20132014 - TNN · 2017. 2. 10. · Souvenirs d’un gratteur de têtes > p.12 Belle du Seigneur...

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THÉÂTRE NATIONAL DE NICE CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL NICE CÔTE D’AZUR · WWW.TNN.FR DIRECTEUR DANIEL BENOIN PROMENADE DES ARTS 06300 NICE · T 04 93 13 90 90 2013 > 2014

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  • THÉÂTRE NATIONAL DE NICE

    CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL

    NICE CÔTE D’AZUR · WWW.TNN.FR

    D I R EC T E U R DA N I E L B E N O I N

    P R O M E N A D E D E S A R T S

    06300 NICE · T 04 93 13 90 90

    2013>2014

  • L’ÉQUIPE

    POUR VOUS AIDER

    SOMMAIRE

    P A G E 2 T N N S A I S O N 2 0 1 3 > 1 4

    Dreyfus•Création TNN > p.4 EnattendantGodot•Création TNN > p.5 DoubleassassinatdanslarueMorgue•Reprise TNN > p.5 LaContrebasse•Reprise TNN > p.6 Angelo,tyrandePadoue•Création TNN > p.6 Journaldemanouvelleoreille•Création TNN > p.7 Unhommequidort•Création TNN > p.8 33Monstres•Création TNN > p.8 Portraitscrachés•Création TNN > p.8 L’Écoledesfemmes > p.9 Moijecroispas! > p.9 Leroisemeurt > p.9 LucrèceBorgia > p.10 Commentvousracontezlapartie > p.10 L’ÉtudianteetMonsieurHenri > p.10 TroisPoèteslibertairesduXXesiècle•Anthéa > p.11 Anna•Anthéa > p.11 LeJournald’AnneFrank•Anthéa > p.11 Antigone•Anthéa > p.11 UnMétieridéal > p.12 Souvenirsd’ungratteurdetêtes > p.12 BelleduSeigneur[Extraits] > p.12 MonTraître > p.13 Oreste > p.13 Avantquej’oublie > p.13 AnnaetMartha > p.14 Chapitresdelachute > p.14 Mortd’uncommisvoyageur > p.14 Stagedeformationprofessionnelle > p.15 Atelierdepratiquethéâtrale > p.15 CycledelecturesetCercledelecture > p.15 Conseildupublic > p.15 Publicscolaire > p.15 Rencontres > p.15 Renseignementspratiques > p.16 Bulletind’abonnement > p.17 Conseilspratiques-Plandesalle-Bulletind’abonnement > p.18 BouvardetPécuchet > p.19 Invisibles > p.19 MobyDick > p.19 AliBaba > p.20 PhèdreetHippolyte•Autres Scènes > p.20 NepleurepasFofana•Autres Scènes > p.20 Vivresavie•Autres Scènes > p.20 PepeCarvalho•Autres Scènes > p.20 DesFleurspourAlgernon•Anthéa > p.21 RoméoetJuliette•Anthéa > p.21 DomJuan•Anthéa > p.21 LesMystèresdeParis•Anthéa > p.21 LeCavalierseul•Anthéa > p.21 Lebensraum > p.22 Mavie,autobiographieimaginaire > p.22 Petitschocsdescivilisations > p.22 Emigrant[ChantsduFriûl] > p.23 Kiddo > p.23 Mummenschanz > p.23 Murmuresdesmurs > p.24 OpenSpace > p.24 PlanB > p.24 L’Insomnante > p.25 L’Étranger > p.25 Lafindumondeestpourdimanche > p.25 BalletNiceMéditerranée•Autres Scènes > p.26 ThéâtreLinoVentura•Autres Scènes > p.26 FestivalDanseCannes2013•Autres Scènes > p.26 FestivalMANCA•Autres Scènes > p.26 PalaisNikaïa•Autres Scènes > p.26 LesBalletsdeMonte-Carlo•Autres Scènes > p.26 ÉtienneDaho•Autres Scènes > p.26 LeCabaretNewBurlesque•Anthéa > p.27 Àlouer•Anthéa > p.27 ThomasFersen•Anthéa > p.27 Proximity•Anthéa > p.27 LeBarbierdeSéville•Anthéa > p.28 UneFlûteenchantée•Anthéa > p.28 Pierrotlunaire•Anthéa > p.28 MadamaButterfly•Anthéa > p.28 LesJeuxdelaFrancophonie > p.29 Calendrier > p.30 Calendrierscolaire > p.31 LeClub35 > p.32

    Directeur•DanielBenoin

    Administrateur•ClaudeBecker

    Secrétaire générale•EllaPerrier

    Directeur technique•Jean-PierreLaporte

    Collaboratrice de direction•SimoneGinefri

    Assistante artistique•EmmanuelleDuverger

    Attaché de direction•SergeFrigério

    Chef comptable•CathyArnéodo

    Comptable principale•FabienneRomana

    Attachée à l’information•DominiqueButtini-Chasles

    Attachée à la presse et aux relations publiques•AstridLaporte

    Chargée des relations publiques•AgnèsMercier

    Attaché aux relations publiques•JocelynBouvier

    Attaché à l’accueil•ÉricDelucis

    Responsable billetterie•NathalieSérane

    Caissier - Hôte d’accueil•Jean-BernardSeize

    Directeur technique adjoint - Régisseur lumière•RenéPoulin

    Assistante technique•VirginiePelsez

    Responsable bâtiment•FrançoisMoret

    Régisseur lumière•AlexandreToscani

    Régisseur son•GuillaumePomares

    Régisseur de scène•FrançoisBollone

    Régisseur de scène adjoint•SauveurFargione

    Régisseur polyvalent •ChristianRomana

    Chef d’atelier•PascalBrodin

    Chef habilleuse•ÉlisaOcto

    Technicien polyvalent•FlorianSauvat

    Standardiste•MaurineJuhel

    Coursier•BenjaminGallon

    Les comédiens permanents•JacquesBellay

    PaulChariéras

    PauloCorreia

    Enfamille

    Grandpublic

    Auteurcontemporain

    Comédie

    Drame

    Danse

    Spectaclemusical

    Grandtexte

    Àdécouvrir

    Àdécouvrir

  • T N N S A I S O N 2 0 1 3 > 1 4 P A G E 3

    Daniel Benoin

    Antoine Bourseiller, Angèle, 1959 Le Bagne, TNN 2004 Notre-Dame-des-Fleurs, TNN 2011

    À Antoine

    Au moment d’écrire cet éditorial, j’apprends le décès d’Antoine Bourseiller. Je ne peux m’empêcher d’en parler en introduction car Antoine a réalisé ses deux derniers spectacles au TNN (Le Bagne et son adaptation de Notre-Dame-des-Fleurs). Par une belle coïncidence Antoine fut le premier à accueillir le spectacle qui a marqué le début de ma vie artistique. Tous ceux qui ont travaillé avec lui au TNN lui dédient cette saison.

    Une des caractéristiques de la nouvelle programmation du TNN est l’harmonisation avec celle d’Anthéa (Antipolis Théâtre d’Antibes) qui a ouvert ses portes le 6 avril de cette année.Notre volonté de synergie et de mutualisation est importante, tout en gardant bien sûr son identité au TNN, et nous espérons que cela se fera au profit de notre public. C’est ainsi, pour donner un exemple, que d’octobre à décembre nous avons souhaité recevoir à Antibes beaucoup de spectacles lourds financièrement, permettant au TNN un cycle d’économies devenues indispensables avec la crise. En seconde partie de saison, le rééquilibrage se fera de manière très nette. Grâce à cette collaboration et en additionnant les spectacles des deux théâtres, le public profitera d’une augmentation d’environ 40 % de l’offre globale du spectacle vivant dans la région. C’est une nouveauté d’importance et une chance pour les 12000 abonnés du TNN.Une autre nouvelle importante en ce début de saison est la proposition que nous avons exprimée avec Zabou Breitman de codiriger, à partir du 1er janvier 2014, ce magnifique Théâtre National de Nice. Pourquoi ? Parce que je crois qu’il faut beaucoup de temps pour réussir à implanter un théâtre dans une grande métropole et qu’au moment où un tel objectif semble en voie d’être atteint, il est capital d’assurer une transition harmonieuse avec une nouvelle direction. C’est le sens profond de cette proposition qui, je l’espère, tant par le talent et la notoriété de Zabou Breitman que par la certitude d’une vraie collaboration, d’une parité et d’un renouvellement, devrait convaincre toutes les tutelles. Cela explique bien évidemment la présence de trois spectacles impliquant Zabou Breitman dans la programmation. Cette programmation que je vais aborder par les créations du TNN et, bien sûr, par l’événement que constituera la création mondiale de Dreyfus, théâtre musical composé par Michel Legrand et dont le livret a été écrit par Didier van Cauwelaert. Ce spectacle ouvrira ainsi une nouvelle voie par son mode de production et de représentation puisque, pour des raisons artistiques (orchestre de plus de 50 musiciens, chœur…), il sera représenté dans le lieu du coproducteur, l’Opéra de Nice.D’autres créations importantes verront le jour : tout d’abord Paul Chariéras mettra en scène En attendant Godot, le chef-d’œuvre de Samuel Beckett qui a révolutionné le théâtre en son temps, puis Paulo Correia abordera pour la première fois la grande salle du TNN avec Angelo, tyran de Padoue de Victor Hugo, après avoir repris Double assassinat dans la rue Morgue qu’il avait créé en septembre 2012. De son côté, Zabou Breitman présentera Journal de ma nouvelle oreille qu’elle aura auparavant créé au Festival d’Avignon. Quant à moi, je reprendrai début janvier La Contrebasse, avec Clovis Cornillac, avant son exploitation à Paris. Enfin, trois compagnies seront majoritairement coproduites par nous : la Compagnie Hanna R avec Un homme qui dort de Georges Perec, la Compagnie du dire-dire avec 33 Monstres, de Lydia Zinovieva et la Compagnie Le Grain de sable avec Portraits crachés de Yves Pagès.Parmi les spectacles invités, nous aurons la joie d’accueillir Michel Bouquet dans Le roi se meurt, spectacle qui depuis 20 ans fait sa gloire, et nous fêterons trois grands retours : Marina Hands (13 ans après Cyrano de Bergerac) dans Lucrèce Borgia, tout comme celui du TNP (20 ans après La Tour de Nesle) avec L’École des femmes monté par Christian Schiaretti et joué par Robin Renucci, et celui de Pierre Arditi (déjà 30 ans !) qui présentera Moi je crois pas ! de Jean-Claude Grumberg, qu’il jouera avec Catherine Hiegel. Nous recevrons également L’Étudiante et Monsieur Henri de Yvan Calbérac, qui est le grand succès de la saison actuelle à Paris et la création de Comment vous racontez la partie, mise en scène et écrite par Yasmina Reza, avec Zabou Breitman mais aussi Maruschka Detmers, Micha Lescot et André Marcon.Du côté d’Anthéa, nous vivrons un moment exceptionnel avec la création de la seule et unique comédie musicale de Serge Gainsbourg, Anna, avec dans le rôle-titre Cécile de France, le spectacle de Jean-Louis Trintignant qui vient de recevoir le César 2013 du meilleur acteur, Trois Poètes libertaires du XXe siècle (Vian, Desnos, Prévert), la Comédie-Française avec Antigone de Jean Anouilh, enfin Le Journal d’Anne Frank avec Francis Huster, dernière pièce d’Éric-Emmanuel Schmitt.

