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PC 174 PCNP 15 F bis Original : anglais Assemblée parlementaire de l’OTAN COMMISSION POLITIQUE LES PARTENAIRES DE L’OTAN DANS LE MONDE RAPPORT Rasa JUKNEVICIENE (Lituanie) Rapporteure, Sous-commission sur les partenariats de l’OTAN

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PC174 PCNP 15 F bisOriginal : anglais

Assemblée parlementaire de l’OTAN

COMMISSION POLITIQUE

LES PARTENAIRES DE L’OTANDANS LE MONDE

RAPPORT

Rasa JUKNEVICIENE (Lituanie)Rapporteure,

Sous-commission sur les partenariats de l’OTAN

www.nato-pa.int 10 octobre 2015

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TABLE DES MATIERES

I. INTRODUCTION.....................................................................................................................1

II. LES PARTENAIRES DANS LE MONDE................................................................................2A. LA COOPERATION ENTRE L’OTAN ET L’AUSTRALIE...............................................2B. LA COOPERATION ENTRE L’OTAN ET LE JAPON....................................................4C. LA COOPERATION ENTRE L’OTAN ET LA REPUBLIQUE DE COREE.....................6D. LA COOPERATION ENTRE L’OTAN ET LA NOUVELLE-ZELANDE...........................7E. LA COOPERATION ENTRE L’OTAN ET LES AUTRES PARTENAIRES

DANS LE MONDE.........................................................................................................8

III. LES RELATIONS DE L’OTAN AVEC LES PARTENAIRES DANS LE MONDE – PERSPECTIVES.................................................................................................10

IV. CONCLUSIONS....................................................................................................................12

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I. INTRODUCTION

1. Dopée par l’informatique, la mondialisation se traduit par une interdépendance plus poussée que jamais entre les Etats et les peuples. Du coup, les défis de sécurité régionaux cessent d’être limités par des considérations géographiques, et tous les Etats peuvent en ressentir les effets de manière quasi simultanée. Grâce à la communauté d’Etats partenaires gravitant autour de l’OTAN, les décideurs de l’Alliance disposent d’une plus grande marge de manœuvre dans leurs choix, parviennent à mieux mettre les choses en contexte et sont mieux informés de ce qui se passe sur la scène internationale. Les partenariats noués dans le domaine militaire se traduisent par un renforcement des moyens et une augmentation de la capacité. Les principaux outils dont dispose l’OTAN dans le cadre des partenariats sont, entre autres, la plate-forme pour l’interopérabilité (et son programme connexe s’adressant aux partenaires se voyant offrir de « nouvelles opportunités »), l’Initiative de renforcement des capacités de défense et des capacités de sécurité s'y rapportant et les cadres géographiques que sont le Partenariat pour la paix (PPP), le Dialogue méditerranéen (DM), l’Initiative de coopération d’Istanbul (ICI) et les Partenaires de l’OTAN dans le monde. Ensemble, ces cadres relient 41 partenaires aux 28 Alliés.

2. Certains partenaires parmi les plus indéfectibles de l’OTAN appartiennent au dernier groupe mentionné ci-dessus, celui des partenaires dans le monde. Malgré l’éloignement géographique, ces partenaires partagent avec l’Alliance des valeurs, des intérêts et des capacités convergents. Au fil des ans, les « partenaires de l’OTAN dans le monde » – ou « partenaires mondiaux » – ont apporté des contributions significatives aux opérations dirigées par l’OTAN, notamment dans le cadre de la mission de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS). Cette mission dirigée par l’OTAN a été le principal moteur du développement de la relation entre l’Alliance et les pays contributeurs. Si l’Alliance a fortement réduit son empreinte en Afghanistan depuis la fin 2014, elle entend toutefois maintenir, et approfondir, le niveau de la coopération et d’interopérabilité atteint avec ces partenaires.

3. Les partenaires dans le monde coopèrent avec l’OTAN dans les limites de certains domaines d’intérêt commun, sur la base de la réciprocité et du bénéfice mutuel. Ils sont libres de choisir l’étendue de leur participation, et jouissent du même accès aux activités de partenariat que les autres partenaires. Invités à prendre part aux activités, ateliers, exercices et conférences de l’OTAN, ils sont aussi encouragés à coopérer avec l’Alliance sur toute une série de questions à connotation politique et sécuritaire. Cela étant, les partenaires de l’OTAN dans le monde forment un groupe réunissant des pays très différents les uns des autres, tant du point de vue de leurs intérêts, de leurs capacités et de leurs contributions aux opérations dirigées par l’OTAN, qu’en termes de géographie. A l’heure actuelle, les pays compris dans cette catégorie de partenariat sont l’Afghanistan, l’Australie, l’Iraq, le Japon, la République de Corée, la Mongolie, la Nouvelle-Zélande et le Pakistan.

4. Lors du Sommet du pays de Galles, les chefs d’Etat et de gouvernement des pays alliés ont souligné que la « sécurité coopérative » constituait une des trois missions essentielles de l’OTAN et se sont engagés à poursuivre et à approfondir la coopération avec les partenaires, y compris les partenaires dans le monde. Plusieurs partenaires mondiaux sont parties prenantes à l’Initiative pour l’interopérabilité lancée au Sommet du pays de Galles. L’un d’entre eux, l’Australie, appartient également au groupe de pays auxquels de « nouvelles opportunités » sont offertes. Cependant, bien que l’OTAN ait mis l’accent sur l’importance de la sécurité coopérative et le rôle des partenaires, elle reste également très attentive à la crise déclenchée par la Russie en Ukraine et aux défis de sécurité apparus au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (région MOAN). Ce rapport fait le point sur les relations entre l’OTAN et les partenaires dans le monde et évalue la mise en œuvre de la décision dont elles ont fait l’objet lors du Sommet du pays de

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Galles1. La rapporteure soutient que la participation des partenaires dans le monde est porteuse, tant pour l’OTAN que pour eux-mêmes, d’une valeur ajoutée considérable. Pour cette raison, les Alliés, loin de reléguer à l’arrière-plan la coopération avec les partenaires dans le monde, doivent au contraire consacrer une attention et des ressources suffisantes à la concrétisation des décisions intervenues au Sommet du pays de Galles.

II. LES PARTENAIRES DANS LE MONDE

A. LA COOPERATION ENTRE L’OTAN ET L’AUSTRALIE

5. Les principaux piliers de la stratégie de sécurité de l’Australie sont le maintien d’un dispositif national de défense robuste, son alliance de sécurité avec les Etats-Unis, le développement de relations bilatérales de défense et de sécurité avec tous les pays de la zone Asie-Pacifique et le renforcement des liens multilatéraux de sécurité dans la région, en particulier au travers du Forum régional de l’ASEAN.

