1810_TRATADO DURAND

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-PRECIS DES LE<;ONS' D'ARCHITECTURE DONNEES A L'ECOLE ROYALE POLYTECHNIQUE. c. P A R J. N. L. DURAND, AI\CHITECTE, PROPESSEUR D'ARCHITECTURE, ETMEMBRECOl\RES~NDANT DE L'ACADEMIE DES BEAUX-ARTS D 'A NV ER S. PREMIER VOLUME, CONTEN ANT TR ENTE-DEU X PLANCHES. Prix, 2 0 francs, broche. A PARIS, CHEZ L'AUTEUR, A L'ECOLE ROYALE POLYTECHNIQUE. Chez FlRlUN DIDOT, Imprimeur du Roi, Libraire, rue Jacohj n " 2 4 . Chez RET et G R V IE R, Libraires, quai des Augustins, n" 55. Chez TRE UTTEL et Wu RTZ, rue de Bourbon, n" 17. Et chez FAN TIN, quai Malaquais, n" 3. ' 18 19. Digitized by Coogle

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-PRECISDES LE<;ONS'

D'ARCHITECTUREDONNEES

A L'ECOLE ROYALE POLYTECHNIQUE.

c.

PAR J. N. L. DURAND,

A I\CH ITECTE, PROPESSEUR D 'ARCHITECTURE , ET MEMBRE CO l\RES~NDANTD E L'A CA DEM IE D ES B EA UX -A RT S D 'A NV ER S.

PREMIER VOLUME,

CON TEN ANT TR E NTE-D EU X PLA NCHES.

Prix, 20 francs, broche.

A PARIS,CHEZ L'AUTEUR , A L'ECOLE ROYALE POLYTECHNIQUE.

Chez FlR lUN DIDOT, Imprimeur du Roi, L ibraire, rue Jacohj n" 2 4 .

Chez RET et G RAVIER, Libraires, quai des Augustins, n" 55.

Chez TRE UTTEL et Wu RTZ, rue de Bourbon, n" 17 .Et chez FAN TIN , quai Malaquais, n" 3. '

18 19.

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·' "

AVIS AU LEeTE.UR

SUR CETTE NOUVELLE EDIT.ION.

L'A~CUEIL favorable-que de~uis q~inze ans Ie public n'a p~

cessede faire ~ cet ouvrage; les suffrages dont I'ont honore

des savants du premier ordre; les succes obtenus en architec-

ture par la plupart des 'eleves qui ont suivi ces lecons (I), Ie

desir de repondre au zele d'une jeunesse interessante toujours, .

avide des connaissances qui lui seront necessaires un jour;

celui de meriter par ce moyen la confiance des persono,es

(I) On en ponrra juger par l'Ouvrage qui parait en ce moment, sous ,~

titre de Chota: 'des projets d'Edifices publics et particuliers; composes par des

eleves de rEcole Royale Polytechnique , dans les coneours qui ont lieu chaque

annee,

Non-seulement ce recueil pent etre trios-utile aux personnes qui se livrent

a I'etude de l'Architecture, mais il peut encore etre d'un 'grand secours

dans-tous les departements et dans tous les pays ou l'architecture est peu

eultivee , tous les projets qu'il renferme etant d'une execution on ne peut

pas plus facile et on ne peut pas moins dispendieuse, Nous y renverrons sou-

vent dans le second volume.

Ce recueil se ~ompose actuellement de cinq cahiers. Prix de chacun ,

six francs.II se lrouve aux memes adresses que le Precis et Ie Parallele des edifices

de tout genre. .

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egalement distinguees p~r JeUJ'rang et par leur merite, que, ,

I'Ecole Royale Polytechnique a le bonheur d'avoir it sa tete;

tous ces motifs, dont un seul aurait suffi, m'ont determine it

revoir mon travail. Les principes sont rigoureusement les

memes; mais j'ai tache de les presenter avec plus d'ordre et.

de clarte; j'ai donne des ~Ieveloppements assez etendus it tout

ce qu'il est essentiel de b·ienentendre. Je m.esuis attache sur-

tout it la partie de la composition, qui, chose' etonnante ,

n'avait jamais ete traitee dans aucun ouvrage, ni dans aucun

cours; tous les details de construction, rejetes dans des notes

it la fin de ce volume, ne couperont plus Ie fil des idees

generales: quant a la partie graphique, pres de la moitie des

planches a ete entierement refaite; et les changements ap-

jOrtes dans cette partie sont tels, que seuls ils pourraient faire

considerer l'ouvrage comme absolument nouveau.

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\

INTRODUCTION.

Importance de tArchitec{ure ; hut de cet art; moye1l3

qu'il doit naturellement employer pour I'aueindre ;

principes gent!raux; avantages que fespece humaine

et L a societe retireraient de leur application ;funestes

efJets qui peucent resulter de [ignorance ou de

f inobservation de ces principes; necessite de f etudede r Architecture.

L'ARCHITECTURE est 'l'art de composer et d'executer tou.

les edifices publics et particuliers.

De tous les arts l'arehitecture est celui dont les produc-

tions sont les plus dispendieuses ; iien coute beaucoup pour

elever les edifices particnliers les moins considerabies ; it en

coute enormement pour eriger des edifices publics, Ion

meme que les nas et les autres ont etc con~s avec le plusde sagesse; et si dans leur composition ron n'a suivi d'autrea

guides que Ie.prejuge, le caprice ou la routine, Ies'depenses

dans lesquelles ils entratnent deviennent inealculables,

Le chateau de Versailles, cet edifice dans lequel on trouve

des pieces sans nombre et pas une entree; des- milliers de.

colonnes et pas une colormade; une etendue immense sans

grandeur; une richesse extreme sans magnificence, est un

.exemple frappant de cette verite.

Relativement a la depense de cet edifice, voici ce que dit

Mirabeau, page 33 de sa dix -neuvieme lettre it Se5 com-mettants : « Le marechal de Belle-Isle s'arreta d'effroi: quanti.

.I•

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,

_ . - . . . . . ._

. . . . . . -- : . . . . ,-

. .

4 INTRODUCTION.

« il eut compte jusqu'a douze cents millions de depenses

([faites pour Versailles, et il n'osa sonder jusqu'au fond de« cet abyme. »

Cependant l'architecture, cet art dont l'emploi est si dis-

pendieux , est en meme temps celui dont l'usage est Ie plus

constant et Ie plus general; dans tous les Iieux et dans tous

Ies temps on a construit nne multitude de dem~ures parti-

culieres pour les individus, et d~edificespublics pour les

differentes societes , la terre- en est couverte; et malgre la

multiplicite de ces edifices, malgre mille exemples plus ou

moins effrayants que celui que nons venons de donner,

exemples bien faits pour degouter de l'architecture , chaquejour voit elever de nouveaux monuments de cet art: ilfaut

done qu'il soit d'une bien grande necessite pour l'espece

humaine , et meme qu'il soit pour elle une source de biea

douces jouissances.

En efl'et, l'architecture est de tons Ies arts celui qui pro-

cure a l'homme les avantages les plus immediats , les plus

grands et les'plus nombreux ; l'homme lui doit sa conser-

vation; la societe son existence; tous les arts leur naissance

et leurs develcppements : sans elle l'espece humaine, en

proie it toutes les rigueurs de la nature, uniquement occu

pee it se defendre contre le besom, les dangers et la douleur-,

loin de parvenir a la jouissance de tous les avantages de 1&

societe, ent peut - ctre disparu presque entierement de I.

surface du globe.

Faut-il s'etonner d'apres cela de I'usage prodigieux que

1'0n fait de cet art? Si quelque chose etait capable de causer

de l'etonnement , relativement it l'architecture, ne serait-ce

pas plutot l'indifference 00 ron serait pour un art dont les

resultats sont si importants PNe serait-ce pas du moins lanegligence que l'on mettrait a s'instruire des premiers prin-

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INTRODUCTION.

cipes d'un art qui, vu les -avantages immenses qu'il nous

procure, et les terrihles inconvenients dans lesquels peuvent

entrainer l'ignorance ou la fausse application de ses prin-

cipes , merite si bien qu'on l'etudie. C'est en effet par une

etude approfondie que l'artiste .parviendra a eviter les in-convenients et a multiplier les avaritages.

L'architecture etant d'un interet si grand, si general, ilfau- .

drait done que cet art r u t ; generalement connu, mais puisquecela n'est pas, au moins faut-il que eeux qui doivent .

l'exercer en· aient une parfaite connaissance.

Les architectes ne sont pas les seuls qui aient a construiredes edifices; les ingenieurs de toute classe, les officiers d'ar-

tillerie , etc. eprouvent frequemment cette obligation; on

pourrait meme ajouter qu'au temps present les ingenieurs

ont plus d'occasions d'executer de grandes entreprises que

les architectes proprement dits : en effet, ceux -ci, dans le

~OuI'Sde leur vie, n'ont souvent que des maisons partieu-

Iieres a batir, tandis que les autres, outre les memes edificesdont ils peuvent etre egalement charges dans les departe-

ments eloignes, ou les arehitectes sont tres-rares, se trouvent

par etat appeles a elever des hopitaux , des prisons, des,easernes, des arsenaux, des magasins, des pants, des 'ports,

des phares, enfin une foule d'edifices de la premiere impor-

tance; ainsi les eonnaissances et les talents en architecture

leur sont pour le moins aussi necessaires qu'aux architectes

de profession.

Pour ohtenir des succes prompts et certains dans l'etude

d'un art queleonque, ilest indispensable de connaitre d'abord

la nature de cet art; de savoir pourquoi ron s'en occupe, et

comment en general on doit s'en occuper ; en d'autres

termes, de s'assurer du but qu'il se propose, ainsi que des

moyens qu'il doit employer pOUI'y parvenir.

..

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6 INTRODUCTION.

But de l'ar- It De sera pas difficile de deeouvrir Ie but de l'architec-chitecture. " .

ture. Dapres ce que nous avons vu plus haut, il est evidentqu'elle D'en a d'autre que l'utilite puhlique et particuliere ,

la conservation, Ie bonheur des individus, des families etde la societe. 0 • •

Les moyens qu'elle doit employer pour atteindre un but

aussi interessant et aussi noble, ne seront pas plus difficiles

a reconnaitre; l'architecture etant faite pour l'homme et

par l'homme , ces moyens De peuvent se rencontrer que dans

sa maniere d'etre : quelques observations bien simples sum ..

ront pour les y faire decouvrir.

Pour peu que nous observions la marche et le developpe ..ment de l'intelligence et de la sensibilite , nous reconnattrons

que dans tous les temps et dans tous les lieux , toutes les

pen sees de l'homme et toutes ses actions ODt eu pour ori-

~ine ces deux principes: l'amour du bien ..etre et l'aversion

pour toute espece de peine. C'est pourquoi Ies homthes,

soit lorsque isoles ils se construisirent des demeures parti-

culieres , soit lorsque reunis 'e n societe ils eleverent des edi...

flees publics, durent chercher, 10a tirer des edifices qu'ils

construisaient le plus grand avantage, et par consequent it

les faire de la maniere la plus convenable a leur destination;

2° it les batir de la maniere la moins penible dans l'origine ,

et la moins dispendieuse par la suite, lorsque l'argent fut

devenu lc prix du travail.

Converiance Ainsi,la convenance et l'economie , voila les moyens que

et economie. doit naturellement employer l'architecture, et les sources o uelle doit puiser ses principes , Ies seuls qui puissent nous

guider dans l'etude et dans l'exercice de cet art.

g e ~ ~ ~ : ~ ~ e : e -'abord, pour qu'un edifice soit convenable , il faut qu'il

latif. a la soit solide salubre et commode. .convenance, 'Solidite, II sera solide, si les materiaux que 1'0n yemploie sont de

Moyenaqu'elJe doitemployer.

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INTRODUOTION. ,bonne qualite , et repartis avec intelligence; si l'edifice repo~

sur de bons fondements; si ses principaux soutiens sont en

nombre suffisant, poses perpendiculairement pour avoir

plus de force, et places a des distances ~gales, afin que cha-

cun d'eux soufienne une egale portion du fardeau; enfin s'il

existe entre toutes ses parties, tant horizontalement que ver-

ticalement i la liaison la plus intime.

II sera salubre , s'il est place dans un lieu sain , si l'aire Salubritl!.

ou le pave en est eleve au-dessus du sol, et garanti de l'hu-

midite ; si des murs remplissant l'intervalle des soutiens qui

en composent l'ossature , en defendent de la chaleur et du

froid la partie interieure; si ces murs sont perces d'ouver-

tures capables de laisser penetrer l'air et la lumiere; si toutes

les ouvertures pratiquees dans les murs interieurs , 'en se

correspondant , correspondent aux ouvertures exterieures,

pour faciliter it l'air Ie moyeR de se renouveler; si une cou-

verture Ie met it l'abri de la pluie et du soleil , de maniere

que l'extremite de cette couverture s'avancant au-dela des

murs , en eloigne les eaux; et -s'il se trouve expose, soit au

midi dans les pays froids, soit au, nord dans les pays

chauds,Enfin ilsera commode, si Ie nombre et la grandeur de Commodite .

routes ses parties, si'leur forme, leur situation et leur

arrangement sont dans Ie rapport Ie plus exact avec sa des-

tination.

Voila ce qui regarde la convenance, et voici ce qui con ..

cerne I'economie.

Une superficie etant donneevsi ron observe que lorsqu'elle Principe.

est termiaee par les quatre cotes d'un earre , elle exige r.t~::~ul~e::

moins de contour que lorsqu'elle rest par ceux d'un para 1 - nomie,

lelogramme , et moins encore quand eUe est terminee par la

eirccnference d'un cercle ; qu'en fait de.symetrie, de ..e g a - STJIletrie.

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8 INTRO{)UCTION.

ReguJarite. Iarite et de simplieite.Ta forme du earre, superieure a celleSimplicite.

du parallelogramme , est inferieure iI celie du eercle , il seraaise de conclure qu'un edifice sera d'autant moins dispen-

dieux: qu'il sera plus symetrique , plus regulier et plus

simple. IIn'est pas besoin d'ajouter que si I'Jconomie pres-

crit la plus grande simplicite dans toutes les choses neces-

saires, elle proscrit absolument tout ce qui est inutile.

Tels sont les principes generaux qui, par-tout et dans

. tous les temps, quand il a fallu elever des edifices, .ont dO.

guider les hommes raisonnahles : et tels sont~"e«ei les

principes d'apres lesquels les edifices antiquesele plus gene-

ralement et.le plus justement admires ont eufcon'5us, commeon s'en convaincra paTIa suite. .

Ces principes, comme on Ie voit, sont simples comme la

nature ; ils ne sont pas moins feconds , comme on ne tar-

dera pas it Ie voir.

Idees • Cependant ce n'est pas ainsi que ron considere generale-que donnent . l' hi I"d' d"de I'architec- ment arc itecture , 1 ee que nous en onnons n est rien

ture la plu- moins que celle que ron s'en forme vulgairement.part des au- • ,. •teurs qui en Selon la plupart dea.architectes , Iarchitecture est moms

ont traite. l'art de faire des edifices utiles, que celui de les decorer.

Son but principal est de plaire aux yeux, et par-Iii d'exciter

en nous des sensations agreables: ce a quoi , ainsi que lesautres arts, eUe ne peut parvenir que par l'imitation, Elle

doit prendre pour modele les formes des premieres cabanes

que les hornmes ont elevees, et Ies proportions du corps

humain. Or, les ordres d'architecture inventes par les Grecs,

imites par les Romains , et adoptee par I~-plupart des nations

de l'Europe , etant , selon ces auteurs, une imitation du corps

humain et de la cabane, font par consequent l'essence de

l'architecture. D'ou il suit que la beaute des decorations for-mees par les ordres est telle, qu'en aucune maniere on ne

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INTRODUCTION. 9doit regarder it la depense dans laquelle entratne necessai-

rement la decoration.Ml!ispuisqu' on ne peut decorsr sans argent, et que plus Esamen de

eel idees.on decore , plus on depense , il efit natnrel d'examiner s'il

est vrai que la decoration architectonique, telle que' les

architectes la concoivent ..procure tout Ie pltisir que ron

s'en promet, du moins si ce plaisir compense les frais

qu'elle occasionne.

Pour-que l'architecture put plaire en imitant , il faudrait

qu'a r!xemple des autres arts elIe imitat la nature. Voyons

si la premiere cabane que I'homme a faite est un objet natu-

rel ; si le corps humain peut servir de modele aus, ordres ;voyons enfin si les ordres sont une imitation et de la cabane

•et du eorps humain.

Prenons d'abord nne idee de cette cabane et de ces ordres. Deaeriptio.

V . . Lauaiee s' . d la ban de Ia cabueOICl comment ugler sexprlme au sujet e ca e : p a r L a apCL ' •

.« Considerons , dit-il , l'homme dans sa premiere origine,

([sans autre secours , sans autre guide que l'instinct naturel

« de ses besoins. II lui faut un lieu de repos. Au bord d'un

« tranquille ruisseau, ilapercoit un gazon; sa verdure nais-

e sante' plait it ses yeux; son tendre duvet l'invite ~il vient;

« et-mollement etendu sur ce tapis emaille , ilne so~ge qu'a

« jouir en paix des dons de la nature; rien ne lui manque,

«il ne desire rien; mais bientot l'ardeur du soleil qui le

« brule l'oblige it chercher un abri; ilapercoit une r o r e t qui« lui offre la featcheur de ses ombres, il court se cacher dans

« son epaisseur, et Ie voila content. Cependant, mille va-

« peurs elevees au hasard se rencontrent et se rassemblent,

« d'epais nuages couvrent les airs, une pluie effroyable se

« precipite comme un torrent sur cette foret tmlicieuse.

