40 du 03 au 08 – 10 - 2016 · Semaine 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 PATRONAT Le port de signes...

15
CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL REVUE DE PRESSE Semaine 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 PATRONAT Le port de signes religieux freine l'évolution de carrière Le Figaro 7-10-2016 Le cinquième baromètre du Medef sur la perception de l'égalité des chances souligne que seul l'indice de facilité de carrière des personnes affichant un signe religieux diminue en 2016. Le port de signes religieux est de plus en plus perçu comme un frein à la carrière en 2016 tandis que l'impact de tous les autres motifs de discrimination sur l'évolution professionnelle a diminué. «Les entreprises sont désemparées sur cette problématique», commente Pierre Gattaz, président du Medef, lors de la présentation du baromètre Selon les 1010 salariés du privé interrogés en mai dernier lors du cinquième baromètre national de perception de l'égalité des chances, réalisé par le Medef et publié ce jeudi 6 octobre 2016, une personne portant un signe religieux sera moins facilement recrutée (56 % des personnes interrogés), aura moins de chance d'occuper un poste en contact direct avec la clientèle (45 %) ou à haute responsabilité (46 %) qu'une femme, qu'une personne homosexuelle ou noire ou obèse, ou peu diplômée ou souffrant d'un état de santé altéré durablement ou d'un handicap visible ou encore qu'une mère d'enfants en bas âge. L'indice de facilité de carrière pour les personnes portant un signe religieux visible est non seulement au plus bas (49 %) mais il s'est dégradé passant de 52 % à 49 % en un an. Malgré tout, seulement 6% des sondés estiment qu'ils pourraient être victimes de discrimination du fait de leur religion. Le critère de discrimination potentiel le plus souvent évoqué, et de loin, reste l'âge (36% des sondés). En seconde position, on trouve le niveau d'études (20%). Selon le baromètre, en entreprise, les signes religieux très visibles dérangent davantage que le physique, les convictions politiques ou les allusions à caractère sexuel, le niveau de diplôme ou l'affichage de son orientation sexuel par exemple. Pour répondre à cette problématique de plus en plus présente en entreprise, le Medef a publié un guide pour manager les singularités. Il a mis à disposition un e-learning avec des outils pratiques pour aider les dirigeants et managers face aux différents cas de figure. Enfin, l'organisation patronale est en train de tester un numéro vert qui deviendra public d'ici « quelques semaines ou quelques mois », annonce Pierre Gattaz. Pas un thème prioritaire pour les salariés Alors que les salariés considèrent pour 15 % (20 % des managers et 22 % des recruteurs) que le port de signes religieux très visibles perturbe l'ambiance au travail, Pierre Gattaz préconise : « le fait religieux doit être traité comme un problème personnel et pas autrement ». En d'autres termes, si un salarié souhaite poser une journée pour une fête religieuse, cette demande doit être appréhendée comme celle d'un jour pour accompagner son enfant à une sortie scolaire par exemple. « Le pire qu'il puisse arriver, c'est de laisser faire », avertit Pierre Gattaz pour qui la loi n'est pas la solution. En bref, la religion ne doit pas détenir un statut à part dans l'entreprise. Et à peine 6 % des salariés interrogés souhaitent que le fait religieux soit une priorité d'action de leur entreprise. « Dans 95 % des cas, le fait religieux en entreprise concerne la religion musulmane », avait constaté Lionel Honoré, professeur des universités et directeur de l'Observatoire du fait religieux en entreprise, lors de la remise de l'étude sur le fait religieux en entreprise le mois dernier. Cette enquête est d'ailleurs évoquée, ce jeudi, lors de la présentation du baromètre du Medef. « Les attentats ont une influence manifeste sur le climat en France. Il est très difficile de déconnecter la question du fait religieux et de celle des origines. Les deux dimensions s'articulent dans le vécu de la 1 UD FO 37

Transcript of 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 · Semaine 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 PATRONAT Le port de signes...

Page 1: 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 · Semaine 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 PATRONAT Le port de signes religieux freine l'évolution de carrière Le Figaro 7-10-2016 Le cinquième baromètre

CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL

REVUE DE PRESSE

Semaine 40 du 03 au 08 – 10 - 2016

PATRONAT Le port de signes religieux freine l'évolution de carrière Le Figaro 7-10-2016

Le cinquième baromètre du Medef sur la perception de l'égalité des chances souligne que seul l'indice de facilité de carrière des personnes affichant un signe religieux diminue en 2016. Le port de signes religieux est de plus en plus perçu comme un frein à la carrière en 2016 tandis que l'impact de tous les autres motifs de discrimination sur l'évolution professionnelle a diminué. «Les entreprises sont désemparées sur cette problématique», commente Pierre Gattaz, président du Medef, lors de la présentation du baromètre Selon les 1010 salariés du privé interrogés en mai dernier lors du cinquième baromètre national de perception de l'égalité des chances, réalisé par le Medef et publié ce jeudi 6 octobre 2016, une personne portant un signe religieux sera moins facilement recrutée (56 % des personnes interrogés), aura moins de chance d'occuper un poste en contact direct avec la clientèle (45 %) ou à haute responsabilité (46 %) qu'une femme, qu'une personne homosexuelle ou noire ou obèse, ou peu diplômée ou souffrant d'un état de santé altéré durablement ou d'un handicap visible ou encore qu'une mère d'enfants en bas âge. L'indice de facilité de carrière pour les personnes portant un signe religieux visible est non seulement au plus bas (49 %) mais il s'est dégradé passant de 52 % à 49 % en un an. Malgré tout, seulement 6% des sondés estiment qu'ils pourraient être victimes de discrimination du fait de leur religion. Le critère de discrimination potentiel le plus souvent évoqué, et de loin, reste l'âge (36% des sondés). En seconde position, on trouve le niveau d'études (20%).

Selon le baromètre, en entreprise, les signes religieux très visibles dérangent davantage que le physique, les convictions politiques ou les allusions à caractère sexuel, le niveau de diplôme ou l'affichage de son orientation sexuel par exemple. Pour répondre à cette problématique de plus en plus présente en entreprise, le Medef a publié un guide pour manager les singularités. Il a mis à disposition un e-learning avec des outils pratiques pour aider les dirigeants et managers face aux différents cas de figure. Enfin, l'organisation patronale est en train de tester un numéro vert qui deviendra public d'ici « quelques semaines ou quelques mois », annonce Pierre Gattaz.

Pas un thème prioritaire pour les salariés

Alors que les salariés considèrent pour 15 % (20 % des managers et 22 % des recruteurs) que le port de signes religieux très visibles perturbe l'ambiance au travail, Pierre Gattaz préconise : « le fait religieux doit être traité comme un problème personnel et pas autrement ». En d'autres termes, si un salarié souhaite poser une journée pour une fête religieuse, cette demande doit être appréhendée comme celle d'un jour pour accompagner son enfant à une sortie scolaire par exemple. « Le pire qu'il puisse arriver, c'est de laisser faire », avertit Pierre Gattaz pour qui la loi n'est pas la solution. En bref, la religion ne doit pas détenir un statut à part dans l'entreprise. Et à peine 6 % des salariés interrogés souhaitent que le fait religieux soit une priorité d'action de leur entreprise. « Dans 95 % des cas, le fait religieux en entreprise concerne la religion musulmane », avait constaté Lionel Honoré, professeur des universités et directeur de l'Observatoire du fait religieux en entreprise, lors de la remise de l'étude sur le fait religieux en entreprise le mois dernier. Cette enquête est d'ailleurs évoquée, ce jeudi, lors de la présentation du baromètre du Medef. « Les attentats ont une influence manifeste sur le climat en France. Il est très difficile de déconnecter la question du fait religieux et de celle des origines. Les deux dimensions s'articulent dans le vécu de la

! 1

UD FO 37

Page 2: 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 · Semaine 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 PATRONAT Le port de signes religieux freine l'évolution de carrière Le Figaro 7-10-2016 Le cinquième baromètre

discrimination. Il faut appréhender la question du fait religieux en étroite relation avec la question des origines », ajoute Nathalie Bajos, représentante du Défenseur des droits. Sujet difficile à aborder Autre fait marquant de ce baromètre, le thème des convictions religieuses est celui qui semble le plus difficile à aborder cette année talonné par la précarité financière. Un total de 56 % des salariés estime facile d'en discuter contre 61 % en 2015, soit un écart de 5 points entre les deux années. Pour tous les sujets qui concernent la situation personnelle, le baromètre du Medef constate aussi des variations, mais moins fortes, dans la libération de la parole : la situation familiale difficile (76 % estiment qu'il est facile d'en parler en 2016 contre 75 % en 2015), l'origine sociale (76 % contre 77 % en 2015), la rémunération ou les primes (57 % contre 54 % en 2015), les convictions politiques ou syndicales (56 % contre 58 % en 2015), l'orientation sexuelle (56 % contre 58 % en 2015). Le baromètre révèle toutefois un élément positif. Les moqueries concernant tous les critères de discrimination évalués dans cette étude se stabilisent ou diminuent, notamment en ce qui concernent les convictions religieuses

