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2 Des Cours publics à la Cité de l'architecture & du patrimoine

3 La MAF partenaire des Cours publics

4 Les jardins entre nature et culture Lescoursdujeudi

24 La restauration des jardins historiques en Europe, théories et pratiques Lescoursdulundi

22 Qui sommes-nous ?

23 Inscrivez-vous !

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L’agenda 2010-2011Les cours du jeudi (21 séances de 2h)Les jardins entre nature et cuLture

Jeudi 4 novembre 2010 / Monique MosserConférence introductive Le jardin, l’intime, le cosmos

Les jardins œuvres de civilisation

Jeudi 18 novembre 2010 / Philippe NysL’espace qui en savait trop

Jeudi 25 novembre 2010 / Mohammed Al FaizDu règne de la nature au dialogue des cultures : l’art des jardins arabo-andalous

Jeudi 2 décembre 2010 / Che Bin ChiuLe monde dans un grain de moutarde :l’art du jardin en Chine

Jeudi 9 décembre 2010 / Danielle ElisseeffTous les jardins ne sont pas zen :l’art du jardin au Japon

De l’Antiquité aux Lumières : formes, savoirs et savoir-faire

Jeudi 16 décembre 2010 / Denis RibouillaultLe jardin en représentation

Jeudi 6 janvier 2011 / Hervé BrunonNature et pouvoir dans les jardins à la Renaissance

Jeudi 13 janvier 2011 / Aurélia RostaingLe dessein caché : beautés visibles et invisibles du jardin régulier

Jeudi 20 janvier 2011 / Frédéric SichetLes leçons du terrain dans les jardins français du XVIIIe siècle

Jeudi 27 janvier 2011 / Laurent ChâtelJardin et esthétique des Lumières en Angleterre : révolution ou paysagisme moderne ?

Jeudi 3 février 2011 / Yves-Marie AllainVoyage des plantes et art des jardins au XVIIIe siècle

De la révolution industrielle aux Trente Glorieuses : modèles et sociétés

Jeudi 10 février 2011 / Isabelle LévêqueL’âge d’or de l’horticulture et la naissance du parc paysager : une vision organique du monde

Jeudi 3 mars 2011 / Stéphanie de CourtoisDiffusion et mutations du parc paysager français, 1860-1930

Jeudi 10 mars 2011 / Monique MosserJardins « fin de siècle » : historicisme, symbolisme et modernité

Jeudi 17 mars 2011 / Domenico LucianiŒuvres et figures d’autres modernités, 1930-1980

Le renouveau des jardins : enjeux publics, expériences privées

Jeudi 24 mars 2011 / Hervé BrunonRetour au jardin, laboratoire pour un projet humain

Jeudi 31 mars 2011 / Guy TortosaArtistes jardiniers et jardiniers artistes

Jeudi 7 avril 2011 / Françoise DubostLes Français et leurs jardinsJeudi 28 avril 2011/ Gilles ClémentLe jardin territoire du meilleur

Jeudi 5 mai 2011 / Pascal CribierL’armillaire, de la nature au jardin, du jardin au paysage

Jeudi 12 mai 2011 / Nicolas GilsoulLa renaissance de l’homme sensible

Les cours du lundi (6 séances de 2h)La restauration des jardins historiques en europe, théories et pratiques

Lundi 15 novembre 2010 / Alberta CampitelliLes jardins historiques des villas romaines

Lundi 3 janvier 2011 / Francisco Javier Giron Sierra / Les plans directeurs des jardins royaux espagnols. De La Granja au jardin du Prince à Aranjuez

Lundi 31 janvier 2011 / Pierre-André LablaudeLes jardins de Versailles et de Trianon, la question de l’authenticité

Lundi 28 février 2011 / Michael SeilerLes jardins prussiens des XVIIIe et XIXe siècles traversés par le Mur à Berlin

Lundi 28 mars 2011 / Dominique Larpin et Philippe Raguin / Les jardins pittoresques des XVIIIe et XIXe siècles en France.Méréville, le plateau des Poètes à Béziers

Lundi 9 mai 2011 / Pierre-Antoine GatierLa question de l’eau dans les jardins historiques méditerranéens.Les jardins de Fontana Rosa et de Serre de la Madone à Menton

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Pour leur cinquième édition, les Cours publics de la Cité nous emmènent dans « Les jardins, entre nature et culture ». Un nouveau programme vous est proposé, mis au point par l’École de Chaillot, avec la participation des deux autres départements de la Cité, le musée et l’Institut français d’architecture, ainsi qu’avec la contribution d’experts scientifiques extérieurs.

Dans ce cycle « vert », l’éventail de conférences proposées sur les jardins, au passé et au présent, éclairera les mutations dont ils sont l’objet depuis toujours. Le cycle fera écho aux deux grandes expositions qui se tiendront à partir du 2 mars jusqu’au 24 juillet 2011 dans les galeries de la Cité : Roberto Burle Marx, la permanence de l’instable, et La ville fertile.

Les cours du jeudi proposent cette année une école buissonnière dans le temps et dans l’espace. On constate depuis plusieurs années un intérêt grandissant du public pour les jardins. Il correspond au renouvellement d’un genre déjà fortement ancré dans notre culture et reflète simultanément la montée en puissance des préoccupations environnementales et de l’écologie.

Comme chaque année, nos Cours publics cherchent à illustrer la continuité entre l’histoire et l’actualité, en abordant cette fois-ci, les différentes civilisations dont les jardins ont enchanté leurs contemporains. Nous remonterons ensuite de l’Antiquité aux Lumières, et de la révolution industrielle aux Trente Glorieuses, l’histoire des jardins qui nous sont proches. La dernière étape éclairera le renouveau des jardins, sous l’angle des enjeux publics et des expériences privées qui les traversent.

Quant aux cours du lundi, ils porteront sur les questions de restauration de jardins historiques, illustrées par des exemples français et européens qui permettront une vision comparée des doctrines, des techniques et des réalisations.

Nos conférenciers sont des spécialistes du paysage, historiens ou concepteurs, certains de renom, tous érudits et enthousiastes. Ils croiseront dans leurs approches les champs du dessin de l’espace, de la géologie, la botanique, la topographie, et de l’hydraulique, dans leur dimension historique et de projet.

L’auditorium de la Cité accueillera ces 27 séances, à l’issue desquelles des débats seront ouverts avec la salle.

François de MazièresPrésident de la Cité de l’architecture & du patrimoine

Créée par des architectes, la Mutuelle des architectes français assure depuis 1931 les architectes et concepteurs du bâtiment et les accompagne dans l’évolution d’un métier passionnant et exigeant.

Pour cette raison, la mutuelle s’intéresse à toutes les actions qui participent à une meilleure appréhension de l’architecture, sous toutes ses facettes.

Les Cours publics de la Cité de l’architecture & du patrimoine sont une occasion privilégiée d’enrichir, d’approfondir et d’élargir des connaissances qui constituent les sources d’une analyse féconde pour les architectes sur le terrain.

La MAF a donc souhaité, en tant que mécène, apporter son soutien financier à la captation vidéo de ces cours et à leur diffusion sous forme de CD aux écoles d’architecture. L’ampleur exceptionnelle des thématiques abordées par les cours de la Cité, comme l’approche juridique du métier avec la formation HMO (Habilitation à la maîtrise d’œuvre), pour laquelle la MAF a mis à disposition des écoles d’architecture un module de formation dédié à la responsabilité et l’assurance professionnelle, constituent des sources de savoir complémentaires

à l’enseignement délivré dans les écoles d’architecture. La conjugaison des efforts pour susciter la curiosité des futurs constructeurs ne peut que les aider à se préparer aux choix qu’ils auront à faire demain. Soutenir la création architecturale qui est une expression de la culture. Tisser avec nos sociétaires des liens étroits, faire entendre la voix de la MAF pour la défense des architectes, tels sont les fondements de notre présence active au sein d’un environnement professionnel complexe et évolutif.

