Actes du séminaire formation 03112011

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Du jeudi 03 Novembre 2011 A la Maison de l’Economie de Saint-André de Sangonis Organisé par la MDE PCH en partenariat avec le Service Public de l’Emploi Actes du séminaire “Quelles formations pour le Pays Coeur d’Hérault ?” La Maison de l’Emploi du Pays Cœur d’Hé- rault — en partenariat avec le Service Public de l’Emploi (la DIRECCTE, Pôle Emploi et la Mission Locale Jeune) — a souhaité mettre en place un séminaire sur la question des besoins en formation sur le PCH. Cette action s’inscrit pleinement dans ses missions et, plus spécifiquement, dans le cadre de la Ges- tion Prévisionnelle des Emplois et des Com- pétences Territoriale (GPEC T) dont elle a la prérogative depuis 2009. La GPEC T vise à identifier les évolutions et les changements socioéconomiques, en vue de rechercher l’adéquation entre l’offre et la demande d’emploi sur le territoire ; elle s’appuie sur la synergie des acteurs de la formation, de l’emploi et du développement économique et sur leur volonté de mutualiser les infor- mations. Dans cette optique, le séminaire du 3 novembre s’inscrit dans un questionnement sur le rapport entre l’offre de formation et la demande sur le territoire, pour en mesurer les écarts. A cette fin, la MDE a proposé aux différentes parties prenantes plusieurs outils (un portrait du territoire, l’état des lieux des formations en PCH en 2011, un petit guide de la formation professionnelle conti- nue, un répertoire opérationnel des métiers et des emplois, enfin, un fascicule sur les facteurs de motivation et sentiment de compétence dans le domaine de la formation) permettant un soutien ré- flexif aux ateliers de l’après-midi. L’objet de ce séminaire est d’apporter un éclairage sur un Pays Cœur d’Hérault en mouvement et de proposer des outils d’analyse et d’aide à la décision auprès des décideurs, financeurs et aux acteurs de la formation sur le territoire...

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Actes du séminaire formation 03112011

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Page 1: Actes du séminaire formation 03112011

Du jeudi 03 Novembre 2011

A la Maison de l’Economie de Saint-André de Sangonis

Organisé par la MDE PCH en partenariat avec le Service Public de l’Emploi

Actes du séminaire “Quelles formations

pour le Pays Coeur d’Hérault ?”

MAISON DE L’EMPLOI

PAYS COEUR D’HERAULT

1 rue de la Sous-préfecture — 34700 LODEVE

Tel : 04.67.88.24.13 / Fax : 04.67.88.21.16

[email protected]

La Maison de l’Emploi du Pays Cœur d’Hé-

rault — en partenariat avec le Service Public

de l’Emploi (la DIRECCTE, Pôle Emploi et la

Mission Locale Jeune) — a souhaité mettre

en place un séminaire sur la question des

besoins en formation sur le PCH. Cette action

s’inscrit pleinement dans ses missions et,

plus spécifiquement, dans le cadre de la Ges-

tion Prévisionnelle des Emplois et des Com-

pétences Territoriale (GPEC T) dont elle a la

prérogative depuis 2009. La GPEC T vise à

identifier les évolutions et les changements socioéconomiques, en vue de rechercher l’adéquation

entre l’offre et la demande d’emploi sur le territoire ; elle s’appuie sur la synergie des acteurs de la

formation, de l’emploi et du développement économique et sur leur volonté de mutualiser les infor-

mations. Dans cette optique, le séminaire du 3 novembre s’inscrit dans un questionnement sur le

rapport entre l’offre de formation et la demande sur le territoire, pour en mesurer les écarts. A cette

fin, la MDE a proposé aux différentes parties prenantes plusieurs outils (un portrait du territoire,

l’état des lieux des formations en PCH en 2011, un petit guide de la formation professionnelle conti-

nue, un répertoire opérationnel des métiers et des emplois, enfin, un fascicule sur les facteurs de

motivation et sentiment de compétence dans le domaine de la formation) permettant un soutien ré-

flexif aux ateliers de l’après-midi. L’objet de ce séminaire est d’apporter un éclairage sur un Pays

Cœur d’Hérault en mouvement et de proposer des outils d’analyse et d’aide à la décision auprès des

décideurs, financeurs et aux acteurs de la formation sur le territoire...

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Quels besoins en Formation

en Pays Coeur d’Hérault ? Quelles formations pour le

Pays Coeur d’Hérault ?

Une initiative au service d’un territoire

La journée d’étude sur la question des

besoins en formation en Pays Cœur

d’Hérault est le fruit d’un partenariat

entre la Maison de l’Emploi et le Service

Public de l’Emploi (la DIRECCTE, Pôle

Emploi et la Mission Locale Jeune) ;

cette initiative s’inscrit dans le cadre de

la Gestion Prévisionnelle des Emplois et

des Compétences Territoriale (GPEC T)

de la Maison de l’Emploi. Comme le sou-

ligne dès l’entrée de jeu Frédéric ROIG,

Président de la Maison de l’Emploi, la

question phare de cette journée est celle

de savoir « comment servir les citoyens

du Pays Cœur d’Hérault ? »

En écho à cette question essentielle,

Béatrice NEGRIER, Vice-présidente du

Conseil Régional du Languedoc-

Roussillon en charge de la Formation

professionnelle et de l’apprentissage,

soulève l’idée d’une réflexion approfon-

die « sur la mobilité géographique et

professionnelle », insistant sur la ques-

tion de la lisibilité des parcours de vie en

formation pour les citoyens et la néces-

sité d’accompagner chacun d’un bout à

l’autre de la chaîne, d’une formation

adaptée (continue ou initiale) à un em-

ploi durable.

