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L A LETTRE DES A MIS DE C LAIR L OGIS -C LAIRE A MITIÉ Les Amis de Clair Logis-Claire Amitié, association loi 1901, a pour objet de soutenir les actions de Claire Amitié dans le monde 4 2 A lire dans ce numéro… Phnom Penh : une équipe étoffée - p 1. Sénégal : profession couture - p 2. Burkina Faso : prendre sa place de citoyenne - p 3 Salvador : une animatrice africaine au service des bahianaises - p 3. Niamey : contribuer à réduire la pauvreté de la femme - p 4 A Niamey, contribuer à réduire la pauvreté de la femme Éditorial Ami de Clara Amizade 59 rue de l'Ourcq – 75019 Paris – 01 53 26 46 83 [email protected] n° 5 Décembre 2005 Former les jeunes en micro-entreprenariat. L’insertion sociale et économique est le principal enjeu de la formation. Le perfectionnement en confection de vêtements adultes, l’enseignement en micro entreprenariat donnent une possibilité d’insertion aux femmes et aux jeunes filles en troisième année de formation. En complément à l'enseignement théorique, les jeunes ont fait des enquêtes au grand marché puis dans des établissements scolaires, en se servant d’un questionnaire. Elles ont vendu des articles confectionnés par elles-mêmes. Elles tiennent aussi un cahier dans lequel les dépenses, les recettes et bénéfices de leur vente sont notés. Ceci permet de mettre en pratique l’enseignement reçu et repris en alphabétisation fonctionnelle. "Nous avons la chance de pouvoir recevoir des cours en entreprenariat dans notre langue. Nous comprenons comment gérer une activité pour qu’elle soit rentable et viable. Ne sachant pas bien lire ni écrire, je sais qu’il me faudra quelqu’un de confiance pour noter dans mes cahiers de compte. C'est indispensable pour une bonne gestion de l'atelier. "Nous recevons une formation complète qui nous apporte une connaissance et une ouverture pour toute la vie. Nous ne pourrons jamais rendre tout ce que nous recevons au foyer. Nos frais d'inscription ne sont qu'une petite participation, de même que le partage fait aux autres de nos connaissances." En lien avec tous les centres de promotion humaine de l’Eglise Catholique du Niger et en réponse à un besoin crucial de la population nigérienne, Clair Logis a pris comme objectif général pour les trois années à venir de contribuer à réduire la pauvreté de la femme. Ce travail, de longue haleine, ne peut porter du fruit sans la participation active des intéressées elles-mêmes. Cela suppose, une ouverture de cœur à l’autre différent de soi. Le dialogue, le respect des différentes cultures, la patience, une volonté de changement de mentalité sont la base de transformations fondamentales d'une personne. Il est dit : "Il appartient à l’être humain de se porter librement à son achèvement". Pour l'équipe éducatrice, il s'agit d'accompagner, de soutenir cette jeunesse féminine afin que des portes d’espérance s’ouvrent pour elle, au delà de ses attentes. Ouvrir l'esprit des jeunes Les diverses activités et la réflexion constante favorisent l'éveil des consciences, base de multiples répercussions heureuses sur le vécu personnel et familial. : « J’ai pris conscience que, notre environnement doit être propre et sain pour le bonheur et la santé de tous. Depuis ce jour, je balaie non seulement la cour mais aussi les environs de notre maison " L’alphabétisation est la base de tout processus de développement personnel. Les jeunes bénéficient d'une initiation en langue française, en lecture, écriture et calcul et d'une remise à niveau en orthographe, en vocabulaire, avec un entraînement à la prise de notes et la rédaction de comptes-rendus. L’alphabétisation fonctionnelle est la méthode utilisée pour les jeunes non scolarisées. Cela permet de concrétiser quelques points de la formation : noter les recettes et les dépenses, vendre leurs produits, se former au marketing, calculer les coûts fixes ou variables et les bénéfices… Les jeunes montrent de l'intérêt et progressent. Augmenter le revenu des femmes La couture est l’activité première qui intéresse les jeunes. Le tricot, la broderie, le crochet, le patchwork sont également prisés. Ces activités sont les premières sources de gain pour subvenir à leurs besoins. "Je suis en quatrième année de formation et je peux habiller mes enfants et ceux de ma voisine." "J’ai déjà vendu plusieurs ensembles tricot et mon revenu est passé de 3 350 F CFA (5 €) à 19 900 F CFA (30 €) sans compter les