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NOTICE 35 Sur les Mines de cztivre pyriteux de Zamabor, situées dans l'intendance de Carlstadt. (Croatie civile) (1). LE bourg de Zamabor, , ou Szamobor, , qui a donné son nom aux mines dont il sera ques- tion dans cette Notice, est situé dans la vallée et sur la rive, droite de la Save , à 17 l(L ()- mètres Sud-,Est de flan , et à 25 kilomètres Ouest environ de Agram. Ce bourg est bâti oans.une anse ou prolon- gement littera] de la vallée de la Save , qui p.'n etre assez avant entre deux croupes de mon- tagnes , et qui paraît devoir son origine à. la rencontre de plusieurs ruisseaux descen dans des pentes environnantes. Ces ruisseaux , par leur action érosive, augmentée de leurs crues annuelles, ont abaissé successivement leur lit et le sol qui Les encaisse , au point d'avoir amené l'un et l'autre à peu près au niveau de la Save. Zamabor, situé ainsi au bas du dernier versant d'une chaîne , se trouve sur la de deux terrains d'un aspect .bien différent : quand on se porte vers les montagnes dont ce bourg est entouré, le côté nord excepté, on (1) C'est à feu M. Lemaire, dont la perte a été vivement sentie par tout le Corps des Mines, que nous devons cette Notice , ainsi que celle sur les caractère, .des'grauvvackes que nous avons déjà insérée dans ce recueil (Voyez leJour- nal des Mines, tom. XXXV pag. 197.) C

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NOTICE

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Sur les Mines de cztivre pyriteux de Zamabor,situées dans l'intendance de Carlstadt.(Croatie civile) (1).

LE bourg de Zamabor,, ou Szamobor,, qui adonné son nom aux mines dont il sera ques-tion dans cette Notice, est situé dans la valléeet sur la rive, droite de la Save , à 17 l(L ()-mètres Sud-,Est de flan , et à 25 kilomètresOuest environ de Agram.

Ce bourg est bâti oans.une anse ou prolon-gement littera] de la vallée de la Save , quip.'n etre assez avant entre deux croupes de mon-tagnes , et qui paraît devoir son origine à. larencontre de plusieurs ruisseaux descen dansdes pentes environnantes. Ces ruisseaux , parleur action érosive, augmentée de leurs cruesannuelles, ont abaissé successivement leur litet le sol qui Les encaisse , au point d'avoiramené l'un et l'autre à peu près au niveau dela Save. Zamabor, situé ainsi au bas du dernierversant d'une chaîne , se trouve sur lade deux terrains d'un aspect .bien différent :

quand on se porte vers les montagnes dont cebourg est entouré, le côté nord excepté, on

(1) C'est à feu M. Lemaire, dont la perte a été vivementsentie par tout le Corps des Mines, que nous devons cetteNotice , ainsi que celle sur les caractère, .des'grauvvackesque nous avons déjà insérée dans ce recueil (Voyez leJour-nal des Mines, tom. XXXV pag. 197.)

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N'Oit les torrens ou ruisseaux qui s'y rendent, necouler que dans d'étroits ravins, ou dans desvallons tortueux et profonds; ceux-ci s'élèventensuite pour atteindre aux premières crêtes dela chaîne, voisines de Zarnabor, , et très-élevéesau-dessus d'eux, quoique généralement recou-vertes de végétaux. Ces vallons se présententen ainphithéâtre les uns au-dessus des autresou, si des pentes les réunissent, leur rapiditéest telle, que les terres et les arbres qui lescouvrent semblent prêts à fondre sur l'obser-vateur. Les formes du terrain y sont très-heur-tées, et les bas-fonds creusés très-profondément.

Lorsque, au contraire, après avoir suivi lecours de la Save dans la haute et 'basse Car-niole, on arrive à Zamabor, , au sortir de cettedernière province, on voit avec une surpriseagréable, la vue s'étendre du côté .de la plaine,l'horizon s'agrandir, les montagnes se dépouil-ler de leurs formes rudes et austères pour serevêtir de gracieux contours, et quitter une .stérilité 'affligeante pour s'orner de tout cequ'une belle végétation peut offrir de plus fraiset de plus riant. Ces contrées pittoresques , quel'on retrouve presque dans toutes lés grandesvallées, aux limites des pays montagneux, secolorant ici des teintes riches et suaves dont lalumière des climats méridionaux sait tout em-bellir, forment, des environs de Zamabor , l'undes plus beaux sites de l'Illyrie. Mais c'est vers laChaîne de Montagnes qu'il faut S'acheminerpour trouver la pyrite cuivreuse-; elle ne ,gîtpoint à Zamabor même, on l'exploite au vil-lage de Rude, à 5 kilomètres Sud de ce bourgsur un ruisseau appelé Malczeattna.

DE ZAMABOR.

