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2 - L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006

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Editor ia l

SommaireMissions du Foyer 2Editorial 3Horaires Bric à Brac 26Arbres de la Solidarité 17Bénévole au Foyer 27Dons et Legs 27

Brèves

Agenda 4Journées d�Entraide 4Devenir bénévole 4Quête annuelle 4Recherche couvertures 4Concert Entraide-Solidarité 4Une aide ponctuelle 9

Vie du Foyer

Valentin chargé de site 8-9Le «Paris» de l�insertion 10 à 13Fêtes de fin d�année 19Carnet 9

Social

Colloque Accueils de jour... 5Relais SOS 6-7Alcool et Tabac ... 14-15Les difficultés de l�insertion 16 et 18Noël : entre joie et desarroi 20-21

Spiritualité et Culture

Les SDF... 22-23Saint Grégoire de Naziance 24Noël est la réponse de Dieu 25G.Rosset et le Père Chevrier 25

Rédaction

Directeur de rédaction :Bruno de BoissieuRédacteur en chef :Bruno de BoissieuComité de rédaction :Ingrid Bécuwe, Maurice Chesné,Alexandre Fredericq, Sébastien Guth,Michel Lévy, Annie Papillon,Robert Pierron, Jean-Louis Rocher,Denys Trossat,Paul Veyriras.

Dépôt légal :4ème trimestre 2006Directeur de la publication :Bruno de BoissieuN° d�inscription paritaire :0609 H 85296Imprimerie :IML69850 St Martin-en-HautTirage : 24.300 exemplaires

L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006 - 3

Appel aux propriétaires ou régisseurs de logements : aidez les famillesaccompagnées par le Foyer, en mettant à la disposition de notre associa-tion des habitations. Contactez Mlle CHAZOT au 04 72 76 73 53.

Yves Perret,Président

Les journées d�automne se font plus courtes.

Seize heures : les passagers se regroupent progressivement

et font corps. Qui, vers la fontaine, exposés aux derniers

rayons de soleil ; qui dans le vaste hall d�entrée. Parties

de cartes, télé, contemplation, attente dans le calme.

Le Foyer, unique centre d�accueil d�urgence pour hommes

seuls ouvert à Lyon, en ce jour de Toussaint, par ces nuits

de gelée, recevra ce soir environ 200 passagers.

Nous préparons l�ouverture très prochaine de nos autres

centres d�urgence de nuit : le 122 rue de Gerland (42 hom-

mes, deux couples), l�Auberge de Vénissieux (50 person-

nes : couples et familles). Si nécessaire, plus tard, d�autres

espaces pourront être consacrés à cet accueil de nuit.

Le lendemain, 2 novembre, jour des morts : il est quinze

heures, cimetière de la Guillotière. Une trentaine d�entre

nous se retrouvent. Passagers, hommes de l�Insertion, sa-

lariés, bénévoles, nous nous regroupons autour du Père

Christian Delorme, au pied des trois caveaux que le Foyer

consacre aux passagers.

Cinq à six d�entre eux, sans famille, sont enterrés là cha-

que année. Leurs noms nous rappellent des sourires, des

souvenirs, des souffrances. Inévitablement, chaque année,

l�un des participants fait observer qu�il serait heureux de

se voir enterrer là « avec les camarades ». Parmi ceux-ci,

une grande diversité dans les origines : français, bien sûr,

majoritaires ; mais aussi grec, maghrébins, autrichien,

portugais, etc. la majorité d�entre eux âgés de quarante à

cinquante ans lors de leur décès.

Métier à risques�

Des prières : catholiques, musulmanes, juives. Une lec-

ture prononcée par le Père Delorme. C�est terminé. Il fait

beau. Nous nous regroupons autour d�un café. Nous évo-

quons les rudes nuits d�hiver qui s�amorcent.

Les passagers, eux, pensent aux camarades dans la rue, à

leur famille qu�ils ont quittée un jour.

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Agenda

® Du 24 décem-bre au 1 janvierFêtes defin d’année.

Voir page 19.

® 18 janvierColloque Natio-nal « Accueilsde jour ».

Voir page 5

® 17 et 18 MarsQuêtesur la voie pu-blique.

Voir ci-contre

Brèves

4 - L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006

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Les Journées d�Entraide

Malgré le changement de lieu cette année(voir Arche n°213), les Lyonnais étaient nom-breux à se presser aux portes des Bric àBrac les 18 et 19 novembre...

La marchandise de qualité n’a pas fait dé-faut, ni les 600 bénévoles présents pour lapréparation et la vente. Le Bric à Brac deVaise fut le plus visité, au grand dam decertains clients, qui, dépités devant l’affluxdes visiteurs, se sont rendus dans d’autresBric à Brac, à la grande joie des responsa-bles : « un point très positif, sera la décou-verte, par de nombreux Lyonnais, de l’exis-tence des 5 magasins du Foyer ».

Les responsables peuvent être satisfaits : « 175.000 euros, contre 250.000 l’an passé, unrésultat en baisse mais il faut tenir compte de la hausse de la fréquentation des Bric à Bracces deux derniers mois, et de l’explosion des chiffres d’affaires. Il faut aussi applaudir l’en-semble des équipes qui se sont mobilisées en amont pour préparer ces deux journées (bé-névoles, employés en insertion et salariés), déménageant les marchandises, triant et valori-sant les produits… Nous espérons quand même pouvoir compter sur le Palais des Sportsl’an prochain ». Rendez-vous est pris !

Recherche couvertures

Devenues obsolètes pour certains, elles res-tent indispensables pour quiconque est à la rue.

Outre les besoins dans les centres d’héberge-ment, le Foyer distribue, par le biais de sesvestiaires d’urgence ou par l’intermédiaire duSamu-Social 69, pas moins de 5.000 couver-tures chaque année.

Alors, n’hésitez pas à nous apporter ce bienprécieux en le déposant dans no-tre recyclerie de Lyon Vaise.

Recyclerie du Foyer :Déchetterie82, avenue Sidoine ApollinaireLYON 9èmeTél.: 04 78 47 10 57Du lundi au vendredi :de 9 h à 12 h et 14 h à 17h.Le samedi : de 9 h à 17 h.Dimanche : de 9 h à 12 h

Quête annuellesur la voie publique17 et 18 mars 2007

Le Foyer recherche de nombreux bénévoles pour cette manifesta-tion très importante, la moitié du budget de l’association dépen-dant de la générosité sous toutes ses formes.

Inscrivez-vous au standard du Foyer Notre-Dame des Sans-Abri,(Tél. 04 72 76 73 53), et n’hésitez pas à solliciter vos amis, vosproches pour participer à cet élan d’entraide.

Succès du concert Entraide-SolidaritéLe concert Entraide-Solidarité de l’Ensemble Lyrique Pascale Rey-naud (ELPR) a réuni, les 20 et 22 octobre derniers, pas moins de 800auditeurs. « Communier » aux belles sonorités de deux grands com-positeurs, avec le Te Deum de Mozart et la Theresienmesse de Haydn,tout en permettant aux lyonnais de découvrir les activités du Foyer,et, pourquoi pas, rejoindre l’équipe de ses bénévoles, voilà les objec-tifs fixés par l’ELPR. Une réussite qui est due notamment, au fort

investissement des organisateurs,avec, et en particulier, Colette etJacques Bret, bénévoles au Foyer.

Cet ensemble lyrique, sous la di-rection de Pascale Reynaud, com-posé de solistes, musiciens etchoristes, a l’habitude de tellesmanifestations au profit d’associa-tions caritatives. Ils remettront lefruit de ce concert le 9 décembreprochain au Foyer.

Devenir bénévole

Le soutien scolaire, la quête, les Bric à Brac…Le Foyer recherche activement des béné-voles* pour l’ensemble de ses activités !

N’hésitez pas à vous faire connaître au stan-dard de l’Association (tél. : 04 72 76 73 53).* voir page 27.

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Soc ia l

L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006 - 5

Les accueils dejour sont devenusdes lieuxincontournablespour les personnesen grandesdifficultés.

Outre la résolutiondes besoinsprimaires,tels quel�alimentation,l�hygiène et lasanté, on peutélaborer à l�aided�un travailleursocial, un projetd�insertion.C�est aussi unlieu privilégiéd�écoute, etd�échange.

Pour les 20 ans del�Accueil de jourla Rencontre, leFoyerNotre-Dame desSans-Abri vousinvite à soncolloque sur lesenjeux de laparticipationsociale desusagers au seindes accueils dejour.

Les Accueils de jour accueillent, de façoninconditionnelle, une population en situa-tion de vulnérabilité sociale. Dans cette

phase historique de mise en application de la Loide rénovation sociale du 2 janvier 2002, sur la par-ticipation des usagers dans le cadre des institu-tions sanitaires et sociales, quels sont les enjeuxde cette participation sociale, dans et au-delà dece cadre juridique ?

Les formes de mépris, engendrées par la violence(réelle ou symbolique) actée dans la privation desdroits et dans l�exclusion sociale, ne résident passeulement dans la limitation brutale de l�autono-mie personnelle, mais aussi dans le sentiment,éprouvé par le sujet, de ne pas avoir le statut d�unpartenaire d�interaction à part entière, doté desmêmes droits moraux que ses semblables.

Blessé dans son attente intersubjective de recon-naissance de sujet capable de former un jugementmoral, l�individu peut aller jusqu�à perdre sa con-fiance en soi et se laisser envahir par un sentiment dehonte sociale. Apparaît alors la notion de « mort so-ciale », amplifiée par les regards de dénigrement por-tés sur les modes de vie individuels ou collectifs.

L�état de handicap et de fonctionnement d�une per-sonne est le résultat de l�interaction dynamiqueentre son problème de santé (maladies, troubles,lésions, traumatismes, etc.) et les facteurs contex-tuels (environnementaux et personnels). La Clas-sification internationale du fonctionnement, duhandicap et de la santé (CIF, OMS 2001) situe laquestion de la participation comme inséparable del�activité (au sens d�exécuter une tâche ou de fairequelque chose pour une personne) : « La partici-pation sociale signifie l�implication dans une si-tuation de vie réelle ».

Activités artistiques, groupes de paroles ou d�écri-ture, cafés philosophiques : ces multiples formesde participation sociale agissent comme« facilitateurs » dans les situations de handicapvécues par les personnes fréquentant les Accueilsde Jour. Car elles tissent ces « tout petits liens »

(François Laplantine, 2003) à partir desquels lesressources de la personne sont mobilisées et laforce agrégative peut forger une identité collec-tive. Celle-ci prend forme dans les conseils de viesociale au sein des Accueils de jour, ainsi que dansdiverses manifestations dans l�espace public ren-dant visible cette population vulnérable.

En quoi et comment les Accueils de jourprennent- ils en compte ce lien de reconnaissance,qui s�inscrit dans les cadres successifs formés par« l�amour, le droit et la solidarité » (Axel Honneth,2002) ? Dans le monde social vécu par les usagers,jusqu�où les Accueils de jour accompagnent-ilsles conflits qui engendrent une conviction politico-morale, questionnant l�exclusion juridique inscritedans un processus de transformation historique ?

Martine BUHRIGResponsable des Accueils de jour du FNDSA

Colloque national du Foyer Notre-Dame des Sans-Abri le 18 janvier 2007

Accueils de jour et participation sociale :quels enjeux  ?

Colloque du FoyerNotre-Dame des Sans-Abri

le 18 janvier 2007de 8 h 45 à 18 hSalle de la Ficelle65, boulevard des Canuts69004 Lyon

Renseignements et inscriptions au stan-dard du Foyer (tel. 04 72 76 73 53)

Avec les interventions de :Rachid BENSERHAT, Christine BERRIN,Patrick CHASSIGNET, Jean FURTOS,Danielle HUEGES, François LAPLANTINE,Charles LAVAL, Frédérique MOZER,Pascal NOBLET, Laurence POTIE,Aliou SEYE, Pierre VIDAL- NAQUET.

Avec la collaborationde la Chronique sociale de Lyon

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6 - L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006

Soc ia l

Aux origines du Relais SOS

Le Relais SOS a été créé en 1986, a l�initiativedu Secours Catholique, pour organiser unservice d�accueil de jour pour isolés, d�une

capacité de 65 places, accolé à six ateliers d�inser-tion pouvant proposer 35 postes de travail.

Il reçoit dès 1988 l�agrément des services de l�Etatpour l�instruction des dossiers du Revenu Mini-mum d�Insertion, nouvellement créé, de ses usa-gers mais également l�autorisation d�organiser aveceux la gestion accompagnée de leurs ressources.

L�association prend peu à peu ses distances avecle Secours Catholique duquel il s�affranchit com-plètement en 1995. Toutefois, le Relais SOS conti-nue de bénéficier de la mise à disposition de lo-caux pour son atelier de tri et de brocante. Toutcomme il récupère à son profit la location gracieusepar le Conseil Général du Rhône de son établisse-ment principal, la maison d�accueil de jour et sesautres ateliers, situés au 98 rue Marius Berliet dansle 8ème arrondissement de Lyon.

