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Alphabets Alphabets LE MAGAZINE DE L’UNIVERSITé STENDHAL - GRENOBLE 3 - N°9 Entretien avec un… chasseur de vampires économie de la connaissance ou soci étés de l’interprétation ? La place des études littéraires Rencontre avec l’écrivain ukrainien Andreï Kourkov

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Magazine de l'université Stendhal-Grenoble 3.

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AlphabetsAlphabetsLe magazine de L’université stendhaL - grenobLe 3 - n°9

■ entretien avec un… chasseur de vampires■ économie de la connaissance ou sociétés de

l’interprétation ? La place des études littéraires■ rencontre avec l’écrivain ukrainien andreï Kourkov

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sommaireÉdito

Alphabets

Le renouveau des humanités

Si d’aucuns les croyaient désuettes voire dépassées, les humanités – du latin litterae humaniores, littéralement les lettres qui rendent plus humains – semblent plus d’actualité que jamais.

Les appréhendant au sens large, Yves Citton nous démontre que les disciplines auxquelles elles renvoient ont encore un avenir, notamment parce qu’elles forment les esprits de demain à la réflexion et à l’interprétation. C’est d’ailleurs à cet exercice que se livre Andreï Kourkov en analysant en filigrane dans son dernier roman la société ukrainienne actuelle. C’est également ce qui anime dans un registre plus onirique, mais non moins intéressant, le travail de recherche de Jean Marigny, qui nous emmène en voyage au pays des vampires pour comprendre certaines croyances qui sous-tendent l’imaginaire de nos sociétés.C’est encore le travail de fond de tout journaliste ayant saisi le rôle et l’impact cruciaux de l’information et de ce fait la responsabilité sociale des média.

Et si certains se bornaient encore à penser que les humanités ne mènent à rien, l’enquête sur l’insertion professionnelle des diplômés de master devrait les convaincre du contraire.

Bonne lecture !

Le magazine semestriel de l’université Stendhal - Grenoble 3 - N°9 - Tirage : 6000 exemplaires - Parution : novembre 2010.Dépôt légal à parution - ISSN : 1772-1873. Directrice de la publication : Lise Dumasy. Rédactrice en chef : Dominique Abry. Comité de rédaction : Alain Guyot, François Mangenot, Chantal Massol, Georges Tyras. Responsable éditoriale : Nadia Samba. Ont collaboré à ce numéro : Oana Blagan, Yves Citton, Alena Caldarone, Isabelle Després, Denise Faivre, Mathilde Gerthoffer, Alice Joisten, Élisabeth Lavault-Olléon, Rachel Martin, Arnaud Noblet, Nathalie Pignard-Cheynel et les entités suivantes : CRI, ELLUG, service culturel, UFR des Lettres et arts, UFR des Sciences de la communication, UFR de Langues.Graphisme et réalisation : Service communication / Aline Girodet. Fabrication : Coquand Imprimeur.Crédits photographiques : © Université Stendhal / Éric Chamberod, Gilles Galoyer, Aline Girodet, Bérangère Haëgy. © Association Droujba-38. © Gallimard. © Stéphane Lagoutte pour L'Express. © Albert-Joseph Pénot. © Costa / Leemage.

Contact : Université Stendhal - Grenoble 3 - Service communicationBP 25 - 38040 Grenoble cedex 9 - France. Tél. : 04 76 82 43 49 - Courriel : [email protected]

actualitéL’insertion professionnelle après les études en master à l’université Stendhal

FormationLe master de l’École de journalisme de Grenoble : une formation dynamique et reconnuepar la profession

recherche Entretien avec un… chasseur de vampires

thèses

PerspectivesÉconomie de la connaissance ou sociétés de l’interprétation ? La place des études littéraires

Livres

Coup d'œilRencontre avec l’écrivain ukrainien Andreï Kourkov

agenda

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Actualités

L’insertion professionnelle après les études en master à l’université stendhal

Pour répondre à une demande nationale du ministère, l’observatoire du Bureau d’aide à l’insertion professionnelle (BAIP) de l’université Stendhal a réalisé une grande enquête sur l’insertion professionnelle des anciens étudiants diplômés ayant obtenu leur master en 2007.Le questionnaire en ligne portait sur leur situation professionnelle 30 mois après le diplôme (soit au 1er décembre 2009), sur leur parcours depuis la sortie de l’université et sur leur appréciation de leur situation actuelle et de leur formation .

Sur les 350 diplômés de master cette année-là, 263 ont renseigné le questionnaire ; ce taux de réponse de 76 % permet d’avancer des résultats significatifs. Il est à souligner que les diplômés de 2007 sont en majorité des femmes (72 %), qu’ils étudiaient dans le cadre de la formation initiale (84 %) et que plus d’un quart d’entre eux venait de l’étranger (26,4 %).

une insertion professionnelle rapide Les résultats de l’enquête vont à l’encontre d’un certain nombre d’idées reçues : tout d’abord, les filières « arts, lettres et langues » permettent une bonne insertion professionnelle, le chômage étant faible. Au moment de l’enquête, 85,5 % des diplômés sont en emploi* et parmi ceux qui ne sont pas en emploi, la moitié est en reprise d’étude ou en inactivité choisie. Il est à noter que le délai moyen d’obtention du premier emploi est court : un mois et demi en moyenne. 30 % des diplômés ont été recrutés dans l’organisme qui les avait accueillis en stage au cours du master. Depuis l’obtention de leur diplôme, leur si-tuation professionnelle a évolué favorablement : le pourcentage d’emplois stables, faible 3 mois après les études, est majoritaire 30 mois après les études. Enfin, 40 % ont gardé le même emploi.

une grande diversité de métiers dans le public et le privé et des emplois qualifiés Si les filières de lettres ont tendance à être plus représentées dans la fonction publique que d’autres filières, les diplômés de master de 2007 sont néanmoins plus nombreux à travailler dans le secteur privé : parmi ceux qui ont un emploi, 43 % travaillent dans le privé, 35 % dans le secteur public, 16 % sont embauchés dans des associations et environ 6 % travaillent en profession libérale ou indépendante. Certains anciens étudiants de l’université Stendhal devenus enseignants dans l’éducation nationale ne sont pas représentés dans cette enquête car celle-ci portait sur le devenir des diplômés ayant intégré le marché du travail après leur master 2. Ceux qui sont passés par l’IUFM pour devenir professeur des écoles ou pour préparer le CAPES ne font pas partie de la popu-lation enquêtée et c’est également le cas de ceux qui ont réussi le concours du CAPES ou de l’agrégation sans valider un master.

Plus de la moitié des emplois occupés correspondent à un niveau cadre ou ingénieur : dans le secteur privé, 51 % sont cadres, 22 % techniciens. Dans la fonction publique, 68 % sont

cadres (catégorie A), 15 % de niveau technicien (catégorie B). Les emplois qualifiés sont donc bien représentés et sont très variés : formateur, enseignant, traducteur, chef de projet en traduction, coordinateur de projets internationaux, adminis-trateur des ventes, directeur de communication, journaliste, webmaster, éditeur, rédacteur en chef, chef de projet en concep-tion pédagogique, réalisateur documentaire… Ces différents métiers reflètent la variété des objectifs professionnels des masters de l’université, les diplômés de master professionnel étant les plus nombreux.

une large majorité de diplômés satisfaits de leur emploi et de leur formationL’enquête montre que 83,5 % des diplômés sont globalement satisfaits de leur emploi. Le niveau de responsabilité et le contenu de l’emploi sont les facteurs déterminants de cette appréciation générale. Ils sont moins satisfaits de leur niveau de rémunération (salaire moyen à 1515 euros par mois) mais cela influence peu l’appréciation globale. En ce qui concerne la formation de master, près de 90 % des diplômés l’ont classée entre utile et très profitable. ■

Pour retrouver les résultats détaillés de l’enquête ainsi que des témoignages d’anciens diplômés, consultez le site de l’observatoire : www.u-grenoble3.fr/observatoire/

* Taux d’emploi calculé pour une population cible constituée de diplô-més de moins de 28 ans, en formation initiale et de nationalité française (critères du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche).

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Formation

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L’objectif principal du master Journalisme est de former des journalistes capables de travailler dans les quatre grandes familles de supports : presse écrite, radio, télévision, presse électronique et sur les principales thématiques grand public que sont l’information générale, et les grandes rubriques (économie, société, politique, sport…) Ce master vise également à développer chez les futurs journa-listes la capacité d’analyse, la réflexion et l’esprit critique. Par ailleurs, en faisant travailler les étudiants régulièrement en situations réelles pour développer leurs compétences et leur expérience, cette formation permet aussi la prise de conscience des contraintes techniques, économiques, juridiques, éthiques qui encadrent le travail des journalistes.

un accès essentiellement sur concours S’étalant sur deux ans, le master journalisme s’adresse aux étudiants titulaires d’un bac + 3 (licence) ou à des personnes ayant effectué une validation des acquis de l'expérience. Le master est accessible sur concours. L’épreuve nationale de recrutement comprend un questionnaire, un exercice de syn-thèse, une épreuve d'anglais et un entretien oral. Une vingtaine de places sont ouvertes au concours. Environ 300 candidats s’y présentent chaque année.

des locaux et du matériel adaptésInstallée dans les locaux de l’Institut de la communication et des médias (ICM), l’École de journalisme de Grenoble met à la dis-position des étudiants ateliers informatiques, réseau haut débit, salles de presse, studios son et vidéo…

Au sein de l’université Stendhal, l’École de journalisme de Grenoble (EJDG), dépar-tement de l’UFR des Sciences de la communication délivre un master professionnel en journalisme, qui fait partie des 13 formations françaises reconnues par la Commission paritaire nationale de l'enseignement du journalisme (CPNEJ). Cette formation vise à former des journalistes professionnels, qui aient notamment un niveau élevé de culture générale, un savoir-faire pratique et une conscience de la responsabilité sociale des médias.

