a engagé une action déterminée autour d'axes...

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Dans le hall, un escabeau, les gradins de la compagnie, pour le moment rien d’autre. De la cantine quelqu’un arrive droit comme un i, monte sur l’escabeau, fait sonner une clochette. Les autres comédiens se trouvent sur les bancs D’autres encore derrière le public Dames et Sieurs. Et tous les jeunes gens et vous tous êtres humains sapiens. Vos oreilles et vos yeux. On écoute et on regarde ! De l’attention c’est la moindre des choses. Votre tête et le cœur. Votre tête… Tout ce qu’il en reste ! Il va falloir qu’effectivement, vous les ouvriez grandes les oreilles ; parce qu’on est là. Parce qu’on est prêt. On est à bloc On a répété comme des dingues On n’a même pas le trac On a juste envie ! Chers amis Cette histoire a une origine : l’escabeau, moi dessus, vous ici ! Cette magie ce n’est pas le fruit du hasard ! C’est un dispositif ! Sonnette Quelqu’un arrive avec un groupe de francheuse cancaneuse (qui s’assoient jambes tendues), un chanteur de french cancan. IL déroule le papier, puis lis, (Il a peut-être un cheveu sur la langue) Dans le cadre de la mise en œuvre du Comité interministériel à l'égalité et à la citoyenneté du 6 mars 2015, le ministère de la Culture et de la Communication 1

Transcript of a engagé une action déterminée autour d'axes...

Dans le hall, un escabeau, les gradins de la compagnie, pour le moment rien d’autre.

De la cantine quelqu’un arrive droit comme un i, monte sur l’escabeau, fait sonner une clochette.

Les autres comédiens se trouvent sur les bancs

D’autres encore derrière le public

Dames et Sieurs. Et tous les jeunes gens et vous tous êtres humains sapiens. Vos oreilles et vos yeux.

On écoute et on regarde !

De l’attention c’est la moindre des choses.

Votre tête et le cœur.

Votre tête… Tout ce qu’il en reste !

Il va falloir qu’effectivement, vous les ouvriez grandes les oreilles ; parce qu’on est là.

Parce qu’on est prêt.

On est à bloc

On a répété comme des dingues

On n’a même pas le trac

On a juste envie !

Chers amis

Cette histoire a une origine : l’escabeau, moi dessus, vous ici ! Cette magie ce n’est pas le fruit du hasard !

C’est un dispositif !

Sonnette

Quelqu’un arrive avec un groupe de francheuse cancaneuse (qui s’assoient jambes tendues), un chanteur de french cancan. IL déroule le papier, puis lis, (Il a peut-être un cheveu sur la langue)

Dans le cadre de la mise en œuvre du Comité interministériel à l'égalité et à la citoyenneté du 6 mars 2015, le ministère de la Culture et de la Communication

1

a engagé une action déterminée autour d'axes structurants qui visent à favoriser l'exercice de la citoyenneté et le vivre ensemble

Avec comme objectifs et enjeux :

- Mettre la culture au service de la citoyenneté et des valeurs républicaines ;

French cancan réalisé assis ! Confettis. Langue de belle-mère !

- Replacer la culture au cœur de l’éducation pour la jeunesse ;

French cancan réalisé assis ! Confettis. Langue de belle-mère !

Chapeau pointu !

- Favoriser l’accès de tous à la culture ;

French cancan réalisé assis ! Confettis. Langue de belle-mère !

! Confettis. Chapeau pointu turlututu !

Et la culture sauva le monde !

- Affirmer la diversité culturelle, à l’image de la société française, comme une richesse et reconnaître la pluralité des pratiques.

Arrivée militaire des chanteurs de la marseillaise

Allons enfants de la patrie i e

Le jour de gloire est arrivé

Départ efficace et militaire des chanteurs de la marseillaise

Il s’agit d’un dispositif de résidences d’artistes en collège, pour les classes de 3ème (dispositif pouvant être étendu aux classes de 4ème également). Il s’agit de proposer, sur une période allant de un à deux mois, une présence artistique dans vingt-quatre collèges publics et privés de l’Académie de Dijon avec une priorité pour les établissements implantés dans les zones rurales éloignées et fragiles et dans les territoires politique de la ville.

Julien arrive avec des « super » « youpi » plein la tête la bouche et le corps

Super ! Nous sommes des collégiens de troisièmes et notre collège est implanté dans une zone rurale éloignée et fragile. Quelle chance ! Waouh !

Il se fixe dans une image d’ultime bonheur

Et l’on entend de toutes parts

Effectivement ! C’est de la chance !

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Julien part.

Voilà ! Donc, si on est là devant vous. Moi, toujours sur un escabeau, à faire le bonimenteur avec brio, et mes copains à chanter la marseillaise, c’est parce qu’au plus haut sommet de l’état, on pense qu’il faut qu’on fasse culture et qu’on s’arme des valeurs républicaines… sinon on va tous partir en cacahuète et ça va péter de partout.

