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Larhyss Journal, ISSN 1112-3680, n 08, Juin 2010, pp. 27-46

2010 Tous droits rservs

Larhyss/Journal n 08, Juin 2010

LA PROBLEMATIQUE DE LEAU

EN ALGERIE DU NORD

REMINI B.

Dpartement des Sciences de leau et de lenvironnement,

Facult des sciences de lingnieur, universit Saad Dahlab - Blida,Membre du laboratoire de recherche LARHYSS Universit de Biskra.

Tel/Fax : 025 43 39 40, Email : [email protected]

RESUME

Leau est menace dans sa qualit et dans sa quantit. Malgr la construction de

nouveaux barrages et le recours au dessalement, lAlgrie enregistrera un dficit

en eau de 1 milliard de m3dici lan 2025. La seule rgion qui semble chapper

au dficit cet horizon, est la rgion hydrographique du Constantinois

Seybouse - Mellgue, sachant quelle tait dficitaire lhorizon 2000 et a pu

rsorber ce dficit grce au volume rgularisable lev assur par les barrages

en construction. A titre dexemple, le barrage de Beni Haroun permet de

rgulariser un volume de 432 millions de m3. Les rgions de lAlgrois-

Soummam- Hodna et lOranie-Chott - Chergui sont dficitaires, ce qui a

engendr une diminution des eaux destines lirrigation dans le but de

privilgier lalimentation en eau potable (A.E.P) dans ces rgions. Ce dficitsera beaucoup plus accentu au niveau des rgions de Cheliff-Zahras et de

lAlgrois-Soummam-Hodna lhorizon 2025. La confrontation entre

ressources - besoins est un indicatif rvlateur et trs significatif qui nous

oriente quant lavenir de la politique de leau que nous menons afin

dattnuer leffet du dficit. Il est clair que lAlgrie du nord enregistre dun

cot, un manque norme en ressources au moment mme ou les besoins

augmentent et dun autre cot, le volume deau mobilisable est en diminution.

Ceci est d aux diffrents problmes naturels ou humains qui touchent les sites

susceptibles de capter les eaux. Nous examinons dans cette tude les principaux

problmes techniques qui affectent la quantit et la qualit des ressources en

eau. Il sagit de lenvasement des barrages, lvaporation des lacs de barrages,

les fuites travers les rives et les fondations des barrages, leutrophisation deseaux de barrages et lintrusion des eaux marines dans les aquifres ctiers.

Partant de ce constat, nous proposons une srie de suggestions dans le but de

sauvegarder nos ressources mobilises, tout en tentant de les augmenter au

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maximum, dans la mesure du possible, ce qui aura pour effet la baisse du dficit

et le relvement du taux de satisfaction. En ce sens, notre but est lamlioration

de la situation actuelle et future afin darriver au stade dquilibre.

Mots cls : Algrie- Eau- Barrages - Stratgie.

ABSTRACT

Water is threatened in its quality and its quantity. In spite of the construction of

new dams and the recourse to desalination, Algeria will record a water deficit of

1 billion m3from here the year 2025. The only area which seems to escape the

deficit at this horizon is the hydrographic area of Constantinois - Seybouse -

Mellgue, knowing that it was overdrawn by 2000 and could reabsorb this

deficit thanks to the high rgularisable volume ensured by the dams in

construction. As example, Beni Haroun dam which makes it possible to

regularize a volume of 432 million m3. Areas of the Algrois-Soummam-

Hodna and Oranie-Chott Chergui are overdrawn, which generated a reduction inthe water intended for the irrigation with an aim of privileging the drinking

water supply (A.E.P) in these areas. This deficit will be accentuated much more

on the level of the areas of Chliff-Zahras and the Algrois-Soummam-Hodna by

2025. Confrontation between resources - needs is a revealing and very

significant code which directs us as for the future of the policy of water that we

carry out in order to attenuate the effect of the deficit. It is clear that Algeria of

north records of with dimensions, an enormous lack in resources at the time

even or the needs increase and of another with dimensions, the volume of

mobilizable water is in reduction. This is due to the various natural or human

problems which touch the sites likely to collect water. We examine in this study

the principal technical problems which affect the quantity and the quality of the

water resources. It is about: the silting of the dams, the evaporation of thestorage reservoirs, leakages through banks and foundations of the dams, the

eutrophication of water of dams and the intrusion of marine water in the

aquifers coastal. On the basis of this report, we propose a series of suggestions

with an aim of safeguarding our mobilized resources, while trying to increase

them to the maximum, as far as possible, which will cause the fall of the deficit

and the raising of the rate of satisfaction, in the sense, our goal is the

improvement of the current and future situation in order to arrive at the stage of

balance.

Key words:Algeria - Water - Dams - Strategy.

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La problmatique de leau en Algrie du Nord

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INTRODUCTION

En Algrie, la qualit des eaux superficielles se dgrade dans des bassins

dimportance vitale sous leffet des rejets de dchets urbains et industriels, les

barrages rservoirs senvasent et perdent de la capacit utile et le rejet de la vasedans les cours deau pose dnormes problmes cologiques et

environnementales. Les eaux souterraines sont pollues partir de la surface et

sont irrversiblement endommages par lintrusion deau saline, la

surexploitation des couches aquifres entame la capacit de celle-ci retenir

leau, ce qui provoque lenfoncement des couches sous-jacentes. Nombre de

villes se rvlent incapables de fournir en quantit suffisante de leau potable et

des quipements dhygine.

