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Université Alger1.Faculté de Médecine. Direction de la pédagogie. Université Alger1.Faculté de Médecine. Direction de la pédagogie. Année Universitaire 2016/2017 6 ème année médecine Module de thérapeutique, Coordination : S Taright, M Guermaz, D.Benmessaoud Organisation de l’enseignement : S Taright, N Benmouhoub, Sakhraoui, R.Guermaz Année Universitaire 2016/2017

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6ème

année médecine

Module de thérapeutique,

Coordination : S Taright, M Guermaz, D.Benmessaoud

Organisation de l’enseignement : S Taright, N Benmouhoub, Sakhraoui,

R.Guermaz

Année Universitaire 2016/2017

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Equipe pédagogique du module de thérapeutique année 2016/2017

Coordination et organisation de l'enseignement: Pr S.Taright; Pr N.Benmouhoub;Pr R.Sakhraoui;Pr

R.Guermaz; Pr. R.Sakhraoui.

Enseignants

1. Dr Mouhouche

2. Dr Maache

3. Dr Bendjoudi

4. Dr Brahimi

5. Dr Gacemi

6. Dr Ameziani

7. Pr Arzour

8. Pr. Amroun

9. Pr Mokhtari

10. Dr Ouanes

11. Dr Ammi

12. DR Zikara

13. Dr Boughenou

14. Dr Benameur

15. Dr Hamoumni

16. Dr Ibri

17. Dr Anik

18. Dr Haneche

19. Dr Choubane

20. Dr Mouhouche

21. Dr Hocine

22. Dr Dahoumane

23. Dr Aissaoui

24. Dr AitIftene

25. Dr Rabhia

26. Dr ALghazali

27. Dr Boudelaa

28. Dr Yahiaoui

29. Dr Metali

30. Dr Alghazali

31. Dr Ibersiene

32. Pr Iaiche

33. Pr. Allouda

34. Pr.Bekralas

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Préambule

L’exercice de la médecine requiert des compétences. Qu’appelle-t-on compétence en général et en médecine en particulier ? C’est la capacité à intégrer des savoirs pour résoudre des problèmes, souvent complexes d’une manière efficace. En médecine, c’est une utilisation rationnelle de 03 savoirs : savoir (connaissances), savoir être (attitudes) savoir-faire (gestes). Au cours du cycle clinique on apprend les maladies : le tableau clinique, les formes cliniques, le diagnostic positif, différentiel, les étiologies les traitements. Mais Les patients expriment leur plainte sous forme de symptôme : « j’ai mal, je vomis, je respire mal, j’ai craché du sang etc.… » Le rôle du médecin est alors à partir du symptôme :

D’établir un diagnostic en prenant en compte les données de l’anamnèse, de l’examen physique et de définir une stratégie d’exploration,

D'établir un projet de soins incluant les médicaments, l’éducation thérapeutique, la réhabilitation et toutes les mesures non médicamenteuses.

Le raisonnement clinique est un moyen de développer ces compétences Il s’appuie sur :

- L’analyse des données du patient

- La capacité de hiérarchiser ces données : facteurs de risque, addictions, antécédents,

regrouper les symptômes en syndromes

- Poser le ou les problèmes

- Evoquer le ou les diagnostics possibles

- Prendre en compte les mécanismes physiopathologiques

- Proposer un plan d’exploration pour étayer ces hypothèses. Le choix des examens doit

être rationnel, hiérarchisé, être le moins invasif possible, l’examen le plus couteux n’est

pas forcément le plus efficace.

- Mettre en place les premières mesures thérapeutiques

- D’emblée établir une fiche de surveillance si le malade est admis en observation ou

hospitalisé

- Administrer le traitement en fonction de l’évolution

- Si le patient doit être orienté (même dans une structure dans le même hôpital) identifier

le lieu d’orientation, rédiger un compte rendu explicite en précisant : l’état à ‘arrivée, les

mesures prises, le motif du transfert

- Si le patent est autorisé à regagner son domicile deux actions :

o Rédiger une ordonnance selon les règles définies et un compte rendu pour le

médecin traitant ou pour orienter le patient en cas de maladies chroniques par

exemple

o Eduquer le patient :

Annoncer le diagnostic

Expliquer l’ordonnance : type de traitement, posologie, quotidienne, mode

de prise par exemple pour les dispositifs d’inhalation, ou horaire de prise

des comprimés : avant , après les repas

Informer des éléments de surveillance

Expliquer la nécessité de poursuivre le traitement après le retour au

domicile

C’est dans cette optique que l'enseignement de thérapeutique a été développé afin de permettre à nos étudiants d’acquérir des compétences et faire face aux problèmes posés par les malades pris en charge dans le cadre de l'urgence. La finalité n'est pas d'apprendre des recettes ou des ordonnances types mais d'acquérir des capacités de raisonnement. Bonne lecture à tous

S Taright

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Module de thérapeutique

Sommaire :coordination rédaction des cas cliniques et des mises au point : Pr

S.Taright; Pr R.Sakhraoui, Pr N.Benmouhoub;Pr R.Guermaz

Intitulé Page

1- Prise en charge du coma suite a une

intoxication médicamenteuse

p 8 Kadi-Benmessaoud

2- Prise en charge de l’œdème aigu du

poumon (OAP)

p 12 Guermaz

3- Prise en charge de l’HTA essentielle p 17 Maache

Hanane

4- Prise en charge de la douleur en

cancérologie

p 25 Gamaz-Taright

5- Prise en charge d’une exacerbation de

l’asthme

p 31 Laouar;R.Sakhraoui,Taright

6- Prise en charge d’une hémoptysie p 39 Laouar;Taright

7- Les antidépresseurs p 45 Benmessaoud

8- Les benzodiazépines. p 48 Benmessaoud

9- Ischémie des membres inférieurs P53 A.Hatri, F. Kessal, M. Ami, F. Hamrour

10- accident aux anti vitamines K P61 F. Hamrour, M. Ammi, A. Hatri, F.Kessal

11- Prise en charge du syndrome

coronarien aigu (SCA)

P67 Allouda

12- Prise en charge d'une grossesse extra-

uterine(GEU)

P74 Benmouhoub. Benamer

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Prise en charge du coma suite a une intoxication médicamenteuse

Définition Une intoxication médicamenteuse, correspond à l’absorption d’un produit chimique ou naturel avec ou non une activité pharmacologique à des doses supérieures aux doses normales de façon intentionnelle, accidentelle ou criminelle. Une intoxication médicamenteuse est grave et nécessite une surveillance rapprochée, en raison de la nature , de la quantité importante de substance à laquelle le sujet a été exposé, des symptômes présentés (coma, convulsions, détresse respiratoire, ou du terrain sous-jacent.

Diagnostic Anamnèse

Identification des toxiques : o par le patient : quel produit? combien? o Demander à une tiers personne ? Quel est le nombre de boîtes trouvées o Intention de l’intoxication

Antécédents et habitudes toxiques : - Y a - t-il des antécédents d'addiction? Si oui nature de ces addictions - Quel est le contexte social ? - quels sont les antécédents? : intoxications, tentative de suicide, suivi

en psychiatrie, abus de substances ? Examen clinique :

Bilan neurologique : apprécier la gravite du coma = score de Glasgow, ventilation, reflexe pupillaire photo moteur,

Bilan respiratoire : - Fréquence respiratoire, saturation O2, - Recherche de signes d’encombrement dus à une inhalation de liquide

gastrique, - Intubation et ventilation si risque de détresse respiratoire et de

convulsions.

Bilan cardio-circulatoire : fréquence cardiaque, tension artérielle,

Glycémie,

Température : hypothermie rapide due au coma Examen paraclinique

Ionogramme, FNS, TP, TCA, bilan hépatique, gaz du sang avec dosage lactate,

Dosage des toxiques : alcool, benzodiazépine, tricyclique.

Radiographie pulmonaire, ECG, bandelette urinaire.

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Signes cliniques selon la drogue ingérée

Drogues Signes cliniques

Benzodiazépine Coma calme,

Dépression respiratoire modérée,

Hypotonie.

Antidépresseur tricyclique Toxicité cardiaque,

Coma hypertonique, convulsion,

Mydriase, bouche sèche,

Tachycardie,

Rétention d’urine.

Paracétamol Hépato toxicité,

Nausées, vomissements,

Douleur abdominale

Ictère, insuffisance hépatique aigue.

Premières mesures

Corriger les défaillances :

Position demie-assise,

Libération des voies aériennes supérieures

Oxygénothérapie

Pose de deux voies d’abords veineux,

Pose d’une sonde urinaire,

Défaillance respiratoire : - Ventilation pour limiter le risque de pneumopathie de déglutition chez le

patient dans le coma,

Défaillance cardio-circulatoire : (Collapsus : chute de la tension artérielle inférieure à 60 mm Hg).

- Remplissage par macromolécules - Utilisation d’amines pressives (adrénaline) - Utilisation d’anti cholinergique (atropine) - Utilisation anti-arythmique.

Défaillance neurologique : - Ventilation mécanique et sédation, - Anticonvulsivants.

Diminuer l’absorption des toxiques

Lavage gastrique : utile dans les 6 premières heures pour les médicaments à absorption rapide. Inutile pour les benzodiazépines et les hypnotiques.

Charbon végétal activé : absorbe les toxiques dans la lumière intestinale. Utile dans les intoxications avec des substances absorbables.

Epuration extra-rénale : dialyse péritonéale, hémodialyse, hémoperfusion.

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Traitement spécifique : antidote

Benzodiazépine : flumazénil (Anexate).

Paracétamol : N-acétylcystéine.

Opiacées : Narcan

Anti vitamine K : vitamine K.

Prise en charge psychiatrique

Suivi psychiatrique.

Lavage gastrique

Méthode :

Se fait en décubitus latéral gauche, en léger Trendelenburg, tête déclive (ce qui a l’avantage de collecter le contenu gastrique dans le fundus, plutôt que de favoriser le passage a travers le pylore et risque d’inhalation réduit en cas de vomissements), avec le matériel de réanimation à disposition, sous surveillance scopique si cardiotoxiques,

Avec un tube Faucher (tube oro gastrique large 38 à 40 F) multi perforé, vérification de la position intra-gastrique après mise en place et aspiration gastrique,

Puis lavages avec 300 cc à chaque fois, en vérifiant que l’on récupère la totalité du volume à répéter jusqu’à obtention d’un liquide clair (maximum 10 l). Lavage a l’eau du robinet.

Administrer 50 g de charbon activé avant le retrait de la sonde.

Avant de commencer le lavage, préserver un échantillon de liquide gastrique pour analyse.

Il est inutile si :

Produit non toxique,

Dose ingérée < dose toxique,

Intoxications aux opiacés.

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Charbon végétal activé

Le charbon absorbe le toxique dans le tube digestif avant son absorption.

Forme pulvérisée, mise en suspension dans l’eau,

Dose initiale =50 à 100 g chez l’adulte, a délayer dans 4 volumes d’eau.

Puis 50g toutes les 4 heures par sonde gastrique

Poursuivi jusqu'à un retour aux concentrations thérapeutiques.

Il est inutile si :

Produit non hydrosoluble, alcool, sels de lithium.

Substances absorbées par le charbon activé :

Barbituriques, carbamazépine, théophylline, chloroquine,

Benzodiazépine, antidépresseurs, digitaliques, bétabloquants, AINS

Salicylés, paracétamol.

Contre indication a l’épuration digestive (Lavage gastrique ou charbon activé)

Intoxication par caustiques, hydrocarbures, produits moussants.

Altération de l'état de conscience, sauf si le malade est intubé avec sonde à ballonnet gonflé.

Chez le malade non intubé, toute situation comportant - Un risque d'inhalation : - Convulsions - Perte des réflexes de protection des voies aériennes supérieures - Personnes âgées dépendantes

Condition hémodynamique précaire (sauf pour le charbon activé).

Iléus (sauf pour le lavage gastrique).

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Prise en charge de l’Œdème Aigu du Poumon OAP

Définition L’œdème pulmonaire est défini comme une accumulation de fluides et de solutés dans les espaces extravasculaires pulmonaires. Une des conséquences principales de l’œdème pulmonaire est l’inondation des alvéoles pulmonaires, entraînant très rapidement une insuffisance respiratoire aiguë. L’OAP cardiogénique est un œdème de mécanisme hydrostatique dans lequel l’augmentation des pressions micro vasculaires pulmonaires (capillaires et veinules pulmonaires) est liée à l’insuffisance cardiaque gauche « congestive ».

Diagnostic Clinique : Signes fonctionnels

Survenue brutale d’une dyspnée a type de polypnée,

Toux avec expectoration mousseuse ou blanchâtre,

Patient en sueurs,

La patient adopte spontanément la position assise. Examen clinique :

Auscultation pulmonaire : Râles crépitants qui débutent d’abord aux bases pulmonaires puis gagnent progressivement les sommets (en marée montante),

Auscultation cardiaque : Tachycardie, bruit de galop gauche.

Hypertension systolo diastolique plus rarement PA basse et pincée (facteur de gravite).

L'orthopnée (dyspnée de décubitus améliorée par la position assise) est très évocatrice d'une insuffisance cardiaque gauche et constitue un signe majeur du tableau de l’OAP cardiogénique.

Signes cliniques de gravité de l’OAP

Tachypnée > 30/min, bradypnée,

Cyanose, marbrures,

Troubles de la conscience,

PA < 110 mm Hg,

Rapidité de la détérioration clinique.

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Traitement But du traitement : Assurer la régression de l’œdème en diminuant la pression capillaire

1- Par diminution du volume circulant:

Vasodilatation veineuse : trinitrine orale, intraveineuse ou sublinguale (Lénitral Natispray) ou dinitrate d’isosorbide (Risordan) ;

Diurétiques de l’anse : furosémide (Lasilix). 2- Par augmentation du débit cardiaque :

Augmentation de l’inotropisme : catécholamines (dobutamine, dopamine). Objectifs du traitement :

Correction de l’hypoxémie.

Correction des désordres hémodynamiques avec maintien d’une PAS > 100 mm Hg.

Maintien ou restauration d’une diurèse > 0,5 ml/kg/min. Moyens thérapeutiques : Oxygénothérapie : Indispensable, à fort débit (6-10 l/min) par masque facial.

Dérivés nitrés :

Vasodilatateurs mixtes, essentiellement veineux, qui vont diminuer la pré

charge, la post-charge ventriculaire gauche, ainsi que la demande

myocardique en oxygène.

Traitement de choix à la phase aiguë.

Caractéristiques pharmacocinétiques :

– Demi-vie 60 ± 30 minutes

– Durée d’action 2 à 5 minutes.

– La voie d’action la plus rapide (< 2 minutes) = voie sublinguale, 2 à 3 sprays à

répéter en fonction de la tension artérielle, à utiliser avant même la pose

d’une voie veineuse,

– Puis relais à la seringue électrique : dose initiale de 0,5 -1 mg/h, tout en adaptant la posologie en fonction de la TA (dose maximal = 4 mg/h).

Drogues : Risordan 15 mg sublingual (+ 40 mg peros) ou Natispray (2 a 4 bouffées a 0,4 mg) ou Lenitral (3 mg IVD toutes les 5 min.

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Diurétiques :

– Pour diminuer la pré-charge cardiaque et augmenter la diurèse du

patient.

