152 Complications du vissage controlatéral en cas d’épiphysiolyse fémorale supérieure...

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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 4S103 que fémoro-tibal (AFT), axe anatomique fémoral (AF)) du défaut d’axe, la douleur postopératoire, les complications, la durée d’hospitalisation (ablation de matériel incluse), le délai de correction, la récupération fonctionnelle et la rançon cicatri- cielle. RÉSULTATS. Pour la correction, il n’existe pas de différence entre les deux groupes. L’EIM moyen passe de 12,5 à 1,3 cm dans le groupe 1 et de 11,2 à 1,9 cm dans le groupe 2. Pour le groupe 1, l’AFT moyen passe de 168,6° à 174,1° et l’AF moyen de 78,9° à 84,4°. Pour le groupe 2, l’AFT passe de 168,6° à 174,7° et l’AF de 78,4° à 84,4°. La durée moyenne de correction est de 10,5 mois dans le groupe 1 contre 11,9 mois dans le groupe 2. Les complications retrouvées dans le groupe 1 sont : douleur au niveau des vis (2 cas), reprise chirurgicale pour vis trop longue (1) ou trop courte (1), élargissement de la voie d’abord initiale pour l’ablation du matériel (1); dans le groupe 2 : douleur au niveau des agrafes (4), raideur articulaire matériel en place (2) expulsion d’agrafe (1), bris d’agrafe (1), élargissement de la voie d’abord initiale pour l’ablation du maté- riel (1). Dans chaque groupe un cas a nécessité une épiphysio- dèse définitive latérale à cause d’une hypercorrection. DISCUSSION. Cette étude est la seule qui compare ces deux techniques. Elle confirme que l’épiphysiodèse par vis est aussi fiable que l’épiphysiodèse par agrafe. Ceci corrobore les résul- tats des séries publiées. CONCLUSION. L’épiphysiodèse par vis est la technique à privilégier car les résultats sont identiques aux agrafes, le préju- dice esthétique moindre et la récupération postopératoire plus rapide. 152 Complications du vissage controla- téral en cas d’épiphysiolyse fémo- rale supérieure unilatérale : à propos d’une série rétrospective de 62 cas Antoine BERTANI *, Franck LAUNAY, Yan LEFEVRE, Elke VIEHWEGER, Jean-Luc JOUVE, Gérard BOLLINI INTRODUCTION. Lors d’une épiphysiolyse fémorale supé- rieure unilatérale, la conduite à tenir face à la hanche saine est de nos jours controversée. Le traitement chirurgical prophylactique systématique prévient le risque de bilatéralisation. C’est une pro- cédure souvent inutile, et l’histoire naturelle des épiphysiolyses est favorable lorsque le déplacement est minime. Nous avons analysé les complications du traitement prophylactique systéma- tique afin de proposer une conduite à tenir idéale. MATÉRIEL ET MÉTHODES. Soixante-deux enfants ont été opérés d’une épiphysiolyse fémorale supérieure unilatérale entre 1996 et 2005. Un traitement prophylactique de la hanche saine a été systématiquement réalisé. Les complication du traitement prophylactique ont été classifiées selon Paley. Nous avons recherché des facteurs de risque de complications en étudiant les indices de maturité osseuse, les caractéristiques de l’épiphysio- lyse et du fémur sain, ainsi que la technique chirurgicale réalisée. RÉSULTATS. Six complications sont survenues dans les sui- tes immédiates du traitement prophylactique, et une après abla- tion du matériel. Le taux de complication était de 11,3 %. Cinq de ces complications étaient mineures : il s’agissait de 2 surinfections locales d’évolution favorable sous soins locaux et de 3 douleurs à la mobilisation de la hanche avec fonction nor- male à plus d’un an de recul. L’une des complications était moyenne : il s’agissait d’une fracture de l’extrémité supérieure du fémur à trait spiroïde partant de la tête de vis, ostéosynthèsée par lame plaque. L’évolution a été favorable. Enfin, une compli- cation était sévère : il s’agissait d’une ostéoarthrite de hanche avec septicémie à J3. L’évolution a été défavorable avec nécrose de la tête fémorale, exérèse et interposition d’un espacer. Une prothèse totale de hanche a été mise en place à 1 an. DISCUSSION. Les complications ont été globalement plus fréquentes et plus graves en comparaison avec d’autres séries de vissage prophylactique. Une complication infectieuse majeure (ostéoarthrite) est de description inédite sur un traitement pro- phylactique. L’importance du taux de complication est expliquée par un « effet centre ». Nous n’avons pas mis en évidence de fac- teurs prédictifs de complication. Entre un traitement prophylacti- que systématique et une surveillance armée, il n’existe pas de conduite à tenir idéale pour la hanche saine. Le traitement pro- phylactique ciblée en fonction de critères radio métriques est peut-être la clef d’un traitement prophylactique réussit. 153 Les ostéotomies fémorales de vari- sation chez l’enfant IMC Rami KHALIFÉ *, Ismat GHANEM, Samer EL-HAGE, Fernand DAGHER, Khalil KHARRAT INTRODUCTION. Le but de cette étude est de rapporter les résultats à moyen terme des ostéotomies fémorales de varisation (OFV) chez l’enfant IMC, en mettant le point sur les facteurs impliqués dans la genèse des complications en particulier la reluxation et la nécrose avasculaire (NAV). MATÉRIEL ET MÉTHODE. Il s’agit d’une revue rétrospec- tive de 50 patients IMC : 33 garçons et 17 filles, ayant 89 hanches opérées à un âge moyen de 7,4 ans et suivis en moyenne pendant 6 ans. Le type d’IMC, la sévérité du handicap, l’âge lors de la chirurgie, le type d’intervention chirurgicale, et les différents éléments radiographiques (Index de migration de Reimers (IR), angle VCE de Wiberg, angle cervico-diaphysaire et pente acétabulaire) préopératoire, postopératoire, et au dernier recul sont notés. Chacun est corrélé à l’apparition d’une NAV (classification de Robert et Seringe) ou d’une reluxation. * François Molinier, 330, avenue de Grande-Bretagne, 31059 Toulouse cedex 9. * Antoine Bertani, Département de Chirurgie orthopédique infantile, CHU Timone, 264, rue Saint Pierre, 13385 Marseille cedex 05.

