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[desarmi.org/]. Document sous License Crea6ve Commons (byncsa). 1 ACADEMIE DE PARIS Année 2016 MEMOIRE pour l’obtention du DES d’Anesthésie-Réanimation Coordonnateur : Monsieur le Professeur Benoit Plaud par Paul Jaubert Présenté et soutenu le 13/09/16 Valeur pronostique du test au synacthène chez des patients en état de choc septique ou non après chirurgie cardio thoracique Travail effectué sous la direction du Professeur Stéphan

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ACADEMIE DE PARIS

Année 2016

MEMOIRE

pour l’obtention du DES

d’Anesthésie-Réanimation

Coordonnateur : Monsieur le Professeur Benoit Plaud

par

Paul Jaubert

Présenté et soutenu le 13/09/16

Valeur pronostique du test au synacthène chez des patients en état de choc

septique ou non après chirurgie cardio thoracique

Travail effectué sous la direction du Professeur Stéphan

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TABLE DES MATIERES

LISTE DES ABREVIATIONS ................................................................................... 3

RESUME ...................................................................................................................... 4

INTRODUCTION ....................................................................................................... 5

1) Physiologie du cortisol ..................................................................................... 5

a. Métabolisme du cortisol .................................................................................. 5

b. Régulation de l’axe hypothalamo-hypophysaire ............................................ 5

c. Principaux effets physiologiques des glucocorticoïdes ................................... 7

2) L’insuffisance corticotrope dans le choc septique ......................................... 8

3) L’insuffisance corticotrope en post-opératoire de chirurgie cardio-

thoracique ................................................................................................................. 9

4) Objectifs de l’étude ........................................................................................ 10

Materiel et méthodes ................................................................................................. 11

1) Type d’étude ................................................................................................... 11

2) Comité d’éthique ............................................................................................ 11

3) Population ....................................................................................................... 11

4) Recueil standardisé des données ................................................................... 11

5) Critère de jugement principal ....................................................................... 12

6) Analyse statistique ......................................................................................... 12

Résultats ..................................................................................................................... 13

1) Population étudiée .......................................................................................... 13

Discussion ................................................................................................................... 16

Bibliographie .............................................................................................................. 21

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LISTE DES ABREVIATIONS

Abrévation Définition

ACTH Adréno-corticotropic hormone

AD Adrénaline

CRH Corticotropin releasing hormone

CIRCI Critical illness related corticosteroid insufficiency

IL Interleukine

NAD Noradrénaline

Plaq Plaquettes

TNF Tumor necrosis factor

ROC Receiver operating characteristic

VIP Peptide intestinal vasoactive

NO Monoxyde d’azote

HTA Hypertension artérielle

CEC Circulation extracoporelle

SIRS Syndrome de réponse inflammatoire systémique

SOFA Sepsis-related organ failure assessement

CRP C-Reactive protein

IMC Indice de masse coporelle

IGS2 Index gravity score

VM Ventilation mécanique

P/F PaO2/FiO2

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RESUME Introduction: Une insuffisance corticotrope peut survenir chez certains patients en

état de choc septique, mais des états de choc non septique pourraient également être

impliqués. L'exploration de l'axe corticotrope par un test au synacthène (250mg)

permet de définir des groupes de patients au pronostic différent. Le but de ce travail

est de définir des groupes de patients en état de choc septique ou non après chirurgie

cardio thoracique en fonction de leur réponse au test au synacthène et d'étudier leur

devenir en termes de mortalité et d'évolution des indices de gravité.

Matériel et Méthodes: De janvier 2010 à aout 2012, nous avons inclus de façon

rétrospective tous les patients chez qui un test au synacthène avait été réalisé. La

valeur du cortisol de base (basal cort) et la valeur la plus haute après 30 et 60 min

(delta cort) a été colligée. Le devenir de ces patients en termes de mortalité,

d'évolution du score de défaillance SOFA, des plaquettes et de la C-reactive protéine

(CRP) a été noté avant (J0) et après 5 j de traitement substitutif (J5). La construction

de courbe ROC a permis d'établir les valeurs seuil de cortisol avant et après test au

synacthène.

