8.3.A propos la faune non volante - Aude
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Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 115
8.3. A propos la faune non volante
Les données de l’état initial n’ont pas mis en évidence de secteurs à véritable enjeu vis-à-vis
de la faune terrestre et aquatique sur les deux aies d’étude immédiates initiales (CREN 2007,
ENTOMA 2008, EXEN 2008). Les risques d’impacts sont donc plutôt faibles.
8.3.1. Effets liés aux chantiers
8.3.1.1. Perte directe d’habitats, destruction d’espèces
Avec une emprise limitée à la base des éoliennes et à leur aire de grutage, un parc éolien est
un aménagement à faible emprise au sol7. Le risque de perte d’habitat dépend du type
d’habitat, de leur superficie et de leur localisation par rapport au projet éolien.
Sur l’aire d’étude immédiate, le risque de perte directe d’habitats est quasi inexistant. Aucun
milieu d’intérêt écologique majeur, ou aucune fonctionnalité écologique majeure pour la faune
terrestre et aquatique n’y est représenté. Aucun arbre sénescent potentiellement exploité par
des coléoptères patrimoniaux n’a été localisé dans l’entourage des emplacements d’éoliennes.
Seule la combe du Clause à plus de 500 m à l’Est pourrait faire l’objet d’une attention plus
grande (reproduction d’amphibiens). Mais le projet ne devrait pas générer d’aménagement
dans ce secteur (voie d’accès, terrassements…).
La petite zone humide temporaire identifiée en 2008 et située dans la partie Sud du chemin qui
longe la lisière Ouest de l’aire d’étude immédiate sud et qui représentait quelques intérêts
faunistiques (abreuvage de quelques mammifères, éventuelle fréquentation voire ponte de
crapaud commun, entomofaune aquatique ou semi-aquatique), n’est pas concernée par le
projet en l’absence de reprise du chemin forestier entre les éoliennes EF et EH. Aucun risque
ne pourrait donc être imputé au projet éolien à ce niveau.
Par contre, pour le petit secteur d’intérêt pour l’entomofaune localisé à proximité de l’éolienne
EF, on suppose que les travaux de reprise du chemin devraient impacter au moins une partie
de ce microhabitat de pelouses et landes sommitales reliques de la situation pré-enrésinement,
7 En ce qui concerne les chemins d’accès, leur emprise reste limitée par l’utilisation des chemins existants
et siège d’un petit cortège assez diversifiés d’espèces d’orthoptères. Aucune de ces espèces
n’est pour autant protégée. Les impacts seraient temporaires et limités si la configuration des
bas-côtés du chemin rural restait la même que la situation initiale.
En ce qui concerne les micromammifères qui sont susceptibles d’utiliser les parties centrales
des aires d’étude comme habitat permanent, l’analyse des effets à leur égard est plus difficile
puisque nous ne connaissons pas les modalités d’occupation du site et l’état des populations.
Au vu du projet éolien et l’emprise des travaux, les populations devraient toutefois assez
rapidement recoloniser les milieux impactés, ce qui devrait se traduire par un caractère
temporaire à ce type d’effet indirect sur la prédation.
Ailleurs, les risques de perte directe d’habitats ou de destruction d’espèces sont aussi très
limités dans la mesure où le projet n’interférera pas sur les zones humides et leurs entourages
proches.
8.3.1.2. Colmatage des habitats aquatiques
De façon générale, selon la période des travaux, leur proximité avec un réseau
hydrographique, et les risques de ruissellement dans les milieux aquatiques environnants, un
colmatage des habitats peut être envisagé. Il peut en résulter un déséquilibre des chaînes
trophiques, et, via une série d’évènements en cascade, favoriser parfois la disparition des
maillons supérieurs.
Dans notre cas précis, dans la mesure où le projet éolien n’engendre pas de travaux à
proximité directe du réseau hydrographique, et si des mesures de précautions « classiques »
sont respectées pour éviter le ruissellement des matières en suspension, les impacts devraient
être évités (cf. analyse plus détaillée au niveau du paragraphe 8.4.5 page 119.
8.3.1.3. Dérangement
De manière générale, les effets de dérangement d’un chantier sont plus faibles que ceux liés à
la circulation routière par exemple, car le chantier s’arrête la nuit au moment où la plupart des
espèces de faune sauvage contactées sur le site sont les plus actives.
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8.3.1.4. Sécurité des chantiers
Les chantiers sont parfois des zones dangereuses, y compris pour la faune sauvage. C’est
notamment le cas pour les amphibiens dont la dynamique de colonisation est forte, et qui
exploitent rapidement des milieux fraîchement remaniés par les terrassements (petites
dépressions en eau, fossés temporaires…). Les risques d’ensevelissement existent pour ces
individus. Il convient parfois de veiller à leur déplacement avant de re-terrasser ces secteurs ou
d’adopter un phasage des travaux en dehors de la période de colonisation de ces taxons.
Dans notre cas précis de zone forestière pauvre en zone humide au niveau des reliefs
concernés par le projet, on peut facilement imaginer le pouvoir attractif de ce type de
dépressions humides et fossés temporaires formés au cours des travaux. Les observations de
jeunes grenouilles rousses dans les fossés des chemins forestiers au Nord Est de l’aire d’étude
immédiate sud témoignent de la possibilité d’apparition de ce phénomène. Pour autant, les
enjeux seront là encore principalement localisés dans l’entourage des zones de fréquentation
historique, et notamment ici ce secteur situé à plus de 500 m de l’aire d’étude immédiate (et à
environ 350 m de l’éolienne EA qui serait la plus proche). Le niveau de cet enjeu localisé
dépendra également de la période des travaux. Il est plus fort aux périodes de mouvements
des amphibiens, c'est-à-dire aux périodes de migrations, et de reproduction.
8.3.2. Effets liés à la phase d’exploitation du parc éolien
8.3.2.1. Fragmentation des habitats
Le risque de fragmentation de l’habitat, ou de mise en danger des communications biologiques
(morcellement des territoires, effet de barrière, risque d’érosion génétique à long terme,
allongement des lisières…) est limité par la mobilité des espèces présentes et à condition que
le projet éolien reste perméable aux passages. Il y a peu de risque qu’un projet éolien ne
génère de nouvelle infrastructure routière à fort trafic dans le contexte rural. Sauf pour des cas
particuliers, les chemins d’accès restent généralement ouverts aux déplacements de la faune
sauvage.
Il semble tout aussi exagéré d’évoquer l’effet cumulatif de fragmentation d’habitats que peut
représenter un projet éolien dans l’entourage du linéaire des chemins forestiers existants, eux-
mêmes très peu fréquentés.
8.3.2.2. Dérangement
De manière générale, on observe une assez grande accoutumance des mammifères sauvages
aux activités humaines (circulation routière en particulier), tant que celles-ci ne sont pas un
facteur de stress spécifique. De très nombreux exemples de cohabitations réussies s’observent
notamment chez les ongulés sauvages. Nous pouvons témoigner d’observations régulières de
chevreuils ou de sangliers au sein de divers parcs éoliens que nous suivons depuis plusieurs
années. Par contre, lorsqu’elles sont ressenties comme une agression, certaines activités
humaines peuvent devenir un important élément perturbateur et avoir des conséquences sur la
biologie des animaux (amaigrissement, baisse de fécondité…).
Dans notre cas précis, les enjeux éoliens semblent assez faibles, compte tenu du caractère
répétitif du mouvement des pales et d’une richesse faunistique qui semble modérée (en
nombre d’espèces et en densité des populations). Encore une fois, les effets de dérangement
dépendront principalement des milieux concernés par le projet et des espèces qui y sont
inféodées. Dans la mesure où le projet éolien proposé concerne des milieux largement
répartis sur l’aire d’étude immédiate et son entourage, les possibilités de recolonisations seront
d’autant plus aisées.
Indirectement, les infrastructures facilitent parfois le développement d’activités dans les
territoires jusqu’alors laissés libres pour la faune sauvage (souilles, points d’abreuvement…).
Or dans notre cas précis, à part peut-être pour la petite zone humide temporaire située au Sud
du chemin de lisière Ouest de l’aire d’étude sud (et qui devrait disparaître dans les travaux
d’aménagement), le projet ne devrait pas engendrer d’autres perturbations d’habitats…
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8.4. A propos la flore et des habitats naturels
L’état initial (CREN 2007, ENTOMA 2008) a montré que les enjeux écologiques de l’aire
d’étude se situaient au niveau de quelques secteurs et notamment les fonds de vallons, la
zone sommitale, les lisières forestières, les quelques zones humides et la hêtraie.
Compte tenu de la position envisagée des éoliennes et des modalités de leur acheminement,
le projet aura des conséquences qui pourra prendre 4 principales formes ;
• Remaniement des parties sommitales
• Remaniement dans les hêtraies (au nord)
• Aménagement des pistes d’accès
• Perturbations des habitats humides (dont habitat à jonc des crapauds au sud-ouest de
l’aire d’étude immédiate sud).
En ce qui concerne la liste et la localisation de la flore patrimoniale dans l’entourage du projet,
seule une station de Tulipa Australis serait concernée par le projet à proximité de
l’emplacement de l’éolienne EF (ENTOMA 2008). Rappelons qu’il ne s’agit pas d’une espèce
protégée ou menacée (toute échelle géographique confondue), mais plutôt typées des
montagnes cévenoles, et qui souligne le caractère montagnard, et la relique sommitale de la
pelouse dans laquelle elle est localisée.
8.4.1. Remaniement de la zone sommitale
L’analyse écologique a permis de mettre en avant que la zone sommitale était avant
enrésinement, un secteur de landes à éricacées et de pelouses acidiphiles. Des cortèges de
plantes sont encore visibles mais ils ne sont plus structurés de manière fonctionnelle pour
obtenir des habitats proprement dits. L’intérêt de ce secteur ne réside pas dans la présence
d’un habitat floristique mais plus comme un lieu relique où se concentrent les dernières
populations d’insectes en relations avec ces formations végétales (cf. secteur à intérêt
entomologique dans le chapitre précédent).
Le projet prévoit l’implantation de l’éolienne EF à proximité de ce secteur relique.
L’acheminement des matériaux mais également l’élaboration du socle de l’éolienne pourra être
dégradant pour ce secteur en fonction de l’emprise des travaux. L’ensemble des
caractéristiques faunistique et floristique, témoin des potentialités écologiques de ce sommet,
pourra être profondément perturbé voir tout simplement éliminé. Le niveau d’impact est jugé
fort dans ce secteur.
8.4.2. Perturbation de l’habitat humide à jonc des crapauds
L’habitat de gazon à jonc des crapauds (partie sud-ouest de l’aire d’étude sud) est surtout lié à
un sol tassé, retenant l’eau au niveau d’une ornière. Cette particularité en fait un milieu pionnier
relativement fugace dans le temps sauf si l’ornière est de temps à autres, recreusée. Sans
présenter un fort intérêt cet habitat reste rare et unique sur le site d’étude.
Le projet ne prévoit ni l’implantation d’éolienne dans ce secteur, ni l’utilisation du chemin
d’accès en phase de construction ou d’exploitation. Dans ces conditions, les risques d’impacts
seront nuls à ce niveau.
8.4.3. Aménagement des pistes d’accès (hétraies, bas-côtés à intérêt floristiques)
Si l’implantation d’éoliennes reste un aménagement de faible perturbation vu la taille des
socles et le passage des câbles, c’est l’acheminement qui s’avère généralement le plus
dégradant pour l’environnement. En effet, l’ouverture et la stabilisation de pistes de grande
dimension, la redéfinition des courbes des routes d’accès et le tassement du substrat sont des
actions négatives.
Dans notre cas précis, nous avons vu (cf. Figure 67 page 103) que le projet permettait de
valoriser très largement le réseau de chemins forestiers préexistant, limitant ainsi la création de
nouvelles pistes qu’au droit des éoliennes. C’est un choix pertinent de la part du porteur du
projet, notamment vis-à-vis des hêtraies de la partie nord du site éolien, qui présentent une
patrimonialité certaine, tant concernant le caractère naturel de leur présence locale (enjeu
d’autant plus marqué qu’il est aussi soumis aux pressions locales d’enrésinement) qu’en
termes de fonctionnalités écologiques pour toute une diversité d’espèces animales
(potentialités en gites à chiroptères, ou en îlots de sénescences pour les coléoptères
saproxyliques…). Les perturbations à ce niveau ne concerneraient donc que l’ouverture des
milieux liés à l’implantation des éoliennes, et à la mise en place de plateformes de levage.
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Toutefois, au niveau de l’utilisation judicieuse des chemins forestiers préexistants, le passage
des engins implique quand même l’ouverture des pistes donc l’élimination des bordures
d’intérêt floristiques, c'est-à-dire que certains des ourlets et les fourrés spontanés les plus
diversifiés seront éliminés avec quelques espèces d’intérêt local. Les courbes trop aiguës
seront redessinées favorablement pour le passage des longs engins de transport des tronçons
et pales. Ces modifications se feront aux dépens des milieux bordant les courbes. Les milieux
les plus naturels se situant dans les secteurs de plus forte pente, seront donc
préférentiellement atteints par ces modifications. De même la stabilisation de ses pistes pourra
modifier la structure même du substrat et donc des bas-côtés. Les conséquences du projet sur
le chemin de crête prennent une valeur moyenne.
8.4.4. Synthèse des risques d’impacts de la dernière version du projet éolien sur la flore et les habitats naturels (Corieaulys 2014)
Finalement, au vu des analyses des expertises des années précédentes (CEN et ENTOMA), et
après validation d’une dernière version de projet d’implantation, le complément d’étude 2014
mené par le bureau d’étude CORIEAULYS permet de conclure sur les risques d’impacts du
projet éolien en ciblant tout particulièrement l’aire d’emprise des travaux envisagés. Ces
risques concernent quasi-exclusivement ceux du défrichement.
Situé en contexte majoritairement boisé, le projet final conduit au défrichement de 8,30 ha
répartis comme le présente le tableau de la figure suivante.
Comme en témoignent les éléments de l’état initial, le projet n’engendrera pas de
dysfonctionnement en termes de fonctionnement des habitats naturels et n’est pas susceptible
de remettre en cause les continuités écologiques et le cortège floristique en place. Aucune
espèce floristique d’intérêt patrimonial n’est par ailleurs affectée de manière directe par le
projet.
L’optimisation des accès a été respectée par l’utilisation majoritaire de pistes existantes en
évitant les milieux les plus sensibles.
Hormis la préconisation de bon sens de limiter les emprises au strict minimum, il est rappelé ici
une attention particulière à mener au droit de l’ornière humide à gazon à jonc des crapauds au
Nord de l’éolienne EH et de la hêtraie-chênaie humide au droit de l’éolienne EA.
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Figure 73 Tableau de synthèse des impacts du projet éolien sur la flore et les habitats naturels
(Corieaulys 21014)
8.4.5. A propos des zones humides
En ce qui concerne plus spécifiquement les zones humides, nous avons vu que beaucoup des
enjeux écologiques évoqués au niveau de la phase de cadrage préalable autour du projet
éolien (zones naturelles inventoriées ou protégées) étaient à mettre en rapport avec la
présence de zones humides. Il pouvait alors s’agir principalement soit de petits ruisseaux
forestiers, soit de zones tourbeuses ou para tourbeuses qui représentent pour beaucoup des
fonctions écologiques importantes au niveau de l’équilibre hydrobiologique local et aval. Nous
avons vu (Figure 12 page 23) que plusieurs des petits ruisseaux prennent justement naissance
dans l’entourage des zones d’étude, et des zones tourbeuses ou paratourbeuses sont
également localisées à l’est ou au sud-ouest des aires d’étude immédiates.
La carte ci-contre propose une confrontation entre la dernière version du projet éolien retenu et
la carte de l’ensemble des zones humides localisées au sein de l’aire d’étude rapprochée (par
relevés de terrain ainsi et synthèse des données bibliographiques disponibles). Elle montre
qu’aucun emplacement d’éolienne ne concerne directement la localisation de ces différents
types de zones humides. De même, la carte des chemins d’accès à aménager ou à créer
(Figure 67 page 103) montre qu’à ce niveau, le projet d’aménagement ne concerne directement
pas non plus de zone humide. Les zones humides les plus proches des tracés de chemin
voués à être empruntés correspondent aux fossés de chemin préexistants.
L’expertise fine menée par le bureau d’étude CORIEAULYS en 2014 sur les aspects ciblés sur
la flore et les habitats naturels a également porté sur la caractérisation des zones humides. A
cet égard, une attention particulière fut portée sur l’entourage de l’éolienne EA à proximité de
laquelle quelques petits écoulements superficiels de sous-bois avaient été notés. Mais la
confrontation du projet (zone d’emprise des travaux) avec la délimitation de cette zone humide
permet de conclure en l’absence de conflit direct. Autrement dit, le projet ne devrait pas
directement interférer avec les secteurs de zones humides, qu’il s’agisse des zones
d’implantation d’éoliennes ou des chemins d’accès. Les risques de destruction directe de
milieux humides sont donc nuls.
En ce qui concerne les risques d’effets indirects, ils restent dépendants des précautions prises
au moment des travaux pour éviter les ruissellements de matières en suspension, particules ou
hydrocarbures. Il s’agira donc de s’assurer que toutes les mesures préventives soient prises au
moment des travaux. En phase d’exploitation, il s’agira également de limiter tout risque par des
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pratiques responsables à ce niveau (absence de pesticide pour l’entretien des zones
aménagées, absence de drainage…).
Figure 74 Carte de confrontation entre les zones humides et le projet éolien retenu
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8.5. A propos des corridors biologiques et fonctionnalités
écologiques larges
En ce qui concerne l’appréciation d’un risque d’impacts plus largement sur les notions de
corridors biologiques et fonctionnalités écologiques à large échelle, nous renvoyons le lecteur
au chapitre traitant des trames vertes et bleues au niveau du paragraphe 4.3 page 19. En ce
qui concerne les données de la région Midi-Pyrénées, nous renvoyions notamment à la carte
de la Figure 9 page 20. A propos de la région Languedoc Roussillon, l’analyse s’était appuyée
sur les cartes de l’annexe 2 de la page 170. Mais les TVB n’étant pas encore validées ou
disponibles plus précisément au moment de la rédaction du présent rapport, il n’est pas
possible de préciser cette base d’analyse (notamment indisponible au niveau de la région
Languedoc Roussillon).
Toutefois, même si cette approche est à large échelle, ces quelques éléments disponibles (et
notamment la Figure 9 page 20 ) laissent aisément apprécier une situation du site d’étude à
l’écart des grands axes de corridors biologiques ou de réservoirs à biodiversité.
A propos des fonctionnalités écologiques des peuplements forestiers, rappelons que la
majeure partie des boisements sont enrésinés et exploités, notamment pour la partie sud du
projet et donc sans intérêts écologiques majeurs. Quant aux secteurs de feuillus de la partie
nord du projet, rappelons qu’ils ont fait l’objet de compléments d’étude en 2012, après que le
projet ait été retenu, afin d’apprécier les potentialités d’accueil pour la faune sauvage et en
particulier les espèces protégées au droit de l’emprise du projet, qu’il s’agisse notamment des
chiroptères arboricoles et les coléoptères saproxyliques et îlots de senescence. En 2014, de
nouveaux passages dans ce secteur ont permis de localiser quelques cavités arboricoles non
fréquentées par des espèces protégées (Mulot sylvestre).
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8.6. Etude des effets cumulés
Un effet cumulé résulte de l’action cumulée de deux effets pris séparément l’un de l’autre,
engendrant un troisième effet à part entière. L’analyse des risques d’effets cumulés est
toujours un exercice difficile que ce soit entre plusieurs projets de parcs éoliens ou entre un
parc éolien et d’autres aménagements ou activités humaines. L’état de l’art en la matière
présente encore de grosses lacunes en termes de références in situ extrapolables. Il s’agit
donc de s’appuyer sur une approche de bon sens par élargissement des interprétations de
risques d’impacts pris séparément et évoqués précédemment.
En ce qui concerne le projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardes et les Martys, nous ne
relevons pas, sur ou dans l’entourage de l’aire d’étude rapprochée, de facteur d’influence
possible susceptible de générer un effet cumulé significatif avec un parc éolien projeté au sein
de l’aire d’étude rapprochée. L’analyse doit donc porter sur une plus large échelle et
notamment vers les autres parcs et projets éoliens susceptibles d’aboutir dans ce secteur à fort
développement éolien ces dernières années. Les cartes des figures des pages 104 et 105
montrent notamment que le projet en question serait situé le plus au nord de tout un groupe de
parcs et projets de parcs plutôt situés sur le versant sud de la Montagne noire. Les parcs
éoliens les plus proches seraient ceux situés au sud à 2.5 km de distance (ceux de Cuxac-
Cabardes, ou de Lacombre). Mais d’autres seraient situés aussi de part et d’autre du projet de
RF INVEST à 3.3 km à l’ouest, ou à 4.6 km à l’est.
Vis-à-vis de la flore ou de la faune sauvage, l’analyse des effets cumulés peut être
appréhendée de façon plus ou moins précise en fonction des thèmes d’étude et la maitrise des
risques d’impacts des projets pris indépendamment les uns des autres.
A propos des risques d’effets cumulés sur les oiseaux migrateurs, la carte de la Figure 68 page
104 montre que l’orientation des différents parcs ou projets environnants est régulièrement
choisie dans l’axe des migrations, limitant le risque de constitution d’une barrière d’obstacle sur
ce secteur de la Montagne noire. On note aussi de façon générale que le prolongement des
microvoies de passages retenu autour du projet serait également globalement à l’écart des
parcs et projets éoliens environnants. En d’autres termes, même si chaque projet pris
indépendamment reste un projet potentiellement impactant, notamment lors de conditions
climatiques particulières, la configuration, la distance et la position des autres parcs et projets
éoliens environnants devraient permettre de maintenir les principales caractéristiques des flux
migratoires pré et postnuptiaux, tant vis-à-vis des espèces farouches les plus sensibles qu’en
terme de risques de collision. Les distances de plus de 2 km entre les parcs éoliens les plus
proches confirment cette perception dans la mesure où les distances de contournement (effet
barrière) des espèces les plus farouches relevées par la littérature spécialisée sont
mentionnées entre 300 et 1000 m au maximum (grues cendrées notamment).
A propos des effets cumulés sur l’avifaune nicheuse, l’appréciation des risques reste un
exercice difficile dans la mesure où nous ne connaissons pas les modalités de fréquentation
des autres sites éoliens par les espèces à enjeux. Vis-à-vis du Circaète jean le Blanc, la carte
de la Figure 68 page 104 montre que les autres parcs et projets sont également positionnés sur
des secteurs boisés. Le risque de réduction du territoire vital ou de cumul de risques de
collision en cumulant d’éventuels projets sur des secteurs ouverts potentiellement utilisés
comme zones de chasse ne parait donc pas évident pour cette espèce qui chasse
principalement en milieux ouverts, semi-ouverts (ou humide) et qui recherche aussi ces milieux
ouverts pour se déplacer (recherche de prises d’ascendances thermiques). De façon plus
générale, il en va de même pour la plupart des autres espèces de rapaces nicheurs d’intérêt
patrimonial et à grand territoire vital, et plus à même de fréquenter les zones ouvertes comme
zones de chasse. A propos des risques d’effets cumulés sur d’éventuelles zones de
reproduction en milieux boisés, nous avons vu que le projet éolien de RF INVEST n’impactait
pas directement de boisements utilisées comme zones de cantonnement pour ces espèces.
Les risques d’effets cumulés en termes de perturbation au nid sont donc estimés comme
faibles.
En ce qui concerne les chauves-souris, dans l’impossibilité de localiser précisément des voies
de transits, il est difficile d’avoir la même approche que pour les oiseaux au niveau des
migrations de printemps ou d’automne. Toutefois, comme pour les oiseaux, les risques de
collisions sont néanmoins proportionnés à la densité d’éoliennes dans un même secteur.
Aussi, les mortalités qui pourront avoir lieu sur deux parcs éoliens voisins pourront affecter
d’autant plus une même population locale. L’attention portera à nouveau ici sur les espèces
sensibles, qu’il s’agisse des espèces de lisières (groupe des pipistrelles notamment) ou des
espèces de haut vol (noctules, Minioptères de Schreibers). Cette difficulté d’appréciation d’effet
cumulés justifie d’autant plus la mise en place de mesure de réduction de risques et
notamment les mesures d’asservissement des machines.
En ce qui concerne la flore, et la petite faune terrestre et aquatique, les risques d’effets
cumulés seraient moins perceptibles à des distances d’éloignement de plus de 2 km entre
chaque parc éolien.
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l’environnement Juin 2014
123
Principaux types de risques d'impacts
théoriques liés à un projet éolienNiveau général de l’enjeu écologique localement Niveau de sensibilité liée au projet
Habitats prioritaires ou
remarquable
Faible à modéré : absence d'habitat patrimonial prioritaire ou
remarquable, mais contexte forestier de feuillus au nord
Faible à modéré : faible surface à défricher (valorisation des chemins d'accès), pas
suffisamment importante pour engendrer de dysfonctionnement des habitats
naturels. Mais attention particulière à porter aux abords des éoliennes EH (gazon à
joncs des crapauds), EA (hêtraie-chênaie humide)
Espèces protégées ou
menacées
Faible (absence d'espèce protégée ou menacée au sein de l'aire
d'étude rapprochée). Faible (absence d'espèce protégée ou menacée au droit de l'emprise des travaux)
Oiseaux migrateurs
de printemps
Passereaux, oiseaux
d'eau, rapaces et
grands voiliers
Effet barrière pour espèces farouches, collision pour
espèces non farouches
Faible à modéré avec passages classiquement plus modestes au
printemps sur la montagne noire, et surtout à l'écart des aires
d'étude
Faible à modéré, avec des flux modestes au printemps, concentré surtout hors
secteur de projet. D'autant que l'orientation du projet est favorable (parallèle à l'axe
des passages), basée sur une seule ligne d'éoliennes dans la partie nord, et décalée
par rapport aux microvoies de passages. Peu de risques "d'effet barrière", car peu de
passages d'espèces farouches (pigeons, oiseaux d'eau...).
Mais risques ponctuels non écartés lors de conditions climatiques particulières ( par
vent du nord pour les éoliennes E7 et E8, ou pour les situations de plafond bas qui
noie les éoliennes). Cas de survol de canopée pour les passereaux plus exposés qu'en
milieux ouverts.
Oiseaux migrateurs
d'automne
Passereaux, oiseaux
d'eau, rapaces et
grands voiliers
Effet barrière pour espèces farouches, collision pour
espèces non farouches
Modéré à fort. Passages importants dans la partie nord de l'aire
d'étude et notamment de rapaces après franchissement des
cols à l'est du Terme Noir et du Puech Méjé. Enjeu plus faible
dans la partie sud du site d'étude.
Modéré, avec l'orientation du projet est favorable (parallèle à l'axe des passages),
basée sur une seule ligne d'éoliennes dans la partie nord, et décalée par rapport aux
microvoies de passages. Peu de risques "d'effet barrière", car peu de passages
d'espèces farouches (pigeons, oiseaux d'eau...).
Mais risques ponctuels non écartés lors de conditions climatiques particulières ( pour
les situations de plafond bas qui noie les éoliennes), et notamment pour les
premières éoliennes situées sur l'axe des passages (E1) et pour lesquelles les espaces
sous rotor sont faibles. Cas de survol de canopée pour les passereaux plus exposés
qu'en milieux ouverts.
Passereaux
Faible. Faible diversité d'espèces au niveau des boisements et
notamment des boisements de résineux de la partie sud.
Absence d'espèce très patrimoniale au droit de l'aire d'étude,
plutôt dans les secteurs ouverts alentours (alouette lulu, pie
grièche...). Mais reproduction d'une majorité d'espèces
protégées en milieu boisé.
Faible à modéré. Absence d'espèce patrimoniale au droit du projet. Peu de couples
nicheurs plus communs au droit du projet et faible diversité d'espèces. Le risque
dépendra de la période de travaux et de l'importance des défrichements.
Espèces intermédiaires
Modéré. Faible diversité d'espèces mais présence de quelques
espèces forestières patrimoniales telles que le Pic noir (hêtraie
nord), l'engoulevent d'Europe, ou la Bécasse des bois.
Modéré. Le projet ne semble pas concerner directement d'habitat de repos ou de
reproduction des espèces patrimoniales. Mais il peut être concerné par une
fréquentation en phase d'alimentation ou transit. Le risque de collision reste faible
pour des espèces peu concernées par les suivis post implantations et qui évoluent à
faible hauteur de vol. Le niveau de sensibilité sera donc dépendant de la taille des
éoliennes et de l'espace entre canopée et rotor. Il est donc plus marqué pour E1 (voire
E2).
Espèces aquatiques
Faible. Pas d'utilisation avérée du site et de son entourage par
des espèces aquatiques. Peu d'intérêt du plan d'eau de Laprade
Basse au sud ouest.
Faible. Absence de fonctionnalité du secteur du projet éolien par ce groupe d'espèces
Rapaces et grands
voiliers
Modéré à fort. Diversité moyenne d'espèces diurnes et
nocturnes au droit de l'aire d'étude, mais couples nicheurs
potentiels dans les alentours avec utilisation du site comme
voie de transit. Présence notable environnante d'espèces
patrimoniales telles que le Circaète jean le Blanc, l'Aigle botté,
la Bondrée apivore, l'Autour des palombes.. et fréquentation
ponctuelle du Faucon pèlerin ou F. d'Eléonore.
Modéré. Principales zones d'activité et de reproduction plurispécifique situées à
l'écart du projet. Ce dernier évite notamment la voie de transit est-ouest située entre
les deux aires d'étude. Orientation des lignes sud assez favorables dans cette
perspective de voies de transit est-ouest, et espacées entre elles. Mais sensibilités
possibles au moment de faible conditions de visibilités (plafond bas), pour les
éoliennes basses, situées en hauteur (E1) et risques de nouvelles attractions par
ouverture des milieux autour des éoliennes et formations d'ascendances thermiques.
Oiseaux hivernants
et internuptiaux
Espèces grégaires en
haltes / hivernage au
niveau des zones
ouvertes et zones
humides. Espèces
sédentaires en phase
internuptiale.
Risque de perte d'habitat de haltes et hivernage des
espèces farouches qui gardent souvent une distance
d'éloignement vis-à-vis des éoliennes (valable pour
espèces de plaines de milieux ouverts et espèces
aquatiques et semi-aquatiques. (Gruidés, Limicoles,
Anatidés…). Risque de collision pour des espèces
grégaires peu farouches dans les zones de concentration
(laridés...).
