terrains de Ford Genk, projets de développement touristique) et à

moyen terme (développement de projets autour de l’économie manufacturière, de la

logistique et de la mobilité, des loisirs, de l’économie créative, de l’agriculture, de la

santé et des biotechnologies).

Page 20: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

20.

3. De manière générale, l’écart entre la compétitivité flamande et wallonne a tendance à

augmenter au détriment de la Wallonie7.

4. L’indice synthétique de compétitivité est similaire pour le Hainaut, le Nord Pas-de-

Calais et la Champagne-Ardenne. Il faut toutefois noter que l’indice d’innovation est

favorable à la Wallonie par rapport au versant français8.

5. La politique territoriale poursuivie en France a pour objectif de renforcer les

métropoles que ce soit par un financement du redéploiement des universités (de gros

investissements sont consentis dans le pôle universitaire lillois et le pôle transport de

Valenciennes2), le renforcement des réseaux de transports collectifs comme le train,

le tramway, les bus à haut niveau de service et de transports de marchandises, les

pôles de compétitivité (logistique, automobile…), les grands équipements et de

connecter de l’ensemble des territoires avec le très haut débit.

6. L'Université de Maastricht, ouverte en 1976 pour accompagner la reconversion du

bassin minier du Sud-Limbourg, est devenue un pilier majeur permettant d’insérer

pleinement le Limbourg néerlandais dans la société de la connaissance.

7. La volonté de Maastricht de rejoindre le projet ELAT (Eindhoven-Leuven-Aachen

Triangle) confirme l’importance accordée aux réseaux transfrontaliers de coopération

universités/entreprises dans le développement du territoire limbourgeois. Ce réseau

comprend les trois universités qui figurent, dans leur pays respectif, dans le top des

universités les plus performantes au niveau des sciences appliquées et de

l'innovation technologique (RWTH Aachen, TU Eindhoven, KULeuven) et a pour

objectif de faire de ce territoire une European technological top region. Liège et son

université restent à la marge ce réseau reliant les Brabant néerlandais et flamand, les

Limbourg néerlandais et flamand ainsi que la région d’Aix-la-Chapelle.

8. Les coopérations universitaires s’illustrent également dans la Transnational

Universiteit Limburg (TUL) qui regroupe les universités de Hasselt et de Maastricht.

9. L’université Technique de Rhénanie du Nord Westphalie d’Aix-la-Chapelle (RWTH)

est dans le top 3 allemand des universités techniques dispensant un cursus

d’ingénieur. Près de 10% des ingénieurs faisant de la recherche-développement en

Allemagne se concentrent dans cette région qui compte moins d'1,5% de la

population du pays.

10. Des clusters technologiques se sont développés autour de la RWTH (présence

d'importants centres de recherche tant publics que privés associés à des

multinationales). Ceux-ci continuent à croitre avec l’aménagement d’un nouveau

campus proche du point des trois frontières (Allemagne, Wallonie, Pays-Bas) sur les

sites de la gare d'Aachen-West et de Melaten. Le parc scientifique de la Haute-Borne

(140 ha) à Villeneuve d’Ascq déploie la même stratégie dans l’aire métropolitaine

lilloise tout comme le projet Euratechnologie et les rives de la Haute-Deûle qui

constitue un des 6 pôles d’excellences métropolitains de Lille.

11. L’aire métropolitaine bruxelloise concentre des parcs scientifiques d’envergure avec

une reconstitution des relations entre l’UCL et la KUL. La collaboration entre IBA,

l’UCL et la KUL dans le domaine de la protonthérapie est en passe de déboucher sur

l’installation d’une première unité à Leuven. Le TechLane Ghent Science Park qui

regroupe sur 52 ha des laboratoires de l’Université de Gand, les centres de

7 Annoni & al. (2017), The EU Regional Competitiveness. Index 2016, WP 02/2017, Regional and

Urban Policy.

8 Annoni & al. (2017), The EU Regional Competitiveness. Index 2016, WP 02/2017, Regional and

Urban Policy.

Page 21: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

21.

recherches-développement internationaux et des entreprises High-Tech témoigne du

dynamisme du chef-lieu de la province de Flandre Orientale.

12. Après avoir basé son développement économique sur la sidérurgie puis sur la

finance, le Grand-Duché cherche à présent à diversifier son économie en s’inscrivant

dans la société de la connaissance. Il investit des sommes très importantes pour se

doter d’un pôle universitaire de niveau européen (l’Université de Luxembourg) à

Belval. Celle-ci noue des partenariats transfrontaliers au travers de l’Université de la

Grande Région dans laquelle l’Université de Liège est impliquée du côté wallon.

13. Les concurrences entre les versants wallons, flamands, néerlandais et

luxembourgeois sont bien présentes notamment dans les secteurs logistiques. En ce

qui concerne la logistique Venlo possède sensiblement les mêmes atouts que Liège

et le Limbourg flamand : situation d'arrière port vis-à-vis d'Anvers et de Rotterdam et

intermédiaire entre ceux-ci et le grand pôle industriel que constitue la Ruhr. La

logistique reste également un moteur puissant du développement économique

flamand avec les deux principales portes d’entrées que sont le port d’Anvers (relié

aux canaux à grands gabarits : canal Albert, Gand-Terneuzen, de la Lys et l’Escaut)

et l’aéroport de Zaventem. Dans cet ordre d’idée, le projet de liaison de fret ferroviaire

Rhin d’Acier entre Anvers et la Ruhr est toujours d’actualité même si les freins

néerlandais ne sont pas levés. L’activité logistique en province du Luxembourg

souffre également de la concurrence de la plate-forme de Bettembourg.

14. Dans le secteur commercial, selon les enquêtes menées sur les achats

transfrontaliers au sein de l’Euregio Meuse-Rhin, le Limbourg néerlandais est le

principal gagnant au sein des quatre composantes qui constituent cet espace

transfrontalier. Ce solde positif bénéficie surtout aux centres-villes, en particulier celui

de Maastricht. L'offre périphérique est classiquement destinée uniquement aux

achats pondéreux à l’image du Meubelboulevard d'Heerlen.

15. Les concurrences sont vives entre France et Wallonie dans le secteur commercial,

que ce soit au niveau de l’aire métropolitaine lilloise ou entre Maubeuge et la région

de Mons ou encore sur les différents versants de l’aire métropolitaine

luxembourgeoise au niveau du Pôle Européen de Développement (Aubange en

Wallonie, Mont-Saint-Martin en France et Pétange au Grand-Duché de Luxembourg).

Cette concurrence est également intense entre Grand-Duché et Wallonie à l’image

des pôles de Schmiede, Pommerloch ou de Sterpenich et Messancy.

16. D’une année à l’autre, la Belgique est avec l'Allemagne, le premier ou le second pays

investissant au Grand-Duché de Luxembourg, bien loin devant la France. Ces

transferts d'activités et l'attractivité des salaires Luxembourgeois limitent fortement la

croissance de l'activité dans tout l'Est de la Wallonie depuis la région liégeoise

jusqu'à celle d'Arlon. Les activités grandement consommatrices d’espaces au regard

du volume d’emploi généré ou répondant strictement aux besoins locaux sont

toutefois moins concernées par ce type de transfert.

17. Vu la pression de l’urbanisation au Grand-Duché, des agriculteurs luxembourgeois

viennent acquérir des terrains agricoles en Wallonie pour garantir la pérennité de

leurs exploitations. Ce faisant, ils viennent concurrencer les agriculteurs locaux dans

l’accès à la terre.

18. On constate une valorisation fréquente des ressources primaires wallonnes en

Flandre. Cela est vrai pour les pierres extraites des carrières mais également dans le

secteur agricole où les produits wallons sont vendus dans les criées flamandes et en

partie transformés dans l’industrie agro-alimentaire flamande.

Page 22: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

22.

19. Dans le domaine énergétique et environnemental, les forces vives d'Aix-la-Chapelle

sont les principaux opposants à la poursuite de l'activité de la centrale de Tihange.

Les craintes à ce sujet sont aussi importantes du côté grand-ducal et néerlandais.

20. Une nouvelle ligne électrique haute tension transfrontalière entre la Belgique et

l'Allemagne est en cours de projet entre Oupeye et Raeren (projet Alegro). La

transition vers les énergies renouvelables est déjà très avancée en Allemagne. Les

excédents de production générés par les pics d’activités du renouvelable sont

potentiellement exportables vers l'étranger.

21. Entre la France et la Wallonie, les réseaux de transport d’électricité sont déjà bien

dimensionnés et calibrés en fonction de l’importance de l’exportation de l’énergie

nucléaire produite par les centrales françaises. Entre la Wallonie et le Grand-Duché

de Luxembourg, l'interconnexion des réseaux haute tension s'opère uniquement au

départ du poste relais d'Aubange à l'extrême sud-Luxembourg même si les lignes à

(très) haute tension provenant de la région liégeoise (poste relais de Rimière) et de la

Centrale de Coo longent à faible distance une grande partie la frontière commune sur

le versant belge.

Dimension patrimoniale et environnementale

1. En Flandre, le WitBoek adopté fin 2016 prévoit l’arrêt de l’artificialisation du sol

flamand à l’horizon 20401. Cette mesure s’appuie sur la densification de l’urbanisation

autour des gares ainsi que sur le recyclage du bâti et la réversibilité des nouvelles

constructions. Ces différentes mesures visent également à diminuer les émissions de

CO2 et donc de lutter contre le réchauffement climatique qui avec la montée des mers

a des conséquences importantes sur les espaces côtiers.

2. La Rhénanie du Nord-Westphalie, tend vers une consommation d'espace par

l'urbanisation nulle. Les politiques privilégient la reconstruction de la ville sur la ville et

la densification pour rencontrer les besoins en logement et en activités économiques.

3. Depuis l’adoption du Plan Directeur d’Aménagement du Territoire, le Luxembourg

vise à organiser l’aménagement de son espace intérieur ainsi que ses relations avec

les territoires voisins dans une structure polycentrique. L’objectif est de diminuer les

externalités négatives de son développement dont les principales sont la congestion

automobile et la pression foncière générée par sa croissance.

4. L’amélioration du cadre de vie doit permettre à la Région Bruxelles-Capitale de

conserver la population fiscalement contributive sur son territoire (p.e., la forêt de

Soignes et le bassin hydrographique de la Senne situé sur les trois régions).

5. Le projet de Parc des trois Pays n'a guère eu jusqu'ici de conséquences majeures sur

l’augmentation de nuitées touristiques dans le nord de la province de Liège.

6. Tant Aix-la-Chapelle que l'Eifel constituent des pôles fréquentés massivement par les

touristes notamment par l'importante population de la métropole Rhin-Ruhr (11

millions d'habitants). La Communauté germanophone parvient à capter un volume

significatif de cette clientèle touristique sans toutefois irriguer significativement le

reste du territoire de la province de Liège et encore moins au-delà en Wallonie. Le

parc naturel transfrontalier des Hautes-Fagnes-Eifel est à ce titre un levier pour

favoriser l’attractivité de la Wallonie vis-à-vis de la population allemande.

7. Entre la France et la Wallonie, le nord de l’espace transfrontalier est l’objet de

coopérations solides et qui ont tendance à se renforcer dans les secteurs de

l’environnement (parc naturel transfrontalier du Hainaut), du patrimoine (sites

UNESCO des beffrois et des sites miniers) et culturel (Manège de Maubeuge et

Page 23: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

23.

MARS de Mons). Ces liens sont nettement moins présents dans l’aire rurale entre

Maubeuge et Virton.

8. Concernant le barrage de la Haute-Sûre, servant notamment à la production d’eau

potable au Grand-Duché de Luxembourg, des efforts de protection particuliers sont

nécessaires au niveau de la partie wallonne du bassin versant de ce cours d’eau à

cheval sur Martelange, Fauvillers et Vaux-sur-Sûre.

Dimension mobilité et transport

1. Le Gouvernement flamand prévoit la généralisation des voitures électriques en 2050.

2. La concentration des emplois sur la Région Bruxelles-Capitale, et plus largement sur

l’aire métropolitaine bruxelloise, génère une congestion automobile importante des

entrées à Bruxelles qui sont déjà saturées à plus de 85%9.

3. A Bruxelles, au travers du PRDD, un objectif est de faire de la mobilité un facteur de

développement urbain durable en limitant les externalités négatives

environnementales (émissions de CO2, bruits…) générées par le transport. Pour

diminuer l’usage de la voiture à Bruxelles, il est prévu de créer des parkings relais et

de transformer les accès autoroutiers (E40 à Reyers par exemple) en boulevards

urbains. La finalisation du RER autour de Bruxelles dont la mise en service est

prévue actuellement pour 2027-2028 serait de nature à favoriser l’accès au pôle

d’emploi bruxellois.

4. La communauté métropolitaine telle que prévue par la 6ème réforme de l’Etat est un

outil de concertation à l’échelle de l’aire métropolitaine bruxelloise fortement attendu

par la Région Bruxelles-Capitale afin de mieux coordonner les politiques bruxelloises,

flamandes et wallonnes en vue de répondre par la négociation à la congestion

automobile

5. En Allemagne, l’attractivité résidentielle des villes et l’amélioration de la qualité de vie

sont recherchées en interdisant l’accès au centre des villes, dont Aix-la-Chapelle, aux

véhicules ne disposent pas d'une vignette environnementale (norme diesel EURO4

pour avoir un accès libre à l’ensemble de la ville).

6. Le développement des transports en commun et des modes doux est poursuivi en

Flandre. Le réseau de tramway rapide Spartacus qui comprend la ligne Hasselt-

Maastricht ainsi que le réseau cyclable Fietsnet en sont des exemples.

7. La relation ferroviaire entre Maastricht et Liège fait l’objet de fortes attentions de part

et d'autre de la frontière avec des attentes divergentes. Les néerlandais sont surtout

intéressés par une liaison directe de type IC entre Maastricht et Bruxelles via Leuven,

Liège-Guillemins et Visé ainsi que la connexion à la gare TGV de Liège-Guillemins.

Les études du Plan Urbain de Mobilité de l’arrondissement de Liège et du volet

wallon du plan ANGELIC optent pour une offre cadencée de type RER à Charleroi et

à Liège. En outre, une nouvelle offre à l'initiative de la Province de Limbourg

concédée à un opérateur privé est à l’étude dans le cadre du projet Eurekarail.net.

8. Le Réseau Express Grand Lille prévu pour 2025-2030 devrait améliorer fortement les

connexions entre Courtrai et Lille au bénéfice de Mouscron. Les résultats du débat

public de 2015 ont rajouté la connexion Lille-Tournai au projet (renforcement de trois

relations journalières prévues).

9. La LGV Bruxelles – Cologne relie Liège à l'Allemagne avec un cadencement de onze

trains à grande vitesse par jour et par sens (5 Thalys et 6 ICE). L’offre locale entre les

9 PRDD (2016), Un territoire au service des Bruxellois – document soumis à l’enquête publique,

Perspective.brussels

Page 24: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

24.

localités wallonnes dans l’orbite d’Aix-la-Chapelle s’est renforcée. L’Euregiobahn

envisage de s’étendre vers Eupen par la réouverture de la ligne 49 en direction de

Stolberg via Raeren.

10. En Rhénanie-Palatinat est mis en œuvre le chainon autoroutier manquant sur la E42

Verviers-Prüm (projet Hochmoselbrücke). Ce viaduc sur la Moselle va rapprocher

Liège de Francfort et accroitre légèrement l'attractivité du sud-est de la province de

Liège au niveau économique. Il va également étendre un peu vers la Wallonie la

zone de chalandise de l'aéroport de Francfort-Hahn concurrent du Brussels-South-

Charleroi-Airport.

11. Au Grand-Duché de Luxembourg, face à la croissance rapide du trafic routier et à ses

nuisances, les stratégies IVL puis MODU visent à porter à terme à au moins 25% la

part des déplacements en transports en commun en développant l’offre et en

concentrant les bureaux sur les sites très bien desservis en transport en commun.

Les Schémas de mobilité transfrontaliers (SMOT) sont un autre moyen de contribuer

à cet objectif (cf. projet d'aménager un P+R au niveau de la gare de Viville à Arlon). A

ce stade, seuls 12% des travailleurs frontaliers wallons utilisent les transports en

commun.

12. Depuis la province de Liège et l’arrondissement de Bastogne, les 13.600 travailleurs

qui rejoignent leur lieu d’emploi vers le Grand-Duché du Luxembourg sont quasi

totalement dépendants de la voiture (part des TC < 2%).

13. Malgré la modernisation en cours de la ligne Namur-Luxembourg, les performances

de cette ligne resteront modérées en termes de vitesse commerciale au niveau des

relations Bruxelles-Luxembourg. Enfin l’inauguration récente de la seconde partie de

la LGV Est en France en avril 2016 a eu pour effet de faire cesser la relation entre

Bruxelles et Bâle via Namur, Luxembourg et Strasbourg.

14. Que ce soit dans les Hauts-de-France ou dans le Grand Est, des réouvertures de

lignes ferroviaires sont en projet ou souhaitées côté français : la ligne Valenciennes –

Mons pour du transport de fret ou la ligne Givet – Dinant pour le transport de

passagers. Le projet de RER lillois concerne également directement la Wallonie

picarde avec le renforcement des liaisons entre Tournai, Mouscron et Lille.

15. La future E420 entre Charleroi et Charleville-Mézières devrait désenclaver le sud-

ouest de la province de Namur qui présente un déficit d’emplois et une stagnation

démographique. Cette route rapide devrait contribuer à augmenter de façon

significative le nombre de travailleurs frontaliers résidant dans les Ardennes et

travaillant dans l’Entre-Sambre-et-Meuse et du côté de Charleroi.

16. De gros investissements sont programmés côté français pour la réalisation du canal

Seine-Nord-Europe et les plateformes multimodales qui l’accompagnent.

Potentialités et contraintes du territoire

Les dynamiques en présence dans les Hauts-de-France et le Grand Est se

distinguent par l’importance de Lille et de son aire métropolitaine dans le cadre des

Hauts-de-France tandis le Grand Est se développe sur ses versants transfrontaliers

non reliés à la Wallonie. Metz-Nancy sont tournés vers le Luxembourg, Strasbourg

vers le Rhin, Mulhouse vers Bâle. L’aire rurale du Grand Est qui s’étend de la

Champagne-Ardenne à la Lorraine présente des difficultés de développement

similaires au versant wallon qui lui fait face. Les infrastructures de transports sont un

des moyens utilisés par la région du Grand Est pour désenclaver ces territoires

notamment par les projets ferroviaires. L’opportunité de raccrocher la Wallonie à ces

projets doit encore faire l’objet d’analyse approfondie. Les projets de développement

Page 25: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

25.

transfrontaliers wallons devront tenir compte de la diversité des trajectoires deux

grandes régions françaises.

Actuellement, à défaut d’autres instruments, les outils qui restent le mieux adaptés

pour favoriser l’intégration des aires rurales transfrontalières sont les parcs naturels

et la gestion des bassins hydrographiques (commissions internationales de la Meuse

et de l’Escaut, contrats de rivière). Un potentiel de développement de parcs naturels

transfrontaliers est présent sur l’ensemble des versants (l’Avesnois et le Haut-Pays,

la Forêt d’Anlier et la Haute-Sûre, le Parc des Trois Pays, la forêt de Soignes…). Les

contrats de rivière transfrontaliers comme celui de la Semois-Chiers sont également

un vecteur intéressant dans la mise en valeur de la trame bleue et du développement

des aires rurales transfrontalières.

L’obligation de réaliser un schéma de développement territorial transfrontalier suite à

la loi sur la Modernisation de l’Action Publique Territoriale et l’Affirmation des

Métropoles française sur l’aire métropolitaine lilloise est une opportunité à saisir pour

mieux insérer l’ouest de la Wallonie picarde dans cette aire métropolitaine.

Les freins concernant l’artificialisation des territoires sont généralisés avec des

objectifs parfois très précis et ambitieux qui sont à présents portés par les différents

territoires. La lutte contre l’étalement urbain par la densification des activités

humaines (logements, emplois, services) autour des gares est devenue une priorité.

La demande résidentielle résultant des perspectives démographiques sera

importante dans les régions voisines sauf aux Pays-Bas et en Allemagne. Un volume

croissant des ménages installés en Flandre, à Bruxelles ou au Grand-Duché de

Luxembourg risquent de ne plus trouver de réponses à leur besoin résidentiel dans

leur région d’origine (rareté foncière et augmentation du coût de l’accession au

logement).

Les mouvements migratoires déjà existants ont pour conséquence des effets rebonds

sur les populations à revenu faible ou moyen qui ont plus de difficultés à accéder au

logement sur les versants wallons des aires métropolitaines. Cette fuite de jeunes

autochtones au profit de ménages davantage fortunés migrant depuis les territoires

voisins est particulièrement intense dans le centre et l'ouest du Brabant wallon et

dans quelques communes du Nord-Est du Hainaut avec pour conséquence des

difficultés rencontrées par les ménages autochtones pour accéder au logement. Ils

s'installent dès lors à distance de plus en plus grande des bassins d’emploi

métropolitains qu’ils soient bruxellois, lillois ou luxembourgeois, ce qui aggrave les

problèmes de mobilité.

La compétition reste très vive dans les aires métropolitaines et rurales

transfrontalières. Les concurrences sont fortes en matière économique (commerce,

logistique, parcs d’activité) tandis que les coopérations sont davantage présentes

dans le domaine des services (culture, patrimoine, santé). La compétition a des

influences également sur le secteur primaire avec une concurrence sur la mise en

place des chaînes de valeurs à partir des ressources lithiques et agricoles en

Flandre. Les transformations des matières se font généralement à l’extérieur de la

Wallonie tout en créant des débouchés pour les produits agricoles. Cette

concurrence se traduit également sur le foncier agricole où les luxembourgeois

s’accaparent des terres du côté wallon tandis que les agriculteurs wallons cultivent

des terres sur le versant français.

Les externalités environnementales négatives dues à la voiture (congestion et

pollution) obligent à mettre en place des politiques de mobilité très ambitieuses. Le

Luxembourg, les villes allemandes, Bruxelles et certaines villes flamandes prennent

Page 26: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

26.

des mesures très strictes qui vont fortement restreindre l’accès à leur territoire pour la

voiture à moteur thermique voire à l’automobile en général pour Bruxelles et

Luxembourg-ville.

Des projets d’amélioration de l’offre en transport en commun lourd de forte capacité

(tramway et train) sont conçus dans l’ensemble des régions voisines avec ou sans

connexion à la Wallonie. Ils ont pour objectifs de raccrocher des pôles secondaires

aux pôles métropolitains en offrant une alternative à la voiture. La SNCB est peu

présente dans ces projets et les moyens disponibles empêchent à court ou moyen

terme toute remise en exploitation d’anciennes lignes du réseau ferré belge et a

fortiori toute extension.

Page 27: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

27.

Enjeux territoriaux à l’échelle transfrontalière et transrégionale

I. L’inscription et l’affirmation de la Wallonie dans les dynamiques et les réseaux des

métropoles et territoires voisins qu’ils soient économiques, culturels, de recherches,

d’enseignement et d’infrastructures.

II. L’accentuation prévisible de la pression immobilière dans les aires métropolitaines

suite aux objectifs de limitation de l’artificialisation du sol entraînant une croissance

des migrations résidentielles vers la Wallonie.

III. Le maintien de l’accessibilité des bassins d’emplois métropolitains de Bruxelles, de

Luxembourg, de Lille, de la Flandre, de l’Eurégio pour les Wallons alors que des

mesures limitant les accès à ces pôles sont ou seront prochainement d’application.

IV. La maximalisation des atouts qui positionnent la Wallonie favorablement dans le

secteur des services (soins de santé, culture, enseignement) tout en tenant compte

des risquent liés à des mesures de restrictions qui se mettent en place notamment

en France et qui freinent l’accès à certains de ces services.

V. Le renforcement des complémentarités entre fonctions dans une vision intelligente

de la Wallonie connectée au monde et sans développer les concurrences

infrarégionales tout en confortant sa position dans les réseaux de la société de la

connaissance.

VI. Le développement des territoires ruraux du sud-ouest de la Wallonie en s’appuyant

sur la coopération avec les départements français et en mobilisant ou créant des

outils de développement territorial (parcs naturels, contrats de rivière, schéma de

développement territorial transfrontalier).

VII. La gestion des secteurs fortement concurrentiels (commerces, logistiques…) dans

un contexte de compétition exacerbée au sein des territoires transfrontaliers.

Page 28: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

28.

2. La dimension démographique et sociale

Cette partie traite de la situation existante et des perspectives concernant le logement, les services à la population, les équipements

collectifs, le commerce, le cadre de vie et la sécurité des personnes. Sur cette base, des besoins territoriaux sont identifiés et au regard de

ceux-ci, les potentialités et les fragilités du territoire dans sa capacité à y répondre.

Constats

1. La démographie wallonne est le résultat de trois dynamiques interdépendantes : la

croissance de la population, son vieillissement et l'instabilité structurelle des ménages.

2. Le Bureau fédéral du Plan envisage une croissance importante de la population à

l'horizon 2060. Par rapport à 2015, l’accroissement serait de 85.000 personnes en 2020,

229.000 en 2030 et 357.000 en 2040. Très important à court terme (17.000/an), il

retrouverait un rythme plus moyen (14.400/an) entre 2020 et 2030 et baisserait

légèrement (12.800/an) de 2030 à 2040. En termes de ménages, la croissance moyenne

annuelle passerait ainsi de 12.300 entre 2015 et 2020 à 10.000 entre 2020 et 2030 puis

8.900 de 2030 à 2040. Sur l'ensemble de cette période la Wallonie compterait 250.000

ménages supplémentaires.

3. La période actuelle se marque par un accroissement très important des effectifs de la

classe d'âge de 60 à 79 ans. Cette dynamique d'évolution de la pyramide des âges, qui

se manifeste depuis 2005, devrait se poursuivre jusque vers 2025. Le phénomène le plus

significatif de cette décennie est l'arrivée à l'âge de la retraite d'un grand nombre de

travailleurs. À partir de 2026 la vague du papy-boom atteindra la tranche d'âge des 80

ans et + dont le nombre augmentera de manière très importante jusqu'en 2050.

Figure. Evolution et projection de population par grandes classes d’âge (CPDT, CREAT-

UCL, 2017).

Page 29: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

29.

4. À l’horizon 2040, l’instabilité structurelle des ménages devrait se poursuivre avec comme

principal effet l’augmentation du nombre de personnes isolées et, dans une moindre

mesure, des familles monoparentales et des cohabitants avec enfants. Après plusieurs

décennies de diminution continue, la taille des ménages s'est stabilisée ces dernières

années, mais elle devrait recommencer à diminuer dans les années qui viennent en

raison de la forte augmentation attendue des ménages d'une seule personne.

5. En 2014, 18% des Wallons vivaient en-dessous du seuil de pauvreté (contre 10 % en Flandre)10 et 8% vivaient un état de privation matérielle (contre 3 % en Flandre)11. Ce constat de pauvreté s’explique principalement par le non-emploi, la croissance des emplois précaires ou mal payés, le coût du logement et l’instabilité structurelle des ménages. Si l'on se base sur les "facteurs de risque" en termes de cohésion sociale définis par l'IWEPS dans son Indicateur synthétique d’accès aux droits fondamentaux – ISADF (familles monoparentales, isolés âgés de 65 ans et plus, demandeurs d’asile), on voit qu'au-delà des variations conjoncturelles, le risque d'un accroissement de la précarité au cours des années à venir est réel par le simple fait du vieillissement et de l'instabilité des ménages.

Figure : Indicateur d’accès aux droits fondamentaux en Wallonie (IWEPS, 2013)

6. Le revenu moyen par habitant a augmenté de 64% entre 1991 et 2014 hors inflation (SPF-DGS Statbel). De manière globale, le pouvoir d'achat des ménages est donc en

10

Le taux de risque de pauvreté mesure le pourcentage de la population vivant dans un ménage dont le revenu disponible équivalent est inférieur à 60 % du revenu médian national (seuil de pauvreté), soit moins de 1083

euros nets par mois pour un isolé et de 2274 euros net par mois pour un ménage de 2 adultes et 2 enfants de moins de 14

ans. Source : https://www.iweps.be/indicateur-statistique/taux-de-risque-de-pauvrete/ 11 Soit une incapacité à couvrir au moins quatre des neuf « biens et services » suivants : payer à temps le loyer, l’emprunt

hypothécaire, les charges du logement et les crédits à la consommation, chauffer correctement son logement, faire face à

des dépenses inattendues (d’environ 1000€), manger des protéines tous les deux jours, partir une semaine en vacances une

fois par an (pas nécessairement à l’étranger), posséder une télévision, posséder un lave-linge, posséder une voiture et

posséder un téléphone. (https://www.iweps.be/indicateur-statistique/taux-de-deprivation-materielle-severe/)

Page 30: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

30.

augmentation en dépit des fortes inégalités relevées dans le point précédent. Après une stagnation entre 2010 et 2012, le revenu moyen hors inflation est reparti à la hausse.

7. En Wallonie, le prix des habitations présente des variations spatiales considérables et l’accès à la propriété peut se révéler difficile. Cependant, après un accroissement spectaculaire entre 2000 et 2008, le prix moyen de l’immobilier suit à présent le même rythme d’accroissement que le revenu moyen par habitant. Les perspectives à court terme tablent sur une relative stabilité immobilière à l'échelle régionale - en raison d'une production importante de logements ces dernières années et de la remontée des taux d'intérêt. Toutefois, la raréfaction du foncier disponible dans des zones de forte dynamique démographique (nord du sillon, sud Luxembourg) risque localement de créer des tensions engendrant une hausse des prix.

Carte. Rapport entre le prix moyen de l’immobilier et le revenu moyen par habitant entre

2009 et 2013.

Tenant compte de ces dynamiques et de ces perspectives, les besoins territoriaux

identifiés sont les suivants :

Besoins en logement :

i. La croissance démographique et l’évolution des ménages entraineront un besoin

quantitatif de logements supplémentaires, de l'ordre de 13.000 nouveaux logements

par an d’ici 2040 sans tenir compte des efforts nécessaires concernant la mise en

adéquation du parc existant pour répondre à la performance énergétique, à l’évolution

sociodémographique, à la diminution de la dépendance à la voiture…

ii. Le vieillissement de la population et l’augmentation des ménages isolés engendrent un

besoin en petits logements.

iii. La diminution du revenu des personnes âgées au moment de la retraite, comme celle

des ménages isolés, entraîne un risque accru de précarité et une diminution globale du

pouvoir d'achat ce qui induit un besoin de logements abordables.

Page 31: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

31.

iv. La Wallonie fait face depuis longtemps à un manque de logements à loyer modéré,

mais aussi à l’insuffisance de la croissance du parc de logements publics qui pourrait

réduire ce manque. Si l’on vise à ce que chaque commune atteigne l’objectif régional

de 10% de logement public, il faudrait créer 97.000 logements publics à l’horizon

2035.

v. Le vieillissement de la population et l’augmentation des ménages isolés induisent

également une propension à la sous-occupation de logements dans certaines

communes. Le manque de maisons familiales libres sur le marché résidentiel s’en voit

accentué ce qui renforce les difficultés d’accès au logement ainsi que le phénomène

de périurbanisation et d’étalement urbain. Il en résulte un besoin de faciliter la

migration résidentielle des personnes âgées et des ménages isolés vers des

logements adaptés et accessibles.

vi. Le vieillissement de la population appelle un besoin de logements adaptés aux

personnes âgées : besoins de petits logements, équipés, accessibles, abordables,

intégrés spatialement et connectés (domotique-monitoring de santé) assurant leur

autonomie, leur qualité de vie et leur inclusion sociale.

vii. De manière générale s'exprime le besoin d'une plus grande flexibilité des

logements (résilience), de manière à répondre à des besoins familiaux et sociétaux de

moins en moins figés.

viii. Les nouveaux logements produits devraient être le moins énergivores possible, afin

de faire baisser la consommation énergétique du secteur logement et de réduire

l’impact des fluctuations des prix sur les ménages. L’essentiel de l'effort de réduction

de la consommation d’énergie doit porter sur les rénovations des logements existants.

On peut percevoir ici le défi qualitatif adressé au secteur résidentiel, qui est celui d’un

renouvellement accéléré du parc de logements.

ix. Ajoutons que l’accès à l’énergie à un prix abordable est également un besoin qui

doit être rencontré par le secteur du logement, mais aussi par celui de l’aménagement

du territoire.

Potentialités et contraintes du territoire par à rapport à ces besoins

Le parc de logements évolue très lentement :

o Il s'accroît d'environ 0,8% par an (moyenne 2006-2015), avec une création

nette annuelle de 13.700 logements dont les trois-quarts proviennent de

nouvelles constructions, le reste étant issu d'aménagement ou de rénovation

de bâtiments existants. o Les rénovations faisant l'objet de permis d'urbanisme concernent en moyenne

annuelle 0,6% du parc de logements (SPF-DGS Statbel).

Le parc de logements se caractérise par la très nette prédominance des habitations

unifamiliales qui représentaient plus de 80% du parc en 2015. Mais la tendance a

fortement évolué au cours des dernières années, les appartements représentant 56%

de la création nette de logements entre 2012 et 2015. Ces tendances devraient se

poursuivre à l’avenir.

Page 32: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

32.

Figure. Comparaison entre la structure du parc de logement en 2015 et celle des

logements créés entre 2005 et 2015 (CPDT, CREAT-UCL, 2017).

À l’échelle wallonne, la superficie urbanisée chaque année au bénéfice de la fonction

résidentielle décroit depuis une vingtaine d’années. Une certaine densification

résidentielle semble à l’œuvre, principalement dans la partie nord de la région où le

taux de remplissage des zones d'habitat est localement très important. À l’inverse, de

grandes disponibilités foncières subsistent au sud du sillon, sauf en Lorraine, et

entrainent la poursuite d’une surconsommation foncière résidentielle.

La périurbanisation, par sa dispersion, demande des besoins matériels pour la

distribution de l’énergie toujours plus élevés, avec des reports sur la facture des

clients par les coûts de distribution croissants.

En Wallonie, près de 40% des logements ont été construits avant 1919. Ce parc bâti

ancien éprouve quelques difficultés à répondre aux besoins qualitatifs en matière de

normes PEB, incendie, accessibilité PMR, de nouvelles technologies etc. Néanmoins,

la qualité patrimoniale de ce parc de logement représente un potentiel pour la

création d’un cadre de vie de qualité reposant entre autres sur un tissu d’habitat

structuré.

Le parc résidentiel est dans l’ensemble très énergivore, induisant des contraintes

importantes sur les budgets des ménages pour l’éclairage et le chauffage.

Besoins en services à la population et en équipements collectifs

i. Des carences en termes d’équipements et de services (crèches, établissements

scolaires…) sont observées et attendues de manière variable sur le territoire. Elles

appellent le besoin d’une programmation territoriale adéquate dans le temps et en

termes de localisation.

ii. Le vieillissement de la population induit un besoin de services et d’équipements

collectifs diversifiés et adaptés aux personnes âgées : espaces publics, loisirs,

services de santé, structures d’hébergement, services à domicile, etc. Il faudra répondre

Page 33: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

33.

à ce besoin de manière souple et réversible afin d’éviter de se retrouver avec un

suréquipement pour les ainés au-delà de 2050.

iii. La diminution du pouvoir d'achat d’une partie de la population (personnes âgées,

ménages isolés et monoparentaux…) entraîne comme conséquence un besoin de

services et d’équipements collectifs abordables.

iv. La diminution de la part de la population active (et donc imposable) engendre une

baisse de la base taxable pouvant impacter le budget des collectivités, leur

fonctionnement et la bonne exécution de leurs missions de services publics (gestion des

équipements collectifs, etc.). Il en résulte un besoin d’établir de nouvelles stratégies

de financement, de rationalisation et d’organisation territoriale des services et des

équipements.

v. La pression foncière observée dans les villes peut entrainer la relégation d’une série de

services et d’équipements publics hors des centres villes, ce qui engendre une

accessibilité dépendante de la voiture individuelle et une dynamique d’étalement urbain.

Il sera nécessaire pour la Wallonie de se doter d'une stratégie de gestion foncière

adaptée à cette problématique.

vi. Le développement et la généralisation dans l’usage quotidien des technologies de

l’information et de la communication, renforcent la nécessité d'en permettre l'accès à

l’ensemble des citoyens. Pour que cela soit possible à prix raisonnable, l’aménagement

doit veiller à ce que la structure de son territoire, par sa densité et sa mixité, permette de

limiter les moyens techniques à mettre en œuvre pour une desserte complète de la

population.

Potentialités et contraintes du territoire par rapport à ces besoins

Dans les zones de faible densité d’activités humaines (résidence, emploi…), le

maintien ou la création d'équipements et de services destinés à répondre à ces

besoins peut poser problème en raison d'un nombre insuffisant de personnes

susceptibles de bénéficier de ces services (qu'il s'agisse d'un problème de rentabilité

ou de respect de normes légales).

A contrario, la Wallonie dispose d’un réseau relativement dense de villes "moyennes

à grandes" bien équipées, sur lequel l’offre en services et en équipements publics

pourrait s’articuler.

En Wallonie comme ailleurs, l'évolution sociétale tend vers une individuation

croissante et une diminution progressive des mécanismes de solidarité. Cette

évolution s'inscrit dans les territoires, notamment via une diminution de la

mutualisation des espaces et des équipements.

La périurbanisation et la dispersion des logements telle qu’observée en Wallonie

impose des moyens techniques importants pour desservir l’ensemble de la

population, notamment en énergie et en communications. Des coûts de distribution

élevés sont ainsi répercutés sur la facture d’électricité des ménages, tandis que

certaines sous-régions restent à l’écart des infrastructures supportant des flux

d’information et de communications soutenus. Les deux constats mentionnés

pourraient s’amplifier dans le futur.

Besoins relatifs aux commerces

i. Actuellement, la superficie commerciale par habitant est suffisante mais ce constat

global masque des disparités importantes sur le territoire, avec une offre commerciale

très développée dans certaines communes à population relativement faible, tandis que

Page 34: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

34.

certaines communes très peuplées ne présentent pas une bonne santé commerciale.

L’augmentation de l’offre commerciale devrait se faire au prorata de l’évolution

démographique. Cet état de chose met en lumière la nécessité d'une gestion

territoriale adaptée.

ii. Le taux de vacance commerciale a crû ces dernières années. Le taux de cellules vides

est ainsi particulièrement important au niveau des anciens pôles commerciaux des

agglomérations. Il en résulte un besoin de reconversion de ces surfaces

abandonnées. Le commerce localisé en milieu urbain dense participe à l’attractivité de

ce milieu, ainsi que le cadre de vie. Par cette localisation, il peut tirer profit de la

présence d’autres fonctions telles que l’habitat, les bureaux, les administrations, les

infrastructures culturelles et aux activités économiques. Le commerce fait ainsi partie du

« marketing territorial ».

iii. La diminution du territoire de vie des personnes âgées entraîne une demande croissante

en commerces et services de proximité.

iv. Les concentrations commerciales ont un besoin d’accessibilité par différents modes

de transport, qu’il s’agisse de la route ou des transports publics, à destination

notamment des personnes les plus précarisées ou ne pouvant se déplacer aisément.

Potentialités et contraintes du territoire par rapport à ces besoins

La Wallonie dispose d’un Schéma de développement commercial qui répond déjà en

partie au besoin de gestion des implantations commerciales. Selon le décret y relatif,

l’implantation de nouvelles surfaces de vente de plus de 400 m² doit répondre aux

critères suivants : (i) protection du consommateur, (ii) protection de l’environnement

urbain, (iii) objectifs de protection sociale (iv) contribution à une mobilité plus durable.

Actuellement, l'activité commerciale préfère la proximité des flux (nœuds de

communication, axes structurants) et de ce fait s’éloigne de l’habitat. Il en résulte une

consommation foncière importante et des déplacements motorisés élevés. Les

infrastructures commerciales deviennent moins accessibles aux personnes

marginalisées par le vieillissement ou la précarité.

Besoins relatifs au cadre de vie et à la sécurité

i. La densification accrue de l'habitat et la diminution de l'espace privé induisent un besoin

plus important d'espaces publics de qualité et notamment d'espaces verts. En plus

d'être des lieux d'activité physique et de reconnexion à la nature, ces espaces ont tout

intérêt à être conçus comme des lieux d'échange qui favorisent les rencontres

informelles.

ii. Les espaces publics sont confrontés à une érosion du sentiment de sécurité de leurs

utilisateurs ; leur conception doit favoriser le contrôle social.

iii. Tant les risques d’origine naturelle (contraintes physiques, inondations) que ceux

d’origine anthropique (SEVESO, nucléaire, canalisations, pollutions) peuvent affecter le

territoire et donc l’espace de vie des individus. Pour se prémunir de tels dangers, une

connaissance plus détaillée et objective du terrain et des activités humaines à risque

(par exemple au travers de cartographies) faciliterait les autorisations et les décisions en

matière d’aménagement du territoire.

Potentialités et contraintes du territoire par rapport à ces besoins

Page 35: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

35.

La qualité des espaces publics est très variable - qu'il s'agisse des voiries, trottoirs,

parkings, places, espaces verts... - et partout se pose la question du coût de leur

entretien.

Dans nombre de quartiers, les seuls espaces publics sont des voiries qui ont pour

unique fonction la circulation et le stationnement automobile. C'est le cas dans

beaucoup de noyaux ruraux et dans les lotissements résidentiels. La réponse

apportée aux besoins relatifs au cadre de vie sera plus complexe dans ce type de

tissu.

L'exposition aux risques est très variable selon les endroits du territoire, en fonction

notamment de la topographie, du sous-sol et de la proximité d'activités à risque. Ces

risques peuvent se superposer et se combiner en certains lieux : à situation

complexe, réponse complexe aussi en matière de prévention.

Page 36: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

36.

Enjeux territoriaux de la dimension démographique et sociale

I. Le développement d'un parc de logements accessibles, diversifiés, modulables et

adaptés aux besoins de populations vieillissantes et précarisées, en minimisant

les coûts collectifs.

II. La prise en compte des tendances émergentes pour répondre à la diversité des

besoins en logements, que ce soit en termes d'habitat, de mode d'habiter, de

gestion du foncier et de facilitation des migrations résidentielles

III. La restructuration du parc de logements existants et des tissus bâtis résidentiels

afin de les adapter aux besoins actuels et futurs, notamment en termes de

dimensionnement, de qualité environnementale, de consommation d’énergie et

d'accessibilité financière.

IV. Le développement de services, d'équipements et d'espaces publics ou

communautaires rencontrant les besoins actuels et prévisibles de la population en

fonction de ses spécificités sous-régionales.

V. Le renforcement de l'attractivité résidentielle des centres urbains et ruraux face au

phénomène de l'étalement urbain qui se poursuit dans une grande partie du

territoire wallon.

Page 37: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

37.

3. La dimension économique Traite de la situation existante et des perspectives concernant l’emploi, la mondialisation, l’économie productive et résidentielle, le

tourisme, les aspects productifs de l’agriculture, de la sylviculture, de l’exploitation des ressources du sous-sol, l’économie circulaire, la

production de l’énergie, les TIC, le transport de fret et la valorisation des patrimoines bâti, naturel et paysager. Sur cette base, des besoins

territoriaux sont identifiés et au regard de ceux-ci, les potentialités et les fragilités du territoire dans sa capacité à y répondre.

Constats

1. La Wallonie totalisait environ 1.234.000 emplois en 2015, principalement concentrés

dans les secteurs publics (administration, défense, enseignement…), le commerce, le

transport, l'horeca et les activités spécialisées (scientifiques, services…). De tradition

industrielle, elle connait une transformation progressive de son économie, avec un

affaiblissement des secteurs primaire et secondaire (notamment l’industrie lourde) et

une tertiarisation accrue, l’industrie manufacturière et extractive ne représentant plus

que 12% du total. Toutefois, l’industrie wallonne de pointe s’est renforcée en ayant

réussi à maintenir sa compétitivité face à la concurrence de l’étranger, notamment

dans les secteurs de l’aéronautique, du spatial, des biotechnologies, de l’aciérie de

pointe et de la pharmaceutique.

2. La mondialisation – et la métropolisation qui en résulte – concernent l’ensemble des

systèmes économiques. Ces phénomènes s’appuient sur un réseau de nombreuses

villes internationales et attractives, notamment présentes au sein des régions

limitrophes ; ces dynamiques ont des conséquences variables sur le territoire wallon

vu sa position en bordure de la « Dorsale européenne » s’étendant de la mer du nord

à la Méditerranée via le Rhin. De manière générale, les espaces métropolitains

facilitent les rencontres et interactions entre les acteurs et les idées et constituent un

vivier favorable à la création d’activités nouvelles et un marché en perpétuel

renouvellement.

3. Pour autant, les tendances et dynamiques récentes montrent que le système

économique mondialisé commence à être remis en question. En réponse à la

mondialisation, il existe un retour vers des processus de proximité, de développement

endogène et d'économie circulaire. Face aux fluctuations et dérégulation de

l’économie internationale, au changement climatique et au besoin de cohésion

sociale, l'intérêt de la résilience économique des territoires est de plus en plus prise

en compte dans les programmes de soutien à l’activité économique. Le

développement local, le recentrage et la mobilisation des ressources du territoire

s’inscrivent notamment dans cette démarche.

4. La concurrence entre la Wallonie et les autres régions s'illustre notamment par la

volatilité des capitaux internationaux qui tendent à se concentrer dans les régions

compétitives et fiscalement attractives, c’est-à-dire dans des régions en bonne santé

économique ou connaissant une croissance soutenue.

5. Selon les atouts des territoires, on observe une spécialisation, voire une mutation, de

leur économie. Les régions d'ancienne tradition industrielle connaissent ainsi un

déclin de l'industrie lourde plus ou moins compensé par le développement du secteur

tertiaire ou par un renouvellement industriel de type « high tech ». Ces dynamiques

sont également observées en Wallonie, avec une intensité variable en fonction des

lieux. L’évolution suscitée provoque par contre des mutations en regard des besoins

en main d’œuvre car nécessitant des profils généralement qualifiés. Une partie de la

population active inoccupée ne profite pas de ces changements économiques, faute

de qualification suffisante.

Page 38: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

38.

6. Les évolutions technologiques (automatisation, robotisation, révolution numérique…)

imposent de nouveaux défis à l'économie wallonne, celle-ci étant appelée à se

transformer plus ou moins fortement en conséquence. Elles permettent aussi une

forme d’ « affranchissement » de l'économie vis-à-vis du territoire, mais qui n’est

qu’apparente vu le rôle croissant des interconnexions et des réseaux. L’accès et la

maîtrise des TIC's semble se présenter de plus en plus comme un élément

nécessaire mais non suffisant au développement économique.

7. En 2016, la Wallonie dispose de 28.091 ha de zones d’activités économiques (ZAE =

ZAEI + ZAEM + ZACCE). Les intercommunales de développement économique

gèrent pour leur part environ 14.300 ha, dont 13.200 sont en ZAE au sens large

(ZAEI + ZAEM + ZACCE). Pour leur part, les ports autonomes gèrent 1.054 ha de

ZAE. La SOWAER dispose avec la SPI d’un total de 466 ha autour de Liège Airport.

Les parcs communaux et les parcs d’initiative privée couvrent 635 ha et 84 ha de

ZAE. Le solde, soit 12.600 ha environ, n’est géré collectivement par aucun opérateur.

Derrière ces derniers se cachent tant de nombreux sites déjà occupés par des

entreprises, des réserves foncières appartenant à certaines d'entre elles et des

terrains non encore mis en œuvre, qu'ils soient concernés par de fortes contraintes à

l'urbanisation ou aptes à être urbanisés.

8. Un suivi régulier de l’état du marché (tant au niveau de l’offre disponible que de la

demande) pour ces divers types de zones d’activités est en mesure de permettre aux

acteurs et aux autorités régionales d’anticiper les situations de pénurie qui sont

parfois rencontrées dans certaines sous-régions tout en garantissant une gestion

rationnelle du sol. Depuis 2002, sur base de données objectivées, le Gouvernement

s'est lancé dans la mise en œuvre de deux plans prioritaires ZAE pour répondre aux

besoins des opérateurs.

9. Depuis 2008, la superficie des terrains vendus par les intercommunales de

développement économique a diminué : elle s’établit, à l’échelle de la région, à 123,6

ha par an sur la période 2009 – 2015, contre 204,4 ha par an de 2002 à 2008.

Derrière cette diminution se cachent des causes tant conjoncturelles (la crise et,

localement, une raréfaction temporaire relative aux terrains de grandes dimensions

disponibles dans certaines sous-régions) que structurelles (changement dans la

nature des activités, croissance du rôle du marché de seconde main,

renchérissement des prix de vente, nouvelles pratiques des opérateurs pour

compactifier les parcs d'activités...). Sur la période 2009 – 2015, 96,8 ha ont été

vendus par an en parc généraliste et 26,5 en parc spécialisé. A noter que la baisse a

été observée uniquement dans les parcs généralistes. Les parcs spécialisés ont

connu une légère croissance des ventes.

10. Les comportements des entreprises wallonnes évoluent. Une partie d’entre elles tend

à préférer la réutilisation de l’offre immobilière existante pour y développer leurs

activités. Les PME cherchent à louer des espaces au sein de bâtiments flexibles et

s’approchant le plus possible de leurs besoins. 11. Dans le secteur du commerce au détail, en Wallonie, sur la période 2010-2014, la

surface de vente nette mise sur le marché a augmenté de 473.055 m² (pour un total

de plus de 6 millions de m²), soit plus 7,3% pour une croissance démographique sur

cette même période de 2,2%. En parallèle, le taux moyen de cellules progresse

rapidement et dépasse désormais les 16%. Cela témoigne d’une saturation de l’offre

en immobilier commercial mais, également d’une inadéquation de celle-ci,

singulièrement en centre-ville, en regard des attentes du secteur, notamment du point

de vue de la taille des cellules.

Page 39: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

39.

12. La compétitivité d’une partie de l'économie wallonne est très dépendante de l'énergie

et de la fluctuation de son coût. De plus, la lutte contre le réchauffement climatique et

l’indispensable transition énergétique imposent aux différents secteurs de l'économie

une efficacité énergétique accrue.

13. Le développement des énergies renouvelables et l’abaissement des coûts de

production du photovoltaïque et de l’éolien offrent des perspectives de plus en plus

intéressantes, aussi bien pour une production domestique qu’industrielle.

L’émergence des batteries et l’utilisation d’autres moyens de stockage physiques ou

chimiques laissent entrevoir la possibilité, au travers des smart grids, d’une profonde

métamorphose des systèmes de production et de transport de l’électricité et, dès lors,

des territoires.

14. Des initiatives et des stratégies pour une utilisation rationnelle des ressources se

mettent progressivement en place. Le recyclage, qui en est une manifestation, tend à

prendre une part de plus en plus importante dans les cycles de production

économique. L’économie circulaire s’inscrit également dans une perspective de

circuits courts, de mutualisation et de réutilisation des ressources et des biens.

15. Il peut résulter des incompatibilités locales entre les activités économiques et les

autres affectations du territoire wallon en raison de la dangerosité et des nuisances

engendrées par ces activités.

16. Les objectifs Europe 2020 assignent aux Etats membres et assimilés d’atteindre un

taux d’emploi précis. Pour la Belgique, les objectifs sont les suivants : un taux

d’emploi de 73,2%, un taux de diplômés de l'enseignement supérieur de 47%

minimum parmi les 30-35 ans, un taux de moins de 9,5% de sortie précoce du

système scolaire et enfin, 3% du PIB consacré à la recherche.

Carte : Ecart du taux d'emploi par rapport aux objectifs nationaux Europe 2020 selon la

méthode BIT (Bureau International du Travail)

Page 40: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

40.

17. Les capacités d'investissement dont disposent les autorités publiques sont fortement

limitées en raison des normes comptables européennes. En outre, la solidarité

interrégionale est remise en question et les politiques économiques en pâtissent en

conséquence. Ainsi, dès 2024, les montants que reçoit la Wallonie dans le cadre de

la solidarité fédérale se réduiront de 10% par an, jusqu’à leur disparition en 2034.

Sans relance économique d’ici là, les moyens d’action financiers des pouvoirs publics

régionaux seront de plus en plus limités.

18. Le tourisme est actuellement souvent considéré comme une matière économique

(6,12% du PIB en 2012, soit plus de 5 milliards d’euros), mais ses liens avec les

domaines culturel et social sont fondamentaux. L’emploi global de ce secteur en

Wallonie est estimé à environ 42.000 effectifs en 2010 en pleine saison (juillet). En

termes de fréquentation, la Wallonie et les destinations proches12 qui ont des

caractéristiques similaires représentent 3,2% (soit plus de 92 millions) de l’ensemble

des nuitées du tourisme européen. La Wallonie apparaît en cinquième position avec

7,1% des nuitées réalisées.

Tenant compte de ces dynamiques et de ces perspectives, les besoins territoriaux

identifiés sont les suivants :

Besoins propres à la dimension économique dans son ensemble

i. Pour tirer pleinement profit de la mondialisation, la Wallonie a besoin de renforcer

son inscription dans les grandes dynamiques économiques européennes et

mondiales et d’une ouverture internationale plus affirmée sous risque d’une

marginalisation croissante.

ii. Afin d’améliorer la compétitivité de son économie, le territoire wallon est confronté à

différents besoins :

a. Un déploiement plus important encore des réseaux économiques régionaux

au sens large, c’est-à-dire une mise en relation accrue des acteurs des

différents secteurs de l’économie productive à travers le territoire. Les

activités économiques ont besoin d'ancrage territorial, générateur d’avantages

non-monétaires afin de s’inscrire davantage dans l’économie de la

connaissance et de l’innovation.

b. La mobilisation accrue des atouts locaux et équipements du territoire

afin de renforcer l’économie présentielle et des développements locaux.

Différents secteurs comme les services aux personnes, le tourisme mais aussi

l’agriculture en évolution constante sont particulièrement visés dans ce cadre.

c. Le renforcement des dynamiques de circuits courts et d’économie

circulaire en valorisant les infrastructures de transport existantes (voies

d’eau, chemin de fer…) afin d’inscrire l’économie wallonne dans une logique

de développement davantage durable et peu délocalisable.

d. Un besoin d’attention particulier aux territoires en difficulté comme les

quartiers urbains des villes de l’ancien sillon industriel ou les îlots de précarité

en zone rurale marginalisée à l'aide de différents outils et mécanismes

capables de compenser leurs défaillances ou de restaurer leur attractivité.

12

Limbourg (BEL), Lorraine (FR), Champagne-Ardenne (FR), Alsace (FR), Limbourg (NL), Rheinland-Pfalz (ALL), Saarland (ALL), Nordrhein-Westfalen (ALL), Grand-Duché de Luxembourg

Page 41: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

41.

iii. L’attractivité économique et le développement du territoire appellent également le

besoin de structurer le territoire :

a. L’attractivité urbaine et la qualité de vie sont nécessaires pour assurer le

redéploiement prospère des agglomérations wallonnes, et notamment de

leurs centres vu le rôle croissant de ces facteurs vis-à-vis de la localisation

des activités de pointe et des acteurs de la classe créative, vecteur potentiel

d’un développement économique endogène.

b. Différents déséquilibres sont observés entre les centres des villes et leurs

périphéries (accessibilité, attractivité, foncier disponible et coût de celui-ci) au

bénéfice des secondes. Or, les villes constituent un moteur du développement

régional et apparaissent susceptibles de réduire les besoins en déplacements

individuels. Maintenir le dynamisme des noyaux urbains, limiter la

concurrence avec la périphérie et éviter la dilution des fonctions est de

nature à favoriser un développement économique davantage inclusif et

économe des ressources du territoire.

c. La structuration du territoire, à travers une localisation des équipements

davantage efficiente et proche des bassins de main d’œuvre, répond à un

autre besoin, celui de la maximisation des retombées sur la Wallonie en

matière d’emploi et de réduction du nombre des inactifs wallons par la

localisation des infrastructures destinées à accueillir le développement

économique.

d. Elle chapeaute également un autre besoin, celui de la pérennisation du

développement économique de nos territoires les plus dynamiques et

dont l’influence s’exerce au-delà du niveau local.

e. La structuration du territoire implique également le besoin de mise en œuvre

d'une logique visant à mettre la bonne entreprise au bon endroit. Une

partie importante des activités cherchant une nouvelle implantation ne

génèrent que peu de nuisances et sont compatibles dans une large mesure

avec un voisinage résidentiel. Renforcer l'attractivité des pôles urbains peut

passer par l'aménagement de plus en plus fréquent d'une nouvelle offre à

vocation économique tant immobilière que foncière au sein ou à proximité des

tissus urbains denses (qu'il s'agisse de sites déjà préalablement urbanisés à

l'image des SAR ou de projet d'urbanisation nouvelle mêlant à faible distance

activités et résidences).

f. Conjointement à une compactification des espaces voués à ce type

d'activités, cette localisation optimale d'une partie significative des nouvelles

entreprises peut contribuer à répondre aux besoins visant à limiter la

dépendance à la voiture, à améliorer l'image de marque des villes, à

favoriser les interactions nécessaires à la société de la connaissance, à

limiter la pression sur les espaces agricoles et à minimiser une série de

coûts pour la collectivité générés par l'étalement urbain. g. La requalification des sites d’ancienne activité à réaménager (SAR) doit

permettre de répondre à une partie des besoins en matière de développement

économique ou de logement.

h. Une attitude préventive apparaît nécessaire à l’égard de la formation de

friches, notamment dans le cadre de transfert d’activités au sein de parcs

d’activités. Cela pose la question de la nécessaire dynamisation du marché de

seconde main à vocation économique.

i. Concernant l’accessibilité, il existe un besoin d’une multimodalité de plus en

plus importante, résultant des besoins de lutte contre le changement

climatique et de diminution de la consommation énergétique. Cela implique

Page 42: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

42.

une organisation des activités économiques, mais aussi de leurs

infrastructures d’accueil, selon les réseaux existants, et si possible au

croisement de plusieurs types de réseaux. Ce besoin s’adresse également à

la mobilité des personnes engendrée par la localisation des activités

économiques ; il existe un besoin de synergie spatiale entre ces dernières et

des transports en commun à fréquence soutenue, c’est-à-dire la recherche

d’une bonne adéquation entre les profils et contraintes des acteurs

économiques et leur localisation.

iv. Il existe un besoin de renforcement de l’accessibilité, tant physique que virtuelle,

là où elle contraint les échanges et les flux, matériels et immatériels. Les Plans

Infrastructures et Numérique vont dans ce sens.

v. Le secteur économique, notamment les activités fortement consommatrices, a besoin

d’un accès sûr et peu onéreux à l’énergie. À cet égard, il existe un besoin de

synergie territoriale plus importante entre la politique économique et la politique

énergétique.

Potentialités et contraintes du territoire par rapport à ces besoins

D’emblée, signalons que la Wallonie en général n’atteindra probablement pas tous

les objectifs Europe 2020 en matière d’emploi et d’enseignement malgré les efforts

observés depuis plus d’une décennie. Les Plans Marshall ont ainsi permis de

quasiment atteindre l’objectif concernant la recherche et le développement (2,9% du

PIB en 2016). Une grande part de cette croissance provient du secteur privé.

L’économie wallonne se transforme, marquée par une désindustrialisation continue et

qui cède progressivement la place à une économie s’articulant autour d’une industrie

à plus haute intensité technologique et des services avancés (services aux

entreprises, banques, assurances,…), compatibles avec l’environnement urbain.

Il existe néanmoins des disparités à travers le territoire. Ainsi, le nord de la région voit

se développer une économie présentielle de plus en plus forte en lien avec la

métropolisation bruxelloise, doublée par une économie productive de plus en plus

affirmée dans le Brabant wallon et qui tend à se propager vers les provinces voisines

via les grands axes de transport.

À l’inverse, le sud des provinces du Luxembourg et de Liège ne profitent pas de la

métropolisation luxembourgeoise en termes de création d’emploi, avec une activité

productive défaillante et une économie présentielle de plus en plus mise en

concurrence. Ces manquements sont liés aux dynamiques et aux politiques du

Grand-Duché de Luxembourg.

Entre ces deux influences, le sillon wallon stagne, la transformation du tissu

économique n’y étant pas encore achevée.

À l’opposé, il existe des régions en marge de toute dynamique, notamment le long

des frontières française et, dans une moindre mesure, allemande hors pôles précités.