« L'homme, mal couvert a l'abri de ces feuiIles, ne sait plus(I: comment se defendre d'une hnmidite incommode qui Ie

,2

J

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10 INTRODUCTION.,

c r: penetre de toate part. Une caverne se presente , il s'y

«glisse; et se trouvant a sec, il s'applaudit de sa decouverte:c mais de nouveaux des!lgrements le degoutent encore de ce

« sejour , il s'y voit dans les tenebres , il y respire un air

c mal-sain ; il en sort resolu de suppleer , par son industrie ,

e : aux inattentions et aux negiigeJICesde la nature, L'homme

« veut se faire un logement qui Ie couvre sans l'ensevelir,

« Quelques branches abattues dans la foret sont les mate-

q : riaux propres a son dessein. II en choisit quatre des plus

« fortes, qu'il eleve perpendiculairement et qu'il dispose en

« carre, Au-dessus , il en met quatre autres en travers, et

« sur :celles-ci , il en eleve qui s'inclinent et qui se reu-e : nissent en pointe des deux. co!es. Cette espece de toit est

« couverte de feuilles assez serrees , pour que ni Ie soleil ni

« Ia pluie ne puissent y penetrer ; et voila l'homme loge. II

« est vrai que le froid et Ie chaud lui feront sentir leur in-

c commodite dans sa maison ouverte de ·toute part, mais

« alors il remplira l'entre-deux des piliers, et ilse trouvera

i. c garanti,

« La petite cabane que je viens de decrire , continue

« Laugier, est le modele sur lequel on aimagine toutes les

«magnificences de l'architecture; c'est en ~e rapprochant ,

IX dans I'execution, de la simplicite de ce premier modele,

« que l'on evite les defauts essentiels, que l'on saisit les per-

« fections veritables, Les pieces de bois elevees perpendicu-

Cl lairement nous ont donne I'idee des colonnes. Les ,pieces

c horizontaies qui les surmontent, nous ont donne l'idee des

c entablements. Entin, les pieces inclinees qui forment Ie

« toit, nous ont donne l'idee des frontons. Voila ce que tousOrdre : ee I I&. d I'

que ron en- e : esmartres e art ont reconnu. »

tend ordinai- Les colonnes, Ies entablements et les frontons, dont larement parcemot. reunion forme ce qu'on appelle un ordre d'architecture ,

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~oiIa les parties essentielles de l'art , celles qui en constituent

Ies beautes ; et les murs , les portes , les fenetres , les voutes ,les arcades, ainsi que les autres parties que le besoin seul y

a fait ajouter, ne sont que des licences -Iue ron doit tout au

plus tolerer ; telle est la conclusion etrange que tire I'auteur

que nous venons de citer.

De Ia connaissance de la cabane passons a celle des ordres, Ordresgrecs.

et Iisons ce que Vitruve nous apprend a ce sujet :« Dorus, roi du Peloponese , ayant, dit-il fait batir un

«temple a Junon dans Argos, il se trouva par hasard de

« eette maniere que nous appelons dorique ; ensuite, dans'

« plusieurs autres villes , on en fit de ce meme ordre, n'ayant

a encore aucune regIe etahlie pour lea proportions de l'ar-

t{ chitecture, En ce temps-la , les Atheniens envoyerent dans

a : l'Asie mineure plusieurs colonies sons la conduite d'Ion ;

ails nommerent lonie la contree ou celui-ci s'etablit. lIs y

« bitirent d'abord des temples doriques, principalement .

e : celui d'Apollon. Mais comme ils ne savaient pas bien queUea proportion il fallait donner aux colonnes , i1s chercherens

« le moyen de les faire assez fortes pour soutenir Ie faix de

.« l'edifice, et de les rendre en meme temps agreablee a la vue.« Pour eela ils prirent la mesure du pied d'un homme , qui

a est la sixieme partie de sa hauteur, sur laquelle mesure

«ils formerent- leurs colonnes, de sorte qu'ils leur don-

a nerent six diametres. Ainsi, la colonne' dorique fut mise

« dans les edifices ayant la proportion, la force et In beaute

e x : du corps de l'homme.

« Quelque temps apres , ils batirent un ·remhle it Diane,

« et chercherent quelque nouvelle maniere qui fut belle par

e x : la meme methode. Ils imiterent la aelicatesse du corps

«, d'nne femme; ils eleverent leurs colonnes , leur donnerent« une base ~en facon de cordes entortillees, pour en c t r e

INTRODUCTION.

2.

II

Dorique,imite ducorptihl1-maJD.

Ionlqne ,imite ducorps de la

femme.

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CorintJlien,imite du

corps d'unejeune fille.

OrdresRomains.

Toscan.

12 INTRODU CTION.

« cornme la chaussure; ils taillerent des volutes au chapiteau

« pour representer cette partie de cheveux qui pend it droite« et it gauche; ils mirent sur le front des colonnes, des cy-

(e maises et des gou~es, pour imiter Ie reste descheveux qui

« sont lies et ramasses au derriere de la tete des femmes; par

« les cannelures, ils imiterent les plis des robes; et cet ordre

«invente par les loniens, prit Ie nom d'Ionique.

« Le Corinthiea represente la delicatesse d'une jeune fille

« a qui rage rend Ia taille plus degagee et plus susceptibleu des ornements qui peuvent augmenter sa beaute naturelle,

«L'invention de son chapiteau est due it cette rencontre:

« Unejeune filledeCorinthe , prete it marier , etant morte , sa« nourrice posa sur son tombeau, dans un panier , quelques

« petits vases qu'eUeavait aimes pendant sa vie; et afin que

« Ie temps ne les gatat pas sitot , etant i t . decouvert, elle mit

« une tuile sur le panier, qui, ayant etc pose par hasard sur

« une racine d'acanthe , il arriva, Iorsque les feuilles vinrent

« it pousser , que le panier , qui etait au milieu de la racine,

« fit elever Ie long de ses cotes les tiges de °la plante , qui,

« rencontrant les coins de la tuile, furent contraintes de se

« recourber, et de faire Ie contournement des volutes. Calli-

« maque; sculpteur et architecte , vit cet objet avec plaisir ,

u et en imita les formes dans le chapiteau des colonnes qu'il

« fit depuis it Corinthe, etablissant sur ce modele les pro-

G : portions de l'ordre corinthien.

« Plusieurs colonies grecques ayant apports dans l'Etrurie,

« aujourd'hui la Toscane, la connaissance de l'ordre dorique,

« qui etait Ie seul dont on fit encore usage dans la Grece,

« cet ordre y rut long-temps execute de lameme maniere que

« dans le pays d'oii iltirait son origine: mais enfin , on y fit

«plusieurs changements, on allongea la colonne , on lui« donna une base, on changea Ie chapiteau , on simplifia l'en-

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INTRODUCTION.

« tablement , et cet ordre. ainsi change fut adopte par les

l(Romains seus le nom. d 'ordre Toscan.

« Long-temps apre&, les Romains, qui avaient adopte Composite.

« les trois ordres grecs., imaginerent de placer les volutes

« ioniqnes dans Ie chapiteau corinthien : ce melange fit

« donner aux colonnes on on Ie remarquait, le nom de

II: Composite.» . •

Tels sont les cinq ordres que l'on regarde comme l'essence

de l'architecture, comme la source de toutes Ie'Sbeautes dont

la decoration est susceptible; parce qu'ils sonr, a ' ce que

ron pretend, imites des formes de la cabane et des propor-tions du corps humain. V~yons s'ils en sont en" effet une

imitation.

Commencons par l'ordre dorique, que les Grecs , dit-on , Let pto-

fixerent it . six diametres , parce que Ie pied d'un homme a la P r d ° r t i O D I destres 100-

sixieme partie de sa hauteur. D'abord , Ie pied d'un homme elles imiteel

I .. , . I h .. , . d I h d du corps hu-a, non a srxieme , mars a uineme partie e a auteur e main?

son corps. D'ailleurs , dans tous les edifices grecs , la propor ..

tion des colonnes doriques varient infiniment( Voy. parallele, '.

pI. 63); et dans cette variete infinie, le rapport exact 'de six

it . un ne Be rencontre pas une seule fois. Si quelque archi ..tecte grec s'est avise d'assigner cette proportion . i t . l'ordre

dorique, il paralt que les Grecs n'en ont fait aucun cas;

autrement, on la retrouverait, sinon dans tous leurs edi-

fices, du moins dans ceux qu'ils ont eleves du temps de.

Pericles, edifices qui passent, avec raison, pour des chefs-

d'oeuvre.

La meme variete se remarque dans les proportions des Elles De Je •

autres ordres que I'on soutient avoir ete imit~s du corRs de ~~:!t;~n~.~la femme et de la jeune fiUe (Voy. parallele , 64). II n'est tre.

done pas vrai que Ie corps humain ait servi de modele aux

ordres,

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INTRODUCTION.

Mais je veux que dans les Willes, cas , le meme ordre ait

toujours les memes proportiens ; que,les Greos aient con-stamment suivi le systeme qu'on leur.attribue , et que la lon-

gueur du pied soit la sixieme partie de la hauteur du corps

de l'homme : s'ensuit-il que les proportions des ordres soient

une imitation de celles du corps humain PQuelle compa-

raison peut - on faire entre Ie corps....de I'homme , dont la

-Iargeur varie a chaque hauteur differente ,et une espece decylindre dont-Ie diametre est par-tout Ie'meme PQuelle res-

semblance peut-il y avoir entre ces deux objets, quand meme

on leur supposerait une meme base, une meme hauteur? 11

est done etident que les proportions du corps humain n'ontservi ni pu servir de modele ;. celles des ordres.

Les formes Si les proportions des ordres n'ont pu avoir et.e imitees

: : t ~r~~::e celles du corps humain , les formes de ces memes ordresimitees de ne l'ont guere ete davantage de celles de la cabane. Les co-celles de fa ••cabane? lonnes ont, on des bases avee des chapiteaux , ou du moms

des ehapiteaux; car on n'admettrait point comme telle une

colonne qui ne serait absolument qu'un cylindre. Or, on ne

voit rien de tout celadans les trones d'arbres on les poteaux

qui soutiennent la cabane. En vain dira-t-on que par la

suite sur les poteaux on mit des planches ou des plateaux,

pour enelargir ia partie superieure et la rendre plus capable

de porter I'entablement; vu qu'a longueur egale , 'une piece

de bois eomposee de fibres longitridinales est moins suscep-

tible de se rompre, qu'un morceau de pier-re compose de

petits grains agreges les uns aux autres. Si l'un de ees objets

avait servi de modele;' l'autre , il serait plusnaturel de croire

que ,Ies plateaux de bois ont ete imites des chapiteaux en

pierre, que de eroire que ees derniers aient ete imites des

autres.

L'entablement n'imite pas plus parfaitement les parties

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INTRODUCTION. 1 5

superieures de Ia cabane, qU ! lea colonnes n'en imitent les

soutiens. Dans un edifice carre , si l'on met des mutules ou

des modillons, que I'ODdit representer l'extremite des pieces

inclinees du comble de ceue cabane , 011 en met. tout au-

tour; it. serait meme ridicule d'en agir autrement. Cepen-

dant,· dans la cabane, ils ne se voient que de deux cotes ;

il en est de meme des triglyphes. D'ailleurs , dans Ia cabane ,

l'extremite des poutres ou solives, dont les triglyphes, dit-on,

SOl1tune imitation, est Iisse , et les triglyphes sont canneles:

ils ne doivent meme leur nom qu'aux deux canaux et aux

deux demi-canaux qu'on y remarque. Si done Ies architectesqui OI~tinvente les ordres, ont cherche a · imiter la eabaae ,

ils l'ont eertainement tres-mal imitee. Mais il paratt , par ce

qu'en dit Vitruve en plus d'un endroit , que les Grecs, loin

de s'assujetir a imitereette cabane , prirent a tache, au

contraire , de masquer les parties de leurs edifices qui pou-' . .

vaient ressembler Ie plus aux parties de la cabane. VO"ici

comment cet ecrivain s'exprime au sujet des trigIyphes.

« Long - temps apres que l'on eut fait des colonnes en Triglypbf'S

• c.: , I hi boi Le del eatable-« pIerre, on taisait encore es enta ements en 018. s ar- ments dorj-

itchitectes grecs trouvant que 'l'extremiee lisse des solives :::~ Jer!~~;itqui portaient sur l'architrave ou principale poutre n'etait aUll yeull Ie

, hI' . '1 fi' d dea ais ' bout des so-C pas agrea e a vorr , 1 s gurerent essus avec es a15ou lives. .'

C o petites planches, ce que nous appelons les plates -'bandes

tdes triglyphes, et les enduisirent angulairement avec de la

« eire. Cette eire ne pouvant boire l'eau de la pluie comme

« le reste de l'entablement , l'eau coulait dans ces especes de

«' eanaux et se rassemblait au bas, en gouttes, que ron imita

c depuis dans les entablements en pierre. »

Dans les entablements des ordres ionique et corinthien , Frises li~es

I 11' 1 I' 'I fi I di des ordres io-es Crees a erent encore p us om; 1s renttota ement )s- D.iqu~ e~..

paraitre tout ce qui avait trait a 1acabane ( Voy. parallele , riathien;

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1 6 INTRODUCTION.

pl. 65 et 66) : et cependant , par une contradiction bien sin-

guliere, ce sont ces derniers ordres que les partisans de la

cabane regardent comme les plus beaux. .

de~~~!~:::: It est done evident que les ordres grecs n'ont point ete

sont pas imi- irnites de Ia cabane; et que, s'ils l'avaient ete , cette imitationtees de Ia ca- ,bane, ou Ie serait on ne peut pas plus imparfaite, et par consequentsont impar- . hi d dui I' ce . I' d-faitement. mcapa e e pro uire erret que on en atten .

La cabane Mais ce modele n'est-il pas lui-meme encore plus impar-

est-eJte un ob- fait que la copie P Qu' est-ce qu'une cabane ouverte a tousjet natureI?

les vents, que l'homme eleve peniblement pour se garantir,

et qui ne Ie garantit de rien? Cette cabane peut - ell_eetre

regardee comme un objet naturel? N'est-il pas evident qu'ellen'est que· Ie produit informe des premiers essais de l'artP

Serait-ce parce que l'instinct qui dirigea l'homme dans cette

fabrication etai t si grossier, qu'il ne merite pas le nom d'art,

serait-ce pour cela qu'on la regarderait comme une produc-

tion de la nature?

L'imitation Or, si la cabane n' est point un objet naturel, si le corpsI)'elt pas Ie h ., . d d' I 'I' hi . d Imoyea pro- umam n a pu servir e mo e e a arc rtecture ; SI, ans a

Phir~de l'ar- supposition meme du contraire, les ordres ne sont pointc tecture. . . . , ,

une nmtation de I'un et de I autre, il faut necessairement

en conclure que ces ordres ne ferment point l'essence del'architecture; que le plaisir que ron attend de leur emploi

et de Ia decoration qui en resulte est nul; qu'enfin , cette

decoration elle-meme n'est qu'une chimere ; et la depense

dans laquelle elIe entraine , nne folie.

II suit de-la .que, si le hut principal de l'architecture etait

de plaire, il .faudrait ou qu' elle imitat mieux, ou qu' elle

Plairen'e'st cherchat d'autres modeles , ou qu'elle prft d'autres moyenspas Ie. but que l'imitation •de l'arehitec- •

lure,la d~o- Mais serait-il bien vrai que le principal but de l'architec-ratiltn nest fi' d I' 1 d' . fi' I' bi ..pUlonobjel. ture ut e p aJ.~e, et que a ecorat~n ut 0 ~et principal

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INTRODUC1JiON.

dont elle 'doive s'occuper? Dans Ie passage de Laugier, celui

que nous avons rapporte plus haut , on voit que", malgreses etranges preventions, cet auteur ne peut s'empecher de

reconnaltre que c'est a la necessite seule que cet art doit "

son origine, et qu'il n'a d'autre hut que »Utilite publique et

particuliere. Etcomment aurait-il pu s'aveugler la -dessus ,

meme en supposant que l'homme qui eleva cette cabane ,

dont on a fait le modele de l'architecture, eut ete 'capable

de concevoir I'idee de decoration? L'idee de ses besoins et

des moyens propres ales satisfaire , ne devait - eUe pas

s'offrir la premiere a son esprit, et meme en bannir toute

autre idee? Est-il raisonnable de croire qu'etant isole , ayanta se defendre et de l'intemperie des saisons, et de la fureur

des hetes feroces , a se procurer une multitude d'avantages

dont jusques alors if avait ete prive, l'homme , en elevant· un

abri , ait seulement songe a en faire un obje~ propre a re-creer ses yeux? L'est-Jl plus de croire que les hommes

reunisen societe, ayant une foule d'idees nouvelles, et par

consequent une foule de nouveaux hesoins a satisfaire, aientfait de la decoration l'objet principal de"l'architecture ?

Quelques auteurs, qui ont soutenu et developpe Ie sys-

teme de la cabane avec tout l'esprit imaginable, diront que

jusques ici iln'est question que de hAtisse; que sous ce rap-

port l'architecture n'est qu'un metier; et qu'elle n'a merite

Ie nom d'art que lorsque les peuples , parvenus au plus

haut degre d'opulence et de luxe, ont cherche a donner de

l'agrement aux ediflcesqu'ils ont eleves, Mais nous en appe-

Ions aces auteurs-Ia memes. Est-ce lorsque les Romains

furent parvenus au plus haut degre d'opulence et de luxe,

et qu'ils couvrirent de moulures, d'entablements, etc., leurs

edifices, est-ce alors qu'ils firent de meilleure architecture?Les Grecs etaient bien moins opulents, et leur architec-

3

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INTllODUCTION.

ture, ou ces objets soot etl s a . petit nombre , n'est-elle pas

preferable it l'architecture romaine? Ces auteurs eo con-

vieooeot enx-memes ; its vont jusques i t . dire que e'est laseule

qui merite le nom d'arehitecture, Eh bien! cette architec-

ture qu'ils admirent , et qui merite d'etre generalement

admiree ,0nt jamais pour but de 'plaire, ni pour objet la

decoration. A la verite, on y remarque du soiu , de la

purete dans l'execution , mais ce soin n'est-il pas'esseDtiel

a la solidite 1 > Dans quelques edifices 00 observe quelques

ornements de sculptuee ; mais les autres , pour la plupart,

eo sont totalement prives , et n'en soot P\lS moins estimes.

