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par Patricia Allen M ANUSCRITS SUR L ARCHÉOLOGIE 32 DU N OUVEAU -B RUNSWICK P OINTE A LSTON , B A THURST (N OUVEAU -B RUNSWICK ) :I MPORTANT CENTRE COMMUNAUTAIRE À LA FIN DU XVIII E ET AUX XIX E ET XX E SIÈCLES

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by Patricia Allen

NEW BRUNSWICK MANUSCRIPTS IN ARCHEOLOGY 32

par Patricia Allen

MANUSCRITS SUR L’ARCHÉOLOGIE 32 DU NOUVEAU-BRUNSWICK

ALSTON POINT, BATHURST, NEW BRUNSWICK: AN IMPORTANT COMMUNITY CENTRETHROUGHOUT THE LATE 18

TH, 19

TH AND 20

TH CENTURIES

POINTE ALSTON, BATHURST (NOUVEAU-BRUNSWICK) :IMPORTANT CENTRE COMMUNAUTAIRE

À LA FIN DU XVIIIE ET AUX XIXE ET XXE SIÈCLES

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Pointe Alston, Bathurst (Nouveau-Brunswick) :Important centre communautaire

à la findu XVIIIe et aux XIXe et XXe siècles

Manuscrits sur l’archéologie 32 du Nouveau-Brunswick

parPatricia Allen

Secrétariat à la Culture et au Sport

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2 Manuscrits sur l’archéologie 32 du Nouveau-Brunswick

Cette série est préparéé afin de faciliter ladistribution des manuscrits ayant trait àl’archéologie du Nouveau-Brunswick.Elle a été publiée en nombre limité etsera généralment disponible sur demandespéciale seulement.

(c) Patricia Allen et province du Nouveau-Brunswick.

Manuscrits d’archéologie du Nouveau-Brunswick 32, 2003Rédacteur: Dr. Frances Stewart 2003.

Publiée parLes Services d’archéologie, Direction du patrimoineSecrétariat à la Culture et au SportC.P. 6000Fredericton, N.-B.E3B 5H1, Canada

ISBN 1-55396-136-6

Imprimé au Canada

CNB 2136

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Pointe Alston, Bathurst (Nouveau-Brunswick) : Important centre communautaire à la fin du XVIIIe et aux XIXe et XXe siècles Centuries 3

Table des matières

List des figures ............................................................................................................... 4

Remerciements .............................................................................................................. 5

Extrait ............................................................................................................................. 5

Introduction................................................................................................................... 7

Premiers documents concernant la pointe Alston .................................................... 8

Activités à la pointe Alston à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle ........ 8

Rive est du por t et colonel Goold ............................................................................................................... 8

Concessionnaires du côté ouest du havre (Youghall) .......................................................................... 9

Concessions et concessionnaires à la pointe Alston ............................................................................ 10

Marchands et Milice ...................................................................................................................................... 11

Pêche et expédition ........................................................................................................................................ 12

Activités à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle à la pointe Alston......... 13

La Milice à la pointe Alston ......................................................................................................................... 14

Chasse aux oiseaux ....................................................................................................................................... 14

Compagnie de bois de Bathurst ................................................................................................................ 15

Pique-nique de la Compagniede bois de Bathurst ........................................................................................................................................ 16

Concerts de groupes musicaux .................................................................................................................. 18

Pêche ................................................................................................................................................................... 19

Activités à la fin du XXe siècle à la pointe Alston ..................................................... 20

Le Parc ................................................................................................................................................................ 21

Changements physiques ............................................................................................................................... 22

Valeur et potentiels historiques de la pointe Alston................................................. 24

Bibliographie ............................................................................................................... 25

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4 Manuscrits sur l’archéologie 32 du Nouveau-Brunswick

List des figures

Figure 1 : Carte du havre de Bathurst, nord du Nouveau-Brunswick acteul.

Figure 2 : Harve de Nepisiguit et Bathurst avec parcelles des concessions Allan et Gouldmarquées.

Figure 3 : Concessions à Youghall à la suite de la déshérence de la concession William Allan en1820.

Figure 4 : Concession 1 à Youghall à Thomas Dodd avec maison indiquée et lots arpentés àl’extrémité de la pointe Alston vers 1831.

Figure 5 : Plan d’arpentage d’août 1831 par C.J.Peters montrant les lots commerciaux àl’extrémité de la pointe Alston.

Figure 6 : Balles perdues en plomb remontant au XVIIe et XXe siècles, recueillies sur la pointeAlston par Clarence D’Entremont.

Figure 7 : Photo aérienne de la pointe Alston, prise en 1944.

Figure 8 : Photo aérienne de la pointe Alston, prise en 1968

Figure 9a : Bateau remorqueur de la Compagnie de bois quittant le quai avec une barge remplied’employés se rendant au pique-nique

Figure 9b : Déchargement des barges de la Compagnie de bois de Bathurst à l’extrémitéde la pointe Alston

Figure 10 : Danse sur la plate-forme au pique-nique de la Compagnie de bois de Bathurst, 1919.

Figure 11 : Partie de soft-ball entre les équipes de l’usine de pâtes et de la scierie au pique-niquede la Compagnie de bois de Bathurst, 1919.

Figure 12 : Employés de la Compagnie de bois de Bathurst réunis à la fin de la journéeà la plage Youghall.

Figure 13: Pavillon à musique de la pointe Alston en 1962.

Figure 14 : Plus belle plage du Canada à Youghall, 1935.

Figure 15 : Bateaux de pêche ancrés à la pointe Alston, 1969.

Figure 16: Carte montrant le secteur de la pointe Alston désigné comme un parc en 1969.

Figure 17 : Extrémité non aménagée de la pointe Alston, parc de la plage Youghall, 1996.

Figure 18 : Passerelle et étalage commercial au parc de la plage Youghall, 1996.

Figure 19: Vaste plage sablonneuse au parc de la plage Youghall, du côté de la baie des Chaleursde la pointe Alston.

Figure 20 : Photo aérienne montrant la marina de Bathurst, l’extrémité de la pointe Alston et desépis à la plage extérieure, 1995.

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Pointe Alston, Bathurst (Nouveau-Brunswick) : Important centre communautaire à la fin du XVIIIe et aux XIXe et XXe siècles Centuries 5

Remerciements

Le présent rapport a été préparé grâce à lagénérosité de différentes personnes et de différentsétablissements. Je remercie les personnes suivantesqui ont partagé leurs connaissances, leurs souvenirset leurs documents : Gordon Allen, William Allen,Beatrice Allen, le regretté Robert Armstrong, ThierryArseneau, Jean Babin, Dominique Bérubé, MarcBoudreau, Vincent Bougeois, Tanya Brown, AlanDorion, le regretté Clarence D’Entremont, FredFarrell, Albert Ferguson, Harold Gammon, DonaldGammon, Florence Gray Godin, Amanda Howlett, DrPhyllis LeBlanc, Tom McCaffery, Jessica Ryan, MarjorieRuddock, Morgan Ruddock, Gilbert Sewell et FidèleThériault. Je remercie également le personnel desArchives provinciales du Nouveau-Brunswick, de laBibliothèque Harriet Irving de l’Université duNouveau-Brunswick, de la Direction des parcs et desloisirs de la ville de Bathurst, de la Direction desterres de la Couronne du ministère des Ressourcesnaturelles, de la Direction patrimonie du Secrétariat àla Culture et au Sport, du Musée du Nouveau-Brunswick, de la Bibliothèque de l’Université deMoncton, de la Bibliothèque régionale York, duBathurst Heritage Trust, de la Bibliothèque publiquede Fredericton et de la bibliothèque de l’Assembléelégislative du Nouveau-Brunswick. Enfin, merci àFrances Stewart qui a accepté de réviser la version

finale du présent document. et Brent Suttie pour sescompétences en cartographie et autre aidetechnique. Comme toujours, Michael Côté, RolandKing et le personnel de Communications Nouveau-Brunswick ont fait une excellente mise-en-page de cedocument pour l’impression.

Extrait

La pointe Alston, près de Bathurst, au Nouveau-Brunswick, au Canada, a été un important centrepour les colons européens dans la région, au coursdes trois derniers siècles. Le présent documentexplique l’importance de cet endroit à l’aide dedocuments historiques et des traditions orales ayanttrait à l’occupation et à l’utilisation de la pointe à lafin du XVIIIe siècle, et aux XIXe et XXe siècles. Lerôle important de la pointe Alston dans ledéveloppement de la ville de Bathurst est exploré. Lapointe Alston était un centre commerciald’expédition de produits de la pêche et du bois. Ellea aussi servi de lieu de résidence, centre naval auXIXe siècle, terrain d’entraînement de la Milice,destination de pêche et propriété récréative. Cettehistoire sommaire de la pointe Alston couvre uneépoque du patrimoine social, commercial etindustriel de la ville naissante de Bathurst sur la côtenord du Nouveau-Brunswick.

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6 Manuscrits sur l’archéologie 32 du Nouveau-Brunswick

Figure 1 : Carte du havre de Bathurst, nord duNouveau-Brunswick acteul. (Carte par Brent Suttie).

