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© Christine Lesueur pour l’INRS 20 Travail & Sécurité – Septembre 2010

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Nouveaux embauchés

Une populationà former et à informer

Dossier réalisé par Céline Ravallec avec Gaëlle Ginibrière et Delphine Vaudoux

Les premiers pas dans une entreprise peuvent présenter des risques. Mauvaise connaissance de l’environnement de travail, de la culture de l’entreprise, des dangers liés à l’activité sont autant de sources potentielles d’accidents pour un nouvel embauché. La remise d’un livret d’accueil le jour de l’arrivée ne peut suffire à sensibiliser durablement l’arrivant sur sa sécurité et celle de ses collègues. Comment et par qui faire passer les messages de prévention ? De nombreux acteurs commencent à se pencher sur ces questions et sur la façon de formaliser un accueil intégrant

pleinement la thématique santé et sécurité au travail (SST). Les fonctions d’accueillants déjà existantes – parrain, tuteur, maître d’apprentissage – peuvent-elles servir d’intermédiaires et se voir confier la mission d’informer en SST ? Des expérimentations d’accueil des nouveaux embauchés en entreprise existent avec prise en compte de cette problématique. Retour dans deux régions impliquées dans un groupe de travail dédié à ce sujet, et sur ce qui se fait en matière d’accueil en santé et sécurité au travail dans de grandes entreprises, ainsi qu’en formation initiale.

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Premières impressions

L’arrivée en entreprise, une étape à soigner

prise et des risques associés à l’activité sont souvent insuf-fisantes lors des premiers pas des nouveaux arrivants. D’où – en partie – cette sinistralité qui n’est pas toujours prise en compte par les entreprises. Tout nouvel embauché décou-vrant un contexte de travail est fragilisé. Nouveau ne signifie pas for-cément jeune. « Le caractère nouveau du sujet semble créer plus de sinistralité que le carac-tère jeune. Une personne qui est à la fois jeune et nouvelle est particulièrement vulné-rable », note Bernard Leseux, ingénieur-conseil régional adjoint à la CRAM Alsace-Moselle. La faible ancienneté accroîtrait en effet la probabi-

Quel est le meilleur relais pour transmettre des notions de sécurité à de nouveaux salariés, qui n’ont parfois aucune idée des risques ? Y a-t-il une fonction d’accueillant spécifique à développer au sein des entreprises ? Car, d’un bon accueil des nouveaux embauchés en entreprise découlent de multiples conséquences…

L’arrivée dans une entre-prise peut être un moment de vulnérabi-

lité. Les statistiques montrent que, dans les mois qui suivent une embauche, le taux d’ac-cidents graves, voire mortels, sur le lieu de travail se révèle élevé. Sur plus de 10 000 acci-dents mortels recensés depuis 1990 dans la base Epicea de l’INRS, près de 14 % concer-naient des salariés ayant moins de trois mois d’ancien-neté dans leur entreprise. Qu’il s’agisse d’un premier ou d’un nouvel emploi, ou encore d’une phase d’apprentissage (stagiaires, apprentis, compa-gnons…), les connaissances du métier, de l’environnement de travail, de la culture d’entre-

Une étude de l’INRS

Comment mieux intégrer la dimension santé et sécurité au travail (SST) dans la mission tutorale en entreprise ?

La fonction de tuteur, en émergence, tend à s’élargir à de nouvelles dimensions de l’accueil, dont la santé et la sécurité au travail. Mais les tuteurs et leurs pratiques restent encore méconnus. Afin de mieux identifier et connaître cette population, l’INRS vient de lancer une étude qualitative, dans les secteurs du BTP et des industries métallurgiques, auprès de PME et de TPE. Il s’agit d’étudier la population, son statut, ses pratiques, pour en constituer une image plus précise. « La population de tuteurs est vaste et variée, et encore méconnue. Elle regroupe à la fois les maîtres d’apprentissage, les tuteurs, les parrains… et se situe au croisement de différentes attentes : celles de l’entreprise, de l’établissement scolaire, de la branche professionnelle, etc. », présente Philippe Bailleul, qui pilote l’étude à l’INRS. À terme, la finalité de cette étude sera de mieux intégrer la dimension SST dans les formations des accueillants.

