Alphabets numéro 1

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Humanités et technosciences Stendhal fait peau neuve Les langues étrangères appliquées Rencontre avec Michel Tournier Le magazine de l’Université Stendhal-Grenoble 3, n 1, mars 2005 Alphabets Alphabets www.u-grenoble3.fr/stendhal/

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L e m a g a z i n e d e l ’ U n i v e r s i t é S t e n d h a l , n 1 , f é v r i e r 2 0 0 5

Humanités et technosciencesStendhal fait peau neuve

Les langues étrangères appliquéesRencontre avec Michel Tournier

Le magazine de l’Université Stendhal-Grenoble 3, n•1, mars 2005AlphabetsAlphabets

www.u-grenoble3.fr/stendhal/

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Sommaire3 Stendhal fait peau neuve, entretien avec Patrick Kopff4 Langues étrangères appliquées, une formation au carrefour des disciplines et des cultures5 Anciens étudiants : ce qu’ils sont devenus…6 En bref…7 Michel Tournier à l’Université Stendhal, par François Genton8 Livres9 Dossier : Humanités et technosciences : le dialogue est ouvert10 Post-humanité ou nouvel humanisme? Par Patrick Chézaud11 Imaginaire technologique et pluridisciplinarité, entretien avec Philippe Walter12 Stendhal / Minatec : un partenariat entré dans les faits13 Ce que nous pourrons dire… par Patrick Pajon15 Agenda

Le magazine de l’Université Stendhal-Grenoble 3N° 1, mars 2005Tirage : 6000 exemplairesPublication trimestrielleISSN : en coursDépôt légal à parution

Directeur de la publication : Patrick ChézaudRédacteur en chef : Bernard RoukhomovskySecrétariat de rédaction : Fabienne Dinale,Sylvie GagnièreGraphisme et réalisation : Jean-Noël MoreiraFabrication : Imprimerie des Deux-Ponts

Crédits photographiques : Patrick Kopff, BérangèreHaëgy/Université Stendhal, CEA Grenoble

Informations et relations presse :[email protected] et publicité :[email protected]

Contact : Université Stendhal-Grenoble 3Service Communication1180, avenue CentraleBP 25 - 38040 Grenoble cedex 9Tél/fax : 04 76 82 43 49> www.u-grenoble3.fr

Alphabets : pour quoi faire, pour quoi dire?

Ce serait un étrange paradoxe, pour une université vouée à l’étude des langages, de s’enfermer dans lemutisme. Né de la refonte du dispositif de communication de l’Université Stendhal, le nouveau magazineque nous sommes heureux de vous présenter traduit la détermination de cette université à se faire

entendre, aussi largement que possible, de la société qu’elle a vocation à servir et dont elle fait partie intégrante.Il répond à la volonté de mieux informer sur ce qui, jour après jour, à l’Université Stendhal, se fait, se joue,s’invente et se construit en matière de formation, de recherche, d’échanges internationaux, d’activité culturelleou de vie étudiante… Volonté de prendre la parole sur tous les sujets sur lesquels cette parole est légitimementattendue. Que deviennent les étudiants issus de nos filières de formation lorsque le momentvient pour eux de franchir le seuil de la vie professionnelle? Que font-ils de leurs diplômes et,surtout, de leurs acquis? Quel avenir et quelles missions pour les «humanités» – littératures,langues de culture…– dans un univers de savoirs et de valeurs en recomposition? Quelle placepour l’émergence, au sein même des disciplines littéraires, de nouveaux objets d’enseignementet de recherche? C’est sur de telles questions, infiniment diverses mais étroitement complé-mentaires –et le moins qu’on puisse dire est qu’elles sont tout sauf secondaires– que lesrubriques et dossiers d’Alphabets tenteront d’apporter des éléments de réponse. �

Bernard Roukhomovsky

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Comment avez-vous appréhendé ce projet derénovation?Il s’agit en effet d’une rénovation, non d’une cons-truction. L’approche est différente : elle implique unrespect du bâtiment existant, surtout lorsqu’il estde cette qualité. Construit en 1964 par GeorgesPaul (un confrère parisien), ce bâtiment est remar-quable ; les nombreux patios, notamment, contri-buent à faire de cette université un lieu d’étudeagréable. Voilà ce qui m’a amené à concevoir saréhabilitation non comme une destruction maiscomme un retour à son état d’origine : pour ceprojet, le jeu de la réhabilitation a été d’essayerd’améliorer les choses sans dénaturer l’idée dedépart. J’essaie toujours de me mettre à la placede celui qui a pensé le bâtiment. Logiquement,cela permet de réduire coûts et délais.

À quelle approche générale répondent les choixesthétiques et techniques que vous avez retenus?Ce qui m’intéresse, ce n’est pas de savoir si unmur doit être bleu ou jaune mais c’est de faire ensorte que la question du son et de la lumière soittraitée. J’ai avant tout cherché à améliorer trèssignificativement le confort (accessibilité des locauxpour les personnes à mobilité réduite, qualité del’acoustique, amélioration du chauffage, systèmed’éclairage contrasté et apaisant).Nous avons également beaucoup travaillé sur lesambiances : en particulier en concevant les amphiscomme des salles de théâtre dans lesquelles l’en-seignant se trouve, pour ainsi dire, mis en scène.Ou encore sur les effets de contraste : nous avonsassombri les sas pour faire ressortir la luminositédes amphis, et créé un mur sombre pour mettre envaleur celle du hall.Les bâtiments sont parties prenantes de l’imagede l’Université Stendhal. C’est pourquoi nous avonschoisi pour le hall un rouge théâtral qui se trouveentrer en résonance avec le logo de l’institution.Nous avons également souhaité redonner à laséquence d’entrée des amphis par le hall Nord sadramaturgie particulière, notamment en jouant du

contraste entre la légèreté d’un plafond aérientendu de vélums blancs et les lourds piliers debéton qui le soutiennent.

À ce stade, quel bilan dressez-vous del’opération?Pour conduire à la réussite du chantier, il a fallud’emblée concilier nos objectifs avec les contraintespropres au projet. Contraintes budgétaires, maisaussi de délai : 2 000 places d’amphis à réaliserentre avril et septembre 2004 ! Ce qui nous a obli-gés à penser le projet différemment, en mettanten place 180 tonnes d’échafaudage, ou encore enchoisissant pour les plafonds une technologie rapideà mettre en œuvre.Mais aussi contraintes liées à la notion d’intérêtcommun : il s’agissait avant tout de mettre en avantles étudiants, notamment à travers une démarchede confort et de sécurité.Au bout du compte, je suis content du rendu desambiances qui se dégagent des espaces recréés.Mais j’ai d’autres motifs de satisfaction : des ensei-gnants m’ont confié qu’ils trouvaient leurs étu-diants plus calmes, plus attentifs. Mission accom-plie, donc ! �

Propos recueillis par Sylvie Gagnière

Stendhal fait peau neuveEntretien avec Patrick Kopff

Rénovation tous azimuts… Engagée dans la modernisation de son dispositif de formation, dans la construc-tion de nouveaux partenariats dans les secteurs de la recherche ou de la culture, l’Université Stendhalœuvre également à la rénovation de ses espaces d’accueil et de travail. Une rénovation qui, du même coup,

prend valeur de symbole. Et qui a franchi, à l’automne, une étape importante, avec l’inauguration quasi simulta-née de la nouvelle Bibliothèque de l’UFR de Lettres, des locaux de l’ICP (Institut de la Communication Parlée), desamphis et du hall Nord : nouveaux volumes, nouvelles matières, nouvelles lumières, nouvelle acoustique, nouveauxéquipements, mais aussi nouvelles conditions d’accès pour les personnes à mobilité réduite… L’architecte greno-blois Patrick Kopff revient ici sur l’esprit dans lequel il conduit ce projet dont il a la charge.