Lengorgement et la salification des terres dterminent une baisse de la

productivit des primtres irrigus. Dans un tel contexte, il devient prioritaire

dtablir une stratgie pour localiser, quantifier et protger les ressources en

eau de faon pouvoir les exploiter dune manire rationnelle et en bonne

qualit.

DISPONIBILITES DE LEAU EN ALGERIE DU NORD

En Algrie, leau est une ressource de plus en plus prcieuse. La concurrence

que se livrent lagriculture, lindustrie et lA.E.P pour avoir accs des

disponibilits limites en eau grve dores et dj les efforts de dveloppement

de nombreux pays. La pluviomtrie moyenne annuelle en Algrie du nord est

value entre 95 et 100 109 m

3. Plus de 80 10

9 m

3 svaporent, 3 10

9 m

3

sinfiltrent et 12.5 109scoulent dans les cours deau. Dans lAlgrie du nord,

lapport principal vient du ruissellement. Les eaux de surface sont stockes dans

les barrages. En 2002, lAlgrie dispose de 52 grands barrages dune capacit de5,2 milliards de m

3. Le reste (7.3 10

9m

3) se dversent directement dans la mer.

Le problme de leau est aggrav ces dernires annes par une scheresse qui a

touch lensemble du territoire de notre pays, et qui a montr combien il tait

ncessaire daccorder la plus grande attention leau. Le dcoupage de

lAlgrie du Nord en quatre rgions repose sur les critres suivants :

Les caractristiques gographiques et naturelles des rgions

Le groupement des bassins versants et sous bassins hydrographiques, entre

lesquels existent des ncessits de transfert (figure 1).

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Figure 1 :Dcoupage de lAlgrie du nord en quatre rgions

1- Oranie - Chott Chergui

2 - Chellif - Zahrez

3 - Algrois - Soummam - Hodna4 - Constantinois - Seybouse - Mellegue

Les confrontations sont tablies en comparant les ressources en eau existantes

avec les besoins en eau de faon ce que les mesures prendre pour satisfaire

les demandes en eau puissent tre values. Les calculs de la confrontation

prsentent comme intrt, lvaluation de la situation de gestion des ressources

en eau et de suivre le dveloppement pour optimiser les choix de systmes

dconomie hydraulique et de dterminer la politique de leau. Nous avons

dress les confrontations globales et rgionales de lAlgrie du Nord pour les

deux horizons choisis sur la figure 2.

Figure 2 : Confrontation ressources-besoins pour diffrents horizons

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Nous remarquons que la confrontation globale lhorizon 2020 a permis de

quantifier un dficit denviron 0,9 milliards de m3dans lAlgrie du Nord. La

seule rgion qui semble chapper au dficit cet horizon, est la rgion

hydrographique du Constantinois Seybouse - Mellgue, sachant quelle tait

dficitaire lhorizon 2000 et a pu rsorber ce dficit grce au volume

rgularisable lev assur par les barrages en construction. A titre dexemple, le

barrage de Beni Haroun qui permet de rgulariser un volume de 432 millions de

m3. Nous constatons quactuellement, les rgions de lAlgrois-Soummam-

Hodna et lOranie-Chott - Chergui sont dficitaires, ce qui a engendr une

diminution des eaux destines lirrigation dans le but de privilgier

lalimentation en eau potable (A.E.P) dans ces rgions. Ce dficit sera beaucoup

plus accentu au niveau des rgions de Chliff-Zahras et de lAlgrois-

Soummam-Hodna lhorizon 2020. La confrontation entre ressources - besoins

est un indicatif rvlateur et trs significatif qui nous oriente quant lavenir de

la politique de leau que nous menons afin dattnuer leffet du dficit. Il est

clair que lAlgrie du nord enregistre dun cot, un manque norme en

ressources au moment mme ou les besoins augmentent et dun autre cot, levolume deau mobilisable est en diminution. Ceci est d aux diffrents

problmes naturels ou humains qui touchent les sites susceptibles de capter les

eaux.

LES PRINCIPAUX PROBLEMES HYDRAULIQUES EN ALGERIE

La raret grandissante des ressources en eau qui rsulte de la diminution des

quantits disponibles par habitant, la dgradation de la quantit et les objectifs

de dveloppement conomique et social imposent donc llaboration et la

dfinition dune stratgie de gestion de leau moyen et long terme. Le

problme de leau est aggrav ces dernires annes de scheresse qui ont touch

lensemble du territoire, ont montr combien il tait ncessaire daccorder la

plus grande attention leau. Cette ressource vitale est menace dans sa qualit

et dans sa quantit. Malgr la construction de nouveaux barrages et le recours au

dessalement, lAlgrie enregistrera un dficit en eau de 1 milliard de m3dici

lan 2025.

Nous examinons dans cette tude les principaux problmes techniques qui

affectent la quantit et la qualit des ressources en eau. Il sagit des problmes

suivants :

Envasement des barrages en Algrie

En Algrie, les 52 grands barrages reoivent 32 millions de m3 de matriau

solide annuellement. La rpartition des barrages sur les cinq bassins

hydrographiques indiquent clairement que les barrages de la rgion de Chllif

Zahrez sont les barrages les plus menacs par le phnomne de lenvasement,

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puisque le taux de sdimentation annuel est de 0,75% (fig. 3). Ceci est d la

forte rosion des bassins versants de la rgion, favoris par la nature des sols et

labsence de boisement. Mme pour les petits barrages, le taux de comblement

valu en 2002 dans le bassin hydrographique Chellif Zahrez est de 16% de la

capacit totale, il est beaucoup plus grand par rapport celui des autres rgions

(ReminietHallouche, 2003).