N'est-il pas evident que ces ornementsne

soot point essen-tiels i t . l'architee~re? Ceux - J . a memes qu'eUe emploie, lors-

qu'elle eroit devoir se parer, n'annoncent-ils pas. clairement. '

qu'elle est loin de pretendre a plaire par la beaute intrin-

seque de ses proportions. et de ses formes? Et "i parmi lea

dernieres OR en apereoit quelques-unes qui n'emanent pas

directement du besoin,les differences qu'on y trouve dans

_ ehaque edifice ne prouvent-elles pas que les Grees n'atta-

.chaient aucune importance i t . la decoration architectonique?

Evidence Soit que ron consulte la raison, soit qqe ron samine les

~hl~;::~:~:ar- monuments, il est evident que plaire n'a jamais pu etre Iebut: de l'architecture, ni la .decoration architecsoniqne etl'e

sop objet. L'utilite publique et particuliere , le bonheur et

la conservation des individus et de la societe, tel est, comme

nons l'avons vu d'abord, le but de l'architecture.

L'al'cbitec- Mais, dira-t-on encore, puisqu'il y a des edifices que I'OB

! ~ : e ; . : ~ : : =dmire ou que l'on meprise-avec .raison, ily a done des

drel'agreable beautes et des defauts dans l'architecture : elle doit done re-a l'utile?, , • .

ehercher les unes et eviter les autres, elle peut done plaire;

et , si ce n'est pas la.son hut principal, elle doit au moins

Ueber de joindre l'agreable a l'utile,

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INTItODUCTION... 19

Nons sommes loin de penser que l'architecture ne puisse . n"ti..-pa s plaire; nous disons au contrairequ'il est impoasibie po•• ible q ue

,II lai I ' II ., I . les predue-·qll e e ne p JSe pas, orsqu e eest traitee se on ses vr81S tiona de eft

principes. La nature .n'a-t-elle pas attache le plaisir a la satis- ~laitmt

faction de nos betoins, et .os plaisirs les plus vifs sont-ils

autre cbose que la satisfaction de nos besoins les plus impe-

rienx? Or, un art tel tiue l'architeeture, un art qui satisfait

immediatement OIl si grand nombre de nos besoins , qui

no~ met a portee de satisfaire aisement tous-les autees, qui

nous defend contre lesintemperies des saisoas, qui nous

fait jouir de tous les dons de 1a nature et de teus le a avaa- -tages de la societe, un art enfin auquel tous lea autres arti

doivent leur existence, pourrait-il manquer de DOUS plairel

. Sans doute que la grandeur, la magnificence, la variete, ,BeaUle_que

I , Ir I ere mie T da I L.Ifi Ion remar-enet et e caraetere que on <remarque III es em Ce5, quedanal'ar-

sont autant de beautes, autant de causes du plaisir qae n01lS cbitecture.

eprouvons a leur aspect. Meis qu'est-il besoio de courir £lIes se

, • I :I Si I'd' ..!..l'fi d' ':I.. troovent na-apres tout oe a t on . '&pOse an em ce UBe mamere turellement

convenable it l'nsage aU1}uel'on le destine, De diHerera-t-il ,\uand on ne50CCUpe que

pas sensiblement d'un autre edifice destine a un autre uage? d.e.la dispo-.

N· 'I 11 " ~. srnon,aura-t-r pas nature emeDt un caractere, et qui l'U&sest,

sen caractere propre? Si les diverses parties de cet edifice,

destinees a divers usages, sont disposees cheenae de la ma-

niere dont elles doivent l'etre, De differereat-elles pas neees-

sairement les unes des autres PCet edifice n'oft'rira-t-il pas

de la variete? Ce m e m e edifice, s'il est dispose de la maniereIa plus economique, c'est..a-dire la plus simple, De paraitra ..

t-il pas Ie 'plus grand, Ie p lu s ma gn ifiq ue qu'illt>it pOS&ible .

puisque l'oeil alors embrassera a-Ia-fois Ie plus grand nombre '

de ses parties? oh est done la necessite de courir .p~toutes ces beautes partielles P

3,

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IN T R O:D U C T ION.

E1l~1 .' II Y a plus, c'est que cela, loin d'etre necessaire , est nui-OlJparalSsent

ible , I d' ' IIA _re'

quand on-·81 e a a ecoranon e e-meme: en enet , 51, parce queI·d~~pe. de certaines beautes dans un edifice vous auront frappe, vousecorauon

architecto- voulez les transporter dans un autre qui n'en est pas sus-nique, 1 IIceptible , ou si ces memes beautes s'y rouvant nature e-

..ment , vous voulez. les porter a un flus haut point que la

nature de l'edifice ne le-comporte, n'est-it pas evident que

cet edifice aura un aspect, ~ne physionomie differente de

celIe qu'il devrait avoir, qu'il n'aura plus son caractere~que

ses beautes naturelles s'affaibliront , s'evanouiront, et peut-

etre rneme se changeront en defauts rebutants? La Venus

de Mediciset l'Hercule Farnese sont des figures admirables ;

mais si, parce que la tete de l'une est plus gracieuse ou

qu'elle a plus de caractere que la tete de J'autre, on placait

celle de Venus sur le corps d'Hercule , et reciproquement ,

ces veritables chefs-d'reuvre de l'art ne deviendraient-ils

pas des chefs-d'oeuvre de ridieule Pet si , parce que les dif-

ferentes parties de ces statues sont admirables , le sculpteur ,

pour augmenter la beaute de leur ensemble, en avait aug-

mente Ie nombre, et qu'il eut donne a ces figures quatrebras, quatr~ jambes, etc.', ne seraient-elles pas au contraire

des productions monstrueuses P

D'apres cequi vient d'etre dit , on ne doit done pas s'atta-

cher a ee que l'architeeture plaise , vu qu'en s'occupant

nniquement a remplir son veritable but, iJ lui est impos-sible de ne plaire pas, et qu'en eherchant a pIaire elle peutdevenir ridicule; on ne doit done pas non plus ehereher adonner de la variete , de l'effet, du caractere aux edifices,

puisqu'il est impossible qu'ils n'~ient pas toutes ces qua-

lites au plus haut degre dont ils sont susoeptibles , lorsque ,

faisant uniquement usage des vrais moyens de cet art, onleur a donne tout ce qu'il leur faut, rien que ce qu'il leur

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INTRODUCTION. 21

faut, et que ce qui leur est necessaire est dispose de la ma-

niere Ia plus simple.

C'est dORCde la disposition seule que doit s'occuper un Ladispoli-

architecte , meme celui qui tiendrait it Ia decoration architec- t~:~j~~tonique ,.et qui ne chercherait qu' i t plaire , puisque cette de- de l'architec-

, A ., ture..coratton ne peut etre appelee belle, ne peut causer un vrai

.. plaisir , qu'autant qu'elle ne resulte que de Ia disposition la

.plus convenable.et la plus eeonomique.

Ainsi, tout Ie talent de l'architecte se reduit it resoudre L'aeehitec-

ces deux problemes : , 0 avec une somme donnee faire l'edi- ! u ; : ::r:~:~fice Ie plus convenable qu'il soit possible, comme dans les de deux pro-'d'fi 'I' 1 d' 'd'fi ' bIemel,.e Ices particu iers ; 20 es convenances un e 1 ce etant

donnees, faire cet edifice avec la moindre depense qu'il se

puisse , comme dans les edifices publics,

On voit par tout ce qui precede , qu'en architecture l'eco-

nomie , loin ,d'~tre, ainsi qu'on le croit generalement, un

obstacle it I~ beautd, e e l est au contraire la seurce Ia plusfeconde.

. Un exemple va mettre dans le plus grand jour ces idees, Planche Ire,

et donner it ces principesIe plus grand degre de certitude. Esemple

L'edifice connu sous le ~om de Pantheon=Franeais , dans : : : a ; : ! : ! :l'origine , devait etre un temple: Ie but que ron se propose la connais-

d d' 'd'S I 'I I ' nnee desans ces sortes e 1 ces, que que sort e cu te qu on y Trail prinei-

exerce , est non -seulement d'y rassembler la multitude , ~te!~:;~r-mais encore d'y frapper son imagination par l'organe des

sens : or, la grandeur et Ia magnificence sqnt les moyeus

les plus prop res it produire &et effet. D'apres cela, il semble

que la decoration soit , sinon l'objet unique, au moins la

chose principale dont on doive s'occuper dans Ia composi-

tion de semblables edifices, et que la depense qu'elle exige

ne doive etre comptee pOUl'rien. Cependant nous allons

voir que si dans celui dont. il s'agit , mettant de c o t e toute

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INTRODUCTION.

idee de decoration , ron se fat borne it Ie disposer d~ la

maniere Ia plus convenable et la plus economique , on auraitfait un edifice tout autrement capable tie produire l'ef'fetque

l'on desirait. Le Pantheon-Francais a de longueur 100mettes

sur 80 de I~rge : il est compose d'un portail et de qoatre

nefs, reunies it un dome, le toot formant une croix grecque.

Le developpement des murs est de 612 metres. On y ~ompte

deux cent six colormes , distribuees au ftOmbre de vingt-

deux 'pour le portail , de cent trente-six pour les nefs, et de

quarante-huit pour Ie dome, qui en presente trente-deux

it l'exterieur et seize dans sa partie interieure,

Qui ne croirait qu'un -edifice tel que celui -lit, dont lea di-

mensions sont aussi considerables et Ie nombre des colonnes

aussi prodigieux, Qffre Ie plus grand et le plus magni6que

spectacle? II n'en est cependant rien. Cet edifice, interieure-

ment, n'a que 3,672 metres de superficie rkfie: Ia superficie

apparente est encore bien moins ~nsiderable, puisque I.

forme de croix adoptee, par l'architecte n'en laisse 'guere

voir plus de Ia moitie en entrant ..

Le nombre des colonnes ne contribue pas plus it donner

one idee de magnificence, que les dimensionsne contribuenta'donner une idee de grandeur. Des vingt-deux. colonnes du

portail, on n'en apereoit distinctement que six ou huit: celles

du dome, sont , pour Ies trois quarts, masquees par Ie por-

tail. Penetre-t-on dans l'interieur; OR n'en voit distinctement

que seize, toutes les aotres sontcouvertes par celles-ci. Les

colonnes de l'interieur du dome-ne se montrent qu'a moitie]

encore pour les apercevoir est-on oblige de faire un effort.

Cependant eet edifice, si peu grand, si peu magnifique, a

eoute pres de' dix -hnit millions.

Si , au liea de courir apres les formes que l'architecte acrues les plus propres it produire de l'effet et du mouvement,

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INTB.ODUC.TION.

ilavait fait usage de celles que l'economie presentait natu-

rellement, dans la disposition d'un edifice qui n'est formeque d'une piece, c'est-a-dire d'un eercle, s'il avait employe

les coloanes concentriquement it ce cercle , de maniere it

diminuer l'etendue de la voute interieurement , et a former

a l'exterieur un vaste portique, capable de recevoir une

foule de peuple qui devait s'y rendre de toutes parts, queUe

grandeur, queUe magnificence un tel Cdjjice n'aurait-il pas

emMe! La superficie , dont rien n' aurait derobe it l'oeil la

mcindoe partie, auraitete de 4,~92metres, l'exterieur aurait

constamment presente trente - deux colcnnes, et l'interieur

en aunit offert une multitude. Voila deux edifices bien dif-

f6rents run de l'autre. A quoi tient cette enorme difference?

a c e · Ciue, daDa le premier, on a cberche a faire du beau, et

que rOD a em que pOllr y parvenir iln'y avait d'autre

moyen. que de ·prodiguer l'argent ;. tand" que dans Ie

deuxieme on De s'est eccupe qu'a disposer l'eQilice de la·

maniere I. plus coavenahle et la plus economiqU€:, En efl'et,

celui-ci, qui ,l'emport-e eo graadeur et en magnificence sur

• celui-Ia, ne renferme que cent douse colonnes, n'a que

2 4 8 met'ls de developpement de raurs, et cOUterait par con-sequent la moitie moins , c'e6t-a-dir~, qu'avec la somme qu'a • .

coutee I'autre , 00 aurait pa faire deux edifices, non tels que

celni qui existe , mais tels .que celui qu'on y snbstitue , ou

lin ~ul e~ifice qui aurait eu le <wuhJe de celui-la meme que

ron TieDt.de proposer,

Cet exemple , quoique par sa nature r U D des plus defavo-

rabIes au systeme que DOllS esposeas , .su.f6rait Qeanmoina

pour ccnvainere de la solidite de nos principes; pour faire

voir, d'une part, combieo pel! ce que ron appelle decoration

est pl'opre a produire les grands effets que ron en attend,et de r a w , " , combieu l'architecture, uniqueillelit fondee sur

f

,"

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• •

2 4 INTRODUCTION.

la raison et la nature des chases, peut, sous tous les rap-

ports, augmenter Ie nombre et Ie deg.re de nos jouissances.Un autre exemple va faire voir dans quels abymes de mal-

heurs peuvent entrainer et entrainent en effet l'ignorance

ou I'inobservation des vrais principes de eet art.

Planche II. Tout le monde connalt la trop fameuse eglise de Saint-

Exemple Pierre de Rome, edifice dans lequel se trouvent amonceleesdes funestes

effets de 1"1 - toutes les pauvretes-de decoration que Ie vulgaire appelle les

gnor~nc~ de richesses de l'architecture; edificequi servit si long temps deoe s prlDClpes. .

modele a tout ce que l'on a fait de plus mauvais dans eet

art; edifice dont bien des gens n'osent encore faire trop

hautemcnt la critique, mais que du moins aucun architectsne s'aviserait plus d'imiter. On connate aussi l'ancienne ba-

silique batie par Constantin; composee de la maniere la plus

convenable et la plus simple, l'effet Ie plus grand et le plus

magnifique resultait de sa disposition. Cet edifice tombait en

•ruine ; il etait naturel de le rebatir sur le meme plan :-quand

meme , pour ajouter a sa majeste , on eut augmente ses di-mensions, au point de l'egaler, it cet egard, it l'edificeactnel ,

cette reconstruction n'eut pas ete onereuse ;mais les fausses .

• idees que ron avait des-lora .de l'architecture ne permirent

pas de prendre un parti aussi sage: persuade, comme on

l'etait alors, qu'en architecture la disposition n'est rien; que

la decoration est tout; qu'elle consiste dans la complication

des formes et des proportions; enfin , que la beaute aochi-

tectonique- ne -saurait avoir d'autre principe, on prefera les

projets les plus inconvenables, les plus tourmentes et les

plus bizarres : on ne se dissimula pas les depenses enormes

dans lesquels des projets de ce genre devaieut entrainer;

mais, penetre de cette autre idee, que l'on ne peut faire rien

de beau qu'au moyen d'une enorme depense , et comme on

voulait faireun temple qui l'emportat enbeaute sur les temples

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----------

INTRODUCTION.

les plus magnifiques de l'univers, on crut qu'il etait indis-

pensable de se livrer a une prodigalite illimitee. La seule

inspection de la planche peut faire juger si l'on parvint,

avec de pareils moyens, au but que . 1 'on s'etait propose.

Quant aux efl'ets funestes qui resulterent du systeme

d'apres lequel fut eleve cet edifice, I'histoire ne les faisant

que trop connaitre , nons n'en retracerons pas l'effrayant

tableau; n011$croyons de plus en avoir assez dit 'pour de-

montrer l'importance de l'architecture, la verite de ses prin-

cipes , l'influence qu'elle exerce sur Ie sort des individus et

de la societe, et par consequent pour faire sentir a tons ceuxqui doivent elever des edifices Ia necessite indispensable de

l'etude approfondie d'un art qui Ies rend les .depcsitairee et

les dispensateurs d'une partie de la fortune des particuliers

et des nations.

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SUITE DE L'INTRODUCTION.ManiCre d'etudier l'An;hitecture.-Plan du cours. -Genre

d~ tkssin propre ;" r Architecture .

. .

Nombre C .E qui ponrrait peut-etre refroidir un instant l'ardeur avec

t c ! : i q u t ' : ! ~ laquelle lea eleves de l'ecole polytechnique doivent natnrel-

ro~jetdel'ar- lement se porter a l'etude de l'architecture, ce serait , d'uneehitecture, 1 d "1 d I'part, e pen e temps qu 1 S peuvent y consacrer ,et e autre,

le nombre infini d'objets que l'arcaiteesure embrasse.

Deuxgenres Nous avons vu que cet art consistait dans la_compositiond'edifices.

et l'execution , tant des edifices publics que des edifices

particuliers. _

Ces deux genres se suhdivisent en un grand nombre d'es-

peces , et chaque espece est encore susceptible d'une infinite

de modifications.

Edifices Les edifices publics sont , les portes de ville, les arcs de

publics. triomphe, les ponts , les places publiques, les temples con-sacres a . la divinite , ceux qui doivent servir de sanctuaires

aux lois et a . la justice, lea palais destines pour les adminis-

trations superieures , et le tresor public, les maisons muni-

cipales , les ecoles, les colleges, les academies, les biblio-

thequesv les museum, les theatrea, les marches, les bouche-

ries , les halles de toute espece , les douanes, les bourses, les

foires , les bains publics, les hopitaux , les prisons, les ca-

sernes , tant d'infanterie que de cavalerie , les arsenaux, etc.;

en un mot, tous les edifices necessaires au culte, au gou-

vernement, a l'instruction , aux approvisionnements, au

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SUITE DE L'INT·RODU·CTION. 2 1

eommerce, aux plaisirs,

ala sante, au soulagement de l'hu-

manite sontli-ante, a la surete et a la tranquillite publi-que, etc., etc.