La métropole constitue le lieu de concentration de la main d’œuvre qualifiée, des

institutions, des aménités, des services et des activités économiques qui, par leur

proximité, génèrent des interactions positives et des économies d’échelle. Pour

autant, le mouvement de dilution et de périurbanisation des activités économiques

telles qu’observées en Wallonie apparait susceptible de diluer la maximisation de ces

retombées à travers une plus grande part du territoire en limitant les effets

démultiplicateurs.

Page 43: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

43.

D’une manière générale, on peut constater que la Wallonie n’a pas encore pu

réorienter suffisamment son économie de façon à générer les avantages

différenciatifs qui accentueraient son redéploiement, notamment au niveau de

l’industrie. La reconversion de son économie semble s’effectuer de manière moins

soutenue que le rythme des transformations observées dans les autres régions

européennes de tradition industrielle et se fait de manière différenciée au sein du

territoire régional. Signalons toutefois que la Wallonie se trouve dans la moyenne en

termes de PIB par habitant lorsqu’elle est comparée avec les RETI (régions

européennes de tradition industrielle) comparables en termes de population et de

superficie. Par contre, elle se trouve sous cette moyenne en termes de taux d’emploi

(voir figures ci-dessous).

Comparaison des régions européennes de tradition industrielle.

Graphique 1. PIB par habitant à pouvoir d’achat équivalent (PPA) en 2015 (Source : Eurostat, 2016)

Graphique 2. Taux d'emploi en 2015 (Source : Eurostat, 2016)

0

5000

10000

15000

20000

25000

30000

35000

40000

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Page 44: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

44.

Les (r)évolutions technologiques présentent une série d’opportunités et de défis pour

l'économie wallonne. Ces évolutions entraînent, entre autres, un relâchement des

contraintes liées à l’espace (grâce à la facilitation des contacts) mais également un

phénomène de polarisation des connaissances et des activités (les contacts se font

de plus en plus dans des lieux très accessibles et bien équipés) et pour lequel le

positionnement de la Wallonie semble encore insuffisant.

Les technologies de l’information et de la communication sont inégalement

accessibles à travers le territoire. Elles deviennent de plus en plus discriminantes en

termes d’attractivité territoriale et de potentiel de développement.

Le territoire wallon fait face à des clivages socio-économiques au niveau du marché

du travail et de la cohésion sociale. Les dynamiques de développement régional et la

ségrégation favorisent la concentration de ces problématiques dans plusieurs

espaces urbains, périurbains et ruraux wallons. Ils renvoient une image dégradée

ayant des répercussions sur leur attractivité et donc sur leur potentiel de

redéploiement économique.

Carte : Evolution 2008-2014 du taux de chômage selon la méthode BIT (Bureau International du Travail)

Les villes wallonnes, singulièrement de l’ancien sillon industriel, souffrent d’un déficit

d’attractivité vis-à-vis des acteurs économiques et les politiques et actions mises en

place apparaissaient encore insuffisantes que pour inverser durablement cette

tendance.

Les villes wallonnes comptent bon nombre d’espaces à l’abandon (SAR et dents

creuses) ou en cours de dégradation (bâti insalubre) mobilisables pour la mise en

place d’opérations de redéploiement de l’attractivité urbaine et du cadre de vie. La

Politique de la Ville s’inscrit également dans ce schéma, et l’on constate que les

opérations de rénovation urbaine permettent de redéployer les centres urbains.

Page 45: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

45.

Toutefois, la concurrence centre/périphérie joue en défaveur des premiers. Les

causes sont multiples : les contraintes liées au foncier en ville, les coûts des

opérations d’assainissement, l’accessibilité parfois moindre et la fiscalité pénalisante.

À l’inverse, la périphérie présente un foncier moins contraint et cette dernière offre

une meilleure accessibilité routière. De plus, on observe depuis plusieurs années

déjà le mouvement centrifuge d’activités, pourtant conciliables avec l’environnement

urbain et dont l’implantation en périphérie apparaît inadéquate, notamment du point

de vue de la mobilité, et hypothèque la dynamique économique des centres villes. En

parallèle, on constate ainsi, en Wallonie, l’implantation en périphérie d’activités

compatibles avec un environnement urbain dense (bureaux, centres commerciaux…).

La Wallonie profite d’une bonne accessibilité dans l’ensemble, dont il conviendrait

cependant de renforcer les connexions et d'en tirer un meilleur profit. Le territoire

wallon est en effet situé à proximité de carrefours importants mais les retombées ne

se font pas sentir sur l’ensemble de l’espace régional.

La Wallonie possède un réseau de voies d’eau et de chemin de fer dense propice à

l’économie des boucles ou toute autre activité générant un transport massifié (pour

autant que les autres entreprises de la chaîne de production/transformation soient

également desservies de la sorte).

Pour autant, il est constaté que les développements d’infrastructures d’accueil des

activités économiques se font encore souvent en tenant essentiellement compte de la

seule accessibilité routière, alors qu’une partie de la population éprouve des

difficultés à se déplacer, faute de revenus suffisants.

La périurbanisation et la dilution des activités économiques les éloignent des nœuds

de transport en commun où la desserte et l’accessibilité par ces modes est maximale.

La mise en place d’une desserte efficace de ces activités dispersées est souvent trop

onéreuse.

La Wallonie a mis sur pied une stratégie visant à réduire la dépendance de l’extérieur

pour les ressources, donc d’intensifier le recyclage des matériaux, la réutilisation des

déchets et l’économie circulaire.

La dépendance énergétique, vis-à-vis de l’extérieur pour une partie de la production,

et la fluctuation des prix font peser de grosses incertitudes sur les secteurs

nécessitant une utilisation importante d'énergie. Les arrêts réguliers des réacteurs

nucléaires et leur mise hors service définitive prévue par le Gouvernement fédéral

dans le courant de la prochaine décennie ne font que renforcer ces incertitudes, alors

que le développement des énergies renouvelables ou autres (centrales turbine-gaz-

vapeur…) capables de les suppléer ne suit pas la demande.

La Wallonie est cependant entrée dans la transition énergétique qui lui permettrait, à

long terme, de diminuer sa dépendance vis-à-vis de l’extérieur en matière de

production électrique.

Signalons aussi les coûts de distribution élevés de l’électricité, en lien avec la

dispersion des activités et la périurbanisation.

Besoins du secteur primaire

i. Le code wallon de l’agriculture plaide pour la préservation maximale des terres

agricoles. La préservation des sols de meilleure qualité pour les cultures, des

prairies permanentes, des grandes plages de terres agricoles d’un seul tenant et des

terres remembrées accessibles doit être considérée comme un besoin prioritaire si

l'on veut garantir la pérennité des exploitations. En outre, l’accès financier doit

également être examiné.

Page 46: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

46.

ii. Depuis les années 2000, les exploitations agricoles s’inscrivent dans des filières

spécifiques de transformation et de commercialisation. Cette tendance conduit à un

besoin accru d’optimiser les filières de production agricole à l’aide d’une

stratégie planologique adaptée permettant aux agriculteurs de disposer de terres à

proximité de ces filières mais également d’envisager et de faciliter l’implantation de

ces filières à proximité des exploitations agricoles (zone d’activité thématique).

iii. En outre, les nouvelles perspectives d’usages en zone agricole impliquent

d’encadrer les constructions et activités en zone agricole (bâtiment de stockage,

manèges, bâtiments de vente, éoliennes…) en favorisant leur plurifonctionnalité.

iv. Pour préserver la diversité et la multifonctionnalité de son agriculture et assurer son

développement durable, le code wallon de l'agriculture a identifié la nécessité de

maintenir une agriculture familiale, à « taille humaine », rentable, pourvoyeuse

d'emplois et d’évoluer vers une agriculture écologiquement intensive. Cela se traduit

par le besoin de prendre en compte et d’adapter la stratégie territoriale non

seulement en fonction de la diversité des potentiels agronomiques et

économiques des régions agricoles (projet de diversification, productions

spécifiques...) mais également des services écosystémiques fournis par

l’agriculture.

v. Un nouveau Code forestier est entré en vigueur en 2009. Il inscrit le besoin d’une

gestion durable et multifonctionnelle des forêts wallonnes. La forêt remplit dès

lors les fonctions suivantes à titre principal : écologique, sociale et économique.

Comme le prévoit le CoDT, cette diversification réglementaire de l’usage de la forêt

amène à encadrer et éventuellement à arbitrer les implantations autorisées en zone

forestière (production et valorisation d’électricité ou de chaleur à partir de biomasse,

cultures de sapins de Noël, activités d’accueil du public à des fins didactiques,

activités récréatives ou touristiques, parcs animaliers…).

vi. À proximité des grands massifs forestiers, la création de nouvelles zones d’activités

économiques spécialement dévolues à la filière bois est susceptible de favoriser

la synergie entre la première et la seconde transformation du bois. Comme pour

l’agriculture, des besoins fonciers découlent de la nécessité de maximiser la création

en Wallonie de la valeur ajoutée liée à la transformation des produits issus du secteur

primaire régional, dans l'intérêt notamment des acteurs relevant de ces filières.

vii. L’exploitation des carrières implique une consommation continue d’espace et de

ressources. Le secteur revendique un besoin de terrains dédiés à l’exploitation du

sous-sol. Actuellement, afin de garantir les trente prochaines années d’exploitation,

les besoins fonciers ont été estimés à 1.285 ha.

viii. L’amélioration de la compétitivité du secteur carrier et l’utilisation rationnelle des

ressources impliquent un besoin d’optimisation de cette filière économique par la

mise en place d’une meilleure synergie concernant la localisation des acteurs et par

l’articulation des transports plus respectueux de l’environnement.

ix. Il existe également une demande de disposer d’une meilleure connaissance des

gisements potentiels (importance en volume et superficie).

x. La fin d’activité des sites carriers offre plusieurs scénarios de réaffectation, ce qui met

en lumière le besoin d’une stratégie concernant le réaménagement des sites

carriers.

Potentialités et contraintes du territoire par rapport à ces besoins

L’exploitation des ressources naturelles et renouvelables, activité non délocalisable,

regroupe principalement l'agriculture et la sylviculture. Ces deux activités occupent

Page 47: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

47.

respectivement 732.690 ha (2015) et 480.000 ha13 (soit près de la moitié et un tiers

du territoire). Près de la moitié de la superficie forestière (48%) est détenue par le

secteur public (communes et Région principalement). En termes d’emplois, la main

d’œuvre agricole s’élevait à 23.000 personnes en 2013 (l’industrie agro-alimentaire

employait quant à elle 22.960 travailleurs) tandis que la filière bois représentait un

peu plus de 18.000 emplois directs.

Les superficies agricoles subissent une érosion au cours du temps. L’artificialisation

des terres (liée aux pressions résidentielle et économique notamment) se fait

majoritairement au détriment des terres agricoles. Le nombre d’exploitations diminue

également de manière constante. Néanmoins, la zone agricole du plan de secteur

couvre plus de 836.000 ha14, soit davantage que les 732.690 ha effectivement dédiés

actuellement à l’agriculture. Au niveau du secteur sylvicole, contrairement aux terres

agricoles, les superficies boisées évoluent relativement peu dans le temps. 100.000

ha de bois sont néanmoins situés en dehors de la zone forestière au plan de secteur

et sont susceptibles de subir davantage de pressions (urbanisation notamment).

L’agriculture wallonne reste fortement dépendante des aides européennes ; les

montants de ces aides orientent les productions et induisent des effets sur le foncier.

Ainsi, les progrès technologiques, les caractéristiques territoriales et la politique

agricole commune ont encouragé la spécialisation des exploitations agricoles vers les

grandes cultures au nord et l’élevage au sud de la région.

La qualité de certains sols amène la Wallonie à se classer dans le top 3 des meilleurs

rendements européens en céréales et en pommes de terre.

La densité inégale de la population et l’éparpillement de l’habitat causent toujours de

et de manière croissante certaines difficultés quant à l’acceptation des activités

agricoles (nuisances sonores, olfactives, visuelles…) et/ou sylvicoles.

Le soutien à l’élevage maintenu pour la période 2015-2020 pourrait disparaitre dans

le futur avec pour conséquence une diminution du cheptel bovin.

Le sous-sol de la Wallonie offre un large éventail de matières premières minérales

aux secteurs de la construction, du génie civil et de l’industrie des minéraux non

métalliques. Au plan de secteur, les zones d’extraction couvrent 15.000 ha, soit 0,9%

du territoire wallon. Le nombre d’exploitations diminue (75% de réduction entre 1970

et 2010) au profit de grandes exploitations. Les ressources du sous-sol n’étant pas

renouvelables, le développement de la filière du recyclage permet de diminuer la

consommation de ces ressources.

Besoins du secteur secondaire

i. Il existe un besoin de renouvellement constant du stock de foncier équipé à

vocation économique, de manière à éviter une pénurie. Vis-à-vis de certains

secteurs et demandes spécifiques, ce foncier devrait si possible être desservi par

différents types de réseaux (route, rail, voie d’eau). La création de nouvelles zones

d’activité aux dépens de la zone agricole se heurte dans certaines sous-régions à

une hostilité croissante tant de la population riveraine que du milieu agricole. Cette

résistance complexifie et allonge singulièrement les procédures de mise en œuvre

malgré les efforts de simplification administrative permises par le CoDT et le nouveau

Décret Infrastructures. Dans le respect d’une logique de gestion rationnelle du sol, il

est de plus en plus nécessaire de mobiliser les autres pistes possibles pour répondre

aux besoins des entreprises.

13

L’ensemble des terres agricoles recouvre 878.200 ha ; l’ensemble des terres boisées recouvre 495.100 ha. 14

Ceux-ci sont cependant partiellement utilisés par des usages non agricoles.

Page 48: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

48.

ii. Toutefois, les besoins en foncier à vocation économique dans l'ensemble sont

actuellement moins importants que ceux d’avant-crise. Vu que cette baisse a

aussi pour partie des causes structurelles indépendantes de la crise, il n'est guère

aisé de faire des prévisions sur le rythme des besoins futurs en foncier économique.

Cela ne remet toutefois pas en question le besoin d'anticiper les problèmes de

saturation attendues à court ou moyen terme dans certaines régions.

iii. La croissance économique est de plus en plus soutenue par l’émergence de TPE

souvent peu génératrices de nuisances, aux besoins logistiques réduits et ne

disposant pas toujours des ressources suffisantes pour construire leur propre

bâtiment. Outre l’offre de seconde main, les micro-zones d’activité économique, les

centres d’entreprises et les bâtiments relais peuvent constituer une alternative pour

l'implantation de ces entreprises, y compris dans le tissu urbanisé.

iv. Il faut cependant tenir compte du fait que, exceptionnellement, des ventes concernent

des terrains de plusieurs hectares d’un seul tenant. Il existe donc un besoin de

conservation de terrains de grande dimension dans le stock de foncier à

vocation économique.

v. Certaines activités sont incompatibles avec l’habitat, et il est dans ce cas nécessaire

d’envisager une localisation en périphérie lorsque les nuisances sont trop

importantes ou lorsque les besoins des entreprises le justifient.

vi. L’activité même de production d’électricité adresse divers besoins surfaciques

à l’aménagement du territoire. Qu’elle soit domestique ou industrielle, l’utilisation des

énergies renouvelables nécessite des localisations bien particulières. Le

photovoltaïque est peu consommateur d’espace et produit relativement peu de

nuisances là où l’éolien est généralement peu accepté lorsqu’il est proche de zones

d’habitation. Les nouvelles centrales thermiques, fonctionnant à la biomasse ou au

gaz, nécessitent d’être situées près de cours d’eau pour leur refroidissement. Enfin,

les unités de production industrielles doivent être localisées à proximité du réseau de

transport d’énergie, celui-ci devant présenter des réserves de capacité.

vii. Le secteur de la production électrique adresse aussi des besoins en espace

pour le stockage ou la transformation de l’énergie, de même que des adaptations

du réseau de transport qui devrait évoluer vers une configuration de type smart-grids.

Potentialités et contraintes du territoire par rapport à ces besoins

La politique menée par la Wallonie (Plans Marshall, Stratégie de Spécialisation

Intelligente…) s’inscrit dans un développement régional passant par la structuration

de l’attractivité productive et par la mise en réseau des acteurs économiques,

notamment dans les secteurs à haute technologie, émergents ou déjà bien implantés

en Wallonie.

Une saturation du foncier à vocation économique a été identifiée dans des régions

confrontées à des besoins importants. La production de ce foncier continue à se faire

principalement à partir de terres prises au détriment des zones agricoles et est de

moins en moins acceptée par la population voisine et le secteur agricole. Les friches

industrielles présentent ainsi un bon potentiel pour régénérer le stock de foncier

nécessaire aux besoins identifiés.

Au sein des ZAE qui ne sont gérées collectivement par aucun opérateur, il subsiste,

sur base des données cadastrales, 4.087 ha non urbanisés d’une superficie

supérieure à 1 ha et 2.534 ha d’une superficie supérieure à 5 ha. Une part importante

de ce potentiel est non mobilisable par les opérateurs car, soit il appartient déjà à des

entreprises, soit il présente des contraintes qui le rend quasi non valorisable (relief,

Page 49: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

49.

accessibilité...). Cette réserve foncière, qu’elle soit mobilisable pour l’accueil

d’entreprises ou pour des compensations planologiques, n’est cependant pas répartie

de façon homogène au sein du territoire wallon. Elle est très faible au nord du sillon

Sambre et Meuse, particulièrement au sein du Brabant wallon ainsi qu’en Wallonie

picarde, ce qui contrarie singulièrement la mise en œuvre de nouvelles zones

d’activité économique nécessitant une compensation planologique, de plus en plus

difficile à mener à l’échelle communale, voire sous-régionale.

La récente actualisation de l’inventaire des Sites à Réaménager faite en 2015 a

permis d’identifier 2.213 sites couvrant 3.795 ha répondant potentiellement aux

critères requis. Parmi ceux-ci, 1.147 sites ont été nouvellement repérés par rapport

au précédent inventaire. La production de nouvelles friches reste dès lors abondante

tandis que la question de la prévention des SAR via la remobilisation de l’immobilier

de seconde main à vocation économique dès qu’il est disponible se pose avec acuité.

Si ces SAR sont de taille et de nature variable (fermes, garages automobiles,

grandes surfaces commerciales, petites et grandes industries, anciens dépôts

ferroviaires, maison de repos…), ils ont toujours tendance à se concentrer dans le

sillon industriel et dans les vallées secondaires, notamment au niveau de quartiers de

gare où ils participent à une dégradation du cadre de vie et nuisent à l’attractivité du

territoire. Ces sites représentent par contre une opportunité pour répondre à de

multiples besoins tant en termes de résidence, de commerce, de services publics ou

de micro-zones d’activités. Notons que sur les 8.105 ha de sites jadis repris en SAR

et qui ne répondent plus aux critères car les chancres présents ont été éliminés, il

existe plusieurs centaines d’ha en attente d’une nouvelle affectation et qui sont

susceptibles d’être mobilisées à relativement brève échéance pour divers projets.

La Wallonie dispose de 21.600 ha en zone d’aménagement communal concerté

(ZACC), dont 77% ne sont pas encore urbanisés. Une partie d’entre elles présentent

un potentiel notamment pour de l’activité économique à faible nuisance pour autant

que ces sites soient bien localisés en termes d’accessibilité, que le voisinage le

permette et que le pouvoir communal concerné soit enclin à ce type de

développement.

Les intercommunales de développement économique orientent progressivement une

partie de leurs activités vers la création de micro-zones d’activités économiques. Les

friches industrielles de taille moyenne et bien localisées présentent ainsi dans

certaines régions un potentiel important pour le développement de ces

infrastructures.

Il semble également subsister des terrains sous-utilisés dans les parcs d’activité

économique existants, c’est-à-dire acheté par les entreprises mais non totalement

mis en œuvre. Le nouveau décret infrastructures permet de soutenir les opérateurs

dans la remobilisation à l'amiable de ce potentiel.

Le foncier qui est mis à disposition en périphérie des villes est régulièrement alloué à

des activités peu nuisibles, principalement tertiaires, qui sont compatibles avec un

voisinage résidentiel. Comme ces activités qui s’y installent effectuent souvent un

transfert, ce mouvement participe à la dévitalisation des centres urbains.

Pour une même quantité de valeur ajoutée créée, la Wallonie souffre d’une

consommation de superficie à vocation économique plus importante que dans

d’autres régions de l’Europe du Nord-Ouest. Ce phénomène est à la fois dû à une

densification insuffisante, mais aussi aux spécialisations sectorielles observées dans

la région.

Page 50: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

50.

La dispersion des activités à travers le territoire, notamment l’habitat, est source de

conflits potentiels entre les sites de production d’énergie (éoliennes, centrales

TGV…) et les autres affectations.

Besoins du secteur tertiaire

i. Les besoins en superficies de bureau, bien qu’existants, doivent être de plus en

plus relativisés avec le développement du télétravail et des bureaux partagés et, de

manière générale, le déclin du bureau fixe.

ii. D’une manière générale, les besoins en milieu urbain sont davantage qualitatifs

que quantitatifs; le parc actuel commençant à vieillir devient de moins en moins

adapté à la demande actuelle. Dès lors, le développement de superficie de bureau en

périphérie induit des transferts d’activités au détriment de la vitalité des tissus urbains

et accroissent la dépendance à la voiture individuelle.

iii. Les interdépendances entre les différents secteurs de l’économie sont fortes. Ainsi,

les concentrations d'activités tertiaires de service (bureaux, administrations…)

peuvent avoir un impact positif sur d’autres secteurs comme l’horeca ou les

commerces, qui à leur tour participent à l’animation et à la qualité de vie des noyaux

urbains.

iv. Le secteur du tourisme et des loisirs peut sortir renforcé d’une logique d’intégration et

de mise en réseau accrues des diverses activités de récréation, de visite ou d’intérêt

offertes par un même territoire. À cette fin, le besoin de renforcer la coopération

territoriale (mise en réseau des acteurs, mutualisation des infrastructures…) en vue

de créer des synergies entre les acteurs touristiques et les autres secteurs

semble primordial.

Potentialités et contraintes du territoire par rapport à ces besoins

La poursuite de la multiplication de projets de bureaux en périphérie des villes risque

de mener au déplacement des occupations depuis les centres urbains. Outre la

question de la requalification des immeubles ainsi délaissés, ce déplacement a pour

effet indirect de réduire la fréquentation d’autres fonctions présentes dans les centres

urbains tels que les transports en commun, les commerces, l’horeca…

Il existe un risque de poursuite du départ des commerces depuis les centres en

direction de la périphérie, où la périurbanisation des résidences et des autres

activités dope la fréquentation de la grande distribution et où la production de

grandes surfaces commerciales s’avère une opération peu coûteuse en comparaison

de leur équivalent en centre-ville.

Il en résulte une dégradation socio-économique sensible des centres, dont il devient

difficile d’enrayer le déclin sans y consacrer des moyens financiers importants.

Le maintien de l’activité économique et commerciale au sein des centres urbains

nécessite une adaptation de la trame immobilière qui implique remembrement urbain

et reconstruction de la ville sur la ville. Ceci nécessite des besoins financiers très

élevés tant de la part du privé que du public qui ne peuvent être disponibles si les

activités les plus compatibles avec des localisations centrales poursuivent leur

mouvement vers la périphérie.

Concernant le tourisme, il existe en Wallonie une concentration d’activités et de

points d’intérêt qui impliquent de poursuivre la mise en réseaux des acteurs et

équipements.

Page 51: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

51.

Le Plan de Secteur dispose encore de 5.389 ha non urbanisés en zone de loisir sur

un total de 8.613 ha, soit 63%. Toutefois, la majorité de ce potentiel apparaît inadapté

à une mise en œuvre (aléa d’inondation par exemple) et des sites comportant

plusieurs dizaines d’hectares d’un seul tenant sont très rares. Ceci contraint le

développement d’infrastructures touristiques ou de loisirs d’importance.

La structuration spatiale du tourisme wallon repose sur une série de pôles15 et une série d’aires (vallées, massifs forestiers). Face aux évolutions en termes d’offre et de demande, la capacité de résistance des pôles touristiques wallons dépendra de leur adaptation à ces changements. On peut déjà identifier les infrastructures de loisirs vétustes qui ne répondent plus aux besoins des opérateurs touristiques. Le renouvellement de celles-ci ou le développement de nouveaux équipements passent par un besoin d’encadrement en termes d’intégration paysagère et environnementale.

Carte – structuration spatiale du secteur touristique

Les patrimoines bâtis, naturels et paysagers wallon à travers leur valorisation touristique constituent des ressources économiques.

15

Les pôles touristiques principaux ont été identifiés en croisant les données relatives aux infrastructures d’hébergement et celles relatives aux attractions touristiques : - Nuitées dans les établissements d’hébergement collectif (hôtels et établissements assimilés, campings touristiques, parcs de vacances, autres établissements non classés ailleurs pour l’essentiel auberges de jeunesse et logements de groupes, à l’exception des nuitées effectuées dans des infrastructures de tourisme de terroir (telles que gîtes, chambres d’hôtes, etc.) en 2015 ; - Capacité d’accueil (camping, hôtellerie, tourisme de terroir) opérationnelle (reconnue et non-reconnue par le CGT) en 2015 ; - Nombre de résidences secondaires en 2015 ; - Fréquentation des attractions touristiques (avec droit d’entrée) en 2015 ; - Attractions mentionnées (nombre de lignes) dans les guides de voyage afin de tenir compte également des attractions sans droits d’entrée qui génèrent un flux touristique.

Page 52: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

52.

Enjeux territoriaux de la dimension économique

I. La capitalisation au sein du territoire wallon des dynamiques économiques des

aires métropolitaines voisines afin d’accentuer les effets d’entrainement

positifs sur le développement régional, à l'instar du processus observé au niveau

du Brabant wallon vis-à-vis de Bruxelles.

II. Le nécessaire renforcement des dynamiques métropolitaines à travers la

concentration d’acteurs et d’équipement qui favorise les interactions nécessaires

aux processus d’innovation et de création d’entreprises en vue de poursuivre

positivement la mutation des tissus économiques.

III. Le renforcement des dynamiques de valorisation des ressources locales afin

d’inscrire la Wallonie dans une logique de développement durable et d’économie

de proximité et de consolider sa résilience économique aux fluctuations de

l’économie mondiale.

IV. Une anticipation des besoins en matière de foncier et d’immobilier à vocation

économique couplée à la gestion et au recyclage du stock existant, tout en tenant

compte des changements observés dans le comportement des entreprises des

différents secteurs de l’économie en matière de structures d’accueil.

V. L’amplification de la mixité des fonctions et le maintien d’activités économiques en

milieu urbain et de l’attractivité des anciens tissus économique en reconversion,

notamment à travers la requalification de l'immobilier et du foncier à caractère

économique dans les centres-villes et les quartiers de gare.

VI. La favorisation de la mutation des tissus économiques ainsi que de la base

productive, l’inscription des entreprises wallonnes dans la société de la

connaissance et l’assurance d’une desserte optimale aux technologies de

l’information et la communication.

VII. La conciliation entre développement économique, mutation de la base productive

déjà en cours et respect des contraintes et engagements environnementaux.

VIII. Le renforcement des réseaux d'acteurs, initiés à travers les pôles de compétitivité

et autres réseaux d'acteurs, favorisant le développement de l’économie de la

connaissance génératrice d’innovation au sein de l’ensemble du territoire wallon.

IX. La maîtrise des coûts et de l’indépendance énergétique en faveur des acteurs

économiques tout en s’insérant dans la transition énergétique.

Page 53: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

53.

4. La dimension patrimoniale et environnementale

Cette partie traite de la situation existante et des perspectives concernant la protection des patrimoines bâti, naturel et paysager, de la

problématique air climat, du traitement des déchets et de la protection des ressources du sous-sol (eau, minéraux et roches). Sur cette

base, des besoins territoriaux sont identifiés et au regard de ceux-ci, les potentialités et les contraintes du territoire dans sa capacité à y

répondre.

Cette dimension peut être abordée selon trois regards ou trois types d'approches distincts. Bien qu'elles soient interdépendantes et

complémentaires, ces trois approches peuvent être associées à des types de besoins spécifiques :

• Une approche patrimoniale, qui veille à la transmission de l’héritage du passé et des interventions actuelles vers les générations futures ;

• Une approche fonctionnaliste, qui envisage le cadre environnemental comme un facteur d'attractivité du territoire, possédant un

ensemble de ressources valorisables et de services à développer en faveur de la collectivité ;

• Une approche plus "défensive" et systémique, qui envisage les risques et les contraintes des systèmes naturels et humains, ainsi que les

incidences des fonctions du territoire sur le système environnemental.

Constats

1. La Wallonie jouit d’une importante diversité paysagère identifiée au sein de 13 grands

ensembles et 79 territoires paysagers selon des critères essentiellement d’occupation du

sol. Le patrimoine paysager, composante essentielle du cadre de vie et facteur

d’attractivité économique des territoires, est majoritairement pris en compte à l’échelle

locale au travers notamment de chartes et de programmes de gestion et de

sensibilisation (via les parcs naturels et/ou les Groupes d’Actions Locale). En outre,

certaines de ces actions ont une dimension transfrontalière.

Carte. Identification des paysages de Wallonie - Les informations suivantes peuvent être ajoutées à

cette carte : les ensembles paysagers, n’ayant pas encore fait l’objet d’un atlas, les collaborations frontalières existantes et potentielles (Cf. Etat du territoire wallon, 2016 - : « Dynamiques de projet des territoires ruraux », reprenant les parcs naturels (et équivalents dans les régions voisines + collaborations transfrontalières), les GAL et les PCDR).

Page 54: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

54.

2. Les activités humaines exercent une pression sur le patrimoine naturel, ce qui se traduit

par le déclin de la biodiversité à l’échelle mondiale : le rythme d’extinction des espèces

s’accélère et est de 100 à 1.000 fois supérieur au rythme naturel, menant à la disparition

d’un quart des 3,6 millions d’espèces vivantes à l’horizon 2050. Ce déclin est également

lié à la dégradation des habitats (62% des habitats protégés en Europe sont dans un état

de conservation défavorable). À l’échelle wallonne, 31% des espèces sont menacées

d’extinction à court ou moyen terme.

3. Une série d’objectifs à atteindre à l’horizon 2020 pour la biodiversité ont été fixés par des

stratégies nationales, européennes et internationales. Parmi ces dernières, les objectifs

d’Aichi (2010) tentent d’intégrer la diversité biologique dans le quotidien des personnes ;

souhaitent réduire les pressions subies et améliorer l’état général de la biodiversité ;

renforcent les connaissances, la protection et le bon usage des capacités et services

fournis par les écosystèmes.

4. L’urbanisation croissante ainsi que les infrastructures de transport participent fortement à

la fragmentation structurelle du territoire (estimée à 30% à l’échelle européenne). Par

ailleurs, l’évolution du système économique mondial (délocalisations et ce, tant à

l’échelle régionale qu’internationale) entraîne la production de friches. La conjugaison de

ces phénomènes amène à une dégradation du paysage, ainsi qu’un délaissement du bâti

ancien.

5. Le parc de bâtiments wallons est ancien : un bâtiment sur deux a plus de 70 ans et près

de 40% ont plus de 100 ans. Ces constructions présentent une large gamme

d'implantations, de gabarits et de matériaux qui sont le reflet de la diversité des terroirs.

Ce parc témoigne également de l'évolution des modes de vie et des besoins, et, à

travers les époques, de diverses formes architecturales. La mise en valeur de ce

patrimoine passe à la fois par des mesures de protection, de gestion et de sensibilisation.

6. Les changements environnementaux sont de plus en plus systémiques et cumulatifs. Ils

ne dépendent plus uniquement d’actions menées localement mais d’un contexte plus

large et se caractérisent par leur complexité. Dès lors, la prise en compte des problèmes

environnementaux se fait désormais d’une manière multiscalaire et holistique.

7. Le changement climatique se poursuit. En 2012, la température moyenne mondiale a été

plus élevée que celle de 1880 (+ 0,85°C). L’Europe s’est en moyenne réchauffée de

1,3°C entre les périodes 1850-1899 et 2002-2011. L’accord de Paris (COP 21) impose

de limiter la croissance des températures à +2°C (voire +1,5°C si possible) par rapport

aux niveaux préindustriels. Les efforts à mener en termes de réduction des émissions de

gaz à effet de serre ont été traduits dans différents textes européens et nationaux.

8. La qualité de l’air, élément indispensable d’un cadre de vie de qualité, bien que

globalement en amélioration dans certains territoires (ex : en Wallonie), affiche

régulièrement de mauvais indices dans les grandes agglomérations où l’on enregistre par

ailleurs des îlots de chaleur. La pollution atmosphérique (provoquée notamment par les

particules émises par les moteurs thermiques) constitue le premier risque sanitaire

d'origine environnementale en Europe occidentale, causant ainsi une mortalité

significative dans les territoires densément habités.

9. L’eau est une ressource naturelle importante dont dispose la Wallonie. Chaque année,

380 millions de m3 d’eau (80% d’eaux souterraines) sont prélevés pour la distribution

Page 55: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

55.

publique (60% est consommée en région wallonne, le solde est exporté en Flandre et à

Bruxelles) et 1.941 millions de m3 (97% d’eaux de surface) sont prélevés pour l’activité

économique, industrielle et la production d'énergie. Selon les normes européennes en

vigueur, l’état chimique et quantitatif de la majorité des eaux souterraines est jugé bon.

En revanche, l’état écologique ainsi que l’état chimique de la majorité des eaux de

surface wallonnes étaient qualifiés de mauvais à moyens en 2013. Le traitement des

eaux urbaines – qui fait l’objet d’une directive européenne – est variable sur le territoire

wallon : l’ensemble des agglomérations wallonnes de plus de 10.000 équivalents-

habitant et 80% des agglomérations de plus de 2.000 équivalents-habitant ont atteint les

objectifs; par contre, seules 30% des agglomérations de moins de 2.000 équivalents-

habitant sont équipées de stations d’épuration et moins de 10% des équivalents-

habitants en zones d’assainissement autonome sont correctement traités.

10. Les croissances démographiques et économiques observées ces dernières décennies

entrainent un important prélèvement de ressources non-renouvelables (tels que les

minéraux), ainsi que le rejet d’éléments nocifs notamment après leur usage. La poursuite

de l’artificialisation des territoires contribue également à la consommation d’une

ressource non-renouvelable, le sol. Pour enrayer ces phénomènes, les nouvelles

politiques européennes visent davantage l'utilisation rationnelle des ressources.

11. En matière de déchets, une double tendance s'opère depuis plusieurs années : la

réduction, à l'échelle européenne, de la quantité de déchets produite par les ménages

(avec des disparités rencontrées d'un territoire à l'autre) et l'augmentation de la

revalorisation de la plupart des déchets. Bien qu'il s'agisse d'une évolution positive, les

objectifs visés par les différentes politiques européennes ne sont pas encore atteints par

la plupart des pays. À l’échelle wallonne, le traitement des déchets (ultimes) s’effectue

dans différents sites disséminés sur le territoire (incinérateurs et centres de

regroupement essentiellement dans la province du Hainaut ; centres d’enfouissement

technique sur une plus grande partie du territoire). Les déchets dangereux de classe 1

sont quant à eux envoyés dans des centres situés en Flandre.

Tenant compte de ces dynamiques et de ces perspectives, les besoins territoriaux

identifiés sont les suivants :

Besoins relatifs aux patrimoines naturels, bâtis et paysager

i. La perte de biodiversité et l’uniformisation des paysages révèlent le besoin de

préservation de la diversité des patrimoines naturels et paysager.

ii. Pour atteindre les objectifs d’Aichi en matière de biodiversité (notamment, d'ici à

2020, au moins 17% des zones terrestres conservées au moyen de réseaux

écologiquement représentatifs et au moins 15% des écosystèmes dégradés

restaurés), la planification territoriale – en concertation avec la politique de

conservation de la nature – est appelée à réserver des espaces destinés à la mise

en réseau et à l’extension des aires protégées.

iii. Pour renforcer la résilience écologique, l’aménagement du territoire est appelé à

contribuer à la mise en œuvre de corridors écologiques, en assurant leur

continuité sur le territoire, en luttant contre la fragmentation du territoire ou en

prévoyant la mise en place de passages à faune pour restaurer les connexions

perdues.

Page 56: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

56.

iv. Concilier densification urbaine et qualité du cadre de vie implique le développement

de la nature en ville, à travers la mise en place d’espaces verts et de couloirs de

liaisons favorisant la biodiversité et le contact avec la nature.

v. Afin de renforcer l'identité et l'attractivité des territoires, le patrimoine bâti ainsi que

le patrimoine paysager sont à valoriser, à la fois via la sensibilisation, l'entretien, la

protection et la réaffectation. Ce besoin implique celui de valoriser les métiers du

patrimoine, notamment à travers des dynamiques comme l'Alliance Emploi

Patrimoine.

vi. Au-delà de la simple transmission du patrimoine bâti hérité, il est également

nécessaire d'inscrire, sur le territoire, des réalisations de qualité qui soient

représentatives des techniques, des demandes et des goûts de la société actuelle, ce

qui se traduit par le besoin de créer le patrimoine de demain.

vii. Préserver la qualité des paysages wallons implique de mieux les connaître mais

aussi d’intégrer le paysage dans toutes les politiques qui touchent au territoire

(ainsi que le recommande la Convention européenne du paysage).

Potentialités et contraintes du territoire par rapport à ces besoins

Tant les patrimoines bâtis que naturels et paysagers wallon peuvent constituer des

ressources économiques, notamment à travers leur valorisation touristique. De

surcroît, leur développement, entretien et rénovation participent à l’amélioration du

cadre de vie.

L’existence de diverses initiatives (Atlas des paysages, actions et chartes paysagères

des Parcs Naturels, actions/projets des GAL, …), leur maintien et leur poursuite

permettent de rencontrer les exigences de la Convention européenne du paysage.

Environ 13% du territoire wallon est couvert par un type d’aires protégées (Natura

2000, réserve naturelle…) pour 14,3% (en moyenne) dans les territoires voisins. Les

superficies du réseau Natura 2000 en région wallonne comprennent une proportion

élevée de surfaces forestières (75%) et agricoles (12%). Les Sites de Grand Intérêt

Biologique constituent un potentiel pour augmenter le pourcentage d’aires protégés

(superficies et degrés de protection).

Les perspectives en termes de croissance démographique annoncent, de manière

générale, une augmentation des pressions sur l'environnement (utilisation des

ressources, production de déchets, mobilité, …) et constituent une contrainte au

niveau de la stabilisation voire de la diminution de la fragmentation du territoire (la

Belgique est le deuxième état le plus fragmenté de l’UE).

Faisant suite à l’adoption du CoDT, un nouveau code du patrimoine wallon (CoPat) a

été rédigé. Celui-ci apporte un nouveau cadre pour la gestion, la protection et la mise

en valeur du patrimoine. Actuellement, ce sont près de 4.000 biens bâtis qui sont

classés en Wallonie et 17 sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.

51.500 biens sont par ailleurs recensés dans l'IPIC (Inventaire du patrimoine

immobilier culturel).

La valorisation du patrimoine urbain et rural pose souvent la question de la

réaffectation de bâtiments (publics, économiques, agricoles...) qui n'ont pas été

conçus à l'origine pour le nouvel usage que l'on souhaiterait leur donner, ou qui n'ont

pas été pensés selon les standards actuels. Cela peut dresser des obstacles

financier, technique ou administratif à leur reconversion.

Page 57: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

57.

Besoins relatifs à la protection de l’air et du climat

i. La qualité de l'air est un facteur prépondérant dans le domaine de la santé publique.

L'augmentation importante des maladies et des décès liés à des facteurs

environnementaux démontre la nécessité de poursuivre les mesures destinées à

améliorer la qualité de l'air. C’est le cas en particulier dans le domaine des

transports, où les améliorations technologiques sont plus que contrebalancées par

l'augmentation globale des flux de déplacements. Ce besoin répond également à des

considérations économiques, à l'image des restrictions – de plus en plus importantes –

d'activités imposées lors des épisodes de pics de pollution dans les grandes

métropoles. De par son champ d’action, l’aménagement du territoire doit participer à la

concrétisation des plans air-climat décidés à différents niveaux de pouvoir.

ii. Face aux effets attendus du changement climatique (risques accrus d’inondation,

risques karstiques, vagues de chaleur), la réponse territoriale passera par la mise en

œuvre de plans, règlementations et mesures ainsi qu’une gestion plus globale du

risque.

iii. Face aux effets imprévisibles du dérèglement climatique, les besoins s'évaluent à la

fois en termes de prévention et d'adaptation :

iv. La prévention englobe tous les processus de "décarbonation" de la société et du

système territorial, qu'il s'agisse d'utilisation rationnelle de l'énergie, de développement

du renouvelable, de valorisation de circuits courts, etc.

v. L'adaptation consiste à intégrer les aléas climatiques dans la gestion des territoires,

ainsi que dans la conception urbanistique et architecturale.

Potentialités et contraintes du territoire par rapport à ces besoins

Outre les effets négatifs du changement climatique sur les activités humaines,

d’importants impacts sont attendus sur la faune, la flore et le paysage (évolution de la

composition des peuplements forestiers notamment).

À l’échelle urbaine, la présence d’une infrastructure verte est une potentialité en

terme d’atténuation des effets négatifs du changement climatique (régulation

thermique, réduction de la pollution de l’air, prévention des inondations, connections

des habitats naturels des espèces vers les espaces périurbains et ruraux…).

La diffusion de plus en plus rapide et importante des TIC – mais insuffisamment

développée dans certaines parties plus rurales du territoire – offre une opportunité

d’amoindrir les impacts sur l’environnement (amélioration des déplacements,

domotique…).

L’état du bâti wallon, en moyenne énergivore, constitue une pierre d’achoppement

importante dans la lutte contre le réchauffement climatique et dans l’utilisation

rationnelle des ressources d'énergie. Une politique de rénovation ambitieuse, outre la

création d’emplois, transformerait cette faiblesse en une opportunité importante, le

potentiel de réduction de la consommation énergétique devenant alors important.

L’étalement urbain et la faiblesse de la mixité des fonctions génèrent des contraintes

en termes de mobilité et une consommation énergétique accrue. La configuration des

zones d'habitat au plan de secteur, avec une relative raréfaction du foncier disponible

à proximité des gares (< 1km : 9,1% de l'ensemble des disponibilités en ZH) et une

abondance à l'écart de ces dernières, est un facteur favorisant le renforcement de la

dépendance à la voiture. A contrario, les SAR – potentiellement reconvertibles en

logements – ont une propension à se concentrer aux abords des gares (27% de leur

superficie se localise à moins d'un kilomètre de celles-ci).

Page 58: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

58.

La Wallonie possède un potentiel important pour se diriger vers une décarbonation

massive. Toutefois, le rythme actuel des projets de développement des énergies

renouvelables reste relativement lent. En 2013, la production nette d’électricité

renouvelable s’élevait à 11% de la production totale générée en Wallonie. Dans le

même temps, la consommation finale brute d’énergie renouvelable ne représentait

que 10,8 % du total.

Besoins relatifs aux déchets et à la protection des ressources du sous-sol (eau, roches et

minerais)

i. Les fortes pressions exercées par l’exploitation du sous-sol sur l’environnement

(eaux, paysage, bruit, effondrements karstiques…) imposent une vigilance accrue

lors de la délivrance du permis tant de l’exploitation elle-même que des autres

demandes (habitations notamment) autour d’un site carrier (actif ou) potentiel.

ii. La nécessité de garantir un approvisionnement durable en eau potable de qualité pour

la Wallonie et ses régions voisines impose de maintenir des surfaces et dispositifs

de protection des eaux, à la fois en ce qui concerne la protection des captages et des

zones vulnérables pour les eaux souterraines, et le maintien de la qualité des eaux de

surface.

iii. Outre la préservation de l’écosystème, la protection qualitative des ressources

hydriques répond à des besoins importants à la fois en termes économique

(agriculture, industries…) et récréatif (baignade, pêche…).

iv. L’objectif du traitement des eaux urbaines des agglomérations de moins de 10.000

équivalents-habitant n’est pas encore atteint et requiert donc l’aménagement de

stations d’épuration dans ces territoires.

v. Bien que les déchets wallons soient de plus en plus recyclés (ce qui nécessite

d'ailleurs le développement de nouvelles unités de bio-méthanisation pour les déchets

organiques), il existera toujours des déchets ultimes que l’on ne pourra pas valoriser.

Dès lors, il convient de veiller à conserver des capacités suffisantes dans les

Centres d’Enfouissement Technique : en dehors des CET de classe 3 dont la

capacité résiduelle est suffisante à court terme (2028), une attention régulière doit être

portée à l’égard des CET de classe 2 et une réflexion doit être menée sur les déchets

de classe 1.

Potentialités et contraintes du territoire par rapport à ces besoins

Les principaux gisements de ressources du sous-sol (calcaire, sable, argile, eau) se

trouvent dans des parties densément occupées du territoire, ce qui limite la longueur

des circuits d'approvisionnement mais pose des problèmes de cohabitation avec les

autres fonctions du territoire (protection de captages, risques karstiques...).

À l’horizon 2025, le cadastre du réseau d’assainissement devrait être terminé ; il

permettra un meilleur suivi de l’état des eaux. Actuellement l'assainissement des

eaux wallonnes n’atteint pas les obligations européennes, en raison de problèmes de

raccordement à l’égout, de la faible gestion des eaux usées par temps de pluie, et de

la faible urbanisation de certaines parties du territoire (zones d’assainissement

autonome).

La Wallonie est dépendante des territoires frontaliers pour le traitement des déchets

de classe 1. Les déchets dangereux sont appelés à augmenter, notamment avec le

développement des nouvelles technologies et de nouveaux matériaux. Leur

Page 59: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

59.

recyclage en fin de vie imposera le développement de nouveaux savoir-faire en la

matière.

Dans l’optique d’une intensification de l’usage des voies navigables, la poursuite des

importants travaux de dragage – relancés récemment – est nécessaire, notamment

au regard de la liaison Seine-Nord-Europe.

Page 60: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

60.

Enjeux territoriaux de la dimension patrimoine et environnement

I. Une diversification nécessaire des usages des espaces urbanisés et non

urbanisés dans une optique de multifonctionnalité environnementale et sociale qui

ne menace pas la fonction première de la zone.

II. En vertu d'engagements internationaux, la préservation et la restauration des

patrimoines menacés, naturels et paysagers, bâtis ou non bâtis, y compris en

limitant les pressions d'origine anthropique qu'ils subissent.

III. La (re)mobilisation/valorisation des patrimoines de qualité naturels et paysagers,

bâtis et non bâtis afin de renforcer l'attractivité (y compris économique) aux

différentes échelles territoriales et ainsi que la qualité du cadre de vie.

IV. La restauration et la préservation de la biodiversité animale et végétale à travers

un maillage écologique suffisamment étendu et fin du territoire.

V. L'intégration des risques et nuisances au sein des politiques d’aménagement du

territoire dans le contexte du changement climatique et des transitions énergétique

et technologique, en tenant compte du principe de précaution et de la diversité des

espaces wallons.

VI. L'utilisation plus rationnelle et la meilleure valorisation des ressources naturelles

du territoire en prenant en compte les risques de façon raisonnée pour permettre

leur renouvellement ou éviter leur épuisement, et sans pénaliser d’autres

potentialités.

VII. La limitation très forte du phénomène de périurbanisation pour répondre aux défis

environnementaux (tels que la préservation de la ressource « sol », la transition

énergétique, la fragmentation du territoire...) dans un contexte territorial qui est à

la raréfaction du foncier à proximité des infrastructures de transport public.

Page 61: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

61.

5. La dimension mobilité et transport

Cette partie traite de la situation existante et des perspectives concernant la mobilité des personnes et du transport des marchandises. Sur

cette base, des besoins territoriaux sont identifiés et au regard de ceux-ci, les potentialités et les contraintes du territoire dans sa capacité

à y répondre.

Constats

1. Les nouveaux processus économiques (mondialisation, globalisation,

métropolisation) ont entrainé ces dernières décennies une forte intensification du

transport des personnes et des marchandises. La spécialisation, concentration et

délocalisation des productions ainsi que la croissance démographique attendue

laissent présager que le transport de marchandises va continuer à se développer

dans les prochaines années. Concernant la demande de mobilité des individus, bien

que celle-ci n’ai fait qu’augmenter ces dernières décennies, le rythme de croissance

devrait diminuer. Il n’en demeure pas moins que les pressions engendrées par la

mobilité sur les réseaux d’infrastructures de transport, sur l’environnement et sur

l’espace public demeurent importantes.

2. Au vu des progrès technologiques, de l’évolution des modes de production et de

consommation ainsi que de la modification des rythmes de vie, une évolution

conséquente visant l’optimalisation et la diversification du secteur du transport tant

des voyageurs que des marchandises est à envisager. Le contrôle du trafic en temps

réel, la mise en commun de l’offre et de la demande via des applications API16, les

véhicules autonomes, les véhicules électriques combinés au just-in time ou aux

achats en ligne renforceront et diversifieront les activités de logistiques et de

consommation (envois plus fréquents, moins lourds, plus nombreux).

3. La commission européenne relève une série de facteurs déterminants sur la nature

ainsi que sur le type de demande et d’offre de mobilité, tels la croissance

démographique, le vieillissement de la population, la modification des rythmes de vie

et des lieux d’activités notamment en lien avec le télétravail.

4. L’Union européenne est un territoire de libre circulation des personnes et des

marchandises. Dès les traités de 1951 (CECA) et de 1957 (CEE), les États membres

se sont accordés sur la libre circulation des biens et des personnes. Plus récemment,

l’Union Européenne s’est dotée comme objectif la mise en place d’infrastructures de

transport durables, efficaces et interconnectées, qui doivent rendre la circulation des

personnes et des marchandises dans toute l’Europe aisée et rapide (notamment par

la mise en place des RTE-T). La stratégie wallonne de développement durable

confirme cette volonté de permettre à tous de se déplacer quelles que soient les

conditions physiques, géographiques ou financières. Toutefois elle met désormais

l’accent sur les modes doux, le covoiturage et les transports en commun.

5. En vue de réaliser un marché européen unique, le secteur des transports a été

profondément modifié depuis les années 1990, avec l’adoption de multiples actes

législatifs menant à la libéralisation progressive des différents modes de transport. Ce

processus d’ouverture à la concurrence se poursuit à une vitesse variable mais

concerne désormais l’ensemble des modes de transport.

16

API ou Applications Programming Interface. L'API peut être résumée à une solution informatique qui permet à des applications de communiquer entre elles et de s'échanger mutuellement des services.

Page 62: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

62.

6. Afin d’accroître l'efficacité des transports et l'usage des infrastructures, la commission

européenne préconise de « Progresser vers la pleine application des principes de «

l’utilisateur payeur » et du « pollueur payeur » et d’impliquer le secteur privé afin

d'éliminer les distorsions, y compris les subventions préjudiciables, de produire des

recettes et d'assurer le financement de futurs investissements dans les transports. ».

7. La pression environnementale engendrée par le secteur du transport n’est pas

nouvelle. Responsables de 20% des émissions de CO2, de particules fines et/ou à

l’origine de nuisances sonores, les différents modes de transport sont contraints par

les directives européennes d'améliorer leurs performances environnementales.

8. Tenant compte des contraintes budgétaires et afin d’assurer l’accessibilité des lieux

et des territoires et une mobilité fluide des personnes et des marchandises, la plupart

des politiques au niveau mondial ou européen insistent sur la nécessité d’optimiser

l’offre d’infrastructures et de services, de l'associer à la demande de déplacements et

de faire baisser les volumes de trafic par des stratégies adaptées et liées entre autre

à l’aménagement du territoire.

9. À l’échelle nationale, le Bureau fédéral du Plan prévoit que la demande continuera à

croître d’ici 2030 : + 10% du nombre total de trajets des personnes ; + 40% du

nombre de tonnes de marchandises.

10. Le mode routier devrait rester majoritaire à l’horizon 2030 tant pour les personnes

que pour les marchandises, entrainant une augmentation de la congestion (+ 22% de

véhicules-km) et une diminution de la vitesse (de -10 à -24%) sur les routes.

11. En outre, les distances moyennes parcourues devraient augmenter tant pour les

personnes (+ 5 à 8% pour les trajets domicile - travail / école) que pour les

marchandises (+ 3 à 10% pour des parcours nationaux) (Bureau fédéral du Plan,

2015).

12. La croissance de la demande en mobilité des personnes à l’horizon 2030 s’explique

en grande partie par l’augmentation d’autres motifs de déplacement (achats, loisirs,

etc.) (+ 27%) que par les déplacements domicile-travail (+10%) et domicile-école

(+16%).

13. À plus long terme, il est délicat de se prononcer sur l’importance des flux et les

modes de déplacement qui seront privilégiés. S’il s’agit davantage de prospective,

l’Union européenne s’accorde sur le fait que les tendances actuelles ne pourront se

poursuivre au même rythme. En effet, d’ici à 2050, les transports émettraient des taux

de CO2 toujours supérieurs à ceux de 1990, 90% du transport devraient être encore

dépendant du pétrole, l’accessibilité entre les zones centrales et les zones

périphériques devrait s’amenuiser, la saturation des réseaux de transport et ses coûts

induits ainsi que les coûts sociaux découlant des accidents et de la pollution

devraient augmenter.

Page 63: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

63.

Tenant compte de ces dynamiques et de ces perspectives, les besoins territoriaux

identifiés sont les suivants :

Besoins concernant la mobilité :

i. Afin d’assurer l’attractivité et la compétitivité du territoire wallon, il est important de

préserver et de renforcer les points de connexion à l’échelle internationale et

suprarégionale, ainsi que l’accessibilité multimodale des liaisons entre les

principaux pôles wallons ;

Carte. Échelle régionale : Réseaux de transport des personnes

ii. La croissance de la demande en mobilité, la complexification des chaînes de

déplacement, les pressions environnementales ainsi que les coûts induits liés aux

systèmes actuels de transport nécessitent :

a. La définition et la spécification de stratégies de mobilité et

d’organisation spatiale adaptées aux types, aux rythmes et à l’intensité de

flux en lien avec les spécificités territoriales (métropolitain – ville moyenne et

territoires ruraux), en se basant sur une connaissance précise des mobilités

des Wallons ;

b. L'articulation des politiques et la concertation des acteurs de la mobilité

et de l’aménagement du territoire et ce aux différents niveaux de

gouvernance et à chaque échelle territoriale ;

c. D'optimiser l’utilisation des infrastructures de transport (limiter

l’autosolisme, etc.) et de favoriser la mutualisation des déplacements en

favorisant des systèmes de mobilité basés sur l’usage et non plus sur la

propriété individuelle.

Page 64: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

64.

iii. Les pressions environnementales ainsi que les coûts sociétaux induits liés aux

systèmes actuels de transport entrainent le besoin de limiter activement les

systèmes de transport dépendant des énergies non-renouvelables et de

favoriser leur transition énergétique ;

iv. Les progrès technologiques relevant de la mobilité nécessitent un suivi et la mise en

place de stratégies adaptées quant à leur intégration dans les pratiques de

mobilité ;

v. L’entretien, l’amélioration et la sécurisation des nombreuses infrastructures des

différents réseaux induisent des efforts financiers conséquents. Or les budgets

affectés pour mener à bien les tâches susmentionnées sont inférieurs aux budgets

requis. Établir de nouvelles modalités de financement est nécessaire de même

que rejoindre la volonté européenne d’instaurer le principe d’utilisateur-payeur pour

les transports.

Besoins concernant la mobilité des personnes :

i. La croissance de la demande en mobilité, la multiplication des motifs de déplacement

en lien avec la complexification des chaînes de mobilité aura pour conséquence un

besoin accru de flexibilité et d’adaptabilité des systèmes de transport au regard

de l’organisation territoriale et des nouveaux modes et rythmes de vie ;

ii. Pour accroître l'efficacité des transports (flexibilité, adaptabilité) et limiter les

pressions environnementales ainsi que les coûts induits, il faudra :

a. Favoriser l’alternance (pluri-modalité) et l’enchainement des modes (co-

modalité) pour les déplacements quotidiens tout en réduisant les pénalités

dues aux ruptures de charges ;

b. Entretenir et compléter l’infrastructure existante au regard des stratégies

définies par le Gouvernement (DPR, plan air-climat, plan Wallonie-cyclable,

SDT, etc.) ;

c. Raisonner en termes de gestion des réseaux et de niveau de services de

manière à répondre aux principes d’interopérabilité, d’accessibilité,

d’attraction, de sécurité et de confort ;

d. Simplifier la lisibilité des services de mobilité à destination des usagers

à l’aide d’un marketing adapté ;

iii. L'augmentation future de la part des personnes âgées dans la structure de la

population entraine un besoin accru de transports qui offrent un niveau de

confort, de sécurité et de fiabilité plus élevé et nécessite des solutions adaptées

aux personnes à mobilité réduite. En outre, la demande pourrait survenir hors des

heures de pointes actuelles ;

iv. La diminution du revenu des personnes âgées au moment de la retraite et celle des

ménages isolés entraînent un risque accru de précarité et de marginalisation, et

concomitamment un besoin d’une mobilité accessible et abordable ;

v. Afin de favoriser les modes actifs (marche, vélo) pour les déplacements courts et de

réduire la pression automobile, il est nécessaire d’adapter l’espace public tout en

garantissant la fluidité, l’accès à tous et la qualité du cadre de vie ;

vi. L’émergence de modes alternatifs de déplacement (flexibles et plus respectueux de

l’environnement) entraine la nécessité d’offrir et/ou d’adapter les infrastructures

(bornes de recharge, réseaux de distribution d’énergie et infrastructures dédiées,

parkings adaptés, autoroutes cyclables, etc.) de manière à répondre aux principes de

continuité, d’accessibilité, d’attraction, de sécurité et de confort.

Page 65: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

65.

Besoins concernant le transport des marchandises :

i. Consolider l’attractivité de la Wallonie impliquera de travailler à son intégration dans

les grands réseaux de transport européens.

Carte. Échelle suprarégionale : Réseaux de transport des marchandises

ii. De l'augmentation des tonnages transportés, de la mondialisation des échanges et

de la complexification attendue des chaînes logistiques, on peut d'ores et déjà

déduire qu'il sera nécessaire de :

a. Diversifier l’offre de services en matière de transport ;

b. Fluidifier les échanges et les connexions entre les grandes plateformes

logistiques ;

c. Faciliter voire optimiser la circulation et la distribution des marchandises au

regard des infrastructures existantes ;

d. Faciliter la concertation entre acteurs de la logistique et du transport de

marchandises.

iii. La viabilité des modes alternatifs au mode routier nécessite une massification des

flux, ce qui entraine un besoin :

a. De terrains à destination des secteurs économiques primaire et secondaire à

proximité du rail et des voies de navigation ;

b. D’une gestion régionale des terrains de grandes dimensions et à fort potentiel

intéressant les modes de transport alternatifs à la route.

iv. Garantir un approvisionnement performant et durable des villes et des centres

urbains ne pourra se faire sans la mise en place de solutions innovantes en matière

de logistique urbaine.

Page 66: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

66.

Potentialités et contraintes du territoire par rapport à ces besoins

La Wallonie présente une grande densité d’infrastructures autoroutières

(5,2km/100km²) relativement bien réparties sur son territoire et lui assurant une

intégration optimale au réseau européen ;

La densité du réseau routier wallon a permis de maintenir jusqu’à présent une

certaine fluidité du trafic mais a aussi favorisé la dispersion de l’urbanisation et des

activités économiques sur tout le territoire, renforçant par-là la complexification des

chaines de déplacements ;

Cependant plusieurs contraintes liées à l’infrastructure routière peuvent être

observées :

o La saturation ponctuelle des axes routiers wallons et des pôles voisins (ex :

vers Bruxelles, Anvers et GD Luxembourg) ;

o Le réseau à grand gabarit autoroutier présente également plusieurs goulots

d’étranglement qui réduisent le niveau de service : sur l’E19 au niveau de

Nivelles, sur l’E42 au niveau de Mons et sur le contournement de Liège ;

o Les infrastructures de transport wallonnes sont vieillissantes et nécessitent un

coût d’entretien important.

La Wallonie jouit d'une grande couverture ferroviaire et de multiples connexions avec

les métropoles et régions voisines.

