2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle...En 1899, les usines Schneider du Creusot,...

21
2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle

Transcript of 2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle...En 1899, les usines Schneider du Creusot,...

Page 1: 2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle...En 1899, les usines Schneider du Creusot, spécialisées dans la production d’acier Bessemer, constituent la première concentration

2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle

Page 2: 2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle...En 1899, les usines Schneider du Creusot, spécialisées dans la production d’acier Bessemer, constituent la première concentration

PB : Qu’est-ce qu’un ouvrier ?Comment s’organise la vie desouvriers dans et autour des usinesdu Creusot? Quelle culture se meten place ?

Pendant un siècle et demi, l’usine Schneider auCreusot (Saône-et-Loire) a été un centremétallurgique de toute première importance,le premier de France jusqu’en 1939, employantplus de 10 000 ouvriers.

Page 3: 2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle...En 1899, les usines Schneider du Creusot, spécialisées dans la production d’acier Bessemer, constituent la première concentration

1- LES PATRONScoloriez les bâtiments construits par la famille Schneider. Que remarquez-vous? Qui est cette famille, quelle place occupe-t-elle ?

Le Château de la Verrerie, ancienne cristallerie (1785) puis résidence des Schneider, il a été remanié (1903-1912) par l'architecte E. Sanson et le décorateur A. Felz dans un style néoclassique. Du château, descendre par l'avenue Leclerc et prendre rue de la Chaise (1ère à droite). Quartier du Guide : Reconstruit au début du XXème siècle, ce quartier est le centre administratif du Creusot. Au n°17 de la rue de la Chaise, se dressent les Galeries ouvrières (1908) de M. POULY, auteur notamment de l'Hôtel Terminus (n°1, avenue Maréchal Foch au Creusot). Poursuivre la rue jusqu'au bout et tourner à gauche rue Clémenceau, à droite se trouve le bâtiment de la Direction (construit en 1910 par les Ets Schneider) qui domine le boulevard H.-P. Schneider. Tourner à gauche et prendre ce boulevard jusqu'au feu. Reprendre à droite l'avenue Leclerc et tourner devant la Poste, à droite, rue J. Bouveri. A gauche se trouve L.A.R.C.-Scène Nationale de MM. Laprade, Douche et Roche (1964-1967). A droite se dresse l'Ecole du Boulevard (construite en 1909 par les Ets Schneider), puis l'Hôtel de ville (construit en 1901 suivant les plans de L. Legrand et financé par les Ets Schneider). Après l'Hôtel de ville tourner deux fois à gauche, traverser le pont (à droite se trouve l'Alto, transition vers l'architecture du XXIème

siècle), puis au rond-point prendre à gauche en direction de la gare SNCF. Site Le Creusot.net, journées du patrimoine ; indications pour une découverte du patrimoine de la ville industrielle

Page 4: 2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle...En 1899, les usines Schneider du Creusot, spécialisées dans la production d’acier Bessemer, constituent la première concentration

Chronologie :

1838 : les Etablissements Schneider produisent leurs premières locomotives1839 : construction de bateaux à moteur pour la navigation fluviale1853 : début de la construction de ponts métalliques1857 : début de la construction de charpentes métalliques1870 : début de la production d’acier Bessemer au Creusot.1876 : construction d’un marteau-pilon de 100 tonnes1880 : début de la production d’acier Thomas au Creusot1889 : mise au point par les établissements Schneider des aciers au nickel1895 : électrification des usines et production de matériel électrique1897 : début de la production d’artillerie « Schneider Canet » (canon de 75)1900 : première locomotive électrique d’essai1916 : fabrication de chars d’assaut1925 : construction par les établissements Schneider de la centrale hydroélectrique de Chancy-Pougny (frontière suisse) pour l’alimentation des usines du Creusot.1929 : mise au point par le laboratoire des Etablissements Schneider d’acier inoxydable.1934 : premières locomotives diesel-electrique1942-1943 : bombardement par l’armée anglaise1958 : création de Framatome (nucléaire)1960 : mort de Charles Schneider1984 : faillite de Creusot-Loire (crise, licenciements, reconversion)

Qui est cette famille, quelle place occupe-t-elle ?

