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AU SOMMAIRE :La mixité des matériaux autourdu bois, un facteur de richesseet de créativité

Pages 2 et 3

Le comptoir wallondu matériel forestier à Aye(Marche-en-Famenne) :Une graine en bois eten verre abrite lesarbres de demain

Pages 4 à 7

La passerelle du parc « RueRompré » à La Roche-en-Ardenne :Le bois et l’acier s’associentpour enjamber l’Ourthe

Pages 8 et 9

Le Musée de la Photographieà Charleroi :Derrière l’aluminium,le bois se joue des loisde la pesanteur

Pages 10 à 13

Le pavillon José Lilien audomaine de Bérinzenne (Spa) :Le bois et la pierre s’unissentpour créer une forme courbe

Pages 14 et 15

CRÉDITS :Les textes sont la propriété des architectes pour les différents projets

présentés, de Valbois RN et de La Fibre Comm. Toute reproduction,

même partielle, des textes et des documents de cette publication, est

soumise à l’approbation préalable de leur(s) propriétaire(s).

Réalisé en mai 2009

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Notre couverture :Le Musée de la Photographieà CharleroiPhoto : © La Fibre Comm.

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La mixité des matériaux autourdu bois, un facteur de richesseet de créativité

Le bois est le matériau de la mixité. Depuis bien longtemps, le bois porte, renforce,résiste, accompagne et dialogue avec les autres matériaux de l’architecture. Il semblemême que bien avant les autres, il ait su tirer parti de cette richesse.Grâce au bois, et à ses qualités, de nouvelles possibilités techniques et esthétiquess’ouvrent aux autres matériaux. Un échange dans les deux sens qui permet égalementau bois de se bonifier.Le bois offre une large palette d’associations. Accompagnant des matériaux nouveaux,il est cette référence connue, apaisante, chaleureuse. Couplé aux matériaux naturelslocaux, il apporte la qualité structurelle attendue ou une touche esthétique et créativenovatrice.Quel que soit le cas, le bois combiné à d’autres matériaux donne un cachet si particu-lier à une réalisation, ce qui lui confére un caractère de proximité qu’aucun autre maté-riau ne saurait su produire. L’explication tient sûrement dans le fait que le bois conser-ve en lui une référence à son origine. Malgré toutes les transformations qu’il peut subir,il continue à évoquer, de prés ou de loin, l’arbre et la forêt.

Mais en parallèle, se pose souvent la question de la faisabilité technique de telle outelle association de matériaux. Chaque matériau présente ses spécificités, des pointsforts et des faiblesses. Métaux et alliages, verres et céramiques, polymères artificiels,polymères naturels, matériaux composites… tous pourraient être associés, par assem-blage ou par juxtaposition, si ce n’est le problème de leur compatibilité !Les ingénieurs se sont penchés depuis des années sur ces questions. Leurs conclu-sions semblent démontrer qu’il est des couples gagnants, surtout avec le bois.Dans une époque d’innovation, il faut rester attentif aux nouvelles possibilités offertesau bois. En fonction des usages, des performances, de l’acte créatif… il convient des’ouvrir à tous les “mix” possibles autour bois.

Gardons à l’esprit les mots de l’artiste sculpteur française, Odile Alexandre Rousselet,qui en mars 1995 s’exprimait en ces termes : « la mixité des matériaux ayant déjà leurpropre histoire m’a permis d’établir un dialogue, m’évadant du format plan, me laissantapprendre à formuler le lien entre les choses et les êtres, lien tissé au fil du temps ».

L’évolution des mentalités et les progrès technologiquesfaçonnent notre époque.La facilité avec laquelle circule l’information permet d’êtremieux éclairés sur les qualités des matériaux et sur leursapplications. Chacun a désormais conscience qu’en associantles matières, la construction gagne en performance.À cette vision, il convient de rapprocher les progrèstechnologiques qui permettent de renforcer les unionset d’entrevoir de nouvelles pistes de mixité.Dans ce domaine, le bois se révèle un compagnon unique.Il est capable de s’unir avec bonheur à tous les autresmatériaux et confère une identité particulière, un vocablenouveau, au monde du construit.

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age LE POINT DE VUE D’UNE SPÉCIALISTE DU MATÉRIAU BOIS

La parole à Nathalie FrançoisResponsable “Chaîne de contrôle PEFC” au CTIBConsultante “guidance technologique” en Région wallonne