Le master de l’école de journalisme de grenoble : une formation dynamique et reconnue par la profession

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Formation

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Après des débuts sur LCI, puis sur Paris Première, Mélissa Theuriau, ancienne étudiante de l'université Stendhal, travaille actuellement à M6 (émission Zone interdite).

« J'ai suivi le master de l'EJDG avec une spécialisation en télévision. Nous avions des sessions de cours pratiques en reportage toutes les deux semaines, ce qui m'a permis de bien maîtriser les bases du métier : filmer, rédiger les com-mentaires, poser sa voix, monter un reportage... Comme mes camarades, j'ai pu approfondir et tester ces connais-sances sur le terrain grâce à un stage perlé sur l'année à Télégrenoble. Cette formation, très en lien avec le milieu professionnel, m'a permis de trouver rapidement du tra-vail, dès ma sortie de l'école en avril à LCM, une chaine de télévision locale marseillaise. J'y travaille encore actuelle-ment, en CDD, et je viens d'obtenir ma carte de presse. »

Contacts :

Claudine Carluer, directrice du master Arnaud Noblet, responsable pédagogique du master http://ecolejournalismegrenoble.wordpress.com/ejdg/ Tél.: 04 56 52 87 30

Témoignage de Margaïd Quioc, diplômée 2009 du master Journalisme

des partenariats solidement ancrés dans le milieu professionnelAu fil des ans, l’École de journalisme de Grenoble a développé des partenariats avec des médias locaux et nationaux, offrant ainsi aux étudiants l’opportunité de travailler sur des cas réels en bénéficiant d’un encadrement pédagogique et professionnel privilégié. Du secrétariat de rédaction pour Le Progrès, des podcasts vidéos pour Grenews, des débats et une revue de presse pour RCF (Radios chrétiennes francophones), une émission hebdoma-daire pour Radio Campus, des reportages pour Télégrenoble… : ce sont là quelques exemples de partenariats mis en œuvre tout au long de l’année.

L’École de journalisme de Grenoble est par ailleurs partenaire du journal Libération pour l’organisation du Forum « Un nou-veau monde ». Encadrés par Ludovic Blécher, rédacteur en chef à Libération, responsable du site libe.fr et enseignant associé à l’université Stendhal, les étudiants en 2e année de master couvrent cet événement de grande ampleur pour le site Internet du journal. Reportages thématiques, interviews des prestigieux intervenants, comptes-rendus des débats ou encore papiers d’ambiance : c’est dans un esprit multimédia que les étudiants réalisent l’ensemble de leurs productions (écrits, images, podcasts audio et vidéo).

Partenaire de L'Express, l’École de journalisme de Grenoblepermet à ses étudiants de participer à l’opération Défi L’Express - Grandes Écoles. Conception, recherche d’informations, réalisation d'interviews, prise de vues photographiques, recherche d’annonceurs, mise en page : les étudiants réalisent entièrement un numéro hors série, vendu comme supplément régional.

de bons résultats en matière d’insertion professionnelleSur les 30 étudiants des promotions 2007 et 2008, tous, en novembre 2009, avaient un emploi dans le journalisme, 13 en CDI, 16 en CDD et 1 pigiste régulier. Sur les 18 étudiants de la promotion 2009, 1 est en CDI, 8 sont en CDD, 4 sont pigistes réguliers, 4 sont pigistes irréguliers et en recherche d’emploi (et 1 n’a pas répondu à l’enquête). Les diplômés de l’École de journalisme de Grenoble sont nom-breux à avoir intégré des médias importants en France et même à l’étranger : France 2, France 3, France 24, Radio France, Europe 1, la Tribune de Genève, lefigaro.fr, lemonde.fr, etc. ■

des étudiants de l’eJdg lauréats de nombreux concours

En 2010, ils ont été récompensés pour la qualité de leurs productions : - Alexandre Moncayo, lauréat 2010 du Prix Rotary du Jeune reporter d’images TV avec son sujet “Une vie de roi au Ghana”- Nicolas Lemonnier remporte le concours La Page d’or du quotidien sportif L’équipe - Guillaume Chièze, 2e prix de la bourse Dumas – RTL- Dix étudiants ont remporté le prix de la meilleure interview dans le cadre du Défi L’Express - Grandes Écoles.

Mélissa Theuriau, une diplômée renommée

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entretien avec un… chasseur de vampires

Comment expliquer cette constante fascination pour les vampires, depuis l’Antiquité jusqu’à notre époque si rationnelle ? Les intellectuels avaient pourtant conclu à un « désenchantement du monde », à travers le déclin des croyances religieuses et magiques. Mais pourra-t-on jamais se débarrasser complètement de tout ce qui apporte du mystère dans la vie et nous permet de vagabonder librement dans notre imaginaire ? Abordons le sujet avec Jean Marigny, professeur émérite à l’université Stendhal, passionné de littérature fantastique et… d’histoires de vampires.

Les entités assoiffées de sang ont toujours existé, sous diverses dénominations, dans l’imaginaire collectif de tous les peuples. Mais les vampires au vrai sens du terme sont un produit de l’espace européen. « Le vampire est incontestablement né de fantasmes liés au sang, ce précieux liquide qui symbolise la force vitale et dont la perte par blessure constitue un danger mortel », précise Jean Marigny.

Dans la Grèce antique, le sang constituait un lien avec le monde des morts. Chez les Hébreux, le sang était à la fois sacré et marque de l’impureté. Avec le christianisme, le sang acquiert une symbolique purificatoire à travers le sacrifice de Jésus. Mais cela a permis aussi des interprétations païennes. Ainsi, des sorciers et même certains médecins affirment que le sang des jeunes filles vierges retardent les effets de la vieillesse et combattent plusieurs sortes de maladies.

La croyance des « revenants en corps » naît avec l’idée de la vie après la mort apportée par le christianisme. Les pêcheurs peuvent sauver leur âme en se repentant si, avant leur mort, ils reçoivent les derniers sacrements et sont enterrés selon la coutume. Les vampires sont « des âmes en peine », car ils sont suspendus entre le monde des vivants et l’au-delà. Ceux qui se transforment en vampire sont ceux qui n’ont pas respecté les prescriptions de la religion et sont ainsi punis. À la différence des fantômes, les vampires gardent leur enveloppe charnelle, ce qui les rend beaucoup plus dangereux pour les humains. À partir du XIe siècle, des

rumeurs concernant des défunts, surtout excommuniés, dont le corps était resté intact dans leur tombe, commencent à se diffuser notamment dans les pays nord européens, en Islande et dans les îles britanniques. À cet effet, la nuit d’Halloween — fête traditionnelle d’Europe du Nord, récupérée par les Nord- américains —, les morts sortiraient de leur tombe. Cette nuit-là, il faut les contenter et prendre des précautions.

Dans l’Europe de l’Est, les manifestations de vampirisme prennent une ampleur extraordinaire à partir du XVIe siècle, notamment pendant les épidémies de peste. Jean Marigny offre une explication à ce phénomène : les victimes de la maladie étaient enterrées en hâte pour éviter la contagion, sans s’assurer de leur mort clinique. Il arrivait de découvrir des jours plus tard des cadavres ensanglantés, ce qui amenait à penser qu’ils s’étaient transformés en vampires, alors qu’ils avaient dû souffrir une douloureuse agonie en essayant de sortir de leur cercueil. Un personnage historique emblématique des histoires de vampires est le controversé voïvode roumain Vlad Tepes — dit l’Empaleur — qui a vécu au XVe siècle et a inspiré le roman de Bram Stocker, Dracula. Réputé pour sa cruauté, il a libéré temporairement le pays des envahisseurs turcs et a perpétré simultanément des atrocités innommables qui lui ont valu la réputation de vampire. Autre exemple célèbre : au début du XVIIe siècle, la comtesse Erzsébet Bathory est jugée en Hongrie pour avoir enlevé et saigné jusqu’à la mort des centaines de jeunes paysannes.

La Chauve-souris (1910) - Albert-Joseph Pénot Chauve-souris vampires suçant le sang d'hommes endormis les nuits de pleine lune - Gravure 19e siècle

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Selon les chroniques de l’époque, elle éprouvait un grand plai-sir à boire leur sang et même à se baigner dedans pour garder sa beauté et sa jeunesse. Elle est ainsi entrée dans la légende, donnant lieu à une rumeur selon laquelle elle serait devenue vampire. Erzsébet Bathory a inspiré des écrivains suscitant ainsi plusieurs personnages de vampire dans la littérature.