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Premières impressions

L’arrivée en entreprise, une étape à soigner

lité d’accidents, plus que l’âge. « Néanmoins, on peut dis-tinguer, parmi les nouveaux, les moins de 25 ans des plus de 25 ans, considère Laurent Théveny, responsable du pôle formation initiale à l’INRS. La typologie des accidents n’est pas la même selon ces deux tranches d’âge. La per-ception du monde du travail par les plus jeunes n’est pas la même que pour quelqu’un qui change d’entreprise ou qui se réoriente. »

Une fonction d’accueillant élargie

D’une façon générale, la pré-vention est essentiellement abordée après l’entrée dans la vie active, au sein de l’entre-prise. Tuteurs, maîtres d’ap-prentissage, maîtres de stage sont autant d’« accueillants ». Mais, le plus souvent, ces fonc-tions servent essentiellement à la transmission de savoirs techniques, plus qu’aux ques-tions de santé et de sécurité. Les nouveaux n’étant pas for-cément sensibilisés aux ques-tions de sécurité au travail et n’étant pas là pour gérer la sécurité de leur entreprise, il faut les aider à se construire une image du risque afin d’acquérir des savoir-faire de prudence. Un groupe de travail interrégional impli-

quant trois caisses régionales – Alsace-Moselle, Bretagne et Rhône-Alpes – élabore actuellement des modalités d’accueil en entreprise, adap-tées aux besoins des nou-veaux, intégrant davantage la dimension de la santé et la sécurité. Une note technique interrégionale a été rédigée par les comités techniques de ces trois régions. Elle définit un référentiel de formation des accueillants et promeut la fonction d’accueillant.Le secteur du BTP a été choisi car le flux d’accueil y est très élevé : pour 1,7 million de salariés, il faut compter près de 300 000 stagiaires et apprentis et 156 000 nou-veaux embauchés. La note

propose notamment de « confier aux tuteurs d’en-treprise, déjà en charge des apprentis et des stagiaires, une fonction d’accueillant élargie aux nouveaux embauchés pour la composante santé-sécurité au travail. Ces mêmes tuteurs devront suivre une formation appropriée, afin de prendre en charge tous les publics concernés sur le volet accueil en santé et sécurité au travail ». Le document doit être prochainement soumis au comité technique natio-nal pour que la démarche soit étendue à l’ensemble de l’Hexagone. Des démarches similaires pourraient égale-ment voir le jour dans d’autres branches professionnelles.

Le dispositif Synergie

La période d’intégration dans l’entreprise est

un moment critique pour la prévention des risques professionnels. Il semble donc important de faire un travail de sensibilisation avant l’entrée dans la vie active, lors de la formation initiale. Mais comment approcher cette population à ce stade ? C’est ce qui a été mis en place avec le dispositif « Synergie école-entreprise-prévention », associant l’Éducation nationale, le réseau Prévention et différentes branches professionnelles. Il a vu le jour en 1997. La CRAM Alsace-Moselle a, à cette époque, expérimenté ce dispositif en partenariat avec le lycée Gustave-Eiffel de Cernay, dans le Haut-Rhin, auprès d’élèves préparant un bac professionnel de la filière bois. Les élèves devaient alors réaliser un diagnostic de la sécurité dans l’entreprise où ils effectuaient leur stage et proposer des solutions de prévention. Le dispositif s’est ensuite élargi à d’autres lycées, puis à d’autres régions et à d’autres secteurs : logistique, maintenance industrielle, plasturgie, restauration, industries graphiques, auto, métal, bois.

La fonction d’accueillant santé et sécurité au travail est complexe. Elle va au-delà d’une simple présentation de l’entreprise ou de la remise d’un livret d’accueil, et doit intégrer un accompagnement et un véritable suivi.

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Parmi les outils déjà élabo-rés par l’INRS en partenariat avec ce groupe interrégional, figurent les fiches Despa – diagnostic et évaluation des savoirs en prévention pour les accueillants – qui, à terme, seront renommées « Synergie accueil ». Il s’agit de doter l’ac-cueillant d’outils pour faciliter sa mission d’accueil et d’ac-compagnement. Ces fiches lui permettent d’évaluer la capacité du nouveau à iden-tifier les situations à risque les plus courantes du secteur d’activité. Elles sont actuel-lement en phase de test dans le secteur du BTP. Pour l’heure, trois fiches portent sur l’orga-nisation générale d’un chan-tier, la manutention et les voiles et poteaux. Elles pré-sentent chacune une scène de chantier comprenant une dizaine de situations de tra-vail dangereuses. Le nouvel arrivant doit identifier les dangers et proposer des solu-tions pour chaque situation. Des fiches de correction per-mettent ensuite de faire le point et d’engager une discus-sion autour des questions de sécurité.