Actualité

“Pour ce projet, le jeu de

la réhabilitation a été

d’essayer d’améliorer

les choses sans dénaturer

l’idée de départ.”

L’Amphi 1 avant rénovation (ci-dessus).

L’Amphi 1 après rénovation.

Le hall Nord rénové.

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L’ offre de formation enLangues étrangèresappliquées se décline

en un ensemble diversifié de dis-ciplines associées à unemétho-dologie rigoureuse et à une solideculture générale. Le droit, l’éco-nomie, le commerce, la comp-tabilité, l’informatique et le mar-keting sont étudiés et développéstout au long du cursus. La diver-sité et la complémentarité deces enseignements procurentaux étudiants issus de la filièrede nombreuses clés pour leuravenir et leur permettent en par-ticulier de trouver des emplois– et d’exercer desmétiers – dansdifférents secteurs de la vie pro-fessionnelle.

Une formation fortement inter-culturellePlusieurs profils, en effet, sontproposés par l’Université Stend-hal à ceux qui choisissent d’inté-grer la filière LEA.Ceci vaut en particulier pour lechoix des langues. Pour la pre-mière langue, c’est l’anglais oul’allemand. Pour la deuxième, lapalette est plus large : allemand,arabe, espagnol, italien, néer-landais, japonais, portugais ou

russe. Au surplus, en premièreannée de LEA, l’arabe, le néer-landais, le japonais, le russe etl’allemand sont accessibles auxdébutants, moyennant une annéepréparatoire à la licence. Pourune poursuite d’études en Mas-ter LEA à l’Université Stendhal,l’anglais est obligatoire dans lecouple de langues principales.L’apprentissage de plusieurs lan-gues, noyau de la formation, sedouble logiquement d’une sen-sibilisation à la connaissanced’autres pays, de leurs cultures,de leurs traditions et de leurmode de vie. Une connaissancequi est bien loin de demeurerthéorique puisqu’aussi bien lesétudiants ont l’occasion dela compléter et de l’enrichir surle terrain par des voyages àl’étranger dans le cadre de laformation ou des stages qui luisont associés. Ainsi, à l’issue deleurs études, ils peuvent choisirde partir travailler en dehors del’hexagone, et ils y sont pleine-ment préparés : selon une étudede l’Ourip, 15 % des anciensétudiants en LEA de la régionRhône-Alpes ont fait le choixd’une carrière à l’étranger.La palette des cheminementspossibles, en termes de pour-suites d’études, est extrême-ment large, et ce n’est pas là lemoindre intérêt de cette filière.

Des réorientations peuvent inter-venir à différents stades de lalicence, en fonction des parcourschoisis. Il est possible, à l’issuede la licence, ou bien d’embrayersur un Master LEA, ou bien d’in-tégrer une école ou une forma-tion universitaire dans des domai-nes aussi variés que le commerceinternational, la traduction, lalogistique et le transport, la ges-tion et l’administration, le mar-keting et la communication…C’est assez dire que l’on ne secondamne pas d’avance, lorsquel’on opte pour la filière LEA, àsuivre un chemin tracé pour tou-jours, mais que l’on s’engage aucontraire dans un dispositif rela-tivement souple et modulable.

Trois chemins vers la vie pro-fessionnelleÀ celles et ceux qui font le choixde poursuivre leurs études enMaster, l’Université Stendhalpropose, pour la filière LEA, troisspécialités professionnelles.

La traduction spécialiséemultilingueIl s’agit d’une formation qui asso-cie une pratique intensive de latraduction sous ses formes pro-fessionnelles, notamment la tra-duction de documents tech-niques, commerciaux, juridiqueset publicitaires, un renforcement

des connaissances générales ensciences et techniques et en droit,l’acquisition de compétences engestion de projet, un enseigne-ment théorique et pratique determinologie et la maîtrise d’ou-tils informatiques de pointe (PAO,TAO, HTML). Elle prépare auxmétiers de traducteur, traduc-teur-terminologue, traducteur-réviseur, chef de projet en tra-duction (pour s’en tenir auxprincipauxmétiers identifiés pourcette formation). Ces métierspeuvent être exercés sous desformes et dans des cadres éga-lement très variés : postes enentreprise ou en cabinet de tra-duction en France ou à l’étranger(notamment dans les secteursde l’automobile en Allemagne,des institutions bancaires enSuisse, de l’informatique enGrande-Bretagne…), dans lesinstitutions européennes ou lesorganisations internationales,ou encore travail en indépendantet/ou en réseau.

Négociateur trilingueen commerce internationalC’est une formation qui s’arti-cule autour de cinq domaines :l’économie d’entreprise, le mar-keting international, les tech-niques de l’import/export, lesthéories et pratiques de la négo-ciation commerciale et les enjeux

Responsable export dans une PME spécialisée dans la production vinicole,

responsable logistique dans une entreprise agricole basée à Londres, agent

commercial dans une compagnie aérienne en Allemagne, assistant commer-

cial export, secrétaire trilingue pour la Fédération nationale de la montagne, tra-

ductrice auprès du Haut Comité aux Réfugiés à l’ONU (Genève), enseignant de français

à l’étranger, créateur d’une société de conseil en marketing à Londres… Ce sont là, parmi

de nombreux autres, quelques exemples d’emplois occupés par d’anciens étudiants en

Langues étrangères appliquées (LEA) à l’Université Stendhal. Cette filière propose une

solide formation pluridisciplinaire : deux langues étrangères au bas mot, et des matiè-

res dites «de professionnalisation» qui portent bien leur nom.

Langues étrangères appliquéesUne formation au croisement des disciplines et des cultures

Formation

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interculturels. Elle privilégie unebonne maîtrise des outils infor-matiques appliqués à la négo-ciation commerciale et à la com-munication professionnelle ainsiqu’un profil trilingue de très bonniveau avec une formation enlangues et cultures profession-nelles. Elle débouche principa-lement sur des emplois dans lesecteur privé (services achats,ventes, marketing, négociation)ou sur des postes similaires dansdes organisations internationa-les, des chambres de commerceinternationales et des ambas-sades.

Coopération internationaleet communication multilingueIl s’agit là d’un nouveau Master.Il a vocation à former des étu-diants trilingues aux métiers dela coopération et du développe-ment, et par là de leur permet-tre de travailler dans des orga-nisations multilatérales et nongouvernementales. Il formedes cadres qui sauront alliercompétences techniques (droit,

économie, gestion, communica-tion) et linguistiques (anglais,allemand, espagnol, russe,arabe). L’enseignement profes-sionnalisant est notammentdispensé par le biais des pro-fessionnels des organisationsnon gouvernementales greno-bloises et régionales. Il vise àpermettre aux étudiants de s’o-rienter vers des postes de spé-cialiste des affaires humanitaires,spécialiste de l’évaluation de pro-jets, gestionnaire de programme,coordonnateur de programmes,chargé de politique, attaché deliaison, chargé de communica-tion, etc. – postes qui peuventêtre proposés indifféremmentdans la région Rhône-Alpes, enFrance ou dans d’autres payseuropéens où de nombreusesorganisations ont leur siège, ouencore dans les pays destina-taires des missions. �

> Pour en savoir plus :www.u-grenoble3.fr/stendhal/rubrique offre de formation.

Clémentine Laforêt, chargée de mission

“A près des résultats irré-guliers au lycée, je mesuis passionnée pour

les études lorsque j’ai découvert laformation LEA. J’ai pu rencontrerdes intervenants intéressants, acqué-rir une solide culture générale etdes compétences variées.J’ai fait toutes mes études post bacà l’Université Stendhal, de 1997 à2003. Un Deug LEA, une licence en

Grande Bretagne dans le cadre du programme d’échangesErasmus, une maîtrise «Affaires et commerce » et un DESS(désormais Master) de négociateur trilingue suivi d’un stage enEspagne.