Pour se rendre de Zamabor aux mines, onsuit ce torrent peu après avoir quitté ce bourg,et l'on chemine dans le ravin de Malagrattna ,au moyen duquel on avance lentement en sui-vant une succession d'angles saillans , et ren.-trans, par fois très-aigus, jusqu'à ce que, arrivéà vingt minutes environ de l'établissement, levallon, devenu moins sinueux, est susceptiblede recevoir une ligne presque droite dirigée del'Est à l'Ouest (entre 6 et 7 heures de la bous-sole ) , laquelle, prolongée sur une longueur de5 à 6 kilomètres, en atteint l'extrémité, et par-vient au point où il est cerné par des montagnesassez élevées au-dessus de lui , quoiqu'il se soitexhaussé lui-même, soit en pentes douces, soitpar des terrasses. Les talus de Cet étroit vallonsont très-rapides, et souvent remplacés par desescarpemens ; le ruisseau en occupe le fond.C'est ce vallon, et particulièrement la lignedont il vient d'être parlé, qu'il convient de par-courir pour faire connaître la nature et l'ordrede superposition des roches qui constituent leterrainrecelant le minerai cuivreux:,

Avant que d'avoir quitté le bourg, on aper-çoit, sur la gauche un énorme rocher portantencore des ruines

gauche,l'ancien château de Za-

ma bor. Ce calcaire est communément d'un Calcaireblanc grisâtre, d'autres fois rosacé, et présente bla""de légères nuances dans lesquelles le blanc pré-domine toujours fortement ; il est brillant etun peu luisant dans son intérieur, scintille lé-gèrement au soleil , translucide sur ses bordsaigus et trancharts , dense et fendillé dans sacassure ; exposé à , sa couleur blanche de-vient plus intense il se fendille et se présente-

C. 3-

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en pièces séparées ; celles-ci, en se soudivisantà , le rendent très-remarquable par lesable qui résulte de sa décomposition, lequelest d'autant plus fin, qu'il a été exposé à l'airun teins plus long, et que les eaux ont prisune part plus active à sa formation. Ce calcaireest siliceux ; il ne laisse point apercevoir destratification bien marquée, ne renferme pointde coquilles, ou du moins que rarement, et entrès-petit nombre (1).

Calcaire A cette première roche succède un calcairebleu \'&''é d'un bleu foncé , à cassure un peu grenue,de spailtblanc, quelquefois un peu écailleuse, opaque, et tra-

versé par des veines de spath calcaire blanc ; iln'est point siliceux, et ne renferme que peuou point de coquilles. Il est encaissé dans lecalcaire précédent, et paraît alterner avec lui,mais à de grandes distances, et plutôt commecouches subordonnées que comme partie cons-tituante du terrain ; il est trop rare pour quecette épithète puisse lui être appliquée ; elle neconvient qu'au calcaire blanc, qui compose lapresque totalité des saillies du terrain et lessommets" des montagnes. Le calcaire bleu setrouve à l'origine de la partie rectiligne du val-

(1) La meine roche compose les premiers terrains calcairesqui ,uceedent aux. tt r-ains primitifs très-rares en Illyrie, sice n'est sur ia rive.gauche.de la Drave , et près des confinsdu:pays de Salzbourg. C'est de cette roche que Sont compo-sés les Alpes Juliennes , et tous les sommets élevés de la

Haute- arin,hie ; elle renfi mule les minerais de Raibl , deI3lev berg , les minerais .de fer tre'laA arniole, et elle se prolongejusqu'à Zatimber, , mais on ne là voit pins guère au-delà. AuSud elle est recouverte par des calcaires secondaires et co-

quilliers.

DE ZAMAEOR. 39

ion, celle qu'on s'est le plus attaché à étudier(ce qui a été dit donnant une idée suffisammentexacte de la portion sinueuse du ravin). Il y estcoupé à pic sur une petite hauteur près de laMa lag ra mi a .

Cette petite rivière a rendu également sen-sible, mais sur une hauteur assez considérable,une formation de grauwacke qu'elle traverse,et que des escarpemens permettent de recon-naître. Sur la rive gauche, on aperçoit unegrauwacke commune -stratifiée en couches deà 3 mètres d'épaisseur ; elle est d'un gris decendre foncé passant au roussâtre: par. Sonexposition à l'air ; elle se compose de.fragmensde quarz , blanc ou rougeâtre, dépassant rare-ment la grosseur d'une amande, liés par unepâte argileuse, mêlée de petites parcelles demica blanc argentin; il s'y trouve aussi quel-ques fragmens de schistes argileux primitifs.Sur la rive gauche on voit un schiste grauwacked'une i.couleur bleue en couches contournéeset ondoyantes, chargé d'efflorescences blanches,et laissant suinter des eaux chargées d'ocreprovenant des pyrites qui y sont renfermées.Ce schiste grauwacke ou argileux apparaît aussiplus loin sur la rive droite de la Malagrattna ,auquel succèdent des grauwackes communes;des grauwaches schisteuses, qui ne, diffèrentdes communes que par la petitesse des ;grainsquarzeux qui la composent-; des schistes grau-vvackes , et enfin une suite non interrompues de

, ces trois variétés de grauwackes. C'est entreelles que l'on trouve celle de leurs dérivées oupassages , qui se rapproche de la pierre à fusilelle est d'un jaune orangé pâle et blanchâtre,

C4

Grantvac..kene.

Schistegrauwacke..

Grauwac-kes schis-teuses.

Passage astquartz py-turnaque.

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translucide sur les bords; elle a une cassure,conchoïde , mais couverte de petites écailles,lesquelles, déjà en partie détachées, y formentdes stries ou petites taches blanches; le tissu enest moins serré, le grain moins fin, que dans le.quarz pyromaque , la cassure moins luisanteet moins nette que celle de cette dernière va-riété de quarz. Cette roche ne laisse plus,toutefois, apercevoir de grains quarzeux, ni depâte argileuse; elle est homogène dans sa com-position.

Au-delà de cette première tranche de grau-wacke, il n'est plus guère possible, ou du moinstrès-imparfaitement, de reconnaître la naturedu terrain sur une longueur de près d'un kilo-mètre; c'est-à-dire, jusqu'à l'orifice de la minelà on retrouve les mêmes roches, grauwackes.communes, schisteuses et schistes grauwackes ;et tout porte à croire que l'espace qui les séparedes premières estaussi occupé , pour la plusgrande. partie par les mêmes roches le peu,d'observations qu'il 'est possible de faire, con-. cordent d'ailleurs avec cette manière de voir.