N

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Pointe Alston, Bathurst (Nouveau-Brunswick) : Important centre communautaire à la fin du XVIIIe et aux XIXe et XXe siècles Centuries 7

Introduction

Sur la rive sud de la baie des Chaleurs dans le Nord-Est du Nouveau-Brunswick se trouve un magnifiquehavre. Connu d’abord comme Nepisiguit, puisBathurst, l’entrée étroite et profonde au havrecomprend deux larges langues de sable (figure 1).Les dunes basses de la pointe Alston forment le brasnord de l’entrée. La pointe Carron se trouve surl’autre rive. Des deux, la pointe Alston offre unemeilleure vue de la baie des Chaleurs, des vastesplages de sable blanc et l’aire de mouillage le plusapproprié pour les bateaux, depuis les doris auxgrands voiliers. Pour les Mi’kmaq, leur peuplement àl’intérieur du havre était Nepisiguit; pour lesAcadiens, l’endroit était Saint-Pierre et plus tard, pourles colons écossais et irlandais, la ville naissante duXIXe est devenue Bathurst.

Bien avant l’arrivée des Européens jusqu’au début duXXe siècle, les activités commerciales se font presqueuniquement par la voie maritime. Ce havre devientun lieu de débarquement et d’embarquement pourles canots Mi’kmaq, puis les bateaux de pêcheeuropéens, les navires de commerce, les naviresarmés et les navires de charge. Attirés par la présencedes Mi’kmaq, quelques missionnaires Jésuites etRécollets s’établissement à Nipisiguit au début duXVII e siècle. En 1652, Nicolas Denys, alorsgouverneur du littoral du golfe de l’Acadie, installeun poste de traite et de pêche. En 1761, il survient àNipisiguit un des derniers actes de l’expulsion desAcadiens. En 1768, un Écossais du nom decommodore George Walker établit un poste de traiteet de pêche, et un chantier naval à la pointe Alston.Dix ans plus tard, son établissement est détruit pardes corsaires maraudeurs pendant la révolutionaméricaine.

Les plages de sable larges et légèrement inclinées quientourent la pointe Alston convenaient à diversusages, notamment comme embarcadère pour lescanots d’écorce, le séchage du poisson et laconstruction navale. Les dunes herbeuses et basses

qui forment le littoral, protègent, dans une certainemesure, la partie intérieure légèrement plus basse dela pointe contre le vent et la marée. Divers poissonssuivent les marées par le chenal profond quidétermine l’entrée du havre. Jusqu’à tout récemment,on trouvait une aire de mouillage naturelle juste àl’entrée du havre. À l’ouest de cette eau profonde, degrands bancs de myes sont une source abondante denourriture et d’appâts du poisson depuis desgénérations.

Au cours des dernières années, plusieurs artefactshistoriques ont été ramassés sur les plages de lapointe Alston. Des particuliers ont trouvé des outilsen pierre fabriqués par des Autochtones, des piècesde monnaie et des artefacts religieux du XVIIe siècleainsi qu’un assortiment d’objets des XVIIIe, XIXe etXXe siècles. D’après l’identification et l’évaluationpréliminaires de ces artefacts, la pointe Alston a jouéun rôle bien précis dans l’évolution de l’histoireculturelle de cette région nord. Une recherchearchéologique et archivistique permettrait dedéterminer l’étendue de ce rôle. En vue d’unerecherche archéologique potentielle, l’informationhistorique la plus récente concernant le bien-fonds aété compilée. Le patrimoine humain de cette époquesera expliqué dans d’autres publications.

Le présent rapport est le deuxième document publiépar les Services d’archéologie sur l’histoire de lapointe Alston. Le premier rapport intituléCommodore George Walker à la pointe Alston,Nepisiguit 1768-1777 porte sur le personnage deGeorge Walker et sur ses efforts en vue de faire dulittoral nord, qui faisait alors partie de la Nouvelle-Écosse, un territoire britannique productif quelquesannées seulement après l’expulsion des Acadiens. Leprésent rapport intitulé Pointe Alston, Bathurst(Nouveau-Brunswick) : Important centrecommunautaire à la fin du XVIIIe, et aux XIXe etXXe siècles, résume la plus récente histoire de lapointe. Il couvre une époque du patrimoine social,commercial et industriel de la ville naissante deBathurst sur la côte nord du Nouveau-Brunswick.

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8 Manuscrits sur l’archéologie 32 du Nouveau-Brunswick

Premiers documentsconcernant la pointe Alston

Les premiers documents sur la possession des terrespar des Européens sur la pointe Alston portent sur laconcession accordée à William Allen et surcommodore George Walker. Après l’abandon forcépar les corsaires américains du poste de traite et depêche du George Walker situé sur la pointe Alston, àl’été 1778, la pointe Alston ne semble pas avoir étéoccupée par des personnages historiques pendantquelques années.1 Le bien-fonds était encoreenregistrée, en 1820,2 comme une partie de laconcession au capitaine William Allan de 1770, mêmesi peu de temps après avoir reçu la concession,William Allan a vendu ses intérêts à la pointe Alston àGeorge Walker pour 600 livres sterling.3 William Allanne semble pas s’être intéressé à Nepisiguit aprèscette vente. Selon les archives, il étaitconfortablement installé à Cumberland et étaittitulaire de plusieurs commissions, dont celles dejuge de paix, percepteur des impôts et des accises, et1er lieutenant de la Milice du comté deCumberland.4 William Allan est décédé àCumberland, en 1790.5 Trente ans plus tard, saconcession de Nepisiguit est rendue officiellement àla Couronne pour non-conformité aux conditions.6

Activités à la pointe Alston à la fin duXVIIIe siècle et au début du XIXe

siècle

À la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, lapointe Alston demeure une aire de mouillageprotégée dans le havre de Nepisiguit et possède devastes plages sablonneuses et une base terrestreoffrant un accès à d’excellents parcs à coques.Malheureusement, très peu de documents décriventce qui s’est produit précisément à la pointe Alstonentre 1778 et 1820. Certains documents font

toutefois mention d’activités dans le secteur généralde Nepisiguit, de quelques membres de l’équipeWalker qui sont demeurés dans cette localité, desAcadiens, des Mi’kmaq et de quelques nouveauxarrivants Anglais.7 Selon diverses sources, il estévident que la pêche et les utilisations connexes dela pointe Alston se sont poursuivies, malgré ladisparition de l’établissement Walker. L’informationsur le colonel Goold le démontre.

Rive est du havre et colonel Goold

En 1777, le colonel Arthur Goold voit une occasionéconomique à Nepisiguit. Il était membre du Conseilde la Nouvelle-Écosse, et plus tard est devenusecrétaire privé de Lord William Campbell et anciencommandant de la marine sur le H.M.S. Romney. Ildemande l’autorisation d’établir un poste de pêcheet de traite à Nepisiguit. Il veut créer unecommunauté.8 Ce n’est qu’en 1784 toutefois qu’ilreçoit un lot de 2 000 acres. Comme le montre lafigure 2, la propriété du colonel Goold fait face à laconcession Allan et englobe presque toute la partieest du port de Nepisiguit.9 Le colonel Goold nes’installe pas à Nepisiguit mais pendant quelquesannées, il embauche des gens dans l’industrie dusaumon sur la rivière Nepisiguit. Ses hommestravaillent avec John Robertson, qui possède del’expérience de la pêche ici comme membre del’équipe du commodore Walker.10

En 1784, le colonel Goold écrit ce qui suit surl’utilisation du port de Nepisiguit et de ses rives « lesaventuriers de la pêche... ont recours à ce port pourfaire sécher leurs poissons et prendre une quantitéfraîche d’appâts car il y a un banc de coques aucentre du port à cette fin. »11 Une lettre écrite parRobert Conner, un nouvel arrivant à Nepisiguit, enjuin 1785, confirme l’importance des parcs à coquesde Nepisiguit. Il écrit au colonel Goold que « dix-sept

1 Voir Patricia Allen, Commodore George Walker à Nepisiguit, 1768-1777, Manuscrits sur l’archéologie, numéro 31, (Fredericton, 2000).

2 Nova Scotia Land Records, Land Grantees List, 1738-1811, Vol. 371,livre 9, p. 199, Archives de l’Université du Nouveau-Brunswick (ci-après AUNB).

3 Memorial of John Schoolbred, le 17 janvier 1775, documents de P.P.Gaudet par l’entremise de Fidèle Thériault.

4 Lieutenant Governor’s Commission Papers, Nouvelle-Écosse., 1749-1766, livre 164, pages 164 et 173, AUNB; 1759-1766, livre [numéromanquant ici] p. 364, AUNB; 1759-1781, livre intermédiaire nonnuméroté, page 61, AUNB.

5 Ester Clark Wright, Planters and Pioneers of Nova Scotia 1749-1775,(Hantsport, Nouvelle-Écosse, 1978), p. 37.

6 New Brunswick Land Petitions Registry, Petition of William Armstrong,le 2 décembre 1820, Archives provinciales du Nouveau-Brunswick (ci-après APNB).

