ABONNEMENT ||J 1 9 I U , au Bureau du Journal,
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5150. Vendredi 51 Janvicrj^S. '
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r von et le DĂPARTEMENT DE RHĂNĂ. VLV^F *8^H TgnH WT flPH Ml HT THlW* A LYOJW, au Bureau du Journal, rue des CĂ©lestins, n° f.
"""«francs pour trois mois, ||J 11 9" M VI BJ â I U 3a francs pour su mois, fiy H ÂŁ B| BBB Bl H B ESSk A PARIS, chez MM. LEJOLtVET et COMPe, directeurs
64 francs pour l'annĂ©e. H H â WĂ â |H M^Bk HB B H ET» de l'Office-Correspondance, rue des Filles-Saint- Thomas, Hn DĂPARTEMCST, 1 f. de plus par trimestre. \â^ g I H H â «â B B â â M M H H "° 5- >}lace de la Bourse, et chez M. DEGOUVE-
^ Ă©ro!
as 8.- Annonce.: aS o. la ligne. â BSHBI Wl HĂ A V PHr â Bfli WĂ0 â BiWj â DENUNCQUES, rue Lepellelier, 3.
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* tSSSSStm *»< ^bli"ue et revem JOURNAL DE LYON. IttT^Zrde port'& M-R[TTIEZ âąrĂ©dacteur en '^amres connues. > . '
LE CENSEUR paraĂźt tous les jours exceptĂ© le mardi â Il donne les nouvelles YINGT-QUATRE HEURES avant les journaux de Paris.
I.yon, 30 janvier 1845.
^'dément les faits ont la parole, et ils vont vite. Nous croyions
le rejet de l'amendement de M. de Carné avait sauvé le minis-<'Ue mi'il avait une majorité suffisante pour se maintenir; nous
tI,0lU
pions : dans la question de TaĂŻti il a Ă©prouve un Ă©chec DĂUS
t son existence est plus compromise que jamais. Le Journal S DĂ©Ws lui-mĂȘme ne mĂ©connaĂźt pas la portĂ©e du vote qui a
donné à M. Guizot trois voix de majorité. « C'est, dit-il, un échec,
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* Perme
^ sans nM
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'e de tenter de nouvelles Ă©preuves,
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ébranle pas moins sa force morale. » Voilà , de la part
du Journal des Débats, un aveu bien précis, dont on sent immédia-
iement toute la portée. S'il n'était pas garrotté, s'il pouvait dire
toute sa pensée, il déclarerait évidemment que le ministÚre a fini
son rdais, et l'engagerait dans des termes gracieux à céder la place
Ă d'autres. Mais le Journal des DĂ©bats, avant de dire aux gens que
l'heure de la retraite est sonnée, s'enquiert de ce qui se passe en
haut lieu, examine comment le vent souffle, et ne se prononce que
lorsqu'il voit qu'il n'y a plus de ressources pour ceux qui ont
éprouvé des échecs.
Il parait qu'Ă la cour on ne se lient pas pour battu, et qu'on
veut aller jusqu'au bout. Soit, allons jusqu'au bout. Pour notre
compte, nous n'y voyons pas grand inconvénient. M. Molé vous a
dit que vous aviez poussé la politique conservatrice au-delà de
toutes limites raisonnables; il vous a reproché d'avoir trop tendu
".s ressorts du gouvernement. Vous trouvez que les choses sont
bien ainsi, continuez; peut-ĂȘtre voulez-vous les pousser plus loin
encore, Ă votre aise. Qui sait si ceux qui vous menacent parfois de
quelques catastrophes ne sont pas de mauvais augures ou de faux
amis? En 1832 et en 1834, vous avez eu de grandes difficultés
à vaincre, et toujours vous avez fait triompher vos résolutions.
Eu persistant ainsi, vous ajouterez sans doute quelque laurier
nouveau Ă ceux que vous avez recueillis en abandonnant la Polo-
gne, en désertant la cause des patriotes italiens, en livrant lùche-
ment Mehimet-Ali à la rapacité anglaise, en rappelant l'amiral
Dupetit-Thouars, en dĂ©savouant M. d'Aubigny, et en consentant Ă
accorder une indemnité à ce brave et loyal Pritchard, vis-à -vis du-
quel on a eu de mauvais procĂ©dĂ©s. Qui sait? vous n'avez peut-ĂȘtre
plus qu'un effort Ă tenter pour voir votre systĂšme triompher com-
plĂštement. Ceci peut sĂ©duire de grands cĆurs, animer des esprits
habitués à se rire des clameurs des peuples, à braver les rumeurs
des rues, à mépriser les vociférations des députés opposants. Qu'est-
ce, aprĂšs tout, qu'un Ă©chec moral pour M. Guizot? Puisque le
chiffre du scrutin lui donne la majorité, il est en droit de garder
»on portefeuille; et il peut tenter de nouvelles luttes.
11 est vrai qu'en agissant ainsi on va contre l'esprit de la consti-
tution, contre les traditions parlementaires; mais la raison d'Ă©tat ne
tient guÚres compte de pareilles considérations. Quand une fois ,
on fait de la politique Ă outrance, Ă quoi bon s'arrĂȘter ?
M. Guizot a encore entre les mains une ressource légale : la !
chambre se cabre sous sa main, qu'il la brise, qu'il fasse appel aux
électeurs; avec sa presse subventionnée, ses gendarmes et ses em-
ployés de préfecture, il pourra se créer une puissante majorité.
On a pas encore fait des Ă©lections Ă outrance, on ne ferait pas mal
d'en essayer; d'ailleurs les Ă©lections feraient gagner du temps qu'on
emploierait Ă trouver quelque moyen d'en finir avec la malencon-
treuse affaire de TaĂŻti.
On voit que M. Guizot, s'il veut user de toutes ses ressources , a
encore des chances de se maintenir. Le Journal des DĂ©bats lui pro-
met un appui fidĂšle ; qu'il en use pour tenter de nouvelles luttes.
Il ne faut désespérer de rien, dit cet excellent journal. C'est par-
faitement exact; c'est pourquoi, tant que nous verrons M. Guizot
aux affaires , nous nous garderons bien , pour notre compte , de
désespérer de rien. Il abaisse le gouvernement de notre pays , nous
le dĂ©plorons , mais il n'abaisse pas la France elle-mĂȘme ; loin de
là , il ravive son esprit public , aiguillonne sa fierté et donne
mĂȘme de la vigueur aux timides.
Sans la politique à outrance, est-ce que M. Dupin aßné aurait
combattu dans nos rangs? est-ce que nous aurions vu se former
dans la chambre une opposition aussi formidable que celle qui
vient de s'y révéler , opposition qui représente suffisamment le
pays pour qu'on sache bien en Europe que nous sommes toujours
prĂȘts Ă reprendre le rang qui nous appartient et Ă jeter notre Ă©pĂ©e
dans la balance?
Pour notre compte, nous sommes satisfaits de la situation que
la discussion de l'adresse vient de créer ; elle est un écueil pour
le systĂšme que nous combattons Ă outrance et un espoir pour nous.
Que M. Guizot reste donc cramponné à son banc ministériel; nous
croyons qu'il peut encore s'y tenir et nous donner les moyens qui
nous manquent de refaire l'esprit public de la France et de pré -
parer les voies d'une politique nationale et progressive. Qu'il aille
donc jusqu'au bout, la France n'aura pas Ă s'en affliger: elle est
de taille Ă supporter les avanies qu'il lui fait.
DES HYPOTHEQUES.
Suite du 3« Article (*).
Nous demandons une chose simple , facile en elle-mĂȘme ; vous
la prétendez inapplicable : comment et pourquoi ?
Nous avons démontré autre part combien aujourd'hui il est
inexact de dire que les emprunts hypothécaires n'ont pour but que
le paiement de propriétés immobiliÚres; mais lorsque cela serait ,
devrait-on pour cela repousser le moyen de simplifier les emprunts?
Loin de nuire , comme on se complaßt à le dire , au crédi
(*) Voir nos numéros des 20, 21 et 28 janvier.
foncier, nous voulons lui ĂȘtre et nous lui sommes en effet favo-
rables; car il est bien aisé de comprendre que tel, qui a quelques
fonds disponibles, les placera plus volontiers sur hypothĂšque s'il a
la presque certitude de retrouver son argent quand il en aura be-
soin, tandis , au contraire, qu'il reculera devant un tel placement
lorsqu'il réfléchira qu'en présence de la plus grande urgence, il lui
faudra subir des délais et des frais qui lui retireront tous les bénéfi-
ces de son opération.
Voulons-nous, d'autre part, le bouleversement de ce qui existe
et mobiliser la propriété fonciÚre ?
Vraiment, de pareils reproches sont incompréhensibles.
Nous voulons le bouleversement de ce qui existe ! Et que de-mandons-nous donc qui n'existe déjà ?
Le droit de transmettre une créance, nous l'avons d'aprÚs l'an-
cienne loi, et nous ne discutons que sur le mode de transmission.
Or, ramenée à ce point, la discussion se réduit à peu de chose :
ce qui est est-il bon? Non, et tout le monde, mĂȘme nos adversai-
res , en demande une sage modification, Ce que nous demandons
est-il juste? On ne dit ni oui ni non ; on se contente de nous répon-
dre que cela est inapplicable.
Quant à la mobilisation des propriétés fonciÚres, nous n'avons
jamais eu cette idée, et nous ne comprenons pas comment le plus
ou moins de facilité dans le transport peut changer la nature de la
propriété; et, comme le dit M. le garde-des-sceaux, le mode que
nous conseillons servirait à mobiliser non le sol, mais seulement les titres du crédit foncier.
Nos adversaires ne semblent-ils pas se créer à plaisir des'périls
imaginaires lorsqu'ils prétendent redouter l'ébranlement des for-
tunes entraßné par le changement de législation? Si ce danger était
réel, faudrait-il pour cela renoncer aux améliorations d'une loi nouvelle ?
Lorsque l'on a fait la loi sur l'unité des poids et mesures, l'on re-
doutait aussi des dangers plus graves, des malheurs plus réels ;
cela a-t-il arrĂȘtĂ© la lĂ©gislation?Si l'on rencontre quelques esprits
récalcitrants, faudra-t-il, parce que la loi nouvelle ne devra blesser
que les riches propriétaires, reculer devant une immense amélio-ration ?
