30/12/17 Volume XVI – Lettre Téveth · Hil’hoth Ch abbath par le Rav David Ostroff, sous le...

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Des os réservés à un chien sont-ils mouqtsé ? Qu'en est-il si je n'ai pas de chien? Selon le Choul'han Arou'h, 1 des os consommables par des chiens et des épluchures convenant au bétail ne sont pas mouqtsé (objet qu'il est interdit de déplacer le Chabbath) et peuvent donc être débarrassés de la table, à condition que l'on possède un tel animal ou qu'il y en ait de nombreux dans le proche voisinage. En conséquence, il n'est pas nécessaire d'être propriétaire d'un chien pour que les os que ces animaux consomment couramment ne soient pas mouqtsé. 2 Par contre des os durs et dangereux pour les animaux sont mouqtsé. 3 A ce sujet, des os sur lesquels il reste de la viande ne sont pas mouqtsé, qu'il y ait des chiens dans les environs ou non. Comment débarrasser des épluchures ou des coquilles ( mouqtsé) de la table ? Certains déchets, tels que les coquilles d'œufs ou les coques de noix sont mouqtsé, même s'il se trouve des animaux dans le voisinage, car ils ne sont comestibles pour aucun animal. Selon la hala'ha (loi), celui qui veut utiliser ou déplacer un objet permis contenant quelques éléments mouqtsé doit d'abord faire tomber le mouqtsé avant de se saisir de l'objet. 4 & 5 Celui qui ne peut le faire, soit parce que le mouqtsé est fragile (un chandelier sur une table), soit parce qu'il a besoin de la place qu'il occupe, peut prendre l'objet convoité avec le mouqtsé qu'il contient et l'emporter à un endroit où il pourra l'en débarrasser. Par conséquent, celui qui veut nettoyer une assiette contenant des épluchures ou débarrasser la table, puisqu'il est "délicat" de pousser les ordures sur la table ou sur le sol pourra prendre l'assiette et la vider dans la poubelle. Par contre, il sera interdit d'apporter la poubelle près de la table pour y verser les ordures car une poubelle est habituellement mouqtsé. 6 [1] Siman 308:27 [2] Siman 308:29 [3] Michna Beroura 308:114 [4] Siman 308:27 [5] A condition que l'assiette ou le cendrier ne soit pas un bassis ledavar hahassour, c’est à dire que le mouqtsé n'ait pas été placé sur le heter (objet permis) avant Chabbath de telle sorte qu'il soit utile au mouqtsé. Il y a nombre de particularités à cette hala'ha que nous verrons B"H plus tard. [6] S'il y avait des ordures dans la poubelle avant Chabbath, celle-ci devient bassis ledavar hahassour et donc mouqtsé. Hilhoth Chabbath par le Rav David Ostroff, sous le contrôle du Gaon Harav Moché Sternbuch, chlita Il a vu que le repos était bon et que le pays était agréable. Il a livré son épaule au joug et il est devenu travailleur tributaire. מוְֹ כִ ט שֵׁ ַ ה וָ מֵ ָ י נִ ץ כֶּ רָ אָ ת הֶ אְ י טוֹב וִ ה כָּ חֻ נְ א מְ רַ ַ ו דֵ בֹ ס עַ מְ י לִ הְ יַ ל וֹ ְ סִ ל ׃(XVIX:15) Avant sa mort, Yaacov rassembla ses 12 fils, représentant les 12 tribus desquelles descendra le peuple juif et donna à chacun d'eux une bénédiction associée à son rôle unique au sein de la nation juive. En bénissant son fils Yissa’har, dont les descendants sont traditionnellement associés à l'étude de la Torah, Yaacov nota qu' «il a vu que le repos était bon et que le pays était agréable et il inclina son épaule pour supporter une lourde charge ... ». Rav Y.Levovitz, le Machgia’h (superviseur spirituel) de la Yéchiva Mir en Europe, note une contradiction apparente dans le verset. Il commence par se référer à une vie confortable et tranquille et au bon pays dont jouit la tribu de Yissa’har, ce que nous pouvons comprendre et envisager les plaisirs balnéaires dont ils ont dû profiter. Yaacov continue et rajoute « qu’il incline son épaule pour travailler dur et porter un lourd fardeau », ce qui est difficile à rattacher à la première partie de la bénédiction. Lors de la Seconde Guerre mondiale, la communauté juive fut décimée et même ceux qui purent s’échapper, vivaient constamment avec la peur du sort réservé à leur famille. Au milieu de cette destruction et de cette incertitude, les étudiants de la Yéchiva Mir purent s’enfuir de Russie vers l’Asie. Lors de leur voyage en bateau, ils durent affronter une forte tempête qui leur fit craindre le pire. Pendant ce temps, l'illustre Roch Yéchiva, le Rav Chmoulevitz inconscient de la situation, était entièrement absorbé par le livre difficile qu'il étudiait. Un étudiant s’approcha de lui en quête de conseil et de réconfort et lui demanda "Où en sommes- nous?" Il fut très surpris par la réaction de Rav ‘Haim, qui absorbé par son étude, lui répondit innocemment « au Chapitre 3 ». Pour Rav Yeroucham, Yaacov nous apprend ainsi que la vraie définition de la paix et de la quiétude est totalement opposée à celle souvent adoptée. Pour un occidental, le calme et la sérénité ne peuvent être obtenus qu’allongé sur une plage tranquille, avec un bon livre et un petit alcool, sans personne pour nous déranger. Bien que ce soit une image agréable et attrayante, elle limite par définition notre pouvoir, le rendant dépendant de facteurs externes indépendants de notre volonté, impliquant que celui qui n’est pas capable de l’atteindre, pour quelque raison que ce soit, ne peut accéder au bonheur à ce moment-là. Avec un peu de réflexion, nous pouvons réaliser que ce ne peut être le sens de la vraie tranquillité intérieure et de la satisfaction. La Torah nous enseigne que notre mission dans ce monde est de nous élever au-dessus de toutes les situations que la vie peut mettre sur notre route, de ne pas nous tourner vers l'apparence mais vers l'intérieur. Si nous portons en nous une réserve inaltérable de joie intérieure et de sérénité, alors nous pourrons rester heureux et calme tout au long des aléas et des épreuves de la vie, dont les circonstances échappent souvent à notre contrôle. En bénissant Yissa’har et ses descendants par l’association de la sérénité et du joug de la Torah et des mitsvoth, Yaacov leur révélait, ainsi quà nous, la clé du vrai simhath ha'hayim (bonheur et paix). Un mot sur la Paracha, par le Rav Ozer Alport וי ח י30/12/17 Volume XVI – Lettre 10 12 Téveth 5778