Le Medef propose un diagnostic "en 10 minutes" pour la maturité numérique des TPE-PME le 07/10.2016 UN Le Medef poursuit sa stratégie de sensibilisation des TPE/PME en matière de transformation digitale. Après son MOOC et son Université du numérique, l’organisation patronale déploie un outil d’autodiagnostic en ligne destiné aux chefs d’entreprise, tout simplement appelé... le "Diag numérique". "Le numérique est le levier le plus important pour faire gagner nos entreprises en compétitivité et en innovation". Citant Pierre Gattaz, Christian Poyau, président de la Commission Transformation numérique du Medef, a rappelé la position de l’organisation patronale à quelques journalistes, ce mercredi 5 octobre 2016 : "Il faut être le plus ouvert et le plus positif possible. Nous sommes persuadés que le numérique va créer de l’emploi mais il faut trouver la manière de le mettre en œuvre sans disruption trop forte". UN OUTIL D’AUTO-DIAGNOSTIC NUMÉRIQUE Objectif du Medef : "aider les entreprises françaises à saisir les opportunités numériques et à se transformer". Le discours n’est pas très nouveau... Mais pour inciter les chefs d’entreprise à franchir le pas, l’organisation patronale déploie un nouvel outil : l'autodiagnostic numérique. Cible principale : les TPE et PME. Et une promesse : une évaluation en 10 minutes seulement. Un moyen de rassurer les entrepreneurs qui courent après le temps, mais surtout de leur faire prendre conscience du niveau de transformation (ou de non transformation) digitale de leur société. COMMENT ÇA MARCHE ? Concrètement, l’entrepreneur qui se rend sur le site www.diag-numerique.fr remplit un questionnaire basique en quatre étapes. A l’issue du test, il découvre son profil : "retardataire", "suiveur", "précurseur"... Et peut ensuite accéder aux étapes qu’il lui reste à franchir dans sa stratégie de digitalisation, mais aussi à des vidéos, témoignages et conseils d’autres entrepreneurs. La démarche est intéressante et plutôt salutaire. Reste à savoir si les patrons utiliseront cet outil. Une chose est sûre : l’autodiagnostic devra être précédé d’une sensibilisation renforcée. Le Medef en est conscient : "70% de chefs d’entreprises de PME/TPE estiment toujours que le numérique n’est pas stratégique, indique Olivier Midière, conseiller de Pierre Gattaz en charge du numérique. Nous devons les convaincre qu’il faut agir s’ils veulent rester compétitif". Et vite ! Dommage que l'organisation patronale n'ait pas participé à la consultation nationale organisée par le Cnnum lors du dernier trimestre sur... la transition numérique des PME. Etonnant de la part du partisan du "Chasser en meute".

GOUVERNEMENT Le gouvernement s'attaque aux inégalités homme-femme au travail le 04.10.2016 AFP Les hommes continuent de gagner en moyenne 19 % de plus que les femmes Laurence Rossignol en a fait l’une de ses priorités. La ministre des Droits des Femmes lance ce mardi un plan interministériel pour rééquilibrer les relations homme-femme en entreprise. Ecart de salaire, discrimination à l’embauche, sexisme, manque de mixité dans les filières… « Les discriminations et le

! 2

Page 3: 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 · Semaine 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 PATRONAT Le port de signes religieux freine l'évolution de carrière Le Figaro 7-10-2016 Le cinquième baromètre

manque de mixité ont un coût social et économique inacceptable pour notre société », a regretté la ministre dans un communiqué citant un récent rapport de France Stratégie sur le sujet. Pour Laurence Rossignol, l’objectif de ce premier plan interministériel 2016-2020 est de « parvenir à développer une culture de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes au travail », à travers quatre points : lutter contre les stéréotypes sexistes, améliorer l’accès à l’emploi des femmes, encourager le partage des responsabilités « domestiques » et prévenir les violences à l’encontre des femmes. Un label pour récompenser les bonnes pratiques Un label « Egalité professionnelle » viendra souligner les bonnes pratiques des entreprises concernant l’équilibre femme, homme, un observatoire de l’entrepreneuriat féminin sera également créé. Concernant la mixité professionnelle, le plan intégrera l’objectif du plan mixité 2014 visant à augmenter de 12 à 33 % d’ici 2025 les métiers mixtes dans les transports, le bâtiment et le numérique.

Faire appliquer le compte pénibilité, un casse-tête pour le gouvernement LE 05/10/2016 UN La ministre du Travail Myriam El Khomri dénonce les pressions des organisations patronales pour que les branches professionnelles ne publient pas leur référentiel pénibilité, pourtant prêts.

Supprimer ? Assouplir ? Imposer ? Contrôler ? Que peut réellement faire le gouvernement face au refus de certaines entreprises, branches professionnelles, organisations patronales, de mettre en œuvre le compte pénibilité ? Fin juin, quelques jours avant l'entrée en vigueur de six nouveaux facteurs de pénibilité, Pierre Gattaz avait affirmé que le compte pénibilité ne serait pas appliqué. "Nous ne savons pas comment faire", s'était-il justifié. Se prenant immédiatement une riposte cinglante de la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine : "Le Medef ne peut pas choisir les lois qu’il applique et celles qu’il n’applique pas". Ce mercredi matin, Myriam El Khomri, ministre du Travail, a dénoncé devant l’Association des journalistes de l’information sociale (AJIS) l’attitude des "organisations patronales (qui) mettent la pression sur certaines branches professionnelles pour que les référentiels ne sortent pas". Ces référentiels, en calculant l’exposition aux dix facteurs de pénibilité des salariés, métier par métier, doivent faciliter les déclarations des entreprises. "Esprit boutiquier" Selon la ministre, quatorze branches bloquent un référentiel pourtant prêt, afin de ne pas mettre un pied dans le dispositif. Dont la métallurgie. "Elles vont mettre en difficulté leurs propres entreprises. (…) J’invite les organisations patronales à leurs responsabilités. Qu’elles sortent de leur rôle politique et jouent leur rôle d'organisations professionnelles. L’esprit boutiquier est contreproductif et dangereux." Lors de ses rencontres bilatérales avec les organisations syndicales en septembre, Myriam El Khomri leur a confié la liste de ces quatorze branches professionnelles, les exhortant à se battre au sein des branches. Le gouvernement ne dispose pas d'autres armes pour faire appliquer rapidement cette réforme, symboliquement et politiquement importante pour François Hollande. Or le temps presse. Plus de comptes seront ouverts avant une éventuelle alternance politique en 2017, plus ce sera compliqué d’abroger la mesure. 520 000 salariés ont déjà capitalisé des points sur leur compte pénibilité, suite à l’entrée en vigueur des quatre premiers facteurs, en 2015. Difficile de leur reprendre ces droits acquis…"Non, le compte pénibilité ne sera pas abrogé", a d'ailleurs martelé la ministre. Selon son bilan, si quatorze branches bloquent, une dispose d'un référentiel pénibilité validé (distributeurs de boissons), quatre ont déposé une demande de validation (poissonniers et écaillers, machinisme agricole, commerce de gros et international, négoce de bois et matériaux de construction) et une vingtaine d’autres l’auront fait avant fin 2016.

EMPLOI Grosse colère du Medef sur les cotisations chômage Le 03/10 Les échos La ministre du Travail a achevé jeudi de consulter les partenaires sociaux. Un possible déplafonnement des cotisations chômage pour les hauts revenus, une mesure proposée par FO, provoque l’ire du patronat.

C'était le dernier des rendez-vous avec les partenaires sociaux que la ministre du Travail a lancé à la rentrée. C'était aussi l'un des plus compliqués. Myriam El Khomri a reçu jeudi en fin de journée le président du Medef, Pierre Gattaz, pour faire un point sur les dossiers sociaux. La perspective d'une ponction sur les fonds de la formation professionnelle, comme l'annonce de l'intégration dans le calcul des effectifs des entreprises des contrats en alternance (finalement exclue jeudi par le gouvernement), n'ont pas amélioré l'ambiance, déjà tendue par l'éventualité d'une intervention de l'exécutif sur l'assurance-chômage.