Des projets de mobilité professionnelleJe ne souhaitais pas être responsable export dans une grandeentreprise, poste auquel nos enseignants nous préparaientprioritairement. Je voulais travailler dans une structure publiqueou parapublique. «18/30 Insert-export» est une association quiaide et accompagne des projets de mobilité professionnelle oupré-professionnelle à l’étranger pour des jeunes de 18 à 30 ans.Je m’occupe particulièrement de l’accueil et du suivi des jeunesen vue de définir la forme de mobilité qui leur convient (emploi,stage, volontariat).

Des compétences utiles au quotidienLa formation très complète proposée en LEAm’a permis d’acquérirdes compétences et connaissances dans de nombreux domaines :entreprise, international, comptabilité, économie, commerce,marketing, culture générale et langues… Elles me sont utilesau quotidien, notamment pour la rédaction de communiqués,de plaquettes et les démarches auprès des entreprises(promotion de l’association, animation de réunions), la traduc-tion de CV et les contacts avec les partenaires étrangers. Parailleurs, l’aspect interculturel, développé lors de mes différentsséjours à l’étranger et dans la formation, est tout à fait indispen-sable pour ce travail.

Ce que valent les clichésJ’ai plusieurs conseils à donner aux futurs étudiants. Premiè-rement, il est important de bien choisir son stage et de prendrele temps de s’informer. Deuxièmement, il faut partir à l’étrangerdans le cadre des programmes d’échanges Erasmus afin des’ouvrir à d’autres cultures. Enfin, il faut savoir valoriser sescompétences, avoir confiance en soi et dans sa formation : tropde clichés sont attachés à l’Université, notamment en termesde débouchés ; la réalité est bien différente, et mon expérienceen témoigne.” �

Anciens étudiants : ce qu’ils sont devenus…

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Nathalie Renevier, traductrice terminologue

“P our exercer ce métier, il faut avoir le goût de lalecture, être curieux et avoir envie d’appren-dre. Le Master (ex-DESS) «Traduction» de l’U-

niversité Stendhal est intéressant parce qu’il propose deuxlangues et une vision généraliste du travail de traducteur.Vision qu’il ne faut pas hésiter à enrichir par une spécia-lisation dans un domaine particulier.

Après un bac littéraire, avec en option trois langues vivantes(anglais, italien et espagnol), j’ai obtenu les diplômes suivants :Deug LEA, licence et maîtrise « Affaires et commerce », licence etmaîtrise «Traduction spécialisée», DESS «Traduction».

Liberté de choixCes diplômes m’ont permis de trouver rapidement du travail. J’aitout d’abord exercé dans différentes entreprises –Xerox, Salo-mon, Alinter (entreprise de traduction)– puis je me suis installéeen tant que traductrice indépendante. Un des grands avantages decette profession est la liberté de travailler quand on veut et dansle domaine de son choix. Je suis traductrice terminologue, je tra-vaille sur des corpus de termes, des glossaires, des contrats…principalement dans les domaines juridique et médical.

Savoir se positionnerIl est très important de se spécialiser pour être compé-tent et performant. Un(e) bon(ne) traducteur(rice) doit avoirune excellente connaissance des langues sources, de lalangue cible (langue maternelle) et des domaines danslesquels il (elle) a choisi de se spécialiser. Des compéten-ces en informatique sont également nécessaires (logiciels

courants et mémoires de traduction). Le fait de travailler à partirde plusieurs langues sources représente un réel atout pour sepositionner sur le marché du travail. Enfin, en tant que traducteurindépendant, il ne faut pas oublier de développer son carnetd’adresses et de se faire connaître par différents moyens (présencesur les salons professionnels, site Internet, démarchage par télé-phone…).

Reconnue par les professionnelsPour ma part, j’ai une clientèle assez diversifiée (laboratoirespharmaceutiques, entreprises). Grâce à des connaissances poin-tues dans mes domaines de spécialisation, je commence à êtrereconnue par les professionnels et je n’ai plus besoin de «démar-cher». Pour cette seule année j’ai obtenu cinq nouveaux clients uni-quement par le bouche à oreille.” �

Formation

Forum expérience, stage, emploi«Osez l’international »

Forum des métiers des collectivités locales

L’objectif de ce forum estde permettre aux étu-diants de découvrir, au

contact des professionnels,l’éventail des métiers des col-lectivités locales, soit 280 pro-fessions dans des domaines trèsvariés : les finances, la gestiondes ressources humaines, le juri-dique, le développement écono-mique, les interventions tech-niques, l’éducation, la jeunesse,les sports, l’environnement, laculture, la santé, le social, lessystèmes d’information, la com-munication et les relations inter-nationales.Le forum s’articulera autour dedeux temps forts :• Conférence introductive de 16hà 17h à l’Université Stendhal,Amphi 11. Présentation géné-rale des collectivités territoria-les en tant qu’employeurs : leursmissions et leurs activités, lesemplois et les métiers qu’elles

proposent, leur mode de gestiondes ressources humaines, del’emploi territorial, des missionset des métiers.• Ateliers par famille de métiersde 17h30 à 19h30 au CNFPTRhône-Alpes de Grenoble.Présentation des métiers et desproblématiques sectorielles.Une information sur les condi-tions d’accès à l’emploi territorial,le recrutement et les concours,sera assuré en parallèle aux ate-liers et en continu dans l’amphidu CNFPT.Forum organisé par les Univer-sités de Grenoble en partenariatavec le CNFPT (Centre Nationalde la Fonction Publique Territo-riale) et le CDG (Centre de ges-tion de la fonction publique ter-ritoriale de l’isère).> Le 31 mars 2005 de 16h00 à19h30, campus de Saint-Martin-d’Hères, pré-inscription aux ate-liers sur le site www.cdg38.fr�

L a dimension internationale est désormais omniprésente surle chemin qui conduit de l’université vers la vie profession-nelle. C’est à cette réalité que ce forum entend répondre : il

s’agit de sensibiliser, d’informer et de proposer des solutions aux étu-diants et jeunes diplômés pour qu’ils intègrent cette dimensioninternationale dans leur parcours.

«Osez l’international » a vocation à aider les étudiants à réaliserleurs projets, à leur permettre de s’informer et de découvrir toutesles possibilités de départ (études, stages, emplois, volontariat inter-national, service volontaire européen, chantier, emploi au pair…),de prendre des contacts avec des organismes qui peuvent lesconseiller, les accompagner et les aider à trouver des solutions, etenfin de nouer des échanges avec des étudiants étrangers et avecdes associations qui sont en relation avec les pays de destination. Pourles informer, répondre à leurs questions : pas moins de 30 organis-mes, 7 conférences thématiques et des ateliers pour aller plus loin…

Organisé tous les 2 ans par les Universités Joseph Fourier, PierreMendès France et Stendhal, en partenariat avec les organismespour l’emploi et des associations accompagnant les jeunes à l’in-ternational (18-30 Insert-Export, Calliope), «Osez l’international»bénéficie du soutien de la Région Rhône-Alpes.

> Vendredi 4 mars 2005 de 10h00 à 16h00, à l’Espace Vie Étudiante(Eve) et dans les amphis du campus. �

En bref

Anciens étudiants : ce qu’ils sont devenus…

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Quelles humanités pour une époque tentée de concevoir lessciences et les techniques comme la seule culture légitime?La question, cruciale à tous égards, est au cœur des réflexions

–mais aussi des actions– engagées par l’Université Stendhal (voir éga-lement notre dossier, p. 9-14).

Faisant écho à ces réflexions, et pour susciter les discussionsqu’elles méritent, l’École doctorale de l’Université Stendhal a choisid’organiser deux conférences ouvertes à tous les publics. AprèsHeinz Wismann – auteur en 2004, avec l’helléniste P. Judet de LaCombe, d’un livre capital sur l’avenir des langues de culture 1 –,qui plaidera le 16 mars «Pour un projet d’humanités modernes»,le romancier et essayiste Michel Tournier, qui vient de publierLe Bonheur en Allemagne ? 2 développera, le 23, son idée des«humanités».

