3 OCTOBRE 2017 À LA MAISON DU PEUPLE DE SAINT ......Quand j'ai commencé à travailler comme...

2
Retour d'envoi non distribué ESTS bld de l'Abattoir 28 - 1000 Bruxelles TRIMESTRIEL N° 166- 2 ème TRIMESTRE 2017 Naam en adres opdrachtgever Nom et adresse donneur d’ordre Naam en adres begunstigde Nom et adresse bénéficiaire Rekening begunstigde (IBAN) Compte bénéficiaire (IBAN) BIC begunstigde BIC bénéficiaire Rekening opdrachtgever (IBAN) Compte donneur d’ordre (IBAN) Gewenste uitvoeringsdatum in de toekomst / Date d’exécution souhaitée dans le futur Bedrag / Montant Handtekening(en) Signature(s) OVERSCHRIJVINGSOPDRACHT ORDRE DE VIREMENT Bij invulling met de hand, één HOOFDLETTER of cijfer in zwart (of blauw) per vakje Si complété à la main, n’indiquer qu’une seule MAJUSCULE ou un seul chiffre noir (ou bleu) par case Mededeling Communication EUR CENT Par soucis pour l'environnement - imprimé sur papier recyclé PB- PP B- BELGIE(N) - BELGIQUE 00000 Bureau de dépôt 1099 BRUXELLES X P505321 - 1/158 S O L U T I O N S 1 6 6 E S P A C E S O C I A L a s b l B O U L E V A R D D E L ' A B A T T O I R 2 8 1 0 0 0 B R U X E L L E S ESPACE SOCIAL TELE-SERVICE A.S.B.L. Centre d'action sociale globale, agréé par le Service francophone bruxellois (COCOF), 28 Boulevard de l'Abattoir 1000 Bruxelles tél. 02/548 98 00 - fax 02/502 49 39 - e-mail : [email protected] - site : www.espacesocial.be Tous dons versés en une ou plusieurs fois sur le compte IBAN: BE62-2100-2049-7061 et atteignant dans l'année au moins 40 _ offrent une réduction d'impôt. Il nous arrive d'être heurtés par ce que nous entendons, lisons, voyons dans les médias lorsqu'ils traitent des questions sociales, quand ils mettent en avant les aspects « sensationnels » de la misère. Il nous arrive également, et de plus en plus souvent, d'être inquiets de la tournure radi- cale que prennent certaines politiques dites « sociales » et les impacts qu'elles ont sur la vie quotidienne des per- sonnes avec lesquelles nous travaillons. Nous, travailleurs et volontaires à Espace Social, ne che- minons pas avec des « pauvres », des « précaires », des « sans-abris », nous accompagnons avant tout des êtres humains. C'est pourquoi nous avons décidé de mettre sur pied un colloque, le 3 octobre 2017, qui s'intitulera « Arrêt sur images », celui-ci se tiendra à la Maison du Peuple de Saint-Gilles. Ce jour-là, nous irons à la rencontre de personnalités des mondes académiques et médiatiques afin de les entendre et d'échanger autour des questions de repré- sentations de la pauvreté et de leurs enjeux politiques. Ces représentations ne sont ni neutres, ni sans consé- quences sur les politiques sociales mises en œuvre. Travailler collectivement à la préparation de ce colloque c'est aussi l'occasion de porter un regard un peu distan- cié sur nos pratiques, de rencontrer en amont des pro- fessionnels d'autres mondes : médiatique, culturel, artis- tique… Vous aurez l'occasion de lire leurs témoignages au sein de ce « Solutions ?». En prélude au colloque, les travailleurs et volontaires d'Espace Social ont également accepté de partager leurs mots, mais aussi leurs silences. Ces mots sont impor- tants, ils disent, en plein et en creux, à quels défis nous sommes confrontés. Ils parlent de l'évolution du travail social, ils pointent les difficultés qui apparaissent aujourd'hui et celles qu'ils anticipent pour demain. Ces mots, de particuliers qu'ils sont, ont une portée univer- selle, parce qu'ils résonnent, parce qu'ils nous donnent à entendre la réalité du terrain. Ces mots, mis bout à bout, forment une sorte d'état des lieux du travail social en ce début du 21 ème siècle, ces mots sont précieux, d'autant plus qu'ils se font trop rares dans l'espace public. Tous ces mots, tous ces silences forment une mémoire institutionnelle dont nous avons besoin pour pouvoir continuer à nous situer dans l'histoire de notre associa- tion, laquelle est inextricablement liée à l'histoire sociale de notre époque. Ce colloque n'est pas une fin en soi, nous l'avons conçu comme un temps d'arrêt mais aussi comme un point de départ pour une autre forme de travail avec nos « pas- sagers », mais également avec les acteurs médiatiques, culturels et politiques qui jouent un rôle non négligeable dans ce « jeu » de représentations. Valérie Ska Directrice d'Espace Social Télé-Service "Arrêt sur images" UN COLLOQUE D'ESPACE SOCIAL LE MARDI 3 OCTOBRE 2017 Editrice responsable: Valérie Ska - 28 Boulevard de l'Abattoir, 1000 Bruxelles - © Michel Clair Colloque «Arrêt sur images» 3 OCTOBRE 2017 À LA MAISON DU PEUPLE DE SAINT-GILLES UNE JOURNÉE pour interroger les représentations de la pauvreté dans l'histoire, les arts, les médias et leurs enjeux politiques. EN MATINÉE, conférences avec les participations de : Anne Roekens, professeure d'histoire contemporaine à l'UNamur Jacques Fierens, docteur en droit et licencié en philosophie, avocat au barreau de Bruxelles et professeur à l'Université de Namur, à l'Université catholique de Louvain et à l'Uni- versité de Liège Philippe Marion, professeur à l'Université catholique de Louvain, membre fondateur de l'Observatoire du récit médiatique (ORM) et de l'École de journalisme de Louvain (EJL). EN APRÈS-MIDI, débat avec des journalistes sur les représentations médiatiques actuelles et des ateliers pour réfléchir ensemble à l'implica- tion du secteur associatif dans ces représentations publiques. Renseignements et inscriptions : [email protected] > COLLOQUE « ARRÊT SUR IMAGES » : 3 OCTOBRE 2017 à lire en 4 ème page B E 6 2 2 1 0 0 2 0 4 9 7 0 6 1 un point de départ pour une autre forme de travail avec nos « passagers» Opération Restos solidaires LE 24 OCTOBRE 2017 au profit d'Espace Social Télé-Service 2 RENDEZ-VOUS INCONTOURNABLES