Figure 3 :Rpartition du taux de comblement annuel des grands barragesdans les bassins hydrographiques (ReminietHallouche, 2003).

Evaporation des lacs de barrages

Un milliard de m3deau sur les 13 milliards de m

3stocks dans les 90 barrages

du Maroc svapore chaque anne. Sur loued Ziz (Maroc), un barrage classique

retient un grand volume deau dont une partie (20 25%) est perdu par

vaporation. Lvaporation des eaux du barrage Monsour Ed-dahbi slve 40

millions de m3/an (Lahlou A., 2000). Le phnomne de lvaporation des lacsdes barrages en Algrie est considrable ; une perte de volume trs leve est

enregistre annuellement dans les barrages. Les mesures de lvaporation se

font laide dun bac Colorado install proximit de la retenue.

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Nous avons reprsent sur la figure 4, lvolution du volume vapor dans les

retenues de 39 barrages, dune capacit de 3,8 milliards de m3 durant la

priode:1992-2002. Sur le mme graphe, nous avons illustr lvolution de la

consommation en A.E.P., lirrigation et lindustrie pour mieux montrer

lampleur de lvaporation.

Figure 4 :Evolution de l'vaporation dans les barrages algriens (39 barrages).Lgende : A.E.P : Adduction en eau potable, Irr. : Irrigation, I : Industrie

Il est intressant de constater que durant la priode : 1992-2002, la quantit

vapore reprsente la moitie du volume consomm par lirrigation,

lalimentation en eau potable et lindustrie, ce qui est considrable. La valeur

maximale de lvaporation enregistre a t de 350 millions de m3deau durant

lanne 1992/1993, par contre la valeur minimale avoisine les 100 millions de

m3 en 2001/2002. La moyenne annuelle de lvaporation est de 250 millions

de m3 pour les 39 barrages, soit une perte moyenne annuelle de 6,5 % de la

capacit totale. Le volume deau total perdu durant dix annes dexploitation

(1992-2002) avoisine la valeur de 2.5 milliards de m3.

Fuites dans les barrages

Le problme est beaucoup plus grave quon imagine, il ne sagit plus de perte

de la capacit de leau, mais plutt la dstabilisation de louvrage. En ralit

leau des fuites ne se perd pas, il peut tre rcupre et rutilise pour

lagriculture et la limite le laisser sinfiltrer pour ralimenter la nappe. A titredexemple, un rseau de collecte des fuites deau install laval du barrage de

Foum El Gherza permet de rcuprer en moyenne 5 millions de m3/an et de les

utiliser pour lirrigation. Cette irrigation force pose des problmes de salinit

des sols, puisque leau coule en continue. Mais le grand problme rside dans la

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circulation des eaux dans les failles de la roche dont la section mouille

augmentera dans le temps suite au changement de tempratures et les variations

de la vitesse de lcoulement (variation du plan deau) qui engendreront

lrosion de la roche et avec le temps cest le glissement au niveau des berges

et louvrage sera en danger.

Environ 22 barrages ont fait lobjet des mesures priodiques des fuites en

Algrie durant les dix dernires annes (1992-2002). Certains barrages

enregistrent une perte annuelle par fuite avoisinant mme la valeur de 10% de

leur capacit comme ceux de Ouizert, Foum El Gueiss et Foum El Gherza. La

figure 5 reprsentant lvolution du volume de fuites de 22 barrages durant la

priode : 1992-2002. Il est intressant de constater que le volume minimum

perdu a t enregistr durant lanne 1994-1995, soit 20 millions de m3. Par

contre durant lanne 1998-1999, plus de 75 millions de m3 deau de perte par

les fuites ont t enregistrs.

Figure 5 : Variation des dbits de fuites dans les barrages algriens(22 barrages)

Le volume total des fuites enregistr durant la priode 1992-2002 avoisine les

350 millions de m3, alors que le volume moyen perdu annuellement est de 40

millions de m3 deau. Ces mesures des dbits de fuite sont effectues par la

mthode volumtrique. Les eaux perdues sont collectes laide des rseaux

de canaux depuis les rsurgences et les sources de fuites jusquaux primtres

irriguer.

Eutrophisation des retenues de barrages

Ces dernires annes les rejets des eaux uses dorigine urbaine et industrielle

ont augment dans les oueds. Ceci constitue une menace pour la qualit desressources en eau dans les barrages. Plusieurs tronons doueds sont dj

pollus (Tafna, Mekerra, Chellif, Soummam et Seybouse). Si le phnomne

persiste encore, des retenues de barrages comme Beni Bahdel, Bakhada,

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Ouizert, Bouhanifia, Fergoug, Oued Lekhel Hammam Grouz et Oued Harbil

seront pollus. En plus de ces rejets, le dpt des sdiments dans les retenues de

barrages gnre leutrophisation des eaux de retenues. Leutrophisation est

lenrichissement dune eau en sels minraux (nitrates et phosphates notamment)

entranant des dsquilibres cologiques comme la profilation de la vgtation

aquatique et lappauvrissement en oxygne dissous. Le processus de

vieillissement passera une retenue dun tat de faible niveau nutritif

(oligotrophique) un tat intermdiaire (msotrophique), puis un tat de haut

niveau nutritif (eutrophique). Le phosphore et lazote sont des substances

nutritives limitant le cycle de croissance de la vgtation dans la retenue. Le

phosphore est transport en solution dans les retenues et se fixe aux sdiments.