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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 4S103

que fémoro-tibal (AFT), axe anatomique fémoral (AF)) dudéfaut d’axe, la douleur postopératoire, les complications, ladurée d’hospitalisation (ablation de matériel incluse), le délai decorrection, la récupération fonctionnelle et la rançon cicatri-cielle.

RÉSULTATS. Pour la correction, il n’existe pas de différenceentre les deux groupes. L’EIM moyen passe de 12,5 à 1,3 cmdans le groupe 1 et de 11,2 à 1,9 cm dans le groupe 2. Pour legroupe 1, l’AFT moyen passe de 168,6° à 174,1° et l’AF moyende 78,9° à 84,4°. Pour le groupe 2, l’AFT passe de 168,6° à174,7° et l’AF de 78,4° à 84,4°. La durée moyenne de correctionest de 10,5 mois dans le groupe 1 contre 11,9 mois dans legroupe 2. Les complications retrouvées dans le groupe 1 sont :douleur au niveau des vis (2 cas), reprise chirurgicale pour vistrop longue (1) ou trop courte (1), élargissement de la voied’abord initiale pour l’ablation du matériel (1); dans legroupe 2 : douleur au niveau des agrafes (4), raideur articulairematériel en place (2) expulsion d’agrafe (1), bris d’agrafe (1),élargissement de la voie d’abord initiale pour l’ablation du maté-riel (1). Dans chaque groupe un cas a nécessité une épiphysio-dèse définitive latérale à cause d’une hypercorrection.

DISCUSSION. Cette étude est la seule qui compare ces deuxtechniques. Elle confirme que l’épiphysiodèse par vis est aussifiable que l’épiphysiodèse par agrafe. Ceci corrobore les résul-tats des séries publiées.

CONCLUSION. L’épiphysiodèse par vis est la technique àprivilégier car les résultats sont identiques aux agrafes, le préju-dice esthétique moindre et la récupération postopératoire plusrapide.