En 2016, la Wallonie disposait d’une gare TGV (Liège-Guillemins) qui propose

plusieurs liaisons internationales (Paris, Luxembourg, Francfort, Cologne). D’autres

lignes assurent le lien entre la Wallonie et les villes voisines frontalières. Au niveau

régional, les flux de voyageurs sont essentiellement orientés vers Bruxelles. Les deux

autres lignes structurantes (la dorsale wallonne et l’axe Namur-Luxembourg) sont

moins fréquentées. Le transport du fret est assuré via trois grands axes ferrés : la

route de Montzen (Anvers-Allemagne) – la plus importante en terme de tonnages

transportés, le corridor entre Anvers et Luxembourg via l’axe Athus-Meuse et la

dorsale wallonne entre Lille et Montzen.

Cependant plusieurs contraintes liées au transport ferroviaire sont relevées :

o Desserte/fréquence faible en dehors des grandes villes;

o Offre insuffisante sur les axes structurants et la zone suburbaine de Bruxelles;

o Temps de parcours peu concurrentiels vis-à-vis de la route;

o Développement et entretien ralentis par manque de moyens suffisants;

o Faiblesse des liaisons rapides vers les territoires voisins;

o Peu de terrains sont réservés pour des activités économiques utilisant le rail;

o Coûts d’exploitation largement supportés par le secteur ferroviaire;

o Au niveau du transport des marchandises, présence de plateformes

multimodales dans les régions limitrophes;

o Report de la mise en service complète du RER bruxellois.

La Wallonie dispose de deux infrastructures aéroportuaires majeures : l’aéroport de

Charleroi (Brussels-South Charleroi Airport) et l’aéroport de Liège (Liège Airport). Le

premier a pour vocation le transport des personnes ; le second est dédié au transport

des marchandises. Notons l’absence de connectivité de ces deux aéroports avec le

rail.

Si la Wallonie n’a pas de façade maritime, elle dispose d’un port accessible à des

navires de mer (Liège)17 et est relativement bien reliée aux principaux ports maritimes

des régions limitrophes. Ainsi, le réseau fluvial wallon se connecte à Anvers via

Bruxelles (canal Charleroi-Bruxelles) ou à partir de Liège (canal Albert) et à Gand (et

17

Troisième port intérieur d’Europe (20 millions de tonnes en 2015).

Page 67: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

67.

de là aux ports de Zeebrugge et des Pays-Bas) à partir de Tournai. Vers l’ouest, le

réseau permet de connecter la Wallonie à Dunkerque et, dans le futur, au bassin de

la Seine et du Havre. Enfin, l’accès au port de Rotterdam et de là au Bassin rhénan

peut se faire par Liège ou via la zone estuaire de l’Escaut.

Quatre ports autonomes existent en Wallonie. Leur mission principale est la gestion,

l’aménagement et l’équipement de zones portuaires afin de les mettre à la disposition

de tiers.

L'offre du Groupe TEC couvre les grands pôles urbains de Wallonie ainsi que la

majorité du territoire wallon. Cependant, cette large couverture, associée à la

structure spatiale de la Wallonie et à une clientèle essentiellement scolaire ou

captive, révèle de fortes disparités territoriales en termes de fréquence. Des

compagnies d’autocars internationales privées connectent certaines villes wallonnes

(Liège, Mons, Charleroi) à de nombreuses villes européennes.

Concernant les infrastructures destinées aux modes actifs (marche, vélo), la faible

qualité et le mauvais état des trottoirs et des pistes cyclables et le manque de

sécurisation pour les usagers pourraient en partie expliquer leurs parts modales

relativement faibles.

Indispensables à l’articulation et aux transferts entre les différents modes de

transport, une douzaine18 de plateformes multimodales existent en Wallonie. Elles se

situent majoritairement sur l'ancien axe industriel et au-delà, depuis Liège (Trilogiport)

jusqu'à Mouscron, le long des infrastructures ferroviaires et fluviales. Pour le

transport des personnes, les principaux nœuds intermodaux structurant le territoire

sont les gares ferroviaires et les gares de bus ;

L’offre actuelle en service de transport est relativement homogène mais peu adaptée

aux spécificités hétérogènes du territoire et des besoins en mobilité. Ces spécificités

font essentiellement référence aux variations de la répartition de la population et des

activités sur le territoire ainsi qu’aux évolutions des modes et rythmes de vie.

18

Le nombre de plateformes varie selon la définition retenue. La liste des plateformes du secteur public est disponible auprès de la DPVNI.

Page 68: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

68.

Enjeux territoriaux de la dimension mobilité

I. La préservation, le renforcement et l’amélioration de l’accessibilité du territoire.

Cet enjeu d’accessibilité du territoire se décline à deux échelles :

- La préservation, le renforcement et l’amélioration des points de connexion de la

Wallonie depuis et vers l’international à l’échelle internationale et suprarégionale ;

- La préservation, le renforcement et l’amélioration des liaisons entre les principaux

pôles wallons à l’échelle régionale.

II. La préservation, le renforcement et l’amélioration de la complémentarité des

réseaux.

III. Le développement des systèmes de mobilité adaptés aux types, aux rythmes et à

l’intensité des flux en fonction des spécificités de la structure spatiale (aires

métropolitaines, zones urbaines et rurales). Cet enjeu découle de la nécessité

d’accroitre l’efficacité des systèmes de mobilité en termes d’utilisation des

infrastructures et du matériel roulant, de financement public, de pressions

environnementales ;

IV. Le développement d’un urbanisme et d’une structure territoriale favorable au report

de mode.

V. Le financement de l’entretien, de l’amélioration et de la sécurisation des systèmes

de transport.

VI. L’atténuation des externalités négatives des systèmes de mobilité.

Cet enjeu se décline par :

- La transition énergétique des systèmes de transport ;

- La valorisation des modes actifs ;

- La préservation et l’amélioration du cadre de vie.

VII. L’intégration des technologies et outils de l’information dans la gestion de la

mobilité.

Page 69: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

69.

6. La structuration interne du territoire wallon1920

Cette partie traite de la situation existante de la structuration interne du territoire wallon ainsi que des potentialités et contraintes du

territoire.

Aires

Constats

1. La dichotomie zones urbaines-zones rurales s’estompe au regard des mutations,

notamment socio-économiques, observées. Ruralité n’est plus synonyme

d’agriculture. L’économie s’appuie de plus en plus sur les secteurs tertiaires tant

publics que privés et les campagnes deviennent multifonctionnelles (habitat, PME

locales, centres de loisirs ou sportifs, tourisme, énergie, etc.) et la part d’actifs dans

l’agriculture au sein des espaces ruraux est en constant déclin. Les modes de vie et

comportements contemporains se sont répandus partout (démultiplication des lieux

de vie pour les achats, les loisirs, développement du travail sans bureau fixe,

croissance des néo-ruraux, émergence du consommateur millennial (né entre 1980

et 2000), …).

2. Sur le plan social, les processus de fragilisation et de marginalisation de certaines

personnes sont globalement similaires pour les zones urbaines et rurales

(bénéficiaires d’allocations sociales, ratio d’emploi intérieur, quartiers en difficultés).

Toutefois, certains quartiers de ville se singularisent par la concentration de la

précarité amplifiant les disparités socio-économiques et la dégradation du cadre de

vie.

3. Un découpage du territoire a été réalisé sur base des matrices origine-destination

relatives aux déplacements domicile-travail. Les résultats ne tenant pas compte des

flux transrégionaux/transfrontaliers indiquent que le territoire wallon a peu évolué

entre 2004 et 2014, si ce n’est un déclin de l’attractivité de certaines petites villes.

Les résultats tenant compte des flux transrégionaux révèlent un bouleversement lié

aux flux à destination de Bruxelles et de sa périphérie flamande et, dans une moindre

mesure, vers Luxembourg, ces deux métropoles ayant tendance à élargir leur aire de

rayonnement. Cela concerne un large territoire faisant partie des provinces du

19

Deux cartes de synthèse pour illustrer la structure de fait peuvent être réalisées lorsque le contenu de AC aura été validé. Elles reprendraient la superposition des informations suivantes : les 35 pôles urbains potentiels, les flux sortants de travailleurs et entrants vers les pôles extérieurs sur une carte et les flux entrants de travailleurs et sortants vers les pôles extérieurs sur l’autre carte, les 10 zones rurales et les communes rayonnants sur elle-même ou rayonnement faiblement au-delà d’elle-même (hors pôles urbains potentiels). 20

Précision sémantique, le terme commune est employé au sens d'unité administrative au niveau local de la Wallonie; une ville est un lieu qui se caractérise, d’une part, spatialement par une certaine concentration de l’habitat, une population relativement nombreuse et un aspect morphologique dense et, d’autre part d’un point de vue fonctionnel comme un nœud ou lieu d’échanges de personnes, de capitaux, de marchandises, de « culture », d’informations, d’idées, etc.; un pôle est partie de territoire (sans seuil de superficie ou de population) située tant en milieu rural qu’en milieu urbain ou périurbain et dotée d’activités exerçant une attractivité sur les personnes à l’échelle suprarégionale, régionale, supra-locale ou locale, caractérisée par sa mixité sociale et fré­quentée par un nombre de personnes suffisamment important pour permettre une sociabilité anonyme.

Page 70: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

70.

Brabant wallon, de Liège, de Namur et, plus encore, du Hainaut ainsi que tout le sud-

est de la Wallonie.

4. L’analyse des flux témoigne de comportements de plus en plus erratiques et d’une

tendance à l’allongement des distances.

5. Les flux de périphérie à périphérie augmentent de façon significative car l’emploi se

développe plus particulièrement dans le Brabant wallon et les communes situées au

nord de la dorsale wallonne alors que la croissance démographique est davantage

constatée aux zones de superposition des aires d’influence de Bruxelles, Liège et

Namur et au sud du sillon.

6. Le découpage spatial des espaces ruraux wallons, réalisé en 2015 sur base

notamment d’une analyse de variables socio-économiques, a permis l’identification

de dix zones pour lesquelles une série d’enjeux communs semblent émerger et qui

sont globalement cohérentes en termes de particularités internes mais dont les

contours peuvent varier selon les caractéristiques. Les ressources économiques de

chaque zone ont été spécifiées en 2017.

Carte - Découpage spatial en 10 zones en fonction de l’analyse de données statistiques,

des structures fonctionnelles territoriales et des dynamiques territoriales observées ou

pressenties (CPDT, 2015)

Ce découpage met en évidence :

- l’importance de l’axe industriel historique avec des communes rurales ou semi-

rurales21 entourant des communes urbaines, une agriculture orientée vers les

21 Définies sur base de la classification DGO3 – PWDR 2014-2020 (occupation du sol et densité)

Page 71: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

71.

grandes cultures et une base économique résidentielle22 marquée ; les aires au

sud de cet axe étant plus forestières avec des territoires peu denses, ponctués de

villes centres et avec une activité touristique ;

- un axe Bruxelles-Namur-Luxembourg avec une première zone fortement

urbanisée dans l’aire métropolitaine bruxelloise, une deuxième centrée sur

Namur, une troisième regroupant des communes rayonnant largement au-delà

d’elles-mêmes et une quatrième zone sous l’influence du Grand-Duché de

Luxembourg ;

- quatre aires différenciées en dehors de ces deux grands axes : une aire

constituée de communes sous l’influence de Tournai ou Bruxelles, une aire

composée de communes caractérisées par la migration alternante vers Bruxelles

ou Liège, une aire de communes avec une faible densité de population le long de

la frontière française présentant une urbanisation en déclin (zones urbanisées et

niveau de services) et une aire avec des communes ayant une dynamique

d’urbanisation positive et en forte croissance au sud de Liège, le long de la

frontière allemande et luxembourgeoise.

- Les ressources en eau souterraine (hors eaux minérales), le potentiel de

production d'énergie (renouvelable) et les grandes exploitations du sous-sol se

retrouvent principalement sur ou au nord du sillon où leurs valorisations rentrent

en concurrence avec les cultures céréalières, de pommes de terre, de betteraves,

la fruiticulture et l’horticulture au sein d’un territoire fortement urbanisé. La

ressource touristique se localise sur la quasi-totalité de la Wallonie, avec des

concentrations plus marquées dans le sud. La biodiversité, les forêts (pour le

bois-énergie, les matériaux ou comme support de base aux activités récréatives)

et l’élevage bovin caractérisent notamment le sud du territoire. L’extrême sud

présentant des caractéristiques mixtes.

7. Certaines communes23 se retrouvent impliquées dans plusieurs dynamiques de projet

alors que d’autres ne sont impliquées dans aucune. Les parcs naturels et les groupes

d’action locale (GAL) favorisent la supra-communalité à travers les partenariats et

synergies entre acteurs locaux. Les GAL, liés à une programmation européenne

quinquennale, connaissent un taux de pérennité satisfaisant démontrant l’ancrage

local de leur projet de territoire.

8. Dans la pratique, les espaces ruraux participent peu aux pôles de compétitivité.

Potentialités et contraintes du territoire

Les dynamiques supra-communales permettent potentiellement la mise en place

de projets de territoire bénéficiant d’une certaine pérennité.

Les très petites entreprises localisées en nombre au sein des espaces ruraux

participent au développement économique des zones rurales et sont

potentiellement intégrables à la politique des pôles de compétitivité.

22

La base d’une économie locale peut être découpée en quatre bases : productive, publique, sociale et résidentielle. Cette

dernière reprend les revenus des actifs résidant en un lieu donné mais qui travaillent ailleurs, les revenus des retraités et les dépenses des touristes et des habitants de secondes résidences dans ce lieu donné. 23

Possibilité d’ajouter une carte à cet endroit : Dynamiques de projet des territoires ruraux (CPDT, 2016)

Page 72: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

72.

Un déficit de développement en matière de NTIC et de « tiers-lieux24 » dans

certaines zones rurales constitue une opportunité de développement de ces

territoires.

Le cadre régional relatif à la production de logements publics25 est une contrainte

qui ne permet pas actuellement de tenir compte des spécificités démographiques,

socio-économiques et culturelles des différents territoires.

Certaines communes (villes et villages) disposent d’infrastructures et de services

de base permettant d’accueillir prioritairement en ces lieux de nouveaux

logements.

La Wallonie dispose d’un potentiel en matière d’activité touristique et d’activité

hôtelière.

Le développement de la multifonctionnalité des campagnes est contraint par

l’usage du sol (réversibilité et mono-activité).

24

Espace de travail partagés et souvent collaboratifs 25

10% de logements publics par commune

Page 73: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

73.

Dynamiques urbaines

Constats

1. Le Gouvernement wallon a retenu 12 villes dans le cadre de la programmation 2014

– 2020 des fonds FEDER et de l’instauration du Programme de Développement

Urbain (PDU).

2. L’analyse de la hiérarchie urbaine réalisée en 2011 démontre que 23 communes

rayonnent largement autour d’elles (pôles rayonnant). La plupart (16) sont situées le

long des deux axes principaux qui structurent le territoire wallon.26

Carte – Degré de rayonnement ou de dépendance des communes en Wallonie (CPDT, 2016)

3. Au départ des options du Gouvernement wallon, de l’analyse de la hiérarchie urbaine

et de la caractérisation socio-économique de celle-ci, il a été retenu une liste de 35

pôles urbains éventuels considérés comme structurants et potentiellement attractifs.

26

L’analyse de la hiérarchie urbaine réalisée en 2011 s’appuie sur la méthodologie consistant à déterminer pour chaque fonction prise en compte et chaque commune un score d’équipement rapporté à sa population pour déterminer le degré de rayonnement. Un indice global synthétique est ensuite produit tenant compte du poids proportionnel à l’importance de chaque groupe de fonctions/services dans le cadre des déplacements quotidiens afin de distinguer les communes qui rayonnent largement autour d’elles des communes qui dépendent d’autres pour la plupart des fonctions. Cette classification permet de distinguer 5 types de communes : 1. celles qui rayonnent largement au-delà d’elles-mêmes ; 2. celles qui rayonnent faiblement au-delà d’elles-mêmes ; 3. celles qui rayonnent sur un volume de population comparable à leur propre poids démographique ; 3. celles qui rayonnent sur un volume de population comparable à leur propre poids démographique ; 4. celles qui sont faiblement polarisées par une (ou plusieurs à autre(s) commune(s) ; 5. celles qui sont fortement polarisées par une (ou plusieurs) autre(s) commune(s).

Page 74: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

74.

4. La réalité des dynamiques urbaines est cependant plus complexe et des pôles

localement structurants comme certains pôles secondaires des grandes villes ou

certains pôles ruraux ne sont pas repris dans la liste évoquée.

5. Au niveau de la structuration des agglomérations pluri-communales, on distingue les

communes « rayonnantes » (pôle d’appui au pôle principal) des

communes « dépendantes » (rôle résidentiel).

6. Il existe un décalage entre les limites administratives et les limites des polarités

urbaines et une hétérogénéité quant à l’ampleur des fusions des communes : les

grandes communes issues d’une fusion généreuse présentent un moindre

rayonnement au niveau relatif tandis que celles issues d’une fusion plus limitée

présentent des ratios plus élevés concernant l’emploi et divers services mais, d’un

autre côté, peuvent voir certaines fonctions ou équipements localisés sur le territoire

de communes voisines.

7. Hormis Arlon, Mouscron et Namur, les 12 villes FEDER ont été confrontées à un

contexte de déclin urbain qui s’est caractérisé par une stagnation de la population et

des activités, plus ou moins accentué par la dynamique de périurbanisation et une

dégradation de certains quartiers :

- emploi : les 12 villes FEDER affichent une croissance de l’emploi de 5% contre

13% en Wallonie (période 2001-2014) avec 0,1% pour Charleroi et 0,4% pour

Liège (alors que sur la même période Gand enregistrait une hausse de 18,4%).

- population : les 12 villes FEDER ont vu leur population diminuer de 4% depuis la

fusion des communes en 1977 alors que la Wallonie enregistrait un gain de

population de 12%. Les seules villes de Liège et Charleroi, ont perdu 55.937

habitants sur la même période. La croissance démographique soutenue concerne

principalement les communes dépendantes et la hausse de population

caractérisant les pôles largement rayonnants est en général inférieure à celle

connue par une majorité des communes à vocation résidentielle qui les entoure, à

l’exception du Brabant wallon.

- social : les 12 villes concentrent 57% des bénéficiaires d'un revenu d’intégration

sociale pour 29% de la population et Charleroi et Liège comptent à elles seules

29% du total wallon pour 11% de la population.

8. L’emploi augmente plus particulièrement dans les communes dotées de parcs

d’activité non saturés (petits pôles urbains dans l’orbite élargie de Bruxelles ou

communes périurbaines des grandes agglomérations situées sur les axes

autoroutiers principaux). L’emploi progresse surtout (mais pas uniquement) au niveau

des services à la personne (soins de santé et titres services). Au niveau des villes,

cette croissance peine à compenser le déclin de l’emploi dans l’industrie, les services

financiers et les administrations fédérales ou régionales.

9. Le tourisme (hébergements et attractions) ne se concentre généralement pas dans

les principaux pôles urbains et les communes rayonnant largement au-delà d’elles-

mêmes.

Potentialités et contraintes du territoire

Page 75: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

75.

La Wallonie dispose d’un maillage urbain très dense avec une grande diversité de

pôles potentiellement suffisants pour structurer et desservir le territoire (au niveau

des activités économiques, des services, de l'éducation, de la culture,…).

Les petites villes témoignent souvent d’un contexte socio-économique plus favorable

que les grandes et certaines peuvent apparaître particulièrement attractives.

Le réseau urbain se caractérise par l’absence de métropole régionale de niveau

européen, contrairement aux régions voisines.

Les contrastes et disparités socio-économiques ont tendance à s’accroître à toutes

les échelles, que ce soit entre bassins, villes ou quartiers avec un risque de

marginalisation de certains lieux.

Les différentes villes/pôles ont des spécificités et atouts pouvant être valorisés.

L’amélioration de la qualité de vie (espaces publics, aménités, services de proximité)

est susceptible de renforcer l’attractivité résidentielle des villes qui pâtissent souvent

d'une image négative.

Le développement de complexes de bureaux et parcs commerciaux en-dehors des

centres-villes, favorisant la périurbanisation induit une concurrence entre la

périphérie et les centres urbains en matière d’accueil d’activité économique, bien

souvent au détriment de ces derniers.

Le processus de distanciation entre le lieu de résidence et les multiples lieux

d’activités induit un accroissement des besoins de mobilité.

Les nouvelles dynamiques économiques (économie de la connaissance, économie

présentielle, circuits courts, recyclage, …) apparaissent susceptibles de compenser

partiellement les emplois (notamment industriels) perdus.

La rénovation des quartiers permet d’accroître l’intensité urbaine (densité et mixité), à

commencer par les quartiers de gare qui doivent apparaitre comme des lieux

stratégiques structurants.

Un déficit est constaté en matière de desserte en transports en commun pour

certains pôles rayonnant.

Les restructurations avec concentration des services dans un nombre plus réduit de

polarités en cours ou à attendre dans différents domaines (agences bancaires,

justices de paix, services décentralisés du SPF Finances, hôpitaux) risquent de

pénaliser les communes situées en position intermédiaire dans l’armature urbaine

tout en touchant aussi des communes davantage rayonnantes.

Infrastructures de communication et de transport (axes)

Constats

1. Les quatre modes de transport principaux (routier, ferroviaire, fluvial et aérien)

structurent la Wallonie selon deux schémas principaux : la dorsale wallonne de

Mouscron à Verviers en passant par Namur et les radiales entre Bruxelles et la

dorsale wallonne qui peuvent se poursuivre vers les principaux pôles extérieurs à la

Wallonie. L’axe Namur-Luxembourg est fortement structurant pour le sud du territoire.

2. Le territoire est desservi27 :

27

Une carte reprenant le transport des personnes et des marchandises (lignes de chemin de fer, voies navigables et routes et autoroutes) pourrait être ajoutée si nécessaire – et si non redondant avec les illustrations de la dimension mobilité

Page 76: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

76.

- par le transport aérien : à travers les deux aéroports Brussels South Charleroi

Airport et Liège Airport qui constituent deux véritables portes d’accès à

l’international pour la Wallonie ;

- par le réseau routier structurant : fortement maillé et connecté au réseau

secondaire ;

- par le réseau ferroviaire : organisé en radiales depuis et vers Bruxelles,

longitudinalement au niveau de la dorsale wallonne et permettant le transport de

personnes et de marchandises à l’échelle internationale - A l’échelle de la

Wallonie, le rôle majeur des gares (nœuds multimodaux, accueil d’activités, de

services et de logements à proximité), et à défaut des points d’arrêts, en zones

rurales est à souligner.

- par le réseau fluvial : essentiellement situé le long du sillon Sambre et Meuse,

principalement utilisé pour le transport de marchandises mais également, à

moindre échelle, à des fins touristiques ;

- par un réseau de bus dont certaines lignes rapides apparaissent de plus en plus

structurantes en complément avec le train ;

- par le réseau cyclo-pédestre : le RAVeL qui permet les activités de loisir tout en

ayant un usage utilitaire et multimodal localement.

3. Le réseau centralisé à très haute tension connecté avec les territoires voisins

constitue l’épine dorsale du réseau de transport d’électricité.

Carte - Transport d’électricité à (très) haute tension (cette carte devra être complétée pour

mieux y inclure les connexions frontalières)

4. La Wallonie dispose d’un réseau de canalisations souterraines permettant le

transport régional et le transit international d’énergie (gaz, carburant liquide) et de

produits à usages industriels.

Page 77: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

77.

Carte - Transport des fluides et d’énergie par canalisation (cette carte devra être complétée pour mieux y inclure les connexions frontalières)

5. La Wallonie est dotée d’un réseau de fibres optiques qui dessert les principales villes

et parcs d’activité économique.

Potentialités et contraintes du territoire

La Wallonie dispose de canalisations souterraines inutilisées sur quelques grands

axes, dont certains frontaliers, et sur de multiples tronçons locaux.

Certains travaux d’infrastructure permettraient d’améliorer le réseau routier

wallon (« chainons autoroutiers manquants »).

Le déficit de liaisons entre les pôles qui structurent le territoire wallon inhibe le

potentiel les échanges entre ces pôles.

La modification de l’offre ferroviaire (liaisons rapides, fréquences,) ainsi que la

diminution des services aux voyageurs (qui se réduisent avec le remplacement

progressif des gares par de simples arrêts en dehors des grandes villes) contraint

l’accessibilité du territoire wallon.

La non adaptation du réseau électrique contraint le développement des énergies

éoliennes et photovoltaïques et ne permet pas de renforcer les interconnexions

avec les pays voisins.

La couverture des réseaux 4G et Internet à haut débit est insuffisante en-dehors

des zones densément urbanisées contraint l’attractivité du territoire wallon.Les

nouvelles formes de mobilité autorisent le développement potentiel des

infrastructures (bornes de recharge, parkings, voies rapides cyclables, …).

Page 78: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

78.

Enjeux territoriaux de la structuration interne du territoire wallon

I. L’intégration, vu la propagation des modes de vie et comportements

contemporains, de la diversité socio-économique des espaces wallons tant urbains

que ruraux, dans une structure territoriale régionale multipolaire suffisamment

dense que pour desservir le territoire en services et équipements.

II. Le renforcement de la cohésion sociale, tant en zone urbaine que rurale, vu la

croissance des disparités et clivages, que ce soit entre régions ou quartiers, et la

lutte contre l’émergence d’îlots de précarité où se conjuguent dégradation du cadre

de vie, marginalisation sociale et déclin économique.

III. L'accroissement de l’attractivité des pôles urbains vis-à-vis de l’accueil tant des

activités économiques que des habitants à travers une amélioration du cadre de vie

et une régénération accrue du bâti afin de répondre aux attentes des entreprises et

des citoyens d'aujourd'hui et que l'urbain soit davantage un espace choisi plutôt

qu'un espace subi.

IV. Une couverture territoriale optimale des réseaux et des services afférents (mobilité,

énergie, numérique …) tenant compte de la diversité des espaces wallons et des

interconnexions frontalières afin de renforcer l'accessibilité, tant physique que

virtuelle, aux lieux d'échanges et de flux, matériels et immatériels.

Page 79: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

79.

7. Atouts – Faiblesses - Opportunités - Menaces

Positionnement /

Dimensions/Structure

interne

Atouts Faiblesses Opportunités Menaces

Positionnement de la

Wallonie - La Wallonie

dans son contexte

suprarégional

Deux aéroports régionaux

qui ont une zone de

chalandise au-delà limites

régionales et qui connectent

la Wallonie avec l'Europe

pour le trafic passagers

(Charleroi) et le monde pour

le trafic fret (Liège).

Bon positionnement et

bonnes connexions avec les

grands ports de la mer du

Nord.

Connexions avec deux

métropoles mondiales (Paris

et Londres)

Un bon équipement des

infrastructures liés à

l’économie de la

connaissance (universités,

Hautes-Ecoles, parcs

scientifiques, centres de

recherches) avec un capital

humain d’un très bon niveau

Absence de réelle métropole

interne au territoire et

servant de moteur

économique pour la

croissance régionale

En dehors de la gare TGV

de Liège, disparition de toute

liaison internationale longue

distance au départ des

grandes villes wallonnes

(effet tunnel du réseau TGV

et faible poids de leur cœur

en activités métropolitaines)

Proximité d'importants

gisements de clientèle pour

les pôles touristiques

wallons tant urbains que

ruraux qui peuvent

davantage être mobilisés à

certaines conditions

(attractivité,

multilinguisme...).

Fortes concurrences entre

les pôles logistiques au sein

de l’Europe du Nord-Ouest

qui bénéficient des mêmes

atouts de localisation et

d’équipements.

Page 80: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

80.

de compétence.

Insertion de la Wallonie dans

des réseaux mondiaux

(économiques, culturels,

UNESCO)

Page 81: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

81.

Positionnement de la

Wallonie - La Wallonie

dans son contexte

transfrontalier et

transrégional

Attractivité résidentielle de la

Wallonie.

Rééquilibrages en cours au

sein de l’aire métropolitaine

bruxelloise entre le Brabant

wallon et Bruxelles.

Bon positionnement de la

Wallonie dans le secteur des

services (soins de santé).

Connections ferroviaires

importantes avec les

grandes villes voisines.

Fort développement

économique de la frange

wallonne de la métropole

lilloise pour partie alimentée

par des investisseurs

flamands.

L'interconnexion au niveau

réseau électrique haute

tension avec les territoires

voisins sont soit très bonnes

et de grande capacité (avec

la Flandre, Bruxelles et la

France), soit bonnes (avec le

Dépendance à sens unique

vis-à-vis du Grand-Duché de

Luxembourg en partie

favorisée par de simples

transferts motivés par des

raisons fiscales.

Difficultés de positionnement

des grandes villes wallonnes

dans la dynamique

métropolitaine.

Valorisation des ressources

primaires produites en

Wallonie en dehors du

territoire restant importante

A l'image du futur RER

autour de Bruxelles, les

connections ferroviaires

avec les pôles extérieurs

méritent d'être améliorées

(capacité, fréquence,

ponctualité, vitesse,

nouvelles connections,

tarification...)

Migration de ménages

fiscalement contributifs

venant des pôles

métropolitains extérieurs à la

Wallonie.

Développement à proximité

de réseaux entre les pôles

de la société de la

connaissance offrant

l'opportunité de s'y inscrire

(ELAT, UniGR).

Forte concurrence avec les

régions voisines dans les

domaines de la logistique,

du commerce de détail et du

foncier à vocation

économique.

Risque de contournement de

la Wallonie par d'importants

flux de marchandises.

Volonté croissante des

grandes villes voisines de

restreindre l'accès en

automobile dans le centre-

ville.

Raréfaction des

disponibilités foncières aux

abords des métropoles

voisines là où la pression

migratoire est la plus intense

ce qui allonge les distances

à parcourir

Page 82: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

82.

Grand-Duché de

Luxembourg) soit en cours

de développement (projet

Alegro avec l'Allemagne)

Dimension démographique

et sociale

Parc de logements

globalement de bonne

qualité constructive

La production récente de

logements répond aux

besoins quantitatifs et aux

évolutions démographiques

qui se profilent

L’offre en logements ne

rencontre pas les besoins

dans certaines parties du

territoire.

Conception peu modulable

et forte inertie du parc global

de logements, qui s'adapte

très lentement aux

tendances émergentes de la

société et à l'évolution des

ménages

La modularité des logements

produits récemment reste

très faible, avec difficulté de

leur adaptation en cas

d'évolution future des

besoins

Le parc de logements est

très énergivore, à la fois par

ses caractéristiques

constructives et

urbanistiques

Développement de quartiers

nouveaux dans des sites

bien localisés par rapport

aux centralités et services

Restructuration de tissus

bâtis via les outils du CoDT

Poursuite de l'étalement

urbain encouragée par la

localisation excentrée de

nombreuses réserves

foncières

Résistance aux

changements dans les choix

résidentiels et contradictions

entre les différentes normes

qui sont d’application

Page 83: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

83.

L'accès au logement reste

souvent problématique, en

particulier dans les zones de

forte pression immobilière

Dimension économique Croissance continue de

l'emploi (mais incertitude)

Situation de la Wallonie au

sein de l’ENO et ouverture

aux marchés extérieurs

Mise en réseau des acteurs

économiques via les pôles

de compétitivité et clusters

(Plan Marshall)

Bonne accessibilité

multimodale

Dynamisme économique de

certaines petites villes

Plans prioritaires ZAE

permettant de combler les

principaux déficits

Politique volontariste

Reconversion lente de

l’économie

Coût de l’énergie

(partiellement expliqué par la

dispersion des affectations

urbanisées)

Faible densité d’activités

métropolitaines

Saturation des disponibilités

foncières au sein des zones

à forte demande

Saturation commerciale :

friches, cellules vides,

concurrences croissante

centre – périphérie

Taux d’emploi faible (sauf

Brabant wallon)

Déploiement territorial des

pôles de compétitivité en

zones rurales (potentiel non

capté actuellement)

Relocalisation de

dynamiques de

développement de services

et d’artisanat

Facilitation des procédures

de mise en œuvre des

nouvelles ZAE

Regain d'intérêt des acteurs

privés vis-vis des SAR

(surtout en zone de

raréfaction foncière et de

forte demande)

Opportunité des SAR pour

un redéploiement d’activités

économiques légères en

milieu urbain

Poursuite de

l'affaiblissement de la base

économique productive dans

les pôles urbains wallons

(Liège-Charleroi…)

Marginalisation par rapport

aux dynamiques de

métropolisation

Concurrence entre les

nouvelles ZAE et le

recyclage des SAR (souvent

plus couteux)

Mauvaise couverture des

technologies de l’information

et de la communication en

zones peu densément

peuplées en raison du coût

des équipements

Concurrence entre

l’économie et les autres

affectations pour l’acquisition

Page 84: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

84.

d'assainissement et de

requalification des SAR

(Plans Marshall)

Nombreuses ressources

(minéraux, terres…) pour les

secteurs carriers, agricoles

et sylvicoles

Richesse et diversité

d'acteurs et équipements y

compris entreprises à la

pointe dans différents

secteurs à haute technologie

Déficit d’activités

économiques dans les

centres urbains (Liège, La

Louvière, Charleroi...)

Absence de véritable

métropole wallonne (malgré

des espaces métropolitains

émergeants).

Nouvelles perspectives en

lien avec de nouvelles

valeurs (circuits courts,

produits locaux, recyclage,

…)

Rééquilibrage entre

Bruxelles et sa périphérie

80 % de l’emploi en dehors

des ZAE (usage

parcimonieux du sol)

Emergence du « triangle

wallon » (espace

métropolitain lié à Bruxelles).

Réseau d’infrastructures

(transport multimodal et

ZAE) disponible pour une

optimisation des circuits

courts et un développement

durable

du foncier.

Concurrence entre le secteur

primaire et les autres

secteurs pour l’usage du sol.

Zones périphériques aux

aires métropolitaines

délaissées par les

entreprises et attractivité des

métropoles frontalières (ex :

G-D Luxembourg)

Désindustrialisation et

accroissement des disparités

socio-économiques

Réticence croissante des

populations et du monde

agricole vis-à-vis de la mise

en œuvre de nouvelles

zones d'activité

Dépendance extérieur pour

l’énergie, incertitudes liées à

la production wallonne

(Tihange…).

Page 85: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

85.

Dimension patrimoniale et

environnementale

Grande diversité paysagère

et programmes de gestion et

de sensibilisation relatifs au

patrimoine paysager (parfois

avec une dimension

transfrontalière)

Important patrimoine bâti de

qualité, dont une partie est

protégée

Services éco-systémiques,

en particulier l’eau

(ressource abondante)

Dégradation du paysage

(banalisation)

Déclin de la biodiversité

animale et végétale

Délaissement du bâti ancien

et état du bâti très

énergivore

Mauvais indices de qualité

de l’air

Infrastructures de traitement

des eaux insuffisamment

développées pour les

agglomérations de moins de

2.000 équivalents-habitant

Etalement urbain, faiblesse

de la mixité des fonctions,

faible disponibilité foncière à

proximité des infrastructures

de transport public

Rythme actuel de

développement des énergies

renouvelables lent

Intégrer la dimension

paysagère dans toutes les

politiques qui touchent au

territoire

Diffusion des TIC permettant

d’amoindrir certains impacts

sur l’environnement

Mise en œuvre d’un maillage

écologique fin et étendu,

développement de la nature

en ville

Mesures de protection, de

gestion et de sensibilisation

du patrimoine (dans le cadre

du nouveau CoPat),

réaffectation du bâti et

création du patrimoine de

demain

Politique de rénovation

énergétique ambitieuse du

bâti, dans le respect de sa

qualité

Amélioration de la qualité de

l’air

Croissance démographique

avec urbanisation diffuse

(fragmentation du territoire,

artificialisation des sols,…)

Poursuite du déclin de la

biodiversité avec perte de

services écosystémiques

Raréfaction/épuisement de

ressources non

renouvelables suite à des

prélèvements trop

importants

Effets du changement

climatique (inondations,

vagues de chaleur, etc.)

Régression des

identités/spécificités

patrimoniales locales

Dépendance de la Wallonie

vis-à-vis des territoires

transfrontaliers pour le

traitement des déchets de

classe 1.

Page 86: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

86.

Atteindre les objectifs

d’épuration des eaux par la

mise en place de petites

stations d’épuration et de

l’épuration individuelle

Mise en place de mesures

de prévention et d’adaptation

vis-à-vis des risques liés au

changement climatique et

aux transitions énergétiques

et technologiques

Dimension mobilité et

transport

Réseau routier et autoroutier

dense et bien répartit sur le

territoire

Présence d’un port maritime

majeur

Présence de voies

navigables

Présence de deux aéroports

internationaux

Présence d’une gare TGV

Saturation ponctuelle des

différents réseaux wallons et

des pôles voisins

Les infrastructures

vieillissantes et nécessitant

un coût d’entretien important

Externalités négatives fortes

du secteur des transports

sur l’environnement et le

cadre de vie, dues

notamment à un déséquilibre

modal (prépondérance du

mode routier)

Complémentarité potentielle

entre les réseaux

Trois RTE-T traversent la

Wallonie

Connexions aux grands

ports européens

(actuellement 78% de la

navigation intérieure de l’UE

se réalise au sein du

Benelux)

L’émergence des nouvelles

technologies facilitant la

gestion des systèmes de

Saturation structurelle des

différents réseaux wallons et

des pôles voisins

Manque de stratégie à long

terme

Compétition accrue avec les

régions voisines sur le

développement des pôles

logistiques

Complexification croissante

des flux de mobilité

Page 87: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

87.

Intégration des réseaux au

niveau européen

Présence de plateformes

multimodales

Offre actuelle en service de

transport relativement

homogène mais peu

adaptée aux spécificités

hétérogènes du territoire et

des besoins en mobilité

Raréfaction des

financements

mobilité sur le territoire et

leur financement

Développement de modes

alternatifs au moteur à

combustion

Page 88: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ANALYSE CONTEXTUELLE

Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017

88.

Structuration interne du

territoire wallon

(Cf. la dimension mobilité et

transport pour les axes et les

nœuds de transport de

marchandises et de

personnes)

Maillage urbain très dense et

très diversifié

Diversité des espaces ruraux

et urbains participant à

l’attractivité territoriale

(ressources naturelles,

biodiversité, tourisme…)

Dynamiques de projets

supra-communaux (Parc

naturel, GAL…)

Réseau de distribution

d’électricité à très haute

tension - également

connecté aux territoires

voisins

Disparités territoriales

discriminantes (emploi,

contexte socio-économique,

aménités

environnementales, mobilité,

réseaux numériques…)

Emergence d'îlots de

précarité, tant en zone

urbaine que rurale

Possibilité d’une structuration pluri-communale via les outils du CoDT (SDP) et existence de groupements de forces vives pour porter des projets de territoires à l’échelle supra communale

Regain d'intérêt pour les

tissus urbains

Poursuite de l’adaptation du

réseau de distribution

d’électricité

(décentralisation) à la

production dispersée

d’énergie renouvelable

Réseau de canalisations

souterraines (gaz, fluides

liquides) sous-utilisé

Poursuite de la non-

reconnaissance de la

diversité des espaces ruraux

et urbains

Poursuite de la spirale

négative de la dégradation

des quartiers précarisés

Poursuite de l'éparpillement

des activités au détriment de

l'attractivité des pôles

urbains

Déficit de moyen public à

consacrer à la requalification

des tissus urbains dégradés

Non-pérennité des dispositifs

soutenant les dynamiques

de projet (GAL)

Page 89: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

2017

Recherche R5 : Schéma de développement du territoire

Etape 1A – Spécificités des espaces ruraux et urbains wallons

Version du 21 avril 2017

Page 90: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

2

Table des matières 1

1. Avant-propos ................................................................................................................................... 3 2

2. Proposition d’identification des pôles urbains potentiels ................................................................. 3 3

2.1 Considérations méthodologiques ............................................................................................ 3 4

2.2 Identification des pôles urbains potentiels ............................................................................... 3 5

2.3 Canevas théorique d’organisation des pôles .......................................................................... 6 6

3. Caractérisation des pôles urbains potentiels ................................................................................... 7 7

3.1 Concentration et hiérarchisation .............................................................................................. 7 8

3.2 Dynamiques socio-économiques ............................................................................................. 8 9

3.3 Approche dynamique basée sur les flux de travail (matrice O – D ONSS) ........................... 19 10

3.4 Focus sur le contexte social à l’échelle infra-communale ..................................................... 22 11

4. Spécificités des espaces ruraux .................................................................................................... 23 12

4.1 Considérations méthodologiques .......................................................................................... 23 13

4.2 Caractérisation sur la base des ressources naturelles locales ............................................. 25 14

Caractérisation sur la base des ressources naturelles locales ......................................................... 41 15

4.3 Caractérisation sur la base de l’économie locale .................................................................. 47 16

Caractérisation sur la base de l’économie locale .............................................................................. 48 17

4.4 Spécification des communes rayonnantes (non étudiées au niveau des pôles urbains) au 18

sein des zones rurales ....................................................................................................................... 50 19

5. Bibliographie (à compléter) ............................................................................................................ 59 20

6. Annexes ......................................................................................................................................... 61 21

1. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base des ressources naturelles locales ...... 61 22

2. Services écosystémiques présents en Wallonie – Intérêts pour la caractérisation économique 23

des espaces ruraux ........................................................................................................................... 66 24

3. Schéma cartographique des 10 zones rurales .......................................................................... 73 25

4. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base des productions agricoles ................... 73 26

5. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base du bois ................................................ 76 27

6. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base de l’eau ............................................... 76 28

7. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base de l’énergie ......................................... 77 29

8. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base du tourisme ......................................... 78 30

9. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base de la biodiversité ................................ 79 31

32

33

Responsable scientifique 34

Pour l’IGEAT-ULB : Marie-Françoise GODART 35

Chercheurs 36

Pour l’IGEAT-ULB : Michèle HAINE 37

Pour l’IGEAT-ULB : Tristan ROBERTI 38

Pour le Lepur-Ulg : Bruno BIANCHET 39

Page 91: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

3

1. Avant-propos 1

2

Cette note est un document de travail qui a pour vocation à apporter des éclairages sur les spécificités des 3

espaces ruraux et urbains wallons dans le cadre de l’élaboration du Schéma de Développement du Territoire. 4

Ce document est destiné dans la version actuelle aux techniciens, rédacteurs du SDT. 5

2. Proposition d’identification des pôles urbains potentiels 6

2.1 Considérations méthodologiques 7

Identifier des pôles urbains apparait comme une démarche à géométrie variable et à finalités multiples. Dès 8

lors, généralement, les objectifs conditionnent choix méthodologiques et critères. Globalement, on peut viser à 9

rencontrer deux grands principes : 10

la concentration de population, d’emplois, de fonctions, … afin d’économiser de l’espace et des dépla-11

cements, de rationaliser certains investissements mais aussi de bénéficier d’économies 12

d’agglomération, c’est-à-dire d’effets démultiplicateurs dus aux interactions entre agents ; 13

la diffusion au sein des territoires environnants de prestations et services les rendant ainsi accessibles 14

au plus grand nombre en évitant la démultiplication. 15

L’identification de pôles s’accompagne généralement d’une hiérarchisation de ceux-ci qui peut résulter d’une 16

observation de la situation existante ou constituer un objectif à atteindre afin de tendre vers un optimum. 17

A ce stade de notre réflexion, nous proposons de nous limiter au premier aspect, c’est-à-dire l’identification 18

des pôles sans les classer, et d’esquisser une « hiérarchie théorique », l’exercice d’ordonnancement étant con-19

ditionné par les objectifs et ambitions territoriales qui restent à préciser. 20

Une autre question est celle des zones d’influence ou bassins. Soulignons d’abord que ce concept basé sur le 21

modèle gravitaire apparait de moins en moins pertinent, les limites étant de plus en plus perméables vu 22

l’évolution des comportements et techniques, même si l’on constate une certaine rémanence de celles-ci 23

(Boussauw K & Al., 2013 ; Van Hecke E et& Al, 2009 et Van Meerteren & Al., 2016). Par ailleurs, nous renvoyons 24

à l’analyse de la structure territoriale de fait de l’Etat du Territoire wallon (CPDT 2016) pour une définition des 25

bassins d’emploi. Enfin, rappelons que la Plate-forme d’Intelligence territoriale doit aussi proposer son propre 26

découpage. Cette question ne sera, dès lors, pas abordée à ce stade de la réflexion. 27

2.2 Identification des pôles urbains potentiels 28

Rappelons d’abord que l’examen étant mené à l’échelle communale, ce découpage est susceptible 29

d’intrinsèquement conditionner le résultat. Par ailleurs, l’identification de pôles urbains ne peut en aucun cas 30

s’appuyer sur un seul critère. Ainsi, à titre d’exemple, si l’on examine la distribution de la population des com-31

munes wallonnes (figure 1), elle apparait relativement régulière même si deux « seuils » sont visibles à 95.000 32

et 40.000 habitants. Une telle approche, qui pourrait être reproduite avec bien d’autres variables, n’est nulle-33

ment satisfaisante car le rayonnement d’une ville est conditionné, non seulement par la concentration, mais 34

également par l’attractivité et la nature des activités présentes. 35

36

Page 92: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

4

1

Figure 1. Répartition de la population des communes wallonnes 2

Ainsi, certaines communes sont densément peuplées mais témoignent d’un déficit d’attractivité vu la faiblesse 3

ou l’absence de certaines fonctions. 4

Dès lors, pour l’identification des pôles, nous avons procédé par différentes étapes et critères. 5

1° étape : les villes FEDER 6

Dans le cadre de la programmation FEDER 2014 – 2020, le Gouvernement wallon a identifié 12 villes considé-7

rées comme prioritaires (Wallonie-2020.EU, Gouvernement wallon, 2016) qui sont également les bénéficiaires 8

du Programme de Développement Urbain (note du Gouvernement wallon du 12 novembre 2015). Ces entités 9

constituent la première couche de notre sélection. 10

Tableau 1. Villes FEDER 11

Arlon Mouscron

Charleroi Namur

Herstal Sambreville

La Louvière Seraing

Liège Tournai

Mons Verviers

12

2° étape : les villes très rayonnantes 13

Dans le cadre de l’analyse spatiale menée lors de l’élaboration du Diagnostic territorial de 2011, un examen de 14

l’attractivité des villes a été réalisé sur base de l’importance de la présence de différentes fonctions qui a per-15

mis d’identifier 23 « communes rayonnant largement au-delà d’elles-mêmes » (Bazet-Simoni C. & Al., 2011) 16

dont 13 supplémentaires par rapport à la première étape (en italique dans le tableau 2). Cette sélection consti-17

tue notre deuxième critère d’identification, avec, bien évidemment, des recoupements avec le premier critère. 18

Tableau 2. Villes rayonnant largement au-dessus d’elles-mêmes (CPDT 2011) 19

Arlon Huy Nivelles

Ath La Louvière Ottignies-Louvain-la-N.

Bastogne Libramont-Chevigny Tournai

Charleroi Liège Verviers

Ciney Malmedy Virton

Page 93: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

5

Dinant Marche-en-Famenne Waremme

Eupen Mons Wavre

Herstal Namur

1

3° étape : les villes à forte concentration d’activités 2

Vu l’objectif majeur du Gouvernement wallon de soutenir le développement économique, qui transcende toute 3

la DPR de 2014, nous avons réalisé une analyse complémentaire afin d’identifier des pôles à forte concentra-4

tion d’activités et de population qui, éventuellement, n’auraient pas été retenus lors de l’étape précédente vu 5

leur rayonnement plus limité. Nous avons appliqué une simple classification ascendante hiérarchique de 9 6

variables et cumulé la somme des points (population, emploi total, ratio d’emploi intérieur, emploi dans les 7

services aux entreprises, nombre d’étudiants de l’enseignement secondaire, nombre d’étudiants de 8

l’enseignement supérieur, nombre de lits d’hôpitaux, nombre de commerces des nodules centraux et part de 9

buildings et immeubles à appartements dans le bâti résidentiel). De cette analyse, élémentaire, nous avons 10

retenu les 29 premières communes dont 6 supplémentaires par rapport à l’étape précédente (en italique dans 11

le tableau 3). 12

13

Tableau 3. Villes à forte concentration d’activités 14

Arlon Gembloux Nivelles

Ath Huy Ottignies-Louvain-la-N.

Bastogne La Louvière Saint-Ghislain

Braine-l'Alleud Libramont-Chevigny Soignies

Charleroi Liège Tournai

Ciney Marche-en-Famenne Verviers

Dinant Mons Waremme

Eupen Mouscron Waterloo

Fleurus Namur Wavre

15

4° étape : au moins un pôle par arrondissement et bassin d’emploi 16

Afin de rencontrer la vocation de desserte des pôles urbains, un dernier critère a été retenu : avoir au moins un 17

pôle par arrondissement et par bassin d’emploi, ce qui nous amène à ajouter Couvin et Chimay (les mieux clas-18

sés dans l’étape précédente en regard de leur arrondissement respectif) ainsi que Saint-Vith, eu égard à son 19

propre bassin d’emploi dépourvu de pôle sur base des trois premières étapes. 20

In fine, 35 pôles urbains potentiels ont été retenus. 21

Page 94: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

6

1

Figure 2. Pôles urbains potentiels 2

2.3 Canevas théorique d’organisation des pôles 3

Notre proposition est d’esquisser un canevas théorique afin de hiérarchiser les pôles urbains qui peut consti-4

tuer une typologie vers laquelle les villes pourraient tendre. Cette approche repose notamment sur le constat 5

que le développement territorial urbain est passé d’une logique de production de richesses à une logique de 6

captation des richesses dans un contexte de société postindustrielle (Vera Büchel N. et Crevoisier O., 2017), ce 7

qui implique un autre regard sur la production de valeur ajoutée au sein des villes (en termes, notamment, de 8

maîtrise et échange des connaissances, de créativité, d’accès et positionnement au sein des réseaux sociaux ou 9

d’acteurs, d’échanges de biens et services, … mais aussi de qualité de vie), ce qui n’est nullement antinomique 10

avec la reconstruction de la base économique industrielle. Ainsi, la ville apparait davantage comme un lieu de 11

concentrations et d’échanges immatériels qui irrigue son hinterland, où se situe aujourd’hui la base productive, 12

dans son bassin d’emploi mais pas forcément au sein de la commune centrale. Cette option méthodologique a 13

notamment été adoptée par la Flandre (Witboek, 2017). Cette organisation pourrait comprendre trois 14

échelles : 15

Métropolitain : concentration d’activités liées à la connaissance et à la recherche, services aux 16

entreprises à haute valeur ajoutée, centres de décision, services exceptionnels à la population (santé, 17

loisirs,…) rayonnement culturel international, hub de transport international, … c’est-à-dire avec une 18

vocation d’entrainement de la dynamique économique à l’échelle régionale ; 19

Régional : présence d’un large éventail d’équipements et de services tant pour la population 20

(enseignement, santé, justice, culture, …) que pour les entreprises (financiers, formation, 21

accompagnement administratif, …), inter et multimodalité, … c’est-à-dire avec une vocation de 22

rayonnement au sein d’un hinterland nettement plus large ; 23

Supralocal : présence des services de base pour la population et les entreprises, activités culturelles 24

diversifiées, mixité de fonctions, c’est-à-dire avec une vocation de desserte au sein d’une aire 25

d’influence supra-locale. 26

Page 95: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

7

3. Caractérisation des pôles urbains potentiels 1

Nous proposons une caractérisation des pôles potentiels suivant différentes dimensions de la dynamique ur-2

baine. 3

3.1 Concentration et hiérarchisation 4

Tableau 4. Classement ordinal des pôles par variable 5

No

m

Ran

g

Po

pu

lati

on

-

ord

re

Emp

loi -

ord

re

Emp

loi i

nté

-

rieu

r -

ord

re

Emp

loi s

ervi

-

ces

entr

epri

ses

- o

rdre

Ense

ign

em

ent

seco

nd

aire

-

ord

re

Ense

ign

em

ent

sup

érie

ur

-

ord

re

pit

aux

- o

r-

dre

Co

mm

erce

-

ord

re

% d

e b

uild

ings

et im

meu

ble

s

à ap

par

t. O

r-

dre

To

tal

Liège 1 261 262 249 262 262 262 262 262 260 2342

Namur 2 260 260 254 260 260 260 260 260 258 2332

Charleroi 3 262 261 226 261 261 257 261 261 246 2296

Mons 4 259 259 238 259 258 259 257 259 247 2295

Tournai 5 257 258 248 256 259 258 259 258 227 2280

Ottignies-LLN 6 248 252 257 251 247 261 254 245 262 2277

Wavre 7 250 256 262 258 253 233 239 257 256 2264

Nivelles 8 242 250 258 257 254 252 227 251 261 2252

Verviers 9 254 254 218 253 257 254 253 256 238 2237

Huy 10 226 245 250 249 252 248 246 253 252 2221

Arlon 11 245 248 236 242 250 249 244 248 257 2219

Braine-l'Alleud 12 253 249 230 248 246 233 250 243 250 2202

Mouscron 13 255 255 223 252 255 240 248 252 218 2198

La Louvière 14 258 257 179 255 256 247 258 255 230 2195

Ath 15 244 247 240 243 251 251 238 234 234 2182

Herstal 16 252 253 252 254 241 233 237 223 225 2170

Eupen 17 222 244 256 245 248 233 233 249 239 2169

Seraing 18 256 251 177 247 249 256 249 208 254 2147

Waterloo 19 246 243 219 246 238 233 219 254 242 2140

Marche-en-F. 20 212 246 260 244 240 233 231 237 231 2134

Gembloux 21 237 237 205 250 239 238 211 219 248 2084

Saint-Ghislain 22 233 236 212 238 245 239 242 220 211 2076

Ciney 23 205 231 237 229 236 242 211 241 243 2075

Fleurus 24 231 242 239 241 231 250 212 215 191 2052

Bastogne 25 202 221 214 226 234 245 220 247 233 2042

Libramont-Ch. 26 166 229 259 230 209 255 235 231 221 2035

Waremme 27 199 217 211 217 237 233 232 228 259 2033

Soignies 28 240 239 201 196 244 233 241 224 197 2015

Dinant 30 187 216 225 189 223 233 240 244 244 2001

Malmedy 35 179 212 224 219 181 233 228 238 249 1963

Sambreville 36 241 227 133 228 229 237 247 218 200 1960

Virton 40 169 211 233 204 235 253 222 203 201 1931

Saint-Vith 49 145 208 245 186 210 233 229 221 208 1885

Chimay 59 148 199 229 209 214 233 224 233 100 1789

Couvin 79 192 204 182 141 205 233 211 180 91 1639

Page 96: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

8

Le tableau 4 est celui qui nous a permis d’identifier les villes à très forte concentration. Il reprend le classe-1

ment, de 1 à 262, des pôles au sein de la hiérarchie wallonne suivant 9 variables, en mettant l’accent sur la 2

dimension économique. La troisième colonne indique le rang occupé par chaque pôle. Ainsi, comme déjà souli-3

gné, nous obtenons un continuum jusqu’à Soignies. Par contre, on note que les trois derniers retenus, afin 4

d’assurer la complétude du maillage, présentent un classement beaucoup plus bas, singulièrement pour Cou-5

vin. 6

On peut également noter que : 7

Liège arrive au sommet de la hiérarchie pour 6 des 9 variables ; 8

Charleroi témoigne d’un plus faible niveau des points de vue de l’emploi intérieur et de 9

l’enseignement supérieur ; 10

Le taux d’emploi intérieur témoigne d’une hiérarchie spécifique, la deuxième localité, Seneffe, n’étant 11

même pas reprise dans la liste des pôles ; 12

Les différents classements permettent d’identifier des forces, mais aussi, des faiblesses spécifiques 13

comme celles de Seraing et La Louvière vis-à-vis de l’emploi intérieur ou de Soignies et Dinant vis-à-vis 14

de la part de l’emploi dans les services aux entreprises. 15

16

3.2 Dynamiques socio-économiques 17

Afin d’appréhender les dynamiques socio-économiques nous avons retenu quelques variables considérées 18

particulièrement révélatrices des différents contextes et dimensions. Ces variables permettent une comparai-19

son par groupe en distinguant : 20

Villes Politique wallonne de la Ville c’est-à-dire les 12 villes FEDER, 21

Villes PWV plus Villes largement rayonnantes (23) (SDT 2011), 22

Villes wallonnes retenues (35), 23

Villes wallonnes retenues sauf villes PWV, 24

Villes flamandes de référence (Roulers, Gand, Hasselt). 25

Nous proposons également, afin d’appréhender les dynamiques, une représentation croisée sous la forme de 26

« nuages de points ». 27

28

Population 29

Tableau 5. Importance et évolution de la population 30

Population 2016

Population 2001 - 2016 en

%

Population 2009 - 2016 en

%

Villes PWV 1.028.167 5,0 2,4

Villes Hiérarchie DT 1.303.753 6,3 2,8

Villes wallonnes 1.505.437 6,6 3,0

Villes W hors PWV 477.270 10,1 4,2

Villes FL référence 394.713 13,6 6,8

Wallonie 3.602.216 7,6 3,6

Source : DGSIE – SPF Economie 31

32

Page 97: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

9

1

Figure 3. Pôles urbains potentiels - Importance et évolution de la population (DGSIE – SPF Economie) 2

3

Nous constatons que (tableau 5 et figure 3) : 4

Les 35 pôles urbains potentiels représentent 42 % de la population wallonne, dont 29 % pour les pôles 5

FEDER et 11 % pour les seules villes de Liège et de Charleroi ; 6

De manière générale, les plus gros pôles et, plus particulièrement Charleroi et Liège, présentent un dé-7

ficit de croissance démographique, contrairement aux villes flamandes de référence ; 8

L’ensemble des 35 pôles, durant la période 2001 – 2016, affiche une croissance démographique de 6,6 9

%, inférieure à la moyenne wallonne (7,6 %) avec une valeur plus faible encore pour les pôles FEDER ; 10

Chimay, se singularise par une croissance quasi nulle. 11

12

Revenu moyen 13

Tableau 6. Importance et évolution du revenu moyen par habitant 14

Revenu moyen/hab

2014

Revenu muyen/hab

2001 - 2014 en %

Revenu moyen/hab

2009 - 2014 en %

Villes PWV 14.992 56,3 11,2

Villes Hiérarchie DT 15.588 57,8 11,8

Villes wallonnes 15.929 58,4 12,1

Villes W hors PWV 17.946 62,4 13,8

Villes FL référence 18.444 52,4 13,1

Wallonie 16.671 65,3 13,7

Source : DGSIE – SPF Economie 15

16

Page 98: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

10

1

Figure 4. Pôles urbains potentiels - Population et revenu moyen (DGSIE – SPF Economie) 2

3

4

Figure 5. Pôles urbains potentiels - Population et évolution du revenu moyen (DGSIE – SPF Economie) 5

6

Page 99: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

11

1

Figure 6. Pôles urbains potentiels - Importance et évolution du revenu moyen (DGSIE – SPF Economie) 2

Nous constatons que (tableau 6 et figures 4 à 6) : 3

Les grandes villes, à commencer par Liège et Charleroi et Namur excepté, témoignent d’un faible ni-4

veau de revenu ; 5

Ce sont les villes à plus haut niveau de revenu qui, généralement, présentent la plus forte croissance, 6

ce qui signifie que les disparités tendent à se creuser ; 7

Avec 14.992 €, les 12 villes FEDER affichent une moyenne nettement inférieure à celle du total des 8

pôles, elle-même plus faible que la référence wallonne ; 9

Les villes flamandes de référence présentent une moyenne nettement au-dessus de celle des pôles 10

wallons ; 11

Arlon, vu son contexte spécifique, présente une croissance de revenu exceptionnelle. 12

13

14

Taux de chômage administratif 15

Tableau 7. Importance et évolution du taux de chômage administratif 16

Tx chômage admi 2014

Tx chômage admi 2001 -

2014 solde en %

Tx chômage admi 2009 -

2014 solde en %

Villes PWV 22 1,8 0,3

Villes Hiérarchie DT 21 1,9 0,4

Villes wallonnes 20 1,9 0,3

Villes W hors PWV 14 2,1 0,3

Villes FL référence 11 -0,2 1,2

Wallonie 16 1,2 0,2

Source : Steunpunt WSE 17

18

Page 100: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

12

1

Figure 7. Pôles urbains potentiels - Population et taux de chômage administratif (Steunpunt WSE) 2

3

4

Figure 8. Pôles urbains potentiels - Population et évolution du taux de chômage administratif (Steunpunt WSE) 5

6

-2

-1

0

1

2

3

4

5

6

7

0 50000 100000 150000 200000

Tau

x d

e c

mag

e a

dm

i 20

01

- 2

01

4 S

old

e

Population 2016

Page 101: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

13

1

Figure 9. Pôles urbains potentiels - Importance et évolution du taux de chômage administratif (Steunpunt WSE) 2