Adapter l’accueil et le discours

La fonction d’accueillant santé et sécurité au travail est com-plexe. Elle va au-delà d’une simple présentation de l’en-treprise ou de la remise d’un livret d’accueil et doit intégrer un accompagnement et un véritable suivi. Elle dépend aussi en grande partie de l’apprenant. Or, les profils

la fonction des tuteurs, recon-naître leur contribution, les fidéliser et susciter de nou-velles vocations.Les enjeux d’une telle approche sont importants, car les conséquences d’un accueil abouti en entreprise sont nombreuses : économique, sociétale et porteuse d’image pour la structure accueillante… Au-delà de réduire les risques d’accidents et de maladies professionnelles, une bonne intégration des nouveaux embauchés limite le turn-over, fait gagner du temps et amé-liore la qualité du travail.

C. R.

des nouveaux sont divers. Il faut donc adapter l’accueil et le discours. La promotion de la santé et de la sécurité chez les accueillants existe déjà dans les grandes entre-prises, notamment celles du BTP. Mais elle doit encore se développer. « Les entreprises ont besoin de formaliser leurs pratiques d’accueil, surtout les PME, présente Isabelle Béalu, chef de projet à la délégation formation compétences à la Chambre de commerce et d’industrie de Paris. Elles sont de plus en plus demandeuses pour former des personnes pouvant accueillir les nou-veaux, mais aussi pour recon-naître et valoriser l’action de ces accueillants. Car c’est une fonction qui prend beaucoup de temps. » C’est pourquoi les Chambres de commerce délivrent un certi ficat de compétences pour valoriser

Pour en savoir plus

Web• www.inrs.fr. Dossier

« Accueillir et intégrer un nouvel embauché ».

• www.esst-inrs.fr/synergie/.• www.centre-inffo.fr/

Copilote.html.• www.copilote.org.• www.formation-emploi.

cci.fr.• www.oppbtp.fr/outils/

accueil_salaries/diana.

Multimédia• DV 370. Napo dans…

Bon départ ! L’accueil des nouveaux dans l’entreprise ?, INRS.

À emprunter auprès de sa Caisse régionale ou à commander à : [email protected].

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Les conséquences d’un accueil abouti en entreprise sont

nombreuses : économique, sociétale et porteuse d’image

pour la structure accueillante…

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Actions régionales

Bien accueillir, ça s’apprendtéresser à la prévention. Et le meilleur moment pour faire de la prévention dans une vie professionnelle, c’est lorsque la personne est en train d’ap-prendre son métier. » En clair, lorsqu’elle arrive. Ensuite, Guy Haas pense que c’est trop tard, car il est plus diffi-cile de corriger de mauvaises habitudes.

Des formations destinées aux chefs

de chantierZwickert fait d’ailleurs partie des toutes premières entre-prises d’Alsace à avoir testé la formation de la CRAM. Antonio Dos Santos, chef de

chantier depuis treize ans dans l’entreprise, est l’une des personnes formées en 2006, pour accueillir les apprentis. Une formation sur

T ordre le cou à la vision du livret de sécurité comme seule démarche

d’accueil est l’objectif avoué de Bernard Leseux, ingé-nieur-conseil régional adjoint de la CRAM Alsace-Moselle. Il estime en effet que « trop d’entreprises se déchargent des questions de sécurité en se contentant de remettre au nouvel embauché ce fameux livret ». C’est pour cette raison que, dans sa région, un nou-veau module de formation destiné aux accueillants, axé sur la prévention des risques, est en train de voir le jour…Zwickert, entreprise de BTP de 51 personnes située à Colmar, dans le Haut-Rhin. est convaincue que la santé et la sécurité des personnes doi-vent occuper une place de premier choix lors de l’accueil des nou-veaux arrivants. « Question d’édu-cation, remarque en souriant le président de l’entreprise, Guy Haas. Quand j’ai commencé, il y a trente ans, c’était encore scie à bûches, béret sur la tête et crayon sur l’oreille. Alors vous pensez… rien que le port du casque posait problème ! Et puis après avoir vu quelques accidents, on se dit que l’on ne vient pas au travail pour se tuer. On commence à s’in-

trois jours, mais alors sans volet prévention et sécu-rité. « Quand on regarde les chiffres, on s’aperçoit que les accidents très graves arrivent souvent dans les premiers jours de prise de poste et qu’ils touchent souvent les jeunes, souligne Bernard Leseux. On s’est dit qu’il fallait faire quelque chose. » La CRAM Alsace-Moselle est chargée, en 2008, d’animer un groupe de réflexion inter-CRAM sur le thème des nouveaux embauchés.

Au printemps 2009, elle valide auprès d’un groupe de six chefs de chantier l’idée de compléter la formation exis-tante, les thématiques à abor-

Dans le cadre des actions du groupe de travailinterrégional « accueil des nouveaux embauchés »,des expériences se sont mises en place.Illustrations en Alsace-Moselle et en Bretagne.