– Les diurétiques de l’anse (Furosémide (Lasilix®) sont préférés aux

autres classes pour leur action rapide, leur disponibilité en intraveineux

et l’absence de contre-indication en cas d’insuffisance rénale.

– La dose initiale recommandée est de 40 à 60 mg (1 mg/kg).

– Inutile de répéter les injections dans les premières heures, vue la demi-

vie (6 h).

Inotropes positifs :

– La dobutamine sera réservée aux patients présentant une hypotension

artérielle à l’admission, secondaire à un état de choc cardiogénique.

Elle s’administre à la seringue électrique : 5 et 10 gamma/kg/mn, sous

surveillance hémodynamique continue.

– Les autres amines (noradrénaline, dopamine) n’ont pas d’intérêt étant

donné leur action vasoconstrictrice qui augmente la pré- et la post-

charge du VG.

Ventilation non invasive : elle a fait la preuve de son efficacité dans le traitement

de l’OAP à la phase aiguë, par la diminution du travail musculaire, tout en évitant le

collapsus alvéolaire, en améliorant les conditions hémodynamiques et en réduisant

la pré-charge par une limitation du retour veineux.

Ultrafiltration :

– Thérapeutique de “sauvetage”.

– Réservée aux patients en état de choc cardiogénique avec hyper

volémie majeure et OAP oligo-anurique.

Conduite pratique devant un OAP

1- Evaluer les fonctions vitales L’examen clinique évalue les signes vitaux :

Conscience,

Signes respiratoires,

Tension artérielle et pouls. 2- Mise en condition :

Position semi assise,

Oxygénothérapie haut débit au masque à haute concentration (objectifs : SpO2 ≥ 92 %).

Monitoring ECG, SpO2, pression artérielle, diurèse.

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Prendre une voie veineuse (en évitant le remplissage par des solutés salées et macromolécules),

3- Traitement médicamenteux selon la situation clinique : OAP brutal avec PAS > 150 mm Hg, Les œdèmes systémiques sont le plus souvent absents

Oxygénothérapie

+ dérivés nitrés (débuter en spray, 2- 3 bouffées toutes Les 3-5 minutes, puis à la seringue électrique 0,5 –4 mg/h (selon la PAS) ;

Si diurétiques : posologie ≤ 1 mg/kg ; ne pas les renouveler.

Décompensation cardiaque subaiguë. L'HTA n’est pas au premier plan ((PAS ≈ 100-150 mm Hg)). La dyspnée s’est développée de façon plus progressive. On constate la présence d’œdèmes systémiques diffus et une prise de poids. L’OAP est le plus souvent moins marqué.

Oxygénothérapie

+ dérivés nitrés selon les mêmes modalités

+ diurétiques (posologie ≤ 1mg/kg).

Tableau d’OAP associé à une hypotension artérielle

(PAS < 100 mm Hg), plus ou moins accompagné de signes d’hypo perfusion

périphérique.

Oxygénothérapie

+ inotropes (dobutamine 5-10 /kg/min) ;

si diurétiques, uniquement avec prudence (posologie ≤ 1 mg/kg ; ne pas les

renouveler.

Tableau d’OAP dans un contexte de syndrome coronarien aigu.

Oxygénothérapie

+ dérivés nitrés avec relais en continu à la seringue électrique.

+ revascularisation coronarienne en urgence.

Tableau d’OAP dans un contexte d’insuffisance rénale chronique oligo-

anurique

Oxygénothérapie

+ Ultrafiltration

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Etiologies des OAP

1. Cardiopathies hypertensive

HTA essentielle 2. Cardiopathie ischémique

Infarctus du myocarde

Angor 3. Valvulopathies

RM Rétrécissement Mitrale. 4. Troubles paroxystiques du rythme et de la conduction cardiaque

ACFA Arythmie Cardiaque par Fibrillation Auriculaire,

TSV Tachycardie Supra Ventriculaire

TV Tachycardie ventriculaire. 5. Cardiomyopathies non obstructives

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Prise en charge de l’HTA essentielle

Définitions L’HTA se définit chez l’adulte par une pression artérielle systolique (PAS) égale ou supérieure à 140 mm Hg et / ou une pression artérielle diastolique (PAD) égale ou supérieure à 90 mm Hg

On individualise deux situations : 1. La poussée hypertensive ou l’accès hypertensif : c’est une élévation de la

pression artérielle sans souffrance viscérale immédiates qui ne met pas en jeu le pronostic vital à court terme.

2. L’urgence hypertensive : correspond à une élévation tensionnelle avec souffrance viscérale (ex : accident vasculaire cérébral, insuffisance cardiaque congestive OAP, décompensation aigue d’une cardiopathie ischémique, dissection aortique, éclampsie) mettant en jeu le pronostic vital à court terme.

Diagnostic

Le diagnostic d’HTA repose sur la prise de la pression artérielle humérale au brassard selon les normes internationales aux deux bras.

Méthode de mesure de la TA selon L’OMS

Installer le patient au calme, depuis plusieurs minutes et en présence du médecin,

Patient en position assise,

Après quelques minutes de repos, mettre le brassard adapté au bras,

Le bras doit être libre de tout vêtement éventuellement constricteur, c’est-à-dire nu,

Les muscles du bras doivent être relâchés et l’avant-bras soutenu pour que la fossette cubitale soit au niveau du cœur, repéré approximativement par le 4ème espace intercostal près du sternum,

En position assise, si l’avant-bras est posé sur une table, aucun ajustement n’est nécessaire. En position allongée, il faut le surélever par un coussinet pour mettre la fossette cubitale au niveau du cœur.

Prendre au moins 2 mesures, à 1 ou 2 minutes d’intervalle, et répéter les mesures, si les 2 premières sont très différentes,

PA aux deux bras,

PA 1 à 5 minutes après passage en orthostatisme (en particulier chez patients âgés, diabétiques).

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La MAPA Mesure Ambulatoire de la Pression Artérielle : La mesure ambulatoire (MAPA) est une procédure entièrement automatique permettant l’enregistrement des chiffres tensionnels au cours de la période d’activité. et pendant le sommeil. Elle permet d’évaluer le niveau tensionnel d’un patient dans un but diagnostique, thérapeutique et pronostique avec une information précise sur le niveau et les variations de la pression artérielle.

Classification de l’HTA Classer l’HTA selon le « Report from the Panel Members Appointed the Eight Joint National Committee JNC American guidelines = classification OMS = Classification European Society of Cardiology.

Catégorie PA systolique mm Hg PA diastolique mm Hg

Optimale < 120 et < 80

Normale < 130 et < 85

Normale haute 130 – 139 ou 85 – 89

HTA stade ou grade I HTA légère

140 – 159 ou

90 – 99

HTA stade ou grade II HTA modérée

160 – 179 ou

100 – 109

HTA stade ou grade III HTA sévère

180

110

Une fois le diagnostic d’HTA posé, il faut :

1- Rechercher une cause de l’HTA, 2- Apprécier sa gravite (classification JNC8, OMS, ESC) 3- et surtout évaluer les facteurs de risque cardiovasculaire associés (le

traitement en dépend en grande partie) Sur le plan clinique : - L’interrogatoire (antécédents familiaux d’accident vasculaire cerebral

(AVC) ou mort subite, prise médicamenteuse comme les corticoïdes, Anti-inflammatoires non stéroïdiens(AINS), œstro-progestatif)

- La mesure du poids, (calcul de l’Indice de Masse corporel (IMC)) - La recherche d’une obésité abdominale Sur le plan biologique :

- Recherche d’une protéinurie (néphropathie) - Déterminer uricémie, glycémie, kaliémie, créatininémie, cholestérol

total, triglycérides, HDL et LDL cholestérol, Un électrocardiogramme (retentissement de l’HTA, Syndrome coronaire aigu SCA).

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Le traitement antihypertenseur sera prescrit selon :

Le niveau initial de l’hypertension artérielle,

De l’existence d’autres facteurs de risque cardiovasculaire

Et du retentissement de l’hypertension artérielle sur le cœur, les artères et le rein.

Facteurs de risque Atteintes des Organes Cibles AOC / Maladie Cardio-Vasculaire MCV

Tabac

Taux de cholestérol trop élevé

Diabète

Age > 60 ans

Sexe (Hommes, femmes ménopausées)

Antécédents familiaux de maladie cardiovasculaire pour les femmes âgées < 65 ans et hommes âgés < 55 ans

Atteinte du cœur - Hypertrophie à l’échographie

cardiaque - Angine de poitrine / Infarctus

du myocarde - Insuffisance cardiaque

Accident vasculaire cérébral

Atteinte du rein

Atteintes des artères (y compris celle de l’œil)

Au terme de ce bilan, stratifier l’HTA selon le niveau de risque cardiovasculaire

Niveau de la pression

artérielle (mm Hg)

Pas de facteur de risque, pas

d’AOC ou de MCV Age <60

ans

1à 2 facteur de risque (pas de

diabète), pas d’AOC ou de

MCV

Plus de 3 facteurs de risque et/ou AOC et/ou

diabète

Présence de complications

ou MCV

Normale Haute (130-139 / 85-89)

Risque normal

Risque faible

Risque élevé

Risque très élevé

Stade 1 (140-159 / 90-99)

Risque faible

Risque Modéré

Risque élevé

Risque très élevé

Stade 2 (160-179 / 100-109)

Risque modéré

Risque Modéré

Risque élevé

Risque très élevé

Stade 3 (supérieur à

180 / 110)

Risque élevé

Risque très élevé

Risque très élevé

Risque très élevé

Traitement

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But

- Faire baisser les chiffres tensionnels et obtenir :

Une PAS entre 130 et 139 mm Hg

Une PAD < 90 mm Hg - Eviter les complications (AVC, IDM, OAP, Dissection)

Armes 1- Les mesures hygiéno-diététiques : Elles sont recommandées :

Chez tous les patients hypertendus,

Quel que soit le niveau tensionnel,

Avec ou sans traitement pharmacologique associé. Ce sont :

Pratique d’une activité physique régulière, adaptée à l’état clinique du patient, environ 3 fois par semaine. Marcher est un bon exercice.

Régime alimentaire riche en légumes, en fruits et pauvre en graisses saturées (graisse d’origine animale).

Limitation de la consommation en sel jusqu’à 6 g/j

Réduction du poids en cas de surcharge pondérale, afin de maintenir l’IMC (indice de masse corporelle) en dessous de 25 kg/m2, ou à défaut, afin d’obtenir une baisse de 10 % du poids initial.

Arrêt du tabac : proposer une aide et orienter vers une consultation anti-tabac 2- Les antihypertenseurs : Cinq classes d’antihypertenseurs recommandées en première intention dans l’HTA essentielle non compliquée :

Les antagonistes des Récepteurs de l’angiotensine II (ARAII),

Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), (IEC et ARA II sont équivalents et sont cardioprotecteur),

Les inhibiteurs calciques,

Les diurétiques thiazidiques,

Les bêtabloquants. Indications thérapeutiques :

Débuter par une monothérapie chez les patients a risque cardio vasculaire faible et modéré.

Instaurer une bithérapie d’emblée si : - PA 180-110 mm Hg - PA de 140-179 / 90-109 mm Hg avec un RCV (risque cardio vasculaire)

élevé.

En cas d’échec a la monothérapie, passer a une bithérapie puis une trithérapie si nécessaire.

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Stratégie thérapeutique

En 1ere intention Monothérapie IEC ou ARA II (ils sont équivalents)

En 2eme intention Bithérapie associant au IEC ou ARA II + un Inhibiteur calcique.

En 3eme intention Trithérapie associant IEC ou ARA II + Inhibiteur calcique + diurétique (2eme intention chez sujet âgé)

Pas d’association IEC et ARA II

Le choix du traitement sera fonction :

Des situations cliniques particulières,

De l’efficacité et de la tolérance,

Des comorbidités associées.

Choix du traitement antihypertenseur dans les situations particulières

Indications spécifiques Classes thérapeutiques préférentielles

Néphropathie diabétique (type 1) à partir du stade de micro albuminurie < 300 mg /l

IEC ou ARA II Diurétique thiazidique Diurétique de l’anse (si IR sévère)

Néphropathie diabétique (type 2) à partir du stade de micro albuminurie

ARA II ou IEC Diurétique thiazidique Diurétique de l’anse (si IR sévère)

Néphropathie non diabétique IEC ou ARA II Diurétique thiazidique Diurétique de l’anse (si IR sévère)

Cardiopathie post IDM

IEC Bêtabloquant

Maladie coronarienne Bêtabloquant Inhibiteur calcique de longue durée d’action

Insuffisance cardiaque systolique Diurétique thiazidique Diurétique de l’anse IEC (1re intention) ou ARA II (en cas d’intolérance IEC) Bêtabloquant Anti aldostérone (aux stades III et IV de la NYHA)

Hypertrophie ventriculaire gauche ARA II Diurétique thiazidique

Antécédents d’accident vasculaire cérébral

Diurétique thiazidique Diurétique thiazidique et IEC

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Classe thérapeutique

Présentation dose Effets secondaires

IEC

Ramipril = triatec cp 5 et 10 mg,

5 ou 10 mg /j en une prise.

Toux sèche

Captopril = Lopril cp 25 et 50 mg

1 cp 2f/j

Perindopril = Coversyl cp 4 et 8 mg

4 ou 8 mg / j

ARA II

Irbesartan = aprovel cp 150 mg et 300 mg

1cp/j Bonne tolérance

Valsartan = Tareg p cp 80 et 160 mg

1cp /j

Telmisartan = Micardis cp 40 et 80 mg

1 cp /j

IC Inhibiteurs calciques

Amlodipine = amlor cp 5 mg

1cp/j Œdème des MI Maux de tête Bouffées chaleur Nicardipine = loxen

cp LP 50 mg 2 cp /j

Diltiazem = monotildiem gel LP 300 mg

1cp/j

Diurétiques Hydrochlorothyazide = moduretic cp 50 mg

½ ou 1cp /j

Indapamide = fludex cp 1,5 mg

1cp/j

B bloquants Atenolol = tenormine cp 50 et 100 mg

1cp/24h Fatigue, Refroidissement des extrémités, Troubles digestifs, Impuissance chez l’homme, Insomnie et des cauchemars

Bisoprolol = detensiel cp 5 mg et 10mg

½, ¼, ou 1cp/j

Antihypertenseurs centraux

Alpha méthyl dopa = aldomet cp 250 et 500 mg

750-1500 mg/j en 2 ou 3 prises. (HTA femme enceinte)

Somnolence, Fatigue, Bouche seche.

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Poussée hypertensive

Définition : La poussée hypertensive de l’adulte est une élévation tensionnelle sans souffrance viscérale immédiate, avec PAS > 180 mm Hg et / ou PAD > 110 mm Hg. La présence de céphalées (modérées), épistaxis, sensations pseudo vertigineuses ne sont pas des signes objectifs de souffrance viscérale. Poussée hypertensive = HTA sévère avec les signes suivants :

Céphalées

Phosphènes (mouches volantes)

Epistaxis

Sensation pseudo-vertigineuse

Bourdonnement d’oreille

Eventuellement une dyspnée associée.

