AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

277
AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences Juridiques et Politiques ED 67 FACULTÉ DE DROIT ET DE SCIENCE POLITIQUE THÈSE POUR L’OBTENTION DU GRADE DE DOCTEUR Discipline : Droit privé et Sciences criminelles Présentée et soutenue publiquement le 10 décembre 2018 par MOUSA Faraj TITRE TYPOLOGIE ET ANALYSE DES DISCOURS SAVANTS ET PROFANES SUR LE TERRORISME MEMBRES DU JURY M.Gilles FERROL, Professeur a ̀ lUniversité́ de Franche-Comté́ (Rapporteur) M. Jean-Baptiste PERRIER, Professeur, Aix-Marseille Université M. Malik BOUMEDIENE, Maître de conférences a ̀ lUniversité́ Toulouse Jean JAURES (Rapporteur) M. Sacha RAOULT, Maître de conférences HDR, Aix-Marseille Université́ (Directeur de Thèse)

Transcript of AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

Page 1: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ

École Doctorale Sciences Juridiques et Politiques ED 67

FACULTÉ DE DROIT ET DE SCIENCE POLITIQUE

THÈSE POUR L’OBTENTION DU GRADE DE DOCTEUR

Discipline : Droit privé et Sciences criminelles

Présentée et soutenue publiquement le 10 décembre 2018 par

MOUSA Faraj

TITRE

TYPOLOGIE ET ANALYSE DES DISCOURS SAVANTS ET PROFANES

SUR LE TERRORISME

MEMBRES DU JURY

M.Gilles FERREOL, Professeur a l’Université de Franche-Comté (Rapporteur)

M. Jean-Baptiste PERRIER, Professeur, Aix-Marseille Université

M. Malik BOUMEDIENE, Maître de conférences a l’Université Toulouse Jean JAURES

(Rapporteur)

M. Sacha RAOULT, Maître de conférences HDR, Aix-Marseille Université (Directeur de

Thèse)

Page 2: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

TYPOLOGIE ET ANALYSE DES DISCOURS SAVANTS ET

PROFANES SUR LE TERRORISME

Page 3: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

LA FACULTÉ N’ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION NI IMPROBATION AUX OPINIONS ÉMISES

DANS CETTE THÈSE : CES OPINIONS DOIVENT ÊTRE CONSIDÉRÉES COMME PROPRES À LEURS

AUTEURS.

Page 4: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

À la mémoire de mon père

À ma mère et

A ma famille

Page 5: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

Remerciements

J’adresse mes remerciements à mon directeur de thèse. Monsieur Sacha Raoult, qui a accepté

d’encadrer ce travail de recherche et pour sa confiance, son soutien et la liberté qu’il m’a

accordé, je souhaite également le remercier pour sa pertinence et sa disponibilité etpour la

générosité de ses remarques qui m’ont aiguillé tout au long de cette thèse.

Aux membres du présent jury de thèse, Gilles Ferréol, Malik Boumediene et Perrier Jean-

Baptiste , que je souhaite remercier d’avoir accepté de participer à la lecture et l’évaluation de

ce travail et pour les critiques et les conseils qui me permettront de prendre le recul nécessaire

sur ma démarche de recherche.

Je tiens aussi à exprimer le plaisir que j’ai eu à faire partie dudépartement Sciences Juridiques

et Politiques : Discipline droit privé et Sciences criminelles à l’Université Aix-Marseille, et j’en

remercie chaleureusement chacun de ses membres.

Je remercie également mes collègues et mes amis qui m’ont encouragé et m’ont soutenu tout

au long de mon travail de recherche.

Mes remerciements vont également à mes parents pour tous les sacrifices, pour leur

détermination et leur compréhension ainsi queleur affection.

Enfin et surtout, je voudrais exprimer ma profonde gratitude à ma femme pour sa compassion,

sa compréhension et ses encouragements, qui m’ont permis de persévérer jusqu'à l'achèvement

de ce travail.

Page 6: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

« A partir de quel a priori historique a-t-il été

possible de définir le grand damier des identités

distinctes qui s’établit sur le fond brouillé,

indéfini, sans visage et comme indifférent, des

différences ? » Michel Foucault, in Préface Les

mots et les choses, une archéologie des sciences

humaines, Paris, Gallimard (NRF) 1966, p. 15.

« Laissez-moi vous dire cependant que je continue

de penser que celui qui écrit n’est jamais à la

hauteur de ceux qui meurent. » Camus Albert,

Réflexions sur le terrorisme, Nicolas Philippe,

2002.

« Le terrorisme naît de la solitude, de l’idée qu’il

n’y a plus de recours, que les murs sans fenêtres

sont trop épais, qu’il faut les faire sauter. »

Camus Albert, Réflexions sur le terrorisme,

Nicolas Philippe, 2002.

Page 7: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

1

Sommaire

I. INTRODUCTION ............................................................................................................. 4

1.Enjeux et problématiques de recherche ............................................................................. 10

2.Objectifs de la thèse et hypothèses de l'étude .................................................................... 13

2.1. Echantillon de l’étude …………………….…………………………………………..18

2.2. Importance de l’étude ………………………………………………………………...18

3.Le cadre de la méthodologie de recherche ............................................................................ 18

4.Les limites de l’étude ............................................................................................................ 20

PREMIERE PARTIE :LE CONTEXTE HISTORIQUE DE L’EMERGENCE DU

DJIHADISME DANS LA LITTERATURE ACADEMIQUE ........................................... 28

CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE .......................................................... 35

1. Approche historique ........................................................................................................... 42

1.1. Étude chronologique des écrits élaborés sur le discours djihadiste……….……….44

1.2. Le procédé analytique utilisé dans la littérature du discours djihadiste……………45

1.3. Le procédé empirique utilisé dans la littérature du discours djihadiste……………47

1.4. Statut du discours djihadiste selon les littératures………………………………….48

1.5. Trajectoire de l'analyse des discours djihadistes…………………………………..49

1.6. Traitement littéraire à l’idéologie des groupes djihadistes………………………...50

1.6.1. Création du Front islamique de lutte contre les Juifs et les Croisés : 1998………….56

1.6.2. Les événements du 11 septembre 2001…………………………….…….…………..57

1.6.3. Intrusion des groupes djihadistes en Irak en 2003…………………………………...59

1.7. Les groupes djihadistes après les révolutions arabes………………………………62

1.8. La troisième génération de djihadistes……………………………………………..67

1.8.1. Les supports de la construction des discours djihadistes…………….….69

1.8.2. La détermination des moyens pour le recrutement…………..……….....75

1.8.3. Comparaison discours djihadistes /discours religieux classique………..77

1.8.4. Les fondements des discours djihadistes dans la justification des actes...77

2. Les approches des sciences sociales et politiques .............................................................. 80

2.1. Approche explicative……………………………………………………………….81

2.2. Approche psychologique……………………………………………………………86

3.L’approche juridique ............................................................................................................. 91

Page 8: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

2

CHAPITRE II : LES FACTEURS CONTEXTUELS ET STRUCTURELS

EXPLICATIFS DES ATTAQUES TERRORISTES (CADRE THEORIQUE) .............. 96

1.Les facteurs socio-économiques. ........................................................................................... 97

2.Les facteurs idéologiques .................................................................................................... 107

3.Les facteurs psychologiques. ............................................................................................... 110

4.Les facteurs politiques et la vision du monde ..................................................................... 113

DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DES DISCOURS UNIVERSITAIRES RELATIFS

AUX ATTENTATS TERRORISTES EN FRANCE (2015-2016) ................................... 120

Introduction ............................................................................................................................ 121

CHAPITRE I : LES ETAPES DE L’ANALYSE STATISTIQUE DES TEXTES ET LE PLAN

ADOPTE DANS L’ANALYSE STATISTIQUE DU CONTENU DES DISCOURS ................ 125

1. Design du recherché ........................................................................................................ 126

2. Tables rondes et Participants .......................................................................................... 128

2.1. Présentation des participants au colloque et les acteurs du discours universitaire……129

2.2. Source de données…………………………………………………………………….133

2.3. Tables rondes………………………………………………………………………….134

3. Analyse statistique des différents des textes (la relation discursive entre les discours

universitaires)… ..................................................................................................................... 136

3.1. Word Cloud de divers discours de l’étude……………………………………………....137

3.2. Classification non-supervisée des discours du colloque………………………………...139

3.2.1. Classification Ascendante Hiérarchique CAH……………………………….………139

3.2.2. Classification par K-means……………………………………..…………………….144

3.2.3. Correspondance CAH – K-means…………………………...…..……………………146

3.2.4. Analyse de variance……………………………….…………………...……………..147

4. Analyse du parcours des acteurs et participants. (CV) ................................... …………163

4.1. Les relations temporelle, géographique, contextuelle et modale…...…………………..191

4.2. Classification Hiérarchique Ascendante CAH………………………………………..…193

4.3. Classification par K-means……………………………...……………………………....196

4.4. Correspondance CAH – K-means……………………………………………………….197

4.5. Analyse de variance……………………………………………………………………..198

Page 9: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

3

4.6. Analyse de l’impact Groupe des CVS…………………………………….…….………198

CHAPITRE II : LE ROLE DU DISCOURS UNIVERSITAIRE DANS LA CONSTRUCTION

D'UNE NOUVELLE REPRESENTATION DU SYSTEME SOCIAL ........................................ 201

Conclusion (discussion des résultats). .............................................................................................. 209

Page 10: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

4

INTRODUCTION

Page 11: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

5

La question du terrorisme omniprésente dans les débats politiques, des programmes télévisés,

des articles de journaux et les livres grand public. Avec ses récits associés et ses discours

interconnectés, ces débats s'articulent dans les domaines académiques, politiques, médiatiques

et culturels. Il est également l'objet de la réglementation de nombreux pays et est fréquemment

cité comme l'une des principales raisons des interventions militaires.1

Le terme terrorisme djihadiste est devenu une expression reconnaissable, et c’est au même

moment que les taux de criminalité de toutes formes, connaissent des hausses très

remarquables2. Les spécialistes des domaines de la criminologie, de la psychologie, de la pensée

salafiste et djihadiste extrémiste se sont focalisés sur l'étude de ce sujet en tant qu’un

phénomène social ou politique. De ce fait, en observant le discours général, nous avons

l’impression de vivre une ère d'obsession sur le diagnostic du terrorisme.3

Néanmoins, souvent, son influence omniprésente passe inaperçue, bien que ses effets diffus

aient un impact sur plusieurs aspects de la vie publique et privée des individus et des groupes,

conditionnant de nombreuses dimensions de la vie contemporaine. Aujourd'hui, le terrorisme

est également un axe majeur de la recherche scientifique avec des livres et des articles indéfinis

publiés chaque année. Fondamentalement, le terrorisme n’estpas strictement limité à un

champd'étude académique abstrait, il impacte et touche pratiquement aujourd'hui tous les

aspects de la vie moderne4.

Ce phénomène social peutencore être étudié de façon multiple. La recherche peut être centrée

sur les composantes individuelles d'un sujet, les groupements de ces parties ou le phénomène

dans son ensemble. Si le choix de constater un sujet à un niveau micro ou un niveau macro est

souvent difficile et controversé, l'étude du terrorisme n'est pas différente. Les terroristes

individuels ont été étudiés par des psychiatres tandis que les politologues ont étudié les

nombreuses manifestations de groupe du terrorisme5.De plus, un acte terroriste peut avoir une

1Sébastien Pietrasanta.La déradicalisation, outil de lutte contre le terrorisme. Député des Hauts-de-Seine.

Rapporteur du projet de loi relatif à la lutte contre le terrorisme,2015, pp24-63.

2David Garland. The Culture of Control. Oxford University Press, 2001.

3 Wieviorka, Michel et Wolton, Dominique, Terrorisme à la une, Gallimard, Paris, 1987, pp9-10.

4 Ghanem Larson. Essai sur la notion d’acte terroriste en droit international pénal. Thèse de doctorat. Université

Aix-Marseille III. Discipline : droit international public, 2011, pp.6-9. 5Karam, Aimée. Terror and Patriotism in the United States: A Critical Analysis of Governmental Discourses

Surrounding the Attacks of September 11, 2001 and the Introduction of the Patriot Act in the U.S.A. Master’s

Page 12: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

6

signification au-delà de l'immédiateté de sa propre violence et des frontières nationales et

régionales dans lesquelles il se produit. Bien que la complexité du terrorisme international rende

l'étude du niveau d'analyse cruciale, on a étonnamment peu prêté attention à ce problème6.

Depuis l'apparition de ce qu'on appelle l'organisation de l'Etat islamique (Daesh) au mois de

Juillet 2014 en Syrie et en Irak, et les attaques terroristes qui se sont succédées, y compris celles

qui ont eu lieu en France en 2015 et 2016), le phénomène de la propagation de l'idéologie

djihadiste est devenu fortement présent dans le discours académique, politique et médiatique.

Un phénomène qui a fait couler beaucoup d’encre en s’interrogeant sur des sujets sans réponse

à savoir : quels sont ces combattants terroristes ? Quels sont leurs motifs ? Et quelle est la

dynamique de leur travail et leur agenda ? Quant à l'aspect social, ce dernier est considéré pour

ce phénomène, comme étant multi-facteurs et multidisciplinaires en plus des hypothèses et des

réponses initiales7.

En général, le discours scientifique ou cognitif tente souvent de sortir du problème principal lié

à la détermination d'un concept unifié de terrorisme. Schmid Alex8 considère que, l'émergence

du phénomène a suscité l’intervention de tous les acteurs et à travers toutes les disciplines, afin

de mettre une conception et une définition au terrorisme. Ce concept a pris une certaine

flexibilité à travers diverses recherches, études et discours politiques et médiatiques.

Le domaine multidisciplinaire du terrorisme contemporain connaît une croissance explosive

fortement motivée par l'intensification de la guerre mondiale contre le terrorisme. La recherche

contemporaine sur le terrorisme a généré un réservoir de connaissances accumulées grâce à

trois décennies d'études sur ce fléau. Celles-ci ont été dominées par des intérêts de recherche

traditionnels en sciences politiques, droit, histoire, psychologie, sociologie et dans les études

internationales et militaires. La « guerre contre le terrorisme » est à la fois un ensemble de

pratiques institutionnelles, ainsi qu'un projet discursif d'accompagnement. C'est-à-dire que c'est

Thesis, University of Ottawa, Canada, 2005, p.52. Disponible sur ce site : URL :

http://www.ruor.uottawa.ca/en/handle/10393/26939Consulté le 23/4/2017. 6Ghanem Larson. Ibid., pp.14-18. 7 Il est important de préciser que ce terme sera systématiquement mis en italique dans ce mémoire puisque le

concept d’« Etat» peut porter à confusion. En effet, l’organisation terroriste s’est autoproclamée Etat islamique en

juin 2014, mais n’est en aucun cas un « Etat » reconnu par la communauté internationale. Par ailleurs, l’acronyme

Daesh, ou Daesh en arabe, qui présente l’avantage de ne pas mentionner textuellement la notion d’«Etat », n’est

autre que l’abréviation de « al-Dawlah al-Islamiyyah fi al- ‘Iraq wa al-Sham » qui signifie « Etat islamique en

Irak et au Levant » (source : Encyclopédie Universalis en ligne, Disponible sur ce site : URL :

http://www.universalis.fr/encyclopedie/etat-islamique-daech-daesh/). Consultée le 08/08/2016. 8 Schmid. Alex et Jongman Albert. Political Terrorism. A new guide to actors, authors, concepts, data bases,

theories, and literature. New Brunswick & London: Transaction Publishers, 2005, p.28.

Page 13: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

7

en même temps une gamme limitée d'énoncés possibles qui favorisent une gamme limitée de

sens ; ou un langage politique spécial du contre-terrorisme avec ses propres suppositions,

système symbolique, modes et tropes rhétoriques, métaphores, récits et significations, et ses

propres formes exclusives de connaissance9.

Bien entendu, et au niveau réel, ce phénomène demeure un défi majeur. Les recherches des

universitaires et des spécialistes divergent dans ce domaine dans le diagnostic de cette situation

qui est en pleine propagation dans toute l'Europe. C’est devenu une inquiétude dans tous les

milieux culturels, politiques et sociaux en Europe et en France en particulier, dans la manière

de traiter ces combattants après leur retour aux territoires. Ils sont la première menace pour

l'Europe, ce qui a été prouvé par les attaques qui ont eu lieu en France et en Belgique. Des

attaques menées par ces revenants, et exécutées au nom de l’alliance aux organisations

terroristes10.

L’étude du terrorisme est née comme un orphelin académique sans sage-femme.11 Il a grandi

dans les « fissures et crevasses qui séparent les grandes disciplines académiques », ses parents

adoptifs étaient les écoles de sciences politiques, histoire, psychologie, sociologie,

anthropologie, communication, criminologie, droit, économie, philosophie et science

militaire12.

Ainsi, et pour bien mener des études pragmatiques et analytiques sur le terrorisme et son impact

menaçant, les acteurs ont multiplié les recherches et les études pour avoir une explication à ce

phénomène. Et si tout discours peut être le centre de convergence entre des domaines politiques,

médiatiques et académiques, il est aussi un fond d’échange et un champ d’organisation

relationnelle d’influence et de pouvoir. En effet, les types de discours13, y compris le discours

djihadiste, se basent sur la présence de supports fondamentaux tels que le texte, l’image ou la

vidéo, autant d’outils de communication avec le public cible du discours.

9Edna F. Reid, Hsinchun Chen. “Mapping the contemporary terrorism research domain”. Int. J. Human-Computer

Studies 2007, pp. 42-43. Disponible sur ce site : URL : www.elsevier.com/locate/ijhcs.Consultée le 28/12/2017. 10Florent Bielmann. Combattants terroristes étrangers : analyse des motivations individuelles des djihadistes de

Suisse, Mémoire de Master présenté à l’Université de Genève, 2017, pp.13-19. 11Silke, Andrew. “An introduction to terrorism research”. In: Silke A (ed) Research on terrorism: trends,

achievements and failures. Frank Cass. London, 2004, pp. 3-29. 12 Silke. Andrew. Terrorism Informatics. Knowledge Management and Data Mining for Homeland Security.

University of East London United Kingdom, 2008, 144 p. 13Bourdieu Pierre. Homo Academicus.Les éditions de Minuit, Paris, 1984, pp.12-33.

Page 14: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

8

Le discours djihadiste en fait une utilisation spécifique, permettant intentionnellement au

locuteur de sélectionner des structures grammaticales, synthétiques et stylistiques. C’est ainsi

qu’il vise à déployer une idéologie particulière pour laquelle le public destinataire réceptif aura

été préalablement ciblé. Il ne s’agit pas seulement d’un discours religieux fanatique contenant

des éléments du processus sociopolitique comme des agendas culturels14. Ces derniers illustrent

une certaine conception sociale de plusieurs théories et idéologies ayant un rôle important dans

l’influence sur les autres.

Ainsi, et depuis toujours, les concepts djihadistes sont ancrés dans la structure culturelle,

linguistique et académique de la société occidentale, plus particulièrement, depuis trois

décennies et notamment suite à l'évolution du discours djihadiste avec la diffusion et l’ampleur

de l'Internet. Les groupes djihadistes veillent à ce que les réseaux sociaux et les plateformes

soient le médiateur porteur de leur idéologie, l’indicateur de leur identité et de leur existence

électronique. Et à travers internet, ils cherchent également à normaliser une référence

intellectuelle et doctrinale avec les utilisateurs de ces plateformes de réseaux sociaux, devenues

un environnement fertile pour la fabrication de leurs discours publicitaires. En effet,

l’organisation de Daesh se considère comme un exemple réel qui illustre cette mondialisation15.

Selon les littératures précédentes, les discours djihadistes produisent les significations à partir

des ressources linguistiques. Ils sont fondés également sur des structures spécifiques grâce aux

objectifs discursifs disponibles dans le contexte socioculturel. Et cela, en référence à l'origine

des proportions du discours, appelées pratiques discursives.

L'étude du discours djihadiste est généralement considérée comme une forme de la théorie

monétaire dont le but essentiel est de décrire la relation entre le texte et des processus sociaux

particuliers16. Il s’agit de porter un intérêt aux affaires politiques reposant sur le principe de la

théorie variable (le texte du discours), que ce soit une vidéo, un texte ou une voix, et de les

transformer en modèles de structures et de connaissances. De sorte que cela dépend de plusieurs

14Abu Rumman, Mohammed. « Le secret de l’attractivité : la propagande et le recrutement d'un Daesh ». Amman

: Friedrich Fondation, 2014, pp.74-91. 15Qais Amin. Le rôle des réseaux sociaux dans la promotion de l'idéologie extrémiste du point de vue des étudiants

des universités jordaniennes. Thèse de Master. Université du Moyen-Orient. Jordanie, 2016, pp.11-24. 16Thouverez Ludivine. « Analyse critique du discours sur le Groupe Antiterroriste de Libération dans la presse

française et espagnole (1983-1986) », Cahiers de civilisation espagnole contemporaine. 2010, pp.12-23-46 :

URL : http://journals.openedition.org/ccec/3434. Consultée le 12/02/2017.

Page 15: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

9

bases théoriques qui englobent la compréhension de la langue du discours et les circonstances

de sa production, de sa structure et de son contenu17.

De plus, l'étude par la stratégie analytique quantitative du contenu et de la structure du discours

fait partie des méthodologies, imposées dans les sciences sociales et humaines. Il s’agit de

mieux saisir les dimensions du texte et de l’analyser de façon précise et complète.

Analyser le discours djihadiste ou tout discours relatif aux attentats terroristes propose une

approche différente de l'analyse du terrorisme et du contre-terrorisme qui consiste à mettre en

avant la dimension discursive du phénomène et à l'ancrer dans une perspective académique. Un

mode de recherche traditionnellement associé au domaine académique de la linguistique

appliquée. Il vise à la fois à fournir une analyse des discours et à établir des liens discernés entre

le langage et d'autres éléments de la vie sociale qui sont souvent opaques.

En considérantla langue en tant que discours et pratique sociopolitique, nous ne nous engageons

pas seulement dans cette étude à analyser le texte, mais aussi les relations entre le texte, la

condition sociale et le contexte de la production de cette langue. Par conséquent, l'analyse

linguistique du discours ne se limite pas à la surface structurelle des textes. Elle essaye de

détecter ce qui n’a pas été dit dans le texte. C’est une tentative d’une lecture à la conscience

indirecte de ces groupes. Et vu que la composante linguistique de leurs données et publications

explique leurs relations avec un grand nombre de concepts sur la religion et la politique18.

Il y a des raisons à la fois ontologiques et normatives pour lesquelles une analyse du discours

de la « guerre contre le terrorisme » s'impose d'urgence. Ontologiquement, un certain nombre

d'ouvrages importants reflètent la réalité politique et la construction sociale, fabriquée à travers

des pratiques discursives et des systèmes de sens partagés.

La langue ne reflète pas simplement la réalité. Elle la co-constitue. En conséquence, une

compréhension pleinement informée de la « guerre contre le terrorisme » mondiale actuelle est

irréalisable en l'absence d'une déconstruction critique de la langue officielle du contre-

terrorisme19.

17Ben Youssef. Bochra. Rahma. Le djihad sacrificiel contemporain comme rite sacrificiel contemporain, étude de

cas de trois djihadistes tunisiens, mémoire comme exigence partielle de la maitrise en communication, Université

du Québec à Montréal, janvier 2015, pp.14-19. 18Khawaldeh, Mohammed Nasser, « Le concept de discours comme moyen de communication », Porte du Kenana,

en ligne, 2012 : URL : http://kenanaonline.com/users/MOMNASSER/posts/380867 Consultée le 02/08/2015. 19 Jackson Richard, Writing the War on Terrorism: Language, Politics and Counter-terrorism, Manchester

University Press, 2005.

Page 16: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

10

La langue utilisée dans le discours djihadiste a plusieurs finalités politiques et intellectuelles en

pleine compatibilité avec la lexicologie juridique et officielle du terrorisme officiel. A son tour,

influencé par les intérêts des états, le discours général tente à créer un grand nombre de

vocabulaires à ajouter à la notion de terrorisme. Il s’agit alors d’un impact simplifié sur ce qui

est cognitif et académique. Ce qui conduit à un désaccord sur un diagnostic solide des causes

de la propagation de l’idéologie terroriste et la façon de la limiter et de la combattre à tous les

égards20.

Mais en fait, le discours académique demeure le plus proche et le plus précis dans sa capacité

à définir le concept de terrorisme et l'interprétation des facteurs qui conduisent à la propagation

de cette idéologie. Cela s’explique par l’académicien qui tente souvent d’interpréter

l'événement d’une façon neutre et rationnelle, loin des émotions, des convictions et des

appartenances, contrairement aux traitements médiatiques et politiques.

Selon chaque perspective, les sociologues, les juristes, les penseurs, les intellectuels et les

hommes politiques ont tenté de donner une interprétation au discours djihadiste, dans

l’explication du phénomène et les facteurs qui relèvent de l'extrémisme violent et ses causes

(religieuses, politiques, psychologiques et sociales). Ils ont essayé de décrire et de déchiffrer ce

phénomène dans le contexte de plusieurs types d'études et en suivant un certain nombre

d'approches critiques, descriptives et empiriques.

1. Enjeux et problématiques de la recherche

La problématique principale que nous allons traiter, se traduit par une analyse

quantitative/comparative du contenu des discours relatifs aux attaques terroristes ou au discours

djihadiste. Les réseaux sociaux et les plates-formes de partage de contenu jouent un rôle

important dans la diffusion de l'idéologie djihadiste radicale dans le recrutement de combattants

ayant un engagement djihadiste et menant des attaques terroristes. Cette problématique fait-elle

l’objet d’un traitement par de nombreuses disciplinesen plus des diverses approches.

Les discours liés au terrorisme sont un sujet récurrent dans les discours universitaires et l'étude

et la comparaison des types de discours posent plusieurs difficultés.

Le terrorisme est un sujet qui n’est pas facile à étudier vu l’hétérogénéité de sa composition et

la variation de ses acteurs, selon l’événement. Cependant, si les académiciens ne sont pas

20 Schmid, Alex et Albert Jongman. Political Terrorism. A new guide to actors, authors, concepts, data bases,

theories, and literature. New Brunswick & London : Transaction Publishers.2005, p27.

Page 17: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

11

encore parvenus à donner une définition universellement unifiée au terrorisme, c’est parce qu’il

n’est pas encore positionné dans un cadre politique plus large. Aussi, souvent les différentes

formes de violences politiques apparaissent pendant les périodes de guerre interétatique, les

rébellions, la guerre civile, l'occupation et l'intervention militaire. Des éléments qui rendent la

collecte des informations et données sur le terrorisme incomplètes et non précises21.

Ce travail peut être intégré dans le cadre de la collecte maximale de données et d’informations

précises sur le discours djihadiste sur internet, par la sélection d'une période déterminée, comme

échantillon de l’étude. Cela a pour but d'obtenir des résultats pertinents pour clarifier la relation

entre l’unité de la langue dans le discours écrit ou oral, et en conformité proportionnelle et réelle

à ce phénomène. Il est question par exemple de comparer les mêmes informations sur

l'événement et l'analyse des tendances et des opinions diverses dont le but est de cerner les

convergences et les divergences par la mise en place d’éléments spécifiques. Il s’agira ensuite

de la marginalisation et de la criminalisation de certains types de discours.

Dans la mesure du possible, nous allons essayer de mener une étude sur les littératures les plus

importantes réalisées sur le discours djihadiste, à savoir le concept du salafisme djihadiste, sa

création et sa construction, mais aussi les événements qui ont marqué cette idéologie. Il s’agira

en plus, d'étudier l'idée du terrorisme suicidaire et les moyens attractifs dans le recrutement de

combattants, et la diffusion de l'idéologie djihadiste. Nous aborderons ces littératures d'un point

de vue historique, sociopolitique, juridique, explicatif ainsi que psychologique.

Pour répondre à la question principale :« Comment mener une analyse du discours djihadiste et

quelle est sa représentation après les attaques que la France a subies (Évènements Charlie

Hebdo - Paris en novembre 2015- Nice en juillet 2016), une analyse quantitative et qualitative

sera appliquée. Si l’analyse quantitative permet de structurer les articles du corpus, l’analyse

qualitative nous aide à comprendre les interprétations possibles des articles. Et c’est ainsi que

nous allons étudier les similitudes et les différences entre les variables et les données

sélectionnées parmi les différents discours.

Cette problématique soulève une question complexe, notamment sur le moyen de déduction des

idées explicites et implicites dans les piliers fondamentaux du discours (Vidéo Image Texte) ?

La seconde question est de comprendre comment un seul événement qui provient des attaques

terroristes, peut faire l’objet de plusieurs avis ou de multiples perspectives en dépit de son

21Fragnon Julien, Le discours antiterroriste. La gestion politique du 11-Septembre en France. Thèse de doctorat

de Science politique. Université Lumière Lyon 2, 2009, pp.36-37.

Page 18: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

12

caractère criminel ? En revanche, il existe une contradiction dans les styles et les termes entre

les différents courants académiques, religieux, médiatiques et politiques sur tout ce qui relève

de l'événement terroriste. Il s’agit également de la complexité de traiter ce dernier, de

l’interpréter, sans faire de propagande pour la pensée djihadiste. Nous allons donc rechercher

la relation causale du discours djihadiste et les autres types de discours, dans le traitement de

l'événement terroriste22.

Parmi les problématiques rencontrées lors de notre lecture du sujet, on notera la rareté des

références utilisant l’analyse quantitative dans tout ce qui relève du discours djihadiste ou des

littératures et recherches réalisées.

Il s’agit aussi de l’éloignement du chercheur ou des acteurs de la réalité. Il n’est pas évident

d’éliminer les tendances psychologiques et les endoctrinements voulus par certains acteurs

académiciens. Des tentatives qui ne pourraient être écartées que par l’adoption d’un cadre

stratégique et une approche méthodologique.

Quant aux éléments et aux structures du discours djihadiste sur Internet, nous allons essayer de

traiter ce sujet considéré à l'heure actuelle comme tête d’affiche de la scène médiatique

mondiale, en dépit du manque d’études qui y sont consacrées. Il s’agit alors et plus

particulièrement, de l'attention des discours académiques portée sur l’état d’esprit de ces

groupes, et comment ils ont pu recruter et attirer un grand nombre de jeunes en dépit des

conditions politiques, économiques et sociales ? La question est liée aussi au nouvel

environnement d’accueil en général et sur le plan de la langue et du sexe en particulier ? Quel

est le rôle de la politique criminelle dans les discours djihadistes sur Internet ? Et comment les

analystes, les chercheurs et les spécialistes du contre-terrorisme peuvent-ils utiliser les cartes

du réseau social des communautés en ligne des groupes terroristes et extrémistes ?

Ces questions constituent aussi plus ou moins les parties composantes de notre thèse, précédées

par deux chapitres introductifs. L’un consacré aux Revues de la littérature. Il sera composé de

quatre sous-chapitres, en commençant par une approche historique comprenant le discours

djihadiste depuis la guerre froide, la guerre en Afghanistan et l'émergence de l’Idéologie

salafiste djihadiste Al-Qaïda sans oublier des informations élémentaires sur les attentats

22 Ducal, Benjamin. Devenir djihadiste à l'ère numérique. Une approche processuelle et situationnelle de

l’engagement djihadiste au regard du Web, Thèse de doctorat en science politique, Université de Laval, Québec,

Canada, 2015, pp.30-34.

Page 19: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

13

terroristes du 11 septembre aux Etats-Unis et la guerre en Irak, les événements du printemps

arabe et l'émergence de la troisième génération de djihadistes. Et il s’agit aussi des événements

les plus marquants à savoir les attentats en France 2015-2016, sur lesquels nous nous

concentrerons dans la partie principale de notre thèse dans l'analyse du discours relative aux

attaques terroristes. L’autre chapitre sera consacré au cadre théorique représenté par des

facteurs qui expliquent ces attaques terroristes.

L’autre chapitre sera consacré au cadre théorique représenté par des facteurs qui expliquent ces

attaques terroristes.

Enfin, l’analyse du discours qui sera proposée dans le cadre de cette thèse sera menée selon une

approche multifactorielle et pluridisciplinaire. En effet, un facteur n’explique pas à lui seul un

comportement complexe. Il s’agit en revanche de combiner les variables et de les corréler entre

elles. Selon une perspective d’analyse des politiques publiques, la présente recherche illustre

en outre les difficultés, notamment en termes de ressources, qui sont celles de la prévention de

la radicalisation et des activités de police et de renseignement dans la lutte contre le terrorisme

et l’extrémisme violent. En effet, une approche multidisciplinaire ainsi qu’une mise en réseau

des acteurs semble être primordiales23.

2. Objectifs de la thèse et hypothèses de l'étude

Notre thèse possède plusieurs objectifs. D’un point de vue général, elle vise à réaliser une

enquête analytique cherchant à décrire la relation et à expliquer une conjoncture (l'image des

groupes djihadistes) après avoir mené une étude comparative, démontrant les convergences et

les divergences entre les différents discours et d'en tirer des conclusions.

Nous allons également chercher précisément à proposer une approche différente du « terrorisme

» qui consiste à mettre en avant la dimension discursive du phénomène et à ancrer son analyse

dans une perspective systémique. Le terrorisme n'est pas abordé comme un phénomène objectif,

autonome et évident, mais plutôt comme une construction discursive qui, bien que chargée

d'hypothèses, de préjugés culturels et de charges morales, est souvent utilisée de façon non

critique ou empiriques.

A travers une grille élaborée, nous analyserons les statistiques lexicales, en prenant en compte

le contenu thématique et l’organisation sémantique des discours et la production des résultats

23Obeidi, Menia. « Représentations des médias français. Glorification de soi et intimidation de l’autre », Centre

Al Jazeera d’études, avril 2016, p.14.

Page 20: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

14

sur ses caractéristiques24. Pour ce faire, nous allons coder l’ensemble des discours en les

segmentant par des processus lexicaux (proximité lexicographique) et sémantiques

(paraphrases, synonymie)25. Ces opérations de codage seront finalisées par une ventilation des

éléments thématiques au sein de catégories d’interprétation dont l’objectif est une présentation,

simplifiée mais fidèle, des données du corpus. Nous allons donc rattacher ces unités discursives

au sein de rubriques thématiques, elles-mêmes distinguées selon l’objet visé et la figure

concernée (universitaires, intellectuels et les spécialistes dans l'analyse et l'étude de l'idéologie

djihadiste).

Aborder le terrorisme comme une construction sociale ancrée dans une contextualisation

académique ou cognitif, géographique, temporelle et sociopolitique spécifique conduit à des

implications évidentes sur la manière dont il est abordé en tant qu'objet d'étude. En particulier,

cela signifie que son étude doit être axée sur la relation souvent complexe entre l'événement

réel étiqueté « terrorisme », sa représentation afin de pouvoir répondre et mener de façon

efficace aux procédés analytiques.

Afin d'obtenir les résultats souhaités, et grâce à une méthodologie spécifique, nous allons nous

baser sur les critiques des discours et la mise en valeur des décrets inclus dans les agendas

culturels, médiatiques et politiques. Pour ce faire, nous aurons recours à une approche

spécialisée, qui regroupe la sociologie, le droit, l'histoire et les sciences politiques, après avoir

conclu les étapes analytiques et l'étude comparative. Cette étude est davantage tournée vers le

traitement académique des attentats.

Cette thèse vise également à produire une étude sociologique « du discours actuel ». Ce dernier

se focalise sur l'idéologie djihadiste, sa propagation en ligne ainsi que les moyens d’exploiter

la propagande à travers les médias sociaux. Tous ces éléments sont mis en évidence à travers

trois questions :

- Il essaye de clarifier et de détecter les éléments mentionnés et énumérés dans les

agendas et les programmes universitaires, médiatiques et politiques en ligne, lorsqu’on

aborde le discours djihadiste.

24 Dany, Lionel. Analyse qualitative du contenu des représentations sociales. Université Aix-en-Provence-

Marseille, 2016, pp.29-30. 25Reinert. M. Alceste, « Une méthodologie d’analyse des données textuelles et une application : Aurélia de Gérard

de Nerval. », Bulletin de Méthodologie Sociologique, 1990, pp.4-54.

Page 21: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

15

- Ensuite, nous essayons de concevoir les causes de ce discours, en utilisant une approche

qui combine la sociologie, l'histoire, la politique et le droit. Cette approche succédera à

une analyse des discours, sélectionnés entant qu’échantillon pour l'analyse.

- La troisième question repose sur l’évaluation de la représentation du discours, pour

tenter de dévoiler ses effets après avoir relevé ce qui résulte de l’analyse des données,

leur comparaison et la déduction des points de leur similitudes et de leur différence au

niveau du contenu.

Nous allons essayer alors de répondre également à la question suivante : Quel est le discours

djihadiste que l’on produit actuellement sur tout ce qui touche à cette idéologie extrémiste ?

Comment doit-on traiter une telle question, de façon qui permet une combinaison entre les

aspects sociologiques, historiques, religieux et culturels ?

Pour pouvoir répondre à cette question clé, nous considérons indispensable, la mise en avant

des hypothèses de la recherche suivantes :

• Il convient de signaler tout d’abord que la méthodologie quantitative de codage signifie

la relation logique entre les éléments du discours djihadiste et la diversité des supports

(Vidéo – Texte- Image). Cette objectification nous permet de dévoiler ses variables et

les règles temporelles, géographiques et contextuelles, via les modèles qui regagnent les

différentes catégories de ce discours djihadiste en ligne.

• Il est supposé dans le discours que c'est une forme de pratique sociale qui contribue à la

formation de la structure sociale, puis reconstruit la représentation sociale. Cependant,

il existe une relation dialectique avec cette hypothèse, à savoir que la rhétorique n'est

pas neutre et de nature idéologique, c'est-à-dire que le discours représente la relation de

pouvoir dans la société, l'analyse du discours terroriste est donc un engagement normatif

envers un changement social positif.

• Le discours djihadiste sur Internet est extrêmement lié au contexte socioculturel

spécifique dans lequel il opère.

• L'étude du discours djihadiste doit être impérativement fondée sur les littératures et tout

ce qui a été relaté sur le sujet, qui se rajoutent aux théories expérimentales et critiques

décrivant la relation entre les textes et les processus sociaux.

• Il existe une relation directe entre les problèmes sociaux que les universitaires du

département de sociologie et des sciences criminelles en France ont mis en avant comme

l'un des facteurs les plus importants menant à l'extrémisme et au recrutement avec des

Page 22: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

16

groupes djihadistes (tels que la marginalisation sociale, la perte d'identité, le chômage),

et les moyens utilisés par les terroristes pour propager l'idéologie djihadiste. Cette

hypothèse conduit à affirmer que les individus qui souffrent de ces problèmes en France

et dans les pays occidentaux sont les plus influencés par la propagande djihadiste sur

Internet. Cela signifie que la propagande djihadiste sur Internet s'adresse principalement

aux pays occidentaux. Pas aux pays arabes ou islamiques.

• L’étude des discours djihadistes comme lien de causalité entre la religion et la violence.

Il s’agit alors d’étudier la fonctionnalité des textes religieux dans la justification des

comportements criminels et de la violence, propriétés essentielles du discours

djihadiste. A ce propos, l’attitude des groupes djihadistes illustre certaines formes de

travail social par la fourniture de photos et de vidéos criminelles pour paralyser toute

réflexion. Ce qui donne une certaine légitimité à toute décision politique émise en

réponse à ces comportements.

• Le discours djihadiste produit durant les actes terroristes, figurant sur les plates-formes

des réseaux sociaux ou les médias traditionnels, a été abordé d’une façon très

particulière, et par conséquent, il a caricaturé l’image de l'Islam, et au détriment de la

représentation de cette religion dans la société occidentale qui connait son interprétation

normale et ses rituels religieux.

Enfin, afin de confirmer (ou d'infirmer) ces hypothèses, on peut dire qu'il y a plusieurs aspects

idiosyncratiques du comportement terroriste résultant d'organisations djihadistes tels que Daesh

réglementaire et Al-Qaïda, des variations saisonnières de la fréquence des attaques terroristes,

et par conséquent, nous utiliserons plusieurs outils pour l’analyse du discours dans l'étude

utilisant des données quantitatives, afin de fournir des informations de base. Nous essaierons

de concevoir ces indicateurs car, nous allouerons la première partie de notre étude à la littérature

la plus importante traitant du terrorisme, nous étudierons les approches historique, sociale,

psychologique et juridique, qui ont tenté de développer une interprétation exacte de ce

phénomène, en plus des facteurs les plus importants qui expliquent pourquoi la diffusion de

l'idéologie djihadiste qui rassemble les publications les plus importantes.

Compte tenu de la nature de ce sujet sensible, une approche très précise a été adoptée dans cette

recherche. Elle regroupe ainsi des éléments expérimentaux, statistiques et théoriques. De ce

fait, le parcours pratiqué sera comme suit :

Page 23: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

17

- dans la première étape de notre étude et sur le plan théorique, nous allons compléter

l'analyse du discours par une approche interdisciplinaire orientée vers la déconstruction de

l'ensemble des contextes socio-politiques et historiques, psychologiques et idéologiques qui ont

expliqué les discours relatifs des attaques terroristes à travers la plus importante de ces

littératures dans lesquelles s'inscrivent les discours. Nous allons essayer d'étudier le cadre

conceptuel d'une approche multidisciplinaire qui contribue à la compréhension du terrorisme et

nous allons mener une étude historique du discours djihadiste, en plus de la démonstration

évidente du rôle de ses supports principaux. (Son- Image-Vidéo). Nous allons montrer

également leslimites de la littérature actuelle, qui n’a pas fait l’objet de suffisamment

d’attention à nos yeux.

Les limites des littératures précédentes, qui n’ont pas fait l’objet d’une grande attention.

- Dans la deuxième étape, nous allons sélectionner les données que nous avons recueillies

parmi les différents discours, puis nous allons définir les logiciels et les méthodes utilisées aussi

bien dans l'analyse qualitative que quantitative des textes.

Cette étape, nous la considérons comme étant la base qui nous permettra de connaitre, de façon

globale et profonde, le contenu discursif.

- Dans la dernière étape, nous allons extraire tout ce qui relève des discordances internes

dans le discours djihadiste et d’en découvrir les points de similitude et de différence ainsi que

la capacité de chaque texte et son influence sur le groupe. Sans quoi il nous serait alors difficile

de fournir une seule réponse à toutes les questions issues de ces divers discours, durant la

période des événements terroristes, choisie dans l’analyse des données.

2.1. Echantillon de l’étude

L'échantillon représentatif et intentionnel de l'étude comprend aussi des rapports, des articles,

et des documents de recherche pour des penseurs et des académiciens, spécialistes des groupes

djihadistes. Il est aussi question de reportages, de la culture info, des débats télévisés. Et à ce

propos, nous avons choisi la période des événements de Charlie-Hebdo qui date du 7 janvier

2015, jusqu’au 14 juillet 2016, date des attentats terroristes qui ont eu lieu dans la ville de Nice

faisant partie intégrante des éléments essentiels de la composition du corpus de cette recherche.

2.2. Importance de l'étude

L’importance de la présente étude est liée à celle du discours djihadiste en ligne dans la société

actuelle, surtout quand il s’agit d’une question qui touche, pour la première fois la société

Page 24: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

18

française. En 2015-2016, le terrorisme djihadiste frappe la France avec ampleur et

monstruosité. Ces opérations ont fait beaucoup de victimes et sont susceptibles de faire

apparaître un nouveau discours dirigé par un ensemble d'objectifs et de visions aussi bien

publiques que privés.

3. Le cadre de la méthodologie de recherche

Du point de vue analytique, notre thèse tend à mettre en avant une démarche de recherche

fondée sur des données empiriques. Face au constat d’une absence remarquable de recherche

empirique sur l’objet de notre étude, cette thèse constitue un travail novateur puisqu’elle

mobilise des matériaux empiriques inédits, fruit d’un travail d’analyse des variables, en d'autres

termes, du contenu des textes du discours universitaire relatifsaux attaques terroristes en France.

Cette étude sera basée sur l’analyse sémiologique quantitative et comparative du discours

djihadiste sur le réseau du net. C’est ainsi que nous allons mener des recherches sur les relations

entre les éléments démonstratifs, significatifs et harmonieux du texte djihadiste ainsi que leur

construction. Sans négliger, évidemment, les règles qui en déterminent le signifiant et le

concept.

Méthodologiquement le but principal de cette thèse est de décrire comment les bases de données

contenant des données numériques sur le terrorisme et le discours djihadiste pourraient être

analysées. Le premier chapitre est consacré aux textes et vidéos d'universitaires et d'intellectuels

qui ont traité les attentats terroristes en France en 2015/2016. En plus des sources de données,

ce chapitre comprendra les étapes de l'analyse et la conception, et du contenu des bases de

données numériques sur le terrorisme et établit un lien avec l'utilisation appropriée des

méthodes quantitatives et les résultats de l'analyse des données. Le deuxième chapitre traite la

contribution du discours académique dans la construction d'une nouvelle représentation du

système social à travers les résultats obtenus en expliquant les éléments et les structures du

discours académique sur les attentats terroristes en France.

Dans ce rapport, on se propose d’utiliser des techniques de Textmining26 pour analyser et

comparer les différents discours universitaires. Cet outil de Textmining va générer de

l’information sur le contenu du discours. Ce moyen informatique n’était pas présent ou explicite

dans le document sous sa forme initiale ; mais il sera rajouté afin d’enrichir le document. Il

26Fouille de textes : Traitement des données provenant des discours.

Page 25: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

19

s’agit en effet de voir les fréquences d’utilisation de différents termes et de relever la divergence

entre les discours.

Pour le dessin graphique, nous allons utiliser le logiciel R qui, selon nous, est capable de donner

une explication pertinente des données. Il s’agit également du facteur de l’observation dans la

quête des données vérifiées lors de l’analyse du discours djihadiste. Cette dernière se

manifestera aussi à travers un formulaire qui reprend le contenu du discours. Cette phase a pour

but de vérifier les contraintes et les vocabulaires des échantillons de l’étude, de composer des

unités analytiques, des catégories de classement et du style de mesure et de comptage du

discours djihadiste sur le Net. Il serait alors envisageable d’avoir recours au modèle répétitif,

vu que la présente étude se basera impérativement sur l’analyse du contenu. Certaines visions

théoriques seront indispensables pour enrichir davantage notre étude. Elles visent à former une

image complète et dimensionnelle sur les groupes djihadistes car nous estimons que notre étude

doit coller au contexte sociopolitique.

Nous détaillerons dans le troisième paragraphe l’étude statistique du discours universitaire par

quelques questions. Comment a-t-on collecté et classifié les données ? Quelles sont les

méthodes d’analyses ? Qu’est-ce que la classification non supervisée ? A ce propos, deux

méthodes seront utilisées : la CAH27 et les K-moyennes28.

De plus, nous traiterons ensuite l’analyse de variance et l’analyse en composantes principales

(ACP)29 afin de mener une étude qualitative.

Dans ce contexte, nous allons essayer de changer l’espace de travail en procédant à l’analyse

en composante principale(ACP) et l’analyse de variance pour visualiser les données dans un

nouvel espace. Le but est de réaliser une analyse qualitative de l'étude, par laquelle nous

pouvons comparer les textes pour repérer les orientations des acteurs et l'impact des éléments

de chaque groupe pour le discours public, et pour connaître les dimensions du contenu des

textes qui ont fait l'objet d'une analyse.

27Classification ascendante hiérarchique : Mesure de proximité des individus. 28K-moyennes est une méthode de partitionnement de données 29L'Analyse en Composantes Principales (ACP) est l'une des méthodes d'analyse de données multi-variées les plus

utilisées. Elle permet d’explorer des jeux de données multidimensionnels constitués de variables quantitatives.

Page 26: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

20

Par ailleurs, nous allons mener une étude quantitative et comparative du parcours des acteurs

ou des participants (CV) et de leurs orientations culturelles et politiques, en utilisant les mêmes

étapes que celles utilisées dans les textes de l'analyse du discours.30

Les bases de données numériques peuvent soutenir l'application de méthodes quantitatives à

l'étude du terrorisme et tout ce qui est lié au comportement et à l'idéologie djihadiste. Cette

thèse suggère le développement et l'application de certaines méthodes qui peuvent finalement

fournir un système pour connaître l'ampleur de l'impact et de la contribution du discours

académique antiterroriste dans la reconstruction de la représentation sociale. À plus court terme,

une telle recherche permettrait de développer des méthodes pour extraire des informations pour

la recherche fondamentale et l'analyse des politiques.

Bien que les méthodes quantitatives suggérées ici ne soient pas, en soi, nécessairement plus

utiles ou valables que les approches analytiques traditionnelles, la conception et le contenu de

plusieurs bases de données numériques seraient plus efficacement exploités par une telle

approche. Les résultats quantitatifs pertinents pourraient être utilisés pour compléter, appuyer

et fournir un contrepoint analytique à d'autres méthodes et approches de l'analyse du discours

relatif au terrorisme et pour soutenir ce type d'études à l'avenir pour une utilisation dans

l'analyse de la parole comme d'autres études dans l'analyse telles que l'analyse critique du

discours. C'est parce que la plupart des bases de données quantitatives représentent une tentative

d'étude du terrorisme en d’autres termes de l'analyse globale des attaques terroristes. Cette

approche analytique est une alternative aux approches plus traditionnelles et est

opérationnalisée par l'utilisation de méthodes quantitatives. Ceux-ci ne sont pas nécessairement

destinés à remplacer les approches traditionnelles, mais plutôt à compléter, soutenir et servir de

contrepoint analytique à d'autres tentatives dans l'étude du terrorisme et l'extrémisme djihadiste.

4. Les limites de l’étude

Généralement, les tentatives de conceptualisation ou de théorisation du discours relatif au

terrorisme ne sont pas sorties des cadres traditionnels des sciences sociales. Elles utilisent des

formulations éprouvées qui proposent des explications causales universelles. Ces théories

eurent, dans le meilleur des cas, un caractère limité parce qu’elles ont eu tendance à inclure des

30Reiner Keller. L'analyse de discours du point de vue de la sociologie de la connaissance. Une perspective

nouvelle pour les méthodes qualitatives. Université Koblenz-Landau, 2007, pp.290-302.

Page 27: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

21

généralisations réductrices ou simplistes ; celles-ci minent non seulement la complexité de

l’étude sur le terrorisme, comme discipline, mais aussi l’engagement sociologique dans

l’élaboration des analyses qui mènent au changement épistémologique. Un examen et une

analyse de cette littérature classique exposera leurs limites et permettra de mieux situer notre

adhésion à une approche alternative, c’est-à-dire une étude analytique précise du discours relatif

au terrorisme ou à l'extrémisme djihadiste.

Les approches utilisées par la plupart des auteurs sont considérées comme les pionniers du

discours académique et culturel sur le terrorisme et l’extrémisme, et se divisent en deux

catégories distinctes. La première est essentiellement descriptive ; c’est-à-dire qu’elle se réfère

à l’existence des phénomènes ou des réalités sans les interpréter, les expliquer ou leur attribuer

une causalité. La deuxième est d’ordre causal ; elle élabore des théories sur la nature des

phénomènes et des réalités, en cherchant à comprendre comment et pourquoi ceux-ci prennent

de telles formes. En effet, l’approche « classique » - ou Terrorism Studies - semble mettre trop

l’accent sur l’agent terroriste non étatique. Ce qui a la double conséquence de faire de la

violence utilisée par des agents non étatiques, une violence illégitime.

Aussi, l’usage ou l’étude du discours résultant d'événements et d'attentats terroristes a émergé

de grande effervescence épistémologique auprès des chercheurs des sciences sociales. Dans

certains cas, il prend la forme d’une évolution, des modèles scientifiques vers des modèles

littéraires (de l’accent mis sur la cause vers l’accent mis sur le sens constructif). Dans d’autres

cas, cette évolution prend la forme de débats théoriques entre ceux qui affirment la «

transparence » du terrorisme et ceux qui insistent sur l’idée que le phénomène terroriste est

interprété ou construit. Dans l’espace ouvert par ce débat (un événement terroriste, les attentats

terroristes, etc.), les auteurs et académiques critiques ont commencé à trouver une voix

théorique et analytique propre.

Aussi, en considérant le terrorisme comme un phénomène « objectif », il pose un problème

analytique. Il faut reconnaitre que les usages descriptifs du terrorisme ont été employés par les

politologues et historiens, dans la plupart des cas, pour délimiter un nouveau terrain

épistémologique. Toutefois, ces usages ne disent rien sur la « construction sociale » du

terrorisme, ils ne disent pas comment il fonctionne ou comment il change. En effet, cela tend à

essentialiser le terrorisme sans prendre en compte les contextes sociopolitiques dans lesquels il

émerge. Comme le montre Richard Jackson, la charge émotionnelle et la connotation péjorative

de la catégorie « terroriste » sont instrumentalisées par le discours politique pour légitimer ou

Page 28: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

22

disqualifier les actions d’un groupe selon des intérêts géopolitiques et partisans. Une telle

littérature (classique) délimite certes un nouveau sujet, mais elle n’a pas la force d’analyse

suffisante pour interroger (et changer) les paradigmes existants31.

Ainsi, les significations renvoient aux divers univers significatifs attribués aux concepts

abstraits qui nous entourent et qui, regroupés de diverses formes, permettent de construire les

représentations sociales et symboliques. Elles sont, d’après lui, construites à travers les discours

produits dans la société par le biais du langage. Donc, les significations sont nombreuses et

polysémiques et elles dépendent fortement du contexte de production du discours, de celui de

réception et des interactions liées à l’objet. D’autres cadrages sont des « représentations

symboliques accoutumées » et des perceptions de peuples, de communautés, d’enjeux sociaux.

Cependant, Les limites des études qui reposent sur l'approche et l'analyse quantitative,

comprenant la mesure, les opérations de calcul et les relations numériques dans le traitement et

l’analyse des données, tout en trouvant des liens entre les variables. Nous avons remarqué la

rareté des références qui utilisent des données telles que le sondage sur les discours djihadistes,

et qui préparent en effet les données quantitatives qui permettent une analyse et l’extraction des

résultats32.

Cependant, il est nécessaire de tirer les avantages offerts par certains centres d'archives pour

l'analyse du discours djihadiste et des données en lien avec ce thème. A ce propos, la plupart

des centres qui ont mené ce type d'étude, sont des centres de sécurité caractérisés par le secret

et la confidentialité dans la publication de ces études. Ce qui rend difficile l’utilisation de

l'analyse comparative dans les résultats du sondage mené sur toute cause liée aux djihadistes

sur un sujet particulier, dans une période particulière et sur un sexe particulier. Et c’est le cas

également quand il s’agit de comparer les discours selon une appartenance politique, ethnique

et religieuse, ou par rapport au traitement de divers médias, forums scientifiques, universités et

centres de recherche sur le thème des discours djihadistes33.

31Jackson, Richard. The core commitments of critical terrorism studies, European Political Science, 2007.6, pp.

244–245. 32Pauwels, Lieven,Comprendre et expliquer le rôle des nouveaux médias sociaux dans la formation de

l’extrémisme violent, Une recherche qualitative et quantitative, Université Gent-Onderzoekoep sociale

veilgheidsunalyse- Université catholique de Louvain), 2014. p.12. 33Hussein. Samir Mohamed, Analyse du contenu, définition, concept et déterminants, Le Caire, Dar Al Kutub,

2006, p 128.

Page 29: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

23

En dépit du grand nombre de références littéraires, d’articles et d’événements sur le sujet de la

pensée du djihad, de l’extrémiste ou du terrorisme, on ne s’est pas concentré sur ce type d'étude.

Si, la plupart des études arabes et françaises ayant utilisé l’approche descriptive (qu’elle soit

quantitative ou qualitative sur les discours djihadistes), sont quelque peu anciennes, les discours

djihadistes ont connu un changement et une influence remarquables, en plus de leur grande

diffusion sur Internet, dans la période postrévolutionnaire (printemps arabe). Ainsi, la plupart

des études arabes demeurent de type journalistique, ou relèvent du cadre de centres de recherche

et ne se sont pas appesanties sur ce sujet. Pour les études françaises, elles sont basées aussi sur

la couverture médiatique des attentats de Charlie Hebdo et de ceux du mois de novembre que

la France a connu en 2015. Ces médias ont essayé de dévoiler les raisons qui poussent de jeunes

français et belges à rejoindre le groupe de l’Etat Islamique34.

En revanche, les études américaines sur cette question semblent plus précises et plus complètes

surtout en ce qui concerne le discours djihadiste au cours des dernières décennies. Elles ont

analysé toutes les actions des djihadistes en suivant un grand nombre de programmes tels que

les études biographiques (CV), les témoignages des djihadistes détenus et leur façon de penser,

etc.

Mais, comme la plupart des médias ayant relaté ce thème n’ont abordé que son côté superficiel,

ils ne se sont pas concentrés sur les circonstances environnantes qui mènent à un tel discours35.

D’un autre côté, rares sont les études antérieures qui comptaient sur le champ de la signification

discursive du djihadisme sur internet, et qui tentaient de donner un concept précis du texte.

C’est un processus qui demande une approche conceptuelle des termes qui lui sont

compatibles/incompatibles et qui définissent les éléments de preuve cités par le djihadiste,

éléments qui impactent le destinataire et qui donnent une sincérité à son discours. Il s’agit à ce

propos d’un répertoire inspiré des versets coraniques, des hadiths prophétiques, ou des vidéos,

des images ou des données historiques36.

Bien des recherches dans le domaine des sciences sociales ont tenté d'étudier la relation entre

l'utilisation d’internet par les djihadistes et leurs diverses activités criminelles. Ces études ont

34Nicolas. Bourgoin, La République contre les libertés le virage autoritaire de la gauche libérale, le Harmattan,

(1995-2014) imprimé en France, janvier 2015, pp.145-151. 35Edna. Erez, Jihad crime, and the intemet, content Analysis of Jihadist Forum Discussions, University of Illinois

at Chicago – GABRIEL Weimann Ph.D. University of Haifa – AARON Weisburd, M.A., University of Illinois at

Chicago, october 2011, pp. 7-16. 36Nicolas. Bourgoin, Ibid, p.13.

Page 30: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

24

démontré également comment cet espace électronique peut faciliter la déviation et la transition

du crime traditionnel vers les actions terroristes. Mais il est remarquable de constater que la

relation entre la criminologie et le discours djihadiste en ligne n'a pas recueilli beaucoup

d'attention de la part des chercheurs de ce domaine. Car les littératures qui ont tenté d'étudier le

djihad sur internet ont également tenté de mettre en place un espace virtuel, différent du monde

réel. Ainsi, en criminologie, il a été relevé qu’il n’y a pas eu de classification précise de la façon

dont on mène la propagande et le discours djihadiste en ligne37. Il faut noter que les études

antérieures n’ont pas traité les discours des groupes proches des as qui affichent une apparence

d’urbanisation, comme les Frères musulmans. A ce propos, certaines chaînes de télévision

comme Al-Jazeera, par exemple, considèrent que l'organisation de l'Etat en Syrie et en Irak et

les djihadistes affiliés à Al-Qaïda en Syrie, à savoir Al-Nosra, sont des révolutionnaires et des

opposants au pouvoir. Et c’est le cas du groupe d'Ansar al-Sharia en Tunisie et en Libye qui est

également affilié à Al-Qaïda, considéré à son tour comme révolté contre les régimes en place.

En plus de ce qui précède, la plupart des études n’ont pas abordé le discours médiatique des

chaînes de télévision et des stations de radio situées dans des zones contrôlées par ces groupes.

Ceci a dépassé les limites médiatiques en mettant en place des chaînes satellitaires qui diffusent

des discours soutenant les djihadistes comme en Libye et en Irak par exemple.

Les medias commettent plusieurs erreurs lors de leur couverture des actes commis par les

djihadistes :

A. La précision des faits et la négligence du phénomène : les médias arabes et

français accordent plus d’importance aux opérations terroristes qu’au terrorisme

en tant que phénomène, ses causes et ses paramètres.

B. La prédominance de la nature informative sur la couverture médiatique arabe

des opérations terroristes : parfois, la couverture est rapide, superficielle et

principalement intéressée à fournir une réponse à la question : Que s’est-il passé

?

C. Souvent, nous remarquons l’absence de couverture médiatique analytique : tel

est le cas pour la couverture d'enquête qui reste à la surface de l’événement et

du phénomène.

D. Notons aussi que le traitement du texte djihadiste par les médias arabes manque

de stratégie claire au niveau de la conception et des objectifs. En effet, ces

37Ibid., p.38.

Page 31: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

25

médias restent boiteux et ne peuvent pas affronter la couverture médiatique des

djihadistes.

Toutes les littératures et les études précédentes ont essayé d’étudier les caractéristiques et les

comportements des djihadistes et de les mesurer. Pour ce faire, elles ont mené des études de cas

et mis en place des illustrations. En revanche, ces données sont considérées comme un simple

processus expérimental pour étudier les phénomènes du terrorisme et de l'extrémisme sur

internet. Elles ne se basent pas en priorité sur les éléments du discours djihadiste en ligne mais

font référence à ces éléments dans un ensemble de comportements variés qui étudie le cyber-

terrorisme, l'extrémisme, leurs méthodes et leur idéologie en général38.

Les études sur la participation de la femme dans la production des discours djihadistes sont

limitées bien que l’Etat Islamique (Daesh) se soit fortement appuyé sur l'élément féminin dans

le recrutement de djihadistes. A ce propos certaines études ont montré que les femmes

représentent 35% du nombre de djihadistes français qui ont rejoint la Syrie et l'Irak. Elles ont

un rôle social important qui contribue à la stabilité des combattants et à leur installation dans le

pays du calife. En outre, il est remarquable que la plupart des études ne se concentrent pas

beaucoup sur la différence entre le discours des femmes et celui des hommes diffusés sur

internet39.

Dans notre étude des éléments et des structures de discours djihadistes sur internet, nous allons

essayer de traiter, dans la mesure du possible, le pourquoidu manque d’études sur un sujet

considéré à l'heure actuelle comme l’affiche de la scène médiatique mondiale. Il s’agit

également et plus particulièrement de l'attention portée par les journaux et les magazines

internationaux sur l’état d’esprit de ces groupes, comment ils ont pu recruter et attirer un aussi

grand nombre de jeunes en dépit des conditions politiques, économiques et sociales de leur

nouvel environnement d’accueil en général, et sur le plan de la langue et du sexe en particulier.

Mais nous nous poserons d’abord certaines questions qui peuvent constituer le point de départ

pour l'étude de tous les éléments du discours djihadiste. Ces questions sont considérées comme

38 Racha. Asso, La Conception du Jihad : Entre la Doctrine Classique et les Djihadistes d’Al-Qaïda. Mémoire

présenté comme exigence partielle de la Maîtrise en Science Politique, Université du Québec à Montréal,

septembre 2007, pp. 5-7. 39 Nabila Hamza, « Femmes djihadistes, actrices à part entière ou simples victimes ? », juillet 2016, pp.7-9.

Disponible sur ce site : URL : www.leaders.com.tn/uploads/FCK_files/Femmes%20jihadistes.pdf. Consulté

le12/8/2016.

Page 32: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

26

le point d'appui, le cadre de la procédure de collecte d'informations et de la déduction des

conclusions. Nous y répondrons par l'analyse de la structure des discours djihadistes, en termes

d’auteurs de ces discours, de commentaires et de réactions de la société. Les questions sont dès

lors les suivantes :

1. Comment analyse-t-on les éléments de base des discours djihadistes en termes

d’éléments qui révèlent les déclarations et les idées explicites et tacites faisant l’objet

de ces discours ?

2. Comment pouvons-nous développer des études empiriques dans l'analyse du discours

djihadiste ?

3. Quel est le rôle du discours universitaire et culturel antiterroriste dans la reconstruction

de la représentation sociale ?

4. Comment un seul événement représenté par le message que les djihadistes transmettent

dans leurs attaques terroristes, peut-il faire l’objet de différentes réactions médiatiques,

en termes de visions, de causes, de pensée et d'idéologie ?

5. Comment les médias peuvent-ils aborder le terrorisme et ces acteurs sans propagande ?

6. Comment les organisations djihadistes ont- elles pu intégrer le système de valeurs et de

cultures à travers la production des discours djihadistes ?

7. Quel est l’impact des messages diffusés en ligne sur le nombre de personnes sensibles

aux idées des organisations djihadistes ?

8. Quels sont les avantages de la narration visuelle des messages médiatiques ? Comment

se forment-ils ? Comment sont-ils traités par les médias ?

9. Quelle est la typologie des modes d'exposition matrices de socialisation djihadiste en

ligne ?

10. Quel est le rôle de la politique pénale vis-à-vis des discours djihadistes sur internet ?

Devant les limites susmentionnées de la littérature existante, l’approche que nous proposons

peut s’avérer opportune. Elle repose sur le concept de terrorisme comme construction

socioculturelle. Pourquoi une telle conceptualisation du terrorisme pour notre mémoire ? Cela

permet de connaître non seulement les processus socioculturels qui incitent au « terrorisme »,

mais aussi les acteurs qui sont « valorisés » ou « dévalorisés » par le discours dominant sur le

terrorisme. En fait, si notre recherche se basera sur la théorie du « cadrage » et des

représentations sociales pour mieux comprendre la représentation du terrorisme dans le

discours académique, c’est parce qu’elles constituent une forme de connaissance, socialement

Page 33: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

27

élaborée et partagée, ayant une visée pratique et concourant à la construction d’une réalité

sociale commune.

Page 34: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

28

PREMIERE PARTIE : LE CONTEXTE HISTORIQUE

DE L’EMERGENCE DU DJIHADISME DANS LA

LITTERATURE ACADEMIQUE

Page 35: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

29

Tout genre de discours40, y compris le discours djihadiste, consiste à déterminer si la langue

pourrait être un outil de communication neutre entre les personnes. Ce moyen de

communication et de contact, est-il transparent et reflète-t-il facilement un contenu

41(Chomsky) ? Ou bien s’agit-il seulement d’un moyen évasif comprenant des soleils et des

nuances (Barthes) ? S’agit-il uniquement d’un outil qui décrit le réel, comme le considèrent les

positivistes ? Ou bien est-ce un élément novateur de sa propre réalité, comme le pensent les

sémioticiens et autresconstructivistes42?

Les réponses à ces questions peuvent constituer les aspects de la recherche dans l'analyse du

discours depuis que le linguiste américain Zellig Harrisa mis ce concept en place. En effet celui-

ci43 considère et vise à «ne pas comprendre la parole, mais plutôt à comprendre la façon dont

elle est dite, dans le but d'atteindre une conscience plus large, à travers un dépassement des

limites descriptives de la phrase, et à révéler par conséquent le lien entre la langue et la culture ».

Le discours djihadiste n’est pas seulement un discours religieux. Il contient aussi des pratiques

sociopolitiques ainsi qu’un agenda culturel. Ce dernier atteint les perspectives sociales dans le

cadre de certaines théories, de certaines idéologies, considérées comme réelles pour quelques-

uns. Le discours djihadiste ou religieux extrémiste est utilisé pour exprimer le désir ou le besoin

d’influencer les autres ; il se caractérise par une forte relation qui vise l’auto-persuasion et la

conviction. Selon Patrick Charaudeau, chaque discours est un point entre le champ de l’acte

politique, médiatique et académique. Il s’agit d’« un lieu d'échanges des codes et le domaine

régulateur des relations d'influence et de puissance ».

Au début des années 80, les écoles d'analyse du discours dans le domaine des sciences sociales

se sont répandues et sont devenues importantes et influentes dans de nombreuses études.

Cependant, il existe une ambiguïté ou un désaccord entre elles sur l'élaboration d'un concept et

d'une base clairs pour le discours sur les actes terroristes, Juridique ou politique,

etindépendamment de ces différences, il faut reconnaître que le discours djihadiste ou le

discours sur le terrorisme est une pratique sociale en évolution constante, mais il existe surtout

40 Il est indispensable d'être conscient de la diversité des termes dans ce cas. Vu qu’il y a une certaine confusion

dans la littérature sur le sujet et de la divergence entre les chercheurs sur l’expression la plus convenable et la plus

précise. Nous trouvons par exemple une confusion non négligeable entre des termes tels que : discours, parole,

texte, la langue … 41Chomsky. Noam, et Herman. Edward, La Fabrication du consentement. De la propagande médiatique en

démocratie, traduit de l’anglais par Dominique Arias, Marseille, Agone, coll. « Contre-feux », 2008. 42 Barthes. R. « L’ancienne rhétorique ». Aide-mémoire, Communications, 1970, 16, 172p. 43Charaudeau. Patrick. Maingueneau. Dominique, Analyse du discours de Lexicon. Traduit par Almehri

Abdulqader et Semoude Hammadi (dar sinatra) Tunisie, 2008. p.42.

Page 36: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

30

un certain nombre de discours contradictoires ou coopératifs, ainsi qu'un chevauchement ou

une coexistence entre plusieurs discours44. Différences sociales et conflits d’intérêts. Il peut

toutefois exister des métaphores dans les concepts et les thèses dans le contexte de chaque

discours pour tenter de faire face à la réalité et avoir un impact social plus important.

Par conséquent, les outils d'analyse du discours ne peuvent pas être utilisés pour analyser tous

les aspects du comportement djihadiste radical dans une méthodologie distincte de leurs bases

théoriques et méthodologiques. Chaque approche de l'analyse du discours n'est pas seulement

une méthode d'analyse de données, mais une unité intégrée de théorie et de méthodologie. Ce

paquet comprend : les hypothèses théologiques, la théorie de la connaissance, le rôle de la

parole dans la construction et la représentation sociale du monde, les modèles théoriques, les

conseils méthodologiques, les techniques et outils analytiques.

L’importance de cette lecture a été expliquée clairement par Michel Foucault, qui a lié le

discours au pouvoir. Quand une liaison étroite entre le pouvoir et le discours existe, il ne s’agit

pas seulement d’une planification et une organisation par le pouvoir, mais il est question d’une

relation entre la langue et l’ensemble de la domination sociale.45

Pierre Bourdieu traite les diverses formes de la domination exercée par le modèle linguistique.

Selon lui, les processus linguistiques sont liés à une base sociale. Il présente sa conception

fondamentale dans l'analyse linguistique, la structure du marché linguistique. La syntaxe ne

précise pas le sens de la même mesure où il est déterminé par le marché linguistique. Ainsi, le

message linguistique ne se comprend pas seulement en tant que produit de linguistique.

Ainsi, les interprétations devraient être à la hauteur de la relation mise en place par les

producteurs. De là, il estime que le marché linguistique contribue aussi bien dans la valeur

symbolique que dans le sens du discours. En revanche, que signifie le marché linguistique ? P.

Bourdieu affirme à ce propos qu’« Il y a marché de la langue quand on produit un discours

dirigé vers des interlocuteurs, capables de l'évaluer, de l'apprécier et de lui donner un certain

prix. La langue du marché est aussi concrète qu’abstraite. Du côté réaliste, le marché est

considéré comme un statut social officiel. C’est comme un ensemble d'interlocuteurs qui

occupent des postes de divers niveaux à l'échelle de la hiérarchie sociale »46.

44Chomsky. Noam, Le langage et la pensée.Trad. Calvet. L. J. Paris : Payot.1970, p. 22. 45Foucault. Michel, L’ordre du discours, Leçon inaugurale, au Collège de France, prononcée le 2 décembre 1970.

Gallimard, Paris, 1970. pp.5- 10. 46Bourdieu. Pierre, Ce que parler veut dire, l’économie des échanges linguistique. Paris, 1982. pp.15 -16.

Page 37: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

31

Mais, si la langue est soumise au marché linguistique, régie symboliquement par le capital

linguistique, le style (preuve de la présence distincte de l'individu), qui est ce qui se meut dans

le discours, que ce soit dans la méthode de sa production, ses producteurs ou ses récepteurs, car

il n’existe pas de mots neutres. Ces différences linguistiques ne sont pas dues aux individus

mais plutôt à la structure de l’espace social subconscient, et à la structure de l'espace culturel

des locuteurs. En effet, toute lecture vise une finalité, c’est-à-dire abrite un but précis et

déterminé par un ordre social, politique ou culturel ou tous ensembles.

Pour le sociologue Pierre Pardieu, le discours extrémiste s’intercale dans le champ discursif

politique au lieu du discours qui utilise les références et les développements des acteurs

politiques. Pour convaincre, il se fond sur la capacité de l’orateur à faire extérioriser la passion

probante en visant l’influence du récepteur par l'instinct religieux. Ainsi, dans ses écrits, P.

Pardieu a mentionné que durant les trois dernières décennies, les discours académiques et

médiatiques ont connu un changement remarquable au niveau des aspects politiques et

sociologiques. Ils ont clarifié tous les obstacles qui empêchent l'analyse du contenu du discours

religieux de cette époque. En conséquence, l'évolution du discours djihadiste en termes de

transmission du message au public-cible influence directement un nombre plus large de

spectateurs. Elle est aussi le facteur qui attire un vaste public qui tente de comprendre l’agenda

de l'idéologie djihadiste extrémiste47.

Pour Thomas Deltombe, il est très difficile de parler de l'islam et de comprendre la parole sous

un seul angle. Il ajoute que le colonialisme et la mondialisation sont insuffisants pour expliquer

ce discours. A travers l'analyse du discours télévisé français, le penseur aborde l'hypothèse de

la transmission du public-cible afin qu’il puisse saisir un discours qu’il appelle (l'islam radical)

et qui dépend uniquement des textes et des discours filtrés en général, de façon progressive et

sélective. L'accent est mis ensuite sur le traitement de l'idéologie djihadiste comme un aperçu

historique, suivi d’une focalisation du concept de « l'islam fondamentaliste ». En effet, cet

auteur considère que la capacité d'interpréter et d'analyser l'idéologie djihadiste n’est possible

que par une analyse minutieuse et par étapes48.

Les parcours analytiques qui relèvent de ce phénomène dans le discours académique sont

représentés par plusieurs facteurs principaux, y compris ceux que nous avons relatés dans

47 Bourdieu. Pierre, « Genèse et structure du champ religieux », Revue française de sociologie, 1971a, vol. 12,

n°2, pp. 295-334. 48 Deltombe. Thomas, L’islam imaginaire - La construction médiatique de l'islamophobie en 5-France, 1975-

2005, Paris : La découverte. 2007 (2005). pp.381;383.

Page 38: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

32

l’historique de l’étude du discours djihadiste. Ceux les plus remarquables apparaissent à travers

une analyse de l'identité de ces djihadistes et de leur comportement social, leur intégration dans

les organisations djihadistes et leur acquisition de la pensée extrémiste. Autrement dit, il s’agit

d’une étude détaillée sur l'environnement complet de la personne combattante49.

Nous visons par l'analyse du discours académique une décortication d’un phénomène social qui

domine principalement le discours public.

La réalité contemporaine vécue soulève plusieurs questions et il est devenu contraignant pour

les acteurs et les universitaires de toutes les disciplines à déchiffrer ce phénomène par la

caractérisation de la réalité contemporaine, l'analyse des composantes humaines dans ses

diverses dimensions. Cela en vue de parvenir à la compréhension des faits de différents

facteurs50.

Le traitement académique au phénomène du terrorisme et de l'extrémisme et l’intégration des

réseaux djihadistes se manifeste par la mise en évidence de différents points de vue de plusieurs

disciplines. Etudier ce traitement dévoile l'émergence d'éléments clés dans le discours, y

compris les tendances des personnes qui ont mené des attaques terroristes et leur servilité à

l'une des organisations (Daesh- Al-Qaïda). De ce fait, et bien que de nombreuses disciplines

tentent de diagnostiquer la situation, elles stagnent sur certains points de base dans la façon de

recruter des combattants, leur situation sociale, économique, politique et psychologique.

