À travers JE LES SIGNE TOUS, le concert spectacle … · de la langue des signes ? et coMMent la...

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À travers JE LES SIGNE TOUS, le concert spectacle tiré de son premier album Je les aime tous, et mêlant aussi des chansons inédites, Mathilde, accompagnée de son alter-ego chansigneuse, Maylis Balyan, artiste Sourde, dévoile le journal intime d’une âme naïve et pleine d’espoir, voguant à travers les dangereuses contrées de l’amour, des autres, mais surtout celui de soi. Une quête du bonheur et de la liberté à travers la musique, qu’on l’entende avec les oreilles ou les yeux, pourvu qu’on touche au plus profond de l’âme.

JE LES SIGNE TOUS n’est pas un banal concert-spectacle traduit en Langue des Signes Française. Vous verrez sur scène deux artistes qui racontent, à leur façon, la même histoire : MATHILDE, pour la voix, et MAYLIS BALYAN au Chansigne (Expression de la chanson en Langue des Signes). Colombe Barsacq, spécialiste du genre, co-met en scène le spectacle.

Certains l’avaient déjà rencontrée sur les scènes parisiennes et festivals de France, mais pour des millions d’autres, Mathilde, c’est la chanteuse charismatique de la saison 4 de The Voice, la plus belle voix, celle qui bouleverse avec ses interprétations de Barbara ou Charles Aznavour. Mais Mathilde n’est pas seulement une voix, une personne et un envol hors du commun ; elle est aussi de ces jeunes filles d’aujourd’hui qui veulent que tout soit là, à la fois, dans le creux d’une main.

Et Mathilde l’avoue, son obsession, c’est le texte, le fond. Artiste engagée, elle écrit et interprète des textes sur plusieurs sujets de société comme l’amour, la liberté, le féminisme, ou encore l’homosexualité.

Mathilde a co-écrit et co-mis en scène JE LES SIGNE TOUS.

Mathilde, qu’est-ce que le chansigne ? et coMMent l’as-tu découvert ? C’est une manière de signer la LSF (Langue des Signes Française) propre aux chansons ; une expression plus libre, comme dans la poésie Française où on ose s’offrir le droit de casser la syntaxe, inventer des mots, remodeler la langue selon les images que l’on veut dépeindre. C’est vraiment très beau ! La première fois que j’en ai vu, c’était en me renseignant sur internet sur la langue des Signes afin de traduire mes chansons, justement. J’en ai été bouleversée ! Et ce bouleversement a fait naître Je Les Signe Tous.

Pourquoi avoir choisi de créer un sPectacle incluant de la langue des signes ? et coMMent la lsF est-elle intégrée ?

La langue des signes et les personnes sourdes ont une histoire encore méconnue aujourd’hui : au début du 18eme siècle, elle est transcrite méthodiquement et enseignée en France, interdite à la fin du 19eme siècle en Europe au Congrès de Milan, dépénalisée en 1991 sous Mitterrand, reconnue officiellement en 2005 avec la Loi sur l’égalité des chances... Tant de mésaventures surmontées qui font qu’elle est, pour moi, l’incarnation d’une libération humaine, le symbole d’une lutte pour l’émancipation ! C’est la force, la pugnacité de cette minorité culturelle, qui m’a donné envie de créer un spectacle incluant véritablement tous les publics. Sur scène, ça ne sera pas la chanteuse et son guitariste, et puis une interprète là-bas dans le coin, parce qu’on est déjà bien gentil de proposer une traduction... NON ! Maylis Balyan, la chansigneuse du spectacle, et moi, serons sur un pied d’égalité ! Elle ne sera pas “la sourde” tout comme je ne serai pas “la grosse”. Nous serons deux femmes à raconter nos hauts, nos bas, nos âmes, nos coeurs, dans un monologue simultané. Un vrai “duologue” !

concert ? coMédie Musicale ? coMMent qualiFierais-tu Je les signe tous ? Je Les Signe Tous est à la fois un concert, et un spectacle. J’ai imaginé ce projet comme un écrin pour raconter mes histoires, vraies ou inventées, que je les chante ou que je les dise, et ce dans la plus grande intimité. Dans Je Les Signe Tous, je serai chanteuse, conteuse, comique, comédienne, invitant le public comme dans mon journal intime, pour me livrer à eux sans filtre ni filet, avec Maylis pour alter-ego, double, et reflet.

