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GRATUIT Ne peut être vendu ACCORD D’ALGER Après de longs mois de négociation, la signature de l’accord a été fixée au 15 mai à Bamako. Mais la CMA ne semble toujours pas prête à signer. Alors, quel avenir pour la paix au Mali ? Journal du Mali www.journaldumali.com L’hebdo N° 02 du 23 au 29 avril 2015 COMMUNE V UN FAUTEUIL POUR DEUX... OU TROIS CCIM DES POIDS LOURDS SUR LE RING ASSAINISSEMENT LE QUARTIER MALI A PETIT FEU LA PAIX SANS LA CMA ? DOSSIER BANQUE : LE MORAL AU BEAU FIXE Spécial 8 pages

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Après de longs mois de négociation, la signature de l’accord a été fixée au 15 mai à Bamako. Mais la CMA ne semble toujours pas prête à signer. Alors, quel avenir pour la paix au Mali ?

Journal du Maliwww.journaldumali.com

L’hebdo N° 02 du 23 au 29 avril 2015

commune VuN fauteuil pour deux... ou trois

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Journal du mali - l’Hebdo N° 02 du 23 au 29 avril 20152 3Journal du mali - l’Hebdo N° 02 du 23 au 29 avril 2015

ils ont dit...

• Gilles Huberson, Ambassadeur de France au Mali : « Ceux qui veulent s’inscrire dans l’accord sont les bienvenus ; ceux qui ne signeront pas l’accord deviendront des obstacles à la paix ».

• Modibo Keïta, Premier ministre, devant les députés lors de son inter-pellation sur la question de la sécurité et de la délivrance des cartes d’iden-tité : « Quand un chef de famille est stressé toute la nuit, le matin il doit présen-ter un visage serein aux enfants. Ce qu’il faut éviter, c’est d’avoir le moral à terre ! »

Édito 1 600 Le nombre de migrants morts dans la Méditerrannée depuis le 1er janvier 2015.

Les doigts de la CMA

D epuis plusieurs semaines, c’est tout le Mali qui semble suspendu à une signature, un

paraphe, une griffe, une empreinte. Pour certains, même une trace de doigts suffirait... Les doigts de la CMA. Ces trois lettres barrent régu-lièrement les titres des journaux (nous n’y faisons pas exception). Elles sont dans tous les esprits, sur toutes les lèvres, dans tous les grins, et dans les télégrammes officiels des diplomates. Mais au fait, la CMA c’est quoi ? Le voyageur lointain de passage à Bamako s’empressera de google-iser les trois lettres pour cher-cher à y comprendre quelque chose. Il pensera d’abord qu’il s’agit d’une grande compagnie de transport maritime, ou bien d’une quelconque chambre de métier et d’artisanat. Aucun rapport. Pas découragé, notre visiteur adossera le nom Mali à CMA. Il découvrira alors que la Coordina-tion des mouvements de l’Azawad refuse de valider un accord de paix équilibré et négocié pendant des mois et des mois à Alger, par une médiation qui comprend l’ensemble de la communauté internationale, garante de l’application du dit ac-cord. Il se demandera alors qui est la CMA pour oser défier le monde entier ? À voir leurs têtes couvertes, rien que de simples citoyens maliens égarés au détour d’une dune, pense-ra-t-il. Mais pourquoi tant d’audace ? Tout simplement parce que ces der-niers temps, rien n’a été refusé à ces enfants de la République, qu’elle finit par gâter un peu trop. On leur a tout donné, y compris le cocktail explosif argent, armes, honneurs, et temps, dont la déflagration n’est autre que la prise en otage de toute une na-tion. Que peut-on faire maintenant ? Doit-on accepter leur chantage à la paix ? Notre étranger, qui décidément n’y comprend plus rien à nos affaires maliennes, nous dira que « la seule fa-çon sûre de prendre un train, c’est de manquer le précédent. »

MahaMadou [email protected]

rendeZ-Vous

Festival International de Jazz à Conakry. Le chanteur malien Vieux Farka Touré est l’un des invités de l’évènement.

Du 28 au 30 avril 20151

un Jour, une date25 avril 2012 : Cheick Modibo Diarra, qui vient d’être nommé Premier ministre de transition, forme un gouvernement de combat de 24 membres.

la PHoto de la semaine

21 avril 2015, 130 proches des victimes du crash de Air Algérie se recueillent dans le désert malien.

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sur

Djénéba « Djenna » Diarra, vient d’être nommée nouvelle Secrétaire générale de la Commission de l’Union africaine, dont le siège est à Addis-Abeba en Ethiopie. Elle est la pre-mière femme à occuper ce poste et devient ainsi le numéro deux de l’institution panafricaine aux côtés de Mme Nkosa-zana Dlamini Zuma.

uP

Bilal Ag Chérif/CMA : Lors de la rencontre à Alger du 15 au 18 avril, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) n’a pas évolué sur ses positions et prend en otage l’ensemble du processus de paix, au détriment des popula-tions qu’elle prétend défendre. 

doW

n

4è édition du Festival International de Sélingué, Urban Music et Mode. A l’af-fiche Iba One, Talbi et Tour de Garde de la Côte d’Ivoire.

Du 1er au 3 mai 20152

Séminaire International à Bamako sur les systèmes de Contrôle de gestion, organisé par Trainis, leader de la for-mation continue au Mali.

Du 4 au 8 mai 20153

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Journal du mali - l’Hebdo N° 02 du 23 au 29 avril 20154 5Journal du mali - l’Hebdo N° 02 du 23 au 29 avril 2015

accord de Paix : et si la cma ne signait Pas ? Le 1er mars, le gouvernement ma-lien et les groupes armés loyalistes apposaient leur paraphe au bas de l’Accord d’Alger, signifiant ainsi la fin des négociations. Prochaine étape, la signature de l’accord, qui marquera ainsi le début de sa mise en œuvre. Problème : la Coordina-tion des mouvements de l’Azawad (CMA), a refusé de parapher le do-cument. Faut-il poursuivre le pro-cessus de paix sans elle  ? Quelles en seraient les conséquences ?

15 mai 2015, c’est la date annoncée par Ramtame Lamamra, ministre des Affaires étrangères de l’Algérie

et médiateur en chef, pour la signature de l’accord de paix, à Bamako. Dès lors, les tractations vont bon train pour convaincre la CMA, qui en dépit d’une diplomatie intense déployée par la mé-diation, a refusé d’apposer son paraphe au bas du document. Elle a réitéré le 15 avril à Alger son refus de le faire, conformément à son document intitulé « Points essentiels à introduire dans le projet d’accord produit par la médiation» remis le 17 mars à Kidal. Elle y exigeait une nouvelle fois «  la reconnaissance officielle de l’Azawad comme entité géographique, politique et juridique et la création d’une assemblée interré-gionale regroupant les régions de Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka et Taou-déni (ces deux dernières seraient créées dans le cadre de l’accord), et dont les prérogatives relèveraient des domaines spécifiques à l’Azawad. Sans oublier la mise en place de zones de défense et de sécurité dont le commandement revien-drait à des ressortissants de l’Azawad ». Les points de vue sont-ils irréconci-liables ? Il semble que oui, car du côté du gouvernement, qui s’est engagé à partir du 1er mars dans une vaste campagne de sensibilisation pour faire accepter l’accord par les populations, il n’est plus question d’ouvrir un énième round de négociations. « Huit mois de va-et-vient à Alger, ca suffit largement ! », a martelé le président Ibrahim Boubacar Keita, lors de sa visite en Ethiopie du 17 au 19 avril. Il est appuyé en ce sens par les propos de Pierre Buyoya, chef de la mission de l’Union africaine Misahel, pour qui « des négociations sur un accord de paix déjà paraphé par d’autres parties serait un recul préjudiciable à la paix ».

pêchera le gouvernement de mettre en œuvre le volet institutionnel, notamment la création du Sénat et de nouvelles régions, avec à la clef le transfert de nouvelles compétences et de 30% du budget natio-nal vers le niveau régional. À l’exception de Kidal, le fief des rebelles. Il en sera de même pour le volet développement, avec pour conséquence d’accentuer le retard de cette région au détriment des popula-tions que les groupes armés prétendent défendre. Quant au volet sécuritaire, qui prévoit le redéploiement progressif de l’ar-mée sur l’ensemble du territoire, le can-tonnement des combattants, et le proces-sus de désarmement démobilisation et réinsertion (DDR), il serait tout simplement impossible à appliquer, tant une bonne partie du territoire est aujourd’hui hors d’atteinte des FAMA. Sauf à reprendre la guerre…

Vers un accord en forme de pis-allerDernière option : une signature par un ou deux groupes sur les trois qui composent la CMA, avec la possibilité pour le ou les non signataires de rejoindre l’accord un peu plus tard. Cette option n’empêcherait pas la mise en œuvre des aspects institu-tionnels. Concernant le volet développe-ment, son application serait sans doute handicapée, mais sans conséquences majeures puisque les projets d’infrastruc-tures cités dans l’accord nécessitent de toutes les façons des délais incompres-sibles liés aux études de faisabilité et à la sélection des prestataires. Pour le volet sécuritaire, l’armée malienne devra se redéployer plus rapidement sur le terrain pour prendre le relai des groupes armés signataires, avant que d’autres ne l’oc-cupe, notamment dans la région du Gour-ma ou encore dans les environs de la forêt de Ouagadou. En est-elle capable ? Pour réussir, les FAMAs devront sans doute compter sur l’appui des combattants loyalistes du Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (GATIA), qui ont démontré leur efficacité sur le terrain, et ont paraphé l’accord au sein de la Coordination des mouvements et Front patriotique de résis-tance (CM-FPR).

