24°BACP de 1876 à 1906

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2 , assIu S e u a ai lan e Jacques SICARD (Toutes les photographies illustrant cet article proviennent de la photothèque de l'Association du Secteur Fortifié du Dauphiné, Digne, tonds privé) Ci-contre. Le quartier du 24 e BACP à Villefranche-sur-Mer (dit" caserne de la Darse»). Ci-dessous. Le bataillon de chasseurs à pied de la Garde impériale possédait depuis le 20 mars 1855 un drapeau, qui fut le premier de tous les drapeaux de l'armée française à être décoré de la croix de la Légion d'honneur à la suite de la prise d'un drapeau u.1!:ichien à Solférino. Il dut êt~· à Metz le 27 octobre 1 Q. Ave ~avènement de la III RépU~lique, il est décidé !il. 1d.lS Chasseurs à pied auroril bn drapeau unique dont la garde sera assurée f successivement par J'un deI: bEajIlo ,ipst 24 8 re ev !t 9 difj dr pe urin (lors de P.t v eI'If Loubet à Ni ,;/:ln n 1912. Sur cette ph vi1blE le tt-colon le eu enant Néveu, 0 drape u, IIltie oapit Cassin en avril 1901. e er et aotag e , . ORME FIN mal 1871 au camp des Alpines, près de Graveson (Bouches-du- Rh ne) avec les personnels du 21 e bataillon de marche de chasseurs â pied qui av ient combattu à l'Armée de l'Est avant d'être internés en Suisse, le 24 e bataillon de chasseurs à pied de m rche hérite des traditions du Bataillon de chasseurs de la Garde impériale.

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historique 24°BCA

Transcript of 24°BACP de 1876 à 1906

2 ,assIu S eu a ai lan e

Jacques SICARD(Toutes les photographies illustrant cet article proviennent de laphotothèque de l'Association du Secteur Fortifié du Dauphiné,Digne, tonds privé)

Ci-contre.Le quartier du 24e BACPà Villefranche-sur-Mer(dit" caserne de la Darse»).

Ci-dessous.Le bataillon de chasseursà pied de la Garde impérialepossédait depuis le 20 mars1855 un drapeau, qui fut lepremier de tous les drapeauxde l'armée française à êtredécoré de la croix de laLégion d'honneur à la suitede la prise d'un drapeau

u.1!:ichien à Solférino. Il dutêt~· à Metz le 27 octobre1 Q. Ave ~avènement de laIII RépU~lique, il est décidé!il. 1d.lS Chasseurs à piedauroril bn drapeau uniquedont la garde sera assurée

fsuccessivement par J'undeI: bEajIlo ,ipst 24

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re ev !t 9 difjdr pe urin(lors de P.t v eI'IfLoubet à Ni ,;/:ln n1912. Sur cette phvi1blE le tt-colonle eu enant Néveu, 0drape u, IIltie oapitCassin en avril 1901.

e er et aotag e, .

ORME FIN mal 1871au camp des Alpines, prèsde Graveson (Bouches-du-

Rh ne) avec les personnelsdu 21 e bataillon de marchede chasseurs â pied quiav ient combattu à l'Arméede l'Est avant d'être internésen Suisse, le 24e bataillonde chasseurs à pied dem rche hérite des traditionsdu Bataillon de chasseursde la Garde impériale.

Devenu 24e bataillon de chasseurs à pied le 22 août1871, il prend gamison à Marseille et Arles.

Après les grandes manœuvres de 1875, il vient dansles Basses-Alpes pour tenir gamison à Digne avec desdétachements au fort de Toumoux, à Colmars et à Entre-vaux. Ainsi débute sa carrière alpine.

Un album de photographies découvert récemmentnous permet d'illustrer la vie d'un bataillon alpin à la findu XIXe siècle, en temps de paix, période heureusementplus longue que les périodes de guerre.

Arrivé en octobre 1876 à Villefranche-sur-Mer, le 24ey tiendra garnison jusqu'en 1914. Il occupe d'abord lacitadelle (quartier Gaston de Foix) tout en détachant, jus-qu'en 1882, des compagnies à Sospel l'été, et à Mentonl'hiver. Il occupera par la suite la caserne de la Darse.

Ci-dessus.La compagnie est aurassemblement, y compris letrain muletier à l'arrière-plan.

Ci-dessous à droite.Le 14 juillet 1903, un groupe

d'officiers du 24e posepour la postérité.

Ci-dessous à gauche.Les chambres de sous-officiers servent à tout,même de salle de classe.