Des bancs : sinon on va tous partir en cacahuète et ça va péter de partout !

Comme vous le remarquerez sans doute, nous, on a eu droit à un saltimbanque !

Le gars est arrivé un matin avec sa tête comme ça… avec cette tête là et des tonnes de questions : pour nous faire parler. Vas –y les questions :

L/M/LM arrivent. Quand ils ne parlent pas , ils se grattent la tête et soufflent fort comme après une enduro.

Qu’est-ce que le bonheur ?

Etes-vous contents d’avoir des pieds ?

Que vaut-il mieux faire : vivre ensemble ou construire ensemble ?

Pourquoi sommes-nous en vie ?

Qu’est-ce que la faiblesse ?

2+2 est-ce égal à 4 ?

Doit-on agir ?

La liberté est-ce faire tout ce que l’on veut ?

Pourquoi veut-on parfois grandir plus vite ?

Y-a-t-il des lois et des règles que l’on trouve injustes ?

Qu’est-ce qui est réel ?

Faut-il attendre des autres pour changer les choses ?

Faut-il penser ?

Doit-on mettre tout en œuvre pour une réussite individuelle ou tout mettre en œuvre pour la réussite de l’espèce humaine ?

Quelle heure est-il ?

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Y-a-t-il des différences entre ce que nous sommes et ce que nous montrons de nous ?

Etes-vous heureux ?

Ils soupirent comme si le monde reposait sur leurs épaules pendant ce temps Y arrive

Pendant une semaine : des questions, des réponses, des questions, des réponses, des questions qui emmènent des questions, c’est sans fin ! Prise de tête ! Prise de conscience ?

Puis il a dit : « Merci ! Je pars vous écrire un spectacle de théâtre. J’ai déjà le titre. Ça s’appellera « La parole aux collégiens » ! C’est super comme titre vous ne trouvez pas ?

Quelqu’un arrive et envoie le jingle d’un film choisi puis annonce : la parole aux collégiens ! puis rugit.

C’est ce que vous êtes en train de regarder !

Et maintenant mesdames et messieurs les spectateurs, il nous faut imaginer le lieu de cette parole libre et collégienne, le lieu de l’histoire :

Clochette :

Arrivée rapide, efficace et rythmée des géolocalisateurs

ChaosUniversPlanète terreHémisphère nordEuropeFranceBourgogne Cote d'Or 21

Latitude: 47.5167Longitude: 5.1

M trace une croix à cet endroit

O se place dessus

Pluviométrie ? (regard sur le ciel) : beaucoup !

il pleut tout le temps,

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Complice avec le public : Dès fois c’est chouette on ne peut même pas venir au collège !

Reprise de paroles des géolocalisateurs, de plus en plus ferme

Des grilles

Une caméra

Un drapeau

Le sourire du surveillant !

Comme un cri

Liberté,

Egalité,

Fraternité !

C’est beau ! Et oui, on est libre, on est égaux et on est tous frères.

On est tous frères hein ?

On est bien tous frères non ?

Y’a bien qu’une seule espèce humaine non ?

Il n’y a plus de doute là-dessus non ?

On est tous d’accord, non ?

On peut continuer ?

En tentant d’effrayer :

Une lourde porte verte et vitrée et sécurisée et blindée

Un hall

Froid l’hiver

Chaud l’été

Une sonnerie

Des couloirs

Des rangées

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Des portes

Des portes

Et des portes

Des cubes

Des cubes et des cubes !

C’est donc ici le lieu de l’histoire : derrière les murs, dans des cages, après des portes, des grilles, sous un regard salarié et sous surveillance optique,

Et maintenant : Les personnages de l’histoire :

C’est nous !

Salut ça va ?

Alors comment ça va ?

Et les enfants ?

Et les petits enfants ?

Et les arrières petits enfants ?

La tête basse

Plein la tête

Rien la tête

Hauts les cœurs

Le cœur

Nos cœurs

L’amour

Accélération bruit de cœurs

Attention, attention, il vous reste 15 secondes pour quitter le hall

14/15

Après il sera trop tard

9/8

Il peut vous en coûter de graves conséquences

6

5/4/3

Séquelles

1/0

Ouverture des grilles

Libération de la parole

Tous partent en urgence comme s’il y avait le feu, Seule M reste, s’apprète et avance jusqu’à la croix

Pousse un cri, long, très long, très fort, dément

D/F/A s’approche pour s’assurer de son état !

Ça va ?

Ouais c’est cool

T’es sûr que ça va ?

Ouais, vas-y essaie... Essaie !

Ils se mettent tous 4 ou tous 3 à crier aussi,

Ahh ça fait du bien !

Ils partent

Ouais c’est plutôt pas mal, après ça j’ai presqu’envie de faire des maths.

M part

H fait sonner la clochette

Une personne apporte une chaise

Une autre une table

A arrive et s’installe comme en classe.

