ABONNEMENT ||J 1 9 I U , au Bureau du Journal,

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5150. Vendredi 51 Janvicrj^S. ' ^^pKlXM L'ABON N EMENT a_ i_ «_ MMI HHMU °N S'AB0NlNE : r von et le DÉPARTEMENT DE RHÔNÏ. VLV^F *8^H TgnH WT flPH Ml HT THlW* A LYOJW, au Bureau du Journal, rue des CĂ©lestins, n° f. """«francs pour trois mois, ||J 11 9" M VI BJ ■ I U 3 a francs pour su mois, fiy H ÂŁ B| BBB Bl H B ESSk A PARIS, chez MM. LEJOLtVET et COMPe, directeurs 64 francs pour l'annĂ©e. H H ■ WÈ ■ |H M^Bk H B B H ET» de l'Office-Correspondance, rue des Filles-Saint- Thomas, Hn DÊPARTEMCST, 1 f. de plus par trimestre. \—^ g I H H ■ «■ B B ■ ■ M M H H "° 5 - > }lace de la Bourse, et chez M. DEGOUVE- ^ Ă©ro! as 8.- Annonce.: aS o. la ligne. ■BSHBI Wl HÉ A V PHr ■Bfli WÊ0 ■BiWj ■ DENUNCQUES, rue Lepellelier, 3. „v,m insĂšre aratuitement tous les Articles, Lettres W/VTTHI.T.T » -«T^T»T ^ i""*" "^ e""0i' concernant la rĂ©daction doivent ĂȘtre * t SSSS Stm *»< ^ bli " ue et revem JOURNAL DE LYON. IttT^Zr de port ' & M - R[TTIEZ ‱ rĂ©dacteur en '^amres connues. > . ' LE CENSEUR paraĂźt tous les jours exceptĂ© le mardi — Il donne les nouvelles YINGT-QUATRE HEURES avant les journaux de Paris. I.yon, 30 janvier 1845. ^'dĂ©ment les faits ont la parole, et ils vont vite. Nous croyions le rejet de l'amendement de M. de CarnĂ© avait sauvĂ© le minis- < ' Ue mi'il avait une majoritĂ© suffisante pour se maintenir; nous tI , 0lU pions : dans la question de TaĂŻti il a Ă©prouve un Ă©chec DÛUS t son existence est plus compromise que jamais. Le Journal S DĂ©Ws lui-mĂȘme ne mĂ©connaĂźt pas la portĂ©e du vote qui a donnĂ© Ă  M. Guizot trois voix de majoritĂ©. « C'est, dit-il, un Ă©chec, ' hec ? u! ' u * P erme ^ sans nM ' ^ 0M ' e de tenter de nouvelles Ă©preuves, 'idis qui n en Ă©branle pas moins sa force morale. » VoilĂ , de la part du Journal des DĂ©bats, un aveu bien prĂ©cis, dont on sent immĂ©dia- iement toute la portĂ©e. S'il n'Ă©tait pas garrottĂ©, s'il pouvait dire toute sa pensĂ©e, il dĂ©clarerait Ă©videmment que le ministĂšre a fini son rdais, et l'engagerait dans des termes gracieux Ă  cĂ©der la place Ă  d'autres. Mais le Journal des DĂ©bats, avant de dire aux gens que l'heure de la retraite est sonnĂ©e, s'enquiert de ce qui se passe en haut lieu, examine comment le vent souffle, et ne se prononce que lorsqu'il voit qu'il n'y a plus de ressources pour ceux qui ont Ă©prouvĂ© des Ă©checs. Il parait qu'Ă  la cour on ne se lient pas pour battu, et qu'on veut aller jusqu'au bout. Soit, allons jusqu'au bout. Pour notre compte, nous n'y voyons pas grand inconvĂ©nient. M. MolĂ© vous a dit que vous aviez poussĂ© la politique conservatrice au-delĂ  de toutes limites raisonnables; il vous a reprochĂ© d'avoir trop tendu ".s ressorts du gouvernement. Vous trouvez que les choses sont bien ainsi, continuez; peut-ĂȘtre voulez-vous les pousser plus loin encore, Ă  votre aise. Qui sait si ceux qui vous menacent parfois de quelques catastrophes ne sont pas de mauvais augures ou de faux amis? En 1832 et en 1834, vous avez eu de grandes difficultĂ©s Ă  vaincre, et toujours vous avez fait triompher vos rĂ©solutions. Eu persistant ainsi, vous ajouterez sans doute quelque laurier nouveau Ă  ceux que vous avez recueillis en abandonnant la Polo- gne, en dĂ©sertant la cause des patriotes italiens, en livrant lĂąche- ment Mehimet-Ali Ă  la rapacitĂ© anglaise, en rappelant l'amiral Dupetit-Thouars, en dĂ©savouant M. d'Aubigny, et en consentant Ă  accorder une indemnitĂ© Ă  ce brave et loyal Pritchard, vis-Ă -vis du- quel on a eu de mauvais procĂ©dĂ©s. Qui sait? vous n'avez peut-ĂȘtre plus qu'un effort Ă  tenter pour voir votre systĂšme triompher com- plĂštement. Ceci peut sĂ©duire de grands cƓurs, animer des esprits habituĂ©s Ă  se rire des clameurs des peuples, Ă  braver les rumeurs des rues, Ă  mĂ©priser les vocifĂ©rations des dĂ©putĂ©s opposants. Qu'est- ce, aprĂšs tout, qu'un Ă©chec moral pour M. Guizot? Puisque le chiffre du scrutin lui donne la majoritĂ©, il est en droit de garder »on portefeuille; et il peut tenter de nouvelles luttes. 11 est vrai qu'en agissant ainsi on va contre l'esprit de la consti- tution, contre les traditions parlementaires; mais la raison d'Ă©tat ne tient guĂšres compte de pareilles considĂ©rations. Quand une fois , on fait de la politique Ă  outrance, Ă  quoi bon s'arrĂȘter ? M. Guizot a encore entre les mains une ressource lĂ©gale : la ! chambre se cabre sous sa main, qu'il la brise, qu'il fasse appel aux Ă©lecteurs; avec sa presse subventionnĂ©e, ses gendarmes et ses em- ployĂ©s de prĂ©fecture, il pourra se crĂ©er une puissante majoritĂ©. On a pas encore fait des Ă©lections Ă  outrance, on ne ferait pas mal d'en essayer; d'ailleurs les Ă©lections feraient gagner du temps qu'on emploierait Ă  trouver quelque moyen d'en finir avec la malencon- treuse affaire de TaĂŻti. On voit que M. Guizot, s'il veut user de toutes ses ressources , a encore des chances de se maintenir. Le Journal des DĂ©bats lui pro- met un appui fidĂšle ; qu'il en use pour tenter de nouvelles luttes. Il ne faut dĂ©sespĂ©rer de rien, dit cet excellent journal. C'est par- faitement exact; c'est pourquoi, tant que nous verrons M. Guizot aux affaires , nous nous garderons bien , pour notre compte , de dĂ©sespĂ©rer de rien. Il abaisse le gouvernement de notre pays , nous le dĂ©plorons , mais il n'abaisse pas la France elle-mĂȘme ; loin de lĂ  , il ravive son esprit public , aiguillonne sa fiertĂ© et donne mĂȘme de la vigueur aux timides. Sans la politique Ă  outrance, est-ce que M. Dupin aĂźnĂ© aurait combattu dans nos rangs? est-ce que nous aurions vu se former dans la chambre une opposition aussi formidable que celle qui vient de s'y rĂ©vĂ©ler , opposition qui reprĂ©sente suffisamment le pays pour qu'on sache bien en Europe que nous sommes toujours prĂȘts Ă  reprendre le rang qui nous appartient et Ă  jeter notre Ă©pĂ©e dans la balance? Pour notre compte, nous sommes satisfaits de la situation que la discussion de l'adresse vient de crĂ©er ; elle est un Ă©cueil pour le systĂšme que nous combattons Ă  outrance et un espoir pour nous. Que M. Guizot reste donc cramponnĂ© Ă  son banc ministĂ©riel; nous croyons qu'il peut encore s'y tenir et nous donner les moyens qui nous manquent de refaire l'esprit public de la France et de prĂ© - parer les voies d'une politique nationale et progressive. Qu'il aille donc jusqu'au bout, la France n'aura pas Ă  s'en affliger: elle est de taille Ă  supporter les avanies qu'il lui fait. DES HYPOTHEQUES. Suite du 3« Article (*). Nous demandons une chose simple , facile en elle-mĂȘme ; vous la prĂ©tendez inapplicable : comment et pourquoi ? Nous avons dĂ©montrĂ© autre part combien aujourd'hui il est inexact de dire que les emprunts hypothĂ©caires n'ont pour but que le paiement de propriĂ©tĂ©s immobiliĂšres; mais lorsque cela serait , devrait-on pour cela repousser le moyen de simplifier les emprunts? Loin de nuire , comme on se complaĂźt Ă  le dire , au crĂ©di (*) Voir nos numĂ©ros des 20, 21 et 28 janvier. foncier, nous voulons lui ĂȘtre et nous lui sommes en effet favo- rables; car il est bien aisĂ© de comprendre que tel, qui a quelques fonds disponibles, les placera plus volontiers sur hypothĂšque s'il a la presque certitude de retrouver son argent quand il en aura be- soin, tandis , au contraire, qu'il reculera devant un tel placement lorsqu'il rĂ©flĂ©chira qu'en prĂ©sence de la plus grande urgence, il lui faudra subir des dĂ©lais et des frais qui lui retireront tous les bĂ©nĂ©fi- ces de son opĂ©ration. Voulons-nous, d'autre part, le bouleversement de ce qui existe et mobiliser la propriĂ©tĂ© fonciĂšre ? Vraiment, de pareils reproches sont incomprĂ©hensibles. Nous voulons le bouleversement de ce qui existe ! Et que de- mandons-nous donc qui n'existe dĂ©jĂ  ? Le droit de transmettre une crĂ©ance, nous l'avons d'aprĂšs l'an- cienne loi, et nous ne discutons que sur le mode de transmission. Or, ramenĂ©e Ă  ce point, la discussion se rĂ©duit Ă  peu de chose : ce qui est est-il bon? Non, et tout le monde, mĂȘme nos adversai- res , en demande une sage modification, Ce que nous demandons est-il juste? On ne dit ni oui ni non ; on se contente de nous rĂ©pon- dre que cela est inapplicable. Quant Ă  la mobilisation des propriĂ©tĂ©s fonciĂšres, nous n'avons jamais eu cette idĂ©e, et nous ne comprenons pas comment le plus ou moins de facilitĂ© dans le transport peut changer la nature de la propriĂ©tĂ©; et, comme le dit M. le garde-des-sceaux, le mode que nous conseillons servirait Ă  mobiliser non le sol, mais seulement les titres du crĂ©dit foncier. Nos adversaires ne semblent-ils pas se crĂ©er Ă  plaisir des'pĂ©rils imaginaires lorsqu'ils prĂ©tendent redouter l'Ă©branlement des for- tunes entraĂźnĂ© par le changement de lĂ©gislation? Si ce danger Ă©tait rĂ©el, faudrait-il pour cela renoncer aux amĂ©liorations d'une loi nouvelle ? Lorsque l'on a fait la loi sur l'unitĂ© des poids et mesures, l'on re- doutait aussi des dangers plus graves, des malheurs plus rĂ©els ; cela a-t-il arrĂȘtĂ© la lĂ©gislation?Si l'on rencontre quelques esprits rĂ©calcitrants, faudra-t-il, parce que la loi nouvelle ne devra blesser que les riches propriĂ©taires, reculer devant une immense amĂ©lio- ration ? Et si cela suffit pour empĂȘcher le pouvoir d'accepter nos idĂ©es, on pourrait lui dire alors : Ne louchez donc Ă  aucune loi, rĂ©tablis- sez le code pĂ©nal tel qu'il Ă©tait avant 1832, remettez en vigueur les anciennes dispositions du code de commerce, rapportez vos lois de septembre, ou craignez que l'on ne vous adresse le reproche de ne manquer de courage que lorsque vos lois nouvelles doivent porter atteinte Ă  la puissance du jour, Ă  la fortune. Mais le bouleversement, si craint, si redoutĂ©, ne peut avoir lieu - car, encore une fois, nous ne voulons en rien modifier le droit d'emprunter. La valeur des immeubles diminuera-t-elle parce que l'on pourra transmettre une crĂ©ance par un endos ? Qu'importe Ă  un dĂ©biteur, et en quoi cela compromet-il son crĂ©- dit, que son crĂ©ancier cĂšde son litre par tel mode plutĂŽt que par tel autre ? De ces quelques mots il rĂ©sulte Ă©videmment que les craintes de nos adversaires sont chimĂ©riques. Nous ne nous arrĂȘterons pas non plus Ă  examiner si