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NEUVIÈME RÉUNION DES MINISTRES PIC9/8 DE LA SANTÉ DES PAYS OCÉANIENS Honiara (Îles Salomon) 22 juin 2011 28 juin-1 er juillet 2011 Original : ANGLAIS ACCÉLÉRER LES PROGRÈS VERS LA RÉALISATION DES OMD 4 ET 5 : PROMOUVOIR LA SANTÉ DES FEMMES ET DES ENFANTS L’amélioration de la santé des femmes et des enfants est une priorité des États et Territoires insulaires océaniens. La baisse globale du taux de mortalité infantile et maternelle dans le Pacifique au cours des dix dernières années indique que des progrès ont été accomplis. Toutefois, cette réduction ne représente qu’une infime partie du long chemin à parcourir pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). La région connaît une évolution inégale, certains pays enregistrant des progrès substantiels alors que d’autres restent à la traîne. La couverture de certaines interventions essentielles s’est avérée à la fois lente et imprévisible. En règle générale, seul un faible pourcentage de la population océanienne bénéficie d’interventions efficaces dans le domaine de la santé maternelle et infantile. La région océanienne, dans son ensemble, n’atteindra probablement pas les quatrième et cinquième OMD dans les délais impartis, à savoir l’année 2015. Les capacités des systèmes de santé publique nationaux ne permettent pas de répondre aux besoins des populations. Les problèmes inhérents à ces systèmes, notamment le manque chronique d’investissements, sont à l’origine de la lenteur des progrès accomplis. Des politiques et des stratégies imprécises, des prestations de services essentiels insuffisantes et un suivi aléatoire des résultats ont empêché les pays de la région d’accomplir des progrès soutenus dans le domaine de la santé des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents ainsi que de la santé génésique. Pour accomplir des progrès plus rapides, il convient d’examiner les causes de ces lenteurs, de résorber les goulots d’étranglement, de combler les lacunes et de réaffecter les ressources aux domaines les plus urgents. Le présent document exhorte les États et Territoires insulaires océaniens ainsi que leurs partenaires dans le développement à soutenir une action énergique en faveur de la santé des femmes et des enfants, à réaffirmer leur volonté d’atteindre les quatrième et cinquième OMD, et à réaffecter les ressources à des interventions rentables et efficaces.

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NEUVIÈME RÉUNION DES MINISTRES PIC9/8

DE LA SANTÉ DES PAYS OCÉANIENS

Honiara (Îles Salomon) 22 juin 2011

28 juin-1er juillet 2011 Original : ANGLAIS

ACCÉLÉRER LES PROGRÈS VERS LA RÉALISATION DES OMD 4

ET 5 : PROMOUVOIR LA SANTÉ DES FEMMES ET DES ENFANT S

L’amélioration de la santé des femmes et des enfants est une priorité des États et

Territoires insulaires océaniens. La baisse globale du taux de mortalité infantile et

maternelle dans le Pacifique au cours des dix dernières années indique que des progrès ont

été accomplis. Toutefois, cette réduction ne représente qu’une infime partie du long chemin

à parcourir pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

La région connaît une évolution inégale, certains pays enregistrant des progrès substantiels

alors que d’autres restent à la traîne. La couverture de certaines interventions essentielles

s’est avérée à la fois lente et imprévisible. En règle générale, seul un faible pourcentage de

la population océanienne bénéficie d’interventions efficaces dans le domaine de la santé

maternelle et infantile. La région océanienne, dans son ensemble, n’atteindra probablement

pas les quatrième et cinquième OMD dans les délais impartis, à savoir l’année 2015.

Les capacités des systèmes de santé publique nationaux ne permettent pas de

répondre aux besoins des populations. Les problèmes inhérents à ces systèmes, notamment

le manque chronique d’investissements, sont à l’origine de la lenteur des progrès accomplis.