Recherche et correction de facteurs déclenchants

Rétention Aigue d’urines

Douleur

Attaque de panique (les anxiolytiques ont une efficacité non démontrée en dehors d’un contexte où l’anxiété est facteur déclenchant évident)

Arrêt ou changement d’un traitement antihypertenseur

Traitement de la poussée hypertensive

Dans un premier temps, donner un anxiolytique type tranxene 5 mg

Attendre 30 min,

et si persistance de chiffres élevés, donner un antihypertenseur Les médicaments de première intention sont :

Nicardipine (loxen 20mg) 1cp per os : délai d’action 15 à 20 minutes à renouveler éventuellement ½ heure plus tard.

Captopril (lopril 25mg) 1cp per os à renouveler 15minutes plus tard si nécessaire. 9 (ne doit plus être utilisé en sublingual car risque d’ischémie cérébrale)

En cas de sub-OAP associé leLasilix 1 ampoule à 20mg en IVDet surveillance de la TA.

L’hospitalisation n’est pas indispensable.

Le patient peut être libéré au bout de 4 à 6 heures. Sera revu le lendemain pour contrôle par son médecin traitant s’il n’en n’a

pas, il doit en consulter un.

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Références :

1. Feldstein C., Management of hypertensive crises, Am.J. Ther, 2007 Mar.Apr ; 14(2) :135-9. Review ESH/ESC, recommandations pour la prise en charge de l’hypertension artérielle, 2007

2. Poussée hypertensive de l’adulte : élévation tensionnelle sans souffrance viscérale immédiate et urgences hypertensives. Recommandations - AFSSAPS - Juin 2002

3. SFMU, actualisation 4e conférence de consensus. 2005. 4. Recommandation pour la prise en charge de l’HTA, de la Société Française

d’ HTA 2013.

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La Douleur en Cancérologie

Le but est de Soulager la souffrance du patient.

Les objectifs de la prise en charge sont: o Classer la douleur selon le type o évaluer le niveau de la douleur o choisir un traitement en fonction de ce niveau

1- Classer la douleur selon le type

Excès de nociception Douleur neuropathique

Site de la lésion

Excès de stimulation des récepteurs périphériques (noci- récepteur

Lésion d’un nerf, plexus ou racine, Section d’un nerf

Mécanisme de la douleur

– Par envahissement tumoral :

Osseux

Nerveux

Viscérale

Vasculaire – Par inflammation

substance algogenes = histamine, bradykinine

Informations atypiques sur un territoire nerveux.

• Compression ou destruction tumorale,

• Toxicité des thérapeutiques sur les terminaisons nerveuses ou la gaine de myéline.

Etiologie Cancer, ischémie, chirurgie, traumatisme, infection, inflammation, agression chimique.

Chirurgie, radiothérapie, zona, chimiothérapie, neuropathie diabétique, VIH, alcool.

Caractère de la douleur

Hyperalgie locale aigue ou chronique Elles résultent de lésions des tissus périphériques, qui provoquent un excès d'influx douloureux transmis par un système nerveux intact.

Territoire neurologique, douleur permanente ou paroxystique, fulgurante. Les douleurs neurogènes sont dues à des lésions du système nerveux, que ce soit au niveau périphérique ou central. Peuvent être spontanées, c'est-à-dire se manifester en l'absence de tout stimulus Douleur a type de brulure, picotements, fourmillements, engourdissement, sensation de choc électrique.

Sémiologie Rythme mécanique (augmente par activité physique) ou inflammatoire (réveil nocturne)

Douleur continue / fulgurante

Topographie Régionale Territoire compatible avec une origine neurologique périphérique ou centrale.

Examen clinique

Examen neurologique normal Hypoesthésie, anesthésie ou allodynie

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2- Evaluer le niveau de la douleur cette évaluation permet de quantifier la sévérité de la douleur, la selon l’Echelle d’Evaluation Analogique (EVA)

Moyens thérapeutiques

Les antalgiques selon niveau OMS

(Disponibles en Algérie)

1er palier = analgésique non opioïdés EVA 1 à 4

Médicament Présentation Dose Fréquence

Aspirine Cp 500 mg 250 a 1000 mg Toutes les 4 à 6 h

Paracétamol Cp 500 et 1000 mg 500 a 3000 mg Toutes les 4 à 6 h

Ibuprofène Cp 200, 400 et 600 mg 1 a 4 prises /J

Palier IIA = analgésiques opioïdes faible EVA 4 à 7

Médicament Présentation Dose Fréquence

Codéine +/- paracétamol ou aspirine

Cp 500 mg/30mg 1 comprime Toutes les 6h Ne pas dépasser 6

comprimes

Palier IIB = analgésiques opioïdes faible EVA 4 à 7

Mais ne répondant pas aux antalgiques du palier IIA

Tramadol

Cp 50 et 100 mg 1 ou 2 comprimes Toutes les 6h Ne pas dépasser 400 mg

Buprenorphine = Temgesic

Cp et amp 0,3 mg 0,3 mg Toutes les 6 a 8h

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3eme palier = analgésiques opiodés fort EVA > 7

Médicament Présentation Dose Fréquence

Morphine LI = actiskenan

Cp 5, 10, 20, 30 mg 1 mg/kg/j Pas de plafond

de 5 a 200 mg

Toutes les 4h

Morphine LP = skenan

Cp 10, 30, 60, 100, 200 mg

Toutes les 12h

Modalités de prescription

Le traitement antalgique sera fonction du grade de la douleur :

EVA < 4

Palier/ niveau 1 OMS

Non Opioïdé

EVA entre 4 et 7

Palier / niveau 2 OMS

Opioïdé faible

EVA > 7

Palier / niveau 3 OMS

Opioïdé fort

Les indications se feront en fonction du type de douleurs :

Indication thérapeutique selon le type de douleurs

Excès de nociception

Palier OMS

Techniques d’interruption nerveuse

Douleur neurogène

Antidépresseurs Antiépileptiques Neurostimulation

Douleur psychogène

Psychothérapie

Relaxation Psychotropes…

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Stratégie thérapeutique Prescription des antalgiques en cancérologie

La prescription doit être :

Écrite et expliquée,

En premier lieu sont utilisés les non-opioïdes.

Si ceux-ci se montrent insuffisants aux doses et fréquences recommandées, il est nécessaire de passer au palier supérieur opioïdes faible.

Si le traitement reste toujours inefficace, il faut passer au palier supérieur des opioïdes forts.

Anticiper les accès douloureux spontanés ou provoqués et les effets indésirables

Réévaluer régulièrement. Le délai d’évaluation et de changement de niveau doit être adapté à la durée d’action de l’antalgique et à l’intensité de la douleur.

Premier temps du traitement = Rassurer le patient Et conformément aux préconisations de l’OMS

Privilégier la voie orale

Administration préventive et non au moment de la survenue de la douleur

Réévaluer régulièrement ses effets

Respecter les paliers de l’OMS

Prévoir un supplément d’antalgie par un morphinique d’action rapide (inter doses)

Informer le patient et son entourage des effets indésirables du traitement, En phase terminale, il est important de repérer le moment ou le patient n’arrive plus

à avaler et passer à une autre voie.

• On ne passe au médicament du palier suivant, seulement lorsque celui du palier précédant est devenu inefficace à la bonne posologie.

• On ne mélange pas des médicaments du même palier • On peut associer des médicaments de palier différent

– Exemple : Skénan et paracétamol • Intérêt des adjuvants associés à tous les paliers

– Anti-inflammatoires, antidépresseurs, anxiolytiques, corticoïdes …

• Pour une douleur importante d’intensité 7 à 10 à EVA, on peut commencer d’emblée par un traitement de palier 3 de l’OMS,

c'est à dire les morphiniques forts • S’il existe une indication de traitement par la morphine, commencer :

- Par voie orale = 60 mg / 24h - Sous-cutanée = 30 mg / 24h - Intraveineuse = 20 mg / 24h

• Puis augmenter les doses en fonction de la douleur

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Médicaments adjuvants utilisés dans le traitement de la douleur

cancéreuse

Médicament Présentation Indication Posologie

Anticonvulsivants

Carbamazepine = Tégrétol

Cp 200 mg Cp LP 200 et 400 mg Cp 2 mg

Douleur par désaffération

100mg/j, augmenter tous 3 jours, dose max 1200 mg.

Clonazepan = Rivotril

Sol inj 1 mg Sol buv 2.5mg/2ml Cp sécable 100 mg

Douleur par désaffération

0.2 à 3 mg/j

Neuroleptiques

Chlorpromazine = Largactil

cp a 25 et 100 mg Sol inj 25 mg/5ml.

Anxiolytique

10 a 25 mg toutes 4 heures

Halopéridol = Haldol

Cp a 1 et 5 mg Amp inj 5 mg

Agitation, confusion Antiémétique

10 mg, 2 à 3 fois/j

Anxiolytiques

Diazepan = Valium

Cp 2 -5 – 10 mg Sol buv 1 mg Sol inj 10 mg

Douleur due spasme musculaire

2 à 10 mg, 2 à 3 fois/j

Hydroxizine = Atarax

Cp 25 mg – 100 mg Sol inj 100 mg

Anxiolytique Antihistaminique Antiémétique Potentialise l’effet antalgique de la morphine

10 mg 3f/j Jusqu'à 25 mg

Antidépresseurs

Amitriptyline = Laroxyl

Cp 50 mg- 25 mg Sol buv 1 mg Sol inj 50 mg

Dépression

150 mg a 200 mg/j

Clomipramine = Anafranil

Cp 10 – 25 – 75 mg Sol inj 25 mg/2ml

Douleurs désaffération

10 à 25 mg, augmentation jusqu'à 150 mg/j

Corticostéroïdes

Prednisolone = Solupred

Cp 20 mg

Analgésique adjuvant

10 mg 3f/j

Solumédrol Amp 20, 40, 120 mg Compression médullaire, HIC

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Bibliographie / références :

1- NCCN guide line v 1.2015, Adult Cancer pain 2- ESMO guide line : Management of cancer pain : ESMO Clinical Practice Guidelines.

http:/annonc.oxfordjournals.org/content/23/suppl_7/vii39full.pdf=html

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EXACERBATION D’ASTHME

Définitions selon GINA 2015 Définitions

Asthme

Défini principalement par deux caractéristiques : 1-Des antécédents de symptômes respiratoires, à type de sifflement expiratoire, de dyspnée, d’oppression thoracique et de toux, qui peuvent varier dans le temps et en intensité 2-ET une limitation variable du débit expiratoire.

Exacerbation d’asthme

Des épisodes de majoration progressive de la dyspnée, de la

toux, des épisodes de sifflements et de l’oppression thoracique

ou une combinaison de certains de ces symptômes.

Les exacerbations sont classées en quatre stades (légères,

modérées, sévères et arrêt respiratoire imminent) selon des

critères cliniques, fonctionnels (DEP) et gazométriques

L’exacerbation est différente du non contrôle de la maladie. Le contrôle est un outil d’appréciation de l’évolution de la maladie sur le long cours.

les objectifs de la prise en charge sont:

o établir le diagnostic

o évaluer la sévérité

o choisir un traitement en fonction du niveau de sévérité

o surveiller le patient en fonction de la réponse au traitement

o délivrer l'ordonnance à la sortie du patient

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Etablir le diagnostic

A- Avant toute thérapeutique, deux situations se présentent :

Situation 1

Situation 2

Catégories de malades

Le malade est connu comme asthmatique

Le malade n’est pas connu comme asthmatique

Conduite à tenir

Traitement

-Réunir rapidement les éléments en faveur du diagnostic d’asthme -et Traitement

B- Eléments diagnostiques en faveur de l’asthme :

Histoire clinique typique

-Dyspnée paroxystiques, sifflements nocturnes, toux nocturne -Amélioration des symptômes respiratoires spontanément ou sous l’effet d’un traitement (B2 mimétiques, corticoïdes) -atopie personnelle et/ou familiale

Histoire clinique atypique

- Asymétrie auscultatoire - Manifestation cliniques atypiques ou extra respiratoires associées - Intoxication tabagique

Considérer les

diagnostics différentiels

BPCO

OAP

DDB

Inhalation corps

étranger

Toux et expectoration chronique chez un fumeur

– Antécédents cardiovasculaire

– Dyspnée+/- expectoration mousseuse et saumonée

– Orthopnée – PA élevée – Râles crépitants

Bronchorhée

Histoire bruyante Surtout chez l’enfant

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2- Evaluer la sévérité (clinique avec mesure du DEP, Saturation, gazométrie)

A. Examiner

Légère

Modérée Sévère Très sévère

Difficultés respiratoires

En marchant, le patient peut

s’allonger

En parlant, préfère être

assis

Au repos, est penché en

avant

Respiration superficiell

e.

Expression orale

Conversation Phrases Mots

Vigilance Normale, peut être

agitée

Habituellement agité

Habituellement agité

Somnolent ou confus

Fréquence respiratoire

Augmentée (inférieur à

25/min)

Augmentée (entre 25 et

30/min)

Souvent supérieure

30/min

>30/min puis

bradypnée

Contraction muscles accessoires et tirage sus sternal

Non Habituellement Habituellement Mouvements thoraco-abdominau

x paradoxaux

. Sibilants Modérés en

fin d’expiration bruyants Absence de

sibilants

Fréquence cardiaque

<100 100 à 120 >120 Bradycardie

DEP >80 % 60 à 80 % <60 % Impossible à mesurer

SaO2 >95% 91 à 95 % <90 % <90 %

Important : L’évaluation de la sévérité doit être associée à l’administration des

B2 mimétiques et de l’oxygénothérapie.

B- Rechercher les facteurs de risque de mortalité en cas d’exacerbation :

Antécédents d’asthme fatal ayant nécessité une intubation et une ventilation

mécanique.

Antécédents d’hospitalisation ou de consultation en urgence pour asthme

dans l’année passée.

Traitement oral par glucocorticostéroïdes en cours ou récemment arrêté.

Patient sans traitement de fond (glucocorticostéroïdes inhalés)

Prise quotidienne et fréquente des B2 mimétiques inhalés d’action rapide

Antécédents de maladie psychiatrique ou problèmes psychosociaux, prise

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de sédatifs.

Non compliance aux traitements de fond de l’asthme .

3.Traiter

I. Objectifs du traitement

1- Lever l'obstruction bronchique :

Lutter contre la bronchoconstriction par les bronchodilatateurs

Réduire l’inflammation par les corticoïdes

Lever l’encombrement par kinésithérapie de drainage si nécessaire

2- Maintenir une PaO2 satisfaisante par l’oxygénothérapie adaptée

3- Prévenir la récidive par les corticoïdes par voie générale.

