ACTES ET PAROLES -...

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durs est en retard de cinq minutes sur la loi Le méridien àc Grecnwch passe à l'ouest de celui de Pans. Peu importe déclare l'hon. Mr Pearce cl avec hu les Chambres du Parlement. Six moi» par l'heure de Pans. Tel est le fait, clic est u tout sera change. Nous portons le mend.en de Greenwch une heure à l'Est de celui de Paris, car tel est notre bon plaisir. Nous, Français, qui avons la supers- tition de notre Bureau des Longitudes, nous sursauterions, si nos députés s a- visaient en fait de réformes d adopter une loi analogue et M Charles Benoist demanderait immédiatement la création d'une Haute-Cour chargée de réprimer soit au nom de la Constitution, soit au nom des lois naturelles, les fantaisies parlementaires. En Angleterre on ap- plaudit l'hon. Mr R. Pearce et le pro- moteur de la campagne Mr R. Willcls. Ils ne passent point pour ridicules ni pour de « jolly good fellows » Ce sont simplement des gens pratiques. Ils ont fait la remarque suivante. Nous avons l'habitude de rester au ht jusqu à une certaine Heure, cela pendant l'hiver Lorsque l'été vient et que les jours s'al- longent nous conservons cette habitude détestable et nous perdons ainsi beau- coup de temps, beaucoup de lumière solaire. Or, cette lumière solaire est chose infiniment précieuse. Comment nous amener à en user d'une façon ra- tionnelle? Il suffit, pour cela d'une lé- gère supercherie légale. Décrétons par exemple qu'au 1" avril de chaque an- net brusquement la pendule avance d'u- ne heu» pour tout le monde. Nous ap- pellerons sept heures, huit heures. ^ Nous avions l'habitude de nous lever à huit heures, mais il sera en réalité sept heu- re, et nous profiterons d'une heure de jour de plus Et voilà comment un bon humoriste se joue de petits tours à soi- n y avait une autre façon de régler la difficulté sans bouleverser les don- nées astronomiques, c'était tout simple- ment de se lever à sept'heures. Ce n'au- rait guère été plus difficile, encore qu'un pev. moins original. us im\\h msç.us AUBBBSIL Une circulaire du 30 août 1875, énnnaée du ministère du Commerce et de l'Industrie, interdisait l'engagement d'émigrants français pour le Brésil. "Cette interdiction était motivée par la situation où se trouvaient les émigrants à leur arrivée dans ce pays et par le trop grand nombre de rapatriements i[ni tombaient à la charge de l'Etat fronçais. Par un nouvelle circulaire en date du 4 juillet dernier adressée à toutes les agences d'émigration, le ministre du Commerce, d'accord avec le Président di Conseil ministre de l'Intérieur ,et le ministre des affaires étrangères, vient de rapporter la mesure de 1875 en rai- Fon de I amélioration qui résulte, no- tamment des nouvelles dispositions ré- glementaires au Brésil, en matière d'im- migration. Le Jury criminel et les Ouvriers yens, mais pamd, certaines catégories ; il ne réalise donc p.is complètement la li ' l lOsUtuer ulai qu'a p ulu Aux ternies des articles S et 10 do la loi du 21 novembre 1372, lï liste préparatoire de chaque canton pour le jury criminel est formée par une commission prisidte par le Juge dft paix convoquée par ses soins et réu- nie dans la première quinzaine d'août. C'est en prévision de l'établissement de cette liste que M. le Préfet a adresse à SL le Maire de Cannes la copie de la circulaire sui- vante ' Tans, le 19 Janvier 1908. Le Garde clés Sceaux, Ministre de la Justice ei des Cultes à Monsieur le {Premier Président) {Procureur gi- 'nèral) près la Cour £ Appel, Aux termes de l'article 5 de la loi du 21 novembre 1872 » sont dispensés des fonctions de jurés... 2* ceux qui ont besoin pour uvre de leur travail ma- nuel et journalier. » Cette disposition a été formulée dans l'intérêt des ouvriers des villes et des campagnes et en vue de leur permettre éventuellement d'éviter une charge qu'ils ne seraient pas en état de supporler :lle n'est pas destinée à les cx- ciure des fonctions de juré; à la diffé- rence des domestiques et fournisseurs à gages ... u * s par l'article 4, ils sont aptes a ce, fonctions et ils ont le droit ' sinon l'obligation d'être jurés. En con- séquence et a moins qu'ils ne se trou- vent dans un des cas d'incapacité ou d'incompatibilité prévus par la loi, ils doivent ôtre portés, au même titre que les autres citoyens sur les listes annuel- les du jury. Cependant un usage contraire s'est établi et les Commissions chargées de dresser les listes préparatoires et défi- Gitivcs sfabMiennent en général, d'y faire figurer les ouvriers. Le jury se re- crute atmi non sur l'ensemble des cito- r à une ique M. justice popul la Révolution. Il est ind.spcnsable de reve conception du jury plus démocrat en même temps que plus conforme aux intentions du législateur Les verdicts rendus n'en auront que plus de lorce *La mesure d'exclusion usitée à l'égard des ouvriers est devenue de moins en moins justiciable au fur et à mesure du développement de l'instruction populaire qui les met pleinement à même de rem- plir les fonctions de juré et elle a per- d j toute raison d'être, au moins en ce qui concerne les ouvriers qui résident m dehors des villes où siègent les cours d assises, depuis qu'en vertu de la loi du 19 mars 1907 '1 «* alloue une in- demnité de séjour aux jurés ayant droit à une indemnité de déplacement. Les ouvriers portés sur les listes an- nuelles, drssees en vertu de la loi du 21 novembre' 1872, n'en *eront pas moins hbres de décliner ] M fonctions de juré lorsqu'ils seront appelés par le pense demeurera entier et ils- pourront demander à être exemptés desdites av'oir'dc motifs à donner à l'appui de leurs requête i et 1 la seule onditio ailla de justifier qu'ils sont des ti tirant leurs moyens d'existence de l'e- xercice journalier d'un métier manuel II ne semble pas qu'ils doivent être in- cités à invoquer la dispense par la crain- te de perdre leur emploi ; les fonctions de jurés constituent une charge publi- que et j'estime que, conformément i d principes juillet iQo q sacres pp loi du JS juillet iQoi, leuT exercice ne saurait lé- gitimer la rupture du contrat de loua- ge de services. Il appartient au surplus aux Com- missions chargées de la confection des listes annuelles, d'obvier dans une lar- ge mesure aux inconvénients qui résul- teraient dans la pratique d'excuses nom- breuses fondées sur l'article 5, ? 