Et si cela suffit pour empĂȘcher le pouvoir d'accepter nos idĂ©es, on pourrait lui dire alors : Ne louchez donc Ă aucune loi, rĂ©tablis-
sez le code pénal tel qu'il était avant 1832, remettez en vigueur les
anciennes dispositions du code de commerce, rapportez vos lois de
septembre, ou craignez que l'on ne vous adresse le reproche de ne
manquer de courage que lorsque vos lois nouvelles doivent porter atteinte Ă la puissance du jour, Ă la fortune.
Mais le bouleversement, si craint, si redouté, ne peut avoir lieu -
car, encore une fois, nous ne voulons en rien modifier le droit d'emprunter.
La valeur des immeubles diminuera-t-elle parce que l'on pourra transmettre une créance par un endos ?
Qu'importe à un débiteur, et en quoi cela compromet-il son cré-
dit, que son créancier cÚde son litre par tel mode plutÎt que par tel autre ?
De ces quelques mots il résulte évidemment que les craintes de nos adversaires sont chimériques.
Nous ne nous arrĂȘterons pas non plus Ă examiner si l'endosse-
ment serait un moyen trop facile d'engager les propriétés fonciÚres.
Encore une fois, quel rapport y a-l il entre la création et la ces-
sion d'une obligation ? Comment le propriétaire se ruinera-t-il plus
FEUILLETON DU CENSEUR. â 31 JANVIER.
Souvenirs Historiques.
g (.Suite et fin.)
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certitude que l'armée "'avaient en i &u retraite- Jusque-là , aucune attaque, aucune poursuite d« Leinsi» t'r U\TaiS' a cette grande nouvelle, leurs armées s'approchÚrent n
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'Clique ^ rigoureuse, et se borna à les faire défendre, dans blirent auto ioule.nir.sa retraite. Alors Macdonald et Poniatowski s'étà -chenients dp
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t barricader les portes, Ă©lever des retran-0utrance ere 'es murs des jardins, et se prĂ©parĂšrent Ă une lutte Ă
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attaqué presque sur tous les points à la fois, de la
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ner rencontre, à la porte de Halle, une énergique résistance seuthal, N
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arnere-garde de Marmont. Reynier dans le faubourg de Ro-
men' contre is "o Mux de Taucna et de Grima, se battent avec acharne-t,JM'ski et Lai
es de Woronzow et les Prussiens de Bulow. Ponia-^"outra^p-
defendent les faubourgs situés au midi de ta ville, 'onger encore d °f acharnee> la défense héroïque ; si elle peut se pro-^l vingt millp h UX ueures> l'arriÚre-garde aura rejoint le corps principal,
olle de porter ,VeS Seront sauves- Mais il était dans la destinée de Berna-'na|
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's les derniers et les plus terribles coups Ă sa patrie
j n°s sold-iis p.n"ce> accourant au moment oĂč la prodigieuse rĂ©sistance
^e l'est avec l u 6 -tous les cfforls des allies> se précipite sur les portes , Français luii fy^f16"3 de Bulow et les Suédois de Borstel ; une poignée e trahison ⹠un ht n°e et le co,uieilt- Mais là s'accomplit un dernier acte
3,UI * PrécinitÎ rii" badois aba»d°n»e la porte Saint-Pierre à l'ennemi s' et, anrÚs ,,n S V1"e; 011 se bat de maison en maison, de rue en
ueJ°is de Bern ,c!?,rnase sans exemple, les Russes de Woronzow et les . Alors, du h
a ,t 7 Parviennent enfin Ă prendre possession de Leipsia.
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s pion-e InĂŻ 'M rs de la ville
, le feu des dĂ©serteurs badois et . âf.SanS et de <iĂźi^°S S0 â qm' disPutant pied Ă pied un terrain couvert Ăź
ÂŁau moment Ăą?'s? r'!,Ul'enL en combattant vers la grande route, jus- I
d. ?aat noj troul ale erreur leur etllĂšve leur unique voie de salut. ! «à faire sauter lp^P>°Ur Un-e masse ennemie, un caporal du gĂ©nie, chargĂ© ^âągarde l
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pltĂźITli de rE|sler aprĂšs le passage de notre ar-
Vl08t mille brav
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ant mĂȘnM ou elle s'en approche.
">ves sacrifies, deux cents piÚces de canon et un matériel
immense livrés à l'ermemi, notre influence ruinée en Europe, telles fu-rent les conséquences de cette catastrophe lamentable, ou plutÎt tel fut le dernier acte de ce grand drame de Leipsig, dans lequel Bernadotte, précédé par la trahison, fixa la victoire sous les drapeaux des alliés. Le 19 octobre, à une heure aprÚs-midi, Leipsig était au pouvoir de la coali-tion, et ne renfermait plus de Français, sinon prisonniers, morts ou blessés.
EntrĂ© dans la ville quelques instants avant les autres princes, Bernadotte s'Ă©tait rendu directement auprĂšs du roi de Saxe, que les dĂ©sastres de Na-polĂ©on livraient sans dĂ©fense aux rancunes de ses ennemis. On dit que dans cette circonstance le prince royal prodigua d'honorables consolations au monarque malheureux, procĂ©dĂ© dont l'histoire doit d'autant plus tenir compte Ă l'hĂ©ritier du trĂŽne de SuĂšde que les autres chefs de la coalition ne traitĂšrent point le roi fidĂšle avec les mĂȘmes Ă©gards.
Vers deux heures, l'empereur de Russie et le roi de Prusse firent leur entrée dans Leipsig. Ils renjontrÚrent le prince royal sur la grande place, et le saluÚrent du nom de sauveur de la coalition. « Vous le voyez, dit Alexandre en se jetant dans les bras de Bernadotte , nous sommes fi-dÚles au rendez-vous que vous nous donnùtes à Trachenberg. »
En effet, dans la fameuse entrevue du 10 juillet, Bernadotte avait in-diquĂ© les plaines de Leipsig comme le point de concentration au-tour duquel devaient converger les armĂ©es alliĂ©es, le thĂ©Ăątre oĂč pouvaient se dĂ©cider les destinĂ©es du monde. Les apologistes de ce prince ont vu dans ce fait une inspiration du gĂ©nie. L'homme impartial n'y verra peut-ĂȘtre qu'une connaissance Ă©lĂ©mentaire des grands Ă©vĂ©nements dont la vaste plaine qui s'Ă©tend depuis l'Elbe jusqu'aux montagnes du Harz, de la Thu-ringe et de la BohĂȘme fut toujours le thĂ©Ăątre. Charles-Jean savait qu'Ă toutes les Ă©poques la configuration de ce terrain, si favorable Ă l'emploi des diverses armes , avait attirĂ© aux environs de Leipsig les armĂ©es qui guer-royaient entre le Rhin et l'Oder, et que , par ce motif, cette contrĂ©e fut plus'souvent ensanglantĂ©e que les autres cantons de l'Allemagne.
Au milieu du tumulte des armes et des entraĂźnements d'une ambition vulgaire, la France avait disparu aux yeux de Bernadotte. AprĂšs le combat, son cĆur s'attendrit au spectacle de tous ses frĂšres vaincus ; il s'occupa de leur sort avec cordialitĂ©, visita les hĂŽpitaux, prodigua aux blessĂ©s des se-cours et des consolations, accueillit les officiers avec bienveillance, et ne quitta Leipsig qu'aprĂšs avoir environnĂ© d'une gĂ©nĂ©reuse protection ces guerriers trahis par le sort des batailles. Toutefois le dĂ©sir excessif de Ber-nadotte de se crĂ©er des partisans parmi les prisonniers français frappait tous les regards. Comme il rĂ©clamait un certain nombre de ces braves pour les envoyer en SuĂšde : « Prince, lui dit Alexandre, ils appartiennent tous Ă qui a les honneurs de la journĂ©e. » Le lendemain quarante officiers français Ă©taient dans les salons de Bernadotte, attendant l'ordre de se ren-dre Ă Stralsuad, lorsque le prince royal vint leur faire ses offres de service. Puis, ayant amenĂ© la conversation sur les affaires de la France, et atta-quant personnellement NapolĂ©on : « Vous ĂȘtes allĂ©s, dit-il, prendre un Corse pour rĂ©gner sur vous; il y avait pourtant d'autres gĂ©nĂ©raux dans la rĂ©publique; je suis du pays d'Henri IV, moi. » Cette brusque sortie blessa profondĂ©ment les compatriotes de Bernadotte. Quelques-uns prirent no-
blement ta dĂ©fense de leur souverain outragĂ© ; plusieurs refusĂšrent les se-cours personnels que le prince leur offrait d'ailleurs avec beaucoup de grĂące ; presque tous le quittĂšrent scandalisĂ©s de son ingratitude envers l'empereur, et bien convaincus que le trĂŽne de SuĂšde n'Ă©tait pas le dernier mot de son ambition. NĂ©anmoins la sollicitude de Bernadotte adoucit par-tout la captivitĂ© de ces prisonniers. Parvenus Ă Stralsund, au heu d'y ĂȘtre embarquĂ©s pour ta SuĂšde , ils reçurent l'autorisation de se rapprocher de la France , et franchirent la frontiĂšre sous la protection des patrouilles suĂ©doises, avant la paix et sans Ă©change. Cependant une leçon cruelle at-tendait le prince royal de SuĂšde Ă l'hĂŽpital de Leipsig.