6. L’OTAN et l’Australie construisent leur réseau de partenariat depuis 2005. Grâce au menu de coopération partenariale instauré dans le cadre du Concept stratégique promulgué au Sommet de Lisbonne de 2010, l’Australie a pu formaliser ses relations avec l’Alliance et choisir, dans la longue liste des activités de coopération proposées, celles qui répondaient à ses intérêts spécifiques. En juin 2012, l’OTAN et l’Australie ont signé une déclaration politique par laquelle elles signifiaient leur volonté de renforcer leur coopération. Cette initiative a été suivie par le lancement d’un Programme individuel de partenariat et de coopération pour l’Australie, en février 20132.

7. Sa contribution significative aux opérations et aux exercices de l’OTAN a valu à l’Australie de figurer parmi les cinq premiers pays à avoir rejoint le programme de l’OTAN pour les partenaires bénéficiant des « nouvelles opportunités » Enhanced Opportunities Partners (EOP) inauguré en 2014 lors du Sommet du pays de Galles. En tant que participante à ce programme, l’Australie a la possibilité de s’impliquer dans les premiers stades de la planification opérationnelle des missions dirigées par l’OTAN ainsi que dans d’autres formes de coopération privilégiée. Ainsi, elle est assurée de pouvoir participer à certains exercices de l’OTAN, figure d’emblée sur la liste des contributeurs potentiels aux opérations de l’OTAN, a la possibilité d’occuper un nombre accru de postes au Siège de l’OTAN et peut mener avec cette dernière un dialogue politique intensifié.

8. La coopération OTAN-Australie met principalement l’accent sur la réponse à apporter aux défis mondiaux, sur une collaboration étroite dans des domaines comme la gestion de crise, les secours en cas de catastrophe et les situations d’après-conflit, et sur la fourniture d’une assistance humanitaire. Afin de cimenter sa coopération avec l’Alliance, l’Australie a nommé des représentants civils et militaires au siège de l’OTAN. Sa représentation est également assurée par son ambassadeur et son attaché de défense à Bruxelles. Enfin, ce partenariat est sous-tendu par un dialogue politique régulier de haut niveau. La dernière rencontre avec les autorités de l’OTAN a eu lieu en avril 2015, lorsque Julie Bishop, ministre australienne des Affaires étrangères, s’est rendue au Siège pour discuter de questions d’intérêt mutuel et évoquer le renforcement de la relation OTAN-Australie. L’Australie a également conclu, comme tous les partenaires dans le monde, un accord sur la protection des informations classifiées.3

1 Ce rapport s’intéresse en priorité aux quatre pays qui ont fourni à ce jour l’essentiel de la contribution des partenaires dans le monde aux missions dirigées par l’OTAN, à savoir l’Australie, le Japon, la République de Corée et la Nouvelle-Zélande.

2 Individual Partnership and co-operation Programme between Australia and NATO, département australien de la Défense, http://www.defence.gov.au/publications/Australia-NATO-Individual-Partnership-Co-operation-Program.pdf

3 Coopération entre l’OTAN et l’Australie, 21 février 2013,

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9. En déployant en Afghanistan plus de 1 100 membres de ses forces de défense, l’Australie a apporté une contribution significative à la Mission qui vise à stabiliser et assurer la sécurité menée par la FIAS sous la direction de l’OTAN, et est devenue de fait un des principaux pays non membres de l’OTAN contributeur de troupes à cette opération. L’opération Slipper, nom donné à la contribution australienne à la FIAS, est l’opération de combat la plus longue à laquelle ont été associées des forces militaires australiennes. Au total, plus de 34 000 hommes et femmes ont en effet été déployés dans l’ensemble du Moyen-Orient, dans des missions terrestres, aériennes et maritimes. Les missions dont l’Australie s’est acquittée dans le cadre de ses responsabilités de commandement dans la province d’Uruzgan au sud de l’Afghanistan consistaient à fournir des conseils aux forces de sécurité nationale afghanes, à assurer la gestion de projets d’infrastructure, à améliorer la gouvernance et à assurer la sécurité dans la région au travers de son groupe opérationnel d’opérations spéciales.

10. Durant la mission de la FIAS, 41 soldats australiens ont été tués et 261 blessés. L’Australie poursuit aujourd’hui son engagement en Afghanistan au travers de sa contribution à la mission Resolute Support de l’OTAN, à laquelle elle fournit 400 militaires environ, chargés de rôles de conseil et de mentorat, de protection des forces et de soutien logistique. L'Australie est également un contributeur de premier plan au fonds d'affectation spéciale pour l'armée nationale afghane (ANA), vis-à-vis duquel elle est engagée à hauteur de 150 millions d’euros. Les engagements pris par l’Australie au titre du soutien des forces et institutions de sécurité afghanes d’ici à 2017 portent sur un montant total de 300 millions de dollars.

11. Par ailleurs, l’Australie a mené une coopération active avec la force opérationnelle OTAN de lutte contre la piraterie, qui croise au large des côtes somaliennes aux fins de l'opération Ocean Shield. Depuis mars 2015, elle déploie un bâtiment de la marine royale australienne, le HMAS Success, dans le cadre de cette opération.

12. Lors de sa visite en Australie en février 2015, le général Knud Bartels, président du Comité militaire de l’OTAN, a remercié l’Australie pour ses contributions aux opérations et aux missions dirigées par l’OTAN et a évoqué le renforcement de la coopération et de l’interopérabilité entre forces armées de l’OTAN et de l’Australie. Compte tenu de la grande importance qu’elle revêt tant pour les membres de l’Alliance que pour l’Australie, la sûreté maritime figurait elle aussi en bonne place sur la liste des thèmes abordés.4 Les espaces maritimes sont en effet vitaux pour le transport, les communications, l’énergie et le commerce et ils doivent rester ouverts et sécurisés. Une intensification de la coopération en matière de sûreté maritime serait bénéfique à la fois à l’Australie et à l’OTAN.

