2009 Une année déterminante pour la réorganisation et le pilotage renforcé de la recherche...

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2009 Une année déterminante pour la réorganisation et le pilotage renforcé de la recherche publique en biologie.

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2009

Une année déterminante pour la réorganisation et le pilotage renforcé de la recherche publique en biologie.

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Le 26 octobre 2009, N. Sarkozy a reçu le Conseil Stratégique des Industries de Santé

Ils revendiquent leur rôle de lobby puissant :« Selon les membres du G5 qui regroupe Sanofi-Aventis, Pierre Fabre, Servier, Ipsen et le Laboratoire de fractionnement des biotechnologiques (LFB), la prochaine réunion du CSIS du 26 octobre marquera une

étape clé dans la reconnaissance des Industries de la Santé comme secteur stratégique. »*

Donnent des conseils sur l’utilisation précise du Grand EmpruntConcernant le Grand Emprunt, le G5 propose un financement des Instituts hospitalo-universitaires d’excellence qui accueilleront des équipes de Recherche françaises de rang international et qui seront orientés vers des priorités stratégiques thérapeutiques nationales : les cancers, les maladies

neurodégénératives et les maladies auto-immunes.

Et demandent des réductions d’impôtNous proposons que tout ou partie de ces taxes [la taxation spécifique de l’industrie pharmaceutique] soient supprimées pour les entreprises qui s’engagent à consacrer des montants équivalents au financement de projets de recherche en France.

Au même moment, Sanofi s’apprête à licencier 1200 scientifiques, tandis que ses profits croissent actuellement de ~20% par an, et que Sanofi touche plusieurs dizaines de millions au titre du Crédit Impôt Recherche.

* Citations trouvées sur le site : http://www.mypharma-editions.com

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A quoi sert l’enseignement supérieur ?"Vous aurez besoin de (…) former ceux qui depuis des années, ont mis leur talent au service de vos entreprises. Et notre enseignement supérieur, sera au rendez-vous, j’en prends l’engagement devant vous. » 

Mutualiser les risques, privatiser les profits :"De plus en plus, les médicaments innovants que vous développerez et produirez, auront été découverts par d’autres. Réussir ce transfert du capital intellectuel de nos scientifiques vers vos entreprises, c’est tout l’enjeu… » 

Pourquoi les universités doivent-elles être autonomes ?"nous avons donné l’autonomie et les moyens à nos universités pour qu’elles puissent enfin être libres de nouer des partenariats, d’imaginer de nouveaux cursus et vous accompagner dans cette révolution qu’est l’innovation ouverte.« 

Le Crédit Impôt Recherche doit bénéficier aux Big Pharma"nous avons triplé le montant du crédit impôt recherche. (…) Le CIR atteint même 60% de vos dépenses de R&D lorsque celles-ci sont faites dans le cadre d’un partenariat avec un laboratoire public. Concrètement, vous investissez 100 euros, le fisc français vous en rembourse 60."

Voilà ce que Valérie Pécresse a déclaré aux industriels du G5 (big pharma)*

* Propos tenus à l’Elysée le 26 octobre 2009. Voir le site du Ministère de la R et de l’ES

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Valérie Pécresse se réjouit de ce que le site de l’ANR donne la possibilité à des industriels de lancer des appels d’offre vers la recherche publique

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Projet de 3 mois !!

Publication entravée

Financement à négocier

Propriété industrielle à définir…

Sur le site de l’ANR

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Offrir aux Big Pharma l’utilisation des labos publics, Pécresse et l’ANR approuvent… et Syrota aussi

La Tribune, 15 nov 2009

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Pour opérer ces changements, il faut un patron à la tête de la recherche en biologie

André Syrota sera à la fois le PDG de l’INSERM et il gouvernera l’Alliance

On nous avait fait croire que l’Alliance serait une simple structure de coordination. Fini de jouer.A. Syrota : « L’Alliance doit être l’agence de programmation de la recherche biomédicale (…) « le système a maintenant gagné en visibilité : l’Alliance prépare la programmation de la recherche, l’ANR la met en oeuvre ». Qu’en pense la direction de l’ANR ???

Le CNRS, le CEA (biologie) et l’INSERM, partenaires à égalité ? Naïveté!Pour A Syrota « le plan stratégique s’imposera à l’Institut National des Sciences Biologiques (INSB) du CNRS et il l’espère au-delà, notamment à la Chimie »

Les partenariats avec les industriels sont totalement désintéressés. A. Syrota : « L’industrie veut simplement accroître ses connaissances » Ben voyons… 

Citations extraites du Compte rendu de la réunion syndicats Direction de l’Inserm du 3 novembre 2009

L'Alliance doit aller vite vers une gouvernance opérationnelle intégrée. C'est une condition du succès de tous nos partenariats industriels donc de la valorisation de notre recherche et de notre croissance. Nous n'attendrons pas, nous ne céderons pas parce que c'est l'intérêt de la France!