Quatre générations de patrons se sont succédé au Creusot, parfois appelé « Schneiderville », tant l’emprise de l’usine était forte sur la ville et la région. Ils ont participé à l’aménagement de la ville et ont laissé leurs marques sur le paysage. Beaucoup de bâtiments publics n’existeraient pas sans les fonds de la famille ; les constructions destinées aux ouvriers et au commerce sont aussi mis en place par la famille.

Page 5: 2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle...En 1899, les usines Schneider du Creusot, spécialisées dans la production d’acier Bessemer, constituent la première concentration

2- le paternalisme

Quels sont les aspects positifs et négatifs de cette main mise des Schneider pour les ouvriers? Définir le paternalisme.

La Halle du marteau pilon de 100tonnes aux entreprises Schneider 1881

Travail physique, chaleur des fours

Mécanisation, modernité pour l’époque

Beaucoup de personnel

Page 6: 2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle...En 1899, les usines Schneider du Creusot, spécialisées dans la production d’acier Bessemer, constituent la première concentration

Eloge de la méthode Schneider.Un général, si habile qu'il soit, ne pourrait vaincre avec une armée indisciplinée. Le directeur du Creusot en était convaincu, mais il savait aussi qu'il n'y a qu'un moyen d'obtenir une discipline durable, c'est de la graver dans les jeunes cœurs. Aussi, dès le début, il a installé de belles écoles dans la cour même du château de la Direction et soixante-dix instituteurs ou institutrices étaient chargés, il n'y a pas longtemps d'instruire plus de trois milles enfants. […] On ne se contente pas d'élever les enfants, on donne une retraite aux parents, sans leur faire subir la moindre retenue. Après vingt-cinq ans de service un ouvrier reçoit en moyenne 500 F de rente s'il est garçon et 750 F s'il est marié; mais, à une condition pourtant, c'est qu'il soit français. Ajoutons encore que pour 6F par mois, il est logé dans une jolie petite maison, entourée d'un jardin et que, s'il est malade, il est soigné gratuitement.Professeur Lafon, Une visite à l'usine du Creusot, 1884.

Page 7: 2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle...En 1899, les usines Schneider du Creusot, spécialisées dans la production d’acier Bessemer, constituent la première concentration

La contestation de la méthode SchneiderL'administration de l'usine leur vend du terrain et leur fait au

besoin de bâtir des maisons avec facilité de payer au moyen de retenues mensuelles faites sur le salaire. Une fois le marché conclu, ces malheureux s'exténuent chaque jour à piocher, fumer et embellir le légendaire jardinet attenant à la maisonnette; quand ils ont travaillé là un an ou deux, ils sont forcés de subir tous les caprices de leurs chefs et au besoin la diminution de leur salaire car n'ayant pas d'argent pour achever le payement de la dette, ils sont mis dans cette alternative: ou laisser à la Compagnie pour le prix d'achat ce lopin de terre, qu'ils ont arrosé de leurs sueurs, ou courber la tête sous toutes les vexations. C'est ainsi qu'en tombant dans le piège capitaliste, de pauvres locataires deviennent de misérables propriétaires.[…]

Sur quatre cent femmes environ occupées dans les chantiers, un dixième à peine font un travail qui n'excède pas leurs forces; […] C'est le travail des hauts-fourneaux qui en occupe le plus grand nombre. Elles sont employées à rouler le minerai de fer dans des brouettes excessivement lourdes; il y a une équipe de jour et une équipe de nuit en toute saison.J.B. Dumay, Un fief capitaliste, Le Creusot, 1882.

