A D...Jacques Lecomte, Les entreprises humanistes.....9 Fabrique à brac L’effet saucisson ........

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A A D E S Mensuel n°247 • Mars 2016 Le temps relié… Éditorial Sommaire Directeur de la publication Jean-Michel Tavan Conception/réalisation Christophe Charlanne Comité de rédaction Audrey Audoin Christophe Charlanne Cosette Jaschinski Paul de Maximy Alice Méar Jean-Michel Tavan François Varry Ont participé à ce numéro Francis Billa Delphine Degardin Philippe Deschanel Sylvie Lajri Jocelyne Laverré Corinne Le Fiblec Roberta Rubino Éditorial Le temps relié… ............................................................1 Adsea-scopie La réparation pénale pour mineurs… ......................2 « Du chaud au cœur », témoignage .........................3 Zoom sur l’équipe nord du SERP ................................4 Un exemple de réponse en RPM : les rendez-vous C.I.V.I.C ..............................................4 La répar « actions » .....................................................6 Un CHSCT central à l’ADSEA 77 ................................7 Des nouvelles brèves Jacques Hébert : Décloisonner les approches socio-éducatives ! Travailler en transversalité ? Conférence débat au Logis.........................................7 J’ai vu, j’ai lu, j’suis ému(e) Pascal Le Rest, Le temps des blessures, La trilogie du jeu du vivre ................................................................8 Jacques Lecomte, Les entreprises humanistes...........9 Fabrique à brac L’effet saucisson .......................................................... 10 Offres d’emploi ......................................... 10 Journal édité par l’Association départementale de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence en Seine-et-Marne. Diffusé à 1 200 exemplaires à l’attention des salariés et des partenaires de l’association. Retrouvez tous les anciens numéros en téléchargement sur adsea77.fr, rubrique Informations et actualités > Historique > Journal ADSEA 77 2 bis, rue Saint-Louis 77000 Melun Tél. 01 60 68 38 36 Courriel : [email protected] À l’entame du mois de janvier, un compagnon de route bien élevé me souhaite la bonne année. Au demeurant, rien de surprenant. Pour « affronter la période », entre deux citations… il me propose de choisir la plus adaptée. La première est de Jean Jaurès : « Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l’avenir ». Cette conception du temps cloisonné en passé regretté, présent coupable et avenir radieux me semble contes- table. À l’instar des clivages institutionnels qui bétonnent le pays dans un empilement de « blocs de compétences », le saucissonnage tem- porel 1 est, lui aussi, facteur de déliaison, pour ne pas dire d’exclusion. Est-il pensable de prendre place dans un espace sans s’inscrire dans une histoire ? L’avenir, c’est du présent en puissance et du passé en fabrication. Le temps n’est qu’un et c’est un infatigable marcheur. À peine envisagé, déjà vécu, bientôt oublié… Parlons de réparation pour éclairer le propos. Rappelons-nous. Naguère, on réparait. Aujourd’hui, on jette sans vergogne. Alors que s’élèvent simultanément la température et les montagnes de déchets, la culpabilité nous envahit. Il ne nous resterait donc plus qu’à rêver de lendemains enchantés… Vraiment, les augures, ce n’est pas mon affaire ! Le brave Camus pensait que l’espoir ne pouvait donner sens à la vie. Face à la fatalité et à l’absurde, il optait fermement pour l’action et l’esprit de responsabilité. Quel courageux point de vue. Il permet de voir loin derrière l’horizon plutôt que de découper sans cesse le temps en de chimériques tranches d’espérance… En ce bas monde, mieux vaut tailler sa route par soi-même. Il existe une forme de réparation qui fait la part belle à l’action et à l’esprit de responsabilité, sans pour autant fragmenter le temps. Parlons du Service éducatif de réparation pénale 2 . Cette intervention socio-éducative prend en compte le passé de l’adolescent pour lequel cette décision de justice aura été prise. Un travail de responsabilisation du jeune devra l’amener à assumer l’acte délictuel posé. Ce préalable historique incontournable permet la concrétisation d’une action répa- ratrice bien ancrée dans le présent, comme une porte ouverte sur un futur possible au plan individuel, familial et social. Ainsi, le passé, le présent et l’avenir sont liés dans une dynamique d’insertion construc- tive, l’acte de réparation en constituant le point d’orgue. L’erreur de conduite est alors transformée en une force motrice. Après le déra- page, l’adolescent reprend le contrôle de son histoire… Dans un mou- vement du temps relié, la recherche d’un point d’équilibre entre hier, aujourd’hui et demain devrait inspirer l’ensemble des intervenants sociaux. Un dernier éclairage avant de conclure. Il concerne l’histoire du travail social lui-même. Souvenons-nous, au commencement, ce fût l’âge de l’action militante… puis vint l’époque de la professionnalisation et des techniciens de la relation. Actuellement, c’est le primat de la modélisa- tion et de l’évaluation qui s’impose. Nous sommes passés du régime de 1 Voir Fabrique à brac, L’effet saucisson, p.10. 2 Voir Adsea-scopie, p.2. l’action au régime de la parole, pour en arriver maintenant au régime de la preuve… Sans tomber dans la nostalgie de l’action, ne faudrait-il pas, à présent, renouer ces trois temps entre eux ? Il y a peu, je déplorais le clivage des espaces institutionnels 3 . Le mor- cellement du temps m’apparaît tout aussi inquiétant. Les frontières spatio-temporelles, quand elles sont idiotes ou infranchissables, pro- duisent des effets délétères. Ces barrières ne sont qu’empêchements et entraves à l’existence. Plus de projet de vie, manque de vision globale… ou de dessein politique. Ne reste plus que l’opportunisme. Alors on tranche au coup par coup… Relions ces dernières lignes aux premières. « Si tu traverses l’enfer, surtout continue d’avancer ». C’est la deuxième citation qui m’a été donnée de choisir. Elle est de Winston... D’un côté, la confiance pa- radisiaque en l’avenir de Jaurès et de l’autre, le conditionnel infernal de Churchill… Enfer ou paradis ? Je ne trancherai pas. Je vote blanc ! À chaque édito suffit sa peine. Demain sera un autre jour… Jean-Michel Tavan 3 Voir édito Le passage de la ligne, n°245, janvier 2016.

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Journal de l’ADSEA 77 n°247 mars 2016 | 1Journal de l’ADSEA 77 n°*** mois année | 1AA D

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Mensuel n°247 • Mars 2016

Le temps relié…Éditorial

SommaireDirecteur de la publicationJean-Michel Tavan

Conception/réalisationChristophe Charlanne

Comité de rédactionAudrey AudoinChristophe CharlanneCosette JaschinskiPaul de MaximyAlice MéarJean-Michel TavanFrançois Varry

Ont participé à ce numéroFrancis BillaDelphine DegardinPhilippe DeschanelSylvie LajriJocelyne LaverréCorinne Le FiblecRoberta Rubino

ÉditorialLe temps relié… ............................................................1

Adsea-scopieLa réparation pénale pour mineurs… ......................2« Du chaud au cœur », témoignage .........................3Zoom sur l’équipe nord du SERP ................................4Un exemple de réponse en RPM : les rendez-vous C.I.V.I.C ..............................................4La répar « actions » .....................................................6Un CHSCT central à l’ADSEA 77 ................................7

Des nouvelles brèvesJacques Hébert : Décloisonner les approches socio-éducatives ! Travailler en transversalité ? Conférence débat au Logis.........................................7

J’ai vu, j’ai lu, j’suis ému(e)Pascal Le Rest, Le temps des blessures, La trilogie du jeu du vivre ................................................................8Jacques Lecomte, Les entreprises humanistes...........9

Fabrique à bracL’effet saucisson .......................................................... 10

Offres d’emploi ......................................... 10

Journal édité par l’Association départementale de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence en Seine-et-Marne.Diffusé à 1 200 exemplaires à l’attention des salariés et des partenaires de l’association.