Grauwac- - -Les grauwackes sont encore les seules rocheske (won,- que l'en trouve dans l'intérieur des travaux ; il

faut y joindre cependant une substance appeléemergle, c'est-à-dire, marne par les mineurselle se compose- d'un mélange de grauwackeSchisteuse et de schiste granwacke ; ce dernier,disposé ...Par feuilles minces Contournées, neprésentant que des stries dans la cassure trans-versale , est -facile à reconnaître ; mais la g,rau-wackeschiStense , d'une décomposition pinsfacile dans ces couches qu'elle ne l'est ailleurs,exige 'quelque attention pour s'y laisser aper-

cevoir ; elle paraît avoir été souillée par uneportion de la pâte argileuse de la grauwackecommune, laquelle, en se décomposant, mas-que les grains quarzeux , très - fins d'ailleurset communique au tout une couleur blanche,et une certaine onctuosité au toucher, qui ontsuffi aux yeux des ouvriers pour lui appliquerle nom de marne.

Les travaux du mineur de Zamabor ou deRude, se font ainsi dans une formation degrauwacke des mieux caractérisée. Ces rochesn'y laissent apercevoir, ni direction, ni incli-naison suivie ; elles paraissent y être contour-nées, et se trouvent dans un état de décompo-sition très avancé. La grauwacke qui, au jour,est d'une dureté extrême, s'y présente généra-lement sous la forme d'un sable agglutiné, con-servant sa texture et son aspect originels; mais,cédant au moindre choc, il en est de même dela :,,,,,rauwacke schisteuse, et à plus forte raisondu schiste grauwacke : on croirait qu'un fleuvea traversé cette mine, tant la décomposition yest avancée dans toutes ses parties. Les mineurscependant sont persuadés que les eaux cl.esurface ne s'y infiltrent point ; oh n'en extraiten effet que fort peu des travaux : ils attribuentcette dernière circonstance à une tranche gyp-seuse dont il sera parlé bientôt; et, quant à ladécomposition-, elle doit être attribuée, disent-ils, au contact de l'air humide. etdes exhalaisons

equicirculent dans les travaux4....ime galerie,creusée crabord dans le .ferme , après lecours d'une année, être reVêtre3 .de -.forts étan-çons, sinon elle s'écoulerait entièrement-.i.en outre de ce fait d'expérience, on considère

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Pyritescuivreuses.

(i) L'origine des cubes de fer sulfuré que l'on trouve danscerta'ns schisles , ne saurait être il me semble expli-quée autrement ; mais l'exemple le plus frappant de ce

,-:genre de formation se fait remarquer aux mines de plomb

L'anthracite se trouve également en veines Anthracite.

ou filets au milieu des mêmes roches et dansl'intérieur de la mine, moins fréquemment ce-pendant que le cuivre pyriteux. Il y forme,comme ce dernier, des niasses isolées et sépa-rées , dont il est aussi impossible de prévoirla rencontre prochaine que d'en empêcher ladisparition.

Ce qui précède fait voir que les travaux dumineur de Zamabor doivent se borner à des re-cherches, et à suivre le minerai que celles-cimettent à découvert; on s'attache de préférenceau schiste .,,,rauvvacke et à celle qui est décom-posée , probablement parce que les percemensy présentent moins de difficu!tés ; l'on paraîtcroire y trouver aussi plus tôt du minerai, quoi-

dites de 1: leyberg , sur les bords du Rhin ; là on voitque la galène , qui est mêlée à la pâte de la grauwackecommune , s'est moulée sur la forme des galets qui latouchent; elle est conipac.e et a l'aspect du plomb. En outrele minerai que l'on exploite aujourd'hui , et qui est renfermédans une grauwacke schisteuse recouverte par la grauwackecommune dont il vient d'être Parlé , s'y préente disséminée

dans la masse avec une grande régularité sous la forme demouches ou de paillettes ; elles sont tellement disposéesque , si une dissclutiou se fût imbibée uniformément dans

toute la masse avec la faculté de s'y cristalliser, les cristauxne seraient p,int autrement placés que ces mouches ou pail-lettes : et c'est qu'en effet ces petites masses de galène ap-pelées knotten , ne sont point des détritus charriés par leseaux ; mais, vus à la loupe, ce sont les assemblages de petitscubes réunis sut :mur d'un centre comm un ;ces circonstancesréunies perme!tent , obligent nC4ne.en quelque sorte à ad-mettre, que la galène à Bleyberg , de même que la pyritecuivreuse à Zamabor s'est .forée au milieu de la grau-wacke , et que la galèe a même pu s'y cristalliser ainsique le feldspath l'a fait au milieu de la pâte des porphyres.

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que le niveau supérieur, le seul où l'on ait pupénétrer, quoiqu'il en existe deux autres, a étéexploité depuis longues années, et à plusieursreprises , et traversé dans tous les sens , an serend facilement" à l'opinion des mineurs ; etl'on n'est plus surpris du: défaut de directionet d'inclinaison suivies des roches que l'on yremarque.

