A N'UTILISER QU'A DES FINS OFFICIELLES · 2016-07-17 · economique au Mali en fevrier 1977 de M....

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FILE COpy Document de La Banque Mondiale A N'UTILISER QU'A DES FINS OFFICIELLES CONFIDENTIEL Rapport No. 1134a-MLI MALI MEMORANDUM ECONOMIQUE January 5. 1978 < TRADUCTION NON-OFFICIELLE A TITRE D'INFORMATION Le present document faU I'objet d'une diffusion restrelnte, et ne peut eire utilise par ses destlnatalres que dans I'exerdce de leurs fonetlons offlcielles. Sa teneur ne peul eire autrement dlvulauee sans I'autorlsation de la Banque Mondlale. Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

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  • FILE COpy

    Document de

    La Banque Mondiale

    A N'UTILISER QU'A DES FINS OFFICIELLES

    CONFIDENTIEL

    Rapport No. 1134a-MLI

    MALI

    MEMORANDUM ECONOMIQUE

    January 5. 1978

    •<

    TRADUCTION NON-OFFICIELLE A TITRE D'INFORMATION

    Le present document faU I'objet d'une diffusion restrelnte, et ne peut eire utilise par ses destlnatalres que dans I'exerdce de leurs fonetlons offlcielles. Sa teneur ne peul eire autrement dlvulauee sans I'autorlsation de la Banque Mondlale.

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  • 1972

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    TAUX DE

    1 dollar EU •

    1 dollar EU •

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    1 dollar EU •

    Moyennes de l'annee

    CHANGE 11 :!:..I

    504,42 PM

    445,40 PM

    480,99 PM

    428.64 PM

    477 .96 PM

    (1,98 million $EU)

    (2,24 million $EU)

    (2,08 million $EU)

    (2,33 million $EU)

    (2.09 million $EU)

    Les chiffres qui figurent entre parentheses representent les equivalents d'un milliard de PM.

    ANNEE PISCALE

    ler janvier - 31 janvier

  • CQ.NFIDENTIELA N'UTILlSEIt QU' It. DES FINS OFFICIELLES .ii,

    MALI

    MEMORANDUM ECONOMIQUE

    Table des matieres

    I. RAPPORT PRINCIPA!!

    PREFACE RESUME ET CONCLUSIONS ........................ i-iv

    CHAPITRE I EVOLUTION ECONOMIQUES DEPUIS 1972 .............. 1-18

    CHAPITRE II LE PLAN QUINQUENNAL DU MALI ••••••••••••••••••• 19-32

    CHAPITRE III PREVISIONS A MOYEN TERME •••••••••••••••••••••• 33-37

    ANNEXE NOTE SUR LE CRI .................. " ............. 38-40

    Tableaux statistiques

    II. ANNEXE I. &KAMEN DES PLANS D INVESTISSEMENT DANS LtAGRICULTURE, SPECIALEMENT CEUX QUI CONCERNENT LA CULTURE DU RIZ ET AUTRES CEREALES

    I. OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT AGRICOLES DU PLAN QUINQUENNAL

    II. PRODUCTION ET CONSOMMATION DES CEREALES

    III. STOCKAGE DE SECURITE

    IV. PROJECTION DE LA DEMANDE ET DE LA DISPONIBILITE DES CEREALES

    V. PERSPECTIVES DtEXPORTATION DES CEREALES

    VI. QUESTIONS RELATIVES A LA FUTURE POLITIQUE DE PRODUCTION DE DENREES ALIMENTAIRES

    Tableaux statistiques

    III. ANNEXE II. INDUSTRIE MANUFACTURIERE: PROBLEMES ET PRIORITES D'INVESTISSEMENT

    I. LE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL

    II. LE PLAN INDUSTRIEL 1974-78

    Tableaux statistiques

    .".

    Le present doeument fait I'objet d'une lIiffusiea restreinte, et ne peat etre utilise par ses destinataires que dans I'eurcice de leurs fonet.ns offieielles. Sa teneur De peut etre autrement dIYulluee sans I'autorlsation de la I ..que Mondiale.

    http:fonet.ns

  • PREFACE

    Le travail de preparation de ce rapport a commence par une mission economique au ~ali en janvier et fevrier 1976. Cette mission fut menee par M. Pieter Bottelier et elle comprenait M. Puran Joshi (economiste) M. Geoffrey Shepherd (specialiste de lteconomie industrielle), et Mr. Rolf Gusten (specialiste de l'economie agricole). Les projets de rapports de la mission sur La situation et les perspectives macro-economiques du Mali, sur les priorites des investissements, et sur les problemes de l'industrie manufacturiere et de l'agriculture ont fait ltobjet de plusieurs entretiens avec les representants du Gouvernement au cours des annees 1976 et 1977. Ce document represente une mise a jour, une revision dictee en partie par lea observations gouvernementales, et une consolidation des projets de rapport, qui furent effectuees a la suite d'une breve mission economique au Mali en fevrier 1977 de M. Puran C. Joshi.

  • RESUME ET CONCLUSIONS

    1. La secheresse au Sahel, la nausse brusque des pri~ a l'importation et du coGt des produits energetiques en 1973, et la poursuite depuis lars de l'inflation internationale ont gravement atteint l'iconomie du Mali. Avant meme l'apparition de la secheresse, Ie Mali connaissait deja des difficultes chroniques de balance des paiements tenant aux couts ileves de

    .. transports, a la dependance excessive envers les importations et a la provenance de l'essentiel des recettes d'exportation d'un petit nombre de produits primaires. Par ailleurs, en depit des depenses publiques en capital plutot modestes, de durables deficits budgetaires etaient suscites par les pressions auxquelles donnaient lieu les depenses, deja importantes, de personnel en augmentation ainsi que l'inflexibilite relative des recettes fiscales. Les problemes et les faiblesses fondamentaux de l'economie se sont serieusement aggraves sous l'effet conjugue de l'inflation internationale et de la secheresse. La situation de la balance des paiements stest deterioree rapidement malgre l'aide alimentaire d'urgence et les rentrees croissantes de transferts publics. Les efforts pour faire eviter a l'economie

    . Ie choc dtinflation internationale, par l'intermediaire des prix de vente officiels des biens de consommation essentiels et de principaux intrants, avaient fait subir.de lourdes pertes aux entreprises publiques, qui ont cherche a restaurer la liquidite par l'appel croissant au credit bancaire. L'expansion rapide du credit qui en etait la consequence a fini par alimenter l'inflation interne et renforcer les pressions, deja severes, sur la balance des paiements, exercees par les penuries liees a la secheresse et la hausse des prix a Itimportation. Les deficits budgetaires se sont creuses SOUl Iteffet de la hausse des prix, l'ajustement des salaires a l'augmentation du coGt de la vie et des effectifs croissants des agents et des fonctionnaires de ItEtat. L'epargne est devenue negative du fait que la consommation globale, la seule consommation des menages en 1974, a depasse Ie PIB. En 1974, Ie deficit en ressources a atteint presque Ie tiers du PIB.

    2. En 1975, la production stest en grande partie remise des effets de la secheresse. Grace a une pluviometrie normale et aux efforts accomplis en vue dtameliorer les renaements, la production du secteur primaire stest accrue de plus de 20% et Ie PIB, de pres de 13%. L'accroissement de la production n'est cependant pas parvenu a stabiliser l'economie. Halgre une forte reduction des importations de denrees alimentaires, Ie deficit du commerce et des services n'a enregistre qu'une legere amelioration; et Ie deficit d'ensemble de la balance des paiements s'est aggrave considerablement par suite de la reduction des rentrees .des transferts publics due a l'effilement de l'aide exterieure liee a la secheresse. La consommation publique ainsi que celIe des menages ont diminue par rapport au PIB, mais pas suffisamment pour retrouver les ni"eaux d'avant la secheresse. Bien qutune reduction du deficit en ressources ait eu lieu, l'economie n'a toujours pas degage dtepargne positive. L'expansion monetaire s'est en effet ra1entie, en raison en partie de l'tmportant deficit de la balance des paiements; mais l'inflation des prix ne s'est pas affaiblie. Sous l'effet de 1a hausse des prix, l'accroissement des effectifs de la fonction publique et l'augmentation insuffisante des recettes fiscales, Ie deficit global des transactions financieres de l'Etat a ete porte a 10,2 milliards de francs maliens, soit pres de 4% du PIB.

    http:subir.de

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    3. La croissance de l'economie s'est poursuivie en 1975; le PIB s'est accru d'environ 5% en termes reels par suite de la production agricole plus elevee -- les recoltes de coton et d'arachides ayant ete exceptionnelles -ainsi que de l'expansion continue de la production industrielle. A la difference de l'annee 1975 toutefois, la croissance de production en 1976 s'est accompagnee d'une amelioration generale du fonctionnement de Iteconomie. La situation de la balance des paiements a connu une amelioration notable quoique, en grande partie, sous l'influence d'une combinaison exceptionnelle de circonstances favorables. Les exportations ont augmente de 46% en raison de l'ecoulement de l'excellente recolte de coton sur les marches exterieurs aux cours tres eleves et des bonnes recoltes de cereales, deux annees de suite, qui ont permis au Mali de redevenir, pour la premiere fois depuis plusieurs annees, l'exportateur net de denrees alimentaires. Les importations ont enregistre d'autre part un legerdeclin, entraine pour une part par l'encadrement plus strict du credit. Le deficit global des paiements exterieurs, bien que nettement plns faible qu'en 1975, est neanmoins reste assez important, tant en valeur absolue que par rapport au PIB (5,5%). La balance des paiements du Mali demeure vulnerable aux fluctuations de la production agricole et des cours de ses principaux produits d'exportation sur le marche mondial. Le rythme d'expansion du credit a ralenti de fa~on notable, le taux d'augmentation des concours bancaires aux divers secteurs de l'economie etant de moitie plus faible que celui de 1975. Le taux de croissance de la masse monetaire s'est encore abaisse; et les pressions inflationnistes se sont sensiblement affaiblies, la hausse des prL~ ayant ete de moitie moins rapide que la moyenne enregistree au coursdes deux annees precedentes. Le deficit en ressources s'est retreci de nouveau. La consommation globale.a poursuivie son declin par rapport au PIB, et l'economie a pu degager· une epargne positive pour la premiere fois depuis l'apparition de la secheresse. La situation des finances publiques a cesse de se deteriorer; et malgre l'augmentation nouvelle et accusee des depenses de personnel, le deficit global des transactions financieres de l'Etat aurait ete du meme ordre de grandeur qu'en 1975.