Monsieur Christian RICARDO, Sous-

préfet de Lodève, insiste quant à lui sur

l’importance de l’apprentissage comme

levier de l’employabilité, avec une prévi-

sion de 600 000 apprentis en France

pour l’année 2015. Le territoire n’est pas

préparé à recevoir des formations de

niveau III, car il faut d’abord passer par

la pré-qualification des publics. En ce

sens, le programme API (Action Prépara-

toire à l’Insertion) financé par la Région

reste un levier important.

Une ambition : anticiper et adap-ter l’offre de formation aux be-soins de la population, des sala-riés et des entreprises du terri-toire

La Directrice de la Maison de l’Emploi,

Linda MIRO, rappelle ensuite le rôle fédé-

rateur de la Maison de l’Emploi : « C’est

un outil d’aide à la décision au service du

territoire pour anticiper et adapter, et se

positionner en facilitateur du Service Pu-

blic de l’Emploi ». Elle précise que l’objec-

tif de ce séminaire est d’apporter un

éclairage sur le territoire, sa situation,

son évolution, et de proposer des outils

d’analyse et d’aide à la décision auprès

des décideurs, financeurs et acteurs de la

formation sur le territoire. Le but étant

d’évaluer les écarts entre l’offre de

formation actuelle et les besoins

existants ou pressentis, pour en re-

chercher l’adéquation et y apporter

des solutions concrètes.

De gauche à droite :

Christian RICARDO,

Sous-Préfet de Lodève,

Béatrice NEGRIER,

Vice-présidente du

Conseil Régional du

Languedoc Roussillon,

Frédéric ROIG, Prési-

dent de la Maison de

l’Emploi

MAISON DE L’EMPLOI

PAYS COEUR D’HERAULT

1 rue de la Sous-préfecture — 34700 LODEVE

Tel : 04.67.88.24.13 / Fax : 04.67.88.21.16

[email protected]

Un séminaire pour savoir « comment servir les citoyens du Pays Cœur d’Hérault »...

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Des besoins… sur quel territoire ?

La Maison de l’Emploi dresse ensuite un

portrait du territoire :

Le Pays Cœur d’Hérault bénéficie

d’une position idéale pour attirer de

nouvelles populations : avec son cadre

de vie agréable et un environnement natu-

rel et paysagé exceptionnel, deux auto-

routes gratuites et des Parcs d’activités

déjà bien implantés et à venir (tels le Parc

d’activité de la Salamane, le PRAE Michel

Chevalier, l’Ecoparc de Gignac...), ainsi

qu’une couverture Internet satisfaisante et

des moyens de transport en com-

mun peu onéreux (à 1 Euro), le

Pays Cœur d’Hérault possède tous

les atouts d’un territoire en pleine

expansion, avec une démographie

galopante passant la barre des

70000 habitants (pop. légale)...

Le tissu économique du PCH,

dynamique, est essentielle-

ment porté par l ‘agriculture

et l’économie présentielle

cette dernière générant une

part importante de l’emploi du terri-

toire : la création d’établissements conti-

nue sa progression (+ 7,6 % pour la seule

année 2010)**, notamment avec les sec-

teurs portés par l’économie présentielle (le

commerce, les activités de conseil, la cons-

truction...). Avec 17 500 emplois esti-

més sur le territoire, les emplois sont

peu qualifiés, ce qui répond à une main

d’œuvre qui l’est tout autant. A partir de là,

un problème se pose pour les personnes les

plus qualifiées, qui doivent travailler en

dehors du territoire (quid de la question de

la mobilité ?), ou pour des postes à respon-

sabilités, qui ne trouvent pas preneur loca-

lement (quid du dynamisme de l’entrepre-

neuriat ?).

Au 30 juin 2011, 5596 personnes

étaient inscrites à Pôle Emploi avec

une augmentation de 37,6 % par rap-

port au 30 juin 2008. Pourtant, certains

métiers sont en tension avec une offre

d’emploi supérieure à la demande (soins

infirmiers généralistes, horticulture et ma-

raîchage…) ; ou au contraire avec une de-

mande supérieure à l’offre (métiers

de la musique et du chant, vente en

habillement et accessoires à la per-

sonne...). L’adéquation entre l’offre

et la demande ne se réalisera qu’en

terminant le triptyque, en y asso-

ciant la question essentielle de la forma-

tion...

Avec 13746 jeunes de moins de 15

ans, l’offre de formation initiale

semble suffisante sur le territoire jus-

qu’au Lycée. Mais le plus souvent faute de

possibilités, les jeunes se trouvent dans

l’alternative de quitter le territoire pour

continuer leurs études ou de s’insérer dans

le marché du travail, ou encore de choisir

des formations locales par défaut. Quid de

l’adéquation de la formation initiale avec le

marché du travail ? De la forma-

tion en alternance en écho au

monde du travail ? De la forma-

tion continue dans l’optique

d’une pérennisation de l’emploi

ou d’un changement de trajec-

toire ?

Pour clôturer cette présentation,

Linda MIRO souligne que les

besoins croissants de la po-

pulation posent le problème

de la continuité et de la qua-

lité des services aux populations, et ce,

dans tous les domaines. L’anticipation est

d’autant plus importante que l’économie

présentielle s’appuie sur un phénomène

Forces & faiblesses du territoire...

De gauche à droite, un portrait du territoire par la MDE avec Audrey HUSSON,

Chargée de mission Emploi et Territoire, Cécile JEANJACQUES, Chargée de

mission Observatoire, Linda MIRO, Directrice de la MDE

L’économie présentielle regroupe les activités mises en oeuvre localement pour la production de biens et de services visant la satisfaction des besoins

de personnes présents dans la zone, qu’elles soient résidentes ou touristiques (source : INSEE).