Avoir vingt ans dans une Europe en ruinesUn père «gueule cassée», une éducation marquée par le catholi-cisme, Jean-Sébastien Bach, la littérature et la pensée allemandes,Michel Tournier a eu vingt ans dans une Europe en ruines, maislibérée du nazisme et «ouverte à toutes les promesses». Il fait desétudes de philosophie à Paris et à Tübingen, la ville de Hegel et deHölderlin, puis travaille à la radio et dans l’édition, touche à beaucoupd’arts, la peinture, la photographie, participe en 1968 à la création desrencontres d’Arles… et s’impose en littérature dès son premierroman : Grand Prix du roman de l’Académie Française en 1967 pourVendredi ou les Limbes du Pacifique, Prix Goncourt en 1970 pourLe Roi des Aulnes, membre du jury Goncourt dès 1972.

Le secret de parler aux enfantsCet écrivain au style classique, fidèle au stylo plume et à l’odeur del’encre, a profondément renouvelé le roman français par sa lecturepersonnelle des mythes, des religions et de l’Histoire et par laculture philosophique qu’il passe « en contrebande ». Linguiste etphilologue à ses heures, penseur et créateur toujours, ce grandamateur de mots et d’images a trouvé le secret de parler aux enfantset à un large public : Vendredi ou La Vie sauvage a dépassé les troismillions d’exemplaires vendus et, en 1996, Le Roi des Aulnes aété porté au cinéma par Volker Schlöndorff, d’après un scénario deJean-Claude Carrière. �

François Genton

1 Pierre Judet de la Combe et Heinz Wismann, L’Avenir des langues.Repenser les Humanités, Éditions du Cerf, 2004, 242 p.

2 Chez Maren, Sell Éditeurs, 94 p.

Michel Tournierà l’Université Stendhal

Après l’helléniste Heinz Wismann, l’auteur du Roi des Aulnes évoquera sa conception des «humanités »,

à l’occasion d’une rencontre à la Maison des Langues et des Cultures.

Conférence de Heinz Wismann«Pour un projet d’humanités modernes»,le 16 mars de 14h30 à 16h00.Conférence de Michel Tournier«Mes humanités», le 23 mars, de 14h30 à 16h00.

Les deux conférences auront lieu à l’Université Stendhal,Maison des langues et des cultures (entrée libre).> www.u-grenoble3.fr/stendhal/recherche/

Rencontre

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Livres

Humeurs et paradoxesAnton Francesco DoniFlorilège présenté et traduit parMichel ArnaudCollection Paroles d’ailleursISBN 2 84310 055 0. Prix 15 €

Conteur flo-rentin (1513-1574), AntonFrancesco Donis’est adonnéaux genreslittéraires lesplus divers, cardomine en lui

la passion d’écrire et de publier.Ce florilège offre une traductiond’extraits de sesœuvres les plusreprésentatives, dans lesquel-les se révèle la verve satiriqued’un moraliste caché sous lemasque d’un bouffon.

Le Mythe littérairede l’Atlantide (1800-1939)L’origine et la finChantal FoucrierCollection Ateliers de l’imaginaireISBN 2 84310 056 9. Prix 28 €

Engloutie, selonles savants,l’Atlantide aresurgi main-tes fois dans lalittérature sousla forme dereconstitutionsimaginaires qui

tiennent autant de la pure fictionque de l’hypothèse scientifiqueou de l’idéal philosophique.L’ouvrage étudie les orientationsesthétiques et idéologiques desréécritures du mythe de Platonparues en Occident entre

l’époque romantique et ladeuxième guerre mondiale.

De l’institution scolairede la littérature française1870-1925Jean-François MassolISBN 2 84310 039 9. Prix 24 €

Depuis la fin duXIXe siècle, lacréation d’uneinstitution sco-laire forte etl’évolution despratiques d’en-seignement dufrançais et des

lettres ont eu des effets nonnégligeables sur la productionlittéraire contemporaine : laréaction des écrivains à cetteinfluence de l’École est étudiéeà travers des textes d’A. Rim-baud, J. Vallès, M. Proust, A. Gideet R. Martin du Gard.

Henri Michaux,«homme-bombe».L’Œuvre du corps : théorieet pratiqueClaude FintzISBN 2 84610 058 5. Prix 20 €

Cet ouvragepropose unele c t u re deMichaux quivise à mettreen évidenced’une part, lad i m e n s i o npragmatique,

relationnelle de sa productionpoétique et esthétique et,d’autre part, l’idée complexe de«corps» chez cet auteur.

RevuesLes Cahiers de l’ILCEA, n° 6, «Traduction/adaptation des littératures et textesspécialisés», 2004, 290 p.

Gaía, n° 8, 2004, 257 p.

Essais sur le discours de l’Europe éclatée, n° 20, sept. 2004, 201 p.

Lidil, n° 30, «Acquisition et enseignement de la morphographie», déc. 2004, 195 p.

Cahiers d’études italiennes, Novecento… e dintorni, n° 1 «Dire la guerre ? »,2004, 239 p.

Chroniques allemandes, n° 10, «La guerre en chansons», 2003-2004, 302 p.

IRIS / Taíra, n° 27, «Amazonie, sein de la terre», 2004, 433 p.

Cahiers pédagogiques du Département d’italien, n° 2, « Spécial concours »,2005, 144 p.

Publications des EllugÉditions linguistiques et littéraires de l’université de Grenoble

Autres éditeursPublications des enseignants-chercheurs et des centres de recherche

GalaadLe pommier et le GraalPhilippe WalterÉditions Imago, 2004, 225 p.ISBN 2 84952 005 5. Prix 20 €

Galaad, fils deLancelot, estle seul cheva-lier de la Tableronde quipourra s’ap-procher duGraal et leconquérir pour

toujours. Sur le chemin de cetterévélation, une énigme : un arbrequi, d’abord blanc, devient vert,puis rouge sang. Quel est cetarbre? Celui du Paradis ? Ou lepommier sacré des anciens Cel-tes? En retraçant, puis en ana-lysant les nombreuses et étran-ges aventures de ce chevaliertrop parfait, PhilippeWalter nousmène—notamment à partir destraditions celtiques— au cœurde l’imaginaire médiéval du XIIIesiècle.

Du genre libertinau XVIIIe siècleSous la direction de Jean-Fran-çois Perrin et Philipp StewartÉditions Desjonquères, L’espritdes lettres, 2004, 346 p.ISBN 2 84321 071 2. Prix 27 €

Depuis la Re-naissance etles audacesde l’Arétin, lal i t t é r a t u r elibertine étaitsouterraine-ment devenueune branche

importante de la littérature euro-péenne. Le XVIIIe siècle en vitl’épanouissement. Elle devint unphénomène de société dans unmonde où la censure se relâ-chait à mesure que le bien-êtreet le scepticisme croissaient.Séduisant l’esprit par l’examendes ressorts du désir, elle avi-vait l’imagination par sa pein-ture du plaisir. Tel est le phéno-mène que, dans sa diversité, lesprésentes études s’efforcent desaisir à travers romans, nouvel-les, mémoires, essais, théâtre,

poésie, contes et journaux inti-mes. Elles brossent au long duXVIIIe siècle l’histoire d’un genreproblématique, retraçant sonévolution, évaluant son marché,reconstituant ses contraintes,estimant sa poétique.