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II. Les moyens thérapeutiques :

1. Les mesures générales :

o Rassurer le patient: le mettre au calme, l'installer, mettre les mesures thérapeutiques en même temps

o Informer également les accompagnateurs. 2. Traitement pharmacologique :

Molécules Présentation et dose Précautions

Oxygène

Lunette nasale, masque facial et à fort débit ContrôleSpO2

Bronchodilatateurs de courte durée d’action

*Première ligne : B2 mimétique (1ere intention), en second les Anticholinergique

Voie inhalée : 2 à 8 bouffées à renouveler/ 20 minutes Ou dans une chambre d'inhalation de 750mL

Nébulisation :

- Salbutamol solution à nébuliser (Asthalin): maximum 5cc, avec un débit de 6 à 8 l/min d’O2 pendant 10 à15 min; à renouveler 3-4 fois pendant la 1ère heure puis en fonction de l'évolution

- Bromure d'ipratropium : Atrovent 1 capsule avec un débit de 6 à 8 l/min d’O2 pendant 10 à15 min ; à renouveler 3-4 fois pendant la 1ère heure puis en fonction de l'évolution

Sous cutanée : Terbutaline 0,5 mg

Injectable à la seringue électrique : dose progressive croissante débutant 0,25-0,5mg/h jusqu'à un maximum de 5mg/h de Salbutamol

Contrôle FC

Kaliémie

Sulfate de magnésium

En IV : 1 à 2g de sulfate de magnésium IV en 20 minutes et en dose unique En nébulisation

Adrénaline

1 ampoule de 1ml à 0,1%= 1mg La dose de départ est de 0,5 mg/h en perfusion veineuse continue de préférence sur un cathéter central.

Contrôle FC et TA

Gluco-corticoïdes systémiques

* En crise : - 0,5 à 1 mg /kg de prednisolone en per os et en une seule prise - ou 60 à 80 mg de méthyl-prednisolone en IV * A la sortie : poursuivre en per os pendant 7 à 10 jours puis arrêtés en un seul temps.

Contrôle de la TA et la glycémie essentiellement chez les hypertendus et diabétiques

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3.Bénéfices démontrés et risques éventuels :

Thérapeutiques

Efficacité et complications

Validité

B2 mimétique courte durée

d’action

- Vérifiée -Leur action est rapide (quelques minutes) et limitée dans le temps (4 à 6 heures).

validé

Anticholinergique

courte durée d’action

- Action moins rapide(90-120 versus 5- 15

minutes) et moins puissante / B2 mimétiques

- Efficacité surtout dans les formes graves (en

nébulisation et en association avec B2 mimétiques

validé

Adrénaline

Pas de supériorité par rapport auxB2 mimétique

Théophylline - Bronchodilatateur et antiinflammatoire une efficacité relative, en raison de ses effets indésirables (nausées, vomissements, tachycardie, arythmie et stimulation du SNC) et de sa marge thérapeutique étroite.

Sulfate de Magnésium

- Il inhiberait la contraction des muscles lisses

- L’effet bronchodilatateur est largement débattu dans la littérature.

Pas de preuve de l'intérêt en routine

Corticostéroïdes

systémiques

- Leur action est progressive, en 6 à 12h

- Triple intérêt et action :

Anti inflammatoire

Potentialise l’effet des B2 mimétiques sur le

muscle lisse

Vasoconstricteur, réduisant la production de

mucus

- Il diminue le risque de décès, de récidives et

d'une hospitalisation ultérieure. Le pronostic est

d’autant meilleur que ce traitement est instauré

rapidement.

Validée

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5.Les modalités de prescription :

• Préalable, rechercher la notion d’une allergie médicamenteuse :

o aux corticoïdes (en cas d’utilisation de corticoïdes contenant des sulfites),

o à l’aspirine

o aux antibiotiques

• Rechercher l’heure de la dernière prise des Bronchodilatateurs de courte

durée d’action

• Informer le patient et son entourage des possibilités évolutives de la crise et

cela même sous traitement et la nécessité de garder le patient en

observation.

• Informer le patient sur les effets secondaires des traitements.

• Les traitements pharmacologiques par voie inhalée et systémique sont

donnés en fonction du poids, après avoir éliminé les contres indications.

• En premier lieu, sont utilisés les B2 mimétiques de courte durée d’action.

• Privilégier la voie inhalée des bronchodilatateurs de courte durée d’action car

supérieure par rapport à la voie IV en terme de rapport efficacité/ tolérance.

• la chambre d'inhalation peut être utilisée et être aussi efficace que la

nébulisation dans les formes modérées.

• La forme injectable des bronchodilatateurs (en sous cutanée, seringue

électrique), est indiquée lorsque la nébulisation n'est pas disponible ou en

deuxième intention en cas de non réponse à la voie inhalée .

• Les Anticholinergiques utilisés en nébulisation, sont particulièrement utiles en

cas d'accès sévère en association avec les Beta sympathomimétiques ou en

cas de bronchospasme induit par un B bloquant, ou chez les patients qui ne

tolèrent pas les B2 mimétiques.

• L’adrénaline est le traitement de choix en cas de collapsus associé, indiquée

en cas de non réponse aux Bronchodilatateurs de première intention .

• On considère la non réponse qu'après avoir vérifié que le traitement a été

correctement administré.

• Les fortes doses de corticoïdes systémiques (> 80 mg/j) n'apportent pas de

bénéfice thérapeutique.

• L’action des corticoïdes systémiques est progressive, en 6 à 12h ; ils doivent

donc être utilisés très tôt.

• Effet équivalent des voies intraveineuse et orale des corticoïdes, privilégier

donc la voie orale.

• Les corticoïdes inhalés n’ont aucune place dans le traitement de la crise

asthme.

• Attention : les Mucolytiques peuvent diminuer la toux, mais également

aggraver l'obstruction ou le bronchospasme.

• Les anxiolytiques et hypnotiques sont contre-indiqués.

Une Réévaluation très rapprochée et régulière de l’efficacité et des effets secondaires est indispensable.

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A retenir

• La crise d’asthme est potentiellement mortelle et nécessite une prise en

charge rapide.

• La prise en charge thérapeutique de la crise d’asthme repose sur des

mesures médicales.

• La première étape dans la prise en charge consiste à évaluer la gravité

initiale de la crise d’asthme essentiellement clinique, rechercher les facteurs

de risque de mortalité, et en administrer les premières mesures

thérapeutiques.

• La surveillance de l’efficacité du traitement est rapprochée et étroite.

Bibliographie / références :

1- GINA 2014 et 2015

2- Corbridge TC, Hall JB. The Assessment and Management of Adults with Status

Asthmaticus. Am J Respir Crit Care Med 1995 ;151 :1296-1316

3- L'Her E. Révision de la troisième Conférence de consensus en réanimation et

médecine d'urgence de 1998 : Prise en charge des crises d'asthme aiguës graves de

l'adulte et de l'enfant (à l'exclusion du nourrisson). Réanimation 2002; 11:1-9

4- McFadden Jr. Acute severe asthma. Am J Respir Crit Care Med 2003; 168:740-59

5- Rodrigo GG, Rodrigo C. Continuous versus intermittent -agonists in the treatment

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5

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7- Edmonds ML, Camargo CA Jr, Pollack CV Jr, Rowe BH. The effectiveness of inhaled

corticosteroids in the emergency department treatment of acute asthma: a meta-

analysis. Ann Emerg Med 2002; 40:145-54

8- Rodrigo G, Rodrigo C. Corticosteroids in the emergency department therapy of acute

adult asthma: an evidence-based evaluation. Chest 1999; 116:285-95

9- Schuh S, Reisman J, Alshehri M, Dupuis A, Corey M, Arseneault R, Alothman G,

Tennis O, Canny G. A comparison of inhaled fluticasone and oral prednisone for

children with severe acute asthma. N Engl J Med 2000; 343:689-94

10- Rodrigo GJ, Verde MR, Peregalli V, Rodrigo C. Effects of short-term 28% and 100%

oxygen on PaCO2 and peak expiratory flow rate in acute asthma – A randomized

trial. Chest 2003; 124:1312-7

11- Blitz M, Blitz S, Beasely R, Diner B, Hughes R, Knopp J, Rowe B. Inhaled

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acute asthma: systematic review and meta-analysis. Emerg Med J 2007; 24:823-30

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L’hémoptysie

I. Objectifs du traitement : double

- Symptomatique : contrôler l’hémorragie et éviter l’asphyxie par inondation

alvéolaire ou obstruction bronchique ;

- et Etiologique : traiter la cause de l’hémoptysie

Avant toute thérapeutique,

o établir le diagnostic d'hémoptysie

o Classer l’hémoptysie selon l’abondance

o rechercher les signes d'intolérance ou de gravité

1.Etablir le diagnostic d'hémoptysie

Diagnostic Présentation

Hématémèse prodromes digestifs.

rejet de sang au cours d'efforts de vomissement.

Sang noir non aéré, mêlé à des débris alimentaires.

Hémorragie laryngée, pharyngée ou une épistaxis déglutie

Stigmates de saignement ORL (narines)

Intérêt d’un examen ORL

Hémosialhémése(gingivale) sang et salive sont mélangés.

Intérêt de l’examen de la cavité buccale

hémoptysie au cours d'un effort de toux

possible prodromes:

sang rouge aéré

2. Classer l’hémoptysie selon l’abondance

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Classes

Quantité

Faible abondance

• 50 ml • ou crachats hemoptoiques

Moyenne

abondance

• 50 à 300 ml • ou ½ verre à un verre • ou 200 et 500 ml / 24h

Grande abondance

• 300 ml ou 100cc/h • ou 500 ml en 24h • ou 600 à 1000 ml en 48h • ou >1000 ml en 7 jours

En pratique

Rapporter le volume de

l’hémoptysie au volume

d’un(e):

Cuillère à café (5 ml)

Cuillère à soupe (10 ml)

Crachoir (120 ml)

Verre (150 ml)

Haricot ou un bol (300 ml)

3.Rechercher les signes d'intolérance ou de gravite

Existence ou non d’un retentissement respiratoire et hémodynamique

Les signes cliniques

Etat de choc hémorragique

Hypotension(PA systolique < 80 mmHg, différentielle pincée),Tachycardie

Oligurie Troubles de la vigilance Pâleur cutanéo-muqueuse Soif Hypothermie Marbrures, temps de recoloration cutané allongé (>3 sec),

extrémités froides, teint livide, sueurs Polypnée

Détresse

respiratoire

Polypnée , SpO2<90% Cyanose Tirage

II. Les moyens thérapeutiques :

1. Les mesures générales :

• Rassurer le patient, mais aussi sa famille. • Repos au lit • Mettre le patient en décubitus latéral du côté du saignement. • Repas froids. • Hospitalisation dans une salle isolée. Interdire les visites.

2. Traitement pharmacologique :

Molécules Présentation et dose Précautions

Oxygène Ou ventilation mécanique

Lunettes nasales, masque facial et à fort débit Contrôle SpO2

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Antitussif Codéine

30 à 60 mg en IM /les 6 heures Faibles doses

Adrénaline

1 ampoule de 1ml à 0,1%= 1mg ► En nébulisation : 2 mg adrénaline+5 ml de

serum physiologique, nébulisé en 20mn avec 6l d’O2 : *arrêt de l'hémoptysie pendant 4h, renouveler /4h jusqu'à H12 inclus. *récidive de l'hémoptysie avant 4eme heure, renouveler la nébulisation.

► En per endoscopique : 1mg d’adrénaline dilué dans 20ml de sérum physiologique

Contrôle FC et la TA

Antifibrinolytiques Acide epsilon aminocaproïque

Leur utilisation est discutable. Dicynone*: Comprimé : 250,500mg : 1500mg/j en 3 prises/j Ampoule 250 mg/2 mL : 2 à 3 ampoules, en I.V. ou I.M. 3X /jour,

Substances à action vasculaire : - Etamsylate (Dicynone*) - Carbazochrome (Adrénoxyl*)

Lysine-8- Vasopressine Diapid*

Ampoule :10UI/ml ► Bolus de 5 à 10 unités, dilués dans 10ml

de SSI injectées lentement (minimum 5min) dans la tubulure de la perfusion.

► Puis administré en continue la dose moyenne de 5 à 10 UI/h.

Contrôle FC et TA

Un délai > à 6 h

entre l’injection

de glypressine*

et la réalisation

d’une

artériographie.

Terlipressine

Glypressine*

1 Ampoule : 1mg par voie intraveineuse lente / 4h

1 mg :poids <50 Kg ;

1,5 mg : poids 50-70 Kg ;

2 mg : poids > 70 Kg

3. Remplissage vasculaire

Hémoptysie de moyenne abondance

Hémorragies de grande abondance

Les cristalloïdes isotoniques

► Sérum physiologique isotonique à 0,9%

► Ringer Lactate

Les colloïdes de synthèses

► Plasmagel,

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4. Transfusion sanguine :les hémoptysies de grandes abondances. 5. Traitement local par fibroscopie bronchique : après toilette bronchique, administration de différents traitements. 6. Traitement par radiologie interventionnelle : L'artério-embolisation broncho-systémique :après localisation du site, l’envoi de petites particules de matière plastique qui vont obstruer le vaisseau dilaté. 7. Traitement chirurgical :exérèse d'une lésion localisée ou ligature vasculaire,

III. Bénéfices démontrés et risques éventuels :

Thérapeutiques

Efficacité et complications Validité

Anti fibrinolytique et substances à

action vasculaire

Non vérifiée

Non validé

Adrénaline

Souvent efficace et bien tolérée Non validée

Antitussif Prescrits de façon très prudente et à de faibles doses de manière à ne pas abolir complètement la toux

Controversée

Embolisation broncho

systémique

Contrôle de l’hémoptysie dans l’immédiat dans 80 % et à plus long terme dans 60 à 85 % des cas Les récidives sont possibles.

Les complications sont rares, dominées par les

complications vasculaires neurologiques.

Validée

Chirurgie thoracique

Traitement « radical » Morbidité et mortalité non négligeables, en période hémorragique active non contrôlée.

Validée

IV. Les modalités de prescription :

• Préalable, arrêt de toute thérapeutique pouvant favoriser le saignement

(héparine, aspirine) après concertation avec le spécialiste d’organe

(cardiologue, neurologue, médecin interniste).

• Informer le patient et son entourage des effets indésirables du traitement

• En premier lieu, sont utilisés les vasoconstricteurs artériels après échec des

nébulisations d’adrénaline et du traitement local per endoscopique s’il est possible à réaliser.

• Les traitements pharmacologiques par voie systémiques sont donnés en

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fonction du poids, après avoir éliminé les contres indications.

• Les anxiolytiques sont formellement contre indiqués en cas d’hémoptysie

massive ainsi que chez l’insuffisant respiratoire chronique.

• Les antitussifs sont contre indiqués chez l’insuffisant respiratoire chronique.

• Une Réévaluer régulière de l’efficacité et des effets secondaires est

indispensable.

• L’embolisation est indiquée après échec des traitements pharmacologiques

par voie systémiques et locales. Son échec amène à réaliser une chirurgie type exérèse ou ligature vasculaire ; dans ce cas, la balance bénéfices- risques doit être prise en compte.

• Le traitement à visée étiologique est indispensable lorsqu’il est possible et peut même être suffisant dans les hémoptysies de faible abondance.

V- Stratégie thérapeutique au cours de l’hémoptysie

Gravité

Traitements

Hémoptysie de grande abondance

Hémoptysie de

moyenne abondance

Hémoptysie

minime

Lieu de prise en charge

Hospitalisation

Ambulatoire

Mesures générales

Rassurer le patient.

Repos au lit en décubitus latéral du côté du saignement.

Repas froids.

Aspiration buccale et éventuellement trachéale.

Rassurer le

patient.

Repas froids

O2 thérapie Pour SpO2 soit > 90% Parfois nécessaire

Elle ne

nécessite

aucun

traitement

immédiat

mais justifie

la

surveillance

Remplissage

vasculaire

Plasmagel Dans l’attente de l’arrivée des culots globulaires.

