Ça change le monde! · 2018. 6. 19. · Le dossier principal de ce numéro de L'Envoi porte sur le...

20
Volume XXXIII, numéro 6 • Mai-juin 2018 L’Envoi LE MINISTÈRE D'AGENTE ET D'AGENT DE PASTORALE Ça change Revue de l'Église de Saint-Hyacinthe le monde!

Transcript of Ça change le monde! · 2018. 6. 19. · Le dossier principal de ce numéro de L'Envoi porte sur le...

Page 1: Ça change le monde! · 2018. 6. 19. · Le dossier principal de ce numéro de L'Envoi porte sur le ministère d'agente et d'agent de pastorale. L'année durant, nous les voyons à

Volume XXXIII, numéro 6 • Mai-juin 2018

L’Envoi

LE MINISTÈRE D'AGENTE ET D'AGENT

DE PASTORALE

Ça change

Revue de l'Église de Saint-Hyacinthe

le monde!

Page 2: Ça change le monde! · 2018. 6. 19. · Le dossier principal de ce numéro de L'Envoi porte sur le ministère d'agente et d'agent de pastorale. L'année durant, nous les voyons à

2

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

MAI-JUIN 2018

Directeur littéraire - 24 ans

Nous voici Seigneur, les mains ouvertes et le coeur attentif.Apprends-nous à bâtir ensemble,à tirer profit des erreurs passées et à entrevoir l'avenir avec confiance.

Seigneur, apprends-nous à unir l'enthousiasme et la patience,la ferveur et la sérénité, le zèle et la paix.

Seigneur, guide nos actions.Dans toutes nos rencontres,que ta grâce nous aide à parler aux autres.

Purifie nos regards afin que nous puissions faire le bien. Aide-nous à ne pas oublierque tout travail est vide de senss'il n'y a pas l'amour.

Merci Seigneur d'accueillir nos mains ouverteset nos coeurs attentifs.

Ensemble, nous voulons prendre la route, risquer une présence,une parole et un projet qui nous unissent et nous rapprochent de toi.

Sois la source de notre vie, de notre courage, de notre détermination et de notre joie.

Amen.

Prière de l'agente et l'agent de pastorale

(Célébrations pour la vie des paroisses, Office national de liturgie, Éditions de la CECC, 2008, p. 58)

Page 3: Ça change le monde! · 2018. 6. 19. · Le dossier principal de ce numéro de L'Envoi porte sur le ministère d'agente et d'agent de pastorale. L'année durant, nous les voyons à

« Si le Seigneur ne bâtit la maison, c'est en vain que travaillent

les maçons. »

(Psaume 126)

10

La magie du « ensemble » par Luc Benoit, responsable des communications

11 Je suis « tombée dans la marmite »!

par Jhasbleydi Orjuela, agente de pastorale

12 « Une grande passion m'anime! »

par Louise Bélanger, agente de pastorale

13 Clin d'oeil historique

par Mgr Jean-Marc Robillard, p.h.

14 Du coeur à l'ouvrage!

par Michel Pelletier, diacre permanent

15 Le parcours de l'espérance

par Suzanne Giuseppi-Testut, o.f.s.

16 Chez les maronites

par Luc Benoit, responsable des communications

17 L'Ordre des Vierges consacrées

par Louise-Marie Laporte, coordonnatrice de l'ocv

18 Les vacances du Bon Dieu

par Marc Benoit, Halte St-Joseph

19 Communiqué de la Chancellerie par le chanoine Denis Lépine, chancelier

5 Nos coeurs tout brûlants! par Mgr Christian Rodembourg, m.s.a., évêque

6 Bien voyons DON! par Pierrette Guérin Lussier, c.a. de la Fondation

7

Un ministère à part entière par Stéphanie Bernier, responsable diocésaine

8 Agentes et agents de pastorale

par Francine Jeannotte, responsable diocésaine

Page 4: Ça change le monde! · 2018. 6. 19. · Le dossier principal de ce numéro de L'Envoi porte sur le ministère d'agente et d'agent de pastorale. L'année durant, nous les voyons à

4

Coordination et rédaction : Luc Benoit

Comité de rédaction : Marc Benoît, Stéphanie Bernier, Sr Françoise Boulais, Diane Daneau, Hélène Lussier et Michel Pelletier.

Équipe technique : Sylvie Beaupré, Nicole Bossinotte et Louise Robillard

Adresse : Secrétariat diocésain1900, rue Girouard Ouest, C.P. 190, Saint-Hyacinthe (Québec) J2S 7B4Téléphone : 450 773-8581 - Télécopieur : 450 [email protected]

Abonnement : 20 $/5 revues (avec annuaire : 35 $) Chèque à l’ordre de CECR Saint-HyacintheDépôt légal : Bibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du Canada.

L’Envoi est édité par le diocèse de Saint-Hyacinthe et est publié 5 fois par année, de septembre à juin. Il est membre de l’Association des médias catholiques et oecuméniques (AMéCO).

Tout texte publié dans L’Envoi demeure l’entière responsa- bilité de son auteur et n’engage que celui-ci.

MOT DE LA RÉDACTIONLuc Benoit, responsable des communications

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

MAI-JUIN 2018

Le dossier principal de ce numéro de L'Envoi porte sur le ministère d'agente et d'agent de pastorale. L'année durant, nous les voyons à l'oeuvre dans nos communautés et sommes en mesure d'apprécier les fruits de leur travail. Exercé en coopération, ce ministère change le monde! Il change aussi les agentes et agents eux-mêmes : il y a de la joie à se donner!

Dans ce dossier, vous trouverez une présentation du document d'orientation produit par les évêques du Québec sur ce sujet en octobre dernier. Mgr Rodembourg ouvre la voie en écrivant que « notre bonheur contagieux, nos coeurs tout brûlants sont gages de progrès dans la cause qui nous rassemble : l'avènement du Royaume ».

Le 19 avril dernier, une rencontre diocésaine a permis aux divers partenaires de la mission de s'approprier le docu-ment en question. Une brève synthèse des échanges en équipes lors de cette journée vous est présentée. Deux agentes de pastorale ont gentiment accepté l'invitation à nous livrer leur témoignage. Mgr Jean-Marc Robillard nous propose un clin d'oeil historique sur l'évolution de ce ministère dans le diocèse depuis Vatican II. Notre dia-conal chroniqueur voit dans ce ministère « une réponse à l'appel du Seigneur pour réaliser la mission de l'Église ». Mme Giuseppi-Testut nous parle du « parcours de l'espérance » des laïcs dans l'Église. Finalement, j'ai moi-même eu le bonheur de rencontrer l'équipe pastorale de Waterloo pour leur soutirer quelques secrets.

Ça fait une éternité que le Bon Dieu n'a pas pris de vacances! Cet été, il a décidé d'en prendre... dans notre dio-cèse à part ça! Ne manquez pas l'article de mon frère Marc Benoît intitulé Les vacances du Bon Dieu. Cela pourrait vous inspirer des sorties. Peut-être même aurez-vous le bonheur de rencontrer Dieu dans des endroits inusités durant vos vacances? La recette d'un été SENSationnel est toute simple : écouter, gouter, contempler, humer, toucher... De quoi nous recréer! Permettez-moi de profiter de ce tout dernier numéro de l'année pastorale pour remercier sincèrement les six valeu-reux membres du comité de L'Envoi ainsi que la centaine de personnes qui ont contribué à la réalisation des six numéros de l'année. Merci à vous aussi, lectrices et lecteurs, pour votre intérêt et votre soutien. Un bel été à vous!

Il y a de la joie!

Page 5: Ça change le monde! · 2018. 6. 19. · Le dossier principal de ce numéro de L'Envoi porte sur le ministère d'agente et d'agent de pastorale. L'année durant, nous les voyons à

5

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

BILLET DE L'ÉVÊQUEPar Mgr Christian Rodembourg, m.s.a.

MAI-JUIN 2018

Nos coeurs tout brûlants!Quel est le rôle des laïcs dans l’Église? Le 16 janvier dernier, le pape François affirmait aux évêques chiliens : « Les laïcs ne sont pas vos ouvriers, ni vos employés. » En remontant dans le passé,

bien avant le Concile Vatican II, dans les années trente, l’abbé Henri Caffarel fonde, en France, avec quelques couples, les Équipes Notre-Dame. À propos de leurs questionnements, il leur disait : Cherchons ensemble! En 1946, Père Eusèbe-Henri Ménard, o.f.m., fonde à Montréal, l’Oeuvre des Saints-Apôtres en partenariat avec un laïc, un homme d’affaires, Monsieur Hector Durand. Il est considéré comme cofondateur de cette Oeuvre. On pourrait certainement ajouter d’autres exemples de collaboration effective de cette sorte en divers coins du globe.

Pour sa part, Vatican II pavera la voie à une essentielle et réelle coresponsabilité dans l’annonce de l’Évangile. La conception de l’Église comme Peuple de Dieu nous amène à considérer avec un regard neuf les données du Nouveau Testament concernant « la diversité des ministères » où se voit l’œuvre du « même Esprit » (1 Cor, 12, 4-5).