l'endosse- ment serait un moyen trop facile d'engager les propriĂ©tĂ©s fonciĂšres. Encore une fois, quel rapport y a-l il entre la crĂ©ation et la ces- sion d'une obligation ? Comment le propriĂ©taire se ruinera-t-il plus FEUILLETON DU CENSEUR. — 31 JANVIER. Souvenirs Historiques. g (.Suite et fin.) °BernId : a "' ÉS DAN * LEI P SI S- — Bernadotte et le roi de Saxe. — ranjelma" 6 *' ^ P ^ ' SONN ' ER, ' lançais, — Derniers moments du gĂ©nĂ©- f rancaise'h S |'!' a ? quil ' ent qu ' A SE P L heures du matin la certitude que l'armĂ©e "'avaient en i & u retraite - Jusque-lĂ , aucune attaque, aucune poursuite d « Leinsi» t'r U \T aiS ' a cette grande nouvelle, leurs armĂ©es s'approchĂšrent n uer une% e ' t ' rent en masse sur cetle P' ace - NapolĂ©on pouvait conti- tnais nonr i f e c,ui aurait assu rĂ© 'a retraite de toutes ses troupes ; devant ceu' s , '' ait - t,rÛler les faubour SS d'une ville dĂ©vouĂ©e. Il recula I 'Clique ^ rigoureuse, et se borna Ă  les faire dĂ©fendre, dans blirent auto i oule . nir . sa retraite. Alors Macdonald et Poniatowski s'Ă©tĂ - chenients dp 1 " ' ^ E 'P S ' G ' f ren t barricader les portes, Ă©lever des retran- 0u trance ere ' es mur s des jardins, et se prĂ©parĂšrent Ă  une lutte Ă  Au nord f BHIM? 8 ' LEI P si S est attaquĂ© presque sur tous les points Ă  la fois, de la part d p, ner rencontre, Ă  la porte de Halle, une Ă©nergique rĂ©sistance seuthal, N e v ' arnere -garde de Marmont. Reynier dans le faubourg de Ro- men ' contre is "o Mux de Taucna et de Grima, se battent avec acharne- t,JM ' ski et Lai es de Woronzow et les Prussiens de Bulow. Ponia- ^"outra^p- defendent les faubourgs situĂ©s au midi de ta ville, 'onger encore d °f acharnee > la dĂ©fense hĂ©roĂŻque ; si elle peut se pro- ^ l vin gt millp h UX ueures > l'arriĂšre-garde aura rejoint le corps principal, olle de porter , VeS Seront sauves - Mais il Ă©tait dans la destinĂ©e de Berna- ' na| Ă»eu reuse r l0lM . 0Ul ' s les derniers et les plus terribles coups Ă  sa patrie j n °s sold-iis p . n " ce > accourant au moment oĂč la prodigieuse rĂ©sistance ^ e l'est avec l u 6 - tous les cfforls des allies > se prĂ©cipite sur les portes , Fr ançais luii fy^f 16 " 3 de Bulow et les SuĂ©dois de Borstel ; une poignĂ©e e tr ahison ‱ un ht n° e et le co,uieilt - Mais lĂ  s'accomplit un dernier acte 3, UI * PrĂ©cinitĂŽ rii" badois aba » d ° n »e la porte Saint-Pierre Ă  l'ennemi s' et , anrĂšs ,,n S V1 " e ; 011 se bat de maison en maison, de rue en ueJ °is de Bern , c !?, rnase sans exemple, les Russes de Woronzow et les . Alor s, du h a ,t 7 Parviennent enfin Ă  prendre possession de Leipsia. ? Ion s pion-e InĂŻ 'M rs de la ville , le feu des dĂ©serteurs badois et . „f. San S et de <iĂźi^° S S0 ■ qm ' dis Putant pied Ă  pied un terrain couvert Ăź ÂŁ au moment Ăą?' s ? r ' ! , Ul ' enL en combattant vers la grande route, jus- I d. ? aa t noj troul ale erreur leur etll Ăšve leur unique voie de salut. ! «à fair e sauter lp^ P >° Ur Un - e mass e ennemie, un caporal du gĂ©nie, chargĂ© ^‱garde l e d^W, '" pltĂźITli de rE| sler aprĂšs le passage de notre ar- Vl0 8t mille brav Ps l aU -r n Ăź Um J ant mĂȘnM ou elle s'en approche. ">ves sacrifies, deux cents piĂšces de canon et un matĂ©riel immense livrĂ©s Ă  l'ermemi, notre influence ruinĂ©e en Europe, telles fu- rent les consĂ©quences de cette catastrophe lamentable, ou plutĂŽt tel fut le dernier acte de ce grand drame de Leipsig, dans lequel Bernadotte, prĂ©cĂ©dĂ© par la trahison, fixa la victoire sous les drapeaux des alliĂ©s. Le 19 octobre, Ă  une heure aprĂšs-midi, Leipsig Ă©tait au pouvoir de la coali- tion, et ne renfermait plus de Français, sinon prisonniers, morts ou blessĂ©s. EntrĂ© dans la ville quelques instants avant les autres princes, Bernadotte s'Ă©tait rendu directement auprĂšs du roi de Saxe, que les dĂ©sastres de Na- polĂ©on livraient sans dĂ©fense aux rancunes de ses ennemis. On dit que dans cette circonstance le prince royal prodigua d'honorables consolations au monarque malheureux, procĂ©dĂ© dont l'histoire doit d'autant plus tenir compte Ă  l'hĂ©ritier du trĂŽne de SuĂšde que les autres chefs de la coalition ne traitĂšrent point le roi fidĂšle avec les mĂȘmes Ă©gards. Vers deux heures, l'empereur de Russie et le roi de Prusse firent leur entrĂ©e dans Leipsig. Ils renjontrĂšrent le prince royal sur la grande place, et le saluĂšrent du nom de sauveur de la coalition. « Vous le voyez, dit Alexandre en se jetant dans les bras de Bernadotte , nous sommes fi- dĂšles au rendez-vous que vous nous donnĂątes Ă  Trachenberg. » En effet, dans la fameuse entrevue du 10 juillet, Bernadotte avait in- diquĂ© les plaines de Leipsig comme le point de concentration au- tour duquel devaient converger les armĂ©es alliĂ©es, le thĂ©Ăątre oĂč pouvaient se dĂ©cider les destinĂ©es du monde. Les apologistes de ce prince ont vu dans ce fait une inspiration du gĂ©nie. L'homme impartial n'y verra peut- ĂȘtre qu'une connaissance Ă©lĂ©mentaire des grands Ă©vĂ©nements dont la vaste plaine qui s'Ă©tend depuis l'Elbe jusqu'aux montagnes du Harz, de la Thu- ringe et de la BohĂȘme fut toujours le thĂ©Ăątre. Charles-Jean savait qu'Ă  toutes les Ă©poques la configuration de ce terrain, si favorable Ă  l'emploi des diverses armes , avait attirĂ© aux environs de Leipsig les armĂ©es qui guer- royaient entre le Rhin et l'Oder, et que , par ce motif, cette contrĂ©e fut plus'souvent ensanglantĂ©e que les autres cantons de l'Allemagne. Au milieu du tumulte des armes et des entraĂźnements d'une ambition vulgaire, la France avait disparu aux yeux de Bernadotte. AprĂšs le combat, son cƓur s'attendrit au spectacle de tous ses frĂšres vaincus ; il s'occupa de leur sort avec cordialitĂ©, visita les hĂŽpitaux, prodigua aux blessĂ©s des se- cours et des consolations, accueillit les officiers avec bienveillance, et ne quitta Leipsig qu'aprĂšs avoir environnĂ© d'une gĂ©nĂ©reuse protection ces guerriers trahis par le sort des batailles. Toutefois le dĂ©sir excessif de Ber- nadotte de se crĂ©er des partisans parmi les prisonniers français frappait tous les regards. Comme il rĂ©clamait un certain nombre de ces braves pour les envoyer en SuĂšde : « Prince, lui dit Alexandre, ils appartiennent tous Ă  qui a les honneurs de la journĂ©e. » Le lendemain quarante officiers français Ă©taient dans les salons de Bernadotte, attendant l'ordre de se ren- dre Ă  Stralsuad, lorsque le prince royal vint leur faire ses offres de service. Puis, ayant amenĂ© la conversation sur les affaires de la France, et atta- quant personnellement NapolĂ©on : « Vous ĂȘtes allĂ©s, dit-il, prendre un Corse pour rĂ©gner sur vous; il y avait pourtant d'autres gĂ©nĂ©raux dans la rĂ©publique; je suis du pays d'Henri IV, moi. » Cette brusque sortie blessa profondĂ©ment les compatriotes de Bernadotte. Quelques-uns prirent no- blement ta dĂ©fense de leur souverain outragĂ© ; plusieurs refusĂšrent les se- cours personnels que le prince leur offrait d'ailleurs avec beaucoup de grĂące ; presque tous le quittĂšrent scandalisĂ©s de son ingratitude envers l'empereur, et bien convaincus que le trĂŽne de SuĂšde n'Ă©tait pas le dernier mot de son ambition. NĂ©anmoins la sollicitude de Bernadotte adoucit par- tout la captivitĂ© de ces prisonniers. Parvenus Ă  Stralsund, au heu d'y ĂȘtre embarquĂ©s pour ta SuĂšde , ils reçurent l'autorisation de se rapprocher de la France , et franchirent la frontiĂšre sous la protection des patrouilles suĂ©doises, avant la paix et sans Ă©change. Cependant une leçon cruelle at- tendait le prince royal de SuĂšde Ă  l'hĂŽpital de Leipsig. Dans ce triste asile gisait, mourant sur un lit de soldat, une de ces na- tures Ă©nergiques qui conservent la dignitĂ© de l'homme jusque sous les Ă©treintes des plus affreuses douleurs. FrappĂ© dans ta journĂ©e du 18, celui- lĂ  attendait, calme et glorieux, la fin d'une vie dont il n'avait rien Ă  rĂ©pu- dier. Issu de race noble, officier de l'ancien rĂ©gime , dĂ©fenseur ardent de l'indĂ©pendance amĂ©ricaine, volontaire de ta rĂ©publique, il Ă©tait passĂ© du pied de l'Ă©chafaud Ă  la tĂȘte d'une armĂ©e; il avait vaillamment combattu sur le Rhin, sous Custine, Houchard , Beauharnais, Moreau et Jourdan ; il s'Ă©- tait couvert de gloire en Italie, oĂč il remplaça Joub^rt jusqu'Ă  l'arrivĂ©e de Scherer, et sauva l'armĂ©e française Ă  la bataille de Magnano. Sous le gou- vernement directorial, il avait reçu une armure complĂšte en tĂ©moignage de ses Ă©clatants services; sous le consulat, il avait encore partagĂ© les pro- diges de nos armĂ©es d'Allemagne et d'Italie. Mais quand un dictateur s'Ă©tait assis sur les ruines de la rĂ©publique, il avait osĂ© prĂȘcher la libertĂ© sous le pouvoir d'un seul, et Bonaparte l'avait disgraciĂ©, exilĂ© , persĂ©cutĂ© pen- dant dix ans. Eh bien! le jour oĂč ce citoyen vil la France menacĂ©e dans son indĂ©pendance, il dĂ©posa ses justes ressentiments sur l'autel de la pa- trie, offrit son Ă©pĂ©e Ă  NapolĂ©on, et vint mourir sous le canon du prince royal de SuĂšde. C'Ă©tait le gĂ©nĂ©ral Delmas , ancien camarade de Langeron dans le rĂ©giment de Touraine, ancien ami de Bernadotte. Ces deux transfuges voulurent visiter le hĂ©ros mourant, et, debout Ă  son chevet, ils osĂšrent l u rappeler d'anciennes affections, lui parler de la tyrannie dont il avait Ă©tĂ© lai victime, et l'engager, aprĂšs son rĂ©tablissement, Ă  contribuer avec eux Ă  renverser le trĂŽne de Bonaparte. A ces mots, Delmas se soulĂšve sur sa cou- che, et regardant Langeron avec des yeux oĂč se peignait ta trempe de son ame : « Quant Ă  toi, dit-il, proscrit par la rĂ©volution, Russe depuis vingt ans, tu dois peu Ă  la France et rien Ă  NapolĂ©on; sers ton maĂźtre et sois heureux, si tu le peux. Mais toi, Bernadotte, sorti des entrailles de la rĂ©volution, ; comblĂ© des bienfaits de la France et de l'empsrĂ«iir, de quel droit oses-tu me proposer une infamie! Va, traĂźtre! n'insulte pas Ă  mon agonie; laisse- moi mourir honnĂȘte homme! » Il y a des moments dans la vie oĂč l'autoritĂ© est Ă  ta vertu : les deux apostats baissĂšrent les yeux et se turent ; Delmas retomba sur son chevet et mourut. Le lendemain, Bernadotte et Langeron accompagnaient Ă  sa derniĂšre demeure le digne soldat qui leur avait infligĂ© un si Juste, un si hĂ©roĂŻque chĂątiment. B. SAIUUNS.