Nous constatons que (tableau 7 et figures 7 à 9) : 3

Les grandes villes, à commencer par Liège et de Charleroi, présentent généralement un taux de chô-4

mage administratif élevé ; 5

L’évolution du taux de chômage administratif est assez disparate, les grandes villes témoignant plutôt 6

d’une tendance haussière ; 7

Avec une valeur de 22 %, les 12 villes FEDER affichent une moyenne nettement supérieure à celle du 8

total des pôles, 20 %, elle-même au-dessus de la référence wallonne, 16 % ; 9

Les trois villes flamandes présentent une moyenne nettement inférieure aux valeurs wallonnes ; 10

Saint-Vith et Libramont, avec respectivement 5 % et 9 %, présentent des situations particulièrement 11

favorables. 12

13

Emploi total (salariés et indépendants à titre principal) 14

Tableau 8. Importance et évolution de l’emploi 15

Emploi total 2014

Emploi total 2001 – 2014 en

%

Emploi total 2009 – 2014 en

%

Villes PWV 457.684 4,5 -0,6

Villes Hiérarchie DT 608.305 8,6 0,7

Villes wallonnes 685.775 9,5 0,8

Villes W hors PWV 228.091 21,0 3,7

Villes FL référence 263.414 16,4 4,5

Wallonie 1.196.882 12,6 -0,2

Source : ONSS & INASTI 16

17

Page 102: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

14

1

Figure 10. Pôles urbains potentiels - Importance et évolution de l’emploi total (ONSS & INASTI) 2

3

Nous constatons que (tableau 8 et figure 10) : 4

De manière générale, les grandes villes, à commencer par Liège et Charleroi, présentent générale-5

ment un déficit de croissance de l’emploi ; 6

Avec une croissance, entre 2001 et 2014, de 4,5 %, les 12 villes FEDER affichent un gain nettement in-7

férieur à celui du total des pôles, 9,5 %, lui-même en dessous de la référence wallonne, 12,6 % ; 8

Les pôles wallons hors ceux FEDER affichent une très forte croissance de l’emploi, supérieure même à 9

la moyenne des trois villes flamandes de référence ; 10

Quelques pôles affichent des croissances exceptionnelles : Wavre :47 %,Ath : 46 %, Gembloux : 36 %, 11

Herstal : 34 % et Waremme : 33 % ; 12

13

Emploi intérieur (ratio emploi total / population de 15 à 64 ans) 14

Tableau 9. Importance et évolution de l’emploi intérieur 15

Ratio emploi intérieur 2014

Ratio emploi intérieur 2001 - 2014 solde en

%

Ratio emploi intérieur 2009 - 2014 solde en

%

Villes PWV 68 -0,5 -0,6

Villes Hiérarchie DT 72 1,6 0,2

Villes wallonnes 71 1,8 0,0

Villes W hors PWV 78 8,1 1,8

Villes FL référence 102 4,5 1,4

Wallonie 55 2,5 -0,7

Source : IWEPS 16

17

Page 103: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

15

1

Figure 11. Pôles urbains potentiels - Population et ratio d’emploi intérieur (IWEPS) 2

3

4

Figure 12. Pôles urbains potentiels - Population et évolution du ratio d’emploi intérieur (IWEPS) 5

Page 104: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

16

1

Figure 13. Pôles urbains potentiels - Importance et évolution du ratio d’emploi intérieur (IWEPS) 2

3

Nous constatons que (tableau 9 et figures 10 à 13) : 4

Les plus fortes valeurs d’emploi intérieur s’observent au niveau des pôles de taille moyenne, inférieure 5

à 50.000 habitants ; 6

Ce sont ces mêmes localités qui enregistrent les plus fortes croissances, avec une amplification des 7

disparités ; 8

Si les villes FEDER présentent un ratio moyen de 68, supérieur à la référence wallonne (55), il est ce-9

pendant en deçà de la moyenne des pôles hors FEDER, 78 ; 10

Ces villes FEDER affichent en moyenne un léger déclin durant la période 2009 – 2014, de l’emploi inté-11

rieur, tout comme la Wallonie (mais pas les pôles hors FEDER) ; 12

Wavre (111), Marche-en-Famenne (103), Libramont – Chevigny (99), Nivelles (98) et Ottignies – Lou-13

vain-la-Neuve (95) enregistrent des valeurs particulièrement élevées. 14

15

Emploi des secteurs des services aux entreprises 16

Tableau 10. Importance et évolution de la part de l’emploi dans les services aux entreprises 17

Part des secteurs des services aux entreprises dans

l'emploi 2014

Villes PWV 12,0

Villes Hiérarchie DT 12,0

Villes wallonnes 12,0

Villes W hors PWV 12,0

Villes FL référence 15,6

Wallonie 13,0

Source : IWEPS 18

19

Page 105: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

17

1

Figure 14. Pôles urbains potentiels - Population et part de l’emploi dans les services aux entreprises (IWEPS) 2

Nous constatons que (tableau 10 et figure 14) : 3

De manière générale, la distribution de la part relative de l’emploi dans les services aux entreprises 4

parait assez disparate et les différents agrégats de pôles présentent tous la même valeur 12 %, bien in-5

férieure à la référence flamande (15,6 %) ; 6

Quelques pôles apparaissent véritablement spécialisés dans le domaine : Gembloux (25 %), Nivelles 7

(17 %) et Wavre (17 %). 8

9

Bénéficiaires d'un revenu d’intégration sociale ou son équivalent (RIS ou ERIS) 10

11

Tableau 11. Importance et évolution de la part de bénéficiaires d'un revenu d’intégration sociale dans la 12

population de 18 à 64 ans 13

%(E)RIS 18-64 ans 2003

% (E)RIS 18-64 ans 2014

% (E)RIS 18-64 ans 2003-2014

Solde

Villes PWV 3,4 4,5 1,1

Villes Hiérarchie DT 3,1 4,0 0,9

Villes wallonnes 2,9 3,6 0,7

Villes W hors PWV 1,8 1,8 -0,1

Wallonie 2,1 2,3 0,2

Source : IWEPS 14

15

Page 106: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

18

1

Figure 15. Pôles urbains potentiels - Population et part de bénéficiaires d'un revenu d’intégration sociale (IWEPS) 2

3

4

Figure 16. Pôles urbains potentiels - Population et évolution de la part de bénéficiaires d'un revenu d’intégration 5 sociale (IWEPS) 6

7

Page 107: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

19

1

Figure 17. Pôles urbains potentiels - Population et évolution de la part de bénéficiaires d'un revenu d’intégration 2 sociale (IWEPS) 3

Nous constatons que (tableau 11 et figures 15 à 17) : 4

De manière générale, les grandes villes, et singulièrement Liège et, dans une moindre mesure Charle-5

roi, présentent une part importante de bénéficiaires d'un revenu d’intégration sociale ; 6

Et c’est au sein de ces mêmes grandes villes que la croissance de la part de bénéficiaires d'un revenu 7

d’intégration sociale est la plus forte ; 8

Dès lors, il n’est pas étonnant que les villes FEDER présentent une moyenne de 3,4 % nettement plus 9

élevée que celle de l’ensemble des villes wallonnes, 2,9 %, elle-même au-dessus de la référence wal-10

lonne ; 11

C’est aussi au sein de ces pôles FEDER que la croissance est la plus élevée ; 12

A contrario, les pôles non FEDER se distinguent par une valeur moyenne de 1,8 %, soit nettement plus 13

faible. 14

15

3.3 Approche dynamique basée sur les flux de travail (matrice O – D ONSS) 16

Le tableau 12 et les figures 18 et 19 sont basés sur la matrice origine – destination de l’ONSS. Nous avons 17

considéré comme flux tout mouvement de minimum 200 travailleurs d’une entité à une autre. La part de 18

l’emploi local correspond à la part de travailleurs résidants et actifs dans la même entité. 19

20

Page 108: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

20

Tableau 12. Flux sortants et entrants de travailleurs 1

Nom Part em-ploi local

(%)

Nbre flux sortants internes

Nbre flux sortants externes

Nbre flux entrants internes

Nbre flux entrants externes

Soldes flux entrants - sortants

Liège 48 21 3 57 2 35

Wavre 23 2 1 22 2 21

Namur 51 16 2 38 0 20

Charleroi 47 25 2 41 2 16

Ottignies-Louvain-la-N. 25 3 1 19 1 16

Mons 38 13 1 26 2 14

Herstal 24 5 0 19 0 14

Arlon 63 0 1 13 1 13

Nivelles 23 5 1 17 1 12

Saint-Ghislain 20 2 1 9 1 7

Ath 30 4 1 10 1 6

Eupen 67 1 2 9 0 6

Tournai 54 9 2 15 1 5

Marche-en-Famenne 49 2 1 8 0 5

Dinant 31 3 0 8 0 5

Braine-l'Alleud 16 5 1 10 1 5

Saint-Vith 63 0 0 5 0 5

Huy 27 5 0 9 0 4

Libramont-Chevigny 43 1 1 6 0 4

Seraing 22 7 1 11 0 3

Bastogne 54 0 1 4 0 3

Ciney 34 3 0 6 0 3

Gembloux 16 4 1 7 1 3

Virton 46 1 1 3 1 2

Waterloo 14 2 1 4 1 2

Fleurus 17 2 1 5 0 2

Chimay 41 2 0 3 1 2

Couvin 37 2 0 3 1 2

Waremme 22 1 1 3 0 1

Soignies 28 3 1 5 0 1

La Louvière 32 10 1 10 1 0

Mouscron 56 3 3 5 1 0

Malmedy 37 2 1 3 0 0

Sambreville 18 5 1 5 0 -1

Verviers 37 19 1 13 0 -7

Source : ONSS 2015 2

3

Page 109: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

21

1

Figure 18. Pôles urbains potentiels – Flux sortants de travailleurs et entrants vers les pôles extérieurs (ONSS) 2

3

4

Figure 19. Pôles urbains potentiels – Flux entrants de travailleurs et sortants vers les pôles extérieurs (ONSS) 5

Page 110: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

22

Nous constatons que (tableau 12 et figures 18 et 19) : 1

Au sein des pôles urbains potentiels ayant une vocation de pôles économiques, il apparait logique que 2

le nombre de flux entrants soit, parfois très nettement, supérieur au nombre de flux sortants; 3

Toutefois, ce constat s’inverse vis-vis des pôles extérieurs à la Wallonie, ce qui témoigne d’un déficit 4

d’attractivité à l’échelle métropolitaine ; 5

Deux pôles, Sambreville et Verviers affichent un nombre de flux sortants supérieurs aux entrants ; 6

Wavre et Ottignies – Louvain-la-Neuve présentent un nombre de flux entrants particulièrement élevé 7

en regard de celui des sortants ; 8

Eupen, Arlon et Saint-Vith affichent une part d’emploi local particulièrement élevée. 9

10

3.4 Focus sur le contexte social à l’échelle infra-communale 11

La figure 20 propose une identification des quartiers socio-économiquement défavorisés sur base de l’indice 12

synthétique de difficulté basé sur l’analyse d’une vingtaine de variables (CPDT 2016) et nous renvoyons au 13

rapport d’étude pour une présentation détaillée de l’indice. 14

D’un point de vue territorial, la carte met en évidence deux dynamiques. La première est la concentration des 15

quartiers considérés en difficulté au sein des villes du sillon Sambro-Mosan et, plus particulièrement de Liège et 16

Charleroi. La seconde est la présence isolée de quartiers considérés en difficulté au sein de l’ensemble du terri-17

toire wallon. 18

Soulignons le biais au niveau des communes de l’extrême sud-est de la Wallonie qui résulte du fait que les 19

données proviennent de la Banque Carrefour de la Sécurité sociale qui ne prend pas en considération les reve-20

nus perçus à l’étranger. 21

22

Figure 20. Identification des quartiers en difficulté (CPDT 2016) 23

24

Page 111: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

23

4. Spécificités des espaces ruraux 1

4.1 Considérations méthodologiques 2

Dans l’état du territoire (CDPT 2016), les espaces ruraux ont été déterminés sur base de critères d’occupation 3

du sol et de densité de population (fig.21) et le territoire rural wallon a été découpé en 10 zones (fig.22) pour 4

lesquelles une série d’enjeux spécifiques a été mise en évidence (sur base de l’étude CPDT « défis des espaces 5

ruraux », 2015). Les grandes caractéristiques de ces zones ont été relevées au sein de la note explicative ac-6

compagnant la structure territoriale de fait de l’état du territoire : localisation au sein de l’armature urbaine et 7

des infrastructures de communication et de transport wallons ; occupation du sol ; positionnement en termes 8

d’émission de GES, énergétique et de biodiversité ; enjeux en liens avec les 10 dynamiques étudiées en 2015. 9

Les dynamiques institutionnalisées de projet de territoire – y compris trans-communales - affectant les espaces 10

ruraux (fig.23) ont été relevées. L’armature urbaine (communes rayonnantes) est celle qui avait été réalisée 11

pour le diagnostic territorial de 2011 (fig.24). Elle avait été établie en prenant en compte la présence, 12

l’importance et le rayonnement d’un certain nombre de service/d’équipement (y compris de transport) et le 13

poids de l’emploi en fonction de l’importance de la population de chaque commune. 14

Figure 21. : Communes rurales, semi-rurales et urbaines, DGO3 - PwDR 2014-2020

Figure 22. Découpage spatial en 10 zones en fonction de l’analyse de données statistiques, des structures fonction-

nelles territoriales et des dynamiques territoriales observées ou pressenties (CPDT, 2015)

Page 112: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

24

Figure 23. : Armature urbaine wallonne (CPDT, 2011)

Figure 24. : Dynamiques de projet des territoires ruraux (CPDT, 2016)

1

Au sein de la DPR 2014-20191, les espaces ruraux sont considérés comme des ressources de développement

économique à valoriser. Cette présente note a donc pour objet, en ce qui concerne les espaces ruraux, d’une

part, de compléter l’identification des spécificités des espaces ruraux wallons d’un point de vue économique

et plus particulièrement leurs atouts et leurs faiblesses et, d’autre part, de spécifier les communes rayon-

nantes non étudiées au niveau des pôles urbains.

Cette caractérisation économique a été envisagée selon trois types d’analyse : sur base

- des ressources naturelles locales, - des services écosystémiques

2 (SE),

- de l’économie locale (productive, résidentielle, publique, sociale) des communes wallonnes.

2

Six ressources naturelles locales ont été retenues pour être analysées (Cf. Annexe 1): 3

- le sol et les productions agricoles, 4

- le bois (hors énergie) et la sylviculture, 5

- le sous-sol et les carrières, 6

- l’eau (hors énergie) en termes d’approvisionnement, 7

- l’énergie, 8

- et le tourisme y compris via la composante paysagère. 9

10

Les résultats sont présentés sous la forme de schémas cartographiques3 (les tableaux multicritères ayant servi à 11

1 Point XVIII. Le tourisme – Faire de la Wallonie une destination touristique d’excellence : « … Le territoire wallon dispose de

nombreux atouts touristiques qu’il convient de promouvoir et de soutenir : appuyer la stratégie touristique régionale sur les maitres-atouts de la Wallonie, à savoir les sites naturels (notamment les massifs forestiers, les plans d’eaux et vallées et les parcs naturels), … ».

Point XVII. Développement territorial - Réponses à apporter aux défis et aux besoins de la ruralité: « …. Les espaces ruraux où vivent près 40% des wallons constituent une ressource importante pour le développement économique de notre ré-gion : agriculture, transformation agro-alimentaire, secteur du bois, biomasse, tourisme, etc. … »

Point XXI. Environnement – Renforcer la biodiversité, protéger la nature: « … La nature et la biodiversité contribuent à notre qualité de vie et offrent de nombreux « services collectifs » et des ressources qui doivent rester accessibles à chacun (es-paces naturels, fourniture d’alimentation et de matières premières, épuration de l’eau et de l’air, contrôle de l’érosion, stabilisation et modération du climat, etc.) … ».

Point IV. Agriculture - Introduction: « … L’agriculture constitue un potentiel d’emplois en zone rurale … ». « … Les agricul-teurs remplissent aujourd’hui des missions essentielles à la société comme la préservation et la gestion des ressources naturelles, de la biodiversité et des sols, du territoire et la préservation ainsi que la gestion du territoire et des paysages… » « … Le Gvt développe une politique agricole régionale qui poursuit quatre axes stratégiques : assurer un revenu équi-table aux agriculteurs, faciliter l’installation et garantir un accès durable à la terre, consolider et développer l’emploi agri-cole, valoriser l’agriculture et les produits du terroir. »

2 Les services écosystémiques sont la contribution des écosystèmes au bien-être humain. Ils représentent les flux partant

des écosystèmes vers la société humaine. L'analyse des services écosystémiques révèle la multifonctionnalité des écosys-tèmes et la diversité des bénéficiaires.

Page 113: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

25

établir ces schémas sont placés en annexe) et de tableaux atouts/faiblesses présentés par sous-ressource et/ou 1

ressource accompagnés d’un texte de contextualisation. 2

3

Après de premières investigations4, il est rapidement apparu qu’aucune caractérisation économique géo-4

localisée des services écosystémiques (SE) n’existe à l’échelle de la Wallonie ou ne couvre l’entièreté du terri-5

toire wallon (à l’échelle communale par exemple). La soixantaine de SE présents en Wallonie 6

(http://webserver.wal-es.be/fr/typologie-des-se consulté le 07/03/2017) se répartissent entre les SE de pro-7

duction, de régulation et culturels. Une trentaine d’entre eux - majoritairement au sein des SE de production et 8

culturels - semble intéressante en termes de potentialité d’impacts territoriaux pour la caractérisation des 9

zones rurales (Cf. Annexe 2). Une quinzaine de SE seront indirectement traités dans la caractérisation des res-10

sources naturelles locales (Cf. Annexe 1) et un point relatif à la biodiversité a été ajouté à la caractérisation des 11

ressources naturelles locales. 12

13

Il n’y a jamais eu d’actualisation de l’étude réalisée en 2007 (données 2001) par la CPDT sur la caractérisation 14

des communes wallonnes sur la base de l’économie locale. Ce point a cependant été abordé via la caractérisa-15

tion des ressources naturelles locales et les enseignements de la recherche espaces ruraux en ce qui concerne 16

la base productive, la base résidentielle et la base sociale. 17

18

Les principaux enseignements tirés de cette spécification des espaces ruraux sont dégagés 19

- d’un point de vue territorial - les dix zones rurales faisant l’objet d’un tableau atouts/faiblesses repre-20

nant leurs 3 à 5 spécificités principales ; 21

- d’un point de vue régional, avec la mise en exergue des éléments transversaux primordiaux, dans une 22

optique d’explicitation des éléments dynamisants pour le territoire wallon. 23

4.2 Caractérisation sur la base des ressources naturelles locales 24

a. Le sol - les productions agricoles 25

Onze critères5 ont servi de base à la caractérisation de la production agricole des 10 zones rurales (Cf. Annexe 26

4). Le schéma cartographique de synthèse (fig. 25) qui en résulte nuance la traditionnelle opposition entre le 27

nord de la région wallonne dominé par les cultures et le sud caractérisé par les herbages et l’élevage bovin en 28

mettant en évidence la mixité cultures/élevage (avec un gradient variable) pour une bonne partie du Hainaut et 29

du Brabant wallon. Le lien entre élevage et mode de production biologique apparaît clairement. La majorité des 30

cultures industrielles6 (auquel on a joint les pommes de terre) se concentrent sur les terres fertiles du nord-31

ouest de la Wallonie. Les betteraves sucrières et le colza représentent plus de 80% (respectivement 64% et 32

19%) des surfaces réservées aux plantes industrielles en Wallonie (8,5% de la SAU soit +/-60.000ha en 2014). 33

Les pommes de terre occupent 4,8% de la SAU (soit +/-35.000ha en 2014). 34

Les productions agricoles font partie du secteur primaire et occupaient un peu moins de 23.000 personnes en 35

2013 (exploitants, conjoints aidants, autres membres de la famille et main d’œuvre non familiale) soit 31% de 36

la main d’œuvre agricole nationale. Le secteur agricole wallon est moins consommateur en main d’œuvre que 37

la Flandre (6,6 unités de travail pour 100ha en Flandre pour 2,3 UTA en Wallonie) où l’horticulture est plus 38

développée. Ceci explique en partie aussi la faiblesse de la main d’œuvre non familiale en Wallonie (13,4%). 39

40

3 La carte schématique est une représentation simplifiée du réel qui vise à représenter les traits essentiels d’un territoire

dans une intention de communication (Cf. annexe 3).

4 Sur base d’une recherche rapide de références et de la consultation de deux experts dans le domaine (Pr. Nicolas Den-

doncker (Unamur) et Pr. BAULER Tom (ULB).

5 Tirés des publications suivantes : évolution de l'économie agricole et horticole de la Wallonie en 2014-2015, DGO3 et note

de recherche de la CPDT n°47 Biocarburants, territoires et agriculture octobre 2014

6 Les cultures industrielles sont celles qui ne peuvent pas être utilisées directement sur l’exploitation et doivent subir une

transformation importante par des procédés élaborés nécessitant de lourds investissements (betteraves sucrières, lin, chicorée à café ou à inuline, oléagineux, tabac, houblon, …).

Page 114: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

26

Figure 25. : Caractérisation des espaces ruraux sur la base des productions agricoles (CPDT, 2017) 1

Selon la filière de l’industrie alimentaire wallonne7, en 2015, le secteur occupait 20.642 travailleurs à temps 2

plein, soit 17,2% de l’emploi industriel wallon essentiellement au sein de PME (secteur secondaire). Les quatre 3

plus grands sous-secteurs en termes d’emploi (70,8%) sont les boulangeries-pâtisseries-biscuiteries, la trans-4

formation et conservation des fruits et légumes (y compris la pomme de terre), la viande et la fabrication de 5

boissons. 6

7

En Wallonie, la production de pommes de terre est destinée majoritairement à l’industrie de la transformation 8

(75%), à la vente via la grande distribution (10-15%), aux circuits courts et à la vente directe (5-10%) (Fiwap). En 9

Belgique (Belgapom), le secteur de la transformation de la pomme de terre est florissant et en croissance de-10

puis plusieurs années (exportation de produits finis, importation de pommes de terre, investissement, emploi). 11

En Wallonie (1/3 de l’industrie belge), ce secteur est concentré en Wallonie picarde (Mydibel et Roger&Roger à 12

Mouscron, Clarebout Potatoes à Commines-Warmeton, Lutosa/Mc Cain à Leuze-en-Hainaut et Ecofrost à Per-13

wez). La production de pommes de terre y est conséquente car le coût du transport est un facteur important. 14

Les modalités de fonctionnement du secteur (transformation toute l’année) font que les besoins de stockage 15

sont notables : soit directement chez les producteurs, soit chez des négociants intermédiaires. A côté de cette 16

production industrielle liée à la transformation, il existe une production destinée à la consommation directe 17

dispersée au sein des espaces ruraux. Une variété particulière fait l’objet d’une Indication Géographique Pro-18

tégée8 (I.G.P.) : la Plate de Florenville sur l’aire géographique incluant, outre Florenville, les anciennes commu-19

nes comprises dans le triangle Muno – Vance et Châtillon – Dampicourt. 20

21 Tableau 13 – Atouts/faiblesses – Pommes de terre 22

Pommes de terre

Zones 1, 2, 3, 4 (sauf ouest), 5 (nord), 6 (ouest)

ATOUTS FAIBLESSES

- Conditions physiques idéales : qualité des terres et climat adapté (non délocalisable)

- IGP Plate de Florenville - 1/3 de l’industrie de transformation belge con-

centrée en Wallonie picarde

- Impact du coût très élevé des terres et des fer-mages sur les coûts de production des pommes de terre

- Impact du coût élevé des charges salariales et so-ciales sur les coûts de transformation

- Impact du coût élevé de l’énergie (y compris pour le transport)

- Rachat de terres agricoles et culture directe de pommes de terre par les transformateurs

- Besoin notable de lieux de stockage répartis plus particulièrement à proximité des lieux de produc-tion ou de transformation

En italique, les atouts et les faiblesses ayant moins de liens directs avec le territoire 23

7 Rapport économique annuel 2015 de la Fevia

8 Produit pour lequel il existe un lien géographique au moins à l´un des stades de la production, préparation ou transforma-

tion.

Pdts et betteraves

xxxxxxx xxxxxx xxxxx Pdts, betteraves et colza

xxxxxxx xxxxxx xxxxx Betteraves et Colza

xxxxxxx xxxxxx xxxxx Colza

xxxxxxx Pdts, betteraves et horticulture

xxxxx xxxxxxx xxxxxxx xxxxxxxxxx Mode de production biologique

xxxxxxxxxxxxxx xxxxxx Cultures

xxxxxxx xxxxxx Cultures/bovins-lait

xxxxxxx xxxxxx Elevages

xxxxxxx xxxxxx Bovins-lait

Bovins-viande

Page 115: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

27

1

La Hesbaye est la zone la plus hautement spécialisée en betteraves de Belgique. Deux groupes sucriers (Iscal 2

Sugar et la Raffinerie Tirlemontoise) se partagent le marché belge de la transformation du sucre. Avec pour le 3

premier une sucrerie établie à Fontenoy (zone d’approvisionnement principalement en Flandres Occidentale et 4

Orientale et en Wallonie Picarde) et pour le deuxième (zone d’approvisionnement en Brabant flamand, Lim-5

bourg et solde de la Wallonie) une sucrerie à Tirlemont et une seconde à Wanze qui est alimentée via pipe-line 6

par le jus dense provenant de la râperie de Longchamps. En 2015/2016, 83% du sucre produit en Belgique 7

l’était sous quota (soit 676.000 tonnes), 10% exporté hors de l’UE, 4% de sucre industriel (36.000 tonnes desti-8

nées principalement pour la production de bioéthanol par Biowanze), 2% reporté sur la campagne 2016/2017 9

et 1% encore à valoriser. Le secteur a subi une première restructuration importante en 2007/2008. Il a ainsi 10

perdu 33% du nombre de planteurs et les emblavements ont baissé de 25% pour l’ensemble de la Belgique 11

(baisse plus importante en Flandre qu’en Wallonie). A partir du 1er

octobre 2017, les quotas disparaissent. Les 12

betteraves de 2017 seront les premières betteraves produites sans quota et sans prix minimum garanti pour la 13

betterave. Le secteur9 est toutefois assez confiant en ce qui concerne l’après-quota à condition de ne pas tom-14

ber dans la dérive dans laquelle est tombée le secteur laitier à la fin des quotas : produire pour produire. 15

16 Tableau 14 – Atouts/faiblesses – Betteraves 17

Betteraves

Zones 1, 2, 3, 4 (sauf ouest), 5 (nord), 6 (ouest), 7 (nord-ouest) et 8 (nord-ouest)

ATOUTS FAIBLESSES

- Conditions physiques idéales : qualité des terres et climat très adapté (non délocalisable)

- Efficacité du secteur : rendement betteraviers des planteurs parmi les meilleurs d’Europe, groupes su-criers toujours en bénéfice dans un secteur en diffi-culté

- Situation centrale en Europe (et proximité du port d’Anvers, plaque tournante du commerce du sucre)

- Organisation interprofessionnelle entre planteurs et fabricants

- Impact du coût très élevé des terres et des fermages sur les coûts de production des betteraves

- Impact du coût élevé des charges salariales et sociales sur les coûts de transformation

- Structure des sucreries belges (usines pri-vées)

10

En italique, les atouts et les faiblesses ayant moins de liens directs avec le territoire 18

19

Le colza est cultivé pour ses graines qui permettent de produire de l’huile riche en oméga-3. L’huile de colza 20

peut aussi bien être consommée directement en alimentation humaine que transformée en biodiesel sans 21

perte de matière car elle est extraite de la même manière et à partir des mêmes variétés. En pratique, la valori-22

sation énergétique du colza wallon peut varier de 0 à 100 % car celle-ci dépend du marché de l’énergie, du 23

diesel, du soja et de la palme (autres matières premières pour le biodiesel), ainsi que des politiques nationales 24

en faveur des biocarburants locaux, etc. (APPO, 2015, communication personnelle ; Sillon Belge, 2009). Au 25

niveau wallon, sa production est concentrée dans le namurois. 26

27

Afin de préciser la spécificité des espaces ruraux wallons, d’autres sous-secteurs liés à la production agricole 28

sont brièvement évoqués pour leurs potentialités de développement et/ou parce qu’ils ont peu ou pas été 29

abordés au sein du diagnostic territorial de la Wallonie en 2011 et de l’état du territoire wallon en 2016 de la 30

CPDT. Il s’agit de la culture du vin, du chanvre, de la production de fruits et de la pisciculture. D’autres produc-31

tions plus alternatives comme le miel, les « viandes originales » (canard/foie gras, escargot, autruche, …), … 32

n’ont pu être approchées vu les délais impartis pour la réalisation de cette note complémentaire. Le secteur de 33

la production viandeuse et laitière, le secteur de l’horticulture (productions maraichères, cultures sous serres, 34

pépinières et cultures ornementales, sapins de Noël) ou encore la culture du Miscanthus ou de légumes 35

(15.000 ha en 2014) ont été traités dans les diagnostics précités. Leurs participations aux atouts et faiblesses du 36

territoire rural wallon ont été repris de ces études et intégrés à cette note (dans le tableau AF des productions 37

agricoles). 38

39

9 Rapport 2015 de la Confédération des betteraviers belges.

10 Ailleurs, coopératives plus représentées.

Page 116: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

28

En 2013, la Wallonie comptait 16 exploitations viticoles professionnelles soit 55 ha productifs auxquels il 1

convient d’ajouter les surfaces plantées par les nombreux amateurs non reprises au sein du recensement agri-2

cole. Historiquement, en raison d’une exposition idéale, les vignobles étaient particulièrement présents sur les 3

coteaux de la vallée de la Meuse (de Namur à Liège en passant par Huy). Ils existent toujours, se trouvent plu-4

tôt en milieu urbain et sont le plus souvent le fait d’amateurs avertis. Aujourd’hui encore, la seule appellation 5

d’origine contrôlée restreinte géographiquement en Wallonie, celle des « Côtes de Sambre et Meuse », 6

concerne le bassin hydrographique de la Meuse. Depuis les années 2000, de nouveaux terrains plus vastes hors 7

zone urbanisée ont été conquis : plaines alluviales évasées, versants doux et plateaux. De nouvelles espèces 8

interspécifiques s’accordent à notre climat. Certains types de sol (crayeux notamment) sont bien adaptés à la 9

production de vin effervescent. La culture des vignes est toujours en phase d’expansion (plusieurs dizaines 10

d’hectares ces dernières années). Le développement de l’œnotourisme, piste pour améliorer la rentabilité des 11

installations professionnelles, pourrait entraîner la mise en valeur des vignobles et des outils de production 12

(construction de chais contemporains, balisage de routes des vins…). 13

14

La culture du chanvre en Wallonie date d’il y a moins de 10 ans mais a connu une croissance importante. De 30 15

ha et +/- 10 d'agriculteurs en 2009, elle est passée en 2015 à 400 ha de chanvre cultivés par une septantaine 16

d'agriculteurs (avec un objectif régional d’atteindre une fourchette entre 700 et 1.000 ha en 2020). Cette cultu-17

re est quasi absente de Flandre et se concentre actuellement dans les provinces de Namur et de Luxembourg 18

mais elle est possible dans toutes les régions agricoles wallonnes. Si les premières années, la production wal-19

lonne était destinée à des lignes de défibrage en Flandre ou à l’étranger, rapidement des investissements ont 20

été réalisés dans les outils de transformation. Ainsi, une unité de défibrage s’est créée à Marloie en 2016. Cette 21

culture a un large potentiel de valorisation : bioplastiques, écoconstruction et écorénovation et alimentation. Il 22

s’agit toutefois d’une culture de complément (rendement faible) surtout pratiquée par des éleveurs. 23

24

Le verger wallon (un peu moins de 1.500 ha) représente 8 à 9% du total de la production belge. 61 exploitations 25

sur 150 (41%) sont spécialisées en arboriculture fruitière (seule source de revenu). La production de fruit wal-26

lonne comprend majoritairement la culture des pommes et des poires au sein de vergers quasi exclusivement 27

constitués de basses tiges menés en culture intégrée11

et localisés essentiellement en Hesbaye, dans les régions 28

de Liège, Visé, Hannut, Waremme, Namur, Charleroi et Mons. Les pommiers (+/-600 ha pour une centaine de 29

producteurs) et les poiriers (+/-700 ha pour une centaine de producteurs) se répartissent à peu près d’égale 30

façon. C’est une production fortement dépendante de l’exportation. Depuis de nombreuses années, les planta-31

tions de pommiers (concurrencées par la production polonaise et impactées par l’embargo russe) diminuent 32

alors que celles des poiriers augmentent. A côté de cette culture de pommiers et de poiriers, il existe une petite 33

culture de cerisiers (+/- 130 ha) et de pruniers (+/- 20 ha). En 2016, on comptait 45 producteurs wallons de 34

petits fruits (essentiellement des fraises et dans une moindre mesure des framboises - les groseilles rouges, les 35

cassis et les mûres étant cités pour mémoire - dont 74% ne produisent que des fraises, 19% des fraises et des 36

petits fruits et 2% que des petits fruits - +/- 70 ha de fraisiers pour 30 ha de petits fruits). Les fraisiéristes wal-37

lons pratiquent la culture en pleine terre. La région de Wépion est spécialisée dans cette production. C‘est 38

d’ailleurs là qu’est localisée la seule criée wallonne. De nombreux produits dérivés de bouche sont produits, à 39

partir des fruits, de façon artisanale ou plus industrielle, directement chez le producteur ou pas, avec des cir-40

cuits de commercialisation variés. Citons les producteurs de cidre et de poiré (3 producteurs importants en 41

Wallonie), de confitures et de jus (un producteur au niveau européen). 42

43 Tableau 15 – Atouts/faiblesses – Fruits 44

Fruits

Zones 2 (ouest), 3, 5 (nord et centre), 4 (nord-est), 6 (nord)

ATOUTS FAIBLESSES

- Un des principaux pays producteurs de poires en Europe (15% des parts de marché)

- Pionnière dans la culture intégrée fruitière en Eu-rope (99% des pommes)

- Impact du coût élevé des charges salariales et sociales sur les coûts de production (concur-rence de la Pologne)

- Dépendance vis-à-vis des marchés d’exportation (1/3 production belge des

11 La culture intégrée fruitière implique notamment un aménagement spécifique des abords des vergers : haies d’espèces indigènes, nichoirs et perchoirs, bandes fleuries et herbacées, et zones de compensation écologique pour accueillir la faune utile et maintenir la biodiversité.

Page 117: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

29

pommes – impact de l’embargo russe en 2014) - Toutes les criées du secteur sont localisées en

Flandre (à l’exception de la criée de Wépion pour les fraises)

- Manque d'outils de transformation et d’outils logistiques en Wallonie

En italique, les atouts et les faiblesses ayant moins de liens directs avec le territoire 1

2

Une quarantaine de pisciculteurs existent en Wallonie (dont une part importante en activités secondaires), 3

localisés principalement dans les cantons de l’est, la Botte du Hainaut, la Province de Namur et du Luxembourg, 4

là où les précipitations sont plus importantes. 80 % de la production sont des truites essentiellement destinées 5

au repeuplement des eaux de surface (rivières et étangs de pêche). Une dizaine de producteurs (employant 6

une cinquantaine de personnes) transforment et vendent leurs produits de bouche. En termes de standard 7

qualitatif, citons la truite d‘Ardenne (min. 4 sem. dans des eaux ardennaises) et l’Escavèche de Chimay qui vient 8

de recevoir son IGP. 9

10 Tableau 16 – Atouts/faiblesses – Le sol - les productions agricoles : synthèse 11

Le sol - les productions agricoles : synthèse

Atouts Faiblesses

- Des ressources (partiellement) non délocali-sables ayant dans certains cas une implication foncière (protection/concurrence)

Des productions reconnues / en cours de reconnaissance par des « labels » avec des indications géographiques Des conditions physiques idéales (qua-lité des terres et climat adapté) pour un cer-tain nombre de productions donnant des rendements concurrentiels sur les marchés mondialisés

- Une culture intégrée fruitière développée (ayant des besoins fonciers spécifiques) permettant un retour pour la biodiversité (aménagement spéci-fique des abords des vergers)

- Augmentation progressive de la taille des exploi-tations pour atteindre une dimension écono-mique viable

- Concentration spatiale des productions bovine et laitière (développement des marchés aux bes-tiaux)

- Disponibilité de terres à l’épandage (pour pro-duction wallonne locale)

- Emergence et développement de nouvelles acti-vités agricoles et non agricoles sur le site de l’exploitation (productions alternatives, agrocar-burants, horticulture, circuits courts, services à l’environnement, au cadre de vie, au tourisme)

- Potentiel de développement des filières porcine, avicole, ovine, caprine

- Une certaine inadéquation entre les disponibili-tés foncières et les contraintes liées aux condi-tions techniques et/ou des prescriptions zonales et/ou leur accessibilité

en lieux de stockage directement chez les producteurs (à la ferme comme pour les pommes de terre ou les céréales par exemple ou sur les champs pour les bette-raves) ou dans des centres temporaires de regroupement en outils de première / deuxième transformation voire de commercialisation en liens avec les différentes échelles de pro-duction (producteur/transformateur, arti-san, coopérative, PME, etc.) avec la difficulté du saut quantitatif impliquant souvent une délocalisation

- Un foncier de moins en moins disponible (rareté) et de moins en moins accessible (fermage élevé, rachat de terres par des transformateurs) en lien avec la concurrence des fonctions y compris au niveau des productions agricoles

- Des productions agricoles avec une utilisation moins intensive de main d’œuvre que la Flandre (secteur horticole moins développé)

- Fragilité de certains sous-secteurs spécialisés (viande et lait) et de certaines régions (Herba-gère, Ardenne et Haute Ardenne)

- Dispersion spatiale importante des productions horticoles et animales alternatives

- Cohabitation agriculteurs et non agriculteurs dif-ficile (NIMBY)

En italique, les atouts et les faiblesses ayant moins de liens directs avec le territoire 12 En vert, les atouts et les faiblesses issus du diagnostic territorial 2011 13

14

b. Le bois (hors énergie) et la sylviculture 15

La superficie forestière couvre un tiers du territoire wallon (près de 554.000 hectares). Près de la moitié (48 %) 16

est détenue par le secteur public et bénéficie du régime forestier prescrit par le Code forestier tandis que 17

l’autre moitié (52 %), souvent très morcelée, est partagée entre une multitude de propriétaires privés, dont le 18

nombre est estimé à près de cent milles. La couverture forestière est inégalement répartie sur le territoire 19

wallon (Cf. fig. 26). La région la plus boisée (58%) est l’Ardenne. Le nouveau Code forestier (2009) inscrit la 20

Page 118: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

30

gestion durable et multifonctionnelle dans la politique forestière wallonne. La fonction sociale et la fonction 1

écologique ont été partiellement abordées dans le point tourisme et le point biodiversité (30% des superficies 2

forestières sont concernées par des mesures liées à Natura 2000). De façon simpliste, on peut réduire la fonc-3

tion économique à la production de bois - en tant que matériaux ou en tant que combustible énergétique 4

(brièvement approchée dans le point énergie) - auquel on peut y ajouter les revenus de la chasse (location des 5

terrains, vente du gibier). Une part non négligeable des rentrées financières des communes propriétaires de 6

bois est constituée des ventes de bois et de location du droit de chasse, leur offrant un avantage important 7

(rentrées régulières importantes) dans la gestion de leur budget. La filière forêt-bois offrait en 2015 près de 8

18.380 emplois directs y compris les indépendants. Les activités sylvicoles (gestion et exploitation forestière) et 9

de sciage sont principalement présentes au sud du sillon. Il existe une tension entre l’offre et la demande tant 10

en bois résineux (diminution des surfaces de pessières) qu’en bois feuillus (concurrence des acheteurs étran-11

gers pour les grumes de qualité). Les entreprises de seconde transformation du bois (fabrication de charpentes 12

et de menuiseries, de panneaux en bois, de pâte à papier…), productrices de matériaux à plus haute valeur 13

ajoutée, admettent un rayon d’approvisionnement plus étendu. Elles sont peu présentes en Wallonie, ne pro-14

duisant que 24 % de la valeur ajoutée de l’industrie belge. Ces dernières années, diverses actions de soutien à 15

la filière-bois wallonne ont été développées afin de contribuer à maintenir dans les territoires ruraux une acti-16

vité économique de base et de s’inscrire dans la logique des circuits courts. La création de nouvelles zones 17

d’activité économique spécialement dévolues à la filière-bois à proximité des massifs forestiers et de liaisons 18

routières ou multimodales (route-rail) – à l’instar des parcs de Vielsalm-Burtonville et du Pôle Ardenne Bois de 19

Gouvy –, sont aussi susceptibles de favoriser la synergie entre première et seconde transformation du bois en 20

Wallonie. Un équilibre doit être préservé entre le bois-énergie et le bois en tant que matière premiè-21

re/matériaux. 22

Deux critères ont servi de base à la caractérisation des espaces ruraux au niveau de la ressource bois : 23

l’importance des boisements et le nombre d'industries de première et deuxième transformation (Cf. tableau 24

explicatif en annexe 5). 25

26

Figure 26. : Caractérisation des espaces ruraux au niveau de la ressource bois (CPDT, 2017) 27

28

Le schéma cartographique de synthèse (fig. 26) qui en résulte montre une corrélation évidente entre localisa-29

tion de la ressource et des industries de première et deuxième transformation. Trois points peuvent être mis 30

en évidence : l’hyperspécialisation de la zone 9, la possibilité de développer l’industrie de transformation en 31

zone 10 au regard de la ressource présente, un développement relatif (en regard de la taille de la zone) des 32

industries de transformation en zone 5. 33

34

Tableau 17 – Atouts/faiblesses – Bois - sylviculture 35

Bois et sylviculture

Atouts Faiblesses

Zones 1 et 3

- Ressource faible

Zone 2 et 4

- Ressource moyenne à faible

Zone 5 et 6

Boisement très élevé

Boisement très élevé à élevé

Boisement élevé

Boisement moyen

Boisement moyen à faible

Boisement faible

1 à 5 - Nombre d'industries de transformation

6 à 20 - Nombre d'industries de transformation

Plus de 21 - Nombre d'industries de transformation

Page 119: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

31

- Ressource moyenne -

Zone 7, 8 et 10

- Ressource très élevée à élevée - Possibilité de développer l’industrie de trans-

formation en zone 10 au regard de la ressource

Zone 9

- Ressource très élevée - Un certain développement de l’industrie de

transformation

Bois et sylviculture

- Ressource importante au sud du sillon - Rentrées financières non négligeable pour les

communes propriétaires de bois

- Tension entre l’offre et la demande tant en bois résineux qu’en bois feuillus

- Faiblesse au niveau de la seconde transforma-tion (nbre et type d’entreprise)

1

c. Le sous-sol et les carrières 2

Le lecteur est invité à se référer à la note de recherche concernant le secteur « sous-sol » établie dans le cadre 3

de l’établissement de l’état du territoire wallon par la CDPT en 2016 ainsi que la recherche « Méthode pour la 4

révision des plans de secteur (R.2.) - Zones d'extraction » également en 2016 pour appréhender cette res-5

source. 6

7

Tableau 18 – Atouts/faiblesses – Le sous-sol et les carrières 8

Le sous-sol et les carrières

Atouts Faiblesses

- Grande diversité géologique du sous-sol wallon, offrant un large éventail de matières premières à l’industrie, à la construction et au génie civil

- Localisation des plus grandes exploitations (cal-caire, dolomie) dans le Hainaut (zones 1 et 2 - moitié de la production wallonne + zone 7 - botte) et dans le sillon mosan (zones 5 et 6) avec présence ponctuelle de cimenterie ou d’industrie d’extraction de la chaux

- Carrières de sable dans le Brabant wallon (zone 2)

- Carrières de taille moyenne et petites exploita-tions familiales produisant plutôt des roches or-nementales à haute valeur ajoutée (zones 3, 7, 8, 9 et 10)

- Certains liens entre lieux de production (produits pondéreux), l’exploitation et la consommation locales (distances de rentabilité)

- Possibilités d’extension des sites d’extraction compromises par une forte dispersion de l’habitat (particulièrement au nord du Sillon sambro-mosan). Source d’effets NIMBY et de fréquents conflits sectoriels de planification.

9

d. L’eau (hors énergie) en termes d’approvisionnement 10

La ressource eau douce est importante en Wallonie (13 milliards de m³/an). Elle le doit surtout à son régime de 11

précipitations qui est régulier et abondant. Les caractéristiques variées de son sous-sol sont globalement favo-12

rables à la capitalisation de cette eau dans les nappes souterraines sur l’ensemble du territoire wallon. Tous les 13

aquifères12

wallons ne présentent toutefois pas les mêmes capacités d’exploitation (tel aquifère sera suffisant 14

pour permettre à un éleveur d’abreuver son bétail mais pas pour un producteur d’eau d’alimenter une grande 15

ville). 16

17

12 Le terme d'aquifère désigne une formation suffisamment perméable et poreuse permettant d'exploiter des quantités appréciables d'eaux souterraines. L'aquifère contient une nappe d'eau souterraine (ou nappe aquifère), cette dernière étant constituée de l'eau qui circule dans l'aquifère. Les termes d'aquifère et de nappe ne sont donc pas synonymes : le premier désigne le contenant, le second le contenu. http://environnement.wallonie.be/cartosig/cartehydrogeo/concepts.htm

Page 120: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

32

Tableau 19 – Caractéristiques d’approvisionnement en eau 1

Principales formations aquifères Capacité de

production Qualité de l’eau

Quantité

prélevée

(%)

Zones rurales

Les formations calcaires et crayeuses Très bonne Bonne (varia-

ble)

72,4% 1, 3, 4, 5, 6, 7

(nord), 8 (nord)

Les formations secondaires du Jurassiques Bonne Bonne 3,4% 10, 7 (extrême

sud)

Les sables tertiaires et les dépôts du quaternaire Bonne Moindre qualité 14,7% 2, 5, 6

Les formations schisto-gréseuses du Dévonien

(pouvant s’assécher en été) et du socle cambro-

silurien (présence de venues d’eau plus profon-

des carbo-gazeuse à l’origine de sources minéra-

les)

Faible

Bonne 6.8% 7, 8, 9

2

79% des prélèvements souterrains sont destinés à l’eau potable (eau de distribution et embouteillage – 1%), 3

9% pour les mines et carrières, 6% pour les industries et autant pour l’agriculture et les secteurs particuliers. 83 4

sites de production (pouvant regrouper plusieurs captages) totalisent à eux-seuls 68,6% de la production d’eau 5

souterraines (dont 10 pour les carrières et 5 pour les activités industrielles). 22% de l’eau de distribution en 6

Wallonie provient de captages d’eau de surface (concentrés en 5 lieux). 7

39% (149 millions de m³) de l’eau potable produite en Wallonie est exporté en Flandre ou à Bruxelles. 8

La gestion durable de l’eau souterraine wallonne consiste à définir, à tout moment, des limites à ne pas dépas-9

ser dans les prélèvements afin de garantir la ressource en eau souterraine13

. Si les quantités prélevées sont 10

bien connues, l’évolution de la ressource est difficile à évaluer. La plupart des nappes aquifères sont loin d’être 11

surexploitées. Une exception : la nappe des calcaires carbonifères du Tournaisis (zone rurale 1), exploitée de-12

puis longtemps par la France, la Flandre et la Wallonie qui a fait l’objet de mesures conjointes afin de réduire 13

les prélèvements au sein de celle-ci (notamment via la mise en œuvre du centre de production de la Transhen-14

nuyère qui récupère les eaux d’exhaure des carrières du Tournaisis). En termes d’aménagement du territoire, 15

chaque captage – selon son importance stratégique et sa localisation - peut faire l’objet d’une triple zone de 16

protection local (zone de prise d’eau, de prévention et de surveillance). Des périmètres de protection des eaux 17

souterraines contre les nitrates d’origine agricole - appelés zones vulnérables – ont aussi été définis (toute la 18

Wallonie est concernée à l’exception des 2/3 sud des zones 7 et 8 et des zones 9 et 10). 19

20

Figure 27. : Caractérisation des espaces ruraux en termes d’approvisionnement en eau (CPDT, 2017) et annexe 6 21

22 Tableau 20 – Atouts/faiblesses – Approvisionnement 23

Approvisionnement en eau

Atouts Faiblesses

Zone 1

- Très bonne capacité de production des aquifères

- Etat variable des masses d’eau souterraine - Vulnérabilité des eaux souterraines aux ni-

13 Volume d’eau souterraine effectivement disponible à plus ou moins long terme compte tenu de toute une série de con-traintes d’exploitation, socio-économiques, environnementales ou politiques

Page 121: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

33

Approvisionnement en eau

Atouts Faiblesses

trates d’origine agricole - Prélèvements importants (distribution pu-

blique, industries et carrières) - Ancienne surexploitation de la nappe des cal-

caires carbonifères du Tournaisis (surveillance)

Zone 2

- Bonne capacité de production des aquifères - Eaux minérales existantes et potentielles (Céroux-

Mousty, Genval)

- Mauvais état des masses d’eau souterraine - Vulnérabilité des eaux souterraines aux ni-

trates d’origine agricole - Prélèvements importants (distribution pu-

blique, industries et carrières)

Zone 3

- Très bonne capacité de production des aquifères

- Mauvais état des masses d’eau souterraine - Vulnérabilité des eaux souterraines aux ni-

trates d’origine agricole - Prélèvements moyens (distribution publique)

Zone 4

- Très bonne capacité de production des aquifères

- Etat variable des masses d’eau souterraine - Vulnérabilité des eaux souterraines aux ni-

trates d’origine agricole - Prélèvements importants (distribution pu-

blique, industries et carrières)

Zone 5

- Bonne à très bonne capacité de production des aquifères

- Captage d’eau de surface (Tailfer) - Eaux minérales potentielles (Spontin)

- Etat variable des masses d’eau souterraine - Vulnérabilité des eaux souterraines aux ni-

trates d’origine agricole - Prélèvements importants (distribution pu-

blique, industries et carrières)

Zone 6

- Bonne à très bonne capacité de production des aquifères

- Eaux minérales existantes et potentielles (Chaud-fontaine)

- Etat variable des masses d’eau souterraine - Vulnérabilité des eaux souterraines aux ni-

trates d’origine agricole - Prélèvements moyens (distribution publique,

industries et carrières)

Zone 7

- Bon état des masses d’eau souterraine - Bonne (nord) à très bonne capacité (extrême sud –

non exploitée) de production des aquifères - Captage d’eau de surface (Barrage du Ry de Rome) - Eaux minérales existantes et potentielles (Villers-

le-Gambon)

- Faible capacité de production des aquifères (centre)

- Vulnérabilité des eaux souterraines aux ni-trates d’origine agricole (partie nord)

- Prélèvements importants (distribution pu-blique) et moyens (industries et carrières) – sud-ouest

Zone 8

- Bon état des masses d’eau souterraine - Captage d’eau de surface (Barrage de Nisramont)

- Faible capacité de production des aquifères (sauf au nord bonne)

- Vulnérabilité des eaux souterraines aux ni-trates d’origine agricole (partie nord)

- Risque ponctuel de pénurie en été (pour petite régie non connectée)

Zone 9

- Bon état des masses d’eau souterraine - Captage d’eau de surface (Barrage de la Gileppe,

Barrage de la Vesdre) - Eaux minérales existantes et potentielles (Spa,

Stoumont, Erezée)

- Faible capacité de production des aquifères - Risque ponctuel de pénurie en été (pour petite

régie non connectée)

Zone 10

- Bon état des masses d’eau souterraine - Bonne capacité de production des aquifères (non

exploitée) permettant de répondre au dévelop-

Page 122: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

34

Approvisionnement en eau

Atouts Faiblesses

pement résidentiel - Eaux minérales existantes et potentielles (Etalle)

Wallonie

- Autosuffisance en eau (potable, industrielle, agri-cole) souterraine et de surface

- Aquifères sur l’ensemble du territoire wallon avec des potentialités d’exploitation supplémentaires pour certains (amortir le développement résiden-tiel, exportation)

- Image forte (exportation d’eau potable, eaux mi-nérales)

- Vulnérabilité des eaux souterraines aux ni-trates d’origine agricole pour la moitié nord de la Wallonie

1

e. L’énergie 2

Le secteur de l’énergie a été investigué par de nombreuses recherches CDPT. Nous reprenons ici plusieurs de 3

leurs conclusions : 4

- La vulnérabilité des espaces ruraux en termes énergétiques (dépendance au pétrole) tant au niveau 5

des déplacements que du logement a déjà été mise en évidence (recherche CPDT 2010 – « Anticipa-6

tion des effets du pic pétrolier sur le territoire wallon ») particulièrement pour les zones 3 (transports), 7

4 (sud-ouest – transports) 7, 8 et 9. 8

- Le secteur agricole présente une certaine capacité d’adaptation à l’augmentation du prix du pétrole 9

via notamment l’utilisation rationnelle de l’énergie dans l’exploitation. L’agriculture se modifiera pour 10

répondre aux enjeux énergétiques. Cela pourrait passer par la culture d’agrocarburants (1, 2, 3, 4, 5 et 11

6 - ouest), le bois-énergie (6 - est, 7, 8, 9 et 10) ou par la mise en place de circuits courts qui suppose-12

rait une réorientation partielle vers le maraîchage (1, 2, 3, 4 - ouest et 6 - nord-ouest) mais aussi par 13

les cultures céréalières de manière intensive (1, 2, 3, 4, 5 et 6 - ouest et 10) pour l’approvisionnement 14

(et à proximité) des grandes agglomérations et de manière extensive pour l’approvisionnement local. 15

- Certaines zones rurales sont très mal/pas raccordées au réseau de gaz naturel (7, 8 et 9). 16

- Les territoires ruraux sont considérés comme des espaces de ressources pour la production 17

d’énergie renouvelable (recherche CPDT 2014 – Territoire et énergie 2050) : une répartition des pro-18

ductions par espace est proposée (certaines productions peuvent être affectées à plusieurs espaces) : 19

o au sein de l’espace agricole, on peut trouver 20

les cultures agricoles - produits alimentaires (blé, maïs, betteraves, colza) issues de 21

l’agriculture (biocarburant de première génération) ; 22

les cultures agricoles - biomasse lignocellulosique issue de l’agriculture (biocarburant 23

de seconde génération) : les résidus agricoles (maïs, colza), les haies et les cultures 24

dédiées (ce sont des cultures exclusivement dédiées à la production d’énergie com-25

prenant les cultures annuelles - sorgho, blé, lin, orge, triticale… -, les cultures pé-26

rennes - miscanthus, phalaris, dactyle, luzerne… - et les taillis à courte rotation - 27

saules, peupliers) ; 28

l’agroforesterie 29

le stockage de l’énergie 30

le transport de l’énergie 31

la biométhanisation (en lien avec l’élevage pour partie) 32

les éoliennes 33

le solaire 34

o Espace forestier : la biomasse forestière pour l’énergie et, avec le nouveau CoDT, les éo-35

liennes 36

o Espace non bâti : l’hydroénergie, la géothermie (région de Mons) et les micro-algues (stade 37

expérimental) 38

- Des conflits territoriaux peuvent apparaître suite à la production d’énergie (recherche CPDT 2014 – 39

Territoire et énergie 2050) : 40

o Concurrence avec les productions alimentaires, les biomatériaux, le bois (matériau), 41

o Nuisances visuelles et atteinte à l’intégrité du paysage, 42

o Diminution de la biodiversité, 43

o Atteinte aux valeurs patrimoniales de certains éléments bâtis, 44

o Nuisances sonores, 45

Page 123: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

35

o Modification du régime hydrique des cours d’eau et de l’eau souterraine, 1

o Diminution du taux de matières organiques et perte de fertilité des sols, 2

o Nuisances olfactives, 3

o Transfert ou changement d’affectation du sol, 4

o Diminution de la qualité des coproduits pour l’alimentation animale, 5

o Modification des prix du foncier, 6

o Acquisition de terres par des entreprises investisseuses (Land grabbing), 7

o Problème de stabilité des sols et de vibrations, 8

o Phénomènes d’ombrage, 9

o Atteinte aux activités de loisirs. 10

Trois critères ont servi de base à la caractérisation au niveau énergétique des espaces ruraux : le risque conflic-11

tuel agrégé par commune (Cf. tableaux explicatif ci-dessous) qui comprend le risque territorial conflictuel et le 12

niveau de risque conflictuel. C’est un indice qui permet de faire le lien entre les caractéristiques d’un territoire 13

donné (occupation du sol, type d’agriculture, …), les différents types de production énergétiques potentielles et 14

les conflits qui peuvent en découler ; le potentiel de production énergétique ; et, de façon plus anecdotique, 15

les zones qui à court terme sont saturées en termes de production verte (réseau pas en état de recevoir plus 16

d’énergie électrique – mais projets de renforcement des infrastructures programmés à court terme) (Cf. An-17

nexe 7). 18

19

Le risque conflictuel agrégé par commune

Chaque espace (agricole, forestier, résidentiel et naturel) est caractérisé par plusieurs usages (usages pro-

ducteurs d’énergie et autres usages) et donc par plusieurs conflits potentiels. Les types et l’importance des

relations conflictuelles connues entre les usages producteurs d’énergie et entre les usages producteurs

d’énergie et les autres usages du sol ont été déterminés. Cela permet de définir les risques territoriaux

conflictuels. En termes de risque territorial, la Wallonie est divisée en deux : des risques territoriaux conflic-

tuels moins importants au nord (importance relativement plus faible de l’espace agricole) et plus importants

au sud. Les liens entre caractéristiques socio-économiques d’un territoire et les conflits liés à un usage du sol

producteur d’énergie permettent de déterminer le niveau de risque d’un conflit. La situation est renversée :

le sud de la Wallonie présente un risque conflictuel moyen tandis que le nord présente un risque fort (espa-

ce agricole cultivé où l’agriculture est intensive à revenu élevé). Le potentiel conflictuel est très faible dans

une partie de la Famenne, du Condroz et du Hainaut occidental). Quand on agrège le risque territorial

conflictuel et le niveau de risque conflictuel, on définit un risque conflictuel agrégé par commune. Deux

conditions principales sont nécessaires pour qu’un conflit émerge : un espace agricole ouvert relativement

important et des activités humaines suffisamment présentes à proximité de l’espace agricole. L’importance

des enjeux énergétiques dans les communes présentant ces deux conditions s’intensifieront avec

l’augmentation des activités humaines et l’artificialisation des terres.

