AID...la vie d’une jeune femme amoureuse, ardente mais pieuse : la première et la dernière...

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MARIE-LAURE GARNIER & CÉLIA ONETO BENSAID 7 JUILLET 2020

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MARIE

-LAURE GARNIE

R

& CÉLIA

ONETO

BENSAID

7 JUILLET 2020

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MARIE-LAURE GARNIER & CÉLIA ONETO BENSAIDL’AMOUR, LOIN AU NORD : INSTANTS DE LA VIE D’UNE FEMME

SopranoMarie-Laure GarnierPianoCélia Oneto Bensaid

CONCERT ENREGISTRÉ HÔTEL MAYNIER D’OPPÈDEVENDREDI 26 JUIN 2020Réalisation : Philippe Béziat, Camera Lucida ProductionsARTE FranceSon : FRANCE MUSIQUE

JEAN SIBELIUS (1865—1957)Cinq Mélodies, op. 37 (1900—1902)n°1. Den första kyssen (Le premier baiser)n°2. Lasse Liten (Petite Lasse)n°3. Soloppgång (L'aurore)n°4. Var det en dröm ? (Ai-je rêvé ?)n°5. Flickan kom ifrån sin älsklings möte (La jeune fille revient des bras de son amant)

Six Mélodies, op. 72 (1916) n°4. Kaiutar (La nymphe Écho)

Deux Mélodies, op. 35 (1907—1908) n° 1. Jubal

Six Mélodies, op. 90 (1917—1918)n°1. Norden (Le Nord)n°5. Sommarnatten (La nuit d'été)

KAIJA SAARIAHO (née en 1952)Quatre Instants sur un texte d’Amin Maalouf (2003)1. Attente2. Douleur 3. Parfum de l’instant4. Résonance

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— Présenté à Kaija Saariaho par Peter Sellars, l’écrivain et essayiste franco-libanais Amin Maalouf a été le librettiste de toutes ses premières œuvres scéniques, lui qui n’avait pourtant jusqu’alors aucune expérience en la matière : ce furent ainsi successivement les trois opéras L’Amour de loin (2000), Adriana Mater (2006), Émilie (2010) et l’oratorio La Passion de Simone (2006). C’est dire si cette rencontre a été déterminante pour les deux artistes ; mais aussi combien, outre le regard particulièrement clairvoyant qu’il porte sur le monde contemporain, au croisement des cultures et des identités, Maalouf sait quelles histoires doivent être portées sur une scène d’opéra aujourd’hui.Créés par la grande soprano finlandaise Karita Mattila, à qui l’œuvre est dédiée, ces Quatre Instants s’inscrivent d’ailleurs dans le sillage de L’Amour de loin : par la forme, les images et le langage, ils en rappellent la rhétorique amoureuse néo-médiévale et méditerranéenne. Dans « Attente », l’amoureuse se compare à une barque qui ne parvient pas à rejoindre son amant sur l’autre rive. « Douleur » exprime, sous la forme d’un ressassement fébrile, le remords qui surgit après la rencontre amoureuse. « Parfum de l’instant » est consacré à la consommation de la passion mais comme frappée d’évanescence, déjà métabolisée en souvenir. Enfin « Résonance » tresse la matière des trois précédents poèmes autour d’un même thème : l’impossibilité de garder l’amant. D’une pièce à l’autre, l’entrelacement de motifs obstinés et de gammes ascendantes et descendantes au piano, et ce chant très expressif qui les troue, alternant écarts exigeants, longues tenues dans l’aigu et mots susurrés, soulignent l’exaspération du désir dans un jeu de permanence et de variations qui redouble celui des vers.

Sibelius a beau avoir appris comme première langue le suédois, il est le représentant par excellence de la musique finlandaise et du sentiment national exprimé à travers elle – dans