** Chiffre au 1er janvier 2011 par rapport au 1er janvier 2010. 9 080 établissements sont installés sur le PCH au 1er janvier 2011.

TOP 5 DES SECTEURS D'ACTIVITE ECONOMIQUE LES PLUS POURVOYEURS D’EMPLOIS

SUR LE PAYS CŒUR D'HERAULT EN 2008 (Source INSEE, recensement 2008, NA 38)

1. Commerce ; réparation d'automobiles et de motocycles 14,9% des emplois

2. Administration publique 11,2% des emplois

3. Hébergement médico-social et social et action sociale sans hébergement 10,2% des emplois

4. Agriculture (à égalité avec le suivant) 9,2% des emplois

5. Enseignement 9,2% des emplois

Zoom sur le décrochage scolaire :

Sur un peu + de 2500 jeunes de 16 à 18 ans

du territoire, une centaine sont en décrochage

scolaire… (source MLJ).

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Des besoins… sur quel territoire ? (Suite)

Pôle Emploi

Alain LAHELLEC, Directeur de l’agence Pôle

Emploi de Clermont l’Hérault, intervient ensuite

et soulève une série de problèmes à traiter tel

que la mobilité professionnelle, la question de

l’orientation et la nécessité de la notion de pro-

jet, l’importance d’une remise en cause pro-

fonde de certains organismes de formation

quant à leur flexibilité face aux besoins réels de

l’emploi, enfin la formation des séniors, élé-

ment essentiel à prendre en compte en complé-

ment de la formation des jeunes et des moins

jeunes...

Le CARIF LR

Didier JEDLICZKA, Responsable

du CARIF LR, indique l’existence d’un portail Internet sur le site

du Carif LR, permettant une sy-nergie efficiente, afin de ré-

pondre aux recherches de for-mation des personnes en Lan-guedoc-Roussillon...

Des Zones d’Activités et l’immobilier d’entreprise

Les of f res du ter r i to i re se

développent pour les entreprises qui

souhaitent s’implanter sur le Pays

Cœur d’Hérault : un Parc Régional

d’Activité Economique, des Zones

d’Activités, un hôtel d’entreprises et

sa pépinière, des ateliers relais, etc. Face à ce

développement d’offres, Annick FERRY insiste sur

la nécessaire réactivité « de nos ressources

humaines dans le domaine de la formation », pour

favoriser la création d’entreprises et

l’accompagnement de ces créateurs.

(Photo : Annick FERRY, Directrice de l’Agence de Développement

Economique du SYDEL)

2011 2015 2020

Réaction :

2040

Acte, comportement en

réponse à une action extérieure

(source CNRTL)

Prévision :

Représentation hypothétique de l’avenir. Elle s’appuie sur l’analyse

du passé, en déduit la prolongation des

tendances existantes et établit des évolutions

possibles ou probables (source JM PERETTI)

Prospective :

Ensemble de recherches et d’études sur l’avenir. Elle s’intéresse aux faits et

phénomènes nouveaux ou potentiels dont l’importance encore faible est susceptible

de s’accroître considérablement sur le

futur (source JM PERETTI)

Tableau explicatif des différences entre les notions de réaction, prévision & prospective

naturel d’afflux de popula-

tion. Or, il est fort à parier

que le prix du carburant va

continuer à augmenter, ce

qui ne va pas manquer

d’avoir des répercutions sur

le pouvoir d’achat des mé-

nages et creuser encore les

écarts entre les hauts et

bas salaires. Les réflexions

du SPE sur l’adéquation

entre les compétences des

demandeurs d’emploi et la

réalité du marché du tra-

vail, ainsi que le partena-

riat établi autour de l’em-

ploi et du développement

économique, seront les

forces pour construire le

territoire de demain...

L’intervention se clôture en

soulignant l’importance

d’intégrer aux débats de

l’après-midi une dimension

temporelle à travers la

notion d’anticipation,

avec ses trois compo-

santes : réaction, prévi-

sion et prospective au

sujet des besoins de for-

mation en Pays Cœur d’Hé-

rault… (voir schéma ci-

contre). La matinée se

prolonge par trois interven-

tions...

Deux axes d’échanges

pour l’après-midi…

Deux ateliers se préparent

alors, à savoir : quelles for-

mations mettre en place sur

le PCH (Atelier 1) ? Et

comment développer la cul-

ture de la formation pour

des publics en difficultés

(Atelier 2) ?

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Atelier 1 : quelle offre de formation pour le Pays Coeur d’Hérault ?

Animateurs : Célia BOGARD (chargée d’affaires) / Emmanuel GLEYZE (docteur en sociologie)

2. Le secteur du com-

merce, de la vente et de

la distribution

Ce secteur d’activité possède

une offre de formation ini-

tiale et continue très impor-

tante sur le territoire.

L’atelier évoque des besoins

en compétences technico

commerciales ; une part de

DEFM* (Demandeurs d’em-

ploi en fin de mois) équiva-

lente aux besoins de main

d’œuvre annuelle sur ce sec-

teur ; des compétences de

demandeurs d’emploi essen-

t iel lement général istes

« commerce ». Il y a aussi

une absence de formation

BTS MUC sur la formation

initiale répondant pourtant

aux besoins relatifs à l’éco-

nomie résidentielle (les plus

proches étant : Béziers, Ser-

vian, Montpellier, Sète). Les

réflexions portent ensuite sur

une analyse plus approfondie

des besoins en terme de

spécialisation technique.