habits confectionnés pour la famille". Comment et pourquoi suis-je devenu ami de Clara Amizade, et du foyer qui œuvre à Salvador de Bahia ? Au départ rien ne le laissait pressentir. Le Brésil m’était inconnu, je n’y étais jamais allé et je ne connaissais rien de l’œuvre fondée par Thérèse Cornille. J’ignorais tout de cette femme remarquable. Une de mes nièces, Carine Hébert, consacrait sa vie au service de jeunes filles et jeunes femmes en difficulté. La famille étant très nombreuse, je ne connaissais pas grand-chose sur le déroulement de sa vocation. Lorsque la responsable générale de Claire Amitié envisagea la réalisation d’un foyer au Brésil, Carine s’attela à ce projet. Elle avait participé à des missions préparatoires, commençait à apprendre le portugais. Des fonds s’avérant nécessaires, je fus incorporé parmi les personnes sollicitées. Au moment où Carine me fit connaître ce projet, j’envisageais de monter une exposition d’aquarelles que j’étais disposé à vendre au profit d’une œuvre. Je le fis donc pour le foyer qui allait naître à Salvador de Bahia. Elle apporta quelques modestes pierres, mais ce n’est pas cela qui fut important pour moi. Les fleuves prêts à absorber un ruisselet ne manquent pas et tout aurait pu s’arrêter là. Mais cette manifestation m’avait donné l’occasion de rencontrer Christiane Muller, Marie- Ange Bellance, de faire la connaissance d’animatrices et d’amis de cette œuvre que nous avons présentée à cette occasion. Une phrase de Thérèse Cornille m’avait frappé : « Chez nous, on était pauvres, mais on s’aimait ». C’était tout un programme. En participant avec Jeanne-Marie, mon épouse, à plusieurs fêtes dans des foyers Clair Logis, nous avons pu constater qu’il ne s’agissait pas là de vains mots. L’amour y rayonne et nous avons été convaincus qu’il fallait soutenir ce que faisait Claire Amitié. Depuis la France, nous avons suivi la création du foyer implanté à Salvador de Bahia et avons participé au voyage pour l'inauguration. Il ancra en nos cœurs des images inoubliables sur le Brésil et Salvador de Bahia, sur les jeunes filles accueillies et formées, sur leurs conditions de vie dans les « invasions », sur leurs sourires qui feraient presque oublier la misère qui les entoure car « il y a l’amour qui est le plus fort » (Claudel). Être ami de Claire Amitié ce n’est À Phnom Penh, une équipe étoffée Nicole NIVAULT est animatrice de Claire Amitié depuis 38 ans. Elle a fait partie de l'équipe fondatrice du foyer du Cambodge en 1968. Après avoir été responsable du foyer de Troyes, elle vient de rejoindre le foyer de Phnom Penh, le 7 octobre pour la joie de Chhirtra IN et Môm OEUNG. Faisant ensemble le bilan de l'année écoulée, l'équipe envisage d'emblée l'embauche d'une aide animatrice, d'une aide cuisinière et de 2 jeunes faisant le relais auprès des employées d'usines. Clair Logis Phnom Penh peut ainsi mieux assumer l'encadrement au quotidien, adapté aux 40 jeunes accueillies au foyer et aux 75 à 100 suivies sur leur lieu de travail, spécialement des usines de confection. Si l'offre de repas familiaux à bas prix et l'accès aux soins demeurent les priorités de l'équipe éducative, 4 activités voient le jour et suscitent l'intérêt des jeunes accueillies au foyer : Cours de khmer, contribuant à lutter contre l'analphabétisme et à permettre un accès plus facile aux droits. (Suite page 2) (À Phnom Penh, suite de la page 1) Nicole Chhirtra (À Salvador, suite de la page 3) Claire Amitié est là pour les plus démunies, les oubliées de la société, les sans voix et donne la chance à toutes d'être des vraies citoyennes, des femmes de demain responsables et actives. Je suis davantage consciente que les femmes doivent prendre leur vraie place dans la société. Je peux dire que la mission est belle et noble mais cependant difficile. Je sens que les jeunes ont besoin de moi et de l'équipe. Je prie et rêve que dans notre monde se lèvent des témoins, des hommes de bonne volonté, des missionnaires, pour un monde plus juste et un partage plus équitable. Merci à vous tous qui soutenez et qui participez à l'action de Claire Amitié- Clair Logis." Louise N'Dione L'année du Brésil Le président de Clair Logis Amérique Latine remercie chaleureusement tous ceux qui ont soutenu les manifestations (théâtre, vide-grenier, soirée restaurant, exposition de peinture…) organisées cette année au profit des jeunes des favelas. Created with novaPDF Printer (www.novaPDF.com)