El Dos de MayoChristian Demange, 310 p.ISBN 84 95379 73 2. Prix : 26 €

Ce livre ana-lyse les tenta-tives de cons-truction d’uns e n t i m e n tnational enEspagne ens’appuyant surle principal lieu

de mémoire de la nation : lemythe du 2 Mai 1808, le grandsymbole que l’Espagne libéralea choisi pour s’incarner. Unmytheforgé à la fois par la littérature,les arts et les célébrationsannuelles de ce qui était alorsla fête nationale.

Impossibles théâtresXIXe-XXe sièclesÉtudes réunies par BernadetteBost, Jean-François Louette etBertrand VibertÉditions Comp’Act, 2005ISBN 2 87661 330 1. Prix 22 €

Depuis deuxs ièc les , lethéâ t re decréation, voired’avant-garde,est confronté àl’impossibilitémême de sareprésentation.

Il y a là le signe d’une crise, oud’une série de crises, qui fontdésormais partie de l’histoiredu théâtre, et qu’on doit ten-ter de penser comme un tout.Ainsi, depuis les coups de forcede la dramaturgie romantiquejusqu’aux expériences limitesdu théâtre contemporain(Beckett, Arrabal, Heiner Mül-ler ou Valère Novarina), le théâ-tre n’a pu éviter de se lancerdes défis : il s’agit de déplacerles frontières du possible dra-maturgique.

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O na pu croire les humanités moribondes (ou marginales),savoirs d’un autre temps dans un monde dominé –et fas-ciné– par les technosciences. On sait aujourd’hui que ces

deux univers ont tout à perdre à s’ignorer, et tout à gagner, aucontraire, à mettre en place les conditions d’un dialogue mutuellementfécond. La mise en place, début 2005, d’un partenariat avec Mina-tec Ideas Lab pour le développement de travaux de recherche sur l’i-maginaire technologique, les cheminements de la créativité et lacommunication de la science et de la technique, scelle l’engagementde l’Université Stendhal dans ce dialogue des savoirs appelé à dépas-s e r–si ce n’est à déplacer– les frontières disciplinaires. >

Humanités et technosciences :le dialogue est ouvert

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Une des raisonsmajeures du rejet pos-sible des avancées technologiquessuscitées par la science du XXIe siè-

cle réside sans doute dans les craintes queces bouleversements font naître quant audevenir de l’humanité elle-même. Le pou-voir que l’homme détient à présent sur levivant avec les biotechnologies, la possibi-lité toute proche de faire usage de la struc-ture intime de la matière envisagée par lesnanosciences, sont de nature à transformerla manière dont les hommes appréhendentle monde et vivent leur vie dans les décen-nies à venir.

Techno-prophètesLes possibilités de progrès, pour ce quiconcerne l’amélioration des conditions devie, voire pour l’allongement de la vie elle-même qui pourrait même toucher à uneimmortalité si souvent rêvée, ne manquentpas d’enflammer l’enthousiasme de cer-tains, prompts à voir dans ces développe-ments scientifiques la réalisation tant atten-due de fins dernières ou l’avènement duprojet cartésien qui voyait la raison rendrel’homme «commemaître et possesseur dela nature». Ils n’hésitent donc pas à quali-fier ce devenir prométhéen de «post-huma-nité» en utilisant le langage hyperboliquede la révélation.On comprend qu’une telle manière de conce-voir la science et la technologie puisse rebu-ter, voire effrayer, quand elle n’agace pas,tant cette célébration de lendemains tech-nologiques qui chantent est empreinte denaïveté ou de cécité idéologique et cultu-relle. À vrai dire, il semble que le rejet deces nouvelles utopies par le corps socialtient autant à la manière dont les progrèssont dits, et aux contenus culturels mobili-sés pour ce faire, qu’à la nature même desévolutions en question. À cet égard, il n’estpas indifférent que les « technoprophètes»soientmajoritairement anglo-saxons et nord-américains et qu’ils inscrivent leur utopismemessianique dans un courant très repré-sentatif de l’hégémonisme porté par unetradition religieuse d’origine calviniste dontonvoit la très forte résurgenceoutre-atlantique.

Il n’est donc pas difficile d’apercevoir combienla « post-humanité » est bien davantageredevable à un regard vers le passé qu’à unevéritable vision d’avenir et combien ce sonten fait des contenus culturels bien identi-fiés, mêlant entre autres messianismebiblique et surhomme nietzschéen, à tra-vers lesquels les avancées technologiquessont interprétées, qui contribuent à creuserle fossé entre les technosciences et unesociété qui ne perçoit plus leur sens autre-ment qu’en termes de menace sur fond decatastrophe planétaire.

Les conditions du dialogueDevant cette représentation agressive, faceà la réalité des transformations à venir aussi,les scientifiques comme le reste de la sociétés’interrogent sur le sens de la science et surl’éthique de la connaissance. Cette demanded’élaboration en commun d’une significa-tion pour le monde de demain interrogedirectement les universités «humanistes»porteuses non seulement des contenusculturels et des discours qui fondent notreconception du sens, mais encore des valeursqui en sont l’expressionmorale. En réintégrantla vision de la science et des technologiesau sein d’un continuum culturel qui plongeses racines jusqu’à l’Antiquité, en passantpar la Renaissance et les Lumières, nousnous rendons capables de comprendre à lafois les origines des craintes qui alimententle rejet et les éléments de ce même héri-tage par lesquels il est possible de restau-rer le dialogue interrompu entre des acteursscientifiques de plus en plus isolés et le reste

de la société. Si l’on veut bien admettre quec’est le fossé peu à peu creusé et élargi entredes connaissances de plus en plus com-plexes et des modes de représentation for-tement idéologisés aux couleurs de l’Apo-calypse qui est aumoins en partie à la racinedu problème, la réponse la plus pertinentesemble être celle d’un autre rêve, celui del’humanisme.Mettre en place un dialogue entre technos-ciences et société implique un retour versla Renaissance humaniste et sa vision uni-fiée de la science placée sous l’égide d’uneconnaissance une et indivisible. Une telleconception, qui ne nous est pas plus étran-gère que ne le sont les rêves utopiquesmes-sianiques, comporte l’immense avantage deremettre tout le monde à sa place au seind’une même culture, surtout occidentale enl’occurrence, loin de la division du travail dela connaissance et du taylorisme intellec-tuel héritées du scientisme du XIXe siècle.C’est en mettant en avant cet arrière plancommun qui place la technoscience à l’in-térieur de la culture commune et non à l’ex-térieur que les conditions d’un dialoguedémocratique pourront être réunies.

La pertinence socialedes humanitésCette nécessité fait apparaître en pleinelumière la pertinence sociale au sens le pluslarge des études menées au sein de l’Uni-versité Stendhal, université humaniste parexcellence. Dépositaires des langues, deslittératures et des cultures dans leur aspectpatrimonial et créatif, spécialistes des lan-gages et de la communication humaine,enseignants, étudiants et personnels de cetteuniversité sont investis d’une grande respon-sabilité dans cet effort essentiel pour la défi-nition du monde de demain. Le sens n’exis-tant pas en dehors de la communautéculturelle qui l’élabore, il nous revient deporter la parole d’un nouvel humanisme àl’heure où la demande se fait pressante.Naturellement, une université consacréeaux études «humanistiques» doit prendretoute sa part dans l’élaboration du nouvelhumanisme unissant culture, rationalité

Post-humanité ou nouvel humanisme?Le choix de l’Université Stendhal

Par Patrick Chézaud“Il nous revient de porter la parole d’un nouvel humanisme

à l’heure où la demande se fait pressante.”

Dossier

Au cœur des recherches sur les nanotechnologies : le silicium.

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technoscientifique et jeu de langage dansunemême vision, sans laquelle l’idée mêmede progrès est en passe de se vider de savaleur pour se retourner contre l’homme.Cette entreprise doit aussi passer par laréaffirmation des valeurs qui fondent notreculture démocratique. Face à une formeextrême de rationalisme qui touche à l’uto-pisme et confine au religieux, il faut réhabi-liter la pensée critique et la mise en débat.Sans cette mise en dialogue et en langagecommun, le messianisme « technoscienti-fique», soit par adhésion à son projet hyper-bolique, soit par réaction obscurantiste, nepeut que favoriser lamontée en puissance del’irrationnel et des extrémismes.

