amento della Ninfa Altri canti di Marte Libri VII & VIII · du style du compositeur tout au long de...

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1 HMA 1951068 Au tournant du XVII e siècle, la musique italienne tout entière s’engageait sur une voie nouvelle, celle de la “seconda prattica”. Les madrigaux de Monteverdi furent les moteurs de cette évolution, tout particulièrement ceux des VII e et VIII e Livres dont sont tirées les pièces présentées sur ce disque. Parmi elles, le célèbre Lamento della Ninfa et d’autres chants à découvrir ou à redécouvrir sous la direction de William Christie. Claudio Monteverdi (1567-1643) Lamento della Ninfa Altri canti di Marte Libri VII & VIII Parler des madrigaux de Monteverdi, c’est évoquer non seulement l’évolution remarquable du style du compositeur tout au long de sa vie, mais aussi celle de la musique italienne tout entière en ce tournant du XVII e siècle où elle s’engage sur une voie nouvelle dont les neuf livres de Monteverdi constituent l’exemple le plus frappant, depuis le madrigal a cappella jusqu’au madrigal “a voci et istromenti” ou “madrigale concertato su l’istrumenti” qui n’a plus de l’ancien genre que le nom. C’est ce nouveau style concertant qu’adoptent le 7 e et le 8 e livres dont sont tirés les madrigaux choisis pour ce disque. Du 7 e livre, Concerto. Settimo libro di madrigali (1619), proviennent trois “madrigaux” : Chiome d’oro dont le compositeur définit lui-même le genre et le mode d’exécution en termes très précis, “Canzonetta a due voci concertata da duoi Violini, Chitarone o Spinetta”. Trois ri- tornelli précèdent l’entrée des voix, duetto sans grande portée littéraire mais que la musique transforme en un joli poème, passages instrumentaux et vocaux, unis par la ligne légère de la basse continue, allant chacun leur chemin séparé, s’unissant pour les quatre dernières mesures seulement. Amor che deggio far, “Canzonetta a 4. Concertata come di sopra” (comme la précédente), présente aussi trois ritornelli en guise d’ouverture, mais la forme dialoguée du poème permet des passages à 1, 2 et 3 voix, alternant avec les intermèdes ins- trumentaux, la basse continue constituant, là aussi, le fil conducteur. Enfin, le balletto Tirsi e Clori, “concertato con voci et instrumenti a 5”, fut composé sur un poème d’Alessandro Striggio à la demande de Ferdinand de Gonzague en 1615 et peut-être exécuté à la cour de Mantoue. Dans une lettre au duc, Monteverdi donne toutes les explications nécessaires à une bonne exécution : nombre d’instruments et de chanteurs, rangés “in mezza luna”, aux pointes de laquelle se trouvent d’un côté un chitarrone qui jouera la basse à Clori, de l’autre un clavicembalo pour Tirsi, les deux héros tenant chacun un chitarrone pour accompagner eux-mêmes leur chant. Avant que le ballet proprement dit ne commence, le berger Tirsi invite gaiement Clori à se rendre à la danse ; préférant rester avec lui à l’écart, elle lui répond par une prière langoureuse qui contraste avec le ton de son amoureux. Mais il l’entraîne et ils chantent un duetto en imitation sur un thème plein de gaieté. Alors commence le ballet, exécuté par cinq voix soutenues, comme le compositeur le demande, par “viole da braccio, un contrabasso, una spineta a spala” et s’il pouvait y avoir aussi deux petits luths (leuttini piccioli) ce serait encore mieux ! Le 8 e livre, Madrigali guerrieri et amorosi… Libro ottavo (1638) est précédé d’une sorte de profession de foi de l’auteur concernant son esthétique nouvelle ; il représente le couronne- ment de l’art de Monteverdi dans le domaine de la “lirica da camera”. Les Altri canti di Marte du célèbre poète Marino ouvrent la section “amoureuse” du recueil. La musique y exprime habilement le revirement des sentiments, les rythmes martiaux de “Que d’autres chantent Mars et sa brigade” laissant bientôt la place à des phrases plus tendres pour peindre les méfaits de deux beaux yeux. Pour terminer, la basse solo vante les succès guerriers et amoureux de l’empereur Ferdinand III, auquel le 8 e livre est dédié. Dans Perche t’en fuggi, o Fillide?, écrit pour trois voix d’hommes, la musique, grâce aux changements brusques de rythmes, au conflit entre les voix, au texte haché, donne une image fidèle de l’amour pas- sionné d’Amyntas, les trois voix s’unissant à la fin sur la fuite de Fillide que leurs prières n’ont pas su retenir. Le Lamento della ninfa fait aussi partie des canti amorosi. Alors que les trois compagnons compatissants chantent le prélude et le postlude qui encadrent la lamentation de la nymphe, ils ponctuent ce triste monologue de leur simple et touchant “Ah, miserella” d’un grand effet théâtral. Ce long “canto rappresentativo” est un des plus beaux madrigaux de Monteverdi qui a donné à son sujet des précisions concernant l’exécution :