13. L’Australie coopère également avec l’OTAN et les Alliés dans d’autres domaines. C’est ainsi que, à la suite des actions agressives menées par Moscou à l’encontre de l’Ukraine, elle a imposé des sanctions énergiques et ciblées à l’encontre de plusieurs personnes impliquées dans le conflit, et qu’elle a pris contre la Russie de larges mesures de rétorsion sectorielles comparables à celles imposées par de nombreux membres de l’OTAN. L’Australie a par ailleurs financé des activités humanitaires par le biais d’un don de 1 million de dollars au Comité international de la Croix-Rouge et a consacré 300 000 dollars à la Mission spéciale d’observation de l’OSCE. Elle a mobilisé 145 millions de dollars australiens pour le plan d’aide du FMI à l’Ukraine et a consacré plus de 4 millions de dollars australiens à la fourniture d’équipements non létaux aux forces armées ukrainiennes. Enfin, elle joue un rôle de premier plan, de concert avec la Belgique, les Pays-Bas et la Malaisie, dans l’enquête internationale menée sur le vol MH17 de la Malaysian Airlines abattu au-dessus de l’Ukraine. Deux-cent quatre-vingt-dix-huit passagers et

http://www.nato.int/cps/en/natohq/topics_48899.htm 4 http://www.nato.int/cps/en/natohq/news_117502.htm?

utm_source=facebook&utm_medium=smc&utm_campaign=150219%2Bcmc%2Bpartners

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membres d’équipage, parmi lesquels figuraient 38 ressortissants australiens, avaient trouvé la mort dans cette catastrophe.

B. LA COOPERATION ENTRE L’OTAN ET LE JAPON

14. Le Japon doit faire face aujourd’hui à plusieurs défis de sécurité, comme le développement et la prolifération des armes de destruction massive (ADM) et de leurs vecteurs, les tensions et litiges territoriaux dans la région Asie-Pacifique, les risques en matière de sûreté maritime et de liberté de la navigation, le terrorisme international ou encore les menaces pesant sur le cyberespace. L’alliance de sécurité entre le Japon et les Etats-Unis apparaît comme une des relations militaires les plus importantes pour la région. Elle remonte au Traité de défense conclu en 1951 entre les deux pays, et au Traité bilatéral de coopération mutuelle et de sécurité signé en 1960 (actualisé en 1997). Tokyo apporte une contribution active aux opérations de maintien de la paix des Nations unies, notamment à la mission des Nations unies au Soudan du Sud (MINUSS).

15. Depuis le début des années 90, le Japon est le plus ancien des partenaires mondiaux de l’OTAN. Cette relation bilatérale est fondée sur une coopération pratique grâce à laquelle Tokyo peut participer à des activités militaires ainsi qu’à des initiatives de non-prolifération, de gestion de crise, de soutien de la paix et de cyberdéfense, et à des missions humanitaires et d’aide en cas de catastrophe. Le Japon et l’OTAN ont par ailleurs des intérêts communs en matière de stabilité régionale et de lutte contre le terrorisme. Au fil des ans, le dialogue sur ces intérêts communs de sécurité est devenu plus régulier et structuré. Grâce à la politique de partenariat plus souple approuvée par les ministres des Affaires étrangères de l’OTAN en 2011, le Japon est désormais libre, comme tous les partenaires, d’effectuer un choix à partir d’une vaste gamme d’activités communes.

16. Un des domaines privilégiés de coopération entre le Japon et l’Alliance est la stabilisation de l’Afghanistan. La Conférence de Tokyo de juillet 2012 a été organisée par le Japon, qui a promis par ailleurs d’affecter 5 milliards de dollars au développement de l’Afghanistan sur une période de cinq ans (2009-2013). Depuis 2007, le gouvernement japonais apporte un soutien financier à plusieurs projets de sécurité humaine en Afghanistan au travers notamment du Law and Order Trust Fund for Afghanistan (ou LOTFA, un fonds d’affectation spéciale pour l’ordre public en Afghanistan), d’un fonds d’affectation spéciale OTAN/PPP destiné à améliorer la gestion des stocks et la sécurité physique des munitions et du fonds d’affectation spéciale pour l’ANA. Le LOTFA est essentiellement consacré au financement de la formation des forces de police nationale afghanes. Entre 2010 et 2012, l’aide financière mobilisée par le Japon au titre de ce projet a presque atteint la barre des 600 millions de dollars. Tokyo a également soutenu des projets financés par des fonds d’affectation spéciale dans d’autres pays partenaires comme le Tadjikistan, la République du Moldova, la Géorgie et l’Azerbaïdjan.

17. Depuis juin 2009, la force d’autodéfense maritime du Japon s’est jointe aux efforts menés par l’Alliance pour lutter contre la piraterie au large de la Corne de l’Afrique et dans le golfe d’Aden. Au 31 décembre 2014, des bâtiments japonais avaient accompagné 3 493 navires dans le cadre de 578 missions d’escorte. De plus, depuis 2007, le gouvernement japonais a mobilisé une aide financière de 323 millions de dollars pour l’amélioration de la situation en matière de sécurité en Somalie5.

18. Au cours de la visite effectuée au Japon en avril 2013 par l’ancien secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, les deux parties ont signé une déclaration politique conjointe établissant un cadre pour la poursuite du développement de la relation entre l’OTAN et le Japon. En mai 2014, lors de la visite du Premier ministre japonais Shinzo Abe à Bruxelles, le Japon a

5 Japan's Actions against Piracy off the Coast of Somalia, ministère japonais des Affaires étrangères, 26 janvier 2015, http://www.mofa.go.jp/policy/piracy/ja_somalia_1210.html

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convenu un Programme individuel de partenariat et de coopération avec l’OTAN. A côté du dialogue politique de haut niveau qui se poursuit, des responsables japonais participent activement à divers échanges de vues informels avec les Alliés sur des questions de sécurité d’intérêt mutuel, comme les défis posés par la République populaire démocratique de Corée (RPDC – Corée du Nord), l’aide à l’Afghanistan, la coopération en Asie centrale, la défense antimissile et la lutte contre la piraterie.6.

19. Lors du Sommet du pays de Galles, le Japon a participé, aux côtés d’autres partenaires affichant leur volonté de renforcer leur synergie avec l’OTAN, au lancement de la plate-forme d’interopérabilité. L’Initiative pour l’interopérabilité avec les partenaires adoptée au Sommet du pays de Galles doit permettre aux Alliés et aux partenaires, parmi lesquels le Japon, de se préparer et de s’entraîner ensemble, de manière à conserver les bonnes habitudes prises en matière de coopération, en particulier au cours de l’opération de la FIAS.

20. Alors que le Japon reconsidère son approche stratégique dans une région dépourvue d’institutions robustes de sécurité multilatérale, il se tourne aujourd’hui vers ses partenaires privilégiés pour mener avec eux un dialogue renforcé sur les questions de sécurité. Le Japon voit en l’OTAN un partenaire important et influent en termes de coopération en matière de sécurité. Cependant la Constitution japonaise, en limitant les engagements internationaux du pays, notamment dans le domaine militaire, rend difficile une participation plus poussée de ses Forces d’auto-défense dans des opérations menées par l’OTAN.