La maf, partenaire des cours publics

Alain VivierPrésident de la MAF, Mutuelle des architectes français

Des cours publics à la Cité de l’architecture & du patrimoine

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Àpartirdu4novembre2010•21séancesde2hchacune•lejeudi•18h30>20h30AuditoriumdelaCitédel’architecture&dupatrimoine•PalaisdeChaillot•Toutpublic

Avec les jardins, c’est une des composantes à part entière de l’architecture et de la ville, dont ils constituent les « dehors », que nous abordons dans ce cycle des jeudis. Au même titre que l’art de bâtir, l’art des jardins porte, dès l’origine des civilisations, l’empreinte des climats, des mœurs et des institutions qui lui ont donné sens, et qui ont favorisé le prodigieux déploiement de ses formes et de ses couleurs sur les territoires. Ces fondements constituent aujourd’hui des sources de renouvellement de la pensée et de l’activité humaine, dans leur relation à la nature, à l’art et à l’environnement.

Le jardin est à la fois une inscription symbolique et une forme sensible et vivante, une connaissance environnementale et une expression culturelle, un travail de la terre et une jouissance pour l’esprit. Pour en comprendre l’essence, la magie et les métamorphoses, il faut pénétrer dans l’épaisseur historique de ces domaines jadis réservés, faits d’organisation et de matériaux naturels, de traditions culturelles, de progrès techniques, d’évolutions sociétales et d’intuitions créatives. Mais le jardin est aussi, dans sa diversité d’aujourd’hui, à la portée de chacun, invité à se prêter à de nouvelles traversées, parfois enchantées, toujours éphémères, de ces espaces singuliers.

Pour aller à la rencontre de cette diversité, passée et actuelle, infiniment disponible et renouvelable, nous associons les approches philosophiques, scientifiques et techniques, stylistiques et sociétales. Des historiens, des philosophes, paysagistes et des jardiniers nous invitent à comprendre le rôle des jardins dans l’histoire des hommes, et ce qu’ils révèlent de notre condition et de nos questions dans leurs formes contemporaines.

MireilleGrubert,directricedel’ÉcoledeChaillot

Les cours du jeudi Les jardins entre nature et culture

Le jardin, l’intime, le cosmosConférence introductive Jeudi 4 novembre 2010 Monique Mosser Historienne de l’art, de l’architecture et des jardins, chercheur au CNRS (Centre A. Chastel / INHA)

« Le jardin est une de ces formes qui transitent à travers l’histoire car il est, littéralement, une inscription, aussi précise qu’un dessin magique, que trace le travail du sol à la surface du globe terrestre, héritant de toute  la tradition du corps à corps avec la terre rebelle pour l’amadouer, la féconder,  l’asservir peut-être ». 

Dans cette définition du jardin, donnée par la paysagiste Isabelle Auricoste, l’essentiel est clairement énoncé : la nécessaire clôture, le rapport à la terre/Terre, c’est-à-dire à la matière du monde et en même temps au cosmos, l’indispensable labeur humain, toujours recommencé. Le jardin comme lieu privilégié de la rencontre entre l’homme et la planète qui le porte ;

le jardin où dialoguent – selon desmodalités infiniment variées et toujours renouvelées – nature et culture. Le jardin qui, du Paradis au « jardin planétaire », est porteur d’un inépuisable répertoire de mythes, tour à tour panthéiste ou mystique, monacal ou érotique.

Si le jardin, fragment découpé dans le tissu même du monde, en cristallise le sens, il en condense aussi la matière. Rappelons que pour les auteurs de la Charte de Florence (1982), les jardins historiques sont des « monuments vivants ».

On n’a peut-être pas assez mesuré les effets induits par cette simple mais troublante affirmation. Elle impose, dès lors, à l’historien, comme au responsable de leur gestion, l’obligation d’étudier et d’appréhender les jardins dans toute leur épaisseur physique et temporelle, à travers leur évolution et les transformations dont ils ont pu faire l’objet jusqu’à nos jours. En un mot, il s’agit bien d’intégrer les paramètres du vivant à l’intérieur d’une histoire, infiniment riche et complexe, en permanente évolution.

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L’espace qui en savait tropJeudi 18 novembre 2010 Philippe NysPhilosophe, maître de conférences à l’université de Paris VIII

Lejardin,souventdéfinicommemicrocosme,faitéchoauxmultiplesreprésentationsdumacrocosme.Lepassage«dumondeclosàl’universinfini»futunmomentclé,untournantépistémologiquemajeurquel’onpeutrapprocherdelacélèbrephrasedel’écrivainHoraceWalpole(1717-1797),àproposdel’architectecréateurdejardinsWilliamKent(1685-1748):«Ilfranchitlaclôtureetvitquetoutelanatureétaitjardin».

Cepassagedelaclôturen’estpasseulementunmomenthistoriquedel’artdesjardins.Ilendécrituneévolutionstructurelle,unmomentmétaphysique.Nousétudieronslesmodalitésdecepassagedansl’histoiredesjardinsàtraversleconceptdephusis(nature),dontl’historiendupaysageeuropéenJohnDixonHuntatirésacélèbrethéoriedesquatrenatures:phusis,technai,«jardins»in situ,jardins(d')écritsoujardinsdepapier.Audelàdel’histoireoccidentale,cettestructureanthropologiquepermetd’aborderdans

untroisièmetempsd’autresculturesetcivilisations,notammentcelledesjardinsjaponaisà«l’autreboutdumonde»,envisagéscommelaquintessencemêmedelastructuredesquatrenatures.

Cevoyageseraenfinétenduauxdimensionsdel’Afriquesubsaharienne,partiedumondesans«culturedesfleurs»selonl’anthropologueJackGoody,etdoncsansjardin.Pourquoiconcluresurcequipeutapparaîtrecommeunparadoxe?Parcequelaforêtprimitive(dark forestdeJosephConrad),avecsafaune,saflore,sespeuples,sesmagies,sesrichesseshumainesetmatérielles,sonnihilismesupposé,aforgéunegrandepartdel’imaginaireoccidentaleuropéen,colonisateuretcolonialiste,maisaussiaméricain,avecdesconséquencesbienterrestres:dévastationgénéralisée(waste land)d’uncôté,parcsnaturels,muséesethnologiques,patrimonialisationdel’autre.

Traduitetincarnédansl’espacematériel,lejardingardeenluicequeGeorgesBatailleavaitnommé«lapartmaudite»sansmalédiction,unepartenexcès,quinerelèvepasd’espacescomptables,unepartproprementincalculable…oùpeuventpuisersansfin«touslessavoirsdumonde».

Du règne de la nature au dialogue des culturesL’art des jardins arabo-andalousJeudi 25 novembre 2010 Mohammed Al FaizÉconomiste, historien de l’agronomie et des jardins arabes, enseignant à l’université Cadi Ayyad de Marrakech

Laformationdel’Empiredel’Islam(VIIe-VIIIesiècle)s’esttraduiteparl’intégrationderégionsgéographiquesetnaturellesaureliefetauxressourcesvariées,auclimatarideetsemi-aride,d’oùl’importancedel’eauetdesamaîtrise.L’originedel’artdesjardinsarabesremonteloindansl’histoire.Onpeutévoquerl’apportdelaMésopotamieanciennequiadéveloppétrèstôtlamodedesgrandsparcsavecleursplantesraresetleursanimauxexotiques.LaPerseetl’Égyptepharaoniqueontexcellédansl’artdesgrandsbassins,livrantaumondelesecretdelacompositiondesfameuxparadisodorants.