2 de k loi du 21 novembre 1872 en s'assu- rant officieusement que les ouvriers qu'elles comprendront dans les listes seront, ic cas échéant, disposés à ac- cepter les fonctions de juré- Lcs maires sont particulièrement qualifiés pour consulter à cet égard les intéressés et, par surcroît de précaution il conviendra que les juges de paix avi- sent de leur inscription sur les listes préparatoires les citoyens susceptibles d'invoquer la dispense établie par le- dit article en les invitant à présenter oralement ou par écrit dans la quin- zaine leurs observations, qui seront transmises aux Commissions d'arron- dissement appelées à arrêter les listes définitives. J'ai cm devoir \ iser spécialement les ouvriers dans les instructions qui précè- dent parce qu'ils forment la très gran- de majorité des citoyens qui pourvoient à leur subsistance par un travail ma- nuel et journalier, mais il va de soi qu'elles concernent également ceux des employés qui se trouvent dans le même cas. JQ VOUS prie de m'accuser réception de la présente circulaire qui sera com- muniquée par les soins de MM les Pre- m-ers Présidents à MM les Présidents des Tribunaux Civils et à MM les Ju- ge; de Paix. MM. les Procureurs Géné- leurs substituts. La Municipalité, s'inspirant de cette cir- culaire, prie les ouvncre et employés de la ville de Cannes qui voudraient Etre inscrits sur la liste du jury criminel d'en faire la dé- claration au secrétariat géntral de la Mairie. LA FQRMULr DE LONGÉVITÉ Ceux qui sont envieux de vivre long- temps, soit parce qu'ils trouvent la vie bonne, soit parce qu'ils seraient bien aises de savoir si l'impôt sur le revenu fonctionnera dans cent ans d'ici, ap- pundront sans doute avec joie que la formule de longévité est trouvée. Un hygiéniste nommé Pages, l'a fournie à un de ses amis et l'ami n'a point gardé le secret, car tous les journaux ont re- produit la recette Elle est complexe, mais, en somme, pas tris difficile à suivre, au moins pen- duit quelque temps. Elle contient six articles' » i° Soyez, chaste; 2° prome- nez-vous; 3" mangez des salades, des pommes de terre et du rôti saignant; 4° buvez du vin rouge; 5° dîner légè- rement et couchez-vous de bonne heu- re 6° dormez régulièrement et long- temps. )i Vous le voyez' à ia condition de n'ê- tre point voluptueux, ni paresseux ni gourmand, ni amateur de vin blanc, ni amateur dé veilles, on peut fort bien obéir à ces règles et pas de raisons, pour qu'on ne vive aussi vieux que le célèbre Mathusaiem. A la vérité, les journaux qui publient ceïte formule 3e longévité ajoutent que Xt consultant qui avait appliqué à la ltUre d'ordonnance de Pagte mourut au bout d'uu mois d'expérience Mais l'appliqua-t-il bien, à Ja lettre et ne fut- il pas l'artisan de son propre décès? Nul ne peut le savoir et nul n'a le droit d'accuser l'ordonnance; Qui pour- rait déterminer si un homme a cessé de manger des pommes de terre parce qu'il est mort, ou s'ii est mort pour avoir ces- sé de manger des pommes de terre > L'ÉLECTION PRESIDENTIELLE AUX Ë'fMTM-IJWIS Au mois de novembre prochain, les Etats-Unis procéderont à l'élection du président de la grande République, qui, d'après la Constitution, s'installera à la Maison Blanche le 4 mars suivant. La lutte est déjà engagée et les candi- dats choisis. M. Roosevelt, ayant occu- pé la magistrature suprême pendant six ans, se retire de la lutte, en se réser- vant peut-être pour l'avenir. Mais, sous tinuation de son oeuvre, la Convention de Chicago a choisi comme candidat du parti républicain M. Tafl, ami inti- me de M, Roosevelt. La convention des démocrates, tenue a Denver, a, par con- tre, désigné M Bryan, qui fut déjà can- didat en 1896 contre M. Mac-Kmlcy. C'est donc entre ces deux hommes, ou plutôt entre les deux principes qu'ils représentent, que va. avoir à se pronon- cer le suffrage universel, Nous disons le suffrage universel, car, en dépit du mécanisme un peu compliqué de cette élection, elle dépend uniquement de l'ensemble des citoyens. Chaque Etat, en effet, élit autant de délégués qu'il y a de sénateurs et de réputés; mais ces délégués, chargés d'élire le président, reçoivent un mandat impératif Nous saurons donc qui doit l'emporter de M Bryan ou de M. Taft le jour où nous connaîtrons les résultats de l'élection des délégués. La situation électorale se présente sous un aspect un peu spécial, et qi pourrait peut-être apporter un certai trouble dans les dispositions respecti- ves des partis. En 1896, lorsque M Bryan était le compétiteur de M. Mae- Kinïey, il s'agissait de savoir si l'éta- lon d'or serait unique comme en An- gleterre ou si l'on admettrait un étala d'argent comme en France. M. Bryan représentait le bi-métallïsmc; il f ut bat- tii par son concurrent monométal liste Cette question est tranchée; on n'en parle plus. M Koosevelt a soulevé — on se le rappelle avec quel tapage— l'imtantL question- des trusts. M. Bryan, comme d'ailleurs M. Taft, inscrit au premier rang dans son pro- gramme la lutte contre le régime des trusts des chemins de fer et des tarif: Mais, en meme temps qu ils prennent leur propre compte les griefs relevés par le suffrage du président Roosevelt aax Congrès de l'hiver dernier, les dé- mocrates accusent le parti républîi d'à* oir été la cause du mai qu'il dér ce, en se laissant diriger par les mil! daires, dont l'argent alimentait la c se du comtié de ce parti Le parti dé- mocratique, disent-ils, doit fourn leader que la situation actuelle impose, pas soumis à l'influence par laquelle le p;irti républicain se laisse diriger C'est donc, sous des formes diverses, contre les trusts, que va des deux côtés s'enga- ger la campagne. UN ÏIDOCQ AMERICAIN L'Amérique est le piys des lignos. On e a fondé une contre le jeu qui a déjà réuni des milliers d'adeptes Désirant élargir son cham d action contre I.i passion et l'industrie ou ses fondateurs stigmatisent, clic vient d'er voyer, pour faire de lu propagande, trois d ses leaders en Angleterre Jadis Vidocq, après avoir beaucoup écoi ni e contentoon d t l ntoora l' s devint polic i tmérite et ruina l'industrie de s collègues endénonçantlours procèdes et t i hbil f t l n flagra ç si habiles fus p , lit d"cscn>queric. L'empereur des gr«os. M, Quiun, pire de cet exemple et après avoir longtemps maquillé la brème a consacre l'cxpcnencc acquise par de longs travaux en cet art, indé- licat, mais productif, à pri-server ses contem- porains do l'exploitation des tricheurs. Ci lui qui a fondé la ligue contre le jeu et il s'i adjoint M. Hills, qui eut, 1U1 aussi, lougten;. la passion du jeu. Cette passion l'incita mfi- tne à commettre, avec trois camarade», escroquerie de douic cents mille francs, préjudice de la Banque d'Angleterre, mettant en circulation des billets do cotta banque, parfaitement înutts. lin 1*173, d condamné pour cette peccadille i la pn perpétuelle. 11 fit vingt ans de détention c sa libération conditionnelle, il alla aux Etats- Unis où il connut M. Qujnn. C«s trois missionnaires d'un genr veau, vont faire une strie de conféren montrant la folie de ceux qui veulent gagner aux cartes. Les secrets des grecs notoires ; ront dévoilés et tous Ici trucs exposés. Ccfl conférences seront assurément ti suivies, non point pcut-Stro par les joueu mais à coup sûr par ceux qui les exploitei nt ebance d'y apprendre des trucs s dont la pratique leur vaudra <le ff ACTES ET PAROLES Nous avons applaudi à diverses re- prises, comme la grande majorité du yaxti républicain, l'énergie avec laquelle le président du Conseil a publiquement répudié toute solidarité avec les apôtres de la désorganisation sociale. Nous sa- vons que les déclarations de M. Cle- menceau à cet égard ne sont ni des pré- cautions oratoires, ni des arguments oc- casionnels, mais qu'elles répondent à sa ptnsée intime. Son radicalisme n'a. ja- mais eu nen de commun avec les doc- trnes collectivistes qu'il a toujours combattues au grand jour et avec la plus courageuse franchise Ccst parce que nous savons tout ce- la que nous ne voudrions pas voir le langage de M. Clemenceau annulé par des concessions de détail et ses excel- lentes intentions paralysées par des ac- tes qui semblent être comme le désaveu de l'attitude parlementaire du gouver- II y a quelques jours, lors de l'inter- pellation sur les incidents sanglants de Draveil. M Clemenceau, en butte aux objurgations des socialistes unifiés, re- levait résolument le gant, en procla- mant aux applaudissements quasi-una- nimes de la Chambre, que la tournure violente des conflits du camtal et du travail