Des politiques et des stratégies imprécises, des prestations de services essentiels

insuffisantes et un suivi aléatoire des résultats ont empêché les pays de la région

d’accomplir des progrès soutenus dans le domaine de la santé des femmes, des nouveau-nés,

des enfants et des adolescents ainsi que de la santé génésique.

Pour accomplir des progrès plus rapides, il convient d’examiner les causes de ces

lenteurs, de résorber les goulots d’étranglement, de combler les lacunes et de réaffecter les

ressources aux domaines les plus urgents.

Le présent document exhorte les États et Territoires insulaires océaniens ainsi que

leurs partenaires dans le développement à soutenir une action énergique en faveur de la

santé des femmes et des enfants, à réaffirmer leur volonté d’atteindre les quatrième et

cinquième OMD, et à réaffecter les ressources à des interventions rentables et efficaces.

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1. CONTEXTE

Les quatrième et cinquième OMD (réduire la mortalité infantile et améliorer la santé

maternelle) sont des objectifs prioritaires pour les États et Territoires insulaires océaniens. Tout

investissement dans la santé des femmes, des enfants et des adolescents ne peut être que rentable et

contribuer au développement national. En effet, il réduit la pauvreté, stimule la productivité

économique et aide femmes et enfants à exercer leurs droits fondamentaux. Toutefois, de nombreuses

Océaniennes continuent de souffrir injustement pendant la grossesse et l’accouchement, tandis que de

nombreux nouveau-nés et enfants restent privés de soins de santé de qualité nécessaires à leur plein

épanouissement.

Dans le Pacifique, les stratégies régionales et mondiales ont servi à élaborer des plans

nationaux de développement qui répondent aux besoins des mères, des nouveau-nés, des enfants et

des adolescents. Des conférences de haut niveau ont permis de transposer ces stratégies dans des

politiques et des plans d’action nationaux. Citons par exemple la Stratégie mondiale pour la santé

génésique (2004), la Stratégie régionale pour la survie de l’enfant (2005) et le Cadre politique

océanien pour un accès universel aux services et produits de santé génésique (2008). Ces stratégies et

ces cadres ont permis d’élaborer et de renforcer les politiques et les plans d’action visant à assurer une

meilleure santé génésique ainsi qu’une meilleure santé aux mères, aux nouveau-nés, aux enfants et

aux adolescents.

Les participants à la dernière Réunion des Ministres de la Santé des pays océaniens, tenue en

juillet 2009, ont pris acte des progrès inégaux accomplis au regard des quatrième et cinquième OMD,

et ont appelé à redoubler d’efforts pour répondre aux besoins existants. Dans cette même optique, la

onzième Conférence régionale sur la condition féminine a souligné les conséquences des problèmes

de santé génésique sur les femmes et a recommandé l’adoption de mesures afin d’améliorer la santé

des femmes. Bien que les États et Territoires ainsi que les partenaires dans le développement aient

intégré ces recommandations dans leurs programmes d’activités, leur mise en œuvre reste inégale et

trop timide pour améliorer la santé maternelle et infantile et progresser sur la voie de la réalisation des

OMD.

Lors de l’Assemblée générale des Nations Unies tenue en septembre 2010, dans un effort visant

à accélérer les progrès accomplis à l’échelle mondiale, le Secrétaire général des Nations Unies a lancé

la Stratégie mondiale pour la santé de la femme et de l’enfant qui vise à contracter de nouveaux

engagements, à multiplier les actions en faveur d’interventions innovantes, et à mesurer les progrès

accomplis dans l’utilisation des ressources et l’obtention de résultats.

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2. SITUATION ACTUELLE

2.1 Introduction

La région océanienne est parvenue à améliorer quelque peu la santé des mères et de leurs

enfants comme l’indique la baisse des taux de mortalité maternelle et infantile. Toutefois, cette baisse

de la mortalité est très inégale. La présente section a été rédigée sur la base des données figurant aux

tableaux 1 et 2, page 11.