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LL AA LLEE TT TTRREE DD EE SS AA MM II SS DD EE CC LL AA II RR LL OO GG II SS -- CC LL AA II RR EE AA MM II TT II ÉÉ Les Amis de Clair Logis-Claire Amitié, association loi 1901, a pour objet de soutenir les actions de Claire Amitié dans le monde

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A lire dans ce numéro…

Phnom Penh : une équipe étoffée - p 1. Sénégal : profession couture - p 2. Burkina Faso : prendre sa place de citoyenne - p 3 Salvador : une animatrice africaine au service des bahianaises - p 3. Niamey : contribuer à réduire la pauvreté de la femme - p 4

A Niamey, contribuer à réduire la pauvreté de la femme

Éditorial

Ami de Clara Amizade

59 rue de l'Ourcq – 75019 Paris – 01 53 26 46 83 [email protected] n° 5 Déc e mb re 2005

Former les jeunes en micro-entreprenariat.

L’insertion sociale et économique est le principal enjeu de la formation. Le perfectionnement en confection de vêtements adultes, l’enseignement en micro entreprenariat donnent une possibilité d’insertion aux femmes et aux jeunes filles en troisième année de formation. En complément à l'enseignement théorique, les jeunes ont fait des enquêtes au grand marché puis dans des établissements scolaires, en se servant d’un questionnaire. Elles ont vendu des articles confectionnés par elles-mêmes. Elles tiennent aussi un cahier dans lequel les dépenses, les recettes et bénéfices de leur vente sont notés. Ceci permet de mettre en pratique l’enseignement reçu et repris en alphabétisation fonctionnelle. "Nous avons la chance de pouvoir recevoir des cours en entreprenariat dans notre langue. Nous comprenons comment gérer une activité pour qu’elle soit rentable et viable. Ne sachant pas bien lire ni écrire, je sais qu’il me faudra quelqu’un de confiance pour noter dans mes cahiers de compte. C'est indispensable pour une bonne gestion de l'atelier. "Nous recevons une formation complète qui nous apporte une connaissance et une ouverture pour toute la vie. Nous ne pourrons jamais rendre tout ce que nous recevons au foyer. Nos frais d'inscription ne sont qu'une petite participation, de même que le partage fait aux autres de nos connaissances."

En lien avec tous les centres de promotion humaine de l’Eglise Catholique du Niger et en réponse à un besoin crucial de la population nigérienne, Clair Logis a pris comme objectif général pour les trois années à venir de contribuer à réduire la pauvreté de la femme. Ce travail, de longue haleine, ne peut porter du fruit sans la participation active des intéressées elles-mêmes. Cela suppose, une ouverture de cœur à l’autre différent de soi. Le dialogue, le respect des différentes cultures, la patience, une volonté de changement de mentalité sont la base de transformations fondamentales d'une personne. Il est dit : "Il appartient à l’être humain de se porter librement à son achèvement". Pour l'équipe éducatrice, il s'agit d'accompagner, de soutenir cette jeunesse féminine afin que des portes d’espérance s’ouvrent pour elle, au delà de ses attentes.