Toutefois, l�association connaît des difficultés fi-nancières croissantes dues à une diminution deses ressources propres, constituées uniquementde ses activités de brocante en constante régres-sion, et du manque de renouvellement et de recru-tement de bénévoles, remplacés pour partie seu-lement par des salariés.

L�augmentation de sa masse salariale associée àune diminution de ses ressources entraîne l�asso-

ciation dans une situation budgétaire délicate autournant des années 2000.

C�est au début de l�année 2006 que l�associationRelais SOS intervient auprès du Foyer Notre-Damedes Sans-Abri en vue de favoriser le rapproche-ment des deux associations et imaginer la reprisede son activité d�accueil de jour.

En effet son Conseil d�administration est plus quejamais conscient de la fragilité excessive de sastructure. C�est également à cette époque que lesadministrateurs du Relais SOS décident de suivreles préconisations de la DDASS et de proceder àla cessation d�activité de ses ateliers d�insertion,afin de concentrer son action sur l�accueil en ex-trême urgence et en toute inconditionnalité desisolés. En contrepartie de cette opération, laDDASS s�engage pour sa part à assurer le finan-cement complet du service d�accueil de jour.

L�Accueil de Jour Relais SOS

« Mesurer les besoins et rechercher les moyensd�une réponse adaptée à chaque situation de dé-tresse sociale au-delà des modalités d�héberge-ment » (Circulaire du 14 mai 1991 relative aux mis-sions des C.H.R.S.), ainsi peut se résumer l�actiondu Relais SOS.

En effet, la structure Relais SOS est convention-née « Centre d�Hébergement et de RéinsertionSociale », destiné à l�accueil en journée des per-sonnes en situation de précarité et/ou d�exclusionsociale.

Reprise de l�activité d�Accueil de jourdu Relais SOS

Par la reprise del�activitéd�Accueil de jourdu relais SOSle Foyer entendsauvegarder unestructure dont lalégitimité et lapertinence de sesactions n�ont eude cesse de sevérifier depuis sacréation en 1986.

Cette opération aégalement pourobjet d�optimiserla couvertureterritoriale parle FoyerNotre-Dame desSans-Abri de sesactivités d�accueilde jour despopulations lesplus fragiles qu�ilpromeut etdéveloppe depuis5 ans.

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L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006 - 7

Soc ia l

Les demi-pensionnaires sont pour la plupart despersonnes en difficultés sociales, familiales ou pro-fessionnelles, soumises à des problèmes insolu-bles de logement, d�emploi, de soins et d�existenceen général.

L�Accueil de jour Relais SOS est organisé autourde trois activités sociales complémentaires :

- la Maison d�Accueil,- le Service orientation- l�accompagnement social.

Les prestations de base nécessaires à la prise encharge des personnes sont réalisées au quotidienpar la Maison d�accueil, soit entre autres :

- la mise à « l�abri » enjournée de 7 heures du matinà 17 heures, à raison de cinqjours par semaine toutel�année ;- la restauration pour unemoyenne de 100 personnespar jour : petits déjeuners,collations, repas de midi etcolis alimentaires ;- les prestations d�hygiène :vestiaires d�urgence, lavagede linge, douches, consi-gnes, etc.- la domiciliation postale.

D�autres prestations sont as-surées par le Service orienta-tion, notamment le suivi dansles démarches administrativespour l�obtention d�une carted�identité ou pour l�Aide Mé-dicale d�Etat, l�ouverture d�uncompte bancaire ou postal,l�ouverture de droits sociaux,la recherche d�une solutiond�hébergement d�urgence,voire des aides diverses (tic-kets de transports en commun,photos pour les pièces d�iden-tité, mobilier pour l�installationdans un logement autonome,avances d�argent, timbres,coupe de cheveux,etc.).

Passé le temps de son admis-sion au Relais SOS, la per-sonne peut bénéficier d�un accompagnement so-cial individualisé et d�une gestion accompagnéede ses ressources et notamment de son R.M.I.. Laprise en charge se fait sur simple demande formu-lée par l�usager auprès d�un intervenant social dela structure, et cela implique dans la plupart descas l�instruction d�un dossier ou le transfert duRevenu Minimum d�Insertion d�un autre départe-ment ou d�un autre établissement.

L�évolution de la structure

Aujourd�hui, l�Accueil de jour Relais SOS réaffirme,plus que jamais, sa mission d�être au service despersonnes en situation de détresse sociale.

Pour atteindre ces objectifs, il s�appuie depuis sacréation en 1986 sur une équipe de bénévoles etde salariés. La présence simultanée de ces deuxcomposantes nécessaires au fonctionnement quo-tidien est une volonté affirmée par l�Accueil dejour Relais SOS.

Le rapprochement opéré depuis le début de l�an-née 2006 est entré dans sa phase opérationnelleen octobre, et s�est traduit à court terme par:

- le renforcement de lasécurité et de la préventionau sein de la structure ;- la mise en place d�uneformule de restauration sousforme de « self », pourrépondre aux normesd�hygiène en restaurationcollective, sans dénaturerl�existant ;- la participation à l�élabora-tion du projet de construc-tion des nouveaux locaux àproximité, pour un déména-gement en 2008 ;- la mise en place d�uneaction de prévention etd�accès aux soins ;- le maintien de la polyva-lence des équipes et lacomplémentarité entresalariés et bénévoles ;- la mise en place des« outils » préconisés par laloi de rénovation de l�actionsociale du 2 janvier 2002,favorisant les droits desusagers.

Le centre d�Accueil de jourRelais SOS, à travers ses ser-vices de proximité, joue un rôleprivilégié pour la stabilisationet la réinsertion d�une popu-lation en errance et/ou en si-tuation de précarité sociale.

Désormais partie intégrantedu dispositif du Foyer Notre-Dame des Sans-Abri,l�Accueil de Jour Relais SOS peut bénéficier dessynergies et des complémentarités avec tous lesservices de l�association, tout en respectant lesparticularités qu�il a développées avec ténacité aucours de ses vingt premières années d�existencequi l�ont positionné comme un pivot de l�accueild�urgence à Lyon.

«Le Géant» du Relais SOS, une animation menée avec les usagersde la structure pour un défilé le 8 décembre 2005

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8 - L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006

Vie du Foyer

Dans un local de la résidence Les Saules de la S.A.d�H.L.M. Gabriel Rosset à Villette- d�Anthon :- « A la semaine prochaine et à l�heure cettefois ! »- « Oui, In�ch Allah. »- « Non pas In�ch Allah, à l�heure et c�est tout. »

Cette bénévole de cours d�alphabétisationdoit de temps en temps remettre les pen-dules à l�heure. Pour ce faire elle a l�appui

nécessaire de Valentin Tamyikoy, chargé de sitede cette toute première Antenne-Familles.

Ces cours, il les a mis en place pour les adultesayant emménagé dans cette résidence dans le ca-dre d�une trajectoire résidentielle clairement défi-nie dans le Projet d�Actions Familles du Foyer.

Dans un premier temps, les familles en grande pré-carité sont abritées, pour une courte durée, à laRésidence le Bordeaux. C�est alors que divers ac-teurs établissent un diagnostic pour identifier aumieux les besoins de la famille et définir ensuite unparcours d�accompagnement social. 

Dans un second temps, il leur est proposé un hé-bergement temporaire dans une Antenne-Famillesbasée sur les sites de la S.A. d�H.L.M. GabrielRosset. « Nous passons, à ce stade, d�un héber-gement d�urgence à un hébergement d�insertion »explique M. Valentin, comme tout le monde l�ap-pelle là-bas.

Homme affable, volontiers rieur, il a néanmoins unecharge lourde sur les épaules : aider les familles àdevenir autonomes via le logement et le travail.

Actuellement ce sont huit familles qu�il suit quoti-diennement dans cette Antenne, des familles entrès grande précarité, soit monoparentales, soit enrupture de liens avec leur propre famille, qui n�ontpour la plupart jamais géré un logement dans leurexistence et ne vivent qu�avec le R.M.I.

« Je suis un accompagnateur de proximité, à cetitre lorsque une famille arrive, je l�accueille, luimontre son appartement et lui remets en mainspropres les clefs de son logement entièrementmeublé par les Bric à Brac ». Des émotions, il ena vu, à l�instar de cette mère de famille qui l�a re-mercié chaleureusement : « Je suis contente de meretrouver dans une maison, je suis chez moi main-tenant alors que j�étais dans la rue.»

Des droits et des devoirs pourles familles et pour le Foyer

Chaque famille, avant son emménagement, signeune convention d�accompagnement social d�unedurée d�un an qui stipule les droits et devoirs deslocataires ainsi que ceux du Foyer.

Le but étant de leur apprendre à gérer un loge-ment, il leur incombe de payer le loyer et les char-ges au Foyer, « elles me payent la différence entreles allocations et le loyer, c�est une manière deleur apprendre à devenir autonomes. »

Mais surtout, en signant cette convention, la fa-mille accepte les objectifs qui ont été définis aupréalable ; c�est la seconde mission du chargé desite : « Par exemple si j�ai repéré un emploi sus-ceptible de correspondre à quelqu�un, je me metsen contact avec son référent Mission emploi-for-mation. Ils se mettent alors en relation pour fixerdes rendez-vous et travailler ensemble. »

M. Valentin a un rôle moteur dans ce dispositif, ilsalue chaque jour les familles qu�il a accueillies,constate si elles vont bien ou pas, si elles avan-cent dans leurs démarches, « avec moi, ils parlentde tout » c�est pourquoi chaque mardi, il participeaux réunions d�équipe sociale pour rendre compteet informer des situations, telle que celle de cetenfant « qui dès que je fus rentré dans le loge-ment, s�est réveillé et s�est accroché à sa mamanen lui disant qu�il voulait goûter, or elle n�avaitrien à lui donner à manger. »

Il en a donc fait le compte-rendu afin de trouverune solution avec l�équipe. Elle analyse chaquesituation, regarde si tel et tel objectifs ont été réa-lisés, tente de voir ce qu�il faut faire, comment�En sachant que l�équipe a douze mois pour attein-dre le but fixé avec la famille, à savoir trouver unlogement pérenne et un travail, « objectifs princi-paux pour s�intégrer dans la société ». Et pourgagner ce challenge il faut mettre en place des ac-tions, ce qu�il a commencé à faire dans son An-

Rencontre avecValentin Tamyikoy,chargé de site del�une desAntennes-Familles, du FoyerNotre-Dame desSans-Abri.

Valentin, chargé de sited�une Antenne-Familles«  Pour que les familles accèdent à l�autonomie »

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L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006 - 9

Vie du Foyer

tenne-Familles, notamment en organisant des for-mations collectives ou individuelles d�alphabéti-sation pour adultes données par l�associationSAMATH et financées par le Foyer, puis des ses-sions de soutien scolaire et d�aide aux devoirsdont se chargent six bénévoles pour 23 enfantsainsi que des cours d�instruction civique.

Et pour se changer les idées et se rencontrer sontaussi organisées les vacances et sorties familia-les. D�autres projets sont en cours d�élaborationcomme l�initiation à l�informatique prévue pour lami-décembre.

Mais c�est encore au quotidien que ValentinTamyikoy est omniprésent sans jamais êtreintrusif : il est une force de persuasion, « je leurapprends à gérer leur budget, à mettre de côtépour payer le loyer, les vacances� et leur rap-pelle qu�ils ont signé une convention comme lors-que cette maman avait inscrit son enfant à l�école

et que celui-ci ne s�y était pas rendu. Je suis alléla voir et lui ai expliqué que si elle ne respectaitpas les clauses, c�était la résiliation de son bailet donc plus d�hébergement ».

Régulièrement il rappelle le règlement intérieur afin« de soigner les relations de bon voisinage pourcréer des conditions de vie normale ».

On ne peut actuellement faire le bilan de ce toutjeune dispositif ; cependant depuis la mise en placede ce chargé de site en mai dernier, ce sont deuxfamilles sur dix qui ont déjà trouvé un logementpérenne dans la S.A. d�H.L.M. Gabriel Rosset etdeux chefs de famille qui ont trouvé un travail àVillette-d�Anthon.

La persuasion, la discussion, l�écoute sont lesleitmotives de M. Valentin. « Aidez-nous à vousaider », c�est ce qu�il ne cesse de leur répéter.

Ingrid BÉCUWE

En date du 1er septembre 2006, l�associationde la Sauvegarde de l�Enfance adressaitune demande à notre Antenne de

Villefranche-sur-Saône (La Main tendue) au sujetde M. X., né aux Comores en 1983 où il a été scola-risé en anglais.

Arrivé en France en 2001, il a suivi une scolarité enfrançais et, malgré des difficultés familiales qui l�ontamené à dormir à droite et à gauche, à faire despetits boulots pour subsister, il a obtenu le bacca-lauréat dans la série électrotechnique avec la men-tion Assez Bien.