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5150. Vendredi 51 Janvicrj^S. '

^^pKlXM L'ABON N EMENT a_ i_ «_ MMI HHMU °N S'AB0NlNE :

r von et le DÉPARTEMENT DE RHÔNÏ. VLV^F *8^H TgnH WT flPH Ml HT THlW* A LYOJW, au Bureau du Journal, rue des CĂ©lestins, n° f.

"""«francs pour trois mois, ||J 11 9" M VI BJ ■ I U 3a francs pour su mois, fiy H ÂŁ B| BBB Bl H B ESSk A PARIS, chez MM. LEJOLtVET et COMPe, directeurs

64 francs pour l'annĂ©e. H H ■ WÈ ■ |H M^Bk HB B H ET» de l'Office-Correspondance, rue des Filles-Saint- Thomas, Hn DÊPARTEMCST, 1 f. de plus par trimestre. \—^ g I H H ■ «■ B B ■ ■ M M H H "° 5- >}lace de la Bourse, et chez M. DEGOUVE-

^ Ă©ro!

as 8.- Annonce.: aS o. la ligne. ■BSHBI Wl HÉ A V PHr ■Bfli WÊ0 ■BiWj ■ DENUNCQUES, rue Lepellelier, 3.

„v,m insĂšre aratuitement tous les Articles, Lettres W/VTTHI.T.T » -«T^T»T ^ i""*" "^ e""0i' concernant la rĂ©daction doivent ĂȘtre

* tSSSSStm *»< ^bli"ue et revem JOURNAL DE LYON. IttT^Zrde port'& M-R[TTIEZ ‱rĂ©dacteur en '^amres connues. > . '

LE CENSEUR paraĂźt tous les jours exceptĂ© le mardi — Il donne les nouvelles YINGT-QUATRE HEURES avant les journaux de Paris.

I.yon, 30 janvier 1845.

^'dément les faits ont la parole, et ils vont vite. Nous croyions

le rejet de l'amendement de M. de Carné avait sauvé le minis-<'Ue mi'il avait une majorité suffisante pour se maintenir; nous

tI,0lU

pions : dans la question de TaĂŻti il a Ă©prouve un Ă©chec DÛUS

t son existence est plus compromise que jamais. Le Journal S DĂ©Ws lui-mĂȘme ne mĂ©connaĂźt pas la portĂ©e du vote qui a

donné à M. Guizot trois voix de majorité. « C'est, dit-il, un échec,

' hec ?u!

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* Perme

^ sans nM

' ^0M

'e de tenter de nouvelles Ă©preuves,

'idis qui n en

ébranle pas moins sa force morale. » Voilà, de la part

du Journal des Débats, un aveu bien précis, dont on sent immédia-

iement toute la portée. S'il n'était pas garrotté, s'il pouvait dire

toute sa pensée, il déclarerait évidemment que le ministÚre a fini

son rdais, et l'engagerait dans des termes gracieux à céder la place

Ă  d'autres. Mais le Journal des DĂ©bats, avant de dire aux gens que

l'heure de la retraite est sonnée, s'enquiert de ce qui se passe en

haut lieu, examine comment le vent souffle, et ne se prononce que

lorsqu'il voit qu'il n'y a plus de ressources pour ceux qui ont

éprouvé des échecs.

Il parait qu'Ă  la cour on ne se lient pas pour battu, et qu'on

veut aller jusqu'au bout. Soit, allons jusqu'au bout. Pour notre

compte, nous n'y voyons pas grand inconvénient. M. Molé vous a

dit que vous aviez poussé la politique conservatrice au-delà de

toutes limites raisonnables; il vous a reproché d'avoir trop tendu

".s ressorts du gouvernement. Vous trouvez que les choses sont

bien ainsi, continuez; peut-ĂȘtre voulez-vous les pousser plus loin

encore, Ă  votre aise. Qui sait si ceux qui vous menacent parfois de

quelques catastrophes ne sont pas de mauvais augures ou de faux

amis? En 1832 et en 1834, vous avez eu de grandes difficultés

à vaincre, et toujours vous avez fait triompher vos résolutions.

Eu persistant ainsi, vous ajouterez sans doute quelque laurier

nouveau Ă  ceux que vous avez recueillis en abandonnant la Polo-

gne, en désertant la cause des patriotes italiens, en livrant lùche-

ment Mehimet-Ali à la rapacité anglaise, en rappelant l'amiral

Dupetit-Thouars, en désavouant M. d'Aubigny, et en consentant à

accorder une indemnité à ce brave et loyal Pritchard, vis-à-vis du-

quel on a eu de mauvais procĂ©dĂ©s. Qui sait? vous n'avez peut-ĂȘtre

plus qu'un effort Ă  tenter pour voir votre systĂšme triompher com-

plĂštement. Ceci peut sĂ©duire de grands cƓurs, animer des esprits

habitués à se rire des clameurs des peuples, à braver les rumeurs

des rues, à mépriser les vociférations des députés opposants. Qu'est-

ce, aprĂšs tout, qu'un Ă©chec moral pour M. Guizot? Puisque le

chiffre du scrutin lui donne la majorité, il est en droit de garder

»on portefeuille; et il peut tenter de nouvelles luttes.

11 est vrai qu'en agissant ainsi on va contre l'esprit de la consti-

tution, contre les traditions parlementaires; mais la raison d'Ă©tat ne

tient guÚres compte de pareilles considérations. Quand une fois ,

on fait de la politique Ă  outrance, Ă  quoi bon s'arrĂȘter ?

M. Guizot a encore entre les mains une ressource légale : la !

chambre se cabre sous sa main, qu'il la brise, qu'il fasse appel aux

électeurs; avec sa presse subventionnée, ses gendarmes et ses em-

ployés de préfecture, il pourra se créer une puissante majorité.

On a pas encore fait des Ă©lections Ă  outrance, on ne ferait pas mal

d'en essayer; d'ailleurs les Ă©lections feraient gagner du temps qu'on

emploierait Ă  trouver quelque moyen d'en finir avec la malencon-

treuse affaire de TaĂŻti.

On voit que M. Guizot, s'il veut user de toutes ses ressources , a

encore des chances de se maintenir. Le Journal des DĂ©bats lui pro-

met un appui fidĂšle ; qu'il en use pour tenter de nouvelles luttes.

Il ne faut désespérer de rien, dit cet excellent journal. C'est par-

faitement exact; c'est pourquoi, tant que nous verrons M. Guizot

aux affaires , nous nous garderons bien , pour notre compte , de

désespérer de rien. Il abaisse le gouvernement de notre pays , nous

le dĂ©plorons , mais il n'abaisse pas la France elle-mĂȘme ; loin de

là , il ravive son esprit public , aiguillonne sa fierté et donne

mĂȘme de la vigueur aux timides.

Sans la politique à outrance, est-ce que M. Dupin aßné aurait

combattu dans nos rangs? est-ce que nous aurions vu se former

dans la chambre une opposition aussi formidable que celle qui

vient de s'y révéler , opposition qui représente suffisamment le

pays pour qu'on sache bien en Europe que nous sommes toujours

prĂȘts Ă  reprendre le rang qui nous appartient et Ă  jeter notre Ă©pĂ©e

dans la balance?

Pour notre compte, nous sommes satisfaits de la situation que

la discussion de l'adresse vient de créer ; elle est un écueil pour

le systĂšme que nous combattons Ă  outrance et un espoir pour nous.

Que M. Guizot reste donc cramponné à son banc ministériel; nous

croyons qu'il peut encore s'y tenir et nous donner les moyens qui

nous manquent de refaire l'esprit public de la France et de pré -

parer les voies d'une politique nationale et progressive. Qu'il aille

donc jusqu'au bout, la France n'aura pas Ă  s'en affliger: elle est

de taille Ă  supporter les avanies qu'il lui fait.

DES HYPOTHEQUES.

Suite du 3« Article (*).

Nous demandons une chose simple , facile en elle-mĂȘme ; vous

la prétendez inapplicable : comment et pourquoi ?

Nous avons démontré autre part combien aujourd'hui il est

inexact de dire que les emprunts hypothécaires n'ont pour but que

le paiement de propriétés immobiliÚres; mais lorsque cela serait ,

devrait-on pour cela repousser le moyen de simplifier les emprunts?

Loin de nuire , comme on se complaßt à le dire , au crédi

(*) Voir nos numéros des 20, 21 et 28 janvier.

foncier, nous voulons lui ĂȘtre et nous lui sommes en effet favo-

rables; car il est bien aisé de comprendre que tel, qui a quelques

fonds disponibles, les placera plus volontiers sur hypothĂšque s'il a

la presque certitude de retrouver son argent quand il en aura be-

soin, tandis , au contraire, qu'il reculera devant un tel placement

lorsqu'il réfléchira qu'en présence de la plus grande urgence, il lui

faudra subir des délais et des frais qui lui retireront tous les bénéfi-

ces de son opération.

Voulons-nous, d'autre part, le bouleversement de ce qui existe

et mobiliser la propriété fonciÚre ?

Vraiment, de pareils reproches sont incompréhensibles.

Nous voulons le bouleversement de ce qui existe ! Et que de-mandons-nous donc qui n'existe déjà ?

Le droit de transmettre une créance, nous l'avons d'aprÚs l'an-

cienne loi, et nous ne discutons que sur le mode de transmission.

Or, ramenée à ce point, la discussion se réduit à peu de chose :

ce qui est est-il bon? Non, et tout le monde, mĂȘme nos adversai-

res , en demande une sage modification, Ce que nous demandons

est-il juste? On ne dit ni oui ni non ; on se contente de nous répon-

dre que cela est inapplicable.

Quant à la mobilisation des propriétés fonciÚres, nous n'avons

jamais eu cette idée, et nous ne comprenons pas comment le plus

ou moins de facilité dans le transport peut changer la nature de la

propriété; et, comme le dit M. le garde-des-sceaux, le mode que

nous conseillons servirait à mobiliser non le sol, mais seulement les titres du crédit foncier.

Nos adversaires ne semblent-ils pas se créer à plaisir des'périls

imaginaires lorsqu'ils prétendent redouter l'ébranlement des for-

tunes entraßné par le changement de législation? Si ce danger était

réel, faudrait-il pour cela renoncer aux améliorations d'une loi nouvelle ?

Lorsque l'on a fait la loi sur l'unité des poids et mesures, l'on re-

doutait aussi des dangers plus graves, des malheurs plus réels ;

cela a-t-il arrĂȘtĂ© la lĂ©gislation?Si l'on rencontre quelques esprits

récalcitrants, faudra-t-il, parce que la loi nouvelle ne devra blesser

que les riches propriétaires, reculer devant une immense amélio-ration ?

Et si cela suffit pour empĂȘcher le pouvoir d'accepter nos idĂ©es, on pourrait lui dire alors : Ne louchez donc Ă  aucune loi, rĂ©tablis-

sez le code pénal tel qu'il était avant 1832, remettez en vigueur les

anciennes dispositions du code de commerce, rapportez vos lois de

septembre, ou craignez que l'on ne vous adresse le reproche de ne

manquer de courage que lorsque vos lois nouvelles doivent porter atteinte Ă  la puissance du jour, Ă  la fortune.

Mais le bouleversement, si craint, si redouté, ne peut avoir lieu -

car, encore une fois, nous ne voulons en rien modifier le droit d'emprunter.

La valeur des immeubles diminuera-t-elle parce que l'on pourra transmettre une créance par un endos ?

Qu'importe à un débiteur, et en quoi cela compromet-il son cré-

dit, que son créancier cÚde son litre par tel mode plutÎt que par tel autre ?

De ces quelques mots il résulte évidemment que les craintes de nos adversaires sont chimériques.

Nous ne nous arrĂȘterons pas non plus Ă  examiner si l'endosse-

ment serait un moyen trop facile d'engager les propriétés fonciÚres.

Encore une fois, quel rapport y a-l il entre la création et la ces-

sion d'une obligation ? Comment le propriétaire se ruinera-t-il plus

FEUILLETON DU CENSEUR. — 31 JANVIER.

Souvenirs Historiques.

g (.Suite et fin.)

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attaqué presque sur tous les points à la fois, de la

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ner rencontre, à la porte de Halle, une énergique résistance seuthal, N

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arnere-garde de Marmont. Reynier dans le faubourg de Ro-

men' contre is "o Mux de Taucna et de Grima, se battent avec acharne-t,JM'ski et Lai

es de Woronzow et les Prussiens de Bulow. Ponia-^"outra^p-

defendent les faubourgs situés au midi de ta ville, 'onger encore d °f acharnee> la défense héroïque ; si elle peut se pro-^l vingt millp h UX ueures> l'arriÚre-garde aura rejoint le corps principal,

olle de porter ,VeS Seront sauves- Mais il était dans la destinée de Berna-'na|

ûeureuse

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's les derniers et les plus terribles coups Ă  sa patrie

j n°s sold-iis p.n"ce> accourant au moment oĂč la prodigieuse rĂ©sistance

^e l'est avec l u 6 -tous les cfforls des allies> se prĂ©cipite sur les portes , Français luii fy^f16"3 de Bulow et les SuĂ©dois de Borstel ; une poignĂ©e e trahison ‱ un ht n°e et le co,uieilt- Mais lĂ  s'accomplit un dernier acte

3,UI * PrécinitÎ rii" badois aba»d°n»e la porte Saint-Pierre à l'ennemi s' et, anrÚs ,,n S V1"e; 011 se bat de maison en maison, de rue en

ueJ°is de Bern ,c!?,rnase sans exemple, les Russes de Woronzow et les . Alors, du h

a ,t 7 Parviennent enfin Ă  prendre possession de Leipsia.

?Ion

s pion-e InĂŻ 'M rs de la ville

, le feu des dĂ©serteurs badois et . „f.SanS et de <iĂźi^°S S0 ■ qm' disPutant pied Ă  pied un terrain couvert Ăź

ÂŁau moment Ăą?'s? r'!,Ul'enL en combattant vers la grande route, jus- I

d. ?aat noj troul ale erreur leur etllĂšve leur unique voie de salut. ! «àfaire sauter lp^P>°Ur Un-e masse ennemie, un caporal du gĂ©nie, chargĂ© ^‱garde l

e d^W, '"

pltĂźITli de rE|sler aprĂšs le passage de notre ar-

Vl08t mille brav

PslaU

-rnĂź

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J

ant mĂȘnM ou elle s'en approche.