Dans ce triste asile gisait, mourant sur un lit de soldat, une de ces na-tures Ă©nergiques qui conservent la dignitĂ© de l'homme jusque sous les Ă©treintes des plus affreuses douleurs. FrappĂ© dans ta journĂ©e du 18, celui-lĂ attendait, calme et glorieux, la fin d'une vie dont il n'avait rien Ă rĂ©pu-dier. Issu de race noble, officier de l'ancien rĂ©gime , dĂ©fenseur ardent de l'indĂ©pendance amĂ©ricaine, volontaire de ta rĂ©publique, il Ă©tait passĂ© du pied de l'Ă©chafaud Ă la tĂȘte d'une armĂ©e; il avait vaillamment combattu sur le Rhin, sous Custine, Houchard , Beauharnais, Moreau et Jourdan ; il s'Ă©-tait couvert de gloire en Italie, oĂč il remplaça Joub^rt jusqu'Ă l'arrivĂ©e de Scherer, et sauva l'armĂ©e française Ă la bataille de Magnano. Sous le gou-vernement directorial, il avait reçu une armure complĂšte en tĂ©moignage de ses Ă©clatants services; sous le consulat, il avait encore partagĂ© les pro-diges de nos armĂ©es d'Allemagne et d'Italie. Mais quand un dictateur s'Ă©tait assis sur les ruines de la rĂ©publique, il avait osĂ© prĂȘcher la libertĂ© sous le pouvoir d'un seul, et Bonaparte l'avait disgraciĂ©, exilĂ© , persĂ©cutĂ© pen-dant dix ans. Eh bien! le jour oĂč ce citoyen vil la France menacĂ©e dans son indĂ©pendance, il dĂ©posa ses justes ressentiments sur l'autel de la pa-trie, offrit son Ă©pĂ©e Ă NapolĂ©on, et vint mourir sous le canon du prince royal de SuĂšde. C'Ă©tait le gĂ©nĂ©ral Delmas , ancien camarade de Langeron dans le rĂ©giment de Touraine, ancien ami de Bernadotte. Ces deux transfuges voulurent visiter le hĂ©ros mourant, et, debout Ă son chevet, ils osĂšrent l u rappeler d'anciennes affections, lui parler de la tyrannie dont il avait Ă©tĂ© lai victime, et l'engager, aprĂšs son rĂ©tablissement, Ă contribuer avec eux Ă renverser le trĂŽne de Bonaparte. A ces mots, Delmas se soulĂšve sur sa cou-che, et regardant Langeron avec des yeux oĂč se peignait ta trempe de son ame : « Quant Ă toi, dit-il, proscrit par la rĂ©volution, Russe depuis vingt ans, tu dois peu Ă la France et rien Ă NapolĂ©on; sers ton maĂźtre et sois heureux, si tu le peux. Mais toi, Bernadotte, sorti des entrailles de la rĂ©volution,
; comblĂ© des bienfaits de la France et de l'empsrĂ«iir, de quel droit oses-tu me proposer une infamie! Va, traĂźtre! n'insulte pas Ă mon agonie; laisse-moi mourir honnĂȘte homme! »
Il y a des moments dans la vie oĂč l'autoritĂ© est Ă ta vertu : les deux apostats baissĂšrent les yeux et se turent ; Delmas retomba sur son chevet et mourut.
Le lendemain, Bernadotte et Langeron accompagnaient à sa derniÚre demeure le digne soldat qui leur avait infligé un si Juste, un si héroïque chùtiment. B. SAIUUNS.
facilement parce que son créancier tirera plus aisément parti du ,
titre qu'il lui a consenti?
Si nous avons réduit à rien les objections élevées contre notre sys-
tĂšme, il nous paraĂźt devoir sortir triomphant de la lutte ; car ce qui
est bon et simple est toujours ce qui est préférable. Nous ne pro-
longerons pas davantage cette discussion ; car il est impossible de
ne pas comprendre, au premier coup d'Ćil, quel serait l'avaniage
pour le commerce et pour la petite propriété d'avoir squs la main
une ressource, tonte prĂȘte.
Nous savons parfaitement que l'auteur du code n'a pas eu l'in-
tention, dans son respect pour la propriété, de faire de l'hypothÚ-
que un instrument de crĂ©dit ; mais si, lors de son Ćuvre, il a rĂ©-
pondu aux besoins de son temps, nous le rĂ©pĂ©tons, le siĂšcle Ă
marché vite, et il faut aujourd'hui des institutions nouvelles pour
satisfaire aux besoins nouveaux.
Inutile d'ajouter qu'il faudrait que chaque cessionnaire prit in-
scription pour Ă©viter l'erreur des tiers, ce qui n'existe pas avec le
code, puisque, le cessionnaire n'Ă©tant pas tenu de faire inscrire son
acte de cession, le cédant peut, s'il est de mauvaise foi, faire une
deuxiÚme vente d'uue créance qui ne lui appartient plus.
Inutile de dire également qu'avec notre systÚme le régime hypo-
thécaire serait débarrassé de toutes les difficultés que présentent
les privilĂšges.
En effet, tous les changements, toutes les modifications subis
par la propriĂ©tĂ© devant nĂ©cessairement ĂȘtre enregistrĂ©s par le
conservateur des hypothĂšques, et chaque droit sur l'immeuble ne
prenant vie qu'Ă partir de cette inscription, les privilĂšges n'existe-
raient plus, et l'on tarirait ainsi une source abondante de procĂšs;
car le peu de droits privilégiés que la loi reconnaßtrai1, soit pour
droits du fisc, soit pour frais de derniĂšre maladie, ne souffriraient
pas la moindre contestation.
Nous avons dit à plusieurs reprises qu'il était urgent de débar-
rasser l'emprunt hypothécaire des faits énormes qui l'écrasent;
nous ne poserons pas la plume sans mettre sous les yeux de nos
lecteurs un extrait de l'opinion de la cour royale de Paris. Nous
sommes loin de penser comme elle sur la cattse et l'origine des
obligations hypothécaires; maison pourra juger de l'importance
de nos observations quand on verra que des magistrats, qĂči du
reste se sont montrés chauds partisans du régime actuel, ont,
en quelques lignes, indiqué à * deux reprises différentes les frais
comme causé de ruine pour l'emprunteur.
« On emprunte, dit cette cour, pour payer une acquisition utile
et raisonnable en elle-mĂȘme ; mais cette acquisition, que l'on
croyait avantageuse et qui l'eût été en effet si l'on eût payé comp-
tant, devient onĂ©reuse Ă raison mĂȘme de la diffĂ©rence d'intĂ©rĂȘt et
des frais que l'emprunt entraĂźne Ă sa suite. On veut alimenter une
exploitation agricolë ; mais qui ne sait que , sauf des cas excep-
tionnels fort rares, la culture mĂȘme la mieux entendue prospĂšre
difficilement lorsqu'il lui faut prélever sur ses bénéfices, déjà si
restreints, les intĂ©rĂȘts et les frais d'un emprunt? On veut pourvoir Ă
un besoin imprévu ; mais est-il bien sûr que tout le capital em-
prunté recevra cet emploi? et n'en sera-t-il pas détaché, pour les
besoins ordinaires ou pour augmenter momentanément l'aisance
de la famille, quelque portion dont le déficit se fera ensuite cruel-
lement sentie? »
AprĂšs une si complĂšte sanction de "nos principes, il ne nous
reste, en terminant, qu'Ă rĂ©pĂ©ter que la nouvelle loi ne peut ĂȘtre
utile qu'en introduisant dans le régime hypothécaire promptitude,
sécurité; économie.
Paris, le S S janvier 1*45. (COKRBSPOKDĂSCE PARTICULIĂRE BU CKK9BUR.)
Hier, quelques minutes aprĂšs le scrutin qui venait de donner Ă u,
cabinet une majorité de trois voix, on a vu M. le maréchal Soult
quitter la chambre. Le bruit s'est aussitÎt répandu qu'il se rendait
aux Tuileries pour y porter la démission collective du ministÚre.
Ă cet Ă©gard, la conviction des centres Ă©tait la mĂȘme que celle de
l'opposition, car on a entendu M. d'Haubersaërt dire à son ami M.
Raguet-Lépine : « Ma foi, je me suis trompé : je croyais que le mi-
nistÚre aurait plus de résolution; mais il se retire, le maréchal Soult
vient de partir pour aller l'annoncer au roi. » En effet, M. le ma-
réchal Soult, en montant en voiture, avait dit à son valet de pied :
« Aux Tuileries! » Et cinq minutes aprÚs il se trouvait face à face
avec S. M.
Voici ce que, dans la soirée, on a raconté de cette entrevue :
« Eh bien ! aurait dit le roi en apercevant le maréchal, vous ve-
nez m'annoncer une bonne nouvelle? Vous avez eu une majorité
d'au moins vingt-cinq voix? â Sire, nous avons eu une majoritĂ©,
mais cette majorité est bien faible. II.y avait 418 votants : majorité
absolue, 210; nous n'avons eu que 213 voix.âEh bien?... â Eh
bien! Sire, nous pensons qu'un tel résultat place le cabinet dans
une situation difficile, Ă«t je viens, au nom de mes collĂšgues, pren-
dre les avis et les ordres de V. M. âDes avis! des ordres! je n'en ai
pas à vous donner. Si vous n'aviez pas eu la majorité, votre devoir
eût été de me rendre Vos portefeuilles, et le mien de les reprendre
pour les donner à d'autres. Vous avez eu la majorité, pourquoi
abandonneriez-vous la position? Je sais bien que cette majorité est
faible; je sais bien qu'on ne manquera pas de dire que vous l'avez
faite vous mĂȘme, en comprenant dans vos 213 voix celles des six
ministres députés qui ont pris part au vote. Mais qu'importe? L'af-
faire Pritchard Ă©tait la plus Ă©pineuse pour vous; vous en ĂȘtes sortis
sinon brillamment, au moins saufs au point de vue des principes
constitutionnels. Que peut on vous demander de plus? La question
Pritchard était d'ailleurs une question spéciale; il ne faut pas oublier
que sur la politique générale vous avez obtenu 28 voix de majorité
contre l'amendement de'M. de Carné. Avec cela et de l'habileté, un
cabinet peut marcher. Quand on saura que vous restez, vous verrez
vous revenir bien des gens qui vous avaient abandonnés parce qu'ils
vous regardaient comme perdus, mais qui rentreront dans vos rangs
quand ils verront que vous avez encore le pouvoir et que vous
ĂȘtes dĂ©cidĂ©s Ă le garder. »
Nous ne savons au juste ce qu'il y a de vrai dans cette conversa-
tion ; mais hier soir on la racontait partout, et dĂšs ce moment on
a considéré le maintien du cabinet du 29 octobre comme une
chose certaine. Si on avait pu conserver quelque doute sur ce
point, ce doute serait levé par l'article suivant que contient ce ma-
tin le principal organe du cabinet, le Journal des DĂ©bats :
« Le cabinet n'a eu qu'une majorité de huit voix, que doit-il
faire? Doit-il se retirer? Rien ne l'y oblige, il faut le reconnaĂźtre.
Se retirer n'est une nécessité constitutionnelle que quand on a
perdu la majorité. Le ministÚre ne l'a pas perdue. Huit voix, c'est
une majorité trÚs-faible, il est vrai; c'est pourtant une majorité.
