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Centre Jeunesse de Montréal Institut universitaire

INSTITUT ̂ JWNAL DE SANTÉ PUBLIQUE DU QUÉBEC CENTRE DE DOCUMENTATION

MONTRÉAL

C a d r e d e r é f é r e n c e :

Le développement des services réadaptation avec hébergement l'adolescence

Pierre Keable Coordination du développement des programmes et de la pratique professionnelle

Direction des services professionnels et des affaires universitaires

26 juin 2006

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Dépôt légal, 3e trimestre 2006 Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2006 Bibliothèque et Archives Canada, 2006

ISBN-10 : 2-89218-186-0 ISBN-13 : 978-2-89218-186-9

© Centre jeunesse de Montréal - Institut universitaire, 2006 Tous droits réservés

Distribué par la bibliothèque du Centre jeunesse de Montréal - Institut universitaire Téléphone : (514) 896-3396; Télécopieur : (514) 896-3483 Courriel : bibliotheque@cim-iu .qc.ca

CERTAINES RECTIFICATIONS DE LA NOUVELLE ORTHOGRAPHE ONT ÉTÉ APPLIQUÉES DANS CE DOCUMENT - www.orthographe-recommandee.info

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Contribution à l'élaboration du cadre de référence Comité de pilotage

Responsables du comité : Pierre Keable, conseiller clinique, CDPPP, DSP-AU Pierre Poupart, coordonnâtes, CIER, DSP-AU (mare à septembre 2004)

Soutien à la coordination des travaux et à la rédaction : Alain Dumas, conseiller clinique, CSI, DSP-AU Lise Durocher, conseillère clinique, CDPPP, DSP-AU

Membres du comité : Lucie Apothéloz, représentante du conseil multidisciplinaire Richard Bourgeois, adjoint au directeur, DSRA, globalisant garçons 12-14 Nicole Cabana, chef de service, DSSSJC (mars 2004 à octobre 2004) François Chagnon, conseiller clinique, CIER, DSP-AU (mars 2004 à septembre 2004) Léo Cloutier, chef de service, DSSSJC (depuis novembre 2004) Mercédès Couture, chef de service, DSREA, foyers de groupe Marie-Hélène Dagenais, chef de service, DSREA, encadrement intensif Denis Dunberry, chef de service, DSRA, globalisant (mars 2004 à juin 2004) Yvon Genest, chef de service, DSRA, foyers de groupe Claire Lapointe, chef de service, DSREA, globalisant Andrée Le Blanc, conseillère à l'accès, DGA (depuis janvier 2005) Claude Nepveu, adjoint au directeur général, ADG Lorraine Sullivan, chef de service, DSRA, globalisant garçons 12-14 Christine Larose, chef de service, DSRA, encadrement intensif Francine Paquette, conseillère clinique, CIER, DSP-AU (mars 2004 à juin 2004) Suzanne Rivard, agente de recherche (septembre 2004 à mai 2005)

Soutien à la cueillette de données : Jean-Guy Lafleur, spécialiste en procédés administratifs, ADG Josette Laframboise, conseillère clinique, CDPPP, DSP-AU Donald Morrisson, conseiller clinique, IRDS Suzanne Rivard, agente de recherche

Autres collaborateurs : Sylvie Constantineau, coordonnatrice, CDPPP, DSP-AU Jean-Marie Daigneault, conseiller clinique, CDPPP, DSP-AU Jean Prémont, adjoint, DGA Robert Dubuc, chef de service, ADG Adeline St-Jean, auxiliaire de recherche Roger Sylvestre, chef de service, ADG André Thomassin, conseiller clinique, CDPPP, DSP-AU

Mise en page et corrections du document : Brigitte Bouchard, secrétaire administrative, CDPPP, DSP-AU

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Table des matières

RÉSUMÉ I

INTRODUCTION 2 1. Rappel historique de l'évolution de la réadaptation avec hébergement............. 4

2. Les missions et mandats de la réadaptation avec hébergement 8 2.1 Les missions de |a réadaptation avec hébergement 8

2.1.1 Les différentes missions attribuées à un centre jeunesse 8 2.1.2 Des missions particulières à fa réadaptation avec hébergement 10 2.1.3 L'adaptation, l'intervention de réadaptation et l'intégration sociale, trois concepts

fondamentaux / / 2.2 Les mandats de la réadaptation avec hébergement 16

3. Les orientations du CJM-IU concernant la réadaptation avec hébergement... 18 3.1 La philosophie qui sous-tend la réadaptation avec hébergement au CJM-IU, une façon de

voir 18 3.1.1 Les valeurs prônées 18 3.1.2 Les postulats 19 3.1.3 Les principes directeurs 19

3.2 Des choix d'organisation qui orientent l'offre de service en réadaptation avec hébergement... une façon de faire 20 3.2.1 La planification stratégique du développement clinique au CJM-IU 20 3.2.2 Un processus clinique intégré 21 3.2.3 Des services offerts en collaboration avec le réseau de la santé et des services

sociaux 21 3.2.4 Les indicateurs à partir desquels se prononcer, en contexte d'application de la LPJ,

eu égard à la fin de l'application d'une mesure de protection 23 3.2.5 Un cadre de référence en délinquance 24

4. Un portrait de la clientèle.................................................................................. 25 4.1 Les caractéristiques et les besoins d'un adolescent 25

4.1.1 Des caractéristiques communes à l'ensemble des adolescents 25 4.1.2 Des caractéristiques distinctives selon le sexe 26 4.1.3 Des besoins et défis particuliers en fonction de l'âge 27

4.2 Les caractéristiques spécifiques des adolescents référés à la réadaptation avec hébergement 29 4.2.1 Quelques caractéristiques familiales des jeunes hébergés 29 4.2.2 Quelques caractéristiques personnelles des jeunes hébergés 30 4.2.3 Quelques caractéristiques des jeunes liées au cadre légal 32 4.2.4 Quelques caractéristiques des jeunes en lien avec la typologie du cadre conceptuel

sur l'intégration sociale 32 4.2.5 Le projet de réinsertion sociale des jeunes hébergés : un déterminant de l'offre de

service 33 4.3 Quelques éléments de réflexion tirés de la recherche 35

4.3.1 Des facteurs expliquant le recours à la réadaptation avec hébergement. 36 4.3.2 Certaines problématiques associées au placement et aux déplacements des jeunes ...36

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5. Le portrait actuel des ressources de réadaptation avec hébergement do CJM-IU 39 5.1 La réadaptation avec hébergement en centre jeunesse, un élément du réseau de l'aide à la

jeunesse 39 5. /. / Le continuum promotion, prévention, traitement, protection 39 5.1.2 La réadaptation avec hébergement dans le continuum LPJ-LSSSS 40 S. 1.3 La réadaptation avec hébergement dans le continuum LSJPA 41

5.2 La collaboration avec les partenaires 41 5.2.1 Des concepts qui qualifient la collaboration 42 5.2.2 Des outils qui balisent le partenariat interne et externe au CJM-iU..... 43

5.3 Différents niveaux d'encadrement offerts en réadaptation avec hébergement 44 5.3.1 La présence à l'événement 45 5.3.2 L'organisation du milieu de vie 45

5.4 L'offre de service en réadaptation avec hébergement 47 5.5 Des caractéristiques propres aux divers types de ressources du continuum LPJ-LSSSS 49

5.5.1 Les foyers de groupe 49 5.5.2 Les services globalisant. 50 5.5.3 L'encadrement intensif. 50

5.6 Des outils essentiels à une intervention de qualité 50 6. Poor qualifier l'offre de service de réadaptation avec hébergement •...•••••••••••• 52

6.1 Les objectifs généraux et spécifiques attendus de l'intervention de réadaptation avec hébergement 52 6.1.1 La définition des concepts 52 6.1.2 Une mise en contexte des concepts 53 6.1.3 Les objectifs généraux transversaux à tous les programmes 54 6.1.4 Les objectifs spécifiques aux jeunes référés à la réadaptation avec hébergement 54

6.2 Le modèle théorique retenu : le modèle psychoéducatif 55 6.2.1 Les composantes du modèle psychoéducatif. 55 6.2.2 Les huit opérations professionnelles essentielles à un travail de réadaptation

rigoureux 56 6.2.3 Les schèmes relationnels 57

6.3 Quelques approches cliniques reconnues 57 6.4 Les principaux déterminants de l'organisation de service en réadaptation avec

hébergement 59 6.4.1 La présence à l'événement 59 6.4.2 L'organisation du milieu de vie 60 6.4.3 Le maintien et l'amélioration des compétences des intervenants et des

gestionnaires 62

CONCLUSION 64

Documents de référence............................................................................................ 67

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Annexe 1 - Mandat du comité pilote sur la réadaptation avec hébergement

Annexe 2 - Critères d'analyse dn besoin de protection, la révision dans les situations de troubles de comportement 38H

Annexe 3 - Inventaire des différents programmes, activités et outils pouvant soutenir l'offre de service dans les différentes ressources du continuum de la réadaptation avec hébergement

Annexe 4 • Historique de placement des jeunes placés en réadaptation avec hébergement

Annexe S • Approches cliniques

Annexe 6 - Les conditions à la rigueur et à la réussite

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RESUME Le cadre de référence sur la réadaptation avec hébergement représente un nouveau jalon dans la démarche de développement clinique au Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire (CJM-IU). Il a pour objectif premier de qualifier la pratique clinique dans les ressources de réadaptation avec hébergement du CJM-IU.

Il s'adresse à trois continuums de ressources institutionnelles de réadaptation avec hébergement. Ces continuums sont celui dédié aux adolescentes dans le cadre de la LSSSS, de la L P J et de la LSJPA, celui dédié aux garçons dans le cadre de la L SSSS et de la L P J ainsi que celui dédié aux garçons dans le cadre de la LSJPA.

Il s'inscrit dans la logique du cadre conceptuel sur l'intégration sociale1, s'inspire des recommandations du rapport Gendreau-Tardif (1999)2 et intègre plusieurs documents de référence reconnus par le CJM-IU et l'Association des centres jeunesse du Québec (ACJQ).

L'organisation du cadre de référence s'articule autour des cinq dimensions de l'offre de service. Celles-ci sont les missions de l'établissement, ses mandats, ses orientations, les besoins et problématiques prioritaires de sa clientèle qui y est référée et les moyens et ressources dont il dispose, en complémentarité avec ceux de la communauté, afin de proposer des réponses adaptées aux besoins identifiés.

Il précise plusieurs paramètres opérationnels à prendre en compte dans la qualification de la réadaptation avec hébergement : les objectifs généraux et spécifiques ainsi que les résultats attendus de la réadaptation avec hébergement dans un paradigme d'intégration sociale, le modèle théorique retenu, le modèle psychoéducatif, les approches cliniques recommandées, les principaux déterminants de l'organisation de service.

Il se conclut avec l'identification de suites à donner au cadre de référence, en terme de développement clinique dans le champ de la réadaptation avec hébergement.

Il a été adopté par le comité de direction du CJM-IU en novembre 2005.

1 Gaudet, J., Chagnon, F. (2004). Rapport du comité de pilotage sur l'Intégration sociale, un document de référence en évolution.

2 Gendreau, G. et al (1999). La réadaptation en Internat des Jeunes de 12 à 13 ans. Une Intervention qui doit retrouver son sens, sa place et ses moyens. Rapport sur la réadaptation en Internat des Jeunes de 12 à 18 ans. Réflexion sur les pratiques.

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INTRODUCTION La mise en contexte du mandat dn comité pilote

En décembre 2003, le comité des directions clientèle du Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire (CJM-IU) définit les paramètres devant baliser le développement des services de réadaptation avec hébergement à l'adolescence. Le but visé est de dégager une vision commune de ce continuum de services au CJM-IU et de la clientèle à qui ces services s'adressent. Cette vision doit être fondée sur une théorie explicative des difficultés vécues par les jeunes et permettre de préciser la philosophie et les paramètres de l'intervention ainsi que de privilégier les approches cliniques à adopter dans l'intervention auprès de la clientèle.

Un comité pilote est mis sur pied en février 2004 avec comme résultats attendus de traduire ces éléments sous la forme d'un cadre de référence commun pour toutes les ressources de réadaptation avec hébergement du CJM-IU; d'inclure dans sa démarche des consultations régulières avec les chefs de service de réadaptation avec hébergement et les partenaires de la D P J et des territoires et de proposer un plan de diffusion et d'animation.

Dans un souci de cohérence, les travaux du comité doivent prendre appui sur certains documents d'orientation (les travaux du comité pilote sur l'intégration sociale, le rapport Gendreau-Tardif, les travaux de l'ACJQ autour du placement, les travaux de Boscoville 2000, le contenu de formation PNF, les travaux sur le processus clinique intégré, l'étude des besoins 12-17, l'offre de service au CJM-IU...)3.

Le cadre de référence : une offre de service à préciser

Le cadre de référence sur la réadaptation avec hébergement a pour objectif premier, en précisant les paramètres de l'offre de service du CJM-IU, de qualifier la pratique clinique dans ce secteur d'activité.

La démarche d'analyse qui sous-tend le cadre de référence sur la réadaptation avec hébergement comporte trois niveaux d'analyse : conceptuel, stratégique et opérationnel. L'organisation logique du texte s'articuje dans la logique de l'offre de service. Celle-ci, conformément aux principes véhiculés par le Conseil québécois d'agrément et dans le cadre du Cadre de référence pour le développement et l'évaluation des programmes au CJM-IU, s'articule autour de cinq paramètres : a) les missions de l'établissement; b) ses mandats; c) ses orientations; d) les besoins et problématiques prioritaires de sa clientèle; e) les moyens et ressources dont il dispose, en complémentarité avec ceux de la communauté, afin de proposer des réponses adaptées aux besoins identifiés.

Le document s'ouvre sur un survol de l'histoire de la réadaptation avec hébergement. Il présente ensuite les missions, les mandats et les orientations stratégiques qui définissent les grands déterminants stratégiques de cette offre de service. Les deux sections suivantes dressent un portrait de la clientèle à laquelle elle s'adresse et un portrait actuel des ressources de réadaptation avec hébergement. Il se poursuit en précisant plusieurs paramètres opérationnels à prendre en compte dans la qualification de la réadaptation avec hébergement : les objectifs généraux et spécifiques ainsi que les résultats attendus de la réadaptation avec hébergement dans un paradigme d'intégration sociale; le modèle théorique retenu, le modèle psychoéducatif; les approches cliniques recommandées; les principaux déterminants de l'organisation de service. Il se conclut avec les suites à donner au cadre de référence.

3 Voir le mandat du comité pilote sur la réadaptation avec hébergement en annexe.

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La description de la démarche

Les travaux du comité pilote peuvent être facilement subdivisés en trois parties : l'appropriation du mandat, l'appropriation du contexte dans lequel s'inscrit la réadaptation avec hébergement au CJM-IU et la production du cadre de référence comme tel.

La première partie, l'appropriation du mandat, s'échelonne de mars à avril 2004. Ce temps correspond à l'élaboration et la validation du devis de réalisation du mandat par le comité pilote. L'appropriation du contexte dans lequel s'inscrit la réadaptation avec hébergement au CJM-IU s'échelonne quant à elle d'avril à décembre 2004. Elle s'actualise par l'appropriation de documents d'orientation, la présentation par des membres du comité des différents services des continuums L P J et LSJPA, ainsi que par des présentations sur des collaborations avec différents partenaires. Bien que des éléments du cadre de référence aient été présentés avant, la troisième partie se concentre de janvier à septembre 2005. Durant cette période, chaque chapitre du document fait l'objet d'une appropriation et d'une validation par les membres du comité.

L'ensemble de ces étapes est ponctué de présentations de rapports d'étapes auprès de différentes instances, notamment le comité des directions clientèle, les régies DSRA, DSREA, D S S S J C et D P J ainsi que le comité des opérations en territoire à l'adolescence.

Le cadre de référence est adopté en octobre 2005 par le comité des directions clientèle, en novembre 2005 par le comité de direction.

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1 • Rappel historique de révolution de la réadaptation avec hébergement

Le regard historique est souvent contributif à une vision plus large et plus claire d'un phénomène, d'une réalité ou d'un concept. Thomassin (1998)4 a synthétisé l'évolution des services de réadaptation à l'intention des jeunes francophones du Québec. Le portrait qui suit s'inspire de ce document, il en reproduit certains extraits. Il se découpe en trois époques : celle des débuts de la colonie, caractérisée par la charité privée; celle des années 1800 à 1950, qui voient l'introduction de la charité publique; celle plus récente de la mise d'un réseau étatique d'aide à l'enfance et de fa reconnaissance du droit à recevoir des services et des soins.

La charité privée

Du début de la colonie jusqu'au premier tiers des années 1800, le Québec est à l'ère de la charité privée. C'est la communauté locale, la famille élargie et la paroisse qui servent d'assise aux services pour les enfants abandonnés, orphelins, «malcommodes», «délinquants» ou autres, souffrant de diverses déficiences.

La charité publique

Avec le début de l'industrialisation et de l'urbanisation, la charité publique fait son apparition, les premières institutions sont fondées. En 1832 nait la première institution formellement réservée aux enfants, l'orphelinat Villa Notre-Dame-de-Grâce. Elle sera rapidement suivie par d'autres institutions : orphelinats, crèches et autres. Celles-ci sont conçues sur le modèle hospitalier qui vise à recevoir, loger, nourrir et entretenir, destinées à assister les sourdes et les sourds, les aveugles, les « délinquants », les personnes handicapées mentalement, les filles mères... Ces institutions hébergent le jeune qui reçoit une réponse à ses besoins de base (hébergement et éducation). Il devient plus courant de placer les enfants difficiles que de les assumer dans des familles déjà surchargées. La plupart de ces institutions sont administrées par des communautés religieuses.

La Loi des éçoles d'industrie (1869) (c)5 et la Loi des écoles de réforme (1869) (c) ont toutes deux trait à la délinquance; la première veut la prévenir, la seconde cherche à la corriger. Elles amènent la création d'institutions conçues sur le modèle de l'école. Ce modèle d'orientation éducative postule entre autres que le développement d'un jeune n'est pas moins important que sa sécurité.

Certaines caractéristiques sont communes à ces deux types d'institutions.

a) Elles sont conçues et organisées par des gens qui sont proches des enfants et au fait de leurs besoins réels.

b) Les services qui y sont dispensés sont développés à l'initiative de gens du terrain et maintenus à coups de quêtes et de subventions occasionnelles de l'État en faisant la promotion des besoins spécifiques des enfants.

* Thomassin, A. (1998). Les services de réadaptation à l'Intention des Jeunes en difficulté au Québec: Rappel historique.

5 Une des particularités de notre réseau de services à l'enfance et à l'adolescence est qu'il est balisé par des lois fédérales ou provinciales. Pour faciliter la compréhension, les lois fédérales sont marquées d'un (c) et les lois provinciales d'un (q).

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c) Le concept de « protection de l'enfant » n'existe pas encore formellement : on ne « protège » pas encore l'enfant en difficulté au sens où nous l'entendons aujourd'hui, mais il est identifié et on l'empêche de sombrer dans la délinquance.

d) Confrontées à la carence des fonctions parentales auprès de ces enfants, les institutions interviennent en se substituant à l'« absence », à l'insuffisance et à l'incapacité de leurs parents. Le modèle d'intervention qui serait spécifique à leurs besoins n'est pas encore disponible.

La Loi sur les jeunes délinquants, sanctionnée en 1908 (c), confie un rôle important aux juges de la cour du bien-être social. En vertu de cette loi, un juge qui est saisi de la situation d'un enfant se voit confier la responsabilité de cet enfant jusqu'à ses 18 ans. Il doit prendre les décisions concernant celui-ci « en bon père de famille ». Cette loi est en application au Québec jusqu'à l'adoption de la Loi sur la protection de la jeunesse en 1979 (q)6.

Bien que, à partir de 1921, l'État subventionne en partie les différentes institutions dédiées à l'enfance en difficulté, l'aide à l'enfance au Québec est encore beaucoup tributaire de la charité privée et des communautés religieuses durant la première partie du vingtième siècle. Au milieu du siècle, des lois s'appliquent à définir le concept de protection : la Loi de la protection de l'enfance (1944) (q), la Loi de la protection de la jeunesse (1951) (q). Celles-ci affirment et définissent le droit des enfants à être protégés et à vivre dans une famille.

Un réseau étatique d'aide à l'enfance

Parallèlement, la création d'écoles et de facultés universitaires en sciences sociales (psychologie, service social, psychoéducation...) permet le développement de différents savoirs, savoir-faire et savoir être. Ceux-ci viennent enrichir le travail auprès des enfants en difficulté ou placés et établir des bases sciéntifiques et cliniques à l'intervention de réadaptation. Avec les années 1960 et la Révolution tranquille, on assiste au Québec à une laïcisation et une professionnalisation de l'intervention en réadaptation avec hébergement. Le modèle psychoéducatif s'impose progressivement comme un modèle intégrateur des modèles médical et éducatif.

La Loi sur les services de santé et les services sociaux (LSSSS) (1971) (q) vient clairement affirmer que le droit fondamental à recevoir des soins aura désormais préséance, au Québec, sur une organisation de services reposant encore trop exclusivement sur le principe de la charité publique. L'objectif premier de cette loi est de rendre accessible à toute personne, pendant sa vie entière et sans aucune discrimination, la gamme complète des services de santé et des services sociaux que requiert son état. Sous le couvert de cette loi sont créés divers types d'établissement, dont les centres de services sociaux et les centres d'accueil. La vocation de ces deux établissements, telle que définie dans la LSSSS , les enjoint de travailler en concertation, dans un contexte où il est demandé à l'un de dispenser des services de nature psychosociale (à l'intention de divers types de clientèle) et à l'autre, des services de réadaptation (à l'intention des enfants nécessitant d'être placés). Des façons de faire s'installent entre les deux partenaires : les centres d'accueil hébergent les enfants qui leur sont référés par les centres de services sociaux, alors que ces derniers s'occupent principalement d'assurer un suivi auprès des parents de ces jeunes.

6 D'amour, 0., Myre, J.-G., Du casse, R. (1982). Rapport de la commission parlementaire spéciale sur la protection de la Jeunesse, Annexe 1.

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En 1976, la Commission Batshaw, mandatée en vue de procéder à une vaste enquête concernant le fonctionnement de tous les centres d'accueil pour jeunes de la province, recommande entre autres aux centres d'accueil :

Concevez également d'autres services (que les services en internat), plus diversifiés, et surtout mieux adaptés au besoin des jeunes en difficulté... dont celui d'apprendre à évoluer dans leur milieu.7

La fin des années 70 et le début des années 80 sont marqués par de nombreux changements de pratique, découlant à la fois des suites du rapport Batshaw et de changements légaux majeurs (Loi sur la protection de la jeunesse ( LP J ) (q), Loi sur les jeunes contrevenants (L JC) (c), changements au Code civil du Québec (q).--)- La L P J aura entre autres comme effet de particulariser le Québec dans l'organisation des services en délinquance, en rattachant celle-ci au secteur de la santé et de services sociaux plutôt qu'à celui de la justice. Parallèlement, le modèle écologique commence à faire de plus en plus d'adeptes dans les sciences humaines et sociales, il en devient un des modèles dominants. Le modèle psychoéducatif intègre de plus en plus les développements reliés au modèle écologique.

En mai 1990, le ministre de la Santé et des Services sociaux de l'époque publie le « Cadre de référence sur l'orientation et l'organisation des centres de réadaptation pour jeunes en difficulté d'adaptation ». Ce document devient la façon de voir officielle du ministère sur les dimensions principales devant caractériser la pratique et l'organisation des centres de réadaptation pour jeunes en difficulté. Parmi les énoncés directeurs les plus importants se retrouvent ceux qui suivent8 :

L'intervention de réadaptation est celle qui vise la reprise ou la poursuite du développement d'un jeune, en travaillant à recréer des liens positifs entre ce jeune et son milieu, peu importe que ce jeune se trouve desservi en interne, à l'externe ou à domicile. Ceci suppose une action devant être menée à trois niveaux : auprès du jeune lui-même, auprès de son milieu de vie (de ses parents au premier chef) et dans la mise en relation de l'un avec l'autre. Le vrai client du centre de réadaptation doit s e lire comme étant « un jeune en relation avec ses parents ». Le « faire avec » est spécifique de l'aide à apporter en contexte de réadaptation. À toutes les fois où cela paraitra indiqué, l'action des intervenants privilégiera une intervention dans le milieu de vie des jeunes, « là où se vivent leurs difficultés ».