Les superstitions liées aux vampires se sont beaucoup amplifiées dans l’Europe de l’Est du XVIIe siècle, et raréfiées en Occident. Selon Jean Marigny, ce fait serait dû à l’isolement des régions d’Europe de l’Est par rapport aux nouvelles idées et découvertes de la Renaissance, ainsi qu’à des causes religieuses. Si, en Europe Occidentale, l’Inquisition mène une lutte impitoyable contre les hérésies et les superstitions, l’Église orthodoxe est beaucoup plus tolérante. C’est à partir du XVIIIe siècle que les principales caractéristiques des vampires se sont profilées : le vampire en tant que « revenant en corps » sort la nuit de sa tombe, suce le sang des mortels pour prolonger sa vie. Ses victimes deviennent à leur tour des vam-pires après leur mort.

Les vampires dans la fictionLa littérature fantastique nous permet de sonder les terrains instables de nos fantasmes, de nos peurs et angoisses sans que nous soyons sanctionnés par les lois de la moralité et les conventions sociales. « La fonction du surnaturel est de sous-traire le texte à l'action de la loi et par là même de la trans-gresser. », affirmait Tzvetan Todorov dans Introduction à la littérature fantastique. Les vampires hantent toujours les imaginations. Présents au départ sur le terrain des superstitions, ils ont rejoint celui des livres par le biais du romantisme, de la poésie allemande et de la littérature anglaise. Dans cette dernière, le vampire est séducteur, soit don Juan soit femme fatale. La littérature fantastique naît « dès lors que l’on a rejeté les croyances du passé », car « pour l’homme moderne, les vam-pires ne sont pas effrayants parce qu’ils existent, mais parce qu’ils concrétisent ses craintes et désirs les plus secrets », précise Jean Marigny. La révolution industrielle triomphante et la science positiviste chassent les superstitions et les rêves irrationnels des époques précédentes. Pourtant, le célèbre roman Dracula de Bram Stocker, paru en 1897 dans l’Angleterre victorienne, connaît un vif succès auprès du public à sa sortie. Il respecte la morale victorienne dans le sens où il illustre la confrontation entre la vertu et le vice. Ainsi, venu d’un pays lointain, Dracula incarne l’étranger venu troubler l’ordre de la société anglaise ; Bram Stocker en fait un personnage démo-niaque. Mais le véritable mythe de Dracula est né en 1931 à Hollywood, avec le film homonyme de Tod Browning. C’est l’Amérique de la crise économique, où les étrangers sont rendus responsables de tous les maux de la société. Le rôle de Dracula est interprété par Bela Lugosi, dont le fort accent hongrois, le teint blafard et le sourire malsain exacerbent inconsciemment la xénopho-bie de l’Amérique en crise. « L’étranger symbolise le mal dans la société », nous dit Jean Marigny. Des valeurs politiques, sociales, éthiques ont ainsi été projetées sur ce personnage qui s’y prête si bien de par sa nature ambiguë. Dans les années 50, le mythe de Dracula s’internationalise et des films sur les vam-pires sont tournés dans de nombreux pays.

L’intérêt du public pour ces créatures a été relancé par le roman Entretien avec un vampire d’Anne Rice, qui propose une vision ‘‘humanisante’’ du vampire, avec tous les bouleversements des valeurs qui accompagnent les années 70. Ainsi, la figure du vampire évolue avec les époques et attire aujourd’hui un public de plus en plus nombreux, ce qui a contribué à donner naissance à un type de littérature spécifique, la “bitlit” (combinaison du mot anglais to bite qui signifie mordre et du raccourci de littérature).

entre fascination et horreurLe personnage du vampire compte de nombreuses facettes. Détestable, car il a le pouvoir d’enlever la vie sans que la victime puisse se défendre. Fascinant, car puissant et charismatique. Seul de par sa nature exceptionnelle, qui ne lui permet pas de partager des relations d’amitié. Damné, car il erre éternelle-ment dans ce monde sans y appartenir. Versatile, le vampire se manifeste comme un être excessif et entier, sa sensualité et sa cruauté sont totales et sans concessions. C’est pourquoi il est par essence un asocial, un marginal. Cependant, une image « démocratisée » du vampire émerge aujourd’hui. Il n’est plus le personnage effrayant qu’on fuit, mais un héros. Il ne vit plus en reclus, mais se mêle aux habitants des villes. Il est souvent presque agréable, même s’il garde ses habitudes caractéristiques : il aime toujours sortir la nuit et se nourrit de sang. Petit à petit, le vampire s’humanise, devenant un personnage sympathique et gentillet, constate non sans regret l’auteur de Sang pour sang. Serait-il le reflet d’une société individualiste qui semble consacrer l’exception au lieu de la condamner, alors qu’à d’autres époques, il était le symbole du mal absolu, car incontrôlable et menaçant la vie de la communauté même ?

Certains adultes n’aiment pas voir ou lire des récits relatant des atrocités. D’autres, au contraire, en sont particulièrement friands. Interrogé à ce sujet, Jean Marigny explique qu’il faut toujours interposer un écran entre soi et la fiction. La pro-pension de certains jeunes à confondre le réel et le fictif lui paraît dangereuse ; le public le plus sensible aux histoires de vampires étant en effet les adolescents. Si la problématique du populaire film Twilight captive ce public, c’est parce que les adolescents peuvent s’identifier au vampire surhomme doté de pouvoirs extraordinaires. Ce film est une allégorie de l’ambivalence de la sexualité comme attraction et source d’angoisse. De paria, celui qu’on ne veut pas être, le vampire devient ainsi celui que l’on rêve d’être, car il est beau, puissant, immortel et doté de grandes qualités intellectuelles.

À chaque fois que le vampire semble disparaître de la littérature et de l’imaginaire collectif, il est relancé et méta-morphosé. Sa pérennité vient du fait qu’il se situe au centre de l’existence humaine entre la vie, la mort, la sexualité, en étant en quelque sorte notre image déformée dans un miroir. L’intérêt pour le vampire, explique Jean Marigny, resurgit dans les moments de crise et de transformation ; or justement, on ressent aujourd’hui comme un air nouveau, annonçant une transition entre un monde en déclin vers un autre monde…

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Jean marigny est né en 1939 à Cherbourg (Manche). De 1975 à 1999, il enseigne à l’université Stendhal la littérature anglaise et américaine et fonde le Groupe d’études et de recherches sur le fantastique (GERF) qui deviendra ensuite le Centre de recherche sur l’imaginaire. Auteur d’une thèse sur le vampire dans la littérature anglo-saxonne soutenue en 1983, il a publié de nombreux articles sur ce sujet ainsi que des essais et des anthologies. Passionné de fantastique, il écrit lui-même des nouvelles dont quatre ont été publiées à ce jour.

Principales publications :• Sang pour sang, le réveil des vampires, Paris, Gallimard-Découvertes, 1992. Réédité et remis à jour en 2010.• Le Vampire dans la littérature du XXe siècle, Paris, Honoré Champion, 2003 (Grand Prix de l’Imaginaire 2004)

• Dracula (en collaboration avec Céline du Chéné), Paris, Larousse, collection « Dieux, mythes et héros », 2009.

À savoir…En octobre dernier l’université Stendhal accueillait un colloque international intitulé : « Fantômes, revenants, poltergeists, mânes » organisé par le Centre de recherche sur l’imaginaire en partenariat avec l’université d'Afrique du Sud (UNISA, Pretoria), le Réseau international des Centres de recherche sur l'imaginaire et l’université de Taiwan. Des actes paraîtront ultérieurement.

Nombreuses sont les histoires de fantômes, d’apparitions humaines ou animales, de manifestations de bruits inexpli-qués, dans les récits traditionnels des Alpes françaises, Savoie et Dauphiné. Aucun lieu n’en est exempt, que ce soient les lieux naturels, forêts, chemins, ponts, où les passants rencontrent, de nuit, des dames blanches mais aussi bien d’autres humains et animaux fantastiques ; les demeures des hommes, maisons, granges, chalets d’alpages habités d’étranges personnages ; voire les lieux saints, église ou chapelle où se manifeste parfois un prêtre fantôme.Ces apparitions sont souvent interprétées comme des morts qui reviennent pour expier une faute, réparer un dommage, réclamer des prières. On revoit le défunt tel qu’il était de son vivant, assis près du feu, au champ, à la grange, vêtu de blanc ou de noir suivant le sort qui lui est réservé dans l’au-delà. On rencontre aussi des processions des morts qui suivent des itinéraires précis dans la montagne.Des bruits fantômes perturbent les maisons ou certains lieux : bruit d’un métier à tisser, de fléaux qui battent dans la grange, de lavandières qui lavent au ruisseau. Des animaux que l’on pense tout d’abord réels s’avèrent ap-partenir au monde surnaturel : un pigeon laisse deviner à un homme qu’il n’est autre que sa femme morte depuis peu, un aigle survole inlassablement un col où un homme a été assas-siné, un bovin noir perturbe un alpage où une malversation a été commise… Bien d’autres êtres surnaturels peuplent ce “Monde fantastique dans le folklore des Alpes françaises”, révélé par Charles Jois-ten à partir des récits qu’il avait recueillis au cours de plus de vingt années de recherche à partir des années 1950.