21. De nouveaux enjeux sécuritaires poussent cependant le Japon à redoubler d’efforts pour repenser le rôle de ses forces de sécurité au sein de la société nippone. La refonte de la politique étrangère japonaise entamée à l’initiative du gouvernement du premier ministre Abe témoigne de cette évolution. Ces initiatives sont actuellement à l’étude et il reste à voir si, ou dans quelle mesure, elles pourront être mises en œuvre. A la mi-juillet 2015, la chambre basse de la Diète du Japon a voté deux projets de loi de défense destinés à lever un certain nombre de restrictions auxquelles sont encore tenues les Forces d’auto-défense du Japon, à savoir la négation du droit à l’auto-défense collective ou à l’usage de la force pour venir en aide à un allié en butte à une agression, et ce même lorsque le pays lui-même n’est pas visé par cette attaque. Au moment de la rédaction du présent rapport, il est prévu que la chambre haute de la Diète adopte ces textes avant le 27 septembre 2015, date de clôture de la session parlementaire en cours.

22. Quoiqu’il en soit, le gouvernement s’emploie aujourd’hui à redorer l’image du Japon à l’étranger et à mettre en place une série de changements institutionnels et politiques grâce auxquels le pays, en contribuant plus activement à la paix et à la stabilité dans la région ainsi qu’à l’action de la communauté internationale, sera en mesure de mieux se profiler sur la scène politique internationale. Au cours de la visite effectuée au Japon en juin 2015 par la Sous-commission sur les partenariats de l’OTAN, des hauts responsables du gouvernement japonais ainsi que des représentants de la Diète ont rappelé combien Tokyo souhaitait renforcer sa relation avec l’Alliance. Une participation du Japon au programme « nouvelles opportunités » pourrait aider concrètement à consolider la coopération OTAN-Japon. Si la nouvelle législation japonaise de défense est adoptée, Tokyo sera juridiquement habilité à coopérer plus étroitement avec l’OTAN. Le Premier ministre Abe n’a pas seulement tendu la main aux partenaires occidentaux traditionnels, mais également à une série de pays d’Asie, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Amérique du Sud. Le Japon poursuit ses relations avec la Russie, et ce malgré les sanctions décrétées par l’UE et les Etats-Unis.

6 Coopération entre l’OTAN et le Japon, 21 janvier 2015 http://www.nato.int/cps/fr/natohq/topics_50336.htm

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C. LA COOPERATION ENTRE L’OTAN ET LA REPUBLIQUE DE COREE

23. La première priorité de sécurité de la République de Corée reste le défi posé par la République populaire démocratique de Corée (RPDC, ou Corée du Nord), avec laquelle Séoul reste techniquement en guerre. Les autres préoccupations de sécurité de la République de Corée couvrent tout un éventail de thématiques, depuis le terrorisme, la cybersécurité, les tensions qui traversent la région et la sûreté maritime, jusqu’à la prolifération des ADM et de leurs vecteurs. Si l’alliance militaire avec les Etats-Unis en matière de défense reste la pierre angulaire de la sécurité et de la posture de défense de la République de Corée, Séoul a également conclu un partenariat stratégique avec l’Union européenne. Au cours de la visite de Catherine Ashton, haute Représentante de l’Union européenne, en République de Corée en mai 2014, les deux parties ont signé un accord-cadre visant à faciliter la future participation de la Corée aux opérations relevant de la Politique de sécurité et de défense commune de l'UE. La République de Corée contribue activement aux opérations internationales de maintien de la paix menées sous la direction des Nations unies, comme en témoignent le déploiement de 317 hommes auprès de la Force intérimaire des Nations unies au Liban, et de 290 soldats dans le cadre de la MINUSS.

24. Les principaux moteurs du développement de la coopération pratique avec l’Alliance ont été la contribution de la République de Corée à la mission de la FIAS et son concours précieux aux efforts de stabilisation dans ce pays. En 2011, la République de Corée avait annoncé qu’elle mobiliserait un montant de 500 millions de dollars sur une période de cinq ans à l’appui du développement des forces de sécurité nationale afghanes (ANSF) et du développement socio-économique du pays. Dès septembre 2014, 250 millions de dollars avaient déjà été distribués. Le solde de l’engagement financier sud-coréen sera consacré au fonds d’affectation spéciale pour l’ANA, auquel sera versé un montant de 100 millions de dollars, et au développement socio-économique du pays, à raison de 150 millions de dollars pour la période 2015-2016. Entre 2010 et 2014, la République de Corée a également dirigé, dans la province de Parwan, une équipe de reconstruction provinciale (PRT) civilo-militaire intégrée de quelque 470 personnes, qui a contribué à développer les compétences du gouvernement provincial dans les domaines de la santé, de l'éducation, du développement rural et de la gouvernance. Un hôpital et un centre de formation professionnelle coréens continuent actuellement de fonctionner à l’aérodrome de Bagram.

25. Le dialogue entre l’OTAN et la République de Corée a pris de l’ampleur depuis 2005. La signature d’un Programme individuel de partenariat et de coopération par la République de Corée en septembre 2012 a marqué un renforcement notable des relations entre les deux partenaires. Depuis 2008, la République de Corée tient chaque année avec l’OTAN une réunion de consultation politique de haut niveau. Ces rencontres sont autant d’occasions de mener des pourparlers de fond sur des questions d’intérêt commun, et permettent donc de dégager des pistes propices à une perception commune de la situation. La septième série de ces consultations de politique générale s’est tenue à Séoul en octobre 2014. Lors du Sommet du pays de Galles, la République de Corée a également participé, aux côtés d’autres partenaires se montrant déterminés à renforcer leur synergie avec l’OTAN, au lancement de la plate-forme d’interopérabilité.