ses symphonies et ses poèmes, bien sûr, mais aussi dans un abondant catalogue de mélodies reprenant les grandes épopées du pays et vantant la beauté de sa nature. Avec ses mélismes et autres chromatismes douloureux, le célèbre « Norden » en fournit un exemple éloquent, lui qui renverse un lieu commun en évoquant la nostalgie non du Sud mais du Nord – de sa lumière et de ses lacs gelés – qu’éprouveraient les cygnes migrateurs. « Jubal » convoque également un cygne qui, tué en plein vol, transforme le guerrier en poète : l’arc meurtrier se fait lyre, au diapason d’un monde en vibration. La voix, sollicitée dans son registre supérieur et souvent à nu, déploie un lyrisme radieux, tandis que le piano se fait essentiellement écho et témoin. Un avatar de la nymphe Écho est justement la protagoniste de « Kaiutar » : la jeune femme erre sur la lande, appelant en vain son amant ; égarée par des paroles trompeuses, elle fera de même à jamais avec les voyageurs. Le poème joue sur les sonorités de son nom ; le piano et la voix émaillent la mélodie de questions répétées qui restent sans réponse. Plus enlevé et de facture nettement populaire, « Sommarnatten » évoque le dialogue entre un pêcheur et une grive effrontée qui l’invite à prêter l’oreille au chant de la nature pour qu’il se fasse poète à son tour. Le piano se fait tour à tour ruisselant comme l’eau baignée de lumière et bavard comme l’oiseau moqueur. Enfin les cinq mélodies de l’opus 37 peuvent également être comprises à leur manière comme « cinq instants » saisis dans différents moments de la vie d’une jeune femme amoureuse, ardente mais pieuse : la première et la dernière mélodie sont consacrées au premier baiser ; la quatrième assimile toutefois le bonheur intense à un rêve fugace, au point que l’on ne sait plus s’il a eu lieu ; dans la deuxième, une mère alerte son enfant sur les dangers du monde, sauf pour ceux qui aiment Dieu ; enfin, comme en contrepoint, la troisième mélodie dessine un matin radieux qui va être pourtant le théâtre d’une guerre. Sibelius sait

conférer à chaque scène son intensité dramatique et son émotion particulière, toujours très flatteuses pour la voix qui, sans jamais verser dans l’emphase ni rien perdre de sa fraîcheur populaire, donne à chaque chose un éclat presque épique.

Marie-Laure Garnier et Celia Oneto Bensaid forment de longue date un duo qui a fait ses preuves et conquis les scènes. Elles avaient pu bénéficier des lumières de Stéphane Degout et de Philippe Cassard lors d’une résidence de chant du Festival d’Aix consacrée à la mélodie et au lied en 2018. L’année dernière, elles nous avaient gratifiés d’un récital dédié à la musique savante occidentale flirtant avec le jazz et la comédie musicale. Il n’est pas plus grand contraste avec ce qu’elles nous donnent à entendre aujourd’hui, et c’est dire la mesure de leur talent.

Timothée Picard

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MARIE-LAURE GARNIERSOPRANO

Nommée Révélation Classique de l'Adami en 2013, la soprano française Marie-Laure Garnier se forme tout d’abord en Guyane puis au Conservatoire à rayonnement régional de Paris. En 2009, elle intègre la classe de Malcolm Walker au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, où elle obtient un prix de chant ainsi qu’un diplôme d’artiste interprète et un master de musique de chambre. Lauréate du Concours international de chant de Mâcon en 2014 et du Concours de la Fondation Cziffra en 2015, elle remporte aussi le Prix de la Mélodie française du Concours Nadia et Lili Boulanger 2017 aux côtés de la pianiste Célia Oneto Bensaid. Elle est nommée Jeune Talent d’Outremer 2018 par le Réseau des Talents d’Outremer et remporte le Prix Voix des Outremer 2019. Elle est également nommée Lauréate de l’Académie Orsay-Royaumont et Lauréate de l’Académie du Festival d’Aix-en-Provence en 2018. En récital, elle se produit aux côtés de Célia Oneto Bensaid, Mary Olivon, Anne Le Bozec, Tristan Raës et Adam Laloum sur de nombreuses scènes telles que le Théâtre des Champs-Élysées, la Philharmonie de Paris, le Capitole de Toulouse ou encore le Festival de La Chaise-Dieu. À l’étranger, on la découvre notamment à l’Oxford Lieder Festival, à l’Auditorium du Musée national centre d’art Reina Sofía à Madrid, à la Salle Bourgie de Montréal, au Wigmore Hall de Londres, à l’Orangerie du Manoir de Skebo (Suède), à la Robert Schumann Haus de Zwickau (Allemagne) et au Théâtre Bolchoï de Moscou. À l’opéra, elle incarne la Cantatrice dans Reigen de Boesmans, Gerhilde dans La Walkyrie de Wagner, Ygraine dans Ariane et Barbe Bleue de Dukas ou encore le rôle-titre dans Tosca de Puccini. On peut l’entendre dans le disque des premiers lauréats de l’Académie Orsay-Royaumont intitulé Le Promenoir des amants, ainsi que dans le disque en hommage à Olivier Greif, Les Chants de l’âme, tous deux parus chez le label B.Records. Au Festival d’Aix, elle se produit avec Célia Oneto Bensaid lors des concerts de la résidence L’Art du récital de l'Académie en 2018 et revient en 2019 pour quatre concerts à Aix-en-Provence et en tournée. Parmi ses prochains engagements, on peut citer le rôle de Junon dans Platée de Rameau au Capitole de Toulouse et à l’Opéra royal du Château de Versailles, ainsi que des récitals dans divers festivals tels que les Nuits musicales de Bazoches, Août musical à Deauville, le Festival de Chaillol, le Festival Terraqué de Carnac et Les Pages musicales de Lagrasse.