Nous nous concentrons principalement sur les attentats terroristes qui ont eu lieu en France dans

les années 2015-2016 en recherchant en priorité le traitement européen des événements

terroristes à partir des attentats de Madrid en 2004 et les attentats de Londres en 2005. Il s’agit

d’une menace de grande gravité imposée par les groupes djihadistes en Europe,surtout après le

recrutement de nombreux combattants venant de la France, la Belgique, la Grande-Bretagne et

l’Allemagne. En fait, depuis 2015, plus de 5000 Européens ont été recourus au sein des

organisations djihadistes les plus importantes, à savoir Al-Qaïda et Daesh. Par conséquent, la

crainte des djihadistes locaux est devenue le thème central dans toutes les disciplines du

discours académique51.

49 Fragnon. Julien, Ibid. p.23. 50Ibid., p.585. 51Henderson. James. Homegrown Jihadism and the factors of terror, 2009, p.59

Disponible sur ce site : URL : yalejournal.org/wp-content/uploads/2011/.../094105henderson.pdf. Consulté le

04/12/2017.

Page 39: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

33

Esposito et Baudou52 indiquent l'évolution sémantique de la définition du terrorisme et le

concept du salafisme djihadiste en Europe son ordre et son agenda à travers diverses générations

de djihadistes, qui forment les motifs qui ont poussé les jeunes européensà s'engager avec des

groupes terroristes. Les facteurs majeurs qui ont conduit ces jeunes européens à intégrer les

groupes terroristes semblent être un défi pour le milieu académique. C’est un phénomène plus

complexe du fait qu’il figure parmi les sujets les plus importants dans le discours juridique, que

ce soit pour les juristes, ou au niveau des pouvoirs législatif et judiciaire. Les lois de lutte contre

le terrorisme ont pu traiter tout ce qui cause la diffusion du discours extrémiste terroriste, sans

préjudice des libertés et droits de l'homme.

La plupart des chercheurs et des universitaires se sont intéressés dans leur discours à

l’interprétation de ce phénomène à travers des recherches, des articles, des séminaires et des

conférences auxquels ils ont participé. A ce propos, plusieurs éléments clés y figurent et dont

la référence est autour de l'idéologie djihadiste extrémiste, son histoire et les raisons de sa

propagation en premier lieu. Ensuite, arrive alors l'identité de ceux qui ont rejoint ces groupes

djihadistes et extrémistes, et qui ont été convaincus ; autrement dit, quels sont ces combattants

?

Mais pour nous, il est primordial de signaler et de se focaliser dans cette étude sur le caractère

contextuel du concept général du discours académique, lié à l'idéologie djihadiste. Il peut être

défini comme étant étroitement et directement associée à une idéologie particulière, vouée d’un

contenu social, culturel, politique et notamment religieux. Souvent, ce contexte discursif est

influencé par le système social et politique à grande échelle et qui suscite un grand intérêt dans

les travaux académiques modernes, notamment sur internet et les diverses plateformes de

médias sociaux. Ces dernières s'appuient sur les avis de spécialistes dans ce domaine, via les

conférences et les recherches scientifiques, organisées pour donner une explication à ce

phénomène. Des prestations menées en partenariat avec les organisations internationales et

gouvernementales dans le but de diagnostiquer et d’expliquer ce phénomène au niveau social,

politique et psychologique de ces individus, sans négliger bien entendu la référence historique

de cette idéologie.

52Rémi Baudouï et Frédéric Esposito, la lutte anti-terroriste « contre » les réseaux urbains. Vers un nouveau

modèle d’urbanité de la sécurité. 2015, p.4

Disponible sur ce site : URL : https://www.google.fr/url? Consulté le 02/06/2017.

Page 40: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

34

Bien que l'étude des processus qui mènent à la violence et à l'extrémisme, qui avaient été

soulevées dans le passé dans le domaine de la criminologie et de la punition, en déterminant

l’identité des gangs, ces opérations ont suscité de façon spectaculaire l’intérêt des discours des

universitaires, médiatiques, politiques et juridiques. Cet intérêt est devenu d’une grande

importance en particulier après les événements du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, ceux

survenus à Madrid et à Londres 2004-2005, puis les attaques de Paris et Nice en 2015-2016.

Les actes terroristes adoptés par les organisations djihadistes extrémistes sont devenus,

l’occupation principale des travaux et recherches académiques. Ces dernières cherchent à

trouver une explication de tout ce qui relève de ces attaques et toutes les questions liées à la

pensée djihadiste, l'identité et le comportement des Moudjahidines ainsi que les motifs qui les

ont poussés à de tels crimes au nom de la religion islamique, mais qui n'ont rien à voir avec

cette religion. Par ailleurs, notre étude se concentrera sur le diagnostic du phénomène à travers

l'analyse du discours lié aux événements terroristes, en termes de structure, contenu et

dimensions aussi bien implicites qu’explicites. L’enquête analytique sera menée sur l'image des

groupes djihadistes selon une perspective académique53.

CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE

L'une des conséquences majeures des attentats du 11 septembre 2001 fut une transformation

rapide des priorités de sécurité de nombreux États occidentaux et organisations internationales.

En relativement peu de temps, le terrorisme est apparu comme le problème de sécurité le plus

important ; l'élévation de la liste des priorités a rapidement engendré une gamme

impressionnante de nouvelles lois, agences, doctrines, stratégies, programmes, initiatives et

mesures antiterroristes. La menace terroriste est désormais un sujet majeur d'attention politique

et nécessite d'énormes investissements intellectuels et matériels de la part des institutions de

sécurité, des services d'urgence, de l'industrie et du commerce, de l'académie et des médias. En

même temps, le discours sur le terrorisme - termes, suppositions, étiquettes, catégories et récits

utilisés pour décrire et expliquer le terrorisme - est devenu l'un des discours politiques les plus

importants de l'ère moderne, aux côtés du changement climatique, des droits humains et de la

53 Burkhalter. Adrien. « Définir le Terrorisme : Défis et Pratiques, les opinions exprimées », Centre for Security

Policy ou des autorités suisses. Geneva, 2016, p.15. Disponible sur ce site : URL : https://www.google.fr/url?

Consulté le 02/01/2018.

Page 41: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

35

pauvreté mondiale. Et la prolifération des armes. En tant que terme du discours élitiste et

populaire, le terrorisme a acquis des qualités idéographiques clairement observables. En

d'autres termes, comme « liberté », « démocratie » et « justice », le « terrorisme » sert désormais

de terme principal pour les récits centraux. La culture est employée dans le débat politique et

la conversation quotidienne, mais largement incontestée dans son sens et son usage54.

Une caractéristique omniprésente du discours terroriste contemporain, que l'on peut observer

dans de nombreux textes politiques, académiques et culturels, est la notion profondément

problématique du « terrorisme djihadiste », un terme qui s'accompagne de son propre ensemble

d'hypothèses non reconnues et de politiques culturelles. La signification politique de cette

formation discursive particulière peut être discernée dans l'investissement matériel et

intellectuel non insignifiant des agences publiques dans le projet de lutte contre la «

radicalisation ». Nous ciblons donc dans cette étude également le traitement du discours du «

terrorisme islamique ». Plus précisément, nous cherchons à décrire et à disséquer ses termes

centraux, ses hypothèses, ses étiquettes, ses récits et ses racines généalogiques, et à réfléchir

sur les conséquences politiques et normatives de la production du langage et de la

connaissance55.

Malgré son apparente omniprésence dans l'arène publique, la notion de « terrorismede groupes

djihadistes » a en réalité une longue histoire et est déjà profondément ancrée dans les structures

culturelles, institutionnelles et discursives plus larges de la société occidentale. Dans cette

section, nous donnons un aperçu des principales racines généalogiques, des fondements

discursifs et des principaux récits du discours sur le « terrorisme djihadiste »56.

Les discours produisent en partie un sens en puisant dans les ressources linguistiques et les

structures d'opportunité discursives spécifiques ou les matières premières culturelles existantes

d’un contexte social particulier : « les textes renvoient toujours à d'autres textes qui se réfèrent

encore à d'autres textes ». Autrement dit, une approche pluridisciplinaire. Même l'étude de la

littérature du discours djihadiste peut donc nous aider à comprendre comment les formes

actuelles de la connaissance ont été naturalisées à travers le temps et la pratique discursive. Ce

54 Nimmer, Livio.De-contextualization in the terrorism discourse: a social constructionist view. Masters student

in the University of Tartu, 2011, p.224. 55Jackson, Richard. “Constructing Enemies: Islamic Terrorism in Political and Academic Discourse.”

Government and Opposition, vol.42, n° 3, 2007, pp.394-389. 56Milliken, Jennfer. “‘The Study of Discourse’; and Doty, ‘Foreign Policy as Social Construction”.1999

Disponible sur ce site: URL: journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/1354066199005002003. Consulté le

29/11/2016.

Page 42: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

36

n'est pas le lieu pour présenter une généalogie détaillée du discours contemporain sur le «

terrorismedjihadiste », mais simplement de suggérer que trois traditions discursives

discernables semblent importantes pour comprendre sa forme actuelle :

D’abord, le discours djihadiste est toujours fondé sur des hypothèses et des théories cognitives

qui ont étudié à la fois le terrorisme suicidaire, l’extrémisme et le salafisme djihadiste. Ces

travaux et recherches ont connu une production et une croissance cognitive spectaculaires après

les événements du 11 septembre 2001. En revanche, l'étude du discours religieux s’est

relativement éloignée de l’étude du concept du terrorisme religieux. C’est un thème sur lequel

repose en grande partie, l’objet de cette étude. Pour David Rapoport,198457, ceci est basé sur

un ensemble de textes devenu une source de production de connaissances dans tous les discours

et depuis lors, un certain nombre de textes et d'érudits ont établi leur réputation de "Terrorisme

islamique". Comme le démontrent des sections ultérieures de cet article, un grand nombre

d'étiquettes et de récits centraux du discours sur le « terrorisme djihadiste » sont tirés de ce

corpus. Ce qui est également important, c’est que grâce à des réseaux d'influence bien établis

reliant les « experts du terrorisme » à l'établissement des politiques, nombre de ces récits ont

acquis une influence politique.

Le discours global de la guerre contre le terrorisme comprend un vaste corpus de textes

(discours, lois, rapports, documents d'orientation, manuels d'exploitation, notes de service,

lettres, courriels et sites Web, entre autres) et s'appuie sur de nombreuses hypothèses,

croyances, mythes, tropes et récits. Il implique également un grand nombre de constructions,

de formations et de stratégies discursives ; la guerre contre le terrorisme est un vaste et très

complexe discours politique et social.

Deuxièmement, le discours tire un grand nombre de ses principales assomptions, étiquettes et

récits de la longue tradition et des archives de l'érudition orientaliste sur le Moyen-Orient et, la

culture et la religion arabes. Cette littérature s'est rapidement développée en réponse aux

événements tumultueux. Au Moyen-Orient dans les années 1970 et 1980 - comme le massacre

de Munich en 1972, les chocs pétroliers de 1973, en plus de l'invasion soviétique de

l'Afghanistan-il a été fortement stimulé une fois de plus par les attentats du 11 septembre et la

guerre contre le terrorisme, l'occupation américaine de l'Irak et les prétendues révolutions

57Rapoport, David C. “Fear and trembling, terrorism in three religions”. The American political science review,

1984, pp.685-677.

Page 43: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

37

arabes entraînant des changements géopolitiques et la propagation du chaos dans la région

arabe, l'expansion de l'extrémisme terroriste et le contrôle des groupes djihadistes dans de

nombreuses villes en Syrie, Irak, Libye et Yémen.

Les discours universitaires et politiques utilisés ont donné lieu à de nombreuses hypothèses

fondamentales devenues des références de base dans l'analyse du discours djihadiste, comme

celui du conflit des Frères musulmans et leur lutte pour le pouvoir, le conflit israélo-arabe, la

guerre en Afghanistan, la première et la deuxième guerre du Golfe. En 1983,

l’orientalisteSamuel Huntington58 a publié un livre fondamental dans l’analyse du djihad. Il est

considéré comme l’un des savants qui ont marqué l'analyse et l'interprétation du discours

djihadiste.

Troisièmement, le discours s'inspire d'une longue tradition de stéréotypes culturels et de

représentations médiatiques profondément hostiles et de représentations de l'islam et des

musulmans. Typiquement, les médias traditionnels ont tendance à utiliser des cadres centrés

sur la violence, la menace et l'extrémisme. Le fanatisme et le terrorisme, bien qu'il existe

également une tradition orientaliste visuelle dans laquelle ils sont décrits comme exotiques et

mystérieux. De plus, ces représentations culturelles se sont révélées extrêmement résistantes,

peut-être parce que, comme le prétendent ces déclarations, elles reflètent des peurs

socioculturelles plus profondes. C’est l’axe de la tradition discursive le plus important. En plus

de ces trois principales traditions discursives historiques, le discours djihadiste post-11

septembre s'inspire fréquemment d'un ensemble plus large de récits politico-culturels entourant

la guerre contre le terrorisme, notamment ; les mythologies de la guerre froide, la notion et les

suppositions de l'ennemi intérieur, le discours entourant la prolifération des armes de

destruction massive.

Le discours est avant tout fondé sur le déploiement d'une série de labels, de termes et de

formations discursives, parmi lesquels : « le monde islamique », « l’Occident », « le renouveau

islamique », « l’islam politique », islamisme, extrémisme, radicalisme, fondamentalisme,

djihadistes, wahhabites, salafistes59, militants, modérés, mouvement djihadiste mondial, « Al –

58Samuel, Huntingtion. « Les attentats et le discours de la guerre3 ». La revue nouvelle, n°10, octobre 2001, pp.

74-75. 59Le « salafisme » en tant que voie religieuse, consiste à imiter les salaf dans leur croyance, leurs pratiques, leurs

jugements, leurs prédications et leurs démarches de purification de l’âme. Quant au « salafiste », il est censé être

celui qui emprunte cette voie des salaf en s’imprégnant de la parole du prophète : « les meilleurs parmi les gens

sont ma communauté, ensuite ceux qui vont lui succéder, ensuite ceux qui vont leur succéder ».

Page 44: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

38

Qaeda », « terrorisme religieux », et bien évidemment, « terrorisme islamique ».

Fondamentalement, dans leur utilisation textuelle, ces termes sont souvent vaguement définis

(le cas échéant), mais culturellement chargés et très flexibles dans la façon dont ils sont

déployés60.

En outre, ces étiquettes et termes sont organisés en une série de binaires opposés dramatiques,

tels que l'Occident contre le monde islamique, extrémistes contre modérés, violents contre

pacifiques, démocratiques contre totalitaires, religieux contre laïques, médiévaux contre

modernes et sauvages contre civilisé. Ces catégories puissantes ont pour fonction de construire

les « groupes djihadistes » et les « extrémistes » comme des types particuliers de sujets dans le

discours global et de leur imposer des positions sujettes très contraignantes vis-à-vis d'autres

sujets, tels que « personnes décentes », Etats 'ou' musulmans modérés ', par exemple. Fait

important, ils rendent également des récits déraisonnables et plus nuancés sur les identités et

les caractéristiques souvent contradictoires des acteurs centraux des récits. L'application de

labels tels que « terroriste », « fondamentaliste » et « extrémiste » à des groupes comme le

Daesh, et Al-Qaïda et Ansar al-Sharia par exemple61.

Directement lié à cela, on suppose le plus souvent que le terrorisme est directement lié aux

formes extrémistes et fondamentalistes de l'islam, qu'il en émerge ou s'en inspire. En particulier,

de nombreux textes semblent axiomatiques sur le fait que les groupes « islamistes », «

wahhabites » et « salafistes djihadistes » sont généralement liés ou directement impliqués dans

le terrorisme. Magnus Ranstorp62, par exemple, fait référence aux « mouvements extrêmes et à

leurs ailes terroristes respectives » sans aucun qualificatif, ce qui implique que tous les groupes

« djihadistes » ont naturellement une « aile terroriste »63.

Plus le terme de « salafisme » s’impose dans le langage commun, et devient courant, plus il est accompagné d’une

ambiguïté du point de vue de sa signification cognitive, de sa genèse et de l’évolution qu’il a connue. Ceci d’autant

plus que les discours politique et médiatique en font souvent mention - sans vraiment en avoir la maîtrise du sens

-, pour expliquer des formes de comportements qui se posent en rupture par rapport à la société occidentale. 60 Jackson Richard, Ibid. p.394 61 Milliken Jennfer, Ibid. p.306 62 Magnus, Ranstorp. “Mapping terrorism, research state of the art, gaps and future direction.” National defense

college. Sweden, 2006, pp.5-8

Disponible sur ce site : URL : https://www.fhs.se/.../Understanding%20Terrorism%20Innovation... Consulté le

08/04/2016. 63 Magnus, Ranstorp.Preventing Violent Radicalization and Terrorism: The Case of Indonesia.2009, p.15

Disponible sur ce site : :URL : https://www.fhs.se/.../Preventing%20Violent%20Radicalization%20..

Consulté le 06/12/2017

Page 45: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

39

Marc Sageman64 fait référence au « djihad salafiste mondial » et aux « groupes terroristes

salafistes » menés par Al-Qaïda, arguant que « l’idéologie salafiste détermine sa mission, fixe

ses objectifs et guide ses tactiques ». En outre, selon M. Sageman, « Al-Qaïda n'est pas

seulement une organisation politique terroriste ; c'est aussi un mouvement social religieux

revivaliste. ». L’association terrorisme-extrémisme contenue dans ces formations discursives

travaille à structurer les « connaissances » largement acceptées selon lesquelles certaines

formes de l'Islam sont par nature violentes et terroristes.

De toute évidence, l'utilisation de plusieurs termes, par exemple terrorisme islamique, ou

l'extrémisme islamique, relie de manière discursive la religion de l'Islam au terrorisme, formant

ainsi une association inconsciente et transparente entre les deux. En outre, un grand nombre de

textes sur le « discours djihadiste » contiennent des discussions détaillées sur les doctrines

islamiques du djihad, de la Shari’a, de la chahada, de Dar al-Islam, de Dar al-Harb, de

jahiliyyah, d'oummah, de takfir et autres. Des savants et des écrivains tels que Sayyid Qutb et

Ibn Wahhab, tous s’interrogent sur les origines du « terrorisme ».

Le récit prédominant dans la littérature du discours contre les groupes terroristes est qu’ils

doivent être combattus au niveau des idées, et que les musulmans « modérés » doivent prendre

la tête dans la lutte contre l'extrémisme dans leurs communautés. Zeyno Baran65, par exemple,

soutient qu'une tâche centrale de contre-terrorisme consiste à « trouver des moyens d'aider les

modérés à gagner la guerre civile théologique et idéologique qui se déroule actuellement dans

le monde musulman ». Ce récit implique que non seulement le problème du terrorisme est en

grande partie interne au « monde islamique » et c'est au « mondeislamique » qu'il incombe de

le réparer.

Le discours relatif « les attaques terrorisme » est sensible lorsqu'il le discours est fondé sur un

certain nombre d'étiquettes, d'hypothèses et de récits hautement problématiques et contestables,

et expose les façons dont le discours fonctionne politiquement, afin de montrer des directions

spécifiques.

64Sageman, Marc.Understanding Terror Networks, Philadelphia, University of Pennsylvania Press, 2004, pp. 3;5;8

Disponible sur ce site : URL : https://www.iwp.edu/.../20140819_SagemanUnderstandingJihadiN...

Consulté le 02/04/2016. 65 Zeyno Baran, “The Roots of Violent Islamist Extremism and Efforts to Counter It.” Committee on Homeland

Security and Governmental Affairs, United States Senate, 2008.

Disponible sur ce site : URL : www.worde.org/wp-content/uploads/.../navigating_islam_HM.pdf Consultée le

12/04/2016.

Page 46: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

40

Le problème principal est que les hypothèses et les récits centraux - les « connaissances »

acceptées - qui sous-tendent ces politiques sont, comme nous l'avons démontré, à la fois très

discutables et dédaigneux des comptes alternatifs. Sur la base d'une compréhension restreinte

et hautement politisée de la nature de la violence politique contemporaine, il semble donc

raisonnable de prédire que de nombreuses politiques actuelles risquent d'être dépassées.

Le discours universitaire est l'une des constructions centrales de la guerre contre le terrorisme.

Son résultat principal est une société vivant dans un état d'hystérie -œnologique - une nation

qui anticipe constamment la prochaine attaque, Le pouvoir suffocant du projet antiterroriste

dérive en grande partie de sa capacité à projeter une réalité de danger omniprésent et imminent.

Et pourtant, comme je l'ai démontré, la construction discursive de la menace terroriste

catastrophique est intrinsèquement instable et intolérable à la résistance contre-hégémonique.

Si la menace terroriste est une construction sociale, il n'y a pas de raison qu'elle ne puisse pas

être déconstruite66.

À cet égard, nous croyons qu'il est important d'aborder les travaux de Richard Jackson, l’un des

pionniers du Critical Terrorism Studies et l'analyse du discours relatif auterrorisme, sont

centraux pour comprendre le terrorisme comme relevant davantage d’une « construction sociale

». Il définit le terrorisme comme « fondamentalement un fait social plutôt [qu’un] fait brut ; sa

nature n’est pas inhérente à l’acte violent lui-même, mais est dépendante du contexte, des

circonstances, de l’intention et surtout, des processus social, culturel, juridique, et [de la]

politique d’interprétation, de catégorisation et d’étiquetage ». Ainsi rejette-t-il l’essentialisation

dans la compréhension du terrorisme, qui tend non seulement à l’assimiler à un acte de violence,

mais aussi à le décrire comme un fait « objectif », « homogène », figé dans le temps. Cependant,

le terrorisme est un « construit », en ce sens qu’il est un processus dynamique d’interprétation,

de catégorisation et de labellisation où, à travers des actes de langage, les gouvernements créent

un univers rhétorique pour produire, mobiliser et légitimer un discours dominant sur le

terrorisme67.

D'un point de vue scientifique, il existe des raisons impérieuses à démanteler le discours

académique relatif les attaques terroristes. En premier lieu, comme de nombreuses études l'ont

montré, la construction sociale de la menace terroriste mondiale a servi à fournir un écran de

fumée discursif à la poursuite de politiques impérialistes expansionnistes, telles que l'ouverture

66 Huntingtion. Samuel. Ibid. p.82 67Jackson. Richard. Ibid. pp.244-251

Page 47: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

41

de nouvelles régions aux marchés et influences américains, l'expansion En effet, la menace

terroriste remplit actuellement les mêmes fonctions idéologiques et discursives que la menace

communiste durant la guerre froide.

Ce contexte interdisciplinaire a poussé la recherche sur le terrorisme au-delà des limites d'une

seule discipline, mais il a également engendré une confusion théorique. Avec peu de consensus

sur les concepts et les typologies, il n'y a pas eu de foyer d'études sur le terrorisme dans la

littérature académique. Nous étudions ces documents dans de nombreuses disciplines, parce

que nous traitons le discours sur le terrorisme de différentes approches68.

Nous allons procéder à la consultation de certaines littératures, pouvant être considérée comme

exhaustive. Elles contiennent les aspects méthodologiques de l'étude de la littérature qui traite

tout ce qui est en lien avec le phénomène du terrorisme et de l'extrémisme historique. Ainsi,

nous allons répartir cette présente étude sous plusieurs chapitres à savoir : l’approche

historique,explicative,sociale, politique, juridique et bien entendu l’approche psychologique,

en termes d’approches menées par les intéressés au phénomène du terrorisme et de

l'extrémisme.Comme le terrorisme est un phénomène avec de multiples variables, et jusqu'à

présent aucune théorie discursive concrète et scientifique sur le phénomène n'a été développée,

de sorte que les opinions classées sont les plus largement acceptées.

1. Approche historique

Le concept de discours djihadiste est considéré comme profondément enraciné et depuis

longtemps dans les structures culturelles et linguistiques académiques de la société occidentale.

Le concept du discours lié aux événements terroristes ou le discours djihadiste ou celui anti-

terrorisme provient principalement du concept général qui, relève de la question constamment

posée : Quels sont les facteurs qui contribuent à la diffusion de l'idéologie salafiste radicale

parmi ces combattants ? Cette question s'adresse aux individus qui ont mené des opérations

terroristes ou des membres de groupes djihadistes en général. Et parmi les questions les plus

communes, quels sont ces combattants et comment s’engagent-ils avec les organisations

djihadistes, en particulier les jeunes qui les ont regagnés en provenance des pays européens ?

68Ramesh, Sharda. Terrorism informatics knowledge management and data mining for homeland security.

Oklahoma State University Hamburg, 2008, pp.27-33.

Page 48: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

42

Selon la littérature antérieure, les discours djihadistes produisent les significations à partir des

ressources linguistiques. Ils sont fondés également sur des structures spécifiques grâce aux

objectifs discursifs disponibles dans le contexte socioculturel. Nous faisons référence par là à

l'origine des proportions du discours, appelées pratiques discursives69.

David Malet70, professeur des relations internationales à l'Université de Melbourne considère

que la propagation de l'idéologie djihadiste chez les jeunes en Europe et le phénomène de leur

intégration dans des groupes djihadistes, ne sont pas liés à la religion islamique. Il tente de tirer

plusieurs conclusions à travers son interprétation au phénomène, en étudiant le côté historique

et les événements qui ont donné lieu à l'émergence de ces groupes. Quant à Thomas

Hegghammer71, chercheur à l'Institut norvégien de recherches pour la défense, et spécialiste

des phénomènes du recrutement des combattants de l'Europe à partir de la Bosnie à l'ouest,

jusqu’en Afghanistan, la Tchétchénie et les Philippines à l'est, il a essayé de trouver une

hypothèse rationnelle sur les origines de la propagation du phénomène idéologique extrémiste

en Europe. Dans ses écrits, l’auteur a utilisé comme sources, les références primaires et

secondaires, qui étaient en arabe, en plus des livres, considérés par les organisations djihadistes

comme étant des constitutions, à savoir les livres des Frères musulmans et des groupes de

l'islam politique. Ces écrits sont considérés comme la première référence des dirigeants d'Al-

Qaïda et de l'organisation de l'Etat islamique (Daesh). Ainsi, Thomas Hegghammer a effectué

des entrevues avec des jeunes européens qui ont rejoint ces groupes, en commençant par la

guerre en Afghanistan, en passant par la guerre en Tchétchénie et en Bosnie jusqu’à la guerre

de l’Irak et de Syrie. Ces jeunes sont en provenance de Grande-Bretagne, de France, du Maroc,

de Jordanie, du Pakistan et d'Arabie Saoudite. Il a relaté dans sa recherche l’émergence

historique de ces groupes, en particulier après avoir subi des répressions et des détentions par

les systèmes de la majorité des pays arabes comme par exemple : l’Egypte, la Syrie la Jordanie

et l’Algérie. L’auteur considère que les peines d’emprisonnement à perpétuité ou de mort, que

certains membres ont subi, est l'une des principales raisons de la mise en place d'Al-Qaïda et

l'adoption de ce qu'on appelle l'idéologie djihadiste salafiste, fondée pour établir l’Etat de

69 Jackson, Richard. “Constructing enemies: Islamic Terrorism”. In Political and Academic discourse, published:

21 juin 2007, p.9 70Malet, David. “Why Foreign Fighters? Historical Perspectives and Solutions”. Orbis Journal of Foreign Affairs,

2010, pp. 97-114. 71Hegghammer, Thomas. “The Ideological Hybridization of Jihadi Groups”. Current trends in islamist ideology,

vol. 9, 2009, pp.1-7. URL: http://currenttrends.org/printVersion/print_pub.asp?pubID=112Consulté le15/08/2016.

Page 49: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

43

Khalife et l'expiation de celui qui viole ses fondements. Pour eux, il s’agit de l'ennemi proche,

représenté par les pays islamiques, et l’ennemi lointain, représenté par les pays occidentaux72.

L'auteur a détaillé l'histoire des Frères musulmans, a démontré ses membres ainsi que sa relation

avec les groupes djihadistes. Thomas Hegghammer déduit enfin que celui qui se charge de la

mise en place des politiques au Moyen-Orient, a grandement contribué à la propagation de

l'idéologie extrémiste. De ce fait, le discours djihadiste extrémiste n’a pas été le produit d’une

preuve complexe, mise en évidence par la plupart des universitaires et des spécialistes de ce

phénomène. Comme la plupart d'entre eux ont abordé un certain nombre de raisons épineuses

dans la propagation de ce discours extrémiste, il est seulement question de raisons simples et

claires, à savoir les politiques menées par les pays occidentaux vers les pays arabo-islamiques

en Orient73.

En utilisant les ressources linguistiques déterminées, les caractéristiques structurelles

spécifiques, dans un contexte socio-culturel donné, les discours produisent des significations.

En effet, se référer et comprendre les discours djihadistes exige :

• Une analyse des éléments et du contenu de ces discours ce qui nécessite essentiellement

des hypothèses et des conceptions cognitives ayant étudiés le terrorisme, l'extrémisme,

le salafisme djihadiste mais aussi l’islam fondamentaliste extrémiste. Ces études ont

connu une croissance significative après les événements du 11 Septembre. Mais les

discours djihadistes ne comptent pas parmi le concept de l’étude du terrorisme religieux

qui représente la matière objet de l’étude. C’est ce que David Rapport a indiqué en 1984.

Il considère que toute production intellectuelle doit avoir des sources non négligeables.

• Les discours académiques et politiques connus qui ont fait référence à de nombreuses

hypothèses analysent la structure et les éléments du discours djihadiste.

• Par les stéréotypes et les images culturelles, les divers médias se sont concentrés sur le

concept de gestion de la violence sauvage. Un concept souvent utilisé par les djihadistes

pour publier leurs discours. Ainsi, ces médias ont mené des études pour analyser les

dimensions et le comportement de ces djihadistes. En effet, les médias ont établi en

72 Bielmann, Florent. Ibid. p.15 73Hegghammer, Thomas. “Jihadi Culture. The Art and Social Practices of Militant Islamists”. Norwegian Defence

Research Establishment (FFI). Cambridge University Press, 2017, pp.46-63

Disponible sur ce site: URL: https://assets.cambridge.org/.../9781107017955_frontmatter.pdf

Consulté le 12/02/2018.

Page 50: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

44

permanence des comparaisons entre le comportement de chaque groupe djihadiste, son

environnement et les circonstances qui ont abouti à son émergence.74

Dans le cadre de notre étude de l'approche historique du discours sur les événements terroristes

ou le discours djihadiste, nous nous concentrerons sur deux parties principales : l’une exposant

les éléments et les structures du discours par la littérature, l'autre section étant les supports

fondamentaux des études précédentes....

1.1. Étude chronologique des écrits élaborés sur le discours djihadiste

Le terrorisme islamiste a fait irruption à la fin des années 1970. Selon les sociologues, les

juristes et les psychologues, il est devenu l'un des problèmes sociaux les plus importants de

l’époque post-industrielle. Et avec les événements du 11 septembre, considéré comme l’un des

actes terroristes les plus importants sur la scène internationale, la lutte contre le terrorisme

semble devenir le but primordial, à travers le discours académique, médiatique et politique au

niveau international.

Actuellement, il semble que tout le monde approuve que toutes les organisations terroristes

(leur comportement et idéologie) demeurent les plus grands problèmes de la politique

internationale. En revanche, pour parvenir à un accord sur ce qui résulte de ce problème est plus

complexe, en termes de définition du concept de terrorisme, ses origines et les facteurs qui

expliquent la propagation de ce phénomène, que ce soit religieux, politiques, sociaux ou

psychologiques. Ainsi, il y a la grande quantité des écrits et de recherches scientifiques qui ont

tenté d'expliquer ce phénomène grâce à de nombreuses approches, y compris l'historique, que

nous allons aborder à travers les questions les plus pertinentes ayant menacé la paix et la sécurité

internationales à l’époque moderne. Celles-ciont grandement contribué au développement de

connaissances, et intriguèrent dans l'interprétation des différentes disciplines. Par conséquent,

nous travaillons sur la collecte des études historiques les plus importantes dans le discours

antiterroriste75.

1.2. Le procédé analytique utilisé dans la littérature du discours djihadiste

L'étude du discours djihadiste, sous l'expression de l’analyse de discours, est généralement

considérée comme une forme de la théorie monétaire dont le but essentiel est de décrire

larelation entre le texte et les processus sociaux en particulier. Il s’agit de porter un intérêt aux

74 Richard Jackson, Ibid. p.9 75 Fragnon Julien, Ibid. p.15

Page 51: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

45

affaires politiques reposant sur le principe de la théorie variable (le texte du discours), que ce

soit une vidéo, un texte ou une voix, et de les transformer en modèles de structures et de

connaissances. De sorte que cela dépend de plusieurs bases théoriques qui englobent la

compréhension de la langue du discours et les circonstances de sa production, de sa structure et

de son contenu. Il s’agit aussi de comprendre les dimensions de sa production, que ce soient

des événements terroristes, une guerre civile, etc.76.

Après les événements du 11 septembre 2001, le discours djihadiste a fait l’objet d’une

recomposition large, avec des descriptions culturelles qui entourent la guerre contre le

terrorisme et l'extrémisme. Il s’agit aussi de faire une analyse comparative des similitudes et

des différences entre le comportement des groupes djihadistes et d'autres comportements

extrêmes tels que le nazisme ou celui de l'extrême droite77.

Les chercheurs trouvent difficile de définir le concept de l'analyse du discours, tant en termes

qualitatifs que quantitatifs. De notre côté, nous allons procéder selon le concept déterminé dans

certains dictionnaires et études pertinentes. La définition la plus simple, nous la trouvons dans

un dictionnaire de Georges Mounin qui ne rentre pas dans beaucoup d'explications mais fournit

une définition globale de l'analyse du discours en le définissant comme « une technique qui

vise comme une formalité en général, à clarifier les relations entre les unités linguistiques dans

le discours écrit ou oral au plus haut niveau de la phrase »78.

Selon Patrick Charaudeau et Dominique Maingueneau, ce domaine d’analyse du discours est

considéré comme un art relativement récent. Les deux reconnaissent la difficulté de développer

une définition sur un concept général. La plupart des définitions qui lui sont attribuées se

différencient79 : ce sont des définitions larges quand l’analyse du discours équivaut à l’étude du

discours, ou très limitées quand nous attribuons cette étiquette dans le cadre de la distinction

entre les différents arts qui font du discours un objet de l'un des arts80. Ce n’est pas pour une

analyse des textes comme un droit acquis, dérivé et distinct, mais c’est une ligne exprimant la

linguistique, la sociologie, la psychologie et l'histoire. En effet, il n’est pas étrange qu’il

76Van Dijk, T. “Ideology and Discourse Analysis”.(Routledge)Journal of political ideology, 2006, 11 (2), p.116. 77Richard Jackson, Ibid.,p11 78Mounin, Georges. Clefs pour la linguistique. 1983,1971, Paris, p.124. 79 Maingueneau, Dominique. L’analyse du discours et ses frontières. Université Paris XII, France, 2005, p.8. 80Charaudeau, Patrick ; Maingueneau, Dominique.Glossaire de l'analyse du discours. Trad. Abdelkader Almahéri,

et Hammadi Samod.Ed. Dar Sinatra, Tunis, 2008, p.4.

Page 52: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

46

grandisse, se renouvelle et se divise conformément aux endoctrinements et à la diversité des

approches81.

L’analyse critique du discours selon Norman Fairclough82, accorde plus d’intérêt au discours

contextuel qu’au discours absolu. A ce stade, l’analyse des interactions linguistiques couvertes

dans le discours est plus large. En général, N. Fairclough considère que l'analyse critique du

discours combine l'analyse linguistique, à savoir ce qui se passe au niveau textuel en soi, et le

contexte qui comprend l'analyse interactive du texte. Il vise ainsi le traitement des textes à partir

de diverses directions et par l'utilisation de différentes méthodes critiques. De même, il indique

qu’il utilise le concept de texte dans son sens le plus large et que la langue se manifeste à travers

l'utilisation du texte.

L’analyse critique du discours est en lien direct avec des interactions sociales de toutes sortes,

et c’est ainsi que les dissimulations idéologiques du discours sont détectées.

1.3. Le procédé empirique utilisé dans la littérature du discours djihadiste

Le discours djihadiste est un ensemble de discours émis par différents moyens de

communication écrite ou audiovisuelle. Le but poursuivi est de le moduler conformément aux

objectifs antérieurs. En fait, le sens implicite est le sens d'un discours dont le rapport est

directement lié aux connotations linguistiques. Ce n’est pas le sens littéral de l’énoncé, mais

plutôt un sens introduit intentionnellement par l’orateur permettant la compréhension

contextuelle. Il s’agit alors de lier le discours aux contextes civilisationnels, sociaux et

socioculturels plutôt qu’aux faits associés. En revanche, l’orateur déclare souvent le sens afin

de ne pas en être tenu pour responsable.

C’est sur cette base de connaissances que l’on procède à l’analyse de discours, interprété, loin

d’une logique de causalité. Souvent, l'analyse du discours traverse deux étapes : la première,

celle qui consiste à examiner profondément les textes et le discours djihadiste, en est le meilleur

exemple. Elle dépend des éléments de base de l'analyse des données et de l'étude de la variable

de la structure de façon précise. Elle est aussi liée à l’analyse en plusieurs langues des écrits

des auteurs qui ont relaté le comportement pénal des djihadistes et leur idéologie83.

81 Fuller, Roger.La contribution des médias dans la re-production du pouvoir dans les approches de la poésie et

de la psychanalyse. Trad. Mohammed Khattabi. Jean Benjamin, 1987, p.44. 82 Fairclough, Norman. Analyse du discours, Analyse textuelle dans la recherche sociale. Trad. Talla Wahba.

(Organisation arabe pour la traduction), Beyrouth, 2009, p.62. 83Ibid., p.64

Page 53: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

47

Pour ce qui est de la deuxième étape, cette dernière résulte de la soumission des résultats

textuels au discours. Elle se manifeste elle-même en deux phases :

1. On y utilise la critique de fond qui permet de relever toutes les contradictions internes du

discours et d’en saisir les fausses interprétations, la succession des événements, la découverte

des points de vue vis-à-vis de l'échec et du succès du discours et les circonstances

sociopolitiques.

2. Elle comprend les effets politiques, éthiques et idéologiques de ce discours. Elle détecte aussi

les méthodes psychologiques utilisées pour montrer une image précise du discours, pour relever

sa structure, analyser ses variables et ses pourcentages ainsi que sa narration descriptive.

Selon les écrits, les discours djihadistes produisent souvent des significations qui tirent profit

des ressources linguistiques et se réfèrent à l'origine des discours, ce que l’on appelle les

connaissances actuelles des pratiques discursives.

En fait, les discours ne sont pas une seule unité composée et cohérente. Ils se différencient selon

les circonstances au point que leurs éléments se contredisent souvent et que leurs textes

divergent parfois. Ils contiennent des données qui varient en fonction de chaque variable. Et vu

l'énorme volume des discours djihadistes, leur analyse n’est faite que d’hypothèses qui tentent

de rassembler ses composants, considérés comme une référence à toutes ces variables. C’est un

procédé préliminaire classique qui permet de relever la nature de chaque discours84.

1.4. Statut du discours djihadiste selon les littératures

Le contenu du discours djihadiste se fonde sur la prémisse que la violence exercée par les

djihadistes relève du terrorisme, parce qu'au moment de ses crimes il ne fait pas de distinction

entre l'islam et les autres religions, la preuve en est que ses actes ont parfois lieu à la mosquée,

à l'église ou à la synagogue. Aussi, dans la plupart des cas, le terrorisme est lié aux actes de

terrorisme et de comportements criminels extrémistes pour ces groupes.

Concernant le discours académique, il a sélectionné convenablement de nombreux termes qui

indiquent une différence dans les concepts de l'idéologie du djihad extrême comme l'utilisation

du terrorisme islamique. Il y a aussi une différence dans de nombreux synonymes tels que « le

salafisme djihadiste », « Attakfir » (Mécréants et expiation, apostasie, le calife). Ces études

84 Alragi, Mohamed. « Les dimensions des idéologies du discours des medias de l’Organisation Etat

Islamique ».Des études des médias, Centre Al Jazeera d'études, mars 2015, la Mecque, pp.8-11.

Page 54: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

48

illustrent les tendances extrémistes de leurs annonceurs vis-à-vis de l'islam, considéré comme

une menace pour le monde85.

En outre, il existe de nombreuses hypothèses dérivées des conceptions critiques du discours

djihadiste.

Force est de constater la politisation du comportement du djihadiste dans les littératures

précédentes au regard des actes et des comportements des groupes djihadistes.

• Utilisation des mêmes méthodes scientifiques et stylistiques dans les sciences sociales

pour analyser les éléments du discours djihadiste. Cela peut constituer une sorte de récit

qui, à son tour, conduit à une simplification excessive des conceptions. Ces dernières

donnent des preuves sur ces éléments (tels que le monde musulman, l'islam politique,

le terrorisme islamique, le djihad islamique, etc.) ce qui conduit à une généralisation

des catégories analytiques.

• Beaucoup de discours djihadistes tentent de donner une légitimité à un certain nombre

de stratégies et d’agendas, en essayant d’imposer leur application par la violence et

l'extrémisme. En effet, le premier espace unilatéral pour diffuser le discours djihadiste

extrémiste se réduit à celui de la religion.

• Emploi des formes d'analyse des textes utilisés dans la science de la psychologie

discursive afin d'obtenir une description précise du récit et de la narration discursive

ainsi que les images de l'interaction sociale avec ce discours.

• Les acteurs du discours djihadiste, à savoir, les universitaires, les spécialistes des

médias et les politiciens, tentent d’étudier celui des sympathisants de l'idéologie

djihadiste, de ces terroristes qui tentent de modifier la désignation des djihadistes par

des étiquettes médiatiques tels que « l'organisation de l'Etat islamique » au lieu de

« Daesh ».

• La focalisation sur les littératures fondamentales considérées comme des références de

ces djihadistes tels que « la Valise du Moujahid », « la Gestion de la Sauvagerie », la

« légalité des opérations martyres ».

• Ces hypothèses tentent d'aller plus loin dans l’analyse du discours djihadiste résultant

du comportement criminel de ses acteurs qui se manifeste par les opérations suicidaires,

le recrutement de jeunes à s'engager dans les fronts de combat en Syrie, en Libye, en

85Ibid., p.11

Page 55: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

49

Irak, et la plupart des pays arabes où les révolutions ont eu lieu. Ces hypothèses

recherchent dans l’identité du djihadiste, sa personnalité, sa situation socio-

économique ainsi que son comportement criminel86.

1.5. Trajectoire de l'analyse des discours djihadistes

1- il est question d’abord d’un examen approfondi des textes, en se concentrant sur les éléments

qui les composent, avec une analyse de données et au-delà des recherches qui ont été menées

sur ce sujet, à la fois en français, en anglais ou en arabe. Plus particulièrement sur la période

entre 2001 et 2016. Cette étape se compose de :

• Centres de recherche des politiques supérieures de l’état.

• Des livres, des articles et rapports des groupes de réflexion (journalistes, savants…)

• Les livres universitaires et articles scientifiques axés sur l'extrémisme, le terrorisme,

l'islam fondamentaliste et le salafisme djihadiste.

• Les moyens de médias audio-visuels et traditionnels, à travers différents programmes.

• Les médias sociaux et les réseaux de l’internet en général.

2- il s’agit d’appliquer les résultats de l'analyse textuelle dans les discours djihadistes à :

• La critique de fond qui permet de dévoiler les contradictions sous-jacentes de

chaque discours et de saisir les fausses idées, en fonction de la succession des

événements et la compréhension des points de vue sur la capacité d'influencer

le destinataire.

• L’étude des effets politiques et éthiques du contenu des discours et l’examen des

méthodes psychologiques utilisées pour que les discours soient établis de la

sorte. Il existe cependant, plusieurs techniques analytiques utilisées dans

l'analyse de ces discours (Analyse des pourcentages, Analyse narrative et

l’analyse de documents).

3- L’étude des discours djihadistes comme lien de causalité entre la religion et la violence. Il

s’agit alors d’étudier la fonctionnalité des textes religieux dans la justification des

comportements criminels et de la violence, propriétés essentielles du discours djihadiste. A ce

propos, l’attitude des groupes djihadistes illustre certaine forme de travail social par la

86Benjamin, Ducol.Devenir djihadiste à l'ère numérique. Une approche processuelle et situationnelle de

l’engagement jihadiste au regard du Web. Thèse de doctorat en science politique, Université Laval, Québec,

Canada, 2015, p.58.

Page 56: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

50

fourniture de photos et de vidéos criminelles pour paralyser toute réflexion. Ce qui donne une

certaine légitimité à toute décision politique émise en réponse à ces comportements.87

1.6. Traitement littéraire à l’idéologie des groupes djihadistes

Lors de l'analyse du discours djihadiste, il est indispensable de s’arrêter à son vocabulaire : il

comprend la répartition des rôles et des imaginations métaphoriques. Il a pour finalité

d’influencer les sentiments du destinataire. C’est un vocabulaire dont les termes sont

étroitement liés au fait émotionnel au nom de la religion et il vise à lever l'injustice sur l'islam

et les musulmans.

Les méthodologies d’analyse du discours djihadiste se distinguent entre analyse du contenu et

conception critique. Elles diffèrent par la propagation de ce phénomène, en particulier dans

cette dernière période. Cela est dû au dernier développement et à la prolifération des médias et

de l'internet.

Les études et les littératures qui ont analysé le discours djihadiste se sont diversifiées en ce qui

concerne les conceptions. Autrement dit, un seul événement pourrait faire l’objet de plusieurs

représentations et analyses académiques, politiques et médiatiques88.

A travers le travail qui suit, nous allons essayer de mener une étude historique des littératures

ayant traité le discours djihadiste dans les périodes historiques de la pensée djihadiste, en

particulier dans l'ère moderne. Nous allons essayer en effet, et dans la mesure du possible, de

nous documenter sur les supports fondamentaux de ses écrits. De même, nous allons également

essayer de dévoiler les fondements référents sur lesquels ces études ont été mises en valeur. En

revanche, nous allons démontrer les points faibles de ces études qui n’ont pas traité plusieurs

thèmes, étroitement liés au discours djihadiste. Malheureusement, ces derniers n’ont pas fait

l’objet d’une attention des littératures, aussi bien académiques que médiatiques.

Avant d’expliquer cette problématique, il nous paraît nécessaire de répondre d’abord à certaines

questions historiques qui remontent à quatre décennies. En effet ce thème, devenu la

préoccupation majeure du monde entier, est transformé en une menace horrible pour les esprits.

Et si de nombreuses études se sont intéressées au sujet du discours djihadiste selon la pensée et

l'idéologie, il s’agit également de l'influence du climat politique et social ayant un grand impact

87Ibid., pp. 66-86 88Nadef, Abou. Ahmed. « L’analyse du discours et du paysage virtuel djihadiste en Tunisie, quand l’internet

devient une arène au djihad ». Porte de l’information africaine, 2014, p.24.

Page 57: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

51

sur la mentalité de ses chercheurs. La majorité de ces études sont loin d’être impartiales et

neutres. Et cela regroupe les études académiques, doctrinales, gouvernementales ou même des

études internationales concernées par le discours djihadiste ou même les thèmes qui lui sont

étroitement liés tels que l'extrémisme, le terrorisme international, le fanatisme et la propagande.

Ainsi, certaines études et recherches portent sur les motifs qui poussent les djihadistes à

rejoindre les camps des organisations, le mode de recrutement et l’emballage intellectuel par

divers médias89.

En outre, une grande partie de ces études et recherches sont conformes aux agendas et faits

politiques, considérés comme étant des supports du discours djihadiste dans l'ère moderne. Pour

cette raison, nous allons mener une étude synchronique du discours djihadiste conformément

aux étapes traversées par ces groupes90.

Ahmad Ibn Hanbal (780-855) a été le premier à faire appel à ces idées, suite à une époque

pleine de conflits politiques. Ensuite et en conséquence de l’invasion des Mongols dans l’Etat

Islamique, Ibn Taymiyya (1263 -1328) a invité à son tour les musulmans au djihad. Cette idée

a été transmise de génération en génération jusqu’à l’arrivée de Muhammad Ibn Abdel Wahhab

(1720-1792). Il s’est approprié les idées d'Ibn Hanbal et d’Ibn Taymiyya et a essayé de limiter

les causes de la conjoncture vulnérable de l'Etat ottoman pour tenter de repousser l'attaque

européenne. Il fait remonter les causes de la faiblesse de l'Etat islamique à cette époque –

économiquement et politiquement- et aux crises de croyance sur le concept du monothéisme

hérité des pieux ancêtres91.

Au cours des quatre dernières décennies, l'idéologie intellectuelle des groupes djihadistes a été

reformée. A ce propos plusieurs personnes ont eu un grand impact dans la construction du

discours djihadiste. L’Egyptien Sayed Kotb (1906-1966) a été le premier fondateur et leader de

la confrérie des Frères musulmans. Il est considéré comme le référent de ce qui a été connu plus

tard par « l’islam politique ». Il est également considéré comme le futurologue de l’idéologie

du djihad salafiste. Celle-ci a tenté de se construire sur la loi islamique, puisqu’elle considère

89Alragi. Mohamed, Ibid., p.13. 90 Al Moukli, Ahmed bin Hassan. « Les idéologies médiatiques de l’organisation d’Al-Qaida, les défis de la

sécurité intellectuelle sur l'Internet ». Etude présentée lors de la première Conférence nationale de la sécurité

intellectuelle. Univ. Le roi Saoud, Arabie Saoudite, 2014, p16. 91 Abdelghani, Imad. « Les islamistes entre la révolution et l’Etat-Problématique d’établir un modèle et de produire

un discours ».Centre des études de l’Union Arabe, Beyrouth, sept.2013, p.22.

Page 58: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

52

ses actions comme une Sunna du Prophète et de ses compagnons, et a essayé de jumeler le

djihad salafiste aux idéologies de la piété ancestrale. 92

Sayed Kotb a été le premier à considérer les gouvernements arabes comme des mécréants. En

conséquence, il a lancé l’idée du djihad politique comme expiation. Son idéologie porte sur la

violence et l'extrémisme religieux, hostile aux systèmes arabes en général, et égyptien en

particulier. Arrêté en 1965 sur des accusations d’actes de terrorisme, Sayed Kotb est condamné

à mort le 29-8- 1966.

La mort de Sayed Kotb, n’a pas empêché ses idées d’influencer le groupe du djihad islamique,

fondé en Egypte en 1972. Parmi les personnes les plus importantes qui ont adopté cette pensée

et qui l’ont véhiculée dans leurs discours, nous pouvons citer : Abdullah Azzam, Ayman

Aldoahry (parmi les fondateurs du groupe du djihad islamique), Abou MoussabAssouri, Abu

Yahya Allibi, Abu Qatada (le Palestinien) et Abu Mohammed Al-Maqdisi93.

L’Arabie Saoudite était gouvernée par un système influencé par l'idéologie de Mohamed Abdel

Wahab (1703 - 1791) dont le discours était connu pour sagrande rigueur. Le système a adopté

le nom de Wahhabisme. Et si le discours de ce dernier n’est pas loin de la pensée du djihad

salafiste, il en diffère sur certains points à savoir sur les questions du califat (la plus importante),

du Jihad, de la violence, de la mécréance et de l'obéissance au responsable.

Selon nos consultations, nous avons pu relever que la majorité des littératures et écrits

(académiques et jurisprudentiels) spécialisés dans le discours djihadiste, considèrent l’entrée de

l'ex-Union soviétique en Afghanistan le 25 décembre 1979, comme l’élément déclencheur de

l'idéologie djihadiste de cette époque.94

En Afghanistan, Abdullah Azzam aura joué un rôle majeur dans la création des fondements

intellectuels du discours djihadiste dans ce pays. Il était le premier à utiliser le terme du djihad

salafiste qui vise selon lui, à unir les Arabes et les Afghans contre les Russes. A ce propos, les

groupes djihadistes ont obtenu, durant cette période, un grand soutien financier et logistique,

en provenance de l'Arabie Saoudite et d’autres pays du golfe et des États-Unis. A l’issu de cette

période, la personnalité d’Oussama Ben Laden fait irruption. Il a été considéré au début comme

le lien entre les djihadistes et les pays de soutien tels que l'Arabie Saoudite, puisque son rôle

92 Bakier, Abdul Hameed. The Evolution of Jihadi Electronic Counter-Measures.September.2006. p.46. 93Abdelkader, Ben Abdelaziz. Aloumda fi idadaloudda. (en vue du djihad pour l’amour de Dieu) p.232 94Chomsky, Noam et Herman, Edward. La Fabrication du consentement. De la propagande médiatique en

démocratie, traduit de l’anglais par Dominique Arias, Marseille, Agone, coll. « Contre-feux », 2008. pp.357-362.

Page 59: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

53

était de recevoir l'argent et les armes fournis par ces pays, et de les renvoyer aux djihadistes

afghans et arabes. L'Afghanistan est donc devenu un terrain fertile pour les djihadistes et un

environnement favorable pour la diffusion et la prolifération de l'idéologie djihadiste95.

Al-Qaïda est devenue alors une organisation politique et armée bénéficiant d’un grand potentiel

militaire et d’un appui considérable des pays du golfe et des États-Unis pour lutter contre les

occupants soviétiques en Afghanistan. Dans ces conditions, la guerre afghane a attiré les

combattants du monde entier. Une situation qui a permis au djihad salafiste de se transformer

de petits groupes dans leur propre pays en une force militaire transfrontalière.

Après la fin de la guerre en Afghanistan et la dislocation de l'Union soviétique, il était nécessaire

pour tous ceux qui en étaient les acteurs de trouver un moyen de conclure. En 1988, et suite à

la déclaration d’Al-Qaïda en tant que système indépendant, Oussama Ben Laden a bénéficié de

l’allégeance des adeptes de l’organisation et il est devenu le prince de cette organisation96.

L’appellation de celle-ci n’est pas le fruit du hasard. Elle a été plutôt bien réfléchie. Si Al-Qaïda

signifie en arabe « la base », c’est parce que Ben Laden a proposé de collecter toutes les

informations liées aux personnes qui intègrent l’organisation, de les enregistrer ainsi que la

façon d'informer leurs proches en cas de décès97.La logistique arméeest marquée par l’axe

qualitatif stable (vertical) lié à la construction du groupe djihadiste et aux méthodologies suivies

dans les préparations des moudjahidines98.

En ce qui concerne le discours djihadiste d’Al-Qaïda, ce dernier a été influencé par les idées

d'Abdullah Azzam qui a joué un rôle primordial dans le système doctrinal et idéologique de

l'organisation. Durant la période en question, Azzama a pris soin de ne pas être anti-golfe, en

particulier envers l’Arabie Saoudite qui l’a beaucoup soutenu. En revanche, après son assassinat

en 1989 dans une voiture piégée, le discours djihada été mis en œuvre par les membres du

groupe Jihad islamique qui a fusionné avec Al-Qaïda. Parmi ses leaders : Aldoahry. Ses idées

avaient une grande influence sur l'organisation. Son charisme et sa rigidité ont fait de lui le

95Sayed Imam al-Sharif, Aloumda fi idadaloudda, (Arabe).

Disponible sur ce site : URL : http://ekotub.blogspot.fr/2015/08/pdf_3.html

Consulté le16/3/2016. 96 Al Moukli, Ibid. p.22 97 Sayed Imam al-Sharif, Ibid. p.24 98 Manna, Haytham. « La succession de Daesh, de la migration illusoire aux lacs de sang ».Les versions du Centre

scandinave pour les droits de l'homme, Août 2014, p.4.

Disponible sur ce site : URL : http://sihr.net/wp-content/uploads/2014/07/DAEESH-first-part1.

Consulté le 12/8/2016.

Page 60: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

54

deuxième homme de l'organisation. Grâce à lui et à ses collaborateurs, le discours d’Al-Qaida

s’est approprié les pensées du groupe telles que l'établissement du califat islamique. Et nous

pouvons le prouver d’après ce qui a été indiqué dans la publication d’Al-Qaïda intitulée Al

Omdafi i3dad al 3odda99 (Le référent dans la préparation au départ) dont le but est d’inciter les

combattant à l’assassinat. Nous pouvons donc conclure qu’à cette époque, le discours d'al-

Qaïda est marqué par l’axe quantitatif horizontal caractérisé par le volet légitime et politique

du groupe ainsi qu’une légitimité adoptée et appliquée. Il s’agit également du volet lié aux après

son retour en Egypte, en provenance d'Afghanistan, Ayman Aldaouahiry a été arrêté par les

autorités égyptiennes. Depuis sa prison, il accusait la mécréance et appelait à l’expiation du

gouvernement égyptien ; il déclarait une guerre sainte pour créer l'État du Calife et appelait au

recours à l’attentat suicide. Ces éléments sont considérés comme les piliers fondamentaux d’Al-

Qaïda.

Selon les académiciens et les savants de la jurisprudence, la phase la plus cruciale dans l'histoire

d'Al-Qaïda est celle qui se situe entre 1990 et 1999. Cette période a même été appelée « le

djihad et la reconstitution de l’Etat du Calife » et a considéré certains pays arabes comme

mécréants et les a décrites comme « l'ennemi proche ». Ces faits ont suscité une grande ferveur,

en particulier avec le décès d’Abdallah Azzam ; le groupe du Jihad islamique de l’Egypte a pris

alors le contrôle du discours sur le djihad. Même réaction à la suite de l'opération militaire

menée par les Etats-Unis avec les forces de la coalition en Irak après l'occupation du Koweït en

1990. Ainsi, selon certaines études, le discours des groupes djihadistes s’est intensifié

clairement pendant cette période100.

Il faut signaler également, que l'utilisation d'internet et des réseaux sociaux a augmenté sur la

période. Les djihadistes les ont utilisés pour transmettre leurs messages et diffuser les principes

et les règles du futur travail des groupes djihadistes. Ce qu’Abu Baker Naji résume dans « la

vengeance, la sauvagerie, l'autonomisation et l’expansion ». Ainsi, l’organisation d’Al-Qaida a

bénéficié du contrôle des Talibans au pouvoir en Afghanistan. Ayant reçu l'idéologie djihadiste

de leurs groupes, ces moudjahidines afghans ont créé des universités d'enseignement appelées

« universités du djihad » qui devaient inspirer la guerre contre l'Union soviétique. Mais après

que les Russes aient quitté l'Afghanistan, ce pays a connu un vide politique qui a conduit à une

99 Abdelkader, Ben Abdelaziz. Aloumda fi idadaloudda. (En vue du djihad pour l’amour de Dieu) 2004, pp.220-

375. 100 Baker, Abdul Hameed. The Evolution of Jihadi Electronic Counter-Measures. 2006. p.48.

Page 61: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

55

activité notable de ce groupe ; il devait fournir tous les moyens pour Al-Qaida afin d’établir le

califat dans le pays101.

Suite à ces événements, l’organisation d’Al-Qaida a reçu un choc lors de l'intervention

américaine en Irak. En effet, Ben Laden a considéré l’appel de l'Arabie Saoudite et du Koweït

aux forces américaines pour prendre leur défense comme le début de l'émergence de ce qui est

connu comme « l'ennemi proche » chez les djihadistes. Et en réaction à ce qui précède, les

groupes djihadistes ont déclaré la guerre aux gouvernements arabes et ont pris cette lutte comme

un devoir légitime. Et c’est ainsi que les coalitions qui soutiennent l’organisation ont changé

catégoriquement, non seulement en ce qui concerne le financement et la logistique mais aussi

au niveau du refuge et du djihad102.

Pour ce qui est des services secrets du Pakistan, ils ont essayé de retrouver leur influence en

Afghanistan en soutenant les talibans pachtounes. Ce qui a mené Oussama Ben Laden à

procéder à des regroupements de Moudjahidines en Afghanistan, ce pays étant considéré

comme centre de formation militaire sécuritaire et siège principal. Et parmi les résultats de ce

processus :

• Attentat du World Trade Center à New York de 93

• Attentat du site américain en Somalie qui a fait 18 victimes parmi les soldats

américains et donné naissance aux tribunaux dits islamiques en Somalie. Ces

derniers ont été considérés comme des subordonnés faisant allégeance à Al-

Qaïda, et ont dominé les lieux les plus vitaux dans le pays.

• Les attentats de Riyad et Al Khobaren en 1995-1996.

Durant cette période, les dirigeants d'Al-Qaïda ont reçu également une invitation en provenance

du leader soudanais Hassan Al-Tourabi pour venir s’installer dans le pays ; l’organisation y a

mis en place des camps de recrutement de djihadistes dans le but de libérer Al-quods. Une

action qui avait pour cause la violation des droits de l’homme subie par les Palestiniens pendant

cette période103.

101 Dans une interview diffusée sur la chaine de télévision arabe MBC, l’ancien chef des renseignements saoudiens,

a affirmé qu’Oussama Ben Laden a envoyé un message au gouvernement saoudien et a suggéré le recrutement des

djihadistes du monde entier, pour libérer le Koweït. A travers ce message, il a proposé également d’en être le

commandant, si les pays du golfe acceptent de le soutenir. Cette proposition d’Oussama Ben Laden a été

catégoriquement refusée par l’Arabie Saoudite et ses alliés. 102 Baker, Naji. « La gestion de la sauvagerie ». Centre de recherches et des études islamiques, 2008, pp.26-27. 103Al Moukli, Ibid. p.22

Page 62: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

56

1.6.1. Création du Front islamique de lutte contre les Juifs et les Croisés : 1998

Les deux représentants d’Al-Qaida, Oussama Ben Laden et AymanAldoahry, celui du

groupe du Jihad islamique en Egypte, représenté par RafiiTaha, le groupe djihadiste au

Cachemire et les dirigeants djihadistes au Pakistan se sont accordés pour combattre les juifs

et les sionistes. Le 23 février 1998, le quotidien Al Qods Al Arabi dont le siège est situé à

Londres a publié une annonce concernant cette déclaration. En effet, les études qui

s’intéressent aux médias ont inventé le terme de la mondialisation du djihad.

Dans les années 90, ces groupes djihadistes ont eu tendance à activer leurs contacts avec les

publics ciblés via les moyens de communication traditionnels ordinaires y compris, les

rencontres, les conférences de presse et la publicité directe par des séminaires et des

discours directs. Ainsi, en 1998, la mise en place de la télévision arabe Al-Jazeera

constituait une source que les djihadistes utilisaient pour transmettre leurs discours.

Devenue un moyen de communication de masse et de grande exclusivité, cette chaîne a

procédé à la transmission et à la diffusion de ces discours sur plusieurs autres réseaux

d’information internationale y compris la chaîne de télévision CNN. Cependant, ces médias

traditionnels sont régis par certaines normes et procédures associées aux processus d'édition

qui constituent un obstacle pour les djihadistes104.

1.6.2. Les événements du 11 septembre 2001

C’est l’événement le plus connu dans toutes les études du discours sur le djihad. Il s’agit

des attentats qui ont eu lieu aux États-Unis et qui ont contribué à un changement dans la

carte géopolitique du monde. Il est notable que toutes les études et les médias spécialisés

ont abordé cette affaire selon des conceptions différentes, et le discours médiatique et

académique s’est donc partagé sur les causes, l’ampleur et les facteurs liés à cette

catastrophe105.

Parmi les résultats les plus notables du 11 Septembre 2001, nous pouvons relever le

changement rapide dans les priorités des sociétés internationales, en particulier celles des

grandes puissances. L'obsession de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme et le

comportement des groupes djihadistes donne alors la priorité pour ces pays où un discours

politique et académique a dégénéré et dont le premier contenu est lié aux groupes

djihadistes.

104 Manna, Haytham, Ibid. p.8 105Al Moukli, Ibid. p.23

Page 63: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

57

A partir de ces préoccupations, des centres de recherche se sont intéressés de près à ce

phénomène. Ainsi, beaucoup de congrès et forums ont eu lieu et certaines lois de lutte contre

l'extrémisme et le terrorisme ont été adoptées. Cette attention s’est également reflétée sur

la production cognitive et intellectuelle de tous les centres de recherche, les moyens des

médias traditionnels et modernes. Et à la suite de ce que nous venons d’exposer, l’intérêt et

l’analyse des discours djihadistes l’emportent sur de nombreux sujets importants tels que le

changement climatique, la démocratie, les droits de l’homme, la lutte contre la pauvreté et

l’augmentation des taux de criminalité traditionnelle106.

Ainsi, le discours populiste et élitiste des politiciens, des universitaires et des académiciens

sur l'idéologie djihadiste domine clairement au niveau du contenu. Les discours djihadistes

ont réussi à s’imposer alors en tant que problématiques dans les déclarations politiques,

académiques et culturelles. A savoir : le Salafisme Djihadiste, Islam Radical, Extrémisme,

Terrorisme Suicidaire. Ces concepts sont devenus la base de toutes les analyses des

hypothèses et les études des racines historiques des discours djihadistes107.

Il est à noter qu’entre 1990 et jusqu’aux événements du 11 septembre 2001, les divers

médias américains se sont acharnés dans leurs informations, sur les événements de cette

période comme la guerre ethnique en Bosnie et au Kosovo, le conflit entre la Chine et

Taiwan sur la démocratie, la guerre du Golfe et l'occupation irakienne au Koweït.

Cependant, ces médias ne se sont pas concentrés sur le djihadisme de contenu croissant et

hostile aux États-Unis. Ils n’ont pas traité davantage les causes des attentats terroristes qui

ont eu lieu durant cette période, comme les attentats de Chicago en 1995, ceux du World

Trade Center en 1993 à New-York. Et ils n’ont pas relaté avec profondeur la politique

américaine en Afghanistan et en Irak qui a conduit à la multiplication des attaques terroristes

et au phénomène du terrorisme suicide. Ce qui signifie que les attaques du mois de

septembre sont considérées comme un choc pour les médias américains108.

Les multiples moyens des médias ainsi que les études académiques ont traité ce thème en

menant des recherches sur les 15 saoudiens, auteurs de ces actes. Ceci a conduit les études

en question à attribuer la préférence du discours djihadiste à l'Arabie Saoudite et aux idées

wahhabites salafistes. En revanche, il existe une différence entre la croyance djihadiste de

106Chomsky, Noam. Le contrôle des médias : les réalisations spectaculaires de la propagande. Trad.Abdullatif

Omaima. Bibliothèque Shorouk internationale, première édition, le Caire, 2003, pp. 53-54. 107 Richard Jackson, Ibid. p.42 108 Ibid. p.54

Page 64: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

58

l’organisation d’Al-Qaïda et la secte wahhabite qui se résume à la question de Jihad, à

l'obéissance au maître et gouverneur (Maître) ainsi que l'usage de la violence sauvage109.

Durant cette période, le monde a connu le début d’une large invasion de divers médias

influencés par la production du terrorisme en Arabie Saoudite, transformée en un

environnement fertile pour former une composition idéologique de l'extrémisme. Ceci est

marqué par un discours médiatique qui prend ses sources chez un certain nombre de

moudjahidines présents en Afghanistan et provenant d'Arabie Saoudite et du Yémen110.

Avec l'entrée des Américains en Afghanistan au cours de cette période caractérisée aussi

par l’élimination du mouvement des talibans en Afghanistan et sa fuite au Pakistan avec

Al-Qaïda, la plupart des études et des médias ont parlé d’une extermination de la première

génération de djihadistes. Sur le sujet du discours djihadiste, toutes les études académiques

se sont mises d’accord sur la présence de quatre étapes que l’organisation d’Al-Qaïda a

traversé :

• Phase du camp ou du front

Elle commence en 1987 quand Oussama Ben Laden a commencé à collecter l'argent et

les armes en provenance d'Arabie Saoudite et des États-Unis pour les remettre ensuite

aux dirigeants tels qu’Abdullah Azzam.

• Phase de l’organisation et du recrutement

A partir de 1989, il s’agit de recruter les combattants de nationalités différentes, mais la

majorité venait du Yémen et d'Arabie Saoudite. Durant cette période, Ben Laden a été

déclaré prince de ces groupes et a tenté de faire d’Al-Qaïda, une organisation

transfrontalière.

• L'étape du déploiement du discours salafiste djihadiste de l’organisation

Elle court de 1993 à 1998 et après la première guerre du golfe. Nous pouvons donner

comme exemple son expansion dans le sud du Yémen, avant même la fin de la guerre

en Afghanistan. Ainsi, les dirigeants prennent la Somalie et le Soudan comme faisant

partie de leurs sièges.

109 Robert A. Pape, James K. Feldman.Cutting the Fuse, The Explosion of Global Suicide Terrorism and How to

Stop It. Chicago Project on Security and Terrorism, the University of Chicago Press, 2010, p.17. 110 Al Shachry. Fayez Ibn Abdullah. Discours intellectuel sur Internet, une vision analytique des caractéristiques

et de l'extrémisme électronique. Ryad, 2010, p.38.

Page 65: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

59

• Etape de la confrontation mondiale

En 1998 : déclaration par Al-Qaïda de sa volonté de frapper les intérêts américains et

son annonce d’un front international pour combattre les Juifs et les Croisés, d’où la

propagation de ce qui a été connu plus tard comme la mondialisation du jihad111.

1.6.3. Intrusion des groupes djihadistes en Irak en 2003

Après la chute du président irakien Saddam Hussein et suite à l’invasion et à l’occupation

américaine de l'Irak en 2003, ce pays est devenu un environnement fertile pour déclarer le jihad

dans la région du Moyen-Orient. L’Irak est alors devenu le lieu où la guerre contre les États-

Unis et ses alliés arabes a été déclarée, une guerre aggravée par les génocides, les massacres et

les violations des droits de l'homme tels que l'incident de la prison d'Abou Ghrib qui ont eu lieu

dans cette période. En utilisant les médias, les groupes djihadistes ont démontré les supports du

discours djihadiste à savoir la vengeance, la violence, de gestion de sauvagerie,

l’autonomisation et l'expansion112.

Et si la plupart des études ont considéré que l'entrée des Américains en Afghanistan en 2006,

l’élimination du mouvement taliban Al-Qaïda et leur poursuite au Pakistan, ont mis fin à la

première génération de ces djihadistes, ces derniers ont fait une nouvelle irruption en Irak, en

particulier en zones sunnites. En revanche, ils ont adopté une idéologie différente de ce qu’elle

était en Afghanistan. Elle est plus brutale, vu que dès le début, elle a considéré les musulmans

chiites comme des mécréants. Représentés majoritairement en Irak, ils ont été la cible de

plusieurs voitures piégées, d’attentats et d’assassinats.

Dans un premier temps, ces groupes ont convenu de faire allégeance à Al-Qaïda et ont pris

comme appellation « le groupe de Tawhid (unicité) et du Jihad en Mésopotamie » ou « Al-

Qaïda du Djihad en Mésopotamie » commandé par Abu Musab al-Zarqawi. Ce groupe

comprend des membres de diverses nationalités venues en Irak pour combattre les Américains,

auquel un autre groupe qui porte le nom du Conseil de la Choura des moudjahidines en Irak

s’est allié. Ce conseil a désigné Abou Omar al-Baghdadi comme Emir ; il était en désaccord

avec l’idée de calife et d’allégeance à Al-Qaïda. Abou Moussab al-Zarqaoui n'a pas eu le

répertoire politique et idéologique qui lui permette de jouer un rôle important dans la résistance

111 Al Shachry Fayez ibn Abdullah, Ibid. p.39

112 Naji, Abou Baker. « La gestion de la sauvagerie ».Centre de recherches et des études islamiques, 2008, pp.8-

19.

Page 66: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

60

à l'occupation ou de fournir des perceptions créatives de la réalité et l'avenir de l'homme en

Irak. Et c’est ainsi qu’il a couvert son insuffisance intellectuelle par sa prédation militaire.

Il s’est ouvert la voie pour mener des opérations militaires moins difficiles ciblant les civils, les

militaires, les enfants, les adultes, les hommes et les femmes.... Ainsi il a également classé toute

pensée anti-djihadiste salafiste comme une pensée d’incroyants. Sans aucun doute, après la

chute de l’Etat et du système, la société irakienne a connu un renversement radical dans toutes

ses composantes. La conscience humaine s’est fissurée, aussi bien au niveau psychologique que

politique. Dans cette désertification politique, les guerres sanglantes et un blocus inhumain font

croître la haine et la sauvagerie113.

Dans un premier temps, l'objectif de ces groupes était de combattre les Américains, une vision

qui leur a permis de gagner la sympathie et le soutien de la plupart des régions irakiennes. Mais

après la reconstruction de l'armée et de la police irakienne, ces dernières sont devenues les

nouvelles cibles dans les contenus discursifs des groupes djihadistes, car elles sont considérées

comme mécréantes également. Elles ont donc été victimes de plusieurs opérations à l’explosif

et d’assassinats114.

Certains médias ont signalé que ces groupes djihadistes reçoivent des appuis financiers et

matériels de certaines associations adeptes de leur doctrine. Ces associations avaient pour but,

de lutter contre la communauté chiite en Irak. Nous pouvons donc en déduire que ces

organisations djihadistes en Irak ont déclaré la guerre contre toutes les institutions civiles,

judiciaires et militaires du pays.

En 2006, et plus particulièrement après l'assassinat d’Abou Moussa Al-Zarqaoui, le discours

djihadiste du groupe islamique a connu un changement remarquable. Il a adopté un parcours

totalement différent de ce qu’il était en Afghanistan : il a donc déclaré l’indépendance d’Al-

Qaïda et annoncé la création de l'Etat islamique en Irak avec le chef Abou Omar Al-Bagdadi

pour Emir. Simultanément, un autre homme appelé Abu Hamza Al-Muhajir a travaillé sur la

mise en place d’une idéologie djihadiste différente d’Al-Qaïda. Devenu le deuxième homme

113 Al-Munif, Amjad. Photo in control Daesh. 2015, n°16997, p.7. Disponible sur ce site : URL :

http://www.alriyadh.com//1010586Consulté le 22/5/2016.

114Dna, Erez.Jihad crime, and the intermit, content Analysis of Jihadist Forum Discussions. University of Illinois

at Chicago. Gabriel Weimann Ph.D. University of Haifa – Aaron Weisburd, M.A., University of Illinois at

Chicago, October 2011, p. 4.

Page 67: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

61

auprès des djihadistes en Irak, Abu Hamza a établi la base de ce que l’on appelle aujourd’hui

l'Etat du califat islamique ou l’organisation du Daesh.

Bien qu’il soit hybride, l’Etat islamique de l’Irak n’était pas en mesure de mener une

configuration harmonieuse interne sans l’instauration de la règle de l’extrémisme ou des

‘Elites". Ces membres se font considérer comme les détenteurs de la vérité absolue, donnant

une réponse à chaque question et anticipant les décisions. Leur doctrine se manifeste par

l’enracinement de l'intolérance et la crainte, le fanatisme extrême est leur credo, la terreur et

l’assassinat leur arme d’exécution.

Il n’est pas possible alors de répandre le doute et d’assassiner la conscience éthique sans mener

une rupture mentale avec l’ancien profil des composantes de l'organisation. Et vu que le

processus du lavage de cerveau n'a jamais eu lieu, il était nécessaire de maintenir toutes les

apparences qui donnent au groupe une pureté des gestes, fin aux séditions, aux échappatoires

et d’affiner les rites. Ces éléments sont accompagnés de commentaires médiatiques exagérés

dans la destruction des sanctuaires, des mosquées, des églises, des statues et de l’incendie des

bureaux de tabac. Il y a aussi du narcissisme quand il s’agit de lapidation, des coups de fouet,

de décapitation et de prendre des photos en tenant les têtes entre les mains…

Le 19 Avril 2010, les forces irakiennes et américaines ont lancé une attaque contre ces

dirigeants. Ces raids ont fait tomber des meneurs, mais les études universitaires et médiatiques

ont considéré cette date comme le vrai début d’une nouvelle organisation djihadiste, plus forte

que celle d’Al-Qaida. Elle a profité de l’éclosion des révolutions arabes pour se développer et

conquérir quelques régions de ces pays d’où elle transmet et diffuse son discours partout dans

le monde115. D'un autre côté, et presque simultanément à ce qui précède, l’organisation d’Al-

Qaida s’est trouvée affaiblie suite à l’assassinat d’Oussama ben Laden par les forces

américaines.