">ves sacrifies, deux cents piÚces de canon et un matériel

immense livrés à l'ermemi, notre influence ruinée en Europe, telles fu-rent les conséquences de cette catastrophe lamentable, ou plutÎt tel fut le dernier acte de ce grand drame de Leipsig, dans lequel Bernadotte, précédé par la trahison, fixa la victoire sous les drapeaux des alliés. Le 19 octobre, à une heure aprÚs-midi, Leipsig était au pouvoir de la coali-tion, et ne renfermait plus de Français, sinon prisonniers, morts ou blessés.

EntrĂ© dans la ville quelques instants avant les autres princes, Bernadotte s'Ă©tait rendu directement auprĂšs du roi de Saxe, que les dĂ©sastres de Na-polĂ©on livraient sans dĂ©fense aux rancunes de ses ennemis. On dit que dans cette circonstance le prince royal prodigua d'honorables consolations au monarque malheureux, procĂ©dĂ© dont l'histoire doit d'autant plus tenir compte Ă  l'hĂ©ritier du trĂŽne de SuĂšde que les autres chefs de la coalition ne traitĂšrent point le roi fidĂšle avec les mĂȘmes Ă©gards.

Vers deux heures, l'empereur de Russie et le roi de Prusse firent leur entrée dans Leipsig. Ils renjontrÚrent le prince royal sur la grande place, et le saluÚrent du nom de sauveur de la coalition. « Vous le voyez, dit Alexandre en se jetant dans les bras de Bernadotte , nous sommes fi-dÚles au rendez-vous que vous nous donnùtes à Trachenberg. »

En effet, dans la fameuse entrevue du 10 juillet, Bernadotte avait in-diquĂ© les plaines de Leipsig comme le point de concentration au-tour duquel devaient converger les armĂ©es alliĂ©es, le thĂ©Ăątre oĂč pouvaient se dĂ©cider les destinĂ©es du monde. Les apologistes de ce prince ont vu dans ce fait une inspiration du gĂ©nie. L'homme impartial n'y verra peut-ĂȘtre qu'une connaissance Ă©lĂ©mentaire des grands Ă©vĂ©nements dont la vaste plaine qui s'Ă©tend depuis l'Elbe jusqu'aux montagnes du Harz, de la Thu-ringe et de la BohĂȘme fut toujours le thĂ©Ăątre. Charles-Jean savait qu'Ă  toutes les Ă©poques la configuration de ce terrain, si favorable Ă  l'emploi des diverses armes , avait attirĂ© aux environs de Leipsig les armĂ©es qui guer-royaient entre le Rhin et l'Oder, et que , par ce motif, cette contrĂ©e fut plus'souvent ensanglantĂ©e que les autres cantons de l'Allemagne.

Au milieu du tumulte des armes et des entraĂźnements d'une ambition vulgaire, la France avait disparu aux yeux de Bernadotte. AprĂšs le combat, son cƓur s'attendrit au spectacle de tous ses frĂšres vaincus ; il s'occupa de leur sort avec cordialitĂ©, visita les hĂŽpitaux, prodigua aux blessĂ©s des se-cours et des consolations, accueillit les officiers avec bienveillance, et ne quitta Leipsig qu'aprĂšs avoir environnĂ© d'une gĂ©nĂ©reuse protection ces guerriers trahis par le sort des batailles. Toutefois le dĂ©sir excessif de Ber-nadotte de se crĂ©er des partisans parmi les prisonniers français frappait tous les regards. Comme il rĂ©clamait un certain nombre de ces braves pour les envoyer en SuĂšde : « Prince, lui dit Alexandre, ils appartiennent tous Ă  qui a les honneurs de la journĂ©e. » Le lendemain quarante officiers français Ă©taient dans les salons de Bernadotte, attendant l'ordre de se ren-dre Ă  Stralsuad, lorsque le prince royal vint leur faire ses offres de service. Puis, ayant amenĂ© la conversation sur les affaires de la France, et atta-quant personnellement NapolĂ©on : « Vous ĂȘtes allĂ©s, dit-il, prendre un Corse pour rĂ©gner sur vous; il y avait pourtant d'autres gĂ©nĂ©raux dans la rĂ©publique; je suis du pays d'Henri IV, moi. » Cette brusque sortie blessa profondĂ©ment les compatriotes de Bernadotte. Quelques-uns prirent no-

blement ta dĂ©fense de leur souverain outragĂ© ; plusieurs refusĂšrent les se-cours personnels que le prince leur offrait d'ailleurs avec beaucoup de grĂące ; presque tous le quittĂšrent scandalisĂ©s de son ingratitude envers l'empereur, et bien convaincus que le trĂŽne de SuĂšde n'Ă©tait pas le dernier mot de son ambition. NĂ©anmoins la sollicitude de Bernadotte adoucit par-tout la captivitĂ© de ces prisonniers. Parvenus Ă  Stralsund, au heu d'y ĂȘtre embarquĂ©s pour ta SuĂšde , ils reçurent l'autorisation de se rapprocher de la France , et franchirent la frontiĂšre sous la protection des patrouilles suĂ©doises, avant la paix et sans Ă©change. Cependant une leçon cruelle at-tendait le prince royal de SuĂšde Ă  l'hĂŽpital de Leipsig.

Dans ce triste asile gisait, mourant sur un lit de soldat, une de ces na-tures Ă©nergiques qui conservent la dignitĂ© de l'homme jusque sous les Ă©treintes des plus affreuses douleurs. FrappĂ© dans ta journĂ©e du 18, celui-lĂ  attendait, calme et glorieux, la fin d'une vie dont il n'avait rien Ă  rĂ©pu-dier. Issu de race noble, officier de l'ancien rĂ©gime , dĂ©fenseur ardent de l'indĂ©pendance amĂ©ricaine, volontaire de ta rĂ©publique, il Ă©tait passĂ© du pied de l'Ă©chafaud Ă  la tĂȘte d'une armĂ©e; il avait vaillamment combattu sur le Rhin, sous Custine, Houchard , Beauharnais, Moreau et Jourdan ; il s'Ă©-tait couvert de gloire en Italie, oĂč il remplaça Joub^rt jusqu'Ă  l'arrivĂ©e de Scherer, et sauva l'armĂ©e française Ă  la bataille de Magnano. Sous le gou-vernement directorial, il avait reçu une armure complĂšte en tĂ©moignage de ses Ă©clatants services; sous le consulat, il avait encore partagĂ© les pro-diges de nos armĂ©es d'Allemagne et d'Italie. Mais quand un dictateur s'Ă©tait assis sur les ruines de la rĂ©publique, il avait osĂ© prĂȘcher la libertĂ© sous le pouvoir d'un seul, et Bonaparte l'avait disgraciĂ©, exilĂ© , persĂ©cutĂ© pen-dant dix ans. Eh bien! le jour oĂč ce citoyen vil la France menacĂ©e dans son indĂ©pendance, il dĂ©posa ses justes ressentiments sur l'autel de la pa-trie, offrit son Ă©pĂ©e Ă  NapolĂ©on, et vint mourir sous le canon du prince royal de SuĂšde. C'Ă©tait le gĂ©nĂ©ral Delmas , ancien camarade de Langeron dans le rĂ©giment de Touraine, ancien ami de Bernadotte. Ces deux transfuges voulurent visiter le hĂ©ros mourant, et, debout Ă  son chevet, ils osĂšrent l u rappeler d'anciennes affections, lui parler de la tyrannie dont il avait Ă©tĂ© lai victime, et l'engager, aprĂšs son rĂ©tablissement, Ă  contribuer avec eux Ă  renverser le trĂŽne de Bonaparte. A ces mots, Delmas se soulĂšve sur sa cou-che, et regardant Langeron avec des yeux oĂč se peignait ta trempe de son ame : « Quant Ă  toi, dit-il, proscrit par la rĂ©volution, Russe depuis vingt ans, tu dois peu Ă  la France et rien Ă  NapolĂ©on; sers ton maĂźtre et sois heureux, si tu le peux. Mais toi, Bernadotte, sorti des entrailles de la rĂ©volution,

; comblĂ© des bienfaits de la France et de l'empsrĂ«iir, de quel droit oses-tu me proposer une infamie! Va, traĂźtre! n'insulte pas Ă  mon agonie; laisse-moi mourir honnĂȘte homme! »

Il y a des moments dans la vie oĂč l'autoritĂ© est Ă  ta vertu : les deux apostats baissĂšrent les yeux et se turent ; Delmas retomba sur son chevet et mourut.

Le lendemain, Bernadotte et Langeron accompagnaient à sa derniÚre demeure le digne soldat qui leur avait infligé un si Juste, un si héroïque chùtiment. B. SAIUUNS.

Page 2: ABONNEMENT ||J 1 9 I U , au Bureau du Journal,

facilement parce que son créancier tirera plus aisément parti du ,

titre qu'il lui a consenti?

Si nous avons réduit à rien les objections élevées contre notre sys-

tĂšme, il nous paraĂźt devoir sortir triomphant de la lutte ; car ce qui

est bon et simple est toujours ce qui est préférable. Nous ne pro-

longerons pas davantage cette discussion ; car il est impossible de

ne pas comprendre, au premier coup d'Ɠil, quel serait l'avaniage

pour le commerce et pour la petite propriété d'avoir squs la main

une ressource, tonte prĂȘte.

Nous savons parfaitement que l'auteur du code n'a pas eu l'in-

tention, dans son respect pour la propriété, de faire de l'hypothÚ-

que un instrument de crĂ©dit ; mais si, lors de son Ɠuvre, il a rĂ©-

pondu aux besoins de son temps, nous le répétons, le siÚcle à

marché vite, et il faut aujourd'hui des institutions nouvelles pour

satisfaire aux besoins nouveaux.

Inutile d'ajouter qu'il faudrait que chaque cessionnaire prit in-

scription pour Ă©viter l'erreur des tiers, ce qui n'existe pas avec le

code, puisque, le cessionnaire n'Ă©tant pas tenu de faire inscrire son

acte de cession, le cédant peut, s'il est de mauvaise foi, faire une

deuxiÚme vente d'uue créance qui ne lui appartient plus.

Inutile de dire également qu'avec notre systÚme le régime hypo-

thécaire serait débarrassé de toutes les difficultés que présentent

les privilĂšges.

En effet, tous les changements, toutes les modifications subis

par la propriĂ©tĂ© devant nĂ©cessairement ĂȘtre enregistrĂ©s par le

conservateur des hypothĂšques, et chaque droit sur l'immeuble ne

prenant vie qu'Ă  partir de cette inscription, les privilĂšges n'existe-

raient plus, et l'on tarirait ainsi une source abondante de procĂšs;

car le peu de droits privilégiés que la loi reconnaßtrai1, soit pour

droits du fisc, soit pour frais de derniĂšre maladie, ne souffriraient

pas la moindre contestation.

Nous avons dit à plusieurs reprises qu'il était urgent de débar-

rasser l'emprunt hypothécaire des faits énormes qui l'écrasent;

nous ne poserons pas la plume sans mettre sous les yeux de nos

lecteurs un extrait de l'opinion de la cour royale de Paris. Nous

sommes loin de penser comme elle sur la cattse et l'origine des

obligations hypothécaires; maison pourra juger de l'importance

de nos observations quand on verra que des magistrats, qĂči du

reste se sont montrés chauds partisans du régime actuel, ont,

en quelques lignes, indiqué à* deux reprises différentes les frais

comme causé de ruine pour l'emprunteur.

« On emprunte, dit cette cour, pour payer une acquisition utile

et raisonnable en elle-mĂȘme ; mais cette acquisition, que l'on

croyait avantageuse et qui l'eût été en effet si l'on eût payé comp-

tant, devient onĂ©reuse Ă  raison mĂȘme de la diffĂ©rence d'intĂ©rĂȘt et

des frais que l'emprunt entraĂźne Ă  sa suite. On veut alimenter une

exploitation agricolë ; mais qui ne sait que , sauf des cas excep-

tionnels fort rares, la culture mĂȘme la mieux entendue prospĂšre

difficilement lorsqu'il lui faut prélever sur ses bénéfices, déjà si

restreints, les intĂ©rĂȘts et les frais d'un emprunt? On veut pourvoir Ă 

un besoin imprévu ; mais est-il bien sûr que tout le capital em-

prunté recevra cet emploi? et n'en sera-t-il pas détaché, pour les

besoins ordinaires ou pour augmenter momentanément l'aisance

de la famille, quelque portion dont le déficit se fera ensuite cruel-

lement sentie? »

AprĂšs une si complĂšte sanction de "nos principes, il ne nous

reste, en terminant, qu'Ă  rĂ©pĂ©ter que la nouvelle loi ne peut ĂȘtre

utile qu'en introduisant dans le régime hypothécaire promptitude,

sécurité; économie.

Paris, le S S janvier 1*45. (COKRBSPOKDÀSCE PARTICULIÈRE BU CKK9BUR.)

Hier, quelques minutes aprĂšs le scrutin qui venait de donner Ă u,

cabinet une majorité de trois voix, on a vu M. le maréchal Soult

quitter la chambre. Le bruit s'est aussitÎt répandu qu'il se rendait

aux Tuileries pour y porter la démission collective du ministÚre.

À cet Ă©gard, la conviction des centres Ă©tait la mĂȘme que celle de

l'opposition, car on a entendu M. d'Haubersaërt dire à son ami M.

Raguet-Lépine : « Ma foi, je me suis trompé : je croyais que le mi-

nistÚre aurait plus de résolution; mais il se retire, le maréchal Soult

vient de partir pour aller l'annoncer au roi. » En effet, M. le ma-

réchal Soult, en montant en voiture, avait dit à son valet de pied :

« Aux Tuileries! » Et cinq minutes aprÚs il se trouvait face à face

avec S. M.