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HMA 1951068

Au tournant du xviie siècle, la musique italienne tout

entière s’engageait sur une voie nouvelle, celle de la

“seconda prattica”. Les madrigaux de Monteverdi furent

les moteurs de cette évolution, tout particulièrement

ceux des VIIe et VIIIe Livres dont sont tirées les pièces

présentées sur ce disque. Parmi elles, le célèbre Lamento

della Ninfa et d’autres chants à découvrir ou à redécouvrir

sous la direction de William Christie.

Claudio Monteverdi (1567-1643)

Lamento della Ninfa

Altri canti di Marte

Libri VII & VIII

Parler des madrigaux de Monteverdi, c’est évoquer non seulement l’évolution remarquable du style du compositeur tout au long de sa vie, mais aussi celle de la musique italienne tout entière en ce tournant du xviie siècle où elle s’engage sur une voie nouvelle dont les neuf livres de Monteverdi constituent l’exemple le plus frappant, depuis le madrigal a cappella jusqu’au madrigal “a voci et istromenti” ou “madrigale concertato su l’istrumenti” qui n’a plus de l’ancien genre que le nom. C’est ce nouveau style concertant qu’adoptent le 7e et le 8e livres dont sont tirés les madrigaux choisis pour ce disque.Du 7e livre, Concerto. Settimo libro di madrigali (1619), proviennent trois “madrigaux” : Chiome d’oro dont le compositeur définit lui-même le genre et le mode d’exécution en termes très précis, “Canzonetta a due voci concertata da duoi Violini, Chitarone o Spinetta”. Trois ri-tornelli précèdent l’entrée des voix, duetto sans grande portée littéraire mais que la musique transforme en un joli poème, passages instrumentaux et vocaux, unis par la ligne légère de la basse continue, allant chacun leur chemin séparé, s’unissant pour les quatre dernières mesures seulement. Amor che deggio far, “Canzonetta a 4. Concertata come di sopra” (comme la précédente), présente aussi trois ritornelli en guise d’ouverture, mais la forme dialoguée du poème permet des passages à 1, 2 et 3 voix, alternant avec les intermèdes ins-trumentaux, la basse continue constituant, là aussi, le fil conducteur. Enfin, le balletto Tirsi e Clori, “concertato con voci et instrumenti a 5”, fut composé sur un poème d’Alessandro Striggio à la demande de Ferdinand de Gonzague en 1615 et peut-être exécuté à la cour de Mantoue. Dans une lettre au duc, Monteverdi donne toutes les explications nécessaires à une bonne exécution : nombre d’instruments et de chanteurs, rangés “in mezza luna”, aux pointes de laquelle se trouvent d’un côté un chitarrone qui jouera la basse à Clori, de l’autre un clavicembalo pour Tirsi, les deux héros tenant chacun un chitarrone pour accompagner eux-mêmes leur chant. Avant que le ballet proprement dit ne commence, le berger Tirsi invite gaiement Clori à se rendre à la danse ; préférant rester avec lui à l’écart, elle lui répond par une prière langoureuse qui contraste avec le ton de son amoureux. Mais il l’entraîne et ils chantent un duetto en imitation sur un thème plein de gaieté. Alors commence le ballet, exécuté par cinq voix soutenues, comme le compositeur le demande, par “viole da braccio, un contrabasso, una spineta a spala” et s’il pouvait y avoir aussi deux petits luths (leuttini piccioli) ce serait encore mieux !Le 8e livre, Madrigali guerrieri et amorosi… Libro ottavo (1638) est précédé d’une sorte de profession de foi de l’auteur concernant son esthétique nouvelle ; il représente le couronne-ment de l’art de Monteverdi dans le domaine de la “lirica da camera”. Les Altri canti di Marte du célèbre poète Marino ouvrent la section “amoureuse” du recueil. La musique y exprime habilement le revirement des sentiments, les rythmes martiaux de “Que d’autres chantent Mars et sa brigade” laissant bientôt la place à des phrases plus tendres pour peindre les méfaits de deux beaux yeux. Pour terminer, la basse solo vante les succès guerriers et amoureux de l’empereur Ferdinand III, auquel le 8e livre est dédié. Dans Perche t’en fuggi, o Fillide?, écrit pour trois voix d’hommes, la musique, grâce aux changements brusques de rythmes, au conflit entre les voix, au texte haché, donne une image fidèle de l’amour pas-sionné d’Amyntas, les trois voix s’unissant à la fin sur la fuite de Fillide que leurs prières n’ont pas su retenir. Le Lamento della ninfa fait aussi partie des canti amorosi. Alors que les trois compagnons compatissants chantent le prélude et le postlude qui encadrent la lamentation de la nymphe, ils ponctuent ce triste monologue de leur simple et touchant “Ah, miserella” d’un grand effet théâtral. Ce long “canto rappresentativo” est un des plus beaux madrigaux de Monteverdi qui a donné à son sujet des précisions concernant l’exécution :