Les quelques semaines qui nous séparent du 15 mai seront cruciales pour l’avenir de la paix au Mali. Tout en étant suspendus à la décision des groupes de la CMA, le gouvernement malien et la communauté internationale se préparent à un pis-aller..

MahaMadou CaMaRa

Le risque des sanctions Pour amener les récalcitrants à approu-ver l’accord, la communauté internationale hausse donc le ton et brandit désormais le risque de sanctions qui seraient prises dans le cadre d’une résolution du Conseil de sé-curité des Nations Unies. Comme l’a rappe-lé le 18 avril Gilles Huberson, Ambassadeur de France, à l’occasion d’une conférence sur la relation bilatérale Mali-France, «  tous ceux qui ne signeront pas l’accord de-viendront des obstacles à la paix ». Et d’ajouter : « si cer-tains veulent s’en exclure, ils s’excluent eux-mêmes avec des conséquences  ». Au menu : gel des avoirs, saisie des biens, et limitation des déplacements à travers la suspension des visas pour les leaders de la CMA. Sur le terrain, les groupes armés pour-raient faire face aux hommes de Barkhane, sans doute beaucoup plus dissuasifs que les troupes de la Minusma ou des Forces armées du Mali (FAMA). Tout cela suffira-t-il ? Selon une source diplomatique, certains iraient jusqu’à proposer l’amnistie à Iyad Ag Ghaly, chef du groupe terroriste Ançar Ed-dine, qui refuse pour le moment tout accord et exerce une pression sur certains groupes de la CMA (Voir JDM Hebdo n°1 du 16 avril). L’Algérie espère toujours «  retourner  » ce

dernier, présent sur son territoire, et ce mal-gré son allégeance à l’État islamique.

Une mise en œuvre de l’accord est-elle possible sans la CMA ? La médiation réussira-t-elle à arracher le paraphe de la CMA ou sa signature lors de la cérémonie prévue le 15 mai à Ba-mako ? Pas si sûr. C’est pourquoi elle tente

depuis plusieurs jours de convaincre individuellement les mouvements qui la com-posent  : Haut conseil de l’unité de l’Azawad (HCUA), Mouvement des arabes de l’Azawad (MAA) et Mouve-ment national de libération

de l’Azawad (MNLA). Selon nos confrères de RFI, « les médiateurs ont changé de stra-tégie (…) et espèrent diviser. Aujourd’hui dans chaque mouvement de la CMA les avis divergent en interne sur la position à adopter ». Plusieurs scénarii sont désormais sur la table. Le premier  : la pression de la communauté internationale aboutit à un en-dossement de l’accord par l’ensemble des groupes composant la CMA. C’est l’option idéale, qui rendrait tous les volets de l’ac-cord, institutionnel, développement et sécu-ritaire, applicables. Seconde option, la plus radicale : aucun des groupes ne paraphe ni ne signe l’accord. Dans ce cas, rien n’em-

1er mars 2015 :Le gouvernement malien, la plate-forme et la médiation internationale paraphent l’Accord de paix d’Alger. La CMA refuse de parapher.

17 mars 2015 :Une délégation de la médiation inter-nationale se rend en vain à Kidal, pour convaincre la CMA de signer.

15 avril 2015 :L’ensemble des acteurs se re-trouvent à nouveau à Alger, mais la médiation n’obtient toujours pas le paraphe de la CMA.

15 mai 2015 :L’ensemble des parties qui ont para-phé devraient se retrouver à Bamako pour cette fois-ci signer et entériner l’accord.

“ «  Mieux vaut une mauvaise paix que la meilleure guerre ».

Nicolas Machiavel

REPÈRES

3 questions À

La CMA persiste à réclamer, entre autres, un statut particulier pour “l’Azawad”.

André Bourgeot : Le MNLA, sans assise sociale ni politique populaires et à sa suite la CMA, avaient-ils l’in-tention de négocier pour trouver un compromis ? Les mesures dilatoires utilisées et une mauvaise foi véri-fiable, répondent à la question. Si la communauté internationale, ne se donnaient pas les moyens appropriés pour exercer des pressions légales sur les groupes armés laïcs alors la médiation sera inefficace quant aux possibilités de paix durable.

A.B.  : La surenchère politique de la CMA, sa fuite en avant dans ses revendications autonomistes et fé-déralistes, constituent un blocage dommageable pour le peuple malien, notamment pour les populations du septentrion. Cette attitude accompa-gnée d’arguments inflexibles conduit ce mouvement d’un autre temps, à refuser de parapher le document.

A.B.  : Face aux blocages réitérés, à la souffrance des réfugiés et des déplacés, face à la prolifération des actes de banditisme et des groupes armés narco-djihadistes, le recours au peuple serait l’issue démocratique possible à la crise sous des formes référendaires ou d’assises nationales. C’est au peuple malien, avec ses ins-titutions démocratiques, d’en décider. L’État-nation et son peuple sont dans de sérieux dangers d’implosion.pRo-pos ReCueillis paR M.d.d.

1 La médiation a fixé une nou-velle date pour la signature

de l’Accord le 15 mai à Bamako ? Un délai raisonnable pour la CMA ?

2 Qu’est-ce qui fondamenta-lement bloque le paraphe

par la CMA de l’Accord d’Alger ?

3 Quelle issue voyez-vous au processus de paix inter-ma-

lien ?

« Huit mois de va-et-vient à Alger, ca suffit large-ment ! », a martelé le pré-sident Ibrahim Boubacar Keita.

Spécialiste du Sahel et chercheur émérite au CNRS, André Bourgeot livre son analyse sur l’issue du processus de paix inter-malien.

andré bourgeot

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Journal du mali - l’Hebdo N° 02 du 23 au 29 avril 20156 7Journal du mali - l’Hebdo N° 02 du 23 au 29 avril 2015

il Était une fois l’aZaWad, du mytHe À la rÉalitÉ socio-culturelle

Il y a quelques jours, sous le soleil de Ménaka, un affrontement éclatait entre femmes. Une jeune dame du clan des

« ouillimenden » fut sommée par les re-belles de scander « Vive le MNLA ! ». Re-fusant de céder aux exigences du groupe armé, elle cria plutôt : «Vive le Mali ! », chose qui la condamna aussitôt à être brutalisée par ses frères et ses sœurs in-dépendantistes. Au final, une femme en-ceinte perdait la vie, une dizaine d’autres sortaient blessées d’une bataille rangée. Pour quel résultat ? Une fissure encore plus nette dans le lit de la réconciliation nationale, au sein même de la commu-nauté touarègue. Depuis de nombreux mois, la région de Kidal est le théâtre de manifestations instrumentalisées par les ennemis de la paix, prétexte pour cla-mer à la face du monde l’attachement indéfectible du « peuple de l’Azawad » à cette portion de territoire que l’huma-niste Thédore Monod définissait comme « la région des dunes mortes au Nord du fleuve Niger… »Au-delà de l’aspect géographique, tous ceux qui veulent faire de l’Azawad « une

entité politique, culturelle et juridique » re-fusent de s’inscrire dans l’unité du Mali et renient le processus de paix inter-malien. Sous l’influence intemporelle de l’Améno-kal, des lieutenants plus hardis tel Bilal Ag Chérif du MNLA et consorts continuent de saper les efforts engagés par le Mali et toute la communauté internationale, en refusant de parapher un accord qui poserait les jalons d’une paix des braves. Ces mouvements réfractaires veillent jalousement à conserver leur suprématie sur les étendues arides de Kidal, au gré d’alliances douteuses avec les groupes

terroristes du Sahel, avec en arrière plan l’insaisissable Iyad Ag Ghaly.Le processus inter-malien arrive à son point culminant. La responsabilité des femmes du nord est indiscutable dans cette société matriarcale. Celles qui de-puis des siècles envoient au front leurs maris et leurs fils au nom de l’honneur sacré doivent véritablement amorcer la paix, laissée trop longtemps de côté. Et certaines de méditer Machiavel : « mieux vaut une mauvaise paix que la meilleure guerre ».

Une tribune de lalla M.

le dÉbat

Un accord de paix sans le paraphe de la CMA ?