Voici ce que, dans la soirée, on a raconté de cette entrevue :

« Eh bien ! aurait dit le roi en apercevant le maréchal, vous ve-

nez m'annoncer une bonne nouvelle? Vous avez eu une majorité

d'au moins vingt-cinq voix? — Sire, nous avons eu une majoritĂ©,

mais cette majorité est bien faible. II.y avait 418 votants : majorité

absolue, 210; nous n'avons eu que 213 voix.—Eh bien?... — Eh

bien! Sire, nous pensons qu'un tel résultat place le cabinet dans

une situation difficile, Ă«t je viens, au nom de mes collĂšgues, pren-

dre les avis et les ordres de V. M. —Des avis! des ordres! je n'en ai

pas à vous donner. Si vous n'aviez pas eu la majorité, votre devoir

eût été de me rendre Vos portefeuilles, et le mien de les reprendre

pour les donner à d'autres. Vous avez eu la majorité, pourquoi

abandonneriez-vous la position? Je sais bien que cette majorité est

faible; je sais bien qu'on ne manquera pas de dire que vous l'avez

faite vous mĂȘme, en comprenant dans vos 213 voix celles des six

ministres députés qui ont pris part au vote. Mais qu'importe? L'af-

faire Pritchard Ă©tait la plus Ă©pineuse pour vous; vous en ĂȘtes sortis

sinon brillamment, au moins saufs au point de vue des principes

constitutionnels. Que peut on vous demander de plus? La question

Pritchard était d'ailleurs une question spéciale; il ne faut pas oublier

que sur la politique générale vous avez obtenu 28 voix de majorité

contre l'amendement de'M. de Carné. Avec cela et de l'habileté, un

cabinet peut marcher. Quand on saura que vous restez, vous verrez

vous revenir bien des gens qui vous avaient abandonnés parce qu'ils

vous regardaient comme perdus, mais qui rentreront dans vos rangs

quand ils verront que vous avez encore le pouvoir et que vous

ĂȘtes dĂ©cidĂ©s Ă  le garder. »

Nous ne savons au juste ce qu'il y a de vrai dans cette conversa-

tion ; mais hier soir on la racontait partout, et dĂšs ce moment on

a considéré le maintien du cabinet du 29 octobre comme une

chose certaine. Si on avait pu conserver quelque doute sur ce

point, ce doute serait levé par l'article suivant que contient ce ma-

tin le principal organe du cabinet, le Journal des DĂ©bats :

« Le cabinet n'a eu qu'une majorité de huit voix, que doit-il

faire? Doit-il se retirer? Rien ne l'y oblige, il faut le reconnaĂźtre.

Se retirer n'est une nécessité constitutionnelle que quand on a

perdu la majorité. Le ministÚre ne l'a pas perdue. Huit voix, c'est

une majorité trÚs-faible, il est vrai; c'est pourtant une majorité.

Avec huit voix de majorité, le cabinet whig a duré trois ans en An-

gleterre. Ajoutons que l'intrigue a épuisé tous ses moyens dans

cette derniÚre affaire, l'intimidation, les menaces, la séduction, et

que le ministÚre, de son cÎté, a obtenu de la chambre, dans celle

circonstance, l'approbation la plus explicite et ia plus complété

que jamais peut-ĂȘtre majoritĂ© en France ait consenti Ă  donner.

Nous savons enfin la force de toutes les considĂ©rations politiques „

qu'on a fait valoir pour engager le ministĂšre Ă  garder son poste.

» Son parti est pris , la raison d'état lui a paru exiger qu'il ten-

tĂąt de nouvelles luttes; nous ne l'aban lonnerons pas; nous le sou-

tiendrons jusqu'au bout de sa noble et glorieuse carriĂšre. La ma-

jorité est faible, mais elle existe, mais elle est résolue et ferme ; il

ne faut désespérer de rien. » .

Tout ce qui s'est dit cet aprĂšs midi Ă  la chambre confirme la

déclaration faite ce matin par le Journal des Débits que le minis-

tÚre est décidé à garder ses portefeuilles. Plusieurs membres de la

majorité lui avaient donné un tout autre conseil, et l'on assure que

le Journal des DĂ©bats lui-mĂȘme n'Ă©tait pas d'avis qu'il reslĂąt debout

aprÚs Yéchec moral qu'il a reçu; mais M. Duchùtel, lorsque la ques-

tion a été agitée, hier au soir en conseil, a fortement insisté pour

que le cabinet ne se considérùt pas comme battu, et son opinion ù

prévalu.

— On annonce que le ministùre apportera à l'une des prochaines

séances delà chambre le projet de loi relatif aux fonds secrets. Ce

sera, disent ses amis, une nouvelle occasion pour lui de posĂȘr la

question ministérielle et de montrer que pour l'ensemble de sa po-

litique il n'a pas cessé d'avoir la confiance de la majorité.

— Le ministùre, en restant aux affaires aprùs le-scrutin d'hier qui

lui a donné une majorité si imperceptible, pourra-t-il dire désor-

mais qu'il se trouve, vis Ă -vis de la chambre et vis-Ă -vis du pays,

dans une position parfaitement honorable et parfaitement digne ?

On va en juger.

A la séance de jeudi dernier, M. Duchùtel disait :

« Nous n'accusons en aucune maniÚre nos adversaires d'équivo-

que; nous n'aimons pas plus qu'eux les Ă©quivoques, nous l'avons

prouvé plusieurs fois; nous avons toujours demandé que les ques-

tions fussent posées d'une maniÚre nette et précise. Aujourd'hui, je

le reconnais, la question est engagée avec une grande clarté et une

parfaite précision. »

Samedi M. Guizot rĂ©pĂ©tait, Ă  propos mĂȘme du vote sur l'indem-

nité Pritchard :

« Notre politique est difficile, trÚs-difficile ; elle a bien des pré-

ventions, bien des passions, bien des obstacles Ă  surmonter, sur ces

bancs, hors de ces bancs, dans le public, partout, grands et petits.

Elle a besoin, pour réussir, du -concours net et ferme dés grands

pouvoirs de l'Etat. Si ce concours, je ne dis pas nous manquait com-

plĂštement, mais s'il n'Ă©tait pas suffisamment ferme pour que celte

politique pĂ»t ĂȘtre continuĂ©e avec succĂšs, nous ne continuerions pas

Ă  nous en charger.

» Nous ne souffrirons pas que cette politique, que nous croyons

bonne, soit défigurée, énervée, abaissée entre nos mains, et qu'elle

devienne médiocre par sa faiblesse.

» Tout ce que nous demandons, c'est que la décision soit parfai-

tement nette, parfaitement intelligible pour tout le monde. Quelle

qu'elle soit, le cabinet s'en réjouira. »

Hier matin , le Journal des DĂ©bats disait en termes qui devien-

nent aujourd'hui pour ses amis une sanglante Ă©pigramme , mais

qui Ă©taient du reste parfaitement clairs :

« A nous une majorité non équivoque! Nous préférerions une

minorité certaine à une majorité douteuse.

» Vous vous vous suspectez déjà les uns les autres! Choisissez

une bonne fois entré le vote secret ou le vote public; mais , votre

choix fait, ayez au moins la loyauté d'accepter le résultat de l'é-

preuve. »

Enfin, M. le ministre des travaux publics s'exprimait ainsi

avant le vote d'hier :

« Nous ne voulons pas d'équivoque; je demande à la majorité de

cette chambre de se revendiquer elle-mĂȘme. Nous lui demandons

d'avoir un avis et de dire cet avis, non pas indirectement et d'une

maniĂšre Ă©quivoque, mais publiquement et d'une maniĂšrenette. Quant

à nous, que l'amendement soit adopté ou que le paragraphe soit

rejetĂ©, la question est tout-Ă -fait la mĂȘme. Nous ne devons faire et

nous ne ferons aucune différence entre l'adoption de l'amendement

et le rejet du paragraphe du projet d'adresse.

» Si le paragraphe du projet d'adresse est rejeté, la politique du

cabinet se trouve blùmée... Nous ne voulons pas de milieu. »

Et dire qu'aprÚs avoir ténu un tel langage, aprÚs avoir ainsi ap-

pelé à lui une majorité nette, ferme, un concours complet, une

décision parfaitement intelligible, le ministÚre garde ses porte-

feuilles !

— AprĂšs le scrutin qui n'avait donnĂ© au cabinet qu'une majoritĂ©

de trois voix, l'opposition considérait la crise ministérielle comme

commencĂ©e. Le ministĂšre lui semblait ĂȘtre dSns un tel Ă©tat de

dissolution qu'il lui semblait impossible de discuter convenable-

blement avec lui des questions trĂšs-importantes qui devaient ĂȘtre

soulevées à l'occasion des derniers paragraphes du projet d'a-

dresse. C'est ainsi qu'un amendement de M. Crémieux relatif au

droit de visite a Ă©tĂ© retirĂ©; c'est ainsi qu'il en a Ă©tĂ© de mĂȘme pour

un autre amendement de M. Vivien, qui avait pour objet de blĂą-

mer les ignobles trafics de places dont le scandale nous est main-

tenant donné presque tous les jours. Enfin, un troisiÚme amen-

dement de M. de Saint-Priest, sur la conversion de la rente, n'a

pas été discuté davantage; son auteur l'a retiré comme l'avaient

été les deux autres. On ne voulait pas prendre la peine de pré-

senter des observations qui auraient été pour ainsi dire sans objet,

puisqu'on Ă©tait convaincu qu'il n'y avait lĂ  personne pour les re-

cueillir. L'opposition s'est trompée; mais, à sa place, qui ne serait

tombĂ© dans la mĂȘme erreur?

— MM. les dĂ©putĂ©s se sont rĂ©unis aujourd'hui dans leurs bu-

reaux pour procéder à leur organisation. Cette opération eût pu

avoir un certain intĂ©rĂȘt aprĂšs le vote d'hier , si l'opposition , sans

doute .fatiguée de sa lutte de ces derniers jours, n'était pas restée

chez elle pour se reposer. Voici les nominations qui ont eu lieu : Présidents. Secrétaires.

1" bureau : MM. Bugeaud. MM. d'Haussonville.

2e — Tupinier. de SĂ©gur.

3e — Vergnes. Galos.

4° — Billault. Durand (de Romorantin).

5e — Calmon. Daru.

6° — SĂ©bastiani. de Morny.

7e — de Salvandy. de Montesquiou.

8e — J. Lefebvre. Persil.

9e — Dufaure. Ferdinand Barrot.

L'honorable M. Odilon Barrot eût été nommé président dans son

bureau , si ses collĂšgues de l'opposition , MM. Bcrnardi, Espigat,

Lespinasse, Ernest de Girardin , Mallye , Tourangin Silas, Stourm

et Alban de Villeneuve, eussent bien voulu se déranger pour venir

lui donner leurs voix.

— On a des nouvelles de l'Ă©lection de Melle. Le premier tour de

scrutin n'a pas tionné de résultat. Les voix se sontainsi partagées :

M. Taillefer, 162; M. Vuitry, 90; M. Demarçay, 88.

Àu second lour, les voix de M. Demarçay ont dĂ» se reporter

! sur M. Taillefer, qui , dans une lettre écrite tout récemment à M.

* Odilon Barrot, déclare que l'opposition peut compter sur lui, et

que s'il est nécessaire, pour assurer son indépendance, qu'il do

sa démission de procureur du roi, il n hésitera pas à faire r-

crifice.

Bulletin de la Boom de Pari» du 28 janvier 1845.

Avant l'ouverture, la rente a été offerte d'abord à 83 10, puis elle est

'raduellement à 84 95 ; mais le premier cours au parquet a été 85 05. p° j (

trÚs-long-temps la rente est restée entre 85 10 et 85 I'. ; elle est ensuite 11

bée un moment à 8i 95, puis elle est remontée graduellement à 85 lo*'0'11" > été te cours de clÎture au parquet- » Sui

A quatre heures, la rente a été demandée à 85 15

L'article du Journal des Débats a rassuré sur l'existence du cabinet.

rrois pour cent 85 10 Caisse Laffilte JQ^,.

Quatre pour cent .... » » Obligations de Paris . . . '

Quatre et demi pour cent » » CHEMINS DE FER. '

Cinq pour cent 122 » Saint-Germain ......

Emprunt de 1844 ... 86 30 Versailles, rive droite . 5QQ !

Trois pour cent belge. . . » » — rive gauche . 3gj '

Qualreetdemi pour cent b. » » Paris à Orléans ..... '

Cinq pour cent belge. . . 106 1/2 Paris Ă  Rouen IQ^() '

Cinq pour cent napolitain. 99 » Rouen au Havre ggq '

Cinq pour cent romain . . 105 » Avignon à Marseille . . . ,li

Cinq pour cent portugais. 59 12 Strasbourg Ă  BĂąle . . . jj..g

Trois pour cent espagnol. 32 1/2 Orléans à Bordeaux . . gir)

'

Deux et demi pour cent hot. » » Orléans à Vierzon .... 7 55 '

Banque de France ... ‱‱ » Amiens Ă  Boulogne .... 575 '

Comptoir Ganneron. . . . Ï067 50 Paris à Sceaux ..... >

*

Banque belge 650 » 1 Montereau 555 "

Ot timbre «les Dépit tés.

Fin de la séance du 27 janvier.