    Le poste 4 comme toujours se doit d’être une sorte de panorama du théâtre contemporain allant des textes revisités à des créations de jeunes auteurs, de monologues à des spectacles où toutes les formes d’art sont en interaction. C’est ainsi que nous recevrons Un Métier idéal joué par Nicolas Bouchaud sur un texte de John Berger, puis Bernard Pivot dans Souvenirs d’un gratteur de têtes, Belle du Seigneur d’Albert Cohen monté par Jean-Claude Fall, Mon Traître présenté par Emmanuel Meirieu qui nous avait étonnés la saison dernière avec De beaux lendemains, Oreste d’Euripide monté par Cyril Cotinaut, Avant que j’oublie de et avec Vanessa Van Durme qui nous avait enchantés avec Regarde maman, je danse, Anna et Martha de Dea Loher, sans doute la plus grande auteure de théâtre allemand contemporain, avec Catherine Hiegel, Catherine Ferran, Nicolas Maury et Valérie Vivier. Et puis nous ferons un passage parmi les grands théâtres de Rhône-Alpes avec Arnaud Meunier, nouveau directeur de la Comédie Saint-Étienne, qui présentera Chapitres de la chute qui aborde frontalement l’actualité économique, et Claudia Stavisky avec le grand texte d’Arthur Miller, Mort d’un commis voyageur, interprété par François Marthouret qui triomphe dans ce rôle. Après un retour au classique avec Bouvard et Pécuchet de Flaubert, mis en scène par Vincent Colin, nous accueillerons le magnifique spectacle de Nasser Djemaï, Invisibles, qui raconte la génération des vieux algériens ayant vécu toute leur vie en France, Moby Dick adapté par Fabrice Melquiot, mis en scène par Matthieu Cruciani, et enfin Ali Baba, le premier grand spectacle de Macha Makeïeff à la direction de La Criée à Marseille. En parallèle, trois spectacles à Anthéa : Des Fleurs pour Algernon qui vient de recevoir deux grands prix du théâtre : celui du meilleur spectacle et celui du meilleur comédien (Grégory Gadebois), Roméo et Juliette monté par David Bobee, triomphe de l’année au Théâtre National de Chaillot, et la création du Cavalier seul par Marcel Maréchal, grand spécialiste de Jacques Audiberti dont c’est sans aucun doute la plus grande pièce. Signalons dans les Autres Scènes, Phèdre et Hippolyte à La Semeuse, Ne pleure pas Fofana au Lavoir Théâtre de Menton, Vivre sa vie à l’Espace Magnan, Pepe Carvalho au Théâtre Francis Gag. Dans le poste 5 se succéderont : Lebensraum qui est un spectacle alliant le visuel, le mime, la musique et la danse, puis la nouvelle création de Michel Boujenah, Ma vie, autobiographie imaginaire, qu’il va donner pour quelques représentations dans la petite salle, suivies d’une unique représentation en salle Pierre Brasseur. Avant Noël, nous accueillerons le spectacle triomphal de Fellag, Petits chocs des civilisations, et dès janvier, Emigrant, un spectacle de chansons italiennes et particulièrement du Frioul interprétées par Nadia Fabrizio, un concert d’Anna Chalon [Kiddo], la fille de Zabou Breitman, qui vient d’enregistrer son premier disque de rock à New York, les Mummenschanz qui est sans aucun doute la troupe de théâtre visuel la plus étonnante des 30 dernières années et qui, pour des raisons de circonstances, n’était jamais venue présenter ses spectacles à Nice, Murmures des murs par Aurélia Thiérrée et Victoria Thiérrée-Chaplin. Puis suivront Open Space, objet burlesque sans texte conçu par Mathilda May, Plan B, le magnifique spectacle d’Aurélien Bory qui a fait le tour du monde depuis deux ans, L’Insomnante de Claire Ruffin, L’Étranger d’après Albert Camus qu’Emio Greco a étonnamment chorégraphié. Nous clôturerons la saison par La fin du monde est pour dimanche, le nouveau show de François Morel.À Anthéa nous proposerons bien d’autres spectacles dans ce poste : Le Cabaret New Burlesque avec le tout nouveau spectacle imaginé par Pierrick Sorin, puis À louer qui est la dernière création du groupe Peeping Tom, qui a présenté 32 rue Vandenbranden au TNN en 2012, sans aucun doute l’un des moments forts de ces dernières saisons, Thomas Fersen en concert, et enfin l’Australian Dance Theatre qui est le groupe phare de cette danse martelée caractéristique des grandes troupes anglo-saxonnes. À Antibes il y aura aussi des opéras ; vous pourrez en choisir un parmi les quatre présentés : Le Barbier de Séville, Une Flûte enchantée, Pierrot lunaire et Madama Butterfly.Au TNN nous présenterons également des spectacles produits par d’autres institutions de la ville : le Ballet Nice Méditerranée d’Éric Vu-An, avec son nouveau spectacle, et le CIRM qui proposera deux ballets : celui de La Scala et celui de la Compagnie Humaine d’Éric Oberdorff. Sur les autres scènes du département nous verrons Jean-Louis Murat et du flamenco au Théâtre Lino Ventura, le Ballet de Marseille et Blanca Li dans le cadre du Festival de Danse de Cannes, Indochine et -M- au Nikaïa, les Ballets de Monte-Carlo avec leur dernière création et Étienne Daho à Cannes. Voilà donc une grande saison forte dans laquelle nous essayons d’harmoniser le TNN avec Anthéa afin que les deux théâtres profitent de la synergie que cette mutuelle relation apportera. >Daniel Benoin

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  • P A G E 4 T N N S A I S O N 2 0 1 3 > 1 4

    l’histoire>>>Le capitaine Dreyfus, condamné pour trahison en 1894, était innocent, tout le monde le sait aujourd’hui. Mais de quel complot a-t-il réellement été la victime ? C’est le véritable traître qui nous le raconte : Esterhazy, officier débauché, faux aristocrate et vrai patron de maison close, maître-chanteur cynique et escroc au grand cœur. Ce n’est pas un salaud : c’est un voyou. Lui-même est manipulé par le Ministre de la Guerre, qui a fait tomber entre ses mains de faux secrets militaires. Comme prévu, Esterhazy s’empresse de les vendre aux Allemands, contribuant ainsi à les tromper à son insu. Mais les services secrets français découvrent cette “fuite“, et ouvrent une enquête. Le ministre doit donc leur fournir un faux coupable, afin de protéger le vrai traître. Ce sera le capitaine Dreyfus, pour la simple raison qu’il est juif. L’antisémitisme est alors à son comble en France : sa culpabilité sera “crédible“. C’est ainsi qu’un innocent se retrouve au bagne, et refuse de se défendre par devoir patriotique, pour protéger l’armée française contre elle-même. Dreyfus, ou comment une simple “magouille de technocrates“ débouche sur l’une des plus grandes injustices du monde, qui aura pour conséquence la création de la Ligue des Droits de l’Homme. >Didier van Cauwelaert

    ce qu’ils en Disent>>>Je suis né à Mulhouse. Comme le capitaine Dreyfus. Son histoire, l’injustice et l’acception de cette injustice m’avaient frappé dès mon enfance. Dreyfus était un héros juif, alsacien, et laïque comme l’étaient tous ceux qui voulaient vraiment appartenir à la nation française. Mulhouse avait une particularité : alors que l’Alsace était devenue française en 1678 – les grandes victoires de Turenne –, la petite république mulhousienne ne l’est devenue que 120 ans plus tard, en 1798, lorsque la République Française a pris le même statut politique que sa petite sœur du Haut-Rhin. Cela explique aussi en partie la fidélité à la France de ce capitaine fier de ses origines (alsacienne, juive et surtout française) à un moment où Mulhouse était redevenue allemande, à la suite de la guerre de 70. Alors, même si l’histoire de l’œuvre de Michel Legrand et Didier van Cauwelaert est centrée sur le voyou Esterhazy, je ne pouvais passer à côté de cette création qui sonnait à mes oreilles comme une ode à la France que j’aime… >Daniel BenoinC’est avec une immense joie que je confie mon ouvrage, écrit avec Didier van Cauwelaert sur l’affaire Dreyfus, à Daniel Benoin et au Théâtre National de Nice. J’attends beaucoup de cette œuvre, cet opéra populaire, composé dans un enthousiasme total, dans une joie que je crois communicative. Merci à la Ville de Nice, à Daniel Benoin et à très bientôt, chers amis. >Michel Legrand - Mai 2103

    >Rencontre avec l’équipe artistique le mercredi 28 mai à l’issue de la représentation

    Opéra de Nice • 4 & 6 rue St-François de Paule, Nice

    Dreyfus Musique Michel Legrand • Livret Didier van Cauwelaert Mise en scène et lumière Daniel Benoin Créationmondiale•Avec[distributionencours],lesChœursetl’Orchestre

    del’OpéradeNice•DécorJean-PierreLaporte•CostumesNathalieBérard-

    Benoin•VidéoPauloCorreia•ProductionThéâtreNationaldeNice-CDN

    NiceCôted’Azur,OpéradeNice

    Le TNN en tournée La Contrebasse Patrick Süskind • Daniel Benoin ThéâtredeGordes•6août2013

    FestivaldeRamatuelle•8août2013

    ThéâtredeParis•Àpartirdu20janvier2014

    Journal de ma nouvelle oreille Isabelle Fruchart • Zabou Breitman ThéâtreduChênenoir–Avignon•FestivalOFF•6au28juillet2013 ThéâtreVidy-Lausanne•11au22mars2014

    ThéâtredeChâtillon•25au29mars2014

    ThéâtreLiberté–Toulon•4et5avril2014

    Angelo, tyran de Padoue Victor Hugo • Paulo Correia ThéâtredelaColonne–Miramas•28janvier2014

    poste 1

    Opéra de Nice

    16.05>6.06

    saison2013>14

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  • T N N S A I S O N 2 0 1 3 > 1 4 P A G E 5

    Double assassinat dans la rue Morgue

    En attendant Godot

    l’histoire>>>Un arbre, deux êtres en errance, une route déserte, le soir. Le décor est planté, il ne se passe rien et rien ne se passera et pourtant tout sera dit.Vladimir et Estragon, un couple aussi célèbre que Laurel et Hardy ou Don Quichotte et Sancho Panza, vont croiser un autre couple improbable, Pozzo et Lucky, dans une joute tragico-burlesque. Ils nous entraîneront dans un road-movie immobile. En attendant, goûtons à ce raccourci, résumé de la condition humaine, implacable et lapidaire : un jour nous sommes nés, un jour nous mourrons.