26. Outre son action en Afghanistan, la Corée du Sud coopère avec l’Alliance dans le cadre des opérations de lutte contre la piraterie menées dans l’océan Indien. Les partenaires sont parvenus il y a peu à une série d’accords formels de partenariat comportant des objectifs à moyen et à long terme. Dans ce contexte, la République de Corée a envoyé dans le golfe d’Aden

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des forces navales chargées d’agir à l’appui des mesures de lutte contre la piraterie menées par l’OTAN, mission dont elles s’acquittent avec la plus grande efficacité.7 8

27. En avril 2013, Anders Fogh Rasmussen s’est rendu en République de Corée. Il s’agissait de la toute première visite de ce type d’un secrétaire général de l’OTAN dans ce pays d’Asie 9. Ce déplacement a été l’occasion, pour les partenaires, d’exprimer l’intérêt qu’ils portent tous deux à une coopération accrue dans des domaines comme la piraterie maritime, la non-prolifération des armes nucléaires et la cybersécurité.10

D. LA COOPERATION ENTRE L’OTAN ET LA NOUVELLE-ZELANDE

28. Les priorités de sécurité de la Nouvelle-Zélande ne se limitent pas à la préservation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale ; elles visent également au renforcement d’un ordre international fondé sur des règles, à la consolidation de la sûreté maritime et à l’ouverture de nouvelles routes commerciales. La Nouvelle-Zélande mène avec l’Australie une coopération de sécurité et de défense très étroite dans le cadre du processus dit Closer Defence Relations (CDR), qui s’articule sur une série d’accords et d’arrangements touchant à divers domaines – politique, renseignement, sécurité, logistique, sciences et technologies. La coopération en matière de sécurité avec les Etats-Unis a progressé de manière notable au cours des dernières années. A l’instar d’autres partenaires de l’OTAN dans le monde, la Nouvelle-Zélande s’engage résolument en faveur de la sécurité collective par le biais des Nations unies. Depuis de nombreuses années, elle contribue, en tant que fournisseur de sécurité, aux opérations de maintien de la paix menées par les Nations unies dans le Pacifique et ailleurs, y compris au Moyen-Orient, en Afrique et dans le nord de l’Asie.

29. La Nouvelle-Zélande développe par ailleurs un partenariat structuré avec l’OTAN depuis 2001. Elle a contribué aux opérations de l’OTAN en Bosnie-Herzégovine en participant aux forces de mise en œuvre (IFOR) et de stabilisation (SFOR) déployées dans cette région, ainsi qu’à la mission de la FIAS en Afghanistan. Dans ce dernier cas, la Nouvelle-Zélande a pris la tête d'une PRT dans la province de Bamyan, jusqu’en avril 2013 quand cette zone a été transférée sous responsabilité afghane. Par la suite, et jusqu’à la fin de 2014, la Nouvelle-Zélande a continué de contribuer à la FIAS grâce à une équipe de renseignement et de planification, et d’officiers basés au quartier général de la FIAS et appuyés par le nouvel élément de soutien national néo-zélandais (NSE) stationné sur la base aérienne de Bagram.11 Aujourd’hui, elle participe à la mission de suivi Resolute Support en envoyant des conseillers à l’Académie des officiers de l’Armée nationale afghane. En 2014, les forces de défense néo-zélandaises ont également procédé à deux déploiements dans le cadre de l’opération Ocean Shield de lutte contre la piraterie menée par l’OTAN au large de la corne de l’Afrique. La Nouvelle-Zélande s’est par ailleurs impliquée, en avril 2015, dans l’opération Active Endeavour menée par l’OTAN en Méditerranée. Outre le renforcement de sa coopération avec l’OTAN dans le cadre d’opérations militaires, la Nouvelle-Zélande collabore aux côtés de l’Alliance dans le cadre d’autres initiatives, comme la non-prolifération, le désarmement, la maîtrise des armements ainsi que la gestion de crise et les secours en cas de catastrophe. Elle participe aussi, de manière active, à d’autres

7 Security Council Renews Action to Fight Piracy off Somali Coast, Calling for Deployment of Vessels, Arms, Military Aircraft, 12 novembre 2014, http://www.un.org/press/en/2014/sc11643.doc.htm

8 Gulf of Aden Security Review, http://www.criticalthreats.org/yemen/gulf-aden-security-review 9 Toward a global perspective: NATO’s growing engagement with Japan and South Korea,

http://asecforum.org/toward-a-global-perspective-natos-growing-engagement-with-japan-and-south-korea/

10 Première visite d’un secrétaire général de l’OTAN en Corée : la coopération au coeur des entretiens, ministère des Affaires étrangères de la République de Corée, 29 avril 2013, http://www.nato.int/cps/en/SID-27CCCC58-C7882689/natolive/news_99519.htm

11 La coopération entre l’OTAN et la Nouvelle-Zélande, 26 juillet 2012,http://www.nato.int/cps/fr/natohq/topics_52347.htm?selectedLocale=fr

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projets plus techniques essentiellement consacrés à l’interopérabilité avec les pays de l’OTAN ainsi qu’aux opérations de soutien de la paix12. Enfin, la Nouvelle-Zélande participe également à la plate-forme d’interopérabilité mise en place lors du Sommet du pays de Galles.

30. Outre ses contributions concrètes à différentes opérations dirigées par l’OTAN, la Nouvelle-Zélande mène également un dialogue stratégique et politique de haut niveau avec l’Alliance. Elle a participé activement à divers pourparlers à l’échelon ministériel et au niveau gouvernemental, ainsi qu’à des réunions organisées au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement. Le Premier ministre John Key s’est rendu au siège de l’OTAN en juin 2012, et le ministre des Affaires étrangères ainsi que le ministre de la Défense de Nouvelle-Zélande ont tous deux participé régulièrement, au cours des cinq dernières années, aux réunions ministérielles consacrées à la FIAS et à l’opération Resolute Support tenues à Bruxelles. Le dialogue s’est amplifié au fil des ans et les discussions de haut niveau sont dorénavant régulières entre la Nouvelle-Zélande et l’OTAN. Au cours de sa visite en Nouvelle-Zélande en février 2015, le général Knud Bartels, président du Comité militaire de l’OTAN, a évoqué le renforcement de la coopération entre l’OTAN et ce pays dans les domaines de la sûreté maritime et de l’interopérabilité, ainsi que l’engagement constant de la Nouvelle-Zélande dans le cadre de la mission Resolute Support.

E. LA COOPERATION ENTRE L’OTAN ET LES AUTRES PARTENAIRES DANS LE MONDE

31. Outre les pays évoqués dans la première partie du présent rapport, l’Afghanistan, l’Iraq, la Mongolie et le Pakistan figurent également au nombre des partenaires de l’OTAN dans le monde. Des activités de coopération entre chacun de ces pays et l’Alliance sont menées dans toute une série de domaines d’intérêt commun. Les interactions menées dans le passé ont été placées sous le signe de la coopération entre forces armées, de l’instauration de la confiance et de la compréhension, ainsi que de la promotion d’une culture de sécurité coopérative axée sur des thèmes d’intérêt commun comme la stabilité régionale et la lutte antiterroriste. L’OTAN cherche par ailleurs à multiplier les interactions avec la société civile et les leaders d’opinion de ces pays, de manière à susciter un dialogue sur les politiques de l’OTAN.

