AAR Duel Au Sommet - Niefelheim vs Lanka

7/23/2019 AAR Duel Au Sommet - Niefelheim vs Lanka

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DUEL AU SOMMET - LANKA vs NIEFELHEIM

LES MÉMOIRES PERDUES DE LA TERRE DU FROID ÉTERNEL

« Des milliers d’années ont passé. Je m’éveille lentement lorsqu’un froid mordant disloque les murs de pierre de ma prison millénaire. Fils de Fenrer, j’hurle à la mort au cœur de l’hiver éternel que j’apporte sur ce monde, une mort lente et glacée, à la hauteur des souffrances qui m’ont été infligées.

De nouveau je bats la campagne, silencieux comme le manteau de neige, je laisse des marquesindélébiles de mes crocs de glace, les mortels s’épouvantent au cœur de ma tourmente mordante.

Il était temps que je sois réveillé, trop longtemps l’insouciance a permis aux faibles de pulluler à la surface, mais le fier peuple de Niefelheim s’est montré digne de ma venue, il est temps de les guider afind’asseoir notre supériorité, le printemps et ses fruits succèderont à l’hiver et à la guerre, mais pour lesélus uniquement.

Les vents glacés murmurent à mes oreilles une rumeur irritante venant de l’Ouest : un peuple de primates s’est uni sous la bannière de démons déguisés, et ambitionnent de conquérir les Trônesd’Ascension, qui m’ont coûté ma liberté, il y a si longtemps. Il est temps de délivrer mes fils et mesmeutes, de nous mettre en chasse et de porter le givre de la mort parmi les peuplades insoumises !

Moi, Silaith, La Colère de l’Hiver, Prince des Marches Glacées, Seigneur de l’Ordre, Dieu du Printemps, j’annonce la venue de la guerre, de l’hiver, et de l’enfer glacé pour mes ennemis, qu’ils soient démons renégats ou proies animales. »

- Ce fut en ces termes glaçants que le fils de Fenrer, un loup d’une puissance et d’une taille hors

du commun, tout droit sortit des temps anciens, annonça le renouveau de son règne sur les provincesglacées de Niefelheim. Les Jarls unirent leurs tribus à son appel, et les Godes furent célébrés pour être

parvenus à éveiller la conscience, – à force de sacrifices et de prières -, de l’idole ancienne la pluscrainte et respectée de la Terre du Froid Éternel.

Par son appel, les géants du froid émergèrent de nouveau des glaciers éternels, ces descendants desRimtursar, bien plus forts que leurs ancêtres géants, sont un heureux présage pour le peuple de

Niefelheim, et sont capables de le mener à la guerre en attendant l’union de la conscience et du corps deSilaith. Les Godes promettent son retour définitif d’ici quelques mois, que leur langue soit grignotée pardes écureuils enragés s’ils se trompent. En attendant, les loups sauvages se regroupent dans lescampagnes, et les soldats de Jotun affûtent leurs lames.

Ainsi, le récit de la lutte des fils de l’hiver contre la terre des démons pour la suprématie sur les trônesd’ascension, débuta en ce qui resta dans les annales comme l’an 1 des guerres d’ascension.



Cependant, ils retiennent les avertissements murmurés par les vents glacés…il convient de sécuriser au plus vite le Pont Commun qui relie nos provinces aux territoires sauvages de l’Ouest.

Peu de temps après, c’est à la tête d’un solide régiment d’une quarantaine de soldats que notre Prophètese lançait à l’assaut de la paisible mais insoumise bourgade de Ragdan. Sa garnison de soldats montéscharge au cœur du pack de nos vaillants guerriers ! 3 guerriers tombent sous la violence de l’impact,mais une fois les montures immobilisées dans la mêlée, nos lanciers démontrent leur aptitude au combat.

En quelques minutes, une vingtaine de Ragdanniens gisent aux pieds de nos guerriers. Rob, dans sonimmense mansuétude, épargne aux faibles habitants un pillage punitif contre versement d’un impôtrégulier. Mais seulement après s’être juré de revenir bâtir un temple à la gloire de son Dieu, afind’entraîner des prosélytes passionnés, aptes à répandre au mieux les mots de colère du Fils de l’Hiver.

Mais l’ambition du Prophète ne vacillait pas un seul instant, déjà, il tournait son regard versAnremark . Cette province n’est qu’une vaste prairie cultivée par des paysans unis par un chef localrévolté contre les quotas de grain autrefois réclamés par Niefelheim. La résistance sera facile à écraser.



Chaque jour des guerriers affluaient des campagnes environnantes à la capitale, et d’anciens sermentsétaient honorés par des vétérans des vieilles guerres. Nos pertes de l’assaut sur Ragdan sont d’or et déjàremplacées. C’est une marche invincible qui s’est déclenchée.

Loin de toute cette agitation, Bran le curieux progressait en direction de l’Ouest,après avoir traversé Utenshire en se servant de sa peau de loup sacré pour se cacherdes patrouilles de miliciens et autres malfrats, fermement décidé à faire parvenir desinformations vitales sur la situation réelle du terrain en territoire ennemi. D’autant plusqu’un trône ancien, le plus convoité des Cinq de par sa situation géographique, seraitlocalisé dans la Tour Foudroyée de Mnace, à proximité dangereuse du PontCommun. Mais surtout, il est essentiel de connaître cet ennemi dont la rumeurcolporte le nom : « Lanka », et dont le pont constitue la principale voie d’accès à nosterritoires. Les temps sont au chaos, les vieilles cartes sont redessinées, et personne àqui se fier hormis les fils des géants au cœur givré.

L’Hiver vient, il étend son manteau mordant sur les terres de l’Est.

L’assaut sur Anremark se fit de nuit, quarante guerriers en entraînement se lancèrent à l’assaut duvillage principal à l’occasion d’une réunion de crise des leaders des principaux syndicats paysans.

L’attaque ne devait pas accorder la moindre chance de fuite pour ces insoumis tant il nous est vital de progresser au plus vite à l’Ouest, avec pour cela une zone Est pacifiée. Une vingtaine de cavalierscataphractes surgirent des sous bois pour charger au cœur de notre pack, à la seule lueur de la pleinelune. La milice paysanne fut mise en déroute à l’aide de quelques châtiments divins qui frappèrentindistinctement ces païens. Deux de nos hommes, parmi les plus jeunes y laissèrent leur vie. Mais leursâmes courent aux côtés des Walkyries au Walhalla.

Anremark conquise, Rob effectua une retraite prudente vers la capitale, afin de grossir les rangs de satroupe grâce aux renforts fraîchement formés en ville.

L’hiver a débuté aujourd’hui : les premiers flocons sont tombés dans la matinée. L’an 1 des guerres

d’ascension touche à sa fin, et enfin Bran nous informe par hibou polaire qu’il a assisté au massacred’une garnison indépendante en Remecia, les armées de singes vociférant ont déferlé sur les pauvreshères, l’ennemi est aux portes de notre ancien domaine !

Par ailleurs l’Arène a partagé une annonce par tatouage sur fesses de boucs : un match à mort est programmé pour les champions de toutes les allégeances, sur la base du volontariat, mais si le premier prix est un artefact magique mystérieux, le prix pour tous les autres sera une piteuse mort atroce…quiosera relever le défi ?

« TOMTOTOTOMMMM, TOTOTOM !TOM !- Oyez, oyez gueux et gueuses ! Voici revenu le jour tant attendu de l’affrontement à mort entre les

champions des nouveaux Dieux. Accueillons aujourd’hui à ma droite le Prophète de l’Hiver : Rob, fervent défenseur de l’honneur des Niefelhmens.- À ma gauche, veuillez acclamer Buddhi ! Le champion à l’égo invincible, accompagné de son haremde 8 « vierges » passionnées, qui porte haut les couleurs (et les valeurs ?) de Lanka.- Je tiens à rappeler qu’un prix en provenance des champs de batailles des guerres divinesrécompensera le vainqueur. Que le plus impitoyable triomphe !!!!

(Énorme acclamation des 50 gueux alcoolisés qui sont venus observer la joute, sous une pluietorrentielle). »

Le combat débute. Les deux champions s’observent, tandis que les vierges hurlent des imprécations àl’encontre de Rob. Tout à coup, Rob caresse une amulette qu’il porte au coup, en murmurant des motsde mort. C’est alors qu’un squelette, probablement les restes d’un ancien champion tombé dans l’arèneen des temps immémoriaux, sort péniblement de terre, cliquetant et branlant. Il semble chercher às’exprimer, mais l’absence de mâchoire et de chairs est quelque peu handicapante.



Tout à coup Buddhi s’avance en vociférant vers Rob et son acolyte, les vierges ne sont pas en reste !Mais avant d’avoir parcouru une dizaine de mètre, un rayon divin s’abat sur lui, et lui frise les poils !Rob fait appel au châtiment divin, le dieu Silaith protège son prophète !

Buddhi hurle de frustration, et semble hésiter, puis se détourne ! Il fuit ! Buddhi fuit ! Fait rare dansl’arène, il abdique toute dignité ! Les vierges ne savent plus que faire…mais l’acolyte squelettiques’avance, et en découpe deux, tandis que Rob invoque à la suite deux autres rayons divins, c’est alorsque la peau de Buddhi semble tomber en lambeaux, consumée, et que ses os commencent à percer seschairs affaiblies… Buddhi fond comme neige au soleil ! Le public est silencieux, en dehors du hoquetd’un des ivrognes, qui vient juste de rendre tout le contenu de son outre à vin, estomac.

C’est dans un silence crispé que le squelette achève tranquillement les dernières vierges désemparées,lorsque tout à coup c’est l’explosion de joie ! Le public est en délire, c’est une liesse incroyable quiéclate dans l’arène ! Rob est vainqueur, il est porté sur les épaules de deux Jarls venus le supporter !

Champion intouché, restera t’il intouchable ? En tout cas, voilà qui ouvre officiellement les hostilitésentre les deux peuples, nul doute que Lanka prendra ombrage de la perte de son champion prétentieux.

Rob remporte en tout cas la Cuirasse du Champion ! Une magnifique cuirasse qui lui portera

certainement chance, mais qui serait maudite selon certaines rumeurs colportées par les explorateursayant retrouvé ce trésor.

Les bonnes nouvelles se poursuivirent : notre armée écrasa sans aucune perte une armée de résistants,qui se rendirent tous, mais qui furent aussitôt passés au fil de l’épée, des effigies en l’honneur de Dieuxétrangers ayant été retrouvées dans leurs chaumières. Pendant ce temps, les sorcières Gygja cherchaienten vain des sites magiques en battant la campagne, mais progressaient très rapidement dans leurs étudesmagiques pratiquées à la capitale. Autant de possibilités tactiques nouvelles sur les champs de bataille àvenir.

L’Hiver profond toucha à sa fin, car s’il règne en continu sur nos terres, les saisons n’en restent pas

moins une réalité pour nous aussi. Nul doute qu’il renforça l’appétit et les pouvoirs de notre Dieuendormi. Nous attendions sa venue pour le printemps, après tout, il porte parmi ses titres celui de Dieudu printemps…

Et ainsi arriva le printemps ! Rob poursuivait ses conquêtes, notamment contre le fier peuple deschevaucheurs de Pégases. Fiers certes, mais de drôles d’histoires sont racontées sur leur amour pourleurs montures, bref, ces pêcheurs ont en tout cas été justement châtiés pour leur insolence. À noter quenos deux pertes furent lâchement écrasés sous le poids de ces bourricots volants, contre lesquels leurs

boucliers n’ont rien pu faire…



Bran était maintenant largement enfoncé dans les terres hostiles de l’Ouest, ses rapports fréquents parlaient d’un peuple fainéant, cruel et bruyant. Ils étaient commandés par des esprits démoniaquesréincarnés, et la majeure partie de leurs armées se composait d’Anusaras, des démons hybrides, mi-homme mi-âne, aux forts bras de singes. Les réseaux tissés par notre plus courageux éclaireur étaientfréquemment repérés et dissous, mais il parvenait jusque là à rester dans l’ombre. Voici unecartographie du territoire ennemi, qui nous parvint il y a deux nuits :

Leur expansion était rapide, mais ils ne contrôlaient encore aucun trône d’ascension, tout comme nous.Les rapports établissaient aussi que nous étions plus avancés qu’eux en nombre de guerriers, et enrecherche magique.

Quelques semaines plus tard, au milieu d’une nuit de pleine lune :

Ô divine nuit, Silaith est arrivé en ville !!! Les crocs ruisselants de sang, mais sa fourrure griseimmaculée miroitant de manière irréelle et sous la lune, il a poussé un hurlement qui a éveillé tous les

Niefelhmens de leur sommeil. Tous sont sortis de leurs chaumières, les gardes ont déposés leurs armes

pour se prosterner, les Jarls se sont présentés devant lui pour recueillir ses premiers ordres :

« - Peuple de Jotunheim, fils des géants de l’hiver, vous avez entendu mon appel…mon enveloppe s’est enfin libérée de sa prison millénaire, et ma colère est intacte : les faibles et les impurs osent nousmenacer, nos fils tombent au champ d’honneur, et les esprits impies murmurent des mots de pouvoir entoute impunité.

Nous allons briser ces marionnettes, reconquérir nos terres, et répandre la vraie foi ! Alors seulement nous serons réellement libres, et lorsque je m’élèverai, soyez en sûrs, vous serez vous aussicouverts des présents divins dont j’ai autrefois effleuré les délices. Le Walhalla n’attend que vous,l’extase infinie et le septième ciel vous sont promis. Reprenez vos armes, soldats ! Levez haut le regard,

Jarls ! Secouez cette torpeur millénaire qui ne vous a apporté que déchéance et isolement !