Page 8: 2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle...En 1899, les usines Schneider du Creusot, spécialisées dans la production d’acier Bessemer, constituent la première concentration

Aspects positifs Aspects négatifs

Du travail

Des écoles

Des primes, des augmentations

régulières, un système de

retraite

Mise à disposition à moindre

coût d’une maison ouvrière

Des soins gratuits

Travail difficile, bruit ;

les femmes ont des postes trop

pénibles pour elles ;

travail continu épuisant

Les patrons ou les chefs exigent

obéissance et retour

d’investissement

Diminution du salaire pour

payer la maison

Page 9: 2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle...En 1899, les usines Schneider du Creusot, spécialisées dans la production d’acier Bessemer, constituent la première concentration

Définition de paternalisme :Attitude protectrice du patron envers ses employés, qui consisteà prendre en charge leur bien-être (en contre partie de quoi ilsdoivent respect et obéissance) sous forme d’avantages sociauxcomme l’éducation, le logement, les soins médicaux.il s’agit par le paternalisme de retenir les ouvriers dans unecommunauté imprégnée par le modèle familial (la famillecomme modèle et base de l’organisation sociale) pour les rendreplus efficaces au travail.Ce paternalisme passe par le contrôle de l’espace local (unepolitique de l’urbanisme, de l’équipement collectif, de lapropriété ouvrière) et du temps des hommes (le travail à l’usine,les loisirs organisés, le jardin ouvrier). Il contient donc des côtéspositifs (un système social intégré avec ses écoles, ses servicesd’assistance et de soin...) et d’autres plus négatifs (un contrôlepermanent)

Page 10: 2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle...En 1899, les usines Schneider du Creusot, spécialisées dans la production d’acier Bessemer, constituent la première concentration

3- les ouvriersQu’est-ce qui peut contribuer au sentiment des ouvriers d’appartenir à une même classe sociale ?

Documents précédents

Les familles se côtoient en permanence, aussi bien dansl’usine qu’à l’extérieur de l’usine dans les citées ouvrières ; lesenfants fréquentent les mêmes écoles et finissent par travaillerchez Schneider qui les a formé. Les ouvriers ont les mêmesrevenus, les mêmes problèmes, les mêmes souffrances ou lesmêmes divertissements (bals, vélo, foot…)Création des clubs par les patrons ex fc sochaux par lesentreprises peugeot

Page 11: 2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle...En 1899, les usines Schneider du Creusot, spécialisées dans la production d’acier Bessemer, constituent la première concentration

4- une classe ouvrièreQuelle séparation apparaît entre

patronat et ouvriers ? Comment

s’organisent les revendications

ouvrières ? Dans quel but ?

Des élections au Creusot

« Dans cette ville où les rues, les places, les

monuments, tous les édifices publics sont la

propriété de M. Schneider, dans cette ville où l’on

voit les petits gamins qui se rendent à l’école, porter

le ceinturon aux armes de M. Schneider, dans cette

ville où tout rappelle la domination du maître de

forges, dans cette ville où s’élève le château de la

Verrerie, symbole de la domination la plus odieuse

qui soit. […] M. Schneider, révolté de voir que ses

milliers d’ouvriers, dans la liberté du scrutin, l’avaient

battu (lors des élections municipales de 1931, deux

opposants sont entrés au conseil municipal), a alors

chassé un certain nombre d’entre eux, pour obliger

les autres à se soumettre ; il a décimé son personnel

désormais plis souple et plus bienveillant pour la

politique qu’il veut faire. »

Discours de Léo Lagrange, député socialiste, le 7

avril 1933.