1.7. Les groupes djihadistes après les révolutions arabes

Avec le bouleversement de la carte politique du monde arabe à la suite des révolutions

successives et aux différents résultats liés aux conjonctures géopolitiques de chaque pays, les

groupes djihadistes se sont ventilés géographiquement. La référence de ces groupes s’est

partagée entre l’appartenance à l’état islamique en Irak et en Syrie, (Changé en Etat de califat)

115 Manna, Haytham. « La succession de Daesh, de la migration illusoire aux lacs de sang ».Les versions du Centre

scandinave pour les droits de l'homme, Août 2014, p.4. Disponible sur ce site : URL : http://sihr.net/wp-

content/uploads/2014/07/DAEESH-first-part1. Pdf Consulté le 4/5/2016.

Page 68: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

62

et entre al-Qaïda qui a tenté de retrouver son pouvoir dans de nombreux pays après les

révolutions, à savoir le Yémen ou le nord-syrien. Cependant, en Afrique du nord, le groupe

Ansar al-Sharia, Ansarbeit Al Maqdes en Egypte et le mouvement des jeunes en Somalie ont

déclaré avoir fait allégeance à Al-Qaida, en la personne d’Aldoahry.116

Toutefois, l'organisation de Daesh est devenue la plus étendue et présente dans la plupart des

provinces, par exemple :

- les villes à l’Est de la Syrie : Der Alzor, Hasaka, Abu Kamal et Raqqa devenue la capitale

de l’État du Califat.

- L'Irak : dans la ville de Mossoul, la troisième plus grande ville d’Irak, tombée entre les

mains de Daesh après que l'armée irakienne s’en était retirée en 2014. C’est dans cette ville

que cette organisation a commis les plus horribles des crimes contre l'humanité. Et c’est

également le cas pour les villes dont la majorité est essentiellement sunnite, celles qui ont

offert la couverture et la protection à Al-Qaida lors de l'occupation américaine. Il s’agit de

Fallujah, Salah ad Din, Tikrit, Al- Ramadi.

- La Libye : après l'intervention internationale en Libye pendant la révolution, à la chute

du régime de Kadhafi et du début de la guerre civile, l'organisation de Daesh a pris le

contrôle des villes de Syrte et de Sabratha. La ville de Derna a connu un grand conflit entre

Al-Qaida et Daesh. Ceci survient après que l'organisation Ansar al-Sharia en Libye a déclaré

sa loyauté envers.

Al-Qaida. Cette organisation a eu des affrontements déclarés avec les anciens

Moudjahidines dont la plupart ont participé à la guerre en Irak. Plusieurs d’entre eux sont

Libyens et Tunisiens et ont prêté allégeance à Daesh117.

Les organisations djihadistes, et Daesh en particulier, ont bénéficié du conflit entre les pays

arabes. Elles ont reçu des soutiens financiers et logistiques des états du Golfe et des Américains,

sous prétexte de combattre le pouvoir en Syrie. Le scénario afghan se reproduit et l’organisation

de Daesh a pu étendre sa domination en Syrie et en Irak. Ceci lui a permis de mettre fin au

116 Smer Abu Ramman. « L’organisation de l’état aux yeux du peuple ».Centre attibyane d’études et de recherche,

2015, p.12.Disponible sur ce site : URL :http://www.gulfopinions.com/ar/?p=3093Consulté le 14/2/2018.

117Olivier, Moos. « L’État Islamique ».Cahiers de l'Institut Religioscope, n°13, Août 2015, p.4.

Page 69: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

63

monopole d’Al-Qaïda avec des scènes de violences religieuses, au niveau régional, national et

international, au cours des dernières décennies.

La carte (1) décrit le début des groupes djihadistes dans le printemps du pays arabes

Politique de sécurité : analyse du CSS, Al-Qaïda après les bouleversements arabes et la mort de Ben

Laden, p.2

Figure 1 : La carte (1) décrit le début des groupes djihadistes dans le printemps des pays arabes

La concurrence entre Daesh et Al-Qaida sur la scène des organisations mondiales djihadistes a

donné lieu à un ensemble d’actions variables. Le plus important dans cette reconstitution de la

carte de la violence religieuse dans le monde est lié à la loyauté et à l’allégeance, partagées

entre les deux organisations. Un autre changement global a eu lieu dans la tactique de l'action

armée, appelée dans les médias « groupes de violence sauvage », chez Daesh. Ce dernier a fait

introduire plusieurs concepts et principes dans la ligne de recherche sur la politique islamique.

Avec le temps, la controverse et le conflit entre ces organisations se sont intensifiés notamment

à Derna en Libye et dans la ville syrienne d'Alep118.

Les études de la jurisprudence et des médias considèrent que les organisations Djihadistes ont

traversé plusieurs étapes médiatiques :

• Pendant la première phase qui a précédé le 11 septembre, les djihadistes

intéressaient peu les médias. Sur le plan international, ces derniers accordaient

moins d’importance à ces groupes et à leur idéologie.

• Dans la deuxième phase qui a suivi les événements du 11 septembre, le

discours djihadiste a été très partagé dans divers médias : les chaînes

satellitaires comme Al-Jazeera, les chaînes locales en Afghanistan, les chaînes

118Mohammed, Ismail. Quotidien Al Ahram, d’Al-Qaida à Daesh, de larges transformations dans le paysage de

la violence. Dimanche 14 mai 2017. Disponible sur ce site :

URL :http://www.siyassa.org.eg/NewsContent/3/112/5364/%D9%85%D9%86Consulté le13/1/2018.

Page 70: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

64

internationales. Les plus réputées se caractérisaient par la prolifération de

correspondants tels que CNN et BBC, sans compter les stations de radio tels

que Reuters, les journaux et les magazines internationaux.

• La troisième phase se situe entre 2003 et 2007 : durant cette étape, la tache

médiatique a été associée aux opérations suicidaires et terroristes.

• La quatrième phase a débuté en 2008 et dure jusqu’à aujourd’hui. Les médias

ont connu une révolution de l'information et de la communication. Cette

période se caractérise aussi par la prolifération spectaculaire des chaînes de

télévision et des réseaux sociaux. Elle est appelée la phase de la fabrication du

discours djihadiste sur Internet. Elle a vu des combattants de partout dans le

monde (y compris de France, de Belgique, d’Allemagne, de Russie, des États-

Unis, d’Angleterre, du Canada et de la plupart des pays arabes) être recrutés

par l’organisation djihadiste.

Cette étape est caractérisée également par le déploiement plurilingue du discours djihad dans

les textes, les images et les vidéos. Les langues utilisées sont l’arabe qui arrive au premier rang,

le français, l’anglais, le russe, l’allemand et l’espagnol119.

Carte (2) des régions de l’Etat Califat (Daesh)

Figure 2 : Carte (2) des régions de l’Etat Califat (Daesh)

http://images.google.fr/imgres?imgurl=http%3A%2F%2Ffiles.newsnetz.ch

Une fois que l’État Islamique en Irak et en Syrie a déclaré l’Etat du calife le 29 juin 2014, et

prêté serment d'allégeance à Abou Bakr Al-Bagdadi en tant que Calife des musulmans, son

119Al Moukli, Ibid. p.23

Page 71: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

65

entité n’a cessé de grandir. Depuis lors elle occupe une place centrale dans le monde et dans les

titres principaux des médias internationaux. Ceci est dû à son impact militaire, politique et

économique dans la région. L’organisation a également un impact particulier dans les

événements de la révolution syrienne, la question irakienne, et la situation libyenne.

Malheureusement, cette organisation a étouffé les révolutions arabes et les a empêchées

d’atteindre leurs buts. Elle est devenue la préoccupation majeure des pays de l'Union

Européenne bien qu’ils soient géographiquement éloignés du siège de cet Etat virtuel. Et vu

que cette organisation, en dépassant les frontières, a donné naissance à des situations

dangereuses, une large coalition internationale s’est formée et a lancé des frappes aériennes et

des opérations militaires contre l'organisation. Elles sont dirigées par les Etats-Unis depuis le

19 septembre 2014120.

L’organisation de l’Etat islamique en Irak et en Syrie, Daesh en abrégé, est une structure

terroriste armée dont les membres visent- selon leur conception- à rétablir les concepts et les

croyances des organisations djihadistes. Il convient de rappeler que l’organisation doit ce nom

à plusieurs considérations et autres signaux : si ses adversaires dans le monde arabe l’appellent

de la sorte, « Daesh », acronyme de la première lettre de ses composantes linguistiques, (Dawlat

Al Islam fi l’Erak et Sham), d’autres tentent d’être plus neutres et mettent l’organisation d’Etat

islamique entre parenthèses. Et ceci s’est reflété dans les sondages d'opinion dans le monde

arabe.

En ce qui concerne les sondages d'opinion occidentaux, si certains utilisent l'abréviation

anglaise d’ISIL ou ISIS, d’autres préfèrent la dénominationGroupe ou Islamic State. Et

généralement, pour désigner cette entité, le mot devenu couramment utilisé, est celui de

« L’Etat Islamique » placé entre guillemets121.

120Samer Abu Rmman. « L’organisation de l’Etat aux yeux du peuple ». Centre attibyane d’études et de recherche,

2015, p.12. Disponible sur ce site : URL :http://www.gualfopinions.com/ar/?p=3093Consulté le 14/4/2016. 121 Samer Abu Ramman, Ibid.p13

Page 72: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

66

La carte (3) montre le contrôle de plusieurs provinces par les groupes djihadistes en Syrie et en Irak

Figure 3 : La carte (3) montre le contrôle de plusieurs provinces par les groupes djihadistes en Syrie et en Irak

Des références jurisprudentielles, cognitives, intellectuelles et linguistiques ? Ou n’est-ce qu’un

phénomène spécifiquement prosélytique, influencé par des discours djihadistes résonnants qui

visent à ce que les littératures des articles et des événements qui traitent de l’« Etat islamique

»122 dans ses diverses appellations proliférent considérablement ces derniers temps.Ils diffèrent

principalement en termes de concepts, de conceptions et dans l’analyse du discours de ces

groupes. Cette diversification pousse l’opinion publique qui se sent menacée à s’intéresser à un

thème particulier. C’est l’une des raisons qui ont incité les sondages à mener des recherches

afin d’identifier les tendances de l’opinion sur l’ampleur de la menace et de la gravité terrifiante

et intimidante de la situation créée par l’Etat islamique. Il s’agit des outils principaux sur la

base de convictions issues d’une certaine littérature, propre à la seconde génération de cette

organisation de l’Etat islamique. C’est ce qui est mentionné dans ‘la gestion de sauvagerie’. Il

s’agit de l’étape la plus dangereuse que l’humanité est en train de traverser.

Et c’est à travers Internet que la communication se passe. Les terroristes ne communiquent plus

par les méthodes traditionnelles telles que les mosquées, les Zawya ou autres pour le

recrutement et la communication, ce qui a rendu la tâche des services de sécurité plus difficile

et plus compliquée.

122 Bouzar, Dounia ; Christophe Caupenne.La métamorphose opérée chez le jeune par les nouveaux discours

terroristes, recherche- action sur la mutation du processus d’endoctrinement et d’embrigadement dans l’islam

radical. Novembre 2014, p.52.

Page 73: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

67

1.8. La troisième génération de djihadistes

Parmi les caractéristiques de la troisième génération de djihadistes, on relèvera le rôle de

l’individu, l'initiative et la capacité de communiquer via Internet. Ce dernier a substitué les

mosquées dans les opérations de mobilisation, de communication, de recrutement et de

formation. Al-Qaida ne va plus à la recherche de ses candidats membres, mais ce sont plutôt

ces derniers qui veulent en faire partie123.

Les littératures ayant traité le discours considèrent que les modèles explicatifs des djihadistes

de la troisième génération dans le monde virtuel, fourni par la mondialisation et la révolution

de la communication, révèlent de profondes transformations dans la structure d’Al-Qaida et du

Djihad salafiste. Et ce, aussi bien au niveau de la conscience idéologique que dans la pratique

djihadiste. Le sentiment de la nation islamique (Oumma) négligée depuis un temps, ne cesse de

grandir dans cette génération. Le temps est venu alors de mettre un terme à ce traitement de

souffrance dégradante, et cela ne peut se faire que par le « martyre » et / ou la « Chahada ».

D’autant qu’aux yeux de cette génération le monde est « trivial et n’est pas digne de la vie »124.

Par défaut, le monde virtuel reconstruit le djihadiste comme étant un être chargé des valeurs

éthiques dont les finalités et les objectifs sont la préoccupation majeure des candidats au

martyre. Les principes et les significations symboliques contrôlent son propre destin. Les

123 Le colonel Nida Malik Hasan en est un bon exemple. Cet américain de 39 ans, d’origine palestinienne, rejoint

l'armée après le lycée. Il se spécialise en psychologie et rejoint le monde virtuel des djihadistes via Internet. Il a

commencé à rechercher et à communiquer dans l’anonymat et quand il s’est senti prêt à en faire partie, il est passé

à l’action en menant une attaque contre ses collègues dans la base de ‘’Fort Hood’’ au Texas, le 5 novembre 2009,

dans le lieu-même où il exerçait son métier de thérapeute pour les soldats américains revenus d’Irak et

d’Afghanistan. Son acte a provoqué la mort de 13 soldats américains et fait 31 blessés. Cet incident est considéré

comme la plus grande opération aux États-Unis, après les événements du 11 septembre. Il révèle la nature des

transformations des djihadistes du monde virtuel. Car Nidal Hasan était un laïc, et après avoir connu le Sheikh

Anwar Al-Awlaki (Imam de Dar Al Hijra à Washington, l’un des plus grands centres islamiques aux U.S.A.), il

lui envoyait plusieurs e-mails pour lui demander de justifier l'assassinat de soldats américains, et pour exprimer

son mécontentement sur un certain nombre de questions liées à l'islam, à la discrimination, au racisme et à la

guerre.

Car le Sheikh Anwar Al-Awlaki, 38 ans, était un membre très actif sur Internet. Il disposait également d’un site

spécial. Il était né au Nouveau-Mexique d’un père, ‘’Nasser Al-Awlaki’’, qui enseignait l'économie agricole et

devint plus tard ministre de l'Agriculture au Yémen. Al-Awlaki a obtenu un diplôme de baccalauréat en génie civil

de l'Université du Colorado, et un Master en éducation à l'Université de San Diego où il a travaillé en tant qu’imam

dans une de ses mosquées.

Après avoir rencontré deux des pirates de l'air du 11 septembre, il a quitté les États-Unis en 2002 à destination du

Yémen où il a fait l’objet d’une arrestation en 2006 sur une demande des États-Unis, puis a été relâché faute de

preuves. Al-Awlaki maîtrise l’écriture, l’art discursif en public, l’arabe et l’anglais. Des indices majeurs qui ont

aidé à ce que ses disques dépassent cinq millions de vente aux états Unis. 124 Mohammed, Benhammou. « Le Djihadisme international : l’ennemi invisible, mutations idéologiques et

stratégies opérationnelles ».Diplomatie et stratégie, Le Harmattan, Paris, 2017, p.90.

Page 74: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

68

indicateurs du martyre signifient réhabilitation du sens perdu à cause de la mondialisation ;

l’ennemi se sont les « dieux du marché » et l'ouverture de maisons de la « consommation culte

». En effet, la violence djihadiste dans ce sens, s’est muée en violence anti-mondialisation, une

violence qui réhabilite le symbolique sur le physique. Avec son capitalisme sauvage, la

mondialisation a causé le chaos et la dispersion qui font fleurir l’environnement d’Al-Qaida.

De ce qui précède, on déduit que la troisième génération des disciples d’Al-Qaida, est dominée

par le concept du « martyre vivant ». Ces jeunes qui se sentent aliénés dans leur propre pays

d'origine, ont trouvé refuge dans l'espace du monde électronique. Cette espace leur facilite la

communication, sans aucune entrave du monde réel. Et c’est ainsi que Al-Qaida a pénétré les

Horizons d’un nouveau monde virtuel. Il a lancé une troisième génération de djihadistes plus

dangereuses et plus déterminée dont il est difficile de suivre les traces, les pistes et le destin125.

1.8.1. Les supports fondamentaux de la construction des discours djihadistes dans les

études antérieures

Il existe plusieurs supports déterminés dans la littérature référencée dans l'analyse du discours

djihadiste. La plus importante selon notre perspective est la suivante :

1.8.1.1. Mondialisation et Synchronie de l’utilisation d’Internet dans la fabrication du

discours djihadiste :

Les chaînes satellitaires couvertes par l'islam politique ont contribué, grâce à la nouvelle

technologie, à la révolution des communications et à la diffusion des médias sociaux à créer un

environnement fertile pour les organisations djihadistes, en particulier l’E.I., Daesh et Al-

Qaïda, dans la fabrication de leur discours publicitaire. Cependant, Daesh est un modèle réaliste

qui a instauré le concept de mondialisation du djihad ainsi que ses outils126.

Grâce à la Toile, les djihadistes ont élargi leur performance pour atteindre également d’autres

pays. Les enregistrements des opérations criminelles filmées démontrent que les recrutements

touchent toutes les nationalités. La plupart des combattants qui dirigent les scènes

d’égorgement proviennent d'Europe.

La mondialisation et l’universalité des attaques terroristes représentent l’apport le plus négatif

de ces djihadistes dans la civilisation mondiale par des opérations terrifiantes, diffusées en ligne

125Al-Qaida et le djihad électronique, 10 février 2112.

Disponible sur ce site : URL : www.assakina.com/category/khoto Consulté le 26/2/2016. 126 Al Moukli.Ibid.p.128

Page 75: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

69

avec efficacité. C’est ainsi qu’ils essayent de faire référence au patrimoine historique dont ils

se réclament.

Ces groupes djihadistes ont établi une stratégie cohérente aux exigences de chaque étape.

Pendant longtemps ils ont été à la recherche d’une plate-forme de médias qui leur permette

d’atteindre le monde entier et de faire connaître leur discours. Ils se sont retrouvés dans un large

espace qui leur a accordé une présence médiatique et la fabrication de l’événement à l’usage de

toutes les classes de la société.

C’est à travers le discours djihadiste sur internet que ces organisations djihadistes ont reformé

leur structure organisationnelle, passant de l'administration centrale à la décentralisation, afin

de pénétrer et d’essaimer dans la plupart des pays du monde. Ce sont des cellules dormantes

qui se multiplient dans l'environnement cible car le leader central est limité dans sa logistique,

l'orientation et la façon de produire du discours djihadiste. Ce dernier se compose alors de trois

éléments : texte – image - photo127.

Les études antérieures qui ont porté sur le sujet des djihadistes, ont prouvé que les meilleures

méthodes de communication trouvées par ces organisations pour activer leur discours et

envoyer des messages au public, est bel et bien internet. C’est un processus dynamique effectué

par un ou plusieurs hommes, dont le but est de transférer des informations, des opinions, des

ordres du jour, ainsi que des tendances. Cela se fait par l’utilisation des symboles ou en réponse

à une demande particulière sous un effet particulier (contexte et environnement

communicatif)128.

En effet, les études médiatiques et académiques ont limité les éléments du discours djihadiste

dans ce qui suit :

-L’expéditeur : ceux qui se chargent d’envoyer le message médiatique, et pour les

organisations djihadistes les membres sur le terrain, sont également ceux chargés de la

médiatisation. Ils font répandre leur message sur une plus grande échelle vers les canaux

de médias locaux, qu'ils soient visibles ou audibles, dans les villes qu’ils contrôlent.

- Le message : c’est le contenu du discours médiatique que l’expéditeur veut transmettre

qu’il soit idéologique ou religieux. La forme de ce contenu peut être vocale, visuelle, ou

127Chomsky, Noam. La fabrication du consentement : De la propagande médiatique en démocratie. Traduit de

l’anglais par Dominique Arias, Agonie, 2008, p.18. 128 Ibid. p.23

Page 76: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

70

même gestuelle telle que les images ou les films. Souvent ces composantes ont toutes la

même modalité.

- Le destinataire : il renvoie à la personne ciblée par le message émis par les groupes

djihadistes. Le destinataire pourrait être une personne, un groupe, ou même un

gouvernement. C’est dans le contexte de la persuasion émotionnelle, en utilisant des

termes résonnants, que l’on paralyse les consciences et attire les combattants. Ils

peuvent avoir pour fin, l’intimidation, la création de la panique ou le déploiement de la

violence sauvage dans le contexte discursif. Car le signifiant visuel active les

mécanismes de la réception publicitaire et divulgue le signifier, dans une densité du

symbolisme digne d’une inspiration intellectuelle129.

- Moyen de transfert du message : il s’agit de l’outil utilisé dans le déploiement de

discours130.

La plupart des études ont tenté de limiter les raisons du recours des djihadistes à internet,

comme moyen essentiel pour la fabrication de leurs discours djihadistes. Et bien que ces raisons

soient nombreuses, elles se rencontrent toutes dans les points qui suivent :

• Facilité d'utilisation du réseau Web.

• Taille du public visé par ces discours djihadistes.

• Facilité dans la circulation des informations et possibilité de transférer des

textes et du visuel facilement.

• Le vide législatif en ce qui concerne l’organisation des échanges électroniques

dans la plupart des pays, ce qui ne nécessite pas une licence obligatoire pour

que les djihadistes diffusent leur message, comme c’est le cas pour les

journaux, les stations de radio et les chaînes de télévision.

• Les djihadistes profitent des avantages des communautés virtuelles qu'ils

établissent dans le Web. Cela se passe grâce à la flexibilité dans la

communication et la destruction de l'image classique de l'idée du groupe (au

sens traditionnel).

129 Et Louis Atey Allah est considéré comme l’un des meilleurs futurologues des djihadistes sur internet. C’est lui

la source de la première inspiration de l’utilisation du net dans la production des discours djihadistes. 130Abou Saad, Al Amli.La réalité et le rôle des médias du Fjihad, Trône de l’unification et du Djihad.Disponible

sur ce site : URL :https://ia600306.us.archive.org/16/items/shamikh_40/waqaa.pdf Consulté le 30/12/2016.

Page 77: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

71

• Absence de barrières géographiques qui donnent plus d’opportunité pour attirer

et convaincre le public. Ce dernier reçoit les idées djihadistes avec plus de

générosité et d’aisance.

• Les littératures intéressées par les discours djihadistes sur le Web ont divisé

leurs activistes entre les propriétaires de ces sites, les utilisateurs traditionnels

de ces sites et les leaders d’opinion (parties en conflit, groupes djihadistes,

gouvernements et individus, connus comme « les milices du cyber »).

• Les littératures limitent à trois les types d'armes utilisées par les djihadistes sur

les moyens de communication sociale : il s’agit de l’information, l’image et la

vidéo, en passant par l'utilisation d'un logiciel qui permet aux acteurs

d'identifier les tendances des autres acteurs dans le but de les analyser. Puis, ils

surveillent toutes leurs opérations dans le monde virtuel, et ils intensifient les

discours sur Twitter - Facebook - Youtube131.

• Les groupes djihadistes ont consolidé leur discours en se basant sur trois

piliers : la diabolisation de la démocratie, l’auto victimisation et la

déshumanisation du non islamiste.

L'organisation de l'Etat islamique (désormais E.I.) a réussi à terroriser le monde par les vidéos

de ses opérations militaires et de ses exécutions, accompagnées d’une propagande discursive,

à la fois explicite et implicite. Ces rushs ont impressionné les professionnels du domaine des

médias et de l’imagerie en raison du professionnalisme qu’ils supposent. Comparables aux

films d'Hollywood, ces vidéos démontrent une grande compétence technique aussi bien dans la

mise en scène que dans les images132.

Ainsi, l’organisation de l’E.I de Daesh a changé les buts et les formes, en comparaison avec les

mouvements du djihad salafiste. Son information est considérée comme un changement aussi

bien au niveau de la quantité que de la qualité, surtout de par son utilisation de Facebook,

Twitter, YouTube, Instagram. Elle a su profiter de tous les réseaux sociaux dans l'imagerie, la

131Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice, Radicalisation Islamiste et Filières Djihadistes

Prévenir, Détecter et Traiter - juillet 2015, p.10. Disponible sur ce site : URL :

https://www.inhesj.fr/sites/default/files/fichiers_site/les.../les.../rapport_gds_3.pdf

Consulté le 11/8/2017. 132 Clarinval, Aurélien. La contribution des médias grands publics à la propagande de Daesh après les attentats

de Paris et de Bruxelles. Analyse du traitement médiatique des attentats à travers Libération et Le Soir. Université

Catholique de Louvain, Faculté de droit et de criminologie, 2016, pp.32-31-86.

Page 78: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

72

production, la publicité. Elle a impacté son public local et mondial par ses objectifs et son

idéologie.

L’organisation cherche parfois à justifier ses actes et prophétise un avenir avec un Islam juste,

capable d’assurer la dignité des peuples vulnérables de la région. Elle cherche à intimider et à

effrayer ses ennemis et ses adversaires, à faire les plus gros dégâts psychologiques parmi leurs

soldats, leurs commandants et toutes leurs couches socio-politiques. Des objectifs que

l'organisation cherche à faire passer sous forme d’images, avec des signes et des symboles

élaborés avec pertinence.

1.8.1.2.Les racines wahhabites et les discours djihadistes contemporains

Lors de la lecture des littératures des djihadistes d'Al-Qaida et de l’E.I. de Daesh, notre attention

s’est portée sur l’influence wahhabite salafiste excessive dans ces discours. On peut le

considérer comme le transfert d’un événement hors de son contexte historique et de son

environnement spécifique. Il s’agit également d’une reproduction du passé avec des outils

modernes.

Cependant, tout le contenu de la bibliothèque djihadiste est basé sur la production authentique

du système wahhabite, doctrine dominante en Arabie Saoudite. Et en effet, les discours des

groupes djihadistes ne disposent pas d'une étude pratique sur aucun des sujets contemporains.

Car dans la littérature des organisations djihadistes, il n’y a pas de réponses aux questions pour

des problématiques déjà soulevées et traitées par les penseurs islamiques telles que : la

constitution, les droits, les libertés, le système de gouvernance, les problèmes économiques, la

science et la foi ainsi que d’autres questions modernes en général.

Au contraire, les groupes djihadistes, y compris Daesh ou Al-Qaida, formulent et fondent leurs

conceptions à travers des perceptions, des problématiques et des hypothèses abordées depuis

plusieurs siècles, en particulier à l’époque du cheikh Ibn Taymiyya (mort en 1328). Ce dernier

est considéré comme le symbole principal de tous les groupes salafistes.

En conséquence, les groupes djihadistes qui ont émergé au cours des dernières décennies, en

particulier au début de la guerre en Afghanistan, ont été influencés par les concepts du

wahhabisme. En revanche, cette doctrine a été mêlée aux idéologies et aux idées des Frères

musulmans en Egypte, en particulier celles de Sayed Kotb, sans oublier le groupe du Jihad

islamique égyptien dirigé par Ayman Al-Zawahiri en particulier en termes de concepts, de

vocabulaire et de références, des textes qui ne traitent pas des questions de fond. Ceci s’est

Page 79: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

73

clairement illustré après la prolifération de l'internet. Il est question d’établir des déclarations

militaires ou politiques, formulées dans un langage religieux ; il s’agit de la dimension de

recrutement et de tactique pour la guerre, et non pas de prise de conscience pour l’éviter133.

1.8.1.3.L’identité des groupes djihadistes

Les diverses études portant sur le discours djihadiste ont essayé d'identifier ces groupes.

Souvent, et à tous les niveaux, le chercheur se trouve face à un phénomène compliqué par les

multiples dimensions, les adresses, les interfaces et les causalités. Ce qui soulève de

nombreuses questions pour toute personne intéressée par le sujet.

Une première série de question porte sur les combattants vétérans sur divers fronts mondiaux,

prisonniers de la Loi sur le terrorisme, adeptes des anciens fronts en Afghanistan, en Irak, en

Bosnie, en Tchétchénie ou nouveaux adeptes des après-révolutions arabes, prisonniers de droit

public, débauchés repentis, partisans de l'ancien régime, comme c’est le cas en Irak après

l'occupation ou en Libye après le renversement du régime de Kadhafi , marginalisés qui ont

trouvé un soutien en l'absence de l'Etat et la société civile, religieux désespérés du choix

démocratique, personnes ayant des tendances au commandement, à l’héroïsme et à l’aventure,

personnes victimes d’une influence relationnelle objective ou subjective, comme le lien de

parenté, l'amitié, etc.

Une seconde série de question porte sur le phénomène qui donne une identité aux djihadistes

en lui-même ; doit-il être analysé comme un phénomène doctrinal et religieux, avec des

références jurisprudentielles, cognitives, intellectuelles et linguistiques ; un phénomène

spécifiquement prosélytique, influencé par des discours djihadistes résonnants qui visent à

corriger les dogmes et les comportements réputés dans la communauté ; un phénomène

médiatique actif et intense à haut niveau, technologique, capable d’utiliser tous les médias et

les plates-formes et de dégager des effets de qualité dans la formulation et la production des

discours djihadistes ; un phénomène qui s’est propagé sous l'influence des discours et qui a

conduit à pénétrer le système des valeurs et des cultures grâce à la fragilité de la structure

psychologique, idéologique, éducative et mentale de ces groupes ?

Une troisième série de questions concerne le succès de ce phénomène : résulte-t-il d’un chaos

qui aurait trouvé un environnement fertile pour le recrutement et serait le résultat de la

mobilisation intellectuelle inspirée des guerres intervenues à partir de 1979 jusqu’aux post-

révolutions du Printemps arabe ? Ce succès se limite-t-il aux zones sensibles et marginalisés,

133 Ibrahim, Fouad.Daesh du nejdi au baghdadi.Ed.1 avril, 2015, Beyrouth, p.125.

Page 80: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

74

composées de classes défavorisées qui trouveraient là un cadre de solidarité et un sentiment

d'appartenance commun ou bien à un changement radical du système politique opéré par le

djihad armé ? Est-ce un phénomène économique sous forme de contrebande ou de Freelancer à

caractère coopératif ouvert aux groupes marginalisés en vue de préparer le clan social pour le

djihad en utilisant en parallèle les dons des organismes de bienfaisance, collectés, pour le

recrutement des combattants ?134

Dans toutes les études universitaires comme médiatiques, la question qui se pose

inlassablement est : comment ces caractéristiques et ces données sont-elles convergées pour

composer un phénomène d’une telle dimension locale, régionale et internationale ? Ou n’est-

ce qu’une construction idéologique venue en réponse à un acte sociopolitique ? Autant de

questions indispensables pour l'analyse du contenu du discours djihadiste et de l’étude de ses

composantes. Elles ne sont pas considérées uniquement comme des idées et des visions des

auteurs, mais plutôt comme des références formelles, un journal de base pris en compte dans le

traitement des phénomènes terroristes et criminels.

Cette approche méthodologique et analytique des littératures du discours djihadiste ne se

manifeste pas seulement en tant que simple étude. Elle provient d’une conviction méthodologie.

A ce propos, le sociologue de la religion Robert Merton135 a identifié les facteurs qui

déterminent le phénomène sociologique en deux classes :

1- La classe de l’appartenance sociale, régionale et familiale.

2- La classe des références liées aux connaissances, aux croyances et à la culture

considérées comme le pilier pour déterminer la formation du phénomène d’un

point de vue social.

Aussi, traiter les littératures du point de vue analytique pour déterminer l'identité des groupes

djihadistes est-il l'un des principaux supports des études de discours djihadistes136.

1.8.2. La détermination des moyens attractifs pour le recrutement des combattants

La plupart des études menées sur l’influence des discours des groupes djihadistes et leur

capacité à attirer les combattants, prouvent que le discours djihadiste n'affecte pas l'avenir

134El Kahlaoui,Tarek ; Alhaji, Salem Mohamed. « Le salafisme djihadiste en Tunisie ».La réalité et les sorts,

l’Institut tunisien aux études stratégiques, Edition1, 2014.p38.

135Merton, Robert King. Eléments de théorie et de méthode sociologique. Traduit par Henri Mendras. Paris, France

: A. Colin, 1997, pp.361-368. 136Ibid. p.41

Page 81: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

75

instantané du message, mais qu’il fait passer le récepteur de l’état d’indifférence ou de

modération à celui d’adepte de la violence. Quatre phases pour cela :

A. L’étape de l’extrémisme : elle précède l’exposition de l'idéologie djihadiste.

B. L’étape de la perte d'identité : quand le destinataire du message commence à s’éloigner

progressivement de son identité pour adopter et embrasser l'idéologie djihadiste.

C. L’étape de l’éducation et de l’endoctrinement intensifs : à travers laquelle le récepteur

entame le processus de réception systématique des idées, des valeurs et des principes

du militantisme, et considère l’Autre comme un mécréant. C’est par le lavage de cerveau

que l’on commence à sympathiser avec les djihadistes en termes absolus.

D. L’étape du djihadiste : appelée aussi la djihadisation ; le récepteur est à pied d’œuvre,

car il s’est converti à l'idéologie djihadiste.

On peut indiquer quelques principes fondamentaux qui permettent aux djihadistes

l’endoctrinement et la mobilisation, tels qu’ils apparaissent dans les littératures précédentes, à

savoir :

• L’utilisation de la religion par les versets coraniques et certaines interprétations

des imams musulmans, pour confirmer la légitimité des idées promulguées par

les djihadistes.

• L’utilisation des premières personnalités symboliques et héroïques de l’islam.

• L’illustration d’une image mentale suggestive, pour montrer qu’ils suivent les

traces des bons anciens musulmans.

• L’utilisation des langues, autres de l’arabe, dans le transfert des messages

médiatiques aux différents publics cibles, en particulier le français et l’anglais.

A ce propos, certaines études françaises, traitant du discours, ont essayé d’arabiser le français,

à travers l’intégration de certains vocables, ignorés de l’opinion publique, tels que calife,

shahada (martyre), kafir … C’est ainsi que le gouvernement de James Cameron en Grande-

Bretagne a imposé à la BBC d’utiliser le terme de Daesh, au lieu de l'Etat islamique. La chaîne

a refusé de tels propos, car elle voit que l’E.I est compatible avec la réalité. Il en est de même

avec la chaîne arabe, Al-Jazeera137.

Les groupes djihadistes utilisent le Net pour gagner la sympathie et le soutien des autres, en

particulier des jeunes dans une tentative de les recruter à travers plusieurs mécanismes, y

137Philippe Joseph, Salazar.Paroles armées. Comprendre et combattre la propagande terroriste.Paris :Lemieux,

2015, pp.18-22.

Page 82: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

76

compris l'emploi des canaux de communication interactifs. Il s’agit également de fournir des

informations nécessaires, faciles et efficaces à ceux qui souhaitent se joindre au groupe et le

soutenir.

En outre, les littératures antérieures ont étudié l'image mentale que les djihadistes tentent

d’ancrer chez les jeunes à charmer. Comme par exemple l'idée de cohésion, d'appartenance à

une seule entité, l'exploitation des cas d'isolement et d'aliénation, la crise et la perte d'identité

dont souffrent beaucoup d’enfants issus de l’immigration musulmane en Europe et en

Amérique. Ce discours djihadiste leur donne l’impression alors, que l’appartenance à un E.I

fort et sécuritaire, leur garantira un haut niveau de foi et s’imposera par sa sainteté et sa

position138.

1.8.3. Comparaison des discours djihadistes au discours religieux classique

Les séminaires et les conférences tenues sur le sujet montrent que peu d’études universitaires

et académiques ont mené une analyse comparative entre les discours djihadistes qui se sont

propagés ces dernières décennies d’une part, et d’autre part le discours religieux traditionnel,

en termes d'idée, de croyances et l'idéologie des objectifs de chaque discours. Ces études se

sont intéressées au discours politique, qu’il soit académique, éducatif ou même public, et sans

oublier le discours d’idéologie théorique.

Toutefois, quelques études qui ont essayé, par exemple, de comparer le discours d'Abu Bakr

Al-Baghdadi à d’autres discours. Philippe-Joseph Salazar, a essayé de comparer le discours

d’Al-Baghdadi ‘’le fakih’’ à ceux de Bétain du 17/5/1940 ou du Charles de Gaulle du 18 /6/

1940. Dans une interview sur TV5, cette comparaison a concerné de nombreux aspects. On y a

abordé l’obsession de la jeunesse musulmane française pour la version très édulcorée des

discours djihadistes, leur faiblesse et l’absence de version arabe. Il faut rapprocher cette

situation de celle de l'Eglise qui utilisait le latin et n’était pas comprise par tout le peuple139.

1.8.4. Les fondements des discours djihadistes dans la justification des actes

De nombreuses études ont tenté d'aborder les principes fondamentaux adoptés par ces groupes

pour justifier leurs actions et réaliser leurs plans. Ils prétendent appliquer correctement la loi

islamique, unir les musulmans, laver l'injustice qu’ils subissent, libérer la Palestine, lutter contre

138Philippe Joseph Salazar. URL : https://reflets.info/djihad-et-terrorisme-analyser-les-discours-propagandistes/

existe aussi sur tv5.fr.Consultée le 12/01/2016. 139 Salah, Maha Abdelmajid. Les stratégies de communication sur les réseaux sociaux sur les sites des groupes

extrémistes, étude analytique. Centre des études et des recherches, 2014, p.15.

Page 83: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

77

les gouvernements arabes considérés comme un ennemi proche et autant d’apostats à tuer. Pour

ces mesures, ils ont joué de la colère contre la politique américaine dans la région arabe afin de

créer un soutien populaire et un mouvement de sympathisants. Ils ont neutralisé les parties

locales et régionales sur le terrain qui partagent leur idéologie et avec lesquelles une coopération

pourrait être envisageable, telles que les Frères musulmans. L’idée du Calife est la plus

importante que ces groupes essaient de consolider. C’est l’un des concepts les plus compliqués

auxquels les littératures doivent faire face et tenter notamment d’analyser les discours

djihadistes déistes. Ceci se déroule après que Daesh ait annoncé l’Etat du calife et par

conséquent que tous les djihadistes ont le devoir de loyauté, d’allégeance et d'obéissance à cette

organisation, représentée par son Emir Al-Baghdadi140.

Cette déclaration a provoqué un conflit entre Al-Qaida et Daesh. Chacun revendique la cilafa

(la succession). Il s’agit de l'une des complications majeures sur la scène djihadiste dans la

région au cours de cette dernière période. En effet, après la déclaration du calife par Daesh, et

de l'illégalité pour les autres groupes, les deux principales organisations, "Al-Qaïda et Daesh ",

sont devenues très actives sur la même zone géographique (Damas, la péninsule arabique,

l'Afrique du Nord, la corne de l’Afrique, le Caucase et l’Asie centrale). D’où une relation tendue

entre les deux organisations et le reste des autres organisations adeptes. Ces tensions ont pris

des parcours divers, à différents niveaux du conflit, comme en Libye et en Syrie, mais donnant

lieu parfois à une rare coopération. Même situation entre le front d’Al-Nosra et Daesh en Syrie

et entre les partisans de la charia et Daesh dans la ville de Benghazi en Libye.

Les documents et les littératures d’Al-Qaïda révèlent que la vision de Daesh concernant la

restauration du califat part de la théorie de la « lutte contre l'ennemi lointain », au motif que la

présence des Américains à la tête du système mondial soit capable de démolir toute tentative

d'établir l'émirat, ou l’Etat islamique. En effet, le retour du califat débute par la destruction de

la puissance américaine, jusqu’à l’anéantir. Puis commence la lutte des systèmes locaux qui ne

chuteront qu’à travers la chute des Etats Unis.

Cette vision qui semble être influencée par l'expérience de la chute de l'Émirat islamique des

talibans après les événements du 11septembre 2001 a été clairement exprimée par Oussama

140 Alghafili, Fahd Ben Abdelaziz.Les stratégies des classes égarées médiatiques et les mécanismes de leur

affrontement. La direction générale de la sécurité intellectuelle, Ministère de l’intérieur, Arabie Saoudite, 2009,

p.23.

Page 84: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

78

Ben Laden, fondateur d’« Al-Qaïda », dans une lettre trouvée par le département américain de

la Défense, "Pentagone" dans la maison du Pakistan où il se trouvait141.

Représenté par le chef Ayman Al-Zawahiri, Al-Qaida a reconnu cette lettre après sa publication.

Elle dit que Ben Laden a demandé à certains membres djihadistes d’établir un émirat islamique

dans les domaines du Yémen passés sous le contrôle d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique. Il

a également appelé à l'attrition directe et continue de l'ennemi américain, pour qu’il s’affaiblisse

et cesse d’intervenir dans les affaires des musulmans. Après cette étape, vient alors celle de

renverser les dirigeants réfractaires à la loi islamique (Charia). Et pour conclure, si Dieu le veut,

va venir l'étape de la mise en place de la religion de Dieu et de sa loi d’arbitrage142.

À l'opposé d’Al-Qaïda, l'Etat islamique voit le projet de califat islamique à partir de la vision

d’une lutte contre l’ennemi proche. Cela tient à plusieurs éléments, notamment au fait que

l’émergence de l'organisation en Irak comprend la lutte contre un ennemi lointain, représentée

par les forces d'occupation américaines, et que la lutte contre l'ennemi proche, représentée par

la puissance politique en Irak, est accusée de n’être que le front politique de l’occupant, sous

les diktats de Téhéran et les conseils mis en place par les tribus irakiennes qui ont reçu le soutien

américain. Sans oublier les milices chiites soutenues par l'Iran. Une fois étendue pour la

première fois en dehors de l’Irak, l’organisation s’est dirigée vers la Syrie pour combattre le

système politique local, et essayer de faire chuter également cet ennemi proche.

Avec la prolifération du net, l’E.I. a parié sur l'expansion régionale, sur l'utilisation d'internet

comme un outil essentiel pour diffuser les discours djihadistes et sur le travail de recrutement

des jeunes américains, européens et russes, capables de soutenir l’idée du martyre et d’obtenir

les houris. Un concept que l’organisation a réussi à ancrer dans l'esprit des djihadistes après

avoir déclaré également le djihad du sexe, pour attirer et recruter un maximum de jeunes.

Ainsi, la plupart des études abordent une idée bien établie dans l'esprit des jeunes ; c’est la

récupération de la dignité. Une idée qui s’était perdue précédemment. La plupart des études

considèrent que cette conception a réussi à réunir un grand nombre de combattants en dépit de

leurs idée et croyances différentes et bien qu’ils ne soient pas tous issus du même

environnement social. Ils ont tous en commun, la position haineuse et averse à la politique des

141Ibid., p.25 142 Naji, Baker.La gestion de la sauvagerie. Centre de recherches et des études islamiques, 2008, pp.18-35.

Page 85: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

79

pays occidentaux, telle celle des États-Unis en Palestine et en Irak. Une politique, qu’ils

considèrent hostile vis- à-vis de tous les musulmans143.

Dans cette partie de notre thèse, nous essayons de passer en revue la littérature existante sur

l'extrémisme résultant de l'idéologie djihadiste salafiste, et nous travaillons ainsi à identifier les

défauts qui se sont logés dans cette littérature, à la fois en termes de contenu et d'aspect

méthodologique. Les concepts de base que nous soulignons en premier lieu discutent de la façon

dont les concepts sont présentés et considérés. Cela ne peut se faire qu'en analysant le discours

académique sur les attentats terroristes, en étudiant les facteurs qui expliquent les causes du

terrorisme et en formulant une stratégie pour atténuer l'extrémisme idéologique et la

coopération sociale dans la lutte contre l'extrémisme et toutes les principales causes :la

marginalisation et l'exclusion sociale ou la propagande djihadiste sur les plateformes de

communication sociale, ou facteurs politiques ou économiques.

Le modèle politique changeant considère le terrorisme, que ce soit dans la guerre froide et

l'occupation russe de l'Afghanistan qui accompagné du soutien des pays occidentaux comme

les États-Unis qui soutient ce qu'on appelle les moudjahidin ou les événements du11 Septembre

et un changement majeur qui a eu lieu et qui considérait ces moudjahidin sont des terroristes,

en plus des événements de l'occupation américaine de l'Irak, puis les événements des

révolutions arabes, que je pense de-même que le scénario précédent, et l'aide des pays

occidentaux comme les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne, parce que ce qu'il a appelé

les révolutionnaires dans le discours des médias occidentaux, alors que la plupart d'entre eux

suivent l'organisation des extrémistes différents, tels que Al-Qaïda et Daesh etc., ce qui est ce

que nous avons vu en Libye et en Syrie en particulier. Ces groupes ont pris le contrôle de

plusieurs zones dans le monde arabe, et utilisé la propagande djihadiste sur Internet afin d'attirer

les combattants de l'Europe, et a réussi à attirer un grand nombre de combattants, en particulier

de la France, la Belgique et l'Allemagne, en profitant de plusieurs facteurs sociaux -

économiques - psychologiques - politiques, et par conséquent les attaques En France et en

Belgique (2015/2016) sont un résultat naturel de tous ces événements. Cette relation

environnementale entre les conditions sociales, économiques et politiques, et de se engagement

djihadiste, est-ce que nous sommes en train d'étudier la littérature de différentes approches, et

expliquera le côté expérimental qui travaille à considérer tout a un impact causales qui ne rentre

pas dans une catégorie, mais doit être expliqué par plusieurs facteurs sociaux Idéologique,

143Mohammed Ismail, Ibid.

Page 86: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

80

psychologique et politique, à travers laquelle nous pouvons comprendre comment et où le

terrorisme se produit?

2. Les approches des sciences sociales et politiques

Afin que nous puissions traiter de façon optimale le discours lié aux événements terroristes,

nous devons aussi étudier les programmes en sciences sociales et politiques qui, ont tenté de le

faire. A travers nos lectures et consultations de ce type d’études, nous avons constaté que la

méthodologie politique et sociale est très dominante dans la représentation générale du

traitement du phénomène. A notre tour, nous allons diviser cette méthodologie en trois sections,

de sorte que nous allons essayer d'exposer ce qui a été dit sur les genres les plus importants

dans ces littératures.

2.1.Approche explicative

Selon ce type d'étude et cette perspective, les universitaires et les spécialistes des sciences

sociales et politiques étudient les origines de la pensée djihadiste radicale à travers des

événements terroristes qui ont eu lieu dans de nombreux pays occidentaux et islamiques. C’est

mené selon la déduction des variables explicatives qui, leur permettent une compréhension

meilleure de ce phénomène. C’est ainsi qu’ils expliquent les facteurs individuels pour

commettre des actes terroristes.

Souvent, les chercheurs distinguent deux types de facteurs susceptibles de contribuer à

l’explication de ce phénomène. La première classe aborde les caractéristiques

sociodémographiques et l’approche de Curriculum Vitae du combattant. Pour la deuxième

catégorie, il est question de se concentrer sur les facteurs culturels, sociaux, économiques et

politiques, tout en tentant de les relier à l'environnement du djihadiste. Cependant, il est

remarquable que l’approche explicative se concentre sur les sciences sociales et politiques, ce

quiexplique le nombre élevé de littératures et de publications traitant des événements terroristes.

Parmi les écrits les plus importants de cette méthodologie, le travail de Phil Gurski144. Il analyse

la susceptibilité individuelle à se joindre aux groupes djihadistes. Selon lui, neuf points

déterminent l’attractivité de l'individu pour être influencé par le discours des groupes

djihadistes et se joindre à eux. Ces points sont considérés comme étant des indicateurs clés pour

144Gurski, Phil. The Threat from Within. Recognizing Al Qaeda-Inspired Radicalization and Terrorism in the West.

Lanham (USA): Rowman & Littlefield, 2016, pp.181-183.

Page 87: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

81

que l’individu soit influencé par l’idéologie extrémiste. Ces points essentiels sont les variables

fondamentales dans le comportement de l'individu.

- Le premier indicateur : il est lié aux croyances religieuses, qui conduisent à certaines

variables, telles que l'interprétation des guerres et des événements des pays arabes et

islamiques considérant comme étant une guerre contre la religion islamique. Le djihad

devient alors un devoir pour défendre la religion. Cela conduit à un sentiment de haine

et d'intolérance envers les autres religions comme le christianisme, le judaïsme ou le

bouddhisme. L’idéologie djihadiste atteint aussi les autres écoles islamiques

(Almadahib) comme les chiites et les centristes modérés, qu’elle considère également

comme ennemis145.

- Le deuxième indicateur : il relève des changements qui se produisent soudainement dans

le comportement de l’individu. Cela se traduit par plusieurs sous-points tels que le

changement du cercle d'amis et la connaissance d'autres personnes connues par

l’extrémisme et l’adhésion dans des associations en apparence de bienfaisance et qui

apprend à l’individu les commandements de la religion islamique, mais dont la plupart

des membres ont tendance à l’extrémisme. Cela se rajoute au changement qui se produit

dans son comportement avec les membres de sa famille et proches, et son sens de

supériorité et de désaccord. Il s’agit aussi d’autres d’indices, produits souvent de façon

imprévisible à savoir le décrochage scolaire et la recherche d’un emploi.

- Le troisième indicateur : il se manifeste par l’ampleur de l'influence de l’idéologie et du

discours djihadiste, des réseaux sociaux, sur l'individu. Ce dernier devient préoccupé

par les images et les clips vidéo des actes de groupes djihadistes dans les fronts de

combat ainsi que les discours des dirigeants des organisations djihadistes d'Al-Qaïda et

de Daesh.

- Le quatrième indicateur : il s’explique par le point de vue et le comportement de

l’individu vis-à-vis des pays occidentaux et leurs politiques. Cet indicateur ne reconnaît

pas, et rejette catégoriquement les principes de la démocratie et l'établissement d'un état

civil basé sur la loi.

- Le cinquième indicateur : il est lié à la motivation de l'individu de tout savoir sur les

organisations djihadistes, en vue de s’y engager. Cela se manifeste par le fait de trouver

des moyens convenables d’accès qui sont souvent les plates-formes de réseaux sociaux.

145Ibid. p.182

Page 88: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

82

- Le sixième indicateur : il renvoie au rôle de l'internet et les plates-formes de réseaux

sociaux dans la capacité d’attirer le visiteur. En raison de l’essor des discours

djihadistes, leur force et leur impact sur l’internaute, et en fonction des changements

politiques et culturels que traverse la région islamique, le consultant se trouve au milieu

d’une bataille intellectuelle permanente. Le djihadiste tente de convaincre l'utilisateur

d'internet qu’il est dans un conflit entre le bien et le mal et il doit le conseillerde se

diriger vers le premier qui rassembleles soldats de l’organisation.

Les discours se multiplient sous les conditions opprimantes où Internet joue un rôle de fournir

un soutien moral et intellectuel des djihadistes en employant tout son potentiel pour enflammer

les émotions et les réactions des jeunes. Il met l'accent sur deux éléments clés, à savoir le

discours émotionnel et celui qui vise à utiliser les événements internationaux et les injustices

que les musulmans subissent. Ils les mettent en place de façon arbitraire avec certaines décisions

prises par les pays arabes et islamiques, soumis aux infidèles mécréants sans aucune

considération de la loi islamique.

- Le septième indicateur :c’est d'accéder aux références de base dans l'idéologie

djihadiste salafiste, son histoire, ses leaders et leurs biographies.

- Le huitième indicateur :il relève de la volonté de prêter allégeance aux émirs des

organisations djihadistes, d’en recevoir les ordres et tous les actes de loyauté envers eux

et de se préparer au martyre pour les objectifs de l'organisation (le terrorisme suicide).

Même s’il n’a pas encore rejoint les lieux de guerre, l’adepte doit se préparer à

commettre des actes terroristes dans son pays ou dans le pays où il réside.

- Le neuvième indicateur : il se compose de deux branches. Le premier est la pleine

conviction du djihadiste de gagner le paradis après avoir commis un attentat suicide. La

seconde branche est que la religion islamique n’est parfaite et complète qu’après avoir

regagné les organisations djihadistes et d’y faire allégeance.

Edwin Bakker146 a mené une recherche sur les caractéristiques personnelles des terroristes en

prenant 120 cas environ, sélectionnés de pays européens et arabes, et permettant de

diagnostiquer le phénomène. Le chercheur s’est focalisé sur les variables suivantes : l’âge, la

pensée idéologique, politique et religieuse, les facteurs sociaux et les troubles psychologiques.

Il a analysé les motivations qui poussent à la radicalisation et l’engagement au sein des

organisations djihadistes dans les variables suivantes : l’âge, l’identité, le sexe, la variable

146 Bakker, Edwin. “Jihadi terrorists in Europe: their characteristics and the circumstances in which they joined

the jihad – an exploratory study”. Netherlands Institute of International Relations, 2006, pp.35-43.

Page 89: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

83

démographique, le versant socioéconomique, intellectuel, la profession ainsi que la

psychologie. Cependant l'auteur fait une distinction entre les facteurs de motivation et les

facteurs d’attraction.

1. Pour les premiers facteurs, la grande partie de résultats et recherches qui ont mis l'accent sur

l'analyse des motivations individuelles, indique qu’un grand nombre de ces combattants sont

socialement défavorisés. Les facteurs de motivation ont en commun par exemple la

discrimination qui a eu lieu envers ces jeunes belges et français. Impliqués dans des activités

terroristes, ces jeunes sont en réalité victimes de ces facteurs. Cette classe regroupe

généralement les anciens prisonniers et les dealers et les criminels : voleurs, vendeurs de drogue

et de stupéfiants…147

2. Les facteurs d’attraction se résume dans la justification de l'extrémisme par tous les moyens,

comme par exemple le fait d’aborder les atrocités commises par les forces américaines en Irak

après l'occupation en 2003, le conflit israélo-palestinien, ou les actions de despotisme commises

par les autorités syriennes après la révolution et la guerre civile dont la fin n’est pas encore

envisageable. L’auteur aborde également dans son discours les facteurs attractifs et le discours

de l'organisation de Daesh et d’Al-Qaïda, devenus très répandus. Généralement, les discours

extrémistes djihadistes sont caractérisés par une certaine attractivité et la capacité de toucher le

côté émotionnel des jeunes. Les orateurs djihadistes réussissent à créer le point émouvant du

jeune public qui cherche à s’identifier au milieu de plusieurs concepts troublants répandus dans

l'ère de l’espace ouvert.

Et les spécialistes de figures de style et de la rhétorique, partisans des théoriciens de l'idéologie

djihadiste utilisent ces moyens envers cette couche marginalisée, et éveillent leurs émotions

dans le désir de devenir un martyre et de quitter ce monde rempli de mal et de corruption. Et

après une brève période visiblement marquée par un lavage cérébral, le jeune homme se trouve

inconsciemment conduit et impliquée derrière des idées qui l’emmènent aux groupes

djihadistes.

Sur le plan pratique, il est clair que l'internet est devenu lemédiateur appâtant, vu sa rapidité de

transmission, il est le premier diffuseur de documents des djihadistes. D’un autre côté, il permet

aux internautes d’être invisibles des yeux des services de sécurité dans les différents pays.

147Ibid., p.47

Page 90: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

84

Cependant, l’académicien Joshua Sinai148, spécialiste de l’analyse du phénomène aux États-

Unis d'Amérique, propose la mise en place d’un cadre défini pour l’analyse quantitative ou

qualitative. A savoir dessiner des cartes sur tout ce qui touche aux idéologies des djihadistes,

en analysant le comportement des individus qui sont allées en Syrie et en Irak, puis sont revenus

dans leurs pays. Ainsi, ce spécialiste a abordé une certaine répartition, déjà menée par le

chercheur Edwin Bakker149, à savoir les facteurs de motivation et les facteurs d’attraction.

Ainsi, il a divisé les facteurs individuels del’être selon quatre catégories et indicateurs.

1- Des facteurs qui sont la crise personnelle,la perte d'identité, le sentiment d’être

marginalisé, les problèmes familiaux causés par des raisons socio-économiques.

2- Des facteurs d’attraction qui se résument dans les questions internationales

contemporaines : l'émergence de l'islam politique, réprimé et combattu par les régimes

arabes, en conduisant ses adeptes aux centres de détention et d’incarcération.

3- L'académicien les a considérés comme des catalyseurs en lien avec la religion. Ce qui

permet d’acquérir et d’apprendre la religion islamique à la manière de ces groupes, au

point de se persuader que l'adhésion est un devoir religieux.

4- Il met en exergue Internet et son grand rôle dans la diffusion et la propagande des

discours djihadistes.

A notre tour, nous avons relevé ces trois exemples des littératures, car il s’agit d’un modèle

clair de cette méthodologie explicative du traitement académique et scientifique des

événements terroristes et de tout ce qui s'y rapporte. De ce fait, et par conséquent, à travers

les axes suivants, nous pouvons résumer les motivations individuelles globales qui poussent

les jeunes à rejoindre les groupes djihadistes, relatés par la plupart des académiciens

spécialisés dans ce phénomène, selon ce qui suit :

1. Des convictions idéologiques et doctrinales qui contribuent à la soumission de l'individu face

aux discours de propagande des groupes djihadistes sur Internet (texte-vidéo-image).

2. L'empathie avec les peuples victimes en raison des événements politiques au Moyen-Orient,

comme les révolutions arabes qui ont eu lieu dans le monde arabe, dirigées par les Frères

148 Sinai, Joshua. Resolving a terrorist insurgency b addressing its root causes.2008, pp.101-115. Disponible sur

ce site :URL : https://doc.lagout.org/.../Data%20Mining/Terrorism%20Informatics_%20Knowledge%2...

Consulté le 02/10/2017. 149 Bakker Edwin, Ibid., p.41

Page 91: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

85

musulmans. Il s’agit aussi d’être convaincu du despotisme des régimes et qu’ils sont à l’opposé

de ce que dicte la religion islamique.

3. Le phénomène ou l'instinct fait apparaitre l’amour de l’aventure et la prise de risques. Un

phénomène qui voit le jour après une sortie de prison à cause d’un crime ou un délit. Cela

pourrait être le résultat d’une vocation instinctive et innée, comme il pourrait s’expliquer par la

volonté d’échapper à la justice, où le condamné n’a qu’à s’évader vers des territoires contrôlés

par les djihadistes.

4. La perte de l'identité et le sentiment de frustration en raison de la discrimination fondée sur

la religion ou la race, le manque d'accès au travail ou l'échec dans les études. C’est ce qui s’est

produit avec certaines personnes d’origine maghrébine notamment, qui représente la deuxième

et la troisième génération des immigrés150.

En fait, cette méthode a tenté d'expliquer et d'interpréter le phénomène en suivant différents

moyens dont la plupart manquent malheureusement de précision et d’exactitude. De ce fait, le

traitement académique et universitaire des événements, a adopté dans sa globalité et

successivement, la comparaison entre les événements terroristes qui ont eu lieu après les

événements de Septembre 2011 et la religion islamique ; en s’éloignant du diagnostic réel de

l'état d'un individu qui s’est engagé dans une telle opération. Il est question aussi de relever les

raisons conduisant vers un tel comportement criminel. Pour ce qui est de la représentation

politique du discours, il se voit clairement qu’elle a un impact sur les opinions des auteurs et

des universitaires dans leur traitement du discours lié aux événements terroristes et qu’elle les

domine.

2.2.Approche psychologique

A ce propos, il est important de signaler, et avant d’aborder cette approche, que le traitement

académique pourrait être rare. En plus, les intellectuels qui préfèrent cette méthode dans

l'analyse du phénomène du terrorisme et de l'extrémisme ou ce qu’on appelle généralement les

profils radicaux. Parmi les universitaires dont les opinions sont les plus importants pour nous,

et qui se sont concentrés sur l'analyse du phénomène du terrorisme en utilisant une approche

psychologique.

150Ibid. p.108

Page 92: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

86

Anne Speckhard151, professeur assistante en psychiatrie à l’Université de Georgetown aux

Etats-Unis d’Amérique, est également directrice du Centre de recherche dans l'étude de

l'extrémisme et de la violence. A. Speckhard a utilisé la méthodologie représentée par 500

entretiens environ avec des militants aux comportements et aux descriptions des groupes

extrémistes et qui adoptent l’idéologie djihadiste salafiste. Ce sont des combattants européens

dont les familles ont été aussi entretenues. Anne Speckard a mené aussi des entrevues avec

d’anciens otages d'organisations extrémistes. Le domaine de sa recherche a compris l’Europe,

les États-Unis, le Moyen Orient en plus des pays de l'ex-Union soviétique. A. Speckarda relaté

aussi différents types d'indicateurs psychologiques dans la transition rapide vers la violence et

l'extrémisme, manifestés par deux directions principales.

1. Savoir si l'individu vit dans une région de conflits armés ou même en dehors de cette

région. En effet, cet indicateur est compatible avec plusieurs facteurs explicatifs tels que

son adhésion au sein d’une petite ou grande organisation. Cela conduit à un grand

nombre d’observations sur la façon de recruter et d’y adhérer.

2. Le chercheur se concentre sur ce que l'on appelle les cellules endormies ou les personnes

non-résidentes dans les zones de combats, et qui s’intéressent à tout ce qui se passe avec

les djihadistes dont la plupart sont issus de la deuxième et troisième génération

migratoire en Europe.

3. Parmi les catalyseurs abordés par le chercheur, ceux liés aux aspects géopolitiques

comme par exemple les griefs qui découlent des conflits en Syrie, en Irak et en Palestine.

De ce fait, certains combattants étrangers, venants de l'Europe au Moyen-Orient sont

motivés par l'idée de défendre les tyrannisés de ces pays. Une stratégie discursive dont

Al-Qaïda s’est servi puis Daech afin d’attirer les combattants des pays occidentaux152.

D'une manière générale, nous notons que le chercheur fait référence aux zones de conflit. C’est

une image réduite de la famille qui souffre de la dislocation et la débauche de ses membres,

comme la drogue, le vol et la prison. Le seulmoyen de fuir ce labyrinthe familial est de rejoindre

les groupes djihadistes.

Le chercheur considère que l’entrée dans les rangs des organisations terroristes peut être

interprétée comme une sorte d'état de remords et de regrets. Ces personnes en question veulent

151Speckhard Anne et Yayla Ahmet S. “Eyewitness Accounts from Recent Defectors from Islamic State: Why

They Joined, what they Saw, why they Quit”. Perspectives on Terrorism, vol. 9, n°6, décembre 2015, pp. 95-118. 152Ibid. p.120

Page 93: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

87

se purifier, blanchir leurs péchés commis dans le passé comme les crimes de trafic, la

consommation d’alcool et de drogues, le vol, des actes tels que la fornication… Et ces péchés

ne peuvent être gommés que si l’on rejoint ces groupes djihadistes. Une façon de fuir le passé

et de se venger des autorités qui les ont arrêtées et emprisonnées.

Michel Bénézech153 est l’un des psychologues les plus importants qui a étudié les racines du

phénomène du terrorisme et les facteurs qui ont conduit à la propagation de l’idéologie terroriste

extrémiste. Ce psychologue français expert, qui a mené de nombreuses recherches et études

psychologiques dans le domaine du terrorisme et de l'extrémisme, a interprété la motivation

intellectuelle et idéologique qui conduit à l’extrémisme djihadistes. Selon lui, ceci a un lien

avec le versant psychologique de l'individu. Et dans ses recherches, il a travaillé sur une

identification précise des variables psychologiques qui conduisent la personne à croire en la

propagande et les discours des djihadistes. Il a aussi déclaré qu’il est possible de synthétiser

une combinaison des moyens intelligents pour mieux comprendre cette dynamique, en

analysant les facteurs menant à l'extrémisme et le recrutement. Il s’agit de mécanismes

psychologiques communs et fréquents. Autrement dit, ces personnes ont des traits communs

d’un point de vue comportemental.

L'auteur considère que les personnes qui ont rejoint les organisations djihadistes en provenance

des pays européens, sont typiquement idéalistes. Ils sont facilement influencés par les dirigeants

et les Emirs de ces organisations djihadistes, qu'ils soient al-Qaïda ou Daech. Al-Qaïda. C’est

aussi en termes de charisme, des discours et biographies des leaders tels que Aboubaker al-

Baghdadi, Ayman al-Zawahri, Oussama ben Laden, Abou Muhammad al-Adnani, Anwar al-

Alawlaki que ces jeunes tentent de rejoindre ces groupes.

En conséquence, l'auteur met la lumière sur les intégristes à travers leur influence par le discours

dans toutes les questions religieuses, sociales, politiques et nationales. La passion mouvante

devient alors le déclencheur du comportement qui commence à partir de trois phases principales

(le prosélytisme, l’extrémisme et la criminalité). Ces éléments sont considérés comme étant

l'apparence principale du comportement de l’individu. Il commence par la haine, puis la

vengeance jusqu’au terrorisme suicidaire.

153Bénézech Michel et Estano Nicolas. « L’apport de la psychologie et de la psychiatrie dans la connaissance des

phénomènes de radicalisation et de terrorisme ».Cahiers de la sécurité et de la justice, n° 34, 2016, pp.162-164.

Disponible sur ce site

: URL :https://www.researchgate.net/.../303298689_L'apport_de_la_psychiatrie_et_de_la_psy.

Consulté le 11/03/2017.

Page 94: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

88

Cette approche psychologique, utilisée dans le discours de l’idéologie djihadiste, nous conduit

à aborder les points de vue et les recherches menées par l’anthropologue française Dounia

Bouzar 154. Dans son étude, elle s’est focalisée sur deux facteurs principaux qui constituent le

pilier de base des causes du recrutement et de l’engagement dans les rangs des groupes

djihadistes. Ces éléments sont considérés par la complémentarité mutuelle dans la composante

comportementale de l’incarnation idéologique terroriste du combattant européen.

Il s’agit de la perte de l’identité résultant du sentiment de discrimination et de marginalisation

de la société. Ce sentiment peut se produire sur le plan professionnel, dans les études, ou même

pour ceux qui sont sans activité. Cela le rend victime de la propagande de ces djihadistes

représentés par les cellules en Europe, ou à travers les plates formes des réseaux sociaux comme

les vidéos, les déclarations, les images des actes. Cependant, l’auteure a procédé à l’analyse des

textes de ces discours en consultant la plupart des versets coraniques et de hadiths utilisés par

ces djihadistes pour propager leurs idées, justifier leur comportement criminel dont ils tentent

de prouver la défense de l’islam. La chercheuse a également bien décortiqué l’impact de l’image

et son emprunt des scènes de films d’action hollywoodiens sur l’individu. Elle a aussi analysé

le vocabulaire utilisé par les djihadistes dans leur propagande et la promotion de leurs idées. Et

parmi les résultats qu’elle a pu déduire, la relation du moyen moderne utilisé dans la fabrication

du discours djihadiste à se joindre aux groupes djihadistes et la conviction par cette idéologie

djihadiste. Cela ne peut avoir lieu que sur les personnes souffrant de troubles psychologiques

en raison de facteurs sociaux, nationaux ou en raison de la déchirure familiale155.

Selon notre point de vue, une étude psychologique pourrait être menée dans le cadre de la

criminologie sur les phénomènes liés à des actes terroristes. Mais en même temps, nous ne

devons pas confondre les variables, le crime et son auteur. A ce propos, il est indispensable de

distinguer les crimes commis suite à des attentats terroristes, ce qui en résulte et aussi les

différents acteurs et la responsabilité pénale derrière ce comportement. C’est aussi lié à

l'Agenda et l’idéologie de chaque individu qui dépend d’une organisation précise telle que

Daesh ou Al-Qaïda. Par conséquent, nous ne pouvons pas limiter le comportement qui mène à

154 Bouzar Dounia et Martin Marie. « Méthode expérimentale de déradicalisation : quelles stratégies émotionnelles

et cognitives ? ». 2016, pp.85 ;95. Disponible sur ce site : URL : www.cpdsi.fr/.../METHODE-DE-

DERADICALISATION-QUELLES-STRATEGIES-E... Consulté le 15/01/2018. 155 Bénézech Michel et Estano Nicolas. « L’apport de la psychologie et de la psychiatrie dans la connaissance des

phénomènes de radicalisation et de terrorisme ». 2016, pp. 136 ; 139.Disponible sur ce site :

URL :https://www.researchgate.net/.../303298689_L'apport_de_la_psychiatrie_et_de_la_psy... Consulté le

02/01/1017.

Page 95: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

89

l'acte terroriste dans plusieurs points précis, vue leur variation en fonction des circonstances de

l’environnement sociopolitiques.

Dans ce contexte, nous devons impérativement mentionner l'étude comparative menée par le

psychologue iranien Fathali M. Moghadda156 qui a conclu à la suite de son étude analytique

réalisée sur tous les aspects de l'extrémisme et le terrorisme, que l’extrémiste doit traverser

plusieurs étapes pour être décrit comme terroriste. Il a comparé ces étapes à des étages que

l'individu grimpe. Ces étages sont en nombre de cinq. Au rez-de-chaussée existe la

prédominance de sentiments représentés par la marginalisation, la privation, la persécution et

la perte de l'identité. Et en dehors de la situation vitale et économique, selon la conception

académique, ceux-ci ne sont pas des facteurs primordiaux ; certaines personnes vont se déplacer

au premier étage pour trouver des solutions à cette situation sociale. Ces personnes ne trouvent

pas de moyens leur permettant de changer cette situation sociale et psychologique.

Pour le deuxième étage, il s’agit de sauver ces personnes de l’injustice subie en raison de la

marginalisationmenée par les politiques des pays occidentaux à leur égard. Ce qui se produit

souvent avec la plupart des jeunes de la deuxième et troisième génération d'immigrants dont la

plupart sont originaires du Maghreb. Au troisième étage, l’individu commence par le

changement de son comportement envers tout son environnement social, met un terme au

travail ou études, et commence sa relation avec ce qu'on appelle des cellules dormantes ; une

description des services de sécurité sur les djihadistes anonymes, situés dans le quartier ou sur

les pages des réseaux sociaux. A ce stade, l’individu est prêt à se ressourcer et à se convaincre

de l’idéologie terroriste extrémiste. Il commence aussi à imiter le style de ces groupes en

essayant de comprendre les discours des leaders aussi bien en arabe qu’en anglais ou en

français.

Cette étape est connue par la composition principale de la personnalité terroriste, devenu prêt

moralement et psychologiquement, pour rejoindre les groupes djihadistes. Cette étape est

accompagnée aussi par le style violent de l'individu, en termes de non-acceptation d’une autre

opinion et le début de l'isolement de son environnement. Il est donc tout à fait prêt à passer au

quatrième étage, qui est représenté par le recrutement dans des organisations terroristes.

Commence alors la formation aux différents types d'armes, le passage aux actes terroristes, le

156 Fathali M. Moghaddam. “The Staircase to Terrorism. A Psychological Exploration”. Georgetown University,

vol. 60, n°2, 2005, p.162.

Disponible sur ce site : URL :fathalimoghaddam.com/wp-content/uploads/.../1256627851.pdf. Consulté le

14/01/2017.

Page 96: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

90

suicide sous ordres et l'enlèvement d’otages. Il est complètement persuadé que tous les actes

qu’il mène sont au service de l'islam et les musulmans et qu’ils représentent la légitimité de la

religion islamique. Dans la dernière étape se trouve sa conviction de gagner le paradis s’il

commet un attentat suicide157.

Si nous avons sélectionné les opinions de ces chercheurs c’est afin de mettre en lumière les leur

traitement du discours djihadiste, par le biais de leur point de vue sur ce phénomène. Selon

nous, elles représentent les littératures les plus importantes sur les approches psychologiques

dans l’analyse du discours lié aux actes terroristes.

3. L’approche juridique

Généralement, l’approche juridique constitue dans l'analyse du discours plusieurs

problématiques, toutes unies dans l'objet du discours lui-même. Les différents documents sont

les piliers de l’analyse comme les documents écrits à valeur légale et qui se rajoutent aux points

de vue des universitaires, des intellectuels et des juristes spécialisés dans le sujet. Il s’agit aussi

de documents non écrits comme les interviews télévisées. Ils existent également d’autres

problématiques qui se résume dans l’analyse du discours selon différentes approches aussi bien

au niveau intérieur qui est l’analyse du contenu discursif et l’étude de ses dimensions à travers

les mots, et le classement des acteurs selon leur comportement et leur perception du thème,

qu’au niveau extérieur à savoir la structure du discours et sa représentation dans le discours

public.

Au sein du processus législatif, le discours antiterroriste se modifie et s’imprègne d’éléments

juridiques. Même si les projets de loi antiterroristes sont débattus lorsque le souvenir d’attentats

demeure très présent, les promoteurs des projets de loi refusent d’utiliser une stratégie

argumentative fondée sur l’émotion. Les justifications se fondent sur des arguments juridiques

illustrant le passage d’un système de démesure, propre au discours mobilisateur, à un système

de mesure, caractéristique du discours décisionnel158.

En outre, la stratégie de lutte contre le terrorisme s’inscrit dans des principes juridiques

conformes au cadre culturel national. Cette conformité a pour objectif de conforter le consensus

157Ibid. pp.164-165 158Menuet, Laëtitia. Le discours sur l'espace judiciaire européen : analyse du discours et sémantique argumentatif.

Thèse de doctorat. Université de Nantes, 2006, pp.56 ;383.

Page 97: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

91

autour de la mission du gouvernement français pour combattre le terrorisme et l'extrémisme

djihadiste.

Ce durcissement est justifié par deux types de registres sémantiques principaux : celui de la

nécessité et celui de la conformité. Le premier registre se fonde sur une interprétation

menaçante du problème social à éliminer tandis que le second se construit vis-à-vis des valeurs

démocratiques fondamentales. La justification des réformes antiterroristes se développe autour

d’un axe visant l’équilibre : entre le niveau des menaces et le niveau de la répression et, entre

l’efficacité de la répression et les garanties démocratiques. Seul le maintien de cet équilibre

permet d’obtenir le consensus social159.

Le lien entre le terrorisme et la grande criminalité est consacré par le truchement de méthodes

et d’organisations similaires. Les amendements antiterroristes contenus dans la loi sur la

sécurité quotidienne inscrivent la lutte contre les trafics d’armes et de stupéfiants comme une

déclinaison de la lutte antiterroriste. Le gouvernement souhaitait ainsi « disposer des moyens

impérieusement nécessaires à la lutte contre le terrorisme alimenté notamment par le trafic de

stupéfiants et les trafics d’armes et qui peut s’appuyer sur l’utilisation des nouvelles

technologies de l’information et de la communication ». Dans son étude sur l’adoption du

mandat d’arrêt européen après le 11 septembre 2001, Antoine Mégie pointait la congruence

dans les représentations communautaires entre le crime organisé et le terrorisme. « Dans un tel

contexte, la lutte contre “la criminalité organisée” et la lutte contre le terrorisme semblent

constituer une seule et même “guerre” » Cette proximité est également frappante en droit

français, où les mesures antiterroristes, considérées comme dérogatoires au droit commun, sont

dérivées du droit pénal notamment des procédures relevant de la lutte contre la criminalité

organisée.160

Dans ce cas d’espèce, les points d’échange entre la lutte contre le terrorisme et la lutte contre

d’autres formes de violence sont particulièrement visibles et nombreux mais conduisent à un

paradoxe inhérent : comment justifier la spécificité des mesures antiterroristes avec des

arguments fondés sur leur similitude avec d’autres infractions ? Comment répondre à une

menace sociale présentée comme existentielle (le terrorisme) avec des outils législatifs déjà

existants pour d’autres crimes dont la dangerosité pour la structure sociale est lue comme

159 Fragnon Julien, Ibid. p.22 160 Mégie, Antoine. « Mise en œuvre ». In Boussaguet L., Jacquot S., Ravinet P., eds, Dictionnaire des politiques

publiques, Paris : Presses de Sciences Po, 2004, p.284.

Page 98: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

92

moindre (la grande criminalité) ? La construction argumentative de la menace conduit à la

présentation d’un danger imminent (un déséquilibre) auquel l’État doit répondre en dépit de ses

lacunes (transformation).