L’Hiver s’étend, mes fils et filles chassent en ce moment même nos ennemis partout sur notreterritoire. Ils sont sans pitiés, vifs comme la flèche, et froid comme l’acier. Soyez leurs compagnons,marchons pour la reconquête ! »



Tous les Jotunheimens poussèrent un cri du cœur d’une seule voix, car Silaith partageait ces divines paroles partout à la fois. En effet, cette nuit là, un loup irréel apparu sur la place de chaque village,chaque place forte, chaque hameau, et déclama au même instant à travers tout le pays, les mots de

pouvoir prononcés.

Dès le lendemain, les Jotunheimens relancèrent l’effort de guerre avec une vigueur retrouvée. Leurennemi ultime désigné, le peuple Lankais, était partout tourné en dérision par la populace (laquais

poilus), mais minutieusement étudié par les érudits. J’en profite pour produire ici une fiche descriptivedu dénommé « Eric », qui serait le prophète auto-proclamé de la Terre des Démons, sur la base dutémoignage de Bran, qui a eu l’occasion de l’observer combattre :

L’Été réchauffait maintenant probablement les territoires qui échappaient – pour le moment-, àl’influence de notre Dominion. Tandis que chez nous l’Hiver ne faiblissait guère. L’effort de guerre, lui,se renforçait un peu plus chaque jour. Rob rassemblait des guerriers toujours plus nombreux et plusdéterminés. Audyle, une des Gygja les plus versées dans les arts sombres, aurait invoqué un êtreconstitué d’ombre pure à l’occasion d’une nuit sans Lune. Mais le témoin de la scène fut gardé enisolement depuis lors, le pauvre hère avait perdu toute raison.

Pendant ce temps, Silaith, entouré de ses fils et filles sauvages, battait la campagne de chassessanglantes, dévorant cruellement tous les ennemis qui la hantaient encore, et hurlaient chaque nuit àtravers le pays. Le jour, Silaith fouillait les lieux nimbés de magie, les caves et autres ruines antiques àla recherche de lieux de pouvoirs.

Stratégie payante : une Forêt sans Fin, et un Bosquet aux Feuilles Éternelles furent découverts ! Aussitôtnos érudits parvinrent à en extraire de la matière magique brute, qui renforça leurs pouvoirs. Rob en

profita pour annoncer à tous une immense nouvelle : Il avait missionné en secret un de nos Jarl les plusloyaux et capables, Altho, pour conduire une force contre les occupants impies du Trône Inférieur, situénon loin au Nord de Niefelheim.

Cette manœuvre avait dû être conduite à couvert du public, les impies ayant probablement des espions parmi la populace. À nombre égal, l’effet de surprise ainsi crée permit de décimer les ennemis ! Tesifon fut dorénavant nôtre, et Rob en personne s’y dirigea afin de revendiquer son pouvoir au bénéfice denotre peuple. Ce prodige fut permis grâce aux mots mystiques que Silaith lui avait murmurés à son



éveil. Le prêtre impie qui dirigeait la force de cette province demanda alors à rencontrer Silaith avantson jugement.

Sa requête fut exaucée, et rapportée en ces termes :« - Me voici, mortel, tes actes et tes paroles œuvrèrent contre mon ascension, pourtant je t’accorde

une occasion de te racheter, lui dit Silaith, en recevant le prêtre enchaîné à l’orée d’une forêt noirecomme la nuit.

- Merci, merci mille fois, fils de Fenrer ! s’excama le prêtre. Ma défaite a su éclairer mes pensées,voyez, je me prosterne, reconnaissant devant votre puissance, le front du prêtre était maintenantfermement plaqué contre le sol. Je ne suis rien au devant de vo…

- Oui, tu n’es rien, le coupa Silaith. Tes actes passés et présents le démontrent, tout autant que lafaiblesse de tes mots, autrefois maniés à diviser mon pouvoir, aujourd’hui prompts à te débarrasser detoute dignité. Sache que celui qui renie ses convictions, abandonne toute consistance.

- Mai… Maître, que voulez-vous dire ? geignit le prêtre.-Silence. Tu es enchaîné devant moi, et tu pries pour retrouver ta liberté, quitte à ce qu’elle soit vide

de sens ? J’ai autrefois payé un bien lourd tribut en refusant de me soumettre, et pourtant j’ai retrouvé laliberté. Laisse moi à présent t’offrir la vie que tu mérites. »

Dans un grand élan de sa gueule béante, Silaith claqua des mâchoires. Le prêtre fut réduit à l’état de

chairs sanguinolentes avant que quiconque dans l’assemblée n’ait pu le comprendre. Ce fut une grandeleçon que Silaith, le museau trempé de sang, partagea ce jour là : la vie de celui qui n’est pas prêt à payer le prix de ses actes et de ses paroles n’a aucune valeur.

Peu de temps après, un rapport alarmant de Bran mit les Jarls en alerte. Une palissade suffisammentrenforcée pour résister à un siège durant quelques semaines avait été bâtie au milieu de la jungled’Eperia par les singes. Il s’agissait probablement de l’œuvre d’un de leurs esprits démoniaques, enraison de son apparition si rapide, et à quelques lieues seulement du Pont Commun ! Sa situationhautement stratégique permettait virtuellement à l’ennemi de rapidement réunir une force de guerrecomplète à nos portes. Toutefois, une zone tampon a été intelligemment maintenue par nos Jarls en

prévision de ce cas de figure : la province intouchée de Mnace héberge ainsi une force de frappe

indépendante d’une centaine d’hommes et chevaux, qui campe à proximité de la Tour Foudroyée.

Mais, quelques semaines plus tard, un corbeau messager blessé fut retrouvé sur la route d’Utenshire parAltho, le Jarl récemment nommé maréchal de guerre depuis son succès à Tesifon, et envoyé avec desrenforts établir un campement en prévision de l’incursion Lankaise par le Pont Commun. Le message,taché de sang (celui du messager, ou du corbeau ?) était de Bran : « Importante force Lankaise. Derrière

palissade 200 à 250 singes et démons. Fort pouvoir perturbe mon camouflage. Eric présent. Prétendantdivin aussi. ATTENTION ATTAQUE IMMINENTE. »

Le contenu de ce message ne laissait planer aucun doute : une attaque se préparait contre Tesifon, passage obligé pour l’envahisseur velu ! Altho envoya aussitôt des corbeaux vers chacune de nos places

fortes, réclamant tous les renforts disponibles. Mais il connaissait déjà la détresse de notre situation,toute la force de nos guerriers aptes au combat et à portée de ralliement d’ici une demi-saison nes’élevait pas à plus de 130 unités. Et à peine 50 de plus auraient le temps d’arriver si l’ennemi daignaitnous accorder un répit supplémentaire !

Quelques nuits plus tard, Altho fit un étrange cauchemar : un être obscur, constitué devolutes d’un noir absolu, lui murmura que l’ennemi avait massacré la garnison de laTour Foudroyée. Sans subir de pertes, et qu’Eric était à la tête des troupes. Perturbé parcette apparition, mais convaincu de son caractère prémonitoire, Altho réunit sesgénéraux : un prêtre surnommé Pucel en raison de ses prêches naïvement enflammés àl’égard Silaith, et un des premiers prosélytes formés à Ragdan. Et deux Godes, un peu

brutaux envers Pucel car leaders spirituels traditionnels de notre peuple. Tous les 4décidèrent de répondre à la missive d’Eric, ses fanfaronnades n’avaient que trop durées,

peu importe que l’ennemi soit presque deux fois plus nombreux, les Niefhelmensmourraient leur honneur sauf et où ils le choisiraient !



À la dernière minute, des missives furent envoyées aux provinces environnantes, pour les prévenir quel’armée se mettait en mouvement, qu’il convenait que les renforts se regroupent pour venger leur mortglorieuse, et qu’ils ne devaient les rejoindre au Walhalla qu’après avoir bouté l’ennemi braillard hors denos terres sacrées. L’objectif donné par Altho était simple : emportez le plus grand nombre de macaquesavec vous, que vos frères puissent mieux les achever.

L’armée leva le camp, les soldats battirent le rythme de marche forcée, mais soudain une plainte aigüedéchira l’air, suivit de grondements sauvages et d’aboiements infernaux. L’ennemi s’était joué de nous !Ils nous attaquaient alors qu’il était question d’attendre notre venue ! Le fourbe lankais commençait àrévéler une nouvelle facette de sa nature.

Altho ordonna la formation d’un front étendu, selon une formation originale, les géants en arrière,derrière une forte troupe de javeliniers, et la plus forte force de frappe massée au nord, avec ordre des’enfoncer le plus rapidement possible au cœur de l’armée ennemie. Au centre, une faiblesse volontaire,

pour que s’y enfoncent les ennemis. Ces ordres ne rassurèrent pas les guerriers, qui entendaient unemasse grouillante et vociférante approcher à grand pas.

Puis, soudain, un long hurlement sauvage déchira l’air, chaque Nefeheimen reconnu le cri de guerrecaractéristique de Silaith ! Il avait pu les rejoindre grâce à l’immobilisation de l’armée, et avec lui Rob,

ainsi qu’un Jarl général et une solide troupe de protection d’une cinquantaine de guerriers. Les soldatsrugirent comme un seul homme, habités par la colère de l’Hiver, et chargèrent avec entrain en directiondes baragouinements et autres barrissements exotiques.

Le choc fut terrible, le centre fut légèrement enfoncé par l’ennemi, comme prévu, pendant que les javeliniers prélevaient un très lourd tribu à distance parmi les créatures géantes que certains nommèrentdes « héléfants », qui seraient des créatures venues de contrées tropicales.

Les géants descendus du Mont Mjolnir prirent la relève contre le dernier éléphant survivant, préservantainsi nos soldats d’être lâchement piétinés par ces bêtes grossières. Le gros de nos guerriers au nordaffrontaient une forte concentration de démons mi-hommes mi-ânes, mais ils aperçurent rapidement leur

objectif principal : Eric et son groupe de généraux, restés prudemment en retrait de la mêlée.

Silaith grogna, et invoqua deux puissants élémentaires de glace, tandis que nos élus, Godes, Jarls etPucel le prêtre, entonnèrent des chants de bannissement à l’encontre des démons, le tout soutenu par deschants de courage adressés à nos guerriers plongés en plein affrontement contre ces engeances.



La bataille tourna court. Les incantations de nos prêtres dévastèrent les rangs démoniaques, et le cœurgonflé de volonté, nos guerriers décimèrent les rangs ennemis, la neige fut rapidement gorgée de sang,transformée en un tapis chaud et putride, le sang lankais pue la moisissure.

Un petit groupe de braves parvint à atteindre les pleutres généraux ennemis. Le combat qui s’ensuivit endécima plusieurs, et seul un certain « Lord Lankada » se battit réellement avec ardeur. Il mérite d’autant

plus d’être honoré pour sa mort, qu’il a été lâchement trahi par ce poltron de faux prophète : Eric tournales talons lorsqu’un des fils de Silaith lui montra les crocs, et Lord Lankada fut poussé contre sesassaillants. Dans sa course effrénée, Eric abandonna cependant un peu plus que sa dignité, le loup deJotun préleva en effet une partie de son postérieur d’un coup de crocs bien placé, histoire qu’il sesouvienne à jamais de ne pas tourner le dos à un porteur de la colère de l’hiver.

Enfin, Lord Lankada transperça l’une des pattes de ce loup, ce qui sauva probablement la vie d’Eric.Eric ne perdait rien pour attendre, nous nous sommes jurés de l’empêcher de fuir la prochaine fois, etqu’il aurait à répondre de son insolence.

Sur 170 de nos fiers guerriers, qui étaient la veille promis à une mort certaine, seuls 78 camaradesrejoignirent le Walhalla. Quant à l’ennemi, il perdit une très large majorité de ses troupes. Autant d’êtresimpies en moins pour pulluler à la surface de notre continent. Leur chaîne de commandement décapitée,

c’était assurément un coup dur qui porté à l’ennemi, de quoi refroidir leur témérité nouvelle.

Nos meilleurs analystes élaborèrent une série de tableaux pour souligner l’impact historique et sans précédent de cet affrontement dantesque, qui concrétise brutalement l’hostilité réciproque maintes foisentretenue entre nos deux peuples.



Nos rangs sont tout de même plus clairsemés…

En jaune : la force militaire de Lanka / En marron : la force militaire de Niefelheim

L’important est de constater une très forte réduction de l’écart entre les deux courbes. Je dois avouerque le pic atteint par Lanka m’a donné de vraies sueurs froides (jusqu’à ce que mes fils de géantscassent du singe par pack de six).



L’impact de cette glorieuse bataille fut immédiat, nos Jarls louèrent Silaith, et ce dernier renouvela sa

bénédiction sur notre peuple tout entier, conforté dans le choix de son peuple élu. Le moral des troupess’en trouva renforcé en même temps qu’une farouche détermination à n’accorder aucun répit à l’ennemi.