Le Peuple de Dieu tout entier est apostolique, c’est-à-dire qu’il participe et actualise la mission du Christ, notre Seigneur et notre Sauveur. Par notre baptême qui nous incorpore au Christ glorieux, chacune et chacun de nous reçoit cette mission apos-tolique, élément essentiel du sacerdoce baptismal.

La coresponsabilité ne se limite pas à certains volets spécifiques de la mission de l’Église – des « champs de compétence » pour-rait-on dire! – pas plus qu’elle ne s’exerce d’abord par le rôle que remplit telle ou telle personne.

Avec sagesse, Benoit XVI écrit le 10 août 2012 : « La cores-ponsabilité exige un changement de mentalité touchant, en particulier, le rôle des laïcs dans l’Église qui doivent être consi-dérés non comme des collaborateurs du clergé, mais comme des personnes réellement coresponsables de l’existence et de l’action de l’Église ».

Proposer la foi au Christ ressuscité dans la société actuelle n’est pas optionnel. C’est même notre tâche la plus urgente! Toute l’Église doit constamment s’efforcer d’aller aux extrémités, jusqu’aux périphéries, particulièrement là où la justice sociale ne s’est pas encore frayé de chemin.

Notre unique motivation doit être l’amour et, par-dessus tout un amour pour le Christ qui s’approfondit sans cesse dans la relation avec Lui. Dans cette relation d’amour se développe une affection pour tous les êtres humains, les plus vulnérables en particulier, et le désir qu’ils puissent trouver le sens ultime de leur vie qui est le Christ.

Dans l’histoire de notre diocèse, nous avons à ce propos la chance d’avoir un témoin signifiant et reconnu par l’Église : Mgr Louis-Zéphirin Moreau, béatifié par le pape Jean-Paul II en 1987 et qui mérite d’être mieux connu ici et ailleurs.

Dans une Église en marche et un monde en changement, notre enracinement dans le Cœur de Dieu, le mystère pascal et la Parole de Dieu va nous permettre de nous adapter et d’amélio-rer notre façon de faire Église et d’être disciples-missionnaires, ENSEMBLE.

N’ayons pas peur d’innover! Nos actuelles façons de faire et nos « recettes éprouvées » ne sont pas immuables. Notre joie et notre bonheur contagieux, nos cœurs tout brûlants, sont gages de progrès dans la cause qui nous rassemble : l’avènement du Royaume.

Le Seigneur nous appelle à vivre la mission en communion avec le reste de son Corps. Nous qui appartenons au Corps du Christ, nous recevons la puissance de l’Esprit pour exercer nos responsabilités en coopération.

Comme l’écrit le pape François : « L’Esprit Saint infuse la force pour annoncer la nouveauté de l’Évangile avec audace (parrhè-sia), à voix haute, en tout temps et en tout lieu, même à contre-courant… Jésus veut des évangélisateurs qui annoncent la Bonne Nouvelle non seulement avec des paroles, mais surtout avec leur vie transfigurée par la présence de Dieu » (Evangelii Gaudium, 25).

Bon été enraciné dans l’immense tendresse de Dieu!

Page 6: Ça change le monde! · 2018. 6. 19. · Le dossier principal de ce numéro de L'Envoi porte sur le ministère d'agente et d'agent de pastorale. L'année durant, nous les voyons à

Mon aventure avec la Fondation a commencé en 2015-2016. Mgr François Lapierre m’avait offert la présidence d’honneur de la compagne annuelle de souscription. Comment aurais-je pu décliner l’invitation de Mgr Lapierre qui a été paroissien avec ses parents à Saint-Eugène de Granby?

Par la suite, j’ai continué à prendre une part active au conseil d’administration de la Fondation en qualité de membre nommée par l'évêque. Depuis trois ans, cet engagement me permet de toucher du doigt l’importance de la Fondation pour maintenir autant des services dans toutes les paroisses de notre diocèse. Je pense entre autres aux cours de formation au diaco-nat, à l’initiation aux sacrements du baptême, de l’eucharistie, de la confirmation des jeunes et des adultes, aux rencontres de préparation au mariage, à l’aide aux immigrants et aux travailleurs

saisonniers, etc. Toutes ces initiatives et ces services méritent notre soutien et notre encouragement.

Je m’engage dans ma paroisse depuis plus de soixante-cinq ans maintenant. Ma motivation grandit avec les années car je suis témoin privilégiée du bien que peut faire notre Église dans le cœur des gens. Ma paroisse bourdonne toujours d’activités et de projets. Certains, comme la Halte St-Joseph et ma communauté cursilliste me tiennent particulièrement à cœur. Je suis fière de mon Église et de ses réussites dans les conditions difficiles que vous connaissez autant que moi.

Quand je vois autant de petits miracles se réaliser dans mon milieu, je dis : « Bien voyons DON! » C'est aujourd'hui qu'il faut penser à demain! Je vous invite à soutenir généreusement la Fondation du diocèse.

Bien voyons DON!Par Pierrette Guérin Lussier, membre du conseil d'administration, Granby

FONDATION DU DIOCÈSE

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

6 MAI-JUIN 2018

Page 7: Ça change le monde! · 2018. 6. 19. · Le dossier principal de ce numéro de L'Envoi porte sur le ministère d'agente et d'agent de pastorale. L'année durant, nous les voyons à

En novembre 2017, le secréta-riat des évêques catholiques du Québec déposait légalement à la bibliothèque nationale du Québec, un document de référence sur le ministère d’agente et d’agent de pastorale laïcs.

Par ce document, nos évêques ont choisi de réaffirmer l’importance et la pertinence de ce ministère pour l’Église en général et pour

l’Église du Québec en particulier. Quelle joie, quelle fierté et quelle reconnaissance pour les centaines d’hommes et de femmes exerçant ce ministère au sein de l’Église du Québec!

Un ministère à part entièreJoie parce que c’est la première fois que cet engagement est reconnu en tant que ministère et véritable appel ecclésial, dans un document officiel de l’Église. Depuis Vatican II, l’Esprit a inspiré de nombreux baptisés laïcs à prendre leur place dans toutes les dimensions de la pastorale. Historiquement, cet appel particulier a principalement été entendu par des femmes, qu’elles soient religieuses, mariées ou célibataires. Ce ministère leur a permis de jouer un rôle de plus en plus important dans l’organisation et l’animation de la pastorale paroissiale ou diocésaine. Puis, de plus en plus d’hommes ont, eux aussi, répondu à l’appel, même si d’autres possibilités d’engagement ecclésiaux auraient pu s’offrir à eux.

Des gens formésAu départ, la majorité des agentes et agents de pastorale avaient exercé d’autres professions. Cependant, constatant la moisson si abondante et le manque si criant d’ouvriers, tous ont fait le pari de répondre à l’appel de leur pasteur et de retour-ner sur les bancs d’école pour se former en théologie, afin de consacrer leurs talents à la mission en Église. Ainsi, ils ont reçu une formation universitaire qui leur a permis de développer une intelligence de la foi et une compréhension de l’Église, dans laquelle ils occupent des rôles déterminants. Professionnels de la pastorale, pour recevoir un mandat de leur évêque, ils ont aussi dû recevoir une formation pratique et être accompagnés afin de développer les compétences et les attitudes attendues de leaders en Église.

Un rôle spécifiqueCette reconnaissance ecclésiale de l’importance et de la spéci-ficité de leur rôle, telle qu’entérinée par les évêques dans le document de référence sur leur ministère, est très importante pour les agentes et agents de pastorale, dans le contexte actuel de l’Église québécoise. Elle vient confirmer la nécessité de leur engagement comme membre à part entière de l’équipe pasto-rale ou diocésaine.

Partenaires de la missionTravaillant en partenariat et en coresponsabilité avec les ministres ordonnés que sont les diacres, les prêtres et les évêques, les agentes et agents de pastorale collaborent étroi-tement à la charge de direction, d’animation et de coordination de la pastorale d’ensemble. Ils portent également, avec eux, le souci de former et d’accompagner les communautés chrétiennes dans le discernement de leurs activités, afin de les rendre plus missionnaires, conformément aux nouveaux impératifs de la situation de l’Église du Québec.

Repenser nos façons de faireEn terminant, ce n’est un secret pour personne, l’Église québé-coise se trouve devant l’impératif de repenser encore plus radi-calement ses structures et ses façons d’annoncer l’Évangile, dans le monde actuel. Pour y arriver, il semble vital d’inté-grer davantage les laïcs, particulièrement les femmes, dans la réflexion et dans la mise en place de nouvelles initiatives. Bien que le ministère d’agente et d’agent de pastorale ne soit pas le seul type d’engagement pour les laïcs en Église, il semble être une voie à considérer avec attention puisque, justement, les personnes qui y sont appelées sont formées pour exercer leur leadership au sein de l’Église, tout en étant pleinement à l’affut des transformations du monde actuel.

Un ministère à part entièrePar Stéphanie Bernier, responsable de la formation initiale

UN MINISTÈRE

Le document de sept pages produit par l'Assemblée des évêques du Québec est disponible en format PDF sur leur site Web à www.eveques.qc.ca Il s'intitule Le ministère d'agente et d'agent de pastorale laïque.