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Des os réservés à un chien sont-ils mouqtsé ? Qu'en est-il si je n'ai pas de chien? Selon le Choul'han Arou'h, 1 des os consommables par des chiens et des épluchures convenant au bétail ne sont pas mouqtsé (objet qu'il est interdit de déplacer le Chabbath) et peuvent donc être débarrassés de la table, à condition que l'on possède un tel animal ou qu'il y en ait de nombreux dans le proche voisinage. En conséquence, il n'est pas nécessaire d'être propriétaire d'un chien pour que les os que ces animaux consomment couramment ne soient pas mouqtsé. 2 Par contre des os durs et dangereux pour les animaux sont mouqtsé. 3 A ce sujet, des os sur lesquels il reste de la viande ne sont pas mouqtsé, qu'il y ait des chiens dans les environs ou non. Comment débarrasser des épluchures ou des coquilles (mouqtsé) de la table ? Certains déchets, tels que les coquilles d'œufs ou les coques de noix sont mouqtsé, même s'il se trouve des animaux dans le voisinage, car ils ne sont comestibles pour aucun animal. Selon la hala'ha (loi), celui qui veut utiliser ou déplacer un objet permis contenant quelques éléments mouqtsé doit d'abord faire tomber le mouqtsé avant de se saisir de l'objet. 4 & 5 Celui qui ne peut le faire, soit parce que le mouqtsé est fragile (un chandelier sur une table), soit parce qu'il a besoin de la place qu'il occupe, peut prendre l'objet convoité avec le mouqtsé qu'il contient et l'emporter à un endroit où il pourra l'en débarrasser. Par conséquent, celui qui veut nettoyer une assiette contenant des épluchures ou débarrasser la table, puisqu'il est "délicat" de pousser les ordures sur la table ou sur le sol pourra prendre l'assiette et la vider dans la poubelle. Par contre, il sera interdit d'apporter la poubelle près de la table pour y verser les ordures car une poubelle est habituellement mouqtsé. 6

[1] Siman 308:27 [2] Siman 308:29 [3] Michna Beroura 308:114 [4] Siman 308:27

[5] A condition que l'assiette ou le cendrier ne soit pas un bassis ledavar hahassour, c’est à dire que le mouqtsé n'ait pas été placé sur le heter (objet permis) avant Chabbath de telle sorte qu'il soit utile au mouqtsé. Il y a nombre de particularités à cette hala'ha que nous verrons B"H plus tard. [6] S'il y avait des ordures dans la poubelle avant Chabbath, celle-ci devient bassis ledavar hahassour et donc mouqtsé.