Les Jarls généraux réfléchirent longuement cette nuit là de la marche à suivre. Altho, Jarl Maréchal,souhaitait ardemment poursuivre une contre-offensive brutale sur Mnace, dont la valeur hautementstratégique ne pouvait être accordée plus longtemps à l’ennemi. Surtout, la proximité immédiate de cette

palissade ennemie, à l’extrémité du Pont Commun, constituait une menace immédiate. Mais Tom etThorr, les deux Jotun Gode qui accompagnaient l’armée, cherchaient à temporiser, prônant unrenforcement des effectifs, largement diminués, avant de procéder à la contre-offensive. Maître Pucell,

premier prêtre prosélyte, n’avait pas le droit de se prononcer en raison des méfiances qui planaientencore à l’égard de sa vie passée. L’état-major était profondément divisé.

Toutefois, au petit matin, Altho harangua les troupes :« - L’ennemi est à nos portes ! Cette victoire n’est que la première d’une longue série ! Aucun laurier nerepose sur vos têtes, car vous n’avez toujours pas porté Silaith à l’ascension ultime ! Non, votre méritene doit pas vous leurrer : tout reste à faire. Mnace est à quelques lieues d’ici, et le trône qui repose dansles profondeurs de la Tour Foudroyée est une des clés qu’il nous faut posséder. Marchons ! Qu’un sangimpur abreuve nos sillons ! »

Puis, au cri de hourras par dizaines, les troupes se reformèrent, le camp fut levé, et le cap mis surMnace, afin de prendre de vitesse toute arrivée de renforts ennemis. L’objectif était clair : empêcher àtout prix Lanka d’établir une tête de pont sur notre territoire.

Les rapports d’éclaireurs parlaient d’une dizaine de singes à peine, tous rescapés du carnage de laBataille d’Utonshire. D’autres rapports parlaient d’une centaine d’ennemis en garnison de l’autre côtédu Pont Commun, probablement déjà informés de la défaite de leur armée. Notre précipitationimpliquait le risque de se retrouver au contact de cette garnison de renforts, alors que seuls 74 des nôtrestenaient encore debout. Mais le cœur plein de vigueur au cœur de l’hiver, nul doute n’habitait nos frères.

Présentation du Hall des Glorieux

Drapeaux jaunes : LankaDrapeaux marrons : NiefelheimDrapeaux gris : Indépendants

On le voit, Rob le Prophète est clairement une machine à tuer. Eric n’est pas en reste, même s’il convient de sedemander si les mouches sont comptabilisées dans les Kills. Enfin, Altho qui entre dans le tableau en ayant décimédes singes morts-vivants, et Lord Lankada qui mérite un salut pour s’être battu comme s’il était fils de géant.



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Que les singes courent vite sur leurs petites pattes ! Les renforts ennemis venaient à peine de traverser lePont lorsque notre « armée » arriva sur Mnace. Leur surprise fut totale, et leur mauvaise formation de

bataille nous permis de rapidement prendre l’avantage malgré une inquiétante infériorité numérique.Altho, épaulé par les jumeaux Thorr et Tom ainsi que Maître Pucell, frappèrent sans pitié au cœur del’armée démoniaque : leurs appels divins brûlèrent les chairs impies, des rayons d’argent réduisirent en

poussière les carcasses réanimées par les esprits perfides de ces singes soumis à des forces qui lesdépassent, et bientôt les environs du Pont furent nettoyés de toute présence maléfique.

Un corbeau fut immédiatement envoyé à Rob, le priant de se rendre au plus tôt à la Tour Foudroyée,afin de revendiquer le trône pour notre maître à tous. Seuls les mots de l’Élu en sont capables. Enattendant sa venue, les rares guerriers restant furent envoyés à travers les territoires environnants, afind’éradiquer toute trace de la présence passée des singes. Ceux-ci avaient souillés ces lieux de leurmagie, et de leurs actes barbares. Des paysannes locales ont témoigné de leurs pratiques dérangées, et deleur agilité à utiliser leur longue queue velue pour commettre toute sorte d’actes inimaginables, leurimagination ne semble connaître aucune limite ! Elles ont été purifiées par le feu divin, rien d’autren’aurait su sauver leurs âmes corrompues.

Mais immédiatement après, l’état-major tomba de nouveau dans une profonde réflexion : fallait-il pousser l’audace jusqu’à assiéger la palissade ennemie ? Les rares rapports de nos corbeaux parlaientd’une vingtaine de singes seulement à l’intérieur des murs. Sans compter la milice Lankaise qui infestaitcertainement cette jungle hostile.



Altho ayant été porté en héros depuis sa fraiche victoire, et surtout la Bataille d’Utonshire, tous lesguerriers restant se portèrent immédiatement volontaires pour le suivre, quoi qu’il décide, et peu importel’avis des augures. Tom et Thorr se rangèrent à leurs arguments, et remirent leurs vies entre les mains duJarl Maréchal. Pucell, qui avait largement banni son quota de singes morts-vivants, fut invité à se

prononcer, mais il se contenta de sourire, et la neige se mis à tomber au même instant, heureux présage !

Un corbeau arriva, porteur d’une missive du Prophète Rob, s’était déjà mis en route. Altho se retira dansla Tour Foudroyée pour se recueillir, et probablement réfléchir à la conduite à adopter, en ordonnant den’être visité sous aucun prétexte. Quand il en sortit, deux semaines plus tard, une immense tristessesemblait habiter son visage amaigri. Mais ses yeux brûlaient d’une flamme nouvelle quand il déclara àl’assemblée de ses hommes :« - Que de lieues avons-nous parcouru ensemble… Que de frères avons-nous incinérés… Que d’âmes

pures ai-je conduites au Whallala. Vous avez porté l’honneur et la gloire de Nieflheim, Silaith vous ensera pour toujours reconnaissant. Mon destin m’attend de l’autre côté de ce Pont : Gloire, Honneur, etVictoire. Je ne vous demande donc qu’une chose, que ceux qui me suivent se souviennent qu’ils sontlibres de m’accompagner, mais libres uniquement parce qu’aucun peuple illégitime ne les asservis. Devous tous, je sais que la plupart vont périr dans cette jungle, loin de chez eux, et sur une terre hantée pardes esprits étrangers. Alors je ne vous le demanderai qu’une fois : Allez-vous vous battre pour empêcher

ces sales démons de menacer ce plan de la réalité ? ». Les 40 guerriers survivants répondirent d’uneseule voix, un grave mais tonitruant : « JUSQU’À LA VICTOIRE ! »

Le groupe traversa alors le Pont Commun en direction d’Epernia, tandis qu’au mêmemoment Rob arrivait en vue de la Tour Foudroyée, prêt à en prendre possession au nomde Silaith.

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La prise d’Epernia fut un immense bourbier.

Tout d’abord le groupe eu à nettoyer la jungle de nombreux singes enragés, et possédés, qui défendaientleur territoire avec une ardeur renouvelée, ainsi qu’une connaissance parfaite du terrain. Une fois fait, la

palissade mis de nombreux jours avant d’être découverte. Recouverte de moisissures infectes,environnée d’insectes grossiers, sa vision sema le trouble dans nos cœurs.

Ici, point de neige : la température était tiède mais l’air étouffant. La végétation luxuriante oppressait lesfils des géants, habitués à se mouvoir dans de larges espaces ouverts. La nuit, aucun hurlement de nosloups sacrés ne résonnait pour nous assurer de leur veille sur notre sommeil, mais à la place, des

baragouinements tonitruants, des murmures étranges et inquiétants parmi les ombres…il nous semblait

même que les arbres torturés se mouvaient d’eux-mêmes.

Le siège fut bref mais éreintant, et lorsqu’Altho ordonna l’assaut, lors de ce qui semblait être au petitmatin sous ces frondaisons obscures, nos guerriers attaquèrent avec inquiétude. Les prodigieux géantsde Niefel se frayèrent rapidement un chemin sanglant parmi les singes morts-vivants qui gardaientl’entrée de campement. Leur courage et leur efficacité inspira tous les guerriers alentours ! Maissubmergés, assommés par des dizaines de membres osseux et pourris, il furent rapidement dépassés parle nombre, et si leur dernière chute elle-même entraina de nombreux ennemis à sommeiller à jamais,leur perte fut un coup dur pour nous. Nos braves en profitèrent alors pour s’engouffrer dans la brèche,accompagnés de Thorr et Tom, porteurs de la bénédiction de Silaith.

Altho aidait Pucell à se dépêtrer d’une racine surgie de nul part, loin derrière le front d’assaut. Puistout à coup éclata ce qui ressemblait à un fort éclat de rire à l’intérieur du campement : Eric le faux

prophète se moquait des morts, et hurlait des ordres grossiers à ses marionnettes inhumaines.« - Eric, maudit lâche, marmonna Altho entre ses dents. Pressez-vous Pucell, il nous faut rejoindre noshommes, Eric a plus d’un tour dans son sac, et un chien acculé devient dangereux.



- Je vous suis Altho, ne m’attendez pas, je ne fais que vous ralentir. Vous devez rejoindre les hommes, je sais que leurs nerfs sont soumis à rude épreuve, ils peuvent craquer à tout moment…à moi aussi celieu de débauche cauchemardesque me donne des frissons.- Mettez vous à l’abri dès que possible en ce cas, répondit Altho, et méfiez-vous des troncs trop larges,ils sont trompeurs. Puis, en s’éloignant d’un pas vif, Altho se retourna pour ajouter :- Ce fut un plaisir d’apprendre de vos enseignements en tout cas, Maître ! »

Pucell ne fit pas attention à ces derniers mots, il acheva de trancher la racine noueuse qui lui entravait lacheville avec le couteau de chasse qu’Altho lui avait laissé, puis se mit à trotter à son tour en directionde l’entrée éventrée de la palissade.

Altho courait comme un damné, il riait aussi, son épée tirée hors du fourreau, forgée en des tempsimmémoriaux, elle avait fidèlement servie chaque membre de sa famille depuis lors. Las, Altho savaitqu’elle devait chuter aujourd’hui, dans une boue gorgée de son propre sang. Triste fin pour une épée quiavait terrassé un dragon bleu, et tranché des centaines de membres ! Le Trône lui avait fait voir sondestin, il arrivait, vite, très vite, et saurait trouver son cœur.

Soudain, un sifflement aigüe déchira l’air. Suivi de plusieurs autres. Des dizaines de singes débiles,montés sur les tours de guet à l’entrée de la palissade le prenaient pour cible, trop lâches pour descendre

les armes à la main, et dépités de ne plus pouvoir arroser nos guerriers, maintenant profondémentenfoncés dans le campement. Un choc secoua Altho. Suivit d’un craquement sourd. Il perdit l’équilibre,trébucha, et soudain une douleur fulgurante traversa son épaule, puis sa poitrine. Il s’effondra dans la

boue, regarda la palissade et murmura « Eric, ce soir tu la vie toi aussi, mais je serai déjà au Walhalla,quand tu iras simplement croupir sur place ».

Plus loin, à l’intérieur de la palissade, Eric marqua une pause soudaine dans ses parades face auxhommes d’Altho. Le combat durait depuis un moment, les hommes, exténués, étaient ralentis face auxcabrioles du fanfaron. Mais ce dernier, le dos au mur, n’avait plus aucune échappatoire, cette fois-ci. Il

braillait, incompréhensible, et les hommes ne savaient s’il les insultait ou les implorait. Mais sonfalchion avait déjà tué plusieurs frères, et aucune pitié n’était à accorder. Son hésitation lui fut fatale,

comme si les mots d’Alto avaient été portés par les vents vengeurs, et une lance lui perça le crâne àtravers la gueule, après quoi s’en fut finit de l’odieux prophète.

Au delà du campement, maître Pucell paniquait : à mesure qu’il accélérait le pas, la palissadesemblait s’éloigner. À bout de forces, frustré et épuisé, il s’accorda une pause et s’arrêta pour souffler.Inquiet, il effectua une courte méditation, mais il ne détecta aucun maléfice à l’œuvre. Soudain, deshourras tonitruants retentirent depuis le camp, ceux des Niefelheimens reconnu t’il. Heureuse nouvelle,se songea t’il, Eric a dû tomber. Au moment où lui vint cette pensée, un frisson parcourut les feuillagesalentours, tandis que des baragouinements éclatèrent du cœur de la jungle, et tout un univers d’ombres etde pourriture sembla s’animer. Un magnifique tapis de mousse se trouvait à portée de sa main, bordé parun petit ruisseau à l’eau claire, véritable offrande au repos des victorieux. Mais, alors qu’il se tournait

vers ce havre de confort, Pucell remarqua le tronc boursouflé qui voisinait ce tapis, mais surtout laforme grimaçante de son écorce. Se rappelant la curieuse mise en garde d’Altho, Pucell choisit de s’endétourner et de poursuivre en direction de la palissade.

À l’instant où il se retourna, un long râle caquetant se fit entendre dans son dos, Pucell fit brusquement volte-face, mais ne remarqua que la disparition de la forme grimaçante de l’écorce.- Curieux phénomènes dans cette maudite forêt, puisqu’aucun maléfice n’est à l’œuvre, c’est qu’elle estcertainement viv… !Pucell ne put achever sa phrase, une liane vénéneuse venait de se refermer sur son coup, en un odieuxnœud coulant. Soulevé à vingt mètres du sol, il fut littéralement déchiqueté par la colère de la jungleface à la défaite de ses enfants, et à la mort de son faux prophète.

La victoire s’arracha ainsi au prix de nombreuses vies de valeur. Les guerriers restant brûlèrent lescorps, murmurèrent les honneurs rituels pour le grand leader que fut Altho, tandis que Thorr et Tom

prirent le commandement.Quant à l’épée géante d’Altho, elle fut recherchée en vain parmi les environs.