    4. L'amelioration generale de la situation economique ne tient qu'en partie aux facteurs climatiques et i la conjoncture de marches exterieurs favorables. Elle reflete egalament les mesures visant i ameliorer Ie fonctionnement de l'economie qui ont ete entreprises depuis 1974. Les prix au producteur des cereales et des cultures de rente ont ete sensiblement releves en 1975, cependant que le subventionnement de la consommation i travers~es prix reglemendsa ed reduitpar une serie de hausses de -:prix ~_~_vent~~f_fic~e~st ~ffe~tuee depuis 1974 et touchant plusieurs produits essentiels. Des limites plus etroites itaient imposees i l'expansion du credit en 1976 et elles ont iti assorties d'un relevement general des taux d'interet au debut de cette annie•. Une operation speciale de recouvrement a fait augmenter les recettes fiscales de 20% environ, ce qui a permis d'absorber l'accroissement de 33% de la masse salariale et de renverser la tendance au declin des depenses en capital. Cependant, une amelioration poursuivie de la situation des finances publiques parait peu probable en l'absence de mesures pour restreindre l'augmentation des effectifs de la fonction publique et assurer une meilleure marche des entreprises publiques, qui jusqu'ici n'ont pas ete a meme d'apporter une contribution importante au budget de l'Etat que ce soit sous la forme de versementd'impot direct ou de surplus d'exploitation.

  • -i11- .

    5. Le deficit budgetaire ainsi que celui des paiements exterieurs demeurent importants en depit-de la reprise de la croissance enregistree depuis 1975 et le meilleur fonctionnement de l'economie depuis quelques temps. Afin d'eliminer les deficits internes et externes. une meilleure maitrise de l'evolution de la depense interieure brute. a travers une discipline fiscale et un encadrement de credit renforces. parait donc inevitable si l'on veut assurer desormais une croissance qui soit viable. En effet, les desequilibres trop prononces des finances publiques et des paiements exterieurs risquent de ralentir brusquement le rythme de la croissance et celui du developpement en creant de graves· contraintes en matiere de res sources. La stabilisation financiere peut se realiser par une reduction absolue des depenses de consommation privees et publiques. Les deficits du budget et de la balance des paiements sont toutefois trop importants pour qu'une reduction realisable de la consommation globale. pendant une periode de deux au trois ans, puisse y remedier. Une strategie plus pratique devrait viser au retablissement de l'equilibre budgetaire et de la balance des paiements au cours d'une periode plus longue, en restreignant la croissance de la consommation privee et publique par la modification de la politique en matiere de recrutement a la fonction publique. des plafonds plus stricts sur l'expansion du credit. l'elimination de l'element de subvention que renferment les prix officiels, et une meilleure gestion des entreprises publiques. Mais tant que l'economie ne connaitra pas un retablissement financier, l'aide exterieure continuera a s'averer necessaire pour financer les deficits budgetaires et des paiements exterieurs. L'aide budgetaire beneficiant le Mali et le financement compensatoire de la balance des paiements au titre du Compte d'operation permettront donc d'orienter l'economie avec une grande souplesse vers une situation financiere viable.

    6. Le Mali a lance (!n 1974 un ambitieux Plan quinquennal de developpement economique et social qui vise a satisfaire les besoins essentiels de la population et a remedier aux faiblesses structurelles de l'economie. L'objectif au PIB, fixe pour la derniere annee du Plan (soit 269.3 milliards de francs maliens aux prix de 1972), implique un taux de croissance annuel moyen de 7,3% entre 1972 et 1978. D'apres les previsions officielles les plus recentes, les depenses d'investissement necessaires, y compris celles ne devant s'effectuer qu'apres l'arrivee au terme du Plan, s'elevent a 800 milliards de francs maliens (so it 1,6 milliards de dollars EU environ). Le Plan accorde une priorite elevee a l'agriculture, au developpement de l'energle et des ressources en eau, aux industries de cransfo~ation des matieres premieres agricoles et aux transports routiers.

    7. La realisation des objectifs de production et d'investissement s'est revelee bien plus lente que le Plan ne le prevoyait. A l'exception du secteur agricole, la production a la fin de la periode d'execution du Plan restera probablement bien en-de~a des objectifs; et jusqu'a present. le PIB en termes reels ne n'est accru qu'a un taux moyen annuel de 3,6%. L'execution du programme d'investissements a egalement connu des retards importants en raison des obstacles financiers et autres auxquels s'est heurte le demarrage des projets. A la fin du mois de juin 1976, le financement total obtenu pa.1:'}e _~~li s'~_~eva1t __~.~~~nviro~~u c~~t d~I~E()_g_r~e d' investissement d' apres les orevisions revisees, cenendant:

  • -iv

    est prevu pour 1979, et qui retiendra un certain nombre de projets repris du Plan actuel.

    8. Les priorites d'investissement inscrites au Plan,quoiqu'en general compatibles avec la dotation en ressources de l'economie, devraient etre modifiees, parfois de fa~on importante, afin de renforcer eventuellement la situation de la balance des paiements. Le developpement des cultures d'exportation et de l'elevage meriteraient une place plus importante. Le secteur de l'elevage est l'activite la plus efficace pour faire rentrer des devises et cette situation probablement s'ameliorera d'avantage par suite de la hausse prevue des cou~s internationaux de la viande et de l'expansion des marches d'exportation. Pour ce qui est des cultures vivrieres, Ie Plan semble mettre d'avantage d'accent sur Ie developpement du riz irrigue et ne pas attacher suffisamment d'importance a la promotion du mil, du sorgho et du mals. La substitution du riz aux denrees traditionnelles dans la consommation des menages sera vraisemblablement plus lente que ne Ie prevoit Ie Plan; et, compte tenu du fait que les perspectives d'exportation du riz ne sont pas tres encourageantes, Ie programme rizicole devrait faire l'objet d'un examen prudent.

    9. Pour ce qui est du secteur des industries manufacturieres, les projets d'investissement du gouvernement dans les domaines de l'extraction de l'huile de coton-graine, la fabrication de textiles (pour l'exportation), la production sucriere et certains autres projets, dont l'efficacite economique est probable, meritent d'atre encourages. II conviendrait toutefois d'eviter toute nouvelle expansion de la capacite de production d'huile d'arachides pour l'exportation, ainsi que celIe du montage a partir des pieces detachees importees, etant donne que ces activites, pour des raisons qui sont largement independantes de la volonte du Mali, ont tendance a se solder par une perte nette en devises. Le Plan n'accorde pas une attention suffisante a l'amelioration de la productivite industrielle, tant technique qu'economique, qui peut etre realisee a la faveur des mesures de redressement relativement mineures et des investissements d'appoint peu importants. L'entretien de l'equipement productif en place merite d'une maniere generale d'etre intensifie tant dans l'industrie que dans d'autres secteurs. Les investissements au titre de grands projets d'amenagements, comme Ie barrage de Selingue, devraient atre completes par de petits projets d'irrigation, a preparation rapide, et en plus grand nombre que Ie Plan ne l'envisage. II semble egalement qu'il y ait lieu d'accorder d'avantage d'importance au developpement du capital humain grace a la fourniture de services de sante et d'education ameliores.

  • CHAPITRE I

    EVOLUTION ECONOMIOUE DEPUIS 1972

    Production

    1. L'economie du Mali a ete severement perturbee par la recente secheresse au Sahel. Par suite de la chute bruta1e de production vegeta1e et anima1e, Ie PIB a connu une baisse abso1ue en 1973 et ne s'est repris que legerement l'annee suivante. Les desequi1ibres existants de structure ont ete aggraves par 1es effets de la secheresse sur 1a production, par 1a hausse des prL~ a l'tmportation et du coGt du petro1e, et par des politiques economiques insuffisamment adaptees a 1a situation de penurie. Les depenses de consommation ont depasse Ie PIB apres 1972 et l'epargne est devenue negative. Etant donne que l'investissement, et dans une certaine mesure 1a consommation, ont pu etre assures grace a l'accroissement des concours exterieurs, Ie deficit en ressources de l'economie s'est creuse pour atteindre pres du tiers du PIB en 1974. Le PIB a connu un accroissement exceptionnel1ement fort en 1975 et la situation de l'economie s'est encore amelioree en 1976. La production s'atant remise des effets de la secheresse, le deficit en ressources a diminue sensiblement, et pour la premiere fois depuis quatre ans l'economie a degage une epargne positive.

    2. Apres trois annees de croissance soutenue, le PIB s'est abaisse de 3% en 1973 par suite de la chute brusque de 1a production primaire de pres de 18%. L'annee suivante, la baisse de la production s'est poursuivie bien que dans une plus faib1e mesure, mais le PIB a augmente de 9,7% grace a la croissance continue des secteurs secondaire et tertiaire. Une forte augmentation de la production de cereales et des cultures d'exportation a eu lieu avec le retour a une pluviometrie normale en 1975. La production du secteur primaire a augmente de 23% environ (tout en demeurant a un niveau inferieur a celui de 1927), et le PIB a enregistre un accroissement reel de pres de 13%. En 1976, bien que 1a production primaire ait depasse le niveau dtavant la secheresse, sa croissance s'est sensiblement ra1entie. Le PIB a augmente egalement en termes reels, mais de 5% seulement a partir du haut niveau atteint en 1975. L'effet des fluctuations de la production primaire sur la croissance du PIB a ete attenue par l'expansion soutenue des secteurs secondaire et tertiaire. La croissance du secteur secondaire cependant stest revelie plus inegale; elle s'eat ralentie sensib1ement en 1974 en raison des insuffisances d'approvisionnement de matieres premieres agricoles qui ont affecte la production des industries de transformation, et Ie meme phenomene s'est reproduit en 1976 sous l'effet de limitations de capacites et de debouches. Le secteur tertiaire qui comprend les services des administrations, de transport, du commerce et des banques, a poursuivi, exception faite d'un ralentissement enregistre en 1976, un rythme d'expansion soutenu.

  • -2

    Tableau 1: Taux de croissance du PIB et des secteurs, 1969-76

    (en pourcentage)

    1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976............ ............ ............ ............ ............

    Secteur primaire -3,6 7,8 2,2 1,5 -17,8 -6,9 22,7 7,6

    Secteur secondaire 1,4 10,6 2,4 13,6 14,8 4,7 9,9 3,4

    Secteur tertiaire 2,1 3,5 6,5 6,3 4,9 4,9 7,1 3,3

    Produit interieur brut -0,5 6,3 4,0 5,3 -3,0 0,7 12,7 4,8

    Source: Evolution economique recente du Mali, BIRD, septembre 1973; estimations de la mission de 1972 a 1975, et du FMI en 1976.

    3. La secheresse stest averee catastrophique pour l'e1evage. Le cheptel bovin est tombe de quelque 5,5 million de tetes a environ 3,5 million en 1974. Le cheptel bovin et caprin a ete peu affecte; son niveau en 1975 est revenu sensiblement au niveau de 1972. La reconstitution des troupeaux, un processus necessairement lent, a commence en 1975; mais en 1976 on ne comptait encore que 3,9 million de tetes environ. La peche de poisson de riviere a diminue considerab1ement pendant 1es annees de secheresse; mais elle a retrouve en 1975 le niveau d'avant 1a secheresse, et l'annee suivante l'a depasse sensib1ement.