résultait du parti pris des col- lectivistes d'innocenter les actes des ou- vriers, même lorsque, de toute éviden- ce, ses actes ne sont pas défendables. Quelques jours après, sous prétexte d'éviter jusqu'à l'apparence d'une in- tervention dans le conflit, !e gouverne- ment donnait l'ordre de mettre en li- berté un des meneurs de la grève arrêté pour purger une condamnation de droit commun A la suite des tristes événements aux- quels ils avaient pris part, six gendar- mes dont le~ séjour à Draveil était de- venu impossible furent déplacés et ré- partis entre les brigades de Ville-d'A- viay et de Saint-Cloud L'Humanité, traduisant les senti- ments de la Confédération générale du travail, fit entendre à ce sujet de viv-s protestations et représenta ces change- nients de résidence comme un H a van- oement scandaleux >< Le gouvernement n'a pas pu se ré- soudre à braver les foudres du jour- nal de M. Jaurès. Il a infligé a ces gen- daimes un nouveau déplacement qu'il explique par une note dans laquelle, après s'être défendu d'avoir donné un avancement aux anciens gendarmes de Draveil, il ajoute. « Mais comme dans ces dernières localités (Ville d'Avray et Saint-Cloud), ils auraient eu droit à r.nr indemnité spéciale à raison de la cherté des vivres, ils ont été à nouveau déplacés et envoyés â Bréval et à Men- nery, où ils n'auront droit à aucune w- C'est avant de prendre aucune déci- ger aux considérations qu'il met en l'opinion publique sous cette impres- sion qu'il n'a contre les collectivistes qu'une fermeté oratoire et qu'il s'em- presse de capituler dès que ceux-ci montrent les dents. En prenant de lui-même et des le dé- but, la mesure qu'il est obligé d'expli- quer maintenant, le gouvernement n'au- Tsit pas donné à \HznnanUt le droit d'écrire triomphalement « Celte note preuve tout d'abord que nous a raison, Elle prouve ensuite que, notre intervention, les gendarmes rr tners bénéficieraient encore de la 11: n- de faveur dont ils avaient été l'ob- LA VILLE EN BALADE Noiu avons bien souvent eotendu parlé de maisons sciées au ras du sol, irises sur des roulettes ou sur des rou- leaux et transportées à quelque distan- ce de leur emplacement primitif sur des mise à l'alignement d'expropriation forcée ou tout simplement de faniais d; leur propriétaire. C est en Aménqi surtout que l'on pratique ce genre <_ sport Mais on ne s'en tient pas !à. L'ap- pétit vient en mangeant, et du dépla- cement des maisons on en est bientôt venu au déplacement des villes. Pour- quoi pas? Il y a des villes mal situées, comme il y a des maisons mal placées et tel est, paraït-il le cas de la ville de Cordona, située dans l'Alaska. Le paysage ambiant ayant cessé de plaire aux habitants de cette cité, ils ont résolu de se déplacer En consé- quence de quoi la ville toute entière va être mise sur des roulettes et transpor- tée à dix lieues de son emplacement ac- Rien d'ailleurs ne sera changé au plan actnei de la cité. A sa nouvelle place, elle aura les mêmes rues les mê rnes squares, les mêmes boulevards qu'à 1 ancienne. Lt comme rien ne doit se perdre, les terrains que la ville aban dc-nne seront pris par une Compagnie de chemins de fer, qui y construira des docks et des usines. Que si l'on demande aux habitants de Cordona pourquoi étant dégoûtés de leur cite ils ne (abandonnent pas tout simplement à la place où elle est pour sen aller jilus loin en construire une. autre toute neuve, laissant l'ancienne à qm voudra I habiter, ces gens pratiques vous répondront sans doute: ce Pour- quoi construire une ville nouvelle? Nous trouvons la nôtre très bien .. comme .. elle est; seulement nous ne la trouvons pas bien " où » elle est II y a une m.ance! .• Il faut être Européen pour ne pas voir cette nuance cl pour n'en point tenir compte, En Auto aux Ruipes d'Angkor Par ce temps de prouesses sportives plus ou moins singulières, où ion a sa, tête dans !es journaux illustrés pour avoir fumé un nombre immodéré de pi- pes ou craché en hauteur à plusieurs mètres en 1air, l'exploit du duc de Montpcnsier, le plus jeune des enfanta de la comtesse de Pans, mérite la ve- dUte. Le duc de Montpensier a franchi en auto la distance de Saigon aux rui- nes d'Angkor. Lest 1£ un record qui ne sera battu de quelque temps. Nous avons fait l'excursion en remon- tant le Mékong et le Tonlé-Slap à bord d'une chaloupe jusqu'à l'entrée de la fo- iêt inondée, où des barques vous pro- mènent sous un merveilleux dôme de verdure peuplé d'oiseaux multicolores pour vous conduire à l'embouchure du Siem-Réap. Là, des charrettes cambod- giennes à une seule place vous trans- portent, à travers la brousse, les fon- dnères, les cours d'eau et les grandes herbes, jusqu'au pied de l'escalier gar- dé par des lions. L'exjïédîtion est déjà pénible sous les rayons du soleil Mais atteindre Angkor en auto, c'est une au- ne paire de... pneus. Le carnet du jeune chauffeur, publié dans le « Figaro », mentionne loyale- ment les pannes et les accidents sans gloire. Au départ, en traversant à gué rivière Soo-Kiet, l'auto s'ensable et l'eau pénètre partout. Quatre-vingt coo- lies parviennent à la retirer. Un peu plus loin, on se fait traîner par des buf- fiea, car il n'y a pas de route, et il faut couper les souches pour livrer passage à l'auto. Les 25, 2C et 27 mars, — on était parti le 15 mars, — on se repose: « L'auto, chargée sur un bac, traver- se solennellement le Mé-Kong, et par qi'atrc cents bras est précautionneuse- ment hissé sur la berge, haute de 30 mè- tres, n Enfin, après bien des ensablements, d'.s plongeons et des randonnées lentes à travers les herbes hautes de deux mè- tres, l'auto arrive à Angkor le 13 avril, et toutes les peines sont oubliées. Voici en quels termes ce jeune homme de voyagé, beaucoup vu », parle de ces plus remué que celles d'Angkor; on n'en dira jamais assez, on n'en chante- ra jamais trop l'intraduisible splendeur. v Les deux plus remarquables vesti- gis de l'art khmer, l'art ancestral des modernes Cambodgiens, sont Angkor- Thom, la grande résidence royale et Angkor-Vaht, le temple de la cité roya- le L'un et l'autre sont fantastiques et tant par leur ampleur que par la riches- se des ornementations prodiguées avec une véritable frénésie, ils défient toute description; oeuvres étranges u artistes passionnés et fanatiques. i- Lorsque le temple s'est révélé brus- trer dans le magique et le féerique de- vant nous, une esplannde gardée par des dragons à neuf têtes et des lions fan- tastiques ; une nappe d'eau que coupe un pont qui descend vers le bassin, soudain par de larges escaliers; des allées gar- nies de nagas à neuf têtes, de serpents; sur les escaliers, des lions et encore des lions en étages L ïtu fondi 11* premier temple, une galerie à_colonnes, éventrée fie portiques qui portent des tours, les classiques» preasat n aux clochers den- telés, et de porches géants par où pas- saient jadis les chars magnifiques et les éléphants énormes, ici et là, une flore éclatante, et plus loin encore surgissant de la dentelle des palmiers, les autres tours des temples, plus hardies, plus altirres encore. Vous ne pouvez vous imaginer la splendeur unique de cette merveille architecturale, d'un art litté- ralement flamboyant; nous avons tra- versé tes cours, escaladé îes escaliers, longé les bassins, parcouru les- galeries, et défilé devant toutes ces pierres riches d'immortelles sculptures, l'oeil ébloui, la pensée stupéfaite., » Cet hommage n'a rien d'exagéré. Les