Il lève les yeux sur le public

On ne m’a jamais laissé exprimer ma pensée, si saugrenue soit-elle, jamais ! On m’a toujours dit de me taire, écouter oui, proposer non. Alors merci de venir essayer de me faire dire, je suis désolé mais je n’ai pas l’habitude, vous comprenez ? Merci d’avoir pris le temps au moins d’écouter mon silence et ma trouille.

Il repart s’installer sur un banc pendant que L de derrière :

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A quoi cela peut-il bien servir que je parle ? Vous n’entendez pas et je reste convaincu que vous n’entendrez jamais. Vous ne voulez même pas comprendre, vous ne voulez pas écouter. Et même si je n’ai pas grand-chose à dire, j’aimerais qu’on prenne en compte le minuscule humain que je suis.

Tiens ! Un courrier pour toi :

Elle partira en direction de la cantine en ne lisant que la première phrase puis ensuite en récitant chantant la liste des obligations ad libitum

Fais tes devoirs ; sort la vaisselle de la machine à laver ; va faire les courses (pain, bière, fromage râpé) ; prépare à manger ; occupe-toi de ton frère ; donne-lui son bain ; lave-toi les dents et va te coucher sans broncher avant 9h00 ; n’oublie pas d’éteindre toutes les lumières…

L de derrière les spectateurs

Il faudra bien à un moment que l’on vous parle du bonheur !

Arrivée du groupe qui va parler

Et puis d’amour aussi !

Et puis d’amour aussi !

Oh ouais, le bonheur et l’amour !

L’amour du bonheur, le bonheur de l’amour

Parce que nous on a pensé

Ouais ! Tiens montre ! Montre comment on a pensé !

M fait des pauses de penseurs ou de personne sujet à la constipation, puis se jette sur l’écriture et passe la feuille à R qui lira à voix haute dans la même position que M qui maintenant est soulagé. :

Chers adultes, grands, majeurs, éducateurs, conducteurs, nous avons compris : nous sommes nés de votre amour inconditionnel de la vie en générale et surtout de l’espoir que vous portez particulièrement à la vie, à la survie et au développement de l’espèce humaine !

Nous sommes donc le fruit de l’amour et de l’espoir !

C’est grâce à l’amour de la vie que nous sommes arrivés.

Moi, je voudrais préciser, Ils m’ont dit que c’était un « accident » si j’étais né !

Moi je suis né d’un amour sous ivresse. Ils étaient complètement bourrés

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Moi je suis né parce que mes parents s’aimaient et qu’ils ont eu la croyance que de leur fusion naîtrait peut-être le soigneur du monde. J’ai eu de la chance je crois.

L arrive avec une chaise monte dessus !

Bonjour, comme vous ne le voyez certainement pas, j’interprète le spermatozoïde que j’étais quand mes parents se sont aimés : et paf c’est parti… je nage, je nage, à la conquête de l’œuf, sans entrainement, sans vraiment savoir quoi, sans trop réfléchir, par instinct, en mode Usian Bolt et zioum, victoire c’est moi qui ai gagné, c’est moi qui ai gagné e !

Oui, nous sommes le résultat de l’amour et de la paix qui nous entourent !

Nous sommes les enfants de votre monde !

Vous avez dit :

« oh ! Mon Dieu, comme il est beau, oh mon Dieu ! C’est le plus magnifique, l’unique, une merveille merveilleusement merveilleuse.

Vous avez dit :

C’est sûr ! Cet être merveilleux va mettre toute sa vie à œuvrer au bonheur absolu du vivant !

Vous avez dit :

C’est bien, c’est un gars ! C’est bien ! Il reprendra l’exploitation ! C’est de tradition chez nous ; c’est de pères en fils.

Vous avez dit :

De mères en filles.

Vous avez dit :

De filles en mères.

Vous avez dit :

On va le baptiser !

Vous avez dit :

On va le circoncire !

Vous avez dit :

Sacrifions un mouton !

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Vous avez dit :

Oh merde, y’en a deux !

Vous avez dit : j’accepterai tout sauf qu’elle épouse un noir ! ou… ou en tout cas autre chose qu’un blanc !

Vous avez dit : Waouh ! C’est bizarre ! Dans quel sens ça se regarde ?

Vous avez dit : gouzi gouzi gouzi ah bah oh bibi joli à son papa et à sa maman, c’est à moi ça ! et ce petit zizi là c’est un zizi de garçon, c’est pas un zizi de fille. Et en relevant la tête sur le visage épuisé de votre femme vous avez ajouté : j’accepterai tout, sauf qu’il soit homo !

Vous avez dit : on s’ennuyait ! On ne s’ennuiera plus !

Vous avez dit avec un sourire crispé et une tête cubiste : il me ressemble non ?

Vous avez dit : Bon maintenant que c’est fait, moi je m’en vais, je vais commencer une nouvelle vie avec une petite jeunette. Puisque toi tu l’as voulu ton jeune !

