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ANATOMIE DE LA VIGNE

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L'APPAREIL VEGETATIF AERIEN

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SOMMAIRE

I. LE TRONC : DESCRIPTION, FORME ET HAUTEUR p. 7

1. Description

2. Formes et hauteurs des troncs 3. Signification technique de la hauteur

du tronc 4. Relation hauteur de tronc, densité de

plantation 5. Les bras

II. RAMEAUX OU SARMENTS p.10

1. Description 2. Etude des nœuds.

III. LES VRILLES ET LES GRAPPES p.13

1. Les vri lles

2. Les grappes

IV. BOURGEONS ET YEUX p.14

1. Anatomie simplifiée 2. L'œil axillaire

3. Fertilité des bourgeons a) Définition b) Fertilité des entre-coeurs

c) Fertilité des N + 2 d) Fertilité des N + 3

V. LA FEUILLE p.19

1. Description

2. Types de feuilles

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I. LE TRONC

1. Description

A l'état sauvage, il a un aspect grêle, flexible,

nécessitant un tuteur et pouvant s'élever jusqu'à 20 ou 30 mètres de hauteur. Les espèces du genre Vitis sont des lianes.

A l'état cultivé, la souche n'a qu'un développement faible ou moyen, lié au mode de conduite adopté

et à la taille annuelle. Le tronc de la vigne n'a pas un fût droit, comme celui des arbres, mais toujours plus ou moins tordu. Il n'est pas lisse, il est

recouvert par l'accumulation des vieilles écorces (le rhytidome) renouvelées chaque année et qui se

détachent en lanières.

2. Formes et hauteur de tronc

Aux dimensions d'un tronc s'associent sa forme et sa hauteur.

La hauteur du tronc est variable : - formes hautes : H = 1,10 - 1,20 m

Ces vignes ont besoin de supports artificiels (perches, échalas). Ces formes hautes ont des espacements interceps importants.

- formes mi-hautes : 0,65 < H < 1,10 m Elles nécessitent également des supports et elles caractérisent des milieux de fertilité moindre.

- formes moyennes : 0,30 < H < 0,65 m - formes basses : H < 30 cm

Dans ce cas, il n'y a pratiquement jamais besoin de support (vigne mère de porte-greffe). En forme basse et moyenne, un tuteurage les

premières années permet au tronc, bien qu'il soit parfois très court, d'être rectiligne et facilite une bonne orientation de la végétation.

Le système de conduite va également influencer la forme du tronc.

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3. Signification technique de la hauteur de tronc

La hauteur de tronc permet de régler la puissance végétative du cep. En effet, elle influence la

vigueur du cep. Plus le tronc est élevé, plus la vigueur diminue.

Notons qu'un tronc important n'est possible que si la vigueur est importante.

Le cycle annuel de la vigne est modifié par la

hauteur du tronc : la date de débourrement est plus précoce pour les hauteurs inférieures ou

égales à 0,45 m. Par contre, on aura des débourrements tardifs si 0,90 < H < 1,20 m.

Applications positives dans la lutte contre les gelées de printemps.

On retrouve également des variations dans la date

de maturité. A rendement égal, la maturation se trouve retardée par des hauteurs de troncs

importantes.

Orientation particulière des rangs dans le cas de

vignes hautes : parallèlement au vent, car elles sont très sensibles au vent (et à la grêle).

L'élévation de la hauteur du tronc permet

d'éloigner les organes jeunes des zones humides. (Lutte prophylactique contre le mildiou.

4. Relation hauteur de tronc/densité de plantation L'accroissement de la hauteur du tronc permet de

réduire la densité de plantation sans augmenter de façon excessive la vigueur des ceps.

On peut chercher dans chaque région un équilibre entre la hauteur du tronc et la densité de

plantation. Cela permet d'avoir des vignes ayant un potentiel de production équivalent aux vignes classiques (rendement, qualité) mais qui se prêtent

mieux à la mécanisation pour l'entretien des sols, des ceps et de la vendange.

5. Les bras

Le tronc se ramifie en plusieurs branches ou bras

qui portent les tiges de l'année, appelées pampres (au stade herbacé) ou sarment (après l'aoûtement).

Les bras sont d'autant plus nombreux que le potentiel végétatif du cep est important et que l'on

doit lutter contre les excès de vigueur et valoriser le potentiel de production par une plus grande charge de raisin (cas des tailles courtes). Les bras

prennent des orientations données par la taille dans le but d'assurer la meilleure disposition aux rameaux et aux grappes.