7 W.O. Raymond, « The North Shore. Incidents in the Early History ofEastern and Northern New Brunswick » Collections de la NewBrunswick Historical Society, numéro 4, pages 129 à 132 (Saint-Jean,Nouveau-Brunswick 1899).

8 Raymond, “The North Shore...,” p.126.9 Raymond, “The North Shore...”, p.126.10 Raymond, “The North Shore...”, p.130.11 Raymond, “The North Shore...”, p.128.

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Pointe Alston, Bathurst (Nouveau-Brunswick) : Important centre communautaire à la fin du XVIIIe et aux XIXe et XXe siècles Centuries 9

navires ont quitté votre port ce matin après avoirpris l’appât ».12 Ce grand nombre de navires,regroupés en une journée au début de l’été de 1785,démontre l’importance des parcs à coques deNepisiguit pour l’ensemble des pêches de la baie etprobablement au-delà. Après la mort du colonelGoold en 1792, sa grande concession de Nepisiguitest vendue à une enchère publique.13

Figure 2 : Havre de Nepisiguit et Bathurst avec parcellesdes concessions Allan et Gould marquées. Archives duNouveau-Brunswick, Ref.RS686C,G4/2.

Concessionnaires du côté ouest duhavre (Youghall)

Après la déshérence de la concession William Allanen 1820, les 2 000 acres du côté ouest du port deNepisiguit sont disponibles pour accueillir unétablissement. La communauté du côté ouest du portdevient Youghall. Des immigrants irlandais et

écossais, dont la plupart ne sont demeurés àNepisiguit que quelques années, demandent etobtiennent des concessions donnant sur leport du bien-fonds faisant partie de laconcession William Allan. Ces biens-fondsd’une superficie d’un peu plus de 100 acres,vont du littoral du port de Nepisiguit endirection ouest jusqu’à la rivière Peter.Quelques-unes des concessions sontaccordées en 1820, l’année de la déshérence,et d’autres au début de 1821 et par aprèsjusque vers les années 1830. Quelques-unesdes premières concessions de Youghall sontaccordées à Alexander Anderson (1820),William Miller (1820), John Miller (1820),William Armstrong (1821), Thomas Armstrong(1821), John Armstrong (1821), Robert Ellis(avant 1828), Thomas Dodd (avant 1833) etPeter Hagerty (avant 1828).14 Lesemplacements de ces biens-fonds sontindiqués à la figure 3.

11 Raymond, “The North Shore...”, p.128.12 Raymond, “The North Shore...”, p.130.13 Raymond, “The North Shore...”, p.133.

14 New Brunswick Land Petitions Registry, comté de Gloucester, 1820,1821, 1825, 1828, 1833. APNB

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10 Manuscrits sur l’archéologie 32 du Nouveau-Brunswick

Figure 3 : Concessions à Youghall à la suite de ladéshérence de la concession William Allan en 1820.Archives du Nouveau - Brunswick Ref.RS687 B/4/18.

Concessions et concessionnairesà la pointe Alston

Peu de temps après l’attribution de la première desconcessions susmentionnées, d’autres requêtes sontprésentées par quelques-uns des messieurssusmentionnés et par d’autres personnes qui veulentobtenir une part de l’extrémité de la pointe Alston.Un plan d’arpentage du 20 janvier 1828 montre sixbâtiments aménagés à l’extrémité de la pointe. Un «chemin réservé » menant du côté du harve à partirde Youghall et jusqu’à la rive extérieure vers larivière Peter est aussi indiqué. Les bâtiments sont

situés dans les limites du lot 1 qui, selon le pland’arpentage de 1828, appartenait à Thomas Dodd. Lafigure 4 montre l’étendue de sa propriété et de cellessur l’extrémité de la pointe, tout commel’emplacement de sa maison.

Thomas Dodd a construit une grande maison àl’intérieur même de la pointe Alston. Sur la carte de1828, le bien-fonds Dodd est indiqué comme ayantune superficie de 81 acres. Toutefois, selon laconcession officielle datée du 23 mai 1833, la

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Pointe Alston, Bathurst (Nouveau-Brunswick) : Important centre communautaire à la fin du XVIIIe et aux XIXe et XXe siècles Centuries 11

superficie initiale a été réduite à 79 acres.15 D’aprèsles détails du relevé d’arpentage de cette concession,de petits lots à l’extrémité de la pointe ont été cédésà Hugh Munro et autres.

Figure 4 : Concession 1 à Youghall à Thomas Dodd avecmaison indiquée et lots arpentés à l’extrémité de la pointeAlston vers 1831. Archives du Nouveau-BrunswickRef.RS687 B/4/12.

Un plan d’arpentage de 1831établi par M. Scully, reproduit icicomme la figure 4, montre unegrande partie de l’extrémité de lapointe divisée en huit lots (de a àh) et les six bâtimentssusmentionnés. Une légende duplan donne les noms des diversoccupants des lots et indique lanature des activités ayant étémenées sur la pointe. Le planréfère aux lots comme suit : « a.Magasin de sel de M. Munro, b.Magasin de sel de M. Miller, c.Magasin et maison de WilliamArmstrong, d. Magasin de JohnFraser, e. Magasin de John Busteed,f. Maison de Thomas Armstrong, g. Fosse de sciage eth. Nouvelle charpente de William Armstrong. »16 Lemême plan d’arpentage montre aussi l’aire demouillage principale de la pointe.

Marchands et Milice

Un autre plan d’arpentage du 5 août 1831 établi parM. Peters montre en gros plan l’extrémité de lapointe Alston. Comme il est évident dans la figure 5,

ce plan d’arpentage officielindique dix lots et les bâtimentsconnexes. Bien que certainsdétenteurs de lots à la pointeAlston au XIXe siècle cultivent lesconcessions adjacentes deYoughall, d’autres sont deshommes d’affaires prospères de laville nouvelle de Bathurst. Parexemple, John Fraser et ThomasBusteed possèdent aussi despropriétés en ville et s’intéressentà l’avantage commercial de lapointe pour l’expédition et lapêche. Chacun est un officiercommissionné du premierbataillon de la Milice du comté deGloucester. John Fraser a pris saretraite en 184517 alors qu’il était

major. Hugh Munroe, un Loyaliste arrivé de Gaspé en1794, obtient une grande concession agricole sur larivière Tétagouche. Il a de grands intérêts

Figure 5 : Plan d’arpentage d’août 1831 par C.J.Petersmontrant les lots commerciaux à l’extrémité de la pointeAlston. Archives du Nouveau-Brunswick Ref.# RS687 B/4/54.

15 New Brunswick Land Petitions Registry, comté de Gloucester,concession accordée à Thomas Dodd, le 23 mai 1833. APNB.

16 Survey by M. Scully, Return to Warrant No. 42 for Thomas Dodd, Grant1, 81 Acres, 1831. NBPA.

17 Liste des officiers commissionnés de la Milice du Nouveau-Brunswick, 1er bataillon de la Milice du comté de Gloucester, 1787-1867, pages 95 à 103, AUNB.

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12 Manuscrits sur l’archéologie 32 du Nouveau-Brunswick

commerciaux. Il a sans doute conservé son lot à lapointe Alston qui lui permet d’expédier des produitsagricoles et de participer à l’industrie de la pêche.Son magasin de sel démontre sa participation dansce secteur.

Certains noms sur ce plan mènent à des sources quiconfirment l’importance de l’emplacement commeaire de mouillage et sa valeur commerciale.L’annonce suivante est publiée dans The ChathamGleaner le 19 février 1833 : « À vendre : Nouveauxmagasins et locaux avec estacade flottante à lapointe Alston, entreprises commerciales bien situéescar les navires peuvent être chargés dans une aire demouillage sécuritaire de l’autre côté de la rive. - HillGrove, Bathurst, le 12 janvier 1833, Nicholas W.Busteed. »18 L’importance régionale de la pointe estaussi indiquée dans une nécrologie du 24 juin 1832. «Thomas Huston, natif de Muckamore, dans le comtéd’Antrim, en Irlande, est décédé à la pointe Alston,Bathurst. »19 Une autre série de documents porte surles affaires juridiques relatives aux lots à la pointeAlston. De 1830 à 1835, au moins quatre différendsconcernant la propriété ou l’occupation des lots dela pointe ont été soumis à la Cour suprême àFredericton. Les causes de William Gray, WilliamArmstrong, William Miller et Joseph Cunard ont étéentendues.20 Tous ces différends témoignent del’importance économique de la propriété foncière.