Bien que la santé des enfants ait connu une amélioration, la baisse du taux de mortalité chez les

enfants de moins de cinq ans est très variable et inégale d’un pays à l’autre. Entre l’année 1990 et

aujourd’hui1, elle va de 70 pour cent au Samoa (le taux de mortalité passe de 50 pour mille à 15 pour

mille des naissances vivantes) à 13 pour cent à Kiribati (le taux de mortalité passe de 89 pour mille à

77 pour mille des naissances vivantes), les autres pays se situant dans cette fourchette. Seuls les Îles

Cook et le Samoa sont parvenus à réduire de plus de 60 pour cent le taux de mortalité des enfants âgés

de moins de cinq ans. Par ailleurs, les taux de mortalité dans quatre pays ont légèrement baissé depuis

1990. Si la tendance actuelle se confirme, la plupart des pays ne seront pas en mesure d’atteindre,

d’ici à 2015, le quatrième OMD qui consiste à réduire des deux tiers le taux de mortalité chez les

enfants âgés de moins de cinq ans.

Les récentes enquêtes démographiques et sanitaires2 conduites dans sept États et Territoires

insulaires océaniens révèlent que les décès néonatals représentent 48,3 pour cent des enfants âgés de

moins de cinq ans et 66,5 pour cent des nourrissons âgés de moins de 12 mois (tableau 2). Ces

données traduisent le besoin de dispenser des services de meilleure qualité pendant les périodes

périnatale et néonatale. Elles indiquent de toute évidence la nécessité de prendre des décisions

stratégiques en matière de gestion afin de déterminer les domaines sur lesquels concentrer les

ressources et les interventions. Le système d’information sanitaire actuel ne donne pas une idée

précise des décès néonatals déclarés. Lorsque ceux-ci sont déclarés, ils ne permettent pas de cerner

clairement la situation, en particulier quand les taux d’accouchement à domicile et de grossesses

cachées sont élevés.

L’accès aux soins prénatals ainsi qu’à des accoucheuses qualifiées est généralement plus facile,

mais varie toujours d’un pays à l’autre. Bien qu’une baisse du taux de mortalité maternelle ait été

observée dans la région, chaque pays enregistre des résultats différents. Le taux le plus élevé se

retrouve en Papouasie-Nouvelle-Guinée (733 décès pour 100 000 naissances vivantes3, ce qui se

traduit par 1 300 décès maternels par an). Il varie également selon les régions du territoire. Les décès

maternels se font rares dans les États insulaires plus petits et il peut même arriver qu’un seul décès

1 Le tableau 1 indique le taux de mortalité le plus récent des enfants de moins de cinq ans au cours de la période 2006-2009 2 Enquêtes démographiques et sanitaires s dans sept (7) pays – Papouasie-Nouvelle-Guinée, Îles Marshall, Îles Salomon, Nauru, Tuvalu,

Kiribati et Samoa, 2006–2009 3 Enquête démographique et sanitaire de 2006, CPS

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soit déclaré sur une période de quelques années, comme c’est le cas aux Îles Cook, à Niue, à Palau et

à Tuvalu. En revanche, le taux de mortalité maternelle reste relativement élevé et ne baisse que

faiblement en Papouasie-Nouvelle-Guinée, aux États fédérés de Micronésie et aux Îles Salomon

(tableau 1). Ce sont des pays plus grands dont les populations, vivant en milieu rural, sont disséminées

sur de nombreuses îles périphériques isolées, mal desservies, ce qui complique l’accès aux soins de

santé. Chez les femmes enceintes vivant dans ces régions, les risques de décès sont plus élevés. Les

causes de décès les plus répandues sont les hémorragies, l’hypertension et les infections.

Dans les États et Territoires insulaires océaniens, une baisse du taux de mortalité maternelle ou

un niveau zéro peuvent indiquer à tort une amélioration de la santé maternelle, car un décès ne traduit

que le pire aboutissement de la grossesse. Hormis cette fin tragique, de nombreuses complications

extrêmement graves, sans toutefois être mortelles, ont des effets dévastateurs sur la vie des femmes.