Sérum physiologique

0,9%.

Morphine En petite dose (Éventuellement)

Rarement nécessaire

Aérosol adrénaliné. 2 mg adrénaline+ 5 ml de sérum physiologique -A faire nébuliser en 20mn avec 6L d'O2 *si arrêt de l'hémoptysie pendant 4h, renouveler les nébulisations/4h jusqu'à H12 inclus. *si récidive de l'hémoptysie avant 4eme heure, renouveler la nébulisation.

Vasoconstricteur artériel

Terlipressine (Glypressine*) par voie IVL /6h

1 mg : poids <50 Kg ;

1,5 mg : poids 50-70 Kg ;

2 mg : poids > 70 Kg Traitement locale per fibroscopie

bronchique

Dés que possible.

Instillations intrabronchiques répétées de sérum

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physiologique glacé par bolus de 20 à 50ml.

Si échec, ou hémoptysie très abondante :

-instillations de lidocaïne adrénalinée (0,2mg

d’adrénaline pour 20ml de lidocaïne®) et/ou de

sérum physiologique adrénaliné (1mg d’adrénaline

dilué dans 20ml de sérum physiologique).

Instillation de Glypressine® (1mg dans 5ml).

Son

traitement

est celui de

l'affection

causale

(traitement

spécifique).

o Traitement par

radiologie interventionnelle

Lorsque l'hémoptysie ne

cède pas rapidement.

En urgence, elle est

rarement indiquée.

Traitement chirurgical

Rare en urgence, elle n'est à

envisager qu'en cas

d'impossibilité de traitement

par radiologie

interventionnelle.

Le traitement

étiologique.

Si possible

Si possible

A retenir

La prise en charge thérapeutique de l’hémoptysie maladie repose sur des mesures

médicales,

La première étape consiste à évaluer la gravité initiale de l'hémoptysie et

d’administrer les premières mesures thérapeutiques.

- L'hémoptysie de petite abondance ou l’hémoptysie « symptôme », justifie un

bilan diagnostic étiologique, sa prise en charge thérapeutique repose sur celle de

son étiologie, et en l'absence de cause évidente, une simple surveillance s'impose.

- L’hémoptysie « maladie » nécessite une prise en charge thérapeutique urgente,

l’hospitalisation est indispensable et le traitement vise à contrôler l’hémorragie et

éviter l’asphyxie.

Dans l'hémoptysie de moyenne abondance ou récidivante, les conduites étiologique et thérapeutique peuvent être menées de front.

Dans l’hémoptysie de grande abondance, après traitements pharmacologique systémique, réaliser dés que possible l'endoscopie bronchique. En cas d’échec réaliser une embolisation vasculaire, la chirurgie thoracique en dernier recours.

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Bibliographie / références : 1- Abbe V, Roques S, Boughdene F, et al. Shock complicating successful bronchial

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LES ANTIDEPRESSEURS

Définition Ce sont des médicaments qui agissent sur le syndrome dépressif. Ils suppriment ou réduisent les principaux symptômes de la dépression. Leur prescription s’est élargie au traitement des troubles anxieux

Mécanisme d’action Le plus connu : augmentation de la concentration intra synaptique des monoamines : noradrénaline, sérotonine, dopamine (impliquées dans la dépression)

Indications

- Episode dépressif caractérisé

- Trouble dépressif récurrent

- Troubles anxieux

- Autres : insomnie, énurésie, migraines

Contre- Indications

Les Antidépresseurs imipraminiques tricycliques

Les antidépresseurs Inhibiteurs Sélectifs de la Recapture de la

Sérotonine (ISRS)

Absolues

- Glaucome à angle

fermé - Adénome de la prostate - Infarctus récent ou

coronaropathie non stabilisée

- Insuffisance cardiaque décompensée

- Trouble du rythme cardiaque

Relatives

- Epilepsie (baisse seuil

épileptogène)

- Insuffisance hépatique, rénale (ajustement posologique) - Grossesse et allaitement (bénéfice/risque)

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Objectifs :

1. Traiter les états dépressifs (rémission des symptômes dépressifs)

2. Optimiser le bon usage des antidépresseurs

Les classes thérapeutiques

1. Les antidépresseurs Imipraminiques Tricycliques

DCI

Présentation

Posologie

Demi-Vie

Clomipramine (Anafranil®)

Comprimés : 10, 25,

75 mg

Ampoules : 25 mg

50 – 150 mg/j

21h

Amitriptyline

(Laroxyl®)

Comprimés : 25, 50

mg Ampoules : 50 mg

Solution 1 mg = 1

goutte

25 – 150mg/j

22 - 40 h

Trimipramine (Surmontil®)

Comprimés : 25 - 100

mg Ampoule : 25 mg

Solution : 1mg = 1

goutte

50 – 100mg/j

24

2. Les antidépresseurs Inhibiteurs Sélectifs de la Recapture de la

Sérotonine (ISRS)

DCI

Présentation

Posologie

Demi-Vie

Fluoxétine (Prozac®)

Gélules : 20 mg

20 – 40 mg/j

2 – 3 j

Paroxétine (Déroxat®)

Comprimés : 20 mg

20 – 40mg/j

24 h

Sertraline (Zoloft®)

Gélules : 20 mg

50 – 100mg/j

26 h

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Modalités de prescription Bilan pré thérapeutique :

1. Evaluer la sévérité de la dépression

2. Evaluer les facteurs de risque suicidaire

3. Rechercher pathologies associées et traitements en cours (interactions

médicamenteuses)

4. Réaliser (pour les antidépresseurs imipraminiques tricycliques)

- Un ECG : recherche trouble de la conduction, IDM récent

- Un bilan ophtalmologique : recherche de glaucome

- Bilan rénal

- Bilan hépatique

- Un EEG si antécédents d’épilepsie

Règles de prescription : 1. Chez les patients aux antécédents de conduite suicidaire, le profil de toxicité

est à prendre en compte (les antidépresseurs imipraminiques tricycliques).

2. La posologie efficace est obtenue :

- Soit progressivement : antidépresseurs imipraminiques tricycliques

- Soit d’emblée : ISRS

3. Chez le sujet âgé (> 70 ans), la posologie est la moitié de celle recommandée

chez l’adulte.

4. Les anxiolytiques peuvent être prescrits en traitement symptomatique durant

les premiers jours.

5. La monothérapie est privilégiée.

6. L’arrêt du traitement antidépresseur se fait 6 mois à 1 an après la rémission

de l’épisode dépressif :

- Si durée du traitement <1 an : arrêt en quelques jours

- Si durée du traitement > 1 an : arrêt en quelques mois

7. Le tabac et l’alcool diminuent la concentration des antidépresseurs.

Surveillance : 1. Réévaluer :

- Une fois / semaine pendant le premier mois

- Deux fois / mois pendant le 2ème mois

- Une fois /mois

2. Recherche systématique :

- Réponse thérapeutique : évolution clinique (utilisation possible de l’échelle

Hamilton dépression)

- Effets secondaires :

Levée de l’inhibition suicidaire, virage maniaque de l’humeur, constipation, sécheresse de la bouche, rétention urinaire, hypotension orthostatique, somnolence diurne, nausées, céphalées.

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LES BENZODIAZEPINES

Définition Ce sont des médicaments utilisés pour leurs effets anxiolytiques. Ils soulagent la tension anxieuse de manière plus ou moins rapide et transitoire. Leur indication est limitée dans le temps. Ils possèdent également une activité sédative, anti-convulsivante et myorelaxante

Mécanisme d’action Ils diminuent l’hyperexcitabilité neuronale liée à l’anxiété en se liant au récepteur GABA (l’Acide Gamma Amino Butyrique : neuromédiateur naturel inhibiteur de l’activité neuronale)

Symptômes anxieux L’anxiété est un sentiment de tension, de malaise et de mal-être associé à des symptômes physiques :

- Cardiaques : palpitations, précordialgies

- Digestifs : sensation de boule dans la gorge et/ou l’épigastre, diarrhée

- Respiratoires : sensation d’étouffement, d’hyperventilation

Indications en psychiatrie

- Traitement ponctuel de la crise d’angoisse

- Traitement adjuvant possible en début du traitement de la dépression

- Association transitoire possible avec un traitement antipsychotique

Contre- Indications absolues

- Insuffisance respiratoire sévère

- Insuffisance hépatique sévère

- Syndrome d’apnée du sommeil

- Myasthénie

Contre- Indications relatives

- Grossesse et allaitement

- Insuffisance rénale et hépatique

- Antécédents d’addiction

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Objectifs :

1. Diminuer les symptômes anxieux

2. Respecter le bon usage des benzodiazépines

Les molécules benzodiazépines

DCI

DEMI-VIE

PIC

PLASMATIQUE (per os)

METABOLITES

ACTIFS

Prozépam

(Lysanxia®) 10mg

65 h

4 – 6 h

OUI

ClorazépateDipotassique

(Tranxène®) 5, 10 mg

40 h

1 h

OUI

Diazépam (Valium®) 2, 5, 10 mg

32 h

30 min. – 1h30

OUI

Bromazépam

(Lexomil®, Kiétyl®) 6 mg

20h

2 - 4 h

OUI

Lorazépam (Témesta®)

1, 2,5 mg

12 h

2 - 4 h

OUI

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Modalités de prescription Bilan pré thérapeutique :

1- Evaluer la symptomatologie anxieuse

2- Faire la différence entre l’anxiété en rapport avec :

- Des difficultés transitoires

- Une réaction à une pathologie somatique

- Pathologie psychiatrique

3- Rechercher les contre-indications absolues : insuffisance respiratoire

sévère, insuffisance hépatique sévère, syndrome apnée du sommeil,

myasthénie)

4- Rechercher pathologies associées et traitements en cours (interactions

médicamenteuses)

Règles de prescription : 1- Débuter par la posologie la plus faible

2- Ne pas associer deux molécules benzodiazépines

3- Tenir compte des métabolites actifs : La distinction entre les molécules à

demi-vie courte, intermédiaire ou longue n’a pas d’intérêt en raison de la

présence de métabolites actifs.

4- Ne pas reconduire la prescription de manière systématique avant

réévaluation

5- Le caractère ponctuel de la prescription est expliqué au patient

6- Ne pas dépasser la durée maximale réglementaire de prescription : 12

semaines (incluant la période d’arrêt progressif)

7- L’arrêt doit toujours être progressif

8- Chez les sujets âgés (> 70 ans), les posologies doivent être réduites car

les benzodiazépines sont en règle métabolisées plus lentement (Par

exemple, pour le Diazépam, la demi-vie serait de 20 heures à 20 ans et de

90 heures à 80 ans).

Surveillance :

1- Recherche systématique :

- Réponse thérapeutique : évolution clinique (utilisation possible de l’échelle

Hamilton anxiété)

- Effets secondaires :

Asthénie, sensation vertigineuse, altération de la vigilance, troubles de la mémoire.

2- Informer le patient :

- Du risque de somnolence diurne

- De la potentialisation de la sédation par l’alcool

Du risque de confusion (surtout chez le sujet âgé : réadapter alors les doses).

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ISCHEMIE AIGUE DES MEMBRES INFERIEURS

Définition

L'ischémie aiguë des membres inférieurs est une interruption brutale du flux artériel entraînant une ischémie tissulaire en aval de l'obstruction brutale d'un tronc artériel principal. Elle constitue une urgence thérapeutique absolue où tout retard à la mise en route d'un traitement adapté expose au risque d'amputation voire de décès.

Physiopathologie

L’arrêt du flux artériel d'un membre, l'absence d'oxygénation des tissus entraîne rapidement une souffrance tissulaire avec métabolisme en anaérobiose, réversible dans un premier temps en cas de repermeabilisation de l’artère. Tous les éléments constitutifs du membre sont concernés par l'ischémie mais la résistance de chaque élément est très variable:

La souffrance neurologique est la plus précoce, ensuite vient la souffrance musculaire et enfin la cutanée, d'ou le pronostic lié à l'état de la peau.

Des lésions cutanées indiquent des lésions tissulaires sous jacentes irrécupérables.

Au-delà de six heures d'ischémie, la viabilité des différents tissus est fortement compromise avec développement de lésions de nécrose , irréversibles et plus ou moins étendues et relargage d'ions K+.

Après revascularisation tardive, les lésions des membranes cellulaires peuvent entraîner au sein des muscles un oedème dont l'importance peut nécessiter une intervention de décompression des loges aponévrotiques.

Diagnostic :

1) clinique :

Le diagnostic d’ischémie aiguë des membres est clinique. Les cinq signes essentiels sont : la douleur, l’abolition des pouls, la pâleur, les paresthésies et la paralysie. (règles des 4 P : Pain, Pulselessness, Palor, Paresthesis)

La douleur est le maître-symptôme, à type de crampe ou de coup de fouet. Elle est le plus

souvent unilatérale et distale. Cette douleur est très violente, permanente au niveau du pied,

de la jambe ou remontant parfois jusqu’à la cuisse. La jambe est froide insensible et immobile,

la chaleur cutanée est diminuée, les pouls sont abolis avec une hypo- ou une anesthésie

du membre inférieur.

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L'interrogatoire fait préciser l'heure de début, et donc la durée d'ischémie, la hauteur du

territoire douloureux et impotent (pied-cheville, jambe, totalité du membre, ...), l'âge du

patient, et recherche des antécédents de cardiopathie potentiellement emboligène

(valvulopathie, troubles du rythme, insuffisance cardiaque, infarctus du myocarde)

avec son évolution récente, son traitement. Mais il faut rechercher aussi d'autres

antécédents cardio-vasculaires (AVC, ACOMI, anévrismes, HTA, MTEV, ...)

et d'autres circonstances cliniques (traumatisme, intervention, ...).

Le patient se plaint d'une paralysie avec anesthésie du membre.

Les troubles sensitifs apparaissent avant les troubles

moteurs. L'inspection, comparant les deux membres inférieurs, trouve une pâleur de la peau,

remontant plus ou moins haut sur le membre, et une décoloration des lits unguéaux.

On note un aplatissement des veines

superficielles. La palpation trouve un refroidissement cutané, une douleur à la pression de la cheville, des

muscles du mollet, et par contre une insensibilité cutanée au pincement ou à la piqûre.

Les pouls artériels e ne sont pas perceptibles au delà de l'artère occluse, et selon le niveau

de l'obstruction artérielle, le pouls fémoral est perçu ou non. Selon la hauteur de l'ischémie, la mobilisation volontaire est impossible, des orteils, du pied, de la jambe, et le réflexe

ostéo-tendineux est aboli au niveau achiléen, rotulien, ...

L'auscultation des axes artériels des membres, de l'abdomen recherche un souffle éventuel.

Le seul examen clinique permet donc d'affirmer l'ischémie, de préciser le niveau de l'obstruction

et sa gravité :

niveau de l'ischémie répartition des pouls

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Artère fémorale ou poplitée haute

ischémie de jambe pouls fémoral au Scarpa mais pouls poplité absent

Artère fémorale commune

ischémie remontant jusqu'au 1/3 moyen de la cuisse

absence de pouls fémoral mais pouls iliaque perceptible

Artères iliaques ischémie unilatérale complète abolition du pouls fémoral unilatérale

Fourche aortique ischémie bilatérale des membres inférieurs avec douleurs abdominales très vives, état de choc

abolition des 2 pouls fémoraux et anesthésie périnéale

Dès ce stade, il faut savoir établir la gravité de l'ischémie. Elle suit l'évolution successive: nerf/muscle/peau.