Résultats: 94 patients ont été inclus: 70 patients en état de choc septique et 24 en état

de choc non septique. La valeur du cortisol de base a été établie à 900 nmol/L et une

augmentation de plus de 315 nmol/L définissait une réponse adéquate au test. 3

Groupes ont été définis: Groupe 1 (n=31): basal cort < 900 nmol/L + delta cort > 315

nmol/L; Groupe 2 (n=36): basal cort < 900 nmol/L + delta cort ≤ 315 nmol/L ou basal

cort > 900 nmol/L + delta cort > 315 nmol/L; Groupe 3 (n=27): basal cort > 900

nmol/L + delta cort ≤ 315 nmol/L. L'origine septique ou non était également répartie

dans les 3 Grs et n'avait pas d'impact sur les résultats.. La mortalité était

significativement moins élevée dans le Gr1 (32%) par rapport au Groupe 2 (55%) ou

au Groupe 3 (67%) (p=0,03)

Discussion: Les patients en état de choc non septique peuvent également présenter

une réponse altérée au test au synacthène. La valeur du cortisol de base couplée à la

réponse au test au synacthène permet de définir 3 Groupes de patients qui sont

différents quant à leur évolution sous hormonothérapie substitutive sans influence du

caractère septique ou non. Le Groupe 3 (basal cort > 900 nmol/L + delta cort ≤ 315

nmol/L) a le pronostic le moins bon.

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INTRODUCTION

L’opothérapie par cortisol est historiquement bien établie dans le traitement de

nombreuses affections. Depuis la découverte de ses fonctions physiologiques dans les

années 1930, celui-ci est notamment utilisé dans le traitement de maladies

inflammatoires et infectieuses, mais son utilisation reste très controversée dans les

états de chocs notamment septiques.

1) Physiologie du cortisol

a. Métabolisme du cortisol

Le cortisol est le principal glucocorticoïde, hormone stéroïde synthétisée à partir du

cholestérol par une enzyme du cytochrome P450. Il est sécrété par la glande surrénale,

plus précisément par la zona fasciculata, zone la plus profonde de la cortico-surrénale.

Il circule dans le plasma soit sous forme libre active (5-10% du cortisol total), soit

sous forme inactive, lié de façon reversible principalement à deux protéines de liaison

qui sont la cortisol binding protein (CBG) et l’albumine (1). Dans le nucleus il joue le

rôle de facteur de transcription, il interagit avec plusieurs sites ADN spécifiques,

localisés dans la région promotrice de gènes cibles, activant la transcription de

plusieurs gènes. Le cortisol est métabolisé par le foie et par le rein (2).

b. Régulation de l’axe hypothalamo-hypophysaire

La synthèse et la sécrétion du cortisol est principalement stimulée par l’adréno-

corticotropic hormone (ACTH), produite par l’hypophyse antérieure (Fig. 1) (3). La

sécrétion d’ACTH est elle-même régulée par plusieurs facteurs, notamment la

corticotropin-releasing hormone (CRH), sécrétée par l’hypothalamus et libérée dans

l’axe hypothalamo-hypophysaire.. La sécrétion d’ACTH est également stimulée par

les catécholamines, l’angiotensine II, la sérotonine et le peptide intestinal vasoactif

(VIP). Certaines cytokines inflammatoires stimulent la sécrétion d’ACTH telles que

l’interleukine (IL)1, IL2, IL6, le tumor necrosis factor (TNF). D’autres cytokines

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inhibentla sécrétion d’ACTH comme le transforming growth factor. Les cytokines

inflammatoires (IL1, IL2, IL6, TNF ) influencent la production de CRH.

Il existe un rétrocontrôle négatif des glucocorticoïdes sur l’axe corticotrope: ils

inhibent la production d’ACTH et de CRH. La sécrétion des hormones de l’axe

corticotrope est pulsatile au cours du cycle circadien avec un maximum le matin entre

6 h et 8 h puis une décroissance rapide jusqu’à midi et plus lente jusqu’à minuit (4) .