Quand l'agitation s'est un peu calmée, M. le président lit le nUa triÚme paragraphe de l'adresse:

§ 4. « Nous espérons que ce mutuel esprit de justice et de con-

ciliation amÚnera bientÎt le succÚs des négociations qui, selon le

vƓu plusieurs fois exprimĂ© par lĂ  chambre, doivent, tout en assu.

rant la répression de la traite, tendre à replacer notre marine sous

la surveillance exclusive du pavillon national. »

La rédaction suivante a été proposée par M. Crémieux pour C

e

paragraphe :

« Plusieurs fois dĂ©jĂ  la chambre Ă  exprimĂ© le vƓu que, tout en

assurant la répression d'un trafic infùme, une négociation suivie

avec activité replaçùt notre marine sous la surveillance exclusive

du pavillon national. Nous aimons à croire que celte négociatioii

touche Ă  son terme, et que des conventions d'ailleurs temporaires

et révocables auront bientÎt cessé d'exister. »

M. CRÉMIEUX : Je retire mon amendement. Je laisse au ministĂšre le soin de dĂ©libĂ©rer. (Sensation prolongĂ©e.)

Le paragraphe est adopté.

§ 5. « Les marques réitérées d'unÚ amitié qui vous est précieuse,

et le désir d'y répondre dignement, ont porté Votre Majesté à rendre

visite à la reine delà Grande Bretagne. La France a vUavéC un légi-

lime orgueil les hommages qui de toutes parts sont venus au devaui

de son rot. Les manifestations éclatantes et spontanées de resperi

envers le monarque et de cordiàle estime pour le peuple français

ont donnĂ© de nouveaux gages Ă  la longue durĂ©e de cette paix gĂȘne

raie, au sein de laquelle notre patrie, en maintenant au dehors sa

force et sa dignité, trouve les éléments d'une prospérité croissant

et la jouissance tranquille de ses libertés constitutionnelles. »

M. LE PRÉSIDENT : Quelques orateurs avaient demandĂ© la parole

sur ce paragraphe; je leur ai fait observer qu'il y aurait avantagea

parler sur le paragraphe 7. M. Billault insiste-il pour prendre la pa-

role sur ce paragraphe ?

M. BILLMJLT : Je renonce Ă  la parole. (Mouvement.)

Le paragraphe est adopté.

§6. « Votre Majesté nous confirme dans cette assurance, en nous

faisant connaĂźtre que les relations de son gouvernement avec touies

les puissances Ă©trangĂšres continuent d'ĂȘtrĂ« pacifiques et amicales.

Ces bonnes relations reposent sur la fidÚle observation dés traites,

La France n'oubliera point qu'ils doivent ĂȘtre l'espĂ©rance et l'appui

d'une nation généreuse dont ils ont consacré les droits. »

M. IE PRÉSIDENT : M. Joly a demandĂ© la parole sur ce para-

graphe.

M. JOLY : Je renoncé a là parole.

Le paragraphe est adopté.

M. IE PRÉSIDENT : C'est entre le sixiùme et le septiùme para-

graphe que se place l'amendement de M. Vivien.

M. VtViÉN : Dans l'Ă©tat actuel des choses, je relire mon amende

ment. (Trùs-bien ! trùs-bien ! — Longue agitation.)

§ 7. « Sire, la France est heureuse et libre ; protégée par des

lois sages, sous la garantie de l'ordre et de la stabilité, elle donu

essor à son génie et à son activité nationale. Partout d'utiles pro-

grĂšs naissent de ses travaux, e't l'agriculture elle-mĂȘme, dont !e>

efforts ont besoin d'ĂȘtre consacrĂ©s et soutenus, ne demeure point

étrangÚre à cette émulation féconde. L'élévation du crédit, l'abon-

dance et la facilité dÚs receltes, en attestant la confiance générale

et l'accroissement de la richesse publique, nous font regarder

comme prochain le moment oĂč l'Ă©quilibre financier sera complĂšte-

ment rétabli. D'accord avec Votre.Majesté, nous continuerons de

marcher vers ce but, en réalisant les économies compatibles avec

les besoins publics sagement appréciés. »

M. LE PRÉSIDENT : Quelqu'un demande-t-il la parole sur ce pa-

ragraphe? (Silence général.)

Le paragraphe est adopté.

M. LE PRÉSIDENT : Ici se prĂ©senle l'amendement de M. de Saint-

Priest sur la conversion des rentes.

U. DÉ SAINT-PRIEST dĂ©clare qu'il retire son amendement.

§ 8. « Les projets de loi que V. M. nous annonce seront exarui

nĂ©s avec soin et discutĂ©s avec maturitĂ©. » — AdoptĂ©.

§,9. « Sire, le ciel, qui vous rend heureux du bonheur de vu-

pays, a voulu vous accorder, cette année, les joies et lÚs consola-

tions de la famille. Le nombre de vos enfants s'est accru, et té

riage de l'un de vos fils, en resserrant des liens qui vous étale»,1

déjà chers, a été pour vous une vive satisfaction à laquelle ont i

pondu les sympathies de la France. »—AdoptĂ©. § 10. « Sire , en vous imposant une laborieuse et noble tĂąoB j

en vous soumettant Ă  de rudes Ă©preuves, la Providence vous ■

donné le courage qui les accepte et la force qui les fait surnn1"11

Votre mission est digne de l'élu d'un grand peuple. Quatorze a»

nées de travaux et d'efforts ont témoigné hautement de votre

vouement, de celui de votre famille au service de la patrie-/‱

patrie reconnaissante unit son avenir Ă  celui de votre dynas'j^

L'honneur de votre rÚgne est lié au bonheur de la France; et *

assurer notre loyal concours, c'est accomplir son vƓu et iravai

Ă sagrandeur. »—AdoptĂ©. ,.|e

!

M. LE PRÉSIDENT : Il va ĂȘtre procĂ©dĂ© Ă  l'appel nominal poul

vote sur l'ensemble. , y{

Pendant le scrutin, des conversations s'engagent dans toute=

parties de l'assemblée. (e

-

M. le maréchal Soult sort de la salle en emportant son P i

I feuille. jé'

V AprÚs l'appel nominal et le réappel, M. le président invite 3

Page 3: ABONNEMENT ||J 1 9 I U , au Bureau du Journal,

n'auraient pas voté à prendre part au vote. , I

PutéS

S" «e demande à voter. y personne » , La

Voici le resUll

^ombre

des votants... 249

Majorité absolue 125 Boules blanches 216

Boules noires 33

hamhre a adopté. . ... l:i résident tire au sort la grande députa hou qui ira porter

le p

au roi avec le bureau de la chambre.

raK»nce est levée à cinq heures.

(S3orreapaticuIiondaE.ee parre du CISBIDB.)

PRÉSIDENCE DE M. SATJZET.

SĂ©ance du 28 janvier.

séance est ouverte à deux heures.

TP orocĂšs-verbal est adoptĂ©. Jf coobrebost demande un congĂ©. — Accorde.

IE PRÉSIDENT donne lecture de la lettre suivante : M' « Monsieur le prĂ©sident, Il

va

i l'honneur de vous prévenir que le roi recevra demain

o" nvier à huit heures et demie du soir, le bureau de }a cham la 2 ei la grande députation chargée de lui présenter l'adresse en

*?Ljjeàu discours de la couronne. n inréez etc. Le ministre de l'intérieur,

' 0

' » DUCHATEL.

„ Paris, ce 28 janvier 1845. » objet de la sĂ©ance est le rĂšglement de l'ordre du jour.

\prĂšs un dĂ©bat sans intĂ©rĂȘt, cinq projets sont mis Ă  l'ordre du

1,,,'ir dans l'ordre suivant : Projet de loi relatif Ă  l'octroi de la Rochelle ;

projet de loi relatif à un crédit de 84,000 f. pour les édifices

^pTojet'de loi portant rÚglement définitif des comptes de 1842;

Projet de loi relatif Ă  la police des chemins de fer ; d

Proposition relative Ă  la falsification des vins.

M. LE BARON MERCIÉR demande la mise à l'ordre du jour du I

nroiet de loi sur les douanes. M. LE MINISTRE DU COMMERCÉ : Il y a eu, depuis la prĂ©sentation

du dernier projet sur les douanes, plusieurs ordonnances. Il importe I

de les coordonner avec le projet dont la chambre a été saisie l'an

dernier. Le travail sera bientĂŽt soumis Ă  la chambre. AprĂšs quelques observations de M. Mercier, la proposition de ce

dernier n'a pas de suite. M. DTJFAÙRE propose et la chambre vote la mise a l'ordre du

jour de ta proposition de MM. d'HaûssÎnville et autres sur les cÎn- ]

ditions d'admission et d'avancement dans les fonctions publiques.

M. GLAIS BIZOIN fait une demande semblable pour la proposition

relative Ă  la rĂ©forme postale. — AdoptĂ©.

M. CH APUYS-MONTLAVILLE demande la reprise de sa proposition ]

sur l'abolition du timbre.

M. DE BUSSIERES repousse la demande.

AprÚs une épreuve douteuse , la chambre décide qu'il n'y à pas

lieu de meitre ce projet à l'ordre du jour quant à présent.

M. LE GÉNÉRAL OUDINOT : Je demande la reprise de la proposi-

tion rektiveà la translation des cendres du général Bertrand aux

Invalides. La chambre a montré assez de sympathies pour l'auteur

de la proposition, le général de Briequevilje, et pour celui qui en

était l'objet, pour que ma demande n'éprouve pas de difficulté.

M. p. DE CHASSELOUP LAÏÏRAT : Je suis loin d'ĂȘtre l'adversaire de

la proposition; mais je ferai remarquer que l'ordre du jour est déjà

bien chargé.'

M. LE PRÉSIDENT : Le rùglement veut d'ailleurs que les projets

qu'on met à l'ordre du jour soient imprimés et distribués. Or, la

proposition dont il s'agit ne l'est pas.

M. BOULAY (de la Meurthe) ajoute quelques mots en faveur de la

proposition et sur tout l'intĂ©rĂȘt qu'elle mĂ©rite. Elle est provisoire-ment ajournĂ©e.

La séance est levée à trois heures.

D'honorables députés s'étaient distribué la tùche de surveiller

et de compter les votants de samedi dernier. C'est pour cela que

quelques d'entre eux s'étaient placés au centre, ce qu'un

journal du chùteau attribuait sottement le lendemain au désir de

aire croire, au moment du vote, que le ministĂšre comptait des adversaires dans son propre parti.

ces députés avaient dressé à l'avance la liste des votants en les

doiiT"' P1f

caltiSories

> et

dans ces catégories il v avàit celle des

|ifi-eux

- Le

travail relatif à la liste générale était" donc bien sirn-

DrÂp P

i0nai1

PaNteoliĂšremeot sur la

vérification louchant la v esence des membres inscrits , ce qu'on avait pu faire avant le

„' ,SUI

' ,le

cassement des douteux,

le réLn |UteSqui s

'Ă©laie,u

occupés de cette besogne délicate, dont

ce iravĂą i IIS

' Uli

'6 a,U Ă©lecleurs

> n

'ont

Pas voulu se

«orner à et

, entre 868001 eo

*°urés de tous les renseignements possibles, dont il

a°.

tres garanties, ils se sont assurés auprÚs des députés

lïmonßL vaiem les noms sur la liste des membres ayant adhéré à

gC en m M

' de Malle

vi"e que leur inscription était lé-

qui si en' e

" ̂ l*

s°!

1^

Ia ''

sle q

ue i,ous donnons aujourd'hui, et

Le nnn ? est ,tlexiK'le, ne pĂšche que par omission,

de 4ii p s volants, d'aprÚs les secrétaires, était de 410 ou

lui ne vnie

"0US 4l1, d oU 11 faut ĂŽler les membres du bureau

laots 20 U FaS Par assis etl

«vé; cela réduit le chiffre à 406 vo-

«M coiisuT^" veS 80 sont

abstenus; d y en a 16 dont l'abstention W" sont ■ M « 8 ne tiendrons comp'te que de ces 16 dĂ©putĂ©s, Bla

nc Len u Es

PĂ©ronil

'er, Darblay, Lasiiyer, Dessaigne, Ed.

SalguĂšs S

P d'Aulnay, Dugabé, Remilly, Lebobe, Lavocat,

OtezifiTy;Aℱes8r,gny» Cerfbeer, Satvandy, Bernadou.

liite est nr6

- ' iesle 390^ majorité absolue, 196. Or. notre M

.M

- Thil »t i" Se

"lent dG 196 nlRmbres

> el

.r°

n n'y a pas inscrit Bi hu

'u ou '.Lacoudra

>s qui, dit-on, ont voté pour l'amendement, M*e{But m-i aUtreS mem,)res d°iH le vole reste incertain. En aV(* beau- J^aU (lueI(lues erreurs dans ce calcul, fait pourtant avait

doute T conscie,lce

Par un bon nombre de députés, il y a M> uno m y.a,toui°urs doute pour les secrétaires quand il n'y

.vJ1|

'''0

e

n

11;|jontedc20ou25 voix. '

aucnn déDiit^

0S danS CeUe liste les départements qui n'ont compté

Aisne

l_%,'avoi

'a

bte Ă  l'aineudement contre Pritchard :

Qainnte thlc D.esabes> °ddon Barrot, CuuibacérÚs, Vivien,'

AlUer «t!16' de Sade. A'pes }R~

1

Bureaux de Puzv.

r^~u}miĂŻ

A!Ue''-

!,^e -l\r

c

MortlI»er-Ternaux.

fioĂ ji* M-Stourm.

n c

»WM _ ß'ßr T m Berrïer

- de

SÛrian, Thiers. csl0i'i5rais Aumont-ThiĂ©viHe, de Fontette, Pierre David,

Charente. — MM. Bouillaud, Ernest de Girardiu. t n'or

Charente-InfĂ©rieure. — MM. Dufaure, Prosper de Chasseloup- | pro

Laubat. j eba

Cher.—MM. Duvergier de Hauranne, Bonnaire. 1 trot

CorrĂšie M. Rivet, 1 non

Cîte-d'Or. — MM. Muteau, Mauguin. 1 tior

CĂŽlcs-du-Nord. — MM. Legorrec , gĂ©nĂ©ral Thiard, Glais-BĂŻzoin. I »

Creuse. — MM. Loyraud, Regnauld. J cha

Dordogne..— M. Dezeimeris.