Innovante,lacivilisationarabenes’estpaslimitéeàcesemprunts.Elleafaitdujardinleprincipeessentieldel’aménagementdesvillesendéveloppantunstylepropre,quinecesse,depuislesVIIeetVIIIesiècles,d’influencerlescréateursdejardinsetl’artdevivre.Lesjardinsarabessontdescréationsoùl’art,lascience,etlegéniedeshommesetdesfemmessontliésetcomposentdesœuvresadmirablesquireflètenttoutelasensibilitéetlesgoûtsdelacivilisationdel’Islam.Ilsillustrentlamanièredontlesdifférentspeuplesdecetteairegéographiqueetculturelleontréussiàinterpréterlesmessagesdelanatureetàs’yadapter.

Quesignifientlesmots«jardins»et«paysages»danslaculturearabo-musulmane?Commentinterpréterleurorigineetleurévolution,etcomment

évaluerl’importanceetl’apportdecepatrimoineauxcivilisationsdelaMéditerranée?

Au-delàdesdéfinitions,unenouvellegrilledelecturedecepatrimoineetdeshypothèsesconcernantsonavenir,menacéparl’actualitédespolitiquesurbainesetleseffetsdelaglobalisation,serontavancées.

Le monde dans un grain de moutarde L’art du jardin en ChineJeudi 2 décembre 2010 Che Bin ChiuArchitecte, membre du centre de recherche sur l’Extrême-Orient, Paris I panthéon-Sorbonne

Lejardinchinois,dontlespremièresmanifestationsremontentàplusdequatremilleans,constituecertainementl’unedesformesd’expressionartistiquelaplusaccompliequelaChinetraditionnellenousaitléguée.Sonconceptestintimementliéauxautresformesd’art,peinture,poésie,architecture,calligraphieoumusique,etreflète,àtraverslesimagesqu’ilmetenscène,toutunmondeutopiqueetmicrocosmiquequesous-tendentlescourantsphilosophico-cultuelsquimarquèrentdeleursempreinteslacivilisationdel’EmpireduMilieu.

Cejardinchinois,issud’unelentegestationauseindesfondementsmêmedel’âmechinoise,aparlasuiteinfluencélesjardinsd’Orientetd’Occident.DèsladynastieTang(618-907),leconceptdujardinchinoisfutintroduitauJaponparlesmoinesvenusétudierladoctrinebouddhistedanslacapitalecosmopolite,Changan,«laPaixéternelle».Ilsrapportèrentdansleurcontréel’artdel’aménagementdujardinenmêmetempsquelapratiquedelaméditationoulacérémonieduthé.L’Occidentneconnaîtralejardinchinoisquebeaucoup

Les jardins œuvres de civilisation

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plustard.D’abordparlacélèbrelettre(novembre1743)duFrèreAttiret,jésuiteetpeintre,àproposduYuanmingyuan,puisparlesouvragesdeSirWilliamsChambersquiimposèrentlestyledesjardins«anglo-chinois»danslesparcsetlesjardinsd’unOccidentenquêted’exotisme.Chacund’euxcontribuaaurenouveaudesidéesenmatièredejardinenOccident.

Malgrélafascinationqu’ilapuexercer,lejardinchinoisdemeureméconnuenOccident.Etlevisiteurétrangerpeutêtredéroutéàsonpremiercontact:montagneartificielleetrocaillesdéconcertantes,espaces,plansetcoursd’eauorganiquementdistribués,absencetotaled’ordonnancement,caractéristiquedel’architectureenChine.

Pourtant,bienqu’étrangèreàcelledel’Occident,salogiqueestlimpide:c’estcelledel’EspritetduDésir,quiparticipe,sousuneautreformeetavecd’autresmoyens,àcettequêteuniverselleduParadisperdu.

Tous les jardins ne sont pas zen L’art du jardin au JaponJeudi 9 décembre 2010Danielle ElisseeffHistorienne de l’art, professeur émérite au Centre d’études sur la Chine contemporaine à l’EHESS

Chacunsaitcombienlaculturejaponaises’estnourrieauxsourceschinoises,del’utilisationdessinogrammes(pourtantpeuaccordésàlanaturelinguistiquedujaponais)àl’adoptiondesconceptionsphilosophiquesdesdiversesécolesbouddhiques,duconfucianismeetdutaoïsme.Pourtant,lesartistesjaponais,loindeseconduireen«bonsélèves»ducontinent,ainsiqu’onleperçoitparfoisdel'étranger,onttoujourssu,àpartirdecethéritage,ouvrirdesvoiescréativestrèslargementnouvelles.

Lesjardiniers,plusquequiconque,connaissentainsilesvertusmultiplesetlaféconditédel’hybridation.Échodesespacespurifiésdestempsantiques,oùlesdieuxduvieuxJaponpouvaientvenirsereposer,lesjardinsjaponaiscombinerontdonc,aufildessiècles,demultiplesfonctionsetdemultiplesmessages:desparcsdeNaradestinésàl’usagedel’empereur(VIIIesiècle),commeenChine,aux«jardinsdesnombreuxplaisirs»évoquant,danslestempsmédiévaux,leparadisd’Amida.

Cesdernierss’effacerontplustardauprofitdes«jardinsdepromenade»qu’aimaienttantlesadministrateursdel’époqued’Edo(1603-1868).EtleJapond’aujourd’huipréservecetterichesse,culminantdanslescélèbres«paysagessecs»quiinspirentdésormaislescréateursdanslemondeentier:desjardinsdepierrequelesmoines,etparticulièrementd'obédiencezen,ontinstalléspourconduireàlaméditation.

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Le jardin en représentationjeudi 16 décembre 2010 Denis RibouillaultHistorien de l’art, pensionnaire à l’Académie de France à Rome

Depuis l’Antiquité, les artistes nous ont laissé d’innombrables représentations de jardins, témoignages de la place centrale qu’ils occupaient dans la plupart des cultures. Offrant quantité d’informations sur la forme de jardins, pour la plupart disparus, ces œuvres traduisent aussi le regard porté par une époque sur ces délicieuses créations.

Depuis l’antique Pompéi, où la nature envahissait la maison, aux jardins symboliques du Moyen-âge, des jardins de la Renaissance aux célèbres English

gardens du Siècle des Lumières, nous questionnerons la place et le rôle joué par les images de jardins à travers l’histoire.

Images à la fois objectives et subjectives, projets non réalisés, visions magnifiées ou fantasmes de l’esprit, elles construisent un horizon de lecture et d’appréhension du jardin qui raconte peut-être autant que le jardin lui-même. Privilégiant une lecture critique des images, nous explorerons aussi leur rôle dans l’entreprise de médiation des savoirs et des ouvrages, de publicité et de compétition entre commanditaires.

Nous aborderons enfin la question très actuelle de la manière dont ces images sont aujourd’hui utilisées par les historiens et les restaurateurs de jardins.

Nature et pouvoir dans les jardins à la RenaissanceJeudi 6 janvier 2011Hervé BrunonHistorien de l’art et des jardins, chercheur au CNRS (Centre A. Chastel/INHA)

« Il n’est pas exagéré de caractériser la Renaissance par le capital d’invention, d’arrangements, de plaisirs, de poésie et d’art, qu’elle a investi dans le jardin ».

Laforteaffirmationd’AndréChastelsuggèreavecjustessel’importancedecetteformedecréationdansl’ItaliedesXVeetXVIesiècles,promueparlesélites,commelespapesetlescardinauxàRomeoulesMédicisàFlorence,quienfontunsigneetuninstrumentdeleurpouvoir.

Commentl’idéald’unemiseenordredumondesetraduit-ilconcrètementdansl’espace?L’essordujardinàpartirduXVesiècleetsoninscriptiontopographiquedanslesiteapparaissentliésàla«conquête»dupaysage.