MAI-JUIN 2018 7

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

Page 8: Ça change le monde! · 2018. 6. 19. · Le dossier principal de ce numéro de L'Envoi porte sur le ministère d'agente et d'agent de pastorale. L'année durant, nous les voyons à

8 MAI-JUIN 2018

UN MINISTÈRE

Agentes et agents de pastoraleLes ministères dans l'ÉgliseIl importe de nous rappeler que l’Église est avant tout une commu-nauté d’ordre spirituel avant d’être un corps social ou une institu-tion. Et comme le fait remarquer l’Apôtre Paul dans sa lettre aux Éphésiens, grâce à la sollicitude du Christ ressuscité, la commu-nauté de foi qu’est l’Église peut bénéficier de certains ministères pour l’aider à grandir. C’est ainsi qu’il écrit : « Et c’est lui qui a donné certains comme apôtres, d’autres comme prophètes, d’autres encore comme évangélistes, d’autres enfin comme pasteurs et chargés de l’enseignement, afin de mettre les saints en état d’accomplir le ministère pour bâtir le corps du Christ, jusqu’à ce que nous parvenions tous ensemble à l’unité dans la foi et dans la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’adultes, à la taille du Christ dans sa plénitude » (Ep., 4, 11-13).

Cette réalité des ministères dans l’Église a su se construire, changer et évoluer selon les temps historiques et surtout en fonction des besoins de la ou des communautés chrétiennes1.

D’ailleurs le Concile Vatican II et plus dernièrement le pape François dans son Exhortation apostolique Evangilii Gaudium nous rappe-laient que tous les baptisés dans l’Église ont une même dignité et une même vocation2 et que tous les fidèles chrétiens sont invités à une nouvelle étape évangélisatrice3. Depuis quelques décennies, parmi les fidèles chrétiens, en collaboration avec les ministres ordonnés que sont les évêques, les prêtres et les diacres, certains sont appelés à exercer un ministère particulier dans l’Église, celui d’agente et d’agent de pastorale laïque4.

C’est ce qu’ont voulu souligner les évêques membres de l’Assem-blée des Évêques catholiques du Québec en produisant un docu-ment à cet effet5. Une rencontre diocésaineLe 19 avril dernier, Mgr Rodembourg réunissait l'ensemble du personnel pastoral laïc, les diacres et les prêtres afin de s'appro-prier le document Ministère des agentes et agents de pastorale et de susciter un échange sur la vision liée à ce ministère.

Une réponse à l’appel de l’Esprit SaintDes personnes laïques, femmes et hommes, portés par leur foi et remplis d’espérance décident de s’engager par amour pour le Christ. Elles possèdent des charismes qu’elles mettent au service

de leur communauté ecclésiale. Elles ont une foi éclairée et vivante, elles sont des témoins dans leur communauté et participent aux liturgies. Elles participent aussi à la coordination pastorale en coresponsabilité avec le prêtre, parfois un diacre, d’autres agentes ou agents et d’autres personnes de la communauté : catéchètes et bénévoles.

Ces personnes prennent en charge divers services offerts en Église, ouvrent des chantiers missionnaires dans leur communauté chré-tienne et portent une responsabilité de transmettre le message de l’Évangile, de faire connaître le Dieu de Jésus Christ et de former des multiplicateurs. Elles animent des groupes de caté-chèse avec des personnes collaboratrices et accompagnent des cheminements de foi. L’agente ou l’agent de pastorale est reconnu d’une façon particulière par l’Évêque qui lui remet un mandat pastoral au terme d’une formation pertinente à son engagement.

Formation adéquate La personne doit avoir une formation de base en pastorale ou en théo-logie. Des formations complémentaires pertinentes peuvent s’ajou-ter : bible, sociologie, pédagogie, andragogie, animation, autres.

Des qualités, attitudes et aptitudes à développer Tenant compte que les agentes et agents de pastorale auront à côtoyer plusieurs personnes au quotidien, ils auront à développer : l’accueil, l’écoute, l’empathie, le respect inconditionnel, l’ouver-ture d’esprit, de la souplesse et du discernement ainsi qu’une bonne capacité d’analyse. Il est aussi important d’avoir des convic-tions solides, d’en témoigner et de demeurer en recherche. Ces personnes ont à exercer un leadership d’influence, doivent avoir de la créativité, une grande disponibilité et une capacité à s’adapter aux jeunes générations, à s’exprimer dans un langage adapté tant avec les enfants, les adolescents que les adultes.

__________1. Sur la question de l’évolution des ministères dans l’Église, il ne manque pas de travaux intéressants, en particulier ceux de Jean Rigal ou encore de Bernard Sesboué.2. Vatican II, Constitution dogmatique Lumen Gentium, numéro 32.3. Pape François, Evangelii Gaudium, La Joie de l’Évangile, numéro 1. 4. L’appellation peut varier d’un diocèse à un autre, ici au diocèse de Saint- Hyacinthe, nous préférons celle d’agente et agent de pastorale.5. A.É.C.Q., Le ministère d’agente et d’agent de pastorale laïque, sept. 2017.

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

Par Francine Jeannotte, Formation continue et accompagnement des épuipes pastorales

Page 9: Ça change le monde! · 2018. 6. 19. · Le dossier principal de ce numéro de L'Envoi porte sur le ministère d'agente et d'agent de pastorale. L'année durant, nous les voyons à

9

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

UN MINISTÈRE (suite)

MAI-JUIN 2018

Des défis nouveaux• Susciter l'intérêt, contrer l'indifférence et l'ignorance • Favoriser la rencontre de Jésus Christ • Se recentrer sur l’essentiel de la foi • Se mettre au service des pauvres• Faire plus de place aux baptisés qui forment le Peuple de Dieu• Développer la coresponsabilité entre les partenaires de la

mission• Rémunérer équitablement le personnel pastoral• Travailler en coopération (Disciples-missionnaires ENSEMBLE)• Préserver les bâtisses ou rémunérer des laïcs?• Se défaire de la mentalité « une église, un prêtre, une messe »

Des réalités incontournables• Diminution des revenus des paroisses • Église patriarcale • Baisse de la pratique et de l'intérêt • Pluralité des cheminements et sécularisation de notre société• Vieillissement de la population et des effectifs • Difficultés pour recruter et former de la relève • Emplois précaires et à temps réduit • Dynamisme parfois discret dans notre Église• Avantage à développer des modèles créatifs

Ministère des agentes et agents de pastorale En conclusion, nous pouvons considérer comme une avancée impor-tante pour notre Église, le fait que les Évêques du Québec, par ce document, reconnaissent l’apport des laïcs qui exercent un ministère confié et exercé d’une façon originale en réponse à un appel particulier.

L’Église est toute entière ministérielle. Parmi les baptisés, certains, dont les agentes et agents de pastorale, sont appelés d’une façon particulière à la mission évangélisatrice de l’Église. Trait d’union entre le monde et ceux qui ne fréquentent pas l’Église, ces personnes peuvent apporter une couleur originale en tant que baptisés et être complémentaires des autres ministères.

Dans notre société, ce ministère compte une forte majorité de femmes. Selon le canon 231,§ 2, les laïcs affectés de manière permanente ou temporaire à un service spécial de l'Église, ont le droit à une honnête rémunération. La rémunération est impor-tante et est assujettie aux ressources financières d’un milieu. Il est clair qu’elle encourage une certaine permanence accompa-gnée d’un contrat de travail précis. C’est une reconnaissance du rôle des agentes et agents de pastorale, une reconnais-sance de leur dignité, et cela ne peut que favoriser la relève.

Être agente ou agent de pastorale est une véritable vocation.

« Le ministère d’agente et d’agent de pastorale est reconnu comme tel par un mandat pastoral. Celui-ci est l'acte par lequel l'évêque, reconnaissant les qualités spirituelles, les capacités, les compétences et l’idonéité d'une personne laïque, la choisit "pour collaborer à l'exercice de la charge pastorale et l'envoie en mission" dans un milieu précis. » (AÉCQ, p. 5)

Page 10: Ça change le monde! · 2018. 6. 19. · Le dossier principal de ce numéro de L'Envoi porte sur le ministère d'agente et d'agent de pastorale. L'année durant, nous les voyons à

10 MAI-JUIN 2018

Bordeaux

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

heÉQUIPE PASTORALE

La magie du « ensemble »! Par Luc Benoit, responsable des communications

Waterloo, le 30 mai 2018 – En compagnie de Mme Francine Jeannotte, responsable diocésaine de la formation conti-nue et de l’accompagnement des équipes pastorales, j’ai eu l’insigne privilège d’échanger avec l’équipe pastorale de l’Unité Saint-Bernardin – Saint-Joachim. Les deux agentes de pastorale, Mmes Danielle Larouche et Louise-Marie Dion ainsi que le curé, M. Alain Mitchell nous ont chaleureusement accueillis dans leurs quartiers paradisiaques à Waterloo.