L’objectif étant ici de déve-

lopper des offres de forma-

tion adaptées à ces spéciali-

sations (travail sur la mobili-

té professionnelle des de-

mandeurs d’emploi) et la

mise en place de modules

spécifiques pour répondre

aux demandes des entre-

prises. Enfin, la question est

posée de savoir si l’offre ini-

tiale n’est pas trop impor-

tante pour le Pays Cœur

d’Hérault ? Comment alors

l’adapter et la faire évoluer ?

Questionnement de départ : quelles formations mettre en place sur le Pays Coeur d’Hérault ?

Quels outils pour adapter et anticiper ? Comment améliorer l’accès à l’information sur les for-

mations et les dispositifs de financements ?

Cet atelier s’est ouvert avec un triple ques-

tionnement, à savoir : à partir de l’état des

lieux de la formation initiale et continue, et

au regard des données économiques,

quelles formations mettre en place sur le

Pays Cœur d’Hérault ? Quels outils pour

adapter et anticiper et comment améliorer

l’accès à l’information sur les formations et

les dispositifs de formation ? Les objectifs

formulés ont été les suivants : dans un

premier temps, en proposant d’identifier les

besoins de qualification avec l’offre de for-

mation sur chaque secteur d’activité ; en-

suite, en permettant une ouverture sur une

analyse prospective des besoins de qualifi-

cation à venir et des réponses de formation

en Pays Cœur d’Hérault.

S’agissant de la formation initiale,

l’évolution de l’offre de formation se heurte

à certaines contraintes de mises en œuvre,

notamment en terme de délai. Il faut en

effet entre 2 et 5 ans pour qu’une nouvelle

formation soit totalement opérationnelle…

Le territoire ne peut recouvrir l’offre ex-

haustive de formation comme c’est le cas à

une échelle nationale. L’enjeu est donc de

choisir des secteurs d’activités cibles.

En conséquence, le travail de fond à mener

sur la formation initiale s’inscrit dans une

démarche prospective et nécessite une

avancée des travaux engagés par le terri-

toire, notamment s’agissant de sa vocation

économique.

Une réflexion peut être également

menée sur la distinction entre diplôme

et compétence, cette dernière étant un

atout à faire valoir dans les entreprises.

Pour certains intervenants autour de la

table, il faut travailler plus en avant sur

cette notion centrale.

Au cœur de l ’échange et des propositions...

1. Le secteur agricole

Le poids de ce secteur sur le territoire

Pays Cœur d’Hérault reste important.

Il y a une mutation de l’activité des

exploitations agricoles au détriment

de la viticulture et à destination de la

polyculture d’élevage et du maraî-

chage. Deux enjeux majeurs se dessi-

nent : faire face à une pyramide des

âges inversée et sécuriser les par-

cours professionnels des salariés de

ce secteur, principalement employés

en qualité de saisonniers.

Une série de réflexions se pose, no-

tamment au sujet de la pluriactivité et

de la poly-compétence : quelles com-

pétences complémentaires développer

pour compléter les emplois saison-

niers ? Il faudrait accompagner l’élar-

gissement de ces compétences autour

de la continuation de la promotion de

groupements d’employeurs (proposer

par exemple à plusieurs de se parta-

ger un emploi à temps partiel). Pour-

quoi pas la mise en place d’activités

transversales avec une double activité

(viticulture et chambre d’hôtes par

exemple) ? Cela supposerait une com-

plémentarité des modules spécifiques

de formation complémentaires (en

langues par exemple, etc.). Certaines

parties prenantes de l’atelier expri-

ment leurs inquiétudes au sujet de la

réduction des terres cultivables et du

manque cruel de main d’œuvre quali-

fiée pour certains métiers (par

exemple des tractoristes qualifiés).

Enfin, les experts comptables pour-

raient être des relais importants

d’informations, ce qu’ils ne sont que

trop rarement…

Les DEFM sont les personnes inscrites à Pôle Emploi et ayant une demande d’emploi en cours au dernier jour du mois (source : INSEE).

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Atelier 1 : quelle offre de formation pour le Pays Coeur d’Hérault ?

(suite)

3. Le secteur du tourisme, des loisirs,

animation, hôtellerie restauration

Ce secteur d’activité est marqué par un

tourisme essentiellement saisonnier, de

passage et non de destination. Au sujet de

la restauration, il y a bien des qualifications

en demande d’emploi sur les métiers du

domaine, pour autant des besoins en main

d’œuvre sont clairement exprimés. Il existe

également une vraie demande d’animateurs

en centre de loisirs, mais ce secteur n’offre

essentiellement que des emplois aidés et /

ou saisonniers.

Des réflexions sont alors émises : d’abord

en analysant plus en avant les difficultés

de recrutement dans le milieu de la res-

tauration et la fidélisation difficile du fait

des contraintes de l’emploi. Avec un para-

doxe important, celui d’une demande plus

élevée de qualification des salariés de la

part des employeurs dans leur recrute-

ment, sans pour autant l’accompagner

d’une politique de rémunération corres-

pondante. D’où un questionnement sur la

responsabilité sociale de certains em-

ployeurs du secteur, face à la pérennisa-

tion des emplois et aux conditions de tra-

vail des employés. Une flexibilité de la

formation est alors évoquée, qui permet-

trait une sédentarisation territoriale des

salariés à travers le recours à une poly

compétence possible de ces derniers (par

exemple avec une double compétence de

serveur et d’horticulteur).

Poly compétence aussi pour les anima-

teurs de centre de loisirs dans l’optique

d’une sécurisation de l’emploi, notamment

au sujet de l’animation socio culturelle et

sportive où la demande est forte.

Enfin, la question se pose de savoir

quelles sont les volontés à moyen terme

(prévisions) à propos du tourisme sur le

territoire ?

