Action universitaire - février 2004

4

Click here to load reader

Transcript of Action universitaire - février 2004

Page 1: Action universitaire - février 2004

universitaireuniversitairel’Action

❚ LE JOURNAL DE L’UNION NATIONALE INTER-UNIVERSITAIRE ❚ N°234 ❚ février 2004 ❚ 2 Euros ❚

l’Action

L’action universitaire - page 1

UNI - LA DROITE UNIVERSITAIRE - 8, rue de Musset - 75016 Paris - + 01.45.25.34.65 - fax. : 01.45.25.51.33Directeur de la publication : J. Rougeot - CPPAP 51358 - dépôt légal troisième trimestre 2003

Le retour despétitionnaires

❚ la recherche dans tous ses états

oixante-cinquième! C’estla place à laquelle se hisse

péniblement Paris 6, premier éta-blissement français dans le classe-ment des 500 meilleures universi-tés mondiales réalisé par l’univer-sité de Shanghai. Créé à partir dunombre deprix Nobel,de publica-tions dansles revuesSciences etNature, dechercheurscités dans lesindex scien-tifiques, cec lassementrévèle lesdifficultés de la recherche univer-sitaire française (vieillissement desenseignants-chercheurs, sousfinancement privé de la recherche,rigidité des structures …).

Au moment, où l'espace européende la recherche et de l'enseigne-ment supérieur est en train de seconstruire, les universités françai-ses sont en voie d’être marginali-sées. Si ce constat de crise a,aujourd'hui, la force de l'évidence,nombreux sont ceux, à l'image dessignataires du collectif "sauvons larecherche", qui tentent de mas-

quer la profondeur du problème etl’urgence d’une réforme derrièrel'écran de fumée de revendicationsstrictement budgétaires. Or la crisede la recherche française a biend'autres sources.

Le rapportde la Courdes comptespublié, le 4février, sou-ligne notam-ment, l’ins-tabilité desstructures etla proliféra-tion desi n s t a n c e squi nuisent

à la capacité de contrôle et de pilo-tage stratégique du ministère de larecherche.

La Cour des comptes s'en prendaussi aux carences de la politiquede renouvellement des équipes dechercheurs français, dont "l'âgemoyen est le plus élevé de l'Unioneuropéenne". "Les perspectives dedépart massif en retraite d'ici 2010constituent, pour les prochainesannées, des défis dont il n'apparaîtpas que les moyens de les releversoient déjà en place ». En effet, onestime ainsi qu’au moins un tiers

SPar Olivier Vial

Après l’appel pour sauver larecherche, c’est autour de toutes les“grandes consciences” de se mobi-liser pour dénoncer “la guerrecontre l’intelligence” menée par legouvernement. Intermittants du spectacle, acteursen manque de notoriété, indignésprofessionels, pschycanalystes auto-proclamés ... tous ont signé la péti-tion lancée par deux journalistes àl’affut d’un sujet racoleur. Les signataires appellent au “sur-saut des professions intellectuelles”contre ce “nouvel anti intellectualis-me d’Etat”. Sans jamais craindre leridicule, ils poursuivent “ cetteguerre contre l’intelligence est unfait sans précédent dans l’Histoirerécente.” Savamment orchestrée, cette opéra-tion rappelle certaines méthodesdes théoriciens de l’Agit-Pro et viseplus à remobiliser une caste derriè-re la gauche qu’à défendre quoi quece soit. Cette farce aura néanmoins permisà certains vétérans de SaintGermain des Prés de revivre le fris-son du combat de salon et del’”engagement intellectuel”. En effet,on retrouve parmi les signatairescertains habitués du genre qui au fildes ans se sont abonnés aux com-bats d’arrière-garde : apologie durégime communiste, du Maoïsme,du tiers-mondisme, du Castrisme ...

Les vieux pétitionnaires sont deretour.

Page 2: Action universitaire - février 2004

page 2 - L’action universitaire

des enseignants chercheursdevront prendre leur retraite d’ici2012, ce qui représente 23 000personnes à remplacer dans uncontexte difficile, notamment, enraison de la désaffection des car-rières scientifiques.

C’est pourquoi, malgré l’a-gitation orchestrée autourdes questions budgétaires,la Cour souligne qu’« ilconvient de ne pas se trom-per de débat et de ne pasréduire les réflexions desacteurs de la recherchepublique aux variations dubudget du ministère dontl’impact sur les équipes n’estde surcroît pas immédiat auvu des réserves dont dispo-sent les organismes. Avantd’être une question financiè-re, la question aujourd’huiposée au ministère de larecherche porte sur la stra-tégie, notamment européen-ne, sur le renouvellementdes chercheurs et personnelsadministratifs et sur lanature des relations avec lesorganismes de recherche. »

Les rigidités de la"fonctionnarisation"

de la recherche française.