« La mixité est un univers très large, il est difficile d’en fairele tour tant les manières d’appréhender le sujet sont vastes.Si l’on se place d’un point de vue rationnel, on peut penserqu’il n’existe pas de mélange préférentiel, chaque matériaupeut être associé au bois. Par contre, à regarder les chosessous l’angle structurel, la mixité amène à d’autres conclu-sions. Le point de convergence entre ces différentes visionsconsiste en une devise : tirer le meilleur de chaque matériau.Dans sa mise en œuvre, le bois présente des limites, commetous les autres matériaux d’ailleurs. Il ne faut pas forcer sonutilisation sans penser aux conséquences, et au risque dedévalorisation qu’il courrait alors.De mon point de vue, il me semble possible de scinder laquestion de la mixité avec le bois, en deux parties : les asso-ciations à vocation structurelle et celles esthétiques.Exemple courant de mixité structurelle, on le retrouve dans lecouple bois et béton, au niveau du plancher. Je me souviensdes travaux qui étaient alors menés en Suisse, au moment oùj’y résidais. C’est une formidable association car chaquematériau travaille au mieux de ses capacités, le béton encompression et le bois en traction.Autre couple bien connu, celui formé par le bois et l’acier. Enstructure, on observe plutôt des associations type poutres entreillis qui, au lieu d’avoir une âme pleine en bois, incorporentdu métal. Le produit généré est à la fois léger, son esthétiquesort des sentiers battus, et il a l’avantage de bien marier lesdeux composants.

Au-delà de cet exemple, bois et acier forment un coupleincontournable notamment au travers des assemblages dansles structures, qui passent le plus souvent par l’acier. Cettemixité appelle naturellement une grande attention par rapportau feu. D’ailleurs, il n’est pas rare de voir des éléments struc-turels divers recouverts par du bois pour leur assurer uneplus grande tenue au feu. On peut d’ailleurs se demanderpourquoi ne pas avoir choisi directement le bois?En Suisse, des travaux ont également été entrepris autourd’un nouveau couple : l’association des matériaux bois etverre. L’idée est de réaliser des poutres en I avec une âme enverre.Si structurellement, le bois, l’acier et le béton sont les plususités, d’un point de vue esthétique, les possibles semblentsans fin. Tout d’abord, nous disposons de suffisamment dematériaux typiquement régionaux pour créer de très belleschoses. Bois/pierre vers Namur ou Liège, bois/brique dans leHainaut sont des associations visuellement superbes. Lecrépi, de plus en plus présent dans nos contrées, permetégalement de jolis contrastes.Aujourd’hui, des essais sont menés sur le bois et le bambou,ce dernier présentant certaines propriétés mécaniquessupérieures à celles du bois. Comme quoi, toutes les mixitéssemblent possibles sur le papier.Les idées ne manquent pas, la difficulté tient plutôt dans laviabilité technico-économique de ces innovations… maisc’est là une autre question ! »

Suite à sa formation d’ingénieur architecte, Nathalie François a séjourné longuement enSuisse dans le cadre d’un Master en Construction Bois. Elle a pu y percevoir l’avancede ce pays en matière de construction bois et s’en imprégner. Parallèlement, sonemploi actuel au sein du Centre Technique de l’Industrie du Bois (CTIB), lui confère une position privilégiée, témoinquotidien de l’innovation. Un parcours riche qui lui donne le recul nécessaire pour parler de la mixité autour du bois.

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D’AUTRES PISTES POSSIBLES EN MATIÈRE DE MIXITÉ…

La rencontre entre le bois et le polycarbonate : une maison d’habitationen Allemagne - Architecte : Florian Nagler

L’association du bois et du textile : des tribunes en FranceArchitecte : © Les Indiens Blancs

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Territoires & Bois ■ Le bois et la mixité des matériaux

Vue générale du projet dans son environnement - Projet et photo : © Philippe Samyn and Partners

Au cœur d’une futaie de chênes pédonculés bicentenaires, surun terrain en forme de polygone irrégulier situé dans le parcd’activité d’Aye, en bordure de la N4 à Marche-en-Famenne,surgit un bâtiment à l’apparence futuriste. Par sa forme, unovoïde, et par son revêtement extérieur en verre, qui reflète lalumière dans toutes les directions, il exprime le dynamisme dela Région wallonne et son respect de l’écologie.Aux portes d’une région très sylvicole, pour ce sanctuairedédié aux arbres en devenir, il importait de donner au bois lepremier rôle. Une mission que relève aisément cette réalisa-tion en faisant appel aux connaissances techniques les plusavancées, à l’époque, en matière de construction bois. Maisdans le même temps, l’ouvrage se veut économiquementexemplaire, tant par son coût de construction, que par unemaintenance aisée et des frais de fonctionnement réduits.

Le comptoir forestier mesure 48,6 mètres de long, 24,1 m delarge et 11,4 m de haut. Il se compose essentiellement d’unezone d’atelier, d’un ensemble de chambres froides et dequelques bureaux. L’atelier proprement dit comprend unezone de préséchage, une aire de stockage ainsi qu’un espacede traitement des graines.Extérieurement, rien ne laisse présager une si originale et siaudacieuse utilisation du bois. Ce n’est qu’une fois à l’intérieurque l’on découvre la charpente en bois et que l’on réalise quecet ouvrage sort définitivement des sentiers battus.Même si la construction peut paraître complexe de primeabord, elle fait pourtant appel à des techniques simples. Lebois est utilisé dans une forme très pure avec une charpenteen arcs composée de bois sciés. Ces arcs sont encastrés sur lesbords d’un radier en béton armé.