20

Figure 28. : Caractérisation des espaces ruraux au niveau énergétique (CPDT, 2017) 21 22

Le schéma cartographique de synthèse (fig. 28 – annexe 7) qui en résulte montre une répartition assez décou-23

pée au niveau du risque conflictuel agrégé: les communes avec un potentiel conflictuel fort malgré un risque 24

territorial moyen à faible (zones 1, 2, 3, 4, 5 – nord et 6 – ouest), les communes avec un potentiel conflictuel 25

variable avec un risque territorial moyen (zones 1 – sud-ouest, 5, 6 – est, 7 – nord botte, 8 – nord et est, 9 – 26

Potentiel conflictuel fort malgré un risque territorial moyen à faible

Potentiel conflictuel variable avec un risque territorial moyen

Potentiel conflictuel moyen à faible malgré un risque territorial fort

Potentiel énergétique moyen

Potentiel énergétique faible

Zone saturée en production verte à CT

Page 124: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

36

excepté centre et est) et les communes avec un potentiel conflictuel moyen à faible malgré un risque territorial 1

fort (zones 7, 8 – sud, 9 – centre et est et 10). Aucune zone rurale ne présente un potentiel énergétique fort ni 2

même moyen dans sa globalité à l’exception de la zone 1. Le potentiel énergétique est moyen dans le sud-est 3

de la zone 2, le centre et le sud de la zone 5, la botte en zone 7, la moitié de la zone 8 avec une répartition 4

géographique variable, le sud-ouest de la zone 9. A l’avenir, Les communes devront trouver le juste équilibre 5

entre les projets de production énergétique dont le nombre est corrélé à l’importance du potentiel territorial 6

communal et les conflits engendrés par ces projets. Les enjeux conflictuels liés à la production énergétique 7

seront importants dans la zone 1 (et plus ponctuellement ailleurs). Le développement prioritaire des énergies 8

locales pourrait être envisagé dans la botte (zone 7) et plus ponctuellement dans des zones essentiellement 9

situées en Ardenne (8 et 9) (potentiel et risque conflictuel faible). Il y a cinq lieux qui, à court terme, ne pour-10

raient pas augmenter leur production énergétique verte pour des raisons infrastructurelles. Cela est sans doute 11

le plus gênant, là où le développement des énergies locales est envisageable (la botte en zone 7 et l’ouest en 12

zone 9). 13

14 Tableau 21 – Atouts/faiblesses – Energie 15

Energie

Atouts Faiblesses

Zone 1

- Potentiel énergétique moyen - Capacité d’adaptation du secteur agricole : agro-

carburants, mise en place de circuits courts et cultures céréalières de manière intensive

- Enjeux conflictuels importants liés à la produc-tion énergétique

Zone 2

- Potentiel énergétique moyen (sud-est) - Capacité d’adaptation du secteur agricole : agro-

carburants, mise en place de circuits courts et cultures céréalières de manière intensive

-

Zone 3

- Capacité d’adaptation du secteur agricole : agro-carburants, mise en place de circuits courts et cultures céréalières de manière intensive

- Vulnérabilité (dépendance au pétrole) au niveau des déplacements

Zone 4

- Capacité d’adaptation du secteur agricole : agro-carburants, mise en place de circuits courts (ouest) et cultures céréalières de manière inten-sive

- Vulnérabilité (dépendance au pétrole) au niveau des déplacements (sud-ouest)

Zone 5

- Potentiel énergétique moyen (centre et sud) Ca-pacité d’adaptation du secteur agricole : agro-carburants, mise en place de circuits courts (nord) et cultures céréalières de manière inten-sive

Zone 6

- Capacité d’adaptation du secteur agricole : agro-carburants (ouest), mise en place de circuits courts (nord-ouest) et cultures céréalières de manière intensive (ouest)

Zone 7

- Potentiel énergétique moyen (botte) - Capacité d’adaptation du secteur agricole : bois-

énergie et cultures céréalières de manière ex-tensive

- Enjeux conflictuels faibles liés à la production énergétique (botte)

- Vulnérabilité (dépendance au pétrole) au niveau des déplacements et du logement

- Problème de raccordement au réseau de gaz na-turel

Zone 8

- Potentiel énergétique moyen (moitié de la zone avec une répartition géographique variable) Ca-pacité d’adaptation du secteur agricole : bois-énergie et cultures céréalières de manière ex-tensive

- Enjeux conflictuels faibles liés à la production énergétique (ponctuellement)

- Vulnérabilité (dépendance au pétrole) au niveau des déplacements et du logement

- Problème de raccordement au réseau de gaz na-

Page 125: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

37

turel

Zone 9

- Potentiel énergétique (sud-ouest) - Capacité d’adaptation du secteur agricole : bois-

énergie et cultures céréalières de manière ex-tensive

- Enjeux conflictuels faibles liés à la production énergétique (ponctuellement)

- Vulnérabilité (dépendance au pétrole) au niveau des déplacements et du logement

- Problème de raccordement au réseau de gaz na-turel

Zone 10

- Capacité d’adaptation du secteur agricole : bois-énergie et cultures céréalières de manière inten-sive

Energie

- Espaces de ressources pour la production d’énergie renouvelable

- Capacité d’adaptation du secteur agricole : agro-carburants, bois-énergie, mise en place de cir-cuits courts (maraîchage) cultures céréalières de manière intensive et extensive

- Conflits territoriaux d’usage du sol - Problème de raccordement au réseau de gaz na-

turel (principalement sud du sillon) - Vulnérabilité (dépendance au pétrole) au niveau

des déplacements et/ou du logement (principa-lement sud du sillon)

1

f. Le tourisme y compris via la composante paysagère 2

Depuis plus d’une vingtaine d’années, il y a une réelle volonté politique de faire participer le secteur du touris-3

me au développement économique de la Wallonie. Les maitres-atouts de la Wallonie (les sites naturels - no-4

tamment les massifs forestiers, les plans d’eaux et vallées et les parcs naturels, les villes, le tourisme d’affaires 5

et de congrès, le patrimoine matériel et immatériel, les évènements culturels et folkloriques, la gastronomie) 6

doivent être valorisés et promus (DPR2014-2019). 7

Les attraits naturels du sud du sillon (rivières, relief, paysages, forêts…) ont, depuis l’émergence du tourisme, 8

toujours été le support d’activités ludosportives diversifiées : d’abord la promenade, la baignade et la petite 9

navigation (barque, pédalo, kayak) à proximité des rivières ardennaises et des plans d’eau pour s’élargir, ces 10

dernières années, à un tourisme sportif de nature (VTT, trail, accrobranche, …). Initialement peu présente au 11

sud du sillon, les attractions touristiques14

se sont développées dans cette région dans le but de diversifier 12

l’offre, de se détacher des contraintes climatiques et d’ainsi allonger la saison touristique. 13

Le tourisme (d’un jour – excursionnisme – ou de séjour) est aujourd’hui considéré comme un vecteur du déve-14

loppement d’un territoire rural par une série d’acteurs supra-locaux (GAL, PN). Leur stratégie repose encore 15

toujours sur le tourisme vert : mise en valeur touristique des paysages et de la biodiversité – la confusion entre 16

la qualité écologique d’un site et sa qualité paysagère étant souvent de mise -, développement de la randonnée 17

(à pied, à vélo, …), redécouverte de la pêche, valorisation du terroir via les hébergements et les producteurs 18

locaux, etc. Ce tourisme vert a gagné l’ensemble de la Wallonie. Les attractions touristiques peuvent être direc-19

tement liées à un territoire quand il s’agit de la mise en tourisme du patrimoine (château, grotte, … mais aussi 20

industriel) ou indépendant de celui-ci (souvent le cas des parcs à thèmes) et dans ce cas répondre plus à une 21

opportunité foncière et/ou à une localisation proche d’un marché. 22

Une région peut être victime de son succès touristique, subir certaines pressions sur son milieu naturel (com-23

paction du sol, altération du milieu aquatique, dégradation du paysage) et sur le plan humain. Une augmenta-24

tion de la concentration en hébergements touristiques peut en effet impacter la population locale tant positi-25

vement (maintien de certains services et commerces) que négativement (inflation immobilière, vivre ensemble 26

difficile). C’est partiellement le cas de certaines communes de l’Ardenne centrale15

. 27

14 Au sens du code wallon du tourisme, on entend par "attraction touristique", le lieu de destination constitué d'un en-semble d'activités et de services intégrés clairement identifiables, exploité de façon régulière comme pôle d'intérêt natu-rel, culturel ou récréatif et aménagé dans le but d'accueillir touristes, excursionnistes et visiteurs locaux sans réservation préalable, à l'exclusion des activités foraines. Ne constituent pas, au sens du Livre II du code wallon du tourisme, une at-traction touristique les lieux offrant une simple location de matériel, les paysages, les villes, les sites librement accessibles et les lieux destinés à la pratique sportive pure, à l'organisation de spectacles, d'événements culturels, sportifs ou festifs.

15 L’ampleur de la pression touristique peut être estimée par le rapport entre le nombre de lits touristiques et les habitants - REAL (2009). Le tourisme en province de Luxembourg – Chiffres et réalités.

Page 126: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

38

Trois dynamiques relatives au domaine touristique ont été analysées lors de la recherche CPDT sur les « défis 1

des espaces ruraux » : 2

- l’attractivité résidentielle des ressources naturelles qui postule que la migration pour les aménités 3

naturelles (comme la tranquillité, les espaces verts, des paysages de qualité, …) est un levier qui peut 4

amener au développement socio-économique d’une région rurale. Cette dynamique participe partiel-5

lement à l’explicitation de la périurbanisation ou du phénomène des résidences secondaires. Là où la 6

pression du marché immobilier est forte, les résidences secondaires, autrefois nombreuses, sont rem-7

placées par des résidences principales (zones 2 et 3). 8

- les résidences secondaires : phénomène multiforme et assez peu connu (notamment statistiques offi-9

cielles en Wallonie lacunaires), quelques caractéristiques peuvent toutefois être mises en évidence : 10

Une forte concentration en province de Luxembourg (40%) et en province de Namur (30%) est consta-11

tée. Leur nombre a décru à proximité des villes importantes entre 1981 et 2004 (muées en résidences 12

principales - Cf. ci-dessus). La possession d’une résidence secondaire a augmenté de 38 % entre 2000 13

et 2010 (en Belgique) alors que durant la même période, le nombre de résidences secondaires est res-14

té stationnaire en province de Luxembourg. La province ne capte donc pas la part qui pourrait théori-15

quement lui revenir dans cette croissance (zones 7 - pour partie, 8, 9 - pour partie et 10). Le phéno-16

mène de résidence permanente au sein des parcs résidentiels est présent au sein des zones 7 (partie 17

botte) et 9. 18

- la réaffectation des infrastructures d'hébergement héritées du passé (établissements hôteliers et les 19

grandes infrastructures) : la petite hôtellerie familiale en milieu rural subit à la fois la concurrence du 20

tourisme de terroir (les gîtes et chambres d’hôte) et des « destinations soleil à bon marché » et vit une 21

période de déclin. Les grandes infrastructures de masse (villages de vacances, tourisme social) sont au-22

jourd’hui vieillissantes et doivent affronter une diminution de leur fréquentation. La majorité se re-23

trouve aujourd’hui face aux mêmes défis (pour partie) que la petite hôtellerie familiale. Deux grandes 24

voies d’intervention sont possibles pour contrer le phénomène : développer des actions pour favoriser 25

la poursuite de l’activité d’hébergement ou envisager la réaffectation des infrastructures. 26

27

Quatre critères ont servi de base à la caractérisation au niveau touristique des espaces ruraux : la Touristicité 16

28

des communes wallonnes qui est un indice synthétique assez complet ; le nombre moyen d’établissement 29

d’hébergement touristique et le nombre d’attraction touristique par commune par rapport à la moyenne wa l-30

lonne pour mettre en évidence leur spécialisation ; enfin, les attractions touristiques attirant plus de 100.000 31

visiteurs (massification de flux) (Cf. Annexe 8). 32

33

34 Figure 29. : Caractérisation des espaces ruraux au niveau touristique (CPDT, 2017) 35

Le schéma cartographique de synthèse (fig. 29) qui en résulte doit être interprété avec précaution. Une partie 36

importance de l’hébergement (et particulièrement les hôtels d’une certaine capacité) est localisé dans les vil-37

16 La Touristicité des communes wallonnes est calculée sur base de l’emploi salarié dans la restauration ; de la capacité en restaurants ; de la capacité en hébergements touristiques (hôtels et campings) ; des arrivées et des nuitées touristiques, de la présence et de la fréquentation d’un site touristique ; de la densité de résidences secondaires. (Source : Institut Destrée – Forem 2012).

Peu touristique

Moyennement touristique

Très touristique

Spécialisation en hébergements touristiques

Spécialisation en hébergements et activités touristiques

0 -1 Attraction touristique - sup à 100.000 visiteurs

2 -3 Attractions touristiques - sup à 100.000 visiteurs

4 Attractions touristiques - sup à 100.000 visiteurs

Page 127: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

39

les. Or certaines villes sont des communes urbaines au sens de la DGO3 (Liège, Charleroi ou Namur) et ne sont 1

donc pas prises en compte alors que d’autres semi-rurales ou rurales le sont bien (Tournai, Mons). Deux parti-2

cularités peuvent être mises en évidence au sein des zones considérées comme peu touristique : la spécialisa-3

tion relative de la zone 5 au niveau de l’hébergement et la présence d’attraction de masse en zones 1, 2 et 4. La 4

zone 10, pourtant assez touristique, ne base pas son développement sur la présence d’attraction de masse. Les 5

zones très touristiques ont peut-être atteint leur sommet : victime de leur succès (zone 9) ou en déprise (zone 6

7). 7

8

Tableau 22 – Atouts/faiblesses – Tourisme 9

Tourisme

Atouts Faiblesses

Zone 1

- Présence d’attraction de masse (zone faiblement touristique)

- Patrimoine matériel et immatériel (y compris in-dustriel et Unesco), évènements culturels et fol-kloriques

- Faiblesse en termes d’hébergement (attention à la mise en garde - ville)

Zone 2

- Présence d’attraction de masse (zone faiblement touristique)

- Faiblesse en termes d’hébergement (attention à la mise en garde- ville)

Zone 3

- Faiblesse en termes d’hébergement Zone 4

- Présence d’attraction de masse (zone faiblement touristique)

- Patrimoine matériel et immatériel (y compris in-dustriel et Unesco), évènements culturels et fol-kloriques

- Vallée touristique - Présence d’un aéroport (porte d’entrée)

- Faiblesse en termes d’hébergement (attention à la mise en garde - ville)

- Présence d’un aéroport (charters, citytrips - porte de sortie)

Zone 5

- Spécialisation relative (zone faiblement touris-tique) au niveau de l’hébergement

- Patrimoine matériel et immatériel (y compris in-dustriel et Unesco), évènements culturels et fol-kloriques

- Vallée touristique

Zone 6

- Patrimoine matériel et immatériel (y compris in-dustriel et Unesco), évènements culturels et fol-kloriques

- Vallée touristique - Présence d’un aéroport (porte d’entrée)

- Faiblesse en termes d’hébergement (attention à la mise en garde - ville)

- Présence d’un aéroport (charters - porte de sor-tie)

Zones 7, 8, 9 et 10

- Attraits naturels (rivières, relief, paysages, fo-rêts…)

- Patrimoine matériel et immatériel (y compris in-dustriel et Unesco), évènements culturels et fol-kloriques (Botte)

- Bon équipement touristique (Horeca, héberge-ments variés y compris résidences secondaires et nombreuses activités touristiques y compris attractions) bien utilisé

- Peu d’attraction de masse (en zone 10 - assez touristique)

- Phénomène de résidence permanente au sein des parcs résidentiels (Botte, ponctuellement en zone 9)

- Perte d’attractivité au niveau des résidences se-condaires (Lux)

- Présence d’une zone touristique en déclin (Se-mois)

- Pression touristique localement importante (en zone 9)

Tourisme

- Patrimoine matériel et immatériel (y compris in-dustriel et Unesco), évènements culturels et fol-kloriques – plutôt au nord du sillon

- Attraits naturels (rivières, relief, paysages, fo-rêts…) – plutôt au sud du sillon

- Ponctuellement des faiblesses en termes d’hébergement, de pression touristique locale-ment importante, phénomène local de résidence permanente au sein des parcs résidentiels

- Perte d’attractivité au niveau des résidences se-

Page 128: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

40

- Bon équipement touristique (Horeca, héberge-ments variés y compris résidences secondaires et nombreuses activités touristiques y compris attractions) bien utilisé – plutôt au sud du sillon

- Porte d’entrée : 2 aéroports

condaires (Lux)

1

g. La biodiversité 2

Pour rappel, la ressource biodiversité a été ajoutée pour mieux prendre en compte les SE. La biodiversité dé-3

pend de la disponibilité, en termes de superficies dédiées, de connectivité spatiale et d’intégrité environne-4

mentale, des espaces qui lui est alloué. L’intérêt biologique d’un territoire varie principalement en fonction des 5

caractéristiques physiques (sol, sous-sol, hydrographie, …) et de l’occupation du sol (culture/bois, présence de 6

l’homme passée et présente). Il est aussi intéressant de réfléchir par rapport à l’échelle à laquelle on évalue la 7

biodiversité. Ainsi, si on compare la Wallonie avec d’autres régions du globe, la Wallonie présente un territoire 8

fortement artificialisé. Beaucoup d’espaces intéressants d’un point de vue biologique y ont été façonnés par 9

l’activité humaine et doivent être entretenus (fagnes, carrières, marais, …). 10

Cinq critères ont servi de base à la caractérisation de la biodiversité : la part de la superficie communale cou-11

verte par Natura 2000 et le taux de participation global des MAE ont contribué à préciser l’accueil actuel de la 12

biodiversité tandis que la portance écologique17

, le taux d’artificialisation des terres et le degré de fragmenta-13

tion des habitats naturels ont aidé à définir la capacité de développement de la biodiversité (Cf. Annexe 9). Le 14

schéma cartographique de synthèse (fig. 30) qui en résulte met en évidence une dichotomie importante au 15

niveau de l’accueil de la biodiversité : très faible à faible au nord du sillon et bon à fort au sud. Ce constat est 16

notamment à mettre en relation avec le degré de terrains disponibles et l’intensité de l’agriculture pratiquée. 17

La relation entre accueil actuel et degré de potentialités de développement de la biodiversité varie : si là où la 18

biodiversité est déjà bien présente, son maintien et son développement présentent un grand potentiel, par 19

contre lorsque l’accueil de la biodiversité est faible à très faible, les possibilités de développement peuvent 20

varier en fonction des conditions locales. 21

22

Figure 30. : Caractérisation des espaces ruraux sur la base de la biodiversité (CPDT, 2017) 23

24 Tableau 23 – Atouts/faiblesses – Biodiversité 25

La biodiversité

Zone 1

Atouts Faiblesses

- Potentiel de développement de la biodiversité moyen (notamment au niveau des pratiques agricoles, du développement des zones de pro-tection et d’une diminution de la fragmentation)

- Très faible accueil actuel de la biodiversité

La biodiversité

Zones 2,3

17 La portance écologique traduit le niveau effectif de support à la biodiversité assumé par le territoire eu égard à son po-tentiel actuel et futur (la biodiversité sous l’angle des dynamiques écosystémiques co-évolutives, CPDT 2013).

Très faible accueil

Faible accueil

Acceuil moyen

Fort accueil

Faible potentiel de développement

Potentiel moyen de développement

Fort potentiel de développement

Page 129: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

41

Atouts Faiblesses

- Très faible accueil actuel de la biodiversité - Potentiel de développement de la biodiversité

faible (notamment à cause des potentialités agronomiques des sols et du degré d’artificialisation des sols)

La biodiversité

Zones 4, 5, 6, 9 (nord)

Atouts Faiblesses

- Potentiel de développement de la biodiversité moyen (notamment au niveau des pratiques agricoles, du développement des zones de pro-tection et d’une diminution de la fragmentation)

- Faible accueil actuel de la biodiversité

La biodiversité

Zones 7

Atouts Faiblesses

- Très haut accueil actuel de la biodiversité - Potentiel de préservation et développement de

la biodiversité haut (portance écologique la plus haute de Wallonie)

La biodiversité

Zones 8, 9 (centre et sud), 10

Atouts Faiblesses

- Accueil actuel de la biodiversité - Potentiel de développement de la biodiversité

haut (notamment en termes de participation aux MAE)

La biodiversité

Atouts Faiblesses

- Nombreux SGIB pouvant constituer un potentiel d'extension du réseau écologique

- Haut potentiel d’une partie du territoire (rural) wallon pour l’accueil de la biodiversité au regard de la diversité des caractéristiques physiques

- Développement potentiel de nombreux services écologiques (SE): lutte contre les inondations, lutte intégrée, potabilité de l’eau, fertilité des sols, etc.

- Degré de fragmentation du territoire élevé - Peu de zones sous statut de protection (surface

totale faible) - Pressions sur le patrimoine naturel (et poursuite

de l’érosion en termes de biodiversité, de frag-mentation de l’espace)

1

h. Synthèse par zone - Caractérisation sur la base des ressources naturelles locales 2

3

Tableau 24 – Caractérisation sur la base des ressources naturelles locales 4

Caractérisation sur la base des ressources naturelles locales

Atouts Faiblesses

Zone 1

- Eau : très bonne capacité de production des

aquifères

- Tourisme : présence d’attractions de masse (zone faiblement touristique). Patrimoine maté-

- Bois : étendue faible - Etat variable des masses d’eau souterraine. Vul-

nérabilité des eaux souterraines aux nitrates d’origine agricole. Prélèvements importants (dis-tribution publique, industries et carrières). An-cienne surexploitation de la nappe des calcaires carbonifères du Tournaisis (surveillance)

- Faiblesse en termes d’hébergement18

18 Une partie importance de l’hébergement (et particulièrement les hôtels d’une certaine capacité) est localisée dans les villes. Or certaines villes sont des communes urbaines au sens de la DGO3 (Liège, Charleroi ou Namur) et ne sont donc pas prises en compte alors que d’autres semi-rurales ou rurales le sont (Tournai, Mons).

Page 130: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

42

riel et immatériel (y compris industriel et Unes-co), évènements culturels et folkloriques. Pré-sence de Parcs naturels

- Biodiversité : potentiel de développement de la biodiversité moyen (notamment au niveau des pratiques agricoles, du développement des zones de protection et d’une diminution de la fragmentation). Présence de Parcs naturels

- Sol : qualité des terres et climat très adapté pour la culture de la betterave et de la PdT. 1/3 de l’industrie de transformation belge concentrée en Wallonie picarde (Pdt). Zones de grandes cul-tures céréalières

- Sous-sol : concentration de la moitié de la pro-duction wallonne dans le Hainaut (Tournai / Soi-gnies) - grandes exploitations de calcaire (Tour-nai) avec présence de cimenteries

- Potentiel énergétique moyen - Capacité d’adaptation du secteur agricole : agro-

carburants, mise en place de circuits courts et cultures céréalières intensives

- Très faible accueil actuel de la biodiversité

- Impact du coût très élevé des terres et des fer-

mages sur les coûts de production des pommes de terre et des betteraves. Rachat de terres agri-coles et culture directe de pommes de terre par les transformateurs

- Possibilités d’extension des sites d’extraction compromises par une forte dispersion de l’habitat (source d’effets NIMBY et de fréquents conflits sectoriels de planification

- Enjeux conflictuels importants liés à la produc-tion énergétique

Zone 2

- Eau : bonne capacité de production des aqui-

fères, eaux minérales existantes et potentielles (Céroux-Mousty, Genval)

- Tourisme : présence d’attractions de masse (zone faiblement touristique)

- Sol : qualité des terres et climat très adapté pour la culture de la betterave et de la PdT. Zones de grandes cultures céréalières

- Présence de culture intégrée fruitière – ouest

- Sous-sol : concentration de la moitié de la pro-duction wallonne dans le Hainaut (Tournai / Soi-gnies) - grandes exploitations de calcaire (Soi-gnies) et carrières de sable dans le Brabant wal-lon

- Potentiel énergétique moyen (sud-est) - Capacité d’adaptation du secteur agricole : agro-

carburants, mise en place de circuits courts et cultures céréalières intensives

- Bois : étendue moyenne à faible - Mauvais état des masses d’eau souterraine. Vul-

nérabilité des eaux souterraines aux nitrates d’origine agricole. Prélèvements importants (dis-tribution publique, industries et carrières)

- Faiblesse en termes d’hébergement (voir note zone 1)

- Biodiversité : très faible accueil actuel de la bio-diversité. Potentiel de développement de la bio-diversité faible (notamment à cause des poten-tialités agronomiques des sols et de leur degré d’artificialisation

- Impact du coût très élevé des terres et des fer-mages sur les coûts de production des pommes de terre et des betteraves. Rachat de terres agri-coles et culture directe de pommes de terre par les transformateurs

- Toutes les criées du secteur sont localisées en Flandre (à l’exception de la criée de Wépion pour les fraises). Manque d'outils de transforma-tion et d’outils logistiques en Wallonie (fruits)

- Possibilités d’extension des sites d’extraction compromises par une forte dispersion de l’habitat (source d’effets NIMBY et de fréquents conflits sectoriels de planification)

Zone 3

- Eau : très bonne capacité de production des

aquifères

- Bois : faible étendue - Mauvais état des masses d’eau souterraine. Vul-

nérabilité des eaux souterraines aux nitrates d’origine agricole. Prélèvements moyens (distri-bution publique)

Page 131: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

43

- Sol : qualité des terres et climat très adapté pour la culture de la betterave et de la PdT. Zones de grandes cultures céréalières

- Spécialisation en horticulture. Présence de cul-ture intégrée fruitière

- Capacité d’adaptation du secteur agricole : agro-carburants, mise en place de circuits courts et cultures céréalières intensives

- Biodiversité : très faible accueil actuel de la bio-diversité. Potentiel de développement de la bio-diversité faible (notamment à cause des poten-tialités agronomiques des sols et de leur degré d’artificialisation)

- Impact du coût très élevé des terres et des fer-mages sur les coûts de production des pommes de terre et des betteraves (centre-est)

- Toutes les criées du secteur sont localisées en Flandre (à l’exception de la criée de Wépion pour les fraises). Manque d'outils de transforma-tion et d’outils logistiques en Wallonie (fruits)

- Vulnérabilité (dépendance au pétrole) au niveau des déplacements

Zone 4

- Eau : très bonne capacité de production des

aquifères

- Tourisme : présence d’attractions de masse (zone faiblement touristique – indice de touristi-cité). Patrimoine matériel et immatériel (y com-pris industriel et Unesco), évènements culturels et folkloriques. Vallée touristique. Présence d’un aéroport

- Biodiversité : potentiel de développement de la biodiversité moyen (notamment au niveau des pratiques agricoles, du développement des zones de protection et d’une diminution de la fragmentation)

- Sol : qualité des terres et climat très adapté pour la culture de la betterave et de la PdT (centre-est), adapté pour Colza (est). Zones de grandes cultures céréalières

- Présence de culture intégrée fruitière (nord-est)

- Capacité d’adaptation du secteur agricole : agro-carburants (y compris colza), mise en place de circuits courts (ouest) et cultures céréalières in-tensives

- Bois : étendue moyenne à faible - Etat variable des masses d’eau souterraine. Vul-

nérabilité des eaux souterraines aux nitrates d’origine agricole et prélèvements importants (distribution publique, industries et carrières)

- Faiblesse en termes d’hébergement (voir note zone 1)

- Faible accueil actuel de la biodiversité

- Impact du coût très élevé des terres et des fer-mages sur les coûts de production des pommes de terre et des betteraves (centre-est). Rachat de terres agricoles et culture directe de pommes de terre par les transformateurs (centre-est)

- Toutes les criées du secteur sont localisées en Flandre (à l’exception de la criée de Wépion pour les fraises). Manque d'outils de transforma-tion et d’outils logistiques en Wallonie (fruits)

- Vulnérabilité (dépendance au pétrole) au niveau des déplacements (sud-ouest)

Zone 5

- Bois : étendue moyenne. - Eau : bonne à très bonne capacité de production

des aquifères, réservoir d’eau, eaux minérales potentielles (Spontin)

- Tourisme : spécialisation touristique relative (zone faiblement touristique) au niveau de l’hébergement. Patrimoine matériel et immaté-riel (y compris industriel et Unesco), évènements culturels et folkloriques. Vallée touristique

- Biodiversité : potentiel de développement de la biodiversité moyen (notamment au niveau des pratiques agricoles, du développement des zones de protection et d’une diminution de la fragmentation)

- Sol : qualité des terres et climat très adapté pour la culture de la betterave et de la PdT (nord),

- Etat variable des masses d’eau souterraine, vul-

nérabilité des eaux souterraines aux nitrates d’origine agricole avec prélèvements importants (distribution publique, industries et carrières)

- Faible accueil actuel de la biodiversité.

- Impact du coût très élevé des terres et des fer-mages sur les coûts de production des pommes

Page 132: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

44

adapté pour Colza (centre et sud). Zones de grandes cultures céréalières (nord et centre)

- Présence de culture intégrée fruitière (nord et centre)

- Sous-sol : concentration de grandes exploita-tions (calcaire, dolomie) dans le sillon mosan

- Potentiel énergétique moyen (centre et sud)

- Capacité d’adaptation du secteur agricole : agrocarburants (y compris colza), mise en place de circuits courts (nord) et cultures céréalières intensives

de terre et des betteraves (nord)

- Toutes les criées du secteur sont localisées en Flandre (à l’exception de la criée de Wépion pour les fraises). Manque d'outils de transforma-tion et d’outils logistiques en Wallonie (fruits)

- Possibilités d’extension des sites d’extraction compromises (vallées)

Zone 6

- Bois : étendue moyenne - Eau : bonne à très bonne capacité de production

des aquifères, eaux minérales existantes et po-tentielles (Chaudfontaine)

- Tourisme : patrimoine matériel et immatériel (y compris industriel et Unesco), évènements cul-turels et folkloriques (Botte). Vallée touristique et présence d’un aéroport

- Biodiversité : potentiel de développement de la biodiversité moyen (notamment au niveau des pratiques agricoles, du développement des zones de protection et d’une diminution de la fragmentation)

- Sol : qualité des terres et climat très adapté pour la culture de la betterave et de la PdT (ouest) et adapté au Colza (ouest). Zones de grandes cul-tures céréalières (ouest)

- Présence de culture intégrée fruitière (nord)

- Sous-sol : concentration de grandes exploita-tions (calcaire, dolomie) dans le sillon mosan avec présence ponctuelle d’industries d’extraction de la chaux

- Capacité d’adaptation du secteur agricole : agrocarburants (ouest), mise en place de circuits courts (nord-ouest) et cultures intensives (éner-gie) (ouest)

- Etat variable des masses d’eau souterraine qui

sont vulnérables aux nitrates d’origine agricole. Prélèvements moyens (distribution publique, in-dustries et carrières)

- Faiblesse en termes d’hébergement (voir note zone 1)

- Faible accueil actuel de la biodiversité – ouest

- Impact du coût très élevé des terres et des fer-mages sur les coûts de production des pommes de terre et des betteraves – ouest

- Toutes les criées du secteur sont localisées en Flandre (à l’exception de la criée de Wépion pour les fraises). Manque d'outils de transforma-tion et d’outils logistiques en Wallonie (fruits)

- Possibilités d’extension des sites d’extraction compromises (vallée)

Zones 7

- Bois : étendue très élevée à élevée avec un cer-tain développement de l’industrie de transfor-mation et possibilité d’une valorisation plus poussée du bois-énergie

- Eau : capacité de production des aquifères très variable (faible au centre, bon au nord et très bon extrême sud), bon état des masses d’eau souterraine, réservoir d’eau de surface, eaux mi-nérales existantes et potentielles (Villers-le-Gambon)

- Tourisme : attraits naturels (rivières, relief, pay-sages, forêts…). Patrimoine matériel et immaté-riel (y compris industriel et Unesco), évènements culturels et folkloriques (Botte). Bon équipement touristique (Horeca, hébergements variés y compris résidences secondaires et nombreuses activités touristiques y compris attractions). Pré-

- Vulnérabilité des eaux souterraines aux nitrates d’origine agricole (partie nord) et prélèvements importants (distribution publique) et moyens (industries et carrières) – sud-ouest

- Phénomène de résidence permanente au sein des parcs résidentiels (Botte), perte d’attractivité au niveau des résidences secondaires (Lux) et présence d’une zone touristique en déclin (Se-mois)

Page 133: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

45

sence de Parcs naturels - Biodiversité : très haut accueil actuel avec un

haut potentiel de préservation et de dévelop-pement de la biodiversité (portance écologique la plus haute de Wallonie). Présence de Parcs na-turels

- Sol : qualité des terres et climat très adapté (nord-ouest) notamment pour la culture de la betterave

- Sous-sol : concentration de grandes exploita-tions (calcaire, dolomie)

- Potentiel énergétique moyen (botte)

- Capacité d’adaptation du secteur agricole : cul-tures céréalières extensives (énergie), mode de production biologique développé

- Energie : enjeux conflictuels faibles liés à la pro-duction énergétique (Botte), vulnérabilité (dé-pendance au pétrole) au niveau des déplace-ments et du logement et problème de raccor-dement au réseau de gaz naturel

Zone 8

- Bois : étendue très élevée à élevée avec possibi-lité de développer l’industrie de transformation et le bois-énergie

- Eau : bon état des masses d’eau souterraine, ré-servoir d’eau de surface

- Tourisme : attraits naturels (rivières, relief, pay-sages, forêts…). Bon équipement touristique (Horeca, hébergements variés y compris rési-dences secondaires et nombreuses activités tou-ristiques y compris attractions). Présence de Parcs naturels

- Biodiversité : bon accueil actuel avec un haut potentiel de développement de la biodiversité (notamment en termes de participation aux MAE). Présence de Parcs naturels

- Sol : qualité des terres et climat très adapté (nord-ouest) notamment pour la culture de la betterave

- Potentiel énergétique moyen (moitié de la zone avec une répartition géographique variable)

- Capacité d’adaptation du secteur agricole : pos-sibilité de passer aux cultures céréalières exten-sives (énergie) et au colza (nord-ouest, mode de production biologique développé (centre et sud)

- Faible capacité de production des aquifères (sauf au nord bonne), vulnérabilité des eaux souter-raines aux nitrates d’origine agricole (partie nord) et risque ponctuel de pénurie en été (pour petite régie non interconnectée)

- Perte d’attractivité au niveau des résidences se-condaires (Lux)

- Energie : enjeux conflictuels faibles liés à la pro-duction énergétique (ponctuellement) et satura-tion à court terme de l’infrastructure de trans-port d’énergie (ponctuellement). Vulnérabilité (dépendance au pétrole) au niveau des dépla-cements et du logement et problème de raccor-dement au réseau de gaz naturel

Zone 9

- Bois : étendue très élevée avec un certain déve-loppement de l’industrie de transformation et possibilité d’une valorisation plus poussée du bois-énergie

- Eau : bon état des masses d’eau souterraine, ré-servoirs d’eau de surface et eaux minérales exis-tantes et potentielles (Spa, Stoumont, Erezée)

- Tourisme : attraits naturels (rivières, relief, pay-sages, forêts…). Bon équipement touristique (Horeca, hébergements variés y compris rési-dences secondaires et nombreuses activités tou-

- Mais faible capacité de production des aquifères et risque ponctuel de pénurie en été (pour petite régie non interconnectée)

- Phénomène de résidence permanente au sein des parcs résidentiels (ponctuellement), perte d’attractivité au niveau des résidences secon-daires (Lux) et pression touristique localement

Page 134: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

46

ristiques y compris attractions). Présence de Parcs naturels

- Biodiversité : bon accueil actuel (sauf le nord) avec un haut potentiel de développement de la biodiversité dans le centre et le sud (notamment en termes de participation aux MAE) et un po-tentiel moyen dans le nord (notamment au ni-veau des pratiques agricoles, du développement des zones de protection et d’une diminution de la fragmentation). Présence de Parcs naturels

- Potentiel énergétique (sud-ouest)

- Capacité d’adaptation du secteur agricole : pos-sibilité de passer aux cultures céréalières exten-sives (énergie), mode de production biologique développé (centre et sud)

importante

- Enjeux conflictuels faibles liés à la production énergétique (ponctuellement) et saturation à court terme de l’infrastructure de transport d’énergie et problème de raccordement au ré-seau de gaz naturel. Vulnérabilité (dépendance au pétrole) au niveau des déplacements et du logement

Zone 10

- Bois : étendue très élevée à élevée avec possibi-lités de développer l’industrie de transformation et le bois-énergie

- Eau : bonne capacité de production des aqui-fères, bon état des masses d’eau souterraines et eaux minérales existantes et potentielles (Etalle) avec possibilités de répondre localement au dé-veloppement résidentiel voire de développer la valorisation de la ressource

- Tourisme : attraits naturels (rivières, relief, pay-sages, forêts…) reconnus et valorisés touristi-quement. Bon équipement touristique (Horeca, hébergements variés y compris résidences se-condaires et nombreuses activités touristiques y compris attractions). Présence de Parcs naturels

- Biodiversité : bon accueil actuel au regard de la ressource, haut potentiel de développement notamment en termes de participation aux MAE. Présence de Parcs naturels

- Capacité d’adaptation du secteur agricole : pos-sibilité de passer aux cultures céréalières inten-sives et au colza (énergie), mode de production biologique développé

- Perte d’attractivité au niveau des résidences se-condaires et peu d’attraction de masse (dans un objectif d’étendre la saisonnalité)

1

Tableau 25 : Caractérisation sur la base des ressources naturelles locales 2

Caractérisation sur la base des ressources naturelles locales

ATOUTS FAIBLESSES

- Diversité des territoires ruraux - Abondance et qualité des ressources non déloca-

lisables (eau, sol, sous-sol, bois, biodiversité, paysages naturels)

- Multifonctionnalité existante, encouragée et po-tentielle de la forêt et des espaces agricoles.

- Haut potentiel du territoire (rural) wallon pour l’accueil de la production d’énergies renouve-lables (y compris de l’espace)

- Qualité générale et diversité du cadre de vie (y compris en termes de paysage et de patrimoine)

- Nombreux équipements de tourisme et de loisirs (hébergement /attractions)

- Haut potentiel du territoire (rural) wallon pour l’accueil de la biodiversité au regard de la diver-sité des caractéristiques physiques

- Activités de transformation des ressources, pro-ductrices des plus hautes valeurs ajoutées, peu développées

- Concurrence dans un même espace entre activi-tés rurales traditionnelles /anciennes (agricul-ture, sylviculture, sous-sol, tourisme), activités nouvelles (traitement des déchets, énergie, …) et activités économiques non rurales (de type « zo-nings », appartements)

- Poursuite de la banalisation du bâti et du pay-sage

- Pressions sur le patrimoine naturel (et poursuite de l’érosion en termes de biodiversité, de frag-mentation de l’espace, de pollution des sols et de l’eau, …)

- Fragilité de certaines régions agricoles (herba-

Page 135: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

47

- Développement potentiel de nombreux services écologiques (SE) : lutte contre les inondations, lutte intégrée, potabilité de l’eau, fertilité des sols, etc.

gères, Ardenne et Haute Ardenne) - Vulnérabilité économique accrue face au coût de

l’énergie/dépendance au pétrole (chauffage, dé-placements)

- Besoin notable de lieux de stockage répartis plus particulièrement à proximité des lieux de pro-duction ou de transformation

1

4.3 Caractérisation sur la base de l’économie locale 2

La caractérisation des espaces ruraux wallons sur la base de l’économie locale (Cf. encadré ci-dessous) pourrait 3

offrir un angle original pour aider à préciser les moteurs du développement économique de ceux-ci. Mais la 4

caractérisation des communes wallonnes sur la base de l’économie locale réalisée en 2007 (sur base de don-5

nées 2001) commence à dater. 6

7

La base d’une économie locale est découpée en quatre bases (Veltz et Davezies, 2004) :

- la base productive qui comprend les revenus du travail dans les secteurs agricole, commercial et industriel exportant

hors du territoire considéré ;

- la base résidentielle reprenant les revenus des actifs résidant en ce lieu mais qui travaillent ailleurs, les revenus des

retraités et les dépenses des touristes et des habitants de secondes résidences ;

- la base publique avec les traitements des personnes du secteur public ;

- la base sociale qui comprend les allocations sociales (allocations de chômage, revenu d’intégration, allocations familia-

les et mutuelle).

8

Cette caractérisation est très sensible au choix de l’échelle : si la base sociale évolue peu avec les changements 9

d’échelle, les bases publiques et productives augmentent avec la taille du territoire en raison de la mobilité des 10

voyageurs. La base résidentielle et particulièrement sa composante salaire importé varie significativement 11

suivant l’échelle. 12

13 Figure 31 - Décomposition de la base économique par arrondissement (CPDT 2007) 14

15

Il est dès lors délicat de simplement agglomérer les communes au sein d’une zone rurale sans recalculer les 16

critères pour la zone ce qui nécessite une étude en tant que tel. A titre illustratif, la carte reprenant la différen-17

ciation de la base économique au niveau des communes wallonnes est reprises ci-dessous. 18

19

Page 136: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

48

1 Figure 32 - Différenciation de la base économique au niveau des communes wallonnes (CPDT 2007) 2

3

En ce qui concerne la base productive, le secteur primaire (agriculture, sylviculture et carrières) et les industries 4

qui y sont associés a brièvement été abordé pour chaque zone rurale dans la partie ressources naturelles loca-5

les. Sur base des dynamiques analysées dans l’étude CPDT « Défis des espaces ruraux », les atouts et faiblesses 6

des zones concernant, l’accessibilité, la desserte en gaz et en haut débit (fibre optique/4G), leur positionne-7

ment au sein des pôles de compétitivité et en termes de tiers-lieux ont été mis en évidence (Cf. tableau 26) 8

notamment au niveau des potentialités de développement de l’emploi (souligné dans le tableau). 9

En ce qui concerne la base résidentielle, l’apport des touristes et des secondes résidentes a été traité pour 10

chaque zone rurale dans la partie ressources naturelles locales (Cf. le point touristicité notamment). Le tableau 11

atouts/faiblesses ci-dessous reprend les potentialités de développement économique liées, d’une part, aux 12

soins et services à destination des seniors et, d’autre part, à l’adaptation du parc de logement (notamment en 13

lien avec la PEB). 14

On peut faire référence à la figure 20 – identification des quartiers en difficulté pour localiser la base sociale. 15

16

Tableau 26 : Caractérisation sur la base de l’économie locale 17

Caractérisation sur la base de l’économie locale

Atouts Faiblesses

Zone 1

- Inclus ou à potentiel d’insertion dans 4 des 6 pôles de compétitivité

- Bonne desserte du réseau autoroutier, de trans-ports en commun et connectée au réseau fluvial

- Opportunité de développement des tiers-lieux (présence d’atelier rural, dynamiques supra-communales, distance et temps de parcours domicile-travail élevés à l’est)

- Réseau haut débit peu développé (extrême est) - Manque de certains types d’établissements pour

personnes âgées (centre d’accueil de jour et Résidences de services - part des plus de 80 ans importante)

Zone 2

- Zone très bien intégrée à la dynamique des pôles de compétitivité

- Réseaux de transports (routes et TC) et de gaz très développés

- Opportunité de développement des tiers-lieux (temps de parcours domicile-travail élevés, im-portante proportion d’emplois dans le secteur TIC)

- Réseau à haut débit peu développé (extrême ouest)

- Manque d’établissements pour personnes âgées (population âgée principalement localisée à la frontière avec la Flandre et avec un taux de mi-gration des plus de 75 ans élevé)

Zone 3

- Bonne desserte routière et autoroutière

- Zone située en dehors de la dynamique des pôles de compétitivité wallons (potentiel d’insertion à Bio WIN)

- Réseau de fibres optiques quasi absent malgré l’augmentation de la population attendue

- Adaptation du parc de logement existant motivé par l’augmentation et la diversification du

Page 137: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

49

Caractérisation sur la base de l’économie locale

Atouts Faiblesses

nombre de ménages à venir et la mauvaise PEB du parc actuel

- Territoire présentant un décalage particulière-ment important entre l’offre et la demande de logement social

Zone 4

- Territoire très bien desservi (réseau routier et autoroutier, TC, voies navigables, aéroport, gaz, fibres optiques, (rôle de nœud logistique)

- Zone très bien intégrée à la dynamique des pôles de compétitivité wallons

- Remplit toutes les conditions pour le dévelop-pement d’espaces de tiers-lieux

- Bien desservie au niveau des établissements pour personnes âgées

- Faiblesse de la connexion du réseau internet mobile (frontière française)

- Capacité d’accueil de jour à augmenter et offre à adapter en fonction des besoins et des moyens spécifiques des personnes âgées (mauvais profil de santé et social)

- Décalage important entre l’offre et la demande (forte) de logement social

Zone 5

- Accès aux services de santé pour les personnes âgées relativement aisé

- Territoire très bien desservi (réseau routier et autoroutier, TC, voies navigables, fibres op-tiques, internet mobile) en faisant un nœud lo-gistique intéressant

- Bonne dynamique des pôles de compétitivité wallons (inclus ou à potentiel d’insertion dans 4 pôles sur 6)

- Rempli la majorité des conditions pour le déve-loppement d’espaces de tiers-lieux

- Adaptation du parc de logement existant motivé par l’augmentation et la diversification du nombre de ménages à venir et la mauvaise PEB du parc actuel

Zone 6

- Très bien desservi (réseau routier et autoroutier, TC, voies navigables et port, aéroport, gaz, fibres optiques, internet mobile) en faisant un nœud logistique intéressant

- Zone bien intégrée à la dynamique des pôles de compétitivité (en particulier la région urbaine de Liège)

- Zone relativement bien desservie au niveau des établissements pour personnes âgées

- Zone qui n’est pas propice au développement des tiers-lieux (faible distance des déplace-ments)

- L’offre d’établissements pour personnes âgées pourrait être adaptée en fonction des besoins et des moyens spécifiques de ces personnes (mau-vais profil de santé et social)

Zones 7

- Forte densité d’entreprises individuelles par ha-bitant

- Forte implication dans les dynamiques supra-communales (partie sud)

- Opportunité de développement des tiers-lieux (distance et temps de parcours domicile-travail élevés (partie nord) et peu d’EPN sur le terri-toire)

- Faiblesse du réseau à haut débit (au sud) - Mal desservie par les transports en commun et

le gaz - Située en dehors de la dynamique des pôles de

compétitivité (potentiel d’insertion à WagrALIM) - Diversification de l’offre en services de santé à

envisager pour répondre à l’arrivée de migrants retraités aux profils sociaux différents et au vieil-lissement marqué de la population - surtout au sud - avec un renforcement en termes de per-sonnel (nombre d’établissements a priori suffi-sant) et d’offre en soins à domicile

- Adaptation du parc de logement existant moti-vée par la mauvaise PEB du parc actuel

Zone 8

- Bon réseau (auto)routier et desserte correcte en TC (potentialité logistique)

- Mal desservie par le gaz - Décalage particulièrement important entre

l’offre et la demande de logement social - Adaptation du parc de logement à envisager

(mauvaise PEB, diversification et augmentation du nombre de ménages – surtout au sud)

- Diversification de l’offre en services de santé à

Page 138: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

50

Caractérisation sur la base de l’économie locale

Atouts Faiblesses

envisager pour répondre à l’arrivée de migrants retraités aux profils sociaux différents (taux très élevés de migration interne des 50-69 ans).

- Située en dehors de la dynamique des pôles de compétitivité wallons (potentiel d’insertion à WagrALIM et Skywin)

- Développement du réseau à haut débit (fibre op-tique et internet mobile) déficient (centre de la zone)

Zone 9

- Zone à la marge de la dynamique des pôles de compétitivité (à l’exception du nord) mais avec une potentialité d’insertion (3/9)

- Développement des tiers-lieux envisageable (plutôt à l’ouest de la zone - distance et temps de parcours plus élevés)

- Développement déficient du réseau à haut débit (fibre optique et internet mobile)

- Territoire mal desservi par le gaz - Diversification de l’offre en services de santé à

envisager pour répondre à l’arrivée de migrants retraités aux profils sociaux différents (taux très élevés de migration interne des 50-69 ans dans le tiers ouest de la zone) et au nombre élevé de personnes de plus de 60 ans

Zone 10

- Territoire bien desservi en gaz, avec un bon ré-seau (auto)routier et une desserte moyenne en TC (potentialité logistique)

- Très bon candidat pour le développement d’espaces de tiers-lieux (rempli toutes les condi-tions)

- Espace situé en dehors de la dynamique des pôles de compétitivité wallons (potentiel d’insertion à GreenWin et Logistics in Wallonia)

- Adaptation du parc de logement à envisager (di-versification et augmentation du nombre de ménages)

- Un renforcement du nombre d’établissements pour personnes âgées est peut-être à envisager (offre trop faible actuellement même si la pro-portion de personnes âgées est la plus faible de Wallonie) - indice d’intensité du vieillissement important

1

4.4 Spécification des communes rayonnantes (non étudiées au niveau des pôles 2

urbains) au sein des zones rurales 3

Les tableaux ci-dessous visent à identifier, parmi les 10 zones issues du découpage spatial des espaces ruraux, 4

les communes identifiées comme « rayonnant sur elles-mêmes » et les communes identifiées comme « rayon-5

nant faiblement au-delà d’elle-même » sur la base de la hiérarchie urbaine. Il s’agit également d’identifier leurs 6

spécificités, c’est-à-dire les dynamiques et vocations qui les caractérisent. 7

8

Les informations contenues dans les tableaux sont issues des documents suivants : 9

- Dessoy, A., Erauw, A.-L., Rombouts, W., 2007. Typologie socio-économiques des communes, 10

in La note trimestrielle « Finances locales », Dexia. 11

- M.-L. De Keersmaecker, N. Bailly, H. Barth-Batsalle, A. Bellayachi, E. Carlier, P. Neri, F. Noël, V. Rous-12

seaux (2007). Economie résidentielle et compétitivité des territoires. Territoire(s) wallon(s), hors-série 13

2007. 14

- CAPRU (2016) La rurbanisation en Région wallonne. Cellule CAPRU 15

- CPDT (2015). Rapport scientifique intermédiaire – R3 Défis des espaces ruraux – IGEAT/CREAT 16

- CPDT (2016). Rapport final R1 – Rapport scientifique partie 3/3 : structure territoriale de fait. 17

IGEAT/CREAT/LEPUR 18

- J-M Lambotte, A. Leclercq, C. Bazet-Simoni (2011). Hiérarchie urbaine et aires d’influence. CPDT, n°25 19

novembre 2011 20

21

22

Page 139: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

51

Les tableaux sont présentés de la manière suivante : 1

Commune Spécificités

Nom de la commune

Si une commune se trouve sur plusieurs zones, elle n’est

détaillée que dans la première zone.

Catégorie de commune (étude Dexia 2007)

Economie résidentielle et compétitivité des ter-ritoires (étude Territoires(s) wallon(s) 2007)

CapRuralité (étude CAPRU 2004)

Performances (étude Hiérarchie urbaine et aires d’influence 2011) – si la commune est dans la moyenne pour tous les axes (santé, emploi, achat, enseignement secondaire, …), aucune in-formation n’est reprise

Caractéristiques diverses (diverses sources)

2

Zone 1 3

a. Communes rayonnant sur elles-mêmes 4

Commune Spécificités

Lessines Commune avec des activités économiques en zones urbaines ou d’agglomération

Productif

Type rural en déclin

Performance faible enseignement secondaire

Performance faible achats courants

Carrières de Porphyre

Leuze-en-Hainaut

(à cheval sur zone 2)

Communes avec activités économiques en zones urbaines ou d'agglomération

Productif

Type rural en déclin

Performance moyenne enseignement secondaire

Performance faible desserte SNCB

Péruwelz Commune semi-urbanisée

Social Public

Type urbain en stagnation

Concentre un grand volume de population

Est à la fois rayonnante sur elle-même et dépendante des pôles voisins

b. Communes rayonnant faiblement au-delà d’elles-mêmes 5

Commune Spécificités

Enghien Petite ville

Résidentiel

Type urbain en stagnation

Performance bonne desserte SNCB

Croissance démographique plus élevée que communes voisines

Saint-Ghislain

(à cheval sur zone 4)

Commune avec activités économiques en zones urbaines ou d’agglomération

Social

Type rural en déclin

Performance forte TEC

Mouscron Commune urbaine

Grande ville

Social Public

Type urbain en stagnation

Performance faible enseignement supérieur

Performance faible hôpitaux

Histoire, musées, folklore

6

Zone 2 7

a. Communes rayonnant sur elles-mêmes 8

Commune Spécificités

Tubize Commune avec activités économiques en zones urbaines ou d'agglomération

Résidentiel Social

Type rural en croissance

Performance faible achats courants

Anciennes forges de Clabecq

Page 140: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

52

Seneffe

(à cheval sur zone 4)

Commune avec activités économiques en zones rurales ou semi-urbaine

Résidentiel

Type rural en croissance

Performance bonne emploi (présence d’un parc d’activités industrielles pour en-treprises SEVESO)

Performance bonne enseignement pour adultes (centre de formation)

Jodoigne

(à cheval sur zone 3)

Petite ville

Résidentiel

Type rural à dynamique modérée

Croissance de la population

Aire d’influence de taille très limitée

Pas d’offre ferroviaire

La Hulpe Commune résidentielle à niveaux de revenus élevés

Résidentiel

Type rural à dynamique modérée

Performance bonne emploi (présence de l’entreprise SWIFT)

Performance bonne desserte SNCB

Rixensart Commune urbaine

Commune résidentielle à niveaux de revenus élevés

Résidentiel

Type urbain en stagnation

b. Communes rayonnant faiblement au-delà d’elles-mêmes 1

Commune Spécificités

Soignies Petite ville

Social Public

Type rural ou mixte à forte croissance

Grande commune issue d’une fusion généreuse

Performance bonne hôpitaux

Centre européen de la pierre de taille

Braine-l’Alleud Villes moyennes à revenus élevés

Résidentiel

Type urbain à urbanisation intense

Tourisme : site du champ de bataille 1815

Gembloux

(à cheval sur zone 4)

Petite ville

Résidentiel

Type rural ou mixte à croissance modérée

Croissance de la population

Performance forte enseignement supérieur

Institution publique (siège du CRA-W)

Performance bonne pour adultes (présence d’un centre FOREM ou IFAPME)

Performance forte desserte SNCB

Braine le Comte Petite ville

Résidentiel

Type rural à très forte croissance

Performance forte desserte SNCB

Performance bonne enseignement pour adultes (centre de formation)

Plan incliné de Ronquières

Waterloo Commune urbaine

Commune résidentielle à niveau de revenus élevés

Résidentiel

Type urbain en stagnation

Pôle rayonnant au sein de son aire d’influence

Performance bonne achats semi-courants (fonction commerciale domine)

Tourisme : musées et sites 1815

2

Zone 3 3

a. Communes rayonnant sur elles-mêmes 4

Commune Spécificités

Jodoigne

Page 141: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

53

(à cheval sur zone 2)

Hannut Petite ville

Résidentiel

Type rural ou mixte à croissance modérée

Croissance de la population

Aire d’influence de taille très limitée

b. Communes rayonnant faiblement au-delà d’elles-mêmes 1

NEANT 2

3

Zone 4 4

a. Communes rayonnant sur elles-mêmes 5

Commune Spécificités

Quiévrain Commune semi-urbanisée

Social

Type urbain en stagnation

Dispose d’une gare

Commerces fréquentés par clientèle française (alcool, tabac).

Seneffe

(à cheval sur zone 2)

Binche Pôle urbain périphérique

Social

Type rural ou mixte à forte croissance

Evolution démographique négative entre 1930 et 2000 (légère reprise depuis)

Carnaval et architecture

Fleurus Commune avec activités économiques en zones urbaines ou d'agglomération

Social

Type rural ou mixte à croissance modérée

Performance élevée en matière d’emploi (parc industriel entreprises SEVESO)

Performance bonne pour l’enseignement supérieur

Institut national des radioéléments

Montigny-le-Tilleul Commune urbaine

Communes résidentielles à niveau de revenus élevés

Résidentiel

Type rural en croissance

Performance élevée TEC

Performance très élevée hôpitaux (Vésale)

Châtelet Commune urbaine

Pôle urbain périphérique

Résidentiel Social

Type urbain en croissance

Démographie stable depuis 1945

b. Communes rayonnant faiblement au-delà d’elles-mêmes 6

Commune Spécificités

Saint-Ghislain

(à cheval sur zone 1)

Lobbes Commune rurale à dominante agricole et à faible activités touristiques

Résidentiel

Type rural à dominante agricole

Performance élevée emploi (présence d’un hôpital)

Performance très élevée hôpitaux

Gembloux

à cheval sur zone 2)

Boussu Commune urbaine

Pôle urbain périphérique

Résidentiel Social

Type rural en croissance

Performance élevée hôpital

Croissance démographique légèrement négative

Page 142: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

54

Sambreville Commune urbaine

Commune avec activités économiques en zones urbaines ou d'agglomération

Social

Type rural ou mixte à forte croissance

Performance bonne enseignement supérieur

1

Zone 5 2

a. Communes rayonnant sur elles-mêmes 3

Commune Spécificités

Andenne Commune semi-urbanisée

Social

Type urbain à urbanisation intense

Performance bonne desserte SNCB

Centre culturel, légère croissance démographique continue

Floreffe Commune avec activités économiques en zones rurales ou semi-urbaine

Résidentiel

Type rural en déclin

Abbaye

b. Communes rayonnant faiblement au-delà d’elles-mêmes 4

Commune Spécificités

Yvoir Commune résidentielle en zones péri-urbaines ou frontalières

Résidentiel

Type rural en croissance

Performance élevée desserte SNCB

Performance très élevée hôpitaux (Mont-Godinne)

5

Zone 6 6

a. Communes rayonnant sur elles-mêmes 7

Commune Spécificités

Tinlot Commune résidentielle en zones rurales

Résidentiel

Type urbain en déclin prononcé

Performance très élevée hôpitaux

Herve Petite ville

Productif

Type rural en déclin

Pas de desserte SNCB

Fromages

Grâce-Hollogne Commune avec activités économiques en zones urbaines ou d'agglomération

Productif

Type rural en déclin

Performance bonne emploi (parc d’activités, aéroport de Liège)

Performance élevée enseignement pour adulte (centre de formation)

Awans Commune résidentielle en zones péri-urbaines ou frontalières

Résidentiel

Type rural en croissance

Engis Commune avec activités économiques en zones rurales ou semi-urbaine

Résidentiel-social

Type rural ou mixte à forte croissance

Performance bonne emploi (parc d’activités le long de la rive droite de la Meuse et bénéficie des voies multimodales de transport)

Fléron Commune urbaine

Pôle urbain périphérique

Résidentiel

Type rural ou mixte à croissance modérée

Performance élevée TEC

Performance élevée achats semi-courants

Flémalle Commune urbaine

Page 143: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

55

Commune avec activités économiques en zones urbaines ou d'agglomération

Social

Type rural dynamique modérée

Performance bonne desserte SNCB

Grottes et musée de la préhistoire

b. Communes rayonnant faiblement au-delà d’elles-mêmes 1

Commune Spécificités

Visé Commune avec activités économiques en zones urbaines ou d'agglomération

Social

Type urbain en stagnation

Performance bonne enseignement secondaire

Ans Commune urbaine

Commune avec activités économiques en zones urbaines ou d'agglomération

Résidentiel

Type rural ou mixte à fort croissance

Seraing Commune urbaine

Grande ville

Social

Type rural ou mixte à croissance modérée

Performance élevée enseignement supérieur

Performance moyenne enseignement pour adultes

Performance élevée TEC

2

Zone 7 3

a. Communes rayonnant sur elles-mêmes 4

Commune Spécificités

Florennes Communes centre et centres touristiques

Social

Type rural en déclin

Base aérienne militaire

Philippeville Communes centre et centres touristiques

Social

Type rural à dynamique modérée

Croissance démographique

Performance très élevée pouvoirs supralocaux

Froidchapelle Commune rurale à dominante forestière avec activités touristiques

Social Public

Type rural à dynamique modérée

Performance très élevée tourisme (Aquacentre, Eau d’Heure)

Couvin Commune centre et centres touristiques

Social Public

Type rural ou mixte à croissance modérée

Tourisme : Brasserie des Fagnes, Karting, …

Gedinne Communes rurale à dominante forestière avec activités touristiques

Productif

Type rural en croissance

Performance élevée pouvoirs supralocaux

Vresse-sur-Semois Commune rurale à dominante forestière avec activités touristiques

Social Public

Type urbain à urbanisation intense

Performance élevée tourisme

Bouillon Commune centre et centres touristiques

Social Public

Type rural à dynamique modérée

Performance élevée tourisme (château fort)

Absence de desserte SNCB

Paliseul Commune rurale à dominante forestière avec activités touristiques

Productif

Type urbain en déclin prononcé

Page 144: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

56

Performance élevée emploi (parc d’activités, Thomas et Piron)

Bertrix Communes centre et centres touristiques

Productif

Type urbain à urbanisation intense

Performance bonne tourisme (château des fées, rallye Trompes des Ardennes, …) b. Communes rayonnant faiblement au-delà d’elles-mêmes 1

Commune Spécificités

Chimay Commune centre et centres touristiques

Productif Public

Type rural ou mixte à forte croissance

Performance bonne pouvoir supralocaux

Pas de desserte SNCB

Performance bonne hôpitaux

Tourisme : Espace Chimay, château

Beauraing

à cheval sur zone 8)

Commune centre et centres touristiques

Social Public

Type rural en croissance

2

Zone 8 3

a. Communes rayonnant sur elles-mêmes 4

Commune Spécificités

Tellin Commune rurale à dominante forestière avec activités touristiques

Résidentiel

Type rural ou mixte à croissance modérée

Performance élevée tourisme

Saint-Hubert Commune centre et centres touristiques

Type productif public

Type rural ou mixte à forte croissance

Performance bonne tourisme

Performance bonne pouvoir supralocaux

Performance bonne TEC

Grande forêt de Saint-Hubert, chasse

Saint-Ode Commune rurale à dominante forestière avec activités touristiques

Productif

Type rural ou mixte à forte croissance

Performance élevée hôpitaux

Neufchâteau Communes centre et centres touristiques

Productif

Type rural ou mixte à forte croissance

Performance très élevée pouvoir supralocaux (tribunal d’arrondissement)

b. Communes rayonnant faiblement au-delà d’elles-mêmes 5

Commune Spécificités

Rochefort Commune centre et centres touristiques

Social Public

Type rural en croissance

Tourisme : Grottes de Han-sur-Lesse, Festival de Rochefort

Beauraing

à cheval sur zone 7)

6

Zone 9 7

a. Communes rayonnant sur elles-mêmes 8

Commune Spécificités

Aubel Commune avec activités économiques en zones rurales ou semi-urbaine

Productif

Type rural à dynamique modérée

Performance élevée emploi (entreprise Bonten)

Centre économique du Pays de Herve

Theux Commune résidentielle en zones péri-urbaines ou frontalières

Page 145: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

57

Résidentiel

Type rural à très forte croissance

Performance élevée enseignement supérieur

Stavelot Commune centre et centres touristiques

Productif

Type rural en croissance

Performance élevée enseignement pour adultes

Pas de desserte SNCB

Faiblesse achats semi-courants

Performance bonne tourisme

Tourisme : Plopsa Coo (cascade de Coo)

Waimes Commune rurale à dominante forestière avec activités touristiques

Productif

Type rural en croissance

Performance bonne tourisme (signal de Botrange)

Trois-ponts Commune rurale à dominante forestière avec activités touristiques

Productif

Type urbain en stagnation

Performance bonne tourisme

Stoumont Commune rurale à dominante forestière avec activités touristiques

Productif

Type urbain en stagnation

Performance bonne tourisme

Performance élevée hôpitaux

Eau Bru

Durbuy Commune centre et centres touristiques

Productif

Type rural à dynamique modérée

Croissance démographique

Performance élevée tourisme (Durbuy Aventures, développements touristiques «Marc Coucke »

Rendeux Commune rurale à dominante forestière avec activités touristiques

Productif

Type rural ou mixte à forte croissance

Performance élevée tourisme (arboretum Robert Lenoir)

Lierneux Commune rurale à dominante forestière avec activités touristiques

Productif

Type urbain en stagnation

Performance élevée hôpitaux

Houffalize Commune centre et centres touristiques

Productif

Type urbain en déclin prononcé

Performance élevée tourisme

Ferrières Commune résidentielle en zone rurale

Résidentiel

Type rural en croissance

Performance élevée tourisme

b. Communes rayonnant faiblement au-delà d’elles-mêmes 1

Commune Spécificités

Welkenraedt Petite ville

Productif

Type urbain en déclin

Performance bonne emploi

Spa Villes "centre" en milieu rural

Social Public

Type rural ou mixte à croissance modérée

Performance élevée tourisme

Thalasso, eaux

Saint-Vith Villes "centre" en milieu rural

Productif Public

Page 146: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

58

Type urbain en déclin prononcé

Vielsalm Communes centre et centres touristiques

Productif Public

Type rural ou mixte à croissance modérée

Performance élevée pouvoir supralocaux

Performance très élevée tourisme

Zoning industriel à Burtonville

Aywaille Communes centre et centres touristiques

Social

Type rural ou mixte à forte croissance

Tourisme : Monde sauvage, Grottes de Remouchamps

La Roche-en-Ardenne Commune centre et centres touristiques

Productif Public

Type urbain en stagnation

Performance élevée tourisme

1

Zone 10 2

a. Communes rayonnant sur elles-mêmes 3

NEANT 4

b. Communes rayonnant faiblement au-delà d’elles-mêmes 5

Commune Spécificités

Messancy Commune résidentielle en zones péri-urbaines ou frontalières

Résidentiel

Type rural ou mixte à forte croissance

Performance élevée achats semi-courants (petite zone industrielle et zone com-merciale « Le triangle des 3 frontières »)

Page 147: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

59

5. Bibliographie (à compléter) BAZET-SIMONI C., LAMBOTTE J.-M., LECLERCQ A., DEVILLET G., MALHERBE A. et VANDERMOTTEN Ch. (2011)

Structure fonctionnelle du territoire wallon : hiérarchie urbaine et aires d’influence, in : Diagnostic territorial de

la Wallonie, 2011, CPDT, pp. 261-275

BiANCHET B. (dir.), BASTIN F., LACROIX G., MAY X. & WILMOTTE, P.-F. (2016a). Politique de la Ville -

Dynamisation des coeurs de ville. Notes de recherche n° 63. Namur : CPDT.