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durs est en retard de cinq minutes surla loi Le méridien àc Grecnwch passeà l'ouest de celui de Pans. Peu importedéclare l'hon. Mr Pearce cl avec hu lesChambres du Parlement. Six moi» parl'heure de Pans. Tel est le fait, clic estu tout sera change. Nous portons lemend.en de Greenwch une heure à l'Estde celui de Paris, car tel est notre bonplaisir.

Nous, Français, qui avons la supers-tition de notre Bureau des Longitudes,nous sursauterions, si nos députés s a-visaient en fait de réformes d adopterune loi analogue et M Charles Benoistdemanderait immédiatement la créationd'une Haute-Cour chargée de réprimersoit au nom de la Constitution, soit aunom des lois naturelles, les fantaisiesparlementaires. En Angleterre on ap-plaudit l'hon. Mr R. Pearce et le pro-moteur de la campagne Mr R. Willcls.Ils ne passent point pour ridicules nipour de « jolly good fellows » Cesont simplement des gens pratiques. Ilsont fait la remarque suivante. Nousavons l'habitude de rester au ht jusqu àune certaine Heure, cela pendant l'hiverLorsque l'été vient et que les jours s'al-longent nous conservons cette habitudedétestable et nous perdons ainsi beau-coup de temps, beaucoup de lumièresolaire. Or, cette lumière solaire estchose infiniment précieuse. Commentnous amener à en user d'une façon ra-tionnelle? Il suffit, pour cela d'une lé-gère supercherie légale. Décrétons parexemple qu'au 1" avril de chaque an-net brusquement la pendule avance d'u-ne heu» pour tout le monde. Nous ap-pellerons sept heures, huit heures. ̂ Nousavions l'habitude de nous lever à huitheures, mais il sera en réalité sept heu-re, et nous profiterons d'une heure dejour de plus Et voilà comment un bonhumoriste se joue de petits tours à soi-