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c. Principaux effets physiologiques des glucocorticoïdes

Effets immunologiques et anti-inflammatoires

Bien que très étudiés, les effets immunodulateurs et anti-inflammatoires du cortisol

sont encore mal élucidés (5) . Le cortisol agit sur quasiment toutes les cellules de

l’immunité (polynucléaires neutrophiles, lymphocytes, monocytes, macrophages,

éosinophiles, basophiles) en influant sur d’importantes fonctions cellulaires telles que

la migration et le chimiotactisme, l’apoptose, la phagocytose, le métabolisme anti-

oxydatif, l’adhérence, la communication (production de cytokines). Il favorise la

migration des lymphocytes de la circulation vers les organes lymphoïdes et inhibe la

migration des neutrophiles et des macrophages vers les sites inflammatoires, ce qui a

pour conséquence une diminution de l’inflammation locale. Au niveau cellulaire, le

cortisol module la réponse inflammatoire. Les glucocorticoïdes freinent la synthèse ou

l’action de la plupart des cytokines pro-inflammatoires (IL-1, IL-2, IL- 3, IL-6, IFN- ,

TNF- ). En même temps, les glucocorticoïdes stimulent la production de multiples

facteurs anti-inflammatoires comme l’agoniste du récepteur à l’IL1, le récepteur

soluble TNF, IL-10 et le transforming growth factor. Cet effet anti-inflammatoire est

complété par l’inhibition de la production de cyclooxygenase et de la forme induite de

la NO synthase, qui sont des enzymes clefs de l’inflammation. Il a été démontré que

le cortisol a une action sur près de 2000 gènes impliqués dans la réponse immunitaire

(6)!

Effets cardiovasculaires

Le cortisol joue un rôle fondamental dans l’homéostasie cardiovasculaire par action

sur le rein et l’endothélium vasculaire (7). Il participe au maintien du tonus vasculaire,

de la perméabilité vasculaire et de la distribution de l’eau totale dans le compartiment

vasculaire. Ses mécanismes d’action sur le système cardiovasculaire sont actuellement

mal compris, mais semblent indépendants des effets minéralo-corticoïdes et du

système sympathique (8,9). Dans le muscle lisse, le cortisol augmente la sensibilité

aux agents vasoconstricteurs, comme les catécholamines et l’angiotensine II,

notamment en augmentant la transcription et l’expression des récepteurs à ces

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hormones (10). Les effets du cortisol sur l’oxyde nitrique sont complexes ; il

augmente la synthèse de la forme endothéliale de la NO synthase, maintenant ainsi la

perfusion tissulaire (11). Les effets des glucocorticoïdes sur le tonus vasomoteur sont

probablement précoces (dans les minutes) et de mécanisme non génomique.

2) L’insuffisance corticotrope dans le choc septique

La réponse normale au stress (tous types de maladie aiguë) comporte une

augmentation de la cortisolémie visant à maintenir l’homéostasie (3,12). Les

mécanismes participant à cette hypercortisolémie sont :

• l’augmentation de la synthèse du cortisol ;

• l’augmentation de la conversion de la cortisone en cortisol ;

• la diminution de la clairance du cortisol ;

• l’augmentation du cortisol libre.

En cas de stress, la production de cortisol n’est plus que partiellement dépendante de

la production de CRH et d’ACTH, les cytokines pro-inflammatoires et le système

nerveux sympathique deviennent des modulateurs importants de l’axe corticotrope

(12). La synthèse de cortisol devient continue et non plus pulsatile, avec perte du

rythme circadien. De plus, la capacité de rétrocontrôle négatif du cortisol sur les

hormones hypothalamo-hypophysaires diminue (13). Il est également probable qu’en

cas de réduction du flux sanguin hépatique et rénal, la clairance du cortisol par le foie

et par le rein soit altérée (2).