Il est donc possible de diviser l'approche juridique dans le discours juridique sur les événements

terroristes en deux parties : la première représente les règles juridiques telles que les textes

législatifs et les conventions internationales relatives au terrorisme et à l'extrémisme. La

seconde partie est liée à ce qu’on appelle la langue métallique, c’est-à-dire la langue utilisée

par des intellectuels, des universitaires, des sociologues et des anthropologues161.

L’approche relative au discours juridique met l’accent sur la description et l'analyse des

mesures prises par les pays et les organisations internationales dans la lutte contre le terrorisme

à savoir les législations émises par ces pays, définissant le concept de terrorisme, les

organisations terroristes et la lutte contre l'idéologie djihadiste extrémiste, par le biais des

rapports et des séminaires gouvernementaux publiés par les autorités législatives ou exécutives

du pays. Il s’agit aussi du traitement du pouvoir judiciaire de l’Etat pour limiter l’ampleur de la

propagation de l’idéologie djihadiste et sa promotion à travers les réseaux sociaux, et la façon

de traiter les hommes et les femmes qui ont rejoint les groupes djihadistes, en Syrie et en Irak.

Avant de revenir dans leur pays. En plus, le traitement juridique avec le discours sur le

terrorisme, est basé également sur les efforts déployés dans le cadre du droit international

humanitaire de la convention de Genève de 1949 et aux Protocoles de 1977, ainsi que le

traitement du droit pénal international de ce phénomène par les universitaires, les spécialistes

et les juristes.

En abordant cette approche, nous allons étudier les points de vue littéraires de certains

universitaires et spécialistes de ce phénomène. Selon cette méthodologie, nous pouvons

distinguer deux types de littératures, ayant fait l'objet de ce thème (les recherches académiques

d’un côté et les rapports officiels de l’autre).

Parmi les recherches scientifiques les plus intéressantes, ayant portés sur l'aspect juridique,

celui de l’italien Matteo E. Bonfanti, de l’université italienne Sant ‘Anna162. Il a travaillé sur

les mesures menées par l'Union Européenne telles que les législations et les accords pour lutter

161 Bielmann Florent, Ibid. pp.17-18 162Bonfanti Matteo E. “Collecting and Sharing Intelligence on Foreign Fighters in the EU and its Member States:

Existing Tools, Limitations and Opportunities”, in A. de Guttry, C. Paulussen, F. Capone, Foreign Fighters under

International Law and Beyond, Springer: The Hague, 2016, pp. 333-353.

Page 99: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

93

contre la propagation de l'idéologie djihadiste extrémiste, la meilleure stratégie pour surveiller

la migration des jeunes de l’Europe vers les territoires de ce que l'on appelle l'Etat de Daesh et

comment l'Union Européenne (U.E.) peut faire face devant ce phénomène complexe. Ainsi, M.

Bonfanti a focalisé son étude sur les données obtenues à partir des services de sécurité des pays

de l'Union Européenne sur toutes les informations sur la préparation des combattants, leur

identité et le temps de leur recrutement dans les camps des organisations terroristes. Puis, il

s’agit de la façon d’appliquer la loi non pas sur les personnes qui ont été impliquées dans des

actes terroristes en Europe, mais pour les personnes suspectées d’y appartenir intellectuellement

ou celles soupçonnées d’une résidence dans ce qui est soi-disant la terre de Calife. Il s’agit aussi

de la façon qui permet à ce que la loi et les procédures de sécurité ne portent pas atteinte aux

principes fondamentaux tels que la liberté et les droits de l'homme.

Le chercheur a pu déduire un résultat important à savoir que nous puissions étudier et analyser

tout ce qui concerne les événements terroristes, et diagnostiquer le cas des combattants des

organisations terroristes en Europe, il est impératif de suivre deux approches principales :

1. L'approche du traitement des services de sécurité et toutes leur procédures prises pour

lutter contre le terrorisme, que peuvent mener les organisations djihadistes en Europe

au présent et à l'avenir. Cette approche est à long terme et à des intervalles temporels

déterminés. De ce fait, le discours juridique se fait à travers l'élaboration de programmes

et de plans législatifs compatibles avec les procédures prises par les services de sécurité

afin de jouir de la liberté de traiter les terroristes sans violer la loi et les principes

constitutionnels, que ce soit dans des circonstances ordinaires ou exceptionnelles.

2. Cette approche concerne les informations obtenues par les services de sécurité en

Europe peu de temps avant que les actes terroristes aient eu lieu. De ce fait, cette

approche comprend les mesures prises sur des bases de soupçons ou d’intention, en

surveillant leur comportement et leurs activités criminelles, comme par exemple le

récidivisme, la prison, la situation psychologique et par conséquent leur mise en garde

avant leur passage à l’acte terroriste.

En consultant les littératures du discours juridique, nous avons remarqué l’ampleur de la

complexité apparente de la façon de surveiller les combattants lors de leur recrutement ou après

leur retour. Ces études ont pu gagner une place à part entière en France, surtout après les

attaques récentes de Charlie Hebdo en novembre 2015. De ce fait, plusieurs études se sont

intéressées au cadre juridique, notamment en matière pénale et les mesures de précaution

applicables sur ces personnes, souvent répressives. En fait, la juridiction des pays européens ne

Page 100: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

94

cherche pas à identifier ces combattants par ce qui se passe dans les pays où ils étaient, comme

par exemple, les guerres ou les injustices subies par les familles ou les citoyens, mais elle lie

ces combattants aux groupes djihadistes et à l’acte terroriste dès leur présence en Irak ou en

Syrie. En effet, le but pénal est démontré à partir seulement de l’intention de voyager vers les

territoires du conflit.

Avant les événements de septembre 2001, la France et la plupart des pays européens

considéraient le phénomène du terrorisme comme étant national et qui, devait être traité dans

le cadre du droit interne. Mais après ces événements, le phénomène a acquis son caractère

transfrontalier international, ce qui a abouti à l'adoption des plus hautes autorités législatives

internationales à savoir l’Organisation des Nations Unies et le Conseil de Sécurité les

Résolutions 92170 et 217845 de 2014, sur la lutte des discours des djihadistes et tout ce qui est

susceptible de mener à la diffusion de l'idéologie djihadiste radicale.

De plus, il est aussi question d’élargir la compétence de la justice pénale nationale pour punir

les auteurs d'actes terroristes et à ce que le pouvoir judiciaire contienne le mandat international,

de sorte que les conventions internationales comprennent également des articles prévoyant une

assistance judiciaire entre les Etats punissant les terroristes163.

Robert Heinsch164, professeur adjoint de droit international public au Centre Gritius d'études

juridiques internationales à l'Université de Leiden, a focalisé le phénomène d’adhésion des

combattants étrangers aux territoires des organisations djihadistes et sa relation aux différents

discours des djihadistes d’un point de vue pénal international. Il considère leurs actes comme

étant des crimes de guerre, des génocides et des crimes contre l'humanité commis par les

combattants de différentes nationalités. En effet, la loi applicable dans ce cas est celle du pays

où le fait a eu lieu. Mais la problématique est que ces combattants dominent certaines régions,

et ont instauré et créé un État selon leur conception et leur idéologie. De ce fait, la production

intellectuelle en réalité ne s’est pas faite parallèlement au changement rapide des événements

et des circonstances suites aux actes de ces organisations165.

Toute analyse scientifique basée sur l'approche juridique de l'analyse du discours nécessite donc

une réflexion cognitive préalable, que ce soit par la connaissance des règles juridiques traitant

le phénomène, ou par la connaissance de tout ce qui a été dit et écrit sur le sujet. Autrement dit,

163 Bielmann Florent, Ibid. p.21 164 Heinsch Robert, Ibid. p.82 165 Bielmann Florent, Ibid. p.23

Page 101: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

95

c’est connaitre les littératures les plus importantes telles que les penseurs et les juristes qui ont

tenté de traiter le phénomène, selon la vision et l’interprétation de chacun. De ce fait, la

personne chargée d’analyser le discours mène une étude sur la relation de l'universitaire ou de

l'auteur de la recherche juridique en étudiant la personnalité des acteurs du discours ainsi que

leur perspective166.

CHAPITRE II : LES FACTEURS CONTEXTUELS ET STRUCTURELS

EXPLICATIFS DES ATTAQUES TERRORISTES (CADRE

THEORIQUE)

L'étude du terrorisme et extrémisme résultant des groupes djihadistes est multidisciplinaire,

couvrant un certain nombre de domaines, y compris la science politique, la psychologie, la

criminologie, la sociologie, l'histoire et bien d'autres. Les chercheurs de ces domaines ont

contribué à développer notre compréhension du phénomène, mais il a généralement soulevé

plus de questions que de réponses. Les sections suivantes présentent un aperçu général de la

recherche universitaire, en soulignant la gamme d'approches et en examinant les progrès

réalisés jusqu'à présent167.

La recherche des facteurs et des causes et de la causalité est un thème central dans toutes les

sciences sociales, découlant du besoin inhérent de comprendre l'occurrence de phénomènes

particuliers. De plus, en traitant des événements indésirables, nous cherchons à comprendre le

« pourquoi » et le « comment » afin de développer des contre-mesures appropriées.

Malheureusement, ces questions se prêtent rarement à des réponses claires. On peut cependant

souvent distinguer différents ensembles ou niveaux de facteurs qui préparent le terrain pour le

terrorisme.

Dans ce chapitre, nous allons nous concentrer sur le cadre théorique dans l'analyse de tout ce

qui a été cité sur le diagnostic et l'interprétation des actes terroristes perpétrés par des groupes

extrémistes djihadistes, manifestés par les facteurs contextuels et structurels qui expliquent les

166 Osman, Ziad. Les approches juridiques de la lutte antiterroriste : les nouvelles extensions du droit

international, la coopération européenne et les règlementations du monde arabe. Thèse de doctorat. Université

de Lille 2 – Droit et Santé, 2011, pp.14 ; 21. 167Concepts of Terrorism: Analysis of the rise, decline, trends and risk, 2008, Transnational terrorism, security the

rule of law. Disponible sur ce site : URL : fbemoodle.emu.edu.tr/mod/resource/view.php ? id=20532

Consulté le 02/02/2018.

Page 102: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

96

événements terroristes, A notre tour, nous nous sommes concentrés sur les facteurs sociaux,

idéologiques et politiques, expliquant ce discours.

En fait, notre thèse est basée principalement sur une stratégie expérimentalement inductive

contenant une relecture de littératures sur le thème de l'étude. Puis, nous allons collecter,

analyser les données et en tirer des conclusions. Par conséquent, cela implique explicitement

l’inexistence d'un cadre théorique, Mais selon notre propre opinion, le fait de ne pas aborder le

cadre théorique dans l'étude de l'analyse de discours, le sujet sera comme étant vide de son

contenu.

Ainsi, le cadre théorique signifie, dans notre étude sur les événements terroristes ou le discours

anti-terroriste, l’identification des sous-dimensions des variables explicatives, tout en essayant

de consulter tous les sujets liés au discours contre le terrorisme et recueillir des données, puis

choisir une approche à multiples étapes analytique168.

L'intérêt d’instaurer l'aspect théorique de l'étude en plus du cadre d'analyse du discours, nous

permet de créer une combinaison intelligente entre les différents aspects de l'étude. Il est alors

possible d’expliquer les variables du phénomène de l'extrémisme et de se joindre à des groupes

djihadistes en quatre facteurs sociaux, religieux et idéologiques, en plus du facteur politique et

de la perspective globale du terrorisme et de l'extrémisme.

1. Les facteurs socio-économiques

Le point de départ de notre étude est la situation sociale et économique des jeunes ayant rejoint

les organisations djihadistes, comme l'âge, le sexe, la nationalité, l'identité et le niveau

d'instruction ainsi que le contexte familial. Et le phénomène de la marginalisation sociale de

ces jeunes est un des motifs les plus importants pourrecourir à l'extrémisme et pourrejoindre les

groupes djihadistes, et il est souvent basé sur l'identité. La plupart des adhérents des groupes

djihadistes qui proviennent des pays européens sont originaires du Maghreb de la deuxième et

troisième génération d'immigrés, en particulier. Cette discrimination se manifeste dans le cadre

professionnel ou instructif. Elle n’est pas objective mais plutôt personnelle, ce qui conduit à

des sentiments de frustration et de perte d'identité, bien que ces jeunes visassent à faire partie

de la société européenne dans laquelle ils ont grandi169.

168 Bielmann, Florent.Combattants terroristes étrangers : analyse des motivations individuelles des djihadistes de

Suisse.Mémoire de Master, Université de Genève, 2017, p.52. 169Ibid. p.53

Page 103: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

97

Ce contexte d'exclusion sociale conduit à une prise de contact avec des personnes qui souffrent

de cette discrimination sociale et qui ont donc le désir de migrer pour chercher leur identité.

Ceci mène à l'extrémisme. En fait, son appartenance à la nouvelle société de Moudjahidines

résulte des conditions sociales dont il a souffert et ressenti l’exclusion.

Ici s’inscrit un sentiment d’appartenance à une Oumma, soit à une communauté de croyants.

Ce sentiment est consécutif au besoin de se socialiser par l’appartenance à une communauté de

destin et au besoin de s’identifier à un groupe dans un contexte de désintégration sociale et de

sentiment de rejet dans la société dans laquelle vit l’individu dont il est question170.

Nous allons essayer de concentrer notre attention sur les facteurs sociaux et économiques qui

expliquent les attentats terroristes de la France dans les années 2015-2016. Par la suite, nous

aborderons la perspective des sociologues et leur interprétation à ces événements et leur

traitement au phénomène de l'extrémisme, le recrutement des jeunes français et européens dans

les rangs des organisations terroristes. Ensuite, nous essayerons de comprendre le rôle des

acteurs sociaux de manière à exploiter ces données dans la construction de la logique du travail

académique lié au phénomène. Puis, nous rassemblerons de nombreux concepts sur le

phénomène de l'extrémisme. Une méthode considérée comme innovante, vu qu’elle résulte des

événements de Septembre 2001 à travers le traitement des discours universitaires, politiques et

médiatiques lors de l'événement en question, en particulier en ce qui concerne les mesures de

sécurité prises dans la lutte contre le terrorisme.

Une majorité de sociologues et d’anthropologues se sont mis d'accord sur l'utilisation du

concept de terrorisme en référence à la plupart des phénomènes qui y sont liés. Ce consensus

permet d'étudier les facteurs et les motivations socioéconomiques qui mènent à la violence

politique sous la couverture de la religion. Le penseur iranien Farhad Khosrokhavar171 est

considéré parmi les chercheurs les plus importants de ce domaine. Ce spécialiste dans l'étude

des phénomènes de l'extrémisme, et chef du département des études supérieures en sciences

sociales (EHESS), a mis l'accent dans la plupart de ses recherches sur l'islam en France, en

particulier dans les prisons et les banlieues. Il a travaillé sur l'étude des problèmes sociaux et

170Baudouï et Esposito. « Le homegrown jihadism et la recomposition de l'action publique de sécurité dans les

états démocratiques européens ».In : Pyramides, 2014, vol. 1, n° 25,pp.236-238. 171Saint-Blancat, Chantal. « Farhad Khosrokhavar, L'Islam dans les prisons ». Paris : Balland, 2004, 285 p. (coll.

« Voix et regards »), In : Archives de sciences sociales des religions, vol. 128, n°4, 2004, pp. 27-27.

Page 104: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

98

de l'anthropologie de la majorité musulmane en France, en plus de l'histoire de l’idéologie

salafiste djihadiste extrémiste et son apparition dans les années 90 en Europe.

La question de la marginalisation et l'exclusion sociale, qui a été étudiéedans la littérature anglo-

saxonne, mais également en France, est considéré comme l'un des plus importants facteurs

socio-économiques abordés par le chercheur. C’est l'explication principale de l'extrémisme et

de recrutement dans les rangs des organisations djihadistes, en particulier les jeunes dans les

banlieues et les bidonvilles. Ainsi, le sociologue Farhad Khosrokhavara considéré que le rôle

de l'idéologie djihadiste extrémiste est transfrontalier, et tente d'exploiter ce mauvais

environnement de ces jeunes qui souffrent de la marginalisation et de la discrimination et qui

sont pour la plupart d'origine arabe et de religion musulmane. Il s’agit aussi d'autres conditions

résultant de cette exclusion à savoir le chômage, la crise d'identité, le décrochage scolaire, la

consommation de drogues, le vol et la prison. De ce fait, les organisations terroristes trouvent

le bon environnement dans cette classe sociale pour y diffuser le discours ; les faire recruter et

les convaincre de l'idéologie extrémiste. Le chercheur a donc pris en compte une stratégie

préalable et un rôle raisonnablement logique pour ces organisations dans la diffusion des

idéologies salafiste djihadistes172.

Contrairement à ce qui précède, le chercheur universitaire et philosophe Olivier Roy173,

directeur du Centre national de la recherche scientifique (ERC ReligioWes) et chercheur

associé au Centre international de recherches (CERI) a exclu la rationalité sur le rôle des

groupes djihadistes dans le choix de la géographie et les facteurs économiques et sociaux

comme éléments essentiels dans la diffusion de l’idéologie salafiste djihadiste. Il a considéré

que plusieurs autres facteurs sont plus forts que l'exclusion sociale, et qui conduisent au

phénomène de l'extrémisme dont les plus importants sont les facteurs politiques,

psychologiques (que nous allons détailler plus loin).

L'explication selon Olivier Roy est que de nombreux jeunes musulmans d'Europe appartenant

à la deuxième ou troisième minorité générationnelle s'occidentalisent à un point tel qu'ils se

sentent rarement en relation avec la culture / identité de leurs parents, mais qu'ils sont pourtant

exclus de la société dans laquelle ils vivent. Selon le théoricien sociologue français, la

172Khosrokhavar Farhad, Olesen Thomas.Islamist as social movement. Centre for Studies in Islamism and

Radicalisation (CIR). Department of Political Science. Aarhus University, Denmark, 2009, pp.8-14.

Disponible sur ce site : URL : www.ps.au.dk/fileadmin/site_files/filer.../pdf.../Hæfte2final.pdfConsulté le

12/04/2016. 173Roy, Olivier. Les nouveaux radicaux et le jihad dans l'islam mondialisé. Paris, Seuil, 2002, pp.185 ; 204.

Page 105: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

99

radicalisation est une sous-culture qui a toujours existé, mais l'environnement virtuel actuel lui

permet de s'épanouir encore plus vite et de plus en plus174.

O. Roy souligne qu'à côté de la télévision et d'Internet qui contribuent à l'appel au

fondamentalisme ;par ailleurs, l'importance de la langue contribue également à la radicalisation

en Europe. Ce qui maintient une culture ensemble, c'est la langue, qui est aussi devenue une

partie de la religion.

O. Roy souligne que les musulmans en France souffrent de « l’individualisme gaulois ». Les

jeunes radicalisés sont une frange de cette société, plutôt que le noyau de la communauté

musulmane. Ils n'ont généralement pas de lien fort avec les mosquées, et ils inventent l'Islam

qui s'oppose à l'Occident. Les pourcentages élevés de convergences parmi les radicaux violents

démontrent un exemple clair de cette situation. Pour ralentir l'hystérie qui nourrit

l'islamophobie, il est particulièrement important d'admettre que les musulmans ne sont pas une

communauté, mais une population. En fait, il n'y a pas de "communauté musulmane" en France.

Ils sont divers et se propagent le long de différents partis politiques et communautés sociales.

Par exemple, les statistiques montrent que dans le cas français, il y a plus de musulmans

travaillant dans les services de gendarmerie, de politique et de sécurité, contrairement aux

musulmans qui rejoignent Al-Qaïda. Néanmoins, les individus amicaux occidentaux sont

considérés comme des excellants, tandis que la règle générale décrit les musulmans comme des

terroristes. O. Roy suggère qu'une déconnexion entre l'Islam et la culture est nécessaire en

Europe. La religion de l'islam devrait être acceptée comme faisant partie des religions

occidentales au même niveau que le christianisme et le judaïsme. Ce n'est qu'alors que les

mouvements radicaux seront isolés et ignorés de la population musulmane générale175.

Quant au philosophe et penseur français André Glucksmann176, il est relativement d’accord avec

l'idée de facteurs sociaux et considère que les organisations extrémistes djihadistes et leurs

dirigeants tentent, grâce à une idéologie intelligente, d'atteindre ces objectifs. Elles saisissent

l'occasion au sein de ces quartiers où les jeunes souffrent de la marginalisation, de problèmes

174Roy, Olivier. “What is the driving force behind jihadist terrorism? –A scientific perspective on the

causes/circumstances of joining the scene “. Bundeskriminalamt.BKA Autumn Conference, 2015, p.12. 175Ibid. p.14 176 Glucksmann André, Dostoïevski à Manhattan, 2002.

Page 106: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

100

identitaires pour diffuser leur discours et attirer le plus grand nombre de combattants en

provenance de l'Europe177.

Nous reprenons ici le point de vue de Farhad Khosrokhavar sur l’efficacité des facteurs socio-

économiques dans la diffusion de l'idéologie extrémiste pour appuyer notre argumentation. Il

s’est concentré vivement sur ce travail et a considéré qu’il est la base de toutes les attaques sur

la France : depuis le terroriste Khalid Kikal pour une série d'attentats qui ont eu lieu en France

en 1995, Mohammed Mirah pour les attaques de Toulouse de 2012, Mehdi Nammouch, le

responsable du massacre des victimes du Musée juif et les Frères Kwachi et Amedei Coulibaly,

qui ont commis les attaques de Charlie Hebdo à Paris le 7 janvier 2015.

Ces terroristes sont socialement marginalisés et leurs origines est la deuxième et troisième

génération d'immigrés, vivent dans les banlieues et les bidonvilles, et souffrent du chômage, et

par conséquent, ils donnent une certaine validité à leur comportement terroriste en raison de

leur exclusion et marginalisation par la société française dont ils ont souffert. Ils illustrent alors

la pensée salafiste djihadiste et l’hostilité vis-à-vis de l’Etat français en y déclarant le Djihad.

L’auteur cite que tous ces terroristes ont en commun certaines propriétés (telles que le

comportement, l’identité, l’environnement, le facteur économique), en plus de la situation

sociale qu’il a détaillé. Il a déclaré que le paternalisme est souvent faible ou absent auprès de

ce public qui souffre de la dislocation familiale, et d’un sentiment de marginalisation et de

l'exclusion sociale. Ils ont le sentiment d'humiliation et de perte d'identité, et deviennent par

conséquent des proies faciles pour les groupes djihadistes qui étendent leur discours dans ce

milieu et attire le plus grand nombre de combattants étrangers sur le territoire des combats en

embrassant l'idéologie extrémiste. Cela se passe par le biais des cellules implantées dans ces

quartiers, en plus des plates-formes de réseaux sociaux. En dépit de la méconnaissance de la

langue arabe, grâce au net, ils peuvent se procurer des connaissances sur l’islam à travers

l’idéologie salafiste djihadiste et en plusieurs langues telles que le français et l'anglais.

Ainsi, en France, la plupart des djihadistes ont suivi le même parcours : une enfance difficile,

des fissures et des troubles de la famille, un échec scolaire, le chômage et un sentiment de

frustration transformé en une haine de la société dans laquelle ils vivent. En effet, il est devenu

facile pour les organisations terroristes de diffuser leur discours dans un tel milieu fertile.

Parallèlement à ces facteurs, d’autres facteurs issus de la dislocation familiale et la précarité à

177 Grignani, Ryan. L'Occident face à l'islam militant de la perception du conflit aux moyens de Résistance.2005,

p.37.

Page 107: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

101

savoir la consommation de drogues et les vols. Souvent cette classe a connu la prison où elle a

découvert peut-être l’idéologie extrémiste. Ces éléments expliquent que l’idéologie salafiste

djihadiste est un moyen de se sortir du mépris et du manque d'estime de soi. Ce qui explique la

volonté de voyager pour le jihad, s’assainir, combattre les ennemis, et gagner le paradis178.

Farhad Khosrokhavar a également souligné, la question de la diversité du modèle djihadiste en

France avec l’apparition de nouveaux éléments de l'extrémisme, après les événements de

novembre 2015 à Paris et une nouvelle classe de djihadistes qui ne seraient pas concernés par

les facteurs mentionnés dans le sujet de banlieues et de bidonvilles. Cela s’explique parce que

les auteurs de ces attaques terroristes, Abdul Hamid et Abdul Salam Abaaoud sont issus de la

classe moyenne et travaillaient dans le domaine du commerce. Ils ont suivi leur cursus scolaire

jusqu’au baccalauréat. De ce fait, leur situation économique et sociale est différente de ceux

qui ont commis des attentats terroristes en France auparavant.

Le chercheur aborde avec insistance les sources de l'extrémisme en Europe qui diffèrent des

sources du Moyen-Orient. Il a mené une étude comparative en considérant que, la plupart des

djihadistes apparus dans le Moyen-Orient depuis les années soixante-dix jouissent d’un très bon

niveau instructif, et sont issus d’une classe moyenne et la majorité d’entre eux sont des

dirigeants de ces organisations terroristes. Ils sont connus également par leur hostilité pour les

gouvernements arabes et la plupart d’entre eux appartiennent aux groupes politiques islamiques

tels que les frères musulmans. En revanche, la grande majorité des combattants étrangers

provenant de pays occidentaux comme la France, la Belgique et la Grande-Bretagne sont en

ignorance totale de la religion, ne parlent pas bien la langue arabe et souffrent du chômage et

du manque d'accès au travail. De ce fait, une grande différence existe entre les deux. Ceci étant,

quand les jeunes quittent la France ou un autre pays de l'Europe à destination du territoire des

djihadistes, depuis la guerre en Tchétchénie et en Bosnie, puis l'Irak et la Syrie, ils approuvent

leur accord dans l'idéologie, malgré les différences de langue et d'idées. Ainsi, parmi les

solutions proposées pour mettre fin à l'extrémisme et à la violence politique sous le couvert de

la religion, il a déclaré l’importance de comprendre le cas de la dislocation de la famille, le

chômage et la délinquance dans les banlieues, en plus de la situation explosive au Moyen-

Orient. Ce sont les origines de l'extrémisme et dont les solutions seraient économiques et

sociales d’abord. C’est ainsi qu’on aura introduit une culture de paix et de tolérance179.

178 Khosrokhavar Farhad, Ibid. pp.8;14. 179Ibid., pp.21-24

Page 108: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

102

Nous avons constaté lors de l’étude de l’approche socioéconomique les limites de la mouvance

académique qui a mis l'accent sur ce facteur pour expliquer les raisons de la propagation de

l'idéologie djihadiste extrémiste en France, contrairement à l’approche qui s’est centrée sur le

rôle de l'Internet dans la diffusion du discours djihadiste. Cependant, il est à considérer que les

facteurs d’éloignement, de discrimination et de marginalisation sont les moteurs principaux

conduisant à l'extrémisme, pour commettre ensuite des actes terroristes selon la perspective

sociale.

Le chercheur Senem Bekjan180 a mené une étude et a utilisé une approche différente en menant

une étude montrant dans quelle mesure la propagande salafiste djihadiste sur Internet est liée

aux facteurs qui expliquent l'extrémisme djihadiste tel que défini dans l'étude de la sociologie

et de la criminologie en France, en utilisant plusieurs approches telles que le réseau social. Il y

a posé plusieurs questions.

1. Existe-t-il une corrélation systématique entre les questions sociales conduisant à l'extrémisme

(marginalisation sociale - perte d'identité) narrative utilisée par les groupes djihadistes dans leur

discours ?

2. Quelle est la narration utilisée par les groupes djihadistes pour propager l'idéologie djihadiste

radicale à l'égard des jeunes des pays occidentaux, en particulier ceux qui souffrent de

problèmes sociaux, de marginalisation et de perte d’identité ?

3. La propagande djihadiste sur Internet est-elle suffisante pour déclencher l'extrémisme et

ensuite le recrutement avec des groupes djihadistes ?

L'auteur a mis l'accent sur le fait que les plateformes de réseaux sociaux sont la principale cause

de l'extrémisme djihadiste et a utilisé les théories de la sociologie française qui identifient les

stimuli sociaux à l’extrémisme. Il a analysé le discours de divers universitaires en sociologie et

en criminologie comme Olivier Roy, Gilles Kiebel, Farhad Khosrokhavar, ainsi que des études

expérimentales sur les causes de la propagation de l'idéologie extrémiste en France et en

Europe. Dans le même temps, le chercheur a analysé les discours des djihadistes sur Internet et

a pris plusieurs sites pour parler avec un nom organisationnel tel que les discours d'Anwar Al-

180Bekjan, Senem. Islamic state narrative on Internet: A French Sociology & Social Network theory approach

understanding the propaganda. University in Prague, Faculty of Social Science, Institute of Political Science,

2016, pp.17; 19; 82.

Page 109: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

103

Awlaki. Le chercheur a bénéficié des références académiques traditionnelles, considérées

comme la littérature la plus importante sur le terrorisme.

Ce dernier a utilisé trois théories majeures dans la recherche sur l’extrémisme : des questions

sociales globales telles que la mondialisation, le changement de société traditionnelle et la crise

identitaire, ainsi que la théorie des réseaux sociaux et les résultats empiriques qui étudient le

phénomène au niveau individuel. Cependant, le chercheur conclut qu'il est difficile de connaître

précisément le rôle de la propagande en ligne dans les organisations djihadistes et la raison de

l'absence de preuves académiques sur ce problème, et que la plupart des universitaires ne

reconnaissent pas Internet comme un facteur fondamental de l'extrémisme.

En outre, toutes les grandes études empiriques sur le sujet ont jeté un doute sur le prétendu lien

entre la religion et le terrorisme. Le projet de Chicago sur le suicide suicidaire, par exemple,

qui a compilé une base de données sur chaque cas de suicide de 1980 à 2003, soit environ 315

attaques, qu'il n'y a aucune possibilité de lien avec le terrorisme suicide lié à la religion

islamique ou à des religions du monde181.

Il présente une étude d’évaluation: seulement la moitié des attentats-suicides de cette période

peut être associée aux particularités des groupes individuels dans l'islamisme; les principaux

praticiens du terrorisme sont les Tigres tamouls marxistes-léninistes qui ont commis des

attaques; parmi les attaquants sur lesquels on a trouvé des données, seulement 166 étaient

religieux; il y a un certain nombre d'attentats attribués au Hezbollah pendant cette période, dont

huit ont été perpétrés par des musulmans, par des communistes et trois par des chrétiens; et

95% des attentats-suicides peuvent faire partie d'une campagne politique et militaire plus

grande à objectif laïc et stratégique, à savoir mettre fin à ce qui est perçu comme une occupation

étrangère. De même, cette étude largement citée a compilé des données biographiques détaillées

sur 172 participants de groupes « à engagement djihadiste ».

Certaines des conclusions pertinentes de son étude comprennent, entre autres : seulement 17%

des terroristes avaient une éducation religieuse islamique ; seulement 8% des terroristes ont

montré une dévotion religieuse en tant que jeunes ; seulement 13% des terroristes ont indiqué

qu'ils inspiraient à se joindre uniquement sur la base des croyances religieuses ; le dévouement

religieux accru semblait être un effet de l'adhésion au groupe terroriste, pas la cause de celui-

181 Feldman, James K. Cutting the Fuse. The Explosion of Global Suicide Terrorism and How to Stop It. Chicago

Project on Security and Terrorism, the university of Chicago press. Chicago and London, 2010, pp.43; 318;322. 181Ibid. p.332

Page 110: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

104

ci.Il n'y a aucune preuve empirique que les terroristes étaient motivés en grande partie par la

haine ou les préjugés pathologiques. Les groupes « terroristesislamiques » ne s'engagent pas

dans un recrutement actif, car il y a plus de volontaires qu'ils ne peuvent en accueillir ; les

données, ainsi que cinq décennies de recherche, n'ont pas réussi à soutenir la notion de lavage

de cerveau religieux.Il n'y a pas de preuve non plus que des personnes rejoignent un groupe

terroriste uniquement sur la base de l'exposition à du matériel basé sur Internet.

Il est intéressant de noter que les données compilées dans ces deux projets démontrent

également que la thèse que le « terrorisme djihadiste » résulte de la pauvreté, de la désaffection

et de l'aliénation n'est pas fondée. En fait, ces deux études montrent que l'écrasante majorité des

« terroristes » sont de classe moyenne ou supérieure, ont un niveau d'éducation supérieur à la

moyenne, sont professionnellement employés, souvent mariés ou en couple, sont bien intégrés

dans leurs communautés et ont généralement de bonnes perspectives d'avenir. Robert

Pape182conclut que le profil typique d'un « terroriste » ressemble «au genre d'individus

politiquement conscients qui pourraient rejoindre un mouvement de base » plutôt qu'à un

fanatique religieux.

D'autres récits et hypothèses du discours djihadiste sont également contestables à l'intérieur de

ses propres modes et catégories analytiques. Par exemple, un certain nombre d'études récentes

ont sérieusement remis en question la notion de « nouveau terrorisme », démontrant

empiriquement que les continuités entre le « nouveau » et le « vieux » terrorisme sont beaucoup

plus importantes que les prétendues différences. En particulier, ils montrent comment

l'affirmation selon laquelle le « nouveau terrorisme » est principalement motivé par la religion

est largement non étayée.

En relation avec cela, l'affirmation selon laquelle les groupes djihadistes sont des fanatiques

irrationnels qui massacrent aveuglément des civils innocents est une conclusion totalement

erronée. En fait, les tactiques et stratégies soigneusement formulées et finement calibrées de

nombreux groupes terroristes contemporains démontrent une rationalité stratégique puissante

qui se conforme à la logique et aux préceptes de la guerre asymétrique. En outre, la plupart des

groupes terroristes s'attachent à articuler des justifications théologiques et politiques assez

182 Pape, Robert. A. The strategic logic of suiside terrorism. New York: Random House publishing Group. 2005,

pp.343-356.

Page 111: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

105

nuancées pour leur choix de tactique, à répondre à certaines attaques et à réajuster souvent leurs

méthodes après un examen doctrinal et stratégique183.

Nous avons constaté que les facteurs sociaux et économiques ne peuvent expliquer de façon

convaincante et adéquate les dynamiques pertinentes à l'œuvre du processus de radicalisation

et de rejoindre les organisations djihadistes. Nous avons donc abordé les facteurs

psychologiques, idéologiques et politiques qui, expliquent et interprètent ce phénomène.

Enfin, nous constatons que la plupart des études sociologiques menées sur des membres de

groupes extrémistes terroristes indiquent que la grande majorité d'entre eux sont des jeunes, de

classes moyennes ou basses, de zones défavorisées telles que les zones rurales et les quartiers

pauvres où le chômage et les revenus minimes sont très élevés. Ils sont incapables de répondre

aux besoins nécessaires et trouver des solutions à leurs problèmes, mais qui refusent de

s'adonner à des activités contraires à leurs valeurs religieuses telles que la corruption, les pots-

de-vin et la toxicomanie. Devant une telle situation expliquée par la frustration, ces jeunes sont

poussés à changer leur réalité. Il est important alors de se concentrer sur la vie frustrée créée

par les mauvaises conditions sociales et économiques de certaines sociétés. Ainsi, certaines

études attribuent la propagation de la violence terroriste à de nombreux facteurs sociaux et

économiques, notamment l'augmentation du taux de chômage dans la société, qui crée une

situation d'injustice sociale qui conduit certains à exprimer leur rejet de cette réalité par l'acte

terroriste.

Souvent, la personne susceptible de se joindre à des groupes terroristes est victime d’un déni

de la société. Il sent une certaine solitude et sauvagerie brutale, contrairement à la nature

humaine dont les qualités les plus importantes est le sentiment d'appartenance à un groupe. De

ce fait, la personne qui se sent isolée dans la société et dominée par le sentiment d'échec est

facilement attiré par ces groupes. Ces derniers ne se contentent pas seulement de l’accepter

mais ils lui fournissent les moyens nécessaires qui le conduisent à se venger de la société qui

l’a négligé.

À cet égard, nous considérons que la nature humaine assume l'entière responsabilité en ce

qui concerne l'existence de la violence dans la vie sociale. L'homme est inconscient de sa

personnalité et divisé entre les deux natures. Pour atteindre ses objectifs et ses aspirations, il a

183Jackson, Richard. “The politics of threat and danger: writing the war on terrorism”. British International Studies.

Association (BISA) 29th Annual Conference, University of Warwick, 2004, pp.16-18.

Page 112: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

106

recours au pouvoir. L’intervention militaire parfois est nécessaire dans le but d'atteindre la

justice sociale quand les groupes mènent des coups d'état sanglants : le terrorisme sanglant.

2. Les facteurs idéologiques

L'orientation vers la pensée intégriste contribue avant tout à l’extrémisme et puis à commettre

des actes terroristes contre les civils et les militaires. Une telle tendance conduit l’individu à se

sentir qu'il a une mission de djihad contraignante, et il doit défendre l'islam et les musulmans.

En fait, il doit regagner les groupes djihadistes dans le but de combattre les sociétés arabes et

occidentales laïques. Selon lui, ces sociétés sont immorales et doivent être combattues. C’est la

constitution de ces groupes, pour justifier leurs actions brutales et terroristes.

Dans cette étude nous avons mis la lumière sur certains points de vue d’académiciens qui

interprètent le rôle de l'idéologie salafiste djihadiste dans le changement des comportements

individuels vers l'extrémisme. Parmi ces opinions les plus importants, celle de Phil Gurski qui

explique comment l’individu peut renoncer à des relations sociales normales et adopter des

idées radicales incompatibles avec sa société et qui n’ont aucun lien avec la religion de l'Islam.

En même temps, en adoptant une telle idéologie, ils se considèrent supérieurs aux autres au

point qu’ils ne sont pas tolérants avec les doctrines islamiques modérés ou chiites. Ce sont des

ennemis proches et occupent la même position que les pays occidentaux et Israël184.

Quant à Farhad Khosrokhavar185, il a abordé la question de la propagande du djihad salafiste

sur Internet et met en évidence le sens de l’héroïsme chez les jeunes qui se joignent sous

l’hymne du djihad et confrontent inévitablement la mort. Ils sont prêts pour le terrorisme suicide

à tout moment et partout, même s’il s’agit d’un crime contre l'humanité selon la majorité des

gens. Le chercheur l’appelle le héros passif qui a inspiré cet héroïsme d'un sentiment de

supériorité sur les autres, en les effrayant et en les intimidant et en risquant sa vie. En fait, et

sans aucun doute, une telle pensée déstabilise la société et crée une crise profonde dans les

fondements symboliques sur lesquels repose tout un système social.

Dans le contexte de notre analyse des facteurs idéologiques, il est impératif d’aborder leur

impact sur tous les discours, et vu qu’ils contrôlent la représentation sociale des acteurs, ils

contrôlent également les connaissances acquises et partagées auprès de tous les acteurs sociaux

184“Sociology Advanced Sociology of Deviance”, the University of Western Ontario, Department of Sociology,

2016, p.8. Disponible sur ce site : URL : sociology.uwo.ca/undergraduate/courses/.../4437F-001_Huey.pdf

Consulté le 04/02/ 2016 185 Khosrkhave, Farhad. “The mill of muslim radicalism in Europe”.In NY times, 2015. Disponible sur ce site :

URL https://www.nytimes.com/.../the-mill-of-muslim-radicalism-in-fran...Consulté 02/08/2017.

Page 113: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

107

y compris les intellectuels, les journalistes et les hommes politiques. Cependant, les points de

vue pourraient être aussi bien faux que justes, en fonction de chaque groupe. Ainsi, ce ne sont

que des opinions.

A l’origine, les idéologies sont d'ordre général et abstrait et se rapportent aux principes et aux

convictions affectées par les aspects psychologiques et sociaux dans l’événement. (Terrorisme,

immigration clandestine, peine de mort, trafic de drogues, etc.). Elles sont influencées par la

position résultant de l'ordre du jour de certaines orientations, telles que les opinions sur les actes

terroristes et peuvent être touchés par un acte racial ou islamophobe. Ainsi, la performance de

la représentation sociale peut être déterminée par des facteurs idéologiques.

Pour notre analyse des facteurs idéologiques qui éclairent le discours sur les attaques terroristes,

il faut souligner l'étude menée par Teun A. Van Dijk186 sur l'impact de l'idéologie sur le contexte

et la signification discursive. Comment la structure du discours peut-elle à son tour contribuer

à la formation et la transformation des idéologies, et par la suite la reconstruction de la

représentation sociale ? L'auteur a mené une étude sur l'analyse du discours liée au thème de

l’immigration clandestine vers l'Europe et à travers le traitement de la Chambre des

représentants britanniques du phénomène en essayant de le résoudre.

A titre d'exemple, l’auteur affirme que lorsque les Blancs parlent des Noirs, le sens et le style

du discours peuvent être influencés par des idéologies racistes ou antiracistes, qui peuvent

affecter les attitudes et les orientations sociales dans la structure discursive. Des caractéristiques

que l’on peut trouver dans le contexte du discours, et par conséquent l’idéologie raciale sur les

noirs, peuventavoir un impactsur la définition contextuelle du locuteur noir. De ce fait, cette

impression affecte l'étendue de la représentation sociale.

L'auteur a considéré que les facteurs idéologiques sont une forme particulière de conscience

sociale partagée par les classes sociales, y compris le discours des universitaires, les

intellectuels et professionnels des médias, etc.

T. Van Dijk considère que pour pouvoir analyser les discours, il faut diviser les acteurs en sous-

groupes en tenant compte de stratégies de connaissances pour le développement de la structure

idéologique fondées sur des arguments sociaux cognitifs. Les idéologies sont une forme des

idéologies autonomes des groupes. En effet, quand on mène une étude comparative entre les

186Van Dijk, Teun A. Discourse, ideology and context.2009, pp.18-27. Disponible sur ce site :

URL :https://doi.org/10.1515/flin.2001.35.1-2.11Consulté le 02/04/2017.

Page 114: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

108

acteurs sociaux de différents groupes, il faut absolument se reposer sur les facteurs

idéologiques. Et l’auteur a défini les éléments de structure idéologique dans ce qui suit : entité

représentée par sexe - apparence - origine - racine, etc, les objectifs et les orientations, les

critères et les valeurs, et les positions vis-à-vis de la société.

Il finit par conclure que les facteurs idéologiques par ordre du jour et agendas affectent

grandement les différentes catégories et le contenu du discours sur l'événement. En effet, ce qui

affecte à leur tour la représentation du discours. Ainsi, il faut absolument que le contexte soit

complètement libéré du contexte de l'idéologie. Les modèles contextuels seront alignés à cette

idéologie et se manifesteront clairement dans des propriétés stylistiques pragmatiques.

En fait, les différentes approches et stratégies nous proposent différentes catégories pour

organiser des approches contextuelles afin de connaître la représentation du discours dans

l'événement. En revanche, nous avons besoin d'une méthodologie différente qui montre la

relation entre le texte et le contexte et qui illustre les caractéristiques qui ne peuvent être

connues qu’en analysant le contenu.

Cette explication est basée sur un certain nombre d'hypothèses cruciales. Il suppose que le

discours est une forme de pratique sociale qui constitue ou constitue à la fois le monde social

et est constitué en même temps par d'autres pratiques sociales. Les discours contribuent tous

deux à façonner les structures sociales et sont également façonnés par eux ; il y a une relation

dialectique entre les deux. D'une importance encore plus grande, l'analyse du discours suppose

que les pratiques discursives ne sont jamais neutres, mais qu'elles contribuent plutôt à la

création et à la reproduction de relations de pouvoir inégales entre les groupes sociaux.

Autrement dit, les discours possèdent un caractère idéologique clair ; ils sont la construction et

le déploiement du sens au service du pouvoir. Ou, plus spécifiquement, les discours agissent

comme des constructions de sens qui contribuent à la production, la reproduction et la

transformation des rapports de domination dans la société. Ainsi, un objectif central de l'analyse

critique du discours est de révéler les moyens de maintenir le pouvoir. L'analyse du discours

soulignealors son engagement normatif envers un changement social positif187.

3. Les facteurs psychologiques

Le terrorisme est récemment devenu un sujet de recherche dans de nombreux domaines de la

connaissance, et la psychologie ne fait pas exception. Dans les différentes parties du monde, les

187 Fairclough, Norman. Discourse and Social Change. Cambridge: Polity Press, 1992, p.87.

Page 115: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

109

actes terroristes sont très difficiles à prévoir et difficiles à analyser car chaque organisation

terroriste diffère dans son contexte social, culturel et psychologique. Cela signifie que le

terrorisme ne doit pas être considéré comme un phénomène commun ayant le même nombre de

caractéristiques, mais comme un problème complexe qui dépend beaucoup des caractéristiques

individuelles et culturelles distinctes188.

Dans le cadre de cette thèse sur le discours djihadiste ou le discours relatif aux attaques

terroristes particulièrement le djihadisme, nous allons chercher à voir que peuvent en être les

causes, à partir d’une explication psychosociologique. Par-là, nous entendons une explication

qui prend à la fois en compte des facteurs internes à la psychologie individuelle et des éléments

contextuels liés à l’état des rapports sociaux et les représentations qu’elles en induisent. La

synthèse de cette interaction prendra alors la forme d’une attitude, d’un comportement ou d’une

représentation générale qui caractériserait le « radicalismedjihadiste ».

Plusieurs approches vont dans ce sens, fondant une lecture du terrorisme, auparavant centrée

sur les violences terroristes et les facteurs psychologiques qui expliquent l'extrémisme

djihadiste et l’approche culturaliste et psychologique qui interroge le lien entre culture ou sous-

culture et le recours à la violence politique. Cette approche est pertinente lorsqu'elle

s'accompagne d'une dimension sociologique importante qui prend en compte le contexte dans

lequel agissent les différents protagonistes189.

Le premier travail des sociologues désirant comprendre le terrorisme dans ses facettes

psychologiques est de lutter contre la véritable propagande contre le terrorisme, qui tend à lui

donner une importance stratégique démesurée et à minorer ou occulter le combat de la très

grande majorité des organisations qui lutte pour une autre organisation du monde, quelle que

soit leur orientation idéologique. La connaissance des mécanismes de recueil de l'information

sur le terrorisme est donc le premier objectif préalable. Après l'aspect cognitif, le second

problème qu'ils affrontent est relatif au jugement moral, « cette dimension alimente, toujours,

188 Nasr, Mario. « Gestion psychologique de la lutte contre le terrorisme ».2014, pp.21-30. URL :

https://www.files.ethz.ch/.../Gestion%20Psychologique%20de%20la%20Lutte%20Con...Consulté le 04/02/2017 189Sageman, Marc.Understanding Terror Networks. Philadelphia: University of Pennsylvania Press, 2004,

pp.18;42.

Page 116: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

110

aujourd'hui, nombre de débats et de controverses dans le champ académique, notamment entre

une école estampillée "constructiviste" et ses détracteurs 190 ».

Par exemple, l'école "constructiviste" tente de comprendre le terrorisme à travers les logiques

bureaucratiques et les discours, soit les éléments du contre-terrorisme. « Dans cette perspective,

commente-t-il, l'objet d'étude est la labellisation de l'ennemi et les mécanismes qui l'orientent.

Une telle démarche se fonde sur un refus du genre terroriste, estimant que ce dernier ne

constitue pas un objet objectif du fait de sa forte dimension discursive : « Les terroristes sont

toujours désignés par les autres. » ». Les aspects psychologiques qui entourent tout discours sur

le terrorisme sont si prégnants, que le débat sur le terrorisme tourne assez vite à la confusion

des genres entre analystes de l'action publique et acteurs engagés dans les politiques publiques.

Du coup, le monde universitaire, prenant acte de l'imprécision de l'objet, s'investit très peu dans

son étude. Cette attitude est renforcée, par la floraison de travaux et de tentatives de définition

suivant les discours djihadistes après les attentats du 11 septembre 2001, et jusqu'aux attentats

de France 2015/2016, travaux qui donnent aux événements de ce type une importance majeure

au terrorisme dans les relations internationales. Il existe un déséquilibre fort (dans la quantité

et dans la prise en compte par le public ou les responsables gouvernementaux) entre production

littéraire "journalistique" et production scientifique. Les premiers bénéficient de toute

l'attention de responsables politiques dont la réélection dépend des émotions populaires alors

que la connaissance scientifique du ou plutôt des phénomènes terroristes ne progresse pas

beaucoup. Cette école "constructiviste", en conséquence, puisque les travaux réellement

scientifiques ne sont pas suffisamment pris en compte, opte pour une étude sur les discours et

positions191.

En outre, Michel Wieviorka souligne que « le discours psychologique faisant du terrorisme une

pathologie de la personnalité est une construction qui, malgré son apparence scientifique,

témoigne d’une incapacité à comprendre les logiques sociales, politiques et culturelles au fil

desquelles un acteur s’engage dans la violence192 ».

190 Victoroff, Jeff.The Mind of the Terrorist, a review and critique of psychological approaches. University of

Southern California School of Medicine, 2005, p.29. Disponible sur ce site: URL:

www.diplomatie.gouv.fr/IMG/pdf/critik_psychoterrorisme.pdf.Consulté le 02/01/2018 191Mégie, Antoine. « La « scène terroriste » : réflexions théoriques autour de l’« ancien » et du « nouveau »

terrorisme ». Publication Revue Canadienne de science politique, vol. 43, 2010, p.5. 192Wieviorka, Michel. Face au terrorisme. Paris : Liana Lévi, 1995, pp. 82-93. Disponible sur ce site : URL :

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00717835/document Consulté le 04/12/2015

Et :https://doi.org/10.1525/aa.1995.97.1.02a00610

Page 117: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

111

Par ailleurs, les évènements conjoncturels (que certains confondent avec des phénomènes

structurels de plus longue portée ou fondamentaux) ont mis en lumière le phénomène du

djihadisme violent. Il convient de l’appeler « djihadisme violent », car le djihadisme lui-même

se décline en plusieurs pratiques et prend de ce fait un caractère polysémique. Il existe ainsi

plusieurs formes de djihadisme qui vont du combat intérieur (combat contre soi-même) au

combat violent (contre les « in dèles ») et impliquant des actes de terrorisme. Le débat, donnant

naissance à une véritable problématique, peut être illustré par les propos des penseurs français

Olivier Roy et Gilles Kepel. Cette étude porte, notamment, sur l’origine de ce radicalisme

associé ici à une expression violente et intolérante de la vie en société et du rapport à l’Autre.

Pour Gilles Kepel, il faut chercher la source de cette violence dans le texte religieux lui-même,

son esprit, voire sa construction, contenue dans le livre Saint des musulmans, le Coran. Le

Coran est un message révélé qui ne saurait être remis en question193. Il prédispose ses lecteurs

convaincus à une interprétation intransigeante de la vie de manière générale. Le djihad n'est pas

seulement une expression intransigeante qui couvre l’ensemble de la vie du croyant, mais il est

une procédure concrète, sans compromis et violente pour l’atteinte de son but ultime qui ne

peut être que la soumission à ses préceptes. On dit de cette interprétation de l’origine du

radicalisme djihadiste qu’elle est essentialiste dans la mesure où elle s’inscrit dans l’essence

même de la religion musulmane, qui devient une machine à produire de la violence et du

terrorisme en soi194.

Selon Olivier Roy, au contraire, la violence et le terrorisme ne tirent pas leur origine de l’Islam,

mais il y a plutôt un islam qui s’abreuve de l’idéologie du radicalisme et de la violence. C’est

dire qu’il ne faut plus chercher la racine de la violence dans l’Esprit musulman enclin à la

violence, mais dans les conditions extérieures à la religion musulmane et au texte coranique,

ces derniers devenant davantage un vecteur ou un porteur de violence. Ici, la prise en compte

des conditions d’appropriation du Coran par un mouvement violent serait pertinente pour en

comprendre le sens et l’origine195.

Les deux points de vue ont des forces et des faiblesses. La force de l’argument de G. Kepeltient

à la septicité de la violence djihadiste comme cas exemplaire du radicalisme. De plus, beaucoup

d’observateurs soutiennent que les guerres menées au Moyen-Orient par l’Occident et les

193Kepel, Gilles.La Fracture. Paris : coédition Gallimard / France Culture, 2016, pp.13 ;46 ;142 ;165. 194Kepel, Gilles.Jihad. Expansion et déclin de l’islamisme. Paris: Gallimard, 2003, p.752. 195 Roy, Olivier. L'islam mondialisé. Paris : Seuil, 2002, p.224.

Page 118: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

112

humiliations subies par les musulmans en Europe expliquent suffisamment le terrorisme des

musulmans en tant que réaction compréhensible sinon légitime à des expériences

subjectivement et objectivement traumatisantes. Or, d’autres répondent que bien des peuples

subissent la pauvreté, la violence, la guerre et les humiliations, et ne basculent pas pour autant

dans le terrorisme.

Des études empiriques ont démontré que la majorité des djihadistes qui partent d’Europe sont

jeunes, ont une faible connaissance de l’Islam, parlent peu ou pas l’arabe, ont un passé de petits

criminels et se sentent exclus. D’ailleurs, cette catégorie de djihadistes serait peu intégrée aux

combattants islamistes lorsqu’ils décident de se joindre à des groupes de djihadistes en Syrie

ou en Irak. Pour identifier le mode général de fonctionnement du radicalisme (incluant sa forme

djihadiste violente), il faudrait donc des conditions nécessaires qui s’inscrivent dans l’état des

rapports sociaux de domination, d’exploitation et de subordination. Mais ces conditions

générales, la pauvreté matérielle, l’exploitation, le sentiment d’exclusion, d’humiliation ne

seraient pas des conditions objectives et subjectives suffisantes pour expliquer le radicalisme

djihadiste violent. Suivant la méthodologie de Morin, aux conditions générales sus-

mentionnées devrait s’ajouter une disposition psychique à la réduction du monde en des absolus

irréconciliables.

4. Les facteurs politiques et la vision du monde

L'explication politique du discours sur le terrorisme est, en fait, une analyse du traitement

politique de la question du terrorisme ou de l'extrémisme djihadiste, ainsi que de tout fait social.

L'insécurité n'est pas simplement une donnée qui s'impose objectivement ; c'est le produit d'un

groupe. La plupart des problèmes liés à la pensée et au comportement djihadistes radicaux

peuvent être considérés comme faisant partie de certains processus de codage. Par exemple, si

les politiciens n'ont pas l'initiative d'attaquer et de combattre les groupes djihadistes en réponse

aux attentats terroristes ou aux prises d'otages, des questions sont soulevées dans un discours

révélant la capacité du pouvoir politique à résoudre les problèmes liés aux attaques

terroristes196.

En effet, la moindre tentative d'attentat terroriste, provoquant une large couverture médiatique

et une rhétorique antiterroriste, masque les processus de codification et de construction de la

représentation sociale par les acteurs politiques en France. Par exemple, la violence des groupes

196 Nimmer, Livio.De-contextualization in the terrorism discourse: a social constructionist view. Master’s student,

University of Tartu, pp.231-232.

Page 119: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

113

djihadistes en France est l'incident le plus meurtrier des deux dernières années par rapport aux

accidents de voitures ou aux meurtres ordinaires ; les attentats terroristes en France en

2015/2016 sont des événements historiques, tout comme celui du 11septembre 2001. Tous ces

événements menaçaient la vie publique dans les pays occidentaux.

Le discours public et le discours politique de l'événement terroriste comprennent le

mécontentement à l'égard des victimes d'attaques terroristes, la dénonciation et la menace de

violence dans un contexte démocratique. Pierre Bourdieu197 a déclaré que la confrontation à la

preuve du discours antiterroriste nécessite une réflexion sur les mots utilisés lors de l'événement

terroriste, et peut donc utiliser la méthodologie sociale de la construction des connaissances et

la représentation sociale du discours.

Philip Schlesinger198 est l’un des premiers universitaires qui a essayé d'expliquer les facteurs

politiques permettant d’étudier le discours anti-terroriste. Il a distingué quatre catégories de

rhétorique analysant l'événement terroriste d'un concept politique, la première catégorie

représente le discours officiel du système politique au pouvoir, des membres du gouvernement,

et le parti majoritaire au parlement. La seconde est ce qu'on appelle le discours alternatif, qui

condamne les attaques terroristes, mais travaille à surveiller le respect des droits de l'homme et

des libertés civiles. La troisième catégorie est le discours de l'opposition, qui condamne l'acte

terroriste mais condamne en même temps la politique du gouvernement et son fonctionnement

dans sa lutte contre les groupes djihadistes, sachant que l'opposition ne se limitera pas aux

plates-formes de droite et partis politiques de gauche, mais aussi à travers des forums

universitaires dans les universités et les centres de recherche, à travers des séminaires organisés

à l'occasion de l'événement terroriste, et en particulier des articles, en plus des canaux

médiatiques et des journaux et divers médias. La quatrième catégorie renvoie à une rhétorique

à travers la vision du monde sur les événements terroristes et le discours politique est dominant

dans la représentation sociale.

Sur la base de l'idée de pouvoir de Michel Foucault199, les facteurs politiques qui expliquent le

discours sont le but de la légitimation politique par l'exigence de consensus social, l'accès à

197 Bankoff, Greg. “Regions of Risk: Western Discourses, on Terrorism and the Significance of Islam.” In Studies

in Conflict and Terrorism, vol. 26, n°6, 2003, p.424. 198Schlesinger, Philip. « Catégories pour l’analyse du discours politique ». Semen, n°21, 2006.

Disponible sur ce site : URL : http://journals.openedition.org/semenConsulté le 06/08/2017. 199 Foucault, Michel. « Vérité et pouvoir, entretien avec M. Fontana ». In Arc, n°70, 1977, pp. 16-26. Disponible

sur ce site : URL :http://bsf.spp.asso.fr/index.php?lvl=notice_display&id=9791Consulté le 24/02/2017.

Page 120: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

114

celui-ci.La théorie de Foucault cherche à montrer comment les discours liés au terrorisme

contribuent aux arguments soulignés par le système politique pour la mise en œuvre de mesures

de sécurité à grande échelle, qui donnent une légitimité au coût de la représentation de la liberté

et des droits de l'homme.

En fait, plusieurs facteurs politiques peuvent déclencher la violence terroriste dans les sociétés.

Parmi ces facteurs les plus importants au niveau interne, l'absence du dialogue démocratique et

le manque de participation dans l'expression d'opinions et d'idées. Aussi, les forces opposées

au pouvoir peuvent exploiter le manque de soutien populaire au régime dans un pays donné

pour le déstabiliser à travers la pratique terroriste. Ainsi, la tyrannie du pouvoir qui se manifeste

à travers la déviation de ses prérogatives législatives et son utilisation de la violence, la force

et l'intimidation, conduit certains groupes à recourir à la violence en réaction aux groupes

dirigeants.

Il est à considérer que le monopole du pouvoir par une minorité qui se résume dans les organes

et les institutions de l’Etat, les libertés individuelles et publiques étouffées dans la mesure

d’abolir la liberté d'expression et la non reconnaissance de la différence, et le manque d'intérêt

des classes dirigeantes pour les intérêts de son peuple autant que leurs intérêts personnels

conduit à un élargissement de l'écart entre les deux parties. C’est ainsi que les institutions de

l’Etat perdent leur crédibilité auprès d’une grande partie de la société, et c’est l’un des facteurs

les plus importants qui favorisent l'émergence du phénomène du terrorisme dans toute société.

Une telle situation a conduit à une irruption d’individus frustrés sans aucun espoir pour

changer la situation en leur faveur. Ils ont été incités à changer cette situation d'une manière

violente, qui vise parfois les systèmes intérieurs de leurs pays et qu’ils estiment injustes. Ils les

considèrent comme responsables de leurs aspirations étranglées. Parfois, cette agressivité vise

également des symboles du système mondial au motif de leur responsabilité dans la création de

cette mauvaise situation que vivent les pays vulnérables.

Les facteurs politiques et les justifications, qui expliquent les causes du terrorisme, sont

différents. Ils sont liés à différentes formes de gouvernement. Pour les groupes djihadistes, ils

ont toute une série de prétextes fondés sur leur rhétorique et leur hostilité envers les pays

occidentaux, comme l'Occident qui se tient debout face à Israël dans son conflit avec les États

arabes ou l'occupation américaine de l'Irak. Nous pouvons souligner certains des points

importants que la littérature considère comme le facteur politique le plus important derrière la

délinquance de ces individus et derrière la pensée salafiste-djihadiste.

Page 121: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

115

• Les systèmes politiques antidémocratiques qui existent dans les pays arabes. Ces

gouvernements sont considérés soit comme des comparses de l'Occident, soit comme des

régimes autoritaires qui ne sont plus représentatifs de la volonté du peuple et ne reflètent

pas la « vraie voie de l’Islam »200.

• L'exclusion politique et les environnements politiques répressifs dans lesquels vit la grande

majorité des musulmans tels que la privation de liberté, l'incarcération, les souffrances sous

des régimes répressifs et d'autres conditions de droits humains201.

• Le déclin du monde musulman d'une civilisation forte vers une région marginalisée du

monde. C'est parce qu'il est perçu comme « perdant son chemin ». Il ne peut être récupéré

qu'en revenant au vrai message de l’Islam202.

• L'histoire de l'occupation des pays arabes / islamiques par les pays occidentaux,

l'expansionnisme et le colonialisme occidentaux, la domination impériale, l'eurocentrisme

et l'ingérence politique continue203.

• L'histoire du conflit entre Israël et le monde arabe (le conflit israélo-palestinien) et la

défaite humiliante de trois pays arabes par Israël en 1967. Les Accords de paix entre Israël

et l'Egypte en 1979, et l'échec du socialisme arabe, du panarabisme et d'autres idéologies

politiques ont connu un vide politique. Cela exposait l'impuissance des régimes arabes dans

la mesure où la population islamique ressentait la haine, l'aliénation et le handicap, en

particulier contre les Américains et les Israéliens204.

• La disponibilité des fonds des pays arabes extrêmement riches pour contrôler l'agenda

politique à travers la religion dans le monde arabe. Cela inclut le soutien financier de

l'Arabie Saoudite à l'immunité du mouvement islamique et l'exportation de ses idéologies

et enseignements islamiques extrêmes dans les pays islamiques et autour du monde

occidental. Une manifestation de cela est le financement par le gouvernement saoudien de

nombreuses écoles et mosquées musulmanes en Occident. On a indiqué que cela s'est reflété

200 Ghadbian, N. “Political Islam and Violence”. New Political Science, vol.22, n°1, 2000, pp.77-88. 201 Newman, Edward. “Exploring the "Root Causes" of Terrorism”. Studies in Conflict & Terrorism, 2006, pp.749-

772. Disponible sur ce site : URL :https://doi.org/10.1080/10576100600704069Consulté le 02/11/2017. 202 Kepel, Gilles.The trail of political Islam. Cambridge, Mass: Harvard University Press, 2002, pp.82-84. 203 David Martin Jones.M. L. R. Smith. “Beyond Belief: Islamist Strategic Thinking and International Relations

Theory”. Terrorism and Political Violence, 2010, pp. 22, 242-266. 204 Summy, Ralph. “A Nonviolent Response to September 11”. Social Alternatives, vol.21 n°2, 2002, pp.12-16.

Disponible sur ce site :URL :www.bmartin.cc/dissent/documents/rr/Summy02.pdfConsulté le15/11/2017.

Page 122: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

116

dans la détérioration de la modération dans certains pays arabes au cours des cinq dernières

décennies205.

La littérature démontre que cette version du terrorisme est basée sur des expériences culturelles

actuelles et historiques au sein du monde islamique et de nombreux anciens États colonisés.

Ces expériences comprennent des conflits politiques et raciaux à l'intérieur et entre ces nations,

les relations historiques entre le monde islamique et l'Occident, ainsi que les disparités

économiques entre les pays et en leur sein. Le terrorisme est ainsi maintenu à travers plusieurs

idéologies, pressions environnementales et justifications idéologiques206.

Dans la littérature plus large sur l'extrémisme violent et le terrorisme, les causes liées aux

perspectives politiques sont variées, comme indiqué dans la liste ci-dessus. Il est important de

noter cependant que ces points ne concernent pas seulement les griefs justifiant ou entraînant

des activités violentes, mais aussi la conceptualisation de la radicalisation, de l'extrémisme

violent et du terrorisme.

A la fin de cette partie de notre étude, nous avons remarqué que les facteurs qui expliquent

l'extrémisme djihadiste et les causes qui semblent généralement être vraies et soutenues par la

meilleure recherche disponible spécifient que la violence djihadiste est « causée » par de

multiples facteurs, dont beaucoup sont étroitement liés - et même affectent- les uns les autres.

L’explication de toute forme de comportement humain, y compris la violence, est dépassée et

incompatible avec l'état actuel de la recherche dans ce domaine. La violence est « causée » par

une interaction complexe de facteurs biologiques, sociaux / contextuels, cognitifs et

émotionnels qui se produisent au fil du temps. Certaines causes seront plus importantes que

d'autres pour certaines personnes et pour certains types de violence et d'agression.

Beaucoup de contributions académiques se sont intéressées au terrorisme via les groupes

djihadistes Le but de notre examen de ces approches, ainsi que des facteurs qui expliquent le

djihadiste du terrorisme et de l'extrémisme, ne fut pas en fait de fournir la critique des sciences

sociales systématiques et détaillées dans l'étude du comportement djihadiste (sa violence) ou

de recruter à travers l'utilisation de la propagande djihadiste sur Internet, mais il était question

d'explorer la littérature la plus importante qui a essayé de donner une interprétation précise des

phénomènes du comportement djihadiste. Nous avons essayé de les résumer dans les questions

205Husain, I.The Struggle for the Islam Soul. Middle East Roundtable. 2005, p.26. Disponible sur le site : URL

: http://www.bitterlemons-international.org/Consulté le 08/01/2018. 206Ibid. p.32

Page 123: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

117

pertinentes, surtout après le 11 septembre, c'est-à-dire au cours des 15 dernières années. C'est

ce qu’indiquent ces recherches, qui ont analysé la littérature du discours académique sur le

terrorisme, surtout après l'an 2000. Elles ont estimé qu’il n’avait pas effectivement beaucoup

changé dans la lutte contre le terrorisme, et ont mis en évidence l'enquête la plus importante de

la littérature sur les lacunes en matière du terrorisme comme ce qui suit :

1 - Le manque d'analyse des sources primaires, qui est la référence principale dans l'étude du

terrorisme résultant de la pensée djihadiste salafiste.

2 - Une grande partie des auteurs qui ont mené des études approfondies sur le comportement

terroriste, n'ont pas rencontré les combattants ou les djihadistes, mais les fils dans leurs

recherches sur des études antérieures.

3. Des méthodes limitées ont été utilisées dans l'analyse des données.

4. La rareté des études académiques et des analyses consacrées à la critique de la recherche, et

c'est d'ailleurs l'une des difficultés que nous avons rencontrée dans le deuxième chapitre de

notre étude consacré à l'analyse du discours académique sur les attaques terroristes en France.

5. Des articles limités et une recherche à perspective expérimentale qui ont entraîné l'absence

de résultats quantitatifs et qualitatifs207.

En fait, nous avons souvent remarqué un manque de connaissance réaliste du sujet, parce que

la plupart d'entre elles peuvent être très théoriques, contrairement aux contributions théoriques

dans d'autres domaines.En outre, il existe plusieurs ouvrages pleins d'interprétations qui

peuvent être le résultat d'une mauvaise pensée, reposant sur une généralisation injustifiée de la

précision, ce qui nous conduit à consacrer la deuxième partie de notre étude à une analyse

quantitative et comparative des éléments et des structures d'événements liés à l'enseignement

et aux discours terroristes,événements qui ont eu lieu en France les années 2015/2016 afin de

découvrir les similitudes et les différences entre ces discours et aussi pour montrer l'importance

de la contribution du discours universitaire dans la reconstruction de la représentation sociale

des questions de terrorisme et de l'extrémisme djihadiste.

Cette littérature a montré au fil des années que les facteurs qui aident le terrorisme et le

radicalisme ne sont pas fixes, mais dynamiques. Ce sont des défauts fluides et en constante

207 Minerva Nasser-Eddine, Bridget Garnham, Katerina Agostino and Gilbert Caluya. “Countering Violent

Extremism (CVE)”. Literature Review. Defence Science and Technology Organisation, Australia, 2011, pp.69-

70. Disponible sur ce site : URL : www.resilientcommunities.gov.au. Consulté le 08/02/2017.

Page 124: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

118

évolution. Des défauts observés dans la littérature révèlent de la difficulté à déterminer le

comportement de l'extrémisme et le manque de clarté sur la façon de pousser l'individu de toute

frustration et marginalisation sociale à son désir de se joindre à des groupes djihadistes. Ce qui

signifie que la plupart de la littérature djihadiste explique le comportement après avoir rejoint

l'organisation djihadiste, et non devant un fait accompli. Il n’est facile de comprendre les idées

radicales qu’après la saturation salafiste djihadiste. Mais la difficulté est de comprendre les

facteurs qui contribuent à l'engagement et au recrutement.

Le comportement terroriste est toujours déterminé par une combinaison de facteurs innés,

biologiques et cognitifs, qui varient dans la mesure où chacun de ces facteurs contribue à chaque

événement terroriste. En d'autres termes, les approches et les facteurs dont chacun prétend avoir

une influence fondamentale sur le comportement terroriste comprennent le recrutement et

l'adhésion à un groupe djihadiste et la perpétration de crimes brutaux. En fait, il est prématuré,

car il existe peu d'études multidisciplinaires. Différents facteurs expliquent les causes de la

prédominance de l'idéologie djihadiste salafiste des actes terroristes208. Cette pénurie peut

indiquer qu'il n'y a pas de facteurs spécifiques pour devenir un terroriste individuel. À notre

avis, il est nécessaire d'adopter un nouveau modèle qui tient compte d'une multitude de facteurs

en analysant le discours académique le plus important sur le phénomène du terrorisme. Les

différentes opinions et points de vue varient selon les disciplines et les orientations politiques,

sociales et idéologiques. Par conséquent, dans la deuxième partie de notre étude, nous tenterons

de connaître les similitudes et les différences entre eux, de telle sorte que nous serons en mesure

d’avancer une théorie explicative déterminant les causes de comportements extrêmes. Il y a un

besoin urgent d'investir dans toutes les approches et disciplines sociales et comportementales,

dans le cadre des études expérimentales et statistiques qui sont utilisées pour analyser tous les

discours liés au terrorisme.

208 Victoroff. Jeff, Ibid, p.32.

Page 125: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

119

DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DES DISCOURS

UNIVERSITAIRES RELATIFS AUX ATTENTATS

TERRORISTES EN FRANCE.

(2015-2016)

Page 126: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

120

Introduction

Le terrorisme des groupes djihadistes a atteint, plusieurs pays du monde et, jusqu’à la rédaction

de cette thèse, aucun pays ne semble à l’abri. En effet, la propagation de l’idéologie extrémiste

djihadiste est devenue un phénomène mondial, quia fait couler beaucoup d’encre, inciter à des

conférences et des colloques et des centres de recherche, outre le débat audiovisuel entre les

spécialistes, universitaires et toutes les composantes de la société civile, sans oublier de toute

évidence, les politiciens et leurs discours sur toutes sortes de médias209.

Au cours de l’année 2015-2016, la France a connu trois épisodes terroristes dont les

répercussions – sociétales, culturelles, académiques politiques, médiatiques et individuelles –

ont été de véritables séismes. En janvier, la rédaction de Charlie Hebdo, un supermarché Hyper

Casher et deux policiers ont été victimes des frères Kouachi et d’Amedy Koulibali. En

novembre, les alentours du Stade de France, des terrasses de café et la salle de concert du

Bataclan était visés. Et en juillet 2016, la ville de Nice a été le théâtre d'une horrible attaque qui

a fait 85 morts et 100 blessés. Ces événements tragiquesont donné lieu à un traitement

académique, intellectuel et culturel.

Entre 2015 et 2016, les attentats commis en France ont transformé cette société. Le

terrorisme n’est évidemment pas un phénomène nouveau. Mais ces attentats ont créé un

profond climat d’anxiété dans la population et ont contribué à la polarisation de la société.

Lorsque le terrorisme djihadiste a frappé la France dans les années 2015- 2016, toutes les

orientations politiques, culturelles et communautaires ont été dominées par ce discours. Ainsi,

chacune d’entre ellesa essayé de trouver une certaine position discursive, dont la perspective

était de détecter les similitudes et les différences du thème discours.

En outre, chaque vision est basée sur des intérêts politiques, économiques et culturels. Et en

dépit de la manière explicite ou implicite dans le traitement de l’évènement, les sociologues,

les juridiques, les anthropologues, les psychologues et les spécialistes des sciences politiques

ont essayée de décrypter l’ensemble du phénomène djihadiste, à savoir ses racines, ses enjeux

politiques (sociaux et religieux), ses acteurs, ses réseaux, ses moyens, mais aussi ses modalités

d’action.

209Chardon Patrick, Mngeno Dominic. Analyse du discours de Lexicon. Traduit par Almehri Abdulqader et

Semoude Hammadi (dar sinatra), Tunisie, 2008, p.4.

Page 127: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

121

En France, le discours public diffère et varie dans le traitement et l’étude des événements qui

ont eu lieu. Il s’est souvent concentré sur la démonstration relationnelle entre l’acte criminel et

la religion islamique.

A ce propos, on peut toujours se poser des questions sur la façon dont les universitaires, les

journalistes et les hommes traitent et relatent cette question. Comment ont-ils abordé cette

question polémique ? Leur traitement est-il conforme aux événements et reflète-t-il une

conception unifiée ? S’agit-il d’une vision politique particulière à laquelle appartient tout

producteur du discours ? Quels sont les points de convergences et de divergences entre ces

discours ?

La langue, selon Norman Fairclough210est un ensemble d’éléments spécifiques de la vie sociale

et qui l’influencent, qui la font atteindre les niveaux les plus hauts, les textes ne sont pas

seulement un produit linguistique, mais également, le produit de la structure et de la pratique

sociale, avec toute ses spécificités, d’où il est difficile de séparer tous les aspects des facteurs

qui cristallisent les textes.

Dans notre étude, nous procédons à l’analyse du discours d'un point de vue cognitif et

académique en se basant sur les idées de Michel Foucault, comme modèle explicatif des

sciences sociales, et son impact sur la construction de la réalité sociale. Il met en évidence

l'importance des acteurs sociaux pour tenter de produire une circulation sociale des

connaissances, en utilisant des outils méthodologiques quantitatifs et qualitatifs à travers des

concepts tels qu’interprétation - classification - structure narrative - étude comparative. Ce qui

met l'accent sur l'importance relative et historique des pratiques linguistiques comme base de

développement de connaissances.

Dans notre étude, nous essayons également de réconcilier des approches théoriques avec

l'analyse du discours, inspirées par la tradition foucaldienne, dans les contextes sociaux et

symboliques du discours académique. Cela permet de connaître l'ampleur de la contribution des

interactions académiques dans la production de la connaissance. Notamment, lorsque les

chercheurs nous fournissentun grand nombre des idées de Michel Foucault bénéfiques au

210 Fairclough, Norman.Analysing discourse: Textual analysis for social research. Routledge: A member of the

Taylor Francis group, 2009, p.62.

Page 128: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

122

développement de la recherche, comme l'idée d'organiser des pratiques rhétoriques - l'idée

d'identifier les éléments du discours - l'idée de la relation entre le pouvoir et le savoir211.

Nous allons également combiner différentes disciplines en analysant le discours dans le

contexte de l'interaction symbolique afin de reconstruire la représentation sociale à travers la

théorie du juriste Pierre Bourdieu, et ceci après avoir terminé les étapes de l'analyse statistique,

tiré des conclusions et mené une étude comparative entre les textes212.