n y avait une autre façon de réglerla difficulté sans bouleverser les don-nées astronomiques, c'était tout simple-ment de se lever à sept'heures. Ce n'au-rait guère été plus difficile, encore qu'unpev. moins original.

us im\\h msç.us AU BBBSILUne circulaire du 30 août 1875,

énnnaée du ministère du Commerce etde l'Industrie, interdisait l'engagementd'émigrants français pour le Brésil."Cette interdiction était motivée par lasituation où se trouvaient les émigrantsà leur arrivée dans ce pays et par letrop grand nombre de rapatriementsi[ni tombaient à la charge de l'Etatfronçais.

Par un nouvelle circulaire en date du4 juillet dernier adressée à toutes lesagences d'émigration, le ministre duCommerce, d'accord avec le Présidentd i Conseil ministre de l'Intérieur ,et leministre des affaires étrangères, vientde rapporter la mesure de 1875 en rai-Fon de I amélioration qui résulte, no-tamment des nouvelles dispositions ré-glementaires au Brésil, en matière d'im-migration.

Le Jury criminelet les Ouvriers

yens, mais pamd, certaines catégories ;il ne réalise donc p.is complètement la

l i ' l lOsUtuerulai qu'apulu

Aux ternies des articles S et 10 do la loidu 21 novembre 1372, lï liste préparatoirede chaque canton pour le jury criminel estformée par une commission prisidte par leJuge dft paix convoquée par ses soins et réu-nie dans la première quinzaine d'août.

C'est en prévision de l'établissement decette liste que M. le Préfet a adresse à SL leMaire de Cannes la copie de la circulaire sui-vante '

Tans, le 19 Janvier 1908.Le Garde clés Sceaux, Ministre de la

Justice ei des Cultes à Monsieur le{Premier Président) {Procureur gi-'nèral) près la Cour £ Appel,Aux termes de l'article 5 de la loi

du 21 novembre 1872 » sont dispensésdes fonctions de jurés... 2* ceux qui ontbesoin pour uvre de leur travail ma-nuel et journalier. »

Cette disposition a été formulée dansl'intérêt des ouvriers des villes et descampagnes et en vue de leur permettreéventuellement d'éviter une charge qu'ilsne seraient pas en état de supporler

:lle n'est pas destinée à les cx-ciure des fonctions de juré; à la diffé-rence des domestiques et fournisseurs àgages ... u * s par l'article 4, ils sontaptes a ce, fonctions et ils ont le droit 'sinon l'obligation d'être jurés. En con-séquence et a moins qu'ils ne se trou-vent dans un des cas d'incapacité oud'incompatibilité prévus par la loi, ilsdoivent ôtre portés, au même titre queles autres citoyens sur les listes annuel-les du jury.

Cependant un usage contraire s'estétabli et les Commissions chargées dedresser les listes préparatoires et défi-Gitivcs sfabMiennent en général, d'yfaire figurer les ouvriers. Le jury se re-crute atmi non sur l'ensemble des cito-

r à uneique

M.

justice populla Révolution.

Il est ind.spcnsable de reveconception du jury plus démocraten même temps que plus conforme auxintentions du législateur Les verdictsrendus n'en auront que plus de lorce

*La mesure d'exclusion usitée à l'égarddes ouvriers est devenue de moins enmoins justiciable au fur et à mesure dudéveloppement de l'instruction populairequi les met pleinement à même de rem-plir les fonctions de juré et elle a per-d j toute raison d'être, au moins en cequi concerne les ouvriers qui résidentm dehors des villes où siègent les coursd assises, depuis qu'en vertu de la loidu 19 mars 1907 '1 «* alloue une in-demnité de séjour aux jurés ayantdroit à une indemnité de déplacement.

Les ouvriers portés sur les listes an-nuelles, drssees en vertu de la loi du21 novembre' 1872, n'en *eront pasmoins hbres de décliner ] M fonctionsde juré lorsqu'ils seront appelés par le

pense demeurera entier et ils- pourrontdemander à être exemptés desdites

av'oir'dc motifs à donner à l'appui deleurs requête i et 1 la seule onditio

aillade justifier qu'ils sont des titirant leurs moyens d'existence de l'e-xercice journalier d'un métier manuelII ne semble pas qu'ils doivent être in-cités à invoquer la dispense par la crain-te de perdre leur emploi ; les fonctionsde jurés constituent une charge publi-que et j'estime que, conformément

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qsacrespp loi du JS

juillet iQoi, leuT exercice ne saurait lé-gitimer la rupture du contrat de loua-ge de services.