Les années 90 voient la transformation du réseau par la création des centres jeunesse. On assiste aussi, dans la foulée du rapport Un Québec fou de ses enfants9, à un discours axé sur la prévention et sur le bien-être des enfants, la tendance est aux programmes de préservation de la famille et à l'intervention dans le milieu. Au fil du temps, la réadaptation avec hébergement est vue par plusieurs comme dépassée. Elle retrouvera une partie de ses lettres de noblesse à la fin de cette décennie par la publication du rapport Gendreau-Tardif (1999) sur la réadaptation en internat des jeunes de 12 à 18 ans.

7 Cité dans Ttiomassln (1998). Les services de réadaptation à l'Intention des Jeunes en difficulté au Québec : Rappel historique. Le Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire, p. 5.

8 Idem, p. 7 et 8. 9 Bouchard, C. (1991). Rapport du groupe de travail pour les Jeunes. Un Québec fou de ses enfants.

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En 1995, le rapport Jasmin confirme notre mandat de réadaptation à l'égard des jeunes contrevenants en situation d'hébergement.

Au-delà de la réalité diverse que recouvre l'appellation de centre de réadaptation, le choix que l'on fait d'y recourir traduit l'intention d'y travailler avec les jeunes pour maximiser leurs possibilités d'adaptation à la vie en société.10

Dans son rapport, Jasmin traduit en termes de défis à relever les écarts de durée d'hébergement en mise sous garde, reconnaissant que la durée de l'hébergement ne peut seulement tenir compte de la gravité du délit, mais doit considérer l'ensemble des capacités sociales et criminelles des jeunes. Lorsqu'il affirme que la réduction « au minimum requis » du retrait du jeune de son milieu naturel constitue un facteur favorisant sa réinsertion sociale, il n'induit pas que les mesures les plus courtes constituent les meilleures. Il réfère plutôt aux peines les plus courtes permettant d'atteindre nos objectifs, compte tenu de la situation du jeune. Enfin, depuis la publication du rapport Jasmin en 1995, le défi identifié des écarts de durée d'hébergement en mise sous garde s'est amplifié de façon exponentielle, ce qui supporte aujourd'hui l'impératif du développement d'un programme spécifique de réadaptation en hébergement continu dans le cadre de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents ( LS JPA ) (c).

En résumé Le contexte socioéconomique, politique, culturel et juridique du Québec s'est transformé à travers toutes ces époques, mais la réadaptation avec hébergement d'aujourd'hui reste marquée par ses racines premières : • Le modèle médical, dans sa dimension de prendre soin. • Le modèle éducatif, dans ses desseins de modifier les comportements et

accroitre les compétences. • Le modèle écologique, dans l'idée que le développement d'une personne est

indissociable de son environnement. Ces trois modèles théoriques s'intègrent dans le modèle psychoéducatif.

10 Québec (1995). Au Nom... et Au-Delà de Loi Ministère de la Justice et Ministère de la Santé et des Services sociaux* p. 144.

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2. Les missions et mandats de la réadaptation avec hébergement

Les missions et les mandats sont les premiers déterminants de l'offre de service de la réadaptation avec hébergement. Ils sont définis par d'autres instances que le centre jeunesse. Alors que les missions sont définies par différents textes de loi, les mandats relèvent d'orientations définies au niveau ministériel ou au niveau des agences de développement de réseaux locaux de services de santé et de services sociaux.

2.1 Les missions de la réadaptation avec hébergement

Cette section situe dans un premier temps les différentes missions dévolues à un centre jeunesse, puis celles auxquelles répond plus particulièrement la réadaptation avec hébergement. Par la suite, une définition est proposée pour trois des concepts clés de ces missions : l'intégration sociale, l'adaptation et l'intervention de réadaptation.

2.1.1 Les différentes missions attribuées à un centre jeunesse

Au moment de leur regroupement en 1993, les centres de protection de l'enfance et de la jeunesse (CPE J ) et les centres de réadaptation pour jeunes (CRJDA) et pour mères en difficulté d'adaptation (CRMDA) donnent lieu à la création des centres jeunesse. Il en résulte qu'aux vues de la LSSSS, un centre jeunesse se voit hériter de la mission psychosociale qui, à l'article 82, est définie pour un C P E J ainsi que de la mission de réadaptation qui, à l'article 84, est précisée pour les CRJDA et les CRMDA.

Entre 1993 et 1997 toutefois, un consensus s'établit peu à peu, voulant que la complexité des services que le MSSS et les régies régionales demandent aux centres jeunesse d'offrir à la population de leur territoire entraine qu'on ne peut plus simplement parler d'une mission psychosociale et d'une mission de réadaptation pour ce nouveau type d'établissement.

Devant pareil constat, jes directeurs généraux des centres jeunesse, conjointement avec le Conseil québécois d'agrément, procèdent à une nouvelle lecture des missions confiées à leurs établissements. Les travaux qu'ils réaliseront donneront lieu, en juin 1998, à la parution d'un cadre de référence intitulé « Dossier de l'établissement aux fins d'agrément : missions centres jeunesse ». L'importance à rattacher à ce document tient à plusieurs raisons dont à une nouvelle manière, dorénavant, de lire les missions confiées aux centres jeunesse du Québec.

Il est évalué, en bref, que les missions confiées aux établissements de type centre jeunesse sont de deux types :

• Les missions PARTAGÉES par le réseau de la santé et des services sociaux sont celles auxquelles contribuent les centres jeunesse et que le réseau (établissements, régies régionales, MSSS) réalise en partenariat avec l'éducation, la justice, les municipalités, la sécurité publique et les organismes communautaires.

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Elles s'actualisent dans deux domaines d'activités. D'où il découle :

• une mission partagée dans le domaine de l'ADAPTATION SOCIALE; • une mission partagée dans le domaine des S ERV ICES SOCIAUX ET DE

RÉADAPTATION.

• Les missions SPÉC IF IQUES aux centres jeunesse sont celles dont les centres jeunesse sont imputables et qu'ils doivent réaliser en partenariat avec les réseaux de la santé et des services sociaux, de l'éducation, de la justice, des municipalités, de la sécurité publique et des organismes communautaires.

Elles s'actualisent pour leur part dans quatre domaines d'activités. D'où il découle :

- une mission spécifique dans le domaine de la DÉLINQUANCE; • une mission spécifique dans le domaine de la PROTECTION; • une mission spécifique dans le domaine des S E R V I C E S

PARTICULIERS; • une mission spécifique dans le domaine des RÉSEAUX DE MILIEUX DE

VIE SUBSTITUTS.

À ce qui précède, il faut par ailleurs ajouter une particularité propre au CJM-IU et qui réside dans le fait que cet établissement a obtenu, en 1996, le statut d'institut universitaire. Ce faisant, le CJM-IU (tel qu'il devient de ce moment désigné) hérite d'une mission additionnelle d'enseignement, de recherche, de développement de pratiques de pointe et d'évaluation des technologies ou des modes d'intervention reliés au secteur de pointe de la violence chez les jeunes.

En résumé...

Les centres jeunesse : Des établissements porteurs de missions dans six domaines d'activités

Missions partagées (2) Missions spécifiques (4)

Domaine Adaptation

sociale

Domaine Services

sociaux et de réadaptation

Domaine Délinquance

Domaine Protection

Domaine Services

particuliers adoption, médiation,

retrouvailles

Domaine Réseaux

des milieux de vie

substituts Compte tenu de sa désignation à titre d'institut universitaire, ajout d'une mission additionnelle dans le cas du CJM-IU : une mission d'enseignement, de recherche, de développement de pratiques de pointe et d'évaluation des technologies ou des modes d'intervention reliés au secteur de pointe de la violence chez les jeunes.

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2.1.2 Des missions particulières à la réadaptation avec hébergement

Suivant cette façon de lire les missions confiées aux centres jeunesse, il découle :

• que les services de réadaptation avec hébergement dispensés dans le cadre de la LSSSS et de la L P J sont rendus en vertu de la mission partagée dans le domaine des services sociaux et de réadaptation et qui, conformément à l'article 84 de la LSSSS, réside pour un établissement tel le nôtre dans le fait :

D'offrir des services d'adaptation ou de réadaptation et d'intégration sociale à des personnes qui, en raison (...) de leurs difficultés d'ordre comportemental, psychosocial ou familial (...) requièrent de tels sen/ices de même que des services d'accompagnement et de support à l'entourage de ces personnes. A cette fin, l'établissement qui exploite un tel centre reçoit, sur référence, les jeunes en difficulté d'adaptation (...) et, principalement sur référence (...), les mères en difficulté d'adaptation; il s'assure que leurs besoins soient évalués et que les services requis leur soient offerts à l'intérieur de ses installations ou dans leur milieu de viet à l'école, au travail ou à domicile ou, si nécessaire, s'assure qu'ils soient dirigés le plus tôt possible vers les centres, les organismes ou les personnes les plus aptes à leur venir en aide.

Il découle également ;

• que les services de réadaptation avec hébergement dispensés dans le cadre de la LSJPA, dans le contexte de la mission spécifique du centre jeunesse en délinquance, sont aussi balisés par la LSJPA. Celle-ci, dans le premier alinéa de l'article 83, stipule que :

| Le régime de garde et de surveillance applicable aux adolescents vise à contribuer à la protection de la société, d'une part, en assurant l'exécution des peines par des mesures de garde et de surveillance sécuritaires, justes et humaines et, d'autre part, en aidant, au moyen de programmes appropriés pendant l'exécution des peines sous garde ou au sein de la collectivitét à la réadaptation des adolescents et à leur

I réinsertion sociale à titre de citoyens respectueux des lois.

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En résumé

Les missions définies dans le domaine des services sociaux et de fa réadaptation, ainsi que dans celui de la délinquance, définissent donc quels services sont à offrir (le quoi), à qui ils sont rendus (à qui), le lieu où l'établissement dispense ces services (où) et comment les missions s'actualisent (le comment). En ce qui concerne la réadaptation avec hébergement, cela donne le tableau suivant.

Quoi Nous avons à offrir des services d'adaptation, de réadaptation et d'intégration sociale (qui inclut le concept de réinsertion sociale).

À qui A des jeunes en difficulté d'adaptation et à leur famille, en raison de difficultés d'ordre comportemental, psychosocial ou familial; et des jeunes ayant été jugés coupables de délits ou en attente du prononcé de la peine, ainsi qu'à leur famille.

Où En majeure à l'intérieur de nos installations, mais aussi dans le milieu de vie des jeunes, à l'école, au travail ou à domicile.

Comment Sur référence, nous devons nous assurer d'une évaluation des besoins, d'une intervention (que les services requis soient offerts); si nécessaire, nous devons faire en sorte qu'ils soient dirigés (référence) le plus tôt possible vers les centres, les organismes ou les personnes les plus aptes à leur venir en aide.

2.1.3 L'adaptation, l'intervention de réadaptation et l'intégration sociale, trois concepts fondamentaux

Le résumé de la section précédente souligne que les lois qui balisent la réadaptation avec hébergement stipulent que doivent être rendus des services d'adaptation, de réadaptation et d'intégration sociale. Compte tenu du caractère fondamental de ces concepts, il est important de définir ceux-ci.

Une définition de l'adaptation11

La notion d'adaptation, dans le domaine des relations humaines, peut être articulée autour de trois concepts : un sujet évoluant dans un environnement et un stresseur (stimulation issue du sujet ou de l'environnement); l'adaptation devient la résultante de la réponse apportée par le sujet face au stresseur.

Trois facteurs influencent l'adaptation : a) le contexte socioculturel dans lequel évolue le sujet; b) la nature et le type de stresseurs auxquels il peut être confronté; c) les ressources dont il dispose pour y faire face.

Trois éléments composent le processus d'adaptation : l'évaluation du stresseur (cognitions), les sensations et émotions associées et les réponses adaptatives (comportements).

11 Définition dérivée de Dalton, J.-H., Elias, M.-J., Wandersman, A. (2001). Understanding coping and social support. In Community psychology : Linking Individuals and communities. Belmont (CA) : Wadsworth Thompson learning.

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La résultante du processus d'adaptation peut s'avérer positive, négative ou neutre; elle devient à son tour une ressource ou un stresseur pour le sujet. Chaque élément du système représente une cible d'intervention pour soutenir une saine adaptation (voir tableau).

Tableau : Définition de l'adaptation L'environnement (contexte socioculturel)

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L'intervention de réadaptation en contexte d'hébergement12

L'intervention de réadaptation est un processus d'aide spécialisée qui vise à restaurer une saine adaptation du jeune en difficulté et à activer son potentiel en vue d'assurer son intégration sociale.

L'adolescent qui est admis dans les services de réadaptation avec hébergement est un jeune en difficulté d'adaptation sociale. Cette difficulté est liée entre autres à des facteurs personnels et elle se manifeste par des comportements inadaptés qui sont problématiques dans son rapport avec son environnement.

La difficulté d'adaptation sociale de ces jeunes est importante, en raison de la nature, de la gravité, de l'étendue et de la multiplicité de ses manifestations. Elle est importante également en raison de l'incapacité du jeune et de son milieu à y remédier sans une aide spécialisée. L'intégration sociale du jeune s'en trouve ainsi compromise.

De façon plus spécifique, en collaboration avec les partenaires impliqués, l'intervention de réadaptation doit permettre à l'endroit du jeune de :

•> lui assurer un projet de vie; • le préparer à la vie autonome et faciliter son passage à la vie adulte; • le réintégrer ou l'intégrer dans un milieu de vie; • restaurer les compétences associées aux quatre domaines de l'intégration

sociale.

Pour atteindre cette finalité, en misant sur une généralisation des différents apprentissages, l'intervenant aura principalement recours aux modalités d'action suivantes :

• Il orchestrera autour du jeune un cadre de vie qui lui fournira un milieu propice à l'expérience d'attitudes et de comportements appropriés, dans une optique de généralisation des acquis.

• Il cherchera à établir une alliance avec le jeune, afin de pouvoir l'accompagner de manière intense dans un vécu éducatif partagé.

• Il participera à soutenir, selon les besoins du jeune, l'implication et la collaboration de la famille.

• Il agira en collaboration avec les partenaires du milieu.

12 Cette définition s'inspire de quatre documents : • Laframbolse, J., Thomassln, A., Constantineau, S. (2002). Intervention psychosociale et l'Intervention de

réadaptation au centre Jeunesse, des repères à préciser. • MSSS (1990). Cadre de référence sur l'orientation et l'organisation des services de réadaptation pour Jeunes en

difficulté d'adaptation. • Gendreau, G. et al (1999). La réadaptation en Internat des Jeunes de 12 à 18 ans. Une intervention qui doit

retrouver son sens, sa place et ses moyens. Rapport sur la réadaptation en internat des jeunes de 12 à 18 ans. Réflexion sur les pratiques.

• Gaudet, J., Chagnon, F. (2004). Rapport du comité de pilotage sur l'Intégration sociale, un document de référence en évolution.

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L'intervention de réadaptation vise auprès des parents à développer ou restaurer leurs capacités parentales afin de leur permettre d'exercer leur rôle de façon adaptée aux besoins de leur adolescent.

L'intégration sociale13

« L'intégration est la résultante d'un processus d'apprentissage et de développement qui implique : a) une fonctionnalité dans l'exécution de rôles sociaux appropriés à son groupe d'âge (travailleur, étudiant, ami, partenaire amoureux, citoyen) et à ses capacités; b) une appartenance à des groupes dont le fonctionnement respecte les règles, les valeurs et les normes, morales et légales et c) des relations adéquates, stables et réciproques avec ces groupes (dimension objective) dans lesquelles on se sent apprécié et investi en tant qu'individu (dimension subjective) ».

Cette définition de l'intégration sociale renvoie à plusieurs dimensions (relationnelle, professionnelle, scolaire, morale et légale) et elle rejoint la conception élargie de l'intégration sociale proposée par Gaujelac et Taboada-Léonetti (1994). Les différentes dimensions de l'intégration sociale sont conçues comme étant interdépendantes et il est possible que chez un même individu, certaines de ces dimensions soient tout à fait fonctionnelles alors que d'autres s'avèrent lacunaires.

Les différentes dimensions de l'intégration sociale sont regroupées en quatre domaines, chacun subdivisé en différents volets :

B Le domaine personnel : caractéristiques psychocorporelles, affectives et cognitives.

• Le domaine relationnel/familial : intégration familiale, intégration à des groupes d'amis, relations amoureuses, intégration à des groupes de loisirs.

" Le domaine fonctionnel/productif : intégration à l'école, intégration à l'emploi, intégration à la vie économique.

• Le domaine symbolique : sentiment d'utilité sociale, niveau d'identification aux normes et valeurs sociales.

Les fonctions de chaque domaine et les conséquences sur l'intégration sociale d'un bon ou d'un mauvais fonctionnement dans chacun des domaines sont explicitées en page suivante.

13 Gaudet, J., Chagnon, F. (2004). Rapport du comité de pilotage sur l'intégration sociale, un document de référence en évolution.

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Les dimensions de l'intégration sociale14

Domaine personnel

Domaine relationnel/

familial

Domaine fonctionnel /

productif

Domaine symbolique

Les domaines se subdivisent en différents volets

Santé physique. Santé mentale. Développement. Maturation. Capacités d'apprentissage. Caractéristiques langagières.

Intégration familiale. Intégration à des groupes d'amis. Relations amoureuses. Intégration à des groupes de loisirs.

Intégration à l'école. Intégration à l'emploi. Intégration à la sphère économique.

Sentiment d'utilité sociale. Niveau d'identification aux normes et valeurs sociales.

Fonctions et conséquences positives

Soutient le cheminement de l'adolescent dans les trois autres domaines de l'intégration sociale.

Permet à l'adolescent de développer : • une identité

sociale et personnelle;

• des habiletés; • la connaissance

des autres; • un sentiment

d'appartenance et de sécurité (Rubin, 1980)15.

Lui permet de se sentir aimé, apprécié et reconnu.

Prépare l'adolescent à : • participer

économique-ment et intellectuelle-ment à la société;

• être autonome au plan financier.

Confère à l'individu : • une identité; • une

reconnaissance sociale.

La participation de l'adolescent aux idéaux et aux modèles culturels du groupe (moraux et légaux), valorisés et admis comme étant les meilleurs, contribue à l'édification de l'identité. Le développement identitaire permet de développer un idéal de moi social qui guide les comportements et donne accès à la valorisation et la reconnaissance sociale.

Conséquences du mauvais fonctionnement

Handicape le potentiel de réalisation dans les trois autres domaines de l'intégration sociale.

Entraine : • l'accès à moins

d'entraide et de soutien;

• une impossibilité de négocier et d'échanger des images identitaires (diminution du sentiment d'appartenance).

Ne permet pas à l'individu de développer un sens d'utilité sociale. Limite l'accès : • à des réseaux

sociaux; • à des

ressources.

La non-adhésion au système normatif et légal peut mener à : • du rejet; • delà

stigmatisation; • de la

dévalorisation; • de l'incarcération

(exclusion), dans certains cas.

14 De Gaulejac, V., Taboada-Léonetti, cités dans Gaudet, J., Chagnon, F. (2004). Rapport du comité de pilotage sur l'Intégration sociale, un document de référence en évolution.

18 Cité par Ridge et Millier (2000). Excluding children : autonomy, friendship and the experience of care system. Social Policy and Administration, 34(2), p. 162.

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2.2 Les mandats de la réadaptation avec hébergement

Les mandats reflètent des priorités définies au niveau du Ministère de la Santé et des Services sociaux et des agences régionales de la santé et des services sociaux. Ils sont les résultats sociaux visés par les services à mettre en place, en lien avec les différentes missions dévolues à l'établissement.

Les mandats de la réadaptation avec hébergement présentés ici sont tirés de l'Offre de service du Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire16. Ils sont regroupés selon les différents domaines d'activités auxquelles se rattachent les missions d'un centre jeunesse : celui des services sociaux et de réadaptation, celui de la délinquance et celui de la protection de la jeunesse.

Dans le domaine des services sociaux et de réadaptation

Ces mandats concernent l'ensemble des jeunes en réadaptation avec hébergement, quelle que soit la loi ( LSSSS , L P J ou LS J PA ) en vertu de laquelle s'est prise la décision du placement.

• Favoriser l'intégration et l'adaptation sociale des jeunes; maintenir et développer les capacités parentales. s Dans certaines situations plus spécifiques, ces services devront viser la

restauration du fonctionnement social des jeunes et la restauration de la capacité du milieu familial à assumer son rôle de protection (qui inclut les responsabilités de soin, d'éducation, de garde et de surveillance) ou, à défaut, de fournir au jeune un nouveau milieu de vie stable en mesure d'assurer son développement et sa sécurité.

• Mettre en œuvre les moyens et dispenser les services, tels que prévus au plan d'intervention et, s'il y a lieu, au plan de services individualisé afin de s'acquitter des responsabilités qui lui sont imparties par les plans régionaux concertés.

• Plus spécifiquement dans le cas des jeunes âgés de 16 ans et plus : s Développer des services et des programmes adaptés aux besoins des jeunes de

16 à 17 ans. s Participer à la mise en place d'un programme d'intégration sociale et

professionnelle pour les jeunes de 18 ans ayant été hébergés en centre jeunesse.

• Développer des programmes clientèle dans le but de lutter efficacement contre : s La violence chez les adolescents (12-17 ans). s L'exclusion et la marginalisation des jeunes et des jeunes adultes.

• Développer des façons de faire davantage orientées vers des interventions dans le milieu de vie du jeune, vers le soutien aux parents et vers l'implication du réseau d'aide naturel et des ressources de la communauté.

• Adapter les interventions aux réalités des communautés culturelles de façon à répondre efficacement aux besoins des enfants.

• Utiliser des outils cliniques validés, standardisés et informatisés à partir de 2004.

16 Thomassln, A. (2004). L'offre de service du Centre Jeunesse de Montréal-Institut universitaire.

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Dans le domaine de la délinquance

Ces mandats sont spécifiques aux ressources dispensant des services dans le cadre de la LSJPA.

- Concourir à l'évaluation de la capacité sociale et de la capacité criminelle du jeune. • Développer et dispenser des programmes adaptés. • Tout en responsabilisant les jeunes et en mobilisant la communauté : a) protéger la

société; b) adapter et intégrer socialement ces jeunes; c) développer la compétence des parents vis-à-vis d'eux; d) et réduire les récidives.

• Dans le cadre de la mise en vigueur de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (LSJPA), assurer le maintien des acquis de la LJC.

Dans le domaine de la protection de la jeunesse

Ces mandats sont spécifiques aux ressources dispensant des services dans le cadre de la LPJ .

• Mettre fin à la situation de compromission en assurant la sécurité, l'intégrité physique, sexuelle et psychologique et le développement des jeunes signalés à la protection de la jeunesse.

• Rechercher la non-récurrence de la compromission.

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3. Les orientations du CJM-IU concernant la réadaptation avec hébergement

Les orientations rendent compte des différentes façons de voir et des façons de faire édictées par le CJM-IU, dans le respect de ses missions et mandats.

Ce chapitre situe au départ la philosophie sous-tendant la réadaptation avec hébergement, c'est-à-dire la façon de voir. Il présente par la suite des façons de faire d'établissement qui influencent l'offre de service.

3.1 La philosophie qui sous-tend la réadaptation avec hébergement au CJM-IU, une façon de voir

La philosophie d'un centre jeunesse est la somme des valeurs prônées par l'établissement. Ces valeurs s'incarnent dans des postulats et des principes directeurs qui assurent la cohérence entre les valeurs et les actions.

3.1.1 Les valeurs prônées

Les valeurs sur lesquelles se fonde l'offre de service de réadaptation avec hébergement traduisent une vision de la clientèle qui lui est référée et des services à leur offrir. Elles sont énoncées dans différents documents d'orientation.

Le guide des conduites éthiques du CJM-IU affirme deux valeurs sur lesquelles se fonde l'action de tout employé de l'établissement :

- Le respect de la dignité de la personne : toute personne dispose de capacités de développement; le pouvoir de décision appartient en premier lieu à l'usager; chaque personne est unique dans ses capacités et ses besoins; l'usager conserve la totalité de ses droits17.

• Le souci pour la qualité des services : les orientations de l'intervention sont prises en fonction de l'intérêt du jeune; le père et la mère sont et demeurent les premiers responsables de leur enfant; la famille est le lieu privilégié d'apprentissage et de socialisation18.

Le CJM-IU appuie son plan d'organisation stratégique de 2001-2004 sur un certain nombre de valeurs, au plan clinique et au plan de sa gestion. Celles-ci sont réaffirmées dans le plan d'action 2004-200719. Ces valeurs sont :

Au plan clinique : • Le jeune et sa famille sont au centre des préoccupations. • Le bon service, au bon moment, en utilisant les ressources appropriées. • Un service rapide et intensif dans le milieu de vie.

17 Gemme, R. et al (1996, révisé 1998, mise à jour 2004). Guide de conduites éthiques, p. 10. " Idem, p. 11. 19 CJM-IU (2004). Planification stratégique 2004-2007. Pour nos jeunes et leur famille, p. 3.