Ouvrir l'esprit des jeunes

Les diverses activités et la réflexion constante favorisent l'éveil des consciences, base de multiples

répercussions heureuses sur le vécu personnel et familial. : « J’ai pris conscience que, notre environnement doit être propre et sain pour le bonheur et la santé de tous. Depuis ce jour, je balaie non seulement la cour mais aussi les environs de notre maison " L’alphabétisation est la base de tout processus de développement personnel. Les jeunes bénéficient d'une initiation en langue française, en lecture, écriture et calcul et d'une remise à niveau en orthographe, en vocabulaire, avec un entraînement à la prise de notes et la rédaction de comptes-rendus. L’alphabétisation fonctionnelle est la méthode utilisée pour les jeunes non scolarisées. Cela permet de concrétiser quelques points de la formation : noter les recettes et les dépenses, vendre leurs produits, se former au marketing, calculer les coûts fixes ou variables et les bénéfices… Les jeunes montrent de l'intérêt et progressent.

Augmenter le revenu des femmes

La couture est l’activité première qui intéresse les jeunes. Le tricot, la broderie, le crochet, le patchwork sont également prisés. Ces activités sont les premières sources de gain pour subvenir à leurs besoins.

"Je suis en quatrième année de formation et je peux habiller mes enfants et ceux de ma voisine."

"J’ai déjà vendu plusieurs ensembles tricot et mon revenu est passé de 3 350 F CFA (5 €) à 19 900 F CFA (30 €) sans compter les habits confectionnés pour la famille".

Comment et pourquoi suis-je devenu ami de Clara Amizade, et du foyer qui œuvre à Salvador de Bahia ?

Au départ rien ne le laissait pressentir. Le Brésil m’était inconnu, je n’y étais jamais allé et je ne connaissais rien de l’œuvre fondée par Thérèse Cornille. J’ignorais tout de cette femme remarquable. Une de mes nièces, Carine Hébert, consacrait sa vie au service de jeunes filles et jeunes femmes en difficulté. La famille étant très nombreuse, je ne connaissais pas grand-chose sur le déroulement de sa vocation.

Lorsque la responsable générale de Claire Amitié envisagea la réalisation d’un foyer au Brésil, Carine s’attela à ce projet. Elle avait participé à des missions préparatoires, commençait à apprendre le portugais. Des fonds s’avérant nécessaires, je fus incorporé parmi les personnes sollicitées.

Au moment où Carine me fit connaître ce projet, j’envisageais de monter une exposition d’aquarelles que j’étais disposé à vendre au profit d’une œuvre. Je le fis donc pour le foyer qui allait naître à Salvador de Bahia. Elle apporta quelques modestes pierres, mais ce n’est pas

cela qui fut important pour moi. Les fleuves prêts à absorber un ruisselet ne manquent pas et tout aurait pu s’arrêter là. Mais cette manifestation m’avait donné l’occasion de rencontrer Christiane Muller, Marie-Ange Bellance, de faire la connaissance d’animatrices et d’amis de cette œuvre que nous avons présentée à cette occasion.

Une phrase de Thérèse Cornille m’avait frappé : « Chez nous, on était pauvres, mais on s’aimait ». C’était tout un programme. En participant avec Jeanne-Marie, mon épouse, à plusieurs fêtes dans des foyers Clair Logis, nous avons pu constater qu’il ne s’agissait pas là de vains mots. L’amour y rayonne et nous avons été convaincus qu’il fallait soutenir ce que faisait Claire Amitié.

