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AMÉLIORER LES PROGRAMMES DE NUTRITION
un outil d’analyse tourné vers l’action
Édition révisée
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AMÉLIORER LES PROGRAMMES DE NUTRITION
un outil d’analyse tourné vers l’action
ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE
Rome, 2010
Suraiya Ismail
Maarten Immink
Experts-conseil de la FAO
et
Guy Nantel
FAO Division de la nutrition
et de la protection des consommateurs
Édition révisée
Les appellations employées dans ce produit d’information et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) aucune prise de position quant au statut juridique ou au stade de développement des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. La mention de sociétés déterminées ou de produits de fabricants, qu’ils soient ou non brevetés, n’entraîne, de la part de la FAO, aucune approbation ou recommandation desdits produits de préférence à d’autres de nature analogue qui ne sont pas cités.
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ISBN 978-92-5-206729-0
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© FAO 2011
iii
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS v
AVANTPROPOS vii
SIGLES ixINTRODUCTION 1GÉNÉRALITÉS 3GUIDEMÉTHODOLOGIQUE 5
SECTIONI:ANALYSEDELACONCEPTIONDUPROGRAMME 9
1. Analysedelapertinenceduprogramme 92. Analyseduciblageduprogramme 113. Analysedesinterventionsduprogramme 124. Analysedesactivitéscommunautaires 135. Analysedel’efficacitédesagentscommunautaires 166. Analysedelagestionduprogramme 187. Analysedusuivietdel’évaluationduprogramme 198. Analysedesliensduprogramme 219. Récapitulatifdel’analysedelaconceptionduprogrammeetdes
actionsàentreprendre 21
SECTIONII:ANALYSEDEL’ENVIRONNEMENT‘MACRO’ 25
1. Analysedel’environnementmacro-politique 262. Analysedelacollaborationintersectorielle 273. Analysedel’engagementfinancierdel’Étatenfaveurdelanutrition 284. Analysedurôleetdelacontributiondelacommunautéinternationale 295. Analysedel’adéquationdescompétencestechniquesnationales 306. Récapitulatifdel’analysedel’environnement‘macro’etdesactions àentreprendre 32
SECTIONIII:ANALYSEDEL’ENVIRONNEMENT‘MICRO’ 35
1. Analysedel’importancedeladiversité 362. Analysedel’économiealimentairelocale 373. Analyseduniveaududéveloppementcommunautaire 394. Analysedel’accèsauxservicesdebaseetauxcompétencestechniques 405. Analysedel’adéquationdesstructureslocalesdedéveloppement 436. Récapitulatifdel’analysedel’environnement‘micro’etdesactions àentreprendre 44
SECTIONIV:ANALYSEDELAPÉRENNITÉDUPROGRAMME 47
1. Analysedesressourcesduprogramme 482. Analysedelapropriétéduprogramme 493. Analysedelacapacitéduprogrammeàrépondreauxbesoinsàvenir 494. Récapitulatifdel’analysedelapérennitéduprogrammeetdesactions àentreprendre 50
iv
CONCLUSION 53
Annexe1: Rapportrécapitulatif 55Annexe2: Lecturescomplémentairesetadressesutiles 69Annexe3: Exempledecadreconceptuel 73Annexe4: Méthodologies 77
v
REMERCIEMENTS
La FAO remercie les éditions Macmillan, Oxford, d’avoiraimablement permis la reproduction du matériel utilisé àl’annexe4duprésentdocument.
« Partners in Planning, Information, Participation andEmpowerment»SusanB.RifkinetPatPridmore,MacmillanEducationLtd.,2001
Texte©copyrightSusanB.RifkinetPatPridmore,2001
vii
AVANT-PROPOS
Le présent Outil d’Analyse (OA) est une étape importante dans l’aide permanente de laFAO aux pays membres et dans l’expérience qu’elle a acquise en les aidant à élaborerdes programmes d’alimentation et de nutrition communautaires. On s’aperçoit de plusen plus qu’il faut impliquer les communautés dans la planification et la mise en œuvredes programmes de nutrition. Cette organisation estime qu’il est important de renforcercesprogrammescar l’étatnutritionnelest lemeilleur indicateurpourmesurer lesprogrèsaccomplisdanslaluttecontrelapauvretéetlamalnutrition.
C’estdanscecontextequelaFAOacommencéàprépareruncadreméthodologiquepourexamineretanalyserdesprogrammesexistants,sousformed’étudesdecasapprofondies,cequiadébouchésurlamiseaupointdecetOutild’Analyse.Neufétudesdecasontétéchoisiesetundocumentderapportd’activitéaétédéfinilorsd’uneconsultationtechniquetenueàRomeenoctobre2001.Letravailaensuiteétéréalisésurleterrain,analysépuisunrapportglobalaétépréparé.Laméthodologiedel’Outild’Analyseaétéélaboréeàpartirdesleçonstiréesdecesétudesdecas.
CetOutild’Analyseapourobjetdecontribueràrenforcerlesprogrammesd’alimentationetdenutritioncommunautaires.Àterme,sonobjectifestd’aiderlesutilisateursàdémarreretàpoursuivredesprocessusvisantàrenforcerlescapacitésdeleurpaysàs’attaquerauxcausesde lamalnutrition.Car il estgénéralementadmisque l’ondoit s’attaquernonseulementauxcausesimmédiatesdelamalnutritionmaisaussiàd’autresfacteurssous-jacentssil’onveutquel’ensembledelapopulationatteignelebien-êtrenutritionnel,ettoutesacapacitéfonctionnelleetproductive.
La méthodologie retenue comporte quatre sections: la conception du programme, sonenvironnement‘macro’,sonenvironnement‘micro’,etsapérennité(oudurabilité).CetOutilest faitpour suggérer lesmesuresàprendre suiteà cetteanalyse. En règlegénérale, sesutilisateursserontlesresponsablesdelaplanificationdesprogrammesd’alimentationetdenutrition.Maistoutescellesetceuxquiaurontplanifiéetprogrammédesactivitésdeluttecontrelapauvretéetpourledéveloppement,peuventetdevraientfairepartiedel’Équiped’Analyse.
CetOutild’Analyseinclutd’importantsaspectsdelaconceptionduprogramme,quiontdesrépercussionssensiblessursesrésultats.Endernièreanalyse,toutprogrammedenutritiondoitviserà l’améliorationde l’étatnutritionnelde lapopulation.C’est l’objectifprioritairedetoutprogrammenationald’alimentationetdenutritionetceladoitpouvoirsemesurerà l’aide d’indicateurs reconnus. Ces objectifs doivent donc être Spécifiques, Mesurables,Appropriés,RéalisablesetplanifiésdansleTemps(SMART).Ilestindispensabled’évaluerlaparticipationde lacommunautécarc’estunpréalablecléà l’autonomieetà lapérennitédu programme: cela va de la participation passive à l’auto-mobilisation. Une manièred’évaluercetteparticipationconsisteàlamesurerdanslescinqdomainessuivants:l’analysedes besoins, le leadership, l’organisation, la mobilisation des ressources et la gestion. Laméthodologie permettant de faire ce travail consiste à utiliser un diagramme en toiled’araignée:ontrouveraàl’annexe4desdirectivesquantàsonutilisation.
Letermeenvironnement ‘macro’se réfèreauxfacteursspécifiquesqui indiquent ledegréd’engagementd’unpaysdansundomaineparticulier.Onsaitqu’unenvironnement‘macro’favorableestindispensableàlaréussitedetoutprogrammeetontrouveraicidesconseilsquantàlamanièred’évaluerlescaractéristiquesdel’environnementnational.
viii
S’agissantdel’environnement‘micro’,cetoutilmontreégalementlesrisquesauxquelsons’exposequandonadopteuneapprochedusommetverslabase.Il insistesurlefaitqu’ilfautuneapprochequifournissenonseulementdesservicesdebonnequalitémaisaussiquitiennecomptedesconditionsetprioritéslocales,puisquequelarelationoul’interfaceentrelesommetetlabaseestindispensableàlaréussitedéfinitivedesprogrammesdenutritioncommunautaires.
NombredefacteursévaluésdanslessectionsI,IIetIIIinfluentsurlapérennitéduprogramme.C’estlàunaspectimportantetcomplexeetquel’onpeutdéfinircommeétantlacapacitéduprogrammeàpoursuivresesactivitésdefaçonpositive,unefoislesobjectifsfixésatteints.Lesquestionsqu’ilfautréglerconcernentlesressourcesduprogramme,sapropriétéetsacapacitéàrépondreauxbesoinsdedemain.
Une fois l’analyse détaillée d’un programme terminée, les utilisateurs doivent établir unelistedesmesureslesplusurgentes,regroupercesmesures,lesrationaliseretlesclasserparordredepriorité.Lesprincipauxregroupementsporterontprobablementsurlerenforcementdel’engagementpolitiqueetdelaprisedeconsciencedelapopulation,lamiseenœuvred’unprogrammedevalorisationdesressourceshumainesetderenforcementdescapacités,l’augmentation de la participation communautaire et l’amélioration de la conception duprogramme.
Nousespéronsquel’emploidecetOutilpermettradecréerunétatd’espritvisantàamélioreren permanence l’efficacité des activités communautaires pour lutter contre la faim, lamalnutritionetlapauvreté,etqu’ilneserapasuninstrumentquel’onutiliseraqu’uneseulefois.Ildoitaboutiraurenforcementd’unprocessusmenantàdesactivitéscommunautaires,caractériséesparunecertainecapacitéd’auto-développementetd’autonomiedesménageset des communautés. Ce processus mis en place peut alors aider à un développementéconomiqueultérieur.Letempsetlesressourcesinvestisdansunprocessusdecettenatureconstituentlapremièreétaped’unebasededépartsolidepourunecroissanceéconomiquesaineetéquitable.
KraisidTontisirinDirecteur
Divisiondelanutritionetdelaprotectiondesconsommateurs
ix
SIGLES
FFOM Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces
ONG Organisation non gouvernementale
USAID Agence des États-Unis pour le développement international
INCAP Instituto de Nutrición de Centroamérica y Panamá (Institut de la Nutrition de l’Amérique centrale et du Panama)
1Introduction
INTRODUCTION
En1992,laConférenceinternationalesurlanutritionorganiséeparlaFAOetl’OMSavaitfortementrecommandéàchaquepaysd’élaboreretdemettreenœuvreunpland’actionnational de nutrition. Aujourd’hui, la plupart des pays ont recours à un large éventaild’activitéspour s’attaquer à leursproblèmesdenutrition.Dans certains cas, ces activitésconstituent un programme de nutrition intégré au plan national. Dans d’autres cas, lesproblèmesnutritionnelssontabordésparlebiaisdeprojetsoudeprogrammesportantsurunouplusieursproblèmesspécifiques,auniveaud’unerégiongéographiqueousurun(des)groupe(s) vulnérable(s).Dansdenombreuxpays, il existe égalementdesprogrammesdeportéeetd’ampleurdiversesfinancésavecuneassistanceétrangère.
Lebien-êtrenutritionneldetouteunepopulationestàlafoisrésultatetindicateurdudéveloppementdupays.Laréalisationdesobjectifsnationauxendépend.
Laréductiondel’insécuritéalimentaireetl’améliorationdelanutritionontrécemmentacquisdel’importancedanslecontextedesstratégiesderéductiondelapauvreté.Nousconstatonsactuellementquelesdonateurs(etlesgouvernementsnationaux)considèrentdeplusenplus,l’accèsauxalimentsetunemeilleurenutritioncommeundroitfondamentaldel’êtrehumain.Il fautdonc impérativementque lesprogrammesd’alimentationetdenutritionréussissentetqueleurssuccèss’inscriventdansladurée.C’estpourquoilespaysdoiventanalyserleursprogrammesetaméliorerleursrésultats,leurrentabilité,leurefficacitéetleurpérennité.
L’Outil d’Analyse a pour objet de contribuer au renforcement des programmesd’alimentation et de nutrition communautaires. Il fait appel à une analyse claireet graduelle de leurs environnements ‘macro’ et ‘micro’, des caractéristiquesde leur conception, tout en gardant à l’esprit la possibilité de leur pérennitévraisemblable.
L’utilisation de cet Outil d’Analyse doit contribuer au renforcement des liens entre lesenvironnements ‘macro’ et ‘micro’ pour mieux formuler les politiques et allouer desressources, créer des partenariats entre le gouvernement, la société civile et le secteurcommercial privé, et encourager un développement participatif dans le contexte desstructuresadministrativesdécentralisées.
Ilestmieuxadaptépour lesprogrammesquidurentaumoinsdeuxansetest idéalpourlesprogrammesnationauxpermanentsquipermettentdoncdesanalysesrégulièresetdesrévisions.
L’Outilsuggèredesmesuresàprendrecommesuiteàcetteanalyse.
Cessuggestionssontnécessairementdeportéeetdespécificitélimitéescartoutemesurecorrectivedoitêtreenvisagéedanslecontextenationaletvarierad’unesituationàl’autre.C’est l’analyse qui pourra suggérer les moyens d’améliorer l’efficacité du programme etdoncdesonimpactsurl’étatnutritionneldelapopulationcible.
L’analysepeutseréaliseràdifférentsinstantsdelavieduprogramme.Unefoislapremièreanalyseterminée,nousrecommandonsdefixerunedateprécisepourlasuivante,toutenaccordant suffisamment de temps pour que les activités suggérées lors de la première,puissent être effectivement accomplies. Les situations et les conditions changent: desanalyses régulièrement effectuées permettent alors d’ajuster le programme, et ainsi, demieuxrépondreàceschangements.
2 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
Si vous démarrez le processus de conception d’un nouveau programme, nous vousengageonsà lirecetOutild’Analysepourvousassurerque laconceptionduprogrammeincorporel’essentieldesélémentsindispensablesàunimpactpositif.
CetOutilaétéconçuà l’intentiondesplanificateursdeprogrammesdenutritiontravaillantencollaborationavecd’autresacteursprivilégiés:iln’estpasdestinéàêtreutiliséàtitreindividuelmaisplutôtparuneEquiped’Analyse.
Il faut bien préciser ici que ce n’est pas un outil pour l’évaluation de programme. Il y apeut-êtrecertainspointsencommunavecl’évaluation,parexempledansledomainedelaconceptiondeprogramme,maiscetteanalysevabeaucoupplusloinpuisqu’elleporteaussisurlesenvironnements‘macro’et‘micro’etqu’elleprendégalementencomptelaquestiondelapérennitéduprogramme.
Cet Outil s’efforce de présenter la méthodologie d’analyse de programme demanièreaussidirecte,conciseetcordialequepossible.
L’analysedesprogrammesestuneprocédurecomplexeetessayerdetroplasimplifierrisqued’entraînerdeserreursdanslesconclusionsetl’omissiond’informationsessentielles.L’analysen’estpasunexercicerapide:elleimpliquedenombreusesréunionsetdiscussions,l’étudededocuments,desvisitessurleterrainetl’espritd’observation.Leprocessusensoi,autantquelesrésultats,estimportant:ilneservirapasseulementàaméliorerl’impactnutritionneldesprogrammesencoursd’analyse,maisildéboucherasurunemeilleureprogrammationdesprogrammesultérieurs.L’analysedeprogrammedoitêtreconsidéréecommeunprocessusparticipatifpermanentetnoncommeunexerciceponctuel.Néanmoins,unefoislapremièreanalyseréalisée,lesautresàvenirserontplusfaciles.
Lanatureetlescausesdesproblèmesdenutritionvarientd’unpaysàl’autre,toutcommeleur caractéristiques politique, économique et socioculturelle. Pour un pays déterminé, ilpeutmêmeyavoirdesdifférencesrégionales.UnseulOutild’Analysenesauraitseprêterà toutes ces particularités. Toutes ces questions auxquelles cet outil vous demande derépondrene sauraientdonc correspondre forcémentà votreprogrammeetà votrepays,peut-êtrevousfaudra-t-ilenposerencored’autres.Nousvousdemandonsdoncinstammentdeposerd’autresquestionsoud’ensupprimersinécessaire.Vousserezpeutêtreamenéàlesclasserparordredepriorité,suiteàcertainescirconstancesquetraversevotrepaysouvotreprogramme.Ceprocessusd’adaptationdevotreoutilestunaspectimportantdeceprocessusd’analyse.Le véritable objectif de cet Outil, c’est de vous aider à démarrer et à développer unprocessusderenforcementdescapacitésdevotrepayspourluttercontrelescausesdelamalnutrition. C’est un processus complexe, allant de la promotion des capacités d’auto-développement des communautés à un engagement et un soutien politique réels. Lanutrition est un prétexte, et l’état nutritionnel est le principal indicateur de l’insuffisanceou de l’inadéquation des progrès en matière de satisfaction des besoins physiologiquesfondamentaux,lasatisfactiondecesbesoinsétantconsidéréecommelapremièreétapedudéveloppement.Pouratteindre lebien-êtrenutritionnelet lapleinecapacitéfonctionnelleetproductived’unepopulation,nousnedevonspasseulementnousattaquerauxcausesimmédiatesdelamalnutrition,àsavoirunrégimealimentaireinappropriéouunemorbiditéélevée, mais aussi aux facteurs fondamentaux sous-jacents, comme le montre le cadreconceptuelproposéàl’annexe3.
3Généralités
GÉNÉRALITÉS
Des programmes d’alimentation et de nutrition communautaires ont été lancés dans denombreuxpays. Ilsont tousencommundesobjectifsnutritionnelsouenrelationavec lanutrition.Cesobjectifspeuventêtregénéraux(réductiondelaprévalencedelamalnutritionou amélioration de la sécurité alimentaire des ménages) ou plus spécifiques (portant surunseulnutrimentouuneseuleactivité telleque lapromotionde l’allaitementmaternel).Nombred’entreeuxontconnulesuccèsetleuranalyseapprofondiepeutnousaideràsaisirlesclésduprocessusexpliquantleurréussite.
Nombre de programmes nationaux ou provinciaux de nutrition ont fait l’objet d’études(ACC/SCN, 1996; Iannotti et Gillespie, 2001; Mason et al, 2001). Ces études examinentla manière dont la croissance macroéconomique et les facteurs d’investissement socialcontribuentàfairebaisserlaprévalencedelamalnutritioninfantile.Cesétudesnationalesontpermisd’identifier,parmid’autresfacteursimportants,lesstratégiesdeluttecontrelapauvreté et pour une croissante équitable, ainsi que l’augmentation des investissementsenfaveurde lasantéetde l’éducation.L’informationquedonnentcesétudesnepermetpasuneanalysedétailléedecesfacteursauniveaudescommunautésbienqu’engénéral,l’implicationdelacommunauté,saparticipation,sonsentimentdecontrôlesurleprogrammeet son autonomie d’action semblent étroitement liés à l’efficacité de ces programmesd’alimentationetdenutrition.
Depuisquelquesannées,onestd’accordsurlefaitqu’ilfautinclurelescommunautésdansla planification et la mise en œuvre des programmes de nutrition. On pourrait presquedéfinirlaplupartdesprogrammesdenutritioncomme«communautaires»maisl’approcheparticipativedelacommunauté,ausensanthropologiqueduterme,n’estpasnécessairementimplicitedanscetteappellation. Ilsemblequel’expression«participationcommunautaire»donnelieuàdiversesinterprétations,allantdel’informationdesgenssurcequivaêtrefaitdansleurcommunauté,enpassantparleurparticipationnécessaireàcertainesactivitéstrèsspécifiques,àl’implicationtotaledelacommunautédansl’analysedesapropresituation,danslaprisededécisionetdanslaplanification.
L’environnement‘macro’danslequelsesitueleprogrammeesttoutaussiimportant.Bienqu’ilsoitexterneàcelui-ci,onadmetquel’environnement‘macro’aunimpactmajeursurlefonctionnement,lesrésultatsetlapérennitéduprogramme.Ilestextrêmementimportantquel’onreconnaisse,auplushautniveau,quelebien-êtrenutritionneldelapopulationsoitconsidéréàlafoiscommeunrésultatetcommeunindicateurdudéveloppementnationaletquel’onaccepted’utiliserl’étatnutritionnelpoursavoiràquelniveaudesatisfactionlesbesoins fondamentaux de la population sont parvenus. On utilise fréquemment le termedepérennitésanstoujourscomprendretoutcequecelareprésenteetimpliqueauplandel’élaborationdesprogrammes.
C’estàlasuitedecesconsidérationsquelaFAOaentaméleprocessusquiadébouchésurl’élaborationdecetOutild’Analysedeprogrammedenutrition.Ceprocessusacommencéparlapréparationd’uncadreméthodologiquedestinéàexamineretanalyser,sousformed’étudesdecas,lesprogrammesexistants.Lorsd’unatelierquis’esttenuàRomeenoctobre2001,lecadreméthodologiqueaétéétudiéetrévisé,lesétudesdecassélectionnéesetleprocessusdéfinietaccepté.Suiteàcetatelier,lesétudesdecasontétéentrepriseset,parlasuite,analyséespourconstituerlabasedel’ouvragequifaitpendantàcetOutild’Analyse:«Community based food and nutrition programmes: what makes them successful ? A review and analysis of experience» (Programmes d’alimentation et de nutrition communautaires: les raisons de leur succès. Étude et analyse de l’expérience acquise - FAO,2003).Lerapport
4 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
intégrédeneufétudesdecas(etdetroisétudessurdocuments)estundocumentdebasepourlesutilisateursduprésentmanuel.UnegrandepartiedelaméthodologieélaboréepourcetOutild’Analysesefondesurlesleçonstiréesdecesétudesdecas,surlesforcesetlesfaiblessesdesprogrammesexaminés,etprésentésdanslerapportglobaldelaFAO.
Laversionpréliminairedel’Outild’Analysedesprogrammesdenutritionaétédiscutélorsd’un atelier d’utilisateurs à Cape Town, Afrique du Sud, en juin 2002. Les modificationsapportées proviennent des recommandations de cet atelier. La version actualisée futl’objet d’une expérimentation de terrain de la méthodologie réalisée précédemment àlafinalisationet lapublicationentantquecetteéditionrevisée.LaFAOaimerait recevoirvoscommentairesetsuggestionsafindecontinueràaméliorercemanuel,sur labasedevos expériences pratiques. Ces commentaires nous seront précieux pour la préparationde futures éditions révisées: faites les parvenir à l’adresse indiquée Annexe 2 («Autresinformationsutiles»).Vouspouvezégalementécrireàcetteadressesivousavezbesoindeplusd’assistance.
