Actes RNHP Strasbourg 2010

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LHABITAT PARTICIPATIFActes des Rencontres Nationales de Strasbourgnovembre 2010

www.ecoquartier-strasbourg.net

Ouvrage collectif rdig grce lensemble des secrtaires dateliers : Anne-Laure Euvrard, Benot Petitdemange, Bertille Darragon, Didier Signoret, Evelyne Gauthier, Florence Salvaire, Justine Chavanon, Maryse Delarue, Nicolas Issel, Olivier David, Stphane Letz, Thomas Berthet. Coordination des Rencontres et de louvrage : Anne Burgeot, Bruno Parasote, Christelle Fierling, Daysi Locatelli, Franois Desrues, Serge Asencio pour lassociation Eco-Quartier Strasbourg Comit de pilotage des Rencontres : Eco Habitat Group : Michel Broutin CAUE 67 : Jean-Marc Biry Habicoop : Olivier David Habiter Autrement Besanon : Damien Bouillard Rseau Habitat Group : Herv Saillet Ville et Communaut urbaine de Strasbourg : Pierre Zimmermann Mobilisation bnvole : Ces rencontres nauraient pas t possibles sans la mobilisation denviron 50 personnes bnvoles. Quelles soient trs chaleureusement remercies et plus particulirement : Albert et Nicole Truer, Bernadette Lutz, Bernard Schwaller, Bertrand Bielher, Catherine Jaby, Claire Lauffenburger, Claudine Asencio, Damien Bouillard, Didier Signoret, Dominique Boisbeau, Erik Dorge, Florence Salvaire, Franoise Hemmendinger, Genevive Erb, Hlne Risler, Ibrahim Sy, Irma Vogel, Jol Vogt, Julien Baudry, Laura Vreysen, Lionel Roman, Ludovic Schneider, Marc Oswald, Marie-Christine Burger, Marie-Eve Thiry, Marie-France Perignon, Martine Bourlier, Mathieu Nardin, Maud Ebstein, Michel Boitard, Nicolas Issel, Patrick Bourque, Pierre Fierling, Solange Husser, Sophie Desrues, Sophie Pernet, Sylvie Perrin, Vincent Frick, Vulla Parasote, Zlia Simon. Partenaires financiers des Rencontres Nationales : CAUE 67, Conseil Gnral du Bas-Rhin, Crdit coopratif, CRES Alsace, Fondation MACIF, Rgion Alsace, Universit de Strasbourg, Ville et communaut urbaine de Strasbourg. Crdits photos : Bruno Parasote, Sophie Desrues, dessins de Lobo et Mie Conception graphique : Cyrille Mellerio Strasbourg, septembre 2011

Nous remercions nos Partenaires pour leur soutien

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SOMMAIREINTRODUCTION par Bruno Parasote, Prsident PRSENTATION DU PROGRAMME DES RNHP DIVERSIT DES EXPRIENCES Cest quoi lhabitat participatif ? Tmoignages de projets franais Expriences de coopratives dhabitants ltranger VALEURS COLOGIQUES Habitat et pratiques cologiques Biologie de lhabitat, Ngawatt, VALEURS SOLIDAIRES Habitat group en locatif HLM La mixit gnrationnelle ACTEURS DUN PROJET Matrise douvrage / matrise duvre : les acteurs dune opration dhabitat participatif Habitat participatif comme outil durbanisme MONTAGE JURIDIQUE ET FINANCIER Recueil juridique Analyse des outils financiers Montage juridique global et lecture des statuts Changements obtenir et plaidoyer Dvelopper lhabitat participatif avec les SCICp. 4 p. 6 p. 7 p. 8 p. 9 p. 15

ACCOMPAGNEMENT PROFESSIONNEL Animation et dynamiques de groupe : une tranche de vie Dfinition dun nouveau mtier : laccompagnement de projets BILAN (plnire de fin) SYNTHSE GNERALE par Anne-Laure Euvrardp. 81 p. 93 p. 103 p. 106

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PERSPECTIVES par Bruno Parasote, Prsident, et Franois Desrues, Vice-Prsident REMERCIEMENTS ANNEXES Photos Programme des RNHP

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INTRODUCTION

Bruno Parasote, Prsident dEco-Quartier Strasbourg

Lassociation Eco-Quartier Strasbourg est heureuse de vous proposer les actes des Rencontres Nationales de lHabitat Participatif (RNHP) qui se sont tenues Strasbourg du 19 au 21 novembre 2010. Ces Rencontres sont le fruit de deux partenariats hors normes.out dabord, elles sont issues dun partenariat avec la Ville de Strasbourg, marques par la volont commune de la Ville et de notre association de porter ensemble une rencontre croisant regards de collectivits et regards de citoyens. Je crois quil est important dinsister sur ce partenariat, cest pourquoi je tiens ds prsent remercier sincrement Roland Ries, snateurMaire de Strasbourg pour son soutien au mouvement de lHabitat Participatif : sa prsence lors de la plnire douverture au parlement europen en tmoigne concrtement. Lhabitat participatif est limage de ce partenariat vertueux : Il demande que des citoyens et des collectivits se rassemblent autour dobjectifs communs pour crer une ville nouvelle, empreinte de solidarit sociale et de rponse concrte aux dfis environnementaux. Lun ne peut agir sans lautre. Lors du Forum des Ecoquartiers, dans lequel les RNHP se sont insres, il tait beaucoup question de ville dsirable , lassociation Eco Quartier Strasbourg sinscrit pleinement dans cette terminologie. Pour lutter contre ltalement urbain, le mal vivre, la promiscuit, lisolement ; pour rpondre galement aux dfis environnementaux, il ne faut pas seulement lgifrer, obliger ou interdire. Il faut surtout faire en sorte que la ville soit porteuse de qualits propres. Notre conviction est que les citoyens aux cts des collectivits peuvent tre porteurs de nouvelles rponses aux dfis qui se posent nous. Le monde associatif dcrit bien cette pluralit de rponses et se dploie dans lhabitat group, lautopromotion ou les coopratives dhabitants. Lensemble de ces associations a la conviction que des citoyens peuvent se mobiliser pour crer des lieux de vie alliant mixit sociale, entraide et cologie.

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Les RNHP ont galement loriginalit dtre interassociatives. Dans la foule en 2009 du 1er forum de lautopromotion Vandoeuvre les Nancy, du Forum de lHabitat group Paris et des rencontres nationales des coopratives dhabitants de Nantes, il nous a collectivement sembl important de rassembler nos forces en 2010 en une rencontre unique, que Strasbourg a eu lhonneur daccueillir. Je voudrais donc tout particulirement remercier les associations membres du Comit dorganisation de ces Rencontres qui ont labor ensemble le programme des RNHP : Habicoop, de Lyon, qui milite de manire trs active pour que des coopratives dhabitants naissent en France et qui a t un acteur particulier de ces rencontres en y inscrivant des ateliers de travail pointus sur la thmatique des coopratives dhabitants. Eco Habitat Group, de Paris, association historique de lhabitat participatif, qui a parmi ses membres des Habitats Groups de plus de 30 ans travers toute la France (ce qui prouvera aux moins convaincus que non seulement cest possible, mais que cela dure dans le temps galement). Le rseau HG, qui noue des liens importants entre associations et initiatives locales, pour diffuser au plus grand nombre des savoirs et expriences de lHG. et un ensemble important dassociations locales et de collectifs agissant partout en France dont Habiter Autrement Besanon qui est actif dans le grandest. Les RNHP ont voulu tre ouvertes tous, si les Actes relatent surtout des parcours dexperts, le grand public tait galement invit dcouvrir ou approfondir ses connaissances par le biais de divers parcours : Un parcours dcouverte ouvert tous pour les personnes dcouvrant le sujet de

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lhabitat participatif (expositions, films et confrences). Deux parcours experts pour ceux qui sont dj dans des projets ou qui ont une connaissance du sujet (avec des ateliers dapprofondissement sur inscription : thmatiques juridiques, sociales, urbanistiques, architecturales ou financires, vie des groupes). Les 470 participants des RNHP ont ainsi pu rencontrer plus de 70 intervenants, lors des 16 ateliers et 8 confrences concentres sur 2 jours. Nous esprons que chacun a pu trouver dans ces Rencontres les lments utiles la poursuite de son projet, une meilleure connaissance du mouvement. Car les enjeux sont importants puisquil sagit de dterminer les conditions dun largissement de lhabitat participatif : que les coopratives dhabitants, que les groupes dautopromotion et plus gnralement que lhabitat group dmontrent leur pertinence vis--vis des problmatiques auxquelles la ville se confronte et quils deviennent de rels outils du logement, parmi dautres. Un focus est fait sur lhabitat participatif par ces Rencontres, il sagit de faire en sorte que cette dynamique se prennise et sinscrive dans la dure, do la ncessit dune mmoire de ce qui a t dit, voil lambition de ces Actes. Avant que vous commenciez la lecture de ce document collectif coordonn par Franois Desrues et Anne Burgeot, je tiens encore remercier les 50 bnvoles de lassociation Eco Quartier Strasbourg qui ont contribu la russite des RNHP,

je tiens aussi remercier sincrement le comit de pilotage des RNHP qui avait t mobilis pendant plus dun an pour mettre en uvre ce projet. Et je tiens enfin remercier nos partenaires institutionnels et financiers : la Ville de Strasbourg, le CAUE du Bas Rhin, lUniversit de Strasbourg , le Conseil Gnral du Bas-Rhin, la Rgion Alsace, la Fondation Macif, la Chambre Rgionale de lconomie Sociale et Solidaire et le Crdit Coopratif. Comme jai eu lhonneur de le dire lors du discours de la plnire douverture des RNHP, une nergie norme a t dploye par chacun pour que cet vnement ait lieu. Energie, que jespre renouvelable, ou dfaut, que nous saurons transformer ensemble en nergie communicative et constructive ! . Jespre que vous retrouverez dans les Actes cette nergie.

Bonne lecture !

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PRESENTATION DU PROGRAMME DES RNHPTROIS JOURNES DE RENCONTRES POUR LHABITAT PARTICIPATIF !

A la charnire entre deux journes de confrences sur lurbanisme durable et deux journes ddies lhabitat participatif, une journe commune a t propose lensemble des participants du forum le vendredi 19 novembre, au Parlement Europen. Cette journe a t loccasion de dresser un panorama trs complet des initiatives en matire dHabitat Participatif, grce une srie dinterventions dacteurs franais et europens de tous horizons et impliqus dans ce domaine. Ces interventions font lobjet de courts rsums intgrs dans les pages de ces Actes, comme elles le sont dans les Actes du Forum, proposs par la ville et la Communaut urbaine de Strasbourg. Les deux journes suivantes samedi 20 et dimanche 21 novembre, ont t entirement conues et animes par les acteurs associatifs du rseau national. Ces ateliers ont donn la parole de nombreux intervenants qui ont pu tmoigner de leurs savoirs et de leurs expriences. Anims avec des mthodes participatives, ils ont laiss le plus de place possible aux dbats et aux changes entre participants.

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es RNHP 2010 ont t organises dans le cadre dun partenariat troit avec la ville et la Communaut urbaine de Strasbourg et se sont inscrites dans un vnement plus large intitul Forum des coquartiers qui sest tenu du 17 au 21 novembre 2010.