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il nous explique que les trois voix d’hommes doivent chanter avec régularité “al tempo de la mano” (nous dirions “en mesure”), tandis que la nymphe, pour exprimer son désespoir, chantera “a tempo de l’affetto del animo”, c’est-à-dire librement, comme le lui inspirent les sentiments de son âme malheureuse.Les Canti guerrieri sont dans l’ensemble plus expressifs que les “amorosi” : en témoigne Giro il nemico insidioso où le poète Strozzi compare l’amour à un dangereux ennemi qu’il faut combattre. Dans ce poème comique, il a donné à Monteverdi l’occasion de mettre en valeur son fameux style “concitato” : trois voix masculines entrent merveilleusement dans le jeu, en peignant une véritable bataille avec motifs de trompette, assauts enthousiastes des voix, jusqu’à la défaite finale où le ton devient évidemment lugubre ! Enfin, avec le beau sonnet de Pétrarque, Hor che’l ciel e la terra, on touche au véritable chef-d’œuvre. Le contraste entre la paix de la nature endormie et l’agitation amoureuse qui tient le poète éveillé corres-pond à l’esthétique qu’a toujours défendue Monteverdi, celle des oppositions de sentiments propres au stile concitato. Puis vient l’admirable péroraison où, après un beau solo du ténor, entrent toutes les voix : d’abord unies en une triade resserrée, elles se déploient sur plus de trois octaves, soulignant ainsi le dernier vers désespéré du poète.

NANIE BRIDGMAN

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1 | Altri canti di Marte

Altri canti di Marte e di sua schieraGl’arditi assalti e l’honorate imprese,Le sanguigne vittorie e le contese,I trionfi di Morte horrida e fera.

Io canto, Amor, di questa tua guerriera:Quant’ebbi a sostenere mortali offese,Come un guardo mi vinse, un crin mi prese.Historia miserabile ma vera.

Due belli occhi fur l’armi onde trafittaGiacque e di sangue invece amaro piantoSparse lunga stagion l’anima afflitta.