Au sein des populations insulaires de petite taille, le taux de mortalité maternelle est loin d’être un

outil précis pour mesurer l’état de santé des femmes. Par conséquent, un registre du nombre exact de

décès maternels et de complications graves constitue un meilleur moyen d’évaluer la situation.

Le recours à une méthode de contraception efficace est un moyen économique d’améliorer la

santé des femmes. L’utilisation des contraceptifs a augmenté dans la plupart des pays au cours des

vingt dernières années. Dans les années 90, le taux d’utilisation des contraceptifs était inférieur à

30 pour cent dans beaucoup de pays. Il est aujourd’hui de 34 pour cent en moyenne, allant de

18 pour cent en Papouasie-Nouvelle-Guinée au taux relativement élevé de 49 pour cent aux États

fédérés de Micronésie. Malgré cette augmentation, les besoins à satisfaire en matière de planification

familiale restent nombreux dans la région, en particulier chez les jeunes.

De nombreux pays enregistrent des taux de prévalence élevés d’infections sexuellement

transmissibles (IST) pendant la grossesse, tandis que la proportion de la charge globale de morbidité

due aux IST atteint des sommets chez les adolescents et jeunes adultes. L’infection à VIH est un

problème majeur en Papouasie-Nouvelle-Guinée où, selon les estimations, un pour cent des femmes

en âge de reproduction sont porteuses du virus alors que deux pour cent des mères faisant l’objet

d’une attention médicale au General Hospital de Port-Moresby sont séropositives.

2.2 Analyse des problèmes

Des actions en faveur de la santé maternelle et infantile sont menées depuis des décennies dans

les États et Territoires insulaires océaniens. Certaines ont donné globalement des résultats positifs,

avec des taux de couverture relativement élevés, dans des domaines tels que les soins prénatals, la

formation professionnelle d’accoucheuses, les campagnes de vaccination, et les systèmes de

distribution d’eau et d'assainissement. Toutefois, les résultats se sont avérés lents et imprévisibles

dans un certain nombre de secteurs d’importance capitale.

PIC9/8 page 5

Le graphe de la page 13 (annexe 2) illustre les taux de couverture obtenus à l’issue

d’interventions essentielles menées au cours des périodes critiques de la prégrossesse, de la grossesse,

de l’accouchement, des soins néonatals précoces et de l’enfance. Les taux de couverture ont une

incidence majeure sur la mortalité maternelle et infantile. Le graphe révèle que les interventions liées

aux soins de maternité sont inadéquates. Il montre également une faible utilisation des contraceptifs,

ce qui se traduit par un nombre élevé de grossesses non désirées et contribue à la mortalité et à la

morbidité maternelles et périnatales. Alors que la couverture de soins prénatals est relativement élevée

(70 pour cent), avec un accès à des accoucheurs qualifiés dans 78 pour cent des cas, elle est inégale et

les taux peuvent chuter jusqu’à 50 pour cent dans certaines provinces. Il convient de souligner la

difficulté d’obtenir des soins obstétricaux d’urgence (inférieur à 40 pour cent) alors que ces soins

permettent de sauver des vies en cas de complications très graves chez la mère.

Globalement, l’amélioration de la santé infantile a été possible grâce à l’adoption d’une batterie

de mesures rentables visant à assurer la survie des enfants : vaccination, allaitement exclusif,

nutrition, prise en charge intégrée des maladies de l’enfant, eau potable et système d’assainissement,

et accroissement général du développement socioéconomique. Cette évolution explique la baisse du

taux de mortalité des enfants âgés de moins de cinq ans au cours des dix dernières années. Toutefois,

la couverture reste inégale et a même diminué dans quelques pays. L’accès restreint aux services est

une des raisons majeures de la disparité de la couverture dans les différents pays. Il convient de

souligner le taux de mortalité relativement élevé chez les enfants âgés de moins de cinq ans, attribué

aux décès néonatals. Cette situation est le baromètre de la qualité des soins néonatals, périnatals et

maternels. Les causes des décès néonatals doivent faire l’objet de recherches et d’analyses plus

approfondies.