Il a ensuite été accepté en BTS génie électrotech-nique à Trévoux mais, n�ayant pas trouvé de loge-ment, il a fait une demande au CROUS qui lui aproposé une chambre dans une résidence étudianteà la Doua à Villeurbanne.

Le lycée Marcel Sembat de Vénissieux a inscrit sacandidature moyennant des frais que le jeunehomme ne pouvait assurer. Alors, pour pouvoircommencer les cours, le Foyer l�a accueilli quel-ques nuits au 122 rue de Gerland et notre caisse desecours est intervenue d�une part pour régler lesfrais de scolarité demandés, d�autre part pour lacaution, l�assurance de l�habitation, le premier moisde loyer, le premier mois d�abonnement TCL, unebourse prenant le relais.

Le 18 septembre, nous avons reçu une lettre dujeune étudiant qui nous remercie pour tout ce quia été fait pour lui :

« A l�équipe du Foyer Notre-Dame des Sans-Abri C�est avec un immense plaisir que je vous écrisces quelques lignes.Grâce à vous, je peux enfin suivre ma scolarité. Jepense chaque jour à ce que je serais devenu sansvotre courage et votre gentillesse�Je voulais vous dire MERCI, merci pour tout ceque vous avez fait pour moi !Vous êtes formidables � »

Une aide ponctuelle�

« Aidez-nous àvous aider »

CarnetNous avons appris le décès, en milieu hospitalier, de passagers connus du Centre Gabriel Rosset, soit :

� Monsieur BONGAY Jean-Marie, à l�âge de 49 ans,

� Monsieur DI GIACOMO Obald Mario, à l�âge de 49 ans,

Aux familles et amis de tous ces défunts, le Foyer adresse ses très sincères condoléances.

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10 - L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006

Vie du Foyer

Le « Paris » de l�insertion

Une tradition héritée deMonsieur Rosset

Chaque année, sauf exception, M. Rossetentraînait une troupe d�employés en inser-tion ou autres, sans abri, dans un pèleri-

nage, généralement en France, parfois à l�étranger.Le transport était assuré par un car émancipé detoutes normes de sécurité : freins fatigués,moteur quinteux, car qu�il fallait abandonner etpousser pour franchir les Alpes, amortisseurs amor-tis, etc. Avec les passagers, le car emportait la nour-riture et les boissons nécessaires aux huit jours detrajets. La foi, l�autorité de Gabriel Rosset, ainsique l�essence, faisaient avancer le tout.

Le Foyer a repris peu ou prou cette tradition :voyage en Normandie de cinq jours il y a quelquesannées, sous la gouverne éclairée de Jean Borys,vice-président à l�époque. Aujourd�hui un séjourde trois jours à Paris, souhaité par la majorité deshommes de l�insertion qui, pour la plupart, igno-raient tout de la capitale.

Un lieu d�hébergementhautement symbolique

Nous fûmes accueillis et logés dans une vastemaison parisienne, destinée à la formation desmembres d�une association créée par le père Nico-las Barré, avec pour objectif l�éducation des en-fants issus des milieux populaires. Nicolas Barré,était un contemporain de saint Vincent de Paul. Ilvoua son existence aux enfants les plus pauvreset créa deux congrégations féminines dévouées àl�éducation de ces enfants, tout spécialement lesfilles.

Ces congrégations ont, par la suite, essaimé etprospéré à l�étranger.

Nicolas Barré pourrait figurer comme le parrain desbénévoles du Foyer qui se consacrent au soutienscolaire au sein des cités.

Trois journéesde cohabitation

Cohabitation fructueuse entre les hommes en in-sertion (une quarantaine), les éducateurs et lesbénévoles (nous étions quatre) participant auvoyage.

Cohabitation des tempéraments : celui de Xavierparcourant l�ensemble du circuit de visite du châ-teau de Versailles en quelques dix minutes ; celuide Frédéric, lâché comme un chien d�arrêt chaquefois que nous avions perdu un de nos participantsdans la foule, et le ramenant tranquillement dansles minutes qui suivaient ; celui de cet homme re-prenant un de nos guides dans une de ses explica-tions sur l�art de la joaillerie à Paris au XVème siè-cle, au point que ce dernier crut avoir à faire à unvéritable professionnel ; celui aussi de l�ensembledu groupe. En effet sur le trajet de retour, Stéphane,l�animateur du service, organise un jeu compor-tant un certain nombre de questions. L�une d�ellesportait sur Versailles que nous venions de visiter :quel cadeau a fait Louis XVI à Marie Antoinette ?Dans son esprit, il s�agissait du Grand Trianon.Réponse unanime du car : « la guillotine ».

A noter parmi les bénévoles, la présence d�un an-cien coiffeur qui vient exercer son art gratuitementchaque semaine à l�Insertion, ainsi que d�une damesecrétaire bénévole du Service.

Un voyage de troisjours a permis auxemployés eninsertion du FoyerNotre-Dame desSans-Abri dedécouvrir, ouredécouvrir pourcertains, lacapitale.

Ce projet a étéfinancéintégralement parl�opération« Les Arbresde la Solidarité ».

La rédaction del�Arche a choisi depublier trois récitsdifférents : celuid�un bénévoleDenys Trossat;celui d�un employéen insertion,DominiqueMoulaire ; et celuid�une assistantesociale BérangèreDurand.

Le « Paris » de l�insertionQuelques réflexions autour des«  pérégrinations parisiennes » du Service Insertion

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L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006 - 11

Vie du Foyer

Une reprise de contact avecles hommes que l�Insertion

accueille

A la différence du voyage précédent, en Norman-die, il s�agissait là d�un groupe d�hommes plushomogène, plus âgés. Des hommes fatigués, par-fois malades, certains très malades. Sur ce grouped�une quarantaine, à la réflexion, un seul d�entreeux nous paraissait apte à retrouver un emploi etune vie sociale normale.

Pour conforter nos donateurs et bénévoles dansleurs intentions, quitte à rallonger ce texte, per-mettez-moi de vous décrire l�histoire de l�un d�en-tre eux.

Je voyage durant quelques heures à côté d�unhomme que je connais au Foyer depuis plus de dixans. « Tu es encore à l�Insertion ? » « Non, je suishébergé à l�accueil de nuit ». Cet homme, de taillemoyenne, cheveux gris coiffés courts en brosse,petite moustache bien taillée, costume gris impec-cable, propre et repassé. L�air raisonnable et stu-dieux « Comment ? Pourquoi n�es-tu pas à l�In-sertion ? » « J�ai été à l�Insertion autrefois (il y ahuit ans) du temps de Madame X. J�ai fait desconneries, elle m�a foutu à la porte. Quand Mon-sieur Y. a pris l�insertion, il m�y a fait rentrer ànouveau. J�ai fait des conneries et il m�a foutu àla porte. Quand Madame Z. l�a remplacé, elle m�arepris. Mais j�ai fait encore des conneries, et ellem�a foutu à la porte. C�est normal. Maintenant, jesuis hébergé la nuit au Foyer ».

J�interroge notre psychologue « Pourquoi ces ren-vois ? » « Parce qu�à certains moments il dis-joncte, il fait des crises, il casse tout et il fautquatre ou cinq personnes pour le retenir. Alorson le remet à la rue ». Ceci lui arrive-t-il régulière-ment comme des éruptions volcaniques, ou demanière imprévisible ? « Non, à certains momentsil se met à boire et c�est fini ».Un autre éducateur m�apprit le fin mot de l�his-toire. Il s�agissait d�un homme célibataire, sansproblème particulier ; il lui arriva un jour d�avoirun contact avec une prostituée. Résultat : un en-fant. Complètement dérouté par la situation, il s�oc-cupa cependant de la femme et de l�enfant. Unjour, il eut un accident de voiture et toutes les deuxmoururent.

Des milliers de personnes ont eu à faire face à dessituations aussi, et parfois plus dramatiques. Cer-tains, comme lui, n�y résistent pas. Je crois savoirque lui-même n�a pas connu ses parents. Que faire,sinon le suivre avec ses hauts et ses bas ?Voilà quelques-uns des « à-côtés » de trois jourspassés au sein du service Insertion.

Denys TROSSATAdministrateur

Compte rendu du voyage,par Dominique Moulaire, employé en insertion

Mercredi 27 septembre

Le départ du Nouveau Monde a été retardé de 1 h 12.Au lieu de partir à 7 h, nous sommes donc partis à 8 h 12.Après pas mal de kilomètres, nous faisons une pause detrente minutes et à 10 h 30, nous reprenons la route endirection de Paris. Pour nous occuper l’esprit, on nous apassé un DVD.Il était 12 h 45, nous avons fait un pique-nique et sommesrepartis pour Paris à 13 h 50. Il est 15 h 10, nous rentronsdans Paris. On peut donc dire que pour nous tous :« Paris nous a pris dans ses bras. »Le soir, repas et coucher à 22 h.

Jeudi 28 septembre

Lever à 6 h. Nous avons pris notre petit déjeuner et départpour la Tour Eiffel à 9 h ; arrivée à 9 h 15. Pour ceux quin’ont pas le mal de la hauteur, ils allaient en haut de la touret au contraire, les autres restaient en bas.Visite de la Tour Eiffel terminée, départ à 11 h 25. L’après-midi, chacun a fait ce qu’il veut. Le soir, après le repas,visite de la Seine en bateau. Cela a duré 2 heures et à 23 h,tout le monde était couché.

Vendredi 28 septembre

Après avoir fini de préparer nos bagages, petit déjeuner à7 h 30 et départ à 8 h 27, direction le château de Versailles.Le Château est d’une beauté exceptionnelle, les tableauxet le mobilier entretenus avec amour de l’art de ce magnifi-que édifice. Après cette longue visite, nous repartons à12 h 35 pour notre bonne ville de Lyon.Après une pause d’une heure, nous partons pour Lyon à15 h 08. Après des kilomètres d’autoroute et une pause,départ pour Lyon à 17 h 34 ; nous roulons tranquillement.

Je voudrais dire que le temps était beau avec un joli soleil. Ilest 18 h 32, il reste 100 km pour Lyon ; départ à 20 h 26 ;arrivée à Lyon au Foyer à 21 h 30.

Voilà ! Les vacances se terminent ; nous avons dans notreesprit beaucoup d’images, de lieux.Je dis : « A l’année prochaine ! »

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12 - L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006

Vie du Foyer

Le « Paris » de l�insertion (suite)

Mercredi 27 septembre 2006

A 7 h, employés en insertion, moniteursd�ateliers, référents sociaux, responsableset bénévoles se retrouvent au Nouveau

Monde. Il ne s�agit pas pour une fois d�une réu-nion, mais d�un point de ralliement pour trois joursà la capitale. La première surprise fut de voir lenombre d�employés en insertion présents et le vi-sage de certains, qui, encore la veille, disaient nepas vouloir partir.

Café, chargement du bus, connaissance avec lechauffeur et à 8h30 (nous étions dans les temps),l�ensemble du Service Insertion quittait la rue duPère Chevrier.

L�organisation, l�excitation du voyage (l�angoisse,pour certains), le manque de sommeil nous obli-gent à recompter plusieurs fois le nombre de per-sonnes : 53, 54 et non 55 personnes dans le car�.En route pour l�aventure !!!

L�ambiance est calme, le réveil a sonné tôt : quel-ques-uns dorment (preuve sur la vidéo), certainslisent, d�autres regardent le DVD projeté� alorsque notre animateur et la responsable du ServiceInsertion s�affairent encore et encore à l�organisa-tion.

Un premier repas sur l�aire d�autoroute de Beaunepermet à l�ensemble de fumer quelques cigarettes,de se dégourdir et de se restaurer autour du pique-nique que nous a préparé la cuisine du Foyer.

16h : Arrivée à PARIS. L�animateur, carte routièreen main, et le chauffeur, nous conduisent rapide-ment à l�hôtel où tout le monde est agréablement

surpris par le cadre : belle bâtisse, cour intérieureavec jardin� « Quoi ? De la verdure en plein cen-tre de Paris !!! Quelle chance !!! ». La répartitiondes chambres se fait rapidement : par 2, par 3, cha-cun choisit son compagnon de chambre.

Un p�tit temps libre et rendez-vous à 19h pour unrepas ensemble à l�hôtel où certains se disent quefinalement la cuisine du Foyer est plutôt bonne�Puis départ en car pour « Paris by night »: la TourEiffel, qui s�illumine de mille feux à notre arrivée,l�Arc de Triomphe, Les Invalides, les fameuxChamps-Élysées. Tout le monde en prend plein lesyeux. Malheureusement, l�accès à Montmartren�est pas possible en car. Une petite déception,vite oubliée par le passage inévitable à Pigalle :quelques personnes souhaitent s�arrêter� mais ilest déjà tard et une grosse journée nous attend lelendemain.

Jeudi 28 septembre

Pas de grasse matinée possible, nous devions enprofiter. Départ à 8h30 pour la Tour Eiffel de jour(mieux vaut 2 fois qu�une). Certains souhaitentmonter, d�autres préfèrent rester à terre (questiond�envie, de vertige�).