Silesprincipesgéométriquesdecomposition–axialité,quadrillage,etc.–rattachentlejardinàl’architecture,lessystèmesiconographiques–statuaire,fontaines–etlaféeriedeseauxformulentégalement,parletruchementdesréférencesmythologiquesetgéographiques,desdiscourssymboliquessurleterritoire,tandisquelasavanterépartitionduvégétaltendàassocierlejardinaucollectionnismescientifique.

Enfin,l’évolutiondesformesrévèlecommentlavolontédemaîtriseparl’artaprogressivementcédélepasauxséductionsimaginairesdelanature,sensiblesaprès1550dansl’esthétiquedel’émerveillementquisemanifesteàtraverslespoétiquesdelaforêtetdelagrotte.

Le dessein caché : beautés visibles et invisibles du jardin régulierJeudi 13 janvier 2011 Aurélia RostaingArchiviste, paléographe, conservateur du patrimoine

Laconceptiond’unpland’ensembleestunpréalableindispensableàlaplantationd’unjardindedimensionsimportantesoud’unparterreauxmotifscomplexes:ceux-cisontdessinéssurlepapieravantd’êtretracéssurleterrain,quitteàcequecertainesadaptationsaientlieuencoursdechantier.Maisunefoisreportésurleterrain,leplantendàéchapperauspectateurendisparaissantpartiellementdesonchampdevision.Aufuretàmesuredesapromenade,levisiteurpourrasaisirlesperspectivesdesaxesprincipaux,percevoirlesaxessecondairesetleséchappées,découvrirdesbeautéscachées–canaux,étenduesd’eau…Ilpourraappréciercertainesvuesimprenables,souventchoisiespourlui,surunepartiedujardin,maisilnepourraqu’exceptionnellementavoirlavisiond’ensemblequeseulleplanpeutoffrir.

Lesreprésentations«àvold’oiseau»desjardinsconnaissentundéveloppementmarquantàpartirdelasecondemoitiéduXVIIesiècle:lesplansd’ensemble,saisisd’unposted’observationidéaletparfaitementirréalistepourl’époque,puisqu'ilestsituédansleciel,sontrévélésenunseulcoupd’œil.

Lesvuesrestituéesàpartirdecesplans,oudeleurreconstructionmentale,rendentmanifestecequiapparaîtpeut-être,aveclagénérationd’AndréLeNôtre,commeunebeautésupplémentairedujardin,quis’ajouteàsesattraitsimmédiatementsensibles:labeauté,abstraiteetinaccessibleauregard,d’unpland’ensemblequitémoigne,luiaussi,d’uneformededominationdelanature.

De l'Antiquité aux Lumières : formes, savoirs et savoir-faire

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Les leçons du terrain dans les jardins français du XVIIIe siècleJeudi 20 janvier 2011 Frédéric SichetHistorien de l’art et des jardins, paysagiste

Voilàplusdequatresièclesquelecaractèrespectaculairedeseffetsd’eau,l’immensitédessurfacesdomestiquées,lesfortunesengloutiesdansl’aménagementdesjardinsréguliersretiennentsystématiquementl’attentiondesmémorialistes,auteursdegazettes,guidesetjournauxdevoyage.

Lejardinclassique,sansdoutedufaitdeprédominancedeVersaillesdansl’historiographie,estainsidevenulelieuoùdoivents’exécutertouteslesprouessesettouslestoursdeforce.Querecouvrecettecourseàlaperformance?Àpartirdel’étudedusavoir-fairehydrauliqueetdelascienceduterrassementdéveloppésparlesconcepteursdesjardinsduXVIIesiècle,noustenteronsd’avanceruneréponse.

Leperfectionnementapportéparlecouplageduniveauetdelalunette,l’inventiondutuyauenfonteen1671,etdestablesdecalculdelahauteurdesjetsetdeleurconsommation,parl’abbéMariotte,illustrentlelienquiaexistéentreinnovationstechniques,expérimentations,découvertesscientifiquesetcréationdejardins.

Lesconnaissanceshydrauliquesdesmaîtresd’œuvrerecoupentunsavoirlargementdiffusé,notammentparlestextes,depuisVitruvejusqu’àDezallierd’ArgenvilleenpassantparOlivierdeSerres.Desexemplesprisdansquelquesgrandsjardinsprinciers(Meudon,Saint-Cloud,Courances,Vaux-le-Vicomte),recoupésavecdesréalisationsprovincialesplusmodestes,permettentd’entrevoircommentcesavoirs’estdiffusé.

Lemodelageduterrainconstitueralesecondvoletdenotreapproche.Lacompositiondesjardinsréguliersdoit-elletoutàl’applicationd’undessinpurementgéométriqueetàlarecherched’effetsoptiques?Lebonsensjardiniera-t-ildisparuauprofitd’uneappréhensionuniquementthéoriquedel’œuvre?

L’étudedeslienscroisésquiexistententreunetopographieenplace,lesformesetmotifsdujardinquel’onyinstalleetl’organisationdeschantiersduGrandSièclemontrequelaprouessenesesituepastantdanslenombredemètrescubesdéplacésquedansl’ingéniositédéployéepoursejouerdemultiplescontraintes.

Entrerdansl’intimitédelaréalisationmatérielledesjardinsrégulierspermetdedécouvrirqueceux-ciontbienplussouventcomposéaveclanaturequeluttécontreelle.Célèbresouméconnus,lesconcepteursduXVIIesièclenouslivrentainsidesleçonsdelectureduterrain.

Jardin et esthétique des Lumières en Angleterre :révolution « anglaise » ou paysagisme « moderne » ?Jeudi 27 janvier 2011 Laurent ChâtelHistorien de l’art et des idées de l’Angleterre (XVIIIe-XIXe), maître de conférences à l’université Paris IV-Sorbonne

Onditquel’artdesjardinsestlacontributionmajeuredelaGrande-Bretagneauxartseuropéens.Eneffet,entre1688et1820,laGrande-Bretagnes'estreprésentéequesanationtoutentièreétaitunjardin.Bienqu'ilsoitderigueur,encetteèredesoupçon,d'ydécelerunerhétoriquenationaliste,ilimportedansunpremiertempsderendrehommageetdeprésenteruntelphénomènecultureld'identificationentreunpaysetlesjardins.C’estlesigned'uneconsciencepaysagèreéminente,oupourparlercommeAugustinBerque,d'une«civilisationpaysagère»mûre.

Pourmieuxcomprendre,ilfautreveniràla«révolutionanglaise»de1688,maisaussietsurtoutàlarévolutionscientifique.Enopérantdesmutationsprofondes(économiques,socialesetpolitiques),endevenant«Grande-Bretagne»en1707,l’Angleterres’inventaunenation.Maisenseproclamantnationmoderne,ellesedéclaraterred’élection:lejardinétait«anglais».EtHoraceWalpole(1717-1797)d’écrireunehistoiredesjardinsquicommencevéritablement…avecl’Angleterre,History of the Modern Taste in Gardening(1780).

Làoùilyeutsavoir-faire,innovation,ilyeutaussienjeux,revendicationetpolitiquepatriotique.QuandlesFrançaistraduisirent«Englishgarden»par«anglo-chinois»,lesAnglaisaffirmèrentqu'ils«chinoisaient».Pourtantceuxquichinoisèrentvéritablementsontbien

lesAnglaispuisquelamanièreditenaturellequ'ilsrevendiquaientétaitaffiliéeàl'artchinois.SansnierpourautantlamodernitédumythepaysagerdelaGrande-Bretagne,nousrelèveronslesenjeuxculturelsetpolitiques,enexaminantnotammentdeuxsimplificationsexcessives:d’unepart,lefaitderamenerl’intégralitédesjardinsauseulmotde«pittoresque»etd’autrepart,lefaitquel’appellation«jardinanglais»masque,sinonlesemprunts,dumoinslafiliationetlaréceptionpaneuropéennedudéveloppementdel’artdesjardinsàpartirduXVIIIesiècle.

