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Région et Développement n° 28-2008 LA CHINE : PROCHAIN LEADER ECONOMIQUE DE L’ASIE ORIENTALE ? Catherine FIGUIERE* et Laëtitia GUILHOT* Résumé Malgré la place grandissante de la Chine dans les relations économiques internationales, elle ne peut pas encore être considérée comme le leader économique de l’Asie Orientale. Son dynamisme doit être relativisé par son niveau de développement : la Chine reste un pays très en retard sur son voisin, le Japon, dont le rôle dans cette zone est encore considérable. Si la Chine a modifié la division régionale du travail en devenant la plate-forme d’exportation vers les pays tiers, un modèle de gravité analysant les flux commerciaux bilatéraux des pays est-asiatiques montre que la Chine y participe en volume au mieux en proportion de sa taille économique. Mots-clés : CHINE, ASIE ORIENTALE, LEADERSHIP, MODÈLE DE GRAVITÉ. Classification JEL : C23, F15, O53. Une première version de ce travail a fait l’objet d’une communication aux Journées scientifiques de l’Université du Sud Toulon-Var, organisées par le LEAD à Toulon, le 9 novembre 2007, La Chine : nouvelle puissance économique et scientifique ? ___________________________ * LEPII (Laboratoire de la production et de l’intégration internationale) (UMR CNRS 5252) , Université Pierre Mendès France de Grenoble. [email protected] ; [email protected].

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Rgion et Dveloppement n 28-2008 LA CHINE :PROCHAIN LEADER ECONOMIQUE DE LASIE ORIENTALE ? Catherine FIGUIERE* et Latitia GUILHOT* RsumMalgrlaplacegrandissantedelaChinedanslesrelations conomiques internationales,elle ne peut pas encore tre considre comme le leaderconomique de lAsieOrientale.Son dynamismedoit tre relativispar sonniveaudedveloppement :laChineresteunpaystrsenretardsurson voisin,leJapon,dontlerledanscettezoneestencoreconsidrable.Sila Chineamodifiladivisionrgionaledutravailendevenantlaplate-forme dexportationverslespaystiers,unmodledegravitanalysantlesflux commerciaux bilatraux des pays est-asiatiques montre que la Chine y participe en volume au mieux en proportion de sa taille conomique. Mots-cls :CHINE,ASIEORIENTALE,LEADERSHIP,MODLEDE GRAVIT. Classification J EL : C23, F15, O53. Une premire version de ce travail a fait lobjet dune communication aux Journes scientifiques delUniversit duSudToulon-Var,organisesparleLEADToulon,le9novembre2007,La Chine : nouvelle puissance conomique et scientifique ? ___________________________ * LEPII(Laboratoiredelaproductionetdelintgrationinternationale)(UMRCNRS5252), Universit Pierre Mends France de [email protected] ; [email protected]. 152 Catherine Figuire et Latitia Guilhot INTRODUCTION La Chine connat une phase de croissance spectaculaire et durable depuis lafindusicledernier(10%decroissanceannuelleduPIBenmoyennesur cettepriode).Latailledesonconomie,laccueilmassifdinvestissements directstrangers(IDE),puissonadhsionlOMC,enfontunacteur conomiquedepremierplansurlascneinternationale.Dsormais,certains nhsitentpaslaconsidrercommelafuturesuperpuissance(Agliettaet Landry,2007).Parailleurs,lAsieOrientale1sembleempruntersontourla voiedelintgrationrgionale(FiguireetGuilhot,2006b,2007).Depuisla crisede1997,onassisteeneffetlinstaurationdunecoordination intertatiqueformelle.Ilapparatdoncintressantdesequestionnersurla capacitdelaChinejouerlerledeleaderconomiquedanscettezone. Lhistoireaeneffetmontrquedanstoutprocessusrgionalqui sinstitutionnalise,unoudeuxpaysserventsystmatiquementdemoteur (Siron, 2000). Lanalyse montrera que, si les enjeux de la croissance chinoise dpassent trslargementlesfrontiresdupaysetsicettecroissancepeut,longterme, crer les conditions de son leadership rgional, pour le moment, elle ne possde pastouteslesqualitsrequisespourtrelemoteurduprocessus.Dansle domaine de lconomie en particulier, il semble que le Japon, leader incontest delazonejusquaudbutdesannes1990,conservecejouruntrsnet avantage.Ilenvacertesdiffremmentdanslesdomainesmilitaireset diplomatiques,o laChine possdedindniables avantages sur le Japon, mais ces aspects ne seront pas dtaills ici2. La littrature sur la question du leadership en Asie Orientale peut en effet trescindeendeuxpriodes.Lapremirevajusquaumilieudeladcennie 1990.LeJaponestalorsconsidrcommele leadernaturel delazone (Coseart, 1994, Figuire, 1997). Au cours de la priode qui suit, caractrise par lacrisejaponaiseetlouverturedelaChine,lhypothselaplusfrquemment retenueestcelledunleadershippartagentrelaChineetleJapon.Ilsemble dsormaisquunetroisimephasesoitentraindesouvrirodestravauxsur laChinesuperpuissance commencentvoirlejour(AgliettaetLandry, 2007). AfindtayerlaffirmationselonlaquellelaChinenedtient(pas encore ?) lensemble des qualits de leader conomique de la zone , une 1LAsieOrientaleregroupeiciles13paysdelASEAN+3,savoirles10membresde lASEAN(Birmanie,Brunei,Cambodge,Indonsie,Laos,Malaisie,Philippines,Singapour, Thalande, Vietnam) auquel viennent sajouter la Chine, la Core du Sud et le Japon. 2 SerfrernotammentFiguireetGuilhot(2006a).Ladmarcheretenuepermetdinterprter lesrsultatsconomiquesobtenusdansunegrilledanalyselargementissuedesproblmatiques delconomiepolitiqueinternationale(EPI).Cettedernirepermet,notamment,dintgrerles phnomnesdepouvoiretladimensionhistorique,lanalyseconomique.Cetclectisme mthodologique(Gilpin,2001)estcaractristiquedunegrandepartiedestravauxrfrencs comme se situant dans le courant de lEPI critique (voir Kebabdjian, 2006). Rgion et Dveloppement153 premirepartieviendrarappeler les lmentsqui font quelconomiechinoise reste ce jour une conomie en dveloppement, trs nettement en retard sur lautrepuissancergionalequestleJapon.Ladeuximepartiemettraen vidence le rle pivot de la Chine dans un commerce triangulaire entre elle-mme,lAsieOrientaleetlesgrandspaysindustrialiss.Latroisimepartie rvleraenfin,surlabasedunmodledegravit,quejusqumaintenant,le dynamisme de lconomie chinoise na fait que lui permettre de prendre la place que lui confrent sa taille et son niveau de dveloppement. 1. LA CHINE : UNE CONOMIE DYNAMIQUEENCORE EN DVELOPPEMENT Malgrunefortecroissancequiluipermetdobtenirladeuxime place mondiale en termes de PIB calcul en parit de pouvoir dachat (ou la quatrime placesilePIBestcalculentauxdechangecourant),laChinedemeure,en termesdeniveaudedveloppement,bienloinduJapon,premirepuissance conomiquedelargion et deuximesur leplan mondial.En PPA, lePIB par ttejaponaisen2006estprsdequatrefoispluslev(31866dollarscontre 8004) que celui de la Chine. Il est 18 fois plus lev si les calculs du PIB sont ralissentauxdechangecourants(34955dollarscontre1944en2006).En termesdindicededveloppementhumain(IDH),alorsquelaChineoccupait en2005(derniercalculdisponible)le81merangmondial,leJaponsesituait quantluiau8merang(cf.Tableau1),devantlaFrance(10me)etlesEtats-Unis (12me). Le niveau lev du taux douverture de la Chine ([(Imp+Exp)/2]/PIB) est bien celui dun pays en dveloppement (Blancheton 2004). En effet les analyses empiriques montrent quun pays dvelopp de cette taille devrait rvler un taux douverture beaucoup plus faible. Or, ce taux est pass de 11,5% 21,1% entre 1985 et 1994, a ensuite diminu jusquen 1998 pour atteindre 15,9%, il a connu depuis une nouvelle phase dacclration et slve 31,8% en 2005. Le tauxdouverturedelaChineestainsinettementpluslevqueceluides premires puissances conomiques mondiales : les Etats-Unis (10,6%), le Japon (12%),ouencorelUnioneuropenne(15%)en2005.Cetteouverturereste cependantbienmoinsimportantequecelledesconomiesextravertiesest-asiatiquescommelaMalaisie(97,3%)oulaThalande(65,9%)en2005,sans parlerdespetitesconomiescommeSingapour(170%)ouHongKong (165,9%). Deplus,lacroissanceetlouvertureontentranunaccroissementdes