2) Diagnostic de gravité

* L'ischémie modérée est caractérisée par une atteinte sensitivo-moteur partielle * L'ischémie constituée est marquée par une atteinte sensitivo-moteur complète avec palpation douloureuse des masses musculaires * L'ischémie dépassée rassemble les éléments précédents mais s'y ajoutent des plages de lividité, de marbrures, de phlyctènes ou de nécrose cutanée.

3) 3) Examens paracliniques :

Les examens complémentaires n’apportent rien au diagnostic positif et ne doivent pas retarder le traitement qui doit être débuté immédiatement. Tout retard dans cette prise en charge expose à l’évolution vers une ischémie dépassée, caractérisée par l’apparition d’une rigidité musculaire, de marbrures cutanées et de phlyctènes rendant l’amputation de première intention inévitable.

1) Echographie-doppler :

qui peut déceler des flux artériels au niveau d'axes en aval de l'obstruction (témoignant d'une perfusion artérielle résiduelle avec une pression au-dessus de 30 mmHg), un anévrisme aortique ou poplité.

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2) L'artériographie

Elle est systématique à condition qu'elle soit faite en peropératoire. elle ne doit pas retarder le geste chirurgical. Sa place se situe après la mise en condition du patient: héparinothérapie, vasodilatateurs/antispasmodiques, Anti-inflammatoires non stéroidiens, antalgiques/sonde à demeure, rétablissement d'une hémodynamique stable. Elle-seule est en mesure de:

- affirmer le caractère unique ou multiple des occlusions - en préciser le siège exact (caractère essentiel dans les ischémies traumatiques) - caractériser le type d'oblitération: arrêt cupuliforme en regard d'une bifurcation dans l'embolie, arrêt effilé et irrégulier, de siège variable dans la thrombose. Les 2 types sont parfois associés: embolie distale sur lésions d'athérome plus proximales. + de caractériser l'axe d'amont et le lit d'aval ce qui est important dans les ischémies athéromateuses car un pontage est associé à la thrombectomie

3) Le bilan général

Il est destiné à rechercher une autre localisation de la maladie athéromateuse, des arguments en faveur d'une étiologie (thrombose ou embolie?) et une pathologie associée.

L'interrogatoire s'enquiert d'une insuffisance cardiaque, d'une insuffisance rénale chronique, d'un diabète...

La palpation et l'auscultation de tous les trajets artériels, et la recherche d'un anévrysme de l'aorte ou des membres inférieurs sont impératives L'auscultation cardiaque recherche un pathologie mitrale, une irrégularité du rythme cardiaque en faveur d'une fibrillation auriculaire radiographie pulmonaire et electro-cardiogramme sont obligatoires, ainsi que les enzymes cardiaques si le patient est coronarien connu ou si l'on retrouve des signes d'ischémie sur l'electro-cardiogramme. Le doppler est le seul examen non-routinier qui ait sa place ici. Il doit être controlatéral à la recherche d'une artériopathie des membres inférieurs controlatérale. Enfin, il ne faut pas oublier le bilan préopératoire.

DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

Les autres causes de douleurs des MEMBRES INFERIEURS (névralgie, arthrose, goutte, phlébite, infection osseuse ou des parties molles)

TRAITEMENT

La reperfusion d’un membre inférieur en ischémie aiguë représente une urgence vitale. Elle doit avoir lieu dans les quatre à six heures, en l’absence de circulation collatérale

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préexistante, pour espérer sauver le membre. La priorité doit être donnée aux solutions chirurgicales. L’embolectomie au cathéter de Fogarty est la méthode de référence pour les embolies survenant sur une artère saine. Dans certains cas elle peut être utilisé pour les embolies survenant sur artère pathologique. Un contrôle artériographique peropératoire est réalisé de principe.

1) Buts

Procéder à la reperméabilisation de l'artère

2) Moyens

- thrombolyse: l'urokinase ou la streptokinase peuvent être utilisées par voie veineuse ou surtout par cathétérisme artériel au contact du thrombus. Les risques d'accident hémorragiques graves et les contre-indications qui en découlent en limitent l'utilisation. Elle est isolée ou associée à la chirurgie de désobstruction.

- chirurgie: celle-ci connaît aussi 2 modalités. L'embolectomie est pratiquée par la sonde de Fogarty sous anesthésie générale (AG) ou sous anesthésie locale (AL). L'abord est l'artère fémorale commune. L'ablation du caillot par la sonde de Fogarty doit absolument être associée à l'endartériectomie ou à un pontage veineux ou prothétique dans les lésions d'athérome.

3) Indications

3.1) Ischémie traumatique

La réduction d'une fracture déplacée ou d'une luxation, l'évacuation d'un hématome doit conduire à la disparition immédiate de l'ischémie et à la réapparition des pouls

3.2) Embolie sur artères saines

L'indication d'embolectomie par sonde de Fogarty est formelle et n'est pas contre)indiquée par une altération de l'état général car l'intervention peut être effectuée sous AL Dans l'embolie du carrefour aortique, la désobstruction est menée par voie fémorale bilatérale et est suivie d'une réanimation intensive

3.3) Thrombose et/ou embolie sur artères athéromateuses

Le traitement médical est débuté et suivi d'heure en heure. L'amélioration franche fait pratiquer un bilan dans le but d'une intervention à froid.

En cas de doute entre un embol et une thrombose, la désobstruction à la sonde est prioritaire et une intervention plus complète est faite dans le même temps après

artériographie peropératoire.

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3.4) Ischémie dépassée

Elle nécessite l'amputation avec réanimation intensive pré-, per et postopératoire. Il est souvent difficile de déterminer la viabilité d'un territoire ischémié: la PO2 percutanée peut aider. Inférieure à 10mmHg, aucune revascularisation ne doit être tentée du fait des complications à distance.

4) traitement de la douleur

L’utilisation d’antalgiques de niveau 3 est nécessaire d’emblée. Les vasoactifs par voie veineuse peuvent être associés.

4) Résultats

Dans tous les cas, le résultat du traitement de revascularisation est contrôlé par l'artériographie peropératoire. Dans le cas d'une ischémie post-traumatique, la fréquence des lésions intimales en particulier dans les luxations de genou expliquent la nécessité d'un geste chirurgical complémentaire de reconstruction.

5) Surveillance

Elle dépend de la cause de l'ischémie:

- dans l'embolie cardiaque, le bilan complémentaire recherche la cause de cette embolie - dans l'athérosclérose, la surveillance doit être très étroite afin de détecter une réocclusion précoce.

DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE

1) La thrombose

Il s'agit de l'évolution ultime des sténoses serrées athéromateuses. Une circulation collatérale peut protéger la circulation déficiente. Les thromboses peuvent s'étendre en aval de la plaque d'athérome mais aussi en amont jusqu'à la 1°bifurcation importante rencontrée. Les facteurs favorisants sont:

+++ l'hypovolémie relative ou absolue (infarctus du myocarde, insuffisance ventriculaire gauche, deshydratation...)

- l'hypercoagulabilité (polyglobulies, hyperplaquettose, déficit en protéines inhibitrices de la coagulation, allergie à l'héparine...)

- les ulcérations intimales ou anévrysmales En faveur de la thrombose, l'âge du sujet, les antécédents de claudication intermittente, l'ischémie progressivement étendue par niveau, la notion d'un facteur déclenchant par baisse du débit cardiaque le plus souvent. Un geste de

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revascularisation d'une artériopathie des membres inférieurs est un facteur de risque. L'âge des patients est aussi un facteur de cardiopathie emboligène.

2) L'embolie

Dans la plupart des cas, le carotide externe à l'origine de l'obstruction est un caillot de sang. L'artère est saine et le caillot provient fréquemment du cœur:

- oreillette gauche: fibrillation auriculaire, prothèse mitrale

- ventricule gauche: infarctus du myocarde récent ou ses séquelles, que ce soit une zone akinétique ou un anévrysme

- myocardiopathie obstructive et myocardiopathie non-obstructive

- Les causes d'embolies plus rares: endocardite infectieuse et ses embols septiques, myxome de l'oreillette, rétrécissement aortique calcifié et prothèse aortique

Au niveau périphérique, ce peut être:

- les lésions athéromateuses de l'aorte et des gros vaisseaux qui peuvent emboliser ou thromboser

- lors d'une phlébite, un caillot peut passer dans la circulation systémique à l'occasion d'un foramen ovale reperméabilisé. C'est l'embolie paradoxale. En faveur de l'embolie, le jeune âge des patients, la survenue d'une ischémie complète d'emblée car inexistence de circulation collatérale de suppléance, la notion d'accidents emboliques antérieurs ou de cause emboligène connue ou évidente (rétrecissement mitral ou fibrillation auriculaire)

3) Traumatismes par compression

Une fracture déplacée peut comprimer une artère des membres inférieurs. La réduction amène la rétrocession de la symptomatologie.

Une contusion, une plaie artérielle avec hémorragie artérielle extériorisée ou non sont des causes fréquentes d'ischémie localisée.

Une artériographie ou un cathétérisme cardiaque sont les causes iatrogènes.

4) Causes plus rares

Lors d'une dissection aortique, la membrane flottante ou le cylindre interne peuvent venir obstruer un orifice artériel.

L'ergotisme est une étiologie classique.

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Quoiqu'il en soit, le diagnostic étiologique est accessoire par rapport au traitement qui est, répétons le, une urgence.

CONCLUSION

Le diagnostic d'une ischémie de membres inférieurs est avant tout clinique. Devant une ischémie grave, il est nécessaire de recourir rapidement à la chirurgie sous peine d'hypothéquer les chances de reperfusion du membre atteint.

Message clés Diagnostic

Le diagnostic d’ischémie aiguë des membres est clinique. Les cinq signes essentiels sont : la douleur, l’abolition des pouls, la pâleur, les paresthésies et la paralysie. (règles des 4 P : Pain, Pulselessness, Palor, Paresthesis) Les examens complémentaires n’apportent rien au diagnostic positif et ne doivent pas retarder le traitement qui doit être débuté immédiatement. Lutter contre la douleur

L’utilisation d’antalgiques de niveau 3 est nécessaire d’emblée. Les

vasoactifs par voie veineuse peuvent être associés.

Protéger le membre ischémique

Le risque de survenue de troubles trophiques très rapides impose un

nursing immédiat, prolongé jusqu’à la revascularisation. Il est important de

réchauffer le membre de le protéger dans de la mousse ou du coton, d’adapter une

position légèrement déclive, d’éviter tout frottement et proscrire tout sparadrap sur

la peau ischémique.

Lever l’obstacle artériel

La priorité doit être donnée aux solutions chirurgicales. L’embolectomie au

cathéter de Fogarty est la méthode de référence pour les embolies survenant sur

une artère saine. Dans certains cas elle peut être utilisé pour les embolies

survenant sur artère pathologique. Un contrôle artériographique peropératoire est

réalisé de principe.

Si le mécanisme de l’oblitération artérielle est incertain ou s’il s’agit d’une

thrombose sur artériopathie, la réalisation d’une artériographie, au bloc opératoire,

permet de guider la revascularisation le plus souvent par pontage. Lorsque le lit

d’aval jambier est très médiocre, et en cas d’ischémie peu sévère, la thrombolyse

in situ par voie intra-artérielle et la thrombo-aspiration peuvent être utilisées en

l’absence contre-indications.

Une revascularisation tardive doit être complétée par une aponévrotomie de

principe. Elle portera le plus souvent sur la loge antéro-externe de jambe, mais

toutes les loges jambières ou du pied peuvent être décomprimées au besoin. Cette

aponévrotomie permet d’éviter la compression secondaire due à l’oe dème et une

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surveillance locale des masses musculaires.

Une amputation du membre peut être réalisée d’emblée lorsque l’ischémie

est dépassée ou secondairement pour juguler les désordres métaboliques majeur

d’un syndrome de revascularisation ou après échec de la revascularisation.

Réfences :

1. Yassin MM, HarkinDW, Barros D’SaAA, Halliday MI, Rowlands BJ. Lower limb ischemia-reperfusion injury triggers a systemic

2. Inflammatory response and multiple organ dysfunction. World J Surg 2002;26:115-21. Tricarico D, Capriulo R, Camerino DC. Involvement of K(Ca2+) channels in the local abnormalities and hyperkalemia following the ischemia-reperfusion injury of rat skeletal muscle. Neuromuscul Disord 2002;12:258-65.Lee HT, Lineaweaver WC. Protection against ischemic-reperfusion.

3. Injury of skeletal muscle: role of ischemic preconditioning and adenosine pretreatment. J Reconstr Microsurg 1996;12:383-8.Liauw SK, Rubin BB, Lindsay TF, Romaschin AD, Walker PM.

4. Sequential ischemia/reperfusion results in contralateral skeletal muscle salvage. Am J Physiol 1996;270:H1407-H1413. Oxman T, Arad M, Klein R, Avazov N, Rabinowitz B. Limb ischemia preconditions the heart against reperfusion tachyarrhythmia. Am J Physiol 1997;273:H1707-H1712.

5. BlaisdellFW. The pathophysiology of skeletal muscle ischemia and the reperfusion syndrome: a review. Cardiovasc Surg 2002;10:620-30.

6. Rutherford RB, Baker JD, Ernst C, Johnston KW, Porter JM, Ahn S, et al. Recommended standards for reports dealing with lower extremity ischemia: revised version. J Vasc Surg 1997;26:517-38.

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Accident hémorragique aux anti vitamines K

Introduction-Définition Les antivitamines K (AVK) sont les premiers anticoagulants oraux. Ils existent depuis plus de 40 ans. Ce sont des dérivés de la coumarine et de l'indanedione. Leur action principale est d’assurer une hypocoagulabilité adéquate, permettant de s’opposer au développement des thromboses et au risque thromboembolique en général. Cette classe thérapeutique largement prescrite, représente la première cause d’iatrogénie grave, dominée principalement par les accidents hémorragiques. En effet, on estime à 1-7 % l’incidence annuelle de saignement fatal. Mécanisme d’action La vitamine K est une vitamine liposoluble. Elle intervient dans la synthèse des facteurs de coagulation que sont la prothrombine (II), proconvertine (VII), le facteur antihémophilique B (IX), le facteur Stuart (X) et les deux inhibiteurs physiologiques de la coagulation (protéines C et S) et cela, via la réaction de carboxylation hépatique, étape indispensable pour la maturation des facteurs vitamine K dépendants. Les AVK, antagonistes de la vitamine K, exercent leur effet anticoagulant en inhibant la réaction de carboxylation hépatique des facteurs vitamine K dépendants. Autrement dit, les AVK réduisent l’activité anticoagulante en empêchant la synthèse des formes actives des facteurs de coagulation. Lors du traitement par les AVK, la diminution des facteurs vitamine K-dépendants dans la circulation est fonction de leur demi-vie d’élimination ; les facteurs à demi-vie la plus courte disparaissent les premiers (notamment les facteurs VII et IX) contrairement au facteur II ou prothrombine connu pour sa demi vie la plus longue, 60-100 heures. Les formes pharmaceutiques des AVK Il existe deux classes pharmaceutiques des AVK :

• les dérivés de l’indanedione : fluindione (Previscan®) ;

• les coumariniques : acénocoumarol (Sintrom®) et warfarine Coumadine®).