L’amélioration des soins maternels varie d’un pays à l’autre de la région. Dans les pays de plus

petite taille, où le nombre de sages-femmes a augmenté, les soins prénatals et les accouchements

assurés par du personnel qualifié ont affiché une nette tendance à la hausse et les résultats obtenus ont

pu être maintenus. En outre, un meilleur accès aux soins obstétricaux d’urgence permettant de traiter

les complications graves ont pratiquement réduit à néant le taux de mortalité maternelle. Les pays en

mesure d’assurer une bonne couverture de soins d’urgence et dotés de systèmes efficaces

d’orientation des patients ont déclaré un taux annuel de mortalité nul et moins de cinq décès sur une

période de trois à cinq ans au cours des dix dernières années.

En revanche, dans les pays où le nombre d’accoucheurs qualifiés est insuffisant et où les soins

obstétriques d’urgence sont limités, les cas de mortalité maternelle persistent. Dans les États et

Territoires où la proportion de naissances assurée par des accoucheurs qualifiés est relativement

faible, comme en Papouasie-Nouvelle-Guinée et à Vanuatu, le taux de mortalité maternelle continue

de stagner. Les effets se font d’autant plus sentir lorsque les soins obstétriques d’urgence sont limités

aux principaux hôpitaux ou aux grands établissements hospitaliers provinciaux. Cette situation est

PIC9/8 page 6

typique de nombreux États et Territoires insulaires océaniens où les populations rurales vivent dans

des régions isolées, éparpillées sur des îles périphériques comme à Kiribati, aux États fédérés de

Micronésie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et aux Îles Salomon. La plupart des décès maternels

s’expliquent par l’accès limité aux soins obstétricaux d’urgence à caractère vital, qui sont pourtant

indispensables pour faire face aux complications obstétriques imprévisibles et éviter les décès,

l’angoisse, les traumatismes, les handicaps et la maladie.

Un certain nombre d’échecs classiques entrave l’accès et limite la couverture de soins essentiels

en faveur des mères et de leurs enfants, ce qui donne de mauvais résultats en matière de santé.

Premièrement, la démarche stratégique consistant à transposer la politique nationale à l’échelon

infranational est inadéquate dans certains pays. Or elle joue un rôle déterminant dans l’affectation des

ressources, ainsi que la mise en œuvre et le suivi des plans d’action nationaux aux différents échelons

administratifs (province, district).

Deuxièmement, l’accès aux services est entravé par un certain nombre de facteurs liés aux

systèmes de santé, qui ont une incidence sur la réaffectation des ressources de l’échelon national à

l’échelon infranational. Les faiblesses de ces systèmes contribuent à la lenteur des améliorations

apportées à ces services. Des ressources humaines inadéquates, des installations sous-équipées, un

système d’orientation-recours déficient, des dispositifs de surveillance inadaptés et des systèmes

d’information sanitaire insuffisants nuisent à la qualité des services dispensés et compromettent la

santé des femmes et des enfants.

Troisièmement, la prestation de services fait l’objet d’une gestion et d’une coordination

inadéquates, et entraîne des coûts inutiles à la fois pour le système de santé et les bénéficiaires de ces

services. Ainsi différents services fonctionnent en parallèle sans pratiquement collaborer alors qu’ils

ont des objectifs similaires et visent les mêmes populations. Bien que les programmes de promotion

de la santé maternelle et infantile soient soumis à des évaluations, la mise en œuvre des

recommandations et le suivi pourraient être améliorés.

Quatrièmement, l’insuffisance des investissements consentis dans la santé maternelle et

infantile complique les questions liées au perfectionnement des ressources humaines, aux

infrastructures et au soutien à l’information sanitaire, et empêche d’envisager des solutions innovantes

pour renforcer l’accès aux services. Les programmes de promotion de la santé génésique ainsi que de

la santé des femmes, des enfants et des adolescents bénéficient principalement de financements

externes. L’assistance financière et les autres ressources ont tendance à rester concentrées à l’échelon

national, seule une faible proportion étant affectée à l’échelon infranational. Cette situation empêche

d’élargir la palette de services dispensés aux échelons de base du système de soins de santé et a pour

effet de limiter la couverture-santé.