fracturessocialesenChine.Certainesrgionslintrieurduterritoiresont largement exclues de cette expansion conomique (Catin et Van Huffel, 2004). Cettemarginalisationdunepartiedelapopulations'ajoutelafractureentre les classes urbaines et les masses paysannes rurales, toujours dmunies. Parailleurs,malgrsoninsertiondansle circuitintgrasiatique ,la Chinerestedpendantedestechnologiesdesentreprisesinvestissantsurson territoire,japonaisesnotamment(Boulanger,2006a).Lestentativesde 154 Catherine Figuire et Latitia Guilhot diversificationdelaChinesontrelativiserdanslamesureolapartdela valeurajoutelocalerestefaibleetnatteintgureplusde30%dansla productiondevtementset40%danscelledellectroniquegrandpublic (Nicolas,2005).Eneffet,laChinenepossdepasencoredavantages technologiquesspcifiques3,mmesilegouvernementchinoismne actuellementunepolitiquevisantfavorisernonseulementlachatde composants enChinepar les industrielstrangers,maisaussi dvelopper des units de recherche et de dveloppement sur le territoire national. Si la Chine a dpass le Japon en 2004 en nombre de chercheurs, elle reste largement derrire leJaponentermesdeproductioninternationaledebrevetetdepublication scientifique. Tableau 1 : Quelques indicateurs du dveloppement de lAsie Orientale Population PIB (2005)IDH (2005)PIB/tte (2005) (2003) millions PPA Mds de $ Mds $ courants ValeurRangRangPPA $ Brunei D. 0,4990,871303619 210 Cambodge13,53560,5831311222 423 Chine1300941222340,76881895 837 Core du Sud47,59947880,912263120 499 Hong Kong 6,92331780,927211230 822 Indonsie 217,19772810,7111071133 609 Japon127,7391145670,94581829 251 Laos 5,71330,5531301341 954 Malaisie24,42911310,805635710 276 Myanmar49,594120,5811321581 027 Philippines80,2415980,763901004 614 Singapour 4,21231170,916252128 077 Thalande63,15451730,78478658 090 Viet Nam82252510,7091051182 745 Sources :PourlesdonnesconcernantlIDHetlapopulation,sourcePNUD (http://hdr.undp.org/en/media/hdr_20072008_fr_indictables.pdf). Pour les donnes concernant les PIBetPIB/tte,basededonnesWorldEconomicOutlookDatabaseduFMI, (http://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2006/02/data/index.aspx). Note : Taiwan nest pas pris en compte. LaChineservlegalementcommeuneconomiefragiliseparles modalitsdefinancementdesondveloppement.Lacroissancechinoisese financeeninterneparlesempruntsdesentreprisesauprsdesbanques(120% du PNB, soit 1600 milliards de dollars de crdits fin 2003, dont 20 40% de crancesdouteuses)etparlendettementdelEtat(90%duPNB).Legros problme de ce financement par crdit bancaire rside dans la mauvaise gestion 3 Meyer (2006) souligne que (la) complmentarit presque parfaite des changes sino-japonais rsulte du diffrentiel de dveloppement des deux conomies sur le plan technologique. Le Japon exporteverslaChinedesbiensfortcontenutechnologiqueetimportedesproduitsdefaible valeur ajoute . Rgion et Dveloppement155 durisquedesbanquesdEtatchinoises.Eneffet, leslienstroitsentreles dirigeantsdesbanquesetlesgouvernementslocauxontentrainunepratique ducrditdirigparlespotentatslocaux.Cebiaisloignelesbanquesdela culture du risque qui est le fondement du mtier de banquier dans une conomie de march (Aglietta et Landry, 2007, p. 77-78). Nanmoins, depuis quelques annes,lesquatregrandesbanquesdEtat,rassemblantplusdelamoitides dptsetcrdits,tententderduireleurscrancesdouteuses(Lemoine,2006), entranant,ainsi,uneamliorationdeleurgestion.Auniveauexterne,la croissance se finance par les capitaux trangers. De 1990 2003, son dficit de capitauxvis--visdeltrangeratmultipliparhuitpouratteindre650 milliardsdedollars,soit50%desonPNB.Cettedpendancefinancireest parmi lune des plus leves des pays en dveloppement. Toutefois, la Chine et le Japon dtiennent eux seuls 40% des rserves de change mondiales. En mars 2007, les rserves de change de la Chine slvent plus de 1200 milliards de dollars, dpassant celles du Japon (893 milliards). Les troisquartssontlibellsendollars.Laccumulationdecesrservesrendla Chine vulnrable une forte dprciation du dollar qui entrainerait une perte en capital significative pour la banque centrale chinoise. La dpendance excessive delaChinevis--visdelextrieurpourraitservlertreunimportant handicappoursonconomie.Nanmoins,lasituationvolue,GilletHuang (2006,p.23)soulignentnotammentquelaChinepassedustatutde pays receveur daide publique au dveloppement , celui de donneur . En rsum, la Chine, en dpit de sa taille imposante, reste pour le moment un paysenvoiedveloppement .Sonretardtechnologiqueetson imma-turit financire notamment ne permettent pas encore de la considrer comme leleaderconomiquepotentieldelAsieOrientale.LeJapon,quisemble aujourdhuiretrouverunecroissance(Flouzat,2005etBouissou,2007),tire dsormaisparles technologiesdudveloppementdurable (Agliettaet Berrebi, 2007, p. 245), conserve une avance conomique. Par ailleurs, son rang danslconomiemondialeetsonrevirementrcentenfaveurduprocessus rgional (Boulanger, 2006b) en font un acteur incontournable pour le futur de la zone. 2. LA CHINE : PIVOT DUN COMMERCE TRIANGULAIRE Les faiblesses delconomiechinoise,mentionnesprcdemment, sont souvent ngligesau bnficedesarapide intgration la rgionalisation en cours en Asie Orientale. En souvrant, la Chine a en effet pris une part active dansleprocessusrgional.Lespaysdelazoneontrorientleurschanges commerciauxverslaChine,cequiagrandementparticiplaconcentration desfluxintra-rgionaux.Lesdonnesdutableau2montrentquelahaussedu poidsdesexportationsetdesimportationsintra-ASEAN+3sexplique essentiellement,pourleJapon,laCoreduSudetlASEAN,parlahaussedu poidsdelaChine dans leur commerce extrieur (phnomne djsoulignpar Zebregs dans son tude de 2004). Entre 1995 et 2005, par exemple, la part de la Chinedanslesimportationsetlesexportationsjaponaisesestpasse 156 Catherine Figuire et Latitia Guilhot respectivement de 10,7% 21,1% et de 5% 13,4%. Lessor conomique de la Chine sest ainsi accompagn dune intensification des flux intra-rgionaux. Cetterorientationdesfluxintra-rgionauxenfaveurdelaChinesest accompagne dunesensiblemodification delorganisation productiveenAsie Orientale. La Chine est devenue la plate-forme rgionale dexportation vers les paystiers(DeblocketConstantin,2004).Lecommerceintra-asiatiquesest ainsi triangularis ,laissantlaChinelesoindassemblerlescomposants avantderexporterleproduitfiniverslesEtats-UnisetlEurope(Gaulieret alii,2004et2005 ;VaneletHoyrup,2005 ;KimetWoo,2007etNicolas, 2007). Tableau 2 : Rpartition des flux dimportation et dexportation entre les pays est-asiatiques et leurs deux principaux partenaires commerciauxhors zone, les Etats-Unis et lEurope (en %) Chine Japon Core Sud ASEAN ASEAN+3 USA UE (15) Reste du monde ImpExpImpExpImpExpImpExpImpExpImpExpImpExpImpExp Chine

19952219,17,84,57,57,037,330,612,216,615,212,135,340,7 200515,211,011,64,611,47,338,222,97,421,410,216,444,239,3 Japon

199510,75,05,27,114,417,630,329,722,627,513,814,833,328,0 200521,113,44,77,814,112,839,93412,722,910,712,536,730,6 Coredu Sud 19955,57,324,113,67,114,336,735,222,519,312,911,527,934 200514,821,818,58,5109,643,339,911,814,69,813,035,132,5 ASEAN

19953,22,723,814,34,62,918,624,750,244,613,818,713,713,422,323,3 200510,68,314,211,64,84,024,626,254,250,110,714,89,711,825,423,3 ASEAN +3 19955,73,815,38,84,64,614,017,939,635,117,822,213,813,628,829,1 200510,48,611,38,06,44,715,714,343,935,510,319,110,213,735,631,7 USA

19956,32,016,5113,24,48,46,834,424,216,91948,756,8 2005154,68,26,12,63,16,05,531,819,316,91851,362,7 UE (15)