5Guide méthodologique
GUIDE MÉTHODOLOGIQUE
Laméthodologied’analysedoitêtreconsidéréecommeunprocessusparticipatif continu.Elle seproposede rechercherdes réponsesàdesquestions soulevées lorsdediscussionsavecdesinterlocuteursdechoix,oulorsdel’étudededocuments,devisitessurleterrainouencoreduesàvotreespritd’observation.Ilyaurasansdoutebonnombredequestionsauxquellesvousnepourrezpasrépondre:celadoitpasvousempêcherpasdecommencerl’analyse.
Adoptez une attitude pragmatique: faites de votre mieux avec les ressources àvotredisposition.L’importantestdedémarrerceprocessus.
Lesinstructionsdétailléesquisuiventvontvousaiderdanscetteanalyse.
PREMIÈREÉTAPE:PRÉPARATIONÀL’ANALYSE
a) Lecturesindispensables
Pour commencer, il vous faudra lire quelques ouvrages essentiels dont, tout d’abord:l’intégralité de cet Outil et son complément «Community based food and nutrition programmes: what makes them successful ? A review and analysis of experience» (FAO,2003)1.Unelisted’ouvragesrecommandésestdisponibleenannexe2.Onvousyindiqueégalementcommentvousprocurercestextesdebase.Sivousn’êtespasaucourantdelaméthodologiedeparticipationcommunautaire,nousvousinvitonsàlireaumoins«Partners in planning»deS. RifkinetP. Pridmore(2001).
LaFAO,encollaborationavec l’Écoledesantépubliquede l’UniversitédeWesternCape,LeCap(Afriquedusud)apréparéunManueldeformationdesUtilisateursdestinéàaiderà la préparation des membres de l’Équipe d’Analyse. C’est un point important puisquetouslesmembresdecetteéquipenesontpasforcémentaucourantdetouslesconceptsnutritionnelsquel’onyutilise.Deplus,uneanalysevéritablementeffectivedoitêtrecapabled’intéresserceuxdecetteéquipequin’ontpasreçuforcémentuneformationformelleennutrition.Cecipeutcontribueràcréerunprocessusintersectorieleffectifpouraméliorerlanutrition.Cetteformationpeutêtreadaptéeselonlesniveauxdeconnaissanceetletempsdetravaildisponible.LeManueldeformationdestinéauxutilisateursetcetOutild’Analyseconstituent de précieuses ressources pour tous ceux qui sont engagés dans l’analyse deprogramme.
b) Compositiondel’Équiped’Analyse
IlvousfaudraconstitueruneÉquiped’Analysequiidéalementdevraitcomprendrede10à15personnes,enfonctiondevotreprogrammeetnotamment:
» Unnutritionnistederenommée,fonctionnairegouvernemental.» Desreprésentantsdehaut-niveaudessecteursconcernés,telsquel’agricultureetlasanté
mais aussi l’éducation, le développement rural ou le développement communautaireet la planification. Ces représentants devraient provenir de leurs départements deplanificationsectorielsoud’autresservicestravaillantavecl’uniténationaledenutritionet/ouleprogrammequevousêtesentraind’analyser.
1NombredescitationsetdesencadrésdecetOutild’Analyserenvoieàcetouvragesousletitre:Étudeapprofondiedeneufprogrammes(FAO2003).
6 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
» Unreprésentantd’uneorganisationinternationaleayantunintérêtpourlanutrition.» Unreprésentantd’uneONGengagéedansdesactivitésnutritionnelles.» Unreprésentantdudépartementdenutritiond’uninstitutderechercheetdeformation
(uneuniversité,parexemple),sipossible.» Unspécialistedessciencessociales.» Ledirecteuroulegestionnaireduprogrammeàévaluer.» Un représentant ou plus du niveau provincial, municipal ou de district, chargé du
développementdanslazoneduprogramme.» Unreprésentantouplusdescommunautésparticipantauprogramme(animateurset/ou
leaderscommunautaires).
Rappelezvousquec’estlàlacompositiond’uneéquipeidéale.Sivousnepouvezpasmettresurpiedunetelleéquipe,d’untel calibre, tâchezd’enavoiruneplusmodeste,avecauminimumdeuxpersonnes.
Sicettepremièreanalysesedéroulebien,vouspourrezencoreutilisercetteéquipepar lasuite.LacompositionprécisedevotreÉquiped’Analysedépendradelataille,desressourcesetdelanatureduprogrammeàévaluer.Ilnevousserasansdoutepasfacilederassemblerunetelleéquipeetdedemanderàtoutescespersonnesdeconsacrerbeaucoupdetempsetd’énergieàl’analyse.Ceseraparticulièrementdifficilesilanutritionn’estpasreconnuedansvotrepayscommeétantindispensableaudéveloppementnationalousilacollaborationintersectoriellepourl’améliorationdelanutritionn’estpasencoreefficace.
c) Identificationdesinformateursprivilégiésetdeladocumentationindispensable
Aussicomplètesoit-elle,l’Équiped’Analyseneserapasenmesurederépondreàtouteslesquestions.Etudiezavecellelesquatresectionsdumanuelafind’identifierlespersonnescléquipourrontvousfournirlesréponsessouhaitables.Vousdevrezchoisirdesinterlocuteursprivilégiésàtouslesniveauxadministratifsdelazoneduprogrammeycomprisauniveaudescommunautés.Lesleaderscommunautairesetlepersonneldeterrainpeuventêtretrèsutiles en vous donnant, par exemple, un point de vue différent du personnel au niveaunational.
Il vous faudra recueillir les documents nécessaires: au moins le document de projet et ledescriptifduprogramme,ettoutrapportouanalyseauquelilauradonnélieu.Vousdevrezmettreenévidencequelespolitiquesnationalesappropriéesn’ontpasseulementétéadoptéesmaisqu’elles sontbienappliquées. Pouranalyser lanaturedesproblèmesdenutrition,etdéterminersilesprogrammesofficielsyrépondent,vousdevrezvousintéresseràdesrapportsd’enquêtes couvrant la zone du programme. Vous devrez aussi faire état des activitéscomunautairesliéesauprogramme,parexemplelesplansd’actioncommunautaires.
d) Préparationd’unplandetravail
L’Équipe d’Analyse doit convenir d’un calendrier de réunions, d’un emploi du tempsconcernantladuréedel’analyse,desresponsabilitésdechacunetd’unplandetravail.Vousaurezà liredenombreuxdocuments,àorganiserdenombreusesdiscussionset réunionsdegroupesspécifiquesetàfairedemultiplesvisitesdeterrain.Pourrationalisercetravail,nousvousdemandonsd’étudierattentivementcetOutild’Analysepourdéterminertoutesles informations que vous aurez à recueillir une fois pour toutes, afin d’éviter d’avoir àretournerplusieursfoisdans lesmêmescommunautésouà interrogervos informateursàplusieurs reprises.Uncalendrieretunprogrammedetravailbienplanifiéssimplifieront laméthodologie,etvousferontéconomiserdutempsetdesefforts.
7Guide méthodologique
DEUXIÈMEÉTAPE:ANALYSEDUPROGRAMMENUTRITIONNEL
a) Démarrage
Une des meilleures manières de commencer l’analyse est de préparer une arborescenceanalytique2. L’équipedoitenvisager cetteactivité commeunexerciceparticipatif quiaideàpréciser les idéesdesmembresde l’équipeetpermet à tout lemondede comprendrela nature des problèmes nutritionnels de la zone du programme ainsi que les obstaclesà l’amélioration de l’état nutritionnel. Si le programme couvre plusieurs zones agro-écologiquesdifférentes,ilvousfaudrapréparerplusieursarborescencesdecegenre.
b) Lesdifférentessectionsdel’analyse
Laméthodologieestdiviséeenquatresections:
SectionI: AnalysedelaconceptionduprogrammeSectionII: Analysedesonenvironnement‘macro’SectionIII: Analysedesonenvironnement‘micro’SectionIV: Analysedesapérennité
Uncertainchevauchementdesinformationsquevousdevezrecueillirpourchacunedecessectionsestinévitable,maiscelavousaideraaussiàvoircesinformationssousdiversangles.Après avoir élaboré l’arborescence analytique, commencez à répondre aux questions dechaque section.Conservezunexemplairede cette arborescencedemanière àpouvoir leconsulter aussi souventquenécessaireet ànepasperdrede vue l’approcheglobaledesproblèmesquevousessayezderésoudre.Touteslesquestionsneserontpasnécessairementpertinentesetvousdevrezsansdouteenajouteruncertainnombred’autresplusspécifiquesàvotreprogramme.Utilisezvosinterlocuteursprivilégiés,lesdocumentsetlesvisitessurleterrainpourrépondreauxquestionsposées.
c) Préparationdesrapportsrécapitulatifs
A la fin de chaque section, vous devrez récapituler les informations que vous aurezrecueillies.Cerécapitulatifvousaideraàorganiservosconclusionsetàpréciserlesfaiblessesque vous devrez corriger. Cependant, tout récapitulatif tend à simplifier ce qui est enréalitéunesituationcomplexe.Vousavezrecueilliunemassederenseignementsquivousaideraàdéfinirlesmesuresàprendre.Aprèsdiscussionaveclesmembresdevotreéquipe,vousdevrezvousmettred’accordsurlestroispoints lesplusimportantsquiressortentdechacundessous-élémentsdechaquesection.UtilisezleRapportrécapitulatifdel’Annexe1pourguidervosdiscussions,puiscomplétez-le.Répétezcetteprocédureàlafindechaquesection.
d) AnalysesFFOM3
A l’aide du récapitulatif, préparez une analyse FFOM de chaque section: énumérez lesForces, les Faiblesses, les Opportunités et les Menaces que vous aurez identifiés. Lesdécisionsdoiventêtrefondéessurleconsensusdel’Équiped’Analyse.Conservezleslistesquevousaurezétablies:ellesvousserontindispensablespourvousguiderdanslesactionsàentreprendre.
2L’annexe4donnedesconseilsquantàlamanièredelefaire.3FFOM=Forces,Faiblesses,OpportunitésetMenaces.L’annexe4donnedesdirectivesconcernantlaréalisation
d’uneanalyseFFOM.
8 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
e) Préparationdurapportd’analyse
Lorsquevousaurezréponduauxquestionsdechaquesection,achevé lesrapportsrécapi-tulatifsetlesanalysesFFOMappropriés,ilvousfaudrapréparerlerapportdevotreÉquiped’Analyse.Lesproblèmesidentifiésdanslesrécapitulatifsserontunebaseexcellentepourlerésuméanalytiquedurapport.
TROISIÈMEÉTAPE:PLAND’ACTION
C’est le moment maintenant de passer à l’action. Chaque section se termine par dessuggestionssurlesmesuresàprendre.UtilisezcessuggestionsetlesanalysesFFOMpourdéterminer:
» Quelles«forces»duprogrammevousretiendrez.» Quelles«faiblesses»doiventretenirvotreattention.» Lesopportunitésquevousavezidentifiéesafinderenforcerleprogrammeetd’autres
activitésdenutritiondanslepays,etcomments’ensaisir.» Commentminimiserlesmenaces.» Lesmesuresappropriéespourprendreencomptelespointsci-dessus.Siellessont(trop)
nombreuses,vousaurezbesoind’établirunelisteprioritaireoud’envisagerdesactionsregroupées.
Préparezunpland’action(avecobjectifsetdatesbutoir)pouraméliorerleprogrammedenutritioncommunautaire. Joignez-leàvotrerapportd’analyseetfaites-lecirculerdans lesministèresetdépartements,auprèsdupersonneldegestionduprogrammeetdesautresacteursclésdelamiseenœuvreduprogramme.Ensuitecommencezàmettreenapplicationvotrepland’action.
L’Équipe d’Analyse doit aussi décider quand analyser à nouveau le programme. Lerapportd’analyse, la listedesquestionsàexaminer, lesanalysesFFOMet lepland’actionconstituerontd’importantsdocumentsdebaselorsdelaprochaineanalyse.
DERNIERPOINT
Vousvenezdedémarrerunprocessusimportantetilestimpératifquevousvousrappeliezqu’ils’agitd’unprocessusetnond’unequelconqueactionlimitéedansletempsouuneliste de contrôle à compléter. C’est un processus de réflexion et de recherche qui vousdonnera une meilleure compréhension des mécanismes de votre programme et vousindiquera comment son impactpeut encore être accentué. Soyezpratique et faites pourle mieux avec ce que vous avez. Cette première analyse sera peut être incomplète etimparfaite.Celanedoitpasvousdissuader.Cequiestimportant,c’estquevousvenezdedémarrerleprocessus.
9Section I: Analyse de la conception du programme
SECTION I: ANALYSE DE LA CONCEPTION DU PROGRAMME
Commençons par examiner le programmeen lui-même. Cette section se rapporteaux principaux aspects de la conception duprogramme,etquiontétéretenuspouravoirun impact important sur son rendement. Onvous demande donc à présent d’examiner laconceptionduprogrammepourenanalyser:
» Lapertinence.» Leciblage.» Lesinterventions.» Lesactivitéscommunautaires.» L’efficacitédesagentscommunautaires.» Lagestion.» Lesuivietl’évaluation.» Lacoordination.
1.ANALYSEDELAPERTINENCEDUPROGRAMME
Pourévaluerlapertinenceduprogramme,vousdevezvousdemander:
a) Sil’onacherchéàdéterminerlescausesdelamalnutrition.
b) Silesobjectifsduprogrammecorrespondentauxcausesidentifiées.
Dansl’idéal, ilfaudraitvousentreteniraveclespersonnesquiontformuléleprogrammeou,sicelan’estpaspossible,avec sadirection; vousdevrez également examiner le document deprojetetlesdossiersappropriés.
Descausesaussivaguesque«mauvaisrégimealimentaire»neserventpasàgrandchose:vousdevezsavoirenquoilerégimealimentaireestmauvaisetpourquoi.Lesréponsesàcesquestionsdevraientvousguidersurlanaturedesinterventionsentreprises.
La planification du programme (analyse des problèmes, sélection et conception desinterventions)auraitdû s’appuyer suruneapprocheparticipative,enétroitecollaborationavec les communautés ciblées. Si cela n’a pas été le cas, il est plus que probable quedes erreurs ont été commises dans l’analyse et la conception du programme et que lescommunautésnesesententguèreconcernées.
A terme, tous les programmes de nutrition doivent améliorer l’état nutritionnelde la population(réduirelenombredecasdemaigreur,deretarddecroissance,d’obésitéoudecarencesenmicronutriments,selonlecas).Celadoitsemesureràl’aided’indicateursreconnus(anthropométriqueset/oubiochimiquespourlesmicronutriments).L’amélioration
Analyser....
Laconceptionduprogramme• L'environnement'macro'• L'environnement'micro'• Lapérennité
Analysedelaconceptionduprogramme
Pertinenceduprogramme• Ciblageduprogramme• Interventionsduprogramme• Activitéscommunautaires• Efficacité des agents communau-
taires• Gestionduprogramme• Suivietévaluation• Coordination
10 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
del’étatnutritionneldoitêtrelebutoul’objectifprincipaldetoutprogrammenationaldenutritionquiseveutcomplet.TouslesobjectifsdoiventdoncêtreSpécifiques,Mesurables,Appropriés,RéalisablesetplanifiésdansleTemps4.C’estàl’aunedesobjectifsquiluiontétéfixésquel’onjugeradusuccèsoudel’échecd’unprogramme.
Denombreuxprogrammesdemoindreimportance,souventtrèsspécifiques,sefixentdesobjectifsneportantquesurquelques-unsdesobstaclesàl’améliorationdel’étatnutritionnel.Parexemple,unprogrammepeutchercheràaméliorer lesconnaissancesennutrition.Cen’estqu’unobjectifintermédiairecarilnes’attaquequ’àl’undesobstaclesàl’améliorationde l’état nutritionnel. L’amélioration des connaissances en nutrition ne débouche sur unmeilleurétatnutritionnel5quesielle s’accompagne,parexemple,d’uneaméliorationdespratiquesd’alimentation infantile,d’unmeilleuraccèsà lanourritureoud’activités visantà réduire la morbidité. L’objectif principal, l’amélioration de l’état nutritionnel, doit doncs’accompagnerd’unensembled’objectifssecondairess’attaquantauxcausesspécifiquesdelamalnutritiondanslazoneduprogramme.
Un programme nutritionnel gagnera également à se fixer des objectifs en matière departicipation communautaire, d’améliorationde l’environnement ‘macro’ et ‘micro’ et derenforcementdesescapacités.Decettesorte,ons’assurequecesquestionsimportantesneserontpasoubliéespendantlamiseenœuvreduprogramme.
Voicilegenredequestionauxquellesvousdevrezrépondrepouranalyserlapertinenceduprogramme:
• A-t-on réalisé une analyse des problèmes avant d’élaborer ce programme ?Dans l’affirmative, a-t-on utilisé une approche participative ? Quelles causesspécifiquesdemalnutritioncetteanalysea-t-elleidentifiées ?
• Lesobjectifsduprogrammesont-ilsclairs, réalistes,pertinents,mesurablesetplanifiésdansletemps ?Ont-ilsàvoiravec:
- La nutrition? Dans l’affirmative, sont-ils en rapport avec les causes de malnutritionidentifiéeslorsdel’analysedesproblèmes ?
- Laparticipationcommunautaire ?- L’améliorationdel’environnement‘macro’et‘micro’ ?- Lerenforcementdescapacités ?
4SMART:Spécifiques,Mesurables,Appropriés,RéalisablesetplanifiésdansleTemps.5Dansdetrèsrarescas, lemanquedeconnaissancesennutritionest leseulobstacleà l’améliorationde l’état
nutritionnel.
11Section I: Analyse de la conception du programme
2.ANALYSEDUCIBLAGEDUPROGRAMME
Leciblageestunmécanismequiassurequeleprogramme ne s’adresse qu’aux bénéficiairespour lesquels il a été conçu. Un bon ciblageréduit le coût d’un programme car il évited’allouerdesressourcesàdesbénéficiairesquin’enontpasbesoin.
Leciblagepeutêtregéographique(zonesdéfa-voriséesouzonesdecultureoudeclimatspéci-fiques), socio-économique (quartiers pauvresdesvilles,ménagesdontlerevenuestinférieurau seuil de pauvreté, personnes âgées néces-siteusesou familles sans terre)ou ilpeut viserungroupevulnérable(enfantsenpériodedesevrage,mèresseules,personnesâgées,parexemple).
Si le programmeest ciblé, cherchez à savoir s’il atteint bien tous les bénéficiaires prévus(couvertureinsuffisante)ous’iltoucheégalementdesbénéficiairesquin’ontrienàvoiraveclescritèresdesélection(coulage):
• Lesactivitésduprogrammeciblent-ellesdesménages,descommunautésoudeszonesspécifiques ?Sioui,leciblageest-ilapproprié ?
• Sic’estunprogrammeciblé,lesystèmefonctionne-t-il ?Ceprogrammearrive-t-il vraiment aux prétendus bénéficiaires ? Y a-t-il des bénéficiaires qui neremplissentpaslescritèresdesélection ?
Surleciblage
« Le ciblage peut prendre diverses formes: il peut être géographique, comme au Kenya (terres arides et semi-arides) ou au Honduras (zone présentant un problème environ-nemental spécifique); il peut porter sur une zone vulnérable [c’est une autre forme de ciblage géographique] dans les régions où l’on trouve une forte densité de communau-tés pauvres; il peut être socio-économique (familles sous le seuil de pauvreté, comme au Sri Lanka). Le programme mexicain PROGRESA utilise un double ciblage: au niveau des zones vulnérables pour sélectionner les localités bénéficiant du programme, puis un ciblage socio-économique pour y sélectionner les ménages bénéficiaires.
Un bon ciblage permet d’épargner des ressources mais le processus de sélection peut aussi entraîner des dépenses administratives élevées (cas du Mexique). Il peut aussi être sujet à des manipulations politiques et à la corruption. »
Extraitdel’étudeapprofondiedeneufprogrammes(FAO,2003).
Analysedelaconceptionduprogramme
• Pertinenceduprogramme Ciblageduprogramme• Interventionsduprogramme• Activitéscommunautaires• Efficacité des agents communau-
taires• Gestionduprogramme• Suivietévaluation• Coordination
12 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
3.ANALYSEDESINTERVENTIONSDUPROGRAMME
Les interventions du programme doivents’efforcerd’éliminerlescausesdelamalnutritionidentifiées par l’analyse des problèmes. Ellesdoivent permettre d’atteindre les objectifs duprogramme selon le calendrier établi, êtreaussi rentables et efficaces que possible etcecidansunespritd’équité.Ilfautégalementtenir compte de leurs coûts en ressourceset en temps pour les communautés. Sachezaussique leprogramme leplus rentablen’estpas nécessairement le plus durable et que lesprogrammes rentablesdans le court termenelesontpasnécessairementdanslelongterme.Comparez,parexemple,lesprogrammesdecomplémentationenvitamine Aorganisésdanslescentresdesanté,avec lesprogrammesvisantàaméliorer laconsommationd’alimentsriches en vitamine A. Le programme de complémentation vitaminique est peut-être plusrentableàcourtterme,maisceluibasésurlaconsommationdeproduitsrichesenvitaminesAs’inscritplusdansladuréeetpeutserévélermoinscoûteuxàlongterme6.
Ondisposeàprésentdetouteunelittératuresurdesexpériencesenmatièred’interventionsnutritionnellesàtraverslemonde.C’estunexcellentmoyen,austadedelaformulationduprojet,pourvousaideràsélectionnerlaconceptionduprogrammelaplusappropriéeetlaplusrentable.Lesinterventionsnedoiventpassimplements’attaquerauxcausesdelamalnutritiondanslazoneduprogramme,ellesdoiventaussisefondersurlesplusrécentesconnaissancesscientifiques, engager tous les secteurs pertinents et tenir compte des ressources, de laconjoncture,desdisponibilitésalimentairesetdespratiquesculturelleslocales.
Vousdevrezvousassurerquelesinterventionslancéesdanslecadreduprogrammenevontpasà l’encontredesservicesoffertsauxcommunautés,cequipeutarriverparexemplesileprogrammedistribuedulaitenpoudrepour l’alimentationdesbébésalorsquelecentredesantélocalencouragel’allaitementmaternel.Leprogrammedoitrenforceretnonalleràl’encontredesactivitésmenéesparlesresponsableslocauxdelasantéetdel’agriculturesurtoutsicelles-cisontappropriées.