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sur

Manifestantes à Kidal réclamant l’autonomie de “l’Azawad”.

serge daniel

Correspondant de RFI au Mali. Le Mali ne contrôlant pas la moitié de son territoire, il va signer un mauvais ac-cord. Le Mali n’a pas les moyens de sa politique, d’où son obligation de compo-ser avec la communauté internationale. Il n’y aura ni sécession, ni autonomie, ni

drapeau officiel de l’Azawad mais le Gouvernement malien risque de perdre du crédit face aux populations. Il ne pour-ra plus gérer le nord comme avant car les gouverneurs de région seront élus comme on élit des députés, c’est-à-dire au suffrage universel ».

pRopos ReCueillis paR MakhtaR DIOP

Économiste et leader d’opinion. «  Même si la CMA, qui est un acteur important du processus de paix, ne paraphe pas le document, l’application peut malgré tout se faire avec ceux qui sont favorables à la paix et à l’unicité du Mali. Céder aux caprices de la CMA en

reportant à nouveau la signature d’un document qui leur fait la part belle, et en réouvrant les négociations serait une « insulte » pour le peuple malien, les autres groupes armés et même la médiation qui se verrait discréditée une fois de plus. On oblige pas quelqu’un à signer la paix ».

etienne fakaba sissokocontre

Pour

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Journal du mali - l’Hebdo N° 02 du 23 au 29 avril 20158 9Journal du mali - l’Hebdo N° 02 du 23 au 29 avril 2015

lÉgislatiVe Partielle en commune Vun fauteuil Pour deux ou… trois

Pour aller à la conquête du siège de feue Oumou Simbo Kéïta, députée

de la Commune V, élue sous sa bannière et décédée le 24 février 2015, le Rassemble-ment pour le Mali (RPM) a jeté son dévolu sur l’une de ses cadres les plus fidèles, Togola Jacqueline Nana. Formée en lettres à l’ENSUP, enseignante de profession, cette native de Sikasso a été désignée par son parti le 6 avril. Elle défen-dra les couleurs du RPM face à Boubou Diallo, transitaire, que l’Union pour la république et la démocratie (URD), le principal

parti d’opposition, a investi le 15 avril. Ce face à face, dont le premier tour est programmé le 31 mai, pourrait être troublé par le Congrès national d’ini-tiative démocratique (CNID), dont les militants de la Com-mune V ont plébiscité la can-didature de Yacouba Samaké. Mais il se murmure au sein des instances dirigeantes du parti de Me Mountaga Tall, qu’ils pourraient finalement sou-tenir la candidate issue des rangs de la majorité, dont il est membre. Togola Jacqueline Nana, 64 ans, affiche un parcours d’envergure nationale. Entre 2009 et 2013, elle a eu à diri-ger le Conseil supérieur de la communication (CSC), bientôt remplacé par la Haute autorité de la communication (HAC), puis le très sensible minis-tère de l’éducation. C’est à

Un opposant au cœur du pouvoirPièce maîtresse de l’Assemblée nationale, Madou Diallo inspire la jeunesse de son parti, qui lui prête un brillant avenir politique.

en bref

Démarrés en avril 2014, les travaux de mise à ni-veau du bâtiment qui abri-tait le secrétariat général de la présidence arrivent à leur fin. Le Président et son équipe, qui sont pro-visoirement installés dans les locaux exigus de l’an-cien ministère de la San-té, devraient prendre pos-session des lieux courant mai. Quant à la réhabilita-tion du palais historique, endommagé au moment du coup d’État de 2012, elle devrait être confiée à Eiffage, qui après de lon-gues discussions avec le ministère des Finances, aurait accepté de pré-financer les travaux. Le contrat devrait faire l’ob-jet d’une présentation en Conseil des ministres.

KOULOUBA FAIt PeAU NeUVe

dr madou diallo

Madou Diallo occupe le poste de Se-

crétaire général de l’Assemblée nationale depuis le 12 novembre 2012, après avoir été un éphémère directeur adjoint des organisa-tions internationales au ministère des Affaires étrangères. Véritable tour de contrôle de l’hémicycle, il a pour mission de coordonner les différents services de l’institution et de centra-liser l’action parlementaire, sous la supervision du Président Issiaka Sidibé, membre éminent du Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti majoritaire. Rien de particulier jusqu’ici. Sauf que Madou Diallo, 39 ans, révélé au grand public grâce au Débat du dimanche diffusé sur Africable, est aussi depuis 2011 le président des jeunes de l’Union pour la république et la démocratie (URD), le parti de Soumaïla Cissé, opposant en chef au régime d’IBK, et dont il a été le porte-parole durant la campagne présidentielle de 2013. Peu nombreux sont ceux qui remettent en cause l’efficacité du docteur Diallo. Formé à l’ENA d’Alger (section diplomatie) après son bac obtenu au lycée Askia Mohamed de Bamako, il se perfectionnera ensuite en France, où il décrochera un DEA en droit Interna-tional à l’université de Lyon, puis un doctorat en droit public à l’université Paris-Descartes.

De retour au pays, Madou Diallo embrassera une carrière de diplomate, en tant que conseiller des affaires étrangères en charge des questions de désarmement et de lutte contre la prolifération des armes légères en 2003. À partir de 2005, il devient chargé de cours à la faculté des sciences juridiques et politiques (FSJP) de Bamako, puis conseiller technique auprès de Fatoumata Guindo, ministre en charge des Rela-tions avec les institutions et trop discrète porte-parole du Gouvernement, de 2008 à 2012. Compétent, monsieur le secrétaire général l’est sans doute. Mais il ne fait pas pour autant l’affaire de tous. Peut-il à la fois être loyal envers Sou-maïla Cissé et le titulaire du perchoir ? Beaucoup au sein de la majorité pensent que non. « Il est vrai que Diallo est un tra-vailleur, mais on ne peut le garder à ce poste si stratégique », affirment en choeur plusieurs députés RPM. Ils ont bien tenté de l’y déloger. En vain. Protégé par le chérif de Nioro, Ma-dou Diallo, frère de l’actuel ministre des Affaires religieuses, cultive la modération et affiche une certaine neutralité poli-tique.  Il se définit lui-même comme un cadre de l’adminis-tration qui doit «  réussir sa mission ». Désormais secondé par Amadou Baba Wagué, RPM pur jus, nommé secrétaire général adjoint de l’institution en décembre dernier, le natif de Yélimané passera le flambeau de la jeunesse au prochain congrès de l’URD… Pour ne garder que le poste de secré-taire aux relations extérieures de la Direction nationale du parti. Envisage-t-il de nouveau une carrière de diplomate ? Homme discret et averti, Madou Diallo préfère taire ses pro-jets futurs et se consacrer à sa tâche parlementaire.

MaMe diaRRa diop

Le siège vacant sera amplement discuté.

La campagne pour l’élec-tion partielle de la Com-mune V du District de Ba-mako, prévue pour le 31 mai, démarre avec l’entrée en lice des trois premiers candidats.

ce poste qu’elle s’est révélée au grand public, notamment lors des épreuves du bacca-lauréat 2014, entachées de fraudes, et face auxquelles elle s’était montrée intransi-geante. D’où la surprise de ses partisans lors de son éviction du gouvernement en janvier 2015. Quant aux électeurs de la Commune V, ils pourraient être tentés d’élire une femme pour en remplacer une autre, et de confirmer le choix d’un député RPM. En cas de vic-toire, le nombre de sièges du parti majoritaire serait porté à 70. Un second tour aura lieu le 21 juin, si aucun des candi-dats n’obtient plus de 50% au premier tour. Une éventualité, si d’autres candidatures de poids faisaient leur apparition.

Modibo FOFANA

Selon le journal français en ligne Mediapart.fr, la Minusma serait en passe de devenir la mission la plus meurtrière de l’his-toire de l’ONU, avec 46 morts en moins de deux ans. Seulement, Media-part oublie de citer les chiffres des victimes d’autres missions en Ré-publique démocratique du Congo ou au Liberia, et d’évoquer le manque de moyens alloués à la Minusma, ainsi que la nature de son mandat, uniquement défensif.

MeUtRIèRe MINUSMA

Depuis le déclenchement de la crise en 2012, les abeilles peinent à se retrouver. Un échec à la présidentielle et des législatives mi-tigées plus tard, l’Adema-PASJ se prépare pour son congrès. Ce dernier doit avoir lieu les 24 et 25 mai et permettra de renouveler le directoire de la Ruche. Le poste de président sera disputé par deux principaux candidats : l’intérimaire Tiémoko Sangaré, an-cien ministre, se retrouvera très probablement face à Mustapha Dicko, conseiller à la présidence. L’ancien président par interim Dioncounda Traoré, réclamé par la base, ne serait pas intéressé.

Célia d’alMeida

Adema : Bientôt le congrès

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Journal du mali - l’Hebdo N° 02 du 23 au 29 avril 201510 11Journal du mali - l’Hebdo N° 02 du 23 au 29 avril 2015

La pisciculture à grande échelle n’est pas une ac-tivité commune au Mali.

Pourtant à Tanima, non loin de Baguineda, le pisciculteur Boubacar Diallo rêve en grand. Il veut nourrir les Maliens avec des produits du Mali. « Le poisson est devenu un produit de luxe. Alors, nous allons le re-démocratiser pour faire en sorte que tous puissent s’en offrir ».Le poisson, c’est sa passion. Rien ne le destinait pourtant à cette activité, sauf peut-être le virus des affaires et le don pour en dénicher. « J’étais

dans l’import-export. Voulant me diversifier, j’ai remarqué que la pêche traditionnelle avait atteint ses limites et n’ar-rivait plus à répondre à une demande de poisson de plus en plus croissante. J’ai donc créé en 2010 la Ferme pisci-cole Boubacar Diallo ». Son entreprise dispose de tous les équipements permettant de couvrir les différentes étapes de la croissance du pois-son. Tout d’abord, l’écloserie moderne qui comprend deux chaînes de production (une pour les tilapias et l’autre pour les silures), une cinquantaine de bassins en béton armé, sept étangs de 800 m2, et vingt cages flottantes permettent l’élevage intensif de poisson. La production attendue de ces infrastructures est de 500

tonnes de poisson marchand par an. À cela s’ajoutent une unité de fabrique d’ali-ments pour les poissons et un centre de formation pra-tique de courte durée en pis-ciculture avec option internat. Histoire de transmettre son virus.Boubacar Diallo n’entend pas s’arrêter là. D’ici quelques années, la ferme pourrait pro-duire jusqu’à 40 millions d’ale-

vins (jeune poisson). Reste encore à les écouler sur un marché encore marginal, où la chaîne de froid fait souvent dé-faut. L’entrepreneur en appelle à l’État, qui doit selon lui sou-tenir les efforts qui concourent à atteindre la sécurité alimen-taire.