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Au plan de sa gestion : - Le respect et la transparence, l'écoute, la reconnaissance, le travail d'équipe

et l'imputabilité.

En ce qui concerne plus précisément les jeunes placés, le cadre de référence sur le placement d'enfant de l'ACJQ20 propose que le retrait d'un enfant de son milieu soit toujours guidé par les valeurs suivantes :

• L'attachement normal et réciproque des enfants à leur famille constitue la première grande valeur sur laquelle toute notre action s'appuie.

• La garantie du développement cognitif, affectif et social de l'enfant est recherchée, dans les conditions les plus favorables eu égard au contexte difficile auquel il est confronté.

• La permanence du milieu de vie de l'enfant (naturel ou substitut) permet la stabilité et la sécurité nécessaires à un développement normal et constitue un élément clé.

• L'assurance d'un milieu de vie substitut, lorsque requis, s'approchant le plus possible de son milieu de vie naturel.

• Une réponse adaptée aux besoins spécifiques, en fonction des différents groupes d'âge des jeunes.

3.1.2 Les postulats

Les orientations du Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire en général, et de ce fait, celles des services de réadaptation avec hébergement, reposent sur quatre grands postulats21 :

• L'intégration sociale du jeune favorise son bien-être et son développement. • Le jeune et ses parents sont les principaux responsables du développement

du jeune. • La communauté porte une part de responsabilité dans le développement du

jeune. • Le jeune et son environnement sont indissociables.

3.1.3 Les principes directeurs

Ces valeurs et ces postulats s'incarnent dans un certain nombre de principes directeurs qui touchent l'organisation des services et l'intervention.

Quatre principes directeurs guident l'organisation de l'ensemble de l'offre de service du CJM-IU :

• La stabilité. • La cohérence. • La continuité22. • La consolidation23.

20 ACJQ (2003). Cadre de référence sur le retrait et le placement d'enfants (document de travail), p. 1. 21 Paquette, F. (2000). Guide adolescence-famille, p. 19 à 23. 22 Thomassln, A. (2004). Politique relative à la continuité et à la complémentarité des services au CJM-IU. 23 CJM-IU (2004). Planification stratégique 2004-2007. Pour nos jeunes et leur famille, p. 3.

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Ces principes visent l'accessibilité de façon rapide à des services diversifiés, continus, disponibles à proximité, adaptés aux caractéristiques et aux besoins des jeunes et des familles24.

Les interventions offertes sont planifiées, concertées, évaluées et axées sur des résultats. Leur développement est soutenu par la formation, la recherche et le support clinique25.

Certains principes directeurs concernent plus spécifiquement la réadaptation avec hébergement :

• La planification du placement (sauf dans le contexte de la LSJPA), sa préparation et son organisation se font en impliquant les principaux acteurs : les jeunes, les parents, les ressources associées (en LSJPA, la victime est parfois associée à la démarche) au premier plan26.

• La réadaptation avec hébergement repose sur une organisation des services et une organisation de travail qui lui assurent le cadre, les conditions et les moyens nécessaires à son action spécifique27.

3.2 Des choix d'organisation qui orientent l'offre de servira en réadaptation avec hébergement..* une façon de faire

Parmi les orientations adoptées par le CJM-IU, certaines ont une influence plus directe sur l'organisation de son offre de service de réadaptation avec hébergement. C'est le cas pour les choix d'organisation suivants :

• La planification stratégique du développement clinique. • Un processus clinique intégré. • Des services offerts en collaboration avec le réseau de la santé et des services

sociaux. • Les indicateurs à partir desquels se prononcer, en contexte d'application de la LPJ ,

eu égard à la fin de l'application d'une mesure de protection. • Un cadre de référence en délinquance.

3.2.1 La planification stratégique du développement clinique au CJM-IU

Le comité de direction a adopté le modèle de la planification stratégique en 200328. Ce modèle est caractérisé par certains principes : une centralisation de l'information au niveau du comité des directions clientèle, une connaissance poussée des besoins de la clientèle, une rigueur méthodologique et une priorisation des choix en fonction de balises clairement définies.

24 Paquette, F. (2000). Guide adolescence-famille, p. 25 à 27. 25 Idem, p. 27 et 28. 26 ACJQ (2003). Cadre de référence sur le retrait et le placement d'enfants (document de travail), p. 2. 27 Gendreau, G. et al (1999). La réadaptation en Internat des jeunes de 12 à 18 ans. Une Intervention qui doit retrouver

son sens, sa place et ses moyens. Rapport sur la réadaptation en Internat des Jeunes de 12 à 18 ans. Réflexion sur les pratiques, p. 37.

28 CJM-IU (2003). La coordination du développement clinique et l'amélioration de la qualité des services.

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Ce modèle s'opérationnalise dans la logique développée dans le cadre de référence sur le développement et l'évaluation de programmes, qui lui-même repose sur trois concepts : la cohérence, la pertinence et la vraisemblance.

I La cohérence est le degré d'harmonie et de cohésion entre la mission de l'établissement, ses valeurs, ses orientations et ses objectifs... La pertinence concerne le rapport entre les besoins et les objectifs. Elle marque l'à propos, le caractère approprié et judicieux des choix stratégiques exercés par l'organisme quant aux priorités, aux actions et à l'allocation des ressources... La vraisemblance est le caractère plausible de l'intervention proposée en lien avec les problèmes ou les besoins identifiés.29

La décision de développer un cadre de référence sur la réadaptation avec hébergement s'inscrit dans cette orientation. Ainsi, ce cadre prend appui sur le concept d'intégration sociale, lui-même défini dans les suites d'une étude de besoins touchant la clientèle adolescente au CJM-IU30.

3.2.2 Un processus clinique intégré

Le processus clinique intégré du CJM-IU se définit comme suit :

Un chemin client qui débute dès la réception d'une référence ou d'un signalement et qui s'échelonne jusqu 'à la fin de la démarche d'intervention incluant, s'il y a lieu, des activités de référence.31

Il est présenté en deux volets, l'un s'adressant au continuum LP J-LSSSS , l'autre au continuum LS JPA. Chaque volet est structuré autour des six mêmes grands axes (l'accueil, la démarche d'évaluation, la démarche d'intervention, la fin de l'intervention et référence, s'il y a lieu, les prises de décision, les modalités de concertation). Il spécifie la somme des rôles et responsabilités de l'ensemble des partenaires associés dans toutes les opérations cliniques.

3.2.3 Des services offerts en collaboration avec le réseau de la santé et des services sociaux

Le centre jeunesse n'est pas le seul à avoir comme mission d'offrir des services de réadaptation32. D'autres types d'établissement (centre de réadaptation pour personnes présentant une déficience intellectuelle, une déficience physique, des problèmes de dépendance à l'alcool ou aux drogues...).

» Paquette, F., Chagnon, F. (2000). Cadre de référence pour te développement et l'évaluation des programmes aux Centres Jeunesse de Montréal, p. 25 et 26.

30 Chagnon, F., Gaudet, J. (2003). Étude des besoins prioritaires en matière de programmes chez les adolescents au CJM-IU.

3 1 Constantineau, S. et al (2004). Processus clinique Intégré - volet LPJ-LSSSS et volet LSJPA, p. IV. 32 Thomassln, A. (2004). Politique relative à la continuité et à la complémentarité des services au CJM-IU, p. 54 à 58.

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La mission d'un centre de réadaptation est d'offrir des services d'adaptation, de réadaptation et d'intégration sociaie à des personnes qui, en raison de leurs déficiences physiques ou intellectuelles, de leurs difficultés d'ordre comportemental, psychosocial ou familial ou à cause de leur alcoolisme ou autre toxicomanie... (LSSSS, art. 84)

La responsabilité spécifique du centre jeunesse, à titre de centre de réadaptation pour jeunes en difficulté d'adaptation en vertu de l'article 84 de la L SSSS , est d'offrir ces services aux jeunes référés en raison de leurs difficultés d'ordre comportemental, psychosocial ou familial.

En ce sens, le CJM-IU a pris certaines orientations. Celles-ci s'inscrivent dans une logique de partenariat et d'échange de services et d'expertises avec ses partenaires du réseau. Ces échanges de services et d'expertises sont balisés par différentes ententes et protocoles de collaboration.

• C'est au réseau des centres de réadaptation en déficience intellectuelle que revient la responsabilité de répondre aux besoins d'adaptation, de réadaptation et d'intégration sociale des jeunes diagnostiqués comme présentant une déficience intellectuelle ou un trouble envahissant du développement.

• Pour les enfants diagnostiqués comme présentant un handicap physique (la dysphasie, la malentendance, etc.), c'est au réseau des CRDP de répondre aux besoins médicaux, de même qu'aux besoins d'adaptation et d'intégration sociale associés à leur état. Le CJM-IU est disposé à échanger avec les centres concernés afin que, dans le cas à cas, des modalités de collaboration soient convenues dans le but de répondre aux besoins de réadaptation.

• Il appartient au CJM-IU d'offrir des services aux jeunes présentant une consommation d'alcool ou de drogue à risque de devenir problématique. Par ailleurs, il référera vers les services spécialisés en toxicomanie les jeunes présentant une problématique d'abus ou de dépendance. Il se doit aussi d'intervenir auprès des jeunes qui ont une problématique de consommation, étant peu ou pas motivés à recevoir des services en toxicomanie ou ayant besoin d'un encadrement statique élevé.33

Le CJM-IU compte parmi sa clientèle hébergée en ressources de réadaptation avec hébergement plusieurs jeunes présentant des troubles de santé mentale. D'après le groupe d'appui à la transformation des services en santé mentale, les centres jeunesse :

I « Devraient être invités à développer davantage leur capacité d'assurer une première réponse en santé mentale à leurs clientèles jeunesse qui éprouvent des troubles mentaux, plus particulièrement pour la clientèle hébergée, »34

33 Tessler, M. (2006). Trajectoire de services et mécanismes d'accès en toxicomanie pour les Jeunes de moins de 18 ans; Région de Montréal, p. 15.

34 Thomassln, A. (2004). Politique relative à la continuité et à la complémentarité des services au CJM-IU, p. 57.

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En vertu de cette position de principe, le CJM-IU se voit confirmer la responsabilité d'offrir des services à cette clientèle. Le CJM-IU, tout en continuant à privilégier un travail en complémentarité dans le respect des missions de chacun des établissements, se joint à ses partenaires de l'Association des centres jeunesse du Québec (ACJQ) dans l'orientation suivante :

• D'ici à ce que des orientations provinciales soient adoptées par le MSSS , le CJM-IU effectuera des représentations afin d'assurer que les ressources nécessaires lui soient alors allouées afin de le rendre en mesure de s'acquitter adéquatement de ce mandat additionnel.

Des travaux en ce sens sont en préparation, dans la foulée de l'État de situation suria santé mentale chez les adolescents (12-17) au CJM-IU35.

Dans ce choix stratégique de se centrer sur ses missions et mandats propres, le CJM-IU interpelle l'ensemble de ses partenaires.

Le CJM-IU tient à rappeler à ses partenaires externes les responsabilités qui demeurent les leurs - et que, de ce fait, ils doivent continuer à assumer - à l'endroit des diverses clientèles qu'il lui est demandé de desservir. Ces clients, faut-il insister, font partie d'un réseau de services. Et le rôle d'un établissement tel le nôtre consiste à leur offrir des services

Iqui se situent en complémentarité avec ceux devant continuer à être rendus par l'ensemble des acteurs de la communauté.36

3.2.4 Les indicateurs à partir desquels se prononcer, en contexte d'application de la LPJ, eu égard à la fin de l'application d'une mesure de protection37

Dans le cours de l'intervention en contexte de protection de la jeunesse, le concept de protection, au sens de la LP J , se définit comme suit :

« La protection d'un enfant consiste à apporter une réponse minimale à ses besoins fondamentaux, dans son meilleur intérêt, et dans le respect de ses droits. »38

Il existe une confusion entre le besoin pour des jeunes « de recevoir des services » et celui « d'être protégé ». Le Directeur de la protection de la jeunesse n'est nullement mandaté pour répondre au « besoin de recevoir des services » de tous les jeunes considérés en difficulté39.

35 Chagnon, F., Laframbolse, J. (2005). État de situation sur la santé mentale chez les adolescents (12-17 ans) au CJM-IU.

36 Thomassin, A. (2004). L'offre de service du Centre Jeunesse de Montréal-Institut universitaire, p. 61. 37 Dionne, M. (2002). Le concept de protection, p. 1 à 6. 38 Idem, p. 1. 39 En guise de rappel, les critères à prendre en compte dans les situations particulières de troubles du comportement

(38H) se retrouvent en annexe 2.

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Une application rigoureuse de la loi implique qu'elle cesse de s'appliquer lorsque les parents sont en mesure d'assumer leurs responsabilités parentales et d'assurer la protection de leur enfant. La décision de mettre fin à l'application des mesures de protection est prise en tenant compte de la conjugaison de trois indicateurs :

• La qualité et l'efficacité de la réponse apportée par les parents aux besoins de sécurité et de protection de l'enfant.

• L'intégration par l'enfant et sa famille des correctifs apportés à la situation de l'enfant.

• Le risque de récurrence en lien avec les motifs de compromission identifiés initialement, compte tenu des facteurs de risque et de protection associés à la situation de l'enfant.

3.2.5 Un cadre de référence en délinquance

L'ensemble du développement clinique dans le domaine de la délinquance au CJM-IU s'articule depuis quelques années dans la logique du cadre de référence en délinquance40. Ce document propose une vision de la délinquance comme un syndrome, un phénomène complexe et multiforme.

I On parte de la délinquance comme d'un phénomène complexe, en raison de l'incidence et de l'interaction de nombreux facteurs contribuant, à des degrés variables, à l'acquisition et au maintien des comportements antisociaux. Certains facteurs sont liés à l'individu lui-même, d'autres aux réponses de l'environnement.41

Cette vision a comme corolaire une approche spécifique, différenciée selon les caractéristiques du profil criminogène de chaque jeune délinquant. Le principal indicateur de l'efficacité de l'intervention est la diminution de la récidive.

40 Coordination des services aux jeunes contrevenants (1998). Cadre de référence en délinquance (document de travail).

« Idem, p. 2.

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4. Un portrait de la clientèle

Qui sont ces adolescentes et ces adolescents auxquels s'adressent les services de réadaptation avec hébergement? La question est très vaste et il est illusoire de penser y répondre totalement. La démarche retenue ici est de tenter d'aller du plus général et universel au plus spécifique, en s'appuyant sur les données récentes issues de la recherche et de la pratique clinique.

C'est ainsi que la première section brosse à grands traits les caractéristiques d'un adolescent, d'une adolescente. Dans la seconde section, il est question des caractéristiques particulières des jeunes à qui s'adresse l'offre de service du CJM-IU en réadaptation avec hébergement.

4.1 Les caractéristiques et les besoins d'un adolescent

4.1.1 Des caractéristiques communes à l'ensemble des adolescents

L'adolescent référé aux services de réadaptation avec hébergement, avant d'être « un jeune en difficulté », est d'abord et avant tout une personne en développement.

C'est-à-dire une personne engagée dans un processus giobai, intense et accéléré de développement. L'enjeu de ce processus, c'est la capacité du jeune à répondre lui-même à ses besoins, de passer d'une situation de dépendance totale à l'endroit de son milieu à une situation d'autonomie dans l'ensemble des dimensions qui forment sa personnalité (physiologique, intellectuelle, cognitive, affective, psychosociale, psychosexuelle).42

Chaque adolescent est unique. Il est défini par ses caractéristiques personnelles, entre autres son sexe, ainsi que par l'environnement dans lequel il évolue. Cet environnement, qui de 0 à 5 ans se résumait à sa famille et parfois à la garderie, qui de 6 à 11 ans a aussi englobé l'école et le voisinage, s'ouvre progressivement à l'univers des relations d'amitié, des relations amoureuses, des relations de travail.

Dans Du plus petit au plus grand4 3 , Suzanne Young reprend les grands axes du développement de cet adolescent : son développement physique, influencé par la transition vers la puberté; son développement affectif, caractérisé par une crise plus ou moins intense d'identité; le développement de son autonomie émotionnelle et de sa sexualité44; son développement cognitif qui l'amène à passer du réel au possible avec le passage à la pensée formelle; enfin le développement de sa pensée morale.

Ce développement est caractérisé par des transitions, des passages, des allers et retours entre le monde de l'enfance et celui des adultes, entre des désirs de dépendance et d'autonomie, parfois concomitants.

42 Gendreau, G. et al (1999). La réadaptation en Internat des Jeunes de 12 à 18 ans. Une Intervention qui doit retrouver son sens, sa place et ses moyens. Rapport sur la réadaptation en Internat des jeunes de 12 à 18 ans. Réflexion sur les pratiques, p. 24.

43 You ng, S. (2004). Du plus petit au plus grand. 44 Pour une information plus exhaustive, se référer à : Durocher, L., Young, S. (2001).. Guide de réflexion et

d'Intégration de la dimension de la sexualité dans l'intervention.

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Passer chez les adultes. Changer de milieu, changer de corps et prendre connaissance de l'ampleur des problèmes des adultes, dont on souhaite se distancier en même temps qu'on convoite leur autonomie et leur pouvoir Pouvoir de décider mais aussi, et sans doute surtout, pouvoir et plaisir de consommer, d'avoir accès aux symboles de l'autonomie et de la réussite.45

L'adolescent, à travers ce processus de changement qui l'affectera dans son corps, dans ses émotions et dans sa représentation du monde et de lui-même, passe graduellement du monde de l'enfance à celui des adultes. Tout au long de cette période, il est marqué par un ensemble de besoins universels.

Des besoins physiologiques : se nourrir, s'abriter, bouger... Des besoins de sécurité : se sentir en sécurité et en confiance avec les gens, se sentir protégé, à l'abri des menaces... Des besoins d'affection : aimer et être aimé. Des besoins d'appartenance; faire partie d'une famille, d'un groupe de pairs. Des besoins de communication : être en interaction avec des personnes significatives, être entendus, écoutés... Des besoins de reconnaissance : se sentir compétent, être reconnu pour ses habiletés, ses forces et son apport au milieu, être valorisé... Des besoins de liberté et d'actualisation de soi : faire des choix, se réaliser sur le plan personnel, accroitre son potentiel... Des besoins de plaisir: rire, s'amuser, avoir de la satisfaction et du plaisir à accomplir son travail...46

4.1.2 Des caractéristiques distinctives selon le sexe

Les garçons et les filles présentent certaines différences dans leurs comportements et dans leur développement. Les différences de comportement entre les sexes sont à la fois tributaires de l'environnement dans lequel les garçons et les filles évoluent et à des différences psychologiques innées, entre autres liées à l'influence hormonale. Cloutier (1996)47 situe l'origine de ces différences avant la naissance, dès le second mois de gestation, au moment où les ovaires et les testicules commencent à sécréter des hormones. Ces hormones influenceraient le développement des structures cérébrales.

Ces différences commencent à apparaître sous forme de comportements dès l'âge de 3 ou 4 ans. Selon Paquette (2005)48, les garçons sont en général à cet âge plus agressifs physiquement et ont tendance à chercher à dominer leurs pairs, à être plus actifs. Les filles sont en moyenne plus portées à agresser indirectement (par exemple le bavardage) et à s'isoler, bien que certaines puissent être physiquement plus agressives que des garçons. D'après Cossette (1998)49, ces traits de comportement influencent le développement des filles et des garçons et demeurent. En effet, de l'enfance à l'âge adulte, les garçons se montrent en général plus agressifs que les filles, bien que dans certains contextes, celles-ci le soient tout autant.

45 Bouchard, C. (1991). Rapport du groupe de travail pour les Jeunes. Un Québec fou de ses enfants, p. 121. « Tiré de: Du rocher, L, Pelletier, S., Trudeau-LeBlanct P. (2005). Groupe de réflexion sur les drogues. CJM-IU.

(Adaptation de Duval, A. et Tozzi, R. (2000). Stratégies d'Intervention face aux comportements difficiles en milieu scolaire. CSDM.)

47 Cloutier, R. (1996). Psychologie de l'adolescent. 2e édition, Gaétan Morin Éditeur. « Paquette, D. (2005). Batailles, Jeux de bataille et Jeux de guerre : doit-on tout Interdire? Défi Jeunesse Mars 2005,

Volume XI, Numéro 2, p. 21 à 28. 49 Cossette, L (1998). Différences et similitudes entre les sexes : qu'en disent les recherches. La revue Prisme, Volume

8, Numéro 2r p. 255 à 260.

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Duclos, Laporte et Ross (1995)50 rappellent qu'au niveau physiologique, l'apparition de la puberté, avec l'ensemble des changements physiologiques et secondaires (psychologique, moral, et social) qu'elle entraine chez les individus, apparait en moyenne plus tôt (11 ou 12 ans) chez les filles que chez les garçons (13 ou 14 ans).

D'après les mêmes auteurs, d'autres différences sont observées à l'adolescence. Chez l'adolescente, les relations d'amitié sont fondées sur l'expérimentation de relations personnelles qui servent à communiquer et à partager des émotions; chez l'adolescent, elles le sont sur le choix d'un autre garçon qui a le même âge et qui partage les mêmes activités sportives ou sociales. D'après Cossette (1998), les garçons sont plus susceptibles que les filles de faire partie de groupes ou de bandes. Au niveau intellectuel, les garçons et les hommes réussissent mieux dans les tâches visuo-spatiales et mathématiques alors que les femmes et les filles obtiennent de meilleurs résultats dans certaines tâches verbales. Au niveau scolaire, en général les garçons veulent étudier moins longtemps et les filles réussissent mieux.

Cloutier (1996)51 affirme que traditionnellement, la construction identitaire des filles se fait au travers des relations interpersonnelles, celle des garçons par la recherche de l'autonomie et de l'indépendance. Pommereau (2004)52 dit que lorsque les adolescents se retrouvent en impasse dans leur construction identitaire, ils adoptent des conduites de rupture. Ces conduites diffèrent en général selon le sexe. Chez les garçons, elles se caractérisent par des agirs impulsifs, violents, pour se sentir exister par le regard de leurs pairs (comportements de type sport extrême, autosabotage scolaire, abus de substances). Chez les filles, elles sont surtout centrées sur le corps, caractérisées par du retrait, de l'évitement (fugues, somatisation, ruptures alimentaires, conduites sexuelles à risque). Ainsi, on retrouvera chez les filles plus de troubles intériorisés et plus de troubles extériorisés chez les garçons.

4.1.3 Des besoins et défis particuliers en fonction de l'âge

Le passage de l'enfance à l'âge adulte est un processus qui se développe de façon particulière chez chaque individu. Bien que ce parcours de développement soit unique, des constantes sont observées chez les jeunes du même âge.

Le tableau suivant présente un aperçu des différents besoins et défis associés plus particulièrement aux jeunes de 12 à 14 ans, à ceux de 14 à 17 ans et à ceux de 16 à 18 ans. Il est tiré presque intégralement de Du plus petit au plus grancfi3. Le fait que les besoins soient associés systématiquement à un groupe d'âge n'exclut pas qu'ils puissent apparaitre à un âge différent.

50 Duclos, G., Laporte, D., Ross, J. (1995). Besoins, défis et aspirations des adolescents. Les Éditions Héritage Inc. Cloutier, R. (1996). Psychologie de l'adolescent. 2« édition, Gaétan Morin Éditeur.

62 Bouvarel, A., Martin, R.f Tremblay, P.-H. (2004). Les maux des ados..., les conduites à risques : un entretien avec Xavier Pommereau. Montréal et Lorquin (France) CECOM et CNASM, document audiovisuel, 34 min.

53 Young, S. (2004). Du plus petit au plus grand. Parties 1H-1 et 111-2. Tiré de : Duclos, G. Laporte, D., Ross, J. (1995). Besoins, défis et aspirations des adolescents. Vivre en harmonie avec les jeunes de 12 à 20 ans. Les Editions Héritage Inc.

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Les besoins Les défis

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Se détacher de la dépendance parentale et familiale. Être reconnu comme adolescent. Être rassuré sur les changements corporels. Être soutenu. Contrôler ses peurs. Bénéficier de soins de base, maternage, contact physique. Bénéficier de modèles. Partager un langage commun avec les autres jeunes du même âge.

Intégrer l'école secondaire. Partager des activités avec des jeunes du même âge et du même sexe pour situer leur expérience et leurs valeurs, émotions, feedback social, être validés dans ce qu'ils vivent. Partager des amitiés. Se situer en rapport à sa sexualité. Expérimenter des rôles et des responsabilités.