Aucunprogrammen’arriveraàsesobjectifssilaquantitéetlaqualitédesressourcesallouéesnesontadéquates.Envoiciquelquesexemples:
- Uncoursuniquedenutrition(etdetrèscourtedurée)pouraméliorerdesconnaissancesnutritionnelles, sera vraisemblablement insuffisant pour modifier des comportementsalimentaires:ilfaudralerenforcer.
- Des agents communautairesoudupersonnelduministèrede la santé, en troppetitnombre pour un trop grand nombre de familles, ne peuvent pas consacrer toutel’attentionquechacuned’entreelleréclamepourenmodifiersoncomportement.
- La complémentation en oligoéléments, en vitamines ou en denrées alimentaires doitsefaireenquantitéssuffisammentélevéespouratteindre l’améliorationnutritionnellerecherchée.
6Onposeiciqueleprogrammedecomplémentationdevrasepoursuivreindéfinimentalorsquel’approchefondéesur l’améliorationde laconsommationamèneraunchangementdans leshabitudesdeconsommationqui secontinuerasansautresintrantsousansintrantsautresqueceuxfournisparunbonprogrammedesuividelacroissancedel’enfant.
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13Section I: Analyse de la conception du programme
- Lesagentsdevulgarisationagricoledoiventrendreplusieursvisitesauxpaysanssil’ondésireaugmenterleurproductionagricole.
Poursavoirsilesinterventionsduprogrammesontappropriéesetsuffisantes,répondezauxquestionssuivantes:
• Les interventionssélectionnéesetmisesenœuvreétaient-ellesappropriées ?
• Lesinterventionscadrent-ellesaveclesservicesdenutritiondebasedispensésdanslazoneduprogramme ?
• Lesressourcesallouéesauprogrammesont-ellessuffisantespouratteindrelesobjectifs ?
4.ANALYSEDESACTIVITÉSCOMMUNAUTAIRES
Dans cette sous-composante, vous aurez à évaluer l’importance de la participationcommunautaire, à savoir si le personnel areçu ou non une formation appropriée surcetteapprocheparticipativeet commentcetteapproche a-t-elle été utilisée dans la mise enœuvredesactivitéscommunautaires.
Laparticipationcommunautaireestmaintenantreconnuecommeunpréalable indispensableàla réussite et à la pérennité des programmesnutritionnels. L’approche participative a pourobjetd’aider les communautésàprendreplusd’assuranceetdelesrendrecapablesd’analyserleur situation alimentaire et nutritionnelle,d’identifier leurs besoins, de planifier lesactivitésappropriéespoursatisfairecesbesoins,d’obtenirlesfinancementsetlesspécialistesnécessairesetdemettreenœuvrecesactivités.Ilfautbeaucoupdetempsetdesressourcesconsidérables pour arriver à une approche pleinement participative, permettant à lacommunauté de se sentir vraiment propriétaire du programme et d’en avoir le contrôle.Cependant,une fois ce stadeatteint, leprogrammepeutêtremaintenuàpeude fraisàconditionquelacommunautécontinueàavoiraccèsauxservicesdebaseappropriés(santé,nutrition, services de vulgarisation agricole, par exemple), aux compétences techniquesqui l’aidentàsélectionneretconcevoirlesactivitésetàunsoutienfinancierpourlesréaliser.
Surlaparticipationcommunautaire
« Un programme nutritionnel communautaire n’utilise pas nécessairement l’approche participative… Rares sont ceux qui aujourd’hui osent ne pas mentionner la participation de la communauté sous une forme ou une autre… Cependant, rares aussi sont ceux qui sont vraiment de nature participative, impliquant les communautés dans la prise de décision et dans le choix d’activités et répondant aux besoins ressentis. »
Extraitdel’étudeapprofondiedeneufprogrammes(FAO,2003).
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taires• Gestionduprogramme• Suivietévaluation• Coordination
14 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
Laparticipationpeutvarierd’uneparticipation«passive»àlamobilisationcommunautairetotale.Pourévaluer ledegréd’approcheparticipativeduprogrammevousdevrezd’abordestimerleniveaudeparticipationdescommunautés,puisvousdemandersilepersonnelduprogrammeareçuuneformationsuffisanteenmatièred’approcheparticipative.
Utilisationdesconnaissancesetdespratiquesculturelleslocales
L’étudeapprofondiedeneufprogrammes,menéeparlaFAOen2003,amontréque:
Lescommunautéspossèdentdevastesconnaissancesquipeuventêtreintroduitesdanslesprogrammes.AuHonduras,leprojetaétéélaborésurunetechniquedeconservationdes sols utilisée dans le village de Quesungual. Les communautés qui vivent dansl’insécurité alimentaire ont mis au point des mécanismes d’adaptation pour améliorerleurschancesdesurvie.Nombred’entreellespeuventêtreconservéesetadoptées.Lespratiques culturelles locales, comme celle du Zunde raMambo (i.e le grenier du chef,parcelledeterrecultivéeparlacollectivitéetdontleproduiteststockéetdistribuéauxfamillespauvresencasdebesoin)auZimbabwe,offrentdespossibilitésd’interventionsetdesstratégiesplusacceptablespourlescommunautésquecellesimposéesdel’extérieur.Au Kenya, le projet a utilisé la tradition des groupes de femmes et des réunionscommunautairesrégulièrespourpromouvoirlaparticipation.
Déplacez-vousauprèsd’unnombrereprésentatifdecommunautés,observezledéroulementdeleursréunionsetayezdesdiscussionsavecleursleadersetleursmembres.Assurezvousd’avoir rencontré lesmembres lesplusvulnérablesde lacommunautéafind’analyser leurinfluencedanslaprisededécision.
Posezleuralorslesquestionssuivantes:
» Leprogrammetravaille-t-ilavecdesgroupesd’actioncommunautaire représentatifs ?Lesgroupesdoiventseréunirrégulièrementetavoirdesprogrammes,desprioritésetdesactivitésbiendéfinis.Ilsdoiventcomprendredesreprésentantsdetouslesgroupesdelacommunauté,dontlesplusvulnérables(parexemple,lesfamillessansterre).Lesfemmesdoiventfairepartiedesmembresactifs.
» Leprogrammecontribue-t-ilàrenforcerlescapacitésdelacommunauté ?Quelleformationa-t-il dispensé et quelles compétences a-t-il permis d’acquérir (gestion, organisation deréunions,planification) ?Quelsautresbesoinsdeformationnesontpasencoresatisfaits ?
» Lescommunautésont-ellesaccèsàdesfinancementsetàdesconseilstechniquespourlesactivités/projetsqu’ellesontidentifiés ?
» Leprogrammeutilise-t-ildespratiquesculturelleslocalesappropriées ?
Classezalorslescommunautésdansl’unedescatégoriesci-dessous:
Unmoyenpourévaluerl’importancedelaparticipationcommunautaireconsisteàmesurersaparticipationdanslescinqthèmessuivants:l’analysedesbesoins,leleadership,l’organisation,lamobilisationdesressourcesetlagestion.Pourcefaire,nousvousconseillonsd’utiliserlediagramme«entoiled’araignée»décritdansl’ouvragedeS.RifkinetP.Pridmore,Partners in planning (voirlaréférencepréciseàl’annexe 2).Lesdétailsconcernantl’utilisationdecetteméthodesontdonnésàl’annexe4.
A présent, vous allez organiser quelques discussions de groupes très spécifiques avec dupersonnelduprogrammedequalificationetde régionsdifférentes.Posez leur lesquestionssuivantes:
15Section I: Analyse de la conception du programme
» Pensez-vousquelescommunautéspeuventidentifierelles-mêmesleurspropresbesoins,ainsiqueplanifieretmettreenœuvre lesactivitésnécessairespoury répondre?Si laréponseestnégative,précisezpourquoi.
» Quelleformationavez-vousreçueenmatièred’approcheparticipative ?» Ressentez-vouslebesoind’uneformationcomplémentaire?
Grâce à vos observations et à ces discussions, vous devriez avoir une bonne idée de lamanièredontlepersonnelperçoitlaparticipationcommunautaire.Cetteinformationvousaideraàdécidersiuneformationcomplémentaireestnécessaire.
Vousdevriezàprésentêtrecapablederépondreauxquestionssuivantes:
• Quelniveaudeparticipationceprogrammea-t-ilatteint ?
• Laformationreçueparlepersonnelduprogrammeetconcernantlaparticipationcommunautairea-t-elleétécorrecteetqu’enpensecepersonnel ?
• Ceprogrammea-t-il incité lacommunautéàs’organiser,àsedébrouillerelle-mêmeetàserenforcer ?
Niveauxdeparticipationcommunautaire
Niveaudeparticipation Caractéristiques
1.Pasive Lesintéresséssontmisaucourantdecequivasepasserouparti-Lesintéresséssontmisaucourantdecequivasepasserouparti-cipent-ilsuniquementenrépondantàdesquestions ?
2.Consultative Lesintéressésexprimentleurspointsdevuequipeuventêtreprisenconsidération,maisilsneparticipentpasàlaprisededécision.
3.Incitative Lesintéressésparticipentauxactivitésafinderecevoirdelanourri-ture,del’argentoud’autresincitations.Ilsneparticipenttoujourspasàlaprisededécisionetleurparticipationseterminesouventaveclafindesincitations.
4.Fonctionnelle Les intéressésconstituentdesgroupesetse livrentàdesactivitéspour réaliser les objectifs du programme mais ils n’interviennentpas dans la sélection des objectifs et peu dans la sélection desactivités.Certainsgroupespeuventdevenirplusfortsetplusindé-pendants.
5.Interactive Lesintéressésparticipentàl’analyse,àlaplanificationetàlaprisededécisionaveclepersonnelduprogramme.
6.Auto-mobilisationLesintéressésprennentdesinitiativesindépendammentduper-sonnelduprogramme.Ilsprennentcontactaveclesorganismesextérieursafind’obtenirdesspécialistesetdesfinancementsmaisilsconserventlecontrôledelaprisededécision.
16 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
5.ANALYSEDEL’EFFICACITÉDESAGENTSCOMMUNAUTAIRES
Les agents communautaires7 jouent un rôleessentiel dans l’approche participative. Ilspeuvent êtrepayéspar leprogramme,par lesautoritéslocalesouparlescommunautéselles-mêmes.Certains sontbénévoles etne serventque leur communauté, contrairement auxagents rémunérés qui travaillent souvent pourplusieurs communautés. Certains programmesdisposentde superviseursqui suivent le travaild’un groupe d’agents ou de bénévoles. Quelquesoitlesystème,lesagentscommunautairespayésoubénévolesjouentunrôlecrucialdansle développement communautaire et dans lesprestationsduprogrammedontlaréussiteoul’échecdépenddansunelargemesuredeleurtravail.Malheureusement,tropsouvent,onneprêtepasassezd’attentionàleursélection,leur formation et leur supervision. D’une manière générale, ils doivent bénéficier d’unesupervisionetd’unsoutientechniquesolidesmaisilsdoiventaussiêtreresponsablesenverslacommunautéqu’ilsservent.
Ilfautégalementprendreencomptelesaspirationsetlesespérancesprofessionnellesdecesagentscommunautaires.Nousavonstendanceàpenserqu’unefoisidentifiésetrecrutés,ilsaccepterontdetravaillerpourlemêmesalairedurantunepériodedetempsindéterminée.Inévitablement,lemécontentements’installeetletravailenpâtit.
Maisilyamoyend’évitercela:onpeut,parexemple,leurproposeruncertainsalaireavecpossibilité de carrière, desopportunitésde formation sur le tas, des interviews régulières
Commentidentifierlesanimateurscommunautaires
« [En Thaïlande]… on identifie et on recrute les animateurs de la manière suivante: on demande tout d’abord aux habitants d’un pâté de maisons ou d’un quartier, d’identifier un de leurs voisins en qui ils ont confiance et qu’ils consultent de préférence lorsqu’ils ont besoin d’un conseil. Ces personnes sont ensuite recrutées comme « personne res-source » pour une dizaine de ménages* comme bénévoles et jouissent de la confiance des ménages. De ce fait, leur implication dans les problèmes nutritionnels de la commu-nauté est un prolongement de leurs dispositions naturelles. »
ExtraitdeG.NanteletK.Tontisirin(2002).
*leratiooptimumménages/conseillervarieenfonctiondesconditionslocales.
Analysedelaconceptionduprogramme
• Pertinenceduprogramme• Ciblageduprogramme• Interventionsduprogramme• Activitéscommunautaires Efficacitédesagentscommun-
autaires• Gestionduprogramme• Suivietévaluation• Coordination
7Ceuxquiaidentlescommunautésàs’organiser,àidentifierleursbesoins,àplanifieretàmettreenœuvreleursactivitéssontconnussousdiversnoms:animateurs,facilitateurs,promoteurs,agentscommunautairesouagentsvillageois,agentsdedéveloppement.S’ilsnesontpaspayés,onlesnommeagentsbénévoles.Lespersonnelsexistants,telquelesagentsdesantécommunautairesetlesagentsdevulgarisationpeuventaussijouerlerôled’animateurs.
17Section I: Analyse de la conception du programme
pourmettreenvaleur leurs résultats,des récompensesetunereconnaissancepubliques8,etdeplusgrandesresponsabilités.Desvisitessurleterrainsontindispensablespourévaluerleurrôleetleurefficacité,etégalementdesentretiensspécifiquesaveclesreprésentantsdesgroupescommunautaires,avecdesanimateurset,sipossible,avecleurssuperviseurs.
Voiciàprésentlesquestionsauxquellesilfautrépondre:
• Ces agents communautaires ont-ils reçu une quelconque formation dans ledomainedelaparticipationcommunautaire?Sont-ilsefficaces?
• Doivent-ilsrendredescomptes ?Devantquisont-ilsresponsablesetcommentlesystèmefonctionne-t-il?
• Peuvent-ils aider les communautés à obtenir des financements pour lesactivitésqu’ellesont choisies?Savent-ilsquandetoùobtenirde l’assistancetechnique9 ?
• Leurchargedetravailest-elleraisonnable ?Sont-ilsbienencadrés ?Reçoivent-ilsunquelconqueretourd’informationconcernantleurperformance ?
• Commentsont-ilsrécompensés ?Sont-ilspayés ?Dans l’affirmative,parqui10 ?Ya-t-ilunsystèmedereconnaissanceoudemotivationsociale ?
• Ont-ilsdesopportunitésdepromotion ?Existe-t-ilunprogrammed’ateliersoud’occasionsdeformationoùilspeuventrencontrerd’autresanimateurs ?
8La Thaïlande utilise beaucoup cette approche fondamentale pour le bon fonctionnement du programme. Lareconnaissance sociale peut prendre la forme de médailles, de T-shirts, de reconnaissance publique lors decérémoniesdiversesoud’opportunitésdeformationmêmeendehorsdelacommunauté.Onpeutmêmediscuterdel’efficacitédesfondsconsacrésàunprogrammedereconnaissancesocialeetlescompareravecceuxconsacrésauxsalairesdesvolontaires.
9 Il y a plus important encore que d’apporter une formation technique, certes, absolument essentielle, c’estd’apprendreauxagentstechnquesquand,oùetcommenttrouvercetteaidetechnique,etàreconnaîtreleurspropreslimites.
10 S'ilssontpayésparleprogramme,onpeutdouterdeleurprésenceaprèsfinduprogramme.
« Un des obstacles majeurs à la réussite du projet a été l’absence d’un personnel de soutien communautaire avec une formation appropriée et le manque d’institutions capables de faciliter et de soutenir les processus de développement nécessaires… La planification des actions communautaires en a souffert tout comme les activités de sup-port dans les secteurs de l’agriculture et de la santé/nutrition qui n’ont pas été menées correctement… »
Extraitdel’étudedecasduprojetenZambie(Muehlhoff,2001).
18 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
6.ANALYSEDELAGESTIONDUPROGRAMME
Des problèmes de gestion empoisonnent unnombre surprenant de programmes et l’étudedétaillée de neuf programmes (FAO, 2003) amisenévidencelesgriefssuivants:
» La médiocrité de la supervision et ducontrôledequalité.
» Lemanquedemotivationdupersonnel.» Le contrôle excessif sur le leadership
communautaire.» Le manque d’étude de faisabilité pour les
activités génératrices de revenu, causantdéceptionetéchec.
» Le manque de financement des activitéscommunautaires.
» Desdifficultésopérationnellesaveclesplansdecrédit.» Desretardsdansl’octroidesfondsetdesautresressources.» Lemanquederetourd’informationsverslescommunautésetlepersonnelduprojet.» Desingérencespolitiquesdanslasélectiondupersonneletdesbénéficiaires.» Desstructuresdegestiontropcomplexesconduisantàunebureaucratietroplourde.
Le défi qu’une bonne gestion doit relever, c’est d’établir une structure qui encourage latransparence, définisse clairement le rôle et les responsabilités de chacun, permette uneréponserapideetlimitelapaperasserietoutenévitantlegaspillagedesressourcesetlespertesdetemps.Peut-êtrequel’unedesprincipalescaractéristiquesd’unebonnegestionseraitdemaintenirenpermanencelamotivationetlezèledupersonnel.Pourcela,leretourfréquentd’informationsestnécessaireainsiquelareconnaissancedesrésultatsetdutravailaccompli.
L’examendesrapportsduprogrammeetdesentretiensaveclepersonnelvouspermettrontderépondreauxquestionssuivantes:
• Le système de gestion du programme est-il approprié ? La supervision et lesoutiensont-ilsadéquats ?
• Le personnel est-il zélé et motivé ? Les fonctions, descriptions de postes etlignesdecommandementsont-ellesbiendéfinies ?
• Leprogrammeest-ilfinancièrementtransparent ?Sesressourcessont-ellesbienutiliséesetsuivies ?
• Lepersonnela-t-ilreçuuneformationàlagestion ?
Analysedelaconceptionduprogramme
• Pertinenceduprogramme• Ciblageduprogramme• Interventionsduprogramme• Activitéscommunautaires• Efficacité des agents communau-
taires Gestionduprogramme• Suivietévaluation• Coordination
19Section I: Analyse de la conception du programme
7.ANALYSEDUSUIVIETDEL’ÉVALUATIONDUPROGRAMME
Tous ceux qui planifient un programme enconviennent:sonsuivi/évaluationestunélémentmajeurdesaconception.Orpeudeprogrammesincluent des dispositions adéquates pour cevolet, peut-être par peur de les utiliser pourdésigner des coupables en cas d’échec. Celane devrait jamais être le cas et pour l’éviter, ilest important de prévoir le suivi/évaluation entantquepartie intégrantede la conceptionduprogramme.Lesuivietl’évaluationdoiventdoncêtre:
» Inclusdanslaconceptionduprogramme.» Élaborésdès ledébutduprogrammeavec
l’aided’unstatisticienetd’unépidémiologiste.» Financéssurlebudgetduprogramme.
Lesuivietl’évaluationpeuventsediviserentroisparties:
a) Lesuivi(unoutildegestion).b) L’évaluation(pourmesurerlesrésultatsetl’impactduprogramme).c) Lesuiviparticipatif(basésurlacommunautéetpoursonusage).
Ilexistedenombreuxouvragessurlesuivietl’évaluation.Lalistedesouvragesderéférenceenannexe2enincluedeux(IADB1997,ACC/SCN2001).
a) Suivi
C’est la collecte régulière d’informations destinées à déterminer si le programme avancecommeprévu.Ils’agitavanttoutd’unoutildegestionpourlepersonnel,maisilfournitaussidesrenseignementsindispensablespourcomprendreetexpliquerlesrésultatsde l’analyse.Commeoutildegestion,ilrépondàdesquestionscomme:
» Les intrants du programme (matériels, suppléments, financements et exercices deformation,parexemple)sont-ils,ounon,livrésentempsvoulu ?Etpourquoi ?
» Lacouverturedesbénéficiairesest-ellebonneounon ?Etpourquoi ?(parexemplelafréquentationdesconsultationsprénatalesetdusuividelacroissancedel’enfant).
» Lesactivitésdemobilisationdelacommunautéprogressent-ellescommeprévuounon ?Desgroupescommunautairesont-ilsétécréés ?Seréunissent-ilsrégulièrement ?Ont-ilspréparédesplansd’actionetlesont-ilsmisenœuvre ?
Lesuividoitaussitenircompted’autresévénementsextérieursquipeuventaffecterl’impactduprogramme:sécheresses,inondations,troublesetdésordrescivils,étatdesroutesetdesponts,etc.Enfin,entantqu’outildegestion,cesystèmedoit:
» Êtrerapidedanssaréponseauxproblèmesidentifiés.» Diffuserdel’informationencontinu.
Analysedelaconceptionduprogramme
• Pertinenceduprogramme• Ciblageduprogramme• Interventionsduprogramme• Activitéscommunautaires• Efficacité des agents communau-
taires• Gestionduprogramme Suivietévaluation• Coordination
20 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
b) Évaluation
L’évaluationessaiededétermineretdemontreraussiobjectivementetsystématiquementquepossiblelapertinence,l’efficacitéetl’impactd’unprogramme,comptetenudesesobjectifs.Il fautdes indicateursappropriés11;unépidémiologistedoitcontribuerà laconceptiondel’évaluationetunstatisticienàl’analysedesdonnées.Desinformationsàlafoisqualitativesetquantitativessontdesélémentsimportantsd’unbonsystèmed’évaluation.
c) Suiviparticipatifdelacommunauté
Les informationsdusuivietde l’évaluationduprogrammen’offrent,engénéral,quepeud’intérêtpourlescommunautés.Ellesontparcontrebesoind’unsystèmeleurpermettantdemesurerlesprogrèsaccomplisdanslaréalisationdeleurspropresobjectifs.Ilestdoncrecommandéque lesgroupescommunautairesétablissentunsystèmesimpledesuiviaxésur leurspropresprioritésetactivités.Cesoutilsdesuivicommunautairepeuventêtreparexemple:
» Ungraphiquemontrantlacroissancedesenfantsdelacommunauté.» Une carte indiquant les ménages qui ont construit des latrines, planté des jardins
potagers,ouparticipéàdesplansdecrédit.» Lepland’actiondelacommunauté,indiquantl’étatd’avancementdesactivités.
Poursavoirsileprogrammepossèdeunsystèmecorrectdesuivietd’évaluation,répondezauxquestionssuivantes:
• Leprogrammea-t-ilunsystèmeadéquatdesuivietd’évaluationavecunelignebudgétaire ?