Doubs.— M. Tourangin-Silas.

Drîme.— MM. Sieyùs, Monier de la Sizeranne. I ^ Eure.—MM. Dupont, Garnier-Pagùs, Legendre. I Eure et-Loire. — MM. Raimbault, Subervic. J

Ba,

FinistĂšre. — MM. Dudresiiay, CarnĂ©. I Gard. — MM. Richard, Teulon. I Garonne (Haute-). — MM. Joly, de Lespinasse, RĂ©musat. j

sit( Gironde.— MM. Billaudel, Feuilhade-Chauvin. J

1( HĂ©rault.— MM.de Lan y, de Grasset, Floret. I g

0( Ille-et-Vilaine. — MM. Jollivet, Legraverend, de Laplesse, Mou- J

thierry, Defermon, Dandigué delà Chasse. I le

Indre. — MM. Heurtault-Dumetz, Delavau, Lescot de la Mil- j |*j

landrie. , i an

Indre-el Loire. — MM. Gouin, CĂ©sar Bacot, Ferd. Barrot, Cre- pQ

mieux. Isùre. — MM. Martin, Marion. I ,

e

Jura. — M. Cordier. I sll

Loir-et-Cher. — M. Durand (de Romorantin). I ^ LĂȘire.—M. Durozier. I

aj

Loire (Haute ). — M. Mallye. I d

^ Loire-InfĂ©rieure. — Util. Lanjuinais, Billault, Ternaux-Compans. j Loiret. — MM. Abaltucci, le baron Roger, Cotelle.

l,ot. — MM. BoudotisquiĂ©, Cayx, de Saint-Priest. J m

Lot-et-Garonne. — M. de Richemont. J d(

Maine-et Loire. — MM. Farran, Bineau, Dutier, le gĂ©nĂ©ral Ou- I dinol, TessiĂ© de Lamotte, Jounaulx. I ^

Manche. —ÉU. Ravin, Vieillard, Sellier, de Tocqueville, Ab. j a

, Dubois. I

c]

Marne. — M. PĂ©rignon. 1 v(

Mayenne. — MM. Lavalette, Boudet, Lelourheuk , Dubois- 1 d

Fresnay. >

Meuse. — M. Etienne. J Cl

Morbihan. — M. de I.arochejacquelein.

Moselle. — M. La.douceite.

NiĂšvre. — MM.Manuel, Benoist, Dupin aĂźnĂ©. j Nord. — MM. Delespaul, Lestiboudois , Alban de VillehĂ©Ăčve , !

|( Roger, de Staplande, Corne, Marchant, BĂ©h.aghel. J

b Oise. — MM. de Mornay, 1). Marquis, Barillon. . I

; ()

rne. _ MM: Mercier, de Corcelles, Aylies, de Tracy, Ballot. I „

Pas-de-Calais. — MM. d'HĂ©rembaĂ»ll, Armand, de KeysĂšre, J d

Piéron. j j.

Puy-de-Dîme. — MM. Combarel de Leyval, Berger.

PyrĂ©nĂ©es (Hautes-). — M. de Preignes. I ^ PyrĂ©nĂ©es-Orientales. — MM. Arago, GĂ rcias.

tihin (lias ). — M. Ildlez Claparùde. j 1

Saîne (Haute-). —MM. Genoux, de Grammont, Dufournel. I Saîne-el-Loire. — MM. Mathieu, Schneider, Lacroix, Chapuys- J

Montlaville, de Lamartine. I Sarlhe. — MM. Paillard-DuclĂ©rĂ©, Ledru-Rollin, Jules de Lastey- J

ç rie, Gustave de Beaumont, de Saint-Albin.

Seine. — MM. taillandier, Ganneron, Marie, Carnot, Moreau, I * Bethmont, Jouvencel, Vavin, Boissel, Garnon, F. de Lasteyrie. J ^

Seine-InfĂ©rieure. — MM. Cabanon, Toussin, Grandiri, Levavas- I j

seur, Desjobert. j , Seine-et-llarne. MM. Drouin de Lhuys, G. de Lafayette. j ; Seine-et-Oise. — MM. Viart, Berville. |

i Sùvres (Deux-). — MM. Allard, Tribert, F. David.

Somme. — MM. Gauthier de Rumilly, Estancelin, Tillette de Cler- I mont, Blin de Bourdon, de Beaumont.

Tam. — M. Espigat.

Tarn-el-Garonne. — MM. L. de Malleville, E. de Girardin.

Vaucluse. — M. Bernardi.

VendĂ©e. — MM. Isambert, Chambolle, Baron, Guyet-Desfontai- j 3 nĂ©s, Luneau. i Vienne. — MM. Drault, Bonnin, Nozereau, Junyen, Proa. 3 Vienne (Haute-). — MM. Talabot, Maurat-Ballange, Saint-Marc Gi- I

s rardin. Vosges. — MM. Boulay (de la Meurthe), Doublñt.

s Yonne. — MM. Larabït, Philippe Dupin, de Cormenin. s ' ——^

M. Martin (du Nord) vient d'organiser une intrigue avec les rvé-

ques pour faire Ă©chouer le projet de loi sur l'enseignement se-

condaire, s'il ne donne pas satisfaction suffisante aux. exigences

du parti-prĂȘtre.

Voici ce que nous lisons Ă  ce sujet dans le SiĂšcle i

« Il paraĂźt que plus de trente ĂȘvĂšques sont rĂ©unis en ce moment

dans la capitale, oĂč ils dĂ©libĂšrent ensemble, sous la prĂ©sidence de

M. l'archevĂȘque de Paris. On sait qu'aux termes des articles orga-

niques, un Ă©vĂȘque ne peut pas sortir de son diocĂšse sans l'auto-

risation du gouvernement. Tous les prélats qui sont à Paris ont-ils

obtenu un congé? En ce cas, M. le ministre de la justice devient

responsable; c'est Ă  lui que l'on doit demander compte du trou-

ble que ces conciliabules religieux apportent dans les relations du

clergé catholique. » Les membres de ce petit concile clandestin ont-ils quitté leurs

diocÚses sans congé? Ce fait n'est pas à la décharge du ministre;

car, s'il plaĂźt Ă  la moitiĂ© des Ă©vĂȘques en France de mettre en oubli

les lois qu'ils doivent respecter les premiers, le ministre est tenu

de les leur rappeler. Ce sera rendre service à ces honorables prélats

que de les arracher à l'intrigue jésuitique qui tes appelle ici, et que

de renvoyer tous ces pasteurs au sein de leurs troupeaux spirituels.

» U y a quelque temps, M. legarde-des-sceaux crut devoir cen-

surer une dĂ©marche de certains Ă©vĂȘques qui avaient, contrairement

aux rÚgles posées par le concordat, signé collectivement un mé-

moire au roi. Les Ă©vĂȘques seraient ils moins coupables de dĂ©libĂ©rer

que d'écrire en commun ? Et lorsque des lois rigoureuses défendent

aux citoyens de s'associer sans l'autorisation du pouvoir administra-

tif, mĂȘme pour une Ɠuvre littĂ©raire ou de charitĂ©, les prĂ©lats de la

France pourraient ils impunément établir Un parlement catholique

à cÎté des pouvoirs reconnus par la constitution? »

Voici une observation importante qui a manquĂ© d'ĂȘtre produite

dans la discussion de l'indemnité Pritchard. Nous la trouvons dans

le Patriote Jurassien:

« Tous les journaux, dit ce journal, ont rapporté dans le temps

les indignes vexations que deux honorables citoyens de Besançon,

MM. Loiigchatnps et Ilonnet, ont subies eu Suisse il y a plusieurs

mois. ArrĂȘtes brutalement, traitĂ©s comme des voleurs par des ma-

gistrats suisses, et incarcérés parce qu'un garçon d'hÎtel avait intro-

duit dans leurs effets un chiffon qui ue leur appartenait pas, ils

n'ont pas encore obtenu satisfaction de ces outrages. L'impunité

protĂšge les coupables. C'est que ces citoyens ne sont pas des Prit-

cLards ; ils ne sont pas mĂȘme des Anglais ; ils n'ont pas portĂ© le

trouble et la guerre civile en Suisse. Ce ne sont que des Français

honnĂȘtes et recommandables ; dĂšs lors ils n'ont droit ni Ă  rĂ©para-

tion, ni Ă  indemnitĂ©, ni mĂȘme Ă  la protection de leur gouvernement.

» Celte affaire fait un digne pendant à celle de l'illustre Prit-chard. Comparez et jugez! »

ARRESTATION ET EXÉCUTION DE ZURBANO A LOGRONO.

Voici ce qu'on lit Ă  ce sujet dans la Sentinelle de Bayonne c

« Toutes les lettres de Vittoria et des bords de l'Ebre reçues à

Bayonne confirment l'arrestation du général Zurbano et son exécu-

tion Ă  Logrono.

» Voici quelques détails à ce sujet. Zurbano, depuis la non réus-

site de sa levée de boucliers du 14 novembre dernier, ne donnait

plus signe de vie; mais on le supposait toujours dans le pays. Les

soupçons de ses ennemis étaient fondés ; le général et son beau-

frÚre Cayo Muro, chef d'escadron en non activité, ont été surpris

le 19 au village d'Ortegosa de los Cameros, dans une maison oĂč ils

croyaient avoir trouvĂ© un refuge assurĂ©. La dĂ©pĂȘche officielle qui

annonce cette importante nouvelle au gouvernement de Madrid

porte la daté du 20 à une heure et demie du malin.

» La maison ayant été cernée par un ancien cubecilla, connu sous

le nom d'El Rayo, Cayo Muro chercha à s'évader; niais il fut tué

sur place d'un coup de fusil tiré par un homme de la troupe d'El

Rayo au moment oĂč il s'Ă©lançait par la fenĂȘtre de la maison. Quant

Ă  Zurbano, il a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et dirigĂ© sur Logrono, oĂč, d'aprĂšs la mĂȘme

dĂ©pĂȘche, il devait arriver le 21 sous la garde d'une escorte com-

posée de troupes qui étaient déjà parties à cet effet de cette ville.

» Nous ne savons au juste quel jour Zurbano est entré à Logrono;

mais ce qu'il y a de trÚs-positif, parce qu'une foule de lettres-reçues

de divers points confirment toutes le fait, c'est que le malheureux

général a été fusillé le 21 dans sa ville natale. Une de ces lettres,

Ă©crite par un officier supĂ©rieur espagnol, ajoute qu'un prĂȘtre, qui

avait pris part à l'échauffourée de Zurbano et qui se trouvait ca-

chĂ© avec lui dans la maison oĂč il a Ă©tĂ© surpris, s'est brĂ»lĂ© la cer-

velle d'un coup de pistolet plutĂŽt que de tomber vivant aux mains

de ses ennemis. »

Une lettre particuliĂšre dit que Zurbano est mort en soldat, avec

courage.

Un journal publie la notice suivante sur ce personnage :

« On a beaucoup parlé de la vie et des antécédents de cet homme

remarquable par son Ă©nergie et les ressources de son esprit. Il est

le dernier fils d'un honnĂȘte laboureur de Barea , faubourg de lĂ 

banlieue de Logrono. Son pÚre, voulant le destiner à l'état^ ecclé-

siastique . le fit Ă©tudier. U eut pour camarade d'Ă©tudes le jeune

Echavarrio , qui est mort dans un couvent de la Trappe en odeur

de saintetĂ©. Le caractĂšre de Zurbano ne se prĂȘtant pas aux inten-

tions de son pĂšre, il l'employa aux travaux des champs. 11 se maria

trĂšs-jeune, et prit Ă  ferme une grande Ă©tendue de terres Ă  Barea ;

mais il s'ennuya bientĂŽt de ce genre d'occUpations el de cette vie

paisible, et il se fit contrebandier.

» Il réussit mal dans ce nouveau métier, et il se créa des embar-

ras qui abrégÚrent les jours de sa jeune femme. Zurbano épousa en

secondes noces sa femme actuelle, Hermenegilda Martinez, fille d'un

cabaretier, et continua Ă  se livrer Ă  la contrebande avec si peu de

succĂšs, qu'il finit par s'associer avec des voleurs, dont il devint le

chef. Il commit des vols considérables, notamment celui dont fut

victime un moine , ancien général des bénédictins. La justice ins-

truisit contre Zurbano, qui fut condamné à mort par contumace.

Il erra long-temps dans les montagnes ; sa femme fut arrĂȘtĂ©e comme

sa complice , et fut assez habile pour s'Ă©chapper en trompant la

vigilance d'un alguazil, dont la maison lui avait été donnée pour

prison.

