20 ans de succès entrepreneurial en France

38
20 ans de succès entrepreneurial en France Etude réalisée par Ernst & Young, en collaboration avec la Chaire Entrepreneuriat ESCP Europe, à l’occasion du 20 e Prix de l’Entrepreneur de l’Année Octobre 2012

Transcript of 20 ans de succès entrepreneurial en France

Page 1: 20 ans de succès entrepreneurial en France

20 ans de succès entrepreneurial en France

Etude réalisée par Ernst & Young, en collaboration avec la Chaire Entrepreneuriat ESCP Europe, à l’occasion du 20e Prix de l’Entrepreneur de l’Année

Octobre 2012

Page 2: 20 ans de succès entrepreneurial en France

Editorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

Le Prix de l’Entrepreneur de l’Année . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

20 ans de création . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

20 ans de fi nancement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

20 ans d’international . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

D'hier à aujourd'hui... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

20 ans de lauréats du Prix de l'Entrepreneur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

Sommaire

Page 3: 20 ans de succès entrepreneurial en France

1

Parler d’Ernst & Young et des entrepreneurs, c’est raconter l’histoire d’une relation privilégiée de longue date.

En France et partout dans le monde, notre cabinet accompagne au quotidien les plus dynamiques et les plus ambitieux d’entre eux, afi n de les aider à devenir les leaders de demain.

Dans le cadre de notre programme mondial du Prix de l’Entrepreneur de l’Année, nous avons l’occasion de rencontrer et d’échanger avec des femmes et des hommes à l’origine des entreprises les plus innovantes et performantes du monde.

Alors qu’en France, Ernst & Young célèbre les 20 ans du Prix de l’Entrepreneur de l’Année, nous avons souhaité revenir sur 20 ans d’entrepreneuriat, vus au travers de ces parcours d’exception. Ce Prix est une fenêtre ouverte sur un entrepreneuriat rentable et innovant, source de croissance et d’emplois, conquérant et ouvert à l’international. Depuis 1993, nous avons pu observer l’évolution des entreprises candidates, le profi l des entrepreneurs et leurs moyens de fi nancement. C’est de cette observation assidue que nous pouvons aujourd’hui tirer des enseignements pour l’ensemble de la sphère entrepreneuriale française.

Dans un environnement économique globalisé, où innovation et fl exibilité sont des facteurs clés de réussite, jamais le rôle des entrepreneurs n’a été aussi important et jamais, ils n'ont dû faire preuve d'autant de résilience. Et pourtant, ces dirigeants de PME ou d’ETI sont le "sang neuf" de notre économie. Créateurs, repreneurs ou héritiers, ils innovent, stimulent l’activité, créent des emplois et contribuent largement à la croissance et la prospérité de nos territoires et au-delà de nos frontières. Néanmoins, dans notre pays, quelle que soit l’époque, la situation économique ou la tendance politique, les entrepreneurs et l’esprit d’entreprise restent trop peu valorisés. Les ETI familiales en particulier, maillon essentiel de notre tissu économique, doivent impérativement être préservées face à un environnement réglementaire et fi scal toujours plus contraignant.

Plus que jamais, nous avons le devoir d’écouter les entrepreneurs et de comprendre ce qu’ils étaient hier, ce qu’ils sont aujourd’hui afi n de les aider à grandir pour qu'ils puissent continuer à jouer pleinement leur rôle demain.

Mettre à l’honneur l’esprit entrepreneurial, c’est aussi mettre à l'honneur l'audace, le courage, l'innovation et l'envie qui caractérisent ces femmes et ces hommes qui sont le moteur de notre économie.

Bonne lecture.

Jean-Pierre Letartre Président d’Ernst & Young en France

Editorial

Page 4: 20 ans de succès entrepreneurial en France

20 ans de succès entrepreneurial en France2

Page 5: 20 ans de succès entrepreneurial en France

3

20 ans de succès entrepreneurial en France

Le Prix de l’Entrepreneur de l’AnnéeLe Prix de l’Entrepreneur de l’Année est la plus prestigieuse des récompenses décernées aux entrepreneurs dans le monde. Créé en 1986 par Ernst & Young aux Etats-Unis, le programme s’étend aujourd’hui à plus de 140 villes dans 58 pays et récompense chaque année plus de 900 entrepreneurs exceptionnels.

Décerné en France depuis 20 ans, ce Prix a récompensé plus de 500 entrepreneurs, qui nous prouvent qu’il est toujours possible de croître, d’innover et de créer de la valeur et des emplois, y compris lorsque le contexte économique est diffi cile. Ces femmes et ces hommes nourrissent la confi ance et l’envie d’entreprendre.

Depuis vingt ans, nous récompensons les champions nationaux de l’esprit d’entreprendre mais aussi ceux qui sont les fers de lance de l’économie au niveau régional. Car la croissance et la compétitivité de notre pays dans son ensemble s’appuient sur celles des entrepreneurs de chaque région : Est, Ile-de-France, Méditerranée, Nord, Ouest, Rhône-Alpes, Sud-Ouest.

De ces lauréats régionaux émerge celui qui, tout comme ses pairs venus des quatre coins du monde, porte ses couleurs nationales au World Entrepreneur of the Year. Des régions à la mondialisation, la boucle est bouclée : l’Entrepreneur de l’Année incarne l’économie en action.

Qui sont les gagnants du Prix de l’Entrepreneur ? Les gagnants sont ceux qui savent démontrer aux jurys, composés d’entrepreneurs et de membres du réseau entrepreneurial français, les plus grandes qualités et ce, dans un vaste ensemble de domaines :

• Personnalité et leadership, caractère visionnaire ;

• Capacité à gérer la croissance interne/externe, dimension internationale et innovation ;

• Originalité du positionnement de l'entreprise et qualité du modèle économique ;

• Dimension sociale et sociétale de l'entrepreneur et gestion de la relation sociale dans son entreprise ;

• Performances économiques et pérennité de l'entreprise.

Qui sont les participants au Prix de l’Entrepreneur ? Pour être élu Entrepreneur de l’Année, il faut au préalable que l’entreprise candidate fi gure au Top 100 des entreprises les plus dynamiques et performantes de France. Etabli et publié chaque année par le magazine L’Entreprise, ce classement recense les entreprises qui conjuguent avec brio croissance et rentabilité.

Le candidat doit être dirigeant depuis au moins trois ans d’une entreprise :

• dont le capital n’est pas détenu à plus de 50% par un groupe,

• dont il est actionnaire à hauteur de 10% minimum (directement ou indirectement),

• qui affi che une croissance cumulée sur les quatre derniers exercices :

� d’au moins 20% pour un chiffre d’affaires compris entre 10 et 100 millions d’euros,

� d’au moins 15% pour un chiffre d’affaires supérieur à 100 millions d’euros,

• dont la rentabilité est d’au moins 3% (résultat courant avant impôt) sur le dernier exercice.

Afi n de s’ouvrir aux champions de demain, le Prix intègre également des critères spécifi ques pour les "Entreprises d’avenir" : exister depuis huit ans maximum ; avoir réalisé un chiffre d’affaires d’au moins 1 million d’euros sur le dernier exercice, ou une levée de fonds du même montant depuis la création de l’entreprise ; être dirigeant actionnaire à hauteur de 10% minimum.

Page 6: 20 ans de succès entrepreneurial en France

20 ans de succès entrepreneurial en France4

SynthèseA l'occasion des 20 ans du Prix de l’Entrepreneur de l’Année, cette étude entend tracer les grandes évolutions de l’entrepreneuriat français au travers de ces vingt dernières années. Ces entrepreneurs ont-ils tous le même profi l, partagent-ils des qualités et des valeurs communes ? Les entreprises candidates ont-elles profondément évolué en vingt ans en termes de taille, de fi nancement, de stratégie… ?

Pour répondre à ces questions, nous avons exploité les données relatives aux 1 700 entreprises candidates au Prix de l’Entrepreneur de l’Année en France entre 1993 et 2011. Une enquête a été également conduite, en partenariat avec la Chaire Entrepreneuriat ESCP Europe, auprès des entrepreneurs candidats à ce prix (voir méthodologie complète en page 32). L’étude s’est naturellement enrichie de notre observation assidue du monde des entrepreneurs, en France et dans le monde, ainsi que des points de vue d'experts qui sont venus apporter leur éclairage.

Page 7: 20 ans de succès entrepreneurial en France

5

1

2

3

4

5

5 points clés

De plus en plus de créateurs, moins d’héritiers ?

Des entrepreneurs qui se lancent plus jeunes

La taille des entreprises de croissance a sensiblement augmenté

Le fi nancement reste un défi majeur, de la création au développement

Si l’international est au cœur de la stratégie dès la création de l’entreprise, de nombreux entrepreneurs tirent encore la majorité de leurs revenus du marché domestique

En moyenne sur ces vingt dernières années, la grande majorité des candidats (64%) est composée d’entrepreneurs ayant créé leur propre entreprise. Aujourd'hui les héritiers ne représentent plus que 4% des candidats (vs. 17% en 1993). En termes d’évolution depuis 1993, la part des créateurs est en augmentation, ils sont 85% en 2011, contre 66% en 1993.

Les candidats au Prix de l’Entrepreneur démarrent leur aventure entrepreneuriale de plus en plus tôt. En 2011, ils étaient plus d’un candidat sur deux à avoir créé ou repris leur entreprise avant l’âge de 35 ans. Ils n’étaient que 2% dans ce cas en 2002.

Les entreprises candidates au Prix de l’Entrepreneur sont bien plus grandes aujourd’hui qu’elles ne l’étaient il y a 20 ans : de quelque 200 employés, leur effectif moyen est passé à 640. Les candidats du Prix de 2011 ont affi ché une croissance moyenne de leurs effectifs de 70% sur les trois dernières années. Cela représente au total plus de 39 000 emplois créés sur trois ans, un chiffre non négligeable compte tenu de la conjoncture.