    4. Les cultures cerea1ieres et d'exportation ont ete tres serieusement atteintes par 1a secheresse. La production de mil et de sorgho est tombee de 715.000 tonnes en 1972 a 624.000 tonues en 1973, cependant que la production de paddy baissait de 157.000 tonnes a 116.000 tonnes. La production cerea1iere a enregistre une legere reprise en 1974, mais celle des deux principales cultures d'exportation, coton et arachides, a continue de baisser. La production de coton graiue en 1974 n'a ete que de 55.000 tonnes contre 74.000 tonnes en 1972. Celle d'arachides avait baisse du tiers en 1974 (100.000 tonues) par • rapport a 1972. Grace a une pluviometrie normale, la production agricole a repris fortement en 1975. La production de mil et de sorgho s'est elevee a 800.000 tonnes et celle de paddy a presque double. L'augmeutation spectaculaire de la production de paddy a resulte en partie de la mise eu valeur des polders dans les regions de Segou, Mopti et Sikasso pendant les annees de secheresse, qui s'est traduite par un fort accroissement des superficies cultivees avec le retour d'une pluviometrie normale. La production de coton et dtarachides a cru egalement de 30 a 50% respectivement. Toutefois, a l'encontre de ce qui stest passe dans le cas des cereales, ni le coton ni les arachides ntont retrouve en 1975 les niveaux de production atteints en 1972. La production animale ressentait encore les effets des pertes des troupeaux au cours des annees de secheresse. Dans son ensemble, la production primaire etait en 1975 d'environ 7% inferieure a celle de 1972.

    5. Les conditions climatiques etant toujours favorables, l'accroissement de la production de paddy s'est poursuivi en 1976, cependant que les recoltes

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    de coton et d'arachides ont atteint les niveaux records. Les productions de coton et d'arachides ont augmente d'environ 50% pour atteindre 106.000 et 227.000 tonnes respectivement. La hausse tres forte de production des denrees d'exportation, survenant deux annees consecutives, peut etre attribuee aux efforts d'intensification entrepris par les "operations", qui sont les organismas d'encadrement agricole charges de l'execution des programmes de production, reposant sur la vulgarisation des techniques ameliorees de cultures, l'utilisation des engrais et la dissemination de semences selectionnees. La production animale.toutefois n'a augmente que de peu. Mais, pour la premiere fois la production totale du secteur primaire a depasse le niveau d'avant la secheresse.

    6. Le secteur secondaire a connu depuis 1972 une expansion plus rapide que celle des autres branches de l'economie. La premiere transformation des denrees agricoles, telle que le decorticage du riz, l'egrenage du coton et le pressage des oleagineux, ainsi que les industries a base agricole comme les textiles et le sucre, representent la moitie environ de la valeur ajoutee par le secteur secondaire. Ainsi les realisations du secteur sont-elles determineea en partie par l'evolution de la production agricole. La production de coton fibre et du textile, d'huiles vegetales et de tourteaux a decline en 1974 en raison des mauvaises recoltes, mais celle de sucre, de bicyclettes, de cyclomoteurs, de cigarettes, d'eau et d'electricite ont continue a augmenter. L'electricite est devenue, en effet, le sous-secteur de pointe au sein du secteur secondaire. Sa production est passee de 44,7 a 73,2 millions de Kwh entre 1971 et 1975, soit une croissance annuelle moyenne de 14% environ. Les industries a base agricole se sont reprises en 1975 grace a l'approvisionnement plus aise en matieres premieres. La production des textiles de coton est passee de 14,3 millions de metres l'annee precedente a 24,4 millions de metres en 1975. 11 y a eu egalement un accroissement sensible de la production de bicyclettes, de cyclomoteurs, de ciment et de cigarettes. Un certain nambre d'unites industrielles ont ete implantees en 1976, y campris une deuxieme raffinerie de sucre d'une capacite de 15.000 tonnes. L'utilisation des capacites de production industrielle existantes s'est egalement amilioree. Pourtant le rythme de la croissance industrielle se serait ralenti en 1976 en raison de limitations de capacites ou de debouches auxquelles se sont heurtees quelques branches importantes. Le decoulement des textiles, du savon et de l'huile d'arachides a diminue de fa~on importante a La suite de la hausse sensible des prix de vente. Les eentrales eleetriques et la eimenterie d'un autre c5te, tournaient presqu'au plein en 1975. Toute augmentation importante de production d'electricite et de clment ne pourra donc se realiser avant La mise en service de la centrale hydraulique de Selingue et 1'achevement soit d'une seconde cimenterie soit de l'expansion de la premiere. Les industries qui n'avaient pas connu de contrainte de debouches ou de capacite ont par ailleurs evolue bien plus favorablement. La production de sucre a double tandis que celle de coton fibre, de cigarettes, d'allumettes, de bicyclettes et de cyclomoteurs a augmente de 25 a 77% suivant les produits.

    Epargne et lnvestissement

    7. De 1969 a 1971, la consommation des menages et des administrations s'est accrue moins vite que le PIB de sorte que le taux d'epargne interieur est passe de 11,6 a 12,9%. Le taux d'investissement ayant legerement decline au cours de cette periode, le deficit en ressources s'est reduit, pass ant de 6,2 a 2,5% seulement du PIB. Le taux d'epargne a cependant baisse jusqu'a

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    7,7% en 1972; et comme le taux d'investissement s'est eleve legerement en meme temps, le deficit en ressources a ete porte a 8% du P"IB. Les changements survenus depuis 1972 dans la composition de la de pense interieure brute font apparaitre la rupture serieuse de l'equilibre ressources - emplois d'une economie, connaissant deja un deficit important du commerce et des services, que peuvent produire des calamites naturelles et la hausse brusque des prix a l'importation. L'epargne est devenue negative lorsque les depenses de consommation sont passees de 101,2 a 118,3% du PIB en 1973 et 1974 par suite de la chute brusque de la production agricole et 1a hausse exceptionnel1e des prix a l'tmportation des denrees a1imentaires. Le deficit en ressources s'est e1argi passant a 17,2% du PIB en 1973 et jusquta 31,9% en 1974. La depense globa1e de consommation a ~nregistre une diminution relative pendant 1a reprise economique des annees 1975 et 1976; et 1e taux d'epargne, redevenant positif en 1976 a retrouve son niveau de 1972. Le deficit en ressources a decline apres 1972 et en 1976 s'est trouve reduit a 10,8% du PIB.

    Tableau 2: De.eense interieure brutez e.eargne et deficit en ressources (en pourcentage du PIB)

    1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976-Consommation 88,4 88,1 87,1 92,3 101,2 118,2 103,3 92,3

    Menages (71,9) (72,S) (71,2) (77,S) (86,0) (102,6) (88,4) 74,5) Administrations (16,5) (15,6) (U,9) (14,8) (15,2) (15,6) (14,9) (17,8)

    Investissements 17,8 14,9 15,2 15,7 16.0 13,7 16,3 18,5

    Total des emplois interieurs 106,2 103,0 102,3 108,0 117,2 131,0 119,6 110,8

    Deficit en res sources 6,2 3,0 2,3 8,0 11,2 31,9 19,6 10,8

    Epargne interieure brute 11,6 11,9 12,9 7,7 -1,2 -18,2 -3,3 7,7

    Source: Direction Nationale du Plan et de la Statistique; estimations de la mission pour 1973 et les annees suivantes.

    8. Les mouvements monetaires sont influences au Mali principalement par 1e credit bancaire a "l'economie et les avoirs exterieurs nets du systeme bancaire. Les transactions financieres de l'Etat n'affectent ces mouvements que dans une bien moindre mesure car les avances de la Banque Centrale au Tresor sont 1tmitees statutairement a 15% des recettes fisca1es de l'annee precedente. Les banques de depot ne sont pas soumises a des obligations legales en ce qui concerne les coefficients de reserve ou de liquidite; et

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    jusqu'en 1975, a l'exception~e plafonds globaux de re-escompte a la Banque Centrale des credits saisonniers et non-saisonniers, e11es operaient sans entrave a l'expansion du credit. Les banques de depot au Mali s'appuient fortement sur les facilites de refinancement disponibles_ a la Banque Centrale et semblent avoir ete en mesure de recourir au re-escompte bien au-deli des l~ites observees dans les autres pays africains membres de la Zone franc. L'encadrement du credit cependant a ete renforce au debut de l'annee 1976, et bien que l'application du plafond de re-escompte aux credits saisonniers demeure assez soup Ie, Ie taux de croissance du credit bancaire a enregistre une baisse accusee. Pour renforcer Ie controle du credit, Ie taux d'escompte de la Banque Centrale et 1es taux d'interet des banques de depot ont ete releves en janvier 1977. Aussi Ie Gouvernement est-il en train d'examiner un projet de loi pour la reglementation des operations de banque qui comprendrait, entre autres chases, des dispositions relatives aux coefficients de reserve et de liquidite. Et il est probable qu'une legislation bancaire d'ensemble soit introduite sous peu.

    9. Le rythme d'expansion monetaire a ete exceptionne11ement eleva depuis 1972. Entre 1968 et 1972, 1a masse monetaire ne s'est accrue qu'a un taux annue1 moyen inferieur a 10%. Mais en 1973, l'ensemb1e de 1a monnaie fiduciaire en circulation et des depots a vue a augmente de 12,8% et l'annee suivante de plus de 50%. L'expansion monetaire a connu un ralentissement notable en 1975, 1a masse monetaire s'etant accrue d'un peu plus de 19%. Cependant, en depit du succes des mesures restreignant l'expansion du credit, 1e rythme de ralentissement de l'expansion monetaire s'est affaib1i en 1976, en raison du deficit moins important de 1a balance des paiements et, en consequence de l'augmentation moins accusee des engagements nets du systeme bancaire envers l'exterieur. Et la masse monetaire a enregistre un accroissement de 16,2% pendant l'annee.

    10. L'acceleration de l'expansion monetaire depuis 1972 a eu pour cause principa1e l'augmentation massive du credit bancaire aux entreprises publiques. L'encours du credit aces entreprises est passe brusquement de 20,6 a 46,6 milliards de francs maliens en 1972 et 1974, sa part dans l'encours global du credit a l'economie atteignant 67%. L'expansion du credit aux entreprises pub1iques et au secteur prive s'est quelque peu ra1enti en 1975; ne anmo ins en terme abso1u, l'encours du credit aux entreprises publiques s'est encore accru de 22.1 milliards de francs maliens. En fait, l'expansion du credit bancaire a ete si forte en 1972 et en 1975 qu'elle n'etait compensee qu'en partie par l'accroissement considerable des engagements exterieurs du systeme bancaire sous forme d'un endettement croissant aupres du Tresor fran~ais au compte d'operat1ons. Grace a l'encadrement plus strict du credit et aux mesures visant a ameliorer Ie fonctionnement et la situation financiere des entreprises pub11ques, l'expansion du credit a l'econom1e a fortement ralenti en 1976; l'encours des prets et des avances aux entreprises publiques et au secteur prive s'est accru a un taux qui n'atteignait meme pas la moitie de celui de 47% enregistre en 1975. Cependant, des limites plus etroites etaient imposees a l'expansion du credit non-saisonnier qui couvre principalement les besoins du secteur prive; par consequent, pendant 1es trois premiers semestres de 1976, l'encours du secteur prive n'a augmente qu'a un rythme

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    de moitie plus faible que celui de l'encours des entreprises publiques.