Retrouvez tous les anciens numéros en téléchargement sur adsea77.fr, rubrique Informations et actualités > Historique > Journal

ADSEA 77 • 2 bis, rue Saint-Louis 77000 Melun • Tél. 01 60 68 38 36 • Courriel : [email protected]

À l’entame du mois de janvier, un compagnon de route bien élevé me souhaite la bonne année. Au demeurant, rien de surprenant. Pour « affronter la période », entre deux citations… il me propose de choisir la plus adaptée. La première est de Jean Jaurès : « Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l’avenir ». Cette conception du temps cloisonné en passé regretté, présent coupable et avenir radieux me semble contes-table. À l’instar des clivages institutionnels qui bétonnent le pays dans un empilement de « blocs de compétences », le saucissonnage tem-porel1 est, lui aussi, facteur de déliaison, pour ne pas dire d’exclusion. Est-il pensable de prendre place dans un espace sans s’inscrire dans une histoire  ? L’avenir, c’est du présent en puissance et du passé en fabrication. Le temps n’est qu’un et c’est un infatigable marcheur. À peine envisagé, déjà vécu, bientôt oublié…

Parlons de réparation pour éclairer le propos. Rappelons-nous. Naguère, on réparait. Aujourd’hui, on jette sans vergogne. Alors que s’élèvent simultanément la température et les montagnes de déchets, la culpabilité nous envahit. Il ne nous resterait donc plus qu’à rêver de lendemains enchantés… Vraiment, les augures, ce n’est pas mon affaire ! Le brave Camus pensait que l’espoir ne pouvait donner sens à la vie. Face à la fatalité et à l’absurde, il optait fermement pour l’action et l’esprit de responsabilité. Quel courageux point de vue. Il permet de voir loin derrière l’horizon plutôt que de découper sans cesse le temps en de chimériques tranches d’espérance… En ce bas monde, mieux vaut tailler sa route par soi-même.

Il existe une forme de réparation qui fait la part belle à l’action et à l’esprit de responsabilité, sans pour autant fragmenter le temps. Parlons du Service éducatif de réparation pénale2. Cette intervention socio-éducative prend en compte le passé de l’adolescent pour lequel cette décision de justice aura été prise. Un travail de responsabilisation du jeune devra l’amener à assumer l’acte délictuel posé. Ce préalable historique incontournable permet la concrétisation d’une action répa-ratrice bien ancrée dans le présent, comme une porte ouverte sur un futur possible au plan individuel, familial et social. Ainsi, le passé, le présent et l’avenir sont liés dans une dynamique d’insertion construc-tive, l’acte de réparation en constituant le point d’orgue. L’erreur de conduite est alors transformée en une force motrice. Après le déra-page, l’adolescent reprend le contrôle de son histoire… Dans un mou-vement du temps relié, la recherche d’un point d’équilibre entre hier, aujourd’hui et demain devrait inspirer l’ensemble des intervenants sociaux.

Un dernier éclairage avant de conclure. Il concerne l’histoire du travail social lui-même. Souvenons-nous, au commencement, ce fût l’âge de l’action militante… puis vint l’époque de la professionnalisation et des techniciens de la relation. Actuellement, c’est le primat de la modélisa-tion et de l’évaluation qui s’impose. Nous sommes passés du régime de

1 Voir Fabrique à brac, L’effet saucisson, p.10.2 Voir Adsea-scopie, p.2.

l’action au régime de la parole, pour en arriver maintenant au régime de la preuve… Sans tomber dans la nostalgie de l’action, ne faudrait-il pas, à présent, renouer ces trois temps entre eux ?

Il y a peu, je déplorais le clivage des espaces institutionnels3. Le mor-cellement du temps m’apparaît tout aussi inquiétant. Les frontières spatio-temporelles, quand elles sont idiotes ou infranchissables, pro-duisent des effets délétères. Ces barrières ne sont qu’empêchements et entraves à l’existence. Plus de projet de vie, manque de vision globale… ou de dessein politique. Ne reste plus que l’opportunisme. Alors on tranche au coup par coup…

Relions ces dernières lignes aux premières. «  Si tu traverses l’enfer, surtout continue d’avancer  ». C’est la deuxième citation qui m’a été donnée de choisir. Elle est de Winston... D’un côté, la confiance pa-radisiaque en l’avenir de Jaurès et de l’autre, le conditionnel infernal de Churchill… Enfer ou paradis ? Je ne trancherai pas. Je vote blanc ! À chaque édito suffit sa peine. Demain sera un autre jour…

Jean-Michel Tavan

3 Voir édito Le passage de la ligne, n°245, janvier 2016.

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2 | Journal de l’ADSEA 77 n°247 mars 2016

Adsea-scop ie

La réparation pénale pour mineurs à l’ADSEA 77Présentation du Service éducatif de réparation pénale (SERP)

La réparation pénale pour mineurs

Le SERP est intégré au SIE-SERP. Il est financé par la Protection judiciaire de la jeunesse, qui est aussi son autorité de contrôle (ministère de la Justice) et travaille en complémentarité avec elle. Il exerce deux missions spécifiques  : la mesure judiciaire d’investigation éducative (MJIE) et la mesure de réparation pénale pour mineurs (RPM). Cette dernière souffrant d’un déficit de lisibilité, nous souhaitions la placer sous les feux des projecteurs et la faire connaître.

Le SERP fonctionne avec deux binômes de travailleurs sociaux. Le premier, situé au nord du département, intervient sur le ressort du tribunal de Meaux, le second officie sur le territoire du tribu-nal de Melun. Le service est mandaté par le juge des enfants ou le parquet pour exercer les mesures de réparation pénale pour mineurs.

La mesure de réparation pénale (RPM)

Prononcée dans le cas de délits commis par des enfants ou des adolescents, la RPM est dans la plupart des cas une mesure pré-judicielle (avant jugement) en alternative aux poursuites. Dans ce cas, elle est réalisée avec l’accord du mineur et de ses parents. Elle peut également faire suite à un jugement du juge des enfants.

La RPM répare les liens sociaux qui ont été mis à mal lors d’un délit, souvent le premier, qui pourrait pourtant conduire à la marginali-sation du jeune. Elle repose sur le postulat que tout enfant ou ado-lescent mineur doit être éduqué même s’il est condamné au pénal.

Elle est menée dans un esprit de justice restaurative : Restaurer la victime dans sa place de citoyen en amenant l’au-

teur du délit à reconnaître qu’il lui a porté préjudice ; Restaurer le jeune dans sa place de citoyen de laquelle il s’est

provisoirement éloigné en commettant un délit ; Restaurer la place de la société dans son rôle éducatif auprès

de tout enfant mineur, aux côtés de ses parents.

La RPM peut revêtir plusieurs formes :

Des entretiens destinés à : rappeler la loi pénale concernant le délit commis ; responsabiliser le mineur et l‘accompagner dans sa prise de

conscience ; apprécier, avec le jeune et ses parents, les conséquences de

l’acte sur la victime et sur la société.