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Voyage des plantes et art des jardins au XVIIIe siècleJeudi 3 février 2011 Yves-Marie AllainIngénieur horticole, paysagiste DPLG

EnEuropeoccidentaleàpartirdelafinduXVesiècle,laperceptiondel’universtransmiseparl’Égliseestremiseencause.Lemondedesplantesestimpliquédanscettemutation,illustréeparlacréationdejardinsbotaniques,àVeniseen1525,puisàPadoue,àFlorence…etdanslesvillesuniversitairesd’Europe,àMontpellieren1595notamment.Horsl’Australie,touslescontinentssontdésormaisreconnus,etmalgrélesdifficultésliéesàladuréedesvoyages,l’introductiondenouvellesplantesdevientunphénomènepermanent.

ÀlafinduXVIIIesièclesurleplanscientifique,lesconceptsdefamille,degenre,d’espècesontstabilisésetlaformebinomialededénominationdesplantesestadmisepartous.Danstoutel’Europe,descollectionsd’arbres,d’arbustesetautresplantessontconstituéesetétudiées,bienqu’encorepeudiffusées:toutescesnouveautésvégétalesvonteneffetrestercantonnéesauxjardinsspécialisésetserontinutiliséeslorsdelacréationdes«jardinsdepropreté»desXVIIeetXVIIIesiècles.Seuleunetrentainedevégétauxindigènesyseraimplantée.

Lechangementd’usagedesvégétauxviendra,nondesbotanistesoudesjardiniers,maisdescréateursdejardinsdelasecondemoitiéduXVIIIesiècle,issusdumondedesarchitectes,despoètesoudesgéographes.Ceux-cidévelopperontunnouveaustyledanslequellesarbresexotiquesvonttrouveruneplace,apporterdenouvellesformesetsilhouettes,modifierl’usagedelacouleuretdelalumièredanslejardin.

LeXIXesiècleseraultérieurementlesiècledelaréconciliationdelabotaniqueetdel’artdesjardins.Pourautantunjardinn’estjamaislaseulejuxtapositiondesplantesquilecompose…

De la révolution industrielle aux Trente Glorieuses : modèles et sociétés

L'âge d’or de l’horticulture et la naissance du parc paysager : une vision organique du mondeJeudi 10 février 2011Isabelle LévêqueHistorienne des jardins et paysagiste, chargée de mission parcs et jardins au Conseil général de Maine-et-Loire

Au lendemain de la Révolution française, l’évolution de l’art des jardins est si protéiforme et tentaculaire que certains y ont parfois vu un éclectisme peu convaincant, parfois même une sorte de bricolage sous le vernis duquel toute idée de représentation se serait perdue. Pourtant, John-Claudius Loudon (1783-1843), fameux paysagiste et publiciste anglais, consacrant près de trois cents pages d’histoire et de description des jardins de l’Europe dans une gigantesque encyclopédie de l’art des jardins, Encyclopediae of gardening (1822), s’inscrit en faux contre cette pensée : l’auteur définit la Révolution comme troisième étape marquante dans l’évolution de l’art des jardins en France en raison « du savoir botanique et scientifique accru, ainsi que de la diffusion des agréments

du jardin sur l’ensemble de la société ». La première clef de lecture se réfère à l’évolution de l’ensemble des connaissances relatives au règne végétal, à la considération que l’on porte à la plante pour elle-même, et non plus seulement comme matériau du jardin. La deuxième renvoie à l’extension de la mode des jardins à la France entière.

Mais que peuvent avoir en commun les « tortillons anglais » relevés par Chateaubriand, les parcs-paysages où les bovins pâturent au pied des châteaux, et les jardins d’essais des sociétés d’horticulture ? La société post-révolutionnaire est prise dans un tourbillon, et l'on posera ici quelques hypothèses qui identifient une cohérence à travers la diversité des jardins, au-delà de leurs formes. On s’intéressera à l’impact des innovations scientifiques sur l’appréhension de la nature et du vivant.

Cette problématique est à la croisée de l’émergence de nouveaux systèmes économiques et socio-politiques, ainsi qu’au carrefour de multiples interrogations scientifiques et expérimentales et métaphysiques. C’est pourquoi nous l’envisagerons sous l’angle de « l’éclosion d’une vision organique du monde ».

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Jardins « fin de siècle » : historicisme, symbolisme et modernitéJeudi 10 mars 2011 Monique MosserHistorienne de l’art, de l’architecture et des jardins, chercheur au CNRS (Centre A. Chastel/INHA)

En1867,annéedel’inaugurationduparcdesButtes-Chaumont,l’historienArthurMangindéclarait:«Lejardinpaysagerest-illejardindel’avenir?J’inclineraisàlecroire,etlaraisonenestquelesrèglesauxquellesonl’asoumisn’ontriend’immuable».Sil’Éclectismeetle«stylemixte»,prônéparlepaysagisteÉdouardAndré,avaientencoredebeauxjoursàvivre,lesannées1880voient,cependant,leretourdujardinrégulier.EnFrance,grâceàl’infatigableactivitédesDuchêne,pèreetfils,onassisteàproprementparleràl’inventiondu«jardinàlaFrançaise»qui,toutenpuisantauvocabulaireformelduGrandSiècle,renouvelledemanièretrèsoriginalecesvastesconstructionsspatiales.Encetteépoquemarquéeparlamontéedesnationalismes,lacommémoration,en1913,dutricentenairedelanaissancedeLeNôtre,apparaîtcommeunétrangepointd’orgue.

Maisceretourdel’histoireporteenmêmetempslesprémissesd’unnouveauvocabulaireformelquitrouverasapleineexpressionaulendemaindelapremièreGuerremondiale.Parallèlement,dansunmomentoùleSymbolismetriomphedanslalittérature,lapeintureetlesartsdécoratifsdel’Europeentière,lejardinaccueillelesaspirationsspirituellesetidéalistesdepropriétaires-concepteursquienfontlecreusetdeleurvisionhumanistedumonde,commelebanquierAlbertKahnàBoulogne,oulepaysageinspirédeleurméditation,commeGuillaumeMalletàVarengeville.Alorsquel’exotismes’imposedanslesgrandesexpositionsinternationales,l’intérêt

pourlesjardinsjaponaisinspiredestranspositionsplusoumoinsfidèlesàleurslointainsmodèles(ParcOrientaldeMaulévrier,JardindeClaudeMonetàGiverny).Loind’unmodèleunique,c’estdonctoutunfoisonnementdetendancesquicaractériseletournantdusiècle.

Diffusion et mutations du parc paysager français, 1860-1930Jeudi 3 mars 2011 Stéphanie de CourtoisHistorienne de l’art, membre fondateur de l’association Édouard André

L’artdesjardins,«cetteaimablemanifestationdel’esprithumain»selonlepaysagisteÉdouardAndré(1840-1911),aconnuungranddéveloppementetrayonnementdanslasecondemoitiéduXIXesiècle,accompagnantlesmutationsdelasociétéetbénéficiantdel’incroyableaccélérationdesprogrèstechniquesetdeséchangesdebiensetdespersonnes.L’horticultureobéitalorsparallèlementàundoublemouvement.

Enmêmetempsqu’elledevientunartàpartentièreetenrichitlapalettevégétaleàladispositiondesconcepteurs,ellereprésenteunsecteuréconomiqueenpleindéveloppement,avecsesrevuesetsesexpositions.Lepaysagiste,lui,devientunpersonnagereconnu,etàcôtédesfigurescommeBarillet-Deschamps,lesfrèresBühler,lesDuchênepèreetfilsouencorelesAndrépèreetfils,quisontappelésàl’étranger,ontrouvedenombreuxconcepteursencoretropméconnusquidiffusentdanstoutelaFrancel’artdesjardinstelqu’ilaétéréinventéparl’équipehaussmannienneàParis.Progressivement,etaufuràmesuredesonépuisement,lemodèleestrenouveléetdescommandesvoientlejour,offrantauxpaysagistes,aprèsledouloureuxépisodede1914-1918,l’occasiondejouerànouveauunrôleimportantdanslaconstitutiondeslieuxprivésmaisaussidesespacespublicsdanslaville.