Dans les premières étapes de la création ou de la reprise, les entrepreneurs fi nancent largement leur société par autofi nancement : 73% des entrepreneurs interrogés y ont eu recours. Le fi nancement via des business angels et autres investisseurs externes ne concerne que 19% des entrepreneurs interrogés. Cette tendance se vérifi e à toutes les étapes du développement : pour 68% des entrepreneurs interrogés, l’autofi nancement reste le mode privilégié pour assurer la croissance de leur société.

Malgré une volonté forte et précoce des entrepreneurs de se développer à l’international, le marché français représente encore plus de trois quarts des revenus pour plus de 60% des entrepreneurs interrogés. Le niveau de l’activité réalisée à l’international est resté relativement stable depuis 20 ans.

Page 8: 20 ans de succès entrepreneurial en France

20 ansde création

20 ans de succès entrepreneurial en France6

Page 9: 20 ans de succès entrepreneurial en France

Des entrepreneurs pluriels, un profi l singulier ?

7

S’il n’existe pas de "gène de l’entrepreneur", il ne fait aucun doute que les moteurs de l’entrepreneuriat se trouvent dans des caractéristiques communes : un goût prononcé pour l’indépendance, la volonté de saisir les opportunités et d’affronter de nouveaux défi s.

Près de deux tiers des entrepreneurs sont des créateursDepuis 1993, année de création du Prix de l’Entrepreneur en France, la grande majorité des candidats (64%) est composée d’entrepreneurs ayant créé leur propre entreprise. Les héritiers ne représentent que 17% des candidats, et les repreneurs 19%.

Sur l’ensemble de la période analysée, les créateurs ont toujours été largement majoritaires. Mais leur part progresse signifi cativement depuis 2007, tandis que celle des repreneurs et des héritiers est en baisse.

64%

19%

Héritier

Repreneur

Créateur

17%

1993 2000 2007 2011

17% 17% 21% 18%

61%

21% 16%4%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

66% 63%

12%

85%CréateurHéritierRepreneur

Statut des entrepreneurs (moyenne 1993-2011)

Statut des entrepreneurs (évolution 1993-2011)

Source : base de données Ernst & Young – Candidats au Prix de l’Entrepreneur de 1993 à 20111700 entreprises

Page 10: 20 ans de succès entrepreneurial en France

Pourquoi entreprendre ?Motivations et moteurs La création d’entreprise est principalement portée par le goût d’entreprendre et la volonté de s’épanouir (raisons citées par84% des entrepreneurs interrogés). Le désir d’affronter de nouveaux défi s et la recherche d’indépendance sont aussides motivations majeures.

Les motivations fi nancières sont moindres puisque la perspective d’augmenter leurs revenus n’est citée quepar 15% des entrepreneurs.

1 Inné ou acquis, l’ADN de l’entrepreneur décodé, Ernst & Young, 2011

20 ans de succès entrepreneurial en France8

Des entrepreneurs qui concrétisent leur projet de plus en plus jeunes En 20 ans, on constate que les candidats démarrent leur aventure entrepreneuriale de plus en plus tôt. En 2011, ils étaient plus d’un candidat sur deux à avoir créé ou repris leur entreprise avant l’âge de 35 ans. Ils n’étaient que 2% dans ce cas en 2002, la majorité à l’époque se situant plutôt dans la tranche d’âge des 45-54 ans.

De plus en plus jeunes, au moment où ils créent leur entreprise, les entrepreneurs ne se lancent pas pour autant "à l’aveugle" dans l’aventure. Nos précédentes études le montraient déjà1 : si de nombreux entrepreneurs se lancent relativement tôt, l’expérience acquise pendant leurs études ou au sein d’une entreprise joue un rôle primordial dans la concrétisation de leur projet.

1%24%

43%

2%55%

28%

10%

26%

0%

0%8%

3%>65 ans

55-64 ans

45-54 ans

35-44 ans

25-34 ans

< 25 ans

Entreprises candidates en 2011 (104)

Entreprises candidates en 2002 (114)

Âge des candidats au moment de la création / reprisede l’entreprise

"J’ai fait ce choix de l’entrepreneuriat très tôt, c’était quelque chose de fort en moi, cette volonté d’entreprendre."Aliza JABÈS, Nuxe

Passionné

Créatif

Visionnaire

Gestionnaire

Intègre

Proactif

Loyal

Aimant le risque

62%

39%

35%

47%

46%

24%

19%

26%

Quelles sont les qualités et valeurs qui vous défi nissent le mieux parmi les propositions suivantes ? (3 choix possibles)

Goût d’entreprendre etépanouissement personnel

Désir d’affronter de nouveauxdéfis, goût du risque

Etre indépendant

Nouveaux services/produits

Une opportunité provenantd’un emploi précédent

Perspective d’augmenterses revenus

Un partenariat offert par unepersonne tierce (entrepreneur)Sans emploi, a choisi de créer

son entreprise

84%

21%

15%

46%

33%

10%

4%

15%

Source : enquête en ligne - mars 2012

Source : enquête en ligne - mars 2012

Quelles ont été les raisons principales qui vous ont poussé à créer / reprendre une entreprise ? (3 choix possibles)

Source : base de données Ernst & Young

Page 11: 20 ans de succès entrepreneurial en France

9

20 ans de succès entrepreneurial en France20 ans de succès entrepreneurial en France

"Il faut la passion, il faut aller toujours plus loin […]. Il faut apprendre à ne jamais s’arrêter, surtout lorsque vous avez déjà un peu réussi et que vous avez alors peur de perdre ces acquis."Franck PROVOST

Passion, créativité et vision : au-delà de constituer de réels gages de succès dans l’entrepreneuriat, ce sont aussi les trois qualités les plus citées par les entrepreneurs que nous avons interrogés. S’ils citent volontiers "le désir d’affronter de nouveaux défi s" comme étant à l’origine de leur entreprise (pour 46% d’entre eux), ils ne semblent pas pour autant être des "têtes brûlées". Quand on leur demande de se décrire personnellement, ils ne sont en effet que 19% à déclarer "aimer le risque".

A cet égard, de précédentes études ont en effet montré que la prise de risque a tendance à être dissuadée en France en raison de notre relation culturelle à l’échec. Dans notre pays, plus que dans d’autres nations du G20, les entrepreneurs estiment que l’échec est perçu par le milieu des affaires et la société en général comme un handicap majeur pour de futurs projets d’entreprise2.

2 Les entrepreneurs lancent un appel aux gouvernements du G2O, Baromètre de l’entrepreneuriat Nice Côte d’Azur 2011, Ernst & Young.

Aujourd’hui, près de la moitié des entrepreneurs sont diplômésde grandes écoles, contre seulement un tiers en 2003. Ecoles d’ingénieurs et écoles de commerce sont les formations majoritairement privilégiées. Parmi les facteurs de réussite entrepreneuriale, la formation obtenue par le biais des études supérieures est en effet jugée "importante" par 45% des entrepreneurs interrogés, voire "très importante" pour 20% d’entre eux. En revanche, avec le temps, la part des autodidactes s’est réduite : elle représente aujourd’hui 20% des candidats au Prix de l’Entrepreneur, contre 26% en 2003.

Niveau de formation des entrepreneurs

De plus en plus d'ingénieurs entrepreneurs

Source : base de données Ernst & Young – Candidats au Prix de l’Entrepreneur de 1993 à 2011 – Focus 2003/2011

19%22%

20%20%

20%

7%11%

26%

14%

5%10%

26%Ecole d’ingénieurs

Ecole de commerce

Université

Autodidacte

Formationprofessionnelle

Autres

2011 (104 candidats)

2003 (161 candidats)

On note une progression particulièrement marquée des profi ls "ingénieurs" : ils représentaient 26% des candidats en 2011, alors qu’ils n’étaient que 14% en 2003.

Dans un secteur où l’innovation est un moteur central de la croissance et où l’industrie occupe une place de choix, il existe en effet un lien de plus en plus étroit entre l’entrepreneuriat et le métier d’ingénieur. Bien que ce soient plutôt les grandes entreprises qui puisent dans le vivier des 30 000 ingénieurs formés par an en France, une proportion croissante d’entre eux reçoit une préparation à l’entrepreneuriat au cours de leur scolarité : 26% pour les moins de 30 ans au lieu de 13,6% en moyenne3.

3 Observatoire des ingénieurs, Enquête 2011, CNISF.

Page 12: 20 ans de succès entrepreneurial en France

20 ans de succès entrepreneurial en France10

Ce qu’en dit le Baromètre Ernst & Young de l’entrepreneuriat4

A l’occasion du Sommet des Jeunes entrepreneurs du G20 (G20 YES) qui s’est tenu à Nice en octobre 2011 en parallèle du sommet des chefs d’Etats, Ernst & Young a présenté la première édition de son Baromètre de l’entrepreneuriat au sein des pays du G20. S’appuyant sur une enquête menée auprès de 1 000 entrepreneurs des pays du G20, ce baromètre est le premier à croiser perception et réalité de l’activité entrepreneuriale, avec pour objectif de mettre en lumière les meilleures pratiques et d’apporter des recommandations aux gouvernements concernés.

Il est primordial d’enseigner le métier d’entrepreneur

En France, les jeunes diplômés tendent encore à valoriser la stabilité professionnelle au détriment de l’esprit d’entreprise. Le rôle de l'éducation est déterminant pour faire évoluer cette tendance culturelle et favoriser la croissance d’un écosystème permettant de développer l'entrepreneuriat. 74 % des décideurs interrogés dans le cadre du Baromètre estiment que les étudiants doivent suivre une formation spécifi que pour devenir entrepreneur.