Célia d’alMeida

ferme boubacar dialloLa passion du poisson

Retrouvez tous les entrepreneurs

sur

La ferme pourrait produire jusqu’à 40 millions d’alevins par an.

en bref

À la date du 22 avril 2015

Mai devrait être un mois riche en inaugurations pour le Président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Il se rendra au nouveau siège d’Ecobank, situé en plein centre ville de Bamako face à la place de l’Indé-pendance, à l’hôtel Ono-mo, une chaîne hôtelière déjà présente à Abidjan, Dakar et Libreville, dont l’implantation bamakoise se trouve au Quartier du fleuve, et à l’usine chinoise de produits phar-maceutiques Human Well, installée à 30 km de Ba-mako, dans la commune de Sanankoroba. Le Chef de l’État doit également poser la première pierre du futur hôtel Sheraton, initié par l’homme d’af-faires malien Cessé Komé, déjà propriétaire des murs du Radisson. Les autori-tés souhaitent voir cette infrastructure inaugurée avant le sommet Afrique-France prévu fin 2016 à Bamako. Au cours de son séjour en Turquie au mois de février 2015, IBK a reçu l’assurance de son homo-logue Erdogan que l’entre-prise turque qui effectue les travaux serait au ren-dez-vous. Ces différents projets devraient marquer le début de l’embellie éco-nomique souhaitée par les autorités.

SÉRIe D’INAUGURA-tIONS ÉCONOMIQUeS POUR IBK

elections a la ccim : des Poids lourds sur le ringFace au président sortant Mamadou Tiény Konaté, nombreux sont ceux qui visent la tête de la Chambre de commerce et d’indus-tries du Mali (CCIM). Profil de quelques candidats.

La ferme piscicole Bouba-car Diallo veut augmenter sa production et remettre le poisson dans l’assiette des Maliens.

Siège de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali à Bamako.

La Fédération nationale des groupements profession-nels des transporteurs

routiers (FENAGROUP) a porté à sa tête Amadou Diadié San-garé. Peu connu, il briguera pourtant la présidence de la CCIM lors du scrutin d’abord prévu le 10 mai puis repoussé au 26 juillet prochain. À contra-rio, l’un de ses adversaires, Ousmane Djitteye, est connu dans le milieu, pour avoir été un candidat malheureux face à Jamille Bittar en 2006. Décidé à prendre sa revanche, pas sûr qu’il puisse cette fois-ci béné-ficier du soutien du puissant syndicat national des com-merçants détaillants du Mali (Synacodem), qui aurait décidé de ne soutenir aucun candi-dat. Pour Tahirou Sy, PDG du

kar-Bamako. Concer-nant l’événement phare de la CCIM, le sortant exhibe le contrat de par-tenariat signé avec le Centre Marocain de Pro-motion des Exportations et l’Office des Foires et Expositions de Casa-blanca qui pourraient faire de la Foire exposi-tion de Bamako (Febak) la meilleure plateforme d’opportunités écono-miques de la sous-ré-gion. Pour ses détrac-teurs, le bilan n’est pas aussi rose : « dépenses faramineuse, achats de véhicules neufs, retards de salaires, attributions de marchés de gré à gré », cite l’un de ses trois adversaires.

Makhtar DIOP

groupe Syatels et de Prestige Motors, « qui ne risque rien n’a rien ». Cet ingénieur électromé-canicien a débuté à l’Industrie malienne des cycles (IMACY) en 1985. Aujourd’hui à la tête du Conseil national de l’agri-culture, du commerce, de l’in-dustrie, des services et de l’ar-tisanat du Mali (CNACISAM), il veut prouver sa capacité de rassemblement pour devenir le président de la CCIM. Enfin, Boubacar Tandia, benjamin de la compétition, veut insuffler du sang neuf dans le monde des affaires malien. Son pas-

Konaté défend son bilan

Clap de fin pour Mama-dou Tiény Konaté ? Pas si sûr, tant il défend son palmarès après trois ans à la tête du collège transitoire de la CCIM : construction des sièges des chambres régio-nales de Kayes et Sé-gou, école de la CCIM, centre d’apprentissage et de maintenance agri-cole. « Tieny » met éga-lement à son actif le lan-cement de la convention CEDEAO sur le transit routier international, qui devrait entrainer moins de tracasseries pour les usagers du corridor Da-

le Panier de la mÉnagÈre

sage à la Jeune chambre in-ternationale (JCI) a confirmé le leadership de cet importa-teur de produits alimentaires, également vice-président de l’Organisation patronale des in-dustriels (OPI), qui compte sur le soutien de l’influent Hama Abba Cissé, président du grou-pement des commerçants dé-taillants. Ces trois prétendants devront affronter Mamadou Tieny Konaté, président du collège transitoire depuis le 9 novembre 2012.

Modibo FOFANA

250F/KGP. de terre

fonio500F/KG

Huile750F/L

sucre450F/KG

mouton2500F/KG

bŒuf2000F/KG

ecHalote175F/KG

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Journal du mali - l’Hebdo N° 02 du 23 au 29 avril 201512 13Journal du mali - l’Hebdo N° 02 du 23 au 29 avril 2015

DossierBanque

DossierBanque

le moral au beau fixeAvec une croissance de 26% en 2014, le secteur bancaire malien affiche une santé insolente, qui contraste avec la perception de morosité que dégage l’économie du pays.

Dans l’ensemble, les banques maliennes se portent plutôt bien. Et pourtant, c’est toujours

la même rengaine : « elles ne prêtent pas assez ! » Frileuses, les banques maliennes ? « Nous sommes à l’affût de projets bancables qui offrent des garanties solides et présentent des états financiers solides », répondent-elles en cœur. En gros, on ne prête qu’aux riches, alors même que les banques sont sur liquides, et que de nombreuses PME sont désespérément à la recherche de financements pour se développer et tirer une économie ma-lienne en mal d’investissements. Cela dit, les banques répondent présentes pour financer les grands commerçants, les campagnes agricoles, ou les pro-jets portés par des grands groupes. En mars dernier, la Banque de développe-ment du Mali (BDM), sous l’impulsion de son PDG Abdoulaye Daffé, a mis en place un pool bancaire de 100 milliards pour financer la campagne de com-mercialisation cotonnière 2014–2015 de la Compagnie malienne de dévelop-pement des textiles (CMDT). Quant à la Banque Atlantique Mali (BAM), dirigée par Niamé Traoré, elle apportait 7,7 milliards sur 36, au Moulin moderne du Mali (M3) de Modibo Keïta, pour booster ses activités agro-industrielles. La pro-blématique du financement des PME maliennes sera d’ailleurs débattue lors de la 5ème journée des banques, orga-nisée à Bamako les 24 et 25 avril 2015 par l’Association des banques et éta-blissement financiers du Mali (APBEF). L’absence des banques sur le créneau des petits entrepreneurs et des micro-entreprises profite ainsi aux acteurs de la micro finance, un secteur en plein es-sor (voir page 18). Malgré la mauvaise gestion dont certaines caisses ont fait preuve, le secteur continue d’offrir des alternatives indispensables pour tout un pan d’acteurs économiques délais-sés par les financements classiques. Autre question lancinante : celle des taux d’intérêts. Avec une moyenne

de 9% (source BCEAO), ils sont parmi les plus élevés de la zone UEMOA, pénali-sant ainsi les emprunteurs. « C’est parce que le risque est élevé que nous sommes obligés de nous rattraper sur les taux », se défend un banquier de la place, alors que pour certains, se sont les taux élevés qui contribuent aux défaillances. Sur cette question, les autorités bancaires sont inter-pellées. Ne devraient-elles pas baisser les taux directeurs pour contribuer à la relance économique ? De nouveaux acteurs régionauxParmi les faits saillants du secteur bancaire malien en 2014, notons l’arrivée de nou-veaux investisseurs, qui témoignent de la confiance placée dans un secteur à fort po-tentiel. Après son rachat par Orabank, la restructuration de l’ex-BRS a été entamée, symbolisée par le chan-gement de nom effectif en avril 2014. Basé au Togo, le groupe Orabank est déjà présent dans 12 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, et affiche pour le moment des performances modestes au Mali, liées à la restructuration en cours. Plusieurs anciens cadres sont d’ailleurs entre les griffes de la justice malienne pour des actes de malver-sations présumées. Autre nouvel acteur : Coris Bank, dont les activités ont été lan-cées en août 2014. Elle aussi filiale d’un groupe régional, elle est dirigée par Sidibé

Aissata Koné, ancienne directrice générale adjointe d’Ecobank Mali, d’où sont sortis de nombreux cadres dirigeants du secteur. Nouvelle gouvernance, nouvelles têtes ?Sur le plan de la gouvernance, ce qui at-tend les banques à capitaux publics en 2015, c’est l’application de la circulaire N°005/2011/CB/C de la commission ban-caire de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Elle prévoit une direction bicéphale avec un président du conseil d’administration et un directeur général. Sont concernés : la BDM, dont le conseil d’administration a entériné ce changement le 11 avril 2015, la Banque nationale pour le développement agricole (BNDA), et la Banque malienne de solida-

rité (BMS. Abdoulaye Daffé, Moussa Alassane Diallo et Babali Ba sont ils menacés ? La décision reviendra au ministre de l’Economie et des Finances Mamadou Igor Diarra, un ancien ban-

quier qui a dirigé la Banque internationale pour le Mali (BIM) et la Bank Of Africa (BOA). Fin connaisseur du secteur, il pour-rait créer la surprise. Quant à Modibo Cis-sé, patron de la BHM il n’est pas concerné par le changement de gouvernance, mais perdra de facto son poste de PDG après l’absorption prochaine de sa banque par la BMS.