L’échange informel m’a permis de découvrir une équipe expérimentée et rodée au quart de tour qui n’a toutefois absolument rien perdu de sa verdeur et de sa créativité malgré une bonne décennie de travail pastoral en coopération. Au fil de la discussion, toute la magie du ENSEMBLE! de notre priorité « Disciples-missionnaires ENSEMBLE! » m’a sauté aux yeux. Travailler en coopération au quotidien permet de porter collective-ment et allègrement la charge pastorale en réponse aux besoins réels et changeants des gens du milieu. L’agréable « odeur des brebis », comme dirait le pape François, est omniprésente dans l’échange.

L’équipe porte la pastorale ensemble. C’est aussi simple que ça! Elle est solidaire dans l’action. Audacieuse et un tantinet aventurière, elle évite comme la peste les « Ça ne marchera pas » et les « On l’a déjà essayé ». Le discours est plutôt empreint d’une certaine hardiesse et d’espérance. « On n'a pas peur d’innover et d’essayer des affaires! » confie une agente, le regard vif et tout sourire. La confiance et le respect mutuels sont manifestement le terreau fertile permettant aux charismes individuels de s’épanouir et de se conjuguer.

Transparence et communicationUne des clés du succès est la transparence et la libre circulation de l’information entre les intervenantes et intervenants immédiats et lointains. « Nous nous tenons au courant mutuellement des difficultés rencontrées et des bons coups et réussites » de confier le curé, M. Alain Mitchell, qui bénit le ciel d’avoir hérité d’une telle équipe fonctionnelle à son arrivée en paroisse en 2009. Du même souffle, il affirme que, comme prêtre, il ne pourrait plus imaginer exercer son ministère sacer-dotal sans cette collaboration étroite avec des agentes de pastorale.

Ouverture dans la réciprocitéUne autre clé du succès me semble être la très grande ouverture réciproque au milieu. Chose surprenante, alors que nous parlons, parfois trop exclusivement et à sens unique, de l’implication des laïcs dans l’Église, notre sympathique trio parle de l’implication de l’Église dans la communauté! Ainsi l’équipe n’hésite pas à mettre l’épaule à la roue pour contribuer à la vie sociale, communautaire, culturelle et artistique de la collectivité qu’elle dessert. C’est « l’Église en sortie » qui établit des partenariats tantôt ponctuels, tantôt réguliers mais toujours productifs avec des organismes du milieu.

Réseaux de collaborationL’Unité Saint-Bernardin – Saint-Joachim ne travaille pas en silo mais en réseau. L’ouverture se manifeste également dans la collaboration étroite établie avec l’Église diocésaine ainsi que la grande famille de la catéchèse biblique symbolique. L’équipe se sent supportée par la personne accompagnatrice du diocèse. Des personnes-ressources des Services diocésains collaborent régulièrement pour animer des rencontres sur la bible, la famille et le rôle des grands-parents dans l’éducation de la foi. De plus, Waterloo a été la toute première communauté à inviter Mgr Christian Rodembourg comme nouvel évêque du diocèse!

Autre fait surprenant : l’ensemble des paroissiennes et paroissiens est invité à participer aux activités catéchétiques ou de ressourcement qui normalement seraient réservées à des groupes plus ciblés. Et les gens de la paroisse y participent avec bonheur! Dans les liturgies, les jeunes ont leur place tout autant que les moins jeunes. Cette cohabitation positive apporte fraicheur et solidarité. La communauté chrétienne toute entière est solidaire de l’action pastorale et ne demande pas mieux que d’y collaborer. On estime que 125 bénévoles réguliers prêtent main-forte, selon leurs charismes, à la mission de l’Unité.

InnovationsDe cette riche culture de collaboration et de complicité naissent des projets novateurs : la Taverne du Bon Dieu, le café après la messe, les capsules de spiritualité, les capsules et trucs écolos, le calendrier pastoral commun pour ne nommer que ceux-là. Les deux églises de l'Unité sont les premières églises du diocèse – et les seules pour le moment – à être reconnues officiellement « églises vertes ». Cette reconnaissance couronne les efforts investis dans l’action, la sensibi-lisation et la spiritualité en lien avec l’environnement.

Tout est-il rose à Saint-Bernardin – Saint-Joachim? La volonté d’avan-cer ENSEMBLE dans la mission transcende les doutes, difficultés et demi-succès parfois rencontrés. Dans un esprit positif et constructif, les membres de l’équipe pastorale se soutiennent au quotidien. J’entends ici l’écho du proverbe africain : « Seul, on va plus vite; ensemble, on va plus loin »!

Mmes Danielle Larouche et Louise-Marie Dion, M. l'abbé Alain Mitchell

Page 11: Ça change le monde! · 2018. 6. 19. · Le dossier principal de ce numéro de L'Envoi porte sur le ministère d'agente et d'agent de pastorale. L'année durant, nous les voyons à

11

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

MAI-JUIN 2018

Je m’appelle Jhasbleydi Orjuela… Ça se prononce comme ça s’écrit! Jeune trentenaire, je suis née en Colombie et suis la mère comblée de deux enfants : Linda-Sofia et Alan. Je vis au Québec depuis 2006. J’ai terminé mon certificat en études pastorales et théologiques en novembre dernier.

J’ai reçu mon premier mandat pastoral des mains de Mgr

Rodembourg lors d’une cérémonie à la cathédrale le 15 avril dernier. Je suis animatrice de pastorale à la paroisse Notre-Dame-du-Très-Saint-Sacrement qui fait partie de l’Unité pastorale Mgr-Langevin à Saint-Hyacinthe.

Je suis « tombée dans la marmite » de la foi catholique quand j’étais toute petite. En Colombie, j’ai eu le privilège de naitre dans une famille profondément croyante, pratiquante et engagée dans sa communauté. Avec d’autres, mes grands-parents assumaient des responsabilités en paroisse, notamment pour l’initiation des jeunes enfants aux sacrements. Plus jeune, j’ai moi-même participé aux Journées mondiales de la jeunesse en Australie et au Brésil.

À l’été 2018, en compagnie de Mme Diane Daneau, responsable diocésaine de la mission, je vais participer au 5e congrès mission-naire de l’Amérique qui aura lieu en juillet dans la ville bolivienne de Santa Cruz de la Sierra. Le thème de ce congrès m’inspire : « La joie de l’Évangile : cœur de la mission prophétique, source de réconciliation et de communion ».

J’apprécie travailler en équipe avec mes collègues de l’Unité Mgr-Langevin : M. le chanoine Gaston Giguère, M. l’abbé Marc Diatta, le diacre Réjean Tremblay, Mmes Pauline Piché et Lise Pineault, M. John Sanchez. Avec l’aide de Mme Francine Jeannotte de l’évêché, nous formons une cellule missionnaire efficace qui va de l’avant.

À l’intérieur de l’équipe pastorale, je m’occupe principalement de la préparation aux sacrements de la communion et de la confir-mation. Cette année, 26 enfants ont vécu la première de leurs communions; 14 enfants et 6 ados ont vécu la confirmation. Huit de ces enfants ont été catéchisés en espagnol. La tendance est à accompagner autant les parents que les enfants pour faire de l’initiation aux sacrements une expérience intergénérationnelle. Les

gens qui s’inscrivent aujourd’hui le font par désir et non par obliga-tion. Ils veulent avancer sur le chemin de l’Évangile et apprécient les rencontres que nous leur proposons.

L’initiation aux premiers sacrements présente des défis nouveaux, au premier chef celui de la pertinence et de la crédibilité. Je partage plusieurs préoccupations avec les membres de l’équipe pasto-rale : comment rejoindre les absents? Comment faire preuve de souplesse et de flexibilité pour faciliter la participation et répondre aux besoins? Comment accompagner individuellement si néces-saire? Comment rendre les rencontres plus interactives et plus participatives? Comment aider les parents à développer leurs compétences pour cheminer avec leur propre enfant?

Le mouvement La Relève regroupe une vingtaine d’ados désireux d’approfondir leur foi après avoir reçu la confirmation. Une cellule jeunesse prometteuse est en germination. L’idée est de continuer à participer à la vie de l’Église suite à la confirmation, entre autres par la visite à des personnes âgées.

Comme vous le voyez, les défis ne manquent pas! Mon action pastorale me comble de joie. Je crois en la puissance de l’Évangile. Je crois aussi à la puissance du sourire pour questionner et entrai-ner les autres sur les chemins de l’espérance.

TÉMOIGNAGE

Je suis « tombée dans la marmite »! Par Jhasbleydi Orjuela, agente de pastorale, Unité Mgr-Langevin

« Je crois en la puissance du sourire pour questionner et entrainer les autres sur les chemins de l'espérance. »

Page 12: Ça change le monde! · 2018. 6. 19. · Le dossier principal de ce numéro de L'Envoi porte sur le ministère d'agente et d'agent de pastorale. L'année durant, nous les voyons à

12 MAI-JUIN 2018

TÉMOIGNAGE

La reconnaissance publique des agentes et agents de pastorale lors de la messe chrismale, le 28 mars dernier à la cathédrale, m’a beaucoup touchée. Que ce minis-tère soit reconnu par l’Assemblée des évêques est un grand pas vers une sincère complémenta-rité… Enfin!