4. Le secteur de la cons-

truction, bâtiment et tra-

vaux publics

Ce secteur d’activité corres-

pond à l’économie résiden-

tielle. L’offre de formation ini-

tiale et continue du Pays se

déploie essentiellement au

travers du gros œuvre maçon-

nerie, en premiers niveaux de

qualification. Autre élément, il

y a déjà sur le territoire une

zone d’activité qualifiée en éco

construction, pourtant l’offre

de formation dans ce domaine

est quasiment inexistante et

présuppose une première base

de formation en maçonnerie.

Les réflexions évoquées en

conséquence touchent à l’ou-

verture d’une offre de forma-

tion en éco-construction, ainsi

qu’une offre de formation sur

les compétences d’encadre-

ment de chantier de façon plus

générale (avec des besoins en

main-d’œuvre [BMO] expri-

més). Une réflexion reste à

mener sur les métiers du se-

cond œuvre comme pla-

quistes, menuisiers aluminium,

etc., métiers absents sur le

territoire mais existant à proxi-

mité de Pézenas et Béziers.

Enfin, il est à souligner

l’image dépréciée dont souf-

frent certains métiers : com-

ment changer cette image ?

Comment toucher un public

d’adolescents ?

5. Le secteur des métiers

supports à l’entreprise

Le secteur est marqué par

une demande très importante

de qualifications et par un

désir réel des entreprises

dans leur recherche de com-

pétences transversales spéci-

fiques. Les réflexions portent

ensuite sur l’accompagne-

ment vers une adaptation des

compétences des personnels

administratifs sur modules

RH, modules technicien paie,

langues vivantes, etc.

Ces premières réflexions

mériteraient d’être appro-

fondies, certains domaines

restant à explorer par

manque de temps (le sec-

teur de la santé, mais aussi

des services à la personne

et à la collectivité, ou en-

core celui de l’industrie,

etc.) ou à être complétées

(le secteur des métiers sup-

ports à l’entreprise par

exemple). Après cette pre-

mière pierre à l’édifice, il

faudra organiser d’autres

réunions avec toutes les

parties prenantes, pour

approfondir la question de

la proactivité sur le Pays

Cœur d’Hérault en terme

de formations et d’emplois

et pour passer de la réac-

tion à une prévision claire,

pour atteindre enfin la

prospective ; en somme,

aller vers un développe-

ment durable de la forma-

tion en Pays Cœur d’Hé-

rault et pourquoi pas ap-

profondir notre questionne-

ment par quelle formation

en Pays Cœur d’Hérault

dans la perspective de

2025 ?

Conclusion atelier 1 : de la réaction à la proactivité*...

Proactivité : anticipation des événements pouvant se produirent avec les modes d’action correspondants.

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Atelier 2 : comment développer la culture de la formation pour les

publics les moins qualifiés et et/ou les plus eloignés de l'Emploi ? Atelier 2 : Comment développer la culture de la formation pour des

publics en difficultés ?

Animateur : Sabine PETIT-PEYTAVI (responsable pédagogique)/ Fabrice HOFF (psychologue du travail)

Le Pays Cœur d’Hérault représente

une région à la fois riche en possibilités,

proche de grandes villes — telles que

Montpellier — tout en étant un peu

moins chère, bien desservie par le cir-

cuit autoroutier avec de nombreuses

zones d’installation économique en dé-

veloppement, mais pauvre en personnel

qualifié et en organismes de formation

qui permettraient de qualifier la popula-

tion. Conséquence directe : nombre de

jeunes (et de moins jeunes) quittent le

territoire pour se former ailleurs et ne

reviennent pas par la suite. Corolaire

immédiat : restent sur le territoire les

personnes les moins qualifiées et les

moins prêtes à le faire, et, au final, les

moins employables dans un contexte de

développement tel que celui du Pays

Cœur d’Hérault. Problématique de l’ate-

lier : comment développer la culture de

la formation chez un public à la base

peu enclin à la chose (pour différentes

raisons), afin de le faire correspondre

avec les besoins en développement du

Pays Cœur d’Hérault ?

A partir de ce témoignage, l’atelier a

rebondi sur la problématique en l’inscri-

vant dans le contexte actuel et la situa-

tion du Pays Cœur d’Hérault. En effet,

les conditions aujourd’hui ne sont pas

les mêmes qu’il y a 20 ou 30 ans et

notamment, il paraît difficile aujourd’hui

d’amener la question de l’emploi de

façon secondaire dans un dispositif de

formation, comme c’était le cas dans le

témoignage de Monsieur DAURELLE. La

question devient alors : comment inté-

resser aujourd’hui à la formation des

personnes peu qualifiées en mettant

l’emploi au cœur des préoccupations

mais dans un contexte où l’emploi ap-

paraît clairement comme très difficile à

atteindre aux bénéficiaires ? Les partici-

pants de l’atelier ont à leur tour fait part

de leurs expériences ainsi que des diffi-

cultés rencontrées sur certaines initia-

tives, ont émergé cinq thèmes secon-

daires liés à la problématique :

« Concilier l’envie avec le besoin... »

1. Un contexte sociétal très

spécifique. Du « stage-parking » au manque de

flexibilité des formations

Les participants de l’atelier souli-gnent dès l’entrée de jeu des diffi-

cultés liées au système sociétal tout entier ; notamment quand les béné-

ficiaires des formations reviennent des formations désabusés avec sou-

vent des raisons objectives. Il est très clair que beaucoup de forma-

tions sont vécues comme une

échappatoire à une situation de non-emploi sans toutefois mener à l'em-

ploi au final (on parle même parfois de « stage-parking »). Résultat im-

médiat : les demandeurs d'emploi ne « croient plus » en la formation, ou bien ils en usent pour simple-ment différer leur situation et/ou

Questionnement de départ : comment développer la culture de la formation pour les publics

les moins qualifiés et / ou les plus éloignés de l'emploi ?

