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Agir pour améliorer l’accès à des médicaments de qualité

Près de quatre années après la signature du protocole d’accord liant la

Fondation Pierre Fabre et plusieurs ministères du Bénin, notre action arri-

ve à son terme. Elle s’est orientée autour de quatre axes :

n la réhabilitation du Laboratoire National de Contrôle de la Qualité des

Médicaments,

n l’appui logistique à la Centrale d’Achat des Médicaments Essentiels,

n la conception de campagnes d’Information/Education/Communication

pour la lutte contre la vente des médicaments contrefaits,

n L’appui au développement d’une école de Pharmacie.

1. La réhabilitation du Laboratoire National de Contrôle de laQualité des Médicaments

L’ensemble des actions prévues ont été réalisées tant sur le plan de la

formation que sur l’apport en matériel (cf. Lettre n° 1 page 4).

Le Laboratoire National de Contrôle de la Qualité des Médicaments dispo-

se aujourd’hui de tous les outils pour un fonctionnement optimal.

Des progrès considérables ont été réalisés entre 2004 et aujourd’hui, le

nombre de contrôles effectués a été multiplié par 4.

Le Laboratoire devrait s’insérer dans le réseau des Laboratoires

Nationaux de Contrôle sub-sahariens soutenu par le Ministère des Affaires

Etrangères, l’Agence Française de Sécurité Sanitaires des Produits de

Santé, les Entreprises du Médicament et la Fondation Pierre Fabre.

L’aboutissement de ce projet devrait mener à la rédaction d’un Décret

rendant les contrôles obligatoires au Bénin. Il faudra très probablement

attendre l’élection du nouveau Président du Bénin et la formation d’un

gouvernement pour franchir cette dernière étape.

2. L’appui logistique à la Centrale d’Achat des MédicamentsEssentiels

Notre mission dans le domaine de l’amélioration logistique est termi-

née. Nous avons, depuis quelques mois, participé activement à la

rédaction d’un « Guide des Médicaments Essentiels Génériques » qui

sera remis à 8OO prescripteurs, essentiellement issus des structures

publiques et confessionnelles, et qui seront formés grâce à la

Fondation.

Cette action se situe dans le prolongement de nos campagnes

d’Information/Education/Communication qui, pendant plus de trois

ans, ont visé les consommateurs de médicaments beaucoup plus que

les prescripteurs.

3. L’appui au développement d’une école de Pharmacie

La première promotion de pharmaciens béninois (9 étudiants) doit sortir

normalement, d’ici l’été.

4. La conception de campagnes d’Information/Education/Communication pour la lutte contre la vente des médicamentscontrefaits

La Fondation Pierre Fabre a développé dans ce domaine une méthodolo-

gie qui lui est propre et qui, aujourd’hui, est reconnue par l’ensemble des

professionnels qui s’intéressent aux problèmes des contrefaçons.

Notre approche a démarré par une première enquête sur les pratiques d’a-

chat des médicaments dans la ville de Cotonou en septembre 2003. Elle

nous a permis de comprendre qu’il était très difficile pour les populations

de résister à la pression du marché illicite, très invasif voire intrusif.

En liaison avec la Direction des Pharmacies du Bénin et tout particulière-

ment avec le Colonel Idrissou Abdoulaye, la Fondation Pierre Fabre a bâti

ses premières campagnes de communication et de sensibilisation sous

forme de spots télévisuels et radiophoniques, Avec la première série de

trois spots, et selon la volonté des Béninois, il s’agissait de faire « peur »

aux populations en leur montrant qu’un arsenal juridique existait et que le

médicament vendu dans la rue était un délit puni par la loi.

La deuxième série de trois spots, se devait d’apporter des réponses posi-

tives et des solutions alternatives et ce, en favorisant la promotion du

médicament générique essentiel et sa disponibilité tant dans les officines

privées que dans les structures publiques. Notre message visait égale-

ment à préconiser le recours aux conseils dispensés par les pharmaciens

et les médecins.

Ces six spots sont passés régulièrement sur la chaîne télévisée nationa-

le et sur les radios locales tout au long de l’année 2004.