Lorsque c’est possible, des actions pour : rencontrer la victime, lui écrire, effectuer auprès d’elle une

action utile, réparatrice de lien ; effectuer une action individuelle utile à la société (Restos du

Cœur, Croix rouge, ateliers municipaux…) selon le type de délit , effectuer une action collective (rendez-vous C.I.V.I.C.) sur un

thème en rapport avec le délit.

Des écrits réalisés par les professionnels pour : rendre compte au magistrat de l’évolution du jeune au cours de

la mesure face au délit qu’il avait commis au départ et du rôle de ses parents.

Selon les résultats de cette mesure, le magistrat décide de la suite à donner : classement ou poursuite.

La RPM est menée par des travailleurs sociaux soutenus par une équipe administrative et une direction.

Parce qu’elle s’appuie sur les potentiels du jeune et non sur ses défaillances, la RPM est une mesure efficace  : la grande majorité des jeunes suivis ne récidive pas.

La RPM tire son efficacité du fait qu’elle s’appuie sur les potentiels du jeune et non sur ses défaillances.

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Journal de l’ADSEA 77 n°247 mars 2016 | 3

Adsea-scop ie

La réparation pénale pour mineurs, c’est un dossier bien constitué, agrémenté des infos à donner aux intéressés. Et qui fait ce dossier ?C’est la secrétaire qui aime le travail bien ficelé pour aider les édu-cateurs à bien travailler.

Témoignage d’une mère dont le fils a été suivi au SIE-SERP

« Du chaud au cœur »

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4 | Journal de l’ADSEA 77 n°247 mars 2016

Adsea-scop ie (su i te)

Au-delà des réponses traditionnelles et adap-tées à certaines catégories de délits, pour lesquelles nous nous appuyons sur notre par-tenariat avec diverses associations caritatives, nous développons des actions collectives, les rendez-vous C.I.V.I.C.

Ces temps collectifs, avec ou sans héber-gement, d’une durée de plusieurs jours, viennent renforcer nos outils éducatifs. Autour d’une thématique se référant à un type de délit (violence, dégradations…) nous constituons un groupe parfois mixte pour bénéficier de la dynamique et procéder à un rappel à la loi, pour analyser les conséquences de l’acte, pour prendre en compte le préjudice causé à la victime et remettre du sens face à une transgression.

Ces rendez-vous C.I.V.I.C, organisés hors des temps scolaires, sont des moments privilé-giés pour observer les mineurs dans leur ap-proche relationnelle, pour mieux cerner leurs éventuelles difficultés et établir une relation de confiance permettant de poser des jalons éducatifs personnalisés pour chaque mineur.

En 2015, nous avons programmé deux ren-dez-vous C.I.V.I.C particuliers.

En avril, avec des mineurs ayant commis des actes de violences, nous sommes allés partici-per à la vie d’un refuge pour animaux blessés durant cinq jours, partant du principe « tu as agressé… tu vas prendre soin ».

Ce séjour en hébergement nous a donné le temps de nous apprivoiser, de nous connaître, de tester ses limites pour certains, mais surtout de partager une action «  restaura-tive » et revalorisante dans un milieu parfois source d’inquiétude pour de jeunes citadins.

Au regard de leur évolution au fil de ces cinq jours, de la découverte du potentiel de chacun pour dépasser ses appréhensions, nous avons le sentiment d’avoir partagé un moment édu-catif basique mais indispensable.

Un bref historique

L’équipe de réparation pénale nord étant intégralement renouvelée depuis mai 2013 (départ à la retraite des collègues), après un temps d’intégration de la mesure dans toute ses dimensions (philosophique, éducative, pédagogique…), nous avons fait évoluer les modalités de prise en charge des jeunes, au fur et à mesure de nos observations dans un souci de redynamiser, au fil des ans, le contenu de la mesure…

2014 - le théâtre forum

En 2014, nous avons mis en place l’activité théâtre forum, avec Nordine Sahli, éduca-teur spécialisé et animateur théâtre forum.

Le théâtre forum est une technique de théâtre mise au point dans les années 60, par l’homme de théâtre Augusto Boal, dans les favelas de São Paulo. Il crée le « théâtre de l’opprimé  » et le présente comme une réponse possible aux maux de l’homme en transformant le spectateur en protagoniste, afin qu’il agisse sur la réalité1.

Les séances se déroulent avec une dizaine de jeunes et nous-mêmes  : chaque parti-cipant intervient et rejoue la scène pour trouver une solution satisfaisante à la diffi-culté (violence, incivilité, outrage, rébellion, harcèlement…). Les participants jouent tour à tour le rôle de l’auteur et de la victime : il s’agit de mettre en place des alternatives possibles. Le jeu théâtral favorise l’échange tout en permettant l’expérimentation émo-tionnelle, individuelle et collective.

Cette expérience vécue sur ces deux der-nières années a été d’une grande richesse, tant pour les jeunes que pour nous  ; nous avons pu éprouver d’autres modes d’ex-pression communicationnelle et nous avons découvert, parfois avec surprise, leur univers et leurs codes de langages (verbaux et analogiques).

1 Augusto Boal, Jeux pour acteurs et non-acteurs, éditions La découverte, 2004.

2015 - le parcours multiple

En 2015, nous avons instauré «  le parcours multiple  »  : il s’agit pour le jeune, dans le cadre de sa mesure, de participer à plu-sieurs activités, qui s’échelonnent dans le temps (intervalle de quelques semaines), en diversifiant et en individualisant les mises en activité en tenant compte de son âge, de la gravité des faits qui lui sont reprochés et de ses compétences.

L’objectif est de proposer au jeune une mesure qui comporte des séquences de mise en activité et des temps de réflexion et d’élaboration entre ces dernières.

Enzo, proche de la majorité, poursuivi pour avoir commis des violences en réunion ayant entraîné plus de 8 jours d’ITT, a ainsi participé à trois modules dans le cadre de sa mesure de réparation. Dans un premier temps, il a participé à une session de théâtre forum sur la question de « comment faire pour gérer un conflit autrement que par la violence ? ». Puis il a effectué la for-mation PSC1 (premiers secours civiques de niveau 1) auprès d’un pompier profession-nel, afin qu’il prenne conscience de la fra-gilité du corps humain et qu’il valorise son image et son estime de soi en devenant ti-tulaire du diplôme.

Enzo étant majeur au moment de la mesure, nous lui avons proposé d’assister à une au-dience correctionnelle au TGI de Meaux, dans le but de lui faire prendre conscience de la réalité judiciaire pour les majeurs, auteurs de délit.

Zoom sur l’équipe nord du SERP Un exemple Rendez-vous collectifs

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Journal de l’ADSEA 77 n°247 mars 2016 | 5La réparation pénale pour mineurs

Adsea-scop ie (su i te)

de réponse en RPM : les rendez-vous C.I.V.I.Cd’initiation à la vie et à l’inscription citoyennes

En juillet, un séjour à Belle-Île-en-Mer a réuni un groupe mixte sur le thème du respect et du civisme.

Hébergés dans un gîte collectif, nous avons participé à une action de protection du litto-ral en lien avec le Centre permanent d’initia-tives pour l’environnement (CPIE).

Dans un vallon à l’extrémité de l’île, nous avons réhabilité un sentier reliant le village au bord de mer, en élaguant les arbres, sécurisant certains passages et aménageant un espace de repos autour d’un lavoir. Cette activité, qui a confronté les jeunes à une tâche physique peu habituelle pour eux, a créé un lien de so-lidarité et d’entraide au sein du groupe. Cette dynamique a tissé des liens de confiance qui ont généré une ambiance détendue facilitant les échanges et les prises de conscience, no-tamment sur le respect et le civisme.

