Alphonse Alecro, le vampire qui puait des dents
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Transcript of Alphonse Alecro, le vampire qui puait des dents
Alphonse Alecrole vampire qui puait des dents
Textes et Illustrations : Claire Savoyen
Textes et illustrations : Claire Savoyen - Laliocha Tél. 06 37 09 84 18 http://savoyen.ultra-book.com [email protected] © 2014 - Claire Savoyen - Laliocha
Alphonse Alecrole vampire qui puait des dents
Textes et Illustrations : Claire Savoyen
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Dès l’ apparition de sa première canine, il fallut se rendre à l’ évidence... Le petit Alphonse Alecro puait des dents !
Les médecins vampires n’ y comprenaient rien, Alphonse était un cas... On n’ avait jamais vu ça !
Sorcellerie, potions et parfums n’ y changeaient rien.
En plus le sang chaud lui donnait des plaques. On dut donc se résoudre à le nourrir de jus de tomates.
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Le temps passait et, à l’ âge où les autres vampires attiraient leurs premières victimes, Alphonse et son problème de bouche n’ attiraient que les mouches.
Trop complexé pour penser à séduire, il passait ses nuits à tenter de s’ instruire. Féru de botanique, il cultivait avec amour tomates et basilic.
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Une nuit, voyant son Alphonse bien malheureux, sa maman le serra contre elle et lui chatouilla les oreilles.
- Maman ! Je ne suis plus un bébé ! Arrête s’ il te plait !
- C’ est ton problème de dents qui te rend si distant ? demanda sa maman.
- Maman je me sens différent. Je veux partir loin d’ ici, m’ installer à la campagne et faire pousser des radis.
Ici je ne suis que celui qui pue des dents, mais vois-tu, je veux être autre chose : un vampire jardinier, voila ma volonté !
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La nuit suivante, sa décision prise, Alphonse fit sa valise. Il s’ envola d’ un bond assouvir sa passion et c’ est à l’ orée d’ un bois, dans un beau pays froid, qu’ il trouva refuge.
Il fallut tout d’ abord bricoler la maison puis travailler la terre, biner, bêcher, désherber et, enfin créer le potager. L ’ odeur du terreau apaisait Alphonse mais la solitude lui pesait.
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Un soir, alors qu’ il déterrait de gros topinambours, Alphonse entendit une voix :
- Bonsoir ! Je suis votre voisine, Camille. J’ adore votre jardin !
- Enchanté, répondit le vampire une main sur la bouche et l’ autre chassant les mouches.
- Tiens... c’ est drôle... qu’ elle est donc cette odeur ? Serait-ce votre engrais ?
- Hélas non, ce sont mes dents ! Vous m’ en voyez navré.
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- Oh ! Ce doit être gênant en effet. Mais comme le hasard fait bien les choses ! Je suis dentiste, installée depuis peu à quelques rues d’ ici. Si je peux vous aider...
- Ils ont tout essayé, répondit un Alphonse accablé, honteux et rougissant avant de tourner le dos à la jolie Camille et de s’ enfuir sans un mot.
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Cette nuit là, Alphonse n’ était pas très fier de lui. Face à la jolie Camille bêtement il avait fui...
Le lendemain, c’ est tout surpris qu’ il découvrît devant sa porte un joli colis avec un petit mot :
« Cher monsieur Alphonse,Voici quelques outils qui, je l’espère, vous aideront à régler vos petits problèmes dentaires.C’est mon métier, n’y voyez donc aucune moquerie...Et surtout n’hésitez pas à venir me voir au cabinet, même tard le soir...Je souhaiterais vraiment vous aider si j’en ai le pouvoir.Votre voisine Camille. »
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C’ est donc un peu confus, qu’ à la tombée du soir, Alphonse se rendit au cabinet de Mademoiselle Camille. Timidement il sonna à la porte.
- Vous êtes venu ! dit-elle avec un grand sourire. Entrez, je vous en prie !
- Tout d’ abord, lui dit Alphonse, je voulais m’ excuser de m’ être enfui si vite. Et puis je souhaitais vous remercier pour votre cadeau, même si j’ avoue que je n’ ai pas bien compris à quoi pouvaient servir tous ces étranges outils, de là d’ où je viens...
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- Ne m’ en dites pas plus lui, rétorqua Camille en lui prenant le bras, installez-vous dans ce fauteuil et ouvrez grand la bouche. Dites aaaah ! Ah je vois ! »
Armée de drôles d’ outils qu’ Alphonse ne connaissait pas, Camille frotta, ponça, gratta, rinça, chiffonna et voilà ! Les canines d’ Alphonse étaient devenues blanches comme neige et sa bouche exhalait un parfum de menthe fraîche.
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- C’ est magique ! lui dit Alphonse.
- Un peu, répliqua Camille, mais attention Alphonse, plus d’ impasses sur le brossage. A laver vos dents régulièrement je vous encourage, sinon les mouches reviendront, et ce n’ est pas ce que nous voulons !
- Merci oh merci ! dit Alphonse. J’ aimerais tant vous inviter à dîner, une bonne soupe du potager, ma spécialité !
- Avec joie ! D’ ailleurs je n’ ai pas encore mangé.
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Mais le regard d’ Alphonse s’ assombrit tout à coup et, timidement, il lui avoua tout :
- Mademoiselle, il faut que je vous dise quelque chose, je ne suis pas un client ordinaire !
- C’ est a dire ? dit Camille avec un léger sourire.
- Voyez-vous, je suis un vampire…
- Je sais ! Un vampire qui aime les tomates et j’ avoue que cela m’ épate ! J’ avoue que je vous ai un peu observé... Voyez-vous, mon cher Alphonse, j’ ai moi-même mes petits secrets... Fermez les yeux et suivez-moi. 1, 2, 3 et voila !
- Mais où suis-je ?
- Dans ma chambre secrète car voyez-vous, Alphonse, je suis une sorcière, mais chuut !
- Ce sera notre secret, charmante voisine ! répondit Alphonse.
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Et c’ est bras dessus bras dessous que nos heureux compères allèrent, dans la maison d’ Alphonse, fêter leur nouvelle amitié autour d’ un bon souper.
Et jamais plus ces deux là ne se quittèrent...
Fin
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Textes et illustrations : Claire Savoyen - Laliocha, Gambsheim Mise en page : Kadaladille, Strasbourg