En 1899, les usines Schneider du Creusot, spécialisées dans la production

d’acier Bessemer, constituent la première concentration industrielle du

pays. Le paternalisme à l’œuvre vaut à la ville-usine de s’être imposée

comme un espace de paix sociale que rien n’est venu troubler depuis

1871. Trois grèves se succèdent pourtant de mai 1899 à juillet 1900, sous

l’effet conjoint d’une accélération des cadences et de l’accession d’Eugène

II Schneider à la direction de l’entreprise. Dans un contexte politique rendu

favorable par les visées sociales de Waldeck-Rousseau, les ouvriers

revendiquent de pouvoir se syndiquer. Ils cessent le travail en mai et

constituent leur syndicat. Le 2 juin, Eugène Schneider paraît céder à leurs

revendications. Le travail reprend. Comme les promesses ayant conduit à

la reprise n’ont pas été tenues, la grève reprend le 20 septembre pour “ la

reconnaissance du syndicat, la liberté de conscience et la suppression de

la police occulte ”. Une sentence arbitrale signée le 7 octobre 1899 donne

gain de cause aux grévistes qui défilent victorieusement dans les rues du

Creusot

Page 12: 2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle...En 1899, les usines Schneider du Creusot, spécialisées dans la production d’acier Bessemer, constituent la première concentration

Rédigez votre réponse à la question de départ:

Qu’est-ce qu’un ouvrier ? Comment s’organise la vie des ouvriers dans et autour des usines du Creusot? Quelle culture se met en place ?

Vous respecterez l’ordre des questions et vous utiliserez les réponses données en classeUne courte introduction (où, quand, quoi)Paragraphe: insérer des liens logiques et des exemples précisConclusion : que sont devenus les usines du Creusot et ses ouvriers

Page 13: 2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle...En 1899, les usines Schneider du Creusot, spécialisées dans la production d’acier Bessemer, constituent la première concentration

Conclusion.

Ainsi, une culture ouvrière se met en place. Les ouvriers partagent:

Le même lieu de travail, le même quartier où se déroulent des festivités

Des pratiques culturelles collective à travers cinéma, théâtre, livres,

bibliothèques municipales…

Un niveau de vie qui progresse: la part du budget liée à la

nourriture passe de 62.% en 1906 à 27% en 1937

Les mêmes luttes…

Page 14: 2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle...En 1899, les usines Schneider du Creusot, spécialisées dans la production d’acier Bessemer, constituent la première concentration

3. Les mouvements ouvriers.

Pour obtenir de meilleures conditions de travail, les ouvriers manifestent.

Des organisations ouvrières se mettent peu à peu en place?

Comment ces mouvements se structurent-ils?

Page 15: 2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle...En 1899, les usines Schneider du Creusot, spécialisées dans la production d’acier Bessemer, constituent la première concentration

Dans quels domaines la

condition ouvrière progresse-

t-elle?

3.1. Les avancées ouvrières

Page 16: 2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle...En 1899, les usines Schneider du Creusot, spécialisées dans la production d’acier Bessemer, constituent la première concentration

Luttes ouvrières et

victoires

Page 17: 2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle...En 1899, les usines Schneider du Creusot, spécialisées dans la production d’acier Bessemer, constituent la première concentration

Le syndicalisme

Page 18: 2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle...En 1899, les usines Schneider du Creusot, spécialisées dans la production d’acier Bessemer, constituent la première concentration

Droits à une

couverture sociale

Page 19: 2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle...En 1899, les usines Schneider du Creusot, spécialisées dans la production d’acier Bessemer, constituent la première concentration

Le temps de travail

Page 20: 2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle...En 1899, les usines Schneider du Creusot, spécialisées dans la production d’acier Bessemer, constituent la première concentration

3.2. Les espoirs des grèves de 1936 et du Front Populaire

Les partis de gauche obtiennent la

majorité à l’assemblée nationale mais

aucun parti n’a assez de voix pour

gouverner seul donc création d’une

union de gauche.

Le front populaire en référence aux votes

de la population travailleuse (ouvriers…)

qui a majoritairement voté à gauche

Page 21: 2.Etre ouvrier au Creusot à la fin du XIXe siècle...En 1899, les usines Schneider du Creusot, spécialisées dans la production d’acier Bessemer, constituent la première concentration