Leur impact sur les pratiques d’achat a été évalué par une deuxième

enquête effectuée en septembre 2004.

Les messages ont été reçus par environ 9 ménages sur 10 qui ont sur-

tout retenu les interdictions de vente de médicaments et leur caractère

dangereux. En revanche, l’alternative proposée sur les médicaments

génériques a moins suscité leur attention. Même si les ménages ont

continué de recevoir la visite de vendeurs ambulants, nous avons cons-

taté que près de 60 % d’entre eux pensent que la fréquence de leur pas-

sage a nettement diminué.

Suite à l’évaluation des premières campagnes de sensibilisation, la

Fondation Pierre Fabre et la Direction des Pharmacies ont décidé d’in-

tensifier les passages des six spots sur la chaîne de télévision béninoise.

Ils ont conçu ensemble un dernier spot sur le thème du médicament

Centrale d’achat des Médicaments

Essentiels

Vente de médicaments

BENIN

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générique contrôlé et surtout, durant toute l’année 2005, ont intensifié

les sessions d’information et de sensibilisation auprès des enfants des

collèges de Cotonou, de la 4e à la Terminale.

Ainsi, entre avril 2005 et février 2006, Guy-Ernest Kaho, l’acteur du film

documentaire produit par la Fondation Pierre Fabre, a animé 120 séances

dans plus de 15 collèges publics, couvrant la majorité des quartiers de

Cotonou, ce qui représente à ce jour, environ 6 000 élèves sensibilisés.

60 nouvelles séances sont envisagées entre mars 2006 et juin 2006 sur

environ 7 à 8 collèges représentant 3 000 élèves de plus.

Enfin, 8 000 affiches « Les médicaments générique j’ai confiance » ont

été apposées dans tous les quartiers de Cotonou. Le même slogan cir-

cule depuis la fin de l’année sur 600 taxis-motos de la ville.

Les résultats de la dernière enquête d’octobre 2005, visant à mesurer

l’impact de deux années de campagnes, sont encourageants. Nous obs-

ervons une baisse de la moitié des ménages déclarant acheter des médi-

caments de la rue (4 ménages sur 10 en 2005 contre 8 ménages sur 10

en 2004). Concomitamment, nous assistons à une progression de la

consommation des génériques (6 ménages sur 10 osent demander le

générique, contre 4 sur 10 l’année précédente).

Les visites de vendeurs ambulants continuent de baisser

En conclusion, il est clair que ces campagnes qui visent à réduire la

demande de médicaments contrefaits nécessitent beaucoup de temps.

Aussi, la Fondation Pierre Fabre devra-t-elle veiller à ce que tous les outils

qui ont été créés, mis en place et développés soient encore largement

utilisés par la Direction des Pharmacies du Bénin au cours des années à

venir.

Seule la poursuite effective de ces campagnes permettra d’obtenir

chaque année des résultats positifs et seront une nouvelle étape pour

vaincre ce « crime contre l’humanité », comme le qualifie l’Organisation

Mondiale de la Santé.

M. Kaho pendant un cours.

Appel de M. kaho.

Chiffres clés

Trois enquêtes menées auprès des ménages de Cotonou :- Enquête sur les pratiques d’achat de médicaments dans la ville de

Cotonou – sept. 03

- Evaluation des campagnes de sensibilisation – sept. 04

- Impact de deux années de campagnes de sensibilisation et de

promotion des génériques – oct. 05

Réalisation de spots :1. Série de 3 spots à caractère répressif

2. Série de 3 spots favorisant la promotion du générique

3. Spot « le médicament générique contrôlé, j’ai confiance »

60 diffusions sur la chaîne nationale béninoise du 17 janvier au 31

mars 2006

Campagnes d’affichage dans la ville :8 000 affiches « Les Médicaments Générique, j’ai confiance » + le

même slogan au dos de 600 zemidjans (taxis-moto) qui circulent

depuis octobre 2005.

Campagnes de sensibilisation dans les écoles :Avril 2005 à juin 2006 : 180 séances dans 18 collèges de Cotonou

(9 000 élèves sensibilisés).