En 1982, le gouvernement socia-liste dirigé par Pierre Mauroy va,afin de satisfaire les appétits de sesministres communistes et des syn-dicats du supérieur, mettre enplace un statut de fonctionnaired’état pour les chercheurs. Celaaboutit en 1984 à une série detextes, pris contre l’avis même duministre de la recherche de l’é-poque, qui vont instituer une véri-table usine à gaz : « la fonctionna-risation de la recherche ». Lamauvaise foi a guidé les débats

dans ce domaine. Les syndicatsallant jusqu’à prétendre que cenouveau statut faciliterait les“allers-retours” du secteur publicau secteur privé pour les cher-cheurs. Force est de constater qu’iln’en n’a rien été.

Ce statut de « fonctionnaire cher-cheur » rend, aujourd’hui, difficiletoute adaptation rapide des labo-ratoires à de nouveaux champsdisciplinaires. Il semble aussi peucorrespondre aux besoins et aurythme spécifique de la Scienceainsi qu’à la réalité de la vie d’unchercheur. La Cour des comptesaffirme notamment que « parnature, la formule statutaire inscritles chercheurs dans une perspectivede carrière de quarante années alorsque l’activité de recherche évolue

avec les âges de la vie : temps de for-mation, temps de création, tempsd’animation et de gestion d’équipes.»Cette absence de souplesse dans lagestion des carrières est renforcéepar la forte dichotomie existante

entre les établissementspublics de recherche (CNRS,INRA, INSERM ...) et les uni-versités. Ces dernières, bienqu’étant les plus grosemployeurs de la recherchefrançaise en sont aussi lesparents pauvres.

Une remise à plat nécessaire et urgente.

Certaines pistes doivent êtreapprofondies comme le déve-loppement de fondationspour la recherche, la placedes jeunes chercheurs et despost-doc, le besoin de sou-plesse des laboratoires, lamise en place d’un ministèrede plein droit “enseignementsupérieur et recherche” quipermettra d’améliorer l’arti-culation entre enseignementet recherche ...

Espérons que les assises de larecherche annoncées par laministre permettront de pré-ciser les contours d’uneréforme de la recherche dont

la France a besoin, et ne serontpas la tribune des seules revendi-cations corporatistes.

@L’actualité universitairesur internet :

www.uni.asso.fr

Les chiffres clés

Vieillissement des chercheurs

L’âge moyen des chercheurs Français est de47,2 ans. Ce sont les plus âgés de l’union euro-péenne.

Les Brevets

Les dépôts de brevets français ont connu unebaisse de 25 % en 10 ans.

Les publications

Le nombre de publications croît rapidement auniveau international. La France profite aussi decette dynamique avec 35 % de publications enplus cette année.

Financement privé / financement public

Le ratio du financement privé par rapport au finan-cement public de la recherche souligne le retardde la France en la matière. En effet, alors que larecherche française est financée à 46 % par desfonds publics et 54 % par des fonds privés, larecherche au Japon est financée par 27 % defonds publics et 73 % de fonds privés.

Page 3: Action universitaire - février 2004

Agenda du bureaunational

31 janvier -1er février :

Réunion du Conseil National de

la Jeunesse.

2 février : Commission discipli-

naire du CNESER..

3-4 février : Congrès du Parti

Populaire Européen à Bruxelles.

10 février : Entretien avec les

conseillers du Premier ministre

en charge de la politique d’aide

sociale étudiantes.

11 février : Réunion du Comité

Master

16 février : Réunion en forma-

tion plénière du CNESER.

17 février : Réunion du groupe

de travail “amélioration des

conditions matérielles des étu-

diants”.

17 février : Entretien avec le

sénateur du Nord, Jacques

Legendre, sur la politique d’aide

sociale étudiante.

18-22 février : Université d’hi-

ver de l’EDS à Bruxelles.

page 3 - L’action universitaire

La Faculté Libre de droit d’écono-mie et de gestion (FACO) de Parispropose une formation de “journa-liste Presse écrite”. Cette filière apour objectif de former en un andes professionnels de la presseécrite à la fois efficaces et respon-sables.Ouverte aux étudiants titulairesd’un bac + 3, on intègre cette for-mation après un concours. Aumoment, où d’autres établisse-ments tentent de créer des filières

journalistes “paillettes”, le sérieuxde cette formation est à saluer. Vous trouverez tous les renseigne-ments utiles sur le sitehttp://www.facultefaco.org

❚ Gros plan

Une école de journalisme “Libre”

Le projet de loi encadrant, enapplication du principe de laïcité,le port de signes ou de tenuesmanifestant une approche religieu-se dans les écoles, collèges etlycées publics a été adopté mardi10 février par une très grandemajorité de députés (496 pour -36 contre).