Pour dcouvrir lensemble de cette matire, les Actes proposent un parcours thmatique qui regroupe les diffrents comptes-rendus datelier et interventions autour de six sujets : La diversit des expriences Les valeurs cologiques Les valeurs solidaires Les acteurs dun projet Les montages juridiques et financiers des projets Laccompagnement professionnel des groupesPour retrouver lorganisation gnrale des RNHP, vous trouverez le programme en annexe.

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DIVERSITE DES EXPERIENCESCest quoi lhabitat participatif ? Tmoignages de projets franais Expriences de coopratives dhabitants ltranger

dcouverte

parcours

CONFRENCECEST QUOI LHABITAT PARTICIPATIF ?Samedi 20 novembre : 9h00/12h00Intitul complet de latelier : Cest quoi lhabitat participatif : Tmoignage de plusieurs projets franais Lhabitat participatif vu travers diverses expriences : ct habitants, ct collectivits, ct rseaux, coopratives, projets urbains ou ruraux

[email protected]

Michel BROUTIN Association Eco Habitat Group

Secrtaire

Maryse DELARUERIVOIRE Groupe [email protected]

OBJECTIFS DE LATELIERIntervenants Alain JUND Adjoint au maire de Strasbourg Anne-Franoise GAY Rseau Habitat [email protected]

FAIRE DCOUVRIR LA DIVERSIT DES RALISATIONS ET PROJETS DHABITAT PARTICIPATIF RETENIR QUELQUES ENSEIGNEMENTS DE TRENTE ANS DEXPRIENCES EN HABITAT GROUP METTRE EN VIDENCE QUELQUES UNS DES ENJEUX POUR LES HABITANTS, LES COLLECTIVITS ET LES PROFESSIONNELS DE LURBANISME RAPPROCHER LES POINTS DE VUE POUR FACILITER LE DVELOPPEMENT DHABITATS PARTICIPATIFS ADAPTS AUJOURDHUI ET DEMAIN

Pete KIRKHAM Habicoop Brigitte BOUVIER Eco Habitat Group Le [email protected]

DROULEMENT DE LATELIERTEMPS9H - 9H30 9H 30 10H00 10H00 10h30 10h30 10h40 10h40 11h10

CONTENUPrsentation de latelier Diversit des projets et approches spcifiques Prsentation dexpriences historiques Exprience en cours dans le projet Making Hof PAUSE Prsentation dexpriences ou projets en cours Recueil des projets en cours en France

OBJECTIFSInformation des participants Quels enseignements de trente ans dexpriences ? Co-promotion entre un groupe dauto- promotion et Habitat et Humanisme PAUSE Montrer divers parcours : accession et cooprative Prsenter les dmarches : rnovation, construction ; lotissements, centres ; rpondre des besoins spcifiques

MTHODEModrateur Habicoop Rseau Habitat Group Intervenants : EHG Questions / Rponses Intervenants : Patrick Texier Alain Jund Dbat PAUSE Intervenants Grand Portail, La Jeune Pousse, HAB Ecodfi, Ecolline,Diapason, Babayagas Questions et dbat avec relance du modrateur

Odile GUILLEMOT Eco Habitat Group Anagram Thrse CLERC Les Babayagas

[email protected]

[email protected]

Catherine FISCUS Le Grand Portail

[email protected]

Vronique BERTHET La Jeune [email protected]

Damien BOUILLARD [email protected]

Florence SALVAIRE Ecolline [email protected] Francis LACOUR Ecodfi [email protected]

11h10 12h10

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COMPTE-RENDU DE LATELIER PAR LE SECRTAIRE DE LATELIERMichel prsente la matine, constitue surtout des tmoignages qui montreront la diversit des formes dhabitat participatif , manant de groupes autonomes et/ou rattachs des rseaux ou des associations dont les principaux sont : Eco Habitat group (suite du Mouvement de lHabitat Group Autogr : MHGA). Habicoop qui souhaite faire voluer la rglementation pour permettre laccs au logement coopratif. Rseau Habitat Group qui met en relation et informe sur les initiatives locales en accession la proprit (autopromotion) ou en locatif. Il y a un trs grand nombre de groupes projets partout en France. Michel indique quafin de prsenter le maximum dexpriences, les possibilits dchanges au cours de cette sance seront sans doute rduites, mais que les dbats pourront se poursuivre dans les ateliers ultrieurs. Il prcise aussi que lordre de prsentation a d tenir compte de la participation de certains intervenants des ateliers galement prvus dans cette matine. 1. LA DMARCHE COOPRATIVE DHABICOOP EST PRSENTE TRAVERS LES PROJETS DE HNORD BORDEAUX PAR THOMAS NESME ET DE LA JEUNE POUSSE TOULOUSE PAR VRONIQUE BERTHET Ces deux projets sinscrivent dans la recherche dun statut coopratif, dans un combat anti-spculatif. La dmocratie est au cur du projet avec une prise de dcisions labore par lensemble des membres et la prise en compte de tous les aspects dont les aspects architecturaux. Les volonts de mixit sociale, dintergnrationnel, douverture sur le quartier sont affiches. Il convient de garder la matrise du projet, les cots, de rduire les intermdiaires au maximum. On veut mutualiser lespace, partager afin de faire des conomies mais aussi dans une recherche dchanges. Ecologie des matriaux mais aussi dans la vie collective, au quotidien, sous la forme dachats partags et dautopartage par exemple. Le statut envisag est une cooprative. Cest elle qui btit ou achte un immeuble quelle loue ses habitants propritaires de parts sociales. Cest la cooprative qui porte lemprunt. Leffort de chacun peut tre diffrent : locatif libre, locatif social, et mme locatif PLAI. Des subventions sur le foncier doivent tre possibles. Le cooprateur paie tous les mois une redevance, un loyer qui correspond aux intrts demprunt, des charges locatives, un apport en compte courant. Cest de lpargne bloque. En cas de dpart, le cooprateur pourra rcuprer ce quil a mis et revendre ses parts sociales un autre cooprateur qui doit tre agr. Nous pensons que cela permettra de lutter contre la spculation. Il sagit pour nous dune 3me voie pour le logement. Il faut adapter les financements et la fiscalit au double statut du cooprateur. 2.ANNE FRANOISE GAY PRSENTE LE RSEAU HABITAT GROUP. Il y a beaucoup de mots utiliss pour ce type de projets : group, participatif, solidaire. Nous avons gard group . Il y a une immense diversit dans les projets : rural, urbain, cohameau. Ce qui est recherch, cest une implication directe des habitants dans la conception du projet. On y trouve toutes les mixits possibles. Les groupes se crent autour dun lieu, de personnes, linitiative dune collectivit. Ils sont autonomes et indpendants. Le Rseau HG est organis en cinq rgions et il y a une Rencontre annuelle pour mutualiser les connaissances, constituer une mmoire, observer ce qui russit et ce qui ne russit pas. On progresse en travaillant, cela reste informel. Cest du bnvolat, des contributions volontaires mises au service du bien commun.

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Il y a de plus en plus dassociations locales. Le Rseau est en lien avec toutes les rgions du monde. La premire runion a eu lieu en Juillet 2006. En 2007, ses membres se sont forms la sociocratie. Nous avons crit une charte, elle est minimale, ce qui est volontaire car chacun doit se lapproprier. Il y a la possibilit dentrer son annonce sur le site ainsi quune fiche projet. 3. MICHEL BROUTIN RSUME LHISTOIRE DECO HABITAT GROUP (SUITE DU MHGA) Cest une association nationale cre il y a plus de trente ans, avec une baisse dactivit partir des annes 1990, quand les valeurs sont devenues plus individuelles que collectives. Elle sest rveille il y a quelques annes et a pris le nom dEco Habitat group. La participation des habitants leur habitat est au cur du Mouvement avec la mutualisation despaces collectifs qui sont au centre de ces habitats et sont des lieux danimation facilitant louverture sur le quartier et la ville. Il sagit de rendre possible un autre mode de vie dans son habitat, en accession, autopromotion ou locatif social. Les statuts sont divers mais la prise de dcisions est toujours cooprative. Eco Habitat group accueille aussi bien des groupes ayant ralis leur programme et vivant dans cet habitat depuis de longues annes que des groupes ou personnes cherchant monter un projet aujourdhui. Plusieurs dizaines de groupes ont ralis des programmes de ce type travers la France dans les annes 1975 1995. Deux de ces oprations, cres il y a vingt cinq ans vont tre prsentes ici avec leurs forces et leurs faiblesses. Cette participation des habitants a t galement tendue quelques programmes locatifs sociaux, expriences voques hier au Parlement Europen et qui sont prsentes de faon plus dtaille ce matin dans un autre atelier. 4. BRIGITTE BOUVIER PRSENTE LE KHOLKOSE SAULX-LES-CHARTREUX (ESSONNE), 20 KM AU SUD DE PARIS Cest un nom quon nous a attribu ! Nous avions vingt-cinq ans et nous sommes partis la fleur au fusil. Nous avons cr une SCI ferme avec interdiction de louer. On a dsign quelquun comme promoteur. Le chantier sest arrt pendant 1 an, on sest prt de largent les uns aux autres. Ctait vraiment un truc de fous ! Cest un immeuble sur rue en centre ville avec des logements en triplex. Tous les logements ouvrent sur une coursive et les terrasses communiquent entre elles. Il y a

une salle collective de 100 m2, et environ 27% despaces collectifs. Nous assurons la gestion tour de rle, et finanons les gros travaux et les petits achats. Nous avons 80 euros de charges par mois. Toutes les charges communes sont payes au mme niveau par les douze habitants car les appartements sont peu prs quivalents. Chaque personne a une voix. Larchitecte tait mon mari ; pour avoir des prts spciaux, nous ne devions pas dpasser un certain budget, nous avons fait beaucoup dauto-finitions. Pourquoi a a march ? Parce quon voulait que a marche ! On a fait a pour allger le quotidien, se donner du plus, pas se rajouter de contraintes. Les frictions quon a eues ctait souvent propos des enfants des autres. Pour le mnage, on a tout essay, mais il ny a pas dengueulades sur le sujet. Il y a beaucoup de runions politiques et associatives. Sur six familles, il y a quatre lus. Nous avons gard la SCI cre au dbut. Notre rglement intrieur prvoit quon peut refuser quelquun thoriquement pendant 3 mois. Nous avons eu deux changements dhabitants lun au bout de quinze ans qui sest trs bien pass, lautre, il y a cinq ou six ans, un peu moins bien, les nouveaux narrivent pas sintgrer dans le projet. 5. PRSENTATION DANAGRAM VILLENEUVE DASCQ (NORD), PRS DE LILLE, PAR ODILE GUILLEMOT Llaboration du projet a reprsent de trs nombreuses heures de runions avec larchitecte. Le statut choisi est une SCCC adosse une Socit Cooprative de construction qui a assur le suivi du chantier avec nous. Lessentiel de notre Charte : promouvoir la vie de groupe. Tous les logements sont mitoyens sauf la Maison Commune qui est le cur du projet. Notre Maison Commune peut accueillir trente personnes table. Il y a une cuisine, une buanderie avec machines laver et scher et un jardin collectif. Nous faisons une runion mensuelle pou rgler les questions de la gestion courante et. des dbats de fond ! Il y a un week-end par mois de travaux collectifs. A lemmnagement, il y avait 22 enfants et 18 adultes. Evolution sur vingt ans : quatre familles ont t renouveles. Nos rflexions aujourdhui : Il est trs important de se projeter dans lavenir, de penser volutif et modulable. Garder la SCCC vite les inconvnients de la coproprit classique. Il est largement prfrable de conserver un regard sur les changements dhabitants.