32. Afghanistan. Avec la fin de la mission de la FIAS en décembre 2014, la nature et l’étendue du rôle de l’OTAN en Afghanistan a évolué, de même que sa portée. L’Alliance est cependant déterminée à maintenir son soutien à l’Afghanistan via trois grandes lignes de force. A court terme, les membres de l’OTAN et les pays partenaires poursuivront la mission non combattante Resolute Support visant à former, à conseiller et à assister les ANSF. Quelque 12 000 hommes mobilisés par les Alliés et les pays partenaires prennent part à cette opération. La mission Resolute Support privilégie les domaines d’action suivants : soutenir la planification, la programmation et la budgétisation ; assurer la transparence, la redevabilité et le contrôle ; contribuer à l’application des principes de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance ; appuyer la génération de forces ainsi que le recrutement, la formation, la gestion et l’expertise du personnel. Les pays de l’Alliance ont également réaffirmé leur engagement de contribuer au soutien financier des ANSF en mobilisant, entre 2014 et 2016, un montant estimatif compris entre 4 et 6 milliards de dollars par an. A long terme, l’OTAN reste déterminée à renforcer son partenariat avec l’Afghanistan dans la perspective de transformer durablement ce pays, actuellement théâtre d’opérations, en partenaire OTAN à part entière. La Déclaration sur le partenariat durable signée en 2010 lors du Sommet de Lisbonne fixe un cadre pour des consultations politiques et une coopération pratique à long terme.

12 Programme individuel de partenariat et de coopération entre la Nouvelle-Zélande et l’OTAN, ministère néo-zélandais des Affaires étrangères et du commerce, http://www.mfat.govt.nz/downloads/disarmament/New%20Zealand%20-%20NATO%20Partnership%20and%20Co-operation%20Programme.pdf

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33. En avril 2015, les ministres des Affaires étrangères de l’OTAN, conscients de ce que les besoins actuels de l’Afghanistan dépassent les possibilités offertes par un cadre de partenariat traditionnel, ont entériné les principes fondamentaux devant présider au lancement, une fois la mission Resolute Support terminée, d’un partenariat durable renforcé reposant sur le maintien d’une présence temporaire civilo-militaire à dominante civile. Cette nouvelle présence de l’OTAN axée sur le renforcement capacitaire et le développement institutionnel viendra à l’appui des institutions afghanes de sécurité. Il doit s’agir d’une solution intérimaire, qui restera en place jusqu’à ce que l’Afghanistan puisse nouer un partenariat plus traditionnel avec l’OTAN. Les travaux de planification devant déboucher sur ce partenariat durable ont débuté au siège de l’OTAN. Ils s’appuient sur une équipe de planification intégrée qui, pour refléter la nouvelle nature de cette présence, regroupe des membres des structures civile et militaire de l’OTAN. Le passage de la mission Resolute Support à ce partenariat durable renforcé devrait être annoncé au cours du Sommet de Varsovie qui se tiendra en juillet 2016. L’Afghanistan est actuellement bénéficiaire de la sécurité et cela devrait continuer d’être le cas dans un avenir prévisible, d’où l’engagement de l’OTAN en faveur d’un partenariat durable.

34. Iraq. L’Iraq a signé un programme individuel de coopération et de partenariat en 2012. Précédemment, en 2004, l’OTAN avait lancé la NTM-I, sa mission de formation en Iraq, qui devait contribuer à la mise en place de forces armées efficaces dans ce pays. Cette mission s’est achevée à la fin de l’année 2011, c’est-à-dire à l’expiration du statut juridique des forces OTAN qui opéraient en territoire iraquien. Lors du Sommet du pays de Galles, les membres de l’OTAN ont réitéré leur engagement à coopérer avec l’Iraq dans les domaines du dialogue politique, de la formation et de l’entraînement, de la réponse au terrorisme, de l’établissement d’un secteur de défense, de la sécurité aux frontières et des communications. La menace que fait peser Daech a rappelé l’urgence d’un renforcement de la coopération entre l’OTAN et l’Iraq. Bagdad a indiqué qu’entre autres domaines clés de coopération avec l’Alliance, l’Iraq souhaitait prendre part à un programme bien précis d’entraînement et de formation de l’OTAN, à savoir le stage de formation de formateurs sur la lutte contre la menace liée aux explosifs artisanaux, de manière à pouvoir faire face au problème des engins explosifs improvisés (EEI) qui touche gravement les populations civiles. En réponse à la demande formulée par le gouvernement iraquien à la fin de l’année 2014, le Conseil de l’Atlantique Nord a approuvé, le 31 juillet, un ensemble de mesures de renforcement des capacités de défense. Ce programme conçu en consultation étroite avec les autorités iraquiennes prévoit d’apporter un soutien dans sept domaines prioritaires : conseil sur la réforme du secteur de la sécurité ; lutte contre les engins explosifs improvisés, élimination des munitions explosives et déminage ; planification civilo-militaire ; cyberdéfense ; médecine militaire et appui sanitaire ; entraînement militaire ; et plans civils d’urgence. A l’heure de la rédaction du présent rapport, les experts iraquiens et de l’OTAN mettent au point les détails de programmes de formation qui seront organisés en Turquie et en Jordanie. Le soutien apporté à l’Iraq par l’OTAN vient s’ajouter aux actions déjà menées par la coalition internationale contre Daech, aux efforts déployés dans divers domaines par l’Union européenne et les Nations unies et à d’autres projets bilatéraux réalisés par des Alliés à titre individuel. 35. Mongolie. La relation entre l’OTAN et la Mongolie remonte à la fin des années 90, lorsque les ministres de la Défense et des Affaires étrangères de ce pays ont entamé des pourparlers politiques avec le siège de l’OTAN. La Mongolie a été présente au sein de la Force pour le Kosovo (KFOR) dirigée par l’OTAN de décembre 2005 à mars 2007. Elle a fourni des troupes à la mission de la FIAS dirigée par l’OTAN en Afghanistan en déployant une section d’infanterie auprès du Commandement régional Nord de la FIAS.  Elle a également apporté un appui à la mission OTAN de formation en Afghanistan en mettant à disposition des formateurs dans les domaines de l’infanterie et de l’artillerie. La Mongolie fournit actuellement 120 militaires à la mission Resolute Support que l’OTAN mène en Afghanistan. Adopté en mars 2012, le Programme individuel de partenariat et de coopération avec la Mongolie met l’accent sur le renforcement de l’interopérabilité, les questions de sécurité globale, le développement de mécanismes de gestion de crise et le renforcement capacitaire. Ce programme individuel a

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également permis d’intensifier le dialogue politique mené avec l’Alliance à plusieurs niveaux et en différentes configurations. La Mongolie a également participé au lancement de la plate-forme d’interopérabilité lors du Sommet du pays de Galles. Elle a créé le Centre d’entraînement aux opérations de la paix des cinq collines qui, intégré au réseau des centres d’entraînement et de formation du partenariat, doit permettre de renforcer encore l’interopérabilité entre les forces armées de ce pays et celles de l’OTAN. Enfin, la Mongolie participe à plusieurs activités menées actuellement sous les auspices du programme OTAN au service de la paix et de la sécurité (SPS).