Lea edific~ particuliers sont les maisous particulieres it la EdificH

vitle et a la campagne tIes maisons a loyer, le s maisons de particalierl.

plaisance, les maiseas rurales , ainsi que touses leurs depen-

dances, les atelie:s lea magasins , etc, etc. .

• La difference d e s ~urs, des usages, des elimats, des Modifica-

Ioealites , des materiaux·, des facultes pecuniaires; introduit : : . n ~ : & = ~necessairement une foule de varietes dans chaque espeee

d'edifice , et porte jusqu'a l'infiai le nombre de projets quel'architecte peut concevoir et executes.

Si, en ~ffet, pour apprendre l'azchitecturevil fallait etu- lIfaDieredOllt

dier , l'une apres l'autre , les diversea espeees d'edificee dans ~:~2:et:toutes les circonstances qui peuvent lea modifier; una sem- sent qu'oa

bl bl 'tud ' II c . . . . . - - ! 1 . . 1 . . doh etudiera e e e, en supposant qu e e AU.t POIHIW e, seeait ce~· l'archilec-

nement d'une longueur effrayante. Peut-m pensera -t-oa lure.

qu'il serait possible de I'abreger, en la re&treignant a un IneoD.e-.

certain nombre de projets , que l'on presuBlerait devoir n i e : : :tede

executer, Mais quelque grand que fut ce nombre, cette methode.

etude serait non-seulement bien incomplete, mais encorebien peu profitable; car, It coup sur, ODn' acquerrait ainsi

que des idees particulieres , isoIees, qui, loin de se preter

un mutuel secours , se .heurteraient souvent les UDeS lea

autres, et jetteraient d'autant plus de desordre et de con-

fusion dans l'esprit, que le nombre en serait plus conside-

rable.

n pourrait arriver en outre qu'un architeete forme par eette

methode fut charge d'elever un edifice dont il ne sa serait point

occupe; des-lors it ne pourrait Ie faire, 011, C8 qui se,ait pis •

ilne Ie pourrait faire que tres-mal : en supposant me81e qwt

o o t edifice eut ete l'un des objets de son etude, mais sur un .

4 .

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\

28 SUITE DE L'INTRODUCTION.

terrain different de celui sur lequel il aurait a batir, cette

circonstance seule , independamment d'une foule d'autresqui pourraient se r~ncontrer en meme temps, suffirait pour

qu'il ne reusslt pas mieux; l'etude particuliere qu'il aurait

faite de ce projet, loin de lui etre de quelque utilite , lui

nuirait au contraire, en l'eloignant d'en composer un autre;

alors , pour faire cadrer ses plans avec le terrain donne, il

serait oblige d'en etendre ou d'en resserrer les parties; ce

. qui presque toujours rendrait sa composition inconvenable,

et quelquefois 'm~me absolument inexecutable.

On De suit Ce n'est done point ainsi que l'on doit etudier l'arcbitec-cette marcbe E fli 'd" I· bI 'I" d d'dans aucune ture. n e et , ce proce e nest app rca e a etu e aucun

dscieDce' ni art, ni de quelque science q\le ce soit. Un bomme qui seaDS aUCUD

art. propose de courir la carriere dramatique, n'apprend pas afaire telle ou telle tragedie ; un musicien, tel ou tel opera; un

peintre , tel ou tel tableau. En quelque genre que ce puisse

etre, avant de composer, ilfaut savoir avec quoi I'on com-

pose; or, la composition de l'ensemble des edifices n' etant

que Ie resultat de l'asseinblage de leurs parties, it faut con-

naitre celles-ci , avant de s'occuper de l'autre; et ces parties

n'etant elles-memes qu'un compose des premiers elements desedifices, apres l'etude des principes generaux dont tous les

principes particuliers doivent emaner, ces premiers elements

doivent etre les premiers objets de l'etude d'un architecte.

D'apres ce que nous indique la raison, d'apres les me-

thodes usitees dans les eccles des sciences et des arts, ou l'on

apprend aux eleves it marcher du simple au compose, du

connu it l'inconnu, de telle sorte qu'une idee prepare it la

suivante , et que celle-ci rappelle infailliblement l'autre; nous

nous attacherons de plus .en plus it ce plan d' etude, que

nous avons precedemment suivi.~8n •

du cours.. Apres avoir expose les principes generaux, ainsi que no114

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SUITE DE L'INTRODUCTION. !l9

,.enons de Ie fairedans notre introduction, :nous nous occu-perons des elements! des edifices , qui sont les sontiens isoles

et engages, les murs, les differentes ouvertures que ron y

pratique, les fondements, les planchers, les voutes, les

combles et les terrasses. Nous envisagerons ces divers D P -

jets 1° sous Ie rapport des differents materiaux qui peuvent

etre employes dans.leur construction; 2° sous celui. des dif-

ferentes formes et proportions qu'ils doivent naturellement

aVOIr.

Lorsque nous serons bien familiarises avec ces divers ob-

jets, qui sont it l'architecture ce que les mots sont au dis-

cours , les notes a lamusique, et !lans la connaissance par-

faite desquels il serait impossible d'aller plus roin, nous ver-

rons 1°.comment on doit les combiner entre' eux, c'est-a-

dire comment on doit les disposer les uns par rapport aux

autres, tant horizontalement que verticalement; 20comment,

au moyen de ces combinaisons , on parvieut it la formation

des diverses parties des edifices, telles que les portiques , les

porchesv les vestibules, les escaliers tant interieurs qu'este-

rieurs, les salles de toute espece , les cours, les grottes, les

fontaines. Ces differentes parties nons etant bien connues ,

nous verrons 30 comment on doit les combiner It leur tour

dans la composition de l'ensemble des edifices.

Autant il est prejudiciable a tous egards de substituer ,

dans l'etude de l'architecture , la connaissance d'une foule

de petites convenances particulieres it chaque edifice, it la

connaissance des convenances generales, qui appartiennent

a tous , et qui sont de tous les lieux et de tous las temps,

autant ilest avantageux, apres une etude telle que celIe dont

nous venons de tracer le plan , de passer en rev~e. et d'ana-lyser le plus grand nombre id'edifices possible; rien n'est

plus propre it exercer le jugement .et it feconder l'imagina-

I" Partie.Elements detedifices.

ne Partie.Compositioaen general.

file Partie.

Analyse desedifice ••

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30 SUITE DE L''INTRODUCTION.

tion; It penetrer de plus en plus des vrais principes de eel

art, et it en faeiliter l'appli cation. Cet analyse faisait , it n'ya encore que peu d'annees, la troisieme partie de ce COUl'S;

mais le temps destine a l'etude de l'architecture ayant etB

restreint depuis, vu Ie besoin que l'on en avait pour d'au-

tres etudes, nous SOIllJDft maintenant obliges de borner

notre COUI'S aux deux premieres parties. Cependant nous

ti . .erons de la troisieme quelques exemplesque nous repan-

drons dans Ie courant de nos leeons ; et les eleves qui croi-

rent , apres leur sortie de I'ecole , devoir Cairede cet art une

etude encore plus approfondie ; en trouvesont Ie precis dana

Ie volume qui fait suite it celui-ci,

Avanlages D'apres tout ce que nous avons dit , on doit sentir com ..de celte me-thode. hien l'etude de l'architecture, reduit a un petit nembre

d'idees generales et fecondes; a un nombre peu considerable

d'elements , mais qui suffit pour la composition de tous les

edifices; . 8 quelques combinaisons simples et pen nombreuses,

mais done les resultats SODtaussi riches et aussi varies que

ceux de la combinaison des elements du langage : on sent,

dis-je , combien une semblable etude doit etre tout-a-Ia-fois

profitable et succincte ; combien elle est propre a donner auxeleves de facilite pour bien composer tous les edifices, merna

ceux dont ils n'auraient jamais entendu parler, et en meme

temps, a Caire disparattre lea obstacles que la brievete du

temps semblait leur opposero

m.isioll Dans tous le s cours d'architecture, on dime cet .art enordinaire de , 0 di 0 I d ' , 1 d' ibuti II'architectnre trois parties isnnctes : a ecoranon , ~ istn bon et a

~D trodi~par- construction. Au premier coup-d'reil ,'cette division para itues : ecora-

lion '. distri- simple, naturelle et avantageuse. Ma~ pour qu'elle r u t tellebution et tr: 0 1 l'. drair mse ] id r- , II fli 'I' 0eonstructio». en enet , I Jan ralt que es ees qu e e 0 re a esprit

fussent toutes appliquables a lOBS le a edifices, que ces idees

fussent toutes generales, et comme des points eleves d' 0 , , "

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SUITE DE L'INTRODUCTION.

De cette division de l'architecture en trois arts independants

les uns des autres, que l'on peut, que l'on doit meme etu-

dier separement , il arrive que celui qui veutdevenir aechi-tecte prend plus de gout' pour I'un de ces arts, s'y attache

de preference, neglige les deux autres , souvent meme ne

s'en occupe pas du tout ,tet n'acquiert par consequent qu'une

paetie des connaissances qui lui seraient necessaires ; en

voila plus qu'il n'en faut pour faire abandonner totalement

nne pareille methode.

Nus terminerons cette introduction par un mot sur I.

maniere de dessiner l'architecture,

Usage Le dessin sert it se rendre compte de ses idees, soit

in dessin, lorsque l'on etudill'architecture, soit Iorsque ron compose

des projets .d'edifices, il s~rt it fixer ses idees, de maniere

qu'on puisse a loisir les examiner de nouveau, et les cor-

riger, s'il est necessaire ; il sert enfin ales communiquer

ensuite, soit aux ordonnateurs, soit aux differents entrepre-

neurs qui concourent a I'execution des edifices :on s~nt,

d'apres cela, combien ilimporte de se le rendre familier.

Qualit~.qu·il Le dessin est le langage naturel de l'architecture;tout. l io i t &Toir .

langage, pour remplir son objet, doit etre parfaitement en

harmonie avec les idees dont ilest l'expression; or, l'archi-tecture etant essentiellement simple, ennemie de toute inn-

tilite , de toute recherche, le genre de dessin dont elle fait

usage doit 6tre degage de tonte espece de difficulte , de pre-

tention, de luxe; alors il contribuera singulierement a laeelerite, a Ia facilite de l'etude , et au developpement des

idees; dans Ie cas contraire , il ;ne fera que rendre Ia main

maladroite, l'imagination paresseuse, et souvent meme Ie .

. . jugement tree-faux.Troll espe- P d id ' I'd' 'd·fi ·1c ~ •cesdedessin: our onner une 1 ee comp ete un e 1 ce , 1 taut raire

Ptla~,'. cot.npe trois dessins , que l'on nOpllDeplan, coupe, elevation; Iee we"a 10D. .

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34 SUIT·E DE L'INTRODUCTION.

restera .pIlIs.qu~ Indiquer la hauteur du comb le e,t la .saillie

de la corniche, et quand on aura hache les parties pleines de

Ia coupe et du terrain sur lequel repose I'elevation, l'edifice

se trouvera represente sous toutes ses faces, de la maniere

Ia plas rspide , et par cela meme Ia plus correcte et la plus

claire.

Lavjs. Les personnes qui pensent que l'architecture a essentielle-

ment pour but de plaire aux yeux, par une consequence

necessaire , regardent le lavis des dessins geometraux comme

inherent a l'architecture; mais si l'architecture n'etait en

effet que I'art de faire des images, au moins faudrait-il que

ces images fussent vrai., qu'elles nouapresentassent leaobjets comme nous les voyons dans la nature: or, celle-ci

n'offre a nos yeux rien de, geometral; par consequent Ie

lavis des dessins geometraux, loin d'ajouter quoi que ce soit

it l'effet.ou a l'intelligence de ces dessins , ne peut qu'y jeter

du louche, de I'equivoque; ce qui n' est rien moins que

propre ales rendre plus utiles , ou meme plus eapahles de

plaire.

~esincoDY~ . Ce genre de dessin do it etre d'autant plus severementDleots en ar- ba . d I' hi 1'1 r. •ehitecture, nni e arc itecture , que non-sen ement I est raux , mars

encore souverainement dangereux. De quelque maniere queron considere cet art, les projets les plus propres a produireles plus grands effets dans l'execution , sont ceux qui sont

disposes de la maniere la plus simple; or, de semblables

projets ne disent rien 1 1 l'oeil geometralement; qu' arrive-t-il?

c'est que celui qui attache une idee d'effet a un dessin geo-

metral , estropie son plan pour que son elevation en pro-

duise ; et s f par malheur , seduit par le charme etrange d'un

pareil dessin , on passe a l'execution , non-seulement l'esprit

d'un spectatesr eclaire n'est point satisfait, mais l'oeil de

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SUITE DE L'INTRODUCTION. 35

l'architeete lui - meme cherche en vain les effets auxquels

soavent il a sacrifie les convenances,

D'apres toutes ees considerations, nous demeurerons done

dans la persuasion intime que Ie lavis, dans les dessins geo-

metraux, doit se borner 11distinguer par des teintes plates,

dans les plans et dans les coupes, les pleins des vides, les

parties coupees par un plan, de celles qui ne sont que pro-

jetees sur ce meme plan; et que si Ie lavis peut etre em-

ploye dans des elevations, ce ne peut etre que dans des

elevations perspectives qui, representant les edifices tels que

nous les voyons dans l'execution, ne peuvent, etant lavees,que les representer avec plus de verite.

5 .

Usage d.I.via.

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PREMIERE· PARTIE.

ELEMENTS DES EDIFICES.

DES MATERIAUX, DE LEUR EMPLOI, DES FORMES

ET PROPORTIONS.,

PREMIERE SECTION.

QUALITES DES MATElt iAUX. ;

Lss divers elements des edifices se construisent avec diffe-·

rents materiaux, dont consequemment les formes et les pro-

portions soot differentes, 11 faut done les considerer sous

ces divers aspects.

D'abord , occupons-nous des materiaux qui sont en quel-que sorte la substance de ces objets.

Le nombre de ces materiaux est assez considerable; mais Trod

on peut les ranger en trois classes: : : : ~ =Ceux qui, etant durs , d ' u n travail long et penihle , sont

•fort chers par cette raison;

Ceux qui, plus tendres, d'un travail plus facile, sont ameilleur marehe ;

Enfin , ceux qui ne servent guere qu's. lier ensemble les

autres materiaux,

Les materiaux du premier genre sont les granits , les por- Dur'~lchers.

phyres , les marbres et les pierres dures.

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' l'endres et a

bonmarehel.Servant deliaison.

Fond_eDt!.

Quatreespeees de.nurs.

38 JhEM ENTS.

Ceux du deuxieme sont les pierres tendres, les moellons,

la brique, la tuile , l'ardoise et Ie bois., Ceux du troisieme sont le platre , la chaux, Ie sable, Ie

ciment, les divers mortiers qui resultent de leur union, Ie

fer, Ie cuivre et Ie plomb.

Tels sont les principaux materiaux employes dans les edi-

fices..Ce que nons en. dirons dans les notes suffira, non-

seulement pour donner une idee de leurs bonnes, de leurs

mauvaises qualites, et de leur emploi en general, mais encore

pour faire remarquer la variete que leurs dimensions, leurs

couIeurs differenteso leurs regularites ou leurs irregularites

doivent naturellement apporter dans l'aspect des edifices

lorsque lesmalarian. sont-cOlll~~"ese~disposes avec intel-

ligence (I). •

DEUXIEME. SECTION.

EMPLOI DES lIIATERIAUX DANS LA CONSTRUCTION DES

DIVER.S ELEMENTS DES' E"DIPICES.

POUl \ que les divers etemen't5 des edifices soient solides ,

il faut que les materiaux qui servent a ' leur construction,scient de bonne qualite , de'plus , qu'i1s soient employes avec

intelligence, et qu'ils soient assis sur de bons fondements;

or, les fondements seront bons , s'ils ont e t e construitscomme il convient, et sur un bon sol (2) .

Ondistingue plusiellrs especes de'murs: les murs deface,qui enferment l'espace qu'occupe un edifice; les murs de

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EMPLOI DES JlA,TERIAUX. ~r» l"PAllTIE.

-rej 'etulqui Ie divisent; enfin r e s murs de clOture et de n· SZCTIO ••

serrasse.Les murs des edifices tres-ordinaires seront coaetruits

Matl~riaa1:

,avec des materiaux peu-resistants , .pour plusd' economie; connn~b1el

I "!..J~C I 1.. '.l.! ahl I' I aax edifiCHpour es eamces es' p-,uS consmer es on~p Ol,ra: es Jel plus COD:-_1 ' • I d I'd" Enfi d ' 1 ..!.l!C siderabJel, a.,.'US resistants, pour pus, e so I rte, D; ans es t:W4lC6S ceax qui le

qui tienneat en quelque sorte le milieu entreles uns et leslOntle~oins,. • enfin a ceUE

autres, et qw composent Ie plus grand nombre, pour .sans- qui tienneat

faire et Ia convenance et l'economie , on fera usage. des deux Ie milieu•

genres de materiaux tout-a-la-fois , c'est-a-dire, des materiaux

plus chers et de ceux qui sont moins chers,

,Quels que soient l'usage et la matiere d'un m u r , iI·faut M a n i e r e de

que tous les lits dumur scient horizontaux, et tous lea joints conltruire Jel

di I' "Is . I fa . murs en Ie-perpen ICU aires; qu I sne .se rencontrent m sur ace, m DUal.

dans l'epaisseur.; qu'ils tombent au milieu de la pierre, qui Plaaue 3.

est au-dessus et au-dessous, Il serait bon qfte 'toutes lea assisea

eussent une hauteur egale. Elles doivent ~re elevees en re ..

traite,sur uneassise de pierre, posee elle ..meme en retraite

sur le mur des souterrains, on sur, Its fondations.