Transcript of 3 OCTOBRE 2017 À LA MAISON DU PEUPLE DE SAINT ......Quand j'ai commencé à travailler comme...

Page 1: 3 OCTOBRE 2017 À LA MAISON DU PEUPLE DE SAINT ......Quand j'ai commencé à travailler comme assistante sociale je pouvais dire aux gens qu'on allait trouver une issue à leurs problèmes,

Retour d'envoi non distribué ESTS bld de l'Abattoir 28 - 1000 Bruxelles TRIMESTRIEL N° 166- 2ème TRIMESTRE 2017

SOLUTIONS?

Naam en adres opdrachtgeverNom et adresse donneur d’ordre

Naam en adres begunstigdeNom et adresse bénéficiaire

Rekening begunstigde (IBAN)Compte bénéficiaire (IBAN)

BIC begunstigdeBIC bénéficiaire

Rekening opdrachtgever (IBAN)Compte donneur d’ordre (IBAN)

Gewenste uitvoeringsdatum in de toekomst / Date d’exécution souhaitée dans le futur Bedrag / Montant

Handtekening(en)Signature(s) OVERSCHRIJVINGSOPDRACHT

ORDRE DE VIREMENT

Bij invulling met de hand, één HOOFDLETTER of cijfer in zwart (of blauw) per vakjeSi complété à la main, n’indiquer qu’une seule MAJUSCULE ou un seul chiffre noir (ou bleu) par case

MededelingCommunication

EUR CENT

Par

souc

is p

our

l'env

ironn

emen

t - i

mpr

imé

sur

papi

er r

ecyc

PB- PP B-BELGIE(N) - BELGIQUE

00000

Bureau de dépôt 1099 BRUXELLES X P505321 - 1/158

S O L U T I O N S 1 6 6

E S P A C E S O C I A L a s b lB O U L E V A R D D E L ' A B A T T O I R 2 8 1 0 0 0 B R U X E L L E S

ESPACE SOCIAL TELE-SERVICE A.S.B.L.

Centre d'action sociale globale, agréé par le Service francophone bruxellois (COCOF), 28 Boulevard de l'Abattoir 1000 Bruxelles tél. 02/548 98 00 - fax 02/502 49 39 - e-mail : [email protected] - site : www.espacesocial.be

Tous dons versés en une ou plusieurs fois sur le compte IBAN: BE62-2100-2049-7061 et atteignant dans l'année au moins 40 _ offrent une réduction d'impôt.