19951,81,04,22,20,90,92,52,59,36,57,67,054,255,428,931,1 20055,11,82,51,51,10,72,51,611,25,55,78,550,752,732,433,3 Source: calculs daprs FMI, Direction Trade of Statistics Yearbook, divers numros. Lescartsconstatsentrelespourcentagesdimportationetdexportationintra-ASEAN,intra-ASEAN+3 et intra-UE refltent les dfauts denregistrement douanier et les failles des appareils statistiques de certains pays asiatiques. LesdonnesduTableau2illustrentcettevolutiondelorganisation productiveintra-zone.Dunct,lespaysdelASEAN+3recentrentleurs changessurlaChine,toutenperdantdespartsdemarchssur lespaystiers, Etats-UnisetEuropeenparticulier.Ainsi,lapartrelativedesexportationsen direction des Etats-Unis diminue, entre 1995 et2005, pour lASEAN, le Japon etlaCoreduSud.Dunautrect,laChinesapprovisionnedemanire croissante sur le march rgional pour exporter vers des pays hors zone. Le fait que la Chine ait gagn des parts de march aux Etats-Unis, alors que le reste de lAsieOrientaleenperdaitunpeu,leconfirme.LapartdelaChinedansles Rgion et Dveloppement157 importationsamricainesestainsipassede6,3%15%,entre1995et2005. Surlammepriode,lapartdesimportationsamricainesenprovenancede lASEAN+3adiminudeprsde3%,passantde34,4%31,8%.Commele souligneDeblock(2007),lAsieOrientalepossdeuneplaceprpondrante dansleschangesamricains.Ellecomptecinqdesdixpremierspartenaires commerciauxdesEtats-Unis(parordredcroissant :laChine,leJapon,la CoreduSud, Tawanet laMalaisie).Lessor delaChineexpliqueengrande partiecephnomne.Depuis2003,elleestledeuximefournisseurdesEtats-Unis, derrire le Canada mais devant le Mexique et le Japon. Tableau 3 : Importations de la Chine par stade de production, en %, de 1995 2005 Importations Japon Core Sud Singapour NPI 2 CLMV Etats-Unis UE (15) Monde Biens semi-finis 199519,912,93,26,00,19,06,6100 200018,715,91,57,20,27,17,4100 200517,714,32,16,80,27,08,4100 Pices et composants 199539,05,43,61,50,010,310,3100 200025,89,03,19,00,08,88,8100 200518,514,83,213,60,05,95,9100 Biens dquipement 199523,93,82,10,50,014,731,6100 200022,35,72,83,40,018,322,2100 200518,412,52,67,10,19,418,3100 Biens de consommation 199523,36,51,18,62,19,915,5100 200020,06,21,26,40,612,812,9100 200516,36,63,16,30,910,419,5100 Source :CalculseffectuspartirdelabasededonnesduComtradedesNationsUnies, disponible en ligne http://comtrade.un.org/db/ Lgende : NPI 2 dsigne les 4 grandes conomies de lASEAN, savoir lIndonsie, la Malaisie, les Philippines et la Thalande. Le sigle CLMV dsigne les 4 conomies les moins dveloppes de lassociation : le Cambodge, le Laos, le Myanmar (Birmanie) et le Vietnam. Lanaturedeschangesintra-asiatiquesreflteparailleurslintgration croissantedelaChinedanslesrseauxrgionauxdeproduction(Hochraich, 2003 et Astier et Monet, 2004). Elle est devenue la plate-forme de rexportation dun ensemble de biens dont les composants proviennent des pays est-asiatiques (Athukorola,2008 ;LemoineetUnal-Kesenci,2002).Lesentreprisesest-asiatiques exportent des biens intermdiaires biens semi-finis et pices et 158 Catherine Figuire et Latitia Guilhot composants vers des filiales ou usines implantes en Chine (cf. Tableaux 3 et 4)4. Tableau 4 : Exportations de la Chine par stade de production, en %,de 1995 2005 Exportations Japon Core Sud Singapour NPI 2 CLMV Etats-Unis UE (15) Monde Biens semi-finis 199513,89,12,66,31,48,311,1100 200012,27,21,84,91,713,612,2100 200510,17,71,56,12,314,411,8100 Pices et composants 199516,13,74,45,00,614,89,5100 200014,94,65,66,30,415,911,5100 20059,95,04,56,30,516,212,5100 Biens dquipement 199512,41,54,03,91,822,414,0100 200010,13,52,93,50,624,621,0100 20058,32,92,33,30,524,920,3100 Biens de consommation 199522,72,01,51,50,521,312,0100 200021,32,31,11,80,725,912,8100 200513,82,71,01,80,327,217,0100 Source :CalculseffectuspartirdelabasededonnesduComtradedesNationsUnies, disponible en ligne http://comtrade.un.org/db/ Lgende : NPI 2 dsigne les 4 grandes conomies de lASEAN, savoir lIndonsie, la Malaisie,les Philippines et la Thalande. Le sigle CLMV dsigne les 4 conomies les moins dveloppes de lassociation : le Cambodge, le Laos, le Myanmar (Birmanie) et le Vietnam. En2005,prsde42%desbienssemi-finisetplusde50%despiceset composantsimportsparlesentreprisesimplantessurlesolchinois (entreprisescapitauxchinoisoutrangers)provenaientdelargionest-asiatique. Les importations de pices et composants en provenance des NPI 25enregistrentgalementunefortehaussedepuis1995.Commelesouligne Ravenhill(2006),lesexportationschinoisesdestinationdesmarchs amricains,europensetjaponais,ontsupplantcellesdespaysdelASEAN. Maiscespertesonttcompensesparunehaussedesimportationsde composants de la Chine en provenance de lASEAN, notamment des NPI 2. 4 La classification par tape de production sappuie sur celle ralise par Gaulier et alii dans leur tude de 2006 sur la Chine et la rorganisation des flux commerciaux en Asie.5NPI2 :NouveauxPaysIndustrialissdedeuximegnration.EnAsie :Indonsie,Malaisie, Philippines, Thalande. Rgion et Dveloppement159 UnemajoritdesentreprisesimplantesenChineassemblecesproduits importsafindelesrexporterprincipalementverslesEtats-UnisetlUnion europenne, comme le confirment les donnes du tableau4. En 1995, la Chine exportait 28,2% de ses biens de consommation vers les pays dAsie de lEst. En 2005,lesexportationsdecesbiensverslargionslvent19,6%,soitune baisse de 8,6 points. Sur la mme priode, les exportations chinoises de biens de consommation vers les Etats-Unis et lEurope sont en constante augmentation et slventrespectivementen200527,2%et17%.LesEtats-Unisdpassent ainsileJapondepuis2000commepremierdbouchdesbiensdeconsom-mationchinois.LUnioneuropenne15devientaussiunlieudedbouch privilgi pour les biens de consommation chinois, devant le Japon. Lasegmentationdesprocessusproductifsaainsiintensifilesrelations entrelespaysdelAsieOrientale,mmesicettedernireavu,parailleurs, saccentuerlasymtriestructurelleducommerceasiatiqueaveclerestedu monde (Gaulier et alii, 2006). Graphique 1 : Solde de la balance commerciale chinoise avecses principaux partenaires commerciaux -50,0-30,0-10,010,030,050,070,090,0110,01995 2000 2003 2005milliards de dollarsjapon coreasean usa ue Source: calculs daprs FMI, Direction Trade of Statistics Yearbook, divers numros. LvolutiondusoldedelabalancecommercialedelaChineavecses principauxpartenairesillustrebiencetteasymtrie.Laccentuationdurlede plate-formedelaChine,auseindeladivisionrgionaledutravailenAsie,a tendance creuser un dficit commercial chinois vis--vis des autres pays de la zoneetunexcdentcommercialaveclespaysoccidentaux,Etats-Uniset Europenotamment(Renard,2004).Legraphique1montrelacroissancede lexcdent chinois vis--vis des Etats-Unis, qui atteint 114,4 milliards de dollars en2005.Le dficitchinoisvis--visdespaysasiatiquessaccentuegalement, notamment avec la Core du Sud : 41,8 milliards de dollars en 2005. 160 Catherine Figuire et Latitia Guilhot Comme le souligne Nicolas (2007, p. 132), lexposition (directe) rduite de lAsie de lEst par rapport aux Etats-Unis ne doit cependant pas tromper. La persistance dune forte dpendance de la Chine vis--vis du march amricain et de ses fournisseurs asiatiques reflte lexistence dun commerce triangulaire quirendlerestedelAsieOrientaletrsdpendantdesmarchsoccidentaux (notamment amricain). Dans ces conditions, la monte en force du commerce intra-asiatiquenestenaucunemaniresynonymedautonomisationdela rgion .NanmoinslapersistancedestauxdecroissancetrslevsenAsie Orientale6laisseprsagerunenouvellephasederattrapagedespaysen dveloppement ou mergents de la zone. Llvation, la fois du niveau de vie etduniveaudequalificationdelamainduvre,pourraitconstituer,terme, un facteur dacclration du recentrage de la zone par la demande finale et, ainsi,unemoindredpendancevis--visdelextrieur(Figuire,Guilhotet Simon, 2007). LerecentragedesfluxsurlaChineenAsieOrientalepeutlaisser supposer quelle joue un rle central dans lorganisation des flux commerciaux intra-rgionauxetpluslargementdansladivisionrgionaledutravail,comme leJaponlafaitdanslesannes1980.Lesrsultatsdumodledegravit proposslasectionsuivanteviendrontrelativisercespremireshypothses formulessurlabasedelanalysestatistique.Cemodlereposantsurlesflux commerciauxbilatrauxdespaysest-asiatiquesmontreeneffetquaucune dynamique propre na t impulse par la Chine. Cette dernire nentretient pas desrelations plusqueproportionnelles satailleconomiqueavecses voisinsdAsieOrientale.LouverturedelaChineacertesmodifiladivision rgionale du travail en devenant la plate-forme rgionale dexportation vers les paystiers,maisellenapasfaitdelaChineunacteurrgionalayant unpoids plus important que ce quil devrait tre compte tenu de la taille et du niveau de dveloppement de son conomie. Depuis son ouverture progressive au cours desannes1990,laChinenefaitque prendresaplace dansleschanges internationaux et intra-rgionaux. 