Ce monde est maintenant devenu accessible grâce à la paru-tion, en cinq volumes, de l’intégralité de l’enquête, avec indexa-tion des récits sur le Motif Index de Stith Thompson :Charles Joisten, Êtres fantastiques du Dauphiné, édition préparée par Nicolas Abry et Alice Joisten. Patrimoine narratif de l’Isère (2005), des Hautes-Alpes (2006) ; de la Drôme (2007), de la Savoie (2009) et de la Haute-Savoie (2010), édités par le musée Dauphinois.

zoom sur…Les êtres fantastiques des alpes

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sami oueslati« Modélisation pour l’hypertextualisation automatique des documents techniques : utilisation des indices paralinguis-tiques et linguistiques »Sous la direction de Caterina Manes Gallo Sciences de l’information et de la communication, 23/02/2010

silvia audo gianotti « Un écrivain américain de langue française. Julien Green : bilinguisme et auto-traduction »Sous la direction de Marinette Matthey et Valéria Gianolio Didactique et linguistique, université de Turin (Italie), 05/03/2010

Pauline vachaud« Écrire la voix des autres. La responsabilité de la forme dans la littérature française contemporaine »Sous la direction de Claude CosteLangue et littérature françaises, 11/06/2010

raoul germain blé« Médias et Communication pour le développement en Afrique noire à l’heure de la mondialisation »Sous la direction de Bernard MiègeSciences de l’information et de la communication, 21/06/2010

zeinab Khalil « L’Internet politique au Liban : vers un nouvel espace de conflit »Sous la direction de Bernard MiègeSciences de l’information et de la communication, 23/06/2010

georgeta secrieru miron « Les legs de Beckett dans la dramaturgie française contem-poraine »Sous la direction de Bernadette BostLettres et arts, 30/06/2010

Christelle Combe Celik« Pratiques discursives dans une formation en ligne à la didactique du français langue étrangère. »Sous la direction de François MangenotSciences du langage, 02/07/2010

dominique holzle « La relation esthétique : sentiment et désir de fiction dans les romans galants et libertins au XVIIIe siècle »Sous la direction de Jean-François PerrinLettres et arts, 03/07/2010

Wahiba romdhani« Les textes italiens de l’historicité à la littérarité. Les cas de Antonio Gramsci et Ignazio Silone »Sous la direction de Christophe MileschiÉtudes italiennes, 05/07/2010

Kerrie mcKim« Sites Internet, approche par les tâches et apprentissage du lexique en langue »Sous la direction de François MangenotSciences du langage, 05/07/2010

rachid baccouche « Andrien Salmieri. Une triple appartenance culturelle »Sous la direction de Christophe MileschiLangues, littératures et civilisations étrangères, 06/07/2010

ramona nkosinathi Kunene « Étude interlangue du développement narratif multimodal chez l’enfant âgé de 6 à 12 ans en contexte de l’isizulu et du français » Sous la direction de Jean-Marc CollettaSciences du langage, 23/07/2010

isabelle bassil - grappe« Conception et évaluation d’une formation de formateurs au français sur objectifs spécifiques à partir d’une approche sociolinguistique »Sous la direction de Jacqueline BilliezSciences du langage, 20/09/2010

émilie mondolini« Télévision et publics pré-scolaires : de la réception et des enjeux industriels et politiques »Sous la direction d’Isabelle PailliartSciences de l’information et de la communication, 04/11/2010

marie-Louise n’tsame« Communication publique et VIH Sida au Gabon : les enjeux de la prévention »Sous la direction d’Isabelle PailliartSciences de l’information et de la communication, 18/11/2010

Chloë salles« Mutations d'une presse de "référence" : évolution des stratégies d'acteurs à partir de représentations et de pratiques journalistiques sur l'Internet. Les blogs au cœur des reposi-tionnements de la presse écrite, le cas du journal "Le Monde". » Sous la direction de Bertrand CabedocheSciences de l’information et de la communication, 19/11/2010

Claude bourguignon« Stratégies romanesques et construction des identités nationales — Essai sur l'imaginaire post colonial dans quatre fictions de la forêt. »Sous la direction de Michel LafonÉtudes hispaniques et hispano-américaines, 22 /11/2010

Laurie schmitt« Dissonances d’une presse quotidienne en mutations. Enjeux de l’intégration des photographies d’amateurs au sein des pratiques journalistiques. »Sous la direction d’Isabelle PailliartSciences de l’information et de la communication, 22/11/2010

James Costa« Revitalisation linguistique : Discours mythes et idéologies. Approche critique de mouvements de revitalisation en Provence et en Écosse »Sous la direction de Marinette MattheySciences du langage, 24/11/2010

nadja Cohen« Place et effets du cinéma dans le discours poétique de la Modernité (1910-1930) »Sous la direction de Jean-Pierre BobillotLittérature française, 01/12/2010

Claudio Chiancone« L’école de Melchiorre Cesarotti dans le cadre du premier Romantisme européen »Sous la direction de Enzo NeppiÉtudes italiennes, 02/12/2010

Thèses

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Perspectives

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En parlant de « société de l'information » ou d'« économie de la connaissance », on laisse souvent penser que le savoir se réduit à une masse de données segmentées et commercialisables comme n'importe quelle marchandise. Yves Citton révise notre imaginaire du savoir, en montrant que les Humanités, souvent considérées comme poussiéreuses, cultivent une compétence incontournable, celle de l'interprétation.

économie de la connaissance ou sociétés de l’interprétation ? La place des études littéraires

Voilà une bonne dizaine d’années qu’experts et décideurs se gargarisent de « société de l’information » et d’« économie de la connaissance ». Ils n’ont pas tort de signaler une profonde transformation dans la façon dont nos sociétés produisent leurs richesses. En parlant d’« information » et de « connaissance », ils nous fourvoient toutefois doublement. D’une part, ils rédui-sent l’intelligence, qui est par essence collective, à ses produits individualisables, brevetables et marchandisables : les « in-formations » et les « connaissances » ne reçoivent de valeur économique, dans les modèles dominants, que si elles peuvent être formalisées, isolées, capturées par des mécanismes qui les soustraient à la libre circulation. D’autre part, plus subrepti-cement, ils nous font imaginer que cette intelligence repose sur une logique binaire : une « information » est censée pouvoir se résoudre en « bits », c’est-à-dire en séquences de 0 et de 1 ; une « connaissance » est vraie ou fausse, brevetable ou non, source de profit ou de perte.

Or si cette logique marchande gérant des « données » sur le mode binaire, qui domine nos représentations actuelles de « l’économie de la connaissance », peut être pertinente du point de vue d’un chef d’entreprise (et de ses actionnaires), elle est profondément inadéquate pour rendre compte de l’importance et de l’omniprésence diffuse des multiples formes d’intelligence dont se trament nos vies sociales et psychiques. En se gargari-sant du vocabulaire de « l’information » et de la « connaissance », on s’aveugle à ce qui est au cœur de cette intelligence vécue collectivement par chacun d’entre nous : l’activité (toujours un peu subjective) d’interprétation. Alors que les notions d’« information » et de « connaissance » nous induisent à croire que nous faisons face à des « données » objectives, remettre l’interprétation au cœur de nos produc-tions de richesses rappelle qu’aucune « donnée » ne se donne d’elle-même à l’observation, mais qu’elle est toujours produite en fonction d’un certain point de vue qui est toujours intéressé – autrement dit : en fonction d’un certain cadre interprétatif. Cette « donnée » majeure de notre imaginaire social actuel, le PIB, résulte d’un cadre interprétatif qui valorise certaines formes d’activités (rémunérées, salariées, monétarisées), mais qui en ignore d’autres (le travail ménager, le bénévolat, les hobbies, etc.). C’est seulement du point de vue de cette inter-prétation (très particulière) de l’activité et du bonheur humains que l’idéologie économiste mesure (et, ce faisant, dirige) notre « croissance »…

L’importance cruciale de la notion d’interprétation se retrouve au cœur même de ce que la « nouvelle économie » du produc-tivisme cognitif valorise au plus haut point. Ce qui, à en croire ses théoriciens, justifie les (injustifiables) inégalités de revenus promues par le néolibéralisme, ce ne sont ni des « informa-tions », ni des « connaissances » : un spéculateur boursier est susceptible de finir en prison s’il dispose d’« informations » ou de « connaissances » privilégiées. Si tel trader, tel PDG, tel chanteur ou tel sportif engrange ses revenus par millions, ce n’est pas parce qu’il « sait » quelque chose que nous ignorons, c’est – nous explique-t-on – parce qu’il parvient mieux que nous à « pressentir », à « deviner », à « anticiper » tel mouvement boursier, tel débouché, tel goût du public ou telle opportunité de marquer un "goal". Il s’agit beaucoup moins ici de « données » ou de « savoir » objectifs (relevant de la logique binaire du vrai/faux), que d’intuition, d’imagination, bref d’interprétation, avec tout ce que cela implique d’irréductiblement situé, subjectif, nuancé, informel.

À propos des "humanités"Humanités vient d’une expression latine chère à la Renaissance « litterae humaniores », littéralement « les lettres qui rendent plus humains ». Ce terme marquait l’importance accordée à l’étude des langues et des textes classiques dans l’éducation et défendait l’idée de posséder une culture capable d’orienter l’homme dans son existence. Yves Citton emploie Humanités au sens large, renvoyant aussi bien à la littérature et aux langues vivantes et anciennes qu’à l’histoire, la philosophie, la géographie ou le droit.