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S'opposer à l'autorité. Être autonome, prendre des décisions qui le concernent. S'identifier à un groupe. « Dé-idéaliser » ses parents. Être soutenu dans sa motivation scolaire.

Apprendre l'autodiscipline et la maitrise de soi par l'intériorisation des valeurs et des règles de vie familiales et sociales. Initier une relation d'intimité : s'ouvrir à l'autre, communiquer, être attentif à soi, à l'autre, maintenir le dialogue. Imaginer des hypothèses, saisir des liens de cause à effet, tirer des conclusions et prouver leurs opinions. Évaluer concrètement l'impact de ses idées ou ses projets sur la réalité.

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Tomber en amour. Rechercher le partenaire « idéal ». Être aidé lors d'une peine d'amour. Imaginer, réfléchir.

Vivre des expériences amoureuses et sexuelles en composant avec des sentiments de valorisation (déclaration amoureuse) et de déception (peine d'amour). Approfondir des relations, développer sa motivation, son autonomie et sa capacité de coopération grâce à l'appartenance à un groupe. Apprendre à résoudre ses problèmes: Accepter les différences. Partager le pouvoir. Améliorer ou maintenir leur motivation scolaire.

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4.2 Les caractéristiques spécifiques des adolescents référés à la réadaptation avec hébergement

Cette section présente certaines caractéristiques de la clientèle placée en réadaptation avec hébergement. Il est à noter que certaines de ces caractéristiques se retrouvent aussi chez des jeunes référés à d'autres types de ressources du CJM-IU.

Au départ, certaines caractéristiques familiales des jeunes hébergés en ressources de réadaptation avec hébergement sont nommées. Elles sont suivies de caractéristiques personnelles de ceux-ci, ainsi que de caractéristiques particulières en fonction du cadre légal dans lequel se déroule l'intervention, puis de la typologie du cadre conceptuel sur l'intégration sociale. Enfin, la dernière partie fait ressortir des caractéristiques liées à leur projet de réinsertion sociale.

4.2.1 Quelques caractéristiques familiales des jeunes hébergés

Bien que ce ne soit pas le cas pour l'ensemble de ces familles, le milieu familial des jeunes placés en réadaptation avec hébergement présente dans une proportion notablement supérieure à la population en général certaines des caractéristiques suivantes54 :

Des conditions de pauvreté De l'isolement social

Des dynamiques familiales conflictuelles Des problèmes de toxicomanie chez les parents

Des problèmes de santé mentale chez les parents De l'instabilité émotionnelle et conjugale

Une culture criminelle Un faible encadrement des enfants

Pauzé et coll. (2004) ajoute qu'un volume notable de ces parents a été victime de maltraitance au cours de l'enfance. En outre, plusieurs mères ont cumulé des facteurs de risque durant leur grossesse.

Les directeurs de la protection de la jeunesse ont mis en lumière le fait que certains parents dont les jeunes sont placés ont en quelque sorte démissionné de leur rôle parental.

94 les caractéristiques sont tirées de : • Chagnon, F., Gaudet, J . (2003). Étude des besoins prioritaires en matière de programmes chez les adolescents

au CJM-tU. • Pauzé, R. et al (2004). Portrait des jeunes de 0 à 17 ans récemment référés à la prise en charge des centres

Jeunesse, leur parcours dans les services et leur évolution dans le temps.

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Dans le meilleur des cas, la décision de placer l'adolescent permettra d'entamer un rapprochement parent-adolescent, mais dans plusieurs cas, la distance entre eux n'ira qu'en s'aggravant marquant une rupture définitive. On parle d'adolescents qui, sans être légalement abandonnés par leurs proches, le sont dans les faits. Les difficultés réelles de l'adolescent deviennent prétextes à cet abandon dont on le rend entièrement responsable.

Une proportion significative des jeunes référés au CJM-IU provient de familles immigrantes. Les familles de ces jeunes, selon le rapport Cliche Agissons en complices, présentent des facteurs de risque particuliers :

I Les familles récemment immigrées présentent plusieurs facteurs de risque, en raison des conditions difficiles qui accompagnent souvent l'arrivée dans un nouveau pays, du stress de l'intégration et, dans certains cas, de la discrimination.

Des sondages réalisés auprès de la clientèle (1996, 2000) au CJM-IU font ressortir les éléments suivants à propos des parents des familles issues des communautés culturelles. En général, ils communiquent moins souvent avec les intervenants, parfois en raison de la barrière de la langue. Ils expriment un peu plus de méfiance à l'égard des intervenants, moins d'espoir de voir s'améliorer le comportement de leur enfant et leur relation avec celui-ci, ainsi que moins d'espoir de voir leur enfant se sortir de ses difficultés personnelles57.

4.2.2 Quelques caractéristiques personnelles des jeunes hébergés

La définition retenue de l'intervention de réadaptation spécifie que l'adolescent qui est admis dans les services de réadaptation avec hébergement est un jeune en difficulté d'adaptation sociale. Cette difficulté est liée entre autres à des facteurs personnels et elle se manifeste par des comportements inadaptés qui sont problématiques dans son rapport avec son environnement, ceci en raison de leur nombre, de leur impact et de l'impuissance relative du jeune et de son milieu à y remédier.

Ces comportements inadaptés peuvent être regroupés sous deux grands dénominateurs, les troubles extériorisés et les troubles intériorisés. Si ces comportements n'entrainent pas nécessairement un placement en réadaptation avec hébergement, un tel placement implique leur existence. Les façons de nommer ces « problèmes de comportement » peuvent varier d'un auteur à l'autre. Le rapport Gendreau-Tardif (1999) présenté le jeune référé aux services de réadaptation avec hébergement comme un jeune qui connait des difficultés graves de développement; LeBlanc (1995), comme un jeune ayant un profil d'inadaptation significativement plus lourd que les autres adolescents de son âge.

55 ACJQ (2004). Bilan des directeurs de protection de la Jeunesse : 25 ans de protection de la Jeunesse au Québec, une fierté à partager.

w Idem, idem.

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La liste qui suit s'inspire des nomenclatures des problématiques proposées par St-Jacques, McKinnon, Potvin (1999), par Pauzé (2004) et par Gaudet, Chagnon (2003). Tel qu'énoncé en début de section, certaines de ces caractéristiques s'observent également chez des jeunes bénéficiant d'autres types de services que la réadaptation avec hébergement.

Troubles extériorisés Troubles intériorisés Absentéisme et abandon scolaire Anxiété

Abus de substances et toxicomanie Automutilation Adhésion à des gangs délinquants Plaintes somatiques

Comportements violents Retrait Comportements délinquants Suicide

Comportements sexuels non appropriés Symptômes psychotiques Déficit de l'attention Troubles de l'alimentation

Fugue Troubles de personnalité Hyperactivité Troubles de l'humeur (dépression, troubles Impulsivité bipolaires...)

Itinérance Troubles anxieux (phobies, stress

Troubles des conduites post-traumatique...)

Troubles oppositionnels

Certains des troubles de comportement énoncés dans la liste sont définis comme des problèmes de santé mentale. Pour plus d'informations à leur propos, il peut être utile de se référer plus spécifiquement à l'État de situation sur la santé mentale des adolescents (12-17) au CJM-IU58.

Une caractéristique particulière aux adolescentes suivies en centre jeunesse est le pourcentage élevé de celles-ci ayant été victimes d'abus sexuel59. Pauzé estime celui-ci à 33 % . Ceci a souvent des incidences sur le mode de relation de ces adolescentes avec les intervenants masculins. Dans la même recherche, 32 % des adolescentes affirment avoir déjà été enceintes.

Pour les jeunes issus des communautés ethnoculturelles, le placement revêt des enjeux particuliers. Ils se retrouvent facilement en conflit de loyauté entre le milieu d'hébergement et leur communauté d'origine.

Les jeunes au sein des familles des communautés culturelles sont souvent confrontés à un défi additionnel, en raison de leur intégration plus rapide dans la communauté majoritaire, de leur appropriation des valeurs et des mœurs, de la fidélité attendue par leurs parents et leur communauté d'appartenance à l'égard des valeurs et des mœurs de leur

I propre famille et de leur communauté d'appartenance.60

58 Chagnon, F., Laframboise, J. (2005). État de situation sur la santé mentale chez les adolescents (12-17 ans) au CJM-IU. Pauzé, R. et al (2004). Portrait des jeunes de 0 à 17 ans récemment référés à la prise en charge des centres jeunesse, leur parcours dans les services et leur évolution dans le temps.

60 Cliche, G. et al (1998). Pour une stratégie du soutien des enfants et des Jeunes, Agissons en complices, p. 9 et 10.

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4.2.3 Quelques caractéristiques des jeunes liées au cadre légal

Le contexte légal québécois présente des particularités dans le domaine de l'enfance en difficulté. Au Québec, les troubles de comportement sont en effet inclus dans les motifs de signalement de la Loi sur la protection de la jeunesse. Certains troubles de comportement extériorisés peuvent aussi donner lieu à une intervention en LS JPA s'ils sont sanctionnés comme un crime ou un délit. En général, ailleurs au Canada et en Amérique du Nord, les lois sur la protection de l'enfance touchent la maltraitance des enfants (abandons, négligence, abus physiques et sexuels); les troubles de comportement sont associés à la délinquance ou à la santé mentale (troubles oppositionnels, dépression, troubles de la conduite...).

De ce fait, peu de recherches en Amérique du Nord touchent comme objet d'étude les caractéristiques des adolescents référés en réadaptation avec hébergement.

Ce cadre de référence s'adresse à la fois aux ressources offrant des services dans le cadre de la L P J et de la LSJPA. Il convient d'observer les points de convergence et de divergence entre les deux clientèles cibles, ceci afin de s'assurer que les éléments caractérisant la clientèle sont appropriés pour les deux continuums d'intervention.

D'après des recherches récentes au Québec, il y a des différences notables entre les caractéristiques des jeunes et des familles référés à l'un ou l'autre des deux continuums. LeBlanc (1995) ainsi que Pauzé et coll. (2004) affirment que les adolescents suivis en vertu de la L P J ont des profils d'inadaptation plus lourds que ceux suivis en LSJPA. Pauzé (2004) observe que l'on retrouve, parmi les jeunes suivis en LSJPA, des sous-groupes de jeunes qui présentent des problématiques plus sévères. Il s'agit des jeunes suivants : les jeunes ayant reçu des services d'un centre jeunesse par le passé, les jeunes issus de familles plus démunies sur le plan économique, les jeunes présentant un trouble de la conduite ou un retard scolaire (page 40).

Ces mêmes auteurs, sans minimiser les éléments de disparité, reconnaissent que les caractéristiques des clients des deux continuums présentent tout de même des similarités significatives quand on les compare à la population jeunesse en général. Pour les fins du présent cadre de référence, les caractéristiques des jeunes référés aux deux continuums sont traitées conjointement.

4.2.4 Quelques caractéristiques des jeunes en lien avec la typologie du cadre conceptuel sur l'intégration sociale

Le cadre conceptuel sur l'intégration propose une typologie théorique des clients selon les dimensions de l'intégration sociale. Cette typologie est basée sur les lieux de dispensation de services et certaines caractéristiques des clientèles. Elle vise à faciliter la mise en place de programmes et à délimiter les objectifs à viser par ces programmes dans une optique d'intégration sociale. Elle comporte cinq types de clients, ils sont présentés dans le tableau en page suivante.

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Typologie théorique des clients selon les dimensions de l'intégration sociale

1. Les jeunes en rupture avec leur milieu de vie placés depuis longtemps en milieu institutionnel

2. Les jeunes en rupture avec leur milieu de vie placés durant leur adolescence en milieu institutionnel

3. Les jeunes à haut risque d'être en rupture avec leur milieu de vie auprès desquels il faut intervenir en urgence (sans délai)

4. Les jeunes à haut risque d'être en rupture avec leur milieu de vie 5. Les jeunes à risque modéré d'être en rupture avec leur milieu de vie

Les services de réadaptation avec hébergement s'adressent spécifiquement aux deux premiers types de jeunes proposés par cette typologie. Par ailleurs, certains jeunes de type 3 se retrouvent détenus en attente de décision du tribunal dans les unités de garde continue en vertu de la LSJPA.

Le cadre conceptuel sur l'intégration sociale postule que ceux de type 1, les jeunes placés depuis longtemps en milieu institutionnel, présentent un profil différent en ternies de risque et d'opportunité au niveau de l'intégration sociale. Pauzé et coll. (2004), comme Goyette (2003), corroborent ce postulat. Le concept « en rupture » introduit une dimension dynamique; l'issue d'une rupture peut être une exclusion, elle peut aussi être une reconnexion.

De la saisie de données dans le système clientèle au 21 décembre 2004, il ressort que plusieurs jeunes placés dans les ressources de réadaptation avec hébergement du continuum LPJ-LSSSS et une proportion plus petite, mais significative dans le continuum LS JPA est de type 1.

Proportion des jeunes de type 1 et de type 2 d réadaptation avec héberg

ans la clientèle hébergée en ement

DSRA DSREA DSSSJC

DSRA DSREA Services spécialisés LSJPA

Âge des jeunes au 21 décembre 2004

12-14 ans

15-17 ans

12-14 ans

15-17 ans

12-14 ans

15-17 ans

12-14 ans

15-17 ans

Jeunes de type 1 71 % 41 % 4 7 % 3 4 % 9 2 % 6 2 % 0 % 16%

Jeunes de type 2 2 9 % 5 9 % 5 3 % 6 6 % 8 % 3 8 % 100% 8 4 %

4.2.5 Le projet de réinsertion sociale des jeunes hébergés : un déterminant de l'offre de service

Le projet de vie est un enjeu important pour tous les individus, peu importe l'âge ou la condition sociale. Une personne qui n'a pas de projet de vie ne peut se projeter dans l'avenir. Elle se retrouve en dérive entre le passé et le présent. Paquette (2004) précise que dans le contexte particulier de l'aide à l'enfance, le projet de vie comporte deux dimensions :

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Une dimension physique, soit un milieu de vie, un lieu d'appartenance et une dimension dynamique, soit une personne significative avec laquelle l'enfant vit et peut développer un lien d'attachement.61

Chez les adolescents, le projet de vie peut se concevoir de la façon suivante :

I,Assurer que le jeune soit intégré à un milieu de vie adéquat, mais aussi qu'il puisse : 1) se projeter dans un avenir intéressant et réaliste à court et moyen terme; 2) répondre graduellement à ses besoins de base de façon plus autonome; 3) s'intégrer à un milieu de vie adéquat et moins encadrant et 4) s'épanouir et contribuer positivement à la société civile.62

Les services de réadaptation avec hébergement sont un moyen d'aide temporaire, circonscrit dans le temps. Pour les adolescents qui y sont référés, ce projet de vie prend la forme d'un projet de réinsertion sociale.

La réinsertion sociale concerne tout individu qui a vécu une forme de désinsertion dans une ou l'autre des sphères de sa vie [...] et qui s'engage dans une démarche d'autonomie.63

Plusieurs des éléments qui suivent sont tirés du programme de réinsertion sociale pour les adolescents placés en ressources institutionnelles de réadaptation avec hébergement du CJM-IU64. Celui-ci discrimine trois types de projet : une réintégration familiale, le passage à la vie autonome et l'insertion dans un milieu de vie substitutif.

Une réintégration familiale

L'ACJQ postule que dans toute situation de placement, la réintégration familiale est toujours la première solution privilégiée lorsqu'un adolescent est placé à l'extérieur de son milieu familial.

Dans le contexte de l'intervention en centre jeunesse, le placement d'un enfant constitue un choix d'orientation et son but est la réintégration dans la famille.65

Toutefois, la réintégration familiale ne doit pas être vue comme une panacée universelle. Pour certains jeunes, la chose s'avère impossible ou cliniquement contrindiquée. Quelques jeunes placés vivent une situation d'abandon claire et non équivoque. Pour d'autres, la situation est plus ambiguë, s'apparentant plus à une forme de rejet larvé dans laquelle le parent remet continuellement à plus tard le retour du jeune dans la famille, ce qui entraine pour le jeune une perte d'espoir et une perte d'estime de soi. Pour quelques-uns enfin, le milieu familial peut s'avérer pathogène.

6 1 Paquette, F. (2004). À chaque enfant son projet de vie permanent, p. 5. 62 Gaudet, J. (2004). Texte d'intégration de l'orientation théorique du programme • À chaque enfant son projet de vie

permanent » (0-5 ans) et celle adoptée dans le Cadre de référence en Intégration sociale (12-17 ans), p. 8. «3 Deschamps (2001), dans Gaudet, J., Chagnon, F. (2004). Rapport du comité de pilotage sur l'intégration sociale, un

document de référence en évolution, p. 10. 04 Keable, P. (2005). Programme de réinsertion sociale pour les adolescents placés en ressources Institutionnelles de

réadaptation avec hébergement du CJM-IU (document de travail). es ACJQ (2003). Cadre de référence sur le retrait et le placement d'enfants (document de travail), p. 3.

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Dans certaines situations, ce sera la conjugaison des problématiques vécues par le jeune et des caractéristiques du milieu familial qui rendront cette réinsertion impossible.

Dans plusieurs situations, le maintien des liens avec la famille demeure toutefois un aspect central du projet de vie de ces jeunes, même si le projet de réinsertion envisagé est autre que la réinsertion familiale. Il peut alors être judicieux de soutenir une autre forme de réunification familiale.

Î La réunification familiale est un processus planifié de « reconnexion » des enfants placés avec leur famille en utilisant une variété de services et de support aux enfants, à leur famille et à leurs parents d'accueil ou autres dispensateurs de services. Cela a pour but d'aider chaque enfant et sa famille à atteindre leur niveau optimal de reconnexion, soit de la réintégration complète de l'enfant dans le système familial à des contacts périodiques qui permettent d'affirmer l'appartenance de l'enfant à la famille.66

Le passage à la vie autonome

Une partie des adolescents quitteront la ressource d'hébergement vers un projet de vie autonome. Certains de ceux-ci pourront compter sur un réseau social de support dans cette transition. Pour eux, le travail de réadaptation visera entre autres à rétablir ou maintenir ce réseau. D'autres se retrouveront seuls à la fin du séjour, vivant une situation d'abandon qui, bien qu'elle soit parfois informelle, est des plus réelle. Ces adolescents, parfois très largement hypothéqués par la vie, sont à haut risque d'exclusion sociale si, durant la démarche de réadaptation avec hébergement, ils ne sont pas soutenus dans l'édification d'un réseau de support sur lequel ils pourront compter par la suite.

L'insertion dans un milieu de vie substitutif

Pour une autre partie des jeunes, compte tenu de leur jeune âge lorsqu'ils complètent leur démarche dans une ressource de réadaptation avec hébergement, il est impensable de les inscrire dans une démarche de passage à la vie autonome. Il est alors nécessaire de fournir à ces jeunes un milieu de vie substitutif, dans lequel ils pourront, pour une grande partie de leur adolescence, poursuivre leur cheminement vers l'intégration sociale.

L'offre de service de réadaptation avec hébergement doit chercher à répondre aux besoins des jeunes liés à ces différents types de projets de réinsertion sociale qui représentent une étape marquante de leur projet de vie.

4*3 Quelques éléments de réflexion tirés de la recherche

Cette section propose certains éléments de réflexions tirées de recherches récentes touchant les jeunes référés en centre jeunesse au Québec. Un premier élément de réflexion s'intéresse aux facteurs qui expliquent le recours à la réadaptation avec hébergement. Un second s'attarde aux problématiques associées au placement et aux déplacements des jeunes.

se Maluccio et Pine (1999), dans Simard, M.-C. (1999). Soins substituts, placements d'enfants et réunification familialet P. 71.

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4.3.1 Des facteurs expliquant le recours à la réadaptation avec hébergement

Toupin, Pauzé et Déry (2003) ont mené une recherche visant à déterminer les caractéristiques familiales, parentales et propres à l'enfant qui distinguent les adolescents qui sont orientés en suivi externe, en ressources de type familial (RTF) et en centre de réadaptation. Cette recherche ne s'adresse qu'à la clientèle du continuum LP J-LSSSS . Dans leur revue de littérature, les auteurs citent d'autres études québécoises ayant cherché à établir de telles corrélations. Ce sont Pauzé, Toupin, Déry et Hotte (1994), LeBlanc (1995), Pauzé et coll. (1996), Pauzé et coll. (2003). La conclusion de leur revue de littérature suggère que la vaste majorité des jeunes qui reçoivent des services dans les centres jeunesse présentent des difficultés sérieuses, mais qu'il n'y a pas de liens démontrés entre la gravité des difficultés dans la famille et chez l'enfant et le type ou l'intensité des services offerts. Une des conclusions de leur recherche est la suivante :

I « Il n'y a pas de lien systématique entre la gravité des difficultés du jeune et tes relations familiales d'une part, et d'autre part, les services offerts au début de la prise en charge (centre d'accueil, famille d'accueil, services externes). » (p. 48)

Une autre recherche de Pauzé, Déry et Toupin (2004), touchant cette fois des jeunes référés en vertu de la L SSSS , la L P J et la L S J P A à quatre centres jeunesse différents dont le CJM-IU, a tenté d'identifier des sous-groupes de jeunes sur la base des facteurs de risque personnels et familiaux auxquels ils sont confrontés et des différents scénarios de suivi dont eux et leur famille ont bénéficié. Cette recherche conclut dans le même sens. Pauzé soutient l'hypothèse que d'autres variables que les caractéristiques des jeunes et de leur famille viennent influencer les choix d'orientation :

• le peu de ressources et de programmes en première ligne (en CSSS , dans les écoles et les services de loisirs);

• le peu de ressources et de programmes offerts aux jeunes et à leur famille en territoire en centre jeunesse (programmes d'assistance éducative sans hébergement, RTF);

• des enjeux liés aux référents : informations, valeurs, attitudes, charge de travail ou théories de référence.

4.3.2 Certaines problématiques associées au placement et aux déplacements des jeunes

Certains risques sont associés au placement institutionnel en regard du développement de l'autonomie du jeune et de son intégration sociale. Le Cadre conceptuel sur l'intégration sociale énonce à ce propos les éléments suivants :

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Lorsque les jeunes sont placés, l'hébergement institutionnel peut contribuer à amplifier les problèmes associés à l'intégration sociale, tout particulièrement lorsqu'ils atteignent l'âge de leur majorité. On doit alors travailler à réinsérer ces jeunes dans leur environnement naturel alors que souvent, ils ne peuvent plus compter sur le soutien de leur famille [...] On peut aussi craindre un effet inattendu et pervers de l'institutionnalisation qui pourrait contribuer à entraver le développement de l'autonomie en raison de la prise en charge financière et matérielle complète de l'individu et en raison du régime de vie encadrant d'un milieu institutionnel.67

L'étude d'incidence du Québec66 présente les taux de signalement en L P J par problématique et par groupe d'âge. On y observe que le taux d'enfants signalés pour 1000 enfants dans la population décroit en fonction de l'âge dans le cas de la négligence et qu'il augmente dans le cas des troubles du comportement.

Taux d'enfants signalés sur mille enfants

Problématique Les tout-petits (0-5 ans)

Les jeunes en période de latence

(6 à 11 ans) Les adolescents

(12 à 17 ans)

Négligence 15.9 13.4 8.1

Troubles du comportement 1.2 6.1 24.7

Il est concevable d'inférer que des jeunes placés depuis l'enfance ont au départ reçu des services en lién avec des problèmes liés à la négligence dont ils ont été victimes plutôt qu'en raison de leurs troubles du comportement.

Le cadre de référence sur le placement d'enfant de l'ACJQ rappelle que chaque placement ou déplacement cause des perturbations importantes pour l'enfant ou l'adolescent. Ils ont des impacts sur sa capacité d'attachement. La réaction à la perte s'associe à un processus de deuil (ACJQ 2003). St-Antoine (1998) et Goyette (2003) ajoutent que les jeunes qui ont été placés en bas âge et ont vécu beaucoup de déplacements sont à risque de développer des désordres de l'attachement. St-Antoine (1998) ajoute comme facteur aggravant un vécu de négligence sévère.

Les désordres de l'attachement69

Refus de dépendre de l'adulte Absence de réactions manifestes à la séparation

Sociabilité sans discernement Relations superficielles à l'autre

Incapacité de conserver les bons moments sans les détruire par la suite Réaction à toute limite ou exigence comme une attaque ou à une critique

Apprentissage difficile Relations conflictuelles avec les pairs

67 Gaudet, J., Chagnon, F. (2004). Rapport du comité de pilotage sur l'Intégration sociale, un document de référence en evolution, p. 14 et 15.

es Tourigny, M. et al (2002). É.I.Q., p. 44. 69 Steinhauer dans St-Antoine (1999). Les troub/es de l'attachement.