Chez Zwickert, la santé et la sécurité des personnes

occupent une place de premier choix lors de l’accueil

des nouveaux arrivants.

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de monter quelque chose sur la question de l’accueil et de l’intégration des nouveaux embauchés.

Concrètement, comment cela s’est-il mis en place ?■ D. M. Chaque année, nous organisons à la Capeb des for-mations-actions de tuteurs pour aider à mieux trans-mettre les savoirs, avec les éta-blissements de formation. Elle se compose de deux journées : une théorique, puis, après application sur le terrain, une

Interview

Le tuteur, relais idéal de prévention ?

Travail & Sécurité. Comment est née cette formation com-mune entre la Caisse régionale et la Capeb, visant à sensibiliser les tuteurs du BTP-Gros œuvre à l’accueil en santé et sécurité au travail ?■ Dominique Mar-quand, secrétaire général de la Capeb Bretagne. L’appren-tissage développe la culture d’accueil des nouveaux arrivants. 85 % des apprentis sont accueillis par des entreprises d’ar-tisanat, souvent en lien avec des éta-blissements de for-mation (CFA, 3CA (1), Greta, centres AFPA…). Il y avait une volonté commune des diffé-rents acteurs d’améliorer les démarches d’apprentissage concernant les questions de prévention et de sécurité au travail.■ Pierre Canevet, référent prévention sécurité. La Caisse régionale s’était aperçue que de nombreux accidents du travail survenaient dans les mois suivant l’entrée en entre-prise. De fait, Carsat et Capeb avaient une volonté commune

journée de mutualisation des pratiques. Nous avons proposé à la Caisse régionale de com-pléter cette formation par une journée spécialement dédiée à l’accueil et l’intégration des nouveaux.■ P. C. Six personnes repré-sentant six entreprises du

gros-œuvre ont assisté à la première session assurée par la Caisse régionale de Bretagne, fin 2009. Il s’agis-sait majoritairement d’entre-prises déjà sensibilisées aux questions de prévention et de sécurité.

Et quels ont été les premiers retours ?■ D. M. Un des constats est qu’il est opportun de profi-ter des formations de tuteurs pour y inclure un volet accueil des nouveaux et sécurité au

travail. Passer par le tuteur, dans le cadre de contrats de professionnalisation, en alternance ou en apprentis-sage, semble faciliter la trans-mission des savoir-faire de prudence.

Comment envisagez-vous la suite ?■ P. C. La note tech-nique élaborée par le groupe de travail interrégional sur l’ac-cueil des nouveaux définit la fonction d’accueillant. Si elle remonte au niveau national comme on peut l’espérer, ce sera une première, qui va permettre d’étendre l’action.■ D.M. On peut envi-sager de développer la démarche de deux façons : en poursuivant dans les formations de tuteurs, en liaison avec l’AFPA ou le Greta, et/ou en travaillant en partenariat avec l’OPPBTP, qui réfléchit

également à ces questions. Il est, par ailleurs, important que les parties salariale et patronale s’impliquent de façon paritaire. Et il faut un suivi régulier des entreprises et des relances régulières de notre part, sinon, les choses ne se mettraient pas en place. Car tout cela ne se fait pas naturellement.1. 3CA : comité de concertation et de coordination de l’apprentissage du BTP, un organisme professionnel et paritaire.

Propos recueillis par C. R.

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La Carsat Bretagne et la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) ont noué un partenariat pour intégrer la dimension santé-sécurité au travail dans les formations de tuteurs du gros-œuvre. Une première session de formation regroupant six entreprisesa eu lieu fin 2009.

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der et la forme qu’elle devrait prendre. En décembre de la même année, une première formation a lieu pour douze chefs de chantier. « Sur les douze, quatre appartenaient à de très petites entreprises et ont donc bénéficié d’une aide financière simplifiée de la CRAM », souligne Bernard Leseux qui ne veut surtout pas que les petites entreprises se sentent exclues de ce pro-cessus de formation.