A partir de 1878, l'Italie se rapproche de l'Allemagneet de l'Autriche (la" Triplice » est signée en 1882) etl'attentio de la France jusqu'alors orientée sur la " lignebleue de Vosges» doit maintenant se porter aussi surla frontière des Alpes.

En octobre 1878, sortant de l'école de Saint-Cyr, arri-ve au bataillon un certain sous-lieutenant Pétain, futurmarécha de France.

A parti- de 1880, le bataillon effectue des marchesde dix jours suivies de manœuvres dans le massif. del'Aution dont il va bientôt connaître tous les recoins. En1881 ces marches ont lieu dans la vallée de La Vésu-bie. A partir de l'été 1882, une compagnie est détachéeà Breil-sur-Roya. Au fil des ans, le 24e BCP prendrapart aux manœuvres de brigades, de division (2ge ou

le 24e bataillan alpin de [bosseurs à pied

30e DI) et de corps d'armée (15e CA). Il va reconnaît-re les vallées de la Roya, la Bevera et La Vésubie.

En 1885, le ministre de la Guerre décide qu'il y auratous les ans des manœuvres en pays de montagne.Au 15e CA, les 7e (Marseille) et 24e BCP ainsi que le1I1/58eRI (Avignon) sont désignés pour un cantonne-ment de trois mois en haute montagne avec 30 joursde manœuvres. Ils forment, avec trois battenes.du 38ed'artillerie et trois sections du 15e bataillon du génie,trois groupes de manœuvre. C'est le premier essai decréation des groupes alpins. Le 24e opère avec la 7ebatterie du 38e RA.

En février-mars 1887, deux compagnies sont déta-chées à Nice et une à Menton pour assurer l'ordre etles secours à la suite du tremblement de terre.

En avril de la même année, il fournit un détachementau 11e BCP partant au Tonkin.

Entre 1886 et 1888, trois nouveaux bataillons dechasseurs sont affectés au 15e CA. Ce sont les 6e, 23e

et 27e BCP rentrant d'Algérie ou de Tunisie.La loi du 28 décembre 1888 modifie l'organisation

des bataillons de chasseurs, qui sont portés de quat-re à six compagnies. Le 24e BCP devient ainsi le 24ebataillon alpin de chasseurs à pied le 1er janvier 1889.Il dispose d'un train muletier, soit six mulets par com-pagnie.

La redoute des Trois Communes est en coursde construetion (1898-1899) C'est ulle teur de 10 mètres~e haut entourée d'un fossé. Dominant tout le massif,eJle eammande le chemin de la crête de l'Ortighéaet protège les forts de la Farea et de Mille-Foureheset la batterie de Plan GavaI.

En haut de page.Le Tournairet, grand massifboisé culminant à 2085 m,abrite une série debaraquements dénomméegranges de la Brasque, prèsdu col du Fort. Le bataillony séjourne l'été. Voici lesbaraquements de la troupe(à gauche), la salle à mangerdes officiers dans un cadrechampêtre (au centre) et lajoyeuse distribution du pinard(à droite).

En bas de page.Le massif de l'Authion (parfois orthographié Aution) culmineà 2082 m. Il commande deux voies de pénétration: la valléede la Roya, vers Menton et la vallée de La Vésubie, vers Nice.Jusq 'à 1947, il était très proche de la frontière qui passaitalors ar la Cime du Diable et la Cime de la Nauca.On y trouve donc une série d'ouvrages défensifset de casernements maintenant à l'abandon:- Les deux ouvrages d'infanterie de la Forca '.et de llille-Fourches construits entre 1889 et 1891 ;- Le blockhaus de la Pointe des Trois Communes (2080 m);- La batterie de Plan-Caval avec casernement, près d'un futurouvra e bétonné, inachevé en 1940;- La caserne de Peira-Cava à 1 482 m et à 8 km de Turini;- Les baraquements de Cabanes-Vieilles;- Le camp de Turini (camp inférieur).Entre 1935 et 1939, l'accès du massif était interdit aux civils.On y a construit plusieurs routes stratégiques et unemultit de de petits ouvrages CORF. En juin 1940, il ne verrapas de gros combats contre les Italiens de la DivisionRave na mais en avril 1945, la 1re DFL le prendra d'assaut etsubir de lourdes pertes. Les ouvrages seront copieusementbombardés et abandonnés depuis (cf. Militaria 240-L'Authion, la bataille oubliée, article de P. Gaujac).

Ci-dessous et page suivante.La caserne de Plan-Caval a abrité entre 1925 et 1935 l'écolede ski et les SES de la 6e DBCA puis, de 1936 à 1939, les SESdes 75e et 76" BAF. Actuellement il n'en reste que des ruines.