Il appartient au surplus aux Com-missions chargées de la confection deslistes annuelles, d'obvier dans une lar-ge mesure aux inconvénients qui résul-teraient dans la pratique d'excuses nom-breuses fondées sur l'article 5, ? 2 dek loi du 21 novembre 1872 en s'assu-rant officieusement que les ouvriersqu'elles comprendront dans les listesseront, ic cas échéant, disposés à ac-cepter les fonctions de juré-

Lcs maires sont particulièrementqualifiés pour consulter à cet égard lesintéressés et, par surcroît de précautionil conviendra que les juges de paix avi-sent de leur inscription sur les listespréparatoires les citoyens susceptiblesd'invoquer la dispense établie par le-dit article en les invitant à présenteroralement ou par écrit dans la quin-zaine leurs observations, qui seronttransmises aux Commissions d'arron-dissement appelées à arrêter les listesdéfinitives.

J'ai cm devoir \ iser spécialement lesouvriers dans les instructions qui précè-dent parce qu'ils forment la très gran-de majorité des citoyens qui pourvoientà leur subsistance par un travail ma-nuel et journalier, mais il va de soiqu'elles concernent également ceux desemployés qui se trouvent dans le mêmecas.

JQ VOUS prie de m'accuser réceptionde la présente circulaire qui sera com-muniquée par les soins de MM les Pre-m-ers Présidents à MM les Présidentsdes Tribunaux Civils et à MM les Ju-ge; de Paix. MM. les Procureurs Géné-

leurs substituts.

La Municipalité, s'inspirant de cette cir-culaire, prie les ouvncre et employés de laville de Cannes qui voudraient Etre inscritssur la liste du jury criminel d'en faire la dé-claration au secrétariat géntral de la Mairie.

LA FQRMULr DE LONGÉVITÉCeux qui sont envieux de vivre long-

temps, soit parce qu'ils trouvent la viebonne, soit parce qu'ils seraient bienaises de savoir si l'impôt sur le revenufonctionnera dans cent ans d'ici, ap-pundront sans doute avec joie que laformule de longévité est trouvée. Unhygiéniste nommé Pages, l'a fournie àun de ses amis et l'ami n'a point gardéle secret, car tous les journaux ont re-produit la recette

Elle est complexe, mais, en somme,pas tris difficile à suivre, au moins pen-duit quelque temps. Elle contient sixarticles' » i° Soyez, chaste; 2° prome-nez-vous; 3" mangez des salades, despommes de terre et du rôti saignant;4° buvez du vin rouge; 5° dîner légè-rement et couchez-vous de bonne heu-re 6° dormez régulièrement et long-temps. )i

Vous le voyez' à ia condition de n'ê-tre point voluptueux, ni paresseux nigourmand, ni amateur de vin blanc, niamateur dé veilles, on peut fort bienobéir à ces règles et pas de raisons,pour qu'on ne vive aussi vieux que lecélèbre Mathusaiem.

A la vérité, les journaux qui publientceïte formule 3e longévité ajoutent que

Xt consultant qui avait appliqué à laltUre d'ordonnance de Pagte mourutau bout d'uu mois d'expérience Maisl'appliqua-t-il bien, à Ja lettre et ne fut-il pas l'artisan de son propre décès?Nul ne peut le savoir et nul n'a ledroit d'accuser l'ordonnance; Qui pour-rait déterminer si un homme a cessé demanger des pommes de terre parce qu'ilest mort, ou s'ii est mort pour avoir ces-sé de manger des pommes de terre >

L'ÉLECTION PRESIDENTIELLEAUX Ë'fMTM-IJWIS

Au mois de novembre prochain, lesEtats-Unis procéderont à l'élection duprésident de la grande République, qui,d'après la Constitution, s'installera àla Maison Blanche le 4 mars suivant.La lutte est déjà engagée et les candi-dats choisis. M. Roosevelt, ayant occu-pé la magistrature suprême pendantsix ans, se retire de la lutte, en se réser-vant peut-être pour l'avenir. Mais, sous

tinuation de son œuvre, la Conventionde Chicago a choisi comme candidatdu parti républicain M. Tafl, ami inti-me de M, Roosevelt. La convention desdémocrates, tenue a Denver, a, par con-tre, désigné M Bryan, qui fut déjà can-didat en 1896 contre M. Mac-Kmlcy.

C'est donc entre ces deux hommes,ou plutôt entre les deux principes qu'ilsreprésentent, que va. avoir à se pronon-cer le suffrage universel, Nous disonsle suffrage universel, car, en dépit dumécanisme un peu compliqué de cetteélection, elle dépend uniquement del'ensemble des citoyens. Chaque Etat,en effet, élit autant de délégués qu'il ya de sénateurs et de réputés; mais cesdélégués, chargés d'élire le président,reçoivent un mandat impératif Noussaurons donc qui doit l'emporter de MBryan ou de M. Taft le jour où nousconnaîtrons les résultats de l'électiondes délégués.

La situation électorale se présentesous un aspect un peu spécial, et qipourrait peut-être apporter un certaitrouble dans les dispositions respecti-ves des partis. En 1896, lorsque MBryan était le compétiteur de M. Mae-Kinïey, il s'agissait de savoir si l'éta-lon d'or serait unique comme en An-gleterre ou si l'on admettrait un étalad'argent comme en France. M. Bryanreprésentait le bi-métallïsmc; il f ut bat-tii par son concurrent monométal listeCette question est tranchée; on n'enparle plus.

M Koosevelt a soulevé — on se lerappelle avec quel tapage— l'imtantLquestion- des trusts.