Une fois dposes dans la retenue, les sdiments librent le phosphore et

contribuent au processus deutrophisation (Bachman, 1980 ; Schreiber, 1980

in Stigter C. et al., 1989 ). Selon Thornton et al. (1980 in Stigter C. et al.,

1989), la turbidit et la formation dalgues sont inversement proportionnel.

Laccroissement de la turbidit a un impact sur le processus biologique du fait

dune modification de la temprature. Le blocage du passage de la lumire parles sdiments en suspension a un effet sur le phnomne de photosynthse.

Intrusion des eaux marines dans les aquifres ctiers

En Algrie, le phnomne a pris de lampleur ces vingt dernires annes a

cause de la scheresse qui a frapp le nord algrien, associ aux pompages

excessifs et anarchiques. Aujourdhui, toutes les rgions du littoral algrien

(1200km) sont menaces par ce phnomne ; plusieurs lieux de contaminations

des nappes ont t signals le long du littoral. La rgion du centre na pas

chapp ce phnomne, notamment les nappes des plaines de Oued Nador,

Oued Mazafran et la rgion de Bord El Bahri.

STRATEGIE POUR AUGMENTER LE STOCKAGE DE LEAU

Pour viter de rpercuter fatalement le dficit en eau dici lan 2025, il faut

mobiliser le maximum des ressources superficielles et souterraines, cherchant

de nouvelles ressources, lutter contre les pertes et amliorer la qualit des eaux

disponibles. Cest la qualit de leau qui est devenue un problme crucial, car

depuis une trentaine dannes, cette qualit est menace par les activits

humaines. Laugmentation des besoins dune rgion dans les trois grandes

catgories (industrie, agriculture, particuliers) demande une planification

innovatrice des ressources hydriques. Il est clair que lAlgrie enregistre dun

cot un manque norme en ressources, au mme moment o les besoins

augmentent, et de lautre cot le volume deau mobilisable est en diminution, et

ceci est d aux diffrents problmes naturels ou humains qui touchent les sites

susceptibles de capter les eaux. Partant de ce constat, nous proposons une srie

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de suggestions dans le but de sauvegarder nos ressources mobilises

actuellement, tout en tentant de les augmenter au maximum, dans la mesure du

possible, qui aura pour effet la baisse du dficit et le relvement du taux de

satisfaction, en ce sens que, notre but est lamlioration de la situation actuelle

et future afin darriver au stade dquilibre. Notre proposition est la suivante.

Entretien des barrages actuels et lutte contre lenvasement

Pour prolonger la dure de vie des grands barrages, lentretien de ces ouvrages

est devenu aujourdhui une ncessit pour les services dhydraulique. Les

barrages senvasent, leau des retenues svapore et se perd par infiltrations

travers les berges et les fondations. Lactualisation de nos donnes en 2002 a

donn un volume de 32 millions de m3de vase dpose annuellement dans les

52 grands barrages algriens. Le volume de vase estim est de 1 milliard de m3

en 2004. Cette quantit sera de 1,1 milliards de m3en 2010 et 1,35 milliards de

m

3

en 2020 pour le mme nombre de barrages. Plusieurs barrages serontabandonns dici lan 2010 si des dispositions ncessaires ne seront pas prises.

Il sagit des barrages : Ghrib, Oued Fodda, Beni Amrane, Hamiz, Foum El

Gherza, Boughezoul, Fergoug, Bouhanifia, Zardezas et KSob. En plus de la

diminution du volume utile des barrages, la stabilit de certains ouvrages est

menace par la forte pousse des vases. La raret des sites favorables la

ralisation de nouveaux barrages a pouss les services de lhydraulique

entretenir les barrages en exploitation. Plusieurs mthodes (curatives et

prventives) de lutte contre lenvasement ont t appliques depuis les annes

trente. Nous pouvons dterminer les principaux moyens techniques de lutte

contre lenvasement utiliss actuellement dans les diffrents bassins versants et

barrages algriens.

Amnagement des bassins versants

Dans le cadre de la protection des bassins versants, un programme spcial a t

lanc par les services des forets. Il sagirait de traiter une superficie de 1,5

millions dhectares dici lan 2010. Soit un rythme de ralisation de 67000

ha/an. Actuellement deux bassins versants sont en cours de traitement titre

exprimental afin de dgager une nouvelle approche qui puisse rpondre aux

objectifs damnagement intgr, il sagit des bassins versants des oueds

Mebtoul et Boussalem.