De plus, certains habitants du village ont exprimé leur plaisir de pouvoir à nouveau reprendre le sentier. Ces remerciements ont été un supplément de satisfaction pour ces mineurs en quête de restaurer leur estime de soi.

Ces temps collectifs, avec ou sans héberge-ment, que nous souhaitons renouveler, sont primordiaux pour notre action éducative parce qu’ils nous laissent le temps d’appro-fondir les relations humaines et d’accompa-gner le mineur dans une action réparatrice de son image.

Bi l let d’humeurDevinette

Du matin au soir,Du soir au matin,Le temps passe.Mais où va-t-il…Après ?

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6 | Journal de l’ADSEA 77 n°247 mars 2016

Tout d’abord, filons la métaphore sportive… au football, la surface de réparation est la zone dans laquelle l’équipe qui défend ne doit commettre aucune faute …sinon « penalty » !

Avec ce penalty, l’équipe adverse obtient « ré-paration », l’arbitre lui reconnaissant la place de victime…

Le verbe réparer ouvre une possibilité de nuances et permet un usage subtil.

Utilisé seul, il est dans l’action, dans le concret, et dans une dynamique d’effacer les dégâts.

Dans le vocabulaire chevaleresque, demander réparation d’un affront se terminait souvent à l’aube dans un duel sanglant.

Utilisé avec le pronom « se », il se tourne vers l’intime de l’individu, lui offrant une possi-bilité d’introspection et de restauration en s’amendant au sens littéraire du terme (se corriger).

La philosophie de la mesure de réparation au sein du SIE-SERP est à l’image de cette richesse sémantique.

Dans sa définition première notée dans les textes de loi, la réparation se drape d’une dignité parfois rigide mais au quotidien, elle se laisse courtiser pour peu qu’on ait la liberté de la guider sur des chemins buissonniers.

Adsea-scop ie (su i te)

La répar « actions »

La réparation pénale pour mineurs, dossier conçu et co-écrit par les équipes des SIE-SERP nord et sud : Francis Billa, Delphine Degardin, Philippe Deschanel, Sylvie Lajri, Corinne Le Fiblec.

Elle a du charme, cette mesure, dans sa lé-gèreté, dans sa fragilité, elle peut presque passer inaperçue… Dans la douceur de son approche, elle apprivoise tout en reposant les limites et en redéfinissant le cadre dans lequel tous les acteurs ont leurs rôles à tenir.

Le décor est planté, les protagonistes at-tendent leur entrée en scène, ne connaissant pas tous leurs partenaires mais co-écrivant le scénario de cette pièce prévue pour aboutir à un dénouement dans six mois…

Le rôle principal est attribué au mineur auteur d’un délit. Il doit montrer sa capacité à assumer son acte, ses conséquences pour lui et la victime, tout en prenant en compte l’ensemble des éléments présents (magistrat, parents, techniciens sociaux et partenaires éventuels…).

Au cours d’actes successifs, chacun doit se po-sitionner, s’engager dans l’objectif d’apporter sa contribution à cette création unique et ori-ginale. Comme tout édifice qui se construit pierre après pierre, les bases se doivent d’être solides et stables. Pour que l’ensemble soit harmonieux et cohérent, il est nécessaire qu’il y ait un maître d’œuvre mobilisant les facultés de chacun : le travailleur social.

Dans cet écheveau complexe, il recherche le fil qui lui permettra de dérouler l’histoire le plus loin et le plus efficacement possible, les nœuds rencontrés étant l’occasion de réinter-roger le parcours de chacun et de retisser du lien.

Il arrive parfois que les acteurs oublient les conventions, sortent du cadre, improvisent du texte ou des actions incongrues. Cela peut donner un soupçon d’originalité à l’œuvre finale.

Le plus important reste le chemin parcouru, les pistes explorées, les tentatives, les prises de risques au nom du « fais toi confiance, je reste à ton écoute » dans la limite de l’accep-table.

Au final, la RPM s’est construite par à-coups, comme un «  patchwork  » auquel chacun a apporté un bout de son histoire, pour raccom-moder le tissu (familial et social), un repère adapté et servant de référence au mineur pour se projeter dans un espace rassurant.

Bi l let d’humeur

L’embarras du choix

Le soir, je pose deux verres sur la table de chevet.L’un rempli d’eau, l’autre vide.Car, voyez-vous, il y a des nuits où j’ai soif.D’autres nuits, non.

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Journal de l’ADSEA 77 n°247 mars 2016 | 7

Adsea-scop ie (su i te)

Jacques Hébert :Décloisonner les approches socio-éducatives ! Travailler en transversalité ?Conférence débat au Logis le jeudi 12 mai 2016

Des nouvel les brèves

En France, nous avons coutume d’additionner les réponses sociales au travers de multiples dispositifs institutionnels. À chaque pro-blème, à chaque symptôme sa réponse, ses spécialistes, son institution. Cette spécialisa-tion de l’action socio-éducative n’est pas sans produire une grande complexité du système dans sa globalité. Les articulations entre les différents dispositifs d’accompagnement s’avèrent alors difficiles à mettre en œuvre… avec, comme effet paradoxal, un découpage de la fonction éducative en une multitude de champs d’intervention peut-être trop bien identifiés, freinant ou contrariant les processus d’insertion. Dans un tel contexte, les professionnels ont bien des difficultés à inscrire leur action dans une logique globale et, comme on dit maintenant, dans une dy-namique de parcours de l’usager. Pourtant, chacun s’active et tente de promouvoir un partenariat au bénéfice des personnes en difficulté. Tout le monde gagne à considérer l’importance des liens dans une cohérence d’action territorialisée. Rechercher la bonne proximité plutôt que la bonne distance, tant pour l’usager qu’entre partenaires, c’est refuser le cantonnement derrière des lignes, des frontières, des stéréotypes. Pourquoi ne

pas oser ouvrir le champ des possibles en dé-cloisonnant les espaces institutionnels, en re-fusant l’enkystement et les effets de posture ? Ils limitent les mouvements et les évolutions vers plus de responsabilisation, plus d’auto-nomie ; pour les uns, comme pour les autres…

Des migrations de tout type aux diverses formes d’exclusion  ; du décrochage scolaire des adolescents à l’errance des jeunes adultes ; des addictions à la grande délinquance, de la radicalisation à la barbarie… Dans un monde où la question des frontières revient en force en même temps que se multiplient et s’alour-dissent les problématiques sociales, les in-tervenants sociaux comme les organismes qui les emploient peuvent-ils s’exonérer d’un questionnement sur leur fonctionnement et leur pratique  ? D’autant que l’action sécuri-taire semble aujourd’hui l’emporter sur l’ac-tion sociale et médico-sociale…

Pour tenter d’avancer, rien de tel que d’ou-vrir grand les fenêtres et de se pencher sur d’autres manières de faire. Au Québec, le travail social se décline de façon différente et les modes d’intervention sociale ont connu des évolutions qui peuvent nous aider à re-

penser nos pratiques françaises, quelquefois trop cloisonnées, aux frontières trop bien éta-blies, aux méthodes hyper-sectorisées…

Jacques Hébert est professeur titulaire à l’École de Travail social de l’université du Québec à Montréal (UQUAM). Il est l’auteur de plusieurs livres et de nombreux articles.