On me demande aujourd’hui de partager le parcours qui m’a menée à devenir agente de pastorale. Je ne pouvais refuser parce que l’état d’agente et agent de pastorale est à écrire, même si dans les faits, il est bien réel. Donc, si je peux apporter ma petite contribution, je ne manquerai pas cette occasion.

Native du Bas-Saint-Laurent, je suis la benjamine d’une famille de quatre enfants. Dès mon jeune âge, curieuse de Dieu, j’ai été sensible à l’exemple et au témoignage de vie de foi de mes parents. Dieu s’est tendrement et doucement immiscé dans ma vie dès mon berceau… peut-être même avant! Aujourd’hui encore, Dieu m’émerveille et m’appelle! Mon parcours de vie est parsemé de détours, de montées et de descentes mais « Dieu écrit droit avec des lignes courbes »…

Avant de devenir agente de pastorale, j’ai étudié et travaillé dans différents domaines : administration, secrétariat, restau-ration, commerce, politique municipale, éducation. J’ai ensei-gné au préscolaire, au primaire et aux adultes. Ma curiosité m’a amenée à développer certains talents artistiques. J’ai suivi avec bonheur des cours de théologie pour ma culture personnelle.

À l’église de Rivière-Bleue, mon village natal, mon enga-gement bénévole en catéchèse de la confirmation a été un élément déclencheur. Suite au départ de religieuses qui œuvraient en animation pastorale scolaire, notre curé m’a repêchée pour les remplacer au pied levé. Dans sa bonté, il m’a donné 5 minutes pour accepter ou refuser l’offre! Ce fut

le début d’une magnifique aventure. Je n’avais désormais qu’un seul but : connaitre davantage ce Dieu que j’aime et qui m’aime afin de mieux le faire connaitre. Cela m’a amenée, une quinzaine d’années plus tard, à compléter mon bacca-lauréat en théologie à Rimouski. Puis, un cri du cœur a guidé mes pas : « Seigneur, que veux-tu que je fasse? »

« Je n'avais désormais qu'un seul but : connaitre ce Dieu qui m'aime afin de mieux le faire connaitre. »

Au mois d’aout 1997, je me retrouve à Beloeil pour une tâche partagée entre l’école et la paroisse d’abord; puis une tâche à temps plein en pastorale. Dieu qui connait mon cœur et mes rêves a entendu mon appel. Il m’étonne toujours!

Ça fait aujourd’hui plus de 20 ans que j’œuvre dans le diocèse de Saint-Hyacinthe, dont 10 à temps plein en pasto-rale paroissiale. Parmi mes grandes joies, je mentionne la collaboration à la mise en œuvre de notre parcours catéché-tique, toujours aussi vivant aujourd’hui. Aucune médaille n’étant assez mince pour ne pas avoir deux côtés, j’ai vécu toute une panoplie d’émotions au courant de ces années. C’est la vie!

Le Christ, notre chef et notre inspiration commune, nous demande aujourd’hui encore de « laisser venir à lui les petits enfants ». Cet appel teinte mon action pastorale et lui donne sens. J’ai toujours travaillé pour et avec les petits et leurs parents. Je le fais avec passion. Je demeure ouverte à faire la volonté du Seigneur. Dans ma prière, je demande de me placer là où mon expérience, mes forces et ma créativité se déploient pour mieux l’annoncer.

Comme tout ministère, celui d’agente de pastorale est une belle aventure! Il représente des défis pour le présent mais aussi pour l’avenir de l’Église. J’ai une confiance aveugle en l’Esprit Saint toujours actif dans son Église. « Et je te dis aussi, que tu es Pierre, et sur cette pierre j'édifierai mon Église; et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle. » (Mt 16, 18)

« Une grande passion m'anime! »Par Louise Bélanger, agente de pastorale, paroisse Trinité-sur-Richelieu, Beloeil

Page 13: Ça change le monde! · 2018. 6. 19. · Le dossier principal de ce numéro de L'Envoi porte sur le ministère d'agente et d'agent de pastorale. L'année durant, nous les voyons à

13

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

MAI-JUIN 2018

Bordeaux

C’est dans la foulée du Concile Vatican II, qu’au début des années 1970, les premiers inter-venants laïcs en pastorale ont fait leur apparition dans le diocèse de Saint-Hyacinthe. Sans porter le titre d’agentes de pastorale, certaines personnes étaient recon-nues de façon particulière pour intervenir pastoralement au sein de leur communauté chrétienne. Bien sûr, à l’époque, il n’était pas

question de rémunération ou si peu. Une des pionnières en ce domaine a été Mme Monique Bourgeois, qui a travaillé dans les paroisses Sainte-Thérèse de Cowansville, Saint-Thomas d’Aquin de Saint-Hyacinthe et la paroisse Cathédrale.

Une nouvelle réalitéEn fait, c’est en 1975, que Mgr Albert Sanschagrin donnait pour ainsi dire le feu vert à l’apparition de ce nouveau ministère dans notre Église lorsqu’il écrivait aux curés des paroisses : « Notre comité de l’Éducation chrétienne à l’Élémentaire vient de nous adresser une réflexion et des recommandations concernant le rôle et les différentes tâches dévolues à l’animateur de pastorale pour l’école élémentaire… Si, déjà cette année, pour des raisons de conscience, vous croyez ne pas pouvoir entrer dans cette perspec-tive de travail pastoral, vous seriez bien avisé de me faire connaître vos difficultés. Toutefois, dans ces circonstances, j’espère que vous vous mettrez à la recherche de solutions, soit, échanger du travail entre prêtres d’une même région, soit inviter des religieuses et des laïcs adultes dans la foi pouvant, au nom de la communauté chrétienne, rendre ce service au personnel de l’école élémentaire. Il y a de nouveaux ministères à prévoir, et n’en serait-ce pas un? »1

Au départ, ces personnes étaient engagées par les paroisses et, en raison d’un protocole, rémunérées par les commissions scolaires. Il s’agissait pour la très grande majorité de religieuses. Et ici, nous pensons particulièrement à Sœur Gabriel Rondeau, p.m., qui a été, je crois, plus de 20 ans, animatrice de pastorale scolaire dans les écoles élémentaires de la région de Beloeil-Saint-Hilaire. Il faut aussi nous rappeler que Sœur Lise Berger, s.j.s.h., a été l’une des premières à occuper un poste sur le plan diocésain au niveau du Service de l’Éducation chrétienne. Puis, la nouvelle réalité des

animatrices de pastorale scolaire a pris place de plus en plus dans les paroisses du diocèse.

Un tournant décisifC’est surtout en 1983, lorsque les Évêques du Québec déci-dèrent que la préparation des jeunes aux sacrements de l’Ini-tiation chrétienne relèverait désormais de la paroisse et non de l’école que le ministère des agentes de pastorale laïques a pris de l’ampleur au sein des communautés chrétiennes du diocèse.

Il faut dire qu’au départ, la très grande majorité de ces agentes de pastorale étaient des religieuses, qui venaient de termi-ner leur carrière d’enseignante. Nous pensons particulièrement à Sr Clémence Doyon, p.m., à la paroisse Sacré-Cœur de Mc Masterville, Sr Angèle Bernier, s.j.s.h., à la paroisse Sainte-Eugénie de St-Hyacinthe, Sr Cécile Millette, p.m., paroisse St-Joseph de Granby, Sr Thérèse Frédette, p.m., à la paroisse Sainte-Famille de Granby, Sr Gisèle Bernier, s.j.s.h., à la paroisse Sainte-Cécile-de-Milton, Sr Laurette Durivage, s.j.s.h., à la paroisse Sainte-Jeanne d’Arc de Stanbridge Est, Sr Thérèse Deslandes, s.j.s.h., à la paroisse Cathédrale.

Aujourd’huiPuis, petit à petit des personnes laïques ont succédé aux religieuses et les différents champs d’intervention pastorale se sont diversifiés. C’est ainsi que certaines paroisses ont engagé des personnes pour être responsables au niveau de la pastorale sociale. Nous pensons spécialement à Mme Micheline Lamarche de la paroisse Saint-Romuald de Farnham qui travaille depuis de nombreuses années à ce niveau.

Enfin, avec l’arrivée des Unités pastorales, d’autres champs pasto-raux ont été confiés à des agentes et agents de pastorale, en particulier la pastorale du baptême, la pastorale du mariage, la pastorale des personnes aînées et la pastorale familiale. Dans certaines paroisses, sont même apparues ce que nous appelons des « Équipes d’animation locale » ayant comme responsable un animateur ou une animatrice de communauté paroissiale.