La France a commencé à jeter les bases favorisant un certain épanouissement de l’esprit entrepreneurial, universités et écoles de commerce adoptant des initiatives dans le bon sens. A cet égard, 68% des entrepreneurs français pensent que l'enseignement et les formations dédiés à l’entrepreneuriat se sont améliorés au cours des cinq dernières années en France. Certaines écoles mettent en place des incubateurs pour offrir l’opportunité aux étudiants de développer leur société. Des universités et des écoles de management favorisent la création de cursus spécifi ques d’entrepreneuriat et de sessions de formation dédiées et spécialisées. Ce changement souligne une meilleure compréhension de l'impact des entrepreneurs sur l'emploi et la création de valeur.

4 Les entrepreneurs lancent un appel aux gouvernements du G2O, Baromètre de l’entrepreneuriat Nice Côte d’Azur 2011, Ernst & Young.

Page 13: 20 ans de succès entrepreneurial en France

11

20 ans de succès entrepreneurial en France

"Je pense que l’entrepreneur doit être de plus en plus performant sur de plus en plus de sujets. Et cela, parce que nous étions autrefois dans un monde compliqué et qu’aujourd’hui, nous sommes passés dans un monde complexe".Jean MANE, V. Mane & Fils

Salarié non dirigeant

Salarié dirigeant

Entrepreneur

Indépendant /Profession libérale

Autre

Etudiant

41%

8%

6%

24%

17%

4%

Source : enquête en ligne - mars 2012

Expérience préalable à la création / reprise d’entreprise

On ne naît pas entrepreneur, on le devient, par sa formation mais surtout par son expérience. Moins d’un dirigeant sur cinq était déjà entrepreneur avant la création / reprise de sa société. En revanche, plus de 40% d’entre eux nous disent avoir fait leurs premières armes en tant que salariés. Cette expérience en tant que salarié est d’ailleurs citée par 67% des entrepreneurs comme un facteur "important", voire "très important" de leur succès actuel.

La capacité à s’entourer des bons collaborateurs dès l’origine du projet est considérée comme le facteur le plus déterminant pour réussir en tant qu’entrepreneur, jugé "important", ou "très important" par 70% des personnes interrogées.

Le réseau personnel vient ensuite (59%). Quant aux investisseurs, ils semblent jouer un rôle moins essentiel, renforçant ainsi l'idée que notre panel privilégie majoritairement l'autofi nancement (voir partie 2).

Des entrepreneurs entourés, gage de la réussite

Investisseurs

Co-fondateurs

Famille / Amis

Très important Important

14% 13%

36% 34%

19% 40%

Qui, dans votre entourage, a le plus contribué à votre succès en tant qu’entrepreneur ? (Part des facteurs notés "important" et "très important")

Source : enquête en ligne - mars 2012

Page 14: 20 ans de succès entrepreneurial en France

20 ans de succès entrepreneurial en France12

Aujourd’hui plus que jamais, la conquête se fait à la force du poignet. Le contexte de crise qui nous tenaille depuis de très longs mois s’est confortablement installé au cœur de notre système, au cœur de nos entreprises. En dépit de ce constat amer et de cet environnement toujours marqué par l’incertitude, j’ai néanmoins le sentiment, notamment au travers de mon implication au sein de nombreuses d’associations entrepreneuriales dynamiques que sont le MoovJee5 ou encore l’Institut du mentorat entrepreneurial, que la cote de popularité des entrepreneurs remonte.

Les grandes structures apparaissent comme moins attractives et on rebat les cartes du jeu économique. Les PME et les ETI, offrant plus de souplesse, permettent de nouveaux challenges, comme celui d’être plus près des consommateurs et davantage dans "le vrai". Tout cela apporte une nouvelle liberté, une réponse aussi à la quête de sens, chère aux plus jeunes générations.

La crise donne ainsi corps à de nombreuses initiatives, individuelles et collectives : on prend plus de risques, on crée plus. Les plus jeunes, notamment, se lancent avec conviction dans la création d’entreprise en faisant preuve d’une innovation et d’une créativité sans faille. Vitalité et espoir sont les deux mots qu’ils m’inspirent.

De la même manière, on assiste à une désacralisation des emplois "de matière grise à forte valeur ajoutée" au profi t de métiers plus techniques dont on ne peut plus faire l’économie aujourd’hui. A titre d’exemple, la "réémergence" des métiers d’ingénieurs, pour ne citer qu’eux, est un véritable atout.

Les jeunes ont une vision intelligente du monde. Ils captent dans les comportements les innovations de demain. De la même manière, je crois beaucoup au brassage des cultures qui évite l’hypertrophie artistique.

Tous ces signaux faibles nous indiquent une nouvelle voie. Si la crise nous a permis de prendre conscience d’une chose, c’est que nous ne sommes pas le centre du monde. Il faut s’adapter, changer de modèle, et il devient nécessaire pour les entreprises de s’inscrire en rupture avec les paradigmes existants. D’autres modèles sont possibles, comme celui de rendre le monde simple.

Dans un contexte de crise, les entrepreneurs savent faire preuve d’agilité et de créativité et apportent toute leur vitalité à l’économie

5 Mouvement pour les Jeunes et les étudiants entrepreneurs.

Le point de vue d’Elizabeth Ducottet, Présidente-Directrice Générale de Thuasne

Page 15: 20 ans de succès entrepreneurial en France

13

20 ans de succès entrepreneurial en France

Entreprise de croissance deviendra grande…

Evolution du chiffre d’affaires (1993-2011)

Depuis la création du programme, les entrepreneurs participant au Prix de l’Entrepreneur de l'Année doivent respecter des critères de croissance et de performance rigoureux.

L’entreprise, qu’ils doivent diriger depuis au moins 3 ans, et dontils doivent détenir au moins 10% du capital, doit affi cher une croissance supérieure à 15% sur 4 ans et une rentabilité d’au moins 3% sur l’exercice précédant leur candidature. Pourtant, en l’espace de 20 ans, des modifi cations profondes sont intervenues. Comment ces entrepreneurs d’exception ont-ils évolué à travers ces deux décennies ?

Après une première phase (1993-1997) où le chiffre d'affaires moyen des candidats a signifi cativement baissé, il a ensuite régulièrement progressé jusqu'en 2003.

Son évolution a connu ensuite des variations plus marquées, atteignant 56 millions d'euros en 2006 et 2007, avant de baisser à nouveau, pour se stabiliser autour de 45 millions d'euros ces dernières années.

Evolution de la taille des candidats

30 M€

40 M€

50 M€

CA moyen en M€

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

38

3328 28

2325

29 3034

36

42

36

41

56 56

47

5046

44

Source : base de données Ernst & Young – Candidats au Prix de l’Entrepreneur de 1993 à 2011, 1700 entreprises

0

50

100

150

200

2007(161 candidats)

2011(104 candidats)

138%

148%

Croissance moyenne du chiffre d’affaires des entreprises candidates (croissance cumulée sur 3 ans)

Source : base de données Ernst & Young – Focus 2007/2011

La croissance moyenne du chiffre d'affaires des entreprises, cumulée sur 3 ans, était de 148% pour les candidats de 2011, contre 138% pour ceux de 2007. Ces croissances exceptionnelles, et en forte progression, témoignent du dynamisme sans faille de ce tissu entrepreneurial.

Les entreprises candidates au Prix de l’Entrepreneur sont bien plus grandes aujourd’hui qu’elles ne l’étaient il y a 20 ans. De quelque 200 employés, l’effectif moyen est passé à 640.

Si l’on se penche en particulier sur les entreprises candidates de l’année 2011, leurs effectifs ont connu en moyenne une croissance de 70% sur les trois dernières années. Cela représente au total plus de 39 000 emplois créés sur trois ans, un chiffre exceptionnel compte tenu de la conjoncture.

Evolution des effectifs moyens (1993-2011)

0100

200

300

400

500

600

700

800

1993 2000 2007 2011

204 233

452

640

Source : base de données Ernst & Young –Candidats au Prix de l’Entrepreneur de 1993 à 2011

Page 16: 20 ans de succès entrepreneurial en France

20 ans de succès entrepreneurial en France14

La répartition entre les secteurs des entreprises candidates au Prix de l’Entrepreneur connaît des écarts moins prononcés au fi l des années, avec toutefois une croissance marquée des sociétés de services, qui passent de 23% des candidats en 1993 à 44% en 2011.

Le secteur des technologies s’illustre aussi par une très forte augmentation : seules 3% des entreprises candidates en 1993 appartenaient à ce secteur, contre désormais près de 20%. Elles ont rattrapé les entreprises industrielles, qui représentaient pourtant plus de la moitié des candidats à l’époque de la création du Prix.

Les secteurs des services et des technologies au premier rang

Evolution des candidats par secteur d’activité (1993-2011)

1993 2000 2007 2011

3%

23%

23%

0%

20%

10%

30%

40%

50%

60%51%

11%

15%

37%

37%

15%

25%

25%

40%

20%16%

44%

22%

Services IndustrieDistributionTechnologies

Source : base de données Ernst & Young

Cette convergence entre les secteurs dont sont issus les différents candidats peut s’expliquer en partie par l’interdépendance entre ceux-ci. Comme le souligne une récente étude intitulée "La Révolution des services"6, la frontière entre industrie et services est de plus en plus poreuse ; quant aux technologies, elles sont au cœur de l’innovation, dans le secondaire comme dans le tertiaire.

6 La Révolution des services. Nouveaux besoins, nouveaux services, nouveaux métiers ; Ernst & Young, 2012.

Ce qu’en dit le Baromètre Ernst & Young de l’entrepreneuriat

Les entrepreneurs grandissent, qu’en est-il de leur environnement ?

Les candidats sélectionnés pour le Prix de l’Entrepreneur ont tous une propension exceptionnelle à la croissance et à l’innovation, et ils se sont distingués comme les meilleurs dans leur domaine. Mais pour d’autres, l’écosystème entrepreneurial dans lequel ils évoluent peut présenter certains obstacles et leur être moins favorable.