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Cette idée est corroborée par différents auteurs. Pauzé et coll. observe une concordance entre l'âge de l'enfant ou de l'adolescent au début du premier épisode de service en centre jeunesse et la lourdeur du profil clinique. Aldgate et al (1989) ainsi que Maluccio et coll. (1990) et Milne (2002), dans Goyette (2003), affirment que des difficultés émotionnelles ainsi que des déficits de compétence et de liens sociaux sont observés de façon plus importante chez les adolescents placés depuis longtemps et déplacés à de multiples reprises.

Une saisie de données dans le système de données clientèle au 21 décembre 2004 met en lumière qu'une partie importante des jeunes dans les ressources de réadaptation avec hébergement sont placés depuis plus de 3 ans et un nombre significatif depuis plus de 5 ans.

Pourcentage de la clientèle hébergée en réadaptation avec hébergement

étant placée depuis 3 à 4 ans ou plus de 5 ans depuis le début du présent épisode de placement70

Directions et services DSRA DSREA

DSSSJC Directions et

services DSRA DSREA Services spécialisés LSJPA

Âge des jeunes au 21 décembre 2004

12-14 ans

15-17 ans

12-14 ans

15-17 ans

12-14 ans

15-17 ans

12-14 ans

15-17 ans

1 à 3 ans de placement 46% 43% 61 % 54% 16 % 32% 100% 31 %

3 à 5 ans de placement 6% 16% 12% 15% 31 % 6% 0% 10%

Plus de 5 ans de placement 48% 40% 27% 31 % 54% 63% 0% 15%

On observe aussi dans cette cohorte de clientèle, une proportion importante de jeunes ayant connu plusieurs placements et déplacements.

Pourcentage de la clientèle hébergée en réadaptation avec hébergement ayant vécu plus de 4 déplacements

au cours du présent épisode de placement

Directions et services DSRA DSREA

DSSSJC Directions et

services DSRA DSREA Services spécialisés LSJPA

Âge des jeunes au 21 décembre 2004

12 à 14 ans 61 % 47% 54% 15 à 17 ans 57% 60% 37% 62%

70 Données tirées du système clientèle du CJM-IU au 21 décembre 2004 (voir détails en annexe 4).

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3. Le portrait actuel des ressources de réadaptation avec hébergement du CJM-IU

Cette section dresse un portrait qualitatif et quantitatif des diverses ressources de réadaptation avec hébergement du CJM-IU : foyers de groupe, unités globalisant et encadrement intensif, unités de garde ouverte et fermée.

Ces ressources sont situées au départ à l'intérieur du continuum promotion, prévention, traitement, protection, puis le concept de collaboration avec les partenaires est défini. Les ressources sont ensuite organisées entre elles en fonction du niveau d'encadrement (réduit, moyen ou élevé). Après un portrait quantitatif des ressources de réadaptation avec hébergement du CJM-IU, certaines caractéristiques des ressources du continuum LPJ-LSSSS sont présentées ainsi que les programmes, services et activités disponibles à la réadaptation avec hébergement.

5.1 La réadaptation avec hébergement en centre jeunesse, un élément du réseau de l'aide à la jeunesse

Le réseau de l'aide à la jeunesse inclut un ensemble d'établissements et d'organismes. Le chapitre traitant des missions d'un centre jeunesse souligne que la réadaptation est une mission partagée, il est important de bien définir son créneau particulier.

Il sera spécifié ici certaines particularités de la réadaptation avec hébergement à l'intérieur du réseau : en premier lieu son spécifique dans le continuum promotion, prévention, traitement, protection; par la suite, la place de la réadaptation avec hébergement dans le continuum LPJ-LSSSS et sa place dans le continuum LSJPA.

5.1.1 Le continuum promotion, prévention, traitement, protection

Le concept de continuum dans les services à l'enfance et à la jeunesse doit être envisagé sous deux angles. Celui des besoins universels et particuliers d'une part, celui des responsabilités imputées à chaque type d'établissement d'autre part.

Un des grands enjeux actuels du réseau de services à l'enfance et à la jeunesse est d'offrir à la population des services en maillage plutôt qu'en silo. Prilleltensky, Nelson, et Pearson (1999) proposent, dans l'intervention auprès des enfants et des jeunes, un modèle de continuum de services. Celui-ci est axé sur la prévention.

Ce modèle induit que des activités de promotion du bien-être doivent s'appliquer à l'ensemble de la population. Il postule aussi que les activités de prévention doivent être disponibles pour l'ensemble des enfants et pour les adolescents à risque d'être maltraités ou de manifester certains troubles de comportement sérieux. Des services de traitement permettent quant à eux de prévenir l'aggravation de problématiques dans le cadre de la LSSSS ou dans le contexte des lois d'exception L P J ou LSJPA, de prévenir l'aggravation des situations et de protéger les enfants ou les adolescents, ainsi que la société. C'est le type de modèle sur lequel se fonde l'organisation du réseau de la santé et des services sociaux.

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Lorsqu'on parle d'un continuum, on réfère à des responsabilités exclusives imputables à chaque acteur de ce continuum. L'entente de collaboration CLSC et centres jeunesse, des établissements qui s'appuient pour les services aux jeunes et à leur famille71, établit les responsabilités de ces acteurs. La transformation des CLSC-CHSLD en Centre de services de santé et de services sociaux (CSSS) ne modifie pas la portée de cette entente.

La promotion du mieux-être est une responsabilité du CLSC, le centre jeunesse est appelé à y participer en mineur, dans des créneaux particuliers. Il en va de même pour la prévention. En ce qui a trait au traitement, le CLSC a à offrir les services psychosociaux et certains services de réadaptation; le centre jeunesse a la responsabilité d'offrir des services spécialisés de réadaptation ainsi que les services de placement en milieu substitut. Les services de protection sont sous la responsabilité des centres jeunesse avec lesquels les CLSC sont appelés à collaborer en fonction de leurs missions et mandats. Donc, en vertu de cette entente, les services de réadaptation avec hébergement sont présentés comme des mesures spécifiques de traitement. Cette entente définit des principes de communication et de concertation entre les deux types d'établissement concernés.

5.1.2 La réadaptation avec hébergement dans le continuum LPJ-LSSSS

Le point de départ d'une intervention en LSSSS est une demande de service. Celui d'une intervention dans le cadre de la L P J est un signalement.

La référence aux services de réadaptation avec hébergement est définie par la conjugaison de deux décisions : celle du besoin de services de réadaptation et celle du besoin de placement.

• L'intervention de réadaptation en centre jeunesse en est une de traitement; elle réfère à la notion de difficulté d'adaptation en raison de difficultés d'ordre comportemental, psychosocial ou familial chez le jeune, qui se traduit en comportements problématiques en raison de leur nombre, de leur impact, et de l'impuissance relative du jeune et de son milieu à y remédier; elle vise l'intégration sociale du jeune.

• La décision de placement réfère à la notion de risque pour la sécurité et le développement du jeune que revêt le maintien de celui-ci dans son milieu; elle vise la protection du jeune.

Il y a trois différents milieux de placement en ressources institutionnelles de réadaptation avec hébergement, chacun d'eux correspond à un niveau d'encadrement. Le choix du niveau d'encadrement est balisé par le processus clinique et soutenu par une grille de critères et d'indicateurs72.

• Le placement en foyer de groupe. • Le placement en milieu globalisant. • Le placement en encadrement intensif.

7* Association des CLSC et des CHSLD du Québec et ACJQ (1998). CLSC et Centres Jeunesse, des établissements qui s'appuient pour les services aux enfants, aux jeunes et aux familles.

72 Trudeau-LeBlanc, P. et al (2003). Gu/de de soutien à la prise de décision sur le niveau d'encadrement requis lors de l'hébergement d'un jeune 12-17 ans.

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5.1.3 l_a réadaptation avec hébergement dans le continuum LSJPA

Le point de départ de toute intervention en LS JPA est la commission d'un délit.

La décision de recourir à l'incarcération en vertu de la LS JPA résulte d'un processus judiciaire. Elle ne peut s'appliquer qu'en présence de l'un des critères suivants :

• Une infraction avec violence. • Le non-respect de peinés ne comportant pas de placement sous garde. • Un acte criminel passible d'une peine de plus de deux ans de prison pour un

adulte, commis après plusieurs déclarations de culpabilité.

Il y a trois différents milieux de placement (le choix du niveau de garde est fixé par le tribunal après avoir pris connaissance des recommandations du directeur provincial).

• Le placement en milieu de garde ouverte discontinue. • Le placement en milieu ouvert. • Le placement en milieu fermé.

La durée d'une peine spécifique de placement et surveillance est définie par le juge qui rend décision (deux tiers de la peine sont en placement et le dernier tiers en surveillance).

Dans le cas d'une peine spécifique de placement suivie d'une mise en liberté sous conditions, le moment et la durée de la mise en liberté sous conditions sont fixés par le tribunal au moment du prononcé de la peine.

La réadaptation avec hébergement cible les jeunes qui sont :

• détenus avant la décision du tribunal; • en période d'évaluation (confection d'un rapport); • condamnés à une peine spécifique de placement et surveillance ou de

placement suivi d'une mise en liberté sous conditions.

5.2 La collaboration avec les partenaires

Les concepts de collaboration et de partenariat font partie des fondements de l'intervention de réadaptation « une intervention complémentaire mais non secondaire »73. La définition de l'intervention de réadaptation en contexte d'hébergement du présent cadre de référence postule quant à elle que l'intervenant agira en collaboration avec les partenaires du milieu.

73 Gendreau, G. et ai (1999). La réadaptation en Internat des jeunes de 12 à 18 ans. Une Intervention qui doit retrouver son sens, sa place et ses moyens. Rapport sur la réadaptation en internat des Jeunes de 12 à 18 ans. Réflexion sur les pratiques.

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Cette section du cadre de référence traite de cette question du partenariat; le partenariat interne, avec les autres acteurs de la communauté clinique du CJM-IU et partenariat externe, avec les « partenaires de la justice, de la police, de l'éducation, de l'employabilité, des organismes communautaires, des établissements du réseau de la santé et des services sociaux et de l'agence de développement des réseaux de santé et de services sociaux »74.

Elle s'ouvre sur des définitions du partenariat, des conditions requises pour réussir des partenariats et des attitudes et actions qui qualifient la collaboration et la complémentarité. Elle se poursuit avec la réaffirmation de certains repères sur le partenariat à l'intérieur et à l'extérieur de l'établissement.

5.2.1 Des concepts qui qualifient la collaboration

Les définitions proposées sont tirées de la recherche récente; elles sont toutes deux l'objet d'un consensus large, tant auprès des chercheurs que des praticiens dans le domaine de la pratique partenariale. Elles sont suivies d'une articulation des attitudes et actions soutenant la collaboration et la complémentarité.

Le partenariat

La définition proposée du partenariat est tirée d'une recherche récente de l'IRDS75.

« Le partenariat réel peut se définir comme un rapport égalitaire et équitable entre deux parties différentes par leur nature, leur mission, leurs activités, leurs ressources et leur mode de fonctionnement Dans ce rapport, les deux parties ont des contributions différentes, mais jugées mutuellement comme également essentielles. Le partenariat réel est donc fondé sur un respect et une reconnaissance mutuelle des contributions des parties impliquées dans un rapport d'interdépendance. L'objet du partenariat devient un échange de ressources de natures différentes, mais de poids ou de valeur comparables ou reconnus comme tels par les parties impliquées. L'objet du partenariat peut aussi être la création conjointe d'un projet ou d'une ressource « joint venture ». Enfin, ce partenariat laisse place à des espaces de négociation où les parties peuvent définir leur projet commun. »76

Les conditions de base du partenariat efficace

Les conditions pour réussir des partenariats font partie des conclusions d'un regroupement large de chercheurs en prévention/promotion en enfance-famille-jeunesse :

74 CJIVMU (2001). Créer et maintenir des alliances. Cadre de référence de la concertation locale. 75 Dallaire, N., Goyette, M., Panet-Raymond, J. (2003). Le partenariat dans un centre jeunesse à l'aune des approches-

milieu. 7* Panet-Raymond et Bourque (1991), dans Dallaire, N., Goyette, M., Panet-Raymond, J. (2003). Le partenariat dans un

centre jeunesse à l'aune des approches-milieu, p. 27.

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« Les caractéristiques des participants, dont leur niveau d'implication, le soutien de leur organisation, l'existence de buts communs, une structure de fonctionnement efficace soutenue par les habiletés d'une personne responsable, un climat d'ouverture et de confiance, un parti pris pour des actions concrètes, une anticipation positive pour des gains escomptés, des modes de décisions égalitaires, une distribution des ressources équitable, une préférence pour des stratégies d'action non utilitaires. »77

Les attitudes et actions qui soutiennent la collaboration et la complémentarité

Le processus clinique intégré au CJM-IU associe certaines attitudes à la collaboration et la complémentarité entre les intervenants, il propose des actions à poser.

( Attitudes associées : 1. Reconnaître et utiliser les compétences et les expertises des autres professionnels impliqués afin de mieux comprendre la situation, valider notre jugement et prendre les décisions les plus appropriées. 2. Faire équipe et se remettre en question lorsque nécessaire. Actions à poser : 1. Identifier clairement les rôles et responsabilités ainsi que les zones de collaboration des différents inten/enants impliqués

Idans l'intervention auprès de la même famille. 2. Faire circuler l'information nécessaire et pertinente entre les collaborateurs. 3. Participer aux différentes modalités de concertation.78

5.2.2 Des outils qui balisent le partenariat interne et externe au CJM-IU

Le partenariat à l'interne

À l'interne, le partenariat entre les différents acteurs dans la dispensation des services est balisé par plusieurs documents. Ceux-ci sont intégrés dans le processus clinique intégré qui synthétise les mécanismes de collaboration qui émaillent l'intervention auprès de la clientèle.

Le travail de collaboration entre la réadaptation avec hébergement s'inscrit dans la logique développée par le processus clinique intégré.

À l'externe

Le rapport Gendreau-Tardif présente le travail avec les partenaires externes comme une des conditions à la rigueur et à la réussite de la réadaptation avec hébergement :

77 Chamberland et al (1998). Les conditions de réussite en prévention/promotion en enfance-famille-jeunesse : Une question de justification et de faisabilité, p. 53 et 54.

78 Constantineau, S. et al (2004). Processus clinique intégré - volet LPJ-LSSSS et volet LSJPA, section I.

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« II faut développer une conception ét une pratique de la réadaptation en hébergement beaucoup plus ouverte à l'influence, à l'action et aux ressources du milieu et des partenaires intersectoriels. »79

Les auteurs de ce rapport insistent sur l'importance pour les intervenants de se serrer les coudes. Les partenaires sont présentés non pas comme pouvant servir d'appui à une intervention qui se définit en circuit fermé, mais comme partie prenante de la mise en œuvre d'une stratégie commune pour soutenir le développement du jeune, une stratégie qui inclut l'hébergement de réadaptation, mais en même temps le dépasse.

L'intégration sociale comme finalité de l'intervention de réadaptation implique une action en partenariat, une intervention concertée. Le cadre conceptuel sur l'intégration sociale vient préciser certaines exigences que comporte l'intervention avec une finalité d'intégration sociale, dans le rapport partenarial avec l'extérieur de rétablissement.

I « Promouvoir l'intégration sociale implique de travailler en étroite collaboration avec plusieurs partenaires (organismes communautaires, centres de réadaptation spécialisés, CLSC, hôpitaux, écoles, organismes de loisirs, postes de police, organismes de justice alternative) en vue d'offrir aux jeunes un continuum de services répondant à leurs besoins d'intégration tout en respectant les missions qui sont dévolues à notre établissement. Le travail en partenariat implique de bien définir les rôles et responsabilités de chacun, de travailler en étroite collaboration avec l'ensemble de nos partenaires, v80

Au CJM-IU, ce partenariat externe est balisé par de nombreux protocoles de collaboration et d'ententes. Une mise à jour de ceux-ci est présentement en cours au CJM-IU. De ce fait, le présent cadre de référence n'en fera pas un listing exhaustif.

5m3 Différents niveaux d'encadrement offerts en réadaptation avec hébergement81

Lorsqu'on les compare entre eux, les différents services de réadaptation avec hébergement du CJM-IU peuvent être regroupés sous trois niveaux d'encadrement : un premier en foyer de groupe, un second en service globalisant ainsi qu'en unité de garde ouverte continue et discontinue, un troisième en encadrement intensif et en unité de garde fermée82.

Ces niveaux d'encadrement sont déterminés par la conjugaison de deux composantes : d'une part la présence à l'événement, d'autre part l'organisation du service83. Ils s'inscrivent dans une logique d'intervention différentielle avec « le bon service, au bon moment, pour chaque adolescent ».

79 Gendreau, G. et al (1999). La réadaptation en Internat des Jeunes de 12 à 18 ans. Une Intervention qui doit retrouver son sens, sa place et ses moyens. Rapport sur la réadaptation en Internat des Jeunes de 12 à 18 ans. Réflexion sur les pratiques, p. 74.

80 Gaudet, J., Chagnon, F. (2004). Rapport du comité de pilotage sur l'Intégration sociale, un document de référence en évolution, p. 32.

81 Cette section s'inspire d'un document de travail du Centre jeunesse de Laval (2004). Les programmes de réadaptation avec hébergement. Les notions (document de travail), p. 15 à 18.

82 Paquette, F. (1998). Pour une définition opérationnelle du continuum de services, p. 5. 83 Adapté de Centre jeunesse de Laval (2004). Les programmes de réadaptation avec hébergement. Les notions

(document de travail), p. 15.

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Dans chaque niveau d'encadrement, on vise à corriger certaines difficultés et à prévenir leur réapparition en mettant en œuvre les moyens suffisants et nécessaires pour assurer la protection du jeune et de la société, enfin pour favoriser l'intégration sociale des jeunes.

5.3.1 La présence à l'événement

La présence à l'événement en réadaptation avec hébergement réfère au vécu éducatif partagé avec des personnes signifiantes visant à développer une relation éducative d'influence, dans un contexte de vie en groupe. Elle se définit par :

Le partage d'un vécu quotidien, par l'intermédiaire d'échanges verbaux et d'activités, ainsi que l'engagement dans un « ici et maintenant » avec un ou des sujets.84

Cette présence à l'événement vise à « soutenir et contenir a85. Elle peut s'exercer de trois façons : physiquement, à distance ou moralement. Elle se définit en fonction des caractéristiques et des besoins des jeunes ainsi que des objectifs poursuivis par l'intervention. Elle renvoie à l'intensité de l'intervention en ce sens qu'elle assure d'offrir au jeune...

I... dans le quotidien, l'accompagnement et le contrôle requis lui permettant de recevoir l'aide appropriée à sa situation spécifique.

5.3.2 L'organisation du milieu de vie

L'organisation du milieu de vie, c'est l'ensemble des modalités spécifiques de la dispensation de services à une clientèle donnée.

I Pour l'intervention psychoéducative, le milieu de vie dépasse le lieu physique où prend place l'intervention; c'est un système global et dynamique dont toutes les composantes influent sur l'intervention qui s'y déroule et l'alimentent.87

Un des mots clés de l'organisation du milieu de vie est la notion d'appariement des moyens mis en place et en action en fonction des besoins du jeune. Ces moyens se divisent en deux catégories, l'encadrement statique et l'encadrement dynamique. Selon Bohémier et coll. (2000) et M S S S (1993), l'encadrement statique concerne l'aménagement de l'espace physique (les éléments architecturaux tels les portes et les fenêtres, le matériel, les équipements, les biens personnels...) et le degré de surveillance et de contrôle des jeunes qu'il permet. D'après ces auteurs, l'encadrement dynamique réfère à des interventions éducatives et de réadaptation soutenues par le personnel, les stagiaires et les bénévoles, ainsi que par les programmes, la programmation, les règles de vie...

84 Capul, M., Lemay, M. (1996). De l'éducation spécialisée, p. 115. 86 Gauthier, L (1999). Enfants et intervenants vulnérables, l'espoir en péril, p. 28. 88 Centre Jeunesse de Laval (2004). Les programmes de réadaptation avec hébergement Les notions (document de

travail), p. 15. 87 Gendreau, G. et al (2001). Jeunes en difficulté et Intervention psychoéducative, p. 51.

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Cette diversité de niveaux d'encadrement permet d'assurer un équilibre entre « le droit à la vie, à la sécurité et à la protection d'une part, et le droit à la liberté et à la dignité d'autre part »88 pour les adolescents référés à ces ressources.

Il est important de préciser que dans les continuums LP J-LSSSS , l'organisation d'un programme d'encadrement intensif, de même que les caractéristiques de la clientèle qui peut y être référée, sont balisées par Le cadre de référence pour l'adoption d'une politique relative à la mise en place d'un programme d'encadrement intensif adopté en mai 2000 par l'ACJQ89.

Dans le continuum LS JPA , c'est au tribunal de fixer le niveau d'encadrement. Le placement en milieu fermé constitue la peine la plus sévère. Ceci implique que le tribunal l'imposera si aucune autre peine n'est suffisante pour atteindre les objectifs de la LS JPA . Celui-ci doit toujours tenir compte des facteurs suivants dans sa décision :

I Le minimum d'entrave à la liberté de l'adolescent et d'internement, compte tenu de la gravité de l'infraction, de ses circonstances, des besoins et de la situation personnelle de l'adolescent, de la sécurité des autres adolescents placés sous garde et de l'intérêt de la société; l'adéquation des programmes et des besoins et la conduite de l'adolescent; les risques d'évasion.90

Le tableau en page suivante illustre l'articulation des concepts de présence à l'événement et d'organisation de service pour chacun des niveaux d'encadrement.

88 Bohémier, J.-C. et al (2000). Cadre de référence pour l'adoption d'une politique relative à la mise en place d'un programme d'encadrement Intensif, p. 3.

89 Idem. 90 Hamel, P., Paradis, R. (2004). L'application de la loi sur le système de Justice pénale pour les adolescents dans les

centres Jeunesse. Manuel de référence, p. 211.

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Tableau synthèse des niveaux d'encadrement9 1

Niv

eau

d'en

cadr

emen

t

Foyers de groupe Unités en milieu globalisant Unités d'encadrement intensif

Niv

eau

d'en

cadr

emen

t

Foyers de groupe Unités de garde ouverte continue et discontinue Unités de garde fermée

Prés

ence

à l'é

véne

men

t Permet d'exercer une surveil-lance, un suivi de certains gestes du jeune, de certaines situations (besoin d'accompa-gnement selon l'événement).

Permet d'augmenter l'accompa-gnement et la fonction contrôle des événements significatifs vécus par le jeune, i.e. ceux susceptibles de mettre en danger le jeune lui-même ou la société qui l'entoure (besoin d'accompagnement et de contrôle dans plusieurs événe-ments).

Permet la permanence de l'accompagnement et le contrôle de tous les événements vécus par le jeune (besoin d'accompa-gnement et de contrôle dans la majorité des événements).

Prés

ence

à l'é

véne

men

t

Dans chaque niveau d'encadrement, la présence à l'événement est proportionnelle aux besoins du jeune.

Org

anis

atio

n du

milie

u de

vie

Requiert un encadrement stati-que et dynamique permettant de créer un nombre suffisant92 de situations donnant prise à l'inter-vention tout en permettant d'utiliser un nombre important de situations vécues à l'exté-rieur du milieu de vie.

Requiert un encadrement stati-que et dynamique permettant de créer un nombre important de situations donnant prise à l'inter-vention tout en permettant d'utiliser certaines situations vécues à l'extérieur du milieu de vie.

Requiert un encadrement stati-que et dynamique permettant de créer un nombre élevé de situations donnant prise à l'inter-vention tout en permettant d'utiliser quelques situations vécues à l'extérieur du milieu de vie.

5.4 L'offre de service en réadaptation avec hébergement

L'offre de service est présentée sous l'angle des directions qui les chapeautent, soit la direction des services de réadaptation aux adolescents (DSRA), la direction des services de réadaptation à l'enfance et aux adolescentes (DSREA) et la direction des services spécialisés et des services aux jeunes contrevenants (DSSSJC). Une offre de service fluctue dans le temps. L'ensemble des données est validé au 28 septembre 2005.

Le nombre d'équivalents temps complet (ETC) de chaque type de ressource correspond au nombre cumulé de présence des membres du personnel éducatif régulier, à temps plein et à temps partiel, affectés à la ressource. Ce nombre d'ETC est conforme aux standards de pratique en centre jeunesse définis par l'ACJQ93.

Il est à noter que les unités d'arrêt d'agir94 n'ont pas été incluses dans les tableaux. Ces unités sont considérées pour les fins du cadre de référence comme des programmes de soutien à l'offre de service en réadaptation avec hébergement.

91 Ce tableau est en partie inspiré du document : Centre jeunesse de Laval (2004). Les programmes de réadaptation avec hébergement Les notions (document de travail), p. 19.