Faible. Activité avifaunistique hivernale très limitée. Peu de
zone de rassemblement possible en contexte forestier.
Conditions climatiques défavorables. Pas de fonctionnalité
marquée du plan d'eau de Laprade Basse au sud ouest pour
l'hivernage des espèces aquatiques.
Faible. Pas de risque significatif envisagé à ce propos.
Modéré à fort concernant les risque de collision. Risques concernant surtout
- les espèces de lisières (pipistrelles notamment) le long des chemins forestiers,
notamment dans la partie nord du projet, et pour les éoliennes dont le rotor est
proche de la canopée (E1, E2).
- des espèces de haut vol, de façon plus ponctuelle, mais à considérer pour les
Noctules (N. Leisler, Grande N.), la Pipistrelle de Nathusius).
- et éventuellement du Minioptère de Schreibers en phase de transit printanier ou
automnal
Faible concernant le risque de destruction d'habitat de repos ou reproduction.
Absence d'arbre gîte exploité au droit de l'emprise des travaux. Mais risque de
destruction d'individu à ne pas écarter complètement si utilisation ponctuelle de 4
arbres gites potentiels.
Autre faune
Reptiles, amphibiens,
insectes, mammifères
terrestres….
Fragmentation des milieux, destruction d'espèces ou
d'habitats en phase de travaux, colmatage des habitats
aquatiques, pollution, perte d'habitats, collision routière
en phase migratoire (amphibiens…)
Faible à modéré. Enjeux surtout concentrés au niveau des fonds
de vallons et zones humides au sein de l'aire d'étude
rapprochée et au contexte très boisé. Présence marquée
d'espèces protégées mais très communes (Lézard des murailles
notamment, Lézard vert...). Peu d'espèces d'insectes ou
mammifères patrimoniaux. Quelques microhabitats d'intérêts
localisés (pelouse à orthoptères, flaque à crapaud commun,
zone humide...)
Sensibilité faible, limitée à la destruction de l'habitat du Lézard des murailles au
moment des travaux (notamment autour des éoliennes EB, EC, E4 et E2) et autour de
EF pour la pelouse à orthoptères. Faible risque de destruction de grenouille rousse au
moment du chantier si période de mobilité (ornière, flaques...).
Toutes les espèces
locales ou migratricesChauves souris
Modéré à fort. Bonne diversité d'espèces dont beaucoup sont
patrimoniales ou sensibles (Minioptère, Noctule de Leisler,
Grande noctule, Barbastelle, Murin de Bechstein, Barbastelle
Grand rhinolophe,...). Prédominance de l'activité par les
pipistrelles le long des lisières et chemins forestiers. Activité
d'espèces forestières patrimoniales surtout dans la partie nord
du site (Barbastelle notamment). Zone d'activité de chasse
plurispécifique dans les vallons humides. Forte fréquentation
du Minioptère de Schreibers notamment au printemps, et le
site se situe sur un axe qui lie des zones de reproduction
(Castellas) et d'hibernation majeures à large échelle.
Mortalité par collision et barotraumatisme. Destruction
de gites ou d'habitats de chasse. Fragmentation du
territoire (vers leurs terrains de chasse ou lors des
trajets entre les gîtes saisonniers). Dérangements autour
des gites.
Thèmes
Destruction directe ou réduction d'habitats ou
d'espèces, fragmentation ou modification des milieux et
corridors écologiques, enpoussièrage, apports d'espèces
invasives, effets indirects (pollution, sur fréquentation
humaine, …)
Oiseaux Nicheurs
Dérangement à distance de la nichée en phase de
travaux (notamment pour grandes espèces) et perte ou
destruction d'habitat de reproduction ou d'alimentation
(notamment pour les espèces sténoèces, les espèces
farouches et les espèces aquatiques). Collision
(notamment pour rapaces). Fragmentation des habitats
(notamment pour espèces très liées à un type de milieu,
ou réseau de niches écologiques, espèces farouches et
espèces aquatiques). Destruction des nichées au niveau
des travaux..
Flore et habitats
naturels
8.7. Tableau de synthèse des enjeux et sensibilités écologiques
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 124
9. CHOIX DE MESURES ERC 9.1. Mesures d’évitement d’impact
Les mesures préventives les plus efficaces à envisager de façon prioritaire sont celles qui sont liées au choix du site d’implantation et à la configuration du projet . Les résultats obtenus tant du point de vue de la flore que de la faune sauvage volante ou terrestre ne sont pas de nature à remettre en cause le projet d’implantation d’éoliennes sur le site d’étude. Toutefois, la présence de certaines sensibilités résiduelles implique quelques précautions en vue de prévenir les risques que pourraient représenter les éoliennes pour ces milieux ou espèces.
9.1.1. Pour les enjeux liés à l’avifaune
En ce qui concerne les oiseaux, la fréquentation du site par certaines espèces patrimoniales nicheuses dans les environs du site (Aigle botté, Circaète Jean-le-Blanc…) ainsi que l’existence de passages migratoires, en particulier à l’automne sont les principales causes de préconisations de mesures. En termes d’implantation d’éoliennes, ces précautions portent sur le secteur du « col » situé entre la Sapinière de Montaud et le Puèch Mégé. Dans le cadre des premières versions du projet, la LPO Tarn (2008) avait montré l’intérêt de veiller à laisser un espace suffisant dépourvu de machines au niveau du col (environs de la piste forestière - tracé du GR 7). Compte-tenu de la topographie du site, un espacement d’au moins 400 mètres entre les bouts de pâles de deux machines situées de part et d’autre du col était préconisé pour permettre de laisser une voie de passage aussi bien pour les migrateurs empruntant le col que pour les rapaces locaux lors de leurs déplacements entre sites de nidification et territoire de chasse (Circaète Jean-le-Blanc en particulier). La constitution d’une « barrière » d’éoliennes de plus d’un kilomètre de long dépourvue d’un passage suffisamment large serait en effet de nature à augmenter le risque de collision pour l’avifaune aussi bien locale (rapaces patrimoniaux) que migratrice. Même si la version d’implantation finalement retenue ne respecte pas les 400m demandés entre les éoliennes, le maintien d’une seule ligne d’éoliennes située dans un axe orienté du Puech Mégé vers les Cabanes, ligne en limite extérieure des microvoies de passages migratoires à la fois pré et postnuptiales et parallèle à ces dernières est un choix particulièrement approprié. En abandonnant une série d’éoliennes initialement envisagée dans la partie nord-ouest de l’ex aire d’étude immédiate nord, l’espace maintenu sans encombre
vers les éoliennes situées au sud est de plus de 1200 m. L’espacement entre les lignes d’éoliennes est toujours supérieur à 700m. Cela permet d’envisager sereinement l’activité tant migratoire que des nicheurs dans ce secteur. L’approche est alors comparable pour les rapaces nicheurs susceptibles d’utiliser aussi les cols pour passer d’un versant du relief à l’autre. Là encore, une seule ligne d’éoliennes dans le secteur des crêtes évite aux oiseaux de devoir faire le choix d’un franchissement d’espace inter éoliennes. Toujours à propos des modalités d’implantation des éoliennes et des aménagements annexes, il est préconisé de préserver les zones humides de bas-fonds situées dans la forêt de Montaud ainsi que les secteurs comportant de vieux et gros arbres feuillus (combes et versants près de ruisseaux, notamment au niveau de l’ex aire d’étude immédiate nord). Ces milieux présentent des intérêts écologiques notamment pour l’avifaune nicheuse (cavités de nidification pour les espèces cavernicoles, structure forestière diversifiée…). Là encore, la dernière version du projet respecte bien cette préconisation, tant au niveau du choix d’implantation des machines que des tracés des chemins d’accès. En ce qui concerne l’organisation des travaux, au vu de certaines limites d’appréciation des risques de dérangement ou de destruction de certaines nichées sensibles mal localisées initialement (engoulevent, circaète, bondrée…), et pour prendre en compte l’évolution des enjeux depuis les premières études de l’état initial, il s’agira d’éviter de réaliser les travaux, et notamment les opérations les plus lourdes (défrichements, excavations, terrassements) pendant la période de reproduction de ces espèces (de la fin-mars à début-août). Cette prescription peut paraitre contraignante pour un secteur de moyenne montagne où les contraintes climatiques peuvent être techniquement importantes en dehors de la belle saison. Mais elle reste d’autant plus justifiée dans le cadre d’un projet éolien situé en forêt. Dans un tel contexte, le projet éolien présente toujours la particularité de modifier sensiblement les milieux autour de l’emplacement des éoliennes, au niveau des plateformes de levage et de l’éventuelle création ou élargissement des voies d’accès. Dans notre cas précis, même si les habitats disponibles apparaissent nombreux autour du projet pour permettre une certaine adaptation des populations, il n’en demeure pas moins que la phase de coupe forestière ou arbustive peut induire la destruction directe de nichées, pour des espèces qui, aussi communes soient elles, rentrent la plupart du temps dans le cadre de la réglementation relative aux espèces protégées.
En ce qui concerne l’ouverture des milieux boisés sous les éoliennes, les mesures préconisées pour les chauves-souris sont également valables pour les oiseaux, à savoir ;
• Limiter l’ouverture des milieux en hêtraie , choix validé par la configuration finale du projet,
• Maintenir par le choix des machines et des ouvertures une zone d’activité sans contrainte entre le champ de rotation des pales et la canopée (>20-30m), notamment pour les passereaux ici. Là encore, nous avons vu que la dernière version du projet validait bien cette perspective, au moins pour 14 éoliennes sur 16. Seules les
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 125
éoliennes E1, voire E2, situées les plus au nord, présenteront un espace sous rotor théoriquement insuffisant. Il s’agira d’envisager d’autres mesures réductrices du risque de collision notamment pour ces éoliennes (cf. mesures réductrices du paragraphe 9.2.2 page 129.
• de favoriser l’utilisation de chemins existants pour la réfection des voies d’accès, choix également validé par la dernière version du projet.
• de limiter le caractère attractif de ces secteurs par l’aménagement d’une couverture inerte au sol (gravillons compactés), entretenu régulièrement et mécaniquement pour limiter la recolonisation herbacée à un niveau rase sans fonction écologique particulière, le maintien d’une homogénéité des essences et structures arborées en lisières. La pérennité de cette mesure devra être assurée par la définition d’un plan de gestion sylvicole assurant le maintien des boisements et des lisières à long terme.
Nous rajoutons aussi ici l’intérêt d’envisager la mise en place d’une couverture au sol de gravillons inertes de couleur claire pour limiter l’attraction de ces secteurs comme nouvelles zones de chasse, ou de formation d’ascendances thermiques pour les rapaces (et notamment le Circaète Jean le Blanc). En ce qui concerne les risques de collision avec les oiseaux migrateurs nocturnes et autres espèces à rythme d’activité crépusculaire et nocturne (espèces aquatiques notamment), il est important de veiller à ce que le parc éolien s’affranchisse de tout éclairage nocturne , hormis bien sûr le balisage obligatoire.
9.1.2. Pour les enjeux liés à la flore, aux habitats naturels et à l’entomofaune
9.1.2.1. Limitation de l’emprise
Cette mesure se pose pour l’ensemble des lieux d’implantation et s’applique pour tous les secteurs jugés comme impactés. Les zones devant être travaillées pour l’implantation des socles devront être réduit à leur strict minimum et ne pas faire l’objet de larges dégagements. Dans le cas des secteurs d’intérêt tels la zone sommitale ou l’ornière humide à gazon à jonc des crapauds, les travaux devront limiter leur action et éviter tout débordement notamment au sein même des milieux ouverts. Les réseaux de câbles devront se faire aux dépens de la piste d’accès et non envers les bas-côtés des cheminements existant afin de limiter la perturbation sur les lisières. Ce point est respecté dans le scénario final d’implantation retenu.
9.1.2.2. Stockage des matériaux et circulation des engins
Cette mesure s’applique à l’ensemble de la zone. Il n’est pas inutile de rappeler que le
stockage des matériaux de toutes natures (tronçon, pales, machines, véhicules, terres,
grumes, etc.) ne devra pas être fait aux dépens des composantes naturelles patrimoniales.
Ainsi une attention particulière sera portée au droit de l’ornière humide à gazon à jonc
des crapauds au Nord de l’éolienne EH et de la hêtraie-chênaie humide au droit de
l’éolienne EA. Ces milieux seront balisés et protégés de tout risque de pollution . Aucune
intervention ou dépôt de matériau n’y seront tolérés. Ils ne devraient en aucun cas être
perturbées par une quelconque action et ce pour la zone d’implantation du projet et des
secteurs hors zone. Cette recommandation s’applique également pour la zone sommitale et
plus particulièrement tous les secteurs ouverts enherbés. Dans le même registre la circulation des véhicules ne devra pas s’effectuer en dehors des pistes prévues pour desservir le chantier. La circulation intègre également le stationnement des véhicules.
9.1.2.3. La piste d’accès
La piste d’accès reste une grosse source de perturbation. Si l’on en juge l’aménagement déjà opéré sur les pistes en amont du secteur d’étude, les critiques suivantes peuvent être formulées :
• les bas-côtés ont été complètement remaniés et montrent actuellement un fossé minéral profond relativement stérile et défavorable aux espèces d’intérêt ;
• la piste a été stabilisée à l’aide de sabline d’origine calcaire, matériaux qui n’est pas présent naturellement sur le site. Cette introduction a eu pour effet le développement d’espèces floristiques calcicoles non autochtones et l’arrivée de friches ;
• les bordures ont été plantées d’essences exotiques telles que le Tulipier de Virginie et cela aux dépens de la hêtraie.
Dans la partie sud du projet, il fut préconisé d’envisager la reprise des pistes d’accès de manière à privilégier au maximum le maintien des espèces locales . Ainsi il était préconisé de ne reprendre les pistes uniquement sur le côté Ouest du cheminement actuel sans engendrer de perturbation sur le côté Est. Cette mesure visait à permettre la recolonisation rapides des bordures aménagées par les espèces locales après les travaux et non un développement des friches, milieux indésirables ici. Or, après prise en compte des autres contraintes techniques, il s’avère que ce type de mesure sera difficile à mettre en œuvre pour des raisons de sécurité imposées par le Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS). L’annexe 3 de la page 174 contient le document d’analyse et de propositions de mesures du SDIS.
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Enfin, les apports minéraux nécessaires à la stabilisation de la piste devront s’effectuer à l’aide de matériaux non calcaires (tels arènes granitiques, schistes, graviers siliceux, …) afin de limiter les introns floristiques exogènes et potentiellement invasifs.
9.1.2.4. Les zones humides
L’implantation à proximité des cours d’eau est à proscrire systématiquement (la carte de l’emprise fait déjà état de l’exclusion des vallées et vallons). La proximité de l’implantation vis à vis des sources menace et fragilise celles-ci, étant donné qu’elles engendrent la majorité des zones humides patrimoniales du secteur d’étude (avec les cours d’eau). Un périmètre de sécurité d’une centaine de mètres de part et d’autre des écoulements ou zones humides devra être respecté, afin de conserver les habitats riverains et les zones humides annexes. Lors d’éventuels travaux (ouvertures de routes, talus, remblais,…), la connexion et l’alimentation en eau devront être conservées. On évitera de buser le ruisseau, on préfèrera le laisser divaguer naturellement, afin de conserver des zones humides annexes. Rappelons ici qu’un balisage devra notamment être mis en œuvre et respecter dans l’entourage de l’éolienne EA . Enfin, toutes les mesures préventives classiques de risques de pollutions (bassins de décantation, batardeaux, prise en compte des conditions climatiques et de ruissellement pour les opérations d’excavations….) devront être mises en œuvre sur l’ensemble de l’emprise des travaux, et notamment aux abords des secteurs sensibles (l’entourage de EA notamment).
9.1.2.5. Les zones ouvertes
La zone de pelouse acidiphile placée sur le Pech de Mègé devra être conservée en l’état, malgré une évolution artificielle vers le boisement.
9.1.2.6. Cas de la partie sommitale (secteur de l’éolienne EF)
La partie sommitale même si elle est peu structurée et en cours de disparition présente un potentiel que l’aménageur ne peut négliger. Il s’agira de suivre les recommandations suivantes :
• un maximum de surface des secteurs ouverts enherbés proches du cheminement devra être conservés et maintenus en l’état (pas de circulation, stockage ou terrassements). Ces secteurs devront piquetés et grillagés durant la phase travaux ;
• la plateforme nécessairement dégagée pour la confection du socle de l’éolienne devra être remise en état après travaux. Elle devra être en contact avec les zones protégées
maintenues à proximité pour permettre la recolonisation de la plateforme par les landes et pelouses acidiphiles ;
• la plateforme ne devra pas faire l’objet d’apports de matériaux minéraux exogènes mais uniquement constituée du substrat d’origine. La majeur partie de la terre meuble sera éliminée de la plateforme qui sera alors surtout minérale ;
• aucune revégétalisation ne sera opérée, mais seule une recolonisation naturelle sera privilégiée.
Même si cette recommandation laisse les champs libres au développement de friche, l’élimination de la terre pour ne laisser qu’une surface la plus minérale possible, elle sera favorable aux landes et surtout pelouses acidiphiles. Tous le cortège entomologique sera de ce fait concerné par cette recommandation.
9.1.2.7. Cas de l’ornière humide à gazon à jonc des crapauds (au nord de
l’éolienne EH)
De la même manière, cette ornière devrait être protégée le plus possible et ne pas être ensevelie et stabilisée par l’aménagement de la piste d’accès. Au moins une partie de cette ornière devra être conservée et protégée à l’aide de grillage. La piste devra passer à côté sans lui porter nuisance. Un espace pourra être prolongé vers le Sud, légèrement creusé et suffisamment tassé pour maintenir de l’eau : il sera favorable à la recolonisation par cet habitat. De la même manière les ornières formées par les engins lorsqu’ils pénètrent dans un substrat meuble ne devront pas être rebouchées mais laissées telles qu’elles et ce d’autant plus qu’elles se situent dans un endroit ensoleillé. Elles permettront le développement du cortège floristique de cet habitat. Précisons qu’après confrontation du projet à cette problématique, et notamment des chemins d’accès (cf. carte de la Figure 67 page 103), cette ornière ne devrait pas être concernée par le projet, ni au niveau des éoliennes, ni au niveau des plateformes de levage ou chemins d’accès. Cela n’empêche pas la mise en place d’un balisage en amont des travaux pour éviter toute dérive des zones d’emprise du chantier .
9.1.2.8. Cas des hêtraies
Les forêts de feuillus représentent l’habitat patrimonial le plus important sur le site et accueillent une flore parfois remarquable et une potentialité notable pour les invertébrés. Elles constituent aussi l’habitat de chasse (habitat d’espèce) de nombreuses espèces d’oiseaux (de mammifères et de chauves-souris. Leur conservation est préférable ou leur utilisation soumise à des mesures de précaution. C’est alors essentiellement la valorisation des chemins forestiers préexistants ou la limitation de l’emprise du défrichement à ce niveau qui permettront le
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maintien des fonctionnalités écologique de ces boisements. La dernière version du projet qui intègre ces prescriptions aboutit à l’absence d’effet résiduel sur les fonctionnalités écologiques de ces habitats (Corieaulys 2014).
9.1.3. Pour les enjeux liés aux chiroptères
Concernant l’implantation des éoliennes, les préconisations des études initiales préconisaient une attention particulière aux déboisements de secteurs de feuillus, en rapport avec l’habitat que cela représente pour certaines espèces de l’annexe 2 de la directive Habitats. L’inventaire a posteriori des arbres-gites potentiels (2012-2014) au droit des zones d’emprise du projet permet de préciser cette problématique de destruction potentielle de gite arboricole. 4 arbres-gîtes potentiels de la partie nord du projet ont été localisés mais ne sont pas exploités régulièrement par les chiroptères. Toutefois, on ne pourra pas écarter une éventuelle fréquentation ponctuelle et donc un risque de destruction d’individu si la coupe de ces arbres intervient au moment de cette fréquentation ponctuelle. Aussi, la principale mesure d’évitement permettant de garantir l’absence de destruction d’individu consiste à faire passer des chiroptérologues cordistes en amont des travaux pour vérifier à l’endoscope l’absence d’individu et boucher l’entrée des cavités. Cette opération menée en binôme sur une demi-journée ne devrait représenter un cout de moins de 1000 €. Cette précision des risques de destruction d’arbres gite et cette mesure préventive permet d’éviter de devoir également respecter une période de restriction de travaux vis-à-vis des chiroptères pour cette phase de défrichement. Rappelons néanmoins que la période de restriction déjà prévue pour les oiseaux (mi-mars à fin juillet) sera également efficace pour les chiroptères de la phase de sortie d’hibernation à la fin de la période de parturition. En ce qui concerne les aménagements et ouvertures autour des éoliennes, nous faisons référence ici aux mesures déjà prévues pour les oiseaux, et notamment : • Limiter l’ouverture des milieux autour des éoliennes de la partie nord en hêtraie du
projet (et favoriser cette ouverture plutôt au niveau des résineux plantés de la partie sud),
• Choisir des éoliennes qui permettent le respect d’une zone sans obstacle entre les pales et la canopée . Cette mesure est notamment mise en œuvre pour 14 éoliennes sur 16 (les cas de E1 et E2 sont théoriquement plus problématiques).
• Limiter le caractère attractif des ouvertures de milieux sous les éoliennes en
entretenant mécaniquement les plateformes (éviter les pesticides), pour éviter de récréer un habitat à insectes sur pelouses…
Enfin, rappelons que l’absence de lumière au niveau des éoliennes (hors balisage aérien) reste une priorité pour limiter les risques de collision / barotraumatisme.
9.1.4. Pour les enjeux liés aux batraciens de la zone humide à gazon à jonc des crapauds (nord de l’éolienne EH).
La protection réglementaire du Crapaud commun interdit toute destruction de spécimen, et impose donc de ne pas réaliser les travaux sur ce secteur pendant la période de reproduction du crapaud commun si celui-ci utilise cette zone (avril- août). Toutefois, dans la mesure où la dernière version du projet ne prévoit pas de travaux divers dans ce secteur, aucune mesure n’est retenue à ce niveau.
9.2. Mesures de réduction d’impact
9.2.1. Pour les enjeux liés aux chiroptères
9.2.1.1. Mesures de réduction liées à l’aménagement lui même
Concernant le choix de la stratégie liée à l’ouverture des milieux sous les éoliennes, il faut distinguer les positions d’éoliennes situées au niveau des hêtraies et celles situées en boisements résineux plantés. Pour ces derniers (plantations de résineux au sud), il est retenu d’ouvrir largement les milieux sous les éoliennes pour limiter les risques de collision avec les espèces de lisières qui pourraient être attirées par ces nouveaux corridors. Quant aux secteurs de hêtraies , c’est toujours plus problématique de préconiser une large ouverture d’un habitat d’intérêt écologique. Il était déconseillé d’implanter dans ces secteurs initialement. Dans la mesure où les implantations sont maintenues par le projet final, il s’agira plutôt de favoriser au contraire une limitation des ouvertures sous les éoliennes, en jouant sur d’autres facteurs de limitation des risques. Il s’agira alors plutôt :
o de limiter leur emprise à la projection au sol du champ de rotation des pales, o d’utiliser les chemins existants pour la réfection des voies d’accès. o de limiter le caractère attractif de ces secteurs par le maintien d’une
homogénéité des essences et structures arborées en lisières, Ces mesures sont désormais déjà intégrées dans la configuration retenue du projet final. Toutefois, dans les deux cas, les préconisations d’ouverture de milieux boisés seront aussi dépendantes des contraintes déjà imposées par les mesures du SDIS (cf. annexe 3 de la page 174).
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Pour limiter les risques d’impacts liés à l’activité de chauves-souris au-dessus de la canopée (et notamment des hêtraies), il était aussi préconisé de favoriser le choix d’éoliennes hautes, à champ de rotation de pale plutôt court , pour maintenir un espace vital exploitable supérieur à 20-30m entre les zones d’activités des chauves-souris au-dessus de la canopée et le champ de rotation des pales. Nous nous intéressons en fait ici à la distance entre le point le plus bas du champ de rotation des pales et la configuration des structures arborées environnantes (situées dessous ou en périphérie des éoliennes). Nous avons déjà analysé cette notion au niveau de l’étude d’impact. Rappelons alors que le projet final répond bien à cette demande pour au moins 14 éoliennes sur 16, permettant de réduire le risque de collision d’espèces de lisières. Seule l’éolienne E1 (voire E2) présente encore théoriquement des sensibilités plus marquées à ce propos.
9.2.1.2. Mesures de réduction liées à l’exploitation du parc éolien
� Asservissement des éoliennes
La connaissance actuellement partielle de l’impact possible des éoliennes sur les populations de chauves-souris et en particulier les difficultés à appréhender les impacts cumulés des différents projets qui dépassent le cadre de cette étude invitent au principe de précaution. La perception de ces limites est également appuyée dans notre cas précis par des études initiales qui n’ont pas pu bénéficier des dernières avancées permettant de mieux quantifier les risques d’impacts chiroptérologiques, et notamment les enregistrements continus sur l’ensemble du cycle biologique des espèces locales, et en particulier à hauteur de champ de rotation des pales. Dans ce sens et afin de réduire au maximum les impacts attendus du projet sur les populations résidentes de chauves-souris lors de la phase d’exploitation, nous préconisons, une programmation préventive du fonctionnement des machines uniquement sur les périodes de plus forte activité des Chiroptères. . En effet :
• Les principales études réalisées sur le niveau d’activité des chauves-souris et le nombre de cadavres découverts en fonction de la force du vent (Arnett et al., 2006 ; Brinkmann et al., 2006 ; Helversen et Behr, 2005 ; Beucher, Kelm et al. 2011 ) ont montré une baisse très significative (jusqu’à 95 % pour le niveau d’activité et 80% pour la mortalité) pour des vitesses de vent supérieurs à 6m/s.
• Les premiers résultats et modélisations réalisées par Biotope dans le cadre du projet Chirotech, présentés aux rencontres nationales de Bourges et à la conférence du bureau Franco-Allemand de coordination d’énergie éolienne (Planète éolienne, 2008) montrent clairement que les arrêts ponctuels d’éoliennes sur les plages de forte activité des chiroptères entraînent de faible perte de production (de 0,35 à 3%) ; cette adaptation du fonctionnement des machines, quand des enjeux sont avérés, apparaît
donc un compromis acceptable entre d’un côté la préservation des chiroptères et de l’autre la viabilité économique du projet.
Pour organiser au mieux une mise en place proportionnée des niveaux de régulations (en l’absence de données de chronologie d’activité sur plusieurs mois sur ce site), il est proposé de mener cette mesure dans l’ordre chronologique suivant :
• En première année d’exploitation, dans la mesure où l’état initial ne permet pas de croisement entre l’évolution de l’activité chiroptérologique à hauteur des nacelles sur le long terme et les données climatiques, il n’est pas possible de prévoir un pattern de bridage des machines proportionné à la situation locale. Aussi, il est retenu qu’un bridage préventif sera mis en œuvre sur la base de seuils de bridages qui ont fait leur preuve jusqu’alors sur d’autres parcs éoliens situés dans des contextes comparables. Ce pattern de bridage préventif de première année pourra éventuellement être revu (à la hausse ou à la baisse) par la suite en fonction des résultats de suivis. Ce pattern est retenu sur la base des paramètres suivants, tous les seuils de ces paramètres pouvant interagir entre eux :
o Vitesse de vent : le parc éolien ne sera pas exploité pour des vitesses de vent inférieures à 6 m/s.
o Période ciblée : dans la mesure où les risques de collision concernent aussi bien des espèces de lisières résidentes et des espèces en phase de transit / migrations (notamment le Minioptère de Schreibers), la période de mise en œuvre de la mesure de bridage préventive s’étale de mai à fin septembre.
o Température : classiquement, l’activité des chiroptères diminue significativement
pour des températures inférieures à 10°C (chute de l’activité des insectes notamment). Aussi, les éoliennes pourront être exploitées normalement pour des températures inférieures à 10 °C.
o Rythme nocturne : on considère souvent que l’activité des chauves-souris est
plus importante en début de nuit (2-3 première heures) voire en fin de nuit. Cette perception s’explique surtout lorsque les suivis sont mesurés dans des secteurs proches des gites diurnes et des principales zones de chasse où les chiroptères sont les plus actives après la sortie de gîtes et en phase de retours matinaux. En réalité, selon les sites, la localisation des gites peuvent être plus éloignés et l’activité plus centrée en milieu de nuit si le site est fréquenté comme zone de chasse secondaire. L’activité de seconde partie de nuit reste toutefois souvent moindre non seulement suite aux différentes phases de chasse précédentes mais aussi par le fait que les températures diminuent progressivement, et réduisent l’activité des insectes, notamment dans des secteurs de montagnes
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 129
comme celui du site de Labruguière. Aussi, nous retenons que le bridage des éoliennes s’appliquera dans les 3 premières heures de la nuit au moins pour la première année d’exploitation. Ce point sera ensuite revu par la suite en fonction des résultats de suivi de la première année.
o Pluie : La présence d’averses continues limite aussi largement l’activité des
chauves-souris. Là encore, ce type de perception dépend du niveau des précipitations, des espèces et des modalités de fréquentation du site. Pour une activité de chasse, la pluie intense limite considérablement l’activité des insectes proies et limite donc les possibilités d’alimentation. Elle contribue aussi à refroidir les chauves-souris qui doivent dépenser plus d’énergie pour se réchauffer. Mais une faible pluie peut permettre encore une certaine activité des insectes et donc des chauves-souris. Aussi en ce qui concerne le bridage à envisager, nous pouvons retenir la possibilité de ne pas brider les éoliennes lors de conditions d’averses notables. Nous proposons alors de considérer comme « averses notables » des précipitations à la fois continues dans le temps (pour une durée > 15 min) et marquées en intensité (> 5 mm/h). Autrement dit, les mesures de bridages pourront être levées après 15 minutes de pluie > 5 mm/h. Choix de l’éolienne : à ce stade, la précision géographique fine des risques de collision entre les différents emplacements d’éoliennes n’est pas possible. On suppose que les éoliennes de la partie nord du projet et notamment celle (E1) qui présente une distance rotor – canopée plus faible que les autres seront les plus exposées. Donc la mesure est retenue à titre préventif sur toutes les machines en première année. Ce choix pourra être revu en seconde année sur la base des résultats des suivis de première année.