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Maison Médicale de la FondationPierre Fabre à Wassadou

Sous l’égide de l’Association Kinkeliba, travaillant au Sénégal Oriental

depuis plusieurs années et bénéficiant d’une réelle expérience de la

médecine de brousse et en partenariat avec la Fondation Véolia-

Environnement, la Fondation Pierre Fabre, depuis 2003, s’est engagée à

participer à la construction d’une structure de soins à Wassadou, au

cœur de la brousse sénégalaise

Sur 3 hectares de brousse, des bâtiments construits de façon tradition-

nelle sont prêts à accueillir des patients. C’est ainsi près de 25 000 villa-

geoises et villageois qui pourront bénéficier de cette structure de santé.

Cette dernière offre des soins de qualité permettant de répondre à une

demande jusque là non satisfaite en terme de maladies infectieuses tro-

picales et des pathologies materno-infantiles avec une orientation toute

particulière autour du suivi de la femme enceinte.

Un médecin généraliste africain assisté d’une aide-infirmière et d’un

agent de santé, constituent l’équipe médicale initiale. Des médecins spé-

cialistes, des pharmaciens, des sages-femmes, formés à Dakar, effec-

tueront des stages pour renforcer cette équipe. A cela, il faut ajouter des

missions régulières de médecins français.

La pharmacie délivre des médicaments de qualité fournis par la

Pharmacie Régionale d’Approvisionnement. Elle peut aussi avoir recours

à des dons de partenaires.

Trois pavillons accueillent les patients :

n le pavillon de médecine qui comprend le bureau du médecin, la phar-

macie, le laboratoire et la salle de pansements.

n La maternité

n Le pavillon des spécialités

Deux salles d’attente sont à la disposition des patients ainsi que quatre

cases d’hospitalisation. Le nombre de ces bâtiments pourra être aug-

menté en fonction des besoins.

La continuité des soins est assurée 24/24 heures. Des consultations ont

lieu chaque jour et des gardes sont mises en place pour accueillir les

urgences. Un système de tournées médicales dans les villages environ-

nants sera mis en place dans les prochains mois.

Plusieurs types de forfaits ont été élaborés afin de démarrer un proces-

sus de recouvrement des coûts et ce, en fonction de la lourdeur de la

pathologie à prendre en charge. A ce jour, il existe trois niveaux de forfaits

valables jusqu’à la guérison et incluant la délivrance des médicaments.

Le développement et la pérennité de cette structure devraient être assu-

rés à travers un système de recouvrement des coûts, d’une part par la

mise en place de forfaits établis en fonction de la lourdeur de la patho-

logie et valables jusqu’à la guérison et incluant la délivrance de médica-

ments et d’autre part par la création des mutuelles agricoles autour des

plantations locales, décidée par les chefs des villages alentours.

Il est clair que ces revenus ne permettront sans doute pas totalement,

dans les premières années, le financement intégral des frais de fonc-

tionnement.

Ainsi, la Fondation Pierre Fabre s’engage dans la durée à accompagner

fonctionnement et développement du site de Wassadou.

SENEGAL

Questions à Pierre FABREPrésident de la Fondation

Quelles sont, selon vous, lesréalisations les plus marquantes de laFondation Pierre Fabre depuis sondémarrage en septembre 2000 ?

Chaque action est marquante puisqu’elle

favorise directement ou indirectement l’a-

mélioration de la santé des populations

des pays les moins avancés et ce, en par-

ticipant activement à la corrections des déséquilibres Nord / Sud liés

à une offre très insuffisante de médicaments, à des contrôles de la

qualité trop souvent inexistants ou à des contrefaçons mortelles.

Bien évidemment, l’ouverture récente d’une maison médicale de

brousse au cœur du Sénégal Oriental, est une des belles illustrations

de notre volonté de permettre aux populations les plus éloignées des

villes, d’accéder aux médicaments et aux soins.

Le centre de consultation.

Une consultation.

Vue d’ensemble de la Maison Médicale à Wassadou.

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LAOS

A ce titre, la maison médicale de Wassadou construite en partenariat

avec l’association Kinkéliba et la fondation Véolia Environnement est

une belle réalisation adaptée aux besoins de santé locaux.