Tu per lo cui valor la palma e’l vantoHebbe di me la mia nemica invinta,Se desti morte al cor, dà vita al canto.

2 | Perchè t’en fuggi o Fillide(A 3, Alto, Tenore e Basso)

Perchè t’en fuggi o FillideDeh Fillide ascoltamiE quei bell’ occhi voltami.

Già belva non son ioNe serpe squallido:Aminta io son, se benSon magro e pallido.

Queste mie calde lagrime,Che da quest’occhi ogn’horSi veggon piovere,Han forza di commovereOgni più duro corSpietato e rigido:Ma’l tuo non, già ch’è piùD’un ghiaccio frigido.

Mentre spargendo indarnoA l’aura pianti e lamenti,Indarno i cor distruggesi,Filli più ratta fuggesi,Ne i sospir che dal corSi dolenti escono,Non voci o prieghiI più fugaci arrestano.

3 | Chiome d’oro

Chiome d’oro,Bel tesoro,Tu mi leghi in mille modi,Se t’annodi,Se ti snodi.CandidettePerle elette,Se le rose che copriteDiscoprite,Mi ferite.

Vive stelle,Che si belleE si vaghe risplendete,Se rideteM’ancidete.

PrezioseAmoroseCoralline labbra amate,Se parlateMi beate.

O bel nodoPer cui godo,O soave uscir di vita,O graditaMia ferita!

4 | Hor che’l ciel e la terra

Hor che’l ciel e la terra e’l vento taceE le fere e gli augelli il sonno affrena,Notte il carro stellato in giro mena,E nel suo letto il mar senz’onda giace,Veglio, penso, ardo, piango, e chi mi sfaceSempre m’è innanzi, per la mia dolce pena:Guerra è’l mio stato, d’ira e di duol piena,E sol di lei pensando ho qualche pace.

Così sol d’una chiara fonte vivaMove’l dolce e l’amaro, ond’io mi pasco;Una man sola mi risana e punge.

E perchè’l mio martir non giunga a riva,Mille volte al dì moro, e mille nasco:Tanto de la salute mia son lunge.

5 | Lamento della Ninfa

Non havea Febo ancora(A 3, doi Tenori e Basso)

Modo di rappresentare il presento canto. Le tre parti, che cantano fuori del pianto della Ninfa, si sono cosi separatemente poste, perche si cantano al tempo della mano; le altre tre parti che vanno commiserando in debole voce la Ninfa, si sono poste in partitura, accio seguitano il pianto di essa, qual va cantato a tempo del’affetto del animo, e non a quello de la mano.Non havea Febo ancora recato al mondo il dì,Ch’una donzella fuora del proprio albergo uscì;Sul pallidetto volto scorgea se il suo dolor,Spesso gli venia sciolto un gran sospir dal cor;Si calpestando fiori, errava hor qua hor là;I suoi perduti amori così piangendo va:

Amor(A 4 voci: Canto, doi Tenori e Basso)

Amor(dicea)

Amor(il ciel mirando,

il piè fermò)Amor, Amor,Dov’è la fe’Ch’el traditorgiurò?

(miserella)Fa che ritorni il mioamor com’ei pur fu,o tu m’ancidi ch’ionon mi tormenti più

(miserella ah più, no,tanto gel soffrir non può)

Non vo più chei sospiriSe non lontan da me,Che i martiripiù non dirammi affè

(miserella, ah, più, notanto gel soffrir non può)

Se ciglio ha più serenoColei ch’el mio non è,Già non rinchiude in senoAmor si bella fè

(miserella, ah, più, notanto gel soffrir non può)

4

Ne mai si dolci baciDa quella bocca havraiNe più soavi. Ah taciTaci, che troppo il sai.

(Miserella)

Si tra sdegnosi(A 3, doi Tenori e Basso)

Si tra sdegnosi piantiSpargea le voci al ciel:Così ne’cori amantiMesce Amor fiamma e gel.