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Perspectives

Le clivage entre connaissance et interprétation nous place au cœur des conflits politiques. Les politiques des gouvernements actuels se caractérisent par le fait qu’elles veulent nous réduire à être des gestionnaires de « données » : leur « économie de la connaissance » a besoin de lecteurs disciplinés et de machines calculatrices à deux pattes et à raisonnements binaires, auxquelles on apprendra à lire et à compter « comme il faut ». Il conviendrait toutefois surtout de promouvoir des cultures de l’interprétation : des formes de vie qui sachent remettre en question les cadres interprétatifs qui font émerger leurs « données ». Le paradoxe est que « l’économie de la connaissance » se nourrit précisément de ce que les politiques actuelles (qui s’en réclament) tendent à étouffer, à savoir les interprétations inventrices sortant des cadres établis (le "thinking outside the box" vanté par les bonnes pratiques managériales). Le même paradoxe se manifeste par la dévalorisation actuelle des domaines relevant des « Humanités » (lettres, arts, philosophie, sciences humaines et sociales), par rapport aux « disciplines scientifiques » (sources de profits marchands et de découvertes brevetables). Jamais nous n’avons eu autant besoin de valoriser l’interprétation inventrice, ainsi que les Humanités qui nous aident à la cultiver ; jamais les politiques en vigueur ne les auront autant négligées. Les études littéraires (mais aussi historiques, philosophiques), loin d’être des disciplines condamnées au statut d’ancienneté patrimoniale, sont bien au cœur des mécanismes productifs et des luttes socio-politiques de notre époque. Dans nos salles de classe littéraires, nous pratiquons, analysons, expliquons, nourrissons – nous cultivons – de façon réfléchie le geste d’interprétation inventrice qui fait le propre des cultures humaines, de leurs transmissions et de leurs innovations. Lire ensemble une page d’Édouard Glissant, d’Isabelle de Charrière, de Borges ou de Sterne, c’est créer une micro-communauté interprétative qui prend en charge de réinventer collectivement nos significations sociales. Se confronter à l’altérité de l’œuvre littéraire, à travers l’exercice de l’explication de texte, c’est se donner l’occasion de reconfigurer nos sensibilités, nos catégo-ries intellectuelles, nos modes d’argumentations, sur la base d’un « inouï » dont le texte est toujours porteur (au titre d’un postulat qui fonde les études littéraires).

Dès lors que cet exercice d’explication de texte se pratique dans le cadre d’un débat interprétatif, l’espace des études littéraires devient un lieu de négociation dans lequel nos différents points de vue, émanant d’origines culturelles et de positionnements sociaux divers, peuvent s’écouter et se confronter en neutra-lisant leur conflictualité potentielle par leur recours commun aux mots du texte et à leur signification généralement consensuelle – puisque, hormis des points de tension qui apparaissent justement lors d’un tel exercice, nous parlons bien, en gros, « la même langue ». Interpréter le même texte en y projetant des sensibilités et des modes de raisonnements différents, discuter de ces interprétations en essayant d’expliciter leurs ressorts, leurs présupposés, leurs implications : voilà l’alchimie sur laquelle reposent les études littéraires. Et voilà pourquoi celles-ci méritent d’être reconnues comme accom-plissant un travail, non pas marginal ou obsolète, mais plus que jamais essentiel au devenir (non catastrophique) de nos sociétés vouées à être multiculturelles et à devoir redéfinir « le sens » de leurs interdits, de leurs finalités, de leurs espoirs et de leurs craintes.

Loin d’être cantonné à la binarité du vrai/faux, un tel travail présuppose une attitude caractérisée à la fois par le pluralisme et par une nécessité d’articulation problématisante. Le plura-lisme reconnaît que plusieurs perceptions a priori contradic-toires d’une même réalité peuvent être également vraies, dès lors qu’elles relèvent de points de vue différents (une pastèque est verte si on la regarde du dehors, rouge si on l’ouvre). Dans la mesure où la pratique réfléchie de l’interprétation permet d’expliciter ces points de vue différents qui pré-conditionnent notre perception du monde (ainsi que les significations à l’aide desquelles on s’y repère), elle tend à faire émerger des problèmes là où on ne voyait que des oppositions ou des contra-dictions. Or c’est précisément cette capacité de probléma-tisation qui souffre d’un déficit cruel et inquiétant au sein de notre époque « en mal de sens ». Que ce sens soit toujours à (re)construire, c’est le premier principe que met quotidien-nement en pratique l’enseignant de littérature. Que cette construction du sens soit au cœur des conflits et des impasses actuelles, et que la pratique des études littéraires constitue un lieu stratégique central et incontournable du devenir de nos sociétés, voilà ce qu’il nous faut apprendre à affirmer bien plus fortement.

Yves Citton est professeur de littérature à l’université de Gre-noble et chercheur au CNRS (UMR LIRE). Il vient de publier L’Avenir des Humanités. Économie de la connaissance ou cultures de l’interprétation ? aux Éditions de La Découverte.

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Livres

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Machines à écrireLittératures et technologies du XIXe au XXIe siècle

Isabelle KrzywkowskiNouvelle collection « Savoirs littéraires et imaginaires scientifiques »2010 – 328 p. – 14 cm x 21,50 cmISBN 978-2-84310-151-9ISSN 2108-6001Prix : 31 €

Depuis les créatures artificielles du XIXe siècle jusqu’à l’actuelle littérature électronique, ce livre démontre que, contrairement à bien des idées reçues, la littérature a toujours été attentive à l’évolution technologique.

La scène symboliste (1890-1896)Pour un théâtre spectral

Mireille Losco-LenaHors collection2010 – 232 p. – 14,50 cm x 21 cmISBN 978-2-84310-157-1Prix : 28 €

L’ouvrage explore la mise en scène sym-boliste en France à la fin du XIXe siècle. Il décrit les décors des peintres Nabis, les musiques de scène, le jeu des comédiens et souligne la fécondité artistique d’un théâtre réputé impossible.

Les Affamées et autres nouvelles

Patricia EakinsPrésentées et traduites par Françoise Palleau-PapinCollection « Paroles d’Ailleurs »2010 – 216 p. – 11,50 cm x 17,50 cmISBN 978-2-84310-166-3ISSN 1286-5485Prix : 15 €

L’écrivaine américaine contemporaine Patricia Eakins révise les légendes et les contes populaires, scientifiques ou ethno-graphiques pour en faire des récits étranges et enchanteurs.

Des Rois au PrincePratiques du pouvoir monarchique dans l’Orient hellénistique et romain(IVe siècle avant J.-C. – IIe siècle après J.-C.)

Sous la direction d’Ivana Savalli-Lestrade et d’Isabelle CogitoreCollection « Des Princes »2010 – 360 p. – 15 cm x 23 cmISBN 978-2-84310-156-4ISSN 1621-1235Prix : 25 €

La Grèce hellénistique et l’Empire romain dialoguent ici selon trois axes : l’espace et le temps, les vecteurs du pouvoir que sont les documents écrits et les représenta-tions imagées, puis la diffusion à travers la littérature et la religion.

Walter Pater critique littéraireThe excitement of the literary sense

Bénédicte CosteCollection « Esthétique et représentation : monde anglophone (1750-1900) »2010 – 258 p. – 14 cm x 21,50 cmISBN 978-2-84310-162-5ISSN 1957-9683Prix : 26 €

Cet ouvrage traite de la critique littéraire de Walter Pater, essayiste et portraitiste victorien. À travers un dialogue avec la psychanalyse, il fait ressortir la pertinence actuelle de ses écrits sur les questions littéraires essentielles.

Le patois et la vie traditionnelle aux Contamines-Montjoie - Volume ILa nature, les activités agro-pastorales et forestières

Hubert BessatCollection « Langues, Gestes, Paroles »2010– 321 p. – 14 cm x 21,50 cmISBN 978-2-84310-163-2ISSN 2105-9497Prix : 27 €

L’ouvrage présente un recueil de mots, d’expressions et de récits en dialecte de ce village savoyard. Sous forme thématique, ce premier volume envisage les domaines du milieu naturel et des activités agro- pastorales et forestières.

Des Rois au Prince

Pratiques du pouvoir monarchiquedans l’Orient hellénistique et romain

(iv e siècle avant j.-c. - iie siècle après j.-c.)

Sous la directiond’Ivana Savalli-Lestrade et Isabelle Cogitore

Entre le monde hellénistique, né de la conquête d’Alexandre le Grand, et l’Empire romain, le dialogue a pris des formes variées que ce livre à plusieurs voix veut explorer. Pour recréer ce dialogue, spécialistes de l’histoire hellénistique et de l’histoire romaine interviennent conjoin-tement sur les dynamiques du pouvoir monarchique dans l’Orient gréco-romain.La réflexion porte d’abord sur l’élaboration des cadres spatio-temporels, par lesquels les Rois et le Prince expriment et façonnent leur contrôle virtuellement illimité des populations gouvernées. On explore ensuite comment, dans un univers parcouru par des multiples tensions locales, la diffusion de la correspondance officielle, la multiplication des images des monarques et de leurs proches ainsi que la circulation des monnaies perpétuent la représentation et la reproduction du pouvoir central. Sont enfin examinés la littérature de cour et les cultes civiques voués aux Rois et au Prince, deux phénomènes qui donnent à voir tour à tour la vitalité et la créativité de l’idéologie dynastique dans ses variantes hellénistique et romaine.

Ouvrage publié avec le soutien du Centre Gustave Glotz, unité mixte de recherche du CNRS.

ISBN 978-2-84310-156-4ISSN 1621-1235Prix 25 E

Des Rois au Prince

Pratiques du pouvoir monarchiquedans l’Orient hellénistique et romain(iv e siècle avant j.-c. - iie siècle après j.-c.)