• En première année d’exploitation, le suivi de la mortalité imposé par la règlementation ICPE sera mené en parallèle du bridage préventif et d’un suivi de l’activité en hauteur au niveau des nacelles (mise en place d’au moins 1 enregistreur automatique à ultrasons fonctionnant en continu sur une période large de mars à fin octobre). Ces suivis menés en parallèle permettront d’apprécier l’efficacité du bridage préventif, de compléter les données de l’état initial sur la répartition temporelle de l’activité des chiroptères sur le site, et permettront un éventuel réajustement des paramètres de bridages de façon proportionnée aux résultats pour les années suivantes (réajustement des seuils de vitesse de vent, des heures d’activité, de la période à couvrir, des éoliennes à considérer…). Le coût du suivi de la mortalité sera mutualisé avec celui déjà prévu pour les oiseaux. En ce qui concerne le suivi en continu de l’activité au niveau d’une éolienne, il est estimé à 8000 € pour l’installation d’un enregistreur, et le traitement des données à analyser.
Mais la valeur seuil et la période retenue pour la programmation du déclenchement des éoliennes sur cette période de l’année pourront être déterminés en concertation avec le développeur en intégrant les données météorologiques spécifiques aux sites ainsi que les dernières sources bibliographiques renseignant sur les périodes d’activité des chauves-souris en fonction des conditions météorologiques. La valeur ainsi déterminée permettra de privilégier un impact minimal tout en limitant les pertes de production des éoliennes.
� Limitation des lumières
L’expérience (BEUCHER, KELM et al. 2010-2011) montre que le facteur lumière peut démultiplier les risques de mortalités d’un parc éolien. La présence de lumières dans l’entourage de pales en rotation attire en effet des insectes (et notamment dans des secteurs de boisement de montagne isolés, à l’écart de la pollution lumineuse urbaine) apparaissant rapidement comme un secteur de chasse privilégié pour les chauves-souris. Il s’agit donc de veiller à éviter toute source lumineuse sur site hormis les flashs intermittents rouges et obligatoires pour des raisons de sécurité aérienne.
� Limitation de l’attraction des nacelles
Pour éviter des risques d’utilisation des nacelles comme opportunités de gites de certaines espèces, il s’agira de veiller à mettre en place des grilles de mailles de petite taille au niveau des opercules.
9.2.2. Pour les enjeux liés aux oiseaux
Nous avons vu que même si les risques de collision des oiseaux migrateurs ou nicheurs ne devraient pas être particulièrement marqués (grâce notamment aux mesures d’évitement liées au choix de la configuration pertinente du projet final), on ne pourra pourtant pas exclure tout risque de collision notamment lors de conditions climatiques particulières comme pour les conditions de mauvaises visibilités notamment par plafond nuageux bas au niveau des éoliennes les plus nordiques E1 voire E2 et dont la taille ne permet pas un espace sans encombre suffisant entre le rotor et la canopée, voire au niveau des voies de passages prénuptiales au droit des éoliennes E7 et E8 par vent du nord. Aussi, nous retenons la perspective de mettre en place un outil de réduction de risques de collisions. Dans les deux cas, précisons que nous nous attendons à ce que les conditions de risques les plus marqués concernent principalement la ligne d’éoliennes la plus longue (E1 à E8) et la plus au nord. Au-delà du fait qu’il s’agit d’un secteur plus fréquenté par les oiseaux migrateurs, c’est aussi un secteur plus haut en altitude (donc potentiellement plus exposé au risque d’être immergé dans les nuages) et dont la proximité avec la ligne de crête implique aussi des
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risques de perception à distance pour des oiseaux qui viendraient de franchir le relief depuis le nord. Classiquement, plusieurs options peuvent être envisagées pour réduire les risques de collision des oiseaux. La forme la plus basique consiste à arrêter les éoliennes « à l’aveugle » pendant la période où les conditions pour lesquelles la problématique ciblée semble la plus marquée. Cela suppose de bien maîtriser ces conditions de risques. Dans notre cas précis, cela pourrait notamment être le cas des éoliennes E7 et E8 au moment des migrations prénuptiales tardives (fin-avril-mai) et par vent du nord . Cela pourrait aussi de faire en sorte d’arrêter les éoliennes lors de conditions de mauvaise visibilité (notamment pour les éoliennes les plus hautes comme E1). Ce serait alors les conditions de brouillard qui pourraient déclencher l’arrêt automatique des éoliennes concernées. Techniquement, cette option semble réalisable via l’utilisation de cellules photoélectriques ou de capteurs de luminosité sur les éoliennes. L’estimation de l’impact de ces deux options de réduction de risque de collision sur la production énergétique est difficile sans la connaissance fine des conditions climatiques locales. On suppose qu’il s’agirait toutefois d’une perte de production relativement faible car :
• Les conditions de vent de nord restreignent bien la plage d’arrêt des éoliennes E7 et E8 en période de migrations prénuptiales. D’après une rapide consultation des bulletins climatiques mensuels de météo France à cette période de l’année, le vent dominant serait surtout orienté à l’ouest. Mais cette information étant issue des centres Météo France départementaux situés au nord ou au sud de la Montagne noire, il est toujours difficile d’apprécier comment un contexte de vent d’ouest pourrait se traduire au droit du projet éolien lui-même.
• Pour ce qui est des conditions de risques liés à la faible visibilité générée par un couvert nuageux bas, il s’agit généralement de conditions de faibles vitesses de vent. Ce dernier limite en effet généralement ce type de situation (notamment s’il vient de la terre, nord, nord-ouest). Autrement dit, les conditions à risque de faible visibilité sont aussi généralement des conditions de faible productibilité.
Toutefois, ces solutions d’arrêts préventifs des éoliennes peuvent parfois paraître disproportionnées vis-à-vis d’un risque d’impact qui n’est souvent pas homogène non seulement dans l’espace (d’une éolienne à l’autre) mais aussi dans le temps. En effet, en ce qui concerne la problématique des migrations par vent du nord au niveau des éoliennes E7 et E8, les risques évolueront aussi au cours d’une même journée selon le rythme d’activité des oiseaux migrateurs (phases de passages plus ou moins ponctuelles…) et les conditions climatiques (évolution de la force ou de l’orientation du vent…). Aussi, les éoliennes pourraient ainsi être parfois arrêtées de façon préventive sur des durées qui dépassent les phases de risques de collision à proprement parlé.
Pour faire face à ce constat, nous voyons émerger depuis quelques années des outils visant à arrêter ponctuellement les machines après évaluation automatisée et en temps réel d’un risque de collision. Ce type de mesure permet aussi généralement de dépasser un simple ciblage spécifique, et peut aussi permettre de réduire considérablement les risques d’impacts liés à d’autres espèces (notamment l’ensemble des rapaces nicheurs susceptibles de fréquenter le site) ou d’autres problématiques (activité migratoire notamment). Différents types d’outils peuvent être déclinés dans ce but. L’efficacité dépend surtout de la rapidité de détection et de la capacité évaluation du risque dans l’entourage des éoliennes. Ces mesures à visées plurispécifiques sont les suivantes.
• La technologie radar offre l’avantage d’une capacité de suivi à large échelle, sur plusieurs kilomètres, ce qui facilite une éventuelle réponse d’arrêt des machines bien en amont. Elle permet également des suivis à la fois diurnes et nocturnes, ce qui est appréciable par exemple dans le cadre de risques particuliers vis-à-vis des migrations nocturnes (cas de concentrations altimétriques de passages au niveau de reliefs isolés) ou par conditions de mauvaises visibilités. Par contre, la perception de l’activité à proximité des machines est beaucoup plus limitée. De plus l’interprétation des données en temps réel est difficile et suppose l’intervention de spécialistes en parallèle du fonctionnement du radar. Cela impose alors une restriction de mesures à un caractère ponctuel, ciblées sur des périodes à risque prédéfinies. Enfin, cette technologie doit aussi prendre en compte un choix du positionnement du radar en fonction des contraintes d’interférences liées au relief (difficultés à percevoir l’activité au niveau des vallées, ou au niveau de secteurs voilé par le relief…) ou à la végétation (barrières formées par les haies arborées sur la partie basse du cône de perception). Ce type de système ne semble donc pas bien adapté à la problématique de passages migratoires par vent du nord au droit des éoliennes E7 et E8 et pour laquelle les risques concernent surtout les rapaces en journée. Cela pourrait éventuellement être plus adapté pour la problématique de mauvaise visibilité, mais avec toutes les limites que cela comporte quand même pour les contraintes d’automatisation ou de « caches » formés par le relief et la végétation.
• Au-delà de cette première perspective, on assiste aujourd’hui au développement d’outils détection via l’utilisation d’un système vidéo (caméras grand angle), et d’une analyse automatisée et en continu des séquences enregistrées. Si le système (de type DTbird) est capable d’analyser à la fois le groupe d’espèces qui s’approche de l’éolienne, et le comportement de vol vis-à-vis du champ de rotation des pales (distance, orientation, vitesse, hauteur), il permet une évaluation de la perception des risques et peut induire une réponse préconfigurée et proportionnée au niveau des éoliennes (effarouchement sonore et / ou arrêt des machines). Ce type de système a été testé dans plusieurs pays européens et semble présenter de bons niveaux de détection et d’analyse (par groupe
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d’espèces, grandes ou petites) d’après l’Institut Norvégien des Sciences Naturelles (NINA - MAY & al. 2012)8. Il est donc capable de réduire considérablement le niveau de risque de collision. Il ne permet pas de fonctionner de nuit (il nécessite une certaine luminosité, >200 lux), mais semble plutôt réactif (délais de traitement de données et de réponse de 2 secondes) et précis dans un champ de vision proche des éoliennes (de quelques mètres à 1,5 km pour les plus grosses espèces). Il peut être paramétré au cas par cas en fonction des différentes problématiques et d’une éolienne à l’autre. A ce jour, aucun retour d’expérience officielle n’est disponible en France. A notre connaissance, seul un parc éolien (Aumelas) est équipé du système DT bird depuis 2013, mais uniquement avec utilisation de la réponse d’effarouchement sonore.
Concernant la problématique de risque de collision de rapaces (ou autres migrateurs) au niveau de E1 ou par vent du nord au droit des éoliennes E7 et E8, l’utilisation du mode d’effarouchement sonore est théoriquement intéressante. D’après le concepteur du système DT Bird (A. Rioperez), les rapaces de moyenne taille (buses, bondrées, milans…) sont en effet assez sensibles à l’effaroucheur. Il induit une prise en compte de l’obstacle devant eux pour des oiseaux dont on suppose que c’est lorsqu’ils volent souvent le regard ciblé vers le sol (phase de prospection alimentaire), qu’ils sont les plus sensibles au risque de collision. Couplé avec un arrêt automatique de l’éolienne dans la perspective défavorable où l’oiseau continue de voler vers l’éolienne malgré l’effaroucheur, le système parait bien adapté. Dans le cas du projet de Labruguière, la mise en place de l’effaroucheur sonore parait possible à mettre en œuvre sans risquer de créer de nouvelles contraintes acoustiques (contexte d’habitations éloignées). Finalement, l’utilisation du module d’effarouchement sonore peut permettre de réduire considérablement les risques liés aux rapaces dans un premier temps. Il peut être envisagé principalement pour prendre en compte la problématique des migrations, et notamment au niveau de l’éolienne E1 pour les passages postnuptiaux ou bien pour les passages prénuptiaux par vent du nord au niveau des éoliennes E7 et E8. Mais nous pensons que la mise en place d’un tel système peut aussi être valorisée aux autres périodes de l’année, notamment pour limiter les risques sur les rapaces nicheurs. Finalement, la configuration retenue est la suivante….
o Choix des machines à équiper en fonction des objectifs
L’éolienne E1 sera équipée d’un système de type DT bird en priorité . En effet, dans la mesure où seule une principale ligne d’éoliennes présente des risques ponctuels de collision
8 MAY R., HAMRE Ø., Vang, R. & Nygàrd, T. 2012. Evaluation of the DTBird video-system at the smØla wind-power
plant. Detection capabilities for capturing near-turbine avian behaviour. NINA report 910. 27p.
(proximité des voies de passages migratoires plurispécifiques, rapaces nicheurs, secteurs le plus haut plus exposé au plafond nuageux bas…), les risques semblent les plus marqués au niveau des éoliennes de bouts de ligne, qui apparaissent comme les premières qui croisent l’axe des vols des oiseaux et pour lesquelles la perception des risques à distance sera moins aisée que celles plus au centre de la ligne. L’utilisation du système de réduction de risques au niveau de l’éolienne E1 vise notamment à limiter les risques pour des oiseaux qui viendraient de franchir le relief au niveau de la crête plus au nord, et qui pourraient se retrouver exposés au champ de rotation des pales de E1 sans possibilité d’anticipation très lointaine (selon l’axe du franchissement de relief, la vitesse et la hauteur du vol …). Cette attention est d’autant plus pertinente que nous avons vu que E1 (voire E2) est la principale éolienne qui ne présente pas l’avantage d’un espace sous rotor suffisamment important pour limiter les risques d’activité au-dessus de la canopée. Cette attention est d’autant plus pertinente que les flux migratoires d’automne sont aussi plus marqués que ceux de printemps sur ce site. L’outil facilitera alors la perception de l’obstacle de la ligne d’éoliennes nord depuis l’extrémité nord de la ligne notamment pour l’ensemble des vols d’oiseaux sensibles au risque de collision (rapaces, laridés...) en vol dans l’axe des migrations d’automne (E1). Ils préviendront aussi des risques pour ces espèces présentes en période de reproduction ou internuptiale. En ce qui concerne la problématique des éoliennes de l’extrémité sud de la ligne, elle semble moins prioritaire liée à une activité migratoire moindre au printemps, et à des conditions de risques centrées sur des conditions particulières de vent du nord. Aussi, le porteur de projet souhaite n’envisager la perspective d’équiper par exemple E8 que si les résultats de suivis post-implantation de première année le justifient.
o Paramétrage de l’outil
Le principal paramètre susceptible de faire évoluer la mise en œuvre de la mesure d’effarouchement sonore, (voire d’arrêt automatique des machines) est la distance de détection de l’oiseau à partir de laquelle la réponse sera apportée. Lorsque le module d’effarouchement peut être mis en œuvre, la figure de la page suivante témoigne d’une distance de déclenchement pour un rapace de moyenne taille détecté à moins de 100m de l’éolienne. Puis l’arrêt de la machine intervient à 50m si l’oiseau continue son vol en direction de l’obstacle. Dans notre cas précis, nous proposons de compenser l’absence d’utilisation d’arrêt des machines dans un premier temps en augmentant à 150m la distance de l’oiseau à partir de laquelle l’effarouchement sonore sera mis en œuvre . Dans la mesure où les éoliennes de
la ligne nord sont espacées d’environ 200m, cette distance de 150 permettra de faire en
sorte que le système de détection prenne en compte non seulement l’entourage de
l’éolienne équipée, mais aussi en partie celle de sa voisine. Autrement dit, pour l’extrémité
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 132
nord est de la ligne, un oiseau qui rentre dans le l’entourage de l’éolienne E1 par le nord
nord est serait capté par la caméra positionnée sur E2.
Le système sera paramétré pour faire en sorte que l’effarouchement sonore intervienne
principalement lorsque l’oiseau entrant dans le champ des 150 m soit de taille intermédiaire
à importante (laridés, rapaces de taille moyenne, rapaces de grande taille ou grands
voiliers…).
Figure 75 : Abaques de distances de déclenchement des mesures d’effarouchement ou d’arrêt des
machines pour le système Dtbird
o Synthèse de la mise en œuvre de la mesure
Finalement, la mesure retenue consiste à installer en priorité et dès la première année d’exploitation du projet un système de type DT Bird sur l’éolienne E1, système qui fonctionnera uniquement avec le module de dissuasion sonore dans un premier temps (pas d’utilisation du module d’arrêt des machines) et dès qu’un oiseau de taille significative (toutes les espèces sauf passeriforme) sera détectée dans un rayon de 150 m autour des éoliennes L’efficacité du système sera améliorée par le fait qu’avec des éoliennes distantes d’environ 200m, le champ de détection d’une caméra prendra en compte une bonne partie de celui de sa voisine. Le système fonctionnera tout au long de l’année, mais surtout ciblé sur les deux périodes de
migrations et sur la période de reproduction (soit de mi-février à fin octobre). La perspective d’installer également le même système sur l’extrémité sud-ouest de la ligne d’éolienne nord sera envisagée au regard des résultats de suivis de la première année d’exploitation. La mesure devra faire l’objet d’un suivi d’efficacité au moins en première année (cf. chapitre 9.3.1 page 134 sur les mesures d’accompagnement). Il sera alors possible de faire évoluer par la suite (depuis la deuxième année d’exploitation) et en proportion des résultats du suivi, à la fois :
• le nombre d’éoliennes à équiper, • la réponse à apporter (intégration possible du module d’arrêt automatique et ponctuel
des machines (pendant le passage de l’oiseau) si l’oiseau continu son vol vers l’éolienne après effarouchement sonore)
• ou les paramètres de mise en œuvre (distance de l’oiseau induisant le déclenchement de l’effarouchement sonore ou de l’arrêt ponctuel de la machine).
Nous verrons par la suite que le suivi d’efficacité de la mesure et plus largement le suivi en première année de l’activité et des comportements d’oiseaux dans l’entourage des éoliennes équipées est tout à fait réalisable via l’utilisation des caméras dans la mesure où tout passage détecté est filmé et enregistré sur base de données consultable à distance. En termes de coût, l’acquisition d’un module de système vidéo est de l’ordre de 35000 € HT, auquel il faudra ajouter un forfait d’assistance à distance et de licence annuelle de l’ordre de 4500€. Le suivi technique du système est ainsi estimé à un cout de 900000€ pour 20 ans d’exploitation du parc.
Figure 76: exemple de visualisations des vidéos de surveillance
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 133
En ce qui concerne les risques de dérangements liés à la phase de travaux , si l’évitement de la période de reproduction n’est pas retenue sur l’ensemble du projet ou techniquement irréalisable, nous préconisons un suivi de chantier, réalisé dans un cadre de concertation entre un écologue indépendant et le chef de chantier, pour adapter le phasage des travaux aux phénologies des espèces. Les principales sensibilités devront être évitées par l’orientation des travaux sur les secteurs de moindres sensibilités, voire jusqu’à l’arrêt ponctuel de certains travaux jusqu’à la fin de l’élevage des jeunes des espèces sensibles ou patrimoniales. L’intervention de l’écologue pourrait être évaluée à une série d’environ 5 à 6 visites diurnes et nocturnes, soit environ 3 à 4000 € HT (hors frais de déplacement).
9.2.3. Pour les enjeux liés à la flore, aux habitats naturels et à l’entomofaune
9.2.3.1. Journée de garantie pré-travaux
Cette journée semble indispensable pour bien matérialisée les secteurs à conserver et à maintenir dans le projet. Elle devra s’effectuer juste avant les travaux que ce soit pour l’aménagement de la piste où l’élaboration des plateformes des éoliennes. Elle contiendra l’information des techniciens sur les secteurs à ne pas perturber, le zonage des milieux à grillager mais également la validation de la compatibilité des techniques et matériaux qui seront utilisés.
9.2.3.2. Journée de garantie post travaux
Il apparaît important pour des raisons, non pas de vérification du travail de l’aménageur, mais de validation des mesures mises en place, d’effectuer une « journée de garantie » sur le terrain. Celle-ci se bornera à valider l’application de l’ensemble des recommandations préconisées et de confirmer que les aménagements opérés sont bien en adéquation avec une future recolonisation des milieux et espèces autochtones. Cette journée permettra également de réajuster les mesures si celles-ci n’étaient plus (ou pas) adaptées à la configuration du moment. Cette journée de garantie qui est plus une maîtrise d’œuvre, servira à valoriser le travail de l’aménageur dans son respect de la remise en état du site et d’un aménagement soucieux de l’environnement. Cette journée se passera sitôt la fin des travaux d’implantation
9.2.3.3. Mesure de réduction des risques de contamination des zones humides
La dégradation du biotope par rejets accidentels d’hydrocarbures et de substances écotoxiques devra être réduite par des modalités de gestion du chantier et par la mise sur rétention des équipements électriques. Le risque de pollution sera réduit par la réalisation des opérations de ravitaillement sur lune aire étanche mobile, le stationnement des engins au niveau d’une surface étanche fixe ou mobile, l’absence de stockage de carburants, l’entretien hors site des engins et par l’application de mesures préétablies en cas de déversement accidentel.
La dégradation du biotope par rejets de matières en suspension et altération des écoulements superficiels et souterrains devra être limitée par la mise en place de fossés et de bastions de décantation au niveau de la voirie et des plateformes, la réalisation des travaux en dehors des périodes pluvieuses. La création de ravinements et les rejets de matières en suspension seront limités dans les zones de travaux pare la collecte gravitaire des eaux de ruissellement au niveau des fossés. Afin de permettre la dépollution des ruissellements issus d’une orage important, le réseau devra, a minima, être configuré pour une pluie d’occurrence décennale de trente minutes.
9.2.3.4. Mesure de réduction des risques d’altération des sols
La dégradation du biotope par altération des sols devra être limitée par le décapage de la couche de découverte, en séparant les différents horizons pédologiques et leur replacement dans l’ordre originel, de manière à préserver la qualité des sols et à favoriser la reprise spontanée des végétaux. La physicochimie des sols et la dynamique de la végétation seront sauvegardées par l’interdiction des apports de terres exogènes et des amendements du sol.
9.2.3.5. Mesure de réduction des risques de prolifération d’espèces exogènes
La prolifération d’espèces exogènes devra être réduite par la reconstitution spontanée de la strate herbacée après la phase de travaux. Dans le cas où les sols remaniés devraient impérativement être végétalisés (stabilisation de sols, lutte contre les phénomènes d’érosion), les ensemencements devront impérativement être réalisés à partir d’espèces autochtones.
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9.2.3.6. Mesure de réduction des risques de perturbations de coléoptères
saproxyliques
Pour limiter la perturbation des coléoptères saproxyliques, quelques arbres sénescents abattus (ou les plus âgés) devront être dessouchés, et le tronc et l’appareil racinaire devront être déposés dans une zone forestière sise en dehors de la zone de travaux.
9.2.3.7. Mesure de réduction des risques de perturbations de l’herpétofaune
Une attention particulière devra être portée aux fossés et flaques en eaux susceptibles d’abriter ponctuellement des batraciens. La perturbation de la batrachofaune serait réduite par l’entretien du réseau de collecte des eaux pluviales en dehors de la période de reproduction des amphibiens (février à mai). Les espèces animales (insectes aquatiques, amphibiens) inféodées aux zones humides seraient favorisées par l’aménagement de dépressions de tailles et pentes variables. En ce qui concerne les reptiles, la perturbation devra être réduite par l’initiation des travaux avant la période d’hivernage (novembre-mars). Cette mesure ne permettra pas d’exclure tout risque de destruction d’individu, mais le diminuera considérablement en permettant d’éviter que les lézards viennent hiverner, puis de reproduire au niveau de la zone d’emprise des travaux. A terme, les populations se reconstitueront sans problème avec maintien des fonctionnalités de ces habitats pour l’espèce.
9.3. Mesures compensatoires ou d’accompagnement
9.3.1. De façon générale
Devant les limites méthodologiques, tant au niveau des difficultés d’appréciation de l’état initial pour une approche aussi large géographiquement, qu’en termes de contraintes de suivis en milieux arborés, ou encore à cause de lacunes de retours d’expériences sur les sensibilités des oiseaux vis-à-vis des parcs éoliens en forêt, on ne peut que mettre en avant l’intérêt de suivis post implantation pour évaluer in situ les effets sur cette biodiversité. La DREAL préconise alors un suivi réalisé sur 5 années d’affilée pour prendre en compte les notions d’accoutumances des espèces et l’évolution des habitats. Non seulement ce type de suivi permet de préciser les sensibilités et les risques d’impacts vis à vis de projets futurs, mais il permet également d’apprécier l’efficacité de l’analyse de l’étude d’impact et des mesures qui furent mises en œuvre. Dans l’hypothèse de problématiques importantes, c’est sur la base des
résultats de ces suivis que peuvent encore être proposées de nouvelles mesures proportionnées en phase d’exploitation (notamment sur les modalités d’exploitation des éoliennes). Dans notre cas précis, cette durée de 5 années sera revue à la baisse, avec un ciblage particulier pour chaque thème de suivi, en fonction des objectifs recherchés et des résultats des années précédentes de suivis. Cela sera par exemple envisagé pour analyser plus finement ;
• Les risques d’impacts liés à l’ouverture des milieux. Cette problématique peut en effet permettre d’apporter des connaissances précieuses à la communauté d’écologues spécialisés en éolien, devant le développement des projets en forêt. Il s’agit alors non seulement d’apprécier l’évolution des populations de lisières au niveau des zones ré-ouvertes autour des éoliennes, mais aussi d’apprécier à distance l’évolution de la fréquentation pour des espèces sensibles de plus haut vol (martinets, rapaces voire chauves-souris) en recherche d’ascendances thermiques .
• Les risques d’impacts liés aux collisions des passereaux migrateurs diurnes ou nocturnes en survols de la canopée , dans les secteurs les plus concernés par le contexte boisé.
• Les risques liés à un contexte d’activité d’un cortège de rapaces nicheurs et autres espèces sensibles (engoulevent, bondrée, circaète), pour lesquels les impacts restent mal maîtrisés,
• En fonction des premiers résultats de suivi, un suivi de la mortalité peut aussi être
envisagé pour préciser concrètement les effets sur les populations. Depuis le contexte réglementaire des ICPE d’août 2011, le suivi de la mortalité doit de toute façon être réalisé dans les 3 ans qui suivent l’installation du parc éolien, puis tous les 10 ans. Il faut pour autant préciser qu’un suivi de la mortalité en milieu forestier ne peut techniquement pas respecter toutes les préconisations des protocoles standardisés permettant des analyse comparatives dans l’espace et dans le temps. Ce suivi ne pourra ainsi être limité qu’aux zones ouvertes autour des éoliennes, la couverture forestière étant susceptible de retenir les cadavres dans leur chute. Cela n’empêche que ces biais méthodologiques pourront être appréhendés en partie par l’auto estimation de coefficients correcteurs (coefficient surfacique, coefficient lié à la prédation de la faune nécrophage, coefficient lié à l’efficacité de découverte). Dans cette perspective, le suivi aurait un coût limité par rapport à un suivi de mortalité en milieux ouverts. Précisons que la couverture inerte de gravillons clairs au sol augmentera la pertinence des recherches.
D’après notre expérience, le suivi annuel ciblé sur une problématique comportementale des oiseaux est évalué à environ 5 à 8 visites annuelles. Nous verrons par la suite que ce suivi
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 135
comportemental pourra être mutualisé avec le suivi d’efficacité de la mesure de type DTbird. Par contre le suivi de la mortalité nécessite une pression de suivi importante et constante sur la période de suivi (idéalement 2 visites par semaine), pour prendre en compte l’importance des nombreux biais possibles. On estime ce cout à un minimum de 20000 €/an. Mais nous avons vu que ce montant peut largement évoluer en fonction de la problématique à cibler géographiquement (une ou plusieurs lignes d’éoliennes….), en fonction de la phénologie à cibler (période de reproduction de rapaces ou passereaux, enjeux chiroptérologiques d’espèces résidentes, ou période de migrations automnales par exemple), ou bien en fonction des contraintes liées au type de milieux (cout limité si la recherche n’est que concentrée au niveau des plateformes ouvertes au sein des milieux boisés). A propos du système de type Dtbird mis en place avec le module d’effarouchement sonore en première année d’exploitation, il s’agira d’organiser un nouveau suivi par un ornithologue qui permette de tester l’efficacité du système et de son dimensionnement au cours de cette première année . Le mécanisme de régulation automatique des éoliennes par vidéo intègre déjà cette possibilité de suivi à distance de l’activité des oiseaux autour des éoliennes. La figure suivante est un exemple du type de présentation pour le suivi via internet des niveaux de risques sur les éoliennes équipées. Le système analyse et enregistre en continu l’activité des oiseaux dans l’entourage du champ de rotation des pales, traite les données pour distinguer les groupes d’espèces, les types de vols et donc les niveaux de risques, et enregistre aussi l’historique des réponses automatisées engagées au niveau de l’exploitation du parc éolien (selon les critères pré paramétrés).
Figure 77: Exemple d’une page internet d’un module de suivi vidéo à distance en temps réel (dtbird)
Toutefois, pour apprécier aussi l’efficacité de cette possibilité de détection des risques à distance, au cours de la première année d’utilisation, le suivi comportemental évoqué précédemment sera utilisé comme suivi in situ entre la mi-février et la fin octobre correspondant aux phases migratoires et nuptiales considérées comme les plus sensibles. Aussi, le suivi couplé devra permettre d’atteindre 3 objectifs :
o d’apprécier les modalités de fréquentation du parc éolien par les oiseaux à cette période sensible,
o d’apprécier l’efficacité de l’effarouchement sonore généré au niveau des machines équipées,
o et de comparer cette appréciation des risques et des réponses avec la perception à distance via internet.
Le coût de cette mesure est basé sur un échantillon de visites d’un écologue indépendant lors de ces périodes. Ce suivi ciblé sera alors mutualisé avec les autres suivis évoqués précédemment sur la base d’une dizaine de visites ciblées essentiellement sur les rapaces nicheurs et migrateurs + 2 jours de saisie de données + 2 jours de rédaction de rapport, soit un coût total approximatif de l’ordre de 14 * 500 = 7000€. Cette campagne de suivi pourrait alors être mutualisée avec le suivi comportemental (cf. précédemment). Les 8 visites du suivi comportemental et les 10 visites de suivi d’efficacité du système de type T bird pourraient ainsi être rassemblées dans un suivi global d’une quinzaine de visites annuelles, soit un coût global annuell de l’ordre de 9000-10000 € Enfin, à titre de compensation vis-à-vis des risques de destruction d’habitat d’une petite avifaune nicheuse commune (par ouverture des milieux), nous verrons par la suite que la mesure proposée de création compensatoire de 7.5 ha de boisements de feuillus permettra de répondre aussi à la problématique des oiseaux nicheurs.