Il nous arrive d'être heurtés par ce que nous entendons, lisons, voyons dans les médias lorsqu'ils traitent des questions sociales, quand ils mettent en avant les aspects « sensationnels » de la misère. Il nous arrive également, et de plus en plus souvent, d'être inquiets de la tournure radi-cale que prennent certaines politiques dites « sociales » et les impacts qu'elles ont sur la vie quotidienne des per-sonnes avec lesquelles nous travaillons.

Nous, travailleurs et volontaires à Espace Social, ne che-minons pas avec des « pauvres », des « précaires », des « sans-abris », nous accompagnons avant tout des êtres humains.

C'est pourquoi nous avons décidé de mettre sur pied un colloque, le 3 octobre 2017, qui s'intitulera « Arrêt sur images », celui-ci se tiendra à la Maison du Peuple de Saint-Gilles.

Ce jour-là, nous irons à la rencontre de personnalités des mondes académiques et médiatiques afin de les entendre et d'échanger autour des questions de repré-sentations de la pauvreté et de leurs enjeux politiques. Ces représentations ne sont ni neutres, ni sans consé-quences sur les politiques sociales mises en œuvre.

Travailler collectivement à la préparation de ce colloque c'est aussi l'occasion de porter un regard un peu distan-cié sur nos pratiques, de rencontrer en amont des pro-fessionnels d'autres mondes : médiatique, culturel, artis-tique… Vous aurez l'occasion de lire leurs témoignages au sein de ce « Solutions ?».

En prélude au colloque, les travailleurs et volontaires d'Espace Social ont également accepté de partager leurs mots, mais aussi leurs silences. Ces mots sont impor-tants, ils disent, en plein et en creux, à quels défis nous sommes confrontés.

Ils parlent de l'évolution du travail social, ils pointent les difficultés qui apparaissent aujourd'hui et celles qu'ils anticipent pour demain. Ces mots, de particuliers qu'ils

sont, ont une portée univer-selle, parce qu'ils résonnent, parce qu'ils nous donnent à entendre la réalité du terrain. Ces mots, mis bout à bout, forment une sorte d'état des lieux du travail social en ce début du 21ème siècle, ces mots sont précieux, d'autant

plus qu'ils se font trop rares dans l'espace public.

Tous ces mots, tous ces silences forment une mémoire institutionnelle dont nous avons besoin pour pouvoir continuer à nous situer dans l'histoire de notre associa-tion, laquelle est inextricablement liée à l'histoire sociale de notre époque.

Ce colloque n'est pas une fin en soi, nous l'avons conçu comme un temps d'arrêt mais aussi comme un point de départ pour une autre forme de travail avec nos « pas-sagers », mais également avec les acteurs médiatiques, culturels et politiques qui jouent un rôle non négligeable dans ce « jeu » de représentations.

Valérie SkaDirectrice d'Espace Social Télé-Service

"Arrêt sur images" UN COLLOQUE D'ESPACE SOCIAL LE MARDI 3 OCTOBRE 2017

Edit

rice

resp

onsa

ble:

Val

érie

Ska

- 28

Bou

leva

rd d

e l'A

batt

oir,

100

0 Br

uxel

les

- ©

Mic

hel C

lair

Colloque «Arrêt sur images»3 OCTOBRE 2017 À LA MAISON DU PEUPLE DE SAINT-GILLES

UNE JOURNÉE pour interroger les représentations de la pauvreté dans l'histoire, les arts, les médias et leurs enjeux politiques.

•EN MATINÉE, conférences avec les participations de :

Anne Roekens, professeure d'histoire contemporaine à l'UNamur Jacques Fierens, docteur en droit et licencié en philosophie, avocat au

barreau de Bruxelles et professeur à l'Université de Namur, à l'Université catholique de Louvain et à l'Uni-versité de Liège

Philippe Marion, professeur à l'Université catholique de Louvain, membre fondateur de l'Observatoire du récit médiatique (ORM) et de l'École de journalisme de Louvain (EJL).

•EN APRÈS-MIDI, débat avec des journalistes sur les représentations médiatiques actuelles et des ateliers pour réfléchir ensemble à l'implica-tion du secteur associatif dans ces représentations publiques.