MahaMadou CAMARA

14 banques commerciales au Mali :La plus ancienne est la BDM née en 1968, alors que la plus jeune, Coris Bank, a été créée en 2014.

total bilan cumulé en 2014 :3209 milliards de Francs CFA, soit une croissance de 26% par rapport à 2013.

Banques à capitaux majoritaire-ment publics :BDM, BNDA, BMS, BHM.

“ Une banque vous prête un parapluie quand il fait beau et vous le reprend quand il

pleut. ».

George Bernard Shaw

REPÈRES

Portrait

Ecobank Mali et BIM s.a., dont les sièges se trouvent au centre de Bamako, se classent parmi les premières banques du pays.

À 42 ans, la patronne d’Ecobank Mali force l’admiration. C’est en 1998 qu’elle intègre la banque, et à l’instar de son modèle la sénégalaise Evelyne Tall, aujourd’hui numéro 2 du groupe bancaire, elle gravit les échelons un à un pour se hisser vers le sommet.Diplômée en sciences de gestion et ingénierie de banque, finances et assurance à l’université de la Sor-bonne à Paris, Coumba Sidibé Touré, a commencé sa carrière au départe-ment marketing et crédit de la filiale malienne du groupe.Après une dizaine d’année à la direc-tion des opérations et de la techno-logie à Ecobank Bénin, et un pas-sage dans la filiale camerounaise en 2011, le Conseil d’administration la nommera le 16 mai 2013 directrice générale d’Ecobank-Mali, en rem-placement d’une autre femme, Binta Ndoye. L’année d’après, sa banque se classe déjà au 3ème rang derrière la BDM et la BOA en terme de total bi-lan, qui culmine à 439 milliards au 31 décembre 2014, en progression de 21 % par rapport à l’exercice 2013. C’est l’audace qui paie, en décembre 2013, Coumba Sidibé Touré avait signé une convention de partenariat avec Shel-ter Afrique et la Société immobilière et foncière du Mali pour le financement, à hauteur de 10 milliards de F CFA, d’un programme de 600 logements sociaux à Kati Sananfara. Ses perfor-mances sont encore meilleures pour le produit net bancaire, où Ecobank Mali se classe première devant la Banque de développement du Mali (BDM). Mariée à Moussa Ismaïla Tou-ré, directeur général de l’Agence de promotion des investissements (API) et ancien de Coca Cola, Coumba est mère de 3 enfants.

MaMe diaRRa DIOP

Nommée en mai 2013 à la tête d’ecobank Mali, Coumba Sidibé touré est l’une des rares femmes directrices de banque au Mali.

Coumba sidibé tourÉCréée en février 2001 sur la base des services financiers de l’Office national des postes, la Banque de

l’habitat du Mali (BHM) affiche des per-formances en deçà des attentes. D’où la décision de l’Etat de s’en délester. Malheureusement, aucun repreneur n’a voulu d’une mariée qui contrôle à peine 3% du marché, loin derrière la Banque de développement du Mali (BDM), Bank of Africa (BOA), Ecobank, la Banque internationale pour le Mali (BIM), ou encore la Banque malienne de solidarité (BMS). C’est cette dernière, détenue à majorité par l’Etat, à qui il reviendra d’absorber la BHM, trois fois plus petite car affaiblie dans les années 2000 par des problèmes de gestion, et ce mal-gré les initiatives du Président direc-teur général Modibo Cissé. Désireux de conserver ses positions dans un secteur vital pour le développement de l’écono-mie, l’Etat a donc opté pour le renforce-ment de la Banque malienne de solida-rité qui contrôle 8% de parts de marché. L’absorption de la BHM lui octroie de fait environ 11% (8+3) du marché. Le Mali manquant cruellement de grandes banques capables de porter les ambi-tions nationales et d’insuffler une dyna-mique de croissance interne forte et durable, l’opération devrait permettre à la BMS de grossir ses avoirs pour jouer ce rôle. Elle bénéficiera aussi du porte-feuille des Maliens de la diaspora dont la BHM s’était fait une spécialité. Jeune banque née en 2002 et spécialisée dans le refinancement des institutions de mi-crofinance et des PME-PMI, la BMS af-fiche en 2014 un total bilan de 268 mil-liards, ce qui fait d’elle la 6ème banque du pays. Après la fusion, elle devrait se hisser au 4ème rang, au niveau de la BIM. Pour ne pas altérer ses ratios, la retraite anticipée et le départ volontaire seront proposés à nombre d’employés de la BHM jugés vieillissants et peu per-formants. Ils percevront des indemnités avant d’être invités à aller monnayer leur talent ailleurs. À l’opposé, les salariés de la BMS avec à leur tête le Président directeur général Babali Ba se félicitent de l’opération. Elle devrait déboucher sur de meilleures conditions de travail et une nouvelle dénomination qui pourrait être la Banque du Mali.

MakhtaR DIOP

la bms absorbela bHmL’État actionnaire a décidé de l’ab-sorption de la BHM par la BMS, trop petite pour survivre sur un marché fortement concurrentiel. Au plus tard à la fin 2015.

« Nous sommes à l’affut de projets bancables qui offrent des garanties so-lides et présentent des états financiers solides »

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classement des banques maliennes

DossierBanque

DossierBanque

en bref

Avec ses quelques 100 millions de clients, la com-pagnie française Orange rêve de se lancer dans le mobile-banking d’ici 2018. Orange Mali a déjà tenté l’expérience avec Orange Money et des profits au delà de toutes les espé-rances. La maison mère envisage elle de proposer aux Français, d’ici à 2018, des services bancaires sur téléphone mobile incluant «un compte courant, la possibilité de demander un crédit, d’épargner ou de souscrire une assurance». Une offre qui devrait rapi-dement être valable pour ses clients d’Afrique et du Moyen-Orient.

UNe BANQUe ORANGe eN 2018

Du 24 au 25 avril 2015, Bamako abritera la 5ème édition de la Journée des banques. Selon Moussa Alassane Diallo, prési-dent de l’Association des Banques et Etablisse-ment financiers du Mali (APBEF), les cadres de banque et financiers dis-cuteront autour de 3 axes majeurs : la promotion des produits et services ban-caires, la sensibilisation à l’éducation financière des populations et l’augmen-tation du taux de banca-risation qui tourne autour de 16% au Mali. Cette 5è édition sera également centrée sur le finance-ment des PME maliennes, aujourd’hui confrontées à l’analyse du risque, à l’absence de comptabilité et au manque de finance-ment pour se développer.

« Le FINANCeMeNt DeS PMe » AU MeNU De LA 5èMe jOURNÉe DeS BANQUeS

La BDM demeure la pre-mière banque du pays, avec un total bilan de plus

de 552 milliards de F CFA en 2014, en hausse de 23%. Cela dit, la plus belle performance est celle de Bank Of Africa. Son bilan a progressé de 61%, pour atteindre 502 milliards. Toutes

deux filiales du marocain BMCE, elles laissent à distance Ecobank, 439 milliards, pour-suivie par la BIM et la BNDA, dont les taux de progression sont plus modestes. Quant à la BMS et la Banque Atlan-tique (BAM), elles apparaissent comme des acteurs de milieu de tableau (6ème et 7ème), même si la fusion en cours de la BHM avec la BMS devrait per-mettre à cette dernière d’inté-grer le top 5 en 2015. À noter la forte progression de la Banque Atlantique, plus de 47%, grâce à la hausse des crédits consen-tis. Pour ce qui est du Produit

Le classement par total bilan (ensemble des actifs) reste dominé par la BDM, alors qu’en terme de produit net bancaire (équivalent du chiffre d’affaires), c’est Eco-bank qui se distingue.

net bancaire (PNB), somme des intérêts générés par les prêts et des commissions sur les opé-rations, Ecobank arrive en tête avec près de 29 milliards. Elle est suivie de près par le trio BDM, BOA, en progression de 34%, et BNDA. BNDA, BIM et BICIM affichant par contre des taux en recul. Orabank, qui a repris la BRS en 2013, est en cours d’assainissement. Quant à Coris Bank, lancée en 2014, elle est logiquement classée dernière.

boubaCaR COULIBALY

PAR tOtAL BILAN

Rang

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

Banque

BDM

BOA

ECOBANK

BIM

BNDA

BMS

BAM

BICIM

BSIC

BHM

BCS

BCI

ORABANK

CB-MALI

tOtAL

2013*

449 060

312 189

364 220

322 524

293 413

216 733

173 320

91 797

79 490

80 441

64 461

59 761

31 574

2 538 983

2014**

552 043

501 938

439 306

346 093

342 531

268 427

255 630

93 356

93 312

87 288

86 718

78 961

39 008

24 636

3 209 247

evolution

23 %

61 %

21 %

7 %

17 %

24 %

47 %

2 %

17 %

9 %

35 %

32 %

24 %

-

26 %Montant en millions de FCFA - (*) Données définitives - (**) Données provisoires - Source : BCAO

PAR PRODUIt Net BANCAIRe

Rang

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

Banque

ECOBANK

BDM

BOA

BNDA

BIM

BMS

BAM

BICIM

BCS

BSIC

BCI

BHM

ORABANK

CB-MALI

tOtAL

2013*

26 752

26 407

18 663

23 216

16 186

11 084

11 646

9 523

6 027

5 872

3 587

2 120

(793)

-00

160 290

2014**

28 774

26 845

25 077

23 080

15 985

14 031

13 567

9 134

7 248

6 111

4 017

2 233

11

824

176 937

evolution

8 %

2 %

34 %

-1 %

-1 %

27 %

16 %

-4 %

20 %

4 %

12 %

5 %

-101 %

-

10 %Montant en millions de FCFA - (*) Données définitives - (**) Données provisoires - Source : BCAO

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en bref

Parmi les 13 banques que compte le secteur au Mali, 4 d’entre elles sont sous contrôle marocain. Premier actionnaire de la Banque de développe-ment du Mali (BDM), avec 27% des parts, la Banque marocaine pour le com-merce extérieur (BMCE) s’est renforcée au Mali de-puis sa prise de contrôle du groupe Bank of Africa (BOA) en 2010 (60% du capital), faisant d’elle l’ac-tionnaire de référence de la BOA Mali.