Ceci, sans parler de la présence d’agentes et d’agents de pastorale laïques au sein des Services diocésains. Mais ce sera pour une autre chronique. ___________1. Albert SANSCHAGRIN, Circulaire pastorale, no 205.1, 20 juin 1975

HISTORIQUE

Clin d'oeil historiquePar Mgr Jean-Marc Robillard, p.h., vicaire général et modérateur des Services diocésains

sur l'évolution d'un nouveau ministère

Page 14: Ça change le monde! · 2018. 6. 19. · Le dossier principal de ce numéro de L'Envoi porte sur le ministère d'agente et d'agent de pastorale. L'année durant, nous les voyons à

MAI-JUIN 201814

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

Je trouve très important qu’on prenne le temps de souligner et de mettre en valeur le ministère d’agente et d’agent de pastorale car c’est un ministère laïc qui, à mon avis, est appelé à jouer un rôle grandissant dans notre Église.

Pour ma part, je n’ai pris que très graduellement conscience du rôle que ce ministère occupe au sein de l’Église. N’ayant pas eu d’enfant, je n’ai donc

pas eu l’occasion de bénéficier de leurs services. Mais, un peu comme la plupart des paroissiens, je constatais qu’il y avait une agente de pastorale dans notre paroisse qui prenait la parole occasionnellement lors d’une célébration spéciale pour la première communion des jeunes, mais j’en savais bien peu sur tout le travail qu’elle avait à faire.

Mon véritable premier contact avec les agentes et les agents de pastorale s’est produit durant ma période d’études en théologie. J’ai constaté que la grande majorité des classes en était composée. Et c’est là que j’ai eu l’occasion de mieux les connaître. Ce fut pour moi une très belle découverte. J’ai été agréablement surpris et impressionné par leur attitude et la ferveur qui les animait. Pour la plupart, c’étaient des femmes de cœur qui s’impliquaient avec beaucoup de zèle dans leur travail.

C’était beau de les voir partager leur expérience auprès des jeunes que chacune d’elle portait dans son cœur comme s’il s'agissait de leurs propres enfants. Toujours soucieuses du cheminement de chacun, elles s’inquiétaient du retard de l’un ou de l’attitude de fermeture d’un autre. Elles étaient sensibles et créatives pour faire en sorte que l’expérience de cheminement de foi de ces jeunes puisse produire une différence et un impact significatif dans leur vie.

Elles partageaient entre elles plusieurs stratégies pour motiver leurs protégés et les stimuler à continuer leur parcours de caté-chèse. Elles témoignaient aussi comment elles s’y prenaient pour sensibiliser les parents à l’importance de l’initiation chrétienne de leurs jeunes et à quel point elles appréciaient beaucoup l’aide que certains d’entre eux pouvaient leur apporter en s’impliquant comme bénévoles.

Depuis que j’exerce mon ministère diaconal, j’ai, bien sûr, eu davan-tage l’occasion de travailler avec quelques agentes de pastorale et j’ai été à même de constater à quel point ce n’est pas un travail facile. J’ai beaucoup d’admiration pour elles, car cela demande de leur part beaucoup de doigté et de patience, non seulement avec les jeunes qui, comme chacun le sait, ne sont pas toujours de tout repos, mais aussi avec les parents, parfois hésitants, qui viennent inscrire leurs enfants à un parcours de catéchèse. Ce délicat travail de première ligne demande de toute évidence des compétences particulières car il y a souvent une grande différence entre la perception que les gens ont de l’Église et de ce qu’elle est en réalité. Il y a là tout un travail d’approche et de dialogue pour arriver à ce qu’une demande de service ponctuel se transforme en un cheminement chrétien.

Ce premier contact avec des personnes qui, parfois, ne fréquentent plus beaucoup l’Église, est très important. Une bonne formation théologique et pratique est très utile, mais la docilité à l’Esprit du Seigneur l’est encore plus, car grâce aux charismes qu’il leur donne, il leur permet parfois de vivre ces moments-là avec une touche particulière pour les rejoindre et réchauffer leur cœur, un peu à la façon des disciples d’Emmaüs au contact de Jésus.

Avant d’être un travail ou un job, comme on dit souvent, le minis-tère d’agente et agent de pastorale est une réponse à l’appel du Seigneur pour réaliser la mission de l’Église. C’est ensemble, dans la complémentarité des ministères que nous arriverons à porter des fruits. Soutenons et encourageons ces travailleuses et ces travailleurs au grand cœur par notre collaboration et nos prières.

Du coeur à l'ouvrage!Par Michel Pelletier, diacre permanent, Granby

CHRONIQUE DU DIACRE

Le ministère d'agente et d'agent de pastorale est une réponse à l'appel du Seigneur pour réaliser la mission de l'Église.

Page 15: Ça change le monde! · 2018. 6. 19. · Le dossier principal de ce numéro de L'Envoi porte sur le ministère d'agente et d'agent de pastorale. L'année durant, nous les voyons à

15

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

MAI-JUIN 2018

Les agentes et agents de pastorale laïcs doivent de plus en plus faire face au monde changeant et à la tentation de nombreux chrétiens de se conformer aux standards de la culture dominante. Ils doivent composer avec l'éclatement des familles, la confusion des valeurs, la solitude de nombreuses personnes et la crise du mariage, avec la difficulté de fidéliser les

jeunes et même les nouveaux convertis etc.

Au coeur du mondeIls sont constamment confrontés, quel que soit le domaine dans lequel ils interviennent, au risque de ne pas pouvoir répondre effi-cacement à la crise de la foi, des valeurs et de la société chrétienne. Malgré cela ils s'efforcent de satisfaire l'exigence de tous d'être vus en tant que personnes individuelles, afin de faire revivre des rapports de communion soit au sein de l'Église, soit dans la société. Ils sont ainsi au coeur de l'indispensable réorganisation de la vie paroissiale et pastorale1.

Aller vers les autresLa mission à laquelle tout chrétien est appelé, c'est le partage de « communauté de vie » avec Jésus, l'envoyé de l'amour du Père. C'est l'amour qui donne sens mais on ne peut comprendre l'amour qu'en écoutant avec amour. Notre vocation est d'aller vers les autres, comme le Christ l'a montré. Que pouvons-nous offrir au Seigneur, en échange de ce don divin, si ce n'est le zèle à diffuser parmi les hommes la splendeur de la vérité divine? Nous pouvons agir comme médiateurs pour aider les hommes et les femmes de notre temps à prendre conscience de la présence du Christ et de son action dans leurs expériences et dans leur vie concrète.

Au coeur de l'ÉvangileLe sacré - le Christ - et le profane - la vie quotidienne - sont inséparables et étroitement liés. Au centre de la vie pastorale se trouve l'Évangile. Les différentes initiatives des agentes et agents pastoraux ne sont-elles pas de tendre à rendre les communautés chrétiennes toujours plus familières avec la Parole de Dieu et à découvrir ou redécouvrir la valeur de la fraternité qui naît de l'Évangile?

Le mot crise est souvent employé actuellement, y compris quand il s'agit de la foi, des valeurs et des relations. « La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul coeur et une seule âme. » Est-ce un idéal devenu impossible à atteindre? Pourquoi ne pas penser au contraire que la situation actuelle puisse se transformer en kairos, c'est-à-dire en un temps de grâce?

De nouvelles voiesDans Evangelii Gaudium, l'exhortation apostolique de notre pape François, nous avons été invités à ne pas nous laisser enfermer dans les vieux schémas mais plutôt à tenter avec audace de nouvelles voies. Quand l'Église demande à ses membres laïcs de « faire » fraternité, elle nous encourage à bâtir un nouveau modèle social qui corresponde à notre époque et où l'on innove de nouveaux rapports sociaux. Les opérateurs pastoraux ont donc un rôle important, celui de retisser à l'aide de la force de l'Évangile, des rapports interpersonnels afin de faciliter d'étroites relations humaines au sein des paroisses et une véritable communion entre les personnes au coeur de leurs divers lieux d'action. « C'est une invitation à la croissance pour ceux qui participent à la vie parois-siale, mais aussi un vif appel pour les chrétiens qui ont perdu la foi et désirent "recommencer" et bien sûr, pour ceux qui s'ouvrent pour la première fois à l'annonce de la vie chrétienne. »

Une culture de la rencontreFace au phénomène de la dispersion, propre à notre temps : le travail, les intérêts personnels, les nouvelles « valeurs », les expé-riences proposées, les contacts, les loisirs etc. Les acteurs de la pastorale ont donc l'immense mission d'ouvrir une brèche dans le temps ordinaire afin de dégager de l'espace pour la grâce, le futur et l'espérance. Pour cela, leur rôle est de solliciter la profondeur humaine et de « l'être » qui maintient la relation. De remettre au premier rang le « toi » et le « nous » qui sont absolument essentiels pour une vision authentique de la personne humaine et de la société. En un mot, dévitaliser la culture de l'indifférence et développer « la culture de la rencontre », comme dirait notre pape François. Grand défi, celui d'une véritable « école de l'Esprit » pour notre époque. Vrai parcours d'Espérance._______ 1. Il est possible d'approfondir ce sujet en se référant à la publication de Mgr Domenico Sorrentino, Évêque d'Assise, « L'Église comme Famille » ainsi qu'à notre ouvrage « François d'Assise le prophète de l'extrême », Éd. Nouvelle Cité.