Du stagiaire de 3e au nouveau collègue

La nouvelle formule de la for-mation « nouveaux embau-chés » dure au total quatre jours, programmés géné-ralement les vendredis. Les questions de prévention et de sécurité sont abordées à tra-vers un jeu des dix erreurs pré-senté aux futurs accueillants. Les fiches, qui s’apparen-tent à un dossier « Synergie accueil », sont discutées, com-mentées et corrigées. En fin de formation, une demi-jour-née est à nouveau consacrée à la prévention des risques. « Les chefs de chantier nous ont semblé être les personnes les plus à même de sensibili-ser les nouveaux aux risques, remarque François Hinsinger, responsable du personnel en charge des questions de sécu-rité chez Zwickert. Ce sont eux qui sont sur le chantier, au quotidien, avec les nouveaux. Dans notre entreprise, deux ont suivi cette formation. Dans un premier temps, nous avons choisi ceux qui étaient les plus convaincus mais, à terme, tous

les chefs de chantier seront for-més à l’accueil des nouveaux embauchés. »Chez Zwickert, avant d’aller sur le chantier, le nouvel embau-

ché est d’abord accueilli par le chef du personnel. Celui-ci lui explique qui fait quoi, lui fait visiter les locaux et lui remet un livret très pratique dans lequel sont incluses les règles de sécurité. « J’aimerais bien également pouvoir élaborer un petit quiz interactif sur la sécu-

rité, pour connaître la maturité et le degré de connaissances des questions de prévention et de sécurité de chaque nou-vel arrivant, remarque-t-il.

Quelque chose d’assez proche de ce qui est proposé lors de la formation que va mettre en place la CRAM. De toutes

les façons, je le questionne là-dessus et je transmets mon ressenti au chef de chantier qui est celui qui va l’accueillir sur le terrain. » Il faut dire que, tout au long de l’année, mais surtout en période esti-vale, les nouveaux arrivants sont nombreux : stagiaires d’observation de classe de 3e, stagiaires IUT ou BTS, sta-giaires architectes, CDD pour l’été, apprentis en alternance, embauches en CDI… la liste est particulièrement longue. Et tous doivent être sensibilisés aux risques rencontrés sur un chantier. Antonio Dos Santos se voit comme un guide, pour un nouvel embauché. « Je prends du temps pour l’accueillir. Je lui présente tout le monde, je lui montre les EPI qu’il doit porter et j’explique le métier de cha-cun. Ensuite, on fait le tour du chantier. Je lui explique bien la circulation, les risques et les zones de danger, et j’essaie de comprendre les réactions de la personne. Je lui montre égale-ment le jeu des dix erreurs. Si je sens le nouveau peu réceptif aux questions de prévention, je reprends avec lui les points importants. » En plus du petit fascicule remis par le respon-sable du personnel, l’entre-prise a également instauré une fiche d’accueil destinée à toute personne arrivant pour la première fois sur un chantier. « Une initiative inté-ressante, remarque Bernard Leseux, mais qui ne remplace en aucun cas la formation de personne à personne. »

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Les accidents les plus graves arrivent souvent dans les trois

premiers mois de prise de poste.

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Du fait de la mobilité professionnelle et du

développement des filières d'apprentissage, les flux

de « nouveaux » augmentent, d'où l'importance d'un accueil

abouti dans les entreprises.

Quelles peuvent être les procédures d’accueil mises en œuvre dans les grandes entreprises ? Illustration auprès de deux groupes, Air France industries et Eiffage construction dans le BTP.

celui de l’A380. Arrivé la veille, le Boeing doit être prêt le lendemain matin. Au sein de l’équipe de techniciens, Fabrice Milesi, maître d’apprentissage, et Jérémy Ozan, apprenti en troisième année. Fabrice, qui travaille chez Air France indus-tries depuis 1991, est maître d’apprentissage depuis cinq ans. Jérémy est le quatrième apprenti sous sa responsabi-lité. Dans le groupe, même

si un lien spécifique les relie, chacun effectue ses tâches de façon indépen-dante. « Jérémy est en troisième année, il connaît désormais très bien l’en-treprise. Il est aujourd’hui autonome. Les appren-tis en première année posent beaucoup plus de questions, sont dans la découverte permanente », décrit Fabrice Milesi.La sécurité fait partie des thématiques quoti-diennement abordées dans les échanges entre maître et apprenti, au fil des situations de travail rencontrées. « On a une formation sur la sécurité

lors de notre arrivée dans l’en-treprise, raconte Jérémy Ozan, notamment une journée sur les équipements de protection individuelle. Mais à l’école, nous avons déjà été formés au préa-lable aux questions de préven-tion et de sécurité. » À l’arrivée des apprentis dans l’entre-prise, les maîtres prennent le temps de décrire l’environ-nement de travail. Le risque

Industrie

S’approprier la culture de l’entreprise

est présent, sans être forcé-ment visible. Et les jeunes n’en ont pas toujours conscience lors de leurs premiers pas. « En première année, les maîtres évaluent les apprentis sur la sécurité, dans un livret de suivi des compétences », présente Catherine Colliard, respon-sable de l’alternance et de la professionnalisation chez Air France Industries.