Les murs de face peuvent etre eleves perpendiculairement

ou en retraite a chaque. etage, ou avec un leger fruit it l'ex-

terieur, De C C ! 5 trois manieres , les deux dernieres &ont .plua

propres it contenir l'efTort·des planchers ou des veutea.

Lesmurs de clOture et de refend peuvent aelever perpen.

diculairement,

Les murs de terrasse doivent avoir en dehors un talus

proportionne , et It leur hauteur, et 1la nature des terra

qu'ils soutiennent, on leur donne un sixwme lorsqu'ils ont

une hauteur ordinaire.

II . ne faut pas croire que toutes les parties d'un mur fati- Soatienl

'I '1 I' 11· I .ngage. dansguent ega ement: 1 en est sur esq\1e es se reporte toute a It's dlurs ou-

charge des planehers des voutes et des combles et qui sont cbalnesTerti·, "cale •.

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Ire PARTIE. 4 0 lh EM E N T S.

lie SFCTIOl'l'. tibl d'" 'b I' diff .' iosuscep es etre e ran ees par . itferentes percuss ons ;

Planche 3. d' autres ne sont que de remplissage. II est naturel par con-

sequent de donner a celles -lit plus de force, soit par une

plus grande epaisseur-, soit par une plus grande durete de

la matiere, quelquefois meme par ces deux moyens rennis ;

ainsi , les murs de face qui sont tout en pierres on tout en

. Endr?iuou moellons, devront avoir une plus grande epaisseur it leurs 'ex-il convient de ,. 1· d .les placer. tremites , au angles formes par leur rencontre, aux en rorts

on les murs de refend viennent se relier avec eux, aux pie-

droits des portes et des croisees , sons la portee des 'princi-

pales pieces des combles, des planchers, et sons la retombee

des volltes. Lea chaines de pierres descendront jusque dans

la partie la plus basse des fondements, et se continneront

dans les volites, en formant des arcs.

Dans les murs qui sont' partie' en pierres et partie en

moellons, on en 'd' autres materiaux de cette espece , Ies

memes parties seront en pierres, et les intervalles en moel-

Ions, en hriques ou en meulieres. Alors les chaines pour-

ront etre plus epaisses' que Ie mur , ou simplement de la

meme epaisSeur.

M.ni~rede Dans tous les cas, les chaines doivent etre composeea de

eonstruire les. I' . I ti ' IIchafnesverti- pierre, a ternatrvement ongues et courtes, a n qu e escala. puissent se relier parfaitement avee les materiaux qui for-

ment les remplissages. Lorsque les chaines seront saillantes,

elles pourront quelquefois l'etre entierement , quelquefois

aussi leur saillie ne s'etendra pas au-dela de la longueur de

la pierre la plus courte : dans ce dernier cas, elles prennent

Ie nom de pilastres,

Ordinairement, ces differentes especes de chaines n'ont

que quelques pouees de saillie; mais lorsque les dernieres

doivent s'opposer a de grands efforts, on leur donne une

saillie ~ale a leur largeur, et au lieu de faire leur face per-

' - . ' "

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EMPLOI DES MATERlAUX. 41 Ire PARTl~.

UeSIICftOII.

pendiculaire, on la fait quelquefois en talus: alors on Ies

nomme contreforts.

Les chaines verticaies ne sont pas les seules dont on fasse ChaInes

usage pour consolider un mur: on en place encore d'hori- horizontalet.

I . 1'- d . d 'I· . al ., d P1aDche 1.eonta es, a en roit es murs ou- es prmclp es pIeces es

planchersviennent se loger, a Ia naissance des youtes, aux

endroits on les murs cessent d'etre conti nus , comme au bas

des croi~ees, et enfin sur la partie superieure des murs. On

nomme plinthes les premieres, et l'on donne Ie nom de cor-

niches aux autres, c'est-a ...dire, it celles qu.i~..placent sur Ie

haut des murs de face.Ces .chaines etant des assises composees de pift-res plus Usage;e eet

longues, plus dures que les autres, et de pins, etant reliees cia......

par des crampons, fixent dans leur place, par leur pesan-

teur, les materiaux moins pesants sur lesquels eUes repo-

sent, les empechent de se desunir , retiennent entre elles

les chafnes verticales, et prerienuent toute espece d'ecarte-

ment.

L'epaisseur des murs est relative a leur longueur et it leur Epaiaaeu

hau.lr; dans les edifices ordinaires , dans lesquels des murs a d : : : : . lOXde refend et differents planchers relient ces murs avec d'au-

tres, tant horizontalement que verticalement, on donne

64 centimetres ( 2pieds ) aux murs de face, et 4 8 centimetres( 1 8 pouces ) aux murs de ref end et-aux murs mitoyens; i t.

longueur et ~ hauteur egales, ilfaudrait leur donner d'avan-

tage , si redifice ne formant qu'une seule piece, comme une

eglise, etc. ~ Ia liaison dont nons venons de parler n'avait

pas lieu (3).

Outre les soutiens engages, on chaines de pierres placees Soutieu

dans lea endroits du mur qui doivent soutenir quelque poids, isoies.Plallche 3.

ou resister it quelque effort, ilen est d'isoles , lesquels soot

d.eitinea it porter des planchers , des plafonds, et quelquefois-6

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Ire PARTIE. ~ ELEMENTS.

neSZCTlON. d A 0 I 'W U '/ ; d • "1_es VOWS. n es uomme poteaue OUy--rs, SUlvantqu laa

soni en bois ou en pierres. Lorsqu'i1s sont astreints a oer-taines proportioas , on lei nomme pilastres; s'ils sont canes

par leur plan, et colonnes s'ils sont circulaires. Quand' il J

l'etioivent la retombee d'UD are, qu'ils sont c a n e s et d'une

proportion plus courte que les pilastres., '08 le s nomeaep~mm~ .

Lea piliers , Ies pilastres , les coleanes et les piedroits se

construisent par assises ou tambours, lorsqu'ils sont en

pierres. On ne les fait tout d' une piece -que l'orsqu' on y

emploie le bois et Ie marbre. 00 a soin que lea tamboura

soient tons d'une egale hauteur, afin que le tassement soitegaI; on doit tieber aussi de faire que chaque tambour soit

tout d'une piece.

Sur quoi ill Lea coloanes et les pilastres reposent ordinairement surrepoHDt. do ' ,Piede.tal un mur continu, et nt la hauteur est celle de l'elevation du

compose sol de 'l'edifloe au-dessus du sol naturel, Ce mur, que rond'one base, J1 • 1d'uD de et nomme at:, se constrwt comme tous es autres murs, en

d~~e corm- retraite, sur une assise de pierres dures appelee base, et des-CJI'C.

tinee a le garantir de l'humidite, II se recouvre d'ane .wsede pierres en saillie, laquelle en eloigne les eaux qui peuvent

tomber sur le pave des portiques formes par les eolonnes:

on....ppeUe corniche cette pierre saillante, et piedestall'as-

semblage de cette ba~ de ce de et de eette corniche.

Colcnnes Quelquefeis , pour reunir d'une maniere plus solide,

d~:!'~:;,it-on, la oolonne avec Ie piedestal , on place la colonne sur

d:nn fut ~t une espeoe d'empattement que l'on nomme aussi base' etd un chapi- , , •

teau. afin de diminuer la portee des pieces qui doivent reamr let

eolonnes , on ne manque jamais de placer sur la colonae une

ou plusieurs pierres saillantes , connues sons le nom de

chapiteau.Ce s objets sent conaideres comme appartenant a la co-

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EHPLOI J)ZS MATEl\IAUX, 4 3 I"PA1n1!.

IrkcnOlt.Wane, ils'en font partie; ainsi , l'on peut dire que la eolonne

est cOlaposee de trois parties: la base, la eolonne propre-

ment dite, appeIeefut, et le chapiteau. Mais cela n'arrive pa s

roujoun; car la coloane quelquefois n'est composee que de

nux parties, d~_lit et d'un chapiteau.

Les coloone8 sa relient les unes aUI autres, au par des Pcrtie. qu'il.

pieces de bois, on par des moreeaux de marbre, ou enfin lOutieDDent.

par des plates-bandes compo sees de plusieurs pieeres ten-

dilntes vers un centre. De quelques m.atenaux que ron fasse Archiarne,

usage on nomme arc/UtrtlNe Ja partie qui pose immedi... 1'riae et conai-, . ehe COrIUm

tement BUt: le chapiteau, SUP cette· piece, afin de renoir Ies I....... art

colonnes avec le mur, on place une deuxieme architrave,

que d'ordinaire on designe du nom de·.frise: On COUVl'8,

soit par un plancher, soit par nne l'ierre plate, 80it par

1lD~ TOOle en plaee-bande , l'eapace vide qui ftde entre

~ aTchitrave8-et Ie mur; et , dans tous lea cas, on a soill

de faire saillir cette· demiere partie au..c I e I a de Iwfrise', alit

de rejeter loin du pied de l'edifice le a eanx dw toit dot

l'extremiteporte sur cette saillie, que ron nommecomicl&e.

L'architrave, la frise et Ia eerniche , par leur reunion, Ordre d'ar-

QOmpO&ell tl'entablement.; et l!aMeJDhlap do . piedestal, de :!!::Ia~la colonne et de l'entablement, lorsque cet usemblage est dapiedea ...." . , . C o ' U delacoloane

~UIBIS a certaines proportions,. nne ce qu on appe e, et de I'enta-quoique user. improprement, un ordre d:arehitect lJre, Au' blemeat.

reate, on voit que quand il ne aerait pas iiliaurde de 8e'

modeler sur la cabane ]JOur Caire un ordre d'arcbitecture,

eela serait au moins tres-inutile, puisque la seale nature des'

choses et Ie simple bon sens indiquent tontes les parties

qU'OB attribue a eel ordres (4) ,

Lea piedroits des portes et. des croia8es sont r e a m l : par Ounrtorel.

des-plates-bandes, etc" de.lameme JIIIIliere que Iescolonnes. ~~tel,.c~~~-..,.,. , nlCpg.

le soot par des architraves, . . Plaaclae s,

. 6.

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r- PARTlE. 44 E L E MEN TS.

~ SECTJOl'. Lo I' 'd' lib d ' 1 1 MChamb nl

rsque es pit' roits et es p ates- an es ont une 54l 9ra es.

continue, celle-ci prend Ie nom de bandeau ou de cham-branle.

Pour, empecher que l'eau ehassee par Ie vent contre la

partie du mur qui se trouve au-dessus des portes et des

croisees, De tombe sur Ie seuil ou sur l'appui ,' on met quel-

quefois une corniche au-dessus 'du chambranle.

Lorsqae les coionnes ou les piedroits sont tres-eloignes

les UDS des autres ,et que les plates-bandes ont tropde

• portee , on reunit ces soutiens par des arcs. •

On nom me impostes les pierres saillantes qui terminent

les piedroits , et qui reeoivent la retombee des arcs; et l'ondonne Ie nom d'archivoltes aux bandeaux saillants qu iregnent autour des arcs.

Outre les porteset les croisees , on pratique encore, sous

le nom de niches, dans les murs, des renfoneements destines

a recevoir des statues, etc. Comme ces niches ne penetrent

ptlS Ie mur dans toute son epaisseur, leurs piedroits n'ont

pas besoin d'etre consolides par des chaines; ~ainsi on' ne

doit jamais y trouver de chambranle (5).

, Les planchers se construisent par travees, afin d'eviterla

trop grande portee de la plupartdes pieces de bois dont ils

se composent. Ces travees sont formees d'un certain noinbre

de solives de remplissage , posees de champ, espacees tant

plein que vide, lesquelles portent sur des poutres ou prin-

cipales pieces, scellees d'un pied.dans les murs ; etassises

sur les chaines de pierre ou soutiens engages dont on t a

parle (6).

. On faisait 'autrefois tous les planchers it bois apparents,

et l'OD n'enduisait que les entrevous. On n'en fait plus guere

de cette espece que dans des edifices auxquels on n'attacheaucune importance. Depuis que les idees' de decoration ar-

Arcade ••

Impo.tesetarchivolte ••

Niches.

Plancher s,

Planche 4.

Bois

apparents.

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• EMPLOI 1 > £ s MATiRIAUX. , 45 Ire PARTIl.

.. , d d . bl II·&cTIOIf.chitectonique se sont repan ues , on regar e comme 19no e

Fapparence des pieces qui constituent un plancher, et quierr attestent la solidite , on aime mieux les masquer par des

plafonds de platre , qui, en augmentant la depense, font

pourrir les planchers , et obligent souvent it les refaire peu

de temps apres leur construction, pour eviter de plus grands

inconvenients. Quelle difference cependant entre lespectaele

monotone, froid, effrayant , qu'offrent ces plafonds en platre,

et Ie spectacle s i propre it rassurer , si piquant, si varie de

ces plafonds antiques et majestueux, dont lei solives et les

poutres qui en formaient les travees , etaient dressees avec

le'plus grand soin , et garanties de l'humidite et des insectes

par l'application des plus belles couleurs! IIsuffit de com-

parer avec nos plafonds modernes les planchers· qui sub-

sistent encore dans quelques anciens chateaux, pour recon-

naltre combien dans cette partie, en' courant apres la bcaute,

on s'en est reellement eloigne ( 7).

Dans fa construction des planchers , 'outre Ie bois, on em- PI.ncbersm

ploie encore la brique et la poterie. Ce sont alors des especes briques , 011

d " I d I fl' h " I··' d ~oute.pl.tes.e voutes P ates, ont a ec e n a guere que e sixreme ,e Planche 4.

Ia corde, et qui ont sur les planchers proprement dits l'avan-tage 'de cofiter moins, de durer plus long-temps, et' de

n'etre point sujettes aux incendies (8).' .

Outre lea voutes plates dont onvient de parler, il en est Voutea.

d'autres dont la montee est plus considerable, et que ron Plancbe 4.

substitue anx 'voutes 'plates 'et aux planchers lorsqu'ils ont Bereean

tro~ d'etendue ; de rlIeme que l'on ,substitue des arcs aux P l ~ : a : = : : e 'plates-ban des , lorsque celles-ci ont trop de portee. droite,votilu

"Ces :voutes sont le berceau plein cintre , dont la forme ~~~::I;~t:'

est celle d'un demi-cylindre creux; la descente droite , qui ne ~I-de-foar,

, . ' " . niches • pea-differe du berceau qu'en ce qu'elle est en pente; les voutes dentifs et

_ d'arele et e n arC de clottre, qui resultent de la penetration ~a~~:'s110M-

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In PARTIE. 46 BLlhl BNTS.

U·SaCTIOl'f.de deux demi-cyliodres; Ie cuJ-tk:four, dont la forme est

demi-spherique; la niche ou la moitie du cul-de-four ; les:

vontes en pend8ntifs, produits de la penetration de deux

demi-cylindres dans une demi-spbere; et la voute annulaire;

engendree par le mousemeat du demi-cercle autGal" d'UD

point.

Entre la-vonte d'arete et eelle eo arc de cloitre,. il y •

cette difference, que les-angles sont saillants daDSla premiere,

et rentrants dana la deuxieme ;_que celle-ci est supportee

dans tout son pourtour, au lieu que celle-la ne porte que

sur quatre points.

II est encore d'autres Toutes, telles que les trompu, lesarriere-ioussures ; les wUtes biaises , surbaislt!es, etc. , mais

nous n'en parlerons pas, ces pieces de trait ne devant etr:e

employees tout au plus que dans des restaurations.

Cons.traction Ce que l'on a dit de la construction des murs peut s'ap-de• • o6fe.en li 'II d ~ 1 d I Igenhal,ana- p lquer a ce e es voutes; seu ement, ans OJ murs, ea

Ioc l

guei. eelle pierres ont 18 forme d'un parallelipipede, et dans les voiuese.man.

elles oo_tla forme d'UDcoin. Dans les uns, lea lits sont hori-

zontaux, et dans les autres ils tendent vers un centre. A

cela pres, on peut cons~erer une voute comme la prolon-

gation de deux murs qui se rejoignent, en s'appliquant surun demi-cylindre.

~oullee, De la forme et de la disposition de ees pierres appeleesacllOD com- " 1 ' I . , . d"mune • tou- 'IJOlUSOU'S, 1 resu te une aonon ou poussee qUi ten a ecarter

'e. )enoules. l~ SUpports des VOUteS, et par consequent ales rompre.

Ainai, il faut donner a ces supports ane epaiseeur' capable

de resister a l'action qui agit sur eux; et comme les voutes

en plein cintre ,.Iea seules que nous adoptlms, se rompent

entre l'imposte et Ie voussoir du milieu appele clef, il con-vient que Ie corps qui s'oppose a la pOUSs8ei~eleve jusqu''_

• cette hauteur, 1 1 doit Pleme s'elever encore davantage, lors-.

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EMPLOI DBS MATERIAUX. 4 7 p. PAR'Itt.

f ~ , I' d l',. ,. fin Ix- S&~JOW.qu on ne pent m onner epaissenr neoessarre , a que ce

qu'il aura acquis en force perpendiculaire, supplee it ce qui

lui manque en force horimntale.

La resistance que roo doit opposer a It poussee crane Re.iatance

.~ d ' A d' I nd I LD..~ d I qu'oDdoitlai,Youte, ort etre autant p us gra e que . a necne e a OppoMl'.

vo1i.tea moins de hauteur, que SOD diametre et son epais-

sear sont plus coasiderables ,.tque s e a soppotts soot plua

e1eves.