L’insuffisance corticostéroïde a probablement un effet délétère, déterminant dans la

progression du sepsis vers le choc septique et le décès (14,15)

Le diagnostic de certitude de l’insuffisance surrénale au cours du sepsis est difficile.

Les signes cliniques (fièvre, nausées, vomissements, douleurs abdominales, troubles

de la conscience, hypotension) et biologiques (hypoglycémie, hyponatrémie,

hyperéosinophilie) de l’insuffisance surrénale sont non spécifiques chez le patient de

réanimation (16). Les dosages hormonaux statiques ne permettent pas de confirmer le

diagnostic à l’exception des rares cas où la cortisolémie est inférieure à 3 g/dL.

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Rappelons que la cortisolémie totale ne reflète pas toujours le cortisol libre

(notamment en cas d’hypoalbuminémie et lors du sepsis sévère)(17) et qu’un taux

élevé de cortisol au cours du sepsis peut être la conséquence d’un défaut d’élimination

ou d’une résistance périphérique et non pas le signe d’une bonne fonction surrénale

(2). Il est donc admis qu’un test dynamique est nécessaire pour évaluer la fonction

surrénale (16). Le diagnostic de l’insuffisance surrénale repose classiquement sur le

test au synacthène (d’autres tests dynamiques sont possibles mais peu appropriés à

l’usage en réanimation). On mesure le cortisol à T0 puis après injection de 250 𝜇g

d’ACTH de synthèse à T30 et T60. le cortisol entre le pic de cortisol et la valeur non

stimulée reflète la capacité du système endocrinien à répondre à un stress soutenu.

Dans le choc septique, une élévation inférieure à 9 𝜇g/dL (250 nmol/L) suggère une

insuffisance surrénale (16).

Par ailleurs le terme de d’insuffisance surrénalienne absolue ou relative doit être

abandonnée chez les patients de reanimation au profit de “critical illness related

corticosteroid insufficiency “ (CIRCI). Celui-ci définit une inadéquation de l’acitivité

cellulaire des corticostéroïdes au vu de l’état de gravité du patient. Il s’agit d’un

processus dynamique pouvant évoluer au cours de l’hospitalisation avec un caractère

potentiellement réversible. (16)

3) L’insuffisance corticotrope en post-opératoire de chirurgie cardio-thoracique

Après une chirurgie cardiaque et thoracique les patients peuvent developer un

syndrome de reaction inflammatoire et systémique (SIRS). Ce phénomène est

d’autant plus frequent lorsque le chirurgien a recourt à une circulation extra-

coprorelle et il augmente la morbidité peri-opératoire et pourrait augmenter le taux de

mortalité. Le SIRS est considéré comme étant le résultat d’une réaction

immunologique complexe (18), secondaire à un déséquilibre entre les mécanismes pro

et anti-inflammatoires(19) dont les mécanismes physiopathogéniques sont similaires

à ceux du choc septiques. L’incidence des complications allant de la perfusion

prolongée de catécholamines au syndrome de défaillance multiviscéral est très élevée

dans cette population (20). Plusieurs strategies ont été suggérées pour contrebalancer

la reaction inflammatoire de l’organisme (21) et dernièrement les corticoïdes ont

montré une diminution du SIRS avec un benefice clinique (22–24) même si ces

données restent controversées (25).

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Par ailleurs les patients de chirurgie cardiaque et thoracique présentent

majoritairement des états hémodynamiques instables avec un risque majeur de

colapsus cardio-vasculaire à l’induction. Dans ce contexte, l’utilisation d’agents

anesthésiques avec un retentissement hémodynamique limité est recommandée.