La montée au 3eme niveau fut impressionnante etl�arrivée à 324 m de haut, stupéfiante�. Notre ca-pitale vue du ciel : Champ-de-Mars, Montmartreet Sacré-C�ur (à défaut d�être sur la butte, les frus-trés de la veille l�observent à distance), la TourMontparnasse, Notre-Dame�

Chacun prend des photos, tente de faire signe àceux qui sont restés en bas, en vain, puisqu�on neles voit pas.

Le « Paris » de l�insertion (suite)

«Carnet de Bord »Une partie du groupedevant le Château de

Versailles

« La premièresurprise fut devoir le nombre

d�employésen insertion

présentset le visagede certains,

qui, encore laveille, disaientne pas vouloir

partir.»

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L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006 - 13

Vie du Foyer

Lorsque nous retrouvons le reste du groupe aupied de la Tour Eiffel, le car nous attend, prêt àpartir pour la Géode.

Après 1h30 de route et juste avant que tout lemonde trouve le trajet vraiment trop long, nousarrivons à la Cité des Sciences et de la Découvertepour un second pique-nique : sandwichs, fromage,boissons, fruits, dans l�herbe en plein soleil. S�en-suit pour faire passer l�attente, une pause café.

15h30 : nous rentrons tous dans la boule, le globe,bref la Géode et c�est parti pour un déchaînementdes « forces de la nature ».

A la sortie, les impressions sont diverses : « Çam�a fait mal à la tête, ça tourne dans tous lessens� », « C�était bien, on en prend plein lesyeux!!! » ou alors « Ouais bof, on a vu le mêmefilm à Vulcania ».

16h30 : Plusieurs petits groupes se constituent afinque chacun puisse visiter les différents lieux pro-posés. Un des groupes notamment se dirige versle cimetière du Père-Lachaise, l�objectif premierétant de voir la tombe du célèbre Jim Morrison.C�est parti pour le métro parisien. Marcel, David,ex-parisiens, nous guident jusqu�au cimetière. Onpourrait penser que ce genre de visite est un peuglauque mais ceux qui connaissent Le Père-Lachaise démentiront. Effectivement, il n�y a pasque des tombes et des caveaux. On trouve ausside la verdure et le site est boisé. Avec quelquesrayons de soleil, le cadre est plutôt agréable.

Marcel, plan du cimetière en main, nous emmènedonc directement vers la tombe deMorrison : quelle déception ! Riende vraiment caractéristique commeon avait pu l�entendre à droite, àgauche : « une personne garderaitson âme, et serait postée devant satombe, jonchée de fleurs, photos,textes� ! » Pas de réel recueille-ment et direction Edith Piaf, à l�una-nimité !

Marc et Marcel prennent toujoursles devants et nous emmènent de-vant la tombe de la plus belle et cé-lèbre voix française. Rien à voir aveccelle de Jim : celle-ci est ornée defleurs, de plaques, photos�

La gardienne nous fait signe que lecimetière ferme et nous sortons ra-pidement. Robert dissimule son malde pied pour ne pas ralentir legroupe. Entre-temps, l�animateur,téléphone portable greffé à l�oreille,en lien avec les responsables, or-ganise depuis la bouche de métro,la commande des pizzas, des gâ-teaux pour la soirée en Péniche.

20h : En route pour notre balade sur la Seine. Bienque cela n�ait pas été prévu, le capitaine nous auto-rise à monter des tables sur la « terrasse » et àmanger tous ensemble. Panorama des monumentsparisiens et des différents types d�architecture al-lant du 15e au 20e siècle. Balade commentée par unguide qui en sait long sur la ville. Tout commequelques employés en insertion qui le devancentsur l�histoire de Paris.

23h30 : Retour à l�hôtel.

Vendredi 28 septembre

7h30 : Dernier p�tit dej à Paris. « Faut pas traîner »,le Château de Versailles nous attend. Visite au pasde course pour certains, plus approfondie pourd�autres : chambre de la Reine, du Roi, Galerie desglaces (en restauration). La folie des grandeurs duRoi Soleil impressionne !

La visite nous conduit inévitablement sur l�exté-rieur du Château : les jardins, typiquement fran-çais. Photos de groupe, balade...

Retour au car sur le coup de midi et départ pourLyon. Dernier pique-nique sur une aire d�autoroute.L�ambiance dans le car est animée avec un Quizspécial Paris : des questions sont posées aux par-ticipants, du genre : « Qui a peint le Radeau de laMéduse et qui repose au Père-Lachaise ? »De bonnes réponses sortent de cette révision lu-dique.

Le voyage se poursuit dans la bonne humeur :harmonica et chants par notre psy-chologue/référent agrémentent letrajet.

Notre dernier repas commun a lieudans une cafétéria près de Mâconet, après quelques désagréments,dernière ligne droite.

21h30 : Arrivée dans le 7e arrondis-sement, retour à la réalité. Notre TourEiffel est beaucoup moins impres-sionnante et la Rue de l�Universitén�égale pas les Champs-Elysées. Dé-chargement du car, au revoir, remer-ciements, repos pour tous. Puis àlundi pour d�autres péripéties.

Cette aventure prend fin, quelquessemaines plus tard, autour d�un re-pas collectif au Nouveau Monde,pour le visionnage du film et desphotos.

Bérangère DURANDAssistante sociale Service Insertion

« Visiteau pas de

course pourcertains, plusapprofondie

pourd�autres...»

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14 - L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006

Cahier Social

Alcool convivial ?Alcool médicament ?Alcool poison ?

Dans une perspective bio-médicale, l�alcoolest un produit psychotrope dont l�usageabusif engendre des maladies tant sur le

plan somatique que psychique. Dans la spirale in-fernale de la dépendance, la personne peut allerjusqu�à souffrir de tremblements, d�atteinte de sonsystème nerveux et vasculaire. Souffrant d�arté-riosclérose, elle ne se déplace qu�aux prises avecla douleur (et risque l�amputation). Elle connaîtdes troubles psychiques, dont ces terribles « trousde mémoire » lors des crises de delirium, pendantlesquelles elle peut avoir des actes indécents ouviolents. Sans parler des troubles de la vision quigénèrent tant d�angoisse, car, en particulier dansla rue, la personne devient très vulnérable. Lespertes multiples s�accumulent au rythme de l�évo-lution de la maladie alcoolique : pertes de la santé,du travail, du toit, de la famille, des réseaux so-ciaux� et de la confiance en soi.

«Avec les gestes brutaux que tu fais et tes cris,ça fait peur à tout le monde et tout le quartierest en train de signer une pétition contre les

sans abri qui s�alcoolisent dans la rue ! »

« Tu sais. Maintenant, je ne vois plus rien.A 50 cm, j�aperçois à peine ton visage. Je nesais pas qui est en face de moi. Je viens de

passer deux mois à l�hôpital après ma dernièreagression. J�ai failli mourir.

Alors, c�est ma manière à moi de rentrer encontact et de me protéger ! »

C�est dire les conditions de vie inhumaines subiespar les personnes en errance : ni protection, ni sé-curité, ni intimité. Les bases anthropologiques dela personne humaine sont sapées. Pourtant, il fautsurvivre, et surtout garder « sa dignité » d�homme(ou de femme !), à tout prix.

« SDF ?  Sois dur et fier ! »

Face à ces conditions de vie, les personnes déve-loppent plusieurs formes de stratégies1 . Les for-mes multiples de dépendances en font partie. Lesstatistiques nationales montrent que la dépen-dance à l�alcool s�accompagne de la dépendanceau tabac. Pour gérer ses tensions émotionnelles,on retrouve plusieurs formes de comportements :

n essayer de ne pas penser au problème (l�évite-ment) ; n se distraire. La musique joue un rôle impor-tant :

«  La musique, ça empêche de se suicider» ;n éviter de voir la situation telle qu�elle est (formede dénégation) ;n réprimer et/ou exprimer les tensions.

C�est dans ces stratégies de partage émotionnelque s�expriment le plus l�impuissance-désespoiret l�auto-accusation. L�alcool est là, comme anes-thésiant de la souffrance psychique (et physique).

« La bouteille, c�est la mort ? La bouteille, c�estun médicament. On oublie tout ! »

Souvent une expérience traumatisante est à l�ori-gine de la situation d�errance et hante littéralement

Qu�est ce quel�alcool et à quoinous sert-il, dansune sociétémarquée par lemythe du bonheurdistillé par leproduit de lavigne ?

Ce que vivent lespersonnes dans larue n�est pas sidifférent de ce quevit l�ensemble denos concitoyens.

Alcool et Tabac Le quotidien des personnes en situation de handicap et d�errance

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L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006 - 15

Cahier Social

la vie de la personne. L�expression de « l�intoléra-ble » met au grand jour la spirale mortifère intério-risée par la personne. Celle-ci est perçue et se per-çoit comme un déchet de la société. L�alcool, de-venant symptôme de sa déchéance sociale2 , joueson rôle de marquage et de stigmate.3

Un certain nombre de personnes apprécient lescentres d�hébergement d�urgence grâce à la pré-sence de professionnels et des bénévoles qui leuroffrent un soutien et une protection qu�ils appré-cient :

« C�est bien beau les copains, c�est bien beaula bouteille, mais regarde le résultat : on a mal

partout, on se casse la gueule, on perd lamémoire. Ce qui m�aide, c�est mon référent et leFoyer. Les gens de la rue ? Ils ne m�aident pas,

ils volent, ils rackettent avec violence. »

En même temps, ce discours « propret » développédans (et pour) l�institution se distancie d�une autreréalité : la rue offre un réseau de connaissancesqui fait vivre et qu�il n�est pas facile de quitter.

« Quand on a la bouteille à la main, on a descopains ! »

Leur existence est, dans leur quotidien, une ac-ceptation d�instants successifs. Le rythme du no-madisme « fait de brièvetés, de cadences accélé-rées et d�intensités ne permet pas l�attachement.Ou plutôt il n�en pose pas la nécessité, puisquel�éternité se vit au présent ». 4

Rien n�est pire que la solitude, et plus encore den�exister pour personne. Le groupe des pairs vientcombler ce vide, avec ses formes de solidarité, sesrites d�échange (avec la bouteille et la « clope »)et son histoire.

C�est cet établissement et ce maintien du lien so-cial que revendique une femme sédentarisée dansla rue depuis une vingtaine d�années. Sa dégrada-tion physique et sociale est telle qu�elle développeune apparence « clochardisée », la bouteille dansla poche. Elle refuse tout accès aux droits et aulogement. Enfant martyr, elle se sent maltraitée parle regard des autres et la « main des hommes »(liée aux risques de la prostitution), jour et nuitdans la rue.

« Ce qui me rendrait heureuse. C�est qu�on merespecte dans ma dignité. C�est d�être en lien. ».

Un homme, marqué par un passé de délinquanceet de violence, stigmatisé par ses passages en pri-son, crie son besoin de reconnaissance :

« Ce qui compte, c�est quoi ? C�est qu�onm�écoute, que je puisse parler, qu�on m�enlève

l�étiquette que j�ai sur le dos ! »

Le fond de la demande des personnes en situationd�errance et de handicap5 (lié aux déficiences mul-tiples causées par les dépendances) passe par leurreconnaissance en tant que « citoyen comme toutle monde », par un changement du regard portésur eux. De ces nouvelles représentations nais-sent des identités porteuses de mobilisation de lapersonne. Si les besoins en soutien social matérielsont premiers, le soutien social émotionnel (géné-rant l�estime de soi) est essentiel. C�est cette re-connaissance qui permet à ces personnes de pas-ser des stratégies de type émotionnel à des straté-gies de résolution de problème.

L�installation durable dans la dynamique de la ré-solution de problème passe souvent par l�expres-sion de la souffrance psychique, par les « petitssoins »6 répétés et une relation de confiance.

Certaines expériences novatrices prennent encompte la dépendance en tolérant le produit « al-cool » dans certains centres d�hébergement et ac-cueils de jour, favorisant ainsi la présence des per-sonnes alcoolo-dépendantes. La pratique des « litsde repos », où l�on distribue le verre d�alcool suravis médical, relève de cette compréhension. Cequi provoque moins d�angoisse pour les usagers,favorise leur mieux être et constitue une étape versle soin.

« Abstinence » ou « usage moins abusif d�alcool »,école française ou école anglaise du soin de lamaladie alcoolique ?

L�application de la loi sur l�interdiction de l�usagedu tabac dans les établissements publics soulèveégalement cette problématique.

Ces grandes questions sont débattues dans lequotidien des personnes alcoolo-dépendantes ensituation de handicap et d�errance. Dans des pers-pectives socio-anthropologiques, elles interrogentles pratiques des équipes sociales et médicalesqui cherchent à les accompagner.