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LE COMPTOIR WALLON DU MATÉRIEL FORESTIER À AYE (MARCHE-EN-FAMENNE) :

Une graine en bois et en verreabrite les arbres de demainDepuis de nombreuses années, l’administrationforestière souhaitait créer son propre centre derécolte et de traitement des graines sylvicoles. Elle asaisi cette opportunité pour réaliser un bâtiment qui laisseà penser qu’il est lui-même une graine, demi-enterrée.L’originalité de ce bâtiment s’exprime au premier regard,au travers d’harmonieuses formes courbes. Fonctionnel,esthétique et novateur, ce projet doit son caractère uniqueau mariage de deux matériaux : le bois et le verre.

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Le parti pris du projet, qui lui confère cet aspect si singulier, aété de travailler avec du bois cintré. On retrouve un usagesemblable de perches préfléchies depuis la nuit des temps,pour construire la yourte mongole ou la case zoulou. Maispour le comptoir forestier, point de perches !La construction se compose de 51 arcs, réalisés à partir dedimensions de sciage réduites à leur plus simple expression.Quatre types de pièces, associés à quatre rayons de courbure,sont combinés pour former des arcs tous identiques, maisplus ou moins courts suivant leur placement.Structurellement, chaque arc est double, composé de deuxarcs simples, l’un inférieur et l’autre supérieur, séparés pardes taquets en bois. Un arc simple compte en son sommet4 pièces de bois de section 5 x 10 cm, puis, en redescendant,3 pièces de bois 6 x 12 cm, ensuite 2 éléments 7 x 14 cm, etfinalement, au pied, d’une pièce de section 8 x 16 cm.Au-delà du défi intellectuel et technique, travailler avec unnombre limité de petites sections permet de traiter avec lesscieries locales en commandant des sections courantes.Même pour les pièces métalliques, des boulons permettantaux pièces de bois de former les arcs ou des plaques basiquesreliant les arcs entre eux, ces éléments émanent d’un ateliervoisin. On peut ainsi dire que l’entièreté du processus de

construction s’est appuyée sur l’économie locale.Autre fait notable, il n’a pas été nécessaire de recourir à desméthodes industrielles, l’artisanat a pu pleinement s’exprimer.Une grande partie du travail est d’ailleurs réalisée sur site. Cechantier n’a mobilisé qu’un seul entrepreneur, avec l’aide decinq ouvriers. Le seul engin technique présent était un brashydraulique d’une tonne. Les arcs ont été assemblés sur place.Le bras hydraulique n’a donc eu qu’à les lever.Cette méthode de travail évite les déplacements au moyen decamions et de lourdes grues, limitant d’autant le risque dedégât sur les peuplements de chênes entourant l’édifice.Pour le montage, les arcs ont été disposés symétriquementpar rapport au premier arc central et fixés entre eux ; d’abord1 arc, puis 3, puis 5… jusqu’à la formation de la coque. Unlattage extérieur de 5 x 5 cm accueille des profilés spéciaux enaluminium anodisé, dans l’axe central de chaque arc. Entre cesprofilés, 1 820 grandes “tuiles” de verre feuilleté traité parpyrolyse. Leur facteur solaire, comparable à celui d’une mem-brane textile, est gage de confort thermique, été comme hiver.L’étanchéité est assurée par un joint de silicone structurel.Au travers de ce projet, la démonstration est faite à nouveauqu’avec des moyens techniques restreints, et du simple boisscié, il est possible de réaliser des projets extraordinaires ! ❖

La levée de cet arc permet de discerner les deux arcs simples et l’évolution du nombre de pièces de bois entre base et sommet - Projet et photo : © Philippe Samyn and Partners

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À gauche, le plan laisse apparaître la disposition intérieure. À droite, la progression des arcs, de l’horizontale à la verticale - Dessins : © Philippe Samyn and Partners

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es Utiliser la capacité du bois vert à se relaxer…Décider de travailler avec du bois cintré est une chose, maiscintrer du bois de grande dimension en est une autre. Surtoutlorsqu’on travaille avec du bois brut…Le bois utilisé pour le comptoir forestier est de l’épicéa, prélevédans la forêt domaniale du “Grand Bois” à Vielsalm. Pour lui don-ner la courbure désirée, l’architecte et ingénieur Philippe Samyns’est basé sur les phénomènes de fluage et de relaxation.On peut définir le fluage comme un fléchissement progressif dubois dans le temps, sous l’effet de charges constantes.La relaxation, phénomène très proche, se manifeste lorsquedans un élément en bois, soumis à une déformation constante,les tensions diminuent avec le temps. C’est l’idée défendue dansce projet, utilisant la capacité du bois vert à se relaxer. Ses fibresglissent les unes sur les autres pour revenir progressivement àun état d’équilibre, avec une diminution des contraintes sousdéformation constante : c’est l’inverse d’une précontrainte.Mais à l’époque où cet ouvrage a été imaginé, début des annéesnonante, la littérature se montrait peu abondante sur ces thèmes.Parmi les innombrables interrogations, deux se dégageaient plusparticulièrement : la question du principe de fabrication et la“recette” à appliquer pour générer de la forme d’arc désirée.Pour le process, l’architecte a d’abord pensé à fléchir des sciagesde bois vert, sur le site de construction, juste après leur débitage.Mais, à l’époque, le traitement fongicide et insecticide du bois vertétait peu connu et tous les procédés industriels passaient par unephase de réhumidification chauffée. Dès lors, il est apparu beau-coup plus aisé de procéder à l’étuvage, au cintrage et à un secondétuvage, suivi d’un séchage. Cette technique permet de réduire