Hil’hoth Chabbath par le Rav David Ostroff, sous le contrôle du Gaon Harav Moché Sternbuch, chlita

Il a vu que le repos était bon et que le pays était agréable. Il a livré son épaule au joug et il est devenu travailleur tributaire.

וירא מנחה כי טוב ואת הארץ כי נעמה ויט שכמו (XVIX:15) ׃ לסבל ויהי למס עבד

Avant sa mort, Yaacov rassembla ses 12 fils, représentant les 12 tribus desquelles descendra le peuple juif et donna à chacun d'eux une bénédiction associée à son rôle unique au sein de la nation juive. En bénissant son fils Yissa’har, dont les descendants sont traditionnellement associés à l'étude de la Torah, Yaacov nota qu' «il a vu que le repos était bon et que le pays était agréable et il inclina son épaule pour supporter une lourde charge ... ».

Rav Y.Levovitz, le Machgia’h (superviseur spirituel) de la Yéchiva Mir en Europe, note une contradiction apparente dans le verset. Il commence par se référer à une vie confortable et tranquille et au bon pays dont jouit la tribu de Yissa’har, ce que nous pouvons comprendre et envisager les plaisirs balnéaires dont ils ont dû profiter. Yaacov continue et rajoute « qu’il incline son épaule pour travailler dur et porter un lourd fardeau », ce qui est difficile à rattacher à la première partie de la bénédiction.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, la communauté juive fut décimée et même ceux qui purent s’échapper, vivaient constamment avec la peur du sort réservé à leur famille. Au milieu de cette destruction et de cette incertitude, les étudiants de la Yéchiva Mir purent s’enfuir de Russie vers l’Asie. Lors de leur voyage en bateau, ils durent affronter une forte tempête qui leur fit craindre le pire. Pendant ce temps, l'illustre Roch Yéchiva, le Rav Chmoulevitz inconscient de la situation, était entièrement absorbé par le livre difficile qu'il étudiait. Un étudiant s’approcha de lui en quête de conseil et de réconfort et lui demanda "Où en sommes-nous?" Il fut très surpris par la réaction de Rav ‘Haim, qui absorbé par son étude, lui répondit innocemment « au Chapitre 3 ».

Pour Rav Yeroucham, Yaacov nous apprend ainsi que la vraie définition de la paix et de la quiétude est totalement opposée à celle souvent adoptée. Pour un occidental, le calme et la sérénité ne peuvent être obtenus qu’allongé sur une plage tranquille, avec un bon livre et un petit alcool, sans personne pour nous déranger. Bien que ce soit une image agréable et attrayante, elle limite par définition notre pouvoir, le rendant dépendant de facteurs externes indépendants de notre volonté, impliquant que celui qui n’est pas capable de l’atteindre, pour quelque raison que ce soit, ne peut accéder au bonheur à ce moment-là. Avec un peu de réflexion, nous pouvons réaliser que ce ne peut être le sens de la vraie tranquillité intérieure et de la satisfaction.

La Torah nous enseigne que notre mission dans ce monde est de nous élever au-dessus de toutes les situations que la vie peut mettre sur notre route, de ne pas nous tourner vers l'apparence mais vers l'intérieur. Si nous portons en nous une réserve inaltérable de joie intérieure et de sérénité, alors nous pourrons rester heureux et calme tout au long des aléas et des épreuves de la vie, dont les circonstances échappent souvent à notre contrôle. En bénissant Yissa’har et ses descendants par l’association de la sérénité et du joug de la Torah et des mitsvoth, Yaacov leur révélait, ainsi qu’à nous, la clé du vrai sim’hath ha'hayim (bonheur et paix).

Un mot sur la Paracha, par le Rav Ozer Alport יחוי

30/12/17

Volume XVI – Lettre 10

12 Téveth 5778

Des défis, pas des problèmes

Il y a quatre types de tempéraments. Celui qui est rapide à irriter et se calme rapidement, sa faculté est compensée par son défaut. Celui qui est lent à irriter et se calme lentement, son défaut est compensé par sa faculté. Celui qui est lent à irriter et se calme rapidement est pieux. Celui qui est rapide à irriter et se calme lentement est un impie.