BIANCHET B. (dir.), BASTIN F., CLAEYS D., DESCAMPS J., MERCENIER C., RUELLE C. & WILMOTTE P.-F. (2016b).

Recherche R.4. Localisations prioritaires en matière de dynamisation et de rénovation des quartiers urbains

existants, rapport à l'attention du Gouvernement wallon. Namur : CPDT.

BOUSSAUW, K. and WITLOX, F., 2013. Colouring inside what lines? Interference of the urban growth boundary

and the political–administrative border of Brussels. European Planning Studies 21(10): 1509-1527.

CPDT (2009). Evaluation du potentiel énergétique en énergies renouvelables de la Région wallonne - Rapport

final, Septembre 2009

CPDT (2011). Actualisation du SDER - Rapport scientifique final – Annexe thématique « agriculture », Octobre

2011

CPDT (2015). R.3 : Défis des espaces ruraux - Rapport scientifique intermédiaire, Avril 2015 13 et Rapport

scientifique final, Juin 2015.

CPDT (2016). R.1 : Etat du territoire wallon - Rapport scientifique final – Partie 2/3 : Dynamiques sectorielles

territorialisées, Décembre 2016

Coppens A., Dawance B., Grandjean M., Haine M., Harou R., Martin N., Meuris C, Tauvel C. Sous la direction

scientifique de Godart M.-F. et Hanin Y. (2016). Note de recherche CPDT 65 - Les 17 défis des espaces ruraux :

analyse de dix dynamiques

GRIPPA T., MARISSAL P., MAY X., WERTZ I., VAN HAMME G. & LOOPMANS M. (2015). Dynamique des quartiers

en difficulté dans les régions urbaines belges. Bruxelles : SPP Intégration sociale.

HANSSENS, H., DERUDDER, B., AELST, S. et WITLOX, F., 2014. Assessing the Functional Polycentricity of the

Mega-City-Region of Central Belgium Based on Advanced Producer Service Transaction Links. Regional Studies

[en ligne]. 2014. Vol. 48, n° 12, pp. 1939-1953.

Hendricks S. (2011). Notes de Recherche CPDT 31 - Biodiversité et aménagement du territoire : quels

indicateurs pour la Wallonie ?

Hendricks S. (2013). Note de recherche CPDT 44 - Dynamiques écosystémiques co-évolutives: Portance

écologique du territoire wallon

Quadu F. Sous la direction scientifique de T. Bréchet (2014), Note de recherche CPDT n°47 Biocarburants,

territoires et agriculture

Service Public de Wallonie (2016). Evolution de l’économie agricole et horticole de la Wallonie 2014-2015

THEURILLAT, T., VERA BÜCHEL, N. et CREVOISIER O., 2016. From capital landing to urban anchoring: The

negotiated city. Urban Studies. 2016. Vol. 53 No. 7, p. 1509 – 1518.

VAN HECKE, E., HALLEUX, J.M., DECROLY, J.M. et MÉRENNE-SCHOUMAKER, B., 2009. Noyaux d’habitat et

Régions urbaines dans une Belgique urbanisée. Bruxelles.

Page 148: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-

LONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

60

http://webserver.wal-es.be/fr/typologie-des-se consulté le 07/03/2

VAN MEERTEREN, M., BOUSSAUW, K., DERUDDER, B. et WITLOX, F., 2016. Flemish Diamond or ABC-Axis ? The

spatial structure of the Belgian metropolitan area. European Planning Studies [en ligne]. 2016. Vol. 24, No. 5, p.

974-995.

VERA BÜCHEL, N. et CREVOISIER O., 2017. La programmation créatrice de valeur, Fonciers en débat, Université

de Lausanne, 16 et 17 février 2017.

WITBOEK, Beleidsplan Ruimte Vlaanderen, 2017.

Page 149: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WALLONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

61

6. Annexes 1

1. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base des ressources naturelles locales 2 3

Caractéristique Significatif Source SE

1. SOL - Productions agricoles

Notes explicatives :

- L’importance des différents secteurs agricoles dans les communes wallonnes est qualifiée selon six classes statistiques. La caractéristique a été retenue comme significative pour les 2

classes supérieures. Le pourcentage varie d’un secteur à l’autre selon son importance au sein du secteur agricole wallon.

- Localisation des cultures « industrielles » : l’importance des cultures industrielles a été évaluée par la concentration géographique des zones emblavées (analyse visuelle).

Importance du secteur des grandes cultures

dans les communes wallonnes en 2014

supérieur à 50 % SPW, Evolution de l'économie agricole et horti-

cole de la Wallonie en 2014-2015

SE de production - Alimentation - Cultures com-

merciales d'alimentation

Importance du secteur horticole dans les

communes wallonnes en 2014

supérieur à 15% SPW, Evolution de l'économie agricole et horti-

cole de la Wallonie en 2014-2015

SE de production - Alimentation - Cultures com-

merciales d'alimentation

Importance du secteur de la viande bovine

dans les communes wallonnes en 2014

supérieur à 60% SPW, Evolution de l'économie agricole et horti-

cole de la Wallonie en 2014-2015

SE de production - Alimentation - Elevage com-

mercial

Importance du secteur laitier dans les commu-

nes wallonnes en 2014

supérieur à 60% SPW, Evolution de l'économie agricole et horti-

cole de la Wallonie en 2014-2015

SE de production - Alimentation - Elevage com-

mercial

Importance du secteur des granivores dans les

communes wallonnes en 2014

supérieur à 15% SPW, Evolution de l'économie agricole et horti-

cole de la Wallonie en 2014-2015

SE de production - Alimentation - Elevage com-

mercial

Importance des prairies dans la SAU communa-

le en 2014

supérieur à 90% SPW, Evolution de l'économie agricole et horti-

cole de la Wallonie en 2014-2015

SE de production - Alimentation - Elevage com-

mercial

Importance du mode de production biologique

dans les communes wallonnes en 2014

supérieur à 10% SPW, Evolution de l'économie agricole et horti-

cole de la Wallonie en 2014-2015

SE de production - Alimentation - Cultures com-

merciales d'alimentation

Page 150: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WALLONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

62

Caractéristique Significatif Source SE

Orientation des communes wallonnes selon les

productions agricoles

1 Spécialisation cultures agrico-

les, 2 Bovins-Spécialisation lait,

3 bovins - dominance lait, 4

bovins-spécialisation éleva-

ge/viande, 5 bovins - dominan-

ce élevage/viande, 6 Combinai-

sons de productions végétales

et animales, 7 combinaison

cultures agricoles et horticultu-

re, 8 combinaisons de produc-

tions végétales, 9 polyélevage -

dominance bovins lait, 10

polyélevage - dominante herbi-

vores autres que laitiers, 11

cultures agricoles et bovins

laits, 12 cultures agricoles et

bovins élevage-viande, 13

granivores et bovins lait

SPW, Evolution de l'économie agricole et horti-

cole de la Wallonie en 2014-2015

SE de production - Alimentation - Elevage com-

mercial et cultures commerciales d'alimentation

Localisation des cultures industrielles - Bette-

raves - 2010

Concentration CPDT, Note de recherche n°47 Biocarburants,

territoires et agriculture octobre 2014, Qua-

du/Bréchet

SE de production - Alimentation - Cultures com-

merciales d'alimentation (partiellement)

Localisation des cultures « industrielles » -

Pommes de terre - 2010

Concentration CPDT, Note de recherche n°47 Biocarburants,

territoires et agriculture octobre 2014, Qua-

du/Bréchet

SE de production - Alimentation - Cultures com-

merciales d'alimentation (partiellement)

Localisation des cultures industrielles - Colza-

2010

Concentration CPDT, Note de recherche n°47 Biocarburants,

territoires et agriculture octobre 2014, Qua-

du/Bréchet

SE de production - Energie - Matière organique

issue de l'agriculture à des fins énergétiques (par-

tiellement)

2. BOIS (hors énergie) - Sylviculture

Nombre d'industries de transformation 1 à 5, 6 à 20 et plus de 21

CPDT, Note de recherche sylviculture - état du

territoire 2016

SE de production - Matériaux - Bois

Taux de boisement

Recherche « Défis des espaces

ruraux » (CPDT, 2015)

Recherche « Défis des espaces ruraux » (CPDT,

2015)

SE de production - Matériaux - Bois

4. EAU (hors énergie) - Approvisionnement

Page 151: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WALLONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

63

Caractéristique Significatif Source SE

Présence des principaux captages d'eau de

surface A faire

Etat des nappes d’eau souterraine en Wallonie,

SPW, déc. 2016 SE de production - Eau de surface et souterraine

Présence des principaux captages d'eau sou-

terraine pour la distribution publique A faire

Etat des nappes d’eau souterraine en Wallonie,

SPW, déc. 2016 SE de production - Eau de surface et souterraine

Présence des principaux prélèvements des

industries et des carrières A faire

Etat des nappes d’eau souterraine en Wallonie,

SPW, déc. 2016 SE de production - Eau de surface et souterraine

Eaux minérales A faire Etat des nappes d’eau souterraine en Wallonie,

SPW, déc. 2016 SE de production - Eau de surface et souterraine

5. ENERGIE

Potentiel énergétique A faire CPDT, Note de recherche n°51 2014 les conflits

liés aux espaces producteurs d'énergie

SE de production

Potentiel conflictuel A faire CPDT, Note de recherche n°51 2014 les conflits

liés aux espaces producteurs d'énergie SE de production

Zone saturée en production verte A faire CPDT, Note de recherche energie et climat - état

du territoire 2016 p

SE de production

6. TOURISME/PAYSAGE

Nombre moyen d'établissements d'héberge-

ment touristique par commune

A faire Recherche « Défis des espaces ruraux » (CPDT,

2015), CPDT, Notes de recherche Paysage - état

du territoire 2016

SE culturels

Nombre moyen d'attractions touristiques par

commune

A faire Recherche « Défis des espaces ruraux » (CPDT,

2015), CPDT, Notes de recherche Paysage - état

du territoire 2016

SE culturels

Touristicité des communes wallonnes A faire Recherche « Défis des espaces ruraux » (CPDT,

2015), CPDT, Notes de recherche Paysage - état

du territoire 2016

SE culturels

Nombre d'attractions touristiques importantes

(sup à 100.000 visiteurs)

A faire Recherche « Défis des espaces ruraux » (CPDT,

2015), CPDT, Notes de recherche Paysage - état

du territoire 2016

SE culturels

7. BIODIVERSITÉ

Page 152: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WALLONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

64

Caractéristique Significatif Source SE

Haute capacité de développement de la biodi-versité au regard de la diversité de la géogra-phie physique

Faible - majorité de facteurs (portance-fragmentation-taux d’art.) très négatifs Moyen - majorité de facteurs (portance-fragmentation-taux d’art.) négatifs / dans la moyenne Fort - majorité (portance-fragmentation-taux d’art.) de facteurs positifs

Recherche « Défis des espaces ruraux » (CPDT, 2015)

SE culturels

Accueil de la biodiversité Très faible - majorité de fac-teurs (MAE-Natura 2000) très négatifs Faible - majorité de facteurs (MAE-Natura 2000) négatifs / dans la moyenne Moyen - majorité de facteurs (MAE-Natura 2000) négatifs / dans la moyenne Haut - majorité de facteurs (MAE-Natura 2000) positifs

CPDT 2017 SE culturels

Taux de participation global des MAE Elevé - moyenne communale de la zone sup. à la moyenne wallonne (54,1%) Faible - moyenne communale de la zone entre 30% et à la moyenne wallonne (54,1%) Très faible - moyenne commu-nale de la zone inf. à 30 %

Recherche « Défis des espaces ruraux » (CPDT, 2015)

SE culturels

Indicateur de portance écologique Recherche « Défis des espaces ruraux » (CPDT, 2015)

Recherche « Défis des espaces ruraux » (CPDT, 2015)

SE culturels

Page 153: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WALLONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

65

Caractéristique Significatif Source SE

Part de la superficie communale couverte par Natura 2000

Elevé - moyenne communale de la zone sup. à la moyenne wallonne (13,1%) Faible - moyenne communale de la zone entre 4 % et à la moyenne wallonne (13,1%) Très faible - moyenne commu-nale de la zone inf. à 4 %

Recherche « Défis des espaces ruraux » (CPDT, 2015)

SE culturels

Degré de fragmentation des habitats naturels Recherche « Défis des espaces ruraux » (CPDT, 2015)

Recherche « Défis des espaces ruraux » (CPDT, 2015)

SE culturels

Taux d'artificialisation des terres Elevé - moyenne communale de la zone sup. à la moyenne wallonne (10,4%) Moyenne – moyenne commu-nale de la zone dans la moyen-ne wallonne (10, 4%) Très faible – moyenne commu-nale de la zone inf. à la moyen-ne wallonne (10,4%)

Recherche « Défis des espaces ruraux » (CPDT, 2015)

SE culturels

1

2

Page 154: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WALLONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

66

2. Services écosystémiques présents en Wallonie – Intérêts pour la caractérisation économique des espaces ruraux 1

Catégorie de SE SE Description du SE

Intérêt (potentiel) pour la carac-

térisation des zones rurales

(Impacts territoriaux)

SE abordé via la caractérisation économique (res-

sources) des zones rurales sur base des sources

potentielles suivantes

SE de production

Alimentation

Cultures commerciales

d'alimentation

Ensemble des productions agricoles végétales (céréales, bettera-

ves sucrières, pommes de terre, légumineuses, chicorée, légu-

mes, fruits, …) ou de champignons destinées à être commerciali-

sées sous forme d'aliments pour la consommation humaine

Oui DGO3 - évolution de l’économie agricole et horticole

de la Wallonie (chiffres 2014) : grandes cultures,

secteur horticole + production biologique par com-

mune / regroupement par zone + sous-spécialisation

(pdt, betteraves, colza) (CPDT) + vergers

Cultures non commer-

ciales d'alimentation

Potagers et vergers mis en place par des particuliers ou des

collectivités comme source d'appoint de nourriture (humaine)

/

Elevage commercial Elevage d’animaux pour ensuite les commercialiser à destination

de l'alimentation humaine (viande, lait, œufs ou de miel) +

prairies et cultures fourragères (partiellement redondant avec

autres matériaux végétaux)

Oui DGO3 - évolution de l’économie agricole et horticole

de la Wallonie (chiffres 2014) : viande bovine, sec-

teur laitier, secteur des granivores, importance des

prairies + orientation selon les productions agricoles

+ production biologique par commune / regroupe-

ment par zone

Potentiellement intéressant mais non abordé par

manque de temps : Miel, escargot, autruche, …

Elevage non commer-

cial

Elevage d’animaux par des particuliers ou des collectivités com-

me source d'appoint de nourriture (viande, lait, œufs ou miel -

humaine)

/

Animaux sauvages

terrestres

Animaux sauvages chassés pour la consommation humaine Potentiellement intéressant ( y

compris loisirs) mais non abordé

par manque de temps

Plantes et champi-

gnons sauvages ter-

restres comestibles

Végétaux et champignons sauvages collectés par l'être humain

pour sa propre consommation

/

Poissons, crustacés et

mollusques élevés

dans les eaux douces

Aquaculture (poissons, crustacés et mollusques) destinée à la

consommation humaine

Oui Via la filière piscicole wallonne

Poissons, crustacés et

mollusques sauvages

d'eau douce

Poissons, crustacés et mollusques pêchés par l'être humain pour

sa propre consommation

Potentiellement intéressant ( y

compris loisirs) mais non abordé

par manque de temps

Plantes d'eau douce Végétaux aquatiques (ex : lentille d'eau) collectés par l'être /

Page 155: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WALLONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

67

Catégorie de SE SE Description du SE

Intérêt (potentiel) pour la carac-

térisation des zones rurales

(Impacts territoriaux)

SE abordé via la caractérisation économique (res-

sources) des zones rurales sur base des sources

potentielles suivantes

comestibles humain pour sa propre consommation

Matériaux

Plantes ornementales Végétaux, sauvages ou cultivés, servant à embellir les maisons et

les jardins

/

Animaux ornemen-

taux

Décorations intérieure et extérieure trouvant leur origine dans

les animaux sauvages ou domestiques (ex. : trophée de chasse,

animaux empaillés, objets de décoration réalisés à partir de

plumes)

/

Bois Tout produit ligneux utilisé comme matériau de construction, de

structure, pour l'ameublement, la production de papier, d'em-

ballages, d'ustensiles de cuisine, d'instruments de musique, de

jeux, etc. à l'exception du bois énergie.

Oui Doc CPDT (diagnostic 2011 et 2016)

Autres matériaux

végétaux

Matériaux et composés biochimiques, trouvant leur origine dans

les végétaux cultivés ou sauvages, intervenant dans la fabrica-

tion de nombreux objets allant du textile aux peintures en pas-

sant par les produits de nettoyage. Ce service comprend égale-

ment les matériaux végétaux utilisés comme fourrage pour

l'alimentation animale (partiellement redondant avec élevage

commercial)

Potentiellement intéressant mais

non abordé par manque de

temps

Plantes, animaux et

microorganismes

médicinaux

Plantes, animaux et microorganismes utilisés pour la prévention,

le diagnostic ou le traitement de maladies physiques et psychi-

ques

/

Matière organique

issue de l'agriculture

pour l'amélioration

des sols

Sous-produits agricoles (effluents d'élevage et rémanents des

cultures) épandus sur les sols pour en améliorer la qualité

Potentiellement intéressant mais

non abordé par manque de

temps

Matière organique

issue des déchets pour

l'amélioration des sols

Déchets organiques industriels, ménagers et forestiers épandus

sur les sols pour en améliorer la qualité

Potentiellement intéressant mais

non abordé par manque de

temps

Matériaux provenant

des animaux et des

microorganismes

Animaux domestiqués ou sauvages ainsi que des microorganis-

mes à l'origine de toute une série de matériaux et de composés

biochimiques utilisés dans la fabrication de nombreux objets

comme le textile ou le cuir

Potentiellement intéressant mais

non abordé par manque de

temps

Matériel génétique de

tous les organismes

Matériel génétique des êtres vivants présentant 2 types d'appli-

cation : sa diversité permet l'amélioration de certains traits des

/

Page 156: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WALLONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

68

Catégorie de SE SE Description du SE

Intérêt (potentiel) pour la carac-

térisation des zones rurales

(Impacts territoriaux)

SE abordé via la caractérisation économique (res-

sources) des zones rurales sur base des sources

potentielles suivantes

vivants espèces domestiques tandis que sa variabilité assure la décou-

verte de nos nouveaux composés utilisés en industrie ou en

médecine

Eaux

Eau de surface potable Eau douce des plans d'eau et des zones humides, source d'eau

potable

Oui Doc CPDT (diagnostic 2011 et 2016). Ce service peut

être exprimé par les stocks et prélèvements en eau

potable

Eau souterraine pota-

ble

Eau douce souterraine, source d'eau potable Oui Doc CPDT (diagnostic 2011 et 2016). Ce service peut

être exprimé par les stocks et prélèvements en eau

potable

Eau de surface à des

fins autres que la

consommation

Eau douce des plans d'eau et des zones humides utilisée pour

l’irrigation des cultures, l'hygiène, les procédés industriels, etc.

(les ménages, les agriculteurs, les industries)

Potentiellement intéressant mais

non abordé par manque de

temps (sauf si il y a quelque

chose dans CPDT diagnostic)

Eau souterraine à des

fins autres que la

consommation

Eau douce souterraine utilisée pour l’irrigation des cultures,

l'hygiène, les procédés industriels, etc. (les ménages, les agri-

culteurs, les industries)

Potentiellement intéressant mais

non abordé par manque de

temps (sauf si il y a quelque

chose dans CPDT diagnostic)

(localisation des captages)

Energie

Matière organique

issue de l'agriculture à

des fins énergétiques

Certains produits agricoles (cultures énergétiques, effluents

d'élevage, etc.) brulés pour en faire de l'énergie

Oui, partiellement abordé Via études CPDT

Matière organique

issue des déchets à

des fins énergétiques

Certains déchets organiques qu'ils soient ménagers ou indus-

triels brûlés pour en faire de l'énergie

Oui, partiellement abordé

Arbres et résidus

ligneux à des fins

énergétiques

Bois employé comme source d'énergie que ce soit sous forme de

chaleur ou d'électricité en brûlant sa biomasse ligneuse (bois

coupé en buches, en quartiers, déchiqueté en plaquettes ou

compacté en pellets et destiné à être brûlé ou transformé en

charbon de bois ou gazéifié) y compris le taillis

Oui, partiellement abordé Via études CPDT

Ressources énergéti-

ques mécaniques des

animaux

Traction animale, source d'énergie mécanique en agriculture ou

en foresterie

Potentiellement intéressant mais

non abordé par manque de

temps

SE de régulation

Régulation des Bioremédiation des Ecosystèmes (y compris le sol) et les êtres vivants qui les consti- /

Page 157: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WALLONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

69

Catégorie de SE SE Description du SE

Intérêt (potentiel) pour la carac-

térisation des zones rurales

(Impacts territoriaux)

SE abordé via la caractérisation économique (res-

sources) des zones rurales sur base des sources

potentielles suivantes

pollutions diver-

ses

sols pollués tuent intervenant dans la dépollution des sols en stockant, di-

luant, filtrant et dégradant les polluants

Purification de l'eau

de surface et oxygéna-

tion

Ecosystèmes et leurs êtres vivants responsables de l'oxygéna-

tion, de la filtration, de la séquestration et de la dégradation des

polluants, participant ainsi à la purification de l'eau de surface

/

Purification de l'eau

souterraine et oxygé-

nation

Ecosystèmes édaphiques et leurs êtres vivants responsables de

l'oxygénation, de la filtration, de la séquestration et de la dégra-

dation des polluants, participant ainsi à la purification de l'eau

souterraine

/

Capture des poussiè-

res, des produits

chimiques et des

odeurs

Ecosystèmes et leurs êtres vivants captent et séquestrent une

partie des poussières, des polluants et des odeurs maintenant

ainsi une certaine qualité de l'air

/

Mitigation du bruit et

des impacts visuels

La végétation réduit le bruit et les impacts visuels issus des

activités et infrastructures humaines.

/

Régulation des

évènements

extrêmes

Protection contre

l'érosion

Ecosystèmes régulant les phénomènes d'érosion en limitant les

pertes de sols. Plus précisément, le couvert végétal protège le

sol d'une partie des précipitations et du vent tandis que les

racines participent à sa stabilisation.

Potentiellement intéressant mais

non abordé par manque de

temps.

A contrario via les zones d’érosion connues

Maintien du cycle

hydrologique et des

flux d'eau

Ecosystèmes influençant le cycle de l'eau en participant à la

formation des nuages via l'évapotranspiration des végétaux et

du sol, en stockant l'eau dans leurs sols et rivières et en indui-

sant son transfert à travers l'infiltration et le ruissellement

/

Protection contre les

inondations

Ecosystèmes réduisant les risques d'inondation et leur intensité

en servant de réservoir temporaire aux eaux de précipitation et

de ruissellement, en stockant une partie de ces eaux dans leur

sol, en l'interceptant par la végétation, etc.

Potentiellement intéressant mais

non abordé par manque de

temps.

A contrario via les ZIP, les prairies humides

Protection contre les

tempêtes

Ecosystèmes réduisent les risques de tempête et leur intensité

en diminuant la vitesse du vent grâce à leur végétation

/

Prévention et contrôle

des feux

Ecosystèmes régulant l'intensité et la fréquence des feux en

fonction de plusieurs de leurs propriétés intrinsèques

/

Contrôle des

processus biolo-

giques

Pollinisation Fécondation des plantes à fleurs à la base du maintien et de la

diversification des populations

Potentiellement intéressant mais

non abordé par manque de

temps.

Page 158: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WALLONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

70

Catégorie de SE SE Description du SE

Intérêt (potentiel) pour la carac-

térisation des zones rurales

(Impacts territoriaux)

SE abordé via la caractérisation économique (res-

sources) des zones rurales sur base des sources

potentielles suivantes

Dispersion des graines / /

Maintien des habitats

tout au long du cycle

de vie

/ /

Contrôle biologique / /

Régulation des mala-

dies humaines

/ /

Processus d'altération,

de décomposition et

de fixation des sols

/ /

Régulation du

climat

Régulation du climat

global par séquestra-

tion des gaz à effet de

serre

Ecosystèmes participant à la régulation des gaz à effet de serre

en séquestrant une partie du dioxyde de carbone lors de la

photosynthèse, en dégradant le méthane et l'oxyde d'azote par

l'activité microbienne, etc.

Potentiellement intéressant mais

partiellement abordé par man-

que de temps (sauf si il y a quel-

que chose dans étude CPDT)

Etude CPDT

Régulation du climat

régional

Ecosystèmes participant à la régulation du climat régional en

influençant les variables climatiques telles que la température,

l'humidité de l'air, la vitesse du vent à travers l'évapotranspira-

tion des végétaux et du sol, la modification de l'albédo (propor-

tion de rayonnement solaire réfléchi), la production d'aérosols,

etc.

/

Régulation du micro-

climat

Ecosystèmes créant un microclimat en jouant localement sur les

variables climatiques telles que la température, l'humidité de

l'air, la vitesse du vent en créant de l'ombre par le couvert végé-

tal, en jouant un rôle de brise-vent, en évapotranspirant, etc.

/

SE culturels

Environnement

de la vie courante

Environnement biolo-

gique des lieux de vie,

travail et étude

Proximité d'espaces ou d'éléments naturels par rapport au bâti,

permettant une perspective sur ceux-ci, une expérience visuelle

ou sonore, sans utilisation ou occupation directe de l'espace

naturel en question

Potentiellement intéressant mais

non abordé par manque de

temps

Environnement biolo-

gique des institutions

de santé et de réhabi-

litation

Aménagements spécifiques comme les jardins et les potagers

thérapeutiques réalisés dans les institutions de santé et de

réhabilitation pour faciliter et accélérer la guérison

/

Espace naturel non Espaces naturels ou semi-naturels dont l'usage est partagé et Potentiellement intéressant mais

Page 159: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WALLONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

71

Catégorie de SE SE Description du SE

Intérêt (potentiel) pour la carac-

térisation des zones rurales

(Impacts territoriaux)

SE abordé via la caractérisation économique (res-

sources) des zones rurales sur base des sources

potentielles suivantes

exclusif adapté aux

activités quotidiennes

de plein air

qui fournissent un cadre dont les conditions et caractéristiques

permettent l'exercice d'activités humaines quotidiennes en plein

air

non abordé par manque de

temps

Espace naturel exclusif

adapté aux activités

quotidiennes de plein

air

Espace de nature dont l'usage est réservé à certains utilisateurs

ou à leurs propriétaires comme les jardins privés, les parcs d'en-

treprises privées, ...

/

Environnement

pour les loisirs

Espace naturel non

exclusif pour les loisirs

de plein air

Espaces naturels ou semi-naturels dont l'usage est partagé et

qui fournissent un cadre dont les conditions et caractéristiques

permettent l'exercice d'activités humaines de loisirs et de tou-

risme en plein air comme la randonnée, le vélo, le kayak, ... Ce

sont par exemple les forêts, les paysages agricoles, les cours

d'eau, les infrastructures aménagées dans la nature (manèges,

circuits de vtt ou mot, ...), ...

Oui Partiellement repris dans thématique touristique /

paysagère

Espace naturel exclusif

pour les loisirs de

plein air

Espaces naturels ou semi-naturels dont l'usage est exclusif et qui

fournissent un cadre dont les conditions et caractéristiques

permettent l'exercice d'activités humaines de loisirs et de tou-

risme en plein air comme les parcs animaliers, les jardins bota-

niques, les golfs, les parcs d'aventures, ...

Oui Partiellement repris dans thématique touristique

Espace naturel non

exclusif pour des

activités de loisirs

productives

Espaces naturels ou semi-naturels dont l'usage est partagé et

qui permettent de réaliser des activités qui permettent à la fois

de profiter des espaces tout en assurant une récolte de biens de

production. C'est par exemple le cas de la pêche en rivière, la

récolte de champignons, de fruits sauvages, ... dans les espaces

d'accès public

Potentiellement intéressant mais

non abordé par manque de temps

Espace naturel exclusif

pour des activités de

loisirs productives

Espaces naturels ou semi-naturels dont l'usage est exclusif et qui

permettent de réaliser des activités qui permettent à la fois de

profiter des espaces tout en assurant une récolte de biens de

production. C'est par exemple le cas de la chasse de location, la

coupe de bois de chauffage, de fruits, ... dans les espaces privés

ou d'accès réservé

Potentiellement intéressant mais

non abordé par manque de

temps

Sources d'expé-

rience et de

connaissance

Espace naturel et

biodiversité servant

de support à l'expé-

Espaces naturels ou semi-naturels qui permettent l'observation

de la nature, d'espèces ou de communautés végétales ou anima-

les, ... ainsi que des interactions avec la nature. Points de vue et

Oui Partiellement repris dans thématique touristique /

paysagère

Page 160: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WALLONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

72

Catégorie de SE SE Description du SE

Intérêt (potentiel) pour la carac-

térisation des zones rurales

(Impacts territoriaux)

SE abordé via la caractérisation économique (res-

sources) des zones rurales sur base des sources

potentielles suivantes

rience de la nature régions d'une beauté naturelle exceptionnelle (réserve naturel-

le, source, lac, rivière, espèces rares, ...), expériences sonores

(brame du cerf, chant des oiseaux ou des insectes, …), odeurs

particulières, espèces attirantes et charismatiques, ...

Espace naturel et

biodiversité servant

de support à l'éduca-

tion

Espace naturel ou semi-naturel et éléments de la biodiversité

qui sont utilisés pour des activités de découverte de la nature

comme les classes vertes, les stages à la campagne, les fermes

pédagogiques, ...

Potentiellement intéressant mais

non abordé par manque de

temps

Espace naturel et

biodiversité servant

de support à la re-

cherche scientifique

Espace naturel ou semi-naturel et éléments de la biodiversité

qui sont utilisés pour la recherche scientifique pour mieux com-

prendre le fonctionnement et la dynamique des populations

d'espèces, des écosystèmes, des paysages, ...

/

Sources d'inspira-

tion et de valeurs

Espace naturel et

biodiversité sources

d'inspiration et de

divertissement

Espaces naturels et semi-naturels inspirant une représentation

ou une expression de sentiments, de la beauté, ... via la peintu-

re, la sculpture, des films, des documentaires, la photographie

naturaliste, ...

Oui Partiellement repris dans thématique touristique /

paysagère

Espace naturel et

biodiversité sources

de valeurs patrimonia-

les et sentimentales

Espaces naturels ou semi-naturels, éléments de la biodiversité

emblèmes d'un patrimoine collectif, familial ou individuel ayant

une valeur sentimentale et affective

Oui Partiellement repris dans thématique touristique /

paysagère

Espace naturel et

biodiversité sources

de valeurs symboli-

ques et culturelles

Paysages typiques de tourbières, de landes, de pelouses calcai-

res, de forêts cathédrales, de bocages, ... ou espèces embléma-

tiques ayant des valeurs symboliques et culturelles

Oui Partiellement repris dans thématique touristique /

paysagère

Espace naturel et

biodiversité sources

de valeurs sacrées et

religieuses

Lieu ou espèce ayant une valeur sacrée ou religieuse /

Espace naturel et

biodiversité sources

de valeurs intrinsè-

ques d'existence et

d'héritage

Espaces naturels et formes de vie à qui on reconnaît une valeur

intrinsèque d'existence et une valeur de legs pour les futures

générations. Cela concerne notamment les espaces protégés, les

paysages extraordinaires, les espèces protégées, ...

Oui Partiellement repris dans thématique touristique /

paysagère / environnement (biodiversité)

Page 161: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WALLONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

73

3. Schéma cartographique des 10 zones rurales 1

2

4. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base des productions agricoles 3

Notes explicatives : 4

- Le but est de faire ressortir les spécificités des zones rurales. Une certaine simplification a donc été opérée pour mettre en avant les caractéristiques d’une zone en gommant la sin-5 gularité d’une commune au sein de celle-ci. 6

- L’importance des différents secteurs agricoles dans les communes wallonnes : pour chaque zone, l’analyse s’est faite à l’échelle des communes rurales et semi-rurales. Le critère 7 était considéré comme significatif pour la zone si la moitié minimum des communes rurales et semi-rurales y répondait. Lors d’une concentration plus locale, le même principe a été 8 appliqué au niveau du bloc. Pour les critères non significatifs à l’échelle de la zone ou du bloc, le nombre de commune concernée a été repris. En ce qui concerne l’orientation des 9 communes wallonnes selon les productions agricoles

19, le regroupement suivant a été réalisé : Bovins/viande reprend majoritairement les classes 4, 5. Bovins/lait reprend majoritai-10

rement les classes 2,3. Cultures reprend majoritairement les classes 1 et 6. Cultures/bovins lait reprend majoritairement la classe 11. Elevages reprend majoritairement la classe 9. 11

- Localisation des cultures « industrielles » : le même principe a été appliqué sur base de la concentration géographique des zones emblavées (analyse visuelle). 12 13

19 Service Public de Wallonie (2016). Evolution de l’économie agricole et horticole de la Wallonie 2014-2015

ZONE 1 Bloc 1 Bloc 2

Bloc 3 Bloc 4

Page 162: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WALLONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

74

Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5 Zone 6 Zone 7 Zone 8 Zone 9 Zone 10

PRODUCTIONS AGRICOLES

Importance du secteur des grandes cultures dans les communes wallonnes en 2014

Est Blocs 3 et 4, moitié est

Disparate, frange sud

Blocs 1, 2 Blocs 1, 2, 3

Importance du secteur horticole dans les com-munes wallonnes en 2014

1 2 6 2 3 5

1

Importance du secteur de la viande bovine dans les communes wallon-nes en 2014

Blocs 8, 9, 10, 11, 12

Blocs 6, 7, 8

Importance du secteur laitier dans les commu-nes wallonnes en 2014

1

Blocs 2, 4

Sauf blocs 6, 7, 9, 10,12

Importance du secteur des granivores dans les communes wallonnes en 2014

4 2 2 2 2 8 1

3

Importance des prairies dans la SAU communale en 2014

Blocs 2, 4

Blocs 10, 11, 12, 13

Sauf blocs 1, 2, 3 ,4

Bloc 1

Importance du mode de production biologique dans les communes wallonnes en 2014

1

Blocs 8 À 14 (moitiés

communes)

Petite moitié mais éparpil-lement géogr.

Moitié des communes sauf blocs 1

et 2

Orientation des com-munes wallonnes selon les productions agricoles

Cultu-res/bovins lait

Cultu-res/bovins lait

blocs 1 et 2 Cultures

Cultu-res/bovins lait

Elevages blocs 5, 6

Bovins/lait blocs 2, 4, 5

Bo-vins/viande blocs 8, 9,

10

Bovins/viande autres Blocs

Bovins/lait sauf

Bo-vins/viande blocs 1, 3

Page 163: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WALLONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

75

Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5 Zone 6 Zone 7 Zone 8 Zone 9 Zone 10

Cultures blocs ,1 2

Elevages bloc 3

Cultures blocs 3 et 4

Cultu-res/bovins lait

blocs 3, 4 Cultures bloc 1

Bovins/lait autres Blocs

Bovins/lait blocs 1,3,5

Bovin/viande bloc 12

Bovins/lait bloc 2

Localisation des cultures industrielles - Betteraves - 2010

Sauf bloc 1 Blocs 1, 2 Nd E42 Blocs 1 à 3 Blocs 1, 2

Localisation des cultures industrielles - Pommes de terre - 2010

Sauf blocs 1 et

3 Blocs 1, 2 Nd E42

Localisation des cultures industrielles - Colza- 2010

Extrême est

Blocs 3 et 5 Blocs 3, 4, 5

Entre E42 et Meuse, entre Andenne et

Flemalle

Blocs 1 à 3 Blocs 1, 2

Léger

1

2

3

Page 164: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WALLONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

76

5. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base du bois 1

Caractéristique Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5 Zone 6 Zone 7 Zone 8 Zone 9 Zone 10

BOIS

Nombre d'industries de transformation

2 3 0 3 5 5 30 18 41 2

Taux de boisement Faible Faible à moyen

Faible Faible à moyen

Moyen Moyen Elevé à très élevé

Elevé à très élevé

Très élevé Elevé

2

3

6. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base de l’eau 4

Caractéristique Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5 Zone 6 Zone 7 Zone 8 Zone 9 Zone 10

EAU

Présence des principaux captages d'eau de surface

0 0 0 0 1 0 1 1 2 0

Présence des principaux captages d'eau souterrainne pour la distribution publique

1 1 2 3 3

Présence des principaux prélèvements des industries et des carrières

4 4 4 1 mais impt 1 petit 1 moyen

Eaux minérales

Céroux-Mousty -

OLLN (STY) Genval - Rixensart

(sous-exploitée)

Spontin -

Yvoir (sous-exploité)

Chaudfontaine

Villers-le-Gambon -

Philippeville (Villers mo-

nopole)

Spa, Stou-mont (Bru),

Fisenne - Érezée (Eaux du Val d'Ais-

ne)

Etalle (Val-vert)

5

Page 165: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WALLONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

77

7. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base de l’énergie 1

Caractéristique Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5 Zone 6 Zone 7 Zone 8 Zone 9 Zone 10

ENERGIE

Potentiel énergétique

Moyen (moi-tié commune

moyen ou elevé

Moyen (moi-tié commune

moyenne) bloc 4 faible blocs 1, 2, 3

Faible (majo-rité commu-

ne faible)

Saible Sauf au nord et au sud Moyen

Moyen blocs 1 et 2 faible blocs 3,4,5,6

Faible

Moyen blocs 1,2,4,5,6,7

faible pour le solde

Moyen blocs 2,3,4,7 solde

Faible

Moyens blocs 8,9,11 faible

solde Faible

Potentiel conflictuel Fort Blocs

1,2,4 bloc 3 jaune Moyen

Fort Fort Au nord et au

sud

Fort blocs 1 et 2 Moyen

blocs 3,4,5,6

Blocs 1,3 Fort; Blocs

2,4,5 Moyen

Blocs 1,2 Moyen Solde

Faible

Faible blocs 4,5,6 Moyen

soldes

Moyen blocs 1,3,5,8,11

soldes faible Faible

Zone saturée en production verte à CT

Blocs 2,3, 4 Blocs 1, 4, 5,

6 Bloc 6

Blocs 4, 5, 7, 8

2

3

Page 166: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WALLONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

78

8. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base du tourisme 1

Caractéristique Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5 Zone 6 Zone 7 Zone 8 Zone 9 Zone 10

TOURISME/PAYSAGE

Nombre moyen d'établissements d'hébergement touristique par commune

Nombre moyen d'attractions tou-ristiques par commune

Touristicité des communes wallon-nes

quelques communes en 2 (5-7)

1

F blocs 1 , fort 2 (Namur (faible sinon) et moyens 3

(Très frontiè-re française entre Vresse

et Meix - vallée Se-

mois)

bloc 1 faible, 9 fort, solde

moyen

4 communes en 2

Nombre d'attractions touristiques importantes (sup à 100.000 visi-teurs)

2 3 0 2 1 0 3 4 2 0

2

3

Page 167: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WALLONS – NOTE DE TRAVAIL

CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017

79

9. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base de la biodiversité 1

Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5 Zone 6 Zone 7 Zone 8 Zone 9 Zone 10

BIODIVERSITÉ

Haut potentiel de déve-loppement de la biodi-versité au regard de la diversité de la géogra-phie physique

Moyen Faible Faible Moyen Moyen Moyen Haute Haute Haute (sauf bloc 1,2,3 Moyen)

Haute

Accueil de la biodiversité Très faible Très faible Très faible Faible Faible Faible Haute Moyen Moyen (sauf

bloc 1,2,3 Faible)

Moyen

Taux de participation global des MAE

Très faible Très faible Très faible Faible (Moyen

4) Faible Faible Elevé

Elevé (1,2, 3,4,5) Moyen

(6,7,8) Elevé Moyen

Indicateur de portance écologique

Faible à moyen Faible Faible Faible à moyen Faible Faible à moyen Très élevé Elevé Elevé Moyen à élevé

Part de la superficie communale couverte par Natura 2000

Très faible (blocs 3, 4

Faible)

Faible (centre moyen)

Très faible Faible (Moyen

4) Faible (Moyen

3) Faible Elevée Elevée

Faible (1,2,3) Elevée (4 à 12)

Très élevé

Degré de fragmentation des habitats naturels

Elevé Elevé Elevé Elevé Elevé Elevé Faible Faible à Moyen

Faible Faible

Taux d'artificialisation des terres

Elevé Elevé Moyen Elevé Moyen Elevé Très faible Très faible Elevé (1,2,3)

Faible(4 à 12) Faible

2

3

Page 168: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

2015 – 2016

Recherche R1 : ETAT DU TERRITOIRE WALLON

Note complémentaire – Benchmark des documents stratégiques

des régions voisines

Page 169: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 2

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

Chercheur : Alain Malherbe (CREAT-UCL)

Page 170: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 3

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

Table des matières 1. PRÉAMBULE : LE SDT – OUTIL STRATÉGIQUE DE DÉVELOPPEMENT

RÉGIONAL .................................................................................................................................. 5

2. MÉTHODE D’ANALYSE........................................................................................................... 8

3. CONCEPTS UTILISÉS ........................................................................................................... 10

4. LA FABRICATION DE LA PLANIFICATION RÉGIONALE A BRUXELLES, EN

FRANCE, AU LUXEMBOURG ET EN FLANDRE ............................................................. 11

4.1. BRUXELLES ET LE PLAN RÉGIONAL DE DÉVELOPPEMENT DURABLE ............................... 11

4.1.1. Le contexte bruxellois ................................................................................................ 11

4.1.2. Contenu du PRD et méthodologie ............................................................................ 11

4.1.3. L’élaboration du PRDD ............................................................................................... 12

4.1.4. Le mode de représentation du PRDD version du 18 octobre 2016 ..................... 16

4.1.5. Identification des éléments susceptibles d’être intégrés dans le SDT wallon .... 17

4.2. LA FRANCE : DU SRADDT AU SRADDET EN PASSANT PAR LE SCOT .................. 19

4.2.1. Le contexte français .................................................................................................... 19

4.2.2. Le contenu du SRADDT et les modifications introduite dans la loi NOTRe

instaurant le SRADDET .............................................................................................. 19

4.2.3. L’élaboration du SRADDT Nord-Pas de Calais ...................................................... 22

4.2.4. Les préliminaires du SRADDET Hauts de France ................................................. 24

4.2.5. Les modes de représentation du SRADDT Nord-Pas de Calais.......................... 25

4.2.6. Identification des éléments susceptibles d’être intégré dans le SDT wallon ..... 28

4.3. LE PROGRAMME DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET L’IVL

LUXEMBOURGEOIS ........................................................................................................................ 30

4.3.1. Le contexte luxembourgeois ...................................................................................... 30

4.3.2. Contenu du PDAT et méthodologie ......................................................................... 30

4.3.3. L’élaboration du PDAT ............................................................................................... 33

4.3.4. Les modes de représentation du PDAT et de l’IVL ............................................... 36

4.3.5. Identification des éléments susceptibles d’être intégrés dans le SDT wallon .... 37

4.4. LE DÉVELOPPEMENT SPATIAL EN FLANDRE ................................................................ 38

4.4.1. Le contexte flamand .................................................................................................... 38

4.4.2. Le RSV .......................................................................................................................... 40

4.4.3. Du RSV au BRV .......................................................................................................... 42

4.4.4. Les modes de représentation .................................................................................... 45

4.4.5. Identification des éléments susceptibles d’être intégrés dans le SDT wallon 46

5. SYNTHÈSE DE LA COMPARAISON DES SYSTÈMES DE PLANIFICATION

RÉGIONALE ANALYSÉS ...................................................................................................... 48

5.1. LES PROCESSUS DE FABRICATION DES SCHÉMAS DE PLANIFICATION RÉGIONALE .......... 48

Page 171: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 4

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

5.2. TABLEAU COMPARATIF DES SYSTÈMES DE PLANIFICATION ............................................... 49

BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................... 50

Page 172: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 5

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

1. PRÉAMBULE : LE SDT – OUTIL STRATÉGIQUE DE DÉVELOPPEMENT

RÉGIONAL

Le Gouvernement wallon a demandé à la CPDT des notes complémentaires préparatoires à

la confection du futur schéma de développement territorial. Le cahier des charges de la re-

cherche sur l’analyse contextuelle du schéma de développement territorial stipule qu’un ben-

chmarking synthétique des documents stratégiques des régions voisines et de leurs représen-

tations graphiques sera réalisé. Nonobstant cette analyse comparative qui suit, les choix dif-

férents opérés entre les modes de représentation du Schéma de Développement de l’Espace

Régional (SDER) de 1999 et du projet de SDER de 2014 sont déjà substantiels. Au-delà des

évolutions imputables aux changements de style dans les lignes graphiques entre les deux

versions, ces choix témoignent de partis pris divergents concernant la vision politique de l’es-

pace wallon. L’analyse qui suit dresse quelques balisent pour distinguer ces modes de faire et

les rapprocher de tendances à l’œuvre dans des régions voisines de la Wallonie.

L’objet de la présente note est donc d’analyser l’organisation et les modes de représentation

qui se retrouvent dans les documents stratégiques des régions voisines à la Wallonie. Les

modes de représentation des territoires se distinguent en deux catégories, les représentations

graphiques (schémas, cartes, tableaux …) et l’écriture textuelle. Les relations entre les élé-

ments dessinés et écrits sont plus ou moins ténues en fonction des documents analysés. L’in-

tensité de ces interdépendances est liée à la culture de planification de chaque territoire selon

le degré d’abstraction des figures (cartes, plans ou schémas). Il est important de rajouter à ces

deux catégories une compréhension de la profondeur temporelle qui est envisagée et qui se

traduit sous forme d’échéance à des horizons que les territoires se déterminent comme par

exemple à 10 ans, 15 ans voire sans date de péremption figée comme le Schéma de Déve-

loppement de l’Espace Communautaire (SDEC) ou le SDER de 1999.

Les schémas territoriaux visent à définir des stratégies et sont l’expression des objectifs poli-

tiques des territoires (Dürh S., 2007). Les représentations schématiques ou cartographiques

figurent donc un souhait de développement. Les stratégies sont déjà perceptibles au travers

des formes mobilisées pour convaincre des objectifs. Dans certains cas les outils pour at-

teindre les objectifs définis peuvent avoir une portée normative. On rangera l’Allemagne dans

cette catégorie avec une hiérarchie établie dans la planification qui oblige à une conformité

entre les plans dressés à différentes échelles.

Cependant on constate que la plupart de ces exercices de planification ne fixent pas un cadre

de règles à respecter. Les trajectoires qui y sont proposées induisent une inscription des ter-

ritoires soit dans la bifurcation, soit dans la continuation de stratégies antérieures. Dans ce

cadre le territoire est le support nécessaire, le mode d’inscription physique de ces change-

ments. Il enregistre l’impact des mutations économiques, sociales et politiques, et il en offre

une représentation (Wachter S. &al., 2002 : 10).

La réflexion stratégique concernant les territoires est assez récente puisqu’elle apparaît à la

fin des années 1980 avec les premières réflexions initiées par l’Europe pour aboutir à des

projets à l’échelle supranationale comme les esquisses du BENELUX (1986 & 1998) et le

SDEC (1999). Depuis lors les territoires infranationaux (régions, supracommunalités, com-

munes…) se sont saisis de cette méthodologie pour chercher à dégager des visions com-

munes de développement. Le trait commun à l’ensemble des régions analysées est la con-

temporanéité des exercices de planification avec l’émergence du fait régional. La Wallonie est

Page 173: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 6

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

également dans ce cas de figure puisqu’elle lance dès 1984, c’est-à-dire quatre ans après la

régionalisation, un avant-projet de plan mené par la Société de Développement Régional Wal-

lonne (Rousseaux & al., 2010).

Les stratégies reprises dans les schémas des territoires visent à les redéployer, les reconvertir

et/ou organiser leur croissance. En outre les territoires cherchent d’une part à valoriser leur

capital territorial en mettant en évidence leur diversité et les ressources qui leurs sont propres

afin de leur assurer un avantage comparatif tout en visant à atteindre plus de justice spatiale

(Knieling, J. & Othengrafen F., ed., 2012 ; Camagni R., 2009 ; Camagni R. & Capello R., 2013 ;

Malherbe A., 2015). Ces stratégies se traduisent en plans et en schémas qui témoignent la

manière dont se représente les territoires. Les formes de communication utilisées illustrent la

compréhension de leurs questions éthiques, identitaires et des relations qui se tissent entre

les différentes parties prenantes (Huxley M., 2000). Il est dans ce contexte fondamental de

prendre en compte les différences culturelles et de gouvernances entre les régions pour éclai-

rer la manière dont elles définissent leur avenir. Aborder la gouvernance revient à interroger

sur le rôle qui est attribué à la planification stratégique des espaces dans l’organisation des

territoires au travers de la gouvernementalité conceptualisée par Michel Foucault, c’est-à-dire

les processus de décisions et de gestion entre les acteurs des différents niveaux de pouvoir.

Stéfanie Dühr, en s’appuyant sur les cas anglais et allemand, distingue deux modes de faire

dans la planification européenne : un qui est artistique et l’autre qui relève de l’approche scien-

tifique (Dühr S. 2004). Les cartes qui présentent une grande abstraction, voire qui utilisent des

figurent comme les chorèmes1 sont plus créatives avec une finalité de communication et d’ap-

propriation des stratégies tant par les parties prenantes au processus que vers l’extérieur. Les

représentations scientifiques défendent une approche rationnelle et plus précise dans les re-

présentations. Le choix de l’un ou l’autre parti est à remettre dans un contexte plus large dé-

pendant de la formation des bureaux d’études ou des fonctionnaires qui sont les auteurs des

plans. La culture de planification en vigueur dans le territoire concerné a donc une incidence

importante sur les choix qui seront opérés en termes de représentation et par-delà de la vision

territoriale qui s’en dégagera.

Ces divergences sont toutefois à mettre en relation avec la mobilisation de concepts globaux

génériques comme le développement durable, la globalisation, les smarts… qui uniformisent

ou normalisent les fabrications des territoires. Ce champ de recherche nécessite un approfon-

dissement méthodologique peu compatible avec le résultat attendu de cette note afin de con-

fronter les approches théoriques et épistémologiques construites dans le domaine de l’étude

comparative des processus de planification.

Les modalités de participation illustrent également les tensions entre la diversité et l’uniformité

des modes de représentations lors de leur application dans l’exercice de planification. Elles se

traduisent dans les représentations adoptées ainsi que les façons d’aborder les structures des

documents. Au final, le processus de construction du plan ou du schéma se retrouve dans le

1 Les chorèmes sont des modélisations de structures spatiales élémentaires pouvant se combiner pour

appréhender la complexité de la réalité (Levy J. & Lussault M., ed., 2013 : 175-176). Ils sont caracté-ristiques de l’école française de cartographie. Ce concept a été mis au point par Roger Brunet en 1980 (Brunet R., 1980). Il l’a appliqué lors de la réflexion sur la Banane bleue, aire de développement majeur à l’intérieur du territoire européen. La DATAR s’est largement servie de ce type de cartes pour illustrer les scénarios de développement du territoire français à l’horizon 2040 lors de son dernier exercice de prospective (http://territoires2040.datar.gouv.fr/).

Page 174: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 7

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

format du document qui facilite ou non son appropriation par l’ensemble des parties prenantes.

Le processus d’élaboration de la stratégie territoriale est partie intégrante de cette appropria-

tion et a autant d’importance que le schéma ou le plan dans la médiation, c’est-à-dire les arbi-

trages et les accords pour aboutir à une stratégie et à une culture territoriale commune (Fürst

D., 2012). La forme de la représentation par son degré d’abstraction témoigne de l’assiette de

l’accord des parties prenantes sur leur territoire et illustre les modalités d’instauration d’un

langage commun (Dühr S., 2007). L’exemple de la méthode employée dans le cadre du

Schéma de Cohérence Territorial (SCoT) du Pays de Brest illustre l’importance de cette mé-

diation dans le processus d’élaboration de la stratégie2. L’étude du SCoT du Pays de Brest a

débuté en 2004 et a été approuvé en 2011 puis a été mis révision en 2014. Un comité d’éva-

luation se réunit tous les ans pour poursuivre le débat. Le schéma n’est donc pas une finalité

en soi mais c’est le processus d’élaboration, de médiation et d’évaluation qui est le véhicule

de la stratégie territoriale dans un processus itératif d’action collective quasi permanent (Pin-

son G., 2004). Il est ainsi le support à un dialogue continu entre les acteurs.

Cependant plusieurs écueils sont à relever dans cet exercice complexe dégageant des stra-

tégies tout en essayant de largement les diffuser. Un des obstacles est la clarté avec laquelle

les concepts sont utilisés (Markusen, A., 2003 ; Pendall R. & al., 2010). En effet, l’urbanisme

et le développement territorial utilisent abondamment des concepts flous, des mots valises

dont l’avantage est d’assoir des consensus sur base de leur polysémie, mais à contrario celle-

ci est responsable de malentendus freinant la mise en place d’un langage commun. Cette

compréhension est d’autant plus complexe lors de la mise en relation des systèmes de plani-

fication agissant sur des territoires souverains distincts (Zonneveld, 2000 ; Dühr S. 2007 ; Mal-

herbe A. & al., 2015).

En conséquence, la question n’est pas tant le contenu des plans stratégiques analysés mais

la manière dont ils sont produits et organisés pour en dégager des enseignements méthodo-

logiques en fonction des objectifs recherchés. Ces objectifs consistent à mettre en place un

référentiel dans le cadre de l’élaboration du SDT wallon. Pour les méthodes d’analyses de

contenu on se réfèrera aux travaux antérieurs de la CPDT (Lejeune Z. & Teller J., 2012 ; Mal-

herbe & al., 2015). Dans cet ordre d’idée, chaque stratégie est amenée répondre à une (des)

question(s) ou défi(s) que le(s) territoire(s) se pose(nt) ou auxquels ils sont confrontés. Il est

évidement fondamental de se fixer un ou des objectifs à atteindre avant de mettre en place

une stratégie territoriale qui a pour fonction de baliser le chemin à parcourir pour tenter de

rencontrer le but à atteindre.

Pour procéder à cet exercice de comparaison des processus de planification, seuls seront

investigués les documents produits pour établir des stratégies sur :

Le Nord Pas de Calais ;

Le Luxembourg ;

Bruxelles ;

La Flandre.

2 A partir du témoignage de Jean-Pierre Carroff (vice-président de la Communauté urbaine de Brest)

et de la consultation du site internet du SCoT de Brest (http://www.pays-de-brest.fr/le-scot).

Page 175: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 8

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

2. MÉTHODE D’ANALYSE

L’observation et les échanges sur les processus de planification stratégique a été largement

encouragé lors des programmes INTERREG I (1991-1993), II (1994-1999) et III (2000-2006)

et dans une moindre mesure avec lors d’INTERREG IV (2007-2014). Le Conseil de l’Europe

et la Conférence Européenne des Ministres en charge de l’Aménagement du Territoire (CE-

MAT) a également produit ces quarante dernières années des travaux tendant à favoriser la

compréhension des différents systèmes de planification employés par les pays et régions eu-

ropéens. Malgré ces efforts, force est de constater que les incompréhensions dans les sys-

tèmes spatiaux entre régions subsistent encore fortement (Malherbe A. & al., 2015). Les chan-

gements législatifs réguliers et les redécoupages territoriaux infranationaux ou régionaux ren-

forcent la difficulté de mettre en place une intelligence territoriale partagée. La méthode n’a

dès lors pas pour objectif d’élaborer une analyse comparative entre des processus de planifi-

cation déployant des modes de fabrication dans des systèmes institutionnels et politiques trop

divergents (During R. & van Dam R. ed, 2007).

Un autre obstacle dans cette mise en place d’un langage commun est la prégnance de la

souveraineté dans le développement des territoires et le peu de projets concrets de dévelop-

pement dépassant les limites territoriales nationales ou régionales. Les dialectiques entre une

politique territoriale mercantiliste, d’instrumentalisation ou de mutualisation contribuent à ex-

pliquer le contenu des stratégies et les ouvertures de coopération interterritoriales qui sont

présentent ou non dans les stratégies territoriales régionales. La concurrence reste vive entre

les régions.