On achève d’augmenter positivement l'écart en nombre d’unités, grâce auxrécents coups durs portés aux tentatives de recrutement de masse de Lanka.



La situation globale après la bataille d'Epernia. Rien n’est joué !

Le Hall des Glorieux porte le deuil de combattants d'exceptions.



À la suite de ces événements, une faible garnison occupa la palissade. Thorr et Tom délibérèrent à propos de l’utilité de la démolir ou de la renforcer. Mais, incertains de pouvoir le démolir d’ici l’arrivéede la prochaine armée ennemie, ils décidèrent de construire de nouvelles tours de bois, pour améliorerles défenses, et ainsi emporter le plus possible d’ennemis dans la tombe, quitte à mourir entre ses murs.La fuite n’est pas une option !

Ce qu’ils ignoraient c’est qu’Odin, le petit frère d’Altho, avait tout fait pour être nommé nouveau JarlMaréchal suite à la mort de son frère, se dirige vers Epernia à marche forcée, à la tête d’une trentaine devolontaires fraîchement entrainés à Niefelheim. Mais la traversée du continent depuis Niefelheim estlongue et fastidieuse. Pendant ce temps, Rob retourne à la capitale, afin de recevoir des artefacts forgés

pour lui par les Gygjas, sur ordre de Silaith, en récompense pour ses loyaux services. Au nombre de 9,les Gygjas assuraient toutes les recherches occultes, et forgeaient des objets magiques capables derépandre la peur dans le cœur de l’ennemi, la lâcheté ayant aisément été identifiée comme une de leurs

principales faiblesses, et à même de diminuer leur avantage numérique cyclique.

Pour cette même raison, un des objectifs qui leur avait été assigné dèsl’origine par Rob vient d’être remplit : progresser suffisamment dansla voie magique de la Conjuration pour être capables d’appeler à nousles loups sacrés de Jotun. Grâce au rituel de la portée de Garm, 15

d’entre eux avaient répondu à l’appel et étaient venus grossir lesrangs de l’armée de Rob ! La peur devait se répandre chez l’ennemicomme une épidémie, afin de les terrasser dans leur fuite.

De son côté, Silaith battait la campagne à la recherche de sites de pouvoirs, après avoir déjà découvertune Pierre Pleureuse et une Vallée Cachée, car nos Gygjas réclament d’énormes quantités de pouvoir

pour lier les loups sacrés. Par ailleurs, de nombreux volontaires affluaient à la capitale depuis que lesnouvelles des victoires de l’expédition de feu Altho avaient parcouru le pays. Rob les entrainaient,

pendant qu’Odin s’apprêtait à traverser le Pont Commun en direction des Terres des Démons. Il faisaitmontre depuis plusieurs jours d’une froide détermination devant ses hommes, mais était intérieurementnoyé dans une colère noire. Ses yeux n’avaient pas cillés lorsque le corbeau messager s’était posé sur le

dossier du banc de bois chaque fois installé devant sa tente, mais son cœur s’était glacé à la nouvelle dela mort de son ancien mentor. Sa lame d’acier hurle depuis sa soif de vengeance.

Inquiets mais téméraires, aucun de ses hommes ne savaient ce qui les attendait de l’autre côté de lagrande cassure, ni quels tours leurs réserveraient ces coquins de singes démoniaques…

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Quelques semaines plus tard, les premiers rapports étaient optimistes. Certes, les indigènes locauxfaisaient preuve d’une profonde méfiance à l’égard de notre arrivée, mais Tom pratiquait une forme desoftpower en prêchant pour les apaiser, et ainsi répandre la foi pure de Silaith en leur cœur. La meilleure

nouvelle provenait de Bran, qui redonnait signe de vie ! Fermement intégré parmi les indigènes de larégion de Betane, il disait être extrêmement fier informé d’avoir été la clé de la victoire contre Lanka àla Bataille d’Utonshire, grâce à ses renseignements sur la formation ennemie. Il nous informaitmaintenant que les unités ennemies dispersées dans les jungles environnantes semblaient s’être toutesretirées dans les profondeurs de leur obscur territoire, telles des vagues brisées après la marée.

Nouvelles optimistes mais inquiétantes lorsque l’on sait combien la malice habite ces démons ! Toujoursest-il que ce répit était un réel soulagement.

Pendant ce temps, le fils d’Altho, qui avait choisi la voie du dévouement divin, contrairement à l’avis deson père, se décidait à rejoindre la branche guerrière de son ordre. En raison de sa relative jeunesse et deson inexpérience, sa demande de mise à disposition d’une force vengeresse fut refusée par l’assemblée

des Jarls, en partie aussi en raison de leur désir de préserver la vie du jeune fils prodigue qu’ils avaientvu grandir sous les conseils avisés de leur ancien camarade de père.

Empli d’une froide résolution, Thoal se dirigea vers le laboratoire des Gygjas, fermement décidé àemporter avec lui de quoi mener sa quête vengeresse par ses propres moyens, mais avec toutes les



chances de son côté. L’épée de son père ne lui étant pas revenue, et étant l’unique survivant de sa lignée,tout désir de vie paisible et spirituelle l’avait quitté pour être remplacé par un intense désir devengeance. Les engeances de la jungle démoniaque allaient devoir payer le prix du sang.

Arrivé dans le laboratoire, Thoal trouva un anneau du guerrier, un heaume de terreur ainsi qu’un crânetalisman, celui là même qui équipait Rob dans l’Arène, et qui lui permit d’invoquer un mort-vivant ensoutien contre Buddhi ! Thoal se sentit bénit en ce jour, jusqu’à ce qu’il se retrouve nez à nez avec unloup de Jotun aux yeux flamboyants, les crocs relevés en une grimace de rage animale. Un des fidèlesgardiens invoqués par les Gygjas !« - Si tu souhaites m’empêcher de massacrer les chiens qui se terrent dans la jungle, sacrée ou pas,

j’aurai ta peau, sale bête, lâcha Thoal en dégainant son épée.La bête gronda, mais Yvoire, la plus expérimentée des Gygjas apparue dans l’embrasure de la porte.- Mon pauvre petit Thoal, t’es-tu perdu en route ? ricana la vieille sorcière.- Je connais la mesure de votre folie, et de vos pouvoirs, sorcière ! Mais je saurai encaisser le temps detremper ma lame dans votre sale carcasse s’il le faut.- Tututut, ne te méprends pas mon mignon, tu ne comprends rien. Ce loup qui t’a tant effrayé est là surordre de Silaith, il s’est porté volontaire pour t’aider dans ta quête. Ce que les fils des géants refusent det’accorder, ton dieu te l’offre…Thoal hésita, la lame pointée vers les deux créatures fantastiques, partagé entre une profonde méfiance,

en même temps que l’évidence se faisait jour.- Tends la main plutôt que ta lame, cette vieille louve ne demande qu’à obtenir ta confiance.Tendant la main gauche, la droite fermement fermée sur la poignée de son épée, Thoal regarda la louve,qui l’observait dorénavant avec une étrange intensité dans le regard, ses crocs rentrés. La louve posa sagueule au creux de sa main en ne le quittant pas des yeux. Thoal su alors qu’elle ne lui ferait aucun mal,même s’il ne pouvait en être aussi certain à propos de la Gygja ricanante.- Je comprends mieux l’énorme commande d’artefacts passée par Rob il y a plusieurs lunes de cela !s’exclama Yvoire, nous nous demandions comment il pouvait espérer emporter avec lui l’ensemble denos créations. Mais il faut croire qu’il se doutait que tu passerais larciner sous peu ahah. C’est là tout cequ’il reste après qu’il ait pris possession d’un Crâne étendard et d’une Corne de valeur. Silaith lui aremis en personne une couronne de commandement, et nous lui avons proposé de remplacer le talisman

que tu portes par une Poignée de Glands cueillis dans la forêt éternelle. Assurément son étendard estterrifiant…nul doute qu’il contribuera à répandre la panique parmi ces macaques ! lui dit Yvoire- Vous voulez dire que Rob et Silaith soutiennent mon initiative malgré l’avis contraire de nos Jarls ?- Ahahah, ils voient simplement du potentiel en toi jeune Gode ! Dorénavant, c’est à toi de te montrer àla hauteur de leurs attentes… »

Ainsi Thoal quitta Niefelheim solidement équipé et dorénavant accompagné, en direction de Tesifon, la province du Trône Inférieur, afin de communier et de faire une offrande à son Dieu.

Silaith, objet de ce remerciement muet, traversait au même moment la Rivière Furieuse, lançant uneattaque surprise sur Dershid depuis la forêt de Dubros, à la faveur de la glaciation de son cours grâce à

son influence. Ses loups messagers avaient requis une attaque simultanée auprès d’Odin, accompagnéd’un groupe léger et mobile, propre à prendre l’ennemi à revers. L’attaque fut sauvage et la victoiretotale. Aucun fils de géant ne tomba cette nuit là dans la jungle, la présence radieuse de Silaith brûlaittoutes les ombres et pétrifiait, grâce à son aura de froid glacial, chacun des esprits torturés qui animaientles arbres noueux et spongieux de la fange Lankaise.

Fait extraordinaire et signe de progression de la foi véritable, la neige se mit enfin à tomber en pleinmilieu de l’été de l’an 2 des guerres d’Ascension sur les territoires de l’Est, à la lisière de la RivièreFurieuse et du Pont Commun.

Ce fut certainement la première fois que les autochtones d’Epernia assistaient un tel

phénomène, la population s’agita, et des troubles menacèrent rapidement d’éclater,malgré le prosélytisme de Tom. Thorr et lui décidèrent alors de former des patrouillesafin de réprimer les fauteurs de troubles, quelques langues de moins devraient en calmer

plus d’un en attendant le retour d’Odin et du reste de la garnison. Tom continuait



toutefois de prêcher, et les premiers fruits furent récoltés : 6 indigènes armés d’un arc court se portentvolontaires pour grossir les rangs de la garnison !À Niefelheim, un nouveau Gode se présenta au service de Rob, il s’agissait d’Alain, autrefois aventuriersans foi ni loi. Le temple de Ragdan oignit un nouveau grand prêtre pour contribuer à la purification desâmes damnées, il s’agissait de Tombeur, un chauve, va nu-pieds, extrêmement bavard, qui se renditimmédiatement à la capitale pour prêter serment de loyauté à la vraie foi devant notre Prophète.

Mais dans la forêt de Remecia la milice fut victime d’une attaque brutale de 10 Trollssurgissant d’une tanière souterraine ! Leur chef faisait la taille des plus grands desnôtres, et maniait une gigantesque massue. Heureusement, un javelinier de la Batailled’Utonshire, ayant fui le champ de bataille, racheta sa place au Walhalla en se jetant surla troupe sanguinaire, et les retint suffisamment pour que la défense s’organise.L’histoire ne retiendra pas son nom, mais il aura été incinéré avec les honneurs.

Loin de ces terribles évènements, Silaith s’enfonce dans les terres de Pomania pour ouvrir la voie à defutures expéditions. Certains murmuraient qu’il souhaiterait rencontrer Bran afin de le bénir en personne

pour ses services extrêmement précieux tout au long de ces deux années de guerre furieuse. Sur notrecontinent, Thoal et sa louve sacrée rencontrèrent trois dispersés de la Bataille d’Utonshire. Honteux, ilsse mirent immédiatement à son service, reconnaissant en sa quête désespérée le meilleur moyen deracheter leur lâcheté, et de rejoindre le Walhalla. Ensemble, ils poursuivirent alors vers les YellowMountains, où l’on racontait que, certains soirs au crépuscule, des chevaliers sur Pégase tournoyaientencore autour des contreforts du mont Mjolnir, saluant le soleil avant la venue de la sombre nuit pleinede terreurs.

En Epernia, Odin, Thorr, et Thom réunissaient la troupe de la palissade. L’heure était grave, desrapports d’espions parlaient d’une grande armée lankaise réunie à Betane, définitivement menaçante.Mais la petite troupe réunie comptait à peine 64 guerriers, un nombre juste suffisant face à plus d’unecentaine d’unités ennemies. Certes, les engagements passés nous donnaient virtuellement largementvainqueurs d’un tel rapport de force, toutefois, face à la missive provocante d’un mystérieux squelette,décision est prise de procéder à un engagement prudent. Les seigneurs se tiendront prêts à ordonner larupture du combat si l’ennemi démontrait une nouvelle fois sa fourberie. Les généraux étaient perplexes,car ils croyaient avoir définitivement démolie la confiance ennemie, et avoir suffisamment affaibli sonarmée pour bénéficier d’un répit de plus longue durée.

La formation finalement adoptée fut la suivante : une ligne avancée, forte de nos troupes de choc,

protégées en retrait par nos javeliniers, puis nos généraux, gardiens de nos lanceurs de sorts. Vousremarquerez la minuscule troupe des courageux archers autochtones dont nous avons parlé plus haut.Tout au sud, une ombre éthérée s’était jointe à nous, il s’agissait d’un de nos meilleurs espions quisemblait pour tenter de se glisser derrière les lignes ennemies une fois celles-ci engagées dans la mêléemortelle au nord du champ de bataille.



Ainsi disposées, nos troupes allèrent de l’avant, et quittèrent la relative sécurité de la palissade autrefoisredoutée. Toutefois, poussés à combattre en terrain ennemi, en désavantage numérique, et sans renfortsavant plusieurs tours, les fils de géants ne sont pas sereins. Odin haranguait ses hommes « Allons !Montrez à tous que votre soif de combattre est proportionnelle au nombre d’ennemis ! Ces démons

puants vont bientôt ramper sous nos lames ». À peine ces mots prononcés, un bruit de galopade sauvagese fit entendre, et rapidement les glapissements ricanant des démons haïs…

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Quelle terrible défaite !!!