Martine BUHRIGResponsable des Accueils de jour du FNDSA

Notes :

1 BRUSHON-SCHWEITZER Marilou, 2001, Vulnérabilitéet résistance aux maladies : le rôle des facteurspsychosociaux, Paris, Dunod.2 DOUGLAS Mary, 2001, De la souillure, essai sur lesnotions de pollution et de tabou, Paris, La Découverte.3 GOFFMAN Erving, 1996, Stigmate, les usages so-ciaux des handicaps, Paris, éd. de Minuit.4 MAFFESOLI Michel, 1997, Du nomadisme, vagabon-dages initiatiques, Paris, Le livre de poche, p. 113.5 CIF (Classification internationale du Fonctionnement,du Handicap et de la Santé), 2001, OMS.6 Définis comme « des réponses concrètes autour ducorps en réponse aux besoins vitaux – soins alimenta-tion, vêtements, etc. »

« Quand ona la bouteille

à la main,on a des

copains ! »

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16 - L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006

Cahier Social

Dans le derniernuméro de l�Arche(213), daté deseptembre,Jean-Louis Rochera développé laphilosophie del�insertion parle travail etprésenté le cadrejuridique etsocio-économiquede cet importantdomaine de lalutte contrel�exclusion.

En complémentde cette étude,nous abordons iciles contrainteset les difficultésque peuventrencontrerles structuresqui en sontles acteurs.

Au fil de l�apparition des besoins et desévolutions réglementaires qui ont cons-truit le dispositif actuel, issu de l�aide so-

ciale, s�est développé un tissu d�intervenants trèsdiversifié, tant selon les origines sociales que se-lon les types d�action. Ils ont pour la plupart prisla forme d�associations de réinsertion sociale oud�entreprises d�insertion. Parmi les premières, nousdistinguerons celles qui ont le statut d�ACI (Ate-liers et Chantiers d�Insertion) opérant dans le sec-teur non marchand, notamment par le biais de chan-tiers extérieurs réalisés pour le compte de collecti-vités locales ou d�organismes de leur environne-ment immédiat, tels que les OPAC. De leur côté lesEntreprises d�Insertion (EI) font partie intégrantedu secteur de l�économie concurrentielle, et à cetitre sont soumises à l�impôt, à la TVA et aux char-ges sociales, comme toute entreprise.

Un véritablesecteur économique

On aura une idée du poids de ces acteurs dans ledispositif de la réinsertion à travers les statisti-ques de deux organisations sous lesquelles la plu-part sont rangées. D�une part la FNARS (Fédéra-tion Nationale des Associations d�accueil et deRéinsertion Sociale) qui regroupe un réseau asso-ciatif de 750 structures et touche annuellement600.000 personnes en difficulté. Son associationrégionale Rhône-Alpes1 compte à elle seule quel-que 200 ACI par lesquels passent 6.000 personneschaque année. Il existe 27 ateliers dans le Rhône.Ces structures sont spécialisées dans les presta-tions en environnement, bâtiment, restauration-rénovation, les métiers du bois ou encore le maraî-chage biologique etc.

D�autre part, l�Union régionale des entreprises d�in-sertion Rhône-Alpes2 échelon de la Confédérationnationale. Elle compte 52 entreprises adhérentes,outre 10 entreprises d�insertion par le travail tempo-raire. Ces entreprises emploient au total 3400 sala-riés en insertion, soit 1.135 ETP (Equivalent TempsPlein) et 585 salariés permanents soit 495 ETP. En-gagées par une charte, elles représentent un chiffred�affaires annuel de 45 millions d�euros.

Bien que n�ayant pas les mêmes modes de fonction-nement, ces structures partagent un certain nombrede caractéristiques et de préoccupations largementdéveloppées dans l�Arche de septembre :n prise en charge d�une population profondémentmarquée physiquement et psychologiquement,n nécessité d�un accompagnement social et pro-fessionnel d�autant plus lourd et coûteux en enca-drement que la personne est éloignée de l�emploin objectif de « sortie positive » dans un emploiordinaire, d�autant plus aléatoire que les difficul-

tés de la personne sont longues à surmonter.

Enfin, toutes partagent plus ou moins le fait d�ap-partenir au réseau informel constitué des multi-ples structures d�accueil, services des collectivi-tés et de l�Etat, dont évidemment l�ANPE, et quiconcourt à orienter la personne concernée vers leparcours de réinsertion. De ce fait, il existe biensouvent des relations, voire des partenariats, en-tre ces acteurs : ainsi le Service d�Insertion duFoyer travaille régulièrement avec des entreprisesd�insertion comme ENVIE Rhône ou EILE Rhône-Alpes et d�autres membres de l�UREI.

Des situations diverses

Il faut en effet souligner qu�ils ne sont pas toussitués au même niveau de la chaîne. Comme le rap-pelle par exemple Birgit Joncheray, le Service duFoyer travaille par nature plus spécialement avecdes personnes issues de l�errance : « Avec cettepopulation qui est la plus éloignée de l�emploi, ilfaut un volet d�accompagnement plus important(un encadrant pour deux personnes), sans qu�onpuisse garantir le succès de nos actions. Celadépend de la capacité de la personne à rebon-dir ». Quant à la sortie, elle est « assez difficile àgérer et la Mission Emploi-Formation peut aiderefficacement ». Elle peut s�effectuer aussi dans lecadre d�une formation proposée à l�employé eninsertion, soit en interne soit à l�extérieur. Néan-moins « tous ne sont pas réinsérables en entre-prise. Il faut alors un palier supplémentaire re-présenté par une entreprise d�insertion ou d�in-térim », ajoute-t-elle.

De leur côté les ACI vivent une période délicate,comme le confirme Samya Amri, animatrice du ré-seau Insertion par l�activité économique de laFNARS Rhône-Alpes. Le remplacement progres-sif des contrats aidés antérieurs (CES et CEC) parles CAE (Contrat d�Accompagnement vers l�Em-ploi) et CA (Contrat d�Avenir) bouleverse l�équili-bre de leurs ressources, assurées, selon un rap-port d�enquête rédigé en mai 2006 3 à 45-50 % parl�Etat, 15-20 % par les départements. Le reste pro-vient des autres collectivités locales sous formesoit de subventions soit de prestations en nature,les recettes commerciales représentant enmoyenne 13 %.Les critères de financement de l�encadrement nesont plus fixes (1 encadrant pour 8 personnes eninsertion) mais liés aux besoins des personnessuivies : « Du fait de nouveaux critères d�attribu-tion, des aides disparaissent, que ce soit du pointde vue de l�ACI ou de la personne », constateSamya Amri.

Elle pointe par ailleurs la dégradation sur le plandu « taux de sorties positives ». La tendance decertaines collectivités est de relever la norme né-cessaire pour contribuer à l�accompagnement(24 % pour le département du Rhône). Birgit

Les difficultés de l�insertion

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Cahier Social

18 - L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006

Joncheray fait le même constat : «On lie de plus enplus les subventions au pourcentage de sortiespositives». D�où un risque de recentrage des ACIcomme d�autres structures, sur une population plusproche de l�emploi. Un risque pèse aussi sur l�ave-nir des ACI en tant qu�outils de resocialisation :celui du « taux de rentabilité » (part des recettes deprestations du chantier dans le budget), qui peutaller jusqu�à 30 %, avec des dérogations jusqu�à50 % : « Les ACI ne sont pas en secteur concur-rentiel. Ils ne peuvent pas se transformer en entre-prises d�insertion » constate-t-elle.

Les entreprises d�insertion ne sont pas non plusexemptes de difficultés, notamment du fait de lacontrainte de s�adapter aux fluctuations de la con-joncture économique ou aux évolutions des mé-tiers. Il convient de préciser que l�aide de l�Etatversée aux EI représente une prestation de servicesocial, pas une subvention. Le contrat de travaildu salarié en insertion est un contrat de droit com-mun, mais l�entreprise assure un accompagnementprofessionnel et social.

Créée en 1984 par Kilani Jaouadi, sociologue deformation (entouré d�un groupe de personnesouvertes aux problèmes de réinsertion par le tra-vail) EILE Rhône-Alpes perçoit ainsi (comme tou-tes les EI) 9680 euros par poste, soit en 2005 pour37 Equivalents Temps Plein en insertion dans l�an-née, un total d�environ 350.000 euros, venants�ajouter à 1,7 million d�euros de facturations deprestations et travaux pour ses clients. Cette sommeest destinée à compenser une faible productivitéet le surencadrement nécessaire. Néanmoins KilaniJaouadi se refuse à une prise en charge troppressante : « L�employé doit rester maître de sonparcours de réinsertion ». EILE Rhône-Alpes affi-che un taux de sortie en emploi stable dans 33 % à35 % des cas, après 16 mois de séjour en moyenne.

Pourtant, cette société, regroupant actuellement12 coopérateurs associés et employant 23 person-nes (professionnels des métiers) dans le bâtiment,l�entretien des espaces verts et les services de pro-preté et de nettoyage, a connu ces derniers moisune période difficile, liée autant au niveau de laconjoncture qu�à des problèmes internes. Ces dif-ficultés paraissent surmontées et le gérant de lasociété fait à nouveau preuve d�optimisme : « Ilnous faut progresser en termes de réseau, avec lescollectivités publiques, le Foyer ou encore les en-treprises privées. Mais il nous faut impérative-ment un minimum de productivité pour assumernotre mission. »

Robert PIERRON

Notes(1) Fnars Rhône-Alpes : 13, rue Raoul Servant 69007LYON. Tél : 04.72.76.83.20(2) UREI Rhône-Alpes : 18, place Latarjet,69008 Lyon. Tél : 04.78.77.57.14(3) «Rapport d’enquête sur les ateliers et chantiers d’in-sertion» de l’Inspection générale des Finances et del’Inspection générale des Affaires Sociales.

Le Service Insertion du Foyer70 places dans 6 ateliers

Créé en 1989, le Service Insertion du Foyer tient une place à partdans les structures vouées à l’insertion par le travail, puisqu’il estintégré au dispositif d’ensemble des activités développées par leFoyer et tournées plus globalement vers la lutte contre l’exclusion.

Cependant, même si cette intégration lui confère un statut spéci-fique, il n’en a pas moins des contraintes identiques, et en pre-mier lieu son objectif : « le retour au milieu social ordinaire pourla plupart des employés en insertion et pour les plus marquésphysiquement et psychologiquement, la possibilité de trouver unespace communautaire », rappelle Birgit Joncheray, responsabledu Service.

Les activités de ce dernier offrent des places d’insertion aux hom-mes isolés, adressés par les structures internes du Foyer, lesaccueils de jour et de nuit, leur admission au Service Insertionétant liée au projet de parcours d’insertion établi avec les servi-ces du Foyer. Chaque employé en insertion bénéficie, en échangede sa participation aux ateliers d’insertion, de l’hébergement, desrepas et des services dispensés au Foyer, ainsi qu’un suivi so-cial, administratif, médical, financier et professionnel, l’accès auxloisirs et activités d’animation, avec maintien des allocations etco-gestion du RMI. Il faut noter en outre que les ateliers du Ser-vice accueillent aussi des personnes extérieures au Foyer, sousle régime du Contrat d’accompagnement à l’emploi (CAE), d’unedurée variant de 6 mois à 2 ans pour un travail de 20 à 35 heureshebdomadaires.

L’outil central du Service est constitué par les 6 ateliers d’insertionet de production, offrant un total de 70 places et fonctionnant tousdans le cadre du Foyer : la cuisine centrale, l’atelier maintenancetravaillant pour tous les sites du Foyer, l’atelier nettoyage, le tri devêtements (atelier textile), la collecte et les transports internes (mo-biliers, vaisselle et objets divers) et l’atelier polyvalent.

Le tri, la collecte et les transports sont tournés vers la distributioninterne (vestiaires d’urgence et équipements ménagers) et l’ap-provisionnement des Bric à Brac. De son côté l’atelier polyvalentest un atelier d’accueil où passe tout employé en insertion enprovenance de la rue, sa vocation étant de rapprocher cette popu-lation des règles de base de la vie sociale (horaires, hygiène,respect des autres, hiérarchie). Chaque atelier est doté d’un mo-niteur technique qui assiste les employés dans l’apprentissagedes gestes du métier. Il s’agit en effet de travailler à la fois sur « lesavoir-faire et le savoir-être ». Un autre volet important de la mis-sion du Service est l’accompagnement social, chaque référentsuivant une vingtaine d’usagers, qui sont au total employés auxdeux tiers dans les ateliers même et un tiers en formation ou autravail à l’extérieur.

Dans le bilan 2005 du service, on relève que la moyenne d’âgedes employés est de 48 ans (la moitié ont 50 ans et plus) et quela moyenne de séjour au service est de 2 ans et demi. Pour me-ner à bien sa mission, le service dispose d’un effectif de 12 per-sonnes à temps complet, auxquelles se joignent une quinzainede bénévoles, d’autres services du Foyer apportant leur contribu-tion. Enfin, des partenariats ont été établis avec les collectivitéslocales, les services sociaux et plusieurs entreprises d’insertion.