La longueur des bras agit dans le même sens que la hauteur du tronc : par freinage de la circulation

de la sève, elle provoque une réduction de la croissance annuelle des rameaux et une réduction

de la vigueur.

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II. RAMEAUX OU SARMENTS

Chaque année, la vigne se développe et donne naissance à des pousses herbacées de longueur

et de direction variables suivant les espèces ou les cépages et qui constituent le port ou l'allure générale de la souche.

- port rampant : Vitis riparia

- port érigé : Carignan - Pinot droit - port buissonnant : Rupestris du Lot - 3309 C

1. Description Un sarment est une succession de mérithalles séparés par des nœuds. La longueur des

mérithalles est variable. La vigueur de la plante se traduit dans la longueur et le nombre de mérithalles.

Il existe également des différences de diamètre entre les nœuds et les mérithalles suivant les

espèces - de même que dans la dureté et l'épaisseur des bois.

Chaque espèce dispose d'un potentiel génétique capable d'imprimer à ses sarments des caractères dimensionnels qui lui sont propres. Mais les

caractères généraux de chaque cépage peuvent être influencés par l'environnement : sol, climat, porte-greffe et par des facteurs techniques :

densité de plantation, mode de conduite, état sanitaire, aoûtement.

A l'état herbacé, la vigueur et la disposition des rameaux peuvent être corrigées par des

opérations en vert (ébourgeonnage...) très coûteuses. Ce coût dépend des régions de production et des erreurs de taille des années

précédentes.

2. Etude des nœuds Les nœuds portent différents organes :

- les feuilles puis les cicatrices foliaires - les grappes - les vrilles

- les yeux à la base des feuilles : au niveau des yeux, il peut y avoir un entre-cœur. Les vrilles et les grappes sont disposées de façon bien précise

sur le rameau selon les espèces :

* disposition continue : chez Vitis Labrusca : mis à part les 4 premiers nœuds, pratiquement tous les suivants portent des grappes ou des vrilles.

* disposition subcontinue chez les descendants de Labrusca (Vialla). Au moins 3 nœuds successifs

portent des grappes ou des vrilles * disposition intermittente (V. vinifera) : jamais plus

de 2 nœuds successifs portent vrilles ou grappes. Il faut noter qu'il existe souvent à partir du 8ème

œil, un mérithalle court qui sépare le sarment en 2 parties :

- une partie inférieure dite préformée qui existait à l'intérieur de l'œil dormant sous forme de cône

végétatif. - une partie supérieure, dite néoformée, qui se

développe plus tard. Chez V. vinifera, il existe une croissance ternaire

des vrilles ou des grappes surtout dans la partie néoformée :

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III. LES VRILLES ET LES GRAPPES

Elles ont la même origine phylogénique. Certaines grappes se transforment en vrilles : c'est le filage.

Notons qu'il existe des formes intermédiaires entre grappes et vrilles (exemple : chasselas).

1. Les vrilles

Ce sont des organes de soutien. Leur extrémité est douée d'une sensibilité particulière, ce qui leur permet de s'enrouler. C'est un phénomène

hormonal : le HAPTOTROPISME. Il y a différentes formes de vrilles

2. Les grappes Elles présentent des caractères généraux très variés de port et de structure selon les espèces.

Certaines variations sont dues aux conditions d'initiation florale, d'autres au développement lors de la croissance végétative. Ces paramètres

jouent sur : - la compacité des grappes

- la grosseur des grains

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IV. BOURGEONS ET YEUX

Les bourgeons sont des embryons de rameau. Ils sont le plus souvent regroupés en complexe

appelé œil axillaire à la base du pétiole ou à l'extrémité du rameau en croissance (bourgeon terminal)

1. Anatomie simplifiée du bourgeon

Chez la vigne, les bourgeons isolés ne se rencontrent qu'au cours de la phase de croissance

à l'extrémité des rameaux (apex). Ils sont très actifs au printemps, puis leur activité diminue et elle s'arrête en été : c'est l'arrêt de croissance et la

chute de l'apex.

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2. L'œil axillaire

C'est l'œil axillaire qui regroupe plusieurs cônes

végétatifs qui se différencient successivement au cours de la végétation.

* Les prompt-bourgeons (N + 1) sont les premiers à se différencier. Ils donnent les entre-coeurs s'ils se développent.

Lorsqu'on écime (rogne), on provoque le développement des entre-coeurs d'où l'importance de la date du 1er rognage. Le développement

précoce des entre-coeurs concurrence le développement des inflorescences (filage et

coulure). Si le prompt-bourgeon ne se développe pas, il est éliminé en hiver par le froid.