Vous avez dit : je me demande si on a bien fait. C’est trop tard là ? C’est comme ça ? On ne peut plus faire autrement ? C’est sûr ?

Vous avez dit : bon je file fêter ça au bistrot avec les potes,

Vous avez dit : lui, ça sera le sauveur du monde !

C’est mes parents qui ont dit ça. Je crois que j’ai de la chance !

Le sauveur du monde, c’est ce que vous avez dit !

Y-a-t-il un sauveur du monde parmi vous ?

Hein ?

Ben c’est peut-être moi.

Ou moi.

Moi aussi peut-être ?

Oui moi un peu, je suis la sauveuse du monde mais aujourd’hui, je ne le sens pas trop, j’ai la flemme !

Peut-être que c’est nous les sauveurs du monde, peut-être, mais ! Va savoir ? Peut-être que c’est nous tous réunis les sauveurs du monde ? C’est une idée géniale ça, qu’un seul sauveur du monde ne puisse pas suffire, mais qu’il faut que nous soyons tous les sauveurs du monde pour sauver le monde ? Excellent !

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Et puis, assez rapidement vous avez fait tomber le poids de vos problèmes et de votre inconscience sur nos petits corps fragiles et innocents, de génération en génération.

Ainsi se sont abattus sur nous :

le dogme du Dieu marché, avec la couche Pampers ultra haute absorption, le body en coton qui n’irrite pas la peau, les 5 ou 6 doudous en peluche - ça l’occupera -, le lait en poudre avec de la salmonelle parfois, un lot de 35 tétines pour qu’il se taise maintenant ! Et puis les vaccins - il parait que c’est bien - et puis la poussette ultra haute technologie révolutionnaire avec la voiture qui va avec, le siège auto avec écran intégré pour les voyages dans le calme, les petits pots industriels, les jouets en plastique avec écran tactile connecté, comme ça il nous fout la paix.

Rien n’est trop beau pour ma progéniture.

Tout pour toi mon chéri et pour toi seul. Tu seras le meilleur, tu auras tout ce que tu veux oh mon chéri, mon chéri, mon chéri !

Nous sommes nés de l’amour, nous avions besoin de manger, de boire, nous n’avions besoin que de votre chaleur, que de votre envie, nous ne souhaitions rien d’autre, nous n’avions envie de rien d’autre.

Tétines, jouets, jeux plastique, I phone, Xbox5, Facebook, la tnt, nounous virtuelles, nourritures blindées de conservateurs, de colorants, d’addictifs, de caméra, de double tour, de surprotection,

Merci

et aujourd’hui vous vous étonnez de ça : spécimen !

J’aime la nature, j’aime les animaux, j’aime les arbres et ce que je préfère, c’est le Nutella : J’aime le Nutella……..

Je ne saurais être heureuse sans mon Iphone

Je m’ennuie tellement que je passe une dizaine d’heures sur ma console

Je n’arrive pas à parler, le silicone m’a collé le palais !

Moi d’abord les autres jamais !

Départ du groupe

Clochette

Y se met à la table d’écolier

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Ce n’est pas si simple de dire, je veux dire d’articuler une pensée qui nous soit profonde, forte, il nous manque parfois le mot, des expériences, tous nos logiciels ne fonctionnent pas encore à plein régime mais l’envie est là, forte, grande. Que l’on prenne attention à nous, déjà, oui voilà, qu’on nous écoute et qu’on nous regarde comme des êtres humains à part entière, et pas seulement nous, mais les plus petits aussi, les plus grands aussi, les plus démunis aussi, les plus différents aussi, que l’on prenne en compte chaque être humain.

Et puis vous nous avez montré le monde que vous avez construit ou que vous avez laissé construire ! Puisque ne rien faire, c’est déjà prendre position.

Chant classique clown

Bienvenue à Mondeland’ mesdames messieurs !

Un groupe se pose en ligne à genoux ; ils applaudissent.

M et Y montent sur des chaises ou vont de part et d’autre des gradins

Et oui mesdames messieurs, bienvenue, c’est formidable : lorsque vous entrez, regardez la beauté de l’augmentation rapide du nombre et de la magnitude des tremblements de terre, le décuplement d’épisodes de sécheresse causant pertes de récoltes et famines et, à l’inverse, de pluies torrentielles causant inondations et glissements de terrain… c’est extraordinaire et plein de sensations fortes ! Les températures ne cessent de battre des records tant à la hausse qu’à la baisse, et ce, aux quatre coins du globe… L’accroissement du nombre de tornades à travers le monde, les chutes de neige dans certains pays tropicaux…

Ils applaudissent.

Nous ajoutons à la liste le nombre incroyable d’hécatombes animales jonchant la planète et dont la cadence ne fait que s’accélérer à la vitesse d’un grand 8 en pleine descente !

