L ’entreprise est implantée en Floride. Son origine remonte à 1787, année de création

de Gebr Weyesberg Company… à Solingen en Allemagne !!! Au-delà de ce lien traditionnel affi ché fi ère-ment, Condor présente la particu-larité de faire fabriquer ses produits par Imacasa, une entreprise de coutellerie traditionnelle de Santa Ana au Salvador. Pour ses couteaux droits, Condor utilise deux types d’acier, l’inox 420HC ou le 1075 à haute teneur en carbone. En ce qui

concerne les haches, l’entreprise privilégie l’acier 1045 au carbone. En complément, différents traite-ments de surface sont proposés : fi nition satinée, naturelle, Condor Classic, époxy noir, Ultrablack Finish, poudre noire et Mystic Camo. Pour les poignées des manches, le choix est donné, selon les modèles, entre différentes essences de bois, le tres-sage en paracorde et, depuis envi-ron deux ans, le micarta, comme sur le modèle Bushlore présenté ci-après.

■ La série Bushcraft Basic

Face à la demande croissante de couteaux de type Bushcraft, la marque Condor ne pouvait rester inactive, d’autant qu’elle dispose de moyens de production adéquats pour proposer des pièces parfaite-ment adaptées et, qui plus est, offrant un excellent rapport qualité-prix. Ainsi est née la série Bushcraft Basic composée de trois modèles quasi identiques par les lignes

mais de taille différente. Les trois couteaux en question proviennent évidemment du Salvador. Ils sont réalisés en acier 1075 au carbone revêtu d’un traitement de surface noir à la poudre d’époxy réduisant le risque de corrosion et possèdent des plaquettes de manche en bois de noyer, simplement verni, mon-tées en plate semelle. Leurs lames reçoivent un tranchant lisse et une

Condor : des couteaux taillés pour le terrain

Condor Tool & Knife est une marque américaine récemment importée en France qui commercialise une large gamme de couteaux droits, de machettes, haches et outils de coupe à des prix attractifs.

À l’exception du couteau de cou Elegan (en haut), les couteaux Condor présentés ici sont destinés à un usage de plein air : le Bushlore, le Matagi et les trois modèles Bushcraft Basic.

Les trois modèles Bushcraft Basic disposent de lame de 5 pouces, 4 pouces et 2 pouces (de haut en bas).

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émouture “scandi grind”, pratiquée dans le tiers inférieur. Il convient de noter que la zone émouturée pré-sente une fi nition satinée.

Les trois pièces diffèrent par leurs dimensions et, pour le plus compact, par la forme de lame. Ainsi, sur les deux plus grands, elle possède un dos rectiligne tandis que sur le petit, elle est de type drop-point. Les modèles 4 pouces et 5 pouces atteignent respective-ment 21,6 et 24,5 cm de long pour des lames de 10,16 et 12,7 cm. Leur poids s’établit à 208 et 267 grammes. Quant au 2 pouces, il présente une longueur totale de 14,6 cm dont 5 cm de lame et pèse 104 grammes. Condor livre avec ses couteaux un étui de ceinture en cuir frappé du logo de la marque. Pour cette série Bushcraft Basic tes-tée, deux types de fourreaux légè-rement différents sont fournis. Le premier, destiné aux 5 pouces et 2 pouces, se compose de deux pièces de cuir noir cousues tandis que le second accueillant le 4 pouces est de couleur brune avec une forme repliée, cousue et rivetée. L’origine de cette variation n’est pas connue, mais il est possible de penser qu’il s’agit simplement d’une question de date de fabrication.

• Banc d’essai express : sur les trois pièces en question, la fi ni-tion est véritablement rustique et le bois utilisé pour le manche peut différer de l’un à l’autre. Les pla-quettes offrent un confort tout rela-tif lors de la prise en main.