Elle est pour la Fondation, un modèle duplicable dans d’autres pays

d’Afrique.

Vous avez engagé la Fondation dans la lutte contre les contre-façons de médicaments. Pourquoi ?Je crois que le sujet est à la fois de plus en plus préoccupant et com-

plexe. Notre marge de manœuvre est étroite, car nous nous devons

d’éviter toute ingérence dans la vie administrative et politique des états.

Cependant, je pense que notre choix d’agir sur la demande des médi-

caments et non pas sur l’offre qui n’est pas de notre ressort, est un bon

choix.

Il faut simplement prendre conscience que le changement des com-

portements prendra beaucoup de temps, nécessitera de la patience et

de la persévérance.

Cela est possible avec la participation et la volonté politique des pays

comme c’est le cas au Bénin depuis bientôt 4 ans. Ces dérives sont

inacceptables, c’est pourquoi nous devons jouer notre rôle, sans bais-

ser les bras dans un domaine particulièrement sensible.

Comment voyez-vous les prochaines années et, en tant quePrésident, pouvez-vous nous dire quels sont les prochains pro-jets de la Fondation Pierre Fabre ?

La Fondation, plus sûre, d’un savoir-faire acquis par l’expérience, déve-

loppera des actions bien ciblées en collaboration avec d’autres institu-

tions, ce, en nouant des partenariats avec des collectivités administrati-

ves, mais également avec des Fondations françaises et internationales

qui souhaiteront s’associer à notre œuvre.

Les axes développés à ce jour sont en adéquation avec nos choix initiaux,

il faut désormais les intensifier et les ancrer dans la continuité et ce, en

transférant aux bénéficiaires les outils nécessaires à leur pérennité.

C’est la philosophie d’une Fondation comme la nôtre.

Plus concrètement, autour d’un multi partenariat, la Fondation s’engage-

ra avant la fin de l’année au Mali sur une pathologie orpheline et dévas-

tatrice, la Drépanocytose. Cette grave maladie génétique touche aussi

bien les pays les plus pauvres d’Afrique que les pays les plus avancés

comme les Etats-Unis et la France.

A travers cette pathologie de la douleur et de l’exclusion sociale, la

Fondation relèvera le défi majeur de réduire la mortalité des enfants tout

particulièrement touchés par la Drépanocytose.

Les actions ont démarré à Conakry au mois de septembre par la forma-

tion de Madame Fatoumata Oury Diallo au Laboratoire National de

Contrôle Qualité des Médicaments de Tunis.

Au même moment, la Fondation Pierre Fabre a commandé et fait livrer

les premiers équipements, la verrerie et les réactifs, devant permettre à

Madame Diallo de démarrer l’activité de son laboratoire au premier tri-

mestre 2006.

Notre action devrait se poursuivre tout au long de l’année avec très cer-

tainement une extension sur le premier semestre 2007.

La dynamique du Réseau est réelle. Tout particulièrement à la suite de l’é-

tude collaborative menée sur l’Amoxyciline par les Laboratoires Nationaux

de Contrôle de la Qualité des pays suivants : Algérie, Bénin, Cameroun,

Madagascar, Mali, Niger, Sénégal et Tunisie. Cette étude a fait l’objet d’un

bilan au cours de plusieurs réunions les 14 et 16 novembre 2005.

De nouvelles étapes sont envisagées pour 2006 :

n Une formation CLHP (Chromatographie Liquide Haute Performance)

autour des mois de mai-juin 2006

n Tenue d’un atelier technique au Niger portant principalement sur les

substances de référence…

Le projet de la rédac-

tion d’une Pharmacopée

malgache avance. Un

premier volume devant

comporter 25 monographies de plantes endémiques malgaches utilisées

dans la médecine traditionnelle devrait, après validation par des person-

nalités scientifiques extérieures, être terminée à la fin de l’année 2006.

Après de nombreuses difficultés liées à la parution du Décret devant por-

ter création du Département de Pharmacie de Madagascar, le projet

démarre enfin. La rentrée de la première année a eu lieu au début du

mois de février 2006 avec une trentaine d’étudiants.