* Les bourgeons latents (N + 2) Ce sont les bourgeons principaux de l'œil latent. Ils

ne se développent pas l'année même de leur formation car ils sont en prédormance. Ils sont inhibés par les sommets végétatifs en croissance

qui sont au-dessus de lui - apex du porteur N - apex de l'entre-coeur N + 1

Quand ces apex chutent (arrêt de croissance), la prédormance cesse et la dormance vraie apparaît. C'est le résultat d'une accumulation rapide d'acide

abscissique. Cet acide empêche toute division cellulaire, donc il ne peut y avoir formation de

nouveaux tissus. Le froid a pour effet de lever la dormance et les bourgeons peuvent alors se développer. Dans nos régions, la levée de

dormance est acquise environ 3 mois avant le débourrement mais celui-ci ne se fait pas car les conditions extérieures sont défavorables.

* Les contre-bourgeons (N + 3) Ils ne se développent pas l'année même de leur

formation, car ils sont également en dormance. Ils se développent l'année suivante si la taille d'hiver a souffert d'erreur ou a été accidentellement

détruite (cassure, gelée de printemps). Si les N + 3 ne se développent pas, ils forment les yeux de la couronne et peu à peu ces yeux sont intégrés

dans le vieux bois, les yeux du vieux bois vont donner les gourmands.

3. La fertilité des bourgeons

a) Définition

On dit qu'un œil est fertile quand il renferme au moins une grappe. Les ébauches de grappes apparaissent dans les bourgeons au cours de

l'année précédant leur développement à une période qui suit l'initiation florale (IF = déclic qui permet la formation de la grappe au lieu d'une

vrille). La première grappe formée est la grappe

inférieure. La fin de la formation des fleurs n'est achevée que quelques jours avant la floraison, après toute la période de repos hivernal.

La fertilité s'exprime par l'indice Laporte. C'est le nombre de grappes portées par un cep ou par un œil moyen. Il permet de comparer grossièrement

les cépages entre eux.

b) Fertilité des entre-coeurs

Ils se développent l'année de leur formation. Ils ne sont pas tous fertiles. Leur potentiel de fertilité

varie d'un cep à l'autre car ils ne partent pas en végétation en même temps. Ils ne subissent donc pas la même initiation florale.

Plus l'entre-coeur débourre tard, plus le cep est vigoureux, plus il a de chance de porter des verjus. Les verjus sont une production parallèle

globalement négative. Il faut donc contrô ler le développement des entre-coeurs (date du 1er rognage et des rognages successifs).

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c) Fertilité des N + 2 Les N + 2 sont les bourgeons latents principaux;

ce sont eux qui sont conservés à la taille. Ils présentent la plus grande fertilité. Cette fertilité est d'autant plus grande que l'on se rapproche du

milieu du sarment. En effet la fertili té varie selon le rang de l' œil axillaire. Elle varie également selon les cépages et les conditions climatiques.

* Fertilité des N + 2 portés par les gourmands Ces bourgeons possèdent à peu près la même

fertilité que celle des N + 2 portés par les sarments du cep, à condition qu'ils soient de même vigueur (diamètre, longueur) et qu'ils se développent en

même temps. On peut donc utiliser un gourmand comme baguette de taille dans la mesure où il est fertile.

* Fertilité des N + 2 portés par les entre- coeurs Ils sont fertiles de la même façon que les N + 2

portés par les sarments. On peut donc utiliser un entre-coeur comme baguette ou comme prolongement de baguette de taille (veiller

cependant à l'aoûtement).

d) Fertilité des N + 3 (contre-bourgeons) Elle suit la même distribution que celle des

N + 2, mais cette fertilité est nettement plus faible.

Si le contre-bourgeon est fertile et qu'il est noyé

dans le vieux bois, le gourmand pourra porter des raisins. Après une gelée ou une grêle qui détruit les jeunes

pousses (N + 2), les N + 3 se développent et permettent ainsi de limiter les dégâts. Une petite

récolte pourra être obtenue, mais tardivement. Si la gelée est faible et détruit seulement l'extrémité des pousses, les entre-coeurs N + 1

des yeux de la base vont se développer et donner une végétation buissonnante mais pas de récolte. On peut alors supprimer ces pousses (N + 2) pour

favoriser le développement des contre-bourgeons.

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TYPES DE FEUILLES

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V. LA FEUILLE

1. Description Elles sont au milieu des nœuds en position alternée avec un angle de divergence de 180 °.

Cet angle permet une utilisation maximum de la surface foliaire.