Depuis la France, nous avons suivi la création du foyer implanté à Salvador de Bahia et avons participé au voyage pour l'inauguration. Il ancra en nos cœurs des images inoubliables sur le Brésil et Salvador de Bahia, sur les jeunes filles accueillies et formées, sur leurs conditions de vie dans les « invasions », sur leurs sourires qui feraient presque oublier la misère qui les entoure car « il y a l’amour qui est le plus fort » (Claudel).

Être ami de Claire Amitié ce n’est

À Phnom Penh, une équipe étoffée

Nicole NIVAULT est animatrice de Claire Amitié depuis 38 ans. Elle a fait partie de l'équipe fondatrice du foyer du Cambodge en

1968. Après avoir été responsable du foyer de Troyes, elle vient de rejoindre le foyer de Phnom Penh, le 7 octobre pour la joie de Chhirtra IN et Môm OEUNG. Faisant ensemble le bilan de l'année écoulée, l'équipe envisage d'emblée l'embauche d'une aide animatrice, d'une aide cuisinière et de 2 jeunes faisant le relais auprès des employées d'usines. Clair Logis Phnom Penh peut ainsi mieux assumer l'encadrement au quotidien, adapté aux 40 jeunes accueillies au foyer et aux 75 à 100 suivies sur leur lieu de travail, spécialement des usines de confection.

Si l'offre de repas familiaux à bas prix et l'accès aux soins demeurent les priorités de l'équipe éducative, 4 activités voient le jour et

suscitent l'intérêt des jeunes accueillies au foyer :

Cours de khmer, contribuant à lutter contre l'analphabétisme et à permettre un accès plus facile aux droits.

(Suite page 2) (À Phnom Penh, suite de la page 1)

Nicole

Chhirtra

(À Salvador, suite de la page 3)

Claire Amitié est là pour les plus démunies, les oubliées de la société, les sans voix et donne la chance à toutes d'être des vraies citoyennes, des femmes de demain responsables et actives. Je suis davantage consciente que les femmes doivent prendre leur vraie place dans la société. Je peux dire que la mission est belle et noble mais cependant difficile. Je sens que les jeunes ont besoin de moi et de l'équipe.

Je prie et rêve que dans notre monde se lèvent des témoins, des hommes de bonne volonté, des missionnaires, pour un monde plus juste et un partage plus équitable. Merci à vous tous qui soutenez et qui participez à l'action de Claire Amitié- Clair Logis." Louise N'Dione

L'année du Brésil Le président de Clair Logis Amérique Latine remercie chaleureusement tous ceux qui ont soutenu les manifestations (théâtre, vide-grenier, soirée restaurant, exposition de peinture…) organisées cette année au profit des jeunes des favelas.

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3 Profess ion couture au Sénégal .

Dans tous nos foyers d’Afrique, la couture est un «must ». A Kaolack et à Thiès, au Sénégal, elle se professionnalise.

Couturières de quartiers à Kaolack

Elles s’appellent Siga, Astou, Agnès. Elles ont 32, 35, 40 ans, sont mariées, ont des enfants. Elles ont créé dans le village artisanal leur propre atelier de couture. Elles répondent aux demandes du voisinage. Elles réalisent à la demande des robes, des kimonos, des vêtements de cérémonie, des nappes brodées, etc. Cela leur permet de rester « femmes au foyer », tout en apportant un revenu non négligeable au budget familial.

Partager leur savoir

Ces trois jeunes femmes dynamiques ont suivi, il y a 20 ans, la formation du foyer de Kaolack pendant trois ans. Elles ont voulu se perfectionner et partager leur savoir avec les plus jeunes et elles accueillent dans leurs ateliers des jeunes pour l’apprentissage à la couture et à la broderie. C’est ainsi que trois ateliers fonctionnent : atelier de teinture traditionnelle avec des ventes régulières. - atelier de coupe et de couture où les cours sont dispensés, moyennant finance - atelier de confection de sacs en mousse pour des commandes locales ou pour la France. Une vingtaine de jeunes ont suivi ces diverses formations ainsi que des cours de coupe couture avec un tailleur qualifié et compétent.