9.3.2. A propos des chauves-souris
Concernant les chauves-souris, le suivi de mortalité évoqué précédemment devra permettre d’apprécier l’efficacité des mesures d’asservissement des machines pour limiter les risques de collision interspécifique. Le cas échéant, ces résultats pourront aussi permettre de faire évoluer les niveaux de seuil de vitesse de vent à la base des mesures d’asservissement. De même, d’autres paramètres influents (température, hygrométrie, phases phénologiques, ) pourraient être intégrés au plan de gestion pour adapter au mieux l’exploitation des éoliennes à la situation chiroptérologique locale. Un suivi post implantation de l’impact du projet sur les populations locales de chauves-souris pourrait également être envisagé durant les trois premières années de fonctionnement. Les objectifs, la méthodologie et le coût d’un tel suivi sont présentés en annexe 1 page 156. Les
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résultats permettront d’adapter au mieux le fonctionnement du parc éolien en fonction des impacts avérés.
Dans celui où les mesures préconisées pour réduire les impacts du chantier ne seraient pas appliquées, des actions de conservation visant à compenser la perte d’habitats devront être envisagées :
• Sensibilisation des élus et des riverains pour favoriser le maintien de colonies de chauves-souris et d’un réseau de gîtes dans le bâti de la commune :
o Conférence/Diaporama sur la thématique des chauves-souris, o Recherche de nouveaux gîtes, o Intervention directement auprès des propriétaires de bâtiment favorables aux
chauves-souris (conseil pour la protection ; établissement de convention).
• Pose de nichoirs à chauves-souris en milieu forestier. Le cout d’un gite artificiel de ce type est estimé à environ 50 €. Sur la base de 4 ou 5 gites artificiels à installer (vis-à-vis des 4 arbres à cavités concernés par l’emprise des travaux), le cout de la mesure est de l’ordre de 250 €, plus environ 1000 € d’installation par un binôme de chiroptérologues cordistes.
L’implication du porteur de projet sera souhaitée dans cette démarche de sensibilisation en raison de sa position d’interlocuteur privilégié avec les élus des deux communes concernées. En particulier pour inciter à la coopération et à l’investissement d’une partie d’éventuelle compensations financières telles que définis dans la circulaire des dispositions relatives à la création de Z.D.E “Une attribution de compensation des éventuels impacts environnementaux liés aux installations éoliennes est versée à la ou aux communes dont tout ou partie du territoire est situé à l’intérieur d’une Z.D.E.” dans des mesures de protection pour les Chiroptères. Par exemple, par le maintien d’îlots de vieillissements au sein des massifs forestiers de la commune pour favoriser la conservation d’espèces sylvicoles. Attention cette mesure ainsi que la pose de nichoirs devra s’appliquer à l’écart du site d’implantation pour ne pas augmenter l’intérêt des habitats et donc les risques à proximité immédiate des éoliennes. Autre exemple d’implication possible des communes : financement et aide à l’entretien ou la restauration de gîtes potentiels et occupés.
9.3.3. A propos de la flore, des habitats naturels et de l’entomofaune
En ce qui concerne le balisage des habitats sensibles de l’entourage des éoliennes EA, EH et EF, il sera réalisé sous la direction d’un botaniste dans le cadre d’un suivi de chantier
botaniste mis en œuvre en amont des travaux. Ce suivi sera basé sur la base d’au moins 4 visites de chantier, soit 1 en amont de l’arrivé des engins (balisage des habitats à protéger), et 3 ciblées sur les opérations de défrichement, de terrassement et d’excavations. Le cout de cette mesure est estimé à environ 2000-2500 € (selon les couts et frais des prestataires). En ce qui concerne la destruction des boisements de feuillus pour l’implantation de la ligne nord de 8 éoliennes (seul secteur à « Forêts acidiphiles de hêtres » du projet éolien), ceux-ci devraient être reconstitués aussi bien pour les intérêts qu’ils représentent pour les chiroptères, que pour l’avifaune ou même les milieux naturels ou l’entomofaune. Le ratio de compensation proposé par la DREAL est de 2m² compensés pour 1m² détruit. Après consultation du porteur de projet à propos des perspectives d’ouverture de milieux autour des éoliennes, nous pouvons préciser que celles-ci seraient de l’ordre de 37500 m² pour la zone Nord (E1 à E8) et de 45500m² pour la zone Sud. Les plans de l’annexe 4 page 177 permettent de représenter schématiquement l’emprise maximale à défricher, qui s’ajustera selon la configuration des chemins d’accès. Finalement, en ce qui concerne les zones de feuillus de la partie nord du projet, les 3.75 ha qui seraient détruits impliquent la création compensatoire de 7.5 ha de boisement de feuillus et dont la maîtrise foncière sera assurée par le porteur de projet. En ce qui concerne les autres types de boisements de résineux à défricher, le plus faible niveau d’enjeu écologique représenté par ces habitats n’implique qu’une compensation à hauteur de 1 pour 1. Les boisements compensateurs devront alors concerner environ 4.5 ha de résineux au regard des éléments avancés par CORIEAULYS sur la base de la dernière version du projet et de l’état des lieux des habitats de 2014. La végétalisation d’un site que ce soit par des essences arborées ou des herbacées doit toujours se faire dans un souci de compatibilité avec le substrat et les cortèges environnants. Si ce point n’était pas suivi, la revégétalisation se comporterait comme une perturbation et occasionnerait un impact supplémentaire. Ce cas est en relation avec les plantations de bordures en Tulipier de Virginie. Comme le site est fortement perturbé par les enrésinements et que l’aménagement de la piste va occasionner une perte des composantes autochtones, les bordures de la piste devraient être replantées en essences locales (hêtres, frênes ou chênes européens). Cette revégétalisation est d’autant plus importante qu’elle permettra de maintenir des couloirs de communication naturelle au sein des parcelles enrésinées mais quelle sera profitable pour l’ensemble de la faune locale. Devront être exclues toutes replantations d’essences exotiques même si elles présentent un intérêt économique futur. Cette mesure est à vocation écologique non forestière et elle permettra de compenser la perte occasionnée aux hêtraies lors de l’aménagement de la piste d’accès.
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L’aménagement en mare des bassins de collecte des eaux pluviales devra favoriser la flore inféodée aux zones humides. Un suivi naturaliste de la flore sur une période de cinq ans permettrait de vérifier l’efficacité des mesures proposées. L’estimation du cout de cette mesure pourrait être basée sur 4 visites de terrain chaque année pour prendre en compte la diversité phénologique des espèces, soit un cout globalement estimé à environ 2000 à 3000 € HT (selon le prestataire et les frais divers).
9.4. Procédure de dérogation de destruction d’espèces
protégées
Le projet éolien se situe dans un contexte forestier, impliquant nécessairement l’ouverture de milieux au niveau de l’emplacement des éoliennes et des plateformes de levage, même si la configuration retenue parait pertinente pour limiter ces ouvertures au maximum et donc leurs effets sur la flore et la faune sauvage. L’étude d’impact développée précédemment et en particulier le choix proportionné du projet d’implantation et les mesures retenues permettent de prévoir des risques d’effets limités sur l’ensemble des espèces protégées, permettant le maintien des populations locales et des fonctionnalités écologiques du site à moyen ou long terme. Toutefois, étant donné que les milieux voués à être ouverts apparaissent comme des habitats potentiels pour des espèces protégées et notamment tout un cortège de passereaux forestiers, dont la plupart sont des espèces communes (75% des espèces d’oiseaux sont protégées au moins au niveau national par la loi du 10 juillet 1976), on ne pourra pas garantir l’absence d’effet au moins ponctuellement sur l’habitat de certaines de ces espèces. L’ensemble des mesures proposées (choix de la période de travaux, vérification de l’absence d’arbre-gite à chauves-souris ou d’îlots de sénescence pour insectes saproxyliques pour les secteurs voués à être remaniés, régulation des machines, précautions vis-à-vis des zones humides…) permettront d’éviter de façon significative toute destruction directe d’espèce protégée. De même, le caractère localisé des aménagements prévus par le projet éolien dans son contexte forestier, la grande disponibilité des habitats après implantation et l’absence d’effet attendus sur les zones humides permettent aussi de prévoir l’absence d’effet du projet éolien sur les habitats d’espèces protégées par une approche d’écologue, et donc le maintien des fonctionnalités écologiques des habitats ponctuellement remaniés.
A ce titre, l’approche d’écologue ciblée sur le maintien préventif des fonctionnalités écologiques du site à moyen et long terme doit logiquement permettre d’éviter de justifier d’une procédure de demande de dérogation de destruction d’espèces protégées. Toutefois, comme pour tout projet humain, ces mesures ne pourront jamais garantir l’absence de tout risque ponctuel de destruction de quelques individus relevant d’espèces protégées, même si ces destructions ne sont pas significatives sur l’équilibre des populations. La demande de dérogation pour destruction d’espèces protégées ne pourrait donc être imposée que sur cette base de situations particulières, qui ne peuvent raisonnablement jamais être totalement écartées des activités humaines.
Finalement, le tableau général de la page suivante fait la synthèse de l’ensemble de la réflexion structurée entre analyse de l’état initial écologique, définition des principaux enjeux, appréciation des sensibilités liées au projet retenu, choix de mesures ERC et approche des notions de dérogations pour destruction d’espèces protégées.
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Principaux types de risques d'impacts
théoriques liés à un projet éolienNiveau général de l’enjeu écologique localement Niveau de sensibilité liée au projet Principales mesures d'évitement d'impacts
Principales mesures de réduction
d'impacts
Effets résiduels
possibles après
mesures
Mesures compensatoires d'impacts et / ou
d'accompagnement
L'effet résiduel peut il remettre
en cause l'équilibre de
populations (impact significatif
sur l'espèce) ?
Nécessité de
demande de
dérogation CNPN
Habitats prioritaires ou
remarquable
Faible à modéré : absence d'habitat patrimonial prioritaire ou
remarquable, mais contexte forestier de feuillus au nord
Faible à modéré : faible surface à défricher (valorisation des chemins d'accès), pas
suffisamment importante pour engendrer de dysfonctionnement des habitats
naturels. Mais attention particulière à porter aux abords des éoliennes EH (gazon à
joncs des crapauds), EA (hêtraie-chênaie humide)
non non
Espèces protégées ou
menacées
Faible (absence d'espèce protégée ou menacée au sein de l'aire
d'étude rapprochée). Faible (absence d'espèce protégée ou menacée au droit de l'emprise des travaux) non non
Oiseaux migrateurs
de printemps
Passereaux, oiseaux
d'eau, rapaces et
grands voiliers
Effet barrière pour espèces farouches, collision pour
espèces non farouches
Faible à modéré avec passages classiquement plus modestes au
printemps sur la montagne noire, et surtout à l'écart des aires
d'étude
Faible à modéré, avec des flux modestes au printemps, concentré surtout hors
secteur de projet. D'autant que l'orientation du projet est favorable (parallèle à l'axe
des passages), basée sur une seule ligne d'éoliennes dans la partie nord, et décalée
par rapport aux microvoies de passages. Peu de risques "d'effet barrière", car peu de
passages d'espèces farouches (pigeons, oiseaux d'eau...).
Mais risques ponctuels non écartés lors de conditions climatiques particulières ( par
vent du nord pour les éoliennes E7 et E8, ou pour les situations de plafond bas qui
noie les éoliennes). Cas de survol de canopée pour les passereaux plus exposés qu'en
milieux ouverts.
Faibles non non
Oiseaux migrateurs
d'automne
Passereaux, oiseaux
d'eau, rapaces et
grands voiliers
Effet barrière pour espèces farouches, collision pour
espèces non farouches
Modéré à fort. Passages importants dans la partie nord de l'aire
d'étude et notamment de rapaces après franchissement des
cols à l'est du Terme Noir et du Puech Méjé. Enjeu plus faible
dans la partie sud du site d'étude.
Modéré, avec l'orientation du projet est favorable (parallèle à l'axe des passages),
basée sur une seule ligne d'éoliennes dans la partie nord, et décalée par rapport aux
microvoies de passages. Peu de risques "d'effet barrière", car peu de passages
d'espèces farouches (pigeons, oiseaux d'eau...).
Mais risques ponctuels non écartés lors de conditions climatiques particulières ( pour
les situations de plafond bas qui noie les éoliennes), et notamment pour les
premières éoliennes situées sur l'axe des passages (E1) et pour lesquelles les espaces
sous rotor sont faibles. Cas de survol de canopée pour les passereaux plus exposés
qu'en milieux ouverts.
Faibles non non
Passereaux
Faible. Faible diversité d'espèces au niveau des boisements et
notamment des boisements de résineux de la partie sud.
Absence d'espèce très patrimoniale au droit de l'aire d'étude,
plutôt dans les secteurs ouverts alentours (alouette lulu, pie
grièche...). Mais reproduction d'une majorité d'espèces
protégées en milieu boisé.
Faible à modéré. Absence d'espèce patrimoniale au droit du projet. Peu de couples
nicheurs plus communs au droit du projet et faible diversité d'espèces. Le risque
dépendra de la période de travaux et de l'importance des défrichements.
Faibles non non
Espèces intermédiaires
Modéré. Faible diversité d'espèces mais présence de quelques
espèces forestières patrimoniales telles que le Pic noir (hêtraie
nord), l'engoulevent d'Europe, ou la Bécasse des bois.
Modéré. Le projet ne semble pas concerner directement d'habitat de repos ou de
reproduction des espèces patrimoniales. Mais il peut être concerné par une
fréquentation en phase d'alimentation ou transit. Le risque de collision reste faible
pour des espèces peu concernées par les suivis post implantations et qui évoluent à
faible hauteur de vol. Le niveau de sensibilité sera donc dépendant de la taille des
éoliennes et de l'espace entre canopée et rotor. Il est donc plus marqué pour E1 (voire
E2).
Faibles non non
Espèces aquatiques
Faible. Pas d'utilisation avérée du site et de son entourage par
des espèces aquatiques. Peu d'intérêt du plan d'eau de Laprade
Basse au sud ouest.
Faible. Absence de fonctionnalité du secteur du projet éolien par ce groupe d'espèces - Eviter l'éclairage nocturne sauf pour le balisage aérien. Négligeables non non
Rapaces et grands
voiliers
Modéré à fort. Diversité moyenne d'espèces diurnes et
nocturnes au droit de l'aire d'étude, mais couples nicheurs
potentiels dans les alentours avec utilisation du site comme
voie de transit. Présence notable environnante d'espèces
patrimoniales telles que le Circaète jean le Blanc, l'Aigle botté,
la Bondrée apivore, l'Autour des palombes.. et fréquentation
ponctuelle du Faucon pèlerin ou F. d'Eléonore.
Modéré. Principales zones d'activité et de reproduction plurispécifique situées à
l'écart du projet. Ce dernier évite notamment la voie de transit est-ouest située entre
les deux aires d'étude. Orientation des lignes sud assez favorables dans cette
perspective de voies de transit est-ouest, et espacées entre elles. Mais sensibilités
possibles au moment de faible conditions de visibilités (plafond bas), pour les
éoliennes basses, situées en hauteur (E1) et risques de nouvelles attractions par
ouverture des milieux autour des éoliennes et formations d'ascendances thermiques.
• Eviter les travaux les plus impactants et notamment les opérations de
défrichement pendant la période de reproduction (fin mars-fin juillet). Suivi
de chantier le cas échéant (cf. colonne mesures d'acompagnement).
- Maintien d'un espace entre canopée et champ de rotation des pales.
Mesure validée pour 14 éoliennes sur 16.
- Limiter les ouvertures autour des éoliennes pour limiter la formation de
nouvelles zones d'ascendances. Choix de gravillons clairs pour limiter
l'échauffement du sol.
- Entretenir mécaniquement les plateformes pour éviter la repousse de
végétation et donc d'habitats favorables.
Faibles non non
Oiseaux hivernants
et internuptiaux
Espèces grégaires en
haltes / hivernage au
niveau des zones
ouvertes et zones
humides. Espèces
sédentaires en phase
internuptiale.
Risque de perte d'habitat de haltes et hivernage des
espèces farouches qui gardent souvent une distance
d'éloignement vis-à-vis des éoliennes (valable pour
espèces de plaines de milieux ouverts et espèces
aquatiques et semi-aquatiques. (Gruidés, Limicoles,
Anatidés…). Risque de collision pour des espèces
grégaires peu farouches dans les zones de concentration
(laridés...).
Faible. Activité avifaunistique hivernale très limitée. Peu de
zone de rassemblement possible en contexte forestier.
Conditions climatiques défavorables. Pas de fonctionnalité
marquée du plan d'eau de Laprade Basse au sud ouest pour
l'hivernage des espèces aquatiques.
Faible. Pas de risque significatif envisagé à ce propos.
- Maintien d'un espace entre canopée et champ de rotation des pales.
Mesure validée pour 14 éoliennes sur 16.
- Limiter l'attractivité ou bien les conditions favorables à la formation
d'ascendances thermiques en limitant les ouvertures sous les éoliennes,
notamment dans le secteur nord.
- Entretenir mécaniquement les plateformes pour éviter la repousse de
végétation et donc d'habitats favorables...
Pas de mesure majeure justifiée Négligeables Pas de mesure majeure justifiée non non
Modéré à fort concernant les risque de collision. Risques concernant surtout
- les espèces de lisières (pipistrelles notamment) le long des chemins forestiers,
notamment dans la partie nord du projet, et pour les éoliennes dont le rotor est
proche de la canopée (E1, E2).
- des espèces de haut vol, de façon plus ponctuelle, mais à considérer pour les
Noctules (N. Leisler, Grande N.), la Pipistrelle de Nathusius).
- et éventuellement du Minioptère de Schreibers en phase de transit printanier ou
automnal
• Maintien d'un espace entre canopée et champ de rotation des pales.
Mesure validée pour 14 éoliennes sur 16.
- Veiller à rendre inerte les nouvelles ouvertures de milieux autour des
éoliennes. Eviter l'utilisation de pesticides.
- Veiller à l'absence d'éclairage en phase d'exploitation (hors balisage
réglementaire)
Mesure de bridage préventif des éoliennes de
mai à septembre en première année
d'exploitation (< 6 m/s de vent, T° >10°C, sans
averses notables.3 premières heures de la
nuit)
-> Réajustement des paramètres et seuils de
bridages en fonction des résultats des suivis
de première année.
Faibles
Suivi dès la première année de l'activité des chauves
souris au niveau des nacelles (au moins 1 batcorder) et
de la mortalité en parallèle du suivi de la mortalité des
oiseaux, pour ajustement des mesures de régulation
au besoin en deuxième année.
non non
Faible concernant le risque de destruction d'habitat de repos ou reproduction.
Absence d'arbre gîte exploité au droit de l'emprise des travaux. Mais risque de
destruction d'individu à ne pas écarter complètement si utilisation ponctuelle de 4
arbres gites potentiels.
- Choisir une implantation qui valorise les chemins préexistants
- Faire boucher les 4 arbres-gites potentiels de la partie nord du projet par
des chiroptérologues cordistes en amont des opérations de défrichement.
-Eviter les travaux les plus impactants et notamment les opérations de
défrichement pendant la période de fin mars-fin juillet
Pas de mesure majeure justifiée Faibles
- Compenser la destruction de 4 arbres-gites
potentiels non exploités à l'état initial par au moins 4
gites artificiels au niveau de la plantation de feuillus
compensatoires
non non
Autre faune
Reptiles, amphibiens,
insectes, mammifères
terrestres….
Fragmentation des milieux, destruction d'espèces ou
d'habitats en phase de travaux, colmatage des habitats
aquatiques, pollution, perte d'habitats, collision routière
en phase migratoire (amphibiens…)
Faible à modéré. Enjeux surtout concentrés au niveau des fonds
de vallons et zones humides au sein de l'aire d'étude
rapprochée et au contexte très boisé. Présence marquée
d'espèces protégées mais très communes (Lézard des murailles
notamment, Lézard vert...). Peu d'espèces d'insectes ou
mammifères patrimoniaux. Quelques microhabitats d'intérêts
localisés (pelouse à orthoptères, flaque à crapaud commun,
zone humide...)
Sensibilité faible, limitée à la destruction de l'habitat du Lézard des murailles au
moment des travaux (notamment autour des éoliennes EB, EC, E4 et E2) et autour de
EF pour la pelouse à orthoptères. Faible risque de destruction de grenouille rousse au
moment du chantier si période de mobilité (ornière, flaques...).
- Eviter tout projet sur les microhabitats d'intérêt (zone humide à crapaud
commun au nord de EH, zone humide du nord de EA).
- Mesures préventives en faveur du respect des zones humides (batardeaux,
bassins de décantation...).
- Initier les travaux avant la période hivernale pour limiter les impacts sur le
lézard des murailles.
- Mesure de réduction de risque d'impact sur
les coléoptères saproxyliques :quelques
arbres abattus (senescents ou les plus âges)
devront être déposés dans une zone
forestière en dehors de la zone de travaux.
Faibles Pas de mesure majeure justifiée non non
Toutes les espèces
locales ou migratricesChauves souris
Modéré à fort. Bonne diversité d'espèces dont beaucoup sont
patrimoniales ou sensibles (Minioptère, Noctule de Leisler,
Grande noctule, Barbastelle, Murin de Bechstein, Barbastelle
Grand rhinolophe,...). Prédominance de l'activité par les
pipistrelles le long des lisières et chemins forestiers. Activité
d'espèces forestières patrimoniales surtout dans la partie nord
du site (Barbastelle notamment). Zone d'activité de chasse
plurispécifique dans les vallons humides. Forte fréquentation
du Minioptère de Schreibers notamment au printemps, et le
site se situe sur un axe qui lie des zones de reproduction
(Castellas) et d'hibernation majeures à large échelle.
Mortalité par collision et barotraumatisme. Destruction
de gites ou d'habitats de chasse. Fragmentation du
territoire (vers leurs terrains de chasse ou lors des
trajets entre les gîtes saisonniers). Dérangements autour
des gites.
Thèmes
Destruction directe ou réduction d'habitats ou
d'espèces, fragmentation ou modification des milieux et
corridors écologiques, enpoussièrage, apports d'espèces
invasives, effets indirects (pollution, sur fréquentation
humaine, …)
Oiseaux Nicheurs
Dérangement à distance de la nichée en phase de
travaux (notamment pour grandes espèces) et perte ou
destruction d'habitat de reproduction ou d'alimentation
(notamment pour les espèces sténoèces, les espèces
farouches et les espèces aquatiques). Collision
(notamment pour rapaces). Fragmentation des habitats
(notamment pour espèces très liées à un type de milieu,
ou réseau de niches écologiques, espèces farouches et
espèces aquatiques). Destruction des nichées au niveau
des travaux..
Flore et habitats
naturels
- Suivi de chantier botaniste en phase de défrichement
et d'excavations pour veiller au respect des balisages
et des mesures d'évitement de pollution.
- Compensation de 2 fois la surface défrichée de
feuillus, soit 7.5 ha de plantations de feuillus à
financer par le porteur de projet
- Compensation de 1 fois la surface défrichée de
résineux, soit 4.5 ha de plantations de feuillus à
financer par le porteur de projet
- Suivi de l'efficacité des mesures de type DT bird en
première année d'exploitation (10 visites par an), pour
reparamétrage au besoin en fonction des résultats
(suivi mutualisable avec le suivi comportemental)
- Suivi de la mortalité à raison de 2 visites par semaine
ciblé sur la période mi février à fin octobre.
- Suivi comportemental sur la période mi février à fin
octobre, à raison d'environ 8 visites par an (suivi
mutualisable avec le suivi de l'efficacité des mesures
de type DTBirdl)
->Mesures complémentaires envisageables si les
impacts résiduels sont notables (régulation
automatique des machines au besoin en fonction des
résultats de suivis).
- Création compensatoire de 7,5 ha de boisements de
feuillus.
- Suivi de chantier par écologue extérieur si la période
de restriction de travaux pendant phase de
reproduction n'est pas respectée.
- Suivi de l'efficacité des mesures de type DT bird en
première année d'exploitation (10 visites par an), pour
reparamétrage au besoin en fonction des résultats.
- Suivi de la mortalité à raison de 2 visites par semaine
ciblé sur la période mi février à fin octobre.
- Suivi comportemental sur la période mi février à fin
octobre, à raison d'environ 8 visites par an.
->Mesures complémentaires envisageables si les
impacts résiduels sont notables (régulation
automatique des machines au besoin en fonction des
résultats de suivis).
- Favoriser l'utilisation des chemins forestiers préexistants
- Favoriser une limitation de l'emprise des ouvertures en milieux forestiers
- Balisage avant travaux des habitats de Gazons à joncs des crapauds au nord
de l'éolienne EH et zones humides proches de EA. Interdiction d'y déposer
des matériaux.
- Mesures classiques de prévention de risques de pollution
- Interdiction d'apport de terres exogènes calcaire,
- Plantation d'espèces autochtones
Négligeables (après
compensation des
surfaces défrichées)
- Mise en place d'un système de type Dtbird
sur E1 avec utilisation du module
effarouchement sonore en première année.
Réorientation de la mesure au besoin les
années suivantes en fonction des résultats du
suivi d'efficacité de la mesure et des autres
suivis en première année.
'- Réorientation des travaux en fonction des
résultats du suivi de chantier si la période de
restriction de travaux en période de
reproduction ne peut être respectée
(organisation des travaux dans le temps et
dans l'espacepropotionnée aux risques in
situ).
- Mise en place d'un système de type Dtbird
sur E1 avec utilisation du module
effarouchement sonore en première année.
Réorientation de la mesure au besoin les
années suivantes en fonction des résultats du
suivi de première année,
- Orientation des lignes d'éoliennes parallèle à l'axe des migrations,
- Choix d'une seule ligne d'éolienne dans la partie nord concernée par les
passages migratoires, dont pas de nécessité de franchissement interlignes
- Décalage des lignes d'éoliennes vis-à-vis des principales microvoies de
passages des migrateurs.
- Maintien d'un espace entre canopée et champ de rotation des pales.
Mesure validée pour 14 éoliennes sur 16.
- Limiter l'attractivité ou bien les conditions favorables à la formation
d'ascendances thermiques en limitant les ouvertures sous les éoliennes,
notamment dans le secteur nord.
- Entretenir mécaniquement les plateformes pour éviter la repousse de
végétation et donc d'habitats favorables.
'- Eviter l'éclairage nocturne sauf pour le balisage aérien.
• Eviter les travaux les plus impactants et notamment les opérations de
défrichement pendant la période de reproduction (fin mars-fin juillet). Suivi
de chantier le cas échéant.
- Maintien d'un espace entre canopée et champ de rotation des pales.
Mesure validée pour 14 éoliennes sur 16.
- Entretenir mécaniquement les plateformes pour éviter la repousse de
végétation et donc d'habitats favorables.
- Eviter l'éclairage nocturne hormis pour le balisage.
Pas de mesure majeure justifiée
9.5. Tableau général des enjeux et risques d’impacts du projet, des mesures ERC et effets sur la réglementation des espèces protégées
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 139
Description de la mesures Coût estimatifInvestissements
ponctuels Frais annuels
Suivi de chantier par un botaniste
(balisage des zones sensibles en amont
des travaux autour de EA, EF, EH… et
journée de garantie post-travaux)
Suivi de chantier : 4 passages + rapport =>
environ 2500 €2500 2 500 €
Suivi de chantier par un ornithologue si la
période de restriction n'est pas respectée
(5-6 visites)
Suivi de chantier (optionnel) par un
ornithologue => 3000-4000 €3000-4000 4 000 €
Passage de chiroptérologues cordistes
pour faire boucher les 4 arbres à cavité en
amont de leur coupe (si non occupés).
Passage de chiroptérologues-cordistes en
amont des coupes des 4 arbres à cavités :
1000€
1000 1 000 €
Installation d'un système de type DTBird
sur E1
DTBird : installation d'un système pour E1
: 35000 € + 4500 € / an35 000 €
4500 € /an pour la
durée de vie du parc 125 000 €
Entretien mécanique annuel sous les
éoliennesEnviron 5000 € / an
5000 € / an pour la
durée de vie du parc100 000 €
Compensation de 7.5 ha de feuillus et 4.5
ha de résineux
Acquisition de 12 ha à environ 10000 € /ha
=> 120000 €.
Replantation de jeunes plants forestiers à
environ 4500 € / ha => 54000 €
174 000 € 174 000 €
Achat et installation de 4-5 gites artificiels
à chiroptères (compensation de
destrcution des 4 arbres à cavités)
Gites artificiels à chiroptères (achat +
installation) => 1500 €. + 1000 € de suivi
annuel sur 2 années.
1 500 €1000 € pour les
années n+1 et n+23 500 €
Suivi de l'efficacité du système de type
DTBird (10 visites par an) mutualisé avec
suivi comportemental (8 visites par an),
soit un échantillon global d'environ 15
visites par an
Suivi comportemental + efficacité DT Bird
=> environ 9000-10000 €
9000-10000 € pour
l'année n+1, voire
n+2 selon les
résultats de n+1
10 000 €
Suivi de la mortalité des oiseaux et des
chauves-souris sous les éoliennes (2
visites par semaine, ciblées sur les
périodes les plus à risques)
Suivi de la mortalité => au moins 20000€
par an
20000 € / an, 1
année dans les 3
premières années
d'exploitation, puis
tous les 10 ans
40 000 €
Suivi de l'activité des chauves-souris au
niveau des nacelles au moins en première
année d'exploitation (au moins une
éolienne équipée d'un enregistreur à
ultrason en continu)
Suivi de l'activité annuelle des chauves-
souris pour un point d'enregistrement en
continu à hauteur de nacelles : environ
8000€ par an.
8000 € pour la
première année
d'exploitation et
selon les résultats
de suivi par la suite
8 000 €
SOMME 7 500 € 210 500 € 468 000 €
Phase d'exploitation Phase de
travaux
Total pour 20
années
d'exploitation
Coûts estimatifs des mesures ERC
Mesures
d'évitement
Mesures de
réduction
Mesures de suivi et
d'accompagnement
Mesures de
compensation
9.6. Coûts estimatifs des mesures ERC
Le tableau ci-contre fait la synthèse des coûts estimatifs des mesures. Il ne prend pas en compte les coûts qui sont déjà intégrés dans le budget des aménagements propres au projet. Ces coûts sont estimés de façon grossière sur la base d’études et suivis passés ou sur la base des montants avancés par le document du SETRA / CETE de l’est (Janvier 2009)9. Ils seront revus au moment de la mise en œuvre des mesures sur la base des devis des prestataires.
9 SETRA – CETE (2009) – Eléments de coûts de mesures d’insertion environnementales. Exemple de l’est de la France. Note d’informations du SETRA. 24 p.