Témoignage...

L’atelier s’ouvre avec le témoignage

de M. Guy DAURELLE, qui relate ses

expériences vécues dans les années

80 et 90. Ce dernier a travaillé avec

des publics en bas niveau de qualifica-

tion et en grande difficulté d'emploi.

L’expérience souligne qu’en partant

des besoins propres des bénéficiaires

et en travaillant sur leurs craintes et

représentations de la formation, à

travers des activités concrètes don-

nant du sens à leur parcours, émerge

une réelle dynamique de remobilisa-

tion vers l’emploi...

dégager quelques revenus (lorsque la

formation est rémunérée) pendant ce temps-là. Par ailleurs, il arrive égale-

ment parfois aux prescripteurs d'utili-ser ce stratagème pour placer un

bénéficiaire dont ils ne savent pas (ou plus) quoi faire.

La valeur du travail est elle aussi en cause : même en décrochant un

poste suite à une formation, il arrive

fréquemment que la rémunération soit insuffisante pour vivre correcte-

ment, voire moins viable toutes con-traintes confondues, que de rester

demandeur d'emploi. Du reste, pour certains bénéfi-

ciaires, suivre une formation peut également être problématique car ils

ont parfois déjà un emploi (ou en

tout cas une activité rémunérée) qui les occupent quelques heures par

semaine. Donc même si c'est peu, ils ne voient pas forcément l'intérêt de

devoir lâcher leur travail pour suivre des formations dont les débouchés

sont très incertains. Ceci pose ainsi la question de l'adaptation des modali-

tés de formation aux contraintes du

public. Bien sûr, au niveau encadrement il

y a aussi la question des moyens (financiers et humains) et politique

(au niveau des directions envisagées) qui entre en ligne de compte. Ces

préoccupations montrent bien que la formation s'inscrit dans un système

global complexe dont l'impact sur les

apprenants n'est pas négligeable, notamment en terme de motivation

de l'apprenant ainsi que de confiance en la formation.

Page 8: Actes du séminaire formation 03112011

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Atelier 2 : Comment développer la culture de la formation pour les publics en difficultés ?

(suite)

2. Le recrutement des bénéficiaires

Concrètement, il y a deux entrées pos-

sibles : soit partir des besoins (au moins ceux exprimés) par les bénéficiaires, soit

partir des besoins de l'emploi. Dans l'idéal, il faudrait pouvoir concilier les

deux (une participante a très joliment exprimé la chose sous la forme

« concilier l'envie avec le besoin »).

L'un des participants a fait part d'une expérimentation frustrante dans laquelle

une action de formation était prévue pour un public RSA et montée selon les

besoins exprimés de ce public mais pour laquelle, au final, presqu'aucun des bé-

néficiaires n'est venu. Une autre expérience montre de son

côté l'efficacité d'une approche par les

besoins du marché de l'emploi : à l'issue du dispositif (basé sur un partenariat fort

avec l'entreprise qui cherchait de la main d'œuvre et qui a, dès lors, financé la

formation pendant 6 mois de ses futurs salariés potentiels), presque tous les

formés ont pu être embauchés. En re-vanche, cela nécessitait d'utiliser un

« tamis à grosses mailles » : il y avait

plus de 200 candidats potentiels au dé-part, mais au terme de la procédure de

recrutement, il n'en restait plus qu'une

quarantaine.

C'est donc déjà dans la phase de re-crutement que beaucoup de choses se

jouent car il faudra non seulement s'assurer que les candidats sont aptes à

suivre la formation (vérifier les capacités, mais aussi les savoirs-être), mais égale-

ment motiver les apprenants par rapport

au dispositif (ou en tout cas éviter de les démotiver en leur rappelant leurs échecs

scolaires !). Ainsi il a été émis plusieurs recom-

mandations sur cette première (et indis-pensable !) phase :

- éviter les « tests », qui rappellent par trop les examens à l'école ;

- privilégier des évaluations sous forme

de mises en situation (par exemple MRS : Méthode de Recrutement par Si-

mulation, cf. Pôle Emploi) ; - ne pas se focaliser sur le déclaratif des

bénéficiaires : ceux-ci manquent souvent d'une vision concrète de la réalité de leur

projet, voire n'ont qu'une vague idée sans motivation réelle derrière ;

- convaincre les bénéficiaires que cette

formation les mènera à un emploi con-cret (ie : faire en sorte que ce soit le

cas, donc orienter les candidats vers des

formations qui répondront à des be-soins ! Nota : raison d'être de la GPEC,

notamment) ; - enfin, informer davantage et mieux en

quoi consiste concrètement l'emploi visé.

Il a été aussi souligné les problèmes

liés à une mauvaise orientation, déjà au niveau scolaire avec des conseils de fi-

lières peu adaptés, voire des « voies de garage ». Il est possible de limiter les

dégâts, voire de réorienter de façon plus pertinente les candidats lors de la phase

de recrutement et avant que ces der-niers ne s'engagent dans un dispositif

inadapté.