Au final, nous cherchons à identifier le discours académique et sa contribution à la

reconstruction de la représentation sociale, afin de brosser un tableau du comportement des

différents groupes djihadistes, de leur agenda et de leur menace pour la sécurité et la paix dans

le monde. C'est en conjonction avec le cadre théorique que nous avons consacré dans la

première partie de l'étude de la littérature du discours sur les attaques terroristes et

l’identification des facteurs sociaux, politiques et psychologiques qui expliquent ce phénomène.

Emile Durkheim213 fut le premier à évoquer la notion de représentations qu'il appelait «

collectives ». La manière dont nous nous représentons le monde détermine notre comportement,

les façons dont nous agissons et réagissons dans une situation particulière. Elle dépend de notre

caractère, de notre histoire de vie, mais aussi de l’univers dans lequel nous évoluons, sans

négliger le milieu culturel, social et national. La construction de la réalité est celle d’une réalité

(personnelle) enchâssée dans un regard culturel, social, économique, familial, etc. 214

Le même concept fut formalisé plus tard par Moscovici (1984)215, qui décrit les représentations

sociales comme imbriquées dans un système plus global que l’on appelle le « sens commun ».

C’est en effet « la construction d’une réalité commune à un ensemble social », que

Jodelet216conçoit comme « des modalités de pensée pratique orientées vers la communication,

211 Foucault, Michel. La philosophie et les sciences humaines : jusqu’où l’histoire peut-elle être foucaldienne ?

Disponible sur ce site : URL :https://www.google.fr/url? Consulté le 15/01/2018. 212 Keller, Reiner. « L'analyse de discours du point de vue de la sociologie de la connaissance. Une perspective

nouvelle pour les méthodes qualitatives ». In Actes du colloque bilan et prospectives de la recherche qualitative,

2007, p.291. 213 Durkheim, Émile. « Représentations individuelles et représentations collectives ». Inla Revue de Métaphysique

et de Morale, tome VI,1898, pp.32-48. 214 Danic, Isabelle. « La notion de représentation pour les sociologues. Premier aperçu ». In ESO Travaux et

documents, Université de Rennes, n°25, décembre 2006, pp.29-30. Disponible sur ce site : URL :

eso.cnrs.fr/_attachments/n-25-decembre-2006-travaux-et-documents/danic.pdf ? Consulté le 08/04/2016 215Serge Moscovici. The phenomenon of social representation. R. Farr and. Cambridge: university press,1984,

pp.42-69. 216 Denise, Jodelet.Représentations sociales et mondes de vie. Collection psychologie du social, éditions des

archives contemporaines,2015, p.218. Disponible sur : URL :

Page 129: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

123

la compréhension et la maîtrise de l'environnement social, matériel et idéal ». Cela

correspondrait à « une forme de connaissance spécifique, le savoir de sens commun »217.

Une représentation sociale est donc une interprétation de la réalité croisant l’individu, l’objet et

le groupe. C’est une représentation mentale impactée par les éléments extérieurs (milieu

d’origine, situation d’existence, interactions sociales, expériences vécues, contexte

psychosocial de l’individu, etc.).

Les objectifs peuvent être pluriels, les méthodes à utiliser multiples. Il est à noter que

l’utilisation de plusieurs logiciels, souvent conditionnée par les socles théoriques des

utilisateurs, peut produire des résultats qui se complètent et s’additionnent dès lors que leur

utilisation se fait de façon conjointe218.

On peut constater ces dernières années à travers les sciences sociales et humaines, un intérêt

croissant pour la notion de discours. Une série de livres et de colloques en atteste. Les approches

du discours se retrouvent aussi bien en sciences du langage que dans les sciences politiques,

l’histoire, les sciences de l’éducation et la sociologie, ainsi que les sciences criminelles.

Ces conférences étaient portées par un triple intérêt : (1) faire avancer les fondements théoriques

et méthodologiques aussi bien que la réflexion sur la pratique de recherche sur les) discours ;

(2) mettre en relation les divers courants d’analyse de discours situé dans les sciences humaines

; et (3) contribuer ainsi à diffuser l’analyse du discours en tant que démarche empirique

pluridisciplinaire, efficace dans les sciences sociales. 219

CHAPITRE I : LES ETAPES DE L’ANALYSE STATISTIQUE DES

TEXTES ET LE PLAN ADOPTE DANS L’ANALYSE STATISTIQUE DU

CONTENU DES DISCOURS

http://classiques.uqac.ca/contemporains/jodelet_denise/Representations_sociales_et_mondesConsulté12/08/2018

. 217 De Carlos, Philippe.Le savoir historique à l'épreuve des représentations sociales : l’exemple de la Préhistoire

et de Cro-Magnon chez les élèves de cycle 3. Université de Cergy-Pontoise, novembre 2015, pp.32-34. 218 Brugidou Mathieu, Labbé Dominique. Le discours syndical français contemporain. Ecole polytechnique

fédérale, 2000, Lausanne, Suisse, pp.4-6 ; 85. 219 Keller, Reiner.L’analyse de discours comme sociologie de la connaissance. Editions de la maison des Sciences

de l'Homme, 2007, p.55. Disponible sur ce site : URL : https://www.cairn.info/revue-langage-et-societe-2007-2-

page-55.htmConsulté le 12/04/2017.

Page 130: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

124

Dans ce chapitre de l’étude, nous allons procéder à une étude statistique, pour analyser le

discours djihadiste. Il s’agit, et comme signalé auparavant, d’une analyse quantitative et

comparative des événements que la France a connu dans les années 2015-2016. La raison de ce

choix est justifiée par l’ampleur de ces événements, que nous allons considérer comme un

échantillon de cette étude, et que nous allons traiter dans la deuxième partie, surtout que les

événements en question, ont dominé le discours général aussi bien en France que sur le plan

international.

L’importance de l’événement et du discours, relèvent de l’ampleur intensifiée de l’acte, dont la

société française a été victime pour la première fois. Et cela vu le nombre des victimes

massacrées dans ce pays. Les événements, que Paris a connus en janvier et novembre 2015,

sont de la même intensité sauvage et criminelle qui a eu lieu à Nice en juillet 2016, et qui a fait

plus de quatre-vingts victimes. C’est le premier acte terroriste, d’une telle ampleur qui a frappé

la France. Ainsi, pour certains universitaires et politiciens, il s’agit du 11 septembre français220.

De ce qui précède, nous pouvons déduire un nouveau discours, plus sérieux et plus ferme, guidé

et inspiré par de nouveaux objectifs, et de nouvelles visions, que ce soit sur le plan général que

particulier. En effet, le discours universitaire utilise une langue spécifique, dont l’utilisateur

sélectionne des signes particuliers et des énoncés syntaxiques spécifiques. Il utilise également

lors de sa locution, une stylistique hors du commun, et graduée intentionnellement. C’est ainsi,

qu’il réussit à transmettre son message, car il met l’accent sur certains éléments, via le discours.

Le producteur de ce discours est totalement conscient du récepteur de son message, d’où tout

signifiant et signifié est trié sur le volet.

Dans ce chapitre, noustenterons d’étudier les discours des différents intervenants universitaires.

Une analyse statistique détaillée du contenu va nous permettre par la suite, de classer ces

discours tout en les comparant. Cette méthodologie illustre une analyse statistique et certaines

mesures permettent de concevoir une analyse critique de ces textes. Tout cela se réalisera à

travers, des méthodes analytiques capables de prouver le lien entre la langue et le contexte de

sa production.

220 Tazartez, Chloé.Après l’attentat : Fictions de l’événement terroriste dans les littératures arabe et états-unienne

contemporaines. Thèse de doctorat, Université de Rennes, 2015, pp.154-265.

Page 131: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

125

1. Design du recherché

Aujourd'hui en France, le terrorisme est un axe majeur de la recherche scientifique avec la

publication de nombreux ouvrages et articles, et avec la mise en place de plusieurs colloques

scientifiques pertinents, suite aux attentats terroristes qui ont eu lieu, et après l'apparition de

l'organisation terroriste « Daesh » et son incursion dans la jeunesse française et son recrutement

via un discours sur les plateformes de réseaux sociaux. Fondamentalement, le terrorisme n'est

pas strictement un champ d'étude académique abstrait, mais qui incite et touche aujourd'hui

pratiquement tous les aspects de la vie moderne.

À l'ère de l'information, la lutte contre le terrorisme signifie le partage de connaissances car

celui d'informations n'est pas suffisant. Les chercheurs doivent faire le point sur ce qui illustre

les connaissances, s'y appuyer et en élaborer des recommandations politiques crédibles et

pertinentes pour aider à gérer la menace. En dépit de près de quatre décennies de recherches

sur le terrorisme, ce n'est que maintenant que l'on se prépare à faire de ce domaine d'étude une

discipline plus rigoureuse et révélatrice au sein des sciences sociales modernes. Pourquoi les

études sur le terrorisme semblent-elles avoir pris du retard par rapport à d'autres activités

savantes ? Une grande partie de ce développement atteint provient de la nature problématique

du sujet lui-même et de la lenteur avec laquelle le domaine a évolué221.

Dans cette section de notre thèse, nous analysons une sélection de différents discours

académiques dans la période des attentats terroristes en France (2015-2016), en plus des

réunions qui ont eu lieu sur les chaînes de télévision et les journaux français avec ceux qui

s'intéressent à la recherche sur les phénomènes du terrorisme et de l'extrémisme et les points de

vue des universitaires et des intellectuels dans le traitement de l'événement.

Nous cherchons une enquête analytique décrivant l'image des groupes djihadistes, et les

similitudes et les différences entre le discours académique sur le terrorisme, qui permet la

divulgation des variables contextuelles, temporelles et géographiques. Nous visons également

à clarifier la dimension discursive dans le traitement du terrorisme et à mettre en évidence la

contribution du discours académique à la reconstruction de la représentation sociale.

221Reid. Edna et al. Terrorism informatics Knowledge Management and Data Mining for Homeland Security.

Springer, 2008, pp.238-245. Disponible sur ce site:

URL:antiterrortoday.com/.../Hsinchun_Chen_Hsinchun_Chen_Edna_Reid_Joshua_SBookFi.o. Consulté le

12/01/2018.

Page 132: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

126

Afin de mener une étude plus précise, nous avons sélectionné plusieurs textes de différents

discours comme variables majeures. Il est divisé en trois groupes qui fournissent une étude

quantitative adéquate et sont pertinents pour les pratiques de discours liées à l'événement .Notre

thèse aspire principalement à l'analyse quantitative comme une étape initiale afin de mener une

étude comparative en termes de similitudes et de différences entre les textes sélectionnés

comme un échantillon pour analyse,grâce à plusieurs points clés qui se fondent sur cet

échantillon pour observer l'incidence de chaque texte dans le groupe du reste des textes.Après

cela, nous menons une étude qualitative sur les auteurs de ces discours afin de mener une

analyse statistique du curriculum vitae des académiciens des textes sélectionnés afin de

déterminer l'impact de plusieurs conditions sur leurs opinions et interprétations de ce

phénomène telles que l'identité, les tendances politiques et religieuses.

A travers une grille élaborée, nous analyserons les statistiques lexicales, en prenant en compte

le contenu thématique et l’organisation sémantique des discours et la production des résultats

sur les caractéristiques d’un discours. Pour ce faire, nous allons coder l’ensemble des discours

en les segmentant par des processus lexicaux (proximité lexicographique) et sémantiques

(paraphrases, synonymie). Ces opérations de codage seront finalisées par une ventilation des

éléments thématiques au sein de catégories d’interprétation dont l’objectif est une présentation,

simplifiée mais fidèle, des données du corpus. Nous allons donc agréger ces unités discursives

au sein de rubriques thématiques, elles-mêmes distinguées selon l’objet visé et la figure

concernée (universitaires, intellectuels, chercheurs dans l'idéologie extrémiste djihadiste).

Aborder le terrorisme comme une construction sociale ancrée dans une contextualisation

académique ou cognitif, géographique, temporelle et sociopolitique spécifique a des

implications évidentes sur la manière dont il est abordé en tant qu'objet d'étude. En particulier,

cela signifie que son étude doit être axée sur la relation souvent complexe entre l'événement

réel étiqueté « terrorisme », la représentation du même événement et, à partir de là, la nécessité

ou l'efficacité des réponses au terrorisme, au niveau analytique.

De plus, l'étude par la stratégie analytique quantitative du contenu et de la structure du discours

fait partie des méthodologies, imposées dans les sciences sociales et humaines. Il s’agit de

mieux saisir les dimensions du texte et de l’analyser de façon précise et complète. Au long de

cette analyse, une étude comparative sera menée, en fonction des différences et des similitudes

entre les éléments et le contenu du discours.

Page 133: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

127

2. Tables rondes et Participants

Réunis à Paris du 31 mai au 2 juin 2016, l’Institut Montaigne et l’Observatoire des

radicalisations de la Fondation Maison des sciences de l’homme, plus de trente chercheurs de

haut niveau spécialistes du Djihadisme, sont venus d’Europe, d’Amérique, d’Afrique du nord

et subsaharienne, du Moyen-Orient et d’Asie. Lors de ce colloque scientifique international

inédit qui a accueilli pendant trois jours des acteurs diversifiés politiques et juridiques, des chefs

d’entreprise et des journalistes, les approches se sont croisées sur un sujet où les connaissances

demeurent trop souvent cloisonnées et classées par pays, par disciplines et par spécialisation,

(il convient de mentionner que ce colloque a été organisé avant que les attaques de Nice n’aient

lieu d’environ un mois seulement).

Comme nous l’avons déjà mentionné, l'équipe de recherche du colloque est composée de

sociologues, psychologues, criminologues et d'études religieuses, ayant une vaste expérience

dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme. Nous avons examiné le CV de

chacun d'entre eux ainsi que leurs recherches publiées en ligne. Nous utiliserons des stratégies

d'échantillonnage ciblées à partir des articles du symposium, qui reflètent les points de vue de

chaque intervenant dans le discours académique.

En plus de notre sélection de ce colloque dont il est question, nous allons procéder, via un

démarreur qui nous permettra d’analyser le discours universitaire. Il est aussi question d’étudier

et d’analyser le discours de l’anthropologue universitaire suisse Tariq Ramadan, et du

philosophe français, Michel Onfray. Nous les avons sélectionnés volontairement, parce qu’ils

sont considérés comme étant les philosophes-universitaires les plus médiatisés. Ainsi, ces deux

hommes sont considérés également comme étant les philosophes-universitaires penseurs ayant

donné le plus de déclarations explicatives détaillées aux discours djihadistes depuis les

événements du 11 septembre 2001. Leurs déclarations sont liées aussi, à la suite des

répercussions et les conséquences de ces attaques qui passent, les événements de l’occupation

de l’Irak et, même après les événements des révolutions arabes et le conflit en cours entre la

Palestine et Israël, et qui a conduit aux attaques terroristes qui ont eu lieu en Europe après la

propagation de L’idéologie djihadiste du terrorisme pour plusieurs raisons mentionnées dans la

première partie, et nous aborderons plus tard en détail.

2.1. Présentation des participants au colloque et les acteurs du discours

universitaire

Les participants du colloque sont :

Page 134: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

128

Adel Brakawan : c’est un sociologue franco-kurde, chercheur associé à l’EHESS1, né en 1971

au Kurdistan irakien. Au cours de sa thèse de doctorat, Adel Bakawan a développé une réflexion

sur le concept de déconversion des mouvements islamistes.

Alain Bauer : né le 8 mai 1962 à Paris, est professeur de criminologie appliquée au

Conservatoire national des arts et métiers et consultant en sécurité français.

Ann-Sophie Hemmingsen : est chercheuse à l’Institut Danois d’Etudes Internationales (DIIS).

Ses recherches portent sur l’Islamisme militant dans l’Ouest. Elle a publié un rapport sur «

l’approche danoise pour contrer et empêcher l’extrémisme et la radicalisation ».

Bartolomeo Conti : chercheur à l’Université de Berkeley, Bartolomeo Conti est membre

associé du CADIS (EHESS), où il a obtenu son doctorat en sociologie en 2011. En 2015, il a

participé à la recherche/action « Détection et prise en charge de la radicalisation religieuse

islamiste des personnes détenues ».

Bernard Rougier : est docteur en science politique et professeur de sociologie politique et de

relations internationales à l’Université Saint Joseph de Beyrouth (1996-2002). Il est également

chercheur à l’IFPO, Institut français du Proche-Orient (en 2004).

Clément Therme : est chercheur associé à l’EHESS et chargé d’enseignement à l’Inalco et à

Sciences Po. Il est notamment l’auteur de Les relations entre Téhéran et Moscou depuis 1979

(2012).

Daniel Koehler : a étudié à l’Université de Princeton et à l’Université Libre de Berlin. Il a

travaillé en tant que conseiller au sein de plusieurs programmes, en particulier des programmes

spécialisés pour les familles de djihadistes radicalisés. Fin 2014, il a fondé l’Institut Allemand

d’Etudes sur la Radicalisation et la Déradicalisation (GIRDS).

Ekaterina Sokirianskaia : est docteur, analyste senior à l’International Crisis Group de

Moscou, et directrice du projet Russie/Nord Caucase. Elle a effectué beaucoup de travail de

terrain en Caucase. Elle est par ailleurs membre du projet européen Cascade, que coordonne la

FMSH.

Elyamine Settoul : est docteur en science politiques à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris

(2012). Il travaille actuellement sur les phénomènes de radicalisation au sein de l’Institut de

Recherche Stratégique de l’Ecole Militaire.

Page 135: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

129

Farhad Khosrokhavar : est directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales

et directeur de l’Observatoire des radicalisations (FMSH). Il est également l’auteur de

nombreux ouvrages sur le djihadisme, la radicalisation en prison et les révolutions arabes, dont

Le djihadisme ou encore Le comprendre pour mieux le combattre, (avec D. Bénichou et P.

Migaux), 2015.

Fethi Benslama : est psychanalyste, professeur de psychopathologie clinique et doyen de

l’UFR d’Études psychanalytiques de l’Université Paris-Diderot, membre de l’Académie

Tunisienne. Il a travaillé sur les phénomènes de radicalisation sur le plan psychologique et

social et a notamment publié L’idéal et la cruauté, subjectivité et politique de la radicalisation

(2015).

Géraldine Casutt : est doctorante en sociologie des religions à l’Université de Fribourg (Suisse)

et à l’EHESS (Paris)222, où elle travaille sur l’engagement féminin occidental, plus

particulièrement français, dans le phénomène djihadiste contemporain.

Haider Saeed : est chercheur à l’Arab Center for Research and Policy Studies (Doha) et

rédacteur en chef de la revue Siyasat arabiya (Politiques arabes).

Hamza Shareef : est conseiller en affaires internationales au Conseil de sécurité national du

gouvernement irakien. En mars 2015, il est devenu le directeur général du Centre d’études

stratégiques Al- Nahrain. Il a été coordinateur national pour l’équipe interministérielle nationale

dans le cadre de la création de la stratégie de sécurité nationale en 2012-2015.

Harith Hasan Al—Qarawee : est chercheur au Centre d’Etudes du Moyen- Orient de Crown,

à l’Université de Brandeis. Ses recherches se concentrent sur les relations entre la société et

l’Etat, les transitions politiques, et les politiques d’identité en Irak et au Moyen-Orient.

HishamAl — Hashimi : est expert des groupes extrémistes, chercheur au Centre Al- Nahrain

d’études stratégiques, directeur du programme National Security and Counter Terrorism (Akid

Centre for Strategic Research and Studies), et conseiller du Président du parlement. Il est

l’auteur du Monde de Daech.

Hosham Dawod : est anthropologue au CNRS223, ancien responsable de l’antenne de l’Institut

français du Proche-Orient (Ifpo) en Irak, membre de l’Observatoire des radicalisations à la

222École des hautes études en sciences sociales 223 Centre national de la recherche scientifique

Page 136: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

130

Fondation Maison des sciences de l’homme. Il est l’auteur ou coauteur de nombreux ouvrages

sur les tribus, les ethnies, le pouvoir et la violence au Proche-Orient.

Hugo Micheron : Diplômé du King’s College (Londres) et de l’Institut d’études politiques

d’Aix-en-Provence, Hugo Micheron est doctorant au CERI224- Sciences Po, où il prépare, sous

la direction du professeur Gilles Kepel, une thèse sur « Les facteurs qui conduisent les jeunes

français à re- joindre les rangs des djihadistes en Syrie et en Irak ».

Jean-LucRacine : est directeur de recherche émérite au CNRS (Centre d’études de l’Inde et de

l’Asie du sud de l’EHESS) et chercheur senior à Asia Centre, think tank basé à Paris. Il travaille

entre autres sur la géopolitique de l’Inde, du Pakistan et de l’Afghanistan.

Jean-Pierre Dozon : est directeur d’études à l’EHESS et à l’IRD225, vice- président de la

FMSH.

Laurent Bigorgne : est directeur de l’Institut Montaigne.

Leila Seurat : est chercheur associée au CERI/Sciences Po. Sa thèse sur la politique étrangère

du Hamas depuis 2006 a été publiée aux Éditions du CNRS en 2015 sous le titre Le Hamas et

le monde.

Lorenzo Vidino : est le directeur du programme sur l’extrémisme à l’Université George

Washington (Washington DC). Ses recherches se concentrent sur l’islamisme violent et non-

violent en Europe et aux Etats- Unis.

Marc Antoine : est docteur en sciences politiques, directeur de recherche à l’Institut de

recherche pour le développement (IRD) et chercheur associé à Chatham House, Londres. Il

travaille sur les conflits armés, les déplacements forcés de population et l’évaluation de l’aide

humanitaire. Il est l’auteur de Boko Haram: Islamism, Politics, Security, and the State in

Nigeria (trad.Boko Haram : islamisme, politique, sécurité et l’Etat au Nigéria) publié en 2015.

MichelFoucher : Professeur des Universités à l’Ecole Normale Supérieure (Ulm).

Miche lWieviorka : président de la Fondation Maison des sciences de l’homme.

Mohamed AliAdraoui : Docteur en science politique de l’IEP de Paris, il a enseigné à Sciences

Po (Paris) et à l’IEP (Grenoble), et a été chercheur post- doctoral à l’Institut universitaire

224 Centre de recherche internationale 225 Institut de recherche pour le développement

Page 137: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

131

européen de Florence. Chercheur au Middle East Institute de l’Université nationale de

Singapour, il est l’auteur de Du Golfe aux banlieues. Le salafisme mondialisé. Les ressources

intellectuelles et idéologiques du djihadisme Vers une autonomisation du djihadisme ? Quelle

porosité idéologique, sociologique et politique.

Olivier Roy : Agrégé de philosophie, directeur de recherche au CNRS, Olivier Roy est

professeur à l’Institut universitaire européen de Florence où il dirige le projet ERC ReligioWest.

Omar Ashour : Maître de conférences en études de sécurité à l’Institut d’Etudes Arabes et

Islamiques, à l’Université d’Exeter et chercheur associé à la Chatham House de Londres. Il est

l’auteur de La déradicalisation des djihadistes : transformer les mouvements islamistes armés.

Ouisa Kies : est directrice de Sociologiks, membre associée du CADIS (EHESS).Elle dirige

depuis janvier 2015 la recherche/action nationale “déradicalisation” en prison sur deux sites

pilotes, Osny et Fleury-Mérogis. Elle a participé à l’étude : Quelle politique de

contreradicalisation en France ? (2014).

Peter Neumann : Professeur de Security Studies au département de War Studies du King’s

College (Londres), Peter Neumann est directeur du Centre international d’études sur la

radicalisation. Son dernier livre, Die neuen Dschihadisten : ISIS, Europa und die nächste Welle

des Terrorismus (trad. : Les nouveaux djihadistes : ISIS, Europe et la nouvelle vague de

terrorisme) a été publié en 2015.

Philippe Migaux : Docteur en ethnologie, est chercheur sur les phénomènes djihadistes. Il

enseigne les menaces sécuritaires internationales à Sciences- Po Paris. Il a publié huit ouvrages,

dont Le djihadisme : le comprendre pour mieux le combattre (2015), en collaboration avec

Farhad Khosrokhavar.

Pierre Conesa : est directeur-adjoint de l’Observatoire des radicalisations, FMSH Rik Coolsaet

: professeur de Relations Internationales à l’Université de Gand en Belgique et Senior Associate

Fellow à l’Institut Egmont (Institut Royal des Relations Internationales, IRRI). De 1988 à 1995,

il a été successivement Chef de Cabinet adjoint des Ministres belges de la Défense Nationale

et des Affaires étrangères.

Saoud ElMawla : est professeur en sciences sociales, chercheur sur les mouvements

islamiques.

Page 138: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

132

Shiraz Maher : est chercheur au Centre international d’études de la radicalisation à King’s

College (Londres), d’où il coordonne des recherches sur les conflits en Iraq et en Syrie. Il étudie

également le développement de l’idéologie salafiste djihadiste, et les organisations djihadistes

au Moyen-Orient.

Stefano Allievi : PhD, est professeur de sociologie à l’Université de Padoue. Il est spécialiste

des questions de migration, de sociologie des religions et des changements culturels. Il a

concentré ses recherches sur la présence de l’Islam en Italie et en Europe.

Tarek Ramadan : docteur philosophe qui étudie l’islamologie et la littérature française à

l’Université de Genève.

Michel Onfray : est un philosophe et essayiste français qui défend une vision du monde

hédoniste, épicurienne et athée. Sa pensée est principalement influencée par des philosophes

tels que Nietzsche et Épicure, par l’école cynique.

2.2. Source de données

Les discours utilisés dans cette analyse sont ceux du colloque international 2016226 organisé à

Paris. En outre, des entretiens ont été réalisés sur des chaînes françaises telles que TF1 -

FRANCE2 - FRANCE 24. Nous avons choisi des dialogues qui ont accueillis à la fois Tariq

Ramadan et Michel Onfraysurtout en France dans la période entre 2015-2016, lors des attaques

de Charlie Hebdo à des attaques de Paris, ainsi que les événements de Nice. Ceci a suscité

l’interventionde plusieurs tables rondes dans lesquelles ils ont détaillé les sujets ci-dessous.

226Fondation maison des sciences de l’homme, Institut MONTAIGNE, Le djihadisme transnational, entre

l’orient et l’occident, Paris du 31 mai au 2 juin 2016.

Page 139: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

133

2.3. Tables rondes

Table ronde 1 : radicalisation, violence et déradicalisation : Cette table ronde, était consacrée

aux nouvelles formes du djihadisme apparues avec l’organisation de l’État islamique en Europe,

et notamment en France. Les échanges ont porté sur le rôle spécifique et sous-estimé des

femmes au sein de l’organisation ainsi que sur les discours et les représentations du monde que

portent les jeunes djihadistes français de retour de Syrie et d’Irak, au prisme des récentes

attaques de 2015 à Paris, Bien que l’identité des djihadistes et les méthodes de recrutement et

de la façon dont ils vont vers les fronts et les terres de combat en Syrie, en Irak et en Libye, en

plus de la différence entre l’idéologie d’al Quaida, et l’organisation de l’Etat islamique

(Daesh)). Le processus se poursuit sur le thème des djihadistes en provenance de la France et

les autres pays européens, et la façon dont les cellules dormantes se transforment en bombes,

capables d’exploser à tout moment. Cette table ronde a traité aussi les ordres en provenance de

l’état du calife, et de l’influence de l’Internet qui a joue encore, un rôle important dans la

propagation de l’idéologie djihadiste extrémiste. De ce fait, les représentants ont abordé la

manière dont on peut lutter contre ce fléau du terrorisme, grâce à une réforme dans la législation.

Table ronde 2 : Cette table ronde était consacrée à la compréhension des phénomènes de

radicalisation sous le plan cognitif et psychologique ainsi que sur l’évolution nécessaire des

pratiques de prise en charge de cette classe d’individus concernés par ce phénomène, incarcérés,

au sein des établissements pénitentiaires. En outre, ces universitaires ont abordé la situation les

djihadistes en de la prison et l’impact du discours djihadiste dans la diffusion de l’idéologie

extrémiste à l’intérieur du centre d’incarcération. Ainsi, ce colloque portait sur le thème de la

nomination de l’Imam par le gouverne- ment, et le rôle qu’il peut jouer pour tenter de réduire

l’idéologie extrémiste en prison. Il va s’agir alors de faire comprendre aux djihadistes la religion

islamique, tout en utilisant des termes loin de la violence, de l’agressivité et de l’assassinat.

Selon les conférenciers, ces procédés est capable de convaincre de faire éloigner ces couches

sociales, de l’idéologie extrémiste et les empêcher de commettre des crimes au nom de la

religion et de tuer des personnes innocentes.

Table ronde 3 : Global VS Local (I) : Cette table ronde avait pour but de fournir une approche

comparée des différents mouvements ayant fait allégeance à Daech en Afrique, au Moyen-

Orient, en Europe et aux États-Unis. Elle a mis en avant les spécificités des contextes locaux et

Page 140: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

134

la manière dont ces groupes articulent leur stratégie locale par rapport au discours que produit

l’organisation sur le plan international.

Table ronde 4 : Global VS Local (II) : Dans la continuité de la table ronde précédente, les

échanges ont permis de revenir sur le noyau géographique où est apparue la matrice originelle

du djihad transnational en Asie centrale. Table ronde 5 : les ressources idéologiques et

intellectuelles du djihadisme : Cette table a retracé l’évolution historique et idéologique du

djihadisme, et cela avant son apparition en 1980. La table a mis l’accent également, sur la

période de la naissance de cette idéologie dans les années cinquante du siècle dernier en Egypte,

à travers un islam politique, sans négliger la relation des Frères musulmans et cette idéologie

extrémiste, ainsi que la relation entre la pensée et la secte wahhabite centré principalement en

Arabie Saoudite. Elle s’interroge aussi sur la signification des termes à savoir : (Takfir- Califa

– Tawhid…)

Table ronde 6 : le salafisme et ses différentes configurations : Cette table ronde a traité des

fondements idéologiques du djihadisme contemporain et sa relation avec les différentes

expressions du salafisme au Moyen-Orient. Il était aussi l’occasion de traiter l’apparition et le

développement de Daech dans le contexte géopolitique irakien ainsi que ses conséquences sur

les autres pays de l’orient, notamment en Palestine et au Liban. En outre, cette table ronde a

bordé aussi l’impact de la politique occidentale sur les états du Moyen-Orient et l’Afrique du

Nord après les révolutions arabes, ainsi que le rôle russe et turc dans les zones de conflit

contrôlées par les groupes djihadistes en Irak et en Syrie, et le rôle du Qatar et de la Turquie

dans le soutien de ces groupes djihadistes.

Table ronde 7 : variations nationales dans le djihad transnational : Cette table ronde avait pour

objectif d’aborder la présentation des travaux empiriques produits sur le djihadisme en Europe

occidentale, considérée comme étant la zone la plus touchée par les départs des djihadistes vers

la Syrie et l’Irak en dehors du monde arabe. Fondées sur peu de données pour l’analyse du cas

français, les discussions ont permis le partage d’éléments d’objectivation sur le phénomène

djihadiste dans les autres pays européens.

Table ronde 8 : les nouvelles stratégies militaires du djihadisme : En donnant une part

importante à l’analyse des documents produits par Daech et aux récits des expériences

desdéserteurs de Daech, cette table ronde a éclairé le fonctionnement du mouvement dans sa

dimension militaire, son expansion puis son Recul territorial dans la zone irako-syrienne ainsi

que son recours à la violence dans les lieux, pour gérer ses territoires dispersés. Le colloque a

Page 141: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

135

vécu l’intervention des 36 acteurs décrits en haut. Nous allons analyser leurs discours et leurs

opinions sur les différents sujets traités.

Autres sources de données : les discours de Tarek Ramadan et Michel onfray ont été prises par

enregistrement d’une émission télé passée sur des antennes françaises.

3. Analyse statistique des différents textes (la relation discursive entre

les discours universitaires)

Nous présentons ci-dessous les différents wordclouds des discours traités lors du colloque. Le

but est de voir les mots les plus fréquents utilisés dans les divers discours. Ensuite, nous

sélectionnerons les mots les plus importants pour les étudier mot à mot227.

L’objectif suivant est de fournir une étude statistique plus détaillée comme l’analyse en

composantes principales et plan d’expériences. Mais ceci, demande des données numériques et

pas textuelles. C’est la raison pour laquelle nous avons transformé les discours étudiés en des

données de fréquence. Chaque mot utilisé produit un nombre qu’on appelle fréquence

d’apparition. Il s'agit surtout de rendre compte de l'organisation interne d'un discours et compte

de différences statistiques entre les divers textes228.

L'étude parallèle de cette méthodologie nous permet lors des étapes de l'analyse des discours

de montrer que le sujet du numérique, sert aux catégories de données inclus dans une multitude

d'autres thématiques. L'analyse des corpus entiers, si elle apporte de nombreux éléments de

contextualisation, produit trop de bruit pour une analyse lexicométrique.

Ces méthodologies permettent d’interpréter avec précision le discours académique traitant des

attentats terroristes en France, en analysant les idéologies des djihadistes :

- recrutement via Internet,

- facteurs de propagation de l'extrémisme djihadiste,

- moyens de lutte contre les groupes djihadistes salafistes, etc.

227 Reinert, M. « Approche statistique et problème du sens dans une enquête ouverte ». Journal de la société de

statistique de Paris, vol. 142, n°4, 2001. pp. 59-71. 228 Loubère, Lucie.Le traitement des TICE dans les discours politiques et dans la presse. 2012, p. 434. Disponible

sur ce site : .URL :http://lexicometrica.univ-paris3.fr/jadt/jadt2014/01-ACTES/36-JADT2014.pdfConsulté

le11/6/2016.

Page 142: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

136

3.1.Word Cloud de divers discours de l’étude

La numérisation des discours universitaires et l'existence de base de données permettent

aujourd'hui aux chercheurs d'accéder à des corpus de plus en plus grands. Cependant la facilité

d'accès à ces données et leur nombre en constante évolution posent le problème de la pertinence

thématique des articles sélectionnés.

Nous allons présenter dans cette partie tous les wordclouds des discours étudiés. Les autres

seront donnés en annexe. De gauche à droite,nous trouvons les discours des acteurs suivants

par ordre alphabétique : Adel Brakawan, Alain Bauer, Ann-Sophie Hemmingsen, Bartolomeo

Conti,Bernard Rougier, Clément Therme, Daniel Koehler, Ekaterina Sokirianskaia, Elyamine

Settoul, Farhad Khosrokhavar, Fethi Benslama, Géraldine Casutt, Haider Saeed, Hamza

Shareef, Harith Hasan Al-Qarawee, Hisham Al-Hashimi, Hosham Dawod, Hugo Micheron,

Jean-Luc Racine, Jean-Pierre Dozon, Laurent Bigorgne, Leila Seurat, Lorenzo Vidino, Marc-

Antoine, Michel Foucher, Michel Onfrey, Michel Wieviorka, Mohamed Ali Adraoui, Olivier

Roy, Omar Ashour, Ouisa Kies, Peter Neumann, Philippe Migaux , Pierre Conesa, Rik

Coolsaet, Saoud El Mawla, Shiraz Maher, Stefano Allievi, Tarek Ramadan.

Figure 4 : Wordcloud des discours partie 1

Page 143: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

137

Nous avonsapporté une remarque ci-dessus concernant les mots qu’il faudra enlever ; exemple

: comme elles ont etc.… Pour ce faire il est nécessaire de retrouver les discours (texte des

auteurs et les mettre sur R).

On voit ici qu’il reste encore certains mots qui ne sont pas particulièrement utiles pour ces

wordclouds visant à mettre en valeur les « grands thèmes » de ce discours d’hommage. Nous

tenterons donc d’en supprimer quelques-uns pour voir si le résultat est probant. Ce travail est

appliqué pour tous les wordclouds des discours étudiés.

Les mots les plus fréquemment utilisés dans tous les discours sont les suivants :

Division, idée, terrorisme, Europe, phénomène, bien, dit, contraire, français, contre, guerre,

droit, adolescence, Al-Qaïda, Ansar, auteurs, arabe, armes, bush, gaza, Hamas, haram, hebdo,

attentat, djihad, bataille, Khalifa, chômage, christianisme, combat, comprendre, conflit, imam,

islam, Israël, musulman, radicalisation, religion, Salafisme, Syrie, victime, violence, politique

et Daesh.

Nous avons regroupé tous les mots qui ont le même champ lexical dans un seul mot, ainsi plus

d’informations et de données apparaitront. Exemple : le mot « France » contient les mots

suivants : français, française, françaises, France et francophones.

Le même travail sera appliqué pour choisir les mots les plus fréquents. Ces données vont nous

servir ensuite pour l’étude des composantes principales et l’analyse de la variance à travers les

plans d’expériences.

Figure 5 : Wordcloud des discours partie 2

Page 144: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

138

3.2. Classification non-supervisée des discours du colloque

Notre objectif est d'extraire à partir d'un grand nombre d'articles les épisodes portant plus

spécifiquement sur notre objet d'étude. Cette sélection nous permettra de fournir une analyse

plus précise sur l'organisation des discours.

Nous nous proposons de classifier les individus de la base de données. Pour le faire, nous avons

utilisé des techniques de classifications non supervisées229, la méthode ascendantehiérarchique

qui se base sur le dendrogramme 230 et la méthode K-means231.

Cette particularité permet dans le premier temps de notre méthodologie d'extraire un contenu

suffisamment structuré pour subir d'autres traitements par la suite. Au-delà de cette manœuvre

d'extraction, la conservation de segments nous permet en gardant un contexte d'analyser les

formes ambigües. Notre travail étant porté sur la méthodologie d'extraction de sous-corpus,

nous ne détaillerons pas les thématiques abordées dans les discours, nous ne ferons qu'énumérer

ces dernières et leurs caractéristiques principales afin de prendre conscience de la diversité des

thèmes abordés dans notre méthodologie232.

3.2.1. Classification Ascendante Hiérarchique CAH

La classification ascendante hiérarchique (CAH), nous permettra d'étudier les thèmes

développés dans l'ensemble des corpus, afin d'extraire les segments de texte ciblant notre sujet.

Les analyses menées sur les sous-corpus obtenus serviront alors à identifier l'organisation des

discours sur la thématique ciblée.

La numérisation et le stockage d'écrits dans des bases de données proposent de nouvelles

perspectives à la recherche en permettant d'élargir la quantité de sources. Cependant, cette

ouverture crée de nouveaux problèmes dans la sélection des textes étudiés. La base de données

d'articles de la recherche, des articles et des opinions académiques, nous permet de récolter

aisément de nombreux articles, mais nous devons prendre en considération le risque d'atteindre

des documents sans réel rapport avec notre recherche, ce qui rend difficile leur comparaison à

d'autres discours. Donc, cette méthode nous mènera à un prélèvement des éléments significatifs

229 L’expression « non supervisée » est utilisée dans le cas où le nombre de classes n’est pas connu d’avance. 230La méthode ascendante hiérarchique est une méthode graphique qui permet de conclure le nombre de classes

d’un ensemble de données. 231K-means, estuneméthodedepartitionnementdedonnéesenkgroupes,souventappelésclusters. 232 Reinert, M. « Une méthode de classification descendante hiérarchique : application à l'analyse lexicale par

contexte ».Les cahiers de l'analyse des données, vol viii, n° 2, 1983, p.187.

Page 145: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

139

pour notre thématique de recherche, puis dégagera les principaux thèmes abordés233.

Il vaut la peine de mentionner les dissimilarités entre clusters dans certains problèmes,

comme la classification ascendante hiérarchique, nous pouvons être amenés à calculer la

dissimilarité entre clusters. Dans ce type d’approches de clustering, le clustering est initialisé

avec autant de clusters que d’observations. À chaque étape, les clusters les plus similaires sont

fusionnés jusqu’à ce qu’il n’y ait plus qu’un seul cluster. Ainsi on obtient une hiérarchie des

clusters. Plusieurs mesures de similarités peuvent être utilisées, basées notamment sur la

distance euclidienne. Cependant, la notion de dissimilarité entre les clusters peut être définie de

plusieurs façons, en fonction du lien choisi :

• Lien minimal : la dissimilarité entre deux clusters est la distance minimale entre les

observations de chacun des deux clusters,

• Lien maximal : la dissimilarité entre deux clusters est la distance maximale entre les

observations de chacun des deux clusters,

• Lien moyen : la dissimilarité entre deux clusters est la distance moyenne entre toutes

les observations de chacun des deux clusters,

• Lien de Ward : la dissimilarité entre les clusters est la distance entre les barycentres

des clusters, pondérée par la moyenne harmonique des effectifs des clusters. Ce lien

ne peut être utilisé que lorsque les données sont décrites par des variables continues234.

C’est une méthode de classification automatique utilisée en analyse des données ; à partir

d’un ensemble de n individus, son but est de répartir ces individus dans un certain nombre de

classes. La méthode suppose qu’on dispose d’une mesure de dissimilarité entre les individus ;

dans le cas de points situés dans un espace euclidien, on peut utiliser la distance comme mesure

de dissimilarité235.

La classification ascendante hiérarchique est dite ascendante car elle part d’une situation où

tous les individus sont seuls dans une classe, puis sont rassemblés en classes de plus en plus

233 Loubère, Lucie.Le traitement des TICE dans les discours politiques et dans la presse. p. 433. Disponible sur

ce site :URL :http://lexicometrica.univ-paris3.fr/jadt/jadt2014/01-ACTES/36-JADT2014.pdfConsulté le

11/06/2016. 234 Guigourès, Romain.Utilisation des modèles de co-clustering pour l’analyse exploratoire des données. Thèse

de doctorat, Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne, 2013, p. 11. 235Cette méthode est très utilisée en sciences humaines et sociales (entre autres). Le corpus découpé en segments

de textes - les unités de contexte - permet de construire un tableau à double entrée qui croise les segments en ligne

et les mots pleins (exclusion des mots outils et des mots d’une fréquence inférieure à un seuil défini) en colonne.

Dans un premier temps, les unités de contexte forment une première classe. Elles sont ensuite séparées par

classification descendante hiérarchique sur la base des cooccurrences des formes qui les composent. Le critère

maximisé pour discriminer et séparer les unités de contexte est calculé.

Page 146: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

140

grandes. Nous avons commencé dans le paragraphe précédent par mettre tous les mots dans une

même matrice de données. Dans ce paragraphe, nous essayerons de classifier les données selon

les critères de similarités et dissimilarités.

Nous remarquons qu’en coupant le dendrogramme au niveau 100, il y a trois groupes

d’individus.

Groupe 1 : Ce groupe contient les discours suivants : Adel Brakawan, Ann-Sophie

Hemmingsen, Bartolomeo Conti, Bernard Rougier, Clément Therme, Daniel Koehler, Saoud

El Mawla et Tarek Ramadan.

La classification ascendante hiérarchique (CAH) est une méthode de classification itérative

dont le principe est simple.

1. On commence par calculer la dissimilarité entre les N objets.

2. Puis on regroupe les deux objets dont le regroupement minimise un critère d'agrégation

donné, créant ainsi une classe comprenant ces deux objets.

3. On calcule ensuite la dissimilarité entre cette classe et les N-2 autres objets en utilisant le

critère d'agrégation. Puis on regroupe les deux objets ou classes d'objets dont le regroupement

minimise le critère d'agrégation.

On continue ainsi jusqu'à ce que tous les objets soient regroupés.

Ces regroupements successifs produisent un arbre binaire de classification (dendrogramme),

dont la racine correspond à la classe regroupant l'ensemble des individus. Ce dendrogramme

Page 147: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

141

représente une hiérarchie de partitions. On peut alors choisir une partition en tronquant l'arbre

à un niveau donné, le niveau dépendant soit des contraintes de l'utilisateur (l'utilisateur sait

combien de classes il veut obtenir), soit de critères plus objectifs.

Après avoir identifié les individus de chacun des groupes, nous allons à présent avancerles mots

les plus fréquents dans chaque groupe236. Ci-dessous le word cloud et le diagramme des

fréquences237

du groupe1. Nousconstatons que les mots les plus fréquemment utilisés dans ce

groupe sont : dire, avec, comme, musulmans, faut, aussi, faire, caricature, culture, musulmans,

Juive, Arabe.

Une fois l’identification des mots les plus fréquents dans chaque groupe terminé, nous

procédons à la comparaison des trois groupes en nous basant sur ces derniers dans chaque

groupe, pour cela nous allons utiliser la méthode d’ANOVA238.

Groupe 2 : Ce groupe contient les discours suivants :

Alain Bauer, Ekaterina Sokirianskaia, Elyamine Settoul, Farhad Khosrokhavar, Fethi

Benslama, Géraldine Casutt, Haider Saeed, Hamza Shareef, Harith Hasan Al-Qarawee, Hisham

Al-Hashimi, Hosham Dawod, Hugo Micheron, Jean-Luc Racine, Jean-Pierre Dozon, Laurent

Bigorgne, Leila Seurat, Lorenzo Vidino, Marc-Antoine, Michel Foucher, Michel Wieviorka,

Mohamed Ali Adraoui, Olivier Roy, Omar Ashour, Ouisa Kies, Peter Neumann, Philippe

Migaux, Pierre Conesa, Rik Coolsaet, Shiraz Maher et Stefano Allievi. En observant les

236 Points communs. 237 Diagramme qui donne le mot et sa fréquence correspondante dans le texte. 238 Analyse de Variance.

Figure 6 : choix des groupes par la CAH

Figure 7 : wordcloud groupe 1

Page 148: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

142

Figure 9: wordcloud groupe 3

éléments du groupe 2 et leur wordcloud nousobservons que ces auteurs utilisent fréquemment

les mots suivants : daech, djihedisme, Alqaida, radicalisation, combattant.

Figure 8 : wordcloud groupe 2

Groupe 3 : Cegroupe a une particularité car il contient qu’un seul discours de Michel Onfrey. Nous

remarquons que lesmotsqui apparaissent de manière récurrente dans ce discours sont :

Gauche,politique,Bien, guerre.

La figure ci-dessous montre la répartition des groupes dans un plan MDS

(Positionnement multidimensionnel)239. MDS est une méthode factorielle qui sert à mieux

présenter les données dans un nouveau plan. La méthode sert à réduire la dimension

comme l’ACP.

239 C’est une méthode de partitionnement d’une population en plusieurs groupes.

Page 149: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

143

Les deux axes Dimension1 et Dimension2 présentés dans la figure 10 présentent les deux

axes de MDS.

Nous distinguons clairement les 3 groupes :

• Groupe1 qui est en couleurnoire.

• Groupe 2 en couleur rouge.

• Groupe 3 en couleur verte.

3.2.2. Classification par K-means

L’objectif de cette méthode est de traiter des ensembles d’effectifs assez élevés en optimisant

localement un critère de type inertie. Pour cela, les individus se répartissent dans K classes

d’une manière aussi homogène que possible. Pour déterminer les nombres de classe à

construire, nous faisons appel àla CAH (vu précédemment) et déterminer au niveau de coupure.

Il faut choisir une distance entre individu en représentant des classes. En général, on utilise la

distance euclidienne et comme représentant la moyenne240.

Ci-dessous les étapes de l’Algorithme :

Étape 0

► 𝑘 centres provisoires tirés au hasard.

240Oumiloud Horiya, Mokeddem Asma.Classification non supervisée : Application de k-means. Mémoire de fin

d’études pour l’obtention du diplôme de Licence en Informatique, Université Abou Bakr Belkaid– Tlemcen,

Algérie, 2014, pp.12 ; 27.

Figure 10 : projection des acteurs sur le plan MDS

Page 150: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

144

► 𝑘 classes créées à partir des centres en regroupant les données les plus proches de chaque

centre.

► Obtention de la partition 𝑃0. Étape j.

► On construit les centres de gravité des 𝑘 classes construites à l‘étape 𝑗−1.

► 𝑘 nouvelles classes créées à partir des nouveaux centres suivant la même règle qu’à l’étape0.

► Obtention de la partition. Fin de l’algorithme.

► L'algorithme converge vers une partition stable. Arrêt.

Lorsque la partition reste la même, ou lorsque la variance intra classes ne décroît plus, ou encore

lorsque le nombre maximal d'itérations est atteint.

Pour obtenir les groupes les plus homogènes possibles, nous procèderons ainsi :

- Surveiller l’évolution de la proportion d’inertie expliquée par la partition, on cherche le «

coude » dans le graphique (nous programmons la procédure) ;

- Utiliser la largeur moyenne de silhouette, on recherche alors à maximiser ce second critère241.

La classification revient à construire une collection d’objets similaires au sein d’un même

groupe, et dissimilaires quand ils appartiennent à des groupes différents. Les algorithmes de

classifications non supervisées sont souvent utilisés pour étudier des données pour lesquelles

peu d’informations sont disponibles. Il existe une très large famille de méthodes dédiées à la

classification non supervisée dont le plus simple est l’algorithme de k-means. Notre objectif de

mémoire est d’appliquer une version de k-means sur un ensemble de données, plus précisément

un ensemble de points créés de façon aléatoire dans un espace à deux dimensions.

La classification est fort utile dans les sciences de l'homme : psychologie, sociologie,

linguistique, archéologie, histoire, etc. et dans les techniques dérivées comme les enquêtes

d'opinion, le marketing, etc. Elle peut, en effet, aider efficacement à l'interprétation des

graphiques d'analyse factorielle, ou bien déterminer des groupes d'objets homogènes,

préalablement à une régression linéaire multiple.

241 Mounzer Boubou. Contribution aux méthodes de classification non supervisée via des approches

prétopologiques et d’agrégation d’opinions, Thèse de doctorat, Université Claude Bernard - Lyon, 2006, p.46.

Page 151: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

145

D’après le graphique ci-dessus, nous remarquons que la Silhouette est maximale lorsque K= 3

ce qui affirme qu’il est possible de retenir trois classes.

3.2.3. Correspondance CAH – K-means

Nous allons vérifier s’il existe une correspondance entre les résultats des deux méthodes

utilisées ci-dessus. Nous constatons que le groupe 2 de la CAH coïncide avec le groupe 3 des

K-means car il y a 30 mots identifiés dans le groupe 2 par la méthode CAH et les mêmes mots

dans le groupe 3 de K-means. Après, il y a certes des correspondances mais elles sont

négligeables242.

Tableau 1 : Correspondance CAH et K-means

K-means 1 K-means 2 K-means 3

CAH 1 5 0 3

CAH 2 0 0 30

CAH 3 0 1 0

Le résultat est cohérent, nous observons que le groupe 3 donné par leK-means s’identifie avec

le groupe 2 donné par la méthode CAH, car leurs intersections regroupent plus de 30 individus ;

tandis qu’il n’y a aucun individuentre K-means 1 et CAH 3, nous faisons le même constat pour

les autres croisements entre K-means et CAH.

3.2.4. Interprétation des classes statistiques comparatives : Analyse de variance

Dans cette partie, nous allons utiliser la méthode d’analyse de variance pour examiner

l’influence du facteur groupe sur le nombre de répétitions de chaque mot utilisé dans le discours

242Classification Ascendante Hiérarchique

Figure 11 : projection des acteurs sur le plan MDS

Page 152: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

146

universitaire. L’analyse de la variance permet d’étudier le comportement d’une variable

quantitative à expliquer (dans notre cas, c’est le nombre de fréquence de répétition de chaque

mot) en fonction d’une ou de plusieurs variables nominales catégorielle (ici, il s’agit de la

variable groupe). Cette analyse est très importante parce qu’elle permet statistiquement

d’expliquer cette corrélation entre groupe et variables quantitatives.

Grâce à cette méthode d'analyse, nous tenterons de comprendre l'influence de chaque groupe

dans le discours, ce qui nous permettra de clarifier la contribution du discours académique en

général à la reconstruction de la représentation sociale au concept de terrorisme. Les

universitaires et les spécialistes de l'interprétation du terrorisme et de l'extrémisme sont plus à

même de diagnostiquer l'événement, contrairement à d'autres médias, politiciens, etc., malgré

les nombreux articles et articles sur le terrorisme ou la violence politique243.

3.2.4.1. Analyse de l’impact Groupe des discours universitaires

On a commencé par créer une nouvelle base de données qui contient en colonne les mots

importants pour l’analyse que nous devons sélectionner et en ligne sont présentés les acteurs ou

les discours. Nous avons évidemment créé une variable de groupe qui prend trois modalités

selon le groupe d’appartenance des discours. Nous allons étudier l’effet du facteur « groupe »

ou bien encore l’effet groupe : groupe 1, 2 ou 3 (C’est l’effet ligne) sur la fréquence des mots

utilisés. Ci-dessous des fréquences de quelques mots. Dans chaque case, la fréquence calculée

est la somme des fréquences des mots dans l’ensemble des discours

Tableau 2 : fréquence de quelques mots par groupe

Groupe Djihed Musulman Arabe Hebdo Islam Attentat religion radical gauche

1 86 23 3 5 0 6 20 33 0

2 62 2 4 0 3 5 7 22 0

3 0 10 2 1 0 1 0 0 37

La figure 9 ci-dessous donne la fréquence du mot par classe des groupes des discours.

Nous observons dans cette figure que, le mot « musulman » est indiqué fréquemment dans les

discours de groupe23 fois auquel appartient l’auteur Tariq Ramadan ;nous faisons le même

constat pour le groupe 10 fois qui est monopolisé par l’auteur Michel Onfrey.

243 Laine, Benoît. « Analyse de la variance avec Excel ». 2005, p.18. Disponible sur ce site : URL :

homepages.ulb.ac.be/~mvlokere/trav-excel.pdf. Consulté le 02/09/2017.

Page 153: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

147

Le schéma donne la fréquence en ordonnées et les acteurs en abscisse et donne aussi le groupe

d’appartenance des acteurs. C’est un schéma en 3 dimensions. Il va nous permettre de mieux

examiner les différences.

D’après la figure 12, il est à souligner que le mot « musulman » est utilisé fréquemment dans

le groupe 1 avec Tariq Ramadan et dans le groupe 3 avec l’acteur Michel Onfray. Il est indiqué

plus de 10 fois dans le groupe 1 et plus de 15 fois dans le groupe 3.

Nous allons, à présent, explorer en détail si les différences sont significatives ou non. La

méthode utilisée est l’Analyse de Variance qui utilise les techniques de plans d’expérience244.

3.2.4.2. Étude qualitative : Plan d’expérience

Un plan d’expérience consiste en la mise en œuvre organisée d’un ensemble d’unités

expérimentales de manière à révéler les effets de différents traitements. Notre but est de

comparer les effets de trois groupes sur la fréquence des mots. Nous disposons alors d’un plan

d’expérience à un facteur pour expliquer la fréquence de répétition des mots. Le facteur est le

groupe, nous utilisons 3 niveaux de facteurs (groupe1, groupe 2 et groupe 3). Ce sont les

modalités de variable groupe de la base de données.

Voici le modèle d’analyse de variance :

Yi,j = µ + αi+ εij

244Technique d’analyse qualitative des données.

Figure 12 : fréquence du mot musulman par groupe et par acteur

Page 154: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

148

Yij : Le résultat mesuré sur la j-ème de la i-ème modalité. i=1, 2, 3. J=1,2, 3..,J, J : c’est le

nombre de mots.

Αi : L’effet de la modalité i, i=1, 2, 3 ou bien c’est l’effet groupe.

µ : L’effet moyen.

εij : Les résidus (erreurs) du modèle.

Nous allons étudier la corrélation entre Yij et αi. Le test utilisé est le suivant :

Nous définissonstout d’abord deux hypothèses :

Hypothèse Nulle :

H0 : α1 = α2 = α3 =0 : Absence totale d’effet de facteur groupe.

Contre Hypothèse Alternative :

H1 : il existe αi différent de 0.

Nous nous proposons de réaliser le test sur chaque mot, nous examinerons s’il y a une influence

du facteur groupe ou non.

Notre objectif est d’analyser la fréquence de répétition des mots étudiés. Nous verrons s’il y a

un effet groupe ou pas. Dans le premier cas, nous identifierons par la suite les groupes245 et nous

les caractériserons en fonction des résultats du test.

Application 1 :( Djihedisme). La base de données est la suivante : elle contient la variable Yij

et αi

Tableau 3 : Coordonnées et qualité de représentation des individus sur le plan factoriel

Acteurs Yi

j

αi

Adel Brakawan(1) 5 1

Alain Bauer (2) 3 2

Ann-Sophie (3) 21 1

Bartolomeo Conti (4) 21 1

Bernard Rougier (5) 9 1

Clément Therme (6) 16 1

Daniel Koehler (7) 7 1

245 Le groupe dans notre cas c’est la variable de classe qui prend 3 modalités 1, 2 et 3 pour les 3 groupes de

discours.

Page 155: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

149

Ekaterina (8) 3 2

Elyamine Settoul (9) 2 2

Farhad Khos (10) 0 2

Fethi Benslama (11) 5 2

Géraldine Casutt (12) 0 2

Haider Saeed (13) 9 2

Hamza Shareef (14) 1 2

Harith Hasan (15) 4 2

Hisham Al (16) 2 2

Hosham Daw (17) 3 2

Hugo Micheron (18) 0 2

Jean-Luc (9) (19) 5 2

Jean-Pierre Dozon (20) 0 2

Laurent Bigorgne (21) 0 2

Leila Seurat (22) 5 2

Lorenzo Vidino (23) 2 2

Marc-Antoine (24) 3 2

Michel Foucher (25) 2 2

Michel Wieviorka (26) 0 2

Mohamed Ali (27) 0 2

Olivier Roy (28) 2 2

Omar Ashour (29) 3 2

Ouisa Kies (30) 1 2

Peter Neumann (31) 1 2

Philippe Migaux (32) 0 2

Pierre Conesa (33) 1 2

Rik Coolsaet (34) 3 2

Saoud El Mawla (35) 7 1

Shiraz Maher (36) 1 2

Stefano Allievi(37) 0 2

Tarek Ramadan (38) 2 1

Michel Onfray (39) 0 3

Nous remarquons que les deux candidats "Ann-Sophie Hemmingsen" et "Bartolomeo Conti"

parlent plus que les autres du djihedisme, ces deux candidats appartiennent au groupe1 des

discours. Nous pouvons caractériser ce groupe par le point djihedisme. Mais est ce que

cerésultat est bien vrai ? Est-ce que le djihedisme est un mot caractérisant ce groupe ou non ?

Ce point de vue est très important parce qu’il va nous permettre de chercher les mots de

similarités et de dissimilarités entre les groupes.

Un point de similarité est un point commun entre tous les discours ou groupes. Un point de

dissimilarité est un point caractérisant chaque groupe246.

Par la suite pour pouvoir comparer les groupes, nous utilisons le test ANOVATest

246 Test d’analyse de variance

Page 156: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

150

d’égalité des moyennes de mot djihedisme entre les 3 groupes : test de student/ ANOVA.

Pour comparer seulement deux groupes nous utilisons le test de student mais, dans notre

cas, nous disposons de trois groupes donc c’est une analyse de variance qu’il faudra

utiliser.

Tableau 4 : Analyse de variance

Estima

te

Std.E

rro r

Tvalu

e

Pr(>|t|)

Intercept

e

17.768 2.644 6.720 6.70e-08

Groupe -7.675 1.411 -

5.441

3.59e-06

- R-squared: = 0.4445

- p-value: = 3.588e-06

Le test utilisé est le test d’ANOVA :

- Pr (> |t|) est la valeur du pvalue du test d, ANOVA : c’est le test de significativité globale,

c’est la valeur qui sert à accepter ou non l’hypothèse H0.

- Estimate sont les valeurs des coefficients estimés du modèle.

- Std. Error est la valeur de l’écart type.

- R squared est la valeur de l’ajustement du modèle.

- P value est la valeur de p-value du test de Fischer247, le test de significativité globale.

Nous remarquons bien que le modèle est globalement significatif car : (P-value 3.588e-

06 < 0.05)

Nous rejetons l’hypothèse H0 : α1 = α2 = α3 =0 : Absence totale d’effet facteur groupe.

Contre H1 : il existe αi différent de 0.

Donc on accepte H1 c’est-à-dire que le facteur groupe est discriminant : il y a une

différence significative entre les 3 groupes. La majorité des gens qui parlent du djihedisme

appartiennent au groupe 1.

On dit que le mot djihed est un indice de dis-similarités puisque c’est il y a effet facteur groupe.

247 C’est le test de significativité globale de cors de cors d’hypothèse nulle suivant : H0 : il existe au moins α1 ou

α2 ou α3 nul

Page 157: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

151

Dans le cas où on rejette l‘hypothèse H0, le mot est dit indice de dissimilarité.

Le même travail est appliqué pour tous les mots étudiés au début de la partie ACP.

On obtient le tableau suivant qui donne directement les indices de similarités et dissimilarités.

3.2.4.3.Les points de similarités et différences entre les discours universitaires

Nous allons présenter un tableau résumant les mots similaires/dissimilaires. Si le pvalue est

inférieur à 5% cela signifie que le mot est plus fréquent d’un groupe par rapport à l’autre, ce

qu’on appelle une différence significative. Par contre si le pvalue est supérieur à 5%, donc la

différence n’est pas significative. Ce qui signifie qu’il n’y a pas des mots spécifiques pour un

groupe.

Tableau 5 : fréquence de quelques mots par groupe

Mot p-value Interpretation

Gauche 0.0006 différence significative

Al-Qaida 0.0467 différence significative

Salafism 0.09328 Pas de différence significative

Islam 0.9674 Pas de différence significative

Musulmans 0.5014 Pas de différence significative

Radicalisation 0.003712 différence significative

adolescence 0.007873 différence significative

auteurs 0.06472 Pas de différence significative

armes 0.4992 Pas de différence significative

bush 0.006373 différence significative

but 0.4345 Pas de différence significative

gaza 0.6927 Pas de différence significative

hamas Non intéressante

haram Non intéressante

hebdo 0.07282 Pas de différence significative

attaque 0.6005 Pas de différence significative

attentat 0.1855 Pas de différence significative

chomage 0.0504 différence significative

christianisme 0.06472 Pas de différence significative

combat 0.01264 différence significative

comprendre 0.5264 Pas de différence significative

conflit 0.4261 Pas de différence significative

imam 0.6459 Pas de différence significative

israel 0.02679 différence significative

religion 0.003753 différence significative

salafisme 0.09328 Pas de différence significative

syrie 0.01516 différence significative

victimes 0.05032 Pas de différence significative

terrorisme 0.7643 Pas de différence significative

victime 0.05032 différence significative entre les 3 groupes

Page 158: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

152

violence 0.01374 différence significative entre les 3 groupes

politique 0.04603 différence significative entre les 3 groupes

arabe 0.6542 Pas de différence significative

division 0.3339 Pas de différence significative

idée 0.002383 différence significative entre les 3 groupes

terrorisme 0.7643 Pas de différence significative

europe 0.000169 différence significative entre les 3 groupes

phénomène 0.000922 d2i7fférencesignificativeentreles3groupes

bien 0.1095 Pas de différence significative

dire 0.008574 différence significative entre les 3 groupes

contraire 0.43 Pas de différence significative

francais 0.5888 Pas de différence significative

guerre 0.02822 Pas différence significative

droite 0.01516 Pas différence significative

Le tableau ci-dessus présente les points similaires dans tous les discours : ce sont les mots où

la différence entre les 3 groupes n’est pas significative, c’est le cas d’acceptation de l’hypothèse

alternatif du test d’ANOVA. Nous remarquons les points communs suivants :

Al-Qaeda, Salafisme, Islam, Musulmans, auteurs, armes, but, gaza, Hamas, harem, Hebdo,

attaque, attentat, christianisme, comprendre, conflit, imam, salafisme, victimes, terrorisme,

arabe, division, terrorisme, contraire, français, guerre, droite.

Le tableau aussi présente les points de dissimilarités dans tous les discours : ce sont les mots où

la différence entre les 3 groupes est significative, c’est le cas de rejet de l’hypothèse nulle du

test d’ANOVA.

D’après ce qui précède, nous avons pu déterminer les mots significatifs par rapport aux trois

groupes. Maintenant, nous allons déterminer le nombre de fois où ces mots sont répétés dans

chaque groupe. Ci-dessous le tableau de mots :

Tableau 6 : Point de dissimilarités par groupe

mot Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3

Radicalisation 9 fois 35 fois 0

Adolescence 0 5 fois 0

Combat 3 fois 28 fois 1 fois

Israel 0 1 fois 1 fois

Réligion 13 fois 10 fois 0

Syrie 9 fois 31 fois 0

Victime 0 fois 2 fois 0

Gauche 0 fois 0 fois 37 fois

Bush 0 0 fois 1 fois

Idée 3 fois 7 fois 3 fois

Page 159: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

153

Europe 0 20 fois 0

Phénomène 5 fois 15 fois 0

Bien 8 15 fois 28 fois

Dire 23 fois 3 fois 35 fois

On voit que le groupe 1 parle plus de la religion, Dire et syrie : ce sont les mots qui caractérisent

plus ce groupe.

On rappelle que ce groupe de discours contient les acteurs suivants : Adel Brakawan, Ann-

Sophie Hemmingsen, Bartolomeo Conti, Bernard Rougier, Clément Therme, Daniel Koehler et

Saoud El Mawla et Tarek Ramadan.

On va voir dans la deuxième partie de ce rapport, quels sont les caractéristiques de chaque

acteur ? On va faire une analyse statistique de leurs CV pour conclure et dire c’est quoi le

rapport entre les points de dissimularités et les caractéristiques de ces participants (acteurs).

Le groupe 2 traite plus les mots radicalisation, combat, europe et phénomène. Ce groupe

contient les acteurs suivants: "Alain Bauer, Ekaterina So- kirianskaia, Elyamine Settoul, Farhad

Khosrokhavar,Fethi Benslama, Géraldine Casutt, Haider Saeed, Hamza Shareef, Harith Hasan

Al-Qarawee,"Hi- sham Al-Hashimi, Hosham Dawod, Hugo Micheron, Jean-Luc Racine, Jean-

Pierre Dozon","Laurent Bigorgne, Leila Seurat,Lorenzo Vidino, Marc-Antoine, Michel

Foucher, Michel Wieviorka, Mohamed Ali Adraoui,Olivier Roy, Omar Ashour,Ouisa Kies,

Peter Neumann" , "Philippe Migaux, Pierre Conesa, Rik Coolsaet, Shiraz Maher, Stefano

Allievi».

Quel est le rapport de ces mots avec la spécialité de ces acteurs ? Est-ce que vraiment ces acteurs

défendent la radicalisation, parlent de l’Europe comme un phénomène de combat contre la

radicalisation. Ce que nous allons aborder après.

Le groupe 3 traite plutôt de la politique car les mots les plus fréquents sont : gauche, idée, Bien.

Ce groupe contient l’acteur Michel Onfray. Quel est le rapport de cet acteur avec la gauche, le

Bien et idée ? Après il y a les points communs entre les groupes : ce sont les autres mots où la

différence n’est pas significative, français, guerre, droite, terrorisme, arabe, division, victimes,

salafisme, comprendre, conflit, imam, christianisme, but, gaza, hamas, haram, hebdo, attaque,

attentat.

Page 160: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

154

Tableau 7 : dissimilarités entre groupes

groupe 1 groupe 2 groupe 3

Religion radicalisation Gauche

Dire combat Idée

Syrie Europe Bien

phénomène Dire

3.2.4.4. Analyse en composantes principales

L’Analyse en Composantes Principales (ACP) est une méthode factorielle de réduction de

dimension pour l’exploration statistique de données quantitatives complexes. Elle permet de

présenter les données dans un nouveau plan factoriel constitué par les deux axes factoriels qui

expliquent au mieux l’inertie totale. Le but est de mieux visualiser les données.

Il s’agit d’une approche à la fois géométrique (les variables étant représentées dans un nouvel

espace, selon des directions d’inertie maximale) et statistique (la recherche portant sur des axes

indépendants expliquant au mieux la variabilité (la variance) des données)248.

3.2.4.5. Valeurs propres, inerties et choix des axes

Les valeurs propres données ci-dessous sont celles de la matrice des variances covarian Plus

précisément, Pearson étudiait le problème d’approcher des données multivariées par une droite

telle qu’elle minimise la somme des écarts des points à la droite. Ces. Les vecteurs propres

associés aux valeurs propres déterminent les axes du nouveau repère (c’est le plan factoriel).

La colonne pourcentage de la variance donne le pourcentage de la variance expliqué par le

vecteur propre correspondant. Le pourcentage cumulé de la variance explique la somme des

pourcentages de la variance expliquée.

D’après la règle de kaiser, on prend les composantes dont les valeurs propres sont strictement

supérieures à 1 pour avoir 8 axes factoriels qui expliquent plus de 94.38% de l’inertie totale.

L’ACP nous a permis de réduire le nombre de discours nécessaires pour notre analyse. Nous

sommes passés de 39 variables à 8 seulement. Nous allons essayer par la suite d’expliquer les

deux premiers axes pour mieux traiter les données249.

248L’analyse en composantes principales est la suite des travaux de Pearson qui cherchait `à approcher un système

de points dans l’espace, selon sa terminologie, par un sous-espace linéaire de dimension inferieure. Plus

précisément, Pearson étudiait le problème d’approcher des données multi variées par une droite telle qu’elle

minimise la somme des écarts des points à la droite. 249 Guerrien, Marc. « L'intérêt de l'analyse en composantes principales (ACP) pour la recherche en sciences

sociales ». Information scientifique, 2003. Disponible sur ce site : URL : journals.openedition.org/cal/7364.

Page 161: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

155

Tableau 8 : valeurs propres et taux d’inertie

Valeur

propre

Pourcentage de

la variance

Pourcentage cumulé de la variance

31.01 comp 1 40.87 40.87

17.15 comp 2 22.60 63.46

7.33 comp 3 9.66 73.12

5.82 comp 4 7.67 80.79

4.76 comp 5 6.28 87.07

2.83 comp 6 3.73 90.80

1.41 comp 7 1.86 92.66

1.30 comp 8 1.72 94.38

0.96 comp 9 1.26 95.64

0.69 comp 10 0.91 96.54

0.45 comp 11 0.59 97.13

0.42 comp 12 0.55 97.68

0.28 comp 13 0.37 98.06

0.26 comp 14 0.34 98.40

0.21 comp 15 0.27 98.67

0.17 comp 16 0.23 98.90

0.14 comp 17 0.19 99.09

0.12 comp 18 0.15 99.24

0.10 comp 19 0.13 99.38

0.09 comp 20 0.12 99.49

0.07 comp 21 0.10 99.59

0.05 comp 22 0.07 99.66

0.05 comp 23 0.07 99.73

0.05 comp 24 0.06 99.80

0.04 comp 25 0.05 99.85

0.03 comp 26 0.04 99.89

0.02 comp 27 0.03 99.92

0.02 comp 28 0.03 99.94

0.02 comp 29 0.02 99.96

0.01 comp 30 0.01 99.98

0.01 comp 31 0.01 99.99

0.00 comp 32 0.01 99.99

0.00 comp 33 0.00 100.00

3.2.4.6. Carte individus (Les Discours)

La carte individus, ou mots dans notre cas d’utilisation, est une projection des mots sur le plan

factoriel constitué par les deux plans factoriels de l’ACP. Ces deux droites expliquent 15.44 %

de l’inertie totale comme indiqué dans le tableau.

Consulté le 22/11/2017

Page 162: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

156

Figure 13: Projection des mots sur le premier plan factoriel

Le tableau ci-dessus présente :

• Les projections sur le plan factoriel : ce sont les coordonnées des projections sur

les deux axes factoriels. La projection quand elle est élevée ne donne pas une idée

sur la qualité de présentation.

• La contribution sur les deux axes : la contribution est juste une aide à

l’interprétation. La contribution de certains points peut être très légèrement

inférieure au seuil, nous les incluons alors dans l’interprétation. Inversement,

lorsqu’une contribution est très forte par rapport à d’autres qui sont pourtant en

dessous du seuil, le point détermine l’axe presque exclusivement. Si une variable

a une forte contribution positive à l’axe, les individus ayant une forte contribution

positive à l’axe sont caractérisés par une valeur élevée de la variable. Ceci va nous

permettre de connaitre les spécialités des divers acteurs sans être obligé d’étudier

leurs CV.

La mesure cos2 : Les proximités entre points observées sur un axe ou un plan factoriel doivent

correspondre à la réalité (et non être artificiellement créées par l’opération de projection). Pour

pouvoir interpréter les proximités entre points, il faut qu’ils soient bien représentés sur l’axe ou

le plan en question. Un point est dit bien représenté sur un axe ou un plan factoriel s’il est proche

de sa projection sur l’axe ou le plan. S’il est éloigné, on dit qu’il est mal représenté. L’indicateur

de mesure est l’angle formé entre le point et sa projection sur l’axe. Lorsque l’angle est proche

Page 163: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

157

de 0, c’est-à-dire que le cosinus est proche de 1, l’individu est bien représenté. Dans le cas

inverse, le cosinus est proche de 0.

Nous donnons ci-dessous un tableau résumant les coordonnées des individus (auteurs), qualité

de représentation et leurs contributions.

Tableau 9 : Coordonnées et qualité de représentation des individus sur le plan factoriel

Coordonnées cos2 Contribution

discours Dim.1 Di

m.

2

Dim.

1

Dim.

2

Dim.1 Dim

.2 Adel Brakawan(1) 0.33 1.

9

9

0.0

0

0.0

2

0.00 0.3

0 Alain Bauer (2) -1.95 -

1.

95

0.

21

0.

21

0.16 0.2

8 Ann-Sophie (3) -2.75 20

.1

9

0.0

2

0.8

8

0.31 30.

47 Bartolomeo Conti (4) -2.75 20

.1

9

0.0

2

0.8

8

0.31 30.

47 Bernard Rougier (5) 0.25 7.

0

0

0.0

0

0.

18

0.00 3.6

6 Clément Therme (6) 1.28 13

.4

8

0.

01

0.6

3

0.07 13.

58 Daniel Koehler (7) -0.50 3.

4

4

0.0

0

0.0

7

0.01 0.8

8 Ekaterina (8) -1.39 0.

6

5

0.0

2

0.

01

0.08 0.0

3 Elyamine Settoul (9) -2.36 -

2.

60

0.3

0

0.

37

0.23 0.5

1 Farhad Khos (10) -0.23 -

5.

09

0.0

0

0.

19

0.00 1.9

4 Fethi Benslama (11) -2.16 0.

5

0

0.2

6

0.

01

0.19 0.0

2 Géraldine Casutt (12) 0.90 -

3.

50

0.0

2

0.

31

0.03 0.9

2 Haider Saeed (13) -2.09 3.

5

8

0.0

9

0.2

8

0.18 0.9

6 Hamza Shareef (14) -1.56 -

3.

37

0.0

8

0.

37

0.10 0.8

5 Harith Hasan (15) -2.66 -

0.

32

0.4

4

0.

01

0.29 0.0

1 Hisham Al (16) -2.24 -

2.

00

0.2

0

0.

16

0.21 0.3

0 Hosham Daw (17) -2.19 -

1.

44

0.4

0

0.

17

0.20 0.1

6 Hugo Micheron (18) -2.21 -

4.

34

0.

16

0.6

3

0.20 1.4

1 Jean-Luc (9) (19) -1.89 -

0.

70

0.2

8

0.0

4

0.15 0.0

4 Jean-Pierre Dozon (20) -1.56 -

3.

19

0.0

6

0.

23

0.10 0.7

6 Laurent Bigorgne (21) -0.20 -

4.

14

0.0

0

0.

19

0.00 1.2

8 Leila Seurat (22) -2.56 0.

0

6

0.2

2

0.0

0

0.27 0.0

0 Lorenzo Vidino (23) -2.30 -

2.

01

0.

25

0.

19

0.22 0.3

0 Marc-Antoine (24) -2.00 -

1.

62

0.2

4

0.

16

0.17 0.2

0 Michel Foucher (25) -1.37 -

2.

39

0.0

8

0.2

6

0.08 0.4

3 Michel Wieviorka (26) -2.21 -

4.

01

0.

12

0.3

8

0.20 1.2

0 Mohamed Ali (27) -1.91 -

4.