Jacques Hébert

BULLETIN D’INSCRIPTION

Conférence-débat au Logis8, rue de l’Église 77950 Saint-Germain-Laxis

Jeudi 12 mai 2016de 9 h à 12 h 30

Entrée libre, renseignements au 01 60 68 38 36. Bulletin d’inscription

à retourner avant le 28 avril 2016.Par courrier :

ADSEA 772 bis, rue Saint-Louis 77000 Melun

ou par e-mail : [email protected]

En France, nous avons coutume d’additionner les réponses sociales au travers de multiples dispositifs institutionnels. À chaque problème son institution. Cette spécialisation de l’action socio-éducative n’est pas sans produire une grande complexité du système dans sa globalité. Les articulations entre les différents dispositifs d’accompagnement s’avèrent alors difficiles à mettre en œuvre… avec, comme effet paradoxal, un découpage de la fonction éducative en une multitude de champs d’intervention peut-être trop bien identifiés, freinant ou contrariant les processus d’insertion. Pour tenter d’avancer, rien de tel que d’ouvrir grand les fenêtres et de se pencher sur d’autres manières de faire. Au Québec, le travail social se décline de façon différente et les modes d’intervention sociale ont connu des évolutions qui peuvent nous aider à repenser nos pratiques françaises…

Jacques Hébert est professeur titulaire à l’École de Travail social de l’université du Québec à Montréal (UQUAM). Il  est l’auteur de plusieurs livres et de nombreux articles.

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Décloisonner les approchessocio-éducatives !

Travailler en transversalité ?

100 PLACES MAXIMUM

Réservez au plus vite !

Conférence débat au Logis animée par Jacques Hébert, sur le thème « Décloi-sonner les approches socio-éducatives !

Travailler en transversalité ? »Jeudi 12 mai 2016 de 9 h à 12 h.

Entrée libre, nombre de places limitées.Réservation obligatoire au 01 60 68 38 36ou en téléchargeant le bulletin d’inscrip-tion sur adsea77.fr, rubrique ‘Actualités’.

Le Logis • 8, rue de l’Église • Saint-Germain-Laxis

Mai

12

Le 1er juillet 2015, l’ensemble des représen-tants des organisations syndicales (CGT, CFDT, Sud Santé Sociaux) et le Président de l’ADSEA 77 signaient un accord d’entreprise relatif à la mise en place d’un CHSCT central. La première réunion de cette nouvelle ins-tance s’est déroulée au siège de l’association le 19 février dernier. Sans rentrer dans le détail des attributions du CHSCT central, précisons tout de même qu’il permettra, à l’avenir, de développer une politique de prévention des risques professionnels et de mener des actions d’envergure associative.

Lors de cette première rencontre, un certain nombre de chantiers ont été ouverts, comme l’harmonisation des documents uniques d’évaluation des risques professionnels (DUERP), la prévention et le traitement des « parasites » et de certaines affections comme les punaises de lit, les puces, les poux, la gale… (en matière de formation, de préven-tion et d’intervention), la création d’une com-mission de suivi concernant l’évolution du projet du Logis, les risques psycho-sociaux au travers de la question de la gestion des se-condes parties de carrière, les enjeux de soli-darité associative, de remplacement…

Du travail en perspective pour une instance associative qui s’inscrit dans une dynamique constructive, d’autant que les dossiers qui sont traités par ces membres s’avèrent être d’une grande utilité au quotidien.

Jean-Michel Tavan

Un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail central à l’ADSEA 77

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8 | Journal de l’ADSEA 77 n°247 mars 2016

Le premier livre de La trilogie du jeu du vivre, s’achève avec la prise de conscience de l’en-fant, de la complexité de sa situation familiale et de sa solitude face à elle  : «  Désormais je suis seul et je dois me débrouiller sans aide. »

Dans Le temps des blessures, les scènes de ces incompréhensibles violences familiales se multiplient. Elles dépassent largement l’état d’exception et elles deviennent partie inté-grante de la quotidienneté de l’enfant. Les disputes entre adultes se font de plus en plus violentes et les enfants sont pris comme cible de leur rage.

L’absence de toute écoute et d’attention envers les enfants est flagrante. L’habileté de Pascal Le Rest réside alors dans sa capacité à interpeller ce vide d’attention à l’égard de l’enfant. Que ce soit en famille ou à l’école, l’auteur dénonce un manque total de considé-ration pour cet âge de la vie, pour sa fragilité, mais aussi pour ses nombreuses ressources.

Du portrait que Pascal Le Rest esquisse sur ces années des Trente Glorieuses, émerge la dénonciation d’un modèle éducatif qui oscille entre une sévérité stérile et la banali-sation d’un âge considéré comme celui de l’inconscience.

Dans ce contexte de tensions et de violences, les enfants sont l’objet d’un type d’éducation rigide qui ignore complètement leur point de vue et leur participation. Mais cette éducation qui se dit «  à la dure  » n’est rien d’autre que la réplique mécanique de modèles éducatifs qui, au contraire, sont tout à questionner.

De tous les mots il y en a un, en particulier, qui fait enrager le jeune Franck Lombard. Ce mot est celui d’élevage. Il résonne dans la tête du protagoniste comme un synonyme de dressage employé pour les animaux. Dans son imaginaire, c’est le manque d’échange et le transfert unilatéral qui fait l’assonance des mots. « C’est plus fort que moi, ce mot me fait rire. Je me compare aux poules et aux lapins qu’on élève aussi. Finalement, je me dis que c’est bien ça que les parents font, de l’éle-vage. »

L’enfant dans sa simplicité désarmante inter-pelle les motifs des adultes. Pourquoi cette

J’ai vu, j ’a i lu , j ’su is ému(e)

Pascal Le Rest, Le temps des blessures, La trilogie du jeu du vivre, L’Harmattan.

violence ? Pourquoi disent-ils rester ensemble pour le bien des enfants lorsque personne ne se soucie réellement de leur bonheur ? Toutes ces questions s’agitent dans les pensées de l’enfant qui, en toute simplicité, commence à s’interroger sur l’existence d’un Dieu qui semble rester indifférent à sa douleur.

Ces questionnements ne sont pas seulement d’ordre existentialiste, mais ils visent d’une façon fort critique les conduites dictées par la religion catholique. Le poids du péché, la valorisation de la souffrance dans le chemin du salut ultime jouent un rôle décisif dans le choix des parents à ne pas chercher à changer d’attitude. Ils restent immobiles dans leur malheur et ils subissent leur vie, déclinant tout rôle actif dans celle-ci.

En revanche, l’enfant n’arrête pas de mettre des points d’interrogation là où les autres ne voient que des certitudes. Et, si dans son plus jeune âge, il s’amusait à jouer aux adultes au-jourd’hui, une voix de plus en plus mature se lève en lui et lui suggère de ne jamais devenir comme eux.

Cette voix qui refuse et qui dit « Non » est sans doute un des éléments les plus intéressants de ce deuxième volet de la trilogie. Elle tra-verse en filigrane tout le livre, jusqu’à devenir de plus en plus sûre et forte dans les dernières pages.

Au moment où la souffrance semblait l’avoir anéanti, et après avoir dû inévitablement subir, l’enfant trouve la force de se révolter contre cette douleur et contre ce modèle de vie qui lui est proposé à la maison aussi bien qu’à l’école.