    11. L'augmentation rapide du credit aux entreprises publiques tenait essentiellement a la necessite croissante de recours au financement bancaire par les quatre societes d'Etat, a savoir l'OPAM, detenteur du monopole legal de la commercialisation des cereales, la SOMIEX, principale entreprise du commerce exterieur, la SCAER, importateur des intrants de l'agriculture et la SEPOM, entreprise fabriquant de l'huile vegetale et du savon. Ces entre-' prises ont du rechercher des concours considerables aupres des banques en raison des pertes lourdes entrainees par l'adaptation insuffisante des prix • de vente contrales a l'accroissement important des couts a l'importation et des autres elements des frais d'exploitation. Avant 1975, c'est l'OPAM qui recevait la plupart des nouveaux credits bancaires accordes aux entreprises publiques. En 1974, l'OPk~ a encouru des pertes massives se chiffrant a pres de 12 milliards de francs maliens, en raison de la vente sur le marche local, a bas prix officiels, de cereales achetees a l'etranger a des cours exceptionnellement eleves a cette periode. La reprise de la production agricole et la diminution, par consequent, des importations de cereales ont permis a l'OPAM de reduire ses pertes a 1,9 milliards de francs maliens en 1975. Par ailleurs, l'augmentation des prix officiels d'un certain nombre de produits essentiels et denrees de consommation a ete effectue~ par le Gouvernement rl~n~ le but de renflouer les finances des entreprises publiques; et les pertes globales des entreprises publiques sont tombees de 13,2 milliards de francs maliens en 1974 a. quelques 5 milliards en 1975. Les resultats del'exploitation des entreprises publiques auraient enregistre en 1975 une amelioration encore plus nette si ce ntavait ete pour les pertes importantes accrues par la SOMIEX, a cause des cours deprimes a l'exportation et de la vente a perte du sucre importe a des prix eleves, ainsi que la deterioration continue de la situation financiere de la SCAER et de la SEPOM. Cependant, en depit de la reduction des pertes globales, le credit bancaire aux entreprises publiques a connu un nouvel accroissement important en 1975 en raison de l'augmentation sensible de~ ~redits saisonniers entrainee par le financement des stocks de prodults agricoles accumules a la suite des recoles, excellentes pour la plupart. La situation financiere d'ensemble des entreprises publiques s'est encore amelioree en 1976, ce qui leur a permis de reduire leurs besoins de credits supplementaires. L'accroissement du credit bancaire aux entreprises publiques pendant l'annee a ete destine surtout pou~le flnancement de la commercialisation des cereales et des produits de culture de rente ou a L'achat des intrants pour Ie secteur agricole.

    12. L'expansion du credit a normalement un effet direct sur la situation des paiements exterieurs. Les concours bancaires supplementaires, qui servent a financer des montants plus eleves de depense interieure brute, augmentent la demande a l'importation, ou bien affaiblissent l'effet moderateur sur la demande a l'importation des hausses des prix internationaux. Ce dernier genre de situation s'est egalement reproduit au Mali, ou les pertes des entreprises publiques, y compris celles tenant a la vente de biens importes, ou de biens utilisateurs d'importation a des prix officiels ne couvrant pas tous les couts, ont ete financees par le recours au credit bancaire. C'est de cette fa~on que l'expansion, sans entrave serieuse du credit jusqu'en 1975, a ajoute aux pressi~ns deja exercees sur La balance des paiements par les penuries resultant de la secheresse et par l'inflation internationale.

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    13. Le taux d'escompte aupres de la Banque Centrale etait reste inchange depuis 1968 jusqu'au debut de 1977, date a laquelle il a ete porte a 6% avec les re1evements correspondants des taux crediteurs et debiteurs des banques. Les taux d'interet normaux sur prets bancaires_ aux "Operations", aux entreprises publiques et aux firmes privees ont ete portes aux niveaux, respectivement, de 5 a 7,5%, de 7 a9,5% et de 13 a 15%. En mame temps, le taux d'interet maximum servi aux depots a terme est passe de 3,5 a 6~. Ces modifications de 1a structure des taux d'interet, portant 1es taux crediteurs plus ou moins au niveau pratique par les pays membres de l'Union monetaire de l'Afrique de l ' Ouest, sont destinees a restreindre la demande de credit, en decourageant entre autres choses, Itemprunt sur le marche monetaire local pour des emp10is a l ' exterieur du pays, et a favoriser la mobilisation de l'epargne par les banque de depot. Jusqu'a present, les banques de depot n'ont pas ete a meme d'accroitre leurs ressources de maniere significative sous forme de depots a terme. Le montant des depots a terme, qui diminuait depuis 1972, ne s'est eleve qu'a 1,5 milliards de francs maliens en septembre 1976, soit environ 1,3% de l ' encours du credit a l'economie. Le manque d'attrait de leur remuneration parait etre 1e facteur principal empechant la croissance des depots a terme. La Banque de developpement du Mali, 1a plus grande banque de depot, a ouvert des branches en dehors de la capitale afin d'attirer l'epargne privee. Mais on peut douter du succes eventuel de Itouverture de nouvelles branches ou du relevement de 2,5% seulement du taux d'interet sur 1es depots a terme, a10rs que l'interet sur pret hors banques pourrait etre de 15% ou meme plus e1eve.

    Tableau 3: Evolution de la situation monetaire (Milliards de FM)

    ~ 1970 1971- 1972 llll 1974 1ill. .!.2.Z! sept. Avoirs exterieurs nets

    du systeme bancaire -30,8 -31,4 -34,4 -37,0 -47,4 -61,9 -87,9 -96,4

    Credit bancaire A 1 'Etat Aux entreprises

    pubUques Au secteur prive

    __.4J., ~_ ...

    12,4 7,3

    _40,5

    15,0 8,4

    40,8

    18,1 9,6

    41,1

    20,6 13,5

    43,1

    28,4 14,9

    46,0

    46,6 23,1

    45,2

    68,7 33,5

    45,9

    76,7 35,4

    Depots a terme .0,7 0,7 1,1 2,3 2,2 1,4 1,2 1,5

    Divers (nets) 4,1 3,7 2,9 3,2 -0,1 -3,9 -8,8 -9,8

    Masse Monetaire (Circulation fiduciaire et depots a vue) 25,3 28,1 30,1 32,7 36,9 56,3 61,1 69,9

    1/: 78.0 milliards de FM en decembre 1916

    Source: Banque Centrale du Mali

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    14. La reglementation des prix est tres etendue au Mali, quoiqu'en periodes de penuries les marches paralleles se developpent et il devient alors difficile de faire respecter les controles. Les penuries de denrees altmentaires resultant de la secheresse et la hausse des prix a l'tmportation ont soumis l'economie du Mali a de fortes pressions inflationnistes. Au debut le Gouvernement a essaye d'isoler les prix interieurs et le pouvoir d'acbat des salaries contre l'tmpact des effets de la secheresse et de l'inflation internationale par le biais du blocage des prix officiels des produits essentiels. Cette politique n'a nullement empeche la hausse brusque des prix sur les marches paralleles. Le subventionnement de la consommation qu'elle a entraine a mis des pertes considerables a la charge des entreprises publiques"qui ont fait accelerer l'expansion du credit et de la mass~ monetaire par leur recours croissant aux emprunts aupres des banques. Finalement, a travers une serie de hausses effectuees en 1974 et en 1975, le Gouvernement a releve sensiblement les prix officiels de vente d'un certain nombre de biens de cnnsommation et de produits essentiels. De telles hausses dnt affecte entre autre le riz, le mil, le sorgho, 1e savon, l'huile altmentaire, le sucre, les produits petroliers, l'electricite et Ie ciment. En outre, les prix a la production des cereales et des produits des cultures industrielles ont ete releves de 33 a 60% en. 1975. C'est ainsi qu1en 1975 les prix libres et reglementes se situaient a des nivea~~ bien superieurs a ceux de 1972. Les pressions inflationnistes ont, toutefois, diminue depuis 1975 grace a l'augmentation de la production agricole et, dans une certaine mesure, au ralentissement de l'expansion du credit et de la monnaie.

    15. 11 est difficile de determiner l'ampleur des variations annuelles du niveau des prix interieurs car aucun indice d'ensemble des prix de detail ou de gros nrest etabli au Mali. Les deux indices disponibles ne se rapportent qu'aux prix des denrees alimentaires sur le marche officiel et sur 1e marche parallele a Bamako, la capitale. 5i l'on prend le deflateur du PIB comme l'indice representatif des prix interieurs, le taux d'inflation, demeurant modere jusqu'en 1974, s'est brusquement eleve a 18% environ en 1975. La forte hausse enregistree par le deflateur du PIB en 1975 traduit, toutefois, dans une large mesure, l'ajustement differe aux nouvelles conditions du marche des prix a la production des principaux produits agricoles et des prix officiels de vente des produits tmportes ou d'origine locale. 11 est donc probable que le taux d'inflation effectif etait plus faible en 1975, et plus fort les annees precedentes. que ne le fait apparaitre le deflateur du PIB. Sauf exceptions, les prix reglementes n'ont pas ete augmentes en 1976, et les pressions inflationnistes ayant diminue, les 6,1% d'augmentation du deflateur du PIB pendant l'annee paraissent bien representer la tendance effective des prix.

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    Tableau 4: Production, masse monetaire et prix (taux de croissance en pourcentage)

    1971 1972 1973 1974 1975 1976

    PIB en

    aux prix du marche 1969 1/ 6,3 4,0 5,3 -3,0 0,7 12,7 4,8

    Masse monetaire 11,1 7,1 8,6 12,8 52,6 19,2 16,2

    Deflateur du PIB 5,9 5,1 1,4 5,8 6,2 17,6 6,1

    Prix officiels des denrees altmentaires de base a Bamako 4,5 10,9 4,7 11,117,0 23,8 4,9 2/

    Prix libres des denrees alimentaires de base a Bamako 1,4 21,1 7,3 29,2 3,8 4,1 -0,1 2/

    Source: Evolutions recentes de l'economie du Mali, BIRD, septembre 1973; estimations de la mission; FMI; Banque Centrale du Mali.

    1/ Estimations de la mission pour 1972-1975; estimations du FMI pour 1976.

    2/ De janvier a juin.