Les deux tiers de nos guerriers ontété massacrés comme un lapereauau milieu d’une meute de loupsaffamés. Et surtout, l’ennemi n’asubit aucune perte, si ce n’est troismaladroits qui se sont plus faitmarcher dessus par leurscongénères.

Heureusement, tous nos généraux

ont pu se retirer du champ de bataille, accompagnés d’une poignée de survivants. Celan’aurait pas dû se passerainsi…abasourdis, ils se retirèrentdans leur tente, déchirée, le soirmême, après avoir pansé leurs

blessures, pour tenter decomprendre la raison d’un telrevers. Toutefois les dernierssurvivants leur sont redevables :

ils savent que sans la tactique deretrait prudent adoptée, plus

personne ne serait vivant pourtémoigner de cette nouvelle

puissance de l’ennemi.



À la suite de ce terrible retournement de situation, des corbeaux furent envoyés à travers tout le royaumeafin d’informer les érudits, et requérir leurs conseils avisés quant aux causes de cette bataille. Lesconséquences étaient, elles, directement visibles : les guerriers étaient comme hébétés, les générauxaffichaient une mine soucieuse, et tous appréhendaient la réaction de Silaith.

Très rapidement, des corbeaux revinrent de la tour des Gygjas, leurs ordres étaient simples : ellesréclamaient la dépouille de l’Anusaras qui décéda en s’empalant de lui-même au cours de sa furiesanguinaire sur un vulgaire pieu. Ces sales démons étaient comme habités par un feu intérieur revigorant! Leur ardeur et leurs capacités guerrières étaient époustouflantes. Un attelage spécial fut construit pourl’occasion, et les loups les plus vigoureux y furent attachés, le traineau s’ébranla prestement en directionde la capitale…

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Ce que découvrirent les sorcières glaça leur cœur d’effroi (pour peu qu’elles en eussent encore un). Cescaricatures démoniaques mi-hommes mi-ânes étaient transfigurés par les immenses pouvoirs de la« bénédiction » de leur dieu honni ! Les « prêtres » infâmes qui guident les armées lankaises leursconfèrent d’immenses dons en canalisant le regard de leur dieu sur ces guerriers sacrés pour ce peupleindigne. Leurs fortes capacités naturelles se trouvent augmentées.

Ainsi, ils bénéficient d’une défense largement renforcée, d’une endurance vitale multipliée, et surtoutd’une capacité régénérative ! Ces effets ont pour conséquence d’augmenter leur confiance en eux. Par

ailleurs, leur nature démoniaque leur confère une agilité et une agressivité supérieures s’ils combattentdans des provinces soumises à des influences chaotiques. Or, leur religion promeut l’instabilité et laviolence ! Ils déterminèrent ainsi que le prétendant ennemi cumulait d’immenses pouvoirs magiquesdans les domaines de l’eau ainsi que de la nature.

Si ces informations constituaient à juste titre un motif d’inquiétude, elles permettaient au moins deconfirmer l’origine de notre défaite. À partir de ces précieuses études, nos généraux étaient maintenantconvaincus que la colonne vertébrale de l’armée lankaise dès le début du conflit, constituait dorénavantson meilleur atout, et sa force de frappe la plus puissante. Mais aussi, inévitablement, un facteur dedépendance. Or, toute dépendance constitue une faiblesse. Tout espoir n’est pas perdu.

L’état major, après mûre réflexion, décida d’une profonde réorientation de l’effort de guerre pourcontrer en urgence cette menace réelle. Pour cela plusieurs mesures furent édictées :

- Recruter au maximum des guerriers lanceurs de rochers ou de javelots. Les Anusaras ne pouvantesquiver aussi bien les projectiles que les lances, malgré leur agilité surhumaine.

Résultat de l'auto sie de l'Anusaras démonia ue :



- Réorganiser le front, en rassemblant un maximum de prêtres, seuls capables de bannir de ce plan lesvils démons qui le foulent.- Éviter à tout prix de combattre sur des terres où la colère de la populace gronde, où le chaos se répandet renforce nos adversaires, où leur religion malsaine sème ses graines.

Aussi, un grand plan de réorganisation fut dessiné, avec une série d’objectifs à court-terme étant donnél’imprévisibilité de l’ennemi. Parmi ceux-ci, la nécessité immédiate de contenir la capacité de

progression de l’armée ennemie, tout en limitant les pertes, le temps de regrouper nos meilleurshommes.

Le rappel fut sonné dans tous les villages et les campagnes, mais surtout à la cité de Niefelheim, où lesvolontaires affluaient par dizaines, très motivés, tous équipés en armement de combat à distance.

Nos espions furent eux aussi remobilisés, afin de détailler les mouvements ennemis et la composition deleur unique armée. Par deux fois de formation identique à la vue d’artiste reproduite ci-dessous, àl’occasion d’incursions contre nos miliciens, nos généraux élaborèrent un plan de contre attaque.



Notre formation était censée pénétrer en profondeur le tiers inférieur de leur armée, tandis qu’un solide bloc de guerriers déterminés contiendrait l’avancée Anusaras au nord. Les prêtres et les magiciensdevaient appuyer cette résistance le temps que le moral ennemi soit suffisamment entamé grâce à nosnombreux artefact effrayants et au massacre des troupes inférieures situées au sud.

En attendant, l’ennemi en profita pour nommer un nouveau « prophète » de malheur ! Ultime affront,cela aussi sera vengé, et la même leçon lui sera inculquée qu’à Eric. Das connaitra la même mortgrotesque, le crâne fracassé et les entrailles ouvertes laissées à l’appétit de nos loups.

Une armée de défense regroupée à la hâte, il fut décidé de la lancer à l’assaut de la colonne ennemie, quiavait profité de la glaciation de la rivière Furieuse pour la traverser et s’acharner sur Dubros ! Il était

plus que temps de renvoyer l’ennemi en enfer.

Un matin, les chefs de bataillons reçurent soudain par corbeau des missives urgentes : ordre de mise en

marche des troupes armées et parées à toute éventualité en direction de Dubros, en coupant par la forêt.Un plan de formation était joint au message, sur la foi des rapports datant de l’invasion ennemie, quiavait alors massacré les milices laissées en arrière.



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Que nenni ! Lâche éternel, le lankais se complaisait dans la retraite. Leurs troupes franchirent ensens inverse la rivière, et patientèrent traîtreusement de l’autre côté de son cours, sur leurs terres, letemps que de larges renforts les rejoignent, signalés par nos éclaireurs. Plus de 200 créatures…dont denombreux tigres selon les premiers rapports. Un prêtre seulement est laissé en arrière, probablement

pour permettre à l’ennemi de se renseigner sur notre formation, que voici :

Nous passâmes alors l’hiver à nous éviter, l’armée ennemie grouillait et pullulait, les cris nous parvenaient en écho au delà des glaces emprisonnant les eaux autrefois tumultueuses. Pendant ce temps,au nord, Thoal notre vaillant héros, semblait se heurter au destin. Lui et ses camarades d’infortuneétaient bloqués par terrible blizzard glacé, dont les vent furieux arrachaient des pans entiers de glace au



Mont Mjolnir. Ne pouvant franchir le col qui leur permettrait de prendre l’ennemi par surprise, Thoal prit la sage décision de redescendre dans la vallée, puis d’établir un camp de base afin de regrouper lemaximum de vaillants guerriers, tous partagés par la même détermination : annihiler les lankais.

En attendant, notre armée défensive stationnée à Dubros avait épuisé les maigres réserves autrefoisstockées dans les rares villages indigènes, mais depuis lors dévorées et saccagées par ces immondessinges démons. Silaith disparaissait alors chaque nuit, accompagné de sa monstrueuse meute de Jotun,leurs hurlements se mêlaient aux cris des traîtres terrés dans les bois et les bosquets, tandis qu’ilsrapportent au petit matin de la viande sanguinolente et des d’autres victuailles pour nourrir les hommes.Ceux-ci ne posaient pas de questions et acceptaient les dons de leur dieu sans broncher.

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Mais l’ennemi rusa de nouveau ! Son énorme armée regroupée envahie la jungle environnantEpernia et entreprit de couper court à tout approvisionnement de notre palissade. 10 archers autochtonesseulement avaient été laissés en garnison, le temps que les troupes régulières, menées par Altho,rejoignent le gros des forces et repoussent l’éventuelle tête de pont ennemie sur notre territoire.

Et pendant que notre faible armée faisait demi-tour à marche forcée en direction de la

palissade, des mercenaires ennemis, odieusement corrompus par les fausses richesses,traversaient le gué et envahissaient de nouveau Dubros ! Plus de 100 hommes, maléquipés, vociférant, défoncés à l’opium et par des encens déments. L’heure était grave,l’ennemi profitait enfin de notre principale faiblesse : notre incapacité à diviser nostroupes, notre armée étant par contraintes économiques, très limitée numériquement.

Les Jarls se regroupèrent alors, chacun concevant des objectifs prioritaires divergents. Les discussionsdurèrent plusieurs jours, sans qu’un consensus n’émerge. Au septième jour, Silaith s’avançamajestueusement au centre du cercle des Jarls de l’état major, et trancha :« - Un rapport détaillé d’un de nos espions décrit la formation ennemie avec certitude. Sauf surprises,nous sommes capables, aujourd’hui, d’opposer à cette puissante opposition, une formation exploitant ses

vulnérabilités. Je sais que vous êtes partagés entre le désir de venger vos frères tombés au fronts, et celuide sauver vos familles menacées jusqu’au cœur de nos terres. Mais l’ennemi est sauvage, sanguinaire etsûr de son avantage numérique. Attendez les, mes fils, affûtez vos lames en étant sûrs d’avoir à vous enservir. Et je vous promets la victoire. »

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La formation dessinée par Silaith fut adoptée à l’unanimité des Jarls présents. Certains critiquèrent lasituation en retrait de nos troupes, mais ils n’avaient guère le choix, si les choses tournaient mal il fallaitau mieux empêcher à tout prix l’ennemi de profiter de son nombre pour nous submerger, au pire ne passe laisser entrainer dans un bain de sang intolérable.

Les mages eurent pour ordre d’utiliser leurs sorts les plus virulents contre les hordes de morts-vivants,tandis que les prêtres avaient ordre de bannir les démons. Tom et Thorr, toujours aussi inséparables,s’entrainaient âprement parmi les guerriers toute la journée, tandis que Silaith rôdait alentours,cherchant à anticiper tout mouvement ennemi. Les mages restant passaient leur temps à rechercher dessources magiques, murmurant des paroles secrètes dans les tréfonds de la Tour Foudroyée.

La tension montait, tous savaient que le premier affrontement après la violente défaite précédente seraitdécisif pour l’équilibre entre les deux camps. Epernia avait été attaqué par une énorme armée peu detemps auparavant. Mais les rapports pointaient de sérieux indices tendant à démontrer la volontéennemie de percer vers Mnace au plus tôt : Epernia était dorénavant une solide palissade, qui exigeait de

longs mois de siège avant de céder, même à une telle armée, et surtout, une défaite de notre part àMnace confèrerait à l’ennemi un énorme avantage stratégique, géographique, mais surtout évidemmentmilitaire. Les Jarls cherchaient à montrer l’exemple en affichant une farouche détermination, sansmontrer aucune hésitation devant leurs hommes. Mais une telle confiance ne se construisait qu’au prixd’une sérieuse préparation.

La formation défensive adoptée. Les loups de Jotun devant se mesurer aux tigres Lankais, le plus gros destroupes au nord, composé de lanciers, chargé de contenir l’infanterie démoniaque ennemie le temps que les

javeliniers et les mages puissent clairsemer leurs rangs impies.



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Le jour de la bataille arriva rapidement, les rapports avaient vus juste, et la prédiction de Silaith seconfirma. 380 créatures impies envahirent Mnace au petit matin, éveillant toute la province de leurs crishabituels et effrayants. Les guerriers avaient veillé toute la nuit, alertés la veille par les intensestremblements du Pont Insondé.

Une véritable marée s’étala rapidement dans la pleine, nos guerriers formant le rempart protecteur prévuface à la horde, la Tour Foudroyée dans leur dos, précieuse entre toutes les choses. Trois fois supérieureen nombre, l’armée ennemie était effrayante.

La bataille se déroula dans un confus bain de sang dès le premier contact. Les voraces loups de Jotunfoncèrent en direction de l’aile sud ennemie, comme il le leur avait été assigné. Heureusement pournous, la fourberie lankaise ne poussa pas le vice jusqu’à modifier sa formation ! Pendant ce temps, lesAnusaras maléfiques tentèrent clairement d’attaquer l’arrière de nos troupes. Ceci força nos javeliniers àentrer au contact, et ne purent arroser les rangs démoniaques de leurs javelots meurtriers.



Mais surtout, nos lanceurs de rocs, sélectionnés parmi les plus solides gaillards de nos contrées, n’eurentaucun répit pour soulever leurs lourds projectiles, certains fendirent leurs rocs de leurs poings pouraffronter les Anusaras à l’aide de silex grossiers serrés dans leurs paumes.

Les tigres de Lanka firent plutôt figure de minets fragiles faces aux crocs acérés de nos fiers loupssauvages, ils furent rapidement mis en pièces, ce qui permit aux loups de se retourner contre le solideflanc ennemi, face à ses guerriers vétérans les mieux entrainés.