Figure 78 Tableau de synthèse d’estimation des coûts des mesures ERC
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 140
10. EVALUATION D’INCIDENCES AU TITRE DE
NATURA 2000
10.1. Objet
Nous avons vu (cf. paragraphe 4.2.2 page 16) que le projet éolien était situé dans un contexte voisin d’enjeux au titre de Natura 2000 liés notamment à des zonages relevant de la directive Habitats Faune Flore (SIC et ZSC). Nous avons vu que les enjeux étaient globalement assez diversifiés, relevant à la fois de la présence d’espèces de poissons, d’insectes, de chiroptères ou d’habitats naturels. Beaucoup de ces enjeux sont notamment plus ou moins liés à la présence de zones humides. La proximité de ces enjeux justifie une évaluation d’incidences ciblée plus précisément sur les enjeux de conservation du réseau Natura 2000. C’est donc l’objet du présent chapitre. Au-delà des enjeux localisés évoqués précédemment, nous abordons cette perspective par une approche large, dans le respect des diverses prescriptions techniques et réglementaires.
10.2. CADRE REGLEMENTAIRE
10.2.1. Le réseau NATURA 2000
L’action de l’Union Européenne en faveur de la préservation de la diversité biologique repose en particulier sur la création d’un réseau d’espaces naturels, dénommé réseau « NATURA 2000 », reposant sur :
• la directive 92/43/CEE du 21 mai 1992, dite directive « Habitats », concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages ;
• la directive 79/409/CEE du 2 avril 1979, dite directive « Oiseaux », concernant la conservation des espèces d’oiseaux sauvages (telle qu’amendée).
Ces directives européennes, visant à contribuer au maintien de la biodiversité dans les États membres, définissent un cadre commun pour la conservation des plantes ou des animaux sauvages et des habitats d'intérêt communautaire. Le réseau « NATURA 2000 » comprend plusieurs types d’espaces naturels :
• les zones spéciales de conservation (ZSC) des types d’habitats naturels figurant à l’annexe I de la directive « Habitats » et des espèces animales et végétales figurant à l’annexe II de cette même directive ;
• les zones de protection spéciale (ZPS) des habitats des espèces d’oiseaux figurant à l’annexe I de la directive « Oiseaux ».
Dans ce processus d’élaboration des zones Natura 2000, plusieurs étapes et dénominations intermédiaires interviennent. Ainsi, dans le cadre de la directive Habitats, un site "proposé" sera successivement une proposition de Site d'Importance Communautaire (pSIC), puis un SIC après désignation par la commission européenne, enfin une Zone Spéciale de Conservation (ZSC) après arrêté du ministre chargé de l'Environnement. Il en va de même au niveau de la directive Oiseaux entre un site « proposé » en Zone d’Importance pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) , qui évolue en Zone de Protection Spéciale (ZPS) par arrêté ministériel. L’évaluation d’incidences au titre de Natura 2000 doit prendre en compte l’ensemble des zonages, quel que soit le stade d’élaboration. Les directives n’interdisent pas la conduite de nouvelles activités sur le site Natura 2000. Néanmoins, les articles 6-3 et 6-4 imposent de soumettre des plans et projets dont l’exécution pourrait avoir des répercussions significatives sur le site, à une évaluation de leurs incidences sur l’environnement. L’article 6-3 conduit les autorités nationales compétentes des états membres à n’autoriser un plan ou un projet que si, au regard de l’évaluation de ses incidences, il ne porte pas atteinte à l’intégrité du site considéré. L’article 6-4 permet cependant d’autoriser un plan ou un projet en dépit des conclusions négatives de l’évaluation des incidences sur le site, à conditions ;
1. qu’il n’existe aucune solution alternative de moindre incidence, 2. que le plan ou le projet soit motivé par des raisons impératives d’intérêt public majeur, 3. d’avoir recueilli l’avis de la Commission Européenne lorsque le site abrite un habitat
naturel ou une espèce prioritaire et que le plan / projet est motivé par une raison impérative d’intérêt public majeur autre que la santé de l’homme, la sécurité publique ou des conséquences bénéfiques primordiales pour l’environnement,
4. que l’état membre prenne toute mesure compensatoire nécessaire pour garantir la cohérence globale du réseau Natura 2000, ces mesures devant être notifiées à la Commission européenne.
10.2.2. Transposition en droit français
L’ordonnance n°2001-321 du 11 avril 2001 et le décret n°2001-1216 du 20 décembre 2001 transposent en droit Français la directive « Habitats » (articles 4 et 6) et la directive « Oiseaux » (article 4) au sein du livre 4 du Code de l’Environnement (Articles L-414-4 et L-414-5). En d’autres termes, l’ordonnance n° 2001-321 donne une existence juridique aux sites NATURA 2000 en droit interne, les rend opposables aux activités humaines et les soumet aux
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 141
exigences des directives communautaires, en introduisant les articles L. 414-1 à L. 414-7 du code de l’environnement. Deux décrets ont été nécessaires à la mise en œuvre de l’ordonnance n° 2001-321 :
o Le premier décret n° 2001-1031 du 8 novembre 2001 est un décret de procédure spécifiant les modalités de désignation à l’Union Européenne des sites d’intérêt communautaire ; il est à l’origine des articles R. 414-1 à R. 414-7 du code de l’environnement.
o Le second décret n° 2001-1216 du 20 décembre 2001 est un décret de gestion destiné à mettre en œuvre les autres dispositions de l’article 6 de la directive « Habitats » ; il est à l’origine des articles R. 414-8 à R. 414-24 du code de l’environnement.
Les articles R. 414-4 et suivants du code de l’environnement ont été modifiés par le décret n° 2006-922 du 26 juillet 2006 pour préciser le rôle accru des collectivités territoriales dans la gestion des sites NATURA 2000. Le Code Rural (partie réglementaire) est également complété vis-à-vis des dispositions relatives à l’évaluation des incidences des programmes et projets soumis à autorisation ou approbation (Section II du livre IV).
10.2.3. Principes de l’évaluation d’incidences pour le projet en question
Compte tenu du cadre réglementaire exposé précédemment, l’évaluation des incidences a pour objet de vérifier la comptabilité du projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et les Martys vis à vis des objectifs de conservation des habitats et des espèces pour lesquels les sites 2000 ont été désignés, et en s’inscrivant dans une démarche au service d’une obligation de résultats. L’analyse doit donc être ciblée, appliquée aux sites Natura 2000 en question, et proportionnelle aux enjeux de conservation. Le plan adopté est conforme aux préconisations régionales du Guide méthodologique synthétique pour l’aide à la rédaction des évaluations d’incidences NATURA 2000 (DREAL Franche-Comté 2011). Néanmoins, nous invitons régulièrement le lecteur à se référer aux chapitres qui ont déjà été traités au niveau de la précédente étude d’impact sur l’environnement.
10.3. EVALUATION PRELIMINAIRE
10.3.1. Présentation du porteur de projet et de son projet
10.3.1.1. Localisation du projet et contexte paysager
• Communes : Labruguière, Cuxac-Cabardès, Les Martys. • Départements : Aude (11), Tarn (81). • Régions : Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon.
Pour plus de précisions sur la localisation et le contexte paysager du projet, se référer au paragraphe 4.1.1.2 de la page 10.
10.3.1.2. Porteur de projet
Le projet faisant l’objet de la présente étude préalable d’incidence au titre de NATURA 2000 est porté par la société LABRUGUIERE ENERGIES ET GRAMENTES ENERGIES
• Adresse postale du siège social : LD CASTELET, 31280 DREMIL LAFAGE
10.3.1.3. Description du projet
La description du projet est détaillée au niveau du chapitre 6.7 page 101.
10.3.2. Présentation large des sites Natura 2000 et analyses d’incidences
La carte de la page suivante permet de localiser le projet éolien dans son contexte de zonages Natura 2000. Elle montre que, sur une large échelle de 20 km autour des limites de l’aire d’étude rapprochée, sont localisées 4 zones Natura 2000 concernant des espèces ou habitats d’espèces relevant de la directive Habitats. Il s’agit de deux ZSC au nord du site d’étude en région Midi-Pyrénées, celles du « Causse de Caucalières et Labruguière», et celle de la « Montagne Noire occidentale». On note aussi la présence de 2 SIC au sud du site d’étude, du côté Languedoc Roussillon. Il s’agit du SIC de la « Vallée du Lampy », et de celui des «Gorges de la Clamoux ». Aucune ZPS n’est concernée par cette zone tampon large de 20 km autour du projet éolien.
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur
l’environnement Juin 2014
142
Figure 79 Carte de localisation du projet éolien vis-à-vis du réseau Natura 2000 environnant
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 143
10.3.2.1. Enjeux de conservation de la ZSC « Montagne Noire occidentale» et
incidences possibles du projet éolien
o Aspects administratifs, sources de données
La Zone Spéciale de Conservation (ZSC) « Montagne noire occidentale» a été proposée éligible comme SIC le 31 août 1998. Elle est référencée sous le code FR7300944». Elle a été désignée comme ZSC par arrêté ministériel du 26 décembre 2012. Le Document d’Objectifs (DOCOB) est aujourd’hui élaboré et téléchargeable au niveau du portail de la DREAL. Ce DOCOB ainsi que la base synthétique de données de l’INPN10, et notamment la fiche FSD11 sont nos principales sources de données pour ce site.
o Description sommaire du site
La Montagne Noire est la région naturelle qui forme la terminaison méridionale du Massif Central, dans le prolongement des Cévennes. Ce site est à la limite entre deux domaines biogéographiques : 62 % de son territoire se trouve sur le domaine atlantique et 38 % sur le domaine continental. Le site est constitué d'une alternance de vallées dominées par la forêt de feuillus et de plateaux sur substrat calcaire dominés par des pelouses sèches et des prairies bocagères ; l'altitude varie de 250 à 792 m. Tous les ruisseaux (Orival à l'ouest, Baylou, Taurou et Sant à l'est) se jettent dans le Sor, affluent de l'Agout, lui-même affluent du Tarn. En terme morphopédologique, le site correspond à deux zones (notice simplifiée de la carte des sols du Tarn, DELAUNOIS A. et LONGUEVAL C., 1996) : o des hautes collines et monts sur schistes et micaschistes : ce sont des sols le plus souvent
bruns acides, riches en matière organique, limoneux, plus ou moins caillouteux, peu ou moyennement profonds. Des sols bruns mésotrophes ou des sols bruns ocreux sont aussi présents, ainsi que de nombreux sols superficiels caillouteux sur les secteurs à fortes pentes ; des sols hydromorphes sont présents localement.
o des hautes collines et monts sur gneiss et migmatites : ce sont des sols souvent acides à très acides, riches en matière organique, à dominante sablo-limoneuse, contenant peu ou pas d'éléments grossiers, avec une tendance à être podzolisés lorsqu'ils ont été fertilisés.
10 INPN : Inventaire National du Patrimoine Naturel 11 Fiche FSD : Fiche de présentation officielle transmise par la France à la commission européenne (septembre 2011)
o Enjeux ayant justifiés la désignation du site Natura 2000
Compte tenu de la diversité des zonages et des milieux concernés par cette ZSC, les enjeux ayant justifiés la désignation du site Natura 2000 sont logiquement eux aussi très diversifiés, liés à la diversité des milieux et donc des habitats naturels et donc indirectement à des intérêts tant mammalogiques, qu’ichtyologiques, botaniques ou entomologiques... Une attention toute particulière est portée aux chiroptères d’après le DOCOB, et notamment au maintien de la diversité de leurs habitats de repos (reproduction, hibernation) ou de chasse. Toutes les influences climatiques se côtoient ce qui permet à une végétation très diversifiée de se développer : de la hêtraie aux pelouses sèches, des falaises thermophiles aux groupements méditerranéens. Les enjeux de conservation ciblent le maintien de cette diversité de paysage notamment au niveau des pratiques agricoles.
o Liste des espèces ayant justifié la désignation du site et état de conservation
Les tableaux de la page suivante listent les habitats naturels et les espèces animales et végétales qui sont à l’origine de la désignation de la zones Natura 2000. Il s’agit plus précisément des habitats et espèces prioritaires qui relèvent de l’annexe 2 de la Directive Habitats. Ce sont notamment eux qui feront l’objet d’une attention toute particulière en matière d’évaluation d’incidences du projet éolien. En ce qui concerne les habitats naturels, le tableau de la page suivante distingue 8 types d’habitats très différents, entre landes et pelouses sèches, boisements de hêtres, pentes rocheuses, ou grottes. Cela traduit la diversité des paysages et habitats évoquée précédemment. En ce qui concerne les espèces ciblées par cette ZSC, les enjeux sont tout aussi diversifiés car le tableau de la page suivante distingue parmi les espèces prioritaires :
• 9 espèces de chiroptères, au mœurs diversifiées (cavernicoles, anthropophiles, ou arboricoles),
• 1 espèce de mammifère aquatique ; la Loutre d’Europe, • 1 espèce de poisson ; la Lamproie de Planer, • 2 espèces d’invertébrés ; Lucane cerf-volant et Ecrevisse à pattes blanches,
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 144
De façon générale, ces tableaux témoignent d’état de conservation bons à excellents aussi bien en ce qui concerne les habitats naturels qu’à propos des espèces ciblées. Néanmoins la plupart des espèces aquatiques que sont la Lamproie de Planer, la Loutre d’Europe et l’Ecrevisse à patte blanche présentent une note globale d’évaluation de niveau « moyen ». Il en va aussi de même pour 4 espèces patrimoniales de chauves-souris que sont la Barbastelle d’Europe, le Petit Rhinolophe, le Rhinolophe Euryale et le Murin à oreille échancrée.
Figure 80 Liste des habitats naturels à l’origine de la désignation de la ZSC « Montagne noire
occidentale »
Figure 81 Liste des espèces à l’origine de la désignation de la ZSC « Montagne noire occidentale »
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 145
o Fonctionnement écologique du site
Les vallées encaissées abritent la dernière population au sud du massif central pour la Loutre. De nombreuses falaises s'y rencontrent ainsi que des cavités souterraines riches en chiroptères. Les plateaux sont occupés traditionnellement par le pâturage ovin et forment de grandes prairies riches en orchidées où le sol est plus profond et riche. La forêt de hêtre y croit naturellement et héberge le Lys des Pyrénées (la seule station connue à l'extérieur des Pyrénées), un champignon rare (Tectella patellaris), ainsi que de nombreux carabes. Cette diversité de paysages reflète la diversité des fonctionnalités écologiques pour les espèces cibles. En ce qui concerne les chauves-souris particulièrement ciblées par cette ZSC, les habitats importants à prendre en compte sont non seulement les secteurs de gites potentiels (grottes, cavités naturelles, vieux bâtis, vieux arbres à trous…) mais aussi les zones de chasse (pelouses sèches, zones humides…) ou les corridors de déplacement (haies bocagères).
o Enjeux de conservation, et objectifs de gestion vis-à-vis des espèces cibles
D’après le DOCOB, les principaux enjeux de conservation à envisager dans ce contexte de diversité d’habitats, sont :
• Conservation des pelouses calcicoles Celle-ci se traduit par la lutte contre la fermeture et l’uniformisation des milieux qui seraient la conséquence de l’abandon ou de la modification des pratiques agricoles.
• Conservation des chauves-souris Celle-ci doit être assurée principalement par la protection de leurs habitats de chasse, c’est-à-dire en luttant contre l’uniformisation du paysage, la disparition des haies et du système bocager et le dérangement des colonies dans leurs gîtes de reproduction et d’hibernation.
• Conservation de la diversité des habitats Elle est assurée par le maintien des pratiques agricoles traditionnelles qui permet le maintien des habitats naturels et des habitats de chasse pour les espèces. Pour atteindre ces objectifs, toute une série de mesures sont proposées concernant :
o le dispositif agricole, via la mise en place de Contrats d’Agriculture Durable (CAD) orientés vers la conservation des milieux
o des contrats de mesures Natura 2000 hors mesures agricoles, o des actions de sensibilisations, o des actions d’expertises.
Aucune mention n’est précisée par le DOCOB à propos du thème du développement éolien.
o Evaluation d’incidences vis-à-vis du projet éolien et de l’ensemble de ses
aménagements annexes
Le projet éolien se situe à environ 9.5 km à l’est de la ZSC de la « Montagne noire occidentale ». A propos des habitats naturels Cette distance implique l’absence de risque de d’incidence directe sur les habitats naturels. De façon indirecte vis-à-vis des zones humides, même les risques de pollution du réseau hydrographique ou souterrain sont déjà très faibles à cette distance, cette perception d’absence de risque est surtout renforcée par le fait que la zone Natura 2000 en question se situe sur bassin versant différent que celui du projet éolien. A propos des espèces cibles Au niveau des expertises naturalistes de l’étude d’impacts sur l’environnement, seules des espèces de chauves-souris recensées figurent parmi les espèces ciblées par les enjeux de conservation de la ZSC. Mais inversement, les 9 espèces de chauves-souris ciblées par les enjeux de conservation de la ZSC ont pu être contactées au niveau des expertises chiroptérologiques du projet éolien. Parmi les objectifs de gestion de la ZSC, notre attention porte donc naturellement sur les risques d’incidences du projet éolien sur ces espèces. L’analyse doit toutefois cibler tout particulièrement les espèces à grand territoire vital en supposant que les populations ciblées par les enjeux de conservation Natura 2000 sont celles présentes sur site en période d’activité. Dans cette hypothèse, on exclue alors les risques d’incidences pour les espèces peu mobiles telles que les rhinolophes, les petits myotis, la barbastelle, les oreillards, voire même la sérotine commune qui chassent en moyenne toutes à moins de 10 km de leurs gites (même si on doit aussi envisager de rares valeurs extrêmes plus importantes pour la plupart de ces espèces). L’attention doit alors surtout porter sur des espèces généralement plus grosses et capables de vols plus lointains, telles que les Noctules, le Vespère de Savii, le Grand/Petit murin ou le Minioptères de Schreibers, ce dernier étant capable de s’éloigner à plus de 30 km de ses gites diurnes en chasse nocturne. A propos de ces 3 espèces, les expertises chiroptérologiques ont montré une très faible fréquentation du site par le Vespère de Savi ou le Grand/Petit murin, mais une fréquentation plus marquée pour les Noctules (notamment au nord) ainsi que pour le Minioptère de Schreibers (notamment en période de transits printaniers). Dans l’hypothèse où des populations de ces deux venaient à fréquenter le site envisagé pour le projet éolien, on ne pourra pas exclure de risque de collision
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 146
sous certaines conditions, et notamment dans la partie nord du projet éolien pour les noctules (secteur où cette famille a été le plus contactée à l’état initial), ou pour le Minioptère de Schreibers en transit printaniers (entre avril et mai principalement). Ces risques d’impacts ont été appréhendés au niveau de l’étude d’impact. Des mesures de réduction de risques sont ainsi projetées pour permettre le maintien d’un faible niveau de risques. La limitation des risques est alors mise en œuvre par une régulation automatique des machines en fonction des modalités d’activité des différentes espèces de chauves-souris, notamment en fonction de la vitesse du vent. Il est retenu que l’organisation de cette mesure impliquera un suivi couplé de l’activité au niveau des nacelles et de la mortalité des chauves-souris sous les éoliennes en première année d’exploitation. La corrélation entre ces résultats et les conditions climatiques permettra le faire le choix stratégique des seuils de vitesse de vent à partir desquels les éoliennes pourront être en production. Ce choix portera évidemment sur les éventuelles problématiques particulières mises en évidence par le suivi de la mortalité (proportion des espèces concernées, typologie de vols des espèces concernées, phénologie ou comportement particulier…). Aussi, une attention toute particulière devra être portée sur les espèces listées à l’annexe 2 de la directive Habitat dans ce choix de seuil, et parmi elles, le Minioptères de Schreibers, dont le principal gîte est connu à environ 12 km au nord-ouest du projet éolien (grotte du Castellas). Dans ces conditions, cette mesure devrait permettre de garantir l’absence d’incidence significative sur les objectifs de conservation de ces populations. A propos de l’ensemble des espèces aquatiques En ce qui concerne les principales espèces aquatiques ciblées par la ZSC (Loutre, Lamproie de Planer, Ecrevisse à pattes blanches) et mentionnées en état de conservation de niveau « moyen » au sein de la ZSC, nous ne pouvons pas envisager de risque d’incidence significative du projet éolien dans la mesure où il ne s’agit pas des mêmes bassins versants. En conclusion, cette analyse rapide permet d’écarter d’ores et déjà la perspective d’incidences significatives du projet éolien sur les enjeux de conservation de la ZSC « Montagne noire occidentale ». Par conséquent, nous n’apportons pas de complément au présent dossier (analyse plus fine des risques d’incidences, alternatives au projet, mesure supplémentaire de suppression et de réduction des incidences…).
10.3.2.2. Enjeux de conservation de la ZSC « Causse de Caucalières et Labruguière»
et incidences possibles du projet éolien
o Aspects administratifs, sources de données
La Zone Spéciale de Conservation (ZSC) « Causse de Caucalières et Labruguière» a été proposée éligible comme SIC le 31 août 1998. Elle est référencée sous le code « FR7300945». Elle a été désignée comme ZSC par arrêté ministériel du 10 novembre 2006. Le Document d’Objectifs (DOCOB) n’est pas encore disponible. C’est donc la base synthétique de données de l’INPN12, et notamment la fiche FSD13 sont nos principales sources de données pour ce site.
o Description sommaire du site
La ZSC est principalement composé d’un paysage de landes et pelouses sèches de plateau sédimentaire calcaire de plaine (calcaire d'origine lacustre). Au-delà de pelouses sèches de divers types (steppiques à humides), on y note aussi des parcelles cultivées ou pâturées (pâturage extensif) mais aussi des parcelles à buissons et même quelques-unes boisées (naturellement ou par l'homme). La diversité des milieux s’exprime aussi par la présence de quelques mares et des falaises. Le site est localisé sur 2 domaines biogéographiques: 78% pour le domaine atlantique et 22% pour le domaine continental.
o Enjeux ayant justifiés la désignation du site Natura 2000
Il s’agit d’un site exceptionnel pour le Tarn, puisque c'est un carrefour d'influences diverses avec forte pénétration du méditerranéen ; sécheresse due au vent d'Autan (effet de foen), à la faible pluviosité, et au sol (trés perméable et peu formé). Il présente donc des intérêts comme site à orchidées (de pelouses sèches à humides) tout à fait remarquable. Dans ce même type d’ambiance écologique, il faut aussi noter la présence du Lézard ocellé.
12 INPN : Inventaire National du Patrimoine Naturel 13 Fiche FSD : Fiche de présentation officielle transmise par la France à la commission européenne (septembre 2011)
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 147
o Liste des espèces ayant justifié la désignation du site et état de conservation
Le tableau ci-contre liste les habitats naturels et les espèces animales et végétales qui sont à l’origine de la désignation de la zone Natura 2000. Il s’agit plus précisément des habitats et espèces prioritaires qui relèvent de l’annexe 2 de la Directive Habitats. Ce sont notamment eux qui feront l’objet d’une attention toute particulière en matière d’évaluation d’incidences du projet éolien. En ce qui concerne les habitats naturels, le tableau distingue 7 types d’habitats naturels tous plutôt thermophiles sur sols maigres. En ce qui concerne les espèces ciblées par cette ZSC, les enjeux concernent 7 espèces prioritaires que sont :
• 4 espèces de chiroptères plutôt cavernicoles et anthropophiles, • 3 espèces d’insectes de milieux plutôt bocagers à forestiers.
De façon générale, les tableaux de la fiche FSD témoignent de bons états de conservation au sein de la zone Natura 2000 pour l’ensemble de ces espèces.
o Fonctionnement écologique du site
Au-delà des intérêts de niches écologiques que représentent ce type de milieux pour des espèces spécialisées de la flore sauvage, ce type de milieux ouverts représente aussi des secteurs riches en insectes et donc des zones de chasses potentielles pour les chauves-souris, dont celles ciblées par la désignation de la ZSC. L’écaille chinée et les deux espèces de coléoptères ciblées par Natura 2000 sont inféodées à des milieux toutefois différents, à la fois comme habitats de reproduction (pontes) et d’alimentation :
o lisières de boisements pour les coléoptères saproxyliques, o milieux diversifiés de lisières forestières, mosaïques d’habitats (mégaphorbiaies
entre autres) et complexes riverains pour l’Ecaille chinée.
Figure 82 Liste des types d’habitats naturels et des espèces de faune et de flore sauvage justifiant cette
ZSC
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 148
o Enjeux de conservation, et objectifs de gestion vis-à-vis des espèces cibles
La fiche FSD avance comme principales vulnérabilités du site Natura 2000 les risques liés à la déprise agricole, l’abandon du pastoralisme susceptible de favoriser une fermeture progressive de ce paysage steppique caractéristique. Elle évoque aussi des risques de conflit entre les objectifs de gestion et d’autres types d’activités humaines entrainant des risques de sur fréquentation des sites (tourisme, piétinement, activités motorisées…). Aucune mention n’est précisée par le DOCOB à propos du thème du développement éolien.
o Evaluation d’incidences vis-à-vis du projet éolien et de l’ensemble de ses
aménagements annexes
Le projet éolien se situe à environ 7.8 km au nord de la ZSC de la « Causse Caucalières et
Labruguière ». A propos des habitats naturels Cette distance implique l’absence de risque de d’incidence directe sur les habitats naturels. De façon indirecte vis-à-vis des zones humides, même les risques de pollution du réseau hydrographique ou souterrain sont déjà très faibles à cette distance, cette perception d’absence de risque est surtout renforcée par le fait que la zone Natura 2000 en question se situe sur bassin versant différent que celui du projet éolien. Enfin, les types de milieux concernés par le projet éolien sont très différents de ceux de la zone Natura 2000, supposant des niches écologiques et donc des enjeux écologiques très différents. A propos des espèces cibles Au niveau des expertises naturalistes de l’étude d’impacts sur l’environnement, là encore seules des espèces de chauves-souris recensées figurent parmi les espèces ciblées par les enjeux de conservation de la ZSC. Et inversement, les 4 espèces de chauves-souris ciblées par les enjeux de conservation de la ZSC ont pu être contactées au niveau des expertises chiroptérologiques du projet éolien. Parmi les objectifs de gestion de la ZSC, notre attention porte donc naturellement sur les risques d’incidences du projet éolien sur ces espèces. L’analyse doit toutefois cibler tout particulièrement les espèces à grand territoire vital en supposant que les populations ciblées par les enjeux de conservation Natura 2000 sont celles présentes sur site en période d’activité. Dans cette hypothèse, on exclue alors les risques d’incidences les espèces peu mobiles telles que les rhinolophes qui chassent en moyenne toutes à moins de 10 km de leurs gites (même si on doit aussi envisager de rares valeurs extrêmes plus importantes pour la plupart de ces espèces). L’attention doit alors surtout porter
sur des espèces généralement plus grosses et capables de vols plus lointains, telles que le Grand/Petit murin ou le Minioptères de Schreibers, ce dernier étant capable de s’éloigner à plus de 30 km de ses gites diurnes en chasse nocturne. A propos de ces 2 espèces, les expertises chiroptérologiques ont montré une très faible fréquentation du site par le Grand/Petit murin, mais une fréquentation plus marquée pour le Minioptère de Schreibers (notamment en période de transits printaniers). Dans l’hypothèse où des populations de cette espèce venaient à fréquenter le site envisagé pour le projet éolien, on ne pourra pas exclure de risque de collision sous certaines conditions, et notamment en transit printaniers (entre avril et mai principalement) pour le Minioptère de Schreibers. Ces risques d’impacts ont été appréhendés au niveau de l’étude d’impact. Des mesures de réduction de risques sont ainsi projetées pour permettre le maintien d’un faible niveau de risques. La limitation des risques est alors mise en œuvre par une régulation automatique des machines en fonction des modalités d’activité des différentes espèces de chauves-souris, notamment en fonction de la vitesse du vent. Il est retenu que l’organisation de cette mesure impliquera un suivi couplé de l’activité au niveau des nacelles et de la mortalité des chauves-souris sous les éoliennes en première année d’exploitation. La corrélation entre ces résultats et les conditions climatiques permettra de faire le choix stratégique des seuils de vitesse de vent à partir desquels les éoliennes pourront être en production. Ce choix portera évidemment sur les éventuelles problématiques particulières mises en évidence par le suivi de la mortalité (proportion des espèces concernées, typologie de vols des espèces concernées, phénologie ou comportement particulier…). Aussi, une attention toute particulière devra être portée sur les espèces listées à l’annexe 2 de la directive Habitat dans ce choix de seuil, et parmi elles, le Minioptères de Schreibers, dont le principal gîte est connu à environ 12 km au nord-ouest du projet éolien (grotte du Castellas). Dans ces conditions, cette mesure devrait permettre de garantir l’absence d’incidence significative sur les objectifs de conservation de ces populations. A propos des espèces d’insectes En ce qui concerne les 3 espèces d’insectes inféodées aux habitats de boisements, de lisières forestières et mosaïques d’habitats, là encore la distance importante de la ZSC vis-à-vis du projet éolien, les faibles rayons d’action de ces espèces et une différence assez marquées des habitats entre le secteur éolien et la ZSC convergent vers la perception d’absence de risque d’incidence significative du projet éolien sur ces espèces cibles. En conclusion, cette analyse rapide permet d’écarter d’ores et déjà la perspective d’incidences significatives du projet éolien sur les enjeux de conservation de la ZSC « Causse de Caucalières et Labruguière ». Par conséquent, nous n’apportons pas de complément au présent dossier (analyse plus fine des risques d’incidences, alternatives au projet, mesure supplémentaire de suppression et de réduction des incidences…).