Renseignements et inscriptions : [email protected]

> COLLOQUE « ARRÊT SUR IMAGES » : 3 OCTOBRE 2017 à lire en 4ème page

B E 6 2 2 1 0 0 2 0 4 9 7 0 6 1

un point de départ pour une autre forme

de travail avec nos « passagers»

Opération Restos solidaires

LE 24 OCTOBRE 2017

au profit d'Espace Social Télé-Service

2 RENDEZ-VOUS INCONTOURNABLES

Page 2: 3 OCTOBRE 2017 À LA MAISON DU PEUPLE DE SAINT ......Quand j'ai commencé à travailler comme assistante sociale je pouvais dire aux gens qu'on allait trouver une issue à leurs problèmes,

Quand j'ai commencé à travailler comme assistante sociale je pouvais dire aux gens qu'on allait trouver une issue à leurs problèmes, aujourd'hui c'est plus difficile, souvent je dois leur dire qu'il n'y aura pas de solutions à court terme, les listes d'attente pour les loge-ments sociaux sont trop longues, il n'y a pas d'emploi,… Une travailleuse sociale

De plus en plus souvent j'ai l'impression qu'on vit dans un système qui entretient la pauvreté, qui parfois même la fabrique… je crois qu'il suffit parfois d'une rencontre pour changer le cours d'une vie… Une travailleuse

Je suis rentrée de vacances, j'ai vu tous les gens qui dormaient à même la rue autour de la gare, je me suis demandée où j'étais…j'en ai pleuré, voir cela… c'est indigne de notre société, tous ces gens qu'on abandonne… Une travailleuse

Le problème c'est qu'on vit dans une société de plus en plus individualiste, c'est chacun pour soi… Un bénévole

Parfois je me dis qu'il y a une forme de sadisme à donner aux gens à peine de quoi survivre, de leur donner des minimas sociaux dont les montants ne leur permettent pas de se nourrir correctement, oui c'est une forme de sadisme… Une travailleuse sociale

Cela me met en colère quand, lors de grosses opérations média-tiques, on met en avant la pauvreté des enfants sans parler de la pauvreté de leurs parents et de leurs familles, on évite de parler des vrais problèmes… Une travailleuse

Maintenant quand je reçois des gens en situation de surendette-ment il arrive qu'on ne puisse rien faire, le problème c'est qu'ils n'ont pas assez pour subvenir à leurs besoins primaires, com-ment vit-on à Bruxelles avec moins de mille euros par mois ? Une bénévole

Le regard «Clair»Dans le travail social effectué au quotidien par toutes nos équipes il n'y a rien de « sensationnel » à montrer. Les histoires de vie que nous entendons ne font pas la une des journaux et il ne nous appartient d'ailleurs pas de les divulguer. Pourtant, chaque jour, notre travail redonne de l'espoir à ceux qui arrivent parfois à bout de souffle chez nous. Quels mots, quelles images alors pour rendre compte de nous, de qui nous sommes ?

Il nous a semblé important de pouvoir ouvrir nos portes à un regard extérieur pour rendre compte, en images, de ce qui fait notre quotidien. Pour cela, nous avons fait appel à un photographe. Michel Clair est venu chez nous, pendant trois semaines il s'est fondu dans nos murs, il a écouté, regardé comment fonctionnait une association comme la nôtre. Discret, empathique il a porté un regard sans jugement sur celles et ceux qui se croisent dans nos différents services. Ces photos seront exposées lors du colloque du 3 octobre, elles nous serviront de mémoire. Elles sont le reflet de cet ici et maintenant du travail social à Espace Social Télé-Service.

J'ai été surpris de rencontrer à la Consigne Article 23 des personnes dont rien dans l'apparence ne peut laisser soupçonner qu'elles vivent dans la rue, on est loin, très loin de l'image des clodos avachis, abîmés, souvent avinés que l'on nous montre en général… Je suis admiratif du travail effectué par tous les travailleurs et volontaires que j'ai rencontrés ici… J'ai vu des scènes qui m'ont fait dresser les poils et monter les larmes aux yeux, des moments d'humanité et de solidarité bouleversants… J'ai été frappé par cette présence à l'autre que j'ai rencontré ici… Cette expérience m'a changé, je me sens plus proche des gens…Michel Clair, photographe

Les journalistes sont essentiellement issus de milieux aisés, ce sont majoritaire-ment des universitaires, parler avec justesse de la pauvreté ne fait pas partie de leurs prérequis. De manière générale les sujets traitant de la pauvreté, de l'im-pact des politiques sociales, des difficultés croissantes de plus en plus de per-sonnes ne semblent pas vraiment intéresser les rédacteurs en chef des grands médias, sauf quand on fait dans le sensationnel. Il est plus facile de parler des sdf que du quotidien d'une femme élevant seule ses enfants et devant jongler avec chaque centime pour s'en sortir.La réponse lapidaire et sans appel quand on propose ce genre de papier est : cela n'intéresse pas notre lectorat...Martine Vandemeulebroucke, Journaliste

Arrêt sur images