immédiatement le taux d’humidité du bois vert pour le ramener àseulement 12 %, contre plus de 30 % originellement.Pour le second champ d’investigation, la mise au point de latechnique de cintrage, de nombreux essais ont été réalisés. Uneméthodologie a été adoptée. Les pièces de bois vert sont étuvéespendant trois jours à 75 °C et 87 % d’humidité maximum. Ellessont ensuite cintrées, chaudes et humides, sur un gabarit en acier,maintenues en cinq points et subissant une force constante de208 daN.m. Ensuite, les pièces de bois sont réétuvées pendant unjour. Elles subissent enfin un cycle normal de séchage de huitjours. Les arcs obtenus sont finalement traités, puis lasurés.À l’issue des travaux, on a mesuré le bâtiment. L’écart maximumentre projet et réel n’était que de 2 cm, un résultat qui légitimel’ensemble des tests réalisés et les solutions retenues.

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Territoires & Bois ■ Le bois et la mixité des matériaux

Une grande entrée permet aux camions de se glisser dans le hall central du comptoir forestier - Projet : © Philippe Samyn and Partners / Photo : © Ch. Bastin et J. Evrard

Détail d’un arc et des jonctions - Dessin : © Philippe Samyn and Partners

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ageAnnées de construction : 1994-1995

Durée des travaux : 18 moisSurface (SHON) : 1 144 m2

Coût de la construction (HTVA) : non communiqué

Maître d’ouvrage :Ministère wallon de l’Environnement, des Ressources Naturelleset de l’Agriculture - Service Nature et ForêtsMaître d’œuvre (architectes et ingénieurs) :Philippe Samyn and PartnersTél. : +32 (0)2 374 90 60E-mail : [email protected] d’études :Philippe Samyn and PartnersTél. : +32 (0)2 374 90 60E-mail : [email protected]él. : +32 (0)2 644 01 60E-mail : [email protected] de construction :Bouny Construction s.p.r.l. (entreprise générale)Menuiserie Fréson s.a. (lot bois)Tél. : +32 (0)4 246 91 98E-mail : [email protected] Belgium (couverture vitrée)Tél. : +32 (0)2 779 54 87E-mail : [email protected]

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Ci-dessus, l’intérieur du comptoir forestier avec ses deux bâtiments en béton misà profit pour supporter les arcs - Projet : © Philippe Samyn and Partners / Photo :© Ch. Bastin et J. Evrard

Ci-dessous, la pose des tuiles de verre feuilleté sur les profilés en aluminiumanodisé, placés dans l’axe central de chaque arc - Projet et photo : © PhilippeSamyn and Partners

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Vue globale sur la passerelle avec, au premier plan un abri pour promeneur, et à l’arrière les ruines de l’ancien château féodal - Photo : © Francis Simon

Les promeneurs peuvent parvenir au parc par deux accès : larue Rompré d’une part, la passerelle d’autre part. Par le biaisde cet ouvrage, le parc ne constitue plus une voie sans issue,et les flâneurs peuvent décider de s’y rendre sans devoir tra-verser le centre-ville, très fréquenté les beaux jours venus.À l’origine, la Région Wallonne, qui finance en partie le projet,exigeait un accès pour les personnes à mobilité réduite (PMR).Demande certes légitime, mais la conception d’une rampe,côté parc, générait un surcoût impossible à supporter. Le parc,demeurant accessible par la rue Rompré aux piétons et auxPMR, il a été décidé d’y construire une pile escalier de 3,60 mde hauteur, laissant la passerelle en pente, d’environ 3 %.Face à des exigences techniques et architecturales souventremises en cause, la passerelle sera envisagée un temps sousla forme d’un pont haubané, puis d’un pont haubané avectoiture, choix abandonné au profit d’un pont en arc…Un consensus s’établira autour d’un pont treillis, protégé parune toiture pour braver une météo parfois rude.

Architecturalement, les différents acteurs sont unanimes pourque l’ouvrage s’insère au mieux dans le paysage et l’esprit dela ville. Dans un tel contexte, la proposition de l’architecte demixer bois et acier est saluée unanimement.L’architecte va utiliser conjointement le douglas, une essencede bois locale, et l’acier galvanisé. Il faut souligner le travail deprédimensionnement réalisé, Francis Simon laissant s’expri-mer chacun des deux matériaux là où il est le plus performant.Marque du professionnel, ses calculs et ses conclusions serontconfirmés par le bureau d’études techniques mandaté.D’autres matériaux sont présents, de façon moins prononcée.Ainsi, le platelage est en chêne, traité thermiquement, associéà des profils antidérapants. Le voligeage de toiture fait appel àde l’épicéa, posé en oblique et contrarié pour contribuer aucontreventement. Enfin, la couverture est en zinc prépatinéquartz, confortant l’impression de légèreté de l’ouvrage.Dernier élément, la passerelle a été entièrement montée enatelier. Acheminée de nuit, elle a été posée en une matinée. ❖

Lovée dans les méandres de la rivière, profitant dela vallée verdoyante et d’un environnement historiqueet archéologique exceptionnel, La Roche-en-Ardennecharme chaque année des milliers de visiteurs. Afin derenforcer l’attrait touristique de la ville, l’architecte et ingénieur Francis Simon, Rochoislui-même, propose d’aménager un parc d’agrément, avec une passerelle d’accès.L’ouvrage enjambe l’Ourthe, combinant avec finesse les qualités du bois et de l’acier.