    Les finances publiques

    16. La situation des finances publiques slest fortement deterioree apres 1972; le deficit budgetaire a plus que double, passant de 5,7 a 12,2 milliards de FM entre 1972 et 1975. Des surplus ont toutefois ete degages par les operations financieres hors budget qui comprennent les transactions des municipalites, la loterie nationale et 1es fonds speciaux 1/ retra~ant le service de la datta pub1ique et le financement de l'equipement-routier et rural. Neanmoins, le deficit financier global du Gouvernement, y compris les surplus extra-budgetaires, stest eleve a 10,2 milliards de FM, soit pres de 4% du PIB, en 1975. La croissance acceleree des depenses de personnel et la relative inelasticite des recettes ont ete les principaux facteurs de la deterioration des finances de l'Etat. Un effort considerable de recouvrement des impots entrepris en 1976 a empeche una deterioration supplementaire de 1a situation budgetaire, malgre une nouvelle et forte augmentation des depenses de' personnel. Le budget rectifie de 1976, en fait, a prevu un deficit plus faible, de l'ordre de 10,1 milliards de FM, mais la realisation risque de se situer au meme niveau quten 1975 en raison de la perception des impots en de~a des previsions.

    1/ Fond autonome d'amortissement, Fond routier et Fond d'equipement rural.

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    17. Les salaires qui sont de loin l'element le plus important des depenses de l'Etat~ ont cru bien plus vite que les autres categories de depenses. Les depenses a ce titre du Gouvernement central et des regions sont passees de 14,5 milliards de FM en 1972, a 26,2 en 1975, et a 34,8 en 1976. Leur part dans les res sources du budget s'est elevee de 71 a 90% entre 1972 et 1975; et~ quoique les recettes fiscales aient connu une forte hausse pendant l'annee, les charges de personnel absorberont probablement 87% des recettes courantes en 1976.

    18. Le Gouvernement a ete prudent, et s'est astreint a la moderation, concernant l'echelle des remunerations; le salaire moyen verse par l'Etat est par suite modeste meme par rapport aux normes de l'Afrique. Les depenses de personnel n'en ont pas moins augmente progressivement, pour une part a cause des ajustements de salaires au COllt de la vie, et pour une autre parce que le Gouvernement sert toujours, de par sa politique en ce domaine, d'employeur de dernier recours pour les diplomes de llenseignement secondaire et superieur. Les augmentations de salaire accordees depuis 1972, a la suite de hausses du COllt de la vie, ont accru les remunerations dans la fonction publique de 55 a 65% suivant les echelons. L'augmentation des remunerations des autres employes de ltEtat qui sont liees au salaire minimum legal des travailleurs non-agricoles (SMIG)~ a ete encore plus forte. En outre~ pendant le quadriennat qui s'est acheve en 1976, le nombre des agents et fonctionnaires de l'Etat et des regions stest accru de 4.100, ce qui lta porte a 27.500.

    19. Le Gouvernement n'emploie encore qu'une petite proportion de la population active. Cependant, etant donne que les charges de sal aires absorbent la p1upart des recettes, une amelioration soutenue des finances publiques et une meilleure repartition des recettes fiscales entre diverses composantes de la depense publique, ne peut venir que d'une plus grande selectivite dans la politique d'emploi public. Une Commission nationale des reformes administratives a ete nommee par le Gouvernement, avec pour mission 1'examen des politiques et des pratiques d'embauche courantes au regard des besoins des administrations en personnel. Cette Commission a presente un certain nombre de projets de mesures comprenant, entre autres, des restrictions a 1 ' entree dans 1a fonction pub1ique fondees sur des criteres de qualification plus stricts. La reglementation de l'emploi public cependant confronte le Gouvernement a un choix de politique qui lui parait assez delicate Si elles ne sont pas assorties d'une expansion des 'debouches ouverts aux candidats a l'emp10i ailleurs dans l'economie~ les restrictions d1embauche dans 1a fonction publique pourraient, craint-il, entrainer de graves remous sociaux.

    20. Suite a l'augmentation rapide des depenses de personnel et a la lenteur relative de la progression des recettes fiscales, les depenses de materiel~ dtequipement et d'entretien n'ont pas connu de croissance significative ou soutenue. Les depenses de materiel courantes destinees au fonctionnement des services et des administrations publiques ont progresse legerement de 5,8 a 5,9 milliards de PM entre 1972 et 1975~ cependant que leur part dans la depense de fonctionnement et d'equipement totale est tombee de 22,1 a 14,3%. Les depenses d'equipement ont decline entre 1972 et 1974; et meme apres une reprise en 1975 elles ne s'elevaient quia 1,6 milliards de PM, soit moins de 4% de la depense budgetaire totale. Les equipements finances par les Fonds routier et d'equipement rural a partir de produits des impots qui leur sont affectes ne figurent pas dans le budget d'equipement. Cependant, les depenses de developpement publiques, y compris les investissements finances par ces fonds, sont passes de 3 milliards de FM en 1972 a 3,5 en 1975, et par rapport au PIB, de 1,7 a 1,4%, soit une diminution. Les credits ouverts pour llentretien des

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    biens de l'Etat sont restes plus ou moins inchanges pendant les annees 1972-75, et ils n'ont pas depasse 1,5%'des depenses de fonctionnement du Gouvernement. La disproportion qui prevalait entre les depenses de personnel et celles d'equipement, de materiel et d'entretien, a ete corrigee dans une certaine mesure en 1976. Bien que la masse salariale selon les estimations du budget rectifie doive etre d'un tiers plus grande qu'en 1975, les depenses de materiel devraient crottre de 45% pour atteindre 8,6 milliards de FM, et celles d'equipement doubler pour se situer a 3,1 milliards de FM.

    21. Les recettes budgetaires ont cru en 1972-75 au rythme annuel de 12,7%, alors que les depenses de personnel ont augcente au taux annuel moyen de 21,8%. L'accroissement des recettes s'est chiffre a 8,8 milliards de francs maliens sur cette periode, ce qui a represente mains de 60% de l'augmentation de la depense budgetaire globale. Le mouvement relativement lent des recettes peut s'attacher a plusieurs facteurs. Les biens d'equipement et les produits de consommation essentiels beneficient d'une exoneration partielle de droits et taxes a l'importation, tandis que les droits de douane sur de nombreux autres biens de consommation sont calcules sur les valeurs mercuriales qui n'ont pas toujours ete modifiees en fonction de la hausse des prix CAE. Les recettes ont sQuffert egalement de ce que les entreprises publiques ont accumule des pertes considerables, en raison principalement d'une politique de prix non economique, et de l'evasion fiscale sur les droits de douane et autres impots. A l'encontre de la lente progression des recettes fiscales jusqu'en 1975, une augmentation evaluee a 10,8 milliards de francs maliens, soit 37%, a ete enregistree en 1976. Cette augmentation traduit pour l'essentiel une amelioration de recouvrement puisque le budget n'a pas apporte de modification importante a la structure et aux taux de la fiscalite. Une action speciale a ete' engagee en cours d'annee dans le but de faire rentrer les arrieres d'impots; seul, le recouvrement des arrieres a represente environ 407. des recettes fiscales supplementaires prevues. Toutefois, par rapport a l'objectif budgetaire des recettes de 6,7 milliards de FM, le recouvrement des arrieres n'aurait fourni que quelques 5 milliards de FM, en raison des difficultes qu'ont rencontrees les entreprises publiques a degager des ressources pour regler leurs impayes. Le deficit du budget devrait donc etre du meme ordre qu'en 1975.

    22. La plus grande part du deficit financier global de l'Etat en 1972 a ete couverte par l'appel a des sources internes. L'accroissement du deficit les annees suivantes s'est accompagne d'un recours accru au financement externej et l'aide budgetaire etrangere, pour la plupart sous la forme de dons et de subventions, est passee de 2 milliards de FM en 1972 a 11,7 milliards en 1975. En fait, en 1974 aussi bien qu'en 1975, le soutien budgetaire apporte par les sources exterieures a ete suffisamment important pour couvrir l'ensemble du deficit des operations budgetaires et extra-budgetaires. Le deficit global de 1976 devait etre finance pour l'essentiel par des dons et des subventions provenant de l'exterieur. Les avances nettes de la Banque Centrale au Tresor etant limitees statutairement, celles-ci ne pouvaient s'elever quIa 1 milliard de FM; le reste du deficit devait etre couvert par des transferts budgetaires en provenance de la France (3 milliards de FM), de 1a CEE et des pays arabes producteurs de petrole.

    23. La loi des finances pour 1977 prevoit des depenses tota1es de 56,4 milliards de FM, soit une augmentation de 6,2 milliards par rapport aux previsions rectifiees pour 1976. Les depenses d'equipement et de materiel devraient s'accroitre plus vite que celles de personnel; mais, en valeur absolue, l'accroissement

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    -des depenses de personnel serait, comme par le passe, superieur a celui de l'ensemble des autres categories de depenses. Le budget prevoit egalement une augmentation quelque peu plus importante des recettes par rapport a celle des depenses, de sorte que le deficit budgetaire serait ramene de 10,1 milliards a 5,8 milliards de FM. Des recettes accrues sont attendues de divers impots, mais le recouvrement des arrieres devrait rester la source la plus importante de recettes supplementaires. Etant donne que le budget ne propose aucun impot nouveau, que les arrieres n'offrent plus que des possibilites limitees, et que les entreprises publiques ont accumule des dettes considerables, on peut s'attendre a ce que les recettes fiscales soient inferieures aux previsions. Le deficit budgetaire pourrait donc etre bien plus important que 5,8 milliards de FM prevus.

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    Tableau 5: Transactions financieres de 1 'Etat

    (Milliards de FM)

    Budget rectifie Budget

    1972 1973 1974 1975 1976 1977

    Recettes courantes 1/ 20,45 22,18 23,20 29,25 40,12 50,60 Depenses courantes:-1! 25,58 28,53 31,30 39,78 47,07 52,36

    (a) personnel 14,52 16,97 21,07 26,23 34,83 37,24 (b) materiel 5,78 6,28 5,94 5,94 8,63 10,50 (c) diverses 2/

    Surplus (deficitT courant 5,28

    -5,13 5,28

    -6,35 4,29

    -8,10 7,61

    -10,53 3,61

    -6,95 4,62

    -1,76 Depenses en capital 0,60 0,62 0,49 1,62 3,13 4,03 Surplus (deficit) -5,73 -6,97 -8,59 -12,15 -10,08 -5,78 Operations hors budget (nettes) -0,06 0,72 1,55 1,91 Surplus (deficit global -5,79 -6,25 -7,04 10,24

    Financement: Sources exterieures: 2,04 5,13 7,87 11,70

    - dons 2,00 5,01 7,72 11,56 - prets 0,04 0,12 0,15 0,14

    Sources interieures: 3,75 1,12 -0,83 -1,46 - Banque centrale 0,50 -0,30 0,95 -0,85 - Banques de dep6t 0,02 -1,08 -0,49 -0,68

    Comptes cheques postaux 0,20 0,50 -0,33 0,25 Operations du Tresor 3,03 2,00 -0,96 -0,18 Financement total 5z79 6 225 7 2°4 1°2 25

    Source: Direction Nationale du Tresor, Ministere des Finances et du Commerce; FMI.