L’ampleur dela mobilisa-tion parle-mentaire enfaveur dutexte présentépar le gou-vernement etinitié par lePrésident dela République témoigne d’une véri-table prise de conscience de lareprésentation nationale.

La multiplication, ces dernièressemaines, de manifestations « pro-voiles » orchestrées bien souventpar des mouvements fondamenta-listes, prompts à instrumentaliserla religion à des fins politiques n’afait que démontrer l’urgence d’une

telle loi. Dans ce contexte, l’adoption enpremière lecture de ce projet deloi est le signe d’un attachementfort aux principes et valeurs denotre pays et garantit une stricteégalité entre les hommes et lesfemmes.

Ce vote mas-sif traduitaussi le rejetde toutes lesformes der evend i c a -tions com-munautaris-tes et l’atta-chement desFrançais au

modèle d’assimilation et d’égalitédes chances.

C’est dans cet esprit et afin des’opposer à la montée des revendi-cations communautaristes etconfessionnelles dans les universi-tés que l’UNI a lancé, le lundi 9février, une campagne d’affiches : «Contre le communautarisme, UNIpour l’égalité des chances ».

❚ loi sur la laïcité

Garantir la cohésion nationale

Page 4: Action universitaire - février 2004

page 4 - L’action universitaire

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Code Postal : . . . . . . . . . . Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tél. : . . . . . . . . . .

Profession : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Etablissement : . . . . . . . . . . . . . . . . . .

❏ désire s’abonner à l’Action universitaire 38 euros (un an)❏ désire souscrire un abonnement de soutien à partir de 230 euros : . . . .

❏ désire soutenir financièrement l’UNI et verse : ❏ 300 euros ❏ 500 euros ❏ 1.000 euros ❏ . . . . . . . euros❏ déclare adhérer à l’UNI 35 euros (lycéens 5 euros, étudiants 10 euros, membre bienfaiteur 100 euros, cotisation de soutien à partir de 200 euros)

Date et signature :

8, rue de Musset75016 Paris

✆ 01.45.25.34.65fax : 01.45.25.51.33

Imprimé par nos soinsCCP 30 075 33 Y Orléans La Source

universitaireLE JOURNAL DE L’UNION NATIONALE INTER-UNIVERSITAIRE

l’Action

En voulant lutter contre les églisesou a minima s'en affranchir, lesLumières puis le XIXe siècle posi-tiviste et scientiste, en substituantla raison à la tradition, ont cons-truit à leur tour leur propre Égliseavec ses dogmes, au premier rangdesquels le progrès et la sciencecomme explications et fins ulti-mes, comme « marche vers l'a-bondance, la liberté et le bonheur», selon l'expression d'AlainTouraine. C'est bien une nouvellesociété que tente de faire naître lamodernité. Une morale divine estsupplantée par une morale socia-le, où le bien et le mal ne trouventplus leur légitimité dans leDécalogue mais dans l'intérêt sup-posé d'un corps social soumis àdes lois que seule la raison com-mande.

Avec le recul, force est de consta-ter que cette théologie athée a toutculbuté sur son passage, à telpoint qu'aujourd'hui il devientardu d'imaginer qu'un autremonde existait, voire que plu-sieurs mondes pouvaient coexis-ter. Comment en sommes-nousarrivés là ? Pour Anne Henry, lemoteur essentiel est doctrinal :l'esprit de rupture, ce « radicalis-me d'une démarche soutenue parun consensus spontané ». En effet,comment pourrait-on être hostile,

apriori, à ce qui doit préparer lebien commun ? Bref, la modernitéest par nature impérialiste et c’estcette évolution que ce nouveaunuméro de Conflits actuels entendétudier.

Revue universitaire semestrielled’étude politique.

Abonnement 2 numéros par an :23 euros (étudiants : 18 euros surjustificatif).Ecrire à : Conflits actuels BP 305-16 75767 Paris cedex 16.Internet :

www.conflits-actuels.com

Conflits actuels

Vertige de la modernité Promotion

Grandes ÉcolesDans ce nouveau numéro,Promotion grandes Ecoles revientsur les attaques dont ont été vic-times les grandes écoles ces der-nières semaines. De la mise enplace de la discrimination positi-ve à la tentative de mise soustutelle de ces établissements parle Cneser, c’est à chaque fois laspécificité de ces formations quiest visée ;

Les relations Ecoles/ Entreprisessont elles aussi disséquées dansce numéro grâce notamment àune enquête sur le recrutementdes jeunes diplômés.

Si vous désirez obtenir un numé-ro de Promotion Grandes Ecolesvous pouvez en faire la demandeà :

Promotion Grandes Ecoles 8 rue de Musset 75016 Paris

http://www.promotiongrandesecoles.com