Encourager l’esprit d’entreprendre et insuffl er la "Culture entrepreneuriale"

En France, l’esprit d’entreprendre n’est pas ancré dans le cœur de l’ADN du pays. Se distinguant par une dernière place au sein des pays du G20, 76% des entrepreneurs français déplorent ainsi que la culture de leur pays n’encourage pas l’entrepreneuriat. A l’inverse, près de trois quarts des sondés dans les autres économies matures du G20 jugent leur culture nationale favorable à l’entrepreneuriat. La perception très négative en France peut en partie s’expliquer par la manière dont l’échec est perçu dans notre pays. Pour une large proportion des entrepreneurs interrogés, l’échec est vu par le milieu des affaires et la société dans son ensemble comme un handicap pour de futurs projets d’entreprise : une attitude qui n’encourage en rien à la prise de risque.

Depuis 2009, on note toutefois une évolution positive suscitée par la mise en place du statut d’auto-entrepreneur, qui a fortement dynamisé l’esprit d’entreprise. De l’avis de 78% des entrepreneurs, cette tendance pourrait encore s’accentuer si le rôle joué par les entrepreneurs dans la création d’emplois était davantage mis en lumière.

Page 17: 20 ans de succès entrepreneurial en France

15

20 ans de succès entrepreneurial en France

Contrairement à une idée reçue, la France est loin d’avoir la fi scalité la plus lourde de l’Union européenne. En effet, depuis vingt ans, ni le taux de l’impôt sur les sociétés, ni le barème progressif de l’impôt sur le revenu n’ont augmenté. Le régime du quotient familial, en particulier, allège considérablement l’imposition effective des ménages.

Mis à part quelques fl uctuations au début des années 2000, le taux de l’IS est resté relativement stable, n’enregistrant qu’une baisse globale de 0,6% entre 1995 et 2012. On constate même une décroissance de la tranche marginale de l’impôt sur le revenu des Personnes Physiques.

Néanmoins, le coût du travail, constitué du salaire, des cotisations salariales et patronales, est en progression constante depuis une quinzaine d’années.

Ainsi, le coût du travail pénalise fortement les entrepreneurs en France et constitue un frein à la compétitivité de l’économie nationale et à l’emploi.

Dans le contexte actuel, ne serait-il pas nécessaire de revoir la répartition économique des ressources de l’Etat ?

Les réformes fi scales actuelles ne semblent pas aller dans ce sens.

Dans une économie ouverte et mondialisée, le régime fi scal applicable aux transmissions d’entreprises est plus que jamais un enjeu majeur de la préservation des Entreprises de taille intermédiaire (ETI) et de la sauvegarde de leur caractère familial. Inutile de rappeler que ces entreprises, qui jouent un rôle moteur dans la création de croissance et d’emplois, sont des maillons essentiels du tissu économique français et de ses territoires. Pourtant, aujourd'hui, leurs atouts sont trop peu reconnus et leur avenir risque d'être mis en péril par une fi scalité inadéquate.

Alors que le chômage ne cesse d’augmenter, la France, en alourdissant la fi scalité pesant sur les entreprises ainsi que sur les personnes physiques, prend-elle la bonne direction ? Dans le contexte économique actuel morose, ne pourrait-on pas s'inspirer d'un système allemand qui a fait ses preuves en combinant à la fois une exonération des droits de mutation à titre gratuit et la préservation de l’emploi ?

L’évolution de la fi scalité pour les entrepreneurs depuis 20 ans en France

Le point de vue de Franck van Hassel, Associé Ernst & Young Société d'Avocats

Evolution des tranches marginales de l'IS et de l'IRPP en France depuis 1995

Rapport entre le coût salarial pour l'employeur et le salaire net en 2010

Evolution des prélèvements sociaux en France depuis 1998

Source : Eurostat

Source : OCDE 2010

Source : Insee

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

1998 2002 2006 2010

Tranche marginale de l’IRPP Tranche marginale de l’IS

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

Belgique France Allemagne Italie Suède Espagne Pays-Bas Danemark UK US

56%

32%

40%

31%

47%42%

25%

40%

29% 26%32%

15%

49% 48%

32%

40%

17%

39%

11%

30%

Cotisations socialesCotisations sociales et impôt sur le revenu

020406080

100120140160180

1998 2002 2006 2010

Indice du coût du travail (base 100 au 1er janvier 1998)

Page 18: 20 ans de succès entrepreneurial en France

20 ans de succès entrepreneurial en France16

20 ansde fi nancement

Page 19: 20 ans de succès entrepreneurial en France

L’accès au fi nancement demeure un enjeu crucial pour le développement d’une entreprise et central dans les préoccupations des entrepreneurs. Autofi nancement,

emprunt bancaire, capital-investissement, capital-risque, business angels, introduction en bourse… les instruments sont nombreux, et démontrent selon les périodes des degrés de pertinence et de disponibilité variables.

"J’ai la conviction que tout projet qui a du potentiel trouve un fi nancement".André CHOULIKA, Cellectis

Aujourd’hui, les entrepreneurs disposent d’une palette bien plus large qu’il y a vingt ans pour fi nancer leurs projets, et ce, quel que soit le stade de développement de leur entreprise. Au-delà du traditionnel crédit bancaire qui s’est récemment tari, les possibilités de fi nancement se sont considérablement ouvertes au cours des deux dernières décennies. L’environnement actuel, marqué par une faible visibilité et par la fragilisation de nombreux acteurs, ne doit pas faire oublier cette tendance de fond.

Je ne m’attarderai pas sur les introductions en bourse, qui ont permis à beaucoup de fi nancer leur croissance au cours des vingt dernières années, mais qui, dans un contexte d’incertitude prolongée, ne répondent pas aux besoins du plus grand nombre.

A mon sens, l’évolution la plus marquante en matière de fi nancement, c’est le formidable essor du capital-investissement. Cette industrie s’est structurée autour d’approches complémentaires portées par des acteurs spécialisés pour répondre à toutes les problématiques : le capital-risque, le capital-développement, les fonds mezzanine (mi-dette, mi-equity), les fonds de LBO, les fonds de retournement, etc. Bien au-delà du simple fi nancement, il peut s’agir pour les chefs d’entreprise, souvent seuls dans leurs décisions, de bénéfi cier d’un véritable accompagnement stratégique. Professionnalisation de la gouvernance, soutien stratégique pour aborder de nouveaux marchés ou réaliser une opération de croissance externe, capacité à recruter des talents… la valeur ajoutée d’un fonds d’investissement touche potentiellement tous les domaines. A ce titre, il est intéressant de constater que plus de 60% des entrepreneurs7 qui souhaitent effectuer une opération de croissance externe envisagent d’ouvrir leur capital à un fonds. Ce besoin d’accompagnement est tout aussi prégnant pour ceux qui veulent se lancer à l’international, autre tendance lourde dans le monde des PME.

Parallèlement, les entrepreneurs ont indéniablement bénéfi cié de la montée en puissance d’acteurs publics comme Oséo, devenu un partenaire bancaire incontournable, ou encore le Fonds Stratégique d’Investissement, dont l’action est complétée par de multiples initiatives régionales. Enfi n, et c’est un mouvement qui va s’amplifi er, le marché obligataire s’est récemment ouvert aux PME, qui peuvent plus facilement faire appel au marché plutôt que de solliciter les banques. Ce sont des avancées signifi catives en matière de fi nancement avec lesquelles il faudra compter dans les prochaines années.

Quels qu’en soient les objectifs, les décisions liées au fi nancement sont toujours stratégiques. Il nous paraît donc essentiel pour un entrepreneur d’être accompagné dans ses choix par des spécialistes, qui sauront resituer les enjeux dans une perspective globale et de long terme. C’est dans cet esprit que nos équipes travaillent à leurs côtés, en tenant compte à la fois de leurs projets professionnels et de leurs problématiques patrimoniales.

7 Etude Oséo Excellence 2012.

17

Le point de vue de Patrice Dordet, Membre du Directoire de La Compagnie Financière Edmond de Rothschild

En 20 ans, les possibilités de fi nancement se sont considérablement ouvertes

Page 20: 20 ans de succès entrepreneurial en France

20 ans de succès entrepreneurial en France18

L'autofi nancement : un instrument privilégié

Comment avez-vous fi nancé les premières étapes de la création / reprise de la société ? (Plusieurs réponses possibles)

Dans les premières étapes de la création ou de la reprise, les entrepreneurs fi nancent encore largement leur société par leurs économies personnelles : 73% des entrepreneurs interrogés y ont eu recours. Le fi nancement via des business angels et autres investisseurs externes, bien qu’en progression, ne concerne que 19% des entrepreneurs interrogés.

En effet, bien que le capital-investissement en 2011 se rapproche de son niveau d’avant-crise8, et que les réseaux de business angels progressent, on est encore loin de ce qui a cours, par exemple, aux Etats-Unis. "Super angels" investissant en phases d’amorçage des start-up, fonds d’investissements de très grande taille permettant des injections massives de capital, pouvoirs publics jouant un rôle d’accélérateur, notamment avec le récent JOBS Act9 : les sources de fi nancement externes sont bien plus développées outre-Atlantique.

En France, le capital-risque en particulier subit aujourd’hui une désaffection des investisseurs institutionnels, n’ayant plus les moyens de jouer pleinement son rôle au service de la croissanceet de l’innovation.

0

20

40

60

80

Economiespersonnelles

Familleet amis

Empruntsbancaires

Businessangels ou

investisseurs

Incubateurset/ou

subventions

73%

30%38%

19%11%

Source : enquête en ligne - mars 2012

8 Etude annuelle sur l’activité des acteurs français du capital investissement,AFIC, 2011.9 Jumpstart Our Business Startups : entrée en vigueur en avril 2012, cette loi permet un allègement des conditions d’entrée en bourse pour faciliter les levées de fonds par les sociétés de capitalisation inférieure à 1 Md$.