LA PASSERELLE DU PARC « RUE ROMPRÉ » À LA ROCHE-EN-ARDENNE :

Le bois et l’acier s’associentpour enjamber l’Ourthe

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ageAnnées de construction : 2006

Durée des travaux : 8 mois calendrier - 110 jours ouvrésLongueur totale : 32,40 m (28 m de portée entre appuis)Largeur de passage : 1,80 mCoût de la construction (HTVA) : 228 000 € (y compris la pile)Montant du lot bois (HTVA) : 44 500 €

Maître d’ouvrage :Commune de La Roche-en-ArdenneMaître d’œuvre :Francis SimonTél. : +32 (0)84 41 19 92E-mail : [email protected] d’études :Arcadis (anciennement Ingénieurs BCT sprl)Tél. : +32 (0)4 349 56 00E-mail : [email protected] de construction :De Graeve s.a. (entreprise générale)Tél. : +32 (0)81 22 77 81 - E-mail : [email protected] & Fils sprl (structure bois et charpente)Tél. : +32 (0)86 40 01 51E-mail : [email protected] Métal Industrie sprl (construction métallique)Tél. : +32 (0)85 82 73 37 - E-mail : [email protected]

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es La mixité bois-acier en structure, un couple gagnantPour le concepteur Francis Simon, la mixité des matériaux estaussi bien une exigence morale que technique.Première réflexion du créateur, elle est de se référer à une identitélocale en utilisant des matériaux de proximité. Le bois est de lacommune, l’acier provient de Liège, et le zinc est initialement natifde Belgique. Ce cheminement moral, voire sentimental, est ren-forcé par une connaissance technique des matériaux.Francis Simon a pris le parti d’utiliser chacun là où il excelle. Pourle bois, il travaille en compression. Ceci confère à l’ouvrage unebien meilleure résistance et simplifie la création des assemblages.Le douglas, très résistant à la pression, est donc utilisé au niveaudes diagonales comprimées et de la membrure supérieure, toutjuste constituée de deux troncs réunis dos à dos.L’acier, lui, préfère la traction. Son choix pour tous les élémentstendus, comme la membrure inférieure ou les autres diagonales,est opportun. Dans le même temps, il peut remplir son rôle à l’ai-de de fines sections, restant discret à côté du bois.Derniers détails, les assemblages bois-acier. Ils sont ici conçuspour que les boulons n’exercent aucune force longitudinale. Lebois est calé sur un butoir et une résine est injectée, fermant lesfibres du bois et le protégeant de l’eau. Pour le nœud central de lamembrure supérieure, lieu de rencontre des deux troncs de dou-glas, l’architecte a conçu un berceau en acier avec une calotte etdes boulons traversants, pour en empêcher tout mouvement. Unsystème astucieux qui s’adapte aux troncs de tout diamètre.

Ci-dessous, l’accès à la passerelle, en direction du parc - Photo : © Francis Simon

Ci-dessus, le berceau en métal et les troncs de douglas - Photo : © Francis SimonCi-dessous, la pose de la passerelle, assemblée en atelier - Photo : © Francis Simon

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Côté sud, depuis le parc, l’extension se distingue par une modernité bienveillante, préservant l’harmonie de l’ensemble - Photo : © La Fibre Comm.

Accolée à l’ancien carmel, la nouvelle aile contraste avec le bâtiancien. Là où l’ordre Carmélite a généré un bâtiment trèsfermé, invitant à une contemplation intime avec ses grandsmurs et ses rares fenêtres ; l’extension s’ouvre abondamment,offrant des vues riches et variées, notamment vers le parc…connu de tous, mais que personne n’avait vu jusque-là !L’extension était rendue nécessaire par l’exiguïté du carmel.Pour les architectes du cabinet bruxellois L’Escaut, et pour lesresponsables du musée, elle venait également parachever letravail déjà entamé de transition d’un lieu interdit au regard,vers le lieu d’exposition du regard.La nouvelle aile prend ainsi racine dans le parc, un endroitriche en arbres remarquables. Un complexe sportif et uneécole communale s’adossent au mur de clôture, des jardinsparticuliers jouxtent le reste de l’enceinte.