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Question dune dame de Lausanne dans la salle : Il semblerait quen France, les bailleurs sociaux mettent des freins la multiplication des statuts varis ? Thomas Nesme rpond : A Habicoop on veut tout mlanger : du locatif libre, du PLS haut de gamme, du PLUS moyenne gamme et du PLAI trs social en prenant appui sur un bailleur social. Dans le projet Village Vertical, par exemple, cest un bailleur social petit, modeste et trs innovant. Il faut que le bailleur social ait envie de sintgrer dans la cooprative. Evidemment, labsence de cadre juridique et fiscal rend les bailleurs rticents. 6. LA PAROLE EST ENSUITE DONNE ALAIN JUND, ADJOINT AU MAIRE DE STRASBOURG CHARG DE LURBANISME Promouvoir ce type de manire dhabiter la ville nous semble trs important Strasbourg ; cest un choix politique. Nous voulons soutenir des projets collectifs, cest le droit des citoyens et nous sommes favorables la co-construction de la ville par les habitants, les associations, les professionnels, les lus, les bailleurs sociaux. On doit faire en sorte que se rencontrent la ralit et lutopie. La question qui se pose nous est : o voulons-nous habiter ? Il faut quon arrte de voir la maison individuelle comme lidal dhabiter ou quun promoteur propose un produit ceux qui ont de largent pour lacheter. Notre socit gnre trop de sgrgation sociale. Nous devons faire en sorte quil soit possible de sortir de lentre soi social. Cest ainsi, en modifiant la faon dhabiter, quon peut conduire au droit au logement pour tous. 7. AFIN DILLUSTRER LES INITIATIVES EN CE SENS, PATRICK TEXIER PRSENTE MAKING HOF, UN PROJET EN COURS DE RALISATION STRASBOURG Je suis architecte et habitant ! Nous construisons sur un des dix terrains proposs par la Mairie de Strasbourg pour des projets dhabitat coopratif. Notre projet a t slectionn il y a quelques mois. Densit (remplir des dents creuses) et mixit (inclure des activits, ne pas faire que du logement) cest une bonne dmarche ! Il y a eu une consultation assez rigoureuse. Notre parcelle avait des contraintes : 10 logements construire, un local artisanal, du BBC (Btiment Basse Consommation). On a constitu un groupe partir des parents dlves car tous nos enfants sont lcole Steiner du coin.Quelle mthode de travail ? On a beaucoup dessin :

comment organiser la vie collective lchelle du terrain ? Jai pass beaucoup de temps duquer techniquement les membres du groupe : le gros uvre, lnergtique, cest un peu imbuvable mais il faut que tout le monde participe au mieux. On a expriment les outils daujourdhui : Tu veux une fentre comme a ? Regarde comment a joue sur le passif. . Et on a calcul les cots. Nous avions un budget limit, nous avons privilgi la simplicit de conception et une vision galitaire. On a tous la mme entre, le mme jardin privatif. Ni jalousies, ni envies. On a visit le plus de logements possible. On est au taquet du COS (coefficient doccupation du sol), a redonne une bonne densit au quartier. On a rajout deux logements (sur huit) en PLAI avec un bailleur social. On a opt pour une cour commune (qui se dit hof en Alsace) Faades en paille, bardage non trait. Dans dix ans, il faudra changer les planches, on les changera. On a choisi le concept de loft qui nous plait bien. 8. FLORENCE SALVAIRE PRSENTE ENSUITE LE PROJET EN COURS DE RALISATION ECOLLINE SAINT-DI (VOSGES) Cest un chantier dautoconstruction. On pratique la CNV (communication non violente) et on avance au consensus. Cest trs riche mais ce nest pas toujours facile ! On a dcid de pratiquer lentraide jusquau clos couvert . On a cr un emploi plein temps de chef de chantier. On a insr des clauses sociales dans les marchs avec les entreprises qui sont toutes locales. Les matriaux aussi. Il y aura beaucoup despaces communs. Le tout avec simplicit et sobrit heureuses . Pour rsumer, habiter ensemble autrement, malgr les peurs et les diffrences qui sont une richesse. On pratiquera le covoiturage et on souhaite souvrir sur le quartier. Au plan juridique, nous avons fait une association, puis une coproprit, le rglement de copro et la division en lots ont t faits directement par le notaire au dmarrage. Il y a eu un pr dpt de PC valant division. On vise le passif mais pas tout fait car cest trs coteux financirement. Enduits terre chaux et bardage bois, isolation du sol par 40 cm de mousse de verre, gros travail dtanchit lair. Chaudire bois/bches, VMC double flux. Entre 30 et 70% dauto construction. Nos chantiers sont participatifs et ont dj accueilli 92 bnvoles. Echanger avec les rseaux, cest trs important, a fait gagner du temps car nous sommes en volution permanente. Si ctait refaire ? On referait autrement ! Un seul modle constructible, structurable lintrieur, des maisons plus petites, moins chres, a va plus vite construire. On a eu une AMO (assistance matrise douvrage) ds le dbut, cest indispensable pour les autoconstructeurs. Cet accompagnement permet une meilleure planification et anticipation. Le temps et largent, cest un peu tabou. Il faut plancher sur ces sujets assez rapidement.

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9. RNOVATION DE CLAIRLIEU, QUARTIER DE VILLERS LES NANCY (MEURTHEET-MOSELLE), PRSENTE PAR FRANCIS LACOUR, ASSOCIATION ECO DFI Il sagit dun lotissement dans une ZAC avec 1300 pavillons individuels construits entre 1972 et 1974. Les deux tiers des habitants sont des retraits. Cest du bton, cest froid. Rnover est une vidence, personne ne le conteste. La consommation nergtique a t ramene de 50 000kw/h en1974 30 000kw/h en 2009. On a fait des travaux, mais il continue faire froid lhiver et chaud lt. Le projet de rnovation BBC-Efinergie-Rnovation concerne les pavillons dorigine. On a cr une association Clairlieu Eco Dfi pour faire ensemble . Nous avons fait faire une tude thermique de faisabilit par Solarte, dirig par Yves Jautard, membre d la compagnie des NgaWatt avec cofinancement de la rgion de Lorraine et de lADEME. Des groupes de travail ont planch avec le CAUE 54 ainsi quavec la Communaut urbaine du Grand Nancy sur les questions daccessibilit, de maintien domicile et de prcarit nergtique : un vrai travail collectif complt par la consultation dexperts et la mobilisation de personnes ressources. La formation des habitants. Ils taient tous partants pour la rnovation thermique. On a travaill aussi sur le Dveloppement durable : biodiversit, nergie grise, leau. Nous avons cherch prendre en compte une problmatique architecturale, urbanistique et paysagre partir de lidentit de Clairlieu. Nous avons cherch dvelopper linformation et la communication car nous voulions largir le projet lensemble des habitants du territoire. Nous avons galement effectu un travail sur les usages avec formalisation de la mthodologie. Nous voulions aussi une ouverture sur le monde industriel pour prendre en compte et faire voluer les techniques et technologies. Sur le plan juridique, nous envisageons de crer une SCIC (socit cooprative dintrt collectif) qui organisera les travaux, ngociera les modalits dintervention et devra garantir un rsultat en termes de consommation. Les onze premires rnovations pourraient dmarrer au printemps 2011. 10. LOPRATION LE GRAND PORTAIL NANTERRE (HAUTS-DE-SEINE) EST PRSENTE PAR CATHERINE FISCUS. Au dmarrage, cest une initiative municipale pour sortir les gens du parc social en leur permettant une accession sociale la proprit. Cest donc un mariage arrang, pas un groupe de copains, pas des militants colos, mais des personnes slectionnes pour leur capacits prsumes aller jusquau bout aprs appel volontariat parmi les habitants du parc social de la commune.

La motivation tait de devenir propritaire tout en restant Nanterre o on habite dj. Notre sensibilit lcologie allait de 0 20. La Mairie fait le pari de nous rserver un terrain de 1500 m dans un co quartier. On est all le visiter. Il y avait une trs vieille maison avec un grand portail tout rouill et tordu. Do notre dnomination : Association cooprative du Grand Portail. La Mairie a slectionn une quipe qui nous a accompagn pendant prs dun an et on nous a forms. Il y a eu beaucoup dateliers. Par exemple, quest ce que la volumtrie ? On a jou au Lego. La Mairie nous a choisi un architecte. Le projet porte sur quinze logements individuels, uniques, avec des espaces collectifs. On a pris le statut associatif et, comme nous navions pas les moyens de payer le terrain, on a pris un promoteur qui joue le rle de MOD (Matre dOuvrage Dlgu) avec une garantie de sortir 3000 euros TTC m2. Actuellement, on est dans les affres des bouclages financiers. On est trs diffrents plein dgards, par exemple, il y a une famille sri-lankaise qui ne parle pas un mot de franais. Nous sommes tous trs divers en ge, profession. Il y a un plombier, des femmes au foyer. Beaucoup de comptences dans le groupe. Nos enfants nont pas le mme ge. Au niveau culturel, cest Nanterre dans toute sa splendeur ! Aprs un an et demi de runions, dans lesquelles on a appris se connatre, le grand dfi, cest dapprendre vivre ensemble. Or pour nous qui vivions en HLM, le collectif, ctait plutt ngatif. On nest pas parti sur un rve utopique, on essaye de construire ce projet. 11. DAMIEN BOUILLARD PRSENTE LES ACTIVITS DE LASSOCIATION HAB : HABITER AUTREMENT BESANON (DOUBS) Je suis tomb dans lHabitat group il y a trs peu de temps. Il y a vraiment un regain dintrt pour cette dmarche et il y a intrt communiquer ! La devise dHAB est : Ensemble, loin du chacun pour soi, nous construisons avec nos diffrences une nouvelle forme dhabitat dans le respect de lindividu et de lenvironnement Notre ambition est de faire un projet reproductible, rappropriable par dautres. Nous avons la volont de sortir de lentre soi. Cela prend normment de temps, nous avons calcul que nous avions dj pass des milliers dheures de travail, peu prs lquivalent de 6 emplois plein temps. Les expriences, on le voit bien, cest cinq dix ans. Mais le temps de travail permet la maturation du groupe, ne vous dcouragez pas ! Nous voulons travailler avec un bailleur social et aussi prendre appui sur des associations. Pour nous former et accompagner, nous avons fait appel une association OISA (Observatoire International des Systmes Alternatifs) car on ne peut pas travailler tout seul.