    1/ Gouvernement central et des regions, y compris 1es comptes a regulariser.

    gj Y compris 1es voyages officie1s, l'entretien des batiments publics, 1es contributions aux programmes d'assistance technique, 1es subventions et 1es depenses courantes non c1assess.

    11 Operations nettes du Fond routier, du Fond autonome d'amortissement, de 1a loterie natioanle et des budgets municipaux.

  • -14

    24. Etant donne l'ampleur aes desequilibres budgetaires, l'amelioration substantielle et durable des finances publiques ne peut etre realisee sans une re-orientation des politiques fondamentales. Les entreprises publiques qui dominent Ie secteur .~oderne de l'economie, n'ont pas pu apporter de contributions importantes au budget, que ce soit sous la forme de versements d'impots directs, ou sous celie de remises de surplus d'exploitation. Les pressions fiscales qu'a entraine la croissance rapide des charges de personnel, ne se sont pas traduites seulement par des deficits importants, mais aussi par un freinage des depenses consacrees a l'equipement, au materiel et a l'entretien. De toute evidence, il faudrait que Itelimination des subventions a la consommation accordees par le biais de la reglementation des prix devienne un principe d'action essentiel a la correction du desequilibre du budget, afin d'ameliorer la situation financiere des entreprises publiques ainsi que la limitation des accroissements d'effectifs dans la fonction pUblique. Il est probable, toutefois, que les orientations nouvelles ne pourront se faire que progressivement en raison de la situation de l'emploi et des repercussions qu'auraient les ajustements de prix aur les ventes des entreprises publiques et sur le pouvoir d'achat des salaries.

    Balance des Eaiements

    25. Le Mali connaissait des difficultes chroniques de balance de paiements avant meme la recente secheresse en raison d'un deficit commercial structurel et des couts de transport eleves qu'impose son enclavement. La secheresse, la forte hausse des prix internationaux en 1973 et la poursuite de l'inflation internationale depuis lors ont serieusement aggrave la faiblesse structurelle de la balance des paiements du Mali. En outre, l'expansion exceptionnellement rapide du credit jusqu'en 1975 a egalement contribue a la deterioration de la situation des paiements exterieurs depuis 1972. Le deficit du commerce et des services s'est amplifie de fa~on alarmante lorsque la chute brusque de la production agricole a entraine des acquisitions tres importantes de denrees alimentaires a l'etranger aux cours eleves de cette epoque ainsi que des disponibilites reduites en produits d'exportation principaux. Le deficit sur biens et services a plus que triple, passant de 22,7 a 73,4 milliards de FM entre 1972 et 1974. En depit de la reprise agricole, il ne stest reduit que legerement en 1975 en raison de la baisse accusee des prix a l'exportation et de la deterioration des termes de ltechange pendant l'annee. La deterioration de la balance du commerce et des services a ete compensee, dans une large mesure, par Itaide alimentaire d'urgence et Ie flux croissant d'autres concours exterieurs sous la forme de transferts unilateraux de l'Etat. Le deficit d'ensemble de la balance des paiements est passe neanmoins de 2,6 milliards de FM en 1972 a 14,5 milliards en 1974. II s'est chiffre a 25,0 milliards de FM, en 1975, Ie plus haut niveau qui ait jamais ete atteint en depit d'une petite amelioration de la balance eommerciale due a l'effilement de l'aide d'urgence et Ie declin par consequent des transferts unilateraux de l'Etat. La balance des paiements a cependant enregistre une amelioration notable en 1976 sous l'effet de plusieurs facteurs favorables: des recoltes exceptionnelles pour la deuxieme annee consecutive, de meilleurs prix a l'exportation, la baisse continue des importations et l'accroissement sensible des entrees nettes de capitaux publics. D'apres les dernieres estimations officielles, Ie deficit du commerce et des services est passe a 46,1 milliards de FM de 68,4 milliards l'annee precedente. Le deficit d'ensemble de la balance des paiements a egalement diminue, passant de 25,0 milliards a 15,8 milliards de FM. II n'en etait pas moins superieur a tous les deficits passes, excepte celui de 1975; et la balance des paiements reste vulnerable aux fluctuations de la production primaire et des prix internationaux. Bien que les exportations aient cru de 46% en

  • 1976 et que les importations aient legerement faibli, les recettes n'ont couvert que 60% du coGt CAF des importations qui, a leur tour, ont represente un quart du PIB.

    26. Les importations de cereales, a elles seules, ont represente pres de 70% de l'accroissement de la valeur CAr des importations entre 1972 et 1974. Durant cette periode, elles sont passees de 63.500 a 234.000 tonnes tandis que Ie prix moyen a l'importation a triple. La valeur des importations du petrole a egalement augmente fortement, traduisant pour l'essentiel la hausse accusee des prix energetiques mondiaux. Mais les importations de la plupart des autres produits, a l'exception du materiel de transport, ont baisse ou bien n'ont enregistre qu'une faible augmentation. La fin de la secheresse en 1975 a entraine une baisse importante des importations de cereales; et bien que la flambee des prix sur Ie marche mondial ait augmente tres sensiblement la valeur des importations de sucre, les importations de cereales et d'autres produits alimentaires ont diminue de 30 milliards de FM. Les autres importations se sont cependant accrues sous l'effet de la demande en croissance de biens d'equipement, de produits petroliers, de biens intermediaires industriels et d'engrais, d'une part, et d'autre part, a cause de la hausse des prix internationaux. Par consequent, les importations totales de 1975 ne furent inferieures a celles de 1974 que de 10,6 milliards de FM, soit 12%.

    27. Les statistiques du commerce exterieur pour 1976 n'etaient pas disponibles lors de la seconde visite de la mission au Mali. Mais les estimations dont on dispose a present indiquent que les importations ont diminue de 1,7 milliards de FM pour se situer a 73 milliards de FM pendant l'annee. Cette faible baisse a la suite du declin enregistre en 1975 est attribuee a la cessation des importations de cereales et a des achats reduits de sucre pour la consommation interieure. Toutefois, il semble que la demande globale d1importation a ete restreinte par Ie ralentissement de l'expansion du credit pendant l'annee et par l'ajustement a la hausse des prix de vente officiels des produits et intrants essentiels.

    28. L'economie malienne n'a pu beneficier pleinement des prix mondiaux eleves de ses principales exportations en 1973 et 1974 en raison de la reduction de la disponibilite entrainee par les mauvaises recoltes et les pertes de betail. Le volume des exportations de caton, d'arachides et de betail a baisse au cours de ces annees. Mais grace aux prix moyens favorables, la valeur des exportations a augmente de 22,7 milliards de FM en 1972 a 30,8 milliards en 1974. Les recettes, provenant des exportations n'ont toutefois enregistre aucune augmentation en 1975 a cause des cours defavorables sur Ie marche mondial. Grace a de bonnes recoltes, les disponibilites en coton et en arachides se sont nettement ameliorees; mais les prix a l'exportation de ces produits ont fortement diminue de sorte que, malgre l'augmentation importante de volumes, les recettes provenant des arachides n'ont cru que faiblement tandis que celles provenant du coton ant merne baisse. Ltexportation de gomme arabique, qui avait depasse en recettes celIe d'arachides en 1974 a cause d'une flambee sur Ie marche mondial, est retombee brusquement avec l'effondrement des prix. L'exportation de betail stest trouvee freinee par l'interdiction de sortie d'animaux vivants imposee pendant la derniere moitie de I'annee.

    29. Les excellentes recoltes de coton et d'arachides, la production cerealiere abondante et la hausse des cours mondiaux de coton ant permis aux exportations de croitre fortement en 1976. Une augmentation de 46% aurait porte les recettes

  • -16

    provenant des exportations de l'annee a 45,1 milliards de PM. Plus des quatre cinquieme de l'accroissement de la valeur des exportations seraient venus du coton, dont l'exportation a presque double en raison de la recolte exceptionnelle et des cours tres favorables sur le marche mondial. Par ailleurs, de bonnes recoltes de cereales deux annees de suite ont permis au Mali de reprendre, apres une longue interruption, les exportations de denrees alimentaires vers les pays voisins. Environ 30.000 tonnes de mil et de sorgho ont ete exportees au cours de l'annee au Senegal, au Niger et en Gambie. De plus grandes quantites auraient, en fait, pu etre exportees si le chemin de fer n'avait ete un goulot d'etranglement pour les expeditions a destinatinn du Senegal. L'effort d'exportation de riz a connu toutefois un succes bien moindre a cause de la concurrence severe du riz importe de Thailande au Senegal. Seules, 3.000 tonnes ont ete exoediees finalement en Haute Volta qui a_~offel;tdes _l'-ri~ remunerant a peu pres lescouts. .

    30. Le deficit des services qui s'est creuse avec celui du commerce, est passe de 13,4 milliards de FM en 1972 a 42,1 milliards en 1974. La balance des services s'est deterioree a la suite de l'augmentation rapide des paiements nets pour frais d'assurances et de transport, qui normalement represente plus de la moitie du deficit des services, en liaison avec le volume croissant des importations et la hausse des tarifs. Les sorties nettes au titre de paiements pour frais d'assurances et de transports ont diminue en.1975; mais le deficit des services s'est accru, passant a 44,1 milliards de FrI, a cause de l'augmentation des depenses nettes de voyage et celle des paiements de revenu du capital resultant de l'accroissement de la charge de l'interet (8,5 milliards de PM), verse au compte des operations au Tresor fran~ais. Les paiements nets de revenus du capital ont, d'apres les estimations, diminue en 1976 en raison du renoncement par la France d'une part de l'interet du sur le Compte d'operations l/et des tirages moins importants sur ce compte. Par ailleurs, les paiements-nets pour frais d'assurance et de transport ainsi qu'au titre des voyages seraient plus faibles qu'en 1975, alors que les transactions de l'Etat auraient laisse apparaitre un surplus, au lieu du deficit des annees precedentes. Ainsi le deficit des services est-il tombe, selon les estimations, a 38,0 milliards de PM en 1976.

    31. Les recettes nettes au titre des transferts unilateraux de l'Etat ant plus que quadruple en 1972 et 1974 pour atteindre 48,2 milliards de FM. L'accroissement massif des transferts publics s'est produit sous l'effet de l'aide alimentaire officielle et des flux en augmentation de dons en espece et de subventions d'assistance technique. L'effilement au cours de l'annee 1975 de l'action internationale d'urgence liee a la secheresse a reduit llaide alimentaire a concurrence de 14 milliards de PM, et les recettes nettes de transferts publics sont descendues a 35,2 milliards de PM. Les transferts publics ont diminue fortement en 1976, n'atteignant que 17,1 milliards de PM, soit un peu moins de la moitie du montant de l'annee precedente, refletant ainsi la cessation de l'aide dturgence et la reduction des dons en espece. Les transferts prives qui comprennent principalement les envois de fonds de travailleurs emigres et les recettes sur exportations clandestines, ont augmente sensiblement en 1975, mais n'ont varie que de peu l'annee suivante.