En contrepartie, ce fut une hécatombe parmi nos troupes de tir. Mais leur sacrifice ne fut pas vain, et lesgénéraux de l’arrière leur en seront éternellement reconnaissants. En effet, les mages purent ainsiconcentrer tous leurs pouvoirs dans leurs incantations divines, et brûlèrent sans aucune pitié les chairsinfernales de l’ennemi. L’odeur était intenable, Thom et Thorr faisaient tournoyer leurs haches,tranchant les membres en de sanglantes giclées, alors même qu’ils criaient des imprécations contreLanka, auxquelles Silaith répondait en répandant sa divine aura sur les macaques démoniaques.

Le combat tourna peu à peu à notre avantage, les rangs ennemis se dispersèrent une fois encore sous lecoup d’une lâcheté généralisée, aussi contagieuse et fatale qu’une épidémie divine. Une fois encore, lesenfants de la jungle faisaient preuve d’une totale absence de discipline, et ils furent abattus comme ils leméritaient, à coup de haches et de javelots lancés dans leurs dos.

Au tombé du jour, l’ennemi gisait sous des monticules de ses propres cadavres ! Notre stratégie futclairement payante, et permit à nos trop nombreux frères tombés ce jour de vendre chèrement leur peau.



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Au petit matin, Odin assembla le conseil restreint.- Cette victoire est un accomplissement. Rob nous a d’ores et déjà envoyé une missive pour tous nous bénir. Je tiens à ce que chaque Jarl complimente ses bataillons. L’ennemi est à genou mes amis !Cela démontre que l’ennemi a eu tort de céder à une stratégie misant fortement sur ses Anusaras,cette dépendance leur a coûté cher. Cette saignée est un succès inestimable pour Jotunheim.

- Nous devons maintenant récupérer nos terres, et parvenir à maintenir pour de bon notre présence del’autre côté de cette satanée rivière, grogna Thorr.

- Ahah, dans moins d’un mois nous aurons traversé mon frère, s’enhardissait Thom, et dans moinsd’un an nous aurons écrasé trois fois le nombre de démons tombés aujourd’hui, je t’en fait la

promesse !- Sans doute mes camarades, Silaith m’a demandé de hâter la reconquête, et de traverser la rivière

Furieuse dès que possible, dit Odin.

Par ailleurs, des paysans rapportaient que Mnace était touchée pour un voile sombre, et des rumeursinquiétantes parvenaient bientôt au campement. Sans aucun doute une malédiction quelconquedéclenchée par les lankais lors de leur retraite désordonnée.



Cette fourberie malsaine acheva de plonger Odin dans une furieuse envie d’achever Lanka au plus tôt,et, mais il devait nécessairement mener de solides patrouilles dans la province pour réprimer lesconséquences de ce sort. Il décida alors d’envoyer des corbeaux réclamer une action coordonnée desnouveaux Jarls nommés à la capitale pour reprendre Dubros, pendant que lui et ses troupes tiendraient et

purgeraient Mnace.

Odin comptait aussi sur un soutien extérieur : le recours ennemi aux mercenaires lui avait donné desidées. Nos caisses étaient suffisamment garnies pour nous permettre de nous offrir ce luxe, et Odin avaitentendu parler d’un homme vaillant, empli de valeurs, dont ses guerriers, disciplinés, étaient capables demanœuvrer en une solide formation hérissée de piquants. Déjà des messagers avaient été envoyésréclamer ses services, avec à la clé un immense trésor. Silaith lui avait par ailleurs demandé de lesmandater au nord, qu’ils se placent sous les ordres du seigneur de la vallée de Dilubbe. Sans lui révélerle nom de ce nouveau seigneur.

Cette décision avait une seconde ambition à moyen-terme : celle de proposer enfin deux anglesd’attaque contre les terres ennemies, permettant plus de souplesse dans les manœuvres, et moins dedépendance induite par l’armée unique.

Les rares survivants de la Bataille de Mnace avaient trouvé refuge parmi la forêt de Dubros, etreprésentaient toujours une menace qu’il ne fallait surtout pas laisser persister, sans même parler del’avantage stratégique conféré en possédant cette province. La chasse fut donc déclarée ouverte enavance sur la saison !

Les loups et les soldats encerclèrent la forêt, puis y pénétrèrent tous brutalement, à l’image de leurslames bientôt plongées dans les chairs sanguinolentes de minets oranges et autres créatures exotiquesgrotesques.

Plus au nord, à la naissance des puissants contreforts du Mont Mjolnïr, dans la Vallée de Dilubbe, Thoalvivait depuis plusieurs mois dans son camp de fortune. En apparence paisible, la vie dans la valléetournait pourtant autour d’un entrainement intensif, à défaut d’un recrutement efficace. Les volontairesétant rares, tout comme la population de la province. Mais Thoal n’était pas inquiet, son amulette vibraità son cou, comme un écho de l’impatience qui le rongeait.



Il avait maintenant sous ses ordres une petite troupe hétéroclite mais soudée. Et en se levant ce matin là,il su qu’il était temps de se mettre en marche, de franchir les marais puants crées par la fonte des neiges

plus en amont, et d’éradiquer toute présence velue au delà, en s’enfonçant dans la terre maudite. Ledépart fut rapidement amorcé, chacun n’emportant qu’un paquetage léger, largement contrebalancé parle poids des armes !

Thoal sentait que l’heure des Niefelheim approchait, l’esprit de son amulette lui promettait la victoire.

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L’assaut dans les marais fut brutal et discret. L’ennemi n’entendit pas Thoal lorsqu’il surgit de la vase,l’écume aux lèvres, suivit par une troupe disparate si différente des ennemis affrontés jusque là ! Àl’opposé du champ de bataille, Seleucus dirigeait sa solide formation, prenant à revers les squelettesennemis, en les enfermant dans un étau impitoyable. L’effet de surprise permit de submerger la faiblegarnison morte-vivante. Thoal brisait des crânes grâce à de fulgurants coups de boules dignes des plusgros caribous en rut, tandis que son acolyte squelettique connaissait le point faible de ses frères ennemis.Désossé, brisé, l’ennemi gisa rapidement en un tas grouillant d’os brisés.

Au petit matin, un barbare partit en éclaireur faire le tour du nouveau domaine revendiqué par Thoal,revint porteur de troublantes nouvelles :« - J’ai vu non loin d’ici des traces de charrettes, Thoal.- J’imagine que si tu me le rapportes c’est qu’il s’agit de plus important que des marchands de légumes ?répondit Thoal, d’une humeur heureuse depuis leur récente victoire.- En effet, les sillons sont profonds, et très larges, ce qui implique que le convoi de charrettestransportait des matières lourdes, des rondins, j’ai retrouvé des bris d’écorce tout le long du chemin,

répondit le barbare.- L’ennemi prépare quelque chose de lourd…où se dirigeaient ces traces ?- Vers le Mont Mjölnir, Thoal ! J’ai envoyé Quodrum, mon meilleur coureur des bois, qu’il nousrapporte ce qu’il se trame au dessus de nos têtes.- Bien, tu me transmettras son rapport, Bergen, maintenant, allons déguster un sanglier rôti ! concluaThoal. »

Notre prophète et notre couple de jumeaux sanguinaires ont quasiment exterminé à eux seulsla portée complète d’une femelle lankaise.



Bien plus au sud, les guerriers avaient fini de nettoyer la forêt de Dubros de toute présence nuisible.Déjà, de nouveaux ordres affluaient, Odin requérait la réunion de toutes les troupes sur Mnace, afin deles lancer dans une marche de reconquête en franchissant le Pont Insondé, libérer Epernia, pour peu quela palissade tienne jusque là, pour ensuite se répandre tels des loups au milieu de la bergerie.

Mais surtout, Niefelheim, plongée au cœur d’un blizzard sans fin, venait de recevoir la visite d’unglorieux seigneur ! Un géant de Niefel, descendu des glaces éternelles des Monts du bout du monde,entouré d’une aura glaçante, à l’image de la grimace figée affichée par son visage. De quoi terrifier nosennemis les plus hardis. Ses prouesses martiales étaient inégalées, le nom de chacun de cescommandants de prestige qui avaient combattus sous les Rimtursars était gravé sur les tables glacéesconservées dans le hall du palais de Niefelheim. Dès son arrivée, les Gygjas, gardiennes de la cité enl’absence de ses seigneurs, l’accueillirent avec les égards dus, et le couvrir de présents magiques, forgés

pour ce type d’occasion. Elles en firent un guerrier autrement plus puissant, dont les pouvoirs allaient pétrifier de froid le cœur de ses ennemis, tandis que la flamme habitant ses guerriers serait ravivée parses seules prouesses martiales !

Très vite, ses ordres sortirent de ses lèvres pourtant figées. Brefs, concis, incisifs comme sa lame. Lesdeux Gygjas les plus versées dans les arts sombres, Yves et Yvoire, furent réquisitionnées, leur savoirserait très rapidement mobilisé pour contrer les sombres manœuvres ennemies. La garnison devolontaires nouvellement formée à la citadelle se joignit à lui, et très vite ils se mirent en route pour

Mnace dans l’objectif d’arriver en renfort des troupes d’Odin.

L’armée de Mnace grossissait de jour en jour, et s’impatientait, l’attente de ce côté-ci de la rivecommençait à être longue. Les soldats regardaient par de la Rivière Furieuse, vers les junglesluxuriantes au delà, pleines de sombres mystères. Thom et Thorr leurs promettaient qu’une fois franchie,ils ne seraient jamais plus repoussés sur leurs terres. Le secret était une préparation totale puis uneexécution sans faille. Odin, quant à lui, ruminait en secret le désir de retrouver la lame d’Altho,Chantante, cette lourde épée à deux mains, et de lui faire goûter le sang de ces grands singes vicieux.

Au nord, Seleucus et Thoal décident de se séparer. Ce dernier compte mener à terme son enquêteconcernant les activités ennemies passées, Seleucus est pressé par Thoal d’effectuer une profonde

percée, il est nécessaire d’obtenir un retour sur investissement ! Sa troupe attaque donc Lama, laisséevulnérable.

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Le recrutement ayant lieu à un rythme infernal à la capitale, et un nouveau prêtre prosélyte était arrivédans la capitale pour porter haut la parole de Silaith, formé à la grande prêtrise de Ragdan. D’ailleurs,Silaith venait de prendre la décision d’y retourner, pour en revenir d’ici quelques mois avecsuffisamment de renforts pour achever Lanka. Il croisa en chemin Vimur, le géant commandeur de

Niefel, et lui transmit ses ordres : reprendre Epernia aussi vite que possible. Silaith et Vimur partageaient le même point de vue, les rumeurs et certains rapports concordaient pour mettre enévidence une forte montée en puissance de Lanka, les odieux démons prévoyant probablementd’achever de nous enfoncer sur le front central. Il était dès lors essentiel de se trouver à l’abri de nosmurs afin d’encaisser le choc.

Au nord, Seleucus avait conquit sans peine Lama, mais il était plongé dans une profonde hésitationtactique. Les derniers ordres de Thoal le sommaient de conquérir Betane, malgré la probable présenced’une troupe sauvage ennemie de plus de 80 créatures. Seleucus réunit sa troupe d’une quarantained’hommes :- Mes fidèles, je me dois d’être honnête avec vous, comme je l’ai toujours été. Les ordres de nosemployeurs nous demandent de nous jeter dans la gueule du loup, ils espèrent ainsi que nous achevionsnotre contrat sur une note victorieuse, et surtout que nous leur offrions sur un plateau cette provincehautement stratégique, située au cœur des terres des démons.- On n’est pas d’la viandasse chef !, lâcha à haute voix un de ses hoplites, au premier rang.

- Ouais, on risque nos fesses là d’dans, c’est qu’du marais vilain et de la fourberie magique là bas, ajoutaun autre.- Vous le savez, je suis empli de nobles valeurs mes amis. Nous sommes certes des mercenaires, mais

par obligation, pas par choix. Vous souvenez-vous pourquoi camarades ?- Ouais, l’eau de notre cité a été empoisonnée.- Elle puait la gerbe, renchérit un soldat en murmurant.- Croyez- que ceux qui nous ont condamnés à cette vie nomade et dévoyée soient ceux qui nousemploient ? J’ai eu l’honneur d’être reçu par Odin, un de leurs généraux, je l’ai questionné sur ce maîtrequ’il sert, ce Silaith. Croyez-moi, la foi qui l’habite n’a rien d’une illusion ! Ces hommes ont soufferts,ils sont dans leur droit j’en ai l’intime conviction, et je me sentirai heureux de donner ma vie pour eux.Suivez-moi une dernière fois !

- Face à ces enfoirés de macaques ? Jusqu’au bout chef ! Les hourras succédèrent à ces sages paroles.



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Au cœur des marais, Thoal, entouré de nombre de ses barbares les plus fidèles, traquait une piste le longd’une colline couverte de roseaux élevés. Arrivé au sommet, il ordonna à la petite troupe que l’on abatteles roseaux alentours et qu’on les assemble afin de bâtir un promontoire discret. De là, il put observer les

proches contreforts du Mont Mjölnir.

Ce qu’il vit lui glaça le sang.