C’est à cette aune que la méthode d’analyse a été construite en introduisant brièvement le

contexte d’élaboration des stratégies territoriales, les questions ou défis que les territoires ont

identifiés et les réponses qu’ils y apportent par la fixation d’objectifs et ensuite les modes opé-

ratoires envisagés pour rencontrer ces objectifs.

Pour comprendre ces modes opératoires, il sera distingué les variables d’influence externe au

schéma ou au plan qu’il soit institutionnel, administratif ou à la base du cadre normatif. Les

formes que prennent la formulation des changements dans les stratégies territoriales et qui

sont susceptibles d’induire des changements de comportements sont également envisagées

(Fürst D., 2012 : 27). Par contre, les relations entre les orientations stratégiques et leurs tra-

ductions dans le champ de l’urbanisme normatif ne feront pas l’objet de la présente analyse.

La méthode utilisée pour dégager des comparaisons pertinentes entre les documents se dé-

roule comme suit :

Une remise dans le contexte régional du document analysé

Contenu du document

Historique de l’élaboration du document

Les représentations utilisées dans les schémas, leur mode de construction, leur de-

gré d’abstraction et les échelles territoriales mobilisées argumentant les stratégies.

Une identification des éléments susceptibles d’être intégrés dans le SDT wallon

Le travail s’est essentiellement appuyé sur les documents disponibles et les publications scien-

tifiques de référence mobilisables. Lorsque cela a été possible, le résultat de l’analyse a été

confronté aux représentants des administrations régionales impliqués dans l’élaboration des

Page 176: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 9

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

schémas territoriaux. Nous remercions Benoit Périlleux (Région bruxelloise) ; Philippe Bou-

chez, Benoit Guinamard et Philippe Petit (Région Hauts de France) ; Marie-Josée Vidal, My-

riam Bentz et Frank Vansteenkiste (Ministère du Développement durable et des infrastructures

Luxembourgeois) ; Peter Cabus (Secrétaire général de l’administration flamande de l’aména-

gement du territoire) d’avoir accepté de participer par leur accueil et leur ouverture au présent

travail. La note intègre leur propos dans le texte.

Les interviews ont été réalisées de manière semi-directive sur base du questionnaire qui se

retrouve en annexe de la note.

Page 177: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 10

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

3. CONCEPTS UTILISÉS

Schéma : le schéma représente de manière abstraite et simplifiée une stratégie à atteindre,

une action à mener qui ont une certaine envergure. Il projette ce qui est souhaitable

et est souvent accompagné d’un scénario ou d’un récit pour illustrer le futur figuré

dans le schéma. La représentation schématique est autant utilisée par des secteurs

(mobilité, environnement, paysage, économie…) que pour mettre en évidence les

interactions des secteurs sur un territoire et ce quelle que soit l’échelle employée.

Plan : contrairement au schéma qui synthétise un futur souhaité le plan est doté d’une forte

intentionnalité. Le plan fixe des objectifs précis et établis les moyens nécessaires

pour les rencontrer en décrivant les différentes phases à franchir pour y parvenir.

L’objectif de la planification spatiale est de mettre en place des modalités précises

et les instruments à mobiliser pour exploiter, attribuer et répartir les ressources ter-

ritoriales ainsi que les formes d’occupation des espaces (l’équité des territoires ou

l’urbanisation en sont des exemples). Le plan d’urbanisme détermine les actions à

mener et affecte à une échelle très fine les fonctions à l’espace. Il est de portée

normative en spatialisant les règles à appliquer et est opposable aux tiers.

Stratégie territoriale : La stratégie territoriale concerne un espace délimité approprié par un

groupe d’individu qui détermine un but à atteindre pour leur territoire. Le terme stra-

tégie tel qu’il est utilisé dans un contexte territorial est apparu dans les années 1950

aux Etats-Unis comme outil mobilisé par le secteur privé pour déterminer des lignes

de conduites permettant d’apprivoiser les incertitudes dans des contextes de chan-

gements récurrents. Au début des années 1970, le gouvernement américain a repris

à son compte les méthodes du privé pour déterminer des lignes politiques suite à la

crise pétrolière, à la croissance démographique, aux changements de valeurs et aux

incertitudes économiques. La définition de stratégies par les acteurs des territoires

a pour finalité de dresser des trajectoires à long terme. Pour qu’un territoire définisse

sa stratégie, celle-ci doit être sélective, partagée entre les acteurs, intégrative, vi-

sionnaire et conduire à des actions opérationnelles. Le projet stratégique conduit à

mettre en évidence les nouvelles tendances pour s’en saisir afin de construire col-

lectivement de nouvelles politiques territoriales sur un espace donné à partir des

ressources disponibles (Albrechts L. 2006).

Représentation : Le territoire est un espace socialisé, une construction sociale, consolidée

par l’histoire, qui contribue à le fonder comme un espace identifié, caractérisé par

des pratiques et des représentations (Jean Y. & Vanier M., 2008).

Page 178: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 11

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

4. LA FABRICATION DE LA PLANIFICATION RÉGIONALE A BRUXELLES,

EN FRANCE, AU LUXEMBOURG ET EN FLANDRE

4.1. BRUXELLES ET LE PLAN RÉGIONAL DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

4.1.1. Le contexte bruxellois

La Région bruxelloise a inscrit dans le Code Bruxellois de l’Aménagement du Territoire (CO-

BAT) les attendus concernant le Plan Régional de Développement (PRD). Dans l’Ordonnance

de la planification et de l’Urbanisme (OOPU) du 29 août 1991, qui servira de base au COBAT

de 2004, le PRD devait être à l’origine un plan de législature. Pour ce faire le Gouvernement

issu des élections fixe un programme de développement avec des aspects d’aménagement

du territoire en intégrant également les autres secteurs pour lesquels le gouvernement régional

a eu une compétence : l’emploi, la mobilité, l’économie… avec des options à moyen et long

terme assorti d’un programme de mise en œuvre pour la législature. Il évalue de manière

annuelle la mise en œuvre des plans.

Dès le départ, ces principes de l’OOPU ne sont pas respectés puisque le premier projet de

PRD est lancé en 1993 pour être approuvé en 1995, ce qui correspond à la fin de la législature

et ne peut donc servir de base à l’action territoriale du Gouvernement bruxellois pour la légi-

slature concernée. Les évaluations des plans approuvées par le Gouvernement n’auront lieu

qu’en 1996 et 1997 pour le premier PRD. Malgré des rapports rédigés les années suivantes

par l’administration, l’évaluation du PRD ne sera plus approuvée par le Gouvernement bruxel-

lois. Compte tenu des obligations européennes sur les évaluations environnementales le

PRDD devrait être évalué plus régulièrement pour les respecter. Enfin, selon Benoit Périlleux,

la révision en cours du COBAT prévoir que le PRDD ne pourrait faire l’objet d’une enquête

publique lors de modifications minimes que dans les communes concernées par cette révision.

4.1.2. Contenu du PRD et méthodologie

L’article 17 du COBAT spécifie que le PRD pour répondre à l’objectif de planification globale

du territoire bruxellois doit comprendre :

1. Les objectifs généraux et sectoriels ainsi que les priorités de développement, en ce

compris d'aménagement du territoire, requis par les besoins économiques, sociaux,

culturels, de déplacement et d'environnement;

2. Les moyens à mettre en œuvre de manière transversale et sectorielle pour atteindre

les objectifs et priorités ainsi définis, notamment par l'expression cartographiée de cer-

taines de ces mesures;

3. La détermination des zones d'intervention prioritaire de la Région;

4. Le cas échéant les modifications à apporter aux dispositions normatives, plans et pro-

grammes applicables en Région de Bruxelles-Capitale en fonction des objectifs et des

moyens ainsi précisés.

L’article 17 ne précise donc pas le contenu des études préalables au PRD. En outre l’article

16 du COBAT laisse au Gouvernement le choix de réviser ou d’actualiser le PRD pour autant

que le Gouvernement informe de ses intentions le Conseil de la Région Bruxelles-capitale

dans les six mois de l’installation.

Dès son adoption le premier PRD a été remis en question suite à un changement de majorité

avec l’entrée des Libéraux au Gouvernement bruxellois. Ces derniers marquent leur désac-

cord notamment sur les options concernant la mobilité. La révision de compromis en 2002

Page 179: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 12

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

entre socialiste et libéraux illustre ces difficultés au sein de la majorité. Cette révision a néan-

moins ajouté au plan, à l’initiative des libéraux, le principe des zones leviers. Dans le même

temps, alors que le Plan Régional d’Affectation des Sols (PRAS) a été approuvé en 2001 alors

qu’il devrait selon l’OOPU répondre aux objectifs du PRD. Des incohérences sont apparues

entre les deux plans suite à cette inversion de calendrier d’adoption comme la gare Josaphat

qui était une Zone d’Intérêt Régional dans le PRAS, mais non reconnue comme zone levier

dans le PRD. Ce hiatus entre les deux plans sera répété en 2012 avec l’entrée en vigueur le

21 décembre 2013 du PRAS démographique alors que le PRDD a été approuvé le 17 octobre

2017. Ce non-respect de la hiérarchie prévue dans le texte régissant l’organisation de la pla-

nification (OOPU puis COBAT) ainsi que le processus d’élaboration des plans démontrent

toute la difficulté de correspondre au prescrit du législateur.

4.1.3. L’élaboration du PRDD

En préalable aux élections régionales de 2009 des Etats Généraux sont tenus entre octobre

2008 et avril 2009. Initiative de la société civile portée par 10 associations et réuni autour de

la revue scientifique Brussels Studies, ils se sont déroulés en trois étapes. Les résultats du

premier temps sont l’édition de notes de synthèse sur l’état des connaissances sur Bruxelles

produites par les universités bruxelloises. Le second temps a consisté en de larges débats de

la société civile autour de 16 thèmes nourris par les notes des chercheurs3 (Etats généraux de

Bruxelles, 2010). In fine lors de la dernière étape 10 associations et les trois universités ont

métabolisé l’ensemble des deux premières phases. Le tout a abouti en 2010 à l’édition de ces

travaux et a largement contribué à la sensibilisation des acteurs bruxellois et de la société

civile aux enjeux de la Région. Cependant ces travaux n’ont pas ou très peu été suivis par le

Gouvernement.

Cinq grands chantiers sont identifiés par la Etats généraux : profiter du city boom pour faire de

Bruxelles une ville durable ; réussir la ville en réduisant la fracture sociale ; une vision pour

Bruxelles : devenir la capitale de l’Europe ; vers une nouvelle gouvernance : efficacité et con-

fiance ; miser sur le meilleur atout pour Bruxelles : ses jeunes. Chacun de ces chantiers se

décline en sous-thématiques.

Le Gouvernement Picqué IV (PS, Ecolo, CDH) issu des élections de 2009 partage les constats

sur les changements importants dans les enjeux territoriaux de la Région bruxelloise générés

par la forte croissance démographique à partir de 2006 qui s’accentue encore entre 2010 et

2014. D’une région en perte de population, Bruxelles devient une ville résidentielle attractive

avec en corolaire l’adaptation du calibrage des équipements qui n’avait pas été anticipé. A

partir de 2008-2009 un phénomène connexe apparaît avec une inversion de valeurs entre le

secteur résidentiel et de bureaux avec pour conséquence que les logements deviennent plus

attractifs que les bureaux qui sont à présent excédentaires.

Une dualisation dans le secteur résidentiel privé accompagne cette forte demande. Cela en-

traîne la nécessité d’accroitre l’offre de logement accessible dont notamment dans le secteur

3 Les thématiques étaient : la mobilité à, de, vers et autour de Bruxelles ; la sécurité à Bruxelles ; la

population bruxelloise : un éclairage démographique ; Bruxelles, ville durable ; l’enseignement à Bruxelles ; le logement, la maîtrise foncière et l’espace public ; l’économie bruxelloise ; Bruxelles et la culture ; les jeunesses bruxelloises : inégalité sociale et diversité culturelle ; le développement de la Zone métropolitaine de Bruxelles : constats et perspectives ; santé et qualité de vie à Bruxelles ; Bruxelles, région de la connaissance ?; Bruxelles, ville internationale ; les institutions bruxelloises ; inégalités sociales ; finances publiques, financement et fiscalité à Bruxelles.

Page 180: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 13

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

du logement public. La dualisation se marque également au travers d’une distorsion entre le

PIB bruxellois et le revenu des habitants. Elle se traduit également dans les performances du

système de formation excluant une partie de la population de l’insertion dans l’emploi. La Ré-

gion bruxelloise a dû palier dans ces domaines aux déficiences du pouvoir communautaire et

inclure cette priorité dans le PRDD.

La thématique environnementale a pris également de l’importance avec la participation des

écologistes au gouvernement. En outre Bruxelles est sur le podium des villes mondiales qui

subissent le plus la congestion automobile. Parallèlement la part modale du transport public

est en forte augmentation sur la dernière décennie. Cette croissance de la demande de mobi-

lité est une autre priorité du PRDD.

Les 5 nouveaux défis du PRDD de 2009 sont directement issus de ces constats : l’essor dé-

mographique ; l’emploi, la formation et l’enseignement ; la lutte contre la dualisation de la ville

et la pauvreté ; la mobilité ; l’internationalisation. Ces défis ont trouvé un consensus assez

rapide au sein du Gouvernement Picqué IV. La prise en compte de ces défis a motivé la refonte

complète du Plan Régional de Développement. Le chapitre 5 de la Déclaration de Politique

Régionale bruxelloise de 2009-2014 insiste d’ailleurs sur l’importance de ce chantier (Gouver-

nement bruxellois, 2009). La première démarche a été de réaliser un état des lieux de la Ré-

gion par l’ensemble de l’administration piloté par l’ADT-ATO (Agence de Développement Ter-

ritorial). Cette dernière sera l’auteur de projet de l’ensemble du PRDD. L’état des lieux se

divise en 8 thématiques qui se distinguent clairement des Etats généraux et des défis bruxel-

lois en ne mettant pas en avant les matières communautaires. L’enseignement est ainsi inclus

dans la thématique du cadre de vie4.

Cet état des lieux a été précédé de novembre à décembre 2011 par des ateliers participatifs

prospectifs organisés autour des 5 défis bruxellois et regroupant les forces vives (acteurs pu-

blics et parapublics, acteurs privés et les membres de la société civile, les académiques et les

Cabinets régionaux et les autres niveaux de pouvoir (ADT-ATO, 2011)). Un panel représentatif

d’habitants issus des 19 communes bruxelloises a constitué le deuxième volet de ces ateliers

participatifs prospectifs. Ils se sont déroulés en trois phases : dégagement d’une vision, déter-

mination d’une stratégie, propositions d’actions. Les 19 communes de la Région bruxelloise

ont également participé à la démarche en 2012 au travers de trois groupes de travail théma-

tique (cadre de vie, planologie stratégique, enseignement/emploi/économie). En outre d’autres

études alimentent la compréhension des dynamiques bruxelloises comme celle réalisée par

le consultant Hinterland sur l’espace métropolitain bruxellois ainsi que des études thématiques

sur l’intégration des bâtiments de grandes hauteurs, les lieux de densification, l’amélioration

des espaces publics ou encore sur la question des infrastructures scolaires5. L’état des lieux

comprend 318 pages et est illustré de cartes et graphiques analytiques.

Ensuite la démarche Bruxelles 2040 sera développée à partir de la fin 2010 jusqu’en 2012. Un

livre de synthèse en 89 pages identifie les grands enjeux métropolitains bruxellois vu par les

4 Les thématiques sont : l’aménagement du territoire, le cadre de vie, l’économie-emploi, l’environne-

ment, finance-budget, fonctions internationales, logement, la mobilité. 5 Pour plus d’informations : http://www.prdd.be/le-prdd-mode-demploi/proc%C3%A9dure-

d%C3%A9laboration.

Page 181: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 14

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

trois consortiums ayant participés à la consultation internationale Bruxelles 20406. Il reprend

les visions des bureaux d’étude sous la forme d’une synthèse et d’échanges. Il est introduit

par le diagnostic à l’échelle de l’aire métropolitaine bruxelloise réalisé par l’ICEDD et la KUL.

Celui-ci déborde sur les deux autres régions, Wallonie et Flandre (Dejemeppe & Périlleux,

coord, 2012). En outre, les résultats de la consultation internationale feront l’objet courant 2012

d’une exposition au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles.

La méthode employée sous le cabinet Picqué IV se base donc sur deux fils rouges important :

la prise en compte de l’échelle métropolitaine et les ateliers participatifs prospectifs transdisci-

plinaires. Les ateliers ont été également alimentés par des travaux scientifiques à l’instar de

la démarche des Etats généraux. Selon Benoit Périlleux l’appropriation de ces travaux par le

Gouvernement ne fut cependant pas optimale même si le processus a pu générer des interac-

tions positives.

Les 5 défis ont déterminé les 4 objectifs prioritaires de la Région bruxelloise : une production

ambitieuse de logements adaptés ; le développement d’équipements et d’un cadre de vie

agréable et attractif ; le développement de secteurs et de services porteurs d’emplois ; d’éco-

nomie et de formation ; l’amélioration de la mobilité comme facteur de développement durable.

Le Plan Régional de Développement Durable (PRDD) de Bruxelles, qui est à présent finalisé,

s’est déroulé en plusieurs étapes et a débuté en 2009 pour être adopté à l’automne 2016. Les

études préparatoires se sont étalées sur un an et demi pour aboutir à leur finalisation avant

les élections communales de 2012. Il sera mis au frigo durant la période précédent ces élec-

tions pour ressortir en 2013. Un premier projet de PRDD et l’étude d’incidence qui l’accom-

pagne est approuvé par le Gouvernement bruxellois le 12 décembre 2013. Le projet de PRDD

de 2013 servira de base aux recueils d’une première salve d’avis. Il est remis en question par

la nouvelle majorité sortie des urnes dans laquelle ne se retrouve ni les écologistes, ni Charles

Picqué qui n’a pas souhaité se représenter aux élections régionales de 2014. Sous la prési-

dence de Rudy Vervoort, le gouvernement approuve une nouvelle version du projet de PRDD

le 12 décembre 2015.

La dernière phase a consisté en la rédaction d’une synthèse de 125 pages du projet de PRDD

fusionnant ses deux parties : le projet de ville et les politiques sectorielles. Elle a été approuvée

par le Gouvernement bruxellois le 18 octobre 2016. La structure du document final est décrite

ci-après.

Ainsi les grandes étapes du PRDD sont :

Un état des lieux des politiques régionales et les études complémentaires qui l’accom-

pagnent ;

Une concertation des forces vives avec la constitution d’ateliers participatifs prospec-

tifs ;

Des études prospectives à l’échelle métropolitaine qui ont alimenté la réflexion au tra-

vers notamment de la consultation internationale Bruxelles 2040 ;

La rédaction du projet en tant que tel et de l’étude d’incidence qui l’accompagne sous

le gouvernement Picqué IV ;

6 Les trois consortiums étaient : Studio 012 Secchi-Vigano en collaboration avec le CREAT, Egis mobi-

lité, l’université technique de Munich, Idea Consult, Karbon’, Ilan Weiss – 51N4E/BBS/L’AUC en col-laboration avec Mint, Laboratoire Choros/INTER/ENAC, Urban solutions – KCAP en collaboration avec ARUP, Systematica, ZUS.

Page 182: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 15

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

La rédaction de la nouvelle version du projet de PRDD sous le gouvernement Vervoort ;

La rédaction de la synthèse d’une centaine de page qui est en cours qui sera soumis

à enquête publique.

Le parcours du PRDD reflète une méthode d’élaboration tendue entre la réalité bruxelloise et

son intégration dans la globalisation au travers, entre autres, des fonctions internationales

implantées dans la capitale. Cette tension est un des éléments clés que la Région a relevé et

qui dépasse le simple constat. Elle sert de fil conducteur à l’ensemble de l’élaboration du projet

en entrecroisant ateliers participatifs prospectifs, consultations internationales (Bruxelles

2040) et regards des témoins privilégiés bruxellois. Elle se décline en 6 thématiques : densifier,

rendre durable, entreprendre, imaginer, intégrer, planifier (Corijn E., réd., 2013). L’ensemble

de ces composantes ont animé un débat riche autour de l’élaboration du PRDD. In fine, il se

structure autour de deux axes soulignant les réalités diverses de la Région bruxelloises : la

ville multipolaire et la ville des proximités en renforçant les services dans les quartiers ainsi

que leurs identités.

Le développement territorial bruxellois s’appuie sur les travaux préalables énoncés plus haut

pour déterminer le projet de ville plus transversal avec les 5 leviers d’action à caractères spa-

tiaux qui sont : l’organisation multipolaire et mosaïque ; le paysage, la nature en réseau ; l’ar-

mature de développement économique ; l’armature des déplacements ; le développement ter-

ritorial dans sa dimension métropolitaine. La deuxième partie du PRDD reprend les politiques

sectorielles territorialisées qui doivent être appliquées pour répondre à la stratégie bruxelloise

de développement territorial.

Schéma de synthèse de l’élaboration du PRDD (CREAT - CPDT, 2016)

Le PRDD vise à répondre à deux horizons temporels en déterminant les grandes priorités et

les actions à mettre en œuvre à l’horizon 2020 et de tracer les évolutions souhaitables du

territoire bruxellois à l’horizon 2040. Le PRDD correspond à la structure imposée par le légi-

slateur bruxellois (cfr. supra). La structure du document détermine d’abord quels sont les ob-

jectifs que la région bruxelloise se fixe et ensuite quels outils sont activables au travers de

stratégies pour les rencontrer (multipolarité du territoire bruxellois, le paysage et la nature, la

structuration du développement économique et de la mobilité et enfin l’articulation avec les

Page 183: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 16

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

autres parties de l’aire métropolitaine bruxelloise). Le projet de ville apporte donc une vision

transversale pour répondre aux défis bruxellois.

Enfin la dernière partie au travers de l’approche sectorielle définit les actions prioritaires à

mener par secteurs. Elles sont introduites par un résumé des constats, problématiques et ob-

jectifs qui ont été relevés dans le projet de ville. L’approche sectorielle a fait l’objet de débats

dès 1995. Selon ces discussions le PRD devait réaliser les interactions entre les secteurs sans

rentrer dans les détails opérationnels qui étaient réglés par les plans spécifiques (mobilité,

eau…). Or le projet de PRDD reprend l’ensemble des politiques sectorielles en leur attribuant

un volet opérationnel très précis. La complexité s’accentue dans l’articulation entre un projet

territorial et les politiques sectorielles avec l’adaptation de plan comme par exemple le Pacte

de Croissance Urbaine Durable (PCDU) signé le 29 avril 2011 entre les acteurs sociaux et le

Gouvernement bruxellois qui est orienté sur les politiques d’économie et d’emploi. On verra

que cette difficulté à articuler objectifs de planification et leurs déclinaisons en politique secto-

rielle restent problématiques au travers de l’ensemble des méthodes déployées dans les ré-

gions étudiées.

4.1.4. Le mode de représentation du PRDD version du 18 octobre 2016

Le projet de PRDD est essentiellement représenté et décrit sous la forme textuelle. Des cartes

et graphiques interviennent de manière ciblée dans le document et principalement à l’échelle

bruxelloise. Sept cartes accompagnent le PRDD : une carte de synthèse du projet de ville, une

carte du cadre de vie, trois cartes sur la mobilité et sur les infrastructures viaires, une carte sur

le développement économique et enfin une carte sur la rénovation urbaine. Ces cartes ont été

réalisées par un consultant extérieur à l’administration (le bureau BUUR). Chaque carte se

décline en sous-carte thématique approfondissant l’un ou l’autre aspect. La structure spatiale

souhaitée de la région bruxelloise est reprise ainsi de manière synthétique au travers de la

hiérarchie des pôles et de politiques spécifiques à conduire (densification, rénovation urbaine,

mobilité – axes et nœuds de transport, les développements locaux à préconiser…). Vu le ter-

ritoire très réduit de la Région bruxelloise, le degré de détail des cartes vont jusqu’à la parcelle

avec pour objectif d’anticiper les conflits lors de l’enquête publique et d’être en coordination

avec le PRAS.

La version approuvée du PRDD par le Gouvernement bruxellois le 18 octobre 2016 est cons-

truite en 4 axes d’actions :

1. Mobiliser le territoire pour développer de nouveaux quartiers et assurer une production

ambitieuse de logement ;

2. Mobiliser le territoire en vue du développement d’un cadre de vie agréable, durable et

attractif ;

3. Mobiliser le territoire pour le développement de l’économie urbaine ;

4. Mobiliser le territoire pour faire de la mobilité un facteur de développement urbain du-

rable

Chacun des axes fait l’objet d’un développement en stratégie à poursuivre, par exemple pour

l’axe 1 la première stratégie est de mobiliser le potentiel et les ressources foncières. Les stra-

tégies se déclinent en programmation précises comme la détermination de l’opérationnalisa-

tion du potentiel foncier avec le gisement de logement correspondant et puis la description des

objectifs par pôle et les moyens ou outils à mettre en place pour parvenir à assurer le succès

des opérations. Les besoins du territoire bruxellois en fonction des thématiques développées

Page 184: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 17

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

dans chacun des axes sont appuyés pour certains de ces besoins par des supports cartogra-

phiés (p.e. places d’accueil pour la petite enfance)

Les cartes de l’axe 1 localisent précisément les projets à réaliser ou les périmètres des opé-

rations à mener sur le territoire bruxellois pour répondre à la croissance démographique. Des

schémas définissent les attendus notamment en termes de morphologie (gabarit) de la densité

à atteindre et du type de construction à mettre en œuvre (p.e. tours d’ampleur locale ou tours

d’ampleur régionale). Par contre, l’axe 2 fait l’objet de moins d’illustrations cartographiées. Les

représentations utilisées sont fines (possibilité d’identifier la parcelle) avec dans certains cas

des superpositions entre une représentation schématique et cette finesse de détails. Le PRDD

est donc dans un mode de représentation analytique à l’échelle bruxelloise.

Carte de la zone de carence en espaces verts accessibles au public à Bruxelles (source PRDD, 2016)

4.1.5. Identification des éléments susceptibles d’être intégrés dans le SDT wallon

Le contexte qui a entouré le PRDD est révélateur de la culture bruxelloise où la société civile

est très active depuis les années 1980. Ayant vécu les dérives de l’urbanisation de Bruxelles

dans les années 1960 illustrant l’utilitarisme de la capitale belge par le reste du royaume, des

citoyens fédérés depuis lors dans un secteur associatif extrêmement vivant ont joué, au travers

des Etats généraux, un rôle prépondérant dans la prise de conscience des enjeux du territoire

régional. Le débat sur son avenir est devenu incontournable face aux mutations qu’il traversait.

D’autre part, les partis politiques ont également pris la mesure de ces mutations lors de la

campagne électorale de 2009. Parmi ces enjeux, la définition d’une stratégie bruxelloise à

l’intérieur de son aire métropolitaine se retrouve dans les études préalables.

Page 185: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 18

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

Force premièrement est de constater que malgré l’installation d’une réflexion commune ap-

propriée par l’ensemble des acteurs en première phase du PRDD lors de l’état des lieux, celle-

ci n’a pu se transformer en coalition de développement lors du projet. Cela a entraîné énor-

mément de frustrations dans la société civile. Les tensions à l’intérieur du Parti Socialiste

bruxellois lors du passage de témoin entre l’ancien président de l’exécutif bruxellois Charles

Picqué et le nouveau Rudy Vervoort ont également pesé dans les bifurcations qui ont été

prises entre le projet de départ et ce qui a été in fine approuvé pour le Gouvernement. En ce

qui concerne la stratégie métropolitaine, la non-concrétisation de la communauté métropoli-

taine bruxelloise prévue dans la 6ème réforme de l’Etat fédéral en contrepartie de la scission de

l’arrondissement judiciaire de Bruxelles Halle-Vilvorde ainsi que les tensions entre la Région

bruxelloise et la région flamande expliquent l’abandon de cette échelle de réflexion et d’action

dans la version finale du projet de PRDD.

Outre les caractéristiques institutionnelles de la Région bruxelloise, le PRDD pourrait servir

d’inspiration dans l’organisation de la mobilisation des forces vives bruxelloises autour des

questions de développement territorial régional. L’articulation entre les constats et réflexions

de la société civile, une analyse scientifique accompagnée de représentations cartographiques

puis la mise en débat de perspectives au travers de la consultation internationale, la rédaction

du projet de PRDD sur ces bases ont permis d’alimenter la synthèse approuvée par le Gou-

vernement bruxellois. L’ensemble des travaux et les représentations qui les ont accompagnés

servent de socle à une connaissance fine des dynamiques territoriales bruxelloises.

Page 186: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 19

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

4.2. LA FRANCE : DU SRADDT AU SRADDET EN PASSANT PAR LE SCOT

4.2.1. Le contexte français

Les enjeux principaux de la France dans son développement territorial se situent dans les

déséquilibres entre l’Île de France et le reste du pays. Depuis la parution en 1947 du livre de

Jean-François Gravier, Paris et le désert français, les politiques d’aménagement n’ont eu de

cesse d’essayer de mieux diffuser la dynamique parisienne vers les autres territoires, que ce

soit au travers des métropoles d’équilibre, des scénarii de la DATAR dans l’exercice Territoires

2040 ou encore plus récemment avec la création des grandes régions française.

Le médium utilisé, le schéma d’aménagement, visant à appliquer cette stratégie d’équilibre se

distingue de la hiérarchie fonctionnelle allemande (lieux centraux). Le schéma d’aménagement

apparaît sous De Gaule en 1967 avec la loi d’orientation foncière instaurant des schémas

directeurs. Ils sont réalisés sur base de scénarii prospectifs (Levy J. & Lussault M., ed., 2013 :

895). Les SCoT sont les héritiers de cette pratique française qui utilise le schéma comme

médiation pour fédérer un grand nombre d’acteurs sur le devenir d’un territoire, et ce quelle

que soit l’échelle.

Ce contexte explique que la pratique française se fonde sur une abstraction plus grande de la

représentation des stratégies territoriales illustrées par la conceptualisation des chorèmes de

Roger Brunet dont il a été fait allusion plus haut. La vision européenne de l’aménagement se

situe dans cette ligne dont le SDEC en est le résultat le plus parlant au travers les vignettes

concepts du polycentrisme, des réseaux… plutôt que dans la tradition allemande (Faludi A. &

Waterhout B., 2002). Dans le même ordre d’idée, le rôle des outils de stratégies territoriales

est d’orienter les plans normatifs. Ils n’ont donc pas eu de valeur prescriptive jusqu’à la création

du SRADDET en 2015 (Schéma Régional de Développement Durable et d’Egalité des Terri-

toires).

4.2.2. Le contenu du SRADDT et les modifications introduite dans la loi NOTR instaurant le

SRADDET

La France s’est dotée d’un outil stratégique à l’échelle régionale lors de l’adoption de la loi dite

Pasqua du 4 février 1995 (Loi d’orientation pour l’aménagement et le développement du terri-

toire –LOADT) qui contient en son article 5 le dispositif du Schéma Régional de d’Aménage-

ment et de Développement Durable du Territoire (SRADDT) mais qui n’a pas été suivi d’arrêté

d’application7. Elle remet néanmoins le schéma régional au-devant de l’actualité. Les schémas

précédents menés par les Organisations d’Etudes et d’Aménagement des Aires Métropoli-

taines (OREAM) pilotés par l’Etat français au travers du ministère de l’Equipement et de la

DATAR lors du Vème Plan français (1966-1970) ont été les derniers instruments de planification

régionale avant la loi Pasqua. Un OREAM a été réalisé dans le Nord-Pas de Calais et a été

un outil important dans la planification de cette région (Dormard S., 2001).

La loi LAODT a par la suite été revu le 25 juin 1999 lors de l’adoption de la loi dite Voynet en

déléguant la mise en œuvre de la planification régionale aux Régions. Les régions doivent

élaborer un schéma de développement régional territorial (SRADDT). C’est donc la loi Voynet

qui est le point de départ de la nouvelle génération des schémas régionaux en France.

Le SRADDT a eu un succès variable dans son utilisation par les régions françaises. Le dispo-

sitif du SRADDT a récemment été revu en profondeur dans le cadre de la loi NOTR de juillet

7 Le D de durable est intégré en par la loi Voynet de 1999 (Alexandre S., Schmit P. (coord.) & Thibault J.-P. 2014).

Page 187: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 20

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

2015 réorganisant et fusionnant les régions. Cependant, il n’est pas inutile de présenter les

grandes lignes du SRADDT pour comprendre son objet et son rôle. Cela permet de le resituer

dans la hiérarchie et les articulations des documents d’aménagement actuellement produits

par les régions et les intercommunalités françaises. Le SRADDT doit reprendre légalement

trois parties8 :

Un rapport établissant un diagnostic de l’état actuel du territoire régional et présentant,

dans ses dimensions interrégionales, nationales et européennes, l’évolution écono-

mique, sociale et environnementale sur vingt ans de ce territoire.

Une charte régionale qui définit les orientations fondamentales à dix ans du dévelop-

pement durable de ce territoire et fixe à cet effet les principaux objectifs d’aménage-

ment et d’équipement en cohérence avec les politiques de l’Etat et les différentes col-

lectivités territoriales. Ce deuxième volet aborde donc l’aspect le plus opérationnel du

schéma, comprenant en principe de véritables programmes d’équipements publics.

Des documents cartographiques, traduction spatiale de la charte régionale et des choix

qu’elle comporte.

Par ailleurs, le SRADDT est susceptible d’intégrer un quatrième volet, correspondant au

schéma régional des transports (SRT), établi en application de la loi d’orientation des trans-

ports intérieurs (LOTI) du 30 décembre 1982. Par son contenu, le SRADDT se rapproche

ainsi d’autres schémas régionaux prescrits par le code de l’urbanisme français, tels que le

schéma directeur d’île de France (SDRIF) ou le programme d’aménagement et de développe-

ment durable (PADD) pour la Corse. Il convient d’ailleurs de souligner que l’adoption de ces

schémas tient lieu de SRADDT pour ces collectivités qui les établissent (îles de France et

Corse). Le parallèle établi entre ces différents instruments rencontre toutefois une limite ma-

jeure en ce qui concerne leur portée normative ou indicative respective.

Le SRADDT est de portée indicative et n’est pas opposable aux tiers. Il détermine les orienta-

tions de financements étatiques dans le cadre des Contrats de Projets Etat Région (CPER).

Le contenu et les conclusions du SRADDT ne s’imposent pas aux SCoT ou au Plan Local

d’Urbanisme (PLU). Le SRADDT est donc plus un outil stratégique permettant de définir le

programme pouvant être financé par les CPER tout en n’étant pas obligatoire pour les obtenir.

Par exemple la Région Alsace n’a pas souhaité mettre en place un SRADDT tandis que la

Lorraine et la Champagne-Ardenne n’ont pu faire aboutir leur SRADDT. La région Nord-Pas

de Calais a finalisé un SRADDT adopté en 2006 et actualisé le 26 septembre 2013. Ce qui

distingue, selon Philippe Petit, le Nord-Pas de Calais des autres régions est sa grande stabilité

politique depuis 1999 et la volonté dès le départ de constituer sa propre administration alors

que d’autres régions recevaient avant 2004 les dotations de l’Etat sans les gérer en interne.

La conscience du fait régional dans le Nord-Pas de Calais (NPDC) se forge dès la fin des

années 1970 avec les débuts de la reconversion industrielle.

La loi NOTR du 7 août 2015 (Nouvelle organisation territoriale de la République) transforme

le SRADDT en Schéma de Développement Durable et d’Egalité des Territoires (SRADDET)

qui devient prescriptif. Il intervient dans un contexte de simplification administrative en oc-

troyant un pouvoir prescriptif en matière d’aménagement du territoire ainsi qu’en rationalisant

les schémas sectoriels pour les fusionner dans le SRADDET9. Le SRADDET intègre : le

schéma régional d’infrastructure et de transport (SRIT), le schéma régional de l’intermodalité

8 CERTU : http://www.outils2amenagement.certu.fr/schema-regional-d-amenagement-et-a575.html 9 https://blog.landot-avocats.net/2016/08/02/sraddet-et-autres-schemas-prpgd-srit-sri-srcae-lordon-nance-du-27-juillet-2016-promulguee/

Page 188: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 21

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

(SRI), le schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie (SRCAE), le schéma de cohérence

écologique (SRCE), le plan régional de prévention et de gestion des déchets (PRPGD) 10.

En outre il ne définit pas les options de développement territorial à l’échelle du SCoT ou en

dessous. L’application de ces principes doit être précisée dans une ordonnance d’application

et reste encore à tester dans les exercices de planification régionale qui vont être lancés. Seul

le fascicule du SRADDET sera prescriptif et comportera des règles en s’imposant aux plans

et schémas inférieurs (SCoT, PLU…). Le SRADDET doit être adopté dans les 18 mois de

l’installation des conseils régionaux. La loi pose également le cadre de l’organisation intercom-

munale du territoire en fixant à 15 000 le seuil d’habitants, sauf dérogation prévue, permettant

de créer un Etablissement Public de Coopération Intercommunal (EPCI) à fiscalité propre.

Cette politique a pour objectif de structurer le territoire régional en bassins de vie. L’article 10

définit le champ d’application assez étendu du SRADDET français qui coordonne et fixe les

objectifs d’aménagement des infrastructures et des équipements à l’échelle régionale. Ces

objectifs sont représentés par une carte synthétique illustrative. A l’instar des autres régions,

la nouvelle région des Hauts de France doit sortir son SRADDET en 2019.

Plus précisément, le contenu de l’article 10 de a loi NOTR détermine que ce schéma fixe les

objectifs de moyen et long termes sur le territoire de la région en matière d'équilibre et d'égalité

des territoires, d'implantation des différentes infrastructures d'intérêt régional, de désenclave-

ment des territoires ruraux, d'habitat, de gestion économe de l'espace, d'intermodalité et de

développement des transports, de maîtrise et de valorisation de l'énergie, de lutte contre le

changement climatique, de pollution de l'air, de protection et de restauration de la biodiversité,

de prévention et de gestion des déchets. Elles sont regroupées dans un fascicule du schéma

régional qui comprend des chapitres thématiques. Le fascicule indique les modalités de suivi

de l'application des règles générales et de l'évaluation de leurs incidences. L’enquête publique

doit être par ailleurs réalisée dans les trois ans de l’adoption du SRADDET.

Le SRADDET intègre donc à présent les 6 plans ou schémas régionaux sectoriels (climat

air/énergie, cohérence écologique, prévention et gestion des déchets, développement de la

biomasse, de l’intermodalité et la stratégie de cohérence sur l’aménagement numérique).

Seules les règles figurant dans le fascicule du SRADDET seront opposables. A côté du SRAD-

DET, la loi NOTR prévoit la réalisation par les régions d’un schéma de développement écono-

miques, d’innovation et d’internationalisation avec lequel le SRADDET devra s’articuler.

Le nouveau dispositif de planification régional SRADDET n’ayant pas encore trouvé d’applica-

tion, une analyse du SRADDT du Nord-Pas de Calais dans son contenu et modes de repré-

sentation pose l’hypothèse de ce que pourrait être à l’avenir le schéma régional français. En

effet, avant la procédure du SRADDET, ce y compris les modalités d’association des parte-

naires et d’élaboration du SRADDET, n’est pas encore arrêtée car la loi NOTR prévoit qu’un

10 Le concept de la prescribilité du SRADDET a été précisé dans l’ordonnance du 27 juillet 2016. Le

fascicule du SRADDET sera prescriptif dans les compétences couvertes par les schémas sectoriels repris dans le SRADDET. Une autre prescription de la loi NOTR qui intéresse directement la Wallonie est la possibilité que les aires métropolitaines de Lille et de Strasbourg puissent réaliser un schéma territorial transfrontalier. Les éléments prescriptifs devraient être également représentés sous forme d’une carte sans aller dans la représentation graphique d’un SCoT et sans également avoir de cartes d’affectation des sols. Par contre les intentions y figureront éventuellement avec des objectifs chiffrés à atteindre. L’affectation des sols reste à l’échelle des bassins de vie au travers des SCoT, Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) et PLU intercommunaux.

Page 189: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 22

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

débat soit organisé au sein d’une Conférence Territoriale d’Action Publique (CATP)11 qui sera

mise en place en automne 2016 avant d’adopter la motion d’élaboration du SRADDET.

4.2.3. L’élaboration du SRADDT Nord-Pas de Calais

Le Nord Pas-de-Calais est un territoire de 4 millions d’habitants et qui devrait atteindre

4.125.000 habitants en 2040. La métropole de Lille est la première agglomération du Nord-

Pas de Calais (plus d’un millions d’habitants regroupant 85 communes). Le Nord-Pas de Ca-

lais est un territoire en reconversion depuis la fin des années 1970 ce qui a constitué la ques-

tion centrale du SRADDT en 2001-2003. Cette question glisse à présent avec la troisième

révolution industrielle de Jeremy Rifkin sur le concept de résilience associé au thème de la

croissance.

La position du Nord-Pas de Calais entre le bassin parisien, Londres et l’aire métropolitaine

bruxelloise fait que la Région accorde une grande importance à ses relations transfrontalières

et son rôle d’interface entre l’Îles de France et l’Europe du Nord-Ouest.

Le SRADDT du Nord-Pas de Calais version loi Voynet, est le résultat d’un travail participatif

de co-construction ayant concerné plus de 500 acteurs. Ce processus participatif a été ali-

menté par des études et expertises externes. Cette large consultation se retrouve dans les

exigences méthodologiques des SRADDT (Behar D. & Estebe P., 2006). Conformément à la

loi Voynet, l’horizon temporel du SRADDT de 2006 est de 20 ans pour l’horizon prospectif et

de dix ans pour la charte régionale d’aménagement qui détermine les enjeux, priorités et ob-

jectifs de mises en œuvre. Les stratégies et les priorités sont donc conçues pour la décennie

qui suit l’adoption du SRADDT. Le premier SRADDT a été lancé en novembre 2001. Il devait

initialement se clôturer fin 2003 mais son adoption a été reportée suite aux élections régionales

de 2004 pour être finalement voté le 22 novembre 2006.

Historiquement Michel Delebarre (président du Conseil régional de 1998 à 2001) a mis en

œuvre une stratégie visant d’abord à signer le CPER, ce qui sera fait en 2000, avant le lance-

ment du SRADDT. Une équipe technico-administrative est constituée dès 1999. Celle-ci lance

néanmoins un premier diagnostic du territoire et édite un guide de prospective encadré par

des experts. Il est le fruit dès 2000 d’une première démarche avec les autres services régio-

naux12. Ce lancement se déroule fin des années 1990 dans un contexte politique délicat :

l’exécutif picard ainsi que d’autres conseils régionaux s’installent avec l’appui du Front Natio-

nal, la DATAR peine à reconnaitre ce qui se passe dans le Nord de la France, un dynamisme

Eurorégional est encore actif suite à l’ouverture du tunnel sous la Manche.

Dans un premier temps un Benchmark est organisé avec les régions de Poitou-Charentes,

Rhône Alpes et Provence Alpes Côte d’Azur en vue de préparer le SRADDT. Il en ressort que

les situations sont contrastées dans les trois régions qui développent trois visions. La région

Poitou-Charantes met en place un exercice prospectif en club sous la présidence de Jean-

Pierre Raffarin (vision experte), un exercice participatif des forces vives a lieu dans la région

Rhône-Alpes (vision participative) et enfin dans la région Provence Alpes Côte d’Azur le

SRADDT est un moyen de reconnaissance du fait régional vis-à-vis des départements (vision

politique). Jean-François Carron (vice-président écologiste du Conseil régional de NPDC,

1998-2004) s’appuie sur ces trois dimensions pour lancer le SRADDT en novembre 2001. Des

11 La CATP comprend 70 membres qui sont essentiellement institutionnels (Région, communes…) et

qui correspond à une conférence des territoires. 12 Cfr. Stevens J.-F. (2000), Petit guide de prospective Nord-Pas de Calais, L’Aube.

Page 190: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 23

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

moyens conséquents y sont consacrés. Les premiers résultats de ces réflexions guideront les

investissements du CPER 2004-2008 et les grandes orientations stratégiques des pro-

grammes européens en NPDC au travers des programmes opérationnels du FEDER. Daniel

Percheron (président socialiste du Conseil régional 2001-2015) suit le travail du SRADDT et

reprend le projet après les élections de 2004 suite au départ de Jean-François Carron du

Conseil régional. Progressivement en utilisant les trois visions, les acteurs du NPDC ont réussi

à dépasser une approche exclusivement localiste pour resituer leurs enjeux à l’échelle régio-

nale et créer les conditions de politiques territoriales spécifiques en fonction des caractéris-

tiques de chaque territoire.

Les premiers travaux ont identifiés six familles d’enjeu qui ont servi de fondation aux groupes

de travail participatif13. Huit bureaux d’études ont été désignés pour accompagner ces groupes

de travail. Outre les experts-animateurs des six thématiques, deux autres bureaux ont été

chargés, pour l’un de la méthodologie prospective et pour l’autre de la communication. Les

défis ont été identifiés lors de ces démarches prospectives et participatives avec des réunions

qui ont intéressés 500 à 600 personnes durant deux ans à raison de 6 réunions par groupe

pour la partie prospective auquel se sont ajoutés des réunions transversales de mutualisation.

Cette opération a bénéficié d’une large communication et s’est déroulée de fin 2001 à l’été

2003.

Deux règles ont été édictées : les personnes participantes s’exprimaient en leur nom et donc

ne représentaient pas leurs institutions ; un engagement à participer personnellement à l’en-

semble du processus. Les groupes ont fabriqué la charte à 10 ans et le contenu prospectif à

20 ans, soit la balise à l’horizon 2020. Les défis ont été croisés et appropriés avec et par les

élus régionaux en parallèle au travail des groupes. Il est donc intéressant de relever la co-

construction de l’avenir du territoire en partenariat. Dès le départ le processus du schéma

comme élément fédérateur du NPDC est aussi important que le contenu. Il se veut également

être un changement par rapport à une approche traitant exclusivement des infrastructures et

des équipements du territoire comme elle était pratiquée précédemment par l’Etat français.

Le bilan de cette large opération de fabrique du territoire a instauré une culture participative et

prospective qui perdure à présent dans le projet de troisième révolution industrielle. Les acquis

partenariaux de la démarche ont d’ailleurs rendu possible cette nouvelle étape dans le proces-

sus de reconversion du NPDC. Le processus du SRADDT a aussi contribué à la prise de

conscience du capital territorial du NPDC et de sa valorisation en atouts. La reconnaissance

de la rareté du sol et de ses qualités, selon les porteurs du projet du SRADDT, est à présent

ancrée dans la culture des acteurs et constitue un terreau fertile pour entamer le SRADDET.

Cela ne prévient toutefois pas les conflits sur les seuils de consommation de terre agricole qui

sont perçus différemment dans une région en retard de développement comme l’Avesnois et

les zones déjà densément urbanisées comme la métropole lilloise. Enfin, le SRADDT a installé

les fondations des mutations territoriales actuelles par notamment le concept de transforma-

tion écologique et sociale de la région. Reste à voir comment les nombreuses questions qui

sont encore à investiguer dans le cadre de la mise en œuvre du SRADDET, comme le carac-

tère prescriptif des principes, vont être arbitrées et comment la transversalité tout comme l’ap-

proche territoriale englobant les questions sociétales vont continuer à se développer.

13Les six familles d’enjeux étaient : la région et l’Europe ; la région urbaine ; l’économie, la recherche et

le développement ; l’environnement et ressources ; institutions, association et participation ; modes de vie, individus et société.

Page 191: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 24

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

Schéma de synthèse de l’élaboration du SRADDT Nord-Pas de Calais (CREAT - CPDT, 2016)

4.2.4. Les préliminaires du SRADDET Hauts de France

Dans un avenir proche la réalisation du SRADDET va se dérouler en trois grandes phases :

2016-2017 la définition des grandes orientations de développement durable et d’aménage-

ment du territoire ; 2017-2018 élaboration de la notion d’opposabilité en associant les acteurs

du secteur de l’aménagement. Cette opposabilité devrait être co-construite ou consentie avec

et par les acteurs pour éviter une nouvelle couche règlementaire. L’intention est que l’opposa-

bilité ne devrait pas s’imposer au territoire mais être au service du territoire. Enfin la phase de

consultation règlementaire est programmée pour 2019.

A l’aube de la nouvelle démarche de planification régionale voulue par la loi NOTR, beaucoup

d’incertitudes subsistent. La gouvernementalité qui a été appliquée lors du SRADDT de 2006

associant les visions expertes, politiques et participatives, puis les acquis du SRADDT de 2013

ont forgé une culture du développement territorial forte en Nord-Pas de Calais où les enjeux

ont été appropriés par l’ensemble des acteurs. Néanmoins NPDC affronte des modifications

importantes : la mise en place de la fusion avec la Picarde pour constituer la région des Hauts

de France, des changements de majorité dans les exécutifs et enfin des restrictions budgé-

taires importantes.

Elle se traduit par des représentations graphiques issues d’un travail de plus de 15 ans. Les

tournées de territoire réalisées par Emmanuel Cau au cours de 2013 et 2014 (vice-président

du groupe des verts au Conseil régional de 2010 à 2015) sont dans cette tradition pédagogique

et intégrative qui a été construite dans le NPDC. Le consensus politique obtenu sur les cartes

(schémas des enjeux en 2013) témoigne de cette réussite basée sur des recherches appro-

fondies sur les représentations articulant une certaine abstraction à partir de couches précises

générées par les systèmes d’information géographique. L’approche française privilégiant la

fabrication de stratégies territoriales par la prospective constitue les fondamentaux de cette

culture territoriale.

Par ailleurs, le positionnement stratégique de la Région Hauts-de-France devrait se retrouver

dans le SRADDET. Un travail préliminaire est cours dans ce sens. L’administration régionale

Page 192: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 25

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

de l’aménagement du territoire du Nord Pas-de Calais rédige des notes à destination des élus

sur les enjeux du voisinage pour la partie Belgique et la Normandie tandis que la Picardie

examine les enjeux de voisinage avec le Grand-Est et l’Île-de-France.

L’élaboration du SRADDET devrait associer les 7 grands espaces de dialogues correspon-

dants à des espaces départementaux pour la Picardie (Somme, Oise et Aisne) et les pôles

métropolitains pour le NPDC (Lille ; littoral ; Hainaut-Cambraisis ; Artois et Artois-Douaisis).

Ces espaces de dialogues réuniront les acteurs déjà institutionnalisés (EPCI, agences d’urba-

nisme, Communautés de communes…) et des représentants de la société civile. Les 7 es-

paces de dialogues ont été dessinés d’abord au départ des données statistiques puis ils ont

été adaptés de manière pragmatique après discussions avec les élus, sur des territoires insti-

tutionnels au sud et sur les pôles métropolitains au nord. La vocation de ces espaces est

d’initier le débat. Ils pourraient être à terme redéfinis dans le SRADDET. Des ateliers régionaux

devraient réunir des acteurs de différents horizons (comme par exemple : les entreprises, la

poste, les agents consulaires…) sur des questions plus transversales comme l’égalité des

territoires et la mobilité. Enfin, des débats publics devraient s’adjoindre à l’élaboration du

SRADDET sur base de l’expérience de la mise en place d’une instance régionale de débat

public calquée sur la commission nationale de débat public qui a eu lieu en NPDC. Un exemple

de sujet récemment traité par la commission régionale de débat public du NPDC est l’alimen-

tation.

Actuellement l’administration régionale prépare les éléments de base pour mettre en place le

SRADDET avec en appui une consultation d’une quarantaine d’experts pour dégager des

pistes prospectives et recueillir des points de vue sur la Région. Des bureaux d’études de-

vraient être mandatés par la suite pour accompagner le travail de l’administration.

4.2.5. Les modes de représentation du SRADDT Nord-Pas de Calais

Lors du vote du SRADDT en 2006 le principe d’une actualisation dans les 5 ans du document

a été acté pour correspondre aux pas de temps des grands programmes d’investissement

français et européens. Il met en place également le concept de SRADDT évolutif qui installe

une démarche permanente. Le travail sur le SRADDT a débuté en 2011 pour être adoptée le

26 septembre 2013. Cette actualisation a été précédée de travaux préparatoires dès 2007. Il

n’a cependant pas été jugé pertinent de reprendre lors de l’actualisation de 2013 le dispositif

participatif complexe mis au point pour le SRADDT de 2006.

Page 193: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 26

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

Carte de mise en œuvre du SRADDT (source : SRADDT, 2006).

L’actualisation du SRADDT de 2013 débute en 2011 par un exercice prospectif qui mobilise

un panel d’experts français et internationaux dont certains vont influencer la compréhension

des enjeux par les élus et dégager une nouvelle vision à 2040. Les thèmes qui y ont été abor-

dés traduisent les enjeux identifiés en 2011 pour construire le SRADDT dont découlent les

questions de base14. Une publication de 8 cahiers reprend l’ensemble des résultats obtenus

lors de ces ateliers prospectifs (Percheron D. & Cau M., 2013).

Le SRADDT de 2013 est donc structuré autour de quatre questions qui traversent le dia-

gnostic :

Quelles identités et quelles appartenances pour les habitants de la région ?

Comment les habitants de la région pourront-ils mieux vivre ensemble ?

Quel modèle de développement pour la région ?

Quel rôle pour l’action publique de la région ?

De ces questions découlent une analyse des tendances et dynamiques territoriales par aire

de coopération (aire de coopération métropolitaine du Littoral et aire de coopération métropo-

litaine de Lille) au sein desquelles des pôles métropolitains sont identifiés. Le SRADDT de

2006 avait identifié les espaces de coopération qui étaient effectifs de ceux qui étaient en

projet. Le diagnostic de 2011 s’est décomposé en trois briques : la brique Evaluation, la brique

Observation, la brique Prospective. La brique Observation au départ d’une analyse sur les

emplois métropolitains a dégagé les aires et les pôles qui structurent le NPDC en relation avec

les dynamiques métropolitaines transfrontalières. Des enjeux ont ainsi pu être mis en évidence

à l’échelle des aires métropolitaines. In fine, la partie du diagnostic se conclut par trois pers-

pectives qui vont guider le projet territorial par la suite : la résilience territoriale, la transition

écologique et sociale, la mise en œuvre interterritoriale.

14Les thèmes sont : #1 Connaissance / Territoires apprenants / Egalité des chances… ; #2 Ouverture /

Monde / Cultures / Mobilités/Europe… ; #3 Développement économique / Capital humain / Ser-vices… ; #4 Disparités / Lien social / Précarité / Santé… ; #5 Biodiversité / Adaptation / Changement climatique / Robustesse… ; #6 Citoyenneté / Innovation sociale / Démocratie / Participation…

Page 194: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 27

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

La seconde partie du SRADDT développe les six enjeux du Nord-Pas de Calais :

Faire de la connaissance un bien partagé

Valoriser notre ouverture au monde

Conforter les dynamiques territoriales au service du développement régional

Promouvoir le bien-être et le mieux vivre ensemble

Engager la région dans la transition écologique

Mobiliser les ressorts de la citoyenneté et favoriser les pratiques interterritoriales

Les six enjeux sont présentés en reprenant la formulation qui avait été adoptée lors de la

première version du SRADDT de 2006 en intégrant les évolutions constatées depuis lors pour

aboutir à l’actualisation de ces enjeux en 2013. La représentation cartographique sert essen-

tiellement de support pour comprendre la position du Nord-Pas de Calais dans l’Europe du

Nord-Ouest et l’insertion des dynamiques territoriales, la cohésion régionale, la structure terri-

toriale et les coopérations interterritoriales du Nord-Pas de Calais en articulation avec son

contexte transfrontalier. Un consensus des acteurs du territoire du NPDC s’est dégagé sur

cette base.

Carte des enjeux 6 avec les aires coopération interterritoriales (source : études pros-

pectives régionales, hors-série SRADDT, 2012).

La dernière partie du SRADDT dresse les recommandations pour la mise en œuvre, la gou-

vernance et le suivi du projet territorial. Un instrument propre au SRADDT Nord-Pas de Calais

est mis en place : la Directive Régionale d’Aménagement (DRA). Les DRA se répartissent en

deux thématiques : la Trame verte et bleue et la maîtrise de l’urbanisation. La DRA vise à

établir un cadre de référence partagé pour les acteurs facilitant la contractualisation entre eux.

Cela a permis ainsi d’assurer une concrétisation des objectifs du SRADDT par la coordination

Page 195: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 28

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

et la convergence des politiques publiques tout en mutualisant les moyens. Le SRADDT se

clôture par une série d’indicateurs de suivi.

4.2.6. Identification des éléments susceptibles d’être intégrés dans le SDT wallon

La planification régionale dans le NPDC qui a déjà une longue expérience qui débute avec les

OREAM à la fin dans les années 1970, connait actuellement des transformations importantes

avec l’application de la loi NOTR. Le SRADDT puise fortement son inspiration dans la culture

française du schéma et dans les techniques de la prospective. Il bénéficie en outre de la pra-

tique de partenariats et d’échanges tant à l’interne de l’administration que dans l’ouverture

vers la participation associant des acteurs extérieurs à l’institution régionale. L’ensemble de

ces acquis ont permis, selon l’équipe du SRADDT, de travailler sur des stratégies régionales

et locales et de les mettre en résonnance. L’évolution des représentations entre le schéma de

2006 et les cartes de 2013, qui sont plus fouillées, illustrent les transformations qui agissent

dans la manière de comprendre le territoire et les complexités en présence. La question de la

prise en compte des dynamiques transfrontalières comme atout pour le territoire du NPDC est

un exemple de cette nouvelle complexité comme représenté dans la carte ci-dessous.

Carte de l’enjeu n°2 : Intérêt régional et régions voisines (source : SRADDT, 2013).

En outre, le SRADDT a développé une méthode de découpages spatiaux thématiques qui

agrège des données statistiques. Cette méthode révèle plus la diversité des approches qu’une

uniformité d’organisation fonctionnelle du territoire. Les découpages spatiaux décrivent les

évolutions du territoire selon les thématiques comme la mise en place d’un indicateur du dé-

veloppement humain. Ces travaux d’agrégation de données statistiques en vue de les repré-

senter en dynamiques spatiales ont nécessité plusieurs années d’élaboration. Ils sont toujours

en cours. Ils avaient pour objectifs de s’affranchir des aires institutionnelles figées en intégrant

le concept de l’interterritorialité. La fabrication de ces représentations s’inscrit dans l’école

Page 196: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 29

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

française qui croise des schémas faisant ressortir des enjeux avec des observations scienti-

fiques analytiques. Une collaboration structurelle avec un professeur de géographie détaché

à temps partiel à l’administration régionale a visé à mettre l’accent sur la portée pédagogique

de la production de ces représentations cartographiques.

In fine l’approche par questions en 2013 a remis en perspectives le SRADDT de 2006 en

l’évaluant et le complétant par un travail très approfondi sur les représentations. Des trajec-

toires prospectives ont ainsi pu être dégagées. Comme on l’a déjà évoqué, l’ensemble de ces

travaux a installé une culture territoriale partagée par les parties-prenantes du Nord-Pas de

Calais. Elle a servi de socle à la construction de stratégies dans d’autres champs du dévelop-

pement du territoire.

Page 197: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 30

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

4.3. LE PROGRAMME DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET L’IVL LUXEMBOUR-

GEOIS

4.3.1. Le contexte luxembourgeois

Le Programme directeur d’aménagement du territoire (PDAT) a été finalisé en 1999. Il a été

adopté après consultations et amendements le 27 mars 2003. Il est le document faîtier de

l’aménagement du territoire luxembourgeois. L’article 3 de la Loi du 30 juillet 2013 concernant

l’aménagement du territoire précise que le territoire luxembourgeois se répartit en un nombre

limité de régions d’aménagement définies dans le programme directeur, qui en désigne éga-

lement les centres de développement et d’attraction respectifs (CDA). Il confirme l’encourage-

ment à une intégration territoriale des communes au sein de ces régions d’aménagement. Le

Programme directeur constitue ainsi un cadre de référence orientant de manière souple la

politique nationale d’aménagement luxembourgeois. Ce document avait une échéance de 10

ans et aurait donc déjà dû faire l’objet d’une actualisation.