L’Université Joseph-Fourier de Grenoble reste le principal porteur du pro-

jet à travers un programme de mobilisation internationale régionale et

devra identifier d’autres facultés et d’autres partenaires pour soutenir ce

projet important.La Fondation Pierre Fabre, comme elle l’a fait à Phnom

Penh, financera à la fois les missions d’enseignement et la mise en place

de travaux pratiques au sein de structures existantes à Tananarive

(Centre National d’Application et de Recherche Pharmaceutique / Institut

Malgache de Recherches Appliquées).

Toutes les actions de la Fondation ont comporté jusqu’ici une composan-

te d’éducation et de formation. Certes, toute intervention de cette nature

doit privilégier la relation directe « maître-élève ». Néanmoins, l’éloigne-

ment et la rareté des compétences d’enseignement, la nécessité d’utiliser

le plus efficacement et économiquement possible les ressources disponi-

bles, nous ont conduits naturellement à envisager l’emploi des

Technologies de l’Information et de la Communication. C’est ainsi que la

première initiative de la Fondation a été de créer un « annuaire raisonné »

des cours universitaires, libres de droits, pouvant servir de support à l’en-

seignement pour les professeurs ou assistants locaux, de compléments

pour les étudiants, de références à recommander pour les professeurs

français en mission dans les universités locales que soutient la Fondation.

Cet annuaire est consultable sur le site Web de la Fondation et donne

accès direct aux cours sélectionnés. Compte tenu des objectifs propres

à la Fondation, il a été décidé d’adjoindre à ce thésaurus un ensemble de

références à des sources de documentation sur le médicament et son

bon usage, ses instances internationales de réglementation.

Francis Piquemal

REPUBLIQUE DE GUINEE (CONAKRY)

TÉLÉ-ENSEIGNEMENT

RÉSEAU DE LABORATOIRES NATIONAUX DE CONTRÔLE QUALITÉ SUB-SAHARIENS

Laboratoire.

MADAGASCAR

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Un modèle de partenariat exemplaire

La construction de la nouvelle Faculté de Pharmacie constitue l’étape fon-

damentale du renouveau de l’enseignement pharmaceutique au

Cambodge.

Parfaitement intégrée dans un campus universitaire bien équilibré et dédié

à la formation des personnels de santé, la Faculté de Pharmacie constitue

un modèle de partenariat, fruit d’une concertation intégrant les pharma-

ciens cambodgiens, la Coopération française, les Facultés de Pharmacie

de Marseille et de Toulouse, l’AEPK* et la Fondation Pierre Fabre.

L’objectif essentiel est de dispenser une formation de qualité pour que le

Royaume du Cambodge dispose d’hommes et de femmes compétents

dans tous les domaines qui concernent le médicament.

L’ambition, à terme, est de créer un pôle de référence dans le domaine

de la recherche pharmaceutique et du transfert de technologie vers les

laboratoires nationaux ou privés.

En s’appuyant sur des structures modernes (médiathèque, salles de

cours, de travaux pratiques, amphithéâtre, locaux techniques et unités de

recherche…), le programme associe des objectifs pédagogiques, institu-

tionnels et de recherche, destiné à créer un système universitaire com-

plet, rapidement autonome et reconnu par les instances internationales.

Le système pédagogique

n Les études pharmaceutiques conduisant au diplôme de pharmacien

s’étalent sur 5 ans (avec un premier cycle de 3 ans et un deuxième

cycle de 2 ans). Les disciplines enseignées correspondent à celles

que nous connaissons en France, sans qu’il existe d’option de spécia-

lité. Ces dernières années, un effort a porté sur la création de travaux

pratiques dignes de ce nom. Les étudiants peuvent désormais appren-

dre les gestes de base de leur future profession et se former, dans

des salles parfaitement bien équipées (botanique et pharmacognosie,

physiologie et pharmacologie, pharmacotechnie).

n Tout diplômé peut ensuite s’inscrire en thèse et obtenir, après

rédaction d’un mémoire et soutenance orale, le titre de Docteuren Pharmacie.

n La création, dès 1999, d’un Diplôme d’Etudes Spécialisées (3e

cycle), qui concerne le Médicament sous tous ses aspects, a mar-

qué la volonté de tous les partenaires de donner aux meilleurs

pharmaciens nouvellement diplômés (une dizaine par promotion)

les bases nécessaires à l’accomplissement de leur futur métier

dans un cadre universitaire, hospitalier, administratif ou industriel.