Les premières réflexions, entamées en 1994, se concrétisenten un programme d’architecture, en 2003. Les fonctions serépartissent entre bâtiments dans un “effet de dominos” : endéplaçant certaines fonctions existantes, d’autres prennentleur place, et ainsi de suite.Au sous-sol de la nouvelle aile, la cave accueille une grandepartie des stocks, la menuiserie et des locaux techniques. Ellen’est pas accessible au public.Le rez-de-chaussée est le lieu dédié à l’accueil. On y décèlefor cément présence humaine avec, par exemple, côté nord, àl’abri du soleil, la bibliothèque ; ou côté opposé, au sud, lacafétéria. À ce niveau, le visiteur découvre également une salled’exposition vidéo et un jardin d’hiver, espace de transitionentre le bâti ancien, introverti, et le jardin extérieur.Le premier étage est dévolu aux salles d’exposition, hormis

Territoires & Bois ■ Le bois et la mixité des matériaux

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LE MUSÉE DE LA PHOTOGRAPHIE À CHARLEROI :

Derrière l’aluminium, le boisse joue des lois de la pesanteurDissimulé à l’intérieur d’un îlot urbain,le Musée de la Photographie s’estétabli depuis 1987 entre les mursd’un ancien couvent de carmélites, à Charleroi. Ce bâtiment, héritier des normes deconfort du XIXe siècle, a connu diverses adaptations pour conforter l’installation desexpositions photographiques. Phase la plus emblématique, la réalisation d’une nouvelleaile, propulsant l’établissement au rang de plus grand musée de la photographie enEurope. Un statut enviable qui doit beaucoup au bois, associé au béton et à l’acier.

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au-dessus de la cafétéria, où sont logés des ateliers pour lesenfants comprenant un laboratoire et un studio photo. Untravail fouillé a été réalisé au niveau de la fenestration. Lenombre élevé d’ouvertures contribue à mieux se repérer etconstitue un appel du pied au monde de la photographie,chaque fenêtre offrant son propre spectacle.En mezzanine, se dessine un autre volume d’exposition, degrande taille. Le porte-à-faux est impressionnant, vertigineux !Il se justifie pleinement par la volonté des architectes d’em-brasser l’espace extérieur et d’opérer une transition entremusée et jardin.Le deuxième et dernier étage est réservé aux zones de travailpour l’équipe du musée (salle de découpe et d’encadrement,bureaux, laboratoire…).On le perçoit aisément, l’architecture joue ici de rapportsincessants entre intérieur et extérieur, des allers-retours quitroublent les frontières : en traversant le hall vitré depuisl’ancien carmel, la déambulation se voit soudain projetée dansle parc ; le porte-à-faux se creuse en un puits de lumière pourilluminer un sous-bois tapissé de fougères ; le jardin d’hiverabrite des essences d’arbres fruitiers qui diffusent leursparfums à l’intérieur du musée.Premier musée de la photographie en Europe par sa taille, laréalisation se veut également pionnière, sur le vieux continent,par le système constructif mis en œuvre. Si cave, rez-de-chaus-sée et premier étage de la nouvelle aile sont en béton, les deux

autres niveaux, à savoir la mezzanine et le deuxième étage fontusage exclusivement de panneaux en bois massif contrecollé.Des panneaux qui ont servi à réaliser les murs, les planchers,les toitures, les cloisons ; bref, tout !Le choix du bois a été dicté, d’une part, par des impératifs depoids. En effet, l’alternative béton était envisageable mais auprix d’énormes travaux et d’une structure d’une lourdeur telleque le geste architectural aurait dû être revu. D’autre part,l’option bois est également liée à des considérations de sécu-rité. Le métal aurait permis de réaliser ce porte-à-faux, maisson comportement au feu peu convaincant l’excluait, surtoutface au bois, si performant structurellement en cas d’incendie.À l’origine du projet, les architectes souhaitaient laisser le boisapparent, en extérieur. Mais pour un bâtiment moyen, commecelui-ci, les règles imposent que la façade ait une réaction aufeu donnée. Le bois n’atteignant pas, naturellement, le niveauexigé, les architectes ont fait appel à l’artiste Jeanine Cohenqui a conçu un parement extérieur à base de lames colorées,glissées aléatoirement dans les profilés aluminium. La façadese révèle lumineuse et changeante selon les heures du jour,suivant le parcours du soleil, et variant au fil des saisons.Conclusion anecdotique sur la performance des panneaux enbois massif contrecollé, des poteaux ont été dessinés sous leporte-à-faux pour en atténuer la prouesse, de crainte que lesgens n’osent s’aventurer en dessous. Une attention délicate,qui va de paire avec l’évocation subtile des arbres voisins. ❖

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Façade nord, vue sur la mezzanine en porte-à-faux, réalisée en panneaux de bois massif contrecollé - Photo : © Gilbert Fastenaekens