• Lesrapportsdesuivisont-ilsexaminésdeprès ?Lepersonneldeprogrammereçoit-ilunretourdel’information ?
• Lesinformationssurlesgoulotsd’étranglementetautreproblèmesopérationnelssont-ellesrapidementprisesencompte ?
• A-t-onrecherchél’aided’unstatisticienetd’unépidémiologisteaumomentdesaconception ?
• Lesindicateurssont-ilsdanslalogiquedesobjectifsduprogramme ?L’évaluationa-t-elleétémiseenœuvrecommeprévu ?
• Les données de l’évaluation vous permettent-elles d’analyser l’impact duprogramme ?
• Lescommunautésont-ellesidentifiéetmisenœuvreuneparticipationausuividuprogrammecorrespondantàleurspropresprioritésdedéveloppement12 ?
11Silesmesuresanthropométriquesdesenfantssontundesindicateursretenus(etellesdoiventl’êtresilaréductiondelamalnutritionestundesobjectifsduprogramme),nousvoussuggéronsinstammentdenepasutiliserlesdonnéesdesconsultationsdesuividelacroissancedel’enfant.Cesdonnéessontsouventfausséesdufaitdelacouvertureincomplètedecesconsultationsetdel’âgedesenfantsyparticipant.Deplus,cesdonnéesportentuniquementsurlepoidsdesenfants:ellesnepermettentdoncpasd’évaluerlestauxd’émaciationetderetarddecroissance.
12L’étudeapprofondiedeneufprogrammes (FAO,2003)amontréque lepartenariatavec leprogrammeChildPastoratede l’églisebrésilienneavaitamenéunrenforcementdel’engagementetdelamotivationdesanimateurscommunautaires.
21Section I: Analyse de la conception du programme
• Lesmembresdelacommunautécomprennent-ilsetutilisent-ilslesinformationsdusuivi ?
8.ANALYSEDESLIENSDUPROGRAMME
Aucun programme ne peut fonctionner demanièreisolée.Desrelationsaveclesautoritésàdifférentsniveauxadministratifssont indispen-sablesàuneéventuelleinstitutionnalisation.Lacoordination avec d’autres programmes et lacréation de partenariats peuvent l’enrichir etle rendre plus efficace. Recherchez à présentde l’information pour répondre aux questionssuivantes:
• Le programme a-t-il établi de bonsrapports de travail avec les autorités,des organismes ou des comités àdifférentsniveauxadministratifs ?
• Leprogrammecollabore-t-ilavecd’autresprogrammespertinents ?
• Le programme a-t-il établi des relations utiles et une participation activeavecsespartenaires ?Lespartenariats13 avecdesONG, lesecteurprivéet lesinstitutsderechercheetdeformationsont importants: ilsdonnentaccèsauxcompétencestechniquesetàdesfinancementscomplémentaires,surtoutpourlesactivitéscommunautaires.
9.RÉCAPITULATIFDEL’ANALYSEDELACONCEPTIONDUPROGRAMMEETDESACTIONSÀENTREPRENDRE
Vousavezàprésentlesrenseignementsdontvousavezbesoinpourévaluerlaconceptionduprogrammedenutrition.Reportez-vousaurapportrécapitulatif(annexe1)etrépondezauxquestionsdelasectionII.ProcédezensuiteàuneanalyseFFOM.
L’efficacitédevotreprogrammeet son impact sur l’étatnutritionnelde la zoneciblée setrouverontsensiblementcompromissisaconceptionestdéfectueuse.Sivousvousrendezcomptequec’estprécisémentlecas,demandez-vousalorssic’estlapeinedepoursuivreceprogrammeous’ilnevaudraitpasmieuxenformulerunnouveau.Entoutétatdecause,discutez-enavecl’organismedefinancement,surtoutsic’estunfinancementexterne.
Sivousavezidentifiécertainesfaiblesses,vouspouvezalors:
i) Reformuler les objectifs duprogrammepour les rendreplus pertinents, réalisables etmesurables.
ii) Élaborerlescadresconceptuelsappropriéspours’assurerqueleprogrammes’attaqueauxcausesdelamalnutritiondanslesdiverseszonesqu’iltouche.
13Recherchezdesévidencesdecesystèmelorsdevosvisitesdanscescommunautés.
Analysedelaconceptionduprogramme
• Pertinenceduprogramme• Ciblageduprogramme• Interventionsduprogramme• Activitéscommunautaires• Efficacité des agents communau-
taires• Gestionduprogramme• Suivietévaluation Coordination
22 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
iii) Reconsidérerleciblageouaméliorersonsystème,selonlecas.iv) Étudier d’autres structures/agencements pour le programme et voir si elles sont plus
rentablesetplusappropriéesàlasituation.v) Renforcer laparticipationcommunautaireenoffrantuneformationcomplémentaireà
toutlepersonneletenfaisantappelàdesagentscommunautairesefficaces.vi) Chercheràmotiverlesagentscommunautaires.Discutezaveceuxcommentaméliorer
leur satisfaction professionnelle: quels sont leurs problèmes, leurs aspirations decarrière ?Quepensent-ilsdesprogrammesdereconnaissancesociale,desopportunitésdeformationcomplémentaire ?
vii) Rédigerdesinstructionspourlesactivitéscommunautairescouvrantlesaspectssuivantsbonneidentificationdesgroupesd’actioncommunautaire,renforcementdescapacitésdelacommunauté,accèsauxcompétencestechniquesetauxsourcesdefinancement,encouragement à collaborer avec d’autres communautés et utilisation de pratiquesculturellesappropriées.
viii) Introduire un système de suivi/évaluation, avec un budget, ou reformuler le systèmeexistant. Etablir un systèmedediffusionde l’information et utiliser cette informationpourgérerceprogramme.
ix) Prêterattentionauxfaiblessesdelagestion,lasimplifiersinécessaire.Discuteraveclepersonneldesdescriptionsdeposte,des responsabilités,desprofilsdecarrière,de lareconnaissancedutravailaccomplietapporterdesmodificationssinécessaire.Proposeruneformationcomplémentaireauxsuperviseursenmatièredegestion.
x) Améliorerlesrapportsaveclesautoritéslocales;établiretrenforcerlesrelationsetlespartenariats avecd’autres programmes, desONG, le secteur privé et des instituts derechercheetdeformation,sinécessaire.
L’étudeapprofondiedeneufprogrammes,menéeen2003parlaFAO,amisenévidenceuncertainnombredeforces,defaiblesses,d’opportunitésetdesmenacesdansl’environnement‘macro’.Envoicilaliste:
Forces:
o Participation communautaire importante.o Agents communautaires bien formés et motivés.o Activités communautaires efficaces et appropriées.o Utilisation appropriée de la culture et des traditions locales.o Bon ciblage (socio-économique et géographique).o Bonne gestion du programme.o Bon système de suivi et d’évaluation.o Retour d’informations aux collectivités, reconnaissance du travail accompli, motivation
des communautés et de leurs agents.
Faiblesses:
o Ingérence politique dans le ciblage des activités du programme.o Problèmes et retards opérationnels.o Participation limitée de la communauté.o Capacités limitées de la communauté ou bien utilisation incomplète du potentiel de
certains de ses leaders.o Activités communautaires inappropriées ou mal choisies.o Absence de cadre conceptuel: le programme ne s’attaque pas aux causes de la
malnutrition, les interventions se placent dans le court terme et l’approche est curative plutôt que préventive.
23Section I: Analyse de la conception du programme
o Manque de précision dans les objectifs.o Faiblesse du système de suivi et d’évaluation.o Médiocrité de la gestion.
Opportunités:
o Renforcement envisagé de la participation communautaire et des capacités des agents.o Les changements envisagés dans le programme offrent des opportunités d’amélioration
du programme.
Obstacles (et dangers):
o Ingérence politique dans le fonctionnement du programme (ciblage, sélection du personnel).
o Les retards causés par la bureaucratie amènent des problèmes opérationnels.o L’extension du programme conduit à des carences dans la supervision et à un mauvais
contrôle de la qualité.o L’incapacité d’obtenir des financements pour les activités communautaires engendre des
déceptions.o Contrôle excessif du programme sur le leadership communautaire, manque de
souplesse.
25Section II: Analyse de l'environnement 'macro'
SECTION II: ANALYSE DE L’ENVIRONNEMENT ‘MACRO’
Aucunprogrammen’existedans le vide.Toussont ancrés dans des pays où prévalent desconditionsquiaffectentleurbonfonctionnementet leurs résultats. Parmi ces conditions,mentionnons la situation socio-économique,la distribution des richesses, le niveau dedéveloppement (y compris l’alphabétisationetla condition féminine), l’idéologiepolitique, laculture,ladiversitédeszonesagro-écologiques,
lesconditionsclimatiquesetladiversitéethnique.Toutcelaconstituelecadredanslequelleprogrammedoitfonctionneretdontondoittenircomptepourréussir.
L’«environnement‘macro’»,c’estl’ensembledesfacteursspécifiquesquitémoignentdel’engagementd’unpayssurunpointprécis,danslecasprésent,l’améliorationdubien-êtrenutritionneldeseshabitants.
L’environnement‘macro’:quelquesleçons
L’étudeapprofondiedeneufprogrammes(FAO,2003)énumèrelesélémentsimportantsd’unenvironnement‘macro’favorable:
Uncadrepolitiquequireconnaît,auplushautniveau,quelebien-êtrenutritionnelestunindicateuressentieldedéveloppementnational.
Unecollaborationintersectorielleactive,impliquanttouslessecteurspertinents. Unengagementfinanciersignificatifdugouvernementenfaveurdelanutrition. Unpartenariatbiendéveloppéentreorganisations internationales,ONGet secteur
privé. Desétablissementsde rechercheetde formationdequalité etdebonnes compé-
tencestechniques.
Analyser....• Laconceptionduprogramme L'environnement'macro'• L'environnement'micro'• Lapérennité
Unenvironnementfavorableetpositif,estindispensableàlaréussited’unprogramme.Untelenvironnementexistelorsquelegouvernementetlapopulationreconnaissentl’importancede la sécurité alimentaire et d’unebonnenutrition et que tous deux sont d’accordpourque le bien-être nutritionnel soit un indicateur essentiel du développement national. Enréalité, peudepayspeuvent se targuerd’avoir un tel environnement et undesobjectifsduprogrammeseradoncdecontribuerà lecréer.Pourconnaîtrecequ’il faut fairepouratteindrecetobjectif,identifiezd’abordlesforcesetlesfaiblessesdevotreenvironnementnational,puisanalysezlesaspectssuivants:
» L’environnementmacro-politique.» L’importancedelacollaborationintersectorielle.» Leniveaud’engagementfinancierdugouvernementenfaveurdelanutrition.» Lerôleetlacontributiondelacommunautéinternationale.» L’adéquationdescompétencestechniquesnationales.
26 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
1.ANALYSEDEL’ENVIRONNEMENTMACRO-POLITIQUE
Uncertainnombredepolitiquesnationalesdesoutien sont indispensables pour aborder cor-rectement lesproblèmesnutritionnels.Chaquepays doit avoir au minimum une politiqued’alimentationetdenutritionbienformulée(etdoncunplannationald’actionenfaveurdelanutrition),unestratégiedeluttecontrelapau-vreté et une stratégie dedéveloppement rural(et/oulecaséchéant,urbain).
Aucoursdestoutesdernièresdécennies,bonnombrededéclarationsinternationales,souventissuesdesrecommandationspriseslorsdeconférencesinternationales,ontétésignéesparlamajoritédespays.Parmicellesenrapportaveclanutrition,citonslesplusimportantes:
» LaConventioninternationaledesdroitsdel’enfant(depuis1959).» LaDéclarationd’AlmaAtasurlasantépourtousd’icil’an2000(1978).» LeCodeinternationaldecommercialisationdessubstitutsdulaitmaternel(1981).» LesobjectifsdenutritionduSommetmondialpourl’enfance(1990).» L’InitiativeHôpitalAmidesBébés(1991).» LaDéclarationmondialeetleProgrammed’actiondelaConférenceinternationalesur
lanutrition(1992).» LaDéclarationdeRomesurlasécuritéalimentairemondialeetleProgrammed’action
duSommetmondialsurl’alimentation(1996et2002).
«L’expérience de la Thaïlande a montré que les décisions politiques qui débouchent sur des actions concertées sont souvent prises comme suite à des préoccupations politiques, àdes mouvements de l’opinion publique ou à la sensibilisation du public »
ExtraitdeWinichagoonetal.1992[disponibleuniquementenanglais].
Analysedel'environnement'macro'
Macro-politique• Collaborationintersectorielle• Engagementfinancier• Communautéinternationale• Compétencestechniques
Lorsqu’unpayssignedesdéclarationsinternationalesetformuledespolitiquesappropriées,ilfranchitunepremièreétapesurlavoiedel’améliorationdelanutrition.Avousmaintenantde déterminer dans quelle mesure le gouvernement a mis en application sa déclarationd’intentionetlesmesuresprécisesprisespouratteindrecesobjectifs:
» A-t-il faitde l’améliorationde l’accèsà lanourritureuneprioritédans lecadrede sastratégiedeluttecontrelapauvreté ?
» A-t-iladoptéunepolitiquenationaled’alimentationetdenutrition ?A-t-ilformuléunpland’actionnationalsurlanutrition,dotéd’objectifsprécis,etdansquellemesurea-t-ilatteintcesobjectifs ?
» Existe-t-il une loi limitant la publicité concernant les substituts du lait maternel etcommentest-elleappliquée?
» Unhôpitalpublica-t-ilétédéclaré«amidesenfants»?Existe-t-ilunprogrammevisantàrendretousleshôpitaux«amisdesenfants»?Existe-t-ilunsystèmepermettantdevérifierlerespectdecetteinitiative?
Ilvousincombedetrouverdespreuvestangiblesdeprogrèsréalisésdanscesdomaines.Uneévaluation fondée surdes faits est indispensable. Lesbonnes intentions et les promessespolitiquesnesontpassuffisantes.
27Section II: Analyse de l'environnement 'macro'
Vousavezbesoindesavoirquial’ultimeresponsabilitédelamiseenœuvredesengagementsimplicitement exprimés dans les déclarations et les initiatives internationales que legouvernementasignées.Posez-vous laquestion:quiestchargédesuperviser lesprogrèsréaliséspouratteindrelesobjectifsénoncés?Sicen’estpasunhautfonctionnaireouunministre,ilestfortprobablequel’engagementd’améliorerlanutritionresterathéorique.
Pour analyser l’environnement ‘macro politique’, répondez aux questions suivantes aprèsenavoirdiscutéavecdes interlocuteursprivilégiés,observéautourdevousetexaminé ladocumentation:
• Quelles sont les politiques de soutien, les stratégies et les initiatives quiconcernentdirectementouindirectementlasécuritéalimentaireetlesproblèmesdenutrition ?
• Votrepaysest-ilsignatairedesprincipalesdéclarationsinternationales,initiativesetcodesdebonneconduite?
• Dansquellemesurecesengagementspolitiquessont-ilsactivementmisenœuvre ?
• A quel niveau gouvernemental les engagements sont-ils suivis ou mis enapplication?Auniveaud’unministèreoud’unsuperministère(commeceluidelaplanification)ouencoreauniveauduchefdel’État?
2.ANALYSEDELACOLLABORATIONINTERSECTORIELLE
La nutrition est un problème qui recoupedifférents domaines. Pour l’améliorer, il fautobtenirlacollaborationactivedediverssecteurs,tels que la santé, l’agriculture, l’éducation,le commerce et également une collaborationactive à l’intérieur même de ces secteurs.Il faut donc créer un mécanisme efficacede collaboration, reconnaître que la nutritionest un indicateur essentiel du développementnational et vérifier que cela se reflète dans les priorités sectorielles. La collaborationavec la société civile, les ONG, les agences internationales et les instituts de rechercheest également importante. Des Conseils ou des Comités de nutrition et d’alimentationexistentdéjàdansbonnombredepays,trèspeusontréelsetactifs.S’iln’yapasunelargeparticipationousilareprésentationsectoriellen’estpasàlahauteur,lanutritionneserapasunepriorité.
Danscertainssecteurs,onimaginequelanutritionfinirabienpars’améliorercommesuiteauxrésultatsdesautresplansetprogrammesmisenœuvre,etqu’iln’estdoncpasnécessaired’y apporter une attention particulière. Le secteur agricole par exemple, s’imagine quel’augmentationdelaproductionalimentairenationaleamèneraforcémentuneaméliorationdelasécuritéalimentairedesménagesetdoncdeleurétatnutritionnel.Or,l’expérienceamontréqu’ilfallaitexprimerclairement lesrésultatsespéréspouravoiruneffetpositifsurl’étatnutritionnel.Ceciestégalementvraipour tous lesautres secteurs.Vousdevrez,auminimum,évaluerlessecteursdelasantéetdel’agriculture.
Lesréponsesapportéesauxquestionssuivantesvousaiderontàévaluerl’importancedelacollaborationintersectorielleauniveaunational.
Analysedel'environnement'macro'
• Macro-politique Collaborationintersectorielle• Engagementfinancier• Communautéinternationale• Compétencestechniques
28 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
• Existe-t-ilunmécanisme(comitéouconseildel’alimentationetdelanutrition,parexemple)de collaboration intersectorielleenmatièredenutrition ?Dansl’affirmative:
» Quelestsonmandat?» Quels ministères y sont représentés, et à quel niveau (ministre, secrétaire
permanent,chefdedépartement,autre)?» Dessecteursnon-gouvernementauxysont-ilsreprésentés?» Seréunit-ilrégulièrement etl’assistanceauxréunionsest-ellesatisfaisante ?» A-t-ilunsecrétariatpermanent?unbudget?» Peut-ontrouverdesexemplesdesoninfluencesurleprocessusdedécisionau
niveaunational?
• Les résultats escomptés en matière de nutrition sont-ils inscrits dans lespolitiques,plansetprogrammessectoriels?
Commentarriveràunecollaborationintersectorielle
Il est difficile d’établir une collaboration intersectorielle effective. Deux conditionspréalablesdoiventêtreréunies:d’abord,accepterauplushautniveaulefaitquelebien-être nutritionnel est un indicateur de développement national, ensuite, reconnaître lanécessitéd’uneapprocheintégréedanslaluttecontrelesproblèmesnutritionnels.
LaThaïlandearéussiàimposerunecollaborationintersectorielleaprèsunelongueetvigoureusecampagnedesensibilisationpubliqueetpolitique:elleamisàcontributionl’opinionpubliqueetfaitpressionsurleshautsfonctionnairesdugouvernementafindefairereconnaîtrel’importancedelabonnenutrition.
LeZimbabweaprisunevoiedifférente:parlebiaisduProgrammecommunautaired’alimentationetdenutrition,lepaysad’abordinstaurélacollaborationauniveaudesdistricts.Lorsquelesrésultatsenmatièredenutritionontétéprobants,lacolla-borationapuremonterverslehautjusqu’àlacréationduConseilnationald’alimen-tationetdenutrition.
LeMexiqueaobtenucertainssuccèsenmatièredecollaborationparlebiaisdesonprogrammedeluttecontrelapauvreté–PROGRESA–quirassemblelessecteursdelasanté,delanutritionetdel’éducation.
Analysedel'environnement'macro'
• Macro-politique• Collaborationintersectorielle Engagementfinancier• Communautéinternationale• Compétencestechniques
3.ANALYSEDEL’ENGAGEMENTFINANCIERDEL’ÉTATENFAVEURDELANUTRITION
Silebien-êtredelapopulationestréellementunobjectifmajeuretun indicateurdedéveloppe-mentdupays,celadevraitsemanifesterparunbudgetconsacréauxactivitésdenutrition.
La plupart des pays financent des activitésde nutrition, en ne limitant leur soutien qu’àquelques rares postes de fonctionnaires et àquelques activités. Ce qui est important, ce
29Section II: Analyse de l'environnement 'macro'
n’estpas lemontant absoludufinancementqui leur est consacrémais leurpartdans lebudgetnationalou,toutaumoins,danslebudgetsectorieloùilsémargent,etqu’elleestlaproportiondecettepartcomparéeàcelledesautresactivitéssectorielles.Vouspourrezobtenir ces chiffres auprès du Ministère des finances ou du ministère de tutelle de lanutrition14.Vousdevrezégalementexaminersilefinancementdelanutritionestinclusdanslesbudgetsdesautres secteursouservices: le secteurde l’agriculture,parexemple,peutfinancercertainesactivitésrelevantdudomainedel’alimentation,lesprestationsdenutritiondesdispensaires/centresdesantépeuventêtrefourniesparlesServicesdesantédelamèreetde l’enfant,etlesactivitésd’information,d’éducationetdecommunicationpeuventêtrefinancéesparlesinstancesdepromotiondelasanté.
Est-ilimportantquecesactivitéssoientfinancéesparlepaysoudoit-ilfaireappelàl’extérieur ?
Quelquesextraitsdel’étudeapprofondiedeneufprogrammes(FAO,2003):
« Les gouvernements des Philippines et du Zimbabwe et, dans une grande mesure, celui du Brésil ont affiché leur engagement dans ce domaine et ils financent ces activités depuis des années. Dans ces pays, l’environnement macro-économique favorable se traduit par un investissement tangible dans le domaine de la nutrition. »
« Ce recours [à des financements externes] présente un danger:... que des événements politiques n’amènent les bailleurs de fonds à retirer leur soutien. Et il ne faut pas sous-estimer le danger de « fatigue » du donateur ou tout simplement, qu’il décide que le moment est venu de faire autre chose ou de le faire ailleurs. »
14Dansdenombreuxpays,ilestdifficiled’obtenirceschiffres.Sivousnepouvezpaslesavoir,vousdevrezvous–baser surdes informationsquantitatives largement fondées - suruneévaluationde ladépendance - àdesressourcesextérieuresetsurunecomparaisondel’ampleurdesservicesdenutritionetparrapportauxautres.
Analysedel'environnement'macro'
• Macro-politique• Collaborationintersectorielle• Engagementfinancier Communautéinternationale• Compétencestechniques
Vousdevezvousefforcerderépondreàlaquestionsuivante:
• Legouvernementfinance-t-ilcorrectementlesservicesdenutritiondebase ?