92 Le terme suffisant se définit ici comme suit : limité aux éléments conflictuels de la vie du jeune qui doivent être objets de contrôle ou de suivi compte tenu des impératifs légaux.

93 ACJQ (2002). Standards de pratique en centre jeunesse, http://www.acjq.qc.ca. 94 Le programme d'arrêt d'agir est en cours de révision.

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Cette offre de service est présentée ici sous forme de tableaux :

DSREA (28 septembre 2005)

Niveau d'encadrement Foyers de groupe

Unités en milieu globalisant (assument aussi les jeunes en garde ouverte) Niveau

d'encadrement Foyers de groupe Site Dominique Savio Site Rose-Virginie Pelletier

Clientèle Filles 12 à 17 ans

Nombre de ressources et de places au permis

6 foyers de groupe 52 places

3 unités 43 places

4 unités 60 places

Niveau d'encadrement

Unités d'encadrement intensif Niveau d'encadrement Site Dominique Savio Site Rose-Virginie

Pelletier Site Décarie Site Notre-Dame de Laval

Clientèle Filles 12 à 17 ans

Nombre de ressources et de places au permis

3 unités régulières95

36 places 2 unités

23 places 2 unités

24 places 62 places réparties dans les unités du

site

DSRA (28 septembre 2005)

Niveau d'encadrement Foyers de groupe Unités en milieu globalisant Niveau d'encadrement Foyers de groupe

Site Mont St-Antoine

Clientèle Garçons 12 à 17 ans Garçons 12 à 14 ans Garçons 15 à 17 ans

Nombre de ressources et de places au permis

10 foyers de groupe 90 places

6 unités 72 places

6 unités 90 places

Niveau Unités d'encadrement intensif d'encadrement Site Mont St-Antoine Site Cité des Prairies Site Cartier

Clientèle Garçons 12 à 14 ans Garçons 15 à 17 ans

Nombre de ressources et de places au permis

1 unité 10 places

1 unité 12 places

9 unités97

108 places 36 places

95 incluant l'unité de transition l'Agora (qui peut aussi recevoir des jeunes en garde ouverte ou fermée). 96 Ces unités reçoivent aussi les adolescentes en garde fermée. 97 Incluant l'unité de transition l'Envol (qui peut aussi recevoir des Jeunes en garde ouverte ou fermée).

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DSSSJC (28 septembre 2005)

Niveau d'encadrement

Services spécialisés Unités de garde ouverte Niveau

d'encadrement Foyers de groupe Unité en milieu globalisant Garde discontinue

Garde continue

Niveau d'encadrement Foyers de groupe

Site Beaurivage Site Mont St-Antoine

Clientèle Garçons et

filles 6 à 14 ans

Garçons 12 à 17 ans Garçons 12 à 17 ans Garçons 12 à 17 ans

Nombre de ressources et de places au permis

1 foyer de groupe 8 places

1 foyer de groupe 6 places

1 unité 11 places

1 unité 8 places

2 unités 26 places

Niveau Unités d'encadrement intensif d'encadrement Site Cité des Prairies Site Cartier

Clientèle Garçons 12 à 20 ans

Nombre de ressources et de places au permis

Unités francophones Unités anglophones Nombre de ressources et de places au permis

4 unités 48 places

1 unité 12 places

4 places disponibles en détention

Des caractéristiques propres aux divers types de ressources du continuum LPJ-ISSSS

Les éléments qui suivent sont tirés presque intégralement du document Guide de soutien à la prise de décision sur le niveau d'encadrement requis lors de l'hébergement d'un jeune de 12 à 17 ans98. Ils présentent des caractéristiques propres à chaque niveau d'encadrement du continuum LPJ-LSSSS.

Ce document présente, dans une logique de gradation, les caractéristiques de tous les types de milieu d'hébergement disponibles au CJM-IU, c'est-à-dire, outre les ressources de réadaptation avec hébergement, les ressources de type familial et les résidences de groupe. Ainsi, quand on lit par exemple que « le foyer de groupe offre un encadrement dynamique plus soutenu », on sous-entend : plus soutenu que dans une résidence de groupe ou une ressource de type familial.

5.5.1 Les foyers de groupe

• L'apprentissage à la découverte et à l'expérimentation de règles interpersonnelles et à un code d'un milieu de vie visant surtout la compréhension du sens des différentes exigences afin de les intégrer.

• Un encadrement dynamique plus soutenu qui fait valoir l'acquisition, l'intégration et le respect de valeurs et de normes sociales.

• Un accompagnement sur le cheminement personnel de l'adolescent comme le développement de sa dynamique interne et de ses interrelations.

• Une concertation plus soutenue des plans de service individualisés avec les milieux scolaires et communautaires.

98 Trudeau LeBlanc, P. et al (2003). Guide de soutien à la prise de décision sur le niveau d'encadrement requis lors de l'hébergement d'un Jeune 12-17 ans.

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• Une utilisation plus marquée du groupe et des activités de groupe comme moyen d'apprentissage et de socialisation avec les adolescents.

• Un contrôle des comportements et des attitudes des adolescents. • Un accompagnement de nuit assuré.

5.5.2 Les services globalisant

• Un cadre d'intervention permettant à l'adolescent de développer des relations plus fonctionnelles avec les adultes, les pairs et les différents milieux de vie où il évolue.

• Une vie de groupe centrée sur le fonctionnement personnel et social de l'adolescent et offrant des activités structurées de développement touchant les quatre domaines d'intégration sociale.

• Un espace physique qui favorise l'encadrement des attitudes et comportements dysfonctionnels sévères des adolescents se mettant en danger ou mettant autrui en danger.

• Une organisation de services variés dans un même milieu comme les services de sécurité, de santé, de scolarisation et de loisir, sans toutefois limiter l'adolescent à utiliser les services de l'internat. Il peut aussi recevoir des services dans la communauté.

• La possibilité d'un encadrement important des contacts avec les parents qui présentent des risques sévères ou des dangers imminents pour leur adolescent.

5.5.3 L'encadrement intensif

• Un contexte d'intervention propice à l'intégration progressive de mécanismes internes de contrôle des attitudes et comportements graves, intensifs et récurrents.

• Un programme d'activités spécifiques tenant compte des besoins de protection de l'adolescent et de ceux qui l'entourent.

• Une organisation statique et dynamique qui favorise l'encadrement des comportements et attitudes à risque des adolescents se mettant en danger ou mettant autrui en danger.

• Une vie de groupe centrée sur le fonctionnement personnel et social de l'adolescent en considérant les particularités de chacun et offrant des réponses spécifiques à leurs besoins dans les quatre domaines d'intégration sociale.

• Une organisation de services variés dans un même milieu comme les services de sécurité, de santé, de scolarisation et de loisir.

• La possibilité d'un encadrement important des contacts avec les parents qui présentent des risques sévères ou des dangers imminents pour leur adolescent.

5*6 Des outils essentiels à une intervention de qualité

Les programmes, services et activités cliniques sont des outils essentiels à une intervention de qualité. Ils permettent d'orienter la pratique en fonction des besoins spécifiques de la clientèle.

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Dans le cadre des travaux sur l'Étude de besoins prioritaires en matière de programme chez les adolescents au CJM-IU99, un inventaire des activités, ressources, services et programmes s'adressant aux jeunes de 12 à 17 ans avait été dressé. Le comité pilote sur la réadaptation avec hébergement s'est inspiré de cette démarche pour inventorier différents programmes, activités et outils pouvant soutenir l'offre de service dans les différentes ressources du continuum de la réadaptation avec hébergement.

Le cadre de référence de référence propose en annexe 3 un inventaire de ces différents outils. Compte tenu de l'évolution de la pratique, pour demeurer un outil de référence efficace, cet inventaire devra être réactualisé à intervalles réguliers.

m Chagnon, F., Gaudet, J. (2003). Étude des besoins prioritaires en matière de programmes chez les adolescents au CJM-IU, p. 55 à 61.

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6. Poor qualifier l'offre de service de réadaptation avec

Ce chapitre du cadre de référence présente les diverses indications qui guideront les groupes de développement clinique dans la bonification de l'offre de service de la réadaptation avec hébergement. L'ensemble de ces indications est en lien de sens avec les missions, les mandats, les orientations, les ressources ainsi que les caractéristiques et besoins des jeunes qui ont été définis dans les différents chapitres qui le précèdent.

Le premier élément présenté est l'articulation des objectifs généraux et spécifiques définis dans le cadre conceptuel sur l'intégration sociale. Le second élément est le modèle théorique retenu, le modèle psychoéducatif. Puis vient la présentation de différentes balises à développer pour qualifier l'offre de service de réadaptation avec hébergement.

6.1 Les objectifs généraux et spécifiques attendus de l'intervention de réadaptation avec hébergement

Le cadre conceptuel de l'intégration sociale du CJM-lO (Chagnon et Gaudet 2004) définit les objectifs généraux et spécifiques des différents programmes, services et activités dispensés par l'offre de service aux adolescents. Cette partie les présente, après avoir défini les concepts.

6.1.1 La définition des concepts

Les présentes définitions sont tirées du « Cadre de référence pour le développement et l'évaluation des programmes aux Centres jeunesse de Montréal ».

Un objectif

Un objectif est l'énoncé opérationnel d'un résultat à atteindre.

Afin de pouvoir juger de l'atteinte des objectifs, il devient nécessaire de les définir de manière opérationnelle. Définir les objectifs de manière opérationnelle veut dire définir les résultats attendus en des termes suffisamment concrets pour qu'ils puissent être perçus et évalués par plusieurs personnes de la même façon. Deux niveaux de spécificités des objectifs viennent préciser les résultats attendus : les objectifs généraux et les objectifs spécifiques.100

Un objectif général

Un objectif général indique les états attendus ou les comportements ayant un lien direct avec le programme et l'offre de service.

100 Paquette, F., Chagnon, F. (2000). Cadre de référence pour le développement et l'évaluation des programmes aux Centres Jeunesse de Montréal, p. 67.

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Un objectif spécifique

I Les objectifs spécifiques décrivent, de manière concrète, les résultats à court terme qui permettront d'atteindre à plus long terme le résultat attendu par la réalisation de l'objectif général (Momeau, dans Desrosiers et al, 1998). Les différents niveaux d'objectifs sont interdépendants, leur détermination permet d'obtenir une chaîne logique et hiérarchique de changements attendus dans la réalisation du programme.

6.1.2 Une mise en contexte des concepts

Le présent cadre de référence se situe en continuité de sens avec le « Cadre conceptuel pour le développement des programmes visant l'intégration sociale des adolescents du CJM-IU. Rapport du comité pilote sur l'intégration sociale »101. En effet, la définition retenue de l'intervention de réadaptation avec hébergement pose comme finalité l'intégration sociale des jeunes.

Les éléments qui composent cette section reprennent presque intégralement les pages 52 à 56 du document du cadre conceptuel. Elle en reprend les objectifs généraux transversaux à tous les programmes offerts aux adolescents du CJM-IU, de même que les objectifs spécifiques et les résultats attendus pour les deux sous-groupes visés par la réadaptation avec hébergement dans la typologie proposée par le cadre conceptuel.

Important Il est précisé, dans le rapport sur le cadre conceptuel en intégration sociale, que les objectifs spécifiques développés, qui offrent des repères et des balises pour les travaux des différents groupes de développement clinique, ne doivent pas être considérés comme étant définitifs et unilatéraux. Ils doivent être utilisés avec souplesse, en y apportant au besoin certains ajustements.

Dans le cadre des travaux cliniques entourant la réadaptation avec hébergement, ces ajustements sont possibles dans la mesure où ils traduisent bien les valeurs, postulats et principes généraux avancés dans la section sur la philosophie de l'intervention du présent cadre de référence. Ils seront pris en considération dans les travaux à poursuivre dans le but de bonifier le cadre conceptuel sur l'intégration sociale.

1 0 1 Gaudet, J.f Chagnon, F. (2004). Rapport du comité pilote sur l'Intégration sociale, un document de référence en évolution.

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6.1.3 Les objectifs généraux transversaux à tous les programmes

Les objectifs généraux suivants sont communs à l'ensemble des programmes, services et activités offerts à l'intérieur de l'offre de service du CJM-IU aux adolescents.

Tout en responsabilisant le jeune et en mobilisant son réseau de support (au premier chef ses parents) ainsi que la communauté, l'intervention de réadaptation avec hébergement concoure à :

• Protéger : l'intervention doit viser à préserver la sécurité du jeune et à faire cesser la situation de compromission.

• Réduire les séquelles : l'intervention doit viser à amoindrir les dommages physiques ou psychologiques provoqués par les événements traumatisants.

• Accroître les compétences : l'intervenant doit élaborer une stratégie d'action qui vise à prévenir la récurrence.

• Protéger la société. • Prévenir la récurrence et la récidive.

6.1.4 Les objectifs spécifiques aux jeunes référés à la réadaptation avec hébergement

Les deux tableaux qui suivent présentent les objectifs spécifiques à l'offre de service de réadaptation avec hébergement, en lien avec la typologie proposée par le cadre conceptuel.

Type 1 : Jeunes en rupture avec leur milieu de vie placés depuis longtemps en milieu institutionnel

Objectifs spécifiques

(1) Assurer un projet dé vie (2) Préparer le jeune à la vie autonome et faciliter son passage à la

vie adulte (3) Réintégrer ou intégrer le jeune dans un milieu de vie (4) Restaurer les compétences associées aux quatre domaines de

l'intégration sociale

Type 2 : Jeunes en rupture avec leur milieu de vie et placés durant leur adolescence en milieu institutionnel

Objectifs spécifiques

IDEM Les objectifs devraient être les mêmes que ceux de la typologie 1. Cependant, dans les quatre dimensions, les acquis de base des jeunes et l'intensité des moyens devraient différer

Type 3 : Jeunes à hauts risques d'être en rupture avec leur milieu de vie auprès desquels il faut intervenir en urgence sans délai

Objectifs spécifiques

(1) Résoudre la crise (2) Éviter l'exclusion (3) Prévenir l'intervention en protection, s'il y a lieu

Le terme projet de vie dans le présent texte réfère à la capacité du jeune de participer à un ensemble d'activités adéquates et satisfaisantes qui lui permettront de se projeter dans un avenir intéressant et réaliste à court et moyen terme, de répondre graduellement à ses besoins de base de façon plus autonome, de s'intégrer à un milieu de vie adéquat et moins encadrant, de s'épanouir et de contribuer positivement à la société civile (Gaudet, J., 2004, p. 8).

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6.2 Le modèle théorique retenu : le modèle psyehoéducatif

Le présent cadre de référence s'appuie sur le modèle psychoéducatif. Ce modèle est en communauté de sens avec le cadre conceptuel sur l'intégration sociale, les deux s'inscriront dans un courant de pensée écologique. Le modèle psychoéducatif s'est imposé avec les années comme la base intégratrice pour l'intervention de réadaptation auprès des jeunes en difficulté, dont il synthétise et organise l'ensemble des opérations.

Lorsqu'on évoque le modèle psychoéducatif, l'image qui vient généralement à l'esprit de plusieurs est celle de la structure d'ensemble reliant dix composantes du réel et servant entre autres à organiser un milieu comme à concevoir une activité de réadaptation. Ces premières évocations décrivent certes des éléments fondateurs du modèle psychoéducatif, mais n'en constituent toutefois qu'une partie. Le modèle psychoéducatif s'avère utile également parce qu'il met en évidence les opérations professionnelles essentielles à un travail de réadaptation rigoureux ainsi que les schèmes relationnels.

6.2.1 Les composantes du modèle psychoéducatif

Les composantes servant à décrire la réalité d'une intervention de réadaptation sont représentées par Gendreau sous la forme d'une « toupie ». Celle-ci est caractérisée par un axe central reliant les acteurs (le jeune et les groupes de pairs ainsi que l'éducateur, l'équipe éducative, les parents et les autres professionnels) et les objectifs poursuivis ensemble, autour desquels gravitent les composantes identifiées du temps, de l'espace, du contenu, des moyens de mise en relation, des codes et procédures, du système de responsabilités, du système d'évaluation et de reconnaissance (voir schéma 1 en page suivante)103.

io3 Tiré de Gendreau et al (2001). Jeunes en difficulté et Intervention psychoéducative, p. 53.

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SCHÉMA 1. Structure d'ensemble de l'intervention psychoéducative

Différents niveaux de réflexion sont associés à cette « toupie », dont l'organisation d'un milieu et la conception d'une activité de réadaptation. Il s'agit là d'un système particulièrement éclairant de concepts permettant l'analyse (et l'amélioration potentielle) d'une expérience de réadaptation, aussi bien à l'échelle d'un milieu dans sa totalité qu'à celle du détail, heure par heure, de ce qu'offre une unité de vie à chacun des jeunes qui lui sont confiés.

6.2.2 Les huit opérations professionnelles essentielles à un travail de réadaptation rigoureux

Ces opérations professionnelles ont une parenté étroite avec plusieurs jalons du processus clinique en vigueur au Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire, à l'intérieur duquel l'intervention de réadaptation vient s'inscrire. Rappelons-en la nature :

L'observation L'évaluation pré-intervention

La planification L'organisation

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L'animation L'utilisation

L'évaluation post-intervention La communication

Sans que chacune ne soit l'apanage exclusif des intervenants de réadaptation, ces opérations font partie intégrante de la partie du plan national de formation (PNF) s'adressant aux compétences pour intervenir en réadaptation. Le PNF est conçu par l'ACJQ et vise à ce que les gestionnaires et les intervenants oeuvrant dans les services de l'enfance et de la jeunesse aient une formation adéquate et que cette formation soit mise à jour de façon continue (Turcotte, Lamonde, Beaudoin, 2004, p. 6).

6.2.3 Les schèmes relationnels

Le concept de schème relationnel réfère à la nature de la relation que l'éducateur établit avec le jeune dans un vécu partagé.

I Un schème est un instrument, un outil de savoir être qui se construit (hélas se détériore aussi) dans le cadre d'interactions partagées entre des personnes. Appliqué au contexte de l'intervention psychoéducative, un schème relationnel est un instrument que peut utiliser l'éducateur (le jeune aussi) pour entrer en relation et l'approfondir. Une relation dont l'essence même est d'être un moyen privilégié pour atteindre des objectifs de prévention ou de réadaptation.104

Les schèmes relationnels ne se retrouvent pas à l'état pur, mais dans un contexte relationnel. Ils sont le résultat d'un apprentissage. Ils sont au nombre de 6.

La considération La sécurité

La confiance La disponibilité La congruence

L'empathie

6*3 Quelques approches cliniques reconnues

Un des résultats attendus du cadre de référence sur la réadaptation avec hébergement est de proposer certaines approches cliniques reconnues comme efficaces auprès des clientèles placées en centre jeunesse. Ces approches doivent être en concordance avec les missions, mandats et orientations propres au CJM-IU et s'intégrer harmonieusement avec le modèle psychoéducatif.

104 Tiré de Gendreau et al (2001). Jeunes en difficulté et Intervention psychoéducative, p. 82.

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L'approche clinique est présentée par Gendreau-Tardif (1999)105 comme une des composantes essentielles de l'organisation de service en réadaptation avec hébergement. Gros-Louis (2003) la présente comme un facteur d'efficacité de la relation thérapeutique; celle-ci se conjugue avec les capacités de changement du client, l'espoir de celui-ci dans un changement possible et la qualité de la relation thérapeutique pour produire un changement chez le client . LeBlanc et coll. (2000) précise que l'approche clinique s'actualise par des méthodes, une combinaison de procédés techniques et d'activités d'apprentissage pour arriver à un but.

L'état d'avancement des connaissances permet de conclure que certaines approches s'imposent par leur grande efficacité. Aucune d'entre elles n'a été développée en regard spécifiquement de la clientèle adolescente en ressources de réadaptation avec hébergement, mais plusieurs d'entre elles sont appropriées à celle-ci. Les plus souvent nommées et utilisées à titre d'approche principale sont les approches psychodynamique, cognitive comportementale, cognitive développementale et systémique107. Ce sont celles préconisées par le présent cadre de référence. Aucune de ces approches n'est efficace avec l'ensemble des jeunes en difficulté.

Entre l'utilisation d'une approche ou d'une combinaison d'approches, les avis sont partagés. LeBlanc (2000) affirme qu'à l'échelle d'un milieu de vie donné, l'application intégrale d'une méthode est indispensable.

I ll faut appliquer toutes les techniques de la méthode [liées à une approche donnée], les volets individuels, activités et milieu, mais surtout respecter l'esprit de l'approche retenue. Notre expérience et les évaluations scientifiques montrent que l'utilisation de quelques éléments de l'une ou l'autre méthode ne donne pas des résultats appréciables.108

Par ailleurs, selon Gros-Louis (2003), il ressort des analyses que des composés de la méthode sont aussi efficaces que la méthode complète. Ainsi, l'application intégrale d'un manuel de traitement n'augmente pas les chances de succès, au contraire, une application trop rigide nuit au développement des autres facteurs d'efficacité, surtout à celui de la relation.

La réadaptation avec hébergement implique un travail d'équipe autour d'un même groupe de jeunes. De ce fait, la cohésion d'équipe, la rigueur et la continuité de l'intervention seront mieux servies si l'équipe structure son organisation clinique dans la logique d'une combinaison d'approches cliniques partagée et bien assimilée par les intervenants, compatible avec le modèle psychoéducatif.

Cette combinaison d'approches cliniques intégrera en majeur des méthodes et techniques d'évaluation et d'intervention issues des approches cognitive comportementale, cognitive développementale, psychodynamique et systémique.

a » Gendreau, G. et al (1999). La réadaptation en internat des jeunes de 12 à 18 ans. Une intervention qui doit retrouver son sens, sa place et ses moyens. Rapport sur la réadaptation en Internat des Jeunes de 12 à 18 ans. Réflexion sur les pratiques.

106 Gros-Louis, Y. (2003). Sous /e match nul entre les approches en psychothérapie : les facteurs communs. 107 Les principales caractéristiques de ces approches: présupposées théoriques, cibles d'intervention, moyens

d'intervention et clientèles privilégiées sont présentées en annexe 5. 108 LeBlanc, M. (2000). Quelle stratégie d'Intervention choisir pour les adolescents en difficulté? Entre les /nterventfons

universelles et personnalisées s'Impose l'approche différentielle, p. 23.

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Des méthodes et techniques d'intervention liées à d'autres approches prendront une place subsidiaire, en lien avec des programmes particuliers ou certaines clientèles particulières. De façon non exhaustive, peuvent être notées les approches motivationnelle, de réduction des méfaits109 et celle liée à la théorie de l'attachement110.

6.4 Les principaux déterminants de l'organisation de service en réadaptation avec hébergement

L'organisation de service est une constituante majeure de l'infrastructure de la réadaptation avec hébergement. Elle concourt à l'actualisation du processus clinique intégré et à l'atteinte des objectifs généraux et spécifiques de la réadaptation avec hébergement. Elle s'articule dans la logique du modèle psychoéducatif et des approches cliniques privilégiées. Gendreau-Tardif (1999) rappelle qu'en association avec l'organisation du travail, l'organisation de service assure le cadre, les conditions et les moyens nécessaires à l'intervention spécialisée de réadaptation.

Cette section présente les principaux déterminants de l'organisation de service. Ceux-ci ont tous été abordés dans des sections précédentes du cadre de référence. Ils sont repris ici plus spécifiquement, compte tenu de leur importance incontournable dans toute démarche de qualification de l'offre de service en réadaptation avec hébergement.

Les définitions proposées pour chacun de ces déterminants sont inspirées notamment des conditions à la rigueur et à la réussite énoncées dans le rapport Gendreau-Tardif (1999)111. Les déterminants sont regroupés autour des dimensions suivantes :

• La présence à l'événement. • L'organisation du milieu de vie. • Le maintien et l'amélioration des compétences des intervenants et des

gestionnaires.

6.4.1 La présence à l'événement

En réadaptation avec hébergement, la présence à l'événement regroupe les aspects de vécu éducatif partagé, de personnes signifiantes et de vie de groupe. Une définition opérationnelle est proposée pour chacun d'entre eux.

Un vécu éducatif partagé

Un accompagnement quotidien du jeune qui offre à l'intervenant l'opportunité d'observer les comportements du jeune en situation, de les évaluer et d'intervenir.

109 Durocher, U Desrosiers, P., Pelletier, S.t Trudeau-LeBlanc, P. (2001). Usage et abus de drogues. Guide d'accompagnement et d'intervention.

110 Tiré du document : Une réponse pour des jeunes présentant des problèmes de comportement liés au problème de rattachement Expérimentation d'un projet des foyers de groupe des Centres jeunesse de l'Estrie avec des familles d'accueil associées (1998).