La description de ce moment de prise de conscience et de révolte est sans doute l’un des passages les plus réussis du livre. Nous sommes à l’école, pour la énième fois le maître cherche à ridiculiser l’enfant face à ses camarades. C’est là que Pascal Le Rest nous décrit ce sentiment soudain, mais profond, qui semble remonter de très loin : « Une sorte de sérénité. C’est comme si j’étais arrivé au fond de quelque chose et que plus rien ne

pouvait me faire descendre plus bas  ; plus rien ne pouvait me toucher. De ce fait, je sens une force nouvelle émerger(…) Je suis calme. J’attends les nouveaux affronts avec détache-ment et je trouve cette sensation étonnante, car je ne l’ai jamais éprouvée auparavant. »

À partir de ce moment, la force de Franck sera justement ce détachement, cette capacité à se séparer de la vie telle que les adultes autour de lui la proposaient. Il refuse ces modèles et il arrête de vouloir trouver des solutions pour les autres. Si jeune, il a déjà compris qu’on ne peut pas dire aux autres comment vivre. Mais cela va aussi dans son sens. Personne ne va plus lui dire comment se conduire.

Ce qui fait la force d’un personnage comme celui de Franck Lombard, c’est justement cette capacité de réflexion. Il s’interroge sans arrêt sur les choses de la vie, mais surtout il est en quête constante de réponses. Et ses ré-ponses ce n’est plus auprès des adultes qu’il les cherche, parce qu’il n’a plus envie de leur ressembler. Franck Lombard cherche ses ré-ponses dans chaque moment de sa journée. Que ce soit sur le chemin de l’école, dans le temps consacré aux jeux, dans la découverte de sa sexualité, Franck décide d’enlever toute sorte de filtres. Il veut vivre directement ses expériences parce qu’il envisage de construire un nouveau type de vie, la sienne, et pour cela il a besoin de tout sentir à nouveau.

Dans ce deuxième livre, la douleur des pre-mières pages se transforme en une irrépres-sible envie de revanche sur la vie. La descrip-tion de ce sentiment de révolte qui s’empare progressivement de l’enfant et qui désormais l’anime nous capture et il nous coupe le souffle.

Roberta Rubino

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Journal de l’ADSEA 77 n°247 mars 2016 | 9

J’ai vu, j ’a i lu , j ’su is ému(e)

Jacques Lecomte, Les entreprises humanistes, Les Arènes.

Face à la violence de la compétition économique, parler de bonheur, de bienveillance et de solidarité peut sembler naïf, voire utopique. Le but de ce livre est de montrer qu’au contraire l’humanisme a toute sa place au sein de l’entreprise, y compris dans les plus grosses structures.

Jacques Lecomte nous fait découvrir des centaines d’études scienti-fiques passionnantes qui prouvent même que ces valeurs sont béné-fiques. Il a rencontré et interviewé de nombreux managers d’entre-prises numéro un dans leur domaine.

Beaucoup d’idées volent en éclats (travaillons-nous vraiment pour l’argent ? Pourquoi la surveillance est-elle contre-productive  ? Comment les sanctions détériorent-elles la sécurité ? etc.).

Une nouvelle philosophie du management se dessine (leadership serviteur, apaisement des conflits, protection de l’environnement, dé-marche appréciative, etc.).

Et, finalement, c’est toute une réflexion sur la raison d’être des en-treprises qui se fait jour.

Les entreprises humanistes sont plus fortes non par calcul, mais par choix. Et elles peuvent changer le monde.

Ce livre est une contribution importante à l’humanisa-tion du travail et au travail de l’humanisation.

Edgar Morin

Docteur en psychologie, Jacques Lecomte est l’un des principaux experts français de la psychologie positive. Il a enseigné à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense et à la faculté des sciences sociales de l’Institut catholique de Paris. Il est l’auteur de plusieurs essais remar-qués, dont Guérir de son enfance et La Bonté humaine. Bi l let d’humeur

La poignée de main, la bise ou rien.

La poignée de main, c’est une occasion de refiler ses microbesOu d’en recevoir.La bise, question contamination,Ce n’est pas mieux.Alors rien, c’est à voir…Mais pas de contact physique ne veut pas dire rien.La chaleur humaine n’est pas forcément physique.C’est avant tout une affaire de cœur.

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10 | Journal de l’ADSEA 77 n°247 mars 2016

Offres d’emplo i

ADSEA77 - Le Mardanson recherche :

1 travailleur social (H/F) (AS diplômé)

CDI temps plein - CCNT66

Pour une nouvelle structure accueillant 15 adolescents, filles et garçons, mineurs isolés étrangers. Modalité : accueil en semi-autonomie, en appartements partagés situés à Meaux et Torcy. Horaires modulables d’internat et de week-end.

Profil :Diplôme exigé. Expérience de 3 ans minimum requise dans le champ de la protection de l’enfance. Expérience souhaitée auprès de ce public. Permis B obligatoire de plus de 3 ans.

Missions :• Accompagner, le mineur isolé étranger vers l’accès à

la régularisation de son séjour en France en fonction de son mode d’entrée sur le territoire français et des demandes d’asile potentielles, pivot des services administratifs français ;

• Mener des actions collectives et forme aux dispositifs d’accès au droit commun en interne et en réseau ;

• Favoriser le développement et l’autonomie des personnes en réalisant un accompagnement social ;

• Faciliter l’intégration et la socialisation ;• Apporter une expertise sociale et un appui technique

aux acteurs institutionnels en charge des mineurs ;• Garantir les droits de l’enfant ;• Développer une écoute attentive aux besoins et

attentes du mineur ;• Observer et adapter son intervention socio-

éducative.

Missions transversales :• S’inscrire dans un réel travail d’équipe

pluridisciplinaire (coopérer, partage des connaissances…) ;

• Élaborer, gérer et transmettre les informations utiles ;

• Coopérer avec les autres professionnels, solliciter leur avis, leurs connaissances et leurs compétences ; transmettre ses propres analyses et confronter ses analyses ;

• Participer à l’élaboration et à la conduite du projet individualisé ;

• Participer aux différents groupes de réflexion institutionnelle et associative ;

• Participer aux réunions d’équipe ;• Veiller au respect de la mise en œuvre du projet

d’établissement.

Qualités requises :• Bonne connaissance des lois 2002-2 et 2007 ;• Aisance rédactionnelle (rapport…) ;• Goût du travail en équipe, fondé sur l’engagement

au regard des modalités spécifiques de l’activité (rythmes et amplitudes horaires variables) ;

• Rigueur et autonomie ;• Discrétion et confidentialité ;• Capacité d’initiatives (conduite de projet, travail en

réseau et développement du partenariat) ;• Bon relationnel, dynamisme et adaptabilité.

Le poste est à pourvoir pour le 15 mars 2016.

Merci d’adresser lettre de candidature et CV en précisant la référence FEV16-AS à :

Madame la Directrice de pôle ado nordLe Mardanson - ADSEA 7750, rue Saint Faron77100 MeauxOu par e-mail à [email protected]

Bi l let d’humeurL’âge de raison

On peut atteindre l’âge de la retraiteSans avoir passé l’âge de raison.Ça dépend de la fraicheur de la têteEt de la façon de compter les saisons.La raideur des hanches et des genouxN’empêche pas de jouer avec Tigrou.