L’etomidate est l’agent de choix dans ce type d’indication et est utilisé de manière

importante à l’induction pour ces chirurgies. Il est connu depuis de nombreuses

années que celui-ci inhibe de manière réversible la synthèse du cortisol par blocage de

l’enzyme 11-b-hydroxylase (26,27), cela peut-être prolongé pour une durée de plus de

24 heures après un seul bolus (27,28). L’effet délétère de l’etomidate en perfusion

continu a d’abord été identifié chez les patients de traumatologie qui présentaient une

mortalité supérieure sous sédation par etomidate (29,30). Elle est maintenant reconnue

comme une importante cause de réponse inadéquate à la corticotropin (CRH) chez le

patient de réanimation (31,32), venant même à être déconseillé par certaines sociétés

savantes, ou dont l’utilisation doit être accompagnée d’une opothérapie substitutive

(33–36). L’effet déletère d’un seul bolus d’etomidate chez le patient de reanimation

reste très controversé (15,37–40) et la plupart de ces études sont de faibles puissance

avec un effectif réduit.

L’évaluation de l’axe corticotrope par un test au synacthène ainsi que la réponse à

une opothérapie substitutive parait adaptée dans cette population de patients.

4) Objectifs de l’étude

Le but de ce travail est de définir des groupes de patients en état de choc septique ou

non après chirurgie cardio thoracique en fonction de leur réponse au test au

synacthène et d'étudier leur devenir en termes de mortalité et d'évolution des indices

de gravité.

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Materiel et méthodes

1) Type d’étude

Il s’agit d’une étude monocentrique, réalisée dans le service de réanimation cardio-

thoracique du Centre Chirurgical de Marie-Lannelongue, situé au Plessis-Robinson,

en France. L’étude est observationnel de type rétrospectif et se base sur des données

collectées lors de l’hospitalisation des patients dans ce service de 19 lits.

2) Comité d’éthique

Le comité d’étude du Centre Chirurgical de Marie-Lannelongue a approuvé cette

étude. Un consentement éclairé des patients n’était pas requis.

3) Population

Notre population est composée de patients en post-opératoire de chirurgie cardio-

thoracique, admis dans le service de réanimation, qui présente un état de choc et chez

qui un test au synacthène avait été réalisé entre janvier 2010 et aout 2012.

4) Recueil standardisé des données

La valeur du cortisol basal à TO et la valeur la plus haute à T30min et T60min ont été

colligées, définissant la réponse au test au synacthène. Tous les patients recevaient

200mg d’hydrocortisone en substitutif et ce pour une durée totale de 5 jours. Les

données démographiques telles que l’âge, le sexe, l’IMC, la durée de ventilation

mécanique et la durée du séjour en réanimation étaient répertoriées, ainsi que le type

de chirurgie. Les principales comorbidités (HTA, coronaropathie, pathologie

pulmonaire chronique, dysfonction cardiaque préopératoire, neuropathie, cancer,

Insuffisance rénale chronique) et les risques d’interaction avec le test au synacthène

(pathologie endocrinienne, maladie inflammatoire chronique, corticothérapie au long

cours) étaient recueillies. Les données pré et peropératoire telles que le score IGS2, la

durée de la CEC, la durée du clampage, l’utilisation d’amines et l’injection

d’étomidate à l’induction étaient notées. Par ailleurs de JO à J5 le score SOFA, les

plaquettes, la CRP, les leucocytes, le lactate, le rapport P/F et la glycémie étaient

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colligées. Si le choc était d’origine septique, la porte d’entrée ainsi que le germe

étaient précisés dans le recueil.

5) Critère de jugement principal

Le critère de jugement principal est la mortalité à J28 en fonction de la cortisolémie

basale et la réponse au test au synacthène.

Les critères de jugement secondaires sont l’évolution du taux de plaquettes, de la CRP

ainsi que du score SOFA entre J0 et J5 (après 5 jours de traitement substitutif).

6) Analyse statistique

La construction de courbes ROC (Receiver Operating Characteristic) a permis

d’établir des valeurs seuils de cortisolémie, avant et après test au synacthène, et de

répartir les patients en 3 groupes. Nous avons par la suite réalisé une analyse

univariée des données entre ces différents groupes, en utilisant pour les valeurs

continues une analyse de variance par un test ANOVA suivi d’un test de F de Scheffé.

Pour les variables qualitatives un test du 𝜒2 était réalisé.

La valeur de p < 0,05 était considérée comme étant statistiquement significative.