Pour toi, ce sPectacle s’adresse à qui ? A tous ceux et celles qui ont un cœur prêt à s’émouvoir ! Et pour ça, il n’y a pas d’âge idéal, pas de genre idéal, pas d’orientation sexuelle, de classe, de milieu, de langue, ou même de Q.I. idéal. Tout le monde a un cœur, mais trop souvent un cœur en mal de reconnaissance et d’apaisement, je crois. C’est bien pour cela que tout le monde est le bienvenu dans notre coffret de tendresse !

tu as choisi de Parler d’aMour à travers tes chansons. est-ce Parce que c’est un sentiMent universel, qui rasseMble, Malgré nos diFFérences d’exPression ?

La poétesse américaine Maya Angelou disait “Love liberates!” ( “L’amour libère !” ). Et pour moi, la liberté, c’est l’âme des âmes. Et si l’amour en est la clé, alors j’en donnerai jusqu’à mon dernier souffle, de toutes les manières, et quoi qu’il m’en coûte, car rien est à mes yeux plus beau, touchant, inspirant, bouleversant, humain, qu’une âme libre - et peu importe le corps dans lequel elle habite !

tu es une artiste engagée, Pour Plusieurs causes. qu’as-tu envie d’exPriMer avec Je les signe tous ?

Avec ce spectacle, comme dans tout ce que j’entreprends, j’espère un éveil des consciences. Après tout, n’est-ce pas la raison d’être de l’art ? L’essence même du travail de l’artiste ? Montrer à travers le prisme de nos yeux étranges, sensibles, écorchés ; faire regarder le monde d’une autre façon ; pointer du doigt les beautés comme les horreurs pour planter des graines de conscience au fond de ceux qui nous font l’honneur de nous écouter, de nous voir, de nous lire ? Je Les Signe Tous sera donc gorgé de tout ce qui me tient à cœur : l’amour, la liberté, l’émancipation, la bienveillance, la tendresse, l’empathie, l’humour, la générosité, l’égalité, l’équité, la révolte vertueuse, la douceur… Dans le plus grand partage, et dans la plus grande confiance en ceux qui les recevront, ce sont

Issue d’une famille de musiciens où chacun joue au moins un instrument de musique (piano, flûte, violon, guitare sèche et électrique), Maylis Balyan baigne dans un univers musical qui explore un vaste éventail de chansons et de musique. Cependant les CD de chansons lui sont quasi inaccessibles en raison de sa surdité qui l’empêche de distinguer la musique de la voix. Sensible à la poésie, et d’autant plus passionnée des mots depuis son plus jeune âge, ils sont des clés vers le monde extérieur. Elle écrit depuis son adolescence, des textes, des poésies, parfois des chansons. Née sourde dans les années où la LSF est encore interdite, elle grandira loin de cette langue jusqu’à son entrée dans l’âge adulte. C’est en 1997, qu’elle découvre le monde des sourds, grâce à un professeur sourd qui lui enseigne la Langue des Signes Française. Maylis exerce ses activités artistiques et littéraires en parallèle de son métier d’enseignante de la LSF. Cela lui permet de créer des passerelles entre ces deux mondes qui souvent se croisent en s’ignorant.

Colombe Barsacq est metteur en scène , chanteuse-compositeureinterprète. Elle aime mêler les genres et les esthétiques. Passeuse entreles mondes, elle est une éveilleuse de talents sensible aux autres, elle a à cœur de faire émerger en résonance avec l’autre, ses histoires, sesimages. Et se consacre à inventer de nouvelles formes artistiques. Issue de plusieurs lignées d’artistes, elle est une enfant de la balle et une artiste pluridisciplinaire complète... Elle se passionne pour la chanson, et le clown après des débuts au cinéma et au théâtre, (J.-P. MICQUEL A. VOUTSINAS R. GOUPIL , J.DRAGUTIN, S. LASTRETO, P. VELEZ) Elle découvre le monde des Sourds en 2003. La rencontre avec le monde du silence où tout devient visuel, chorégraphique et gestuel changera sa vie. Pendant 3 ans elle contribue à l’aventure et à l’ouverture du nouveau théâtre International Visual Theatre où elle travaille au quotidien avec des artistes Sourds. Dès 2007, précurseure, elle crée et produit des spectacles innovants dans leur forme bilingues en français et langue des signes et créé ainsi des passerelles entre la culture Sourde et la culture entendante. Elle invente en tant qu’auteur, compositeur, interprète avec le metteur en scène Michel TRILLOT, Eaux Vives et Terres Nues, et Elle a tant…(ChanSon/ChanSigne) 2 créations en duo avec Isabelle VOIZEUX, comédienne Sourde qui chansigne à ses côtés, accompagnées d’un trio de jazz sous la direction musicale du pianiste et compositeur Denis UHALDE, des chansons-chansignes entièrement bilingues en Français et LSF qui oscillent entre cabaret, théâtre, pantomime. Elle invite ainsi des personnes Sourdes qui n’y ont jamais eu accès à découvrir Claude Nougaro et Henri Salvador et son propre répertoire, dans une nouvelle vusicalité, et les entendants qui ne connaissent pas la LSF à une nouvelle découverte singulière. Maintenant, avec JE LES SIGNE TOUS de Mathilde, c’est pour Colombe le bonheur de voir réunit en un spectacle tout ce qui lui colle à la peau. L’amour des textes et de la beauté des femmes, pour ce qu’elles ont de puissant et de fragile. La possibilité de mettre toute sa sensibilité en tant que metteur en scène au service d’un projet incluant Sourds et entendants, avec Maylis au chansigne et Mathilde dans ses créations originales. Avec JE LES SIGNE TOUS elle signe ainsi sa 5ème mise en scène.