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Cette association nous aide sur les usages, les statuts, lanimation du groupe. Nous fonctionnons au consensus. Il faut passer par ces temps de discussion. Nous recherchons la formule cooprative ainsi que la mixit gnrationnelle et sociale. Le projet est urbain, sur lancienne caserne militaire Vauban, dans un futur quartier dans lequel le Maire sengage nous rserver un lot. Il y a quelques btiments existants, nous ferons de la rnovation peut-tre. Sur ce premier projet, il y a dix sept familles prtes signer. Il y aura une trentaine de logements en travaillant avec un bailleur social. HAB est galement impliqu dans la vie locale et reli aux rseaux dhabitat group et dautopromotion (Grand Est, Habicoop). 12. LE PROJET DIAPASON, EN COURS DE RALISATION PARIS (19E) EST PRSENT PAR MARYSE DELARUE-RIVOIRE Tout a commenc en Avril 2008 la sortie dune runion PS particulirement dcourageante. Jai dit des copains vous navez pas envie quon REUSSISSE quelque chose ensemble ? Ils ont rpondu oui, mais quoi ? et sans rflchir, jai dit : un projet dhabitat group ! (Javais milit dans les annes 1975-80 au MHGA et javais gard une frustration de navoir pas pu concrtiser lpoque .) Et tout est all trs trs vite. Notre chance, ctait notre enthousiasme et notre dtermination vraiment le FAIRE + un travail acharn. En trois mois, nous avons constitu un groupe denviron douze personnes (via une annonce dans Lib) et crit les points principaux de notre charte : solidarit, mutualisation de services, changes, ouverture sur le quartier - bref, fatigus de nos copros o tout est tout le monde et rien nest personne , nous voulions Habiter Autrement. Trs vite aussi, sur la suggestion de lun dentre nous, on appela notre groupe Diapason. A Paris, cest trs dur de trouver du foncier. Notre projet tant politique, nous avons fait une belle brochure de prsentation et nous sommes alls le prsenter aux municipalits qui nous intressaient. Nous voulions rester Paris, rnover ou construire en autopromotion. Toute la premire anne sest passe faire connaissance et monter en comptences. On a visit des expriences dHabitat Group existantes, (Le lavoir du Buisson Saint Louis Paris, La Fonderie Vanves, Les Jardies et le Val Meudon). On a rejoint le MHGA devenu Eco Habitat Group (jen suis Vice Prsidente depuis deux ans). On a vu des notaires, des architectes etc. et surtout on a t trs soutenus par Ecologis Strasbourg qui avait une belle longueur davance sur nous. En fvrier 2009, nous entendons parler de lopration de rhabilitation Ourcq Jaurs, dans le 19me, un quartier en pleine mutation, et cest le coup de foudre. Nous

rpondons lappel projets en prsentant un dossier de soixante quinze pages, trs argument, le 30 juin et.. fin juillet nous apprenons que notre projet a t retenu ! Le groupe explose (six dparts sur douze !) et, oh miracle ! se reconstruit toute vitesse (par des amis damis) Dbut septembre 2009, nous sommes vingt et un adultes, huit enfants petits plus des ados, le groupe est compltement intergnrationnel (adultes entre trente ans et soixante quinze ans). Nous occuperons quatorze appartements + deux locaux dactivits. Nous nous sommes constitus en SCIA (Socit Civile Immobilire par Attribution) et avons aussi cr une association au sein de laquelle sont prises toutes les dcisions (un homme = une voix). Nous travaillons au consensus et lorsquil faut voter (cest arriv trois fois seulement) la majorit est aux deux tiers. Nous avons sign la promesse de vente en septembre 2010 et dposerons le Permis de Construire fin dcembre 2010. Nous avons un architecte et un matre douvrage dlgu. Nous avons opt pour un btiment passif avec une Maison commune de 55 m, une chambre de passage, une buanderie et des ateliers de toutes sortes (bricolage, peinture, couture etc.). Si tout va bien, nous devrions emmnager en juin 2012 aprs des centaines dheures de runions, quelques cinq mille changes de mails et de nombreux obstacles surmonter, car tout est inventer ou presque et notre vieux pays dteste les innovations . Mais nous sommes tenaces et essayons de ne jamais perdre de vue le sens profond de notre projet en nous rptant la trs belle phrase de Machado : Voyageur, il ny a pas de chemin On cre le chemin en marchant. Maryse ayant voqu le MHGA, Michel tient rendre hommage Yves De Lagausie, fondateur du Mouvement, pionnier et inlassable promoteur de lHabitat Group, brutalement dcd lt dernier. Il signale quEco Habitat Group vient de raliser un document sa mmoire dans lequel est mis en vidence lengagement dYves, et du Mouvement, de dvelopper toutes les formes de participation des habitants leur habitat, y compris dans le logement social. Pour terminer cette sance, il confie la parole Thrse Clerc afin quelle prsente la Maison des Babayagas, exemple de projet original en ce domaine

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13. LA MAISON DES BABAYAGAS, PROJET EN COURS MONTREUIL (SEINE-SAINT-DENIS) PRSENT PAR THRSE CLERC Cest un projet sur lequel nous travaillons depuis 1995, cela fait donc quinze ans. Notre projet est profondment politique. Il y a beaucoup de gauchistes au m, on aurait d garder plus de cohsion politique. Au bout de onze ans, a se dlite un peu. Nous sommes des expertes dusage, nous voulons changer limage des vieux dans la socit car elle est dplorable. Choisir un mode de vie qui repose plus sur lanthropologie que sur lconomie (Marx) Cest un modle parfaitement reproductible. Nous sommes des femmes populaires mais cultives. Il y a des expriences similaires Saint-Priest prs de Lyon, Brest, Toulouse, un bguinage Berlin et un autre Rostock (Allemagne). Sur Montreuil, Il y a eu dix ans de palabres, nos meilleurs allis ont t les medias. Ils nont pas dit trop de btises, cela a cr un rapport de forces. Ce sera un immeuble construit par les HLM pour faire de lintervention sociale, Montreuil, 104 000 habitants, 133 ethnies diffrentes. Limmeuble fera sept tages, le terrain est octroy pour soixante dix ans. Il comprendra galement des logements tudiants. Il y a eu un problme sur le spa. Les locaux collectifs sont passs de 80 40 m. Aurons-nous la force de dynamiser tout un quartier ? Beaucoup dentre nous auront 80 ans au moment de lemmnagement. Les Maisons de Babayagas sont faites pour des politiques de terrain, car la politique, cest faire des propositions : autogestion, solidarit, citoyennet, cologie On veut relancer la mode des ventails, faire un atelier chic et pas cher . Les hommes sont toujours dans la macro conomie et la macro tout court dailleurs. Il y a plein de choses pas chres et qui crent de la citoyennet. Michel remercie Thrse et lensemble des intervenants et intervenantes. Il relve dailleurs que, pour une fois, il y a eu davantage de femmes que dhommes, ce qui nest pas un hasard mais nest pas si frquent. Il espre que la prsentation de ces quelques expriences ralises, en cours, ou en projet donnera la fois des envies et des outils tous les candidats ce mode de vie diffrent. Il souhaite enfin quau travers de ces journes de Rencontres, et au-del, les uns et les autres poursuivent leur collaboration pour permettre la multiplication des programmes dhabitat coopratif, participatif, group, sous toutes les formes complmentaires, diversifies qui natront de limagination et de la volont des premiers concerns : les habitants !

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CONFRENCEEXPRIENCES DE COOPRATIVESSamedi 20 novembre -17h30/19h30Intitul complet de latelier :

Modrateur

Sarah Trudelle Association Habicoop

Expriences de coopratives dhabitants ltranger : Uruguay, Sude, Allemagne .Projection dun extrait du documentaire de Rafal Gutierrez sur la FUCVAM en Uruguay (Fdration des coopratives dhabitations). Tmoignage de Samuel Jablon suite un voyage en Uruguay. Tmoignage sur des coopratives dhabitants en Allemagne par Claudia Flatten dOISA (Observatoire Itinrant des Systmes Aternatifs). Tmoignage de Dick Urban Vestro prsident de lassociation Kollectivhus NU (Co-housing now) (Sude).

Secrtaire

Bertille Darragon Association Habicoop

OBJECTIFS DE LATELIERIntervenants Samuel Jablon Ville et Habitat Claudia Flatten OISA (Observatoire Itinrant des Systmes Alternatifs)[email protected]

PRSENTER DES EXPRIENCES TRANGRES EN MATIRE DE COOPRATIVE DHABITANTS POUR METTRE EN PERSPECTIVE LES DMARCHES FRANAISES EN COURS

COMPTE RENDU DE LATELIERPISODE URUGUAYEN Prsentation des coopratives uruguayennes en auto-construction : tous participent, ensemble, sur une mme maison, la hauteur de leurs moyens tant physiques que financiers et temporels. Cela leur permet dtre inscrits sur une liste de participants, liste do seront tires au sort les entres dans leurs murs des futurs habitants. En effet, chacun aura accs son logement, auquel il aura particip la conception en amont. NB perso : nous nous plaignons de la longueur de ralisation de nos projets en Europe, et en France en particulier, mais en Uruguay, il tait voqu des dlais de parfois 10 ans..! Le modle coopratif a t attaqu diffrentes priodes par le gouvernement, mais les habitants ont su rsister. PISODE ALLEMAND Plusieurs expriences dhabitats groups ont t prsentes: co-village, cooprative dans le quartier Vauban Fribourg... Concernant la cooprative de Vauban, le point intressant concernait le moment o la cooprative a fini de rembourser ses emprunts et o le modle se prennise dans des nouveaux projets. La structure annexe qui gre cette problmatique financire (avec en particulier la question de la non-spculation) a t prsente. Par ailleurs des aspects sympa de la vie collective ont t montrs: les grand mres qui font des sorties avec les enfants, les enfants uniques qui ont des frres et surs....etc.. PISODE SUDOIS Intervenant : sociologue, professeur duniversit, habitant lui-mme dans une coop dhabitants. Les coopratives sont une belle ralit en Sude, et prsentent une image attrayante : convivialit, avantages relationnels, espaces partags, gardes denfants en commun, et bien sr repas en commun dans celle qui nous est prsente. Le prsentateur insiste sur le gain de temps que cela reprsente pour lui: faire les courses et prparer un repas une fois toutes les 5 semaines par exemple... Diffrentes formes architecturales ont t prsentes avec la possibilit de mutualiser de plus en plus despaces (avec des fonctions spcialises..) lorsque le nombre de logements augmente.

Dick Urban Vestro prsident de lassociation Kollectivhus NU (Co-housing now) de Sude.

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LE GRAND PORTAIL NANTERRE, COOPRATIVE DE LOGEMENTS POUR 15 FAMILLESCOMMENT UNE VILLE PEUT PROPOSER DES LOCATAIRES HLM DE CONCRTISER UN PROJET COOPRATIF ET COLLECTIF EN ACCESSION SOCIALE Par Julien SAGE

Le projet est n dun constat fait en 2008 : nous ne parvenions pas faire baisser le prix de laccession sociale la proprit en dessous dun certain seuil. Le seul moyen dy arriver tait de supprimer un des paramtres, en loccurrence la promotion. Pour favoriser laccession sociale, la Ville de Nanterre a lanc une exprimentation en proposant une vingtaine de familles issues du logement social daccder la proprit par lautopromotion, voire par lautoconstruction quand ctait possible. Nanterre fait partie dune bulle immobilire spcifique ; la ville est entre tard dans le march immobilier au dbut des annes 2000. Le territoire se caractrise par sa grande proximit avec La Dfense et un pan de ville fortement densifiable. Il comprend deux gros oprateurs : la ville, qui agit contre la spculation lEPAD (Etablissement public pour lamnagement de la rgion de La Dfense), favorable la spculation. La Ville est alle voir lEPAD pour lui proposer dans le cadre du projet SeineArche, dutiliser un des petits morceaux du secteur Hoche (futur co-quartier) pour raliser une exprimentation en cooprative de logements (suite un voyage Vauban en Allemagne). Le second paramtre tait le besoin massif de logements Nanterre. 1000 logements par an y seront construits pendant 10 ou 15 ans. Ces 15 logements en autopromotion, qui vont sortir de terre dici fin 2012, sont trs marginaux au regard des 6000 logements construits depuis 2008. Il sagit bien de mener une exprimentation. Le troisime paramtre prendre en compte est le prix du mtre carr Nanterre. En accession libre, il est en moyenne de 4500/m2, et son montant peut aller jusqu 6000 voire 7000/m2. Pour laccession encadre, il slve environ 3400/m2. Grce un effort de lEPAD, aux atouts de lautopromotion et au pass foncier, le prix du mtre carr pour ce projet se situe entre 2500 et 2800 euros/m2 TTC, donc en dessous du prix de laccession sociale.