La formation des formateursUn des objectifs prioritaires de l’ensemble des partenaires a été de don-

ner très rapidement à la Faculté un corps professoral compétent, capable

d’intégrer les données les plus récentes des sciences pharmaceutiques

et de transférer leurs connaissances, en langues khmère et française, aux

étudiants.

Une première étape a donc consisté à mettre à niveau les collègues cam-

bodgiens qui assuraient, depuis plusieurs années, un enseignement à la

Faculté. Des stages pédagogiques dans les Facultés de Marseille et de

Toulouse, leur ont permis d’améliorer leurs expertises et pour 6 d’entre

eux de passer avec succès un concours d’agrégation mis en place à

Phnom Penh.

La seconde étape consiste à former au pus haut niveau les futurs ensei-

gnants-chercheurs de la Faculté en permettant aux étudiants les plus

brillants du DES d’effectuer des études doctorales en France. C’est ainsi

que 6 étudiants préparent leur thèse de doctorat d’université à Marseille

et à Toulouse. Le premier Docteur (PhD) cambodgien dans une discipline

pharmaceutique a soutenu sa thèse à Marseille en février 2006 ; les aut-

res soutenances devraient s’étaler jusqu’à la fin 2007.

De retour au Cambodge, ils constitueront la nouvelle ossature de la

Faculté en remplissant conjointement leurs activités d’enseignants et de

chercheurs.

La faculté de pharmacie de Phnom Penh Université des Sciences de la Santé du Cambodge(USSC)Pr. Tea Sok Eng (Doyenne de la Faculté de Pharmacie de Phnom Penh)Pr. A. Carayon (Coopération Française à Phnom Penh)Pr. J. Cros (Faculté de Pharmacie de Toulouse)Pr. G. Balansard (Faculté de Pharmacie de Marseille)Dr. H. Bun (Faculté de Pharmacie de Marseille et de Phnom Penh)

Un cours à la faculté.

CAMBODGE

La Faculté de Pharmacie en quelques chiffres

Le personnel enseignant et administratif : 21 personnes dont :

- Professeurs agrégés : 5

- Docteurs en pharmacie : 5

- Pharmaciens, Préparateurs, pharmaciens assistants… : 11

Les étudiants (2006)

- Etudiants inscrits : 5552

- 1er cycle : 429

- 2e cycle : 114

- 3e cycle (DES) : 9 dont 1 Laos

Les heures de cours (32 matières)

- 1er cycle : 2725 h (hors stage)

- 2e cycle : 1180 h (hors stage)

- 3e cycle (DES) : 850 h

Le nombre de thèses :

- 49 thèses soutenues depuis 1995

Le DES du médicament :

- 25 pharmaciens formés sur trois promotions.

Les stages en France :

- Près de 20 étudiants ou enseignants de la Faculté

- ont effectué des stages de formation en France d’une durée de

3 mois à 4 ans.

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Les structures techniques et Institutionnelles

Les activités pédagogiques doivent être encadrées par des structures

techniques et institutionnelles solides. La création de ces structures,

soutenue par la Fondation, constitue une réelle innovation. Deux exem-

ples significatifs illustrent cette orientation.

La mise en réseau de la Faculté

Le réseau informatique de la Faculté de Pharmacie est intégré dans le

système général déployé dans l’ensemble des structures universitaires.

Ce réseau représente l’épine dorsale de la politique « d’ouverture » mise

en œuvre à l’Université. Ce réseau désenclave et assure le soutien de

cette Faculté renaissante ainsi que sa mise à niveau sur la base des stan-

dards internationaux.

Les conseils et les départements

Ils garantissent à la fois l’autonomie de la Faculté de Pharmacie et nor-

malisent les relations avec le Rectorat et le Ministère de la Santé.

Le conseil de gestion est une instance décisionnelle ou consultative dont

le but est de définir et d’orienter la politique et la stratégie de la Faculté.