Avec huit voix de majorité, le cabinet whig a duré trois ans en An-
gleterre. Ajoutons que l'intrigue a épuisé tous ses moyens dans
cette derniÚre affaire, l'intimidation, les menaces, la séduction, et
que le ministÚre, de son cÎté, a obtenu de la chambre, dans celle
circonstance, l'approbation la plus explicite et ia plus complété
que jamais peut-ĂȘtre majoritĂ© en France ait consenti Ă donner.
Nous savons enfin la force de toutes les considĂ©rations politiques â
qu'on a fait valoir pour engager le ministĂšre Ă garder son poste.
» Son parti est pris , la raison d'état lui a paru exiger qu'il ten-
tĂąt de nouvelles luttes; nous ne l'aban lonnerons pas; nous le sou-
tiendrons jusqu'au bout de sa noble et glorieuse carriĂšre. La ma-
jorité est faible, mais elle existe, mais elle est résolue et ferme ; il
ne faut désespérer de rien. » .
Tout ce qui s'est dit cet aprĂšs midi Ă la chambre confirme la
déclaration faite ce matin par le Journal des Débits que le minis-
tÚre est décidé à garder ses portefeuilles. Plusieurs membres de la
majorité lui avaient donné un tout autre conseil, et l'on assure que
le Journal des DĂ©bats lui-mĂȘme n'Ă©tait pas d'avis qu'il reslĂąt debout
aprÚs Yéchec moral qu'il a reçu; mais M. Duchùtel, lorsque la ques-
tion a été agitée, hier au soir en conseil, a fortement insisté pour
que le cabinet ne se considérùt pas comme battu, et son opinion ù
prévalu.
â On annonce que le ministĂšre apportera Ă l'une des prochaines
séances delà chambre le projet de loi relatif aux fonds secrets. Ce
sera, disent ses amis, une nouvelle occasion pour lui de posĂȘr la
question ministérielle et de montrer que pour l'ensemble de sa po-
litique il n'a pas cessé d'avoir la confiance de la majorité.
â Le ministĂšre, en restant aux affaires aprĂšs le-scrutin d'hier qui
lui a donné une majorité si imperceptible, pourra-t-il dire désor-
mais qu'il se trouve, vis Ă -vis de la chambre et vis-Ă -vis du pays,
dans une position parfaitement honorable et parfaitement digne ?
On va en juger.
A la séance de jeudi dernier, M. Duchùtel disait :
« Nous n'accusons en aucune maniÚre nos adversaires d'équivo-
que; nous n'aimons pas plus qu'eux les Ă©quivoques, nous l'avons
prouvé plusieurs fois; nous avons toujours demandé que les ques-
tions fussent posées d'une maniÚre nette et précise. Aujourd'hui, je
le reconnais, la question est engagée avec une grande clarté et une
parfaite précision. »
Samedi M. Guizot rĂ©pĂ©tait, Ă propos mĂȘme du vote sur l'indem-
nité Pritchard :
« Notre politique est difficile, trÚs-difficile ; elle a bien des pré-
ventions, bien des passions, bien des obstacles Ă surmonter, sur ces
bancs, hors de ces bancs, dans le public, partout, grands et petits.
Elle a besoin, pour réussir, du -concours net et ferme dés grands
pouvoirs de l'Etat. Si ce concours, je ne dis pas nous manquait com-
plĂštement, mais s'il n'Ă©tait pas suffisamment ferme pour que celte
politique pĂ»t ĂȘtre continuĂ©e avec succĂšs, nous ne continuerions pas
Ă nous en charger.
» Nous ne souffrirons pas que cette politique, que nous croyons
bonne, soit défigurée, énervée, abaissée entre nos mains, et qu'elle
devienne médiocre par sa faiblesse.
» Tout ce que nous demandons, c'est que la décision soit parfai-
tement nette, parfaitement intelligible pour tout le monde. Quelle
qu'elle soit, le cabinet s'en réjouira. »
Hier matin , le Journal des DĂ©bats disait en termes qui devien-
nent aujourd'hui pour ses amis une sanglante Ă©pigramme , mais
qui Ă©taient du reste parfaitement clairs :
« A nous une majorité non équivoque! Nous préférerions une
minorité certaine à une majorité douteuse.
» Vous vous vous suspectez déjà les uns les autres! Choisissez
une bonne fois entré le vote secret ou le vote public; mais , votre
choix fait, ayez au moins la loyauté d'accepter le résultat de l'é-
preuve. »
Enfin, M. le ministre des travaux publics s'exprimait ainsi
avant le vote d'hier :
« Nous ne voulons pas d'équivoque; je demande à la majorité de
cette chambre de se revendiquer elle-mĂȘme. Nous lui demandons
d'avoir un avis et de dire cet avis, non pas indirectement et d'une
maniĂšre Ă©quivoque, mais publiquement et d'une maniĂšrenette. Quant
à nous, que l'amendement soit adopté ou que le paragraphe soit
rejetĂ©, la question est tout-Ă -fait la mĂȘme. Nous ne devons faire et
nous ne ferons aucune différence entre l'adoption de l'amendement
et le rejet du paragraphe du projet d'adresse.
» Si le paragraphe du projet d'adresse est rejeté, la politique du
cabinet se trouve blùmée... Nous ne voulons pas de milieu. »
Et dire qu'aprÚs avoir ténu un tel langage, aprÚs avoir ainsi ap-
pelé à lui une majorité nette, ferme, un concours complet, une
décision parfaitement intelligible, le ministÚre garde ses porte-
feuilles !
â AprĂšs le scrutin qui n'avait donnĂ© au cabinet qu'une majoritĂ©
de trois voix, l'opposition considérait la crise ministérielle comme
commencĂ©e. Le ministĂšre lui semblait ĂȘtre dSns un tel Ă©tat de
dissolution qu'il lui semblait impossible de discuter convenable-
blement avec lui des questions trĂšs-importantes qui devaient ĂȘtre
soulevées à l'occasion des derniers paragraphes du projet d'a-
dresse. C'est ainsi qu'un amendement de M. Crémieux relatif au
droit de visite a Ă©tĂ© retirĂ©; c'est ainsi qu'il en a Ă©tĂ© de mĂȘme pour
un autre amendement de M. Vivien, qui avait pour objet de blĂą-
mer les ignobles trafics de places dont le scandale nous est main-
tenant donné presque tous les jours. Enfin, un troisiÚme amen-
dement de M. de Saint-Priest, sur la conversion de la rente, n'a
pas été discuté davantage; son auteur l'a retiré comme l'avaient
été les deux autres. On ne voulait pas prendre la peine de pré-
senter des observations qui auraient été pour ainsi dire sans objet,
puisqu'on Ă©tait convaincu qu'il n'y avait lĂ personne pour les re-
cueillir. L'opposition s'est trompée; mais, à sa place, qui ne serait
tombĂ© dans la mĂȘme erreur?
â MM. les dĂ©putĂ©s se sont rĂ©unis aujourd'hui dans leurs bu-
reaux pour procéder à leur organisation. Cette opération eût pu
avoir un certain intĂ©rĂȘt aprĂšs le vote d'hier , si l'opposition , sans
doute .fatiguée de sa lutte de ces derniers jours, n'était pas restée
chez elle pour se reposer. Voici les nominations qui ont eu lieu : Présidents. Secrétaires.
1" bureau : MM. Bugeaud. MM. d'Haussonville.
2e â Tupinier. de SĂ©gur.
3e â Vergnes. Galos.
4° â Billault. Durand (de Romorantin).
5e â Calmon. Daru.
6° â SĂ©bastiani. de Morny.
7e â de Salvandy. de Montesquiou.
8e â J. Lefebvre. Persil.
9e â Dufaure. Ferdinand Barrot.
L'honorable M. Odilon Barrot eût été nommé président dans son
bureau , si ses collĂšgues de l'opposition , MM. Bcrnardi, Espigat,
Lespinasse, Ernest de Girardin , Mallye , Tourangin Silas, Stourm
et Alban de Villeneuve, eussent bien voulu se déranger pour venir
lui donner leurs voix.
â On a des nouvelles de l'Ă©lection de Melle. Le premier tour de
scrutin n'a pas tionné de résultat. Les voix se sontainsi partagées :
M. Taillefer, 162; M. Vuitry, 90; M. Demarçay, 88.
Ău second lour, les voix de M. Demarçay ont dĂ» se reporter
! sur M. Taillefer, qui , dans une lettre écrite tout récemment à M.
* Odilon Barrot, déclare que l'opposition peut compter sur lui, et
que s'il est nécessaire, pour assurer son indépendance, qu'il do
sa démission de procureur du roi, il n hésitera pas à faire r-
crifice.
Bulletin de la Boom de Pari» du 28 janvier 1845.
Avant l'ouverture, la rente a été offerte d'abord à 83 10, puis elle est
'raduellement à 84 95 ; mais le premier cours au parquet a été 85 05. p° j (
trÚs-long-temps la rente est restée entre 85 10 et 85 I'. ; elle est ensuite 11
bée un moment à 8i 95, puis elle est remontée graduellement à 85 lo*'0'11" > été te cours de clÎture au parquet- » Sui
A quatre heures, la rente a été demandée à 85 15
L'article du Journal des Débats a rassuré sur l'existence du cabinet.
rrois pour cent 85 10 Caisse Laffilte JQ^,.
Quatre pour cent .... » » Obligations de Paris . . . '
Quatre et demi pour cent » » CHEMINS DE FER. '
Cinq pour cent 122 » Saint-Germain ......
Emprunt de 1844 ... 86 30 Versailles, rive droite . 5QQ !
Trois pour cent belge. . . » » â rive gauche . 3gj '
Qualreetdemi pour cent b. » » Paris à Orléans ..... '
Cinq pour cent belge. . . 106 1/2 Paris Ă Rouen IQ^() '
Cinq pour cent napolitain. 99 » Rouen au Havre ggq '
Cinq pour cent romain . . 105 » Avignon à Marseille . . . ,li
Cinq pour cent portugais. 59 12 Strasbourg Ă BĂąle . . . jj..g
Trois pour cent espagnol. 32 1/2 Orléans à Bordeaux . . gir)
'
Deux et demi pour cent hot. » » Orléans à Vierzon .... 7 55 '
Banque de France ... âąâą » Amiens Ă Boulogne .... 575 '
Comptoir Ganneron. . . . Ă067 50 Paris Ă Sceaux ..... >
*
Banque belge 650 » 1 Montereau 555 "
Ot timbre «les Dépit tés.