Page 21: 20 ans de succès entrepreneurial en France

19

20 ans de succès entrepreneurial en France

0

20

40

60

80

Autofinan-cement

Empruntsbancaires

Augmentationde capital

Introductionen bourse

Vented’actifs

68%

42%34%

7% 4%

Comment avez-vous ensuite fi nancé la croissance de votre société ? (Plusieurs réponses possibles)

Source : enquête en ligne - mars 2012

Les chiffres de l’enquête annuelle sur les ETI réalisée par Oséo et la DGCIS confi rment la prépondérance de l’autofi nancement10. En France, en 2011, l’ensemble des investissements de croissance interne et externe ont été fi nancés en moyenne à hauteur de 53% par autofi nancement et 43% par recours à l’endettement et au crédit bancaire. Mais ce rapport indique également que, du fait du net ralentissement conjoncturel en Europe et de la crainte du durcissement des trésoreries dans les mois à venir, les ETI souhaitent à l’avenir recourir davantage à l’endettement et aux concours bancaires qu’à l’autofi nancement.

10 La conjoncture des Entreprises de Taille Intermédiaire, Enquête annuelle 2012, Oséo et DGCIS.

Les nouvelles réglementations Solvabilité II ou Bâle III bridant les investissements par les banques et les compagnies d’assurance, pèsent fortement sur le secteur du capital-risque et menacent potentiellement le fi nancement des entreprises.

Même dans les phases de développement de leur entreprise, les entrepreneurs que nous avons interrogés tendent à privilégier l’autofi nancement pour fi nancer leur croissance, traduction de leur désir d’indépendance. Mais ils ont aussi la particularité d’être plus "ouverts", en termes de structure du capital que la moyenne nationale des entreprises.

Lancement de la Banque Publique d'InvestissementA l'heure où nous fi nalisons cette étude, la création de la Banque Publique d'Investissement (BPI) a été actée, mercredi 17 octobre, par le gouvernement, en Conseil des ministres.

La BPI aura pour mission de garantir le fi nancement des PME et des ETI, fragilisées en cette période de crise, en proposant un "guichet unique" dans chaque région. Regroupant les activités d'Oséo, de CDC Entreprises (fi liale de la Caisse des dépôts) et du Fonds stratégique d'investissement (FSI). Elle offrira également des services d’accompagnement et de soutien renforcé à l’innovation et à l’export. La BPI devrait ouvrir ses portes en janvier 2013, après le vote du projet de loi par le Parlement, d'ici à la fi n de l'année 2012.

Souhaitons que ce nouvel outil de fi nancement portera rapidement ses fruits, au service de l'innovation et de la croissance des PME et ETI.

Source : www.gouvernement.fr

Page 22: 20 ans de succès entrepreneurial en France

20 ans de succès entrepreneurial en France20

Ce qu’en dit le Baromètre Ernst & Young de l’entrepreneuriat

Il est indispensable d’exploiter plusieurs sources de fi nancement

En France, 84% des entrepreneurs jugent que l’accès au fi nancement est diffi cile pour les jeunes créateurs d’entreprise. Le ratio du volume des prêts aux PME par rapport au PIB y est inférieur à la moyenne des pays du G20. Une tendance soulignée par un rapport de l’OCDE publié en 2009, qui indiquait un durcissement des conditions d’accès au crédit pour les PME françaises. L’action d’Oséo permet en partie d’enrayer cette tendance : en 2010, elle a soutenu plus de 80 000 entrepreneurs en garantissant des prêts à hauteur de 10Md€.

Du côté des investisseurs externes, même si les temps sont chahutés actuellement, les entrepreneurs français peuvent trouver des opportunités, en phase de démarrage comme de développement, dans les instruments de capital investissement. Selon l’AFIC (Association Française des Investisseurs en Capital), près de 1 700 entreprises ont été accompagnées par le capital investissement en 2011, un record. Plus de 8 sur 10 sont des PME, et 90% sont basées en France.

La progression du nombre de réseaux de business angels ces dernières années témoigne d’une maturité croissante de cet outil de fi nancement.

La proportion des entreprises dont les fondateurs possèdent plus des trois quarts du capital passe de 79% à 34%, entre le moment où les entrepreneurs interrogés ont créé / repris leur entreprise et aujourd’hui.

Question capital(e)

Evolution du capital détenu par les fondateurs

Dans les premières étapes de la création d’entreprise, le capital demeure très largement aux mains des fondateurs : près de 4 entrepreneurs interrogés sur 5 détiennent plus de 75% du capital de leur entreprise.

Néanmoins, ces entrepreneurs sont prêts à ouvrir leur capital pour faire grandir leur société : à mesure que cette dernière croît, la part du capital des fondateurs diminue sensiblement, au profi t de celle des investisseurs.

0

20

40

60

80

100

Entreprises détenues à moins de 75% par les fondateursEntreprises détenues à plus de 75% par les fondateurs

Au moment de la création/reprise de l’entreprise

Actuellement

21%

79%

66%

34%

Source : enquête en ligne - mars 2012

Evolution du capital détenu par les investisseurs

0

20

40

60

80

100

96%

4%

72%

28%28%

Au moment de la création/reprise de l’entreprise

Actuellement

Moins de 51% du capital détenu par les investisseursDe 51% à 75% du capital détenu par les investisseurs

Source : enquête en ligne - mars 2012

Page 23: 20 ans de succès entrepreneurial en France

21

20 ans de succès entrepreneurial en France

Même si l’autofi nancement est resté, au cours de ces dernières années, la source majeure de fi nancement, le recours à des fi nancements externes devient vite indispensable pour accélérer le développement de l’entreprise, et c’est bien ce challenge que nos PME et ETI doivent relever.

Cependant, dans le contexte économique actuel, les sources de fi nancement externes se sont taries. La fenêtre de la bourse s’est refermée et les banques, face aux contraintes réglementaires, ont durci leurs conditions d’octroi de fi nancements, par une plus stricte sélection des dossiers et par des niveaux de coût, dans bien des cas, plus élevés. Dans un tel contexte, il est indispensable d’être innovant et ouvert aux expériences étrangères afi n de trouver de nouvelles sources de fi nancement, pour aujourd’hui et pour demain.

Plusieurs pistes sont explorées et des initiatives sont lancées pour permettre à nos entrepreneurs d’accéder à des fi nancements qu’ils ne pourraient pas obtenir dans le contexte actuel. Les projets de création d’une plateforme de cotation dédiée aux valeurs moyennes (dont notamment celui de NYSE Euronext), s’ils voient le jour, pourraient constituer des pistes intéressantes pour redynamiser le recours à la bourse comme source de fi nancement pour bon nombre d’entrepreneurs qui s’en sont détournés (en 2011, on compte 12 PME / ETI cotées de moins qu’en 2010). A ce titre, il faut savoir que les marchés fi nancent les entreprises européennes à hauteur de 30% en moyenne, et couvrent Outre-Atlantique 70% des besoins de fi nancement toutes tailles d’entreprises confondues. En France, seules 0,3% des entreprises sont cotées et moins de 5% des besoins de fi nancement de nos entreprises sont couverts par les marchés11…

La mise en place d’émissions groupées via des fonds contractuels (dont notamment le projet MICADO) permettrait aussi aux entrepreneurs d’aller chercher sur le marché les fi nancements que seuls ils n’obtiendraient pas. De plus, les conditions consenties pour de telles émissions pourraient être plus avantageuses et bénéfi cier de l’incidence positive liée à une plus grande diversifi cation du risque pour le ou les organismes fi nanceurs.

Attention aux réfl exes de prudence : dans cette période de crise économique, tout pousse les entrepreneurs, et on les comprend fort bien, à être de plus en plus focalisés sur le court terme (mon carnet de commande, mes prochaines échéances…). C’est pourtant dans ces périodes qu’il faut garder à l’esprit qu’il n’y a pas de présent sans futur. En effet, la capacité à obtenir des fi nancements ne repose pas uniquement sur les chiffres passés ou présents : elle dépend aussi – et souvent en grande partie – de la qualité des hommes et du projet stratégique qu’ils portent.

Il est donc essentiel de savoir expliquer, convaincre et rassembler autour de ce projet, les fi nancements étant l’un des moyens de le mettre en œuvre. Chaque entreprise doit avoir une vraie vision à moyen / long terme de son plan de fi nancement, vision directement connectée à son plan de développement stratégique. Cette vision doit également intégrer une structuration des fi nancements adaptée à chaque étape du projet de développement de l’entreprise.

Grâce à leurs qualités, nos entrepreneurs ont souvent pu négocier les virages stratégiques et franchir de nombreux obstacles. Gageons que dans l’environnement actuel, ils sauront trouver les solutions pour franchir celui des sources de fi nancement.

11 L'observatoire du fi nancement des entreprises par le marché – Rapport annuel 2011.

Le point de vue de Philippe Fourquet, Associé Ernst & Young

Face au défi du fi nancement, il faut savoir faire preuve d’ouverture et d’innovation

Page 24: 20 ans de succès entrepreneurial en France

20 ans de succès entrepreneurial en France22

ETI familiales : attention fragiles ! Pour près de deux candidats sur trois, la création ou reprise d’entreprise est fondamentalement associée à leur volonté de développer une société familiale, dans la durée. Leur capacité à construire une vision sur le long terme et à maintenir le cap de manière opérationnelle grâce à la stabilité de leur actionnariat constitue leur premier facteur de réussite.

Quelle était votre intention principale en créant votre société ?

63%

23%

12%

Vendre sa société après son décollage,en gardant une participation minoritaire

Se créer une réputationen tant qu’entrepreneur

Développer durablement une sociétéà dessein familial/patrimonial

Vendre sa société en totalitéaprès son développement

2%

Source : enquête en ligne - mars 2012

Les 4 700 entreprises de taille intermédiaire (250 à 5 000 salariés) constituent le maillon essentiel du tissu économique français, entre une base très large de TPE et PME (2,4 millions) et 235 grandes entreprises de dimension mondiale. Elles sont très performantes : malgré leur effectif réduit, elles ont un poids économique entre 20 et 30% de tous les grands indicateurs. Ces ETI sont largement représentées au sein du panel des candidats au Prix de l’Entrepreneur de l’Année.