CÉLIA ONETO BENSAIDPIANO

La pianiste française Célia Oneto Bensaid se forme au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris où elle étudie le piano avec Claire Désert, l’accompagnement avec Erika Guiomar, Anne Le Bozec et Jean-Frédéric Neuburger, et la musique de chambre avec Claire Désert et Ami Flammer. Elle suit également l’enseignement de Rena Shereshevskaya à l’École normale Alfred Cortot où elle obtient le diplôme supérieur de concertiste en 2018. Elle se forme également auprès d'Anne Queffelec, Maria-João Pires ou encore Jean-Claude Pennetier lors de nombreuses master classes. Lauréate de plusieurs concours internationaux, dont le Concours Nadia et Lili Boulanger, elle reçoit le Prix du public de la Société des arts de Genève en 2017. La même année, elle est soutenue par la fondation Safran et devient lauréate de Pro Musicis et de la Banque Populaire, ainsi que de la Fondation Royaumont. En 2018, elle est nommée Lauréate de l’Académie du Festival d’Aix-en-Provence. Elle se produit régulièrement en concert en solo, en musique de chambre et avec orchestre (Orchestre de la Garde Républicaine, Orchestre de l'Opéra de Toulon, Ensemble Appassionato) sous la direction de François Boulanger, Mathieu Herzog ou encore Lucie Leguay. On peut l’entendre dans des festivals et salles tels que la Philharmonie de Paris, Piano aux Jacobins, le Festival de la Roque d’Anthéron ou encore la Folle Journée de Nantes, ainsi qu’à l'étranger (États-Unis, Japon, Russie, Italie, Angleterre, Espagne, Suède, Suisse, Algérie, Chine). Elle est l’invitée de différentes émissions de radio (France Musique : Magazine des Festivals, Génération Jeunes Interprètes, Matinale). Au Festival d’Aix, elle se produit avec la soprano Marie-Laure Garnier lors des concerts de la résidence L’Art du récital de l'Académie en 2018 et revient en 2019 pour quatre concerts à Aix-en-Provence et en tournée. Le prix André Boisseaux lui permet d'enregistrer son premier disque solo American Touches paru en 2018 consacré aux américains Gershwin et Bernstein et comprenant ses transcriptions d'œuvres orchestrales sous le label Soupir. Par ailleurs, dédicataire et créatrice de plusieurs pièces de la jeune compositrice Camille Pépin, elle enregistre ses œuvres de musique de chambre dans un disque qui paraît en février 2019 chez NoMadMusic (Choc de Classica, fff Télérama). Prochainement, elle fera ses débuts à la Salle Bourgie de Montréal et au Wigmore Hall de Londres.

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Le Festival d'Aix-en-Provence remercie pour leur soutien :

DÉVELOPPEMENT DURABLE En 2010, Le Festival d’Aix s’est engagé dans une politique de développement durable afin de réduire son impact sur l’environnement. Depuis 2014, le Festival concentre son action sur l’écoconception de ses décors, avec le soutien de l’ADEME et de la Région Sud, Provence-Alpes-Côte d’Azur et en collaboration avec le Pole Eco Design. Le Festival est membre de COFEES, le Collectif des Festivals Éco-responsables et Solidaires de la Région Sud, Provence-Alpes-Côte d’Azur.

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Festival d’Aix-en-ProvencePalais de l’Ancien Archevêché13100 Aix-en-ProvenceN° de licences d’entrepreneur de spectacles1- 1119 586 / 2- 1119 587 / 3- 1119 588

Création graphique – Irma BoomExécution graphique – Laurie Wagner

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