La BMCE, propriété du milliardaire Othman Ben-jelloun, est donc un acteur central au Mali, un rôle que lui dispute Attijariwa-fa Bank, son ennemi juré dans le Royaume chéri-fien. C’est à l’occasion de la privatisation de la Banque pour l’industrie au Mali (BIM) en 2008, que la banque rouge et jaune avait pris pied sur ce mar-ché, à travers le rachat de 51% du capital pour 39 milliards de F CFA.

Dernier acteur entré en lice, le Groupe Banque centrale populaire (BCP) a injecté 100 millions d’euros en 2012 pour prendre le contrôle d’At-lantique Financial Group, propriétaire de la Banque Atlantique Mali. Au final les banquiers marocains détiennent désormais 52% de parts de marché, pour un total bilan cumu-lé de 1656 milliards de F CFA.

Le MAtCH DeS BANQUeS MARO-CAINeS eN teRRAIN MALIeN

coris bank, la Petite derniÈre  des banques maliennes Deuxième groupe ban-caire au Burkina Faso, Coris Bank International poursuit son expansion sur le continent. Sa filiale malienne a ouvert en Août dernier et affiche de belles perspectives pour 2015.

Coris Bank a son siège au Quartier du Fleuve.Petite dernière des banques maliennes, Co-ris Bank Mali a débuté

ses activités le 1er août 2014. Avec une implantation dans 4 pays (Côte d’Ivoire, Togo, Bur-kina Faso et Mali), le groupe international Coris, dont le logo évoque l’ancienne mon-naie d’échange africaine, re-vendique des valeurs comme la confiance, l’originalité, la responsabilité, l’Intégrité et la sociabilité, définissant ainsi son appellation. Créé en 2008, la holding totalisait un bilan de 500 milliards de F CFA (762 millions d’euros) à la fin 2013. Pour se démarquer de ses concurrents, Coris Bank

Au coeur d’une économie libérale, les banques servent de cordon ombilical entre les acteurs économiques pour-voyeurs de ressources et ceux à la recherche de finan-cements. C’est la confiance entre ces acteurs qui permet au système de fonctionner, d’où la nécessité d’une régu-lation stricte.Les banques sont d’abord soumises aux règles géné-rales de l’OHADA, renforcées par celles spécifiques à l’acti-vité bancaire adoptées au ni-veau de l’UMEOA, auxquelles s’ajoutent les instructions et circulaires de la BCEAO. Parmi ces normes, on peut citer la fa-meuse circulaire N°005/2011/CB/C relative à la gouvernance des établissements de crédit, dont l’application a animé le microcosme bamakois ces dernières semaines. Suffisam-ment riche pour une régulation

Mali, dirigée par une femme, Sidibé Aissata Koné, met en avant des produits comme les crédits d’investissement et de trésorerie, les découverts, mais aussi des conditions de création de compte avanta-geuses : il est possible d’ouvrir un compte à Coris Bank avec un dépôt initial de 5 000 CFA. Résultat  : à la fin 2014 et en seulement 4 mois d’activité, la banque récompensait son 1000ème client, et compte passer de 10 à 15 agences dans Bamako courant 2015. Pour sa directrice, ancienne d’Ecobank, « Coris Bank fait la

du secteur, l’arsenal juridique est appliqué grâce aux méca-nismes de contrôle interne et extérieur (commissaires aux comptes), et à la commis-sion bancaire de la BCEAO, qui procède également à des audits pouvant déboucher sur des sacntions. En résumé le secteur bancaire de l’espace UEMOA est bien régulé, tant

REGULATION BANCAIRE : COMMENT CA MARCHE ?

part belle aux ménages avec un compte épargne pour les femmes et les bébés ». Malgré un taux de bancarisation en-core trop faible au Mali (envi-ron 16%), Coris Bank entend participer au financement de l’économie malienne dans des secteurs divers comme l’industrie ou l’agriculture mais aussi l’artisanat, qu’elle vient de soutenir à hauteur d’un mil-liard de Francs CFA. Son slo-gan « La Banque autrement » reflète surtout une dynamique de proximité avec les clients.

MaMe diaRRa diop

par l’existence des textes que par des mécanismes de contrôle régulier. Toutefois, il reste au secteur de conduire à terme l’institution d’un capi-tal minimum de 10 milliards de Francs CFA, interrompu en 2011 suite aux différentes crises politiques qu’a connues la sous-région.

DossierBanque

DossierBanque

tAUx D’INtÉRêtS MOYeNS (eN %) SeLON LA NAtURe DU DÉBIteUR

NAtURe DU DÉBIteUR

Particuliers

Clientèle financière

Autres sociétés

Entreprises individuelles

Coopératives et groupements villageois

Divers

Personnel de banque

Total

total

9,31

11,0

9,12

7,10

10,88

11,35

9,22

8,84Source : BCEAO

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Journal du mali - l’Hebdo N° 02 du 23 au 29 avril 201518 19Journal du mali - l’Hebdo N° 02 du 23 au 29 avril 2015

Soutenue notamment par les investisse-ments et le volontarisme des PTF et des acteurs nationaux dans leur ambition de lutter activement contre la pauvreté, le secteur de la micro finance a connu une forte croissance dans les décennies 90 et 2000. On dénombre aujourd’hui une centaine de structures qui assurent à 90% des exclus du système bancaire traditionnel, un accès à des services

financiers. Mais comme pour entacher le dynamisme avéré du secteur, les Sys-tèmes financiers décentralisés sont ré-gulièrement confrontés à des problèmes de gouvernance financière qui vont du détournement à la faillite comme celle de Jemeni notamment, qui s’est effondrée laissant 9,5 milliards de Francs CFA de dette.La situation de crise qui prévaut a attiré l’attention des autorités qui ont organisé en mai 2014 une journée nationale de la microfinance afin d’élaborer une straté-gie globale dotée d’un plan d’action et d’un budget dédié pour la période 2014-2017, devant redresser un secteur qui manque cruellement d’outils de gestion et d’un cadre législatif plus contraignant. L’arrivée de nouveaux acteurs comme Microcred devrait cependant contribuer à structurer ce système alternatif indis-pensable.

auRélie DUPIN

MICROFINANCe : LA GOUVeRNANCe, teNDON D’ACHILLe DU SeCteUR

Ces dernières années, la téléphonie mobile s’est développée de façon ex-ponentielle en Afrique subsaharienne, alors que les taux de bancarisation de-meuraient faibles (16,6% en moyenne), créant ainsi les conditions idéales pour l’essor du Mobile Banking.

M-BANKING : MENACE OU OPPORTUNITÉ POUR LES BANQUES ?

Portrait

Déjà présente en Chine, au Sénégal, Nigéria, Côte d’Ivoire, Madagascar, et installée au Mali depuis juin 2013, Microcred a su rapidement se faire un nom et se positionner comme un acteur novateur du secteur, bien loin de l’image poussiéreuse du micro-crédit. Une identité graphique ac-tuelle, des agences au design étudié, des produits adaptés aux laissés-pour-compte d’un système bancaire parfois excluant pour les micros, pe-tites et moyennes entreprises, Micro-cred se donne un rôle intermédiaire qui a déjà séduit plus de 9 000 clients en 2015. Au delà du crédit, pro-duits d’épargne, transfert d’argent et compte de dépôt avec carte de retrait sont les solutions proposées essentiellement à de petits entrepre-neurs auxquels elles permettent un développement économique mais aussi une bancarisation alternative.

MICROCReD, L’AUtRe MICRO FINANCe

Au Mali, les banques commencent à sulfer sur la vague du m-banking.

“L’univers de la banque sur mobile offre des perspectives de croissance importantes, nous allons y concen-

trer nos efforts », déclarait en mars Sté-phane Richard, PDG du Groupe Orange, lors de la présentation de son nouveau plan quinquennal « Essentiels 2020 ». Le groupe français est l’un des premiers à avoir mis en place, sur le modèle du kenyan Safaricom, un système pour in-tégrer les populations non bancarisées à l’économie formelle, via le téléphone portable, en leur permettant de trans-férer de l’argent, ou de payer des biens et services. Orange Money se pose en leader du marché malien avec plus d’un milliard de Francs CFA de transactions par jour et plusieurs milliers de kiosques à travers le pays. Son concurrent Malitel l’a suivi sur ce créneau, mais son service

Mobicash peine à rattraper son retard. Les deux opérateurs sont désormais concurrencés par des « pure players », Wari et Lemonway, qui déploient des campagnes de communication pour sé-duire le grand public. Au détriment des banques ? Pour elles, le principal atout du M-Banking réside dans sa capacité à pénétrer tous les milieux, en tous lieux (plus de 100% de pénétration du mobile), d’où la nécessité de s’allier avec les opé-

rateurs pour faire progresser leur base de dépôts sans engager de frais de déve-loppement d’agences qui dégraderaient leur coefficient d’exploitation. Le M-Ban-king demeure donc une aubaine pour les banques, sans les concurrencer sur les services bancaires à forte valeur ajoutée. Pour le moment, car les télécoms pour-raient bien franchir le pas et demander des agréments bancaires…

abou SIDIBe

Les sociétaires de Jemeni manifestant.