Par Suzanne Giuseppi-Testut, o.f.s.

VIE SPIRITUELLE

Le parcours de l'espérance Pastorale des laïcs dans l'Église

Page 16: Ça change le monde! · 2018. 6. 19. · Le dossier principal de ce numéro de L'Envoi porte sur le ministère d'agente et d'agent de pastorale. L'année durant, nous les voyons à

Du 9 au 13 avril dernier, l’abbé Pierre Cordeau a été invité par l’Église maronite du Canada à animer, à Ottawa, la session annuelle de ressourcement du clergé maronite canadien. Parmi la vingtaine de prêtres maronites y ayant participé, on comptait des prêtres diocésains et des religieux mais aussi des hommes mariés devenus prêtres.

Née avec saint Maron au Ve siècle, l’Église maronite fait figure d’exception parmi les Églises orientales. Elle est la seule Église d’Orient à être toujours restée unie à Rome depuis ses origines. Comme toutes les Églises orientales, l’Église maronite a évolué avec son propre rite au cours des siècles. Elle est notamment attachée à la langue syriaque, fille de l’araméen, langue du Christ. Au Canada aujourd’hui, on estime à 80 000 le nombre de fidèles maronites, dont la moitié dans la région de Montréal, siège de l’éparchie.

Durant cinq jours, l’abbé Pierre Cordeau a guidé la réflexion du clergé maronite sur Vatican II, le sens du dimanche, les sacrements du baptême, de la confirmation et de l’onction des malades. Une christologie et une ecclésiologie nouvelles ont émergé avec Vatican II.

Comment redonner un sens du dimanche à partir de ses trois composantes : koinonia, diacona et liturgia? Quels liens entre ces trois pôles et notre triple mission baptismale de prêtre, prophète et roi?

Quelles pistes pour revaloriser le sacrement de confirmation? Quels défis nouveaux se présentent à nous pour le sacrement de l’onction des malades dans le contexte actuel d’implantation de l’aide médi-cale à mourir?

Si les matinées étaient consacrées à de l’enseignement plus formel, les après-midi permettaient l’échange et l’approfondissement dans un climat fort constructif de coopération et de recherche commune d’actualisation. L’abbé Pierre Cordeau ne cache pas sa fierté d’avoir vécu cette expérience qui lui a permis d’apprivoiser une Église sœur. Le nonce apostolique au Canada, S. E. Mgr Luigi Bonazzi a rencon-tré le groupe pour un échange informel en matinée le vendredi.

Chez les maronitesPar Luc Benoit, responsable des communications

MAI-JUIN 201816

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

eL'abbé Pierre Cordeau en animation chez les maronites.

Tu couronnes une année de bienfaits; sur ton passage, ruisselle l'abondance.

Au désert, les pâturages ruissellent, les collines débordent d'allégresse.

Les herbages se parent de troupeaux et les plaines se couvrent de blé.

Tout exulte et chante!

Psaume 64

Page 17: Ça change le monde! · 2018. 6. 19. · Le dossier principal de ce numéro de L'Envoi porte sur le ministère d'agente et d'agent de pastorale. L'année durant, nous les voyons à

"Nous sommes encore un peu inconnues du public au Québec parce que l'Ordre des Vierges consacrées qui vient des tout premiers siècles, n'a été réha-bilité dans l'Église qu'en 1970 par le pape Paul VI. Auparavant, la consécration était réservée à certains grands ordres de moniales après leur profession monastique et qui l'ont conservée d'ailleurs. La consécration des Vierges dans le monde est conférée aux femmes

qui sont appelées par l'Évêque à cette vocation spéciale puisque notre "état de vie" se vit en plein vent c.-à-d. en dehors d'une vie religieuse communautaire. Chacune de nous est insérée dans l'Église de son milieu pour répondre à la mission selon ses propres charismes. Modelée sur l'ordination sacerdotale, la consécration des Vierges reprend la grande prostration des engagements de profession religieuse et de l'ordination sacerdotale. Relevant du code 604 du Droit Canon de l'Église, cette consécration constituée comme « état de vie » se vit dans la prière et la solitude. C'est la fonction première de la vierge consacrée.

Pour ma part, mon cheminement est passé par la vie monastique pendant plusieurs années. C'est le chemin de plusieurs d'entre nous. Comme le dit Isaïe : « Sur tes remparts Jérusalem, j'ai posté des veilleurs, de jour et de nuit, jamais ils ne doivent se taire. » (Is 62,6) Notre vie pose question! Comment ces femmes peuvent-elles tenir et être heureuses sans conjoint? Comment peuvent-elles être pleinement épanouies dans une vie de solitude axée sur la prière? À quoi servent-elles? C'est alors que nous témoignons de notre joie d'être épousées par le Christ dans un engagement total de tout notre être. L'an dernier je faisais un petit séjour à l'hôpital. J'étais étonnée de voir la soif des médecins et infirmières d'en connaître davantage sur ma vie de consacrée, soif qui dénotait une absolue quête de Dieu! Les gens ont soif de connaître le Seigneur quand ils voient le véritable bonheur qui nous habite et notre joie de vivre! Je crois que la vraie mission d'une Vierge consacrée dans l'Église est de témoigner de l'Amour unique du Seigneur pour chacun de nous et qu'il est tout à fait possible et épanouissant de donner sa vie au Christ! Il s'agit de rayonner de la Tendresse et de l'Amour du Seigneur Jésus que nous vivons au-dedans!

Les vierges consacrées se réunissent régulièrement dans chaque diocèse pour un ressourcement périodique et participent à la retraite annuelle qui nous rassemble toutes. Le cheminement de plusieurs jeunes femmes qui ont reçu la consécration ou vont la recevoir nécessite une bonne formation s'échelonnant sur plusieurs années d'études, de discernement et d'accompagnement spirituel. Il appartient seulement à l'Évêque du lieu de conférer la consécra-tion virginale lorsqu'il juge que la candidate est prête. Puisque c'est un réel engagement solennel et public envers le Christ et l'Église où l'épouse accepte le Christ comme son Époux, cet engagement est pour toute la vie et est irrévocable. C'est donc un pensez-y bien! C'est pourquoi la maturité humaine et l'équilibre de la personne pour mener cette vie de solitude, de prière et de don de soi est à vérifier.

De tous les horizons, la Vierge consacrée est insérée dans la pâte humaine par son travail qui lui permet de subvenir à ses besoins personnels. Bien que la formule de consécration soit différente au niveau des voeux religieux parce que la consacrée n'est pas en communauté, la Sequela Christi de la vierge consacrée est la même que pour toute profession religieuse et en possède la même valeur. Lors de la consécration, la femme appelée par son Évêque professe sa décision irrévocable de répondre à l'appel du Christ par le propositum qui est un voeu de virginité perpétuel dans les mains de l'Évêque, la pauvreté et l'obéissance qui en découlent sont vécues au quotidien à travers les événements et l'accueil du projet de Dieu sur sa vie. Elle reçoit le voile, l'anneau et le bréviaire qu'elle doit réciter en Église, au moins pour les laudes et les vêpres.

Actuellement nous avons plusieurs personnes en cheminement dans les différents diocèses du Québec (Amqui, Montréal, Québec, Saint-Hyacinthe). Nous avons eu le bonheur d'assister à la consé-cration dans l'Ordre des Vierges consacrées d'une de nos consœurs le 5 mai dernier à Montréal, conférée par Monseigneur Christian Lépine, archevêque de Montréal. Puisse le Seigneur en appe-ler d'autres par cette voie magnifique à son Alliance d'Amour éternelle!

Vierge consacrée depuis 18 ans, je suis pleinement heureuse d'avoir accepté le projet de Dieu sur ma vie. Oui, je suis tout à fait et encore en amour avec le Christ mon Époux, un amour qui s'approfondit dans la fidélité du sien pour moi chaque jour!

Ordre des Vierges consacréesPar Louise-Marie Laporte, coordonnatrice de l'ocv, Cowansville

VIE CONSACRÉE

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

17MAI-JUIN 2018

Page 18: Ça change le monde! · 2018. 6. 19. · Le dossier principal de ce numéro de L'Envoi porte sur le ministère d'agente et d'agent de pastorale. L'année durant, nous les voyons à

18 MAI-JUIN 2018

ÉTÉ 2018

Les vacances du Bon Dieu...

Le Père Christian au Congo

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

– Mon Dieu, mes amis et moi on se demandait si tu prenais toi aussi des vacances?

– Mon fils, si tu savais le nombre effarant de croyants qui se sont arrêtés à la Genèse, au chapitre 2, verset 2 où il est écrit : « Dieu acheva au septième jour l’œuvre qu’il avait faite, il arrêta au septième jour toute l’œuvre qu’il faisait.»

Pour celles et ceux qui se sont arrêtés ici de lire mon histoire, c’est lors de ce septième jour que, toujours selon eux, je suis « tombé » en vacances. S’ils avaient poursuivi leur lecture, ils auraient reconnu mes œuvres envers Sodome et Gomorrhe, le déluge, la traversée de la Mer Rouge et la course du soleil suspendu à Jéricho; la liste est encore très longue mais je crois que cela suffit pour que tu comprennes.