! 3

Page 4: 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 · Semaine 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 PATRONAT Le port de signes religieux freine l'évolution de carrière Le Figaro 7-10-2016 Le cinquième baromètre

Myriam El Khomri a pris cet été un décret pour proroger les actuelles règles qui la régissent jusqu'à ce que les partenaires sociaux s'accordent sur une nouvelle convention, ce qu'il les invite à faire cet automne. Mais le Medef bloque. Il exclut catégoriquement de discuter du sujet dont les syndicats ont fait une condition sine qua non : la sur taxation des contrats précaires, quand l'UPA et la CGPME sont sur la même position mais de manière « moins psychorigide », selon un dirigeant patronal. « Si c'est pour augmenter la taxation ce serait une catastrophe, s'il faut bouger des curseurs on peut en discuter », dit le président de la CGPME, François Asselin. Depuis le début des consultations, la ministre a très officiellement sondé les uns et les autres sur une réouverture de la négociation, mais aussi sur les mesures à prévoir si le gouvernement décidait de reprendre la main par décret. Pour l'heure, rien n'est tranché, d'autant que tout le monde n'est pas forcément sur la même longueur d'onde au sein de l'exécutif. Matignon se montre prudent, l'Elysée réticent et le ministère du Travail ouvert. Outre-la sur taxation des contrats court), la ministre a également évoqué une autre mesure aussi polémique, comme l'a révélé « Le Parisien » : le déplafonnement des cotisations chômage, proposé par FO lors de la négociation qui a échoué avant l'été. Les prélèvements effectués pour l'Unedic ne s'appliquent qu'à la part des salaires inférieure à 13.000 euros environ. La mesure, qui toucherait 100.000 salariés, rapporterait 651,3 millions d'euros, , selon une estimation réalisée à partir des données de l'INSEE, qui porte sur 2013. La suppression du plafonnement des allocations servies concernerait quelque 500 chômeurs par mois en moyenne et devrait logiquement aller de pair avec celle du plafonnement des cotisations. Elle ne coûterait que quelques dizaines de millions par an (64 selon une évaluation de l'Unedic de janvier 2014, portant sur les allocations de 2010). Une telle éventualité a provoqué la colère du Medef. « Stop au concours Lépine des idées absurdes », a-t-il tonné dans un communiqué publié quelques heures avant son rendez-vous avec Myriam El Khomri, qui fustige à la fois la sur taxation des contrats courts et le déplafonnement des cotisations chômage. « Ça ne va pas toucher beaucoup de PME ni beaucoup de chefs d'entreprise », réagit pour sa part François Asselin, concernant cette dernière mesure.

ECONOMIE

La Banque mondiale pointe les inégalités qui s'aggravent aux États-Unis et en Europe le 03/10/2016 Fig. Eco. Soucieuse des inégalités au sein de chaque pays, l'institution a regardé non seulement l'évolution des revenus des plus riches, mais également des 40% les moins lotis. Depuis 2008, ils ont diminué de façon absolue dans 12 pays de l'Union européenne, comme aux États-Unis.

Normalement la Banque mondiale, la première institution au monde pour l'aide au développement qui est son métier, s'intéresse au sort des pays les plus en retard et à la lutte contre la pauvreté extrême. Et sur ce point les nouvelles sont relativement bonnes. « Près de 800 millions de gens vivaient avec moins de 1,9 dollar par jour en 2013, c'est 100 millions de moins qu'en 2012 », soulignent ses experts, dans leur nouveau rapport annuel intitulé « Poverty and Shared Prosperity » (Pauvreté et prospérité partagée), publié dimanche soir. De même la Banque mondiale, dont le président Jim Yong Kim vient d'être renouvelé pour un second mandat de 5 ans, peut claironner que pour la première fois depuis deux siècles et le début de la première révolution industrielle, « les inégalités à l'échelle du monde se sont réduites à partir des années 1990 et cette période constitue une exception, car elles n'avaient cessé de s'élargir de 1820 à 1990 ». La raison en est bien sûr le redémarrage des pays émergents, et notamment la Chine et l'Inde, les deux plus grosses populations de la planète, qui ont contribué à réduire les inégalités entre l'ensemble des pays. On estime en particulier que 1,1 milliard de gens sont « sortis de l'extrême pauvreté », définie par un revenu individuel quotidien inférieur à 1,9 dollar.

La carte du monde de la dette : 40 ans d'évolution

! 4

Page 5: 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 · Semaine 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 PATRONAT Le port de signes religieux freine l'évolution de carrière Le Figaro 7-10-2016 Le cinquième baromètre

Mais après avoir dressé ce satisfecit lié à la mondialisation, la Banque mondiale doit reconnaître que «les inégalités au sein des pays eux-mêmes sont plus élevées aujourd'hui qu'il y a 25 ans». Ces inégalités se traduisent notamment par la croissance vertigineuse des revenus dans le haut de l'échelle. C'est le fameux «1%» des plus riches dont la part dans le revenu national a doublé depuis les années 1980 aux États-Unis, passant de 9% à 18%. Un phénomène beaucoup moins marqué en France et au Japon, où le centile des plus riches a vu sa part progresser de 7% à 9% du revenu national, depuis le début des années 2000 à aujourd'hui. Mais plutôt que de s'appesantir sur les chiffres des plus riches désormais bien connus, la Banque mondiale a regardé le sort des moins aisés, les 40% de chaque pays les moins bien lotis depuis 2008 et jusqu'en 2013. Et ce concept est original et sans doute plus significatif pour juger de la prospérité d'un État. Sur les 83 pays retenus, les plus importants par la population, il apparaît que dans 60 de ces États les revenus des 40% les moins favorisés ont continué de progresser, ce qui est relativement encourageant du fait que cette période intègre la grande récession de 2008-2009. Crise des dettes souveraines En revanche pour les 23 autres pays du panel, les « quatre déciles » les plus bas en matière de revenus, comme disent les analystes, ont vu leurs ressources diminuer de façon absolue entre 2008 et 2013. Cela a été le cas aux États-Unis, mais également dans douze pays de l'Union européenne, au Royaume-Uni et en Hongrie, ainsi que dans dix États membres de la zone euro (Chypre, Estonie, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Pays Bas, Portugal, Espagne). On retrouve en réalité tous les pays de l'Union monétaire européenne qui ont été touchés par la crise des dettes souveraines. Sans surprise la Grèce a été la plus durement frappée, avec un recul annuel de 10% en moyenne par tête, la baisse atteignant 2,9% en Italie, 2% au Portugal, 1,3% en Espagne. Et dans tous ces pays, à l'exception du Portugal, les 40% du bas de l'échelle ont subi des reculs de revenus plus importants que la moyenne de la population, ce qui signifie qu'aucun mécanisme de solidarité n'a joué dans la débâcle. Les inégalités se sont creusées par le bas, un phénomène de paupérisation caractérisé. Selon la Banque mondiale, la France et l'Allemagne y ont échappé, dans la mesure où les revenus par habitant ont continué de progresser. Pour les «40% » les moins bien lotis, la hausse a été de 0,19% par an en France et de 1,35% en Allemagne. On notera également que non seulement les Allemands s'en sont mieux tirés que les Français sur cette période 2008-2013, mais la société et l'économie allemande se sont révélées également plus favorables au bas de l'échelle. En France, un creusement relatif des inégalités En France, on a observé en effet un creusement relatif des inégalités dans la mesure où les «40% » ont vu leurs revenus progresser moins vite que la moyenne du pays (0,19% contre 0,39% ), alors que c'est l'inverse outre-Rhin (respectivement 1,35% pour les 40% les plus pauvres et 0,4% pour le total de la population). De même le sort des 40% du bas de l'échelle est comparativement meilleur dans l'absolu en Allemagne (28,35 dollars de revenu par jour en moyenne en 2013) qu'en France (26,83 dollars). Il semblerait donc que le salaire minimum qui n'a été introduit qu'en 2015 outre-Rhin ne constitue pas un gage de bien être décisif. Il n'est en tout cas pas banal que la Banque mondiale pointe désormais les inégalités au sein même des pays riches, ce qui n'était pas au départ sa vocation. Manifestement les débats sur les inégalités qui taraudent la société et la campagne électorale américaines n'y sont pas étrangers.