    ];/ A partir du debut de l'annee, la France a renonce a l'interet du sur une troisieme tranche d'interet accumule au Compte.

  • -17

    32. Les transferts unilateraux de l'Etat ont pris une telle ampleur en 1972-75 que l'emprunt public est devenu un flux relativement peu important de la balance des paiements. Les entrees nettes au titre d'emprunts publics ont progresse de 6,1 milliards de FM en 1972 a 9,6 milliards en 1975, ne representant cette derniere annee qu'un peu plus du quart des transferts publics. Mais en 1976, les entrees nettes de cApitaux publics seraient, a la suite d'une forte augmentation, passees a 17,4 milliards de FM, atteignant ainsi le meme niveau que les recettes au titre des transferts publics. L'accroissement, depuis 1972, des entrees nettes de capitaux publics, tient pour une part a l'augmentation des depenses d'investissement financees par l'aide exterieure et pour une autre part a la remise des echeances liees a un certain nombre de prets contractes anterieurement. Les mouvements de capitaux prives ont cependant fait apparaitre des deficits croissants a cause, essentiellement, des sorties de capitaux a court terme. Ce deficit, qui avait atteint 6,6 milliards de FM en 1975, se serait eleve jusqu'a 11,8 milliards en 1976, en raison principalement des credits a court terme accordes aux importateurs de coton et d'arachides.

    33. Les engagements envers l'etranger de la Banque Centrale et des banques de depot au Mali depassent de beaucoup leurs avo irs. Et le deficit global de la balance des paiements a ate finance depuis 1972, comme les annees precedentes, essentiellement par des tirages automatiques sur le compte d'operations aupres du Tresor fran~ais, qui assure la convertibilite en Francs fran~ais de la monnaie nationale. L' encours de la dette du Hali au Compte .~_' operations _ est passe de 31,5 milliards de FM a la fin de 1972 a 92,0 milliards de FM a la fin de 1976, dont pres de 29% representaient le cumul des interets a payer. En outre, durant les cinq annees 1972-76, environ 25% du deficit combine au titre de la balance du commerce et des services, et des transferts et capitaux prives a ete finance a travers la ligne de credit ouverte par la France afin d'assurer la convertibilite du franc malien. Le reste a ete couvert par des emprunts publics et des dons officiels de l'exterieur. Si, en vue de son caractere durable, l'augmentation du solde debiteur est consideree comme un flux semblable aux apports d'aide exterieure, l'assistance exterieure totale obtenue par le Mali en 1972-76 aerait de l'ordre de 570 millions de dollars EU, ce qui revient a 100 dollars EU par tete.

    34. L'encours de la dette publique exterieure du Mali, y campris les montants non-deoourses, s'e1evait a 471 millions de dollars ED a la fin de l'annee 1975. Un peu plus de la moitie de cette dette en cours, qui ne comprend pas les tirages sur le compte d'operations, etait due a l'URSS et la Republique Populaire de Chine, qui ont ete les principaux bail leurs de fonds au Mali au cours des annees 1960. La charge entiere de paiements au titre de 1a dette exterieure aurait sensib1ement aggrave les difficultas budgetaires et de la balance des paiements du Mali. Mais les versements a ce titre sont jusqu'a present restes faib1es a cause d'un certain nombre d'accords de restructuration conclus ces dernieres annaes et de la remise a court terme des echeances dans 1e cas de certains prets. Le ratio du service de la dette exterieure, quoiqu'en augmentation depuis 1972, ne a'elevait quia 3,1% en 1975. Toutefois, les previsions font ressortir que ce ratio pourrait atteindre 19% en 1980 et 1e Mali auralt a faire face le cas echeant a des difficu1tes en matiere de paiement de 1a dette exterieure a moins que de nouveaux accords de restructuration ne soient conclus pendant les annees a venire

  • - 18

    Tableau 6: Balance des naiements

    (Milliards de FM)

    1974 1975

    Exportations, marchandises FOB 2/

    Importations, marchandises CFA 2/

    Balance commercia1e

    Services, nets

    Transferts prives, nets

    Balance courante

    Transferts uni1ateraux de l'Etat

    Capitaux prives nets

    Capitaux publics, nets

    Autres elements, nets 3/

    Variation des reserves (Accroissement +)

    (Diminution -)

    22,70

    32,00

    -9,30

    -13,39

    5,65

    -17204

    10,61

    -4,74

    6,12

    -1,55

    -2,60

    23,29

    47,34

    -24 205

    -16,34

    3,91

    -36,48

    21,71

    -4,32

    4,88

    3,81

    -10,40

    30,80 30,80

    ?2,10 54,50

    -31 230 -23 270

    42,07

    4,79

    -68~58

    -44,70

    8,00

    -60 240

    48,17

    -2,22

    7,98

    0,15

    -14:50

    35,20

    -6,60

    9,60

    -2,80

    -25 2°0

    45,10

    53,20

    -8,10

    -38,00

    7,60

    -38,50

    17,10

    -11,80

    17,40

    -15,80

    Y Provisoire.

    gj Commerce contra1e.

    11 Allocations DTS, erreurs et omissions.

    Source: Banque centrale du Mali.

  • -19

    ~CHAPITRE II

    LE PUU~ QUINQUE~~AL DU MALI

    Objectifs du Plan et previsions

    35. Lance en 1974, l'actuel Plan quinquennal de developpement economique et social represente un programme ambitieux d'investissements publics a moyen terme, programme considere comme une etape vera la realisation d'un double objectif de developpement a long terme: assurer a la population toute entiere une augmentation de son revenu reel et constituer une aconomie nationale bien isolee de l'incidence de facteurs climatiques et exterieurs defavorabIes. Le Plan se propose avant tout de repondre aux besoins fondamentaux de la population en vivres et en eau, comme egalement de reconstituer Ie secteur de l'elevage. Un autre objectif prioritaire consiste a faciliter l'exploitation optimale des ressources du pays et inciter a une transformation industrielle plus affirmee des produits primaires, dans Ie but de porter la production nationale a son maximum. Le Plan tend egalement a ameliorer l'acces aux marches interieur et exterieur en accentuant Ie developpement de l'infrastructure de transports. Enfin,_ on escompte des investissements prevus au Plan qu'ils renforcent l'independance economique nationale en attenuant, dans une certaine mesure, Ie deficit structurel du commerce et des services. La strategie generale du Plan consiste a promouvoir par ordre de priorite, Ie developpement agricole et la reconstitution du cheptel en vue d'atteindre Ie niveau d'autosuffisance alimentaire, d'assurer aux industries un approvisionnement convenable en matieres premieres et de de gager un surplus croissant de produits primaires destines a l'exportation. D'importants investissements sont prevus en matiere de transports, de barrages et d'energie pour constituer l'infrastructure etayant l'expansion des secteurs primaire et secondaire, pour elargir la base des ressources de l'economie et pour venir a bout des obstacles que l'enclavement du pays et Ie coGt eleve du transport interieur imposent au developpement a long terme. Les investissements consacres a l'infrastructure sont done consideres comme critiques pour assurer la percee permettant Ie decollage de l'economie.

    36. L'objectif, de porter Ie PIB a 269,3 milliards de FM (aux prix 1972) la derniere annee du Plan, implique une croissance annuelle de 7,3% entre 1974 et 1978. Au cours de 1a meme periode, 1a production primaire devrait cro!tre au taux moyen de 4,5% par an. Le secteur secondaire, y compri! les mines, enregistrerait un accroissement annuel de 12,4% tandis que Ie taux de croissance retenu pour Ie secteur secondaire serait legerement superieur a celui du PIB en raison du developpement relativement rap ide du reseau de transports. Le recours a des investissements massifs est prevu, afin d'atteindre les objectifs de croissance et de renforcer l'infrastructure de base de l'economie. Ainsi, les previsions de depenses d'investissements de la periode 1974-78 portent-elles sur 395.2 milliards de PM en prix de 1974; et Ie taux d'investissement doit en consequence passer de 15,7% (realisation de 1972) a 25,7% en 1978. En valeur absolue, cela implique un bond en avant des depenses d'investissements de 28 milliards a 69,1 milliards de FM entre ces deux annees.

    37. Une part aussi elevee que 85% du coGt total des investissements du Plan devrait etre financee par des emprunts etrangers et des dons de l'exterieur. Cependant, les contraintes en matiere de mobilisation des ressources internes entraineraient un deficit budgetaire plus important, alors que la balance des paiements resterait deficitaire pendant toute la duree du Plan. II est prevu que les recettes provenant des exportations, evaluees a prix constants,

  • -20

    augmenteront de 8,1% par an,essentiellement en raison de la rapide progression des productions de coton et d'arachides. Mais le coGt des importations devrait crottre encore plus rapidement, a cause de l'augmentation assez importante des acquisitions de materiel, d'energie et de produits. On prevoit toutefois que les realisations du Plan amelioreront dans une certaine mesure la structure de la balance des paiements, en reduisant sensiblement, a partir de 1976, le deficit commercial et celui du commerce et des services. Le deficit commercial (evalue en prix constants de 1972) passerait neanmoins de 9,3 milliards de FM en 1972 a 18,1 milliards en 1978, cependant que le deficit du commerce et des services (evalue toujours en prix constants) en 1978 aurait depasse le double du niveau de celui enregistre en 1972.

    38. L'affectation des investissements, dans le cadre du Plan, reflete le caractere hautement prioritaire confine a l'agriculture et aux secteurs qui lui sont associes. La part la plus importante des depenses d'investissement (133 milliards de FM, soit un peu plus du tiers du total des investissements inscrits au Plan) est reserve au secteur agricole. Au sein du meme secteur, les trois quart des investissements vont au developpement agricole. Le tableau ci-dessous resume les objectifs du Plan pour l'annee 1978 en ce qui concerne la production de cereales et des cultures de rente.

    Tableau 7: Objectifs de production agricole

    Production Objecti!s du Plan 1972 1978

    ---------(milliers de tonnes)-------

    Mil et sorgho 715 932

    Paddy 157 300

    Mals 72 144

    Autres grains, racines et tubercules 170

    Arachides 152 217

    Coton (graines) 74 138

    Canne a sucre 52 210

    Source: Plan quinqueunal de developpement economique et social 1974-78, Direction nationale du Plan et de la Statistique, aout 1974.

    L'objectif de 1,5 million de tonnes pour l'ensemble des cultures vivrieres de cereales devrait assurer l'autosuffisance alimentaire, soit 470 grammes par personne et par jour. Par ailleurs, ltaugmentation relativement importante de la production de paddy, envisagee pendant l'execution du Plan, serait, d'apres les previsions, absorbee par la substitution progressive du riz au mil et au sorgho. La production de cultures de rente devrait augmenterbien plus rapidement que celle des cereales. On prevoit egalement qu'une part croissante des recoltes

  • -21

    d'arachides et de coton sera transformee sur place par l'industrie nationale. Le secteur de l'elevage, malgre l'importance de sa contribution au FIB et aux recettes d'exportation, n'est destine a recevoir que 6% du total des investissements, soit le sixieme du montant des investissements affectes au secteur primatre.