Mais l’économie française souffre de l’insuffi sance du nombre d’ETI dans son pays, en particulier face à nos voisins européens (3 fois moins qu'en Allemagne et 2 fois moins qu'en Grande-Bretagne). Cette faiblesse pèse à l'international, sur la création de richesses, source d'emplois et de contribution aux grands équilibres fi nanciers. La mondialisation exige des entreprises qu’elles grandissent vite pour atteindre une taille critique adaptée aux enjeux de l'innovation et au développement international. Enfi n, parmi les futures ETI, fi gurent les grandes entreprises de demain.

Comment agir pour que plus de petites entreprises deviennent moyennes ? Le capitalisme familial est-il une des réponses ? Comment éviter que les entreprises de taille moyenne soient cédées ? La performance des entreprises familiales est meilleure : c'est donc un facteur d'attractivité des investisseurs.

La vision de long terme de leurs dirigeants et leur actionnariat stable favorisent leur développement, qui est en soi une garantie du maintien des centres de décision en France. Les grandes entreprises nationales peuvent avoir intérêt au développement, à leurs côtés, d'entreprises de taille moyenne pour développer le marché local et bénéfi cier des innovations nées en leur sein.

Des améliorations encore attendues en matière de règlementation et fi scalité

Ces dernières années, les pouvoirs publics ont démontré une volonté d’alléger le cadre réglementaire et de simplifi er les procédures requises pour lancer une entreprise, avec notamment la création du guichet unique. Mais les cotisations sociales rapportées au PIB restent en France les plus élevées de la zone euro. La marge de progression est importante pour répondre aux attentes des entrepreneurs français : 70% d’entre eux pensent qu’une plus grande fl exibilité de l’emploi aurait une incidence élevée sur leur croissance à long terme.

82% des entrepreneurs estiment que ce sont les mesures en faveur de l’innovation qui bénéfi cieront le plus à leur croissance à long terme. A cet égard, la France offre un environnement plutôt favorable à l’innovation. Le Crédit d’Impôt Recherche est jugé comme l’un des meilleurs systèmes d’allègement fi scal au sein du G20. Entre 2008 et 2010, le nombre de déclarants du CIR a augmenté de 80% pour s’élever à près de 18 000, générant un crédit d’impôt de 5,05 milliards d’euros12.

Ce qu’en dit le Baromètre Ernst & Young de l’entrepreneuriat

12 Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Page 25: 20 ans de succès entrepreneurial en France

23

20 ans de succès entrepreneurial en France

En France, les 4 700 entreprises de taille intermédiaire (ETI), dont deux tiers sont familiales, représentent 33% de l’emploi industriel, 21% de l’emploi salarié, 30% des investissements et 25% du chiffre d’affaires total français13.

Elles sont pourtant confrontées à de nombreux obstacles. Certains sont communs à toutes les entreprises françaises : réglementation complexe et instable, aversion au risque et méfi ance à l’endroit du succès, marché du travail encore trop rigide. D’autres leur sont spécifi ques : les ETI supportent une charge fi scale et sociale proportionnellement plus lourde, comme le montre un récent rapport du conseil des prélèvements obligatoires. Ainsi, après prise en compte du Crédit Impôt Recherche, l’impôt sur les sociétés réel des grandes entreprises s’établit à 18 %, tandis que celui des ETI familiales s’élève à 30%.

Il devient aujourd’hui urgent de prendre des mesures adéquates pour permettre à nos ETI familiales de continuer à grandir, à investir et à se développer en France et à l’international.

Ne devrait-on pas accepter que les titres de sociétés industrielles, commerciales, artisanales, agricoles ou libérales soient exonérés d’ISF et ce, quels que soient le pourcentage de détention et les fonctions ou non exercées dans l’entreprise ? Parce qu’ils sont l’expression de nos racines, les objets d‘antiquité, d’art ou de collection sont exonérés de cet impôt sans aucune condition. Pourquoi nos ailes, que sont ces entreprises, devraient être rognées par ce dernier ?

L’entreprise est un patrimoine vivant que nous devons faire grandir. Aujourd’hui certaines entreprises, faisant face au paiement de l’ISF de leurs actionnaires, doivent générer des profi ts afi n de verser un revenu pour le seul paiement de cet impôt, se privant ainsi de capitaux qui permettraient d’investir ou de renforcer leurs fonds propres. Et ne devrait-on pas considérer l’entreprise comme un sujet de droit avec une vie propre ? En effet, l’entreprise est très différente de tous les autres actifs transmis dans le cadre d’une succession. Elle doit donc être traitée totalement à part pour prendre en considération sa vraie nature, sa fonction, son rôle social. Cependant, la transmission d’une société au sein d’une famille supporte aujourd’hui des droits pouvant aller jusqu’à 45% de sa valeur, alors que la cession d’une société au sein d’un groupe ne supporte qu’une faible taxation. En procédant ainsi, on taxe des plus-values qui ne sont que latentes alors que l’objectif est uniquement de transmettre une entreprise, afi n de poursuivre une activité. Ne serait-il pas possible de s’inspirer du modèle allemand et ne pas imposer la transmission de l’entreprise dès lors que l’actionnariat familial et la masse salariale restent les mêmes sur plusieurs années ?

Nous devons changer notre regard et cesser de voir de telles mesures comme la protection accordée à peu au détriment de tous ; il faudrait plutôt les voir comme les nécessaires mesures accordées à quelques-uns – encore trop peu nombreux, faute de contagion suffi sante du virus entrepreneurial – pour le bénéfi ce durable de tous.

13 Rapport Retailleau. Les ETI au cœur d'une nouvelle dynamique de croissance – Février 2010.

Le point de vue de Philippe Vailhen, Associé Ernst & Young Société d'Avocats

Sauvegarder les ETI familiales pour retrouver le chemin de la croissance

Page 26: 20 ans de succès entrepreneurial en France

20 ans de succès entrepreneurial en France24

20 ansd'international

Page 27: 20 ans de succès entrepreneurial en France

25

De plus en plus, les entrepreneurs intègrent dès le démarrage les opportunités et les contraintes d’une activité internationale. Leur mode de pensée est naturellement "globalisé" et ils vont chercher leur compétitivité hors des frontières, sur le terrain européen ou vers les

marchés à forte croissance. Mais qu’en est-il de la part réelle de l’activité internationale chez les entrepreneurs que nous avons observés ?

"Born Global" : l'international au cœur de la stratégie…Si le développement à l’international est désormais au cœur de la stratégie de presque tous les entrepreneurs, les modalités de croissance ne sont pas toutes les mêmes, et alternent entre des stratégies délibérées et des opportunités saisies.

Les entrepreneurs ont une vision précise de cet axe de développement très tôt dans leur projet : 41% des dirigeants interrogés avaient inscrit l’internationalisation dès l'origine de leur entreprise.

Les motivations invoquées pour se tourner vers l’international peuvent être multiples :

• Des raisons commerciales, avec la possibilité d’accéder à de nouveaux marchés ;

• Une volonté des dirigeants, la dimension internationale étant souvent inscrite dans les "gènes" du management ;

• Des raisons économiques et fi nancières, lorsqu’une baisse structurelle des marchés de l’entreprise en France menace sa pérennité ;

• Une recherche de compétitivité hors de France.

48%

41%

11%

Des raisons économiqueset financières

Des raisons commercialeset marketing

Elément inscrit dansla stratégie de départ

Qu’est-ce qui a d’abord motivé votre développement à l’international ?

Source : enquête en ligne - mars 2012Les répondants sont les dirigeants concernés par l'international

soit 48 entreprises.

0100

200

300

400

500

600

700

800

2007 2011

452

640

446

194

339

113

Effectifs à l’internationalEffectifs totaux Effectifs France

Evolution des effectifs* (comparatif 2007 et 2011)

* Effectif moyen par secteur et par année | 161 candidats en 2007, 104 candidats en 2011.

Source : base de données Ernst & Young – Focus 2007/2011

Entre 2007 et 2011, la taille des entreprises – en nombre moyen d’employés – participant au Prix de l’Entrepreneur a progressé de manière très signifi cative (+ 42%). Cette croissance est particulièrement marquée pour les effectifs implantés à l’international, en progression de 72%, quand les effectifs sur le territoire national augmentaient de 32%, illustrant la volonté des dirigeants de placer l'international au cœur de leur stragégie.

Page 28: 20 ans de succès entrepreneurial en France

20 ans de succès entrepreneurial en France26

Diriez-vous que votre stratégie principale aujourd’hui est plutôt tournée vers : (Plusieurs réponses possibles)

Du côté des ETI, Oséo confi rme dans son enquête annuelle14

que le développement à l’international est toujours au cœur des préoccupations : en 2012, 14% d’entre elles prévoient de créer au moins une nouvelle fi liale ou co-entreprise à l’étranger, l’Asie talonnant maintenant l’Europe comme choix de destination. Mais dans un cas sur quatre, il s’agira là de la première implantation réalisée en dehors de l’Hexagone. Ce qui tend à indiquer que le développement à l’international n’est pas encore une évidence pour tous les entrepreneurs.

Malgré l’intention de se tourner vers l’international, et la nécessité économique d’un développement des marchés hors des frontières nationales, le passage semble encore diffi cile pour une partie des entrepreneurs ayant répondu à l’enquête.

Le marché français représente encore plus de trois quarts des revenus pour plus de 60% des entrepreneurs interrogés. L’Europe reste la destination principale de leurs exportations, devant les Amériques puis l’Asie.

En dépit d’une forte croissance du chiffre d’affaires global des entreprises sur la période analysée (1993-2011), et malgré une volonté très largement affi rmée, le niveau de l’activité réalisée à l’international est resté relativement stable depuis 20 ans.