Le groupe assis

C’est formidable !

Nous attirons particulièrement votre attention sur la course effrénée à la globalisation qui, sous des prétextes de fond humanitaire, pille sans vergogne tout territoire possédant des ressources naturelles, exploite les humains de tous pays confondus et écarte avec violence et sans remords quiconque s’oppose à son expansion.

Ils applaudissent.

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Nous pouvons également vous présenter, la marche totalitaire des corps militaires qui foulent la planète entière de leurs bottes ensanglantées. La liste des pays en guerre qui s’allonge tous les mois. Au nom de la paix, bien entendu. Et comme la paix demande la sécurité, peut–être aussi constaterez-vous l’augmentation rapide des corps policiers ainsi que du nombre impressionnant de « gardes de sécurité » systématiquement mis en place dans tous les commerces et événements publics.

ils applaudissent.

On est bien en sécurité au milieu de toutes ces armes !

C’est rassurant non ?

Les mitraillettes

Les gilets pare-balles

La dissuasion nucléaire et son petit bouton rouge.

Boum !

Ah je vais bien dormir cette nuit moi.

Et enfin les grandes attractions de l’anxiété généralisée, de la dépression et des troubles sévères de l’humeur. Les cancers, les virus, les troubles neurologiques et les intolérances alimentaires se répandent à toute vitesse.

Vous connaissez le nom du président de la première puissance mondiale ?

Donald Trump!

Oui, bravo, c’est Donald Trump.

Ils regardent l’horizon d’un air admiratif

Ohlala quel monde merveilleux !

Le silence se fait

Sachant que tout ce que nous pouvons faire, ce que nous pouvons dire, ce que nous pouvons penser dépend du point d’horizon qui vient jeter la lumière nécessaire sur la scène de la vie.

Le groupe :

Ça laisse pantois !

clochette

S s’assoit sur la table d’écolier

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Dire n’est pas simple alors écrire peut-être… mais écrire n’est pas simple non plus. Cette page blanche immaculée, ma matière grise noire incontrôlée qui part en feu d’artifice dans les méandres de mon crâne. Rien ne s’écrira, rien ne se dira, ça devrait sortir. Ça ne sortira pas. Je vais me mutiler, la douleur m’apaisera.

Arrête ! Ne va pas te faire mal. Ecoutez, Moi voilà, si on me donne le droit à la parole alors moi je vais dire : Quequette ! Voilà : quequette de face et quequette de profil ! Quequette dessinée sur une feuille en papier bleue à carreau. Voilà pour ma parole. Je n’ai rien trouvé de mieux, je suis désolé. Quequette ! Le bonheur : quequette. La vie ensemble : quequette. La citoyenneté : quequette. La laïcité : quequette. Pour un monde meilleur : quequette. Que ce soit dit : quequette !

Il part fièrement

T et J se poste de part et d’autre de H

Comment voulez-vous ? On ne nous laisse pas penser, on ne nous laisse pas faire nos propres choix, on décide de nos vies : les personnes que l’on doit fréquenter, les activités que l’on doit pratiquer. On nous impose des idées concernant le monde. En nous éloignant de notre vie propre, on nous empêche de nous créer nos propres idées ce qui implique qu’il nous est difficile de faire changer les choses.

Nous ne sommes pas dupes : une république démocratique et citoyenne se définie d’abord par la participation massive des citoyens à la gestion des affaires de la cité, or tout est mis en œuvre pour que ce soit complexe et pour empêcher tout citoyen d’avoir l’envie ou la force morale de se lancer dans une analyse des problèmes ou dans la gestion de la société.

De derrière le public :

On ne peut rien faire.

Oh la la, ce n’est pas si simple !

On ne peut plus rien y faire.

On n’est pas nés du bon côté.

On ne peut rien changer.

Ce n’est pas nous qu’on décide.

Tu te tais et puis c’est tout !

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Mais là je pose la question : (les comédiens de derrière passent devant) qu’y-a-t-il de complexe dans le fait de vivre ?

Respirer, ce serait complexe ?

Manger ce serait complexe ?

Partager ce serait complexe ?

Ouvrir ce serait complexe ?

Soulager ce serait complexe ?

Aimer ce serait complexe ?

Etre heureux ce serait complexe ?

Ah bon ! Eh bien très bien, d’accord, ok, super, génial, formidable ! Bravo !

Complexifiez les amis, complexifiez !

C’est rigolo à dire ça : complexifiez !

Tu crois ?

Essaie !

Complexifiez ! ... attends je réessaie : complexifiez ! Ah oui c’est marrant.

Complexifiez !

Complexifiez !

Ils éclatent de rire.

Bien !

A la question : combien de fois par jour croisons-nous à la maison, dans la rue, à l’école, combien de fois croisons-nous la confiance, le sourire, la bienveillance ? Nous avons répondu :

Tout le monde a l’air de faire ça : se regarder d’un œil méfiant. Il semblerait que tout le monde ait peur de tout le monde. Même un sourire serait un danger ! Attention !