Une palissade s’élevait en haut d’un promontoire rocheux, ses tours d’observation dirigées vers lecontinent de Niefelheim. Il n’était pas possible de se tromper sur la provenance du bois exotique utilisé,qui provenait d’une espèce d’arbre bien particulière : les mystérieux portes-lianes de la jungle lankaise !Cette surprise constituait une menace directe de contournement du front principal, sauf que…l’Hiverétait solidement installé sur cette partie du continent, l’influence de Silaith permettait de rendre les colsde montagne totalement impraticables pour toute créature terrestre normalement constituée, et lesmacaques se étaient probablement déjà tous congelés derrière leurs minces murailles, à moins qu’ils nedécident de se réchauffer en y mettant le feu ! Encore une preuve de cette paradoxale malignité stupidechez ces étranges créatures.

Non loin de là, Vimur, le géant bardé de reliques sacrées, dirigeait dorénavant l’une des plus puissantesforces rassemblées par Niefelheim depuis le début du conflit. Préoccupé par l’état des réservesdisponibles en Epernia, probablement gâtées par l’ennemi et sa gourmandise bouffie, Vimur scinda laforce afin de constituer un petit groupe de courageux, dont la mission serait de traverser par Dubros afind’atteindre Dershid. Cette scission devait aussi offrir plus de souplesse et de possibilités tactiques.

Notamment afin de permettre, enfin, d’empêcher l’ennemi d’entretenir ses attaques cycliques focaliséessur le centre du front. Il était plus que temps de mettre un terme définitif à cette guerre.

La traversée du Pont Commun par la force principale se fit sans encombre. Les guerriers chantaient leshymnes de leurs contrées, portés par l’allégresse de la reconquête ! En a peine quelques jours, et sansdifficulté, les autochtones nous ouvrirent grand les portes de la palissade. Courageux archers de la

jungle, ils méritaient à eux seuls, par leur courage, d’être immédiatement reconnus comme Jotunheimenà part entière ! Un nouvel étendard remplaça l’ancien, souillé de projectiles plus ou moins odorants jeté par l’ennemi assiégeant, dans sa rage de ne parvenir à seulement approcher les murs sans recevoir unevolée de flèches bien placée. Il flottait de nouveau fièrement en haut de l’assemblage rudimentaire derondin figurant un donjon au sein de la maudite palissade d’Epernia.

Toutefois, dès que Vimur les mandats au rapport, les autochtones manifestèrent une profonde agitation,et il fut difficile de parvenir à saisir leur propos. Une immonde force démoniaque s’était établie non loinde là, sur un ancien territoire de Lanka. Toutes les créatures de la région ressentaient l’aura decorruption qui irradiait de cette province. La terre en Polmania était couverte de démons serpents, dediablotins caquetants la nuit, et d’une entité démoniaque majeure : Belial, Seigneur de la Corruption !

Nul doute qu’une erreur ou maladresse lankaise se cachait encore derrière ce désastre, une porte laisséeouverte sur les enfers par un quelconque de leurs apprentis sorciers ! Un frisson d’effroi parcouru lesguerriers les plus vaillants lorsque les autochtones rapportèrent les récits colportés par les créatures de la

jungle, et certains des piètres singes qui « assiégeaient » la palissade. Il se raconte que les serpentssortirent des cuisses de femmes démentes, qui avaient prétendues avoir été visitée par un esprit malinlors de nuits sans Lune…qu’elles avaient été dévorées en plein accouchement, avant que ces engeancesimmondes ne répandent des miasmes dans les villages alentours.

Tous murmurèrent des prières. Les prêtres crièrent au blasphème suprême, et chacun réclama la purification par le Froid qui brûle. La culture impie des macaques avait fini par provoquer une

catastrophe. En réaction, une des Gygja entreprit de fonder un laboratoire en Epernia, afin de mieuxanalyser et contrer les initiatives magiques ennemies, qu’elles soient lankaises ou purementdémoniaques.



En parallèle, Thom, ayant perdu la moitié de sa mâchoire et ne pouvant guérir, s’attela en Epernia à laconstruction d’un stockage souterrain de vivres pour tenir les éventuels sièges à venir. Cette fois la

palissade maudite ne tomberait plus. Thoal se dirigea vers Epernia, les barbares sortirent de leurschaumières sur son passage, et tous se joignirent à Ragnarok que nous lancions contre Lanka. À

Niefelheim, Silaith continuait de rallier les fils de Garn, tandis qu’un nouveau prêtre marchaitaccompagné de son escorte. Tous espéraient rallier la palissade renforcée avant le siège qui se dessinait.

Le Grand Rassemblement avait sonné. La menace lankaise qui se profilait à l’horizon n’en finissait pasd’inquiéter l’état major. La voix tonitruante de Vimur avait tonnée lors de leur dernière réunion : tousles fils de Niefelheim devraient mourir en combattant pour Epernia, il était hors de question de continuerce jeu d’escarmouches plus longtemps. Le Grand Hiver progressait sur tout le continent, ses fils

devaient progresser avec lui.

Décision fut prise de ne pas entamer de manœuvres durant quelques mois, afin de connaître la raison del’immobilité ennemie des mois précédents. S’agissait-il d’un piège ? Nombreux étaient les généraux à le

penser face à l’esprit retord des singes démoniaques.

Ce mois-ci, glorieux événement ! L’Arène organisa un nouveau tournoi afin de surfer sur l’immensesuccès connu (après coup) par sa première session (et surtout sa campagne marketing par tatouage surfesses de boucs). Coïncidence heureuse, à la même période, un de nos plus illustres héros, que tous

pensaient décédé lors de la Grande Guerre d’il y a des millénaires, réapparu devant les portes de Niefelheim. Il s’agissait de Tjatse le Ravisseur, titre qu’il détenait depuis qu’il avait utilisé son don de

transformation en un aigle géant pour capturer Idun, le Gardien des pommes d’Immortalité.Immédiatement, il se porta volontaire pour défendre l’honneur de Silaith, et porter l’hiver glacial dans lecœur de tout ennemi qui se dresserait devant lui.



Toutefois, la malédiction attachée à la Cuirasse du Champion l’empêcha de mettre son vœu à exécution,et Rob dû retourner dans l’Arène, ce qui contraria ses plans. Le désagrément fut vite oublié, car à peineRob se présenta t’il devant l’entrée de l’arène qu’un grassouillet personnage vint à sa rencontre.

- Je vous reconnais, grand homme barbu ! Je me présente, Endemolass, organisateur d’événement et dedistractions en tout genres. J’ai racheté l’Arène et les droits de la compétition mondiale depuis que vousavez soulevé le cœur de biens des ménagères lors de votre combat épique contre Buddhi.- Effectivement, je suis Rob Prophète de Silaith, Champion de Niefelheim, Bourreau des lankais.- Arf, vous avez assurément un certain charisme, nul doute que maintes demoiselles seraient venuesmater ce combat ! Malheureusement je crains que mon investissement ne soit perdu…Endemolass fit

alors mine de bougonner dans sa moustache.- Je ne comprends pas, dit Rob, où sont les vierges en folie ? Où est l’escorte du champion lankais ?- Ahahah ! C’est précisément le soucis mon garçon : il n’y a pas de champion lankais ! Toutes mesmissives sont restées lettres mortes…il faut dire que les rumeurs courent à propos des très lourdes pertesque vous avez infligé à votre ennemi. Peut-être les singes n’ont-ils plus de commandants à risquer dansun combat incertain. Mais je peux toujours vous faire combattre contre une manticore fraîchementcapturée ! exulta Endemolass, les yeux brillants d’excitation.- Non, laissez tomber, le coupa Rob.- Bon, acceptez tout de même ces sandales enchantées…elles devaient constituer le lot de récompense,mais tant qu’à faire autant vous les donner, et elles ne sont pas remboursables.



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Suite à ces évènements, les choses bougèrent. Seleucus, le chef de la bande de 40 vole..mercenairesdévoués à notre cause, se porta volontaire pour mettre à bas Bélial et ses serpents démoniaquesgratuitement, en échange d’une forte récompense en vierges peu farouches. Rob et certains conseillershésitèrent, mais Vimur tonna contre notre indécision, en insultant les démons et en proposant qu’ilsrécupèrent les esclaves de Bélial, qui en avait probablement une flopée en réserve afin de mener à bienses invocations. Polmania serait purifiée, au prix de la vie de quelques jeunes demoiselles, maisl’important était la vision à long terme.

Mais surtout, la gigantesque armée grouillante et pullulante se mit en mouvement depuis Lanka, et repritBetane, ce qui offrit à l’état major de précieux renseignements sur sa formation et sa composition. Toutela garnison d’Epernia fut mobilisée : Rob et Vimur décidèrent que la bataille qui se préparait devrait

porter un coup décisif à Lanka. Immédiatement suivie d’une contre-attaque qui porterait jusqu’à lacapitale ennemie, sans repos ni renforts. Une marche décisive et définitive en somme, ou la mort pournos guerriers les plus valeureux.

Enfin…le génie de Silaith avait porté un coup énorme à Lanka ! Celui-ci avait depuis longtempsdemandé aux Gygjas d’invoquer un Ombre, capable d’infiltrer et d’espionner les territoires ennemis

avec la même maitrise que des scouts, mais la vie d’un homme en moins. Il s’agissait en vérité du mêmeêtre obscur qui avait hanté les rêves d’Altho, il y avait maintenant maintes saisons, pour l’informer del’avancée ennemie à la Tour Foudroyée. L’Ombre avait depuis beaucoup voyagé, appris, et était presquedotée d’une volonté propre. Cependant son allégeance était totale envers ses maîtresses Gygjas.

Et voilà que l’initiative de Silaith fut largement récompensée ! Cette Ombre avait découvert le mois précédant une province indéfendue par Lanka, et pourtant à une journée de sa capitale à vol d’oiseau. Ils’agissait d’Ebys, une modeste province côtière certes, la plus orientale de toutes, mais d’une valeurstratégique certaine ! L’Ombre attaqua de nuit, massacra l’unique milicien présent dans son sommeil, et

planta le drapeau Nordique en haut du clocher du village.

Au petit matin, un chef local fut élu, et le village cria sa liesse d’avoir enfin été libéré de Lanka ! Nul necomprenait par quel prodige, et certains craignirent une farce ou une violente réaction lankaise. Uncorbeau leur parvint et leur confirma que Silaith les considérait dorénavant comme des convertis, quiseraient rattachés à Nieflheim au plus tôt. C’est pourquoi tous les villageois s’organisèrentimmédiatement en une puissante milice, capable de repousser au minimum les assauts d’une modestetroupe de singes, de quoi attendre la Libération.

Une semaine plus tard, un vieux berger se présenta en Epernia. Fatigué, allant nu pieds, il saignait d’unemyriade de petites plaies profondes, partout sur son corps et semblait terrorisé, mais cela n’alerta

personne, il s’agissait d’un sentiment communément répandu à la frontière lankaise et la jungle blessait

nombre de voyageurs. Pourtant, dès qu’il bafouilla revenir de Polmania, il fut introduit dans le donjon etune réunion de l’état major fut tenue. En effet, personne n’était revenu depuis que Seleucus et ses 40mercenaires s’y étaient rendus, plein de courage et de soif d’en découdre, et tous imaginaient à la

palissade qu’ils avaient triomphés, puis désertés avec leurs centaines de vierges…le berger conta uneréalité très différente.

Il raconta qu’il avait été capturé par Bélial une nuit, alors qu’il dormait parmi ses brebis dans une praire.Torturé pendant toute une nuit, il croyait son existence toucher à sa fin, quand Bélial et ses enfantsdémoniaques se désintéressèrent de leurs otages et se tournèrent vers l’Est. Il vit alors une solide troupe,

joliment formée et équipée se diriger vers les dolmens qui servaient de tables, d’autels sacrificiels, de poteaux de torture et plus généralement de cahute à Bélial.

Mais à peine avaient-ils fait quelques pas de plus que Bélial partit d’un grand éclat de rire qui les paralysa sur place. Sa longue langue fourchue darda dans leur direction, et aussitôt les serpentsgigantesques s’envolèrent et encerclèrent les hoplites, formés à combattre sur un front. Seleucus sedébattit comme un diable, mais les diablotins qui s’étaient joins au combat lui arrachèrent rapidement un



bras, tandis que certains serpents crachaient leur acide au visage de ses vétérans, qui se tordaient dedouleur, et que d’autres les broyaient dans leurs anneaux, comme si leurs armures étaient de papier.

Des insectes immondes se joignirent au festin, et rapidement il ne resta quequelques membres épars, de la pulpe humaine, et deux ou trois cadavres essayantde ramper hors de ce carnage. Bélial se déplaça alors, acheva les deux cadavresambulants, et se pencha sur le troisième, Seleucus en personne. Il lui murmuraquelque chose qui arracha au brave homme une grimace d’effroi, et lui arracha latête à ce moment là ! Depuis, il arbore fièrement cette tête en guise de cache sexe,

et le berger semblait même imaginer qu’elle avait une autre utilité à ce niveau.