111 Les conditions à la rigueur et à la réussite tirées de Gendreau, G. et al (1999). La réadaptation en Internat des jeunes de 12 à 18 ans. Une Intervention qui doit retrouver son sens, sa place et ses moyens. Rapport sur la réadaptation en Internat des jeunes de 12 à 18 ans. Réflexion sur les pratiques (énoncées dans l'annexe 6).

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Ce vécu partagé permet à l'éducateur d'animer des routines ainsi que des activités planifiées et organisées, qui s'appuient sur les compétences du jeune, qui tiennent compte de ses déficits.

Ce vécu partagé permet au jeune : d'entrer en relation de façon appropriée avec des personnes, des objets et un milieu; d'expérimenter des projets communs; de s'engager dans une relation éducative qui pourra l'influencer et l'amener à modifier ses comportements et ses attitudes.

Des personnes signifiantes

L'intervention de réadaptation s'incarne dans une présence intense auprès du jeune, un soutien constant de la part d'une équipe d'intervenants qui possèdent les connaissances, les modes de pratique et les attitudes nécessaires.

Cette équipe d'intervenants qui accompagne le jeune dans son quotidien établit avec lui une alliance qui vise à l'influencer dans sa conduite.

Un contexte de vie de groupe

La réadaptation avec hébergement se réalise dans un contexte de groupe. Cette vie de groupe fournit au jeune des occasions de vivre des interactions en accord avec ses objectifs de réadaptation. Au travers de cette vie de groupe se manifesteront aussi certaines de ses difficultés.

Le travail avec le groupe est de ce fait un moyen d'intervention privilégié de la réadaptation avec hébergement qui prend toute son importance dans un environnement marqué par la complexité des problématiques des jeunes.

6.4.2 L'organisation du milieu de vie

Un des mots clés de l'organisation du milieu de vie est la notion d'appariement des moyens mis en place et en action en fonction des besoins liés à la situation du jeune.

Ces moyens renvoient à un ensemble de variables. Cinq d'entre elles sont définies ici : une intervention continue et cohérente; le temps nécessaire; des espaces fonctionnels, sécuritaires et adéquats; une programmation rigoureuse et adaptée; ainsi qu'une ouverture à l'influence, à l'action et aux ressources du milieu et des partenaires intersectoriels.

Une intervention continue et cohérente

En contexte de réadaptation avec hébergement, c'est l'équipe éducative qui assure au quotidien la cohérence des messages véhiculés au jeune. Cette cohérence dans les messages doit aussi dépasser les frontières de l'équipe éducative. Elle inclut les parents et l'ensemble des partenaires dans l'intervention.

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La notion de continuité, telle qu'entendue, réfère à quatre registres112 : la continuité relationnelle du jeune avec sa famille; la continuité relationnelle du jeune avec son milieu; la continuité relationnelle du jeune et de sa famille avec les dispensateurs de services (à l'intérieur des centres jeunesse et avec les partenaires); la continuité du parcours clinique.

Une pratique partenariale

Il faut développer une conception et une pratique de la réadaptation en hébergement beaucoup plus ouverte à l'influence, à l'action et aux ressources du milieu et des partenaires intersectoriels.

Les partenaires ne doivent pas être vus comme pouvant servir d'appui à une intervention qui, pour l'essentiel, continuerait à se définir en circuit fermé. Ils deviennent parties prenantes de la mise en œuvre d'une stratégie commune pour soutenir le développement du jeune, stratégie qui inclut l'hébergement de réadaptation, mais en même temps le dépasse.

Le temps nécessaire

Il ne s'agit pas de réclamer plus de temps, mais le temps approprié aux objectifs visés par l'intervention, compte tenu du mandat légal et de la démarche exigée par le programme dans lequel le jeune est engagé.

L'établissement d'une passerelle entre la ressource de réadaptation avec hébergement et le milieu dans lequel se vivra la réinsertion permet que le jeune puisse poursuivre la réalisation de son projet de vie sans s'arrêter, sans prendre du retard, sans dévier de sa route. Cela peut diminuer la durée nécessaire à une intervention de qualité en réadaptation avec hébergement.

Des espaces physiques fonctionnels, sécuritaires et adaptés113

L'espace peut se décliner en espace objectif et en espace subjectif. L'espace objectif est celui qui est mis à la disposition des acteurs de l'intervention. L'espace subjectif correspond à celui perçu par le jeune à partir de ses caractéristiques personnelles.

L'intervention de réadaptation a besoin d'un espace objectif fonctionnel, sécuritaire et adapté aux activités qui doivent s'y dérouler, organisé en fonction des caractéristiques des acteurs qui y entreront en interaction. En corolaire, l'espace physique où se déroule l'intervention donne un aperçu assez fidèle de la conception de l'intervention que l'on y pratique.

L'organisation de l'espace doit permettre l'intimité personnelle des individus, l'intimité de la vie de chaque groupe, tout en favorisant la communication entre les groupes qui composent le milieu.

112 Ces quatre registres de la continuité sont repris dans le document de la politique sur la continuité du CJM-IU. m Les notions sur l'espace sont inspirées de Gendreau et al (2001). Jeunes en difficulté et Intervention

psychoéducative.

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Une programmation rigoureuse

La compétence professionnelle et humaine des intervenants ne suffit pas. Le lieu d'hébergement, pour devenir un milieu de réadaptation, requiert une programmation claire et rigoureuse.

Cette programmation, qui détermine l'organisation du milieu de vie, s'articule autour d'un projet d'équipe. Elle est balisée par un code de vie qui assure la cohérence des messages et la cohérence du groupe; elle est soutenue par l'activité psychoéducative et par des programmes spécialisés.

L'activité psychoéducative conçoit l'organisation, l'animation et l'utilisation des événements du quotidien, qui sont considérées comme des moyens de mise en relation, pour activer les schèmes développementaux et les capacités de la personne dans une perspective de connaissance de soi, des autres et de la vie en société.

Cette programmation permet de soutenir le cadre de vie tout en offrant la souplesse nécessaire pour offrir une variété de programmes spécialisés, adaptés aux besoins particuliers des jeunes et pour assurer la scolarisation ou l'accession au monde du travail.

6.4.3 Le maintien et l'amélioration des compétences des intervenants et des gestionnaires

Il faut fournir aux intervenants et aux gestionnaires les moyens de mettre en œuvre, actualiser, renforcer et développer leurs compétences. Les centrations principales de ces actions sont le travail d'équipe, l'acquisition et le maintien de connaissances à la fine pointe et le soutien clinique.

Un soutien au travail d'équipe

Comme l'intervention de réadaptation avec hébergement repose sur un travail d'équipe, des moyens sont mis en place pour soutenir et qualifier le travail d'équipe, autant dans une lecture clinique partagée que dans l'exercice des responsabilités inhérentes aux différentes facettes de l'organisation du milieu de vie.

L'organisation du travail doit favoriser la stabilité de cette équipe ainsi que celle de l'éducateur qui agit comme « éducateur de suivi » auprès du jeune.

Des connaissances à la fine pointe

L'aggravation et la complexité des problématiques exigent une formation plus solide chez les intervenants et une complémentarité des disciplines et des expertises. La compétence des équipes n'est pas l'addition de compétences individuelles, c'est une compétence collective.

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La formation de base des intervenants et des gestionnaires doit leur fournir des connaissances appropriées à l'évolution des problématiques et des conditions de pratique, elle doit assurer la rigueur intellectuelle.

La formation en début et en cours d'emploi doit être systématisée et balisée par une évaluation systématique et rigoureuse des besoins de formation de chaque membre du personnel ainsi que par la systématisation des mesures d'entrainement ou d'initiation à la tâche.

Le profil des compétences élaboré par l'ACJQ, par ailleurs proposé dans le programme national de formation (PNF), constitue un guide intéressant au chapitre de l'acquisition des compétences.

Le partage des connaissances entre la recherche et l'intervention permet de qualifier l'intervention et de faire avancer les connaissances. Il doit être favorisé et soutenu.

Un soutien clinique approprié

Les mesures de soutien clinique et professionnel aux intervenants sont essentielles. Elles peuvent prendre différentes formes, notamment l'encadrement clinique, la supervision et le ressourcement. Elles doivent être intégrées entre elles.

Le soutien clinique fait appel à l'action, à l'initiative et au leadership de différentes personnes chargées plus spécifiquement de l'assurer : chef de service, conseiller clinique, responsable clinique... Il faut aussi soutenir ces personnes par des formations, du perfectionnement ainsi que des mécanismes leur permettant de prendre une distance ou d'échanger sur leurs responsabilités.

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CONCLUSION Ce cadre de référence doit bien sûr avoir des suites à son dépôt, dans la visée d'une qualification de la pratique clinique en réadaptation avec hébergement. Ces suites comportent deux dimensions : l'appropriation du cadre de référence et les travaux cliniques à poursuivre.

Un cadre de référence qu'il faut s'approprier

Le cadre de référence propose une vision de la réadaptation avec hébergement. C'est notamment par une large appropriation de son contenu que cette vision pourra se transposer dans l'intervention.

La vraisemblance de ce cadre de référence, déjà validée par un bon nombre de gestionnaires et de cliniciens expérimentés, est à son tour une condition essentielle à son appropriation par les intervenants, les gestionnaires, les consultants, les conseillers et les chercheurs.

Du matériel de soutien à la présentation du cadre de référence a été développé et est disponible.

Des activités de soutien à l'appropriation du cadre de référence se sont tenues auprès des acteurs suivants.

- Les équipes de régie de la DPJ , de la DSSS JC , de la DSREA et de la DSRA. • Les chefs de service à la permanence. • Le comité de suivi des opérations en territoire à l'adolescence. • Le secteur de la formation et de l'encadrement clinique TPO de la DRH. • Les conseillers à l'accès. • Les consultants de la CSI auprès des services de réadaptation avec hébergement. • Les conseillers de la CDPPP. • Des chercheurs de l'IRDS. • Les responsables cliniques des équipes de réadaptation avec hébergement. • Les responsables programmation des équipes de réadaptation avec hébergement. • Les groupes de développement autour de l'offre de service à l'hébergement. • Le conseil multidisciplinaire. • Le comité des usagers. • Le comité aviseur sur l'accessibilité des services aux communautés ethnoculturelles.

Ces activités d'appropriation donnent également lieu à des ajustements mineurs au document; ceux-ci précisent ou nuances certaines parties du texte, sans jamais remettre en question sa trame de fond et les orientations qu'il propose. Il s'en dégage un large consensus autour du cadre de référence.

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Des travaux qui se poursuivront

Le cadre de référence sur la réadaptation avec hébergement à l'adolescence représente un jalon de plus dans la poursuite de la qualification de la prestation de services de réadaptation avec hébergement. Des travaux sont à poursuivre. Cette dernière section du cadre de référence rappelle en synthèse les paramètres qui doivent guider la poursuite des travaux.

Il y a d'abord la prise en compte de trois aspects distincts et complémentaires de l'offre de service :

• Les caractéristiques propres à chacun des continuums de réadaptation avec hébergement : continuum adolescentes LPJ-LSSSS, continuum adolescents LP J-LSSSS et continuum LSJPA.

• Les différents niveaux d'encadrement des continuums (en balisant l'utilisation des ressources intermédiaires en complément de l'intervention en ressources de réadaptation avec hébergement).

• Le développement et l'utilisation de programmes, services et activités en lien avec des besoins particuliers de jeunes placés.

Ces travaux s'appuieront sur les balises opérationnelles qui sont définies dans le présent cadre de référence ainsi que celles spécifiées dans différents autres documents qui y sont citées, notamment :

• Le cadre de référence sur le développement et l'évaluation des programmes aux Centres jeunesse de Montréal.

• Le processus clinique intégré : des valeurs traduites en actions, dans ses volets LP J-LSSSS et LSJPA.

• Le cadre conceptuel de l'intégration sociale. a Le cadre de référence en délinquance (pour les travaux dans le continuum LSJPA). • La politique relative à la continuité et à la complémentarité des services au CJM-IU.

Ces travaux tiendront aussi compte des nouvelles informations disponibles sur la clientèle à qui s'adresse cette offre de service. Ils s'inspireront entre autres :

• des résultats de la cueillette d'informations sur la clientèle hébergée au CJM-IU en vertu de mesures de type centre de réadaptation, dans le cadre de la LSSSS , de la L P J ou de la LS JPA;

• des différents documents issus des groupes de développement clinique au CJM-IU et à Boscoville 2000;

• de l'État de situation sur la santé mentale chez les adolescents (12-17 ans) au CJM-IU.

Ces travaux soutiendront la participation des intervenants dans la démarche d'amélioration de la pratique clinique. En ce sens, la structuration des travaux des groupes de développement clinique visera entre autres :

• La mobilisation des intervenants dans une démarche de qualification des interventions.

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• L'amélioration du partenariat, notamment entre le secteur psychosocial et celui de la réadaptation avec hébergement.

La bonification de la prestation de services qui découlera de ces travaux correspondra à une réponse améliorée et mieux adaptée aux besoins des jeunes auxquels elle s'adresse, en fonction de leur âge, de leur sexe et de leurs autres caractéristiques personnelles. Elle sera soutenue par un projet clinique personnalisé et rassembleur dans chaque ressource d'hébergement.

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Annexe 1 - Mandat du comité pilote sur la réadaptation avec hébergement

Date Adopté au Comité des directions clientèle - développement clinique Le 2 décembre 2003

Mandants Madame Monique Achim, DSREA Madame Lucie Delorme, DSSSJC Monsieur Pierre Charest, DSPR Monsieur Ronald Chartrand, DSRA

Nom du groupe de développement

COMITÉ PILOTE SUR LE DÉVELOPPEMENT DES SERVICES DE RÉADAPTATION AVEC HÉBERGEMENT À L'ADOLESCENCE

Précisions sur la nature du mandat

Le présent mandat consiste à dégager une vision commune de ce que sont les services de réadaptation avec hébergement et de la clientèle à qui ils s'adressent. Cette vision doit également être fondée sur une théorie explicative des difficultés vécues par les jeunes et doit permettre de préciser la philosophie et les paramètres de l'Intervention ainsi que de privilégier les approches cliniques à adopter dans l'intervention auprès de la clientèle.

Identification des résultats attendus

Production d'un cadre de référence commun qui vise la clientèle requérant des services de réadaptation avec hébergement, comportant trois volets : • la compréhension clinique des jeunes visés et de leurs difficultés vécues; • la vision de l'intervention de réadaptation avec hébergement; • la philosophie, les objectifs poursuivis et les paramètres de l'intervention.

Des consultations régulières auprès de la DPJ et des territoires devraient s'inscrire dans la démarche.

Ces travaux devraient permettre d'identifier les approches privilégiées pour l'intervention (septembre 2004).

Les travaux devront prévoir un plan de diffusion et d'animation. Mandataires Responsable :

M. Pierre Keable, support à ta DSPR

Identification de la liste des membres du comité pilote : M. Yvon Genest, DSRA (foyers de groupe) Mme Andrée LeBlanc, DGA (accès) Mme Claire Lapointe, DSREA (globalisant) Mme Lorraine Sullivan, DSRA (globalisant garçons 12-14 ans) Mme Christine Larose, DSRA (encadrement intensif) M. Léo Cloutier, DSSSJC M. Claude Nepveu, BDG Mme Lucie Apotheloz, Conseil muitidisciplinaire Mme Lise Durocher, DSPR M. Alain Dumas, DSPR

Identification de la liste des membres associés : Mme Mercédès Couture, DSRA (foyers de groupe) M. Richard Bourgeois, DSRA (globalisant garçons 12-14 ans) Mme Marie-Hélène Dagenais (encadrement intensif)

Et de façon ad hoc : DSTNO DSTSE

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Annexe 2 - Critères d'analyse du besoin de protection, la révision dans les situations de troubles de comportement 38H

Les faits - La nature et la gravité des faits à l'origine de la décision sur la compromission. • Les faits nouveaux entourant les troubles de comportement du jeune et les moyens pris par

les parents.

La vulnérabilité de l'enfant • Son âge. • Son état de santé physique, psychologique et mentale; diagnostic et pronostic. • Son fonctionnement au plan familial, social et scolaire. • Ses attitudes et comportements. • Son rapport à l'autorité. • Sa propension à se mettre en danger (ex. : consommation importante de substances,

prostitution, fugues, etc.). • Son développement :

s son développement personnel et social; s son degré d'autonomie et de maturité; s ses forces et ses vulnérabilités.

• Ses liens affectifs; leur nature et leur intensité. • La qualité de son engagement à la démarche d'intervention. 11 Son degré de collaboration, d'implication et de mobilisation. • Sa capacité de changement :

s son degré de reconnaissance à l'égard de la situation de compromission; s son ouverture à recevoir de l'aide et sa capacité d'en profiter; s sa capacité de se remettre en question et de faire des apprentissages; • l'atteinte des objectifs qu'il poursuit au plan personnel, familial et social; s sa capacité de demander de l'aide et de référer, au besoin, aux ressources existantes dans son

environnement. • Son point de vue sur l'évolution de sa situation :

s ses perceptions; s ses sentiments; s ses appréhensions; s son sentiment de sécurité et de bien-être; s ses projets.

L'exercice de la responsabilité parentale (les critères doivent être examinés pour chaque parent) • Son état de santé physique, psychologique et mentale; diagnostic et pronostic. a Ses problèmes et ressources personnelles. • Son lien avec le jeune, son implication, son rôle, son intérêt et ses intentions vis-à-vis de

celui-ci.

Annexe 1 -Page 1

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• La qualité de son engagement dans là démarche d'intervention. • Son degré de collaboration, d'implication et de mobilisation. • Sa capacité de changement :

s son degré de reconnaissance à l'égard de la situation de compromission; s son ouverture à recevoir de l'aide et sa capacité d'en profiter; s sa capacité de se remettre en question et de faire des apprentissages; s le degré d'atteinte des objectifs qu'il poursuit.

• Ses capacités parentales : s sa capacité de reconnaître et de comprendre les besoins de son jeune; s sa capacité d'être empathique au vécu de son jeune; s sa capacité de négocier les aspects de la vie quotidienne; s sa capacité de préserver son jeune de ses conflits et problèmes d'adulte; s sa capacité d'anticiper, de prévoir et de juger adéquatement des situations; s sa capacité de demander de l'aide et de référer, au besoin, aux ressources existantes dans son

environnement; s sa capacité de gérer ses stress.

• Ses compétences dans l'exercice de son rôle parental : s fait vivre à son jeune de la stabilité et de la sécurité (physique et affective); s accompagne et supporte son jeune dans sa réalité quotidienne; s assume son rôle d'autorité : organise le quotidien, instaure une routine, établit des règles et les

maintient en ayant recours à des méthodes éducatives acceptables; s tient compte dans ses exigences et ses façons de faire de l'évolution du jeune; s procure à son jeune des conditions matérielles d'existence appropriées à ses besoins; • s'assure que son jeune reçoit les soins requis par son état; s exerce une surveillance adéquate; s stimule le développement de son autonomie et de son sens des responsabilités; s favorise l'apprentissage d'habiletés sociales.

La capacité du milieu à être support et ressource pour l'enfant et ses parents • La stabilité du milieu de vie. • L'existence d'un support tangible dans l'environnement familial et social du jeune et de ses

parents.

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Annexe 3 - Inventaire des différents programmes, activités et outils pouvant soutenir l'offre de service dans les différentes ressources du continuum de la réadaptation avec hébergement

Relation parents/ Entre Parents'aise adolescent

Activités parents-ados dans une approche comportementale (implantée dans un service de la DSREA)

Intégration scolaire

Ressources de soutien à l'employabillté

Préemployabilité

Employabilité et intégration

Programme de réadaptation scolaire en contexte de réadaptation (12-17 ans) Drop in Rev-Dec Écoles accès de la CSDM Je me Défie (activités visant le raccrochage scolaire de jeunes en secondaire 1, 2, 3, proposées conjointement par les fondations du SPVM, du Canadien de Montréal et du CJM-IU) Activités de préemployabilité offertes sur les sites dans le cadre du programme ISPMT Service de Réadaptation par le travail (évaluation du niveau d'employabilité du jeune; établissement d'un parcours d'insertion à l'emploi; consultation clinique auprès des intervenants; accompagnement éducatif des jeunes, évaluation des acquis; référence à des programmes de formation préparatoire à l'emploi)

Activités de préemployabilité offertes par le Service de réadaptation par le travail du CJM-IU et en lien avec des partenaires : • AFIT sur les 4 sites (atelier de formation et d'initiation au travail) • Formations en entreprise (accompagnement éducateur) • Stage individuel estival en milieu communautaire • Stage adapté (clientèle en santé mentale) Activités offertes par l'animation de milieu : • Projets de groupe et individuels saisonniers (CUM, entretien sur les

sites, etc.) Activités de formation et d'intégration au travail offertes par des organismes de la communauté avec lesquels le Service de réadaptation par le travail a des ententes formelles et informelles. • PITREM (programme d'intégration au travail de la région est de

Montréal) • AFAT (atelier de formation et d'apprentissage au travail) • Insère-Jeunes • Les Bureaux d'Antoine • M.I.R.E. (mouvement pour l'intégration et la rétention en emploi) • GIT, OPJ, le collectif des Entreprises d'insertion, les Carrefours

jeunesse-emploi

Annexe 1 -Page 1

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Ressources concernant les problèmes de comportement interférants dans le processus thérapeutique

Programme d'arrêt d'agir Service La Margelle (CDP) Service Le Trait d'union (RVP) Service La Halte (Décarie)

Réinsertion sociale Activité La vie, La vie Programmes de réinsertion (DSRA et DSREA)

Habiletés sociales Communicatif : apprendre à exprimer ses besoins et négocier en situations de conflits et arriver à compromis (12-17 ans) Entraide en pair : apparier deux jeunes qui vivent difficultés relationnelles sous supervision d'éducateur (12-17 ans, site MSA) Activités en lien avec l'approche cognitive comportementale (habileté sociale, résolution de problème, régulation du stress, régulation de la colère) Activités en lien avec l'approche cognitive développementale (activités organisation du milieu, dilemmes moraux) Projet maîtrise de la colère

Délinquance Le programme ART114 (avec une approche cognitive comportementale) : • Habilités sociales : activité visant à développer les habilités de base

concernant l'acquisition de comportements et de connaissances au niveau des relations interpersonnelles

• P.A.V. (programme d'alternative à la violence). Programme permettant aux jeunes de connaitre leurs indicateurs et réducteurs de colère et d'utiliser des alternatives à la violence

• Résolution de problème. Apprendre à s'arrêter afin de trouver et d'utiliser des solutions socialement acceptables à des conflits ou difficultés au niveau des relations interpersonnelles

Le programme GART115, qui vise la réduction des méfaits liés à l'appartenance aux gangs, offre des alternatives et permet aux jeunes contrevenants de questionner leur adhésion (le programme inclut les activités que nous retrouvons dans ART) • Jugement moral : lieu de discussions et d'échanges sur les dilemmes

moraux hypothétiques dans la perspective de hausser le niveau de jugement moral des jeunes

• Activité gang (en développement) : cette activité, qui vise la désaffiliation aux gangs de rue, inclura des rencontres de groupe, des suivis individuels avec les parents et la réinsertion sociale

Programme d'éducation sexuelle pour les adolescents auteurs d'agression sexuelle : protocole d'intervention et de suivi clinique, évaluation, suivi de groupe et individuel au CPLM (Centre de psychiatrie légale de Montréal), cahier de réflexion (Les Sentiers)

Toxicomanie Usage et abus de drogue. Guide d'accompagnement et d'intervention Groupe de réflexion sur les drogues (activités de groupe)

114 ART : Agression, Replacement, Training. 115 GART : Gang, Agression, Replacement Training.

Annexe 1 -Page 1

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Fugue Le phénomène de la fugue à l'adolescence. Guide d'accompagnement et Fugue d'animation

Violence agie Groupe intervention violence (pour jeunes violence agie) (GIV) 14-18 ans Groupe de thérapie « ados violents 13-17 ans » (J.-François Renaud) Activité « Brisons les chaines » Activité « Alternative à la violence » (JC) Activité « Activités de réflexion sur appartenance aux gangs » Activité « Agressivité constructive »

Agression sexuelle Projet AIDAA - prévention de la récidive au niveau des abus (14-18 ans)

Sexualité et Programme d'éducation sexuelle du Centre jeunesse de Montréal-Institut problématiques connexes universitaire (12-17 ans)

Guide de réflexion et d'intégration de la dimension de la sexualité dans l'intervention Le silence de Cendrillon, prostitution juvénile en contexte de gang (activité de groupe)

Suicide Projet d'intervention concerté sur le suicide (formation des intervenants à mieux intervenir auprès des jeunes à risque suicidaire) Suicide-Action Montréal Tel-Jeunes Projet de collaboration avec la clinique externe de l'Hôpital Rivière des Prairies

Activités manuelles Atelier d'expression céramiste 12-17 ans

Contexte interculturel Service de consultants en interculturel du CJM-IU Service d'interprètes de l'Agence de développement des réseaux locaux de services

Déficience intellectuelle Activité d'insertion sociale pour des jeunes présentant une déficience légère (13-17 ans) Éducation sexuelle pour la clientèle déficiente du CJM-IU Habiletés sociales pour clientèle déficiente du CJM-IU (expression des émotions, activités dans les organismes communautaires pour la socialisation et intégration sociale) Cyprès : soutien (252-0444) Développement de la notion du temps Développement d'aptitudes cognitives à travers un médium visuel (services spécialisés) inspiré de Tintintologie Préemployabilité basée sur VISA (janvier 2003) Sécurité communautaire Activité poterie (Carrefour) Activité d'insertion sociale pour des jeunes présentant une déficience légère (13-17 ans)

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Annexe 4 - Historique de placement des jeunes placés en réadaptation avec hébergement

Les travaux actuels en développement de programme ont donné lieu à une cueillette de données sur les caractéristiques des jeunes placés dans les ressources de réadaptation avec hébergement. Cette étude clientèle utilise diverses sources de données. Un des objectifs de cette démarche est d'évaluer la proportion de la clientèle de type 1, c'est-à-dire celle qui est placée depuis plusieurs années dans les services du CJM-IU et celle de type 2 dont le placement est récent.