Pour mettre en place ce projet, la question tait : peut-on provoquer la dynamique sociale dun groupe pour monter une cooprative de logements ? Dabord, nous sommes partis de lide que nous nous adresserions tous les locataires de logement social pour leur proposer de passer en accession aide : 50 rponses favorables ont t reues. La ville a alors men une analyse des moyens financiers qui a limin la moiti des familles, pour ne pas les engager dans un projet quelles ne pourraient assumer. Puis, elle a procd des entretiens de motivation, pour estimer la comprhension du projet et ses implications dfinition de lconomie et de la programmation du projet par ses acteurs. Aujourdhui, le groupe sest stabilis une quinzaine de familles, aprs quelques dparts et cooptations. Le terrain stend sur 1400 m2, les familles se positionnant sur des T3, T4 ou T5. Un groupement de comptences via CUADD Conseil engag par lEPAD compos dun juriste, et dune quipe daccompagnateurs et de formateurs (architecture/ urbanisme/environnement). Ces tudes reprsentaient un cot de 8000 euros par famille. Chaque famille a investi 800 euros pour faire partie du projet, les 7200 euros restant tant partags par la Ville de Nanterre et lEPAD, qui a fait un effort supplmentaire en descendant le cot de la surcharge foncire 150 euros/m2. Pendant un an, plusieurs ateliers sur lurbanisme, la programmation, le montage de projet ont t organiss avec les membres du groupe dautopromotion, selon le systme classique de la cooprative. Un cahier des charges a t dfini aprs le montage prcis de chaque dossier. La Ville de Nanterre a apport son soutien dans la phase de diagnostic, la programmation et la dfinition du cahier des charges, ainsi que dans le montage des dossiers. A cette tape, il est apparu que la capacit financire en apports des familles pour un projet en accession sociale 15 logements ntait pas adapte pour construire en autopromotion, puisque le projet est trop petit pour bnficier des conomies dchelle. Aussi, un appel candidature de MOD (Matrise dOuvrage Dlgu) a t lanc et cest les 15 familles qui ont dcid de retenir un promoteur, puis une quipe darchitectes pour la Matrise dOeuvre. Les familles lui ont fourni un cahier des charges comprenant la programmation et lconomie du projet. Les logements ont donc finalement t vendus en VEFA (Vente en ltat

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INTERVENTION AU PARLEMENT EUROPEN VENDREDI 19 NOVEMBRE 2010 futur dachvement), ce qui a permis de scuriser le financement. Les familles ont constitu lassociation Grand portail pour suivre le projet et le chantier et jouer ainsi pleinement leur rle de matre douvrage. Le bilan de cette opration rvle une dception pour la ville par rapport la commande initiale qui tait de permettre aux familles des locataires HLM dtre ellesmmes directement responsable de la Matrise dOuvrage, mais aussi un certain nombre de points positifs : les familles ont pu accder la proprit en tant des acteurs du projet, une famille a quitt le groupe pour crer une cooprative plus petite et mne actuellement plusieurs projets Nanterre : il y a donc une diffusion des ides et des projets coopratifs sur le territoire, la ville a beaucoup appris sur la perception que les gens ont de leurs logements et sur leurs attentes. La Ville de Nanterre a tir les enseignements de cette premire exprimentation, et souhaite renouveler lexprience diffremment.

Julien SAGE est adjoint au maire de Nanterre en charge de lenvironnement et de lcologie urbaine.

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LES CRIEURS. PREMIRE OPRATION HABITAT GROUP EN LOCATIF HLM EN FRANCE(VILLENEUVE DASCQ, 1982)Par Philippe GANTIERPhilosophie du projet Le groupe souhaite raliser son projet en locatif social pour quil soit gnralisable au plus grand nombre qui na pas les moyens daccder la proprit La priorit a t donne la vie de groupe et la vie associative de quartier, avec la volont de se fondre dans le quartier en conservant lapparence identique aux autres immeubles du quartier. Le projet comprend des salles communes desservies par la cration dune cage descalier et une salle de jeux enfants donnant sur le jardin commun. Historique du projet 1978 : Constitution du groupe par information de bouche oreille 1979 : Soutien de ltablissement public damnagement de la ville nouvelle et orientation vers un bailleur social. La socit HLM de Lille et environ (SLE) donne son accord pour ltude du projet avec le concours de lamnageur. Les 8 familles crent leur association, emmnagent provisoirement dans des maisons hlm du quartier et louent un studio la SLE qui tient lieu de local commun. 1980 : Construction de limmeuble dans un ensemble de 246 logements au cur du nouveau quartier de la Cousinerie. 1982 : Livraison de limmeuble. Le point de vue de la SLE La SLE est confronte de srieuses difficults sociales dans certains quartiers o elle implante. Elle voit les crieurs comme un moyen de favoriser le dveloppement dune nouvelle forme dhabitat dans le logement social. Loriginalit de la dmarche est daffirmer limportance des relations de voisinage intermdiaires entre le logement privatif et le quartier. Ce faisant, les deux parties signataires contribuent la reconnaissance du droit effectif : de choisir ses voisins, de grer des espaces communs, de participer la conception et la gestion de son logement. Les avantages attendus par le bailleur taient labsence de logements vacants, la rentre rgulire des loyers, peu ou pas de frais de remise en tat, un meilleur nettoyage des parties communes, et le petit entretien assur avec rgularit. La conception de limmeuble 9 logements : 8 types V, un type VII 100 m de locaux communs : salle de jeux pour enfants, salle polyvalente adultes, deux chambres damis, un labo photos, une laverie. Aspects juridiques La convention entre le bailleur et lassociation les crieurs reconnait le principe de la cooptation : si lun des locataires vient quitter son logement, lassociation propose un nouveau locataire la SLE, rpondant la rglementation HLM par les ressources et la composition du mnage. La SLE se rserve le droit de dsigner elle-mme le nouveau locataire si lappartement reste inoccup plus de trois mois. Lassociation et chacun de ses membres assure le paiement des loyers et charges pendant ces trois mois de vacance. Compte tenu de la stabilit dans leur logement escompte et de lconomie de gestion qui en rsulte, la SLE accepte de garder sa charge une mensualit quand le dpart intervient plus de douze mois aprs les premires attributions ou un dpart postrieur. Aspects financiers Lassociation rgle le loyer et les charges des parties communes. Chaque membre de lassociation paie une cotisation de 30 92 euros calcule en fonction des revenus, du nombre et de lge des enfants pour un budget mensuel de 610 euros. Depuis 1982 Pendant la premire dcennie, 51 adultes et 70 enfants de 29 familles ont vcu aux crieurs. Ils taient autant durant la dcennie suivante.

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INTERVENTION AU PARLEMENT EUROPEN VENDREDI 19 NOVEMBRE 2010 Le contexte des annes 1995-2005 Le bailleur met en vente des maisons qui bordent llot pour favoriser la stabilisation du peuplement, la mixit sociale et reconstituer des fonds propres. Plusieurs familles de lhabitat group achtent ainsi proximit. La rotation sacclre rendant plus difficile lappropriation des rgles collectives. La rglementation sur les plafonds de ressources se durcit. Le cot des parties communes est moins supportable pour les familles ayant des revenus prcaires et modestes. Une famille se dsolidarise du groupe la suite dun conflit inter personnel. Une dette vis--vis du bailleur saccrot mettant en pril la prennit du groupe. En 2004, la SLE reprend possession des parties communes et les convertit en logements Les leons de cette exprience Linvestissement initial des parties communes doit tre assur par un financement public. La cooptation dhabitants en situation prcaire ne peut se faire qua dose homopathique.

Philippe GANTIER, un des fondateurs de lhabitat group locatif des Crieurs en1982, membre du groupe ANAGRAM, en accession la proprit depuis 1990, dans le mme quartier de la Cousinerie Villeneuve dAscq. Il est trsorier de lassociation nationale ECO HABITAT GROUPE suite de MHGA, auquel le premier groupe adhrait la fin des annes soixante dix.

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LE VILLAGE VERTICAL, UN PROJET DHABITAT COOPRATIF VILLEURBANNEPar Olivier DAVID dHabicoop, Stephane Letz du Village Vertical, Benoit Tracol de RSH

Le Village Vertical, de quoi sagit-il ? A lorigine, le Village Vertical est constitu dun petit groupe de mnages confronts des soucis de logement, et souhaitant vivre autrement. Le groupe a volu, pour arriver aujourdhui une douzaine de mnages constitu en association depuis 2005. De la personne seule la famille nombreuse, tous se retrouvent et participent au projet en laborant les moindres dtails : quatorze logements, plus de grandes parties communes, en proprit collective, grs dmocratiquement et sans but lucratif. Un projet pleinement inscrit dans lconomie sociale et solidaire. Les villageois verticaux souhaitent crer un habitat cologique et conomique. A ce projet environnemental vient sajouter une volont dintgrer des logements sociaux et trs sociaux, quatre appartements seront conventionns en foyer PLAI. La future vie du Village est pense en amont, notamment grce lamnagement des espaces communs : salle commune avec cuisine, buanderie, terrasses, hall et potager. La toute jeune cooprative va acqurir son foncier dans la ZAC des Maisons Neuves Villeurbanne (69) et elle verra les travaux de construction de son immeuble dbuter au printemps 2011, pour un emmnagement prvu lautomne de lanne suivante, dans le cadre dune opration conjointe avec la cooprative HLM Rhne Sane Habitat. Cest un partenariat particulirement innovant qui a t conu entre les 2 coopratives, lune apportant un savoir-faire reconnu depuis 60 ans dans le domaine du logement social et lautre un vouloir vivre autrement, avec le soutien des collectivits locales travers un apport financier. La matrise douvrage est unique et solidaire, et permet de dvelopper un projet global de 38 logements en conjuguant les contraintes : le permis de construire est obtenu en co-titularit, le terrain dassiette du projet est achet en commun entre les 2 coopratives, la conduite de lopration est confie une maitrise duvre unique, et la gestion future de limmeuble sera commune. Premire exprience dhabitat participatif adopter le statut de la cooprative de logement, le Village Vertical ouvre la voie un nouveau mode de production du logement, qui part des habitants et de leur projet collectif. Laboutissement de nombreux projets de ce type sera facilit si le lgislateur cre cette fin une nouvelle famille de la coopration, laquelle une fiscalit et des mcanismes de financement adapts seraient rattachs. Aujourdhui, des coopratives dhabitants peuvent lgalement se crer, mais doivent composer avec des dispositifs qui prennent mal en compte les spcificits de leur projet.