Méfie-toi !

Gentil n’a qu’un œil ! Ne donne pas trop vite ta confiance !

Dans le doute abstiens-toi !

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Si quelqu’un que tu ne connais pas t’aborde ou te sourit, ce n’est pas normal alors crie, hurle au secours et enfuie-toi !

Tu as vu sa tête, prends garde !

Déroulé d’un petit matin :

Mon téléphone me réveille. J’appuie sur un bouton pour faire couler mon chocolat, la liste des colorants et des conservateurs de mes céréales est impressionnante, je commence à les connaître par cœur ! Je ne vois personne, rien. Pas un mot, pas un souffle. J’allume la télé, la télé parle de morts quelque part. Je m’habille, me brosse les dents, je n’ai pas envie de me maquiller, je suis prête. Je dis : je pars ; personne ne répond. Je dis : au revoir ; personne ne répond. Je poursuis avant de fermer la porte : à ce soir, bonne journée ; j’entends maman qui grogne. Je pense : ça serait bien si maman trouvait un travail ou quelque chose qui lui plaise qui lui donnerait envie de se lever, j’aimerais bien qu’elle se lève pour moi. Je pense : c’est depuis que papa est parti, elle n’a plus la force, mais moi je l’aime, je voudrais bien être capable de l’aider. Sur le chemin, les gens ont la tête dans leur portable, à l’abri de bus, il fait froid, personne ne parle, ils sont tous avec leur musique ! Le chauffeur de bus ne me répond pas quand je lui dis bonjour, il grogne. Il est 8 heures du matin et j’ai déjà entendu deux grognements. Je suis seule, personne pour s’installer à mes côtés. Personne n’a envie d’être à côté de quelqu’un qui ne se sent pas bien, quelqu’un qui n’est pas très bien dans sa peau. C’est normal. Si un jour je me remets à sourire j’en aurais des amis moi aussi, c’est sûr ! De la compassion, le monde en est plein pour des gens comme moi, de l’amitié y’en a beaucoup moins. C’est normal je crois. Le premier échange citoyen n’arrive qu’après avoir franchi les murs de l’enceinte du collège. Le bonjour méfiant du surveillant. C’est déjà ça !

Te, te, te, te, te ! Attendez voir cinq minutes là ! Eh ! Ça sent l’entourloupe cette histoire, à plein nez le traquenard ! C’est en train de nous tomber dessus comme un voilage en lin : les belles valeurs, le bien, le mal. On ne nous demande pas de penser là, on nous demande, de manière insidieuse, d’apprendre le bien le mieux le mal et le pire ! C’est malin leur truc là ! Ils nous font dire ce qu’ils ont envie d’entendre de nous. Ils veulent nous faire dire un joli monde qu’on va construire joli gentil, et en avant le joli monde gentil joli ! Ce n’est pas la parole aux collégiens, c’est la parole qu’on souhaite entendre des collégiens ! Ce n’est pas du tout pareil. Tenez, on va vous en donner nous du gentil joli monde :

Allez ! on se tient par la main, on a le sourire, on a confiance, on respire calmement, on inspire par le nez, on expire par la bouche. Voilà détendu, c’est bien, on s’entraide, on s’accueille, on s’écoute, on se comprend, on

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s’encourage, on se soutient, on s’aime, on partage le savoir, la culture et la pensée avance vers la sagesse ultime de l’humanité et en respectant tout le vivant.

On est un pour tous et tous pour un.

Bonjour !

Pardon.

Excusez-moi.

Je vous en prie.

Après vous, je n’en ferai rien.

Mille bonheurs pour cette journée mademoiselle.

Je vous retourne le souhait charmant petit monsieur.

Voulez-vous que je vous aide ?

Nous serons juste les uns envers les autres.

Vous êtes sublime aujourd’hui.

Voulez-vous que je vous aime ?

Gentil monde joli monde !

Ça vous plait hein.

Parce que nous ce que l’on voit quotidiennement c’est :

Mon père en voiture.

Ma mère, pareil !

La dispute de mes parents hier soir à propos du lave-vaisselle !

La vie ne fait pas de cadeau mon garçon !

Arrête de ricaner ma fille !

L’artiste qui fume.

Trop bon trop con mon garçon, fais attention.

C’est la loi du plus fort alors sois fort et pense à toi en premier.

Témoignage :

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J’ai décidé de garder l’anonymat pour ma propre sécurité. Si je parle à visage découvert, ils vont tous me tomber dessus. Moi j’ai appris de ma famille que le bonheur là, la vie là, c’est chacun pour sa peau, point.

Moi le respect, je l’ai appris avec des grosses claques dans la gueule. On m’a dit : tu vois dans la vie celui qui a raison c’est celui qui est le plus fort ou celui qui a l’arme.