Fin de la séance du 27 janvier.
Quand l'agitation s'est un peu calmée, M. le président lit le nUa triÚme paragraphe de l'adresse:
§ 4. « Nous espérons que ce mutuel esprit de justice et de con-
ciliation amÚnera bientÎt le succÚs des négociations qui, selon le
vĆu plusieurs fois exprimĂ© par lĂ chambre, doivent, tout en assu.
rant la répression de la traite, tendre à replacer notre marine sous
la surveillance exclusive du pavillon national. »
La rédaction suivante a été proposée par M. Crémieux pour C
e
paragraphe :
« Plusieurs fois dĂ©jĂ la chambre Ă exprimĂ© le vĆu que, tout en
assurant la répression d'un trafic infùme, une négociation suivie
avec activité replaçùt notre marine sous la surveillance exclusive
du pavillon national. Nous aimons à croire que celte négociatioii
touche Ă son terme, et que des conventions d'ailleurs temporaires
et révocables auront bientÎt cessé d'exister. »
M. CRĂMIEUX : Je retire mon amendement. Je laisse au ministĂšre le soin de dĂ©libĂ©rer. (Sensation prolongĂ©e.)
Le paragraphe est adopté.
§ 5. « Les marques réitérées d'unÚ amitié qui vous est précieuse,
et le désir d'y répondre dignement, ont porté Votre Majesté à rendre
visite à la reine delà Grande Bretagne. La France a vUavéC un légi-
lime orgueil les hommages qui de toutes parts sont venus au devaui
de son rot. Les manifestations éclatantes et spontanées de resperi
envers le monarque et de cordià le estime pour le peuple français
ont donnĂ© de nouveaux gages Ă la longue durĂ©e de cette paix gĂȘne
raie, au sein de laquelle notre patrie, en maintenant au dehors sa
force et sa dignité, trouve les éléments d'une prospérité croissant
et la jouissance tranquille de ses libertés constitutionnelles. »
M. LE PRĂSIDENT : Quelques orateurs avaient demandĂ© la parole
sur ce paragraphe; je leur ai fait observer qu'il y aurait avantagea
parler sur le paragraphe 7. M. Billault insiste-il pour prendre la pa-
role sur ce paragraphe ?
M. BILLMJLT : Je renonce Ă la parole. (Mouvement.)
Le paragraphe est adopté.
§6. « Votre Majesté nous confirme dans cette assurance, en nous
faisant connaĂźtre que les relations de son gouvernement avec touies
les puissances Ă©trangĂšres continuent d'ĂȘtrĂ« pacifiques et amicales.
Ces bonnes relations reposent sur la fidÚle observation dés traites,
La France n'oubliera point qu'ils doivent ĂȘtre l'espĂ©rance et l'appui
d'une nation généreuse dont ils ont consacré les droits. »
M. IE PRĂSIDENT : M. Joly a demandĂ© la parole sur ce para-
graphe.
M. JOLY : Je renoncé a là parole.
Le paragraphe est adopté.
M. IE PRĂSIDENT : C'est entre le sixiĂšme et le septiĂšme para-
graphe que se place l'amendement de M. Vivien.
M. VtViĂN : Dans l'Ă©tat actuel des choses, je relire mon amende
ment. (TrĂšs-bien ! trĂšs-bien ! â Longue agitation.)
§ 7. « Sire, la France est heureuse et libre ; protégée par des
lois sages, sous la garantie de l'ordre et de la stabilité, elle donu
essor à son génie et à son activité nationale. Partout d'utiles pro-
grĂšs naissent de ses travaux, e't l'agriculture elle-mĂȘme, dont !e>
efforts ont besoin d'ĂȘtre consacrĂ©s et soutenus, ne demeure point
étrangÚre à cette émulation féconde. L'élévation du crédit, l'abon-
dance et la facilité dÚs receltes, en attestant la confiance générale
et l'accroissement de la richesse publique, nous font regarder
comme prochain le moment oĂč l'Ă©quilibre financier sera complĂšte-
ment rétabli. D'accord avec Votre.Majesté, nous continuerons de
marcher vers ce but, en réalisant les économies compatibles avec
les besoins publics sagement appréciés. »
M. LE PRĂSIDENT : Quelqu'un demande-t-il la parole sur ce pa-
ragraphe? (Silence général.)
Le paragraphe est adopté.
M. LE PRĂSIDENT : Ici se prĂ©senle l'amendement de M. de Saint-
Priest sur la conversion des rentes.
U. Dà SAINT-PRIEST déclare qu'il retire son amendement.
§ 8. « Les projets de loi que V. M. nous annonce seront exarui
nĂ©s avec soin et discutĂ©s avec maturitĂ©. » â AdoptĂ©.
§,9. « Sire, le ciel, qui vous rend heureux du bonheur de vu-
pays, a voulu vous accorder, cette année, les joies et lÚs consola-
tions de la famille. Le nombre de vos enfants s'est accru, et té
riage de l'un de vos fils, en resserrant des liens qui vous étale»,1
déjà chers, a été pour vous une vive satisfaction à laquelle ont i
pondu les sympathies de la France. »âAdoptĂ©. § 10. « Sire , en vous imposant une laborieuse et noble tĂąoB j
en vous soumettant Ă de rudes Ă©preuves, la Providence vous â
donné le courage qui les accepte et la force qui les fait surnn1"11
Votre mission est digne de l'élu d'un grand peuple. Quatorze a»
nées de travaux et d'efforts ont témoigné hautement de votre
vouement, de celui de votre famille au service de la patrie-/âą
patrie reconnaissante unit son avenir Ă celui de votre dynas'j^
L'honneur de votre rÚgne est lié au bonheur de la France; et *
assurer notre loyal concours, c'est accomplir son vĆu et iravai
Ă sagrandeur. »âAdoptĂ©. ,.|e
!
M. LE PRĂSIDENT : Il va ĂȘtre procĂ©dĂ© Ă l'appel nominal poul
vote sur l'ensemble. , y{
Pendant le scrutin, des conversations s'engagent dans toute=
parties de l'assemblée. (e
-
M. le maréchal Soult sort de la salle en emportant son P i
I feuille. jé'
V AprÚs l'appel nominal et le réappel, M. le président invite 3
n'auraient pas voté à prendre part au vote. , I
PutéS
S" «e demande à voter. y personne » , La
Voici le resUll
^ombre
des votants... 249
Majorité absolue 125 Boules blanches 216
Boules noires 33
hamhre a adopté. . ... l:i résident tire au sort la grande députa hou qui ira porter
le p
au roi avec le bureau de la chambre.
raK»nce est levée à cinq heures.
(S3orreapaticuIiondaE.ee parre du CISBIDB.)
PRĂSIDENCE DE M. SATJZET.
SĂ©ance du 28 janvier.
séance est ouverte à deux heures.
TP orocĂšs-verbal est adoptĂ©. Jf coobrebost demande un congĂ©. â Accorde.
IE PRĂSIDENT donne lecture de la lettre suivante : M' « Monsieur le prĂ©sident, Il
va
i l'honneur de vous prévenir que le roi recevra demain
o" nvier à huit heures et demie du soir, le bureau de }a cham la 2 ei la grande députation chargée de lui présenter l'adresse en
*?Ljjeà u discours de la couronne. n inréez etc. Le ministre de l'intérieur,
' 0
' » DUCHATEL.
â Paris, ce 28 janvier 1845. » objet de la sĂ©ance est le rĂšglement de l'ordre du jour.
\prĂšs un dĂ©bat sans intĂ©rĂȘt, cinq projets sont mis Ă l'ordre du
1,,,'ir dans l'ordre suivant : Projet de loi relatif Ă l'octroi de la Rochelle ;
projet de loi relatif à un crédit de 84,000 f. pour les édifices
^pTojet'de loi portant rÚglement définitif des comptes de 1842;
Projet de loi relatif Ă la police des chemins de fer ; d
Proposition relative Ă la falsification des vins.
M. LE BARON MERCIĂR demande la mise Ă l'ordre du jour du I
nroiet de loi sur les douanes. M. LE MINISTRE DU COMMERCà : Il y a eu, depuis la présentation
du dernier projet sur les douanes, plusieurs ordonnances. Il importe I
de les coordonner avec le projet dont la chambre a été saisie l'an
dernier. Le travail sera bientĂŽt soumis Ă la chambre. AprĂšs quelques observations de M. Mercier, la proposition de ce
dernier n'a pas de suite. M. DTJFAĂRE propose et la chambre vote la mise a l'ordre du
jour de ta proposition de MM. d'HaûssÎnville et autres sur les cÎn- ]
ditions d'admission et d'avancement dans les fonctions publiques.
M. GLAIS BIZOIN fait une demande semblable pour la proposition
relative Ă la rĂ©forme postale. â AdoptĂ©.
M. CH APUYS-MONTLAVILLE demande la reprise de sa proposition ]
sur l'abolition du timbre.
M. DE BUSSIERES repousse la demande.
AprÚs une épreuve douteuse , la chambre décide qu'il n'y à pas
lieu de meitre ce projet à l'ordre du jour quant à présent.
M. LE GĂNĂRAL OUDINOT : Je demande la reprise de la proposi-
tion rektiveà la translation des cendres du général Bertrand aux
Invalides. La chambre a montré assez de sympathies pour l'auteur
de la proposition, le général de Briequevilje, et pour celui qui en
était l'objet, pour que ma demande n'éprouve pas de difficulté.
M. p. DE CHASSELOUP LAĂĂRAT : Je suis loin d'ĂȘtre l'adversaire de
la proposition; mais je ferai remarquer que l'ordre du jour est dĂ©jĂ
bien chargé.'
M. LE PRĂSIDENT : Le rĂšglement veut d'ailleurs que les projets
qu'on met à l'ordre du jour soient imprimés et distribués. Or, la
proposition dont il s'agit ne l'est pas.
M. BOULAY (de la Meurthe) ajoute quelques mots en faveur de la
proposition et sur tout l'intĂ©rĂȘt qu'elle mĂ©rite. Elle est provisoire-ment ajournĂ©e.
La séance est levée à trois heures.