    39. Le secteur secondaire et les mines se taillent la seconde place dans les investissements du Plan. Sur les 110,6 milliards de FM envisages pour ces secteurs, un tiers environ doit financer deux grands barrages, celui de Selingue sur le Niger et celui de Manantati sur le Senegal. En ce qui concerne les investissements proposes pour le sous-secteur industriel, le Plan met l'accent sur le developpement des textiles et des industries alimentaires. Le cinquieme des investissements du Plan revient aux transports, l'essentiel etant prevu pour l'amelioration et l'extension du reseau routier. Le Plan est assez caracteristique en ce qu'il consacre un pourcentage relativement faible des res sources aux services sociaux. L'urbanisme, le logement et les travaux publics ne comptent que pour 5,8% du total, l'enseignement et la culture pour 6,9%, la sante et les affaires sociales pour 2,67.. ·La sante et l'enseignement ne sont donc accordes qu'une priorite relativement faible.

    Tableau 8: Plan quinquennal 1974-78 Depenses d'investissement

    Milliards de FM Pourcentage (Prix de 1974)

    Developpement rural

    Agriculture et forets

    Elevages

    Secteur secondaire

    Energies et amenagement hydraulique Developpement industriel Mines

    Tourisme et communications

    Transports

    Postes et telegraphes,

    telecommunication, tourisme

    Services sociaux

    Enseignement et culture Urbanisme, logement et travaux publics Sante et affaires sociales

    Total

    133,0 33,7

    (109,3) (27,7)

    ( 23 t 7) ( 6,0)

    110,6 28,0

    ( 63,9) (16,2)

    ( 33,5) ( 8,5) ( 13.2) ( 3.3)

    91,1 23,0

    ( 78,9) (20,0)

    ( 12,2) ( 3,0)

    60,5 15 t 3

    ( 27,4) ( 6,9) ( 22,8) ( 5,8) ( 10,3) ( 2,6)

    395,2 100,0

    Source: Plan quinquennal de developpement economique et social, 1974-78 Direction nationale du Plan et de 1a statistique, aout 1974

    -------------"------- ----------"~-.-~------.-.-----~------

  • -22

    Execution du Plan

    40. Compte tenu de l'evolution recente de l'economie, les objectifs assignes a la croissance, pour la periode 1974-78, aussi bien que- l'ampleur du programme d'investissements prevu au Plan sont extremement eleves. Au cours des deux annees precedant la secheresse, Ie PIB a progresse en moyenne de moins de 5% par an. Meme si l'on se base sur Ie rythme relativement rapide de l'expansion economique en 1975 et 1976, il est tres improbable de voir se realiser l'objectif de croissance annuelle atteignant 7,3% en raison de la faiblesse du PIB pendant les annees de secheresse. En outre, alors que le taux median d'investissement etait de l'ordre de 16% entre 1969 et 1976, les investissements devraient atteindre 25,7% du PIB en 1978. Meme si les res sources necessaires exterieures et interieures etaient degagees, l'economie malienne n'est pas encore capable de mettre en oeuvre un programme d'investissements de telle envergure en une periode de cinq ansa

    41. De fait, jusqu'a present, la realisation des objectifs de production et d'investissements s'est revelee beaucoup plus lente que ce que l'on prevoyait dans le Plan. L'augmentation de la production primaire entre 1972, annee de base pour les previsions. et 1976 s'est effectuee a un rythme annuel bien inferieur a l'objectif de 4,5 pour cent. Toutefois, grace au retour a la pluviometrie normale ainsi qu'aux actions intenses accomplies afin d'ameliorer les rendements et de mettre en valeur les polders, la recolte d'un certain nombre de cultures importantes en 1976 n'etait pas de beaucoup inferieure a l'objectif de 1978, derniere annee du Plan. La product inn arachidiere a meme depasse les previsions. On prevoit d'ailleurs que celle de la canne a sucre,quoique encore tres faible en 1976, atteindra presque 200.000 tonnesen 1977, en raison de l'extension des superficies mises en culture et -de l'amelioration des rendements. 11 est done tres probable qu'a l'exception eventuelle du mil et du sorgho t les objectifs de production prevus pour l'annee 1978 seront atteints.

    Tableau 9: Cultures - Production et objectifs

    Production Objectifs du Plan 1976 1978

    -----(milliers de tonnes)----------

    Mil et sorgho 800 932

    Paddy 259 1:./ 300

    Ma!s 70 144

    Arachides 227 217

    Caton (graines) 106 138

    Canne a sucre 60 210

    Source: Plan quinquennal de developpement ecnnomique et social, 1974-78 Direction nationale du Plan et de la Statistique, aout 1974 et Ministere du deve10ppement rural.

    !I Estimation de la mission

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    42. S'agissant du secteur secondaire, l'augmentation effective de la production jusqu'a 1976 est restee inferieure a la moitie de ce qu'il etait prevu de realiser a la fin du Plan. L'insuffisance de debouchees ou des limitations de capacite freinant a l'heure actuelle les activites d'tmportantes branches industrielles, la productioo restera en fin de compte considerablement en de~a des objectifs du Plan. Dans le secteur tertiaire de meme, l'objectif ne sera probablement pas atteint; en effet, la production de ce secteur a augmente d'a peine 5 pour cent par an environ, contre une prevision de 8 pour cent. De 1972 a 1976, le PIB en prix constants a augmente d'environ 3,6 pour cent en moyenne par an, soit environ la moitie seulement de ce qui etait prevu dans le Plan. Pour atteindre l'objectif de 269,3 milliards de FM {en prL~ de 1972) assigne a l'annee 1978, le PIB devrait donc augmenter d'environ 15 pour cent par an les deux dernieres annees du Plan, ce qu'il est tout a fait impossible d'accomplir.

    43. Le demarrage des investissements se heurtant a des obstacles financiers et autres, la mise en oeuvre du programme d'investissements du Plan a egalement progresse a un rythme plus lent que l'on avait prevu. Le coat total du programme, a l'origine evalue a 395,2 milliards de 1M en prix de 1974, a ite porte 8 500 milliards de FM en 1976 a la suite d'une revision tenant compte de la hausse des prix survenue entretemps. Les previsions de depenses d'investissement ont fait l'objet d'une seconde revision qui les a portees a 800 milliards de n1. Mais ce chiffre comprend les depenses, a present evaluees a 200 milliards de FM, qui ne devaient s'effectuer qu'apres l'arrivee au terme du Plan courant.

    44. En juin 1976, le Ministere du Plan, qui avait ete cree auparavant pour coordonner la politique de planification et sa mise en oeuvre, a evalue l'execution du programme d'investissement ainsi que l'etat de son financement. Cette evaluation a revele que les depenses d'investissements effectuees jusqu'a la fin du premier semestre de 1976 au titre de projets inscrits au Plan n'ont atteint qu'environ 82 milliards de FM, soit un peu plus de 10% du total prevu rectifie se chiffrant a 800 milliards de FM. Le rythme de la mise en oeuvre du programme d'investissements a cependant varie de secteur en secteur. Dans le secteur secondaire, ou il a ete le plus eleve, les depenses d'investissement ont depasse 14% du coat total prevu des projets; et en ce qui concerne le sous-secteur d'industrie, le taux de realisation, exprime toujours par rapport aux depenses d'investissements prives, a atteint plus de 14%. Par contre, l'execution du Plan a progresse plus lentement a l'interieur du secteur de transports et de communications. Le taux de realisation ne stest ileve que legerement aU-dessus de 7%, essentiellement en raison de la lenteur dans la mise en oeuvre des projets routiers. Quant aux services socia~~, l'execution du programme d' investissements s' est revilee 8_ peine meilleure que d-ans lesec-ieur de transports et de communications, les realisations etant particulierement faibles en ce qui concerne les projets d'education. Le taux de realisation pour l'ensemble du secteur rural atteignait environ 11%, bien qu'il ait ete sensiblement plus eleve au sein du sous secteur d'elevage.

    45. Lors de l'evaluation du Plan, le financement deja acquis s'elevait a 244,1 milliards de FM, soit 30,5% du coat total, d'apres les previsions revisees, du programme d'investissements. Le financement interieur toutefois n'en representait qu'environ 8%. A part le financement acquis, les accords de principe portent sur un montant de 117,5 milliards de FM. De la sorte, si l'on tient compte de l'ensemble des engagements fermes et des accords de principe, le financement total obtenu par le Mali jusqu'a mi-1976 representait un peu plus de 45% du programme d'investissements du Plan.

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    46. Le financement des investissements du Plan se repartit assez inegalement entre divers secteurs et sous secteurs de l'economie. Le secteur secondaire, essentiellement parce qu'une importante partie des engagements portant sur des projets d'amenagement hydrauliques et d'energie, s'e~t assure le financement de plus de 60% des depenses prevues d'investissements; le financement acquis pour le barrage de Selingue, evalue a 66,3 milliards de FM, represente a lui seul presque Ie tiers du coGt de l'ensemble dtinvestissements prevus dans Ie secteur secondaire. Pourtant, au sein du meme secteur, Ie financement des projets industriels ne s'e1evait pas tout a fait au tiers du total prevu en ce domaine. Dans 1e secteur rural, les ressources deja engagees ou probablement disponibles dans un proche avenir, pourront assurer Ie financement de la moitie environ des investissements. Mais, l'elevage beneficiant de ressources lui permettant de financer environ 70% du coGt des projets de ce sous secteur inscrit au Plan, s'est trouve mieux loti que la production vegetale. Par rapport aux autres secteurs, l'etat de financement est bien plus defavorable en ce qui concerne les transports, les communications et les services sociaux. Le financement acquis et les accords de principe ne couvriront que 40% au plus des depenses envisagees en matiere d'investissements. Quant aux projets routiers, le trois quart environ du coGt prevu demeurait demuni de financement.

    Tableau 10: Investissements prevus au titre du Plan quinquennal Engagements et deboursements (Situation au 30 juin 1976)

    CoGt des projets Financement Accords Realisations (Milliards de FM) acquis de principe (Prix courants) -en pourcentage du--c-oilt des projets-·

    DeveloEEement rural Agriculture

    251,9 207,3

    ~6,62,2

    22,5 22,3

    .!hl 10,3

    E1evage 44,6 47,4 23,1 15,0

    Secteur secondaire Mines

    201,7 21,3

    56,7 59,4

    hl11,4

    14,4 22,1

    Hydraul1que et energie 102,4 83,1 3,1 10,5 Industrie 78,0 21,4 B,l 17,3

    Tourisme et Communications Transports

    253.5 236,1

    17 ,4 15,B

    12.1 12,5

    2.d 7,0

    Postes