Qui participe au projet dhabitat coopratif avec le village Vertical ? LURHAJ : union rgionale pour lhabitat des jeunes qui grera les quatre logements foyers en financement trs social (PLA-I). Rhne Sane Habitat, socit cooprative dHLM, se retrouvant dans les valeurs des cooprateurs. Elle construira 24 logements en accession sociale la proprit, produira les 4 logements foyers par son statut de bailleur HLM, et assurera la matrise douvrage dlgue pour les 14 logements du Village Vertical. De plus, elle apporte son savoir-faire technique, son potentiel financier (prfinancement des tudes techniques) et son exprience de la construction et de la gestion syndic la cooprative dhabitants. Elle apportera les garanties pour la ralisation et pour couvrir le risque dimpays dans la gestion future. Lassociation Habicoop : elle a pour objet laccompagnement des coopratives dhabitants. Tout au long du projet, elle aide le Village Vertical au montage juridique et financier, en activant son rseau politique, associatif et institutionnel sur ces questions. Quest ce quune cooprative dhabitants ? Le principe est le suivant : la cooprative est propritaire des logements quelle loue ses cooprateurs en change dun loyer et dachat de parts sociales. Les habitants sont donc propritaires collectivement du bien mais locataires individuellement. Lenjeu pour les cooprateurs est dtre les acteurs de leur projet depuis la dfinition de leur intention en passant par le choix architectural jusqu lorganisation de la vie collective aprs lemmnagement. Ce systme permet de sortir durablement un bien de la spculation : la valeur des parts sociales, encadre, est dconnecte de la valeur du bien ; si limmeuble est revendu, la plus-value ne peut pas tre distribue entre les associs. La cooprative propose un autre rapport au patrimoine : la fonction dhabiter et lintrt collectif priment sur linvestissement immobilier et lenrichissement financier individuel. La socit cooprative repose galement sur les valeurs dquit, de transparence dans la gestion et de participation de chacun aux dcisions. La dmocratie sy applique selon le principe une personne = une voix, quel que soit le nombre de parts sociales dtenues.

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INTERVENTION AU PARLEMENT EUROPEN VENDREDI 19 NOVEMBRE 2010 Les coopratives dhabitants proposent des solutions aux multiples questions environnementales, conomiques et sociales quun tel projet peut susciter. Les performances nergtiques (meilleure isolation, panneaux solaires, etc.) mais aussi lorganisation interne la cooprative (un potager est propos dans presque tous les projets, les dplacements sont mutualiss) sont au cur des questions environnementales. Les cooprateurs apprhendent la proprit dune manire innovante, contre courant du modle dominant. Ils sont les acteurs et les producteurs de leur projet immobilier. Le lien social et le bon voisinage sont ancrs dans les projets car il est question dintgrer au programme architectural des salles de vie communes et des espaces de rencontre. Il ne sagit pas de se retrouver entre soi mais bien de soutenir un projet collectif o tout le monde peut participer. Quelle soit intergnrationnelle, sociale ou culturelle, la mixit est souvent une volont importante des cooprateurs.

Olivier DAVID est membre fondateur de lassociation Habicoop ne en 2005, il en est le prsident depuis 2006. Cette association travaille la promotion des coopratives dhabitants et laccompagnement des groupes projet dhabitants. A titre professionnel, il contribue au dveloppement des nergies renouvelables et de lefficacit nergtique. Son intrt pour le respect de lenvironnement a contribu impulser cette valeur au cur des proccupations dHabicoop.Pour en savoir plus www.village-vertical.org www.habicoop.fr www.rshlyon.com

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ECO-LOGIS, PREMIER PROJET EN AUTOPROMOTION STRASBOURG (Livraison 2010)Par Franois DESRUESLe projet Ecologis a port sur la construction par 10 familles en autopromotion dun immeuble BBC et en bois massif de trois tages, dune surface de 1000 m habitable, comprenant 11 logements, et des parties communes (salle des ftes, chambre damis, buanderie, atelier de bricolage et un jardin) dans le quartier du Neudorf Strasbourg. Limmeuble a t livr en septembre 2010. Aprs dix annes dune recherche collective, ce projet montre quil est possible de transposer dans un contexte culturel franais lexprience des Baugruppen allemands que les premiers adhrents de lassociation Eco-Quartier avaient admirs la fin des annes 1990 dans le quartier Vauban de Fribourg. Cette aventure heureuse permet aussi de renouer avec les expriences franaises de lhabitat autogr des annes 70 et 80, et sinscrit pleinement dans le mouvement actuel de lhabitat participatif qui prend actuellement conscience de lui-mme et se structure progressivement en France. Le projet en trois volets : initiative associative, ambitions oprationnelles, solidarit du groupe Au dbut, le projet est une initiative associative dEco-Quartier Strasbourg fonde en 2001. Il sagissait de montrer quune autre manire de construire tait possible et de convaincre les partenaires institutionnels locaux de la faisabilit de ce type de projet. Cest galement une aventure oprationnelle qui devait rpondre aux contraintes suivantes : trouver la structuration juridique adquate pour la matrise douvrage collective, trouver les bons partenaires (architecte, notaires, banquiers, entreprises) mener bien un chantier prsentant des complexits techniques lies la construction dun immeuble entirement en bois et lies la libert complte laisse chaque famille dans la composition de son appartement. La russite du projet a repos sur un groupe de familles soudes autour du projet. Une grande solidarit a t ncessaire pour maintenir la mobilisation pendant de nombreuses annes, faire face laugmentation des cots et radapter collectivement les ambitions du projet en consquence. Les enseignements du projet Pour linstant un projet dhabitat participatif est ncessairement un projet militant, et demande notamment : une mobilisation permanente de lensemble des familles sur la dure, une organisation efficace des rles de chacun et une bonne rpartition du travail, des comptences affirmes pour la conduite dopration, un appui des collectivits territoriales (reconnaissance de la dmarche). Pour mener bien un tel projet, le groupe doit sattacher rsoudre un paradoxe. Plus la vie du groupe et lnergie dploye par ses membres sont intenses, plus le groupe constitue un monde complexe qui ncessite de longues runions pour prendre en compte lavis de chacun. Cette force peut devenir une grande faiblesse vis--vis des partenaires extrieurs du groupe car elle peut les effrayer ou les dcourager. De ce point de vue, le groupe doit savoir prsenter son environnement un visage dcid et organis.

Franois DESRUES, gographe de formation, exerce dans le domaine de lurbanisme depuis 2002 en tant quingnieur des collectivits territoriales. Il fait partie depuis 2007 du projet Eco-logis, premier immeuble en auto-promotion du grand Est livr en septembre 2010. A partir de son exprience personnelle et professionnelle, il milite au sein de lassociation Eco-Quartier pour le dveloppement de lHabitat Participatif.

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VALEURS ECOLOGIQUESHabitat et pratiques cologiques Biologie de lhabitat, Ngawatt, nergies et matriaux sains

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ATELIERHABITAT ET PRATIQUES ECOLOGIQUESDimanche 21 novembre : 9h00 / 12h00Intitul complet de latelier :

Modrateur

Patrick Bourque - [email protected]

Habitat et pratiques cologiques : les pratiques cologiques connatre dans lhabitat : de la construction avec des matriaux sains jusqu la fabrication de sa lessive ou le recyclage des dchets en passant par lutilisation du compost et la mobilit douce

Secrtaire

Evelyne [email protected]

Intervenants

OBJECTIFS DE LATELIER OBJECTIF PHILOSOPHIQUE ET PRATIQUE LA FOIS : VIVRE SEREINEMENT SUR TERRE LISTER DES ACTIONS CITOYENNES MENES ACTUELLEMENT ZOOMER SUR LES QUESTIONS QUI CONCERNENT LHABITAT ET LES MATRIAUX PROLONGER LES ACTIONS DANS NOS QUOTIDIENS ET DANS NOS PRATIQUES PROFESSIONNELLES (PARTICULIERS, ASSOCIATIONS, )

Lydia CHRISTMANN [email protected]

DROULEMENT DE LATELIERTEMPS9H - 9H10 9H10 10H00 10H00 10h30 10h30 10h40 10h40 11h40

CONTENUPrsentation de latelier Etat des lieux + mthodologie dappropriation de ces questions par les groupes Panorama des domaines concerns par lcologie pratique. PAUSE Suite panorama des domaines concerns par lcologie pratique. Zoom sur des points clefs pour permettre aux particuliers davancer ensemble sur leur questionnement.

OBJECTIFSInformation des participants Prsentation dECOTIDIENNE Donner la parole aux participants de latelier pour recueillir les ides des habitants. PAUSE Donner la parole aux participants de latelier pour recueillir les ides des habitants. Positionnement par rapport aux actions possibles, collectives et individuelles, au quotidien et dans les projets dhabitat group.

MTHODEModrateur Intervenants : Lydia Christmann Prise de parole libre avec relance du modrateur PAUSE Intervenants : Lydia Christmann Intervenants : Lydia Christmann Questions/Rponses avec la salle

11h40 12h10

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APPRCIATION GLOBALE DE LATELIER VIA LES POST-IT REMPLIS PAR LES PARTICIPANTS COMPTE-RENDU DE LATELIER PAR LE SECRTAIRE DE LATELIERLcologie est maintenant une proccupation gnrale, qui touche tous les aspects de la vie quotidienne : habitat, dplacement, alimentation, nergie, eau, dchets, pollution Nous vivons dans un monde qui privilgie lAvoir plutt que lEtre. Notre modle de consommation se gnralise grande vitesse et pose dj des problmes dapprovisionnement en ressources de base. Le secteur du btiment reprsente lui seul 43 % de lnergie consomme, 25 % des dgagements de CO2,... La volont de consommer de manire plus parcimonieuse rclame des actes quotidiens. Cette co-citoyennet suivie dans le temps est lobjet des ateliers daccompagnement proposs par Lydia Christmann et son entreprise Ecotidienne. RAPPEL DES PRINCIPES DE BASE : En matire dECO-CONSOMMATION : Arrter le gaspillage, recycler, faire soi-mme, proscrire les produits jetables, sinformer sur origine des produits (Labels conventionnels, Nature et Progrs, Demeter, autres labels : BIOCOHErence, Labels ministre o on admet un pourcentage dOGM et pesticides ) En matire dHABITAT : Privilgier les projets dhabitation regroups pour permettre le lien social et les conomies dchelle, construire prs de son lieu de travail ou prs dune gare (en vrifiant les horaires), rnover plutt que construire neuf, optimiser loccupation de lespace, profiter de la bonne orientation des surfaces qui captent le rayonnement solaire, utiliser les sources de lumire naturelle, concevoir bioclimatique et conomiser lnergie, utiliser les matriaux sains, prendre en main une partie des travaux, prvoir des systmes intgrs de tri des dchets. Construire en bottes de paille insre dans une ossature, en bton de chaux-chanvre banch cest--dire coffr, utiliser le chanvre insuffl ou en panneau ou hach (chnevotte), la ouate de cellulose, la laine de bois compresse, les enduits de terre crue et les peintures base de farine, fromage blanc, etc. fabriquer soi mme, et bien sr les badigeons de chaux. Prserver la biodiversit, ou recrer de la biodiversit: toitures vgtales, jardin friche, haies mixtes et autochtones, agriculturiser la ville, lever des animaux (abeilles en ville, etc), utiliser les transports collectifs et les modes de dplacement doux. DBAT : Extension Strasbourg Kehl : applicabilit en ville ? La paille en ville pose un problme de stockage. La chaux et le chanvre se stockent. La ouate de cellulose, la laine de bois idem. Compostage : expliquer aux copropritaires ou locataires, les informer ou les former. Plus de cration de lien social. Un potager sur un toit est possible mais prvoir avant par architecte et BET structure. Biodiversit et jardinage possibles en ville. Se servir des murs des immeubles pour faire des potagers? Ville comestible : exemple des pches grimpantes en espalier a Montreuil. Les projets dhabitat group favorisent les conomies dchelle. Il est ncessaire de prendre le temps de la rflexion pour viter la grande maison isole sur son grand terrain. Ex des Babayaga Paris. Il faut crer un groupe, mutualiser les espaces, participer aux travaux, organiser des chantiers ouverts, parrainer des soires dinfos. On note une grosse demande de formation, ou dinformation adapte aux particuliers. Le recours aux professionnels est une question non aborde et pourtant stratgique. Il pose problme en France au moment o les mutations des modes constructifs suivent lvolution de notre rapport aux ressources et aux nergies du futur: manque de formation, problme des assurances, et du recours larchitecte qui nest pas encore bien ancr dans les pratiques, manque de professionnels en nombre et en qualit pour rpondre la demande potentiellement massive des particuliers. De nombreuses actions se dveloppent autour de la notion dducation populaire. Des formations sont proposes dans le cadre de projets. Plus gnralement on note une demande en organisations type coquartiers pour tout public. Il existe des agendas 21 scolaires, des Eco-centres ainsi que des revues sur les Ecolieux: Passerelle Eco, En Alsace, 45 structures dducation lenvironnement oeuvrent autour de la Rgion Alsace, et du Conseil Gnral,Les CAUE de France se mobilisent depuis longtemps la marge.