6 | Gira il nemico insidioso

Gira il nemico, insidioso Amore,La rocca del mio core.Su presto, ch’egli è qui poco lontano:Armi alla mano!Nol lasciamo accostar, ch’egli non sagliaSulla fiacca muraglia,Ma facciam fuor una sortita bella:Butta la sella!

Armi false non son, ch’ei s’avvicinaCol grosso la cortina.Su presto, ch’egli è qui poco discosto,Tutti al suo posto!

Vuol degli occhi attacar il baloardoCon impeto gagliardo;Su presto, ch’egli è qui: senz’alcun fallo,Tutti a cavallo!

Non è più tempo, ohimè, ch’egli ad un trattoDel cor padron s’è fatto.A gambe! A salvo chi si può salvare!All’andare!

Cor mio, non val fuggir, sei morto!E sento d’un tiranno protervoCh’el vincitor, ch’è già dentro alla piazzaGrida foco, ammazza!

7 | Amor che deggio far

Amor che deggio farse non mi giova amarcon pura fede?

Servir non vo’ cosipiangendo notte e diper chi nol crede

E non si può vederl’amoroso pensierda l’occhio humano

Dunque un fido amatordovrà nel suo dolorlanguir in vano

Intesi pur tal horche nella fronte il corsi porta scritto

Hor come a me non valscoprir l’interno malnel volto afflitto

Ingiustissimo Rèperchè la vera fènota non fai?

Perchè lasci perirvoci sguardi e sospirse’l vedi e’l sai?

O come saria pur,Amor, dolce e sicurse’l cor s’aprisseNon soffrirebbe giàdonna senza pietàch’altrui morisse

E dunque sotto il Cielnon v’è d’alma fedelsegno verace?

Ahi fato ahi pena ahi duol!Hor credami chi vol ch’io mi do pace!

8 | Tirsi e CloriBallo concertato con voci e instrumenti a 5(Comminciano a parlare in dialogo Tirsi e Clori)

Tirsi soloPer monti e per valli,Bellissima Clori,Già corrono a balliLe Ninfe e Pastori;Già lieta e festosaHa tutto ingombratoLa schiera amorosaIl seno del prato.

(Sopra ad un altro Chitarrone o spinetta risponde Clori dicendo quanto segue)Clori, solaDolcissimo Tirsi,Già vanno ad unirsi;Già tiene legataL’amante l’amata;Già movon concordeIl suono a le corde:Noi soli neglettiQui stiamo soletti.

TirsiSu, Clori, mio core,Andianne a quel locoCh’invitano al giocoLe Grazie ed Amori;Già Tirsi distendeLa mano e ti prende,Che teco sol voleMenar le carole.

CloriSi, Tirsi, mia vitaCh’a te solo unitaVo girne danzando,Vo girne cantando:Pastor, benchè degno,Non faccia disegnoDi mover le pianteCon Clori tua Amante.Clori e TirsiGià Clori gentileNoi siam ne la schiera;Con dolce manieraSeguiam il lor stile:Balliamo ed intanto,Spieghiamo col canto,Con dolci bei modi,Del ballo le lodi.

(Seguita il ballo a 5 con instrumenti e voci,Concertato e adagio)

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TuttiBalliamo ch’el gregge,Al suon de l’avenaChe passi corregge,Il ballo ne mena,E ballano, e saltano snelliE capri e gli agnelli.

Balliam che nel Cielo,Con lucido velo,Al suon de le sfere,Hor lente hor leggiere,Con lumi e facelleSu danzan le stelle.

Balliam che d’intornoNel torbido giorno,Al suono de’venti,Le nubi correntiSe ben fosche e adrePur danzan leggiadre.

Balliamo che l’ondeAl vento che spira,Le move e l’aggira,Le spinge e confonde,Si come lor siedeSe movon il piede,E ballan le linfeQuai garuli Ninfe.

Balliam che i vezzosiBei fior ruggiadosi,Se l’aura si scuoteCon urti e con ruote,Fan vaga sembianzaAnch’essi di danza

Balliamo e giriamoCorriamo e saltiamoQual cosa è più degnaIl ballo n’insegna.