La pyrite cuivreuse n'occupe, dans cettegrauwacke , aucun gîte particulier ; elle ne s'ytrouve ni en couche, ni en filon, mais en filets,nids, rognons, ou amas. On y voit le minerai seprésenter sous la forme de galets arrondis dansla grauwa.cke commune, qui les cernent exac-tement de toutes parts. Ces galets sont trop fra-giles pour croire qu'ils aient été amenés là parles eaux en même tems que les noyaux dequarz ; les filets ou veines s'opposent aussi àcette supposition : ils sont larges de 3 décimètres,longs de 15 à 16 mètres au plus, et gisent entre,ou dans l'épaisseur même des couches de grau-wacke , se moulent exactement sur elle, pour'ensuite se perdre , se dissiper plus loin en fila-mens déliés ou de toute autre manière. Cesveines ne sauraient avoir été charriées, à causede leurs volumes, eu égard à la petitesse desnoyaux de quarz , et de l'extrême fragilité dela pyrite cuivreuse : on ne peut guère ainsi serefuser 'à admettre qu'elle s'est formée au mi-lieu même de la masse encore molle (1).

DE ZAMAB011. 43

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DE ZAMABOR. 45variété des couleurs qu'elles présentent ; il n'estaucune nuance, le bleu foncé excepté, dontelles ne soient colorées ; la plupart sont douces-et agréables en sorte que les l'aides où sontamoncelés le's blocs de cette substance, offrentun coup-d'oeil d'autant plus piquant que, cetteroche tombant en poussière par l'action despluies, les couleurs se séparent et se mêlententre elles comme elles le seraient à peu prèssur la palette d'un peintre. Le plus souvent lescouleurs sont disposées par raies conformes à lastratification , tantôt larges, tantôt très-mincesd'autres fois les nuances et couleurs fortes ré-pandues sans ordre donnent des échantillonsbigarrés. Ce gypse est cristallin, sa cassure irré-gulière et à bords obtus est lamelleuse, mais àpetites lames; celui qui est blanc on légèrementnuancé a des lamelles plus -petites encore, etprend un aspect saccaroïde; l'un et l'autre sontle plus souvent opaques. On peut y distinguer.une variété de gypse silicifère-; elle a une cas-sure écailleuse , légèrement conchoïde ungrain fin et serré, et laisse apercevoir une faibletranslucidité sur ses bords. Les couleurs qu'elleaffecte sont le rouge brun , le violet foncé, etle blanc diversement nuancé ; elle est pesante,dure, et ne se laisse pas toujours ,rayer parl'ongle.

Le gypse compris dans la grauwacke dont onvient de donner la description, doit, d'aprèssa direction, traverser le vallon de Mala-grattna , et devrait s'y montrer. Les travauxintérieurs, commencés n -d eçà du noin t où cetteintersection doit avoir lieu, ne -peuvent pasla 'faire connaître ; en comparant les directions

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que , lorsque cette variété n'est point accom-pagnée des autres, on la trouve le plus souventstérile. C'est au-dessus et près de la tranchegypseuse dont il reste à parler, pour donnerune idée des travaux, que le minerai est le plusabondamment répandu.

Gypse co- Les travaux intérieurs se sont portés, à partirloré. du ruisseau de Malagrattna , vers l'Est-Nord-...Est ; et c'est en cheminant dans cette direction,que l'on est parvenu à une suite de couches outranche .gypseuse qui se dirige sur 14 heures,ou du Nord-Nord-Ouest au Sud-Sud-Est, etplonge à l'Est-Est-Nord-Est sous un angle de45 environ. Ce gypse a été traversé, et l'on atrouvé au-delà de nouveaux schistes grau-vvackes qui le recouvrent., et ne donnent plusde minerai ; des allongemens poussés de part etd'autre sont restés infructueux ; on fut con-traint d'ailleurs de les abandonner, parce queles eaux devenant plus abondantes, et péné-trant dans les premiers travaux, au-dessous dugypse, par la galerie percée dans celni-ci, on sehâta de la bouclier, et de rentrer sous ce toitpropice. Son épaisseur a été ainsi reconnue, etl'on s'est assuré que sa puissance est de 26 mètresà peu près, mesurés du toit au mur. Cettebande est divisée en strates , dont les plusbasses, celles qui reposent sur la grauvvackemétallifère, sont dures, cristallines et très-so-lides; elles n'exigent aucun boisage, elles sontd'un blanc pur ou bigarré de diverses couleurs ;les couches , situées au toit de la tranche etrecouvertes de grauvvacke stérile, sont moinsdures et plus décomposées ; les unes et lesautres se font remarquer par l'intensité et la

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du gypse et du vallon, on doit croire que cepassage a lieu entre les premières grauwackesque l'on a signalées, et celles que l'on voit àl'entrée de la mine ; malheureusement , surcette étendue d'un kilomètre environ, les loca-lités , ainsi qu'il a été dit , ne permettent pasd'observer la nature du terrain ; mais, lorsmême que la tranche gypseuse ne s'y étendraitpas, son existence ayant été reconnue par lestravaux ,'sur une longueur de ltoo mètres, unehauteur de 200, son épaisseur déterminées, etsa stratification observée , on ne saurait la re-garder comme un amas déposé accidentelle-meut; elle doit ainsi être considerée commeune formation de gypse gisant au milieu mêmedes grauwackes , d'autant plus que les gfau-wackes (premières observees), qui doivent re-poser sur ce gypse, prennent, à mesure qu'elless'approchent du point présumé d'intersection,une direction et une inclinaison semblable à lasienne. D'autres faits militent encore en faveurde cette opinion.