Toutes les parties concernées de la Faculté sont représentées.

Cinq départements pédagogiques regroupant les grands thèmes de la

pharmacie ont été créés. Chacun de ces départements est dirigé par un

pharmacien universitaire associé à un universitaire français. Ce parraina-

ge représente la pierre angulaire de modèle de partenariat qui s’est éta-

blit entre les facultés de pharmacie françaises et celle du Cambodge.

Les perspectives

L’avenir de la Faculté de Pharmacie se situe à plusieurs niveaux :

n Continuer à améliorer la qualité de l’enseignement pharma-ceutique qui passe en priorité par le recrutement d’enseignants

qualifiés, leur reconnaissance à l’échelle du pays dans le cadre

d’un statut particulier et la mise à leur disposition de moyens

pédagogiques adaptés.

n Intégrer les études pharmaceutiques dans un contexte universitai-

re plus large comme celui du LMD (Licence-Master-Doctorat) qui

ouvrira l’ensemble du système universitaire cambodgien à la

reconnaissance internationale. Une réflexion dans ce sens est en

cours à l’initiative du nouveau recteur de l’USSC, Monsieur le Pr

Sophal Oum.

n Créer et développer la Recherche au sein de l’USSC. Depuis

octobre 2005, trois laboratoires ont vu le jour :

> le laboratoire de biologie moléculaire « Rodolphe Mérieux », mis

en œuvre grâce au soutien de la Fondation Rodolphe Mérieux,

avec le concours scientifique de l’Institut Pasteur du Cambodge

(IPC), s’intéresse plus particulièrement au suivi de l’infection

virale par le VIH.

> Le laboratoire de Chimie Analytique créé également avec le sou-

tien de la Fondation Rodolphe Mérieux, développera principale-

ment une activité liée à la pharmacocinétique clinique des médi-

caments anti-rétroviraux.

> Le laboratoire de Phytochimie, géré par une convention avec

l’Institut de Recherche Pierre Fabre, est dédié à des activités de

terrain (ethnobotanique et ethnopharmacologie) et à la prépara-

tion d’extraits végétaux en vue de découvrir de nouvelles molé-

cules bioactives.

Ces 3 laboratoires s’inscrivent donc dans une stratégie intégrée et

partenariale qui est unique en Asie et surtout dans les pays les

moins avancés. Les structures de recherche bientôt animées par les

futurs docteurs (PhD) accueilleront des jeunes en formation qui pour-

suivront ainsi ces activités scientifiques au bénéfice du Cambodge.

ConclusionEn œuvrant ensemble et d’une manière coordonnée, tous les partenaires

impliqués dans le renouveau de la Faculté de Pharmacie de Phnom Penh

ont le sentiment, non pas du devoir accompli car il reste encore un long

chemin à parcourir, mais d’avoir initié un processus irréversible qui doit

aboutir dans peu de temps à la prise en charge de son destin par la com-

munauté universitaire cambodgienne.

Les universitaires français, de leur côté, ont apporté leur contribution,

espérant que la Faculté de Pharmacie de Phnom Penh, devienne un exem-

ple de formation supérieure francophone dans de nombreux pays du Sud.

Les responsables de la faculté de Phnom Penh

Les étudiants.

Notre action au sein de l’Ecole de Pharmacie de Vientiane à démarré en

octobre par la formation d’une jeune étudiante laotienne qui suit actuelle-

ment le DES du Médicament au sein de la Faculté de Pharmacie de Phnom

Penh au Cambdoge. Ce soutien va se poursuivre, courant 2006, par :

n l’organisation et le financement de stages de formation en France

desenseignants laotiens, au sein des Facultés de Pharmacie de

Toulouse, Marseille et Montpellier.

n la fourniture de matériel scientifique et technique pour la mise en place

de travaux pratiques, la commande de documents pédagogiques…

LAOS

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Directeur de la Publication : Philippe Bernagou - Assistante : Véronique TeyssiéRédacteur en Chef : Professeur François-Bernard Michel Coordination – communication : Catherine de Rohan Chabot Maquette et mise en page : Pastel Création - Impression : Art et Caractère - Lavaur