PIC9/8 page 7

Enfin, les informations scientifiques disponibles et les données connexes sont peu utilisées dans

l’élaboration de politiques et la planification d’actions éclairées. Les données lacunaires relatives à la

santé des femmes et des enfants entravent les efforts déployés pour suivre régulièrement les résultats

obtenus et lancer des actions qui s'imposent. Les systèmes d’information sanitaire sont défaillants.

Outre ces défis, une attention inadéquate est accordée aux déterminants sociaux de la santé, ce

qui nuit à la santé génésique ainsi qu’à la santé des femmes, des enfants et des adolescents. Parmi ces

déterminants, citons l’égalité hommes-femmes, les droits de la personne, les questions économiques,

culturelles, politiques et juridiques ainsi que d’autres facteurs environnementaux.

3. ACTIONS PROPOSÉES

Pour promouvoir énergiquement l’action en faveur de la santé maternelle et infantile dans la

région océanienne, toutes les parties prenantes doivent dresser un bilan de la situation et poursuivre

leurs activités en se fondant sur les interventions actuelles. Elles doivent mettre à profit les meilleures

pratiques, appliquer les enseignements tirés de l’expérience, résoudre les problèmes de mise en

œuvre, utiliser les données existantes, explorer les innovations particulièrement intéressantes sur le

plan économique et obtenir des résultats tangibles à long terme.

En fonction des lacunes recensées, les actions suivantes sont proposées :

1. Poursuivre l’action en se fondant sur les politiques et stratégies existantes

Poursuivre l’action en se fondant sur les politiques et stratégies existantes en matière de santé

maternelle et infantile afin de redéfinir les plans nationaux, y compris le financement, les ressources

humaines, la mise en œuvre et le suivi aux échelons national et infranational. Les partenaires dans le

développement devraient apporter leur soutien aux plans nationaux afin d’améliorer l’accès aux

services. Les stratégies doivent intégrer une gestion et un encadrement efficaces pour obtenir des

résultats à tous les échelons.

2. Utiliser le modèle de continuité des soins pour parvenir à un accès universel

(se reporter à la Figure 1)

Se fonder sur les services existants afin de reconstituer un ensemble complet et intégré

d’interventions axées sur le modèle de la continuité des soins. Le modèle recense les services

essentiels requis lors des phases critiques : de la prégrossesse à l’enfance en passant par la grossesse et

l’accouchement. Effectuer une analyse des services actuels pour mieux recenser les populations

privées d’accès aux soins de santé et élaborer des plans ciblés pour améliorer l’accès à des endroits et

pour des populations spécifiques.

PIC9/8 page 8

Figure 1 : Utilisation du modèle de continuité des soins en faveur d’un accès universel

PREGNANCYCARE AND NUTRITION

CHILD SURVIVAL-IMCI:

-EPI-Nutrition

POST-PARTUMCARE

- Nutrition- Family P

CHILDBIRTH & DELIVERY: MATERNAL & NEONATAL

CARE

MNCHCONTINUUM

OF CARE

HEALTH SYSTEMS STRENGTHENING

1. Leadership & Management

2. Financing and

Insurance

3. Human

Resources for

Health

4. Medicines and

Technologies

HEALTH SYSTEMS

STRENGTHENING

5. Commodities

and supply chains

6. Service delivery

and quality of

care

7. Intersectoral

linkages

8. Social

Determinants of

health and human

rights

3. Améliorer la prestation de services en renforçant les systèmes de santé

Adopter des initiatives à l’échelon national pour renforcer les systèmes de santé en résorbant

les goulots d’étranglement de la manière suivante :

Aspects des systèmes de santé Actions et résultats escomptés

1. Leadership et capacités managériales

Assurer un rôle de chef de file afin de mobiliser les intervenants et des ressources, adopter des politiques et des modes de gestion permettant de prodiguer des soins de santé efficaces.