! 5

Page 6: 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 · Semaine 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 PATRONAT Le port de signes religieux freine l'évolution de carrière Le Figaro 7-10-2016 Le cinquième baromètre

Le FMI redoute une montée du protectionnisme AFP 5-10-2016 Le FMI prévoit une croissance mondiale de 3,1% cette année, de 1,7% dans la zone euro et de 1,3% en France, une croissance trop lente qui pourrait alimenter le protectionnisme. Les perspectives des pays émergents s'améliorent légèrement alors qu'elles tendent à s'essouffler dans les économies avancées. Les nouvelles prévisions de croissance économique pour l'ensemble des 191 pays membres du Fonds monétaire international ne sont guère enthousiasmantes. « Prise comme un tout, l'économie mondiale avance comme un crabe », estime Maurice Obstfeld qui a présenté ce mardi à Washington sa copie. Par cette expression imagée, l'économiste en chef du FMI exprime les déceptions à répétition de l'organisation financière internationale qui passe au peigne chaque semestre, au printemps et à l'automne, les perspectives économiques de la planète. Cette année le PIB mondial devrait progresser globalement de 3,1% , et de 3,4% en 2017. De tels rythmes peuvent sembler certes fort satisfaisants à l'aune des taux de croissance que connaît par exemple l'Europe depuis une dizaine d'années. Sauf qu'ils se rapportent à l'économie mondiale dans son ensemble. Or compte tenu du rattrapage des pays émergents et des besoins des économies en développement, les experts considèrent qu'en deçà d'un taux de 2,5%, l'économie mondiale est quasiment en récession. Il est donc essentiel de bien distinguer les 39 pays avancés (États-Unis, Europe, Japon, etc.) qui devraient pour leur part progresser de 1,6% en 2016 (et de 1,8% en 2017), alors que les 151 autres économies, de la Chine à l'Afrique, afficheront cette année une augmentation globale de leur PIB de 4,2%. Le FMI rappelle par ailleurs que ce second groupe - les émergents ou « en développement » - pèse désormais 57,6% de l'économie mondiale, contre 42,4% seulement pour les pays avancés. Croissance du PIB américain revue à la baisse Or c'est principalement pour ces derniers que les perspectives ne cessent de décevoir, non seulement les experts, ce qui n'a guère importance en soi, mais surtout leurs populations. « Le spectre d'une stagnation persistante, particulièrement dans les économies avancées, pourrait nourrir les appels populistes et les restrictions des échanges sur le commerce et l’immigration », reconnaît Maurice Obstfeld. Le FMI a ainsi été amené à revoir en forte baisse, à 1,6%, la croissance du PIB américain en 2016, au lieu des 2,4% envisagés en avril dernier. La raison tient semble-t-il à la faiblesse des investissements des entreprises. Pour l'Europe la situation n'est guère plus souriante. La reprise qui avait atteint 2% dans la zone euro en 2015 tend à s'essouffler, retombant à 1,7% cette année et 1,5% l'an prochain. Au passage on remarque que la France se situe en deçà de la moyenne européenne, avec un taux de croissance d'à peine 1,3% pour les trois années 2015-2016 et 2017. Quant au Royaume-Uni, plutôt bien loti ces dernières années (2,2% de croissance en 2015), le FMI prévoit que le Brexit commencera réellement à mordre l'an prochain, ce qui l'a amené à diviser par deux sa prévision de croissance pour l'économie britannique en 2017 (1,1%). Pour les pays émergents ou en développement, l'horizon tend en revanche à s'éclaircir. « La croissance va s'accélérer pour la première fois depuis six ans, à 4,2% en 2016, et l'an prochain elle est attendue à 4,6% ». La Chine continue d'enregistrer une légère baisse de régime du fait de son évolution délibérée d'une économie hyper industrielle vers une société mieux orientée sur les services. Le PIB chinois qui avait progressé de 6,9% en 2015, devrait croître de 6,6% cette année et de 6,2% en 2017. L'Inde continue de caracoler en tête de tous les « grands pays » (terme du FMI) avec un taux de croissance de 7,6% pour les trois années sous revue. Le tableau reste fort contrasté sur les autres continents. La Russie sort péniblement de la récession (1,1% de croissance 2017), tout comme le Brésil (0,5%). Mais le Nigeria voit son économie se contracter de 1,7% cette année, l'Afrique du Sud stagner (+0,1%), et le Venezuela s'enfonce dans la dépression, son PIB aura plongé de 10% en 2016. Les pays pétroliers continuent de souffrir (1,1% de croissance à peine en Arabie Saoudite), même si la stabilisation des prix du pétrole laisse entrevoir des jours un peu meilleurs. De même le paysage est disparate dans l'Afrique saharienne pénalisée par la chute des matières premières. Quelques pays s'en tirent toutefois plutôt bien, l'Éthiopie, le Kenya et le Sénégal parvenant à croître de plus de 5% l'an. Huit ans après la grande récession de 2008-2009, «la reprise mondiale reste faible et précaire », estime le FMI. Il en appelle les gouvernements à mener « des politiques coordonnées », et surtout à ne pas fermer leurs frontières. « Il est vital de défendre les perspectives d'intégration dans le commerce mondial », recommande Maurice Obstfeld, l'économiste du FMI dont les bureaux se situent à quatre blocs de la Maison Blanche à Washington.

La France redevient la cinquième économie mondiale grâce au Brexit 6-10-2016 les échos

! 6

Page 7: 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 · Semaine 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 PATRONAT Le port de signes religieux freine l'évolution de carrière Le Figaro 7-10-2016 Le cinquième baromètre

La livre sterling a perdu 15% vis-à-vis de l'euro et du dollar depuis le référendum sur le Brexit. Conséquence, la France qui avait été rétrogradée en 2014 au sixième rang dans le classement mondial des PIB repasse devant le Royaume-Uni. La livre sterling n'a jamais été aussi faible depuis le référendum des Britanniques qui se sont prononcés le 23 juin pour la sortie de leur pays de l'Union européenne. La devise anglaise est tombée au plus bas sur les marchés des changes, tant vis-à-vis du dollar que de l'euro, perdant 15%. À 1,27 dollar américain, le sterling n'avait pas connu un tel niveau depuis 1985. Cette nouvelle dégringolade est la réaction des marchés aux déclarations de Theresa May, le chef du gouvernement, qui a annoncé le week-end dernier devant le congrès du parti conservateur qu'elle déclencherait d'ici à la fin du mois de mars 2017 la procédure de divorce avec l'Union européenne. Ce qui ouvre la voie à une sortie du Royaume-Uni début 2019. Même si elle a assuré que la transition se ferait «en douceur», les marchés craignent que cela ne débouche sur un «Brexit dur». Paradoxalement la chute du sterling s'est accompagnée d'une remontée des cours des sociétés britanniques cotées à la Bourse, d'environ 15% également. Cette hausse traduit un double phénomène. D'une part la dévaluation de la monnaie constitue un facteur positif pour la compétitivité des entreprises britanniques. Et d'autre part les cotations à la Bourse de Londres se font en livre sterling. Comme les investisseurs raisonnent toujours implicitement dans une monnaie unique (le dollar) pour comparer leurs placements à l'échelle internationale, dès qu'une devise baisse les cours des valeurs boursières qui sont cotées dans cette unité monétaire tendent mécaniquement à se réapprécier. Il s'agit d'une compensation quasi automatique et purement comptable. En revanche le recul de la livre entraîne de façon tout aussi mécanique une dévalorisation de l'économie britannique dans son ensemble, et donc de son Produit intérieur brut (PIB) qui en est la mesure. Du coup le PIB britannique qui était repassé devant le PIB français en 2014-2015 à la suite de la dépréciation de l'euro, mais aussi d'une croissance régulièrement plus forte outre Manche qu'en France, se trouve aujourd'hui pénalisé. « La France redevient le cinquième PIB mondial devant le Royaume Uni », titrait lundi le Financial Times sur son site Web. Dans l'esprit de la Bible quotidienne des milieux d'affaires européens, cette remarque se veut un avertissement à l'adresse des décideurs politiques du Royaume Uni. Le pays risque gros avec le Brexit pour sa prospérité économique. Et bien au-delà des classements des PIB qui ne sont que l'écume des choses.