Lorsqu'après être sorti de l'intérieur des tra-Gypse à lasurface. vaux on monte vers le nord pour reconnaître

les travaux supérieurs à la vallée-, on trouvedans une galerie élevée d'environ 5o toises, etau bout de laquelle on a traversé la tranche gyp-seuse parmi puits vertical, on trouve , dis-j e , prèsde sou entrée un gypse siliceux pesant et très-dur, alternant avec de petites couches telle-ment minces , qu'elles semblent ne former queles salban des des premières , mais dans les-quelles cependant on peut, avec quelqu'atten-tion, reconnaître une grauwacke, schisteuse sem-blable à celle que l'on rencontre dans la mine,

Z.I.MA13011. 47à l'exception des grains ou noyaux qui y sontencore beaucoup plus fins. Ce gypse d'un as-pect général grisâtre, se compose de partiescolorées , soit en bleu-grisâtre, soit en jaune demiel, et d'autres en plus petit nombre , qui sontblanches. Elles y sont mélangées coufnsémentet sans ordre. Il a une cassure indéterminée àbords aigus ; il se fond avec assez de facilité auchalumeau en un. émail, quand il est blanc ;mais il n'en est plus de même dès qu'il présenteune couleur un peu intense ; il partage cettepropriété avec les autres gypses décrits précé-demment ; c'est elle et la dureté de ces roches,lorsqu'elles n'ont point été altérées par Pair oul'eau, qui ont fait présumer qu'elles devaient

. contenir de la silice, et qui sont cause que l'ona hasardé l'épithète de silicifèrei, particulière-ment pour celle à cassure écailleuse qui ne pa-:raît différer des autres que parce qu'elle a étémoins altérée.

Ce gypse gris-bleuâtre ,, alternant avec lagrauwack.e , est recouvert par des couches defer hématite luisant, et de fer- oxydé rubigi-neux; ces strates, que l'on aperçoit assez bien,se dirigent et plongent à très-peu près commecelles du gypse. Le fer_hétnatite:,mélé de noyauxquarzeuX , laisse .voir une cassure rouge lui-sante , onctueuse , et légèrement mamelon-née : elle est à bords aigus et tranchans , d'au-trefois cependant elle est rude, et se rapprochepar sa couleur du gris d'acier : le fer rubigi-neux, à cassure jaune terreuse, paraît êtreexempt de quarz ; ces deux minerais de fer neforment l'objet d'aucune exploitation.

Après ces substances métalliques, toujours

Fer héma-tite et feoxydé rubi-gineux.

Grauwac-kes.

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du gypse et du -vallon , on doit croire que cepassage a lieu entre les premières grauwackesque l'on a signalées, et celles que l'on voit àl'entrée de la mine ; malheureusement , surcette étendue d'un kilomètre environ, les loca-lités, ainsi qu'il a été dit , ne permettent pas.d'observer la nature du terrain ; mais , lorsmême que la tranche gypseuse ne s'y étendraitpas, son existence ayant été reconnue par lestravaux ;sur une longueur de lioo mètres, unehauteur de zoo , sou épaisseur déterminées, etsa stratification observée, on ne saurait la re-garder comme un amas dépose accidentelle-ment ; elle dot ainsi être considerée commeune formation de gypse gisant au milieu mêmedes- grauwackes , d'autant plus que les gYau-vvackes (premières observees), qui doivent re-peser sur .ce gypse, prennent, à mesure qu'elless'approchent du point présumé d'intersection,une direction et une inclinaison semblable à lasienne. D'autres faits militent encore en faveurde cette opinion.

Lorsqu'après être sorti de l'intérieur des tra-Gypse à la

surface. vaux on monte vers le nord pour reconnaîtreles travaux supérieurs à la vallée-, on trouvedans une galerie élevée d'environ 5o toises, etau bout de laquelle on a traversé la tranche gyp-seuse par un puits vertical, on trouve,dis-je , prèsde SOD entrée un gypse siliceux pesant et très-dur, alternant avec de petites couches telle-ment minces , qu'elles semblent ne former queles salbandes des premières , mais dans les-quelles cependant on peut, avec quelqu'atten-tion, reconnaître une gra.uwacke, schisteuse sem-blable à celle que l'on rencontre dans la mine,

DE ZIMABOA. 47à l'exception des grains ou noyaux qui y sontencore beaucoup plus fins. Ce gypse , d'un as-pect général grisâtre, se compose de partiescolorées , soit en bleu-grisâtre, soit en jaune demiel, et d'autres en plus petit nombre., qui sontblanches. Elles y sont mélangées confusémentet sans ordre. Il a une cassure indeterminée àbords aigus ; il se fond avec assez de facilité auchalumeau en un émail, quand il est blanc ;mais il n'enst plus de même dès qu'il présenteune couleur un peu intense ; il partage cettepropriété avec les autres gypses décrits peécé-demment 3 c'est elle et la dureté de ces roches,lorsqu'elles n'ont point été altérées par l'air oul'eau, qui ont fait présumer qu'elles devaient

.contenir de la silice, et qui sont cause que l'ona hasardé l'épithète de silicifère , particulière-ment pour celle à cassure écailleuse qui ne pa-rait différer des autres que parce qu'elle a étémoins altérée.

Ce gypse gris-bleuâtre ,;alternant avec la Fer Mina-

grauwacke , est recouvert par des couches de tite et sur

fer hématite luisant, et de fer oxydé rubigi- oefyieue'x.

neux ; ces strates, que l'on aperçoit assez bien,se dirigent et plongent à très-peu près commecelles du gypse. Le fel-hématite, mêlé de noyauxquarzeux , laisse .voir une cassure rouge lui-sante , onctueuse , et légèrement mamelon-née : elle est à bordsaigus et tranchans , d'au-trefois cependant elle est rude, et se rapprochepar sa couleur du gris d'acier : le fer rubigi-neux à cassure jaune terreuse, paraît êtreexempt de quarz ; ces deux minerais de fer neforment l'objet d'aucune exploitation.