Les résidents de Youghall qui possèdent aussi des lotsà la pointe Alston sont des citoyens éminents. À titred’exemple, John Miller est capitaine de la Compagniedes carabiniers de Bathurst du 1er bataillon de laMilice du comté de Gloucester jusqu’en 1837. Il estpar la suite promu major et puis colonel avant sondécès en 1842.21 M. Miller est très actif dans lesaffaires de la ville naissante. Il siège à divers comitéset est nommé juge de paix en 1833.22 C’est peut-êtreJohn Miller, en tant que capitaine de la Compagniedes carabiniers, qui a organisé la salve de coups decanon de chaque côté de l’entrée du havre lorsque lenavire à vapeur transportant le lieutenant-gouverneur John Harvey est entré dans le port deBathurst en 1838.23

Pêche et expédition

William et Thomas Armstrong, concessionnaires àYoughall, semblent avoir participé aux activités depêche comme le démontre leurs magasins de sel etleurs maisons sur la pointe. Leurs biens comprennentaussi une fosse de sciage, ce qui suppose que laconstruction navale se poursuivait comme à l’époquede George Walker. En raison de sa participation auxactivités de pêche et d’expédition, Thomas Armstronga peut-être été incité à annoncer la vente de sapropriété à Youghall à l’extrémité nord de la pointeAlston. L’annonce suivante est publiée dans TheChatham Gleaner du 21 juillet 1835 :

À vendre - Lot 3 à l’anse Armstrongappartenant à Thomas Armstrong et occupépar celui-ci, d’une superficie de 100 acres,dont 30 défrichés et 15 en culture, avecmarais endigués d’eau salée, deux maisons(dont une nouvellement construite) de 28 sur20, ayant chacune une cave, d’autresdépendances, goémon et vase pour fumierdans l’anse et estacade flottante qui rapporteun loyer annuel. Youghall, Bathurst. Le 10juillet 1835. T. Armstrong.24

Bien que le lieu exact de la construction demeureincertain, un dénommé R. Armstrong construit lagoélette Fury à Bathurst en 1866.25 Les révisions auplan de concession du 5 août 1831, préparé par C. J.Peters, montre qu’un dénommé Robert Armstrong, estalors propriétaire des lots 4, 5 et 10 à la pointe Alston(figure 5). En 1881, le capitaine John Armstrongpossède et commande le paquebot postal Bay State.26

Un dénommé John Armstrong était auparavantpropriétaire des lots 2 et 3 à la pointe Alston commel’indique le plan de concession C.J. Peters.

Selon le plan d’arpentage de 1831, deux lots sur lapointe Alston appartiennent à Francis Ferguson. Lenom de Ferguson est souvent associé à la constructionnavale à Bathurst dans les années 1850 et 1860.27

Deux autres lots sont attribués à Joseph Cunard, lemagnat bien connu du bois et de la constructionnavale. M. Cunard lance ses premiers navires deschantiers de Bathurst en 1839, époque où le «

18 The Chatham Gleaner, le 19 février 183319 The Chatham Gleaner, le 24 juin 1832.20 Dossiers de la Cour suprême, 1784-1836, Archives provinciales du

Nouveau-Brunswick.21 The Chatham Gleaner, le 24 juin 1832.22 The Chatham Gleaner, le 5 février 1833.23 The Chatham Gleaner, le 11 septembre 1838.

24 The Chatham Gleaner, le 21 juillet 1835.25 Louise Manny, Shipbuilding in Bathurst, Brunswick Press (Fredericton,

Nouveau-Brunswick, 1965), p. 21.26 Manny, Shipbuilding in Bathurst, p. 22.27 Manny, Shipbuilding in Bathurst, pages 11 à 13.

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Pointe Alston, Bathurst (Nouveau-Brunswick) : Important centre communautaire à la fin du XVIIIe et aux XIXe et XXe siècles Centuries 13

commerce du bois » à Bathurst est florissant. »28 En1835, 49 600 tonnes de bois sont expédiées à partirdu port de Bathurst.29 La pointe Alston a certes jouéun rôle dans cette industrie. « Deux ou trois navireschargent le bois à l’entrée de la baie et plusieursgrands navires appartiennent aux Cunard. »30 M.Cunard a bien utilisé son lot de la pointe Alstoncomme le démontre l’extrait suivant duShipbuilding in Bathurst de Louise Manny :

Le Louisa était un trois mâts carré de 1 033tonnes, de loin le plus grand navire lancé àl’époque à Bathurst. Le navire a été construitpour le « commerce du sud », probablementpour la route Liverpool-Amérique du Sud,tout comme un grand nombre de naviresconstruits par les Cunard dans la Miramichi.Le Louisa a été construit (en 1845) avec lesmeilleurs matériaux, selon le Gleaner. Lecapitaine Carpenter était le commandant dupremier voyage à Liverpool. Le navire étaitancré à l’entrée du port de Bathurst, prêt àpartir. Le capitaine et quatre hommes s’yrendaient en bateau. La nuit était orageuseet sombre. Le bateau a heurté un câble etchaviré avec la marée, à dix milles à l’heure,et les hommes ont été poussés dans la baie.Au moment où le capitaine pensait périr, nepouvant plus remonter, il a vu le bateaudériver vers lui. Il a réussi à monter dans lenavire et il a sauvé les quatre marins. LeLouisa était de toute évidence un navire trèssolide car il était classé 6A1 à Lloyd’s en1863, et figurait encore au registre en1871.31

D’après ce qui précède, au cours du XIXe siècle, lapointe Alston semble avoir continué à jouer un rôleimportant dans le développement général del’industrie et du commerce dans la région deNepisiguit et Bathurst. On peut constater, d’après lestransferts de propriétés de lot, que la pointe Alstonest considérée comme une propriété commercialede valeur bien située. Son importance historique auXIXe siècle est indiquée de façon très convaincantedans les nombreuses cartes et les nombreux plans

d’arpentage archivés qui servent maintenant àraconter son histoire. Sauf pour le lotissement de laville même, aucune autre propriété de Nepisiguit-Bathurst a reçu autant d’attention au XIXe siècle.

Une loi est adoptée le 19 mars 1833 en vue deréglementer la pêche au saumon dans le comté deGloucester. À partir de ce moment-là, la pêche estinterdite le dimanche, la saison va du 20 juillet au 15août seulement et aucun filet dérivant n’est permis.32

En 1848, d’autres règlements sont appliqués à lapêche au saumon dans le comté de Gloucester.33 Lapointe Alston perd de son importance à mesure queles règlements sont adoptés et que les stocks depoisson diminuent.

Activités à la fin du XIXe siècle et audébut du XXe siècle à la pointe Alston

Les moteurs à essence, à diesel et à vapeurapparaissent au cours de la dernière moitié du XIXe

siècle et au début du XXe siècle. Grâce à cesnouvelles technologies, les navires à voile sontremplacés, ce qui entraîne une réduction desactivités aux chantiers de construction navale àBathurst. Mais les activités d’expédition sepoursuivent. Afin de répondre aux besoins desnavires, des dragues élargissent et creusent leschenaux menant à la ville de Bathurst. Des quais sontaménagés le long de la zone riveraine et presquechaque entreprise a son propre quai. Les capitainesdirigent souvent leurs navires à moteur directementà leurs destinations urbaines, plutôt que de mouillerà la pointe Alston.

Le bois est la principale industrie à la fin du XIXesiècle et au début du XXe siècle à Bathurst. Plusieursentreprises de bois chargent leurs produits à partirdes quais de la ville.34 La pointe Alston comme lieude commerce malgré son eau de chenal profonde etson aire de mouillage bien protégée perdconsidérablement de son importance. À l’aube dunouveau siècle, seulement quelques familless’adonnent encore à la pêche à partir du rivage. D’unlieu commercial qu’elle était, la pointe devient unsecteur d’entraînement militaire et de loisirs.

28 The Chatham Gleaner, le 19 octobre 1839.29 The Chatham Gleaner le 26 janvier 1836.30 The Chatham Gleaner, le 25 aout 1840.31 Manny, Shipbuilding in Bathurst, p. 5.

32 The Chatham Gleaner, le 21 mai 1833.33 The Chatham Gleaner, le 18 juillet 1848.34 Bathurst -The Convention Center, 1962, publié par la Bathurst Golden

Jubilee Association. [non mentionnée dans la bibliographie]

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14 Manuscrits sur l’archéologie 32 du Nouveau-Brunswick

La Milice à la pointe Alston

Une des premières activités non commerciale à lapointe Alston fut organisée par

la Milice du comté de Gloucester au début du XXe

siècle. Les frères William et Gordon Allen, maintenantâgés d’un peu plus de 80 ans, se rappellent que,petits garçons, ils voyaient les troupes de la Milicemarcher devant leur maison, chemin Youghall. Lestroupes marchaient au son d’un tambour, ce quiattirait l’attention de la population, y compris celledes garçons Allen. La Milice se rendait jusqu’à lapointe Alston où les officiers demandaient à leurshommes d’établir le camp. Ils utilisaient alors lesespaces libres à la pointe comme terrainsd’entraînement (Commentaires personnels de Wm.Allen, 1999).