Alexis Pivot, né en 1987, débute ses études de piano classique à l’âge de quatre ans et fait ses premiers pas au cinéma. Il travaille entre autre avec Jeunet & Caro, Coline Serreau, Bernard Murat et Jean-Paul Belmondo jusqu’à jouer dans La maison de Nina de Richard Dembo avec Agnès Jaoui en 2005. Il poursuit parallèlement ses études musicales et obtient son prix de piano jazz au CNSM de Paris en 2007. Il part alors en tournée avec plusieurs groupes de pop et de jazz autour du monde jusqu’en 2010. Revenant à ses premières amours, il compose de la musique de film et de publicité, signant avec Benjamin Siksou la campagne de publicité pour Les Restos du Cœur. Il sera également monteur image pour les créateurs Olivier Kuntzel & Florence Deygas pour les campagnes publicitaires Guerlain notamment. Depuis 2014, il partage son temps entre l’écriture de chansons et la scène pour de nombreuses figures de la scène musicale Française (Nosfell, Siksou, Mathilde, -L-, Maissiat, AuDen) et les fonctions de directeur artistique, compositeur et comédien pour différents projets sur scène aussi bien pour la musique que pourle théâtre.

Vladimir Médail fait partie de ces musiciens qui recherchent avant tout à se mettre au service de la musique. Sa carrière connaît un tournant lorsqu’il rencontre la chanteuse Mathilde. Il crée de nombreux projets avec elle (The Cole Porter Project, The Bare Necessities 5tet), et l’accompagne en tournée pour la promotion de son premier album Je Les Aime Tous, ainsi que dans son spectacle bilingue en Français et Langue des Signes Française Je Les Signe Tous. Il joue dans les configurations les plus variées, de la guitare solo au big band.Le Vladimir Médail trio et l’enregistrement d’un premier album de « chansons » originales (« Sur le Pont ») est la dernière étape d’un processus qui l’amène à explorer et mélanger toutes ses influences musicales : jazz, folk, chanson française, musique classique…

Originaire du Mans, Antoine Laudière débute la musique par l’apprentissage du piano à l’age de 6 ans puis de la guitare deux ans plus tard. En 2007, il découvre Paco de Lucia et Django Reinhardt et s’initie peu a peu a l’improvisation. Il intègre deux ans plus tard l’école Jazz à Tours où il suit l’enseignement d’Antoine Polin, de Thierry Vaillot, ou encore deGuillaume De Chassy. Il obtiendra son D.E.M de jazz en juin 2014. A la fin de ses études, il décide de s’installer à Paris pour y faire de nouvelles rencontres. Il se produit régulièrement avec de nombreux chanteurs et chanteuses de la scène jazz parisienne. Compositeur et arrangeur, il décide de créer le groupe SHADES en 2015. Véritable défi pour le musicien que de réunir quatre chanteurs etchanteuses de jazz et de faire naitre un groupe vocal « hybride » en y intégrant une clarinette basse. SHADES s’est produit pendant l’été 2017 dans de nombreux festivals (Fest Jazz, Jazz en Ballade, Crest jazz, Saveurs jazz festival, Jazz in Cheverny…). Arrangeur et guitariste au sein du projet, Antoine se produit également dans des groupes aux influences les plus diverses : Funk, Musique folk, chanson française, musique de l’est, jazz.