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es Tout savoir sur les panneaux enbois massif contrecollé utilisésLa conception du porte-à-faux du musée, et le choix de cespanneaux bois pour le concevoir, doivent beaucoup à l’expé-rience du Bureau d’études Weinand. L’architecte et ingénieurliégeois, Yves Weinand, a apporté ses connaissances d’avant-garde en matière de nouveaux produits à base de bois.Le Musée de la Photographie de Charleroi innove en matière deconstruction, associant une plus grande consommation de bois àun changement de son image architecturale. Le choix opéré enfaveur d’éléments surfaciques et non linéaires, comme l’est lacharpente traditionnelle, explique largement ce résultat.Les panneaux qui sont utilisés pour ce projet sont des produitsrelativement récents, mis au point fin des années nonante. Issusd’un pays qui bénéficie d’une forte culture de la construction bois,l’Autriche, ils sont entièrement constitués de bois massif résineux(épicéa, mélèze, sapin, douglas…). S’agissant d’un panneau mul-ticouche, les planches de bois sont collées croisées, c’est-à-direen alternant l’orientation du fil du bois longitudinalement et trans-versalement. Sur la base de trois à neuf plis contrecollés, lesvariations dimensionnelles, et le travail du bois qui en découle,deviennent négligeables : les exigences imposées à un matériaude construction moderne sont pleinement satisfaites.Ces éléments porteurs de 24 mètres de longueur maximum, pourune largeur constante de 125 cm, disposent d’une excellenterésistance au feu et assurent une isolation phonique de qualité.Constitués à plus de 99 % de bois, et le reste de colle sans for-maldéhyde ni substance dangereuse, ces panneaux sont adaptésaux éléments porteurs ou non-porteurs, planchers, murs, cloi-sons ou éléments de toiture ; aussi bien en intérieur qu’en exté-rieur. Leur assemblage rapide favorise des chantiers courts.

Territoires & Bois ■ Le bois et la mixité des matériaux

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Des U métalliques servent de liaison entre le bois et le béton - Photo : © L’Escaut

Les panneaux en bois, posés sur la tranche, créent les murs - Photo : © L’Escaut

Les mêmes panneaux servent aux cloisons - Photo : © Bureau d’études Weinand

Enfin, les panneaux en bois sont également mis à contribution pour la toiture - Photo : © Gilbert Fastenaekens

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La société familiale Bajart s.a., de Floreffe, est spécialisée dans les travaux de bâtiments publics ouprivés, qu’il s’agisse de projets industriels ou immobiliers, de la rénovation d’immeubles, ou encore derestauration de monuments classés. Au travers de cette dernière spécialité, l’entreprise a acquis uneexpérience significative en matière de travail du bois ; ce que nous relate son Directeur Technique,Pierre Aubry, qui a eu en charge la gestion du chantier du Musée de la Photographie.

L’histoire entre Bajart s.a. et le Musée de la Photographie deCharleroi ne date pas du chantier de l’extension, « nous avionsdéjà réalisé quelques petits travaux au niveau des charpentes del’ancien carmel » détaille notre témoin. « Alors, par connaissancedu lieu et du maître d’ouvrage, nous avons soumissionné ».Mais les choses n’ont pas été aisées ! « À l’origine, il devait yavoir plus de bois, on aurait dû le retrouver dès le premier étage.Comme peu de choses étaient répétitives dans ce bâtiment, aumoment du chiffrage, nous avons proposé l’alternative béton quinous semblait moins onéreuse ».

Pierre Aubry le précisera, la négociation fut longue, et avec lerecul, la pertinence de ce choix reste à analyser, une inexactitudes’étant glissée dans l’évaluation du coût du béton !Toujours est-il que le chantier restera plein de bons souvenirspour le Directeur Technique, dont l’œil pétille en les évoquant.« Tout l’approvisionnement du chantier se faisait par une ruelle,sur le côté. Avec les énormes panneaux en bois, 23 mètres pourcertains, il a fallu parfois passer par le parc d’un voisin ».Autre péripétie, la réception des panneaux, « ils nous parvenaientpar paquets, emballés dans la logique de la construction, commeun meccano. Il y a eu 14 ou 15 camions de 30 tonnes qui nousont livrés en provenance d’Autriche. Cela représente un totald’environ 400 à 450 pièces de bois différentes, et un volume de540 m3 de bois utilisés pour réaliser l’extension ! ».« Malgré le nombre effrayant de pièces, il n’y a eu aucuneerreur », un soulagement pour Pierre Aubry et le témoignage dela confiance née entre l’entreprise et le bureau d’études. En effetles plans de stabilité du bureau Weinand ont servi à réaliser lesplans de découpe, transférés en Autriche.Pour Pierre Aubry, « ce chantier était très plaisant mais il ademandé, à tous, une attention de chaque instant. Le système depanneaux en bois massif contrecollé apporte une rapidité de miseen œuvre extrême. Ici, cela s’est moins vu car le bâtiment est trèscomplexe, mais ce type de composant a du potentiel ! ».

Un gain de temps phénoménal, loin devant le béton !

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ageAnnées de construction : 2006 à 2008

Durée des travaux : 21 moisSurface (SHON) : 2 000 m2

Coût total (HTVA) : 3 600 000 € (dont les abords et desinterventions à l’intérieur du carmel)

Maître d’ouvrage :Communauté française de BelgiqueMaître d’œuvre :L’EscautTél. : +32 (0)2 426 48 15E-mail : [email protected] d’études :Bureau d’études WeinandTél. : +32 (0)4 343 39 38E-mail : [email protected] de construction :Entreprise Bajart s.a.Tél. : +32 (0)81 45 05 05E-mail : [email protected]

Exemple d’un paquet de panneaux en bois massif contrecollé - Photo : © L’Escaut

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En intérieur, le bois est également présent, au travers essentiellement de menuiseries en chêne - Photo : © La Fibre Comm.