FONDATION PIERRE FABRE– Reconnue d’Utilité Publique –

15, rue Théron Périé – 81100 CASTRESTél. : 05 63 71 44 39 / Fax : 05 63 35 90 48

[email protected]

Informations complémentaires : www.fondation-pierre-fabre.com

Suite à une opération lancée par

l’hebdomadaire Le Généraliste en 2005 et

après la parution d’un article sur nos

actions de lutte contre les médicaments

contrefaits au Bénin, la Fondation Pierre

Fabre a été plébiscitée par un très grand

nombre de lecteurs du Généraliste et a

reçu le Mécène d’Or de « l’Action

Humanitaire Internationale ». Cette distinc-

tion a été remise à la Fondation Pierre

Fabre à l’occasion du trentième anniver-

saire du Généraliste le 9 novembre 2005

à Paris.

La Fondation Pierre Fabre a été invitée à faire une présentation sur les

actions qu’elle mène au Bénin lors du Centenaire du Pharo (l’Institut de

Médecine Tropicale du Service de Santé des Armées) le 13 septembre 2005.

Un premier colloque national sur les contrefaçons des médicaments

a été organisé sous l’égide de l’Université Victor Ségalen et du Conseil

Régional d’Aquitaine le 27 octobre 2005.

De très nombreux participants ainsi que

des représentants du Ministère de la

Santé, de l’OMS sont intervenus. La

Fondation Pierre Fabre a présenté sa

méthodologie d’action contre le marché

illicite du médicament au Bénin.

L’intervention de la Fondation a suscité l’in-

térêt du Quotidien Libération qui a souhai-

té se rendre au Bénin en janvier 2006 pour

mieux comprendre nos actions. Cette

enquête a donné lieu à un cahier spécial

dans le Libération des samedi 28 et

dimanche 29 janvier 2006.

L’organisation Mondiale de la Santé a organisé à Rome, du 16 au 18

février 2006, une conférence mondiale contre les faux médicaments. Des

experts internationaux se sont réunis à Rome afin d’élaborer des mesures

concrètes et immédiates contre les contrefaçons de médicaments. L’OMS a

appelé à une lutte sans merci. La Fondation Pierre Fabre a participé active-

ment au Groupe de Travail et à l’élaboration de la déclaration finale qui sera

présentée à l’assemblée plénière de l’OMS le dimanche 21 mai prochain.

Hommage au ProfesseurPIERRE POTIER

Le vendredi 3 février 2006, le Professeur

Pierre Potier nous a quittés. Nous ne

retracerons pas la carrière exceptionnelle

du brillant chercheur et découvreur, mem-

bre de l’Institut de France, de l’Académie

Nationale de Pharmacie, Médaille d’Or du

CNRS. Nous rendrons simplement un

hommage ému à l’Administrateur de la

Fondation Pierre Fabre qui, à la demande

de son Président, nous a rejoint dés sa création.

Passionné par l’œuvre humanitaire et l’accès aux médicaments de

qualité pour les populations les plus défavorisées, Pierre Potier était

un membre dynamique et actif du Comité Scientifique de la Fondation.

Très souvent, le Professeur Potier nous recevait au sein de la Maison

de la Chimie, dont il nous a fait découvrir avec son talent, sa culture

et son humour, toute son histoire.

Les heures passées autour du Professeur Potier étaient à la fois

sérieuses et rieuses, mais toujours indispensables lorsqu’il s’agissait

de débattre des meilleures actions pour la Fondation à laquelle il était

très attaché.

Pierre Potier aimait à répéter qu’il admirait l’œuvre que nous menions

ensemble. Indéfectiblement, il nous a conseillés, soutenus et dirigés

vers des pays comme Madagascar dont il connaissait parfaitement

les atouts, mais également les difficultés. Sa simplicité, sa générosi-

té, sa liberté de pensée, son intelligence du cœur et de l’esprit nous

manquent déjà.

C’est en continuant et en intensifiant nos actions dans l’avenir que

nous rendrons le juste hommage à cette personnalité hors du

commun qui aimait tant « le laboureur et ses enfants » de Jean de la

Fontaine.

Brèves

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