4.ANALYSEDURÔLEETDELACONTRIBUTIONDELACOMMUNAUTÉINTERNATIONALE
Lesorganisations internationales,bilatéralesetnon gouvernementales peuvent apporter uneimportante contribution à l’amélioration de lanutrition dans un pays donné: en relevant leprofil de la nutrition, en faisant pression surle gouvernement, en démontrant leur propreengagementparlebiaisdeleursinvestissementsdans des programmes de nutrition, et enmettantàdispositionleurexpertisetechnique.
30 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
Néanmoins, la communauté internationaleaquelquefois tendanceà imposer sespropresprioritésetànesoutenirque lesactivitésquicadrentaveccelles-ci.Dansd’autrescas, lemanquedecoordinationentrecesorganisationspeutameneràdeschevauchementsetdeslacunesdanslesprogrammesetàl’absenced’uneapprocheintégréedanslaluttecontrelesproblèmesnutritionnels.Cesdernièresannées,pouressayerderésoudrecesproblèmes,onavusecréerdescomitésdecoordinationchargésderéunirtouslesorganismesintéressésparlanutrition.
Etudiez votre programme et regardez comment cette aide internationale est apparue etpourquoi.Endiscutantetenrelisantcertainsdocuments,vousdevriezsavoirquiaprisunetelledécision,quiaproposédetellesactivitésnutritionnellesetpourquoionlesachoisies.Vousdevriezégalementdéterminersilesproblèmesprioritairesdenutritiondupays,ontétéabordésounon,etpourquoi.
Pour évaluer le rôle et la contribution de la communauté internationale, il vous faudraapporterdesréponsesauxquestionssuivantes:
• Existe-t-iluncomitédecoordination15et,dansl’affirmative,quelsensontsesmembres,avecquellerégularitéseréunit-iletquellesdécisionsprend-il ?
• Y a-t-il des nationaux (nutritionnistes et autres) dans ce comité et, dansl’affirmative,quelspostesoccupent-ilsdanslegouvernement ?
• Quelleestlacontributionréelledesnationauxàlaprisededécision ?
• S’iln’existepasdecomitéenexercice,commentlacommunautéinternationaledécide-t-elledesactivitésàsoutenir ?Lesdécisionssemblent-ellesêtreprisesparlesdonateurs ?Lesnationauxpeuvent-ilinfluersurlaprisededécisionetobtenirunappuipourlesactivitésque,eux,considèrentcommeprioritaires ?
5.ANALYSEDEL'ADÉQUATIONDESCOMPÉTENCESTECHNIQUESNATIONALES
L’existence de compétences techniques debon niveau est une condition préalable à laréussitedetoutprogrammedenutrition.Sicescompétencesn’existentpasauniveaunational,les donateurs peuvent faire venir des expertsmais,àmoinsd’unsérieuxeffortpourrenforcerses capacités, la pérennité du programmerestera toujours incertaine. Le pays n’arriverajamaisàsesuffireàlui-mêmeetsacapacitéànégocierenfaveurdesesprioritéss’entrouveragravementcompromise.
Analysedel'environnement'macro'
• Macropolitique• Collaborationintersectorielle• Engagementfinancier• Communautéinternationale Compétencestechniques
15Dans certains cas, le comité de coordination et le comité intersectoriel mentionné à la section 2 ci-dessuspeuventêtrelemême.Celapeutêtreaussiuncomitéchargédelaluttecontrelapauvretéoudelastratégiedudéveloppementrural.Cequiimporte,c’estquecesoituncomitérassemblantunnombreimportantd’organismesinternationauxappropriésetquiconsidèreque l’améliorationde lanutritionconstitueunepremièreétapeduprocessusdedéveloppement.
31Section II: Analyse de l'environnement 'macro'
Pourcréer(etremplir)unréservoirdespécialistescapablesdegérersesprogrammes,lepaysdoitaumoins:
» Avoiruninstitutnationalderechercheetdeformation,dehautniveau,capabled’offrirdesformationsdetroisièmecycle;ou,
» avoiraccèsàunetelleinstitutionàniveaurégional16;ou,» avoirunprogrammedefinancementpourledéveloppementoulavalorisationencours
d’emploi des ressources humaines. De tels programmes sont souvent inclus dans lesaccordsdeprêtdelaBanquemondiale.
Aterme,lepaysdoitchercheràcréersonpropreinstitutouàparticiperàpartentièredansunétablissementrégional.Enplusdelaformation,cesinstitutionspeuventfournirunappuisolideauxprogrammesdenutrition:ilspeuvententreprendredepetitesétudesàl’intérieurdes programmes afin de répondre à des questions précises qui risquent de se poser, etils peuvent également se chargerde leur suivi etde leur évaluation.Deplus, ils peuventcontribueràmaintenirlesquestionsdenutritionsurledevantdelascène.
16Certainspays sont troppetitspourentretenirun tel établissement;dans ce cas, la rechercheet la formationsontmenéesdansdesétablissementsrégionaux,telsque l’UniversityoftheWest Indiesou l’UniversityoftheSouthPacific.Certainspaysoffrentdesformationsdenutritionouvertesauxautrespaysdelarégion:leKenya,lesPhilippinesetl’INCAP,institutayantsonsiègeàGuatemalaproposentdesformationsrégionalesduniveau-maîtrise.
17Ladisponibilitédespécialistesàdifférentsniveauxadministratifsestparticulièrementimportantedanslespayscomplètementdécentralisésouenvoiedecomplètedécentralisation.
Del’importancedesinstitutsnationauxdeformationetderecherche
L’étudeapprofondiedeneufprogrammesmenéeparlaFAOen2003amontréquelesprogrammesduMexique,de la Thaïlandeetdes Philippines avaientbénéficiéde liensétroits avec des établissements nationaux de formation et de recherche. Ces derniersavaientfourniauxprogrammesdupersonnel,desintrantsdeformationetdesconseilstechniquesetavaientégalemententreprisquelquesactivitésderecherchedanslecadredesprogrammes.AuMexique, l’évaluationavaitétéconfiéeàun institutderechercheet,decefait,ceprogrammedisposedepreuvessolidesdelavaleurdesonimpactsurl’étatnutritionnel.
Pour analyser si les compétences techniques nationales sont adéquates, il vous faudraapporterdesréponsesauxquestionssuivantes:
• Silesbesoinsenressourceshumainesontfaitl’objetd’uneévaluationrécente,quellessontlesconclusionsdecetteétudeetqueleffortaétéfaitpourcomblerleslacunesidentifiées ?
• Y-a-t-il intention de remplacer les experts internationaux par des nationauxetdanscecas,a-t-onprévu,danslecadredeceprogramme,uneformation?(externeouencoursd’emploi)
• Trouve-t-on des nutritionnistes bien formés dans les programmes, à niveaunationalouàd’autresniveauxadministratifs17 ?
• Existe-ilunétablissementdeformationetderecherchedanslepays(oulepaysa-t-ilaccèsàuntelétablissementdanslarégion)?Offre-t-iluneformationdetroisièmecycle ennutrition?A-t-ilunprogrammeactifderecherche ?
32 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
• Existe-t-ilunprogrammedefinancementpourledéveloppementdesressourceshumainesenmatièredenutrition?Dansl’affirmative,offre-t-iluneformationàtouslesniveaux ?Est-ilcomplètementopérationneletexiste-t-ildespostesappropriésàoffrirauxdiplômés?
6.RÉCAPITULATIFDEL’ANALYSEDEL’ENVIRONNEMENT‘MACRO’ETDESACTIONSÀENTREPRENDRE
Vousdevriezmaintenantavoirlesrenseignementsnécessairespourévaluerl’environnement‘macro’duprogrammedenutrition.Reportez-vousauRapport récapitulatif (annexe1)etrépondezauxquestionsdelasectionII.MenezensuiteuneanalyseFFOM.
Votreprogrammeserad’autantplusefficacequesonenvironnement‘macro’serafavorable.Sivotreanalysemontrequecen’estpaslecasdansunouplusieursdomaines,ilvousfaudraprendreuneouplusieursdesmesuressuivantes:
i) Elaborezetlancezunecampagneénergiquedesensibilisationpubliqueetpolitique,enutilisanttouslesmoyensàvotredisposition.Elledevraportersurlasécuritéalimentaireet le bien-être nutritionnel en tant qu’indicateurs du développement national, et surl’accèsàunealimentationadéquateentantquedroitfondamentaldel’êtrehumain18.Voustrouverezci-dessousquelquesidéesdecampagne:
» Utilisez lesmédias (radio, télévision, journaux)pourmettreen lumière l’importanced’unebonnenutrition,lesconséquencesnégativesdelamalnutritionetlesfaiblessesduprogrammeidentifiéesparvotreanalyse.
»Faites pression sur les politiciens, les porte-parole et les leaders de l’opinionpubliqueafindegagnerdesappuispolitiquesetdevousfaireentendreauseindugouvernement;
»Obtenezlesoutiendelacommunautéinternationalepourfairepressionenfaveurdelanutritionetpourqu’elleinvestissedanscelle-ci.
»Publiezleschiffresdeprévalencedelamalnutritionauniveaunational,ceuxdeszonesdéfavoriséesetdesgroupesvulnérables19.
»Demandez lamiseenapplicationdesdéclarations, initiativeset autres conventionsquevotregouvernementasignées;lecaséchéant,faitessavoirquelegouvernementn’apasremplilespromessesimplicitesdanscesengagements.
»Établissezdespartenariatsstratégiquesaveclesecteurprivéetlesuniversités.
ii) Incluez des activités spécifiques (par exemple des éléments de la campagne décriteci-dessus)dansleprogrammedenutritionquevousévaluez.C’estpossiblesivousavezjugéquel’environnementétaitdansl’ensemblefavorableetquelesfaiblessesquevousavezidentifiéespouvaientêtrecorrigéesdanslecadreduprogramme.
18D’unemanièregénérale,ilvautmieuxnepasconsidérerlanutritioncommerelevantdel’actionsociale:celapeutdébouchersurdesactivitésinsoutenablesdedistributiond’alimentsetlaprisedemesurescurativesplutôtquepréventives.
19Danscertainscas,onpeutsepermettredefairedescomparaisonsavecd’autrespays,tantauplandeschiffresdeprévalencequ’àceluidesmesuresprisespourluttercontreleproblème.Cescomparaisonspeuventpousserlegouvernementàagir.Danscecontexte,utilisez lespublicationsdesorganismesde l’ONU (parexemple lesrapportsde laFAOsur l’Étatde l’insécuritéalimentaire, lesrapportsde l’UNICEFsur l’Étatde l’enfance,et lesrapportsduPNUDsurledéveloppement)pourfaireressortirlaplacedevotrepaysparrapportàd’autres.
33Section II: Analyse de l'environnement 'macro'
iii) Si la collaboration intersectorielle est déficiente, vous pouvez d’abord essayer de larenforceràunautreniveauadministratifouauniveaudescommunautés.C’estsouventplusfacilequed’obtenirunecollaborationauniveaunational.Sivousdécidezdelancerunecampagnetellequedécriteci-dessus,ilvousserapossible,parlasuite,d’étendrelacollaborationintersectorielleenremontantauniveaunational.
iv) Sic’estlemanquederessourceshumainesbienforméesquiposeproblème,vouspouvezalorsl’attaquerdanslecadreduprogrammedenutrition20,ouobtenirunfinancement21pourunprogrammedevalorisationdesressourceshumaines.Ilvousfaudraégalementétablir des relations de collaboration avec les instituts de recherche et de formationtantauniveaunationalquerégional.Detellesrelationssontmutuellementbénéfiquespuisqu’ellescontribuentégalementàrenforcerlesétablissementsconcernés.Enfin,vousdevrezétabliruncalendrierdesubstitutiondupersonnelinternationalpardesnationauxdûmentformés.
L’étude détaillée de neuf programmes, menée en 2003 par la FAO, a mis en lumièreun certain nombre de forces, de faiblesses, d’opportunités et des menaces concernantl’environnement‘macro’.Envoicilaliste:
Forces:
o Bonne mobilisation et sensibilisation en faveur du programme.o Environnement politique favorable et/ou engagement financier du gouvernement.o Utilisation d’une approche intégrée et multisectorielle et obtention d’une collaboration
intersectorielle.o Existence d’un partenariat étroit avec les instituts nationaux de recherche et de
formation, favorisant un bon soutien technique.
Faiblesses:
o Faiblesse du volet mobilisation du programme.o Faiblesse de la collaboration intersectorielle et de la coordination avec d’autres activités
ou programmes de développement.o Approche du sommet vers la base.o La nutrition relève du domaine social plutôt que du développement.
Opportunités:
o Meilleure sensibilisation de l’opinion publique et reconnaissance de problèmes nutritionnels pouvant conduire à un plus grand nombre d’actions pour améliorer la nutrition.
o Des expériences positives de collaborations et de partenariats peuvent déboucher sur une meilleure collaboration intersectorielle et sur de nouveaux partenariats.
Obstacles (et dangers):
o Instabilité politique, troubles civils.o Crise économique.o Problèmes climatiques.
20D’unemanièregénérale,descoursdecourteduréepeuventêtreenvisagés,maislaformationpluslonguedesresponsablesdehautniveauesttroponéreuse.
21Lesorganismesbilatérauxacceptentvolontiersd’offrirdesboursesd’étudesdansleurpays.
35Section III: Analyse de l'environnement 'micro'
L’environnement‘micro’est-ilimportant ?
« Il faut des stratégies multisectorielles [pour lutter contre la malnutrition] mais il est pratiquement impossible d’utiliser l’approche verticale traditionnelle, du sommet vers la base, pour élaborer des stratégies s’attaquant à toutes les causes du problème, du fait de leur complexité. Par contre, on peut amener les bénéficiaires à participer à ce processus en les aidant à trouver leurs propres solutions et à utiliser, dans la mesure du possible, leurs propres ressources. »
ExtraitdeG.NanteletK.Tontisirin(2001).
« On enregistre des progrès lorsque les programmes communautaires sont reliés opérationnellement aux structures de prestation de services. »
« Les partenariats entre communautés et gouvernements doivent être fondés sur une grande mobilisation sociale et sur des stratégies de communication. »
ExtraitdeK.TontisirinetS.Gillespie(1999).
22 Lenomdesdivisionsadministrativesvaried’unpaysàl’autre.
Voici quelques exemples montrant comment l'environnement 'micro' peut affecter lesperformancesduprogramme:
» Lorsqu’unpaysdécidedepromouvoirunepolitiqued’alphabétisation,des ressourceslimitéesetunaccèsgéographiquedifficilepeuventenlimiterlamiseenœuvredanslesrégionsreculées.
» Siunpaysdécidedepromouvoirl’égalitédesfemmes,sacultureetsestraditionspeuventaffecterledegrédeparticipationdescollectivitésvolontairespourceprogramme.
» Le Ministère de l’agriculture peut souhaiter encourager la production vivrière desménages,maislesrésultatsserontinfluencésparlesconditionslocales(accèsauxterresfertiles,à l’irrigationdans lesrégionssujettesà lasécheresse,pauvretéenressources,etc.).
SECTION III: ANALYSE DE L’ENVIRONNEMENT ‘MICRO’
Lesprogrammesdenutritioncommunautairesnesontpasseulementaffectésparl’environnement‘macro’,ilssubissentaussil’influencedefacteursetdeconditionsduniveaulocal.Iln’yapasdelignededémarcationnette entre les échelonsmacro et micro. On pourrait penser, parexemple,quelescommunautésreprésententle
niveaumicro.Or,ellesfontpartiededivisionsadministrativespluslargesquelesdistrictsoulesmunicipalitésqui,àleurtour,entrentdanslacompositionderégionsoudeprovinces22.Lesévénementsetlesdécisionsauniveaunationalvontinfluencerlessituationsauniveaumicro,maisleurimpactseramodifiéparlesconditionsquiexistentàceniveau.
Analyser....• Laconceptionduprogramme• L'environnement'macro' L'environnement'micro'• Lapérennité
36 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
» Silesservicesdenutritiondécidentdelancerunprogramme,danslescentresdesantépourlapromotiondelacroissancedesenfants,lesfemmesdesfamilleslespluspauvressontpeutêtredéjàtropoccupéespourpouvoirassisterauxséanceséducatives.
Cesexemplesillustrentbienlesdangersd’uneprogrammationimposéedusommetverslabase.Ilestpréférabled’adopteruneapprocheoffrantdesservicesdebonnequalité(santé,nutrition, agriculture), tout en tenant compte de la conjoncture et des priorités locales.Cetterelationentrelesommetetlabaseestcrucialepourlaréussiteàlongtermedetoutprogrammedenutritioncommunautaire.
La présente section permet d’analyser l’environnement ‘micro’ grâce à un examenapprofondi:
» Del’importancedeladiversitédanslazoneduprogramme23.» Del’économiealimentairelocale.» Duniveaududéveloppementcommunautaire.» Del’accèsauxservicesdebaseetauxcompétencestechniques.» Del’adéquationdesstructureslocalesdedéveloppement.
1.ANALYSEDEL’IMPORTANCEDELADIVERSITÉ
Presque tous les pays offrent une certainediversité à l’intérieurde leurs frontières etquipeutêtred’origine:
» Géographique: zones agro-écologiqueset climatiques, populations rurales ouurbaines, degré d’enclavement descommunautés.
» Socio-économique: tous les pays ont desrégions riches et des régions pauvresselon l’emplacement de leurs ressourcesnaturelles,deleursindustries,etdesterresarables.
» Sanitaire:présencedupaludismeouduVIH,parexemple.» Ethniqueetculturelle.
Cettediversité peut causer desdifférencesdans la nature et l’importancedesproblèmesnutritionnels et tout programme doit les identifier et les prendre en compte. Il est peuprobablequelesprogrammesutilisantl’approcheparlesommetaientlasouplesseintrinsèquevoulue. Mieux vaut envisager un programme qui, d’une part, assure un bon accès auxservicesnutritionnelsdebaseetd’autrepartagisseaussiàdifférentsniveauxadministratifs(régional,provincialoumunicipal)pourattaquer lescauses localesde lamalnutrition.Untelprogrammedoitprendreencomptelanaturedeladiversitédanssazoned’exécutionetdévelopperparconséquentlescadresconceptuelsetlesactivitésappropriés(voirsectionI:Analysedelaconceptionduprogramme).
Pouranalyserladiversitéetjugerdansquellemesureleprogrammelaprendencompte,ilvousfaudrarépondreauxquestionssuivantes:
23Vousn’aurezparàévaluerladiversitéd’unefaçondétailléesileprocessusdemiseenœuvreduprogrammeetsonimpactnelejustifientpas.Si,parexemple,leprogrammecibleunezoneagro-écologiquespécifiqueouungroupesocio-économiquebiendéfini,ladiversitépeutnepasposerproblème.
Analysedel'environnement'micro'
Diversité• Economiealimentaire• Développementcommunautaire• Accèsauxservicesdebase• Structures locales de développe-
ment
37Section III: Analyse de l'environnement 'micro'
• Quellessontlesprincipalesformesdediversitéquiinfluencentleprogramme ?
• Leprogrammeprend-ilencomptecettediversité?
• Leprogrammetente-t-ild’identifierlescausesdelamalnutritionenfonctiondesdiversesrégionsoupopulations ?
Deladiversité
« Parmi les obstacles auxquels s’est heurté [le programme en Thaïlande], on peut citer … le manque d’accessibilité aux services de base dans les régions isolées/frontalières, les migrations des tribus minoritaires des collines, la sécheresse qui a frappé le nord-est du pays et l’accès limité des communautés rurales aux médias de masse. »
Extraitde:Lesprogrammesdenutritionàassisecommunautaire–ÉtudedecasdelaThaïlande,deL.Battacharjee(FAO,2001).
Analysedel'environnement'micro'
• Diversité Economiealimentaire• Développementcommunautaire• Accèsauxservicesdebase• Structures locales de développe-
ment
2.ANALYSEDEL’ÉCONOMIEALIMENTAIRELOCALE
Les différences observées dans l’économiealimentaire locale sont étroitement liées à ladiversité géographique et socio-économique.Les conditions agro-écologiques, le climat, lesressources naturelles ainsi que la disponibilitéet l’accèsàcesressources, laqualitédesterres(et la possibilité d’y accéder), les activitéséconomiques existantes (agriculture, industrie,services)déterminent lesactivitéséconomiquesdesménagesetparsuiteleuraccèsauxaliments.Ilexisteunegrandedifférenceentrel’économiealimentaireruraleetcelledelaville,carlerevenudesménagesetleuraccèsauxalimentsesthabituellementbeaucoupplustributairedumarchédansleszonesurbaines.Al’intérieurd’unerégion,onrencontreégalementunecertainediversitédanslesstratégiesdesubsistancedesménagesetdansleursactivitésainsiquedans les résultats enmatièrede sécurité alimentaire etdans lamanière avec laquelleilsfontfaceàcetteinsécurité.Lesujetesttrèsvasteetl’Equiped’Analysedoitfairepreuvede beaucoup de discernement pour n’analyser que les aspects les plus importants duprogramme.Pourlesprogrammesintégrésayantunvolet‘productionalimentaire’,l’analysedel’économiealimentairelocaleestimportante;ellel’estmoinssileprogrammecomporte,parexemple,unimportantvoletdesantéprimaire.
Ilfautencoreprendreencompteunautreélémentimportant:l’impactlocaldesévènements(«chocs»)quiontdesrépercussionsnégativessurlasécuritéalimentairedesménagesetlanutrition.L’ampleurdecesrépercussionsdépendradelacapacitédesménagesàrésisteràdetelsphénomènes(inondations,sécheresses,haussebrutaledesprixdumarché,déplace-mentsdepopulationscauséspardestroublescivilsoudesconflitsarmés).Cesphénomènespeuventanéantirleseffetsdetoutimpactpositifd’unprogrammesurlasécuritéalimentaireetlanutrition. Lesprincipalescomposantesdel’économiealimentairelocalesont:
» Laproductionalimentairedesménages(cultures,élevage,chasse,pêche,cueillette).» Lestransfertsenalimentsetenespèces(dons,envoisdefonds,aidealimentaireetnon-
alimentaire).
38 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
» Laventedeproduitsagricolesetnon-agricoles.» Letravailcontreargentcashet/ounourriture.» Latransformationdesproduitsalimentaires.» L’épargnedesménages(liquidités),lesavoirs(cheptel,biensdeconsommationdurables)
etlesstocks(produitsalimentaires).» Lesmodesdeconsommationalimentaire(ycomprislesvariationssaisonnières).