36. Pakistan. Les relations entre l'OTAN et ce pays se sont graduellement développées dans le sillage de l’opération de secours menée par l’Alliance au lendemain du séisme dévastateur qui a frappé le Pakistan en 2005. Bien que la contribution apportée par le Pakistan dans le cadre de mission de l’OTAN en Afghanistan ait été fortement revue à la baisse depuis la fin de la mission de la FIAS, ce pays reste un acteur de premier plan pour la sécurité régionale en général, et pour la stabilisation de l’Afghanistan en particulier. La Commission tripartite, enceinte conjointe sur les questions militaires et de sécurité réunissant des représentants de la FIAS et leurs interlocuteurs afghans et pakistanais, a également offert un espace de coordination. Les travaux de cette entité portaient essentiellement sur quatre domaines de coopération, à savoir la sécurité aux frontières, le partage du renseignement, la lutte contre les EEI et les initiatives relatives aux opérations d’information. Malgré la signature d’une déclaration politique commune en 2010, la coopération OTAN-Pakistan n’a pas vraiment décollé, et ce en raison des incidents survenus en 2011 sur la frontière afghano-pakistanaise. Le président de l’époque, M. Zardadi, était toutefois présent à la réunion de la FIAS tenue à l’occasion du Sommet de Chicago. Le Pakistan coopère également avec l’Alliance dans le cadre du programme SPS. La première activité menée dans ce contexte a eu lieu à Islamabad en août 2014. Il s’agissait d’un séminaire de recherche avancé consacré à la sécurité régionale en Asie du sud et aux domaines de coopération au lendemain du retrait de l’Alliance d’Afghanistan, à la fin 2014.

III. LES RELATIONS DE L’OTAN AVEC LES PARTENAIRES DANS LE MONDE – PERSPECTIVES

37. Les membres de l’OTAN et les partenaires dans le monde sont confrontés à un certain nombre de menaces communes. Dès lors, une coopération renforcée entre toutes les parties prenantes, outre qu’elle offre des avantages mutuels, constitue également un outil essentiel pour la prise en charge des enjeux actuels en matière de sécurité mondiale. Lors du Sommet du pays de Galles, les Alliés ont lancé plusieurs initiatives destinées à relever le niveau de coopération avec leurs partenaires dans le monde. Bien que ces initiatives soient porteuses de promesses considérables, on peut se demander jusqu’à quel point l’Alliance et les partenaires dans le monde seront en mesure, individuellement et ensemble, de mettre ces opportunités à profit. Cela dépendra, bien évidemment, de divers facteurs, mais avant tout de l’intérêt politique que portera chaque partie à ce partenariat.

38. L’Australie, le Japon, la République de Corée, la Mongolie et la Nouvelle-Zélande sont parties prenantes à la plate-forme d’interopérabilité créée au Sommet du pays de Galles dans le cadre de l’Initiative pour l’interopérabilité avec les partenaires, et qui a pour objectif de poursuivre et d’approfondir le dialogue et la coopération sur les questions d’interopérabilité. L’Australie est par ailleurs un des cinq partenaires participant au programme des « nouvelles opportunités », ce qui lui permet d’accéder plus facilement, et de contribuer plus largement, aux premiers stades des opérations ainsi qu’à d’autres domaines d’activité de l’OTAN. C’est ainsi qu’elle figure aujourd’hui au nombre des premiers affiliés au réseau de mission fédéré, une capacité destinée à appuyer, par un meilleur partage de l’information, le commandement, le contrôle ainsi que la prise de décisions dans le cadre des futures opérations.

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39. La fin de la mission de combat de la FIAS en Afghanistan s’est traduite pour l’OTAN par un ralentissement de la cadence opérationnelle. Pour que la coopération intense résultant de la participation de partenaires mondiaux aux opérations de la FIAS ne s’essouffle pas – en particulier dans le domaine de la collaboration entre forces armées –, l’Alliance a décidé de revoir à la hausse le nombre d’exercices ouverts à ces pays. C’est ainsi que l’Australie et le Japon ont pris part au CMX 2015 (exercice OTAN de gestion de crise), tandis que la République de Corée et la Nouvelle-Zélande ont choisi d’y assister en tant que pays observateurs.

40. Les membres de l’OTAN et des pays comme l’Australie, le Japon, la République de Corée et la Nouvelle-Zélande ne sont pas seulement confrontés à des défis similaires comme la cybersécurité, le terrorisme et les groupes terroristes actifs à l’échelle internationale ; ils partagent également ces mêmes idéaux que sont les droits humains et la démocratie. Les partenariats restent un outil essentiel pour l’émergence d’une approche globale de la sécurité associant acteurs civils et militaires, l’objectif étant bien sûr de préserver la sécurité, mais également de favoriser la bonne gouvernance, l’Etat de droit et le développement à long terme. C’est dans cet esprit que la déclaration du Sommet du pays de Galles a marqué le lancement officiel de l’Initiative de renforcement des capacités de défense et des capacités de sécurité s'y rapportant (DCB). Ce projet, qui s’inscrit dans la contribution globale de l’Alliance à la sécurité et à la stabilité internationales ainsi qu’à la prévention des conflits, doit aider l’OTAN à projeter la stabilité sans déployer pour autant d’importantes forces de combat.

41. Pour être efficaces, les projets de l’Alliance touchant au renforcement des capacités de défense et de sécurité s’y rapportant devront tenir compte des activités menées par les autres acteurs internationaux. Depuis de nombreuses années, l’Australie, le Japon, la République de Corée et la Nouvelle-Zélande s’engagent en faveur de la prévention des conflits et appuient les opérations de maintien de la paix menées sous l’égide des Nations unies. Ces partenaires doivent être invités à œuvrer à la mise en œuvre de la DCB aux côtés des Alliés et à mettre à profit leur expérience pour collaborer avec l’OTAN dans ce domaine, notamment par le biais de contributions aux fonds d’affectation spéciale en Afghanistan et ailleurs. L’OTAN et les partenaires dans le monde pourraient par ailleurs envisager des possibilités de coopération en matière de renforcement de capacités de défense et de capacités de sécurité connexes pour la région MOAN. De nombreux pays situés dans cette zone ont en effet besoin d’une assistance dans ce domaine, et ce d’autant plus que leurs structures politiques, toujours volatiles, compliquent considérablement le développement et la mise en œuvre de programmes concrets de renforcement de leurs secteurs de défense.