2. Financement et assurance Utiliser des mécanismes financiers innovants, notamment une assurance sociale qui permette de promouvoir l’accès universel aux soins de santé.

3. Ressources humaines Combler le déficit des personnels de santé et les lacunes de formation, résoudre le problème des rotations intempestives d’agents déployés sur le terrain.

4. Médicaments et techniques Se consacrer à la recherche et au développement afin de mettre au point de nouveaux médicaments, vaccins et instruments.

5. Produits et chaînes d’approvisionnement

Éviter les ruptures de stocks et améliorer la gestion de la chaîne d’approvisionnement.

6. Prestation de services et qualité des soins

Améliorer la qualité des soins au sein des établissements communautaires spécialisés dans les soins primaires et secondaires.

7. Collaboration intersectorielle Renforcer la collaboration avec d’autres secteurs.

8. Droits de la personne et égalité hommes-femmes

Promouvoir l’information sur les droits, l’accès à ces droits et toutes les documentations concernant la santé des femmes et des enfants.

Intégrer les déterminants sociaux de la santé, y compris l’égalité hommes-femmes et les droits de la personne.

PIC9/8 page 9

4. Améliorer la surveillance et la responsabilisation en matière de résultats et de

ressources.

Établir et renforcer les mécanismes de responsabilisation afin de suivre à la fois l’utilisation des

ressources et l’obtention de résultats dans le domaine de la santé maternelle et infantile.

4. QUESTIONS À DÉBATTRE

En fonction des questions susmentionnées, il est proposé de débattre un certain nombre de

points :

a) Attention renouvelée en faveur d’un élargissement de la couverture-santé des femmes et

des enfants

• Comment pouvons-nous transposer plus efficacement les orientations

politiques et stratégiques aux échelons national et infranational afin

d’assurer une mise en œuvre rentable et améliorer la couverture des

services ?

b) Continuité des soins pour un accès universel

• Comment pouvons-nous mettre en œuvre le « modèle de continuité des

soins » au service de la santé maternelle et infantile de manière à obtenir

les meilleurs résultats ?

• Comment nous assurer que les provinces et les districts mettent en œuvre

ce modèle ?

• De quel type de soutien les États et Territoires ont-ils besoin des

partenaires dans le développement pour mettre en œuvre ce modèle ?

c) Évaluation des progrès accomplis dans le domaine de la santé des femmes, des enfants et

des adolescents

• Comment combler les lacunes des données sur la santé des femmes et des

enfants ?

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ANNEXE 1

Tableau 1 : SANTÉ DES FEMMES, DES ENFANTS ET DES NOURRISSONS INDICATEURS DE RÉALISATION DES OMD

Source4: multiple, voir pied de page

« D » indique le nombre de décès depuis 2005

*indique des données les plus récentes obtenues pendant la période 2006-2009

Tableau 2: taux de mortalité des nourrissons et des enfants (nombre de décès pour 1000 naissances

vivantes)

(a) (b) (c) = a+b (d) (e)= c+d Pays Date de

l’enquête démographique et sanitaire

Taux de mortalité néonatale (28 premiers jours ou moins d’un mois)

Taux de mortalité post- néonatale (1-12 mois)

Taux de mortalité des nourrissons âgés de moins de 12 mois

Mortalité infantile entre un et cinq ans

Taux de mortalité chez les moins de cinq ans

Proportion de décès chez les moins de cinq ans, dus à une maladie néonatale

Proportion de décès des nourrissons, dus à une maladie néonatale

Papouasie-Nouvelle-Guinée

2006-07 29 28 57 19 76

38,2 50,9

4 Les données figurant dans ce tableau proviennent de sources multiples, y compris les enquêtes démographiques et sanitaires conduites par la CPS entre 2006 et 2009 ; le Country Health Information Profiles CHIPS, OMS 2010 ; la base de données du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) sur le cinquième OMD, les «Tendances en matière de mortalité maternelle 1990-2008», OMS, UNICEF, FNUAP et Banque mondiale ; et principaux indicateurs de la Banque asiatique de développement (BAsD)