3. La mise en place des dis-

positifs de formation

Au niveau des organismes dispen-

sateurs de formation, d'autres pro-blèmes peuvent apparaître. Les orga-

nismes de formation qualifiés sont en insuffisance dans le PCH pour ré-

pondre aux besoins en formation de

la population tant quantitativement que « qualificativement » (dans le

sens qu'il n'y a pas toutes les disci-plines ni niveaux disponibles). Ainsi,

cela oblige à passer par des presta-

taires de formations en dehors du PCH. Ceci implique pour les appre-

nants l’obligation parfois de se dépla-cer assez loin de chez eux ou aux

intervenants de venir sur place, ce qui ne les arrange pas en raison du

faible effectif à devoir former. Pour remédier à cela, il est parfois

possible de négocier avec les orga-

nismes afin qu'ils mettent au moins en place un système pratique de

déplacements des apprenants (venir

les chercher et les conduire au

centre).

Ceci pose les bases de pistes à déve-lopper : augmenter le partenariat

avec les professionnels. Nous parlons ici des dispensateurs de formation

mais il apparaît clair que ce partena-riat doit également être développé

directement avec les entreprises,

pour un accompagnement plus effi-cace des bénéficiaires.

Page 9: Actes du séminaire formation 03112011

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Atelier 2 : Comment développer la culture de la formation pour les publics en difficultés ?

(suite)

4. L’accompagnement

L’accompagnement est évoqué par les différentes parties pre-

nantes dans son aspect quasi-

thérapeutique : il faut rassurer le bénéficiaire, lui redonner con-

fiance en lui comme dans l'ap-prentissage, et le convaincre de

l'utilité de la formation pour ac-céder à l'emploi. Il y a ainsi un

rôle de médiateur associé à la fonction de conseiller et de pres-

cripteur. Cela nous renvoie à la

question du parcours personnali-sé : on se rend vite compte que,

comme dans les expériences de Guy DAURELLE, un suivi

individualisé intensif serait né-

cessaire pour éviter — ou à tout le moins l imiter — les

« décrochements ». Chose mal-heureusement difficile à faire (ou

très coûteuse) de façon opti-male, cependant les participants

ont évoqué le principe de « parcours de formation » à

mettre en place. Un tel dispositif

— qui s'inscrit dans une relative longueur et une continuité —

donnerait davantage un sens à l'activité des apprenants et leur

permettrait de s'inscrire réelle-ment dans une dynamique de

projet professionnel.

Sous un autre angle, les orga-

nismes de formation se révèlent souvent peu flexibles et adap-

tent de ce fait rarement leurs horaires, les contenus et mé-

thodes en fonction du public (pré férant proposer des

« packs » globaux pas inintéres-sants mais peu personnalisés).

Si on comprend aisément les

raisons économiques qui expli-quent cela, on ne peut que cons-

tater que cela peut constituer un frein sérieux pour des stagiaires

déjà réticents, en besoin de suivi personnalisé et ayant souvent du

mal avec un enseignement « standardisé »…

5. De l’information à la formation :

l’organisation des acteurs du système

Indépendamment de la fonction

« accompagnement », les participants

ont également mis l'accent sur la nécessi-té d'impliquer davantage les entreprises,

ne serait-ce qu'en les faisant intervenir plus souvent afin d'informer les bénéfi-

ciaires de la réalité du métier. Les entre-prises ont d'ailleurs souvent des cam-

pagnes de publicités très bien faites pour leurs partenaires et clients, peut-être est-

il possible de réutiliser ces outils dans le

cadre de la formation et même au niveau de l'orientation pré-recrutement (cela

permettrait de resserrer le « maillage » de notre « tamis »). Par ailleurs, il a été

suggéré de faire intervenir d'anciens ap-

prenants aujourd'hui en poste afin qu'ils

viennent partager leur expérience à la fois de la formation et du métier.

Il a également été préconisé d'inciter les bénéficiaires à aller se renseigner par

eux-mêmes lors des nombreux forums emploi qui ont lieu régulièrement sur le

territoire, ces événements étant l'occa-sion de rencontrer rapidement de nom-

breux corps de métiers et entreprises

pouvant donner une meilleure idée des réalités du terrain et des emplois qu'ils

visent. Parallèlement à cela, les participants

ont également regretté les difficultés pour chacun d'entre-eux et leurs orga-

nismes respectifs, d’obtenir des informa-tions sur ce qui se passait ailleurs. La

question du partage d'informations, d'ex-

périences et d'outils entre les différents

organismes acteurs des dispositifs de formation semble primordiale : cela per-

mettrait un meilleur accompagnement, une mutualisation des techniques qui

fonctionnent bien et des difficultés à con-tourner ; cela éviterait également la re-

dondance de dispositifs qui finissent par « perdre » les bénéficiaires et qui entre-

tiennent l'image des différents orga-

nismes comme une « machine » énorme et complexe, dans laquelle ils ne se sen-

tent peut-être pas à leur place.

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Conclusion atelier 2 : mutualiser dans le but d’améliorer le service et l’efficacité du système dans sa globalité