L’objectif du gouvernement luxembourgeois sous cette législature est d’évaluer le PDAT et

l’Integratives Verkehrs- und LandesentwicklungKonzept für Luxemburg (IVL) adopté en 2004

en vue de préciser les orientations et les objectifs de l’aménagement du territoire à l’horizon

202015. Il prévoit par ailleurs l’entrée en vigueur des plans sectoriels (zones d’activités écono-

miques, logement, transport, paysage) avant la fin de la législature. Les dernières orientations

du Gouvernement luxembourgeois soulignent la volonté de lier l’aménagement du territoire et

le développement économique (Gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg, 2015).

4.3.2. Contenu du PDAT et méthodologie

Le découpage qui est issu PDAT a défini six zones de développement : Région Nord, Région

Centre-Nord, Région Est, Région Centre-Sud, Région Sud, Région Ouest. Pour le rendre opé-

rationnel, il se décline en plan directeurs sectoriels primaires (transports, logement, zone d’ac-

tivités économiques, paysages), en plans sectoriels secondaires (Lycée, décharges et dé-

chets, installations téléphonies mobiles) et en plans directeurs régionaux (Diederich R.,

2011b ; Lejeune Z. & Teller J., 2012). Le PDAT se structure en trois champs d’actions qui

constituent l’armature de toute la stratégie territoriale luxembourgeoise : développement ur-

bain et rural, transport et télécommunication, environnement et ressources naturelles. Il s’ins-

pire directement des trois principes du SDEC : développement spatial polycentrique et nou-

velle relation ville-campagne, accès équivalent aux infrastructures de savoirs, gestion pru-

dente de la nature et du patrimoine culturel (OCDE, 2007).

Il doit répondre à deux questions prioritaires qui avaient été identifiées lors de débats publics :

Comment influencer la croissance future de la population, de la surface bâtie, de l’éco-

nomie et des transports dans un cadre territorial défini en vue d’assurer le bien-être de

la population ?

Comment garantir à chaque région un développement dynamique et harmonieux reflé-

tant la cohésion économique, sociale et territoriale en réduisant la consommation

d’énergie et des ressources naturelles non bâties ? (Ministère de l’Intérieur – Grand-

duché du Luxembourg, 2003 : 18).

15 Cfr le programme gouvernemental adopté en 2013 (https://www.gouvernement.lu/3322796/Pro-gramme-gouvernemental.pdf).

Page 198: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 31

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

Le programme directeur est donc un document transversal devant renforcer la coordination

interministérielle. Il est de nature stratégique. Le PDAT avait pour objectif de répondre à la

croissance démographique du Luxembourg, d’examiner le nombre d’habitants supplémen-

taires acceptables tout examinant les conséquences de cette croissance de population sur la

soutenabilité du système de pension et de la sécurité sociale dans son ensemble.

Il s’appuie sur une méthodologie en trois volets : coordination – coopération – participation. La

coordination agit horizontalement en approchant la politique d’aménagement du territoire de

manière transversale via une intégration sectorielle. Un comité interministériel d’aménagement

du territoire (CIAT) a été chargé d’assurer cette transversalité. Cette transversalité se situe

également dans une dynamique verticale emboitant les différentes échelles. Dans cette con-

figuration le niveau régional est le pivot d’articulation entre le national et le local. L’élaboration

du programme directeur a nécessité une large consultation des acteurs et d’experts et s’est

déroulée en quatre phases : le cadre d’orientation, le cadre d’action, le projet de programme

directeur, la mise en œuvre.

Le cadre d’orientation a permis de déterminer les trois champs d’action (cfr. supra) sur base

des objectifs et critères de durabilité du territoire. Il constitue le pendant spatial du Plan national

de développement durable, d’une intégration territoriale pour compléter l’approche sectorielle

par une intégration multisectorielle et enfin la contribution à la mise en œuvre des objectifs

politiques de l’aménagement du territoire. Le cadre d’orientation a été rédigé par l’administra-

tion luxembourgeoise. Il a fait l’objet de discussions et de consultations informelles des repré-

sentants sectoriels et de la société civile. Ce cadre d’orientation a également fait l’objet de

débat avec les communes.

Le cadre d’action a été construit sous la direction du ministère de l’aménagement du territoire

en regroupant les ministères sectoriels. Pour le surplus des groupes de travail thématiques

ont ciblé les trois champs repris ci-avant. Un forum élargit comme lors de la première phase a

été réuni pour débattre du cadre d’action.

Le projet a été défini au sein de la CIAT et a également fait l’objet d’une consultation des

pouvoirs locaux et auprès du Conseil Supérieur de l’Aménagement du Territoire. Une évalua-

tion de la mise en œuvre du Programme directeur doit être réalisée annuellement.

Le programme directeur se structure en deux parties :

Vers un développement durable des territoires ;

La mise en œuvre par un catalogue des mesures détaillées, des actions et projets.

Ces deux parties principales sont articulées autour des trois champs d’action repris plus haut.

La première partie dans son premier chapitre identifie six grandes tendances du développe-

ment luxembourgeois :

La démographie,

Les facteurs principaux de l’attractivité du Luxembourg (économie et marché de l’em-

ploi),

Le logement et l’habitat (lieu de vie de la population),

La mobilité,

Le développement spatial et l’organisation territoriale,

Les espaces naturels – qualité de vie et modes d’utilisation.

Page 199: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 32

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

Schéma de synthèse de l’élaboration du PDAT et de l’IVL au Grand-Duché du Luxembourg (CREAT -

CPDT, 2016)

Ce premier chapitre fixe également les cadres qu’ils soient opérationnel, administratif et spa-

tial. Enfin, il resitue le Luxembourg dans les échelles européennes, de coopérations et trans-

frontalières. Le second chapitre de cette première partie détermine à partir des trois champs

d’action les objectifs politiques. Le dernier chapitre fixe les priorités à rencontrer pour atteindre

la durabilité du territoire luxembourgeois. Cette première partie détermine un cahier des

charges devant orienter le contenu des plans sectoriels. La seconde partie précise les trois

champs d’actions par des objectifs politiques en y attribuant des mesures. Le programme di-

recteur ne se conclut pas par une structure territoriale souhaitée. Il passe le relai pour ce faire

à l’IVL.

La stratégie de l’IVL (approuvée en 2004) est l’application conceptuelle du Programme direc-

teur sur base de l’articulation entre le transport et le développement spatial. Il est en donc un

des moyens de le concrétiser. L’IVL a été évalué et actualisé en 2008. En effet, le levier prin-

cipal qui permet de rencontrer les champs d’action du programme directeur est une meilleure

adéquation entre les infrastructures de transport et l’urbanisation afin, entre autre, de diminuer

la consommation de la ressource foncière.

L’IVL a été réalisé à la suite du PDAT. Il est le résultat d’un processus d’études confrontant

l’avis de trois sphères : le consortium de bureaux chargés de l’étude (AS&P, R+T Partners,

L.A.U.B.) ; un groupe de travail interministériel ; un accompagnement par des experts indé-

pendants. L’IVL reprend les trois champs d’action du programme directeur au travers des ob-

jectifs d’aménagement du territoire :

L’étalement urbain, le mitage des espaces, habitat individuel, l’artificialisation du sol ;

La croissance démographique engendrant des déséquilibres spatiaux, la polarisation

économique sur Luxembourg ville entrainant des déséquilibres entre les régions ;

L’accroissement de la demande de mobilité suite à l’évolution de la structure spatiale

(Diederich R., 2011a).

Page 200: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 33

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

Les trois degrés de hiérarchie à partir des centres de développement et d’attraction (CDA) du

PDAT sont repris : centre de développement et d’attraction d’ordre supérieur, centre de déve-

loppement et d’attraction d’ordre moyen, centre régional avec leurs espaces d’actions (es-

paces à structurer, espaces à régénérer, espaces à développer). Cette structuration vise à

appliquer le principe de déconcentration concentrée à partir des CDA (objectif politique V du

champ d’action urbain/rural du Programme directeur). Cette structure territoriale a pour finalité

de rééquilibrer le territoire luxembourgeois dont la ville de Luxembourg concentre la très

grande proportion des activités économiques au détriment des autres territoires Grand-du-

caux. Les CDA ont servi également de base à la réforme sur la fiscalité communale. Le déve-

loppement de Belval et l’amélioration des infrastructures de mobilité sur la partie nord du

Grand-duché sont deux illustrations de l’application de cette politique polycentrique dont l’axe

nord-sud est la colonne vertébrale urbaine. Des études de monitoring sur la structuration des

centralités ont été initiées et sont menées par l’observatoire du développement spatial regrou-

pant le centre de recherche du LISER et l’administration de l’aménagement du territoire du

Luxembourg. L’observatoire sera également chargé de l’évaluation du futur PDAT avec des

indicateurs scientifiques.

Deux scénarios ont été élaborés, un scénario frontaliers et un scénario résidents, dans le cadre

de l’IVL. Ils sont destinés à répondre d’une part à la croissance démographique et d’autre part

au besoin de main-d’œuvre nécessaire au fonctionnement de l’économie luxembourgeoise

ainsi qu’à l’augmentation importante des besoins de mobilité qui sont liés. L’IVL est bien un

document stratégique et donc n’a pas de finalités opérationnelles concrètes. Il fixe néanmoins

des objectifs à atteindre en termes de part modale ou de densité d’urbanisation. Il cartographie

au travers d’un concept de planification la structure du territoire correspondant au PDAT. Cette

structure souhaitée préconise une diversification de développement selon les six régions iden-

tifiées par le PDAT. L’outil de l’IVL ne sera plus réactualisé. Les scénarios seront intégrés dans

le futur PADT. Les principes de l’articulation aménagement du territoire / mobilité de l’IVL et

resteront la base du PADT.

4.3.3. L’élaboration du PDAT

L’aménagement du territoire luxembourgeois est le résultat d’un processus de plus de 15 ans.

Il a débuté avec le lancement d’une nouvelle version du PDAT, équivalent du SDER et du futur

SDT wallon. La rencontre des trois champs d’action déterminés en 1999 et approuvés en 2003

s’est opérée au travers des différents exercices stratégiques et de planifications. La finalisation

des plans sectoriels devrait être l’aboutissement des démarches entreprises à la fin des an-

nées 1990. Enfin, deux plans directeurs régionaux sur six ont été initiés dont un a été finalisé :

la vision spatiale Côte du Sud (2007-2008) et l’autre n’a pu se concrétiser au-delà d’une pre-

mière réflexion en 2006 (région Ouest). L’outil des plans directeurs régionaux n’ont plus été

repris dans la loi de 2013 car les expériences antérieures n’ont pas été concluantes, notam-

ment en ce qui concerne les délais de réalisation de ces plans. Cependant la coopération

supra-communale est encouragée au travers de conventionnements entre les communes et

l’Etat. Les parcs naturels qui couvrent plus de 50 % du territoire luxembourgeois en sont un

exemple. In fine seulement deux communes restent en dehors de l’un ou l’autre dispositif de

coopération supra communale.

Page 201: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 34

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

Carte des regroupements de communes sous conventionnement avec l’Etat

Luxembourgeois (source : MDDI).

Le nouveau PDAT comprendra après sa révision actuelle des objectifs chiffrés déclinant les

besoins que les communes devront rencontrer dans leurs plans d’aménagement. En effet la

loi de 2013 impose le respect par les communes des objectifs du Plan Directeur d’Aménage-

ment du Territoire luxembourgeois. Le texte du PDAT doit être revu pour assurer une appro-

priation effective de ses objectifs. Ils seront exprimés par des quantifications qui guideront

l’action des pouvoirs locaux pour les dix prochaines années (nombre de logements, affectation

des surfaces…). Un équilibre doit encore être trouvé entre le degré de précisions de ces ob-

jectifs et l’autonomie communale, très forte au Grand-Duché. Les communes transposeront

les prescriptions chiffrées au travers de leurs plans d’aménagement généraux. La concrétisa-

tion de ces objectifs par les communes sera évaluée par le Gouvernement.

Page 202: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 35

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

Le PDAT a donc pour vocation de déterminer, sous forme de textes, la répartition des objectifs

d’aménagement par commune. La nouvelle loi sur l’aménagement du territoire, par son dispo-

sitif de hiérarchisation des objectifs entre le PDAT et les plans généraux d’aménagement,

donne au PADT une portée normative et contraignante en imposant le respect des objectifs

chiffrés. C’est une nouveauté importante dans le système d’aménagement luxembourgeois

fondé jusqu’à présent uniquement sur le Plan d’Occupation du Sol comme unique document

opposable.

De plus il sera tenu compte de l’échec relatif des CDA dans le nouveau PDAT. En effet, l’éva-

luation du PDAT précédent a conclu que les communes rurales bénéficiaient d’une plus grande

croissance démographique que les pôles reconnus comme centre de développement et d’at-

tractivité. La question des CDA reste dès lors centrale tout en remettant en cause la pertinence

de garder des CDA couvrant l’ensemble des communes. Des précisions seront ici aussi ap-

portées en délimitant les CDA sur base du découpage cadastrale luxembourgeois pour éviter

des développements périurbains dans les périphéries des pôles (p.e. les CDA peuvent ac-

cueillir des projets de bureaux de plus de 3.500m² alors qu’ils sont refusés en commune ru-

rale).

La volonté actuelle est de mettre le futur PADT en débat et de sensibiliser la population et de

l’intégrer au processus de réalisation du document. La participation sera un axe fort dans la

méthodologie qui sera appliquée dans la réalisation du PADT avec pour objectif de favoriser

une appropriation importante du programme directeur par la population et les forces vives.

Cette participation s’appuiera sur un diagnostic scientifique et alimentera les discussions poli-

tiques. Les arbitrages entre les politiques sectorielles et les demandes de la population seront

effectués par l’administration. L’enjeu de l’importance de défendre un développement soute-

nable du Luxembourg est à présent largement partagé par la société luxembourgeoise et cons-

titue un terreau pour les réflexions à venir. Les organes de suivi ont également évolué depuis

2003. La nouvelle loi sur l’aménagement du territoire de 2013 a fusionné le Conseil Supérieur

de l’Aménagement du Territoire (CSAT) et la CIAT en une seule entité : le CSAT.

En ce qui concerne les anciens plans sectoriels (transport, paysage, logement, activités éco-

nomiques), ils ont été retirés et retravaillés suite aux avis émis par les pouvoirs locaux. Ils sont

actuellement adaptés en conséquence. Les nouveaux plans sectoriels devraient être soumis

en procédure d’approbation fin 2016. Leurs évolutions sont substantielles. Par exemple le plan

sectoriel transport dans la version précédente comprenait trois volets (la réservation de cou-

loirs, la gestion du stationnement et la mobilité douce). Il ne va à présent reprendre que la

réservation de couloirs pour des infrastructures de transports. La gestion du stationnement

précédemment traitée par l’IVL se retrouve à présent intégrée dans la loi sur l’aménagement

du territoire.

Parallèlement à la mise en place du nouveau PDAT, le ministre luxembourgeois de l’économie

a mandaté Jeremy Rifkin pour déterminer les branches économiques du futur en tenant

compte de la contrainte de la rareté foncière du Luxembourg. En outre les thématiques éner-

gétiques et transfrontalières seront abordées dans le nouveau PDAT alors que cela n’avait

pas été abordé en 2003. La cohésion sociale sera également un sujet important à traiter no-

tamment avec la présence de plus en plus grande de l’immigration et des inégalités territo-

riales.

Page 203: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 36

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

Le délai de pertinence pour le PDAT serait de 25 ans selon Frank Vansteenkiste. Il devrait être

accompagné d’une évaluation avec phase intermédiaire (12 ans) sans devoir revoir le docu-

ment en entier de manière régulière. Le PDAT précédent avait comme fonction de programmer

les infrastructures majeures mais cela n’a pas été suivi d’effets. A présent, les projets d’inves-

tissements seront inscrits dans les plans sectoriels. La concordance de ces projets avec le

PDAT sera évaluée lors de la présentation d’un rapport bisannuel au ministre de tutelle.

4.3.4. Les modes de représentation du PDAT et de l’IVL

Les documents luxembourgeois ont utilisé deux modes de représentation en fonction de la

portée des documents.

Le PDAT de 2003 s’était appuyé sur des représentations schématiques. Son rôle stratégique

et de recommandations n’imposait pas d’affectations ou de zones de projet nécessitant une

cartographie précise. La représentation textuelle prend le dessus pour énoncer les lignes di-

rectrices du projet de développement territorial luxembourgeois.

Espaces d’action du PDAT (source PDAT, 2003).

Les représentations analytiques ont été mobilisées dans l’IVL pour dessiner les stratégies à

mettre en œuvre pour les zones de développement. L’IVL ainsi que lors des premières ver-

sions des plans sectoriels primaires décrivaient de manière précise l’application de la stratégie

du PDAT sur les espaces concernés. Le PDAT oriente ainsi l’ensemble des politiques secto-

rielles qui figurent dans l’articulation urbanisme transport de l’IVL et dans les plans sectoriels

primaires. L’IVL cible par exemple des zones précises d’enjeu de développement avec des

leviers adaptés à chacune des zones de développement16.

16 Le développement du sud-ouest de Luxembourg-ville par de la planification intégrative // l’articula-

tion urbanisme-transport collectif pour la croissance résidentielle du Sud // le parc régional Zone Verte Interurbaine, le plan de développement de la Nordstad, des instruments spécifiques pour les zones

Page 204: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 37

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

Concept de développement luxembourgeois (source IVL, 2003)

4.3.5. Identification des éléments susceptibles d’être intégrés dans le SDT wallon

A l’instar du SRADDT Nord-Pas de Calais, le PDAT se fonde sur les questions qui se posent

au territoire luxembourgeois. Si la structure est claire dans la relation entre les politiques sec-

torielles et la stratégie de développement territorial, le calendrier de l’adoption des plans sec-

toriels primaires ne pourra respecter le schéma théorique de départ, puisqu’ils seront approu-

vés avant la révision du PDAT. Par contre la mission assignée aux différents documents se

retrouve dans les choix graphiques (schématique ou analytique) avec un niveau de précision

en cohérence avec le rôle qui leur est assigné. Le PDAT étant stratégique et donnant des

orientations générales, il dresse des grandes orientations sur base de schémas pour énoncer

les grands principes et options du développement territorial luxembourgeois. A charge de l’IVL

et des plans sectoriels primaires d’affecter à la parcelle ou à l’axe les options d’aménagement

du territoire. En synthèse le PDAT remplit sa mission stratégique de développement territorial

et l’IVL et les plans sectoriels dressent les projets d’aménagement du territoire en respect des

options du PDAT.

rurales notamment par la réaffectation des bâtiments agricoles, des approches ciblées pour les es-paces urbains et ruraux.

Page 205: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 38

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

4.4. LE DÉVELOPPEMENT SPATIAL EN FLANDRE

4.4.1. Le contexte flamand

L’aménagement du territoire est régi par les décrets adoptés les 24 juillet 1996 et 18 mai 1999.

Le nouveau CODEX (code de l’aménagement du territoire flamand) devrait être approuvé au

mois de mars 2017. Il intégrera les résultats des travaux du Beleidsplan Ruimte Vlaanderen

(BRV). Jusqu’à l’approbation par le parlement de la vision stratégique qui sera la dernière

partie du BRV, le RSV (Ruimetlijk Structuurplan Vlaanderen) reste d’application. Il a été adopté

en 1997 et a fait l’objet d’une première actualisation en 2003. Une dernière version coordonnée

a été éditée en 2011 après le vote du décret du 25 février 2011.

Lorsque le Gouvernement flamand décide d’entamer une nouvelle procédure de révision en

2011, celui-ci remet profondément en question le système de planification existant en souhai-

tant passer d’un document d’orientation contraignant à un document stratégique non contrai-

gnant fixant des modalités d’opérationnalisation de la vision territoriale. Ainsi le plan de struc-

ture spatiale flamand devient le plan de politique spatiale pour la Flandre (Beleidsplan Ruimte

Vlaanderen ou BRV). Cette nouvelle approche doit pouvoir prendre en compte et s’adapter

aux facteurs d’incertitudes qui caractérisent le contexte de la métropolisation (Bousbauw K &

Boelens L., 2014). Le BRV s’écarte de l’approche rigide et statique qui avait prévalu pour le

RSV et dont l’actualisation s’est révélée trop lourde pour pouvoir répondre aux évolutions des

enjeux territoriaux flamands face à la rapidité des changements sociétaux.

La méthode qui a été appliquée pour construire le BRV s’inspire des pratiques européennes

en élaborant d’abord un livre vert qui dresse les premières propositions générales suivant les

tendances qui ont été observées, puis un livre blanc qui détermine des options stratégiques et

des modalités opérationnelles et pour conclure une vision stratégique augmentée d’une des-

cription des politiques à mener sur les thématiques permettant de rencontrer les objectifs qui

ont été cernés au préalable. Le BRV a pour intention de retrouver la méthodologie de structure

de planification cyclique qui avait été mise en place en Flandre dans les années 1970. Elle

était caractérisée par une plus grande flexibilité dégageant une meilleure congruence entre le

développement territorial et l’évolution du territoire. Cependant, selon Peter Cabus, le principal

écueil qui devra être surmonté avec le BRV sera la tension entre les besoins d’indications

claires avec un système juridique sûr dans la gestion du territoire qui est souhaité par les

administrations ainsi que par le pouvoir politique et la souplesse nécessaire pour rencontrer

les attentes sociétales. Pour ce faire le BRV distingue, à l’inverse du RSV qui globalisait les

deux approches, ce qui relève du stratégique à long terme et ce qui est du court terme devant

être abordé avec une certaine souplesse.

L’accord du gouvernement flamand 2014-2019 fixe comme objectifs au BRV de s’appuyer sur

les lignes directrices du RSV pour élaborer un document non contraignant avec une méthodo-

logie bottum up comprenant un fort accent participatif. La coopération supra-locale y est en-

couragée. L’optique est de rendre les communes responsables de leur aménagement suivant

le principe de subsidiarité tout en rencontrant les défis supra-communaux de l’aménagement

du territoire qui souvent se situent entre l’échelle communale et provinciale. Le BRV devra

viser à une utilisation parcimonieuse du sol et à la compatibilité des fonctions pour assurer une

intensification de l’utilisation de l’espace par la densification.

Page 206: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 39

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

La prise de conscience de la rareté du sol, qui a été grignoté par l’urbanisation, est particuliè-

rement vive en Flandre où l’étalement urbain a profondément transformé l’organisation spa-

tiale. Cet étalement urbain a des conséquences sur la biodiversité (fragmentation), la mobilité

(congestion automobile), la gestion d’un bâti résidentiel et économique énergivore… C’est par

un meilleur usage du sol qu’une réduction de l’emprise de l’artificialisation sera atteinte, en

intensifiant son occupation et en créant les conditions de la réutilisation des surfaces (réversi-

bilité). In fine l’objectif est de ne plus urbaniser de nouveaux espaces à l’horizon 2040.

Pour y faire face des balises sont dressées concernant les espaces ouverts, les espaces dé-

diés au logement, les espaces pour les entreprises, l’artisanat et le commerce. Le plan régional

d’exécution spatiale s’articulera aux options stratégiques du BRV pour dégager une approche

zonale intégrée combinée à des instruments de planification axés sur l’exécution et des ins-

truments d’accompagnement. Le BRV vise également à instaurer un partenariat horizontal

avec les communes tout en renforçant leur autonomie. Reste à déterminer les modalités rela-

tionnelles entre le pouvoir régional et local et ce qui doit être imposé comme mesure à l’en-

semble du territoire flamand.

La mise en route du BRV est officialisée par une décision du Gouvernement flamand du 28

janvier 2011 décidant d’entamer les travaux qui conduiront à la publication du Livre Vert : La

Flandre en 2050, une métropole à l’échelle humaine. Une vaste enquête est réalisée entre

2011 et 2012 pour déterminer les priorités à accorder au Livre Vert. Celui-ci fera l’objet de

consultations et de débats qui enregistreront plus de 10 000 réactions via une enquête internet

auquel il faut rajouter des réactions de parties prenantes. Le Livre Vert fixe à une décennie la

pertinence des options du BRV ce qui n’implique pas pour autant la nécessité d’une actualisa-

tion. Le Livre Vert a été approuvé le 4 mai 2012. Le Gouvernement flamand a adopté le Livre

Blanc le 30 novembre 2016. Lorsque le BRV pour la Flandre sera approuvé, chaque Gouver-

nement qui suivra devra au moins l’évaluer une fois en cours de législature.

Schéma de synthèse de l’élaboration du BRV (CREAT - CPDT, 2016)

Page 207: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 40

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

4.4.2. Le RSV

Pour comprendre les modifications apportées dans l’approche flamande du développement

spatial, il est intéressant de reprendre rapidement l’organisation du RSV et les modes de re-

présentations qui avaient été privilégiées dans la dernière version de 2011. De portée contrai-

gnante, le RSV s’organise en trois parties : informative, indicative et obligatoire. Il reprend six

thèmes principaux : le logement, l’emploi, les infrastructures linéaires, le tourisme, la récréa-

tion et les sports, l’agriculture, la nature et la forêt et enfin la politique foncière et immobilière.

Une zone stratégique est identifiée : la partie flamande de l’aire métropolitaine bruxelloise.

Ainsi la démarche des territoriaal ontwikkelingsprogramma (T. OP) va déterminer une stratégie

de développement de la périphérie Nord de Bruxelles (T. OP. Noordrand) mais aussi pour la

côte ainsi que pour la partie centrale du Limbourg suite à la fermeture de Ford Genk.

Le document est exhaustif et décrit en 493 pages la structure spatiale souhaitée du Gouver-

nement flamand sur laquelle va s’appuyer la démarche conduisant au BRV. L’actualisation de

2011 se fonde sur le RSV de 1997 en reprenant la même structure illustrée par une iconogra-

phie similaire. La carte de la vision spatiale de 1997 est également reprise telle quelle dans

l’actualisation de 2011.

La section informative reprend le diagnostic du RSV qui se distingue en deux parties, l’une

décrivant la structure spatiale de la Flandre (armature urbaine, structure des espaces ouverts,

espaces économiques, les réseaux à toutes les échelles – suprarégionaux, transfrontaliers,

régionaux, infrarégionaux), l’autre dégageant une évolution prospective (démographie, déve-

loppement sectoriel, développement spatial). L’analyse reprend les différents indicateurs clas-

siques de diagnostic territorial : occupation du sol, activités de la construction, l’environne-

ment… Elle dégage également des dynamiques sous-régionales structurées autour de pôles

urbains. Celles-ci sont cartographiées et seront reprises dans les travaux préparatoires du

Livre Blanc. La structure spatiale s’est construite au départ des constats du diagnostic en re-

prenant dans ses lignes directrices l’organisation urbaine, les fonctions que doit remplir les

espaces ouverts, les infrastructures économiques et les réseaux. Les influences sociodémo-

graphiques des régions voisines sur la Flandre sont également analysées. Hormis une carte

schématique de la structure spatiale, il n’y a pas d’illustrations et de figures en appoint du texte

de diagnostic de la situation existante. La partie prospective reprend les tendances démogra-

phiques par province en mettant en rapport les capacités du territoire flamand à répondre à

ces tendances. Les autres thématiques font également l’objet d’une analyse approfondie et de

représentations cartographiques avec des tableaux et des options claires.

La partie indicative dresse la vision territoriale qui est précisée au travers de schémas con-

cepts. La hiérarchie urbaine est développée sous la forme de tableaux avant d’être cartogra-

phiée. Le contenu du tableau permet de comprendre quel rôle est attendu de chaque ville

flamande en fonction de sa position dans la structure spatiale. La carte spatialise et synthétise

ensuite le rôle attribué à chaque ville flamande. Cette synthétisation cartographique a égale-

ment été mobilisée pour spatialiser les options en ce qui concerne les activités économiques.

Les réseaux de transports ont fait l’objet par contre d’une représentation cartographique plus

complète.

Page 208: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 41

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

Schéma de synthèse de la vision spatiale du RSV

Un schéma de synthèse explique la méthodologie qui a été appliquée pour déterminer les

délimitations des aires et comment le rôle que chaque aire et du pôle ou des pôles qui sont

compris dans l’aire et qui l’organise a été construit. Ce schéma fait l’objet également d’un

descriptif textuel détaillé. Tant l’aire structurée par le réseau de villes du diamant flamand qui

joue un rôle d’envergure internationale (Anvers, Gand et la périphérie flamande de Bruxelles)

que les réseaux de villes de hiérarchie inférieure ou les villes inscrites dans les aires métropo-

litaines transfrontalières font l’objet d’options de développement en cohérence avec la vision

de la structure spatiale de la Région flamande.

Carte de synthèse des régions urbaines et des réseaux de villes (RSV, 2011 : 213).

Page 209: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 42

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

Ensuite une répartition des logements à construire est effectuée entre les villes (60 % mini-

mum) et les espaces ouverts (40 % maximum) avec des options de densification et de multi-

fonctionnalité. Cette répartition a été réalisée à partir des besoins identifiés par province en

logement suite à la croissance démographique. Cette option sera reprise par le Livre Vert et

confirmée par le Livre Blanc. Les autres options fondamentales comme par exemple les portes

d’entrées et les plateformes logistiques ont fait également l’objet d’un traitement équivalent

suivant leur spécificité.

Les dispositions contraignantes de la dernière partie du RSV reprennent les objectifs de la

partie précédente comme le ratio d’urbanisation entre les espaces ouverts et urbains par pro-

vince, la spécificité et la typologie des terrains affectés aux activités économiques, la hiérarchie

des infrastructures… sans illustrations cartographiques ou schématiques.

Le RSV est donc très précis sur les options d’aménagement du territoire sur l’ensemble des

thématiques du développement du territoire avec l’intensification de l’utilisation du sol et l’op-

timalisation de l’organisation spatiale, la localisation des activités en fonction de la desserte

en transport collectif (bureaux p.e.), les politiques à mener suivant les secteurs (commerce

p.e.) etc. La description littérale des différents éléments du RSV est privilégiée avec relative-

ment peu d’illustrations cartographiques et schématiques. Le Livre Vert et surtout le Livre

Blanc vont accentuer ce parti pris en ne spatialisant pas la structure spatiale souhaitée.

4.4.3. Du RSV au BRV

Le Livre Vert est l’étape intermédiaire entre le RSV et le Livre Blanc de 2016. Le point de

départ du Livre Vert est d’adapter le RSV aux défis démographiques et du changement clima-

tique. En effet les projections démographiques évaluent à huit cent mille le nombre d’habitants

supplémentaires en Flandre à l’horizon 2060. Se rajoute à ces deux défis, deux objectifs à

long terme : mettre en place les conditions territoriales pour un progrès social équilibré et arri-

ver à transformer intelligemment l’espace en atténuant les fragmentations spatiales tout en

s’inspirant de la feuille de route européenne sur l’utilisation efficace des ressources. A partir

de ces défis et en tenant compte des deux objectifs à long terme, le Livre Vert construit la

vision de la métropole flamande à l’horizon 2050 en trois parties (la Flandre aujourd’hui, la

vision territoriale 2050, les thèmes stratégiques) qui sont complétées par deux parties déve-

loppant les pistes de coopération et les étapes ultérieures dans la construction du BRV.

Trois principes clés constituent l’armature de la vision spatiale du Livre Vert. Ils sont les atouts

identifiés par la Flandre pour se positionner dans les concurrences mondiales. Le premier de

ces principes est de renforcer les allures métropolitaines de la Flandre. Le réseau des villes

flamandes doit constituer une structure polycentrique capable de s’inscrire dans la compétition

entre les régions métropolitaines et de créer des alliances avec des régions métropolitaines

équivalentes. Le cadre de vie est le deuxième atout et est valorisé au travers du principe de

l’échelle humaine afin de conserver l’attractivité de la Flandre. Enfin le troisième principe est

l’espace résilient face aux conséquences du changement climatique.

Le Livre Blanc se décompose en deux sections : la vision stratégique et le programme opéra-

tionnel reprenant les objectifs opérationnels et les actions. La vision stratégique est décompo-

sée en trois parties (l’état du développement spatial de la Flandre, les perspectives d’avenir

avec l’ambition fixée à l’horizon 2050 et les principes de développement spatiaux, les projets

de développement spatial à mener). L’opérationnalisation reprend : le cadre de l’action poli-

Page 210: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 43

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

tique ; l’intensification spatiale ; l’armature spatiale pour une économie concurrentielle interna-

tionale ; le réseau logistique ; l’espace pour l’énergie ; la robustesse et la cohérence de l’es-

pace ouvert ; la programmation provinciale, supra-locale et locale.

Pour mettre en œuvre la vision du Livre Vert, douze groupes de travail régionaux et théma-

tiques (nature, économie, social…) vont élaborer des questions concrètes pour la tester. Ces

groupes de travail constitueront autant de boites à idées pour dégager des pistes de réalisation

des options politiques du Livre Vert au travers de réflexions sur les infrastructures multifonc-

tionnelles. Le Bouwmeester est intégré au dispositif pour définir et accompagner des projets

pilotes appliquant les principes du BRV. L’intégration des secteurs et des pouvoirs locaux con-

cernés par l’aménagement du territoire comme les associations environnementales, le secteur

de la construction… poursuit la dynamique de partenariat qui a été mobilisée dès l’entame de

la révision du RSV et qui doit faciliter la concrétisation de la vision stratégique du plan de

politique spatiale. Dix territoires, déjà en projet, ont été choisis entre les deux étapes (Livre

Vert et Livre Blanc) pour tester pendant un an (d’octobre 2014 à novembre 2015) les possibi-

lités de consensus par les parties prenantes au départ des principes du Livre Vert (par exemple

les T.OP, le Leiedal…). C’est sur base de ce processus que les discussions ont eu lieu, d’abord

entre administration et cabinet ministériel, puis au sein du Gouvernement flamand pour aboutir

à l’adoption le 30 novembre 2016 du Livre Blanc par le Gouvernement.

La première section du Livre Blanc établit le diagnostic de l’état du développement spatial de

la Flandre via l’évolution des espaces bâtis, des espaces ouverts et de la cohérence spatiale

en remettant en perspective les impacts des politiques européennes (stratégie 2020, feuille de

route sur l’utilisation efficace des ressources, la politique de cohésion et les fonds FEDER, le

réseau RTE-T…). Le diagnostic relève la nécessité d’inscrire la Flandre dans les politiques de

développement des régions transfrontalières et des macro-régions. Ce diagnostic reprend les

défis rencontrés par les thématiques de la globalisation, de la démographie, de la mobilité, du

climat, de l’énergie, de l’innovation technologique, de la production de la biodiversité. Il est

construit suivant les modalités d’occupation du sol et les évolutions attendues en ce qui con-

cerne la croissance démographique, l’artificialisation du sol, de l’espace ouvert et de son oc-

cupation fonctionnelle (agriculture, forêt, loisirs, services écosystémiques…) ou encore les in-

frastructures et le système spatial permettant de positionner la Flandre dans la compétition

mondiale. Ce dernier aspect se traduit par la mise en réseaux des portes d’entrées de la

Flandre vers le monde (ports d’Anvers et de Gand, aéroport de Zaventem, gares TGV) et par

l’organisation de l’espace fonctionnel où les fonctions résidentielles, de travail et de loisirs sont

accessibles dans des temps de transport de maximum 70 à 90 minutes.

Les perspectives de développement à l’horizon 2050 sont dressées en remobilisant les trois

principes de la vision dégagée lors de la rédaction du Livre Vert (les allures métropolitaines de

la Flandre, l’échelle humaine et l’espace résilient). Les objectifs sont d’atteindre une artificiali-

Page 211: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 44

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

sation nulle à l’horizon 2040, d’utiliser les nœuds de transports collectifs internationaux et mé-

tropolitains comme colonne vertébrale de l’urbanisation en localisant les logements ainsi que

les zones d’emplois dans un rayon de 1 000 mètres desservis par les transports en commun

et en renforçant ainsi les aires fonctionnelles, en améliorant le cadre et la qualité de vie, en

rendant robuste les espaces ouverts, en valorisant et protégeant les trames vertes et bleues

et en encourageant la coopération dans les zones de développement. Pour atteindre ces ob-

jectifs les principes spatiaux de développement tiennent compte du contexte flamand de raré-

faction du sol en intensifiant son usage et en faisant plus avec moins d’espace disponible pour

atteindre l’objectif de ne plus consommer d’espace en 2040. Dans la même lignée, l’espace

ouvert doit répondre à une demande sociale plus complexe en développant sa multifonction-

nalité.

La dernière partie de la première section détermine le rôle du développement spatial dans

l’inscription de la Flandre dans la concurrence mondiale. La place de Bruxelles dans cette

stratégie ainsi que la logistique et la transition énergétique constituent les leviers à activer pour

mieux positionner la Flandre à cette échelle. Cependant l’échelle suprarégionale est encore

assez succincte et devrait faire l’objet, selon Peter Cabus, d’un approfondissement lors de

l’établissement de la vision stratégique. Cette troisième partie accorde également une place

importante à l’espace ouvert en lui attribuant les fonctions qu’il doit remplir et les outils d’éva-

luation de l’évolution de l’occupation du sol. Enfin, les attentes de la coopération avec les

pouvoirs locaux et provinciaux ainsi que les autres parties prenantes sont clairement définies

à la fin de cette troisième partie.

La deuxième section approfondi l’opérationnalisation des principes de la vision du Livre Vert

qui ont été déclinés dans la partie stratégique du Livre Blanc (intensification/densification, po-

sitionnement de la Flandre dans la concurrence mondiale, les réseaux logistiques, l’énergie,

les espaces ouverts et enfin la coopération avec les autres niveaux de pouvoirs). Un lexique

clôture le Livre Blanc.

L’ensemble du document traduit bien son orientation politique et ne détermine pas de structure

spatiale flamande cartographiée. Il s’attache à décrire les attentes du Gouvernement flamand

sur le développement spatial en décrivant de manière générale les modalités d’application de

la stratégie sans définir, par sous-territoires flamands ou par une hiérarchie urbaine ou encore

par la cartographie de réseaux, l’organisation spatiale souhaitée.

La dernière étape du BRV sera l’adoption en 2017 par le parlement flamand de la vision stra-

tégique et par le Gouvernement le cadre de l’action politique en ce qui concerne l’intensifica-

tion du sol pour répondre : aux besoins démographiques, à la transition énergétique, au déve-

loppement de la logistique, au renforcement des trames vertes et bleues. La programmation

du développement du territoire aux échelles supra-communales et communales y est égale-

ment préconisée. Ce cadre politique fixera des objectifs chiffrés à atteindre. Cette dernière

étape se construira également au travers des groupes de travail sectoriels dans la même li-

gnée de la consultation entre le Livre vert et le Livre blanc. Cependant, si les groupes de travail

sont sectoriels, une confrontation intersectorielle est insérée dans la consultation.

Un dispositif d’évaluation du BRV est prévu et se focalisera sur l’évolution de l’occupation du

sol afin de vérifier si l’objectif de la fin de l’artificialisation des sols à l’horizon 2040 sera res-

pecté.

Page 212: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 45

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

La vision stratégique ne sera pas spatialisée mais énoncera les grands principes à respecter

et leurs modalités opérationnelles de mises en œuvre tels qu’ils ont été énoncés dans les

exercices des Livres Vert et Blanc. Elle reprendra par exemple les systèmes des périmètres

d’intensification des activités humaines autour des 1 000 mètres des pôles modaux de trans-

ports en commun. Le cadre de l’action politique qui traduit les intentions du BRV doit encore

être écrit afin de mieux percevoir le degré d’imposition qui sera effectivement appliqué.

Cependant pour Peter Cabus cette option méthodologique pose deux problèmes de fond,

d’une part le fait que 80 % des déplacements ne se font pas en transport en commun et d’autre

part quel sort sera réservé aux zones déjà existantes qui sont situées en dehors de ces noyaux

d’intensification ou de densification. En ce qui concerne la mobilité, l’impact du vélo électrique

qui double les distances parcourues par rapport au vélo (respectivement 10 et 5 km) n’est pas

intégré dans ce système de noyaux alors que les autoroutes pour vélo électriques sont en

cours de construction. Les lignes directrices de mise en œuvre des noyaux prévues dans la

partie opérationnelle de la vision stratégique de par la précision de ce qui est attendu en termes

de densité, de connexion, de formes urbains sans toutefois faire l’objet de schéma d’organi-

sation spatiale, risque d’être en contradiction avec la volonté de garder une certaine souplesse

au BRV. La précision graphique du RSV pourrait dès lors se retrouver malgré elle dans la

description textuelle du BRV en ce qui concerne les objectifs à rencontrer dans les périmètres

d’intensification.

Enfin, l’administration de l’aménagement du territoire a été l’auteur de projet du BRV avec en

soutien des bureaux de consultance qui ont fourni des expertises ciblées.

4.4.4. Les modes de représentation

Les deux documents faîtiers du plan de politique spatiale ont des modes de représentation

distincts suivant leur statut. Le Livre Vert qui développe la vision reste essentiellement sur un

développé textuel illustré de photographies neutres. Il est à dessin abstrait dans son langage

correspondant à la vision qu’il doit dégager. Le Livre Blanc qui a une portée stratégique et

opérationnelle est illustré de schémas concepts qui tendent à montrer les options à mettre en

place notamment dans l’intensification de l’espace pour atteindre l’objectif de la fin de l’artifi-

cialisation des sols à l’horizon 2040.

Schémas de principe d’aménagement spatial (Livre Blanc, 2016 : 31)

La première vignette ci-dessus illustre l’intensification du sol ou la densification par la cons-

truction d’habitat collectif. La deuxième vignette met en scène le principe de mixité fonction-

nelle, la troisième le recyclage des espaces et la dernière les aménagements réversibles.

L’usage des illustrations est donc très limité dans l’ensemble du Livre Blanc qui mobilise la

forme textuelle pour décrire l’ensemble de la stratégie spatiale flamande et son opérationnali-

sation. La hiérarchie urbaine n’est pas cartographiée mais expliquée sous forme de tableaux

déterminant les attentes de chaque catégorie de pôle.

Page 213: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 46

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

Principes de développement des pôles (Livre Blanc, 2016 : 41)

Il est à remarquer qu’entre les différentes versions du Livre Blanc, on assiste à une abstraction

des représentations surtout en ce qui concerne la partie diagnostic. Celle-ci est relativement

succincte (8 pages) et ne reprend plus les cartes qui illustraient les constats dans les versions

de travail antérieures en se limitant à des schémas concepts. En se limitant aux schémas de

principes le BRV ne comprendra donc pas un schéma de structure spatiale de la Flandre

comme le RSV. Il est à relever que certaines communes se saisissent déjà de la méthodologie

du BRV dans leur planification. Une fois le CODEX approuvé, elles devront toutes se confor-

mer au BRV.

In fine le Plan de politique spatiale constituera un cadre politique pour l’aménagement du ter-

ritoire flamand avec une volonté de coopérer avec les pouvoirs provinciaux et locaux plutôt

que d’instaurer des relations hiérarchiques. Cette volonté se traduit dans les modes de repré-

sentation du Livre Blanc qui ne souhaite pas anticiper par des schémas trop précis l’application

des orientations politiques par les niveaux de pouvoirs inférieurs. Il dresse plutôt une boite à

outils de principes d’aménagement illustrant par des concepts l’intensification de l’utilisation

du sol, le recyclage et la réversibilité des espaces.

4.4.5. Identification des éléments susceptibles d’être intégrés dans le SDT wallon

La structure spatiale flamande étant urbaine et la problématique de l’artificialisation des sols

cruciale ainsi que les conséquences du réchauffement climatique sur le territoire flamand, tant

le RSV que les documents du BRV insistent sur ces trois enjeux. Les attentes entre les es-

paces ouverts et urbains sont très précises de telles sortes à préserver les espaces non-bâtis

et de ne plus artificialiser de terrains à l’horizon 2040.

Page 214: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 47

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

La méthodologie de construction du Livre Vert fondée sur des enquêtes composées de ques-

tions suscitant un débat est particulièrement intéressante. Elle a permis de recueillir et de con-

cerner un public plus large que les procédures habituelles. La poursuite de cette démarche

participative lors de l’élaboration du Livre Blanc par l’organisation de débats ouverts a conduit

à dégager des pistes innovantes et à favoriser la compréhension des enjeux par les parties

prenantes au projet spatial flamand.

Dans le même ordre d’idées, la volonté de construire un large partenariat avec les pouvoirs

locaux et provinciaux qui ont leurs propres outils de structuration de leur espace permet d’en-

visager une application plus efficace du projet spatial tout en permettant la prise en compte

d’un contexte incertain. La Région flamande n’exercerait plus une tutelle sur les communes

concernant leur développement territorial et leur urbanisation mais chercherait à installer un

dialogue entre les différents niveaux de pouvoirs. Le caractère non-contraignant du document

sera à évaluer dans l’application de ses principes par les autres entités. Par contre, dans l’état

actuel de l’élaboration du BRV, la manière de concrétiser les intentions restent encore assez

tenues. Il est vrai que la méthode utilisée qui repose fortement sur la capacité des pouvoirs

locaux à concrétiser les intentions du BRV. L’application du principe de subsidiarité combiné

à une volonté de mettre sur le même pied le pouvoir régional et local dans la co-création du

projet territorial devra encore être évaluée dans son efficacité à implémenter un projet territorial

cohérent.

Le BRV, tant dans sa philosophie libérale que dans son approche radicale du développement

territorial fondé sur les principes européens de cohésion territoriale abandonnant la conception

classique de l’aménagement du territoire du RSV, devra démontrer que la méthode stratégique

permet de rencontrer les objectifs politiques. L’équilibre entre l’intention d’orientation et l’inter-

prétation normative du document sera encore à démontrer. La forme que prendra la vision

stratégique qui est construite durant l’année 2017 sera pour cela bien sûr déterminante.

L’obligation d’évaluer une fois par législature le projet spatial est susceptible de favoriser son

appropriation par les gouvernements successifs. La technique de l’évaluation n’engage pas le

gouvernement en place à de longue procédure de révision mais détermine la pertinence du

cadre stratégique vis-à-vis de la ligne politique recherchée.

Page 215: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 48

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

5. SYNTHÈSE DE LA COMPARAISON DES SYSTÈMES DE PLANIFICA-

TION RÉGIONALE ANALYSÉS

5.1. LES PROCESSUS DE FABRICATION DES SCHÉMAS DE PLANIFICATION RÉGIONALE

La comparaison des différentes méthodologies et des systèmes de représentations appliqués

lors de l’élaboration des schémas et plan régionaux des régions bruxelloise, flamande, Nord-

Pas de Calais, Hauts de France et du Grand-Duché du Luxembourg permet de retenir les

points suivants :

Chaque territoire a identifié et déterminé des questions clés ou défis auxquels le plan

ou le schéma doit répondre. C’est sur base de l’identification de ces questions et défis

que les objectifs seront fixés ;

Certains plans et schémas ont un horizon temporel sur lequel le territoire se projette

ainsi qu’une durée de validité des principes qui y sont exposés. Les objectifs à atteindre

correspondent à ces temporalités ;

Le processus d’élaboration du plan ou du schéma est aussi important que la stratégie

elle-même. C’est durant la phase de réflexion et de construction de la stratégie que

s’élabore le consensus sociétal et se solidifie l’appropriation future du document. L’en-

quête lors du Livre Vert a construit la vision puis les débats à la base du Livre Blanc

ont établi la stratégie et l’opérationnalisation. Parallèlement la prise en considération

des pouvoirs locaux et provinciaux comme partenaires de la réalisation du projet en

Flandre ouvrent des perspectives quant à la transposition des principes dans les sché-

mas des autres niveaux de pouvoirs. En ce qui concerne la France, la culture prospec-

tive est la base méthodologique de la construction de la stratégie ;

La stratégie spatiale s’élabore autour d’un nombre limité d’axes, par exemple Bruxelles

(la ville multipolaire et la ville des proximités). Cela clarifie les fondements qui vont

permettre d’atteindre les objectifs fixés. Cette grande lisibilité renforce la compréhen-

sion de la trajectoire dressée par un plus grand nombre de parties-prenantes ;

Le passage du contraignant au non contraignant, ou du prescriptif à l’orientation, est

une tendance générale, à l’exception de la France. Les SRADDET ont pour objectifs

de mettre de l’ordre dans le mille feuilles français en coordonnant mieux les plans sec-

toriels régionaux ainsi que les plans stratégiques et normatifs aux échelles inférieures.

L’évolution des modes de représentations accompagne cette tendance privilégiant le

principe de subsidiarité par l’emploi de schémas concepts pour illustrer les stratégies

plutôt qu’une spatialisation précise des projets à réaliser. L’importance de la lisibilité

du texte reste un fondement dans les applications futures des stratégies.

L’ensemble de ces points, sans être une recette à appliquer, constitue des éléments d’atten-

tion à examiner lors de la construction de la méthodologie qui sera appliquée pour élaborer le

schéma de développement du territoire wallon.

Page 216: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 49

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

5.2. TABLEAU COMPARATIF DES SYSTÈMES DE PLANIFICATION

Région bruxelloise Nord-Pas-de-Calais Hauts de France Grand-Duché du Luxembourg

Dénomination du plan

analyséPRDD SRADDT SRADDET PDAT/IVL RSV BRV

Population 1.187.890 au 1.1.16 (source IBSA) 4.060.741 en 2013 (source INSEE) 5.987.883 en 2016 (source INSEE)576.200 en 2016 (source

statistique.public.lu)

Habitants/km² 7.390,82 hab/km² 327,1 hab/km² 180 hab/km² 222,81 hab/km²

Début de la procédure octobre 2008 novembre 2001 décembre 2016 1999 1997 2011

Date d'approbation 18 octobre 201622 novembre 2006 actualisé le

26 septembre 2013

2003 (PDAT) actualisation en cours

2004 (IVL) actualisé en 20081997 (actualisation en 2003 & 2011)

2012 (Livre Vert) 2016 (Livre Blanc)

2017 (Vision stratégique)

Horizon 2020 et 2040 2020 et 2040 2020 Non déterminé 2050

Durée de validité Une législature Actuallisation tous les 5 ans10 ans (25 ans et évaluation après 12

ans du futur PDAT)Non déterminé

Jusqu'au remplacement du

document + évaluation à chaque

législature

Statut Orientation Indicatif Prescriptif

Document stratégique de

coordination (PDAT) et

d'aménagement du territoire (IVL)

Contraignant Non-contraignant

Objectifs

1. Nouveaux quartiers

2. Cadre de vie attractif

3. Développement de l'économie urbaine

4. Mobilité durable

1. Connaissance d'un bien partagé

2. Ouverture au monde

3. conforter les dynamiques régionales

4. Bien-être et vivre ensemble

5. Transition écologique

6. Coopération

1. L'étalement urbain

2. Croissance démographique et

déséquilibres territoriaux

3. Accroissement de la mobilité

1. Concentration déconcentrée

2. Les portes (ports, aéroports…) comme

moteur de développement

3. Localisation des activités à partir des

infrastructures de transports

4. Un système physique structurant

(hydrographie, espaces ouverts)

1. Renforcer les allures métropolitaines

de la Flandre

2. Développer un aménagement du

territoire à l'échelle humaine valorisant le

cadre de vie

3. Rendre l'espace résilient

Questions clés

1. Démographie

2. Emploi/formation/ enseignement

3. Lutte contre la dualisation

4. Mobilité

5. Internationalisation

1. La Région et l'Europe

2. La région urbaine

3. L'économie et les R.& D.

4. Environnement et ressources

5. Institutions, associatons, participations

6. Modes de vies, individus et société

1. Comment influencer la croissance

future de la population, de la surface

bâtie, de l'économie et des transports

dans le cadre territorial défini en vue

d'assurer le bien-être de la population ?

2. Comment garantir à chaque région un

développement dynamique et harmo-

nieux ?

1) Renforcement de la structure urbaine

2) Préservation des espsaces ouverts

3) Renforcement de la structure

économique de la Flandre par la

concentration des activités

4) Optimalisation de la mobilité en

structurant l'urbanisation sur les réseaux

de transports collectifs et publics.

1. Croissance démographique sans

urbanisation supplémentaire et mettant en

place un progrès social équilibré

2. Réchauffement climatique et atténuer

les fragmentations spatiales

ParticipationConsultation internationale

Ateliers prospectifs

Ateliers de co-construction

Expertises externes

Ateliers prospectifs

Consultations règlementaires

Ateliers prospectifs

Démarche de voisinage

Coordination par le Comité interministériel

d'aménagement du territoire

Coopération supra-communale

Débats de sensibilisation de la population

(nouveau PDAT)

Enquêtes (10 000 répondants)

Débats

Partenariats et coopérations avec les

pouvoirs locaux et provinciaux

Mode de représentation

Principalement textuel

Sept cartes dont une carte de projets

Détails à la parcelle

Schémas concepts

Schématique et textuel

Textuel

Cartographique et détaillé

Schéma de synthèse des espaces

d'actions

Textuel

Cartographique et schématique

Principalement textuel illustré par des

schémas concepts

Cohérence des réflexionsDifficulté d'articuler les réflexions de

planification régionale aux procédures

normatives et sectorielles.

Démarche continue sur plus de dix ans

Difficulté d'articuler les réflexions de

planification régionale aux procédures

normatives sectorielles.

Flandre

6.471.996 au 1.1.16 (source Statbel)

478,63 hab/km²

Page 217: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 50

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

BIBLIOGRAPHIE

ADT-ATO (2011), Plan régional de développement durable. Phase préparatoire. Etats de lieux de la

Région Bruxelles-Capitale, Région Bruxelles-Capitale.

Albrechts L. (2006), Shifts in strategic spatial planning? Some evidence from Europe and Australia,

Environment and Planning A, 38.6: 1149-1170.

Alexandre S., Schmit P. (coord.), Thibault J.-P. (2014), Le futur schéma régional d’aménagement et

de développement durable du territoire : un schéma régional intégrateur ?, rapport n°008800-01, La

Documentation Française, décembre 2014, http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rap-

ports-publics/154000088.pdf

Behar & Estebe (2006), Développement économique : la fausse évidence régionale. Analyse des

schémas régionaux de développement économique, in : Les annales de recherche urbaine. Econo-

mies, connaissance, territoire, 101 : 41-49.

Bousbauw K & Boelens L. (2014), Plan in opmaak : de selective coproductie voor het Ruimtelijk

Beleidsplan Vlaanderen, in : Ruimte & Maatschappij, 6.2 : 39-67.

Brunet R. (1980), La composition des modèles dans l’analyse spatiale, in : L’Espace Géographique,

4.9. : 253-265.

Camagni R. (2009), Territorial capital and regional development, in : Capello R. & Nijkamp P., Hand-book of Regional Growth and Development Theories, Edward Elgar, pp. 118-132.

Camagni R. & Capello R. (2013), Regional Competitiveness and Territorial Capital: A Conceptual Ap-proach and Empirical Evidence from theEuropean Union, in: Regional Studies, vol. 47 n°9, pp. 1383-1402

Corijn E., réd, (2013), Où va Bruxelles ? Visions pour la capitale belge et européenne, VUBPRESS,

218 p.

Diederich R. (2011a), Objectifs de l’aménagement du territoire au Luxembourg, in : Chilla T. & Schulz

C., Aménagement du territoire au Luxembourg, OpenScience : 31-46.

Dejemeppe P. & Périlleux B., coord. (2012), Bruxelles 2040. Trois visions pour une métropole, Région

de Bruxelles-capitale.

Diederich R. (2011b), Les documents fondamentaux de l’aménagement du territoire au Luxembourg.

Le programme directeur et l’IVL, in : Chilla T. & Schulz C., Aménagement du territoire au Luxembourg,

OpenScience : 58-76.

Dormard S. (2001), L’Economie du Nord-Pas de Calais. Histoire et bilan d’un demi-siècle de transfor-

mations, coll. Histoire, Presses universitaires Septentrion.

Dühr S. (2004), The form, style, and use of cartographic visualisations in Europe spatial planning: ex-

amples from England and Germany, in: Environment and planning A, 36: 1961-1989.

Dühr S. (2007), The Visual Language of Spatial Planning. Exploring cartographic representations for

spatial planning in Europe, Routledge.

During R. & van Dam R., ed., (2007), Cultural Differences in European Cooperation. Learning from IN-

TERREG Practice, final report of the INTERRACT project CULTPLAN, Alterra.

Etats généraux de Bruxelles (2010), La société civile bruxelloise se mobilise. Novembre 2008 – Avril

2009. Thématiques et conclusions, Le Cri, coll. Actes.

Page 218: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 51

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

Etudes prospectives régionales (2012), Brique Observation, Région Nord Pas-de-Calais, Hors-série.

Faludi A. & Waterhout B. (2002), The making of the European spatial development perspective. No Masterplan, Routledge, 204 p.

Fürst D. (2012), Planning Cultures en Route to a Better Comprehension of ‘Planning Process’, in :

Knieling J. & Othengrafen F., ed., Planning Cultures in Europe. Decoding Cultural Phenomena in Ur-

ban and Regional Planning, Ashgate : 23-38.

Gouvernement bruxellois (2009), Un Développement Régional Durable au Service des Bruxellois, dé-

claration de politique régionale du 16 juillet 2009.

Gouvernement bruxellois (2014), Déclaration de politique régionale du Gouvernement bruxellois 2014-

2019, 20 juillet 2014.

Gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg (2015), Quelle démarche pour un développement

spatial durable, Rapport sur le débat de la consultation, Février 2015, 47 p.

Huxley M. (2000), The Limits to communicative Planning, Journal of Planning Education and Re-

search, 19.4. : 369-377.

Jean Y. & Vanier M. (2008), La France, aménager les territoires, Collection U, Armand Colin, 335 p.

Knieling J. & Othengrafen F., ed., (2012), Planning Cultures in Europe. Decoding Cultural Phenomena

in Urban and Regional Planning, Ashgate, 328 p.

Lejeune Z. & Teller J. (2012), Méthodologie d’analyse opérationnelle des documents planologiques

des Etats et Régions voisins. Boite à outils et grille d’analyse, Contribution au rapport final de la sub-

vention 2011-2012, CPDT, 82 p.

Levy J. & Lussault M., ed., (2013), Dictionnaire de la géographie et de l’espace et des sociétés, Belin,

1127 p.

Malherbe A. (2015), Mutations et ressources de territorialisation de l’espace transfrontalier Meuse-

Rhin sur le temps long. Vers une métropole polycentrique transfrontalière ?, Presse Universitaire de

Louvain, 444 p.

Ministère de l’Intérieur – Grand-duché du Luxembourg (2003), Programme directeur d’aménagement

du territoire.

Markusen A., 2003, Fuzzy concepts, Scandy Evidence, Policy Distance : The Case for Rigour and Policy Relevance in Critical Regional Studies, in : Regional Studies, Vol. 37, n° 6 & 7, 701-712

OCDE (2007), Examen territoriaux – Luxembourg, éditions de l’OCDE.

Pendall R. & al., (2010), Resilience and Regions: Building Understanding of the Metaphor, in : Cam-bridge Journal of Regions, Economy and Society, n°3, 71-84.

Percheron D. & CAU M. (2013), Visions 2040, édition de 8 cahiers thématiques, Région Nord-Pas de Calais.

Pinson G. (2004), Le projet urbain comme instrument d’action publique, in : Lascoumes P. & Le Galès P., ss. la dir., Gouverner par les instruments, Sciences Po – Les Presses : 199-233.

Rousseaux V. & al. (2010), Les aventures du plan régional, de l’avant-projet de PRAT au SDER, in: Territoire(s) Wallon(s), 5, Septembre 2010, 11-51.

Schimdt S. (2009), Land Use Planning Tools and Institutional Change in Germany: Recent Develop-ments in Local and Regional Planning, in: European Planning Studies, 17.12: 1907-1921.

Page 219: Analyse contextuelle - Accueillampspw.wallonie.be/dgo4/tinymvc/apps/amenagement/... · ANALYSE CONTEXTUELLE. Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017 7 1. Le positionnement

ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 52

CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL

Verhage R. (2009), Redéfinir la planification pour mieux répondre aux dynamiques territoriales : les experiences dans la Randstad, Pays-Bas, in : Jean Y. & Baudelle G., L’Europe. Aménager les terri-toires, Collection U., Armand Collin, 198-211.

Wachter S. & al. (2002), L’aménagement en 50 tendances, bibliothèque des territoires, l’aube-DATAR,

218 p.

Waterhout B. & al (2013), Neo-liberalization Process an Spatial Planning in France, Germany, and the

Netherlands: An Exploration, in : Planning Practice & Research, 28 1, 141-159.

Zepf M. (2009), La métropolisation en Allemagne : rééquilibrage territorial fragile ? in : Jean Y. & Bau-

delle G., L’Europe. Aménager les territoires, Collection U., Armand Collin : 212-224.