Après ces substances métalliques, toujours Graiiwac.kes.

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Calcairesblanc etbleu.

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en suivant la ligne dont il a été parlé, et enremontant la [Vialae-,rattna , viennent de nou-veau les grauwack.es ; elles sont rendues sen-sibles par les haldes résultant des recherchesfaites dans les côtés de la vallée recouverts en-tièrement de végétaux ; puis apparaissent enfinà un kilomètre et demi du gîte da minerai'les mêmes calcaires que ceux par lesquels on acommencé Cette description, c'est-à-dire, le cal-caire blanc d'abord, et peu après le calcairebleu veiné de spath blanc enfermé dans ce pre-mier. Ces roches paraissent se prolonger surune longueur de 2 à 3 kilomètres, jusqu'à l'ex-tréini té du vallon, lequel se dirige encore icià peu près de l'Est à l'Ouest.

Les roches qui viennent d'être décrites selaissent apercevoir sur un même niveau à peuprès.; elles occupent une étendue de 2500 à3000 mètres , et sont comprises entre des cal-caires qui sont exactement les mêmes de part etd'autre ; on peut ainsi supposer, ou qu'ellesservent de base aux calcai:es , ou qu'elles cons-tituent une bande ou tranche au milieu mêmede ces roches. Il serait facile de lever toute in-certitude si les directions et inclinaisons obser-vées s'accordaient avec cette opinion ; mais iln'en est point ainsi : en effet, le calcaire dupetit escarpement situé à l'origine de la portionrectiligne du vallon, et qui laisse voir le- cal-caire le plus voisin de la grairvvacheen sens contraire de celle-ci ; toutefois' l'espacequi les sépare, stérile pour l'observateur , estassez grand. pour que ces inclinaisons , très-fortes toutes deux, coïncident au point de con-tact. Les dernières grauwackes , de .celles qui

ont..

DE ZAMASOR. 49

ont été signalées en premier lieu, inclinent etse dirigent comme la tranche de gypse , ellesdoivent la recouvrir ; celles qui servent de murau gypse dans l'intérieur de la mine lui sontparallèles, et par-tout ailleurs oit. ne sanrait enreconnaître l'inclinaison ; ce gypse, en outre,a été reconnu sur une longueur demètres,une hauteur de 200; c'est donc une formationde gypse renfermée dans la Janwacke. La di-rection du gypse gris, observé à l'extérieur, fait,avec celle du gypse de l'intérieur, un angle deno. à 1200, et incline dans le même sens : lesmêmes faits ont lieu pour les fers hématites etrubigineux ; le gypse contient lui-même de lagrauvvacke. Il n'y a donc pas de raison d'exclureces roches du milieu de ces mêmes grauvvackes.Enfin, ces minerais de fer semblent plonger ensens contraire des premiers calcaires qui leursuccèdent ; mais ils en sont éloignés de prèsd'un kilotnètre , occupés par des g,rauwackesdont on ignore la disposition, et qui, dans unaussi grand espace, peuvent facilement rame-ner une inclinaison de 45' à l'Est-Sud-Est, àcelle de 70° au Sud-Est-Sud : on conç,oit d'ail-leurs que, dans un terrain aussi fo: te ruent con-tourné , et presque entièrement recouvert, onne saurait accorder une grande confiance à desinclinaisons mesurées en un petit nombre depoints, et sur des étendues très-resserrées;prises de la sorte , elles varient très-frétptem-ment , et ne pourraient se trouver en opposi-tion avec les faits généraux, qu'autant que l'onverrait deux roches en contact incliner en. senscontraire ; c'est ce qui n'a pas lieu dans levallon de Rude. Il suffit, au reste, d'avoir éta-

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bli une même époque de formation pour lesgypses, les minerais de fer et les grauvvackes;car, pour ces dernières et les calcaires, il nesaurait y avoir aucun doute, puisque, Versl'extrnité Est de la vallée de Bleyberg en Ca-rinthie, on voit le grauvvacke alterner avec uncalcaire blanc, en tout semblable à celui desenvirons de Zamabor. Ils sont donc de forma-tion contemporaine , d'où il suit de proche enproche que les calcaires blanc et bleu, les grau-vvackes , les gypses, les minerais de fer, le cui-vre pyriteux et l'anthracite sont tous de forma-tion contemporaine, et, comme tels, appar-tiennent tous aux terrains de transition.

On doit faire remarquer que le calcaire bleidont il a été parlé a tous les caractères de celuisur lequel, dans le Nord de la France, re-posent les formations de houille; la présencede l'anthracite est reconnue dans les deux ter-rains ; les hématites se retrouvent égalementdans les départemens de l'Ourthe et de Sambre-et-Meuse : ces traits de ressemblance entre deuxterrains , d'ailleurs si différens quant à l'aspectextérieur, sont d'autant plus précieux, que, sicette observation se confirmait, elle serviraità fixer l'ancienneté relative des terrains des dé-partemens septentrionaux, où la grau-vvacke estrare, et où le calcaire blanc manque, par rap-port à ceux qui laissent apercevoir ces rocheset qui paraissent être nombreux en Allemagne.