42. Plus largement, les partenaires peuvent consolider leur dialogue avec l’OTAN en étant parties prenantes à des réunions conjointes sur les nouveaux enjeux de sécurité, comme la menace représentée par Daech. Partenaires de l’OTAN dans le monde ou membres de l’OTAN, tous sont également concernés par les problèmes liés aux combattants étrangers de retour de Syrie et d’Iraq. Ainsi, en 2014, l’Australie s’est vue confrontée à des événements majeurs liés à sa communauté djihadiste et a lancé la plus vaste enquête antiterroriste jamais menée dans l’histoire de ce pays. Avec la mobilisation de 400 membres de son armée de l’air et de 200 membres des forces spéciales, l’Australie a également été le premier pays à contribuer à la coalition internationale qui, sous la direction des Etats-Unis, combat Daech.13

43. Les membres de l’OTAN et les partenaires dans le monde, en particulier l’Australie, le Japon, la République de Corée et la Nouvelle-Zélande, ont de nombreux intérêts communs dans un autre domaine, à savoir la sécurité maritime. Les opérations de lutte contre la piraterie peuvent, à ce titre, constituer une autre plateforme de coopération. L’opération Ocean Shield n’a pas seulement pour vocation de réprimer la piraterie et de renforcer l’interopérabilité entre les pays contributeurs qui y participent ; elle a aussi permis aux membres et partenaires de l’OTAN

13 http://www.foreignaffairs.om/articles/143146/bates-gill-and-tom-switzer/the-new-special-relationship

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d’acquérir une meilleure connaissance de la situation dans cette région stratégiquement importante qu’est l’océan Indien. Cette opération a été prolongée jusqu’à la fin 2016 et, alors que la menace posée par la piraterie maritime au large de la corne de l’Afrique cède aujourd’hui du terrain, l’OTAN et les partenaires dans le monde pourraient, ensemble, aider la Somalie à s’attaquer aux racines du problème. Militairement parlant, cela amènerait l’OTAN et les partenaires dans le monde à aider à la réforme du secteur de la sécurité en Somalie.

44. Etant donné l’importance croissante des technologies de l’information pour nos sociétés, il est indispensable d’instaurer, entre l’OTAN et les partenaires dans le monde, une coopération renforcée et plus régulière en matière de cyberdéfense. Les partenaires dans le monde pourraient ainsi être associés au Centre d’excellence OTAN pour la cyberdéfense en coopération implanté en Estonie, et nouer des liens avec l’Agence OTAN d’information et de communication. La coopération pratique pourrait également être renforcée par le biais de la science. Le programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité (SPS) pourrait être utilisé en guise de prolongement pour financer, conseiller et soutenir des projets relatifs à la sécurité menés conjointement par l’OTAN et les partenaires. Basé sur la recherche scientifique, l’innovation et l’échange de connaissances, ce programme a déjà permis la mise en place d’une coopération aux effets mesurables, et il serait opportun de le renforcer considérablement dans le futur.

45. Enfin, les domaines de l’aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe sont également des champs de coopération possibles, en particulier avec des pays comme le Japon et la Corée du Sud. En effet, étant donné la fréquence des catastrophes naturelles – typhons et séismes – observés sur le territoire japonais, les Forces d’autodéfense de ce pays se sont constitué des capacités et une expertise remarquables dans ce domaine.

IV. CONCLUSIONS

46. L’agression perpétrée par la Russie en Ukraine orientale et la montée en puissance de Daech figurent au premier rang des priorités de la sécurité euro-atlantique. Ces évènements ont souligné à nouveau les principes de la défense collective en tant que priorité essentielle de l’OTAN. Dans le même temps, des défis de sécurité tels que la cybersécurité, la sécurité maritime et le terrorisme international sont, par essence, mondiaux, et l’émergence d’un monde multipolaire est venue contribuer à l’instabilité ambiante. Alors que les puissances montantes mettent leur nouvelle assise économique à profit pour avancer leurs pions sur l’échiquier militaire et politique, la faiblesse politique et économique de l’Europe et les capacités militaires limitées des Alliés – en particulier, des Alliés européens – obligent l’Alliance à sérier ses priorités. Dans le même temps, le nombre de crises ayant une incidence directe sur les Alliés ne diminue pas. Il faut donc que les membres de l’OTAN pratiquent une politique étrangère active, notamment en instaurant de nouvelles modalités concrètes de coopération internationale.

47. Pour ces différentes raisons, les partenariats de l’OTAN ont gagné en importance pour l’Alliance et cette tendance est appelée à s’accentuer dans le futur. Les partenariats ont en effet un rôle décisif à jouer pour deux des trois tâches essentielles de l’OTAN, à savoir la gestion de crise et la sécurité coopérative. Des partenaires mondiaux comme l’Australie, le Japon, la République de Corée et la Nouvelle-Zélande partagent des préoccupations et des domaines d’intérêt similaires. Ils fournissent des capacités militaires et mobilisent d’autres mécanismes d’assistance dans le cadre de toute une série de missions dirigées par l’OTAN, conférant à ces dernières une légitimité accrue. A l’heure où l’OTAN continue de privilégier les mesures de confiance, la connaissance de la situation et l’interopérabilité avec les partenaires, chacun de ceux-ci devrait avoir la possibilité de contribuer aux activités de l’OTAN, et ce en vertu du principe selon lequel on peut accomplir ensemble ce que l’on ne peut réaliser seul. Des mesures concrètes sont donc nécessaires pour approfondir la coopération entre l’Alliance et les partenaires dans le monde. On pense notamment à l’adhésion du Japon au programme des

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« nouvelles opportunités », qui pourrait intervenir au cours du Sommet de Varsovie qui se tiendra en 2016.

48. Les Alliés ont mis le Sommet du pays de Galles à profit pour développer plus avant l’arsenal des moyens mis au service des partenariats. Il est important, à présent, que l’OTAN poursuive sur cette lancée et consacre l’énergie voulue à la mise en œuvre de ces décisions. Les efforts destinés à approfondir la relation avec les partenaires dans le monde n’exigent que très peu de ressources, mais cet investissement, quoique très limité, n’en est pas moins annonciateur de dividendes impressionnants, tant pour l’Alliance que pour ses partenaires dans le monde.

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