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Résultats

1) Population étudiée

Entre janvier 2010 et aout 2012, 94 patients ont été inclus, 70 patients en état de choc

septique et 24 en état de choc non septique.

Les patients étaient majoritairement en post-opératoire de chirurgie thoracique (60

patients), et de chirurgie cardiaque (28 patients). Quelques patients étaient issus de la

chirurgie vasculaire (6 patients).

Après réalisation de courbes ROC selon la cortisolémie basale, la valeur seuil a été

établie à 900 nmol/L et, une augmentation de plus de 315 nmol/L définissait une

réponse adéquate au test.

Ces analyses ont permis de définir 3 groupes de patients: groupe1 (n=31):

Cortisolémie basale (basal cort) < 900 nmol/L +∆ cort(delta cortisolémie) > 315

nmol/L; groupe 2 (n=36): basal cort < 900 nmol/L + ∆ cort≤ 315 nmol/L ou basal cort

> 900 nmol/L + ∆ cort > 315 nmol/L; groupe 3 (n=27): basal cort > 900 nmol/L +

∆ cort≤ 315 nmol/L.

Les groupes étaient comparables en termes d'âge, de sexe ratio et du score IGS2.

L’IMC était significativement plus élevée dans le groupe 3. L'origine septique ou non

était également répartie dans les 3 groupes et n'avait pas d'impact sur les résultats. Il

n’existait pas de différence en analyse univariée sur le prise d’étomidate. Les groupes

ne présentaient pas de différence par ailleurs sur la durée de ventilation mécanique ni

la durée de séjour en réanimation. Les patients dans le groupe 2 et 3 étaient plus

fréquemment sous adrénaline avant la réalisation du test par rapport au groupe 1, mais

il n’existait pas de différence sur l’utilisation de la noradrénaline (Tableau).

La mortalité était significativement moins élevée dans le groupe 1 (32%) par rapport

au groupe 2 (55%) ou au groupe 3 (67%) (p=0,03) .

Les évolutions du chiffre des plaquettes (figure1) et de la CRP (figure 2) étaient

différents entre le groupe 1 et les groupes 2 et 3; et entre le groupe 3 et les groupes 1

et 2, respectivement (Tableau, Test Anova p=0,009 et p=0,001). Il n’existait pas de

différence sur l’évolution d’autres paramètres biologiques entre JO et J5 comme le

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taux de globules blancs (figure3), le rapport P/F (figure 4) le taux de lactate (figure 5)

ou la glycémie (Figure 6). Entre J0 et J5 et en fonction des groupes, l'évolution du

score SOFA était différente entre le groupe 1 et les groupes 2 et 3 (Tableau, Test

Anova p<0,0003)

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Groupe 1 (n=31)

Groupe2 (n=36)