Les faits qui ont été décrits forment l'objetprincipal de cette Notice, les mines deZamaborétant presque dans l'inactivité, et les opéra-tions métallurgiques étant suspendues lorsqu'ona eu l'occasion de les visiter, on croyait se

DE,t.A.MADDR. 51borner à faire connaître le gisement du minerai Icependant, comme le cuivre pyritenx qu'on enretire a une richesse que n'ont pas généralementles pyrites cuivreuses , on passera succinctementen revue les travaux et opérations métallurgigues en usage sur cette mine.

Le minerai s'étend au-dessous du gypse surune longueur de 400 mètres , et ser une lar-geur de 200 mesurée perpendiculairernent

' en sorte que le cuivre pyriteux que l'on atrouvé jusqu'à ce jour, était compris dans unrectangle de lio,000 mètres de surface ; les tra-vaux que l'on a poussés hors de ce rectangleainsi que les recherches faites dans toutes lesgrauvvackes qui se laissent apercevoir à la sur-face, sont restés sans succès. Les mines deZamabor ont été abandonnées et réexploitéesà plusieurs reprises. Lors de la première ex-ploitation , ou du Moins de celle à laquelle onassigne ce rang, les travaux ont été approfondisjusqu'à 4o mètres au-dessous de la vallée ; etce fut à cette époque que ces mines, malgrél'incertitude que laisse dans la direction des tra-vaux la disposition du minerai, produisirent50o quintaux de cuivre par an, ou 28,000 kilo-grammes.

Ces mines abandonnées furent reprises, maiselles produisirent moins, parce que les nou-veaux travaux n'atteignirent pas au but des an-ciens ; enfin elles sont actuellement ( 1812 )exploitées pour la troisième fois, et ne pro-duisent que 14o à i5o quintaux, parce qu'onse tient au niveau de la vallée dans lequel on nepeut recueillir que ce que les anciens ont né-ege. Ce travail n'est pas cependant le seul que

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Triage etessais.

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l'on y exécute ; on se propose de profiter dugypse pour atteindre dans la profondeur ; cetterecherche est intacte, très-dure, et peut se pas-ser de boisage durant plusieurs années : unpuits déjà creusé, profond de 35 à 4o mètres,ayant été commencé trop près du ruinerai, eu.égard à l'inclinaison du gypse, est venu dé-boucher dans les travaux anciens, et l'on setrouve dans la nécessité d'en percer un second.

Le cuivre pyriteux retiré des mines de Zama-bor n'offre rien de particulier ; il se compose,ainsi que la plupart des minerais auxquels ondonne ce nom , d'un mélange de fer sulfuréet de pyrite cuivreuse ; le mélange, indépen-damment des différences de couleur qui lerendent sensible, est encore prouvé ici par lesgrandes variations dans la richesse reconnuepar les essais. Cette richesse ou teneur p variede 27 à 6, et même à 4 de cuivre métallique, au-dessous de 4 p., le minerai est rebuté, sa teneurmoyenne est de 12 p. On a remarqué que larichesse ne varie que peu ou même point pourles essais tirés d'un même. rognon: ou filet. Leminerai se colore d'une teinte verdâtre d'autantplus foncée, qu'il est plus riche en cuivre.

La pyrite, au sortir de la mine, est séparéedes grauivackes qui lui servent de gangue parun triage à main , et déposée en différens tasen raison de sa richesse ; celle-ci est connuepour les filets ou rognons les plus considérables,et la couleur suffit pour ranger les autres dansla classe à laquelle ils appartiennent ; tes pous-sières , de toutes richesses, mêlées entre ellesforment aussi une classe. Des échantillons nom-breux pris dans chacun des tas servent à faire

DE ZAMABOR. 53

trois essais, dont le résultat moyen donne larichesse du tas, et par suite ( le poids des tasétant connu) la quantité de cuivre que chacund'eux renferme, et conséquemment le total ducuivre gisant dans le magasin à l'état de mine-rai. Ce cuivre contenu est précompté au maîtrefondeur, après déduction toutefois d'un déchetde 5 p qui lui est passé : il serait responsabled'un excès de perte, s'il s'en trouvait un sur lepoids des rosettes qu'il doit en retirer ; ce casn'arrive point, on trouve même le déchet de 5p;:. un peu fort.

On applique à ce minerai la fonte crue, sansautre addition que celle des scories résultantesd'une fonte semblable faite précédemment. Lafusion s'opère dans un fourneau à manchehaut ( jusqu'au bord supérieur de la poitrine )de r mètre, large de r mètre, et profond de8 décimètres environ; ce fourneau n'a pointde bassin d'avant-foyer ; les matières fonduesrestent dans l'intérieur, sauf les scories quis'écoulent continuellement au sortir d'un oeilménagé au bas de la poitrine sur l'un des côtésdu fourneau, tandis que par un oeil semblableon fait, quand il en est teins couler sur .lecôté opposé, la -matte restée jusqu'alors dansle bassin intérieur , et qui prend la forme dèsmasses appelées gueuses près des hauts four-neaux. Les scories résultantes de cette fonte sontemployées pour la fonte suivante : leur richessepar la voie sèche s'élève rarement au-dessusde p5.- (1). La fonte ne peut être cont nuée clans

(t) Les richesses et consornma.cion, rappor,ées dans.cetteNotice ont été communiquées par M. le Contrôleur de l'éta-

blissement. D 3

Fonte duminerai.

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MINES DE CITIVRE PYRITEUX

ce fourneau que durant 5 jours, après lesquelsles durillons ,tui se forment dans son intérieur,boucheraient entièrement latuyère ; on arrêteet on les détache; ils sont fondus avec le mine-rai cru , et leur teneur à l'essai est assez ordi-nairement de 17 p de cuivre. Le peu de duréede la fonte tient évidemment aux trop grandesdimensions du fourneau ; il est à Zamabor,aussi grand dès le commencement qu'il le de-vient ailleurs par le travail d'une quinzaineet, lorsqu'on est obligé d'arrêter, sa grande di-mension est ici sur la largueur au lieu d'êtresur la longueur : aussi ce fourneau n'a-t-il ja-mais besoin d'être réparé.