Si elle eSt reconnue officiellement depuiS 2005 (loi du 11 février Sur l’égalité deS chanceS) comme langue à part entiere, la langue

deS SigneS françaiSe (ou lSf) a treS longtempS été décriée. Dans l’Antiquité, l’intelligence était étroitement liée à la parole. Aristote pensait que quelqu’un qui ne parle pas ne peut pas penser. Entendement et audition ont été largement confondus. Les sourds, isolés, passaient donc parfois pour des personnes simples d’esprit qu’on allait jusqu’à enfermer dans les couvents ou chez les fous.

A partir du 16ème siècle, des peintres sourds tels que Navarette ou Pinturicchio ont été reconnus. Un peu partout en Europe, on commence à se pencher sur « la question de la surdité » et vers 1750, l’abbé Charles-Michel de l’Épée fonde à Paris un pensionnat pour les sourds. Sa motivation est avant tout humaniste : à son époque, les sourds n’étaient pas reconnus comme des hommes à part entière et donc encore moins comme des chrétiens. Ce sera le combat de la vie de l’abbé de l’Épée et deux ans après sa mort, l’Assemblée nationale fait bénéficier les sourds des droits de l’homme. L’Institut National des Jeunes Sourds qu’il a fondé à Paris est toujours en activité, il y a développé un enseignement méthodique des signes destiné à toutes personnes en âge d’être scolarisé sans discrimination sur les origines sociales ou les conditions de ressources de ses élèves sourds. Lesquels deviennent à cette époque architectes, avocats, médecins, etc…

Dans la même période, le courant « oraliste » s’amplifie. Les « oralistes » pensent que les sourds doivent apprendre à parler pour s’intégrer dans la société. Le congrès de Milan en 1880 dont l’immense majorité des participants est entendante et oraliste décrète « que la méthode orale pure doit être préférée».Trois raisons sont invoquées : • La LSF n‘est pas une vraie langue, • Elle ne permet pas de parler de Dieu, • Les signes empêchent les sourds de bien respirer ce qui favorise la tuberculose.

Cette « préférence» a des conséquences dramatiques pour les sourds : pendant 100 ans la langue des signes a été proscrite, méprisée et marginalisée aux seules associations de sourds. Dans les instituts de sourds, les élèves signent en cachette, on leur attache les mains, on part du principe qu’il faut les rééduquer... La langue des signes s’appauvrie, sauf dans certaines familles ou la surdité est héréditaire sur plusieurs générations.

En France, en 1977, le Ministère de la Santé abroge l’interdit qui pèse sur la langue des signes.

Durant les années 1980, se produit ce que les Sourds appellent le « réveil Sourd». La LSF commence à reconquérir ses lettres de noblesse notamment avec William Stokoe, linguiste, qui l’étudie comme une véritable langue. En parallèle, une réflexion est menée sur l’enseignement auprès des élèves sourds. La philosophie bilingue (LSF / Français) commence à germer dans les esprits.

Dans les années 90, le grand public commence à entendre parler des sourds et de la LSF et ce n’est qu’en 1991 que l’Assemblée Nationale accepte, par la loi Fabius, l’utilisation de la LSF pour l’éducation des enfants sourds. En 1992, un numéro de « La marche du siècle » - célèbre émission de société diffusée sur FR3 - est consacré aux Sourds. Les français découvrent alors cette communauté et cette langue. Puis Emmanuelle Laborit, comédienne sourde, reçoit en 1993, le Molière de la révélation théâtrale pour son rôle dans Les Enfants du silence. Cette même année, le documentaire Le Pays des Sourds de Nicolas Philibert montre cet univers, inconnu des entendants.

Pendant ces années, de nombreuses associations de sourds ouvrent leurs portes aux entendants en leurs proposant des cours de langue de signes. Ces formations, les films, le théâtre et l’engagement de plusieurs associations dans la sensibilisation pour la culture Sourde, permet une meilleure reconnaissance des droits des Sourds. Dans le même temps, le métier d’interprète en LSF/français se professionnalise et est validé par un diplôme.

Les combats menés depuis 25 ans pour la reconnaissance de la langue des signes commencent à porter leurs fruits : la Loi n°2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées reconnaît la LSF comme «langue à part entière».

• Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la langue des signes n’est pas universelle. Si d’un pays à l’autre et même d’une région à l’autre d’un pays, certains signes, basés sur l’observation de la réalité, sont proches, d’autres n’ont rien à voir.

• Pour désigner quelqu’un, les Sourds lui attribuent un signe représentatif qui sera son prénom en signe souvent inspiré d’un élément particulièrement signifiant de sa personnalité.

• Les personnes Sourdes ne se perçoivent pas comme étant en situation de handicap, elles ont simplement leur propre langue !

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