L’effet saucissonOn se souvient de « l’effet papillon » qui est une formule que l’on doit au météo-rologue Edward Lorenz. Il postule que l’action la plus insignifiante peut avoir de graves conséquences dans un espace et un temps plus ou moins lointain. Il en vient alors à poser la question suivante :« Le battement des ailes d’un papillon au Brésil déclenche-t-il une tornade au Texas ? ». La question reste ouverte au-jourd’hui car, si les circonvolutions d’un lépidoptère peuvent provoquer une tempête, le vol d’un bourdon pourrait peut-être la stopper ! Laissons aux théo-riciens du chaos leurs maux de tête…

Imaginons… Cette façon quasi compulsive d’administrer et d’organiser l’espace et le temps en le découpant en de multiples tranches plus ou moins fines… ne serait-elle pas sans effet à plus ou moins long terme  ? Et si ce saucissonage produisait aussi du clivage social  ? Il serait donc susceptible d’édifier une multitude de frontières rendant bien difficile la création de liens, qu’ils soient interpersonnels ou sociaux. C’est peut-être pour cela que, «  dans la sainte devise de nos pères, la petite dernière est devenue orpheline  », l’expression est de Régis Debray parlant de la fraternité. Pourtant, « nous avons absolument besoin de la fraternité. Car sans la chaleur humaine de la fraternité, alors la liberté, l’égalité, la laïcité, la citoyenneté, etc., resteront à jamais des valeurs froides et nous continuerons d’errer à demi congelés de solitude, sur l’immense banquise de la vie sociale. Commençons donc par faire l’inventaire long comme le bras de tout ce qui dans notre société glacée laisse la fraternité au niveau des utopies, voire des publicités mensongères ». (Abdennour Bidar, Plaidoyer pour la fraternité, Albin Michel, p.13).

Revenons à « l’effet papillon »… À trop bien ranger dans pléthore d’institutions les fonctions, les actions et les problèmes, ne finissons-nous pas par oublier l’es-sentiel au fond des tiroirs ? Le lien d’humanité… Les uns et les autres devenant des données statistiques ou des dossiers, on assisterait à un refroidissement des liens et à l’avènement d’une société glacée, comme l’écrit Abdenour Bidar. Paradoxe. Alors que l’on pense vivre une période de réchauffement climatique, ce serait en réalité la glaciation qui nous guetterait. C’est « l’effet saucisson »… Morale de l’histoire : ne forcez pas trop sur le saucisson !

Fabr ique à brac

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Journal de l’ADSEA 77 n°247 mars 2016 | 11

Offres d’emplo i

ADSEA77 - Le Mardanson recherche :

1 travailleur social (H/F) (ME diplômé)

CDI temps plein - CCNT66

Pour une nouvelle structure accueillant 15 adolescents, filles et garçons, mineurs isolés étrangers. Modalité : accueil en semi-autonomie, en appartements partagés situés à Meaux et Torcy. Horaires modulables d’internat, nuit et week-end.

Profil :Diplôme exigé. Débutant accepté. Permis B obligatoire de plus de 3 ans.

Missions :• Répondre aux besoins fondamentaux de

l’adolescent dès son arrivée en lien au projet personnalisé, référent de proximité : actions quotidiennes immédiates à l’accueil et tout au long du séjour ;

• Planifier, organiser et animer la vie quotidienne et des projets, des ateliers permettant de découvrir et développer des compétences en lien avec la citoyenneté, l’autonomie, l’insertion sociale et professionnelle ;

• Favoriser la vie en groupe et la socialisation ;• Assurer un accueil de qualité ;• Garantir les droits de l’enfant ;• Développer une écoute attentive aux

besoins et aux attentes du jeune.

Missions transversales :• Coopérer avec d’autres professionnels ;• Solliciter leur avis, leurs connaissances et

leurs compétences ;• Transmettre ses propres analyses ;• Transmettre l’information ;• Participer aux différents groupes de

réflexion institutionnelle et associative ;• Participer aux réunions d’équipe ;• Veiller au respect de la mise en œuvre du

projet d’établissement.

Qualités requises :• Bonne connaissance des lois 2002-2 et

2007 ;• Maîtrise de l’écrit professionnel (rapport…) ;• Goût du travail en équipe, fondé sur

l’engagement au regard des modalités spécifiques de l’activité (rythmes et amplitudes horaires variables) ;

• Rigueur et autonomie ;• Discrétion et confidentialité ;• Capacité d’initiatives (conduite de projet,

travail en réseau et développement du partenariat) ;

• Bon relationnel, dynamisme et adaptabilité.

Le poste est à pourvoir pour le 15 mars 2016.

Merci d’adresser lettre de candidature et CV en précisant la référence FEV16-ME à :

Madame la Directrice de pôle ado nordLe Mardanson - ADSEA 7750, rue Saint Faron77100 MeauxOu par e-mail à [email protected]

Le SIE recherche :

2 travailleurs sociaux (H/F) Éducateur spécialisé ou assistant socio-éducatif

CDI temps plein - CCNT66

Profil :Éducateur spécialisé ou assistant social diplômé. Expérience en protection de l’enfance indispensable. Connaissance du milieu ouvert souhaitée

Missions :• Réaliser des mesures judiciaires

d’investigation éducative de 6 mois maximum, en collaboration avec une équipe pluridisciplinaire ;

• Éclairer par écrit le juge des enfants en vue d’une décision de protection ;

• Éclairer la famille sur les besoins des enfants concernés.

Qualités requises :• Rigueur ;• Organisation, autonomie ;• Sens de la relation • Sens du travail en équipe ;• Capacités rédactionnelles

Permis de conduire indispensable.

Poste basé à Meaux, à pourvoir à partir du 1er mars 2016.

Merci d’adresser lettre de candidature et CV en précisant la référence SIE-16-01-ES à :Bérengère TailleuxDirectrice intérimaireChemin du coudray ménereaux77950 MaincyOu par e-mail sur [email protected]

ADSEA77 - Le Mardanson recherche :

1 travailleur social (H/F) (ES diplômé)

CDI temps plein - CCNT66

Pour une nouvelle structure accueillant 15 adolescents, filles et garçons, mineurs isolés étrangers. Modalité : accueil en semi-autonomie, en appartements partagés situés à Meaux et Torcy. Horaires modulables d’internat, nuit et week-end.

Profil :Diplôme exigé. Expérience de 3 ans minimum requise dans le champ de la protection de l’enfance. Expérience souhaitée auprès de ce public. Permis B obligatoire de plus de 3 ans.

Missions :• Accompagner la mise en œuvre du projet

personnalisé et du PPE (projet pour l’enfant) avec le référent ASE (aide sociale à l’enfance) pour chaque jeune accueilli ;

• Garantir les droits fondamentaux du mineur ;

• Développer une écoute attentive aux besoins et attentes du mineur ;

• Observer et adapter à chaque besoin son intervention socio-éducative ;

• Accompagner le projet personnalisé en lien avec tous les partenaires et réseau du territoire.

Missions transversales :• S’inscrire dans un réel travail d’équipe

pluridisciplinaire (coopérer, partage des connaissances…) ;

• Élaborer, gérer et transmettre les informations utiles ;

• Coopérer avec les autres professionnels, solliciter leur avis, leurs connaissances et leurs compétences ;

• Participer aux différents groupes de réflexion institutionnelle et associative ;

• Participer aux réunions d’équipe ;• Veiller au respect de la mise en œuvre du

projet d’établissement.

Qualités requises :• Bonne connaissance des lois 2002-2 et

2007 ;• Maîtrise de l’écrit professionnel (rapport…) ;• Goût du travail en équipe, fondé sur

l’engagement au regard des modalités spécifiques de l’activité (rythmes et amplitudes horaires variables) ;

• Rigueur et autonomie ;• Discrétion et confidentialité ;• Capacité d’initiatives (conduite de projet,

travail en réseau et développement du partenariat) ;

• Bon relationnel, dynamisme et adaptabilité.