INTERNATIONAL USA : Les jeunes Américains travaillent plus et gagnent moins qu'en1980 le 06/10/16 AFP/ NO Les jeunes travailleurs aux Etats-Unis gagnent moins que la génération précédente au même âge alors que pourtant ils travaillent plus, selon une étude du Pew Research Center publiée ce jeudi. Le salaire médian des 16-24 ans, qui était de 28.131 dollars par an en 1980, a baissé de 11% en 35 ans. Le salaire annuel médian pour cette tranche d'âge n'était plus que de 25.000 dollars en 2015, selon les derniers chiffres du ministère du Travail épluchés par le centre d'études. Dans le même temps, les plus âgés, au-delà de 65 ans, gagnent beaucoup plus qu'en 1980. La paye médiane, pour ceux qui ne sont pas encore à la retraite, a grimpé de 37%, passant de 36.483 dollars par an en 1980 à 50.000 dollars en 2015. Ceux dans la tranche d'âge de 55 à 64 ans ne gagnent que 10% de plus qu'en 1980. Tous âges confondus, le salaire horaire moyen, ajusté de l'inflation, est passé de 19 dollars en 1990 à 22 dollars en 2015, soit une augmentation de 16% en 25 ans. Du côté du temps de travail, les Américains consacrent de plus longues heures au travail qu'en 1980. La durée moyenne de travail hebdomadaire est de 38,7 heures en 2015, contre 38,1 heures en 1980. Le nombre de semaines travaillées par an a aussi sensiblement augmenté sur la même période, passant de 43 à 46,8 semaines. Suivant ce courant, les avantages sociaux ont aussi régressé. Quelque 69% des salariés sont assurés médicalement par leurs employeurs contre 77% en 1980. Quant à la retraite, seulement 45% des employés bénéficient de contributions de leurs employeurs à un plan retraite, contre 57% en 2001 et 50% en 1980.

EUROPE

La Suède expérimente la semaine de 30 heuresmyeurope Sept-Octobre 2016 Si la semaine de 30 heures n'est encore généralisable en Suède, certaines expérimentations locales démontrent les bénéfices sur la qualité du travail et la productivité des salariés. Si la France s'interroge sur la sortie éventuelle des 35 heures, et qu'elle vient, avec la loi el-Khomri, de libéraliser encore davantage le marché du travail, tous les pays d'Europe ne suivent pas cette voie. C'est le cas, notamment, de la Suède, où la semaine de 30 heures est expérimentée localement. Dans ce

! 7

Page 8: 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 · Semaine 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 PATRONAT Le port de signes religieux freine l'évolution de carrière Le Figaro 7-10-2016 Le cinquième baromètre

pays, les expériences de réduction du temps de travail (RTT) sont légion depuis deux décennies. Elles concernent les salariés du public comme du privé. Ainsi, la maison de retraite de Svartedalen, à Göteborg, les personnels et aides-soignantes déclarent un sentiment de bien-être supérieur de 20% à ceux de leurs collègues travaillant 40 heures au sein d'autres établissement. Non seulement la santé des salariés s'améliore-t-elle, mais la commune, qui gère l'établissement, y trouve aussi son compte, puisque l’absentéisme s'est effondré. Autre exemple similaire à Stockholm, au sein des urgences de l'hôpital Karolinska-Huddingue, où infirmiers et aides-soignantes peuvent désormais travailler 32 heures au lieu de 38, et ce sans perdre de salaire. Baisser la charge de travail des personnels soignants a permis de recruter vingt infirmières supplémentaires et de faire baisser le rythme de travail. Le privé est lui aussi concerné Ces expérimentations de RTT ne concernent pas que le secteur public. Ainsi d'un garage Toyota, près de Göteborg qui, dès 2002, a raccourci la journée de travail afin de mettre sur pied deux équipes, permettant de servir plus de clients tout en augmentant son chiffre d'affaires. La Suède n'est pourtant pas l'eldorado pour ceux qui souhaitent travailler moins. Ces aménagements ont un coût, en grande partie supporté par les employeurs qui les adoptent. Une généralisation des 30 heures par semaine n'est donc pas à l'ordre du jour. « Il n'y a pas assez d'argent pour financer une telle réforme, selon l'économiste Klas Eklund. L'exemple des 35 heures en France montre qu'il est difficile de travailler moins en restant compétitif dans la mondialisation ». Après les Français et les Finlandais, les Suédois sont, en effet, les Européens qui travaillent déjà le moins.

UE : Ça se passe en Europe : le français, deuxième langue étrangère la plus étudiée après l’anglais Le 03/10 le échos 

� Quelque 84% des élèves du primaire au sein de l’UE apprennent une langue étrangère, un total en hausse.

Très loin derrière l’anglais, le français est désormais plus enseigné que l’allemand, dans le primaire comme dans le secondaire. « Maîtriser une autre langue, c'est comme posséder une seconde âme » : à l'image de Pierre Moscovici sur Twitter, il était de bon ton hier à Bruxelles de citer Charlemagne, à qui la Commission européenne a emprunté la formule pour célébrer l'édition 2016 de la journée européenne des langues. Selon des données publiées à cette occasion par Eurostat, c'est désormais le cas de 84% des élèves dans l'Union européenne, soit 18 millions d'enfants de 5 à 11 ans, un total en progression de trois points en un an.

DES DIFFÉRENCES SENSIBLES SELON LES PAYS La quasi-totalité des élèves sont concernés dans une dizaine d'Etats membres, dont la France, l'Espagne, L'Italie, l'Autriche et la Pologne. Certains pays de l'Est sont à la traîne (Hongrie, Lettonie, Lituanie, Slovénie) tout comme, contrairement aux idées reçues, des pays du Nord, comme le Danemark, la Finlande et l'Allemagne (66% des élèves « seulement » sont concernés outre-Rhin). Le Portugal et la Belgique, avec à peine un élève sur trois apprenant une langue étrangère, se partagent le bonnet d'âne. Sans surprise, l'anglais est de très loin la langue étrangère la plus étudiée, avec 79,4% des élèves concernés. Mais le français, étudié par 3,1% des élèves, occupe désormais la deuxième place, détrônant ainsi l'allemand par rapport à la précédente édition de cette étude , dévoilée l'an passé. L’anglais peu dominant en Europe

! 8

Page 9: 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 · Semaine 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 PATRONAT Le port de signes religieux freine l'évolution de carrière Le Figaro 7-10-2016 Le cinquième baromètre

D’autre part, cette écrasante prédominance ne reflète aucunement la réalité linguistique européenne. Si l’on considère la langue maternelle des populations en y ajoutant une estimation du nombre de citoyens étrangers pratiquant couramment cette langue, on découvre que l’anglais – pourtant partout enseigné – n’est pas si dominant que cela avec environ 150 millions de locuteurs en Europe. L’allemand est pratiqué par 125 millions de personnes, le français par 90 millions, l’Italien par 67 millions et l’Espagnol par 57 millions. Cette diversité linguistique n’est aucunement prise en compte à l’école puisque l’Allemand est quatre fois moins enseigné que l’anglais et l’Italien 12 fois moins que l’Espagnol. En somme, l’utilitarisme économique international détermine l’apprentissage des langues en Europe et nullement la volonté de favoriser la connaissance et le rapprochement des cultures au sein de l’Union. Un point pourtant essentiel à la construction d’une Europe politiquement intégrée. Le français devant l’allemand et l’espagnol, l’italien ignoré