Le 26 octobre 2009, N. Sarkozy souligne le lien entre l’Alliance Nationale pour les Sciences du Vivant et de la Santé (Aviesan) et industries :

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La mise à disposition des labos publics, pour l’industrie, se fera mieux si les labos publics ont des difficultés financières.

Ces difficultés sont organisées, préparées, et … justifiées.

L’évaluation en série par l’AERES et l’Alliance va permettre de fermer un % important d’équipes dans les laboratoires (> 20% à l’Institut Cochin).

Ceci justifiera « objectivement » une réduction de la dotation de base de ces laboratoires.

Pour ces évaluations, le sentiment de responsabilité des comités d’évaluation AERES ou des commissions CNRS ou INSERM était fortement dilué : les décisions importantes étaient prises par d’autres (direction de l’AERES, directeurs des ITMO et CA de l’INSERM).

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Individualisme et rupture des solidarités

Les universités autonomes seront amenées à négocier avec des industriels pour définir leurs programmes pédagogiques, et trouver des moyens financiers supplémentaires.

Les universités autonomes pourront et devront augmenter les droits d’inscription universitaires. Cette source d’inégalités, n’est correctement compensée, dans les faits, par aucun système de bourse ou de prêt.

Les équipes autonomes feront la course aux financements. Les fonctionnements collectifs (laboratoires) seront mis à mal si aucune résistance déterminée et lucide ne s’y oppose.

Les gagnants auront le profil de chercheurs-entrepreneurs faisant travailler une armée de précaires. Ces nouveaux mandarins se sont réjouis de ce que l‘ANR a hâté la perte de pouvoir des anciens mandarins, et permis d’accélérer leur remplacement.

Les perdants seront les jeunes chercheurs qui empileront les CDD, plus particulièrement les femmes, les ingénieurs et techniciens sans perspective d’embauche stable.*

Ce « chacun pour soi » permettra d’orienter progressivement la science là où les décideurs/financeurs le décideront.

Au niveau des rémunérations individuelles, la rupture des solidarités risque aussi de frapper…

* Plus de détails dans les résultats à venir de l’enquête sur la précarité, plus de 4000 réponses. : www.precarite-esr.org)

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salaire annuel moyen brut des enseignants à plein temps en équivalent dollars US convertis sur la base des parités de pouvoir d'achat (ne cherchez pas votre salaire en euros là-dedans)*

* Source : blog de Sylvestre Huet, http://sciences.blogs.liberation.fr/, 30 nov 2009

La politique de primes individuelle vise à calmer, individuellement, des revendications collectives justifiées de revalorisation des carrières.

A défaut des chiffres pour les métiers de la recherche, chiffres pour l’enseignement primaire et secondaire

82%

100% 100% 100%

141% 137%

84%

143%

82%

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Le mode d’organisation de la recherche – et particulièrement en biologie – est en train de changer radicalement.

Les conséquences en seront majeures : qui fera les grands choix ? quel espace de liberté restera-t-il aux scientifiques ? Quelles perspectives pour les jeunes ?

A chacun de choisir s’il veut accompagner / contribuer à / profiter de ce changement … ou s’il souhaite y résister activement.

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Ce qu’ensemble, on peut demander : 300 euros, 3000 postes, 150 heures.

300 € : Au lieu d’accepter l’idée d’une PES (prime d’excellence scientifique) pour un petit nombre, demandons une augmentation mensuelle de 300 € pour tous. Refusons de participer aux instances qui distribueront la PES.

3000 postes :Réclamons un plan pluriannuel de recrutement pour la création de 3000 postes supplémentaires par an pendant 5 ans. De telles créations doivent concerner toutes les catégories professionnelles, et seront importantes non seulement pour les nouveaux recrutés, mais aussi pour augmenter les possibilités de promotion.

150 heures :Pour les enseignants-chercheurs, le service horaire de 192 heures est trop élevé, et ne permet pas de se consacrer à la recherche dans de bonnes conditions. Ce n'est pas la création de quelques chaires d'excellence qui peut résoudre la question de la surcharge de travail des enseignants chercheurs. Nous devons obtenir une réduction progressive de ce nombre d’heures pour atteindre, d’ici 5 ans, 150 h par an.