. Outre ees considerations relatives it la poussee qu'occa- ActioD parti-

sionne la forme des vOU8S0irs, et qui soot communes a ~ : e : : : e . b a -toutes les ~utes, il en est d'autres qui ont rapport a la D1l-

tnre et it rappareil particulier de chaque voute. Le berceau

exeree son action la.:eralement, e'est-s-dire, centre lea mura

, qui re~iyent sa retombee; Ia voute en arc de cloitre Ie fait

uniformement centre ses murs pourtours; la voute d'arete

a une peussee diagonale, qui est resultante des pouseees

laterales de chacun des beecesux qui la composent ; Ie cul-

de-four o'a qu'une Iegere poussee du centre a la cireonfe-

rence, et 1e peodenti£ agit presque entierement comme la '

\Toute d'arete , etc. : c'est done vera ces endroits qu'i1 faut

opposer la, resistance.

Quoique naturellemeot Ie berceau exeree une action eon-

tinue sur lea murs q u i Ie soutieDftent, on peut au moyen

de lunettes ou d'arcs e n decharge, detourner eette action

~rs certains points que l'on sera maitre de determiner.

Alors, On fortifiera ces points, et ron ferale reate des mara

aussi peu. epais que rOD voudra, ce mar n'etant jIu que

de remptissage. '

Quand on a nne suite d'arcadea ou de voites en berceau,

4m p e n t donner a chaque piedroit, au nne ferce qui puisseeontenir la voute qu'il supporte , on' une force qui ne soit

propre q u ' a resister a la pression. Dans ce demier cas, 1&

. .

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. .

I" PARTIE. 4 8lie SECTIOlr.

poussee de toutes les voutes etant rejetee vers les demiers

supports, it faudra donner a ceux-ci une force capable des'opposer it toutes les poussees particulieres.

Materiaux Si Ies voutes sontdestinees a soutenir de grandes charges,tlue l'on tloit 1 hes d' .,. . 11 .preterer dans comme es arc es un pont, et qu amsi e es exigent une

l~rconatruc- grande epaisseur, la pierre est la matiere qu'on doit p r e . . .hon. I!..! • I 'I d ' h' d Irerer , mars orsqu el es oivTt n etre c argees que e enr

propre poids , on peut les construire en moellons, en bri-

ques ou meme en poterie, comme l'ont souvent fait les

Anciens avec avantage, d'autant que dans les deux derniera

cas, eUes n'ont presqu~ pas de poussee.

NOllveau Quand les voutes sont fort epaisses , il n'est pas neces-genre de

youte. saire que cette epaisseur soit la meme par-tout; on pourrait

Be borner it faire des arcs separes entre eux par certaines

distances, et it relier ces arcs par des chaines de voussoirs

horizontales, en mettant entre elleslameme distance qu'entre

les arcs. On remplirait ensuite avec une pierre plate et fort

mince Ie vide qui resterait. Ces reafoncements carres forme-

raient naturellement ce qu'on nomme caissons (9).

Dans les contrees meridionales , les voutes n'ont pas besoin

d'etre recouvertes d'un comble; mais dans les autres pays,

cette precaution est essentielle a leur conservation.Les combles ont ordinairement deux egouts, et quelquefois

Planche 4. quatre: lorsqu'ils n'en ont qu'un , on les nomme appentis,

Leurs extremites s'appellent croupes si elles ont Ia me"ine

inclinaison que leurs cotes, etpignons si eUes sont ·termi-

nees parla continuation du mur. Enfin , Iorsque la corniche

de l'edittce se continue en rampant Ie long des deux cotes

inclines du pignon, on nomme celui-cifronton.

Les combles doivent etre plus ou moins eleves , suivant

le elimat oii ron batit, et suivant la matiere que l'on emploieit les couvrir,

, , .ELE J( E NTS.

Comble ••

Plu. 00

moins eleYes,

luiYBntlescir-~opstances.

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. .

I"PARTIE. 50 If LEMEN TS.

W S&CTIOlfl 11' '. 1 ~h d I Iun sens para ele au. premier, es em}",,, e e poyer; dun

poincon assemble de meme dans les arhaletriers , et qui s~op-

pose a ce que l'entrait retrousse Ilechisse ; d'aisseliers , •

qui fortifient l'entrait retrousse; enfln , de contre -fiches

assemblees dans Ie poincon pour roidir les arbaletriers, Ces

fermes sont reunies par un fatte assemble dans Ie haut des

poin~ons, et par un sous - fatte , qui entre par assemblage

dans les entraits retrousses,

Les fermes ainsi disposees et placees comme les pou~s

ou principales pieces des planchers , sur les chaines verticales ...

. ou soutiens engages, on met sur les arbaletriers un ou

plusieurs cours de pann. soutenues par des tasseaux etpar des chantignoles; et sur ces pannes, on place les che-

vrons qui., it leur extremite inferieure, s'assemblent dans une

plate-forme posee sur le haut du mur , et it leur extremite

superieure portent sur le faite.

Quand les combles forment des croupes, on met aux angles.

et au milieu de ces croupes, des demi -formes: celles del

angles se nomment demi-fermes d'aretier ( 10).

Les combles en menuiserie , inventes par Philibert de

menuiserie. Lorme, ont de grands avantages sur les combles en char-

n ! : : ; e . . pente; et si I'usage n'en est pas devenu universel , on ne

doit s'en prendre qu'a la routine. lis chargent bien moins

les edifices, n'ayant besoin ni d'entrait, ni de toutes les pieces

qui embarrassent I'intenieur d'un comble, ce qui est un

grand objet d'economie. lis procurent aux greniers ou aux

etages superieurs des edifices 'Ie plus grand espace qui soit

possible, espace dont on peut profiter, soit pour donner plus

de hauteur a l'etage inferieur , soit pour faire des loge-

ments que l'on ne pourrait pratiquer dans' un comb Ie en

eharpente. Ces combles, qui interieurement ont la forme d'unevoute , mais qui n'ont point de poussee , offrent un autre

t:ombles ...

"

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EHPLOI DES MATERIAUX. 51 ~ PARTIE.

mente, celui d'emhrasser , par leur etendue , des espaces u e S.cnolt.

considerables, •Cette espece de' comble est formee paDdes fermes espa..

eees d'environ un metre. Chaque ferme est composee de deux

rangs de planches de 97 a 129cent. (3 a 4 pieds ) dOeong, ap-pliquees l'unecontre l'autre, en lfaison, c'est-a-dire , de ma-

niere que I'extremite de .rune se trouve au milieu de I'antre.

Ces fermes sont reliees ensemble par -des liernes .dans les-

queHesonmet deschevillesqui serrent exacteme~tles planches

entre elles.

Les combles en brique, outre les avantages qui leur sont

communs avec les combles en menuiserie , ont celni de n'etre

pas sujets aux incendies ( I I ).

• An lieu de combles, on termine qaelquefois res'edifices

par des terrasses: l'objet des terrassesest de procurer la

.facilite de se promener sur les edifices, d'y jouir de la vue

des environs et d'y respirer la fralchenr,

Les terrasses ain~i que les combles ont une inclinaison

propre a faire ecculer les eaux; mais cette inclinaison est

bien' moindre; et parcette raiso~, la construction des. ter-

rasses exige plus de soin que oelle des combles en briqne

ou en pierre, sur-tout dans les pays septentrionaux ( I~.

Nous De nous etendrcns pas davanjege sur la maniere

d'employer les divers materiaux a la construction des ele-

ments des edifices; ce que nons avons dit sur cette matiere,

non-seulement suffit pour en donner une idee generale aceux qui etudient l'architecture, pour leur faire voir' la liai-

son intime qui doit naturellement avoir lien entre tous Ies

elements des edifices, depuis Ia partie la plus basse des fon-

dations jusqu'au sommet des combles, et ponr prevenir de

leur part ces fautes grossieres que l'on ne remarque quetrop dans les projets ou ron s'occupe exclusivement de deco-. .

'7·

eomblet

en briquet.

TerraISH.

Planche 4•

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J·PAI\TIE. 52U'·Sr.cTIOlf .

ration, mais encore fait assez voir que_Iadecoration, si , par

ce ~ot, on entend autre chose que l'applicati~n de la pein-

ture et de la sculpture aux edifices, est produite en grandepartie par l'evidence de la construction. .

. Pour achever de s'en convaincre , il ne faut que jeter les

yeux sur les restes imposants des edifices antiques, sur les

belles fabriques repandues dans toute l'Italie, morceaux ou

la pierre, la brique, Ie marbre , efc., se montrent pour ce

qu'iIs sont , a la place qui, leur convient, et meme sur lesfigures de la planche 3, quoiqu'il ne s'y agisse que de Ia

disposition des materiaux relativement it leur nature, et al'usage des objets a la construction desquels ils sont em-

ployes. Von ne sera plus alors tente d'abandonner cette

decoration naturelle , satisfaisante, pour y substituer , par

un surcrolt de depenses , tantot l'apparence d'une construe- •

tionimaginaire qui, n'etant pas la construction reelle de

l'edifiee, donne de celle-ci une idee fausse, lui ote de son

earactere au lieu d'y ajouter, et tantot une decoration arhi-

traire qui, resulte uniquement d'un assemblage d'objets inu-

tiles, et qui, par-la , loin "'deprocurer du plaisir , ne peut

, que .fatiguer Ia vue, cboquer le bon sens, et. deplaire, .

souverainement .•

•TROISIEME SECTION.

•FOR MESE T PRO P 0 R T ION S.

"

EN nons occupant desmateriaux et.de leur disposition dana

Ia construction .des elements des edifices., nous avons du

remarquer que, si la nature nous en offrequel~ues-uns' tout•

- .

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FORMES ET PROPORTIONS. 53 Ire PARTIE.

• • A • • '1 I: d ,., . HIe SECTIOK.prets a etre mrs en oeuvre, I taut e toute necessite tra: -

vailler la plupart des autres, soit pour ,les rendre propre~ itbatir en general, soit pour les approprier it I'usage auqael

SOIl.t destines les divers eMments des edifices. C'est ainsi que

l'on enlevea u bois son aubier , et it la pierre son bousi 1 1 ;

qu'on °equarrit la pierre et le,moellon pour leur donner du

gissement dans Ia construction des murs, ou·qu'on les taille

en coinafin de construire des voutes. Nous avons 4 t U re-o •

marquer encore que de l'union de ces materiaux naissaient

naturellement des formes et des proportions: ce qui ne peut

etre autrement, vu quenecessairement lamatiere a desformes,qui, elles-memes, offrentdes rapports et des proportions, C'est

done sous ces deux derniers points. de vue qu'il faut consi-

derer les elements des edifices.

On peut -ranger les formes et les proportions en trois Trois genres

classes: celles qui naissent de la nature des materiaux et ddeformes et- , - e propor-

de l'usage des objets it la construction desquels ilssont em- tions.

ployes ; celles dont l'habitude nous a fait en quelque sorte

un besoin , telles que les formes -et les proportions que l'on.

remarque dans les edifices antiques; enfin , celles qui, plus

simples et plus determinees que .d'autres , doivent obtenirchez nous la preference, it cause de la facilite que nous avons

it les saisir. 0 •

Les premieres sont les seuls essentielles; mais elles ne Elles)

sont pas tellement fixees par la nature des choses, que ron ped,vent • et, orrent s al-

ne puisse y ajouter W retrancber, en sorte que rien n'em- lift'.

peche d'y allier les deuxiemes , celles des edifices antiques : -

et , comme celles-ci varient beaucoup dans les edifices grecs• ' • t I

q.'ont imites les Bomains , qui it leur tour ont ete imites par

les peuples modernes de l'Europe , on est libre de choisir

entre eUes les formes et les proportions 0qui etant les plus

simples sont -les plus propres, en apportant de l'econoruie

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·lre PARTIE. 54IUeSECTIOl'l'. dans

ELiM ENTS.

Proportions

generales desordres.

Planche 5.

les edifices, a satisfaire davantage l'oeil et l'esprit •.

C'est sur-tout dans les erdres que ron attache de l'impor ...tarrce aux formes et auxproportions. Nous avons vu, dans

la section precedente , que les formes principales y emanent

de l'usage de quelques-uns des elements des edifices;nous

verrons que I.. principales proportions ont la meme ori-

gine, et que, pour les decouvrir , il n'est pas plus necessaire

de ret!,urir aux proportions du corps. humain , qu'il ne I'a

ete de recourir aux formes de la cabane pour decouvrir

celles des ordres.

En effet, dans les edificesparticuliers de la derniere classe,

dont la depense est toujours limitee , sila convenance exige

des soutiens isoles, on les fera necessairement avec les rna-

tieres les moins cheres, c'est-a-dire , avec celles qui resistent

Ie moins. Pour en diminuer le nombre, on les ecartera Ie

plus qu'il sera possible les uns des autres, afin de pou-

voir, par cette economie , observer les autres convenances.

II ne faut cependant pas que la solidite souffre trop d'un

tel arrangement. Pour cela, on fera ces soutiens tres-courts,

afin d'en augmenter la force; et par 1&meme raison, peut-

etre les fera-t-on carres , au lieu de leur donner nne forme

ronde.

Ces soutiens ainsi espaces , soit colonnes , soit pilastres ,

exigeront que l'architrave, qui les relie , ait plus de hauteur

que s'ils etaient moins eloignes , afin qu'elle ne soit p~s dans

Ie cas' de se rompre; et 1a frise, desteee par sa nature arelier Ie; colonnes avec Ie mur , comme l'architrave relie les

colonnes ·ootre elles , aura une h·auteur egale a celIe de cettc

architrave. Quant a la corniche, pour qu'elle soit solide,-ilfaut qu'elle ait une saillie egale it sa hauteur, et que l'une

et l'autre soient proportionnees a l'elevation de l'edifice quecette corniche doit defendre des eaux qui tombent du toit :

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FORMES ET PROPORTIONS. 55 1" PARTIE.

• IIl SacTIO ••

.et eomme , dans ce premier cas, l'edifice est peu eleve , on

peut donner a lacorniche une hauteur moindre que celie-de la frise ou de l'architrave.

Au contraire, dans ceux des edifices publics (lui sont lea

plus importants, O U , it . quelque prix que ce soit , on ne doit

negliger aucune des convenances , et ou la duree est une

condition dictee non-seulement par la convenance , mais

encore par l'economie, vu qu'il n'y a nulle economie arecommencer de pareils edifices, on emploiera les materiaux

qui opposent le plus de resistance, et dans un espace donne,

on multipliera les soutiens le plus que ron ·pourra. Alors,

on leur donner; une f0InMus elegante i'et, pour faciliter

Ie passage entre les souti~res, on les fera cylindriques •

.Le peu d'espace qui les separera engagera naturellement afaire l e s architraves, ainsi que les frises , moins hautes; et

l'edifice, ayant une grande elevation, e~era que la corniche,

pour rejeter les eaux plus loin, ait plUs de saillie , et par

consequent, nile hautenr plus considerable que la frise ou

-l'architrave, •

Ainsi ron peut, on doit meme , suivant les cas, faire des Onpeut,on

colonnes tantOt courtes, et tantot longues. Mais it est. cer- ~~it ~eme. lalre .... co-

!3ines. limites que ron ne saurait, fninchir. Trap longues, Ionnes , tan-

I I . ,. d I'd" I 1" t6tcourtesetes co onnes n aura lent pas assez e so 1 Ire; es raire trop lantot Ion-

courtes serait donner dans un autre exces. L' experience, gttt•.

c'est-a-dire , I'observation de leurs proportions dans les edi-

fices antiques, qui sont ceux que ron estime davantage, va

servir a les determiner. L e s colonnes les plus courtes que

ron remarque dans ces ~difices, sont cellesde l'ordre dorique

grec; mais, comme nous l'avons deja dit , leurs proportions

varient dans tous lea edifices. Dans Ies uns , cornme dans un

temple dont on voit 'les mines a Corinthe, eUes n'ont que

quatre diametres, Dans d'autres, elles en ont jusqu'a neuf,

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Ire PARTIE.' 56 E L B II B NT S.

m- SECTION. da lId C' : demi 1 rcomme ans e temp e e ore; mars ce ermer exemp e etant

'Ie seul oii les .colonnes soient si elevees, en les fixant a sixLes plus diametres , nous auronsune espece de moyenne proportion-

courses doi- . I \vent avoir~ixnel e a laquelle nousnous en tiendrons pour la proportion

diametres·des .plus courtes colonnes, d'autant plus que cette propor-

tion serapproche davantage de cellede laplupart descolonnes

doriques grecques.

.. Les colonnes Ies plus longues sont celles de l'ordre corin-

thien; mais leur proportion n'est pas toujours la meme. Les

unes, comme celles de la Tour des Vents et du Co lis ee , ont

huit diametres etdemi; d'autres, comme celles de Ia Lan-

Les plus terne 'de Demosthenes et du pIe de V~sta 11Rome, enlongues Deontpres 'de onze. Cependau plupart 'ont environ dixpeuvent en· , • .

avoirplus de'diametres; et cette derniere proportion; qui est plus exacte,

dix. sera celIe que nous assignerons aux colonnes ' les plus

elevees, . . . .