La forme d'une feuille varie sur un même cep suivant la situation qu' elle occupe.

Les feuilles de la base des rameaux et les feuilles des gourmands sont beaucoup plus lobées.

Sur un même cep, certaines feuilles peuvent être atteintes de maladies virales ou d'attaque

parasitaire qui les déforment (boursouflures). Il existe également des variations de forme lente

entre des ceps de même cépage ce qui permet d'identifier des clones.

D'autre part, la profondeur des sinus latéraux est en rapport avec le potentiel de vigueur et de

fertilité. Plus les feuilles sont entières, plus il y aura de fleurs femelles et plus la vigueur est importante.

Les variations de forme des feuilles entre deux cépages font partie des caractères

ampélographiques. C'est d'ailleurs le caractère essentiel pour reconnaître un cépage. Pour cela, on observe :

- la longueur de la feuille

- la surface de la feuille - la découpe des feuilles

- la villosité

- la couleur

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A 2

LE SYSTEME RACINAIRE

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SOMMAIRE

I. ANATOMIE D'UNE RACINE p.23 1. La jeune racine 2. la racine âgée

3. Importance des racines

II. DISTRIBUTION DU SYSTEME RACINAIRE DANS LE SOL p.25

1. Facteurs physiques intervenant sur le système racinaire :

Eau - Température - Oxygène 2. Facteurs biologiques influençant le

système racinaire : âge de la plante

III. LIAISONS ENTRE L'APPAREILVEGETATIF AERIEN ET LE SYSTEME RACINAIRE p.26

1. Double mécanisme a) Métabolisme

b) Liaisons hormonales 2. Principales substances de croissance

qui influencent les systèmes racinaires

a) Auxine b) Cytokinines

c) Gibberelines d) Acide abscissique

e) L'éthylène

IV. FONCTION DES RACINES p.27

1. Fixation de la plante

2. Absorption de l'eau 3. Sélection des sels minéraux 4. Production d'hormones de croissance

5. Transport 6. Stockage des réserves d'amidon

L'alimentation en eau et en éléments minéraux se fait à partir du sol grâce aux

racines. La connaissance du système racinaire est donc indispensable pour le viticulteur

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I. ANATOMIE D'UNE RACINE

1. La jeune racine

C'est un filament terminé par un apex recouvert par une coiffe formée de plusieurs couches de cellules qui se régénèrent. Celle-ci protège l'apex

des frottements du sol et permet sa croissance. Au-dessous de la coiffe, il y a l'assise pilifère. Les

poils absorbants sont éphémères, ils tombent et laissent une cicatrice.

La zone subéreuse est une zone de ramification où apparaissent des radicelles qui vont former le chevelu racinaire.

2. La racine âgée

C'est le développement longitudinal de l'axe jeune. La racine peut atteindre jusqu'à 10m de longueur, mais le diamètre reste toujours faible (rarement

plus de 3 cm) Les ramifications s'arrêtent avec la fin de la

période juvénile de la vigne (7-8 ans), mais la croissance en longueur continue.

La vieille racine peut alors renouveler partiellement son chevelu. Mais peu à peu, on observe un vieillissement du système racinaire qui

accompagne le vieillissement du plant. La capacité de renouvellement du chevelu est limitée par :

- le volume de terre, - le vieillissement de la vascularisation,

- la conduite du cep, - les accidents (charrues ou parasites).

L'angle d'émission des racines dans le sol est variable selon l'origine génétique.

Les dimensions des racines sont variables également selon les espèces :

- racines grêles et dures pour V. riparia et V. berlandieri, - racines grosses et tendres pour V. vinifera.

Les racines grêles et dures auront donc une surface absorbante plus grande car pour un même

poids de racines, on aura plus d'extrémités. La couleur des racines ne dépend pas de la

variété, mais de la nature du sol.

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0 à 20 cm 20 60 cm

Supérieur à 60 cm

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3. Importance des racines En l'absence d'obstacles en profondeur, elles

peuvent descendre jusqu'à 3m. Avec une densité de 4700 ceps/ha, la longueur totale des racines de

plus de 1mm de diamètre peut atteindre 600 mètres et le poids total peut aller jusqu'à 4 kg par cep.

On parle de maille de colonisation, en faisant référence au volume de terre compris entre deux

racines voisines. La colonisation du sol est maximum lorsqu'on a 200 m de racines par m3 de sol, ce qui représente une maille de colonisation

de 7 cm de moyenne.