Ces différentes molécules sont de délais et de durées d’action différents (Tableau 1) Tableau 1 : Les principaux AVK et leurs présentations pharmacologiques

Durée d’action

DCI Nom commercial

Demi –

vie(h)

Délai d’action

(h)

Dose par comprimé

(mg)

Posologie moyenne

(mg)

Courte Acénocoumarol Sintrom 8 18-24 4 4-8

Minisintrom 1 1

Moyenne Fluindione Previscan 31 24-48 20 20-40

longue Warfarine Coumadine 35-45

36 2 ou 5 4-10

En Algérie, l’acénocoumarol (Sintrom) est la seule forme pharmaceutique commercialisée avec un seul dosage à 4mg.

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Reconnaitre un accident hémorragique aux AVK. En pratique, l’expression clinique d’un accident aux AVK est polymorphe. Elle peut aller d’une hémorragie mineure à une hémorragie majeure.

• Les formes mineures sont : épistaxis, gingivorragies, hématurie microscopique, hémoptysie…

• les formes majeures sont : hématurie macroscopique, hématémèse, rectorragie, métrorragie, hémorragie cérébrale…

Néanmoins, des expressions cliniques trompeuses peuvent se voir: dyspnée, céphalée ne cédant pas au traitement habituel, lipothymie, malaise inexpliqué… Quelque soit le signe d’appel, l’examen clinique d’un patient sous AVK doit être minutieux, et doit axer sur une évaluation objective du retentissement hémorragique , en se basant sur les paramètres hémodynamiques (tension artérielle, fréquence cardiaque), l’état de conscience et les signes périphériques (froideur, sueur). Evaluer la gravité de l’hémorragie L’évaluation de la gravité d’un accident aux AVK est capitale. La haute autorité de santé (HAS) définie une hémorragie grave ou potentiellement grave par la présence d’un des critères suivants :

• une hémorragie extériorisée non contrôlable par les moyens usuels

• une instabilité hémodynamique : PAS < 90 mm Hg ou une diminution de 40 mm Hg par rapport à la PAS habituelle, ou une PAM < 65 mm Hg, ou tout signe de choc (hypotension artérielle, tachycardie, pouls filant, froideur…).

• une nécessité d’un geste hémostatique urgent : chirurgie, radiologie interventionnelle, endoscopie

• une nécessité d’une transfusion de culots globulaires • une localisation menaçant le pronostic vital ou fonctionnel,

par exemple : • une hémorragie intracrânienne et intra spinale • une hémorragie intraoculaire et rétro-orbitaire • un hémothorax, hémopéritoine, hémopéricarde • un hématome musculaire profond et/ou syndrome de loge • une hémorragie digestive aiguë • une hémarthrose

PAS : pression artérielle systolique ; PAM : pression artérielle moyenne, calculée par la formule suivante : P.A.M = (P.A.S + 2 x P.A.D) / 3 Reconnaitre les facteurs de risque attribuables à l’accident hémorragique aux AVK 1. Facteurs de risque liés au patient :

• présence de lésions hémorragiques sous-jacentes connues ou méconnues,

notamment cérébrales et digestives,

• antécédents d’hémorragies, d’accident vasculaire cérébral,

• l’âge du patient d’une part, et les pathologies associées d’autre part exposant

le malade au risque d’accident hémorragique aux AVK. En effet, chez le sujet

âgé, on assiste à une altération des fonctions rénale (diminution de la

filtration glomérulaire) et hépatique, à l’origine de la perturbation du

métabolisme des AVK et avec pour conséquence une majoration du risque

hémorragique.

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• l’autosurveillance et/ou l’automédication exposant le patient sous AVK au

risque hémorragique.

• l'état psychiatrique (troubles cognitifs, démence…) et les facteurs sociaux.

2. Facteurs modifiant la sensibilité aux AVK : En pratique, la prescription des AVK se fait habituellement au long cours.

Il est donc important d'avoir une parfaite connaissance de l'influence aussi bien de certains médicaments qui peuvent potentialiser son effet anticoagulant (Tableau 2), que de certains aliments riches en vitamine K1 et pris en grande quantité) (Tableau 3).

Tableau 2 : Les médicaments potentialisant l’effet anticoagulant des AVK

Daktarin, phénylbutazone anti inflammatoires non stéroïdiens, salicylés,Ticlid

Hypolipémiants : fibrates, statine Quinine,quinidine

Negram, Sulfamides antifungiques (miconazole), tétracyclines et dérivés

Zyloric, cordarone Quinolones

hormonesthyroidiennes…

Tableau 3 : Aliments riches en vitamines K

choux, choucroute,

épinards tous les légumes à feuilles vertes, carottes, crudités, abats, céréales

œufs, tomates, haricots, fraise, thon…

Conduite pratique Les accidents aux AVK constituent un véritable problème de santé publique, de ce fait l’HAS a établi en 2008 des recommandations concernant la prise en charge des surdosages, des situations à risque hémorragique et des accidents hémorragiques chez les patients traités par AVK en ville et en milieu hospitalier. 1. En présence de manifestations hémorragiques graves définies selon les critères précédemment cités, la prise en charge est basée sur les étapes suivantes :

- Restaurer en urgence et dans le plus bref délai une hémostase normale avec comme objectif l’obtention d’un INR inferieur à 1,5. Pour cela, il faut : - Arrêter les AVK - Donner en urgence un antidote rétablissant la coagulation normale à savoir : PPSB (prothrombine, proconvertine, facteur stuart, facteur antihémophilique B) à raison de 25UI/Kg et de la vitamine K à la dose de 10mg per os ou en intraveineuse lente. L’effet du PPSB est immédiat mais non durable, du fait de la demi-vie courte de ses composants, contrairement à la vitamine K qui a un effet plus tardif mais plus prolongé.

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- Rétablir simultanément l’hypovolémie et l’anémie par la transfusion de concentrés érythrocytaires …

Après avoir donné l’antidote, il faut s’assurer de la nécessité éventuelle d’un geste hémostatique qu’il soit chirurgical, endoscopique ou endovasculaire (tableau 4). Tableau 4 : La conduite hospitalière d’un accident grave aux AVK.

2. En l'absence de manifestations hémorragiques, c'est-à-dire en cas de surdosage asymptomatique, la correction de l’INR ( International normalized ratio) doit tenir compte de l’indication (particulièrement en cas de valve mécanique, pour laquelle une correction totale de l’INR est risquée) et des caractéristiques propres aux patients (âge, risque hémorragique…).

Aussi, parmi les mesures recommandées lors d’un surdosage asymptomatique figurent le contrôle de l’INR le lendemain et l’identification de la cause de surdosage, afin de réajuster le traitement et éviter la récidive (tableau 5).

Tableau 5 : conduite à tenir devant un surdosage asymptomatique.

CCP* : concentré du complexe prothrombinique

RCP : réunion de concertation pluridisciplinaire selon HAS

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3. La réintroduction des AVK après l’épisode hémorragique

Après un accident hémorragique aux AVK, la reprise du traitement est fonction du risque de récidive hémorragique et du risque thrombotique. Il est à noter, que suite à la prise de vitamine K à fortes doses, le patient développe une résistance au traitement AVK, qui persistera une semaine. Si le risque thrombotique est accru, le recours aux autres formes d’anti coagulation type héparine non fractionné (HNF) ou héparine de bas poids moléculaire (HBPM) est recommandé.

Messages clés Pour le médecin :

• Connaître l’indication pour laquelle le traitement anti vitamine K a été prescrit.

• Definir l' INR (International Normalized Ratio) cible.

• Informer le patient sur les risques hémorragiques attribuables à la mauvaise

observance du traitement.

• Prévenir le patient sur le risque lié à l'automédication

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• Identifier les situations d’urgence et planifier leur prise en charge.

Pour le patient • Reconnaitre les signes annonciateurs d'un surdosage

• Connaitre l’importance de la surveillance de l’INR

• Informer le médecin traitant de toute autre prise médicamenteuse

• Eviter de changer brutalement son alimentation.

• Comprendre l'intérêt du carnet de surveillance.

Bibliographie

1. V.Simonnet, JP Cambus et al. Antivitamines K : utilisation pratique.Encycl Méd Chir,hématologie, 2003 ; 13 -022-D-50, 10p.

2. www.has-sante.fr. Recommandations professionnelles. Prise en charge des surdosages en antivitamines K, des situations à risque hémorragique et des accidents hémorragiques chez les patients traités par antivitamines K en ville et en milieu hospitalier : HAS 2008.

3. www.afssaps.fr. Bon usage des médicaments antivitamine K (AVK). Agence Française de sécurité Sanitaire des Produits de Santé. Juillet 2012.

4. E. Ferrari. Gestion d’un surdosage et d’un accident en anticoagulants. réalités Cardiologiques. 2012 ; (283) : 27-31.

5. Collège des Enseignants de Médecine Vasculaire. Livre de Poche de Médecine Vasculaire : VALMI 2015-2016.

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SYNDROME CORONARIEN AIGU(SCA) I/ INTRODUCTION Le syndrome coronarien ou coronaire aigu est constitué des manifestations cliniques, électrocardiographiques et biologiques liées à l’athérosclérose coronaire. Les syndromes coronariens aigus sont classés en SCA avec élévation (ou sus-décalage) du segment ST (SCA ST+) et en SCA sans élévation du segment ST (SCA non ST+). Les SCA constituent une urgence diagnostique et thérapeutique. Le pronostic des patients présentant un syndrome coronaire aigu (SCA) avec sus décalage du segment ST (ST+) est principalement dépendant du temps écoulé entre le début de la douleur et l’initialisation de la reperfusion myocardique. Ce délai « début de la douleur-initialisation de la reperfusion » conditionne le choix de l’algorithme de prise en charge proposé par les recommandations. II/ PHYSIOPATHOLOGIE Les syndromes coronariens aigus ont un mécanisme physiopathologique commun représenté par la rupture de plaque ou l'érosion de l'endothélium coronaire. La rupture de plaque ou l'érosion endothéliale active les fonctions plaquettaires et la cascade de la coagulation aboutissant à la formation de thrombus plaquettaires et/ou fibrino-cruoriques capables de réduire de façon brutale la lumière du vaisseau ou de l'oblitérer complètement. Ces mécanismes expliquent la survenue de phénomènes ischémiques aigus dont la présentation clinique et l'intensité sont fonction du caractère complet ou incomplet, transitoire ou permanent de l'oblitération. Les thrombus formés au site de la rupture de plaque ou de l'érosion plaquettaire sont susceptibles d'emboliser dans le lit distal et créer des foyers de nécrose cellulaire, de taille variable, unique ou multiples, expliquant la libération enzymatique.

SCA ST+

Rupture du toit de l’athérome. Formation d’un caillot Occlusion complète de l’artère.

SCA non ST+

Rupture du toit de l’athérome. Formation d’un caillot. Limitation de la lumière.

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III/ DIAGNOSTIC DU SYNDROME CORONAIRE AIGU 1- Clinique Se baser sur les éléments d’anamnèse, les symptômes cliniques et le niveau de risque.

1-1- La douleur thoracique 1-1-1 Caractère de la douleur thoracique dans sa forme typique

- Angor de repos prolongé >20mn, - Médiothoracique,rétrosternale , - Écrasante, serrement, oppression, en étau, - Irradiant :épaule ,bras gauche ,cou, mâchoire ,épigastre, le dos, - Survenue spontanée au repos, exacerbée à l’effort, - Signes neuro végétatifs associés : malaise, lipothymie,syncope, pâleur, sueurs,

nausées, vomissements( peuvent parfois résumer à eux seuls la symptomatologie). 1-1-2- Se méfier des formes atypiques

- Patients jeunes 25 - 40 ans - Patients âgés > 75 ans - patients diabétiques , - insuffisants rénaux, - femme, - Epigastralgies , troubles digestifs récents , - DLR thoracique en coup de poignard , d’allure pleurétique dyspnée tendant à

s’aggraver. 1-1-3- Diagnostics différentiels

Douleurs thoraciques : autres affections à évoquer

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2- ECG

- 18 dérivations:six dérivations standards et 12 dérivations précordiales V1-V9 et V3r, V4r, VE). - Doit être réalisé dans les 10 mn suivant le premier contact médical - À répéter en cas de récidive des symptômes - ECG normal n’exclut pas un SCA, - Permet de distinguer les SCA ST+ des SCA non ST+.

2-1- Dans SCA avec sus décalage persistant du ST (SCA ST+) :

Élévation persistante du segment ST

> 2 mm dans les dérivations précordiales

> 1 mm dans les autres dérivations.

Dans au moins 2 dérivations contigües correspondant à un territoire coronaire.

Image en miroir dans les dérivations opposées (non systématique): sous décalage du segment ST.

Parfois un aspect de bloc de branche gauche récent ou présumé récent.

Ultérieurement confirmation par dosage des marqueurs biologiques de la nécrose myocardique (troponines us). 2-2- DansSCA sans sus décalage persistant du ST (SCA non ST+) :

Sous-décalage de plus de 2 mm (0,2 mV),du segment ST horizontal ou descendant dans aumoins deux dérivations contiguës ou adjacentes,

Une onde T inversée dans au moins deux dérivations contiguës ou l’ondeR est proéminente ou R/S > 1,

Un sus-décalage du segment ST non persistant (transitoire), peu ample ou dans une seule dérivation,

ECG peut être normal. Les signes patents de SCA peuvent n’apparaître que dans les heures suivantes, donc renouveler l’ECG afin de repérer les modifications. Dans les SCA non ST+ lorsque l’ECG est anormal sans élévation du segment ST ou est normal avec une clinique évocatrice, l’évaluation des marqueurs biologiques de souffrance myocardique (troponine) peut permettre une orientation précoce diagnostique et thérapeutique.

Topographie des troubles de la repolarisation

Topographie Infarctus Dérivations intéressées Artère occluse

Antéro-septal V1 -V2 -V3 IVA moyenne

Apical V4-V5 IVA distale

Antéro-septo-apical V1 à V4 IVA proximale

Antéro-latéral V5 - V6 - V7 Diagonale

Antérieur étendu Vl àV7 IVA proximale

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Inférieur D2, D3, aVF Coronaire droite(CD)

Postérieur V8, V9, V10 + miroir en Vl,V2,V3

Circonflexe

Septal profond D2, D3, aVF, Vl , V2, V3 IVA+CD

SCA ST+

P. Taboulet. Diagnostic ECG du syndrome coronarien aigu. Ann Fr Med urgence 2013

3- LES MARQUEURS BIOLOGIQUES

TROPONINE hypersensible= dosage biologique de référence • Dosage possible dès la phase pré-hospitalière, • Aucun intérêt pour la prise de décision du SCA ST+ : Le dosage de la troponine n’a pas sa place dans la prise en charge du SCA ST+. Cela ne peut que retarder la décision de désobstruction. • Elévation sensible à partir de la 3ème heure • Dosage à renouveler dans du SCA non ST + :2 dosages recommandés dans un délai de 3h. • ce n’est plus la présence de troponine qui signe la nécrose mais la cinétique de son élévation.