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 149
10.3.2.3. Enjeux de conservation du SIC« Vallée de Lampy» et incidences possibles
du projet éolien
o Aspects administratifs, sources de données
Le Site d’Intérêt Communautaire (SIC) « Vallée de Lampy» a été proposée éligible comme SIC le 30 avril 2006. Il est référencé sous le code « FR9101446». Il a été désigné comme SIC par arrêté ministériel du 13 janvier 2012. Le Document d’Objectifs (DOCOB) n’est pas encore disponible. C’est donc la base synthétique de données de l’INPN14, et notamment la fiche FSD15 sont nos principales sources de données pour ce site.
o Description sommaire du site
Le site inclut les vallées et bassins versants de 2 cours d'eau descendant des contreforts de la Montagne Noire, le Lampy et la Vernassonne. Les milieux y sont très diversifiés entre terres arables, prairies, zones boisées résineuses ou caducifoliées, complexes humides, landes et affleurements rocheux.
o Enjeux ayant justifiés la désignation du site Natura 2000
Outre l'intérêt des cours d'eau ciblés par le SIC pour plusieurs espèces de poissons d'intérêt communautaire, ce secteur est particulièrement original par ses caractéristiques climatiques, essentiellement méditerranéennes mais marquées cependant d'influences atlantiques et continentales. En ce qui concerne les enjeux liés aux milieux aquatiques, il faut préciser que le Lampy et la Vernassonne sont deux cours d'eau de régime méditerranéen, descendant des contreforts de la Montagne Noire. La qualité de l'eau permet à ces cours d'eau d'abriter une faune piscicole riche et variée, parmi laquelle plusieurs espèces d'intérêt communautaire : le barbeau méridional, la bouvière et la lamproie de Planer.
14 INPN : Inventaire National du Patrimoine Naturel 15 Fiche FSD : Fiche de présentation officielle transmise par la France à la commission européenne (septembre 2011)
o Liste des espèces ayant justifié la désignation du site et état de conservation
Le tableau de la page suivante liste les habitats naturels et les espèces animales et végétales qui sont à l’origine de la désignation de la zone Natura 2000. Il s’agit plus précisément des habitats et espèces prioritaires qui relèvent de l’annexe 2 de la Directive Habitats. Ce sont notamment eux qui feront l’objet d’une attention toute particulière en matière d’évaluation d’incidences du projet éolien. En ce qui concerne les habitats naturels, le tableau distingue 2 types d’habitats naturels correspondant tous deux à des complexe de rivières temporaires ou à régime torrentiel. En ce qui concerne les espèces ciblées par ce SIC, les enjeux concernent les 3 espèces prioritaires de poissons évoquées précédemment, à savoir : le barbeau méridional, la bouvière et la lamproie de Planer.
De façon générale, les tableaux de la fiche FSD témoignent de bons états de conservation au sein de la zone Natura 2000 pour l’ensemble de ces habitats et espèces.
o Fonctionnement écologique du site
Même s’il ne peut pas encore être précisé par les expertises du DOCOB, on suppose que le fonctionnement écologique ciblé par le site Natura 2000 correspondra au complexe de corridors humides le long des deux cours d’eau concernés par le zonage. Ces cours d’eau apparaissent alors comme des niches écologiques multifonctionnelles, mais qui représentent l’ensemble des habitats exploités par les 3 espèces de poissons ciblées.
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 150
Figure 83 Liste des types d’habitats naturels et des espèces de faune et de flore sauvage justifiant ce SIC
o Enjeux de conservation, et objectifs de gestion vis-à-vis des espèces cibles
Comme pour tous les sites abritant des habitats et des espèces de cours d'eau, le maintien de la qualité de cette dernière est un facteur déterminant ; dans le cas du Lampy, les pressions agricoles et urbaines restent modestes et ne constituent donc pas une menace très importante. L'entretien des berges des cours d'eau et des ripisylves est aussi un facteur déterminant, en particulier pour le maintien des frayères. Le document d'objectifs du site devra porter une attention particulière à ce problème. Aucune mention n’est précisée au niveau de la fiche FSD concernant le thème du développement éolien.
o Evaluation d’incidences vis-à-vis du projet éolien et de l’ensemble de ses
aménagements annexes
Le projet éolien se situe à environ 7.5 km au nord-est du SIC de la Vallée de Lampy ». A propos des habitats naturels Cette distance implique l’absence de risque de d’incidence directe sur les habitats naturels. De façon indirecte vis-à-vis des zones humides, contrairement aux ZSC étudiées précédemment, la zone Natura 2000 se situe en limite du bassin versant du secteur éolien. Si les risques de pollution du réseau hydrographique ou souterrain sont très faibles à cette distance (ex : effet de dilution des matières en suspension), ils sont renforcés par les mesures préventives retenues dans le cadre des précautions de travaux de l’étude d’impact développée précédemment ; A propos des espèces cibles Les espèces de poissons ciblées par les enjeux de conservation du SIC sont directement dépendant du maintien de bonnes qualités d’habitats aquatiques En conclusion, à condition de respecter des mesures préventives de réduction d’impact retenues par l’étude d’impact sur l’environnement cette analyse rapide permet d’écarter la perspective d’incidences significatives du projet éolien sur les enjeux de conservation du SIC de la « Vallée de Lampy ». Par conséquent, nous n’apportons pas de complément au présent dossier (analyse plus fine des risques d’incidences, alternatives au projet, mesure supplémentaire de suppression et de réduction des incidences…).
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 151
10.3.2.4. Enjeux de conservation du SIC« Gorges de la Clamoux» et incidences
possibles du projet éolien
o Aspects administratifs, sources de données
Le Site d’Intérêt Communautaire (SIC) « Gorges de la Clamoux» a été proposée éligible comme SIC le 31 juillet 2003 Il est référencé sous le code « FR9101451». Il a été désigné comme SIC par arrêté ministériel du 13 janvier 2012. Le Document d’Objectifs (DOCOB) n’est pas encore disponible. C’est donc la base synthétique de données de l’INPN16, et notamment la fiche FSD17 sont nos principales sources de données pour ce site.
o Description sommaire du site
Le site est constitué d’une zone de collines calcaires particulièrement intéressantes par la quantité de cavités et les réseaux souterrains qui en font un site majeur pour la conservation des Chiroptères en Languedoc-Roussillon. Il est par ailleurs situé à la limite des domaines méditerranéens et atlantiques dont il subit quelques influences dans sa partie la plus occidentale.
o Enjeux ayant justifiés la désignation du site Natura 2000
Cette zone est retenue en raison de son importance pour la conservation des espèces de chauves-souris inscrites à l'annexe II de la directive Habitats. Elle abrite en effet, à différentes étapes de leur cycle biologique, 7 des 11 espèces de chauves-souris d'intérêt communautaire recensées dans le domaine méditerranéen. Elle abrite notamment le plus important site français pour le Minioptère de Schreibers (Miniopterus Schreibersi), avec une population atteignant jusqu'à 50 000 individus en hiver (gouffre de Cabrespine). Le périmètre proposé intègre les principaux habitats indispensables à la conservation de ces espèces, dont certains sont par ailleurs inscrits à l'annexe I de la directive : grottes, pelouses et landes.
16 INPN : Inventaire National du Patrimoine Naturel 17 Fiche FSD : Fiche de présentation officielle transmise par la France à la commission européenne (septembre 2011)
o Liste des espèces ayant justifié la désignation du site et état de conservation
Le tableau de la page suivante liste les habitats naturels et les espèces animales et végétales qui sont à l’origine de la désignation de la zone Natura 2000. Il s’agit plus précisément des habitats et espèces prioritaires qui relèvent de l’annexe 2 de la Directive Habitats. Ce sont notamment eux qui feront l’objet d’une attention toute particulière en matière d’évaluation d’incidences du projet éolien. En ce qui concerne les habitats naturels, le tableau distingue 3 types d’habitats naturels plutôt thermophiles à influence méditerranéenne, ainsi qu’un réseau de cavités naturelles. En ce qui concerne les espèces ciblées par ce SIC, les enjeux concernent les 7 espèces prioritaires de chauves-souris cavernicoles et anthropophiles déjà évoquées au niveau des autres zones Natura 2000 prises en compte précédemment.
De façon générale, les tableaux de la fiche FSD témoignent de bons à excellents états de conservation de ces enjeux au sein de la zone Natura 2000 pour l’ensemble de ces habitats et espèces.
o Fonctionnement écologique du site
Même s’il ne peut pas encore être précisé par les expertises du DOCOB, on suppose que le fonctionnement écologique ciblé par le site Natura 2000 sera principalement composé du réseau de gites cavernicoles à chauves-souris disponible au sein de ce SIC. Ce réseau apparait d’abord comme une vaste opportunité d’hibernation pour des populations importantes, mais aussi comme un ensemble de zones de chasse les plus proche des gites et de transits, voire de comportement sociaux (pariades) qui pourrait être utilisé en période d’activité pour l’ensemble des espèces cibles.
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 152
Figure 84 Liste des types d’habitats naturels et des espèces de faune et de flore sauvage justifiant ce SIC
o Enjeux de conservation, et objectifs de gestion vis-à-vis des espèces cibles
En l’absence de DOCOB, il s’agit de rester prudent sur la définition des enjeux de conservation et des objectifs de gestion qui seront retenus pour le SIC. Toutefois, au regard des habitats et des espèces ciblées, nous pouvons faire un parallèle évident avec les enjeux de conservation qui ont été avancés pour la ZSC de la «Causse de Caucalière et Labruguière». En effet la plupart des espèces de chauves-souris ciblées par le SIC font aussi toutes partie des espèces ciblées par la ZSC. Et parmi les habitats naturels ciblés, nous retrouvons dans le deux cas des milieux ouverts d’affinité méditerranéenne. Parmi les activités susceptibles de générer des conflits avec les enjeux de conservation du SIC, la fiche FSD évoque des activités d’escalade, spéléologie ou bien les plantations forestières. Le maintien du pastoralisme est évoqué comme une action positive pour le maintien des milieux ouverts. Sur la base de ce rapprochement, on suppose que les principaux enjeux de conservation à envisager seront d’abord à nouveau tournés vers la conservation des habitats naturels, qu’il s’agisse de milieux ouverts (landes, pelouses sèches) comme zones de chasse de chauves-souris, ou bien qu’il s’agisse de grottes alors plutôt utilisées comme gites diurnes en période d’activité ou comme gite d’hibernation plurispécifique. Aucune mention n’est précisée par cette fiche FSD à propos du thème du développement éolien.
o Evaluation d’incidences vis-à-vis du projet éolien et de l’ensemble de ses
aménagements annexes
Le projet éolien se situe à environ 12.4 km au nord-ouest du SIC des « Gorges de la Clamoux». A propos des habitats naturels Cette distance implique l’absence de risque de d’incidence directe sur les habitats naturels. D’autre part, les types de milieux concernés par le projet éolien sont très différents de ceux de la zone Natura 2000, supposant des niches écologiques et donc des enjeux écologiques très différents.
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 153
A propos des espèces cibles Au niveau des expertises naturalistes de l’étude d’impacts sur l’environnement, là encore seules des espèces de chauves-souris recensées figurent parmi les espèces ciblées par les enjeux de conservation du SIC. Et inversement, les 6 des 7 espèces de chauves-souris ciblées par les enjeux de conservation du SIC ont pu être contactées au niveau des expertises chiroptérologique du projet éolien (il manque le Murin de Capaccini). Parmi les objectifs de gestion du SIC, notre attention porte donc naturellement sur les risques d’incidences du projet éolien sur ces espèces. L’analyse doit toutefois cibler tout particulièrement les espèces à grand territoire vital en supposant que les populations ciblées par les enjeux de conservation Natura 2000 sont celles présentes sur site en période d’activité. Dans cette hypothèse, on exclue alors les risques d’incidences pour les espèces peu mobiles telles que les rhinolophes et petits myotis qui chassent en moyenne toutes à moins de 10 km de leurs gites (même si on doit aussi envisager de rares valeurs extrêmes plus importantes pour la plupart de ces espèces). L’attention doit alors surtout porter sur des espèces généralement plus grosses et capables de vols plus lointains, telles que le Grand/Petit murin ou le Minioptères de Schreibers, ce dernier étant capable de s’éloigner à plus de 30 km de ses gites diurnes en chasse nocturne. A propos de ces 2 espèces, les expertises chiroptérologiques ont montré une très faible fréquentation du site par le Grand/Petit murin, mais une fréquentation plus marquée pour le Minioptère de Schreibers (notamment en période de transits printaniers). Dans l’hypothèse où des populations de cette espèce venaient à fréquenter le site envisagé pour le projet éolien, on ne pourra pas exclure de risque de collision sous certaines conditions, et notamment en transit printaniers (entre avril et mai principalement) pour le Minioptère de Schreibers. Ces risques d’impacts ont été appréhendés au niveau de l’étude d’impact. Des mesures de réduction de risques sont ainsi projetées pour permettre le maintien d’un faible niveau de risques. La limitation des risques est alors mise en œuvre par une régulation automatique des machines en fonction des modalités d’activité des différentes espèces de chauves-souris, notamment en fonction de la vitesse du vent. Il est retenu que l’organisation de cette mesure impliquera un suivi couplé de l’activité au niveau des nacelles et de la mortalité des chauves-souris sous les éoliennes en première année d’exploitation. La corrélation entre ces résultats et les conditions climatiques permettra de faire le choix stratégique des seuils de vitesse de vent à partir desquels les éoliennes pourront être en production. Ce choix portera évidemment sur les éventuelles problématiques particulières mises en évidence par le suivi de la mortalité (proportion des espèces concernées, typologie de vols des espèces concernées, phénologie ou comportement particulier…). Aussi, une attention toute particulière devra être portée sur les espèces listées à l’annexe 2 de la directive Habitat dans ce choix de seuil, et parmi elles, le Minioptères de Schreibers, dont le principal gîte est connu à environ 12 km au nord-ouest du projet éolien (grotte du Castellas). Dans ces conditions, cette mesure devrait permettre de garantir l’absence d’incidence significative sur les objectifs de conservation de ces populations.
A propos des espèces d’insectes En conclusion, cette analyse rapide permet d’écarter d’ores et déjà la perspective d’incidences significatives du projet éolien sur les enjeux de conservation du SIC « Gorges de la Clamoux». Par conséquent, nous n’apportons pas de complément au présent dossier (analyse plus fine des risques d’incidences, alternatives au projet, mesure supplémentaire de suppression et de réduction des incidences…).
10.4. Conclusion
L’analyse des incidences au titre de Natura 2000 n’apporte pas d’évolution de l’appréciation des niveaux d’impacts sur les espèces ciblées par les enjeux de conservation du réseau Natura 2000 par rapport à l’étude d’impact du début de rapport. Au vu des enjeux de conservation des différentes zones Natura 2000 environnantes, nous retenons principalement comme risque d’incidences ceux liés à la fréquentation du Minioptère de Schreibers qui apparait comme une espèce prioritaire susceptible d’évoluer sur un large rayons d’actions entre ces zones Natura 2000 (connexions probables notamment entre les populations des grottes de Cabrespine au sud-est et celle de Castellas au nord-ouest du projet éolien). Les mesures de régulation retenues à ce propos par l’étude d’impact devront permettre de maintenir un niveau de risque faible de collision, permettant de maintenir à terme l’équilibre des populations environnantes. Dans la mesure où le projet éolien et l’ensemble de ses aménagements annexes n’auront pas d’incidence significative sur les espèces ciblées par les enjeux de conservation des différentes ZSC et SIC environnant le projet, aucune mesure supplémentaire n’est proposée au-delà de celles déjà formulées pour le respect des espèces protégées mises en évidence sur site. Finalement, conformément au plan du Guide méthodologique synthétique pour l’aide à la rédaction des évaluation d’incidences Natura 2000 (DREAL Franche-Comté 2011), étant donné l’absence de risque d’incidence significative du projet éolien et de ses aménagements annexes de façon directe ou indirecte vers les enjeux de conservation de la faune terrestre et aquatique ciblée par Natura 2000, nous ne développons pas l’analyse au-delà de cette évaluation préliminaire.
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 154
11. BIBLIOGRAPHIE
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http://inpn.mnhn.fr/isb/servlet/ZoneServlet?action=Znieff&typeAction=2&pageReturn=znieff/listSites.jsp#26
• Site Natura 2000, http://www.natura2000.fr/
• Site Géoportail, http://www.geoportail.fr/
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 156
12. ANNEXE 1 :
12.1. Zones Naturelles d’intérêt Ecologique Floristique ou
Faunistique (ZNIEFF)
Du fait du nombre important de ZNIEFF présentes à l’intérieur du tampon de 20km autour de l’aire d’étude, celles-ci sont développées dans le tableau suivant.
Tableau descriptif des ZNIEFF présentes à l’intérieur de la zone tampon de 20 km.
Nom N°ID Type Intérêts patrimoniaux Espèces déterminantes
Distance vis-à-vis de l'aire
d'étude immédiate
Montagne Noire occidentale
910009423 ZNIEFF de type
2
Faunistique et Floristique
Crustacés Invertébrés : lépidoptères (Damier de la succise, Damier des Knauties) Chiroptères : Grand Rhinolophe, Murin à oreilles échancrées, Noctule de Leisler, Minioptère de Schreibers Oiseaux : Aigle boté, Circaéte Jean-le-blanc, Busard cendré, Grand duc d'Europe, Huppe fasciée Poissons Plantes
Inclus
Montagne noire (versant Nord)
730010009 ZNIEFF de type
2
Faunistique et Floristique
Amphibiens : Triton marbré, Alyte accoucheur Crustacés Gastéropodes Invertébrés : coléoptères, diptères, lépidoptères Mammifères terrestres ; Musaraigne carrelet Chiroptères : Grand Rhinolophe, Petit Rhinolophe, Grand Murin, Petit Murin, Minioptère de Schreibers Oiseaux : Circaéte Jean-le-blanc, Busard cendré, Busard Saint-Martin, Faucon pélerin, Grand duc d'Europe, Tichodrome échelette, Pipit farlouse, Pie grièche écorcheur, Pie grièche grise, Fauvette passerinette, Fauvette pitchou, Fauvette mélanocéphale, Venturon montagnard, Poissons Reptiles : Coronelle girondine,
Inclus
Nom N°ID Type Intérêts patrimoniaux Espèces déterminantes
Distance vis-à-vis de l'aire
d'étude immédiate
Lézard catalan Plantes
Crêtes et pièmonts de la Montagne
Noire 910030631
ZNIEFF de type
2
Faunistique et Floristique
Amphibiens : Grenouille de Perez Crustacés Invertébrés : lépidoptères (Damier de la succise), odonates (Gomphe à crochets, Agrion bleuissant) Mammifères terrestres ; Campagnol des neiges Chiroptères : Grand Rhinolophe, Petit Rhinolophe, Sérotine commune, Murin à oreilles échancrées, Murin de Capaccini, Noctule de Leisler, Vespère de Savi, Oreillard gris, Molosse de Cestoni, Pipistrelle de Kuhl, Minioptère de Schreibers Oiseaux : Circaéte Jean-le-blanc, Busard cendré, Busard Saint-Martin, Faucon pélerin, Grand duc d'Europe, Tichodrome échelette, Pipit farlouse, Pie grièche écorcheur, Pie grièche grise, Fauvette passerinette, Fauvette pitchou, Fauvette mélanocéphale, Venturon montagnard, Poissons Reptiles : Coronelle girondine, Lézard catalan Plantes
Inclus
Grande Sagne 910030278 ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 200 m à l'Est
Forêt de Montaud 730010013 ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Invertébrés : coléoptères Oiseaux : Circaéte Jean-le-blanc, Busard cendré, Grand duc d'Europe, Pic noir Plantes
300 m au Nord
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 157
Nom N°ID Type Intérêts patrimoniaux Espèces déterminantes
Distance vis-à-vis de l'aire
d'étude immédiate
Vallée de la Dure 910011741 ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Invertébrés : lépidoptères (Damier de la succise) Chiroptères : Barbastelle d'Europe, Noctule de Leisler, Minioptère de Schreibers Oiseaux : Aigle botté, Grand duc d'Europe, Circaéte Jean-le-blanc Plantes
500 m au Sud
Forêt de Loubatière
910030324 ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Invertébrés : lépidoptères (Damier de la succise, Damier des Knauties) Chiroptères : Barbastelle d'Europe, Noctule de Leisler, Minioptère de Schreibers Oiseaux : Aigle botté, Circaéte Jean-le-blanc Plantes
1.3 km au Sud
Marais De Pignol 7.3E+09 ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 1.3 km à l'Est
Forêts d'Hautaniboul, de Cayroulet et du
Pas du Sant
730030001 ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Amphibiens : Triton marbré, Alyte accoucheur Crustacés Gastéropodes Invertébrés : lépidoptères (Miroir), coléoptères (Grande cétoine dorée), orthoptères (Oedipode rouge) Chiroptères : Grand Rhinolophe, Petit Rhinolophe, Rhinolophe euryale, Grand Murin, Petit Murin, Minioptère de Schreibers Oiseaux : Circaéte Jean-le-blanc, Busard cendré, Busard Saint-Martin, Faucon pélerin, Grand duc d'Europe, Chevêche d'Europe, Tichodrome échelette, Pipit farlouse, Pie grièche écorcheur, Pie grièche grise, Fauvette pitchou, Fauvette mélanocéphale Poissons Reptiles : Coronelle girondine, Lézard catalan Plantes
2.3 km à l'Ouest
Gorges de l'Orbiel à Miraval-Cabardès
910030273 ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 2.7 km au
Sud-est
Prairie humide du Lac des
Montagnès 730010030
ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 3.5 km à l'Est
Nom N°ID Type Intérêts patrimoniaux Espèces déterminantes
Distance vis-à-vis de l'aire
d'étude immédiate
Bois Marécageux De Peyreblanque
Et De Rietge 730010010
ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 3.7 km à
l'Ouest
Cascade de Cubserviès
910011753 ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 6.3 km au
Sud-est
Gorges de l'Arnette, versants boisés et landes
des Yès
730010014 ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Oiseaux : Circaète Jean-le-blanc, Busard Saint-Martin, Faucon pélerin, Grand duc d'Europe, Plantes
6.3 km à l'Est
Lac du barrage de Saint -Denis
(+landes et praries humides du
Régatel)
910011752 ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Oiseaux : Busard cendré Plantes
6.9 km au Sud-ouest
Causse de Caucalières - Labruguière
730010126 ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Invertébrés : Saga pedo Oiseaux : Aigle botté, Circaéte Jean-le-blanc, Autourdes palombes, Oedicnème criard, Petit gravelot, Coucou geai, Tourterelle des bois, Petit duc scops, Grand duc d'Europe, Chevêche d'Europe, Huppe fasciée, Torcol fourmilier, Alouette lulu, Pipit rousseline, Pie grièche écorcheur, Pie-grièche à tête rousse, Fauvette pitchou, Fauvette passerinette, Fauvette orphée, Fauvette mélanocéphale, Moineau soulcie, Bruant ortolan Reptiles : Coronelle girondine, Lézard catalan Plantes
7.1 km au Nord
Vallée de l'Orbiel 910030318 ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Oiseaux : Busard cendré Poissons Plantes
7.4 km au Sud-est
Zone agricole et forestière des Cabanelles
91003027 ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 7.8 km au
Sud-ouest
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 158
Nom N°ID Type Intérêts patrimoniaux Espèces déterminantes
Distance vis-à-vis de l'aire
d'étude immédiate
Vallée du Rieu Sec 910030437 ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Amphibiens : Grenouille de Perez Crustacés Invertébrés : odonates (Gomphe à crochets, Agrion bleuissant) Mammifères terrestres ; Campagnol des neiges Chiroptères : Grand Rhinolophe, Petit Rhinolophe, Sérotine commune, Murin à oreilles échancrées, Noctule de Leisler, Vespère de Savi, Oreillard gris, Molosse de Cestoni, Pipistrelle de Kuhl, Minioptère de Schreibers Oiseaux : Circaéte Jean-le-blanc, Busard cendré, Coucou geai, Grand duc d'Europe, Guêpier d'Europe, Huppe fasciée, Pipit rousseline, Bruant ortolan, Pie-grièche méridionale Reptiles : Lézard ocellé Plantes
7.9 km au Sud
Sagnes de l'Arnette
730030030 ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 8 km à l'Est
Gorges de la Dure et du Linon
910030317 ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Chiroptères : Murin à oreilles échancrées Plantes
8.5 km au Sud-Ouest
Cours amont de la Vernassonne
910030316 ZNIEFF de type
1 Faunistique Crustacés 8.8 km au
Sud-ouest
Vallons des Bouriettes
910030454 ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 8.9 km au Sud
Vallée de Baylou et Désert de Saint-
Ferréol 730010020
ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Amphibiens : Triton marbré, Alyte accoucheur Crustacés Gastéropodes Invertébrés : lépidoptères (Miroir), coléoptères (Grande cétoine dorée), orthoptères (Oedipode rouge) Chiroptères : Grand Rhinolophe, Petit Rhinolophe, Rhinolophe euryale, Grand Murin, Petit Murin, Minioptère de Schreibers Oiseaux : Circaéte Jean-le-blanc, Busard cendré, Busard Saint-Martin, Faucon pélerin, Grand duc d'Europe, Chevêche d'Europe, Tichodrome échelette, Pipit farlouse, Pie grièche
8.9 km à l'Ouest
Nom N°ID Type Intérêts patrimoniaux Espèces déterminantes
Distance vis-à-vis de l'aire
d'étude immédiate
écorcheur, Pie grièche grise, Fauvette pitchou, Fauvette mélanocéphale Poissons Reptiles : Coronelle girondine, Lézard catalan Plantes
Causses du piémont de la
Montagne Noire 910011770
ZNIEFF de type
2
Faunistique et Floristique
Oiseaux : Aigle botté, Busard cendré, Rousserole turdoïde Poissons Plantes
10.2 km au Sud
Gorges de l'Orbiel aux Ilhes
910016008 ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 9.3 km au
Sud-est
Monts et grottes des soulanes de
Nore 910030438
ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Chiroptères : Petit Rhinolophe Oiseaux : Faucon pélerin Plantes
9.7 km au Sud-est
Gorges du Banquet
730010076 ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Bivalves Oiseaux : Busard cendré, Faucon pélerin, Grand duc d'Europe Plantes
10.9 km au Nord-est
Garrigues de Vallouvière
910030453 ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 11 km au Sud
Vallées de Durfort et du Rabasset,
gouffre de Malamort et Berniquaut
730010023 ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Amphibiens : Alyte accoucheur Crustacés Gastéropodes Invertébrés : lépidoptères (Damier de la Succise), orthoptères (Oedipode rouge, Saga pedo) Oiseaux : Circaéte Jean-le-blanc, Faucon pélerin, Grand duc d'Europe, Tichodrome échelette, Fauvette pitchou, Venturon montagnard Poissons Reptiles : Lézard catalan Plantes
11.1 km à l'Ouest
Gorges de Saissac 910011761 ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Crustacés Poissons Plantes
11.2 km au Sud-ouest
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 159
Nom N°ID Type Intérêts patrimoniaux Espèces déterminantes
Distance vis-à-vis de l'aire
d'étude immédiate
Crête rocheuse de Fount-Ferrouzo
910030274 ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 11.7 km au
Sud-est
Etang de Troupiac ou d'En Bedel
730030057 ZNIEFF de type
1 Faunistique
Oiseaux : Bihoreau gris, Héron garde bœuf, Aigrette garzette, Héron cendré, Héron pourpré
11.8 km au Nord-ouest
Vallon du ruisseau de la Valette
910030455 ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 11.9 km au
Sud
Pelouses et landes du pic de Nore
910011738 ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 12.3 km à l'Est
Plaines de Moussoulens et de
Montolieu 910030456
ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Oiseaux : Busard cendré, Huppe fasciée Plantes
12.3 km au Sud
Forêt du Puèch du Fau et du Baile de
Sarrettes 730010079
ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Oiseaux : Circaète Jean-le-blanc, Busard cendré, Busard Saint-Martin, Autour des palombes, Grand duc d'Europe Plantes
12.5 km au Nord-est
Sagnes de Saint-Jammes
730030004 ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Amphibiens : Alyte accoucheur Gastéropodes Oiseaux : Circaéte Jean-le-blanc, Faucon pélerin, Grand duc d'Europe, Tichodrome échelette, Fauvette pitchou Poissons Plantes
12.5 km à l'Ouest
Prairies du domaine de Peyremale
910030412 ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 12.6 km au
Sud-ouest
Bois de Gaïx 730030056 ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 12.9 km au
Nord
Massif du Roc de l'Aigle 910030279
ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Chiroptères : Grand Rhinolophe, Murin de Capaccini, Minioptère de Schreibers Poissons Plantes
13.1 km au Sud-est
Zone agricole du nord
Carcassonnais 910030626
ZNIEFF de type
2 Floristique Plantes 13.9 km au
Sud
Nom N°ID Type Intérêts patrimoniaux Espèces déterminantes
Distance vis-à-vis de l'aire
d'étude immédiate
Rivières Agoût et Tarn de Burlats à Buzet-sur-Tarn
730030113 ZNIEFF de type
2
Faunistique et Floristique
Bivalves Oiseaux : Grèbe huppé, Grèbe castagneux, Canard chipeau, Sarcelle d'hiver, Canard souchet, Sarcelle d'été, Fuligule milouin, Blongios nain, Bihoreau gris, Aigrette garzette, Héron pourpré, Héron garde-boeufs, Chevalier combattant, Bécassine des marais, Chevalier gambette, Chevalier aboyeur, Chevalier culblanc, Chevalier sylvain, Balbuzard pêcheur, Tadorne de Belon, Râle d 'eau, Foulque macroule, Echasse blanche, Petit Gravelot, Vanneau huppé, Mouette rieuse, Guifette noire, Tourterelle des bois, Grand duc d'Europe, Guêpier d'Europe, Huppe fasciée, Alouette lulu, Hirondelle de rivage, Pie-grièche écorcheur, Pie-grièche à tête rousse, Rousserole turdoide Poissons Plantes
14.3 km au Nord
Rivière de la Clamoux et
ruisseau du Cros 910030319
ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Crustacés Plantes
13.2 km au Sud-est
Bois de Gasquignoles et
Grand Bois 730030055
ZNIEFF de type
1 Faunistique Oiseaux : Pic mar 13.3 km au
Nord
Sagnes du Pas des bêtes
730010065 ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 14.5 km au
Nord-est
Crête rocheuse du Pic San-Marti 910011745
ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 14.7 km au
Sud-est
Sagnes du Bouyssou et sagne
Crozes 730030045
ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 14.9 km au
Nord-est
Garrigues de Saint-Martin
910030473 ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Chiroptères : Grand Rhinolophe, Murin de Capaccini, Minioptère de Schreibers Plantes
15.3 km au Sud-est
Cour amont du ruisseau du Lampy
910030413 ZNIEFF de type
1 Faunistique Poissons 15.8 km au
Sud-ouest
Plaine de Villemagne
910030429 ZNIEFF de type
1 Faunistique Oiseaux : Faucon crécerellette 15.8 km au
Sud-ouest
Plaine de la Bitarelle et Pech
Nègre 910030458
ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 16 km au Sud-
ouest
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 160
Nom N°ID Type Intérêts patrimoniaux Espèces déterminantes
Distance vis-à-vis de l'aire
d'étude immédiate
Prairies humides de Baïsse
730030002 ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 16 km au Nord
Sagnes du Rieu Grand 730030046
ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 16.3 km au
Nord-est
Rivière l'Argent Double
910030320 ZNIEFF de type
1 Faunistique Crustacés 17 km au Sud-
est
Gravières de Cambounet-sur-le-
Sor 730010127
ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Oiseaux : Grèbe huppé, Grèbe à cou noir, Grèbe castagneux, Canard siffleur, Canard chipeau, Sarcelle d'hiver, Canard souchet, Canard pilet, Sarcelle d'été, Fuligule milouin, Fuligule morillon, Blongios nain, Bihoreau gris, Crabier chevelu, Aigrette garzette, Héron garde-boeufs, Grande Aigrette, Héron cendré, Héron pourpré, Chevalier combattant, Bécassine des marais, Barge à queue noire, Chevalier arlequin, Chevalier gambette, Chevalier aboyeur, Chevalier culblanc, Chevalier sylvain, Balbuzard pêcheur, Tadorne de Belon, Foulque macroule, Echasse blanche, Petit Gravelot, Bécasseau minute, Vanneau huppé, Mouette rieuse, Guifette noire, Guifette moustac, Grand duc d'Europe, Guêpier d'Europe, Hirondelle de rivage, Rousserole turdoide, Bruant des roseaux Plantes
17.2 km au Nord-ouest
Sagnes du Plateau d'Anglès et Bassin
versant de l'Arn 730010064
ZNIEFF de type
2
Faunistique et Floristique
Bivalves Invertébrés : coléoptères, diptères Oiseaux : Faucon pélerin Plantes
18.1 km au Nord-est
Cours aval du ruisseau du Lampy 910030506
ZNIEFF de type
1 Faunistique Poissons 17.5 km au
Sud-ouest
Nom N°ID Type Intérêts patrimoniaux Espèces déterminantes
Distance vis-à-vis de l'aire
d'étude immédiate
Vallée de l'Agoût de Brassac à
Burlats et vallée du Gijou
730010080 ZNIEFF de type
2
Faunistique et Floristique
Amphibiens : Crapaud calamite Bivalves Crustacés Invertébrés : lépidoptères, odonates, coléoptères Mammifères : Loutre d'Europe Chiroptères : Petit Rhinolophe, Barbastelle d'Europe, Grand Murin, Petit Murin, Pipistrelle de Nathusius Oiseaux : Bihoreau gris, Héron cendré, Circaéte Jean-le-blanc, Busard cendré, Busard Saint-Martin, Faucon pélerin, Grand duc d'Europe, Pic noir, Pic mar Poissons Reptiles : Coronelle girondine, Coronelle lisse, Lézard catalan Plantes
18.4 km au Nord
Bois de Cabot et ruisseau du Verdet
730030070 ZNIEFF de type
1 Faunistique
Crustacés Chiroptères : Petit Rhinolophe
17.9 km au Nord-est
Vallée de l'Agout entre Burlats et Roquecourbe,
vallée du Lignon et plateau du Verdier
730010083 ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Amphibiens : Crapaud calamite Bivalves Crustacés Invertébrés : lépidoptères (Mélitée des Linéaires), coléoptères (Ampedus nigerrimus, Gnorimus variabilis), odonates (Aeshne affine) Mammifères : Loutre d'Europe Chiroptères : Grand Murin, Petit Murin Oiseaux : Circaéte Jean-le-blanc, Busard Saint-Martin, Faucon pélerin, Grand duc d'Europe, Pic noir, Pic mar Plantes
18.4 km au Nord
Prairies tourbeuses de Lasfaillades
730010132 ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 19.2 km au
Nord-est
Gravières de la Ginestière et bords
de l'Agoût 730011232
ZNIEFF de type
1
Faunistique et Floristique
Oiseaux : Grèbe huppé, Grèbe castagneux, Canard chipeau, Sarcelle d'hiver, Canard souchet, Sarcelle d'été, Fuligule milouin, Blongios nain, Bihoreau gris, Aigrette garzette, Héron pourpré, Héron garde-boeufs, Chevalier combattant, Bécassinedes marais, Chevalier gambette, Chevalier aboyeur, Chevalier culblanc, Chevalier sylvain, Balbuzard pêcheur, Tadorne de Belon, Foulque macroule,
19.4 km au Nord-ouest
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 161
Nom N°ID Type Intérêts patrimoniaux Espèces déterminantes
Distance vis-à-vis de l'aire
d'étude immédiate
Echasse blanche, Petit Gravelot, Vanneau huppé, Mouette rieuse, Guifette noire, Grand duc d'Europe, Guêpier d'Europe, Hirondelle de rivage, Rousserole turdoide Plantes
Sagnes du Puech Balmes
730030044 ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 19.4 km au
Nord-est
Pelouses au sud de Revel
730010284 ZNIEFF de type
1 Floristique Plantes 20 km à
l'Ouest
13. ANNEXE 2 :
13.1. Objectifs généraux d’un suivi post-implantation des
chauves-souris
L’objectif général d’un suivi après implantation d’éoliennes est d’évaluer de façon «concrète» (in situ) les impacts réels des éoliennes sur les chiroptères, l’évolution de ces impacts et par conséquent, l’efficacité des analyses de l’état initial et des mesures prises pour intégrer le projet dans le contexte écologique local. Il vise également à apporter des informations précieuses aux connaissances actuelles encore peu nombreuses dans ce domaine. Cette évaluation se fait sur deux fronts :
par l’étude de la dynamique des populations par comparaison entre l’état initial pré-implantation et l’état post-implantation,
par l’étude des comportements / mortalités des chauves souris au regard des éoliennes nouvellement installées.