Répondre au défiFace à l’agression de cette version extré-miste de la science qui suscite des réactionselles-mêmes extrêmes, il n’est que de setourner vers cet autre héritage culturel queconstituent l’humanisme et la pensée cri-tique pour trouver les valeurs et les modesde mise en dialogue grâce auxquels ce quidécoulera nécessairement de l’avancée dela connaissance pourra être apprivoisé etacculturé. Faute de cette «mise en culture»,le pouvoir redoutable des démiurges tech-noscientifiques ira dans les mains des pro-phètes et des gourous manipulateurs vitetransformés en dictateurs.Le chantier de la mise en débat culturel etdémocratique de la technoscience estimmense et le temps presse, mais les uni-versités consacrées aux «sciences humaineset sociales» dans leur ensemble, et cellestournées vers les humanités tout particu-lièrement, doivent répondre au défi. L’Uni-versité Stendhal ne se dérobera pas à cetteobligation envers le corps social au service

duquel elle œuvre. �

Patrick Chézaud estPrésident de l’Univer-sité Stendhal. Profes-seur de littératureanglaise, il est spé-cialiste d’histoire desidées.

Imaginaire technologiqueet pluridisciplinaritéEntretien avec Philippe Walter

Spécialiste de réputation internationale de la littératuremédiévale, à laquelle il a voué l’essentiel de son œuvrecritique, Philippe Walter dirige le Centre de Recherche surl’Imaginaire (CRI), fondé en 1966 par Gilbert Durand. C’estsous son impulsion que le CRI s’est impliqué d’emblée dansle programme de recherche sur l’imaginaire technologique.

Pourquoi cet intérêt pour le projet de par-tenariat avec Minatec Ideas Lab1?Parce que ce partenariat permet d’allerau-delà des pratiques de recherche conven-tionnelles (où sciences exactes et scien-ces humaines travaillent chacune de leurcôté) pour explorer des rencontres et dessynergies possibles entre elles.Le Centre de Recherche sur l’Imaginairetravaille depuis sa fondation sur la pluri-disciplinarité. Celle-ci n’est pas une sim-ple juxtaposition de disciplines diverses.Elle s’inscrit dans un véritable projet épis-témologique. Il s’agit de trouver les pointsde contact et de dialogue entre les disci-plines. Il s’agit d’explorer les carrefours,les intersections, les questions commu-nes posées à des domaines de recherchedifférents.L’imaginaire n’est pas un savoir, c’est un« lieu de l’entre-savoirs» (la formule estde Gilbert Durand). C’est une manière deréfléchir à l’ajustement possible de diffé-rents savoirs entre eux. Nous vivons detoutes façons dans une recomposition per-manente des savoirs. L’université est lelieu où le savoir se fait, se défait et se refaitsans cesse. L’imaginaire a été, reste etsera un lieu stratégique où l’on peut ob-server cette recomposition des disciplinesdites traditionnelles. Je crois personnel-lement à cette démarche fondamentale dela recherche qui consiste à travailler àmet-tre un objet d’étude en résonance ou enconnexion avec d’autres.La mise en connexion n’est-elle pas plusaisée lorsqu’elle implique des disciplineseffectivement connexes?Évidemment, pour l’instant, nous avonsplutôt travaillé avec des disciplines proches(histoire, philosophie, anthropologie cul-turelle), mais nous pensons que lemomentest venu de passer à l’étape suivante : allervers des disciplines réputées hermétiquesaux sciences dites humaines à cause d’unefrontière totalement « imaginaire» entre

ces domaines du savoir. Le pas sera d’au-tant plus facile à franchir qu’il y a uneattente du côté des sciences dites «exac-tes». Le génie de Pascal prouverait, s’il enétait besoin, qu’il y a de la place dans lemême cerveau pour la mathématique etla littérature.On est peut-être en train d’évoluer aujour-d’hui vers la conviction que toutes les scien-ces sont des sciences humaines. AuMoyenÂge et à la Renaissance, toutes les connais-sances étaient reliées entre elles. C’estsans doute une intuition du même ordrequ’il nous faudrait retrouver. Cela peut êtrele point de départ d’un nouvel humanisme.Je porte un jugement très sévère sur unerecherche littéraire qui aboutit au ghetto,à la contemplation stérile du musée de lalittérature.Mais que penser des risques d’instrumen-talisation de la recherche littéraire à desfins qui lui seraient étrangères?Je n’y crois pas beaucoup. Pluridiscipli-narité n’a jamais voulu dire absorption d’undomaine par un autre mais mise en dia-logue. La pluridisciplinarité, c’est la fécon-dation réciproque des savoirs. Chacun peuty trouver son compte.Nos étudiants linguistes ou littéraires sontbien placés pour relever les défis de notretemps : ce n’est pas être instrumentaliséque de s’ouvrir aux savoirs des autres !Réfléchir sur l’image littéraire, picturaleou filmique, sur le langage en général etsur l’imaginaire confère une expertise surles secrets de la création et l’évolution dela créativité humaine. Ces atouts ne sontguère valorisés dans le cloisonnementdisciplinaire d’aujourd’hui.Les nouveaux métiers de l’imaginaire sontlà. Ils consistent finalement à mettre dela culture dans le monde du travail et del’économie. �

1Minatec Ideas Lab est une structure créée par le CEA,

France Telecom, ST Microelectronics (cf. p. 12).

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Minatec Ideas Lab (CEA, FranceTelecom, ST Microelectronics) estune structure destinée à être «un

incubateur d’idées» autour des produits etservices issus des micro- et nanotechnolo-gies, et notamment les «objets communi-cants».La collaboration entre l’Université Stendhalet Minatec Ideas Lab est conçue sous l’anglede l’apport des Lettres et Sciences Humaineset Sociales à la compréhension des phéno-mènes d’innovation (par exemple, la questionde l’imaginaire technologique), la concep-tion des téléservices de communication,l’analyse de leurs usages et les enjeux liés.Concrètement, il s’agit de programmer etd’engager des travaux de recherche (ensei-gnants-chercheurs, doctorants, étudiantsde Master) et des stages dans des domainesémergents et d’y (dé)montrer la pertinencedes approches disciplinaires propres àl’Université Stendhal, Minatec Ideas Labfournissant un terrain d’observation uniqueen Europe. Cette collaboration se décline àce jour sur deux axes principaux.

Rhétorique et imaginaire des «objets com-municants»Dire, c’est déjà faire, et avant tout faire exis-ter. Et dire, on le peut avec des mots maisaussi des images, avec du discours maiségalement en mobilisant un imaginaire.Encore faut-il en prendre conscience.L’objectif de ce premier axe de travail est desavoir ce l’on fait à travers ce que l’on dit. Ilpeut déboucher sur la maîtrise effective desdiscours sur les «objets communicants»,mais aussi faire saisir que des rationalitésdifférentes y sont enœuvre. En effet, les dis-cours des offreurs présupposent, construi-sent et véhiculent des rationalités, des sys-tèmes de valeurs (et in fine des stratégiesd’acteurs) qui n’ont qu’une probabilité limi-tée de correspondre à celles des utilisateurs.

Quelles communications avec les «objetscommunicants»?Un premier tour d’horizon des possiblestechniquement ouverts par les concepts liésaux « objets communicants » annonce unchangement profond du cadre technique descommunications et des services de com-munications dans les prochaines années.