Sous la directiond’Ivana Savalli-Lestrade et Isabelle Cogitore

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WALTER PATERCRITIQUE LITTÉRAIRE

THE EXCITEMENT OF THE LITERARY SENSE

ISBN 978-2-84310-162-5ISSN 1957-9683Prix 26 €

Cet ouvrage s’inscrit dans le cadre de la redécouverte, dans l’espace francophone, de l’œuvre critique de Walter Pater (1839-1894). Il est consacré à sa critique littéraire très souvent négligée en dépit de sa richesse et de l’éclairage qu’elle apporte sur les questions essentielles de l’analyse et la ré exion littéraires. À travers une lecture où l’œuvre dialogue avec la psychanalyse, il fait ressortir la pertinence actuelle des écrits patériens.Pater reformule en effet les notions établies de la critique pour les inscrire dans une perspective historique et subjective où la littérature devient nouage du temps et du sujet.Qu’il évoque les grands auteurs romantiques que sont Wordsworth et Coleridge, qu’il fasse le portrait littéraire de Mérimée ou de Lamb, qu’il élabore une approche du style et une vision tout à fait singulière de l’histoire littéraire, Pater est le talentueux critique de l’ère de l’autonomisation littéraire où la question de l’esthétique se redouble de celle de l’éthique.

Bénédicte Coste enseigne la traduction à City University, Londres.

Bénédicte Coste

WALTER PATERCRITIQUE LITTÉRAIRETHE EXCITEMENT OF THE LITERARY SENSE

Bénédicte Coste

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ISBN 978-2-84310-163-2ISSN 2105-9497Prix 27 C

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Après plusieurs ouvrages écrits en collaboration avec Claudette Germi sur la toponymie alpine de tradition écrite et orale, Hubert Bessat présente ici le patois et la vie traditionnelle de son village natal, Les Contamines-Montjoie (Haute-Savoie), fruit d’une enquête dialectale de longue durée auprès de nombreux témoins dont c’était autrefois la langue usuelle des travaux et des jours.

Ce recueil de mots patois, d’expressions et de récits vécus se propose de restituer, en deux volumes, le milieu montagnard, les travaux saisonniers, les faits et gestes ainsi que les étapes de la vie passée des habitants du village : en somme le versant ethnolinguistique d’un patrimoine local également mis en valeur par l’Association mémoire et patrimoine des Contamines-Montjoie.

Ce premier volume envisage, sous forme thématique, l’environnement naturel (climat, relief ), la flore, la faune et toutes les activités agro-pastorales et forestières. Chacun des dix chapitres est précédé de notes introductives, historiques ou ethnographiques. Sous chaque entrée lexicale sont aussi évoquées les éventuelles survivances du patois dans les termes du français local et dans les noms de lieux de tradition orale ou écrite.

Un index alphabétique des mots patois (avec leur signification usuelle) renvoie aux paragraphes de l’ouvrage, et un index de tous les noms de lieux fait référence aux trente secteurs délimitant la localisation des toponymes sur le territoire communal. Quelques clichés des paysages du Val Montjoie et des activités traditionnelles du village viennent compléter l’ouvrage.

Hubert Bessat

Le patois et la vie traditionnelle

aux Contamines-Montjoie

Le patois et la vie traditionnelle aux Contamines-Montjoie

Volume I

La nature, les activités agro-pastorales et forestières

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La nature, les activités agro-pastorales et forestières

Pour un théâtre spectral

Le Paris de la fin du xix e siècle voit l’apparition d’un théâtre attaché au mouvement symboliste, qui découvre Maeterlinck, diffuse Ibsen, Strindberg ou Hauptmann, et dont les recherches et les propositions scéniques jouent un rôle important dans la naissance de la mise en scène moderne. Le Théâtre d’Art de Paul Fort, les débuts du Théâtre de l’Œuvre d’Aurélien Lugné-Poe, mais aussi le Théâtre de la Rose-Croix de Joséphin Péladan ou encore les spectacles d’Édouard Dujardin, sont des lieux d’expérimentation radicale, en rupture avec les codes spectaculaires de l’époque. Revendiquant un théâtre de statisme, de pénombre, de silence et de déclamation, ils élaborent une théâtralité qu’on nomme ici spectrale, dont la caractéristique essentielle est d’obéir à une logique de retrait et de disparition. Non encore soumise à l’autorité du metteur en scène, la scène symboliste est le fruit d’un travail de collaboration entre poètes, peintres — les « Nabis » Édouard Vuillard, Maurice Denis et Paul Sérusier, notamment —, musiciens et comédiens, dont l’apport créateur est essentiel ; ils œuvrent ensemble à la réalisation de spectacles qui suscitent en leur temps un intense débat artistique, et qui trouvent dans notre actuel théâtre de nombreux échos.

Mireille Losco-Lena est enseignante-chercheuse à l’université Lyon 2-Lumière, au département des arts du spectacle.

Prix : 28 €ISBN 978-2-84310-157-1

Mireille Losco-Lena

LA SCÈNE SYMBOLISTE (1890-1896) POUR UN THÉÂTRE SPECTRAL

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Les Affamées etautres nouvelles

Patricia Eakins

Présentées et traduites par Françoise Palleau-Papin

ISBN 978-2-84310-166-3

ISSN 1286 8485

Prix 15 B

Les Affamées etautres nouvelles

Patricia Eakins

Patricia Eakins est un oiseau rare de la littérature américaine contemporaine. Dans ce recueil, elle révise à sa manière la forme du conte populaire, mythologique, scientifique ou ethnographique, pour donner des récits hybrides, déroutants, d’un enchantement étrange. Ses nouvelles dépassent le constat nostalgique d’un passé perdu et proposent une mythologie subversive, d’une grande créativité linguistique. Qu’elle revisite le conte médiéval japonais ou le conte tibétain, le conte fantastique à la manière de Rabelais ou celui des Lumières du xviiie siècle français, le conte persan ou le conte inuit, la fable écologique ou le conte d’Hansel et Gretel, le récit de l’enfant sauvage du Far West ou le conte africain, elle sait nous maintenir en haleine, et nous surprendre autant que nous ravir. Ses Affamées donnent faim d’un sens nouveau. Avides et gravides, elles restent à notre mémoire longtemps après la lecture.

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ouvrages des ellug

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Livres

Ferments d’AilleursTransferts culturels entre Lumières et romantismes

Sous la direction de Denis Bonnecaseet François GentonHors collection2010 – 367 p. – 14,50 cm x 21 cmISBN 978-2-84310-172-4Prix : 28 €

Cet ouvrage s’efforce de problématiser ce que l’on pourrait appeler les transferts interculturels pendant la transition du XVIIIe siècle au Romantisme, en prenant comme champ d’études les littératures nationales pour ainsi dire ensemencées par l’Autre, en l’occurrence l’étranger qu’elles accueillent.

Discours et objets scientifiquesDans l’imaginaire américain du XIXe siècle

Sous la direction de Ronan Ludot-Vlasak et Claire ManiezCollection « Esthétique et représentation : monde anglophone (1750-1900) »2010 – 236 p. – 14 cm x 21,50 cmISBN 978-2-84310-171-7ISSN 1957-9683Prix : 26 €

Cet ouvrage explore les modalités selon lesquelles science et technologie se trouvent tour à tour ou simultanément interrogées, poétisées, métaphorisées ou subverties par l’écriture littéraire dans l’imaginaire américain du XIXe siècle.

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revues des ellug

Pour plus d’informations : www.u-grenoble3.fr/ellug

Cahiers d’études italiennes, novecento… e dintorni, n° 11, 2010, 259 p.Littérature et nouveaux mass médias

études écossaises, n° 13, 2010, 189 p.Exil et Retour

Féeries, n° 7, 2010, 264 p.Le Conte et la Fable

gaïa, n° 13, 2010, 244 p.

iris, n° 31, 2010, 193 p.L’Impensé symbolique

iLCea, n° 12, 2010, parution en ligne, sur le site « http://ilcea.revues.org »,La FASP : dix ans après…ISBN 978-2-84310-180-9

iLCea, n° 13, 2010, parution en ligne, sur le site « http://ilcea.revues.org »,Les voies incertaines de la démocratisationTransitions, consolidations, transformations démocratiques : retours critiques et regards croisés Europe/Amérique latineSous la direction de Almudena Delgado Larios et Franck GaudichaudISBN 978-2-84310-181-6

Lidil, n° 41, 2010, 169 p.Énonciation et rhétorique dans l’écrit scientifique

recherches & travaux, n° 76, 2010, 147 p.Écrire en temps de détresse : le roman maghrébin francophone

Prix : 28 €ISBN 978-2-84310-172-4

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Ferments d’AilleursTransfert culturels

entre Lumières et romantismes

Ferments d’AilleursTransfert culturels

entre Lumières et romantismes

Sous la direction de Denis Bonnecase et François Genton

L a transition du dix-huitième siècle au Romantisme est un événement décisif de l’histoire culturelle européenne. Paradoxalement, là où l’on pourrait s’attendre à des

ruptures et à une exacerbation des différences (le Romantisme ne promeut-il pas la singularité du peuple et de la nation ?), on découvre, dans chaque culture de l’époque, comme l’ébauche d’interrogations et de pratiques communes par la fertilisation d’apports étrangers. L’ouvrage s’efforce de problématiser ce que l’on pourrait appeler les transferts interculturels en prenant comme champ d’étude les littératures nationales pour ainsi dire ensemencées par l’Autre, en l’occurrence l’étranger qu’elles accueillent. Il s’efforce de cerner ce procès particulièrement complexe et d’en esquisser la théorie. Surtout, en se fondant sur des exemples précis empruntés aux littératures anglaise, allemande, italienne et française, il s’attache à montrer le travail véritable, au plan des idées, des sensibilités et des textes, de ces influences réciproques. Historiens des idées et spécialistes de la littérature ont ici conjugué leurs efforts de manière féconde et originale pour nous donner à sentir et à mieux comprendre cette période cruciale de la culture européenne.