Les entrepreneurs concernés par l'international et que nous avons interrogés jugent qu'il y a, en France, un retard dans ce domaine : bien qu’ayant des capacités immenses, notre pays serait trop en proie à des inerties lourdes et des dogmes paralysants.

Le développementà l’international

La pénétration de votremarché historique

L’exploitation de niches

L’exploitation de nouveauxmarchés à venir

La croissance externe

Le développement versd’autres marchés déjà

existants, diversification

51%

35%

32%

50%

39%

26%

Source : enquête en ligne - mars 2012

… mais un enjeu pas toujours traduit dans les faits

14 La conjoncture des Entreprises de Taille Intermédiaire, Enquête 2012, Oséo et DGCIS.

Page 29: 20 ans de succès entrepreneurial en France

27

20 ans de succès entrepreneurial en France

Là où les opinions publiques – particulièrement en France – sont parfois réfractaires à la mondialisation et la rendent responsable de nombreux bouleversements, la plupart des entrepreneurs y voient une opportunité.

L'ouverture à l’international peut constituer pour les entrepreneurs un levier de croissance essentiel, même si l’aventure hors des frontières n’est jamais dénuée d’obstacles. Les marchés étrangers peuvent relayer effi cacement le développement de l’activité quand le marché domestique est malmené ou saturé.

La mondialisation, facteur de croissance

0

20

40

60

80

100

Chiffre d’affaires Hors France

Chiffre d’affaires France

1993 2000 2007 2011

67%

33%

70%

30%

59%

41%

73%

27%

Evolution de la répartition du chiffre d'affaires France / hors France (1993-2011)"C'est un des problèmes

majeurs en France, le pays est en retard sur le plan international. Une entreprise doit aujourd'hui sortir de ses frontières, et en France on reste très frileux".Bruno ROUSSET, April Group

"Ce qui est le plus marquant ces dernières années, c’est que les décisions, comme les clients, sont de plus en plus globaux. Tout s'internationalise".Gilles MARTINS, Eurofi ns

Source : base de données Ernst & Young – Candidats au Prix de l’Entrepreneur de 1993 à 2011, 1700 entreprises

Page 30: 20 ans de succès entrepreneurial en France

20 ans de succès entrepreneurial en France28

Etes-vous d’accord avec les affi rmations suivantes ? (% de réponses "Tout à fait d’accord" et "D’accord")

Les cartes ont été rebattues : si la capacité à agir globalement n’est plus réservée aux grandes entreprises, la concurrence s’est accrue avec la mondialisation, comme le confi rme la grande majorité des entrepreneurs interrogés.

Dans l’ensemble, les trois quarts des entrepreneurs estiment toutefois que la mondialisation est positive pour leur activité.

La concurrence s’est accrueavec la mondialisation

La mondialisation a été globalementpositive pour notre entreprise

La mondialisation a ouvert la porteà de nouveaux concurrents imprévus

La concurrence sur notre marché local vient de plus en plus d’entreprises étrangères

Une réglementation globale, plutôtque locale, faciliterait nos affaires

78%

51%

46%

75%

67%

Source : Ambitious, Adept and Agile. How global entrepreneurs are changing the world, Ernst & Young, 2010

Sur quels aspects de votre entreprise la mondialisation a-t-elle eu un impact positif ces trois dernières années ? (Plusieurs réponses possibles)

Croissance globale

Rentabilité

Accès aux matières premières

Accès aux ressources humaines

Capacité d’innovation

Opportunités d’investissement

Accès au financement

72%

32%

30%

51%

35%

29%

16%

Source : Ambitious, Adept and Agile. How global entrepreneurs are changing the world, Ernst & Young, 2010

Dans une enquête menée par Ernst & Young auprès de 300 dirigeants d’entreprises de croissance dans le monde, près des trois quarts des entrepreneurs nous disent que la mondialisation a eu des conséquences positives sur leur croissance, et plus de la moitié juge qu’il en a été de même pour leur rentabilité.

Page 31: 20 ans de succès entrepreneurial en France

29

20 ans de succès entrepreneurial en France

Source : Ambitious, Adept and Agile. How global entrepreneurs are changing the world, Ernst & Young, 2010

La mondialisation ? Rien de nouveau ! Elle existait dès l’Antiquité, une époque marquée par les premiers échanges de marchandises et l’ouverture des routes commerciales. Depuis, les entreprises n’ont eu de cesse, chacune à leur rythme ou selon leurs moyens, de s’engouffrer dans cette voie qui nous a prouvé ses vertus.

Les entrepreneurs "hightech", "biotech" ou "cleantech" ont été des précurseurs. Pour eux, les frontières n’existent pas. Cette génération d’entrepreneurs que l’on appelle les "born global" a donné le tempo et a défi ni les nouveaux réfl exes.

Dans leur lignée, de plus en plus d’entrepreneurs français démontrent aujourd’hui leur capacité à transformer avec succès leur modèle, qui devient global sans renier les valeurs et les atouts d’un ancrage local. Rompant avec les habitudes et les certitudes, ces entrepreneurs bousculent les préjugés.

Par exemple, il n’est pas obligatoire d’avoir obtenu la reconnaissance du marché local avant de partir vers l’étranger. Une étude menée auprès des clients communs d’Oséo et d’Ubifrance montre que 38% d’entre eux ont commencé leurs opérations internationales moins de trois ans après leur création. L’irruption dans l’économie mondiale de pays tels que la Chine, le Brésil, l’Inde, mais aussi le Mexique, l’Indonésie… et le développement massif d’Internet ont créé rapidement un nouvel environnement. Les opportunités d’affaires ne sont plus seulement outre-Rhin ou outre-Manche ; elles peuvent être d’emblée outre-Atlantique, voire plus loin encore.

Pour mieux comprendre les caractéristiques de ces nouveaux entrepreneurs et leurs modes d’organisation, nous avons mené une étude mondiale auprès de 300 d’entre eux, publiée sous le titre Ambitious, adept and agile. How global entrepreneurs are changing the world. Il ressort de cette enquête que ces entrepreneurs partagent un fort pragmatisme, qui s’illustre notamment dans la recherche d’équilibre entre local et global. La stratégie d’implantation en est un parfait exemple : le parcours classique – accord commercial, joint-venture, fi liale – n’est pas forcément remis en cause, mais il est fortement anticipé. Car pour ces entrepreneurs, il ne s’agit pas seulement d’exporter, mais bien de prendre pied sur des marchés stratégiques.

Notre étude relève également que ces entrepreneurs ont le souci d’internationaliser leur management. Leur souhait à moyen terme est de recomposer leurs instances de gouvernance pour prendre en compte la diversité des cultures, des marchés et la localisation de leurs activités. Cette démarche vers un management interculturel s’accompagne toutefois d’une certaine prudence, car ils ont également une volonté claire de conserver un savoir-faire. Si certaines tâches sont réalisées localement, d’autres, de nature stratégique, doivent rester centralisées. La majorité des dirigeants mettent en avant cet enjeu essentiel qui permet de rester agile et de réussir dans la durée : la combinaison d’un état d’esprit global et d’une déclinaison locale.

Le point de vue de Jean-François Royer, Associé Ernst & Young

Penser global, agir local

Page 32: 20 ans de succès entrepreneurial en France

20 ans de succès entrepreneurial en France

D’hier à aujourd’hui…

Atouts et défi s, d’hier à aujourd’hui Pour les participants au Prix de l’Entrepreneur de l'année, le facteur clé de succès le plus important, tant pour expliquer le succès rencontré jusqu’à aujourd’hui que pour permettre la réussite future, reste l’innovation (citée par 44% d’entre eux). Une caractéristique qui explique très probablement que ces entreprises soient souvent leaders sur leur marché. Par ailleurs, l’international et la croissance externe sont les deux facteurs de succès qui progressent le plus à mesure que l’entreprise se développe (respectivement +19 points et +10 points).

Quant aux problématiques auxquelles les entrepreneurs font face, la concurrence (36%) et l’environnement réglementaire (30%) représentent des freins croissants à mesure que l’entreprise se développe. Le fi nancement inquiète davantage les entrepreneurs au démarrage que les entreprises plus matures. Savoir s’entourer représente un défi constant : les questions de ressources humaines et de gestion des compétences sont citées par plus de 40% des entrepreneurs comme des obstacles diffi ciles.

30

Page 33: 20 ans de succès entrepreneurial en France

… et demain, quelles actions mettre en œuvre ?

Promouvoir la prise de risque et la culture entrepreneuriale dans notre pays En France, l’esprit entrepreneurial est freiné par la manière dont est perçu l’échec professionnel. Alors que dans de nombreux pays, il exprime positivement la prise de risque et l’ambition de grandir, il reste en France un handicap quasiment indélébile dans un parcours professionnel. Le système éducatif se doit de favoriser la créativité et l’initiative. Dès l’enseignement secondaire, l’entrepreneuriat doit être intégré dans l’apprentissage et valorisé comme potentiel parcours professionnel.

Favoriser l’innovation comme levier de créations d’entreprises et d’emploisL’innovation est indissociable de l’entrepreneuriat. Les entrepreneurs donnent vie aux innovations, pour en faire de nouveaux produits ou services, créant ainsi de nouveaux emplois. Cet aspect attractif de l’activité entrepreneuriale doit être davantage mis en avant auprès des jeunes et du grand public en général. La France souffre d’une faiblesse dans sa capacité à mettre sur le marché des innovations produits et services nées de la recherche nationale.

Mettre en place une fi scalité plus favorable au fi nancement et à la transmission des entreprises familiales Les ETI familiales doivent bénéfi cier d’une attention particulière des pouvoirs publics, avec un double objectif primordial : baisse de la fi scalité et aide au fi nancement. Le régime fi scal applicable aux transmissions d’entreprises est également un enjeu majeur de la préservation de ces ETI. Dans un contexte économique morose, il paraît urgent de s’inspirer du système allemand qui combine tout à la fois une exonération de droits de mutation à titre gratuit et la préservation de l’emploi.