Il s’agit clairement d’une tentative de sortirde la métaphore du «bureau», liée au PC,comme dispositif d’accès à (et de) productionde l’information (lecture et écriture) pour, àlong terme, « transformer l’environnement

en interface». À court et moyen terme, c’estautour de la question des terminaux porta-bles, de la continuité des services et de la«personnalisation» que se concentrent lesenjeux industriels. �

Stendhal / MinatecUn partenariat entré dans les faits

Dossier

Intervenir au cœur de la matière.

Les étudiants s’impliquent

N euf étudiant(e)s de l’Université Stendhal participent désormais au partenariatavec Minatec Ideas Lab. Nicolas Shunadel, doctorant du Centre de Recherches u r

l’Imaginaire, travaille à une «arché-typologie des peurs techniques». François Rous-seau, étudiant en Master 2 « Sciences de l’information et de la communication »rédigera sonmémoire sur «les modalités de collaboration entre artistes et ingénieurs»tandis que Stéphanie Chifflet et Yohann Fourey du Master 2 « Imaginaire, écritures,idéologies» et David Hemonnet du Master 1 s’intéresseront respectivement à « l’ima-ginaire de l’orientation dans le cyberespace», au «merveilleux technologique» et aux« rites initiatiques et technologies chez les jeunes ». Chloé Ozanne, étudiante enMaster 2 «Communication scientifique et technique» s’apprête à explorer les ques-tionnements éthiques liés au «Nanomonde» (particulièrement les questions liées aucorps). Enfin, Coralie Denis, Audrey Wan et Vincent Côte, du Master 1 «Communicationd’entreprise», effectuent une analyse comparative de la communication des plateauxd’innovation dans lemonde et continueront à collaborer avec Ideas Lab l’an prochain pourleur projet d’étude.Tous seront reçus régulièrement par un encadrant chez Minatec Ideas Lab et auront unaccès facilité à l’information. En 2006, d’autres étudiant(e)s les rejoindront. �

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V ue du sommet de la Bastille, Gre-noble semble divisée. À l’Est, lecampus, et plus orientale encore,

l’Université Stendhal. À l’Ouest, les enfila-des de bâtiments du CEA (Commisariat àl’Énergie Atomique) et du polygone scienti-fique. D’un côté, les méandres voluptueuxd’une Isère prenant ses aises et explorantle terrain, de l’autre l’impératif rectiligned’un Drac crachant son énergie. Et pourtant,aussi vrai que les deux fleuves convergentpar le génie du lieu, les observateurs atten-tifs de l’humain et de ses sinuosités sontdésormais appelés à faire un bout de cheminavec les explorateurs des structures élé-mentaires de la matière.

Rencontre entre deux mondesCe qui catalyse le rapprochement n’est autreque la question du sens.Quand, par un matin d’hiver, quelques jeu-nes contestataires partent à l’assaut desgrues du chantier Minatec, temple du nou-veau «Nanomonde», ils soulignent, à leurfaçon, ce que chacun sent confusément : le«progrès» ne fait plus recette, surtout lors-qu’il entonne le refrain de la technosciencealliée à la marchandisation. Toutefois, enrester là fournirait une vision bien simpliste.Qui ne perçoit en effet que derrière ces inter-rogations, justifiées, se cachent potentiel-lement des forces plus obscures prêtes àrejeter toutes formes de rationalité ? Maisqui ne voit également qu’à l’autre extrémitédu spectre, des « technoprophètes » nouspromettent un «réenchantement dumonde»sous forme de transhumanisme et d’eugé-nisme high-tech? Qui ne réalise enfin, quela lecture quotidienne d’une lettre de veilletechnologique nous propulse d’emblée dansun univers de (science) fiction où s’entrela-cent brave new world et féeries?

Ainsi, ce que signifie culturellement cettepuissance qui se développe à notre porte, lafaçon dont elle se donne à voir et à saisir,enfin la manière dont elle fera sens collec-tivement à travers sa négociation sociale,constituent autant de questions cruciales

pour ses promoteurs et ne peuvent laisserindifférente une université dont les domainesd’excellence sont l’imaginaire, les langageset les cultures, les modes de signification,la communication sociale…

Perspectives vertigineusesCar il y a urgence : le passage des activitéshumaines à l’échelle nano-métrique permetnon seulement d’intervenir de façon indus-trielle au cœur de lamatière, mais de recher-cher systématiquement des combinaisonsentre bits, atomes, neurones et gènes. Cetteconvergence (dite « convergence NBIC »)entre les nanotechnologies, la biologie, l’in-formatique et les sciences cognitives ouvredes perspective vertigineuses : informatiqueinvisible et ubiquitaire (un ordinateur danschaque objet, communicant de surcroît), uncorps-cyborg de plus en plus hybridé àdes prothèses ou supportant des greffes

techniques, des créatures modifiées, descouplages entre cerveaux et ordinateurs…La voie empruntée depuis son origine parune humanité se créant elle-même semblese confirmer : voie fascinante, voire ludique,mais voie étroite tant les figures de la puis-sance folle ou de l’asservissement y sontprésentes.

Penser la complexité du monde qui seprépare constitue donc pour l’UniversitéStendhal un défi, celui d’affronter denouveaux objets de recherche, et plusencore une nécessité sociale : ce que nouspourrons dire, nul autre ne le dira, ni lestechnologues tout entiers dévoués au« comment », ni la partie des sciencessociales tournée vers l’expertise et leconseil. In fine, les réponses au «pourquoi»se trouvent bien dans la culture et nécessi-teront la médiation des langages. >

Ce que nous pourrons dire…Par Patrick Pajon

“Les jeunes que nous formons attendent d’une université de sciences humainesqu’elle leur parle, aussi, du monde dans lequel ils vont vivre,

et mieux, qu’elle leur apporte de quoi le penser.”

Entre Isère et Drac : le CEA et le Polygone scientifique.

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> Certes, on pourra toujours objecter qu’il estpréférable d’être serpent plutôt que dragon,d’aller où bon vous semble (dis-courir) plutôtque de frayer avec les «énergumènes» etleur ligne droite (la fameuse fuite en avant…).Soit, et l’inutilisable a bien des charmes…

Mais les jeunes que nous formons attendentd’une université de sciences humaines qu’elleleur parle, aussi, du monde dans lequel ilsvont vivre, et mieux, qu’elle leur apporte dequoi le penser.

Un partenariat prometteurSi une bonne idée est une idée en acte, alorson ne peut que se réjouir des collaborationsse tissant désormais entre les deux univers,d’abord sous la forme d’une convention departenariat avec des industriels de la hautetechnologie, ensuite à travers la perspectivedu pilotage d’un programme de recherchepluriannuel conçu avec le CEA et d’autrespartenaires universitaires (dans le cadre duSchéma régional de l’Enseignement supé-rieur et de la Recherche).

L’Université Stendhal a en effet signé, début2005, une convention de partenariat avecMinatec Ideas Lab. Cette structure, crééepar le CEA, France Telecom, ST Microelec-tronics, et associant d’autres industriels,est un plateau d’innovations fondé sur lesméthodes de créativité, « la conceptionassistée par l’usage» et la pratique des testsd’ergonomie.

L’Université Stendhal contribuera à IdeasLab à travers des travaux de recherche surl’imaginaire technologique, les chemine-ments de la créativité, et enfin la commu-nication de la science et de la technique. Lechamp couvert est actuellement celui desobjets et services de communication, maisconcernera à terme l’ensemble des retom-bées industrielles de la convergence NBIC.

La dynamique régionalePar ailleurs, alors que se met en place àGrenoble un pôle de compétitivité sur lesnanotechnologies et que la Région Rhône-Alpes occupe en Europe une positionprivilégiée sur ce terrain de la convergence,l’Université Stendhal se propose, en parte-nariat avec d’autres établissements du sitegrenoblois et de la région, d’apporter unecontribution structurante sur cette néces-sité de (re)donner du sens à la science et àses développements techniques. À quoi ser-virait en effet de mener des batailles scien-tifiques, industrielles et économiques si onne s’assure pas de leur légitimité culturelle?