D'honorables députés s'étaient distribué la tùche de surveiller
et de compter les votants de samedi dernier. C'est pour cela que
quelques d'entre eux s'étaient placés au centre, ce qu'un
journal du chùteau attribuait sottement le lendemain au désir de
aire croire, au moment du vote, que le ministĂšre comptait des adversaires dans son propre parti.
ces députés avaient dressé à l'avance la liste des votants en les
doiiT"' P1f
caltiSories
> et
dans ces catégories il v avà it celle des
|ifi-eux
- Le
travail relatif à la liste générale était" donc bien sirn-
DrĂp P
i0nai1
PaNteoliĂšremeot sur la
vérification louchant la v esence des membres inscrits , ce qu'on avait pu faire avant le
â' ,SUI
' ,le
cassement des douteux,
le réLn |UteSqui s
'Ă©laie,u
occupés de cette besogne délicate, dont
ce iravĂą i IIS
' Uli
'6 a,U Ă©lecleurs
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Pas voulu se
«orner à et
, entre 868001 eo
*°urés de tous les renseignements possibles, dont il
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tres garanties, ils se sont assurés auprÚs des députés
lĂŻmonĂźL vaiem les noms sur la liste des membres ayant adhĂ©rĂ© Ă
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vi"e que leur inscription était lé-
qui si en' e
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ue i,ous donnons aujourd'hui, et
Le nnn ? est ,tlexiK'le, ne pĂšche que par omission,
de 4ii p s volants, d'aprÚs les secrétaires, était de 410 ou
lui ne vnie
"0US 4l1, d oU 11 faut ĂŽler les membres du bureau
laots 20 U FaS Par assis etl
«vé; cela réduit le chiffre à 406 vo-
«M coiisuT^" veS 80 sont
abstenus; d y en a 16 dont l'abstention W" sont â M « 8 ne tiendrons comp'te que de ces 16 dĂ©putĂ©s, Bla
nc Len u Es
PĂ©ronil
'er, Darblay, Lasiiyer, Dessaigne, Ed.
SalguĂšs S
P d'Aulnay, Dugabé, Remilly, Lebobe, Lavocat,
OtezifiTy;Aâąes8r,gny» Cerfbeer, Satvandy, Bernadou.
liite est nr6
- ' iesle 390^ majorité absolue, 196. Or. notre M
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"lent dG 196 nlRmbres
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n n'y a pas inscrit Bi hu
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>s qui, dit-on, ont voté pour l'amendement, M*e{But m-i aUtreS mem,)res d°iH le vole reste incertain. En aV(* beau- J^aU (lueI(lues erreurs dans ce calcul, fait pourtant avait
doute T conscie,lce
Par un bon nombre de députés, il y a M> uno m y.a,toui°urs doute pour les secrétaires quand il n'y
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Qainnte thlc D.esabes> °ddon Barrot, CuuibacérÚs, Vivien,'
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Bureaux de Puzv.
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MortlI»er-Ternaux.
fioĂ ji* M-Stourm.
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»WM _ ß'ßr T m Berrïer
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SĂrian, Thiers. csl0i'i5rais Aumont-ThiĂ©viHe, de Fontette, Pierre David,
Charente. â MM. Bouillaud, Ernest de Girardiu. t n'or
Charente-InfĂ©rieure. â MM. Dufaure, Prosper de Chasseloup- | pro
Laubat. j eba
Cher.âMM. Duvergier de Hauranne, Bonnaire. 1 trot
CorrĂšie M. Rivet, 1 non
CĂŽte-d'Or. â MM. Muteau, Mauguin. 1 tior
CĂŽlcs-du-Nord. â MM. Legorrec , gĂ©nĂ©ral Thiard, Glais-BĂŻzoin. I »
Creuse. â MM. Loyraud, Regnauld. J cha
Dordogne..â M. Dezeimeris.
Doubs.â M. Tourangin-Silas.
DrĂŽme.â MM. SieyĂšs, Monier de la Sizeranne. I ^ Eure.âMM. Dupont, Garnier-PagĂšs, Legendre. I Eure et-Loire. â MM. Raimbault, Subervic. J
Ba,
FinistĂšre. â MM. Dudresiiay, CarnĂ©. I Gard. â MM. Richard, Teulon. I Garonne (Haute-). â MM. Joly, de Lespinasse, RĂ©musat. j
sit( Gironde.â MM. Billaudel, Feuilhade-Chauvin. J
1( HĂ©rault.â MM.de Lan y, de Grasset, Floret. I g
0( Ille-et-Vilaine. â MM. Jollivet, Legraverend, de Laplesse, Mou- J
thierry, Defermon, Dandigué delà Chasse. I le
Indre. â MM. Heurtault-Dumetz, Delavau, Lescot de la Mil- j |*j
landrie. , i an
Indre-el Loire. â MM. Gouin, CĂ©sar Bacot, Ferd. Barrot, Cre- pQ
mieux. IsĂšre. â MM. Martin, Marion. I ,
e
Jura. â M. Cordier. I sll
Loir-et-Cher. â M. Durand (de Romorantin). I ^ LĂȘire.âM. Durozier. I
aj
Loire (Haute ). â M. Mallye. I d
^ Loire-InfĂ©rieure. â Util. Lanjuinais, Billault, Ternaux-Compans. j Loiret. â MM. Abaltucci, le baron Roger, Cotelle.
l,ot. â MM. BoudotisquiĂ©, Cayx, de Saint-Priest. J m
Lot-et-Garonne. â M. de Richemont. J d(
Maine-et Loire. â MM. Farran, Bineau, Dutier, le gĂ©nĂ©ral Ou- I dinol, TessiĂ© de Lamotte, Jounaulx. I ^
Manche. âĂU. Ravin, Vieillard, Sellier, de Tocqueville, Ab. j a
, Dubois. I
c]
Marne. â M. PĂ©rignon. 1 v(
Mayenne. â MM. Lavalette, Boudet, Lelourheuk , Dubois- 1 d
Fresnay. >
Meuse. â M. Etienne. J Cl
Morbihan. â M. de I.arochejacquelein.
Moselle. â M. La.douceite.
NiĂšvre. â MM.Manuel, Benoist, Dupin aĂźnĂ©. j Nord. â MM. Delespaul, Lestiboudois , Alban de VillehĂ©Ăčve , !
|( Roger, de Staplande, Corne, Marchant, BĂ©h.aghel. J
b Oise. â MM. de Mornay, 1). Marquis, Barillon. . I
; ()
rne. _ MM: Mercier, de Corcelles, Aylies, de Tracy, Ballot. I â
Pas-de-Calais. â MM. d'HĂ©rembaĂ»ll, Armand, de KeysĂšre, J d
Piéron. j j.
Puy-de-DĂŽme. â MM. Combarel de Leyval, Berger.
PyrĂ©nĂ©es (Hautes-). â M. de Preignes. I ^ PyrĂ©nĂ©es-Orientales. â MM. Arago, GĂ rcias.
tihin (lias ). â M. Ildlez ClaparĂšde. j 1
SaĂŽne (Haute-). âMM. Genoux, de Grammont, Dufournel. I SaĂŽne-el-Loire. â MM. Mathieu, Schneider, Lacroix, Chapuys- J
Montlaville, de Lamartine. I Sarlhe. â MM. Paillard-DuclĂ©rĂ©, Ledru-Rollin, Jules de Lastey- J
ç rie, Gustave de Beaumont, de Saint-Albin.
Seine. â MM. taillandier, Ganneron, Marie, Carnot, Moreau, I * Bethmont, Jouvencel, Vavin, Boissel, Garnon, F. de Lasteyrie. J ^
Seine-InfĂ©rieure. â MM. Cabanon, Toussin, Grandiri, Levavas- I j
seur, Desjobert. j , Seine-et-llarne. MM. Drouin de Lhuys, G. de Lafayette. j ; Seine-et-Oise. â MM. Viart, Berville. |
i SĂšvres (Deux-). â MM. Allard, Tribert, F. David.
Somme. â MM. Gauthier de Rumilly, Estancelin, Tillette de Cler- I mont, Blin de Bourdon, de Beaumont.
Tam. â M. Espigat.
Tarn-el-Garonne. â MM. L. de Malleville, E. de Girardin.
Vaucluse. â M. Bernardi.
VendĂ©e. â MM. Isambert, Chambolle, Baron, Guyet-Desfontai- j 3 nĂ©s, Luneau. i Vienne. â MM. Drault, Bonnin, Nozereau, Junyen, Proa. 3 Vienne (Haute-). â MM. Talabot, Maurat-Ballange, Saint-Marc Gi- I
s rardin. Vosges. â MM. Boulay (de la Meurthe), DoublĂąt.
s Yonne. â MM. LarabĂŻt, Philippe Dupin, de Cormenin. s ' ââ^
M. Martin (du Nord) vient d'organiser une intrigue avec les rvé-
ques pour faire Ă©chouer le projet de loi sur l'enseignement se-
condaire, s'il ne donne pas satisfaction suffisante aux. exigences
du parti-prĂȘtre.
Voici ce que nous lisons Ă ce sujet dans le SiĂšcle i
« Il paraĂźt que plus de trente ĂȘvĂšques sont rĂ©unis en ce moment
dans la capitale, oĂč ils dĂ©libĂšrent ensemble, sous la prĂ©sidence de
M. l'archevĂȘque de Paris. On sait qu'aux termes des articles orga-
niques, un Ă©vĂȘque ne peut pas sortir de son diocĂšse sans l'auto-
risation du gouvernement. Tous les prélats qui sont à Paris ont-ils
obtenu un congé? En ce cas, M. le ministre de la justice devient
responsable; c'est Ă lui que l'on doit demander compte du trou-
ble que ces conciliabules religieux apportent dans les relations du
clergé catholique. » Les membres de ce petit concile clandestin ont-ils quitté leurs
diocÚses sans congé? Ce fait n'est pas à la décharge du ministre;
car, s'il plaĂźt Ă la moitiĂ© des Ă©vĂȘques en France de mettre en oubli
les lois qu'ils doivent respecter les premiers, le ministre est tenu
de les leur rappeler. Ce sera rendre service à ces honorables prélats
que de les arracher à l'intrigue jésuitique qui tes appelle ici, et que
de renvoyer tous ces pasteurs au sein de leurs troupeaux spirituels.