L’utilisation de la pointe Alston par la Milice au débutdu XXe siècle fait revivre ou maintient une pratiquetraditionnelle qui a commencé au cours de lapremière moitié du XIXe siècle. À l’époque, uncertain nombre de propriétaires de lots sur la pointesont des dirigeants du 1er bataillon de la Milice ducomté de Gloucester. Thomas Busteed, John Fraser etJohn Miller sont des officiers commissionnés toutcomme Alexander Anderson, un résident deYoughall.35 En tant que capitaine de la premièreCompagnie des carabiniers de Gloucester etpropriétaire foncier local, John Miller aprobablement utilisé la pointe comme un champ detir. Cette hypothèse est aussi appuyée par untémoignage substantiel. Le regretté ClarenceD’Entremont, un résident de Bathurst quis’intéressait beaucoup à l’histoire, marchait souventle long du littoral et sur les dunes de sable de lapointe avec un détecteur de métal. Des objets qu’il asouvent découverts sont des balles perdues. Lesballes recueillies par M. D’Entremont sont variéesallant de petites balles en fer ayant pu être tirées parun canon à des balles de mousquet en plomb dediverses tailles, à des balles de divers calibres pourdes carabines plus anciennes et des fusils modernes.La figure 6 montre des exemples de ces balles. M.D’Entremont a aussi trouvé plusieurs pièces deproduits dérivés en plomb provenant de lafabrication de balles sur place. Au moins un boulet decanon a été recouvrée le long du littoral intérieur de

la pointe (Commentaires personnels de Jean Babin,1996). Les activités militaires ne sont toutefois pas lesseules activités qui contribuent à l’évidence de coupsde feu sur le sol de la pointe Alston.

Figure 6 : Balles perdues en plomb remontant au XVIIe etXXe siècles, recueillies sur la pointe Alston par ClarenceD’Entremont. Photo prisse par l’auteur.

Chasse aux oiseaux

Certaines balles perdues découvertes par M.D’Entremont proviennent sans aucun doute de la chasseaux oiseaux, surtout la bernache et les outardes, au XXe

siècle. Les frères Donald et Harold Gammon, et Williamet Gordon Allen se rappellent les excursions de chasseà la bernache qui ont eu lieu à l’extrémité de la pointe.

« Il y avait des milliers et des milliers debernaches. Les chasseurs s’assoyaient dansleurs petits bateaux ancrés dans le chenalentre les pointes (pointe Alston et pointeCarron) et tiraient sur les oiseaux qui revenaientdes eaux libres. Ils ramaient, jetaient l’ancre ettiraient sur les bernaches avec toutes sortes defusils. Les Stever, les Willis, Ned Thibodeau, tousceux qui avaient un bateau chassaient labernache. Vous trouverez probablement toutessortes de balles perdues à l’extrémité de lapointe. Après la Deuxième guerre mondiale, labernache a semblé disparaître et les gens ontcommencé à chasser les outardes. »(Commentaires personnels de G. Allen, 1999).

Ce souvenir est confirmé par les propos de HaroldGammon.

35 Liste des officiers commissionnés de la Milice du Nouveau-Brunswick,

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Pointe Alston, Bathurst (Nouveau-Brunswick) : Important centre communautaire à la fin du XVIIIe et aux XIXe et XXe siècles Centuries 15

« Il y avait tellement de bernaches à Bathurstque, lorsqu’elles arrivaient de l’extérieur (dela baie), le ciel était noir. Pour plusieurspersonnes, la bernache était la principalesource de nourriture en hiver, en plus dupoisson salé. On chassait les bernaches, lescanards et les outardes en décembre lorsqu’ilétait possible de les geler et de les conserverdans les glacières. Mon père a beaucoupchassé la bernache et nous en avons mangébeaucoup » (Commentaires personnels de H.Gammon, 1999).

Donald Gammon se rappelle que son père a amenéle gouverneur général du Canada, qui visitait AngusMcLean, le gérant de la Compagnie de bois deBathurst, à la chasse à la bernache dans son bateau(Commentaires personnels de D. Gammon, 1999).Bien que ses hommes décrivent la chasse à partir desbateaux seulement, il est évident que les oiseaux ontaussi été chassés sur terre. On retrouve encore desballes utilisées pour cette chasse dans le sol à lapointe Alston. Selon le récit de Harold Gammon, lachasse à la bernache et la pêche étaient des activitésimportantes comme source alimentaire de la famillemais les résidents locaux ne dépendaient pasuniquement de ces activités comme moyen desubsistance. Plusieurs avaient des membres de leurfamille qui travaillaient dans l’industrie du bois.

Compagnie de bois de Bathurst

La Compagnie de bois de Bathurst est le principalemployeur à Bathurst au cours du premier quart duXXe siècle.36 Le gérant de la compagnie, AngusMcLean, a construit une grande résidence d’été sur lebord de la pointe Alston où il accueille diversdignitaires du gouvernement et associés d’affaires trèsconnus (Commentaires personnels de D. Gammon,1999). La Compagnie du bois de Bathurst utilise deshommes, des chevaux et de la machinerie dans tousles aspects de la production du bois à des finsd’exportation.

« La pointe Alston a été utilisée par laCompagnie et l’extrémité Youghall de lapointe est devenue une aire d’entreposage desallingues. La compagnie possédait desbâtiments abritant les chevaux utilisés pourtransporter les allingues et une cuisine dechantier pour les hommes. M. McKinnons’occupait des chevaux et des bâtiments, et M.Hennesy était le cuisinier... c’est alors que laroute a été changée. Elle longeait la plagemais un nouveau tracé a été établi pouréviter de passer près du seuil des maisonsd’été le long du bord extérieur » (Commentairespersonnels de Wm. Allen, 1999).

La nouvelle route et des tronçons de la route originalesont clairement visibles dans les photos aériennesprises en 1944 et 1968. La figure 7 montre la photoprise en 1944. La figure 8 montre la photo prise en1968.

Figure 7 : Photo aérienne de la pointeAlston, prise en 1944 (photo reproduiteavec la permission du ministère desRessources naturelles duNouveau-Brunswick).

36 Bathurst -The Convention Center, 1962, publié par la Bathurst GoldenJubilee Association.

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16 Manuscrits sur l’archéologie 32 du Nouveau-Brunswick

Figure 8 : Photo aérienne de la pointe Alston, prise en1968 (photo reproduite avec la permission du ministèredes Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick)

Pique-nique de la Compagniede bois de Bathurst

L’utilisation la plus remarquable et la plusmémorable de la pointe Alston au début du XXe

siècle a trait à la Compagnie de bois de Bathurst. De1918 jusqu’aux années 1920, laCompagnie organise un pique-nique d’une journée, avecdivertissements et loisirs, pour tousles employés et leurs familles.L’annonce du pique-niquecomprend 17 règles ou règlementssur la conduite des participants àcette activité. Le jour estévidemment un congé payéaccordé aux employés enreconnaissance de leur loyauté. Lesemployés de la nouvelle usine depâtes construite à Bathurstparticipent aussi au pique-nique aucours des dernières années où il alieu. Des concours entre lesemployés de la scierie et de l’usine de pâtes sontorganisés.37 Les figures 9 à 12 sont des

photographies du pique-nique de1919. Elles montrent le départ enbateau pour se rendre à la pointeainsi que les gens qui attendentpour retourner à la maison après lesfestivités.

B.C. Mullins a capté sur film lepique-nique de 1919(Commentaires personnels deJessica Ryan, 1999). Il démontrel’ampleur et la fébrilité de ce pique-nique. Des photos d’archivesmontrent aussi la barge et le bateauremorqueur chargés de laCompagnie de bois, la partie desoft-ball entre les équipes de la

scierie et de l’usine de pâtes, les courses à pied, àbrouette, en sacs à patate, à obstacles et en canots, etles concours de mangeurs de tartes. Il existe aussides photos de danseurs à claquette et de couplesvalsant sur une grande plate-forme de danse en bois.Des photos montrent aussi des démonstrationsd’endurance comme l’équilibrage de briques, lesfemmes plantant des clous et « marcher droit ».

Figure 9a : Bateau remorqueur de la Compagnie de boisquittant le quai avec une barge remplie d’employés serendant au pique-nique (Photo originale de B.C. Mullins,reproduite avec la permission de Mme Frank Mersereau etdu Bathurst Heritage Trust.)

37 Bertrand Brideau, Entre Profit et Paternalisme: La Papeterie deBathurst et ses Ouvriers de 1907 à 1945, Thèse, Départementd’histoire, Université de Moncton, 1999.

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Pointe Alston, Bathurst (Nouveau-Brunswick) : Important centre communautaire à la fin du XVIIIe et aux XIXe et XXe siècles Centuries 17

Figure 9b : Déchargement des barges de la Compagnie debois de Bathurst à l’extrémité de la pointe Alston (Photooriginale de B.C. Mullins, reproduite avec la permission deMme Frank Mersereau et du Bathurst Heritage Trust.)

Figure 10 : Danse sur la plate-forme au pique-nique de laCompagnie de bois de Bathurst, 1919. (Photo originale deB.C. Mullins, reproduite avec la permission de Mme FrankMersereau et du Bathurst Heritage Trust.)