13

0.

11

0.

53

0.15 1.2

7 Olivier Roy (28) -1.91 -

2.

36

0.

11

0.

17

0.15 0.4

2 Omar Ashour (29) -2.00 -

1.

62

0.2

4

0.

16

0.17 0.2

0 Ouisa Kies (30) -1.65 -

2.

75

0.0

8

0.

21

0.11 0.5

6 Peter Neumann (31) -1.54 -

3.

27

0.0

8

0.3

6

0.10 0.8

0 Philippe Migaux (32) -2.01 -

3.

80

0.

10

0.

35

0.17 1.0

8 Pierre Conesa (33) -2.30 -

3.

13

0.

16

0.3

0

0.22 0.7

3 Rik Coolsaet (34) -2.27 -

1.

50

0.

25

0.

11

0.21 0.1

7 Saoud El Mawla (35) -0.50 3.

4

4

0.0

0

0.0

7

0.01 0.8

8 Shiraz Maher (36)

Stefano Allievi (37)

-1.90 34

-1.81

-

3.

09

-

2.

48

0.18

0.08

0.46

0.16

0.15

0.14

0.7

1

0.4

6

Page 164: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

158

Tarek Ramadan (38) 46.38 1.

0

3

0.9

8

0.0

0

88.93 0.0

8 Michel Onfray (39) 11.77 -

4.

73

0.2

2

0.0

3

5.72 1.6

7

Tableau 10 : Coordonnées et qualité de représentation des individus sur le plan factoriel

discours Dim.1 Dim.2 Dim.1 Dim.2 Dim.1 Dim.2

Ann-Sophie (3) -2.75 20.19 0.02 0.88 0.31 30.47

Bartolomeo Conti (4) -2.75 20.19 0.02 0.88 0.31 30.47

Haider Saeed (13) -2.09 3.58 0.09 0.28 0.18 0.96

Hamza Shareef (14) -1.56 -3.37 0.08 0.37 0.10 0.85

Jean-Pierre Dozon (20) -1.56 -3.19 0.06 0.23 0.10 0.76

Philippe Migaux (32) -2.01 -3.80 0.10 0.35 0.17 1.08

Pierre Conesa (33) -2.30 -3.13 0.16 0.30 0.22 0.73

Tarek Ramadan (38) 46.38 1.03 0.98 0.00 88.93 0.08

Michel Onfray (39) 11.77 -4.73 0.22 0.03 5.72 1.67

D’après le tableau ci-dessus, nous avons : Ann-Sophie (3) et Bartolomeo Conti (4) ont des

coordonnées élevées sur l’axe 2 de l’ACP : (20.1). Nous remarquons ainsi une bonne qualité

de présentation sur cet axe d’après les valeurs respectives (0.88 et 0.88) de cos2 et une grande

valeur de contribution (30.47 pour les deux). Aussi, les coordonnées de projection de Clément

Therme (6) sur l’axe 2 sont élevées (13.48) ainsi que la qualité de présentation qui est bonne

(cos2 = 0.63), ce qui signifie que la projection est significative. Nous pouvons constater que

l’axe 2 est porté par ces 3 acteurs. Il est à noter que l’auteur 39 (Michel Onfray) est très éloigné

des autres participants. Il contribue au mieux sur l’axe 1. De la même manière, les acteurs Tarek

Ramadan et Michel Onfray ont de grandes projections sur l’axe 1 et sont bien présentés sur le

plan (cos2 proche de 1). Nous remarquons aussi que Tarek Ramadan contribue bien sur l’axe 1

(contribution = 88.94) de même que Michel Onfray qui contribue également avec une

contribution = 85.72.

Nous pouvons constater que l’axe 1 est porté par ces 2 auteurs. Une fois qu’on a terminé

l’interprétation des coordonnées des individus (auteurs) et l’étude de leurs contributions et

qualité de représentation. Nous allons entamer l’interprétation des variables (mots).

3.2.4.7. Carte variables (les Mots)

Nous tentons d’analyser la carte pour mieux interpréter les axes. Les données seront projetées

sur le plan factoriel constitué des deux axes de l’ACP qui expliquent 63.46 % de

l’informationtotale.

Table 10 – Coordonnées et qualité de représentation des variables sur le plan factoriel

Page 165: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

159

Tableau 11 : Coordonnées et qualité de représentation des variables sur le plan factoriel

Coordonnées cos2 Contribution

Division 0.09 -0.20 0.08 0.40 0.03 0.23

Terrorisme -0.04 1.50 0.00 0.75 0.01 13.11

Europe 0.26 -0.27 0.02 0.03 0.21 0.41

Idée 0.12 0.43 0.02 0.23 0.04 1.09

Phénomène -0.02 0.37 0.00 0.19 0.00 0.78

Bien 3.04 0.45 0.93 0.02 29.88 1.20

Dit 2.27 0.05 0.94 0.00 16.61 0.02

Contraire 0.80 0.00 0.72 0.00 2.07 0.00

Français -0.01 0.04 0.00 0.05 0.00 0.01

Contre 1.77 0.31 0.86 0.03 10.06 0.55

Guerre 1.16 0.04 0.81 0.00 4.32 0.01

Droit 1.33 0.00 0.96 0.00 5.67 0.00

adolescence 0.01 0.14 0.00 0.12 0.00 0.11

alqaida -0.07 0.09 0.01 0.02 0.02 0.05

ansar -0.02 -0.03 0.01 0.02 0.00 0.00

auteurs 0.00 0.04 0.00 0.14 0.00 0.01

arabe 0.20 0.04 0.34 0.02 0.13 0.01

armes 0.09 0.02 0.12 0.01 0.03 0.00

bush 0.11 0.00 0.91 0.00 0.04 0.00

but 0.28 -0.03 0.42 0.00 0.26 0.01

gaza -0.01 -0.01 0.00 0.01 0.00 0.00

hamas -0.02 -0.04 0.00 0.01 0.00 0.01

Tableau 12 : Coordonnées et qualité de représentation des variables sur le plan factoriel

Coordonnées cos2 Contribution

Haram -0.02 -0.03 0.00 0.00 0.00 0.00

Hebdo 0.19 0.04 0.22 0.01 0.12 0.01

Attentat 0.48 0.06 0.58 0.01 0.74 0.02

Djihad 0.10 0.19 0.03 0.12 0.03 0.20

Bataille -0.52 3.56 0.02 0.96 0.88 73.91

Khalifa 0.00 0.04 0.00 0.04 0.00 0.01

Chomage -0.04 0.22 0.00 0.12 0.01 0.28

Christianisme 0.35 -0.01 0.98 0.00 0.39 0.00

Combat 0.14 -0.07 0.06 0.02 0.06 0.03

Comprendre 0.02 0.28 0.00 0.02 0.00 0.46

conflit 1.14 -0.07 0.78 0.00 4.17 0.03

craint 0.10 -0.06 0.02 0.01 0.03 0.02

imam 0.10 0.00 0.28 0.00 0.03 0.00

islam 0.16 -0.03 0.42 0.01 0.08 0.00

israel 0.33 0.01 0.09 0.00 0.35 0.00

musulman 0.10 -0.01 0.43 0.00 0.03 0.00

radicalisation 1.60 -0.20 0.42 0.01 8.30 0.24

religion -0.02 0.38 0.00 0.03 0.00 0.83

Page 166: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

160

salafisme 0.28 -0.06 0.04 0.00 0.26 0.02

syrie -0.18 0.94 0.01 0.40 0.10 5.15

victime -0.08 0.36 0.00 0.08 0.02 0.76

violence 0.00 0.03 0.00 0.03 0.00 0.01

voie 0.09 0.11 0.04 0.06 0.03 0.08

politique 0.77 0.00 0.95 0.00 1.91 0.00

daech 2.01 0.23 0.85 0.01 13.03 0.30

Tableau 13 : Coordonnées et qualité de représentation des variables sur le plan factoriel

Coordonnées cos2 Contribution

bien 3.04 0.45 0.93 0.02 29.88 1.20

dit 2.27 0.05 0.94 0.00 16.61 0.02

contraire 0.80 0.00 0.72 0.00 2.07 0.00

contre 1.77 0.31 0.86 0.03 10.06 0.55

guerre 1.16 0.04 0.81 0.00 4.32 0.01

droit 1.33 0.00 0.96 0.00 5.67 0.00

attentat 0.48 0.06 0.58 0.01 0.74 0.02

christianisme 0.35 -0.01 0.98 0.00 0.39 0.00

conflit 1.14 -0.07 0.78 0.00 4.17 0.03

radicalisation 1.60 -0.20 0.42 0.01 8.30 0.24

politique 0.77 0.00 0.95 0.00 1.91 0.00

daech 2.01 0.23 0.85 0.01 13.03 0.30

terrorisme -0.04 1.50 0.00 0.75 0.01 13.11

idée 0.12 0.43 0.02 0.23 0.04 1.09

phénomène -0.02 0.37 0.00 0.19 0.00 0.78

bataille -0.52 3.56 0.02 0.96 0.88 73.91

Page 167: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

161

Figure 14 : carte variables

D’après le tableau, les mots qui contribuent au mieux l’axe 1 sont présentés dans la table 13.

Les points ont été choisis d’après leur qualité de présentation et la grande contribution.

Tableau 14 : les points de l’axe factoriel 1

Coordonnées cos2 Contribution

Bien 3.04 0.45 0.93 0.02 29.88 1.20

Dit 2.27 0.05 0.94 0.00 16.61 0.02

Contraire 0.80 0.00 0.72 0.00 2.07 0.00

Contre 1.77 0.31 0.86 0.03 10.06 0.55

Guerre 1.16 0.04 0.81 0.00 4.32 0.01

Droit 1.33 0.00 0.96 0.00 5.67 0.00

Attentat 0.48 0.06 0.58 0.01 0.74 0.02

Christianisme 0.35 -0.01 0.98 0.00 0.39 0.00

Conflit 1.14 -0.07 0.78 0.00 4.17 0.03

Radicalisation 1.60 -0.20 0.42 0.01 8.30 0.24

politique 0.77 0.00 0.95 0.00 1.91 0.00

daech 2.01 0.23 0.85 0.01 13.03 0.30

Les données qui contribuent au mieux sur l’axe 2 sont présentées dans le tableau ci-dessous :

Page 168: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

162

Tableau 15 : les points de l’axe factoriel 2

Coordonnées cos2 Contribution

terrorism -0.04 1.50 0.00 0.75 0.01 13.11

idée 0.12 0.43 0.02 0.23 0.04 1.09

phénomène -0.02 0.37 0.00 0.19 0.00 0.78

arabe 0.20 0.04 0.34 0.02 0.13 0.01

bataille -0.52 3.56 0.02 0.96 0.88 73.91

La plus grande valeur est 29.88 qui correspond au mot Bien (contribution = 29.88). Après il y

a le mot dit (contribution = 16.61) et Daesh (13.03). En comparant les résultats avec la carte

individus, on trouve des bons résultats. On rappelle Si une variable a une forte contribution

positive à l’axe, les individus ayant une forte contribution positive à l’axe sont caractérisés par

une valeur élevée de la variable. Dans notre cas Michel Onfray présente une Bonne contribution

sur l’axe 1 ce qui nous permettra de dire que Miche Onfray est caractérisé par une valeur élevée

de mot Bien et dit. De même, les acteurs Ann Sophie, Bartolomeo Conti et Clément Therme

présentent une Bonne contribution sur l’axe 2 ce qui nous permettra de dire que ces acteurs sont

caractérisés par une valeur élevée de mot bataille et terrorisme. Dans la troisième partie, on va

essayer d’expliquer les différentes opinions politiques des différents candidats à travers une

étude détaillé de leurs CV et quel est le rapport de ces points de similarités avec les différents

spécialisations de ces acteurs.

4. Analyse du parcours des acteurs et participants. (CV)

Nous allons étudier les CV des participants dans cette partie. Cette étude est très importante

parce qu’elle permet de voir les opinions et les caractéristiques des acteurs participants au

colloque.

L’analyse des CV sera faite pour chaque acteur. Ensuite, nous allons regrouper les CV par

groupe pour observer les caractéristiques en général dans chaque groupe. Les informations

relatives aux auteurs ont été obtenues en cherchant sur internet le curriculum vitae institutionnel

de chaque auteur sur le moteur de recherche Google, et complétées à l’aide des données

disponibles publiquement sur Wikipédia et les sites Internet de maisons d’édition (par exemple

le site des Presses Universitaires de France, qui comprend une rubrique « Les auteurs ») lorsque

les informations étaient manquantes. Les sites Internet de certaines universités proposent

également des informations sur leurs enseignants, tout comme les biographies présentes dans

Page 169: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

163

les « Mélanges » rédigés en l’honneur d’une personne. S’agissant de la liste des publications,

nous avons complété nos informations avec Google.

Figure 15 : Adel Bakawan

Adel Bakawan, né en 1971 au Kurdistan irakien, est docteur en sociologie politique, chercheur

associé à l’Ecole des Haute Etudes en Sciences sociales de Paris (EHESS), responsable du

bureau de l’Europe de la fondation Rupture. Chargé de cours à l’Université d’Evry, département

de Sociologie, département d’Administration Economique et Sociale. Membre du Centre

d'Analyse et d'Intervention Sociologiques (CADIS). C’est au cours de sa thèse de doctorat que

Adel Bakawan a développé une réflexion sur le concept de dé-conversion des mouvements

islamistes. Il s'agit d'une sortie douce ou brutale de l'islamisme en tant qu'idéologie politique,

vers cinq grandes catégories : l'athéisme, l'individualisation de la religiosité, la conversion à

une autre religion, le militantisme politique, et le musulman culturel.A partir de 2004, Adel

Bakawan réalise plusieurs travaux de recherche autour des thèmes suivants : religion, islam,

islamisme, terrorisme, conversion, déconversion, nationalisme et justice sociale.

irakkurdistan

intern

ation

ale

adelba

kawa

n

kurde

slêmani

francelactualité

unive

rsité

internationaldécryptage

août

editionscolloque

organisé

islam

iste

mouvance

recherche

politi

quet

errori

smeirakie

n

lyon

philippe

jihad

iste

offensive

présid

ent

cadis

chargé

islam

sociale

sociologie

ranj

joly

juin

indép

enda

nce

kurdes

islami

stes

organisée

bataille

déba

t

centrecoursdoctorat

evry

thème

svio

lence

autour

fin

iep

erbil

alain

juille

t

létat

crise

civilsassocié

roy

noire

savoir sèvres

site

leiil

dun

dizain

es

Adel BRAKAWAN

irak

kurdi

stan

intern

ation

ale adel

baka

wan

kurde

slêma

nifra

nce

lactua

litéun

iversi

Most frequent words

Word

frequ

encie

s0

5

10

15

20

25

Page 170: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

164

Figure 16 : Alain Bauer

Alain Bauer, né le 8 mai 1962 dans le 13ᵉ arrondissement de Paris, est professeur de

criminologie appliquée au Conservatoire national des arts et métiers et consultant en sécurité

français. En 1980, il se lie d'amitié avec Manuel Valls (Il est le parrain de son deuxième fils),

et Stéphane Fouks qu'il rencontre à Tolbiac et partage avec eux un engagement politique en

faveur de Michel Rocard. Ce qui nous pousse à qualifier ses orientations politiques vers la

gauche, d’ailleurs, orientation que l’on retrouve dans ses ouvrages.

Alain Bauer a eu un parcours long et diversifié, après une formation de science politique (DESS

de politique publique et gestion des organisations), Alain Bauer est enseignant vacataire à

l'Institut d'études politiques de Paris puis à l'Institut de criminologie. Il enseigne aujourd’hui

auprès des universités de Paris I, et Paris V, ainsi qu'à l'École des officiers de la gendarmerie

nationale (EOGN), et à l'École nationale supérieure de la police (ENSP). Il dispense également

des cours à l'étranger (John Jay College of Criminal Justice de New York, université de la police

de Pékin, Institut International de l'anti-terrorisme à Herzliya en Israël) et a été membre du

conseil d'administration de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) jusqu'à

fin 2009.

Editeur de l’International Journal on Criminology, Membre du Conseil Editorial de PRISM

(NDU). Dans l’un de ses ouvrages intitulés : Terrorisme pour les nuls, il dévoile sa vision vis-

à-vis des mouvements djihadistes.

pufsécurité

france

conseil

polic

eme

mbre

crime

crimi

nolog

ie

francmaçonnerie

paris

editions

prés

ident

histoire

rite

national

nationale

fonda

teur

cnrs

nouvelle

ème

ordr

e

institu

tgroup

e

straté

gique

septe

mbre

grand

e

édition

intern

ation

al

études

franç

ais

française

insécuritéoctobre

directeur

honn

eurmo

nde

maçonnerie

alain

criminelles

direction lattès

revue

orien

tpoliti

que

gend

armeri

e

ihesi

puis

york

derni

ères

edimaf center

droit

publi

que

délég

chao

s

sous

rdn

franc

godf

arts

new

lasd

iris

airaef

Alain Bauer

puf

sécu

ritéfra

nce

cons

eilpo

lice

memb

recri

mecri

mino

logie

franc

maço

nneri

epa

ris

Most frequent words

Word

frequ

encie

s

0

10

20

30

40

Page 171: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

165

Figure 17 : Ann Sophie Hemmingsen

Ann SophieHemmingsenest chercheuse à l’Institut Danois d’Etudes Internationales (DIIS).

Ses recherches portent sur l’Islamisme militant en Occident. Elle est auteur du recent rapport

An introduction to the Danish approach to countering and preventing extremism and

radicalization (2016).

Figure 18 : Bartolomeo Conti

Bartolomeo Conti est sociologue et actuellement chercheur contractuel au Centre d'analyse et

d'intervention sociologiques (CADIS) à l’EHESS, où il a obtenu son doctorat en sociologie en

2011 avec une thèse intitulée L’émergence de l’islam dans l’espace public italien : les leaders

danis

hdomaine

extré

mism

e

violen

t

institute

intern

ation

allieu

poste

dérad

icalis

ation

persp

ectiv

ediis

Ann Sophie Hemmingsen

danis

hch

erche

use

doma

ineex

trémi

sme

violen

tins

titute

intern

ation

al lieu

studie

spo

ste

Most frequent words

Word

frequ

encie

s

0.0

0.5

1.0

1.5

2.0

islam

italie

séminaire

rightsparis

public

huma

n centre

conti

cadis leade

rs

févrie

r

cadre ehess

vol

italien

local

thèse

arab

dell

per

juin

actio

n

asso

cié

lislam

métho

des

acteu

rs

récem

ment

ong

dei

détudes

Bartolomeo CONTI

islam

unive

rsité

italie

musu

lman

ssé

mina

irerad

icalis

ation

rights paris

publi

chu

man

Most frequent words

Word

frequ

encie

s

0

2

4

6

8

10

Page 172: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

166

musulmans entre intégration et intégrisme. De 2013 à 2015, il était chercheur associé au Robert

Schuman Centre de l’Institut Universitaire Européen, où il a analysé les conflits autour de la

construction de mosquées dans les villes italiennes et a travaillé à la construction d'outils pour

l'inclusion de l'islam et des musulmans dans l'espace public local. En 2015, il a participé à une

recherche/action sur la radicalisation islamiste dans les prisons françaises, avec l'objectif

d'élaborer des méthodes et des outils pour la réinsertion des personnes radicalisées. En 2015-

2016, il a travaillé comme chercheur invité au sein du Institutions and Gouvernance Program

de l’Université de Californie - Berkeley. Depuis mai 2017, il est chercheur contractuel au

CADIS (EHESS/CNRS) dans le cadre du projet de recherche européen « Dialogue about

Radicalisation and Equality (DARE) », visant à comprendre comment et pourquoi les jeunes se

radicalisent. Les recherches de Bartolomeo Conti portent sur les thèmes ci-après : Islam,

Institutions et espace public, stigmatisation, marginalisation et émergence des acteurs et

radicalisation, violence et de sortie de la violence. Après une thèse sur la vision des leaders

musulmans en Italie, Bartolomeo Conti a mené une recherche-action impliquant les institutions

locales et les communautés musulmanes dans le but de construire un parcours partagé capable

de favoriser l’inclusion des musulmans dans l’espace public urbain. Plus récemment, il s’est

intéressé aux processus de radicalisation et de sortie de la violence en France, où il a participé

au développement et à la mise en place de la recherche-action « Détection et prise en charge de

la radicalisation religieuse islamiste des personnes détenues » réalisée à la demande de la

Direction de l’administration pénitentiaire. Il est l’auteur du livre L’islam en Italie : Les leaders

musulmans entre intégration et séparation, publié aux éditions Le Harmattan en 2014.

Figure 19 : Bernard Rougier

liban

revuedirection

islam

moyenorient

unive

rsitai

res

franc

e

jihadunive

rsity

afrique

rédaction orient

presses

sunn

ite

colla

borat

ion

sous

dir

travaux

colle

ctif

case

new

ème

ouvrages

contrôler

février

fall

pales

tinian

s

rise

revue

s

cœur

annu

elleeta

t

war

ariel

Bernard ROUGIER

liban

revue

direc

tion

islam

moye

norie

ntun

iversi

taires

franc

ejih

adun

iversi

tyafr

ique

Most frequent words

Word

frequ

encie

s

0

2

4

6

8

10

Page 173: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

167

Bernard Rougier est professeur de sociologie politique et de relations internationales à

l’Université Saint Joseph de Beyrouth (1996-2002). Chercheur à l’IFPO, Institut français du

Proche-Orient en 2004, spécialiste du Moyen-Orient arabe, maître de conférences en science

politique à l'Université d'Auvergne et enseignant à la chaire Moyen-Orient-Méditerranée de

Sciences Po Paris. Bernard Rougier a publié plusieurs ouvrages sur le terrorisme dont Le Jihad

au quotidien.

Figure 20 : Clément Therme

Clément Therme est docteur en sociologie (EHESS, Paris) et docteur en histoire internationale

de l'Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID, Genève). Il est

actuellement chargé d’enseignement à l’Institut d’études politiques de Paris. Depuis 2011, il est

également membre associé au CADIS (EHESS-CNRS). Soutenue le 11 février 2011 à l’Institut

de hautes études internationales et du développement (IHEID) : Les relations entre Téhéran et

Moscou depuis 1979 : perspectives iraniennes, sous la direction de Farhad Khosrokhavar,

directeur d’études à EHESS et de Mohammad-Reza Djalili, professeur honoraire à

l'IHEID.Après son doctorat, Clément Therme a quitté la Suisse pour le Royaume-Uni, devenant

l’espace d’une année universitaire, chargé d’enseignement à l’université de Bath. Ses

recherches se concentrent aujourd’hui sur la politique étrangère de l’Iran, sur la question de la

démocratisation au Moyen-Orient, sur la problématique de la fuite des cerveaux et plus

généralement sur l’idéologie dans les relations internationales. Il a codirigé un ouvrage en

anglais intitulé Iran and the Challenges of the 21st Century qui doit paraître cette année chez

iran

paris

politique

étran

gère

relations moye

norie

nt

dir

internationales

mond

e

automneprintemps

university

internationalestratégique

new

institut

confé

rence

farhad

khos

rokha

var

studie

s

septe

mbre hiv

er

revue

york

russie

intern

ation

al

université

iranien

press politiques

histoi

re

djalili

colloque

polic

y

iranian

turquie

vol

octob

realliance

iheid

téhéran

époq

ue

since

bruxe

lles

juin

ehess

siècle

cnrs

chargé

févrie

r

sociétés

avril

vers

ifri

book

s

ulbthe

rme

asie

assistantéd

s

xv ie

xxe

iraqcoll

cas

ali

ansari

irans

times

mars

cecid

Clement THERME

iran

paris

politi

que

étran

gère

relati

ons

moye

norie

nt dirint

ernati

onale

smo

nde

autom

ne

Most frequent words

Word

frequ

encie

s

0

10

20

30

40

50

Page 174: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

168

Mazda Publishers (Californie/USA). Il a récemment publié plusieurs articles relatifs à l’Iran

dans Politique Etrangère (« L’Iran et la Russie face aux crises du Moyen-Orient », 2013-1 ; «

Iraniens et Saoudiens à l’épreuve des révoltes arabes », 2012-1), Maghreb-Machrek (« Le

développement du programme nucléaire iranien », automne 2012) ou bien encore dansLa revue

internationale et stratégique (« La diplomatie française à l’épreuve de l’Iran », n° 85 –

printemps 2012). Dans le cadre de son post-doctorat au sein de l’IRSEM, Clément Therme

consacrera ses recherches à la politique de la Russie en direction du Moyen-Orient et du bassin

méditerranéen.

Figure 21 : Ekaterina Sokirianskaia

Ekaterina Sokirianskaiaest docteur et analyste senior à l’International Crisis Group de

Moscou, en tant que directeur de projet de Crisis Group pour la Russie et le Caucase du Nord,

Ekaterina supervise les activités de l'organisation et les efforts de plaidoyer dans la région.

Avant de rejoindre Crisis Group, elle a été superviseure des programmes du Centre des droits

de l'homme Memorial dans les Républiques du Daghestan et de la Kabardino-Balkarie et chef

du bureau du Memorial Human Rights Centre à Grozny et en République tchétchène de 2007

à 2008. Auparavant, elle a été chercheuse et responsable des programmes pour la République

d'Ingouchie, la République tchétchène et la République d'Ossétie du Nord, Basées dans la

crisisekaterina

group

régio

ncent

re memorial

programmestchétchène

activitéscaucase

directeur

effo

rts

lorganisationplaidoyer

projet

russie

supe

rvise

bureau

chef

droits

rights

dun

courts

détat

Ekaterina SOKIRIANSKAIA

répu

bliq

uecr

isis

ekat

erin

agr

oup

régi

once

ntre

mem

oria

lpr

ogra

mm

estch

étch

ène

activ

ités

Most frequent wordsW

ord

frequ

encie

s

0

1

2

3

4

Page 175: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

169

région depuis 2003. Ekaterina est titulaire d'un doctorat. Il a enseigné en tant que professeur

adjoint à l'Université d'État de Tchétchénie. Elle est l'auteure de nombreuses publications, de

conférences publiques et de courts documentaires couronnés de succès.

Figure 22 : Farhadd khosrokhavar

Farhadd khosrokhavar : né le 21 mars 1948 à Téhéran et est un sociologue franco-iranien. Il

était directeur du Centre d'Analyse et d'Intervention Sociologiques (CADIS, EHESS-CNRS) de

mai 2015 à août 2016. Il est aujourd'hui le directeur de l'Observatoire de la radicalisation à la

Maison des sciences. Auteur de nombreux ouvrages sur le djihadisme, la radicalisation en

prison et les révolutions arabes, dont Le djihadisme : Le comprendre pour mieux le combattre

(avec D. Bénichou et P. Migaux), publié en2015. Ses recherches portent sur la sociologie de

l'Iran contemporain, sur les problèmes sociaux et anthropologiques de l'islam en France mais

également sur la philosophie des sciences sociales.

iranparis ed

itionsdirnew

michel

éds

france

violenceislamsciences

liran

mohsen

mottaghi

lislam

studiesrévolution

vol

lehess

relig

ion

société

wieviorka

intell

ectu

els

arabes

révo

lution

s

pages

sociaux

saeed

juin

socia

l

york

franç

aise

crise

vert

prison

press

leveau

amir

mon

de

femm

es

robert

avril

david

islamic oxford

der

arabebot

âgefet

hi

juifs

soi

cas

coord

göle

Farhadd Khosrokhavar

iran

paris

editio

ns dir new

mich

el éds

franc

evio

lence

islam

Most frequent words

Wor

d fre

quen

cies

0

5

10

15

20

25

30

35

Page 176: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

170

Figure 23 : Fethi Benslama

Fethi Benslama, né le 31 août 1951 à Salakta en Tunisie, est psychanalyste et professeur à

l'université Paris Diderot, où il dirige l'UFR d’études psychanalytiques et psychopathologie

clinique. Doyen de l’UFR d’Études psychanalytiques de l’Université Paris-Diderot, membre de

l’Académie Tunisienne. Il a travaillé sur les phénomènes de radicalisation sur le plan

psychologique et social et a notamment publié L’idéal et la cruauté, subjectivité et politique de

la radicalisation (2015).

Figure 24 : Hisham Al-Hashimi

Hisham Al-Hashimi est expert des groupes extrémistes : chercheur au Centre Al- Nahrain

fethi

parisislam

dir

clinique

psychanalyse

religi

on

erès

psychopathologie

directeur

subjectivités

ouvra

ges

scientifiques

seuil

berlin

matthes

seitz

verlag

rome

lignes

trans

mettr

e

éditions

leuven

psychoanalysis

natal

revue

journal

profe

sseu

r

psyc

hana

lytiqu

es

ufr

étude

s

diderot

humanités

institut

université

psyc

hana

lyste

acad

émie

membre

tunisienne

recherchethè

mes

approche

politique

radicalisation

globalisation

proc

essu

s

exil

identité

dernières

publications

chois

i

daec

hell

es

femmes

jihadisme

septembre

janvie

r

psychoanalyse

derfévrier

übermuslim

désir

furieux

sacr

ifice

surmusulman

alla

dell

editrice

ponte

prova

psicoanalisi

guerre

che

coloro

dei

dichiarazione

itla

musu

lman

i

poiesis

sono

trad

uso

villa

chap

itres

chemla

intra

nsmi

ssibl

e

sdir

bataclan

bréal

préface

sortir

aire

gisèle

light

pays

tunis

jalil

langue

piret

crua

utéar

ticles

vol

lxxvii

Fethi Benslama

bens

lama

fethi

paris

islam dir

cliniq

ueps

ycha

nalys

erel

igion erè

sps

ycho

patho

logie

Most frequent words

Word

frequ

encie

s

0

5

10

15

codemodifier

bagdad

carrière

irakie

n

pays

dun

activ

ité

conseilmilitaire

sortidure

jill

lors

rice

hors

Hishama AL_HASHIMI

code

modif

ieralh

ache

miba

gdad

carriè

reira

kien

offici

ellem

ent

pays

darrê

tdu

nMost frequent words

Word

frequ

encie

s

0.0

0.5

1.0

1.5

2.0

2.5

3.0

Page 177: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

171

d’études stratégiques, directeur du programme National Security and Counter Terrorism (Akid

Centre for Strategic Research and Studies), et conseiller du Président du parlement. Il est

l’auteur du Monde de Daesh.

Figure 25 : Hosham Dawod

Hosham Dawod est anthropologue au CNRS et était auparavant responsable de l'Institut

français du Moyen-Orient (Ifpo) en Irak. Il est membre de la FMSH Observatoire des

radicalisations. Il est l'auteur et le co-auteur de plusieurs publications sur les tribus, les ethnies,

le pouvoir et la violence au Moyen-Orient. Il a mené plusieurs missions de recherches

anthropologiques en région kurde, à l’Est de la Turquie et au Nord de l’Irak, puis de 1995 à

2004 en Arabie Saoudite, en particulier à La Mecque.

Figure 26 : Jean-Luc Racine

irakdirection

dawodhosh

am paris

sous société

faleh

jabar

janvie

rlondon

mars

irakie

nne

revue

east

tribus

arabe

iraq

fmsh

ifpo

iiac

quell

e

chiite

s

booksmiddle

tribes pain

laios

koufa

telles

mal

rentes tente

lieux

saints

vers

hamit

kurde

confl

ict

year

ird

Hosham Dawod

irak

direc

tion

dawo

dho

sham paris

sous

socié

téfal

ehjab

arjan

vier

Most frequent words

Word

frequ

encie

s0

2

4

6

8

10

asiepolitiques

chine

écon

omiqu

esabecentrale

défense

inde

japon

partout pays

régionpolitique

mercredi

annuaire

docu

menta

tion

française

auteu

rs

jeanlucracine

affaires

conflits

intern

ation

ale

sécurité

tagsétran

gères

accentuation

afgha

ne

alternance

anticipé

certain

chez

comp

risco

ncern

ent conduite

conjugue

connaît

contre

corruptioncoup

demeure destin

fond

grand

eslou

rd

colin

éric

crise

Jean LUC RACINE

asie

politiq

ues

chine

écon

omiqu

es abe

centr

aledé

fense inde

japon

parto

ut

Most frequent words

Word

frequ

encie

s

0

1

2

3

4

5

6

7

Page 178: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

172

Jean-Luc Racine est directeur de recherche émérite au CNRS (Centre d’études de l’Inde et de

l’Asie du sud de l’EHESS) et chercheur sénior à Asia Centre, Think Tank basé à Paris. Il

travaille entre autres sur la géopolitique de l’Inde, du Pakistan et de l’Afghanistan. À la

Fondation Maison des Sciences de l’Homme (FMSH), dont il a été directeur scientifique de

2009 à 2013, il a dirigé de 1992 à 2001 le programme franco-indien de coopération en sciences

sociales et, de 2001 à 2010, le Programme International d’Études Avancées conduit en

partenariat avec l’Université Columbia. De 2004 à 2008, il a mis sur pied et dirigé, pour le

Ministère des Affaires étrangères, la cellule de valorisation du réseau desinstituts français de

recherche à l'étranger. De 2008 à 2010, il a été membre du comité de pilotage scientifique du

nouvelInstitut d’Études Avancées de Paris. De 2013 à 2016, il a présidé le conseil scientifique

de la Bibliothèque Universitaire des Langues et Civilisations (BULAC). Il est membre du

conseil scientifique du Conseil Supérieur de la Formation et de la Recherche Stratégiques,

(CSFRS) ainsi que d’instances de recherche indienne, pakistanaise et européenne. Il travaille

sur les dynamiques de transformation internes de l'Inde contemporaine, sur les modes

d'insertion de l'Inde émergente dans le nouvel ordre mondial, ainsi que sur la géopolitique de

l'Asie du Sud, particulièrement en ses points sensibles : paradigme stratégique du Pakistan,

relations indo-pakistanaises et politique étrangère indienne, Cachemire, Afghanistan, politique

sud-asiatique de la Chine. Il est membre du groupe de travail « Indépendantisme, séparatisme,

irrédentisme et construction de l’Etat » dans le cadre de l’International Panel for Exiting

Violence, porté par la FMSH et Carnegie. Ses dernières missions (2014-2017) l’ont mené en

Inde, au Pakistan, en Afghanistan, au Kurdistan irakien et dans l’Océan indien. En 2017, il a

été professeur visiteur à l’Indian Institute of Advanced Studies de Shimla (Inde). Il intervient

régulièrement dans les médias écrits et audio-visuels français et internationaux (France Culture,

Radio France Internationale, France 24 en particulier), dans les milieux stratégiques, et dans les

institutions d’études internationales.

Il siège au comité scientifique de la revue Questions Internationales, au conseil éditorial de la

revue anglo-américaine The India Review, et à celui de la revue en ligne Samaj. De 2013 à

2016, il a dirigé l’annuaire « Asie » publié par la Documentation française.

Jean-Pierre Dozon (né le 29 juillet 1948 à Paris) est anthropologue, spécialiste de l’Afrique. Il

est actuellement le vice-président de la Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH),

directeur de recherche émérite à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), membre

de l'Institut des Mondes Africains (IMAF) et directeur d'études à l'École des Hautes Etudes en

Page 179: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

173

Sciences Sociales (EHESS). Il travaille principalement sur l'Afrique de l’Ouest, sur des

questions de développement, de santé, sur les problèmes ethniques, sur les relations entre

politique et religion, ainsi que sur les relations franco-africaines. Le prix du Rayonnement de

la langue et de la littérature françaises de l'Académie française lui a été attribué, en 2004, pour

son livre Frères et Sujets. La France et l'Afrique en perspective.

Figure 27 : Leila Seurat

Leila Seurat est chercheur associée au CERI/Sciences Po. Sa thèse sur la politique étrangère du

Hamas depuis 2006 a été publiée aux Éditions du CNRS en 2015 sous le titre Le Hamas et le

monde.

Figure 28 : Lorenzo Vidino

institut

eila

serahamas

rientuillet

aris

noere

paris

olitiue

s

recherche

itions

oen

nuéro

cas

reere

ltat

aja

aril

politiqueetudes

ertran

etues

oratoir

eart

i

ace

agears

intérêt

aeceer

har

enr

ieeres

ienle

reeres

cnrs

tro

ast

ost date

slo

Leila SEURAT

institu

teila ser

aha

mas

rient

uillet aris

setere

noere

cultur

e

Most frequent words

Word

frequ

encie

s

0

2

4

6

8

sildroit

dun

fletcher

milanvidino

school

libreaidez

italie

lus

Lorenzo VIDINO

sil droit

dun

fletch

ermi

lanpo

litiqu

evid

inolun

iversi

tépro

gramm

esc

hool

Most frequent words

Word

frequ

encie

s

0.0

0.5

1.0

1.5

2.0

Page 180: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

174

Lorenzo Vidinoest est directeur du programme sur l'extrémisme à l'Université George

Washington (Washington DC). Ses recherches se concentrent sur l’islamisme violent et non-

violent en Europe et aux Etats- Unis.

Figure 29 : Marc Antoine

Marc Antoine, né le 30 mai 1967, est docteur en sciences politiques, directeur de recherche à

l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et chercheur associé à Chatham House,

Londres. Il travaille sur les conflits armés, les déplacements forcés de population et l’évaluation

de l’aide humanitaire. Il est l’auteur de Boko Haram : Islamisme, Politis, Security, and the State

in Nigeria (trad. : Boko Haram : islamisme, politique, sécurité et l’Etat au Nigéria) publié en

2015.

antoinemarc

nige

ria isbn

http

boko

haram

politi

cs humanitaire

viol

ence

dead stat

istic

s

development

déve

lopp

emen

t

migration

politi

que

afrique

doi

paris

cham

elizabeth

min

or

samrat

sinha

inte

rnat

iona

les

crise

war

mon

de

ifri

membre

aide

conflits

mortalité

pays ress

ourc

es

actioncong

o

jihadaf

rican

armed

fdi

hor

ird

régu

lation

w ars

sub

york

état

s

serie

setat

dir

issues

failli

récit

Marc ANTOINE

anto

ine

mar

cni

geria isb

nht

tpbo

koha

ram

politi

cshu

man

itaire

viole

nce

Most frequent words

Wor

d fre

quen

cies

0

5

10

15

20

Page 181: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

175

Figure 30 : Michel Foucher

Michel Foucher, né le 6 août 1946, est un géographe, diplomate et essayiste français. Agrégé

de géographie (1970), docteur d'État (Sorbonne, 1986, Les frontières des États du Tiers monde),

il a enseigné à l'université Lumière Lyon II, à l'Institut d'études politiques de Lyon et au Collège

d'Europe de Natolin (Varsovie). Il enseigne depuis octobre 2007 à l'École normale supérieure,

à l'IEP de Paris et à l'ENA2. Ses travaux portent fréquemment sur les questions d'États et de

frontières, en Europe et dans le monde ainsi que sur les représentations et les projets

géopolitiques des puissances établies et des nouveaux acteurs émergents.

Figure 31 : Michel Onfray

Michel Onfray, né le 1ᵉʳ janvier 1959 à Argentan, est un philosophe et essayiste français qui

défend une vision du monde hédoniste, épicurienne et athée. Il obtient en 1986 un doctorat en

étudescollège

géop

olitiqu

e

affairesambassadeur

analysecentre

directeur

ministr

e

étrangères

conseilatlas

fut

ena

ulm

chez

asie

Michel Foucher

étude

smo

nde

collèg

egé

opolit

ique

affaire

sam

bassa

deur

analy

secen

tredir

ecteu

reu

ropée

nnes

Most frequent words

Word

frequ

encie

s

0

1

2

3

4

onfraymichel

philosophieféroce so

i

dieu

caen

lenseignement

quil

corps

rebell

e

sculp

ture

religions

liberté

prosélyte

considère

luniversité

social

chrétiens

liberta

ire

dun

pense

philosophe

dathé

ologie

politique

traité

âmeathée

nature

femmes

lislam

désirs

voir

biographie

lieu

lordre

puis

populaire

illusions

théori

e

vivre

savoirsciences

christianisme

cynismes

désir

hédoniste

manifeste

philo

soph

ique

principe

puissance

citatio

ns

letat

énergies

produit

foi

largent

passions

quoi

doués

juif

trois

class

een

seign

e

archip

el

chez

chère

démocrite f étiches

plaire

salut

lélite

f ictionsurfa

nt

caïds

elles

naille

Michel ONFRAY

onfra

ymi

chel

philo

soph

iefér

oce soi

dieu

caen

lense

ignem

ent

quil

corps

Most frequent words

Word

frequ

encie

s

0

5

10

15

20

25

30

Page 182: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

176

philosophie à l'Université de Caen. Il enseigne en classe de terminale au lycée technique de

Caen, puis démissionne de l'Education Nationale en 2002. Il considère en effet que

l'enseignement de la philosophie se limite à la transmission d'une histoire de la philosophie

officielle et conforme à l'ordre social, au lieu de se donner pour but d'apprendre à philosopher.

Partisan d'une éducation collective qu'il souhaite libertaire et gratuite. Michel Onfray fonde en

2002 l'Université Populaire de Caen, afin d'y enseigner une "contre-histoire" de la philosophie.

La première année de cette université est consacrée à "Archipel pré-chrétien". Il y montre toute

la richesse de cette époque qui ne se limitait pas à la philosophie de Platon, chère aux chrétiens,

avec des penseurs tels Démocrite, Antiphon, Aristippe, Diogène le cynique, Epicure, Lucrèce…

Chez qui, il trouve une alternative au spiritualisme.

Michel Onfray est l'auteur de nombreux ouvrages où il développe une théorie de l'hédonisme.

Il propose de réconcilier l'homme avec son corps, machine sensuelle, et de bâtir une éthique

fondée sur l'esthétique. Pour lui, la philosophie est comme un art de vivre, de mieux vivre, qui

permet de se débarrasser de ses illusions.

Michel Onfray considère qu'il n'y a pas de philosophie sans le bénéfice de la sociologie, des

sciences et sciences humaines : "Un philosophe pense en fonction des outils de savoir dont il

dispose, sinon il pense en dehors de la réalité". Sa philosophie est celle d'un rebelle, admirateur

de Nietzsche, proche du courant libertaire. Il prône une révolte contre le conformisme et le

dogmatisme qui génèrent le conservatisme social.

Figure 32 : Michel Wieviorka

Michel Wieviorka, né 23 août 1946 à Paris, est docteur d'Etat ès Lettres et Sciences Humaines,

directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, président du directoire de

conseilcode

modifier

sociologie

guerre

miche

l

wieviorka

europ

éenjur

y

auschwitz

fille

furent

juifs

morts

mère

nice quil

livre

prix

cer

Michel WIEVIORKA

consei

lcod

emo

difier

sociolo

gietra

vaux

interna

tionale

présid

ent

france

guerr

emic

hel

Most frequent words

Word

frequ

encie

s

0

1

2

3

4

Page 183: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

177

la Fondation de la Maison des Sciences de l’Homme (FMSH). Il a été directeur du Centre

d'analyse et d'intervention sociologiques (CADIS, EHESS-CNRS) entre 1993 et 2009. De 2006

à 2010, il a été président de l'Association internationale de sociologie AIS/ISA, et depuis 2014,

est membre du Conseil scientifique de l’ERC (European Research Council). Co-directeur avec

Georges Balandier, de la revue Cahiers Internationaux de Sociologie de 1991 à 2011, il dirige

maintenant avec Laetitia Atlani-Duault la nouvelle revue SOCIO, qu’il a créée en 2013. Après

avoir dirigé la collection "Voix et Regards" aux Editions Balland, il a aujourd'hui la

responsabilité de la collection "Le monde comme il va" aux Editions Robert Laffont, et avec

Julien Ténédos de la collection « Interventions » aux Editions de la MSH. Ses recherches ont

porté ou portent sur la notion de conflit, sur le terrorisme et la violence, sur le racisme, sur

l'antisémitisme, sur les mouvements sociaux, sur la démocratie ainsi que sur les phénomènes

de différence culturelle.

Figure 33 : Olivier Roy

Olivier Roy, né en 1949, est un politologue français, spécialiste de l'Islam. Agrégé de

philosophie, directeur de recherche au CNRS, Olivier Roy est professeur à l’Institut

universitaire européen de Florence où il dirige le projet ERC Religion West.

Olivier Roy est issu d'une famille de protestants vendéens. Après des études en hypokhâgne et

khâgne, puis à l'Inalco où il apprend le persan, il réussit son agrégation de philosophie en 1972.

royolivier

guerreterro

rism

e

années

lislam

valeurs

religieux

islamistes

critiq

ue

kepe

l

jeun

es

issu

prof

esse

ur

puis

cher

cheu

r

cnrs directeur

parti

cipé

stop

dès

maoïste

persan

sein

études

recr

uté

turc

appr

isco

ntre

lurss

revê

t

vers asie

finliran

clé

Olivier ROYro

yol

ivier

radi

calis

atio

ngu

erre

terro

rism

ean

nées

lisla

mva

leur

spo

litiqu

ere

ligie

ux

Most frequent words

Wor

d fre

quen

cies

0

2

4

6

8

Page 184: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

178

D'abord professeur dans le secondaire en 1973, il s'engage politiquement dans les années 1970

au sein du mouvement maoïste la Gauche prolétarienne. Il est recruté au CNRS comme

chercheur en 1985, puis devient docteur de l'Institut d'études politiques de Paris en sciences

politiques en 1996, directeur de recherche au CNRS et directeur d'études à l'EHESS dans

l'équipe « domaine turc ». Il est également chercheur associé au Centre de recherches

internationales (CERI). Il a publié une dizaine d’ouvrages et de nombreux articles tant dans des

revues scientifiques que dans la presse ou dans des revues culturelles.

Les publications d’Olivier Roy ont la particularité d’être marquées par une écriture incisive et

rapide. Parfois, on ressent dans ses écrits la démarche d’un essayiste, ayant une thèse à défendre,

formulée souvent avec un remarquable sens de la formule, ce qui fait que ses thèses sont

facilement reprises par les médias.

Figure 34 : Philippe Migaux

Philippe Migaux est docteur en ethnologie et chercheur sur les phénomènes djihadistes. Il

enseigne les menaces sécuritaires internationales à Sciences-Po Paris. Il a publié huit ouvrages,

dont Le djihadisme : le comprendre pour mieux le combattre (2015), en collaboration avec

Farhad Khosrokhavar. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, maître de conférences

institutparis

asiepolit

ique

s

études

terrorisme

actuellement

associé

bang

kok

conférences

maître

Philippe MIGAUX

inst

itut

paris

asie

polit

ique

sét

udes

terro

rism

eac

tuel

lem

ent

asso

cié

bang

kok

cher

cheu

r

Most frequent words

Wor

d fre

quen

cies

0.0

0.5

1.0

1.5

2.0

2.5

3.0

Page 185: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

179

au Collège interarmées de défense (Paris) de 1993 à 2001, Philippe Migaux est actuellement

chercheur associé à l’Institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est contemporaine (Bangkok) et

professeur à l’Institut d’études politiques de Paris. Il est par ailleurs membre de la Société des

explorateurs français et officier de réserve de la marine nationale.

Sur la violence politique, il a publié L’Islamisme combattant en Asie du Sud-Est, et a participé

à des ouvrages collectifs dirigés par Gérard Chaliand : Les Stratégies du terrorisme ; Histoire

du terrorisme, de l’Antiquité à Al-Qaida et Les Guerres irrégulières.

Figure 35 : Pierre Conesa

Pierre Conesa est un écrivain, ancien haut fonctionnaire et chef d'entreprise français né le 4

août 1948. Il est titulaire d'un DEUG en mathématiques et en russe, agrégé d'histoire et ancien

élève de l'École Nationale d'Administration (promotion Henri-François-d‘Aguesseau, 1980-

1982).

Après avoir été chargé de cours en histoire contemporaine à l'université Paris-VII, il est

administrateur civil au ministère de la Défense, où il est notamment directeur adjoint de la

délégation des Affaires stratégiques, avant de prendre sa retraite en 2012. Devenu directeur de

la Compagnie Européenne d’Intelligence Stratégique (CEIS), il est enfin membre de la

fondation Res Publica et maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris.

isbnparis

bnffrbnf

notice

collcours

daigues

laube

monde

laffo

nt robert

directeurdéfense

guid

e

préf

agré

anci

en

conesa

deug

dhistoire

dun

léco

le

mat

hém

atiq

ues

nationale pierre

russe

titulaire

élève

civil

retra

ite

ceis

linst

itut

res

créé

plan

soi

Pierre CONESA

isbn

paris bn

ffrb

nfno

tice

coll

cour

sda

igue

sla

ube

mon

de

Most frequent words

Wor

d fre

quen

cies

0

1

2

3

4

5

6

7

Page 186: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

180

Il est rédacteur du 1er plan stratégique de soutien aux exportations d’armements, et a créé le

campus de défense de l’École militaire.

Il est fondateur et président de la société Homid, spécialisée en intelligence économique,

conseil, communication et relations publiques.

Figure 36 : Rik Coolsaet

Rik Coolsaet, né le 27 mars 1951, est professeur de relations internationales à l'université de

Gand (Belgique). Il a dirigé, de 2006 à 2014, le département de Sciences politiques de la Faculté

des Sciences politiques et sociales.

R. Coolsaet est Senior Associate Fellow à l'Institut Egmont-Institut Royal des Relations

Internationales (IRRI) à Bruxelles. De 1988 et 1995, il a été successivement chef de cabinet

adjoint des ministres belges de la Défense nationale et des Affaires étrangères. De 2002 à 2009,

il a dirigé le Programme "Sécurité & Gouvernance mondiale" à l'Institut Egmont (Institut Royal

des Relations Internationales) à Bruxelles. Terrorisme et radicalisation constituent un de ses

domaines de recherches. Son dernier livre en langue française est Le mythe Al-Qaida. Le

terrorisme symptôme d'une société malade (Bierges, Editions Mols, 2004, 168p., disponible

également en anglais et en néerlandais).

bruxellesdirigé

linstitut

relations

egmont

commission

revu

e terrorism

royallivre

leuro

pe

mars

facult

é

gand

irri

lunive

rsité

rikchef

fin

top

dixfut

ucl

Rick COOLSAET

brux

elles

radic

alisa

tion

belgi

que

dirigé

inter

natio

nales

linsti

tutre

lation

seg

mont

comm

ission

revu

e

Most frequent words

Wor

d fre

quen

cies

0

1

2

3

4

5

Page 187: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

181

Il a été nommé membre de la Commission d'Experts sur la radicalisation violente de la

Commission européenne (commission établie en 2006) et d’European Network of Experts on

Radicalisation (ENER). En octobre 2011, il a présenté Jihadi Terrorism and the Radicalisation

Challenge. European and American Experiences (Ashgate) lors d'une conférence internationale

à Bruxelles. Fin mai 2012, ce livre a été nominé sur la liste des “Top 150 Books on Terrorism

and Counterterrorism”, établie par la revue académique Perspectives on Terrorism.

Figure 37 : Stefano Allievi

Stefano Allievi, né en 1958 à Milan, Italie, est professeur de sociologie à l’université de Padoue.

Il est spécialiste des questions de migration, de sociologie des religions et des changements

culturels. Il a concentré ses recherches sur la présence de l’Islam en Italie et en Europe.

A partir de 1981, il travaille comme journaliste professionnel (groupe Rizzoli, Il Lavoro,

L’Europeo), puis comme opérateur social et syndical, complétant ses premières recherches et

publications. Parallèlement à son activité académique, il est également chroniqueur et

commentateur politique.

Diplômé en sciences politiques en 1992 à l'université de Milan, il a obtenu un doctorat en

Sociologie et Recherche Sociale à l’université de Trenteen 1997 (Conversions à l’Islam : Trails

entre Cultures). Dès l'année suivante, il travaille à Padoue, où il enseigne la sociologie. Il est

président du cours de mastère inter-classe « Cultures, éducation et société globale », co-conçu

par lui, dans lequel il enseigne le pluralisme social et les conflits culturels. Depuis 2015, il est

lislameurope

musu

lman

s

bologneconf

lits

milan

sociologie

padoue

pluralisme

relig

ions

romeconversions

mosquées

européen

edb

leurope

emi

lavoro

publications

socia

l

cultu

rels

cultu

res

enseigne

italien

membre

fonda

tions

réseau

islam

gru

défi

guerre

cons

eil

mas

ter

rech

erch

e

udine

dieu

brill

turin

italie

livre

rizzoli travaillé

coconçu

cours

docto

rat

dès létude

audelà

cultive

croir

e

dhab

i

rihla

solut

ion

vol

Stefno ALLIEVI

lislam

euro

pemu

sulm

ans

bolog

neco

nflits

milan

socio

logie

pado

ueplu

ralis

mere

ligion

s

Most frequent words

Wor

d fre

quen

cies

0

5

10

15

Page 188: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

182

directeur du Mastère sur l'Islam en Europe à l'université de Padoue. Il enseigne également à la

maîtrise en bioéthique de la même université. Depuis janvier 2016, il est membre du Conseil

pour les relations avec l'islam italien au ministère de l'Intérieur. Depuis septembre 2016, il est

membre de la commission d'étude de la radicalisation djihadiste à la présidence du Conseil des

ministres.

Figure 38 : Tariq Ramadan

Tariq Ramadan, né le 26 août 1962 à Genève, est un islamologue suisse, d'origine égyptienne.

Il est titulaire d'un doctorat etdevient Professeur d’études islamiques contemporaines à

l’université d’Oxford (Oriental Institute, St Antony’s College) et enseigne également à la

Faculté de Théologie d’Oxford. Il est professeur invité à la Faculté d’Etudes islamiques(Qatar),

à l’Université Mundiapolis (Maroc), où il enseigne la philosophie, et à l’Université Perlis de

Malaisie. A partir de 1992, il donne des conférences en France. Ainsi, il participe en 1993 et

1994 au congrès de l'Union des Organisations Islamiques de France (UOIF). De 1997 à 2000,

l’islamologue est membre de la Commission laïcité et islam, un groupe de réflexion créé sous

l'impulsion notamment de la Ligue de l'enseignement. Tariq Ramadan est auteur et co-auteur

(notamment avec Edgar Morin) de plusieurs ouvrages.

rama

dan

tariqchâtelet

pres

ses

enseigne

concours

quilsens

luniversité

arab

e

doxford

lislam

oxfor

d

philosophie

théologie

musulman

musu

lman

s

islam

théologien

unive

rsitai

re

unive

rsitai

res

dun

ouléma

faculté

islamiques

qatar

formationsuivi

mal

thèse

jury

directeur

mond

e

trava

il

mars

franc

e

titre

heure

alidoha

doshisha

invité

téléavez

til

existent

Tariq Ramadan

rama

dan

tariq

profe

sseu

rch

âtelet

pres

ses

unive

rsité

islam

ologu

een

seign

eco

ncou

rs quil

Most frequent words

Wor

d fre

quen

cies

0

5

10

15

20

Page 189: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

183

Figure 39 : Saoud El Mawla

Saoud El Mawla, né en 1953 à Beyrouth, a obtenu son doctorat en Islamologie à la Sorbonne.

Entre 1985 et 2013, il a enseigné la sociologie politique et religieuse des pays arabes à

l’Université libanaise. Vice-président de la fondation Imam Chamseddine pour le dialogue et

fondateur du Centre arabe pour le dialogue, la justice et la démocratie, il est aussi l’auteur de

nombreux ouvrages sur le dialogue interreligieux, le chiisme et l’islamisme. Depuis 2013, il est

directeur de la section de traduction au Centre arabe de recherches et d'études.

Figure 40 : Daniel Koehler

Daniel Koehler a étudié à l’université de Princeton et à l’université libre de Berlin. Il a travaillé

en tant que conseiller au sein de plusieurs programmes, en particulier des programmes

islamiquesch

erche

ursc

ience

s

socia

les

Saoud ElMAWLA

mouv

emen

tsisla

miqu

esisla

miqu

esisla

miqu

esch

erche

ursci

ence

sso

ciales

Most frequent words

Word

frequ

encie

s

0

2

4

6

8

progra

mmes

unive

rsité

allemand

berlin

cons

eiller

daniel

déradicalisation

etudes

famillesfin

fondé

girds

institut

koehler libre

particulier

plusie

ursprinc

eton

radicalisation

sein

spécialisés

travailléétudié

Daniel KOEHLER

djiha

distes

radica

lisés

progra

mmes

unive

rsité

allem

and

berlin

cons

eiller

danie

ldé

radica

lisati

onetu

des

Most frequent words

Word

frequ

encie

s

0

1

2

3

4

5

6

Page 190: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

184

spécialisés pour les familles de djihadistes radicalisés. Fin 2014, il a fondé l’Institut Allemand

d’Etudes sur la Radicalisation et la Déradicalisation (GIRDS).

Figure 41 : Géraldine Casutt

Géraldine Casutt est doctorante en sociologie des religions à l’université de Fribourg (Suisse)

et à l’EHESS250 (Paris), où elle travaille sur l’engagement féminin occidental, plus

particulièrement français, dans le phénomène djihadiste contemporain.

Figure 42 : Elyamine Settoul

250 École des Hautes Etudes en Sciences Sociales

religio

nsco

ntemp

orain

diste

djiha

doctoranteehess

enga

geme

nt

franç

ais

fribou

rg

féminin

occidental

paris

partic

ulièrem

ent

phénomène

suiss

e

trava

ille

université

Géraldine Casultt

religi

ons

socio

logie

conte

mpora

indis

tedji

hado

ctoran

teeh

ess

enga

geme

ntfra

nçais

fribou

rg

Most frequent words

Word

frequ

encie

s0

1

2

3

4

5

6

institu

tpo

litique

s

actue

lleme

nt docteur

ecole

etude

s

milita

ire

paris

recherche

scien

ce

sein

stratégique

travaille

Elyamine SETTOUL

phén

omèn

esrad

icalis

ation

institu

tpo

litiqu

esac

tuelle

ment

docte

urec

oleetu

des

milita

irepa

ris

Most frequent words

Word

frequ

encie

s

0

1

2

3

4

5

6

7

Page 191: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

185

Elyamine Settoul est docteur en sciences politiques à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris

(2012). Il travaille actuellement sur les phénomènes de radicalisation au sein de l’Institut de

Recherche Stratégique de l’Ecole Militaire.

Figure 43 : HaiderSaeed

HaiderSaeed est chercheur à l’Arab Center for Research and Policy Studies (Doha) et rédacteur

en chef de la revue Siyasat arabiya (trad. Politiques arabes).

Figure 44 : Hamza Shareef

Hamza Shareefest conseiller en affaires internationales au Conseil de sécurité national du

gouvernement irakien. En mars 2015, il est devenu le directeur général du Centre d’études

stratégiques Al- Nahrain. H. Shareef a été coordinateur national pour l’équipe interministérielle

nationale dans le cadre de la création de la stratégie de sécurité nationale en 2012-2015.

nation

al

nationaleaires

cadre cen

tre

consei

l

conseillercoor

créatio

n devenu

dinateur

directe

ur

gouver

nement

général

intermi

nistéri

elle

internationales

irakien

mars

nahrain

stratég

ie

stratég

iqueséqu

ipe

études

Hamza SHAREEF

nation

alséc

urité

nation

ale aires

cadre

centre

consei

lcon

seiller coo

rcré

ation

Most frequent words

Word f

requen

cies

0

1

2

3

4

5

6

7

Page 192: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

186

Figure 45 : Harith HasanAl—Qarawee

Harith HasanAl—Qarawee est chercheur au Centre d’Etudes du Moyen- Orient de Crown, à

l’université de Brandeis. Ses recherches se concentrent sur les relations entre la société et l’Etat,

les transitions politiques, et les politiques d’identité en Irak et au Moyen-Orient.

Figure 46 : Hugo Micheron

Hugo Micheron est diplômé du King’s College (Londres) et de l’Institut d’études politiques

d’Aix-en-Provence. Hugo Micheron est doctorant au CERI 251

- Sciences Po, où il prépare, sous

la direction du professeur Gilles Kepel, une thèse sur « Les facteurs qui conduisent les jeunes

français à rejoindre les rangs des djihadistes en Syrie et en Irak ».

251Centre de recherche internationale

identi

tébra

ndeis

centr

echercheur

concentrent

crown

etat

etude

sira

kmoyen

moyenorient

orien

t

reche

rches

relations

socié

té trans

itions

université

HarithHasan ALQARAWEE

politi

ques

identi

tébra

ndeis

centr

ech

erche

urco

ncen

trent

crown eta

tetu

des

irak

Most frequent words

Word

frequ

encie

s

0

1

2

3

4

5

6

irak

syrie

aixenceri

college

conduisentdiplômé

directiondoctorantfacteurs

françai

s

gilles

hugo institutjeunes

joindre

kepel

king

londres

micheron

politiques

prépar

e

sciences

sous

thèse

Hugo MICHERON

djihadi

stes irak syr

ieaix

en ceri

colleg

econ

duisen

tdip

lômé

directio

ndoc

torant

Most frequent words

Word f

requen

cies

0

1

2

3

4

Page 193: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

187

Figure 47 : Laurent Bigorgne

Laurent Bigorgne, né le 20 octobre 1974 à Épinal, est un essayiste français qui dirige l'Institut

Montaigne depuis 2010. À sa tête, il entend promouvoir le dialogue avec nos partenaires

européens, contribuer à faire la pédagogie des grands défis que la France doit relever et proposer

des pistes concrètes de refondation de nos politiques publiques.

Figure 48 : Mohamed Ali Adraoui

Mohamed Ali Adraouiest docteurensciences politiques de l’IEP de Paris, il a enseigné à

Sciences Po Paris et à l’IEP de Grenoble, et a été chercheur post- doctoral à l’Institut

universitaire européen de Florence.Chercheur au Middle East Institute de l’Université nationale

de Singapour, il est l’auteur de Du Golfe aux banlieues. Le salafisme mondialisé. Les ressources

intellectuelles et idéologiques du djihadisme Vers une autonomisation du djihadisme ? Quelle

porosité idéologique, sociologique etpolitique.

dialoguedirigeen

tend

europ

éens

laurentlinstitut mo

ntaign

epartenaires

promouvoir

concrètes

contribuer

défis

france

grand

s

pistes

proposer

pédagogie

refondation

relev

er

Laurent BIGORGNE

politi

ques

publi

ques

dialog

uedir

igeen

tend

europ

éens

lauren

tlin

stitut

monta

igne

parte

naire

s

Most frequent words

Word

frequ

encie

s

0

1

2

3

4

5

6

7

politiqueautonomisation

intellectuelles

porosi

quelle

salafismevers

cherch

eur iep paris

auteur

banlieu

es

docteu

r

doctora

l

east

enseig

néeuropéen

florenc

e

golfe

grenoble

institu

t

institu

te

middle

nation

ale

post

scienc

e

scienc

es

singap

our

univer

sitaire

Mohamed AL IADRAOUI

djihadi

sme

politiq

ueaut

onomis

ation

idéolo

gique

idéolo

giques

intellec

tuelles

mondi

alisé

porosi

téque

lleres

source

s

Most frequent words

Word f

requen

cies

0

2

4

6

8

Page 194: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

188

Figure 49 : Omar Ashour

Omar Ashour estmaître de conférences en études de sécurité à l’Institut d’Etudes Arabes et

Islamiques, à l’université d’Exeter et chercheurassocié à la Chatham House de Londres. Il est

l’auteur de La déradicalisation des djihadistes : transformer les mouvements islamistesarmés.

Figure 50 : Peter Neumann

Peter Neumann, né le 4 décembre 1974 en Allemagne, est professeur de Security Studies au

département de War Studies du Kings College (Londres). Il est directeur du Centre international

d’études sur la radicalisation. Son dernier livre, Die neuen Dschihadisten : ISIS, Europa und

die nächste Welle des Terrorismes (trad. Les nouveaux djihadistes : ISIS, Europe et la nouvelle

vague de terrorisme), a été publié en 2015.

politiq

ueassociée

cadisdirectrice

ehess

memb

re

sociolo

giks

dirige

déradicalisation

fleurym

érogis

france

janvier

nation

aleosn

y

participé

pilotes

prison

quelle

rechercheaction

sitesétu

de

Omar ASHOUR

contrer

adical

isation

politiq

ueass

ociée

cadis

directri

ceehe

ssme

mbre

sociolo

giks

dirige

déradi

calisa

tion

Most frequent words

Word f

requen

cies

0

1

2

3

4

5

6

isisdjih

adiste

s

europ

eter

rorism

e

vagu

e

die

studie

sce

ntre college

direc

teur

dschihadisten

dépa

rteme

nt

europa

intern

ation

al

king

livre

londre

s

neue

n

peter

publié

und

war

Peter NEUMANN

isisdji

hadis

teseu

rope

nouv

eaux

nouv

elle

terror

isme

vagu

e diestu

dies

centr

e

Most frequent words

Word

frequ

encie

s

0

1

2

3

4

5

6

7

Page 195: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

189

Figure 51 : Shiraz Maher

Shiraz Maher, né en 1981 à Birmingham, est chercheur au Centre international d’études de la

radicalisation à Kings College (Londres), d’où il coordonne des recherches sur les conflits en

Iraq et en Syrie. Il étudie également le développement de l’idéologie salafiste djihadiste, et les

organisations djihadistes au Moyen-Orient.

4.1 Les relations temporelle, géographique, contextuelle et modale (Comparaison des

auteurs)

Tableau 16 : Les relations temporelle, géographique, contextuelle et modale (Comparaison

des auteurs)

Discipline/Activité Auteur Situation géographique

Sociologue Adel Bakawan Franco-Kurde

Criminologue Alain Bauer Français

Chercheuse Ann-Sophie Hemmingsen Danois

Sociologue (EHESS) Bartolomeo Conti Italien

Sociologue, Politique Bernard Rougier Français

Sociologue Clément Therme Suisse

Chercheur Ekaterina Sokirianskaia Russe

Sociologue(EHESS) Farhadd khosrokhavar Franco-Iranien

idéologiecentre

chercheur

colle

ge

international

king

londres

radicalisation

études

conflitsiraq

recherchessyrie

développementétu

die

Shiraz MAHER

djiha

diste

djiha

distes

idéolo

giemo

yeno

rient

organ

isatio

nssa

lafist

ece

ntre

cherc

heur

colle

geint

ernati

onal

Most frequent words

Word

frequ

encie

s

0

1

2

3

4

Page 196: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

190

Psychanalyste Fethi Benslama Franco-tunisien

Chercheur Hisham Al-Hashimi Irak

Anthropologue Hosham Dawod Irak

Chercheur (EHESS) Jean-Luc Racine Français

Anthropologue Jean-Pierre Dozon Français

Chercheuse Leila Seurat Français

Chercheur Lorenzo Vidino Italien

Chercheur(IRD) Marc Antoine Français

Géographeet diplomate Michel Foucher Français

Philosophe Michel Onfray Français

Chercheur (EHESS) Michel Wieviorka Français

Politologue Olivier Roy Français

Ethnologue Philippe Migaux Français

Ecrivain Pierre Conesa Français

Relations

internationales

Rik Coolsaet Belge

Sociologue Stefano Allievi Italien

Philosophe, islamologue Tariq Ramadan Suisse

Islamologue Saoud Elmowla Liban

Chercheur Daniel Koehler Allemand

Doctorant Géraldine Casutt Français

Politologue ElyamineSettoul Français

Chercheur Haider Saeed Doha

Conseiller en

affairesinternationals

Hamza Shareef Irak

Chercheur HarithHasan Al Qarawee Irak

Doctorant Hugo Micheron Français

Chercheur Mohamed Ali Adraoui France

Maître de conférence Omar Ashour Anglais

Professeur de sécurité Peter Neumann Allemand

Chercheur Shiraz Maher Anglais

Page 197: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

191

Nous constatons que les participants à ce colloque sont issus de plusieurs pays dont la grande

majorité des européens principalement des français et la plupart d’entre eux sont des chercheurs

et sociologues il y a aussi d’autres métiers tel que : La criminologie, spécialiste des mouvements

extrémistes, les politologues et les philosophes. Dans cette universitaire, aux différents

niveaux, etc.…

Les autres participants viennent du Moyen-Orient (Irak, Liban et Iran), ils sont repartis en

plusieurs catégories tels que : chercheur, islamologue, anthropologue et sociologue etc.…

La plupart des participants ont entre 30 et 70 ans. Et ceci est dans toutes les catégories

confondues.

4.2. Classification Hiérarchique Ascendante CAH

C’est une méthode de classification automatique utilisée en analyse des données, à partir d’un

ensemble de n individus, qui a pour but de répartir ces individus dans un certain nombre de

classes. La méthode suppose qu’on dispose d’une mesure de dissimilarité entre les individus ;

dans le cas de points situés dans un espace euclidien, on peut utiliser la distance comme mesure

de dissimilarité. La classification ascendante hiérarchique est dite ascendante car elle part d’une

situation où tous les individus sont seuls dans une classe, puis sont rassemblés en classes de

plus en plus grandes. On a commencé dans le paragraphe précédent par mettre tous les mots

dans une même matrice de données. Dans ce paragraphe, nous essayerons de classifier les

données selon les critères de similarités et dissimilarités.

Figure 52 : Dendrogramme : les auteurs

Ph

ilip

pe

MIG

AU

X

Pe

ter

NE

UM

AN

N

Da

nie

l K

OE

HL

ER

Sh

ira

z M

AH

ER

An

n S

op

hie

He

mm

ing

se

n

Ba

rto

lom

eo

CO

NT

I

Ad

el B

RA

KA

WA

N

Cle

me

nt T

HE

RM

E

Ste

fno

AL

LIE

VI

Le

ila

SE

UR

AT

Lo

ren

zo

VID

INO

Mo

ha

me

d A

L IA

DR

AO

UI

Ala

in B

au

er

Je

an

Pie

rre

Do

zo

n

Ha

ide

r S

AE

ED

Ha

rith

Ha

sa

n A

LQ

AR

AW

EE

Sa

ou

d E

IMA

WL

A

Ge

rald

ine

Ca

su

lt

Ha

mza

SH

AR

EF

La

ue

nt B

IGO

RG

NE

Mic

he

l O

NF

RA

Y

Mic

he

l F

ou

ch

er

Ta

riq

Ra

ma

da

n

Om

ar

AS

HO

UR

Ely

am

ine

SE

TT

OU

L

Hu

go

MIC

HE

RO

N

Ho

sh

am

Da

wo

d

Mic

he

l W

IEV

IOR

KA

Be

rna

rd R

OU

GIE

R

Eka

teri

na

SO

KIR

IAN

SK

AIA

Fe

thi B

en

sla

ma

Ric

k C

OO

LS

AE

T

Pie

rre

CO

NE

SA

His

ha

ma

AL

_H

AS

HIM

I

Je

an

LU

C R

AC

INE

Fa

rha

dd

Kh

osro

kh

ava

r

Ma

rc A

NT

OIN

E

Olivie

r R

OY

05

10

15

Cluster Dendrogram

hclust (*, "ward.D2")

d.mot

He

igh

t

Page 198: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

192

La méthode indique la présence de 3 groupes :

Groupe 1 : contient les CV des auteurs suivants : Adel Brakawan, Clement Therme, Philippe

Migaux, Ann Sophie Hemmingsen, Bartolomeo Conti, Peter Neumann et Shiraz Maher

A partir du diagramme des fréquences du groupe 1, nous remarquons que les mots les plus

fréquemment utilisés par les membres de ce groupe sont Religion, islamisme, terroriste et

radicalisation. Nous verrons par la suite quels sont les mots qui caractérisent le mieuxce groupe

et, pour répondre à cette question nous utiliserons le test d’ANOVA.

Figure 53 : Groupe 1

Groupe 2 : contient les CVs des auteurs suivants : Alain Bauer, Jean Pierre Dozon, Leila Seurat,

Lorenzo Vidino et Mohamed Al Iadraoui

Nous constatons que les mots les plus fréquemment utilisés sont La sécurité et le Crime. De la

même manière que pour le groupe 1, nous tenterons de déterminer les mots les plus

représentatifs de ce groupe au moyen du test ANOVA.

religio

nter

roriste

iran paris

politiq

ue

étrangè

reuniver

sité

islamrelations

autom

ne

printem

psinte

rnation

ale

university

new monde

séminaire

italie

voldir

musulmans

international

revue

stratég

ique

septem

bre

chercheur

hiveriranien

russie

juin

studies

pressyork

institu

t

public

centre

europeislamiste

ehess

octobr

e

kurde

s tate

défis

ifri

asiejeu

states

trita

robert

ligne

arezzo

Groupe 1

radica

lisation

religio

nisla

misme

terroris

te iran paris

politiq

ueétra

ngère

univer

sité islam

Most frequent words

Word f

requen

cies

0

10

20

30

40

50

60

Page 199: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

193

Figure 54 : Groupe 2

Groupe 3 : contient les CVs des auteurs suivants : Stefno Allievi, Leila Seurat, Lorenzo Vidino,

Michel Onfray, Michel Foucher, Tariq Ramadan, Hosham Dawod, Michel Wieviorka, Farhadd

Khosrokhavar, Marc Antoine, Olivier Roy, Bernard Rougier, Ekaterina Sokirianskaia, Fethi

Benslama, Rik Coolsaet, Pierre Conesa, Hishama Al Hashimi et Jean-Luc Racine.

A partir du diagramme des fréquences du groupe 3, nous constatonsque les mots les plus

fréquemment utilisés par les membres de ce groupe sont Politique, Monde et Social. Nous

relèverons, grâce au test ANOVA, les mots caractérisant le groupe 3.

Figure 55 : Groupe 3

sécuritécrime

puffrance

parismembre

conseil

police

criminologie

francmaçonnerie

edition

spré

sident

histoire

ritena

tional

nationale

fondateur

cnrs

frança

iseno

uvelleème

ordredirecteur

institu

tétu

des

groupe

stratég

ique

septembre

grand

e

édition

internationalfra

nçais

insécurité

monde

octobre

sciences

recherche

honneur

société

maçon

nique

maçonnerie

alain

politiq

ue

crimine

llescrim

inelle

fichiers

travail

décembre

internationale

relation

s

direction

dictionnaire

dalloz

lattès

global

e

revue

loge

orient

loges

maçonniques

déf ense

gendarmerie

ihesi

puis

york

étatsunis

crimino

logy

politiq

ues

straté

giques

v iceprésident

administrateur

général

consei

ller

dernières

criminalité

privée

géopol

itique

pouvoi

rs

maître

edimaf

propos

center

droit ancien

chargé

missio

n

liv re

comité

inhes

world

chaos

guide

sous

rdnfrè

res

godf

iepcon

tre

air

ouest

lettre

Groupe 2

sécurit

écrim

e puffran

ce paris

memb

recon

seil

police

crimino

logie

francm

açonne

rie

Most frequent words

Word f

requen

cies

0

20

40

60

80

100

politiquesocial

lislamiran

islam

onfray

dir

editions

france

revue

benslama

fethi

antoine

marc

ramadan

directio

n

sciences

new

université

tariq

société

presses

sous

isbn

dun

memb

re

quil

pays

études

crise

studie

s

vol

nouvel

le

juin

roy

irak

soi

état

caslaïcité

saeed

mort

fin

sens

Groupe 3

politiq

ue paris

monde soc

ialmic

hellisl

am iran islam

onfray dir

Most frequent words

Word f

requen

cies

0

10

20

30

40

50

60

70

Page 200: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

194

4.3. Classification par K-means

Le partitionnement en k-moyennes (ou k-means en anglais) est une autre méthode de

partitionnement de données. Étant donné des points et un entier k, le problème est de diviser

les points en k groupes, souvent appelés clusters, de façon à minimiser une certaine fonction.