Ralisation des barrages de dcantations

La meilleure faon dviter lenvasement, cest dempcher la vase darriver

jusquau barrage, cela peut se faire par la cration de retenues pour la

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dcantation des apports solides, ce qui revient construire un autre barrage en

amont. La ralisation du barrage de Boughezoul en amont de celui de Ghrib,

bien qudifi essentiellement pour amortir les crues de oued Chellif, a permis

de retenir depuis sa cration un volume de prs de 50 106

m3 de vase qui, sans

elle, seraient venus sajouter aux 150 106 m3qui se sont dposs dans celle de

Ghrib (en lan 2000). Le barrage de Boughezoul a ainsi rduit lenvasement du

Ghrib de prs de 18 %.

Surlvation des barrages

Lun des moyens de lutte utiliss en Algrie est la surlvation de la digue.

Cette mthode consiste, lorsque le taux de comblement est avanc, augmenter

la hauteur de la digue dune taille variable, permettant la constitution dune

rserve complmentaire pour compenser la perte du volume occup par la vase.

Cette technique a t ralise sur 04 barrages: Bakhada, Ksob, Zardzas et

Boughezoul. La surlvation des barrages permet daugmenter la capacit de la

retenue et donc de compenser la valeur envase. La nouvelle situation ainsicre ne peut quinfluencer lvolution des dpts des sdiments dans la

retenue. Nous avons constat que lenvasement a augment plus rapidement

aprs cette surlvation, ce fait tant confirm par lexamen du tableau 1, pour

les quatre barrages cits ci dessus.

Tableau 1 :Vitesses de sdimentation moyennes des barrages surlevs(Remini, 1997)

BarragesVitesse de

sdimentation(10

6m

3/ an)

Avant surlvation Aprs surlvation

ZARDEZASKSOB

BOUGHZOUL

BAKHADA

0,300,25

0,34

0,05

0,700,29

0,50

0,15

La technique de chasse

La technique de chasse consiste vacuer une quantit des sdiments par les

pertuis de vidange larrive des crues. Elle est applique souvent au barrage de

Beni Amrane. Ce dernier dune capacit de 15,6 106m

3a t dot de six vannes

de fond. Environ 2,2.106 m

3 de vase ont t vacus durant la priode 1988-

1993. Lvacuation des sdiments par les pertuis de vidange nest efficace quepour la zone proche des vannes.

Lefficacit des chasses opres dans le temps au niveau du barrage na pas

dpass les 26 % du total des sdiments entrants (Remini, 2002). Louverture de

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la vanne de fond au barrage de Foum El Gherza a permis dvacuer environ 0,5

106m

3de vase durant lanne 1989/1990 et une quantit de 0,1 10

6m

3de vase

de 1990 1993 (Remini, 2002).

Soutirage des courants de densit

La majorit des retenues en Algrie prsentent les conditions favorables

lapparition des courants de densit (forte concentration en sdiments fins et la

forme de la retenue de type canal). En effet, la forte concentration en sdiments

dans les cours deau surtout en priode de crues et la forme gomtrique de la

cuvette (de type canal) donnent naissance aux courant de densit lentre

dune retenue et peuvent se propager jusquau pied du barrage. Louverture des

vannes de fond au moment opportun peut vacuer une forte quantit en

sdiment. Cette technique est utilise dans les barrages dIghil Emda,

dErraguene et de Oued El Fodda. Le barrage dIghil Emda a t quip dun

dispositif install spcialement pour le soutirage des sdiments et constitu de 8vannettes de dvasement et 3 vannes de dgrvement.Une quantit importantevalue 46.10

6m

3a ainsi t vacue en 46 ans dexploitation (1954-2000).

Durant la priode 1984-1992, le rendement a atteint 55 %. En effet, une quantit

de vase de 8,3.106m

3a t vacue pour un apport total de 15,3.10

6m

3dans la

retenue. Pour tenter de rsoudre le problme de lobturation de la vanne de fond

du Barrage de Oued El Fodda (obture en 1948 et se trouve actuellement sous

45 m de vase), cinq vannettes de dvasement ont t installs en 1961. La

retenue avait initialement (1932) une capacit de 228 106m

3qui a t ramene

progressivement 124 106 m

3 en 1994, mais en labsence de soutirage, cette

capacit en 1994 aurait t infrieure puisque rduite 100,5 106m

3. Durant la

priode : 1961-1994, une quantit de 57,5.106 m3 de vase est arrive dans la

retenue, alors que seulement 21,5.106 m

3 de vase ont t vacus, soit un

rendement de 37 %. Malgr le faible taux denvasement dans la retenue, le

barrage dErraguene a t quip dun systme de soutirage, compos de 4

vannettes de dvasement et de deux vannes de dgrvement. Une quantit de

vase value 10.106m

3a t vacue en 38 annes dexploitation (1962-2000),

alors que 19.106m

3se dcantaient dans la retenue, soit un rendement moyen de

32 % (ReminietHallouche, 2004).

Dragage des barrages

Malgr le cot onreux de lopration de dragage qui revient environ celui dela ralisation dun nouveau barrage, la technique de dragage devient

indispensable pour les barrages dont la stabilit est en danger ou bien dans le

cas o les sites pour la ralisation de nouveaux ouvrages deviennent rares. Suite

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lacclration de lenvasement du barrage de Fergoug III (actuel), lAlgrie a

acquit en 1989 une nouvelle drague suceuse refouleuse baptise REZOUG

Youcef .La drague dun poids total de 300 tonnes, est conue pour refouler

une hauteur de 28 mtres, dans une conduite de 700 mm avec un dbit

maximum de mixture de 1600 l/s pour une profondeur de dragage de 3 16 m.