    ce qu’ils en Disent>>>“Je n’ai rien à dire, mais je suis le seul à pouvoir dire à quel point je n’ai rien à dire, et cela, je suis obligé de le dire”. Voici ce que répondait Samuel Beckett quand on l’interrogeait sur le sens de sa pièce, témoignant ainsi de cet humour indicible qui jalonne son œuvre. Un humour que certains ont qualifié d’absurde en référence au “théâtre de l’absurde”, mouvement né de l’après-guerre mais dont Beckett lui-même récusait l’appartenance. Il écrit En attendant Godot en 1948. L’Europe, le monde sont encore ébranlés et ont perdu leurs repères ; tout paraît alors dérisoire après l’apocalypse de la Seconde Guerre mondiale, l’holocauste, ou encore Hiroshima et Nagasaki. Beckett nous livre ici une pièce sur la vacuité, l’absurditéde la condition humaine.Il place le spectateur face à lui-même, au vide de son existence : Godot incarne ce que chacun attend. Samuel Beckett s’amuse à tordre les codes traditionnels du théâtre, on ne peut résumer l’action dramatique tant celle-ci fait défaut. Il ne se passe rien, on ne fait rien... mais on parle. On parle pour combler l’attente, masquer le silence et l’ennui, l’angoisse aussi de Celui qui doit venir mais qui ne vient pas, Celui qui pourtant symbolise l’espoir, en qui il faut croire et dont on annonce l’arrivée prochaine mais qui ne vient toujours pas. Alors, parler c’est être, comme si parler permettait de subsister malgré l’effondrement de tout. Samuel Beckett excelle dans la précision chirurgicale de son verbe, dans la nudité du langage, de la parole : un dépouillement presque abstrait qui tend à la vérité universelle. >Paul ChariérasVous me demandez mes idées sur En attendant Godot et en même temps mes idées sur le théâtre.Je n’ai pas d’idées sur le théâtre. Je n’y connais rien. Je n’y vais pas. C’est admissible.Ce qui l’est sans doute moins, c’est d’abord, dans ces conditions, d’écrire une pièce, et ensuite, l’ayant fait, de ne pas avoir d’idées sur elle non plus.C’est malheureusement mon cas. Je ne sais pas qui est Godot. Je ne sais même pas, surtout pas, s’il existe. Et je ne sais pas s’ils y croient ou non, les deux qui l’attendent.Les deux autres qui passent vers la fin de chacun des deux actes, ça doit être pour rompre la monotonie.Tout ce que j’ai pu savoir, je l’ai montré. Ce n’est pas beaucoup. Mais ça me suffit, et largement. Je dirai même que je me serais contenté de moins.Quant à vouloir trouver à tout cela un sens plus large et plus élevé, à emporter après le spectacle, avec le programme et les esquimaux, je suis incapable d’en voir l’intérêt. Mais ce doit être possible.>Samuel Beckett, Lettre à Michel Polac - Janvier 1952

    >Rencontre avec l’équipe artistique le jeudi 10 octobre à l’issue de la représentation

    En attendant Godot Samuel Beckett Mise en scène Paul Chariéras Création•AvecJacquesBellay,PaulChariéras,FrédéricdeGoldfiem

    [distributionencours]•ScénographieJean-PierreLaporte•Assistante

    àlamiseenscèneEmmanuelleDuverger•ProductionThéâtreNationalde

    Nice-CDNNiceCôted’Azur•TextepubliéauxÉditionsdeMinuit

    poste 2

    salle Michel Simon

    3.10>19.10

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    Double assassinat dans la rue Morgue

    Double assassinat dans la rue Morgue Edgar Allan Poe • Traduction Charles Baudelaire Adaptation et dramaturgie Gaële Boghossian Mise en scène et création vidéo Paulo CorreiaReprise•AvecJonathanGensburger,FabricePierreetlaparticipationdeClémentAlthaus,Thomas

    Althaus,PierreBlain,PaulChariéras,FélicienChauveau,RobertCondamin,AntonioCorreia,Sauveur

    Fargione,BenjaminMigneco,EvaRami,JacquelineScalabrini,SarahVernette•Musique,créationsonore

    ClémentAlthaus•DécorJean-PierreLaporte•LumièreAlexandreToscani•Costumes,maquillageMarie

    Chassagne•AssistantàlamiseenscèneFélicienChauveau•InstallationvidéoThomasCottenet

    ProductionThéâtreNationaldeNice-CDNNiceCôted’AzurencollaborationavecMediacomet8°C

    poste 2

    salle Michel Simondurée 1 h.15

    22.11>30.11

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    l’histoire>>>Par le regard d’Edgar Allan Poe, Double assassinat dans la rue Morgue est la reconstitution et la résolution de meurtres atroces, commis sur la personne d’une jeune fille et de sa mère, dans une pièce fermée, sans issue, sans mobile et sans indice. Charles Auguste Dupin, aristocrate déchu et acolyte d’enquête du narrateur, reconstituera les faits exacts qui ont mené à ces meurtres d’une sauvagerie bestiale.

    ce qu’ils en Disent>>>S’ils ne sont pas fous, les personnages de Poe doivent évidemment le devenir pour avoir abusé de leur cerveau, comme d’autres abusent des liqueurs fortes ; ils poussent à leur dernière limite l’esprit de réflexion et de déduction ; ce sont les plus terribles analystes que je connaisse, et, partant d’un fait insignifiant, ils arrivent à la vérité absolue. >Jules VerneLa couleur fantastique associée à l’image d’Edgar Poe est la plus répandue mais avec Double assassinat dans la rue Morgue nous remontons au premier récit véritablement policier de l’histoire de la littérature. Dupin, qui en est le héros, est l’ancêtre direct de Sherlock Holmes et d’Hercule Poirot : des individus dotés d’une intelligence et d’un sens de l’observation hors du commun, qui se servent des voies de l’analyse et de la raison pour révéler que le mystère n’est généralement pas la manifestation de forces occultes, mais rien de plus qu’un des masques du Crime. Dupin élucide les énigmes en partant d’un double principe : plus un fait paraît étrange, plus son explication doit être simple ; à l’inverse, plus une affaire semble simple, plus elle doit être complexe. L’univers des contes d’Edgar Poe est souvent un monde cauchemardesque, qui se révèle dans des paysages nocturnes désertiques et silencieux ponctués de mystères dérangeants, animés par des personnages funambules, terrés, cachés aux yeux d’une société inquisitrice. Plus qu’une enquête policière, cette nouvelle est une exploration des mécanismes de la pensée, une étude subtile et aboutie de la nature humaine dans sa puissance ou sa fragilité.>Gaële Boghossian et Paulo Correia

    ce qu’ils en pensent>>>Jonathan Gensburger et Fabrice Pierre, les deux acteurs, arrivent à apporter leur jeunesse, leur énergie et leur fougue durant les quatre-vingts minutes que dure la pièce. Un spectacle à voir. >Olivier Navaranne, Nice-MatinFabrice Pierre compose un Dupin tout en ”extension”, en jubilation de sa recherche, Jonathan Gensburger, en narrateur, [est] l’exact contrepoint de l’autre ; ils forment un efficace binôme. Ce Double assassinat est vraiment un bijou, une épure, il y a un pont de fusion constant entre le texte et l’immersion dans l’image. >Jacques Barbarin [blog]

  • P A G E 6 T N N S A I S O N 2 0 1 3 > 1 4

    La Contrebasse Angelo, tyran de Padoue

    La Contrebasse

    Angelo, tyran de Padoue Victor Hugo Mise en scène Paulo Correia Création•AvecGaëleBoghossian,PauloCorreia,MarcDuret,Déborah

    Marique,AdriendeVan[distributionencours]•Collaborationartistique,

    dramaturgieetcostumesGaëleBoghossian•MusiqueFabriceAlbanese

    ScénographieJean-PierreLaporte •VidéoPauloCorreia •LumièreAlexandreToscani •SonGuillaume

    Pomares•AssistanteàlamiseenscèneAlice-AnneFilippiMonroché•ProductionThéâtreNationalde

    Nice-CDNNiceCôted’Azur,Collectif8•Avec lesoutienduThéâtrede laColonne–Miramasetdu

    ThéâtreduForum-Fréjus•Encollaborationavec8°CetMediacom•LaCompagnieCollectif8estsoutenue

    parlaVilledeNiceetleConseilGénéraldeAlpes-Maritimes.

    poste 2

    salle Michel Simondurée 1 h.40

    Salle Pierre Brasseur

    7.01>18.01

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    l’histoire>>>Padoue, sous le règne d’Angelo Malipieri. Chacun vit dans la peur permanente du Conseil des Dix de Venise, organe politique tout-puissant prônant l’espionnage, la délation et la manipulation. Angelo, au-delà de sa fonction, est un homme, un homme jaloux de sa femme, Catarina, qu’il n’aime pas et garde pourtant cachée aux yeux de tous, et de sa maîtresse, la comédienne Tisbé. De jalousie, il est à nouveau question pour Tisbé qui entretient une liaison avec Angelo, mais qui est amoureuse de Rodolfo qu’elle présente comme son frère, ou encore pour Homodéi, éperdument épris de Catarina. Angelo aime Tisbé qui aime Rodolfo qui aime Catarina qui est aimée par Homodéi… Autour de cet étrange quintette amoureux, un enjeu politique : brider toute velléité d’autonomie de Padoue en utilisant la peur et la dénonciation.

    ce qu’ils en Disent>>>Il y a dans Angelo, tyran de Padoue les thèmes chers à Hugo : l’amour, la liberté, l’injustice, l’Histoire, les Droits de l’Homme et de la Femme, la foi, l’analyse des arcanes politiques. L’universalité de ces thèmes nous a profondément touchés dans la poursuite de notre exploration entre passé, présent et futur, dans la considération de notre rôle au sein de la société contemporaine. Dans cette œuvre sont intimement mêlés développement romanesque, réflexion politique et conviction de foi ; le grotesque y côtoie le sublime, le héros se révèle faible et le monstre touchant. L’obscurité illumine l’âme humaine dans toute sa grandeur et sa complexité.Il est, avant tout, question ici d’amour et de solitude. Cinq individus seuls, dans un monde de méfiance et de manœuvres politiques. Quelles que soient leur puissance, leur influence sociale ou politique, ils sont malmenés par leurs pulsions et une entité plus forte qu’eux… Autour de ces chassés-croisés amoureux se dessine une vision de la femme qui cherche à s’émanciper mais qui reste toujours sous l’emprise de la tyrannie des hommes et de leur pouvoir. Vacillant entre femme-objet et femme cloîtrée, Catarina et Tisbé se débattent entre l’intime et le politique et finiront par se confondre en une seule histoire, un seul destin. C’est ici le théâtre des passions où l’amour est étroitement lié à la mort. Ce sont également des personnages sublimes construits en miroir et se rencontrant dans la noblesse de l’âme, offrant une renaissance morale scellée dans le sacrifice. Le théâtre de Victor Hugo a pour mission de présenter les plaies de l’humanité avec une idée consolante et son influence est encore aujourd’hui incommensurable. Son propos est universel et intemporel. Après Corneille, nous rencontrons encore une fois un auteur dont la transgression des codes culturels et

    l’histoire>>>L’instrument le plus grand, le plus gros, le plus grave de tout l’orchestre est aussi le plus puissant, le plus beau, le plus indispensable, dit d’abord le contrebassiste. Mais bientôt, l’éloge pompeux de cette encombrante compagne qui occupe toute sa vie laisse transparaître les frustrations et les rancœurs du musicien et de l’homme. Peu à peu, il la dénigre, il l’insulte, il la maudit, il se révolte, il devient fou. Comme le héros du Parfum, comme celui du Pigeon, le personnage qui monologue incarne une solitude extrême, exemplaire, métaphysique - et dont Patrick Süskind, avec le prodigieux talent qu’on lui connaît, parvient cette fois à nous faire rire aux larmes.