En plus de ces documents et photographieshistoriques, certaines personnes se souviennent deces pique-niques. Gordon Allen, même s’il était tropjeune pour assister au pique-nique de la Compagniede bois de Bathurst, s’en souvient très bien. Son pèretravaillait à l’usine de rabotage de la Compagnie etson frère aîné, William, se rappelle avoir marché à un

des derniers pique-niques avecson grand-père, Albion Allen.Beatrice Allen, la femme deWilliam, se rappelle « qu’àl’époque, à Bathurst, c’était (lepique-nique) le seuldivertissement de l’année, laseule activité et tout le monde yparticipait. » (Commentairespersonnels de B. Allen, 1999).

Donald Gammon se rappelle dupique-nique de la Compagniequi avait lieu lorsqu’il avaitquatre ou cinq ans. Il sesouvient des tentes montées oùles gens se changeaient pour labaignade ainsi que desnombreuses activités et de lafébrilité chez les enfants(Commentaires personnels deD. Gammon, 1999).

Le regretté Robert Armstrong,qui s’occupait des filets àsaumon de son père à la pointependant la période des pique-niques, se souvient que lesbarges de la compagnietransportaient une multitude degens. Bien qu’il n’ait pasparticipé aux activités, il serappelle bien « le party de lajournée » qu’était le pique-nique. Plus tard, lorsqu’ilcommence à travailler pour laCompagnie de pâtes et papiersde Bathurst, le pique-nique estdéjà une chose du passé(Commentaires personnels deR. Armstrong, 1999).

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18 Manuscrits sur l’archéologie 32 du Nouveau-Brunswick

Figure 13 : Pavillon à musiquede la pointe Alston en 1962(photo reproduite avec lapermission du DonaldGammon)

Figure 11 : Partie de soft-ball entre les équipes de l’usine de pâtes et de la scierieau pique-nique de la Compagnie de bois de Bathurst, 1919. (Photo originale deB.C. Mullins, reproduite avec la permission de Mme Frank Mersereau et duBathurst Heritage Trust.)

Figure 12 : Employés de la Compagnie de bois de Bathurstréunis à la fin de la journée à la plage Youghall. (Photooriginale de B.C. Mullins, reproduite avec la permission deMme Frank Mersereau et du Bathurst Heritage Trust.)

Concerts de groupesmusicaux

Le pique-nique de laCompagnie de bois créé unetendance qui s’est poursuivie.Au cours du XXe siècle, lapointe Alston était utiliséecomme une aire de loisirs. Lepique-nique est remplacé parune autre forme dedivertissement public, lesconcerts de groupes. Au coursdes étés des années 1930,l’orchestre de la ville présentedes concerts du dimanche à lapointe Alston. Le pavillon oukiosque à musique se trouve àl’extérieur de la pointe àproximité de l’édifice du parcConcession et du terrain devolley-ball actuels. Le kiosqueest une structure à côtésouverts avec un plancher enbois surélevé et surplombée detoit pointu. La plate-forme dedanse en bois a environ 40pieds sur 25 pieds. Même s’iln’est pas utilisé après laDeuxième Guerre mondiale, lebâtiment ne s’est pas effondréavant la fin des années 60(Commentaires personnels deH. Gammon, 1999). La figure 13est une photographie dukiosque à musique juste avantqu’il soit démonté.

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Pointe Alston, Bathurst (Nouveau-Brunswick) : Important centre communautaire à la fin du XVIIIe et aux XIXe et XXe siècles Centuries 19

Figure 14 : Plus belle plage du Canada à Youghall, 1935(carte postale reproduite avec la permission de GordonAllen)

Pêche

Au mois d’août 1999, Robert Armstrong, alors âgé de96 ans, demeure encore sur la concession ThomasArmstrong originale, à Youghall. Il se rappelle, jeunegarçon, s’être occupé des pêcheries à saumon de sonpère et de son grand-père. Les pêcheries familialesétaient situées sur le côté extérieur de la pointeAlston et à la rivière Peters. Robert Armstrong sesouvient que la famille expédiait le poisson vers lesmarchés de Boston et de New York dans les bateauxconstruits par la famille (Commentaires personnelsde R. Armstrong, 1999). Une photo aérienne de 1944montre qu’un des postes de pêche est encoreexploité à cette époque (figure 7). Harold Gammonse rappelle, enfant, les pêcheries de saumon desdeux côtés de l’entrée du port (Commentairespersonnels de H. Gammon, 1999). William Allen sesouvient que son grand-père Ellis, de Youghall,capturait le bar commun dans des filets à l’extrémitéde la pointe. Il se souvient aussi d’une remonted’ombles de fontaine à l’entrée du port, chaqueannée, vers le 24 mai (Commentaires personnels deWm. Allen, 1999). Gordon Allen, pêcheur à la retraite,se rappelle de la vue et du son des goélettes depêche et de leur équipage qui jetaient l’ancre nonloin de sa maison d’enfance à Youghall dans lesannées 1920.

Les équipages des goélettes venaient pêcherles coques de la grande barre du côté est duchenal. Il pouvait y avoir de cinq à sixgoélettes à deux mâts venant de Caraquet,

Lorsqu’il était élève au secondaire dansles années 1930, Harold Gammon jouaitde la trompette, du trombone etd’autres instruments dans l’orchestre dela ville. Il se rappelle bien les concertsdonnés à la pointe Alston. Le chefd’orchestre était Bob Doucet. HaroldGammon se rappelle qu’il transportaitles plus gros instruments jusqu’à la «pointe » dans le bateau de son père.Lorsqu’on lui demande comment onannonçait que l’orchestre allait jouer undimanche, Harold Gammon répondaussitôt sans détour : « Il n’était pasnécessaire de l’annoncer! Si vous alliezà la pointe un dimanche après-midi ensoleillé, toutela ville était là de toute façon! » (Commentairespersonnels de H. Gammon, 1999). M. Gammon serappelle aussi que très peu de gens se déplaçaient envoiture car il n’y avait pas vraiment d’endroit oùstationner.

La plupart des gens, s’ils n’avaient pas unbateau, payaient 0,10 $ pour embarquer surun des bateaux qui offraient le service denavette le dimanche entre les quais de laville et la plage. Charlie Stever, Jack Stever etd’autres personnes offraient le service. Lesgens prenaient le bateau à un des quais enville. Ils venaient à la pointe pour pique-niquer et nager, pour entendre l’orchestre,pour manger des « coques » et pour passerune belle journée (Commentaires personnelsde H. Gammon, 1999).

L’information recueillie auprès des anciens résidentsdu secteur révèle que la pointe Alston, vers la fin duXIXe siècle et du début jusqu’au milieu du XXesiècle, perd de son importance comme centrecommercial de la région et devient plutôt unimportant lieu d’activités sociales (figure 14). Cesactivités créent un lien entre les travailleurs du boiset la ville. Mais au cours du XXe siècle, la pointedemeure un centre d’activités économiques pourcertains membres de la communauté, surtout ceuxqui comptent sur les excellentes ressourceshalieutiques du secteur.

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20 Manuscrits sur l’archéologie 32 du Nouveau-Brunswick

de Shippagan ou de par là, le long desbancs à un moment donné. Les goélettespassaient la nuit et attendaient la maréebasse. Les équipages pêchaient,écaillaient et salaient les coques quiservaient d’appâts pour la morue. Lessoirs d’été chauds, on pouvait voir leurslanternes lorsque les navires étaientancrés le long du banc, les membres deséquipages chantant, jouant du violon...(Commentaires personnels de G. Allen,1999).

Les coques du havre sont pêchées jusque versla fin des années 60. Ceux qui n’ont pas debateau viennent souvent à la pointe pour marchersur les barres à marée basse et pêcher les coques. Lescoques sont récoltées comme nourriture et commeappât pour la morue. Harold Gammon se rappelle «qu’il y avait des millions de coques sur ces barres. Ilsuffisait d’enfoncer le pêche-coque et de le releverpour ramasser les coques en plus grand nombre, unexcellent appât! » (Commentaires personnels de H.Gammon, 1999). Au cours des années 1950, un cas detyphoïde a été attribué à la consommation de coquesdu havre. Après cette alerte, certaines personnes ontcessé de manger des coques tandis que d’autres ontcontinué, apparemment sans conséquences graves.(Commentaires personnels de G. Allen et H.Gammon, 1999.)

Gordon Allen se rappelle avoir vu, dans les années1920, les poteaux ou les piquets à l’extrémité de lapointe où la route prend actuellement fin. Il penseque ces poteaux servaient à soutenir les hangars depêche. Lorsqu’il était jeune, un dénommé WilliamMcLean utilisait un hangar à la pointe pourentreposer des casiers à homards. Une famille depêcheurs, du nom de Stevers, a habité dans unepetite maison au bout de la pointe durant presquetout le 20e siècle. Des années 1950 à 1970, M. Allenlui-même ancre souvent son bateau de pêchecommerciale à la pointe et plus tard, son navireaffrété pour les touristes ( figure 15) (Commentairespersonnels de G. Allen, 1999). D’autres bateaux depêche ainsi que des embarcations de plaisancecontinuent d’utiliser l’aire de mouillage réservée aupublic jusqu’aux travaux de dragage et deconstruction qui ont été effectués à la marinaactuelle de Bathurst dans les années 1980.