Formation professionnalisante

Mais l’apprentissage ne se limite pas au binôme maître-apprenti. « On travaille tou-jours avec la même équipe, c’est un vrai travail de groupe. Si je suis en congé, l’apprenti sera encadré par les autres collègues », poursuit Fabrice Milesi. « Et si un technicien remarque qu’un apprenti ne porte pas ses protections indivi-duelles ou effectue de mauvais gestes, il le lui fera remarquer », complète Catherine Colliard.« L’alternance est un bon sys-tème pour former les jeunes. Ils sont mieux formés au monde du travail, ils connaissent l’en-treprise avant d’y être embau-chés », poursuit le maître d’apprentissage. Au terme de sa troisième année, dans les prochaines semaines, Jérémy va intégrer une entreprise qui lui est familière, dont il possède les codes, la culture, même si la dernière incon-nue est l’atelier auquel il sera affecté.

C. R.

D ans l’immense hangar ensoleillé HN7 d’Air France industries, qui

jouxte les pistes de l’aéroport d’Orly (Val-de-Marne), un Boeing 777 est à l’arrêt. Sous une de ses gigantesques ailes s’affaire une équipe de six techniciens. Le réacteur est grand ouvert, le moteur est en train d’être changé. Il s’agit du plus puissant moteur d’avion au monde, plus encore que

De l’apprentissage dans l’air

La majorité des apprentis d’Air France industries sortent du CFA des métiers de l’aérien Vilgenis à Massy-Palaiseau,

dans l'Essonne. Ils alternent globalement trois semaines d’école et trois semaines en entreprise, pendant deux à trois ans. L’entreprise compte chaque année environ 250 apprentis sur ses cinq sites (quatre en région parisienne et un à Toulouse), dont près de 80 % sont embauchés au terme de leur apprentissage. Plus de 1 000 apprentis ont été formés en douze ans.

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BTP

La prévention en message de bienvenue

L a sécurité n’a pas de prix. L’oublier a un coût. » Cette citation inscrite

dans la procédure d’ac-cueil d’Eiffage Construction Atlantique donne le ton de l’approche de l’entreprise sur les questions de santé et de sécurité au travail. En matière d’accueil des nouveaux, un module a été spécifiquement mis en place dans la région Aquitaine. Chaque premier du mois, les personnes dernièrement embau-chées (contrats pro-fessionnels, contrats de qualification, CDD, CDI) assistent à une présentation de l’en-treprise et de ses dif-férents services. Après cette première partie en salle, plus axée sur la partie administra-tive, et la distribution des équipements de travail et de protec-tion nécessaires, une visite sur chantier a lieu pour présenter le site, les règles de vie, le poste de travail. Elle est réalisée par l’enca-drement du chantier (chef de chantier, conducteur de tra-vaux, directeur des travaux). D’autres formations sur les modes opératoires sont plus spécifiquement délivrées en fonction du poste occupé. Ces phases d’accueil et de for-mation à la sécurité au poste de travail concernent tous les personnels de l’entreprise sur chantier, y compris les intéri-

maires. Dans le cadre de cet accueil, les nouveaux bénéfi-cient d'une formation d’une journée à la prévention. Cette formation aux savoirs mini-maux de sécurité (SMS) a lieu trois ou quatre fois par an. « Ce module a été mis en place dans notre région en 2003, après qu'on a constaté une recrudescence des accidents du travail chez les nouveaux embauchés », présente Sophie

Villejoubert, animatrice pré-vention. Il a concerné près de 70 personnes en 2009 et, à la mi-juin 2010, une trentaine de nouveaux l’avaient suivi. « Il s’agit de présenter les règles de sécurité minimales à tous nos nouveaux arri-vants. De cette façon, tout le monde dans l’entreprise a reçu le même discours et doit suivre les mêmes règles. Cette

formation a lieu au plus tard dans les trois à quatre mois suivant l’arrivée dans l’entre-prise, explique Armelle Leprêtre, animatrice régionale prévention d'Eiffage. Les sup-ports sur lesquels on s’appuie sont essentiellement des des-sins. Cela facilite la transmis-sion d’informations auprès de salariés qui ne maîtrisent pas forcément toujours l’écriture. À la fin de la journée de forma-

tion, les nouveaux embauchés sont évalués. Il s’agit d’un QCM (questionnaire à choix mul-tiples). Si la personne obtient plus de 12, on lui donne un certificat d’aptitude au tra-vail en sécurité. Dans le cas contraire, un recyclage est nécessaire pour parfaire ses connaissances. » Cette forma-tion d’une journée présente les règles générales de sécu-