    ce qu’ils en pensent>>>Un époustouflant Clovis Cornillac, seul en scène. Crédible dans la peau d’un homme en plein égarement, Clovis Cornillac joue le cynisme à fond. Braillant ses griefs, baissant la voix pour s’épancher. Et le public, séduit par ses mimes et considérations musicales, en redemande.>Aline Rousselot, Nice-MatinDans ce monologue tragi-comique, Clovis Cornillac livre avec générosité un texte où se bousculent de multiples émotions. Le comédien interpelle avec malice et tendresse le public qui rit, sourit, s’interroge, s’inquiète de cette progressive chute dans l’excès. >Christine Legall, L’Écho républicainTrès belle performance que celle du comédien Clovis Cornillac dans La Contrebasse. Au fil de son récit, la folie transparaît, une folie tout en nuances, en ruptures, que Clovis Cornillac incarne avec justesse. Le comédien livre une belle partition d’émotions, sans effets inutiles, au plus proche du texte magnifique de Süskind. >Le Courrier de l’OuestMatador tragique, il a revêtu son habit de scène, un habit de lumières, mais aussi d’ombre, mettant son âme et son cœur à nu. Dans la sobre et efficace mise en scène de Daniel Benoin, Clovis Cornillac fait vibrer la corde sensible, sans vibrato excessif. >Didier Hemardinouer, L’Est républicain

    La Contrebasse Patrick Süskind Traduit de l’allemand par Bernard Lortholary Mise en scène et lumière Daniel Benoin Reprise•AvecClovisCornillac•DécorJean-PierreLaporte•Costumes

    Nathalie Bérard-Benoin • Vidéo Paulo Correia • Assistante à la mise en

    scèneSarahVernette•ProductionThéâtreNationaldeNice-CDNNiceCôted’Azur,PascalLegros

    Productions•TextepubliéauxÉditionsFayard

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    Angelo, tyran de Padoue

  • Angelo, tyran de Padoue

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    littéraires de son époque fait écho à notre propre recherche. Nous portons ainsi notre imaginaire vers une totale liberté d’expression artistique où le sens et l’image fusionnent, où l’excès et le populaire, dans le sens le plus pur, se mettent au service d’une élévation de l’âme et de la pensée. Le climat de suspicion, baignant dans l’espionnage et les manipulations politiques, ouvre notre recherche vidéo-théâtre sur un jeu sophistiqué de caméras dissimulées, telles des portes ouvertes au spectateur sur l’intime, l’émotion, le non-dit théâtral et vers la face clair-obscur, le scintillement de l’âme.Nous sommes désireux d’une aventure théâtrale sous les lumières venues des profondeurs du passé : pour explorer l’horizon poétique, dramatique, social et politique aujourd’hui et maintenant.>Gaële Boghossian et Paulo CorreiaIl y a de l’utilité et de la grandeur à développer au théâtre et […] mettre en présence, dans une action toute résultante du cœur, deux graves et douloureuses figures, la femme dans la société, la femme hors de la société, c’est-à-dire, en deux types vivants, toutes les femmes, toute la femme. Montrer ces deux femmes, qui résument tout en elles, généreuses souvent, malheureuses toujours. Défendre l’une contre le despotisme, l’autre contre le mépris. […] En regard de ces deux femmes, faites poser deux hommes, le mari et l’amant, le souverain et le proscrit, et résumer en eux par mille développements secondaires toutes les relations régulières et irrégulières que l’homme peut avoir avec la femme d’une part, et la société de l’autre. Et puis au bas de ce groupe, qui jouit, qui possède et qui souffre, tantôt sombre, tantôt rayonnant, ne pas oublier l’envieux, ce témoin fatal, qui est toujours là, que la providence aposte au bas de toutes les sociétés, de toutes les hiérarchies, de toutes les prospérités, de toutes les passions humaines ; éternel ennemi de tout ce qui est en haut ; changeant de forme selon le temps et le lieu, mais au fond toujours le même ; espion à Venise, eunuque à Constantinople, pamphlétaire à Paris. […] Enfin au-dessus de ces trois hommes, entre ces deux femmes, poser comme un lien, comme un symbole, comme un intercesseur, comme un conseiller, le dieu mort sur la croix. Clouer toute cette souffrance humaine au revers du crucifix. >Victor Hugo

    >Rencontre avec l’équipe artistique le samedi 11 janvier à l’issue de la représentation

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    l’histoire>>>L’autobiographie sous forme de journal d’une jeune femme subitement devenue malentendante à l’adolescence et dont le diagnostic a été très tardif. Aucune solution ; elle attendra plus de dix ans pour s’appareiller. Tout est histoire de perception. Un conte moderne qui donne envie d’écouter les êtres et les choses.

    ce qu’ils en Disent>>>Le Journal de ma nouvelle oreille, c’est la perception du monde qui entoure Isabelle Fruchart. C’est la part d’approximation aussi, qui fait du monde le sien, le nôtre. Et pas exactement celui de notre voisin. Car les approximations de chacun ne sont pas les mêmes. Accepter de ne pas tout entendre, pour évaluer le monde dans sa globalité, est la proposition délicate de ce texte. Ce sujet profond, traité avec drôlerie, poésie et légèreté nous amène librement à écouter nos propres sensations. Ce doigt pointé par Isabelle Fruchart sur notre écoute permet à cette pièce qui expose un problème spécifique de le rendre universel. C’est pour cela qu’il était important qu’elle joue elle-même son histoire. Et que ce soit elle qui nous invite à écouter pousser les fleurs. >Zabou BreitmanÀ l’âge de 14 ans, j’ai cessé de comprendre les paroles des chansons et je me suis mise à copier sur ma voisine pendant les cours, non que je sois devenue subitement nulle en orthographe mais je ne comprenais plus ce que dictait la prof. Ma sœur partageait ma chambre et quand le soir à table, elle racontait à nos parents ce que je comprenais quand nous parlions dans le noir, c’était si drôle qu’ils étaient persuadés que je faisais le clown pour me faire remarquer. Ce n’est que bien plus tard, à l’âge de 26 ans, qu’on m’a diagnostiqué 70% d’audition en moins à chaque oreille. Les cellules avaient disparu, ce n’était pas évolutif, mais aucune chirurgie ne pouvait me les rendre et l’appareillage risquait de me faire perdre le peu d’audition qui me restait. J’ai continué à vivre avec les oreilles d’une dame de 80 ans. Puis l’aide auditive a été révolutionnée par l’outil numérique. À point nommé. J’étais épuisée de faire tant d’efforts pour comprendre les autres. À l’âge de 37 ans, j’ai décidé de m’appareiller.Jour 1J’ai les mains moites, le cœur battant. Je ne sais pas à quoi m’attendre.Une voix parle et c’est la mienne. J’entends ma voix. En dolby stéréo à travers les micros. J’entends ma voix.Mais alors, avant, je ne m’entendais pas ? Je vais enfin pouvoir m’écouter. C’est la première chose que je me dis.Avant, je ne pouvais pas m’écouter, puisque je ne m’entendais pas.>Isabelle Fruchart, Extrait du Journal de ma nouvelle oreille

    >Rencontre avec l’équipe artistique le vendredi 24 janvier à l’issue de la représentation

    Journal de ma nouvelle oreille Isabelle Fruchart Adaptation et mise en scène Zabou Breitman Création•AvecIsabelleFruchart•ScénographieSimonStehlé•Conception

    sonoreLauryChanty•LumièreAndréDiot•CostumesAminaRezig•ProductionThéâtreVidy–Lausanne,

    ThéâtreNationaldeNice-CDNNiceCôted’Azur,ThéâtredeChâtillon,ThéâtreLiberté–Toulonencoréalisation

    avecleThéâtreduChêneNoir-Avignon

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    salle Michel Simondurée estimée 1 h.20

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    Journal de ma nouvelle oreille

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    l’histoire>>>Des portraits d’anti-héros modernes, absurdes et attachants, sous la forme de courts textes où l’humour se mêle à la gravité. Des personnages qui doivent composer avec toutes les astreintes sociales et économiques que le libéralisme glisse insidieusement sous nos pas. C’est un regard clinique que Yves Pagès porte, sans aucun jugement, sur les fêlures de ses personnages comme l’objectif d’une caméra qui s’attarderait sur un geste qui détonne, sur une démarche particulière, un regard perturbant.

    ce qu’ils en Disent>>>Prière d’insérer ces sans dialogue fixe, omis de la première heure, caractères jamais imprimés, pseudos, pré-pilonnés d’office, dyslexiques sexuels, oisifs intercérébraux, incompossibles mutuels, silhouettes hors pagination, alter égaux vécus de trop près, télépathes sur écran, subliminaux du non-dit, cœurs sans cible, intermittents du pestacle, personnages en fin de droits, parieurs stupides, chômeurs interactifs et autres prénoms d’emprunt : Agnès, Fabrice, Lucien, Guy, Suzanne, Edmond… Ce sont des portraits crachés, comme ça, en l’air, et qui devaient un jour me retomber dessus.>Yves Pagès, in Préface de Portraits crachés L’adaptation de Portraits crachés doit donner sa place au corps en mouvement. Partir du texte original, le redécouper pour les parties chorales, garder certains textes en solo pour les intégrer à une chorégraphie de déplacements, démarches, trajectoires croisées. Avoir comme interprètes des danseurs-comédiens. Mettre en résonance ce texte avec l’essai récent de Jérôme Thorel Attentifs ensemble ! L’injonction au bonheur sécuritaire : “Le message d’appel à la vigilance diffusé dans le métro “Attentifs ensemble” est l’un des plus emblématiques de l’ordre sécuritaire qui s’est progressivement mis en place. Un ordre sécuritaire dont l’un des fondements est de considérer que chacun d’entre nous est un coupable en puissance qu’il convient de surveiller en permanence.”L’espace scénique figure le P.C. d’un centre de vidéo-surveillance, chargé de répertorier les comportements de “l’espèce d’individus en liberté surveillée” que l’écriture de Portraits crachés a consignés, d’analyser les comportements déviants ou susceptibles d’entraîner des désordres sociaux. Le spectacle peut se concevoir comme l’inauguration de ce centre de vidéo-surveillance. >Jacques Laurent

    ce qu’ils en pensent>>>Yves Pagès empile les fragments, isole les détails, réduit les existences avec une précision de chimiste. >David Caviglioli, Le Nouvel Observateur

    lA coMpAGnie>>>Créée à Nice en 1985 par le metteur en scène Jacques Laurent, la Compagnie Le Grain de sable mêle travail de création tout public et jeune public. Elle oriente sa recherche dans le domaine des écritures contemporaines (Jean-Luc Lagarce, Eugène Durif…), et ouvre le champ de ses collaborations à des chorégraphes, musiciens, vidéastes... La compagnie est implantée à L’Entre-Pont, friche culturelle – Halle Spada à Nice, dont elle est l’une des compagnies gestionnaires.