Figure 15 : Bateaux de pêche ancrés à la pointe Alston,1969. (Photo reproduite avec la permission du GordonAllen).

Activités à la fin du XXe siècleà la pointe Alston

Actuellement, la marina offre une aire d’accostagebien protégée et pratique pour les embarcations deplaisance quoique. D’après les traditions orales et larecherche documentée, il est évident que la pointeAlston était, jusqu’à tout récemment, une aire demouillage traditionnelle pour ceux qui faisaient lapêche commerciale et de subsistance. Le mouillagen’est pas autorisé à l’extérieur du chenal menant à lamarina, pour des raisons de sécurité. Les autrespropriétaires de bateaux de plaisance et de pêchen’ont donc plus le droit d’ancrer leur embarcation.Les petits bateaux peuvent toutefois être mis à l’eauet hissés à partir d’un socle de ciment installé àl’extrémité de la pointe Alston à cet égard.

Toutefois, à la suite de l’appauvrissement des stocksde poisson au cours des dernières années et deschangements créés par la circulation à la marina,l’utilisation de la pointe Alston comme aire demouillage fait maintenant partie de l’histoire. Commepar le passé, des pêcheurs récréatifs sans bateaucontinuent de lancer leurs lignes dans les eaux duchenal à partir des rives de la pointe.

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Pointe Alston, Bathurst (Nouveau-Brunswick) : Important centre communautaire à la fin du XVIIIe et aux XIXe et XXe siècles Centuries 21

Le Parc

Les utilisations récréatives, tout comme la pêche, sepoursuivent dans la région. L’utilisation de la pointeAlston à des fins récréatives commencée par lespique-niques de la Compagnie de bois et les concertscommunautaires s’est poursuivie au cours desannées 1940, 50 et 60. En 1969, le gouvernement duNouveau-Brunswick a créé le parc provincialYoughall sur la moitié sud-est de la pointe (figure 16).Le secteur a été officiellement désigné à des finsrécréatives. Le kiosque à musique et les autresbâtiments ont depuis longtemps disparu mais sixcabines de bain et plusieurs autres toilettes

extérieures ont été construites. Un grand terrain destationnement a été aménagé dans le champ nivelé oùavaient lieu les parties de balle pendant le pique-niquede la Compagnie de bois. Heureusement, selon unephoto aérienne de la fin des années 1960, lesaméliorations provinciales limitées à des finsd’utilisation publique ne semblent pas avoir eubeaucoup d’impact sur les secteurs historiques duXVIIIe et du XIXe siècles situés à l’extrémité de lapointe elle-même. C’était encore le cas en 1996comme l’indique la figure 17.

Récemment, la gestion du parc Youghalla été confiée à la ville de Bathurst. Denombreuses améliorations ont étéapportées afin d’encourager lapopulation locale et les touristes àprofiter des utilisations récréativesmultiples de la plage et des terrains duparc. L’électricité et la plomberie ontété installées dans les toilettesmodernes et une installationcommerciale. Des courts de volley-ballen contre-bas, des voies d’accès, desclôtures à neige, des terrains destationnement, une aire de jeux pourenfants, des abris de pique-nique, despasserelles et des nouveaux bâtimentsd’information et centres d’affaires ontété aménagés. Des services desauvetage sont fournis. Un poste depéage a été installé afin de percevoirdes droits minimes pour l’utilisationquotidienne du parc. La populationlocale et les touristes apprécient lapasserelle surélevée qui apparaît à lafigure 18. La pêche au maquereau lelong du littoral attire de nombreuxpêcheurs sportifs. Le Parc Youghall estun endroit très agréable à visiter pourune promenade matinale ou un après-midi à la plage (figures 18, 19).

Figure 16 : Carte montrant le secteur de la pointe Alston désignécomme un parc en 1969 (photo reproduite avec la permission duministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick)

Figure 17 : Extrémité non aménagée de la pointe Alston, parc de laplage Youghall, 1996. (Photo prise par l’auteur)

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22 Manuscrits sur l’archéologie 32 du Nouveau-Brunswick

Figure 18 : Passerelle et étalage commercial au parc de laplage Youghall, 1996. (Photo prise par l’auteur)

Figure 19 : Vaste plage sablonneuse au parc de la plageYoughall, du côté de la baie des Chaleurs de la pointeAlston (Photo prise par l’auteur)

Changements physiques

Les caractéristiques physiques, toutcomme les activités à la pointe, ontchangé avec le temps. Au cours d’unexamen, en 1996, du secteur oùClarence D’Entremont avait trouvéplusieurs artefacts du XVIIe siècle,l’auteur a constaté qu’une graveérosion du côté extérieur de la plages’était produite au cours des trentedernières années. Cette érosion peutêtre attribuable en bonne partie à laroche riveraine et aux épis de bois quis’étendent en direction nord à partirdes limites actuelles du parc. De 1948

à 1968, certains propriétaires demaisons d’été et de chalets ontinstallé ces ouvrages afin de protégerleurs propriétés riveraines contrel’érosion. Les épis accidentés sontperpendiculaires au littoral et aucourant naturel de la marée. Il enrésulte que les ouvrages ont accruconsidérablement l’érosion le long del’extrémité extérieure sud de la pointeen changeant le courant de la marée(figure 20).

Les dommages sont plus visibles lelong de la plage au sud de la limite duparc. Il est difficile de déterminer avecprécision la partie du littoral érodéedepuis les 50 dernières années. Lechangement physique dans laconfiguration du bien-fonds, comme lemontrent les photos aériennes,comme la figure 20, est toutefois trèssubstantiel. Des barrières de roches,pénétrant dans l’eau à l’extrémité dela pointe commencent à avoir unimpact sur la configuration de

l’extrémité même de la pointe. L’érosion estmaintenant aussi un problème du côté sud-ouest dela pointe où se trouve la marina.

Figure 20 : Photo aérienne montrant la marina de Bathurst,l’extrémité de la pointe Alston et des épis à la plageextérieure, 1995 (photo reproduite avec la permission duministère des Ressources naturelles duNouveau-Brunswick)

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Pointe Alston, Bathurst (Nouveau-Brunswick) : Important centre communautaire à la fin du XVIIIe et aux XIXe et XXe siècles Centuries 23

Comme la construction des épis, l’installation de lamarina de Bathurst a eu un impact considérable surle terrain et les eaux entourant l’intérieur de lapointe Alston. Comme le démontre une comparaisondes photos aériennes de 1944 et 1997, le brise-lamede la marina et les chenaux creusés ont modifiéconsidérablement la configuration des chenauxnaturels. Dans l’ancienne aire de mouillage àl’intérieur de l’extrémité sud de la pointe Alston et àl’intérieur du bassin du havre de l’anse Armstrong, laprofondeur et le débit d’eau sont grandementréduits.

Le déblai de dragage du chenal artificiel de la marinaa servi à créer un tumulus nivelé le long du côté sud-ouest du bien-fonds du parc et à remblayer et àniveler d’autres lots au nord de la marina. Une partiedu lieu archéologique du patrimoine autochtoneconnu se trouve à l’intérieur de ce bien-fondsprotégé au nord de la marina. Vu le patrimoineimportant de la pointe, il est fort possible qued’autres ressources historiques, surtout celles ayanttrait aux sites commerciaux de la fin du XVIIIe et dudébut du XIXe siècles, soient enfouies sous letumulus nivelé.

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Valeur et potentiels historiquesde la pointe Alston

La pointe Alston, à l’entrée du havre de Bathurst, était,au XVIIIe siècle, la résidence, le poste de traite, lechantier naval et le poste de pêche du commodoreGeorge Walker. Son poste de pêche et de traite à lapointe Alston a été défendu avec de petites armes etun canon avant d’être abandonné pendant la guerrede l’Indépendance.38

Comme le démontre le présent document, il existe detrès bonnes preuves documentaires et orales desdiverses utilisations de la pointe Alston avec le temps.Durant la première moitié du XIXe siècle, desétablissements de pêche et commerciaux importantsdont des citoyens éminents de la ville naissante deBathurst étaient propriétaires et exploitants ont étéinstallés à la pointe. La pointe Alston offrait un lieusécuritaire et une aire de mouillage pour les grands etpetits navires. Au XXe siècle, elle servait encore depoint d’ancrage pour les navires récréatifs et lesbateaux de pêche modernes.

Au cours du XIXe siècle et au début du XXe siècle, lapointe Alston a servi de terrain d’entraînement de laMilice, de zone de chasse d’oiseaux migrateurs et delieu de pêche sportive populaire. Comme zonerécréative, la pointe Alston a accueilli des pique-niques communautaires historiques et des concertsd’orchestres ainsi que des tournois de volley-ballmodernes et d’autres activités spéciales comme lescélébrations de la Fête du Canada. Pendant lesjournées chaudes de l’été, les amateurs de plage et lestouristes profitent encore des littoraux sablonneux etdes eaux chaudes de la baie des Chaleurs comme lefaisaient les gens il y a plus de cent ans.