La question de la formation et de

l'emploi en Pays Cœur d'Hérault s'ins-crit dans un système plus large impli-

quant le contexte socio-économique actuel, la faible pertinence de l'orien-

tation et de l'information en amont, le manque de débouchés professionnels

suite à une formation, les politiques et les moyens matériels et humains à

disposition. Si nous ne pouvons que

faiblement agir sur ces aspects-là, il est en revanche possible de travailler

en tant que prescripteurs au niveau du recrutement, de l'accompagne-

ment et de l'information ainsi que sur notre propre organisation et nos liens

avec l'entreprise et les organismes de formations. Il est ainsi possible de

favoriser les méthodes de recrute-

ment « non-scolaires » et pratiques telles que les MRS. Nous pouvons

également inciter les bénéficiaires à s'informer plus concrètement directe-

ment auprès des entreprises lors des salons et forums, ainsi qu'inviter les

entreprises elles-mêmes à communi-quer davantage, voire faire intervenir

d'anciens apprenants qui pourront

partager leur expérience à la fois de

la formation et de l'entreprise. Paral-

lèlement à cela, il ne faut pas négliger le fait que les bénéficiaires ont

« perdu la foi » en la formation ou bien qu'ils l'utilisent eux-mêmes

comme voie de garage. Il faut donc à la fois leur redonner confiance en la

formation (et en leur capacité à la suivre) et ne pas s'appuyer forcément

sur le déclaratif simple de leur projet,

celui-ci étant souvent flou, par défaut ou inadapté à la réalité du terrain (et

parfois des capacités de l'apprenant lui-même), mais les aider à en con-

crétiser un qui soit pertinent et en adéquation avec le marché de l'em-

ploi. L'accompagnement va porter principalement sur la (re)motivation

des apprenants et pourrait s'appuyer

sur une dynamique de parcours à long terme et personnalisé. Ce qui

compte c'est de leur offrir quelque chose de concret : il faut que la for-

mation débouche sur un emploi de façon sûre !

Au niveau des prescripteurs et des organismes de formation, il faudrait

développer le partenariat et voir s’il

est possible d’obtenir plus de flexibili-

té de la part des prestataires de for-mations extérieurs au PCH afin de

limiter les difficultés des apprenants obligés de faire de longs déplace-

ments et/ou avec des obligations pro-fessionnelles (déjà des petits emplois)

et personnelles (famille, enfants ?) qui occupent déjà leur planning.

L'idéal étant que davantage d'orga-

nismes de formations puissent se dé-placer directement dans la région. Par

ailleurs, il semble indispensable de mutualiser davantage les pratiques,

outils, expériences et informations des différents prescripteurs et acteurs

de l'orientation et de la formation professionnelle afin d'améliorer le

service et de développer l'efficacité du

système dans sa globalité.

Atelier 2 : Comment développer la culture de la formation pour les publics en difficultés ?

(suite)

Page 11: Actes du séminaire formation 03112011

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Restitution des ateliers en fin de journée, séance plénière. Conclusions générales.

Conclusion générale du séminaire

La recherche d’une continuité et d’un

plein développement de l’emploi sur le

territoire nécessite tout autant d’assurer

un maintien et une vitalité de l’activité

économique, l’un impactant l’autre et

inversement. Il faut également garantir

un environnement favorable à l’accueil

des populations et des entreprises à tra-

vers une attractivité territoriale forte,

ainsi (bien sûr) que par une offre de for-

mation — continue ou initiale — adaptée

aux besoins du Pays Cœur d’Hérault…

Cette adéquation au plus juste contribue-

rait à un développement économique

concurrentiel et constituerait sans nul

doute un argument favorisant l’émer-

gence et l’installation d’entreprises nou-

velles sur le territoire.

En posant une première pierre au cœur

des actions de la GPEC T, la dynamique

d’idées insufflée par ce séminaire va mo-

destement en ce sens, en générant une

énergie qui devra être maintenue et dont

la synergie sera nécessairement renfor-

cée et approfondie ; ce mouvement ré-

clamera ensuite de se transformer en

actions concrètes, sous la décision et

selon la gouvernance choisie par les déci-

deurs et les financeurs, ainsi que de la

volonté des acteurs de la formation. Il

leurs appartiendra alors de savoir s’il est

plus profitable d’axer le développement

de l’offre de formation en Pays Cœur

d’Hérault à des fins généralistes ou sur

des secteurs stratégiques définis…

Pour finir, l’objectif de fond de ce

séminaire est finalement celui de la

favorisation de l’émergence d’un

cercle vertueux à trois têtes : em-

ploi (et travail décent)*, formation

adaptée et développement écono-

mique durable. C’est sans doute de

tels cercles vertueux que dépend

tout entier l’avenir du Pays Cœur

d’Hérault et celui de son attractivi-

té…

Une mise en mouvement du territoire par ses acteurs...

* Certains économistes (et des institutions comme l’Organisation Internationale du Travail [OIT] par exemple) ont constaté toutes les limites de la

simple catégorie « emploi » en y associant maintenant d’autres notions, telles celles de « décence » (« travail décent ») qui suppose que certains

travails ne le sont pas, de travailleur pauvre (et d’actif pauvre) mais aussi d’économie informelle…

Vifs remerciements à toutes les parties prenantes au séminaire : Communauté de communes du Clermontais, Communauté de

communes du Lodévois et Larzac, Communauté de communes de la Vallée de l’Hérault, Pays Cœur d’Hérault, Sous-Préfecture

de l’Hérault, DIRECCTE LR, FONGECIF LR, Société coopérative d’intérêt collectif IFAD, OREA, GE ORB, CCAS, CG 34, CAP Emploi

34, CAPEB 34, Association Rebond, CARIF LR, ACAT, UT 34 DIRECCTE, CFPPA de Pézenas, Lycée Jean Jaurès (étudiante CESF),

MLJ, EHPAD La Rouvière, Mairie de Plaissan, Lycée agricole Gignac, LEAP Le Cep d’Or, Conseil Régional, CNAM LR, EHPAD Le

Micocoulier, Comité de Bassin d’Emploi des Cévennes, CFFM, GRETA du Salagou, SARL ELEC 21, Association Trait d’Union, CIO,

Mairie de Saint-André-de-Sangonis, NOUAS, Mairie de Canet, CCI, Chambre des Métiers et de l’Artisanat, Pôle Emploi, MDE PCH.

Rédacteurs de ces Actes : Fabrice HOFF (Psychologue du travail), Audrey HUSSON (Chargée de Mission MDE), Emmanuel

GLEYZE (Chargé de mission MDE).