    >Rencontre avec l’équipe artistique le jeudi 10 avril à l’issue de la représentation

    rencontre inéluctable entre l’art et la vie. Sur scène aussi. Parce que ce soir, deux comédiennes revivront ces mots, ces lumières et ces regards qui ont déjà vécu. Ivres de vie, elles s’entêtent à oublier la fin annoncée par ce temps de l’écrit, ce lieu du théâtre. Elles marchent vers nous, terriblement. Comment transcender l’intime, créer depuis ce qui est intérieur et profond, sans en abîmer le secret ? Lydia Zinovieva, féministe russe, femme excessive et passionnée, écrit une fiction à la première personne pour parler à chacun de cette impossibilité à circonscrire une vie qui échappe forcément. Alors nous nous emparons des clefs et mystères de ce texte de 1907, libres d’y inscrire nos corps et nos histoires, de mettre en jeu nos souvenirs, nos projections et nos chansons. Cette musique vous la connaissez, mais sa couleur a changé, vous l’entendez à nouveau. Les créations sonores de Nicolas Boscovic et la scénographie d’Aïcha Sangaré travaillent sur le souvenir : les matériaux quotidiens, réorchestrés, ouvrent l’espace, déplacent le point de vue. La mise en scène est l’incarnation d’une Véra lointaine qui dirige, les yeux fermés mais contrainte au présent, aimante mais ridicule. Et, tout près de vous, ivre de vie, Maija Heiskanen est cette comédienne qui va tenter d’échapper à ce livre, d’échapper à cette Véra aimante et ridicule, d’échapper à ce monde de masques morts. Par vos yeux, vos yeux de monstres. 33 Monstres cherche cet endroit imperceptible, fugace et dangereux : la frontière entre le réel et le vrai. Il faut que Véra s’inscrive tout entière dans la vie. Mais la vie est vraie et Véra ne voulait pas l’accepter. >Sophie de Montgolfier

    lA coMpAGnie>>>Dire-dire : sorte de cornet en cuivre où chacun déverse ses peines et ses joies. [Daniel Danis]. Créée en 2008 à Nice par Élise Clary et Sophie de Montgolfier, la Compagnie du dire-dire est un lieu de rencontre et de création autour d’écritures et de formes contemporaines. En 2009, elle présente Bouli Miro d’après Fabrice Melquiot, en 2011 Neige d’après Maxence Fermine au Théâtre National de Nice.

    >Rencontre avec l’équipe artistique le vendredi 21 mars à l’issue de la représentation

    l’histoire>>>C’est un journal, intime et adressé. Le journal d’une femme. À Véra. Tourmentée par l’idée de la fugacité de la beauté et désireuse de donner au monde son aimée, Véra la fait poser pour trente-trois peintres. Or, les trente-trois portraits adultèrent, rabaissent la beauté du modèle. Si la narratrice est prête aux compromis de la vie, Véra ne les supporte pas. L’art et la vie comme œuvre d’art se détruisent.

    ce qu’ils en Disent>>>Il y a les paroles de toutes les femmes chez Véra et chez cette autre femme qui écrit. Il y a l’amante, bien sûr. Il y a la mère et son cri, l’enfant, la jeune enfant. Il y a l’artiste. Les monstres, figures étrangères du destin, traversés par ces voix les subliment : ils créent sens et spectacle. C’est la

    [Compagnie Le Grain de sable]

    Portraits crachés Yves Pagès Adaptation et mise en scène Jacques Laurent Création•[Distributionencours]•ConceptionvidéoJean-ClaudeFraicher

    PhotographiesRobertMatthey•ProductionThéâtreNationaldeNice–

    CDNNiceCôted’Azur,CompagnieLeGraindesable,L’Entre-Pont–Nice•TextepubliéauxÉditionsVerticales

    [Compagnie Hanna R]

    Un homme qui dort D’après Un homme qui dort de Georges Perec Adaptation Linda Blanchet et Gabor Rassov Mise en scène Linda Blanchet Création•AvecBaptisteAmann,AnneFrèches•AssistanatAnaïsLaforêt

    MusiqueAnneFrèches•LumièreAlexandreToscani•ProductionThéâtreNationaldeNice–CDNNiceCôte

    d’Azur,CompagnieHannaR•Avecl’aideàl’écritureetlarecherchedanslecadredudispositifduCACdela

    RégionProvence-Alpes-Côte-d’Azur,de laVilledeNiceetduConseilGénéraldesAlpes-Maritimes•Texte

    publiéauxÉditionsGallimard

    [Compagnie du dire-dire]

    33 Monstres D’après Trente-trois monstres de Lydia Zinovieva Traduction Jacques Imbert Adaptation et mise en scène Sophie de Montgolfier Création•AvecMaijaHeiskanen,SophiedeMontgolfier•Scénographie

    AïchaSangaré•SonNicolasBoscovic•LumièreGuillaumePissembon•ProductionThéâtreNationaldeNice–

    CDNNiceCôted’Azur,Compagniedudire-dire,L’Entre-Pont–Nice•Avecl’aideàlacréationdanslecadredu

    dispositifCACdelaRégionProvence-Alpes-Côted’Azur•LacompagnieestsoutenueparlaRégionProvence-

    Alpes-Côted’Azur,leDépartementdesAlpes-MaritimesetlaVilledeNice•TextepubliéauxÉditionsHarpo&

    héros-limite-2009

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    salle Michel Simonsalle Michel Simon

    salle Michel Simondurée estimée 1 h.10

    9.04>12.04

    12.03>16.03

    19.03>22.03

    l’histoire>>>L’aventure du héros de Georges Perec commence par un accident presque anodin. Il a vingt-cinq ans, son réveil sonne mais il ne bouge pas. Il reste dans son lit, il referme les yeux. Il ne bougera pas. Il ne va pas en salle d’examen passer sa licence. Il n’ouvre plus la porte à ses amis inquiets de son absence. Il ne sort qu’à la nuit tombée, “comme les rats, les chats et les monstres”. De cette tentation commune de “ne pas y aller” va naître pour cet homme qui dort la volonté de sortir d’une vie déjà toute tracée. Son objectif : devenir transparent. Ne plus exister pour le reste du monde et vivre en parfaite autonomie, sans les autres. Il veut redevenir le centre du monde, celui sur qui “l’histoire n’a pas de prise”. C’est une quête de liberté dont il s’agit.

    ce qu’ils en Disent>>>Ceci est ta vie. Ceci est à toi. Tu as vingt-cinq ans et vingt-neuf dents, trois chemises et huit chaussettes, quelques livres que tu ne lis plus, quelques disques que tu n’écoutes plus. Tu n’as pas envie de te souvenir d’autre chose, ni de ta famille, ni de tes études, ni de tes amours, ni de tes amis, ni de tes vacances, ni de tes projets. Tu as voyagé et tu n’as rien rapporté de tes voyages. Tu es assis et tu ne veux qu’attendre, attendre seulement jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à attendre.>Georges Perec, Extrait Un homme qui dortComment vivre aujourd’hui dans un monde qui nous échappe ? Peut-on influer sur le cours de l’histoire ? Le renoncement est-il une solution ? Georges Perec décrit avec beaucoup d’humour une aventure personnelle, concrète et résolument contemporaine : la tentation de vivre par soi-même, de renoncer au monde pour y vivre plus pleinement. Il est rare de trouver un texte qui aborde avec autant de poésie et de justesse la question de l’engagement. Ce jeune homme de vingt-cinq ans se retire du monde avant même d’y avoir goûté. Si son expérience ne semble pas être une révolte, elle répond peut-être à la même angoisse d’exister et à la même volonté de se réapproprier son histoire. J’ai souhaité faire résonner le parcours de cet “homme qui dort” avec celui de jeunes entre vingt et trente ans qui se sont engagés dans des actions collectives. Pour explorer le parcours intime du détachement à la lumière d’une autre tentative de réponse : celle de l’engagement. Peut-être pour y trouver des échos… >Linda Blanchet

    lA coMpAGnie>>>La Compagnie Hanna R a été créée en 2007, à l’initiative de la metteuse en scène Linda Blanchet. Textes d’auteurs vivants ou adaptations d’œuvres littéraires grâce à une écriture de plateau, les choix de la compagnie témoignent d’une envie de travailler sur des écritures contemporaines de la scène et d’aborder, à travers des témoignages, des thèmes forts comme l’identité, la mémoire et le rapport au temps.

    >Rencontre avec l’équipe artistique le vendredi 14 mars à l’issue de la représentation

    >Autour de... Performance et atelier de pratique théâtrale par Anne Frèches

    Portraits crachésUn homme qui dort 33 Monstres

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    L’École des femmes

    l’histoire>>>Arnolphe se fait fort de prouver par l’exemple qu’il a trouvé le moyen absolu d’avoir la meilleure épouse au monde et de n’être jamais trompé. Pour ce faire, il a élevé à l’abri du monde sa pupille, Agnès, la gardant dans l’ignorance la plus totale de l’amour et de l’éducation. Agnès, en toute innocence, ne se doute absolument pas des calculs de son tuteur ni de ce projet matrimonial. Elle tombe amoureuse d’un jeune homme, Horace. Amour immédiat et partagé. L’amour donne à Agnès une malice involontaire et de l’intelligence. Elle va trouver le moyen d’échapper à l’emprise d’Arnolphe, qui, pris dans les entrelacs de son propre complot et dépité par l’échec de sa théorie, réalise, trop tard, qu’il est profondément amoureux d’Agnès.

    ce qu’ils en Disent>>>Tréteaux de France et Théâtre National Populaire associés : une complicité naturelle au service du public. Cette complicité est toute naturelle. Au-delà de la diffusion, nous voulons proposer des rencontres nouvelles inspirées par nos préoccupations communes d’éducation populaire. Cette ouverture n’est rendue possible que par la permanence des acteurs, acteurs interprètes et citoyens. Nous portons, pour moi le mot “national“, pour Robin le mot “de France“, dans nos sigles, c’est une responsabilité, d’une certaine façon celle de rassembler une communauté autour de la langue de poètes.J’ai déjà parcouru avec la troupe une partie de l’œuvre de Molière, ses débuts. L’École des femmes ouvre la période des grandes comédies de Cour, s’élevant à une dimension supérieure. Car toute l’humanité s’y retrouve. C’est une pièce qui touche une problématique éternelle : l’inquiétude des hommes face aux femmes, le désir de maîtriser le mystère féminin, l’abus de pouvoir des hommes.>Christian Schiaretti - Septembre 2012

    >Autour de... Lecture de textes, autour de L’École des femmes, par Robin Renucci et les Comédiens du TNP

    l’histoire>>>Un homme, une femme, et le temps qui a fait son œuvre. Fini la séduction, les élans de l’amour naissant. Monsieur et Madame s’affrontent. Ils se cherchent des poux, provoquent leur guerre intestine. Ils conjurent l’ennui familier par les accrocs de la dispute.

    ce qu’ils en Disent>>>Moi je crois pas !, c’est une France qui aurait perdu la mémoire. Une France rétrécie comme une île qui aurait peur d’être dévorée par d’étranges animaux étrangers. Une France aux fenêtres fermées qui devine les ombres à l’existence improbable, une France qui oublie qu’elle n’est pas seule. Une France qui s’effraie de cela en toute innocence. Une France en apesanteur. >Charles Tordjman

    ce qu’ils en pensent>>>Catherine Hiegel et Pierre Arditi, ces deux comédiens sont des Stradivarius ! Jean-Claude Grumberg leur a écrit une partition théâtrale minutieuse dans laquelle nos deux virtuoses peuvent tout se permettre. Tel un chef d’orchestre, le metteur en scène Charles Tordjman a dirigé subtilement cette progression harmonique de sentiments. >Marie-Céline Nivière, Le PariscopeCatherine Hiegel et Pierre Arditi forment un couple terrible et attachant. Pierre Arditi, matois, fin, est le partenaire idéal de Catherine Hiegel dans cette pièce originale, enjouée, en un mot, irrésistible. >Nathalie Simon, Le FigaroArditi et Hiegel livrent une performance à la fois hilarante et touchante. L’auteur, Jean-Claude Grumberg, leur a écrit Moi je crois pas ! une série de savoureuses scènes de ménage qui va comme un gant aux deux comédiens. >Thierry Dague, Aujourd’hui en France

    l’histoire>>>Il y avait dans un pays imaginaire un vieux roi qui croyait tenir dans son poing un pouvoir éternel. Puis un jour, tout bascule dans l’anarchie et dans l’horreur. Le roi doit alors accepter l’inéluctable, le grand rendez-vous avec la mort. Mais va-t-il mourir ?