Leurs bords sont en effet assez peu soignés. Rien de rédhibitoire cependant car il est assez facilement possible d’amélio-rer le grip. Il suffi t d’un outil de type Dremel® et d’un peu d’attention pour y parvenir. Ceci dit, puisqu’il s’agit de couteaux destinés à être employés en situation d’urgence, de telles modifications n’ont rien d’impératif et ne relèvent que de l’appréciation personnelle. Les trois manches offrent par ailleurs une partie inférieure légèrement ren-fl ée et un talon arrondi tandis que la partie avant, près de la lame, est

biseautée de chaque

côté. Le ren-flement prend

place dans la paume et permet d’assurer le grip. En l’ab-sence d’aménagement offrant un point d’appui à l’index en prise mar-teau, une courte marge est donnée par la présence d’un ricasso appa-rent qui sépare le manche du tran-chant. Enfin, l’absence d’un trou pour dragonne est assez regret-table compte tenu de la vocation Bushcraft clairement affi chée. Il est en effet important de pouvoir lier le couteau au poignet.

Avec leurs lames à dos plat, les modèles 4 et 5 pouces se montrent parfaitement adaptés à un usage en plein air. Le tranchant est effi cace quel que soit le type de coupe. Même si l’épaisseur d’acier est un peu plus faible qu’à l’accoutumée, les couteaux supportent aussi le bâtonnage. Cette dernière pos-sibilité est plus que limitée, voire à exclure, sur le Bushcraft Basic 2 pouces du moins s’il est utilisé par un adulte. Par contre, ce couteau est un bon outil d’apprentissage pour un adolescent qui découvre cette activité de nature. Enfi n, quel que soit le modèle, il convient de prendre soin de la lame en acier au carbone après usage.

• Le port : à couteau basique, port classique !!! Les étuis four-nis permettent la mise en place à la ceinture en position verticale, manche vers le haut. Ils viennent couvrir environ un tiers de la poi-gnée. Les fourreaux en cuir noir, avec coutures blanches, présentent une forme plus large et plus plate que l’étui brun et replié plus

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1 - Deux approches du Bushcraft selon Condor avec le modèle Basic à gauche et le Bushlore à droite. 2 - Le Bushcraft Basic 5 pouces et le Bushlore adoptent une construction avec plaquettes montées en plate semelle. L’épaisseur de lame permet quand même le bâtonnage. 3 - Le Bushcraft Basic 5 pouces (en haut) et le Bushlore (en bas) dans leurs fourreaux en cuir respectifs.

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4 - Les trois types d’étuis fournis avec les modèles de la série Bushcraft Basic. 5 - Prise en main du Bushcraft Basic à lame de 5 pouces.

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traditionnel dont la section est légèrement arrondie. Lorsque ces pièces en cuir sont neuves, l’inser-tion et l’extraction des couteaux nécessitent de forcer un peu le pas-sage le temps que ceux-ci fassent leur place.

• Bilan : les couteaux de la série Bushcraft Basic ne trompent pas sur leur nature. Simples et rustiques, ils se montrent efficaces à l’usage. Que demander de plus ? Un prix peu élevé ? Mais c’est déjà le cas !!!

■ Le Bushlore Knife

Ce couteau droit a été déve-loppé dans la perspective d’une utilisation en plein air et notam-ment en Bushcraft. Il se situe tou-tefois à un niveau sensible-ment plus

Sa lame, adoptant une forme drop-point, atteint une longueur de 11 cm pour une épaisseur de 3 mm. Elle bénéfi cie d’une émou-ture à la scandinave, ou “scandi grind”, c’est-à-dire réalisée dans le tiers inférieur de sa hauteur, et d’un tranchant exclusivement lisse. Elle présente une fi nition “2 tons” dite “blasted satin” avec une partie supérieure gris mat et un polissage appliqué à la seule zone émoutu-rée. Cette combinaison lui confère un look original.

Comme de nombreux modèles de la marque, le couteau est livré avec un étui en cuir noir, replié et cousu, doté de deux rivets, l’un à la pointe et l’autre près de son ouverture.

Une patte cou-sue au dos permet le port à la ceinture.

• Banc d’essai express : la lame à pointe tombante du Bushlore est peu agressive. Elle s’acquitte très honorablement de coupes variées et peut même supporter le bâtonnage (1). Sa construction en acier au carbone rend son réaffi lage assez facile.

Le manche est certes basique, mais il offre une prise en main confortable et effi cace grâce à une découpe de sa partie inférieure for-mant un quillon de garde à l’avant et un talon marqué et orienté vers le bas. De plus, les plaquettes en micarta adoptent une sur-face légèrement rugueuse que la paume épouse confortablement. Il convient

encore de noter la présence appré-ciable d’un trou autorisant la mise en place d’une dragonne.