13.2. Méthodologie proposée
13.2.1. Généralités
Notre méthodologie s’appuiera à la fois sur :
le projet éolien lui-même,
les enjeux évoqués par l’étude d’impact sur l’environnement,
des références bibliographiques récentes en matière de suivis évaluation sur les
chauves-souris.
notre expérience en la matière en terme de suivis évaluation post-implantation sur la
faune sauvage, via notamment les suivis des parcs éoliens de Talizat Rézentières dans
le Cantal (comprenant notamment un suivi de la mortalité des oiseaux), celui de Ségur
et de Canet-de-Salars dans Aveyron.
Les échanges que nous avons engagés avec les prestataires d’autres développeurs
dans le cadre de projets de suivis comparables ; Il s’agit notamment de BIOTOPE en
rapport avec la mise en place de radars longue portée pour le suivi de l’activité des
oiseaux et chauves-souris, et en rapport avec la mise en place d’outils d’enregistrement
en continu des ultrasons de chauves-souris (Anabat).
Cette méthodologie se voudra rigoureuse , par une approche scientifique et objective et
adaptée au contexte environnemental du projet éolien et aux enjeux prévisibles.
13.2.2. Principe BACI
L’étude sera réalisée dans le respect du principe BACI (Before After Control Impact / contrôle
des impacts par comparaison avec l’état initial). Les recensements annuels devront ainsi se
dérouler dans les mêmes conditions que le diagnostic (avec suivi d’indicateurs), afin que les
données obtenues soient comparables avec celles des années précédentes (référentiel de
l’état pré-implantation).
Il s’agira d’apprécier l’évolution de la situation au fil du temps à partir de la première année
d’exploitation en se basant sur l’état initial. Ainsi, les comparaisons spatio-temporelles seront
basées sur le diagnostic pré-implantation, en termes de données, mais aussi en termes de
méthodologie de suivi (mêmes points d’écoute ou d’observation, mêmes périodes et conditions
de suivis).
13.2.3. Durée du suivi
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 162
Plus la durée du suivi est importante, plus les données obtenues permettent de révéler des
tendances significatives. L’expérience semble montrer qu’une durée jugée raisonnable quant à
l’exploitation réelle des données doit être de 3 ans au minimum. En ce qui concerne notre
étude, le choix de la durée du suivi post-implantation devrait se faire de façon itérative en
fonction de la qualité des premiers résultats de suivi, et dans un climat de concertation (comité
de suivi). Les commandes pourront être décomposées par année, sur la base d’un programme
annuel de suivi établi suite aux bilans de l’année précédente.
EXEN et EKO-LOGIK s’engagent à assurer la réalisation du suivi jusqu’à 3 ans à partir de
l’implantation, dans les conditions techniques et financières proposées ci-après, si les résultats
nécessitaient cette durée, et afin de garantir la continuité et la cohérence scientifique de
l’analyse.
13.2.4. Organisation générale
Un calendrier général des différentes phases de suivi est présenté en page X pour chacun des
thèmes de suivi.
13.2.5. Suivi de la mortalité des chauves-souris
13.2.5.1. Objectifs
Le suivi de la mortalité sous les éoliennes est l’option de suivi la plus consommatrice de temps
pour obtenir des résultats pertinents. Elle reste pour autant un des thèmes d’étude
prépondérants du suivi post-implantation, sans quoi l’interprétation des données des autres
thèmes reste limitée.
Les analyses de fréquentation ou de comportement pourront par exemple aboutir d’une année
sur l’autre sur une baisse d’effectifs, mais ne donneront pas pour autant d’information sur les
causes de cette baisse. Sera-t-elle due à une mortalité causée par des collisions, à un
déplacement des individus, à un échec de la reproduction … ? La recherche des cadavres au
pied des éoliennes s’impose donc.
Même si les études internationales menées jusqu’aujourd’hui montrent une mortalité
relativement faible comparée à celle liée aux lignes électriques par exemple, certains parcs
éoliens ont relevés un fort impact de collisions sur les chauves-souris, notamment pour
certaines espèces sensibles, selon la configuration des parcs, les milieux naturels concernés et
les conditions climatiques. Le suivi de cette mortalité vise donc à apporter des informations
précises et ciblées sur les espèces les plus exposées en fonction des milieux, et en
fonction des conditions météorologiques.
13.2.5.2. Choix d’une méthode standardisée
Le choix d’une méthodologie standardisée est particulièrement important pour réaliser le suivi
mortalité. Ce choix apporte le triple avantage :
de faire l’économie de biais méthodologiques déjà expérimentés ailleurs, et d’aboutir sur
des résultats pertinents et parfaitement exploitables dès le début de l’étude,
d’éviter une modification du protocole d’une année sur l’autre sans quoi l’analyse de
l’évolution des résultats dans le temps serait peu rigoureuse,
d’être en mesure de comparer les résultats obtenus avec ceux d’autres suivis réalisés
pour d’autres parcs éoliens et sur d’autres types de milieux (regards croisés).
La méthode standardisée développée par WINKELMAN (1989) est adaptée au suivi de la
mortalité des chauves-souris et oiseaux. Cette méthode a été reprise et adaptée dans le cadre
d’autres suivis (ERICKSON et al. 2002, ERICKSON 2003, KERNS et KERLINGER 2004,
COSSON et DULAC 2004, ARNETT 2005…) et sera notre cadre de travail. A partir de cette
base méthodologique, la configuration du site éolien, l’assolement et notre recul vis à vis de ce
protocole nous permettra de cibler et d’ajuster plus spécifiquement le suivi du site (utilisation de
GPS, choix des périodes de suivi, choix des cadavres test, des transects de recherche…).
Globalement, la méthode consiste en la recherche d’animaux morts (oiseaux et chauves-
souris) autour des éoliennes comme première évaluation du nombre de mortalités entraînées
par l’activité des turbines éoliennes. En tenant compte de certains paramètres comme
l’efficacité des chercheurs et la vitesse du retrait des carcasses (par les charognards), le
dénombrement des carcasses permet d’estimer le taux de mortalité moyen à l’échelle du parc
éolien (ou de la partie du parc qui aura été suivie).
13.2.5.3. Choix des périodes de suivis
Le choix des périodes de suivi se basera sur les enjeux prévisibles issus de l’état initial. Les
sensibilités les plus fortes apparaissent liées à l’activité des espèces résidentes en période
estivale. Néanmoins, d’après la plupart des références en matière de suivis de la mortalité des
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chauves-souris, les mortalités interviennent davantage durant les périodes de migrations
automnales, c’est pourquoi les deux volets seront couverts.
En ce qui concerne les conditions de végétation, nous partons sur l’hypothèse d’un maintien
d’un couvert végétal limité (strate herbacé) sous les éoliennes (débroussaillement annuel
indispensable).
De façon générale, on peut envisager la réalisation de suivi comme suit :
juin et juillet pour couvrir la période d’activité estivale des espèces résidentes
en août –septembre pour couvrir la période de dispersion des jeunes et des migrations
d’automnes.
13.2.5.4. Fréquence des visites
L’expérience montre que le suivi doit être basé sur un nombre suffisamment représentatif de
visites, et sur un intervalle de temps limité entre chaque visite (pour limiter les biais liés à la
disparition des cadavres). Nous choisirons les visites sur des campagnes test assez courtes
avec un intervalle de retour tous les 2 ou 3 jours. Ce choix correspond à la planification
d’un minimum de 2 visites par semaine (vers les conditions climatiques les plus
défavorables, et révisable en fonction des calculs de coefficients de disparition).
13.2.5.5. Planification du calendrier
En fonction des éléments précédents, nous aboutissons à un calendrier de suivi réparti en 3
périodes cibles de la façon suivante ;
Période nuptiale = 16 visites (soit 8 semaines de suivi, en juin et juillet)
Période automnale = 16 visites (soit 8 semaines de suivi, en août et
septembre).
Ainsi le suivi de la mortalité permettra de représenter la situation des 4 mois correspondant
aux plus fortes sensibilités théoriques.
En ce qui concerne les oiseaux, ce planning devrait permettre d’apprécier les mortalités pour
une partie des périodes migratoires (milieu des migrations printanières, début de migrations
automnales), et la fin de la période nuptiale. Ce qui correspond aussi à la phénologie d’une
grande diversité d’espèces.
Au moment des différentes campagnes de suivi, la planification des visites pour chaque
semaine sera affinée vers les conditions climatiques les plus défavorables susceptibles
d’augmenter le risque de collision (vent moyen à modéré, proximité des phases orageuses….).
13.2.5.6. Organisation de la phase de recherche
La phase de prospection débutera une heure après le lever du soleil.
Elle suivra une méthodologie visant à limiter le risque de non découverte. Un parcours de
prospection sera donc préétabli afin d’avoir une pression de prospection égale pour chaque
zone de prospection (en temps et en linéaire parcouru), et pour pouvoir faire des comparaisons
pertinentes au sein du parc éolien.
Compte tenu de la taille modeste du parc éolien envisagé, nous proposons que le suivi couvre
de façon uniforme l’intégralité du parc éolien, soit 7 parcelles de recherche (pour 7 éoliennes).
La surface de recherche sera de forme carrée parce que plus simples à délimiter et fouiller que
les quadrats circulaires. Les études de Kerns, Erickson et Arnett (2005) montrent que près de
80 % des carcasses pouvaient être trouvées à l’intérieur de la moitié de la distance mesurée
du bout de la plus haute palme jusqu’au sol. Dans l’idéal, la distance entre la turbine et la limite
du quadrat devrait être agrandie dans le sens des vents dominants (Erickson et al. 2004). Dans
l’attente des caractéristiques des machines, nous partons sur une surface prospectée de
10000 m² (un hectare), représenté par un carré de 100m de côtés pour les 6 zones de
prospection. En fonction des contraintes de terrain, de peuplements et en fonction des
informations recueillies sur les vents dominants, cette surface pourra éventuellement adaptée,
mais en gardant toujours une distance minimum de 50 m vis-à-vis de l’éolienne.
La prospection se fera le long d’un transect de lignes virtuelles espacées de 10 m chacune, à
15 m si les conditions de végétation le permettent.
Sur les parcelles où cela sera possible, la procédure débutera par la délimitation de quadras, via des
piquets repères pour une recherche de façon la plus méthodique possible. La mise en place de ces repères
sera réalisée à l’aide d’un télémètre laser, d’une boussole et d’un GPS. 4 à 8 piquets repère seront placés
aux angles du carré de prospection, et aux centres des côtés. Il s’agira en fait au cours du positionnement
de ces repères de pré enregistrer sur GPS un transect de recherche qui soit bien calibré, et d’en profiter
pour placer les piquets repère. Au niveau de chaque emplacement de piquets ainsi que chaque bout de
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ligne, une marque de couleur sera laissée au sol (marqueur non permanent) pour faciliter le repérage des
quadrats. Au moment des phases de prospection, le GPS et les repères de terrain permettront ainsi une
approche très méthodique.
La phase de mise en place des repères de terrain se fera avant les campagnes de suivis, de façon
conjointe à la réalisation des tests de découverte.
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Schéma représentatif du transect de prospection
Ainsi, lorsque si les conditions de végétation le permettent, 7 zones de prospection seront donc
suivies au cours de chaque campagne, soit 7 hectares. Le temps nécessaire à la réalisation
d’une session de suivi est très difficile à évaluer puisqu’il va varier considérablement au cours
de l’année en fonction de la hauteur de la végétation et des conditions climatiques. Nous
envisageons possible de parcourir l’ensemble des parcelles au cours d’une journée pour des
conditions optimales (environ 60 min par transect de prospection). Nous viserons à maintenir
ce rythme de prospection. L’influence de la hauteur de végétation sera alors prise en compte
au niveau du coefficient de découverte.
13.2.5.7. Recueil des données
De façon générale, chaque visite nécessite de renseigner une fiche de terrain prévue à cet
effet comprenant la date de la visite, les heures de début et de fin de recherche, les conditions
climatiques, la direction du vent, l’activité des éoliennes, l’état de la végétation, les conditions
de visibilité.
Chaque fois qu’un cadavre sera découvert, il sera localisé précisément (GPS). La position sera
reportée sur une carte IGN. La distance et l’azimut seront mesurés vis à vis du mat de
l’éolienne. Le cadavre sera photographié et identifié autant que possible (espèce, âge, sexe,
état de décomposition ou de prédation, heure de découverte, estimation de la date de
mortalité, et de la cause de la mort). Il sera alors marqué à l’aide d’une ficelle agricole et
repositionné pour pouvoir suivre son évolution au fil du temps (pour analyse comparative des
temps de dispersion avec les cadavres tests d’oiseaux congelés). La ficelle facilite le repérage
en complément de la position GPS enregistrée, et permet d’apprécier le rôle de l’entomofaune
qui enterre progressivement le cadavre). Si l’identification du cadavre n’est pas possible sur le
terrain, le cadavre sera alors soit prélevé et envoyé pour indentification (MNHN).
Tous les cadavres seront manipulés à l’aide de gants et sacs plastiques.
13.2.5.8. Détermination des coefficients correcteurs
Organisation générale
Le nombre total de chauves-souris tuées par les éoliennes est égal au nombre de chauves-
souris trouvés morts moins ceux dont la cause de la mort n’est pas liée aux éoliennes. Ce
calcul nécessite la prise en comptes de coefficients d’erreur déterminés au préalable et liés à :
l’efficacité de la découverte des cadavres d’une part (noté Z pour « taux de
découverte »),
et au temps que la faune nécrophage met à faire disparaître le cadavre d’autre part
(noté P, pour « taux de disparition »).
Ceci se traduit par la formule suivante ;
Les suivis mortalité réalisés montrent que les coefficients correcteurs varient considérablement
en fonction de nombreux paramètres extérieurs (nombre charognards sur le site, proximité de
villages, accoutumance des prédateurs, évolution de la couverture végétale, fréquentation
100 m
Sens de parcours Eolienne
N estimé = (Na-Nb)/(P*Z*O*D)
Avec Na = Nb total d’oiseaux morts trouvés
Nb = Nb d’oiseaux tués par autre chose que les éoliennes (pas de symptômes de mort par collision ou projection) P = taux de disparition (si sur 10 cadavres, 2 disparaissent en une semaine, on a
P=0.8 (pour une semaine)) Z = taux de découverte (si on retrouve 8 cadavres, Z=0.8) O = surface prospectée ou nombre d’éoliennes D = nombre de jours de recherche.
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touristique, période de chasse, météo, type et taille des cadavres…). Pour contourner ce biais,
les études seront réalisées de la manière suivante…
Idéalement, la détermination des coefficients correcteurs se fait 4 fois par an pour
représenter la situation des 4 saisons (4 étapes de la situation en terme d’assolement,
de stades phénologiques végétales et animales, de climat, d’activité agricole….). Or
compte tenu du ciblage de l’étude vers les sensibilités les plus fortes en matière de
collision de chauves-souris, nous adapterons la fréquence de détermination de ces
coefficients aux périodes de recherche de cadavres, soit aux 3 campagnes évoquées au
paragraphe précédent. Ces coefficients correcteurs seront déterminés chaque année de
suivi.
La détermination des coefficients correcteurs se fait en début de chaque campagne de
suivi.
La parcelle sur laquelle le test sera effectué est une des 7 parcelles test évoquées
précédemment, en favorisant les conditions de hauteur de végétation et les milieux les
plus favorables à l’activité des chauves-souris. Le choix de cette parcelle est soumis à
l’autorisation du propriétaire.
Avant de commencer les campagnes de test, nous prendrons soin d’informer les
propriétaires des parcelles et éventuellement le président de l’association de chasse
locale. Nous afficherons également une note d’information pour expliquer les raisons de
la présence de cadavres de gibiers sur la parcelle, le contexte de l’étude et le besoin de
ne pas déplacer les cadavres. Cette communication est laissée en place toute la durée
du test de disparition, c'est-à-dire jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de cadavre visible sur la
parcelle.
Test de l’efficacité du chercheur (ou « test de découverte »)
Pratiquement, un échantillon de 20 cadavres d’oiseaux issus d’élevage de gibier sera dispersé
la veille au soir du jour de la première matinée de recherche de cadavres sous les éoliennes.
Cette visite s’accompagnera du positionnement préalable des repères de terrain sur l’ensemble
des parcelles, avec enregistrement au niveau du GPS, et de la mise en place des panneaux
d’information ; nous prévoyons au moins une demi-journée de travail à 2 pour cette phase de
préparation.
Ces cadavres seront de 2 tailles différentes (10 passereaux /poussins de faisans et 10 perdrix)
pour permettre d’affiner l’analyse de la vitesse de disparition des cadavres à la taille des
cadavres (chauves-souris, oiseaux). Nous serons préalablement autorisés par les services de
la Direction des Services Vétérinaires à ;
sortir les animaux d’élevage de la filière d’équarrissage,
les transporter,
les disperser sur le site.
Il faut être 2 personnes pour réaliser les tests, c'est-à-dire une personne qui disperse les
cadavres (« disperseur ») et une autre qui les recherche par la suite (« chercheur »). Après
avoir préparé les cadavres, le disperseur va les positionner sur la zone test en les lançant
(pour essayer de représenter au mieux les conditions d’une chute post-collision). Les limites de
la zone test sont préenregistrées comme évoqué précédemment. Les cadavres sont dispersés
de manière aléatoire dans les limites de la zone test, y compris sur des zones de pierriers ou
de buissons. Le disperseur enregistre alors sur GPS les points de géo référencement
(waypoint) de chaque position de cadavre en précisant le code affecté au cadavre (« G1», pour
premier grand cadavre, « P2 » pour deuxième petit cadavre…). La marge d’erreur du GPS a
pu être testée à 3 m au maximum lors de bonnes conditions climatiques (ciel dégagé).
Une fois la dispersion effectuée, la recherche destinée à identifier le taux de découverte peut
commencer. Le chercheur parcourt donc la parcelle de façon méthodique suivi par le
disperseur qui consulte en même temps le GPS. Il ne donne aucune information au chercheur
sur le positionnement des cadavres, mais veille à l’efficacité de la recherche en informant le
chercheur sur la régularité de son parcours (parallélisme des lignes virtuelles, limites de la
zone test, régularité de la vitesse de prospection…). Chaque fois que le chercheur découvre un
cadavre, le disperseur enregistre cette découverte pendant que le chercheur fixe un morceau
de ficelle à la patte du cadavre (cf. détails précédents).
Tests de disparition
Pour apprécier la vitesse de disparition des cadavres, il suffit de revenir sur chaque parcelle
après un délai variable, la parcourir de façon méthodique (comme lors du test de découverte)
et de s’aider du GPS, de la carte de terrain et des marquages à la ficelle pour remarquer la
disparition ou le déplacement des cadavres par rapport aux points préenregistrés. En
effectuant ce travail à plusieurs reprises, on peut alors apprécier l’action des nécrophages par
unité de temps.
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 167
Pour affiner l’appréciation du taux de disparition, nous organiserons les retours de façon à
dissocier un taux de disparition diurne et un taux de disparition nocturne, qui devraient avoir
des causes différentes (espèces nécrophages différentes, et perception des cadavres de façon
différentes entre le jour et la nuit). Vu que le positionnement des cadavres se fera la veille au
soir de la première visite de recherche, cette première visite sera ainsi considérée comme le
premier retour du test de disparition et permettra d’apprécier un premier taux de disparition
nocturne. Nous reviendrons ensuite le soir même pour le deuxième retour et apprécier un taux
de disparition diurne. Et ainsi de suite sur 3 jours d’affilée. En fonction des résultats, l’intervalle
de temps sera adapté.
Ainsi, lors des recherches de cadavres en phase de test de disparition, nous essayerons de
différencier les types de prédateurs (charognards ou opportunistes) ou autres causes
susceptibles d’avoir fait disparaître les cadavres tests (animaux domestiques, entomofaune
nécrophage…). Pour se faire plusieurs indices seront recherchés tels que ;
la taille des cadavres disparus (et donc la taille du prédateur potentiel),
les secteurs où les cadavres ont les plus régulièrement disparus,
le fait qu’ils aient été enlevés la nuit ou le jour (mammifère terrestres la nuit, oiseaux
diurnes le jour…),
le fait qu’ils aient été consommés sur place ou déplacés vers des zones plus à l’abri
ou des perchoirs,
les excréments laissés sur place (fientes, laissées…), voire certaines pelotes de
rejection de rapaces
les indices de prédations sur les restes de repas,
les empreintes, coulées, voies, ou indices de marquage de territoire…
les contacts directs avec les prédateurs potentiels lorsque c’est possible.
Tests d’éparpillement
Au-delà des 2 coefficients correcteurs les plus courants de taux de découverte et de taux de
disparition proposés par la méthodologie WINKELMAN, il envisagé, dans la mesure du possible,
d’affiner la mesure par la détermination d’un troisième coefficient correcteur dit
d’éparpillement lié à l’incidence de la hauteur des éoliennes, et du vent sur la portée de chute
d’un cadavre de chauvesouris. Ce coefficient vise à prendre en compte le risque de non
découverte de cadavres qui seraient tombés en dehors des aires de prospection. La
détermination de ce coefficient serait réalisée après implantation des éoliennes, depuis une
nacelle et pour différents types de conditions climatiques (intensité du vent). La mesure de la
distance entre les cadavres et le mat de l’éolienne permettrait, dans différentes conditions de
vent, d’obtenir une courbe du risque d’éparpillement à 3 variables (hauteur de la collision, force
du vent, taille des oiseaux).
13.2.5.9. Communication
Au-delà de l’information que nous mettrons en place au niveau de la réalisation des tests, et du
rapport de proximité que nous chercherons à mettre en place avec les propriétaires concernés
par le site, nous pensons judicieux de proposer de mettre en place une information
permanente sur les mats des éoliennes (sous forme de petits panneaux plastifiés), destinée
aux visiteurs, mais aussi et surtout au personnel de maintenance du site, les invitant à nous
communiquer d’éventuels cas de mortalités des oiseaux et chauves-souris.
13.2.6. Suivi du comportement et de l’activité des chauves-souris
13.2.6.1. Objectifs
Le suivi pluriannuel de l’activité chiroptérologique sur le site, qui sera réalisé en
parallèle de celui de la mortalité, nous permettra ainsi de préciser la nature des impacts du
parc éolien sur les populations locale et migratrices de chauves-souris. En priorité, l‘étude
devra nous permettre de renseigner les différents types de risque :
Perte d’habitats (risque I) :
● Les travaux liés à l’installation des éoliennes ont-ils eu un impact notable sur les
chauves-souris résidente (année 1)?
�En termes d’analyse paysagère cela correspond à identifier les éventuelles
destructions d’habitats qui étaient favorables aux espèces locales,
� Au niveau du suivi de l’activité chiroptérologique sur le site, il s’agit de savoir si la
diversité spécifique a changé depuis l’étude d’impact (information dont nous disposons
pour l’état initial) ; si oui quelles espèces ne sont plus observées sur le site (année 1) ?
● Est-ce que l’on observe une évolution, en cours d’exploitation, du cortège d’espèces, du
niveau de fréquentation et du type d’activité (chasse, transit) des espèces résidentes
sur le site d’implantation (année 1, année 2, année 3)?
Par exemple :
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� une baisse de la fréquentation traduirait un impact lié liée à la perte d’habitats ou à la
mortalité,
� une accoutumance des chauves-souris résidentes aux éoliennes se traduirait par un
niveau d’activité et une diversité spécifique proche de l’état initial et une faible mortalité
● La fréquentation du parc éolien par les Chiroptères est-elle significativement différente
de ce que l’on a pu observer lors de l’état initial?
Risques de mortalité (Type II et III)
● Observe-t’on des passages d’espèces migratrices ou des transits marqués d’espèces
de haut vol au printemps et à l’automne ?
● Comment les chauves-souris se comportent-elles dans le voisinage immédiat des
éoliennes en fonctionnement et à l’arrêt (comportement d’évitement sur les routes de
vol et lors de passages migratoires ? chasse à proximité des machines ? recherche de
gîtes au niveau des nacelles ?)
● Quels sont les effets des conditions météo locales sur l’activité des chauves-souris
(niveau d’activité des espèces résidentes ; répartition de l’activité des espèces
résidentes ; passages migratoires) ?
● Dans le cas de mortalité avérée (sur le site et sur des sites voisins), évaluer les risques
en fonction des espèces concernées, des périodes et des conditions météorologiques.
13.2.6.2. Méthodologie
Analyse de l’évolution des structures paysagères et d es habitats disponibles
Il s’agit d’évaluer l’impact que la phase de chantier a eu sur les habitats favorables aux
chiroptères (risques de type I) : voies de déplacement pour les espèces inféodés aux lisière ;
habitats de chasse ; gîtes.
Cette évaluation, réalisée à l’appui de photographies aériennes (antérieure et
postérieure au projet) et de relevés de terrain consistera à analyser l’évolution paysagère du
site en particulier au niveau des structures boisées.