3. LABSENCE DE BIAIS CHINOIS DANS LE COMMERCE ASIATIQUE Danslalittrature,encomplmentounonduneanalysedescriptive,le modledegravitestfrquemmentemploypourmettreenavantles dterminantsducommercebilatraletnotammentlerledu biaisrgional souvent illustr par lappartenance un accord rgional (Frankel et Wei, 1998 ; SoloagaetWinters,2001 ;Gaulieretalii,2004 ;MayeretZignago,2005 ; Jugurnath et alii, 2007). Cette mthode est utilise ici, non pas pour valuer le poidsdun accord rgionalsurles flux commerciaux (aucunaccord auseinde lensemble de la rgion na t sign pour linstant (Figuire et Guilhot, 2007), maispourvaluerlesrelationscommercialeslesplusdterminantesdansles 6 10% pour la Chine, 6-7% pour les pays de lASEAN, et prs de 4% pour la Core du Sud, seul leJaponqui,bienquederetoursurunsentierdecroissance,enregistreuntauxmodesteplus proche de ceux que connaissent ses homologues occidentaux, savoir 2,5%. Rgion et Dveloppement161 changes intra-asiatiques et, de manire spcifique,pour valuer limpact de la Chine dans les changes est-asiatiques. 3.1. La mthodologie du modle de gravit Lemodledegravitconstruiticiportesurlanalysedesflux commerciaux(importationsetexportations)destreizepaysest-asiatiques (ASEAN+3) sur la priode 1985-2005. Les deux modalits des flux dchanges sonttudiesafindevoirsidesdiffrencesapparaissentdanslescoefficients desvariablesretenues.Eneffet,lintgrationdelAsieOrientalesefaisant davantage par loffre que par la demande (dpendance de la demande extrieure la zone pour le bouclage), il est envisageable que les coefficients des variables varient selon le type de flux. Lquation du modle de gravit est formule de la manire suivante : Log(1+Xijt)=1Log(PIBit) +2Log(PIBjt)+3Log(Pibpcit) +4Log(Pibpcjt)+ 5Log(Dpibpcij) + 6Log(Distwcesij) +7 Log(Remit)+ 8 Log(Remjt)+9ADJijt+ 10LangComijt + 11LangEthijt + 12ASEANijt+ 13Aptchnijt + 14Aptjapijt + uijt Log(1+Mijt)=1Log(PIBit) +2Log(PIBjt)+3Log(Pibpcit) +4Log(Pibpcjt)+ 5Log(Dpibpcij) + 6Log(Distwcesij) +7 Log(Remit)+ 8 Log(Remjt)+9ADJijt+ 10LangComijt + 11LangEthijt + 12ASEANijt+ 13Aptchnijt + 14Aptjapijt + uijt O : Xijt reprsente les flux dexportations du pays i vers le pays j7,Mijt les flux dimportations du pays i en provenance du pays j,PIBit le PIB du pays i mesur en PPA8, PIBjt le PIB du pays j mesur en PPA, Pibpcit le PIB par habitant du pays i mesur en PPA, Pibpcjt le PIB par habitant du pays j mesur en PPA, Dpibpcijt lcart de dveloppement conomique mesur par la valeur absolue de la diffrence des PIB par habitant des pays i et j, Distwcesijtladistancegodsiqueentrelesdeuxcapitalespondreparleur poids dans la population totale9, Remitlavariableloignementouremoteness10,reprsentantlesoccasions commerciales disponibles pour le pays i avec des pays autres que le pays j, 7Lesdonnesconcernantlesfluxdexportationsetdimportationssonttiresdediffrents numros du Direction Trade of Statistics Yearbook du FMI.8 Les donnes concernant le PIB et le PIB par habitant des 13 pays ont t collectes sur le site du FMIdanssabasedonnesWorldEconomicOutlookDatabase,ladressesuivante http://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2006/02/data/index.aspx 9 Les variables (distance, contigut, langue officielleet langue ethnique) proviennent de la base dedonnesduCEPII(CentredEtudesProspectivesetdInformationsInternationales) (http://www.cepii.fr/francgraph/bdd/distances.htm).Libredaccs,ellepermetdavoirdes informationspluscompltesetncessairesnotreanalysequelabasededonnesHaveman (www.Haveman.org). 162 Catherine Figuire et Latitia Guilhot Remjtlavariableloignementouremoteness,reprsentantlesoccasions commerciales disponibles pour le pays j avec des pays autres que le pays i, ADJijt le fait de partager une frontire, LangComijt le fait que les pays i et j partagent une langue commune, LangEthijt le fait que les pays i et j partagent une langue ethnique, ASEANijt reprsente le fait dappartenir ce regroupement, Aptchijt les flux entre la Chine et les autres pays asiatiques, Aptjapijt les flux entre le Japon et les autres pays asiatiques, uijt une erreur de spcification. Lquationdumodledegravitretenuereprendengrandemajoritles variables,gnralementqualifies,danslalittrature,de variables naturelles ,savoirlamasseconomique,ladistanceconomiqueetla distancegographique.Desvariablesexplicativesqualitatives(frontire commune,langueofficiellecommuneetlangueethnique)sontgalement intgresiciafindamliorerlepouvoirexplicatifdelquation.Lquation inclutaussiunevariable distancerelative ,qualifiedanslalittrature dloignementouderemoteness.Lintroductiondecettevariablepartde lhypothse que les distances relatives entre les pays partenaires influent sur les changes.Eneffet, les fluxdchangesbilatrauxpeuventtreinfluencs,non seulement par la distance et la masse conomique des deux pays, mais aussi par ladistanceetlamasseconomiquedesautrespartenairescommerciaux alternatifs. Deux pays loigns gographiquement des autres pays commercent, gnralement,plusentreeuxquedeuxpayssparsparlammedistance absolueetprochesgographiquementdautresmarchs(Helliwell,1998et Deardorff,1998).CommelesoulignentBaldwinetTaglioni(2006),cette variableremotenessremplitlesmmesobjectifsquelavariable rsistance commercialemultilatrale employeparAndersonetVanWincoop(2003), permettantainsidviterunesurvaluationdesvariablesrgionalesetunbiais dans lestimation du terme derreur. Les trois dernires variables visent valuer quelles sont les relations les plusdterminantesauseindeschangesintra-asiatiques :lavariable ASEAN mesure limpact de cette association dans les flux dAsie Orientale, la variable Aptchn value limportance des flux entre la Chine et les autres pays asiatiques11 et Aptjap , limportance des flux entre le Japon et les autres 10 Pour un pays i exportant vers un pays j, la variable, loignement des partenaires commerciaux alternatifs, est donc dfinie par la somme des distances moyennes entre le pays i et les autres pays importateurs,diviseparlePIBdespaysimportateurs,cest--dire,pondrparlamasse conomique des autres pays importateurs dans lconomie mondiale. Cette variable se calcule en sommant les distances moyennes entre le pays i et les autres pays exportateurs, divise par le PIB des pays exportateurs. Le mme raisonnement est tenu pour le pays j importateur.Rem ijt = n, nj (Dni/ Ynt), Rem jit = n, ni (Dnj/ Ynt). O D reprsente la distance entre les pays, Y le PIB. 11LadmarchediffredecelleretenueparKim(2002),danslamesureolensembledes relations que la Chine entretient avec les 12 autres pays est ici pris en compte et pas seulement ses relations avec les 10 membres de lASEAN. En effet, les changes avec la Core du Sud et le Rgion et Dveloppement163 paysasiatiques.Cesontdesvariablesmuettesavecuncodagebinaireo1 dsignelaprsencederelationsentrelespayset0labsencederelations. Lannexe 1 rpertorie le nom et les sources des diffrentes variables