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Vue générale sue le projet, en lisière de forêt - Photo : © La Fibre Comm.

Le pavillon José Lilien, du nom du notaire verviétois et vice-président de l’asbl qui gère le domaine, disparu inopinémenten 1998, se veut un clin d’œil à l’œuvre de l’architecte améri-cain Frank Lloyd Wright, et plus particulièrement à son “SolarHemicycle”. Il s’agissait d’une villa, construite en 1944, dans leWisconsin (USA). Le site étant plutôt froid, l’architecte aadopté le principe de l’hémicycle solaire, c’est-à-dire un plansemi-circulaire. La façade nord est protégée par un remblai deterre permettant ainsi une protection contre les vents violentset les intempéries. La façade sud profite par ailleurs d’unegrande baie vitrée laissant ainsi les rayons du soleil réchaufferla maison à toute heure de la journée.Blotti en lisière de forêt, le pavillon reprend à son comptecette écriture contemporaine, mais on a également travailléle contraste. Contraste entre lourd et léger, avec le mur enmoellons qui se prolonge à l’intérieur, et le bois présent demanière aérienne sous la forme d’une aile-toiture ou par lebiais de bardages extérieurs et intérieurs. Le bâtiment offre àce titre des ambiances continues, aussi bien dedans quedehors, simplement, nanti de son large bandeau vitré.

Le bâtiment est certes lumineux, mais il est aussi polyvalentavec des possibilités de cloisonnage en différents endroits.Tous les espaces intérieurs sont réalisés en blocs de béton,posés délicatement pour créer la forme cylindrique. Desmoellons de grés schisteux viennent habiller les murs, côtoyantci et là des placages en érable. Au sol, le parquet est en chêne.Le toit est à base de bois lamellé-collé avec, en dessous, unhabillage ajouré en cèdre non traité. Ce traitement confère aulieu d’excellentes qualités acoustiques.Les châssis sont particulièrement peaufinés. Des poteaux,constitués d’une fine lame d’acier de 10 mm d’épaisseurentourée par deux montants en bois, de l’afzelia, accueillentles vitrages.Du fait de son utilisation ponctuelle, le bâtiment est équipéd’un système de chauffage par air chaud, qui se révèle ici leplus judicieux économiquement.Dix ans plus tard, la présence conjointe de la pierre et du boiscontinue à distiller, au sein du pavillon Lilien, une atmosphèred’une grande sérénité, renforcée par un paysage que l’œilpeut embrasser sur plus de trente kilomètres. ❖

Territoires & Bois ■ Le bois et la mixité des matériaux

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LE PAVILLON JOSÉ LILIEN AU DOMAINE DE BÉRINZENNE (SPA) :

Le bois et la pierre s’unissentpour créer une forme courbeAu cœur du domaine de Bérinzenne, sur cebeau site protégé qui émerge en hauteur de Spa,plusieurs infrastructures sont mises à la disposition du public.Le Centre Régional d’Initiation à l’Environnement attire les enfants, le Musée de la Forêtet des Eaux a une vocation plutôt familiale, comme les promenades ou la tourd’observation. Afin d’attirer les entreprises et d’accueillir leurs séminaires, le domaines’est doté d’un pavillon de bois et de pierre à la géométrie “solaire”.

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ageAnnée de construction : 1999-2000

Durée des travaux : 12 moisSurfaces (SHON) : 285 m2

Coût de la construction (HTVA) : 446 200 €

Maître d’ouvrage :Direction Générale des Ressources Naturelleset de l’Environnement (DGRNE)Maître d’œuvre :Atelier d’Architecture Grondal & AssociésTél. : +32 (0)4 361 60 40 - E-mail : [email protected] d’études :Arcadis (anciennement Ingénieurs BCT sprl)Tél. : +32 (0)4 349 56 00 E-mail : [email protected] de construction :Entreprise Midrez

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Organisés sur deux profondeurs, les espaces sont rationalisés…

Ci-contre, la toiture en bois lamellé-collé surles poteaux en afzelia - Photo : © Marc Grondal

Ci-dessous, l’intérieur associe pierre et bois - Photo : © La Fibre Comm.

� Caillebotis d’accès

� Hall d’entrée et vestiaire

� Sanitaire femme

� Sanitaire homme

� Chaufferie

� Cuisine

� Entrée traiteur

Rangements

Salles de séminaire

�� Terrasse couverte

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Plan d’implantation - Dessins : © Marc Grondal

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Le bois et les constructions en hauteur

Document réalisé par Valbois RN.

Le parc d’activité économique « Galaxia » à Transinne (Libin) - Architecte : Philippe Samyn and Partners - Photo : © La Fibre Comm.

Pour retrouver d’autres bâtiments publics et privésd’intérêt collectif où le bois s’illustre :

www.territoiresetbois.org