Les rsultats obtenus par cette drague sont reprsents dans le tableau 2.

Tableau 2 :Rsultats des travaux de la drague REZOUG Youcef

Capacit initiale du barrage (1970) 18.106m

3

Capacit avant dvasement 3,9.106m3

Volume de vase 14,1.106m

3

Volume dvas (densit 1,6) 6,5.106m

3

Profondeur maximum de dvasement 16.106m

3

Quantit deau utilise 7.106m

3

Du fait de lapport solide important, la retenue du barrage des Zardezas

(Skikda) dune capacit initiale de 31.106 m3 sest rduite une capacitdenviron 13 millions de m

3en 1993; soit un volume de vase denviron 18.10

6

m3. En effet, pour des raisons de scurit de louvrage, il a fallu baisser le

niveau de la retenue normale de 2 m en 1976 et en 1990; le volume rgularis

qui tait de 20.106m3sest trouv rduit environ 10.106m3et cela sest fait au

dtriment de lapprovisionnement de la population de Skikda et du primtre

Saf Saf. Le dragage de la retenue est devenu une ncessit. Cest durant lt de

1993 que les oprations de dragage ont commenc par le dvasement de la

partie qui se trouve prs de louvrage pour minimiser la pousse des sdiments.

Actuellement, lopration de dragage se poursuit dans lensemble de la retenue.

La ralisation de nouveaux barrages en Algrie

Pour rcuprer une partie des milliards de m3 deau qui se dversent dans la

mer, la prospection des meilleurs sites et la ralisation de nouveaux barrages en

Algrie savrent indispensable. Depuis une vingtaine dannes lAlgrie a

entrepris de dvelopper un programme ambitieux de construction de grands

barrages. Durant les annes quatre vingt, 19 barrages dune capacit totale de 2

milliards de m3ont t mis en exploitation raison de 2 barrages en moyenne

par anne. Durant les annes quatre vingt dix, 07 barrages dune capacit totale

de 650 millions de m3

ont t rceptionns. A la fin du mois de dcembre 2002,

lAlgrie disposait de 52 grands barrages totalisant une capacit de 5,2 milliards

de m3. Actuellement 29 barrages sont en construction, dont 17 ont une capacit

suprieure 10 millions de m3, et 12 ont une capacit infrieure 10 millions de

m3. La capacit totale de ces ouvrages est de 2,9 milliards de m

3permettant de

rgulariser un volume annuel de 1,3 milliards de m3. Avec ces barrages en

construction, la capacit totale sera porte 7,1 milliards de m3, et le volume

rgularis 3,4 milliards de m3/an, soit plus de 57% du volume mobilisable

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estim 6 milliards de m3. Les 43% restants des ressources en eau superficielle

peuvent tre mobiliss par dautres barrages. Selon lAgence Nationale des

Barrages, 67 barrages et transferts sont en cours de lancement ou en tude. En

2005, le nombre de barrages achevs tait de 66 avec une capacit de 7,65

milliards de m3. Cet ensemble douvrages de mobilisation de plus de 100 grands

barrages et de transfert et dadduction des eaux de surface sera achev

lhorizon 2010, il mobilisera plus de 10 milliards de m3(Kalli, 2002).

Ralisation des petits barrages et retenues collinaires

Le manque de sites favorables la ralisation de grands barrages, nous incite

raliser des retenues collinaires. Ce sont des petits barrages de faible profondeur

construits avec des digues en terres qui permettent une gestion locale de ce

mode de stockage. LAlgrie dispose actuellement de plus de 61 petits barrages

rpartis sur les 04 bassins hydrographiques de lAlgrie du nord, comme le

montre le tableau 3.

Tableau 3 :Rpartition des petits barrages dans lAlgrie du nord

Bassin hydrographique Nombre Capacit

Oranie Chott Chergui 16 30

Chellif Zahrez 6 3

Algerois Soummam HOdna 28 34

Constantinois Seybouse

Mellegue11 14

LAlgrie sest engage au dbut des annes quatre vingt avec un programme

ambitieux pour la ralisation dun nombre considrable de retenues collinaires.

Malheureusement, cette exprience sest solde par un semi chec, puisqueplusieurs retenues se sont envases durant les premires annes dexploitation,

dautres ont t emportes par les premires crues.

Actuellement, lAlgrie a programm la ralisation de plus de 500 retenues

collinaires durant les 05 annes venir dans le but de conserver leau et le sol et

mme de minimiser larrive des sdiments dans les grands barrages. Ces petits

ouvrages conomiques peuvent mobiliss plusieurs millions de m3 des eaux

superficielles qui seront destines lirrigation. Cependant, la ralisation dun

tel ouvrage ncessite une tude technique srieuse trs pousse de telle faon

viter deux grands problmes :

Envasement rapide de la retenue lors dune crue ou deux Destruction de la digue larrive dune crue, suite la non

connaissance de la ligne de saturation dans la digue.