Promotions sortantes

Que ce soit à Kaolack ou à Thiès, depuis 2 ans, les jeunes de la promotion sortante offrent un défilé de

mode aux parents et amis qui viennent à la fête de fin d’année. Au programme, tenues de fêtes réalisées avec du tissu local, robes de soirées satinées, robes de mariées avec traîne et accessoires. .Un mannequin entraîne les jeunes qui vont défiler. Cela permet de mieux mettre les modèles en valeur. Avec ce défilé, elles montrent leur savoir faire en confection pour adultes, domaine jusque là réservé aux hommes.

Une aînée s'exprime: "Avec un prêt, j'ai pu m'acheter une machine à coudre dès ma formation terminée. Je me suis lancée dans la couture et dans l'artisanat que me proposait le foyer qui avait des commandes venant de France. Je prends conscience maintenant combien j'ai gagné en rapidité et en qualité. Je réalise des économies pour meubler ma chambre. Merci aux animatrices qui m'ont fait confiance".

Styliste à Thiès

Elle s’appelle Bernadette. En 1989, elle était accueillie en formation au foyer Clair Logis de Thiès. Au bout des trois années, elle a émis le désir de devenir animatrice. A Kaolack où elle a fait un premier stage, puis au Burkina Faso où elle a encadré des groupes de jeunes filles au foyer et dans les quartiers, Bernadette s’est révélée très bonne éducatrice, avec de notables potentialités en arts manuels. Très créative, elle a encadré des activités de couture, de crochet, de broderie. Pendant ses deux années passées au foyer de Bobo-Dioulasso, elle a suivi des cours spécialisés en coupe, couture qui l’ont renforcée dans son désir de se perfectionner dans ce domaine. Elle a fait preuve d’aptitudes certaines. Claire Amitié a donc pris la décision de l’inscrire dans une école de couture, aux ateliers Kaleidoscope Bleu à Paris, où elle vient d'obtenir un C.A.P. couture flou. En octobre 2005, elle était de retour au foyer de Thiès, pour mettre ses

compétences au service des jeunes accueillies dans ce foyer. Formation de formatrices Elle espère, avec son équipe, pouvoir monter un atelier de création de « prêt à porter », ce projet répondant à la demande d’emploi qualifié des jeunes filles qui espèrent devenir autonomes par une activité professionnelle diplômante. L’atelier doit être mis en place avec des filles soigneuses et compétentes. Bernadette surveille d’un oeil vigilant, la confection de rideaux de l’inspection académique de Thiès. Une livraison a déjà été faite à la paroisse Marie-Reine de Thiès. Bernadette pourra, par ailleurs, par la suite, assurer une formation de formatrices, spécialisées en couture pour une « production vente » dans tous nos foyers Clair Logis d’Afrique.

jeunes sont confrontées sans cesse à la violence et à une vie d'un lendemain sans espoir.

jeunes accueillies au foyer sont toutes issues des favelas, de ces milieux très pauvres où se mêlent la violence, la drogue, la prostitution, les armes.

Les femmes doivent prendre leur vraie place dans la société

Elles n'ont pas la chance d'aller à l'école ou de poursuivre les études. Elles font partie de ces familles brisées, dispersées (père parti, père alcoolique, mère absente...). Elles ne mangent pas à leur faim. Livrées à elles-mêmes, à tout ce qui peut se présenter, elles sont á la merci des hommes. Certaines se retrouvent enceintes très jeunes. Ainsi va le quotidien des jeunes. (suite page 4)