    ce qu’ils en Disent>>>Depuis que nous avons abordé en 1993 notre premier travail sur Le roi se meurt, nous n’avons jamais cessé de nous interroger sur l’œuvre de cet immense dramaturge. Nous avons toujours ressenti la nécessité de repasser par l’innocence et la découverte. C’est avec une certaine “souffrance heureuse“ que nous constations combien Bérenger 1er s’amusait de nous en nous faisant croire que nous avions enfin pénétré dans le royaume de l’impénétrable. Nous nous remettons aujourd’hui sur le métier, à nouveau remplis d’un fol espoir. >Georges Werler ce qu’ils en pensent>>>De Ionesco, qui exorcisait ses terreurs d’enfant par le rire et la dérision, Bouquet a fait son frère d’âme, et célèbre avec lui le magnifique et absurde métier de vivre - et de jouer. Michel Bouquet nous entraîne vers la lente acceptation de la mort, dans les magnifiques visions de Ionesco. On sent derrière lui l’ombre de Molière et de Shakespeare réunis. Le roi Bouquet s’amuse avec cette leçon de ténèbres en habits de bouffon. >Odile Quirot, Le Nouvel ObservateurMichel Bouquet a bien souvent interprété le rôle, où il est passé maître dans la bouffonnerie comme dans le pathétique. Il apporte au vieux roi des accents tout ensemble enfantins et métaphysiques, comme s’il était passé, déjà, de l’autre côté du temps, de l’autre côté du miroir. Le comble de l’art. Et de l’émotion. >Fabienne Pascaud, TéléramaLe corps faussement immobile, le regard aux aguets, terrifiant et farcesque, poignant et halluciné, Michel Bouquet transcende le théâtre, le temps et l’espace, ramenant en permanence à la question existentielle de la mort. >Didier Méreuze, La CroixUne œuvre magistrale. L’immense comédien qu’est Michel Bouquet. Une grande leçon !>Marie-Céline Nivière, Pariscope

    L’École des femmes Molière • Mise en scène Christian Schiaretti Création•AvecRobinRenucci,JeanneCohendy,MaximeMansion*,Jérôme

    Quintard*, LaurenceBesson*,PatrickPalmero,ThomasFitterer,PhilippeDusigne

    [*delatroupeduThéâtreNationalPopulaire]•Scénographieetaccessoires

    FannyGamet•CostumesThibautWelchlin•LumièreJuliaGrand•Assistant

    àlamiseenscèneMaximeMansion•ProductionTréteauxdeFrance,ThéâtreNationalPopulaire-Villeurbanne-

    CentresDramatiquesNationaux,ConseilGénéraldel’Eure

    Moi je crois pas ! Jean-Claude Grumberg • Mise en scène Charles Tordjman AvecPierreArditi,CatherineHiegel•ScénographieVincentTordjman

    LumièreChristianPinaud•MusiqueVicnet•CostumesCidaliaDaCosta

    MaquillagesCécileKretschmar•CollaborateurartistiqueZoharWexler

    ProductionThéâtreduRond-Point/LeRond-Pointdestournées,enpartenariat

    avecleCENTQUATRE-ParisetlaCompagnieFabbrica•LaCompagnieFabbricaestfinancéeparleMinistère

    delaCulture-DGCA,laRégionLorraine,leConseilGénéraldeMeurthe-et-Moselle,aveclesoutiendela

    FondationMarcdeLacharrière-Fimalac.

    Le roi se meurt Eugène Ionesco • Mise en scène Georges Werler AvecMichelBouquet,JulietteCarré,NathalieBigorre,PierreForest,Lisa

    Martino, Sébastien Rognoni • Scénographie Agostino Pace • Lumière

    JacquesPuisais•CostumesPascaleBordet•ConceptionsonoreJean-

    Pierre Prevost • Production ThéâtredesNouveautésenaccordavec le

    ThéâtredelaPorteSaint-MartinetlaComédiedesChamps-Élysées-Paris

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    salle Pierre Brasseurdurée estimée 2 h.

    salle Pierre Brasseurdurée 1 h.10

    salle Pierre Brasseurdurée 1 h.20

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    10.12>13.12

    22.01>26.01

    Moi je crois pas !

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    Le roi se meurt

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    Comment vous racontez... L’Étudiante et Monsieur HenriLucrèce Borgia

    l’histoire>>>Palais Barbarigo, à Venise, durant le Carnaval. Entre les convives, une rumeur court, Jean Borgia a été précipité dans le Tibre par son frère César. En trois actes, Victor Hugo impute à Lucrèce toute l’infamie des Borgia, de ses frères César et Jean, et de son père le Pape Alexandre VI, pour mieux l’absoudre dans un face-à-face avec Gennaro, son fils.

    ce qu’ils en Disent>>>Si l’on part du principe que chaque pièce pour Hugo représente une expérience de pensée, Lucrèce Borgia questionne la position de la femme dans une société patriarcale. Si Lucrèce est monstrueuse, peut-être est-ce avant tout un effet de la monstruosité de ces hommes autour d’elle, de ses frères et de son père le pape, et lorsqu’elle aspire à une rédemption possible, elle est rattrapée par son nom, son histoire, par ce qu’elle représente dans la société. >Lucie BerelowitschLe théâtre est un point d’optique. Tout ce qui existe dans le monde, dans l’histoire, dans la vie, dans l’homme, tout doit et peut s’y réfléchir, mais sous la baguette magique de l’art. >Victor Hugo, préface de Cromwell, 1827

    ce qu’ils en pensent>>>Marina Hands qui interprète le rôle circule avec allégresse entre toutes les facettes de Dona Lucrezia. Au creux de ses solides épaules, l’actrice y ajoute une sorte d’étonnement juvénile d’aimer, comme une jeunesse retrouvée après une courte vie pavée de crimes et de sang. Elle insuffle au personnage la sauvagerie instinctive d’un animal capable de fondre sur sa proie et l’instant suivant de lui lécher le poil. Quel personnage ! Quelle actrice ! Autre personnage magnifique comme Hugo sait les façonner, Gubetta. Le mal est sa morale. Hugo sait nous faire aimer les monstres. L’acteur Thibault Lacroix prolonge le geste de l’auteur en inoculant à ce personnage, une sorte de jouissance dans le mal qui le pousse non sans un sourire de fielleuse ironie à mesurer avec une ficelle la corpulence de ceux qui vont y passer et ne le savent pas encore. La jeunesse des acteurs donne sa cohérence et son allant au spectacle et magnifie le travail de troupe dont il est le fruit. C’est beau de voir ce groupe uni jouer une pièce où toutes les unions sont piégées. Et des acteurs jeunes raconter la fin d’une époque. >Jean-Pierre Thibaudat, Rue89Une pièce faite d’émotions premières. Marina Hands est Lucèce Borgia, intense, tourmentée. D’une fragilité extrême, elle montre de façon troublante toute la beauté du monstre. >L’IndépendantMarina Hands extraordinaire bloc de violence et d’amour. La soirée file dans une atmosphère déjantée, justement enivrée de jeunesse, entre les murs d’un palais romantique envahi par la végétation, avec animaux empaillés et juke-box. >Odile Quirot, Le Nouvel Observateur

    Victor Hugo • Mise en scène Lucie Berelowitsch AvecGuillaumeBachelé,AntoineFerron,JonathanGenet,JulienGosselin,

    MarinaHands,ThibaultLacroix,RodolphePoulain,NinoRocher,ElieTriffault

    [distributionencours]•MusiqueSylvainJacques•LumièreSébastienMichaud

    ScénographieKristelleParé•CostumesCarolineTavernier•Conseil

    chorégraphique Nasser Martin Gousset • Dramaturgie et assistanat à la mise en scène Kevin Keiss

    ProductionCompagnieLes3sentiers,LesProducteursAssociésdeNormandie:LeTrident-Scènenationale

    deCherbourg-Octeville,LePréau-CDRdeBasse-Normandie,leThéâtredesDeuxRives-CDRdeHaute-

    Normandie,laComédiedeCaen-CDNdeNormandie,leCDRdeTours•Avecl’aideàlaproductiondramatique

    delaDRACBasse-Normandie,delaRégionBasse-NormandieetduConseilGénéraldelaManche•Avecle

    soutiendelaSPEDIDAMetdelaVilledeCherbourg-Octeville•AveclaparticipationartistiqueduJeune

    ThéâtreNationaletduThéâtreNationaldeBretagne

    poste 3

    salle Pierre Brasseurdurée 2 h.

    5.02>8.02

    l’histoire>>>Une romancière se rend à Vilan-en-Volène, invitée par le bibliothécaire pour présenter Le Pays des lassitudes. À son arrivée, elle n’a qu’une seule envie : fuir ce trou. Elle lit des extraits surprenants, fuit les questions de la journaliste. La tension dramatique monte, car la romancière cherche à se dérober ; mais la lecture des extraits secoue, intrigue, et derrière la fausse légèreté de ses réponses, ressort un impératif, écrire pour combler “l’insuffisance du réel“.

    ce qu’ils en pensent>>>Yasmina Reza réussit à créer à partir d’un thème microscopique – la place de l’écrivain dans la société, le rôle de la littérature face au réel – un western intime avec revirements d’alliances, balles sifflantes au-dessus de la tête, longues tensions dramatiques. Car la littérature, c’est violent, dérangeant, crispant. Comment vous racontez la partie évoque aussi la lutte entre la vie et la mort au cœur des êtres. >Marie-Laure Delorme, Le Journal du DimancheYasmina Reza réussit un bel exercice d’équilibre entre un dispositif complexe et une vraie spontanéité. Entre les séquences surprenantes et des situations universelles de tâtonnement. Entre les didascalies qui concentrent une grande part de l’intensité dramatique et des dialogues simples. Le ton, mélancolique, laisse de beaux espaces à chaque personnage. Des enjeux profonds naissent d’un sujet et d’une situation qui paraissent accessoires. >Nils C. Ahl, Le Monde des livresYasmina Reza balance son œuvre entre le limpide et le mystérieux. Un théâtre de la cruauté, où l’on torture sans une goutte de sang. Raffinement du supplice, en cette cérémonie gigogne, on ne cesse d’être envahi par le sentiment douceâtre que la situation est humaine et chaleureuse. >Christophe Barbier, L’Express

    l’histoire>>>L’arrivée d’une jeune colocataire chez Monsieur Henri, septuagénaire bougon et solitaire, va complètement bouleverser l’équilibre familial. Loin de tomber sous le charme, Henri va se servir de Constance pour créer un véritable chaos dont il était loin d’avoir prévu toutes les conséquences…

    ce qu’ils en pensent>>>On rit énormément. On est touché toujours. Tout sonne juste, vrai, tout étonne en même temps par l’efficacité de l’écriture et le plaisir que l’on a. >Armelle Héliot, Le FigaroMalicieux pétillement des dialogues. Justesse des interprètes adroitement dirigés par José Paul. Magnifique prestation de Roger Dumas, grande figure du théâtre et du cinéma, pour qui ce rôle de vieillard misanthrope est une apothéose. >Jacques Nerson, Le Nouvel ObservateurLa magie de cette pièce réside dans le fait que tout y fonctionne à merveille. Le texte sensible d’Ivan Calbérac est serti de répliques irrésistibles. >Danièle Attali, Le Journal du DimancheUn petit bijou ! L’auteur nous entraîne sur les chemins de la vie, avec ses blessures, ses peurs, ses doutes, ses joies. Nous découvrons une étude de mœurs finement ciselée et mise en scène avec une grande intelligence de cœur par José Paul. Bravo ! >Marie-Céline Nivière, PariscopeL’Étudiante et Monsieur Henri, un petit chef-d’œuvre. La géniale comédie d’Ivan Calbérac avec Claudia Dimier et Roger Dumas, formidablement dirigés par José Paul, divertit et émeut. >Nathalie Simon, Le Figaro