Les documents historiques et les cartes dressées pourle présent rapport et pour le document portant sur lecommodore George Walker, indiquent que la plupartdes lieux historiques importants de la pointe Alstonaux XVIIIe et XIXe siècles se trouvent de le long del’extrémité sud de la pointe. Certaines preuves ont étédétruites par des aménagements récents et d’autressites, comme le site D’Entremont, ont été érodés. Maisd’après une étude de la surface du parc effectuée en1996, les sites autochtones d’avant l’arrivée des

Européens et de la période historique se trouvent dansd’autres secteurs. On a découvert des matériaux d’uncamp autochtone avant l’arrivée des Européens dansun secteur très achalandé qui n’a pas été perturbé parla machinerie lourde.

Bien que les aménagements modernes et l’érosionaient entraîné de nombreux changements physiques àl’intérieur du parc de la plage Youghall, l’extrémitésud-est de la pointe semble avoir échappé à laperturbation moderne, du moins dans une certainemesure. À l’exception d’une longue tranchée, de lapasserelle, du chemin d’accès et de l’aire de virageélargie, l’extrémité sud-est de la pointe comprend ungrand secteur qui n’a pas été modifié récemment. Ildevrait être possible de trouver ici la preuve desactivités des artisans de notre histoire. Le poste detraite et la maison d’été du commodore Walker setrouvaient dans ce secteur. C’est ici également que lescartes de concessions clairement indiquées montrentdes habitations, des établissements commerciaux etdes bâtiments de pêche au XIXe siècle.

Bref, au cours des trente dernières années, le parcYoughall Park a été modernisé et rendu plusaccueillant. C’est un merveilleux parc pour la sociétédu 21e siècle. Même si une bonne partie du patrimoinea été perdue par inadvertance au cours des dernièresannées, il en reste encore beaucoup. Il est fort possibleque les lieux archéologiques de certains aspects lesplus intrigants de l’histoire de la pointe soient encoreenfouis intacts sous les dunes basses près del’extrémité de la pointe, du moins dans une certainemesure. Cet ouvrage et le document antérieur sur M.Walker offrent une perspective historique sur laquelleon pourra fonder des études archéologiques dansl’avenir.

Vu l’importance historique et le potentielarchéologique de la pointe Alston, le gouvernement duNouveau-Brunswick et la ville de Bathurst ontconvenu, en janvier 2001, de déclarer le secteur duparc Youghall lieu historique protégé en vertu de laLoi sur la protection des lieux historiques. À l’avenir,les deux parties collaboreront afin de sauvegarder, deprotéger et d’interpréter l’histoire impressionnante dela pointe Alston.

38 Allen. Commodore George Walker....2003

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Pointe Alston, Bathurst (Nouveau-Brunswick) : Important centre communautaire à la fin du XVIIIe et aux XIXe et XXe siècles Centuries 25

Bibliographie

SOURCES PRINCIPALES

1. Cartes d’archive

Havre de Nepisiguit et Bathurst avec parcelles desconcessions Allan et Gould marquées. Archivesprovincials du Nouveau-Brunswick, Fredericton.Ref.RS686C,G4/2.

Carte préparée par Charles J. Peters, sous-commissaireà l’arpentage, Return to Order Survey no 224, montrantun groupe de concessions à l’extrémité de la pointeAlston, le 5 août 1831. Archives provinciales duNouveau-Brunswick, Fredericton. Ref. RS687 B/4/18.

Plan d’arpentage établi par M. Scully, Return to Warrantno 42, pour Thomas Dodd, concession 1, 81 acres,1831. Archives provinciales du Nouveau-Brunswick,Fredericton. Ref. RS 687 B/4/12.

2. Journaux

The Chatham Gleaner. Archives provinciales duNouveau-Brunswick, Fredericton, Nouveau-Brunswick.

Royal Gazette. Saint-Jean. Archives provinciales duNouveau-Brunswick, Fredericton, Nouveau-Brunswick.

3. Documents provinciaux duNouveau-Brunswick

Dossiers de la Cour suprême, 1784-1836, Archivesprovinciales du Nouveau-Brunswick

New Brunswick Land Petitions Registry, GloucesterCounty, New Brunswick. Archives provinciales duNouveau-Brunswick, Fredericton, Nouveau-Brunswick.

Le 30 juin 1778. Lettre du capitaine Watts. DocumentsHaldimand, MC21, vol. B202. Archives de l’Universitédu Nouveau-Brunswick, Fredericton, Nouveau-Brunswick.

Le 4 juillet 1778. Lettre du capitaine Watts. DocumentsHaldimand, MC21, vol. B202. Archives de l’Universitédu Nouveau-Brunswick, Fredericton, Nouveau-Brunswick.

Milice du Nouveau-Brunswick, liste des officierscommissionnés 1778-1867, 1er bataillon de la Milicedu comté de Gloucester, pages 95 à 103. Archives del’Université du Nouveau-Brunswick, Fredericton,Nouveau-Brunswick.

Premiers registres des successions du Nouveau-Brunswick, 1785-1835, Registre de la paroisse Hale,Sackville, comté de Westmorland, Registres civils -naissances et décès, 1768-1822. Archives provincialesdu Nouveau-Brunswick, Fredericton,Nouveau-Brunswick.

4. Documents provinciaux de laNouvelle-Écosse

a.) Nova Scotia Land Records

Nova Scotia Land Records, Land Grantees List, 1738-1811, Licence to Occupy - Captain William Allan, 1763,volume 371, livre 6, p. 33. Archives de l’Université duNouveau-Brunswick, Fredericton, Nouveau-Brunswick.

Nova Scotia Land Records, Land Grantees List, 1738-1811, William Allan, Nepisiguit, volume 371, livre 8,pages 160 et 185. Archives de l’Université du Nouveau-Brunswick, Fredericton, Nouveau-Brunswick.

Nova Scotia Land Records, Land Grantees List, 1738-1811, Licence to Occupy - Captain William Allan, 1763,volume 371, livre 9, pages 199 et 263. Archives del’Université du Nouveau-Brunswick, Fredericton,Nouveau-Brunswick.

b.) Nova Scotia Lieutenant Governors’Commission Papers

Lieutenant Governors’ Commission Papers, 1749-1766,Nouvelle-Écosse. Livre 164. pages 164, 173 et 239.Archives de l’Université du Nouveau-Brunswick,bobine 1, Fredericton, Nouveau-Brunswick.

Lieutenant Governors’ Commission Papers, 1759-1766,province de la Nouvelle-Écosse, livre [numéromanquant?], p. 364, Archives de l’Université duNouveau-Brunswick. bobine 2, Fredericton, Nouveau-Brunswick.

Lieutenant Governors’ Commission Papers, 1759-1781,province de la Nouvelle-Écosse, livre 168, pages 474 et552. Archives de l’Université du Nouveau-Brunswick,bobine 2, Fredericton, Nouveau-Brunswick.

Lieutenant Governors’ Commission Papers, 1759-1781,province de la Nouvelle-Écosse, livre intermédiaire nonnuméroté, p. 61, Archives de l’Université du Nouveau-Brunswick, bobine 2, Fredericton, Nouveau-Brunswick.

Lieutenant Governors’ Commission Papers, 1759-1781,province de la Nouvelle-Écosse, dernier livre nonnuméroté, pages 501, 508 et 509, Archives del’Université du Nouveau-Brunswick, bobine 2,Fredericton, Nouveau-Brunswick.

5. Autres documents d’archives

Immigrant Ships Transcribers Guild, information sur lenavire Wilmington. http://istg.rootsweb.com/1700/wilmington17490600.html

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26 Manuscrits sur l’archéologie 32 du Nouveau-Brunswick

SOURCES SECONDAIRES

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Allen, Patricia

2000 Commodore George Walker à Nepisiguit 1768-1777. Manuscrits sur l’archéologie, no 31, Servicesd’archéologie, Direction du patrimoine, Secrétariatà la Culture et au Sport, province du Nouveau-Brunswick, Fredericton.

Brideau, Bertrand

1999 Entre Profit et Paternalisme: La Papetière deBathurst et ses Ouvriers de 1907 à 1945. Thèse,Département d’histoire, Université de Moncton.

Ganong, William F.

1899 A Monograph of Historic Sites in the Province ofNew Brunswick, Collection de la Société royale duCanada, 2e séries 5(2) : pages 213 à 257.

1904 Ajouts et corrections sur la monographie sur lanomenclature d’endroits, la cartographie, les lieuxhistoriques, les limites et les origines despeuplements de la province du Nouveau-Brunswick. Collection de la New BrunswickHistorical Society, no 7, page 143, Saint-Jean,Nouveau-Brunswick.

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1899 The North Shore. Incidents in the Early History ofEastern and Northern New Brunswick. Collectionsde la New Brunswick Historical Society, no 4,pages 81 à 134, Saint-Jean, Nouveau-Brunswick.

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Wright, Ester Clark

1978 Planters and Pioneers of Nova Scotia 1749-1775.Hantsport, Nouvelle-Écosse.