En milieu urbain, la production alimentaire des ménages n’a guère d’influence (bienque l’on étudie activement les possibilités d’une agriculture urbaine) contrairement à lacommercialisation des denrées alimentaires (prix d’achat, disponibilités alimentaires). Enmilieu rural, toutes ces composantes peuvent exister mais il faut tenir compte de leurimportancerelative.
On dispose de plus en plus de renseignements sur les économies alimentaires localesdans bon nombre de PVD, sous forme de cartes détaillées et d’analyses24 de l’économiealimentaire locale. Il y a de bonnes sources d’informations dans les départements de lasécuritéalimentaireduMinistèredel’agriculture,danslesServicesdegestiondescrisesduBureauouMinistèrede laplanification,dans lesbureauxnationauxduSavetheChildrenFund,CARE,FEWSNet,et/oul’Unitédecartographieetd’analysedelavulnérabilité(VAM)duPAM.
S’agissant des ménages ciblés du programme, il vous faudra répondre aux questionssuivantes:
• Peut-onidentifierlesmodesdeproductionalimentairedesménages ?
» Comment les ménages pauvres et vulnérables se procurent-ils habituellement leurnourriture?
» Quellessourcesderevenusagricolesetnonagricolesutilisent-ils ?» Lesprofilsd’achatdenourriturevarient-ilsd’unesaisonàl’autre,et,dansl’affirmative,
comment ?» Lorsquelesménagespauvressontensituationdecrisealimentaire,quelsmécanismes
d’adaptationadoptent-ils ?
• Lesproduitsalimentairessubventionnéssont-ilsmisàladispositiondecertainsgroupesoubienl’ensembledelapopulationenprofite-t-elle?
» Existe-t-ildesprogrammespermettantauxpluspauvresd’avoiraccèsàdelanourriture,dugenreprogrammedesoutiendesprixdesalimentsdebase,ticketsderavitaillement,« aliments contre travail », subventions pour des aliments de complément pour lesjeunesenfants,repasscolaires,etc. ?
• Dans les zones rurales du programme, comment les stocks de vivres sont-ilsconservés?
» Enmoyenne,combiendetempslesstocksdesménagesdurent-ilsaprèslarécolte?» Lesproductionsvivrièressont-ellesvenduesavant,pendantouaprèslarécolte?» Cesmêmesproduitsalimentairessont-ilsrachetésplustardsurlemarché?
24Un manuel de référence convivial: Seaman J, Clarke, P, Boudreau, T and Holt, J. The Household EconomyApproach.AResourceManualforPractitioners.(Manuelno.6duSavetheChildrenDevelopment).Londres,SavetheChildrenFund,2000.
39Section III: Analyse de l'environnement 'micro'
• Lesmarchéslocauxdeproduitsalimentairessont-ilsbiendéveloppés ?
» L’accèsauxmarchésest-ilbonàtouteslessaisons ?» Quelssontlesproduitsalimentairesaffectésparlesvariationssaisonnières?
• Quelsalimentslesménagesconsomment-ilsentempsnormal ?
» Lesprofilsdeconsommationvarient-ilsenfonctiondessaisonset,dansl’affirmative,enquoidifférent-ils ?
» Quelssontlesmodèlesdedistributiondesalimentsàl’intérieurdesménages?» Certainsalimentssont-ilsconsidéréscomme«tabou»etpourqui ?» Quellesconnaissanceslesménagesont-ilsdesproduitsalimentaires?
• Lazoneduprogrammea-t-elleconnudes«chocs»récents ?
» Dansl’affirmative,quelaétéleureffetsurl’économiealimentairelocaleetquiont-ilsleplustouché ?
» Risquent-ilsdesereproduirebientôt?» Dansl’affirmative,quellesmesuresontétéprisespourréduireleurimpactet/ourenforcer
lacapacitédesménagesàleurfaireface ?
3.ANALYSEDUNIVEAUDUDÉVELOPPEMENTCOMMU-NAUTAIRE
De nombreux facteurs internes influentsur le rythme de développement descommunautés et sur le succès de leursefforts. Certains n’ont rien à voir avecle programme de nutrition mais ils n’endoivent pas moins être pris en comptelorsque l’on évalue les chancesde réussitedeceprogramme.Parmiceuxquipeuventinfluer sur la rapidité du développement et de l’autonomie d’action de la communauté,citons:
» Leniveaud’alphabétisation.» Ladialectiquehommes/femmes.» Lasituationéconomiquedelacommunauté.» La pré-existence de groupes communautaires forts et représentatifs (officieux ou
officiels).» Latraditiondetravaillerensembleplutôtqu’individuellement.» Ledegréd’homogénéitédelacommunauté.
Ilpeutyavoird’autresfacteursimportantsetspécifiquesàlazonedevotreprogramme:àvousdelesidentifieretdelesajouteràlalisteci-dessus.Ensuite,àl’aidedecetteliste,vousorganiserezunesériedediscussionsdegroupeavecvosinterlocuteursprivilégiésdemanièreàcomprendrelanaturedescommunautésdelazoned’exécutiondevotreprogramme.Répondezalorsauxquestionssuivantes:
Analysedel'environnement'micro'
• Diversité• Economiealimentaire Développementcommunautaire• Accèsauxservicesdebase• Structureslocalesdedéveloppement
40 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
• Quellesconditionspourraientlimiterlesuccèsdesinterventionsduprogrammedanslescommunautés ?
• Commentceprogrammea-t-ilcherchéàaméliorercesconditions ?
4.ANALYSEDEL’ACCÈSAUXSERVICESDEBASEETAUXCOMPÉTENCESTECHNIQUES
Nous avons dit à plusieurs reprises que larelation entre le sommet et la base était unélémentimportantdelaréussiteduprogramme.Néanmoins, même si le programme arrive às’imposer et à donner pleine confiance ausein des communautés, elles auront toujoursbesoin de bons services de bases et debonnes compétences techniques. En fait, si leprogrammeréussit,cettedemandedeservicesetdecompétencesmeilleursdevraitaugmenter(voirlasectionIV:Analysedelapérennité).Nepassatisfairecettedemandepourraittroubleretdécevoirlescommunautés.Mêmedanslespaysoùleprocessusdedécentralisationestbienavancé,lesservicesdebasesontencoresouventfournisparlepouvoircentral.Danslecadredeladécentralisation,lagestiondesservicespeutêtreencorepluslocalisée.
« Il ne faut pas envisager la participation communautaire comme une manière de se débarrasser des programmes de nutrition en difficulté. Les communautés doivent continuer à avoir accès aux services fournis par le pouvoir central, les ONG, le secteur privé ou d’autres organismes ou institutions…Comme l’exemple de la Thaïlande l’a montré, nous devons établir une relation entre le sommet et la base. »
Extraitdel'étudeapprofondiedeneufprogrammes(FAO,2003).
Analysedel'environnement'micro'
• Diversité• Economiealimentaire• Développementcommunautaire Accèsauxservicesdebase• Structures locales de développe-
ment
Bonnombredepaysont réalisédesétudesoudesévaluationsde leurs servicesdebase.Etudiez-les,surtoutsiellessontrécentes.Puis,avec l’aidedevos interlocuteursprivilégiésdesministèresetorganismesappropriés,àniveaunationalet local, ilvousfaudraobtenirl’informationconcernantlesservicessanitairesetagricoles25:
PourlesServicesdesanté:
» Quelleestlacouvertureréelledessoinsdesantéprimaire ?» Cettecouverturevarie-t-ellesensiblementd’unerégionàl’autreet,dansl’affirmative,
quellesensontlesraisons?» Les services de santé de base offerts dans les dispensaires/centres de santé sont-ils
adéquats ?
PourlesServicesdel’agriculture:
» Lesagentsdevulgarisationsont-ilssuffisammentnombreuxpourcouvrirdemanièreefficaceleszonesruralesduprogramme ?Disposent-ilsd’unsoutienlogistiqueapproprié ?
25Certainesquestionspeuventportersurd’autressecteursmaisellesconcernenttoujoursvotreprogramme.Vousdevezdoncyrépondre.
41Section III: Analyse de l'environnement 'micro'
» Dans quel domaine spécifique (cultures de rente ou d’autoconsommation) offrent-ilsleurscompétencesetleursconseils ?
» Ont-ilsreçuuneformationleurpermettantdes’attaquerauxproblèmesspécifiquesdelarégionoùilstravaillent ?
» Cesagentsdevulgarisationont-ilsdesconnaissancesdenutrition?
S’agissant des services de nutrition, nous vous suggérons de mener une analyse plusapprofondie.Ilvousfaudraentreprendredesvisitesdeterrainetvousrendredansuncertainnombrededispensaires/centredesantépourobserverleursactivités,étudierleursregistresetrapportsetvousentreteniravecleurpersonnel.
Voici,dans ledomainede lanutrition, leminimumdeservicesdebasequidevraientêtrefournis26:
» Surveillanceetpromotiondelacroissancedel’enfant27.» Promotiondel’allaitementmaternel.» Alimentationcomplémentairedunourrisson,surtoutàbasedeproduitslocaux.» Gestiondelamalnutrition.» Préventionettraitementdescarencesenmicronutriments(surtoutenvitamineA,enfer
eteniode).» Attentionnutritionnellepourlesfemmesenceintes,notammentdesconseilsdiététiques
pourgrossircorrectement,pourunesupplémentationen fereten folate,etpour lesfemmesallaitantes.
» Soutiennutritionnelauxséropositifs.
Pouranalyserl’adéquationdesservicesdenutrition,ilvousfautendéterminerlacouverture(quiestliéeàleuraccessibilité)etlaqualité.Voustrouverezlesréponsesauxquestionsquisuiventdanslesregistresetrapportsdesdispensaires/centresdesantéetenobservantdesconsultationspréventivesetséanceséducatives.Silesdispensairesoffrentd’autresservicesenmatièredenutrition,vousdevrezaussilesanalyser.
» Laparticipationauxactivités visantà surveilleretà favoriser la croissancede l’enfantest-ellebonne ?
» Ya t ilunerelationentre lavariationde la fréquentationàcesséances/consultationspréventivesetl’âgedel’enfant28 ?
» Lesmèrescomprennent-elleslesproblèmesdecroissanceetreçoivent-ellesdesconseilssurl’alimentationinfantile29et,lecaséchéant,sont-ilsappropriés ?Lacommunicationentrelepersonneletlamèreest-ellebonne ?
» La prise de poids est-elle correctement mesurée, reportée sur un diagramme etinterprétée ?Lematérieldepeséeest-ildisponibleetenbonétat ?
26«L’ensembleNutritionnelMinimumdeBase»énumèreunelistedecomportementssanitairesetnutritionnelsàatteindregrâceàdessoinsdesantéprimaires,àsavoir:unallaitementmaternelexclusifjusqu’àsixmois;unealimentationcomplémentaireappropriéede6à24mois;unapportcorrectenvitamineApourlesfemmes,lesbébésetlesjeunesenfants;uneconduiteetdessoinsnutritionnelsappropriéspendantetaprèslamaladie;unsupplémentenferetenfolatepourtouteslesfemmesenceintesetduseliodécommeseldecuisinepourtouteslesfamilles.Voirannexe2pour laréférenceexactede l’EnsembleNutritionnelMinimumdeBase(TontisirinetGillespie,1999).
27Danscertainspays,cesprogrammessontconsidéréscommedesactivitéscommunautairesplutôtquedesactivitésdesanté.
28D’unemanièregénérale,laparticipationestbonnependantlapremièreannée,lorsquelesmèresviennentfairevaccinerleursbébés.Elleestsouventfaiblependantlapériodecritiquedusevrage(1-2ans)alorsquelesenfantssontplusvulnérablesàlamalnutrition.
29Ilfautcontinueràoffrirdesconseilsdenutritionetdesencouragementsquel’enfantgrandissebienounon.
42 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
» Existe-t-il une méthode adéquate pour la prise en charge des enfants souffrantde malnutrition ? Existe-t-il un système de référence pour les enfants souffrant demalnutritiongrave ?
» Quelssupplémentsenmicronutrimentssont-ilsdisponibles ?Existe-t-ilunguidenationalsurcettecomplémentationetest-ilbiensuivi ?
» Lesconsultationsprénatalessont-ellesbienfréquentées?Apartirdequeltrimestredegrossesselesfemmescommencent-ellesàfréquentercesconsultations ?
» Lesfemmesenceintesreçoivent-ellesdessupplémentsdeferetdefolate,desconseilsd’alimentationappropriésetdesconseilsconcernantl’allaitement maternel?
» Lesmèresreçoivent-ellesuneaidepourledébutetlapoursuitedel’allaitement ?» Existe-t-ildesrecettesetdesalimentsdecomplémentdisponiblesetlesutilise-t-on ?
Dans laplupartdespays,onne trouvedebonnescompétences techniquesqu’auniveaunational.Lespaysdécentralisésessaientdetrouverdetellescompétencesàd’autresniveauxadministratifsoùbonnombrededécisionsconcernantlesservicesdebasesontprises.Deplus, en cas de réussite de la participation communautaire, les communautés ont aussibesoind’êtreaidéespourchoisiretconcevoirleursactivités.Or,malheureusement,l’accèsauxcompétencesàceniveaus’estrévéléêtreunedesfaiblessesdenombreuxprogrammesnutritionnels communautaires. Résultat: des activités d’alimentation et de nutrition sontinappropriées30etmalconçues,desactivitésgénératricesderevenuéchouentfauted’étudespréalablesdemarketingoudefaisabilitéouparmanquedeformationàlacomptabilitéetàlagestion.
Partantduprincipeque lesexpertsfinancéspar leprogrammeneserontplusdisponibleslorsqu’ilseraterminé,ilvousfauttrouverlesinformationssuivantes:
» Existe-t-ildespostesdenutritionnistesprévusauxniveauxrégional,provincial,municipaletdedistrict ?
» Touscespostesont-ilsdestitulaires ?Dansl’affirmative,cesnutritionnistesont-ilsreçuuneformationappropriée ?Danslanégative,quelleformationcomplémentairedoivent-ilsrecevoir ?Existe-t-ilunmécanismegarantissantquecesnutritionnistesaientaccèsauxrécentesmisesàjourscientifiques ?
» Ont-ilsreçuuneformationenmatièredeparticipationcommunautaire ?Dansl’affirmative,était-elleappropriée ?Quelleformationcomplémentairedevraient-ilsrecevoir ?
» Lescommunautésont-ellesaccèsàdesspécialistescompétentsdans lesdomainesdecesactivitésnutritionnelles,notammentdansceuxdelaproduction,dustockageetdelaconservationdesaliments,delasanté,del’eauetdel’assainissement ?
» Dans la zone couverte par le programme, et en l’absence d’experts gouvernementaux,existe-t-ildesONGcapablesdefournirlesspécialistesvoulusdansledomainedelanutritionoudansd’autresenrelationaveclanutrition ?Existe-t-ild’autressourcesd’expertisecommeparexempleunautreprogrammealimentaireounutritionnelàproximité ?
» Existe-t-il des spécialistes capables d’aider les communautés à mener des études demarchéetdefaisabilitépourplanifierlesactivitésgénératricesderevenus ?
» Existe-t-ilunsystèmedebénévolesauniveaude lacommunauté,capablesd’aider lesménages àobtenir les conseils techniquesnécessaires31 ?Ont-ils reçuune formationappropriée ou existe-t-il des besoins de formation non satisfaits ? Dans l’affirmative,quelssontdonccesbesoins ?
30Nombred’activitésdenutrition se fondent surdes théories scientifiquesobsolètes. Par exemple, on accordeencorebeaucoupd’importanceauxcarencesenprotéinesouàlaproductionetlaconsommationdelégumesvertspourluttercontrelescarencesenferalorsqu’ilestmaintenantavéréquelabiodisponibilitéenferdeceslégumesestminime.
31On y reviendra plus en détail sur les travailleurs communautaires, bénévoles ou non, à la section I, dans lecontextedelamobilisationdescollectivitésetdel’approcheparticipative.
43Section III: Analyse de l'environnement 'micro'
Les informations recueillies vous aideront à décider non seulement de l’adéquation descompétencesactuellesmaisaussivouspermettrontd’étendreéventuellementleurdisponibilitédanslefutur.Ellesvousaiderontdansl’analysedelapérennitéduprogramme(sectionIV:Analysedelapérennité)etsurtoutàrépondreàcesdeuxquestionsimportantes:
• Lescommunautésont-ellesfacilementaccèsàdesservicesdebasedequalitédanslesdomainesdelasanté,delanutritionetdel’agriculture ?
• Existe-t-ildebonnescompétencestechniquesauniveaulocal ?
5.ANALYSEDEL’ADÉQUATIONDESSTRUCTURESLOCALESDEDÉVELOPPEMENT
Vous avez maintenant recueilli la majoritédes informations dont vous avez besoin pouranalyser l’adéquation des structures ou desautorités locales de développement32. Si votreprogramme est vraiment communautaire, ildevrait fonctionner à travers ou en étroitecollaboration avec les structures locales dedéveloppement et en utilisant une approcheparticipative. Si ce n’est pas le cas ou si cesstructures ne jouent qu’un rôle minime, vousdevrez alors renforcer leur participation. A terme, il est probable que ce soient elles quicontribueront à institutionnaliser votre programme communautaire. Voici les questionsauxquellesilvousfautrépondre:
• Quelscomitésdedéveloppementexiste-t-ilauniveaulocal ?Quelssontlesplusprochesdudéveloppementcommunautaire ?
• Sont-ilsactifs ?Quelssontleursmembres ?Ont-ilsunbudgetapproprié?
• Commentlescommunautésidentifientetcommuniquentleursbesoins ?
• S’iln’existepasdecomitédedéveloppement,quel(s)autre(s)comité(s)ousystème(s)officiel(s)ouofficieuxsoutientleprogramme ?
32Lenometlanaturedecesstructuresvarientsensiblementd’unpaysàl’autre.Dansl’idéal,vousessaierezdetrouveruncomitémultisectorieldecoordinations’intéressantaudéveloppementlocal.Ilpeutexisterdescomitésàdiversniveaux:régional,provincial,municipaloudedistrict(enfonctiondelastructureadministrativedupays).Sivousavezlechoixentreplusieurscomités,choisissezceluiquitravailleleplusprèsdescommunautés.
Analysedel'environnement'micro'
• Diversité• Economiealimentaire• Développementcommunautaire• Accèsauxservicesdebase Structures locales de dévelop-
pement
44 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
6.RÉCAPITULATIFDEL’ANALYSEDEL’ENVIRONNEMENT‘MICRO’ETDESACTIONSÀENTREPRENDRE
Vousdevriezmaintenant avoir accumulé les renseignements dont vous avezbesoinpourévaluer l’environnement ‘micro’ dans lequel se trouve votre programme de nutrition.Reportez-vousauRapportrécapitulatif(Annexe1)etrépondezauxquestionsdelasectionII.MenezensuiteuneanalyseFFOM.
Il n’est pas possible de prendre en compte toutes les composantes de l’environnement‘micro’danslecadredesprogrammesdenutrition.Danscertainscas,ilvousfaudramiliterpourobtenirdeschangementsauniveaunationalouàtoutautreniveauadministratif.Toutchangementauprogrammedoitêtre faitdemanièreà luidonnerplusdeflexibilitépours’adapter aux conditions locales, pour réduire la nécessité de s’en référer aux instancesnationales, et pour renforcer la participation communautaire. Voici quelques mesuressuggéréespourvouspermettrederéduirelescontraintesimposéesparlescomposantesdel’environnement‘micro’:
i) Restructurer les composantesduprogrammepourmieux tenir comptede ladiversitélocaleetdesdiversdegrésdedéveloppement.Parexemple:
» Sidanslecadredesactivitésdesuividelacroissancedel’enfant,lesconseilsdonnésauxmamansnecadrentpasavecdesproduitsalimentairesdisponiblesouavec lesfacilitésdepréparationdesaliments,modifiezcevolet.
»Renforcezlaparticipationcommunautaire:offrezuneformationcomplémentaireauxgroupes communautaires pour leur permettre de mieux s’organiser; utilisez autantque possible, les pratiques culturelles locales; encouragez les femmes à participerauprocessusdeprisededécision33;militezauprèsduMinistèredel’éducationpourlancerunprogrammed’alphabétisationdesadultes.
»Établissezdesprogrammessociauxquireconnaissent,encouragentetsoutiennentlesinitiativesprivéesetcommunautaires
»Modifiezlesdatesbutoirpouratteindrelesobjectifsenfonctiondeladiversitélocaleetdesniveauxdedéveloppement.
»Modifiez les plans de crédit et d’autres composantes du programme afin que lesfamillesetlescommunautéslespluspauvrespuissentyparticiper.Danscertainscas,ceserautiled’établirdesrelationsplusétroitesaveclesprogrammesdeluttecontrelapauvreté.Ilvousfaudraalorsrechercherdesfinancementscomplémentairesàcettefinetpouratteindreégalementdesménagesetdescommunautésplusisolésencore.
ii) Silesservicesdebaseetl’accèsauxcompétencestechniquessontinadéquats:
»Renforcez les services de nutrition (s’ils ne sont pas adéquats, ce sera l’une devos principales priorités) et militer pour améliorer la part de la nutrition dans lesservicessanitairesetagricoles.Lecaséchéant,cherchezdesfinancementsextérieurspour mettre en place un programme de recyclage. Envisagez de transférer leprogramme de suivi de la croissance de l’enfant du centre de santé au niveaude la communauté: l’expérience a montré les avantages d’un tel système enmatièred’actionpréventiveplutôtquecurativecar leprogrammeestainsiséparé
33Danscertainscas,ilvaudramieuxcréerungroupeséparépourlesfemmes.Danscertainescultures,lesfemmess’exprimentmieuxetsontplusactivesdansuntelenvironnement.Plus tard, lorsqu’ellesserontplus fortesetaurontplusconfianceenelles,ellespourrontparticiperactivementauxgroupescommunautairesintégrés,cequidoitresterl’objectiffinal.
45Section III: Analyse de l'environnement 'micro'
des activités de santé à caractère curatif. Travaillez avec les communautés pouraméliorerlescomportementsenmatièredesanté(etdenutrition).