A tous les niveaux d’éducation en langue, le français occupe la deuxième place, mais bien sûr très loin derrière l’anglais. En ce qui concerne le premier cycle de l’enseignement secondaire (le collège en France), niveau où l’apprentissage des langues étrangères est le plus généralisé, le français était enseigné en 2014 à six millions d’élèves européens, soit 33,7% des élèves de ce cycle à l’exclusion du Royaume-Uni. Assez loin derrière le français, l’Allemand vient en troisième position avec 23%, suivi de l’Espagnol, 13%. Les deux langues suivantes sont déjà confidentielles, le russe totalisant 2,7% et l’italien 1,1%. La désaffection pour la langue de Dante – parlée par 13% des habitants de l’Union – démontre que la motivation culturelle ne joue pratiquement plus aucun rôle dans le choix des langues. Deuxième langue la plus fréquemment choisie, le français fait un tabac à Chypre et en Roumanie, ou plus de 80% des élèves du premier cycle l’étudient, mais également en Italie et au Portugal (respectivement 67% et 64% des élèves). De façon moins hégémonique, elle est également la deuxième langue en Espagne (41%) et en Allemagne (24%). Signalons aussi que le français est logiquement la première langue enseignée au Royaume-Uni (25% des élèves) et en Irlande (60%) ainsi qu’en Belgique néerlandophone où elle est obligatoire du fait du bilinguisme du pays. Quant à l’Allemand, c’est la deuxième langue au Danemark et dans pratiquement tous les pays de l’Est européen. L’espagnol est la deuxième langue enseignée en France, au Royaume-Uni et en Suède. Enfin, le russe est la deuxième langue enseignée dans les pays baltes tandis que l’italien ne se hisse à ce niveau que dans le micro-Etat de Malte. Des progrès, mais... Ces tendances se retrouvent dans l'enseignement secondaire. La quasi-totalité des élèves européens apprennent alors l'anglais et le français, étudiés par un tiers d'entre eux (soit 4,9 millions de personnes), y confirme son rang de deuxième langue étrangère la plus enseignée en Europe, devançant assez largement l'allemand (23,1%) et l'espagnol (13,1%). Plus d'un élève sur deux s'essaie ainsi à la langue de Molière en Irlande, en Italie, aux Pays-Bas, au Portugal. En Roumanie, ce sont même près de neuf élèves du secondaire sur dix qui s'y mettent. Ces progrès auprès de la jeunesse confirment la tendance globale en Europe, avec désormais plus d'un Européen sur deux (54%) qui parlent au moins une langue étrangère, et même un sur quatre qui pratique au moins deux autres langues que la sienne. Tibor Navracsics, commissaire européen à l'Education et à la Jeunesse, se félicite de ces « progrès » mais insiste sur « la nécessité de renforcer l'étude de langues étrangères autres que l'anglais ". L'étude pointe enfin que le russe, couramment enseigné dans les Etats baltes, s'affirme largement comme la langue extra-UE la plus étudiée, avec près de 500.000 élèves concernés dans le secondaire Le vilain petit canard britannique Au final, les tendances en matière d’enseignement des langues apparaissent assez similaires dans tous les pays de l’Union. Un pays fait cependant exception : le Royaume-Uni. Partout ailleurs, l’enseignement des langues vivantes étrangères est complètement généralisé puisqu’il concerne 82% des élèves du primaire et 98% des élèves du premier cycle du secondaire. Outre-Manche, au contraire, cet enseignement n’a cessé de se réduire depuis 20 ans : il concernait, en 1995, 74% des élèves mais cette proportion est tombé à 48%. Moins d’un élève sur deux apprend une langue étrangère outre-Manche ! La prévalence mondiale de plus en plus marquée de l’anglais est évidemment pour beaucoup dans cet effondrement. Mais les efforts récents du gouvernement britannique pour redresser la barre sont également d’une efficacité relative puisque les directives du ministère de ne s’imposent pas au « free schools » qui se sont beaucoup développées.

! 9

Page 10: 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 · Semaine 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 PATRONAT Le port de signes religieux freine l'évolution de carrière Le Figaro 7-10-2016 Le cinquième baromètre

En outre, les autorités mettent désormais l’accent sur l’apprentissage des nouvelles langues porteuses comme l’arabe, le chinois, le bengali ou le turc. Cela est inquiétant pour l’apprentissage du français qui n’est plus enseigné qu’à 25% des jeunes britanniques contre 47% il y a vingt ans.

UE : Les apprentis ont leur « Erasmus » le 04/10/2016 La Croix

Un programme expérimental de mobilité longue pour les apprentis démarre début octobre. Ses objectifs : valoriser leur parcours et leur donner le goût de l’Europe, au même titre que les étudiants Destination Joensuu, ville finlandaise bordée de lacs et de forêts, non loin de la frontière russe. « Il paraît que c’est très beau », sourit Dimitri Vigneau, qui s’apprête y partir dans trois semaines. Titulaire d’un CAP pâtisserie chez les Compagnons du devoir, à Bordeaux, ce jeune homme de 21 ans sera accueilli durant six mois dans un établissement de formation finlandais pour apprendre la langue et les spécialités pâtissières locales, avant de passer à la pratique dans une entreprise

Offrir aux apprentis la même chose qu’aux étudiants Dimitri fait partie des 145 apprentis (dont 75 Français) qui partiront dans un pays européen dans le cadre d’un programme expérimental de mobilité longue lancé ce mois-ci par l’association Euro App’(European Apprenticeship Programme). Le but de ce dernier est de permettre aux apprentis de profiter aussi longtemps d’Erasmus + (1), le programme de mobilité européenne pour les jeunes, que les étudiants. Alors qu’actuellement la durée moyenne de séjour des apprentis est de 28 jours – contre 6 à 7 mois en moyenne pour les étudiants –, Euro App’ vise à leur permettre de partir six à douze mois. « Le Brexit a apporté un coup d’accélérateur à notre projet, explique Antoine Godbert, ancien directeur d’Erasmus + en France et président d’Euro App’, née le 7 juillet dernier. Face à la montée du scepticisme des jeunes non étudiants vis-à-vis de l’Union européenne, on s’est dit que les apprentis devaient bénéficier des mêmes avantages que les autres en expérimentant une mobilité longue en Europe ». Des obstacles essentiellement juridiques Cette expérimentation, soutenue dès le départ par Jean Arthuis, député européen et président de la Commission des budgets, réunit 33 centres de formation professionnelle issus de douze pays de l’Union européenne, dont les prestigieux Compagnons du Devoir. Financée par la Commission européenne, elle dotera chaque apprenti d’une enveloppe moyenne de 5 400 € pour financer sa formation, sa préparation linguistique et éventuellement combler les déficits de certains pays en matière de sécurité sociale. « Les premiers obstacles sont d’ordre juridique, explique Antoine Godbert. Le statut de l’apprenti et la structuration de la formation varient énormément d’un pays à l’autre. » En attendant qu’un contrat d’apprenti européen puisse voir le jour, l’association organise ces départs au cas par cas et espère tripler voire quadrupler le nombre de jeunes concernés l’an prochain. Autonomie et confiance en soi Florient Hallenau, 19 ans, titulaire d’un bac professionnel cuisine en alternance, partira début novembre pour une année en Hongrie. Un pays où il avait déjà effectué un séjour de trois semaines durant sa formation. « J’avais adoré découvrir un nouveau pays, confie ce Vendéen qui souhaite un jour ouvrir son propre restaurant. C’est important de sortir de son cocon pour grandir et se donner tous les atouts pour réussir. » Pour Vincent Ledauphin, responsable des programmes européens au CFA des 3 villes de la Mayenne, à Laval, effectuer de longs séjours a tout son sens dans les métiers de l’hôtellerie et de la restauration, « cosmopolites par excellence ». Dans son CFA, une vingtaine d’apprentis partent chaque année en Europe pour de courts séjours. « Il faut les accompagner et les rassurer. Certains ne sont jamais allés à Paris, ni même à Nantes, confie-t-il. Mais à leur retour, on voit la différence en matière d’autonomie et de confiance en soi. D’ailleurs certains patrons sont convaincus et les encouragent à partir ». Valoriser l’apprentissage en France

! 10

Page 11: 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 · Semaine 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 PATRONAT Le port de signes religieux freine l'évolution de carrière Le Figaro 7-10-2016 Le cinquième baromètre

Rapprocher l’expérience des apprentis de celle des étudiants peut aussi favoriser la reconnaissance de l’apprentissage en France. « Il est vrai qu’en Allemagne, en Scandinavie ou dans les États Baltes, cette voie est valorisée, contrairement aux pays latins », constate Antoine Godbert. Dimitri se sent pleinement européen, même si à ses yeux « il faudrait réformer certaines choses ». Il compte bien faire valoir le modèle d’apprentissage français. « Nous sommes l’un des pays où les apprentis sont les mieux payés et c’est une très bonne voie d’insertion », souligne celui qui rêve d’ouvrir son propre « bar à pâtisseries, avec des gâteaux préparés sous les yeux des clients ».