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L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006 - 21

Vie du Foyer

Messages de NoëlLe 24 et le 25 décembre, 45.000 messages vont être distribuésaux sorties des messes.

Traditionnellement, le Foyer Notre-Dame des Sans-Abri sera présent dans les 260 églises,sanctuaires ou chapelles de Lyon et de sa région, la veille de Noël, le 24 décembre et le jour deNoël.C’est à ces dates que sont distribués par de nombreux bénévoles les Messages de Noël,documents rappelant le grand besoin de bénévoles pour les tâches multiples à remplir auprèsdes plus démunis de notre région.

Venez nous aider pour cette distribution, amenez-nous des amis !Inscrivez-vous au standard de l’association : 04 72 76 73 53

24 décembreNous avons besoin d’environ 50 personnes pour :- l’accueil- l’échange et le dialogue- l’animation festive- l’animation liturgique de la messe ou pour l’enregistrement de la soirée et la prise de photos.

Programme de la veillée17 heures : Répétition des chants pour la Messe18 heures : Accueil des volontaires bénévoles19 heures : Accueil des Passagers20-21 h 30 : Veillée festive avec vos instruments de musique et vos talents !22 heures : Messe de Noël23 heures : Clôture de la veillée - Chocolat chaud et brioche.

25 décembreChaque année, le Foyer ouvre ses portes le 25 décembre à midi pour offrir un repas de Noël auxfamilles (parents et enfants) ainsi qu’aux personnes isolées de la ville de Lyon.Nous avons besoin d’environ 50 bénévoles prêts à l’écoute, pour préparer les tables, accueillirles convives puis servir le repas et faire la fête...Le repas de Noël sera particulièrement festif ; aussi faisons-nous appel à votre générosité pourfinancer ces 350 repas, à l’aide du coupon-réponse ci-joint.Il est également possible d’offrir des dons en nature, des friandises (pâtisseries, papillotes,clémentines), des objets de toilette (savon, dentifrice, brosses à dents, trousses, etc.) ou desvêtements pour hommes adultes (sous-vêtements, chaussettes, pulls, manteaux, écharpes enpolaire, bonnets de laine...).

31 décembreBienvenue à tous les bénévoles, jeunes et de tous âges, qui désirent faire la fête le 31 décem-bre, avec nos amis du Foyer Notre-Dame des Sans-Abri. Vous avez des talents spécifiquesd’animation, de chants, de jeux, de photographe, ou autres activités créatrices, informez-nous.

L’équipe vous attend à 18h le 31 décembre au Centre Gabriel Rosset, 3, rue Père Chevrier (àl’angle de la rue Sébastien Gryphe) Lyon 7eme, pour l’organisation de cette fête.

De nombreusesmanifestationssont prévues.

Afin de répartir lesdifférentes aidessur l�ensemble desstructures, mercide vous inscrire austandard del�association.

Téléphone :04 72 76 73 53

Fête

sde

fin

d�an

née

Offrez un Repas de Noël à 10 eurosVous pouvez participer aux festivités de Noël, en offrant un ou plusieurs repas à 10 euros, pour une personne engrande difficulté.

J�offre au Foyer : 1 q 2 q 3 q 4 q ....... q repas à 10 euros

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20 - L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006

Soc ia l

La froidure s�est installée depuis quelquesjours. N�empêche� N�empêche que le café-clope c�est sacré. Alors, les usagers de l�Ac-

cueil de jour la Rencontre à la Croix-Rousse sor-tent quand même après le petit déjeuner. Et c�estencore là le meilleur endroit où l�on cause.

Novembre, les publicités pour Noël s�affichent unpeu partout sur les murs, les vitrines se parent deleurs plus beaux atours. Une légère effervescenceest palpable... surtout dans les centres commer-ciaux. La période des fêtes de fin d�année a débuté.Est-ce la fête pour tout le monde ? Comme pourtout un chacun, c�est une période de grande joiepour les uns, un moment de détresse accrû pourles autres, voire un mélange des deux. Une foisn�est pas coutume, les sans-abri ou les familles engrande précarité sont, pour le coup, comme tout lemonde.

« Je déteste Noël. Si je ne suis pas avec mes en-fants, je ne supporte pas ! Par contre le NouvelAn, ça va, je le fais avec des copains », s�exclameun habitué de la Rencontre. Même son de clochepour un autre : « C�est vraiment horrible, à cettepériode je ne vois que des familles, des enfants, lesmanèges. C�est obsédant. Les rues sont désertesle jour de Noël. » Les langues se délient après delongues hésitations pour parler de ce sujet, en fait,ultra sensible. « Moi, une année, je l�ai passé toutseul dans une allée d�immeuble en pensant à mafamille qui fêtait Noël sans moi, ils m�ont rejeté, jen�existe plus pour eux� », le ton monte puis seradoucit, les larmes lui montent aux yeux, pas lapeine d�insister, à trente ans comme à cinquante,on pleure comme des gamins.

Une perception différenteselon que l�on est en famille

ou isolé

Soulignons une chose essentielle : les fêtes de Noëlne sont pas du tout appréhendées de la même ma-nière selon que l�on est en famille ou isolé.« C�est un moment de joie immense toutes confes-sions confondues pour les parents et les enfants »,explique M. Naciri, ancien responsable de la Rési-dence Le Bordeaux. « Que l�on soit chrétien oumusulman, Noël a une symbolique forte. C�est unmoment de rencontre avec les autres, un temps departage. »

Dès le début du mois de décembre, la Résidenceest transformée, un grand sapin trône dans l�en-trée « donnant un aspect magique au lieu. » Le 25au matin, après un bon petit déjeuner copieux, c�estla distribution des cadeaux, (Ndlr : cadeaux prove-nant de l�école La Xavière : un élève parrainant unenfant du Bordeaux.), « c�est un moment très im-portant, car les familles sont en grande précaritéet les parents éprouvent un soulagement réel ;leurs enfants auront eu un cadeau comme tousles autres enfants et pourront en parler ensuite àl�école aussi comme tout le monde. »

Impensable de laisser un enfant sans cadeau,« d�ailleurs les parents sont très revendicatifs. Enfait, plus que le repas et presque plus que le PèreNoël ce sont les cadeaux et seulement les cadeauxque les parents et les enfants attendent », note M.Naciri. Le Foyer, par cette action, sauve la face desparents, et les enfants sont dans la norme.

Pour un temps dans l�année, l�exclusion est misede côté. C�est pourquoi Noël en famille, même dansla plus grande des précarités reste un momentmagique et fort.

Changement d�ambiance pour les hommes seuls.De l�expérience de tous nos interlocuteurs, dès lemois de novembre, la tension monte. « L�ambianceest souvent à la nostalgie des fêtes passées enfamille. Ils sont mélancoliques et cela se traduitpar une plus grande prise d�alcool que d�ordi-naire, par des larmes, de l�énervement. C�est unmoment où l�on pense à ses enfants, même s�il y aeu abandon » explique M. Naciri, actuellement res-ponsable de l�Accueil de jour Relais SOS.

Pour certains, c�est une période qui peut réelle-ment devenir insupportable au point même quel�on s�invente une famille, comme le raconteSabine, animatrice au Relais depuis cinq ans :« Lorsque j�étais référente R.M.I., un homme m�acomplètement bluffée. Pendant trois ans, à cetteépoque, il partait et me disait qu�il allait voir safamille, qu�il y allait en train, il m�expliquait toutavec force détails. Jusqu�au jour où j�ai appris, àsa mort, que tout cela était complètement faux. »

Noël :entre joie et désarroi

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L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006 - 21

Soc ia l

Si la douleur, la nostalgie, les souvenirs remontentà la surface, cela reste néanmoins « un moment deconvivialité important, que l�on soit dans la rueou pas », souligne Martine Buhrig, responsabledes accueils de jour du Foyer. « Chaque année onfait la fête, il y a de la musique, un bon repas.Quand on veut être en forme et bien, il faut chan-ger ce que l�on a dans la tête. Donc la fête c�estaussi un bon moyen pour se changer les idées.Cela nous permet à nous professionnels de mieuxtravailler ensuite avec eux. »

Mais que l�on soit jeune ou plus âgé, on ne vit pasnon plus cette fête de la même manière, a remarquéM. Naciri : « Jusqu�à 30 - 35 ans, c�est encore unpeu l�insouciance, je fais la fête, je �consomme�un événement festif pour oublier que je suis dansla détresse. Pour les plus âgés, la nostalgie et ladétresse sont plus voyantes et on cherche à refou-ler, à oublier en se montrant aux autres, en chan-tant, en dansant. » C�est vraiment une période trèsparticulière : dans l�année certains sont presqueinvisibles, ne font pas parler d�eux et ce jour, « ilsmontrent un autre visage, comme cet usager dontje me souviens bien qui s�est mis à chanter entyrolien, c�était incroyable », raconte M. Naciri

Des émotions paradoxales

Voici dix-sept ans que Vincent Charvolin, psycho-logue au Foyer, arpente les couloirs des diversesstructures de l�association. C�est dire qu�il les con-naît bien, ces bonshommes qui le saluent avec res-pect et trouvent souvent un mot à lui adresser enguise de message, car ce ne sont pas eux qui vien-nent lui demander de l�aide mais bien lui qui va àleur rencontre. Il résume bien le ressenti des pas-sagers, même s�il est bien diffi-cile de faire des généralités surce sujet tant les individus restentdifférents les uns des autres.

Noël est une fête aux sentimentset aux émotions paradoxaux :« C�est un moment agréable, lessouvenirs reviennent et c�estplaisant mais c�est aussi très dif-ficile ; le passé, avec son lot demalheurs est réactivé. Ils devien-nent nostalgiques de la familleidéale qui, pour eux, s�est dislo-quée. » Parce que bien souvent,et il ne faut pas l�oublier, ces hom-mes errants ont des enfants, ilsont encore des liens avec eux outentent de retisser ce lien. Nousavons vu qu�à l�approche des fê-tes, une tension plus forte qu�entemps ordinaire se faisait sentir.Pourquoi, concrètement ? « D�abord il y a l�automne, quidéjà pour la plupart des gens,augmente une certaine tristesse

et entraîne des envies suicidaires. Et cette pé-riode est ponctuée de fêtes : d�abord la Toussaint,qui n�est pas bien joyeuse pour eux et déboucheensuite sur ces fêtes de fin d�année. » Ils boiventaussi un peu plus que de raison, « à la recherched�une chaleur affective manquante. » Lors du re-pas de Noël donné le 25 décembre, « beaucouppleurent. Il y a de grands moments d�émotions, ilsremercient les bénévoles. Le Foyer c�est l�âtre. »Mais beaucoup fuient aussi, c�est un moment tropdouloureux, « ils pensent à la famille, aux liensqu�ils avaient. Des liens déconstruits, c�est pour-quoi ils ont peur maintenant de ce lien. Car dansle lien, il y a la rupture, la séparation ». Les em-ployés en insertion, eux, sont dans une dynami-que de projet, « beaucoup plus acteurs de leurvie. Ils essaient de faire des cadeaux, de se rap-procher de la famille », mais il y a toujours cerappel du chaos passé : le divorce, les enfantsqu�on voit peu ou pas.

Cependant, Noël et le Nouvel An sont des occa-sions aussi pour les passagers et les familles derecevoir des messages de bénévoles, d�anonymes,

etc., messages de paix, d�encoura-gement, porteurs d�espoir. « C�estpour eux, une forme de reconnais-sance, une espèce d�humanité re-trouvée », souligne M. Charvolin.

Le 25 décembre et le Premier del�An, des bénévoles, des salariés,des anonymes et les passagers seretrouvent, ensemble, pour faire lafête, « c�est positif, ils font partiede la société. Pour certains c�estaussi l�occasion de s�exprimer.J�en ai vu fondre en larmes de re-connaissance envers le Foyer ».

Il est des moments forts qu�il estdifficile de décrire mais qui se vi-vent�

Ingrid BÉCUWE

Crédits Photos : Le ProgrèsRepas de Noël du 25 decembre 2005au Foyer Notre-Dame des Sans-Abri

« Pour untemps dans

l�année, l�ex-clusion est

mise de côté.»

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22 - L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006

Spir itual ité et Culture

L�objet lui-même en impose : près de 400 gran-des pages d�une typographie serrée et, no-tons-le, à peu près impeccable. Rien ne man-

que (sauf, bien sûr, un index ; mais ne rêvons pas ;nous ne sommes ni en Angleterre ni aux États-Unis) : une trentaine de textes, d�une douzaine depages chacun, encadrés par une liste des quaranteauteurs (avec la mention de leurs publications),par une préface, une postface et une bibliographiede 11 pages avec 240 entrées. Les PUF ont bienfait les choses.