»Faitespressionsurlespouvoirspublicspourobtenirplusdespécialistesmieuxformésà l’échelon local. Dans le court terme, le programme devrait pouvoir les fournir.Proposez une formation (complémentaire) dans le domaine de la participationcommunautaire. Etablissez des partenariats avec les ONG et autres programmesappropriés.
iii) Silesstructureslocalessontinadaptées(ouinexistantes),essayezalorsdelesrenforcerparlebiaisdesactivitésduprogrammeoutravaillezavecuncomitésectorielauniveauaussiprochedelabasequepossible(districtouautre)dansledomainedelasantéoudel’agriculture.Militezpourlaconstitutiondecomitésmultisectorielsauniveaulocal.Endernierressort,leprogrammepeutcréerdetelscomitésmaisleurpérennitéseramieuxassurées’ilssontconstituésparlesautoritéslocales.
Voiciquelques résultatsd’uneanalyseFFOMréalisée lorsde l’étudeapprofondiedeneufprogrammesmenéeen2003parlaFAO:
Forces:
o Services de base et de soutien convenablement fournis par les pouvoirs publics (soins de santé, nutrition).
o Bonnes relations entre le sommet et la base.o Lutte contre l’extrême pauvreté.
Faiblesses:
o Inadéquation des services de nutrition offerts par les pouvoirs publics.o Inadéquation des compétences techniques locales.o Les familles les plus pauvres ne sont pas touchées.o Le personnel du programme n’a pas les compétences techniques voulues et n’est pas
suffisamment épaulé.
Opportunités:
o Re-dynamisation du programme des agents de santé villageois envisagée par le gouvernement.
o Expansion prévue des services de base dans les régions isolées.o Les communautés organisées et formées peuvent alors entreprendre d’autres actions de
développement.o L’amélioration prévue des compétences en matière de nutrition au niveau du district (ou
de tout autre niveau administratif) permettra d’améliorer la qualité et la pertinence des actions communautaires.
Obstacles (et dangers):
o Mauvais état des infrastructures dans certaines régions limite l’accès aux communautés isolées.
o Obstacles socio-économiques, religieux, culturels (dialectique hommes/femmes, pauvreté).o Décentralisation incomplète ou inexistante.o Echec des améliorations envisagées par le gouvernement, notamment en matière de
formation des nutritionnistes de district (ou autre niveau administratif) ou du programme des agents de santé villageois.
o Extrême pauvreté, d’où manque de temps pour les activités de développement et cessation des plans de crédit.
47Section IV: Analyse de la pérennité du programme
Lapérennité:desalternatives
L’étudeapprofondiedeneufprogrammes(FAO,2003)donnelesexemplessuivants:
« Au Mexique, le programme PROGRESA vise à briser le cycle de la pauvreté pour per-mettre le développement. S’il atteint son objectif, sa pérennité n’aura pas de raison d’être: il aura rempli son rôle de lancer le processus de développement et devra être remplacé par une autre approche appuyant ce dernier processus. Dans le même ordre d’idées, au Sri Lanka, le programme Samurdhi se présente comme un instrument de transition entre l’assistance et le développement. Si la transition réussit, le programme aura fait son travail. Au Honduras, par contre, le programme PROLESUR portait sur un transfert de technologie: il a parfaitement réussi ce transfert. Il semble maintenant avoir été institutionnalisé et sa pérennité est donc assurée. »
L’élément clé de la réussite, et peut-être le plus important de tous, c’est l’engagementpolitiqueenfaveurdubienêtrenutritionneldelapopulationetdanslareconnaissancequelanutritionestàlafoisindicateurd’intrantetindicateurderésultatsdudéveloppementnational.L’instabilité politique ou l’émergence d’un nouveau gouvernement peut compromettrela pérennité de cet engagement mais s’il bénéficie du soutien de l’opinion publique, seschancesdesurvies’entrouventaccrues.
NombredesfacteursquevousavezévaluésdanslessectionsI,IIetIIIontdesrépercussionssur la pérennité du programme. Un environnement ‘macro’ favorable, la disponibilité de
SECTION IV: ANALYSE DE LA PÉRENNITÉ DU PROGRAMME
La question de la pérennité est complexe:sommes-nous concernés par la pérennité duprogrammeoubienparsesrésultats ?Entermesgénéraux, on peut définir la pérennité commela capacité de préserver l’impact positif d’unprogrammeunefoissesobjectifsatteints.Maislemaintiendesacquispeutnepas suffire:par
exemple,sileprogrammeaatteintsonobjectif,deréduirelamalnutritionde20pourcent,vouspouvezenvisagerdelaréduireencorede20pourcentàl’avenir.Préserverlesacquisd’unprogrammeouobtenirdesaméliorationsultérieurespeuventsefairedeplusieursfaçons:
» Enpoursuivant le programme:unprogrammenutritionnel, par exemple, nedoit pasêtreconsidérécommeuneactivitélimitéedansletempsmaiscommeunengagementpermanent.
» Eninstitutionnalisantlesvoletsduprogrammesousformed’activitéssectorielles.» Enélaborant,finançantetlançantunnouveauprogramme:sileprogrammequevous
évaluezportesurunproblèmenutritionnelspécifique,vouspourrezdonneraunouveauprojetuneportéepluslargeetplusglobale.
L’Equiped’Analysepourraitconsacrerunedesesréunionsnonseulementàl’examendelapérennitéduprogramme,maisaussiàlapréservationetàl’améliorationultérieuredel’étatnutritionnel de la population, c’est à dire à la possibilité d’établir les bases d’une bonnenutritionpourlesgénérationsàvenir.
Analyser....• Laconceptionduprogramme• L'environnement'macro'• L'environnement'micro' Lapérennité
48 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
bonnescompétencestechniques,l’accèsdescommunautésàdesservicesdebaseadéquatset une forte participation communautaire sont tout autant de facteurs en faveur de lapérennitéduprogramme.Dans laprésentesection,vousallezvouspenchersurcertainesquestionsencoreensuspens.Ilvousfautanalyser:
» Lesressourcesduprogramme.» Lapropriétéduprogramme.» Lacapacitéduprogrammeauxbesoinsàvenir.
1.ANALYSEDESRESSOURCESDUPROGRAMME
Tout programme mobilise des ressources,humaines,financièresetlogistiques.Laquestiondufinancementcontrarie:raressontlesbudgetsnationaux alloués à la nutrition qui couvrenttouslesbesoinsdesactivitésnutritionnellesdupays.Même s’ils représententunpourcentageimportant du budget national, leur montantactuel est probablement trop faible, surtoutdanslespayspauvresoùlaprévalencedelamalnutritionestsansdoutelaplusélevée.Lamobilisationderessourcesextérieuresestdoncunélémentfondamentaldesarrangementsdefinancementdesprogrammesnutritionnels.Certainspaystrèspauvrescomptentbeaucoupsurcesfinancementsextérieursetilenseraainsiencorependantdesannées.Néanmoins,quelsquesoient lesbesoinsdefinancementsextérieurs, il importedemettreenplaceunmécanismedepriseencharge,mêmeàlongterme,dufinancementduprogrammeparlegouvernementnational.Souventlespayspauvresnedisposentpasderessourceshumainesappropriées: faute de programme de valorisation des ressources humaines nationales, lapérennitéduprogrammenutritionnelrisquedesetrouvercompromiselorsquelesexpertstechniquesétrangerspartiront.
Danslecadredesdiscussionssurlapérennitéduprogramme,l’Equiped’Analysevadevoirrépondreauxquestionssuivantes:
• Les accords de financements sont-ils suffisants pour assurer la pérennité duprogrammeet/oudesesacquis ?
• Sileprogrammereçoitdesfinancementsextérieurs,existe-t-iluncalendrierdepriseenchargedufinancementparlegouvernementetest-ilrespecté?Oubiend’autresaccordsdefinancementont-ilsétéenvisagés ?
• Lefinancementprovient-ildesONGetdescommunautés?Pensez-vousqu’ilvasepoursuivre?
• Le(s) donateur(s) et les pouvoirs publics sont-ils conscients du fait que lesprogrammes nutritionnels impliquent des engagements financiers à longterme (dépassant souvent laduréedumandatpolitiquedugouvernement) ?Dansl’affirmative,lefinancementdoitêtregarantisurunelonguepériode(onrecommandeunepériodededixansouplus).
• Laquestiondusoutienlogistiqueettechniqueàlongtermeest-elletraitéedemanièreappropriée ?
Analysedelapérennité
Ressourcesduprogramme• Propriétéduprogramme• Capacitéderéponseauxbesoinsà
venir
49Section IV: Analyse de la pérennité du programme
2.ANALYSEDELAPROPRIÉTÉDUPROGRAMME
Si le programme a adopté une approchemultisectorielle, la pérennité de certaines desescomposantespeutêtreassuréegrâceàleurreprisepard’autressecteurs34.Certainesactivitésnutritionnellesdevrontcontinueràreleverd’unservicedenutritionsous tutelled’unministèrespécifique.Leprogramme,danssonintégralitéou par le biais de ses diverses composantes,doits’intégrerdanslesactivitéssectoriellescontinues:ildoit«s’institutionnaliser».Deplus,sa base communautaire doit devenir « institutionnalisée » au niveau des communautés:si l’approche participative a été couronnée de succès, les communautés doivent avoir lesentimentqueleprogrammeleurappartient.
Surlabasedevotreanalyse,répondezavecvotreéquipe,auxquestionssuivantes:
• Leprogrammea-t-ilétéinstitutionnalisé ?Dansl’affirmative,souslatutelledequelministèreoudequelleorganisation ?
• Certains volets en ont-ils été adoptés par les secteurs appropriés ? Dansl’affirmative, quels en sont les mécanismes de mise en oeuvre et sont-ilsadéquats ?
• Lescommunautésont-elles lesentimentqueleprogrammeleurappartientetendemandent-elleslapoursuite ?
3.ANALYSEDELACAPACITÉDUPROGRAMMEÀRÉPONDREAUXBESOINSÀVENIR
Lesbesoinsàvenir sont souvent imprévisibles.Ils peuvent être liés à des situations de crisetelles que des sécheresses, des troubles civilsou l’apparitionde foyersdemaladies.Unbonprogrammedenutritiondoitpouvoirfairefaceàdetellescrises,avecousansaideextérieure:ces crises doivent en effet faire partie desplans nationaux en cas de situations d’urgence. D’autres besoins futurs dépendrontd’une augmentation de la demande des services de base comme suite à l’améliorationdu comportement des communautés en matière de santé ou à une évolution du profilnutritionneldupays35.Enfin, leprogrammedoitpouvoir s’adapteràdiverschangements:la décentralisation ou l’évolution des connaissances scientifiques, apparition de nouvellestechnologies.
Analysedelapérennité
• Ressourcesduprogramme Propriétéduprogramme• Capacitéderéponseauxbesoinsà
venir
Analysedelapérennité
• Ressourcesduprogramme• Propriétéduprogramme Capacitéderéponse
auxbesoinsàvenir
34Ilsn’endevrontparmoinsêtreconsidéréscommerelevantduprogrammedenutrition,assujettisàlasupervisiond’uncomitéintersectorielsurl’alimentationetlanutrition,etfairel’objetdesuivietd’évaluation.
35Entre autres exemples de tels changements, on peut citer l’impact sur la nutrition de l’épidémie du sida,l’urbanisation, la satisfaction des besoins d’une population en cours de vieillissement, l’augmentation de laprévalencedesmaladieschroniquesliéesàl’alimentation.
50 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
Surlabasedesinformationsrecueilliespendanttoutecetteanalyse,l’équipepeutmaintenantrépondreauxquestionssuivantes:
• Y-a-t-il de bons services de base et qui répondent aux besoins de la –communauté ?
• Êtes-voussûrquelesbesoinsfutursencompétencestechniquesdansledomainenutritionneletautressecteursprochespourrontêtresatisfaits ?
• Le programme est-il suffisamment souple pour s’adapter à des changementsdanslesproblèmesetlesprioritésenmatièredenutrition ?
• Defuturesanalysessont-ellesprévues ?
« … si la participation communautaire connaît le succès, la demande de services (surtout de meilleure qualité) va augmenter: meilleur accès aux services de soin de santé et de nutrition d’éducation, accès aux marchés, approvisionnement en eau potable et services d’assainissement… La participation communautaire est vouée à l’échec lorsque les desi-derata et les besoins de la collectivité ne sont pas satisfaits. Les études de cas du Brésil et du Mexique mentionnent le danger des demandes de services non satisfaites. »
Extraitdel’étudeapprofondiedeneufprogrammes(FAO,2003).
Réponseauxsituationsd’urgence
« Lancé en 1998 au Honduras, le programme PROLESUR avait été conçu comme une opération d’urgence pour lutter contre la grave sécheresse et l’insécurité alimentaire dont souffraient plusieurs municipalités du sud du département du Lempira. C’est [main-tenant] avant tout un programme de développement rural ayant pour objectif d’amélio-rer la qualité de vie des ménages ruraux en leur enseignant de nouvelles techniques de conservation des sols et de culture et en leur offrant de nouvelles opportunités d’em-ploi… Le programme semble avoir eu un impact majeur sur la production alimentaire (maïs et haricots) ainsi que sur les capacités de stockage des produits alimentaires dans la mesure où la région a non seulement pu soutenir le choc dévastateur de l’ouragan Mitch mais où elle a pu exporter des produits alimentaires dans d’autres régions du pays après son passage. »
Extraitdel’étudeapprofondiedeneufprogrammes(FAO,2003).
4.RÉCAPITULATIFDEL’ANALYSEDELAPÉRENNITÉDUPROGRAMMEETDESACTIONSÀENTREPRENDRE
Vousdevriezmaintenantavoirlesrenseignementsnécessairespouranalysercettepérennité.Reportez-vousauRapportrécapitulatif(annexe1)etrépondezauxquestionsdelasection IV.ProcédezensuiteàuneanalyseFFOM.
Cettequestiondepérennitéestimportante:bonnombredeprogrammesetprojetsontvuleursrésultatsdisparaîtreenfindeprogramme.Aumieux,ilsonteuuncertainimpactsurunegénérationd’enfants,aupire,ungaspillagetotaldesressourcesnationalesetextérieures.
51Section IV: Analyse de la pérennité du programme
Établissezmaintenantlalistedetouteslesactionsidentifiéesetdanscetteoptiqued’analysedelapérennité,essayezderepérerlesplusévidentes.Resteencoreàprendreunedécisionimportante:lechoixdeladatedelaprochaineanalyse.
Dans l’étudeapprofondiedeneufprogrammesque laFAOamenéeen2003estapparuuncertainnombredeforces,defaiblesses,d’opportunitésetdesmenacesconcernantcettepérennité.Envoicilaliste:
Forces:
o Institutionnalisation du programme (clair engagement financier, sentiment de propriété et/ou transfert réussi de technologie).
o L’établissement du programme à long terme lui permet de toucher les collectivités les plus pauvres.
Faiblesses:
o Trop forte dépendance de financement par les ONG et/ou autres sources extérieures.
Opportunités:
o Intégration des activités dans des plans sectoriels ou d’autres programmes de développement.o Actions gouvernementales prévues en matière de décentralisation de la réforme agraire.o Développement de nouvelles technologies capables de fournir des solutions aux
problèmes des communautés.
Obstacles (et dangers):
o Arrêt des financements extérieurs.o Changement d’orientation politique.o La réussite des capacités d’action de la communauté débouche sur une demande de
services non satisfaite.
53Conclusion
CONCLUSION
«La malnutrition est un obstacle au développement et sa présence indique que les besoins physiologiques fondamentaux ne sont pas satisfaits. La malnutrition n’est pas seulement le résultat d’une alimentation insuffisante ou inappropriée, c’est aussi la conséquence d’autres facteurs tels que la précarité de l’alimentation en eau potable, de mauvaises conditions d’hygiène et de salubrité et la forte prévalence de maladies. Le renversement de la situation est difficile car il implique la solution quasi-simultanée de bon nombre de problèmes. Dans la mesure où chaque situation est différente, il n’est pas possible d’utiliser la même solution dans tous les cas: on peut simplement donner des directives générales... L’expérience montrent qu’il faut beaucoup de temps pour redresser une situation (10 ans ou plus) et qu’il importe pendant toute cette durée de préserver un environnement politique favorable. Il n’y a pas de solution rapide à ce pro-blème. Néanmoins, une fois qu’il sera résolu, l’effet tend à devenir permanent et avec de substantiels dividendes.»
Extraitdel’étudeapprofondiedeneufprogrammes(FAO,2003).
L’analysedevotreprogrammeestmaintenant terminée.Aucoursde sa réalisation,nousvousavonsdemandéd’analysercertainsfacteursexternesquipouvaientaffectersaréussiteousapérennité.Vousavezprobablementréfléchiauxmesuresquevousallezdevoirprendrepourcorrigerlesfaiblessesquevousavezidentifiéeslorsdel’analysedechaquesection.Ilvousfautmaintenantétablirlalistedecesmesures,lesclasserparordredeprioritéetpargroupe.Lesprincipauxregroupementsporterontprobablementsur:
» Lerenforcementdel’engagementpolitiqueetdelasensibilisationdupublic.» La mise en œuvre d’un programme de valorisation des ressources humaines et de
renforcementdescapacités.» L’augmentationdelaparticipationcommunautaire.» Desmodificationsdanslaconceptionduprogramme.
Vousdevezmaintenantprépareretmettreàexécutionunpland’actionvisantàaméliorervotreprogrammedenutritioncommunautaireetfixerladatedelaprochaineanalyse.Celle-ciseraplusfacilepuisquevousdisposerezdéjàd’unegrandepartiedesinformationsdontvousavezbesoin,duRapportd’analyse,duRapportrécapitulatif,desrésultatsdesanalysesFFOMetdevotrepland’action.
57ANNEXE 1: Rapport récapitulatif
RAPPORT RÉCAPITULATIF
IdentifiezlesTROISélémentslesplusimportantsenrapportavecchacunedesquestionsquisuivent.Chaquequestionconcernelesquatresectionsde l’analyse(leurnumérotationestidentiqueàcelleduel’Outild’Analyse).EtudiezcesquestionsavecvotreEquiped’Analyseetdécidezencommuntroisréponsesoutroisélémentsdesplusimportants.
SECTIONI:ANALYSEDELACONCEPTIONDUPROGRAMME
1.ANALYSEDELAPERTINENCEDUPROGRAMME
Décrivez trois des aspects les plus importants de l’adéquation et de la pertinence desobjectifsduprogramme.
a)
b)
c)
2.ANALYSEDUCIBLAGEDUPROGRAMME
Sivotreprogrammeestunprogrammeciblé,identifieztroisfaçonsd’améliorercesystèmedeciblage.Sicen’estpaslecas,identifieztroisfaçonsdeciblerquiauraientpuêtreutiliséesetexpliquercommentcelaauraitpuréduirelecoûtduprogramme.
a)
b)
c)
58 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
3.ANALYSEDESINTERVENTIONSDUPROGRAMME
Identifiez trois manières d’améliorer l’efficacité et l’opportunité des interventions duprogramme.
a)
b)
c)
4.ANALYSEDESACTIVITÉSCOMMUNAUTAIRES
Laparticipationcommunautaireauprogrammeest-elleréelleouenpassede ledevenir ?Dansl’affirmative,indiquezlestroisélémentsfortsdecetteparticipation,sinon,identifieztroisobstaclesàl’approcheparticipative.
a)
b)
c)
59ANNEXE 1: Rapport récapitulatif
5.ANALYSEDEL’EFFICACITÉDESAGENTSCOMMUNAUTAIRES
Identifieztroismanièresd’améliorerletravaildesagentscommunautairesdanslazoneduprogramme.
a)
b)
c)
6.ANALYSEDELAGESTIONDUPROGRAMME
Décriveztroisdesplusimportantsproblèmesdegestiondontasouffertleprogramme.
a)
b)
c)
60 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
7.ANALYSEDUSUIVIETDEL’ÉVALUATIONDUPROGRAMME
Identifieztroisdesaspectslesplusimportantsconcernantlesuivi/évaluationduprogramme(ycomprislesuiviparticipatif).
a)
b)
c)
8.ANALYSEDESLIENSDUPROGRAMME
Citezetdécrivezlestroispartenariatsquiontlemieuxsoutenuleprogrammeetindiquezenquoiilsenontinfluencélesrésultatsetl’impact.
a)
b)
c)
61ANNEXE 1: Rapport récapitulatif
SECTIONII:ANALYSEDEL’ENVIRONNEMENT‘MACRO’
1.ANALYSEDEL’ENVIRONNEMENTMACRO-POLITIQUE
Vous avez identifié les politiques et stratégies pertinentes à la nutrition dans votre pays,vousavezprécisécellesquisontactivementmisesenœuvreetdéterminésileursuiviétaitadéquat. Maintenant, il vous faut identifier les trois mesures qui contribueraient le plusau renforcement de l’environnement politique si elles étaientmieux appliquées. Indiquezbrièvementenquoiellespourraientégalementaidervotreprogramme.
a)
b)
c)
2.ANALYSEDELACOLLABORATIONINTERSECTORIELLE
Identifieztroisdesobstacleslesplusimportantsàlacollaborationintersectorielleou,sivouspensezquecettecollaborationestefficace,troisfacteursdesuccèslesplusimportants.
a)
b)
c)
62 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
3.ANALYSEDEL’ENGAGEMENTFINANCIERDEL’ÉTATENFAVEURDELANUTRITION
Identifiez les trois contraintes les plus importantes àune augmentationde l’engagementfinancierdel’Etatenfaveurdelanutrition.
a)
b)
c)
4.ANALYSEDURÔLEETDELACONTRIBUTIONDELACOMMUNAUTÉINTERNATIONALE
Décrivezcommentdontlacommunautéinternationalepourraitaméliorersonsoutienàlanutritiondansvotrepaysdetroisfaçonsdifférentes.
a)
b)
c)
63ANNEXE 1: Rapport récapitulatif
5.ANALYSEDEL’ADÉQUATIONDESCOMPÉTENCESTECHNIQUESNATIONALES
Identifiezdansvotrepaystroisdesplusimportantesquestionsconcernantl’adéquationdescompétencestechniquesenmatièredenutrition.
a)
b)
c)
SECTIONIII:ANALYSEDEL’ENVIRONNEMENT‘MICRO’
1.ANALYSEDEL'IMPORTANCEDELADIVERSITÉ
Identifieztroisquestionslesplusimportantesenmatièredediversitéquevotreprogrammen’apasprisesencompte.
a)
b)
c)
64 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
2.ANALYSEDEL’ÉCONOMIEALIMENTAIRELOCALE
Identifiez trois façonsdont leprogrammeprendencompte l’économiealimentaire localeoulasoutient.
a)
b)
c)
3.ANALYSEDUNIVEAUDUDÉVELOPPEMENTCOMMUNAUTAIRE
Indiquez brièvement comment le programme peut atteindre les trois obstacles les plusimportantsaudéveloppementcommunautairedanslazonechoisie.
a)
b)
c)
65ANNEXE 1: Rapport récapitulatif
4.ANALYSEDEL'ACCÈSAUXSERVICESDEBASEETAUXCOMPÉTENCESTECHNIQUES
Décriveztroismanièresd’améliorerlaqualitédesservicesnutritionnelsdebaseet l’accèsdescommunautésauxconseilstechniques.
a)
b)
c)
5.ANALYSEDEL'ADÉQUATIONDESSTRUCTURESLOCALESDEDÉVELOPPEMENT
Quellessontlesstructureslocalesdedéveloppementdanslazoneduprogramme ?Identifieztroisaspectsimportantsdeleurimplicationdansl’actioncommunautaire.
a)
b)
c)
66 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
SECTIONIV:ANALYSEDELAPÉRENNITÉDUPROGRAMME
1.ANALYSEDESRESSOURCESDUPROGRAMME
Quelles sont les trois plus importantes contraintes en ressources qui peuvent limiter lapérennitéduprogramme ?
a)
b)
c)
2.ANALYSEDELAPROPRIÉTÉDUPROGRAMME
Leprogrammea-t-ilété institutionnalisé ?Dans l’affirmative,donneztrois raisonsquiontpermiscetteinstitutionnalisation,etdanslanégative,troisraisonsdel’échec.
a)
b)
c)
67ANNEXE 1: Rapport récapitulatif
3.ANALYSEDELACAPACITÉDUPROGRAMMEÀRÉPONDREAUXBESOINSÀVENIR
Commentleprogrammeconsidère-t-illesbesoinsàveniretleschangementsdepriorités ?
a)
b)
c)
71ANNEXE 2: Lectures complémentaires et adresses utiles
LECTURES COMPLÉMENTAIRES ET ADRESSES UTILES
LECTURES INDISPENSABLES
FAO, 2003. Community based food and nutrition programmes: what makes them successful? A review and analysis of experience. FAO, Rome.