» La guerre civile ayant éclaté sur ces entrefaites, Zurbano pé~

nétra une nuit dans Logrono et alla trouver secrÚtement un moine,

qui Ă©tait sacristain du couvent des cordeliers de celte ville. Il fait

part à ce religieux du projet qu'il a formé de se joindre aux càr-

listes, et, voulant auparavant leur donner des gages de son dévoue-

ment et effacer ses antécédents, il lui propose un plan qu'il a conçu

pour faire sauter la poudriĂšre de Logrono et livrer la ville aux

carlistes Ă  la faveur du tumulte. Il expose ce plan et se charge de

l'exécuter en fournissant tout ce qu'il faut pour cela. Le moine

l'accueille el fait part de son projet Ă  plusieurs de ses amis ; Zu-

malacarreguy lui-mĂȘme fut instruit de ce qu'on se proposait de

faire. On convint que tous les objets nécessaires pour agir seraient

portés chez un nommé Martin, postillon du courrierdePampelune.

» Quand toutes les preuves du complot furent réunies par les

- soins de Zurbano, il se rendit secrĂštement chez le gouverneur civil,

l'instruisit qu'une grave conspiration Ă©tait au moment d'Ă©clater,

> qu'il pouvait la faire Ă©chouer en en faisant connaĂźtre les auteurs,

mais qu'il y mettait la condition qu'on lui accorderait sa grĂące. Il

dénonça alors toute la trame. On fit des recherches, et il fut re-

t connu que Zurbano avait dit vrai.

3 » Gracié pour ce fait, il forma une petite bande sous la protec-

tion de M. Pita-Pizarro, et commença contre les carlistes ces ex-

- cursions audacieuses qui l'ont élevé dans la suite aux plus hauts

s grades dans l'armée, et ont fini par la catastrophe inouïe qui vient

t de l'envelopper avec toute sa famille.

» Quant au moine et au postillon qui furent le piédestal de cette

i élévation, ils la payÚrent de leur vie, et plusieurs aulres habi-

tants de Logrono, qui avaient pris une part plus ou moins directe

s au complot, furent envoyés aux galÚres. »

On Ă©crit de Toulon, le 23 janvier :

« Le brick l'Agile, commandé par M. Martin , lieutenant de

vaisseau, a pris le large, allant faire partie de la station du Levant.

» Le vaisseau le Marengo;est entré dans le port.

» Le 24 , la frégate à vapeur l'Orénoque est entrée dans le port,

et le bĂątiment Ă  vapeur le Castor en est sorli.

» La corvette à vapeur le Cuvier est entrée dans le port le 25 du

courant. »

Chronique.

Les exemplaires de la pĂ©tition demandant l'enquĂȘte sur la si-

tuation des travailleurs continuent à nous revenir chargés de si-

gnatures. Ceux qui sont aujourd'hui dépouillés présentent le chiffre

de SEPT MILLE DEUX CENT VINGT-CINQ SIGNATURES. On peut

ĂȘtre certain que ce chiffre s'Ă©lĂšvera beaucoup plus haut.

— Deux marchands bouchers, le sieur Roussillon et la veuve

Pelosse, occupent Ă  l'abattoir de Perrache une case commune, oĂč

ils déposent les bestiaux abattus, qui sont ensuite consommés

dansl'intérieur de notre ville. La femme Pelosse, depuis long temps,

s'était aperçue que les moulons qui lui étaient apportés étaient

d'un poids inférieur à celui qu'ils paraissaient avoir lorsqu'ils ve-

naient d'ĂȘtre abattus ; elle soupçonna dĂšs lors qu'un Ă©change Ă©tait

pratiqué u sou préjudice, et se mil eu garde pour découvrir l'ail*.

Page 4: ABONNEMENT ||J 1 9 I U , au Bureau du Journal,

teuf d'un pareil méfait-, elle sut bientÎt à quoi s'en tenir. Le 15 janvier dernier, le sieur Roussillon fut pris en flagrant délit au mo-

ment oĂč il venait de s'emparer d'un gros mouton auquel il en avait

substitué un autre plus petit. Traduit hier devant le tribunal cor-

rectionnel sous la prévention de vol, Roussillon a été condamné

Ă  deux mois d'emprisonnement. La femme Pelosse, partie civile,

demandait des dommages pour les soustractions dont elle se pré-

tendait victime depuis long-temps ; mais le tribunal, attendu que

les vols antérieurs à celui du 15 janvier n'étaient pas suffisamment

justifiés, lui a simplement alloué les dépens à titre de dommages-

intĂ©rĂȘts.

— Un pùre de famille se plaint de la maniùre brutale dont un

professeur de l'Ă©cole de chant du passage Thiaffait corrige les en-

fants qui lui sont confiés. Nous espérons que ce simple avertisse-

ment rendra plus vigilante la surveillance de MM. les inspecteurs

de celte Ă©cole.

— Nous recevons de M. le maire de Vourles la lettre suivante,

qui ne détruit pas les faits que nous avons avancés. Il est bien évi-

dent qu'en ajournant ou en prolongeant une foire pour donner Ă  un

petit nombre de marchands le temps d'arriver, on force les autres

à demeurer à leurs risques et périls. « Vourles, le 2S janvier 1S45.

» Monsieur, » Dans votre numéro 3149 des 22 et 23 janvier, vous avez in-

sĂ©rĂ© un article oĂč vous prĂ©tendez que la foire de Vourles a Ă©tĂ©

remise au lendemain du jour oĂč elle est fixĂ©e par la coutume

locale; vous avez été induit en erreur. Voici le fait exact : Quelques

marchands Ă©taient venus annoncer que leurs porcs n'avaient pu ar-

river à temps, et avaient demandé non la remise, mais la prolon-

gation de la foire jusqu'au lendemain au soir. Leur demande fut

accueillie à l'unanimité par une réunion du conseil municipal tenue

Ă  cet effet. NĂ©anmoins, les affaires du jour de la foire se firent

comme à l'ordinaire. Je vous prie, Monsieur le rédacteur, d'in-

sérer cette rectification dans votre prochain numéro.

» Agréez etc. Le maire de la commune de Vourles,

» FERLAT-PATURELLE. »

— La dame Arnassan , nĂ©e Daniel, est invitĂ©e Ă  se rendre au

parquet de M. le procureur du roi pour une communication rela-

tive Ă  une succession Ă  recueillir.

— M. Dalin, de Fellens (Ain), vient d'ĂȘtre nommĂ© supplĂ©ant du

juge de paix du i°r arrondissement de Lyon.

—La SociĂ©tĂ© royale d'agriculture, histoire naturelle et arts miles

de Lyon croit devoir rappeler qu'elle accordera une médaille à

chacun des deux propriétaires ou engraisseurs qui auront amené

au marchĂ© de Saint-Just, Ă  Lyon, le dernier mardi de carĂȘme 1845,

les deux meilleurs bƓufs gras.

La prĂ©fĂ©rence sera accordĂ©e au bƓuf qui, par sa conformation

et par son Ă©tat de graisse, paraĂźtra avoir, relativement Ă  son poids,

une plus grande quantité de viande nette. Le volume et le poids

total du corps seront considérés comme des qualités secondaires ;

à droits égaux, on accordera la préférence à l'animal le plus jeune,

Les personnes qui désirent prendre part à ce concours sont in-

vitées à en prévenir le, président ou le secrétaire avant le vendredi

14 mars prochain.

— Par arrĂȘtĂ© de M. le prĂ©fet de SaĂŽne-et-Loire, en date du 21

janvier 1845, une commission a été nommée pour rechercher et

préparer les moyens de faire l'essai du forage d'uu puits artésien à

Mùcon. Celte commission se compose de MM. Pellorce, président ;

Lenormant et Charles Rolland, secrétaires; Chamborre, Gardon,

Vitallis, Ponlbichet, Batilliat, Bonnetaig, Bouchard etVinsac, mem-

bres résidents. Voilà bien des commissions : commission vinicole, commission

du chemin de fer de MĂącon Ă  GenĂšve, commission du forage d'un

puits artĂ©sien. C'est Ă  l'Ɠuvre que l'on juge les ouvriers. Attendons. (La Mouche.')

—Unefillede ChĂąnes (SaĂŽne-et-Loire), ĂągĂ©e de 26 ans, revenait, le

6 janvier, de la foire deLeynes, sur les septheuresdusoir, lorsqu'un

homme se précipita sur elle et se livra à des tentatives de viol. Re-

connaissant son impuissance, il menaça sa victime de la tuer si elle

persistait dans sa résistance, et il s'arma d'un couteau. Aux cris

de la jeune fille, des personnes accoururent, et l'homme, qui s'Ă©-

tait probablement noirci ia figure, disparut sans qu'on ait pu le

reconnaĂźtre. Le lendemain, il n'Ă©tait bruit Ă  ChĂąnes que de cette tentative,

lorsqu'arrive Ă  la fontaine une voisine portant des vĂȘtements souil-

lés et disant : « Je ne sais ce que mon mari a fait cette nuit, mais

on dirait qu'on l'a roulé danslaboue. «Ce fut un traitde lumiÚre qui

fit découvrir le coupable. Il se nomme Lamain, vigneron à Chùnes.

U avait conçu pour la jeune fille une passion violente ; l'ayant de-

mandée en mariage, il avait été repoussé, et il avait juré de se

venger. Samedi dernier, il a été saisi à son domicile et conduit à la prison

de Mùcon. La jeune fille l'accuse de lui avoir dérobé cinq francs

et un mouchoir ; mais ce pourrait bien ĂȘtre une accusation inspirĂ©e

par le ressentiment.

Nou velle* K Iran gÚres. BAVIÈBE.

On nous Ă©crit de Munich :

« Les querelles religieuses prennent de jour en jour un carac-

tĂšre plus vif; une nouvelle ordonnance du gouvernement bavarois

sur l'agenouillement des soldats dans les cérémonies religieuses

donne lieu à une grave polémique entre les protestants et les ca-

tholiques. Le baron de Giech a publié à ce sujet un travail remar-

quable dont le gouvernement a ordonné la saisie. »

SUISSE.

On nous Ă©crit du val Sainl-Imier (canton de NeufchĂątel):

« Les événements du canton de Lucerne,-l'attitude que prend

celui de Berne et l'agitation générale qui rÚgne en Suisse ont donné

ici au Juif-Errant un Ă -propos et une vogue extraordinaires. Les

habitants de notre vallée viennent d'ouvrir une souscription pour

offrir Ă  M. EugĂšne Sue une montre, l'horlogerie Ă©tant notre princi-

pale industrie. »

ANGLETERRE.

Le Globe, journal vvhig de Londres, semble pressentir Ă©galement

pour l'Angleterre une crise ministérielle qui serait le produit de la

lassitude du parti de sir Robert Peeletdu mécontentement des grands

propriétaires agricoles. Voici comment il s'exprime :

« Ces symptÎmes d'un mécontentement croissant contre les mi-

nistres commencent Ă  se manifester parmi leurs partisans dans les

meetings qui ont pour objet la protection de l'agriculture. Les pro-

priĂ©taires fonciers paraissent avoir choisi le moment oĂč le parlement

va se réunir pour se prononcer énergiquement contre le systÚme

politique que suit le gouvernement, afin de réduire sir Robert Peel

à l'obéissance.

» On ne sait vraiment ce qu'il y a de plus ridicule, du ministre

dont la politique est l'objet de plaintes incessantes et d'une sur-

veillance jalouse de la part des hommes qui l'ont élevé au pouvoir

pour protĂ©ger leurs intĂ©rĂȘts, ou de son parti. Le duc de Richmond

a dit^ dans la chambre des lords, que l'intĂ©rĂȘt agricole avait placĂ©

sir Robert Peel oĂč il Ă©tait, et que s'il trahissait les intĂ©rĂȘts confiĂ©s Ă 

sa sollicitude, on pourrait lui retirer le pouvoir qu'on lui avait con-

féré.

» Dans le meeting de Northamplon, M. Charles Ringtley a mani-

festé son opinion à cet égard dam des termes qui mériteraient de

fixer l'attention s'ils devaient ĂȘtre suivis de quelque vote parlemen-

taire qui dĂ©notĂąt un projet arrĂȘtĂ©. Mais cette opinion se borne Ă  des

plaintes inutiles et au regret exprimĂ© de s'ĂȘtre vendu Ă  sir Robert

Peel, qui mÚne à son gré le parti qui s'est donné à lui. L'orateur a

analysé avec soin toutes les mesures adoptées par sir Robert Peel

relativement à l'agriculture, et il a démontré des résultats fùcheux

qu'elles avaient produits. »

Spectacle* du 30 janvier.

GRAND-THÉATRE.— Le MĂ©decin malgrĂ© lui, comĂ©die La p

rite, grand opéra chanté par M. Poultier. ' av<>-

CÉLBSTINS. — La Folle de Toulon, drame. — Les DĂ©bard vaudeville. — RĂ©becca, vaudeville. Ur$,

Le gérant responsable, B. MURATT******

Les sieurs BLOCH, opticiens de l'académie de Strasbourg 1

viennent le public qu'ils partiront le jeudi 30 janvier, sans reiiv^"

Ils sont visibles de dix Ă  quatre heures, Ă  l'hĂŽtel du Parc >0

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MM. les créanciers de la faillite des sieur» Garnier

frÚres dont les titres ont été admis el affirmés sont

convoqués pour le samedi 8 février 1845, à quatre

heures de relevée, en l'une des salles du tribunal

de commerce, pour délibérer sur le concordat.

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tant d'objets saisis, consistant en six chevaux, trois

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