    Comment vous racontez la partie Texte et mise en scène Yasmina Reza Création•AvecZabouBreitman,MaruschkaDetmers,MichaLescot,André

    Marcon•ProductionCompagniedesPetitesHeures,ThéâtredeNamur,

    ThéâtreLiberté–Toulon,LesCélestins–ThéâtredeLyon[productionencours]•TextepubliéauxÉditions

    Flammarion

    L’Étudiante et Monsieur Henri Ivan Calbérac • Mise en scène José Paul AvecRogerDumas,ClaudiaDimier,SébastienCastro,LysianeMeis•Décor

    ÉdouardLaug•LumièreLaurentBéal•CostumesBrigitteFaur-Perdigou

    MusiqueLaurentAknin•AssistanteàlamiseenscèneEmmanuelleTachoires•ProductionThéâtredeParisen

    accordavecPascalLegrosProductions

    poste 3

    poste 3

    salle Pierre Brasseur

    salle Pierre Brasseurdurée 1 h.40

    7.05>11.05

    14.05>17.05

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    Lucrèce Borgia

    Lucrèce Borgia L’Étudiante et Monsieur Henri

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  • T N N S A I S O N 2 0 1 3 > 1 4 P A G E 1 1

    Trois Poètes libertaires Anna Le Journal d’Anne Frank Antigone

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    l’histoire>>>Serge est tombé amoureux d’une fille qu’il n’a vue qu’en photo. Il la cherche partout mais ignore qu’il la connaît déjà… Inspiré du film de Pierre Koralnik de 1967, la comédie musicale d’Emmanuel Daumas restitue l’ambiance des sixties dans son pêle-mêle créatif et redonne souffle aux inoubliables refrains de Serge Gainsbourg.

    ce qu’ils en Disent>>>Rester aussi joyeusement moderne que le film l’était. Anna est une œuvre emblématique de la fin des années 60. Donner un côté contemporain au son, tout en gardant l’esprit de Gainsbourg. Il faut aller loin dans le faux-semblant et le trompe l’œil. Plus vraiment capables de démêler le vrai du faux. En 2013, la conscience d’être englobé dans un monde virtuel est encore omniprésente. Une histoire d’amour-chassé-croisé, au sein d’un groupe d’acteurs-musiciens-plasticiens qui s’amusent à représenter une Anna contemporaine, en direct, pour nous. >Emmanuel Daumas

    l’histoire>>>Jean-Louis Trintignant est un fou de poésie. Pour faire partager sa passion, il a choisi trois poètes du XXe siècle, trois hommes épris de liberté, comme lui : Prévert, Vian et Desnos. Il les fait entendre, accompagné de Daniel Mille à l’accordéon et de Grégoire Korniluk au violoncelle.

    ce qu’ils en pensent>>>Les mots et la musique se répondent sur le ton de la confidence. Jean-Louis Trintignant dit les poèmes de ces âmes rétives que furent Jacques Prévert, Boris Vian, Robert Desnos. Il les a choisis. Il les sait par cœur et en distille les sucs avec une science si profonde de la musique, des soupirs, des silences qu’il est tel un instrumentiste, au côté de deux garçons magnifiques, Grégoire Korniluk au violoncelle, Daniel Mille, auteur de la partition délicate, à l’accordéon. C’est cruel souvent et vénéneux comme l’amour, la guerre, les disparitions. Poèmes connus et chers, œuvres rares. Un concert d’une perfection si grande qu’à la fin le public est debout, saluant les artistes, graves et reconnaissants. >Armelle Héliot, Le FigaroLa voix de Trintignant s’en prend avec bonheur aux lignes anarchistes et libertaires de la poésie de Desnos, Vian et Prévert. Une voix qui transporte, éblouit, émeut à force de sourires, de soupirs, de silences et de cruauté. >TéléramaDes poèmes de Prévert, Vian, Desnos, reliés entre eux par un inusable sens de la liberté. Beaucoup d’émotion dans le public. >La Provence

    l’histoire>>>Issue de l’union fatale d’Œdipe et de Jocaste, Antigone est aux prises avec son destin, en révolte contre l’ordre des hommes. Ses frères Étéocle et Polynice se sont entre-tués lors de la guerre des Sept Chefs. Leur oncle, Créon, devenu roi de Thèbes, organise des funérailles solennelles pour le premier et refuse que le corps du second soit enseveli. Bravant l’interdit, Antigone recouvre de terre le corps de Polynice. La mécanique tragique est en marche.

    ce qu’ils en Disent>>>On pourrait s’attendre, en lisant Antigone de Jean Anouilh, à une simple réécriture de la pièce de Sophocle, mais il n’en est rien. La force de la pièce est de rompre avec la tragédie antique, comme si l’auteur avait cherché à faire exploser le mythe, à le violenter. >Marc Paquien, propos recueillis par Laurent Codair et Chantal Hurault

    ce qu’ils en pensent>>>Une perfection de spectacle que cette production vive, fidèle, rigoureuse et inventive de la pièce de Jean Anouilh. Marc Paquien s’appuie sur une distribution magistrale avec notamment Françoise Gillard dans le rôle-titre. >Armelle Héliot, Le FigaroUne enfant aspirant à rester pure et à se garder des souillures de la compromission, telle est cette Antigone que Marc Paquien accompagne sur scène comme une petite sœur. >Catherine Robert, La TerrasseEn remettant au goût du jour le drame antique, Marc Paquien s’affranchit des polémiques relatives au contexte de sa création – en 1944, sous l’Occupation – et sert son caractère universel. Antigone résonne étrangement aujourd’hui, à une époque sans repère où la jeunesse hésite entre le parti des Indignés et celui des résignés. >Philippe Chevilley, Les Échos

    l’histoire>>>En 1945, Otto Frank, revenu des camps, attend tous les jours ses deux filles sur le quai de la gare d’Amsterdam. Lorsqu’on lui apprend qu’Anne et Margot ne reviendront pas, il ose ouvrir le journal intime de la cadette, Anne, et découvre avec stupeur qu’il ne connaissait pas vraiment sa fille. Le père dont la pièce adopte le point de vue apprend à connaître Anne au-delà de la mort.

    ce qu’ils en pensent>>>C’est cette victoire d’Anne Frank sur Hitler, de la vie sur la mort, qu’Éric-Emmanuel Schmitt et Steve Suissa ont formidablement su montrer. >Claire Lesegretain, La CroixPour exprimer tout cela, il fallait à la fois de l’intelligence, de la psychologie et une grande sensibilité. Toutes vertus que l’on reconnaîtra volontiers à Éric-Emmanuel Schmitt qui signe là une œuvre attachante et subtile. >André Lafargue, Aujourd’hui en FranceRoxane Durán est une Anne intrépide, impérieuse, souvent insolente, parfois cocasse, toujours émouvante. >Figaroscope

    Anna D’après le scénario du film Anna de Pierre Koralnik Dialogues Jean-Loup Dabadie Paroles et musique Serge Gainsbourg Adaptation et mise en scène Emmanuel Daumas AvecCéciledeFrance,GrégoireMonsaingeon,GaëlLeveugle,FlorencePelly,

    CrystalShepherd-Cross•Assistanteà lamiseenscèneManuellaMangalo•ChorégraphiePierreRigal,

    MélanieChartreux•ScénographieSaskiaLouwaard,KatrijnBaeten•LumièreBrunoMarsol•CostumesAlexia

    Crisp-Jones•VidéoRomainTanguy•GraphismesetimagesaniméesMrzyk&Moriceau(avecMathematic)

    Collaboration artistique Olivier Marty, Géraldine de Margerie • Composition musicale, arrangements,

    orchestrations et musiques additionnelles Guillaume Siron, Bruno Ralle • Direction musicale et clavier

    PhilippeGouadin•GuitareBenoîtChanez•BasseDayanKorolic•BatterieJacquesToinard•Réalisation

    studioBalooproductions•ÉditionsmusicalesWarner/ChappellMusicFrance,MelodyNelsonPublishing

    ProductionJean-MarcGhanassia[C.P.M.],ThéâtreduRond-Point-Paris,LesNuitsdeFourvière-Lyon,

    Anthéa-AntipolisThéâtred’Antibes,ThéâtredeNamur-CentreDramatique,ThéâtredeLiège,LeManège-

    Mons,PBACharleroi,GrandThéâtred’Aix-en-Provence,LaFermeduBuisson-Noisiel

    Trois Poètes libertaires du XXe siècle Boris Vian, Jacques Prévert, Robert Desnos Mise en scène Gabor Rassov AvecJean-LouisTrintignant,DanielMille[accordéon],GrégoireKorniluk

    [violoncelle]•LumièresOrazioTrotta•ProductionScèneIndépendanteContemporaine(SIC)

    Antigone Jean Anouilh • Mise en scène Marc Paquien AvecVéroniqueVella,BrunoRaffaelli,FrançoiseGillard,ClotildedeBayser,

    BenjaminJungers,StéphaneVarupenne,NâzimBoudjenah,MarionMalenfant,

    et les élèves-comédiens de la Comédie-Française Laurent Cogez, Carine

    Goron,MaximeTaffanel•CollaborationartistiqueDianeScott•DécorGérard

    Didier•CostumesClaireRisterucci•LumièreDominiqueBruguière•SonXavierJacquot•MaquillagesCécile

    Kretschmar•AssistanteàlamiseenscèneLydieSelebran•ProductionLaComédie-Française

    Le Journal d’Anne Frank Éric-Emmanuel Schmitt, d’après Le Journal d’Anne Frank Mise en scène Steve Suissa AvecFrancisHuster,GaïaWeiss,RoxaneDurán,OdileCohen,KatiaMiran,

    CharlotteKady,YannBabiléeKeogh,BertrandUsclat,YannGoven•AssistanteàlamiseenscèneCéline

    Billès-Izac•DécorsStéphanieJarre•SonAlexandreLessertisseur•CostumesSylviePensa•Lumière

    JérômeAlmeras•ProductionThéâtreRiveGauche-ParisenaccordavecJean-ClaudeLande,JeanMartinez

    etFrédéricFranck

    poste 3poste 3

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    salle Jacques Audibertisalle Jacques Audiberti

    salle Jacques Audibertidurée 1 h.45

    salle Jacques Audibertidurée 1 h.45

    14.11>17.11

    1.10>2.10

    4.04>5.04

    14.12>15.12

    Anthéa - Antipolis Théâtre d’Antibes • 260 Avenue Jules Grec • Antibes • T 04 83 76 13 00 • www.anthea-antibes.fr

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    Un Métier idéal Souvenirs d’un gratteur de têtes Belle du Seigneur [Extraits]

    l’histoire>>>Récit littéraire et cocasse de la vie et des rencontres de Bernard Pivot.