C’est comme ça. Combien de fois j’ai entendu : si tu travailles c’est pour toi, ce n’est pas pour les autres, les autres tu t’en fous y’a rien que toi qui compte. Compte sur personne d’autre que toi ! La vie est dure ! Endurcie toi. Crois-moi, si tu es dans la merde personne ne viendra t’en sortir, alors je ne vois pas pourquoi tu irais aider ton prochain.

Ce n’est pas bien hein… d’avoir de telles pensées, mais c’est ce que j’ai appris de ma famille.

Moi, mon bonheur, je le vois comme ça : un bon boulot parce que j’aurai travaillé dur à l’école. Un bon boulot qui gagne un max en en faisant pas bien lourd, ou en gagnant du loto. Une maison spacieuse, moderne, fonctionnelle avec plein de gadgets connectés. Pas d’enfant. Un chien, une femme jolie et bien serviable et bien docile et bien toute disponible. Si j’arrive à ça, comment voulez-vous que la famine en Mauritanie, au Bangladesh, ou au Tchad, une guerre dans je ne sais quel pays, les gens qui se noient en traversant mers et océans, la prostitution des enfants, les maltraitances, les viols et les violences, la misère, les souffrances… comment voulez-vous que tout cela vienne ternir ma petite vie de rêve hein ?

Article premier : Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

La fraternité.

La fraternité.

C’est bien ça, la fraternité.

D’ailleurs en parlant de ça,

On a reçu ça aussi comme « parole ».

Bon… aucune personne de notre modeste troupe n’a voulu interpréter ce qui suit alors on l’a mis sur bande magnétique :

Un magnétophone. Quelqu’un le met en marche.

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« Ça marche là le truc ? Je peux y aller, je peux parler ?

Oui oui, vas-y !

Bon, moi je dis, et c’est mon père qui me l’a dit alors je suis sûr que c’est vrai, je dis que si on veut que ça aille mieux, faut renvoyer tous les autres chez eux ! Les autres je veux dire tous ceux qui ne sont pas comme nous, enfin qui n’ont pas la même tête que nous. Ils nous piquent tout, le boulot, nos femmes, c’est des violeurs, ils profitent de tout, ils arrivent, ils n’en font pas une et on leur donne du pognon et des soins et des aides et tous ces trucs-là ! Les musulmans faut les abattre, tous, c’est de leur faute tout ça, allez hop la dégagez ! qu’il dit mon père. C’est bien quand y’a un bateau qui coule, ceux-là au moins ils ne feront pas chier, qu’il dit mon oncle. Y’a pas de place ici pour eux, y’a pas de place pour toute la misère du monde. »

Regroupement :

Entendez-vous dans les campagnes mugir ces féroces soldats !

Article 26. 2. L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux.

On est envahi d’informations, c’est un déluge.

On en reçoit comme si c’était des seaux de merde.

Tout est contradictoire. Tout nous arrive résumé, vulgarisé.

Ce n’est pas étonnant si l’on entend encore dans nos rangs des pensées si ras du front !

C’est celui qui écrit le plus gros qui gagne.

C’est celui qui a écrit le dernier qu’a raison.

On construit des prisons.

On est en 2018 en France dans une république démocratique et en lieu et place d’école on construit des centres de détention.

All we need is love!

On nous fait flipper sur tout.

Tout est anormal, il fait chaud c’est pas normal, il fait froid c’est pas normal.

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Tout est suspect.

Untel il n’est pas clean.

Celui-ci de toute façon il doit s’en mettre plein les poches.

Elle n’est pas naturelle, c’est du plastique, elle s’est fait refaire les seins !

On nous dit que c’est pas naturel pour une fille d’aimer une fille.

Ni non plus pour un garçon d’aimer un garçon.

A la limite c’est rigolo à regarder.

Mais moi je fais partie de la nature et je suis une fille qui aime une fille.

Et moi aussi je suis la nature, c’est vrai je ne suis ni un extra-terrestre ni un jouet en plastique et j’aime un garçon.

C’est bien de dire ça, ça fait du bien.

C’est bien hein ! de faire un spectacle de théâtre !

Ça libère.

C’est chouette d’être venu nous donner la parole !

Attends,

Y’en a encore :

Les écrans c’est devenu le supplétif de nos parents.

Ben ouais… ils travaillent trop dans leur usine de haricots verts en conserve pour s’acheter des haricots verts en conserve.

C’est marrant, ils pourraient directement en faire pousser chez eux des haricots verts. Comme ça, ils pourraient peut-être s’occuper de nous et surtout nous apprendre à cultiver des haricots verts.

Moi à mon avis vaudrait mieux avec un bon cochon à la maison plutôt qu’une voiture pour aller faire les courses à l’Intermarché.

Ou un mouton !

Oui ou un mouton si tu veux.

Voilà, et bien d’accord, parfait et donc maintenant, avec tout ça qu’est-ce qu’on fait ? Qu’est-ce qu’on va faire ?