» U y a quelque temps, M. legarde-des-sceaux crut devoir cen-
surer une dĂ©marche de certains Ă©vĂȘques qui avaient, contrairement
aux rÚgles posées par le concordat, signé collectivement un mé-
moire au roi. Les Ă©vĂȘques seraient ils moins coupables de dĂ©libĂ©rer
que d'écrire en commun ? Et lorsque des lois rigoureuses défendent
aux citoyens de s'associer sans l'autorisation du pouvoir administra-
tif, mĂȘme pour une Ćuvre littĂ©raire ou de charitĂ©, les prĂ©lats de la
France pourraient ils impunément établir Un parlement catholique
à cÎté des pouvoirs reconnus par la constitution? »
Voici une observation importante qui a manquĂ© d'ĂȘtre produite
dans la discussion de l'indemnité Pritchard. Nous la trouvons dans
le Patriote Jurassien:
« Tous les journaux, dit ce journal, ont rapporté dans le temps
les indignes vexations que deux honorables citoyens de Besançon,
MM. Loiigchatnps et Ilonnet, ont subies eu Suisse il y a plusieurs
mois. ArrĂȘtes brutalement, traitĂ©s comme des voleurs par des ma-
gistrats suisses, et incarcérés parce qu'un garçon d'hÎtel avait intro-
duit dans leurs effets un chiffon qui ue leur appartenait pas, ils
n'ont pas encore obtenu satisfaction de ces outrages. L'impunité
protĂšge les coupables. C'est que ces citoyens ne sont pas des Prit-
cLards ; ils ne sont pas mĂȘme des Anglais ; ils n'ont pas portĂ© le
trouble et la guerre civile en Suisse. Ce ne sont que des Français
honnĂȘtes et recommandables ; dĂšs lors ils n'ont droit ni Ă rĂ©para-
tion, ni Ă indemnitĂ©, ni mĂȘme Ă la protection de leur gouvernement.
» Celte affaire fait un digne pendant à celle de l'illustre Prit-chard. Comparez et jugez! »
ARRESTATION ET EXĂCUTION DE ZURBANO A LOGRONO.
Voici ce qu'on lit Ă ce sujet dans la Sentinelle de Bayonne c
« Toutes les lettres de Vittoria et des bords de l'Ebre reçues Ă
Bayonne confirment l'arrestation du général Zurbano et son exécu-
tion Ă Logrono.
» Voici quelques détails à ce sujet. Zurbano, depuis la non réus-
site de sa levée de boucliers du 14 novembre dernier, ne donnait
plus signe de vie; mais on le supposait toujours dans le pays. Les
soupçons de ses ennemis étaient fondés ; le général et son beau-
frÚre Cayo Muro, chef d'escadron en non activité, ont été surpris
le 19 au village d'Ortegosa de los Cameros, dans une maison oĂč ils
croyaient avoir trouvĂ© un refuge assurĂ©. La dĂ©pĂȘche officielle qui
annonce cette importante nouvelle au gouvernement de Madrid
porte la daté du 20 à une heure et demie du malin.
» La maison ayant été cernée par un ancien cubecilla, connu sous
le nom d'El Rayo, Cayo Muro chercha à s'évader; niais il fut tué
sur place d'un coup de fusil tiré par un homme de la troupe d'El
Rayo au moment oĂč il s'Ă©lançait par la fenĂȘtre de la maison. Quant
Ă Zurbano, il a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et dirigĂ© sur Logrono, oĂč, d'aprĂšs la mĂȘme
dĂ©pĂȘche, il devait arriver le 21 sous la garde d'une escorte com-
posée de troupes qui étaient déjà parties à cet effet de cette ville.
» Nous ne savons au juste quel jour Zurbano est entré à Logrono;
mais ce qu'il y a de trÚs-positif, parce qu'une foule de lettres-reçues
de divers points confirment toutes le fait, c'est que le malheureux
général a été fusillé le 21 dans sa ville natale. Une de ces lettres,
Ă©crite par un officier supĂ©rieur espagnol, ajoute qu'un prĂȘtre, qui
avait pris part à l'échauffourée de Zurbano et qui se trouvait ca-
chĂ© avec lui dans la maison oĂč il a Ă©tĂ© surpris, s'est brĂ»lĂ© la cer-
velle d'un coup de pistolet plutĂŽt que de tomber vivant aux mains
de ses ennemis. »
Une lettre particuliĂšre dit que Zurbano est mort en soldat, avec
courage.
Un journal publie la notice suivante sur ce personnage :
« On a beaucoup parlé de la vie et des antécédents de cet homme
remarquable par son Ă©nergie et les ressources de son esprit. Il est
le dernier fils d'un honnĂȘte laboureur de Barea , faubourg de lĂ
banlieue de Logrono. Son pÚre, voulant le destiner à l'état^ ecclé-
siastique . le fit Ă©tudier. U eut pour camarade d'Ă©tudes le jeune
Echavarrio , qui est mort dans un couvent de la Trappe en odeur
de saintetĂ©. Le caractĂšre de Zurbano ne se prĂȘtant pas aux inten-
tions de son pĂšre, il l'employa aux travaux des champs. 11 se maria
trĂšs-jeune, et prit Ă ferme une grande Ă©tendue de terres Ă Barea ;
mais il s'ennuya bientĂŽt de ce genre d'occUpations el de cette vie
paisible, et il se fit contrebandier.
» Il réussit mal dans ce nouveau métier, et il se créa des embar-
ras qui abrégÚrent les jours de sa jeune femme. Zurbano épousa en
secondes noces sa femme actuelle, Hermenegilda Martinez, fille d'un
cabaretier, et continua Ă se livrer Ă la contrebande avec si peu de
succĂšs, qu'il finit par s'associer avec des voleurs, dont il devint le
chef. Il commit des vols considérables, notamment celui dont fut
victime un moine , ancien général des bénédictins. La justice ins-
truisit contre Zurbano, qui fut condamné à mort par contumace.
Il erra long-temps dans les montagnes ; sa femme fut arrĂȘtĂ©e comme
sa complice , et fut assez habile pour s'Ă©chapper en trompant la
vigilance d'un alguazil, dont la maison lui avait été donnée pour
prison.
» La guerre civile ayant éclaté sur ces entrefaites, Zurbano pé~
nétra une nuit dans Logrono et alla trouver secrÚtement un moine,
qui Ă©tait sacristain du couvent des cordeliers de celte ville. Il fait
part à ce religieux du projet qu'il a formé de se joindre aux cà r-
listes, et, voulant auparavant leur donner des gages de son dévoue-
ment et effacer ses antécédents, il lui propose un plan qu'il a conçu
pour faire sauter la poudriĂšre de Logrono et livrer la ville aux
carlistes Ă la faveur du tumulte. Il expose ce plan et se charge de
l'exécuter en fournissant tout ce qu'il faut pour cela. Le moine
l'accueille el fait part de son projet Ă plusieurs de ses amis ; Zu-
malacarreguy lui-mĂȘme fut instruit de ce qu'on se proposait de
faire. On convint que tous les objets nécessaires pour agir seraient
portés chez un nommé Martin, postillon du courrierdePampelune.
» Quand toutes les preuves du complot furent réunies par les
- soins de Zurbano, il se rendit secrĂštement chez le gouverneur civil,
l'instruisit qu'une grave conspiration Ă©tait au moment d'Ă©clater,
> qu'il pouvait la faire Ă©chouer en en faisant connaĂźtre les auteurs,
mais qu'il y mettait la condition qu'on lui accorderait sa grĂące. Il
dénonça alors toute la trame. On fit des recherches, et il fut re-
t connu que Zurbano avait dit vrai.
3 » Gracié pour ce fait, il forma une petite bande sous la protec-
tion de M. Pita-Pizarro, et commença contre les carlistes ces ex-
- cursions audacieuses qui l'ont élevé dans la suite aux plus hauts
s grades dans l'armée, et ont fini par la catastrophe inouïe qui vient
t de l'envelopper avec toute sa famille.
» Quant au moine et au postillon qui furent le piédestal de cette
i élévation, ils la payÚrent de leur vie, et plusieurs aulres habi-
tants de Logrono, qui avaient pris une part plus ou moins directe
s au complot, furent envoyés aux galÚres. »
On Ă©crit de Toulon, le 23 janvier :
« Le brick l'Agile, commandé par M. Martin , lieutenant de
vaisseau, a pris le large, allant faire partie de la station du Levant.
» Le vaisseau le Marengo;est entré dans le port.
» Le 24 , la frégate à vapeur l'Orénoque est entrée dans le port,
et le bĂątiment Ă vapeur le Castor en est sorli.
» La corvette à vapeur le Cuvier est entrée dans le port le 25 du
courant. »
Chronique.
Les exemplaires de la pĂ©tition demandant l'enquĂȘte sur la si-
tuation des travailleurs continuent à nous revenir chargés de si-
gnatures. Ceux qui sont aujourd'hui dépouillés présentent le chiffre
de SEPT MILLE DEUX CENT VINGT-CINQ SIGNATURES. On peut
ĂȘtre certain que ce chiffre s'Ă©lĂšvera beaucoup plus haut.
â Deux marchands bouchers, le sieur Roussillon et la veuve
Pelosse, occupent Ă l'abattoir de Perrache une case commune, oĂč
ils déposent les bestiaux abattus, qui sont ensuite consommés
dansl'intérieur de notre ville. La femme Pelosse, depuis long temps,
s'était aperçue que les moulons qui lui étaient apportés étaient
d'un poids inférieur à celui qu'ils paraissaient avoir lorsqu'ils ve-
naient d'ĂȘtre abattus ; elle soupçonna dĂšs lors qu'un Ă©change Ă©tait
pratiqué u sou préjudice, et se mil eu garde pour découvrir l'ail*.
teuf d'un pareil méfait-, elle sut bientÎt à quoi s'en tenir. Le 15 janvier dernier, le sieur Roussillon fut pris en flagrant délit au mo-
ment oĂč il venait de s'emparer d'un gros mouton auquel il en avait
substitué un autre plus petit. Traduit hier devant le tribunal cor-
rectionnel sous la prévention de vol, Roussillon a été condamné
Ă deux mois d'emprisonnement. La femme Pelosse, partie civile,
demandait des dommages pour les soustractions dont elle se pré-
tendait victime depuis long-temps ; mais le tribunal, attendu que
les vols antérieurs à celui du 15 janvier n'étaient pas suffisamment
justifiés, lui a simplement alloué les dépens à titre de dommages-
intĂ©rĂȘts.