utilises. Ladoubledimensiondenosdonnes(dimensionindividuelleoles individus diffrent les uns des autres et dimension temporelle o la situation de chaqueindividuvariedunepriodelautre)permetdutiliserlesmthodes destimationsdesdonnesdepanel(Sevestre,2002).Notrechantillontant cylindr,cest--direquilcomportelemmenombredobservationspour chaque pays sur toute la priode tudie, il est dautant plus facile de les mettre enplace.AlinstardePolak(1996),Matyas(1997et1998),Eggeret Pfaffermayr(2003),ChengetWall(2004),Gaulieretalii(2004), Pusterla (2006),nousavonsdciddintroduirelatechniquedestimationpareffets spcifiques,techniquequipermetdvaluerlimportancedesdterminantssur lesfluxcommerciauxbilatrauxtoutentenantcomptedelventuelle spcificitdesrelationsbilatralesquipourratreunecomposantefixeou alatoiredumodle.Afindevaliderlutilisationdecettespcification,il convientlafoisdeconfirmerlaprsencedeffetsspcifiquesparletestdu MultiplicateurdeLagrange(LM)deBreusch-Paganetdedterminerleur indpendancevis--visdesvariablesexplicativesparletestdeHausman.Ce dernierconsistecomparerlesrsultatsdelestimateurdesMCG(Moindres CarrsGnraliss,estimateurdumodleeffetsalatoires)ceuxde lestimateur Within (estimateur du modle effets fixes). Lhypothse nulle du testdeHausmansupposequelapprochepareffetsalatoiresestlabonne spcification.Sicettehypothseestrejete,nouspouvonsconclureque lapprocheparleseffetsalatoiresnestpasapproprieetquilvautmieux utiliserlamthodepar effetsfixes(Gujarati,2004).Ces testsfigurentdansles tableaux5et6.LetestduLMmontre,pourlesdeuxmodalits(flux dexportations et dimportations), que lestimation par les effets spcifiques est approprie : les valeurs calcules sont suprieures 3,84, au risque de premire espcegal5%.LetestdHausmanmetenvidence,parailleurs,une corrlationentrelesvariablesexplicativesetleseffets,justifiantainsi lutilisationdunmodleeffetsfixes.Touteslesstatistiquesdecetest calculessontsuprieures14,07statistiquedonnepouruneloiduKhi-deux 7 degrs de libert au seuil de 5% (cf. Greene, 2005, p. 894). Leseffetsspcifiquesfixespeuventtreindividuelsoutemporels.Les effetsindividuelspermettentdidentifierleffetassocichaquepayseffet constant dans le temps mais qui varie dun pays un autre. Les effets temporels permettent,quanteux,detenircomptedeschangementsdanslenvi-ronnement, en captant notamment linfluence des fluctuations conomiques sur les flux commerciaux. Etant donn limportance des variables constantes dans le temps de notre modle (notamment les variables dterminant les relations Chine-ASEAN+3 et Japonsavranttrslevs,ilconvientdelesintgrerpoursituerlaplacedelaChinedans lASEAN+3. 164 Catherine Figuire et Latitia Guilhot Japon-ASEAN+3)etlesdiffrents chocs conomiquesquiontaffectla rgion(crisejaponaisedanslesannes1990,lacriseasiatiquede1997et lclatement de la bulle Internet en 2001), nous retenons dans notre modle, la diffrencedesanalysesconomtriquesgnralementmenes,seulementles effetsfixestemporels.Nousfaisonslhypothsequelesvariablesconstantes introduitesdansnotremodlepermettentdecapterlessentieldesfacteurs invariants sur la priode 1985-2005 et propres chaque pays. Lestimation par des effetsspcifiques temporelspermet par contredliminer lebiais engendr parlhtrognitdescomportementsdespaysdansletemps12.Leterme erreur du modle scrit alors : ijt= t + ijt

oleffetfixetemporelijetlersiduijsontindpendantsetidentiquement distribus,demoyennenulleetdevariancesinconnuesrespectivementet .

La crise de 1997 peut tre considre comme le choc conomique ayant le plusfortementaffectlesconomiesdelargion.Afindemettreenvidence lvolutiondescomportementsdespaysasiatiquesavantetaprscrise,le modle va donc tre estim sur une longue priode 1985-2005 et sur deux sous-priodes 1985-1997 et 1998-2005. Etant donn lutilisation des donnes compiles du FMI pour les variables expliquer(fluxdimportationsetdexportations),nousnepouvonspas dterminer, quand les flux commerciaux bilatraux ne sont pas rpertoris, si les pays ne commercent pas ensemble ou sils changent trop peu de biens pour que linformation soit comptabilise ou encore si, tout simplement, linformation est manquante. Limpossibilit de faire la distinction entre un commerce nul ou des valeursmanquantesrisquededonnerdesrsultatsbiaiss,lorsquele phnomneinclutungrandnombredobservations.Afindedpasserce problmedevaleursmanquantes,linstardelamthodeemployepar Eichengreen et Irwin (1998), Bnassy-Qur et alii (2007)13, Pusterla (2006) et par Tayebi et Hortamani (2007), toutes les valeurs manquantes sont considres commedesvaleursdetrspetitesquantits.Parsoucidesimplification,ces valeurs sont transformes en valeurs nulles. Cependant, lutilisation du logarithme dans lquation gravitationnelle ne permetpascettetransformation(lelogarithmedezronexistepas).Afinde fairefaceceproblmeettoutenconfirmantlacceptionprcdente,savoir que toutes les informations non disponibles sur les flux commerciaux bilatraux 12LestravauxmensparEhrmannetalii(2001)surlapolitiquemontairedelazoneeuroou ceuxdeAthukorala(2008)surlaplacedelaChineenAsieOrientaleseconcentrentgalement sur lestimation des effets fixes temporels.13 Dans leur tude, Bnassy-Qur et alii (2007) sintressent aux dterminants des flux dIDE. La proportion de zro tant non ngligeable, ils approximent la fonction log (IDE) par log (0,3+IDE). Ilsnutilisentpaslavaleur1carcelacompressesubstantiellementladistributiondesIDE.Ils emploientalors0,3quicorrespondaupremierdcilededistributiondesvaleursstrictement positives.Rgion et Dveloppement165 sontquivalentesunepetitequantit,1estalorsajoutauxvaleursdesflux dexportationsetdimportations.Lelogarithmedecetensembleestensuite calcul.Endautrestermes,celaquivautavoircommevariableexpliquer log(1+Xijt)oulog(1+Mijt).CelaimpliquequesiMijtouXijt=0,alorslog(1+ Mijt) ou log (1+Xijt) =0 car log(1) =0. Cette mthodologie vite de perdre trop dinformation sur la direction des flux commerciaux14. En effet, le fait que les changes entre deux pays soient si infimesquilsnesontpasmentionnsparlesinstitutionscommeleFMI, constitue, en soi, une information. Les donnes non disponibles dans notre base sont,parailleurs,relativementimportantes :19,8%pourlesimportations(648 observationssur3279)et17,9%pourlesexportations(588observationssur 3279).Lanonpriseencomptedecesdonnesrisqueraitdebiaiserles coefficientsdesvariablesslectionnes.LAnnexe2montreparailleurs quaucune colinarit nest rvle. Les coefficients des variables incluses dans lemodlenepeuventdoncpasnonplustrebiaissparceproblmede spcification. 3.2. Les rsultats Une fois la mthodologie prsente et les diffrents problmes de biais de slection carts, il convient dinterprter les rsultats obtenus. LesTableaux 5 et6prsententsuccessivementlesrsultatsdesestimationspourlesflux dexportations et les flux dimportations par priode, afin dvaluer si, selon le type de flux et la priode analyss, les dterminants des changes voluent. LanalyseduTableau5montrequeleR,coefficientdedtermination, variant entre0,73et 0,86, est relativement fort. Une haussedu R est observe indiquant que le modle explique mieux les flux rcents. En dautres termes, les dterminantsprennentmieuxencomptelesvariationsdeschangesentreles paysest-asiatiques.Surlapriode1998-2005,86%desfluxdexportations intra-ASEAN+3sontexpliqusparlesvariablesdumodlecontreseulement 73%pourlapriode1985-1997.Llvationduniveaudedveloppementde ces pays permet davoir des rsultats plus conformes aux prdictions du modle 14Dautresmthodespeuventtreutilisespourfairefaceceproblme.Lamthode destimationdeHeckmandeuxtapespermetdersoudreceproblmeentransformantle problme possible de biais de slection en un problme de variable omise. Helpman et alii (2005) emploient cette mthode dans leur tude. Ils introduisent ainsi un ratio de Mills comme rgresseur danslquationgravitationnelle.Ceratioestimelimportancedesfluxquivalentszro.Ilest reprsentparunevariablemuetteprenantcommevaleur1silesfluxcommerciauxsont diffrentsdezro,et0sinon.SilecoefficientduratiodeMillsestsignificatif,alorslebiaisde slection est confirm et corrig. En dautres termes, cela signifie que la non prise en compte des valeurs non disponibles (ici quivalentes zro) biaise lestimation. Lamthodologie utilise ici permetjustementdintroduirecesvaleurs.Danstouslescas(importationsetexportations),le ratio de Mills est significatif, confirmant ainsi quil existe bien un biais de slection si les valeurs quivalenteszronesontpasprisesencompte.AlinstardeGaulieretalii(2004),Bnassy-Quretalii(2007)etCoulibaly(2006),cetestdeHeckmanpeuttreainsiperucommele contrle de la robustesse de la mthode retenue. 