Encetteannéedecentenairedelamortd’ÉdouardAndré,nousnousattacheronsenprioritéàcepersonnagesimultanémenthorticulteur,paysagisteoujournaliste:conscientdel’enjeuporté

parl’artdesjardinsdanslacompétitionentregrandespuissances,ilfuttrèssoucieuxderenouveleretdefairerayonnercetartdesjardinspaysagers.Sonœuvreestétroitementliéeàcelledesoncollaborateuretfils,RenéAndré,(1867-1942)etleurcontinuitésurlalonguepériodeallantde1860à1930nouspermettrad’évoquerlestransformationsdumétierdepaysagisteetlafaçondontilsonttoujoursvoulurépondre,dansleursprojets,auxaspirationsdeleurscontemporains.

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Œuvres et figures d’autres modernités, 1930-1980Jeudi 17 mars 2011 Domenico LucianiArchitecte, paysagiste, directeur du centre de recherche Benetton sur le paysage et le jardin, coordinateur du prix international Carlo Scarpa pour les jardins

Aprèsl’époquedesgrandesfigurestellesJean-Claude-NicolasForestier(1861-1930),AntonioGaudí(1852-1926)etAchilleDuchêne(1866-1947),pendantles50annéeslesplus«dures»duXXesiècle,lapensée,lessciencesetlesartsdesjardinsetdupaysage,-donnervieetformeaupaysetauxlieux-,demeurentactives.

Théoriesetpratiquesexpérimentalescaractérisentcechampdelacréation,encontrepointdesdomainespropresdel’architecture,del’urbanismeetdel’écologie,jusqu’àlarenaissancecomplètedecettedisciplineàpartirdesannées80.Unegénérationdepaysagistessinguliersprêtentvieà«d’autresmodernités»,denaturegénéralementpubliques,enmarge

duparcourshégémoniquedesarchitectesetingénieurslesplusreconnusdecettemêmepériode.

Trois«territoires»illustrenttoutparticulièrementcettesituation:

1.Stockholmaccueilledanslesannées30l’expressiond’unnouveaupaysagismelibérédescarcansacadémiquesetrationalistes.Quelquesnomsparmil’archipeldefiguresreprésentatives:ErikGlemme(1905-1959),Sigurd.Lewerentz(1885-1975).

2.L’écoledanoiseopèrelafusionentreunartdupaysagemarquéparunrapportprofondàlanature,etl’éthiquesocialed’unecommandepubliqueforgéeausensdelaresponsabilité:GudmundNyelandBrandt(1878-1945),CarlThéodorSorensen(1893-1979)etSvenIngvarAndersson(1927-2007).

3.Desfiguresinnovantesetinspiréesémergentendehorsdes«écoles»,etcréent,enrelationdirecteavecuncommanditairecharismatique,desœuvresmajeuresdepaysage:LeberechtMigge(1881-1935),JozePlecnik(1872-1957),DimitrisPikionis(1887-1986),CarloScarpa(1906-1978).

Retour au jardin, laboratoire pour un projet humainJeudi 24 mars 2011 Hervé BrunonHistorien de l’art et des jardins, chercheur au CNRS (Centre A. Chastel/INHA)

Après un long temps de désaffection durant les Trente Glorieuses, les années 1980 ont amorcé, en France et ailleurs en Europe, un « retour au jardin » selon l’expression du philosophe Rosario Assunto, un nouvel engouement qui depuis ne s’est pas démenti.

Irréductible à un simple phénomène de mode passagère, il répond à des facteurs sociaux fondamentaux tels que l’évolution des modes de vie marquée par l’avènement des loisirs, l’éveil de la conscience écologique ou encore le besoin de compenser certains excès de notre civilisation « hyper-technologique » et les vertiges de la virtualité.

Aussi les jardins, qui avaient été tout au long de leur histoire des terrains d’expérimentation d’idées, de techniques

et de rêves, sont-ils devenus, depuis quelques années, des laboratoires urbains, sociaux ou encore écologiques. Le développement de politiques urbaines cohérentes et l’implication des paysagistes contribuent à réinventer l’espace public, et à redonner à la ville son aménité à travers des interventions à toutes les échelles, qu’il s’agisse de requalifier de vastes friches industrielles ou de simplement favoriser la vie d’un quartier par un « jardin de poche ».

Le jardin privé continue quant à lui à être l'œuvre intime de personnalités originales, qui en font l’objet d’une démarche artistique ou y cultivent l’amour du végétal en contribuant à la sauvegarde de la biodiversité. Des initiatives, même modestes, d’amateurs passionnés à l’ambitieux concept de « jardin planétaire » proposé par Gilles Clément, les pistes se multiplient pour faire du jardin une utopie concrète où s’ébauchent peut-être les nouveaux équilibres que l’homme devrait instaurer avec son environnement, un modèle fertile afin de donner forme à des manières responsables d’habiter le monde.

Le renouveau des jardins : enjeux publics, expériences privées

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Artistes jardiniers et jardiniers artistesJeudi 31 mars 2011 Guy TortosaCritique d’art, enseignant, commissaire d’expositions

Àtraversdesexemplesempruntésàl’histoiredesarts,pardelàlesséparationssouventartificiellemententretenuesparlesacadémiesetparlepréjugé,onmontreracommentles«disciplines»,tellesquelasculpture,lapeinture,laphotographie,lalittérature,l’architectureouencorelecinémaetl’installation,etlescourants,telsleBauhaus,leLandArt,l'Artepovera,Fluxusetleurshéritiers,échangentlemeilleurdeleursintuitionspourproduire,dansquelquestrèsbeauxjardinscontemporains,grandsoumodestes,cequelesavant-gardesdudébutduXXIesiècleontqualifiéd’œuvred’arttotale.Cequ’unefrangeencoremarginaledel'artcontemporainappelleplushumblementdepuislafindesannéessoixante«l'artécologique».

Les Français et leurs jardinsJeudi 7 avril 2011 Françoise DubostSociologue, directrice de recherche honoraire au CNRS

LejardindesFrançaisademoinsenmoinspourfonctiondenourrirlamaisonnée,cequifutsonobjectifessentielpendantdessiècles.Àlacampagne,ilétaitsynonymedepotageretsaproductionsuffisaitàcouvrirengrandepartielesbesoinsdelafamille.Ilavaitbiendestraitscommunsaveclepotagerurbain,celuidesjardinsouvriersdevenusplustardjardinsfamiliaux.

Aujourd’huilesjardinsfamiliauxsontvouésauloisirplutôtqu’àlasubsistanceetlepotagerrurals’estréduitenmêmetempsquedéclinaitlenombredesagriculteurs.Laculturedeslégumesn’apasdisparupourautantetseparedésormaisdevertusécologiques,tandisquel’ons’efforce,aunomdudéveloppementdurable,defabriquerduliensocialauseindesnouveauxjardinspartagés.

Soussaformelaplusrépandue,cependant,lejardinestdevenud’agrément,unagrémentquis’estlargementdémocratiséenmêmetempsquesedéveloppaitl’habitatpavillonnaire.Dansundécorstandardisé,modesetmodèlessesuccèdentetcirculent,entrepublicetprivé,entremonderuraletmondecitadin,entreamateursetprofessionnels.