Diverses es-· . ~omme ent~e les 'difices particuliers de Ia derniere classe .

l ~ e : ~ : 5 ~ : d : ~ =t les'edifices.publics de la premiere; il existe une foule detes a cinq. classes intermediaires , on pourrait , entre ces deux ordres de

colonnes , en interposer une .foule d'autres. Maispour en

simplifier l'etude , et pour nous eloigner en meme temps Ie

moins qu'il se peut, des $ystemes re~us, nous n o us borne:-rons a trois ordres, que nous mterposerons decettemaniere:d'abord, entre les colonnes de S ! X diametres et celles de dix,

nous en aurons de huit , proportion de l'ordre dorique du

theatre deMarcellus, dorique romain Ie plus estime; ensuite,

en_treIe dorique grec et celui-ci , nous aurons des colonnes

de sept diametres , proportion du toscan de Vigno.le le plus

gCDf!ralementadopte ; enfln , entre Ie dorique remain et I~

corinthien, il y auranne derniere colonne de neuf diametres,

proportion qui tient a-peu-pres Iemilieu entre Iesdifferentsordrcs ioniques , romains ou grecs, et qui, d'ailleurs a, e~~

Di~tized by G oog Ie

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FOR MRS .RT PRO P 0 RT I 0 1 'f s. 57 1" PAllT~.

, '....l d' IdA·· IUeS&CI1'IO ••

presque generasement a optee par as mo ernes. IDSI, ces

colonnes augmenteront dans Ie rapport qui suit: dorique

six, toscan sept, dorique romain huit , ionique neuf', et

corinthien dix.

. Tontes lea colonnes doivent diminuer d'un sixieme, un DimiDutioa

cone dant plus solide sur s a base qn'un cylindre. Quant deacolonna.

aux chapiteaux et aux bases, ils devraient augmenter de

hauteur en raison des colonnes; mais ce s proportions sont

plutot des effets de l'hahitude que des objets de necessite ,

elles importent peu a la construction. Ainsi, pour ne point

contrarier les habitudes, nons donnerons un module oudemi-diametre it toutes les bases, ainsi qu'aux chapiteaux

des trois premiers ordres, un module et demi au chapiteau

ionique, et deux modules au chapiteau corinthien.

Plus les colonnes sont; massives, et plus elles penvent ~tre Espacement

espacees; au contraire plus elles sont eIegantes et plus elles d : e ' colon,Des.;" , cinq elpul'''.

doivent etre serrees. Le moindre espacement que ron puisse

donner aux colonnes, et qu'on leur ait effectivement donne

dans l'antiquite , est d'un diametre et demi. Nous conserve-

rons cette proportion pour Ie corinthien; nons r augmen-

terons ensuite d'un demi-diametre , a mesure que lea colonnesdiminueront d'nn diametre , dans Ie rapport suivant: co-

rinthien I';, ionique !a, dorique 2~, toscan 3, dorique

gree 3.;,

Comme l'arcbitrave et la frise doivent avoir pins ou moins ProporlioM

de hauteur suivant leur plus ou moins d'etendue nous del .~hitr.-, , vea. frltea et

leur donnerons un module et demi dans l'ordre dorique corniches.

grcc, et un module et un quart dans 1'6rdreeorinthien.

A l'egard de la corniche, comme elle doit etre plus ou moins

saillante et hante , selon que les ordres ont plus ou moins

d'elevation, elle aura, dans Ie premier ordre, un module;

et dans le cinquieme, un module et demi, Les proportions

8

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II""PARTIE. 58HIe SECTJOJr. de

Hauteurdes piedes-

tnux; deux

diamctres et

dcmi.

ces diverses parties de l'entablement etant ainsi fixee&

pour les deux ordres extremes, il sera facilede trouver cellesque doivent avoir ces memes parties dans les ordres moyens.

Hauteur La somme de toutes ces parties, dans tous Ies ordres , serade l'entable- d d d I .ment; deux e eux diametres ou de quatre mo u es; proportion exacte,

d°diametres facile a retenir, et cependant relative au plus ou moins deans tous les e. d I" , d ' II dO .ordres. rorce ou e egerete es colonnes, puisqu e e sera u tiers

dans Ie premier ordre , du cinquieme dans le dernier, et du

quart dans Ie troisieme , etc. Cette proportion, d'ailleurs , se

rapproche de la plupart des ordres grecs etromains, du moins

de celles du dorique grec etdu corinthien.

Les piedestaux peuvent etre plus ou moins eleves, Maispour ne nous eloigner que Ie moins que nous pourrons des

ordres adoptes par Ies anciens et des principaux systemes

d'ordre , principalement pour simplifier l'etude de la chose

autant qu'il se pourra, nous ferons nos piedestaux plus hauts

d'up module que I'entablement, c'est-a-dire , de deux dia-

metres et demi ou de cinq modules. La base aura un mo..

dule, et la corniche un demi-module .

. Telles sont les formes et les proportions que nous- ont

indiquees , pour les principales parties des ordres, la nature

meme des choses , les egards dus it des habitudes que DOUS

avons contractees envoyant ou les ordres des anciens ou

ceux qui en ont ete imites , et l'attention qu'il faut apporter

a ne point fatiguer I'oeilpar des proportions equivoques.Si notre systeme n'est ni aussi complet ni aussi suivi qu'on

pourrait le desirer, du moins, sous ce double rapport, est-il

preferable a tous les systemes que ron a imagines jusqu'a

present. II a de plus l'avantage de reposer sur des bases plus

solides que l'imitation de la cabane et du corps humain. II

ne revolte pas le bon sens ,°

et n'offre -aucune de ces absur-dites qui ne peuvent que degouterde l'architecture des espri~

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f

FORMES 'ET PROPORTIONS, 59 Ire PARTIE.

", S' 1 I 'I . r. 'I lIleSr.CTIO~.accoutumes a raisonner. Imp e et. nature , I est aUSSIraci e

it retenir qu'a saisir. Mais, fut:·ilde beaucoup meilleur qu'il

n'est , si on I'applique mal, si ron fait servir ces formes et

ces proportions a revetir ties objets inutiles dans un edifice,

alors on fera non - seulement de la mauvaise architecture,

mais meme de la mauvaise decoration; au lieu que sans ces

memes proportions, un edifice qui presentera tout ce qu'il

faudra, ne presentant que ce qu'il faut, et O U tout sera dis-

pose de Ia maniere la plus convenable et la plus econo-

mique, satisfesa tout-a-la-fois et l'esprit et les yeux.

Comme en general unordre comprend trois parties ; un Details d~

. 'd 1 I bl I ordr~ eng~-pie esta , une co onne, un enta ement; et qu ensuite on Deral.

distingue une base, un de et nne corniche dans le piedes- Planche 6.

tal; une base, un r u t et un chapiteau dans la colonne; nne

arehitrave , une £rise et une corniche dans l'entablement;

de meme chacune de ces parties en renferme a son tour plu-

sieurs autres, qui elles-memes . se composent de parties

encore plus petites.

Les premieres corniches .vraisemblablement .ne furent Origine d.,. , . bId eel details.qu une pierre carree; cette pierre en ascu e ayant trop e

poids , on imagina de la tailler en biseau ; mais comme par-la elle devenait trop faible , on y menagea, dans Ie milieu,

une partie saillante; et la corniche alors eut trois parties,

que I'on distingua par les noms de cymaise superieure I de

larmier et de cymaise inferieure. Depuis, et lorsqu'il s'agissait

de tres-grandes corniches , au lieu d'une pierre, on en a' ,

quelquefois employe plusienrs; ce qui a donne lieu a de nou-

velles divisions, De-la , les larmiers modillonnaires , dans la

hauteur desquels on place des pierres' saillantes destiaees asoulager la portee du larmier, et appelees mutules dans

l'ordre dorique, et modillons dans Ie corinthien ; les larmiers

denticulaires; ainsi nommes a cause des. dents. que l'O l , l f

8 .

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I,e PARTIE. 60ur SZCTJOlf.

taille de lois a autre, et les cymaises intermediaires ; etc.

Dans les edifices ou les ordres n'entraient point, on a fait,dans les corniches, porter la grande saillie du larmier sur

d'autres pierres saillantes plus considerables que les modil-

Ions, et ces pierres ont pris le nom de consoles.

Chacune de ces parties s'est encore subdivisee en plu-

sieurs autres, auxquelles on a donne differentes formes geo-

Deux metriques, que 1'0nappelle moulures; on en distingue deux

especes. sortes, les simples, et les composees: les premieres, tellesSimples, et

composees. que le conge, la baguette, le tore, le quart-de-rond, Ie

l-Ianiere de cavet, soit que ces deux derniers soient droits ou renverses ,

Ics tracer. se tracent d'un seul coup de compas; les secondes, telles que

le talon et la doucine , queUe que soit leur situation, sont

formees de deux arcs de cercle dont l'un presente sa con-

vexite , et l'autre sa concavite, En general, les moulures ne

doivent pas avoir , en y comprenant la saillie du filet qui les

couronne, et leur propre saillie sur les nus, plus de saillie

que de hauteur; quelquefois meme on leur en donne moins.

On les a employees, non-seulement dans les differents

membres des corniches, mais encore dans les cymaises des

architraves, et dans les divers membres des chapiteaux et

des bases, etc. Comme elles ne ressemblent pas a grand'chose, et qu'elles ne laissent pas d'entratner dans la de-

pense, chaque moulure couronnee d'un filet secomptant pour

32 centimet, ( I pied) de mur, n'en eut-elle que 5(2 pouces)

de haut , nons inviterons a n'en faire qu'un usage tres-

sabre, et a reserver les fonds dont on pourrait disposer,

pour de la peinture et de la sculpture, objets bien plus

propres a plaire que des moulures, parcequ'ils represententtoujours quelque chose.

Art On nomme profll un assemblage quelconque de moulures;de profiler. et profiler est un art auquel les partisans de la decoration

l\loulures.

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FORMES ET Pl\OP'ORTIONS. 6r 1" PARTIE.. ,. Ina SECTIOI'.

architectonique attachent beaucoup d Importance. NOUS

semmes loin d'y en attacher autant. Quoi qu'il en soit ,

l'usage ayant consacre les moulures , il faut, en les assem-

blant, eviter de choquer l'oeil ; or, le seul moyen d'y reussir ,

c'est de donner i chaque profil des mouvements bien p r o - Red~it~trois

nonces , de marier' les moulures droites avec les moulures prlDClpes.

courbes, et d' en opposer d' extrernement fines a de tres-

fortes. Les Grecs , dans leurs ordres doriques et ioniques,

ainsi que les Romains dans leurs ordres corinthiens, offrent

de bons exemples de profiIs; au contraire , on en trouve de

lort mauvais chez les premiers dans les ordres corinthiens,

et chez les derniers dans leurs ordres doriques et ioniques,

Pour acquerir I'art de profiler, il faut comparer entre eux

les profils des Grecs et des Romains; chose facile, sf l'on jette

les yeux sur les planches 65, 69, 70, du parallele des edi·

fices , et tracer ensuite it . la main un grand nombre de

profils.

Les profile des differents ordres ne doivent, en grande Pro fils

P·artie leur merite qu'a l'habitude que nous nous en sommes des different., ordres.

faite , raison pour laquelle nous nous semmes bien garde

d'en imaginer de ~ouveaux. Ceu:t que DOUS offrons, DOllS Planche 7.

les avons puises tous dans les edifices antiques, au dans les

auteurs que l'on snit le plus ordinairement. Mais, comme

dans les profits de chaque ordre il existe des differences assez

eonsiderables, nous D?US semmes ern autorise 11en faire

un choix; c'est ponrquoi DOllS avons choisi les profils Ies

plus simples, parcequ'ils sont les mains fatigants, les plus

economiques; et qnelquefois meme nons nons sommes per-

mis de lessimplifier encore davantage, ne Ie faisant toutefois

que d'apres d'autres edifices O U se trouvaient ces simplifica-

tions. C'est ainsi que dans Ie profil du premier ordre, profil

qui, it . peu de chose pres, est celui du temple de Minerve it

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Ire PARTIE. 6! l E L It MEN TS.

HIe SECTJOIf. A h" 1" I b ' I mb dt enes , SI nous avons p ace Ie tng yp e a poe Ia

eolonne, ehangement Ie plus grand que nous y ayons fait,c'est que les triglyphes sont places de eette maniere dans

tous les doriques romains.

Dans celui du deuxieme ordre , qui est Ie profil toscan de

V'ignole, nous n'avons.supprime que quelques filets et quel-

ques baguettes.

Dans celui du troisieme ordre , profil qui, sanf quelque

Mgere difference, est Ie dorique du merne Vignole, nons

avons supprime Ie larmier denticulaire et les mutules me-

plates du plafond du larmier ; autorise a cela par l'exemple

de Serlio, de Barbaro, de Cataneo, de Viola, de Bullant, etde Philibert de Lorme.

Dans le profil du quatrieme ordre, qui est celui de Serlio ,

nous nous sommes borne it supprimer les denticules du

larmier denticulaire et les trois faces de l'architrave , sup-

pressions pour lesquelles on trouve des exemples: pour la

premiere, dans l'entablement ionique du Colisee , dans Leon-

Baptiste Alberti, Jean Bullant , Philibert de Lorme; et pour

Ia deuxieme , dans le bel entablement ionique du temple de

I'Ilissus.Enfin, le profil du cinquieme ordre est en entier

I'entablement corinthien de l'attique de la Rotonde.

Il y a beaucoup d'entablements corinthiens O U ron voit

des modillons; mais il y en a beaucoup aussi dans lesquels

on n'en voit pas, teIs que les entablements du temple de,

Vesta a Tivoli, des petits autels du Pantheon, et du temple

consacre it Antonin et. a Faustine. Quoique les modillons De

gatent pas ees entablements, nous croyons neanmoins que

ron devrait les reserver pour les ordres colossaux,

Ce systeme de profils est, comme on voit , beaucoup plus

simple que, tous ceux que ron connait ; on n'y remarque nid'architraves a deux ou trois faces, qui n'annoncent qu'une

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FORMES EtPI\.OPOI\.TIONS. 63 Ire PARTir.

. .. d I I - & . A l". lite S~CTI.".JDauVaISeconstruction; 1 1 1 e mutu es, p uwt tarts pour en-

trafner une corniche, que poar la soutenir; ni de denticules,qui ne signifient rien; mais on y rencontre encore des tri-

glyphes, representation inutile de l'extremite des pieces d'un

plancher , dans les cas O U ce plancher existe, et fausse dans

ceux oh it ne doit pas exister; un chapitean ionique, dont

la saillie des volutes ne soulage nullement la portee de l'ar-

chitrave; un chapiteau corinthien , qui ne remplit guere

mieux sa fonction, vu la forme et la faihlesse de son tailloir;

enfin on y trouve encore des bases dont Ie celebre Lagrange

a demontre l'inutilite, bases qui gtment Ia circulation, et

peuvent meme causer les accidents les plus graves dans les

edifices ou l'on se porte en foule.

D'apres toutes ces considerations nous avons ern devoir Nouveaux

presenter une autre suite de profils dans laquelle nous avons profile des, , differents

supprime les triglyphes, comme on I fait a la cbapelle ordres.

d'Agraule a ' Athenes, aux hains de Paul-Emile a Rome, au Planche B,

Colisee , et a l'amphitheatre de Nlmes; dans laquelle nous

avons substitne au chapiteau ionique un chapiteausem-

blable Ii ceux du chateau d'Anet, de la salle des Antiques au

Louvre, du parvis du Val-de-Grace, etc.; dans laquelle nous

avons donne au chapiteau du cinquiemeordre un tailloir

.carre sans volutes, comme it ceux du tombeau de Milassa, aceux de Ia Tour des Vents a Athenes , et a ceux des colonnesde l'ancien chateau de Meudon, bati par I'Abbate, suite dans

laquelle enfin nous avons supprime toutes les bases, it l'imi-

tation des Grecs dans tous leurs ordres doriques, et meme

quelquefois dans les ordres corinthiens, tela que celui de la

Tour des Vents, etc., etc.

Par nne consequence toute simple, les differents details

dont nous venons de parler ayant disparu , nous avons etenaturellement conduit it ne plus designer les differents 5YS-

/

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1" PARTIE. 64 ELi MEN TS.

IneSZCTlO1r. Ad ' d ' IItemes e sounens et e parnes soutenues auxque es, pour

plus de brievete , nons conservons Ie nom d'ordre, que parles noms de premier, denxieme , troisieme , quatrieme et

cinquieme ordre.

Lorsque dans un meme edifice ilse rencontre des pilastres

engages et des colonnes, comme les premiers ne diminuent

pas, on donne au chapiteau mains de saillie sur le nu du

pilastre que sur celui de Ia colonne , afin que Ia saillie du

chapiteau-pilastre sur l'entablement , ne differe pas trop de

celIe du chapiteau-colcnne.

Corniches des Les corniches des appartementa diff'erent plus ou moins

al>partements. d 11 d dr - I hi' ele ce es es or es , et peuvent eur ressem er, a qu queIegere difference pres, si les appartements ont une hauteur

raisonnable; mais s'ils sont trop bas, ce que l'on ne peut

quelquefois eviter, il faut donner aces corniches peu de

hauteur et beaucoup de saillie, afin de relever en apparence

Ie plafond de Ia piece. De plus, comme , dans l'interieur , la

Iumiere est bien mains vive qu'a l'exterieur , et qu'en consa-

erant de l'argent it des moulures, il est bon que ron puisse

du moins les distinguer, on les profilera de maniere qu'elles

fassent, les unes avec les autres, non des angles droits , mais

des angles aigus avec un petit intervalle entre elles, afin de

produire un noir qui les detache encore mieux.

Arcades. Nous avons dit que lorsque les soutiens isoles , soit co-

Surc?~onl!es, lonnes soit pilastres soit piedroits etaient fort eloiuntalur pledroltS.' , , t)--

Planche 9. les uns des autres, alors, au lieu de les reunir par des plates-

bandes, on les reunissait par des arcs. On nomme arcade.

l'espece d'ouverture qui resulte de eet arrangement.

Continuesou Les arcades peuvent etre continues on alternatives, c'est-

alternatives. a-dire, separees par des entre-colonnes, par des portes, par

des eroisees ou par des niches. Dans le premier cas, les axes'des soutiens sont egalement eloignea lea uns des autres. Dans

Ie deuxieme , ils ne Ie sont pas.