Groupe3 (n=27) p - value

Age, années 64.2±13.5 65.1±15.2 66.9±13.4 0.768

IMC, kg/m2 25.1±5.2 24.8±4.6 28.6±7.1 0.031

IGS2 37.1±15.1 43.4±17.4 42.8±16.5 0.282

Score SOFA J0 6.3±2.2 8.4±2.8 9.3±2.0 <0.0003

Score SOFA J5 3.8±3.8 5.7±3.2 7.4±3.6

Sepsis, % 35.5 61.1 44.4 0.103

Durée VM, jours 21.3±21.0 19.0±14.4 21.9±24.1 0.832

Durée CEC, minutes 159.6±91 153.6±69.5 223.5±88.8 0.074

Durée séjour Réa, jours 21.8±19.7 25.1±18.0 23.1±23.9 0.800

Cortisol basal, nmol/L 557.1±123.2 706.3±441.4 1431.6±479.7 <0.001

Delta Cortisol sup, nmol/L 456.1±117.1 196.5±136.3 136.5±64.1 <0.001

Prise Etomidate, % 51.6 61.1 59.2 0.717

NAD Baseline, % 86.6 73.5 66.6 0.201

AD Baseline, % 17.2 43.7 46.1 0.042

Décès Réa, % 32 55 67 0.035

Plaq J0, X 109/L 302±177 213±159 223±171 0.009

Plaq J5, X 109/L 367±152 251±137 185±119

Globules Blancs J0, X 109/L 20.5±8.7 18.4±8.4 20.2±12.6

0.514 Globules Blancs J5, X 109/L 17.5±7.9 18.2±12.7 21.2±11.2

CRP J0, mg/L 201±111 204±90 201±114 0.001

CRP J5, mg/L 98±78 108±58 164±128

Lactates J0, mmol/L 1.5±0.3 1.5±0.8 2.1±1.8 0.085

Lactates J5, mmol/L 1.3±0.4 1.3±0.5 2.0±1.3

P/F J0, mm Hg 164.8±57.8 153.1±60.7 129.6±76.5 0.584

P/F J5, mm Hg 171.4±85.9 181.6±69.8 178.4±81.9

Glycémie J0, mmol/L 7.3±1.8 8.1±2.4 9.2±5.6 0.278

Glycémie J5,mol/L 7.5±1.9 8.2±2.3 7.4±1.6

Tableau : Caractéristiques des patients et évolution des paramètres cliniques et biologiques

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16

160

210

260

310

360

PLAQUETTE BASELINE

PLAQUETTE J1

PLAQUETTE J2

PLAQUETTE J3

PLAQUETTE J4

PLAQUETTE J5

Plaq

uette

s (X

109 /L

)

FIGURE 1: COURBE DES INTERACTIONS POUR PLAQUETTE

Groupe 1

Groupe 2

Groupe 3

100

150

200

250

300

CRP BASELINE

CRP J1 CRP J2 CRP J3 CRP J4 CRP J5

CR

P (m

g/L)

FIGURE 2: COURBE DES INTERACTIONS POUR CRP

Groupe 1

Groupe 2

Groupe 3

15 16 17 18 19 20 21 22

GB BASELINE

GB J1 GB J2 GB J3 GB J4 GB J5

GB

(X 1

09 /L)

FIGURE 3: COURBE DES INTERACTIONS POUR GLOBULES BLANCS

Groupe 1

Groupe 2

Groupe 3

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17

120

140

160

180

200

P/F BASELINE P/F J1 P/F J2 P/F J3 P/F J4 P/F J5

P/F

(mm

Hg)

FIGURE 4: COURBE DES INTERCATIONS POUR P/F

Groupe 1

Groupe 2

Groupe 3

1 1,2 1,4 1,6 1,8

2 2,2 2,4

LACTATES BASELINE

LACTATES J1

LACTATES J2

LACTATES J3

LACTATES J4

LACTATES J5

Lact

ates

(mm

ol/L

)

FIGURE 5: COURBE DES INTERACTIONS POUR LACTATES

Groupe 1

Groupe 2

Groupe 3

7

7,5

8

8,5

9

9,5

GLYCÉMIE BASELINE

GLYCÉMIE J1 GLYCÉMIE J2 GLYCÉMIE J3 GLYCÉMIE J4 GLYCÉMIE J5 Gly

cém

ie (m

mol

/L)

FIGURE 6: COURBE DES INTERACTIONS POUR GLYCEMIE

Groupe 1

Groupe 2

Groupe 3

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Discussion

Notre étude est une des seules à s’intéresser au pronostique de l’insuffisance surrénale

relative dans les états de choc septique et non septique. Elle permet de définir

plusieurs sous-groupes de patients en fonction de leur réponse au test au synacthène

avec des pronostiques différents.

Dans notre étude, la médiane des cortisolémies de base est élevée (557 nmol/L dans le

groupe 1, 706 nmol/L dans le groupe 2 et 1431 nmol/L dans le groupe 3). Ces valeurs

sont beaucoup plus hautes que les valeurs physiologiques habituelles variant de

manière nycthémérale entre 139 nmol/L et 416 nmol/L (2). Elles témoignent d’une

réaction normale au stress de l’axe corticotrope (41) et recoupent les données de la

littérature (42,43). La cortisolémie basale était par ailleurs corrélée au score SOFA à

l’admission en réanimation. Cette hypercortisolémie peut également refléter une

résistance périphérique tissulaire au cortisol décrite dans les chocs septiques, mais

aussi une diminution de sa clairance hépatique et rénale (44).