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Utilisation de la Recharge artificielle des nappes

Plusieurs problmes hydrauliques peuvent tre solutionns, si on a recours la

recharge artificielle des nappes. La diminution dangereuse du niveau de la

nappe de Mitidja suite la surexploitation de son eau a mme provoquplusieurs cas daffaissement des routes dans la rgion. Le pompage intensif de

la nappe a engendr lintrusion des eaux marines dans les aquifres ctiers de la

plaine de Oued Nador. Le biseau sal ne cesse de se propager dans la nappe. Il

est temps de gnraliser cette mthode de stockage deau en Algrie, surtout

quelle ne demande pas assez de moyens matriels. Cependant, il faut dabord

faire une prospection des aquifres souterrains capables de stocker leau et de

dterminer les endroits la ralisation dun tel ouvrage hydraulique. Il serait

souhaitable dans le cas de la ralisation dun barrage quil soit combin avec la

recharge artificielle des nappes. La ralimentation artificielle des nappes peut

tre une solution alternative aux milliards de m3qui se dversent encore dans la

mer et qui ne peuvent pas tre mobilises travers la ralisation des barrages.

Elle peut aussi rsorber le phnomne de rabattement des niveaux de nappes dau dficit de la mobilisation de la ressource superficielle.

Recyclage et rutilisation des eaux uses

Actuellement, leau use traite provenant des stations dpuration existantes,

lorsque celles-ci sont oprationnelles, est rejete dans les oueds, mais dans les

rgions o les besoins en eau ne sont pas satisfaits. Il serait donc illogique de

continuer de dverser leau traite dans les oueds. Actuellement le parc

dinstallation dpuration se compose de 77 stations (secteur urbain 35, secteur

industriel 34, secteur du tourisme 8). Les capacits de traitement installes sont

estimes la fin 1987 prs de 140 millions de m3 / an. Actuellement, laplupart des stations dpuration sont larrt pour diverses raisons, notamment

celle concernant la maintenance.

Etant donne la situation critique que vit lAlgrie en matire de ressources en

eau, nous sommes dans lobligation de trouver des solutions rapides ces

stations, car, si dans un pass non lointain, la ressource en eau non

conventionnelle en Algrie tait voque trs timidement, aujourdhui elle

devient une solution alternative aux ressources conventionnelles qui se font de

plus en plus rares.

En considrant les rejets en milieu urbain, de l'ordre de 75% des dbits

consomms, les volumes d'eaux uses rejetes travers les rseaux

d'assainissement ont t valus 350 millions de m3en 1979 et 660 millions

de m3en 1985. Les prvisions de rejet d'eaux uses des agglomrations urbaines

sont values prs de 1300 millions de m3 en 2020. Les eaux recycles des

quatre rgions en 2020 se rpartissent comme suit (tableau 4).

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Tableau 4 : Recyclage des eaux uses des 4 rgions de lAlgrie du Nord

en 2020

Rgions

Dsignations

Oranie

C.

Chergui

Chliff

Zahras

Algrois

S.

Hodna

Constantinois

Sey.Mellgue

Total

Algrie

du Nord

Eaux uses

pures en (Mm3

/ an)

Horizon 2020

90 90 230 140 550

Dessalement de leau de mer

En matire de dessalement d'eau de mer et de dminralisation, l'exprience

Algrienne date des annes 60. Vers la fin des annes 90, il existait 43 units de

dessalement d'une capacit de traitement de prs de 100000 m

3

par jour. Cedbit est destin pour une grande partie l'industrie ptrolire d'ARZEW et de

SKIKDA. Des units de dminralisation deau saumtre ont t ralises

Abadla (1700m3/j), DOuenza (4000 m

3/j), Ouled Djellal (3000 m

3/ j) et celle de

SONIC Mostaganem (40000 m3/j). Quelques actions ont t engages au sein

du haut commissariat la recherche concernant des projets de dveloppement

tels que :

Ltude et la ralisation dune unit de dessalement par osmose inverse

dune capacit de 200 m3/j.

Ltude et la ralisation dune unit de dessalement deau de mer par la

technique multi flash, dune capacit journalire de 480 m3.

Suite la scheresse de ces dernires annes qui a provoqu un manque deaupotable dans la majorit de communes, un programme durgence a t labor

par le gouvernement pour palier au dficit des ressources en eau. Il sagit de

raliser 21 stations de dessalement dune production de 57500 m3/j rparties

comme le montre la figure 6.

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Figure 6 : Rpartition des stations de dessalement.

Le dessalement des eaux de mer reste une solution sre, vu la scheresse qui

svit ces dernires annes dans notre pays. Seulement, il serait prfrable que

les units de dessalement destines lalimentation en eau potable de la

population fonctionnent uniquement durant les priodes de crises et dune

longue scheresse.

Production de leau douce partir de lhumidit atmosphrique

Les possibilits dobtention de leau partir de lair sont impressionnantes. La

formation de rose peut tre importante mme en atmosphre relativement

sche, comme dans les dserts continentaux. La rcupration de la vapeur deau

atmosphrique qui na pas encore t exploite grande chelle pourrait donc

devenir une ralit dans le futur. Aujourdhui, la quantit deau rcupre reste

faible, et lobjectif de plusieurs chercheurs rside dans la possibilit dobtenir de

leau mme dans les rgions sches y compris les dserts. Selon certains

experts, le littoral algrien contient une humidit spcifique moyenne de 15g/kg

air sec durant le mois de juillet et peut donc constituer un site de production non

ngligeable (Mohammedi, 1995). Il est possible de produire de leau partir de

latmosphre, mais il reste lextraire dune faon conomique.