Malgré l'enracinement profond, plus de la moitié de la masse et de la longueur des racines se trouve concentrée au niveau d'un plan que l'on appelle le

plan moyen d'installation (ou préférentiel) situé à des profondeurs variables selon le site de culture :

- Midi de la France : 20 à 50 cm - Bourgogne :

Haut du coteau : 15 à 30 cm Bas du coteau : 20 à 40 cm

Si le sol est très peu profond, toutes les racines seront concentrées dans le plan moyen

d'installation.

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II. DISTRIBUTION DU SYSTEME RACINAIRE DANS LE SOL

1. Facteurs physiques intervenant sur le système

racinaire

Les 3 principaux facteurs sont l'eau, la température et l'oxygène.

En profondeur, la température tend à diminuer ainsi que la teneur en oxygène. Par contre, plus on

descend dans le sol, plus il est humide. Le maximum des racines va donc s'installer là où les

conditions sont les meilleures.

2. Facteurs biologiques influençant le système

racinaire : âge de la plante

* Période juvénile : c'est l'installation du système racinaire. Les racines gagnent en profondeur.

- sol pauvre et densité faible : colonisation peu rapide

- sol riche et densité forte: colonisation rapide

*Après cette période, les racines sont de moins en moins aptes à se ramifier.

* Période de sénescence : elle correspond à la dégradation du système racinaire. Ceci est dû :

- à des blessures - à des agressions climatiques - à l'éloignement des extrémités (perte de

vigueur)

Cette dégradation est généralement compensée par l'appareil aérien (métabolisme). Mais les plaies de taille et les parasites vieillissent le cep dont la

compensation est de moins en moins facile. Il en résulte une réduction de l'activité des racines. Parallèlement à ce phénomène, on constate un

épuisement du sol. On va donc limiter au maximum le vieillissement

du système racinaire en : - favorisant l'enracinement en profondeur

- apportant des fumures - pratiquant le sous-solage.

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III. LIAISONS ENTRE L'APPAREIL AERIEN ET LE SYSTEME RACINAIRE

1. Double mécanisme

a) Le métabolisme

La croissance des racines se fait en utilisant l'énergie provenant des sucres nés de la

photosynthèse de l'appareil aérien. Donc le métabolisme du greffon influence directement le

métabolisme du système racinaire. b) Les liaisons hormonales

La formation et la croissance des racines reposent sur l'existence de stimuli hormonaux, variables en

fonction du greffon et du porte-greffe. La nature du greffon a une influence sur

l'enracinement : 41 B + Pinot gris : très fort 41 B + Muscat Ottonel : faible

On peut même avoir un antagonisme complet entre greffon et porte-greffe.

2. Principales substances de croissance qui influencent le

système racinaire

a) Auxine

dont la teneur est maximum dans les bourgeons

15 jours avant le débourrement. Son élaboration a commencé après la levée de dormance et elle continue dans les jeunes feuilles. L'auxine stimule

l'activité de l'assise génératrice libéro-ligneuse à partir de laquelle se développent des racines. Elle favorise également l'allongement des cellules.

b) Cytokinines

Elles sont synthétisées dans les racines pendant la phase d'alimentation en eau.

Ces cyyokinines stimulent la croissance de la tige en présence d'auxine. Mais si elles stimulent la croissance de la tige, elles inhibent la croissance

des racines. Il va donc se créer un équilibre qui favorisera ou non le développement du système racinaire.

c) Gibberelines

Elles sont synthétisées dans les racines mais également dans les jeunes feuilles de croissance.

Ces substances s'opposent à l'action de l'auxine sur le développement et l'enracinement.

d) Acide abscissique

Il est synthétisé dans les feuilles adultes et en

sénescence. Il s'oppose à l'action de l'auxine, des gibberelines et des cytokinines. Il bloque donc toute extension (il induit la dormance).

e) L'éthylène

Il se forme surtout dans les raisins. Dans les bourgeons, il s'ajoute aux effets du froid sur la dormance. Il permet donc la reprise de la synthèse

de l'auxine pendant la période de prédébourrement.

Toutes ces substances expliquent que la croissance des racines se fait à des époques

déterminées dans le cycle annuel de la vigne.

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IV. FONCTION DES RACINES

a. Fixation de la plante dans le sol, stabilité du sol. b. Absorption de l'eau

c. Absorption sélective des minéraux d. Production d'hormones de croissance e. Rôle de transport

f. Stockage des réserves d'amidon

Ces fonctions sont plus ou moins actives selon :

- le sol - le climat

- le choix technique - l'âge