Le groupe 3 qui présentait le pronostique le plus sombre présentait un cortisol basal

élevé (Cortisolémie moyenne = 1431 nmol/L).

Il existe dans la littérature de multiples valeurs seuils essayant de définir un rapport

entre cortisolémies basales et mortalité(45). Notre étude conduit à plusieurs

constatations. La cortisolémie à t0 est une valeur discriminative sur l’analyse des

courbes ROC pour l’étude de la mortalité même si celle-ci présente une sensibilité et

une spécificité médiocre. Le seuil de 940 nmol/l proposé par Annane se vérifie dans

notre étude, avec une mortalité accrue lorsque les cortisolémies de base dépassent ce

seuil (46). Cette donnée constitue un facteur de mortalité en analyse univariée.

Néanmoins la cortisolémie de base reflète probablement plus la gravité du sepsis et

par ce biais possède un impact sur la mortalité, qu’elle ne constitue un facteur de

mortalité par elle-même. Cette constatation avait été déjà évoquée par De Jong en

2007 (31). Notre étude confirme donc le seuil proposé par Annane en 2000.

La spécificité de notre étude est que la population étudiée est une population de

patient différente avec des états de choc septiques et non septique en post-opératoire.

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La similitude des résultats tend vers un même mécanisme physiopathogénique

expliquant cet état d’insuffisance corticotrope relative post-opératoire. Les études

physiologiques en post-opératoire de chirurgie cardiaque (avec circulation

extracorporelle) trouvaient déjà des mécanismes de réaction immune et de vasoplégie

périphérique mimant les états de choc septique (19).

Il existe une relation entre la cortisolémie basale et le pourcentage de réponse au test

au synacthène, avec dans les différents groupes une réponse d’autant moins grande

que la cortisolémie basale est importante. Cela peut être expliqué par l’importante

stimulation surrénalienne au cours du choc avec des valeurs de cortisolémie de base

très élevées, et peut-être une moindre capacité à répondre au synacthène.

Nous avons par ailleurs, colligé la prise d’etomidate dans notre étude, qui est un

facteur fréquemment décrit d’insuffisance surrénalienne (40). Il n’existait pas de

différence d’utilisation d’étomidate entre les différents groupes. Celui-ci était utilisé à

l’induction de la chirurgie, or le délai entre la survenue du choc et la chirurgie

survenait dans la majorité des cas plusieurs jours après la chirurgie. Cette donnée

présente une grande importance car il a été rapporté que l’action d’un seul bolus

pouvait avoir une action sur la fonction surrénalienne allant jusqu’à 72h après

l’injection (40). La plupart des états de chocs survenant dans un délai supérieur à cette

période rendant l’action de l’etomidate probablement mineure sur la fonction

surrénalienne.

Les dernières recommandations sur la non indication à la réalisation du test au

synacthène en cas de choc septique avant opothérapie substitutive (47), implique que

ces résultats ne peuvent actuellement avoir de répercussion sur la pratique clinique.

Néanmoins il s’agit dans cette étude aussi de patients en état de choc non septique,

l’intérêt du test au synacthène dans cette population reste à évaluer. Par ailleurs son

utilisation permet une meilleure compréhension physiologique du CIRCI au cours des

états de choc. Celui-ci garde alors encore un intérêt important même si sa place reste à

redéfinir.

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Conclusion Les patients en état de choc, peuvent présenter une réponse altérée au test au

synacthène sans qu’il y ait une influence du caractère septique. La valeur du cortisol

basal couplée au test au synacthène ont permis de définir 3 groupes de patients au

pronostique différent. Les patients présentant la cortisolémie basale la plus élevée

associée au delta de cortisolémie le plus bas avaient le pronostique le moins bon.

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