La lutte contre les fuites des diffrents rseaux

La lutte contre les fuites des diffrents rseaux seffectue par une distribution

des quantits deau de la manire la plus juste et la plus quitable possible, la

lutte toute preuve contre le gaspillage et les pertes deau par une meilleure

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gestion et exploitation du rseau et la rhabilitation des rseaux, dont les

qualits techniques ne rpondent pas aux normes exiges actuellement, en

sachant que lAlgrie dispose dun rseau de 40000 km (A.E.P et A.E.R ) avec

un taux de fuite denviron 40%, ce qui reprsente un volume de perte

considrable.

La lutte contre lintrusion des eaux marines dans les aquifres ctiers

Contrairement certains auteurs qui disent que lintrusion des eaux marines

dans les aquifres ctiers est un phnomne irrversible, ce problme peut tre

solutionn. La recharge artificielle de la nappe contamine savre une

technique sure et peut repousser le biseau sal. Aucune tude srieuse na t

faite en Algrie. On assiste ces vingt dernires annes une volution

spectaculaire des secteurs vulnrables lintrusion le long du littoral suite la

scheresse, au pompage anarchique de la nappe et lextraction abusive du

sable marin. Avant dappliquer la recharge artificielle, il serait judicieux de tenircompte des recommandations suivantes:

Arrter immdiatement les forages et puits fortement contamins

Arrter lexploitation dans les secteurs vulnrables lintrusion

Gnraliser la microirrigation ;

Programmer des compagnes de mesure de la pizomtrie pour suivre les

fluctuations du niveau de la nappe

Faire des analyses chimiques et gophysique pour suivre et localiser

linterface eau douce- eau sale

Etudier et modliser la propagation du biseau sal

Lapplication de ces recommandations ralentit uniquement la propagation dubiseau sal vers dautres secteurs, il devient ncessaire de complter ces

recommandations par lutilisation de la recharge artificielle de la nappe.

CONCLUSION

En Algrie, un dficit de 1 milliards de m3sera enregistr en 2025 (dans le cas

dune mauvaise gestion de leau et dune non matrise des ressources non

conventionnelles). La seule rgion qui semble chapper au dficit cet horizon

est la rgion hydrographique du Constantinois Seybouse Mellegue grce au

volume rgularisable lev assur par les barrages en construction, notamment

celui de Beni Haroun qui permet de rgulariser un volume annuel de 430

millions de m3. Le stockage de leau a toujours figur au premier plan des

proccupations des tats de la rgion du Maghreb. Aujourdhui, le stockage des

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eaux superficielles et souterraines reprsente 30 milliards de m3 (sans tenir

compte des eaux fossiles des nappes profondes) rpartis comme suit : 19

milliards de m3au Maroc, 9 milliards de m

3en Algrie et environ 3 milliards de

m3 en Tunisie. Les eaux superficielles stockes dans les 250 barrages du

Maghreb reprsentent environ 70% des rserves globales deau douce.

Pour palier au dficit deau prvu dici 2025 dans la rgion, il faut augmenter la

capacit de stockage, minimiser les pertes et explorer dautres rservoirs

beaucoup plus rentables. Le manque de sites favorables et du cot excessif du

projet rduisent les chances de raliser les grands barrages. Le Maghreb est une

rgion semi aride et aride, le taux dvaporation dpasse dans certains endroits

les 2 m/an. A titre dexemple, au Maroc, on enregistre une perte par vaporation

de 1 milliard de m3/an sur les 14 milliards de m

3stocks dans les barrages. En

Algrie, environ 200 millions de m3/an sont perdus sur les 5 milliards de m

3

stocks dans les barrages. Lrosion hydrique est considrable dans la rgion du

Maghreb. On enregistre chaque anne un envasement valu plus de 130

millions de m3dans les barrages des trois pays. Un autre problme qui est en

train de prendre de lampleur dans la rgion, est leutrophisation des lacs et debarrages. Cest pour ces raisons quil est temps de recourir de prfrence aux

petites et moyennes retenues, ainsi quaux aquifres et dviter les grands

ouvrages. En Algrie, un projet de construction de 500 retenues collinaires a t

lanc depuis lan 2000. La recharge artificielle des nappes constitue le meilleur

moyen de stocker leau, elle permet dviter des pertes considrables par

vaporation et par envasement et davoir une eau de meilleure qualit.

Malheureusement, cette technique est au stade embryonnaire dans la rgion du

Maghreb et plus particulirement en Algrie. Il est temps dexplorer de

nouveaux rservoirs souterrains (gtes aquifres) et dlargir lexprience

toute la rgion, il est galement souhaitable de combiner les deux options ;

construction de barrages de petites et moyennes capacits et les aquifres.

Lexprience ralise au niveau du barrage de Boukourdane (Algrie) par lesservices de lhydraulique a permis daccrotre le volume de la nappe alluviale de

la plaine de oued El Hachem. Les oprations des lchers par la vidange de fond

ont un effet positif, puisque le niveau de la nappe augmente mme dans les

endroits critiques. Comment dfinir la meilleure stratgie pour stocker leau ?

La recherche de meilleurs sites de stockage simpose et une telle stratgie

ncessite la combinaison dinstallations de stockage en surface de diffrentes

tailles et dun systme de recharge des nappes phratiques. La combinaison des

deux options exige la connaissance de lhydrologie et lhydrogologie de la

rgion, ainsi que lexistence des nappes aquifres adquates pour le stockage de

leau.

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