JURISPRUDENCE Le « RSA contre bénévolat » déclaré illégal le 05/10/2016 AFP La justice a interdit mercredi 5 octobre au conseil départemental du Haut-Rhin de conditionner le versement de cette allocation à une activité non rémunérée. Sur la très polémique querelle de l’« assistanat », c’est un bras de fer juridique qui ne fait que commencer. Mercredi 5 octobre, le conseil départemental du Haut-Rhin a perdu une première manche, alors que son projet de conditionner le versement du RSA à sept heures de bénévolat par semaine à partir de janvier prochain vient d’être interdit par le tribunal administratif de Strasbourg. La question prioritaire de constitutionnalité (QPC) déposée par le département, invoquant la « libre administration des collectivités locales », a été rejetée dans la foulée. Des conditions d’accès définies par la loi « Si le RSA est attribué par le président du conseil départemental et que le département en assure le financement, les conditions pour bénéficier du revenu de solidarité active sont toutefois exclusivement définies par le code de l’action sociale et des familles », a justifié le juge dans un communiqué. Or, ce dernier ne prévoit pas d’imposer une quelconque activité aux bénéficiaires. Le préfet d’Alsace, qui a attaqué cette décision, a donc emporté sa première bataille. « On mettra (la mesure) en place au 1er janvier, mais on verra selon quelles modalités. » Il n’exclut pas l’établissement d’un « contrat d’engagement réciproque » entre l’allocataire et la collectivité. « Si le bénéficiaire accepte de le signer, on peut prévoir un engagement bénévole », a estimé. Un problème d’abord financier Les associations engagées contre l’exclusion se félicitent de la décision du tribunal administratif. « Le RSA doit rester un revenu minimum vital soutenant les démarches d’insertion des personnes qui ne peuvent se réaliser avec des heures de bénévolat imposées », estime la Fnars. Pour cette fédération d’organisations de solidarité, « conditionner l’allocation, c’est d’abord espérer réduire le nombre de bénéficiaires grâce aux sanctions ». Elle demande à l’État et aux départements de « reprendre les discussions afin d’assurer un financement pérenne et équitable de cette allocation de solidarité ». Depuis la décentralisation de 2004, les transferts financiers de l’État pour couvrir ces dépenses se sont rapidement révélés insuffisants pour couvrir la totalité des dépenses, les départements devant assumer le « reste à charge ». En 2015, le taux de couverture du RSA par l’État était de 61,3 %, contre 90,4 % en 2009, selon des chiffres dévoilés cette semaine par l’Observatoire national de l’action sociale (Odas).

SOCIAL Une campagne pour l'égalité des mamans au travail le 03/10/2016 Fig. Eco. La CGT des cadres (Ugict-CGT) lance ce lundi une campagne visant à montrer les « discriminations » dont sont victimes les mères de famille au travail, à l'occasion de la semaine de l'égalité professionnelle femmes-hommes. « Ça va être compliqué de vous garder ... » : La CGT des cadres (Ugict-CGT) lance ce lundi une campagne visant à montrer les « discriminations » dont sont victimes les mères de famille au travail, à l'occasion de la semaine de l'égalité professionnelle femmes-hommes. Intitulée « #viedemère, avoir une carrière, c'est toute une histoire », cette campagne illustrée par des affiches et des tracts invite les femmes, mais aussi les hommes, à partager sur les réseaux sociaux les petites phrases entendues au quotidien et les situations vécues au travail. *

Comment FO veut séduire les salariés des très petites entreprises le 04/10/2016 Fig. Eco.

! 11

Page 12: 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 · Semaine 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 PATRONAT Le port de signes religieux freine l'évolution de carrière Le Figaro 7-10-2016 Le cinquième baromètre

FO va distribuer 1,5 million de flyers et passer des spots radio pour convaincre les salariés de TPE de voter pour elle en fin d'année. Son secrétaire général estime qu'il est difficile de mesurer l'impact de la mobilisation contre la loi Travail sur cette élection. Les élections professionnelles dans les TPE (entreprises de moins de 11 salariés) approchent à grand pas. Du 28 novembre au 12 décembre, les 4,5 millions de salariés travaillant dans les très petites entreprises seront appelés à voter pour le syndicat de leur choix. Ce vote ne sera pas sans impact. Certes, il n'existe pas de délégués du personnel (DP) et de comité d'entreprise (CE) dans ces petites sociétés. Mais les voix qu'auront recueillies les différentes centrales dans les TPE viendront s'ajouter à celles récupérées, entre 2013 et 2017, lors des élections des DP et des CE dans les entreprises plus grandes. En mars 2017 sera alors établi, grâce à ce pointage général, le poids respectif des différentes organisations syndicales françaises.

Enjeu fort pour la CGT et la CFDT, moins pour FO En 2012, lors du précédent scrutin, la CGT avait réussi à maintenir sa première place dans le privé grâce à son bon score dans les TPE. La centrale de Philippe Martinez espère faire de même cette année. La bataille s'annonce rude avec la CFDT, qui compte rattraper son retard dans les TPE pour devenir en 2017 le premier syndicat dans les entreprises. Ce qui constituerait une révolution dans le paysage syndical français, marqué depuis plus d'un siècle par la domination de la CGT. Troisième acteur de la vie syndicale, FO se tient à l'écart de cette compétition. « Nous espérons progresser aux élections TPE mais nous ne nous sommes pas donnés d'objectif chiffré », a déclaré lundi en conférence de presse son secrétaire général, Jean-Claude Mailly. Qui estime que FO restera troisième. L'organisation va tout de même distribuer 1,5 million de flyers. S'y ajouteront des encarts dans la presse locale ou des spots radio, toujours sur les stations locales. FO compte aussi sur l'impact de son site de renseignements dédié aux questions des salariés des TPE, info-tpe.fr. « Il est difficile de savoir quel sera l'effet de la mobilisation contre la loi Travail dans ces élections TPE. Mais sur le terrain, je reçois un bon accueil », note Jean-Claude Mailly.

Forte abstention en 2012 Le plus difficile sera de convaincre les salariés de voter. En 2012, lors du précédent scrutin TPE, la participation n'avait été que de 10,4%! Il est vrai que l'intérêt n'est pas direct pour les participants, puisque, contrairement aux salariés des entreprises plus grandes, ils n'élisent pas des personnes - DP ou CE - qui seront actives dans leur entreprise. Les élus des TPE siégeront dans des commissions paritaires régionales, au rôle seulement consultatif. Et il est peu probable que l'enjeu plus global et politique - la représentativité syndicale - passionne les foules. De même, les syndicats peuvent avoir des difficultés à afficher des visages sur leurs tracts électoraux. Dans ceux de FO, il en manque parfois. Une raison à cela : si certaines personnes ne sont pas élues dans les commissions paritaires régionales, leur liste n'ayant pas recueilli assez de voix, elles ne sont protégées de tout licenciement que six mois après l'élection. Les membres des commissions seront eux protégés tout au long de leur mandat, comme les DP et CE.

Peut-on encore miser sur la négociation collective ? 04 Octobre 2016 Métis Promue, en dépit d'une méthode assez désastreuse, par la récente et décriée loi Travail, la négociation collective est pourtant assez malade. Ses techniques, ses méthodes, ses acteurs, ses résultats sont à la peine et, à l'exception de la Belgique, de l'Autriche et des pays nordiques, la situation a tendance à se dégrader. Malgré de beaux restes, l'Allemagne elle-même n'est pas épargnée. L'Europe centrale et les pays méditerranéens traversent eux des périodes très critiques. Une conférence organisée il y a quelques semaines à Lyon (notamment par Astrees et l'Université Lyon II) a contribué à objectiver ce diagnostic. Sauf exception, le nombre de travailleurs couverts par ce type d'accords est en baisse et dans certains pays comme le Portugal, la Grèce ou la Pologne, celle-ci est drastique. A l'inverse de la France, peu de pays usent des techniques d'extension considérant souvent que le faible poids des organisations patronales ou syndicales ne les autorise pas à rendre générales des normes négociées par des groupes trop minoritaires. La négociation salariale, noyau s'il en est des rapports collectifs de travail perd du terrain quand elle n'est pas devenue résiduelle : la fameuse décentralisation de la négociation y est pour beaucoup, en particulier quand elle a été imposée par la Troïka. Et l'on pourrait y ajouter la schizophrénie pour ne pas dire l'hypocrisie du niveau communautaire : si l'on continue à célébrer les vertus du dialogue social, les recommandations de l'UE en faveur d'une modération salariale et d'une flexibilité sans sécurité sont, elles, émises de façon beaucoup plus contraignante. En conséquence, si la négociation salariale pèse encore sur les rémunérations dans certaines entreprises, elle devient de moins en moins prégnante au niveau sectoriel comme au niveau interprofessionnel. Enfin la déconnection entre salaires négociés et salaires réels, entre salaires et autres types de revenu, ou encore l'individualisation croissante des rémunérations prennent un poids non négligeable.