On considère la distance d’un point à la moyenne des points de son cluster, la fonction à

minimiser est la somme des carrés de ces distances. K-means, à la différence de la CAH, ne

fournit pas d’outil d’aide à la détection du nombre de classes. Nous devons les programmer

sous R. Le schémaest souvent le même : on fait varier le nombre de groupes et on surveille

l’évolution d’un indicateur de qualité de la solution c’est-à-dire l’aptitude des individus à être

plus proches de ses congénères du même groupe que des individus des autres groupes. Deux

pistes ici : surveiller l’évolution de la proportion d’inertie expliquée par la partition

On cherche le « coude » dans le graphique (nous programmons la procédure) ; utiliser la largeur

moyenne de silhouette, on recherche alors à maximiser ce second crit

Figure 56 : Inertie

La solution k = 3 classes maximise (de peu face à k = 4 et k = 6) l’indicateur silhouette moyenne.

A partir de k = 3 classes, l’adjonction d’un groupe supplémentaire n’augmente pas «

significativement » la part d’inertie expliquée par la partition. La proportion d’inertie expliquée

par la partition est de 80%.

2 4 6 8 10

0.00.2

0.40.6

0.8

Nb. de groupes

% ine

rtie ex

pliqu

ée

2 4 6 8 10

020

4060

8010

012

014

0

Nb. de groupes

Silho

uette

Page 201: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

195

4.4. Correspondance CAH – K-means

Le groupe 1 de la CAH coïncide avec le groupe 1, le groupe 2 et le groupe 3 des K-means.

Après, il y a certes des correspondances, mais elles ne sont pas exactes.

Le résultat est cohérent.Nous remarquons que le groupe 2 donné par le K-means s’identifie au

groupe 2 donné par la méthode CAH. Il y a 3 correspondances en communs.

Tableau 17 : Correspondances CAH et K-means

K-means1 K-means2 K-means3

CHA1 4 6 9

CHA2 0 6 0

CHA3 6 0 2

4.5. Interprétation des classes statistiques comparatives : Analyse de variance

Dans cette partie, nous allons utiliser la méthode d’Analyse de variance pour observer

l’influence du facteur groupe sur le nombre de répétitions de chaque mot utilisé dans le CV de

chaque auteur.

L’analyse de la variance permet d’étudier le comportement d’une variable quantitative à

expliquer (dans notre cas, c’est le nombre de fréquence de répétition de chaque mot) en fonction

d’une ou de plusieurs variables nominales catégorielles (dans notre cas, c’est la variable

groupe).

Cette analyse est essentielle parce qu’elle permet statistiquement d’expliquer cette corrélation

entre groupes et variables quantitatives.

4.6.Analyse de l’impact Groupe des CVS

Pour entamer l’analyse de l’impact groupe des CVS, nous avonscréé une nouvelle base de

données qui contient en colonne les mots importants pour l’analyse que nous devons

sélectionner et en ligne apparaissent les acteurs. Nous avons, par voie de conséquence, créé une

variable de groupe qui prend trois modalités selon le groupe d’appartenance des discours.

A présent, nous allons étudier l’effet du facteur « groupe » ou bien encore l’effet groupe : groupe

1, 2 ou 3 (c’est l’effet ligne) sur la fréquence des mots utilisés. Ci-dessous sont présentées les

fréquences de quelques mots. Dans chaque case la fréquence calculée est la somme des

fréquences des mots dans l’ensemble des discours.

Page 202: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

196

Tableau 18 : la fréquence du mot par classe des groupes des discours

Groupe Terrorisme Politique Islamiste Crime Monde Sécurité Radicalisation

1 9 5 10 2 3 6 18

2 2 3 6 12 3 13 7

3 5 8 4 1 12 2 5

Nous observons d’après le tableau ci-dessus que le mot islamisteest utilisé fréquemment dans

le groupe 1 :10 fois, tandis dans le groupe 2 il apparaît 6 fois et 4 fois seulement dans le groupe

3.

Dans ce qui suit, nous allons voir en détail si les différences sont significatives ou non. La

méthode utilisée est l’Analyse de Variance qui utilise les techniques de plans d’expérience.

Un plan d’expérience consiste en la mise en œuvre organisée d’un ensemble d’unités

expérimentales de manière à révéler les effets de différents traitements. Notre but est de

comparer les effets de trois groupes sur la fréquence des mots. Nous disposons d’un plan

d’expérience à un facteur pour expliquer la fréquence de répétition des mots. Le facteur est le

groupe et 3 niveaux de facteurs (groupe1, groupe 2 et groupe 3) sont utilisés. Ce sont les

modalités de variable groupe de la base de données.

Hypothèse et Test

H0 : m1 = m2= m3 =0 : Absence totale d’effet de facteur groupe.

Contre H1 : il existe mi différent de 0.

Nousnous proposons d’effectuer le test sur chaque mot de manière à examiner s’il y a une

influence du facteur groupe ou non.

Notre objectif est d’étudier la fréquence de répétition des mots étudiéset observer s’il y a un

effet groupe ou pas. Dans le premier cas, nous identifieronsles groupes et les caractériserons en

fonction des résultats du test.

Test d’égalité des moyennes de mot « Islamiste » entre les 3 groupes : test de student/

ANOVA :

Le test utilisé est le test de student.

Page 203: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

197

Pr (> |t|) est la valeur du p value du test de student : c’est le test de significativité globale, la

valeur sert à accepter ou non l’hypothèse H0.

Estimate sont les valeurs des coefficients estimés du modèle.

Std.Error est la valeur de l’écart type.

Rsquared est la valeur de l’ajustement du modèle

Pvalue est la valeur de p-value.

Il est incontestable et remarquable que le modèle est globalement significatif (p-value : 0.026

< 0.05 Il y a alors rejet de l’hypothèse H0 : m1 = m2 = m3 =0 : Absence totale d’effet facteur

groupe.

Contre H1 : il existe mi différent de 0

Donc on accepte H1 c’est-à-dire que le facteur groupe est discriminant : il y a une différence

significative entre les 3 groupes. La majorité des gens qui utilisent le mot « islamiste »

appartiennent au groupe 1.

On dit que le mot « islamiste » est un indice de dissimilarités puisqu’il y a un effet facteur

groupe. Dans le cas où on rejette H0, le mot est dit indice de dissimilarité.

Le même travail est appliqué pour tous les mots étudiés au début dans la partie ACP.

Nous obtenons le tableau suivant qui donne directement les indices de similarités et

dissimilarités.

Similarités/ dissimilarités entre les CVs

Le tableau ci-dessous présente les points similaires dans tous les discours : ce sont les mots où

la différence entre les 3 groupes n’est pas significative, il s’agit du cas d’acceptation de

l’hypothèse alternatif du test d’ANOVA. Nous remarquonsla présence des points communs

suivants :

Terrorisme, islamisme, djihadisme, attentat, Crime, Radicalisation, comprendre, conflit,

victimes, guerre, service, république, monde et Europe.

Le tableauprésente également les points de dissimilarités dans tous les CVs : ce sont les mots

ou la différence entre les 3 groupes est significative, c’est le cas de rejet de l’hypothèse nulle du

test d’ANOVA. Nous notons les différences suivantes que nous avons représentées par groupe

de CVs :

Page 204: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

198

Tableau 19 : fréquence de quelques mots par groupe

Mot P.value Interprétation

Terrorisme 0.0012 différence significative entre les 3 groupes

Daesh 0.020 différence significative entre les 3 groupes

Islamisme 0.031 différence significative entre les 3 groupes

Djihadisme 0.031 différence significative entre les 3 groupes

Attentat 0.078 Pas de différence significative entre les 3 groupes

Confiance 0.354 Pas de différence significative entre les 3 groupes

Radicalisation 0.067 Pas de différence significative entre les 3 groupes

Comprendre 0.325 Pas de différence significative entre les 3 groupes

Conflit 0.547 Pas de différence significative entre les 3 groupes

Victimes 0.45 Pas de différence significative entre les 3 groupes

Français 0.65 Pas de différence significative entre les 3 groupes

Guerre 0.084 Pas de différence significative entre les 3 groupes

Services 0.25 Pas de différence significative entre les 3 groupes

République 0.09 Pas de différence significative entre les 3 groupes

Monde 0.078 Pas de différence significative entre les 3 groupes

Europe 0.43 Pas de différence significative entre les 3 groupes

Page 205: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

199

CHAPITRE II : LE ROLE DU DISCOURS UNIVERSITAIRE DANS LA

CONSTRUCTION D'UNE NOUVELLE REPRESENTATION DU

SYSTEME SOCIAL

Sous l’ombre du Chaos et la confusion créés par les derniers événements que la France a connus

en 2015-2016, qui ont reconstitué les grandes lignes de l’ordre international, lié à la lutte contre

le terrorisme et l'extrémisme, l’opinion public a été poussé à mener un nouveau combat contre

l'idéologie djihadiste extrémiste, ses origines historiques ainsi que l'environnement de sa

propagation. Ce changement en tant que nouveau phénomène est caractérisé par le lien entre le

niveau local et mondial.

A travers la gravité remarquable de cet événement et les préjudices remarquables qui en

résultent, en particulier ceux liés aux valeurs fondamentales de la démocratie, nous avons

remarqué que, selon l’analyse du discours académique, il s’agit de faciliter cette construction

rhétorique, en 'adoptant de plus en plus de mesures de sécurité. Cela conduit à un changement

profond qui réduit les représentations de la liberté ainsi que le niveau de défense des droits

fondamentaux.

Cela illustre l'efficacité du discours public sur le terrorisme, y compris le discours académique

illustré par les décideurs politiques qui cherchent à créer une nouvelle politique de sécurité dans

la lutte contre le terrorisme252.

Le discours académique en tant que vecteur de certains rituels entourant l’événement, se base

des sources qui, supposent le discours vise à réaffirmer le consensus social sur plusieurs points

clés.

1- Le discours académique est un lieu d'entente et de convergence des opinions publiques entre

académiciens, sur les événements terroristes en tant que phénomènes qui menacent la sécurité

et la stabilité des pays et des peuples. Il ne s’agit pas seulement d’en ensemble de données

susceptibles d’être discutées objectivement, mais plutôt les résultats de certains moyens qui

existent dans l'espace public. Il est à considérer que les questions liées au terrorisme, font partie

de certaines opérations de codage, destinées à faire bouger l'opinion publique vis-à-vis du

pouvoir politique afin de lutter contre les facteurs qui contribuent à la propagation de l'idéologie

252 Jackson, Richard. « Why We Need Critical Terrorism Studies ». E-international relations, 2008, Introduction.

Disponible sur ce site : URL : www.e-ir.info/?p=432#_edn1Consulté le 12/11/2017.

Page 206: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

200

djihadiste extrémiste, en cas d’absence d’une volonté claire et un plan du gouvernement qui

visent à éliminer ce phénomène.

2. En composition sociale, l’influence des discours académiques contre le terrorisme ne dépend

pas seulement de la reconnaissance du problème sociale par le public cible. Mais pour que ce

problème soit phénoménal, qu’il fasse un objet de discussion et une représentation accrue dans

le discours, il doit impliquer un projet de propagande et de promotion de la recherche

scientifique, de la conférence ou des articles dans les médias ordinaires, les journaux et les

plateformes des réseaux sociaux afin de pouvoir inclure ce discours dans ce que l’on appelle

les préoccupations sociales.

3. L'efficacité du discours académique dans la représentation sociale, nous conduit à interpréter

une perspective générale, y compris son but. Ce discours fonctionne sur deux niveaux en

répétant les mots, qui décrivent les actes et les motifs terroristes en étudiant la personnalité de

l’acteur et la promotion d’un système mondial du contrôle social.

Ces points nous amènent à identifier trois points principaux visés par ce discours. Il s’agit de :

1. La mobilisation intellectuelle et psychologique de la population et du public cible, en divisant

les éléments du discours sur des bases communes à savoir convaincre le public d’un seul sort,

et qu’il faut affronter côte à côte. Cette confrontation au terrorisme doit se faire par toutes les

couches sociales Françaises. Parallèlement, il faut maintenir les principes fondamentaux de la

France, comme la liberté d'opinion et d'expression, la démocratie, la souveraineté du droit, le

non atteint des croyances religieuses en référence à ne pas confondre entre les groupes

djihadistes, leur idéologie et l’islam. Ainsi, ce dernier et ses croyants, ne sont pas représentés

par un comportement terroriste253.

2- Ce discours collabore et aide le pouvoir politique de l’Etat, à travers le discours académique,

à donner une interprétation au phénomène, ses causes et les facteurs de sa propagation. Il s’agit

aussi d’expliquer ce problème social et la violence politique sous une couverture religieuse. Ce

discours politique et médiatique doit contribuer à rassurer les citoyens tout en mettant une fin

aux terroristes. C’est ainsi que le territoire sera protégé et la sécurité régnera. En même temps,

la peur, l'incertitude et la méfiance seront réduites vis-à-vis des autorités de l'État dans son

incapacité à éliminer le terrorisme, à travers la répétition du vocabulaire qui traite le cas d'un

traumatisme dans la société. C’est aussi lié à la compétence du pouvoir sécuritaire et les cellules

253Fragnon Julien. Ibid., p.191.

Page 207: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

201

policières d’arrêter les auteurs du crime, et la compétence judiciaire dans l'exercice de son

devoir à les punir et les conduire en justice.

3. L'interprétation qui signifie que le discours académique a pris la forme de recherche dont le

but est de mener un diagnostic des événements, de leurs causes et motivations ainsi que leurs

effets. C’est une question d’analyse de significations et de récits qui expliquent l’idéologie d’où

proviennent les groupes terroristes, leur historique, leur propagation et l’émergence de leur

discours. C’est aussi lié aux facteurs politiques, et socio-économiques ayant contribué à

l'émergence de ces organisations en Europe. Et ensuite la mise en place d’un programme

explicite que les gouvernements doivent appliquer dans la lutte contre le terrorisme254.

A travers l’utilisation de cette méthodologie suivie dans notre analyse, nous avons ciblé l’étude

de la littérature du discours contre le terrorisme ou celui qui relève des actes terroristes. Nous

avons consulté les méthodes les plus importantes, utilisées par le discours. Par la suite, et dans

un cadre théorique, nous avons identifié les facteurs principaux qui expliquent les raisons de

l'émergence de l'idéologie djihadiste extrémiste, remarquablement répondu chez les jeunes

européens et les moyens de recrutement des combattants étrangers dans les rangs des

organisations terroristes. Puis, nous avons eu recours à une analyse statistique des textes du

discours et nous avons mené une étude comparative entre les discours, sans négliger une étude

qualitative des locuteurs, acteurs des attaques terroristes. 255

Lorsque nous avons analysé les résultats, nous avons constaté la mesure de la participation du

discours et son efficacité dans la recomposition sociale, à travers les points abordés

précédemment. Il est à signaler qu’à travers le côté théorique, nous avons voulu contribuer à la

création d’une sorte de diversité pragmatique et sociale. Après la sélection des données, nous

en avons divisé, classé et codé les unités de manière multidimensionnelle, selon plusieurs

normes rhétoriques telles que :

1- La présence de la variable explicative de façon claire et déterminante.

2- La concentration sur les valeurs et les dimensions détectées dans les textes et

leurinclusion dans un glossaire spécifique.

3- La stylistique dialectique utilisée par les acteurs du discours basé sur la relativité.

254 Fairclough, N. Analysing Discourse: Textual Analysis for Social Research. Routleldge. London and New York

2003. pp.203-204. 255 Bartolucci, V. “Analysing elite discourse on terrorism and its implications: the case of Morocco”. Critical

Studies on Terrorism, 2010, p.135.

Page 208: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

202

La méthodologie utilisée nous a permis de procéder à une analyse lexicale, en tenant compte

du contenu de fond et de l'organisation de la sémantique du texte en codant les discours après

le découpage du texte en fragments et en mots. Nous les avons sélectionnés selon leur

importance, en tenant compte de la répétition et de l’unification dans ce discours académique

par la proximité lexicographique.

Concernant le processus de codage, nous avons réparti les composantes discursives dans les

catégories d’interprétation dont l’objectif est d'afficher les données dans le cadre des unités de

discours en divisant les acteurs sous trois groupes. C’est ainsi que nous avons intégré les

discours académiques dans l'interprétation et la description du phénomène dont le but est de

reconstruire 'une représentation sociale. Cela permet d’en extraire des recommandations et des

avis sur le phénomène de manière à ce que les gouvernements et les autorités en tirent profit

afin d'éliminer le terrorisme.

Notre méthodologie nous a permis d'identifier les éléments et la structure du discours et ses

effets attendus, à travers le cadre général cité par le juristeErving Goffman256 qui tient compte

de la consolidation de la représentation académique et culturelle. Selon la conception de

l'écrivain, le cadre n’est pas utilisé métaphoriquement, mais plutôt pour comprendre la stratégie

de la persuasion utilisée dans le discours de l’acteur.

Et en se basant sur le principe qui considère que tout texte est analysé en mettant en évidence

les mots signifiants visant à persuader le public cible, l'analyse vise alors, et principalement, à

clarifier la relation de causalité dans l'interprétation des éléments utilisés par les acteurs, et leur

impact dans sur la représentation du discours contre les actes terroristes. Et effet, cela conduit

à une nouvelle orientation de la politique de lutte contre le terrorisme, en compatibilité avec le

discours.

De cette analyse, nous avons pu relever et les différents niveaux linguistiques de nos

hypothèses, à travers les techniques et les méthodes utilisées par les acteurs, pour convaincre le

public, visé par le discours, tout en mettant en place une nouvelle représentation du concept du

terrorisme, mené par des groupes djihadistes extrémistes. Cela relève également des éléments

clés du discours lié aux attentats terroristes que la France a connus et contre le terrorisme en

général. Nous avons focalisé le contexte particulier de ce discours, sur la base d'une perception

qui varie entre recherches académiques et articles. Et dans la collecte de données, nous avons

mis l’accent sur les opinions des courants culturels et universitaires, lié à l’intégralité de

256Goffman, Erving. Les cadres de l’expérience, Les éditions de Minuit, Paris, (1991), p.573.

Page 209: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

203

l’idéologie salafiste djihadiste et extrémiste, les facteurs qui ont contribué à son émergence

ainsi que l'identité des groupes terroristes et les modalités dont ils ont été formés257.

Grâce à cette analyse, nous avons constaté également que les causes des difficultés sociales

liées à la construction d'un concept clair et déterminé sur le terrorisme relèvent de la

contradiction dans les sciences sociales. De ce fait, les différentes définitions fournies par des

académiciens ont essayé de diagnostiqué la complexité de ce phénomène.

Nous avons constaté dans notre analyse du discours académique que le mot terrorisme est

devenu un terme clé, en particulier après les événements du 11 Septembre en 2001. Dans les

récits centraux de la culture occidentale, ce terme la même position que les termes de la liberté,

la démocratie. En revanche, il est encore difficile de déterminer, le sens exact de ce terme, en

absence d’une définition unifiée, susceptible de décrire avec précision les phénomènes qu’ils

en proviennent. En effet, l’absence de cette dernière a rendu ce terme aussi vague que flou et

insaisissable258.

Dans le discours public le terme de « terrorisme » a été utilisé pour substituer de nombreux

termes, dont le but est de décrire les groupes qui commettent des actes terroristes, à savoir les

extrémistes, les intégristes, les recrutés et les djihadistes. De ce fait, il est devenu très difficile

de définir le terrorisme, étant donné que ces groupes utilisent le discours dans la diffusion de

son idéologie sauvage, visant à créer la peur et la terreur parmi la population. Ainsi, cette peur

affecte le discours public.

Dans notre thèse, nous avons essayé d'explorer à travers l'analyse, comment le discours

académique a contribué à reconstruire la représentation sociale, en termes de langage utilisée

pour décrire le terrorisme, à travers les groupes djihadistes radicaux qui ont revendiqué leur

responsabilité des attentats en France.

Dans notre thèse, nous avons essayé d'explorer à travers l'analyse, comment le discours

académique a contribué à reconstruire la représentation sociale, en termes de langage utilisée

257 Lahouari, Addi. « Violence symbolique et statut du politique chez Pierre Bourdieu. » Revue Française de

Science Politique, Fondation Nationale des Sciences Politiques, 2001, pp.52-53.

Disponible sur ce site : URL : https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00398864/document

Consulté le 03/01/2018. 258Bartolucci Valentina and Giorgio Gallo.” Terrorism, System Thinking and Critical Discourse Analysis”.

Research Paper, Published online in Wiley Online Library. Disponible sur le site: URL: wileyonlinelibrary.com

DOI: 10.1002/sres.2206. 2013

https://nexa.polito.it/nexacenterfiles/gallo2013terrorism.pdfConsulté le 02/01/2018.

Page 210: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

204

pour décrire le terrorisme, à travers les groupes djihadistes radicaux qui ont revendiqué leur

responsabilité des attentats en France.

Souvent, l'événement terroriste décrit cet extrémisme comme étant inhabituel, vu la

diabolisation de l'acte sauvage provoqué259.

Le constructivisme social est une théorie qui examine les phénomènes sociaux dans des

contextes spécifiques. Il se focalise la relation entre le discours et le pouvoir. Selon cette

théorie, notre perception de la réalité passe par l'interaction des différentes institutions sociales

avec le public. De ce fait, et selon la théorie du constructivisme social, le terrorisme pourrait

être interprété comme une brutalité politique, utilisé sous une couverture idéologique bien

définie. En effet, l’acte terroriste, ne peut être expliqué qu’à travers l'interaction sociale260.

Cela a été confirmé par Richard Jackson. Ce dernier considère que la guerre contre le terrorisme

et l'extrémisme nécessitent une interaction sociale, politique et cognitive à grande échelle. Ce

qui ne se fait pas à travers le discours, mais plutôt en se posant des questions sur la nature du

phénomène, ses causes, l’identité des auteurs de l'acte ainsi que les facteurs qui expliquent les

causes de la propagation de ces atrocités, à travers une approche multidisciplinaire261.

Malgré la complexité de la compréhension du discours académique sur les attentats terroristes

en France, nous avons essayé autant que possible, à travers cette thèse, de tenter de

diagnostiquer le discours de façon simplifiée afin d'avoir un effet pertinent sur l'objectif que

nous cherchons à analyser. La méthodologie utilisée dans l'analyse de contenu est cohérente

avec les principales hypothèses que nous avons développées, ce qui améliore les méthodologies

statistiques qui analysent les modèles contextuels liés au phénomène du terrorisme, y compris

le discours académique. Ainsi, le modèle méthodologique est considéré comme un outil

essentiel pour appréhender la notion de discours djihadiste à travers la représentation

systématique de la réalité afin de mieux comprendre le phénomène et de fournir le cadre de

connaissance adéquat qui contribue à la lutte contre la violence et l'extrémisme.

Il n'y a aucun doute sur la puissance du discours actuel sur la menace et le danger ; il semble

détenir l'emprise hégémonique sur le discours public et privé. Cependant, je dirais que les

constructions discursives primaires au cœur du récit de la menace sont intrinsèquement

259 Keller, Reiner.L’analyse de discours du point de vue de la sociologie de la connaissance. Une perspective

nouvelle pour les méthodes qualitatives. Université Koblenz-Landau, p.293. 260Fragnon Julien, Ibid, p.23 261Richard Jackson, Ibid, pp.74- 394

Page 211: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

205

instables et vulnérables à la déconstruction à travers un éventail de niveaux. Une première

stratégie de déconstruction consiste à révéler les objectifs politiques sous-jacents du discours,

comme j'ai tenté de le faire dans le document jusqu'à présent : révéler les forces hégémoniques

à l'œuvre dans le langage public du contre-terrorisme aide à le désinvestir de son supposé

l'autorité morale. Une deuxième stratégie consiste à rassembler des contre-preuves et des

contre-arguments qui contredisent les récits primaires ou fournissent des comptes alternatifs. À

cet égard, il existe de nombreux domaines dans lesquels les constructions discursives centrales

sont vulnérables. Bien qu'ils ne soient pas exhaustifs, les arguments suivants constituent une

puissante réfutation de la reproduction publique continue de la menace terroriste262.

Au centre du projet discursif qui confirme la poursuite de la guerre mondiale contre le

terrorisme se trouve un récit puissant et omniprésent de la menace et du danger. Une analyse

de disque critique de ce récit révèle comment le langage et la politique de la peur fonctionnent

pour construire le contre-terrorisme et reproduire l'hégémonie. Les principales formations

discursives du récit incluent : la notion d'une nouvelle forme de « super-terrorisme » ou de «

terrorisme catastrophe » ; l'urgence suprême engendrée par la menace.

Le principal objectif idéologique derrière la construction d'un tel récit de menace et de danger

est de légitimer et de normaliser la doctrine de la guerre préventive contre les ennemis étrangers

et la discrimination simultanée des sources d'opposition nationales. La politique de la peur

fonctionne également pour renforcer l'unité nationale, (re) construire l'identité nationale,

déguiser le projet géostratégique néo-conservateur et renforcer les institutions de la coercition

étatique. Cependant, après un examen plus approfondi, il devient clair que la construction

discursive de la menace terroriste catastrophique est intrinsèquement.263

262Ibid., pp.395-396. 263 Milliken, Jennfer. ‘The Study of Discourse’; and Doty, ‘Foreign Policy as Social Construction’,1999, p.306.

Disponible sur ce site : URL : journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/1354066199005002003. Consulté le

16/11/2017.

Page 212: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

206

Conclusion (discussion des résultats)

Si la conclusion permet de présenter quelques remarques sur la recherche, il alors il est

important de remarquer que l’analyse quantitative et qualitative du discours ne peut pas être

totalement objective. L’origine, les expériences, l’identité et l’opinion d’un chercheur

influencent toujours les résultats. Bien que nous sommes conscients de ce facteur essentiel, il

n’est pas possible d’empêcher cette détermination subjective.

Nous avons abordé dans la première partiede notre travail, ce qui a été dit et écrit dans le

discours djihadiste, en essayant de traiter la littérature la plus importante et les différentes

approches menées pour donner une explication sur tout ce qui se rapporte au terrorisme

résultant de l'idéologie djihadiste salafiste. Nous nous sommes concentrés donc sur les facteurs

les plus importants qui expliquent comment la diffusion de cette idéologie extrémiste, qui à son

tour a conduit au recrutement djihadiste dont les résultats imminents sont les attentats

terroristes.

La deuxième partie analyse en détail les discours universitaires. Beaucoup d’études statistiques

avancées ont été étudiées, y compris l’analyse de variance qui a servi à relever les points de

similarités et dissimilarités entre les groupes. Aussi, à travers l’Analyse en composantes

principales (ACP) nous avons pu apporter une meilleure explication des classes. Sur cette base

épistémologique, et en adoptant une logique interprétative plutôt qu'une logique causale, la

technique analytique du discours employée dans les articles s'est déroulée en plusieurs étapes.

La première étape a consisté à examiner de près les textes représentatifs du discours relatif aux

attentats terroristes, en particulier ceux des acteurs spécialisés, et ceux qui s'intéressent à tout

ce qui touche aux groupes terroristes djihadistes. À ce titre, les principales unités d'analyse ou

« données » exploitées dans cette recherche sont composées de plus de 30 textes écrits et oraux

en français et anglais, produits principalement entre 2015 et fin 2016. Cela comprend : (1) des

colloques organisés à l’issue des attentats terroristes en France. (2) des interviews télévisées et

de presse, et les opinions des universitaires diffusées sur Internet, en particulier les différentes

plateformes de communication sociale. (3) des livres d’académiciens et des articles de

spécialistes des études sur le terrorisme et les revues en relations avec les grands groupes de

penseurs et d’intellectuels publics.

Page 213: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

207

Dans la deuxième étape de la recherche, des étiquettes ont été accordées aux textes examinés :

les hypothèses, les récits, les prédicats, les métaphores, les inférences et les arguments déployés,

les types de récits culturels existants et les textes préexistants utilisés. Tout en utilisant une

approche multidisciplinaire et méthodologie quantitative, nous avons mené également une

étude qualitative du CV des acteurs, et une autre comparative dont le but est de connaitre les

similitudes et les différents points de vue illustrés par leur identité et leurs différentes

orientations. L’analyse comparative ou contrastive revêt une importance toute particulière dans

ce cadre. Et dans le même contexte, la présente étude n’intègre pas la perspective de traduction

des mots, mais plutôt la prise d’un ensemble de mots et de textes compatibles et composant un

corpus comparable bilingue ou multilingue. Cette approche, qui met en scène le texte comme

construction explicative détaillée regroupant un genre et une culture, montre en réalité que

beaucoup de différences sont liées au système universitaire264.

Cette analyse nous a offert une perspective discursive exhaustive du traitement des discours

universitaires. L’analyse des discours nourrit alors une réflexion politique plus large sur la

responsabilité et les contraintes qui s’imposent à l’exercice universitaire dans la couverture du

terrorisme.

Le point fort de cette étude réside évidemment sur la qualité des méthodes utilisées servant à

mieux expliquer le terrorisme en tant qu’acte de communication et phénomène politique avec

une démarche méthodologique qui ne sépare jamais les outils de l’analyse discursive d’une

perspective socio-politique.

La seconde partie du présent travail, à savoir l’analyse des CVs des différents acteurs

participants dans ce colloque international 2016265 organisé à Paris, nous a permis de mieux

comprendre les choix, les spécialisations et les intérêts de ces acteurs pour afin de les comparer

avec le contenu des discours universitaires. C’est ainsi que nous avons mesuré la capacité des

interventions et précisé les différentes spécifications servant à une meilleure comparaison.

Dans ce contexte, l'analyse quantitative du contenu du discours semble être le cadre idéal pour

aborder l'importance de la dimension discursive du terrorisme en fournissant une analyse des

discours et en distinguant les connexions entre le langage et d'autres éléments de la vie sociale

264Sanne, Gringhuis.Représentations post Charlie Hebdo de l’islam dans la presse écrite français (La Croix-

L’Humanité-Le Figaro). Mémoire de fin d’études M A de la communication interculturelle, 2016, pp. 54-55. 265Fondation maison des sciences de l’homme, Institut MONTAIGNE, Le djihadisme transnational entre l’orient

et l’occident, Paris du 31 mai au 2 juin 2016.

Page 214: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

208

souvent opaques. Il convient de souligner que, considérer le terrorisme comme une construction

discursive, qui s'applique à certains actes (et non à d'autres) dans un contexte sociopolitique

spécifique et dans des contextes géographiques et temporels, ne revient pas à dire que les actes

de terrorisme ne sont pas réels, que les vraies personnes ne nuisent pas ou ne tuent pas d'autres

personnes. Il s'agit plutôt de dire que la représentation de véritables actes de violence comme

terrorisme est conditionnée par une série complexe de pratiques culturelles politiques, sociales

et discursives situées dans un contexte spécifique.

À partir des résultats de notre analyse, plusieurs hypothèses peuvent être élaborées, sur

lesquelles les universitaires se sont penchés pour faire face au phénomène du terrorisme des

groupes djihadistes. En même temps, ces hypothèses sont les similitudes dans le discours et ont

pris la forme de questions posées par les universitaires à savoir :

• Existe-t-il une relation systématique entre les problèmes sociaux communs qui mènent

à l’extrémisme (marginalisation - perte d'identité - facteurs psychologiques et

économiques) et le récit utilisé par les groupes djihadistes dans leur discours sur les

plates-formes de communication sociale, dans la manière d'aborder ces problèmes lors

de la propagande à l'idéologie djihadiste ?

• Les universitaires ont avancé dans leur analyse du discours de Daesh et d'Al-Qaïda

plusieurs indicateurs qui confirment que la propagande djihadiste sur Internet s'adresse

principalement aux jeunes en Europe et aux Etats-Unis, et non aux jeunes du Moyen-

Orient ou de l’Afrique du Nord. Cette hypothèse soutient l'idée de la perte d'identité et

la marginalisation de la plupart des jeunes musulmans en Europe, par exemple. Les

chercheurs ont tous remarqué que les groupes djihadistes exploitent la faiblesse de la

compréhension de la religion islamique modérée de la jeunesse européenne loin de

l'extrémisme, leur méconnaissance du monde arabe et de son implantation dans un

environnement social regorgeant de problèmes (désintégration familiale, facteurs

économiques, chômage...). Tous ces facteurs facilitent la réception de la propagande

et de la conviction djihadistes. Dans leur discours, les djihadistes ont placé ces

problèmes sociaux dans leurs priorités, afin d'attirer le maximum de jeunes, de les

engager et les recruter.

• La troisième hypothèse sur laquelle les universitaires se sont concentrés, est le rôle de

l'internet, venant soutenir le radicalisme et la propagande de l'idéologie djihadiste et

utiliser à profit les problèmes sociaux éprouvés par les immigrés de deuxième et

troisième génération en Europe.

Page 215: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

209

• La quatrième hypothèse avancée par les universitaires dans la plupart des discours

académiques relatifs aux attentats terroristes en France est l'effondrement des régimes

de nombreux pays arabes après les soulèvements de 2011. Des facteurs qui ont aidé les

organisations djihadistes à étendre et contrôler de nombreuses régions en Syrie, en

Libye, au Yémen ainsi qu’en Egypte. Ce qui constitue la première menace pour la

France et les pays occidentaux qui ont connu l'apparition de nombreux problèmes

affectant les pays européens tels que l'immigration illégale et l'attaque de leurs intérêts

dans le monde arabe.

Comme première réaction à cette attaque, a eu lieu un discours émotionnel, si lancé sous le

choc. Cette réaction naturelle et spontanée à de telles situation était soumise à la structure de

l’esprit français qui a acquis tout au long de l’histoire la civilisation et la culture. Ceci est

indiqué par (Van Dyke), l’un des fondateurs de l’analyse critique du discours, lorsque la

connaissance est basée sur la façon de formuler des modèles pour la production du discours

public et la compréhension qui doivent chercher à mettre en évidence les relations entre les

textes et les processus de production et la compréhension d’une part, et de mettre en évidence

les grandes pratiques sociales dans lesquelles ils sont d’autre part266.

Les discours universitaires ne sont jamais complètement uniformes, cohérents ou consistants ;

ils ont des frontières poreuses et souvent empreintsd’exceptions, d’incohérences et de

contradictions de par les différents intervenants et textes. Beaucoup d'experts du « terrorisme »

cités dans cette partie, après une lecture attentive de leurs textes individuels, expriment souvent

des arguments beaucoup plus nuancés contenant à la fois des déclarations d'appui et

d'opposition à l'ensemble du discours que celles présentées ici. Que chaque texte exprime

uniformément tous les récits principaux de la même manière, ou même qu'ils sont

nécessairement d'accord avec chacun d'eux. C'est plutôt que, pris ensemble comme un discours

plus large ayant une valeur politique et culturelle, les récits ont pour fonction de construire et

de maintenir une compréhension et une approche spécifiques du concept terrorisme. Étant

donné l'ampleur du discours sur « les idéologies djihadistes », la discussion qui suit est

simplement une illustration des hypothèses, des étiquettes, des récits et des constructions

discursives du discours global. Dans certains cas, des expressions plus extrêmes des récits

centraux sont utilisées pour révéler le caractère du discours.

266Van Dijk, T.A. Le discours et le pouvoir. (Palgrave Discourse and Power: New York) Trad. Gaida Al-Ali, 2014,

p.24.

Page 216: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

210

Utilisant les mêmes méthodes d'analyse sociale, la terminologie et les catégories empiriques

utilisées par les textes du « discours djihadiste », nous pouvons soutenir que beaucoup des

termes clés, étiquettes, suppositions et narrations des discours sur le « discours relatif au

terrorisme » sont hautement contestables et le discours dans son ensemble consiste en un certain

nombre de simplifications excessives, d'idées fausses267. « Islamisme », « terroristes », «

djihadistes » ou l'un des autres principaux labels en tant que catégories analytiques directrices.

Au sein de l'islam, existe trop de mouvements à généralisations significatives ou éclairants,

expliqués par plus d'un milliard de personnes disciples de cette religion. Elles varient selon les

pays, les langues et les cultures. D’ailleurs, cinq grandes écoles doctrinales et des centaines de

petites sectes et de traditions théologiques et religieuses variantes enveloppent cette religion.

En revanche, des termes tels que « l'extrémisme », « fondamentalisme », « l'islamisme » ou «

modérés » exigent une qualification minutieuse et une contextualisation. Il y a de grandes

variations dans les mouvements fondamentalistes islamistes et islamiques, notamment entre

sunnites et chiites, violents et pacifistes, politiques et populistes, utopistes et accommodants,

nationalistes et internationalistes et ceux qui se trouvent entre ces divisions grossières. Chaque

groupe islamiste est le produit d'une histoire unique et d’un contexte. Et en comparant les

islamistes en Arabie Saoudite avec l'Ouzbékistan, la Somalie, les islamistes bangladais ou

même en Malaisie par exemple, il semble qu’il s’agit plus d’un procédé qui sert à obscurcir

plutôt qu’à éclaircir.268

En pratique, la ligne de démarcation entre « extrémistes » et « modérés » n'est pas seulement

spécifique au contexte, mais aussi très poreuse. Des termes comme « extrémiste » et «

fondamentaliste » masquent également le fait que les groupes islamistes s'engagent dans un

éventail d'activités politiques, sociales et culturelles, dont peu peuvent être qualifiées de

radicales. De plus, lorsqu'il est utilisé pour décrire une seule catégorie de personnes, l'étiquette

« terroristes djihadistes » est en soi très trompeuse car elle regroupe un ensemble extrêmement

divers de groupes, de cellules, de mouvements et d'individus, et dissimule l'importance de ces

groupes. Tout au moins, il obscurcit la manière dont différents groupes se séparent, fusionnent

et s'éloignent ou se dirigent vers des actions violentes. Un grand nombre de groupes islamistes

a rejeté la lutte violente comme une nécessité stratégique en raison d'une réévaluation

267 Richard Jackson, Ibid. pp. 225-226 268 Tran, Thi Huong.Islamic terrorism in the contemporary context. Faculty of Mass Media and Cross-Cultural

Communication Diplomatic, Academy of Vietnam, 2016, pp.24-25. Disponible sur ce site : URL :

https://worldconferences.net/.../IC%20053%20ISLAMIC%20TERR... Consulté le 03/02/2018.

Page 217: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

211

théologique ou pragmatique, tandis que d'autres ont adopté la violence lorsque la lutte pacifique

a échoué.

Nous pouvons soutenir que le défi le plus important du discours concerne la notion de «

terrorisme religieux» en tant que catégorie analytique et les récits des fondements religieux du

«terrorisme » en particulier, les groupes djihadistes prennent la religion islamique comme

prétexte pour commettre leurs actes terroristes brutaux et appliquer leur agenda politique en

persuadant les combattants de les rejoindre : la propagande sur les plateformes sociales et

Internet les convainc, y compris l'idéologie du suicide pour la religion et l'entrée au paradis269.

Pour un niveau plus pratique, nous pouvons également considérer que le discours antiterroriste

a pour conséquence de contre-produire les effets du discours djihadiste, selon une campagne

antiterroriste plus grande que la guerre contre le phénomène du terrorisme. Par exemple, il

semble évident que le discours a persuadé certains groupes militaristes à s'engager dans le but

d’éveiller les esprits sur l’existence d’un conflit fondamental entre le monde et les groupes

extrémistes djihadistes. En ce sens, la langue contribue à constituer la menace même qu'elle

prétend contrer. En outre, les récits de « militants » fanatiques, meurtriers et suicidaires ont

pour fonction d'amplifier plutôt que d'apaiser la peur sociale générée par les actions. Ils

renforcent la perception que les assaillants sont des machines humaines à tuer.

En termes de politique étrangère, la construction d'une menace globale peut contribuer à

soutenir les gouvernements qui répriment activement les mouvements extrêmes. Plus

généralement, il ne fait guère de doute que les politiques antiterroristes occidentales, fondées

en grande partie sur les catégories productives du discours sur le « terrorisme islamique », sont

au moins en partie responsables de l'intensification des cycles de violence et d'instabilité.

L'invasion de l'Irak, la destruction de Falloujah, les exactions d'Abou Ghraib, le camp de

Guantanamo, la pratique des restitutions extraordinaires et le soutien public à la guerre d'Israël

contre le Liban, les événements en Syrie et en Libye et le conflit arabo-israélien contribuent

entre autres à la construction de nouveaux griefs politiques. Justification d'autres actes de

terrorisme.

Le discours restreint et construit la « connaissance » légitime qui est autorisée à éclairer le débat

académique tout en établissant simultanément les paramètres de l'action légitime. Ainsi, les

269 Pape, Robert.Dying to Win: The Strategic Logic of Suicide Terrorism.New York, Random House, 2005, pp.

17 ; 139 ; 205.

Page 218: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

212

limites du débat public sur la manière de traiter les « extrémistes » nécessitent une connaissance

de ce que l’on appelle l’idéologie djihadiste salafiste.

En fait, le but de notre étude n'est pas d'affirmer que la menace terroriste n'existe pas ou que le

terrorisme et la religion ne sont pas liés. Son but central est plutôt d'attirer l'attention sur le

caractère contestable et politisé des récits dominants, sur la manière dont le « terrorisme

islamique » est interprété et construit socialement comme une menace existentielle et sur les

moyens par lesquels le discours élargi de projets politiques discrets et réifier un type particulier

d'ordre politique et social. Exposer les effets idéologiques et politiques du discours a le potentiel

d'ouvrir un espace critique pour l'articulation de formes alternatives et potentiellement

émancipatrices de connaissances et de pratiques. De plus, compte tenu de l'énorme destruction

matérielle et sociale de la guerre contre le terrorisme jusqu'à présent, la possibilité d'articuler

des réponses non-violentes ou constructives à des actes de terrorisme revêt une immense portée

normative.

Les discours ne sont pas toujours hégémoniques dans un sens absolu. Car, ils peuvent contrer

cette hégémonie et les formes de connaissance subversives. Dans ce sens, le discours devient

intrinsèquement instable et vulnérable et subit différentes formes de critique. Les récentes

mesures prises par les responsables de l'Union Européenne par exemple, d'examiner son lexique

des termes concernant « islamique » ou le terrorisme « djihadiste » sont révélateurs d'une

insatisfaction croissante du discours dans différentes institutions politiques en particulier.

Compte tenu de leur rôle public, les chercheurs dans le domaine ont la responsabilité de

remettre en question l'articulation des étiquettes centrales et récits du discours dominant et

d'explorer d'autres formes de langue et de connaissances.

En fait, il est possible de limiter les questions liées au discours académique. Elles sont abordées

au début de chaque colloque organisé en France. Il s’agit de :

- D’où provient ce terrorisme ?

- Quels sont les auteurs de ces crimes ?

- Pourquoi nous attaquent-ils ?

- Comment pouvons-nous nous défendre ?

Page 219: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

213

Selon notre conception, il s’agirait aussi des étiquettes et des récits concernant «

révolutionnaires », « militants », « nationalisme », « anti-impérialisme », « auto-détermination

», « insurrection », « idéologie » et « similaires » pour décrire le conflit actuel.

Ces questions situent la perception partagée et opposant l’auto-victime mentale au penseur ou

universitaire, tout en essayant de nettoyer le brouillard de plusieurs données nécessaires. C’est

ainsi qu'il serait alors possible de prendre des décisions ou d’exprimer des opinions au sujet du

discours djihadiste. Car la structure mentale apparue dans les premiers stades du discours

académique après les attaques de Charlie Hebdo et celles de novembre, s’appuie sur plusieurs

hypothèses formulées pour comprendre ce qui se passe afin de pouvoir en donner une

explication.

Sur la base de plusieurs lettres pleines de questions que nous possédons, nous avons remarqué

dans l’analyse qu’après ces événements, ce discours s’est transformé en un autre type dominé

par la nature de l’analyse et tente d’expliquer tout type de comportement en publiant des images

ou des dessins animés avec l’inclusion de textes270.

Il convient de noter, que contrairement à ce qui est répandue dans le discours des français en

général, dans un programme appelé enquêtes, (qui est enregistré dans la vidéo (YouTube)

Michel Collon a condamné plusieurs groupes de personnes, institutions et pays, et les a

considérés responsables du terrorisme. Ce qui est considéré comme une cause directe de la

propagation de l’idéologie djihadiste extrémiste, a été divisée en externe et interne. Depuis le

début de son discours, chaque section de ses mots est portée par l’acte d’accusation. Il s’adresse

directement au destinataire sans barrière. Nousrésumons sa déclaration à travers les points

suivants :

• Au moment de ces événements, Laurent Fabius271a été accusé de ne pas avoir considéré

Ansar Al-Charia en Libye comme étant terroristes. Pourtant, ils ont déclaré leur allégeance

à Al-Qaïda et sont composés de djihadistes, principalement des pays d’Afrique du Nord et

de la côte africaine bien qu’ils soient en désaccord avec l’organisation de l’Etat islamique

270 Abidi, Mini. « Représentations médiatiques françaises des attentats de Paris : glorification de moi et

intimidation des autres ». Centre d'études Al Jazeera, 2016, pp.8 ; 9 ; 12. 271Laurent Fabius (né en France le 20 août 1946) est un homme politique socialiste français qui a été Premier

ministre de la France du 17 juillet 1984 au 20 mars 1986. Fabius avait 37 ans lorsqu'il a été nommé et est, à ce

jour, le plus jeune Premier ministre de la Ve République. Plus tard, Fabius a été président de l'Assemblée nationale

de 1988 à 1992, puis de 1997 à 2000. Fabius a été ministre des Finances de 2000 à 2002 et ministre des Affaires

étrangères de 2012 à 2016.

Page 220: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

214

(Daesh). Ce groupe terroriste pourrait avoir un rôle dans les événements terroristes en

France et la revendication des attaques de Charlie par Al-Qaïda au Yémen en est la preuve.

• Il a accusé les pays du Golfe, menés par le Qatar et l’Arabie Saoudite, de financer les

groupes djihadistes en Irak et en Syrie pour renverser le régime syrien, qui est hostile aux

intérêts de ces deux pays272.

• En accusant la coopération de l’Union Européenne avec la Turquie, Michel Cologne a

estimé que la Turquie fournit l’organisation Daesh par la commercialisation du pétrole, ce

qui contribue à un premier degré d’armement des djihadistes. C'est ainsi que la Turquie

coopère à établir l’État islamique allégué par ces terroristes.

• Le terrorisme était constitué par l’Amérique qui a créé le terrorisme à travers sa politique

envers les musulmans au sujet de la cause palestinienne et l’occupation de l’Irak, en plus

de son financement de la guerre contre les soviétiques en Afghanistan.

• Il a accusé les frères musulmans d’avoir produit ce qu’on appelle aujourd’hui le salafisme

djihadiste en particulier en Égypte. Un groupe qui va élaborer l’idéologie djihadiste dans

son sens moderne, surtout après la guerre froide.

• Il a accusé l’Etat d’Israël d’avoir diffusé la culture de la guerre et de ne pas accepter le

dialogue.

En ce qui concerne les facteurs et les phénomènes internes, il s’agit de :

1. Le comportement raciste vis-à-vis des immigrés et le non-respect de l’agent de sécurité

par cette classe. Il a aussi accusé le ministre de l’Éducation français de ne pas avoir assez

construit et sensibilisé les jeunes pour éviter l’extrémiste. Au contraire, le ministère n’a

pas assumé ce rôle avec l’encouragement du ministre de l’Éducation condamné par M.

Collon de ne pas avoir réglé ces problèmes d’espace scolaire.

2. La confusion entre les immigrés et leurs enfants nés en Europe et aux réfugiés, en

particulier après les événements des révolutions arabes et les terroristes qui détiennent

l’idéologie extrémiste273.

3. Une tentative de semer la peur de l’islam et des musulmans, qu’ils soient des particuliers

ou des moyens de médias écrits ou sonores, ainsi que des chaînes de télévision qui

cherchent à lier l’islamophobie au comportement criminel de ces groupes extrémistes.

272 Collon, Michel. « Terrorisme : "Michel Collon accuse et lance un appel" ». Investig’Action, YouTube -24.

Disponible sur ce site : URL. http://www.michelcollon.info/Terrorisme-Michel-Collon-accuse- et.html. Consulté

le 04/11/2016. 273Ibid. p.22.

Page 221: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

215

Nous notons que le discours de Michel Collonqui est basé sur l’information est bien loin de

l’incompréhension ou de l’illusion.

De ce qui précède, et selon ce que nous venons de citer, l’analyse du discours s’est intéressé à

de nombreux pays du monde qui ont été la cible des attaques terroristes et dans cette étude,

nous avons essayé de relever l'équilibre que l'on peut avoir entre la défense du droit individuel

et le droit public tout en gardant le vivre ensemble, en pleine harmonie, en préservant un

patrimoine culturel universel avec tous ses composants.

La structure intellectuelle de la recherche contemporaine sur le terrorisme révèle l'existence de

plusieurs sous-domaines de recherche tels que les conflits internationaux, les politiques

étrangères, les études régionales et la violence politique. Ces sous-domaines reflètent les

influences de plusieurs disciplines des sciences sociales comme la science politique, les études

internationales et l'histoire, et justifient le fait que la recherche sur le terrorisme des années

1960 au début des années 2000 a principalement attiré l'attention d'une section étroite des

disciplines des sciences sociales. Cela peut s'expliquer par l'importance limitée de l'étude du

terrorisme comme sujet de recherche, le risque associé au terrorisme et le peu de ressources

(centres de recherche, financement, données, méthodologies et bourses d'études) disponibles

auparavant pour l’étudedu phénomène (les attentats du 11 septembre).

Devant une telle conjoncture menaçante en provenance des groupes djihadistes, les discours

demeurent des outils moins pertinents et peu efficaces. Ils sont d'une relativité extrêmement

remarquable. Il est évident que les groupes terroristes s'amplifient et se propagent de façon

spectaculaire. En revanche, si les acteurs de la société internationale n'arrivent pas à trouver

une solution efficace pour lutter contre le terrorisme dans les enceintes des palais des congrès

et salles de réunions, les djihadistes quant à eux, se propagent et se dispersent sur la carte

géographique mondiale, aussi bien au niveau médiatiqueque prosélytique.

Nous sommes alors devant deux axes parallèles dont les deux protagonistes tentent de conquérir

le monde. L’un invite au rayonnement des consciences et des esprits, alors que le second fait

appel aux massacres récompensés par le paradis.

Si le discours de groupes djihadiste arrive à avoir des taux d’audition très élevés bien qu’il soit

censuré, celui des académiciens reste classique, occasionnel et loin d’être préventif dans sa

totalité. Il a souvent lieu après les événements terroristes. Les attentats du 11 septembre le

prouvent. Et c’est ainsi que beaucoup de chercheurs ont fait irruption sur les plateaux de

Page 222: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

216

télévision et ont pu publier des ouvrages sur ce thème. Ce qui revient à dire que les actes

terroristes ont fait l’objet d’une commercialisation où les maisons d’édition tentent toujours à

réaliser des chiffres d’affaires très élevés. En revanche, l’attrait de ces publications qui lèvent

le voilent sur tout ce qui est en lien avec le terrorisme n’illustre pas uniquement la fascination

des lecteurs mais également une tentative de son auteur d’éveiller certaines consciences et

déjouer des actes terroristes meurtriers.

Si notre présente recherche s’est limitée à l’étude et l’analyse du discours académique liées au

terrorisme, c’est parce qu’il ne nous a pas été possible de l’élargir et d’aborder les autres

discours. Nous aurions aimé traiter également les autres discours à savoir le discours politique,

médiatique ainsi que celui de Daesh en comparaison avec le discours orthodoxe et les

déclarations des acteurs associatifs. En revanche, et à cause du facteur temporel, il nous a été

conseillé de restreindre l’objet de l’étude dans le discours académique seulement. Egalement,

l’accès à certaines données discursives djihadistes n’a pas été une tâche de tout repos, en raison

de la censure et du blocage de certaines plateformes qui les contiennent d’où il serait très

épineux de les aborder.

Page 223: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

217

INDEX

Cet index, ou glossaire, propose quelques éléments et brèves considérations au sujet de notions

fréquemment utilisées et mobilisées dans les discours et les écrits relatifs aux phénomènes liés

au terrorisme djihadiste ou aux combattants terroristes étrangers et quelques notions mobilisées

par le salafisme djihadiste :

Djihad etDjihadisme :

Le terme « djihad » est un dérivé de la racine arabe jouhd qui désigne « effort ». Dans son sens

original, le « grand djihad », tel que le définit le Prophète, légiféré dans le droit musulman et

pratiqué par les grands mystiques, il est question d’une soumission de l’âme à Dieu. Un effort

sur soi pour devenir le meilleur musulman possible. Par extension, cet effort vise à tout mettre

en œuvre pour favoriser la propagation de l’Islam à travers le monde, au point d’avoir recours

aux armes. C’est la guerre sainte274 où tous les moyens utilisés sont justifiés.

« Le djihad consiste à œuvrer de son mieux pour accomplir le bien ». C'est une lutte individuelle

et sociale pour éradiquer l’injustice, 1'oppression et le mal au sein de la société, et agir sur les

plans, tant spirituel qu'économique ou politique. Le djihad est essentiellement un combat que

mène l'esprit en vue de préserver les valeurs de l'islam et qui suppose des sacrifices pour y

parvenir. La religion musulmane étant pacifiste.

Dans la théologie classique, il existe trois types de jihad : le majeur, le moyen et le mineur.

1- Le djihad majeur « jihad al-Akbar »

Appelé aussi « djihad avec l'âme ». Il désigne un renoncement volontaire de la part de l'individu

aux désirs charnels et péchés qui peuvent 1'éloigner de Dieu. À 1'instar du sacrifice enseigné

par le Christ, le jihad majeur sert ainsi à détourner le rite sacrificiel de son objet habituel. Ce ne

sont plus des choses qui sont sacrifiées, mais la matière même de la vie, la façon de la vivre.

On renonce aux désirs, aux passions, à la colère, jusqu'à renoncer à sa propre vie.

2- Le djihad moyen

Baptisé « djihad bilyad », le djihad moyen désigne la défense de l'islam par des actes pacifiques

et opère sur les plans social et économique pour assurer une bonne situation familiale aussi bien

274 Kepel, Gilles.Qu’est-ce que le djihad ? Les Collections de L’Histoire. Gallimard France Culture, 2006, pp. 22-

23.

Page 224: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

218

pour soi quepour le reste de la communauté et tout en pratiquant la charité et prenant soin des

pauvres, des veuves et des orphelins275.

3- Le djihad mineur :

Réduit au titre de djihad mineur (« al djihad al-asghar »), il n'en demeure pas moins important

ou exigeant moins d'effort. Il s'agit du sacrifice ultime que 1'on nomme « djihad bis-sayf » («

djihad avec l’épée »), celui qui implique le recours aux armes pour la défense de la communauté

musulmane lorsque celle-ci est attaquée par un ennemi. Appelé aussi « qital fi sabil Allah » («

combat dans l’amour de Dieu »). Il comporte avant tout une connotation défensive et employé

qu'en dernier recours pour protéger la foi de l'individu et ses biens en cas d’échec des moyens

pacifiques comme le dialogue, les négociations et les traités. C'est une obligation individuelle

qui, lorsqu'une communauté musulmane est attaquée, concerne tous les musulmans (qui se

doivent de la défendre) et qui implique leur participation à différentes échelles et manières : par

les armes, s'ils le peuvent, sinon en finançant ce djihad s'ils en ont les moyens, et enfin, en

dernière contribution, en priant pour son succès. Cependant, comme dans toute guerre la

défense ne se limite pas à attendre passivement l'agression de l'ennemi, mais, comme le souligne

Jacques Baud, « position de l'attaque » fait partie d’un contexte stratégique défensif276 .

Il est clairement cité dans le Coran que l'objectif (a priori) du djihad n'est pas offensif dans la

mesure où il n'exprime pas la volonté d'imposer l'islam, mais uniquement de le défendre des

agressions extérieures :« Si ton seigneur l'avait voulu, tous les habitants de la terre auraient cru.

Est-ce à toi de contraindre les hommes à être croyants ? ». Et pour mieux comprendre ce

troisième type de djihad, nous devons puiser dans ses origines.

Aujourd’hui, le djihad a été réactivé par les différents courants radicaux et depuis les années

1980, un bouleversement s’est produit : grâce à la modernisation des moyens de communication

– télévision par satellite, Internet –, le djihad est proclamé par des individus qui sont de moins

en moins des ulémas. Tout est parti d’Afghanistan, où s’est formée, à la faveur du combat contre

l’invasion soviétique, une légion djihadiste internationale, sans emploi après le départ de

l’Armée rouge en 1989 et qui a donné naissance au mouvement de Ben Laden. Après les

guérillas-djihad des années 1990, qui ont essayé, en vain, d’imiter le modèle afghan pour faire

275Ben youssef, Bochra Rahma. Le djihad sacrificiel contemporain comme rite sacrificiel contemporain, étude de

cas de trois djihadistes tunisiens. Mémoire comme exigence partielle de la maitrise en communication, Université

du Québec à Montréal, janvier 2015, pp.30-31. 276 Baud, Jacques. Djihad, l'asymétrie entre fanatisme et incompréhension. Paris : Lavauzelle,2009, p. 20.

Page 225: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

219

tomber les régimes en place en Égypte, Algérie, Bosnie, Tchétchénie, le djihad s’est retourné

vers l’ennemi lointain, dans la perspective de mobiliser les masses par des opérations

spectaculaires, et ce sont les attentats du 11 septembre 2001 et les conséquences de l'occupation

américaine en Irak, la multiplication des groupes extrémistes en Irak puis la multiplication des

attentats terroristes dans différentes villes européennes comme Madrid et Londres,

l'exploitation du chaos des groupes dans le monde arabe après 2011 et la prise de contrôle de

vastes zones menacent la paix et la sécurité du monde. Et c'est ce que la France a vu en 2015-

2016 suite aux attentats terroristes à Paris et Nice. Après ces événements, le terme djihad est

devenu rhétorique antiterroriste, en particulier dans les pays occidentaux, lié à des groupes

extrémistes de différents types, Al-Qaïda ou Daesh277.

Al Khalifa (Calife) :

Al Khalifa en Français : la traduction française du terme Al Khilafa pose problème, la traduction

s’est en effet contentée d’une transposition phonétique altérée qui a conduit à un inversement

de sens. Al Khalifa (institution politico-religieuse) devient (phonétiquement transposée vers le

français) « Califat » ! Ce qui, en arabe, renvoie maladroitement au Khalifa ou Calife en français

(encore un terme phonétiquement mal transposé), personne physique détenant le pouvoir au

sein de la Khalifa. Plus clairement, en arabe Khalifa renvoie l’institution alors que Khalifa

désigne la personne physique détentrice du pouvoir au sein de la Khalifa. C’est en ce sens que

le terme « Califat » sème la confusion entre une institution et une personne physique, le calife,

Khalifa en arabe. La plus grande confusion réside donc dans la similitude phonétique entre

Khalifa ar. (calife /fr.) et Califat fr. (Khalifa ar.)278.

Le mot arabe « khalifa » signifie « suivre ». Au sens premier, khalīfa, (pl. : khulafā’), signifie

« celui qui suit ». On comprend bien que le mot peut s’appliquer au « successeur », mais c’est

aussi le terme que l’on utilise normalement en arabe pour dire « lieutenant, représentant,

délégué ». Les premiers successeurs du prophète Muhammed furent tout naturellement appelés

khulafā’, mais c’est à l’époque de l’Omeyyade Abd al-Malik ibn Marwan que fut établi le titre

de khalīfa comme chef de la Communauté musulmane.

277Les racines Historiques du Djihadisme, colloque organisé à Paris, Samedi 21 novembre 2014. Disponible sur

ce site : URL :https://www.aphg.fr/IMG/pdf/151109-fifh2015hd_djihadisme.pdf. Consulté le 17/02/2018. 278Ainine, Bilel. Islam politique et entrée en radicalité violente. Thèse de doctorat, université Paris-Saclay,

Université de Versailles St Quentin, 2016, p. 556.

Page 226: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

220

À l'heure actuelle, l'idée de restaurer le califat islamique est l'une des déclarations les plus

importantes dans le discours contemporain des groupes extrémistes, qui utilisent la religion

islamique comme une excuse pour atteindre ses objectifs politiques. Les organisations

djihadistes considèrent que le vrai musulman n'est pas celui du bon culte, de bonnes croyances

et comportement, mais il est celui qui allègue le califat islamique, qui est représenté par les

leaders d'Al-Qaïda et Daesh279.

Le concept du califat a été re-représenté et construit dans le discours académique en France,

spécifiquement après l'annonce de ce qu’on appelle l'Organisation de l'État Islamique (Daesh),

qui a fait de Abu Bakr al-Baghdadi le Calife des Musulmans.L’Etat islamique est officiellement

apparu le 29 juin 2014 et s’est positionné en Syrie et en Irak en tant qu’acteur à part entière du

conflit faisant rage dans cette région. « La lecture médiatique – sur le mode de l’effroi le plus

souvent – en a rapidement fait le nouveau protagoniste devant redéfinir globalement l’ordre

politique local, voire régional. [...] L’émergence du dawla al-islâmîyya fî-l-‘irâq, puis le choix

des noms de dawla al-islâmîyya fî-l-‘irâq wa-l-shâm et dernièrement de dawla al-islâmîyya,

renvoient nominativement à un certain référentiel qui permet de se définir comme Etat (dawla).

La création de ce groupe a pu être rattachée à la recomposition des frontières ou des contours

de la puissance publique qui a suivi les révolutions arabes ». En effet, cette entité a revendiqué

être un Etat, poursuivant une action militante et protestataire, née déjà dans la foulée de la

guerre en Irak en 2003 et ravivée ou réactivée avec le phénomène insurrectionnel syrien dès

2011. Ils ont pris le contrôle de nombreuses villes en Syrie et en Irak ainsi que leur exploitation

des conditions en Libye et au Yémen.

Salafisme :

Etymologiquement, le terme salafisme renvoie à l’époque des Al Salaf Al Salih. Ce terme vient

de l’arabe qui désigne les pieux prédécesseurs, ou les premières générations de musulmans à

avoir suivi la voie du prophète Muhammad. Ainsi, l’affiliation aux salaf est gage de légitimité,

en ce sens que ces derniers désignent, selon la tradition islamique, les meilleurs musulmans,

dotés d’une compréhension correcte de l’islam. Le salafisme se définit donc comme la branche

orthodoxe de l’islam, qui suit le Coran et la Sunna selon la compréhension des pieux

279 Bielmann Florent, Ibid. p.186.

Page 227: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

221

prédécesseurs280. Le salafisme se décline en deux courants principaux :

1- Le salafisme « cheikhite » ou quiétiste, inspiré par le wahhabisme et les cheikhs implantés

en Arabie Saoudite, peut être considéré comme le plus littéraliste et le plus largement

majoritaire à travers le monde. Uniquement préoccupé de vivre en symbiose avec les

prescriptions coraniques, celui qui adopte cette forme de salafisme « de prédication » professe

un certain mépris pour la vie sociale et politique et les courants engagés en politique, tels les

Frères musulmans, sous l’égide du cheikh Muhammad Nasser Al Dîn Al Albani (mort en 1999).

Cette stratégie s’appuie sur une prédication non violente et non directement politique. La foi «

revivifiée » doit naturellement transformer la société et, par-delà, le monde entier281. Le

salafisme cheikhite refuse tout engagement au nom de l’islam autre que religieux. Il récuse la

politique, cause de fitna (la sédition) et la hizbiyya (la partitisme), qui menace l’unité de

l’Umma (communauté musulmane) et la cohésion des sociétés musulmanes.

En France, la tendance ultra-majoritaire du salafisme « cheikhite » est incarnée par une lecture

quiétiste de l’islam s’attachant à corriger la croyance et les pratiques religieuses des musulmans.

Ce salafisme est convaincu que la seule solution aux problèmes de ces derniers réside dans ce

qu’il nomme at-tasfiyatu wa t-tarbiyya, la purification et l’éducation : purifier la religion des «

innovations » entachant ses préceptes et ses dogmes, pour revenir à la religion transmise par le

Prophète ; éduquer les musulmans pour qu’ils se conforment à cette religion et délaissent les

mauvaises coutumes282.

2- Le salafisme « djihadiste » :

Le salafisme djihadiste suit, lui, une ligne révolutionnaire : il constitue la base intellectuelle du

terrorisme et des opérations suicides, encourageant des actions violentes contre les

Occidentaux. Inspiré par l’expérience du Frère musulman égyptien Sayyed Qotb ou du

Jordanien Abou Mohamed Al Maqdissi, il statue que tout musulman a l’obligation, où qu’il

280 Brodard, Baptiste. « De la Nation of Islam »au wahhabisme : identité culturelle et religiosité chez les

musulmans afro-américains ». Cahiers de l’Institut Religioscope, 2014, p.9. Disponible sur ce site :

URL :https://www.religion.info/pdf/2014_03_Brodard.pdf.Consulté le 16/10/2017. 281 Monge, Claudio.ISLAM – Salafisme, djihadisme, Le dé du fondamentalisme au coeur des trois religions

abrahamiques. Université de Fribourg Faculté de Théologie, 2013-2014, p.14. Disponible sur ce site : URL :

commonweb.unifr.ch/artsdean/pub/gestens/f/as/files/3680/34145_143245.pdf. Consulté le 03/02/2018. 282 Al-Hijazi, Akram. « Études sur le jihadisme salafiste ». 3e édition. Madarat pour la recherche et l'édition.

Tunisie, 2013, pp.285-286.

Page 228: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

222

soit, de porter le fer contre ceux, musulmans ou non, qui oppriment les « musulmans pieux »283.

Le terme jihadisme salafiste s'est installé dans le discours médiatique, académique et politique

pour exprimer une tendance djihadiste de nature globale. Ilconvient de noter que dans la

coutume de cette tendance, le salafisme wahhabite est considéré comme l'une des sources

légitimes et historiques de son idéologie, mais ce n'est pas la seule source fondamentale : le

mouvement salafiste djihadiste a des références plus larges, telles que les Frères musulmans et

divers groupes de l'islam politique.

Ossouli :

Ossouli (fondamentaliste) ou (l'intégriste) : est un concept qui serait impropre s’il voulait

désigner le « djihadisme ». La notion est d’abord généraliste, car elle peut englober les

salafistes, les frères musulmans... Pratiquement toutes les formes de piété musulmane qui

aspirent à un retour aux fondements de l’islam, chacune selon sa conception. Cela ne renvoie

pas spécifiquement à une forme radicale violente à référent islamique284.

Force est de remarquer que la différence dans le sens du Ossouli (fondamentaliste) dans la

culture arabo-islamique par rapport à d'autres cultures, et sa signification a évolué par rapport

au passé.Surtout dans ce qui relève aujourd'hui du discours de la presse en général et

occidentaleen particulier.

Aborder le "fondamentalisme" et le limiter à la tendance de "l'intolérance" et de l'extrémisme

dans les "fondamentalistes islamiques" fait partie des sens sur lesquels repose l'intégrisme dans

la culture arabo-islamique y compris le sens del'intégrisme.

Autrement dit, le renvoi des jugements partitifs aux dispositions générales et la légitimisation

des coutumes, des lois et des modèles de comportement sociaux et politiques imposés par le

progrès et le changement des conditions et des circonstances contribue à ce que l'Islam soit

valable pour tous les temps et lieux, tels que le renvoi de la démocratie à la concertation

(Shura)285.

283Ibid., p.286. 284Ainine Bilel, Ibid, p.555. 285 Garaudy, Roger. « Le fondamentalisme contemporain, ses causes et ses manifestations ». L'arabisation de

Khalil Ahmed Khalil. Dar Al-Alvin. Paris, 1992, p.32.

Page 229: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

223

Wahhabisme :

Né durant la seconde moitié du XVIIIe siècle en Arabie centrale, le wahhabisme est un avatar

de l’hanbalisme, l’une des quatre grandes écoles juridiques du sunnisme. Prédicateur

intransigeant, son fondateur, Mohammed Ibn Abd Al-Wahhab (1703-1792), ne recule devant

rien pour imposer ce qu’il considère comme la vraie et l'unique religion, celle du Prophète et

des ancêtres pieux, « al-salaf al-salih », d’où le terme « salafisme », autre dénomination de cette

tradition. En 1744, il s’allie aux Saoud pour bâtir sur la base de sa doctrine une entité politique

: le premier Etat saoudien286. En France, les termes de « wahhabisme » et des « salafisme » se

confondent selon les auteurs, certains amalgament les deux concepts et d’autres soutiennent

qu’il faudrait les distinguer.

Le Tawhid :

Inspiré et dérivé du mot arabe « wahed » qui signifie Un, Seul et Unique, ce terme reflète le

monothéisme et l'unicité d'Allah à laquelle la religion musulmane fait référence. Il est question

alors de croire en un seul dieu, unique et sans associé et sans égal comme c'est marqué dans

l'une des premières sourates du coran à savoir « alikhlas ». Ainsi, pour reconnaitre cette unicité

il faut l'exprimer en prononçant la Chahada qui est le premier pilier de l'islam. En effet, ce

concept s'oppose au terme « association ». Cette dernière a incité les djihadistes à mener et

déclarer la guerre contre ce qu’ils considèrent comme mécréants et dont le but selon eux, est de

prouver cette unicité de Dieu et que Muhammed est son prophète.

Le Takfir :

« Attakfi » est la racine du mot arabe « Kufr » qui signifie mécréance et incroyance. Dans la

religion musulmane, il est mitigé aussi à l’apostasie ou l’athéisme. Ce terme qui a fait aussi

l’objet d’une francisation radicale avec l’apparition de nouveaux flux radicaux, désigne

également et péjorativement tous ceux qui ne sont pas musulmans. Et pour certains extrémistes,

il décrit également certains musulmans non pratiquants, voir même qui n’adopte pas les mêmes

idées qu’eux.

En revanche, ce terme est mis en cause par certains musulmans qui ne se considèrent pas moins

pieux que les autres adeptes extrémistes de cette religion, vu qu’ils reconnaissent l’unicité du

286Mouline, Nabil. « Genèse du djihadisme ».Le Monde diplomatique, déc. 2015, p.3. Disponible sur ce site : .URL

:https://pm22100.net/01_PDF_THEMES/97.../160326_Genese_du_djihadisme.pdfConsulté le 12/01/2017.

Page 230: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

224

Créateur et que Muhammed est son prophète. Car les savants musulmans se sont entendus sur

la définition suivante, que le Kafir est celui qui renie une religion alors qu’il est parfaitement

conscient de son existence.

Al Wala’a Wal Bara’a

Al Wala’a (alliance et loyauté) al Bara’a (éloignement et rejet) : deux notions distinctes, mais

systématiquement liées, mobilisées par le discours salafiste afin d’inciter les musulmans à

rejeter, à s’éloigner et s’innocenter (Bara’a) de tous ceux qui désobéissent Allah et son prophète

Muhammed. D’autre part, il faut s’accrocher à tout ce qui rapproche (wala’a) de la satisfaction

d’Allah et de son prophète en traçant des frontières, symboliques et réelles, entre la religion

authentique et la fausse. Les tenants du wahhabisme ont développé le principe.

Dans le cadre du discours salafiste djihadiste, ces notions revoient à la nécessité de choisir

expressément (déclarer le wala’a) son camp, en l’occurrence, celui du djihad contre les «

mécréants » et les « apostats ». Par conséquent, les groupes djihadistes ont profité de ce

principe, recruté de nombreux combattants et ont fait le mandat du commandant, devenu leur

émir287.

La Oumma

La Oumma ou « communauté des croyants », ne reconnait aucune frontière nationale, les

nations sont une innovation ou hérésie (bid’a)288, considérées comme corruption de la parole

divine. Cette notion est centrale au sens de transcender les clivages ethniques et sociaux et

assure la défense des musulmans.

Al Bay’a (l’allégeance) :

Publiquement annoncé, cet acte a pour but de déclarer l’obéissance à une personne représentant

l’autorité religieuse et politique de la communauté musulmane. Quant au concept des

287 Mouline Nabil 288Le terme « bid’a » en arabe, « innovation, idée nouvelle, hérésie » désigne une chose inventée sur la base

d’aucun modèle précédent. Ainsi, le Hadith rapporté par Bukhari (n°2697) et par Muslim (n°1718) énonce : « Le

livre d’Allah véhicule le discours le plus vrai, et l’enseignement de Mahomet est le meilleur et les pratiques

(religieuses) innovées les pires. Quiconque introduit dans notre religion ce qui lui est étranger le verra rejeté ».

Page 231: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

225

djihadistes, elle illustre la soumission à l’émir ou au calife choisi par cette même communauté.

La Charia :

La Charia, dont le mot provient d’une racine arabe signifiant « la voie prescrite », représente la

totalité des commandements de Dieu, tels qu’ils sont énoncés dans le Coran. C’est la

reconnaissance du croyant de son statut de serviteur et de sa soumission totale à Dieu. Mais les

savants n’ont cherché qu’à en faire un ensemble de règles, censé répondre à tous les problèmes,

même les plus quotidiens.

Cet ensemble de règles morales et de sanctions pénales, devenu alors l’obligation d’appliquer

les sanctions édictées dans le Coran, par la Tradition prophétique (Sunna) et par le consensus

des oulémas. Cette loi divine détaille ce qui est contraignant, recommandé, neutre ou permis ;

non prohibé mais déconseillé et ce qui est strictement interdit et considéré comme péché

(haram). Elle régit le mode de vie des musulmans et tous les aspects de leur vie (l’héritage, la

filiation, la société, etc.), il s’agit aussi de la relation à Dieu, comprenant des « principes de foi

(le culte et les Cinq Piliers), des principes d’administration et de justice (droit privé et pénal),

des principes de moralité et de gestion des rapports humains (la vie sociale) et des principes de

savoir ». En ce sens, la Charia implique que la loi politique parfaite est déjà inscrite dans le

Coran289.

289 Boukhobza, Amélie.Jouissances djihadistes : Genèse d'une haine Intellectuelle. Thèse de doctorat. Université

Nice Sophlia Antipolis, 2015, p.124.

Page 232: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

226

BIBLIOGRAPHIE

Page 233: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

227

Ouvrages

ABU RUMMAN, Mohammed (2014). Le secret de l’attractivité : la propagande et le

recrutement d'un Daesh. Amman : Friedrich Fondation.

ABDELKADER, Ben Abdelaziz (2004). Aloumda fi idadaloudda, en vue du djihad pour

l’amour du dieu.

AIT-LARBI, Aghilès, KARSTEN, Ball et El MENTOUMI. Salma (2014). L’engagement des

français dans le djihad, mémoire réalisé dans le cadre du cours « Les formes de la participation

politique en Europe ».

AIY, Anne. (2010). A study of audience responses to the media Discourse about the fear of

terrorism between Australian Muslims and the Broader Community, Lewiston: Edwin mellen

press.

AL SHAHRY, Fayez Ibn Abdullah. (2010). Discours intellectuel sur Internet, une vision

analytique des caractéristiques et de l'extrémisme électronique, Bibliothèque roi Fahd du

nationale, Riyad.

Al SUBAD, Mohammed (2012). L'idéologie de l'islamisme radical-la nouvelle génération des

intellectuels islamistes, Préface de Farhad Khosrokhauar, France : Le harmattan.

ALAIN, Bertho (2016). Les enfants du chaos. Paris, La Découverte. Essai sur le temps des

martyrs.

AL-HIJAZI, Akram (2013). Études sur le jihadisme salafiste. 3e édition. Madarat pour la

recherche et l'édition. Tunisie.

AWAN, Akil. Hoskins, Andrew. (2011). O'Loughlin, Radicalisation and Media: Connectivity

and Terrorism in the New Media Ecology. (Media, War and Security). London: Routledge.

BAKKER, Edwin. “Their characteristics and the circumstances in which they joined the jihad

– an exploratory study,” In Jihadi terrorists in Europe (2006). Netherlands Institute of

International Relations.

BALLARD, James David. (2005). Terrorism, media and Public Cresskill. Hampton press.

BARTOLUCCI, V. (2010). “Analysing elite discourse on terrorism and its implications: the

case of Morocco”. Critical Studies on Terrorism.

Page 234: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

228

BAUD, Jacques (2009), Djihad, l'asymétrie entre fanatisme et incompréhension, Paris :

Lavauzelle.