Forte de son potentiel de recherche sur lesprocessus de production du sens, les modesde représentation et de signification et lacirculation des discours au sein de la société,l’Université Stendhal se propose de mobili-ser ses équipes sur plusieurs terrains. Toutd’abord en étudiant l’imaginaire sous-jacentà la «convergence NBIC» et les implicationsculturelles dont il est porteur (sur les ques-tions de l’humain, du vivant, de l’individu, dela liberté, etc…). Ensuite, en travaillant surles questions relatives à la mise en repré-sentation de la science et de la technologieau sein de la société à travers des modesrhétoriques et des langagesmultiples. Enfin,en contribuant à nourrir la réflexion sur lesstratégies de « publicisation » (au sens demise en débat au sein de l’espace public) dela science et de la technologie.

Ce programme de recherche sera mené deconcert avec les ingénieurs et chercheursdu CEA et avec des industriels. Cette allianceest sa plus grande originalité et de fait sonplus grand pari. �

Patrick Pajon est Maîtrede conférencesen Sciences de la Com-munication àl’Université Stendhal.Chargé de valorisationpour la recherche, il estl’un des principaux arti-sans de la conventionde partenariat avecMinatec Ideas Lab.

Dossier

Le travail en salle blanche.

“L’Université Stendhal se proposede mobiliser ses équipessur plusieurs terrains.”

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Recherche

16 marsCodes fonctionnels et langues deculture. Pour un projet d’huma-nités modernesConférence par Heinz Wismann,Directeur d’Etudes à l’EHESS.14h30, salle des conférences dela Maison des Langues et desCultures, entrée libre.

18 -19 marsL’Art de plaire II :esthétique, plaisir, représenta-tionColloque international organisésous l’égide du Cemra.Maison des Langues et des Cul-tures, salle Jacques Cartier .Contact : tél. 04 76 82 68 17,[email protected]

23 marsMes humanitésConférence par Michel Tournier.14h30, salle des conférences dela Maison des Langues et desCultures, entrée libre.

23-24 marsJournées pour les jeunes docto-rants stendhaliensJournées d’étude organisées parle Centre d’études stendhalien-nes et romantiques (Traverses19-21). U. Stendhal et Maisondes Sciences de l’Homme.Contact :mrcorredor@hotmail. com

23-24 avrilSites de résistance/Stratégies textuellesColloque organisé par le CemraContact : tél. 04 76 82 68 17,[email protected]

12-14 maiLe texte dans la Russie contem-poraine : aspects linguistiques,culturels et politiquesColloque organisé par l’ILCEA,le CESC, l’ENS LSH, l’Inst. [email protected].

17-18 maiLangage, objets enseignés et tra-vail enseignant en didactique dufrançaisColloque organisé par le Lidilem.Contact : tél. 04 76 82 43 74,[email protected]

Culture

8 mars : cinémaLe plus beau jour de la vie deJo Baier, 1995. Cycle consacréau cinéma allemand contempo-rain.18h00, amphi 2.

10 mars : rencontres théâtralesRencontre autour de la pièce LeMaître et Marguerite, de MikhaïlBoulgakov, mise en scène FrankCastorf qui sera jouée à la MC 2du 11 au 13 mars. Avec desconférences animées par Marie-Christine Autant-Mathieu (CNRS),Barbara Engelhardt (correspon-dante en France pour le journalTheater der Zeit), BernadetteBost (Professeur d’études théâ-trales, Université Stendhal).Table ronde en présence del’équipe artistique.En partenariat avec MC 2 et leCNR. 14h00, Amphidice.

15 mars : spectacleMakiSpectacle d’ombres projetées etdemusique par l’association Cul-ture ailleurs, dans le cadre de lasemaine africaine, proposée parAfrique en marche.19h30, Amphidice, prix non com-muniqué.

17 mars : musiqueFeuilleton Stendhal n°1,«Fabrice de Milan à Waterloo»Atelier des Musiciens du Louvre.Grenoble.12h30, Amphidice.

21 mars : cinémaEscadrons de la mort, École fran-çaise, film documentaire suivid’un débat en présence de laréalisatrice Marie-MoniqueRobin.18h00, Amphidice.

22 mars : cinémaAprès-midi cinéma : «la conquètede l’Amérique vue par le cinémaAllemand»Aguirre ou la colère de Dieud’Erzog Werner.15h45, Amphidice.L’ascension du Chimborazo deSimon Rainer.18h00, Amphidice.

23 mars : musiqueFeuilleton Stendhal n°2,«Gina et la Scala de Milan»Atelier des Musiciens du Louvre.Grenoble.12h30, Amphidice.

30 et 31 mars : théâtreAmérique, suite… de B. Srbjano-vic.Association Les Arts du Specta-cle, atelier théâtre des L 3.19h30, Amphidice.

4 et 5 avril : théâtreMujeres par l’atelier théâtre duDépartement d’espagnol.19h30, Amphidice.

7 avril : musiqueFeuilleton Stendhal n°3,«Serments et sermons»Atelier des Musiciens du Louvre.Grenoble.12h30, Amphidice.

6, 7, 8, 11 et 12 avril :festival Arts MêlésMercredi 6 : La Rose pourpre duCaire, création par l’AssociationTout en Vrac d’après le film deWoody Allen.Jeudi 7 : Arts de Yasmina Réza.Vendredi 8 : L’attroupement.Lundi 11 : Ainsi soient-elles.Mardi 12 : Angela et Marina.

13 avril : musiqueLes frères ennemis de la Valse,œuvres de Johann Strauss, JosefLanner et Jacques Offenbach.Orchestre Régional du Dauphiné,direction Bruno Delaigue.20h30, Amphidice.

26 avril : cinémaVoyage de classe deHennerWinc-kler, 2002.Cycle consacré au cinéma alle-mand contemporain.18h00, amphi 2.

25, 26 et 27 avril : danseRencontres Internationales dedanse. Ecole de Danse des Uni-versités de Grenoble (Edug)19h30.

> Entrée libre sauf indicationcontraire.

ThèsesDejain Charlotte, Modalités de colla-boration entre pairs devant un ordina-teur, Sciences du Langage, 16/12/04.

Ferrero Corinne, L’œuvre en collabo-ration d’Adolfo Bioy Casares et JorgeLuis Borges, Études Romanes, 17/12/04.

Graziano Manlio, L’Italie, un état sansnation? Études Romanes, 26/11/04.

Louis Marie-Claude, Le Roi Rodrigueet la cava dans l’imaginaire hispanique(VIIe-XVIIe), Études Romanes, 11/12/04.

Mollard Frank, Pour une compétencecommunicative, Sciences du langage,10/12/04.

Mitaine Benoît, Suso de Toro : de l’al-térité galicienne à l’identité narrative,Études Romanes, 18/12/04.

Palma Hélène, Henry Home, LordKames entre élitisme et éclectisme,Études Anglophones, 27/11/04.

Pignard-Cheynel Nathalie, La commu-nication des sciences sur Internet, Scien-ces de l’information et de la Commu-nication, 17/12/04.

Romeyer Hélène, L’autoréflexibilitétélévisuelle en France, Sciences de l’In-formation et de la Communication,15/12/04.

Rouviere Nicolas, Astérix ou l’étoile dela raison, Littérature française, 15/11/04.

Sabatier Cécile, Rôle de l’école dans ledéveloppement et la construction duplurilinguisme chez les enfants issusde la migration maghrébine en France,Sciences du Langage, 17/12/04.

Salah Tahrir, Étude d’Un mot pour unautre de Jean Tardieu, Littérature fran-çaise, 27/01/05.

Spano William, Enjeux des pratiquesjournalistiques à travers l’étude desmagazines culturels demarque, Scien-ces de l’Information et de la Commu-nication, 26/11/04.

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