166 Catherine Figuire et Latitia Guilhot degravit,modlemieuxadaptpouranalyserlesfluxdespaysdvelopps (Freudenberg et alii, 1998 a et b). Tableau 5 : Estimation du modle de gravit surles exportations intra-ASEAN+3 Variables 1985-2005 1985-1997 1998-2005 Pibi 1,06***0,96***1,22*** (37,41)(24,88)(31,28) Pibj 0,95***0,88***1,09*** (34,15)(23,05)(28,32) Pibpci 1,09***1,04***1,23*** (32,95)(23,25)(26,83) Pibpcj 0,90***0,95***0,84*** (27,08)(21,20)(18,15) Dpibpc -0,21***-0,28***-0,11*** (-7,76)(-7,60)(-3,20) Distwces -0,36***-0,22**-0,57*** (-5,34)(-2,39)(-6,40) Remi -0,12-0,09-0,22 (-1,17)(-0,66)(-1,57) Remj -0,16-0,29**0,03 (-1,54)(-2,09)(0,18) Adj 0,99***0,87***1,09*** (9,79)(6,17)(8,40) LangCom 0,67***0,91***0,26 (4,79)(4,69)(1,40) LangEth 0,53***0,69***0,35*** (5,06)(4,75)(2,60) Biais rgional ASEAN 0,87***0,90***0,85*** (7,03)(5,43)(4,98) APTChn -0,85*** -0,55***-1,36*** (-7,45)(-3,56)(-8,64) APTJap -0,30***0,25*-1,08*** (-2,86)(1,72)(-8,04) Adjusted R 0,770,730,86 F-Statistic742,41***358,62***455,35*** Multiplicateur de Lagrange9212,094069,082825,26 Test Hausman (ddl=7)86,1367,56141,44 Observations327620281248 Les nombres entre parenthses reprsentent la z-statistique (test de Student). ***, **, * reprsentent respectivement le niveau de significativit 1%, 5% et 10%. LepoidsduPIBdupaysexportateuretimportateurjouedeplusenplus dans lorientationdes flux dexportationsdes13pays.Lecoefficient estpass respectivement de 0,96 1,22 et de 0,88 1,09 entre les priodes 1985-1997 et Rgion et Dveloppement167 1998-2005. Ainsi, une hausse de 1% du PIB des pays exportateurs entraine une haussedes changes(ilfautgarder lespriticiquenotrevariableexpliquer quivaut 1+Exp)deplus1,2% avec lespaysimportateurssur lapriode1998-2005.Cettehausseestplusqueproportionnelleetmontrebienque laugmentationdelatailledes conomiesest-asiatiques influesur lorientation desfluxcommerciaux,rsultatcompatibleaveclesrsultatsattendusdes modles de gravit. LecoefficientattribuparlecalcullavariablePIBparhabitantest significatifetpositif.Sonpoidssaccrotaufildesannespourlepays exportateur.Lecoefficientatteint1,23surlapriode1998-2005.Ainsi,une hausse de 1% du PIB par habitant du pays i entraine une hausse des changes de plus1,2%aveclepaysj.Leniveaudedveloppementdespaysexportateurs dAsieOrientaleinfluefortementsur leurschanges. LespaysdAsiedelEst tant majoritairement des pays en dveloppement, une hausse de leur niveau de vieinfluesurloffredebienscommerciaux.Lecoefficientattribupourla variablePIBparhabitantdupaysimportateursurlapriode1998-2005estde moindreampleurqueceluicalculpourlapriode1985-1997,montrantainsi que devant la ncessit dacheter certains produits de base (denres alimentaires ounergies),leniveaudedveloppementdespaysdAsieOrientaleinflue moins que celui du pays exportateur. Lavariabledpibpc,mesurantlcartdedveloppementconomique,aun coefficient significatif et ngatif sur toutes les priodes. Son coefficient diminue nanmoins au fil des annes. Il en ressort ainsi que les changes intra-asiatiques sappuient sur du commerce intra-branche. Etant donn les caractristiques de la division rgionale du travail est-asiatique, on peut affirmer que ce commerce est detypevertical.Cespaysexportentdesbiensdelammebranchemais diffrencis verticalement selon leur niveau de dveloppement. Ce constat tend cependant seffacer dans le temps : le coefficient perd en poids. Il slve -0,11 sur la priode 1998-2005 contre -0,28 sur la priode 1985-1997. Cela peut sexpliquerparlcartdedveloppementdeplusenplusengranddansla rgion. Dans les annes 80, seul le Japon pouvait tre considr comme un pays dvelopp.Leschangessefaisaientprincipalemententrepaysen dveloppement,cest--direentrepaysdemmestructure.Lesnouveauxpays industrialissdepremiregnration(NPI1),commelaCoreduSudet Singapour,sesontparlasuitedvelopps,suivisparlesnouveauxpays industrialissdelasecondegnration(NPI2),savoirlaMalaisie,les Philippines,laThalandeetlIndonsie,etdernirementparlaChine.Ainsi troiscatgoriesdistinctesdepaysapparaissent :lespaysdveloppsavecle Japon,laCoreduSudetSingapour,lespaysmergentsaveclaChineetles NPI2(lIndonsie,laMalaisie,lesPhilippinesetlaThalande)etlespaysen dveloppement,catgoriequicomprendunpaysrevenuintermdiairefaible (leVietnam)et troisPMA(PayslesMoinsAvancs)(leLaos,laBirmanie,le Cambodge).Ainsilecommerceentrecespaystendcorrespondredeplusen plusuncommercedetypeNord/Sud,quisecaractriseparlepoidsdu commerce interbranche, ce qui tend expliquer la baisse du coefficient dpibpc. 168 Catherine Figuire et Latitia Guilhot La variable distance connait une volution trs intressante. Significatif au seuil de 5% sur la priode 1985-1997, son coefficient devient trs significatif etpluslevsurlapriode1998-2005.Ladistanceestperuecommeun obstacleaucommerceetnoncommeunlmentfavorisantleschanges.En effet, lintroduction de la variable distance entre deux partenaires commerciaux tendjustifierlacceptionnotammentsouligneparKrugman(1991)et Summers(1991)quunegrandepartieducommerceintra-rgionalpeut sexpliquerparlaproximitgographiquedespaysdelazone.Ilnestpas surprenant de constater que les pays commercent plus intensivement avec leurs voisins.Dufaitdelagographiedelazone(rgionparsemedles),le commerce seffectue principalement par bateau15 ou avion mais non par camion. Cesmodesdetransportsontplusonreux,ainsitoutedistancesupplmentaire entredeux payspeut tre un frein aux changes. Le coefficient attribucette variablesurlapriode1985-2005dmontrebiensonimpactngatif :une haussedeladistancesparantdeuxpaysest-asiatiquesde1%entraineraune baisse des flux dexportations bilatraux de 0,36%. Les coefficients des variables loignement Remi et Remj sont ngatifs et non significatifs,exceptpourlecoefficientattribuauxpaysimportateurssurla priode 1985-1997. Dans ce cas, la variable Remj joue dans le sens dune force rpulsive.Lloignementgographiqueauxautresmarchsalternatifsaun impactngatifsurlesensdesfluxdexportationspourlespaysimportateurs. Ainsi, sur la priode 1985-1997, si lloignement entre le pays importateur j et les autres partenaires commerciaux alternatifs (cest--dire les autres pays o le pays j peut importer ses biens) augmente de 1%, le commerce entre le pays i et j diminue de 0,29%. LescoefficientsconcernantlavariableAdjacencesontpositifset significatifs.Ilsconnaissentunehaussedeleurimportanceetdeviennentplus queproportionnelsdepuis1998.Ainsilepaysia2,7(exp(0,99))foisplusde chancesdexporterverslepaysj,paysaveclequelilpartageunefrontire terrestre, que vers un autre pays avec qui il nen a pas. La plupart des pays de la rgion tant constitus dles ou possdant des rgionsinfranationalesspares parlamer,lefaitdepartagerunefrontireterrestrecommuneavecunpays partenaire favorise les changes bilatraux. Lavariable languecommune perdsoninfluence,elledevientnon significative sur lorientation des flux dexportations sur la priode 1998-2005. Dslorsquechaquepayspossdeunelanguedistinctive,lavariable langue commune influepeusurleschanges.Ilenvademmepourlavariable langueethnique dontlecoefficientdiminuemaisrestesignificatifauseuil de1%:lesnombreusesdiasporasetleurinfluencedanscettezoneexpliquent pour partie ce phnomne. Lanalyse des variables sous-rgionales permet de montrer que lASEAN a unfortimpactpositifdanslesfluxdexportationsauseindelASEAN+3. 