Le poste est à pourvoir pour le 15 mars 2016.

Merci d’adresser lettre de candidature et CV en précisant la référence FEV16-ES à :

Madame la Directrice de pôle ado nordLe Mardanson - ADSEA 7750, rue Saint Faron77100 MeauxOu par e-mail à [email protected]

Page 12: A D...Jacques Lecomte, Les entreprises humanistes.....9 Fabrique à brac L’effet saucisson ..... 10 Offres d’emploi..... 10 Journal édité par l’Association départementale

12 | Journal de l’ADSEA 77 n°247 mars 2016 A

A DES

Journal d’information diffusé par la Direction générale

Offres d’emplo i (su i te)

Le Logis, externat éducatif, recrute, dans le cadre de son

nouveau projet :

2 travailleurs sociaux diplômés (H/F)

CDI temps plein – CCNT66Permis B obligatoire

Profil :Expérience dans le champ de la protection de l’enfance. Expérience du travail avec les familles souhaitée.

Missions :• Développer le soutien à la

parentalité en accompagnant la famille dans l’exercice de sa fonction parentale et en restaurant le lien familial ;

• Accompagner les parcours de socialisation, d’élaboration de projet et de formation de jeunes adolescents en rupture scolaire et en difficulté sociale et familiale ;

• Élaborer et suivre en équipe pluridisciplinaire le projet de chaque jeune ;

• Être garant et porteur du projet individuel de chaque adolescent en lien avec les mandants et les familles ;

• Participer aux réunions d’équipes et aux groupes de travail ;

• Mettre en œuvre des actions et des projets en direction des groupes ;

• Assurer les transports.

Qualités requises :• Goût du travail en équipe ;• Capacités d’organisation

et d’autonomie, capacités d’analyse et de synthèse, qualités relationnelles, connaissance des jeunes adolescents en difficultés sociale et psychologique ;

• Bonne aisance rédactionnelle en matière d’écrits professionnels ;

• Qualité d’animation de groupes de jeunes adolescents, proposition d’activités.

Poste à pourvoir à compter du 7 mars 2016.

Merci d’adresser lettre de candidature et CV sous la référence LOG-16-01-ES à :Madame la Directrice Le Logis8, rue de l’Église77950 Saint-Germain-LaxisOu par e-mail à [email protected]

ADSEA77 - Le Mardanson recherche :

1 travailleur social (H/F) (TISF diplômé)

CDI temps plein - CCNT66

Pour une nouvelle structure accueillant 15 adolescents, filles et garçons, mineurs isolés étrangers. Modalité : accueil en semi-autonomie, en appartements partagés situés à Meaux et Torcy. Horaires modulables d’internat et de week-end.

Profil :Diplôme exigé. Débutant accepté. Permis B obligatoire de plus de 3 ans.

Missions :• Accompagner le mineur pour la réalisation des

activités quotidiennes ;• Contribuer à l’aménagement du logement

et participer concrètement aux activités domestiques de la vie quotidienne ;

• Développer des actions collectives pour faciliter la compréhension des dispositifs français et l’accès au droit commun ;

• Accompagner individuellement ou collectivement vers les dispositifs et associations du territoire nord seine-et-marnais : accès à l’alphabétisation, à la scolarité ;

• Répondre aux besoins fondamentaux de l’adolescent dès son arrivée en lien au projet personnalisé en vigueur ;

• Assurer un accueil de qualité sans porter aucun jugement ;

• Garantir les droits fondamentaux du mineur ;• Développer une écoute attentive aux besoins

spécifiques du mineur ;• Observer et adapter son intervention socio-

éducative ;• Aider à la préparation des repas ;• Aider à la gestion du budget.

Missions transversales :• Coopérer avec d’autres professionnels ;• Solliciter leur avis, leurs connaissances et leurs

compétences ;• Transmettre ses propres analyses ;• Transmettre l’information ;• Participer aux différents groupes de réflexion

institutionnelle et associative ;• Participer aux réunions d’équipe ;• Veiller au respect de la mise en œuvre du projet

d’établissement.

Qualités requises :• Maîtrise de l’écrit professionnel (rapport…) ;• Goût du travail en équipe, fondé sur

l’engagement au regard des modalités spécifiques de l’activité (rythmes et amplitudes horaires variables) ;

• Rigueur et autonomie ;• Discrétion et confidentialité ;• Capacité d’initiatives (conduite de projet, travail

en réseau et développement du partenariat) ;• Bon relationnel, dynamisme et adaptabilité.

Le poste est à pourvoir pour le 15 mars 2016.

Merci d’adresser lettre de candidature et CV en précisant la référence FEV16-TISF à :

Madame la Directrice de pôle ado nordLe Mardanson - ADSEA 7750, rue Saint Faron - 77100 MeauxOu par e-mail à [email protected]

ADSEA77 - Le Mardanson – établissement social - recherche :

1 agent technicien supérieur – services généraux (H/F)

CDI à temps plein - CCNT66Horaires d’internat

Profil :Diplôme de niveau IV minimum. Expérience 5 ans minimum : sécurité des bâtiments (ERP). Permis B obligatoire de plus de 3 ans.

Missions :• Veiller et organiser toute la sécurité de l’établissement

ERP (établissement recevant du public : incendie et accessibilité) ;

• Organiser, suivre et contrôler les interventions des entreprises externes (peintre, électricien, plombier, chauffagiste…) ;

• Veiller et organiser toute la sécurité des véhicules de l’établissement ;

• Organiser les déménagements internes au besoin des usagers ;

• Organiser et controler tous les petits travaux de maintenance du quotidien.

Missions transversales :• Organise et prépare les différents contrôles

obligatoires à la sécurité avec les bureaux de contrôle (vérification gaz, électricité, extincteur…) ;

• Prépare et contrôle tous les livrets de sécurité sur toutes les structures du site et celles externalisées ;

• Veille à l’application des consignes de sécurité sur toutes les structures du site et celles externalisées ;

• Interpelle la direction en cas de non respect des consignes et de mise en danger ;

• Contrôle les différents systèmes de détection d’incendie (SSI, SDI et détecteurs) ;

• Contrôle régulièrement les structures en matière de sécurité pour les usagers et les professionnels (prises électriques, prévention chute…) ;

• Organise les besoins de travaux de rénovation des locaux (peinture, embellissement…) ;

• Veille à la sécurité et l’entretien des véhicules (carnet de bord, état des lieux, contrôles techniques à jour) ;

• Mise en œuvre des réparations nécessaires aux véhicules après accord de la direction ;

• Veille au rangement de l’atelier et des outils mis à disposition ;

• Organise la logistique pour aider à préparer les manifestations de l’établissement : salles, installation son, image ;

• Respect des échéances liées à la sécurité (ERP) ;• Respect des procédures en vigueur ;• Respect des budgets alloués ;• Participe aux différents groupes de réflexion

institutionnelle et associative.

Qualités requises :• Confidentialité et discrétion professionnelle ;• Polyvalence ;• Bonne connaissance en matière de réparation ou de

réfection des locaux ;• Bonne connaissance des obligations relatives aux

ERP ;• Habilitation électrique BS.

Le poste est à pourvoir pour le 1er avril 2016.

Merci d’adresser lettre de candidature et CV en précisant la référence FEV16-ATS à :

Madame la Directrice de pôle ado nordLe Mardanson - ADSEA 7750, rue Saint Faron - 77100 MeauxOu par e-mail à [email protected]