Page suivante en bas a droite.En reconnaissance près de Cabanes Vieilles.

Ci-dessus à droite.Un petit blockhaus défend l'accès du cantonnementdes granges de la Brasque.

Ci-contre.Au pied du fort de Picciarvet qui commande le confluent duVar et de la Tinée, la « chiuse » de Bauma-Negra construiteentre 1883 et 1886. Au fond d'une gorge étroite de la vallée

de la Tinée, elle consistait en deux batteries de part etd'autre de la rivière, à l'entrée d'un pont défensif. Creusées

dans la falaise, ces batteries étaient casematées.Leur défense rapprochée était assurée par des créneaux

de fusillade et une grille défensive. Elle pouvait abriter68 hommes. L'ouvrage est abandonné depuis

de nombreuses années et la route a été modifiée depuis.Le terme « chiuse » vient de l'italien et signifie clôture.

Il en existe une semblable à Saint-Jean-Ia Rivière,dans la vallée de La Vésubie.

Il forme alors, avec la 16e batterie « alpine » du1ge RA (Nîmes) le 1Oe groupe alpin. Chaque groupe ason secteur de couverture à la frontière et se constitueau moment de l'arrivée du bataillon et de la batteriealpine dans ce secteur. Il se dissout avant le retourdans les garnisons d'hiver. Le bataillon quitte donc sagarnison fin mai. Il y rentre après les manœuvres d'au-tomne, vers le 15 ou le 20 septembre. Pendant cettepériode, on aménage des sentiers muletiers et l'onconstruit des routes dites « stratégiques ». Les officiersdressent le carnet de secteur, pénètrent dans les

le 24e bataillon alpin de [hasseurs à pied

hameaux les plus reculés, parcourent les moindres sen-tiers, explorent tous les passages praticables.

Peu à peu, le 24e BACP va détacher des postes d'é-té puis d'hiver dans le massif du Tournairet (grangesde la Brasque) puis dans celui de l'Authion (Peira-Cava,Plan-Caval, Turini, Cabanes-Vieilles).

Du 4 au 18 septembre 1903, il prend part aux gran-des manœuvres du Sud-Est.

Quoique bataillon dit « de la côte », ces photos nousmontrent que le 24e BACP n'a pas livré que desbatailles de fleurs et mérite bien son titre « alpin ». Leschefs de corps du 24e bataillon entre 1876 et 1914furent les commandants Lucas, Cazé (1879), de Bat-tisti (1884),Didier (1889), Rostand (1891 - puis It-colo-nel), Trouchaud (1904) et Papillon-Bonnot (1908). 0

Remerciements au Musée de la résistance de Castellane poursa coopération.

Ci-dessus.L'été, la caserne Crénantà Peira-Cava abritait un bataillon du 141" RI.Les compagnies du 6"ou du 24" BACP assuraientla relève pendant l'hiver.

Page suivante en haut.Au col de Segra, près de Castillon, on monte les tentes

marabout.

Ci-contreLa pause au col de Segra.

Ci-dessous.Les cols de Braus (999 m) et de Brouis (838 ml, proches de .Sospel, servaient pendant l'été de terrain de manœuvre. Unouvrage CORF fut construit dans les années trente au colde Brouis.

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LI! 24e bataillan alpin dl! [hasseurs il pied

Il

1. Un studio tout confort, au grand air, avec balcon et vue sur la mer ...

2. Dans les baraques, le confort est plus réduit, la promiscuité plus sévère et la couche depaille peu épaisse.

3. L'inspection des armes au col Saint-Martin. Les Alpenstock se dressent sur les sacs.

4. La télégraphie optique en pays montagneux permettait d'effectuer des liaisons à grandedistance sans" fil à la patte », Monté sur un trépied en bois, l'hélioyraphe se composait d'uneboite contenant un dispositif de miroirs, une lunette d'observation et une lentille de protection.Un obturateur mobile actionné par un levier permettait d'envoyer des messages par alphabetMorse. Un volet pare-soleil protégeait la lentille de l'objectif. Les rayons du soleil arrivant surles miroirs par un guichet latéral se transformaient en signaux brefs et longs. Ici, lestélégraphistes du bataillon s'exercent sur cet appareil.

5. Le silence des vallées alpestres est troublé par l'école des clairons.

6. Manœuvre d'hiver vers la Cime du Capelet (2622 ml.

7. C'est l'heure de la soupe au cours des manœuvres du Sud-Est en 1900.

8. En 1904, le ski n'est en France qu'à ses débuts. Ce matériel n'étant pas encore en dotationdans les troupes alpines, on se contente d'une paire de raquettes et d'un piolet.