Enfi n, les recomman-dations d’entretien de l’acier au carbone s’ap-pliquent à ce modèle.

• Le port : le fourreau fourni assure un main-tien ferme en couvrant les 3/5 du manche. Face à un

couteau neuf, sorti de la boîte, un effort sera nécessaire à l’extraction, le temps que la poignée fasse sa place. Une patte dorsale, elle aussi cousue, autorise uniquement le port à la ceinture en position verticale.

• Les variantes : il existe une variante du Bushlore munie de pla-quettes en noyer dont les caracté-ristiques sont identiques à l’excep-tion du poids légèrement plus faible (304 grammes, nu) ainsi qu’un Mini Bushlore. Disponible unique-ment avec un manche en bois, ce dernier mesure 16,51 cm de long dont 7,62 cm de lame et pèse 91 grammes.

• Bilan : avec son Bushlore, Condor étoffe sa gamme Bushcraft. Plus évolué et sensiblement moins rustique que les modèles Basic, il est un compagnon de route effi-cace et incontournable pour toute activité de plein air.

Prise en main marteau du Bushlore.

Le Bushlore est destiné à un usage de plein air. Il dispose de plaquettes de manche en micarta, solides et résistantes.

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6 - Par ses dimensions, le Matagi s’apparente à un camp knife basique mais puissant. 7 - Deux extrêmes chez Condor : le puissant et massif Matagi et le couteau de cou compact Elegan, accompagnés de leurs étuis respectifs. 8 - Gros plan sur le logement formé par le repli de tôle d’acier formant la poignée creuse.

élevé que les modèles évoqués précédemment. Long de 23,65 cm et pesant 313 grammes, il adopte la construction classique et la finition rustique de la majorité des modèles Condor. Taillé dans une barre d’acier 1075 satiné, le Bushlore reçoit des plaquettes en micarta bicolore montées en plate semelle.

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À gauche : cette carte d’avertissement, présente dans les boîtes, indique comment entretenir les lames en acier au carbone. Ci-dessous : l’Elegan dans son étui moulé en kydex et doté d’une chaînette pour le port en suspension.Ci-dessous : l’Elegan dans son étui moulé en kydex et doté d’une chaînette pour le port en suspension.

■ Le Matagi Knife

Avec ce modèle tout acier, Condor aborde le segment de la survie.

Le Matagi est une pièce origi-nale qui n’est pas sans rappeler un produit proposé par Cold Steel, le Bushman, avec lequel il partage certaines caractéristiques struc-turelles. Designé par Joe Flowers, qui signe de nombreux modèles de la marque, et Tim Stetzer, il adopte une construction intégrale en acier 1075, de 3 mm d’épaisseur, dont le manche creux est formé par la tôle d’acier repliée. Un brin de paracorde est enroulé sur la poignée et son extrémité passe par un trou au talon servant d’arrêt. Ce couteau droit affiche des dimensions imposantes avec une lon-gueur totale de 35,88 cm et un poids respectable de 635 grammes. Son épaisseur est de 3 mm. La lame de 21,59 cm adopte une forme à dos plat. Elle abandonne le “scandi grind” des modèles évoqués précédemment pour une émouture plane. Son tranchant est lisse et présente une finition satinée qui se démarque de l’aspect “naturel” appliqué au Matagi.

L’étui fourni par Condor est de type classique, réalisé en cuir noir replié et cousu avec passant dit “belt loop” monté au dos.

• Banc d’essai express : ce modèle affi che des dimensions et un poids importants malgré une épaisseur d’acier somme toute moyenne au niveau de la lame. Le manche formé par un repli implique une prise en main dans laquelle la lame est décalée vers l’extérieur en position marteau, mais sans pour autant constituer une gêne, surtout si l’on prend en compte la vocation outdoor et de survie du Matagi. De plus, la para-corde enroulée augmente nette-ment le confort d’utilisation.