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dcouverte

parcours

ATELIER N7BIOLOGIE DE LHABITAT, NGAWATTDimanche 21 novembre : 14h00 / 17h10Intitul complet de latelier :Biologie de lHabitat, Ngawatt, nergies et matriaux sains

[email protected]

Julien BAUDRY Association Eco-Quartier Strasbourg

OBJECTIFS DE LATELIERSecrtaire Anne-Laure EUVRARD association Eco-Quartier [email protected]

CULTURE GNRALE DE LA BIOLOGIE DE LHABITAT : ETAT DES LIEUX DE LA QUALIT ENVIRONNEMENTALE DE LHABITAT AUJOURDHUI ET DE SES CONSQUENCES SUR LA SANT ETUDES PRALABLES DENVIRONNEMENT, PROGRAMME DE VIE ; QUELLES DMARCHES POUR UN HABITAT PLUS RESPECTUEUX DE LA SANT ? NOTION DENVIRONNEMENT INTRIEUR, CONCEPT DES ESPACES ET CHOIX DES MATRIAUX LES FLUX ET LES NERGIES FAON NGAWATT.

Intervenants

Rmi Florian de Bio-Espace Nicolas Issel de Quartier Eco Solidaire de [email protected]

DROULEMENT DE LATELIERTEMPS14H - 14H10 14H10 15H10

CONTENUPrsentation de latelier Habiter un lieu est un tout Matriaux et sant ; de quoi hritons-nous, o allons-nous ? Sobrit et efficacit nergtique ; un scnario durable ? PAUSE

OBJECTIFSInformation des participants Faire un tat des lieux des relations entre habitat et sant. Quels cueils aujourdhui ? Quels enjeux pour demain ?Comprendre le contexte actuel / les sources nergtiques actuelles et de demain / la notion de pic de consommation et de ressources / scnario ngawatt

MTHODEModrateur Intervenants : Rmi Florian & Nicolas Issel Questions / Rponses avec les participants Intervenants : Vincent Pierr Questions / Rponses avec les participants PAUSE Intervenants : Nicolas Issel

Vincent Pierr pour [email protected] http://www.negawatt.org

15H00 15h30 15h30 15h40 15h40 16h10

PAUSE Comprendre comment ltude pralable de lenvironnement permet de crer des espaces en cohrence avec un programme de vie ngawatt Souligner limportance du choix des matriaux, compatibilit avec la sant et lconomie dnergie

16h10 17h

Je loue, je rnove, je construis ; quels sont les prceptes dun habitat sain ?

Questions / Rponses avec les participants

Rmi Florian, Vincent Pierr, Nicolas Issel

Intervenants :

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COMPTE-RENDU DE LATELIER PAR LE SECRTAIRE DE LATELIERINITIATION LA BIOLOGIE DE LHABITAT - RMI FLORIAN, BIO ESPACE, INGNIEUR/CONSEILLER EN BTIMENT - NICOLAS ISSL, MEMBRE DU GROUPE LA FONTAINE AUX ABEILLES SAVERNEINTRODUCTION : HABITER EST UN TOUT Comment vivre dans les espaces que lon construit ? Ltre humain doit tre au centre car 90% de notre temps est pass entre 4 murs : notre environnement est un environnement construit ! Bio Espace propose une formation sur 3 annes sur la biologie de lhabitat. Ce modle constructif a aujourdhui un label construction biologique en phase pilote avec plusieurs axes respecter : Matire nergie Biologie du corps par rapport aux interfaces environnementales Psychologie, rapports sociaux Le terme Biologie de lhabitat est prfr au mot habitat cologique car il a un sens plus global. Thorie qui trouve son dveloppement depuis la prise de conscience de la ncessit dun dveloppement durable au sommet de la Terre Rio en 1992 : Les tres humains sont au centre des proccupation relatives au dveloppement durable droit une vie saine et productive en harmonie avec la nature Les domaines dtude de la Biologie de lhabitat regroupent une multitude de paramtres : Gologie, sol Ergonomie fonctionnelle Matriaux lourds et ensemble des matriaux y compris les dchets Eau Chimie de lair : bruits, rsonance Champ lectromagntique, lect. statique, ionisation de lair Climat Aspect relationnel, lien avec lhabitat et lien interne externe Or, on constate que notre environnement intrieur est toujours plus pollu que lair extrieur. Cest li ce qui est interne lhabitat : Produits chimiques : produits mnagers, mousses, peintures, vernis sur les surfaces murales Fibres minrales : poussires, pollens qui passent via lair dans nos poumons. Un des objectifs est de rendre les fibres bioassimilables Oxydes de combustion : chauffage, cuisinire (400 morts par an li aux oxydes de carbone), aldhydes, Radio et hyperfrquence, champ lectromagntique : four micro onde, alarme sans fil, Electricit statique Radon : trs prsent dans les sols granitiques La philosophie du label utilise les 4 lments fondamentaux dont il faut chercher respecter le fonctionnement naturel : le feu, lair, leau et le terre qui fonctionnent en cycle. Nos btiments sont-ils permables ces cycles biologiques ? Point de dpart : lanalyse du terrain, quelles sont les nergies prsentes et comment utiliser les 4 lments et les 4 cycles pour faire un projet harmonieux ? Ces cycles sont intgrs dans des choix de construction : lenvironnement, le terrain dassiette, lenveloppe btie, les flux. Pour cela, il faut considrer le bien-tre des occupants sur 3 plans (outils de perception de lenvironnement) : les 5 sens respecter la biologie interne : pour favoriser la qualit de vie, il faut rduire ces stresseurs biologiques la psychologie : chacun a une perception diffrente de lenvironnement, sadapter chaque personne. Implique des choix cls : Sant des occupants, Respect de lenvironnement, Matriaux biologiques et quitables, Energies renouvelables, Btiments conomes. Choix cls quil faut confronter une pertinence technique : exemple, on ne soccupera pas beaucoup du confort dt dans une cole ni de lisolation dans un local qui sert trs peu. Cette mthodologie de conception vaut la fois sur du logement, des services, des entreprises : projet de labellisation pilote dun bio-quartier Belrupt, rnovation dun hameau prigourdin Saint Cybranet, Hacienda Ecolodge dans le Jura pour le tourisme.

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Prsentation sommaire du Projet de Saverne qui servira de cas dapplication : Cration du groupe avril 2006 avec lobjectif de rflchir lhabitat cologique. Accompagnement par le Parc Naturel Rgional des Vosges du Nord. Zone semi-rurale qui ne prsente pas forcment les mmes contraintes quen ville mais rflexions sur lespace partag. Rmi Florian fait partie du groupe dhabitants ce qui na pas empch lmergence dune vraie dmarche de groupe (rdaction dune charte sur les valeurs pendant un an). Tout le groupe partage la dmarche de construire selon la biologie de lhabitat. PRISES EN COMPTE DE LA BIOLOGIE DE LHABITAT DANS LES 4 CYCLES DE CONSTRUCTION ET APPLICATION LA FONTAINE AUX ABEILLES : 1) Lenvironnement : courses solaires dt et dhiver, masque dans le paysage (bti ou vgtal, gographie), hauteur solaire pour masquer en t et laisser entrer le soleil en hiver dmarche de simplicit, supprimer la surenchre technologique, cest lenveloppe et la pertinence des formes qui vont donner au projet sa valeur cologique : par exemple, ventilation naturelle et non double flux (qualit de lair la sortie des gaines pas forcment bonne car moins dionisation ngative qui sert transporter loxygne dans le corps) rose des vents, pluies, neige, foudre par enqute auprs du voisinage environnement extrieur du bti comme les rverbrations utilisation dun vidliosite pour connatre tous les masques toutes les heures de la journe et toute lanne 360 pluies sur les faades vitres : il est important que le surfaces exposes la pluie ne soient pas poreuses pour ne pas augmenter la part dhumidit. Complment : la solution de ventilation choisie Saverne est un plenum ventilant qui utilise linertie du sous-bassement. Le retour dexprience des puits canadiens montre quon arrive avoir une diffrence de 15 par rapport la temprature extrieure dans les priodes les plus froides ou les plus chaudes. 2) Le terrain dassiette : courant deau extrieur et sous le terrain, radioactivit locale, champ magntique pollution du sol, pollution lectromagntique, source de bruits, stagnation deau et humidit de surface, conductivit lectrique du sol, contexte gologique Complment : faire passer les eaux de profondeur plutt sur les espaces de circulation aux interfaces des maisons et non dans les pices vivre ou dormir.

3) Lenveloppe et les amnagements : les matriaux peuvent tre lectrostatiques ou radioactifs, avec effet rflecteur. la respiration des matriaux, osmose entre lextrieur et lintrieur qui permet les changes, permabilit aux vapeurs deau. des matriaux avec peu dnergie grise, biodgradables Complment sur lenveloppe de Saverne : structure bois, isolation en laine de bois projete, bardage bois, rgulateur vapeur en papier, plaques de pltre. 4) Les flux techniques : doivent tre lectriquement bio-compatibles, pas de pollution lectromagntisme, trs basse consommation, valorisation de lnergie solaire passive (qui doit primer sur le solaire actif), ventilation raisonne, qualit ionique de lair respir, limiter la pollution de lair, rcupration des eaux de pluies, valoriser les parties minrales. Les partenaires de la russite dune habitation respectant les principes de la biologie de lhabitat : MOA, MOE, AMO, labelliseur bio. Bio Espace travaille en rseau avec Ecologie et Habitat/ Biologie de lhabitat : professionnels qui ont suivi une formation en biologie de lhabitat (site internet avec listes des professionnels forms : bio-espace.com) INITIATION AU SCNARIO NGAWATT VINCENT PIRR, TERRANERGIE, MEMBRE DE NGAWATT. Lensemble de Terranergie : bureau dtudes thermique qui ne travaille quavec des matriaux sains et cologiques. Le scnario Ngawatt sappuie sur la finitude des ressources et prne la sobrit nergtique. Ngawatt nest pas une association compose uniquement de professionnels mais aussi de particuliers. Elle travaille sur un scnario alternatif au scnario gouvernemental et intgre les ides de sobrit pour pouvoir rpondre aux enjeux nergtiques avec les nergies renouvelables. La prsentation est disponible sur le site internet de lassociation Ngawatt : http://www.negawatt.org (rsum : http://www.negawatt.org/telechargement/ Scenario%20nW2006%20Synthese%20v1.0.2.pdf) Lassociation est ne lorsque la problmatique nergtique nexistait pas : prix du ptrole peu cher, le problme tait mconnu, on ne parlait pas encore de pics de ressources. Le modle actuel trouve ses limites dans les limites en ressources de la plante.