Le jardin territoire du meilleurJeudi 28 avril 2011 Gilles ClémentBotaniste, ingénieur horticole, paysagiste, écrivain

Lejardin,étymologiquement«l’enclos»,protègecequel’homme,aucoursdesonhistoire,accueilledeplusprécieux.Lesfleurs,lesfruits,leslégumes,maisaussilesespacesoùl’onjoue,ceuxoùl’oncessedes’agiter,ceuxquel’onvoueàlaseuleméditationouàl’artdevivre.Toutcelas’organisedansunearchitectureconsidéréeparl’histoirecommeunartspécifique:l’artdujardin.Silafigureetlestyleprennentautantdeformesdifférentesaucoursdel’histoire,c’estquel’idéemêmedumeilleurvarieavecletemps,lesurgencesetlespréoccupationsdumoment.Lesjardinsquel’histoireretient,reflètentunepenséeaboutiedel’époqueàlaquelleilsontétéconçus.Ceuxquel’onobserveenterritoireindo-européensontglobalementsoumisauxvisionsmonothéistesets’organisentenrapportàlanotionde«paradis»,définitionadmise.D’autressystèmesculturelssecontententd’unidéalpaysagerseréférantàunecosmogoniesingulière,sansquesoitinvoquéeunevisionparadisiaquedu«meilleur».

Danscertainesrégionsdumonde,dansl’Australiedesaborigènesparexemple,lejardintelquenousleconcevonsnesauraitexister.Jemesuisrendudansunevasteréservedelapéninsuled’Yorkpourtenterdecomprendrelesraisonsdéterminantleshabitantsà ne jamais faire de jardin.Leuridéedumeilleurn’estpaslanôtre.Onpeutaujourd’huiseposerlaquestiondesavoirquelseraitle«meilleur»pourunesociétéplanétairebrusquementsaisied’uneconscienceécologique,enOccidentouailleurs.

Queljardinencesiècle,quellenouvelleidéedumeilleuràprotégerpourvivre?

L’armillaire, de la nature au jardin, du jardin au paysageJeudi 5 mai 2011 Pascal CribierJardinier

Mêmesij’interviensaussibiensurdesprojetsliésaupaysagequesurdesjardins,jepréfèreletermedejardinieràceluid’architecte-paysagiste.Carj’aimeavanttoutêtreaucontactdusoletrencontrerleshabitants.Jepréfèreobserverlescaractéristiquesgéologiques,lescourantsd’air,leruissellementdeseauxdepluie.Jedécouvredesindicessupplémentairesenexplorantlesronciersetengrimpantdanslesarbres.Jepréfèrediscuteraveclesgensquiferontlelieu,quepalabrerlorsderéunionsinterminablesaveclesacteursetdécideursdupaysage«démocratique».Deplus,j’éprouveunréelplaisiràuserduprivilègedujardinier:nepasêtresoumisàl’obligationderésultat-contrairementautravailsurlepaysagequidoitfairepreuved’uneefficacitéconformeauprojet.Jardiner,c’estconsidéreràlafoisletempsdesmétéores,celuiduvivantetceluidel’homme.C’ests’évertueràpacifierlacoexistencedesplantes.Decepointdevue,lemomentduchantierestunplaisirirremplaçable.Jesuisméticuleusementattentifautravailetausavoir-fairedetouslescorpsdemétier.Peut-êtreest-cel’influencedes«installations»muséalesoucelledesartistesduLandArtquim’ontpermisdemieuxmesurerlabeautépassagèredecesinstantsuniques.Maislejardiniern’estpasunartiste:ilneproduitpasquelquechosequipourraitêtrecotésurlemarchédel’artetdonnerlieuàspéculation-lejardinn’apasdevaleurmarchande.Satâcheconsisteàessayerdetirerpartiaumieuxdescontraintespourlesconvertirenopportunités,sansjamaisoublierqu’onviolenteinévitablementlanature:onperturbe,onsupprimemême,sanss’enapercevoir,unécosystèmedéjàenplaceouentraindereconquérirunnouveléquilibre.

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La renaissance de l’homme sensibleJeudi 12 mai 2011 Nicolas GilsoulArchitecte, paysagiste, scénographe, enseignant.

« L’architecture (…) n’est en premier lieu ni un message, ni un signe, mais une enveloppe, un arrière-plan pour la vie qui passe, un subtil réceptacle pour le rythme des pas sur le sol, pour la concentration au travail, pour la tranquillité du sommeil »PeterZumthor

AumilieuduXXesiècle,tandisquelavilledeMexicoétouffesousl’hégémonied’unstylemoderneinternationalisé,les«machinesàhabiter»delanouvellebourgeoisieconstituentdesobjetsplastiquesidentiques,parfoisabsurdes,commeceuxpoétiquementépinglésparJacquesTatiquelquesannéesplustarddanslefilmMon Oncle.En1953,quelquesartistes,penseursetartisans,rassemblésautourdusculpteurMathiasGoeritz,conçoiventunmuséeexpérimentalaucœurdeMexico,inspirédes«catégories»humanistespropreàl’artdesjardins:émouvoir,rendredisponible,conduireàsoi-même,révélerunemanièred’êtreauMonde.

L’«architectedepaysages»LuisBarragan(1902-1988,prixPritzker1980),partenairedecetteaventure,inscritlesprincipesdel’ArchitectureÉmotionnelleaucœurdesonœuvre,fondéesurl’implicationsensibleduconcepteurautantquecelledel’arpenteur.Voyageuretrêveur,ilparcourtlesparadisarabesdel’Alhambra,lesterrassesdeLeNôtreetlesperspectivesdérobéesduparcbaroqueitalien.Ilinventedenouvellesméthodesdeconception,oùsecroisentl’expériencedesontravailquotidiendanslejardindesilencedesamaisonetleregarddesartistesqu’ilyconvie,etoùilabolittoutedistinctionentrelamiseenscènedel’habitationetl’ordonnancedujardin

Àl’heuredelacriseplanétaire,leXXIesièclenousinonded’imagesvirtuelles,génératricesd’expressionsformellesspectaculaires,souventvaines.Maisunrêvedejardins’infiltredansnosvillescontemporainesetappellel’hommesensibleàrenaître,telquel’entendaitLuisBarragan.Etonvoitréapparaîtredesarchitecturesconcrètesetsensuellescommelessiennes,inspirantesetancréesdansunlieucommecellesdePeterZumthor,cellesdeTadaoAndooudugroupecatalanRCR.L’espaceyestsculptédanstoutessesdimensions,ilconduitàl’enchantementetaurecueillement.Grâceauxmultiplesprocédésdelascénographie,l’expériencesensibleyestprojetéeverscelledujardin,voiredugrandpaysage,abolissanttoutesfrontièresentrelesdisciplines

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Àpartirdu15novembre2010•6séancesde2hchacune•Lelundi•18h30>20h30AuditoriumdelaCitédel’architecture&dupatrimoine•PalaisdeChaillot•ToutpublicdontlesélèvesduDSAdel’ÉcoledeChaillot

Les six séances du lundi poursuivent le thème des jeudis avec une série de présentations sur la restauration des jardins historiques. Restaurer un jardin, matériau vivant, a-t-il un sens ? Quel état choisir comme référence ? En quoi cela est-il différent de la restauration d’un patrimoine bâti ? Quels rapports entretiennent entre eux le végétal et le construit ? Quelle place pour la création ?

Nos conférenciers historiens, botanistes, paysagistes, architectes du patrimoine ou des monuments historiques, sont des intervenants spécialisés dans l’histoire de la discipline, et dans son usage au service du projet de restauration et de création. Ils nous feront découvrir, à partir d’exemples de chantiers et de réalisations, les spécificités de leurs interventions et nous ferons partager les leçons qu’ils en ont tirées. L’une d’entre elle portera sur la restauration de jardins du XXe siècle.

Comme pour les cours du jeudi, place sera faite à des exemples situés dans d’autres pays. Des jardins romains à ceux de Berlin-Brandebourg, de ceux d’Aranjuez et de La Granja en Espagne à ceux de Versailles, Méréville ou Fontana Rosa, nous pourrons comparer les doctrines, les spécificités techniques et les solutions retenues, dans des contextes culturels différents.