Sous la direction de Denis Bonnecase et François Genton

Discours et objets scientifiques

dans l’imaginaire américain du xixe siècle

ISBN 978-2-84310-171-7ISSN 1957-9683Prix 26 €

si science et littérature apparaissent aujourd’hui comme des pratiques étrangères l’une à l’autre, elles constituent deux formes de discours qui s’éclairent et s’interrogent mutuellement sur la scène culturelle et dans l’imaginaire de l’Amérique du xixe siècle. Loin de considérer la littérature comme un simple reflet du contexte ou de la pensée de l’époque, cet ouvrage collectif explore les modalités selon lesquelles discours et objets scientifiques se trouvent captés, transformés ou subvertis par l’écriture littéraire. À travers l’étude d’auteurs marquants de la période (Poe, Melville, thoreau, brownson, Whitman, Muir, Howells et crane), les différents travaux ici rassemblés s’intéressent notamment à la poétisation de la science et de la technologie, mais également aux liens étroits et complexes entre foi, croyance, progrès et création ; ils soulignent enfin les enjeux esthétiques et intertextuels de l’usage de métaphores scientifiques dans des textes littéraires américains de l’époque.

sous la direction de ronan Ludot-Vlasak et claire Maniez

Discours et objets scientifiquesdans l’imaginaire américain du xixe siècle

sous la direction deronan Ludot-Vlasak et claire Maniez

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Livres

Pallas, revue d’études antiquesKaina pragmata : mélanges offerts à Jean-Claude Carrière

Textes réunis par Malika Bastin-Hammou et Charalampos OrfanosPresses universitaires du mirail, 2009228 p. - Prix : 25 €ISBN : 978-2-8107-0068-4. ISSN : 0031-0387

Cet ouvrage, consacré à la figure de l’hel-léniste militant Jean-Claude Carrière, rassemble des travaux relevant des grands axes qui ont guidé ses recherches : la co-médie ancienne, avec son ouvrage majeur Le Carnaval et la politique, l’historiographie et les mythographes – il fut en effet l’éditeur de la Bibliothèque d’Apollodore. Parce qu’il fut également très engagé dans la défense des Humanités, deux articles en forme d’hommage rappellent son rôle de trublion systématique et efficace dans ce domaine.

Barthes

Textes présentés par Claude CostePoints, 2010, 608 p. - Prix : 12 €ISBN 978-2-7578-2206-7

“Théoricien, critique, essayiste, Roland Barthes (1915-1980) dialogue avec tous les mouvements intellectuels de son époque : marxisme, brechtisme, phénoménologie, structuralisme, post-structuralisme… Au-delà de cette passion du placement, l’œuvre entière trouve son unité dans la récurrence de quelques questions fondamentales qui la traversent de part en part : qu’est-ce que ça signifie ? Qui suis-je ? Quels sont les pouvoirs et les devoirs de la littérature ?”

L'avenir des humanités

Yves CittonLa Découverte - 2010 - 204 p. - Prix : 17 €ISBN 978 2 707 16009 6

En parlant de « société de l'information » ou d'« économie de la connaissance », on laisse souvent penser que le savoir se réduit à une masse de données segmentées et commercialisables comme n'importe quelle marchandise. Yves Citton révise notre imaginaire du savoir, en montrant que les Humanités, souvent considérées comme poussiéreuses, cultivent une compétence incontournable, celle de l'interprétation.

La Fabrique du corps humain : la machine modèle du vivant

Sous la direction de Véronique Adam et de Anna Caiozzo. CNRS MSH-Alpes 2010, 388 p. - Prix : 12,96 €ISBN 978 2 914 24236 3.

Ce volume est le fruit d’un colloque orga-nisé par le Centre de recherche sur l'ima-ginaire (CRI) en mai 2009 à la MSH-Alpes. Cette rencontre a permis une réflexion sur le fonctionnement imaginaire du corps et son anatomie pour appréhender la figure complexe de l’automate.

Les contrats en droit espagnol Terminologie et contrats-types

Sandrine Rol-ArandjelovicArcades édition 2010 - 333 p. Prix : 12 €ISBN : 978-2-9522489-6-9

Rédigé par Sandrine Arandjelovic-Rol, maître de conférences en espagnol à l’université Stendhal-Grenoble 3, et Janine Dorandeu, ce livre constitue un outil pédagogique spécifique puisqu’il s’agit d’un ouvrage de droit de spécialité. Il comprend des modèles de contrats-types rédigés en espagnol et une terminologie contractuelle dans les deux langues (espa-gnol, français).

Tombeau pour Swinburne

Denis Bonnecase et Sébastien Scarpa, Paris, éditions Aden, collection « Tombeau » 2010. 512 p. - Prix : 35 €ISBN : 978-2-84840-053-2

Tout au long de sa vie, Algernon Charles Swinburne (1837-1909) fit œuvre de trans-gression, d’abord par son comportement, mais aussi par son exploration décisive des ressources du signifiant. Cet ouvrage collectif, composé d’articles critiques et de traductions inédites, rend hommage à celui qui sut atteindre cette pointe extrême de l’intensité poétique révélant la subli-mité de l’être humain dans son rapport à la langue.

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autres éditeurs

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Livres

Bois Brésil : poésie et manifeste

Oswald de AndradeTraduit du portugais (Brésil), préfacé et annoté par Antoine ChareyreÉdition bilingue, illustrations de Tarsila do AmaralParis, Éditions de la Différence, hors collec-tion, 2010, 398 p. - Prix : 30 €ISBN : 978-2-7291-1898-3

Oswald de Andrade (1890-1954), membre fondamental du Modernisme brésilien des années 1920, fut le promoteur d’une « poésie d’exportation » refondée dans la réalité brésilienne comme dans l’avant-gardisme européen. Après le manifeste de 1924, c’est à Paris, où il séjourna souvent, qu’il publia en 1925 son recueil dédié à l’ami Blaise Cendrars.L’ouvrage, première traduction française, est aussi la première édition critique de ce recueil essentiel.

Une poétique de la radicalité : Essai sur la poésie d’Oswald de Andrade

Haroldo de CamposTraduit du portugais (Brésil) et révisé par Antoine ChareyreDijon, Les Presses du Réel, collection « L’écart absolu – poche », 201096 p. - Prix: 9 €ISBN : 978-2-84066-365-2

Le poète, théoricien, critique et traducteur Haroldo de Campos (1929-2003), membre fondateur du mouvement concrétiste brésilien, fut notamment l’un des princi-paux responsables de la redécouverte, au Brésil, de l’œuvre d’Oswald de Andrade.L’ouvrage reprend la longue préface qu’il consacra en 1966 à la première réédi-tion posthume des œuvres poétiques du précurseur moderniste, pour accompagner l’édition française du recueil Bois Brésil.

Poèmes modernistes et autres écrits : anthologie, 1921-1932

Sergio MillietChoix, traduction du portugais (Brésil), présentation et notes par Antoine ChareyreToulon, Librairie La Nerthe, « Collection Classique », 2010, 224 p. - Prix : 20 €ISBN : 978-2-916862-17-0

Sergio Milliet (1898-1966), membre un peu oublié du Modernisme brésilien des années 1920, vécut quelques temps entre le Brésil et l’Europe, laissa une belle poésie bilingue, quelques traductions et articles des deux côtés de l’Atlantique, et rentra au Brésil en 1925.L’ouvrage rassemble l’essentiel de sa poésie d’alors, un récit de voyage et un choix d’articles significatifs de la même époque — textes originaux français ou traduits du portugais.

Cocktails : poèmes choisis

Luís AranhaChoix, traduction du portugais (Brésil), présentation et notes par Antoine ChareyreToulon, Librairie La Nerthe, « Collection Classique », 2010, 126 p. - Prix : 20 €ISBN : 978-2-91-6862-18

Luís Aranha (1901-1987), membre confi-dentiel du Modernisme brésilien des années 1920, publia en tout et pour tout cinq poèmes en revue et abandonna aussitôt toute prétention littéraire. Son œuvre saisissante, largement inédite, fut tardivement redécouverte et réunie en volume au Brésil.L’ouvrage propose une sélection de ses poèmes les plus audacieux, suivie d’une longue étude de son ami d’alors, le poète et critique Mario de Andrade.

Les 500 exercices de phonétique

Dominique Abry et Marie-Laure Chalaronavec corrigés et CD MP3Hachette, 2010, 192 p. - Prix : 20,90 €ISBN : 9782011556981

Cet ouvrage permet de travailler le système phonétique du français en quatre étapes : observation et perception, entraînement articulatoire, rythmique et intonatif, phonie-graphie, interprétation de textes poétiques. Il est accompagné en début d'ouvrage de conseils pour les enseignants pour construire des parcours d'appren-tissage pour leurs apprenants selon leurs langues d'origine.