Ce récit glaça encore un peu plus les cœurs présents autour de la table. Seul Rob risqua une question,comment se faisait-il que le berger ait pu s’enfuir après avoir rencontré une telle engeance ? Le Seigneurde la Corruption semblait peu enclin à laisser une proie s’échapper. Avant que le vieux berger n’ait purépondre, Vimur lui trancha la tête. Un sang noir infâme gicla dans la salle, tandis qu’un ricanements’échappa des lèvres du cadavre, auquel il fut mis le feu dans l’instant. Rob interdit dès lors à quiconquede se rendre en Polmania, qui serait placée en quarantaine jusqu’à la victoire décisive de Niefelheim.Après quoi il serait aisé de traiter avec Bélial, une fois Silaith en pleine possession des pouvoirscombinés des Trônes d’Ascension…

Peu de temps après, la cloche de veille tinta, les brasiers furent allumés, toutes les patrouillesmobilisées : l’armée lankaise s’était une fois encore mis en branle, et se dirigeait droit vers les solides

palissades renforcées d’Epernia. Tom, Thoal, Rob, Vimur, tous répondirent à l’appel. Tous les guerriersse levèrent, armés, assoiffés de vengeance pour leurs frères tombés au champ d’honneur. Tous sortirent,fermement décidés à ne pas laisser la garnison extérieure subir l’invasion lankaise, puis à tenir un siègedégradant. Le courage des hommes de Niefelheim brilla une fois encore de son éclat, et tous sortirentdans la neige et le froid terrible qui enserrait désormais Epernia grâce à la foi de chaque fidèle.

Autour d’eux, la jungle reculait, mourrait chaque jour un peu plus. En même temps que les maisonsfleurissaient, et avec elles les hommes endurants, abattant le bois mort, autrefois plein d’une vie

sournoise et obscure. Demain la bataille ne fera que reproduire ce tableau.

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La multitude lankaise fondit de Betane sur Epernia. Les cris sauvages se firent entendre plusieurs jours àl’avance, et tous les guerriers y répondaient en rugissant leur rage. 480 ennemis annonçaient lesrapports, alors que nos frères n’étaient que 250, dont seuls deux tiers étaient de réels guerriers. L’heureétait venue de trancher, qui de nos espèces méritait de vivre et de croître en cette terre ? Lequel de nos

dieux est le souverain, qui aura le pouvoir de nous gouverner tous selon ses lois ?



Nos armées se font face, les lankais dévalent dans une débandade totale une proche colline, tandis quenos soldats font bloc pour encaisser cette marée gesticulante. Les seules troupes sérieuses de l’ennemisont positionnées très en retrait, incapables d’atteindre nos lignes pour le moment. Les loups de Jotunhurlent à la mort et se tassent sur leurs pattes arrières, prêts à bondir aux côtés de nos géants, heureuxd’avoir quelques gros matous à découper, pour se faire de chaleureuses couvertures.

Très rapidement les tigres sont décimés. Trop rapides, pas assez réfléchis, ils ont culbuté nos lignes bienavant leurs camarades velus. Puis vint la piétaille, des squelettes dans un état déplorable, des morts-vivants rapidement plus morts que vivants. Nos guerriers progressaient, rangs par rangs, faisant giclerles membres, les rares organes, et des poignées de pelage froid.

Les troupes d’élite lankaises, les redoutés Anusaras se pressaient à l’arrière. Quoique…ils semblaienthésitants, démotivés, certainement menés par un piètre leader. Pendant ce temps nos mages arrosaientles rangs ennemis de chutes de glace, tandis que la neige ralentissait leurs mouvements. Ces démonssubissaient aussi le toucher et l’influence divine de Silaith, qui semblait les affaiblir considérablement.

Les squelettes perdaient l’équilibre, ou se disloquaient purement et simplement à la suite de nos puissantes prières. Mais impossible d’apercevoir un quelconque bloc de commandement dans le campadverse, certainement noyé dans la masse, ou bien planqué derrière une muraille de gardes du corps !

C’est d’ailleurs une fois encore ce qui fit cruellement défaut à Lanka : du courage.

À peine ses premières lignes, faibles et inutiles, dispersées, voilà que l’élite de son armée, la crème de lacrème des guerriers impies, mais bénis de l’ennemi se met à trembler. Nos géants progressentrapidement, brisent quelques crânes et coupent quelques membres, la résistance ennemie se renforce,notre progression ralentie. Le front ennemi s’organise alors….mais cède aussitôt.

Les Anusaras prennent leurs jambes à leur cou en braiement vigoureusement, tel un appel animal à la pitié. La peur les rends puants, nos guerriers redoublent d’ardeur dans leurs gestes, tout en conservant unfront stable et uni, un modèle de cohésion et de coordination martiale ! Finalement seul un bloc decourageux grands singes nous surprend en chargeant notre flanc le plus solide et puissant. S’ensuit uncombat violent mais dont l’issue finale est déjà écrite…



Hourra crient tous les hommes libres ! Vive Silaith ! Vive Nieflheim !

Tous les guerriers ont le sentiment d’avoir accompli un exploit, un petit pas pour Epernia, mais un grand pas pour Niefelheim. Cette victoire s’annonce décisive, la route jusqu’à Lanka n’est plus bouchée que

par les rares survivants de cette bataille. Des pleutres et des faibles.

Tom et Thorr avaient tenu parole : plus jamais les Niefelheimen n’auraient à franchir de nouveau lePont. Bientôt le continent tout entier sera nôtre, Altho était vengé en ce jour. Thoal revint d’ailleurs se

présenter devant Vimur à la fin de la bataille, une épée énorme rangée dans son dos, luisante du sangnoir et bouillonnant de l’ennemi.

- Voici l’épée d’Altho. J’ai aujourd’hui pu me venger et récupérer un bien qui m’avait été arraché parces immondes créatures. Je te demande d’accepter de me laisser porter cette vengeance plus loin encore,afin qu’aucun membre de notre famille n’ait plus jamais à craindre un singe ou une quelconque créaturedémoniaque sur nos terres.

- Je suis heureux que tu aies trouvé ta voix, tonna la voix grondante de Vimur, et surtout de voir que tusais maintenant couper autre chose qu’une miche de pain ahahah ! Garde cette lame, elle te revient, et tul’as amplement méritée. Présente la à Rob et informe le que tu as vengé l’esprit d’Altho, il en serasatisfait.

Thoal s’exécuta, et rapidement tous les commandants se retrouvèrent pour discuter des la suite desopérations. Mais avant il fut décrété trois jours de liesse, la meilleure bière fut apportée depuis lacapitale, rafraîchit par la glace la plus pure, magiquement produite par les géants. Tous les guerriersfestoyèrent, les loups chassèrent et démembrèrent les rares créatures qui se terraient aux alentours, les

prêtres construisirent des chapelles de glace et tinrent les prêches les plus exhaltés qu’on eut entendudepuis bien des mois.

La confiance et l’espoir étaient partout dans les cœurs. Silaith le ressentait et ne s’empêcha pasd’esquisser un sourire.



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Après avoir dénombré les pertes et brûlé tous les corps ennemis, il ressortit que nos hommes avaient trèschèrement vendus leur peau une fois encore. Et qu’ils pouvaient ainsi chacun porter la peau chaude etdouce de nombre de leurs ennemis au cœur du blizzard. D’ailleurs le commerce de peau rapporta trèsgros cette année là, la toque de Bandar étant l’article le plus prisé et chic de la collection Hiver.

Si beaucoup de guerriers s’improvisèrent tanneurs et trappeurs, tous restaient très concernés par laguerre. Et rapidement les généraux décidèrent de capitaliser sur la récente victoire pour ne plus laisseraucun répit à l’ennemi. Vimur avait été d’une humeur massacrante durant les trop longs préparatifs del’armée. Mais quand elle se mit enfin en branle, laissant les soldats les moins entrainés et les plus faiblesderrière la palissade pour pallier toute éventuelle fourberie lankaise, tous savaient qu’ils marchaient pourconquérir et purifier les terres des démons.

L’Hiver les accompagnait, Silaith avait décidé de prendre le commandement de ce corps d’élite. Thomet Thorr étaient à ses côtés sur la ligne de front, leurs haches aiguisées comme une dent de dragon. Le

premier et le dernier obstacle avant de pouvoir assiéger Lanka était le groupe de lâches lankais quiavaient fuis la bataille finale. Nul doute qu’ils n’osaient pas retourner chez eux de peur d’être battus oufouettés à mort. Mort que nos guerriers allaient leur offrir au plus tôt.

Ce fut une fois encore, mais peut-être plus encore que d’habitude, un assemblage hétéroclite de singes,démons, hommes étranges, créatures faibles ou puissantes qui se dressa sur notre route.

En grand nombre certes, mais à la valeur morale et martiale inexistante. Couards éternels, ceux-làavaient été la risée de nos guerriers pendant plusieurs semaines ! Ces derniers les chargèrent en riant,sûrs de leur victoire, et pressés de retrouver leur femme et leur chaumière. Lanka déjà s’élevait àl’horizon, ses hauts murs brillants de mille feux sauvages. Tous savaient que d’ici quelques semaines demarche il y seraient et décapiteraient alors les derniers grands singes qui se dresseraient sur leur chemin.

Le choc fut terrible, la mêlée tout autant. Un brouillon indescriptible s’ensuivit, Silaith invoquad’immenses Élémentaires de glace au cœur de la « formation » ennemie, ce qui sema la panique parmileurs rangs, et tous, une fois de plus, se dispersèrent, et moururent une hache plantée dans le dos, unelame les traversant de part en part, ou gelés jusqu’à l’os, paralysés pour l’éternité, témoins privilégiésmais involontaires de l’avancée du grand Hiver, du Froid Éternel et du Fils de Fenrir.



ENFIN ! Silaith et ses hommes atteignirent Lanka sans encombre, alors que les rapports parlaient de ladispersion des déserteurs lankais parmi les territoires adjacents, tous apeurés, prompts à essayer de

proposer des arrangements en échange de leur reddition. Alors même que celle-ci ne serait permise qu’àune condition : qu’elle soit sans conditions.

Preuve de la faiblesse croissante de l’emprise démoniaque sur ses propres terres, la province citadine deMeer proclama son indépendance dès que la rumeur de notre conquête arriva aux oreilles de sesnotables. Indépendance qui nous convenait tout à fait pour le moment. Ce nouveau coup dur porté aux

revenus de Lanka achevait de plonger les généraux lankais dans la satisfaction. Seule une maigremuraille nous séparait de la victoire, et Ebyss avait envoyé des émissaires et de très nombreux présents

pour nous encourager à achever cette conquête. Bientôt toutes les provinces se rallieraient à nous, unefois purgées des déserteurs qui tentaient d’y maintenir un semblent d’autorité démoniaque.

Silaith informa ses guerriers qu’il comptait lancer l’assaut sur la capitale ennemie dès que l’occasion se présenterait, qu’en attendant il se retirait, chasser avec ses fils parmi la jungle luxuriante de cettecontrée. Les guerriers entamèrent alors un énorme travail de découpe des arbres alentours, d’une part

pour exercer leur habileté à manier la hache, mais aussi pour entretenir leur force, en même temps qu’ilsaffaiblissaient encore un peu plus les esprits mauvais qui circulaient parmi ces entités. La nature elle-même reconnaissait la progression de l’Hiver, et se pliait à son pouvoir de vie et de mort.

Au bout d’un mois à peine, certains de nos espions nous informèrent que les singes se dévoraient entreeux derrière les palissades, faute d’avoir jamais conservé quelque denrées que ce soit. Gloutons etmaladroits, ces créatures ne méritaient vraiment aucune clémence.



Encore un mois plus tard, les immenses feux entretenus par nos guerriers pour se réchauffer et consumerle bois maudit qui avait prospéré sous l’influence des singes impies, rendirent ces derniers malades, touten faisant craquer les parois extérieurs de leurs défenses.

Enfin, un mois de plus et Silaith réapparu. Il assembla ses troupes tout autour de lui. Majestueux, il leurtint à peu pour près ce langage :

« Guerriers ! Hommes ! Fils ! Nous avons accompli ensemble plus de chemin qu’aucun de nos ancêtres.La menace que représentait cet ennemi nouveau va disparaître aujourd’hui ! Je ne vous demande plus

qu’un dernier sacrifice, une dernière bataille, et vous serez définitivement libres sur cette terre.J’appellerai auprès de moi les plus valeureux, Vimur, Tom, Thorr, Thoal, et bien d’autres. Demain, je

serai votre Dieu. Le Seul, l’Unique. Le Porteur de l’Hiver, le Protecteur de Niefelheim.Avançons, broyons cette dernière résistance ennemie, et montrons au monde que nul ne peut s’éleverdevant nous, que le Froid Éternel étreint toute chose, et glace le cœur de ses ennemis. Aujourd’hui est

votre jour mes fils, votre VICTOIRE!!! »

La suite vous la connaissez…

L'assaut victorieux de Silaith, à la tête des plus valeureux parmi ses fils.



Quelques graphiques : observez comme Rob et ses généraux ont été des machines à tuer !



Un grand merci pour les courageux qui auront lu jusque là. En espérant que cela vous aura plu. AfterAction Report (AAR) écrit par Silaith (oui comme mon Pretender, j’étais un peu mégalo alors) suite à la

partie l’ayant opposé à CptSparke joliment nommée « Duel au Sommet ». Et organisée surMundusBellicus (http://www.mundusbellicus.fr/forum/forum.php).

Il s’agit accessoirement de mon premier véritable travail d’écriture (et de ma première partie multijoueurmenée à terme sur Dominion 4), j’attends donc vos avis sur MundusBellicus ! N’hésitez pas, lacommunauté est super et nous organisons des parties régulièrement.

Je suis parti sur un récit très RolePlay (RP), j’imagine que ça plaira à certains, pas à d’autres. Maisglobalement je suis resté cohérent, ce que je développe en RP est réellement arrivé en jeu, ou alors jeromantise un peu, mais sans mentir en tous les cas.

J’ai aussi fini le récit longtemps après la fin de la partie, ayant mal évalué l’investissement en tempsé i édi é J’ è l l li é ê

AAR Duel Au Sommet - Niefelheim vs Lanka

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