Parcs royaux et jardins urbains ont été conçus pour la jouissance de l’esprit et le délassement du corps. Découvrons-les avec ceux qui œuvrent pour leur redonner forme et renouveler leur valeur artistique, culturelle et d’usage.

MireilleGrubert,directricedel’ÉcoledeChaillot

Les cours du lundiLa restauration des jardins historiques en Europe, théories et pratiques

Les jardins historiques des villas romaines Lundi 15 novembre 2010Alberta CampitelliDirectrice des jardins historiques des villas romaines, service des biens culturels de la ville de Rome

Les plans directeurs des jardins royaux espagnols. De La Granja au jardin du Prince à AranjuezLundi 3 janvier 2011 Javier Giron Sierra Architecte, chef du service des jardins et forêts, Patrimonio national, Palacio Real, Madrid

Les jardins de Versailles et de Trianon, la question de l’authenticité Lundi 31 janvier 2011Pierre-André Lablaude Architecte en chef des Monuments historiques, professeur à l’École de Chaillot

Les jardins prussiens des XVIIIe et XIXe siècles traversés par le Mur à Berlinlundi 28 février 2011 Prof. Dr. Michael SeilerBotaniste, ancien directeur de la Fondation des châteaux et jardins prussiens (Berlin-Brandebourg)

Les jardins pittoresques des XVIIIe et XIXe siècles en France.Méréville, le plateau des Poètes à Béziers lundi 28 mars 2011Dominique LarpinArchitecte en chef des Monuments historiques, professeur à l’École de Chaillot Philippe Raguin Paysagiste

La question de l’eau dans les jardins historiques méditerranéens .Les jardins de Fontana Rosa et de Serre de la Madone à Mentonlundi 9 mai 2011Pierre-Antoine Gatier Architecte en chef des Monuments historiques, professeur à l’École de Chaillot

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La Cité de l’architecture & du patrimoine

s’adresse à un large public intéressé par l’architecture, le patrimoine et la ville. Présidée par François de Mazières, elle est un établissement public placé sous la tutelle du ministère de la culture et de la communication. La Cité rassemble trois départements : le musée des Monuments français, l’Institut français d’architecture et l’École de Chaillot.

Elle comprend également le Centre d’archives d’architecture du XXe siècle et une bibliothèque sur l’architecture, l’urbanisme et la construction. Lieu d’études, de diffusion et d’échanges, elle associe la présentation des réflexions contemporaines les plus innovantes et celle des œuvres majeures de l’histoire de l’architecture française.

Le comité scientifique des Cours publics

Les Cours publics ont été conçus par l’École de Chaillot en concertation avec les personnalités suivantes : Marie-Paule Arnauld, Corinne Bélier, Olivier Godet, Hervé Lemoine, Pascal Liévaux, Philippe Prost, Francis Rambert, avec les conseils de Marie-Hélène Benetière, chargée de mission parcs et jardins au ministère de la culture et de la communication et avec la contribution active d’Hervé Brunon, directeur adjoint du centre André Chastel à l’Institut national d’histoire de l’art.

Programmation/coordination : Béatrice Roederer

Direction : Mireille Grubert

L’École de Chaillot

Département formation de la Cité de l’architecture & du patrimoine, l’École de Chaillot, dirigée par Mireille Grubert, forme depuis plus d’un siècle les architectes du patrimoine et propose aujourd’hui différentes formations :

• le diplôme de spécialisation et d’approfondissement (DSA), mention « architecture et patrimoine » qui est ouvert aux architectes diplômés souhaitant se spécialiser dans le patrimoine architectural, urbain et paysager ;

• la formation post-concours des Architectes et urbanistes de l’État (AUE), assurée avec l’École des Ponts ;

• divers cycles de sensibilisation en direction des élus, des maîtres d’ouvrage et du grand public.

• des coopérations internationales en Bulgarie, au Cambodge, en Chine, au Maroc, en Syrie, en Roumanie, ainsi qu’avec la Grèce et l’Italie.

Qui sommes-nous ?

Qui peut s’inscrire ?

Cescourssontouvertsàtous.Aucunpréalablen’estrequis.

1, 2, 3... vous êtes inscrits !

1 > Renseignements et programme

Leprogrammeainsiquelebulletind’inscriptionsontdisponibles:

•partéléchargementsurlesiteinternetdelaCitédel’architecture&dupatrimoine:www.citechaillot.fr(onglet«formation»)

•parvoiepostaleousurdemandetéléphoniqueà:DeniseLefebvreau0158515294ouparmail:[email protected]

2 > Tarifs 2010-2011

Les cours du jeudi « Les jardins entre nature et culture »21séancesde2h+uneentréegratuiteaux2expositionsRoberto Burle Marx, la permanence de l'instableet La ville fertiledu2marsau24juillet2011Tarifplein:160€ TTCTarifréduit*:120€ TTC

Les cours du lundi « La restauration des jardins historiques en Europe, théories et pratiques »6séancesde2hTarifplein:42€ TTCTarifréduit*:30€ TTC

À la séance, dans la limite des places disponiblesTarifplein:10€ TTCTarifréduit*:6€ TTC

3 > Inscription

Le bulletin d’inscription doit être envoyé à :

Citédel’architecture&dupatrimoine/ÉcoledeChaillot(Courspublics)PalaisdeChaillot1,placeduTrocadéroetdu11novembre75116Parisaccompagnédurèglement,àeffectuerparchèquebancaireàl’ordrede«Citédel’architecture&dupatrimoine»

Date limite d’inscription : 15octobre2010

Pour tous renseignements complémentaire, vous pouvez vous adresser à : DeniseLefebvreau0158515294ouparmail:[email protected]

Modalités d’inscription

*Letarifréduits’appliqueauxétudiants,auxdemandeursd’emplois,RMI,RSA,carteCulture,architectesdupatrimoine.Justificatifsàjoindre.

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DirecteurdelapublicationFrançoisdeMazièresPrésidentdelaCitédel'architecture&dupatrimoineMirelleGrubertDirectricedel’ÉcoledeChaillot

Programmation/CoordinationBéatriceRoedererassistéedeLydieFouillouxÉcoledeChaillot

RéalisationDirectiondelacommunicationetdespartenariats

ConceptiongraphiqueGuillaumeLebigre/NoémieBarral

Photogravure&impressionImprimerieVincent

ImprimésurCyclusoffset100%recycléTCF

Citédel’architecture&dupatrimoinePalaisdeChaillot1,placeduTrocadéro75116ParisTél.:0158515200Fax:0158515939Mail:[email protected]

©Citédel’architecture&dupatrimoine,juillet2010

Bulletin d’inscription

Mme,Mlle,M.(rayer la mention inutile)

Prénom

Adresse

Codepostal

Téléphoneprofessionnel(facultatif)

Téléphonepersonnel

Adresseélectronique(écrire lisiblement s.v.p)

Conditions d’inscription

Lescoursdujeudi(21séancesde2h)Les jardins entre nature et cultureTarifplein:160 €/tarifréduit*:120 €

Lescoursdulundi(6séancesde2h)La restauration des jardins historiques en Europe, théories et pratiques Tarifplein:42 €/tarifréduit*:30 €

*Letarifréduits’appliqueauxétudiants,auxdemandeursd’emplois,RMI,RSA,carteCulture,architectesdupatrimoine.Justificatifsàjoindreàvotreinscription.

Leschèquessontàlibelleràl’ordredelaCitédel’architecture&dupatrimoine

Ville

Nom

Date Signature

Tarifplein Tarifréduit

À renvoyer

par faxau0158515290

ou par voie postale à : Citédel’architecture&dupatrimoineÉcoledeChaillot(Courspublics)PalaisdeChaillot1placeduTrocadéroetdu11novembre-75116Paris

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