FAO, 2006. Improving nutrition programmes: an Assessment Tool for action. User’s Training Manual, FAO, Rome.
Rifkin, S.B. et Pridmore, P., Partners in Planning. Macmillan, London
LECTURES RECOMMANDÉES
ACC/SCN, 1996. How Nutrition Improves. Nutrition Policy Paper no.15, Geneva.
ACC/SCN, 2001. What works? A review of the Efficacy and Effectiveness of Nutrition Interventions by L. Allen and S. Gillespie. Nutrition Policy Paper no.19, Geneva.
Battarcharjee, L., Community based Nutrition Programmes: Thailand Case Study. Desk study. FAO, Rome (document non publié).
Feuerstein, M., 1986. Partners in Evaluation. TALC, London.
IADB, 1997. Evaluation: A Management Tool for Improving Performance (EVO), Washington, DC, USA.
Iannotti, L. et Gillespie, S., 2002. Successful Community Nutrition Programming: Lessons learned from Kenya, Tanzania and Uganda. The LINKAGES Project, Regional Center for Quality and Health Care et UNICEF, juin 2002.
Jewkes, R. et Murcott, A., Meanings of Community. Soc. Sci. Med. 43(4): 555-563 1996.
Mason, J, Hunt, J., Parker, D. et Jonsson, U., 2001. Improving Child Nutrition in Asia. Food and Nutrition Bulletin, 22(3): supplément (2001).
Muehlhoff, E., 2001. Improving household Food Security and Nutrition in the Luapula Valley, Zambia. A case study based on the experiences of project GCP/ZAM/052/BEL. Improving household food security and the Nutrition in the Luapula Valley, Rome (document non publié).
Nantel, G et Tontisirin, K., 2002. Policy and Sustainability issues. Journal of Nutrition 132: 839S-844S (2002).
Rifkin, S., Muller, F. et Bichmann, W., 1988. Primary health care: On measuring participation. Soc. Sci. Med. 26(9): 931-940.
Sanghvi, T. and Murray, J., 1997. Improving child health through nutrition. The nutrition Minimum Package , Arlington. Va.: projet BASICS , pour l’USAID.
2001.
72 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
Seaman,J.,Clarke,P.,Boudreau,T.etHolt,J.,2000.TheHouseholdEconomyApproach.AResourceManualforPractitioners.(SCFDevelopmentManualNo.6).Londres,Royaume-Uni.
Tontisirin,K.etGillespie,S.,1999.Linkingcommunity-basedprogramsandservicedeliveryforimprovingmaternalandchildnutrition.AsianDevelopmentReview,1:1-33.
Winichagoon,P.,Kachondam,Y.,Attig,G.etTontisirin,K.,1992.ThailandIntegrating
FoodandNutritionintoDevelopment:Thailand’sExperiencesandFutureVisions.UNICEF/EARO,etl’InstitutdelaNutrition,UniversitédeMahidol,Thaïlande.
QUELQUESADRESSESUTILES
Sivousavezbesoind’aideousivousnecomprenezpasunesectionde laméthodologie,contactez:
DivisiondelanutritionetdelaprotectiondesconsommateursFAO,VialedelleTermediCaracallaRome,ItalieEmail:[email protected]
Sivoussouhaitezpartagervoscommentairesconcernantl’utilisationdecemanuel,envoyezleségalementàlaprécédenteadresse.
Vouspouvez aussi obtenir le volume complémentaire de cemanuel «Community-basedfood and nutrition programmes: what makes them successful? A review and analysis ofexperience»(FAO,2003)àl’adresseci-dessus.
Nousrecommandons l’ouvrageci-aprèssurlaméthodologieparticipative:
S.RifkinetP.PridmorePartnersinPlanningISBN0-333-79266-1
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a)l’éditeur:MacmillanEducationLtdLondresetOxford,etleursreprésentantspartoutdanslemonde.www.macmillan-africa.com
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75ANNEXE 3: Exemple de cadre conceptuel
EXEMPLE DE CADRE CONCEPTUEL
CAPACITÉFONCTIONNELLEETPRODUCTIVEBIEN-ÊTRENUTRITIONNEL
• Absencedemaladies
• Utilisationdesalimentsetassimilationdesnutrimentsappropriées
• Capacitédeprospérer
Compétencesetprestationsdeservices
Servicesdesanté
Eauetassainisse-ment
Éducation
Soinsfamilliaux
Apportadéquatetvariéd'unenourrituresaine
Accèsàunapprovisionnementalimentairestableetvarié
Capacitésinstitutionnelles
Contrôleetgestiondesressources
Environnmentpolitique,économiqueetsocio-culturel
RESSOURCESPOTENTIELLES
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79ANNEXE 4: Méthodologies
MÉTHODOLOGIES
1.ANALYSEFFOM
Le but d’analyse FFOM est d’analyser les Forces, Faiblesses, Opportunités et Menacesinhérentsàtoutesituationouàtoutorganisme.L’analyseFFOMestsouventutiliséecommeunoutildegestion.
DansleprésentOutild’Analyse,onvousdemandedemeneruneanalyseFFOMàlafindechacunedesquatreSections1.Celavavouspermettred’organiser,derésumeretmêmedeclasserlamassed’informationsquevousavezrecueilliespendantleprocessusdecetravaildequestionnementàchaquesession.
Premièreétape
LesanalysesFFOMdoiventêtremenéespartoutel’Équiped’Analyse.Sil’équipecomprendplusde sept individus, constituezdesgroupesdedeux àquatrepersonnesmaximum. Sil’équipeestimportante,essayerd’organiserde4à7groupesde2à4personnes.
Deuxièmeétape
Surungrandtableaudeconférenceousurunmur,dessinezuntableaucommececi:
Forces Faiblesses
Opportunités Menaces
Ecrivez,danschacundesquatreespacesainsicréés,lesmotsForces,Faiblesses,OpportunitésetMenaces.
Troisièmeétape
En commençant par la partie ‘Forces’, demandez à chaque membre de l’équipe (ou àchaquegroupe2(37)d’identifierlesforcesdelaSectionchoisie(parexemple:quellessontlesgrandesforcesdel’environnement ‘macro’ ?).Prévoyezunminimumdetrenteminutes;siquelqu’un(ouungroupe)n’apasfini,laissezterminer.
1 Analyse de la conception du programme, de l’environnement ‘macro’, de l’environnement ‘micro’ et de lapérennité.
2Sivousavezconstituédesgroupes,chacund’entreeuxdoittravaillerindépendammentetpréparersapropreliste.
80 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
Quatrièmeétape
Rassemblezalorstoutel’équipeetreporteztouteslesforcesidentifiéessurlapageappropriéedutableaumuralenéliminantlesrépétitions,encombinantlesréponsessemblablesetenécartantcellesquel’équipenejugepasappropriées.Essayezdefaireensortequetouslesmembresdel’équipeparticipentàladiscussion.Unefoislalistearrêtée,écrivezlespointsretenussurlepanneauprincipal.
Cinquièmeétape
RecommencezleprocessusavecFaiblesses,puisavecOpportunitésetenfinavecMenaces.Lorsdel’examendesOpportunités,essayezdepenserauxfacteursquipourraientavoiruneffetsurl’efficacitéoularentabilitéoulapérennitéduprogramme,parexemple:
• Unplandedécentralisationou lacréationdecomitésmunicipauxdedéveloppementpeut-ilounoncontribueràrenforcerlesactivitéscommunautaires.
• Unnouveauprogrammedeproductionagricolepeut-ilaméliorerlasécuritéalimentairedans la zone du programme ou proposer des conseils techniques aux activitéscommunautaires.
• Si les pouvoirs publics décident de réviser leur programme de développement desressources humaines, saisissez l’occasion pour améliorer les compétences techniquesdansledomainedelanutrition.
Lesrésultatsdel’analyseFFOM(ainsiqueleRapportrécapitulatifdel’annexe1)constituerontune excellente basepour décider desmesures à prendre afind’améliorer le programme.Commepourl’analysedel’arborescenceanalytique,lefaitd’entreprendrecetteanalyseestaussiimportantquesesrésultats.
2.L’ANALYSESOUSFORMED’ARBORESCENCEANALYTIQUE
Matérielnécessaire
Fichesoudesfeuillesdepapier,crayons-feutreoumarqueurs,colleoupapieradhésif(pourcollerlesfiches,parexemplesurunmuroùl’arborescencepourraresterexposéeplusieursjours).
Premièreétape:définitionduproblème
L’analyse sous forme d’arborescence analytique permet d’identifier les causes et lesconséquences d’un problème que le groupe souhaite résoudre rapidement. S’il y a plusd’unproblèmeprioritaire, legroupe (l’Equiped’Analyse)doitarriveràunconsensuspourdéterminer le premier problème à analyser. Chacun des membres du groupe doit biencomprendrecequ’estuneconséquenceetcequ’estunecauseduproblème.Leprocessusd’élaboration d’une arborescence analytique commence avec la définition du problèmecentral.Parexemple,danslecasduprésentOutild’Analyse,leproblèmepourraitêtredéfinicommesuit: «ilexisteuneforteincidencedesous-alimentationetdemalnutritionqu’ilfautéliminerdemanièrepermanente»ouencore«ceprogrammen’amènepasd’améliorationnutritionnelleoun’estpasdurable»ou«l’augmentationdelaproductionagricolen’apasaméliorél’accèsàlanourrituredesménages/communautéslespluspauvres».Ladéfinition
81ANNEXE 4: Méthodologies
duproblèmedoitêtreinscritesurunefichecolléesurletableauousurlemurquel’onvautiliserpourdéveloppercettearborescenceanalytique.
Deuxièmeétape:identificationdesconséquencesduproblème
Chaquemembredel’équipeinscritsurunefichecequ’ilconsidèreêtreunedesconséquencesdu problème. Si l’équipen’est pas tropgrande (5 à 6 personnes), sesmembres peuventremplir plusieursfichespour identifierplusieurs conséquences.Chaque conséquencedoitêtreécritesurunefiche,avecunmaximumde5à7mots(unseulmotseraitidéal)etenlettresmajusculesdemanièreàcequelesautresmembrespuissentlirecettefichelorsqu’ellesera collée au-dessus de la définition du problème. Les fiches concernant une mêmeconséquenceoudesconséquencessemblablespeuventêtreregroupéeset,lecaséchéant,reformuléesavecl’accorddel’équipe.
Troisièmeétape:identificationdescausesduproblème
Leprocessusd’identificationdescausesestsemblableauprocessusprécédent.Mais,puisquec’estlàl’objectifprincipaldel’analyse,ilfaudraluiconsacrerplusdetempsetplusd’effort.L’identification des causes est primordiale pour élaborer des stratégies et des mesuresdestinéesàcorrigerouéliminerleproblème(silescausessous-jacentesontétécorrectementidentifiées).Chaquemembredel’équipeinscritdoncsuccinctement,surune(ouplusieurs)fiche(s)quellessont,àsonavis,laoulescausessous-jacentesduproblème.Lesfichessontcolléesendessousdeladéfinitionduproblème.
Quatrièmeétape:établissementdelahiérarchiedescausesduproblème
Aucoursdeladiscussionquisuit,lescausessontregroupéeset,lecaséchéant,reformulées.Elles sont hiérarchisées, des plus directes aux plus fondamentales. Des relations peuventaussiêtreétabliesentrelescauses(voirpagesuivante);c’estimportantparcequesicertainescauses sont liées entre elles, des actions parallèles peuvent s’avérer indispensables pouréliminerleproblème.
Cinquièmeétape:identificationdesmesuresàprendre
L’équipe doit revenir à l’arborescence analytique chaque fois qu’elle finit l’analyse d’uneSection. Suivant cette analyse, elle peut éliminer ou ajouter des causes. L’arborescenceanalytique et l’analyse peuvent alors servir à identifier les mesures appropriées à chaqueSection.
Rappelezvousbienqueleprocessusestaussi importantquelesrésultatscarilencouragelaparticipationdepersonnesqui,engénéral,neparticipentguèreàcegenred’action. Ilpermetaussiauxparticipantsdesesentirdirectementimpliquéesdanslamiseenœuvredesmesuresquivontsuivre.
82 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
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83ANNEXE 4: Méthodologies
3.DIAGRAMMEENTOILED’ARAIGNÉE
Reproduit avec l’aimable permission de Macmillan, Oxford. « Partners in Planning.Information,ParticipationandEmpowerment».SusanB.RifkinetPatPridmore,MacmillanEducationLtd.,2001.©SusanB.RifkinetPatPridmore,2001.
Annexe2:Utilisationdudiagrammeentoiled’araignéepourmesurerlaparticipation.
Lediagrammeen toiled’araignée comporte cinqbranchespermettantde reporter lesmesuresdecinqthèmesspécifiques:l’analysedesbesoins,leleadership,l’organisation,la mobilisation des ressources et la gestion. On peut l’utiliser pour déterminer si laparticipation dans chacun de ces domaines est importante (note 4 ou 5) ou faible(note1ou2).Unefois leniveaudeparticipationnotésurchaquebranche,onrejointces points par des lignes qui formeront une toile d’araignée (figure 40). La répétitiondeceprocessusàunautrestadeduprogrammepermetdedéterminersi leniveaudeparticipationachangéounon.
Figure40:laparticipationsousformediagrammeentoiled’araignée(Note:lemarquagecommenceaveclanote1:iln’yapasdeprogramme
communautairesansunminimumdeparticipation)
Del’expérience
AnalysedelaparticipationdansunprogrammeenTanzanieUneéquipedegestiondesantédudistrictdeLushoto(Tanzanie)souhaitaitdéterminerledegrédeparticipationdelapopulationlocaledansleprogrammedesantéd’unedescommunautés.Elleadécidéd’utiliserundiagrammeentoiled’araignéepourcefaire.La tâche a été facilitée par un professionnel du développement, externe à l’équipe:il a organisé un atelier de quatre jours pour permettre à cette équipe d’acquérir les
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84 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
compétencesvouluespourutilisercetteméthodologie.L’équipes’estensuiterenduedanslacommunautépourinterroger22personnesetrecueillirlesinformationsdontelleavaitbesoin.Aprèsce travailde terrain,ellea re-examinéses informationsetaconvenudenoterchacunedesbranchesdudiagramme.Lorsqu’elleajointcesdiverspointsetobtenuunetoiled’araignée,lerésultatamontréquelaparticipationdansledomainedel’analysedes besoins était très large mais qu’elle était beaucoup plus étroite dans les autressecteurs(leadership,organisation,mobilisationdesressourcesetgestion-figure 41).
Figure41.Mesuredeschangementsdanslaparticipation
Lorsquel’équipeapasséenrevuelesrésultatsacquislorsdel’utilisationdudiagrammeentoiled’araignéepourmesurerlaparticipation,elleenaconcluquecela:
1. Donnaitauxpersonnesunenouvelleperspectivesurlamanièreaveclaquellelacoopérationfonctionnaitdanslacommunauté.
2. Permettaitderecueillirsystématiquementdesinformationssurchacundescinqdomainesclés,àdesfinsdedécisionsfutures.
3. Aidaitàclarifierlesproblèmesdeparticipationquel’équipe«ressentait»maisn’arrivaitpasàexpliciter.
4. Aidaitl’équipeàclarifiersonproprepointdevuesurlaparticipation.5. Encourageaitl’échangedepointsdevueentrefonctionnairesetpopulationlocale.
(Source: adapté de Schmidt, D.H. et Rifkin, S.B. (1996) « Measuring participation: itsuseasamanagerialtoolfordistricthealthplannersbasedonacasestudyinTanzania»International Journal of Health Planning and Management, vol.11,octobre-décembre,pp.345-58).
Exercicedeformation
Commentmesurerlaparticipationavecundiagrammeentoiled’araignée
Objet:Apprendreàutiliserlediagrammeentoiled’araignéepourmesurerlaparticipation.Durée:Uneheureetdemie.
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85ANNEXE 4: Méthodologies
Matériel:Exemplairesdesprogrammesdesoinsdesantéprimairedans l’étudedecasduPérou(Annexe3),grandesfeuillesdepapierpouruntableaudeconférence,crayonsfeutres.
Préparation: Distribuer, si possible, un exemplaire de l’étude de cas et une liste desquestionsàchaqueparticipantavantlasession.Entantquefacilitateur,lisezauparavantl’étudedecasetexaminezlesdiagrammesdesfigures40et41quivousaiderontdanscetexercice.
Démarcheàsuivre:
1. Expliquezl’objetdelasessionet,surunefeuilledeceflipchart,montrezcommentdessinerundiagrammeentoiled’araignée:vouspouvezutiliserlafigure40commemodèleet lareproduireengrandedimension.Commencezparplacerunpointducentreettracezchacunedesbranchesdelatoileàpartirdecepoint.
2. Expliquez que chacune des branches représente un des domaines essentiels dontvous pouvez mesurer la participation: analyse des besoins, leadership, organisation,mobilisationdes ressourcesetgestion. Inscrivez lenomapproprié surchacunedecesbranches.
3. Expliquezquechacunedeceslignesreprésenteungradient,allantd’uneparticipationfaible (centre du diagramme) à une participation plus large à mesure que l’ons’éloigneducentre.Expliquezaussiquelavaleurzéron’existesuraucunebranche,carilyatoujoursunecertaineparticipationdansunecommunauté.
4. Graduezchaquebrancheencinqportionségales.Expliquezquelescinqpointssurchaquebrancheservirontànotercetteparticipation:parexemplesilesprofessionnelsprennent laplupartdutemps lesdécisionsetfournissent laplusgrandepartiedesressources, la participation est faible;mais si la population localeplanifie, exécuteet évalue le programme en utilisant des professionnels comme des ressources, laparticipationestlarge.
5. Pourchacundescinqdomainesàévaluer,demandezauxparticipantsdedéterminersilaparticipationestfaibleouimportante.Parexemple:
•Laparticipationdansl’analysedesbesoinsestlargesielleestlefaitdelapopulationlocale,maiselleseraétroitesielleestfaitepardesprofessionnels.
•Le leadership est important si les dirigeants communautaires montrent qu’ilss’intéressentausortdetoutelacommunautéenmettantl’accentsurlesbesoinsdespauvres,ilresteralimités’ilsnes’intéressentqu’àleurspropresbesoins.
•L’organisationestlargesileprogrammeétablitdesliensavecd’autresprogrammescommunautaires,elleestétroitesilesnouveauxprogrammesn’ontpasderelationsavecd’autresprogrammes.
•La mobilisation des ressources est importante si la communauté contribuemonétairementauprogramme,ouavecdesmatériauxetdelamaind’oeuvreelleestfaiblesitouteslesressourcesviennentdel’extérieur.
•Lagestionestlargesilacommunautégèreelle-mêmeleprogramme,étroites’ilestgérépardesprofessionnels.
86 Améliorer les programmes de nutrition: un outil d'analyse tourné vers l'action
6. Divisez les participants en plusieurs groupes et demandez-leur de dessiner undiagrammesurunegrandefeuilledepapier.Vérifiezqu’ilsontbiennomméchacunedesbranchesetquechaquebrancheestbiengraduéeencinqpoints.
7. Expliquez aux participants qu’ils vont maintenant mesurer la participation d’unprogrammeurbaindesantéauPérou(s’ilsn’ontpaseul’occasiondelirel’étudedecasauparavant,donnez-leurletempsdelefairemaintenant).
8. Suggérez aux participants de commencer par choisir une des branches et dedéterminerensembleledegrédeparticipationdanscedomaineàunstadeprécocede l’exécutionduprogramme. Ilsnoteront leurdécisionparunchiffrede1 (faibleparticipation)à5(largeparticipation)surlabrancheappropriée.Ilsrecommencerontleprocessusjusqu’àcequ’ilsaientannotélescinqbranchespuisilsrelierontensemblelescinqpointsqu’ilsontmarqués,pourdessinerlatoiled’araignée.
9. Demandezmaintenantauxparticipantsderecommencerl’exercicemaisenmesurantlaparticipationàunstadeultérieur,oùleprogrammeestbienétabli.
10.Affichez tous les diagrammes et demandez aux participants d’expliquer le leur.Organisezunediscussionconcernantlesgrandesdifférencesentrelesdiagrammes.Enfin, demandez aux participants de préparer leurs propres définitions d’uneparticipation large ou étroite, en se basant sur leur propre expérience et surl’expérienceacquisedanslecours.