Suivi de l’activité chiroptérologique
L’activité chiroptérologique sur le site pourra être évalué et suivi par l’intermédiaire de
deux techniques complémentaires : un suivi au sol à l’occasion de déplacements avec un
détecteur d’ultrasons, des enregistrements en altitude avec un appareil fixe.
De façon très générale, la méthodologie d’étude se décompose en une phase de recueil
de données à l’occasion de séances d’écoute sur le terrain et d’une phase de traitement des
données avec analyse des sons enregistrés.
La phase de terrain se décompose classiquement en trois volets :
● suivi de la migration/transit de printemps,
● étude de la fréquentation estivale du site,
● suivi de la migration/transit d’automne,
Les séquences d’écoute au sol seront réalisées à l’appui d’un détecteur d’ultrasons
(Pettersson D240X). Les informations obtenues le long du transect et relatives à chaque
point d’écoute (conditions météo, horaire, nombre de contacts pour chaque espèce,…) sont
notées en temps réel à l’aide d’un dictaphone. Les séquences qui ne sont pas déterminées
instantanément sont stockées au format .wav sur un enregistreur M-AUDIO 24/96
(Microtrack).
Elles seront effectuées à l’occasion de transects nocturnes réalisés le long de la ligne
d’éoliennes et ponctués de points d’écoutes de 10 à 15 minutes situés à proximité immédiate
des machines.
Les enregistrements automatiques seront réalisés avec un Anabat SD1. Il s’agit d’un
enregistreur couplé à un détecteur qui fonctionne suivant le principe de la division de
fréquence. L’enregistreur est activé dès qu’un ultrason est capté par le détecteur.
L’enregistreur est équipé d’une carte mémoire qui permet de sauvegarder de nombreuses nuits
d’enregistrement cumulées. L’Anabat peut ainsi être positionné en un point fixe pour
fonctionner plusieurs nuits d’affilées. L’idéal est de placer le micro (qui peut être déporté à
l’aide d’un cable) à hauteur de pale des éoliennes afin de suivre l’activité des chauves-souris
en plein ciel. Suivant les possibilités (à envisager avec ABO-WIND) l’Anabat pourrait être
positionné sur le mas de mesure présent sur le site
Les objectifs du suivi seront :
� d’identifier les espèces ou groupe d'espèces qui fréquentent le site pour chaque
période considérée (printemps, été, automne),
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� d’identifier d’éventuels passages migratoires ou transits d’espèces de haut vol au
printemps et à l’automne (périodes non couvertes dans l’étude d’impact),
� d’évaluer l’activité des chiroptères à l’échelle du site et pour chaque période
considérée.
Les séquences enregistrées seront analysées avec des logiciels spécifiques pour
l’identification des espèces.
Les données obtenues lors de ce suivi ultrasonore permettront :
● de définir des niveaux de fréquentation du site (très faible, faible, moyen, assez fort, fort)
globaux et par espèce (ou groupe d’espèces) en fonction de différents classes de vent
et aux différentes périodes de l’année (printemps, été, automne),
● de suivre l’évolution de la fréquentation du site par les Chiroptères au cours des trois
années du suivi,
● de comparer les résultats avec ceux obtenus lors de l’état initial
● d’associer d’éventuelles données de mortalité à des niveaux de fréquentation du site,
des périodes et des conditions météorologiques.
II.3. Suivi du comportement
L’objectif est d’acquérir des données nous informant sur le comportent adoptée par les
espèces résidentes et migratrices dans le voisinage immédiat des éoliennes (comportement
d’évitement ou de chasse à proximité des machines, recherche de gîtes au niveau des
nacelles ?) et l’évolution de ce comportement au cours du suivi.
Les renseignements seront obtenus de deux manières :
- par l’interprétation des séquences d’écoute au détecteur d’ultrasons dans le voisinage
immédiat des éoliennes permettant de distinguer les actions de chasse, des simples
déplacement ;
- par observation à l’œil nu en fin d’après-midi, au crépuscule et lors des nuits lumineuses
(pleine lune).
L’étude du comportement des Chiroptères peut reposer sur des technologies onéreuses telles
que des caméras infrarouges, soit à image thermique, soit avec un puissant illuminateur
infrarouge. Ces techniques ne seront pas utilisées dans le cadre de cette étude. En effet,
compte tenu de leurs coûts élevés, leur utilisation est limitée soit à des sites problématiques,
soit à la recherche.
13.2.6.3. Traitement des données et synthèses
Les données recueillies au cours des visites de terrain sont saisies sur tableur Excel et
destinées à un traitement statistique. Les résultats et leurs interprétations sont présentés pour
chacun des thèmes de suivi sous forme de synthèses cartographiques établies sur support SIG
(Map Info) afin de permettre une exploitation non seulement au moment du bilan annuel, mais
aussi à posteriori pour des comparaisons à plus grande échelle, suite à plusieurs années de
recueil de données (requêtes selon différents critères comme les espèces, le climat, le cycle
biologique, les secteurs géographiques…).
Enfin, nous intégrerons dans le traitement des données, et la synthèse des résultats les
rapports que pourront être faits entre les données recueillies et ;
les conditions climatiques,
l’état de fonctionnement des machines,
et l’évolution de la couverture végétale.
Les résultats pourront également être comparés avec ceux d’autres suivis comparables à
l’échelle régionale (notamment au niveau des parcs de Ventura), et dans la littérature
internationale la plus récente.
13.2.6.4. Données nécessaires à fournir par Abo-Wind
Pour mener à bien la mission, nous demandons à ce que Abo-Wind nous fournisse dans la
mesure du possible ;
-les caractéristiques des éoliennes (notamment hauteur de la nacelle, longueur des
pales et vitesses de rotation)
l’emplacement des éoliennes (sus forme de tables SIG)
les données de vents déjà connues avant le début du suivi, et un accès régulier (à
postériori) aux enregistrements climatiques au moment de la phase de traitement des
données).
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14. ANNEXE 2 : ELEMENTS CARTOGRAPHIQUES UTILISES POUR LA DEFINITION DES TRAMES BLEUES EN
REGION LANGUEDOC-ROUSSILLON Projets de classements des cours d’eau et espaces fonctionnels
Zone d’étude du projet éolien
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Cours d’eau particulièrement important pour la préservation de la biodiversité, parmi les cours d’eau non inclus dans les projets de classements ((L214 17 CE)
Zone d’étude du projet éolien
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Zones humides institutionnellement reconnues
Zone d’étude du projet éolien
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Zones abritant potentiellement des zones humides
Zone d’étude du projet éolien
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15. ANNEXE 3 : MESURES PRECONISEES PAR LE
SDIS
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16. ANNEXE 4 : PLANS DE DEFRICHEMENT DES EOLIENNES
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 178
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 179
Nom scientifique Nom vernaculaire
Abies alba Mill. subsp. alba Sapin pectiné
Agrostis capillaris L. subsp. capillaris Agrostide commune
Agrostis stolonifera L. subsp. stolonifera var. stolonifera
Agrostide stolonifère
Anagallis tenella (L.) L. Mouron délicat
Andryala integrifolia L. Andryale à feuilles entières
Anemone nemorosa L. Aménome sylvie
Anthoxanthum odoratum L. subsp. odoratum Flouve odorante
Aquilegia vulgaris L. subsp. vulgaris Ancolie commune
Asplenium adiantum-nigrum L. subsp. adiantum-nigrum var. adiantum-nigrum
Doradille noire
Athyrium filix-femina (L.) Roth Fougère femelle
Betula pubescens Ehrh. subsp. glutinosa Berher Bouleau pubescent
Blechnum spicant (L.) Roth Blechne en épi
Calluna vulgaris (L.) Hull Callune commune
Cardamine raphanifolia Pourr. subsp. raphanifolia Cardamine à feuilles de ravenelle
Carex echinata Murray Laîche étoilée
Carex laevigata Sm. Laîche
Carex pilulifera L. subsp. pilulifera Laîche à pilules
Carex viridula Michx. subsp. oedocarpa (Andersson) B.Schmid
Laîche
Castanea sativa Mill. Châtaignier
Centaurea jacea L. subsp. nigra (L.) Bonnier & Layens var. nigra
Centaurée noire
Cerastium fontanum Baumg. subsp. vulgare (Hartm.) Greuter & Burdet
Céraiste commun
Chaenorrhinum minus (L.) Lange subsp. minus Petite Linaire
Cicerbita plumieri (L.) Kirschl. Laitue de Plumier
Cirsium palustre (L.) Scop. Cirse des marais
Cirsium vulgare (Savi) Ten. subsp. vulgare Cirse commun
Clinopodium vulgare L. subsp. vulgare Calament commun
Conopodium majus (Gouan) Loret Noix de terre
Conyza canadensis (L.) Cronquist Vergerette du Canada
Corylus avellana L. Noisetier
Cytisus scoparius (L.) Link subsp. scoparius Genêt à balais
Deschampsia cespitosa (L.) P.Beauv. subsp. cespitosa Canche cespiteuse
Deschampsia flexuosa (L.) Trin. subsp. flexuosa Canche flexueuse
Digitalis purpurea L. var. purpurea Digitale pourpre
Dryopteris affinis (Lowe) Fraser-Jenk. subsp. affinis Fougère affine
Epilobium angustifolium L. subsp. angustifolium Epilobe en épi
Epilobium montanum L. Epilobe des montagnes
Epilobium parviflorum Schreb. Epilobe à petites fleurs
Erica cinerea L. Bruyère cendrée
Eupatorium cannabinum L. subsp. cannabinum Eupatoire chanvrine
Euphorbia amygdaloides L. subsp. amygdaloides Euphorbe des bois
Euphorbia hyberna L. subsp. hyberna Euphorbe d’Irlande
Fagus sylvatica L. subsp. sylvatica Hêtre fayard
Fragaria vesca L. Fraisier sauvage
Frangula dodonei Ard. subsp. dodonei Bourdaine
Galeopsis angustifolia Ehrh. ex Hoffm. subsp. angustifolia
Galéopside à feuilles étroites
Galeopsis ladanum L. subsp. ladanum Galéopside
Galeopsis tetrahit L. subsp. tetrahit Ortie royale
Genista pilosa L. subsp. pilosa Genêt poilu
Glaucium flavum Crantz Pavot jaune
Gnaphalium uliginosum L. subsp. uliginosum Gnaphale des marais
Hedera helix L. subsp. helix écoph. rampant Lierre rampant
Hieracium sabaudum L. Epervière
Hieracium sp. Epervière
Holcus mollis L. subsp. mollis Houlque molle
Hypericum humifusum L. Millepertuis couché
Hypericum pulchrum L. Millepertuis élégant
Hypochaeris radicata L. subsp. radicata Porcelle enracinée
Ilex aquifolium L. Houx
Isolepis setacea (L.) R.Br. Scirpe sétacé
Jasione montana L. subsp. montana var. montana Jasione des montagnes
Juncus acutiflorus Ehrh. ex Hoffm. Jonc à tépales aigus
Juncus bufonius L. subsp. bufonius var. bufonius Jonc des crapauds
Juncus bulbosus L. subsp. bulbosus Jonc bulbeux
Juncus effusus L. var. effusus Jonc diffus
Juncus tenuis Willd. subsp. tenuis Jonc ténu
17. ANNEXE 5 : LISTE DES ESPECES VEGETALES RECENSEES AU COURS DE L’EXPERTISE D’ENTOMA (2008)
Projet éolien de Labruguière, Cuxac-Cabardès et Les Martys Expertises écologiques de l’étude d’impact sur l’environnement Juin 2014 180
Lapsana communis L. subsp. communis Lampsane commune
Leucanthemum vulgare Lam. subsp. vulgare var. vulgare
Grande Marguerite
Linaria repens (L.) Mill. var. repens Linaire rampante
Liriodendron tulipifera L. Tulipier de Californie
Lolium perenne L. Ray-grass commun
Lonicera nigra L. Chèvrefeuille noir
Lonicera periclymenum L. subsp. periclymenum écoph. rampant
Chèvrefeuille rampant
Lotus pedunculatus Cav. Lotier des fanges
Luzula multiflora (Ehrh.) Lej. subsp. congesta (Thuill.) Arcang.
Luzule multifleurs
Luzula sylvatica (Huds.) Gaudin subsp. sylvatica Luzule des bois
Lysimachia nemorum L. subsp. nemorum Lysimaque des bois
Lysimachia vulgaris L. subsp. vulgaris Lysimaque commune
Lythrum portula (L.) D.A.Webb subsp. portula Lythre couché
Melampyrum pratense Mélampyre des prés
Melica uniflora Retz. Mélique à une fleur
Melilotus officinalis Lam. Mélilot officinal
Moehringia trinervia (L.) Clairv. Méhringie à trois nervures
Molinia caerulea (L.) Moench subsp. caerulea Molinie bleue
Omalotheca sylvatica (L.) Sch.Bip. & F.W.Schultz Cotonnière des bois
Osmunda regalis L. Osmonde royale
Oxalis acetosella L. Surelle petite oseille
Paris quadrifolia L. Parisette à quatre feuilles
Phleum pratense L. subsp. pratense Fléole des prés
Picea abies (L.) H.Karst. subsp. abies Epicéa
Pinus nigra Arnold subsp. nigra Pin noir
Pinus sylvestris L. Pin sylvestre
Plantago lanceolata L. subsp. lanceolata var. lanceolata Plantain lancéolé
Plantago major L. subsp. major Plantain à larges feuilles
Poa nemoralis L. subsp. nemoralis var. nemoralis Pâturin des bois
Polygonatum odoratum (Mill.) Druce Sceau de Salomon odorant
Potamogeton polygonifolius Pourr. Potamot à feuilles de renouée
Potentilla erecta (L.) Rausch. subsp. erecta var. erecta Tormentille
Prenanthes purpurea L. Prénant pourpre
Prunella vulgaris L. subsp. vulgaris Brunelle commune
Pseudotsuga menziesii (Mirb.) Franco Sapin de Douglas
Pteridium aquilinum (L.) Kuhn subsp. aquilinum Fougère aigle
Quercus petraea Liebl. subsp. petraea Chêne séssile
Quercus robur L. subsp. robur Chêne pédonculé
Ranunculus flammula L. subsp. flammula Renoncule flammèche
Ranunculus repens L. Renoncule rampante
Rubus sp. Ronce
Rumex acetosella L. subsp. acetosella var. acetosella Petite Oseille
Salix caprea L. Saule marsault
Salix cinerea L. Saule cendré
Sambucus racemosa L. subsp. racemosa Sureau rouge
Sanguisorba minor Scop. subsp. minor var. minor Petite Pimprenelle
Scilla lilio-hyacinthus L. Scille lis-jacinthe
Scrophularia nodosa L. Scofulaire noueuse
Senecio adonidifolius Loisel. Séneçon à feuilles d’Adonis
Senecio inaequidens DC. Séneçon du Cap
Senecio viscosus L. Séneçon gluant
Senecio vulgaris L. subsp. vulgaris Séneçon commun
Silene dioica (L.) Clairv. var. dioica Compagnon rouge
Silene nutans L. subsp. nutans var. nutans Silène penché
Silene vulgaris (Moench) Garcke subsp. vulgaris Silène enflé
Solidago virgaurea L. subsp. virgaurea Verge d’Or
Sonchus asper (L.) Hill subsp. asper Laiteron rude
Sonchus oleraceus L. Laiteron des maraichers
Sorbus aria (L.) Crantz subsp. aria Alisier blanc
Sorbus aucuparia L. subsp. aucuparia Sorbier des oiseleurs
Sphagnum sp. Sphaigne
Stachys officinalis (L.) Trevis. subsp. officinalis Epiaire des bois
Stellaria holostea L. var. holostea Stellaire holostée
Taraxacum sp. Pissenlit
Teucrium scorodonia L. subsp. scorodonia Sauge des bois
Trifolium campestre Schreb. subsp. campestre var. campestre
Trèfle champêtre
Trifolium repens L. subsp. repens var. repens Trèfle rampant
Tulipa sylvestris L. subsp. australis (Link) Pamp. Tulipe australe
Tussilago farfara L. Pas d’Ane
Vaccinium myrtillus L. Myrtille
Verbascum sp. Molène
Verbena officinalis L. Verveine officinale
Veronica officinalis L. Véronique officinale
Viburnum opulus L. Vione obier
Vinca minor L. Petite Pervenche
Viola canina L. subsp. canina var. canina Violette des chiens
Viola palustris L. subsp. palustris Violette des marais
Viola reichenbachiana Jord. ex Boreau Violette de bois
Wahlenbergia hederacea (L.) Rchb. Wahlenbergie à feuilles de lierre
Projet de parc éolien du « Roc del Mounge » (Aude et Tarn)
Annexe 3 : Etude d’impact paysager (Terre d’Histoire, 2012 et mise à jour de 2013)
Communes de Labruguière / Cuxac-Cabardès / Les Martys
JANVIER 2013HITERRE TOIREarchitectes-paysagistes
PARC EOLIEN du “ROC DEL MOUNGE”
ETUDE D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT
VOLET PAYSAGER
VOLET 1 : CADRAGE PREALABLE...................................................................................
VOLET 2 : ANALYSE DE L'ETAT INITIAL DU SITE...........................................................
2.1 - Les caractéristiques du site.....................................................................................................................................2.1.1 - Le relief...............................................................................................................................................................................................................
2.1.1.1 - En périphérie du site2.1.1.2 - Sur le site même
2.1.2 - L’occupation humaine........................................................................................................................................................................................2.1.2.1 - L’habitat2.1.2.2 - Les activités économiques2.1.2.3 - Monuments, patrimoine et architecture vernaculaire2.1.2.4 - Sites et patrimoine naturel2.1.2.5 - Les activités touristiques et de loisirs
2.1.3 - Les réseaux.......................................................................................................................................................................................................2.1.3.1 - Réseau routier et ferré2.1.3.2 - Réseau électrique
2.1.4 - Lacs, barrages et rivières..................................................................................................................................................................................2.1.5 - La palette végétale............................................................................................................................................................................................
2.1.5.1 - Les vallons Sud de la Montagne Noire 2.1.5.2 - Les versants Sud au-delà de la Montagne Noire2.1.5.3 - Le territoire forestier de la Montagne Noire
2.2 - L’identification des unités visuelles.......................................................................................................................2.2.1 - Lignes de lisibilité et unités paysagères............................................................................................................................................................2.2.2 - Champs visuels et cônes de perception............................................................................................................................................................2.2.3 - Sensibilité et valeur donnée au paysage...........................................................................................................................................................
2.3 - La justification du choix..........................................................................................................................................2.3.1 - Implantation de base (Etudiée fin 2007)............................................................................................................................................................2.3.2 - Composition - 2ème principe (Fin 2008)...........................................................................................................................................................2.3.3 - Variante optimisée (Fin 2010)...........................................................................................................................................................................2.3.4 - Implantation définitive retenue (2012)...............................................................................................................................................................
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Site éolien du Roc del Mounge
VOLET 3 : LES IMPACTS SUR L’ENVIRONNEMENT........................................................
3.1 - Impacts sur l'image du paysage...............................................................................................................................
3.3 - Impacts du design des éoliennes et bâti..................................................................................................................3.3.1 - Dimensionnement et volumes..............................................................................................................................................................................3.3.2 - Couleur.................................................................................................................................................................................................................3.3.3 - Bâti nécessaire à l'exploitation..............................................................................................................................................................................
3.4 - Impacts des emprises des bases d'éoliennes et plates-formes de montage.......................................................3.4.1 - Emprise des bases d'éoliennes............................................................................................................................................................................3.4.2 - Emprise des plates-formes de montage...............................................................................................................................................................
3.5 - Impacts des voies d'accès.........................................................................................................................................3.5.1 - Voies d'accès revêtues.........................................................................................................................................................................................3.5.2 - Pistes forestières existantes non revêtues et sections de piste à créer...............................................................................................................
3.6 - Impacts liés au raccordement au réseau électrique...............................................................................................
3.7 - Impacts des bâtiments et aires temporaires de chantier........................................................................................
3.8 - Impacts des bâtiments permanents liés à l'exploitation du parc éolien...............................................................
3.9 - Impacts cumulatifs / sites éoliens périphériques ...................................................................................................
3.1.1 - Impacts sur les secteurs urbanisés......................................................................................................................................................................3.1.2 - Impacts sur les lieux de vie en milieu rural...........................................................................................................................................................3.1.3 - Impacts depuis les axes de circulation.................................................................................................................................................................3.1.4 - Carte de repérage des coupes.............................................................................................................................................................................3.1.5 - Coupe Nord/Sud - Castres / Villardonnel..............................................................................................................................................................3.1.6 - Coupe Ouest/Est - Lac des Cammazes / D.612...................................................................................................................................................3.1.7 - Coupe Le Pas de Rieu Bas / Le Cun Bas Sud.....................................................................................................................................................3.1.8 - Coupe Laprade Basse / Laurens..........................................................................................................................................................................
3.2 - Impacts sur le patrimoine bâti classé et inscrit.......................................................................................................3.2.1- Analyse ciblée des impacts visuels........................................................................................................................................................................3.2.2 - Carte de repérage des coupes.............................................................................................................................................................................3.2.3 - Coupe Forêt de Montaud / Carcassonne..............................................................................................................................................................3.2.4 - Coupe Tertre de Co de Davis / Châteaux de Lastours ........................................................................................................................................3.2.5 - Coupe Château de Saissac / Puech d’Enblanc Site.............................................................................................................................................
3.10 - Photomontages commentés...................................................................................................................................
3.11 - Parti d’aménagement et articulation avec les autres projets existants..............................................................
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Site éolien du Roc del Mounge
VOLET 4 : REDUCTION, SUPPRESSION ET COMPENSATION DES IMPACTS..............
4.1 - Mesures concernant les éoliennes............................................................................................................................4.1.1 - Dimensionnement et volumes...............................................................................................................................................................................4.1.2 - Couleur..................................................................................................................................................................................................................4.1.3 - Publicité.................................................................................................................................................................................................................4.1.4 - Positionnement des éoliennes et recomposition du paysage................................................................................................................................4.1.5 - Emprise des bases d'éoliennes et plates-formes de montage..............................................................................................................................
4.2 - Mesures concernant les voies d'accès.....................................................................................................................4.2.1 - Voie d'accès revêtues............................................................................................................................................................................................4.2.2 - Pistes d’accès non revêtues..................................................................................................................................................................................4.2.3 - Pistes d'accès des convois : tracé général............................................................................................................................................................
4.3 - Mesures paysagères préconisées pour le bâti.........................................................................................................
4.4 - Mesures paysagères préconisées pour la mise en enterré de la ligne électrique................................................
4.5 - Mesures paysagères préconisées pour l’aire principale de chantier et la base légère.......................................
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Site éolien du Roc del Mounge
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Le site projeté et développé par la Société RF Invest (porteur du projet) et étudié par la société NEOEN, pour l'implantation d'éoliennes se présente comme un vaste massif boisé, disposé en partie sommitale, dans la Montagne noire, à la limite Sud du PNR du Haut-Languedoc. La très forte charge arborée ne rend pas facilement identifiable le relief du site dans le grand paysage. Le point culminant du site éolien est le Puech Mégé à 974 m (près du Pic de Montaud qui culmine à 1 041 m), à l’extrémité Nord de l’aire d’étude immédiate, tandis qu’au Sud, à la hauteur de la forêt de la Clergue, deux points hauts peuvent être relevés, respectivement à 852 (borne géodésique) et 822 m. L’ensemble du site d’étude s’étire donc sous forme d’une langue, du Nord au Sud, sur plus de 4.5 km. Il offre une pente régulière en direction du Sud, mais présente des variations topographiques importantes au coeur même du massif (le dénivelé entre points hauts y étant d’environ 150 m). Cette pente orientée au Sud, en direction du grand couloir valléen de communication dans lequel transite l’ensemble des flux routiers, autoroutiers, ferroviaires et même électriques (avec la ligne 400 kV) est d’ailleurs très perceptible dans le grand paysage, depuis les hauteurs opposées (point haut de Montréal par exemple, au-delà de Carcassonne). Cette descente très progressive est aussi clairement appréhendée à travers l’ensemble du réseau hydrographique de la Montagne Noire, majoritairement orienté au Sud.
Les espaces ouverts, souvent traités en pâtures, sont principalement situés entre le Lac de Laprade Basse (au Sud) et le village de Laprade (au Nord). Ces espaces constituent de véritables «respirations visuelles» dans un ensemble à très forte charge boisée. Le dénivelé entre le point haut du massif boisé sur le site (974 m) - la moyenne étant plutôt autour de 880 m - et les vallons périphériques (autour de 820 m) n’est donc généralement que d’une centaine de mètres. Il n’y a donc pas véritablement d’effet de surplomb de ce massif dans le paysage environnant. Ce site a été retenu par le bureau d’études spécialisé pour y implanter des éoliennes, du fait de bonnes conditions aérauliques. Il est à cheval sur deux régions (Midi-Pyrénées et Languedoc Roussillon) et surtout deux départements - le Tarn et l’Aude - dans des secteurs où les potentialités d'implantation sont favorables, notamment du fait de la faible densité d'habitat.
Le site d'étude s'inscrit dans un territoire chargé d'histoire et où la présence humaine se manifeste historiquement de très nombreuses façons. La Montagne Noire constitue un véritable château d’eau dont Paul Riquet a su habilement tirer profit, afin d’alimenter le canal du Midi, à travers lacs et barrages, mais aussi les fameuses «rigoles».
NEOEN
L’ensemble de ces infrastructures exceptionnelles, dont la source hydraulique est située dans la Montagne Noire, a conduit l’UNESCO à classer l’ensemble du canal du Midi au patrimoine mondial en 1996. Mais cette utilisation «judicieuse» de l’eau à travers les moyens mis en oeuvre à l’époque, ne venait que prolonger une utilisation immémoriale de l’eau grâce à de très nombreux moulins et ateliers exploitant la force de l’eau et permettant d’assurer toutes les activités artisanales et pré-industrielles qui ont d’ailleurs perduré jusqu’au milieu du 20ème siècle le long de l’Orbiel, du Linon, de la Vernassonne ou de la Dure (les noms de lieux dits en sont l’illustration: les forges, la Moulina, le Martinet, les Ferrans...).
Le site éolien s’inscrit aussi au coeur d’un massif extrêmement boisé, où il était relativement aisé d’établir des maquis, durant l’occupation (lors de la seconde guerre mondiale). Ceci explique la présence, à côté du lieu-dit Font-Bruno, du monument commémoratif (à l’ouest du site). Mais l’activité dominante sur le territoire est bien l’exploitation forestière, tant des feuillus (où domine le Hêtre) que des résineux. Le site lui-même ne présente, au niveau de sa partie sommitale, aucune habitation. Les premières constructions sont établies à l’Ouest du massif, dans la coulée ouverte entre le Co de David au Nord et Laprade Basse au Sud. Les deux zones d’habitat les plus proches de l’aire d’étude immédiate sont les hameaux des Cabanes et Bissou, sur le flanc Ouest du site. Le massif forestier, correspondant à l’aire, présente d'ailleurs la particularité d'être situé dans une aire de bascule, au niveau du découpage administratif, puisqu'il est à cheval sur deux régions et deux départements. La limite administrative ne suit d'ailleurs absolument aucune logique topographique et coupe arbitrairement le massif, qui prend au Nord le nom de forêt de Montaud et au Sud celui de Bois de Gramentès. Au niveau géographique et paysager, le couloir valléen de l’Orbiel constitue l’axe majeur de pénétration dans le massif, sur le versant Sud. Longé par la D.101, il est d’ailleurs associé à une relative concentration de l'habitat et des activités (y compris agricoles). Mais en terme d’accessibilité, c’est bien la D.118 qui constitue l’axe routier majeur (reliant Carcassonne à Mazamet); elle traverse le site et la Montagne Noire du Nord au Sud.
La charte du Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc a été établi pour la période 2011-2023. Elle intègre un document de référence territorial pour l'énergie éolienne et s'appuie sur une délibération des autorités du parc, fin décembre 2009, destinée à fixer une stratégie et des orientations sur le thème de l'énergie.
En matière de paysage, il s'agit de limiter la prolifération et le mitage du territoire, avec un total maximum installé de 300 mâts sur le territoire, la limitation à 125 mètres hors-tout de la hauteur des machines et le respect du zonage des documents de référence éoliens et des ZDE approuvées.
Le projet éolien s'inscrit clairement dans le respect de ces directives du parc, destinées à assurer précisément « un développement maîtrisé des énergies renouvelables » (Axe 2 – mesure 2.1.2), avec une exclusion systématique des zones de sensibilité maximale, à savoir des espaces paysagers remarquables et/ou des espaces d'intérêt écologique majeur ou reconnus. La concertation et la coordination inter-régions est également souhaitée par le Parc, s'agissant bien ici d'un parc éolien situé à cheval sur Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon et 2 départements distincts.
Le PNR est également soucieux, dans sa démarche, «…des effets cumulatifs produits par les projets successifs d'implantation» sur la biodiversité (en particulier l'avifaune, les paysages et la qualité de vie dans le territoire). C'est la raison pour laquelle le dossier d'étude analysant en détail le site projeté et son environnement a conduit à passer en revue l'ensemble des thématiques permettant de qualifier notamment le paysage, mais aussi d'identifier tous les parcs périphériques avec leurs interactions potentielles, notamment les inter-visibilités, en fonction des distances.
La carte de l'état des lieux des permis de construire et des zones de développement éolien (établie en 2010) et représentant une situation « cumulée » des différents critères pris en compte (espaces d'intérêt écologique, paysages remarquables, protections réglementaires, zones habitées, espaces naturels sensibles, avifaune et zonages d'inventaires, ZNIEFF) a donc été étudiée avec soin. La compatibilité du parc projeté a été vérifiée et la carte correspondante insérée dans le dossier (cf page suivante).
Enfin, le PNR émet des recommandations - durant la phase d'étude et conception du projet - concernant les effets, qu'ils soient directs, indirects, cumulatifs, temporaires ou durables, qui sont pris en compte dans les volets 3 et 4 « Impacts et Mesures » et font l'objet de prescriptions et d'engagements destinés à la phase de réalisation du chantier, puis d'exploitation au niveau des bonnes pratiques. A cette fin, des recommandations thématiques (3 thèmes) sont émises par le PNR. Elles sont contrôlées systématiquement pour l'élaboration du dossier, notamment dans les choix d'implantation, des accès et de l'ensemble des prescriptions d'aménagement.
Vue sur la forêt de Montaud entre Les Martys et Laprade
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Introduction
Site éolien du Roc del Mounge