! 12

Page 13: 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 · Semaine 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 PATRONAT Le port de signes religieux freine l'évolution de carrière Le Figaro 7-10-2016 Le cinquième baromètre

La diversification des statuts de l'activité alimente ces phénomènes : l'exclusion dans certains pays des contrats atypiques, la montée des travailleurs indépendants et autres free-lances, en particulier dans les activités à fort contenu numérique, minent la place de la négociation. Enfin la mobilisation des salariés faiblit : le taux de syndicalisation est en baisse, la représentation de certains intérêts - femmes, jeunes, migrants - reste très en deçà de ce qui pourrait être attendu. Et l'enthousiasme à négocier des clauses défensives reste très limité. Le cas de la France, avec des dispositions récentes inutilisées, est ici emblématique. Enfin, la diversification des thèmes de la négociation reste fragile. Si c'est le cas des grandes entreprises, cela percole difficilement ailleurs qu'il s'agisse des branches ou, bien entendu, des entreprises de taille plus petite. Beaucoup de ces phénomènes ne sont pas nouveaux. Et les attribuer à la crise ou à la responsabilité des politiques néolibérales européennes est très insuffisant. Le retard pris par les acteurs, en particulier syndicaux, à prendre la mesure des mutations du travail, la crispation sur des cadres institutionnels existants mais souvent dépassés, le défaut de stratégie, de combativité face à une grammaire néolibérale teintée de nouvelles technologies et de concepts alternatifs. De même l'appel à moins de législation et plus de négociations doit être soumis à un examen critique : ce que l'on constate aujourd'hui en Europe c'est plus de législation - nationale et pas européenne - et moins de négociation. Bref, à maints endroits, la situation est devenue plus que critique et la négociation collective, en dépit de déclarations répétitives sur le rôle du dialogue social, moribonde. En France nous n'en sommes pas tout à fait là. Depuis plus de 30 ans, la loi s'est efforcée, non sans mal et sans résistances multiples, de faire plus de place à l'accord collectif. Le pari posé par le rapport Combrexelle et par la loi Travail vont aussi en ce sens. Mais les acteurs sont-ils vraiment prêts à s'en emparer et à se restructurer pour y faire face ? Les vraisemblables futures alternances et le comportement des acteurs patronaux permettent d'en douter. La division profonde du syndicalisme - sur fond de désyndicalisation continue - aussi. Il ne faut pourtant pas désespérer et certaines bonnes pratiques belges, allemandes, britanniques ou nordiques relatives à la syndicalisation des jeunes ou des travailleurs du numérique montrent que l'on peut agir et que cela marche. Il est donc temps de quitter les postures caricaturales qui se sont déployées lors de la loi Travail et de se mettre à l'ouvrage. Mais le temps presse : le rouleau compresseur de la nouvelle économie n'a pas encore vu surgir de contrepoids de contre-pouvoir sérieux en matière sociale.

Les retraites des fonctionnaires sont, un peu, moins avantageuses qu’avant le 06/10/2016 La Croix/ Les échos

!

! 13

Page 14: 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 · Semaine 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 PATRONAT Le port de signes religieux freine l'évolution de carrière Le Figaro 7-10-2016 Le cinquième baromètre

!

Les retraites du public et du privé se sont beaucoup rapprochées depuis quinze ans, souligne un rapport des magistrats de la Cour des comptes Pour la Cour des comptes, supprimer le régime des fonctionnaires n'est pas une bonne idée Dans un rapport sur les pensions des fonctionnaires, la Cour des comptes plaide pour la création d'une caisse de retraite pour les fonctionnaires de l'Etat, comme il en existe une pour les collectivités locales et les hôpitaux. On le sait, les réformes des retraites successives ont permis d’améliorer les comptes des régimes de retraites. Mais ont-elles véritablement permis d’harmoniser les règles entre les différents régimes ? Oui en grande partie, mais pas totalement, et sans doute pas encore assez pour assurer l’avenir, répond la Cour des comptes, dans un rapport publié jeudi 6 octobre La fonction publique, 58 milliards d’euros de pensions Après son premier rapport de 2003, qui traitait de la seule fonction publique d’État, la cour a analysé l’effet de quinze ans de réforme sur les agents civils (hors militaires) des trois fonctions publiques : État, hôpital et collectivités locales. Soit 3,8 millions de fonctionnaires civils et 3 millions de retraités. Ce qui représente 58 milliards d’euros de pensions versées en 2014, soit 2,7 % du PIB. Premier constat : la convergence des règles entre public et privé est « réelle ». Préservés de la réforme de 1993, les fonctionnaires ont bien été embarqués dans celles de 2003, 2010 et 2014. Depuis lors, la durée d’assurance a été alignée sur celle du privé, tout comme l’âge légal de départ ; les pensions sont revalorisées sur l’évolution des prix et non plus sur les salaires ; un système de décote-surcote a été introduit ; et les cotisations salariales ont été significativement augmentées.

L’âge moyen de départ a augmenté de deux ans Ces réformes ont eu un effet sur les comportements, l’âge moyen de départ ayant augmenté de deux ans depuis 2003. « Ainsi, explique le rapport, les fonctionnaires sédentaires liquident leur pension à un âge relativement proche de celui des salariés du secteur privé » : 62,1 ans pour les agents civils de la fonction publique d’État, et 62,8 ans à l’hospitalière et la territoriale, contre environ 62,3 ans dans le privé.

! 14

Page 15: 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 · Semaine 40 du 03 au 08 – 10 - 2016 PATRONAT Le port de signes religieux freine l'évolution de carrière Le Figaro 7-10-2016 Le cinquième baromètre

Quant au taux de remplacement, qui mesure le rapport entre la première pension et le dernier salaire, il est même plus défavorable dans le public, avec une moyenne de 72,1 % pour les salariés de la génération 1946 ayant terminé leur carrière dans le public, contre 73,8 % pour ceux du privé. Une pension calculée sur les 6 derniers mois ou les 25 meilleures années Néanmoins, cette convergence reste « partielle ». Première nuance : il demeure des « règles spécifiques ». Par exemple, dans le public, la pension est bien calculée sur le traitement indiciaire des six derniers mois de carrière, autrement dit sur le plus haut salaire, alors qu’il l’est sur les 25 meilleures années dans le privé. De plus, le taux maximum pour le calcul de la retraite de base est de 50 % dans le privé, de 75 % dans le public. Toutefois, ces taux ne sont pas directement comparables car, dans le public, l’essentiel des primes n’est pas pris en compte et il n’existe pas de régime complémentaire digne de ce nom. Enfin, tout une série de majorations familiales diffèrent entre le public et le privé parfois au bénéfice du fonctionnaire, parfois non. Mais, surtout, grosse entaille à cette convergence, 700 000 fonctionnaires, classés en catégorie dite « active » du fait de la pénibilité de leur profession, bénéficient toujours d’avantages spécifiques, notamment un âge de départ plus précoce. Certains (policiers, gardiens de prison, douaniers) ont aussi des bonifications de durée d’assurance (un an par période de cinq ans travaillés) très généreuses. En moyenne, les catégories actives partent toujours quatre ans plus tôt. Un équilibre des retraites assuré par une forte cotisation employeur Partielle, cette convergence est aussi « fragile », prévient la Cour des comptes. Car pour l’instant, l’équilibre financier des régimes est assuré par une très importante « cotisation employeur » pour financer les retraites publiques, de l’ordre de 80 % pour l’État et 40 % pour l’hospitalière et la territoriale, autrement dit une très forte contribution des finances publiques. Or, du fait de l’évolution démographique, favorable dans la fonction d’État mais défavorable dans les deux autres fonctions publiques, les retraites du public devraient continuer « à peser fortement sur les dépenses publiques ». De plus, la convergence des taux de remplacement risque bien de ne pas être durable. Alors que la règle des 25 meilleures années dans le privé pourrait contribuer, du fait de la montée du chômage, à baisser le taux de remplacement des pensions du privé, celle des six derniers mois devrait continuer à assurer au public des hauts niveaux de retraite. La règle des six mois dans le collimateur Du coup, la Cour des comptes plaide pour de nouvelles mesures de convergence. Elle examine plusieurs scénarios radicaux. La disparition pure et simple du régime des fonctionnaires, et leur alignement sur le privé, se révèle plus facile à dire qu’à faire. Parce que d’une part, si en moyenne les fonctionnaires n’y perdraient pas, certains, dont les catégories actives, y perdraient tant que des mesures de compensation risquer d’amoindrir le bénéfice. D’autre part, la période de transition, où l’État continuerait d’assumer les pensions des fonctionnaires, tout en perdant les cotisations des agents, pourrait durer entre 30 et 70 ans ! Du coup, la Cour des comptes liste aussi sept « leviers envisageables pour des ajustements paramétriques ». À commencer par un allongement de 6 mois à cinq ou dix ans de la période prise en compte pour le calcul de la pension, couplé à une intégration des primes dans le salaire de référence. Et un réexamen des métiers concernés par les catégories actives.

!

! 15