M. Bryan, comme d'ailleurs M. Taft,inscrit au premier rang dans son pro-gramme la lutte contre le régime destrusts des chemins de fer et des tarif:Mais, en meme temps qu ils prennentleur propre compte les griefs relevéspar le suffrage du président Rooseveltaax Congrès de l'hiver dernier, les dé-mocrates accusent le parti républîid'à* oir été la cause du mai qu'il dérce, en se laissant diriger par les mil!daires, dont l'argent alimentait la cse du comtié de ce parti Le parti dé-mocratique, disent-ils, doit fournleader que la situation actuelle impose,

pas soumis à l'influence par laquelle lep;irti républicain se laisse diriger C'estdonc, sous des formes diverses, contreles trusts, que va des deux côtés s'enga-ger la campagne.

UN ÏIDOCQ AMERICAINL'Amérique est le piys des lignos. On e

a fondé une contre le jeu qui a déjà réuni desmilliers d'adeptes Désirant élargir son chamd action contre I.i passion et l'industrie ouses fondateurs stigmatisent, clic vient d'ervoyer, pour faire de lu propagande, trois dses leaders en Angleterre

Jadis Vidocq, après avoir beaucoup écoini e contentoon d t lntoora

l's devint polic

itmérite et ruina l'industrie de scollègues en dénonçantlours procèdes et

t i hb i l f t l n flagraç

si habiles fusp ,lit d"cscn>queric.

L'empereur des gr«os. M, Quiun,pire de cet exemple et après avoir longtempsmaquillé la brème a consacre l'cxpcnenccacquise par de longs travaux en cet art, indé-licat, mais productif, à pri-server ses contem-porains do l'exploitation des tricheurs. Cilui qui a fondé la ligue contre le jeu et il s'iadjoint M. Hills, qui eut, 1U1 aussi, lougten;.la passion du jeu. Cette passion l'incita mfi-tne à commettre, avec trois camarade»,escroquerie de douic cents mille francs,préjudice de la Banque d'Angleterre,mettant en circulation des billets do cottabanque, parfaitement înutts. lin 1*173, dcondamné pour cette peccadille i la pnperpétuelle. 11 fit vingt ans de détention csa libération conditionnelle, il alla aux Etats-Unis où il connut M. Qujnn.

C«s trois missionnaires d'un genrveau, vont faire une strie de conférenmontrant la folie de ceux qui veulent gagneraux cartes. Les secrets des grecs notoires ;ront dévoilés et tous Ici trucs exposés.

Ccfl conférences seront assurément tisuivies, non point pcut-Stro par les joueumais à coup sûr par ceux qui les exploitei

nt ebance d'y apprendre des trucss dont la pratique leur vaudra <le

ff

ACTES ET PAROLESNous avons applaudi à diverses re-

prises, comme la grande majorité duyaxti républicain, l'énergie avec laquellele président du Conseil a publiquementrépudié toute solidarité avec les apôtresde la désorganisation sociale. Nous sa-vons que les déclarations de M. Cle-menceau à cet égard ne sont ni des pré-cautions oratoires, ni des arguments oc-casionnels, mais qu'elles répondent à saptnsée intime. Son radicalisme n'a. ja-mais eu nen de commun avec les doc-trnes collectivistes qu'il a toujourscombattues au grand jour et avec laplus courageuse franchise

Ccst parce que nous savons tout ce-la que nous ne voudrions pas voir lelangage de M. Clemenceau annulé pardes concessions de détail et ses excel-lentes intentions paralysées par des ac-tes qui semblent être comme le désaveude l'attitude parlementaire du gouver-

II y a quelques jours, lors de l'inter-pellation sur les incidents sanglants deDraveil. M Clemenceau, en butte auxobjurgations des socialistes unifiés, re-levait résolument le gant, en procla-mant aux applaudissements quasi-una-nimes de la Chambre, que la tournureviolente des conflits du camtal et dutravail résultait du parti pris des col-lectivistes d'innocenter les actes des ou-vriers, même lorsque, de toute éviden-ce, ses actes ne sont pas défendables.

Quelques jours après, sous prétexted'éviter jusqu'à l'apparence d'une in-tervention dans le conflit, !e gouverne-ment donnait l'ordre de mettre en li-berté un des meneurs de la grève arrêtépour purger une condamnation de droitcommun

A la suite des tristes événements aux-quels ils avaient pris part, six gendar-mes dont le~ séjour à Draveil était de-venu impossible furent déplacés et ré-partis entre les brigades de Ville-d'A-viay et de Saint-Cloud

L'Humanité, traduisant les senti-ments de la Confédération générale dutravail, fit entendre à ce sujet de viv-sprotestations et représenta ces change-nients de résidence comme un H a van-œment scandaleux ><

Le gouvernement n'a pas pu se ré-soudre à braver les foudres du jour-nal de M. Jaurès. Il a infligé a ces gen-daimes un nouveau déplacement qu'ilexplique par une note dans laquelle,après s'être défendu d'avoir donné unavancement aux anciens gendarmes deDraveil, il ajoute. « Mais comme dansces dernières localités (Ville d'Avray etSaint-Cloud), ils auraient eu droit àr.nr indemnité spéciale à raison de lacherté des vivres, ils ont été à nouveaudéplacés et envoyés â Bréval et à Men-nery, où ils n'auront droit à aucune w-

C'est avant de prendre aucune déci-

ger aux considérations qu'il met en

l'opinion publique sous cette impres-sion qu'il n'a contre les collectivistesqu'une fermeté oratoire et qu'il s'em-presse de capituler dès que ceux-cimontrent les dents.