Il s�agit, à plusieurs égards, des actes d�un collo-que qui s�est tenu à Paris en décembre 2003. Onaimerait en savoir encore plus que ce que nous ditD. Ballet sur le thème de ce colloque et sur le pro-gramme de recherche qu�il a couronné. Ce pro-gramme a été commandité par le « Plan UrbanismeConstruction Architecture », qui apparaît à plu-sieurs reprises sous le sigle PUCA. Le lecteurmoyen regrette qu�on ne le renseigne pas mieuxsur ce PUCA. Il faut dire que les sigles abondentdans ce volume : au delà des sigles familiers telsque CNRS ou INSERM, nous en avons relevé qua-rante, de ALISA à UQAM, en passant par CIRUSet IDACTE, pour lesquels une traduction en clairn�est pas toujours fournie.

Nous insistons sur ce point pour deux raisons.

D�une part cette abondance témoigne du nombreet du sérieux des organismes de recherche et d�in-tervention dans le domaine de l�exclusion, doncd�une prise de conscience nationale et internatio-nale. Mais, par ailleurs, on peut se demander sitous ces chercheurs (25 sociologues, 3 politolo-gues, 2 anthropologues, 2 ethnologues, etc.) sontbien armés pour communiquer autrement qu�entreeux, c�est-à-dire avec le grand public auquel, aprèstout, cet ouvrage est destiné.

Cela motive une des rares critiques que nous adres-sons à cet ouvrage : il arrive à ses collaborateurs(le mot évite de recourir à l�anglicisme« contributeurs » qui est en train d�envahir lapresse) de pratiquer ce qui se révèle être une formede terrorisme lexical, c�est-à-dire l�utilisation d�unmot intimidant là où un terme quotidien suffirait.L�auteur de la préface, Jean-Michel Belorgey, con-seiller d�État et haut fonctionnaire, se fait l�échode cette crainte : le langage des « scientifiques »risque de ne pas rejoindre celui des décideurs etles conclusions des sociologues risquent de nepas se traduire en initiatives efficaces. Notons àce propos, avec le sourire, que le langage des dé-cideurs a lui aussi ses arcanes : J. M. Belorgeynous dit que, pour rendre la ville plus hospitalièreaux SDF, il faut « restaurer la servituded�aisance » ; on finit par comprendre qu�il con-vient de rétablir les toilettes publiques gratuites,au lieu des édicules musicaux, parfumés� etpayants inaccessibles aux gens de la rue.

Une densité fâcheuse

Outre le vocabulaire, quelques autres obstaclesattendent çà et là le lecteur. Il arrive que la syntaxesoit floue, voire incorrecte, ce qui est répréhensi-ble. Moins fâcheuse, mais cependant gênante estla densité de certains développements : plusieursauteurs ont saisi l�occasion de ce colloque pourprésenter un condensé de leurs recherches anté-rieures. Or, ce qui est limpide chez Serge Paugam(« Détresse sociale et citoyenneté ») peut être abs-trus comme chez Numa Murard (Introduction à ladeuxième partie) ou chez Marc-Henry Soulet(« S�en sortir : transformations statutaires et inté-gration relative »).

Cela dit, soulignons la rigueur avec laquelle estcomposé cet ouvrage : visiblement des directivesstrictes ont été données à chaque rédacteur ouintervenant pour qu�il annonce son propos, le dé-veloppe, puis en résume les conclusions. Il en ré-sulte une abondance de textes de qualité qui fontde cette recension une « mission impossible ».Comme il serait fastidieux de prendre ces textes unpar un, nous centrerons nos remarques autour destrois sous-titres (Visibles, proches, citoyens) quidéterminent approximativement le contenu desdeux parties (I - Du SDF aux SDG : au delà du poidsdes stigmates ; II - Une drôle d�idée : la citoyen-neté des sans-domicile).

« Encore un livresur les SDF »,allez-vous dire.Il est exact qu�il ya actuellementpléthore depublications sur cethème : entémoigne le rayon« Exclusion » dela FNAC de Lyon,qui ne cesse des�allonger.Mais il s�agit,cette fois, d�unouvrage que noustenons pourparticulièrementimportant et quenous qualifierionsvolontiersd� « incontournable »� pour utiliser unvocable à la mode.

Les SDF,visibles, proches, citoyens,

sous la direction de Danielle BALLETParis, 2005, Presses Universitaires de France,

collection Sciences sociales et société - 384 pages, 22 euros

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L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006 - 23

Spir itual ité et Culture

La visibilité

Qu�il s�agisse de l�errance des femmes(C. Amistani), des jeunes (L. Aubrée et P. Wallez,M. Vassort) ou des SDF en général (D. Zeneidi-Henry), deux constatations s�imposent. D�une partle phénomène de l�errance est de plus en plus visi-ble, étant donné son explosion et son extensiondepuis les années quatre-vingt en Europe et enAmérique. D�autre part, les gens de la rue hésitententre une visibilité destinée à attirer l�attention etla charité, et une invisibilité née de l�effort qu�ilsfont pour dissimuler une détresse honteuse.

Plus que la « visibilité », c�est la « reconnais-sance » que cherchent les individus en grandeprécarité : il s�agit de retrouver l�estime de soi, dese forger une identité, fût-ce au prix de l�affabula-tion (V. Stettinger). La quête de l�identité estd�ailleurs au c�ur de cet ouvrage, qu�elle concernele citoyen en situation d�errance, le chercheur sou-cieux d�identifier l�objet de son étude, ou le déci-deur attentif à bien « cibler » les destinataires deson assistance.

La proximité

Quels rapports entretenons-nous avec ces conci-toyens côtoyés journellement ? Quels rapportsont-ils entre eux ?

Sur le premier point, le texte le plus riche (et le plusdérangeant) est celui de Marc Hatzfeld (« Invisi-bles SDF »). Il évoque les regards posés sur cesêtres : le regard du dégoût, le regard de la compas-sion, le regard « scientifique » de l�enquêteur.Aucun de ces regards ne lui paraît en définitivevalable. Même le regard de l�amitié est fragile, ettraduit rarement autre chose qu�une connivencefortuite et éphémère.

Une tolérance proche de la complicité, mais néan-moins précaire : c�est ce que manifestent les em-ployés de Roissy à l�égard d�une « famille de SDFrecomposée à l�aéroport » (B. Proth et V. Raybaud).

Quant à la notion souvent invoquée d�une solida-rité entre gens de la rue, elle est mise à mal à plu-sieurs reprises : les périls de la proximité et de lapromiscuité sont tels que la solidarité du groupecède devant les efforts de survie de l�individu (V.Stettinger), qui, à cette fin, tente de structurer sontemps et son espace (C. Girola).

La citoyenneté

Le propos de cet ouvrage n�est pas d�examinertous les moyens mis en �uvre pour remédier àl�errance � encore que l�on y trouve de multiplesréférences à l�accueil d�urgence et aux tentativesde réinsertion professionnelle (évoquées avec uneprudence proche du scepticisme). On y trouve

aussi une analyse par Serge Paugam des trois ty-pes de liens sociaux (de filiation, de participationélective, de participation organique) qui se déli-tent pour aboutir à la rupture du lien ultime, celuide la citoyenneté. On y trouve, enfin, (car tous nosauteurs sont friands de taxonomie) une classifica-tion des modalités selon lesquelles peut s�effec-tuer la sortie de la rue (P. Pichon). Mais cette sortiedemeure aléatoire : comme le souligne S. Rouay-Lambert, elle s�accompagne de rechutes qui peu-vent être fatales, même si, dans quelques cas, ellessont l�occasion d�un rebond.

À vrai dire, le propos central de la 2ème partie dulivre est la possibilité de restaurer une identité àtravers une réintégration dans la société � ou aumoins dans un groupe structuré. Plusieurs expé-riences de responsabilisation sont décrites,à Marseille, à Bruxelles, à Madrid, à Bologne,à Montréal, à New York. Ce sont des récits de suc-cès, mais souvent de réussites partielles, de ce queM.-H. Soulet appelle une « intégration relative ».Du moins cette dernière a-t-elle le mérite de se subs-tituer à la fausse intégration, proche de l�incrusta-tion, que peut paradoxalement apporter la vie dansla rue.

***

Chemin faisant, de multiples problèmes sont évo-qués : la santé (S. Clément et J. Mantovani), l�er-rance des mineurs (M. Vassort) ; le « choix » de lapauvreté, les rapports avec les institutions. Dansce dernier domaine, le texte le plus éclairant estcelui de E. Guillalot, L. Malicet-Chebbah, C. Robertet P. Zittoun, qui compare, à Grenoble, à Lyon et àOrléans, les rapports qu�entretiennent les disposi-tifs locaux d�assistance, souvent gérés par des or-ganismes caritatifs, avec les institutions ou servi-ces qui financent ces dispositifs. Quelques para-graphes pertinents soulignent, par exemple, les ef-forts que doit déployer le Foyer Notre-Dame desSans-Abri pour affirmer son indépendance en facedes décideurs qui contribuent à son financement.

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L�impression générale qui se dégage de cet ouvrageest une grande diversité de points de vue (qui n�estpas de la dispersion) et une grande honnêteté in-tellectuelle dans les analyses. Le seul intervenantqui semble avoir des comptes à régler est DanielTerrolle : ce chercheur, amer de ne pas avoir euaccès à toutes les données souhaitables concer-nant les décès et les inhumations des SDF pari-siens, en vient à soupçonner les services concer-nés de pratiques inavouables et occultées.À la Toussaint prochaine, il conviendrait d�inviterM. Terrolle à Lyon pour qu�il voie avec quel res-pect le Foyer traite ses défunts.

Paul VEYRIRAS

« Cheminfaisant, demultiples

problèmes sontévoqués ...»

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24 - L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006

Spir itual ité et Culture

À tous, Dieu partage également ses dons

Mes amis et frères,Ne soyons pas de mauvais économes des biens qui nous sont confiés, afin de ne point nous entendredire : « Rougissez, vous qui retenez le bien d�autrui ; imitez la justice de Dieu et il n�y aura plus depauvres. »Ne nous épuisons pas à amasser et à tenir en réserve quand d�autres sont épuisés par la faim, ainsi nousne mériterons pas de reproche amer ni cette menace du prophète Amos : « Prenez garde, vous qui dites��Quand le mois sera-t-il passé pour que nous puissions vendre notre blé, et le sabbat pour que nousécoulions notre froment ?�� » (8 3)Les hommes, lorsqu�ils amassent or, argent, vêtements somptueux autant qu�inutiles, diamants et autreschoses semblables qui donnent lieu à la guerre, à la discorde, à la tyrannie, sont alors pris d�une follearrogance, ferment leur c�ur aux malheurs de leurs frères et ne consentent même pas à leur laisser de leursuperflu pour leur donner de quoi vivre. Stupide aberration ! Ils ne se rendent absolument pas compteque pauvreté et richesse, condition libre (comme nous disons) et condition servile, ainsi que les autrescatégories semblables, arrivèrent tard chez les hommes et déferlèrent comme des épidémies en mêmetemps que le péché dont elles étaient les conséquences. Mais au commencement il n�en fut pas ainsi(Matt 19 8). Au commencement, le Créateur laissa l�homme libre et maître de lui-même, tenu à un seulcommandement et riche des délices du paradis.Depuis que l�envie et les disputes sont apparues avec la tyrannie rusée du serpent qui nous séduit parle plaisir et qui dresse les plus hardis contre les plus faibles, la famille humaine s�est déchirée en nationsétrangères les unes pour les autres. L�avarice a supplanté la générosité naturelle et s�est appuyée sur laloi pour dominer avec force.Mais toi, considère l�égalité primitive et non les divisions ultérieures, la loi du Créateur et non celle despuissants. Aide la nature de ton mieux, honore la liberté originelle, respecte ta personne, secours-la dansses maladies, console-la dans sa pauvreté. Ne cherche pas à te distinguer des autres, sinon par ta bonté.Deviens Dieu pour les malheureux en imitant la miséricorde divine.

Aimer les pauvres

Veillons à la santé de notre prochain avec autant de soin qu�à la nôtre, qu�il soit bien-portant ou épuisépar la maladie. « Car nous sommes tous un dans le Seigneur » (Rom 12 5) : riches ou pauvres, esclavesou hommes libres, bien-portants ou malades. Pour tous, il n�y a qu�une seule tête, principe de tout : leChrist. Ce que sont les membres du corps les uns pour les autres, chacun de nous l�est pour chacun deses frères, et tous le sont pour tous. Il ne faut donc ni négliger, ni abandonner ceux qui sont tombésavant nous dans un état de faiblesse qui nous guette tous. Plutôt que de nous réjouir d�être en bonnesanté, mieux vaut compatir aux malheurs de nos frères.