DossierBanque

DossierBanque

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Journal du mali - l’Hebdo N° 02 du 23 au 29 avril 201520 21Journal du mali - l’Hebdo N° 02 du 23 au 29 avril 2015

Depuis que les ordures des décharges de Bamako ont été rapatriées et déversées dans le ravin derrière l’hôtel Olympe, les riverains vivent un véritable calvaire.

le quartier mali, À Petit feu

“On s’enferme pour man-ger. Entre la fumée et les mouches, ce n’est pas pos-

sible de rester dehors ». Rama-ta Diarra vit dans la concession d’El Hadj Youssouf Yanoga, au pied de la « décharge du Lycée Badala ». Le site est situé au bord de la route qui mène de l’hôtel Olympe à l’Université de Bamako. Il jouxte une école maternelle privée et les facul-tés d’économie et de droit qui hument depuis des mois des volutes de fumée grise épaisse et nauséabonde.« Jusqu’en septembre, c’était la mairie de la Commune V qui exploitait cette décharge. Elle brûle en fait tout le temps mais il y avait des actions ponc-tuelles pour l’éteindre. Depuis que la société Ozone l’utilise, toutes les ordures de Bamako y convergent et il est difficile de vaincre le feu qui y couve, à moins d’une grande pluie », explique le responsable assai-nissement de la commune, Oualamako Traoré. « C’est un problème sérieux, qui doit être pris à bras le corps, une question de santé publique », conclut-il.

Chez les Yanoga, c’est le ras-le-bol. « Les enfants et les vieilles personnes sont tout le temps malades, toux, diarrhée, problèmes respiratoires ». « Ils sont venus ici nous dire qu’ils allaient tracer une voie à coté de notre cour pour que les ca-mions puissent venir chercher les ordures et les dégager. Or, c’est le contraire qui est arrivé. Il y a juste une semaine, on a barré la route et on ne veut plus les voir ici », râle le chef de famille. « Le problème, c’est l’entretien de la décharge. Il faut qu’Ozone fasse un effort, elle doit veiller à minimiser au maximum les nui-sances ». La société marocaine est en charge de l’assainis-sement de la vile de Bamako depuis quelques mois, moyen-nant un contrat de plus de huit milliards décrié par certains. Pourtant, le résultat est assez visible sur les grands axes, où

une armée de balayeurs officie jour et nuit. Les ordures col-lectées sont transportées par des dizaines de camions qui alimentent le tas, sans comp-ter les charrettes déversant les ordures des environs. Il était prévu que les déchets soient acheminés vers la décharge finale de Noumoubougou (30 km de Bamako), mais l’aména-gement de celle-ci n’étant pas terminé, tout ce qui est collecté finit dans la décharge du Quar-tier Mali, où se trouve le centre de santé de référence de la Commune 5. « La nuit, la fumée est si épaisse qu’on ne distingue même plus les gens sur la route. Il faut que ça cesse», implore un riverain. Est-ce le prix à payer pour garantir la propreté des grandes artères de la capitale ?

Célia d’alMeida

en bref

Alors que les attaques mortelles se multiplient contre les convois de la MINUSMA, les transpor-teurs ont entamé mardi une grève de 72h pour demander plus de sécu-rité sur le trajet. Aucun engin à moteur ne cir-cule dans la ville. Cette semaine, trois chauffeurs ont été assassinés lors de l’attaque de leurs véhicules. Les transpor-teurs exigent de meil-leures conditions sécuri-taires avant de reprendre la route.

L’organisation de jeunes est née au Mali en 1995, à l’initiative d’étudiants ma-liens revenus d’Europe. À ce jour, elle compte près de 1 500 membres répar-tis dans 36 organisations locales et est présente partout au Mali sauf Ki-dal. Une série d’activités est prévue à l’occasion de cet anniversaire qui culminera en novembre. Le lancement des festivi-tés est prévu ce 1er Mai.

GRèVe DeS tRANS-PORteURS De GAO

LA jeUNe CHAMBRe INteRNAtIONALe MALI Fête SeS 20 ANS

info diasPora

La décharge du Quartier Mali brûle depuis plus d’un mois.

Forum tremplin et entreprenariat pour les diplomés maliens de France

Créée en 2003, l’Association des étudiants et diplômés maliens (ADEM) en France cible plusieurs objectifs précis, à savoir l’édu-cation, l’insertion professionnelle, l’entrepreneuriat, et la préven-tion sanitaire. Hawa Dème Sarr, sa présidente, âgée de 30 ans vit en France depuis 2011 et est aujourd’hui l’une des Maliennes les plus actives de la diaspora. Parmi ses initiatives phares, la Journée d’accueil des étudiants maliens en France en novembre 2014, le Colloque Actions citoyennes, qui a vu une association malienne récompensée pour ses projets innovants. Et en juin 2015, le forum « Tremplin et entreprenariat » pour orienter les jeunes diplô-més désireux de créer leur entreprise. Au Mali, l’association soeur d’ADEM-France s’emploie à guider les jeunes Maliens souhaitant se rendre dans l’Hexagone pour poursuivre leurs études.

diénéba DIALLO

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Journal du mali - l’Hebdo N° 02 du 23 au 29 avril 201522 23Journal du mali - l’Hebdo N° 02 du 23 au 29 avril 2015

Depuis plus de 3 semaines, tous les yeux sont tournés vers la nation arc-en-ciel où se déroulent de multiples attaques vio-lentes contre les étrangers africains.À Durban en Afrique du Sud, les étran-gers venus du continent sont la cible de violentes attaques qui ont fait plus d’une vingtaine de morts. Tout a commencé le vendredi 10 avril. Deux commerçants

éthiopiens sont attaqués et brulés de-vant leurs boutiques. Puis s’en est suivi une chasse à l’homme, au point que plu-sieurs gouvernements voisins ont orga-nisé le rapatriement de leurs ressortis-sants. Les réactions se sont multipliées pour dénoncer ces énièmes dérapages xénophobes, qui surviennent après les 62 morts de 2008.Le silence assourdissant de l’Union afri-caine, dirigée par la sud-africaine Nko-sazana Dlamini-Zuma étonne, et d’autres dirigeants, à l’instar du zimbabwéen Ro-bert Mugabe ont dénoncé ces actes « im-pardonnables et choquants ». L’Afrique du Sud pourra-t-elle guérir de ses vieux démons sans « Madiba » ? Cette crainte est bien présente. L’après-apartheid est loin d’être le paradis promis. Chômage et pauvreté constituent un terreau fer-tile à la haine de l’étranger. Sans parler des propos xénophobes des politiques, comme des chefs traditionnels (le chef zulu Godwill notamment).

siRandou dRaMe

xÉNOPHOBIe et VIOLeNCe AU PAYS De MANDeLA

La campagne électorale prend fin ce jeudi 23 avril à minuit. Jusqu’ici, le calme a prévalu et les Togolais es-pèrent vivre un scrutin et surtout une période d’après-élection apaisée. 

PrÉsidentielle 2015 : les togolais rêVent du nigeria

une semaine dans le monde

Les drames se multiplient au large des côtes méditerranéennes. Alors que les voix montent pour dénoncer le silence des autorités de l’Union européenne et de l’Union africaine, un sommet extraordinaire devrait se tenir avec les ministres des Affaires étran-gères des 28 et de leurs partenaires africains. La réunion aura lieu ce jeudi. En attendant, un plan d’urgence a été mis en place pour la recherche et le sauvetage de migrants en mer. L’émotion grandit en Italie particuliè-rement. Ce sont les côtes italiennes qui reçoivent les bateaux en dérive mais aussi, et ce de plus en plus sou-vent et en grand nombre, les corps des migrants noyés au large. Sur les 950 personnes à bord du chalutier échoué dimanche, il y avait une cin-quantaine d’enfants et quelques 200 femmes. Seuls 28 survivants ont pu être secourus.Chaque jour, entre 500 et 1 000 per-sonnes sont récupérées sur les côtes italiennes.

Célia d’alMeida

PRèS De 1000 MORtS eN QUeLQUeS jOURS AU LARGe De L’eUROPe

Faure Gnassimgbe Président sortant et candidat à sa propre succession.

L’élection présidentielle se tiendra le 25 avril avec un ficher électoral mis à jour, bien que contesté par

certains partis d’opposition, qui ont pré-féré boycotter. Ils sont cinq à briguer la fonction suprême, dont le sortant Faure Gnassimgbé, 48 ans, à la tête du pays depuis la mort de son père il y a dix ans, et en lice pour un 3ème mandat que lui autorise la Constitution. Face à lui, Jean-Pierre Fabre, 62 ans, principal challenger du sortant et dissident du parti historique d’opposition, l’UFC de Gilchrist Olym-pio. Trois autres personnalités viendront leur disputer les suffrages des quelques 3,5 millions d’électeurs convoqués ce dimanche. Gerry Komandega Taama, 40 ans, ex-militaire converti dans les affaires et benjamin des candidats. Le plus âgé, 68 ans, est Aimé Gogué, ancien vice-

recteur de l’Université de Lomé et ancien ministre. Le cinquième candidat est Mou-hamed Tchassona Traoré. Ce juriste âgé de 55 ans est un militant des droits de l’Homme.