Algorithme décisionnel d’élimination rapide du SCA basé sur la troponine hypersensitive

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IV/ EVALUATION DU RISQUE ISCHEMIQUE •Nécessaire pour guider la thérapeutique et indiquer la un traitement invasif (angioplastie). •Il s'agit du risque de décès et d’infarctus et son évaluation est basée sur : les antécédents, les critères cliniques, électriques, biologiques et sur des scores de risque. •Plusieurs scores de risques ont enteétablis afin d'aider le clinicien à quantifier ce risque ischémique. •En pratique les plus utilisés sont le score de TIMI et le score de GRACE. •Utilisation des scores permet d’identifier les patients devant bénéficier dʼune stratégie de reperfusion et d’une orientation en USIC(unité de soins intensifs cardiologiques).

1- Score TIMI SCA non ST+

LE SCORE TIMI SCA non ST+

Total 0 a 7 Risque élevé ≥ 3 Risque intermédiaire < 3

2- Score GRACE :

Il est basé sur des éléments simples: âge, FC, TAS, taux de créatinine, stade Killip, modification ECG, troponine, etc... Son utilisation simplifiée grâce à l’existence d’un calculateur.

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Bas risque : ≤ 108 Intermédiaire : 109 a 140 Haut risque : > 140

V/ PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE SCA ST+ - Installer le patient confortablement (il ne doit faire aucun effort). - Deux voies veineuses périphériques (une réservée exclusivement à

l’administration de l’agent fibrinolytique). - Un bilan sanguin : Ionogramme, un bilan de coagulation et FNS. - Les fonctions vitales doivent être vérifiées, monitorées en continu et consignées sur une

feuille de surveillance : PA, FC, SpO2. - L’oxygénothérapie n’est pas systématique, indiquée si SpO2(saturation pulsée en O2) <

95%. - Test à la TNT (si hémodynamique normale) - Un défibrillateur doit être à portée de main durant toute la période de prise en

charge afin de traiter instantanément une fibrillation ventriculaire compliquant volontiers l’infarctus du myocarde.

Evaluer et traiter la douleur :

- Paracétamol en perfusion : 1 g / 6 h au besoin. - Titration de morphine par voie intraveineuse (la voie IM est proscrite) guidée par

l’échelle visuelle analogique (EVA) puis relais voie sous cutanée. Prise en charge de l’anxiété : benzodiazépine ou hydroxyzine.

Antiagrégants plaquettaires :

- Aspirine 250 mg en IV. - Clopidogrél cp 75mg : dose de charge 300 mg per os, puis relais 1 cp/j.

Anticoagulant : HBPM enoxaparine 40mg en IV, puis relais, 1mg/kg /12 h en S/C.

Indication de reperfusion coronaire :

- Chez tous les patients dont les symptômes qui datent de moins de 12 heures avec SCA ST+.

- Une reperfusion (de préférence,Intervention coronaire percutanée primaire (ICP primaire) est indiquée lorsqu’il y a des preuves d’ischémie myocardique en cours, même si les

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symptômes ont commencé il y a plus de 12 heures. - ICP primaire c’est la technique de reperfusion recommandée, par rapport à la fibrinolyse,

si elle est réalisée dans les 120 minutes après le premier contact médical.

Le choix de la stratégie de reperfusion Il se fait en fonction d’une estimation des délais entre le premier contact médical ayant fait le diagnostic et le délai d'accès à l'angioplastie. Noter et surveiller les délais et travailler à obtenir et maintenir les cibles suivantes :

délai entre le premier contact médical et le premier ECG≤ 10 minutes,

délai entre le premier contact médical et la thérapeutique de reperfusion : - fibrinolyse : ≤ 30 minutes ; - ICP primaire : ≤ 90 minutes (≤ 60 minutes si le patient arrive dans les 120 minutes

après le début des symptômes ou directement dans un hôpital disposant de l’ICP primaire).

Privilégier toujours l’angioplastie primaire à condition que celle- ci soit réalisée dans les délais. Si l’angioplastie primaire ne peut être réalisée dans les délais (absence de service de cardiologie à proximité), on réalise la fibrinolyse.

La fibrinolyse est recommandée dans les 12 heures après le début des symptômes, si une ICP primaire ne va pas être réalisée dans les 120 minutes après le premier contact médical.

L’échec d’une fibrinolyse impose dans les plus brefs délais une angioplastiede sauvetage qui va permettre de réduire le risque de récurrence ischémique.

Les critères d’échec d’une fibrinolyse sont : - absence de régressiondu ST+ ou d’une régression de moins de 50 % en comparaison

de l’ECG initial, - Persistance de la douleur.

Les fibrinolytiques:

Un fibrinolytique spécifique de la fibrine (ténectéplase, altéplase, rétéplase) est préférable à un fibrinolytique non spécifiquede la fibrine(streptokinase, urokinase).

- 1ère génération :- Streptokinase (Streptase*). - Urokinase (Urokinase*)

- 2ème génération : - Reteplase ou rPA (Rapilysin*). - Alteplase ou tPA (Actilyse*). - Tenecteplase ou TNK-tPA (Métalyse*)

-Streptokinase: 1,5 million d’unités en 30 à 60 min. - Alteplase ou tPA (Actilyse*) : - 15 mg en bolus - 0,75 mg/kg en 30 min - 0,5 mg/kg en 60 min - sans dépasser 100 mg. -Tenecteplase ou TNK-tPA (Métalyse*) La dose de Metalyse est à ajuster en fonction du poids corporel et ne peut excéder 10 000 unités (50 mg de ténectéplase). un seul bolus :30 mg si < 60 kg

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35 mg si 60-70 kg 40 mg si 70-80 kg 45 mg si 80-90 kg 50 mg si > 90 kg VI/ CONCLUSION Le pronostic d’un SCA ST+ dépend de la rapidité de mise en route d’une stratégie de reperfusion. L’angioplastie directe est recommandée comme méthode de choix en fonction de délais de réalisation. La fibrinolyse pré-hospitalière a démontré son intérêt pronostique chez les patients les plus graves à plus de 90 minutes d’un centre interventionnel. Le SCA est l’affaire de tous car il faut agir à tous les niveaux de la chaîne de prise en charge. Il faut une collaboration étroite entre les médecins de l’urgence et les cardiologues dans la mise en place de protocoles simplifiés, de réseaux de prise en charge tenant compte des spécificités régionales (lieu, distance, délais, possibilités d’accueil en structures de soins et des possibilités de transport) afin de réduire le temps d’accès aux salles de cathétérisme des patients à haut risque. Références - Steg PG, Bonnefoy E, Chabaud S, et al. Impact of time to treatment on mortality after prehospital fibrinolysis or primary angioplasty: data from the CAPTIM randomized clinical trial. Circulation 2003;108:2851-6. - Wijns W, Kolh P, Danchin N, et al. Guidelines on myocardial revascularization: The Task Force on Myocardial Revascularization of the European Society of Cardiology (ESC) and the European Association for Cardio-Thoracic Surgery (EACTS).Eur Heart J 2010. - Assessment of the Safety and Efficacy of a New Treatment Strategy with Percutaneous Coronary Intervention (ASSENT-4 PCI) investigators*. Primary versus tenecteplase-facilitated percutaneous coronary intervention in patients with ST-segment elevation acute myocardial infarction: randomised trial. Lancet 2006; 367: 569–78 - Tanswell P, Modi N, Combs D, Danays T. Pharmacokinetics and pharmacodynamics of tenecteplase infibrinolytic therapy of acute myocardial infarction. ClinPharmacokinet 2002;41:1229-45. - Gershlick AH, Stephens-Lloyd A, Hughes S, Abrams KR et al. for the React Trial Investigators*. Rescue Angioplasty after failed thrombolytic therapy for acute myocardial infarction. N Engl J Med 2005;353:2758-68. - European Society of Cardiology), guidelines for the management of acute myocardial infarction in patients presenting with ST-segment elevation.Eur Heart J, 2012 ; 33 : 2 569-2 619). - Montalescot G, Sabatine MS. Oral dual antiplatelet therapy: what have we learnt from recent trials? Eur Heart J, 2015 Aug 6. pii:ehv377. [epub ahead of print]. - Mauri L, Kereiakes DJ, Yeh RW et al. for the DAPT Study Investigators. Twelve or 30 months of dual antiplatelet therapy after drug-eluting stents.N Engl J Med,2014;371:2155-2166. - offi M, Patrono C, Collet JP et al.ESC guidelines for the management ofacute coronary syndromes in patientspresenting without persistent ST-segmentelevation. Eur Heart J, 2015 Aug 29.pii:ehv320. [epub ahead of print].

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Grossesse Extra-utérine ( GEU) 1 - Définition : La grossesse extra utérine ou grossesse ectopique est une grossesse qui se développe hors de l’utérus, le plus souvent dans les trompes. Elle peut se rompre mettant ainsi le pronostic vital en jeu. Dans ce cas c’est une urgence vitale necessitant un traitement chirurgical immédiat. 2 – Clinique : Le tableau est celui d'une femme jeune qui présente brutalement une douleur pelvienne et unilatérale, un saignement vaginal (métrorragies) provenant de l’endocol. Des signes sympathiques de grossesse peuvent être rapportés. L'état général est conservé, avec un état hémodynamique stable (TA et poul normaux), et absence de fièvre. A l’examen physique on retrouve une sensibilité pelvienne, voire latéro-utérine, sensibilité à la décompression et à la mobilisation cervicale ou utérine. Au spéculum : saignement d’origine endo-utérine. 3 – Principales hypothèses diagnostiques en fonction des données cliniques et de l'échographie pelvienne

Diagnostic évoqué Eléments cliniques Echographie pelvienne

GEU . Absence de fièvre .Douleurs pelviennes .Sensibilité latéro-utérine .Hémorragie génitale . Taux de B HCG élevé

. Image latéro- utérine

. Présence d’un sac gestationnel en dehors de l’utérus .Vacuité utérine .Hématosalpinx .Hémopéritoine de petite ou grande abondance . Aucune anomalie

Kyste ovarien compliqué (Rompu ou en torsion)

. Absence de fièvre

.Douleurs pelviennes

.B HCG négatif

. Image de kyste rompu ou en torsion .Hémopéritoine

Avortement . Absence de fièvre .Douleurs pelviennes. .Hémorragie génitale .Beta HCG élevé

. image intra utérine

.ou aucune anomalies

4 – Examens complémentaires

- Le taux de HCG (normale < 5UI), est élevé (>500UI) et confirme la grossesse - L’échographie pelvienne peut montrer une masse latéro utérine, une vacuité utérine et un épanchementpéritonéal 5 –Mécanismes physiopathologiques La Grossesse Extra Utérine GEU résulte d'un : * Retard de captation embryonnaire : la fécondation a lieu dans le cul de sac de douglas par défaut de captation de l'ovocyte au moment de l'ovulation

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expliquant les GEU non tubaires : ovariennes ou abdominales. * Retard de migration : la trompe n'assure pas son rôle de transport de façon correcte de tel sorte qu'au 4 à 5 J après l'ovulation, l'œuf est toujours dans la trompe. * Reflux tubaire : le blastocyste après avoir atteint la cavité utérine est rejeté dans les trompes, soit par suite d'anomalies hormonales, soit lors des FIV 6 – Diagnostic positif Il sera établi sur les éléments suivants : femme jeune, en activité génitale - des douleurs pelviennes - Hémorragie génitale du 1er trimestre - Sensibilité latéro-utérine à l’examen physique et un saignement endo-utérin au speculum

- Un taux de HCG élevé - et une image latéro utérine associée à une vacuité utérine à l’échographie 7 – Facteurs de risque

8 – Les premières mesures à mettre en œuvre Hospitaliser la patiente Poser un abord veineux prélever du sang en vue d’un bilan biologique Ce bilan doit comporter une

FNS (Hémoglobine) et le groupage. Demander toujours à la patiente si elle en a un car permet de gagner du temps.

Surveiller : état de conscience, PA, Pouls Présenter la patiente au gynécologue

- Salpingite (infection et inflammation de la trompe) - Prise de pilule microprogestative : ralentissement de la mobilité tubaire - Antécédents de chirurgie tubaire - Endométriose pelvienne - dispositif intra-utérin - Tabac

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9 – Signes de gravité En cas de suspicion de GEU rechercher toujours une GEU rompue. L’apparition d’une tachycardie, une hypotension artérielle ainsi qu’une altération de l’état de conscience (hypoperfusion cérébrale) doit faire penser à un état de choc hémorragique. Dans ce cas la priorité est de :

1- lever et traiter l’état de choc 2- confier la patiente aux gynécologues pour une chirurgie urgente

10 – Premières mesures à mettre en œuvre : traitement du choc hémorragique 10 -1- Gestes et manœuvres : * Oxygénothérapie à 6l/mn pour corriger l’hypoxémie due à l’état de choc, * Allonger la patiente, lui surélever les jambes (augmentation de la TA), * Prise de 2 voies veineuses de gros calibre pour un remplissage rapide, * Initier un remplissage vasculaire avec des cristalloïdes (500 cc de Sérum salé isotonique ou Ringer lactate) en attendant la transfusion, * Transfusion sanguine avec des concentres de globules rouges (CGR) iso groupe iso rhésus ; objectif d’hémoglobine > 8 g/dl * Mettre en place une sonde urinaire pour surveiller la diurèse et également le remplissage, * Contrôle des documents transfusionnels (2 cartes de groupages) * Réchauffer la patiente (réchauffement des solutés de perfusion + réchauffement cutané) * Faire bilan sanguin : FNS, TP, TCA, Taux de fibrinogène

10– 2- Mesures de surveillance immédiate : * Surveillance de la TA, FC, Sp O2, conscience, Diurèse 10– 3 - Orientation de la patiente : Présenter la malade aux gynécologues pour une chirurgie en urgence, en précisant: l’état de la patiente à l’admission, son évolution les mesures thérapeutiques entreprises depuis son arrivée .

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Bibliographie : 1) Les métrorragies du premier trimestre de la grossesse : de la modernité dans la banalité. Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction Volume 39, Issue 3, Supplément, Pages F1-F40 (May 2010) 2) Prise en charge diagnostique et thérapeutique des grossesses extra-utérines. Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction Volume 39, Issue 3, Supplément, Pages F17-F24 (May 2010) 3) Métrorragies du premier trimestre de la grossesse. S. Ploteau . EMC Obstétrique / Gynécologie. volume7, N°3 juillet 2012 4) ANAES. Indications contre indications des produits sanguins labiles. RPC 1997 5) Recommandations sur la réanimation du choc hémorragique. SFAR. RFE 2014

Evolution des paramètres hémodynamiques lors du choc hémorragique ANAES 1997. Pertes sanguines (ml) 750 800- 1500 1500- 2000 > 2000

PAS mm Hg Inchangé Normale Diminuée Très basse

PAD mm Hg Inchangé Augmentée Diminuée Très basse

FC(bpm) Tachycardie modérée

100 - 120 >120 > 120

Débit urinaire (ml/h) >30 20 - 30 10 – 20 0 – 10

Coloration Normale Pale Pale Grise

Conscience Normale Anxiété agressivité

Anxiété agressivité

Altérée