    ce qu’ils en Disent>>>Pendant vingt-huit ans, chaque vendredi soir, comme le forain de mon adolescence, gratteur de têtes dans le train fantôme, j’ai gratté la tête de millions de téléspectateurs. Pour activer leur sang, stimuler leurs neurones. Pour leur donner envie de lire. En même temps, en direct, j’excitais

    l’histoire>>>Le récit de la passion de Solal, juif, haut responsable à la Société des Nations, séducteur, ironique et grand prince et d’Ariane d’Auble, jeune aristocrate protestante, candide et fantasque, épouse d’Adrien Deume, petit bourgeois étriqué et ambitieux. Leur passion flamboyante va peu à peu se désagréger et condamner les amants.

    ce qu’ils en Disent>>>Nous avions envie d’un spectacle de l’intime. Un peu à la manière de Sexe, mensonges et vidéo de Steven Soderbergh, au cinéma. Nous voulions inviter le spectateur à partager les confidences d’une femme.Notre héroïne est Ariane d’Auble, le double féminin d’Albert Cohen, la Belle du Seigneur.

    l’histoire>>>Dans la communauté rurale où il exerce en Angleterre, John Sassall, médecin, soigne les estropiés, les mourants et les solitaires. Il distribue les remèdes, récolte les confidences. Il est une mémoire vivante. Deux mois durant, John Berger, écrivain, et Jean Mohr, photographe, l’ont suivi dans le moindre de ses déplacements, croisant leurs propres observations et les approches de ce docteur hors du commun.

    ce qu’ils en Disent>>>Un Métier idéal est une œuvre hybride qui emprunte à des styles d’écritures très différents, une œuvre impossible à classer dans un seul genre où la réflexion politique et esthétique prend souvent le relais de la narration. Tournant autour de son sujet, à la façon d’un peintre autour de son modèle ou d’un acteur autour de son “personnage“, John Berger s’emploie à faire apparaître la personnalité

    complexe et originale de John Sassall. On peut lire Un Métier idéal comme un roman d’apprentissage : cet appel vers l’aventure qui anime Sassall à ses débuts avec pour viatique les romans de Joseph Conrad. Il est un moment où le livre se transforme en une invitation au voyage. Un voyage poétique et philosophique qui prend la forme d’une quête. Une traversée au cours de laquelle nous entendons des voix, parfois proches, parfois lointaines et des histoires tantôt simples et tantôt extravagantes.Ces voix et ces histoires que nous entendons, nous les reconnaissons comme celles des patients, qui comme dans une tragédie antique, forment le chœur du récit. Et peu à peu, par la grâce d’un sentiment d’empathie et d’intimité, nous nous imaginons dans le rôle du médecin et dans celui du patient, tour à tour, comme si dans cet étrange voyage, les frontières disparaissaient. Comme si les rôles s’inversaient.Berger est souvent tenté de comparer Sassall à un acteur, à celui qui joue un rôle, celui qui compose, non pas pour mentir, mais pour entrer plus intimement en contact avec ses patients, avec ceux qu’il doit soigner ou soulager. Ce que je reconnais chez John Sassall, c’est une façon d’être au monde ; toujours en léger décalage, à une légère distance, de lui-même et de l’autre, dans un imperceptible déplacement qui ne traduit pas, comme on pourrait le penser, une forme d’indifférence, mais une blessure secrète. Alors, il faut… jouer pour s’adapter, jouer pour être accepté, jouer pour plaire, jouer pour survivre, jouer pour toucher, jouer pour respirer, jouer pour se souvenir, jouer pour faire revenir, jouer pour brûler… Ce “jeu“ ne se construit pas sur le désir d’être un autre mais au contraire sur la peur de ne jamais pouvoir être soi-même, de se trouver indéfiniment séparé de soi-même.On aimerait que le spectacle à venir s’essaye à un toucher délicat, à une certaine distance, qu’il invente un certain art du tact. Comme celui que je ressens dans l’écriture de Berger, comme celui que je reconnais dans la mélancolie de Sassall. >Nicolas Bouchaud - Mars 2013

    la matière grise des écrivains afin qu’ils nous livrent le meilleur de leur intelligence et de leur sensibilité. Enfin, après avoir lu tous les livres, et sans pour autant considérer que la chair est triste, je me grattais la tête, non de perplexité, mais de curiosité, de passion et de plaisir. >Bernard PivotComme la Tour Eiffel, la moutarde de Dijon ou l’espadrille de Bayonne, nous connaissons parfaitement Bernard Pivot. Son goût pour le vin, le football, sa curiosité, sa douce impertinence, son œil malicieux, la clarté de ses questions et aujourd’hui ses livres savoureux, nous savons tout. Tout, vraiment ? Non. Quand, par je ne sais quelle compassion à mon endroit, il finit par avoir pitié de mon obstination à lui demander de monter sur une des scènes du Théâtre du Rond-Point pour lire ses textes et qu’il accepta de le faire, je découvris avec enchantement que Bernard Pivot était plus que Bernard Pivot. L’homme célèbre disparaissait soudain sur scène pour laisser place à un gratteur de têtes tout nu dans ses écrits portés par une voix émouvante et spirituelle qui vous file droit au cœur. Merci Bernard. >Jean-Michel Ribes - Avril 2012

    S’approcher de ce monument de la littérature française, c’est osé, ça peut faire peur.Elle est une star, une Joconde à sa façon, une madone de l’amour, “cette porte d’accès à l’Absolu“.Nous voulions faire partager des moments privilégiés avec “Elle“, surprendre ces confidences – séances de “racontages“ dans sa baignoire, capter le mouvement de sa pensée, entre soleil et ténèbres.Le spectateur et l’actrice sont très proches dans cette salle de bains-purgatoire, parfois à moins d’un mètre, ils pourraient presque se toucher.Elle se raconte, raconte la flamboyante histoire de sa vie, l’enfance, le mari, le Seigneur, l’amour et la mort.Elle navigue entre ces deux mondes : c’est sa “manie de solitude“ ; comme elle sait naviguer entre vie réelle et vie rêvée. >L’équipe artistique

    ce qu’ils en pensent>>>Roxane Borgna, somptueuse, imprévisible et follement drôle Ariane de Belle du Seigneur d’Albert Cohen. >Martine Silber, Le MondeLa façon dont la comédienne Roxane Borgna et les metteurs en scène Jean-Claude Fall et Renaud-Marie Leblanc s’emparent de Belle du Seigneur est un choc sidérant : l’actrice joue les monologues dans la baignoire, pudiquement voilée, mais impudiquement déchaînée, tant elle fait passer, en moins d’une heure, toutes les fureurs et les songeries du désir. Roxane Borgna sait être le feu et la cendre, la conscience et l’innocence. Les tripes et la grâce en même temps. >Gilles Costaz, PolitisInspirée et enchantée par Belle du Seigneur d’Albert Cohen, la comédienne Roxane Borgna dessine une Ariane au Bain magnifiquement incarnée. Enthousiaste, elle communique au public une force d’âme et un élan vital incontournables. >Véronique Hotte, La Terrasse

    Souvenirs d’un gratteur de têtes Textes et interprétation Bernard Pivot RegardartistiqueetrégiegénéraleJean-PaulBazziconi•ProductionSea

    Art/Jean-LucGrandrie

    Belle du Seigneur [Extraits] Albert Cohen Mise en scène Jean-Claude Fall et Renaud-Marie Leblanc AvecRoxaneBorgna•CollaborationàlascénographieGérardDidier

    Décor,costume,lumière,sonÉquipetechniqueduThéâtredesTreizeVents-Montpellier•ProductionLa

    Manufacture–CompagnieJean-ClaudeFall,CompagnieDidascalies&Co•TextepubliéauxÉditionsGallimard

    Un Métier idéal D’après John Berger et Jean Mohr Traduction Michel Lederer Adaptation Nicolas Bouchaud, Éric Didry et Véronique Timsit Mise en scène Éric Didry Création•AvecNicolasBouchaud•CollaborationartistiqueVéronique

    Timsit•LumièrePhilippeBerthomé•ScénographieÉliseCapdenat•SonManuelCoursin•Production

    ThéâtreduRond-Point/LeRond-Pointdestournées,Festivald’AutomneàParis,LaComédiedeClermont-

    Ferrand–Scènenationale,CieItalienneavecOrchestre•TextepubliéauxÉditionsdel’Olivier

    poste 4

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    salle Michel Simondurée 1 h.20

    salle Michel Simondurée 50 mn

    salle Michel Simon

    4.12>7.12

    10.12>13.12

    14.11>16.11

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  • Mon Traître Oreste Avant que j’oublie

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    T N N S A I S O N 2 0 1 3 > 1 4 P A G E 1 3

    l’histoire>>>Quelques jours après l’assassinat de leur mère, Électre et son frère Oreste attendent le jugement de la cité. Oreste, harcelé par la culpabilité d’un matricide pourtant ordonné par Apollon, décide néanmoins d’accepter sa responsabilité. Coupable idéal, autant bourreau que victime, il souhaite que justice soit rendue à son égard ainsi qu’à l’égard de ceux qui sont à l’origine de son malheur : sa sœur Électre, le couple maudit Ménélas et Hélène, et les citoyens eux-mêmes qui refusent de prendre leur part de responsabilité dans le meurtre de Clytemnestre découlant pourtant de la Guerre de Troie. Soutenu par le fidèle Pylade, qui le pousse à la vengeance, Oreste doit se résoudre à porter seul la responsabilité des crimes commis ou, à défaut d’un soutien divin, à venger son sort par le sang.

    ce qu’ils en Disent>>>Oscillant sans cesse entre tragédie sanglante et comédie satirique, nous avons choisi d’adapter le texte original d’Euripide en privilégiant la dimension tragique de la pièce. Oreste ressemble à une parodie de justice où tous les accusés rejetteraient leur faute sur les épaules d’un bouc émissaire. Au regard de figures familiales, politiques et religieuses, nous assistons à un procès de l’humanité où le coupable désigné tenterait, à quelques heures de mourir, de montrer que les crimes sont davantage les conséquences d’une société qui pousse à les commettre que l’apanage d’un seul homme qualifié de délinquant. En appelant aux dernières lueurs de l’humanité qui sommeille en nous, Oreste espère un sursaut, une prise de conscience de l’homme qui entrerait enfin en résistance face à sa lâcheté primaire. À défaut, la voie de l’extinction de la race des hommes s’ouvrirait comme un chaos duquel personne ne pourrait réchapper. Mais la punition ultime n’est peut-être pas celle que tout le monde attend. >Cyril Cotinaut

    l’histoire>>>Vanessa Van Durme nous avait donné une leçon de vie en se dévoilant, sans pudeur et avec beaucoup d’humour, lors de son premier opus Regarde maman, je danse [TNN 2007]. Elle vient de confier la mise en scène de son dernier texte, une écriture poignante sur la maladie d’Alzheimer, à Richard Brunel, metteur en scène et directeur de la Comédie de Valence.

    ce qu’ils en Disent>>>Ces yeux ne regardent plus, ils sont dans le vague. Elle ne marche plus, elle se traîne, pas à pas. Elle ne rit plus, mais ne connaît pas le chagrin non plus.Deux choses qu’elle a probablement oubliées comme tant d’autres choses. Cette ombre est ma mère. Petit à petit, la vie l’abandonne.Jour après jour, heure après heure, une main douce et invisibl