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On ne peut pas vraiment laisser faire continuer ça comme ça.

Ça ne devrait pas être trop compliqué de faire mieux.

Et maintenant

Passons aux actes :

Un groupe arrive avec des marteaux, pioches, pics, pelles, tronçonneuses, marteau piqueur….

Ben… qu’est-ce que vous faites ?

Ben, on va tout péter !

On a dit pas d’arme

Ben oui, mais comment veux-tu construire un truc nouveau et joli si on ne casse pas toutes leurs fondations.

On va convaincre.

On va convaincre.

Un autre groupe arrive avec des couteaux et des cordes

Ben… qu’est-ce que vous faites ?

Ben, on va se suicider !

On avait dit pas d’arme !

Oui mais il parait que y’a que quand on est mort qu’on peut se reposer en paix !

On va convaincre.

On va convaincre.

Pour une fois qu’ils sont là, bouches et oreilles grandes ouvertes

Stupéfaits par notre talent

On va vous dire sérieux !

Nous, on est prêts.

Prêts pour que l’humanité ne soit pas une saleté

Un sale mot

Pour que l’humanité ne soit pas une coulée de sang

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Pour que l’humanité ne soit pas crainte, repli, égoïsme

Un tas de boue.

Un truc gris et sombre qui fait baisser la tête.

Pour que l’humanité soit bonheur collectif.

On est prêts

On remonte les manches

On regarde dans les yeux

Prêts à mettre nos plus belles couleurs sur l’horizon.

Prêt à remettre en doute vos vérités toutes faites toutes bien écrites

Mettre en doute ce que vous appelez impossibilités, incapacités.

Vos phrases toutes faites

Prêts à être à la hauteur de tout le savoir

Prêts à réinvestir toutes les connaissances

On est prêts pour apprendre et pour donner

On est prêt à inventer, à construire, prêt à s’apprendre

Faut prendre en main !

Faut qu’on leur dise !

Allez, on leur dit :

Stop !

Arrêtez donc un moment la machine et pensez.

On va construire mieux

On va construire bien

En impliquant tout le monde.

Qu’on soit tous des sauveurs.

Tous ! Vous m’entendez ?

Les plus jeunes

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Arrêtez donc un moment la machine et pensez.

Les plus vieux

Arrêtez donc un moment la machine et pensez.

Les bizarres

Arrêtez donc un moment la machine et pensez.

Les gros

Arrêtez donc un moment la machine et pensez.

Ceux qui ont le nez comme ça ! Ou comme ça.

Les grands

Les très grands

Les riches

Les pauvres

Tous.

C’est assez évident en fait : qui n’aurait pas envie de bonheur, qui n’aurait pas envie d’aimer et d’être aimé ?

On a tous envie d’aimer.

Tous envie d’être aimé.

Qui n’aurait pas envie d’être écouté, d’être respecté ?

On a tous envie d’être écouté d’être respecté

Tous envie d’écouter, de respecter,

On a tous envie de se sentir bien,

Envie de jouer, de chanter, de rire

De danser

D’apprendre

Que les gens qui nous entourent soient heureux

D’avoir une famille qui soit heureuse

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De vivre dans un monde en paix

Tous envie que plus personne ne crève de faim de soif ou de misère !

Que la différence soit une force !

Que nos faiblesses soient acceptées !

Plus d’esclavage !

Plus d’exploitation !

Que le travail soit remplacé par le mot passion

Aucune envie de mépris

Aucune envie de ça !

On n’a pas envie d’avoir mal

Aucun désir de faire mal

De battre, de se faire battre, pas envie !

On n’a pas envie de tuer, ni d’être tué.

Du coup on n’a ni envie ni besoin d’armes.

On ne veut pas de guerre.

Ce serait ça notre action révolutionnaire :

S’y mettre tous à se comprendre les uns les autres.

S’y mettre tous à enfin s’aimer les uns les autres.

Allez !

Arrêtons donc un moment la machine et pensons.

Si ce que nous avons comme intelligence ne nous donne pas tous accès à la possibilité d’une humanité en paix alors oui : Quequette !

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Voix off fin !

Être républicain, c’est exiger que l’État fonctionne selon le droit, sans violence ni arbitraire, c’est souhaiter que les citoyens participent activement à la vie démocratique dans un État où ils puissent se former librement une opinion. Le régime républicain incarne aussi un ensemble de principes moraux et juridiques qui garantissent, au sein d’une nation, le suffrage universel, la laïcité de l’espace public, les droits fondamentaux et l’égalité de tous devant la loi. La République organise la réciprocité des droits et des devoirs. Elle est le creuset du bien public et de l’intérêt commun. Chaque citoyen peut développer son autonomie et sa liberté, dans la solidarité que permet une vie collective.Respecter, informer, expliquer, faire participer, résister à l’oppression et aux abus, tels sont les mots-clés de la République morale d’aujourd’hui.

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