"Durant nos trois années au foyer, nous avons appris que la personne est un être social de par sa nature. Le bonheur se réalise dans la vie sociale, d'où l’importance de prendre sa place de citoyenne dans la vie du pays en participant par notre travail à sa construction, en connaissant nos droits et nos devoirs envers la société. Le travail rend l’homme autonome, il

lui permet d’assurer sa subsistance. Travailler, c’est participer à son propre développement, se valoriser, prendre ses responsabilités à travers des activités, des services rendus. Tout emploi est bon, pourvu qu’il ne soit pas dégradant pour la personne. Nous avons réfléchi sur comment partager avec les autres (jeunes étudiants, groupement de femmes de

quartier) ce que nous avons reçu. Et voici nos ambitions : ouvrir un orphelinat, des ateliers de couture et de broderie, gérer des petits restaurants, devenir animatrices, monitrices, conseillères familiales… Dans le cadre de l’éveil à la responsabilité civique, nous avons appris que la politique est l’art de gérer valablement, loyalement, le patrimoine national pour le bien des personnes. Un intervenant nous entretenu sur : Pourquoi voter ? Comment voter ? Avec quoi doit-on voter ? Nous connaissons un peu mieux la durée des mandats, l'organisation et les lieux de vote. Désormais nous votons non pour avoir reçu un pagne, un sac de maïs ou de riz, un maillot… mais par devoir civique."

A Bobo Diou lasso, prendre sa p lace de citoyenne

Louise N'Dione témoigne :

"Arrivée à Salvador de Bahia il y a 11 mois, ce fut un grand tournant de ma vie de découvrir un nouveau continent un nouveau monde, un nouveau pays : le Brésil. C'est un pays bien différent d'un État à un autre où les gens dansent au rythme de la samba, de la capoeira, aiment la fête, les sorties en famille. C'est un climat où il fait bon vivre.

Conquérir le coeur des gens avec un sourire, un regard

Sénégalaise, il fallait quitter mon

pays, ma culture, pour m'adapter à une autre culture, celle du Brésil. J'ai appris le portugais car il est urgent de pouvoir communiquer. Les premiers contacts n'ont pas été faciles mais avec un peu de patience on arrive à conquérir le coeur des gens avec un sourire, un regard. Il est dit que le regard fait exister et fait vivre, un regard d'amour dit beaucoup, dit tout.

Après trois mois d'intégration, à Brasilia, à la découverte du Brésil, je suis revenue à Salvador, ma ville de mission, dans l'État de Bahia. Le

contact a été plus facile avec les jeunes, avec les gens de la ville car désormais je peux communiquer, discuter, dire ma pensée. Avec les jeunes, ce fut une joie pour elles et pour moi de pouvoir nous comprendre.

Tout de suite les jeunes m'ont fait confiance et nous nous découvrons. Les 130 jeunes accueillies au foyer sont heureuses de venir se former, d'apprendre quelque chose de leurs propres mains. Le foyer est leur chance car comme s'exprime un parent : ''C'est bien que ma fille vienne au foyer, ce qui permet qu'elle ne soit pas à la rue à faire n'importe quoi, tomber dans la prostitution ou dans la drogue. Je suis heureuse qu'elle soit au foyer pour retrouver sa dignité de femme''.

Le Brésil est un pays où le partage n'est pas équitable. Il n'y a pas d'emploi pour les jeunes démunis, pas de moyens pour poursuivre les études, tout ceci brise l'espoir de ceux qui sont sans voix. Que faire dans cette situation ? Il faut vivre, chercher à survivre. Se tournant vers la drogue, la prostitution, la vente d'armes, les

A Salvador : une animatrice africaine au service des jeunes bahianaises

Atelier de lecture pour ouvrir les jeunes à la culture du pays et du monde tout en leur procurant détente et repos de l'esprit. Art culinaire avec comme objectif de nouvelles recettes nationales et internationales et l'élaboration d'un recueil qui serait une mémoire de ce qui reste encore oral. Éducation à la vie par des échanges débats en interne ou avec des intervenants apportant leurs compétences au plan médical, social, civique, familial et culturel. Ces diverses activités permettent de rejoindre ces plus démunies qui peuvent ainsi croire en un avenir meilleur au-delà de leurs difficultés. Leur sourire, leur joie sont les cadeaux que nous voulons vous offrir.

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