En lien avec cet objectif de recherche, des informations sur le parcours de service ont été tirées des données statistiques du système clientèle du CJM-IU. Les tableaux qui suivent sont tirés de cette recherche. Dans chacun des tableaux, les données sur les jeunes de 12 à 14 ans et de 15 à 17 ans sont traitées séparément. Les données touchent les jeunes hébergés dans les ressources institutionnelles du CJM-IU, à l'exclusion des jeunes de Laval; elles incluent aussi les adolescentes de Montréal hébergées au site Notre-Dame de Laval.

Pour les fins de l'étude, dans un souci d'assurer la validité interne des résultats en lien avec les objectifs de recherche, nous avons choisi de ne pas tenir compte de certaines informations : les placements intermittents en ressources de type familial ne sont pas considérés dans le calcul de l'âge au début de l'épisode de placement, ni dans la durée et le nombre de déplacements; les épisodes d'arrêt d'agir sont considérés dans la durée de placement mais ne sont pas considérés comme des déplacements. Les « faux déplacements » que l'on retrouvait dans la base de données initiale ont été éliminés : le retour d'un jeune dans la même RTF suite à un passage à la chambre de la jeunesse; le changement de statut d'un jeune hébergé en réadaptation avec hébergement sans changement de ressource.

Tableau Âge au premier placement

Âge le 21 décembre

2004 Âge au 1er

placement Garçons DSRA Filles DSREA Garçons LSJPA

Garçons et filles Services

spécialisés Âge le 21 décembre

2004 Âge au 1er

placement Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %

12-14 ans 0-5 ans 54 39% 17 20% 0 0 % 3 23% 12-14 ans 6-11 ans 44 32% 23 27% 0 0 % 9 69%

12-14 ans

12-17 ans 41 29% 46 53% 3 100% 1 8%

12-14 ans

Total 139 100% 86 100% 3 100% 13 100% 15-17 ans 0-5 ans 38 20% 24 13% 5 11 % 6 38% 15-17 ans

6-11 ans 39 21 % 37 21 % 2 5% 4 25% 15-17 ans

12-17 ans 112 59% 118 66% 34 84% 6 38%

15-17 ans

Total 189 100% 179 100% 41 100% 16 100%

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Tableau Durée de placement

Âge le 21 décembre

2004 Durée de

placement Garçons DSRA Filles DSREA Garçons LSJPA

Garçons et filles Services

spécialisés Âge le 21 décembre

2004 Durée de

placement Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %

12-14 ans - de 2 ans 50 36% 46 53% 3 100% 1 8% 12-14 ans 2 à 3 ans 14 10% 7 8% 0 0% 1 8%

12-14 ans

3 à 4 ans 8 6% 10 12% 0 0% 4 31 %

12-14 ans

5 ans et + 67 48% 23 27% 0 0% 7 54%

12-14 ans

Total 139 100% 86 100% 3 100% 13 100% 15-17 ans -2 ans 65 34% 66 37% 26 63% 3 19% 15-17 ans

2 à 3 ans 17 9% 31 17% 5 12% 1 13% 15-17 ans

3 à 4 ans 31 16% 26 15% 4 10% 2 6%

15-17 ans

5 ans et + 76 40% 56 31 % 6 15% 10 63%

15-17 ans

Total 189 100% 179 100% 41 100% 16 100%

Tableau Nombre de déplacements

Âge le 21 décembre

2004

Nombre de déplace-ments

Garçons DSRA Filles DSREA Garçons LSJPA Garçons et filles

Services spécialisés

Âge le 21 décembre

2004

Nombre de déplace-ments Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %

12-14 ans 1 6 4% 11 13% 0 0% 1 8% 12-14 ans 2 23 17% 9 10% 0 0% 3 23%

12-14 ans

3 16 12% 19 22% 2 67% 2 15%

12-14 ans

4 à 5 38 27% 28 33% 1 33% 3 23%

12-14 ans

6 à 8 35 25% 15 17% 0 0% 3 23%

12-14 ans

9 et plus 21 15% 4 5% 0 0% 1 8%

12-14 ans

Total 139 100% 86 100% 3 100% 13 100% 15-17 ans 1 16 8% 7 4% 4 9% 4 25% 15-17 ans

2 35 19% 24 13% 3 7% 3 19% 15-17 ans

3 26 14% 37 21 % 8 23% 3 19%

15-17 ans

4 à 5 38 20% 42 23% 14 34% 1 6%

15-17 ans

6 à 8 42 22% 41 23% 6 14% 5 31 %

15-17 ans

9 et plus 32 17% 28 16% 6 14% 0 0%

15-17 ans

Total 189 100 % 179 100% 41 100% 16 100%

Annexe 1 -Page 1

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Annexe 5 - Approches cliniques

L'annexe 5 présente des éléments clés de quatre approches cliniques reconnues :

• Psychodynamique • Cognitive comportementale • Cognitive développementale • Systémique

Pour chacune d'entre elles sont exposées sous forme de tableaux les caractéristiques suivantes :

• Les fondements théoriques • Les cibles d'intervention • Les moyens d'intervention • Les clientèles privilégiées

Annexe 1 -Page 1

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Approche psychodynamique

Les fondements théoriques Les cibles d'intervention Les moyens privilégiés Les clientèles privilégiées • L'approche psychodynamique

envisage une théorie générale du développement psychique et a pris son essor avec les découvertes freudiennes (psychanalyse). Caron (2002) rappelle que le comportement problématique est ici le symptôme d'un dysfonction-nement interne, c'est-à-dire un conflit antérieur intériorisé.

• Le Moi est au cœur de la construction de ^identité et doit être renforcé pour un meilleur équilibre.

• Lorsqu'il y a conflit entre les trois instances (Ça-Moi-Surmoi), l'individu manifeste de l'inadaptation dans ses comportements.

• Cette approche vise l'acquisi-tion de comportements sociale-ment adaptés. Pour arriver à des changements durables dans les différentes sphères de la vie du jeune, l'approche s'adresse à l'organisation de la personnalité et à ses différentes fonctions, en tentant d'en renforcer le développe-ment dans ses zones saines et d'en corriger ou baliser le développement dans ses zones pathologiques.

• L'approche psychodynamique a des visées thérapeutiques sur les plans affectif, relationnel, cognitif, social et sexuel. Pour ce faire, elle met à profit les fonctions cognitives du sujet, dans des prises de conscience de ses façons de fonctionner. À cette fin, on met l'emphase sur ce qui se vit au niveau interpersonnel (trans-férentiel), entre le jeune et son éducateur, les autres interve-nants, ses pairs et les autres personnes de son entourage.

• La relation entre le jeune et l'adulte, comme l'analyse des enjeux de cette relation, sont des moyens essentiels dans la mise en place de l'approche psychodynamique. La vie de groupe et la compréhension des interactions entre le jeune et ses pairs sont d'autres moyens importants. Les activités auxquelles le jeune est convié et le rapport qu'il établit avec elles sont d'autres voies privilégiées. Les rencontres centrées sur l'usage de la parole avec l'éducateur, le thérapeute, d'autres interve-nants ou les pairs sont des moyens incontournables en lien avec cette approche.

• La compréhension psycho-dynamique de l'organisation de la personnalité d'un jeune aux fins de son adaptation à sa réalité extérieure et de la préservation relative de son équilibre interne se révèle utile ou essentielle dans tous les cas. Elle permet d'évaluer l'état du développement du jeune en établissant des liens dyna-miques entre les différentes fonctions de sa personnalité en développement. En ce sens, elle offre des indications très utiles à définir les cibles d'intervention les plus straté-giques et la façon de transiger avec le jeune qui est concerné.

• Aux fins de l'intervention, elle est applicable auprès des jeunes ayant une personnalité dite « névrotique » (sauf pour le traitement des troubles anxieux proprement dits) et auprès des jeunes à risque de développement d'un trouble de la personnalité. Elle n'est pas l'approche indiquée auprès des jeunes véritablement délin-quants, auprès de ceux qui ont une maladie neurologique ou du registre psychotique.

Annexe 5 -Page 2

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Approche cognitive comportementale

Les fondements théoriques Les cibles d'intervention Les moyens privilégiés Les clientèles privilégiées • On se situe au niveau de

l'apprentissage social et du conditionnement opérant.

• Le comportement humain est le produit d'une interaction dans laquelle le comportement, la cognition ainsi que d'autres facteurs externes et environne-mentaux sont déterminants (Bandura, 1986).

• Il y a une conception du problème d'adaptation comme le résultat. d'un apprentissage comportemental non approprié par rapport à une norme ou à des règles sociales (Caron, 2002, p. 128).

• S'intéresse à la fois aux comportements externes (ver-baux et non verbaux) et internes (cognitions, émotions) du fait de la dépendance qui les unit (LeBlanc, 1998, p. 40).

• L'approche vise à restructurer la pensée pour un travail de modification des comporte-ments.

• Les cibles sont une amélioration des habiletés interpersonnelles, des façons de résoudre les problèmes, des façons de maîtriser la colère et l'agressivité et des habiletés intrapersonnelles (les percep-tions, l'empathie, les régula-teurs du stress et les distorsions cognitives).

• Elle cible aussi l'organisation du milieu de vie de manière à susciter ou à renforcer les comportements prosociaux ou à faire disparaître les pensées ou les comportements antisociaux.

1- Volet individuel : évaluation des excès et déficits du jeune, élaboration d'un plan d'intervention constitué de contrats comportementaux et monitorage de ces contrats assuré par des auto-observations.

2- Volet d'activités en groupe : ateliers destinés à enseigner aux adolescents des habiletés et à les mettre en pratique : habiletés de communication, régulation de la colère et du stress, résolution de problèmes.

3- Volet milieu : organisation des activités de la vie quotidienne : système de renforcement (alternatives et répétition, ré-compenses et punition). Les techniques d'intervention privilégiées sont le modelage, le jeu de rôle, la rétroaction et la généralisation.

• Personnalités asociales et conformistes.

• LeBlanc (2000) affirme que cette approche donne de meilleurs résultats avec les adolescents ayant des traits psychopathiques, qui sont immatures et dont la capacité d'introspection est faible. Mais n'est pas déconseillée avec les autres adolescents, risque seulement d'être insuffisante (LeBlanc, 2000).

Annexe 5 -Page 3

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Approche cognitive développementale

Les fondements théoriques Les cibles d'intervention Les moyens privilégiés Les clientèles privilégiées • L'approche de la communauté

d'entraide et de justice, basée sur la connaissance des stades cognitivo-moraux et cognitivo-sociaux. Elle vise le développe-ment de la compétence morale et la compétence sociale en se basant sur les trois niveaux de jugement moral de Kohlberg et des cinq stades de négociation de Selman.

• « Les objectifs généraux -d'un programme d'intervention co-gnitive développementale sont les suivants : les adolescents abandonnent progressivement leurs attitudes et comporte-ments marginaux; ils pro-gressent sur le plan du raisonnement moral et sur le plan de la compétence dans les relations interpersonnelles; ils apprennent à se soucier des autres et travaillent à établir un climat social positif dans leur milieu de vie et ils appliquent ce qu'ils ont appris dans la vie courante. » (LeBlanc et coll. 2000, p. 19)

• Le développement moral, l'apprentissage à la négo-ciation, les compétences morales et sociales, le jugement moral.

• La diminution des comporte-ments à risque.

• L'accompagnement individuel privilégie dans le quotidien le questionnement structurel, social et moral, en ciblant les comportements à risque du jeune, la signification qu'il leur accorde et sa capacité de gérer sa conduite, c'est-à-dire son niveau de stratégie de négociations interpersonnelles.

• Le milieu s'organise en communauté d'entraide et de justice où les jeunes et les adultes prennent part au processus d'organisation, de décision et d'animation con-cernant leur milieu de vie. Il y a discussion en groupe sur des dilemmes moraux-sociaux et organisation de projets spé-ciaux pour le groupe.

• il y a aussi de l'accompagne-ment familial.

• Un des outils cliniques utilisés est la grille d'évaluation des comportements à risque et des stades de négociation et de jugement moral.

• « Un milieu qui favorise l'introspection, une relation avec un adulte compréhensif et une expérience dans un groupe positivement orienté et jouissant d'autonomie et de responsabilités faciliteraient la réadaptation des adolescents en difficulté présentant des traits névrotiques. » (LeBlanc, 2000)

• Il est important d'être sensible aux jeunes qui ont des limites intellectuelles ou des problè-mes de santé mentale afin d'adapter l'intervention à leurs besoins. Pour eux, des appro-ches plus comportementales peuvent être plus indiquées.

Annexe 5 -Page 4

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Systémique

Les fondements théoriques Les cibles d'intervention Les moyens privilégiés Les clientèles privilégiées • L'approche systémique est une

approche interactionniste. Elle postule qu'une meilleure com-munication favorise une meilleure adaptation.

• Elle vise une nouvelle adaptation de l'individu par l'apport au système d'une information nouvelle sur les interactions entre les différents membres de ce système (au premier chef la famille, mais aussi des regroupements d'individus).

• « L'approche systémique apporte un regard nouveau sur l'individu et l'environnement en identifiant les éléments en présence dans un système et la relation entre ces éléments (Caron, 2002), donc une perspective interaction niste. »

• La cible de l'intervention est la circulation de l'information qui amène : s un apprentissage de nou-

veaux modes de commu-nication;

s la clarification des règles, des rôles, des alliances et des frontières dans le système.

» La carte de réseau et le génogramme en sont les outils privilégiés car ils donnent une représentation graphique du réseau social de support du jeune et une lecture « tri générationnelle » du symp-tôme.

• Certaines techniques sont mises à profit : s la médiation; s la reformulation, le re-

cadrage et les questions circulaires.

• L'ensemble de la clientèle.

Annexe 5 -Page 5

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Annexe 6 - Les conditions à la rignenr et à la réussite

Cette annexe résume par extraits de texte le chapitre 5 sur les exigences de la réadaptation avec hébergement, « Six conditions à la rigueur et à la réussite » du rapport Gendreau-Tardif (pages 37 à 80). Il en présente les idées maîtresses et les mots clés sous forme de courts énoncés, en restant fidèle à la trame de fond du document.

1. Il faut amener le jeune et ses parents à s'approprier l'intervention pour qu'ils soient en mesure de s'approprier le pouvoir sur leur situation

Jeunes et parents doivent être convaincus qu'ils peuvent, chacun à leur façon, exercer un certain pouvoir à l'intérieur de la démarche de réadaptation.

Le partage de l'information, tout au long de la démarche de l'intervention, est aussi important que le partage du pouvoir.

Le jeune, dès l'évaluation, doit être convaincu que ce placement est le sien et que la responsabilité d'en faire un échec ou une réussite lui appartient.

Si les parents « n'embarquent » pas dans l'intervention, il y a risque d'entraves à la démarche : messages contradictoires par parents et intervenants, conflits de loyauté.

2. Il faut parvenir à une évaluation exhaustive, rigoureuse, partagée et graduée du développement du jeune

Une grille d'évaluation commune, communément comprise par les partenaires, qui permet de dépasser la crise ou l'urgence pour permettre une compréhension d'ensemble de la situation, qui permet de préparer le placement qui redevient plus un moyen qu'une fin.

3. Il faut préparer le placement et en dégager le sens pour le jeune et pour ses parents

Il importe d'offrir au jeune un « plan de match » clair dès que la possibilité d'un placement est envisagée.

Il faut tenir compte de l'effet du placement sur l'ensemble du réseau social du support du jeune. Parfois, les solutions à long terme sont détenues par des membres de ce réseau.

Il faut éviter que par le placement, le système familial se trouve un « patient désigné » et voir à ce que l'ensemble de la famille soit aussi inclus dans la démarche.

Il importe de veiller à ce que les parents ne se sentent pas, par le placement, discrédités, ils sont à la fois clients et partenaires.

4. Il faut que l'intervention spécialisée de réadaptation en hébergement puisse compter sur une organisation de services et une organisation du travail qui lui assureront le cadre, les conditions et les moyens nécessaires à son action spécifique

L'idée maîtresse est Interrelation entre l'organisation de service et l'organisation du travail. Ces deux éléments doivent être organisés concurremment.

Annexe 1 -Page 1

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a) Un vécu éducatif partagé

Un accompagnement quotidien du jeune qui permet à l'intervenant d'observer les comportements du jeune en situation, de les évaluer et d'intervenir.

Ce vécu partagé permet aux éducateurs d'animer des activités planifiées et organisées qui s'appuient sur les compétences du jeune, qui tiennent compte de ses vulnérabilités.

Ce vécu partagé permet aux jeunes d'entrer en relation de façon appropriée avec des personnes, des objets et un milieu; d'expérimenter des projets communs; de s'engager dans une relation éducative qui pourra l'influencer et l'amener à changer ses comportements et ses attitudes.

b) Des personnes signifiantes qui sauront établir un lien de confiance avec le jeune et développer avec lui une relation éducative d'influence

L'intervention de réadaptation s'incarne dans : une présence intense auprès du jeune, un soutien constant de la part d'une équipe d'intervenants qui possèdent les connaissances, les modes dè pratique et les attitudes nécessaires.

Cette équipe d'intervenants qui accompagne le jeune dans son quotidien établit avec lui une relation éducative qui vise à l'influencer dans sa conduite.

c) Une intervention continue et cohérente

On doit viser à assurer au jeune l'accompagnement d'une équipe qui a su établir avec lui un lien de confiance. C'est cette équipe qui assure la cohérence des messages véhiculés au jeune. L'organisation du travail doit favoriser la stabilité de cette équipe ainsi que celle de l'éducateur qui agit comme « parrain » auprès du jeune.

L'aggravation et la complexité des problématiques exigent une formation plus solide chez les intervenants et une complémentarité des disciplines, des approches, des expertises. La compétence des équipes n'est pas l'addition de compétences individuelles, c'est une compétence collective.

La continuité réfère à quatre registres : la continuité relationnelle du jeune avec sa famille, la continuité relationnelle du jeune avec son milieu, la continuité du parcours clinique à travers les programmes, la continuité du jeune et de sa famille avec les fournisseurs de services (à l'intérieur du CJM-IU et avec leurs partenaires).

d) Une vie de groupe de qualité qui fournira au jeune des occasions de vivre des interactions en accord avec ses objectifs de réadaptation

C'est dans la vie de groupe que le jeune manifeste ses difficultés et c'est par elle qu'il peut les résoudre.

Le travail sur et avec le groupe est donc un moyen d'intervention privilégié, ce type d'intervention nécessite que le groupe soit relativement stable. Dans le contexte de va-et-vient constants qui fait du groupe une réalité virtuelle, la chose devient très difficile.

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La composition des groupes est un élément crucial dans un contexte marqué par l'aggravation et la complexité plus grande des problématiques.

e) Le temps nécessaire

Il ne s'agit pas de réclamer plus de temps, mais le temps approprié au besoin du jeune, aux objectifs visés par l'intervention compte tenu du mandat légal, à la démarche exigée par le programme dans lequel le jeune est engagé.

Il faut ajuster la pendule du temps passé en hébergement à celle qui gouverne l'ensemble de l'intervention.

On ne mesurera plus le temps de la même manière quand on aura réussi à établir entre l'hébergement et la réinsertion dans le milieu des passerelles assez solides pour que le jeune puisse poursuivre la réalisation de son projet de vie sans s'arrêter, sans prendre du retard, sans dévier de sa route.

f) Une programmation rigoureuse qui permettra de structurer le cadre de vie tout en offrant la souplesse nécessaire pour offrir une variété de programmes spécialisés, adaptés aux besoins particuliers des jeunes et pour assurer la scolarisation

La compétence professionnelle et humaine des intervenants ne suffit pas.

L'hébergement ne peut devenir un milieu de vie de réadaptation sans la programmation qui fixe les objectifs, précise les approches et les méthodes d'intervention privilégiées, détermine l'organisation spatiotemporelle, structure les activités; sans un code de vie qui assure la cohérence des messages et la cohérence du groupe; sans les programmes, orientés vers une problématique particulière et destinés à répondre aux besoins spécifiques de chaque jeune.

Les activités de la programmation d'unité (activités, loisir, scolaire, travail...) doivent être pensées avec les activités individualisées des programmes (violence, sexualité, toxicomanie...) et s'imbriquer les unes avec les autres.

Le raffermissement des programmes spécialisés sera l'un des défis majeurs de la réadaptation avec hébergement durant les prochaines années.

5. Il faut fournir aux intervenants et aux gestionnaires les moyens de mettre en œuvre, actualiser, renforcer et développer leurs compétences. Ces moyens ont trait aux connaissances, au soutien clinique et à l'évaluation des résultats

Connaissances

La formation de base des intervenants et des gestionnaires doit leur fournir des connaissances de plus en lien avec l'évolution des problématiques et des conditions de pratique, elle doit assurer la rigueur intellectuelle.

Les établissements doivent favoriser activement le transfert des connaissances issues de la recherche.

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La formation en début et en cours d'emploi doit être systématisée, entre autres par le renforcement des mesures d'entrainement ou d'initiation à la tâche.

Le profil des compétences élaboré par l'ACJQ sera un guide intéressant au chapitre de l'acquisition des compétences.

Soutien clinique

Les mesures de soutien clinique et professionnel aux intervenants peuvent prendre de nouvelles formes, mais elles restent essentielles et doivent être renforcées et mieux intégrées.

Le soutien clinique fait appel à l'action, à l'initiative et au leadership d'une personne chargée plus spécifiquement de l'assurer en tout ou en partie : chef de service, conseiller clinique, chef d'équipe. Il faut aussi soutenir cette personne (ex. : formation, perfectionnement, mécanismes permettant de prendre une distance ou d'échanger sur ses responsabilités).

Évaluation des approches et des résultats

Les approches, les modes d'intervention, les programmes et les résultats de l'intervention doivent être évalués de manière plus rigoureuse.

Les instituts universitaires dans le domaine social peuvent contribuer à cette approche évaluative et rigoureuse.

La recherche évaluation devra accorder plus d'importance à « ce qui marche », à ce qui donne des résultats à moyen terme et à ce qui contribue à l'amélioration globale de nos organisations.

6. Il faut développer une conception et une pratique de la réadaptation (avec hébergement) beaucoup plus ouverte à l'influence, à l'action et aux ressources du milieu et des partenaires intersectoriels

Il faut apprendre à se serrer les coudes.

Les partenaires ne doivent pas être vus comme pouvant servir d'appui à une intervention qui, pour l'essentiel, continuerait à se définir en circuit fermé.

Ils deviennent parties prenantes de la mise en œuvre d'une stratégie commune pour soutenir le développement du jeune, stratégie qui inclut l'hébergement de réadaptation, mais en même temps le dépasse.

Quatre types d'actions pouvant contribuer à accentuer la collaboration entre les partenaires

• Il faut que les partenaires se dotent d'une stratégie de liaison. • Il faut entreprendre, à l'échelle du Québec, l'élaboration commune d'une grille de lecture

des besoins du jeune en difficulté grave de développement. • Il faut multiplier les occasions de partenariat. Il faut favoriser l'émergence de projets

communs, rassembleurs et dresser les besoins de chacun des partenaires. • Il faut intensifier le rapprochement des organisations et poursuivre l'élaboration de cadres

de référence communs, précisant les rôles et les zones de collaboration entre établissements.

Annexe 1 -Page 1