BAUDOUÏ et ESPOSITO (2013). Le homegrown djihadism et la recomposition de l'action

publique de sécurité dans les états démocratiques européens.

BENHAMMOU, Mohammed (2017). Le Djihadisme international : l’ennemi invisible,

Mutations idéologiques et stratégies opérationnelles, Diplomatie et stratégie. Paris : le

Harmattan.

BOURDIEU, Pierre (1971). « Genèse et structure du champ religieux », Revue française de

sociologie.

BOURDIEU, Pierre (1982). Ce que parler veut dire, l'économie des échanges linguistique.

Paris.

BOURDIEU, Pierre (1984). Homo Academicus. La maquette de couverture est de Jean-Pierre

-Jauneau. Paris : Les éditions de Minuit.

BOURGOIN, Nicolas (2015). La République contre les libertés, le virage autoritaire de la

gauche libérale. Paris : le Harmattan.

BOUZAR, Dounia. CAUPENNE, Christophe (2014). La métamorphose opérée chez le jeune

par les nouveau discours terroristes, recherche- action sur la mutation du processus

d’endoctrinement et d’embrigadement dans l’islam radical.

BRUGIDOU, Mathieu. LABBE, Dominique (2000). Le discours syndical français

contemporain. Ecole polytechnique fédérale, Lausanne, Suisse.

BURGAT, François (2016). Comprendre l'islam politique, une trajectoire de recherche sur

l’altérité islamiste (1993- 2016). Paris : Edition la découverte.

CHARAUDEAU, Patrick (1998). Le discours d’information médiatique. Paris : Nathan /INA.

CHARAUDEAU, Patrick, MAINGUENEAU, Dominique (2008). Glossaire de l'analyse du

discours. Traduit par Abdelkader Almahéri, et Hammadi Samod.Tunis : Dar Sinatra.

CHOMSKY, Noam (2003). Le contrôle des médias : les réalisations spectaculaires de la

propagande, traduction de ABDULLATIF. Omaima, Le Caire : Bibliothèque Shorouk

internationale, première édition.

Page 235: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

229

CHOMSKY, Noam, et HERMAN, Edward (2008). La Fabrication du consentement. De la

propagande médiatique en démocratie. Traduit de l’anglais par Dominique Arias. Marseille :

Agone, coll. « Contre-feux ».

COHEN GRILLET, Philippe (2016). Nos années de plomb : Du Caire au Bataclan : autopsie

d'un désastre, Enquête sur un mensonge d’Etat. Paris : Plein Jour.

DASSETO, Felice (2014). « Devenir extrémiste et agir en extrémiste : centre interdisciplinaire

d’études de l’islam dans le monde contemporain. Essais de recherche ». In Radicalisme et

Djihadisme.

DAVID, Martin JONES.M. L. R. SMITH, Beyond Belief (2010). Islamist Strategic Thinking

and International Relations Theory. Terrorism and Political Violence. Londres.

DAVID, Thomson (2014).Les Français Djihadistes. Paris : Les Arènes.

DELTOMBE, Thomas (2007). « La construction médiatique de l'islamophobie en 5-France,

1975-2005 ». In L'islam imaginaire. Paris.

DURKHEIM, Émile. (1898) « Représentations individuelles et représentations collectives », la

Revue de Métaphysique et de Morale, tome VI.

El KAHLAOUI, Tarek, AL-HAJ Mohamed Salem (2014). Le salafisme djihadiste, en Tunisie,

la réalité et les sorts. Tunisie : l’Institut tunisien aux études stratégiques, 1ère Edition.

ELMAZ, Orhan. “Jihadi-Salafist Creed: Abu Muhammad al-Maqdisis Imperatives of Faith”.

In RUDIGER, Lohlker (2012). New Approaches to the Analysis of Jihadism: Online and

Offline. (Studying Jihadism, Vol. 1). Gottingen.

ERELLE, Anna (2015). Dans la peau d’une djihadiste, Enquête au cœur des filières de

recrutement de l’Etat islamique. Paris : Robert Laffont.

ERELLE, Anna (2015). Dans la peau d’une Djihadiste, enquête au cœur des filières de

recrutement de l’Etat Islamique.Paris: Laffont.

FAIRCLOUGH, Norman (2009). “A dialectical–relational approach to critical discourse

analysis in social research” in Wodak, Methods of Critical Discourse Analysis (2nd edition).

London.

FAIRCLOUGH, Norman, (2009). Analyse du discours. Analyse textuelle dans la recherche

sociale. Traduit par Wahba Talal. (Organisation arabe pour la traduction), Beyrouth.

Page 236: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

230

FAIRCLOUGH, Norman, (2009). Analyzing discourse, Textual Analysis for social research

Routledge. A member of the Taylor Francis group, Ali rights, Reserved, (Arab Organization

for Translation), Beirut, Lebanon.

FAIRCLOUGH, Norman. (1992). Discourse and Social Change. Cambridge: Polity Press.

FOUCAULT, Michel (1970). L’ordre du discours. Leçon inaugurale, au Collèges de France,

Prononcée le 2 décembre 1970. Paris : Gallimard.

FULLER Roger (1987). La contribution des médias dans la reproduction du pouvoir dans les

approches de la poésie et de la psychanalyse. Traduit par Khattabi Mohammed. Jean Benjamin.

GARAUDY, Roger (1992). « Le fondamentalisme contemporain, ses causes et ses

manifestations », L'arabisation de Khalil Ahmed. Paris:Dar Al-Alvin.

GHADBIAN, N. (2000). “Political Islam and Violence”. In New Political Science, vol. 1, n°22.

GRIGNANI, Ryan (2005). L’Occident face à l'islam militant de la perception du conflit aux

moyens de Résistance.

GLUCKSMANN André, (2002) Dostoïevski à Manhattan.

GURSKI, Phil (2016). The Threat from Within. Recognizing Al Qaeda-Inspired Radicalization

and Terrorism in the West. Lanham (USA): Rowman & Littlefield.

HEGGHAMMER, Thomas (2009). “The Ideological Hybridization of Jihadi Groups”, Current

trends in islamist ideology, vol.9.

HUNTINGTION, Samuel (2001). « Les attentats et le discours de la guerre3 ». La revue

nouvelle, n°10, pp.

HUSSEIN, Samir Mohamed (2006). Analyse du contenu, définition, concept et déterminants.

Le Caire: Dar Al Kutub.

JACKSON, Richard. (2007). “Constructing Enemies: Islamic Terrorism in Political and

Academic Discourse”. In Government and Opposition, vol.42, n°3.

JACKSON, Richard. Samuel Justin SINCLAIR (2012). Contemporary debates on terrorism.

London And New-York.: Routledge. Taylor Francis Group.

KEPEL, Gilles (2003). Jihad. Expansion et déclin de l’islamisme. Paris : Gallimard.

Page 237: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

231

KEPEL, Gilles (2006). Qu’est-ce que le djihad ? Les Collections de L’Histoire. Paris :

Gallimard France Culture.

KEPEL, Gilles (2015). « Terreur dans l’Hexagone ». In Genèse du djihad français. Paris :

Gallimard. / France Culture.

KEPEL, Gilles (2016). La Fracture. Paris : Gallimard / France Culture.

KHOSROKHAVAR, Farhad (2004). L’Islam dans les prisons. Archives de sciences sociales

des religions.

KHOSROKHAVAR, Farhad (2014). Radicalisation. Saint-Denis : Maison des Sciences de

l'Homme.

LARROQUE, Anne Clémentine. NADAUD, Charl. GUEGAN, Jean.Baptiste (2016). Sortir du

Bataclan - Récit et analyses. Paris : Bréal.

MAINGUENEAU, Dominique, (2005). L`analyse du discours et ses frontières, Université.

Paris XII, France.

MERTON, Robert King. (1997). Eléments de théorie et de méthode sociologique. Traduit par

Henri Mendras. Paris, France : A. Colin.

MOOS, Olivier (2015). « L’État Islamique ». In Cahiers de l'Institut Religioscope, n°13.

MOUNIN, Georges (1983) (1971). Clefs pour la linguistique. Paris.

NADEF, Abou Ahmed (2014). « L’analyse du discours et du paysage virtuel djihadiste en

Tunisie, quand l’internet devient une arène au djihad ». InPorte de l’information africaine.

NAJI, Abou Bakr (2008). « La gestion de la sauvagerie, Idarat al-tawahhush ». InCentre de

recherches et des études islamiques.

PAPE, Robert (2005). Dying to win : the strategic logic of suicide terrorism. New York :

random house.

RAPOPORT, David C. (1984). « Peur et tremblement, terrorisme dans trois religieux ». InThe

American Political Science Review.

Page 238: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

232

REINER, Keller (2007). L’analyse de discours du point de vue de la sociologie de la

connaissance. Une perspective nouvelle pour les méthodes qualitatives. Actes du colloque bilan

et prospectives de la recherche qualitative.

REINERT, M. (2001). « Approche statistique et problème du sens dans une enquête ouverte ».

In Journal de la société de statistique de Paris, tome 142, n°4.

RIFFE, Daniel, STEPHEN, Lacy, and FREDERICK-Fico (2005). Analysis Media Message

(Using Quantitative Content Analysis in Research) Associates, New Jersey: Mahwah.

ROY, Olivier (2002). Les nouveaux radicaux et le jihad dans l'islam mondialisé. Paris: Seuil.

ROY, Olivier (2015). “What is the driving force behind jihadist terrorism? –A scientific

perspective on the causes/circumstances of joining the scene”. In Bundeskriminalamt BKA

Autumn Conference.

SAID, Edward (1981). L'Islam dans les médias. Comment les médias et les experts façonnent

notre regard sur le reste du monde.Sinbad.

SAID, Edward. (1978). Orientalism. New York: Pantheon.

SALAZAR, Philippe Joseph (2015). Paroles armées, comprendre et combattre la propagande

terroriste. Paris : Le mieux éditeur.

SCHMID, Alex et JONGMAN Albert (2005). Political Terrorism. A new guide to actors,

authors, concepts, data bases, theories, and literature. New Brunswick & London: Transaction

Publishers.

SCHULTHIES, Becky; BOUM, Aomar (2007). “"Martyrs and Terrorists Resistance and

Insurgency": Contextualizing the Exchange of Terrorism Discourses on Al-Jazeera.”In Adam

Hodges; Chad Nilep. Discourse, War and Terrorism. (Discourse Approaches to Politics,

Society and Culture), vol.24. Amsterdam: John Benjamins.

SPECKHARD, Anne et YAYLA, Ahmet S. (2015). “Eyewitness Accounts from Recent

Defectors from Islamic State: Why They Joined, what they Saw, why they Quit”. In

Perspectives on Terrorism, vol.9, n°6.

VAN DIJK. T. A. (2014). Le discours et le pouvoir, Palsgrave Discours and Power.New York,

traduction AL-ALI Gaida.

Page 239: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

233

VAN DIJK. T.A (2009). “Critical Discourse Studies: a sociocognitive approach”, in Methods

of Critical Discourse Analysis, London: Wodak Ruth and Meyer Michael, Sage.

VAN DIJK. T.A. (2006). “Ideology and Discourse Analysis” In Journal of political ideology.

vol.2, n°11.

WIEVIORKA, Michel et WOLTON, Dominique (1987). Terrorisme à la une, Paris :

Gallimard.

Page 240: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

234

Travaux universitaires

Al RAJBI, Mohammed Ahmed (2011). Les tendances du discours islamique dans les Sites

Internet, analyse du contenu. Mémoire de Master, Site électronique de l’information la

Boussole. Univ. Moyen Orient

Al MOUKLI, Ahmed Bin Hassan (2014). « Les idéologies médiatiques de l’organisation d’Al-

Qaida, les défis de la sécurité intellectuelle sur l'Internet », Etude présentée lors de la première

Conférence nationale de la sécurité intellectuelle, Univ. Le roi Saoud, Arabie Saoudite.

AIMÉE, Karam (2005). Terror and Patriotism in the United States: A Critical Analysis of

Governmental Discourses Surrounding the Attacks of September 11, 2001 and the Introduction

of the Patriot Act in the U.S.A. Master's Thesis, University of Ottawa, Canada. En ligne .URL:

http://www.ruor.uottawa.ca/en/handle/10393/26939Consulté le 23/4/2017.

AININE, Bilel. (2016). Islam politique et entrée en radicalité violente. Thèse de doctorat,

Université Paris-Saclay, préparée à l'Université de Versailles st Quentin.

ASSO, Racha (2007). La conception du Jihad : entre la doctrine classique et les djihadistes

d’Al-Qaïda. Mémoire de Maîtrise en Science Politique, Université du Québec, Montréal.

BANKOFF, Greg (2003). “Regions of Risk: Western Discourses, on Terrorism and the

Significance of Islam”. In Journal Studies in Conflict & Terrorism, vol. 26, n°6.

BEKJAN, Senem (2016). Islamic state narrative on Internet: A French Sociology & Social

Network theory approach understanding the propaganda. Faculty of Social Science, Institute

of Political Science.

BEN YOUSSEF, Rahma Bochra (2015). Le djihad sacrificiel contemporain comme rite

sacrificiel contemporain, étude de cas de trois djihadistes tunisiens. Mémoire de maitrise en

communication, Université du Québec, Montréal.

Page 241: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

235

BENJAMIN, Ducol, (2015). Devenir djihadiste à l'ère numérique. Une approche processuelle

et situationnelle de l’engagement jihadiste au regard du Web. Thèse de doctorat en science

politique, Université Laval, Québec, Canada.

BIELMANN, Florent (2017). Combattants terroristes étrangers : analyse des motivations

individuelles des djihadistes de Suisse. Mémoire de Master présenté à l’Université de Genève.

BONFANTI, Matteo E. (2016). Collecting and Sharing Intelligence on Foreign Fighters in the

EU and its Member States: Existing Tools, Limitations and Opportunitites. Asser Press.

BOUKHOBZA, Amélie (2015) Jouissances djihadistes : Genèse d'une haine Intellectuelle.

Thèse de doctorat, Université Sophia Antipolis, Nice.

CAMPO, Cyrielle (2015). Portraits de groupes avec Dames : La construction médiatique de

la figure de l'étrangère sous les mandats de : N. SARKOZY et de F. HOLLANDE, L’exemple

de la Presse écrite de 2007 A 2013. Thèse de doctorat, Université Sophia Antipolis, Nice.

CHARAUDEAU, Patrick (2006). « Discours journalistique et positionnements énonciatifs.

Frontières et dérives ». In Revue SEMEN, n°22, Énonciation et responsabilité dans les médias.

Besançon : Presses Universitaires de Franche-Comté.

CHOULIARAKI, Lilie, FAIRCLOUGH Norman (1999). Discourse in late modernity.

Edinburgh: Edinburgh University Press.

PAUWELS, Lieven (2014) Comprendre et expliquer le rôle des nouveaux médias sociaux dans

la formation de l’extrémisme violent, Une recherche qualitative et quantitative, (université

Gent- Onderzoekoep sociale veilgheidsunalyse -Université catholique de louvain).

COCKLEY, David. (2009). The Media Spectacle of Terrorism and Response-Able- Literature.

Doctoral Dissertation, Texas A&M University, College Station, U.S.

DANIC, Isabelle (2006). « La notion de représentation pour les sociologues. Premier aperçu ».

In Travaux et documents, déc.2006, n°25, pp.29-30.

Page 242: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

236

Enligne.eso.cnrs.fr/_attachments/n-25-decembre-2006-travaux-et-documents/danic.pdf ?...

Consulté le 08/04/2016.

DANY, Lionel (2016). Analyse qualitative du contenu des représentations sociales. Université

Aix-en-Provence-Marseille.

DAUBER, Cori E. (2014) “The Branding of Violent Jihadism”. In Carol K. Winkler; Cori E.

Dauber, Visual Propaganda and Extremism in the Online Environment. [e-Book]. Carlisle:

Strategic Studies Institute. (SSI), U.S. Army, War College Press.

EL DIFRAOUI, Asiem (2010). Al-Qaida par l'image ou la prophétie du martyre : Une analyse

politique de la propagande audiovisuelle du jihad global. Thèse de doctorat, Institut d’études

politiques, Paris.

ELMAZ, Orhan (2013). Traditions to Die For : Abu Yahya al-Libi’s Collection of 40 Hadith.

EREZ, Edna and alii (2011). Jihad crime, and the intemet: content Analysis of Jihadist Forum

Discussions. Diane Publishing Company.

FELDMAN, James K. (2010). “ROBERT A. Pape, Cutting the Fuse, The Explosion of Global

Suicide Terrorism and How to Stop It”. In Chicago Project on Security and Terrorism,

University of Chicago press.

FORTIN, Gwenole (2004). L’Argumentation dans les débats politiques télévisés Négociations

identitaires et Co-construction d’un monde commun D’une logique informationnelle à une

sociolinguistique de l’action. Thèse de doctorat, Université Rennes 2, Haute Bretagne.

FRAGNON, Julien (2009). Le discours antiterroriste. La gestion politique du 11-Septembre

en France. Thèse de doctorat de Science politique, Université Lumière, Lyon 2.

GICQUEL, Laure (2015). « Le traitement médiatique autour de l'islam en France : L'exemple

de la chaîne de télévision publique France 2 », Institut D’Etudes Politiques de Toulouse.

Page 243: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

237

GRINGHUIS, Sanne (2016). Représentations post Charlie Hebdo de l’islam dans la presse

écrite française (La Croix- L’Humanité-Le Figaro). Mémoire de fin d’études M A en

communication interculturelle.

GUIGOURES, Romain (2013). Utilisation des modèles de co-clustering pour l’analyse

exploratoire des données. Thèse de doctorat, Université Paris1 Panthéon- Sorbonne.

HEGGHAMMER, Thomas (2017). Jihadi Culture. The Art and Social Practices of Militant

Islamists. Norwegian Defence Research Establishment (FFI). Cambridge: Cambridge

University Press. URL :https://assets.cambridge.org/.../9781107017955_frontmatter.pdf

Consultée le 12/2/2018.

HODGES, Adam (2011). “The "War on Terror" Narrative: Discourse and Intertextuality in the

Construction and Contestation of Socio Political Reality”. In Oxford Studies in Sociolinguistics,

Oxford University Press.

JACKSON, Richard (2005). Writing the War on Terrorism: Language, Politics and Counter-

terrorism, Manchester: Manchester University Press.

JACKSON, Richard (2004). “The politics of threat and danger: writing the war on terrorism”.

In British International Studies Association (BISA) 29th Annual Conference, University of

Warwick.

KELLER, Reiner (2007). « L’analyse de discours comme sociologie de la connaissance.

Présentation d’un programme de recherche ». In Langage et société, n°120, pp.55-76, La

Maison des sciences de l’homme.

KEPEL, Gilles (2002). The trail of political Islam. Cambridge, Mass: Harvard University Press.

KHOSROKHAVAR, Farhad; OLESEN, Thomas (2009). “Islamist as social movement”,In

Centre for Studies in Islamism and Radicalisation (CIR). Department of Political Science.

Aarhus University, Denmark.

Page 244: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

238

LAMY, Aurélia (2005). Le traitement médiatique des attentats du 11 septembre 2001, aux États

Unis, dans la presse et la télévision françaises (11- 18 septembre 2001). Thèse de doctorat,

Sciences de l‘Information et de la Communication, Université Paul Verlaine, Metz.

LARSON, Ghanem (2011). Essai sur la notion d’acte terroriste en droit international pénal.

Thèse de doctorat, droit international public, Université Aix-Marseille III.

MAINGUENEAU, Dominique (2005). L’analyse du discours et ses frontières, Université Paris

XII, France.

MAINGUENEAU, Dominique (2000). Analyser les textes de communication. Paris : Nathan

université.

MOGHADDAM, Fathali M. (2005). “The Staircase to Terrorism: A Psychological

Exploration”. In American Psychologist, Georgetown University, vol. 60, n°2, pp.161-169.

En ligne: fathalimoghaddam.com/wp-content/uploads/2013/.../1256627851.... Consulté

le14/1/2017.

MONNOT, Christophe (2010). Analyse des paroisses et communautés religieuses en suisse

dans une perspective de sociologie des organisations. Thèse de Doctorat en sciences des

religions, Université de Lausanne.

MOUNZER, Boubou. (2006). Contribution aux méthodes de classification non supervisée via

des approches prétopologiques et d’agrégation d’opinions. Thèse de doctorat, Université

Claude Bernard – Lyon1.

MOSCOVICI, Serge. (1984) The phenomenon of social representation, IN R. Farr and.

Cambridge, university press.

NIMMER, Livio (2011). De-contextualisation in the terrorism discourse: a social

constructionist view. Master’s student in the University of Tartu.

OSMAN, Ziad (2011). Les approches juridiques de la lutte antiterroriste : les nouvelles

extensions du droit international, la coopération européenne et les règlementations du monde

arabe. Thèse de doctorat en droit public, Université de Lille 2.

Page 245: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

239

OUMILOUD, Horiya ; MOKEDDEM, Asma (2014)., Classification non supervisée :

Application de k-means. Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme de Licence en

Informatique, Université Abou Bakr Belkaid– Tlemcen, Algérie.

PHILIPPE, Carlos (2015). Le savoir historique à l'épreuve des représentations sociales :

l’exemple de la Préhistoire et de Cro-Magnon chez les élèves de cycle3. Université de Cergy-

Pontoise.

PRUCHA, Nico. (2013). “Celebrities of the Afterlife: Death Cult, Stars, and Fandom of Jihadist

Propaganda”. In Rudiger Lohlker, Tamara Abu-Hamdeh: Jihadi Thought and Ideology.

Jihadism and Terrorism, vol 1, Berlin : Logos.

QAIS, Amin (2016). Le rôle des réseaux sociaux dans la promotion de l'idéologie extrémiste

du point de vue des étudiants des universités jordaniennes. Thèse de Master, Université du

Moyen-Orient, Jordanie.

RIEGLER,Thomas (2013). “Jihad according to Hollywood: The depiction of Islamist

Terrorism in American Movies and TV Series”. In Jihadism: Online Discourses and

Representations. Studying Jihadism, vol. 2. Göttingen: Vienna University Press.

ROBICHAUD, Lyne (2013). Gérer l'ingérable : La surveillance comme nouveau paradigme

du discours de la société américaine du risque. Thèse soumise à la Faculté des études

supérieures et postdoctorales dans le cadre des exigences du programme de maîtrise en Études

politiques, Université d’Ottawa, Canada.

RUDIGER, Lohlker (2013). “Jihadism: Online Discourses and Representations”. In Studying

Jihadism, vol.2, Gottingen: Unipress.

SHARDA, Ramesh (2008). Terrorism informatics: knowledge management and data mining

for homeland security. Oklahoma State University, Universität Hamburg. En ligne :

https://doc.lagout.org/.../Data%20Mining/Terrorism%20Informatics_%20Knowledge%2...

Consulté le 11/3/2016.

Page 246: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

240

SAGEMAN, Marc (2004). Understanding Terror Networks. Philadelphia: University of

Pennsylvania Press.

SPECKHARD, Anne; YAYLA, Ahmet S. (2015). “Eyewitness Accounts from Recent Defectors

from Islamic State: Why They Joined, what they Saw, why they Quit”.In Perspectives on

Terrorism, vol.9, n° 6.

TRAN THI, Huong (2016). ““Islamic terrorism” in the contemporary context”. In e-

Proceeding of the Social Sciences Research (ICSSR 2016). Faculty of Mass Media and Cross-

Cultural Communication, Diplomatic Academy of Vietnam. En ligne :

https://worldconferences.net/.../IC%20053%20ISLAMIC%20TERR...

Consulté l6/2/2018.

VICTOROFF, Jeff (2005). The Mind of the Terrorist, a review and critique of psychological

approaches. University of Southern California School of Medicine.

En ligne:www.diplomatie.gouv.fr/IMG/pdf/critik_psychoterrorisme.pdf. Consulté le

02/01/2018

VAN DIJK T. A. (2008). Discourse and Context. A sociocognitive approach. Cambridge:

Cambridge University Press.

Page 247: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

241

Articles

Article d’Alternatives libertaires (2007) : « Lire : “Cahier de l’Herne : Chomsky, militant et

linguiste”».

En ligne :http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article1456 Consulté le 20/12/2015.

ABDELGHANI, Imad (2013). « Les islamistes entre la révolution et l’Etat-Problématique

d’établir un modèle et de produire un discours ». In Centre des études de l’Union Arabe, Bierut.

ALRAGI, Mohamed (2015). « Les dimensions des idéologies du discours des medias de

l’Organisation Etat Islamique, des études des média », In Centre Al Jazeera d'études, la

Mecque.

BAKIER, Abdul Hameed (2006). “The Evolution of Jihadi Electronic Counter-Measures”.

BAKIER, Abdul Hameed (2010). “Internet jihadists react to the Deaths of Al-Qaida’s Leaders

in Iraq”.

BARTOLUCCI, Valentina; GALLO, Giorgio (2013). “Terrorism, System Thinking and

Critical Discourse Analysis”. En ligne :

https://nexa.polito.it/nexacenterfiles/gallo2013terrorism.pdf

Consulté le 14/3/2016.

BRYNJAR, Lia (2007). “Jihadi Web Media Production: Characteristics, Trends, and Future

Implications”. In "Check the Web" Conference on "Monitoring, Research and Analysis of

Jihadist Activities on the Internet – Ways to Deal with the Issue”, Berlin, Germany.

BURKHALTER, Adrien (2016). « Définir le Terrorisme : Défis et Pratiques, les opinions

exprimées ». In Centre for Security Policy ou des autorités suisses. Geneva. En ligne :

https://www.google.fr/url? Consulté le 02/01/2018.

DECONINCK, Stefan (2009). “The Evolving ideology of the global jihad: a discursive

approach, The Views expressed are only those of the other.”

Page 248: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

242

El KAHLAOUI, Tarek, Al-HAJI. Salem Mohamed (2014). « Le salafisme djihadiste, en

Tunisie ». In La réalité et les sorts, l’Institut tunisien aux études stratégiques, 1ère Edition.

FISHER. Ali; PRUCHA, Nico.is (2014). “Winning the Online Jihad against the West”.In The

Daily Beast.1. ISIS

HAMZA, Nabila (2016). « Femmes Djihadistes, actrices à part entière ou simples victimes ? ».

En ligne : www.leaders.com.tn/uploads/FCK_files/Femmes%20jihadistes.pdf Consulté le

12/8/2016.

HECKER, Marc (2015). « Web Social et Djihadisme, du diagnostic aux remèdes ». In Centre

des études des Securities, Publication réalisée avec le soutien du Conseil Supérieur de la

Formation et de la Recherche Stratégiques.Bruxelles.

KING, Michael; TAYLORDonald M. (2011). “The Radicalization of Homegrown Jihadists: A

Review of Theoretical Models and Social Psychological Evidence”.

MAZOUZ, Abdelghani (2011). « Le courant djihadiste : décisions sur la piste et le destin ». In

site de l’Islam révolutionnaire, les sociologies des Mouvements islamiques et les nouveaux

médias.

MEGIE, Antoine (2010). « La « scène terroriste » : réflexions théoriques autour de l’« ancien

» et du « nouveau » terrorisme ». In Revue Canadienne de science politique, vol.43.

MELEAGROU-HITCHENS Alexander, SHIRAZ Maher, JAMES Sheehan (2012). “Lights,

Camera, Jihad: Al-Shabaab’s Western Media Strategy”. In The international center for the

study of Radicalization and Political Violence, London.

MINI, Abidi (2016).« Représentations médiatiques françaises des attentats de Paris :

glorification de moi et intimidation des autres ».In Centre d'études Al Jazeera.

Page 249: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

243

MONGE, Claudio (2014).« ISLAM – Salafisme, djihadisme, Le dé du fondamentalisme au

coeur des trois religions abrahamiques ». Université de Fribourg Faculté de Théologie. En

ligne :

commonweb.unifr.ch/artsdean/pub/gestens/f/as/files/3680/34145_143245.pdf. Consulté le

2/3/2018.

MOOS, Olivier (2015). « L’Etat Islamique ». In Cahiers de l'Institut Religioscope, n°13.

OBEIDI, Menia (2016). « Représentations des médias français. Glorification de soi et

intimidation de l’autre ». In Centre, Al Jazeera d’études.

ORHAN, Mya Elmaz (2012). “Jihadi-Salafist Creed: Abu Muhammad al-Maqdisi’s

Imperatives of Faith”. In. New Approaches to the Analysis of Jihadism, Université Vienna.

RAMSAY, Gilbert (2013). “Jihadi Culture on the World Wide Web”. In New Directions in

Terrorism Studies, New York: Bloomsbury Academic.

REID, Edna. F.; CHEN, Hsinchun (2007). “Mapping the contemporary terrorism research

domain”. In Int. J. Human-Computer Studies. En ligne :

www.elsevier.com/locate/ijhcs. Consulté le Consulté le .12/1/2018.

REINERT, M. Alceste (1990). « Une méthodologie d’analyse des données textuelles et une

application : Aurélia de Gérard de Nerval ». In Bulletin, de Méthodologie Sociologique.

RICHARD, Jackson (2007). “Constructing enemies: Islamic Terrorism”.In political and

Academic discourse.

RUDIGER, Lohlker (2012). “New Approaches to the Analysis of Jihadism: Online and

Offline”.In Studying Jihadism, vol.1, Gottingen.

Page 250: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

244

SALAH, Maha Abdelmadjid (2014). « Les stratégies de communication sur les réseaux sociaux

sur les sites des groupes extrémistes, étude analytique ». In Centre des études et des recherches.

SEZE, Romain (2014). « Condamnations des crimes perpétrés par l’État Islamique par les

leaders musulmans en France. De l’unanimisme aux débats », InObservatoire Pharos pour le

pluralisme des religions et des cultures. En ligne :

https://www.observatoirepharos.com/.../SÈZE-Romain_Mobilisations-et-débats-

EI_Phar.Consulté le 2/11/2017.

SHARDA, Ramesh (2008). Terrorism informatics: knowledge management and data mining

for homeland security. Oklahoma State. Université Hamburg.

SILKE, Andrew (2004). “An introduction to terrorism research”. In Silke A (ed) Research on

terrorism: trends, achievements and failures. Frank Cass. London.

SILKE, Andrew (2008). Terrorism Informatics. Knowledge Management and Data Mining for

Homeland Security. University of East London United Kingdom.

ZELIN, Aaron Y. (2013). “The State of Global Jihad Online: A Qualitative, Quantitative, and

Cross-Lingual Analysis”. InNew America Foundation Policy Paper.

Page 251: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

245

Rapports

ALLAYMOUNI, Ramadan, Issa, Le Djihad publicitaire, Daesh le modèle le plus efficace,

Rapport préparé le 27/09/ (2015), le dialogue civilisé mobile.

ALGHAFILI, Fahd Ben Abdelaziz (2009). Les stratégies des classes égarées médiatiques et

les mécanismes de leur affrontement, la direction générale de la sécurité intellectuelle,

ministère de l’intérieur. Arabie Saoudite. En ligne:

nauss.edu.sa/Ar/CollegesAndCenters/TrainingCollege/.../003.pdf Consulté le 4/11/2016.

AL-UBAYDI, Lahoud, Nelly, Muhammad (2013). Jihadi Discourse in the Wake of the Arab

Spring. CTC Report. En ligne : https://www.ctc.usma.edu/.../2013/.../CTC-Jihadi-Discourse-

in-the-Consulté le 2/12/2017.

Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice –Radicalisation Islamiste et

Filières Djihadistes Prévenir, Détecter et Traiter-juillet (2015).

En ligne :

https://www.inhesj.fr/sites/default/files/fichiers_site/les.../les.../rapport_gds_3.pdfConsulté le

8/3/16.

GHAFFAR, Hassan; Dr. Erin Marie Seltman, Djihad Trending: A Comprehnsive Analys of on

Line Extremism and how to countrit, ©Quilliam, May (2014). En ligne :

http://www.quilliamfoundation.org/wp/wp-content/uploads/publications/free/jihad-trending-

quilliam-report.pdfConsulté le 2/12/2015.

GOULET, Nathalie ; REICHARDT, André. Rapport. Au nom de la commission d’enquête (1)

sur l’organisation et les moyens de la lutte contre les réseaux djihadistes en France et en

Europe. Session Ordinaire de (2014) / (2015). RAPPORTEUR Jean Pierre. En ligne.

: https://allchemi.eu/mod/resource/view.php?id=5641&redirect=1 Consulté le 3/1/2017.

Jihadists and the Internet, National Coordinator for Counterterrorism (2009). Update. Report.

(May, 2010). En ligne

:https://fas.org/irp/world/netherlands/jihadists.pdfConsulté le 16/2/2016.

Page 252: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

246

Ministère des affaires islamiques au Koweït, le discours islamique électronique,

caractéristiques et contraintes, Magazine de la conscience islamique. N°532, sept. (2010).

ROGAN, Hanna. Jihadism online – A study of how Al-Qaida and radical islamist groups use

the internet for terrorist purposes, (The transnational radical islamism project rapport,

2006).En ligne:trapporter.ffi.no/rapporter/2006/00915.pdfConsulté le 13/9/2016.

ROGAN, Hanna. Al-Qaida’s online media strategies: Norwegian Defense Research

Establishment 1/12/2007.En ligne: https://www.ffi.no/no/Rapporter/07-02729.pdfConsulté le

13/9/2016.

Saisir les mécanismes de la radicalisation violente : pour une analyse processuelle et

biographique des engagements violents. Rapport de recherche. Pour la Mission de recherche

Droit et Justice. Avril (2017). En ligne :

www.gip-recherche-justice.fr/.../Rapport-radicalisation_INHESJ_CESDIP_GIP-Justice_2...

Consulté le 12/2/2018.

PIETRASANTA, Sebastien (2015). La déradicalisation, outil de lutte contre le terrorisme.

Député des Hauts-de-Seine. Rapporteur du projet de loi relatif à la lutte contre le terrorisme.

The international center of the study of radicalization and political violence (Light, camera,

djihad). Chabab western media stratégie. En ligne: icsr.info/.../ICSR-Lights-Camera-Jihad-

Report_Nov2012_ForWeb- Consulté le 24/10/2016.

The use of the internet for terrorist purposes – undock-United Nations Office end drugs and

crime, In collaboration with United Nations Counter-terrorism Implementation Task Force,

(2012). En ligne :https://www.unodc.org/.../Use_of_Internet_for_Terrorist_Purposes...

Consulté le 11/10/2016.

Traitement médiatique du phénomène de l’extrémisme et du terrorisme, les réalités du chantier

international, union des radios arabes, Tunis Avril 2015.

ZEYNO, Baran (2008). The Roots of Violent Islamist Extremism and Efforts to Counter It.

Committee on Homeland Security and Governmental Affairs, United States Senate En ligne:

www.worde.org/wp-content/uploads/.../navigating_islam_HM.pdfConsulté le12/4/2016.

Page 253: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

247

Actes de Colloque / Actes des travaux

Complémentarité des approches quantitatives et qualitatives dans l'analyse des discours ?

Colloque international et pluridisciplinaire, Amiens :10-11 mai 2012. En ligne :

https://www.u-picardie.fr/curapp/sites/default/files/pdf/Fascicule_3_.pdf

Fondation Maison des sciences de l’homme, Institut Montaigne, Le djihadisme transnational,

entre l’orient et l’occident, Paris, 31 mai - 2 juin 2016.

Page 254: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

248

Liens internet

ABOU SAAD, Al Amli, (2016) la réalité et le role des media du Fjihad, Trone de l’unification

et du Djihad.En ligne

: https://ia600306.us.archive.org/16/items/shamikh_40/waqaa.pdf Consulté le 30/12/2016.

AL-MUNIF, Amjad, (2015) photo in control Daesh, 6 janvier 2015 - Numéro 16997

.URL:http://www.alriyadh.com//1010586Consulté le 22/5/2016.

ABO RMMANA, Samer, (2015) l’organisation de l’Etat aux yeux du peuple, centre attibyane

d’études et de recherche.URL :http://www.gualfopinions.com/ar/?p=3093Consulté leConsulté

le 14/4/2016.

Al-Qaida et le djihad électronique, 10 février 2112, il est disponible sur ce site,

www.assakina.com/category/khotob Consulté le26/2/2016.

BAPTISTE, Brodard (2014) De la « Nation of Islam »au wahhabisme : identité culturelle et

religiosité chez les musulmans afro-américains. Cahiers de l’Institut Religioscope.URL

:https://www.religion.info/pdf/2014_03_Brodard.pdf. Consulté leConsultée 16/10/2017.

BAUDOUÏ, Rémi et ESPOSITO, Frédéric, (2015) la lutte anti-terroriste « contre » les réseaux

urbains. Vers un nouveau modèle d’urbanité de la sécurité .URL https://www.google.fr/url?

Consulté leConsultée le 2/6/2017.

BY, James. Henderson, (2009) home-grown Jihadism and the factors of terror,

2009.URLyalejournal.org/wp-content/uploads/2011/.../094105henderson.pdf

Consulté le4 /12/2017.

BENEZECH, Michel et Estano Nicolas, (2016). « L’apport de la psychologie et de la

psychiatrie dans la connaissance des phénomènes de radicalisation et de terrorisme »,

Page 255: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

249

Cahiers de la sécurité et de la justice, n°

34.https://www.researchgate.net/.../303298689_L'apport_de_la_psychiatrie_et_de_la_psy.

Consulté le.2/1/1017.

BENOIT, Laine. (2005). Analyse de la variance avec Excel. En ligne,

homepages.ulb.ac.be/~mvlokere/trav-excel.pdf Consulté le 2/9/2017.

BOUZAR, Dounia Marie Martin, (2016) méthode expérimentale de déradicalisation : quelles

stratégies émotionnelles et cognitives ? URL

:www.cpdsi.fr/.../METHODE-DE-DERADICALISATION-QUELLES-STRATEGIES-E...

Consulté le 15/1/2018.

Concepts of Terrorism: Analysis of the rise, decline, trends and risk, (2008), Transnational

terrorism, security the rule of law. URL .fbemoodle.emu.edu.tr/mod/resource/view.php?

id=20532 Consulté le 2/2/2018.

COLLON, Michel (2016) Terrorisme : "Michel Collon accuse et lance un appel", Inves-

tig’Action, YouTube -24, http ://www.michelcollon.info/Terrorisme-Michel-Collon-accuse-

et.html Consulté le4/11/2016.

DENISE, Jodelet, (2015) Représentations sociales et mondes de vie, collection psychologie du

socia, éditions des archives contemporaines. URL.

http://classiques.uqac.ca/contemporains/jodelet_denise/Representations_sociales_et_mondes.

Consulté le 12/8/2018.

EDNA, Reidn (2015) Terrorism informatics Knowledge Management and

Data Mining for Homeland Security, 2008, pp 238-245.URL:

antiterrortoday.com/.../Hsinchun_Chen_Hsinchun_Chen_Edna_Reid_Josh

ua_SBookFi.o.. Consulté le12/1/2018.

FOUCAULT, Michel (1977) Vérité et pouvoir, entretien avec M. Fontana, L'Arc, 70, 1977. En

ligne :http://bsf.spp.asso.fr/index.php?lvl=notice_display&id=9791Consulté le 24/02/2017

Page 256: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

250

FOUCAULT, Michel (1993) la philosophie et les sciences humaines : jusqu’où l’histoire peut-

elle être foucaldienne ? En ligne :https://www.google.fr/url? Consulté le 15/1/2018.

HOLTMANN, Philipp. (2012) Virtual Jihad: A Real Danger. In: RUDIGER Lohlker: New

Approaches to the Analysis of Jihadism: Online and Offline. (Studying Jihadism, Vol.

Göttingen: Vienna University Press.

www.jihadica.com/wp-content/uploads/2013/.../08_Prucha-sd.pdfConsulté le13/11/2015.

HOLTMANN, Philipp. (2013). Casting Supernatural Spells and Fostering Communitas: Abu

Yahya Al-Libi Qasida Poetry In: RUDIGER Lohlker: Jihadism: Online Discourses and

Representations. (Studying Jihadism, Vol. 2). Göttingen: Vienna University

Press.https://books.google.fr/books?isbn=3847100688 - Consulté le17/11/2015.

Husain, I. (2005) The Struggle for the Islam Soul. Middle East Roundtable

.URL:http://www.bitterlemons-international.org/Consulté le 21/1/2016.

ISMAIL, Mohammed. (2017) quotidien Al Ahram, d’Al-Qaida à Daesh, de larges

transformations dans le paysage de la violence, Dimanche 14 mai.

http://www.siyassa.org.eg/NewsContent/3/112/5364/%D9%85%D9%86Consulté le 9/1/2018.

JENNFER, Milliken (1999) ‘The Study of Discourse’; and Doty, ‘Foreign Policy as Social

Construction, en ligne, journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/1354066199005002003

Consulté le 29/11/2016.

JACKSON, Richard (2008) « Why We Need Critical Terrorism Studies », E-international

relations, 4 août, Introduction [en ligne]. www.e-ir.info/?p=432#_edn1Consultée le

12/11/2017.

KHOSROKHAVAR, Farhad (2015) the mill of muslim radicalism in europe” in NY times.

URL.https://www.nytimes.com/.../the-mill-of-muslim-radicalism-in-fran..Consulté

le12/4/2016.

KHAWALDEH, Mohammed Nasser, (2012) « Le concept de discours comme moyen de

Page 257: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

251

communication » Porte du Kenana. En ligne :

http://kenanaonline.com/users/MOMNASSER/posts/380867 Consulté le 26/12/20155.

KHAWALDEH, (2015) Mohammed Nasser, « Le concept de discours comme moyen de

communication » Porte du Kenana. En ligne :

http://kenanaonline.com/users/MOMNASSER/posts/380867Consulté le16/11/2017

LOHIKER, Rudiger. New Approaches to the Analysis of Jihadism: Online and Offline.

(Studying Jihadism, Vol. 1). Gottingen: V&R unipress, 2012.www.jihadica.com/wp-

content/uploads/2013/.../08_Prucha-sd.pdfConsulté le27/11/2015.

LUCIE, Loubère (2012) Le traitement des TICE dans les discours politiques et dans la

presse. http://lexicometrica.univ-paris3.fr/jadt/jadt2014/01-ACTES/36-

JADT2014.pdfConsulté le 11/6/2016.

LUDIVINE, Thouverez. (2010) Analyse critique du discours sur le Groupe Antiterroriste de

Libération dans la presse française et espagnole (1983-1986) », Cahiers de civilisation

espagnole contemporaine : URL : http://journals.openedition.org/ccec/3434Consultée le

12/2/2017.

LAHOUARI, Addi, (2014) Violence symbolique et statut du politique chez Pierre Bourdieu.

Revue Francaise de Science Politique, Fondation Nationale des Sciences Politiques,

2001.URL :https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00398864/documentConsulté le 3-1-2018.

Les racines Historiques du Djihadisme, colloque organisé à Paris, Samedi 21 novembre 2014.

En ligne :https://www.aphg.fr/IMG/pdf/151109-fifh2015hd_djihadisme.pdf . Consulté le

18/2/2018.

MANNA, Haytham (2014) la succession de Daesh, de la migration illusoire aux lacs de sang,

les versions du Centre scandinave pour les droits de l'homme. En ligne :http://sihr.net/wp-

content/uploads/2014/07/DAEESH-first-part1. Consulté le 12/8/2016.

MAGNUS, Ranstorp. (2006) Mapping terrorism, research state of the art, gaps and future

direction. National defense college. Sweden. En

Page 258: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

252

ligne:https://www.fhs.se/.../Understanding%20Terrorism%20Innovation.Consulté le

8/4/2016.

MAGNUS, Ranstorp (2009). Preventing Violent Radicalization and Terrorism, The Case of

Indonesia. The Case of Indonesia, 2009. En

ligne:https://www.fhs.se/.../Preventing%20Violent%20Radicalization%20. Consultée le

6/12/2017.

MARIO, Nasr (2014) Gestion psychologique de la lutte contre le terrorisme, 2014. En

ligne :https://www.files.ethz.ch/.../Gestion%20Psychologique%20de%20la%20Lutte%20Con

Consulté le 8/2/2017.

MINERVA, Nasser-EDDINE. Bridget GARNHAM. Katerina Agostino and Gilbert Caluya,

Countering Violent Extremism (CVE) Literature Review. Defence Science and Technology

Organisation, Australia, 2011. En ligne : www.resilientcommunities.gov.au. Consulté le

5/3/2016.

NEWMAN, Edward (2006) Exploring the "Root Causes" of Terrorism. Studies in Conflict &

Terrorism. En ligne : https://doi.org/10.1080/10576100600704069Consulté le 2/11/2017.

MOULINE, Nabil (2015)« Genèse du djihadisme », Le Monde diplomatique. En ligne :

https://pm22100.net/01_PDF_THEMES/97.../160326_Genese_du_djihadisme.pdfConsulté le

12/1/2017.

OSHUA, Sinai (2008) resolving a terrorist insurgency b addressing its root causes. 2008.En

ligne :

https://doc.lagout.org/.../Data%20Mining/Terrorism%20Informatics_%20Knowledge%2..

Consulté le7/9/2015.

PRUCHA, Nico (2012) Jihad via Bluetooth: Al-Qaida’s Mobile Phone Campaign. In:

RUDIGER Lohlker, New Approaches to the Analysis of Jihadism: Online and Offline. (Studying

Jihadism.Vol. 1). Göttingen: Vienna University Press. En ligne: www.jihadica.com/wp-

content/uploads/2015/02/Prucha_1.pdfConsulté le 13/1/2017.

Page 259: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

253

RAMSAY, Gilbert; Marsden, Sarah Victoria. (2013) Radical Distinctions: A Comparative

Study of Two Jihadist Speeches. Critical Studies on Terrorism.

http://dx.doi.org/10.1080/17539153.2013.847263Consulté le 29/8/2017.

REINER, Keller (2007) l’analyse de discours comme sociologie de la connaissance, éditions

de la maison des sciences de l'homme. En ligne https://www.cairn.info/revue-langage-et-

societe-2007-2-page-55.htm

Consulté le 12/04/2017.

SAGEMAN, Marc. (2004) Understanding Terror Networks, Philadelphia: University of

Pennsylvania Press.En

ligne:https://www.iwp.edu/.../20140819_SagemanUnderstandingJihadiN... Consulté le

2/4/2016.

SUARES, Murias Adiel. (2013) “Jihad is the Way and Death for the Sake of Allah is our

Highest Aspiration”: A Narrative Analysis of (Sayyid Qutb’s) Milestones. (Master’s Thesis,

Wake Forest University, Winston-Salem, United States). https://wakespace.lib.wfu.edu ›

WakeSpace Scholarship Consulté le6/3/1206.

SCHEPENS. Philippe, Catégories pour l’analyse du discours politique, Semen, n° 21, 2006.En

ligne :http://journals.openedition.org/semenConsulté le9/4/2016.

Sociology Advanced (2016) Sociology of Deviance, the university of western Ontario

Department of Sociology.En ligne :sociology.uwo.ca/undergraduate/courses/.../4437F-

001_Huey .pdf

Consulté le 29/7/2017.

SUMMY, Ralph. A Nonviolent Response to September 11. Social Alternatives. Vol .21 No 2,

2002. En ligne :www.bmartin.cc/dissent/documents/rr/Summy02.pdf Consulté le15/11/2017.

Page 260: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

254

TRAN, Thi. Huong. (2016) Islamic terrorism” in the contemporary context, Faculty of Mass

Media and Cross-Cultural Communication Diplomatic Academy of Vietnam. En ligne :

https://worldconferences.net/.../IC%20053%20ISLAMIC%20TERR... Consultée le 3/2 /2018.

TORRES, Soriano, Manuel R. The Evolution of the Discourse of Al-Qaeda in the Islamic.

Maghreb: Themes, Countries and Individuals. Mediterranean Politics. 2011 En ligne.

http://dx.doi.org/10.1080/13629395.2011.583747Consulté le 13/8/2017.

TORRES, Soriano, Manuel R.; Jordan, Javier; Horsburgh, Nicola. Analysis and Evolution of

the. Global Jihadist Movement Propaganda. Terrorism and Political Violence. 2006. En

ligne :http://dx.doi.org/10.1080/09546550600751990Consulté le13/8/2017.

TORRES, Soriano (2007) Manuel R. Jihadist Propaganda and its Audiences : A Change of

Course ? Perspectives on Terrorisme,

URL.http://www.terrorismanalysts.com/pt/index.php/pot/article/view/9/21Consulté

le23/8/2017.

VAN DIJK. T. A (2009) discourse, ideology and context.En

Ligne :https://doi.org/10.1515/flin.2001.35.1-2.11Consulté le2/4/2017.

ZEYNO Baran, (2008). The Roots of Violent Islamist Extremism and Efforts to Counter It. The

Roots of Violent Islamist Extremism and Efforts to Counter It Committee on Homeland Security

and Governmental Affairs, United States Senate, URL:www.worde.org/wp-

content/uploads/.../navigating_islam_HM.pdf Consultée le 12/4/2016.

Page 261: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

255

Revues en ligne

HUNTINGTON, Samuel, « Faut-il pendre, les attentats et les discours de la guerre », La

Revue nouvelle, n°10(octobre) (2001). En

ligne :www.revuenouvelle.be/IMG/pdf/071_cnudde.pdf Consulté le 23/1/2018.

VAN. Dijk, T. A. “Ideology and Discourse Analysis”, Journal of political ideology, June

(2006). En ligne :www.discourses.org/.../Ideology%20and%20Discourse%20Analysi..

Consulté le 2/4/2017.

Page 262: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

256

Articles de presse

Le Monde :

BORREDON, Laurent ; PIEL, Simon, « L’antiterrorisme français en état de mort clinique »,

Le Monde, 28 Novembre 2015.

En Memoire.http://www.lemonde.fr/attaques-

En Memoire. http://www.lemonde.fr/attaques-a

paris/visuel/2015/11/25/enmemoire_4817200_4809495.html #

http ://www.lemonde.fr/societe/article/2015/12/29/le-djihad-mis-en-piece- 4838932-

3224.html- Le monde - 31.03.2016.

http ://www.lemonde.fr/idees/article/2015/02/20/le-philosophe-et-le-djihadiste- 4580674-

3232.html- Le monde - 26.02.2015.

http ://www.nrgui.com/43-international/5454-recit-la-traque-d-une-fratrie-de- djihadistes- Le

monde- 8 janvier 2015.

http ://www.leparisien.fr/politique/dialogues-citoyens-hollande-tente-sur-france-2- une-

operation-reconquete-14-04-2016-5715663.php

Discours de Noam Chomsky, « Regard critique sur l’Amérique » (en Anglais, sous-titré en

Français), site du Monde, 16/01/2009

http://www.lemonde.fr/ameriques/visuel/2009/01/16/noam-chomsky-regard-critique-sur-l-

amerique_1142592_3222.html

Libération :

http ://www.liberation.fr/planete/2015/01/14/daech-escompte-des-situations-de- guerre-

civile-1180804- La libération - 14 janvier 2015.

http ://atelier.leparisien.fr/sites/Je-Suis-Charlie/suspects/attentat-a-charlie-hebdo- la-lente-

derive-des-freres-kouachi- La libération- 9 janvier 2015.

Page 263: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

257

CECILE Daumas, Olivier Roy et Gilles Kepel, querelle française sur le jihadisme, 14 avril

2016 à 18 : 01. www.liberation.fr/.../olivier-roy-et-gilles-kepel-querelle-francaise-sur-le-

jihadisme_14..

Le figaro :

De Merah à Salhi : « Il y a une méconnaissance absolue de la manière dont pense le

terroriste nouveau » - Le figaro - 27/06/2015.

Jean Pierre Le Goff : « L’impuissance politique est enrobée dans les bons sentiments » Le

Figaro, 25/03/2016.

http ://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/03/24/31003-

Retraite, immigration, chômage : ce qu’a dit Alain Juppé sur France 2- Le figaro Publié le

06/10/2016.

http ://www.lefigaro.fr/international/2015/05/04/01003-20150504ARTFIG00003- deux-

morts-a-dallas-lors-d-une-exposition-de-caricatures-de-mahomet.php - Le figaro -

16/11/2015.

http ://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/01/10/31003-20150110ARTFIG00087- jean-pierre-

le-goff-le-desir-d-union-ne-doit-pas-nous-empecher-d-affronter-la-realite.php - Le Figaro-

16/11/2015.

http ://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/03/24/31003-20160324ARTFIG00152-

communautarisme-radicalisation-djihadisme-l-effroyable-escalade.php- Le figaro -

24/03/2016 .

http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/06/20/31003-20160620ARTFIG00249- apres-

magnanville-quelle-communication- pour-la-police.php- Le Figaro- Le 20/06/2016.

L’Allemagne avait conscience d’un haut niveau de menace- Le Figaro- le 22/07/2016le

22/07/2016our-la-police.php- Le Figaro- Le 20/06/2016.

Nicolas Sarkozy : « Notre pays ne doit pas céder. Notre pays ne doit pas reculer » - Le

Figaro- 14/11/2015.

Page 264: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

258

Le Parisien :

Attaques terroristes à Paris : revivez les principaux évènements de samedi-Le Parisien 14

novembre 2015.

http ://www.leparisien.fr/charlie-hebdo/attentats-a-paris-al-qaida-au-yemen- revendique-l-

attentat-contre-charlie-hebdo-14-01-2015-4445799.php- Le Parisien 4 janvier 2015.

http ://www.leparisien.fr/espace-premium/fait-du-jour/15-h-15-l-assemblee- entonne-la-

marseillaise-a-l-unisson-14-01-2015-4444471.php

http ://atelier.leparisien.fr/sites/attentats-novembre-2015- paris/2016/03/22/attentats-du-13-

novembre-les-multiples-complicites-dabdeslam/- Le Parisien 22 mars 2016 .

Autres :

BARBIER, Christophe. “Attentas, ce qui a changé en France”, L'EXPRESS, n° 3366, 6-12

Janvier 2016, pp. 25-26-27.

Le Point. fr, publié le 20 Novembre 2015 à 07h 08 mn.

MAKARIAN. Christian, L'EXPRESS, n° 3366, 6-12 Janvier 2016, pp. 12-28.

MOHAMMED. Ismail, quotidien Al Ahram, d’Al-Qaida à Daesh, de larges transformations

dans le paysage de la violence, Dimanche 14 mai 2017. En ligne

:http://www.siyassa.org.eg/NewsContent/3/112/5364/%D9%85%D9%86

Sitographie des Emissions de radio et de télévision

Collon, Michel, Terrorisme : "Michel Collon accuse et lance un appel", Inves- tig’Action,

YouTube -24 http ://www.michelcollon.info/Terrorisme-Michel-Collon-accuse- et.html Extrait

cours Philippe Monneret sur événements du 13 novembre 2015.

Université Paris-Sorbonne, UFR Langue française, 17 /11/2015.En

ligne :https://www.youtube.com/watch?v=wHW-f3yOTHA

Page 265: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

259

- Philippe- Joseph Salazar, https://reflets.info/djihad-et-terrorisme-analyser-les-discours-

propagandistes/ existe aussi sur tv5.fr

Présidence de la République. Déclaration à la suite de l’attentat au siège de Charlie Hebdo.

Disponible sur ce site :www.elysee.fr/declarations/.../discours-du-president-de-la-republique-

devant-le-parle...

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/le-ministere-et-son-reseau/evenements-et-actualites-du-

ministere/article/allocution-du-president-de-la

http://www.gouvernement.fr/partage/6457-discours-du-premier-ministre-forum-de-munich-

sur-les-politiques-de-defense

https://www.interieur.gouv.fr/fr/Archives/Archives-ministre-de-l-interieur/Archives-Bernard-

Cazeneuve-avril-2014-decembre-2016/Interventions-du-ministre/Rencontres-nationales-

entre-l-Etat-et-les-collectivites-territoriales-sur-la-prevention-de-la-radicalisation

http://basedoc.diplomatie.gouv.fr/vues/Kiosque/FranceDiplomatie/kiosque.php?fichier=bafr2

015-01-14.html

http://www.frontnational.com/videos/discours-de-marine-le-pen-a-paris-10-decembre-2015/

http://www.gouvernement.fr/partage/7553-discours-du-premier-ministre-a-l-assemblee-

nationale-engagement-du-493

http://www.liberation.fr/france/2017/04/21/fillon-tempere-son-discours-sur-l-islam_1564329

https://www.republicains.fr/actualites_discours_francois_fillon_nice_20170417

http://www.lefigaro.fr/elections/presidentielles/2017/04/18/35003-20170418ARTFIG00335-

pour-fillon-la-campagne-doit-continuer-jusqu-au-bout.php

https://lesrepublicains66.net/2017/03/07/discours-de-francois-fillon-au-trocadero-a-paris/

http://www.frontnational.com/2016/05/1er-mai-2016-discours-de-marine-le-pen/

http://www.leparisien.fr/faits-divers/en-direct-paris-fusillade-au-siege-de-charlie-hebdo-07-

01-2015-4425881.php

http://www.frontnational.com/2015/01/attentats-marine-le-pen-presente-lanalyse-du-front-

national-et-ses-propositions-version-texte/

Page 266: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

260

http://www.frontnational.com/videos/attentat-de-nice-declaration-de-marine-le-pen/

http://www.assemblee-nationale.fr/14/propositions/pion3972.asp

https://www.republicains.fr/discours_de_nicolas_sarkozy_lors_du_congres_fondateur

Page 267: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

261

Table des Figures

Figure 1 : Carte (1) Début des groupes djihadistes dans le printemps du pays arabes --------- 63

Figure 2 : Carte (2) des régions de l’Etat Califat (Daesh) ------------------------------------------ 64

Figure 3 : Carte (3) contrôle de plusieurs provinces par les groupes djihadistes en Syrie et en

Irak ---------------------------------------------------------------------------------------------------------- 66

Figure 4 : Wordcloud des discours partie 1 --------------------------------------------------------- 136

Figure 5 : Wordcloud des discours partie 2 --------------------------------------------------------- 137

Figure 6 : Choix des groupes par la CAH ----------------------------------------------------------- 141

Figure 7 : Wordcloud groupe 1 ----------------------------------------------------------------------- 141

Figure 8 : Wordcloud groupe 2 ----------------------------------------------------------------------- 142

Figure 9: Wordcloud groupe 3 ----------------------------------------------------------------------- 142

Figure 10 : Projection des acteurs sur le plan MDS ----------------------------------------------- 143

Figure 11 : Projection des acteurs sur le plan MDS ----------------------------------------------- 145

Figure 12 : Fréquence du mot « musulman » par groupe et par acteur ------------------------- 147

Figure 13: Projection des mots sur le premier plan factoriel ------------------------------------ 156

Figure 14 : Carte variables ---------------------------------------------------------------------------- 161

Figure 15 : Adel Bakawan, ---------------------------------------------------------------------------- 163

Figure 16 : Alain Bauer -------------------------------------------------------------------------------- 164

Figure 17 : Ann Sophie -------------------------------------------------------------------------------- 165

Figure 18 : Bartolomeo Conti ------------------------------------------------------------------------- 165

Figure 19 : Bernard ROUGIER ----------------------------------------------------------------------- 166

Figure 20 : Clément Therme -------------------------------------------------------------------------- 167

Figure 21 : Ekaterina Sokirianskaia ------------------------------------------------------------------ 168

Figure 22 : Farhadd khosrokhavar ------------------------------------------------------------------- 169

Figure 23 : Fethi Benslama ---------------------------------------------------------------------------- 170

Figure 24 : Hisham Al-Hashimi ---------------------------------------------------------------------- 170

Figure 25 : Hosham Dawod --------------------------------------------------------------------------- 171

Figure 26 : Jean-Luc Racine -------------------------------------------------------------------------- 171

Figure 27 : Leila Seurat -------------------------------------------------------------------------------- 173

Figure 28 : Lorenzo Vidino --------------------------------------------------------------------------- 173

Figure 29 : Marc Antoine ------------------------------------------------------------------------------ 174

Figure 30 : Michel Foucher --------------------------------------------------------------------------- 175

Page 268: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

262

Figure 31 : Michel Onfray ----------------------------------------------------------------------------- 175

Figure 32 : Michel Wieviorka ------------------------------------------------------------------------ 176

Figure 33 : Olivier Roy -------------------------------------------------------------------------------- 177

Figure 34 : Philippe Migaux -------------------------------------------------------------------------- 178

Figure 35 : Pierre Conesa ------------------------------------------------------------------------------ 179

Figure 36 : Rik Coolsaet ------------------------------------------------------------------------------- 180

Figure 37 : Stefano Allievi ---------------------------------------------------------------------------- 181

Figure 38 : Tariq Ramadan ---------------------------------------------------------------------------- 182

Figure 39 : Saoud Elmowla --------------------------------------------------------------------------- 183

Figure 40 : Daniel Koehler ---------------------------------------------------------------------------- 183

Figure 41 : Géraldine Casutt -------------------------------------------------------------------------- 184

Figure 42 : Elyamine Settoul -------------------------------------------------------------------------- 184

Figure 43 : HaiderSaeed ------------------------------------------------------------------------------- 185

Figure 44 : Hamza Shareef ---------------------------------------------------------------------------- 185

Figure 45 : Harith HasanAl—Qarawee -------------------------------------------------------------- 186

Figure 46 : Hugo Micheron --------------------------------------------------------------------------- 186

Figure 47 : Laurent ------------------------------------------------------------------------------------- 187

Figure 48 : Mohamed Al iAdraoui ------------------------------------------------------------------- 187

Figure 49 : Omar Ashour ------------------------------------------------------------------------------ 188

Figure 50 : Peter Neumann ---------------------------------------------------------------------------- 188

Figure 51 : Shiraz Maher ------------------------------------------------------------------------------ 189

Figure 52 : Dendrogramme les auteurs -------------------------------------------------------------- 191

Figure 53 : Groupe 2 ----------------------------------------------------------------------------------- 192

Figure 54 : Groupe 3 ----------------------------------------------------------------------------------- 193

Figure 55 : Groupe ------------------------------------------------------------------------------------- 193

Figure 56 : Inertie --------------------------------------------------------------------------------------- 194

Page 269: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

263

Liste des Tableaux

Tableau 1 : Correspondance CAH et K means ...................................................................... 145

Tableau 2 : Fréquence de quelques mots par groupe ............................................................. 146

Tableau 3 : Coordonnées et qualité de représentation des individus sur le plan factoriel ..... 148

Tableau 4 : Analyse de variance ............................................................................................ 150

Tableau 5 : Fréquence de quelques mots par groupe ............................................................. 151

Tableau 6 : Point de dissimilarités par groupe ....................................................................... 152

Tableau 7 : Dissimilarités entre groupes ................................................................................ 154

Tableau 8 : Valeurs propres et taux d’inertie ......................................................................... 155

Tableau 9 : Coordonnées et qualité de représentation des individus sur le plan factoriel ..... 157

Tableau 10 : Coordonnées et qualité de représentation des individus sur le plan factoriel ... 158

Tableau 11 : Coordonnées et qualité de représentation des variables sur le plan factoriel .... 159

Tableau 12 : Coordonnées et qualité de représentation des variables sur le plan factoriel .... 159

Tableau 13 : Coordonnées et qualité de représentation des variables sur le plan factoriel .... 160

Tableau 14 : Les points de l’axe factoriel 1 ........................................................................... 161

Tableau 15 : Les points de l’axe factoriel 2 ........................................................................... 162

Tableau 16 : Les relations temporelle, géographique, contextuelle et modale (Comparaison des

auteurs) ................................................................................................................................... 189

Tableau 17 : Correspondance CAH et K-means .................................................................... 195

Tableau 18 : Fréquence du mot par classe des groupes des discours ..................................... 196

Tableau 19 : Fréquence de quelques mots par groupe ........................................................... 198

Page 270: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

264

TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION ............................................................................................................................ 4

1. Enjeux et problématiques de la recherche ........................................................ 10

2. Objectifs de la thèse et hypothèses de l'étude ................................................... 13

2.1. Echantillon de l’étude .................................................................................................... 17

2.2. Importance de l'étude .................................................................................................... 17

3. Le cadre de la méthodologie de recherche .................................................................. 18

4. Les limites de l’étude ..................................................................................................... 20

PREMIERE PARTIE : LE CONTEXTE HISTORIQUE DE L’EMERGENCE DU

DJIHADISME DANS LA LITTERATURE ACADEMIQUE ........................................................ 28

CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE ......................................................... 34

1. Approche historique .................................................................................................................. 41

1.1. Étude chronologique des écrits élaborés sur le discours djihadiste……………..…….44

1.2. Le procédé analytique utilisé dans la littérature du discours djihadiste....................... 44

1.3. Le procédé empirique utilisé dans la littérature du discours djihadiste ....................... 46

1.4. Statut du discours djihadiste selon les littératures .......................................................... 47

1.5. Trajectoire de l'analyse des discours djihadistes ............................................................ 49

1.6. Traitement littéraire à l’idéologie des groupes djihadistes ............................................ 50

1.6.1. Création du Front islamique de lutte contre les Juifs et les Croisés : 1998 ................... 56

1.6.2. Les événements du 11 septembre 2001 .............................................................................. 56

1.6.3. Intrusion des groupes djihadistes en Irak en 2003

…………………………………………………………………………………………..59

1.7. Les groupes djihadistes après les révolutions arabes ................................................. 61

1.8. La troisième génération de djihadistes ........................................................................ 67

1.8.1. Les supports fondamentaux de la construction des discours djihadistes dans les

études antérieures .............................................................................................................. 68

Page 271: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

265

1.8.1.1. Mondialisation et Synchronie de l’utilisation d’Internet dans la fabrication du

discours djihadiste : ....................................................................................................................... 68

1.8.1.2. Les racines wahhabites et les discours djihadistes contemporains ........................... 72

1.8.1.3. L’identité des groupes djihadistes ................................................................................ 73

1.8.2. La détermination des moyens attractifs pour le recrutement des combattants ....... 74

1.8.3. Comparaison des discours djihadistes au discours religieux classique .................... 76

1.8.4. Les fondements des discours djihadistes dans la justification des actes ................... 76

2. Les approches des sciences sociales et politiques ........................................................ 80

2.1. Approche explicative ..................................................................................................... 80

2.2. Approche psychologique ............................................................................................... 85

3. L’approche juridique .......................................................................................... 90

CHAPITRE II : LES FACTEURS CONTEXTUELS ET STRUCTURELS EXPLICATIFS DES

ATTAQUES TERRORISTES (CADRE THEORIQUE) ................................................................ 95

1. Les facteurs socio-économiques .................................................................................... 96

2. Les facteurs idéologiques ............................................................................................ 106

3. Les facteurs psychologiques ........................................................................................ 108

4. Les facteurs politiques et la vision du monde ........................................................... 112

DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DES DISCOURS UNIVERSITAIRES RELATIFS AUX

ATTENTATS TERRORISTES EN France (2015-2016). .............................................................. 119

Introduction ....................................................................................................................................... 120

CHAPITRE I : LES ETAPES DE L’ANALYSE STATISTIQUE DES TEXTES ET LE PLAN

ADOPTE DANS L’ANALYSE STATISTIQUE DU CONTENU DES DISCOURS .................. 123

1. Design du recherché ...................................................................................................................... 125

2. Tables rondes et Participants ....................................................................................................... 127

2.1. Présentation des participants au colloque et les acteurs du discours universitaire

127

2.2. Source de données ..................................................................................................... 132

2.3. Tables rondes ............................................................................................................ 133

3. Analyse statistique des différents textes ..................................................................................... 135

Page 272: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

266

3.1. Word Cloud de divers discours de l’étude ............................................................. 136

3.2. Classification non-supervisée des discours du colloque ....................................... 138

3.2.1. Classification Ascendante Hiérarchique CAH .......................................................... 138

3.2.2. Classification par K-means ......................................................................................... 143

3.2.3. Correspondance CAH – K-means .............................................................................. 145

3.2.4. Interprétation des classes statistiques comparatives : Analyse de variance ........... 145

3.2.4.1. Analyse de l’impact Groupe des discours universitaires ............................................. 146

3.2.4.2. Étude qualitative : Plan d’expérience ........................................................................... 147

3.2.4.3.Les points de similarités et différences entre les discours universitaires .................... 151

3.2.4.4. Analyse en composantes principales .............................................................................. 154

3.2.4.5.Valeurs propres, inerties et choix des axes ..................................................................... 154

3.2.4.6.Carte individus (Les Discours) ........................................................................................ 155

3.2.4.7.Carte variables (les Mots) ................................................................................................ 158

4. Analyse du parcours des acteurs et participants. (CV) .......................................................... 162

4.1. Les relations temporelle, géographique, contextuelle et modale ........................ 189

4.2. Classification Hiérarchique Ascendante CAH ..................................................... 191

4.3. Classification par K-means .................................................................................... 194

4.4. Correspondance CAH – K-means .......................................................................... 195

4.5. Interprétation des classes statistiques comparatives : Analyse de variance ...... 195

4.6. Analyse de l’impact Groupe des CVS .................................................................... 195

CHAPITRE II : LE ROLE DU DISCOURS UNIVERSITAIRE DANS LA CONSTRUCTION

D'UNE NOUVELLE REPRESENTATION DU SYSTEME SOCIAL ........................................ 199

Conclusion (discussion des résultats) ............................................................................................... 206

INDEX ................................................................................................................................................ 217

BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................ 226

Ouvrages ........................................................................................................................... 227

Travaux universitaires .................................................................................................... 234

Articles …………………………………………………………………………………..241

Page 273: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

267

Rapports ........................................................................................................................... 245

Actes de Colloque / Actes des travaux ........................................................................... 247

Liens internet ................................................................................................................... 248

Revues en ligne ................................................................................................................. 255

Articles de presse ............................................................................................................. 256

TABLE DES FIGURES .................................................................................................................... 261

LISTE DES TABLEAUX………………………………………………………………...…………263

TABLE DES MATIÈRES ................................................................................................................ 264

Page 274: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

268

TYPOLOGIE ET ANALYSE DES DISCOURS SAVANTS ET

PROFANES SUR LE TERRORISME

Résumé

Le terme terrorisme djihadiste est devenu un vocable des plus récurrents au niveau

international. Les spécialistes des domaines de la criminologie, de la psychologie, de la pensée

salafiste et djihadiste extrémiste se sont focalisés sur l'étude de ce sujet en tant que phénomène

social ou politique aussi spectaculaire qu’inquiétant. Et depuis l'apparition de ce qu'on appelle

l'organisation de l'Etat islamique (Daesh) et les attaques terroristes qui se sont succédé, la

propagation de l'idéologie djihadiste est fortement présente dans le discours académique. En

effet, ce phénomène mène à s’interroger sur ces combattants terroristes, leurs motivations, la

dynamique de leur travail et leur agenda. Le rôle des réseaux sociaux et des plateformes de

partage est également un sujet d’étude dans plusieurs disciplines.

La présente étude se propose de prolonger la recherche actuelle en abordant plusieurs

innovations méthodologiques. L’analyse du discours qui sera proposée sera en effet menée

selon une approche multifactorielle et pluridisciplinaire visant une enquête analytique dans

l’objectif d’en décrire la relation et en expliquer la conjoncture. Il sera alors question de savoir

s’il s’agit d’éléments spécifiques ou de la combinaison d’un ensemble d’éléments dans une

structure particulière qui marginalise ou criminalise certains types de discours sont classés dans

la catégorie du discours universitaire sur le djihad.

Notre propos est de percevoir les causes de ce discours, en utilisant une approche sociologique,

historique, politique et juridique, et d’en dévoiler les effets à partir de l’analyse des données, et

de leur comparaison. Notons que cette étude est davantage tournée vers le traitement

académique des attentats que vers les attentats eux-mêmes.

Dans la première partie, nous analysons les approches qui traitent du phénomène du terrorisme

et nous étudions également les facteurs à l’origine de la propagation du terrorisme et de

l'extrémisme.

La deuxième partie est consacrée à l’analyse des textes et vidéos d'universitaires et

d'intellectuels ayant traité des attentats terroristes en France en 2015/2016. Du point de vue

analytique, notre thèse tend à mettre en avant une démarche de recherche fondée sur des

données empiriques et constitue un travail novateur puisqu’elle mobilise des matériaux

empiriques inédits, fruit d’un travail d’analyse des variables.

Page 275: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

269

Les bases de données numériques peuvent soutenir l'application de méthodes quantitatives à

l'étude du terrorisme et tout ce qui est lié au comportement et à l'idéologie djihadiste. Cette

étude suggère donc le développement et l'application de méthodes qui peuvent finalement

fournir un système permettant de connaître l'ampleur de l'impact et de la contribution du

discours académique antiterroriste dans la reconstruction de la représentation sociale. À plus

court terme, une telle recherche permettrait de développer des méthodes pour extraire des

informations pour la recherche fondamentale et l'analyse des politiques.

Cette approche analytique est une alternative aux approches plus traditionnelles et est

opérationnalisée par l'utilisation de méthodes quantitatives. Ceux-ci ne sont pas nécessairement

destinés à remplacer les approches traditionnelles, mais plutôt à compléter, soutenir et servir de

contrepoint analytique à d'autres tentatives dans l'étude du terrorisme et l'extrémisme djihadiste.

Mots clés: Analyse du discours académiques, djihadisme, terrorisme, attentats, criminalité,

idéologie, radicalisation, méthode multidisciplinaire.

Page 276: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

270

TYPOLOGY AND ANALYSIS OF SAVING AND PROFANTED

SPEECHES ON TERRORISM

Abstract

The term of jihadist terrorism has become one of the most frequent terms at the international

level. In fact, experts in fields like criminology, psychology, Salafism and jihadist extremism

have focused on the study of this subject as a social or a political phenomenon that is considered

as spectacular has disturbing. Today, the jihadist ideology is widely spread and strongly present

in the academic discourse due to the appearance of what is called the Islamic state organization

(Daech) and the successive terrorist attacks. Indeed, this phenomenon raises questions about

these terrorist fighters, their motivations, the dynamics of their work and their agenda. The role

of social platforms is equally important to be studied in diverse disciplines.

We can state that this study aims to extend the current research by addressing several

methodological innovations. Actually, the analysis of the discourse that will be proposed will

be carried out on a multifactorial and a multidisciplinary approach aiming at an analytical

investigation that describes relationship and explains the situation. It will therefore be a

question of knowledge of whether it is a specific element or a combination of a set of elements

in a particular structure that marginalizes or criminalizes certain types of discourse that are

classified in the category of academic discourse of jihad. Our purpose is to perceive the causes

of this discourse, using a sociological, historical, political and legal approach, and to reveal the

effects from the analysis of the data, and their comparison. Note that this study is more oriented

towards the academic treatment of attacks than to the attacks themselves.

In the first part, we will be analysing the approaches that deal with the phenomenon of terrorism

and we are also going to study the factors behind the spread of terrorism and extremism. The

second part is devoted to the analysis of texts and videos of academics and intellectuals who

carried out terrorist attacks in France in 2015/2016.

From an analytical point of view, we can say that our thesis aims at highlighting a research

approach based on empirical data, and constitutes an innovative work since it mobilizes novel

empirical materials; a result of work of analysis of the variables.

Page 277: AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ École Doctorale Sciences ...

271

Moreover, databases can support the application of quantitative methods to the study of

terrorism and anything related to jihadist behaviour and ideology.

This study, therefore, suggests the development and the application of methods that can

ultimately provide a system for understanding the extent of the impact and of the contribution

of academic antiterrorist discourse in reconstructing social representation. In other words, such

research could develop methods for extracting information for basic research and policy

analysis.

This analytical approach is an alternative to more traditional approaches and is operationalized

through the use of quantitative methods. These are not necessarily intended to replace

traditional approaches, but rather to complement, support and serve as an analytical

counterpoint to other attempts in the study of terrorism and jihadist extremism.

Keywords: Analysis of academic discourse, jihadism, terrorism, attacks, crime, ideology,

radicalization, multidisciplinary method.