L’exemple du NigeriaTous les candidats ont promis une cam-pagne «  propre  », mais surtout qu’ils accepteraient le verdict des urnes. Un engagement que les Togolais espèrent voir respecter, eux qui souhaitent voir leur pays se stabiliser définitivement pour amorcer un réel développement. Le chômage et la pauvreté touchent de plein

fouet ce pays, malgré une embellie de la croissance ces dernières années, plus de 5 %, à mettre au crédit du président Faure. Les Togolais du Mali ne peuvent pas voter mais suivent de près cette pé-riode électorale. Pour Yves, enseignant dans une école privée à Bamako, « peu importe le gagnant, l’essentiel est que les Togolais mangent à leur faim et que les grèves à répétition cessent ». Malgré les inquiétudes, ils espèrent «  que les choses se passent comme au Nigéria » déclare Jean, ingénieur en formation.

augustin K.F

Les Sud-africains disent non à la xénophobie.

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LIGUE AFRICAINE DES CLUBS ET COUPE CAF : TROIS CLUBS MALIENS EN LICE

Comme lors des 16èmes de finale, les compétitions africaines se concluront les 1er, 2 et 3 mai par

des matchs décisifs. En jeu, le passage en quart de finale. Pour le Stade malien, la qualification est possible avec un nul de 3-3 ou à défaut une victoire. Le Djoliba aura lui besoin d’une victoire avec deux buts d’écart, tout comme les Onze Créa-teurs de Niarela. Sur le papier, l’équation paraît simple pour le Stade, mais en s’imposant à Lubumbashi vendredi 1er mai, face au Tout-Puissant Mazembé, les poulains de Kamel Djabour passeront d’office en quarts de finale. Un passage décisif synonyme de la phase de poules de la Ligue des champions. Après le nul 2-2 du match aller, la réalité du terrain risque malgré tout d’être plus compli-

quée pour le Stade. L’entraîneur franco-algérien reconnaît que la mission sera difficile. « Le match retour va se jouer sur l’avantage qu’on prendra à Lubumbashi car le Tout-Puissant Mazembé a déjà inscrit deux buts à l’extérieur. Un nul vierge ou 1 but partout le qualifiera. On est dans l’obligation de gagner à Lubum-bashi, et on a les moyens de gagner. La preuve, on est revenu au score après

GRAND PRIx CAA De BAMAKO : BeLLe MOISSON POUR Le MALI

Les athlètes venus de 13 pays dont la Finlande et la France ont rivalisé d’endu-rance pour remporter les médailles. Mardi 21 avril, le stade Modibo Keïta accueillait le meeting Grand Prix de la Confédération Africaine d’Athlétisme (CAA). Dix épreuves ont mis en compétition la centaine d’ath-lètes venus de 13 pays, dont une trentaine de Maliens. Ces derniers ont porté haut les couleurs nationales en s’adjugeant plusieurs trophées. Djènebou Danté est ainsi arrivée 2ème au 400 m Dames série A international, et Diakalya Bamba occupe la même place dans la catégorie des hommes. Au javelot, Moctar Djigui vient en tête avec un jet à 64,56 m. Au 800 m, ce sont Moussa Camara et Amadou Kayentao qui occupent les deux premières places. La surprise du jour est venue de Mamadou Chérif Dia, qui remporte la médaille d’or avec16,50m au triple saut.

Moussa MAGASSA

Le Stade Malien devra battre le TP Mazimbé en match retour le 1er mai.

Le Stade en Ligue, les Onze-Créa-teurs et le Djoliba en Coupe de la CAF sont tous en mesure de se qua-lifier pour le tour suivant.

avoir été menés 2-0 à domicile ». Quant aux Onze Créateurs et au Djoliba AC, ils affronteront respectivement l’Asec et le club ghanéen Hearts Of Oaks. Les deux équipes devront sortir le grand jeu pour contenir leurs adversaires respectifs et espérer se qualifier.

bakaRy SARR

cartons de la semaine

Le Djoliba AC s’est incliné en 8ème de finale « aller » de la Coupe de la Confédération (CAF) face au club ghanéen Hearts of Oak sur un score de 2-1. Avec cette défaite, les Maliens devront rectifier le tir lors du match retour prévu le 1er mai au Ghana.

Ismaël Koné, l’attaquant du Stade malien est l’auteur du doublé en match Aller de la ligue Africaine des Clubs contre le TP Mazembe. Pour le jeune prodige, c’est le meil-leur match de la saison.

Le coash Stephen Keshi est de retour. Pour la troisième fois, le technicien nigé-rian prend en main les Super Eagles pour  2 ans. Il avait  mené le Nigéria au titre continental en 2013 en Afrique du Sud. Il a été sélectionneur des Aigles du Mali, de 2008 à 2010.

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Journal du mali - l’Hebdo N° 02 du 23 au 29 avril 201526 27Journal du mali - l’Hebdo N° 02 du 23 au 29 avril 2015

artisanat : « les nouVeaux mÉtiers » Pour ViVre

Étals poussiéreux, éclairage défec-tueux, les pensionnaires du vil-lage artisanal au cœur du grand

marché de Bamako ont perdu le sou-rire. Fodié Sylla, artisan-ébéniste étale son désarroi : « Je fabriquais des pièces uniques que je pouvais vendre à prix d’or aux touristes. Aujourd’hui, je suis devenu commerçant d’objets d’art importés de Chine ou d’Inde ». Pour Amane Daffé son collègue, il a fallu se reconvertir  : « Je travaillais le bronze et le bois mais j’ai dû fermer boutique pour m’investir dans la sérigraphie. Financièrement, c’est plus intéres-sant ». Sur l’avenue Mamadou Konaté à Bolibana, Alioune Guèye se confie  : «  J’étais bijoutier et je fabriquais des œuvres d’art que les femmes portaient fièrement pour les cérémonies. À pré-

sent, trouver de l’or pose problème. Elles préfèrent tout acheter en Inde, en Arabie Saoudite et à Dubai ». Situation oblige, la reconversion devient une solution pour bien des artistes. « Malgré ces plaintes, les artisans maliens qui ont subi de plein fouet la crise de 2012, sont soutenus, estime Toumani Samaké, directeur ad-joint de l’Artisanat. Un fonds de 1,770 milliards vient d’être mis à disposition par le Fonds économique de dévelop-pement (FED) et Coris Bank Mali sous forme de prêts pour encourager la créa-

tion à condition que le projet soit bon et obtienne l’aval de l’Assemblée perma-nente des chambres de métiers du Mali (APCMM) ». Mais pour l’artisan Kouanta la réalité est là. L’ancien horloger évolue désormais dans la fourniture de biens informatiques. «  Plus personne ne fait réparer sa montre à Bamako. Celles à 2000 francs ont tué notre métier et d’ail-leurs on ne compte pas dix horlogers dans tout Bamako ».

MakhtaR diop

L’artisanat traditionnel peine à subsister face aux produits modernes.

Face à la concurrence étrangère, les artisans locaux se métamor-phosent. Pour s’en sortir, ils repro-duisent désormais les produits im-portés pour les vendre à moindre coût.

Directeur de publication : Mahamadou CAMARA - Directrice déléguée : Aurélie DUPIN - Rédactrice en chef : Mame Diarra DIOP - Rédactrice en chef adjointe : Célia D’ALMEIDA - Rédaction : Moussa CAMARA - Makhtar DIOP - Modibo FOFANA - Boubacar SAN-GARÉ - Abou SIDIBÉ - Stagiaires : Sirandou DRAMÉ - Moussa MAGASSA - Photographie : Boub’s SIDIBÉ - Correction : Ani COULIBALI - Infographiste : Marc DEMBÉLÉ

jOURNAL DU MALI L’HeBDOHamdallaye ACI 2000 - Rue 457 - Porte 44 - Bamako - Tél : + 223 44 90 26 40 - www.journaldumali.com - [email protected]

info PeoPle

RokIA TRAoRé, MeMBRe dU jURy dU fesTIvAl de CAnnesNotre compatriote a été choisie avec six autres per-sonnalités pour le prochain festival de Cannes qui se tiendra du 13 au 24 mai. la chanteuse sera aux côtés de xavier dolan, sienna miller, guillermo del toro, sophie marceau, rossy de palma et Jake gyllenhaal. Ces huit personnalités ont été désignées mardi.

sTRoMAe RenTRe Chez lUIle chanteur belge d’origine rwandaise, paul Van Haven, alias stromae, sera en tournée dans 8 pays d’afrique de mai à juin. une première dans la carrière du chanteur du titre phare « papaoutai » tiré de l’album « racine Carrée » sorti en 2013 et qui a fait un carton planétaire. il se rendra au sénégal, en Côte d’ivoire, au Cap Vert, au Cameroun, au gabon, au Congo, en rdC et au rwanda, le pays d’origine de son père.

en salle au magic cinema

sam

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SALLE I16H30

En route en 3D

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Fast and Furious 7

Hacker (Blackhat)

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Fast and Furious 7

Rapt à Bamako

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SALLE I16H30

En route en 3D

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Indian Palace-Suite

SALLE II

SALLE II

L’ombre de la folie Fast and Furious 7

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