Dans les pauvres, aimons le Christ

Quand tu es en bonne santé et dans l�abondance, porte secours aux malheureux. N�attends pointd�apprendre à tes dépens combien l�égoïsme est un mal et combien il est bon d�ouvrir son c�ur à ceuxqui sont dans le besoin. Prends garde, parce que la main de Dieu s�abat sur les présomptueux quioublient les pauvres. Tire leçon des malheurs d�autrui et prodigue à l�indigent ne fût-ce que les plusmenus secours. Ce ne sera pas négligeable pour ceux qui manquent de tout. Pour Dieu non plus,d�ailleurs, si tu as fait ton possible. Que ton empressement à donner remplace la richesse de ton présent ;si tu n�as rien, offre tes larmes. C�est un grand réconfort pour le malheureux que la pitié jaillie du c�ur :une compassion sincère adoucit la souffrance.Si vous voulez m�en croire, vous les serviteurs du Christ, ses frères et ses co-héritiers, tant qu�il n�estpas trop tard, visitons le Christ, servons le Christ, nourrissons le Christ, vêtons le Christ, accueillons leChrist, honorons le Christ, et non pas seulement en lui offrant un repas comme certains, ou du parfumcomme Marie-Madeleine, ou une sépulture comme Joseph d�Arimathie, ou les devoirs funèbres commeNicodème, ou de l�or, de l�encens et de la myrrhe comme les Mages.C�est « la miséricorde et non les sacrifices » (Mtt 9 13) que désire le Seigneur de l�univers, la compassionplutôt que des milliers d�animaux gras. Présentons-la-lui donc, par la main de ceux qui sont abattus parla misère, et le jour où nous quitterons ce monde, ils nous recevront dans les tentes éternelles (Luc 16 9),dans le Christ lui-même, notre Seigneur à qui appartient la gloire pour l�éternité. Amen.

Lettre de saint Grégoire de Naziance

Saint Grégoire deNaziance (329-390)

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Le Père Chevrier

L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006 - 25

Spir itual ité et Culture

Au cours de cet automne2006, le diocèse deLyon commémore deux évé-

nements : d�une part l�anniversairede ce jour de 1856 où Antoine Che-vrier, jeune prêtre de 30 ans, reçutdevant la crèche l�illumination quiallait déterminer sa vie de mission-naire parmi les pauvres ; d�autre partla visite du pape Jean-Paul II à lachapelle du Prado en 1986, visite aucours de laquelle le Père Chevrierfut proclamé Bienheureux.

Gabriel Rosset entretenait des liensétroits et cordiaux avec l�institutiondu Prado et avec Mgr Ancel. Sesécrits témoignent de l�influence pro-fonde que l�exemple du Père Che-vrier avait sur lui.

C�est ainsi qu�en 1973, au cours d�un de cesmoments amers qu�il connut après les boule-versements de 1968, il répondait à un corres-pondant qui l�interrogeait sur l�état de décom-position de la société, de l�enseignement, de lapolitique, des m�urs, de la religion même :« La réponse à cette inévitable question estbien simple.Le Père Chevrier l�avait trouvée au cours de saméditation de Noël 1856 devant la crèche :1) Jésus est venu sauver le monde [�]2) Or le monde est loin d�être sauvé [�]3) Ce n�est pas la faute des messagers divins sirien n�a été fait et si nous sommes devant untel marasme ; c�est la faute de ceux qui ne lesont pas reçus.Le Père Chevrier a tout de suite compris quec�était de lui, de nous qu�il dépendait que lalumière du Christ chasse nos ténèbres. »

À toutes les questions angoissées, à tousles appels de détresse de l�humanité, ausavant pour qui « Dieu est une question

sans réponse », au poète qui déclare que « le cielest muet », à cet « ardent sanglot qui roule d�âgeen âge / Et vient mourir au bord de [son] éternité »,Dieu a répondu.

Sa réponse n�est pas seulement un rayon delumière dans la nuit, une source jaillis-sant du rocher au milieu du désert, unemanne qui tombe du ciel pour nousnourrir, un remède à tous nos maux,la clef de l�énigme du monde, deson origine et de sa fin, une ré-ponse à notre soif d�absolu� cen�est qu�un Enfant, mais c�est bientout cela qui nous est donné avecle divin enfant de la crèche. La ré-ponse de Dieu à tous nos problè-mes, elle est dans l�événement dontnous allons, à Noël, célébrer l�an-niversaire : la venue parmi nous deJésus, né de la Vierge Marie parl�opération du Saint Esprit.

La joie par laquelle l�humanité en-tre dans le mystère de Noël estsemblable à celle d�une mère quivient de donner un enfant au

monde. Nulle plus que la sainte Vierge n�est capa-ble de nous communiquer cette joie.

Tournons-nous donc vers elle pour qu�elle nousapprenne à préparer notre fête de Noël. Deman-dons-lui sa foi, son humilité, sa charité, son désircontinuel et ardent de salut du monde et de la ve-nue du Messie. Nous avons comme elle à le proté-ger, à le nourrir, à l�instruire, à le former, à l�offrir àDieu, à le reconnaître dans les enfants qui nousentourent. Il grandira. Il sera associé à toute notrevie en attendant que nous soyons associés à lasienne, soumis comme Lui à la volonté de son

Père, entièrement donnés à l��uvre qu�Il estvenu accomplir dans le monde.

Nous aurons à écouter sa parolecomme l�a fait Marie, cette parolequi nous a été conservée dansl�Évangile et que nous devons pé-nétrer, assimiler, « conserver dansnotre c�ur ». Nous devons faire« tout ce qu�Il nous dira », nouslaisser conduire par Lui au pointde dire comme saint Paul : « Cen�est plus moi qui vis, c�est Christqui vis en moi ».

C�est cette donation totale de no-tre être à Jésus-Christ que nousdevons faire pour bien préparer lafête de Noël.

Gabriel ROSSET(1904-1974)

Gabriel Rosset et le Père Chevrier

Noëlest la réponse de Dieu�

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26 - L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006

Les Bric à Brac®

«magasins» du Foyer Notre-Dame des Sans-Abri

Brocante, meubles, literie, hi-fi, électroménager, vêtements, vaisselle, livres, jouets, etc. à tout petits prix !

- Baraban -130 bis, rue Baraban - Lyon 3ème

(Bus 11-34-99) - Tél./Fax 04 72 34 84 46du lundi au samedi de 14h30 à 17h30

- Croix-Rousse -19, rue Pailleron - Lyon 4ème

(Métro Hénon et bus 13) - Tél./Fax 04 72 07 94 89lundi et jeudi de 14h30 à 17h30

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(Métro Guillotière ou Saxe-Gambetta)Tél./Fax 04 72 73 09 27

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samedi de 9h à 12h

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lundi, mercredi et vendredi de 14h30 à 17h30samedi de 9h à 12h

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Où déposer vos dons en nature ?

Service CollecteCollecte à domicile vos dons de meubles et objets volumineux.Vous pouvez contacter le service Collecte au 04 37 37 49 72

Centre de Tri Guillotière85 rue Sébastien Gryphe - Lyon 7ème - Vêtements, chaussures, linge de maison� propres, et en bon état.Tous les jours, week-end et jours fériés compris, de 8h00 à 20h00.

Centre de tri Quai Gillet58 quai Gillet - Lyon 4ème - Tél. - Fax : 04 78 39 32 95 - Meubles, mobiliers divers, électroménager, matériel Hi-fi,vaisselle, livres, jouets, bibelots� en bon état. - Du lundi au vendredi de 7h30 à 12h00 et de 14h00 à 16h30.

Recyclerie de VaiseDéchetterie : 82, avenue Sidoine Apollinaire - Lyon 9ème - Tél. 04 78 47 10 57Meubles, mobiliers divers, électroménager, matériel Hi-fi, vaisselle, livres, jouets, bibelots vêtements, chaussures, linge demaison� en bon état. Horaires de la déchetterie.

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Les besoins du Foyer permettent à chacun,suivant ses compétences, d�intégrer un service.

Vous pouvez :

animer, préparer ou vendre, dans l�un des cinqBric à Brac,

avec les infirmiers, entourer les malades séjournant dansles « Lits de Repos »,

participer à l�animation culturelle et ludique desEmployés en Insertion,

accueillir et servir, de nuit ou de jour, les personnes entrès grande difficulté,

nous seconder dans les tâches administratives(bureautique, téléphone ...),

Les Dons

Tout don en faveurdu Foyer Notre-Dame des Sans-Abri, associationreconnue d’utilitépublique,bénéficied’une réductiond’impôt surle revenu.

Un reçu fiscal vousest adressé audébut de l’annéesuivante.

Nos fichiers de do-nateurs sont confi-dentiels et ne sontjamais communi-qués à un tiers.

L�Arche sous l�Arc en Ciel - N°214 - Décembre 2006 - 27

renforcer les équipes de Collecte de vêtements et objetsdivers (chauffeurs, etc .),

vous passionner pour notre Communication, être cor-respondant du Foyer dans votre paroisse, votre quartier,

assurer le Soutien Scolaire d�un enfant,

accompagner de jeunes adultes dans leur recherched�emploi,

visiter les familles qui emménagent dans un appartementde la SA d�HLM Gabriel Rosset,

« bricoler » dans les « Meublés d�Urgence »,

accueillir et servir le public bénéficiaire du Vestiaire,

participer à la quête annuelle.

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Bénévole au Foyer

Aider, c�est possible

De votre vivant, vous pouvez effectuer une donation, notariée ou non, exonérée de droits et appuyéesur la fiscalité des dons aux organismes non lucratifs d�aide aux personnes en difficulté :

nnnnn Pour les particuliersTout don au Foyer bénéficie d�une réduction d�impôt sur le revenu égale à 75 % du montant du don,dans la limite de 479 euros. Au-delà, réduction d�impôt de 66 % du montant du don, dans la limitede 20 % du revenu imposable. L�excédent est reportable sur les cinq années suivantes.

nnnnn Pour les sociétésRéduction d�impôt de 60 % du montant du don dans la limite de 5 pour mille du chiffre d�affaires.L�excédent de la réduction est reportable sur sur les cinq années suivantes.

Les LegsAssociation reconnue d�utilité publique le 15 mars 1957, le Foyer Notre-Dame desSans-Abri peut recevoir tous les legs immobiliers et mobiliers, en bénéficiant d�uneexonération totale des droits de succession.

En l�absence d�héritiers directs, vous pouvez lui transmettre par testament tout ou partie de votrepatrimoine. Vous pouvez disposer de ce patrimoine en faveur d�un ou plusieurs légataires.

Il convient alors de parfaitement identifier les biens que vous souhaitez voir attribuer à chacun d�euxou de fixer un pourcentage de répartition pour l�ensemble de la succession. Il est possible de prévoirune clause particulière pour la délivrance d�un legs (par exemple, l�entretien d�un caveau familial). S�ilexiste des héritiers, vous pouvez toutefois disposer d�une partie de vos biens (quotité disponible).

Un testament est révocable ou modifiable à tout moment.Votre notaire vous conseillera sur la forme à donner à votre testament et sur les précautions àprendre pour assurer le respect de vos dernières volontés.

n n n n n Contrat d�assurance-vieIl vous est possible de souscrire un contrat d�assurance-vie au profit du Foyer Notre-Dame desSans-Abri. Consultez pour cela votre assureur, votre banquier ou votre notaire.

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Coupon à retourner au Foyer Notre-Dame des Sans-Abri : 3, rue Père Chevrier - 69361 Lyon Cedex 07

Avec 20 euros seulement, une nuitée et un peu d�espoir pour un sans-abri.

Mme, Mlle, M, _______________________________________

Prénom : __________________________________________

Année de naissance : __________________________________

Adresse : __________________________________________

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Code Postal : ___________Ville :________________________

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E-mail : _______________________________________

q Je souhaite aider financièrement le Foyer :

- ci-joint chèque de ________________________euros,

qJe suis intéressé par une activité bénévole dans l�activité suivante :__________________________________________________________

q Je souhaite m�abonner ou me réabonner (8 € pour 4 numéros).

Le Foyer Notre-Dame des Sans-Abri est une association reconnue d�utilité publique. Tout don au Foyer bénéficie d�une réduction d�impôt sur lerevenu égale à 75 % du montant du don, dans la limite de 479 euros. Au-delà, réduction d�impôt de 66 % du montant du don, dans la limite

de 20 % du revenu imposable. L�excédent est reportable sur les cinq années suivantes. Voir au dos pour toute information complémentaire.

P r é l è v e m e n t m e n s u e lN° national d�emetteur : 227 072

q J�autorise l�établissement teneur de mon compte à prélever sur cedernier, si sa situation le permet, tous les prélèvements ordonnés par lecréancier Le Foyer Notre-Dame des Sans-Abri - 3, rue Père Chevrier -69361 Lyon Cedex 07. En cas de litige sur ce prélèvement, je pourrai fairesuspendre l�exécution sur simple demande à l�établissement teneur de moncompte. Je réglerai le différend directement avec le créancier.

Mensualité à prélever

q 20 € q 40 € q 60 € q Autre ____________ €

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En 2005, l�accueil des passagers au Foyer a représenté environ 175 000 nuitées.Conformément à la loi Informatique et Libertés du 6 janvier 1978, vous disposez d�un droit d�accès, suppression et rectification aux données personnelles vous concernant qui figurent dans nos fichiers.

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