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Coup d'œil

rencontre avec l'écrivain ukrainien andreï Kourkov

Rédacteur, gardien de prison, caméraman ou scénariste, Andreï Kourkov a exercé de nombreux métiers, mais depuis la sortie de son roman "Le Pingouin", paru en France en 2000 et traduit dans le monde entier, il est connu et reconnu par un très large public. Dans le cadre de son cycle de conférences sur les cultures slaves, l’Institut des langues et cultures d’Europe et d’Amérique et l’association Droujba-38 ont reçu ce célèbre écrivain ukrainien de langue russe pour une rencontre inédite à l’université Stendhal.

Né à Saint-Pétersbourg en 1961 dans une famille communiste, Andreï Kourkov vit dès sa petite enfance à Kiev, la capi-tale ukrainienne. Andreï Kourkov est un écrivain de la ville et, tout comme l’œuvre de Victor Hugo est imprégnée de Paris, et celle de Dickens de Londres, les romans de Kourkov sont emplis des mystères de Kiev. Si de la plupart de ses romans se dégage également une dominante sensorielle, le froid pour Le pingouin, l’odeur de can-nelle pour Le caméléon, le blanc pour Laitier de nuit, c’est l’humour, parfois grinçant, mais toujours salvateur de l’auteur qui en est le dénominateur com-mun et permet de dépasser l’atmosphère parfois noire et pesante, très nette dans ses premiers romans. Rappelons qu’Andreï Kourkov a com-mencé sa carrière littéraire au cours de son service militaire durant lequel il était gardien de prison à Odessa. Son premier roman paraît en 1991 à Kiev, deux semaines avant la chute de l’Union Soviétique. Du chaos qui s’ensuivit jusqu’à l’espoir porté par la Révolution orange – à laquelle il participe –, Andreï Kourkov est marqué par l’histoire de son pays et semble toujours garder le doigt sur le pouls de celui-ci et rendre dans ses livres la mesure de son évolution.

Abordant l’intrigue de son dernier roman Laitier de nuit sans la dévoiler entière-ment, Andreï Kourkov révèle notamment que si l’héroïne a pour prénom Irina, elle aurait aussi pu s’appeler Ukraine ! Sur une note joviale mais lucide, il évoque les liquides – très présents dans son œuvre – et souligne qu’il y en a trois dans cet ouvrage : le sérum « anti-frousse », qui a des effets secondaires inattendus, puisqu’il rend les hommes politiques plus honnêtes, le lait de chèvre offert aux orphelins qui, ne sachant plus qu’en faire, le transforment en fromage et surtout le lait maternel de l’héroïne, Irina, qui le marchande pour survivre. Le lait est le liquide de l'énergie vitale, celui qui permet la croissance des hommes. Mais au lieu de le donner aux bébés, eux qui sont l’avenir, Irina le vend aux corrompus, aux gens qui essaient de profiter de toutes choses humaines pour leur intérêt personnel.

Désenchanté face à la situation actuelle et l’avenir politique de son pays, Andreï Kourkov faisait ce constat amer : « Aucun des hommes et femmes politiques ukrainiens actuels n’est, selon moi, digne de confiance, et quel que soit celui qui l’emportera aux élections de février 2010, il n’obtiendra pas l’adhésion de l’ensemble de la société. » Malgré cela, Andreï Kourkov estime que l’Ukraine a déjà montré, lors de la Révolution orange, qu’elle était capable de se rassembler, de prendre son destin en main et d’obtenir des changements. ■

Bibliographie

• Le Pingouin. Éd. Liana Levi, 2000/Seuil points, 2001, traduit par Nathalie Amargier

• Le Caméléon. Éd. Liana Levi, 2001/Seuil Points, 2002, traduit par Christine Zeytounian-Belous

• L’Ami du défunt. Éd. Liana Levi, 2002/Seuil points, 2003, traduit par Christine Zeytounian-Belous

• Les Pingouins n’ont jamais froid. Éd. Liana Levi, 2004, traduit par Nathalie Amargier

• Le Dernier Amour du président. Éd. Lia-na Levi, 2004, traduit par Annie Epelboin

• Laitier de nuit. Éd. Liana Levi collection « Littérature étrangère », 2010, traduit du russe par Paul Lequesne

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Agenda

Vendredi 10 décembre 2010traductions du théâtre humaniste : antonio LoschiSalle G 205Séminaire « Humanisme, Renaissance, Baroque Italiens » organisé par le GERCI* : [email protected]

Vendredi 14 janvier 2011texte et imageSéminaire organisé par le GERCI* : [email protected]

Vendredi 21 janvier 2011giovanni Colombani et le modèle épistolaire Salle G205Séminaire « Humanisme, Renaissance, Baroque Italiens » organisé par le GERCI* : [email protected]

Mercredi 30, jeudi 31 mars et vendredi 1er avril 2011intellectuels et politique en italie dans la transition du Fascisme à la république (1940-1948) Grande Salle des colloquesColloque international organisé par le GERCI et l’UMR Triangle, avec le soutien du CRHIPA * : [email protected]

Jeudi 26 mai 2011 manuscrits, inédits, journaux intimes, correspondances dans les littératures du rio de la PlataColloque international organisé par l'ILCEA* : [email protected]

Jeudi 16 et vendredi 17 juin 2011 Le récit d'enquêteJournée d’études organisée par l'ILCEA* : [email protected]

ateliers de conversation en langues étrangères

Proposés en 13 langues du niveau découverte au niveau intermédiaire ou avancé, les ateliers de conversa-tion permettent d'exercer et d'amé-liorer ses compétences de compré-hension, expression et interaction orales dans la langue visée. Nouvelle session de février à avril 2011Inscription à l’accueil du Centre d’apprentissage en autonomie (CAA), du 10 janvier au 04 février 2011.• Tarifs étudiants (selon critères) 24€ les 8 ateliers, 12€ les 4 ateliers• Tarifs public extérieur56€ les 8 ateliers, 28€ les 4 ateliers

Pour plus de détails sur ces événements :

www.u-grenoble3.fr rubrique Actualités

Événements à l’AmphidiceService culturel : 04 76 82 41 05www.u-grenoble3.fr/amphidiceEntrée libre sauf mention contraire

Mardi 16 novembre 2010 à 19h30Concert du bicentenario mexico 2010Organisé par l’association MagueyContact : [email protected]

Mardi 23 novembre 2010 à 20h00La prairie parfumée où s’ébattent les plaisirs Par la Compagnie « Les aériens du spec-tacle ». Plein tarif : 10€ / étudiants : 3,50€

Jeudi 25 novembre 2010 à 19h30huit et demiFilm de Frederico Fellini, 1963 (VOST) suivi d’un débat. Soirée organisée par l’association Dolce cinema

Jeudi 2 décembre 2010 à 19h30moulin rougeComédie musicale présentée par l’association Les ailes du Moulin

Mercredi 8 décembre 2010 à 15h00Quelqu’un pour veiller sur toiPar la compagnie La SimandreReprésentation organisée par le CUEF – CPEE

Vendredi 10 décembre 2010 à 20h00Concert de musique classique donné par l’Ensemble des clarinettes de Voiron et la Petite Philharmonie sous la direction de Bruno Delaigue

Jeudi 16 décembre 2010 à 19h30Les arts du spectacle en chantier Présentation de travaux des étudiants en licence Arts du spectacle.Mise en voix et mise en espace des pièces de Chris Lee et Nathalie Papin, auteurs invités de l’université.

Colloques, séminaires et conférences

Ces événements ont lieu, pour la plupart, dans les locaux de l’université Stendhal à Saint Martin d’Hères sauf mention contraire.

Du 1er octobre 2010 au 16 janvier 2011Faites don de vos sms à la science !Le Centre de l'oralité alpine et le LIDILEM souhaitent constituer un corpus de sms réels afin d'étudier ce langage. Envoyez-leur des copies de vos sms et tentez ainsi chaque semaine de gagner des cadeaux !Inscrivez vous en envoyant un sms au 31014 (numéro non surtaxé) débutant par sms05 suivi de votre numéro de portable. Vous recevrez un sms vous expliquant la démarche. * : [email protected]

Vendredi 19 novembre 2010Le pontife romain dans les Commentarii de Pie ii-Piccolomini Salle G205Séminaire « Humanisme, Renaissance, Baroque Italiens » organisé par le GERCI* : [email protected]

Jeudi 25 et vendredi 26 novembre 2010on ne naît pas … on le devientGrande salle des colloquesLes Gender Studies et le cas italien, des années 70 à aujourd’hui. Entre libération sexuelle et nouveaux tabous. Colloque organisé par le Groupe d'études et de recherches sur la culture italienne (GERCI) * : [email protected]

Jeudi 25 et vendredi 26 novembre 2010Cinéma, art vidéo et poésie : les images au miroir des imagesMaison des langues (salle J. Cartier) Organisé par Traverses 19-21 (ECRIRE)* : [email protected]

Jeudi 25, vendredi 26 et samedi 27 no-vembre 2010 montherlant : théâtre, roman et caetera...Université Sorbonne nouvelle13 rue de Santeuil, Paris 5e

Colloque international organisé par le centre Écritures de la modernité (Paris 3) et Traverses 19-21 (Grenoble 3)* : [email protected]

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A comme...

« Sans un élément de cruauté à la base de tout spectacle,le théâtre n'est pas possible. »

Antonin Artaud

La salle de spectacles de l'université Stendhal