rité, s’adresse à tous les profils présents sur un chantier. « J’ai appris plus que ce que je savais déjà en tant qu’intérimaire, témoigne Aimé Ngeledeya, coffreur-bancheur embauché en mars dernier. L’approche est très sérieuse au niveau de la sécurité. Ça en devient une culture dans l’entreprise. Si on voit un collègue qui ne porte pas ses équipements de pro-tection ou qui fait de mauvais

gestes, il y a toujours quelqu’un pour le lui dire. »« Étant précédem-ment intérimaire chez Eiffage, je connais-sais déjà le fonction-nement et les règles de l’entreprise en matière de sécurité. Mais des rappels sont toujours utiles. Pour les nouveaux, un tel accueil est vraiment une bonne chose, c’est un très bon encadre-ment », confirme Bruno de Francesco, électricien embauché le 1er juin dernier.Le programme en

prévention a d’ailleurs été présenté à tout le personnel de terrain, même aux anciens de l’entreprise. « Cela remet les choses au clair, donne des expli-cations, précise certains points. Avec parfois une modification des habitudes. Il faut donc répéter le discours, mais les messages entrent à la longue », résume Armelle Leprêtre.

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Formation initiale

Une insertion progressive dans l’entrepriseLa prévention à la sécurité en milieu professionnel est essentiellement présente lors l’entrée dans la vie active. Néanmoins, des actions sont aussi réalisées en formation initiale. Illustrations dans des activités tertiaires, au sein de la Skema Business School à Paris.

I l est brandi comme l’un des outils clés pour favoriser l’insertion professionnelle

des jeunes. L’apprentissage permet en effet aux 16-25 ans de se former à l’école, dans l’un des 1 500 CFA (centres de formation des apprentis), tout en acquérant une qualifi-cation professionnelle via une mission en entreprise. Une alternance qui favorise une entrée très encadrée dans la vie active. École de commerce basée à Paris, Lille et Nice, Skema Business School a une longue tradition de mise en œuvre de l’apprentissage. Son programme Esdhem-licence 3

de gestion en apprentissage, accessible aux étudiants déjà titulaires d’un BTS, d’un DUT ou d’une deuxième année de licence, allie la troisième année de licence avec une classe pré-paratoire aux grandes écoles.

Offrant une scolarité d’un an sous contrat d’apprentissage, elle accueillait en 2009-2010 38 étudiants.« L’apprentissage est un contrat à trois entre le CFA/école, l’ap-prenti et l’entreprise. Mon rôle de tuteur pédagogique est d’accompagner les étudiants dans la réussite de leur projet personnel et professionnel et de m’assurer du bon déroule-ment de leur mission en entre-prise », indique Abdellatif El Mamouni, responsable du programme Licence de gestion en apprentissage de Skema. À charge pour lui effectivement de s’assurer que la mission

confiée à l’apprenti corres-pond au niveau de la forma-tion et aux métiers qui y sont enseignés, en l’occurrence des postes d’assistants contrôleurs de gestion, assistants marke-ting, assistants RH, assistants

communication… « Le tuteur se rend également en entre-prise pour s’assurer que tout se passe bien. Il est aussi là pour répondre aux questions des apprentis ou régler d’éven-tuels problèmes », poursuit Abdellatif El Mamouni.Autre pilier de la relation, l’en-treprise doit veiller à la bonne insertion de l’apprenti. C’est toute la mission du maître d’apprentissage, chargé d’accompagner et de suivre l’évolution du jeune. « C’est un travail à part entière », commente Sylvie Dehouck. Responsable de l’équipe Pilotage des prêts bonifiés et réglementés du Crédit Agricole SA, elle a accueilli pendant un an un apprenti du programme Esdhem. « Il s’est agi de le mettre en confiance, de l’intégrer dans l’équipe, de l’amener à progresser en l’ai-dant à prendre de la matu-rité et aussi de lui apporter quelques connaissances géné-rales sur le monde bancaire », détaille-t-elle. Un investis-sement que François Liquier, l’apprenti accueilli dans son service, reconnaît volontiers : « Ma maître d’apprentissage a toujours veillé à m’expliquer les tenants et les aboutissants des dossiers sur lesquels je tra-vaillais pour que j’en aie une vision globale, ce qui permet d’avoir un réel confort de tra-vail ». Sa mission pendant cette année d’apprentissage ? Contrôler la saisie des flux des prêts bonifiés et réglementés émanant des Caisses régio-nales et diffuser en retour à ces mêmes Caisses régionales des informations sur une

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Travail & Sécurité – Septembre 2010 31

L'apprentissage dans le secteur tertiaire est également l'occasion d'une sensibilisation aux questions de santé et sécurité au travail.