Malgré sa structure simple, ce couteau droit est puissant et peut faire office de camp knife, mais aussi d’outil de chasse grâce à sa poignée creuse autorisant un mon-tage en épieu sur un bâton. Son

tranchant est redoutable. La par-tie évidée du manche peut encore accueillir un kit basique de survie logé dans un tube étanche de diamètre adapté ou bien encore un fi resteel (2) . Toutefois, un bou-chon sera nécessaire pour éviter de le perdre dans l’action. Un morceau de liège retaillé fera par-faitement l’affaire. Enfi n, la para-corde enroulée autour de cette poignée pourra servir sur le ter-rain. L’acier

quotidien a fait son apparition au catalogue. L’Elegan est l’un d’entre eux. Avant de procéder à un exa-men détaillé, il convient de noter que ces modèles compacts de cou sont livrés sous blister transparent et non dans une boîte en carton fort. Cependant, même si cette ligne constitue un ballon d’essai destiné à tâter le terrain, ils bénéfi cient de la construction solide qui contri-bue à la réputation de Condor.

L’Elegan est donc un droit compact de type squelette. C’est l’un des plus petits neck

• Le port : l’étui fourni permet le port en suspension au cou. Le kydex moulé assure le maintien ferme indispensable à une telle position. Le fourreau couvre d’ail-leurs la partie avant du manche. L’extraction du couteau s’effectue sans aucune diffi culté.

• Bilan  : Condor aborde le segment très concurren-t ie l des couteaux de cou avec un Elegan simple, effi-cace et très polyvalent. Son excellent rapport qualité-prix est sans aucun doute un atout non négligeable. Condor arrive

au carbone “natu-rel” doit être entre-tenu après usage par un nettoyage et l’application d’un léger fi lm d’huile.

• Le port : l’étui fourni permet le port à la ceinture avec manche orienté, de façon classique, vers le haut. Il couvre un bon tiers du manche et assure un maintien ferme. Le passant dorsal monté sur rivet pivote pour suivre les mouve-ments du corps.

• Variantes : un Mini Matagi est apparu en 2014 avec la même construction, mais mesurant 23,02 cm dont 12,06 cm de lame et pesant 290 grammes.

• Bilan : le Matagi de Condor se pose en rival incontestable du Bushman de Cold Steel qu’il sur-passe nettement sur les plans de la taille, de l’épaisseur et surtout du poids. Hormis les machettes, c’est l’un des couteaux droits les plus massifs de la marque américaine.

■ L’Elegan

Le segment outdoor est la spé-cialité de Condor, mais la marque explore aussi d’autres domaines. Ainsi, en 2011, une première série de couteaux de cou utilisables au

knives de la marque avec une lon-gueur totale de 12,7 cm. Il est taillé dans une barre d’acier 1075 traité à l’époxy noir dont l’épaisseur atteint 2 mm. Sa lame drop-point modifi ée de 5,55 cm reçoit un tranchant lisse et une émouture traditionnelle. La structure squelette de la poignée, composée par trois trous de formes différentes permet de limiter son poids à 68 grammes. Un dernier orifi ce circulaire, au talon, autorise le montage d’une dragonne.

Pour ce modèle de cou, Condor a choisi un étui moulé en kydex noir doté d’une chaînette de suspension.

• Banc d’essai express : malgré sa taille réduite, l’Elegan est facile à prendre en main grâce à son ergonomie soignée. La partie avant du manche intègre un aménage-ment concave inférieur formant un quillon de garde et une zone d’ap-pui pour l’index en prise marteau. La courte poignée vient ensuite se loger dans la paume.

Peu agressive, la lame drop-point offre un tranchant suffisant pour réaliser des coupes au quotidien. L’Elegan se montre très polyvalent.

sur le marché français avec une gamme de couteaux droits couvrant déjà plusieurs segment s du marché. L a marque américaine souffre encore d’un déficit d’image, mais elle est susceptible de se révéler un concurrent redou-table dans son domaine de prédilection qu’est l’Outdoor. Et son excellent rapport qua-lité-prix constitue un atout non négligeable à l’heure du choix.

Frédéric COMBE

Remerciements :

L’auteur remercie Philippe Fonteret (Agora-Tec) pour son aide à la réalisation de cet article.

Les couteaux Condor Tool & Knife sont importés en France par Agora-Tec.Site Internet : www.condortk.com

Notes :

(1) - Utilisation d’une branche épaisse comme outil de frappe sur le dos de la lame pour fendre une bûche, par exemple.

(2) - Allume feu.

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