152 Complications du vissage controla-téral en cas d’épiphysiolyse fémo-rale supérieure unilatérale : à proposd’une série rétrospective de 62 cas

Antoine BERTANI *, Franck LAUNAY,Yan LEFEVRE, Elke VIEHWEGER,Jean-Luc JOUVE, Gérard BOLLINI

INTRODUCTION. Lors d’une épiphysiolyse fémorale supé-rieure unilatérale, la conduite à tenir face à la hanche saine est denos jours controversée. Le traitement chirurgical prophylactiquesystématique prévient le risque de bilatéralisation. C’est une pro-cédure souvent inutile, et l’histoire naturelle des épiphysiolysesest favorable lorsque le déplacement est minime. Nous avonsanalysé les complications du traitement prophylactique systéma-tique afin de proposer une conduite à tenir idéale.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Soixante-deux enfants ont étéopérés d’une épiphysiolyse fémorale supérieure unilatérale entre1996 et 2005. Un traitement prophylactique de la hanche saine aété systématiquement réalisé. Les complication du traitement

prophylactique ont été classifiées selon Paley. Nous avonsrecherché des facteurs de risque de complications en étudiant lesindices de maturité osseuse, les caractéristiques de l’épiphysio-lyse et du fémur sain, ainsi que la technique chirurgicale réalisée.

RÉSULTATS. Six complications sont survenues dans les sui-tes immédiates du traitement prophylactique, et une après abla-tion du matériel. Le taux de complication était de 11,3 %. Cinqde ces complications étaient mineures : il s’agissait de2 surinfections locales d’évolution favorable sous soins locaux etde 3 douleurs à la mobilisation de la hanche avec fonction nor-male à plus d’un an de recul. L’une des complications étaitmoyenne : il s’agissait d’une fracture de l’extrémité supérieuredu fémur à trait spiroïde partant de la tête de vis, ostéosynthèséepar lame plaque. L’évolution a été favorable. Enfin, une compli-cation était sévère : il s’agissait d’une ostéoarthrite de hancheavec septicémie à J3. L’évolution a été défavorable avec nécrosede la tête fémorale, exérèse et interposition d’un espacer. Uneprothèse totale de hanche a été mise en place à 1 an.

DISCUSSION. Les complications ont été globalement plusfréquentes et plus graves en comparaison avec d’autres séries devissage prophylactique. Une complication infectieuse majeure(ostéoarthrite) est de description inédite sur un traitement pro-phylactique. L’importance du taux de complication est expliquéepar un « effet centre ». Nous n’avons pas mis en évidence de fac-teurs prédictifs de complication. Entre un traitement prophylacti-que systématique et une surveillance armée, il n’existe pas deconduite à tenir idéale pour la hanche saine. Le traitement pro-phylactique ciblée en fonction de critères radio métriques estpeut-être la clef d’un traitement prophylactique réussit.

153 Les ostéotomies fémorales de vari-sation chez l’enfant IMC

Rami KHALIFÉ *, Ismat GHANEM,Samer EL-HAGE, Fernand DAGHER,Khalil KHARRAT

INTRODUCTION. Le but de cette étude est de rapporter lesrésultats à moyen terme des ostéotomies fémorales de varisation(OFV) chez l’enfant IMC, en mettant le point sur les facteursimpliqués dans la genèse des complications en particulier lareluxation et la nécrose avasculaire (NAV).

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Il s’agit d’une revue rétrospec-tive de 50 patients IMC : 33 garçons et 17 filles, ayant89 hanches opérées à un âge moyen de 7,4 ans et suivis enmoyenne pendant 6 ans. Le type d’IMC, la sévérité du handicap,l’âge lors de la chirurgie, le type d’intervention chirurgicale, etles différents éléments radiographiques (Index de migration deReimers (IR), angle VCE de Wiberg, angle cervico-diaphysaireet pente acétabulaire) préopératoire, postopératoire, et au dernierrecul sont notés. Chacun est corrélé à l’apparition d’une NAV(classification de Robert et Seringe) ou d’une reluxation.

* François Molinier, 330, avenue de Grande-Bretagne,31059 Toulouse cedex 9.

* Antoine Bertani, Département de Chirurgie orthopédiqueinfantile, CHU Timone, 264, rue Saint Pierre,

13385 Marseille cedex 05.