Formation initiale

Une insertion progressive dans l’entrepriseplate-forme internet. « Mon intégration s’est bien passée car ma mission correspondait à un besoin, parce que l’équipe qui m’a accueillie était soucieuse de transmettre son savoir et que j’avais envie de recevoir », résume François Liquier.

Sensibilisation aux risques psychosociauxÀ quelques encablures de là, au 10e étage du siège du Crédit Agricole SA et à quelques encablures de bureaux, Maxime Andrieux travaille, lui, sur l’analyse des anomalies des crédits accor-

dés par les banques de détail. Également apprenti du pro-gramme ESDHEM, il apprécie l’accueil et la qualité d’écoute du service dans lequel il a été intégré. Il a même assisté à une session d’information sur le stress, mise en place par l’entreprise. « Animée par un cabinet extérieur, cette ses-sion faisait le point sur les fac-teurs de stress au travail, les méthodes pour savoir si l’on est concerné et essayer de le limiter, décrit-il. C’était intéres-sant, bien qu’un peu succinct puisque ces questions étaient abordées en deux heures. » Pour préparer son déménage-

ment du site de Montparnasse dans de nouveaux locaux à Montrouge (Hauts-de-Seine) en septembre, l’établissement bancaire a en effet mis en place un plan de prévention des risques psychosociaux à la fin de l’année 2009. « Parmi différentes actions, nous avons notamment organisé douze conférences de sensibilisation aux risques psychosociaux, dont quatre étaient plus spé-cifiquement dédiées aux pro-blématiques des managers et nous avons ouvert une plate-forme d’écoute psycho-logique », explique Marie-Hélène Turpin, responsable développement RH et forma-tion du Crédit Agricole SA. Autant d’initiatives ouvertes aux apprentis (en fait, seul un questionnaire d’évaluation des risques psychosociaux a été envoyé uniquement aux col-laborateurs en CDI). En effet, même s’ils sont encore en période d’études, les apprentis

sont considérés comme des salariés à part entière de la société qui les accueille.C’est ainsi qu’ils béné-ficient, par exemple, de la visite médicale obli-gatoire, de sessions de formation à la confiden-tialité des données ou à la sécurité incendie ou encore reçoivent les bul-letins d’informations du CHSCT. « La semaine d’in-tégration comporte chez nous une action de pré-vention des TMS réalisée par la médecine du tra-vail au sujet des postures à adopter sur le poste

de travail », précise Marie-Hélène Turpin. D’autres socié-tés accueillant des apprentis proposent également des informations sur les risques psychosociaux, donnent la possibilité de choisir du matériel de bureau adapté, notamment les fauteuils, ou fournissent un numéro d’ap-pel téléphonique en cas de souffrance psychologique… En réalité, peu d’apprentis de la promotion 2009-2010 du programme ESDHEM se sont saisis de ces outils. Sans doute ne se sentent-ils pas encore concernés. « En termes de risques psychosociaux, je pense que François et Maxime ont ressenti autour d’eux le stress lié au déménagement, mais ils ne semblent pas avoir été directement touchés. À l’inverse, leur jeunesse a beau-coup contribué à la détente dans le service », conclut Sylvie Dehouck.

G. G.

Sensibiliser les futurs managers au stress

Le stress, les risques psychosociaux ? Ces mots ont certes une résonance auprès des étudiants, même s’ils avouent

ne pas toujours se sentir directement concernés. Or, c’est dès leur arrivée dans l’entreprise qu’ils peuvent y être confrontés et devront réagir. « Sans s’en rendre compte, chacun peut être générateur de stress autour de soi. Il faut donc en prendre conscience, et le plus tôt possible, avant d’avoir la tête dans le guidon. Les étudiants doivent intégrer qu’il n’existe que des solutions d’organisation face au stress et qu’il faut sortir d’une logique individuelle culpabilisante », souligne Antoine de Gabrielli, président de Companieros, une société spécialisée dans les programmes pédagogiques à destination de l’enseignement supérieur. Pour ce faire, Companieros a créé cette année un tout nouveau programme de sensibilisation des étudiants au stress. L’idée ? Faire travailler des groupes d’étudiants – pour cette première année de test, dix étudiants des Arts et Métiers, trois d’HEC et trois de l’université Pierre-et-Marie-Curie – sur ce qu’est le stress, ses dommages pour les individus, ses coûts cachés pour la société et sur le rôle du dialogue social à travers des rencontres avec des syndicalistes, des managers, des personnes ayant fait un burn-out… Aux Arts et Métiers, les dix volontaires ont ensuite informé 90 de leurs camarades, invités à bûcher sur un cas d’entreprise lié au stress.

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