Mortalité des enfants de

moins de cinq ans (pour

1 000 naissances vivantes)

Taux de mortalité

infantile (pour 1 000

naissances vivantes)

Mortalité maternelle (pour

100 000 naissances vivantes)

Pourcentage de naissances

assistées par des accoucheurs

qualifiés

Vaccin anti-rougoleux

(% de couverture

Usage de

contraceptifs

Taux de

fécondité des

adolescentes

Soins prénat

als (%)

Pays 1990

2006-2009* 1990

2006-09*

1990-95* 2005+ 1995

2006-09* 1990 2009

2006-09*

2006-09*

2006-09*

Îles Cook 18 7 16 7 1D 0 98 100 67 78 47 42 100

Îles Fidji 22 23 19 13 41 30 97 99 84 72 41 37 190

Kiribati 89 77 65 43 225 158 85 80 75 81 22 51 71 Îles Marshall 49 37 39 21 --- 2D 94 92 99 78 46 88 77 États fédérés de Micronésie 58 39 43 14 --- 3D 93 100 0 86 49 51 80

Nauru --- 38 --- 38 --- 1D --- 97 99 100 36 69 40

Palau 21 26 18 22 --- 1D 100 100 98 75 21 31 79 Papouasie-Nouvelle-Guinée 91 76 67 57 370 733 41 53 67 58 18 104 58

Samoa 50 15 40 9 --- 1D 80 81 89 45 27 44 68

Salomon 38 37 31 44 345 145 85 86 70 60 34 67 65

Tonga 23 26 19 16 --- 5D 95 98 86 99 27 30 86

Tuvalu 53 36 42 31 --- 2D 93 97 95 90 30 42 86

Vanuatu 27 31 23 27 --- 86 88 74 66 80 38 64 78

PIC9/8 page 12 Annexe 1

Îles Salomon

2006-07 15 9 24 13 37 40,5 62,5

Îles Marshall

2007 15 6 21 16 37 40,5 71,4

Nauru 2007 27 11 38 0 38 71,1 71,1 Tuvalu 2007 29 2 31 5 36 80,6 93,5 Kiribati 2009 26 17 43 34 77 33,8 60,5 Samoa 2009 5 4 9 6 15 33,3 55,6 Taux moyen

20,9 pour 1 000

11,0 pour 1 000

31,8 pour 1 000

13,3 pour 1 000

45,1 pour 1 000 48,3 % 66,5 %

Source : Enquêtes démographiques et sanitaires nationales, 2006-2009 (CPS)

1

Santé génésique et santé des femmes, des enfants et des nourrissons dans le Pacifique

Couverture et lacunes

Mères

Hémorragie

Hypertension

Infection

Nouveau-nés et nourrissons

Prématurité

Asphyxie

Septicémie

Enfants

Pneumonie

Diarrhée

Malnutrition

PRÉGROSSESSE GROSSESSE NAISSANCET & POST -P POSTNATAL & NOURRISSON ENFANCE

Causes de mortalité: Nouvelles techniques de prévention, de diagnostic et de traitement

Déficiences de la couverture pour les interventions essentielles dans le cadre de la continuité des soins (mère/nourrisson/enfant) : Élargissement de l'accès aux services et accroissement de leur utilisation Résorber les goulots d'étranglement

√√√√ Leadership et capacités managériales √√√√ Médicaments et techniques √√√√ Collaboration intersectorielle

√ √ √ √ Financement et assurance √√√√ Produits et chaînes d’approvisionnement √√√√ Droits de la personne et égalité hommes-femmes

√√√√ Ressources humaines √√√√ Prestation de services et qualité des soins

ongj
Text Box
PIC9/8 page 13 ANNEXE 2