En prenant de lui-même et des le dé-but, la mesure qu'il est obligé d'expli-quer maintenant, le gouvernement n'au-Tsit pas donné à \HznnanUt le droitd'écrire triomphalement « Celte notepreuve tout d'abord que nous araison, Elle prouve ensuite que,notre intervention, les gendarmes rrtners bénéficieraient encore de la 11:n- de faveur dont ils avaient été l'ob-

LA VILLE EN BALADE

Noiu avons bien souvent eotenduparlé de maisons sciées au ras du sol,irises sur des roulettes ou sur des rou-leaux et transportées à quelque distan-ce de leur emplacement primitif sur des

mise à l'alignement d'expropriationforcée ou tout simplement de faniaisd; leur propriétaire. C est en Aménqisurtout que l'on pratique ce genre <_sport Mais on ne s'en tient pas !à. L'ap-pétit vient en mangeant, et du dépla-cement des maisons on en est bientôtvenu au déplacement des villes. Pour-quoi pas? Il y a des villes mal situées,comme il y a des maisons mal placéeset tel est, paraït-il le cas de la ville deCordona, située dans l'Alaska.

Le paysage ambiant ayant cessé deplaire aux habitants de cette cité, ilsont résolu de se déplacer En consé-quence de quoi la ville toute entière vaêtre mise sur des roulettes et transpor-tée à dix lieues de son emplacement ac-

Rien d'ailleurs ne sera changé au

plan actnei de la cité. A sa nouvelleplace, elle aura les mêmes rues les mêrnes squares, les mêmes boulevards qu'à1 ancienne. Lt comme rien ne doit seperdre, les terrains que la ville abandc-nne seront pris par une Compagniede chemins de fer, qui y construira desdocks et des usines.

Que si l'on demande aux habitantsde Cordona pourquoi étant dégoûtés deleur cite ils ne (abandonnent pas toutsimplement à la place où elle est poursen aller jilus loin en construire une.autre toute neuve, laissant l'ancienne àqm voudra I habiter, ces gens pratiquesvous répondront sans doute: ce Pour-quoi construire une ville nouvelle? Noustrouvons la nôtre très bien .. comme ..elle est; seulement nous ne la trouvonspas bien " où » elle est II y a unem.ance! .• Il faut être Européen pourne pas voir cette nuance cl pour n'enpoint tenir compte,

En Autoaux Ruipes d'Angkor

Par ce temps de prouesses sportivesplus ou moins singulières, où ion a sa,tête dans !es journaux illustrés pouravoir fumé un nombre immodéré de pi-pes ou craché en hauteur à plusieursmètres en 1 air, l'exploit du duc deMontpcnsier, le plus jeune des enfantade la comtesse de Pans, mérite la ve-dUte. Le duc de Montpensier a franchien auto la distance de Saigon aux rui-nes d'Angkor. Lest 1£ un record qui nesera battu de quelque temps.

Nous avons fait l'excursion en remon-tant le Mékong et le Tonlé-Slap à bordd'une chaloupe jusqu'à l'entrée de la fo-iêt inondée, où des barques vous pro-mènent sous un merveilleux dôme deverdure peuplé d'oiseaux multicolorespour vous conduire à l'embouchure duSiem-Réap. Là, des charrettes cambod-giennes à une seule place vous trans-portent, à travers la brousse, les fon-dnères, les cours d'eau et les grandesherbes, jusqu'au pied de l'escalier gar-dé par des lions. L'exjïédîtion est déjàpénible sous les rayons du soleil Maisatteindre Angkor en auto, c'est une au-ne paire de... pneus.

Le carnet du jeune chauffeur, publiédans le « Figaro », mentionne loyale-ment les pannes et les accidents sansgloire. Au départ, en traversant à gué

rivière Soo-Kiet, l'auto s'ensable etl'eau pénètre partout. Quatre-vingt coo-lies parviennent à la retirer. Un peuplus loin, on se fait traîner par des buf-fiea, car il n'y a pas de route, et il fautcouper les souches pour livrer passageà l'auto. Les 25, 2C et 27 mars, — onétait parti le 15 mars, — on se repose:

« L'auto, chargée sur un bac, traver-se solennellement le Mé-Kong, et parqi'atrc cents bras est précautionneuse-ment hissé sur la berge, haute de 30 mè-tres, n

Enfin, après bien des ensablements,d'.s plongeons et des randonnées lentesà travers les herbes hautes de deux mè-tres, l'auto arrive à Angkor le 13 avril,et toutes les peines sont oubliées. Voicien quels termes ce jeune homme de

voyagé, beaucoup vu », parle de ces

plus remué que celles d'Angkor; onn'en dira jamais assez, on n'en chante-ra jamais trop l'intraduisible splendeur.

v Les deux plus remarquables vesti-gis de l'art khmer, l'art ancestral desmodernes Cambodgiens, sont Angkor-Thom, la grande résidence royale etAngkor-Vaht, le temple de la cité roya-le L'un et l'autre sont fantastiques ettant par leur ampleur que par la riches-se des ornementations prodiguées avecune véritable frénésie, ils défient toutedescription; œuvres étranges u artistespassionnés et fanatiques.

i- Lorsque le temple s'est révélé brus-

trer dans le magique et le féerique de-vant nous, une esplannde gardée par desdragons à neuf têtes et des lions fan-tastiques ; une nappe d'eau que coupe unpont qui descend vers le bassin, soudainpar de larges escaliers; des allées gar-nies de nagas à neuf têtes, de serpents;sur les escaliers, des lions et encore deslions en étagesL ïtu fondi 11* premiertemple, une galerie à_colonnes, éventréefie portiques qui portent des tours, lesclassiques» preasat n aux clochers den-telés, et de porches géants par où pas-saient jadis les chars magnifiques et leséléphants énormes, ici et là, une floreéclatante, et plus loin encore surgissantde la dentelle des palmiers, les autrestours des temples, plus hardies, plusaltirres encore. Vous ne pouvez vousimaginer la splendeur unique de cettemerveille architecturale, d'un art litté-ralement flamboyant; nous avons tra-versé tes cours, escaladé îes escaliers,longé les bassins, parcouru les- galeries,et défilé devant toutes ces pierres richesd'immortelles sculptures, l'œil ébloui,la pensée stupéfaite., »

Cet hommage n'a rien d'exagéré. Les