â Un pĂšre de famille se plaint de la maniĂšre brutale dont un
professeur de l'Ă©cole de chant du passage Thiaffait corrige les en-
fants qui lui sont confiés. Nous espérons que ce simple avertisse-
ment rendra plus vigilante la surveillance de MM. les inspecteurs
de celte Ă©cole.
â Nous recevons de M. le maire de Vourles la lettre suivante,
qui ne détruit pas les faits que nous avons avancés. Il est bien évi-
dent qu'en ajournant ou en prolongeant une foire pour donner Ă un
petit nombre de marchands le temps d'arriver, on force les autres
à demeurer à leurs risques et périls. « Vourles, le 2S janvier 1S45.
» Monsieur, » Dans votre numéro 3149 des 22 et 23 janvier, vous avez in-
sĂ©rĂ© un article oĂč vous prĂ©tendez que la foire de Vourles a Ă©tĂ©
remise au lendemain du jour oĂč elle est fixĂ©e par la coutume
locale; vous avez été induit en erreur. Voici le fait exact : Quelques
marchands Ă©taient venus annoncer que leurs porcs n'avaient pu ar-
river à temps, et avaient demandé non la remise, mais la prolon-
gation de la foire jusqu'au lendemain au soir. Leur demande fut
accueillie à l'unanimité par une réunion du conseil municipal tenue
Ă cet effet. NĂ©anmoins, les affaires du jour de la foire se firent
comme à l'ordinaire. Je vous prie, Monsieur le rédacteur, d'in-
sérer cette rectification dans votre prochain numéro.
» Agréez etc. Le maire de la commune de Vourles,
» FERLAT-PATURELLE. »
â La dame Arnassan , nĂ©e Daniel, est invitĂ©e Ă se rendre au
parquet de M. le procureur du roi pour une communication rela-
tive Ă une succession Ă recueillir.
â M. Dalin, de Fellens (Ain), vient d'ĂȘtre nommĂ© supplĂ©ant du
juge de paix du i°r arrondissement de Lyon.
âLa SociĂ©tĂ© royale d'agriculture, histoire naturelle et arts miles
de Lyon croit devoir rappeler qu'elle accordera une mĂ©daille Ă
chacun des deux propriétaires ou engraisseurs qui auront amené
au marchĂ© de Saint-Just, Ă Lyon, le dernier mardi de carĂȘme 1845,
les deux meilleurs bĆufs gras.
La prĂ©fĂ©rence sera accordĂ©e au bĆuf qui, par sa conformation
et par son Ă©tat de graisse, paraĂźtra avoir, relativement Ă son poids,
une plus grande quantité de viande nette. Le volume et le poids
total du corps seront considérés comme des qualités secondaires ;
à droits égaux, on accordera la préférence à l'animal le plus jeune,
Les personnes qui désirent prendre part à ce concours sont in-
vitées à en prévenir le, président ou le secrétaire avant le vendredi
14 mars prochain.
â Par arrĂȘtĂ© de M. le prĂ©fet de SaĂŽne-et-Loire, en date du 21
janvier 1845, une commission a été nommée pour rechercher et
prĂ©parer les moyens de faire l'essai du forage d'uu puits artĂ©sien Ă
Mùcon. Celte commission se compose de MM. Pellorce, président ;
Lenormant et Charles Rolland, secrétaires; Chamborre, Gardon,
Vitallis, Ponlbichet, Batilliat, Bonnetaig, Bouchard etVinsac, mem-
bres résidents. Voilà bien des commissions : commission vinicole, commission
du chemin de fer de MĂącon Ă GenĂšve, commission du forage d'un
puits artĂ©sien. C'est Ă l'Ćuvre que l'on juge les ouvriers. Attendons. (La Mouche.')
âUnefillede ChĂąnes (SaĂŽne-et-Loire), ĂągĂ©e de 26 ans, revenait, le
6 janvier, de la foire deLeynes, sur les septheuresdusoir, lorsqu'un
homme se précipita sur elle et se livra à des tentatives de viol. Re-
connaissant son impuissance, il menaça sa victime de la tuer si elle
persistait dans sa résistance, et il s'arma d'un couteau. Aux cris
de la jeune fille, des personnes accoururent, et l'homme, qui s'Ă©-
tait probablement noirci ia figure, disparut sans qu'on ait pu le
reconnaĂźtre. Le lendemain, il n'Ă©tait bruit Ă ChĂąnes que de cette tentative,
lorsqu'arrive Ă la fontaine une voisine portant des vĂȘtements souil-
lés et disant : « Je ne sais ce que mon mari a fait cette nuit, mais
on dirait qu'on l'a roulé danslaboue. «Ce fut un traitde lumiÚre qui
fit découvrir le coupable. Il se nomme Lamain, vigneron à Chùnes.
U avait conçu pour la jeune fille une passion violente ; l'ayant de-
mandée en mariage, il avait été repoussé, et il avait juré de se
venger. Samedi dernier, il a été saisi à son domicile et conduit à la prison
de Mùcon. La jeune fille l'accuse de lui avoir dérobé cinq francs
et un mouchoir ; mais ce pourrait bien ĂȘtre une accusation inspirĂ©e
par le ressentiment.
Nou velle* K Iran gĂšres. BAVIĂBE.
On nous Ă©crit de Munich :
« Les querelles religieuses prennent de jour en jour un carac-
tĂšre plus vif; une nouvelle ordonnance du gouvernement bavarois
sur l'agenouillement des soldats dans les cérémonies religieuses
donne lieu à une grave polémique entre les protestants et les ca-
tholiques. Le baron de Giech a publié à ce sujet un travail remar-
quable dont le gouvernement a ordonné la saisie. »
SUISSE.
On nous Ă©crit du val Sainl-Imier (canton de NeufchĂątel):
« Les événements du canton de Lucerne,-l'attitude que prend
celui de Berne et l'agitation générale qui rÚgne en Suisse ont donné
ici au Juif-Errant un Ă -propos et une vogue extraordinaires. Les
habitants de notre vallée viennent d'ouvrir une souscription pour
offrir Ă M. EugĂšne Sue une montre, l'horlogerie Ă©tant notre princi-
pale industrie. »
ANGLETERRE.
Le Globe, journal vvhig de Londres, semble pressentir Ă©galement
pour l'Angleterre une crise ministérielle qui serait le produit de la
lassitude du parti de sir Robert Peeletdu mécontentement des grands
propriétaires agricoles. Voici comment il s'exprime :
« Ces symptÎmes d'un mécontentement croissant contre les mi-
nistres commencent Ă se manifester parmi leurs partisans dans les
meetings qui ont pour objet la protection de l'agriculture. Les pro-
priĂ©taires fonciers paraissent avoir choisi le moment oĂč le parlement
va se réunir pour se prononcer énergiquement contre le systÚme
politique que suit le gouvernement, afin de réduire sir Robert Peel
à l'obéissance.
» On ne sait vraiment ce qu'il y a de plus ridicule, du ministre
dont la politique est l'objet de plaintes incessantes et d'une sur-
veillance jalouse de la part des hommes qui l'ont élevé au pouvoir
pour protĂ©ger leurs intĂ©rĂȘts, ou de son parti. Le duc de Richmond
a dit^ dans la chambre des lords, que l'intĂ©rĂȘt agricole avait placĂ©
sir Robert Peel oĂč il Ă©tait, et que s'il trahissait les intĂ©rĂȘts confiĂ©s Ă
sa sollicitude, on pourrait lui retirer le pouvoir qu'on lui avait con-
féré.
» Dans le meeting de Northamplon, M. Charles Ringtley a mani-
festé son opinion à cet égard dam des termes qui mériteraient de
fixer l'attention s'ils devaient ĂȘtre suivis de quelque vote parlemen-
taire qui dĂ©notĂąt un projet arrĂȘtĂ©. Mais cette opinion se borne Ă des
plaintes inutiles et au regret exprimĂ© de s'ĂȘtre vendu Ă sir Robert
Peel, qui mÚne à son gré le parti qui s'est donné à lui. L'orateur a
analysé avec soin toutes les mesures adoptées par sir Robert Peel
relativement à l'agriculture, et il a démontré des résultats fùcheux
qu'elles avaient produits. »
Spectacle* du 30 janvier.
GRAND-THĂATRE.â Le MĂ©decin malgrĂ© lui, comĂ©die La p
rite, grand opéra chanté par M. Poultier. ' av<>-
CĂLBSTINS. â La Folle de Toulon, drame. â Les DĂ©bard vaudeville. â RĂ©becca, vaudeville. Ur$,
Le gérant responsable, B. MURATT******
Les sieurs BLOCH, opticiens de l'académie de Strasbourg 1
viennent le public qu'ils partiront le jeudi 30 janvier, sans reiiv^"
Ils sont visibles de dix Ă quatre heures, Ă l'hĂŽtel du Parc >0
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QUAI DES CĂLESTUNS, N° 48.
STOWSiIL.IL.IE IPTQTIBĂLiEGAĂĂĂKDSL
OBSERVATIONS PRATIQUES sur les traitement des
MALADIES SYPHILITIQUES ;
PAR LE DOCTEUR L.-P.-A. GAUTHIER,
MĂ©decin titulaire de l'hospice de l'Antiquaille de Lyon.
In-8°. â Paris et Lyon, 1845. â Prix : 3 f.
(10079)
faillite tien Menra Garnier frĂšres âą Ci-devant liquorisles, place Saint-Pierre.
MM. les créanciers de la faillite des sieur» Garnier
frÚres dont les titres ont été admis el affirmés sont
convoqués pour le samedi 8 février 1845, à quatre
heures de relevée, en l'une des salles du tribunal
de commerce, pour délibérer sur le concordat.
L'un des syndics définitifs ,
J. DE BAVILLIER. (2716)
Etude de Me Aubert, huissier Ă Lyon, rue Trois-
Carreaux, 8.
'VENTE JUDICIAIRE.
Le samedi premier février 1845, à dix heures
du matin, sur la place du Pont, Ă la GuillotiĂšre, il
sera procédé à la vente aux enchÚres et au comp-
tant d'objets saisis, consistant en six chevaux, trois
voitures de place, dites patres, et harnais. (3617)
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(1599)
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4/ DE Jii:0.\ACLD AISĂ \< /'Pharmacien, Rue Cautnarthi, 45, Ă Paxis/A I I.ĂRERE \\ 1/ ĂŻĂŻeve et Successeur de Regnauld aine. \\
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Rue Poulaillorie, 19.