"

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FOR )fESE T PRO P 0 R 'I' ION 8. 65Ire PARTIE.

Si , dans ce dernier cas, les arcs portent sur des colonnes, IlleSZCTIO ••

I I . , . d I Divisionse rapport entre es entre-axes vanera a raison e a pro- differt'ntes

portion "descolonnes, Si ces dernieres sont de l'ordre dorique it'5en~l't'-a~eI'

d l' d di , . l' rt'lahves agrec ou e or re toscan, on IVISeraen trois espace com- I'ordre que

pris entre le s axes des arcades, pour avoir Ia position des I'on emploie.

axes des colonnes; mais si celles-ci sont ioniques ou corin-

thiennes ~on divisera en huit Ie meme espace. On prendra

trois de ces parties pour chaque demi-arcade , et les deux

autres determineront la largeur de l'entre-axe des colonnes.

Lorsque les arcades sont continues, si les arcs portent sur

des piedroits, on divisera' en trois l'espace compris entre les

arcs des arcades. De cette maniere Ie piedroit aura la moitie

de la largeur de "arcade,

Les arcades sont-elles separees par des croisees ou par des

niches? dans ce cas, on divisera ' d'abord l'entre-axe en

qaatre , ensuite les deux parties du milieu en trois;' et l'on

aura ainsila largeur des piedroits , de la croisee ou de la

niche.

Si les arcades sont separees par des portes, on divisera

l'entre-axe en cinq. Les piedroits auront la moitie de l'ou-

verture , et la porte aura une largeur egale icelie des pie-droits. Cuoul'on

doit interpp-

ser nne archi-

Les arcs doivent toujours reposer immediatement sur la

colonne , Iioii les arcades sont continues; et poser sur une trave entreIes colo nne.

architrave, Iioii elles sont alternatives. et les arcs.

Le rapport de la largeur i la hauteur des arcades varie

suivant les usages auxquels on les emploie. Les arcades d'une

halle, d'une douane, etc;", peuvent avoir une hauteur egale

"i leur IArgeur. Celles qui sont employees dans quelques Hautrurdes

' ....6 ir eu h t: ' demi arcades or-autres em ces peuvent avoir en auteur une lOIS et erme dinaires , Ie

Ia largeur. Quant" aux arcades qui forment des portiques double de

rdi I " dId bl d I leur Iargeur-o maires , on eur onnera en hauteur e au e e eur

Proportions

diffcrentes

des arcades.

9

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Ire PAl\TIE. 66Ille SECTIOK •

largeur, c'est-a-dire que le centre des arcs se trouvera aux

trois quarts delahauteur de l'arcade.Maniere de Lorsque les arcades sont formees pa~des arcs qui portent

Ie leur don- d I . . "1 I!. I!. • 1 dner quand les sur es co oones, VOICl ce qu 1 taut uure pour eur onner

arcs portent cette proportion: on portera trois fois sur l'axe de l'arcadesur des co- .Jonnes. la distance qui est entre oet axe et eelui de la colonne; 0& di-

visera cette hauteur en aatant de parties plus trois, que la

colonne seule ou la colonne et l'architrave que ron veut em-

ployer contiennent de modules. En retranchant de cette

hauteur trois de ees modules, on aura Ie centre de l'arc. Le

reste s'entend de soi-meme. •

Cas ou ron La seule apparence de la construction des arcs est la

ne Idoit

PIa! meilleure decoration de cette partie-lao Cependant on peutemp oyer es

archivoltes. quelquefois y mettre nne arehivolte; et eela se pratique

meme assez souvent. n n'y a qu'un cas ou ilfaille absolu-

ment s'eo abstenir, c'est lorsque des arcades portees sur des

colonnes sont continues; car, de deux choses rune: ou ces

archivoltes se penetreraient , on elles auraient trop pen de

largenr.

Cas o u Si les arcs reposent 'sur des piedroits , soit qu'on le ei'on doh em- d 1a .ployerles im- entoure 'une archivolte ou non, i ut toujours mettre unePOitU. imposte pour recevoir la retombee de ces arcs. Le profit

d'une irnposte ou d'une archivolte est le meme que celui

d'une architrave; et la largeur de c'une et de l'autre est

d'eoviron Ieide l'ouverture.Les portes et les croisees, ou se font en arcades lorsqu'elles

et eroisees. sont fort larges, ou se terminent carrement lorsqu'elles n'ont

Planche 10. qu'une largeur ordinaire. On leur donne en hauteur, dansHauteur

ordinaire, Ie les prineipaux etages , Ie double de leur largeur ainsi qU'aux

double de arcades. Dans les etages accessoires, on leur doone une foisleur largeur.

et demie ou une fois leur largeur, ou seulement les deux tiersde cette largeur. Quand les trumeanx qui separent les croisees

BLEi l : ENTS.

Portes

. .

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POIUfES ZT P10PORTIONS. 67Irep ..UlTIE.IU· Sung •.

1 1 0 m e a - o i t s , celles-ci De sout autre chose qu'un trou pra-

tique dans Ie 'Pur. SOils80Ilt larges, on entoure d'un cham- c h ~ : ' ~ n t ~ :branle les croisees, et l'ondonne il ce ehambranle le sixieme ~in.i que des

d I' fil I . d' hi .. IDlpoltes ete ouverture; son pro est ce Ul une arc itrave, amsi que desarchi't'ol-

lea proils des impostes, et des archivoltes La oil deux rngs tes , sembla-., bles a ~

de noiRes Sl0nt s e p a r e s par un grand espace, sur Ie cham- des ardIilr ...

branle,. on met one frise et 1IIl'ecorniche qui out chacune vel..

nne haldeur egale: a la lar~ du chamhnnle.

8M ta corniche des poetes, on met qudquefois un fron- Corniche. et

ton pour rejeeer l'eau sur lel-ci4:~' rimn'ohlige a . en placer frontonl drl7 portea.

sur la coraiehe des croisees, et la hauteur du feoaton est

entre le qnart el le cinquieme de sa base. QueJqu.efois, an

ehambranles, on substi,ue des pilastres et un entablement.

Lorsque le deFnier rang de ercisees se trouve tre..pre. de

Ia corniche qui termine l'edifice, OIl De doit point mett~ de

corniche aux croisees; on ne doit point en mettre non plus

aux porses dans les interieurs , parce qu'ici comme lil, ees

eorniehes SODt inutiles,

La seule difference qu'il y ait eRtre Ies portes et le s croi-

s e e s , c'est que tea p0rtes descendeut jllMJUe sur Ie sol de

}'edifice, au lieu que les croisees p~)l~tentsur Ull appui cou-

ronne par line plinthe. Si l'espace qui separe deux raDisde ercisees. est considerable, on peut mettre une seconde

plinthe au niveau du plancher; si non, i 1 tiut Be borner it la.,

premIere. ..

~alld le roup n'a qll'.De epaisseur ordinaire, o n la diviseen trois parties, qui servent , 1 ' 1 U l e POW ' le tableau, ct. lea

deux autres pour l'embrasure.

Q u . e l'on compare les.diverses especee de eroisees que nous

offrons, ou tout est naturel, ou tout est simple, avec ces croi-

aees'qu'a grands frais on a surehargeee de mo..ulures, demo-

mUons, de coasoles , de erocettes,d'oreill£s, etc.; croisees9·

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r- pARTIE. 68In·SECTIOlf.

dont malheureusement l'Italie ;: si abondante en superbes

modeles de disposition, ne nous fournit cependant que tr,op

d'exemples; et l'on verra combien la manie de decorer nuit,meme it la decoration.

I ,

Pour avoir une idee exacte des divers compartiments de

pave, ilsuffit de jeter les yeux sur la planche qui les repre-

sente. Et, quant aux compartiments de murs, ilne faut que

les voir dans cette merne planche , pour se convaincre que

la veritable decoration d'un mur reside dans l'apparence de

sa construction. Seulement nous ajouterons que si l'on croit

devoir elargir lesjoints pour empecher que lebord.des pierres

n'eclate , il faut le faire de maniere it n'avoir .que des angles

obtus , ainsi qu'on le voit dans la figure. Toute autre maniere

est vicieuse. Les joints montants ne sont pas sujets it eclater

con!me les joints horizontaux; ainsi on peut, si ron vent,

se dispenser de les elargir .

Afin de rendre les appartements plus sains, on les revet

souvent de lambris dans leur pourtour; quelquefois on Ie

fait dans toute la hauteur, et quelquefois it hauteur d'appui

seulement. Les uns et les autres sont composes de pilastres,

de batis et de panneaux. On assemble les panneaux dans les

blttis, et ceux-ci dans les pilastres, qui sont eux -memes

composes de batis et de panneaux. On met au bas une plinthe,

et a hauteur d'appui une cymaise. ,

.L'usageest d'encadrer les panneaux dans des moulures qui

ont en largeur 5 cent. (2 -;.pouces ); pour les grands pa-

neaux , 3 cent. ( I-;.ouce) ; pour ceux des pilastres, et dont

Ie champ qui les separe a 6 cent. (3 pouces )., Au reste, on

peut se passer de ces bordures, et nous avons des exemples

qui Ie prouvent.

Les panneaux peuvent etre ornes ou de sujets d'histoire ,

ou de paysages, ou d'arabesques. A l'egard des derniers, on

Planche II.

Comparti-

menrs.

De paTe.Demurs, etc.

•De lambris.

. .

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P01\ M ES :E T P 1\ 0 P o 1\T ION I. 69 Ire PA1\TlE.

d 1 11'1 . db' d T' 1 hIll- SItCTIOlf.peut, ans e para e e, voir ceux es aIDS e itus, p anc e

,8, et ceux de Raphael, planches 85et 86. On fera bien devoir aussi Ies 'interessantea productions de MM. Percier et

Fontaine, ainsi que plusieurs interieurs decores par n06

meilleurs architectes. .

Les caissons qui resultent de la construction des voutes

sont naturellement carres , forme i t laquelle on devrait s'en

tenir. Cependant les edifices antiques nous offrent un si Dept.ronds

grand nombre d'exemples de caissons octogones, hexagones etde....6te•.

et en losange , etc., que nous ne croyons pas devoir les pro-

scrire (V oyez planche 76 du parallele). Nous nous bornerons .'

donc a souhaiter que, lorsque la construction d'une vouten'engendrera pas naturellement des caissons, on leur suh-.

stitue,' soit de grands sujets d'histoire ou de mythologie,

comme dans plusieurs palais, en Italie et en France; soit des

sujets moins 8I'aves, tels que les morceaux de peinture que

r on admire it Rome, dans les bains de Titus, a Hercula-

num , etc. (Voyez planche 77 du parallele ). Au surplus, queUe

qu'en soit la forme, les caissons peuvent etre a un, it deuxou it trois renfoncements, avec ou sans moulures; car il

existe des exemples de beaux renfoncements qui n'ont pas

de moulures. .

Nous terminerons Ie peu que nous avons dit sur les formes Rem.rque

et sur les proportions, par une remarque: c'est que, quelque sur le~ pro-, portions;

raisonnables que soient les trois especes dont ila ete ques- ellessont~eu

tion , elles sont peu propres i t contribuer au plaisir de la C!7Jbr::r~u

vue, et par consequent it la decoration, qui a pour objet ce pl.lair de lavue.

plaisir. En effet , pour qu'elles fussent capables de plaire a uncertain degre , ilfaudrait que l'oeil put les saisir exactement,

qu'elles fassent pour cela dans un meme plan, et que celui-ci

de plus fut perpen~ulaire au rayon visuel; car, si le plan

etait horizontal eu oblique, les formes et lea proportions

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,

Ire 'A_TIE. 70 iL BilE NTS.

Ill" SECTIOlf. "1 I.' • h . \ ha . d difC.'qu 1 renlermerlUt c angeraient a c que pornt e vue Ie-

rent. Or, il est tres-rare que les formes et Ies proportions d'un

edifice sl trouvent dans un plan qui permette a l'oeil de. Iesbien saisir et d'en juger aainement.

A ce sujet, nous citerons M. Leroi , et cela avec d'autant

plus de satisfaction, que la plupart des c H e v e s . en architecture

doivent une grande partie de leurs talents, et aux lumieres

qu'illeur a communiquees, et auxeacouragements de toute

espece qu'il leur a prodigues. Dens son excellent discours

sur la theorie de l'architecture, apres avoir offert le tableau

#Ie plus frappant du magnifique effet que font les peristyles

dont les colonnes sont eloignees du mur : c La beaute qui

« resuhe de ce s Peristyles, dit-il , est si generaIe, qu' elle Be

II ferait encore sentir, si les piliers qui les forment , a u lieuCl d' offrir au spectateur de superbes colonnes corinthiennes,

« ne lui presentaieDt que des troacs d'arhres ~oupes a leursa racines et a la naissance de leurs branches; si le s colonnes

Cl etaient imitees de celles des ):gyptiens oa des Chinois; si

« ces piliers ne represeataiem mePle que lea amas eonfus de

« petitescolonnesgothiques, ou les soutiens massifs et carres

c de nos portiquea. It

Par ce qui vient d'etre dit, on voit le peu d'influence qu' ontles formes ea lea proportions sur le plaisir que nous eprou-

vons it l'aspect d'un edifice; et, s'il reste a cet egard quelque

doute , pour Ie dissiper tout-a-fait, noas renverrons au para 1-

lele , ou l'on trouvera des edifices dont les UDS, quoique

bizarres dans leurs formes et sans' exactitude dans leurs

proportions, ne la.i.ssentp~ de faire le plus grand plaisir ,

et dont les autres deplaisent souveraiaemeut , quoique l'on y

retrouve soutes les formes et toutes les proportions des edi-

fices antiques. La raison ee est, que Ie; objets revetus de

ces formes sont disposes d'une maniere simple, convenable, -

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F 0 1\ MES B T P 8.0 PORTION S. 71 Ire .ARTI)!.. IIlSaCTlO ••

dans les premiers de ces edifices, et qu'ils sont ou inutiles ou

mal disposes dans ~s derniers.De cette comparaison nous tirerons les consequences qui

suivent: dans la eomposition on ne s'occupera plus des

formes ni des proportions sous le rapport du plaisir; on

.s'occupera meme peu de celles de la premiere espece , sous

Ie rapport de l'utilite , quoiqu'elles soient les plus impor-

tantes, vu que naturellement elles naissent et de l'usage des

objets, et de la nature des materiaux employes a la con-

struction de ces objets; Ie s formes et les proportions de fa

deuxieme espece seront regardees comme choses purement

locales, uniquement destinees a ne' point choquer nos habi ..

tudes; en sorte que si ron hatissait , soit en Perse , soit it la

Chine ou au Japon , on s'abstiendrait d'en faire usage, parce

qu' en agir autrement serait s'opposer aux usages du pays 1

aux materiaux memes que l'on y emploie: on fera servir les

formes et les proportions de la troisieme espece , par la rai-

son que, dans une foule de circonstances, elles favorisent

l'economie , et que toujours e~s facilitent l'etude et l'exer-

cice de l'architecture; enfin ron ne s'attachera plus qu'a la

disposition, qui, lorsqu'elle est convenable, lorsqu'elle esteconomique, en atteignant la fin que l'architecture se p~o..

pose, devient la source de l'agreable sensation que nous font

eprouver les edifices.

La disposition sera done la seule chose qui, dans le reste

de cet ouvrage, doive nous occuper, quand meme , nons Ie

repetons , l'architecture ferait du soin de plaire son b~t

principal.

/•

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I~P,rd{~

lntrod.uction.J.:XJ,:MI'LE UES AVANTAOE.S

la c on no is s ance et l'obscr-vat iou

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Eglise de S~~Genevieve, ou Pantheon Fr-arrcais , tel quil est;-

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Le Panth~on Fr-ari ca is . tel qU'on aur-oir < i l l Ie faire,

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ROClJRF.NT A LA SOCIETE

-ars Pr-mcrpe s de I'Ar-chj te ctur-e .

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1- ~. .

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" ;~ -S;--;-~x.:,..... -Cet Edifu:e quoi.qu'aS81"Zrl"SSerr~,acolite dixhuit millions.

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rt' en eut C'Out~que neuf. et cut

~tev a ste et mag-nifiquc,

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IntroducIjon F.XKMPlJ~DES VL

qui J'~Slllt(,lIt tit' rig'J1ortUlloe ()Utit' l'ill()h"H~

J\al"l di'l U(," (1(·

eel ~:.tjli,·".1 l'OII,,: plus de lrois

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V.FFWI'S

IlJ' d " w vrailJJlriu{',ipl's de J'Archikdul'l' .

Pian dont l'adoption

aux lruis quart a de"Europe,

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Introduc tion .

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F.XI,i~l'LE DFoS AVANTAGES

I a c o n n o is aance e t l 'o b s e r - v a t i o n J

Eghse de S~eGenevieve . ou Pant.heou Fr-ancais: tel quil e.st;-

Le Pauth~on Fr-an cai

s . tel qu'on aur-ort du Ie faire.

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PROCVRENT A LA SOCU:TF.

'TlI8Pr-mcipee de L'\I,C'hitecture.

:;- ;;' --t; ~ u..., - Ccr Edifice quoi q u O as sez r-ess err-e, a co ute dix huil millions .

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n' en eut C'Ollt~ que neuf. et eut ~ te vasle et maV1ifique.

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t1r4"'"., , . r: K",._"i I

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Inh'mludionF.XF.:MPl.F.DES FL ~

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',S t',FFWl'S

on U"" 'TaigJlrinc,ipl'" de J'Arcltikdul'e .

Plan dont l'ndopuou .

!lUX h·oisquarts ,le l'Europe.

eut ':'PIlI'~('

( 1 " ' 8 Siec1('s de ('alllI11lt<~8 .

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Ii!" Partl)--:----DETAILS DES ORnR

Masses Mou)u

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