La matte, toujours très-riche, est grillée surune aire par tas de 26 quintaux, sous lesquelson place une hauteur de 3 décimètres de bois,recouverts de charbon, iqui en occupe la base,large et longue de 4o à 45 décimètres ; une che-minée en planches placée au centre sert à en-flammer le bûcher. La matte reçoit 12 à 13 feuxsemblables, pour être ensuite fondue dans lefourneau à manche décrit avec les scories prove-"n an tes d'une fonte en cuivre précédente. Cettefois, la fusion ne saurait se prolonger au-delàde trois jours et demi, à quatre jours au plus,à cause de l'abondance des durillons. On assureavoir essayé l'addition du quarz et avoirtenté le grillage du minerai sans en avoir retiréde résultats avantageux. Les scories de la fonteen cuivre , lesquels dit-on , ne donnent à l'es-sai aucune trace de métal, servent à fondred'autres mattes , et le cuivre noir est coulésous la même forme que la matte; sa teneur àl'essai est de 57 14.

DE ZAMAIROR.' 55

L'affinage du cuivre noir s'opère clans un Affinageolieruivre

fourneau à réverbère sans cheminée , à très- ,i`,11

peu près circulaire de douze décimètres envi-ron de rayon, et construit sur le plan de ceuxdécrits dans Schlutter. On ne peut y raffiner

que 2000 à 2200 kilogrammes (36 à 4o quin-taux); mais on parvient à y former une salletellement solide , que l'on peut y faire troisaffinages sans interruption , et sans laisserrefroidir le fourneau. Le cuivre rosette esttrès- beau et donne un cuivre d'une excel-lente qualité. Les scories d'affinage, donnantjusqu'à 37 p à l'essai, sont fondues séparé-ment dans le fourneau à manche dont il a étéparlé : elles produisent un cuivre noir impur,que l'on passe par petites portions avec le cui-

vre noir ordinaire.Le cuivre rosette est livré au maître marte- Martinet,

leur, qui doit en retour livrer une égale quan-tité de cuivre ouvré, soit en planches, soit au-trement, à la réserve cependant de 1 p7°, qu'on

lui passe pour le déchet occasionné par le tra-vail. Les rosettes sont fondues sur un petit bas-sin formé de brasque dure, puis coulées dansdes moules sous la forme de lingots ou de pla-teaux, pour ensuitepar l'effet du martelage,être amenées à la fOrme de planches ou dechaudières.

Lorsque l'établissement de Zamabor proclui- Consoin-

sait 5oo quintaux de cuivre martelé, il occu- mations,pait environ 34o ouvriers, et exigeait, noncompris les bois d'étançonnage , 2380 toises de4 mètres cubes et demi chaque ; ces bois étaientdes peupliers, fayards et ormes.

Ce combustible se répartissaitainsi qu'il suitTi 4

Grillagedes 'nattes.

Fonte desinattes.

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56 MINES DE CUIVRE EYRITEUX , etc.

Fonte crue dii minerai tenant 12 p, néces-saire à la production de 5oo quintaux de cuivre,exigeait, y compris la brasque , 2620 mass. de

, 84 mètres cubes chaque.

Grillage des mattes résul- moklafter de 4,5,nèt. c.chaque,tantes de Celte fonte. . . iCharbon. .5ooms. de 1,8&et..-

Fonte d, s flattes grillées.Même quantité que pourla fonte crue. Affinage ducuivre noir Bois. . . .

Charbon. .{Total. . . , . en bois

Bois

400,1aner de 4/5'''7240ma. représfmtant

,8,01clafter.57oklafter.

2380klafter.

Il résulte de ces consom- Çmations, qu'un (pintai 'J Bois 7,73mbtres cubes.

on 561,ikarammes ue cuivre Charbon. . 8,,,imètres cubes,ros-tte exige. . . . .

Et qu'enfin un quintal de j/30/' 7,73mètres cubes,

cuivre martelé exige. . i.Charbon . . 6,75mUres kbes.

MM.Après la manière victorieuse dont vous avez

déjà réfuté dans ce journal (2) l'hypothèse surla formation des vallées, d'un auteur anonyme,qui a publié dans l'Edinburgh Review l'extraitdu grand ouvrage de M. Cuvier, il sembleraitinutile de ne rien ajouter ; cependant, commec'est l'un des objets les plus importans en géo-

logie, je crois qu'on ne peut y revenir tropsouvent.

Permettez moi donc de présenter à vos lec-teurs de nouveaux argumens contre cette hy-pothèse si extraordinaire pour une époque où

la géologie a déjà fait tant de progrès. Je com-mencerai par transcrire les propres expressionsde l'auteur, telles que vous' les avez traduitesaux pages 14 et suivantes du même numéro.

p. 14. «Tandis que la surface de la terre était

RÉFUTATION DE L'HYPOTHÈSE

D'UN AUTEUR ANONYME

SUR LA FORMATION DES VALLÉES,

Adressée à MM. les Rédacteurs de laBibliothèque Britannique (i)

(I) Cet article et les deux suivant sont extraits de la Bi-

bliothèque Britannique.(2) Bibi. Brit. , Sciences et Arts. Tom. LIX , p. 19-23,

n.. 466. Mai 1815.