La colère n'est pas différente. Ce n'est pas un "mauvais" trait même s'il présente quelques dangers. Celui qui n'est simplement pas accommodant, qui prend au sérieux l'incivilité et la discorde et il y a beaucoup de choses dans la vie qui devraient être prises au sérieux, ne sera jamais un « raté ». Il est doté d’une nature qu'il ne gardera jamais complètement sous clé. Comment peut-il canaliser positivement ce trait de caractère ? Tout d'abord, nous devons distinguer clairement la colère de la rage. La colère est ou peut être une réponse contrôlée, délibérée et dirigée contre le péché et l'injustice. La rage est aveugle et irréfléchie. Celui qui perd le contrôle de lui-même rejette son image divine et n'est plus un être humain aux yeux des Sages. Le Talmud rapporte que : « celui qui dans sa fureur déchire ses vêtements casse ses ustensiles ou jette son argent, doit être considéré comme un idolâtre » (Chabbath 105b). La rage est destructive et bestiale. Tout doit être comme il le souhaite ou il risque de « ne plus pouvoir » se contrôler. C'est le culte de soi qui équivaut à l'idolâtrie et qui nie complètement que c’est D-ieu qui dirige le monde, pas l’homme et que sa grandeur provient uniquement de sa ressemblance avec D-ieu. La colère, dans la mesure où elle fait partie de la nature humaine, est quelque chose de tout à fait différent. Il y a les combattants et les zélotes (beaucoup des plus grands leaders d'Israël l'ont été). Mais ils doivent savoir pour quoi se battre et pour quelles raisons, ils doivent le voir comme la bataille de D-ieu plutôt que comme leur vendetta personnelle. La colère et la férocité peuvent être utilisées dans de nombreux contextes, comme dans la poursuite déterminée et implacable de sa propre maîtrise de la Torah, dans le maintien obstiné des valeurs juives en présence de désintérêt et d'agnosticisme et dans la lutte contre les falsificateurs de la tradition de la Torah. La clé en est la sublimation en décidant consciemment de s'obstiner et de concentrer sa ferveur sur ce qui compte vraiment. En fin de compte, une telle personne ne sera pas vraiment "en colère". Sa colère ne sera pas la sienne; ce ne sera rien d'autre qu'un reflet de la colère et de la volonté de D-ieu. La Torah (Nombres 25) rapporte comment Pin’has, pour avoir assassiné avec zèle les auteurs d'un acte immoral, reçut l’approbation de D-ieu. Comment D-ieu a-t-Il salué cet homme de sang et de vengeance ? « Voici, je lui tends mon alliance de paix » (verset 12). D-ieu vit Pin’has non comme un homme de violence mais comme un homme de paix, un combattant pour la paix, certes, mais un homme de paix. Les gens à tempérament ont une obligation beaucoup plus grande que le reste d'entre nous. Ils possèdent des volontés de fer et des passions acharnées. Si elles sont mal utilisées, ces personnes sont capables d'actes terribles d'abus physique et verbal. Mais investies à bon escient, elles leur permettent de s’appuyer sur leur nature dans une lutte féroce et vaillante pour la Torah et finalement elles seront comptées parmi les pieux d'Israël.

Pirké Avoth V – 14 (suite& fin) par le Rav Dovid Rosenfeld (Torah.org)

A la mémoire de Ra'hel ABISROR bath Sol ACOCA (14 Téveth 5765) & de Esther CHOUKROUN bath Sultana BERREBI (21 Téveth)

Vous pouvez recevoir et diffuser cette lettre en contactant: Association Déborah-Guitel: 4, rue des Archives 94000 – CRETEIL 01.74.50.68.88

E-mail: [email protected] Site: www.deborah-guitel.com Vous pouvez dédier une de nos lettres à la mémoire ou à l'attention ou en l'honneur d’un de vos proches

Note: Le but de ces publications est de clarifier les sujets traités et non pas de rendre des décisions halakhiques. Nous attirons l’attention de chacun sur les questions pratiques importantes que peuvent soulever ces sujets. On devra consulter une autorité compétente pour recevoir une décision appropriée.

Important : Ne pas transporter Chabbath et ne pas jeter, mais déposer dans une Gueniza