J’ai envoyé mon Fils Jésus pour prendre une pause et m’accorder un peu de repos mais il me consultait constamment pour savoir s’il pouvait faire telle guérison ou accorder tel pardon… ou encore s’il faisait toujours ma volonté. Pourtant, il avait l’Esprit Saint pour l’appuyer dans sa mission!

Pour tout t’avouer, j’ai décidé de prendre de vraies vacances cet été et ça tombe bien que tu m’en parles car je passerai la majeure partie de celles-ci dans votre diocèse. Le Pape François, mon fils inspiré sur terre, vous a nommé un nouveau pasteur et j’avoue que je l’aime beaucoup. D’ailleurs, selon les homélies de Mgr Christian, je pense que mes vacances seraient sûrement imparfaites si je ne commençais pas celles-ci par une visite aux Haltes St-Joseph.

– Mais, que feras-tu d’autre pendant tes vacances, mon Dieu?

– Eh bien! Je ferai comme toi! Les vacances ne sont-elles pas faites pour rendre visite à sa famille? Alors, je commencerai par me rendre aux prisons de Cowansville et de Sorel-Tracy…

– En prison? Drôle de vacances, Père céleste!

– Mais ce sont mes fils qui y vivent! C’est difficile pour eux d’en sortir présentement pour me visiter dans mes lieux; alors, je me rendrai jusqu’à eux. J’irai déposer leur espérance aux pieds de la bonne sainte Anne dans son humble sanctuaire de Sainte-Anne de Sabrevois.

– Bon, passe alors pour la prison et ensuite, y-a-t-il une autre destination, disons plus touristique?

– Bien sûr! C’est en dehors de votre diocèse mais l’aventure en vaut le coup. Lors d’une descente de rivière en canot avec des scouts, j’aurai l’occasion d’admirer d’ici-bas une des merveilles de ma Création que je ne m’émerveillais toujours que de là-haut; il s’agit des fjords du Saguenay.

Tu ne le sais peut-être pas mais, l’été dernier, j’ai descendu la rivière Richelieu sur presque toute sa longueur avec de jeunes et très braves scouts maskoutains. Je me suis fait discret sur leurs radeaux mais malgré cela, plusieurs se sont aperçus que j’étais au milieu d’eux. Une semaine de pur bonheur avec ces jeunes et ces adultes qui ont à cœur la protection de ma Création.

Tu sais, je pense aussi prendre une journée de mes vacances, courbé sous le soleil dans un champ, pour pouvoir échanger et prendre la mesure des efforts des travailleurs saisonniers.

– Et pendant que tu te distrairas dans ta tournée touristique, qui s’occupera du Royaume?

– C’est simple! Vous êtes là! N’êtes-vous pas mes disciples-missionnaires?

– Oui, assurément! Mais nous aussi nous serons en vacances, mon Dieu!

– Je le sais bien, je le sais très bien! Et alors, pendant vos vacances, vous serez donc incapables de témoigner de moi autrement, de témoigner de moi ailleurs, d’être disciples en d’autres lieux, d’être missionnaires où vous avez les pieds?

Je sais que je passerai des vacances sans souci à regarder ma nature donner de ses fruits, à entendre mon peuple rire et s’amuser… parce que vous serez là, porteuses et porteurs de ma tendresse dans votre élan de disciples-missionnaires… même en vacances!

Bonnes vacances, ma fille, mon fils en qui je remets ma confiance!

– Bonnes vacances, Père céleste, et fais-nous des petits signes de ta présence de temps à autre - des « clins Dieu » comme dirait notre évêque! - afin que nous ayons toujours au cœur la mission!

Par Marc Benoit, Halte St-Joseph de Saint-Hyacinthe

Page 19: Ça change le monde! · 2018. 6. 19. · Le dossier principal de ce numéro de L'Envoi porte sur le ministère d'agente et d'agent de pastorale. L'année durant, nous les voyons à

19MAI-JUIN 2018

COMMUNIQUÉ DE LA CHANCELLERIE

À nos fraternelles prièresF. André Leblanc, o.p., est décédé à l’Hôpital Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe le 17 mai 2018, à l’âge de 95 ans. Ses funérailles ont été célébrées le 21 mai dans la Chapelle du Séminaire.

Madame Diane Perreault Forest, sœur de monsieur Robert Perreault, agent de pastorale paroissiale (Unité des Quatre-Vents), est décédée à Saint-Hyacinthe le 6 mai 2018, à l’âge de 54 ans. Ses funérailles ont été célébrées le 12 mai en l’église de Saint-Bernard-de-Michaudville.

Monsieur Denis Girard, père de M. l’abbé Jean Girard, prêtre diocésain, est décédé à la Maison des soins palliatifs de Saint-Jean-sur-Richelieu le 27 mai 2018, à l’âge de 86 ans. Ses funérailles ont été célébrées le 1er juin en l’église Saint-Romuald de Farnham.

NominationsMgr Christian Rodembourg, m.s.a., a procédé aux nomina-tions suivantes :

Monsieur Jean Decelles, chargé de pastorale paroissiale aux paroisses Saint-André d'Acton Vale, Saint-Nazaire de Saint-Nazaire d'Acton et Saint-Théodore de Saint-Théodore d'Acton.

Monsieur l'abbé Marc Diatta, curé aux paroisses Notre-Dame-de-la-Paix de Cowansville, Saint-Simon d'Abercorn, Sainte-Marie-Médiatrice de Brigham, Sainte-Croix de Dunhan, Saint-Édouard de Lac-Brome et Saint-André de Sutton. Monsieur l’abbé David Labossière, sans préjudice à sa responsabilité de curé des paroisses de Saint-Césaire et de Saint-Paul-d’Abbotsford, curé de la paroisse Saint-Ange-Gardien d’Ange-Gardien.

Madame Jhasbleydi Orjuela, agente de pastorale paroissiale à l’Unité Mgr-Langevin (paroisses Cathédrale et Saint-Thomas-d’Aquin) de Saint-Hyacinthe.

Monsieur l’abbé Serge Pelletier, sans préjudice à sa responsabilité de curé de la paroisse Notre-Dame de Granby, curé de la paroisse Saint-Alphonse de Saint-Alphonse-de-Granby.

M. l'abbé Jean Marcel Sambou, sans préjudice à sa res-ponsbilité d'administrateur paroissial à la paroisse Notre-Dame-du-Rosaire de Saint-Hyacinthe, vicaire paroissial aux paroisses Cathédrale et Saint-Thomas-d'Aquin (Unité Mgr-Langevin) de Saint-Hyacinthe.

Monsieur l’abbé Patrice Savadogo, administrateur paroissial aux paroisses Saint-Hilaire de Mont-Saint-Hilaire et Notre-Dame-du-Bon-Conseil d’Otterburn Park.

M. l'abbé Danik Savaria, curé aux paroisses Saint-Joseph et Très-Sainte-Trinité de Granby.

Membres du Comité des nominations presbytérales- Monsieur le chanoine Yvon Alix- Monsieur l’abbé Bertrand Jodoin

Mgr Christian Rodembourg, m.s.a., a procédé aux renouvel-lements suivants :

Madame Hélène Benoit Brodeur, agente de pastorale paroissiale à la paroisse Saint-Hilaire de Mont-Saint-Hilaire.

Madame Aline Thériault Brûlé, agente de pastorale paroissiale à la paroisse Saint-Hilaire de Mont-Saint-Hilaire.

Le 8 juin dernier, monsieur Guy Pelletier a reçu le ministère du diaconat en l’église Saint-Eugène de Granby (paroisse Notre-Dame) par Mgr Christian Rodembourg, m.s.a.

Chanoine Denis Lépine, v.é.Chancelier 19 juin 2018

Renouvellements

Grand Séminaire

Page 20: Ça change le monde! · 2018. 6. 19. · Le dossier principal de ce numéro de L'Envoi porte sur le ministère d'agente et d'agent de pastorale. L'année durant, nous les voyons à

Livré à :

Société canadienne des postesPort payé

Poste Publication40017271

Pendant les vacances, devenez un signe de la tendresse de Dieu pour ceux et celles que vous rencontrerez…

- Portez attention aux besoins des autres- Rendez un service gratuitement- Visitez une personne seule ou malade- Écoutez la peine de l'autre- Participez à la joie de l'autre- Ouvrez-vous à votre entourage- Reconnaissez les valeurs des autres- Encouragez les efforts des jeunes- Dites merci régulièrement- Souhaitez du bonheur aux autres- Émerveillez-vous de la beauté- Partagez un repas en toute simplicité- Souriez à une personne inconnue - Dites bonjour avec amabilité- Cédez votre place avec courtoisie- Reposez-vous dans le Coeur de Dieu- Refaites vos forces par la prière- Écoutez le Seigneur qui vous parle

« Le Seigneur veut que nous soyons saints et il n’at-tend pas de nous que nous nous contentions d’une existence médiocre, édulcorée, sans consistance. » (Pape François.Exhortation apostolique Gaudete et Exsultate, no 1)