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NOTIONS DE BASE : Rpartition actuelle des productions dnergies en France : 86% : nergies non renouvelables 14% nergies renouvelables hydrauliques et bois 0,5% vritable nergies renouvelables avec un potentiel de croissance Analyse du pic du Hubbert ou pic ptrolier. Chaque gisement prsente une courbe en cloche : on lexploite, on atteint le maximum de production et puis la production baisse. Pour le monde entier (somme de tous les gisements), on est dj sur une courbe stable (production son maximum) voire la baisse. De plus, il y a une corrlation entre le prix du baril et les rcessions. Actuellement, on ne ressent pas encore les effets du pic car on a augmente la prospection afin de maintenir une stabilit de la production pendant quelques annes mais la chute de production sera plus forte puisque les rserves ne sont pas extensibles. Complment : luranium est aussi une ressource rare avec une courbe en cloche mais on peut exploiter de plus en plus de gisements puisque le prix se multiplie et fait bouger le seuil de rentabilit de chacun des gisements connus. Le pic gazier de lEurope a t pass en 2010 et donc lEurope se fournit de plus en plus en Russie. DTAILS DU SCNARIO NGAWATT : La tendance daugmentation de la conso ne peut pas continuer. Il faut dabord travailler faire baisser la demande avant de remplacer par des nergies renouvelables : 1) sobrit 2) efficacit 3) renouvelables Il vaut mieux faire la promotion de la finitude des ressources plutt que de parler du changement climatique car cela a plus dimpact auprs du public. Les rductions dmission de C02 seront une consquence du reste de la dmarche Remarque : internet consommera 20 25% de lnergie dici 2050 et donc la dmatrialisation nest pas la solution. Actuellement : chaque franais met 10 tonnes de CO2 par an. A titre dexemple : 1 A/R Paris/New York = 1,5t de CO2 chauffage au fioul dune maison peu isole = 6 9t de CO2 1kg de viande de buf = 31kg de CO2

Contraintes : Obligation de rduire notre crdit mission personnel 2t et il ny a pas dalternative aux carburants pour le transport 1) Sobrit Exemple de gaspillage : lampadaire boule Ressource initiale = 100 Opration dextraction, transport, raffinage : il reste 85 Opration de transformation (rendement, perte en chaleur) : il reste 28 Acheminement - Perte en ligne (effet joule) : il reste 25 Rendement de la lampe incandescence : il reste 2 Perte lie la conception du lampadaire (qui illumine le ciel) : il reste 0,4 pour clairer la rue Perte lie au mauvais entretien du lampadaire : il reste moins de 0,1 et en plus lclairage est souvent inutile !!!! 2) Efficacit On peut augmenter le rendement nergtique la production, la consommation Exemple de ltiquette sur les appareils lectromnagers qui ont permis un gain de facteur 16 entre un appareil A++++ et un appareil E, Exemple des btiments inutilement nergivores dans les zones commerciales. La rnovation trs basse nergie est de premire importance car 85% de la problmatique btiments est sur la rnovation et il existe la mme marge de manuvre que pour les frigos ! Application pratique pour du logement social du Toit Vosgien qui a t rnov en passif : 1100 euros par m2 de cot travaux avec rnovation complte de lintrieur, utilisation de produits sains locaux cycles matriss. Cas simple, peu de composants lintrieur Isolation extrieure avec 32cm cellulose sur ossature bois massif et bardage bois massif. Consommation estime : 13kWh/m2/an 3) Renouvelable Le scnario Ngawatt ne repose pas sur des ruptures technologiques. Exemple de proposition : production lectrique en cognration, associ des cycles combins, sortir du nuclaire, dvelopper principalement lolien et lhydraulique.

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VALEURS SOCIALESHabitat group en locatif HLM La mixit gnrationnelle

parcoursInitisNiveau1

ATELIER N3HABITAT GROUP EN LOCATIF HLMSamedi 20 novembre : 9h00 / 12h00Intitul complet de latelier : Comment dvelopper lhabitat participatif en dehors de parcours en accession la proprit ? Le rle des bailleurs sociaux et des autres acteurs du logement social. Exprience historiques et perspectives .

Modrateur

Franois DESRUES Association Eco-Quartier [email protected]

Secrtaire

OBJECTIFS DE LATELIER RPONDRE LENJEU DUNE DIVERSIFICATION SOCIALE DU MOUVEMENT (COOPRATIVE DHABITANTS OU NON) POSITIONNEMENT DES BAILLEURS VIS--VIS DE LHABITAT PARTICIPATIF SUR LE TERRITOIRE DE LA CUS MONTAGE JURIDIQUES POSSIBLES : CO-PROMOTION ? VEFA ? POINTS RSOUDRE DANS LE PARTENARIAT AVEC LES BAILLEURS : LE FINANCEMENT INITIAL DES LOCAUX COMMUNS, DE LA COOPTATION CONCERTE ENTRE LE GROUPE ET LE BAILLEUR POUR LES RENOUVELLEMENTS DE LOCATAIRES, DE LACCESSION PROGRESSIVE LA PROPRIT...POUR CEUX QUI LE DSIRERAIENT

Anne-Laure EUVRARD Association Eco-Quartier [email protected]

Intervenants Ccile VIALLON Association [email protected]

Philippe GANTIER Association [email protected]

DROULEMENT DE LATELIERTEMPS9H - 9H10 9h109h50

CONTENUPrsentation de latelier Prsentation dune exprience en cours dans le projet Making Hof Recueil des projets en cours ayant des objectifs de mixit sociale PAUSE Prsentation dexpriences historiques Et aujourdhui ?

OBJECTIFSInformation des participants La co-promotion entre un groupe dautopromotion et Habitat et Humanisme Donner la parole aux participants de latelier pour prsenter leurs dmarches sur la mixit sociale dans les projets PAUSE Montrer quels montages ont t mobiliss pour permettre les expriences historiques Connatre la position des bailleurs sociaux vis--vis de ces dmarches.

MTHODEModrateur Intervenants : TEXIER + HEBDING + KLING(dpart P.Texier 9h30 maximum) Question/Rponses avec les intervenants

Patrick TEXIER Association Making [email protected]

Christiane HEBDING Association Habitat et [email protected]

Emmanuel KLING Association Habitat et [email protected]

9h5010h30 10h30 10h40 10H4011H40

Prise de parole libre sur le thme avec relance du modrateur PAUSE Intervenants : EHG Questions / Rponses avec les participants Prise de parole de la part des bailleurs prsents ou de participants qui sont en rapport avec des bailleurs

11H40 12h10

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COMPTE-RENDU DE LATELIER PAR LE SECRTAIRE DE LATELIERIntroduction de latelier : La mixit sociale au cur des dbats, il y a des solutions trouver pour dmocratiser lhabitat group qui regroupe diffrentes catgories (autopromotion, cooprative, habitat participatif) PRSENTATION DU PROJET MAKING HOF , HABITAT GROUP AVEC 2 LOGEMENTS QUI APPARTIENDRONT HABITAT ET HUMANISME - PATRICK TEXIER, ARCHITECTE ET MEMBRE DU GROUPE DHABITANTS PUIS CHRISTIANE HEBDING, PRSIDENTE DE HABITAT ET HUMANISME ALSACE ET EMMANUEL KLING, RESPONSABLE DE LANTENNE DU BAS-RHIN, SOCIOLOGUE DE FORMATION : Le projet a fait partie de la consultation de la ville de Strasbourg 10 terrains pour 10 immeubles durables qui est une opration valorisant des terrains dents creuses et mixit entre habitation et activit professionnelle. Les objectifs principaux du groupe : Economies, simplicit constructive et auto-construction. Caractre galitaire du projet : tout le monde a la mme orientation, la mme vue, ce sont des maisons accoles de mme taille. Local dactivit : gte urbain qui sera une SCI de tous les copropritaires. Le projet comporte 8 logements dont 2 pour Habitat et Humanisme, des T3 de 80m2 et des T4 de 95 m2, la performance nergtique est quasi passive, les maisons sont sur 2 ou 3 niveaux, une partie de jardin est privative et une autre partie collective. La Charte de vie collective est assez dtaille : ducation des enfants, partage de services, pas de diffrence entre propritaire et locataire.

La rencontre avec Habitat et Humanisme : le groupe tait trop homogne et ils taient donc sensibles lintgration de logement social. Comment les intgrer au montage de lopration ? 1. problme juridique. 2. modification technique : pour garantir les maisons de Habitat et Humanisme, il ne faut pas dauto-construction pour leur partie. 3. volution du programme : le groupe ne souhaitait pas de cave au dpart mais il faut en faire pour Habitat et Humanisme. Cette coopration na pas eu dinfluence sur la forme du logement, il ny a pas dattribution au pralable du logement de chacun. Comment intgrer les locataires par rapport au groupe dauto-promoteurs propritaires? Prcisions sur lassociation Habitat et humanisme : Habitat et Humanisme ralise des logements sociaux pour personnes dfavorises. La fdration nationale regroupe 50 associations dans toute la France. Les appartements sont acquis par une foncire qui est dj propritaire de 2000 logements travers la France. Ces logements sadressent prioritairement des familles, personnes isoles, familles monoparentales en difficult. Chaque locataire est accompagn par 1 ou 2 bnvoles pour sadapter au mieux dans son logement. Lobjectif est de rinsrer les gens dans la vie travers un logement dcent. A lorigine Habitat et Humanisme avait demand un terrain la CUS pour construire du logement mais celle-ci na pas pu y rpondre. Ils ont ensuite expos leur projet dacquisition des 2 logements de Making Hof. La CUS a t favorable car cela assure la mixit du programme. Habitat et Humanisme est aujourdhui sollicit sur dautres projets par la CUS et cela donner lide dintgrer aussi des bailleurs sociaux. LE MONTAGE DU PROJET : 1. Pralable : Il faut que le groupe dautopromotion soit ouvert la mixit sociale ce qui nest pas toujours le cas car les projets actuels sont encore souvent mens par des catgories socioprofessionnelles leves. Il faut galement un bailleur qui ait une politique de logements diffus car ce montage demande beaucoup de travail pour peu de logements (construction du dossier dagrment, du dossier de consultation des entreprises, etc).

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Chez Habitat et Humanisme, cest grce au bnvolat que ces oprations sont permises. Un pourcentage de 25% de logements sociaux semble tre la bonne proportion. Dune part, les 2 entits (groupe dautopromotion et Habitat et Humanisme) ne peuvent travailler au sein de la