31

Page 34: 20 ans de succès entrepreneurial en France

20 ans de succès entrepreneurial en France32

Méthodologie

A l’occasion des 20 ans du Prix de l’Entrepreneur, Ernst & Young a souhaité analyser de manière approfondie l’évolution des entreprises candidates et de leurs dirigeants depuis la création du prix en 1993, en collaboration avec la Chaire Entrepreneuriat ESCP Europe.

Afi n de mettre en lumière les facteurs clés de leurs succès entrepreneuriaux, et pour mieux comprendre les problématiques spécifi ques qui sont les leurs, nous avons exploité les données régionales et nationales des candidats au Prix de l’Entrepreneur de l’Année depuis 1993. Pour mettre en regard les tendances passées et actuelles, ces analyses ont été complétées d’une enquête en ligne et d’entretiens qualitatifs réalisés en mars 2012.

Les résultats de l’étude s’appuient donc sur les sources et la méthodologie suivantes :

1. Analyse de la base de données "Prix de l’Entrepreneur", consolidée par Ernst & Young depuis la création du Prix. Les données de plus de 1 700 candidats entre 1993 et 2011 ont permis de mesurer les évolutions marquantes des entreprises participant au Prix.

2. Réalisation d’une enquête en ligne en mars 2012, à partir d’une liste de 30 questions. 91 dirigeants d’entreprises, parmi les anciens candidats au Prix, ont répondu à cette enquête.

3. Dix entretiens qualitatifs menés auprès d’anciens lauréats, permettant d’éclairer les principales tendances.

4. Pour les besoins de l’analyse, des sources complémentaires reconnues ont également été utilisées, notamment les publications d’Oséo.

L’étude s’est naturellement enrichie de notre observation assidue du monde des entrepreneurs, en France et ailleurs, grâce notamment aux travaux réalisés dans le cadre du Baromètre Ernst & Young sur l’entrepreneuriat dans les pays du G20, publié en octobre 2011.

32

Page 35: 20 ans de succès entrepreneurial en France

33

Bibliographie

• Inné ou acquis. L’ADN de l’entrepreneur décodé, Ernst & Young, 2011.

• Les entrepreneurs lancent un appel aux gouvernements du G20, Baromètre de l’entrepreneuriat Nice Côte d’Azur 2011 réalisé par Ernst & Young pour le Sommet des Jeunes entrepreneurs du G20 YES.

• Ambitious, Adept and Agile. How global entrepreneurs are changing the world, Ernst & Young, 2010.

• Agir pour la croissance. Performance des ETI familiales en Europe, Ernst & Young, 2010.

• La conjoncture des Entreprises de Taille Intermédiaire, Enquête annuelle 2012, Oséo et DGCIS (Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services).

• Rapport Retailleau. Les entreprises de taille intermédiaire au cœur d'une nouvelle dynamique de croissance, février 2010.

• L'observatoire du fi nancement des entreprises par le marché. Rapport annuel 2011.

Remerciements

Nous remercions les entrepreneurs et les experts qui ont bien voulu partager leurs réfl exions et nous permettre d’enrichir cette étude par leurs témoignages : André Choulika, Patrice Dordet, Elizabeth Ducottet, Philippe Fourquet, Aliza Jabès, Jean Mane, Gilles Martins, Franck Provost, Bruno Rousset, Jean-François Royer, Philippe Vailhen et Franck van Hassel.

Cette étude Ernst & Young a été coordonnée par Audrey Vinès, sous la direction d'Emmanuelle Raveau et Jean-François Royer.

Ont participé à sa réalisation : Marguerite Coiraton, Juliette Gayraud, Rudolphe Pennec, en collaboration avec Jacqueline Fendt, Kiran Dahan, Ankur Bansal et Yuanqi Lu de la Chaire Entrepreneuriat ESCP Europe.

Page 36: 20 ans de succès entrepreneurial en France

20 ans de succès entrepreneurial en France34

Yves GUILLEMOT Ubisoft (Ille-et-Vilaine)Création par Y. Guillemot et ses frères en 1986

Introduction en bourse en 1996

Actuellement président-directeur général

20

09

Christophe BONDUELLEBonduelle (Nord)1853 : création

1998 : introduction en bourse

Actuellement président-directeur général

20

04

Martin MICHAELI Mephisto (Moselle)Création en 1965

Actuellement président 1

99

9

Henri BACOU

Groupe Bacou (Drôme)Création en 1974

Fusion en 2001 avec le groupe Dalloz (aujourd’hui Sperian)

Décédé

19

94

Aliza JABÈS Nuxe (Paris)Rachat du laboratoire Nuxe en 1989

4e marque dermocosmétique en France, présente dans 58 pays

Actuellement présidente

20

10

Jacques DIRICKX Groupe Dirickx (Mayenne)Création en 1961

Actuellement président-directeur général

20

05

Jean-Michel BERARD Esker (Rhône)Création en 1965

Actuellement président du directoire

20

00

Jacques NOIROT

Prosys (Haute-Savoie)Création en 1985, avec Luigi Delfi ni (décédé) et Michel Nally

Retraité

19

95

Les

lau

réat

s

Francis OLIVIER Sidel (Seine-Maritime)Création en 1990Rachat par Tetra Pak en 2003

Retraité

Hervé et Eric CAENTitus Interactive (Seine et Marne)Créée en 1985, liquidée en 2005

Eric : Directeur digital et nouvelles technologies (Mc Donald’s)

Hervé : PDG (Interplay – Los Angeles)

19

98

Bruno ROUSSET April Group (Rhône)Création en 1988

1997 : introduction en bourse

Actuellement président du Conseil de surveillance d’April Group et président d’Evolem

20

03

Franck PROVOST Franck Provost (Paris)1975 : ouverture du 1er salon

1995 : lancement de la franchise

Actuellement président

20

08

19

93

Page 37: 20 ans de succès entrepreneurial en France

35

Jean MANE V. Mane & Fils (Alpes-Maritimes)Création par Victor Mane en 1871

2006 : reprise de l’entreprise par le fi ls de Jean Mane (4e génération)

Actuellement président du conseil de surveillance

20

11

Gilles MARTIN Eurofi ns (Loire-Atlantique)Création en 1987

Introduction en bourse en 1997

Actuellement président-directeur général

20

06

Annette ROUX et Bruno CATHELINAIS Bénéteau (Vendée)Création en 1884, reprise par A. Roux, petite-fi lle du fondateur, en 1964Introduction en bourse en 1984A. Roux est actuellement vice-présidente du conseil de surveillance et B. Cathelinais président du directoire

20

07

Pierre SAUBOT Pinguely-Haulotte (Loire)Création en 1985Introduction en bourse en 1998Devient Haulotte Group en 2005Actuellement président du conseil d’administration et directeur général

20

01

François DELACHAUX Delachaux (Hauts-de-Seine)Création en 1949Fusion de Delachaux et Seplast en 1984

Introduction en bourse en 1987Sortie de bourse en 2011

Actuellement président du conseil d’administration

20

02

Bernard STREIT HBS Technologie (Doubs)Création en 1954 (par son père), reprise par Bernard en 1985

Introduction en bourse en 1996

Renommée Delfi ngen Industry en 2007 - Actuellement président-directeur général

19

96

Philippe GIRARD-BUTTOZ et Marian MARINESCU Digigram (Isère)Création en 1985

Introduction en bourse en 1997

Retirés des activités opérationnellesen 2003

Philippe GIRARD-BUTTOZ

19

97

Jean-Luc PETITHUGUENIN Paprec (Paris)Création en 1985, rachat en 1994 par Jean-Luc Petithuguenin

Actuellement président-directeur général

PETITHUGUENIN

20

12

20

ans

de

laur

éats

du P

rix

de l

'Ent

repr

eneu

r

Page 38: 20 ans de succès entrepreneurial en France

Contacts

Jean-François RoyerAssociéTél. : +33 1 46 93 77 20Email : jean-franç[email protected]

Emmanuelle RaveauDirecteur de la CommunicationTél. : +33 1 46 93 83 68Email : [email protected]

Rudolphe PennecResponsable marketing du marché EntrepreneursTél. : +33 2 51 17 44 23Email : [email protected]

Ernst & Young

Audit | Conseil | Fiscalité & Droit | Transactions

Notre positionnement, notre engagement

Ernst & Young est un des leaders mondiaux de l’audit et du conseil, de la fiscalité et du droit, des transactions. Partout dans le monde, nos 167 000 professionnels associent nos fortes valeurs communes à un ferme engagement pour la qualité. Nous faisons la différence en aidant nos collaborateurs, nos clients et tous nos interlocuteurs à réaliser leur potentiel.

Ernst & Young désigne les membres d’Ernst & Young Global Limited, dont chacun est une entité juridique distincte. Ernst & Young Global Limited, société britannique à responsabilité limitée par garantie, ne fournit pas de prestations aux clients. Retrouvez plus d’informations sur notre organisation : www.ey.com

Ernst & Young est une marque déposée au niveau mondial.

© 2012 Ernst & Young et Associés. Tous droits réservés.Studio Ernst & Young - 1208SG094

Cette étude est la propriété d'Ernst & Young et Associés. Sa reproduction est interdite sans l'autorisation expresse d'Ernst & Young et Associés.

Cette publication présente une synthèse d’éléments dont la forme résumée a valeur d’information générale. Elle n’a pas vocation à se substituer à une recherche approfondie ou au jugement d’un professionnel. Ni EYGM Limited, ni aucun autre membre de l’organisationmondiale Ernst & Young ne pourra être tenu pour responsable d’un dommage occasionné à quiconque aurait agi ou s’en serait abstenu en fonction de son contenu. Pour toute précision utile, consulter le professionnel approprié.