15 Pour en savoir plus sur le trafic maritime conteneuris en Asie Orientale, voir Frmont (2004). Rgion et Dveloppement169 Limportancedece regroupement(10payssur13)danslASEAN+3explique ce poids. Entre 1985 et 2005, si deux pays appartiennent lASEAN, ils ont 2,4 (exp(0,87))foisplusdechancedecommercerensemble.Labaissedeson coefficient sur la priode 1998-2005 peut sexpliquer par limpact de la crise sur les membres de cette association. Les grandes conomies (Thalande, Indonsie, Malaisie) de ce regroupement ayant t fortement affectes, leurs changes avec lesautresmembresdelAssociationontdiminu.Limpactdelavariable ASEAN sur les flux dexportations sest donc amoindri. Les coefficients montrant limportance des relations entre la Chine et les douzeautrespaysest-asiatiquessontfortementsignificatifsmaisngatifssur touteslespriodesanalyses.Ainsilesrelationssino-asiatiquessontmoins importantesque cequellesdevraienttre ,mmesurlapriodelaplus rcente.Celaconfirmebienleshypothsesprcdemmentavances :la croissance de la Chine a bnfici indirectement aux autres pays asiatiques,via ses besoins et le faible cot de sa main duvre. Mais son essor et son insertion dansladivisiondutravailnontpasentranunbiaisenfaveurdesrelations sino-asiatiques.LaChinenentretientpasuneplaceplusimportante,dansles flux commerciaux, par rapport aux autres pays de la zone. LescoefficientsdelavariableAptjapsouligneparcontrelerlecentral du Japon dans les relations intra-ASEAN+3 avant 1997, les coefficients de cette variablesontalorssignificatifs(auseuilde10%)etpositifs.LeJaponaainsi deslienscommerciauxaveclesautrespaysest-asiatiques,au-deldeceque montrentlesfacteursde base dumodledegravit.De19851997,les volumes des flux dexportations entre le Japon et les 12 autres pays sont prs de 1,3 (exp(0,25)) foisplus importants que ceux ralissentre les autres paysest-asiatiques,unefoislesautresvariablesexplicativescontrles.Cepoidsdu Japonpeutsexpliquerparsonrlecentraldanslaformationdeladivision rgionale du travail en Asie Orientale. Seulpaysdveloppdanslesannes1980,ilfutaucentrede lorganisationproductivedelargion(Figuire,1997)enexportantversles autrespaysdesbiensetcomposants.Lesautrespays,unefoislescomposants assembls,rexportaientlesproduitsfinisversleJaponetverslespaystiers dvelopps(commeles Etats-Uniset lEurope). La crise japonaise et asiatique etledveloppementdesautresconomiesest-asiatiquesdiminuelimportance decetteconomiedanslesrelationsintra-ASEAN+3.Lecoefficientdela variableAptjapdevientnettementngatifdepuis1998.Lesrelationsnippo-asiatiquesdeviennentainsimoinsimportantesquecequellesdevraienttre, tant donn le poids du Japon dans la rgion. A linstar des coefficients du Tableau 5, les coefficients du Tableau 6 sont pour la plupart fortement significatifs. Le R connat aussi une hausse au fil des annes.Selonlespriodes,lesvariablesindpendantesexpliquententre72et 85% des variations des flux dimportations. Pour les variables dites naturelles et lesvariablesqualitatives,peudemodificationsapparaissentparrapportaux coefficientsdesfluxdexportations.Leseffets taille et richesse 170 Catherine Figuire et Latitia Guilhot continuentdepesersurlesfluxdimportationsintra-rgionaux.Limpactdela distance sur les flux dimportations augmente dans le temps. Tableau 6 : Estimations du modle de gravit surles importations intra-ASEAN+3 Variables 1985-2005 1985-1997 1998-2005 Pibi 0,97***0,92***1,07*** (34,30)(23,85)(27,03) Pibj 1,06***0,96***1,21*** (37,80)(25,23)(31,26) Pibpci 0,93***0,97***0,86*** (27,91)(21,88)(18,64) Pibpcj 1,06***1,03***1,14*** (31,70)(22,98)(24,48) Dpibpc -0,21***-0,29***-0,10*** (-7,66)(-7,67)(-2,84) Distwces -0,36***-0,22**-0,59*** (-5,36)(-2,35)(-6,50) Remi -0,18*-0,36**0,07 (-1,73)(-2,54)(0,49) Remj -0,21**-0,21-0,27* (-2,06)(-1,44)(-1,91) Adj 0,95***0,85***0,99*** (9,32)(6,01)(7,55) LangCom 0,56***0,77***0,19 (3,99)(3,97)(1,04) LangEth 0,55***0,69***0,40*** (5,21)(4,76)(2,90) Biais rgional ASEAN 0,81***0,89***0,71*** (6,53)(5,35)(4,06) APTChn -0,71***-0,38**-1,22*** (-6,17)(-2,46)(-7,71) APTJap -0,21**0,34**-0,97*** (-1,96)(2,27)(-7,16) Adjusted R 0,770,720,85 F-Statistic744,44***361,85***444,09*** Multiplicateur de Lagrange9251,714035,122832,31 Test Hausman (ddl=7)122,08116,31121,84 Observations327620281248 Les nombres entre parenthses reprsentent la z-statistique (test de Student).***, **, * reprsentent respectivement le niveau de significativit 1%, 5% et 10%. Linfluencedelavariableloignementsaffirmepourlesflux dimportations.Elledemeurengativeetdevientsignificativepourlespays importateurs, except de 1998 2005 et pour les pays exportateurs, except de 1985 1997. La variable langue commune perd de sa significativit et donc de Rgion et Dveloppement171 soninfluenceaufildesannes.Lavariablelangueethniquedemeurequant elle significative et montre ainsi que ce facteur a une influence non ngligeable dansleschangesintra-asiatiques.Alinstardecequisepassepourlesflux dexportations,celarenforcelidedelinfluenceconomiquedes communauts ethniques en Asie Orientale. Concernantlesvariablesmontrantlebiaissous-rgional,peude changementsapparaissentpourlesvariablesASEAN,AptchnetAptjap.La variableASEANesttoujoursfortementsignificativeetpositive.Lefait dappartenir ce regroupement influencepositivement leschanges au sein de la rgion. La variable Aptchn, reprsentant les relations que la Chine entretient avec les autres pays de la rgion, demeure toujours ngative et significative sur les priodes analyses. Les relations entre la Chine et les autres pays asiatiques sont toujours moins importantes que ce quelles devraient tre. De 1985 2005, les volumes desflux dimportations entre laChine et les 12 autres payssont 2 (exp(0,71))foismoinsimportantsqueceuxralissentrelesautrespays,une foislesautresvariablesexplicativescontrlesdontnotammentleffettaille induitparsonPIB.Parrapportauxautrespaysdelazone,exceptpourle Japon, la Chine ne possde pas une influence plus que proportionnelle dans les fluxcommerciaux.Lescoefficientsdesfluxdimportationssontmoinslevs queceuxconstatspourlesfluxdexportations.LextraversiondelaChineet sonrledeplate-formedexportationpermettentdexpliquerpourquoiles relationsentrelaChineetlesautrespaysasiatiques,parrapportcequelles devraient tre, sont moins prononces. A linstar de ce qui se passe pour les flux dexportations, les coefficients de la variable Aptjap, reprsentant les relations que le Japon entretient avec les 12autrespays,sontpositifsetsignificatifsavant1997.Ilssontngatifset significatifsaprs1998.De19851997,lesvolumesdesfluxdimportations entreleJaponetles12autrespayssontprsde1,4(exp(0,34))foisplus importantsqueceuxralissentrelesautrespaysest-asiatiques,unefoisles autres variables explicatives contrles. Les relations entre le Japon et les pays dAsie Orientale sont ainsi plus importantes que ce quelles devraient tre et confirmentlerleduJapondanslorganisationproductivedelargionavant 1997.Lescoefficientspourcesfluxsontdailleurspluslevsetplus significatifs(auseuilde5%)queceuxrpertorispourlesfluxdexportations ce qui renforce encore ce rsultat. Cetensembledersultatsconomtriquesmontreainsiquemalgrson rledeplate-formedexportation,laChinenepsepasplusquesonpoids normal danslesrelationscommercialesest-asiatiques.Sonouverturea certes modifi la division rgionale du travail en Asie de lEst, mais elle na pas impulsunedynamiquepropre,luiconfrantunrlecentraletincontournable danslargion,commecelaatlecaspourleJapondanslesannes1980. Cetterorganisationrgionalepeutalorstrevuecommelarsultantede lintgration internationaleet rgionaledelaChinedanslconomiemondiale. En souvrant, elle a seulement pris sa place dans la rgion et dans le monde, une place conforme la taille et au niveau de dveloppement de son conomie. 172 Catherine Figuire et Latitia Guilhot Maistant donnsonretardtechnologiqueet son immaturitfinancire , ce poids nelui confrepaspour autantles qualitsrequises pour jouer lerle de leader conomique en Asie Orientale. CONCLUSION LaquestionduleadershipconomiqueenAsieOrientaleaudbutdu 21me sicle, se trouve dsormais pose dans un cadre trs prcis. Dix ans aprs la crise asiatique de 1997, les pays de la zone manifestent en effet leur volont de pallier la dfaillance du systme montaire et financier international (SMFI), ententantdesorganiserpourgnrer,auniveaurgional,unestabiliten matiredetauxdechangeetdemouvementsdecapitaux,afindemettreen placeunesolidaritdontilsontcruellementmanquen1997,fautede mcanismesexistants.Toutsepassecommesilargionsorganisaitpour produire,lchellergionale,unbienpublic,lastabilitmontaireet financire, afin de suppler la faillite du SMFI. La coopration entre les Etats membres constitue, dans ce cadre, le principal moyen de production de ce bien. La Chine a certes, ds lors, un rle jouer, mais la thse qui est dfendue ici, est quelle est contrainte de partager le premier rle avec le Japon. En effet, si lon considrecommeKebabdjian(1994),quelconomieest lchiquier dominantactuellement ,alorslaChinenepossdequunepartiedescritres dun ventuel leadership rgional. LanalyserejointicilesconclusionstiresparBaldwin(2003).Son argumentation en termes de hub and spoke (centre et priphrie) applique lAsieOrientalelamneconclurequelaChineetleJaponconstituent les axesdesdeuxrouesdelabicycletteasiatique .Dansleprolongement,Chen (2007)proposeuncalculmesurantle hub-ness ( centralisation des changes)danslazone.IlendduitqueleJaponetlaChineconstituentles deux grands marchs de la rgion et sont les seuls candidats pouvant se trouver en position de hub dans la rgion. Cettehypothsedelaconstitutiondun tandemleader enAsie Orientale,estrendueunpeumoinsillusoireparlechangementdattitudedu Japonvis--visdesazonedappartenancedepuislacrisede1997. Ilya peine une dcennie, le gouvernement japonais ne portait aucun intrt aux ALE et, encoremoins, une ou lautreforme dintgration rgionalepan-asiatique inclusifdelarchipelnippon (Boulanger,2006b,p.6).Cetauteurconsidre que la crise de 1997 est trs largement responsable du changement dattitude du Japon :alorsquiltaitauparavantunferventdfenseurdumultilatralisme, lintgrationrgionaledevientlecurdesastratgie.Cetintrtpourlelibre changelchelledelazoneest,selonBoulanger, indissociabledecelui pourlastabilisationmontaireetfinanciredanslazone . Enlaissant tomber lAPEC, leJapon a renonc son rledecourtier pourpouser,pour lapremirefoisdepuis1945,lacausedunecommunautasiatique.Tokyoa choisisoncamp,sespartenairesetadversairescommerciauxetilaainsi avalisdeuxfacteursstratgiquespoursonavenir :latrilatralisation()de lconomiemondiale,etlascensionspectaculairemaistrsproblmatiquede Rgion et Dveloppement173 lapuissanceconomiquedelaChine (Boulanger,2006b,p.7).Ilnestpas utile de sattarder ici sur les motivations de ce changement de cap, seule la prise deconsciencedelinterdpendancergionaleetlancessitdeconstruire ensemblelesmoyensdeseprmunircontreunenouvellecrisedummetype doiventretenirlattention.QuantlaChine,elleachoisidanslacrisedese montrersolidairedesesvoisinsennedvaluantpasetenparticipantau financement des plans de sauvetage mis en place par le FMI. Elle na certes pas marquunenthousiasmedbordantpourlepremierprojetjaponaisdeFonds MontaireAsiatique(FMA),maisellesembleavoirvoludepuis(Amyx, 2005). Cescnario bicphale setrouveconfortparletournantrcentdans les relations diplomatiques entre la Chine et le Japon. En effet, du 11 au 13 avril 2007,lechefdugouvernementchinois,WenJiabaosestrenduauJaponen visite officielle, pour la premire fois depuis prs de sept ans. Lobjectif affich de ce voyage est de mettre en uvre un partenariat stratgique fond sur les intrts mutuels des deux pays16. Les dirigeants semblent vouloir se focaliser sur ce qui les rapproche afin defaireprogresser leurs relationsdanslesensde ce qui pourrait constituer le socle dun nouvel lan rgional. 16 Voir Le Monde, 12 et 14 avril 2007. 174 Catherine Figuire et Latitia Guilhot ANNEXE 1 Recensement des noms et sources des variablesutilises dans le modle de gravit Variables Dfinition Source Variables expliques Xij Exportations bilatrales de i destination de j FMI, Direction Trade of Statistics Yearbook Mij Importations bilatrales de i en provenance de j FMI, Direction Trade of Statistics Yearbook Variables explicatives Pibi PIB du pays i World Economic Outlook Database, site FMI 17 Pibj PIB du pays j World Economic Outlook Database, site FMI Pibpci PIB par habitant du pays i World Economic Outlook Database, site FMI Pibpcj PIB par habitant du pays j World Economic Outlook Database, site FMI DpibpcDiffrence absolue entre le PIB par habitant des pays i et jCalcul auteur Distwces Distance entre les deux capitales, pondre par leur poids dans la population totale CEPII 18 Remi Distance relative mesurant lloignement aux marchs alternatifs Calcul auteur Remj Distance relative mesurant lloignement aux marchs alternatifs Calcul auteur ADJFrontire communeCEPII LangCoLangue officielle communeCEPII LangEth Langue parle par au moins 9% de la population dans les deux pays CEPII ASEANAppartenance au regroupement ASEANCalcul auteur AptchnRelations entre la Chine et un pays est-asiatiqueCalcul auteur AptjapRelations entre le Japon et un pays est-asiatiqueCalcul auteur ANNEXE 2 Dtection de la colinarit La colinarit intervient lorsque les variables sont relies par une relation linaire.Danscecas,ilnestpaspossibledestimersimultanmentleseffets linairesdesdeuxvariables,ilfautncessairementretirerlescovariables redondantes.CettecolinaritpeuttrevalueencalculantleVIF(Variation Inflation Factor). Le VIF tant un facteur permettant de quantifier la colinarit defaonabsolue,ilnexistepasdeplafond.Nanmoins,leseuilretenupour qualifieruncoefficientdecolinaireestgnralementde10.Daprsla dfinitionduVIF19,ceniveaude10quivautobtenirunRde0,9entreles rgresseursconcerns.LeTableau7prsentelesdiffrentesvaleursduVIF pour les trois priodes retenues. Ici nous nobservons aucun VIF suprieur 10, lesvariablesexplicativesnesontpascolinaires.Ainsilesestimateurs 17 http://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2006/02/data/index.aspx 18 Les variables (distance, contigut, langue officielle et langue ethnique) proviennent de la base de donnes du CEPII (Centre dEtudes Prospectives et dInformations Internationales), disponible ladresse suivante http://www.cepii.fr/francgraph/bdd/distances.htm.20 VIFj = 1/ (1- Rj) Rgion et Dveloppement175 conservent toutes leurs proprits : absence de biais, estimation correcte de leur matricedesvariances-covariances,loisdeprobabilitinchanges(Ryset Vaneecloo, 1998). Tableau 7 : Dtection de la colinarit des variables, via le calcul du VI F Variables 1985-2005 1985-1997 1998-2005 Pibi1,942,132,84 Pibj1,932,102,77 Pibpci2,152,081,95 Pibpcj2,162,092,01 Dpibpc2,032,231,67 Distwces3,133,123,23 Remi2,982,713,14 Remj2,882,613,00 Adj2,201,742,16 LangCom1,742,091,76 LangEth2,072,272,08 Biais rgional ASEAN4,614,545,43 APTChn2,242,252,02 APTJap2,102,252,44 REFERENCES AgliettaM.etLandryY.,2007, LaChineverslasuperpuissance , Economica, Paris. AgliettaM.etBerrebyL.,2007, Dsordresdanslecapitalismemondial , Odile Jacob, Paris. AmyxJ.,2005,WhatmotivatesRegionalFinancialCooperationinEastAsia today? Asia Pacific Issues, n 76, fvrier. 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